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TechCareLab

De l'armée à la Start up en santé: découvrez David

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55min |01/12/2025|

10

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55min |01/12/2025|

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Description

🎙️ Nouveau podcast TechCareLab by Human
Un épisode dense, humain, et au cœur des tensions entre innovation, science, douleur chronique et entrepreneuriat.

J’ai reçu David Crousier, CEO et cofondateur de Remedy Labs, pour revenir sur un parcours singulier : de la recherche militaire sur les ondes millimétriques… à la création d’une startup dédiée aux douleurs nociplastiques, notamment la fibromyalgie.

➡️ On parle de :
• Comment une technologie initialement pensée comme arme non létale devient une piste thérapeutique
• Les coulisses d’un développement sur 10 ans, entre essais cliniques, réglementation et market access
• La réalité entrepreneuriale : naïvetés initiales, pression du temps, levées de fonds, modèles économiques
• L’importance du terrain, de l’écoute des patients et des centres de la douleur
• L’intégration du coaching, du suivi, de la psychologie et de l’activité physique dans une approche biopsychosociale complète
• Le futur : IA, accompagnement, accès au marché, transformation des systèmes de santé

Ce qui ressort fortement :
👉 la douleur chronique n'est jamais “juste” un signal physiologique ;
👉 innover, c’est naviguer entre science, clinique, patients, praticiens et contraintes du système ;
👉 la technologie ne vaut rien si elle n’est pas confrontée aux réalités humaines.


📌 Si le sujet vous intéresse :
• Remedy propose une solution (FibroREM / NoviREM) basée sur un dispositif médical + un accompagnement personnalisé sous forme d'abonnement. Pour plus de renseignement : https://remedeelabs.com/


Bonne écoute — et n’hésitez pas à commenter, à liker ou à partager si vous pensez que cela peut aider des patients, des soignants ou des innovateurs.


#TechCareLab #PodcastSanté #PodcastTech #SantéEtTech #HealthTech #MedTech


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TechCarLab by Human, le podcast qui ouvre les coulisses du soin et de la tech. On rentre dans l'intimité professionnelle, les choix, les doutes, les succès, ces moments d'alignement où l'humain reprend toute la place. Tous les professionnels sont guidés par le clair. Trajectoires ne sont jamais des lignes droites, chaque virage révèle des mondes nouveaux. Installez-vous, respirez, conversation commence, bonne découverte dans TechCarLab by Human. et bien c'est parti salut david salut erwan de t'accueillir dans ce nouveau podcast tech car lab qui prend de nouvelles ailes et de nouveaux horizons avec toi aujourd'hui je suis hyper ravi de t'accueillir pour aborder un petit peu le côté plus tech qui que je découvre toujours avec admiration et c'est toujours très inspirant. Et toi particulièrement, je suis très content de t'accueillir dans les premiers sur ce sujet-là, parce que tu as un parcours assez inhabituel et assez inspirant peut-être pour des futurs ingénieurs ou autres, parce que justement, tu es à l'intersection entre la technologie, dans le côté le plus... comment dire, un peu structurelle, même de recherche fondamentale dans l'Institut de recherche des armées, et le CAIR pour s'occuper des patients qui sont souvent un peu sans ressources thérapeutiques, avec des pathologies chroniques douloureuses, invalidantes. Donc, pour ne pas aller plus longtemps, je te propose de te laisser... te présenter parce que vraiment ton parcours est très intéressant.

  • Speaker #1

    Merci Erwan. Pour commencer, bien entendu, merci beaucoup. Je suis très honoré de participer à ce podcast et d'être un des premiers à pouvoir intervenir. Je vais te parler de mon parcours et de l'histoire Remedy, qui est la startup qui a été créée. sur une base de recherche vraiment scientifique à l'origine militaire et qui nous a amené à nous intéresser au sujet de la douleur chronique, que tu connais particulièrement bien. Donc pour revenir un peu sur mon parcours, David, moi je suis le CEO, cofondateur de Remedy Labs. Remedy Labs, c'est une société spécialisée dans la prise en charge de la douleur, de la douleur chronique et puis ce qu'on a découvert progressivement, de la douleur dans sa composante nociplastique, on pourra revenir dessus après s'il le faut. Et mon parcours n'a pas du tout commencé dans la douleur, comme tu l'as dit. J'ai commencé en tant que chercheur. Je faisais de la toxicologie pour un centre de recherche, un centre de recherche militaire qui s'appelle l'Institut de Recherche Biomédicale des Armées. Et je dirigeais une unité de recherche, Risques Technologiques Émergents, dont le but c'était d'évaluer un peu toutes les nouvelles technologies qui arrivaient aux proximités du combattant. Donc j'avais un vrai boulot de chercheur, avec des projets, avec des sujets de recherche, avec des financements à trouver.

  • Speaker #0

    Très loin du CAIR,

  • Speaker #1

    quoi. Très loin du CAIR. On n'était pas dans le CAIR absolu, on était une branche du service de santé des armées, on était bien là pour évaluer la protection, on était plutôt, je dirais, dans un peu la médecine du travail. Savoir est-ce qu'il y avait des risques, bien entendu, on parle de militaires, donc il y a des risques, mais est-ce qu'il y a des risques en tant que professionnels qui étaient portés par l'armée. Et dans ce cadre-là, on avait une grande spécialité qui était les rayonnements électromagnétiques, qui était un sujet très très à la vogue. Dans les années 2000-2010, on parlait des téléphones portables, de la toxicité, et l'armée est un grand utilisateur de ces rayonnements électromagnétiques. Et dans ce cadre-là, notre unité s'était spécialisée sur cette thématique et on a été amené à évaluer quelque chose qui est complètement différent, qui était une arme de dispersion de foule, qui provoquait une sensation intense de brûlure, sans brûler, qui avait été développée par l'armée américaine. L'armée américaine essayait de le vendre à l'armée française. Et avant de se poser la question de « est-ce qu'on l'achète ou pas ? » , il fallait savoir « est-ce que c'est dangereux ? » . pour nos militaires ? Est-ce que c'est aussi dangereux pour les insurgés qui sont en face s'agissant d'une arme non létale de dispersion de foule ?

  • Speaker #0

    Une espèce d'onde qui provoque des douleurs sans provoquer de lésions.

  • Speaker #1

    Exactement. Et on arrive au cœur du sujet. Ça arrivait sur mon bureau parce que c'était un dispositif qui fonctionnait avec des rayonnements électromagnétiques. Donc c'était notre sujet et c'est des rayonnements électromagnétiques très particuliers, d'une fréquence très élevée qu'on appelle des rayonnements millimétriques. qui ont la capacité de très peu pénétrer la peau, comme ils ne pénètrent pas la peau, va directement exciter la terminaison nerveuse socutanée et ça provoque une sensation intense de brûlure. Et la question qu'on s'est posée à ce moment-là, est-ce que c'est dangereux pour les insurgés, pour les gens qui sont en face, on parle de manifestants, on parle plutôt d'une arme de police qu'une arme de défense, et est-ce que c'est dangereux pour les militaires qui seraient amenés à utiliser ces armes ou à servir dans le contexte de missions conjointes avec des Américains par exemple. Et c'est à travers ces travaux, donc de pure recherche scientifique, On ne peut pas dire clinique parce qu'on travaillait en pré-clinique chez l'animal. On s'est aperçu de deux choses très intéressantes. La première chose, c'est pas de risque et pas d'effet mutagène, thératogène. Un effet thermique très localisé. Pour donner un exemple, la sensation de douleur quand elle est utilisée, cette arme, apparaît en moins de 5 secondes. Et pour avoir une vraie brûlure constituée, il faudrait pouvoir rester 5 minutes dans le rayonnement, ce qui est totalement impossible.

  • Speaker #0

    Plutôt safe dans l'utilisation, même au combat.

  • Speaker #1

    Exactement, donc totalement safe. en tout cas dans une doctrine d'emploi normale de ce type de dispositif. Et l'autre sujet qui était beaucoup plus surprenant à ce moment-là, c'est qu'on a découvert, ou plus exactement on a redécouvert, parce qu'il y avait des traces dans la littérature, que ces mêmes rayonnements permettaient d'augmenter la sécrétion d'endorphines intracérébrales. Et ça c'était nos conclusions. On est en 2013, donc je rends ces conclusions au sein du service de santé des armées. en ayant conscience que déjà on n'achèterait pas cette arme, parce qu'il y a une différence entre vitesse de développement clinique, scientifique, de rendu des projets, et puis finalement la vitesse des politiques du développement de l'armement. Et on s'est aperçu que cet armement avait été déployé aux Etats-Unis, il y avait des problèmes de doctrine d'emploi, l'armée avait déjà décidé de ne pas se positionner sur ce produit.

  • Speaker #0

    La lenteur parfois permet d'éviter des écueils.

  • Speaker #1

    Exactement. Et on s'est aussi aperçu qu'il y avait cet effet. de simulation de sécrétion d'endorphine et cet effet hypoalgésien. La réponse assez formelle à ce moment-là, au niveau du service de santé, c'était de dire, ok, c'est très bien, hyper intéressant, pour les conclusions sur le dispositif. Puis par contre, votre mission s'arrête là, votre mission c'est identifier s'il y a bien un risque ou pas pour les militaires, on n'est pas là pour développer des traitements. Donc en gros, on était sur un sujet qui allait s'arrêter.

  • Speaker #0

    Une découverte un peu par hasard d'un... potentiel de quelque chose qui était considéré comme une arme.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors on va dire redécouverte parce que on s'est aperçu que ces dispositifs par ondes biométriques avaient été utilisés plutôt à l'opposé dans les pays de l'Est pour la prise en charge de la douleur. C'était de la médecine purement empirique, on n'avait pas vraiment compris comment ça fonctionnait. Là on est arrivé à mettre des éléments physiologiques qui expliquaient ce fonctionnement par la stimulation de la sécrétion d'endorphines. Et c'est sur cette base finalement, alors pour des histoires complètement connexes, que je finis par rencontrer mon associé fondateur, Michael Forster, que j'ai rencontré au sein de Cleanatech, un autre laboratoire grenoblois. Et tous les deux, à ce moment-là, on avait des envies de sortir un peu de ces grosses structures administratives qui sont très bien, au point de vue recherche, on avait des financements pour ma part, Michael OCE avait des financements. Il y a toujours une certaine, je dirais, inertie. Et donc, on était tous les deux dans l'envie de se lancer dans l'entrepreneuriat. de façon complètement naïve à l'époque, en se disant si on a quelque chose qui stimule la sécrétion d'endorphine, on devrait pouvoir aider tous les patients douloureux. À ce moment-là, je dis très naïf parce qu'on ne savait pas si on faisait de la douleur aiguë, de la douleur chronique, quel type de douleur, et on n'avait pas conscience des épreuves, en tout cas des étapes qu'on devait passer pour pouvoir avoir un produit sur le marché. Et c'est comme ça que 2014, on commence à réfléchir, 2015, on réfléchit un peu plus loin, Ce motif pour déposer ce qu'on appelle un dossier ILAB, qui était un moyen de financement de l'État à l'époque, qui était financé par la BPI. On est lauréat en 2016 et donc il y a un troisième associé qui va nous rejoindre qui est Jacques Husser, qui si nous on avait l'expertise technique, je ne vais pas dire l'expertise clinique, mais au moins l'expertise scientifique, qui est déjà un des fondements médicaux, on n'avait aucune crédibilité en termes d'entrepreneurs. On était des purs produits de l'État, de l'administration publique. Et de la recherche en plus, donc pas du tout un esprit entrepreneur. En tout cas, si l'esprit entrepreneur était là, mais je dirais les galons pour parler militaire n'étaient pas présents pour montrer qu'on était capable de monter une structure qui serait viable. Et on s'est tout de suite, quelques mois après, rapproché de Jacques qui lui avait aucune connaissance médicale, mais par contre avait un passé de travail avec des startups qui avaient vraiment cette notion de structuration d'entreprise. Et c'est comme ça qu'on a créé Remedy Labs en décembre 2016. avec, à ce moment-là, l'ambition de venir en aide aux patients douloureux, en se disant, on a un dispositif, on pensait que c'était un dispositif magique, qui allait stimuler la sécrétion de l'endorphine et qui allait aider tous les patients douloureux. Et ça a été le début de la médecine.

  • Speaker #0

    Donc l'entreprenariat. Et là, c'est le virage, c'est le changement de vie, parce qu'on passe de la sécurité de l'emploi, j'imagine, aussi à une espèce de ligne de crête un peu où on joue l'équilibriste. Et puis, en plus, derrière, des beaux projets, mais qui nécessitent de se structurer et de s'étoffer un petit peu, je pense.

  • Speaker #1

    Exactement. Plusieurs éléments dans cette question. Alors oui, on passe d'une certaine forme de sécurité de l'emploi à des défis, très clairement. Alors ça, je pense que ça répond plus à des aspirations personnelles et puis vraiment à des types de personnalités. D'abord, j'avais cet esprit un peu création d'entreprise. Et la sécurité de l'emploi, moi, je ne l'ai jamais vraiment connue jusqu'à six mois avant de créer la société. Pourquoi ? Parce que, comme tout... La plupart des chercheurs, la plupart des professions, même dans le milieu médical, on sait qu'avant d'avoir un poste pérenne, il faut essuyer quelques plâtres. Donc moi, j'étais en poste pendant 15 ans dans le service de santé des armées, mais j'ai enchaîné contrat d'abord militaire, puis CDD, puis donc à la fin, finalement, j'avais jamais eu plus de 2 à 3 ans de visibilité sur mon prochain contrat. Et je dirais, c'est 6 mois. avant de démissionner de l'armée que j'avais été cédéisé, j'avais bien un poste de chef d'unité, je savais que j'allais vraisemblablement être très prochainement chef de département, mais peut-être que cette perspective de stabilité absolue m'a plutôt effrayé que l'inverse.

  • Speaker #0

    Pour mieux.

  • Speaker #1

    Donc c'est vrai, c'est pour ça qu'il y a toujours ce côté un petit peu personnalité prise de risque, en tout cas surtout dans les premiers éléments, on se lance parce qu'on a ça en soi, et je pense que c'est difficile de s'improviser par contre. Prendre des risques si on ne le ressent pas fortement. Et l'autre sujet, c'est en effet plein de projets à ce moment-là, une énorme naïveté. Et j'ai eu la chance, alors par le réseau de connaissances, de rencontrer quand même très rapidement des gens compétents pour nous accompagner dans ce domaine qu'on ne connaissait absolument pas, qui était celui de la douleur et de la douleur chronique. Et j'ai tendance à dire que je suis quand même quelqu'un... de terrain et qui aime le terrain. Et donc le meilleur moyen de se rendre compte, c'est de se mettre à la place des gens, ou en tout cas de les accompagner pour savoir ce qu'il en est. Là-dessus, je dis un grand merci à Grenoble, au Centre de la douleur de Grenoble, au docteur Caroline Mendes spécifiquement, qui m'a fait ma formation à ce qu'était la douleur. Pendant six ans, on a très fortement collaboré. Et donc grâce à ça, j'ai pu avoir, bien entendu, je n'ai pas une expertise de la douleur, mais je commence à avoir un œil assez... assez précis de ce que c'est, de la compréhension du besoin des patients, du besoin des praticiens, du système, et comment on peut essayer de s'intégrer dans ce modèle.

  • Speaker #0

    Donc une immersion, quoi. Peut-être que c'est ça qu'il faut retenir, c'est que même si on a une bonne idée, il faut la confronter à la vraie vie, à la pratique, et s'immerger dans la problématique réelle. Parce qu'on peut lire la douleur sur les papiers, des échelles de 0 à 10, des trucs comme ça. mais finalement, ce n'est pas ce que vivent les gens en général, et ce n'est pas ce que vit la société. Super, génial, quel courage ! Du coup, ça a dû être une longue période, et en même temps, j'imagine tout le côté développement du produit, structuration...

  • Speaker #1

    Alors, exactement, ça a été une longue période qu'on a clairement sous-estimée au début, encore une fois avec beaucoup de naïveté. naïveté dans la douleur, mais aussi naïveté dans ce qui était les startups, vision un petit peu romanesque peut-être, de se dire tout va aller très vite, le monde va changer, on va en être parti, on va être un acteur. Et je dirais encore plus dans les startups du médical, il ne faut pas penser, il ne faut pas espérer un changement rapide du modèle, de ce qu'est la prise en charge du milieu médical en tant que tel.

  • Speaker #0

    Quoi, tu veux comparer l'armée et la santé ?

  • Speaker #1

    Exactement, et je ne te raconte pas quand on est dans les deux en même temps. Il y a une certaine inertie, mais c'est vrai qu'au début, on était assez naïf en pensant que les choses allaient changer très vite. On était en pleine transformation. La transformation, ça arrive dans les sociétés de la Silicon Valley, du soft. On peut voir émerger des choses très rapidement. Et heureusement, d'ailleurs, dans le milieu médical, ce n'est pas le cas. Parce qu'on a quand même des patients en face. Donc, il faut que ce soit des milieux qui sont très réglementés, qui prennent beaucoup de temps et qui ont besoin de preuves cliniques et scientifiques pour ne pas arriver à des espèces de formules magiques pour s'imposer dans le milieu médical. Donc ça, on l'a un peu sous-estimé, donc il nous a fallu du temps. Comme tu l'as bien dit, il nous a fallu plusieurs années, on parle en gros de deux, trois années pour développer le produit, qui aujourd'hui est à la forme d'un bracelet, pour identifier les pathologies dans lesquelles on pouvait être efficace, parce qu'on voit bien que si au début, très rapidement, on a bien compris qu'on n'allait pas être efficace sur toutes les douleurs, et c'est bien les mots qui nous ont été portés, c'est-à-dire qu'il faut commencer par identifier quelles douleurs vous pensez adresser et le démontrer clinique. Et là, on part dans une autre voie. La voie de l'identification des essais cliniques était bien placée pour savoir qu'un essai clinique, ça prend du temps. Le temps médical n'est pas le temps de la start-up. Parce que la start-up, son ennemi premier, c'est le temps. Parce qu'on consomme de l'argent et donc il faut qu'on ait des résultats. Donc il faut toujours faire très attention à ça. On avait une pression forte des investisseurs, des gens de la société qui ne connaissaient pas le milieu médical, en disant il faut absolument que tes essais cliniques sortent en un an et demi. Ce qui est lié. réaliste au possible. On a fait 8 essais cliniques, on n'a pas un seul essai clinique qui s'est déroulé en moins de 24-36 mois, donc 2 à 3 ans entre le moment où on a l'idée et le moment où on fait l'essai.

  • Speaker #0

    Et puis par définition, si tu te lances dans la douleur chronique, ça veut dire qu'il faut une évaluation aussi un peu au long cours. On ne peut pas faire des évaluations 24 heures après l'utilisation, ça n'a pas de sens. Et donc c'est aussi toute la complexité de ces études qui sont longues.

  • Speaker #1

    Exactement. D'où cette phase d'apprentissage. Donc on a eu ces trois ans de développement technique. C'est trois ans de développement clinique pour identifier les pathologies où on est efficace, la posologie la plus adaptée. Puis après, il y a une phase réglementaire, encore une fois, parce qu'une fois qu'on a fait tout ça, il faut pouvoir arriver au marché. Et la phase réglementaire, aujourd'hui, c'est minimum 24 mois. Donc on voit quand on met les choses bout à bout, notre expérience montre que pour arriver avec une solution technologique sur le marché en France, innovante, il faut quand même compter sur 8 ans. Et 8 ans, c'est excessivement long dans le temps d'une startup. Parce qu'en attendant, la startup ne fait pas un euro de chiffre d'affaires, et donc il faut qu'elle se finance. Donc la promesse doit être forte et importante pour que les investisseurs puissent suivre. Et je dirais, quand on en est là, on n'a même pas fait tout le boulot, parce qu'il faut encore la phase d'acceptation du marché. Or, on le disait, on est dans un milieu conservateur, on peut l'appeler comme ça, et donc, si on arrive du jour au lendemain, avec n'importe quelle solution aussi miraculeuse soit-elle, on a un temps d'appropriation par les praticiens, par les patients, et à la fin par le payeur, qui va mettre encore plus de temps. Tout ça pour dire que nous, on arrive sur le marché, il nous a fallu presque 10 ans pour arriver sur le marché, alors on a fait des choses en parallèle qui ont été, à mon sens, pertinentes, mais qui ne sont pas sans inconvénients, mais on n'est pas encore à la prise en charge. Parce que le... Donc, milieu médical est un milieu tripartite où on doit respecter la place de chacun, à savoir le patient qui est en souffrance, le praticien qui est là pour prodiguer la recommandation, la prescription, le traitement le plus adapté. Et puis, à la fin, on est quand même dans un système où, on dira, les réflexes sont à ne pas payer pour sa santé. Donc, on a une troisième partie prenante qui est le payeur public en général. et donc, je dirais, une... Total success story, c'est du début de la création jusqu'à la prise en charge par le payeur public. Or, là pour l'occasion, on s'est frotté il n'y a pas très très longtemps, on sait que la barrière est peut-être encore plus élevée que toutes les barrières d'avant.

  • Speaker #0

    Alors avant d'y revenir, si tu veux, moi ce que j'aimerais bien que tu nous dises, c'est finalement, tu as cherché les pathologies là où ça pouvait être le plus efficace, vous avez fait 8 essais cliniques, ça donne trop envie d'avoir un peu les résultats de tout ça.

  • Speaker #1

    Alors, les résultats, pour aller droit au but, et on a aussi eu de la chance dans cette histoire, c'est qu'on s'est aperçu qu'on était efficace sur la composante nociplastique de la douleur chronique.

  • Speaker #0

    Et ça, je prends deux secondes pour développer un tout petit peu. Donc, douleur nociplastique, c'est un des types de douleurs qui existent et qui est finalement une espèce de dysrégulation du système, qui n'a pas de lésion, mais qui va entraîner une hypersensibilité à la douleur sous différents modes. et qui est responsable de pas mal de pathologies ou impliqué dans pas mal de pathologies. Et malheureusement, les recours thérapeutiques ne sont pas extrêmes.

  • Speaker #1

    Parfaitement bien résumé. Et ça, ça a un intérêt, mais ça a aussi un revers business. Ça a un intérêt business parce que jusque-là, il n'y a pas de solution. On arrive avec une première solution qui peut adresser ce type de douleur. Mais le revers... c'est que s'il n'y avait pas de solution jusque là, il va falloir réussir, un, à redonner de la crédibilité à ce type de pathologie, parce que pendant... et donc, la tête de proue, c'est la fibromyalgie. La fibromyalgie a été une pathologie hautement discutée, qui est toujours encore aujourd'hui en fonction des environnements dans lesquels. Quand je dis qu'elle est discutée, c'est que bien entendu, algologue, rhumato, il n'y a pas de discussion, c'est complètement adhéré. On va retrouver encore quelques résistances, par exemple, chez les vieux, je dirais, praticiens dans les campagnes, qui constituent... continue des fois à avoir un peu de visite mal un peu de comment dire vrai des visions difficiles ou des

  • Speaker #0

    L'évolution de cette maladie est intéressante parce qu'elle est très liée à la société. Même le terme qui la désigne, fibromyalgie, il n'y a pas de fibrose, il y a des douleurs, mais il n'y a pas que des douleurs, il y a un cortège de symptômes. des troubles cognitifs, des difficultés de sommeil, des difficultés de concentration, parfois et souvent même une atteinte du moral, de tout ce qui est psychique. Et donc finalement, on a un état de mal-être global. Et ça, heureusement, je dirais... La rhumatologie s'est structurée et a réussi à donner des critères assez précis maintenant. Depuis une bonne dizaine d'années, on a des critères précis qui permettent de poser un diagnostic sans trop avoir de doute. Mais par contre, au niveau des ressources thérapeutiques, on reste malheureusement un peu démuni dans le système de santé. Pourtant, et je pense que d'un point de vue business, c'était aussi quelque chose d'important pour vous, ça représente presque en général 4% des populations de n'importe quel pays et de n'importe quelle tranche de population, que ce soit rural, urbain, haute classe, basse classe de revenus, et donc un potentiel marché intéressant. parce qu'il y a aussi l'idée de On a une bonne idée, il faut qu'elle vive, et pour qu'elle vive, et pour qu'elle soit diffusée, il faut quand même pourvoir vivre, parce que ce n'est pas du bénévolat, et donc il faut un débouché business.

  • Speaker #1

    Exactement, il faut un débouché business, et c'est là où finalement le jeu vient de presque le plus compliqué. Parce qu'il faut réussir à aligner tous les intérêts entre praticiens, entre patients, et je dirais surtout avec le système payeur. Et la fibromyalgie a donc... souffert de ce manque de reconnaissance, mais à un autre gros inconvénient, et entre autres, c'est une partie de la difficulté de la prise en charge aujourd'hui, c'est que c'est des patients qui coûtent assez peu cher en soins directs. Parce que, finalement, pas beaucoup de solutions à l'eau proposées, peu de médicaments, des médicaments qui ne sont pas très très chers, donc le panier moyen, je dirais, du patient fibromyalgique pour l'état n'est pas très important. Malheureusement,

  • Speaker #0

    il ne coûte pas assez cher, presque.

  • Speaker #1

    C'est ça, il ne coûte pas assez cher. Ils ne coûtent pas assez cher en soins directs, par contre on sait qu'ils coûtent beaucoup plus cher en tout ce qui est soins indirects, perte de productivité, etc. Mais comme ce ne sont pas les mêmes poches de l'État qui payent, c'est difficile d'animer les intérêts de tout le monde. Par contre, d'un point de vue business, ce qui est aussi intéressant par rapport à ça, c'est que comme ce sont des patients qui sont en souffrance depuis un certain temps, ils ont compris qu'ils devaient essayer de s'en sortir par eux-mêmes et donc ce sont des patients qui essayent les solutions. Donc on a eu la chance. d'avoir des patients qui ont essayé la solution Remedy au-delà de nos essais cliniques et qui montrent qu'on a quand même de très bons résultats sur ces douleurs nociplastiques.

  • Speaker #0

    Et alors en plus, ta solution, moi je trouve qu'elle est assez intéressante parce que tu t'es pas limité, je pense, tu pourrais nous le dire, mais du fait de cette expérience de ton immersion dans cette problématique, tu t'es pas limité juste à une espèce de diffuseur d'ondes. qui va sécréter des opioïdes endogènes, des enkephalines et des choses comme ça, tu l'as associé à toute une prise en charge globale.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc ça, ça vient vraiment de l'observation, de l'écoute des praticiens, des bonnes pratiques. Donc cette prise en charge biopsychosociale. Et je dirais que c'est peut-être ce qu'il m'a fallu le plus de temps à intégrer. Moi, je suis à la base chercheur, toxicologue. 100% axé sur la physiologie et cette ouverture d'esprit qui disait que juste avec de la physiologie, on n'arriverait pas à résoudre cette problématique de douleur chronique, ça a pris un peu plus de temps. Et finalement, le déclic est arrivé à force d'entendre les praticiens de la douleur dire « la douleur chronique, on ne peut pas traiter la douleur chronique comme la douleur aiguë, ce n'est pas que de la physiologie, c'est une émotion » . À partir du moment où on comprend que c'est une émotion, on s'aperçoit bien que les émotions ne se traitent pas uniquement qu'avec des médicaments, qu'avec des dispositifs. C'est comme ça qu'on a eu l'idée. d'intégrer cette prise en charge complémentaire. Alors, je dirais, c'est un point très positif dans le résultat clinique, parce que je pense qu'on peut le dire, on n'a pas à rougir des résultats cliniques qu'on a dans une pathologie où jusque-là on n'avait pas grand-chose. On sait que comme tout résultat clinique, on a des patients répondeurs, des non-répondeurs, mais on voit qu'on a une bonne adhérence, on voit qu'on a une vraie satisfaction des utilisateurs. Par contre, ça devient un peu plus compliqué auprès d'un milieu médical qui a l'habitude de la médecine de l'aigu, parce que quand même on va dire que notre système médical depuis maintenant pas mal d'années et fonctionne sur les Vidence-Based Medicine qu'on ne va jamais rediscuter. Il faut apporter l'épreuve clinique. Mais par contre, quand on veut faire les Vidence-Based Medicine, On va faire de l'application de recherche scientifique à l'extrême dans un milieu hautement complexe, comme la médecine et entre autres comme la médecine de la douleur, qui est à l'interface, comme on l'a dit, de la physiologie, mais aussi de la psychologie, de la psychiatrie, de la sociologie, et plein d'éléments derrière. Et donc sortir dans un essai clinique qu'un seul élément est responsable de la globalité de l'amélioration, ça devient quasi impossible, parce qu'on est sur une somme d'éléments qui vont participer à l'amélioration du patient.

  • Speaker #0

    Il y a une solution globale.

  • Speaker #1

    Exactement. Et c'est parce qu'on est parti avec cette idée de solution globale qu'on a évalué notre solution globale. Donc on sait que notre dispositif, plus la formation du patient, plus l'accompagnement, aide de façon significative et importante les patients. Mais par contre, maintenant, quand on va voir les payeurs, quand on va voir certains sujets, on nous dit mais c'est quoi la part du dispositif ? Et on retombe finalement dans une approche qui est beaucoup plus médecine de l'aigu, alors que juste avant, on essaye de faire passer ce message que la douleur chronique est une émotion, qu'elle doit être évaluée dans sa globalité. Et donc ça, si... tous les spécialistes de la douleur le savent, les gens qui contrôlent l'accès de ces nouvelles solutions sur le marché sont beaucoup moins éduqués. C'est pour ça qu'il va falloir encore du temps pour pouvoir faire passer ce genre de messages.

  • Speaker #0

    C'est génial. Merci de nous partager tout ça. Je me dis, mais il y a des moments où tu as dû ressentir de l'épuisement dans ce parcours qui me semble un peu David contre Goliath. Regardez, coucou, je suis là, j'ai une idée, ça a l'air super, ça pourrait peut-être aider du monde. Et puis finalement, il faut s'adapter aux patients, aux praticiens et puis au système de santé, tout en menant des essais cliniques, tout en se disant, oui, mais on ne peut pas se limiter à la science pure et dure. Comment tu vis ça, toi, dans ton quotidien d'entrepreneur, qui est bien impliqué depuis plusieurs années maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, je dirais, on s'aperçoit du... parcours qu'on a réalisé en regardant dans le rétroviseur. Mais quand on est dedans, finalement, on avance. Et puis moi, j'ai toujours vu... Encore une fois, c'est plutôt une question de personnalité. Moi, ce qui m'intéresse, c'est le parcours. Bien entendu, on vise une finalité qui serait l'absolue, mais l'essentiel, c'est de vivre le moment présent. Et donc, moi, j'ai toujours séquencé. Si on veut avoir un énorme objectif, c'est assez courant, c'est de dire, si on veut atteindre un énorme objectif, le sommet de l'Everest, on va y aller étape par étape. Et donc, à chaque fois, j'ai regardé la fin de la première étape, puis la fin de la deuxième étape, puis de la troisième étape. Et c'est après en se disant, finalement, on a déjà pas mal monté.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en plus, RemedyLab, c'est une startup où il y a eu pas mal d'investissements. Donc, pas mal d'investisseurs qui croient dans le projet et qui continuent à croire dans le projet.

  • Speaker #1

    Alors, oui. On peut le dire, parce que c'est un chiffre public. Chez Remedy, on a levé pas loin de 25 millions, ce qui, à mon avis, est un exploit. qui plus est aujourd'hui, alors c'est 25 millions cumulés à date, et dans la douleur, il n'y a pas eu tant de personnes qui ont levé de l'argent, parce que la douleur reste, comme on l'a dit, un sujet complexe, qui ne s'aborde pas qu'avec une solution unique, et malgré tout, pour lequel, et je paraphraserai un ami commun, Yacine, qui nous a dit qu'il y avait quand même pas mal de placards, il y avait pas mal de cadavres dans les placards, de ce qu'était l'investissement dans la douleur, parce qu'il y avait beaucoup de promesses et énormément de déceptions. Et donc, on est quand même un peu face à cette réalité de marché. Et avec ces comportements d'évaluation systématique qui reviennent à dire, mais c'est quoi ton seul effet clinique du dispositif WCVS versus placebo, indépendamment du bénéfice des patients. Donc oui, on a réussi à lever des fonds jusque là. Très clairement, au bout de 10 ans, maintenant, les investisseurs commencent à chercher le retour sur investissement.

  • Speaker #0

    Et oui,

  • Speaker #1

    il y a un moment où il faut quand même montrer qu'on a raison. qu'ils ont eu raison d'investir et qu'on avait raison de penser ce qu'on voulait. Et en plus, on est dans une phase vraiment de retour au donnement des marchés financiers. Il y a eu beaucoup de liquidités jusqu'en période pré-Covid. Puis là, clairement, les marchés, plus le contexte géopolitique, plus plein de choses, font que les marchés sont particulièrement frileux et investissent beaucoup moins sur des valorisations de startups qui sont beaucoup plus faibles. Donc l'argent est très rare. Et donc... Aujourd'hui, si la plupart des startups, il y a quelques années, cherchaient la croissance à tout prix, donc l'accélération de leur chiffre d'affaires, même si ça leur coûtait beaucoup plus cher, on est revenu dans un monde un peu plus les pieds sur terre, où l'essentiel c'est de devenir rentable, donc d'arriver à l'équilibre financier. Donc, Remedy, on a bien pris aussi ce chemin. Et si pendant un moment on s'est intéressé à l'externalisation de notre solution, qui plus est, à mon sens maintenant avec l'expérience et une autre barrière, c'est que la prise en charge de la douleur est quand même... assez dépendante des pays. Il y a un enjeu culturel qui joue beaucoup. On maîtrise bien celui de la France. On s'est intéressé au marché américain. On voit que les choses sont légèrement différentes. Donc, on n'arrivera pas à reproduire exactement la même chose. Donc, on s'est positionné vraiment sur... une atteinte d'équilibre financier pour M&D en se focalisant sur notre marché français. Et comme tu l'as dit, la fibromyalgie est un milieu, est une pathologie, hélas, où on a beaucoup, beaucoup de patients.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Un problème complexe où arriver à trouver une solution dans tout ça, c'est un super exploit et du coup, tu t'y attaches tous les jours. Est-ce que tu as identifié des choses qui pourraient faciliter l'adoption de la technologie ou de l'impact des innovations ? Alors peut-être pas chez les patients ou les praticiens, mais peut-être si tu arrives à focaliser sur le système de santé, peut-être le système de remboursement. Est-ce que toi tu as eu des difficultés ? Tu as identifié ce manque d'éducation, de connaissances, on peut dire, sur les pathologies de type fibromyalgie. Est-ce qu'il y a eu d'autres difficultés que tu as pu rencontrer dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors, on parle vraiment de qu'est-ce qui pourrait rendre la société... Remedy Labs, Successful ou n'importe quelle société aujourd'hui, quelles sont les principales barrières à mon avis de ce qu'on appelle, qui est souvent très largement sous-estimé maintenant à mon sens, qu'est le market access. C'est, on peut développer toutes les solutions qu'on veut, mais c'est souvent trop tard.

  • Speaker #0

    d'efficacité très efficace, pas efficace, bien entendu il faut ça, mais on commence à penser à la mise sur le marché quand on a ces éléments et il faut l'anticiper bien avant parce que c'est ce qui va permettre d'identifier la voie de prise en charge de la solution. Et la prise en charge elle peut être triple, il y a trois façons, oui il y a trois grandes façons. La première façon qui est vraisemblablement la plus simple mais qui n'est pas très culturelle c'est le patient paye pour sa solution.

  • Speaker #1

    On n'est pas trop habitué.

  • Speaker #0

    On n'est pas habitué.

  • Speaker #1

    Et malheureusement la sécurité sociale n'est pas de moins en moins prolixe.

  • Speaker #0

    pour proposer des soutiens. Exactement, et j'allais y arriver dessus. C'est vrai que tout succès, ou en tout cas tout succès comme on l'a imaginé par le passé, passait par la prise en charge, par la sécurité sociale. Et là, il y a une énorme marche. Très clairement, je ne sais pas si c'est volontaire ou pas volontaire, dû à l'inertie du système, à l'administration, à plein de choses. Il y a des volontés qui ont été mises en place avec des programmes d'accélération de prise en charge pour des solutions innovantes. Ça s'appelle le PECAN, ça s'appelle des articles 51. Il y a une volonté, on le voit bien. Par contre, aujourd'hui, on sait qu'il y a très peu, il n'y a pas aucune, mais il y a très très peu de solutions qui ont réussi à passer ces barrières administratives. Nous-mêmes, on s'est posé la question de savoir si on devait prendre une de ces voies dérogatoires accélérées. On s'aperçoit que le temps de traitement de ces voies dérogatoires accélérées, il est à peu près de la même durée, pour ne pas dire des fois plus long, que ce qui se passe dans la voie conventionnelle dite LPPR. Donc là, on a un vrai sujet.

  • Speaker #1

    et puis l'efficience finalement du système à proposer de l'innovation.

  • Speaker #0

    à convertir, proposer. Il y a des gens, il y a eu des réflexions, il y a des choses même qui sont mises en place, par contre, son délai, son décret d'application peut mettre plus de temps. On est dans un système, aujourd'hui, si tu as une idée, si tu veux te lancer dedans, regarde ce qui existe et regarde comment tu rentres dedans et ne pense pas que tu as entendu qu'il y avait des projets de loi qui étaient en cours, que c'est sur ce projet de loi que tu vas pouvoir t'appuyer dans deux ans. Je pense que ça, c'est...

  • Speaker #1

    Market access et état de...

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    État des lieux. Vraiment,

  • Speaker #0

    c'est pense market access.

  • Speaker #1

    Super conseil.

  • Speaker #0

    Avec les éléments qui existent aujourd'hui et pas ceux qui pourraient arriver par la suite.

  • Speaker #1

    Et ceux qui voudraient se lancer dans l'entrepreneuriat, un conseil de bonne qualité, je pense. Alors, on en a pas mal parlé. Est-ce que tu peux décrire un peu concrètement comment on utilise ta solution ? Qu'est-ce que c'est ? Comment on commande ? Est-ce que tu te fais livrer ? Est-ce que tu as des sites où on peut aller chercher le bracelet ? Comment les gens sont accompagnés ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est parfait pour présenter la solution Remedy. Donc Remedy, comme on l'a dit tout à l'heure, douleur nociplastique, donc d'hypersensibilisation centrale. Première intention, la fibromyalgie. Pour pouvoir être sur le marché en tant que dispositif médical, ce qu'on est aujourd'hui, il faut démontrer le bénéfice clinique dans des pathologies bien spécifiques. Donc,

  • Speaker #1

    il va y avoir un dispositif médical. Ça veut dire que ça a passé tous les critères pour dire que ça peut être utilisé dans le cadre de l'activité médicale.

  • Speaker #0

    Exactement, et ça veut dire qu'il y a un bénéfice clinique démontré. On doit démontrer l'inocuité, en tout cas le bénéfice clinique, et le rapport bénéfice-risque bien entendu. Et donc, on a en plus, nous, dans notre parcours, eu à faire face à l'évolution de cette réglementation CE médicale, qui est passée à l'époque pour des dispositifs assez simples de démontrer une inocuité. à devoir démontrer un bénéfice dans le cas d'une application. Ce que tu connais bien, les TENS, dispositifs d'électro-stimulation, qui sont maintenant, on peut le dire, des vieux dispositifs, qui datent des années 70, étaient sous couvert de règles où tu peux les appliquer encore aujourd'hui dans toutes les douleurs chroniques. Aujourd'hui, ça c'est fini. Maintenant, la douleur chronique en tant que telle n'est pas définie. Donc il faut que ce soit pathologie par pathologie. Nous, dans la somme des essais cliniques, on a pu identifier une efficacité dans la fibromyalgie. et donc on a développé, on a mis sur le marché notre solution Fibro-REM et dans les douleurs de l'arthrose et on s'aperçoit qu'on s'intéresse principalement aux douleurs nociplastiques à la composante nociplastique des douleurs de l'arthrose Donc si je résume,

  • Speaker #1

    ça peut être efficace dans un peu toutes les douleurs mais particulièrement dans la fibromyalgie Exactement et l'arthrose et l'arthrose,

  • Speaker #0

    en tout cas c'est notre démonstration clinique c'est ce qu'on a le droit de mettre en avant, ça n'empêche pas

  • Speaker #1

    Et alors c'est les mêmes ondes, tu utilises toute la journée, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Exactement, alors C'est les mêmes ondes, donc on parle de ces ondes millimétriques à 61 GHz. Je vais séparer un peu, il y a ce qui porte du bracelet et du reste. Quand on va s'abonner, parce qu'on s'abonne à la solution Remedy, on n'achète pas un bracelet, on s'abonne à une solution, parce que cette solution est globale, par du dispositif qui est là en gros pour traiter la physiologie, qui va augmenter la sécrétion d'endorphines, et les endorphines ont un effet en plus sur la plasticité neuronale, et on sait que la plasticité neuronale est importante pour ces problématiques de douleurs nociplastiques, mais on sait aussi... Si on rétablit de la plasticité neuronale, si on n'aide pas le patient à sortir de son cercle vicieux, ça ne va pas l'aider.

  • Speaker #1

    Ensemble, si on tire quelqu'un pour essayer de le sortir de l'eau, qu'on tire que le bras, ça ne marche pas. Mais si on prend les deux bras... Et qu'on pousse par en dessous, ça marche mieux.

  • Speaker #0

    Exactement. Parfaite image. Et c'est pour ça qu'on a décidé d'accompagner le patient. Parce que, d'abord, comme tout dispositif, s'il fonctionne comme n'importe quel médicament, s'il est efficace, il est efficace que s'il est pris et que s'il est pris correctement.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est la base.

  • Speaker #0

    Donc l'essentiel, et ça, encore une fois, on s'est inspiré de ce qui se passe dans le TENS. dans le TENS comme ça fait longtemps, les hôpitaux et les centres de la douleur vont former les patients à l'utilisation du TENS. Donc nous, on ne pouvait pas demander aux hôpitaux de former les patients à l'utilisation du dispositif. Donc on a intégré dans un premier temps pour pouvoir être sûr que nos patients utilisent correctement le dispositif. Et puis, on entend toujours parler de prise en charge biopsychosociale. Donc on sait que c'est des patients qu'il faut accompagner. Et donc il faut faire un peu de soutien psychologique, il faut être à leur écoute. Puis il y a souvent des conseils, on va dire, on ne va pas le remettre en cause d'ailleurs. La première recommandation dans les douleurs chroniques, c'est l'activité physique. Donc forcément, on va les encourager aussi à utiliser le dispositif et à faire de l'activité. Et ce qui est important d'ailleurs, c'est ce que tu entends à mon avis régulièrement, c'est docteur comment voulez-vous que je fasse de l'activité physique alors que j'ai mal partout ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai mal, je ne peux pas bouger.

  • Speaker #0

    Et donc nous on profite finalement de cette ouverture du dispositif, avec le dispositif pour leur dire, comme ça commence à aller un peu mieux, c'est l'occasion pour vous de vous mettre à l'activité, ou en tout cas quand on parle d'activité physique, ce qui est toujours mal compris par le patient, c'est pas activité physique, c'est prenez l'air, partez marcher 5 minutes dehors si vous pouvez, on ne leur demande pas de faire un marathon. C'est à cet ensemble qui est pris en charge dans la solution Remedy. Tout commence bien entendu avec le dispositif. Le patient s'abonne sur internet, sur notre site, va pouvoir commander son produit et va prendre un premier rendez-vous, un rendez-vous de formation à l'utilisation du produit avec son coach qui lui est dédié. Et si on revient sur le dispositif, ce dispositif émet ses ondes millimétriques. Les ondes millimétriques sont absorbées à l'intérieur du poignet, ce qui va entraîner une augmentation du flux de stimulation périphérique. Et là, on est sur des choses qui sont bien connues. C'est que plus on va avoir de simulations périphériques, plus le niveau d'endorphine intracérébrale va augmenter. Je dirais, c'est un héritage de nos ancêtres pour continuer à courir face, derrière une proie ou devant un prédateur. Et c'est ce qu'on reconnaît aussi très largement aujourd'hui. Donc c'est pour ça, quand on fait de l'activité physique, on va avoir une augmentation de notre sécrétion d'endorphine intracérébrale. Moi, j'aime beaucoup toujours cette image qui est bien démontrée. C'est chez la femme enceinte. troisième trimestre, on a une augmentation très significative de 3 à 5 fois les taux d'endorphines intracérébraux, et entre autres, alors on parle toujours de science, donc c'est toujours avec des hypothèses et des conditionnels, mais il semblerait que ce soit dû à l'augmentation des stimulations périphériques, et entre autres au fœtus qui va grossir, qui va tirer sur l'ensemble des tissus, et la femme enceinte finalement s'en rend assez peu compte pendant l'augmentation, parce qu'elle est très progressive, mais par contre s'en rend bien compte à l'accouchement, parce que là d'un seul coup on perd ses stimulations, et on considère que cette augmentation et cette baisse soudaine pourraient participer, à la dépression du postpartum.

  • Speaker #1

    Donc en fait, c'est un peu comme si tu te faisais un marathon sans bouger, quoi. Ou t'étais au troisième trimestre de grossesse sans être enceinte.

  • Speaker #0

    L'idée est là, c'est peut-être un peu exagéré, mais on est là, d'autant plus qu'on a des indicateurs qui sembleraient montrer que chez nos patients fibromyalgiques, on pourrait avoir des défauts au niveau de ces proliminateurs d'essai.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Je suis surpris parce que tu dis que c'est en fonction de la stimulation, puis il y en a. Mais juste un petit bracelet, c'est suffisant alors ?

  • Speaker #0

    Ça, ça fait partie des... Alors, c'est pour ça qu'on est sur un sujet très progressif. Ce n'est pas un dispositif magique. Il faut du temps. Comme toute solution de neuromodulation, il va falloir l'utiliser régulièrement. Donc, on parle d'au moins trois sessions d'une demi-heure par jour. Et les premiers bénéfices apparaissent généralement entre trois et six semaines avec toujours la même cinématique. On commence par l'amélioration de la qualité du sommeil, puis humeur. Donc anxiété, dépression principalement. Et puis ensuite, les douleurs vont commencer à diminuer. Et on va globalement atteindre, au bout de 3 à 6 mois, on obtient un plateau. Donc on n'a pas des patients qui sont à zéro douleur, qui sont à zéro problématique de sommeil, qui sont toujours joviales. Mais par contre, on a amélioré de façon très significative leur qualité de vie parce qu'on parle d'une amélioration dans l'essai clinique. De 40% du score de qualité de vie qui s'appelle le FIC chez deux tiers de nos patients.

  • Speaker #1

    C'est énorme. qui est rare dans cette situation. Donc un peu comme si, finalement, c'était une amélioration globale, et puis cette amélioration globale, elle conduit aussi à une amélioration des douleurs. Ce qu'on recherche un peu, parce que finalement, les gens disent qu'ils ont mal, mais il y a tout le cortège qui va avec, qui fait que la maladie est difficile à vivre.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, on pourra en discuter à d'autres occasions, mais moi j'ai la conviction que ce type de douleur, qu'on appelle douleur en osseplastique, avant tout une pathologie centrale. La douleur est un des symptômes qui s'exprime. Mais finalement, on s'aperçoit que le plus vraisemblable symptôme, en tout cas nous, ce qu'on observe, qui dérange le plus les patients, c'est les troubles du sommeil, anxiété, dépression. Et finalement, la douleur, ils arrivent très bien à la contrôler une fois qu'elle...

  • Speaker #1

    Ce qui recoupe certaines études fin des années 70 où on avait à un moment presque considéré la fibromyalgie comme une pathologie du sommeil à cause d'un sommeil très déstructuré. Ok, écoute, merci beaucoup, énormément de choses, donc une solution globale, une formation, un accompagnement, on peut peut-être en toucher deux mots ?

  • Speaker #0

    Oui, donc cet accompagnement, le dispositif. qui simule ces sécrétions d'endorphine qu'on va utiliser au moins trois fois par jour et connecté à une application. Cette application, c'est vraiment, je dirais, le centre névralgique parce que c'est ce qui va compter le nombre de tests.

  • Speaker #1

    Il n'y a vraiment que de nerfs et de névralgiques.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est ce qui va permettre au patient de savoir combien il a fait de séances. C'est aussi un moyen d'échange avec son coach. Ok, il y a un coach. il y a des coachs qui vivent ces passions les patients peuvent échanger avec leur coach.

  • Speaker #1

    Un vrai coach ou un chatbot ?

  • Speaker #0

    Non, c'est des vrais coachs. C'est pour ça qu'on fait cet appel téléphonique, parce qu'on considère que c'est important de faire cette première relation entre le coach et le patient, sachant qu'on a plusieurs coachs, mais le patient a un coach qui lui est attitré pendant toute la durée de son parcours. Donc on essaye d'avoir cette personnalisation. Et donc, le coach va être là pour faire du soutien, pour répondre à ses questions, ses questions autour de l'usage du bracelet. Et puis surtout, on va envoyer régulièrement... à nos patients des questionnaires sur leur état de santé, sur leur qualité de vie. Alors, c'est...

  • Speaker #1

    Pour être sûr que c'est efficace ?

  • Speaker #0

    Pour être sûr que c'est efficace, parce qu'on a constaté plusieurs choses. D'abord, ça permet aux patients de montrer l'efficacité du dispositif. Ça lui permet de voir s'il s'améliore. Puis, il y a un sujet, on l'a dit tout à l'heure, on sait qu'on fonctionne chez deux tiers des patients, peut-être un peu plus dans nos données de vie réelles, mais ça veut dire qu'on ne va pas encourager un patient à continuer s'il n'a pas de bénéfice, parce qu'au bout de deux mois, si on ne voit pas de bénéfice, généralement on sait que c'est un patient qui n'est pas répondeur.

  • Speaker #1

    Ok, tu fais du business éthique quoi.

  • Speaker #0

    On essaye de faire du business éthique. Justement, en petite parenthèse, ça c'est un sujet que j'ai eu à cœur du début, parce qu'assez rapidement, on s'aperçoit que dans la douleur, on a des gens qui sont déjà dans des situations de précarité importantes et qui sont dans une forme de désespoir. Et je ne voulais pas être le vendeur de rêves et de solutions du désespoir. Il y a beaucoup trop de monde qui surfe sur ce sujet. Et si on veut exister dans la durée, on a plutôt intérêt d'être éthique dans l'approche qu'on doit avoir.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup de porter ce message parce que c'est vrai que parfois il y a des gens qui sont un peu désespérés et qui ont recours à des choses parfois sans danger et puis parfois dangereuses. Et ce parcours-là d'aller jusqu'à avoir un dispositif médical, de faire des études cliniques, d'accompagner les patients, je pense que c'est vraiment ça qui peut changer durablement la vie des gens. Donc bravo et merci d'être dans cette dynamique.

  • Speaker #0

    Merci Erwan pour ton commentaire.

  • Speaker #1

    Ok, donc un suivi personnalisé, coach, psychologue, vous en avez ? Oui. C'est compliqué ça, gérer aussi...

  • Speaker #0

    Alors, on a historiquement, on avait des infirmières, psychologues, une neuropsychologue qui avait fait le parcours, moniteur d'activité physique, et le but était vraiment de mettre ensemble toutes ces compétences pour avoir un programme qui se tient. On va proposer une progression, alors forcément chacun parcourt le programme à sa vitesse. mais chaque coach a le panel des compétences pour les patients qui sont en face.

  • Speaker #1

    Oh, génial. Fais rêver. Ok, donc vraiment une prise en charge globale avec un bracelet et un contact digital. Là, on est vraiment dans le cœur de la tech. Du coup, je vais sortir un petit peu, prendre un peu de recul sur tout ça. J'aimerais bien avoir ton avis sur, pour toi, une petite projection sur les grandes tendances de la tech sur les prochaines années dans la santé.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a une évidence qui saute au visage de tout le monde qui est forcément l'IA. On en entend parler à toutes les sauces. J'ai entendu qu'on approchait d'un plateau en termes de conception technologique.

  • Speaker #1

    Comme de Gartner.

  • Speaker #0

    La courbe de Gartner, exactement, que j'ai appris pas plus tard qu'hier soir. Toujours est-il qu'on voit qu'on n'a pas encore, par contre, si la technologie arrive peut-être à son plateau, les applications sont encore loin d'être à un plateau. Et on voit que c'est quand même un outil particulièrement puissant. On voit que l'IA dans la médecine commence à infiltrer tous les milieux, alors avec des degrés de maturité différentes. Le diagnostic, c'est très, très en avance. Puis il n'y a personne qui le constate. Et vraisemblablement, on va avoir d'autres applications. Je pense que dans l'accompagnement des patients, c'est un sujet. Et puis l'IA, nous, on pourrait avoir des réflexions en interne chez Amélie de l'IA, de comment elle peut améliorer au quotidien la tâche de nos coachs. Parce qu'aujourd'hui, je vais donner un chiffre, mais un coach va accompagner plusieurs dizaines, pour ne pas parler de centaines de patients.

  • Speaker #1

    Il y a du boulot, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, beaucoup de boulot, mais on pense qu'avec l'IA, on pourrait encore augmenter cette efficacité. Ou en tout cas, le temps passé par patient. Le but, ce n'est absolument pas de dégrader la qualité du service. Et c'est ça le but. C'est d'optimiser, finalement, le temps humain derrière. Donc, je pense que...

  • Speaker #1

    Il y a des réflexions aussi déjà,

  • Speaker #0

    oui. Alors, c'est très précoce. Nous, aujourd'hui, notre vrai focus, comme on l'a dit, c'est d'atteindre l'équilibre financier avec la solution. On a une solution qui est sur le marché, qui est sur le terrain. Maintenant, il faut qu'on la fasse connaître. On a arrêté la plupart de nos développements pour se concentrer maintenant sur, je dirais, la mission d'après, qui est le succès commercial de Remedy. Et c'est vrai que ces réflexions peuvent en faire part. Oui,

  • Speaker #1

    ça pourrait en faire tout. Et du coup, ces projections, toi, ça te fait peur, ça t'excite, t'es un peu entre les deux, t'es dans la santé et dans la tech surtout. C'est quoi ton sentiment principal ?

  • Speaker #0

    J'irais à un petit sujet d'urgence quand même dans tout ça, qui est de dire, je ne sais pas si ça m'excite, en tout cas je pense qu'on en a besoin. Je pense qu'on en a besoin parce qu'on est quand même dans un système de santé qui arrive un peu à bout de souffle, où on a des praticiens qui sont épuisés, où on a des patients qui n'arrivent pas à trouver de praticiens et de médecins au quotidien. Et donc comme si on l'a dit juste avant, si chez Rémi, on imagine que notre solution pourrait en partie à un moment intégré d'IA pour avoir un coach qui s'occupera de plus de patients, on pourrait penser que l'IA pourrait intervenir dans le milieu médical pour aider des praticiens à suivre plus de patients, parce qu'on n'est pas... Même si le gouvernement a parlé d'augmentation du numerus, enfin même la disparition du numerus, on sait qu'il va falloir 25 ans minimum pour pouvoir...

  • Speaker #1

    Dans le creux de la vague en plus.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc je pense qu'il y a cette urgence de trouver des solutions qui doivent nous permettre à continuer bien entendu de traiter les gens, de les soigner. Donc l'IA est très certainement une opportunité, c'est pour ça qu'il y a autant de solutions, mais par contre c'est vrai que l'IA dans le milieu médical, ça veut un peu tout dire et rien dire, parce qu'il faut préciser de quel type d'IA pour quelle application qui va être donnée.

  • Speaker #1

    Tout à fait, d'accord, super, merci beaucoup. Peut-être si tu as une dernière question ? Avant de te laisser un peu de parole libre, je te laisse le temps d'y réfléchir comme ça en même temps, si tu as envie de passer un message, c'est un peu carte blanche, une petite question très personnelle, est-ce que tu as un livre ou un podcast, un film qui t'a inspiré dans ta carrière ou dans ta vie, ou une ressource que tu pourrais nous partager ?

  • Speaker #0

    Ça c'est une question qu'il y a tellement de sujets, sans aucune réflexion.

  • Speaker #1

    Il en faut quelques-unes des questions pièges

  • Speaker #0

    C'est très difficile parce que tu parles de ces sujets très dans l'air du temps et j'aurais tendance à dire il y a deux films que j'arrive qui me viennent en tête tout de suite qui ne sont pas forcément des films qui m'ont inspiré c'est un bien grand mot mais je pense à The Circle qui est un film avec Tom Hanks et Emma Watson qui commence à avoir quelques années mais qui est Merci. L'image d'une société dans laquelle tout est filmé, on a accès à tout un tas de technologies et l'IA se développe et on voit un peu les limites du système. Et dans le même esprit, il y a Heur, où c'est de l'IA conversationnelle qui arrive comme la petite amie de Joachim Fenix qui joue le rôle de quelqu'un qui est un peu paumé. Et je trouve que ça, ça nous amène finalement à une réflexion de ce que pourrait réellement être... J'ai l'impression que c'est la voie dans laquelle on est en train de partir.

  • Speaker #1

    Mignonne.

  • Speaker #0

    Et réflexion un peu ouverte tout de suite autour de l'IA, parce que c'est un peu une thématique très actuelle, dont on a parlé il n'y a pas très très longtemps. C'est de dire que l'IA, de toute façon, maintenant tout le monde en est convaincu, elle va s'imposer, on est obligé de prendre le bâton en marche. On ne sait absolument pas de quoi demain sera fait, on ne sait pas si la pensée qu'on a aujourd'hui sera la même demain avec ou sans l'IA, mais de toute façon, il faut surtout... Je pense que tous les auditeurs sont dans cet axe, mais on ne peut pas faire autrement. Il ne faut surtout pas rentrer en résistance, il faut surtout tout de suite se l'approprier pour toujours continuer.

  • Speaker #1

    Merci, c'est un peu le but de ce podcast, c'est d'essayer de trouver comment on peut s'arranger, comment, sans oublier la prise en soin, la prise en charge des patients, on peut intégrer de la technologie, du digital, de l'IA, bien sûr. Merci beaucoup et vraiment c'était super. C'était un peu long mais vraiment très riche parce que tu as une expérience longue et merci de nous l'avoir partagé. Vraiment moi ce que je retiens c'est ce parcours long, difficile, un peu toujours sur une ligne de crête, toujours en train de s'adapter. à des contraintes pas faciles, mais avec une vraie volonté de changer les choses en les comprenant vraiment dans toute la complexité pour proposer ce qui te semble le plus juste avec aujourd'hui une solution qui est disponible en location. Peut-être on peut partager le prix de location et peut-être nous dire aussi où on peut avoir plus de renseignements sur cette location.

  • Speaker #0

    Alors, bien sûr, on a donc location, 50 euros par mois exactement, 49,90. Sur le site Remedy.com, avec le choix des deux solutions, NoviREM pour les douleurs liées à l'arthrose, ou FibroREM pour la fibromyalgie. C'est un abonnement, il n'y a pas de durée d'engagement, les patients arrêtent quand ils veulent, on les accompagne par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, je sais que... aujourd'hui, il n'y a pas de remboursement, que tu y es attaché et que tu réfléchis à des sources d'amélioration d'accès. Et ça, vraiment, c'est super parce que déjà, il y a quelque chose de disponible et en plus, tu vas essayer d'améliorer son accès.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup. Est-ce que tu voulais rajouter quelque chose ? Oui,

  • Speaker #0

    je voulais juste rajouter un petit truc.

  • Speaker #1

    Avec plaisir !

  • Speaker #0

    Très rapidement, parce que tu l'as dit tout à l'heure, et je pense que ce qui est vraiment hyper important, enfin, ça, c'est mon enseignement que je... Je m'applique, c'est un partage d'expérience. Mais pour quiconque qui voudrait se lancer dans un projet entrepreneurial avec une idée, il faut toujours confronter cette idée, bien entendu. Il faut avoir sa vision, il faut avoir une trajectoire claire, il faut être à l'écoute quand même des autres. Ça ne veut pas dire qu'il faut changer d'avis tout le temps, il faut être à l'écoute, mais c'est important d'avoir cette vision. Et surtout, à mon sens, ce qui est clé, c'est d'être sur le terrain, à proximité des gens qui ont... qui émettent le besoin à proximité des gens qui ont l'habitude de prendre en charge ce besoin pour montrer la solution la plus pertinente. Donc c'est vraiment hyper important d'être sur le terrain le plus souvent possible.

  • Speaker #1

    Super, donc une interview de David Crousier qu'on peut retrouver sur LinkedIn, j'imagine, facilement, Remedy.lab, une startup qui fait vraiment des belles choses et puis qui s'inscrit dans la durée parce que là... douleur chronique mais start-up chronique même si ça sent l'évolution et la chrysalide pour se transformer en papillon un investissement au long cours je te remercie beaucoup David et puis peut-être avec plaisir sur une autre évolution de cette chrysalide du papillon.

  • Speaker #0

    Je t'espère. Merci beaucoup Erwan

  • Speaker #1

    A bientôt Si l'épisode et le concept vous ont plu, n'hésitez pas à partager, à vous abonner et à laisser 5 étoiles. Cela pourrait aider d'autres soignants ou professionnels à nous trouver. Et découvrez aussi Techcarla by IA, un podcast court, 10-15 minutes, qui décrypte les études et les innovations en santé, en numérique, en digital, en IA, avec rigueur scientifique, mais un regard humain. A bientôt !

Description

🎙️ Nouveau podcast TechCareLab by Human
Un épisode dense, humain, et au cœur des tensions entre innovation, science, douleur chronique et entrepreneuriat.

J’ai reçu David Crousier, CEO et cofondateur de Remedy Labs, pour revenir sur un parcours singulier : de la recherche militaire sur les ondes millimétriques… à la création d’une startup dédiée aux douleurs nociplastiques, notamment la fibromyalgie.

➡️ On parle de :
• Comment une technologie initialement pensée comme arme non létale devient une piste thérapeutique
• Les coulisses d’un développement sur 10 ans, entre essais cliniques, réglementation et market access
• La réalité entrepreneuriale : naïvetés initiales, pression du temps, levées de fonds, modèles économiques
• L’importance du terrain, de l’écoute des patients et des centres de la douleur
• L’intégration du coaching, du suivi, de la psychologie et de l’activité physique dans une approche biopsychosociale complète
• Le futur : IA, accompagnement, accès au marché, transformation des systèmes de santé

Ce qui ressort fortement :
👉 la douleur chronique n'est jamais “juste” un signal physiologique ;
👉 innover, c’est naviguer entre science, clinique, patients, praticiens et contraintes du système ;
👉 la technologie ne vaut rien si elle n’est pas confrontée aux réalités humaines.


📌 Si le sujet vous intéresse :
• Remedy propose une solution (FibroREM / NoviREM) basée sur un dispositif médical + un accompagnement personnalisé sous forme d'abonnement. Pour plus de renseignement : https://remedeelabs.com/


Bonne écoute — et n’hésitez pas à commenter, à liker ou à partager si vous pensez que cela peut aider des patients, des soignants ou des innovateurs.


#TechCareLab #PodcastSanté #PodcastTech #SantéEtTech #HealthTech #MedTech


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TechCarLab by Human, le podcast qui ouvre les coulisses du soin et de la tech. On rentre dans l'intimité professionnelle, les choix, les doutes, les succès, ces moments d'alignement où l'humain reprend toute la place. Tous les professionnels sont guidés par le clair. Trajectoires ne sont jamais des lignes droites, chaque virage révèle des mondes nouveaux. Installez-vous, respirez, conversation commence, bonne découverte dans TechCarLab by Human. et bien c'est parti salut david salut erwan de t'accueillir dans ce nouveau podcast tech car lab qui prend de nouvelles ailes et de nouveaux horizons avec toi aujourd'hui je suis hyper ravi de t'accueillir pour aborder un petit peu le côté plus tech qui que je découvre toujours avec admiration et c'est toujours très inspirant. Et toi particulièrement, je suis très content de t'accueillir dans les premiers sur ce sujet-là, parce que tu as un parcours assez inhabituel et assez inspirant peut-être pour des futurs ingénieurs ou autres, parce que justement, tu es à l'intersection entre la technologie, dans le côté le plus... comment dire, un peu structurelle, même de recherche fondamentale dans l'Institut de recherche des armées, et le CAIR pour s'occuper des patients qui sont souvent un peu sans ressources thérapeutiques, avec des pathologies chroniques douloureuses, invalidantes. Donc, pour ne pas aller plus longtemps, je te propose de te laisser... te présenter parce que vraiment ton parcours est très intéressant.

  • Speaker #1

    Merci Erwan. Pour commencer, bien entendu, merci beaucoup. Je suis très honoré de participer à ce podcast et d'être un des premiers à pouvoir intervenir. Je vais te parler de mon parcours et de l'histoire Remedy, qui est la startup qui a été créée. sur une base de recherche vraiment scientifique à l'origine militaire et qui nous a amené à nous intéresser au sujet de la douleur chronique, que tu connais particulièrement bien. Donc pour revenir un peu sur mon parcours, David, moi je suis le CEO, cofondateur de Remedy Labs. Remedy Labs, c'est une société spécialisée dans la prise en charge de la douleur, de la douleur chronique et puis ce qu'on a découvert progressivement, de la douleur dans sa composante nociplastique, on pourra revenir dessus après s'il le faut. Et mon parcours n'a pas du tout commencé dans la douleur, comme tu l'as dit. J'ai commencé en tant que chercheur. Je faisais de la toxicologie pour un centre de recherche, un centre de recherche militaire qui s'appelle l'Institut de Recherche Biomédicale des Armées. Et je dirigeais une unité de recherche, Risques Technologiques Émergents, dont le but c'était d'évaluer un peu toutes les nouvelles technologies qui arrivaient aux proximités du combattant. Donc j'avais un vrai boulot de chercheur, avec des projets, avec des sujets de recherche, avec des financements à trouver.

  • Speaker #0

    Très loin du CAIR,

  • Speaker #1

    quoi. Très loin du CAIR. On n'était pas dans le CAIR absolu, on était une branche du service de santé des armées, on était bien là pour évaluer la protection, on était plutôt, je dirais, dans un peu la médecine du travail. Savoir est-ce qu'il y avait des risques, bien entendu, on parle de militaires, donc il y a des risques, mais est-ce qu'il y a des risques en tant que professionnels qui étaient portés par l'armée. Et dans ce cadre-là, on avait une grande spécialité qui était les rayonnements électromagnétiques, qui était un sujet très très à la vogue. Dans les années 2000-2010, on parlait des téléphones portables, de la toxicité, et l'armée est un grand utilisateur de ces rayonnements électromagnétiques. Et dans ce cadre-là, notre unité s'était spécialisée sur cette thématique et on a été amené à évaluer quelque chose qui est complètement différent, qui était une arme de dispersion de foule, qui provoquait une sensation intense de brûlure, sans brûler, qui avait été développée par l'armée américaine. L'armée américaine essayait de le vendre à l'armée française. Et avant de se poser la question de « est-ce qu'on l'achète ou pas ? » , il fallait savoir « est-ce que c'est dangereux ? » . pour nos militaires ? Est-ce que c'est aussi dangereux pour les insurgés qui sont en face s'agissant d'une arme non létale de dispersion de foule ?

  • Speaker #0

    Une espèce d'onde qui provoque des douleurs sans provoquer de lésions.

  • Speaker #1

    Exactement. Et on arrive au cœur du sujet. Ça arrivait sur mon bureau parce que c'était un dispositif qui fonctionnait avec des rayonnements électromagnétiques. Donc c'était notre sujet et c'est des rayonnements électromagnétiques très particuliers, d'une fréquence très élevée qu'on appelle des rayonnements millimétriques. qui ont la capacité de très peu pénétrer la peau, comme ils ne pénètrent pas la peau, va directement exciter la terminaison nerveuse socutanée et ça provoque une sensation intense de brûlure. Et la question qu'on s'est posée à ce moment-là, est-ce que c'est dangereux pour les insurgés, pour les gens qui sont en face, on parle de manifestants, on parle plutôt d'une arme de police qu'une arme de défense, et est-ce que c'est dangereux pour les militaires qui seraient amenés à utiliser ces armes ou à servir dans le contexte de missions conjointes avec des Américains par exemple. Et c'est à travers ces travaux, donc de pure recherche scientifique, On ne peut pas dire clinique parce qu'on travaillait en pré-clinique chez l'animal. On s'est aperçu de deux choses très intéressantes. La première chose, c'est pas de risque et pas d'effet mutagène, thératogène. Un effet thermique très localisé. Pour donner un exemple, la sensation de douleur quand elle est utilisée, cette arme, apparaît en moins de 5 secondes. Et pour avoir une vraie brûlure constituée, il faudrait pouvoir rester 5 minutes dans le rayonnement, ce qui est totalement impossible.

  • Speaker #0

    Plutôt safe dans l'utilisation, même au combat.

  • Speaker #1

    Exactement, donc totalement safe. en tout cas dans une doctrine d'emploi normale de ce type de dispositif. Et l'autre sujet qui était beaucoup plus surprenant à ce moment-là, c'est qu'on a découvert, ou plus exactement on a redécouvert, parce qu'il y avait des traces dans la littérature, que ces mêmes rayonnements permettaient d'augmenter la sécrétion d'endorphines intracérébrales. Et ça c'était nos conclusions. On est en 2013, donc je rends ces conclusions au sein du service de santé des armées. en ayant conscience que déjà on n'achèterait pas cette arme, parce qu'il y a une différence entre vitesse de développement clinique, scientifique, de rendu des projets, et puis finalement la vitesse des politiques du développement de l'armement. Et on s'est aperçu que cet armement avait été déployé aux Etats-Unis, il y avait des problèmes de doctrine d'emploi, l'armée avait déjà décidé de ne pas se positionner sur ce produit.

  • Speaker #0

    La lenteur parfois permet d'éviter des écueils.

  • Speaker #1

    Exactement. Et on s'est aussi aperçu qu'il y avait cet effet. de simulation de sécrétion d'endorphine et cet effet hypoalgésien. La réponse assez formelle à ce moment-là, au niveau du service de santé, c'était de dire, ok, c'est très bien, hyper intéressant, pour les conclusions sur le dispositif. Puis par contre, votre mission s'arrête là, votre mission c'est identifier s'il y a bien un risque ou pas pour les militaires, on n'est pas là pour développer des traitements. Donc en gros, on était sur un sujet qui allait s'arrêter.

  • Speaker #0

    Une découverte un peu par hasard d'un... potentiel de quelque chose qui était considéré comme une arme.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors on va dire redécouverte parce que on s'est aperçu que ces dispositifs par ondes biométriques avaient été utilisés plutôt à l'opposé dans les pays de l'Est pour la prise en charge de la douleur. C'était de la médecine purement empirique, on n'avait pas vraiment compris comment ça fonctionnait. Là on est arrivé à mettre des éléments physiologiques qui expliquaient ce fonctionnement par la stimulation de la sécrétion d'endorphines. Et c'est sur cette base finalement, alors pour des histoires complètement connexes, que je finis par rencontrer mon associé fondateur, Michael Forster, que j'ai rencontré au sein de Cleanatech, un autre laboratoire grenoblois. Et tous les deux, à ce moment-là, on avait des envies de sortir un peu de ces grosses structures administratives qui sont très bien, au point de vue recherche, on avait des financements pour ma part, Michael OCE avait des financements. Il y a toujours une certaine, je dirais, inertie. Et donc, on était tous les deux dans l'envie de se lancer dans l'entrepreneuriat. de façon complètement naïve à l'époque, en se disant si on a quelque chose qui stimule la sécrétion d'endorphine, on devrait pouvoir aider tous les patients douloureux. À ce moment-là, je dis très naïf parce qu'on ne savait pas si on faisait de la douleur aiguë, de la douleur chronique, quel type de douleur, et on n'avait pas conscience des épreuves, en tout cas des étapes qu'on devait passer pour pouvoir avoir un produit sur le marché. Et c'est comme ça que 2014, on commence à réfléchir, 2015, on réfléchit un peu plus loin, Ce motif pour déposer ce qu'on appelle un dossier ILAB, qui était un moyen de financement de l'État à l'époque, qui était financé par la BPI. On est lauréat en 2016 et donc il y a un troisième associé qui va nous rejoindre qui est Jacques Husser, qui si nous on avait l'expertise technique, je ne vais pas dire l'expertise clinique, mais au moins l'expertise scientifique, qui est déjà un des fondements médicaux, on n'avait aucune crédibilité en termes d'entrepreneurs. On était des purs produits de l'État, de l'administration publique. Et de la recherche en plus, donc pas du tout un esprit entrepreneur. En tout cas, si l'esprit entrepreneur était là, mais je dirais les galons pour parler militaire n'étaient pas présents pour montrer qu'on était capable de monter une structure qui serait viable. Et on s'est tout de suite, quelques mois après, rapproché de Jacques qui lui avait aucune connaissance médicale, mais par contre avait un passé de travail avec des startups qui avaient vraiment cette notion de structuration d'entreprise. Et c'est comme ça qu'on a créé Remedy Labs en décembre 2016. avec, à ce moment-là, l'ambition de venir en aide aux patients douloureux, en se disant, on a un dispositif, on pensait que c'était un dispositif magique, qui allait stimuler la sécrétion de l'endorphine et qui allait aider tous les patients douloureux. Et ça a été le début de la médecine.

  • Speaker #0

    Donc l'entreprenariat. Et là, c'est le virage, c'est le changement de vie, parce qu'on passe de la sécurité de l'emploi, j'imagine, aussi à une espèce de ligne de crête un peu où on joue l'équilibriste. Et puis, en plus, derrière, des beaux projets, mais qui nécessitent de se structurer et de s'étoffer un petit peu, je pense.

  • Speaker #1

    Exactement. Plusieurs éléments dans cette question. Alors oui, on passe d'une certaine forme de sécurité de l'emploi à des défis, très clairement. Alors ça, je pense que ça répond plus à des aspirations personnelles et puis vraiment à des types de personnalités. D'abord, j'avais cet esprit un peu création d'entreprise. Et la sécurité de l'emploi, moi, je ne l'ai jamais vraiment connue jusqu'à six mois avant de créer la société. Pourquoi ? Parce que, comme tout... La plupart des chercheurs, la plupart des professions, même dans le milieu médical, on sait qu'avant d'avoir un poste pérenne, il faut essuyer quelques plâtres. Donc moi, j'étais en poste pendant 15 ans dans le service de santé des armées, mais j'ai enchaîné contrat d'abord militaire, puis CDD, puis donc à la fin, finalement, j'avais jamais eu plus de 2 à 3 ans de visibilité sur mon prochain contrat. Et je dirais, c'est 6 mois. avant de démissionner de l'armée que j'avais été cédéisé, j'avais bien un poste de chef d'unité, je savais que j'allais vraisemblablement être très prochainement chef de département, mais peut-être que cette perspective de stabilité absolue m'a plutôt effrayé que l'inverse.

  • Speaker #0

    Pour mieux.

  • Speaker #1

    Donc c'est vrai, c'est pour ça qu'il y a toujours ce côté un petit peu personnalité prise de risque, en tout cas surtout dans les premiers éléments, on se lance parce qu'on a ça en soi, et je pense que c'est difficile de s'improviser par contre. Prendre des risques si on ne le ressent pas fortement. Et l'autre sujet, c'est en effet plein de projets à ce moment-là, une énorme naïveté. Et j'ai eu la chance, alors par le réseau de connaissances, de rencontrer quand même très rapidement des gens compétents pour nous accompagner dans ce domaine qu'on ne connaissait absolument pas, qui était celui de la douleur et de la douleur chronique. Et j'ai tendance à dire que je suis quand même quelqu'un... de terrain et qui aime le terrain. Et donc le meilleur moyen de se rendre compte, c'est de se mettre à la place des gens, ou en tout cas de les accompagner pour savoir ce qu'il en est. Là-dessus, je dis un grand merci à Grenoble, au Centre de la douleur de Grenoble, au docteur Caroline Mendes spécifiquement, qui m'a fait ma formation à ce qu'était la douleur. Pendant six ans, on a très fortement collaboré. Et donc grâce à ça, j'ai pu avoir, bien entendu, je n'ai pas une expertise de la douleur, mais je commence à avoir un œil assez... assez précis de ce que c'est, de la compréhension du besoin des patients, du besoin des praticiens, du système, et comment on peut essayer de s'intégrer dans ce modèle.

  • Speaker #0

    Donc une immersion, quoi. Peut-être que c'est ça qu'il faut retenir, c'est que même si on a une bonne idée, il faut la confronter à la vraie vie, à la pratique, et s'immerger dans la problématique réelle. Parce qu'on peut lire la douleur sur les papiers, des échelles de 0 à 10, des trucs comme ça. mais finalement, ce n'est pas ce que vivent les gens en général, et ce n'est pas ce que vit la société. Super, génial, quel courage ! Du coup, ça a dû être une longue période, et en même temps, j'imagine tout le côté développement du produit, structuration...

  • Speaker #1

    Alors, exactement, ça a été une longue période qu'on a clairement sous-estimée au début, encore une fois avec beaucoup de naïveté. naïveté dans la douleur, mais aussi naïveté dans ce qui était les startups, vision un petit peu romanesque peut-être, de se dire tout va aller très vite, le monde va changer, on va en être parti, on va être un acteur. Et je dirais encore plus dans les startups du médical, il ne faut pas penser, il ne faut pas espérer un changement rapide du modèle, de ce qu'est la prise en charge du milieu médical en tant que tel.

  • Speaker #0

    Quoi, tu veux comparer l'armée et la santé ?

  • Speaker #1

    Exactement, et je ne te raconte pas quand on est dans les deux en même temps. Il y a une certaine inertie, mais c'est vrai qu'au début, on était assez naïf en pensant que les choses allaient changer très vite. On était en pleine transformation. La transformation, ça arrive dans les sociétés de la Silicon Valley, du soft. On peut voir émerger des choses très rapidement. Et heureusement, d'ailleurs, dans le milieu médical, ce n'est pas le cas. Parce qu'on a quand même des patients en face. Donc, il faut que ce soit des milieux qui sont très réglementés, qui prennent beaucoup de temps et qui ont besoin de preuves cliniques et scientifiques pour ne pas arriver à des espèces de formules magiques pour s'imposer dans le milieu médical. Donc ça, on l'a un peu sous-estimé, donc il nous a fallu du temps. Comme tu l'as bien dit, il nous a fallu plusieurs années, on parle en gros de deux, trois années pour développer le produit, qui aujourd'hui est à la forme d'un bracelet, pour identifier les pathologies dans lesquelles on pouvait être efficace, parce qu'on voit bien que si au début, très rapidement, on a bien compris qu'on n'allait pas être efficace sur toutes les douleurs, et c'est bien les mots qui nous ont été portés, c'est-à-dire qu'il faut commencer par identifier quelles douleurs vous pensez adresser et le démontrer clinique. Et là, on part dans une autre voie. La voie de l'identification des essais cliniques était bien placée pour savoir qu'un essai clinique, ça prend du temps. Le temps médical n'est pas le temps de la start-up. Parce que la start-up, son ennemi premier, c'est le temps. Parce qu'on consomme de l'argent et donc il faut qu'on ait des résultats. Donc il faut toujours faire très attention à ça. On avait une pression forte des investisseurs, des gens de la société qui ne connaissaient pas le milieu médical, en disant il faut absolument que tes essais cliniques sortent en un an et demi. Ce qui est lié. réaliste au possible. On a fait 8 essais cliniques, on n'a pas un seul essai clinique qui s'est déroulé en moins de 24-36 mois, donc 2 à 3 ans entre le moment où on a l'idée et le moment où on fait l'essai.

  • Speaker #0

    Et puis par définition, si tu te lances dans la douleur chronique, ça veut dire qu'il faut une évaluation aussi un peu au long cours. On ne peut pas faire des évaluations 24 heures après l'utilisation, ça n'a pas de sens. Et donc c'est aussi toute la complexité de ces études qui sont longues.

  • Speaker #1

    Exactement. D'où cette phase d'apprentissage. Donc on a eu ces trois ans de développement technique. C'est trois ans de développement clinique pour identifier les pathologies où on est efficace, la posologie la plus adaptée. Puis après, il y a une phase réglementaire, encore une fois, parce qu'une fois qu'on a fait tout ça, il faut pouvoir arriver au marché. Et la phase réglementaire, aujourd'hui, c'est minimum 24 mois. Donc on voit quand on met les choses bout à bout, notre expérience montre que pour arriver avec une solution technologique sur le marché en France, innovante, il faut quand même compter sur 8 ans. Et 8 ans, c'est excessivement long dans le temps d'une startup. Parce qu'en attendant, la startup ne fait pas un euro de chiffre d'affaires, et donc il faut qu'elle se finance. Donc la promesse doit être forte et importante pour que les investisseurs puissent suivre. Et je dirais, quand on en est là, on n'a même pas fait tout le boulot, parce qu'il faut encore la phase d'acceptation du marché. Or, on le disait, on est dans un milieu conservateur, on peut l'appeler comme ça, et donc, si on arrive du jour au lendemain, avec n'importe quelle solution aussi miraculeuse soit-elle, on a un temps d'appropriation par les praticiens, par les patients, et à la fin par le payeur, qui va mettre encore plus de temps. Tout ça pour dire que nous, on arrive sur le marché, il nous a fallu presque 10 ans pour arriver sur le marché, alors on a fait des choses en parallèle qui ont été, à mon sens, pertinentes, mais qui ne sont pas sans inconvénients, mais on n'est pas encore à la prise en charge. Parce que le... Donc, milieu médical est un milieu tripartite où on doit respecter la place de chacun, à savoir le patient qui est en souffrance, le praticien qui est là pour prodiguer la recommandation, la prescription, le traitement le plus adapté. Et puis, à la fin, on est quand même dans un système où, on dira, les réflexes sont à ne pas payer pour sa santé. Donc, on a une troisième partie prenante qui est le payeur public en général. et donc, je dirais, une... Total success story, c'est du début de la création jusqu'à la prise en charge par le payeur public. Or, là pour l'occasion, on s'est frotté il n'y a pas très très longtemps, on sait que la barrière est peut-être encore plus élevée que toutes les barrières d'avant.

  • Speaker #0

    Alors avant d'y revenir, si tu veux, moi ce que j'aimerais bien que tu nous dises, c'est finalement, tu as cherché les pathologies là où ça pouvait être le plus efficace, vous avez fait 8 essais cliniques, ça donne trop envie d'avoir un peu les résultats de tout ça.

  • Speaker #1

    Alors, les résultats, pour aller droit au but, et on a aussi eu de la chance dans cette histoire, c'est qu'on s'est aperçu qu'on était efficace sur la composante nociplastique de la douleur chronique.

  • Speaker #0

    Et ça, je prends deux secondes pour développer un tout petit peu. Donc, douleur nociplastique, c'est un des types de douleurs qui existent et qui est finalement une espèce de dysrégulation du système, qui n'a pas de lésion, mais qui va entraîner une hypersensibilité à la douleur sous différents modes. et qui est responsable de pas mal de pathologies ou impliqué dans pas mal de pathologies. Et malheureusement, les recours thérapeutiques ne sont pas extrêmes.

  • Speaker #1

    Parfaitement bien résumé. Et ça, ça a un intérêt, mais ça a aussi un revers business. Ça a un intérêt business parce que jusque-là, il n'y a pas de solution. On arrive avec une première solution qui peut adresser ce type de douleur. Mais le revers... c'est que s'il n'y avait pas de solution jusque là, il va falloir réussir, un, à redonner de la crédibilité à ce type de pathologie, parce que pendant... et donc, la tête de proue, c'est la fibromyalgie. La fibromyalgie a été une pathologie hautement discutée, qui est toujours encore aujourd'hui en fonction des environnements dans lesquels. Quand je dis qu'elle est discutée, c'est que bien entendu, algologue, rhumato, il n'y a pas de discussion, c'est complètement adhéré. On va retrouver encore quelques résistances, par exemple, chez les vieux, je dirais, praticiens dans les campagnes, qui constituent... continue des fois à avoir un peu de visite mal un peu de comment dire vrai des visions difficiles ou des

  • Speaker #0

    L'évolution de cette maladie est intéressante parce qu'elle est très liée à la société. Même le terme qui la désigne, fibromyalgie, il n'y a pas de fibrose, il y a des douleurs, mais il n'y a pas que des douleurs, il y a un cortège de symptômes. des troubles cognitifs, des difficultés de sommeil, des difficultés de concentration, parfois et souvent même une atteinte du moral, de tout ce qui est psychique. Et donc finalement, on a un état de mal-être global. Et ça, heureusement, je dirais... La rhumatologie s'est structurée et a réussi à donner des critères assez précis maintenant. Depuis une bonne dizaine d'années, on a des critères précis qui permettent de poser un diagnostic sans trop avoir de doute. Mais par contre, au niveau des ressources thérapeutiques, on reste malheureusement un peu démuni dans le système de santé. Pourtant, et je pense que d'un point de vue business, c'était aussi quelque chose d'important pour vous, ça représente presque en général 4% des populations de n'importe quel pays et de n'importe quelle tranche de population, que ce soit rural, urbain, haute classe, basse classe de revenus, et donc un potentiel marché intéressant. parce qu'il y a aussi l'idée de On a une bonne idée, il faut qu'elle vive, et pour qu'elle vive, et pour qu'elle soit diffusée, il faut quand même pourvoir vivre, parce que ce n'est pas du bénévolat, et donc il faut un débouché business.

  • Speaker #1

    Exactement, il faut un débouché business, et c'est là où finalement le jeu vient de presque le plus compliqué. Parce qu'il faut réussir à aligner tous les intérêts entre praticiens, entre patients, et je dirais surtout avec le système payeur. Et la fibromyalgie a donc... souffert de ce manque de reconnaissance, mais à un autre gros inconvénient, et entre autres, c'est une partie de la difficulté de la prise en charge aujourd'hui, c'est que c'est des patients qui coûtent assez peu cher en soins directs. Parce que, finalement, pas beaucoup de solutions à l'eau proposées, peu de médicaments, des médicaments qui ne sont pas très très chers, donc le panier moyen, je dirais, du patient fibromyalgique pour l'état n'est pas très important. Malheureusement,

  • Speaker #0

    il ne coûte pas assez cher, presque.

  • Speaker #1

    C'est ça, il ne coûte pas assez cher. Ils ne coûtent pas assez cher en soins directs, par contre on sait qu'ils coûtent beaucoup plus cher en tout ce qui est soins indirects, perte de productivité, etc. Mais comme ce ne sont pas les mêmes poches de l'État qui payent, c'est difficile d'animer les intérêts de tout le monde. Par contre, d'un point de vue business, ce qui est aussi intéressant par rapport à ça, c'est que comme ce sont des patients qui sont en souffrance depuis un certain temps, ils ont compris qu'ils devaient essayer de s'en sortir par eux-mêmes et donc ce sont des patients qui essayent les solutions. Donc on a eu la chance. d'avoir des patients qui ont essayé la solution Remedy au-delà de nos essais cliniques et qui montrent qu'on a quand même de très bons résultats sur ces douleurs nociplastiques.

  • Speaker #0

    Et alors en plus, ta solution, moi je trouve qu'elle est assez intéressante parce que tu t'es pas limité, je pense, tu pourrais nous le dire, mais du fait de cette expérience de ton immersion dans cette problématique, tu t'es pas limité juste à une espèce de diffuseur d'ondes. qui va sécréter des opioïdes endogènes, des enkephalines et des choses comme ça, tu l'as associé à toute une prise en charge globale.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc ça, ça vient vraiment de l'observation, de l'écoute des praticiens, des bonnes pratiques. Donc cette prise en charge biopsychosociale. Et je dirais que c'est peut-être ce qu'il m'a fallu le plus de temps à intégrer. Moi, je suis à la base chercheur, toxicologue. 100% axé sur la physiologie et cette ouverture d'esprit qui disait que juste avec de la physiologie, on n'arriverait pas à résoudre cette problématique de douleur chronique, ça a pris un peu plus de temps. Et finalement, le déclic est arrivé à force d'entendre les praticiens de la douleur dire « la douleur chronique, on ne peut pas traiter la douleur chronique comme la douleur aiguë, ce n'est pas que de la physiologie, c'est une émotion » . À partir du moment où on comprend que c'est une émotion, on s'aperçoit bien que les émotions ne se traitent pas uniquement qu'avec des médicaments, qu'avec des dispositifs. C'est comme ça qu'on a eu l'idée. d'intégrer cette prise en charge complémentaire. Alors, je dirais, c'est un point très positif dans le résultat clinique, parce que je pense qu'on peut le dire, on n'a pas à rougir des résultats cliniques qu'on a dans une pathologie où jusque-là on n'avait pas grand-chose. On sait que comme tout résultat clinique, on a des patients répondeurs, des non-répondeurs, mais on voit qu'on a une bonne adhérence, on voit qu'on a une vraie satisfaction des utilisateurs. Par contre, ça devient un peu plus compliqué auprès d'un milieu médical qui a l'habitude de la médecine de l'aigu, parce que quand même on va dire que notre système médical depuis maintenant pas mal d'années et fonctionne sur les Vidence-Based Medicine qu'on ne va jamais rediscuter. Il faut apporter l'épreuve clinique. Mais par contre, quand on veut faire les Vidence-Based Medicine, On va faire de l'application de recherche scientifique à l'extrême dans un milieu hautement complexe, comme la médecine et entre autres comme la médecine de la douleur, qui est à l'interface, comme on l'a dit, de la physiologie, mais aussi de la psychologie, de la psychiatrie, de la sociologie, et plein d'éléments derrière. Et donc sortir dans un essai clinique qu'un seul élément est responsable de la globalité de l'amélioration, ça devient quasi impossible, parce qu'on est sur une somme d'éléments qui vont participer à l'amélioration du patient.

  • Speaker #0

    Il y a une solution globale.

  • Speaker #1

    Exactement. Et c'est parce qu'on est parti avec cette idée de solution globale qu'on a évalué notre solution globale. Donc on sait que notre dispositif, plus la formation du patient, plus l'accompagnement, aide de façon significative et importante les patients. Mais par contre, maintenant, quand on va voir les payeurs, quand on va voir certains sujets, on nous dit mais c'est quoi la part du dispositif ? Et on retombe finalement dans une approche qui est beaucoup plus médecine de l'aigu, alors que juste avant, on essaye de faire passer ce message que la douleur chronique est une émotion, qu'elle doit être évaluée dans sa globalité. Et donc ça, si... tous les spécialistes de la douleur le savent, les gens qui contrôlent l'accès de ces nouvelles solutions sur le marché sont beaucoup moins éduqués. C'est pour ça qu'il va falloir encore du temps pour pouvoir faire passer ce genre de messages.

  • Speaker #0

    C'est génial. Merci de nous partager tout ça. Je me dis, mais il y a des moments où tu as dû ressentir de l'épuisement dans ce parcours qui me semble un peu David contre Goliath. Regardez, coucou, je suis là, j'ai une idée, ça a l'air super, ça pourrait peut-être aider du monde. Et puis finalement, il faut s'adapter aux patients, aux praticiens et puis au système de santé, tout en menant des essais cliniques, tout en se disant, oui, mais on ne peut pas se limiter à la science pure et dure. Comment tu vis ça, toi, dans ton quotidien d'entrepreneur, qui est bien impliqué depuis plusieurs années maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, je dirais, on s'aperçoit du... parcours qu'on a réalisé en regardant dans le rétroviseur. Mais quand on est dedans, finalement, on avance. Et puis moi, j'ai toujours vu... Encore une fois, c'est plutôt une question de personnalité. Moi, ce qui m'intéresse, c'est le parcours. Bien entendu, on vise une finalité qui serait l'absolue, mais l'essentiel, c'est de vivre le moment présent. Et donc, moi, j'ai toujours séquencé. Si on veut avoir un énorme objectif, c'est assez courant, c'est de dire, si on veut atteindre un énorme objectif, le sommet de l'Everest, on va y aller étape par étape. Et donc, à chaque fois, j'ai regardé la fin de la première étape, puis la fin de la deuxième étape, puis de la troisième étape. Et c'est après en se disant, finalement, on a déjà pas mal monté.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en plus, RemedyLab, c'est une startup où il y a eu pas mal d'investissements. Donc, pas mal d'investisseurs qui croient dans le projet et qui continuent à croire dans le projet.

  • Speaker #1

    Alors, oui. On peut le dire, parce que c'est un chiffre public. Chez Remedy, on a levé pas loin de 25 millions, ce qui, à mon avis, est un exploit. qui plus est aujourd'hui, alors c'est 25 millions cumulés à date, et dans la douleur, il n'y a pas eu tant de personnes qui ont levé de l'argent, parce que la douleur reste, comme on l'a dit, un sujet complexe, qui ne s'aborde pas qu'avec une solution unique, et malgré tout, pour lequel, et je paraphraserai un ami commun, Yacine, qui nous a dit qu'il y avait quand même pas mal de placards, il y avait pas mal de cadavres dans les placards, de ce qu'était l'investissement dans la douleur, parce qu'il y avait beaucoup de promesses et énormément de déceptions. Et donc, on est quand même un peu face à cette réalité de marché. Et avec ces comportements d'évaluation systématique qui reviennent à dire, mais c'est quoi ton seul effet clinique du dispositif WCVS versus placebo, indépendamment du bénéfice des patients. Donc oui, on a réussi à lever des fonds jusque là. Très clairement, au bout de 10 ans, maintenant, les investisseurs commencent à chercher le retour sur investissement.

  • Speaker #0

    Et oui,

  • Speaker #1

    il y a un moment où il faut quand même montrer qu'on a raison. qu'ils ont eu raison d'investir et qu'on avait raison de penser ce qu'on voulait. Et en plus, on est dans une phase vraiment de retour au donnement des marchés financiers. Il y a eu beaucoup de liquidités jusqu'en période pré-Covid. Puis là, clairement, les marchés, plus le contexte géopolitique, plus plein de choses, font que les marchés sont particulièrement frileux et investissent beaucoup moins sur des valorisations de startups qui sont beaucoup plus faibles. Donc l'argent est très rare. Et donc... Aujourd'hui, si la plupart des startups, il y a quelques années, cherchaient la croissance à tout prix, donc l'accélération de leur chiffre d'affaires, même si ça leur coûtait beaucoup plus cher, on est revenu dans un monde un peu plus les pieds sur terre, où l'essentiel c'est de devenir rentable, donc d'arriver à l'équilibre financier. Donc, Remedy, on a bien pris aussi ce chemin. Et si pendant un moment on s'est intéressé à l'externalisation de notre solution, qui plus est, à mon sens maintenant avec l'expérience et une autre barrière, c'est que la prise en charge de la douleur est quand même... assez dépendante des pays. Il y a un enjeu culturel qui joue beaucoup. On maîtrise bien celui de la France. On s'est intéressé au marché américain. On voit que les choses sont légèrement différentes. Donc, on n'arrivera pas à reproduire exactement la même chose. Donc, on s'est positionné vraiment sur... une atteinte d'équilibre financier pour M&D en se focalisant sur notre marché français. Et comme tu l'as dit, la fibromyalgie est un milieu, est une pathologie, hélas, où on a beaucoup, beaucoup de patients.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Un problème complexe où arriver à trouver une solution dans tout ça, c'est un super exploit et du coup, tu t'y attaches tous les jours. Est-ce que tu as identifié des choses qui pourraient faciliter l'adoption de la technologie ou de l'impact des innovations ? Alors peut-être pas chez les patients ou les praticiens, mais peut-être si tu arrives à focaliser sur le système de santé, peut-être le système de remboursement. Est-ce que toi tu as eu des difficultés ? Tu as identifié ce manque d'éducation, de connaissances, on peut dire, sur les pathologies de type fibromyalgie. Est-ce qu'il y a eu d'autres difficultés que tu as pu rencontrer dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors, on parle vraiment de qu'est-ce qui pourrait rendre la société... Remedy Labs, Successful ou n'importe quelle société aujourd'hui, quelles sont les principales barrières à mon avis de ce qu'on appelle, qui est souvent très largement sous-estimé maintenant à mon sens, qu'est le market access. C'est, on peut développer toutes les solutions qu'on veut, mais c'est souvent trop tard.

  • Speaker #0

    d'efficacité très efficace, pas efficace, bien entendu il faut ça, mais on commence à penser à la mise sur le marché quand on a ces éléments et il faut l'anticiper bien avant parce que c'est ce qui va permettre d'identifier la voie de prise en charge de la solution. Et la prise en charge elle peut être triple, il y a trois façons, oui il y a trois grandes façons. La première façon qui est vraisemblablement la plus simple mais qui n'est pas très culturelle c'est le patient paye pour sa solution.

  • Speaker #1

    On n'est pas trop habitué.

  • Speaker #0

    On n'est pas habitué.

  • Speaker #1

    Et malheureusement la sécurité sociale n'est pas de moins en moins prolixe.

  • Speaker #0

    pour proposer des soutiens. Exactement, et j'allais y arriver dessus. C'est vrai que tout succès, ou en tout cas tout succès comme on l'a imaginé par le passé, passait par la prise en charge, par la sécurité sociale. Et là, il y a une énorme marche. Très clairement, je ne sais pas si c'est volontaire ou pas volontaire, dû à l'inertie du système, à l'administration, à plein de choses. Il y a des volontés qui ont été mises en place avec des programmes d'accélération de prise en charge pour des solutions innovantes. Ça s'appelle le PECAN, ça s'appelle des articles 51. Il y a une volonté, on le voit bien. Par contre, aujourd'hui, on sait qu'il y a très peu, il n'y a pas aucune, mais il y a très très peu de solutions qui ont réussi à passer ces barrières administratives. Nous-mêmes, on s'est posé la question de savoir si on devait prendre une de ces voies dérogatoires accélérées. On s'aperçoit que le temps de traitement de ces voies dérogatoires accélérées, il est à peu près de la même durée, pour ne pas dire des fois plus long, que ce qui se passe dans la voie conventionnelle dite LPPR. Donc là, on a un vrai sujet.

  • Speaker #1

    et puis l'efficience finalement du système à proposer de l'innovation.

  • Speaker #0

    à convertir, proposer. Il y a des gens, il y a eu des réflexions, il y a des choses même qui sont mises en place, par contre, son délai, son décret d'application peut mettre plus de temps. On est dans un système, aujourd'hui, si tu as une idée, si tu veux te lancer dedans, regarde ce qui existe et regarde comment tu rentres dedans et ne pense pas que tu as entendu qu'il y avait des projets de loi qui étaient en cours, que c'est sur ce projet de loi que tu vas pouvoir t'appuyer dans deux ans. Je pense que ça, c'est...

  • Speaker #1

    Market access et état de...

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    État des lieux. Vraiment,

  • Speaker #0

    c'est pense market access.

  • Speaker #1

    Super conseil.

  • Speaker #0

    Avec les éléments qui existent aujourd'hui et pas ceux qui pourraient arriver par la suite.

  • Speaker #1

    Et ceux qui voudraient se lancer dans l'entrepreneuriat, un conseil de bonne qualité, je pense. Alors, on en a pas mal parlé. Est-ce que tu peux décrire un peu concrètement comment on utilise ta solution ? Qu'est-ce que c'est ? Comment on commande ? Est-ce que tu te fais livrer ? Est-ce que tu as des sites où on peut aller chercher le bracelet ? Comment les gens sont accompagnés ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est parfait pour présenter la solution Remedy. Donc Remedy, comme on l'a dit tout à l'heure, douleur nociplastique, donc d'hypersensibilisation centrale. Première intention, la fibromyalgie. Pour pouvoir être sur le marché en tant que dispositif médical, ce qu'on est aujourd'hui, il faut démontrer le bénéfice clinique dans des pathologies bien spécifiques. Donc,

  • Speaker #1

    il va y avoir un dispositif médical. Ça veut dire que ça a passé tous les critères pour dire que ça peut être utilisé dans le cadre de l'activité médicale.

  • Speaker #0

    Exactement, et ça veut dire qu'il y a un bénéfice clinique démontré. On doit démontrer l'inocuité, en tout cas le bénéfice clinique, et le rapport bénéfice-risque bien entendu. Et donc, on a en plus, nous, dans notre parcours, eu à faire face à l'évolution de cette réglementation CE médicale, qui est passée à l'époque pour des dispositifs assez simples de démontrer une inocuité. à devoir démontrer un bénéfice dans le cas d'une application. Ce que tu connais bien, les TENS, dispositifs d'électro-stimulation, qui sont maintenant, on peut le dire, des vieux dispositifs, qui datent des années 70, étaient sous couvert de règles où tu peux les appliquer encore aujourd'hui dans toutes les douleurs chroniques. Aujourd'hui, ça c'est fini. Maintenant, la douleur chronique en tant que telle n'est pas définie. Donc il faut que ce soit pathologie par pathologie. Nous, dans la somme des essais cliniques, on a pu identifier une efficacité dans la fibromyalgie. et donc on a développé, on a mis sur le marché notre solution Fibro-REM et dans les douleurs de l'arthrose et on s'aperçoit qu'on s'intéresse principalement aux douleurs nociplastiques à la composante nociplastique des douleurs de l'arthrose Donc si je résume,

  • Speaker #1

    ça peut être efficace dans un peu toutes les douleurs mais particulièrement dans la fibromyalgie Exactement et l'arthrose et l'arthrose,

  • Speaker #0

    en tout cas c'est notre démonstration clinique c'est ce qu'on a le droit de mettre en avant, ça n'empêche pas

  • Speaker #1

    Et alors c'est les mêmes ondes, tu utilises toute la journée, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Exactement, alors C'est les mêmes ondes, donc on parle de ces ondes millimétriques à 61 GHz. Je vais séparer un peu, il y a ce qui porte du bracelet et du reste. Quand on va s'abonner, parce qu'on s'abonne à la solution Remedy, on n'achète pas un bracelet, on s'abonne à une solution, parce que cette solution est globale, par du dispositif qui est là en gros pour traiter la physiologie, qui va augmenter la sécrétion d'endorphines, et les endorphines ont un effet en plus sur la plasticité neuronale, et on sait que la plasticité neuronale est importante pour ces problématiques de douleurs nociplastiques, mais on sait aussi... Si on rétablit de la plasticité neuronale, si on n'aide pas le patient à sortir de son cercle vicieux, ça ne va pas l'aider.

  • Speaker #1

    Ensemble, si on tire quelqu'un pour essayer de le sortir de l'eau, qu'on tire que le bras, ça ne marche pas. Mais si on prend les deux bras... Et qu'on pousse par en dessous, ça marche mieux.

  • Speaker #0

    Exactement. Parfaite image. Et c'est pour ça qu'on a décidé d'accompagner le patient. Parce que, d'abord, comme tout dispositif, s'il fonctionne comme n'importe quel médicament, s'il est efficace, il est efficace que s'il est pris et que s'il est pris correctement.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est la base.

  • Speaker #0

    Donc l'essentiel, et ça, encore une fois, on s'est inspiré de ce qui se passe dans le TENS. dans le TENS comme ça fait longtemps, les hôpitaux et les centres de la douleur vont former les patients à l'utilisation du TENS. Donc nous, on ne pouvait pas demander aux hôpitaux de former les patients à l'utilisation du dispositif. Donc on a intégré dans un premier temps pour pouvoir être sûr que nos patients utilisent correctement le dispositif. Et puis, on entend toujours parler de prise en charge biopsychosociale. Donc on sait que c'est des patients qu'il faut accompagner. Et donc il faut faire un peu de soutien psychologique, il faut être à leur écoute. Puis il y a souvent des conseils, on va dire, on ne va pas le remettre en cause d'ailleurs. La première recommandation dans les douleurs chroniques, c'est l'activité physique. Donc forcément, on va les encourager aussi à utiliser le dispositif et à faire de l'activité. Et ce qui est important d'ailleurs, c'est ce que tu entends à mon avis régulièrement, c'est docteur comment voulez-vous que je fasse de l'activité physique alors que j'ai mal partout ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai mal, je ne peux pas bouger.

  • Speaker #0

    Et donc nous on profite finalement de cette ouverture du dispositif, avec le dispositif pour leur dire, comme ça commence à aller un peu mieux, c'est l'occasion pour vous de vous mettre à l'activité, ou en tout cas quand on parle d'activité physique, ce qui est toujours mal compris par le patient, c'est pas activité physique, c'est prenez l'air, partez marcher 5 minutes dehors si vous pouvez, on ne leur demande pas de faire un marathon. C'est à cet ensemble qui est pris en charge dans la solution Remedy. Tout commence bien entendu avec le dispositif. Le patient s'abonne sur internet, sur notre site, va pouvoir commander son produit et va prendre un premier rendez-vous, un rendez-vous de formation à l'utilisation du produit avec son coach qui lui est dédié. Et si on revient sur le dispositif, ce dispositif émet ses ondes millimétriques. Les ondes millimétriques sont absorbées à l'intérieur du poignet, ce qui va entraîner une augmentation du flux de stimulation périphérique. Et là, on est sur des choses qui sont bien connues. C'est que plus on va avoir de simulations périphériques, plus le niveau d'endorphine intracérébrale va augmenter. Je dirais, c'est un héritage de nos ancêtres pour continuer à courir face, derrière une proie ou devant un prédateur. Et c'est ce qu'on reconnaît aussi très largement aujourd'hui. Donc c'est pour ça, quand on fait de l'activité physique, on va avoir une augmentation de notre sécrétion d'endorphine intracérébrale. Moi, j'aime beaucoup toujours cette image qui est bien démontrée. C'est chez la femme enceinte. troisième trimestre, on a une augmentation très significative de 3 à 5 fois les taux d'endorphines intracérébraux, et entre autres, alors on parle toujours de science, donc c'est toujours avec des hypothèses et des conditionnels, mais il semblerait que ce soit dû à l'augmentation des stimulations périphériques, et entre autres au fœtus qui va grossir, qui va tirer sur l'ensemble des tissus, et la femme enceinte finalement s'en rend assez peu compte pendant l'augmentation, parce qu'elle est très progressive, mais par contre s'en rend bien compte à l'accouchement, parce que là d'un seul coup on perd ses stimulations, et on considère que cette augmentation et cette baisse soudaine pourraient participer, à la dépression du postpartum.

  • Speaker #1

    Donc en fait, c'est un peu comme si tu te faisais un marathon sans bouger, quoi. Ou t'étais au troisième trimestre de grossesse sans être enceinte.

  • Speaker #0

    L'idée est là, c'est peut-être un peu exagéré, mais on est là, d'autant plus qu'on a des indicateurs qui sembleraient montrer que chez nos patients fibromyalgiques, on pourrait avoir des défauts au niveau de ces proliminateurs d'essai.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Je suis surpris parce que tu dis que c'est en fonction de la stimulation, puis il y en a. Mais juste un petit bracelet, c'est suffisant alors ?

  • Speaker #0

    Ça, ça fait partie des... Alors, c'est pour ça qu'on est sur un sujet très progressif. Ce n'est pas un dispositif magique. Il faut du temps. Comme toute solution de neuromodulation, il va falloir l'utiliser régulièrement. Donc, on parle d'au moins trois sessions d'une demi-heure par jour. Et les premiers bénéfices apparaissent généralement entre trois et six semaines avec toujours la même cinématique. On commence par l'amélioration de la qualité du sommeil, puis humeur. Donc anxiété, dépression principalement. Et puis ensuite, les douleurs vont commencer à diminuer. Et on va globalement atteindre, au bout de 3 à 6 mois, on obtient un plateau. Donc on n'a pas des patients qui sont à zéro douleur, qui sont à zéro problématique de sommeil, qui sont toujours joviales. Mais par contre, on a amélioré de façon très significative leur qualité de vie parce qu'on parle d'une amélioration dans l'essai clinique. De 40% du score de qualité de vie qui s'appelle le FIC chez deux tiers de nos patients.

  • Speaker #1

    C'est énorme. qui est rare dans cette situation. Donc un peu comme si, finalement, c'était une amélioration globale, et puis cette amélioration globale, elle conduit aussi à une amélioration des douleurs. Ce qu'on recherche un peu, parce que finalement, les gens disent qu'ils ont mal, mais il y a tout le cortège qui va avec, qui fait que la maladie est difficile à vivre.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, on pourra en discuter à d'autres occasions, mais moi j'ai la conviction que ce type de douleur, qu'on appelle douleur en osseplastique, avant tout une pathologie centrale. La douleur est un des symptômes qui s'exprime. Mais finalement, on s'aperçoit que le plus vraisemblable symptôme, en tout cas nous, ce qu'on observe, qui dérange le plus les patients, c'est les troubles du sommeil, anxiété, dépression. Et finalement, la douleur, ils arrivent très bien à la contrôler une fois qu'elle...

  • Speaker #1

    Ce qui recoupe certaines études fin des années 70 où on avait à un moment presque considéré la fibromyalgie comme une pathologie du sommeil à cause d'un sommeil très déstructuré. Ok, écoute, merci beaucoup, énormément de choses, donc une solution globale, une formation, un accompagnement, on peut peut-être en toucher deux mots ?

  • Speaker #0

    Oui, donc cet accompagnement, le dispositif. qui simule ces sécrétions d'endorphine qu'on va utiliser au moins trois fois par jour et connecté à une application. Cette application, c'est vraiment, je dirais, le centre névralgique parce que c'est ce qui va compter le nombre de tests.

  • Speaker #1

    Il n'y a vraiment que de nerfs et de névralgiques.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est ce qui va permettre au patient de savoir combien il a fait de séances. C'est aussi un moyen d'échange avec son coach. Ok, il y a un coach. il y a des coachs qui vivent ces passions les patients peuvent échanger avec leur coach.

  • Speaker #1

    Un vrai coach ou un chatbot ?

  • Speaker #0

    Non, c'est des vrais coachs. C'est pour ça qu'on fait cet appel téléphonique, parce qu'on considère que c'est important de faire cette première relation entre le coach et le patient, sachant qu'on a plusieurs coachs, mais le patient a un coach qui lui est attitré pendant toute la durée de son parcours. Donc on essaye d'avoir cette personnalisation. Et donc, le coach va être là pour faire du soutien, pour répondre à ses questions, ses questions autour de l'usage du bracelet. Et puis surtout, on va envoyer régulièrement... à nos patients des questionnaires sur leur état de santé, sur leur qualité de vie. Alors, c'est...

  • Speaker #1

    Pour être sûr que c'est efficace ?

  • Speaker #0

    Pour être sûr que c'est efficace, parce qu'on a constaté plusieurs choses. D'abord, ça permet aux patients de montrer l'efficacité du dispositif. Ça lui permet de voir s'il s'améliore. Puis, il y a un sujet, on l'a dit tout à l'heure, on sait qu'on fonctionne chez deux tiers des patients, peut-être un peu plus dans nos données de vie réelles, mais ça veut dire qu'on ne va pas encourager un patient à continuer s'il n'a pas de bénéfice, parce qu'au bout de deux mois, si on ne voit pas de bénéfice, généralement on sait que c'est un patient qui n'est pas répondeur.

  • Speaker #1

    Ok, tu fais du business éthique quoi.

  • Speaker #0

    On essaye de faire du business éthique. Justement, en petite parenthèse, ça c'est un sujet que j'ai eu à cœur du début, parce qu'assez rapidement, on s'aperçoit que dans la douleur, on a des gens qui sont déjà dans des situations de précarité importantes et qui sont dans une forme de désespoir. Et je ne voulais pas être le vendeur de rêves et de solutions du désespoir. Il y a beaucoup trop de monde qui surfe sur ce sujet. Et si on veut exister dans la durée, on a plutôt intérêt d'être éthique dans l'approche qu'on doit avoir.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup de porter ce message parce que c'est vrai que parfois il y a des gens qui sont un peu désespérés et qui ont recours à des choses parfois sans danger et puis parfois dangereuses. Et ce parcours-là d'aller jusqu'à avoir un dispositif médical, de faire des études cliniques, d'accompagner les patients, je pense que c'est vraiment ça qui peut changer durablement la vie des gens. Donc bravo et merci d'être dans cette dynamique.

  • Speaker #0

    Merci Erwan pour ton commentaire.

  • Speaker #1

    Ok, donc un suivi personnalisé, coach, psychologue, vous en avez ? Oui. C'est compliqué ça, gérer aussi...

  • Speaker #0

    Alors, on a historiquement, on avait des infirmières, psychologues, une neuropsychologue qui avait fait le parcours, moniteur d'activité physique, et le but était vraiment de mettre ensemble toutes ces compétences pour avoir un programme qui se tient. On va proposer une progression, alors forcément chacun parcourt le programme à sa vitesse. mais chaque coach a le panel des compétences pour les patients qui sont en face.

  • Speaker #1

    Oh, génial. Fais rêver. Ok, donc vraiment une prise en charge globale avec un bracelet et un contact digital. Là, on est vraiment dans le cœur de la tech. Du coup, je vais sortir un petit peu, prendre un peu de recul sur tout ça. J'aimerais bien avoir ton avis sur, pour toi, une petite projection sur les grandes tendances de la tech sur les prochaines années dans la santé.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a une évidence qui saute au visage de tout le monde qui est forcément l'IA. On en entend parler à toutes les sauces. J'ai entendu qu'on approchait d'un plateau en termes de conception technologique.

  • Speaker #1

    Comme de Gartner.

  • Speaker #0

    La courbe de Gartner, exactement, que j'ai appris pas plus tard qu'hier soir. Toujours est-il qu'on voit qu'on n'a pas encore, par contre, si la technologie arrive peut-être à son plateau, les applications sont encore loin d'être à un plateau. Et on voit que c'est quand même un outil particulièrement puissant. On voit que l'IA dans la médecine commence à infiltrer tous les milieux, alors avec des degrés de maturité différentes. Le diagnostic, c'est très, très en avance. Puis il n'y a personne qui le constate. Et vraisemblablement, on va avoir d'autres applications. Je pense que dans l'accompagnement des patients, c'est un sujet. Et puis l'IA, nous, on pourrait avoir des réflexions en interne chez Amélie de l'IA, de comment elle peut améliorer au quotidien la tâche de nos coachs. Parce qu'aujourd'hui, je vais donner un chiffre, mais un coach va accompagner plusieurs dizaines, pour ne pas parler de centaines de patients.

  • Speaker #1

    Il y a du boulot, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, beaucoup de boulot, mais on pense qu'avec l'IA, on pourrait encore augmenter cette efficacité. Ou en tout cas, le temps passé par patient. Le but, ce n'est absolument pas de dégrader la qualité du service. Et c'est ça le but. C'est d'optimiser, finalement, le temps humain derrière. Donc, je pense que...

  • Speaker #1

    Il y a des réflexions aussi déjà,

  • Speaker #0

    oui. Alors, c'est très précoce. Nous, aujourd'hui, notre vrai focus, comme on l'a dit, c'est d'atteindre l'équilibre financier avec la solution. On a une solution qui est sur le marché, qui est sur le terrain. Maintenant, il faut qu'on la fasse connaître. On a arrêté la plupart de nos développements pour se concentrer maintenant sur, je dirais, la mission d'après, qui est le succès commercial de Remedy. Et c'est vrai que ces réflexions peuvent en faire part. Oui,

  • Speaker #1

    ça pourrait en faire tout. Et du coup, ces projections, toi, ça te fait peur, ça t'excite, t'es un peu entre les deux, t'es dans la santé et dans la tech surtout. C'est quoi ton sentiment principal ?

  • Speaker #0

    J'irais à un petit sujet d'urgence quand même dans tout ça, qui est de dire, je ne sais pas si ça m'excite, en tout cas je pense qu'on en a besoin. Je pense qu'on en a besoin parce qu'on est quand même dans un système de santé qui arrive un peu à bout de souffle, où on a des praticiens qui sont épuisés, où on a des patients qui n'arrivent pas à trouver de praticiens et de médecins au quotidien. Et donc comme si on l'a dit juste avant, si chez Rémi, on imagine que notre solution pourrait en partie à un moment intégré d'IA pour avoir un coach qui s'occupera de plus de patients, on pourrait penser que l'IA pourrait intervenir dans le milieu médical pour aider des praticiens à suivre plus de patients, parce qu'on n'est pas... Même si le gouvernement a parlé d'augmentation du numerus, enfin même la disparition du numerus, on sait qu'il va falloir 25 ans minimum pour pouvoir...

  • Speaker #1

    Dans le creux de la vague en plus.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc je pense qu'il y a cette urgence de trouver des solutions qui doivent nous permettre à continuer bien entendu de traiter les gens, de les soigner. Donc l'IA est très certainement une opportunité, c'est pour ça qu'il y a autant de solutions, mais par contre c'est vrai que l'IA dans le milieu médical, ça veut un peu tout dire et rien dire, parce qu'il faut préciser de quel type d'IA pour quelle application qui va être donnée.

  • Speaker #1

    Tout à fait, d'accord, super, merci beaucoup. Peut-être si tu as une dernière question ? Avant de te laisser un peu de parole libre, je te laisse le temps d'y réfléchir comme ça en même temps, si tu as envie de passer un message, c'est un peu carte blanche, une petite question très personnelle, est-ce que tu as un livre ou un podcast, un film qui t'a inspiré dans ta carrière ou dans ta vie, ou une ressource que tu pourrais nous partager ?

  • Speaker #0

    Ça c'est une question qu'il y a tellement de sujets, sans aucune réflexion.

  • Speaker #1

    Il en faut quelques-unes des questions pièges

  • Speaker #0

    C'est très difficile parce que tu parles de ces sujets très dans l'air du temps et j'aurais tendance à dire il y a deux films que j'arrive qui me viennent en tête tout de suite qui ne sont pas forcément des films qui m'ont inspiré c'est un bien grand mot mais je pense à The Circle qui est un film avec Tom Hanks et Emma Watson qui commence à avoir quelques années mais qui est Merci. L'image d'une société dans laquelle tout est filmé, on a accès à tout un tas de technologies et l'IA se développe et on voit un peu les limites du système. Et dans le même esprit, il y a Heur, où c'est de l'IA conversationnelle qui arrive comme la petite amie de Joachim Fenix qui joue le rôle de quelqu'un qui est un peu paumé. Et je trouve que ça, ça nous amène finalement à une réflexion de ce que pourrait réellement être... J'ai l'impression que c'est la voie dans laquelle on est en train de partir.

  • Speaker #1

    Mignonne.

  • Speaker #0

    Et réflexion un peu ouverte tout de suite autour de l'IA, parce que c'est un peu une thématique très actuelle, dont on a parlé il n'y a pas très très longtemps. C'est de dire que l'IA, de toute façon, maintenant tout le monde en est convaincu, elle va s'imposer, on est obligé de prendre le bâton en marche. On ne sait absolument pas de quoi demain sera fait, on ne sait pas si la pensée qu'on a aujourd'hui sera la même demain avec ou sans l'IA, mais de toute façon, il faut surtout... Je pense que tous les auditeurs sont dans cet axe, mais on ne peut pas faire autrement. Il ne faut surtout pas rentrer en résistance, il faut surtout tout de suite se l'approprier pour toujours continuer.

  • Speaker #1

    Merci, c'est un peu le but de ce podcast, c'est d'essayer de trouver comment on peut s'arranger, comment, sans oublier la prise en soin, la prise en charge des patients, on peut intégrer de la technologie, du digital, de l'IA, bien sûr. Merci beaucoup et vraiment c'était super. C'était un peu long mais vraiment très riche parce que tu as une expérience longue et merci de nous l'avoir partagé. Vraiment moi ce que je retiens c'est ce parcours long, difficile, un peu toujours sur une ligne de crête, toujours en train de s'adapter. à des contraintes pas faciles, mais avec une vraie volonté de changer les choses en les comprenant vraiment dans toute la complexité pour proposer ce qui te semble le plus juste avec aujourd'hui une solution qui est disponible en location. Peut-être on peut partager le prix de location et peut-être nous dire aussi où on peut avoir plus de renseignements sur cette location.

  • Speaker #0

    Alors, bien sûr, on a donc location, 50 euros par mois exactement, 49,90. Sur le site Remedy.com, avec le choix des deux solutions, NoviREM pour les douleurs liées à l'arthrose, ou FibroREM pour la fibromyalgie. C'est un abonnement, il n'y a pas de durée d'engagement, les patients arrêtent quand ils veulent, on les accompagne par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, je sais que... aujourd'hui, il n'y a pas de remboursement, que tu y es attaché et que tu réfléchis à des sources d'amélioration d'accès. Et ça, vraiment, c'est super parce que déjà, il y a quelque chose de disponible et en plus, tu vas essayer d'améliorer son accès.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup. Est-ce que tu voulais rajouter quelque chose ? Oui,

  • Speaker #0

    je voulais juste rajouter un petit truc.

  • Speaker #1

    Avec plaisir !

  • Speaker #0

    Très rapidement, parce que tu l'as dit tout à l'heure, et je pense que ce qui est vraiment hyper important, enfin, ça, c'est mon enseignement que je... Je m'applique, c'est un partage d'expérience. Mais pour quiconque qui voudrait se lancer dans un projet entrepreneurial avec une idée, il faut toujours confronter cette idée, bien entendu. Il faut avoir sa vision, il faut avoir une trajectoire claire, il faut être à l'écoute quand même des autres. Ça ne veut pas dire qu'il faut changer d'avis tout le temps, il faut être à l'écoute, mais c'est important d'avoir cette vision. Et surtout, à mon sens, ce qui est clé, c'est d'être sur le terrain, à proximité des gens qui ont... qui émettent le besoin à proximité des gens qui ont l'habitude de prendre en charge ce besoin pour montrer la solution la plus pertinente. Donc c'est vraiment hyper important d'être sur le terrain le plus souvent possible.

  • Speaker #1

    Super, donc une interview de David Crousier qu'on peut retrouver sur LinkedIn, j'imagine, facilement, Remedy.lab, une startup qui fait vraiment des belles choses et puis qui s'inscrit dans la durée parce que là... douleur chronique mais start-up chronique même si ça sent l'évolution et la chrysalide pour se transformer en papillon un investissement au long cours je te remercie beaucoup David et puis peut-être avec plaisir sur une autre évolution de cette chrysalide du papillon.

  • Speaker #0

    Je t'espère. Merci beaucoup Erwan

  • Speaker #1

    A bientôt Si l'épisode et le concept vous ont plu, n'hésitez pas à partager, à vous abonner et à laisser 5 étoiles. Cela pourrait aider d'autres soignants ou professionnels à nous trouver. Et découvrez aussi Techcarla by IA, un podcast court, 10-15 minutes, qui décrypte les études et les innovations en santé, en numérique, en digital, en IA, avec rigueur scientifique, mais un regard humain. A bientôt !

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Description

🎙️ Nouveau podcast TechCareLab by Human
Un épisode dense, humain, et au cœur des tensions entre innovation, science, douleur chronique et entrepreneuriat.

J’ai reçu David Crousier, CEO et cofondateur de Remedy Labs, pour revenir sur un parcours singulier : de la recherche militaire sur les ondes millimétriques… à la création d’une startup dédiée aux douleurs nociplastiques, notamment la fibromyalgie.

➡️ On parle de :
• Comment une technologie initialement pensée comme arme non létale devient une piste thérapeutique
• Les coulisses d’un développement sur 10 ans, entre essais cliniques, réglementation et market access
• La réalité entrepreneuriale : naïvetés initiales, pression du temps, levées de fonds, modèles économiques
• L’importance du terrain, de l’écoute des patients et des centres de la douleur
• L’intégration du coaching, du suivi, de la psychologie et de l’activité physique dans une approche biopsychosociale complète
• Le futur : IA, accompagnement, accès au marché, transformation des systèmes de santé

Ce qui ressort fortement :
👉 la douleur chronique n'est jamais “juste” un signal physiologique ;
👉 innover, c’est naviguer entre science, clinique, patients, praticiens et contraintes du système ;
👉 la technologie ne vaut rien si elle n’est pas confrontée aux réalités humaines.


📌 Si le sujet vous intéresse :
• Remedy propose une solution (FibroREM / NoviREM) basée sur un dispositif médical + un accompagnement personnalisé sous forme d'abonnement. Pour plus de renseignement : https://remedeelabs.com/


Bonne écoute — et n’hésitez pas à commenter, à liker ou à partager si vous pensez que cela peut aider des patients, des soignants ou des innovateurs.


#TechCareLab #PodcastSanté #PodcastTech #SantéEtTech #HealthTech #MedTech


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TechCarLab by Human, le podcast qui ouvre les coulisses du soin et de la tech. On rentre dans l'intimité professionnelle, les choix, les doutes, les succès, ces moments d'alignement où l'humain reprend toute la place. Tous les professionnels sont guidés par le clair. Trajectoires ne sont jamais des lignes droites, chaque virage révèle des mondes nouveaux. Installez-vous, respirez, conversation commence, bonne découverte dans TechCarLab by Human. et bien c'est parti salut david salut erwan de t'accueillir dans ce nouveau podcast tech car lab qui prend de nouvelles ailes et de nouveaux horizons avec toi aujourd'hui je suis hyper ravi de t'accueillir pour aborder un petit peu le côté plus tech qui que je découvre toujours avec admiration et c'est toujours très inspirant. Et toi particulièrement, je suis très content de t'accueillir dans les premiers sur ce sujet-là, parce que tu as un parcours assez inhabituel et assez inspirant peut-être pour des futurs ingénieurs ou autres, parce que justement, tu es à l'intersection entre la technologie, dans le côté le plus... comment dire, un peu structurelle, même de recherche fondamentale dans l'Institut de recherche des armées, et le CAIR pour s'occuper des patients qui sont souvent un peu sans ressources thérapeutiques, avec des pathologies chroniques douloureuses, invalidantes. Donc, pour ne pas aller plus longtemps, je te propose de te laisser... te présenter parce que vraiment ton parcours est très intéressant.

  • Speaker #1

    Merci Erwan. Pour commencer, bien entendu, merci beaucoup. Je suis très honoré de participer à ce podcast et d'être un des premiers à pouvoir intervenir. Je vais te parler de mon parcours et de l'histoire Remedy, qui est la startup qui a été créée. sur une base de recherche vraiment scientifique à l'origine militaire et qui nous a amené à nous intéresser au sujet de la douleur chronique, que tu connais particulièrement bien. Donc pour revenir un peu sur mon parcours, David, moi je suis le CEO, cofondateur de Remedy Labs. Remedy Labs, c'est une société spécialisée dans la prise en charge de la douleur, de la douleur chronique et puis ce qu'on a découvert progressivement, de la douleur dans sa composante nociplastique, on pourra revenir dessus après s'il le faut. Et mon parcours n'a pas du tout commencé dans la douleur, comme tu l'as dit. J'ai commencé en tant que chercheur. Je faisais de la toxicologie pour un centre de recherche, un centre de recherche militaire qui s'appelle l'Institut de Recherche Biomédicale des Armées. Et je dirigeais une unité de recherche, Risques Technologiques Émergents, dont le but c'était d'évaluer un peu toutes les nouvelles technologies qui arrivaient aux proximités du combattant. Donc j'avais un vrai boulot de chercheur, avec des projets, avec des sujets de recherche, avec des financements à trouver.

  • Speaker #0

    Très loin du CAIR,

  • Speaker #1

    quoi. Très loin du CAIR. On n'était pas dans le CAIR absolu, on était une branche du service de santé des armées, on était bien là pour évaluer la protection, on était plutôt, je dirais, dans un peu la médecine du travail. Savoir est-ce qu'il y avait des risques, bien entendu, on parle de militaires, donc il y a des risques, mais est-ce qu'il y a des risques en tant que professionnels qui étaient portés par l'armée. Et dans ce cadre-là, on avait une grande spécialité qui était les rayonnements électromagnétiques, qui était un sujet très très à la vogue. Dans les années 2000-2010, on parlait des téléphones portables, de la toxicité, et l'armée est un grand utilisateur de ces rayonnements électromagnétiques. Et dans ce cadre-là, notre unité s'était spécialisée sur cette thématique et on a été amené à évaluer quelque chose qui est complètement différent, qui était une arme de dispersion de foule, qui provoquait une sensation intense de brûlure, sans brûler, qui avait été développée par l'armée américaine. L'armée américaine essayait de le vendre à l'armée française. Et avant de se poser la question de « est-ce qu'on l'achète ou pas ? » , il fallait savoir « est-ce que c'est dangereux ? » . pour nos militaires ? Est-ce que c'est aussi dangereux pour les insurgés qui sont en face s'agissant d'une arme non létale de dispersion de foule ?

  • Speaker #0

    Une espèce d'onde qui provoque des douleurs sans provoquer de lésions.

  • Speaker #1

    Exactement. Et on arrive au cœur du sujet. Ça arrivait sur mon bureau parce que c'était un dispositif qui fonctionnait avec des rayonnements électromagnétiques. Donc c'était notre sujet et c'est des rayonnements électromagnétiques très particuliers, d'une fréquence très élevée qu'on appelle des rayonnements millimétriques. qui ont la capacité de très peu pénétrer la peau, comme ils ne pénètrent pas la peau, va directement exciter la terminaison nerveuse socutanée et ça provoque une sensation intense de brûlure. Et la question qu'on s'est posée à ce moment-là, est-ce que c'est dangereux pour les insurgés, pour les gens qui sont en face, on parle de manifestants, on parle plutôt d'une arme de police qu'une arme de défense, et est-ce que c'est dangereux pour les militaires qui seraient amenés à utiliser ces armes ou à servir dans le contexte de missions conjointes avec des Américains par exemple. Et c'est à travers ces travaux, donc de pure recherche scientifique, On ne peut pas dire clinique parce qu'on travaillait en pré-clinique chez l'animal. On s'est aperçu de deux choses très intéressantes. La première chose, c'est pas de risque et pas d'effet mutagène, thératogène. Un effet thermique très localisé. Pour donner un exemple, la sensation de douleur quand elle est utilisée, cette arme, apparaît en moins de 5 secondes. Et pour avoir une vraie brûlure constituée, il faudrait pouvoir rester 5 minutes dans le rayonnement, ce qui est totalement impossible.

  • Speaker #0

    Plutôt safe dans l'utilisation, même au combat.

  • Speaker #1

    Exactement, donc totalement safe. en tout cas dans une doctrine d'emploi normale de ce type de dispositif. Et l'autre sujet qui était beaucoup plus surprenant à ce moment-là, c'est qu'on a découvert, ou plus exactement on a redécouvert, parce qu'il y avait des traces dans la littérature, que ces mêmes rayonnements permettaient d'augmenter la sécrétion d'endorphines intracérébrales. Et ça c'était nos conclusions. On est en 2013, donc je rends ces conclusions au sein du service de santé des armées. en ayant conscience que déjà on n'achèterait pas cette arme, parce qu'il y a une différence entre vitesse de développement clinique, scientifique, de rendu des projets, et puis finalement la vitesse des politiques du développement de l'armement. Et on s'est aperçu que cet armement avait été déployé aux Etats-Unis, il y avait des problèmes de doctrine d'emploi, l'armée avait déjà décidé de ne pas se positionner sur ce produit.

  • Speaker #0

    La lenteur parfois permet d'éviter des écueils.

  • Speaker #1

    Exactement. Et on s'est aussi aperçu qu'il y avait cet effet. de simulation de sécrétion d'endorphine et cet effet hypoalgésien. La réponse assez formelle à ce moment-là, au niveau du service de santé, c'était de dire, ok, c'est très bien, hyper intéressant, pour les conclusions sur le dispositif. Puis par contre, votre mission s'arrête là, votre mission c'est identifier s'il y a bien un risque ou pas pour les militaires, on n'est pas là pour développer des traitements. Donc en gros, on était sur un sujet qui allait s'arrêter.

  • Speaker #0

    Une découverte un peu par hasard d'un... potentiel de quelque chose qui était considéré comme une arme.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors on va dire redécouverte parce que on s'est aperçu que ces dispositifs par ondes biométriques avaient été utilisés plutôt à l'opposé dans les pays de l'Est pour la prise en charge de la douleur. C'était de la médecine purement empirique, on n'avait pas vraiment compris comment ça fonctionnait. Là on est arrivé à mettre des éléments physiologiques qui expliquaient ce fonctionnement par la stimulation de la sécrétion d'endorphines. Et c'est sur cette base finalement, alors pour des histoires complètement connexes, que je finis par rencontrer mon associé fondateur, Michael Forster, que j'ai rencontré au sein de Cleanatech, un autre laboratoire grenoblois. Et tous les deux, à ce moment-là, on avait des envies de sortir un peu de ces grosses structures administratives qui sont très bien, au point de vue recherche, on avait des financements pour ma part, Michael OCE avait des financements. Il y a toujours une certaine, je dirais, inertie. Et donc, on était tous les deux dans l'envie de se lancer dans l'entrepreneuriat. de façon complètement naïve à l'époque, en se disant si on a quelque chose qui stimule la sécrétion d'endorphine, on devrait pouvoir aider tous les patients douloureux. À ce moment-là, je dis très naïf parce qu'on ne savait pas si on faisait de la douleur aiguë, de la douleur chronique, quel type de douleur, et on n'avait pas conscience des épreuves, en tout cas des étapes qu'on devait passer pour pouvoir avoir un produit sur le marché. Et c'est comme ça que 2014, on commence à réfléchir, 2015, on réfléchit un peu plus loin, Ce motif pour déposer ce qu'on appelle un dossier ILAB, qui était un moyen de financement de l'État à l'époque, qui était financé par la BPI. On est lauréat en 2016 et donc il y a un troisième associé qui va nous rejoindre qui est Jacques Husser, qui si nous on avait l'expertise technique, je ne vais pas dire l'expertise clinique, mais au moins l'expertise scientifique, qui est déjà un des fondements médicaux, on n'avait aucune crédibilité en termes d'entrepreneurs. On était des purs produits de l'État, de l'administration publique. Et de la recherche en plus, donc pas du tout un esprit entrepreneur. En tout cas, si l'esprit entrepreneur était là, mais je dirais les galons pour parler militaire n'étaient pas présents pour montrer qu'on était capable de monter une structure qui serait viable. Et on s'est tout de suite, quelques mois après, rapproché de Jacques qui lui avait aucune connaissance médicale, mais par contre avait un passé de travail avec des startups qui avaient vraiment cette notion de structuration d'entreprise. Et c'est comme ça qu'on a créé Remedy Labs en décembre 2016. avec, à ce moment-là, l'ambition de venir en aide aux patients douloureux, en se disant, on a un dispositif, on pensait que c'était un dispositif magique, qui allait stimuler la sécrétion de l'endorphine et qui allait aider tous les patients douloureux. Et ça a été le début de la médecine.

  • Speaker #0

    Donc l'entreprenariat. Et là, c'est le virage, c'est le changement de vie, parce qu'on passe de la sécurité de l'emploi, j'imagine, aussi à une espèce de ligne de crête un peu où on joue l'équilibriste. Et puis, en plus, derrière, des beaux projets, mais qui nécessitent de se structurer et de s'étoffer un petit peu, je pense.

  • Speaker #1

    Exactement. Plusieurs éléments dans cette question. Alors oui, on passe d'une certaine forme de sécurité de l'emploi à des défis, très clairement. Alors ça, je pense que ça répond plus à des aspirations personnelles et puis vraiment à des types de personnalités. D'abord, j'avais cet esprit un peu création d'entreprise. Et la sécurité de l'emploi, moi, je ne l'ai jamais vraiment connue jusqu'à six mois avant de créer la société. Pourquoi ? Parce que, comme tout... La plupart des chercheurs, la plupart des professions, même dans le milieu médical, on sait qu'avant d'avoir un poste pérenne, il faut essuyer quelques plâtres. Donc moi, j'étais en poste pendant 15 ans dans le service de santé des armées, mais j'ai enchaîné contrat d'abord militaire, puis CDD, puis donc à la fin, finalement, j'avais jamais eu plus de 2 à 3 ans de visibilité sur mon prochain contrat. Et je dirais, c'est 6 mois. avant de démissionner de l'armée que j'avais été cédéisé, j'avais bien un poste de chef d'unité, je savais que j'allais vraisemblablement être très prochainement chef de département, mais peut-être que cette perspective de stabilité absolue m'a plutôt effrayé que l'inverse.

  • Speaker #0

    Pour mieux.

  • Speaker #1

    Donc c'est vrai, c'est pour ça qu'il y a toujours ce côté un petit peu personnalité prise de risque, en tout cas surtout dans les premiers éléments, on se lance parce qu'on a ça en soi, et je pense que c'est difficile de s'improviser par contre. Prendre des risques si on ne le ressent pas fortement. Et l'autre sujet, c'est en effet plein de projets à ce moment-là, une énorme naïveté. Et j'ai eu la chance, alors par le réseau de connaissances, de rencontrer quand même très rapidement des gens compétents pour nous accompagner dans ce domaine qu'on ne connaissait absolument pas, qui était celui de la douleur et de la douleur chronique. Et j'ai tendance à dire que je suis quand même quelqu'un... de terrain et qui aime le terrain. Et donc le meilleur moyen de se rendre compte, c'est de se mettre à la place des gens, ou en tout cas de les accompagner pour savoir ce qu'il en est. Là-dessus, je dis un grand merci à Grenoble, au Centre de la douleur de Grenoble, au docteur Caroline Mendes spécifiquement, qui m'a fait ma formation à ce qu'était la douleur. Pendant six ans, on a très fortement collaboré. Et donc grâce à ça, j'ai pu avoir, bien entendu, je n'ai pas une expertise de la douleur, mais je commence à avoir un œil assez... assez précis de ce que c'est, de la compréhension du besoin des patients, du besoin des praticiens, du système, et comment on peut essayer de s'intégrer dans ce modèle.

  • Speaker #0

    Donc une immersion, quoi. Peut-être que c'est ça qu'il faut retenir, c'est que même si on a une bonne idée, il faut la confronter à la vraie vie, à la pratique, et s'immerger dans la problématique réelle. Parce qu'on peut lire la douleur sur les papiers, des échelles de 0 à 10, des trucs comme ça. mais finalement, ce n'est pas ce que vivent les gens en général, et ce n'est pas ce que vit la société. Super, génial, quel courage ! Du coup, ça a dû être une longue période, et en même temps, j'imagine tout le côté développement du produit, structuration...

  • Speaker #1

    Alors, exactement, ça a été une longue période qu'on a clairement sous-estimée au début, encore une fois avec beaucoup de naïveté. naïveté dans la douleur, mais aussi naïveté dans ce qui était les startups, vision un petit peu romanesque peut-être, de se dire tout va aller très vite, le monde va changer, on va en être parti, on va être un acteur. Et je dirais encore plus dans les startups du médical, il ne faut pas penser, il ne faut pas espérer un changement rapide du modèle, de ce qu'est la prise en charge du milieu médical en tant que tel.

  • Speaker #0

    Quoi, tu veux comparer l'armée et la santé ?

  • Speaker #1

    Exactement, et je ne te raconte pas quand on est dans les deux en même temps. Il y a une certaine inertie, mais c'est vrai qu'au début, on était assez naïf en pensant que les choses allaient changer très vite. On était en pleine transformation. La transformation, ça arrive dans les sociétés de la Silicon Valley, du soft. On peut voir émerger des choses très rapidement. Et heureusement, d'ailleurs, dans le milieu médical, ce n'est pas le cas. Parce qu'on a quand même des patients en face. Donc, il faut que ce soit des milieux qui sont très réglementés, qui prennent beaucoup de temps et qui ont besoin de preuves cliniques et scientifiques pour ne pas arriver à des espèces de formules magiques pour s'imposer dans le milieu médical. Donc ça, on l'a un peu sous-estimé, donc il nous a fallu du temps. Comme tu l'as bien dit, il nous a fallu plusieurs années, on parle en gros de deux, trois années pour développer le produit, qui aujourd'hui est à la forme d'un bracelet, pour identifier les pathologies dans lesquelles on pouvait être efficace, parce qu'on voit bien que si au début, très rapidement, on a bien compris qu'on n'allait pas être efficace sur toutes les douleurs, et c'est bien les mots qui nous ont été portés, c'est-à-dire qu'il faut commencer par identifier quelles douleurs vous pensez adresser et le démontrer clinique. Et là, on part dans une autre voie. La voie de l'identification des essais cliniques était bien placée pour savoir qu'un essai clinique, ça prend du temps. Le temps médical n'est pas le temps de la start-up. Parce que la start-up, son ennemi premier, c'est le temps. Parce qu'on consomme de l'argent et donc il faut qu'on ait des résultats. Donc il faut toujours faire très attention à ça. On avait une pression forte des investisseurs, des gens de la société qui ne connaissaient pas le milieu médical, en disant il faut absolument que tes essais cliniques sortent en un an et demi. Ce qui est lié. réaliste au possible. On a fait 8 essais cliniques, on n'a pas un seul essai clinique qui s'est déroulé en moins de 24-36 mois, donc 2 à 3 ans entre le moment où on a l'idée et le moment où on fait l'essai.

  • Speaker #0

    Et puis par définition, si tu te lances dans la douleur chronique, ça veut dire qu'il faut une évaluation aussi un peu au long cours. On ne peut pas faire des évaluations 24 heures après l'utilisation, ça n'a pas de sens. Et donc c'est aussi toute la complexité de ces études qui sont longues.

  • Speaker #1

    Exactement. D'où cette phase d'apprentissage. Donc on a eu ces trois ans de développement technique. C'est trois ans de développement clinique pour identifier les pathologies où on est efficace, la posologie la plus adaptée. Puis après, il y a une phase réglementaire, encore une fois, parce qu'une fois qu'on a fait tout ça, il faut pouvoir arriver au marché. Et la phase réglementaire, aujourd'hui, c'est minimum 24 mois. Donc on voit quand on met les choses bout à bout, notre expérience montre que pour arriver avec une solution technologique sur le marché en France, innovante, il faut quand même compter sur 8 ans. Et 8 ans, c'est excessivement long dans le temps d'une startup. Parce qu'en attendant, la startup ne fait pas un euro de chiffre d'affaires, et donc il faut qu'elle se finance. Donc la promesse doit être forte et importante pour que les investisseurs puissent suivre. Et je dirais, quand on en est là, on n'a même pas fait tout le boulot, parce qu'il faut encore la phase d'acceptation du marché. Or, on le disait, on est dans un milieu conservateur, on peut l'appeler comme ça, et donc, si on arrive du jour au lendemain, avec n'importe quelle solution aussi miraculeuse soit-elle, on a un temps d'appropriation par les praticiens, par les patients, et à la fin par le payeur, qui va mettre encore plus de temps. Tout ça pour dire que nous, on arrive sur le marché, il nous a fallu presque 10 ans pour arriver sur le marché, alors on a fait des choses en parallèle qui ont été, à mon sens, pertinentes, mais qui ne sont pas sans inconvénients, mais on n'est pas encore à la prise en charge. Parce que le... Donc, milieu médical est un milieu tripartite où on doit respecter la place de chacun, à savoir le patient qui est en souffrance, le praticien qui est là pour prodiguer la recommandation, la prescription, le traitement le plus adapté. Et puis, à la fin, on est quand même dans un système où, on dira, les réflexes sont à ne pas payer pour sa santé. Donc, on a une troisième partie prenante qui est le payeur public en général. et donc, je dirais, une... Total success story, c'est du début de la création jusqu'à la prise en charge par le payeur public. Or, là pour l'occasion, on s'est frotté il n'y a pas très très longtemps, on sait que la barrière est peut-être encore plus élevée que toutes les barrières d'avant.

  • Speaker #0

    Alors avant d'y revenir, si tu veux, moi ce que j'aimerais bien que tu nous dises, c'est finalement, tu as cherché les pathologies là où ça pouvait être le plus efficace, vous avez fait 8 essais cliniques, ça donne trop envie d'avoir un peu les résultats de tout ça.

  • Speaker #1

    Alors, les résultats, pour aller droit au but, et on a aussi eu de la chance dans cette histoire, c'est qu'on s'est aperçu qu'on était efficace sur la composante nociplastique de la douleur chronique.

  • Speaker #0

    Et ça, je prends deux secondes pour développer un tout petit peu. Donc, douleur nociplastique, c'est un des types de douleurs qui existent et qui est finalement une espèce de dysrégulation du système, qui n'a pas de lésion, mais qui va entraîner une hypersensibilité à la douleur sous différents modes. et qui est responsable de pas mal de pathologies ou impliqué dans pas mal de pathologies. Et malheureusement, les recours thérapeutiques ne sont pas extrêmes.

  • Speaker #1

    Parfaitement bien résumé. Et ça, ça a un intérêt, mais ça a aussi un revers business. Ça a un intérêt business parce que jusque-là, il n'y a pas de solution. On arrive avec une première solution qui peut adresser ce type de douleur. Mais le revers... c'est que s'il n'y avait pas de solution jusque là, il va falloir réussir, un, à redonner de la crédibilité à ce type de pathologie, parce que pendant... et donc, la tête de proue, c'est la fibromyalgie. La fibromyalgie a été une pathologie hautement discutée, qui est toujours encore aujourd'hui en fonction des environnements dans lesquels. Quand je dis qu'elle est discutée, c'est que bien entendu, algologue, rhumato, il n'y a pas de discussion, c'est complètement adhéré. On va retrouver encore quelques résistances, par exemple, chez les vieux, je dirais, praticiens dans les campagnes, qui constituent... continue des fois à avoir un peu de visite mal un peu de comment dire vrai des visions difficiles ou des

  • Speaker #0

    L'évolution de cette maladie est intéressante parce qu'elle est très liée à la société. Même le terme qui la désigne, fibromyalgie, il n'y a pas de fibrose, il y a des douleurs, mais il n'y a pas que des douleurs, il y a un cortège de symptômes. des troubles cognitifs, des difficultés de sommeil, des difficultés de concentration, parfois et souvent même une atteinte du moral, de tout ce qui est psychique. Et donc finalement, on a un état de mal-être global. Et ça, heureusement, je dirais... La rhumatologie s'est structurée et a réussi à donner des critères assez précis maintenant. Depuis une bonne dizaine d'années, on a des critères précis qui permettent de poser un diagnostic sans trop avoir de doute. Mais par contre, au niveau des ressources thérapeutiques, on reste malheureusement un peu démuni dans le système de santé. Pourtant, et je pense que d'un point de vue business, c'était aussi quelque chose d'important pour vous, ça représente presque en général 4% des populations de n'importe quel pays et de n'importe quelle tranche de population, que ce soit rural, urbain, haute classe, basse classe de revenus, et donc un potentiel marché intéressant. parce qu'il y a aussi l'idée de On a une bonne idée, il faut qu'elle vive, et pour qu'elle vive, et pour qu'elle soit diffusée, il faut quand même pourvoir vivre, parce que ce n'est pas du bénévolat, et donc il faut un débouché business.

  • Speaker #1

    Exactement, il faut un débouché business, et c'est là où finalement le jeu vient de presque le plus compliqué. Parce qu'il faut réussir à aligner tous les intérêts entre praticiens, entre patients, et je dirais surtout avec le système payeur. Et la fibromyalgie a donc... souffert de ce manque de reconnaissance, mais à un autre gros inconvénient, et entre autres, c'est une partie de la difficulté de la prise en charge aujourd'hui, c'est que c'est des patients qui coûtent assez peu cher en soins directs. Parce que, finalement, pas beaucoup de solutions à l'eau proposées, peu de médicaments, des médicaments qui ne sont pas très très chers, donc le panier moyen, je dirais, du patient fibromyalgique pour l'état n'est pas très important. Malheureusement,

  • Speaker #0

    il ne coûte pas assez cher, presque.

  • Speaker #1

    C'est ça, il ne coûte pas assez cher. Ils ne coûtent pas assez cher en soins directs, par contre on sait qu'ils coûtent beaucoup plus cher en tout ce qui est soins indirects, perte de productivité, etc. Mais comme ce ne sont pas les mêmes poches de l'État qui payent, c'est difficile d'animer les intérêts de tout le monde. Par contre, d'un point de vue business, ce qui est aussi intéressant par rapport à ça, c'est que comme ce sont des patients qui sont en souffrance depuis un certain temps, ils ont compris qu'ils devaient essayer de s'en sortir par eux-mêmes et donc ce sont des patients qui essayent les solutions. Donc on a eu la chance. d'avoir des patients qui ont essayé la solution Remedy au-delà de nos essais cliniques et qui montrent qu'on a quand même de très bons résultats sur ces douleurs nociplastiques.

  • Speaker #0

    Et alors en plus, ta solution, moi je trouve qu'elle est assez intéressante parce que tu t'es pas limité, je pense, tu pourrais nous le dire, mais du fait de cette expérience de ton immersion dans cette problématique, tu t'es pas limité juste à une espèce de diffuseur d'ondes. qui va sécréter des opioïdes endogènes, des enkephalines et des choses comme ça, tu l'as associé à toute une prise en charge globale.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc ça, ça vient vraiment de l'observation, de l'écoute des praticiens, des bonnes pratiques. Donc cette prise en charge biopsychosociale. Et je dirais que c'est peut-être ce qu'il m'a fallu le plus de temps à intégrer. Moi, je suis à la base chercheur, toxicologue. 100% axé sur la physiologie et cette ouverture d'esprit qui disait que juste avec de la physiologie, on n'arriverait pas à résoudre cette problématique de douleur chronique, ça a pris un peu plus de temps. Et finalement, le déclic est arrivé à force d'entendre les praticiens de la douleur dire « la douleur chronique, on ne peut pas traiter la douleur chronique comme la douleur aiguë, ce n'est pas que de la physiologie, c'est une émotion » . À partir du moment où on comprend que c'est une émotion, on s'aperçoit bien que les émotions ne se traitent pas uniquement qu'avec des médicaments, qu'avec des dispositifs. C'est comme ça qu'on a eu l'idée. d'intégrer cette prise en charge complémentaire. Alors, je dirais, c'est un point très positif dans le résultat clinique, parce que je pense qu'on peut le dire, on n'a pas à rougir des résultats cliniques qu'on a dans une pathologie où jusque-là on n'avait pas grand-chose. On sait que comme tout résultat clinique, on a des patients répondeurs, des non-répondeurs, mais on voit qu'on a une bonne adhérence, on voit qu'on a une vraie satisfaction des utilisateurs. Par contre, ça devient un peu plus compliqué auprès d'un milieu médical qui a l'habitude de la médecine de l'aigu, parce que quand même on va dire que notre système médical depuis maintenant pas mal d'années et fonctionne sur les Vidence-Based Medicine qu'on ne va jamais rediscuter. Il faut apporter l'épreuve clinique. Mais par contre, quand on veut faire les Vidence-Based Medicine, On va faire de l'application de recherche scientifique à l'extrême dans un milieu hautement complexe, comme la médecine et entre autres comme la médecine de la douleur, qui est à l'interface, comme on l'a dit, de la physiologie, mais aussi de la psychologie, de la psychiatrie, de la sociologie, et plein d'éléments derrière. Et donc sortir dans un essai clinique qu'un seul élément est responsable de la globalité de l'amélioration, ça devient quasi impossible, parce qu'on est sur une somme d'éléments qui vont participer à l'amélioration du patient.

  • Speaker #0

    Il y a une solution globale.

  • Speaker #1

    Exactement. Et c'est parce qu'on est parti avec cette idée de solution globale qu'on a évalué notre solution globale. Donc on sait que notre dispositif, plus la formation du patient, plus l'accompagnement, aide de façon significative et importante les patients. Mais par contre, maintenant, quand on va voir les payeurs, quand on va voir certains sujets, on nous dit mais c'est quoi la part du dispositif ? Et on retombe finalement dans une approche qui est beaucoup plus médecine de l'aigu, alors que juste avant, on essaye de faire passer ce message que la douleur chronique est une émotion, qu'elle doit être évaluée dans sa globalité. Et donc ça, si... tous les spécialistes de la douleur le savent, les gens qui contrôlent l'accès de ces nouvelles solutions sur le marché sont beaucoup moins éduqués. C'est pour ça qu'il va falloir encore du temps pour pouvoir faire passer ce genre de messages.

  • Speaker #0

    C'est génial. Merci de nous partager tout ça. Je me dis, mais il y a des moments où tu as dû ressentir de l'épuisement dans ce parcours qui me semble un peu David contre Goliath. Regardez, coucou, je suis là, j'ai une idée, ça a l'air super, ça pourrait peut-être aider du monde. Et puis finalement, il faut s'adapter aux patients, aux praticiens et puis au système de santé, tout en menant des essais cliniques, tout en se disant, oui, mais on ne peut pas se limiter à la science pure et dure. Comment tu vis ça, toi, dans ton quotidien d'entrepreneur, qui est bien impliqué depuis plusieurs années maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, je dirais, on s'aperçoit du... parcours qu'on a réalisé en regardant dans le rétroviseur. Mais quand on est dedans, finalement, on avance. Et puis moi, j'ai toujours vu... Encore une fois, c'est plutôt une question de personnalité. Moi, ce qui m'intéresse, c'est le parcours. Bien entendu, on vise une finalité qui serait l'absolue, mais l'essentiel, c'est de vivre le moment présent. Et donc, moi, j'ai toujours séquencé. Si on veut avoir un énorme objectif, c'est assez courant, c'est de dire, si on veut atteindre un énorme objectif, le sommet de l'Everest, on va y aller étape par étape. Et donc, à chaque fois, j'ai regardé la fin de la première étape, puis la fin de la deuxième étape, puis de la troisième étape. Et c'est après en se disant, finalement, on a déjà pas mal monté.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en plus, RemedyLab, c'est une startup où il y a eu pas mal d'investissements. Donc, pas mal d'investisseurs qui croient dans le projet et qui continuent à croire dans le projet.

  • Speaker #1

    Alors, oui. On peut le dire, parce que c'est un chiffre public. Chez Remedy, on a levé pas loin de 25 millions, ce qui, à mon avis, est un exploit. qui plus est aujourd'hui, alors c'est 25 millions cumulés à date, et dans la douleur, il n'y a pas eu tant de personnes qui ont levé de l'argent, parce que la douleur reste, comme on l'a dit, un sujet complexe, qui ne s'aborde pas qu'avec une solution unique, et malgré tout, pour lequel, et je paraphraserai un ami commun, Yacine, qui nous a dit qu'il y avait quand même pas mal de placards, il y avait pas mal de cadavres dans les placards, de ce qu'était l'investissement dans la douleur, parce qu'il y avait beaucoup de promesses et énormément de déceptions. Et donc, on est quand même un peu face à cette réalité de marché. Et avec ces comportements d'évaluation systématique qui reviennent à dire, mais c'est quoi ton seul effet clinique du dispositif WCVS versus placebo, indépendamment du bénéfice des patients. Donc oui, on a réussi à lever des fonds jusque là. Très clairement, au bout de 10 ans, maintenant, les investisseurs commencent à chercher le retour sur investissement.

  • Speaker #0

    Et oui,

  • Speaker #1

    il y a un moment où il faut quand même montrer qu'on a raison. qu'ils ont eu raison d'investir et qu'on avait raison de penser ce qu'on voulait. Et en plus, on est dans une phase vraiment de retour au donnement des marchés financiers. Il y a eu beaucoup de liquidités jusqu'en période pré-Covid. Puis là, clairement, les marchés, plus le contexte géopolitique, plus plein de choses, font que les marchés sont particulièrement frileux et investissent beaucoup moins sur des valorisations de startups qui sont beaucoup plus faibles. Donc l'argent est très rare. Et donc... Aujourd'hui, si la plupart des startups, il y a quelques années, cherchaient la croissance à tout prix, donc l'accélération de leur chiffre d'affaires, même si ça leur coûtait beaucoup plus cher, on est revenu dans un monde un peu plus les pieds sur terre, où l'essentiel c'est de devenir rentable, donc d'arriver à l'équilibre financier. Donc, Remedy, on a bien pris aussi ce chemin. Et si pendant un moment on s'est intéressé à l'externalisation de notre solution, qui plus est, à mon sens maintenant avec l'expérience et une autre barrière, c'est que la prise en charge de la douleur est quand même... assez dépendante des pays. Il y a un enjeu culturel qui joue beaucoup. On maîtrise bien celui de la France. On s'est intéressé au marché américain. On voit que les choses sont légèrement différentes. Donc, on n'arrivera pas à reproduire exactement la même chose. Donc, on s'est positionné vraiment sur... une atteinte d'équilibre financier pour M&D en se focalisant sur notre marché français. Et comme tu l'as dit, la fibromyalgie est un milieu, est une pathologie, hélas, où on a beaucoup, beaucoup de patients.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Un problème complexe où arriver à trouver une solution dans tout ça, c'est un super exploit et du coup, tu t'y attaches tous les jours. Est-ce que tu as identifié des choses qui pourraient faciliter l'adoption de la technologie ou de l'impact des innovations ? Alors peut-être pas chez les patients ou les praticiens, mais peut-être si tu arrives à focaliser sur le système de santé, peut-être le système de remboursement. Est-ce que toi tu as eu des difficultés ? Tu as identifié ce manque d'éducation, de connaissances, on peut dire, sur les pathologies de type fibromyalgie. Est-ce qu'il y a eu d'autres difficultés que tu as pu rencontrer dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors, on parle vraiment de qu'est-ce qui pourrait rendre la société... Remedy Labs, Successful ou n'importe quelle société aujourd'hui, quelles sont les principales barrières à mon avis de ce qu'on appelle, qui est souvent très largement sous-estimé maintenant à mon sens, qu'est le market access. C'est, on peut développer toutes les solutions qu'on veut, mais c'est souvent trop tard.

  • Speaker #0

    d'efficacité très efficace, pas efficace, bien entendu il faut ça, mais on commence à penser à la mise sur le marché quand on a ces éléments et il faut l'anticiper bien avant parce que c'est ce qui va permettre d'identifier la voie de prise en charge de la solution. Et la prise en charge elle peut être triple, il y a trois façons, oui il y a trois grandes façons. La première façon qui est vraisemblablement la plus simple mais qui n'est pas très culturelle c'est le patient paye pour sa solution.

  • Speaker #1

    On n'est pas trop habitué.

  • Speaker #0

    On n'est pas habitué.

  • Speaker #1

    Et malheureusement la sécurité sociale n'est pas de moins en moins prolixe.

  • Speaker #0

    pour proposer des soutiens. Exactement, et j'allais y arriver dessus. C'est vrai que tout succès, ou en tout cas tout succès comme on l'a imaginé par le passé, passait par la prise en charge, par la sécurité sociale. Et là, il y a une énorme marche. Très clairement, je ne sais pas si c'est volontaire ou pas volontaire, dû à l'inertie du système, à l'administration, à plein de choses. Il y a des volontés qui ont été mises en place avec des programmes d'accélération de prise en charge pour des solutions innovantes. Ça s'appelle le PECAN, ça s'appelle des articles 51. Il y a une volonté, on le voit bien. Par contre, aujourd'hui, on sait qu'il y a très peu, il n'y a pas aucune, mais il y a très très peu de solutions qui ont réussi à passer ces barrières administratives. Nous-mêmes, on s'est posé la question de savoir si on devait prendre une de ces voies dérogatoires accélérées. On s'aperçoit que le temps de traitement de ces voies dérogatoires accélérées, il est à peu près de la même durée, pour ne pas dire des fois plus long, que ce qui se passe dans la voie conventionnelle dite LPPR. Donc là, on a un vrai sujet.

  • Speaker #1

    et puis l'efficience finalement du système à proposer de l'innovation.

  • Speaker #0

    à convertir, proposer. Il y a des gens, il y a eu des réflexions, il y a des choses même qui sont mises en place, par contre, son délai, son décret d'application peut mettre plus de temps. On est dans un système, aujourd'hui, si tu as une idée, si tu veux te lancer dedans, regarde ce qui existe et regarde comment tu rentres dedans et ne pense pas que tu as entendu qu'il y avait des projets de loi qui étaient en cours, que c'est sur ce projet de loi que tu vas pouvoir t'appuyer dans deux ans. Je pense que ça, c'est...

  • Speaker #1

    Market access et état de...

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    État des lieux. Vraiment,

  • Speaker #0

    c'est pense market access.

  • Speaker #1

    Super conseil.

  • Speaker #0

    Avec les éléments qui existent aujourd'hui et pas ceux qui pourraient arriver par la suite.

  • Speaker #1

    Et ceux qui voudraient se lancer dans l'entrepreneuriat, un conseil de bonne qualité, je pense. Alors, on en a pas mal parlé. Est-ce que tu peux décrire un peu concrètement comment on utilise ta solution ? Qu'est-ce que c'est ? Comment on commande ? Est-ce que tu te fais livrer ? Est-ce que tu as des sites où on peut aller chercher le bracelet ? Comment les gens sont accompagnés ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est parfait pour présenter la solution Remedy. Donc Remedy, comme on l'a dit tout à l'heure, douleur nociplastique, donc d'hypersensibilisation centrale. Première intention, la fibromyalgie. Pour pouvoir être sur le marché en tant que dispositif médical, ce qu'on est aujourd'hui, il faut démontrer le bénéfice clinique dans des pathologies bien spécifiques. Donc,

  • Speaker #1

    il va y avoir un dispositif médical. Ça veut dire que ça a passé tous les critères pour dire que ça peut être utilisé dans le cadre de l'activité médicale.

  • Speaker #0

    Exactement, et ça veut dire qu'il y a un bénéfice clinique démontré. On doit démontrer l'inocuité, en tout cas le bénéfice clinique, et le rapport bénéfice-risque bien entendu. Et donc, on a en plus, nous, dans notre parcours, eu à faire face à l'évolution de cette réglementation CE médicale, qui est passée à l'époque pour des dispositifs assez simples de démontrer une inocuité. à devoir démontrer un bénéfice dans le cas d'une application. Ce que tu connais bien, les TENS, dispositifs d'électro-stimulation, qui sont maintenant, on peut le dire, des vieux dispositifs, qui datent des années 70, étaient sous couvert de règles où tu peux les appliquer encore aujourd'hui dans toutes les douleurs chroniques. Aujourd'hui, ça c'est fini. Maintenant, la douleur chronique en tant que telle n'est pas définie. Donc il faut que ce soit pathologie par pathologie. Nous, dans la somme des essais cliniques, on a pu identifier une efficacité dans la fibromyalgie. et donc on a développé, on a mis sur le marché notre solution Fibro-REM et dans les douleurs de l'arthrose et on s'aperçoit qu'on s'intéresse principalement aux douleurs nociplastiques à la composante nociplastique des douleurs de l'arthrose Donc si je résume,

  • Speaker #1

    ça peut être efficace dans un peu toutes les douleurs mais particulièrement dans la fibromyalgie Exactement et l'arthrose et l'arthrose,

  • Speaker #0

    en tout cas c'est notre démonstration clinique c'est ce qu'on a le droit de mettre en avant, ça n'empêche pas

  • Speaker #1

    Et alors c'est les mêmes ondes, tu utilises toute la journée, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Exactement, alors C'est les mêmes ondes, donc on parle de ces ondes millimétriques à 61 GHz. Je vais séparer un peu, il y a ce qui porte du bracelet et du reste. Quand on va s'abonner, parce qu'on s'abonne à la solution Remedy, on n'achète pas un bracelet, on s'abonne à une solution, parce que cette solution est globale, par du dispositif qui est là en gros pour traiter la physiologie, qui va augmenter la sécrétion d'endorphines, et les endorphines ont un effet en plus sur la plasticité neuronale, et on sait que la plasticité neuronale est importante pour ces problématiques de douleurs nociplastiques, mais on sait aussi... Si on rétablit de la plasticité neuronale, si on n'aide pas le patient à sortir de son cercle vicieux, ça ne va pas l'aider.

  • Speaker #1

    Ensemble, si on tire quelqu'un pour essayer de le sortir de l'eau, qu'on tire que le bras, ça ne marche pas. Mais si on prend les deux bras... Et qu'on pousse par en dessous, ça marche mieux.

  • Speaker #0

    Exactement. Parfaite image. Et c'est pour ça qu'on a décidé d'accompagner le patient. Parce que, d'abord, comme tout dispositif, s'il fonctionne comme n'importe quel médicament, s'il est efficace, il est efficace que s'il est pris et que s'il est pris correctement.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est la base.

  • Speaker #0

    Donc l'essentiel, et ça, encore une fois, on s'est inspiré de ce qui se passe dans le TENS. dans le TENS comme ça fait longtemps, les hôpitaux et les centres de la douleur vont former les patients à l'utilisation du TENS. Donc nous, on ne pouvait pas demander aux hôpitaux de former les patients à l'utilisation du dispositif. Donc on a intégré dans un premier temps pour pouvoir être sûr que nos patients utilisent correctement le dispositif. Et puis, on entend toujours parler de prise en charge biopsychosociale. Donc on sait que c'est des patients qu'il faut accompagner. Et donc il faut faire un peu de soutien psychologique, il faut être à leur écoute. Puis il y a souvent des conseils, on va dire, on ne va pas le remettre en cause d'ailleurs. La première recommandation dans les douleurs chroniques, c'est l'activité physique. Donc forcément, on va les encourager aussi à utiliser le dispositif et à faire de l'activité. Et ce qui est important d'ailleurs, c'est ce que tu entends à mon avis régulièrement, c'est docteur comment voulez-vous que je fasse de l'activité physique alors que j'ai mal partout ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai mal, je ne peux pas bouger.

  • Speaker #0

    Et donc nous on profite finalement de cette ouverture du dispositif, avec le dispositif pour leur dire, comme ça commence à aller un peu mieux, c'est l'occasion pour vous de vous mettre à l'activité, ou en tout cas quand on parle d'activité physique, ce qui est toujours mal compris par le patient, c'est pas activité physique, c'est prenez l'air, partez marcher 5 minutes dehors si vous pouvez, on ne leur demande pas de faire un marathon. C'est à cet ensemble qui est pris en charge dans la solution Remedy. Tout commence bien entendu avec le dispositif. Le patient s'abonne sur internet, sur notre site, va pouvoir commander son produit et va prendre un premier rendez-vous, un rendez-vous de formation à l'utilisation du produit avec son coach qui lui est dédié. Et si on revient sur le dispositif, ce dispositif émet ses ondes millimétriques. Les ondes millimétriques sont absorbées à l'intérieur du poignet, ce qui va entraîner une augmentation du flux de stimulation périphérique. Et là, on est sur des choses qui sont bien connues. C'est que plus on va avoir de simulations périphériques, plus le niveau d'endorphine intracérébrale va augmenter. Je dirais, c'est un héritage de nos ancêtres pour continuer à courir face, derrière une proie ou devant un prédateur. Et c'est ce qu'on reconnaît aussi très largement aujourd'hui. Donc c'est pour ça, quand on fait de l'activité physique, on va avoir une augmentation de notre sécrétion d'endorphine intracérébrale. Moi, j'aime beaucoup toujours cette image qui est bien démontrée. C'est chez la femme enceinte. troisième trimestre, on a une augmentation très significative de 3 à 5 fois les taux d'endorphines intracérébraux, et entre autres, alors on parle toujours de science, donc c'est toujours avec des hypothèses et des conditionnels, mais il semblerait que ce soit dû à l'augmentation des stimulations périphériques, et entre autres au fœtus qui va grossir, qui va tirer sur l'ensemble des tissus, et la femme enceinte finalement s'en rend assez peu compte pendant l'augmentation, parce qu'elle est très progressive, mais par contre s'en rend bien compte à l'accouchement, parce que là d'un seul coup on perd ses stimulations, et on considère que cette augmentation et cette baisse soudaine pourraient participer, à la dépression du postpartum.

  • Speaker #1

    Donc en fait, c'est un peu comme si tu te faisais un marathon sans bouger, quoi. Ou t'étais au troisième trimestre de grossesse sans être enceinte.

  • Speaker #0

    L'idée est là, c'est peut-être un peu exagéré, mais on est là, d'autant plus qu'on a des indicateurs qui sembleraient montrer que chez nos patients fibromyalgiques, on pourrait avoir des défauts au niveau de ces proliminateurs d'essai.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Je suis surpris parce que tu dis que c'est en fonction de la stimulation, puis il y en a. Mais juste un petit bracelet, c'est suffisant alors ?

  • Speaker #0

    Ça, ça fait partie des... Alors, c'est pour ça qu'on est sur un sujet très progressif. Ce n'est pas un dispositif magique. Il faut du temps. Comme toute solution de neuromodulation, il va falloir l'utiliser régulièrement. Donc, on parle d'au moins trois sessions d'une demi-heure par jour. Et les premiers bénéfices apparaissent généralement entre trois et six semaines avec toujours la même cinématique. On commence par l'amélioration de la qualité du sommeil, puis humeur. Donc anxiété, dépression principalement. Et puis ensuite, les douleurs vont commencer à diminuer. Et on va globalement atteindre, au bout de 3 à 6 mois, on obtient un plateau. Donc on n'a pas des patients qui sont à zéro douleur, qui sont à zéro problématique de sommeil, qui sont toujours joviales. Mais par contre, on a amélioré de façon très significative leur qualité de vie parce qu'on parle d'une amélioration dans l'essai clinique. De 40% du score de qualité de vie qui s'appelle le FIC chez deux tiers de nos patients.

  • Speaker #1

    C'est énorme. qui est rare dans cette situation. Donc un peu comme si, finalement, c'était une amélioration globale, et puis cette amélioration globale, elle conduit aussi à une amélioration des douleurs. Ce qu'on recherche un peu, parce que finalement, les gens disent qu'ils ont mal, mais il y a tout le cortège qui va avec, qui fait que la maladie est difficile à vivre.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, on pourra en discuter à d'autres occasions, mais moi j'ai la conviction que ce type de douleur, qu'on appelle douleur en osseplastique, avant tout une pathologie centrale. La douleur est un des symptômes qui s'exprime. Mais finalement, on s'aperçoit que le plus vraisemblable symptôme, en tout cas nous, ce qu'on observe, qui dérange le plus les patients, c'est les troubles du sommeil, anxiété, dépression. Et finalement, la douleur, ils arrivent très bien à la contrôler une fois qu'elle...

  • Speaker #1

    Ce qui recoupe certaines études fin des années 70 où on avait à un moment presque considéré la fibromyalgie comme une pathologie du sommeil à cause d'un sommeil très déstructuré. Ok, écoute, merci beaucoup, énormément de choses, donc une solution globale, une formation, un accompagnement, on peut peut-être en toucher deux mots ?

  • Speaker #0

    Oui, donc cet accompagnement, le dispositif. qui simule ces sécrétions d'endorphine qu'on va utiliser au moins trois fois par jour et connecté à une application. Cette application, c'est vraiment, je dirais, le centre névralgique parce que c'est ce qui va compter le nombre de tests.

  • Speaker #1

    Il n'y a vraiment que de nerfs et de névralgiques.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est ce qui va permettre au patient de savoir combien il a fait de séances. C'est aussi un moyen d'échange avec son coach. Ok, il y a un coach. il y a des coachs qui vivent ces passions les patients peuvent échanger avec leur coach.

  • Speaker #1

    Un vrai coach ou un chatbot ?

  • Speaker #0

    Non, c'est des vrais coachs. C'est pour ça qu'on fait cet appel téléphonique, parce qu'on considère que c'est important de faire cette première relation entre le coach et le patient, sachant qu'on a plusieurs coachs, mais le patient a un coach qui lui est attitré pendant toute la durée de son parcours. Donc on essaye d'avoir cette personnalisation. Et donc, le coach va être là pour faire du soutien, pour répondre à ses questions, ses questions autour de l'usage du bracelet. Et puis surtout, on va envoyer régulièrement... à nos patients des questionnaires sur leur état de santé, sur leur qualité de vie. Alors, c'est...

  • Speaker #1

    Pour être sûr que c'est efficace ?

  • Speaker #0

    Pour être sûr que c'est efficace, parce qu'on a constaté plusieurs choses. D'abord, ça permet aux patients de montrer l'efficacité du dispositif. Ça lui permet de voir s'il s'améliore. Puis, il y a un sujet, on l'a dit tout à l'heure, on sait qu'on fonctionne chez deux tiers des patients, peut-être un peu plus dans nos données de vie réelles, mais ça veut dire qu'on ne va pas encourager un patient à continuer s'il n'a pas de bénéfice, parce qu'au bout de deux mois, si on ne voit pas de bénéfice, généralement on sait que c'est un patient qui n'est pas répondeur.

  • Speaker #1

    Ok, tu fais du business éthique quoi.

  • Speaker #0

    On essaye de faire du business éthique. Justement, en petite parenthèse, ça c'est un sujet que j'ai eu à cœur du début, parce qu'assez rapidement, on s'aperçoit que dans la douleur, on a des gens qui sont déjà dans des situations de précarité importantes et qui sont dans une forme de désespoir. Et je ne voulais pas être le vendeur de rêves et de solutions du désespoir. Il y a beaucoup trop de monde qui surfe sur ce sujet. Et si on veut exister dans la durée, on a plutôt intérêt d'être éthique dans l'approche qu'on doit avoir.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup de porter ce message parce que c'est vrai que parfois il y a des gens qui sont un peu désespérés et qui ont recours à des choses parfois sans danger et puis parfois dangereuses. Et ce parcours-là d'aller jusqu'à avoir un dispositif médical, de faire des études cliniques, d'accompagner les patients, je pense que c'est vraiment ça qui peut changer durablement la vie des gens. Donc bravo et merci d'être dans cette dynamique.

  • Speaker #0

    Merci Erwan pour ton commentaire.

  • Speaker #1

    Ok, donc un suivi personnalisé, coach, psychologue, vous en avez ? Oui. C'est compliqué ça, gérer aussi...

  • Speaker #0

    Alors, on a historiquement, on avait des infirmières, psychologues, une neuropsychologue qui avait fait le parcours, moniteur d'activité physique, et le but était vraiment de mettre ensemble toutes ces compétences pour avoir un programme qui se tient. On va proposer une progression, alors forcément chacun parcourt le programme à sa vitesse. mais chaque coach a le panel des compétences pour les patients qui sont en face.

  • Speaker #1

    Oh, génial. Fais rêver. Ok, donc vraiment une prise en charge globale avec un bracelet et un contact digital. Là, on est vraiment dans le cœur de la tech. Du coup, je vais sortir un petit peu, prendre un peu de recul sur tout ça. J'aimerais bien avoir ton avis sur, pour toi, une petite projection sur les grandes tendances de la tech sur les prochaines années dans la santé.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a une évidence qui saute au visage de tout le monde qui est forcément l'IA. On en entend parler à toutes les sauces. J'ai entendu qu'on approchait d'un plateau en termes de conception technologique.

  • Speaker #1

    Comme de Gartner.

  • Speaker #0

    La courbe de Gartner, exactement, que j'ai appris pas plus tard qu'hier soir. Toujours est-il qu'on voit qu'on n'a pas encore, par contre, si la technologie arrive peut-être à son plateau, les applications sont encore loin d'être à un plateau. Et on voit que c'est quand même un outil particulièrement puissant. On voit que l'IA dans la médecine commence à infiltrer tous les milieux, alors avec des degrés de maturité différentes. Le diagnostic, c'est très, très en avance. Puis il n'y a personne qui le constate. Et vraisemblablement, on va avoir d'autres applications. Je pense que dans l'accompagnement des patients, c'est un sujet. Et puis l'IA, nous, on pourrait avoir des réflexions en interne chez Amélie de l'IA, de comment elle peut améliorer au quotidien la tâche de nos coachs. Parce qu'aujourd'hui, je vais donner un chiffre, mais un coach va accompagner plusieurs dizaines, pour ne pas parler de centaines de patients.

  • Speaker #1

    Il y a du boulot, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, beaucoup de boulot, mais on pense qu'avec l'IA, on pourrait encore augmenter cette efficacité. Ou en tout cas, le temps passé par patient. Le but, ce n'est absolument pas de dégrader la qualité du service. Et c'est ça le but. C'est d'optimiser, finalement, le temps humain derrière. Donc, je pense que...

  • Speaker #1

    Il y a des réflexions aussi déjà,

  • Speaker #0

    oui. Alors, c'est très précoce. Nous, aujourd'hui, notre vrai focus, comme on l'a dit, c'est d'atteindre l'équilibre financier avec la solution. On a une solution qui est sur le marché, qui est sur le terrain. Maintenant, il faut qu'on la fasse connaître. On a arrêté la plupart de nos développements pour se concentrer maintenant sur, je dirais, la mission d'après, qui est le succès commercial de Remedy. Et c'est vrai que ces réflexions peuvent en faire part. Oui,

  • Speaker #1

    ça pourrait en faire tout. Et du coup, ces projections, toi, ça te fait peur, ça t'excite, t'es un peu entre les deux, t'es dans la santé et dans la tech surtout. C'est quoi ton sentiment principal ?

  • Speaker #0

    J'irais à un petit sujet d'urgence quand même dans tout ça, qui est de dire, je ne sais pas si ça m'excite, en tout cas je pense qu'on en a besoin. Je pense qu'on en a besoin parce qu'on est quand même dans un système de santé qui arrive un peu à bout de souffle, où on a des praticiens qui sont épuisés, où on a des patients qui n'arrivent pas à trouver de praticiens et de médecins au quotidien. Et donc comme si on l'a dit juste avant, si chez Rémi, on imagine que notre solution pourrait en partie à un moment intégré d'IA pour avoir un coach qui s'occupera de plus de patients, on pourrait penser que l'IA pourrait intervenir dans le milieu médical pour aider des praticiens à suivre plus de patients, parce qu'on n'est pas... Même si le gouvernement a parlé d'augmentation du numerus, enfin même la disparition du numerus, on sait qu'il va falloir 25 ans minimum pour pouvoir...

  • Speaker #1

    Dans le creux de la vague en plus.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc je pense qu'il y a cette urgence de trouver des solutions qui doivent nous permettre à continuer bien entendu de traiter les gens, de les soigner. Donc l'IA est très certainement une opportunité, c'est pour ça qu'il y a autant de solutions, mais par contre c'est vrai que l'IA dans le milieu médical, ça veut un peu tout dire et rien dire, parce qu'il faut préciser de quel type d'IA pour quelle application qui va être donnée.

  • Speaker #1

    Tout à fait, d'accord, super, merci beaucoup. Peut-être si tu as une dernière question ? Avant de te laisser un peu de parole libre, je te laisse le temps d'y réfléchir comme ça en même temps, si tu as envie de passer un message, c'est un peu carte blanche, une petite question très personnelle, est-ce que tu as un livre ou un podcast, un film qui t'a inspiré dans ta carrière ou dans ta vie, ou une ressource que tu pourrais nous partager ?

  • Speaker #0

    Ça c'est une question qu'il y a tellement de sujets, sans aucune réflexion.

  • Speaker #1

    Il en faut quelques-unes des questions pièges

  • Speaker #0

    C'est très difficile parce que tu parles de ces sujets très dans l'air du temps et j'aurais tendance à dire il y a deux films que j'arrive qui me viennent en tête tout de suite qui ne sont pas forcément des films qui m'ont inspiré c'est un bien grand mot mais je pense à The Circle qui est un film avec Tom Hanks et Emma Watson qui commence à avoir quelques années mais qui est Merci. L'image d'une société dans laquelle tout est filmé, on a accès à tout un tas de technologies et l'IA se développe et on voit un peu les limites du système. Et dans le même esprit, il y a Heur, où c'est de l'IA conversationnelle qui arrive comme la petite amie de Joachim Fenix qui joue le rôle de quelqu'un qui est un peu paumé. Et je trouve que ça, ça nous amène finalement à une réflexion de ce que pourrait réellement être... J'ai l'impression que c'est la voie dans laquelle on est en train de partir.

  • Speaker #1

    Mignonne.

  • Speaker #0

    Et réflexion un peu ouverte tout de suite autour de l'IA, parce que c'est un peu une thématique très actuelle, dont on a parlé il n'y a pas très très longtemps. C'est de dire que l'IA, de toute façon, maintenant tout le monde en est convaincu, elle va s'imposer, on est obligé de prendre le bâton en marche. On ne sait absolument pas de quoi demain sera fait, on ne sait pas si la pensée qu'on a aujourd'hui sera la même demain avec ou sans l'IA, mais de toute façon, il faut surtout... Je pense que tous les auditeurs sont dans cet axe, mais on ne peut pas faire autrement. Il ne faut surtout pas rentrer en résistance, il faut surtout tout de suite se l'approprier pour toujours continuer.

  • Speaker #1

    Merci, c'est un peu le but de ce podcast, c'est d'essayer de trouver comment on peut s'arranger, comment, sans oublier la prise en soin, la prise en charge des patients, on peut intégrer de la technologie, du digital, de l'IA, bien sûr. Merci beaucoup et vraiment c'était super. C'était un peu long mais vraiment très riche parce que tu as une expérience longue et merci de nous l'avoir partagé. Vraiment moi ce que je retiens c'est ce parcours long, difficile, un peu toujours sur une ligne de crête, toujours en train de s'adapter. à des contraintes pas faciles, mais avec une vraie volonté de changer les choses en les comprenant vraiment dans toute la complexité pour proposer ce qui te semble le plus juste avec aujourd'hui une solution qui est disponible en location. Peut-être on peut partager le prix de location et peut-être nous dire aussi où on peut avoir plus de renseignements sur cette location.

  • Speaker #0

    Alors, bien sûr, on a donc location, 50 euros par mois exactement, 49,90. Sur le site Remedy.com, avec le choix des deux solutions, NoviREM pour les douleurs liées à l'arthrose, ou FibroREM pour la fibromyalgie. C'est un abonnement, il n'y a pas de durée d'engagement, les patients arrêtent quand ils veulent, on les accompagne par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, je sais que... aujourd'hui, il n'y a pas de remboursement, que tu y es attaché et que tu réfléchis à des sources d'amélioration d'accès. Et ça, vraiment, c'est super parce que déjà, il y a quelque chose de disponible et en plus, tu vas essayer d'améliorer son accès.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup. Est-ce que tu voulais rajouter quelque chose ? Oui,

  • Speaker #0

    je voulais juste rajouter un petit truc.

  • Speaker #1

    Avec plaisir !

  • Speaker #0

    Très rapidement, parce que tu l'as dit tout à l'heure, et je pense que ce qui est vraiment hyper important, enfin, ça, c'est mon enseignement que je... Je m'applique, c'est un partage d'expérience. Mais pour quiconque qui voudrait se lancer dans un projet entrepreneurial avec une idée, il faut toujours confronter cette idée, bien entendu. Il faut avoir sa vision, il faut avoir une trajectoire claire, il faut être à l'écoute quand même des autres. Ça ne veut pas dire qu'il faut changer d'avis tout le temps, il faut être à l'écoute, mais c'est important d'avoir cette vision. Et surtout, à mon sens, ce qui est clé, c'est d'être sur le terrain, à proximité des gens qui ont... qui émettent le besoin à proximité des gens qui ont l'habitude de prendre en charge ce besoin pour montrer la solution la plus pertinente. Donc c'est vraiment hyper important d'être sur le terrain le plus souvent possible.

  • Speaker #1

    Super, donc une interview de David Crousier qu'on peut retrouver sur LinkedIn, j'imagine, facilement, Remedy.lab, une startup qui fait vraiment des belles choses et puis qui s'inscrit dans la durée parce que là... douleur chronique mais start-up chronique même si ça sent l'évolution et la chrysalide pour se transformer en papillon un investissement au long cours je te remercie beaucoup David et puis peut-être avec plaisir sur une autre évolution de cette chrysalide du papillon.

  • Speaker #0

    Je t'espère. Merci beaucoup Erwan

  • Speaker #1

    A bientôt Si l'épisode et le concept vous ont plu, n'hésitez pas à partager, à vous abonner et à laisser 5 étoiles. Cela pourrait aider d'autres soignants ou professionnels à nous trouver. Et découvrez aussi Techcarla by IA, un podcast court, 10-15 minutes, qui décrypte les études et les innovations en santé, en numérique, en digital, en IA, avec rigueur scientifique, mais un regard humain. A bientôt !

Description

🎙️ Nouveau podcast TechCareLab by Human
Un épisode dense, humain, et au cœur des tensions entre innovation, science, douleur chronique et entrepreneuriat.

J’ai reçu David Crousier, CEO et cofondateur de Remedy Labs, pour revenir sur un parcours singulier : de la recherche militaire sur les ondes millimétriques… à la création d’une startup dédiée aux douleurs nociplastiques, notamment la fibromyalgie.

➡️ On parle de :
• Comment une technologie initialement pensée comme arme non létale devient une piste thérapeutique
• Les coulisses d’un développement sur 10 ans, entre essais cliniques, réglementation et market access
• La réalité entrepreneuriale : naïvetés initiales, pression du temps, levées de fonds, modèles économiques
• L’importance du terrain, de l’écoute des patients et des centres de la douleur
• L’intégration du coaching, du suivi, de la psychologie et de l’activité physique dans une approche biopsychosociale complète
• Le futur : IA, accompagnement, accès au marché, transformation des systèmes de santé

Ce qui ressort fortement :
👉 la douleur chronique n'est jamais “juste” un signal physiologique ;
👉 innover, c’est naviguer entre science, clinique, patients, praticiens et contraintes du système ;
👉 la technologie ne vaut rien si elle n’est pas confrontée aux réalités humaines.


📌 Si le sujet vous intéresse :
• Remedy propose une solution (FibroREM / NoviREM) basée sur un dispositif médical + un accompagnement personnalisé sous forme d'abonnement. Pour plus de renseignement : https://remedeelabs.com/


Bonne écoute — et n’hésitez pas à commenter, à liker ou à partager si vous pensez que cela peut aider des patients, des soignants ou des innovateurs.


#TechCareLab #PodcastSanté #PodcastTech #SantéEtTech #HealthTech #MedTech


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TechCarLab by Human, le podcast qui ouvre les coulisses du soin et de la tech. On rentre dans l'intimité professionnelle, les choix, les doutes, les succès, ces moments d'alignement où l'humain reprend toute la place. Tous les professionnels sont guidés par le clair. Trajectoires ne sont jamais des lignes droites, chaque virage révèle des mondes nouveaux. Installez-vous, respirez, conversation commence, bonne découverte dans TechCarLab by Human. et bien c'est parti salut david salut erwan de t'accueillir dans ce nouveau podcast tech car lab qui prend de nouvelles ailes et de nouveaux horizons avec toi aujourd'hui je suis hyper ravi de t'accueillir pour aborder un petit peu le côté plus tech qui que je découvre toujours avec admiration et c'est toujours très inspirant. Et toi particulièrement, je suis très content de t'accueillir dans les premiers sur ce sujet-là, parce que tu as un parcours assez inhabituel et assez inspirant peut-être pour des futurs ingénieurs ou autres, parce que justement, tu es à l'intersection entre la technologie, dans le côté le plus... comment dire, un peu structurelle, même de recherche fondamentale dans l'Institut de recherche des armées, et le CAIR pour s'occuper des patients qui sont souvent un peu sans ressources thérapeutiques, avec des pathologies chroniques douloureuses, invalidantes. Donc, pour ne pas aller plus longtemps, je te propose de te laisser... te présenter parce que vraiment ton parcours est très intéressant.

  • Speaker #1

    Merci Erwan. Pour commencer, bien entendu, merci beaucoup. Je suis très honoré de participer à ce podcast et d'être un des premiers à pouvoir intervenir. Je vais te parler de mon parcours et de l'histoire Remedy, qui est la startup qui a été créée. sur une base de recherche vraiment scientifique à l'origine militaire et qui nous a amené à nous intéresser au sujet de la douleur chronique, que tu connais particulièrement bien. Donc pour revenir un peu sur mon parcours, David, moi je suis le CEO, cofondateur de Remedy Labs. Remedy Labs, c'est une société spécialisée dans la prise en charge de la douleur, de la douleur chronique et puis ce qu'on a découvert progressivement, de la douleur dans sa composante nociplastique, on pourra revenir dessus après s'il le faut. Et mon parcours n'a pas du tout commencé dans la douleur, comme tu l'as dit. J'ai commencé en tant que chercheur. Je faisais de la toxicologie pour un centre de recherche, un centre de recherche militaire qui s'appelle l'Institut de Recherche Biomédicale des Armées. Et je dirigeais une unité de recherche, Risques Technologiques Émergents, dont le but c'était d'évaluer un peu toutes les nouvelles technologies qui arrivaient aux proximités du combattant. Donc j'avais un vrai boulot de chercheur, avec des projets, avec des sujets de recherche, avec des financements à trouver.

  • Speaker #0

    Très loin du CAIR,

  • Speaker #1

    quoi. Très loin du CAIR. On n'était pas dans le CAIR absolu, on était une branche du service de santé des armées, on était bien là pour évaluer la protection, on était plutôt, je dirais, dans un peu la médecine du travail. Savoir est-ce qu'il y avait des risques, bien entendu, on parle de militaires, donc il y a des risques, mais est-ce qu'il y a des risques en tant que professionnels qui étaient portés par l'armée. Et dans ce cadre-là, on avait une grande spécialité qui était les rayonnements électromagnétiques, qui était un sujet très très à la vogue. Dans les années 2000-2010, on parlait des téléphones portables, de la toxicité, et l'armée est un grand utilisateur de ces rayonnements électromagnétiques. Et dans ce cadre-là, notre unité s'était spécialisée sur cette thématique et on a été amené à évaluer quelque chose qui est complètement différent, qui était une arme de dispersion de foule, qui provoquait une sensation intense de brûlure, sans brûler, qui avait été développée par l'armée américaine. L'armée américaine essayait de le vendre à l'armée française. Et avant de se poser la question de « est-ce qu'on l'achète ou pas ? » , il fallait savoir « est-ce que c'est dangereux ? » . pour nos militaires ? Est-ce que c'est aussi dangereux pour les insurgés qui sont en face s'agissant d'une arme non létale de dispersion de foule ?

  • Speaker #0

    Une espèce d'onde qui provoque des douleurs sans provoquer de lésions.

  • Speaker #1

    Exactement. Et on arrive au cœur du sujet. Ça arrivait sur mon bureau parce que c'était un dispositif qui fonctionnait avec des rayonnements électromagnétiques. Donc c'était notre sujet et c'est des rayonnements électromagnétiques très particuliers, d'une fréquence très élevée qu'on appelle des rayonnements millimétriques. qui ont la capacité de très peu pénétrer la peau, comme ils ne pénètrent pas la peau, va directement exciter la terminaison nerveuse socutanée et ça provoque une sensation intense de brûlure. Et la question qu'on s'est posée à ce moment-là, est-ce que c'est dangereux pour les insurgés, pour les gens qui sont en face, on parle de manifestants, on parle plutôt d'une arme de police qu'une arme de défense, et est-ce que c'est dangereux pour les militaires qui seraient amenés à utiliser ces armes ou à servir dans le contexte de missions conjointes avec des Américains par exemple. Et c'est à travers ces travaux, donc de pure recherche scientifique, On ne peut pas dire clinique parce qu'on travaillait en pré-clinique chez l'animal. On s'est aperçu de deux choses très intéressantes. La première chose, c'est pas de risque et pas d'effet mutagène, thératogène. Un effet thermique très localisé. Pour donner un exemple, la sensation de douleur quand elle est utilisée, cette arme, apparaît en moins de 5 secondes. Et pour avoir une vraie brûlure constituée, il faudrait pouvoir rester 5 minutes dans le rayonnement, ce qui est totalement impossible.

  • Speaker #0

    Plutôt safe dans l'utilisation, même au combat.

  • Speaker #1

    Exactement, donc totalement safe. en tout cas dans une doctrine d'emploi normale de ce type de dispositif. Et l'autre sujet qui était beaucoup plus surprenant à ce moment-là, c'est qu'on a découvert, ou plus exactement on a redécouvert, parce qu'il y avait des traces dans la littérature, que ces mêmes rayonnements permettaient d'augmenter la sécrétion d'endorphines intracérébrales. Et ça c'était nos conclusions. On est en 2013, donc je rends ces conclusions au sein du service de santé des armées. en ayant conscience que déjà on n'achèterait pas cette arme, parce qu'il y a une différence entre vitesse de développement clinique, scientifique, de rendu des projets, et puis finalement la vitesse des politiques du développement de l'armement. Et on s'est aperçu que cet armement avait été déployé aux Etats-Unis, il y avait des problèmes de doctrine d'emploi, l'armée avait déjà décidé de ne pas se positionner sur ce produit.

  • Speaker #0

    La lenteur parfois permet d'éviter des écueils.

  • Speaker #1

    Exactement. Et on s'est aussi aperçu qu'il y avait cet effet. de simulation de sécrétion d'endorphine et cet effet hypoalgésien. La réponse assez formelle à ce moment-là, au niveau du service de santé, c'était de dire, ok, c'est très bien, hyper intéressant, pour les conclusions sur le dispositif. Puis par contre, votre mission s'arrête là, votre mission c'est identifier s'il y a bien un risque ou pas pour les militaires, on n'est pas là pour développer des traitements. Donc en gros, on était sur un sujet qui allait s'arrêter.

  • Speaker #0

    Une découverte un peu par hasard d'un... potentiel de quelque chose qui était considéré comme une arme.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors on va dire redécouverte parce que on s'est aperçu que ces dispositifs par ondes biométriques avaient été utilisés plutôt à l'opposé dans les pays de l'Est pour la prise en charge de la douleur. C'était de la médecine purement empirique, on n'avait pas vraiment compris comment ça fonctionnait. Là on est arrivé à mettre des éléments physiologiques qui expliquaient ce fonctionnement par la stimulation de la sécrétion d'endorphines. Et c'est sur cette base finalement, alors pour des histoires complètement connexes, que je finis par rencontrer mon associé fondateur, Michael Forster, que j'ai rencontré au sein de Cleanatech, un autre laboratoire grenoblois. Et tous les deux, à ce moment-là, on avait des envies de sortir un peu de ces grosses structures administratives qui sont très bien, au point de vue recherche, on avait des financements pour ma part, Michael OCE avait des financements. Il y a toujours une certaine, je dirais, inertie. Et donc, on était tous les deux dans l'envie de se lancer dans l'entrepreneuriat. de façon complètement naïve à l'époque, en se disant si on a quelque chose qui stimule la sécrétion d'endorphine, on devrait pouvoir aider tous les patients douloureux. À ce moment-là, je dis très naïf parce qu'on ne savait pas si on faisait de la douleur aiguë, de la douleur chronique, quel type de douleur, et on n'avait pas conscience des épreuves, en tout cas des étapes qu'on devait passer pour pouvoir avoir un produit sur le marché. Et c'est comme ça que 2014, on commence à réfléchir, 2015, on réfléchit un peu plus loin, Ce motif pour déposer ce qu'on appelle un dossier ILAB, qui était un moyen de financement de l'État à l'époque, qui était financé par la BPI. On est lauréat en 2016 et donc il y a un troisième associé qui va nous rejoindre qui est Jacques Husser, qui si nous on avait l'expertise technique, je ne vais pas dire l'expertise clinique, mais au moins l'expertise scientifique, qui est déjà un des fondements médicaux, on n'avait aucune crédibilité en termes d'entrepreneurs. On était des purs produits de l'État, de l'administration publique. Et de la recherche en plus, donc pas du tout un esprit entrepreneur. En tout cas, si l'esprit entrepreneur était là, mais je dirais les galons pour parler militaire n'étaient pas présents pour montrer qu'on était capable de monter une structure qui serait viable. Et on s'est tout de suite, quelques mois après, rapproché de Jacques qui lui avait aucune connaissance médicale, mais par contre avait un passé de travail avec des startups qui avaient vraiment cette notion de structuration d'entreprise. Et c'est comme ça qu'on a créé Remedy Labs en décembre 2016. avec, à ce moment-là, l'ambition de venir en aide aux patients douloureux, en se disant, on a un dispositif, on pensait que c'était un dispositif magique, qui allait stimuler la sécrétion de l'endorphine et qui allait aider tous les patients douloureux. Et ça a été le début de la médecine.

  • Speaker #0

    Donc l'entreprenariat. Et là, c'est le virage, c'est le changement de vie, parce qu'on passe de la sécurité de l'emploi, j'imagine, aussi à une espèce de ligne de crête un peu où on joue l'équilibriste. Et puis, en plus, derrière, des beaux projets, mais qui nécessitent de se structurer et de s'étoffer un petit peu, je pense.

  • Speaker #1

    Exactement. Plusieurs éléments dans cette question. Alors oui, on passe d'une certaine forme de sécurité de l'emploi à des défis, très clairement. Alors ça, je pense que ça répond plus à des aspirations personnelles et puis vraiment à des types de personnalités. D'abord, j'avais cet esprit un peu création d'entreprise. Et la sécurité de l'emploi, moi, je ne l'ai jamais vraiment connue jusqu'à six mois avant de créer la société. Pourquoi ? Parce que, comme tout... La plupart des chercheurs, la plupart des professions, même dans le milieu médical, on sait qu'avant d'avoir un poste pérenne, il faut essuyer quelques plâtres. Donc moi, j'étais en poste pendant 15 ans dans le service de santé des armées, mais j'ai enchaîné contrat d'abord militaire, puis CDD, puis donc à la fin, finalement, j'avais jamais eu plus de 2 à 3 ans de visibilité sur mon prochain contrat. Et je dirais, c'est 6 mois. avant de démissionner de l'armée que j'avais été cédéisé, j'avais bien un poste de chef d'unité, je savais que j'allais vraisemblablement être très prochainement chef de département, mais peut-être que cette perspective de stabilité absolue m'a plutôt effrayé que l'inverse.

  • Speaker #0

    Pour mieux.

  • Speaker #1

    Donc c'est vrai, c'est pour ça qu'il y a toujours ce côté un petit peu personnalité prise de risque, en tout cas surtout dans les premiers éléments, on se lance parce qu'on a ça en soi, et je pense que c'est difficile de s'improviser par contre. Prendre des risques si on ne le ressent pas fortement. Et l'autre sujet, c'est en effet plein de projets à ce moment-là, une énorme naïveté. Et j'ai eu la chance, alors par le réseau de connaissances, de rencontrer quand même très rapidement des gens compétents pour nous accompagner dans ce domaine qu'on ne connaissait absolument pas, qui était celui de la douleur et de la douleur chronique. Et j'ai tendance à dire que je suis quand même quelqu'un... de terrain et qui aime le terrain. Et donc le meilleur moyen de se rendre compte, c'est de se mettre à la place des gens, ou en tout cas de les accompagner pour savoir ce qu'il en est. Là-dessus, je dis un grand merci à Grenoble, au Centre de la douleur de Grenoble, au docteur Caroline Mendes spécifiquement, qui m'a fait ma formation à ce qu'était la douleur. Pendant six ans, on a très fortement collaboré. Et donc grâce à ça, j'ai pu avoir, bien entendu, je n'ai pas une expertise de la douleur, mais je commence à avoir un œil assez... assez précis de ce que c'est, de la compréhension du besoin des patients, du besoin des praticiens, du système, et comment on peut essayer de s'intégrer dans ce modèle.

  • Speaker #0

    Donc une immersion, quoi. Peut-être que c'est ça qu'il faut retenir, c'est que même si on a une bonne idée, il faut la confronter à la vraie vie, à la pratique, et s'immerger dans la problématique réelle. Parce qu'on peut lire la douleur sur les papiers, des échelles de 0 à 10, des trucs comme ça. mais finalement, ce n'est pas ce que vivent les gens en général, et ce n'est pas ce que vit la société. Super, génial, quel courage ! Du coup, ça a dû être une longue période, et en même temps, j'imagine tout le côté développement du produit, structuration...

  • Speaker #1

    Alors, exactement, ça a été une longue période qu'on a clairement sous-estimée au début, encore une fois avec beaucoup de naïveté. naïveté dans la douleur, mais aussi naïveté dans ce qui était les startups, vision un petit peu romanesque peut-être, de se dire tout va aller très vite, le monde va changer, on va en être parti, on va être un acteur. Et je dirais encore plus dans les startups du médical, il ne faut pas penser, il ne faut pas espérer un changement rapide du modèle, de ce qu'est la prise en charge du milieu médical en tant que tel.

  • Speaker #0

    Quoi, tu veux comparer l'armée et la santé ?

  • Speaker #1

    Exactement, et je ne te raconte pas quand on est dans les deux en même temps. Il y a une certaine inertie, mais c'est vrai qu'au début, on était assez naïf en pensant que les choses allaient changer très vite. On était en pleine transformation. La transformation, ça arrive dans les sociétés de la Silicon Valley, du soft. On peut voir émerger des choses très rapidement. Et heureusement, d'ailleurs, dans le milieu médical, ce n'est pas le cas. Parce qu'on a quand même des patients en face. Donc, il faut que ce soit des milieux qui sont très réglementés, qui prennent beaucoup de temps et qui ont besoin de preuves cliniques et scientifiques pour ne pas arriver à des espèces de formules magiques pour s'imposer dans le milieu médical. Donc ça, on l'a un peu sous-estimé, donc il nous a fallu du temps. Comme tu l'as bien dit, il nous a fallu plusieurs années, on parle en gros de deux, trois années pour développer le produit, qui aujourd'hui est à la forme d'un bracelet, pour identifier les pathologies dans lesquelles on pouvait être efficace, parce qu'on voit bien que si au début, très rapidement, on a bien compris qu'on n'allait pas être efficace sur toutes les douleurs, et c'est bien les mots qui nous ont été portés, c'est-à-dire qu'il faut commencer par identifier quelles douleurs vous pensez adresser et le démontrer clinique. Et là, on part dans une autre voie. La voie de l'identification des essais cliniques était bien placée pour savoir qu'un essai clinique, ça prend du temps. Le temps médical n'est pas le temps de la start-up. Parce que la start-up, son ennemi premier, c'est le temps. Parce qu'on consomme de l'argent et donc il faut qu'on ait des résultats. Donc il faut toujours faire très attention à ça. On avait une pression forte des investisseurs, des gens de la société qui ne connaissaient pas le milieu médical, en disant il faut absolument que tes essais cliniques sortent en un an et demi. Ce qui est lié. réaliste au possible. On a fait 8 essais cliniques, on n'a pas un seul essai clinique qui s'est déroulé en moins de 24-36 mois, donc 2 à 3 ans entre le moment où on a l'idée et le moment où on fait l'essai.

  • Speaker #0

    Et puis par définition, si tu te lances dans la douleur chronique, ça veut dire qu'il faut une évaluation aussi un peu au long cours. On ne peut pas faire des évaluations 24 heures après l'utilisation, ça n'a pas de sens. Et donc c'est aussi toute la complexité de ces études qui sont longues.

  • Speaker #1

    Exactement. D'où cette phase d'apprentissage. Donc on a eu ces trois ans de développement technique. C'est trois ans de développement clinique pour identifier les pathologies où on est efficace, la posologie la plus adaptée. Puis après, il y a une phase réglementaire, encore une fois, parce qu'une fois qu'on a fait tout ça, il faut pouvoir arriver au marché. Et la phase réglementaire, aujourd'hui, c'est minimum 24 mois. Donc on voit quand on met les choses bout à bout, notre expérience montre que pour arriver avec une solution technologique sur le marché en France, innovante, il faut quand même compter sur 8 ans. Et 8 ans, c'est excessivement long dans le temps d'une startup. Parce qu'en attendant, la startup ne fait pas un euro de chiffre d'affaires, et donc il faut qu'elle se finance. Donc la promesse doit être forte et importante pour que les investisseurs puissent suivre. Et je dirais, quand on en est là, on n'a même pas fait tout le boulot, parce qu'il faut encore la phase d'acceptation du marché. Or, on le disait, on est dans un milieu conservateur, on peut l'appeler comme ça, et donc, si on arrive du jour au lendemain, avec n'importe quelle solution aussi miraculeuse soit-elle, on a un temps d'appropriation par les praticiens, par les patients, et à la fin par le payeur, qui va mettre encore plus de temps. Tout ça pour dire que nous, on arrive sur le marché, il nous a fallu presque 10 ans pour arriver sur le marché, alors on a fait des choses en parallèle qui ont été, à mon sens, pertinentes, mais qui ne sont pas sans inconvénients, mais on n'est pas encore à la prise en charge. Parce que le... Donc, milieu médical est un milieu tripartite où on doit respecter la place de chacun, à savoir le patient qui est en souffrance, le praticien qui est là pour prodiguer la recommandation, la prescription, le traitement le plus adapté. Et puis, à la fin, on est quand même dans un système où, on dira, les réflexes sont à ne pas payer pour sa santé. Donc, on a une troisième partie prenante qui est le payeur public en général. et donc, je dirais, une... Total success story, c'est du début de la création jusqu'à la prise en charge par le payeur public. Or, là pour l'occasion, on s'est frotté il n'y a pas très très longtemps, on sait que la barrière est peut-être encore plus élevée que toutes les barrières d'avant.

  • Speaker #0

    Alors avant d'y revenir, si tu veux, moi ce que j'aimerais bien que tu nous dises, c'est finalement, tu as cherché les pathologies là où ça pouvait être le plus efficace, vous avez fait 8 essais cliniques, ça donne trop envie d'avoir un peu les résultats de tout ça.

  • Speaker #1

    Alors, les résultats, pour aller droit au but, et on a aussi eu de la chance dans cette histoire, c'est qu'on s'est aperçu qu'on était efficace sur la composante nociplastique de la douleur chronique.

  • Speaker #0

    Et ça, je prends deux secondes pour développer un tout petit peu. Donc, douleur nociplastique, c'est un des types de douleurs qui existent et qui est finalement une espèce de dysrégulation du système, qui n'a pas de lésion, mais qui va entraîner une hypersensibilité à la douleur sous différents modes. et qui est responsable de pas mal de pathologies ou impliqué dans pas mal de pathologies. Et malheureusement, les recours thérapeutiques ne sont pas extrêmes.

  • Speaker #1

    Parfaitement bien résumé. Et ça, ça a un intérêt, mais ça a aussi un revers business. Ça a un intérêt business parce que jusque-là, il n'y a pas de solution. On arrive avec une première solution qui peut adresser ce type de douleur. Mais le revers... c'est que s'il n'y avait pas de solution jusque là, il va falloir réussir, un, à redonner de la crédibilité à ce type de pathologie, parce que pendant... et donc, la tête de proue, c'est la fibromyalgie. La fibromyalgie a été une pathologie hautement discutée, qui est toujours encore aujourd'hui en fonction des environnements dans lesquels. Quand je dis qu'elle est discutée, c'est que bien entendu, algologue, rhumato, il n'y a pas de discussion, c'est complètement adhéré. On va retrouver encore quelques résistances, par exemple, chez les vieux, je dirais, praticiens dans les campagnes, qui constituent... continue des fois à avoir un peu de visite mal un peu de comment dire vrai des visions difficiles ou des

  • Speaker #0

    L'évolution de cette maladie est intéressante parce qu'elle est très liée à la société. Même le terme qui la désigne, fibromyalgie, il n'y a pas de fibrose, il y a des douleurs, mais il n'y a pas que des douleurs, il y a un cortège de symptômes. des troubles cognitifs, des difficultés de sommeil, des difficultés de concentration, parfois et souvent même une atteinte du moral, de tout ce qui est psychique. Et donc finalement, on a un état de mal-être global. Et ça, heureusement, je dirais... La rhumatologie s'est structurée et a réussi à donner des critères assez précis maintenant. Depuis une bonne dizaine d'années, on a des critères précis qui permettent de poser un diagnostic sans trop avoir de doute. Mais par contre, au niveau des ressources thérapeutiques, on reste malheureusement un peu démuni dans le système de santé. Pourtant, et je pense que d'un point de vue business, c'était aussi quelque chose d'important pour vous, ça représente presque en général 4% des populations de n'importe quel pays et de n'importe quelle tranche de population, que ce soit rural, urbain, haute classe, basse classe de revenus, et donc un potentiel marché intéressant. parce qu'il y a aussi l'idée de On a une bonne idée, il faut qu'elle vive, et pour qu'elle vive, et pour qu'elle soit diffusée, il faut quand même pourvoir vivre, parce que ce n'est pas du bénévolat, et donc il faut un débouché business.

  • Speaker #1

    Exactement, il faut un débouché business, et c'est là où finalement le jeu vient de presque le plus compliqué. Parce qu'il faut réussir à aligner tous les intérêts entre praticiens, entre patients, et je dirais surtout avec le système payeur. Et la fibromyalgie a donc... souffert de ce manque de reconnaissance, mais à un autre gros inconvénient, et entre autres, c'est une partie de la difficulté de la prise en charge aujourd'hui, c'est que c'est des patients qui coûtent assez peu cher en soins directs. Parce que, finalement, pas beaucoup de solutions à l'eau proposées, peu de médicaments, des médicaments qui ne sont pas très très chers, donc le panier moyen, je dirais, du patient fibromyalgique pour l'état n'est pas très important. Malheureusement,

  • Speaker #0

    il ne coûte pas assez cher, presque.

  • Speaker #1

    C'est ça, il ne coûte pas assez cher. Ils ne coûtent pas assez cher en soins directs, par contre on sait qu'ils coûtent beaucoup plus cher en tout ce qui est soins indirects, perte de productivité, etc. Mais comme ce ne sont pas les mêmes poches de l'État qui payent, c'est difficile d'animer les intérêts de tout le monde. Par contre, d'un point de vue business, ce qui est aussi intéressant par rapport à ça, c'est que comme ce sont des patients qui sont en souffrance depuis un certain temps, ils ont compris qu'ils devaient essayer de s'en sortir par eux-mêmes et donc ce sont des patients qui essayent les solutions. Donc on a eu la chance. d'avoir des patients qui ont essayé la solution Remedy au-delà de nos essais cliniques et qui montrent qu'on a quand même de très bons résultats sur ces douleurs nociplastiques.

  • Speaker #0

    Et alors en plus, ta solution, moi je trouve qu'elle est assez intéressante parce que tu t'es pas limité, je pense, tu pourrais nous le dire, mais du fait de cette expérience de ton immersion dans cette problématique, tu t'es pas limité juste à une espèce de diffuseur d'ondes. qui va sécréter des opioïdes endogènes, des enkephalines et des choses comme ça, tu l'as associé à toute une prise en charge globale.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc ça, ça vient vraiment de l'observation, de l'écoute des praticiens, des bonnes pratiques. Donc cette prise en charge biopsychosociale. Et je dirais que c'est peut-être ce qu'il m'a fallu le plus de temps à intégrer. Moi, je suis à la base chercheur, toxicologue. 100% axé sur la physiologie et cette ouverture d'esprit qui disait que juste avec de la physiologie, on n'arriverait pas à résoudre cette problématique de douleur chronique, ça a pris un peu plus de temps. Et finalement, le déclic est arrivé à force d'entendre les praticiens de la douleur dire « la douleur chronique, on ne peut pas traiter la douleur chronique comme la douleur aiguë, ce n'est pas que de la physiologie, c'est une émotion » . À partir du moment où on comprend que c'est une émotion, on s'aperçoit bien que les émotions ne se traitent pas uniquement qu'avec des médicaments, qu'avec des dispositifs. C'est comme ça qu'on a eu l'idée. d'intégrer cette prise en charge complémentaire. Alors, je dirais, c'est un point très positif dans le résultat clinique, parce que je pense qu'on peut le dire, on n'a pas à rougir des résultats cliniques qu'on a dans une pathologie où jusque-là on n'avait pas grand-chose. On sait que comme tout résultat clinique, on a des patients répondeurs, des non-répondeurs, mais on voit qu'on a une bonne adhérence, on voit qu'on a une vraie satisfaction des utilisateurs. Par contre, ça devient un peu plus compliqué auprès d'un milieu médical qui a l'habitude de la médecine de l'aigu, parce que quand même on va dire que notre système médical depuis maintenant pas mal d'années et fonctionne sur les Vidence-Based Medicine qu'on ne va jamais rediscuter. Il faut apporter l'épreuve clinique. Mais par contre, quand on veut faire les Vidence-Based Medicine, On va faire de l'application de recherche scientifique à l'extrême dans un milieu hautement complexe, comme la médecine et entre autres comme la médecine de la douleur, qui est à l'interface, comme on l'a dit, de la physiologie, mais aussi de la psychologie, de la psychiatrie, de la sociologie, et plein d'éléments derrière. Et donc sortir dans un essai clinique qu'un seul élément est responsable de la globalité de l'amélioration, ça devient quasi impossible, parce qu'on est sur une somme d'éléments qui vont participer à l'amélioration du patient.

  • Speaker #0

    Il y a une solution globale.

  • Speaker #1

    Exactement. Et c'est parce qu'on est parti avec cette idée de solution globale qu'on a évalué notre solution globale. Donc on sait que notre dispositif, plus la formation du patient, plus l'accompagnement, aide de façon significative et importante les patients. Mais par contre, maintenant, quand on va voir les payeurs, quand on va voir certains sujets, on nous dit mais c'est quoi la part du dispositif ? Et on retombe finalement dans une approche qui est beaucoup plus médecine de l'aigu, alors que juste avant, on essaye de faire passer ce message que la douleur chronique est une émotion, qu'elle doit être évaluée dans sa globalité. Et donc ça, si... tous les spécialistes de la douleur le savent, les gens qui contrôlent l'accès de ces nouvelles solutions sur le marché sont beaucoup moins éduqués. C'est pour ça qu'il va falloir encore du temps pour pouvoir faire passer ce genre de messages.

  • Speaker #0

    C'est génial. Merci de nous partager tout ça. Je me dis, mais il y a des moments où tu as dû ressentir de l'épuisement dans ce parcours qui me semble un peu David contre Goliath. Regardez, coucou, je suis là, j'ai une idée, ça a l'air super, ça pourrait peut-être aider du monde. Et puis finalement, il faut s'adapter aux patients, aux praticiens et puis au système de santé, tout en menant des essais cliniques, tout en se disant, oui, mais on ne peut pas se limiter à la science pure et dure. Comment tu vis ça, toi, dans ton quotidien d'entrepreneur, qui est bien impliqué depuis plusieurs années maintenant ?

  • Speaker #1

    Alors, je dirais, on s'aperçoit du... parcours qu'on a réalisé en regardant dans le rétroviseur. Mais quand on est dedans, finalement, on avance. Et puis moi, j'ai toujours vu... Encore une fois, c'est plutôt une question de personnalité. Moi, ce qui m'intéresse, c'est le parcours. Bien entendu, on vise une finalité qui serait l'absolue, mais l'essentiel, c'est de vivre le moment présent. Et donc, moi, j'ai toujours séquencé. Si on veut avoir un énorme objectif, c'est assez courant, c'est de dire, si on veut atteindre un énorme objectif, le sommet de l'Everest, on va y aller étape par étape. Et donc, à chaque fois, j'ai regardé la fin de la première étape, puis la fin de la deuxième étape, puis de la troisième étape. Et c'est après en se disant, finalement, on a déjà pas mal monté.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en plus, RemedyLab, c'est une startup où il y a eu pas mal d'investissements. Donc, pas mal d'investisseurs qui croient dans le projet et qui continuent à croire dans le projet.

  • Speaker #1

    Alors, oui. On peut le dire, parce que c'est un chiffre public. Chez Remedy, on a levé pas loin de 25 millions, ce qui, à mon avis, est un exploit. qui plus est aujourd'hui, alors c'est 25 millions cumulés à date, et dans la douleur, il n'y a pas eu tant de personnes qui ont levé de l'argent, parce que la douleur reste, comme on l'a dit, un sujet complexe, qui ne s'aborde pas qu'avec une solution unique, et malgré tout, pour lequel, et je paraphraserai un ami commun, Yacine, qui nous a dit qu'il y avait quand même pas mal de placards, il y avait pas mal de cadavres dans les placards, de ce qu'était l'investissement dans la douleur, parce qu'il y avait beaucoup de promesses et énormément de déceptions. Et donc, on est quand même un peu face à cette réalité de marché. Et avec ces comportements d'évaluation systématique qui reviennent à dire, mais c'est quoi ton seul effet clinique du dispositif WCVS versus placebo, indépendamment du bénéfice des patients. Donc oui, on a réussi à lever des fonds jusque là. Très clairement, au bout de 10 ans, maintenant, les investisseurs commencent à chercher le retour sur investissement.

  • Speaker #0

    Et oui,

  • Speaker #1

    il y a un moment où il faut quand même montrer qu'on a raison. qu'ils ont eu raison d'investir et qu'on avait raison de penser ce qu'on voulait. Et en plus, on est dans une phase vraiment de retour au donnement des marchés financiers. Il y a eu beaucoup de liquidités jusqu'en période pré-Covid. Puis là, clairement, les marchés, plus le contexte géopolitique, plus plein de choses, font que les marchés sont particulièrement frileux et investissent beaucoup moins sur des valorisations de startups qui sont beaucoup plus faibles. Donc l'argent est très rare. Et donc... Aujourd'hui, si la plupart des startups, il y a quelques années, cherchaient la croissance à tout prix, donc l'accélération de leur chiffre d'affaires, même si ça leur coûtait beaucoup plus cher, on est revenu dans un monde un peu plus les pieds sur terre, où l'essentiel c'est de devenir rentable, donc d'arriver à l'équilibre financier. Donc, Remedy, on a bien pris aussi ce chemin. Et si pendant un moment on s'est intéressé à l'externalisation de notre solution, qui plus est, à mon sens maintenant avec l'expérience et une autre barrière, c'est que la prise en charge de la douleur est quand même... assez dépendante des pays. Il y a un enjeu culturel qui joue beaucoup. On maîtrise bien celui de la France. On s'est intéressé au marché américain. On voit que les choses sont légèrement différentes. Donc, on n'arrivera pas à reproduire exactement la même chose. Donc, on s'est positionné vraiment sur... une atteinte d'équilibre financier pour M&D en se focalisant sur notre marché français. Et comme tu l'as dit, la fibromyalgie est un milieu, est une pathologie, hélas, où on a beaucoup, beaucoup de patients.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Un problème complexe où arriver à trouver une solution dans tout ça, c'est un super exploit et du coup, tu t'y attaches tous les jours. Est-ce que tu as identifié des choses qui pourraient faciliter l'adoption de la technologie ou de l'impact des innovations ? Alors peut-être pas chez les patients ou les praticiens, mais peut-être si tu arrives à focaliser sur le système de santé, peut-être le système de remboursement. Est-ce que toi tu as eu des difficultés ? Tu as identifié ce manque d'éducation, de connaissances, on peut dire, sur les pathologies de type fibromyalgie. Est-ce qu'il y a eu d'autres difficultés que tu as pu rencontrer dans ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors, on parle vraiment de qu'est-ce qui pourrait rendre la société... Remedy Labs, Successful ou n'importe quelle société aujourd'hui, quelles sont les principales barrières à mon avis de ce qu'on appelle, qui est souvent très largement sous-estimé maintenant à mon sens, qu'est le market access. C'est, on peut développer toutes les solutions qu'on veut, mais c'est souvent trop tard.

  • Speaker #0

    d'efficacité très efficace, pas efficace, bien entendu il faut ça, mais on commence à penser à la mise sur le marché quand on a ces éléments et il faut l'anticiper bien avant parce que c'est ce qui va permettre d'identifier la voie de prise en charge de la solution. Et la prise en charge elle peut être triple, il y a trois façons, oui il y a trois grandes façons. La première façon qui est vraisemblablement la plus simple mais qui n'est pas très culturelle c'est le patient paye pour sa solution.

  • Speaker #1

    On n'est pas trop habitué.

  • Speaker #0

    On n'est pas habitué.

  • Speaker #1

    Et malheureusement la sécurité sociale n'est pas de moins en moins prolixe.

  • Speaker #0

    pour proposer des soutiens. Exactement, et j'allais y arriver dessus. C'est vrai que tout succès, ou en tout cas tout succès comme on l'a imaginé par le passé, passait par la prise en charge, par la sécurité sociale. Et là, il y a une énorme marche. Très clairement, je ne sais pas si c'est volontaire ou pas volontaire, dû à l'inertie du système, à l'administration, à plein de choses. Il y a des volontés qui ont été mises en place avec des programmes d'accélération de prise en charge pour des solutions innovantes. Ça s'appelle le PECAN, ça s'appelle des articles 51. Il y a une volonté, on le voit bien. Par contre, aujourd'hui, on sait qu'il y a très peu, il n'y a pas aucune, mais il y a très très peu de solutions qui ont réussi à passer ces barrières administratives. Nous-mêmes, on s'est posé la question de savoir si on devait prendre une de ces voies dérogatoires accélérées. On s'aperçoit que le temps de traitement de ces voies dérogatoires accélérées, il est à peu près de la même durée, pour ne pas dire des fois plus long, que ce qui se passe dans la voie conventionnelle dite LPPR. Donc là, on a un vrai sujet.

  • Speaker #1

    et puis l'efficience finalement du système à proposer de l'innovation.

  • Speaker #0

    à convertir, proposer. Il y a des gens, il y a eu des réflexions, il y a des choses même qui sont mises en place, par contre, son délai, son décret d'application peut mettre plus de temps. On est dans un système, aujourd'hui, si tu as une idée, si tu veux te lancer dedans, regarde ce qui existe et regarde comment tu rentres dedans et ne pense pas que tu as entendu qu'il y avait des projets de loi qui étaient en cours, que c'est sur ce projet de loi que tu vas pouvoir t'appuyer dans deux ans. Je pense que ça, c'est...

  • Speaker #1

    Market access et état de...

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    État des lieux. Vraiment,

  • Speaker #0

    c'est pense market access.

  • Speaker #1

    Super conseil.

  • Speaker #0

    Avec les éléments qui existent aujourd'hui et pas ceux qui pourraient arriver par la suite.

  • Speaker #1

    Et ceux qui voudraient se lancer dans l'entrepreneuriat, un conseil de bonne qualité, je pense. Alors, on en a pas mal parlé. Est-ce que tu peux décrire un peu concrètement comment on utilise ta solution ? Qu'est-ce que c'est ? Comment on commande ? Est-ce que tu te fais livrer ? Est-ce que tu as des sites où on peut aller chercher le bracelet ? Comment les gens sont accompagnés ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est parfait pour présenter la solution Remedy. Donc Remedy, comme on l'a dit tout à l'heure, douleur nociplastique, donc d'hypersensibilisation centrale. Première intention, la fibromyalgie. Pour pouvoir être sur le marché en tant que dispositif médical, ce qu'on est aujourd'hui, il faut démontrer le bénéfice clinique dans des pathologies bien spécifiques. Donc,

  • Speaker #1

    il va y avoir un dispositif médical. Ça veut dire que ça a passé tous les critères pour dire que ça peut être utilisé dans le cadre de l'activité médicale.

  • Speaker #0

    Exactement, et ça veut dire qu'il y a un bénéfice clinique démontré. On doit démontrer l'inocuité, en tout cas le bénéfice clinique, et le rapport bénéfice-risque bien entendu. Et donc, on a en plus, nous, dans notre parcours, eu à faire face à l'évolution de cette réglementation CE médicale, qui est passée à l'époque pour des dispositifs assez simples de démontrer une inocuité. à devoir démontrer un bénéfice dans le cas d'une application. Ce que tu connais bien, les TENS, dispositifs d'électro-stimulation, qui sont maintenant, on peut le dire, des vieux dispositifs, qui datent des années 70, étaient sous couvert de règles où tu peux les appliquer encore aujourd'hui dans toutes les douleurs chroniques. Aujourd'hui, ça c'est fini. Maintenant, la douleur chronique en tant que telle n'est pas définie. Donc il faut que ce soit pathologie par pathologie. Nous, dans la somme des essais cliniques, on a pu identifier une efficacité dans la fibromyalgie. et donc on a développé, on a mis sur le marché notre solution Fibro-REM et dans les douleurs de l'arthrose et on s'aperçoit qu'on s'intéresse principalement aux douleurs nociplastiques à la composante nociplastique des douleurs de l'arthrose Donc si je résume,

  • Speaker #1

    ça peut être efficace dans un peu toutes les douleurs mais particulièrement dans la fibromyalgie Exactement et l'arthrose et l'arthrose,

  • Speaker #0

    en tout cas c'est notre démonstration clinique c'est ce qu'on a le droit de mettre en avant, ça n'empêche pas

  • Speaker #1

    Et alors c'est les mêmes ondes, tu utilises toute la journée, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Exactement, alors C'est les mêmes ondes, donc on parle de ces ondes millimétriques à 61 GHz. Je vais séparer un peu, il y a ce qui porte du bracelet et du reste. Quand on va s'abonner, parce qu'on s'abonne à la solution Remedy, on n'achète pas un bracelet, on s'abonne à une solution, parce que cette solution est globale, par du dispositif qui est là en gros pour traiter la physiologie, qui va augmenter la sécrétion d'endorphines, et les endorphines ont un effet en plus sur la plasticité neuronale, et on sait que la plasticité neuronale est importante pour ces problématiques de douleurs nociplastiques, mais on sait aussi... Si on rétablit de la plasticité neuronale, si on n'aide pas le patient à sortir de son cercle vicieux, ça ne va pas l'aider.

  • Speaker #1

    Ensemble, si on tire quelqu'un pour essayer de le sortir de l'eau, qu'on tire que le bras, ça ne marche pas. Mais si on prend les deux bras... Et qu'on pousse par en dessous, ça marche mieux.

  • Speaker #0

    Exactement. Parfaite image. Et c'est pour ça qu'on a décidé d'accompagner le patient. Parce que, d'abord, comme tout dispositif, s'il fonctionne comme n'importe quel médicament, s'il est efficace, il est efficace que s'il est pris et que s'il est pris correctement.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est la base.

  • Speaker #0

    Donc l'essentiel, et ça, encore une fois, on s'est inspiré de ce qui se passe dans le TENS. dans le TENS comme ça fait longtemps, les hôpitaux et les centres de la douleur vont former les patients à l'utilisation du TENS. Donc nous, on ne pouvait pas demander aux hôpitaux de former les patients à l'utilisation du dispositif. Donc on a intégré dans un premier temps pour pouvoir être sûr que nos patients utilisent correctement le dispositif. Et puis, on entend toujours parler de prise en charge biopsychosociale. Donc on sait que c'est des patients qu'il faut accompagner. Et donc il faut faire un peu de soutien psychologique, il faut être à leur écoute. Puis il y a souvent des conseils, on va dire, on ne va pas le remettre en cause d'ailleurs. La première recommandation dans les douleurs chroniques, c'est l'activité physique. Donc forcément, on va les encourager aussi à utiliser le dispositif et à faire de l'activité. Et ce qui est important d'ailleurs, c'est ce que tu entends à mon avis régulièrement, c'est docteur comment voulez-vous que je fasse de l'activité physique alors que j'ai mal partout ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai mal, je ne peux pas bouger.

  • Speaker #0

    Et donc nous on profite finalement de cette ouverture du dispositif, avec le dispositif pour leur dire, comme ça commence à aller un peu mieux, c'est l'occasion pour vous de vous mettre à l'activité, ou en tout cas quand on parle d'activité physique, ce qui est toujours mal compris par le patient, c'est pas activité physique, c'est prenez l'air, partez marcher 5 minutes dehors si vous pouvez, on ne leur demande pas de faire un marathon. C'est à cet ensemble qui est pris en charge dans la solution Remedy. Tout commence bien entendu avec le dispositif. Le patient s'abonne sur internet, sur notre site, va pouvoir commander son produit et va prendre un premier rendez-vous, un rendez-vous de formation à l'utilisation du produit avec son coach qui lui est dédié. Et si on revient sur le dispositif, ce dispositif émet ses ondes millimétriques. Les ondes millimétriques sont absorbées à l'intérieur du poignet, ce qui va entraîner une augmentation du flux de stimulation périphérique. Et là, on est sur des choses qui sont bien connues. C'est que plus on va avoir de simulations périphériques, plus le niveau d'endorphine intracérébrale va augmenter. Je dirais, c'est un héritage de nos ancêtres pour continuer à courir face, derrière une proie ou devant un prédateur. Et c'est ce qu'on reconnaît aussi très largement aujourd'hui. Donc c'est pour ça, quand on fait de l'activité physique, on va avoir une augmentation de notre sécrétion d'endorphine intracérébrale. Moi, j'aime beaucoup toujours cette image qui est bien démontrée. C'est chez la femme enceinte. troisième trimestre, on a une augmentation très significative de 3 à 5 fois les taux d'endorphines intracérébraux, et entre autres, alors on parle toujours de science, donc c'est toujours avec des hypothèses et des conditionnels, mais il semblerait que ce soit dû à l'augmentation des stimulations périphériques, et entre autres au fœtus qui va grossir, qui va tirer sur l'ensemble des tissus, et la femme enceinte finalement s'en rend assez peu compte pendant l'augmentation, parce qu'elle est très progressive, mais par contre s'en rend bien compte à l'accouchement, parce que là d'un seul coup on perd ses stimulations, et on considère que cette augmentation et cette baisse soudaine pourraient participer, à la dépression du postpartum.

  • Speaker #1

    Donc en fait, c'est un peu comme si tu te faisais un marathon sans bouger, quoi. Ou t'étais au troisième trimestre de grossesse sans être enceinte.

  • Speaker #0

    L'idée est là, c'est peut-être un peu exagéré, mais on est là, d'autant plus qu'on a des indicateurs qui sembleraient montrer que chez nos patients fibromyalgiques, on pourrait avoir des défauts au niveau de ces proliminateurs d'essai.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Je suis surpris parce que tu dis que c'est en fonction de la stimulation, puis il y en a. Mais juste un petit bracelet, c'est suffisant alors ?

  • Speaker #0

    Ça, ça fait partie des... Alors, c'est pour ça qu'on est sur un sujet très progressif. Ce n'est pas un dispositif magique. Il faut du temps. Comme toute solution de neuromodulation, il va falloir l'utiliser régulièrement. Donc, on parle d'au moins trois sessions d'une demi-heure par jour. Et les premiers bénéfices apparaissent généralement entre trois et six semaines avec toujours la même cinématique. On commence par l'amélioration de la qualité du sommeil, puis humeur. Donc anxiété, dépression principalement. Et puis ensuite, les douleurs vont commencer à diminuer. Et on va globalement atteindre, au bout de 3 à 6 mois, on obtient un plateau. Donc on n'a pas des patients qui sont à zéro douleur, qui sont à zéro problématique de sommeil, qui sont toujours joviales. Mais par contre, on a amélioré de façon très significative leur qualité de vie parce qu'on parle d'une amélioration dans l'essai clinique. De 40% du score de qualité de vie qui s'appelle le FIC chez deux tiers de nos patients.

  • Speaker #1

    C'est énorme. qui est rare dans cette situation. Donc un peu comme si, finalement, c'était une amélioration globale, et puis cette amélioration globale, elle conduit aussi à une amélioration des douleurs. Ce qu'on recherche un peu, parce que finalement, les gens disent qu'ils ont mal, mais il y a tout le cortège qui va avec, qui fait que la maladie est difficile à vivre.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, on pourra en discuter à d'autres occasions, mais moi j'ai la conviction que ce type de douleur, qu'on appelle douleur en osseplastique, avant tout une pathologie centrale. La douleur est un des symptômes qui s'exprime. Mais finalement, on s'aperçoit que le plus vraisemblable symptôme, en tout cas nous, ce qu'on observe, qui dérange le plus les patients, c'est les troubles du sommeil, anxiété, dépression. Et finalement, la douleur, ils arrivent très bien à la contrôler une fois qu'elle...

  • Speaker #1

    Ce qui recoupe certaines études fin des années 70 où on avait à un moment presque considéré la fibromyalgie comme une pathologie du sommeil à cause d'un sommeil très déstructuré. Ok, écoute, merci beaucoup, énormément de choses, donc une solution globale, une formation, un accompagnement, on peut peut-être en toucher deux mots ?

  • Speaker #0

    Oui, donc cet accompagnement, le dispositif. qui simule ces sécrétions d'endorphine qu'on va utiliser au moins trois fois par jour et connecté à une application. Cette application, c'est vraiment, je dirais, le centre névralgique parce que c'est ce qui va compter le nombre de tests.

  • Speaker #1

    Il n'y a vraiment que de nerfs et de névralgiques.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est ce qui va permettre au patient de savoir combien il a fait de séances. C'est aussi un moyen d'échange avec son coach. Ok, il y a un coach. il y a des coachs qui vivent ces passions les patients peuvent échanger avec leur coach.

  • Speaker #1

    Un vrai coach ou un chatbot ?

  • Speaker #0

    Non, c'est des vrais coachs. C'est pour ça qu'on fait cet appel téléphonique, parce qu'on considère que c'est important de faire cette première relation entre le coach et le patient, sachant qu'on a plusieurs coachs, mais le patient a un coach qui lui est attitré pendant toute la durée de son parcours. Donc on essaye d'avoir cette personnalisation. Et donc, le coach va être là pour faire du soutien, pour répondre à ses questions, ses questions autour de l'usage du bracelet. Et puis surtout, on va envoyer régulièrement... à nos patients des questionnaires sur leur état de santé, sur leur qualité de vie. Alors, c'est...

  • Speaker #1

    Pour être sûr que c'est efficace ?

  • Speaker #0

    Pour être sûr que c'est efficace, parce qu'on a constaté plusieurs choses. D'abord, ça permet aux patients de montrer l'efficacité du dispositif. Ça lui permet de voir s'il s'améliore. Puis, il y a un sujet, on l'a dit tout à l'heure, on sait qu'on fonctionne chez deux tiers des patients, peut-être un peu plus dans nos données de vie réelles, mais ça veut dire qu'on ne va pas encourager un patient à continuer s'il n'a pas de bénéfice, parce qu'au bout de deux mois, si on ne voit pas de bénéfice, généralement on sait que c'est un patient qui n'est pas répondeur.

  • Speaker #1

    Ok, tu fais du business éthique quoi.

  • Speaker #0

    On essaye de faire du business éthique. Justement, en petite parenthèse, ça c'est un sujet que j'ai eu à cœur du début, parce qu'assez rapidement, on s'aperçoit que dans la douleur, on a des gens qui sont déjà dans des situations de précarité importantes et qui sont dans une forme de désespoir. Et je ne voulais pas être le vendeur de rêves et de solutions du désespoir. Il y a beaucoup trop de monde qui surfe sur ce sujet. Et si on veut exister dans la durée, on a plutôt intérêt d'être éthique dans l'approche qu'on doit avoir.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup de porter ce message parce que c'est vrai que parfois il y a des gens qui sont un peu désespérés et qui ont recours à des choses parfois sans danger et puis parfois dangereuses. Et ce parcours-là d'aller jusqu'à avoir un dispositif médical, de faire des études cliniques, d'accompagner les patients, je pense que c'est vraiment ça qui peut changer durablement la vie des gens. Donc bravo et merci d'être dans cette dynamique.

  • Speaker #0

    Merci Erwan pour ton commentaire.

  • Speaker #1

    Ok, donc un suivi personnalisé, coach, psychologue, vous en avez ? Oui. C'est compliqué ça, gérer aussi...

  • Speaker #0

    Alors, on a historiquement, on avait des infirmières, psychologues, une neuropsychologue qui avait fait le parcours, moniteur d'activité physique, et le but était vraiment de mettre ensemble toutes ces compétences pour avoir un programme qui se tient. On va proposer une progression, alors forcément chacun parcourt le programme à sa vitesse. mais chaque coach a le panel des compétences pour les patients qui sont en face.

  • Speaker #1

    Oh, génial. Fais rêver. Ok, donc vraiment une prise en charge globale avec un bracelet et un contact digital. Là, on est vraiment dans le cœur de la tech. Du coup, je vais sortir un petit peu, prendre un peu de recul sur tout ça. J'aimerais bien avoir ton avis sur, pour toi, une petite projection sur les grandes tendances de la tech sur les prochaines années dans la santé.

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a une évidence qui saute au visage de tout le monde qui est forcément l'IA. On en entend parler à toutes les sauces. J'ai entendu qu'on approchait d'un plateau en termes de conception technologique.

  • Speaker #1

    Comme de Gartner.

  • Speaker #0

    La courbe de Gartner, exactement, que j'ai appris pas plus tard qu'hier soir. Toujours est-il qu'on voit qu'on n'a pas encore, par contre, si la technologie arrive peut-être à son plateau, les applications sont encore loin d'être à un plateau. Et on voit que c'est quand même un outil particulièrement puissant. On voit que l'IA dans la médecine commence à infiltrer tous les milieux, alors avec des degrés de maturité différentes. Le diagnostic, c'est très, très en avance. Puis il n'y a personne qui le constate. Et vraisemblablement, on va avoir d'autres applications. Je pense que dans l'accompagnement des patients, c'est un sujet. Et puis l'IA, nous, on pourrait avoir des réflexions en interne chez Amélie de l'IA, de comment elle peut améliorer au quotidien la tâche de nos coachs. Parce qu'aujourd'hui, je vais donner un chiffre, mais un coach va accompagner plusieurs dizaines, pour ne pas parler de centaines de patients.

  • Speaker #1

    Il y a du boulot, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, beaucoup de boulot, mais on pense qu'avec l'IA, on pourrait encore augmenter cette efficacité. Ou en tout cas, le temps passé par patient. Le but, ce n'est absolument pas de dégrader la qualité du service. Et c'est ça le but. C'est d'optimiser, finalement, le temps humain derrière. Donc, je pense que...

  • Speaker #1

    Il y a des réflexions aussi déjà,

  • Speaker #0

    oui. Alors, c'est très précoce. Nous, aujourd'hui, notre vrai focus, comme on l'a dit, c'est d'atteindre l'équilibre financier avec la solution. On a une solution qui est sur le marché, qui est sur le terrain. Maintenant, il faut qu'on la fasse connaître. On a arrêté la plupart de nos développements pour se concentrer maintenant sur, je dirais, la mission d'après, qui est le succès commercial de Remedy. Et c'est vrai que ces réflexions peuvent en faire part. Oui,

  • Speaker #1

    ça pourrait en faire tout. Et du coup, ces projections, toi, ça te fait peur, ça t'excite, t'es un peu entre les deux, t'es dans la santé et dans la tech surtout. C'est quoi ton sentiment principal ?

  • Speaker #0

    J'irais à un petit sujet d'urgence quand même dans tout ça, qui est de dire, je ne sais pas si ça m'excite, en tout cas je pense qu'on en a besoin. Je pense qu'on en a besoin parce qu'on est quand même dans un système de santé qui arrive un peu à bout de souffle, où on a des praticiens qui sont épuisés, où on a des patients qui n'arrivent pas à trouver de praticiens et de médecins au quotidien. Et donc comme si on l'a dit juste avant, si chez Rémi, on imagine que notre solution pourrait en partie à un moment intégré d'IA pour avoir un coach qui s'occupera de plus de patients, on pourrait penser que l'IA pourrait intervenir dans le milieu médical pour aider des praticiens à suivre plus de patients, parce qu'on n'est pas... Même si le gouvernement a parlé d'augmentation du numerus, enfin même la disparition du numerus, on sait qu'il va falloir 25 ans minimum pour pouvoir...

  • Speaker #1

    Dans le creux de la vague en plus.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc je pense qu'il y a cette urgence de trouver des solutions qui doivent nous permettre à continuer bien entendu de traiter les gens, de les soigner. Donc l'IA est très certainement une opportunité, c'est pour ça qu'il y a autant de solutions, mais par contre c'est vrai que l'IA dans le milieu médical, ça veut un peu tout dire et rien dire, parce qu'il faut préciser de quel type d'IA pour quelle application qui va être donnée.

  • Speaker #1

    Tout à fait, d'accord, super, merci beaucoup. Peut-être si tu as une dernière question ? Avant de te laisser un peu de parole libre, je te laisse le temps d'y réfléchir comme ça en même temps, si tu as envie de passer un message, c'est un peu carte blanche, une petite question très personnelle, est-ce que tu as un livre ou un podcast, un film qui t'a inspiré dans ta carrière ou dans ta vie, ou une ressource que tu pourrais nous partager ?

  • Speaker #0

    Ça c'est une question qu'il y a tellement de sujets, sans aucune réflexion.

  • Speaker #1

    Il en faut quelques-unes des questions pièges

  • Speaker #0

    C'est très difficile parce que tu parles de ces sujets très dans l'air du temps et j'aurais tendance à dire il y a deux films que j'arrive qui me viennent en tête tout de suite qui ne sont pas forcément des films qui m'ont inspiré c'est un bien grand mot mais je pense à The Circle qui est un film avec Tom Hanks et Emma Watson qui commence à avoir quelques années mais qui est Merci. L'image d'une société dans laquelle tout est filmé, on a accès à tout un tas de technologies et l'IA se développe et on voit un peu les limites du système. Et dans le même esprit, il y a Heur, où c'est de l'IA conversationnelle qui arrive comme la petite amie de Joachim Fenix qui joue le rôle de quelqu'un qui est un peu paumé. Et je trouve que ça, ça nous amène finalement à une réflexion de ce que pourrait réellement être... J'ai l'impression que c'est la voie dans laquelle on est en train de partir.

  • Speaker #1

    Mignonne.

  • Speaker #0

    Et réflexion un peu ouverte tout de suite autour de l'IA, parce que c'est un peu une thématique très actuelle, dont on a parlé il n'y a pas très très longtemps. C'est de dire que l'IA, de toute façon, maintenant tout le monde en est convaincu, elle va s'imposer, on est obligé de prendre le bâton en marche. On ne sait absolument pas de quoi demain sera fait, on ne sait pas si la pensée qu'on a aujourd'hui sera la même demain avec ou sans l'IA, mais de toute façon, il faut surtout... Je pense que tous les auditeurs sont dans cet axe, mais on ne peut pas faire autrement. Il ne faut surtout pas rentrer en résistance, il faut surtout tout de suite se l'approprier pour toujours continuer.

  • Speaker #1

    Merci, c'est un peu le but de ce podcast, c'est d'essayer de trouver comment on peut s'arranger, comment, sans oublier la prise en soin, la prise en charge des patients, on peut intégrer de la technologie, du digital, de l'IA, bien sûr. Merci beaucoup et vraiment c'était super. C'était un peu long mais vraiment très riche parce que tu as une expérience longue et merci de nous l'avoir partagé. Vraiment moi ce que je retiens c'est ce parcours long, difficile, un peu toujours sur une ligne de crête, toujours en train de s'adapter. à des contraintes pas faciles, mais avec une vraie volonté de changer les choses en les comprenant vraiment dans toute la complexité pour proposer ce qui te semble le plus juste avec aujourd'hui une solution qui est disponible en location. Peut-être on peut partager le prix de location et peut-être nous dire aussi où on peut avoir plus de renseignements sur cette location.

  • Speaker #0

    Alors, bien sûr, on a donc location, 50 euros par mois exactement, 49,90. Sur le site Remedy.com, avec le choix des deux solutions, NoviREM pour les douleurs liées à l'arthrose, ou FibroREM pour la fibromyalgie. C'est un abonnement, il n'y a pas de durée d'engagement, les patients arrêtent quand ils veulent, on les accompagne par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, je sais que... aujourd'hui, il n'y a pas de remboursement, que tu y es attaché et que tu réfléchis à des sources d'amélioration d'accès. Et ça, vraiment, c'est super parce que déjà, il y a quelque chose de disponible et en plus, tu vas essayer d'améliorer son accès.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup. Est-ce que tu voulais rajouter quelque chose ? Oui,

  • Speaker #0

    je voulais juste rajouter un petit truc.

  • Speaker #1

    Avec plaisir !

  • Speaker #0

    Très rapidement, parce que tu l'as dit tout à l'heure, et je pense que ce qui est vraiment hyper important, enfin, ça, c'est mon enseignement que je... Je m'applique, c'est un partage d'expérience. Mais pour quiconque qui voudrait se lancer dans un projet entrepreneurial avec une idée, il faut toujours confronter cette idée, bien entendu. Il faut avoir sa vision, il faut avoir une trajectoire claire, il faut être à l'écoute quand même des autres. Ça ne veut pas dire qu'il faut changer d'avis tout le temps, il faut être à l'écoute, mais c'est important d'avoir cette vision. Et surtout, à mon sens, ce qui est clé, c'est d'être sur le terrain, à proximité des gens qui ont... qui émettent le besoin à proximité des gens qui ont l'habitude de prendre en charge ce besoin pour montrer la solution la plus pertinente. Donc c'est vraiment hyper important d'être sur le terrain le plus souvent possible.

  • Speaker #1

    Super, donc une interview de David Crousier qu'on peut retrouver sur LinkedIn, j'imagine, facilement, Remedy.lab, une startup qui fait vraiment des belles choses et puis qui s'inscrit dans la durée parce que là... douleur chronique mais start-up chronique même si ça sent l'évolution et la chrysalide pour se transformer en papillon un investissement au long cours je te remercie beaucoup David et puis peut-être avec plaisir sur une autre évolution de cette chrysalide du papillon.

  • Speaker #0

    Je t'espère. Merci beaucoup Erwan

  • Speaker #1

    A bientôt Si l'épisode et le concept vous ont plu, n'hésitez pas à partager, à vous abonner et à laisser 5 étoiles. Cela pourrait aider d'autres soignants ou professionnels à nous trouver. Et découvrez aussi Techcarla by IA, un podcast court, 10-15 minutes, qui décrypte les études et les innovations en santé, en numérique, en digital, en IA, avec rigueur scientifique, mais un regard humain. A bientôt !

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