- Philippe Guillaume
Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast des techniques douces tissulaires. Je me présente, Guillaume Philippe, kinésithérapeute et biochinergiste. De retour avec Michel Lidoro, fondateur de la biochinergie, qui, dans le premier épisode, nous avait partagé son parcours personnel et professionnel passionnant à l'origine de cette approche thérapeutique. Il nous avait alors expliqué Comment ? En approfondissant sa pratique ostéopathique, il avait perçu de façon intuitive une forme de rotation tissulaire dans le fascia, qu'il a ensuite nommé les points d'enroulement. Ces points d'enroulement, véritable clé de voûte de la biochinergie, se retrouvent aussi bien dans les fascias que sur les points d'acupuncture. Michel avait ainsi découvert un lien entre la structure du corps et l'énergie qui le traverse. C'est à partir de cette découverte qu'il a pu développer et modéliser l'approche qu'il a appelée la bio-kinergie, une pratique qui permet d'intégrer de façon harmonieuse les méridiens énergétiques de la médecine chinoise et le travail tissulaire si cher aux ostéopathes. Alors Michel, bonjour.
- Michel Lidoreau
Bonjour, heureux de te retrouver pour cette deuxième intervention.
- Philippe Guillaume
Tout le plaisir est pour moi. et aussi j'en suis sûr pour celles et ceux à qui ce podcast est destiné. Aujourd'hui, on va aller plus loin. On va parler ensemble de cette extension de la bio-kinergie que l'on appelle l'harmonisation psychocorporelle. Alors Michel, qu'est-ce que l'harmonisation psychocorporelle ?
- Michel Lidoreau
L'harmonisation psychocorporelle, on pourrait presque dire que c'est une spécificité de la bio-kinergie, même si en elle-même a déjà une approche... psychocorporel de fait, on va beaucoup plus loin dans le traitement du psychisme et dans le traitement des incidences du psychisme sur le corps. C'est pour ça qu'il y a des praticiens bio-kinergistes et des praticiens bio-kinergistes et des praticiens en harmonisation psychocorporelle.
- Philippe Guillaume
Tu veux dire qu'on peut être bio-kinergiste, travailler sur du psychocorporel, mais il y a une formation que vous faites dédiée à cet aspect du traitement.
- Michel Lidoreau
En bio-kinergie, on travaille Merci. la libération des tissus, de la mobilité des os, tout en rééquilibrant les échanges énergétiques dans les tissus. Je me suis aperçu qu'à certains endroits, on avait une résistance aux corrections classiques qui ne lâchait pas. Ces zones comportaient déjà une tension musculaire, une densification des tissus, et que cette densification des tissus correspondait à une zone où l'énergie ne circulait pas, où elle était un peu comme amassée, densifiée, ce qu'on a appelé dans notre jargon des... condensations d'énergie, là il y avait un blocage qui ne lâche pas avec les points d'accu, qui ne lâche pas avec les corrections osseuses, qui ne lâche pas avec les techniques de fascia classiques, qu'on utilise en bio-kinergie. Ça m'est rapidement apparu comme étant vraisemblablement d'origine psycho-affective, qu'il y avait eu sûrement un choc, qu'il y avait une problématique non résolue, qui entretenait les tensions dans le corps.
- Philippe Guillaume
Et tu posais la question aux patients ?
- Michel Lidoreau
A chaque fois que j'interrogeais le corps sur quelle pouvait être l'origine, mécanique, énergétique... l'origine psycho-affective ressortait.
- Philippe Guillaume
De quelle façon tu as interrogé le corps ?
- Michel Lidoreau
Les interrogations du corps, il y a différentes façons de les faire. Il y a les tests de kinésiologie, on teste quelque part sa force musculaire, soit sur les doigts, soit sur un bras, bref, à différents endroits. Dès qu'on pose une question, ou dès qu'on lui met un élément négatif pour lui, soit verbalement, soit physiquement, il y a une chute musculaire importante. Il y a le RAC, le réflexe auriculo-cardiaque. Les praticiens d'auriculothérapie testent le pouls et pareil, par rapport aux questions qu'ils posent, aux événements qu'ils mettent en place, le pouls se modifie. Et nous, quand on est sur une zone en biochinergie qui est à traiter, il y a une réaction vibratoire qui se met en place.
- Philippe Guillaume
En biochigénéraliste ?
- Michel Lidoreau
En biochigénéraliste. On peut de la même façon interroger le corps et dès qu'on est en phase, il y a cette vibration qui se déclenche. On peut tout à fait savoir de quel ordre est la problématique et après rechercher.
- Philippe Guillaume
Suite à cette interrogation tissulaire ou vibratoire, est-ce que le corps répondait en se relâchant ou en se contractant ? Est-ce que c'était un début de traitement ?
- Michel Lidoreau
Il nous indique qu'on est sur la problématique, mais après il faut la résoudre, qu'on pouvait trouver la date, la nature de l'émotion. Est-ce que c'est de la culpabilité ? Est-ce que c'est de la frustration ? Les circonstances ? Est-ce que c'est un problème familial ? Est-ce que c'est un problème... de société, est-ce que c'est un problème professionnel, avec qui y a-t-il un conflit, etc.
- Philippe Guillaume
Toujours dans cet enroulement bio-kinergique.
- Michel Lidoreau
Toujours. Et quand on avait réuni... Les éléments qu'il fallait, ça lâchait.
- Philippe Guillaume
Cette fameuse condensation, cet amas énergétique qui ne passait pas.
- Michel Lidoreau
Ça lâchait. Ça m'a paru hyper intéressant. Sauf qu'au départ, il suffisait de trouver la nature de l'émotion, puis ça lâchait. Après, ça ne suffisait pas, il fallait trouver la date. Après, il fallait trouver avec qui. Ça commençait à devenir assez complexe à découvrir.
- Philippe Guillaume
Ça lâchait dans les mains. Et le patient ?
- Michel Lidoreau
Le patient, quand il revenait, en général, me disait Ah ! ça y est, là j'ai une amélioration, ma douleur a disparu. Mais en examinant de plus près, on s'apercevait que sur un plan psychologique, il était beaucoup moins bien et que sur un plan énergétique, on avait perturbé davantage le corps. C'est-à-dire qu'on avait réussi à faire lâcher une zone au détriment de la globalité.
- Philippe Guillaume
Et tu l'expliques comment ?
- Michel Lidoreau
Pour moi, interroger le corps pour savoir quelle est la cause de son problème, c'est une agression psychique pour le patient. L'inconscient le ressent. Et je pense qu'à ce moment-là, il se sent contraint de lâcher quelque chose à un niveau, mais il bascule le problème sur un autre niveau. C'est un peu la même chose lorsqu'on fait une manipulation sur une vertèbre qui n'est pas bloquée de façon primaire, mais qui compense un désordre qui vient d'ailleurs. On libère localement, mais on renvoie le problème à un autre endroit, ce qui peut encore être plus déséquilibrant pour le patient. Le fait qu'on l'ait identifié ne le mettait pas forcément, lui, en connaissance de la cause. on se rendait compte qu'il fallait que le patient en soit conscient. On a donc commencé à rajouter, en testant s'il fallait le faire ou pas, d'en parler aux patients. Comme font beaucoup de thérapeutes dans des pratiques psychocorporelles qui, justement, disent aux patients « il vous est arrivé telle chose à tel âge, à tel moment, et c'est pour ça que vous êtes malade aujourd'hui » . Et les patients sont bluffés parce que c'est vrai.
- Philippe Guillaume
C'est un peu brutal aussi.
- Michel Lidoreau
Mais c'est brutal. Car on sait très bien que la somatisation, c'est un moyen de protéger le psychisme. Quand un événement est insoutenable, On transforme cette tension psychique en tension physique, ce qui soulage le psychisme. C'est un principe de base.
- Philippe Guillaume
Je crois qu'il y a aussi d'autres approches thérapeutiques, comme celle développée par John Upleger, où lors d'une séance d'ostéopathie crânio-sacrée, il guidait le corps du patient vers un style pointe bien particulier. Alors, le style pointe, c'est un moment suspendu, une forme d'équilibre silencieux où le fascia atteint un niveau de confort maximum. Et dans ce travail, John Upleger accompagnait aussi le corps qui pouvait se replacer spontanément dans une configuration posturale très particulière, parfois alambiquée, inattendue, mais étonnamment fidèle à celle vécue au moment d'un traumatisme. Alors ça pouvait être un accident de voiture, une chute, une entorse ou même un choc émotionnel. Le patient se retrouvait littéralement dans une posture qui rejouait symboliquement l'événement, mais cette fois dans un cadre thérapeutique sécurisant et contenant. Et c'est justement dans cette sécurité-là que le corps pouvait enfin relâcher ce qui avait été figé, parfois même depuis des années. Il fallait d'ailleurs un espace autour car tout ne se jouait pas forcément sur une table, le corps ne restait pas toujours allongé. Ils pouvaient se déplacer. se réorganiser, suivre sa propre logique. Et c'est dans cet espace, à la fois physique et relationnel, que pouvaient émerger des libérations émotionnelles, parfois puissantes, voire même spectaculaires. Enfin, c'était le travail de John Upleger.
- Michel Lidoreau
Ça fait aussi partie des éléments qui m'ont aidé à mettre en place le psychocorporel, puisque j'avais la chance d'avoir un de mes enseignants qui avait été formé directement avec John Upleger. Et avec l'équipe avec qui j'ai travaillé ensuite le développement du psychocorporel, notamment Benoît Hirsch et Marc Guillaume, on a suivi cette formation et on s'est aperçu qu'en fait, sur les zones que faisait lâcher John Upleger, on retrouvait les mêmes tensions de fascia que j'avais pu identifier à d'autres angles.
- Philippe Guillaume
Ces fameuses condensations.
- Michel Lidoreau
Ces fameuses condensations, mais sur des zones beaucoup plus longues, beaucoup plus larges. C'est-à-dire que par exemple, ça pouvait être une condensation sur... tout le muscle antérieur de la cuisse. Et que si, aux extrémités, on venait à libérer les points d'enroulement, on arrivait à faire lâcher tout en douceur ces mêmes zones. Mais avec un dégagement énergétique particulier.
- Philippe Guillaume
Est-ce qu'il y avait des libérations émotionnelles en même temps ?
- Michel Lidoreau
Non, très douce. Le patient n'a pas forcément de vécu émotionnel. Le travail fondamental au niveau psychocorporel, il doit se faire au niveau inconscient. Et ensuite, il y a éventuellement des remontées à la conscience d'événements où le patient va nous décrire des faits. et si on est un peu intuitif, qu'on a pu percevoir pendant la libération et comme par hasard, le patient nous en reparle. Par exemple, un patient vient nous voir pour un problème X. Lors de l'interrogatoire, comme tu sais, on nous pose plein de questions sur les antécédents, notamment, est-ce que vous avez eu une entorse ? Non, non. Et puis à un moment donné, on arrive sur une cheville, on traite, on libère la cheville et juste à ce moment-là, le patient dit, ah au fait, j'ai complètement oublié, mais si j'ai eu une entorse ? Et à ce moment-là, on lui dit, quelle cheville ? Ah bah tiens, celle que vous êtes en train de traiter. Donc, ce n'est pas un hasard si le souvenir de l'entorse remonte. Ou à certains moments, on sent quand on travaille sur une zone qu'il y a une problématique d'un certain ordre familial ou professionnel. Et comme par hasard, le patient commence à nous dire « Ah, vous m'avez demandé si j'avais des conflits, si j'avais des... » Oui, à ce moment, je ne vous ai pas dit « Mais avec mon patron, qu'est-ce que c'est difficile ? » Et au moment où il en parle, ça nous aide encore à ce que ça lâche. Mais ça vient de lui-même.
- Philippe Guillaume
Est-ce que tu penses que c'est la technique qui amène ça ?
- Michel Lidoreau
Oui, c'est la technique qui amène ça. À la différence de ce qu'on a essayé de faire au départ, de tester quelle est la problématique. Là, on n'a plus besoin de savoir maintenant, on verra comment, quelle est la problématique. On met le patient dans une situation où, au niveau inconscient, on réveille le traumatisme, il le revit dans son inconscient, et là, il doit... plus le refouler, mais mettre en place tous les mécanismes de gestion pour que ce traumatisme refoulé soit intégré, soit géré et ne pose plus de problématiques.
- Philippe Guillaume
C'est-à-dire que vous allez chercher un niveau dans l'autorégulation, dans l'homéostasie, qui permet de recréer du lien avec une zone figée dans le corps, cette fameuse condensation énergétique comme exclue, mise à l'écart de la globalité. Donc l'intention... c'est de rétablir cette connexion. C'est un peu comme une articulation figée ou à la suite d'un choc ou d'un mauvais positionnement qui, grâce à un appui juste, permet à l'articulation, à la structure, à retrouver un peu son mouvement naturel. Mais la différence ici, c'est qu'on s'engage dans une conscience plus évoluée.
- Michel Lidoreau
Mais ça se passe à un niveau inconscient. C'est la même chose en psychanalyse. On essaye d'amener le patient à parler de problématiques qu'il a vécues. Les problèmes remontent de séance en séance. Il y a plein de choses qui n'étaient plus dans le conscient du patient, puis qui d'un seul coup, pareil, remontent à force de raconter sa vie, ses expériences. Le thérapeute qui lance la reformulation, il est amené à reparler de problèmes qui ont généré des émotions refoulées. Si, à l'intérieur, il ne refait pas le travail qu'il aurait dû faire à l'époque d'intégration, ça ne va rien changer. Et nous, on va directement... provoquer ce travail intérieur sans qu'il y ait pour autant manifestation dans le conscient.
- Philippe Guillaume
Alors là, j'en reviens à ce que tu disais dans le podcast
- Michel Lidoreau
1, tu disais la loi du silence et surtout laisser le temps au temps pour que la rééquilibration du corps se fasse grâce au mécanisme béostasique.
- Philippe Guillaume
Dans le cas où tu reçois un patient un jour J et que dans ta première séance tu abordes déjà ce niveau là dans tes mains, est-ce que Tu laisses le patient aller et revenir s'il veut ou tu lui donnes une indication pour le faire comprendre qu'il faudrait que tu le revois ?
- Michel Lidoreau
Quand c'est des petites choses qu'on fait lâcher pour qu'un genou aille mieux, il y avait une problématique psychologique qui a entraîné de douleurs du genou, on la fait lâcher, ça se régule, il n'y a pas de problème. Quand on est dans des problématiques lourdes avec des symptômes dans tous les coins, dans tous les sens. Et ça devient presque nécessaire de faire comprendre que derrière toutes ces douleurs, il y a une histoire. Et que cette histoire, il faut la libérer. Que ça va demander un certain nombre de séances, mais espacées dans le temps. J'ai le cas d'une patiente qui avait des douleurs un peu partout, qui avait des demi-craines, qui avait des riques douloureuses, qui était dépressive, qui était angoissée, etc. Qui était d'ailleurs suivie en psychanalyse. Au bout de deux ou trois séances, il n'y a pas grand-chose qui avait bougé.
- Philippe Guillaume
On en revient au départ du podcast.
- Michel Lidoreau
Voilà, là, il y a sûrement une histoire derrière tout ça. Il faut que vous preniez conscience que ça va être un travail d'un peu plus longue haleine. Donc, il va falloir se voir tous les mois, peut-être cinq, six séances, pour arriver à lever toute une problématique derrière. Et quand la patiente commence à comprendre que son histoire psychologique est en lien avec sa cause physique, mais ce n'est pas dit crûment. Il n'y a rien de pire que de dire à un patient, c'est psychique votre douleur, alors que la douleur n'est pas... psychique la douleur est réel la cause de départ a pu être un trouble psychologique mais ce trouble psychologique a entraîné des douleurs parce que ça a entraîné des tensions et des blocages dans le corps faut quand même comprendre cela Au bout de 5-6 séances, on a commencé à avoir du mieux. Et en un an et demi, tous ces symptômes étaient terminés. Dès qu'on travaille en psychocorporel, ça peut suffire. Il n'y a pas forcément besoin d'avoir une psychothérapie ou une psychanalyse en parallèle. Mais quand il y en a une, la combinaison des deux fait que le patient va beaucoup plus vite dans son travail psychanalytique.
- Philippe Guillaume
Et tu t'es très vite rapproché de la notion de charge énergétique en psychanalyse par Freud, je crois.
- Michel Lidoreau
J'ai vite remarqué en étudiant Freud, Jung, que tous ces auteurs parlaient toujours de charges énergétiques, de décharges énergétiques, en parlant de psychologie. Ce qui me ramenait à la médecine chinoise où chaque qualité d'énergie est en lien avec des fonctions psychiques et des fonctions émotionnelles. Par exemple, la vésicule biliaire, la colère, le rein, la peur, le rein, la volonté, le foie, l'imagination créatrice, etc. Une émotion, c'est mettre en mouvement vers le dehors. Voilà ce que veut dire émotion. Tu m'agresses, je pite ma colère, ça me soulage. Un gros choc m'arrive, il y a une tristesse énorme qui m'envahit, je pleure, ça libère. On met en mouvement vers l'extérieur. Pour Freud, quand une émotion ne s'évacue pas vers le dehors, quand l'événement est refoulé parce que insoutenable, l'énergie, au lieu de sortir, se retourne. rentrent dans le corps et s'enquistent. Donc quand on parle de ces zones de condensation, quand je les ai découvertes, ça m'a fait penser tout de suite à cet enquistement des émotions dont parlait Freud. Comme si l'énergie chargée d'une mémoire était condensée à certains niveaux, ce qui entraînait des tensions physiques, ce qui entraîne des douleurs, bien entendu.
- Philippe Guillaume
Tu as modélisé quelque chose de presque mécanique à un phénomène psychologique. Grâce à l'énergie,
- Michel Lidoreau
ce qu'il décrivait lui, je l'ai vécu physiquement. En étudiant Freud, la première chose qu'on découvre, c'est le rôle puissant de l'inconscient. L'harmonisation psychocorporelle, c'est un travail au niveau de l'inconscient du patient. Les événements vécus inconsciemment peuvent remonter à la surface immédiatement, ne jamais remonter, mais le problème est réglé, ou remonter lors d'un rêve. Dans le rêve, il y a une prise de conscience qui se fait. Ou tout simplement parce qu'une problématique est résolue. Et des fois, les patients me disent « Mais j'ai plus du tout cette problématique. Pourquoi ? » Je dis « Est-ce que c'est important de savoir pourquoi vous ne l'avez plus ? » Vous préférez savoir pourquoi vous l'aviez et l'avoir encore, ou ne plus savoir pourquoi vous l'aviez, mais ne plus l'avoir. Une patiente qui était venue me voir pour beaucoup de problèmes, un jour elle arrive et me dit « Tout va bien. » Bon, j'ai écouté, à la limite, vous auriez pu m'appeler, on aurait pu annuler la séance. Non, parce que... J'ai un problème dont je ne vous ai pas parlé, je suis claustrophobe. Et est-ce que vous pourriez faire quelque chose pour cela ? Donc, ayant déjà équilibré l'état général, j'ai dit, je vais orienter mon travail par rapport à la claustrophobie. Qu'est-ce que son corps va me révéler ? J'ai travaillé un certain nombre de zones avec cette idée. Rien n'est remonté à la surface. J'ai fait ma séance. Elle me rappelle trois jours après, elle me dit, monsieur Liderot, c'est complètement fou. Je ne sais pas ce que vous avez fait, mais je travaille au huitième étage. dans une tour à la Défense. Je monte les huit étages depuis dix ans à pied, tous les matins, tous les midis, parce que je ne peux pas prendre l'ascenseur. Et là, je me suis retrouvé d'un seul coup au quatrième étage, dans l'ascenseur, en me disant, je suis dans l'ascenseur. Et je n'avais plus peur. Ma claustrophobie avait complètement disparu.
- Philippe Guillaume
Des fois, en revivant l'événement traumatisant, on se rend compte qu'on n'est plus en danger. Et du coup, on se régule à partir de ce moment-là, ou juste avant.
- Michel Lidoreau
Ou on comprend qu'on a levé. que Jung appelle les charges du passé, ce qui nous paralyse, qui nous bloque et qui fait qu'on réagit inconsciemment à des choses et non pas consciemment.
- Philippe Guillaume
J'ai une anecdote, c'est Gérard Monté dans ses histoires. Il y avait un patient qui venait parce qu'il s'était cogné la tête et il avait des problèmes de maux de tête et de cervicales. Deux, trois séances, toujours pareil. Et Monté, il s'est dit, je ne sais pas quoi faire. Le jour d'après, le type, il a travaillé sous son lavabo. Et comme il a travaillé sous son lavabo dans sa position où il s'était cogné la tête et que ça s'est bien passé, il n'a plus eu mal.
- Michel Lidoreau
Oui, oui.
- Philippe Guillaume
Il s'est remis en situation et le corps était OK. Et quand il en a pris conscience que le corps était OK,
- Michel Lidoreau
il a lâché cette ancienne... C'est le grand principe du psychocorporel. C'est non pas par le verbe, parce que le but est le même, non pas par le verbe, la discussion, mais par le corps. C'est de remettre le patient dans la situation où il revit inconsciemment.
- Philippe Guillaume
ce qui s'est passé avec une bonne régulation et à une fluidité sans condensation.
- Michel Lidoreau
Il m'est rapidement apparu, puisqu'on avait parlé la dernière fois des vortex électromagnétiques qui étaient associés à ces enroulements tissulaires, que le rayonnement dans les zones de condensation, de tension, rayonnait hors du corps plus ou moins loin. Et que dès qu'on portait une attention sur le niveau de rayonnement, ou le niveau vibratoire de ce rayonnement, On n'avait plus besoin de tester. l'heure d'apparition, le jour, la nature de l'émotion ou les circonstances, le fait d'être dans cet aspect vibratoire, chargé d'informations, faisait que le patient, dans son inconscience, a déclenché les mécanismes correcteurs.
- Philippe Guillaume
Tu veux dire que cet enroulement de bio-kinergie est assimilé à une spirale, à un vortex électromagnétique, et en mettant une attention au niveau de son émanation à distance du corps, Ça réagit au niveau de tes mains ?
- Michel Lidoreau
Sur ces zones de tension, au départ, pour que le vortex se déclenche et que la rééquilibration énergétique se fasse, il fallait dater, il fallait trouver la nature de l'émotion. Sur ces zones, si on prenait conscience du niveau vibratoire du désordre et de la distance à laquelle rayonne ce désordre, on déclenchait le mécanisme d'une façon beaucoup plus simple. Ça permettait au patient de pouvoir redéclencher dans son inconscient la mémoire de l'événement et à ce moment-là de faire en sorte qu'il ait le choix de ce qu'il allait faire de cet événement et non plus le refouler mais de l'intégrer, de le gérer. De fil en aiguille, je me suis aperçu qu'un désordre émotionnel était inscrit à trois niveaux. Le corps, principe de toutes les techniques somato-émotionnelles, tout désordre psychique entraîne des tensions tissulaires. Au niveau énergétique, La médecine chinoise en parle, les médecines orientales sur les corps énergétiques en parlent, et en neurosciences, on a des zones du cerveau où s'enquiste la mémoire des traumatismes. On parle du système limbique entre autres, du néocortex, du cortex antérieur. Il nous est apparu en travaillant que si on voulait que l'émotion soit révélée inconsciemment dans l'esprit du patient pour qu'il fasse le travail, de gestion de cette émotion, d'acceptation de ce qu'il avait refusé et d'intégration de l'événement, puisque tout ce qui n'est pas intégré, qui est refoulé, c'est un peu comme un virus dans un ordinateur, ça se balade partout et ça met le bazar. Pour arriver à ce que ça se produise, il fallait travailler simultanément les champs énergétiques, donc le rayonnement dont je parlais tout à l'heure, la structure physique altérée et les zones du cerveau en cause. Donc on est dans un travail, un triptyque, où on a conscience de zones dans le cerveau qui s'activent, on a conscience de zones dans le corps qui se libèrent, et d'un rayonnement, d'une vibration qui concerne certains champs énergétiques hors du corps. Mais tout le travail se fait toujours avec une attention dans le cerveau, dans les champs et dans les tissus du corps. C'est ce triptyque qui amène la libération. Et donc, on n'a plus besoin de dater ou de trouver la nature de l'émotion, de prendre la charge énergétique où est inscrite la nature de l'événement. Il est inscrit pour nous dans les tissus, dans l'énergie et dans le cerveau. Et donc là, on rejoint le phénomène des neurosciences.
- Philippe Guillaume
Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ce que tu es allé chercher chez Freud et Jung qui t'a permis de développer la nature de ces champs ?
- Michel Lidoreau
Freud a eu ce grand mérite. de parler de l'inconscient comme un espace non soumis au contrôle de la volonté. Donc si cet espace est non soumis au contrôle de la volonté, l'inconscient, pourquoi le traiter avec la volonté ? Il faut le traiter au niveau où il est, c'est-à-dire au niveau inconscient. Pour Freud, dans cet espace, il y a deux notions qui sont fondamentales. Le « ça » , qui est le réservoir de toutes nos pulsions et de tout ce que l'on a refoulé. et qui pour lui est ce qui nous amène à sur-réagir ou à ne pas réagir dans certaines circonstances, ou à être paralysé ou à être bloqué, parce que c'est notre inconscient qui guide notre comportement et non plus notre volonté. Puisque l'inconscient n'est pas soumis à la volonté, la volonté ne peut pas l'empêcher d'émerger. Et puis le sur-moi, qui est une formation de l'inconscient, qui a un rôle de juge du moi. Un problème psychocorporel peut être un conflit avec... avec un patron, avec un conjoint, avec un ami, avec une personne, X. Mais c'est aussi souvent des conflits à l'intérieur de nous-mêmes. Une grande partie des conflits, c'est entre le moi, notre conscient, notre personnalité, et notre surmoi. J'ai fait ça, mais à quelque part, mon surmoi me dit « c'est pas bien, t'as répandu » . C'est un conflit entre la morale que nous impose notre surmoi et notre moi, ou notre ça, les pulsions qui sont là. Donc c'est vraiment souvent une source de conflit qu'il convient de libérer dans le travail. On voit avec Freud que l'inconscient est un élément important qui guide notre comportement, à notre insu. En hypnose, on essaye de piéger l'inconscient pour qu'il se comporte différemment. Il a mal vécu un événement, on lui présente l'événement d'une façon différente pour qu'il le vive mieux. Freud, c'est incontournable, c'est la base. Mais je suis plutôt jungien dans ma conception, parce que Jung rajoute aux trois instances psychiques décrites par Freud, c'est-à-dire le « ça » le moi qui est le centre de la conscience et le surmoi dont on vient de parler, deux notions fondamentales qui donnent une dimension beaucoup plus large à l'inconscient et qui pour moi rejoint la culture orientale, l'inconscient collectif et le soi. Le soi c'est un terme qu'on retrouve dans la philosophie orientale. L'inconscient collectif est constitué d'archétypes, de noyaux. Là encore, la définition, il y a le mot énergie. noyaux de concentration d'énergie qui contiennent des modèles innés d'attitudes et d'actions spécifiques aux comportements typiques de l'espèce humaine qui se sont accumulés au cours du temps. Jung a ce principe qu'il a appelé l'individuation, se libérer de ses archétypes pour s'individuer, retrouver son essence pure, indépendante de tout ce qu'on subit, cette lignée d'espèces derrière nous. Le deuxième chose, c'est le soi. Pour Jung, le soi, c'est le centre organisateur de la psyché qui englobe la totalité du psychisme, dont il est à la fois l'essence, le but à atteindre, l'axe et la voie. Donc Jung part en effet du principe que l'individu, comme je l'ai dit, doit s'individuer à partir d'un conscient collectif pour retrouver la pleine conscience et l'état originel du soi. Il repart du principe que tout ce qu'on a vécu... nos aïeux, l'espèce humaine depuis le départ a vécu, conditionne nos comportements et qu'il faut s'en déconditionner en libérant ce qu'il a appelé les archétypes.
- Philippe Guillaume
Est-ce que ce soit aussi de l'énergie ? C'est là qu'on va piocher j'ai l'impression.
- Michel Lidoreau
C'est la totalité énergétique de l'individu. Les scientifiques se sont aperçus que l'énergie n'est en fait que de l'information. Donc si on part du principe que le soi qui informe le corps, C'est de l'énergie, la matière animée par de l'énergie, qui est en fait de l'information qui donne le bon fonctionnement au corps. Et quand l'information est déviée, n'est plus pure, il y a dysfonctionnement. Donc le principe, c'est de reconnecter dans une séance de psychocorporel l'individu à son soi, à sa globalité, pour... se libérer de tout un tas de notions négatives à l'intérieur de nous.
- Philippe Guillaume
J'ai l'impression qu'on cherche à recréer une polarisation entre ces deux niveaux, entre l'endroit où il y a un symptôme, où il y a une problématique, et l'endroit où il y a de l'information et une unité.
- Michel Lidoreau
L'information régulatrice. C'est pour ça que j'aime bien sa définition du soi, qui englobe la totalité du psychisme, mais qui est le centre organisateur de la psyché. Et donc, quand le ça prend le dessus, quand l'inconscient prend le dessus, on est déconnecté de ce centre, donc en perturbation, en conflit. Jung a dissocié l'inconscient collectif, l'inconscient individuel et le soi, donc qui nous fait référence quelque part à quelque chose de supérieur, une conscience supérieure en nous qui est chargée de beaucoup d'informations et de connaissances. Et là, ça me fait penser à ce que les Orientaux appellent la supraconscience. En référence avec Jung, j'aime bien, moi, personnellement, classifier l'inconscient en deux niveaux. L'infraconscient, donc le réservoir des pulsions, le « ça » de Freud, et le supraconscient.
- Philippe Guillaume
qui est la source d'inspiration, d'intuition, en lien avec la conscience universelle, on nous parle des orientaux, c'est le sens de vie profond qui nous indique ce que nous avons à faire, à réaliser. Et quand on est déconnecté de ce centre organisateur, on n'a plus de boussole, et on est complètement livré à nos pulsions, à nos instincts, à tous ces événements qui sont refoulés en nous. D'où aussi des conflits, parce que le surmoi s'en mêle. Donc en fait, beaucoup de... problématique, c'est un conflit intérieur qui a pu être généré par l'extérieur, bien entendu, mais c'est un conflit intérieur qu'il faut libérer et donc le but, c'est de reconnecter l'individu à son supraconscient. Dans ce sens-là, les orientaux disent que le conscient n'est qu'une couche entre deux océans que sont le supraconscient et l'infraconscient.
- Michel Lidoreau
Est-ce que tu as des données scientifiques qui permettent d'abonder dans ton sens ?
- Philippe Guillaume
J'aime beaucoup là où en est arrivée la physique quantique, c'est la matière n'est qu'un ensemble de particules d'énergie maintenues en mouvement et en suspension sous l'action de champs énergétiques et l'énergie c'est de l'information. Donc à l'origine c'est l'information. On a beaucoup parlé de l'importance de la structure, pour moi occidental, l'importance c'est que l'énergie rayonne de l'activité de la structure. ce qui est une réalité. Un corps qui n'a plus de métabolisme, un corps qui n'a plus d'activité d'échange, il est mort. Dès qu'on meurt, il n'y a plus de mouvement, il n'y a plus d'activité, il n'y a plus de rayonnement. Mais pour les orientaux, la matière est animée par l'énergie et l'énergie est là avant la matière. C'est pour ça qu'ils parlent de corps énergétique chargé de conscience qui... anime le corps physique. Je me suis toujours posé la question, est-ce que quand on travaille l'énergie à l'intérieur de la structure, on travaille sur quelque chose qui était là avant la structure, et qui anime la structure, ou est-ce que quand la structure est perturbée, il n'y a plus le rayonnement adapté ? Je pense que ça marche dans les deux sens. Ça rayonne jusqu'où ? Comment ? Comment on l'utilise ? Ce qu'on décrit, c'est propre. au fonctionnement du travail bio-kinergétique. Je ne suis pas parti de données orientales, mais il y a des parallèles, bien entendu. Ce qui m'intéresse, c'est d'arriver à essayer de comprendre ce que sont ces champs d'informations, quelle est l'énergie dont on parle en médecine chinoise et quelle est cette énergie chargée de conscience et qui a la mémoire des événements, comme au niveau informatique, qui a la mémoire de tout ce qu'on a rentré comme données dans notre ordinateur. Emilio Del Giudice, un physicien italien, a démontré que le rayonnement électromagnétiques de la lumière, autrement dit les photons, captés par le corps, étaient indispensables à son bon fonctionnement, notamment sur le plan métabolique. C'est-à-dire qu'en fait, le corps capte des informations, si on n'est plus dans le rayonnement photonique, on tombe malade. Et le corps capte des infos et le cerveau adapte par rapport aux infos qu'il capte par voie photonique, les productions biochimiques qu'il produit. Donc pour eux, le biochimique est sous la dépendance de l'électromagnétique. Il a démontré que quand il y avait une perturbation quelque part, il y avait un apport de photons plus important pour amener l'information correctrice. Cet apport de photons créait un tourbillon liquidien lié à un vortex électromagnétique qui entraînait les fascias, qui étirait les fibres nerveuses et qui envoyait par étirement des fibres nerveuses l'information. au cerveau qui donne l'ordre de la sécrétion biochimique pour établir. Alors on dit oui, effectivement, c'est biochimique, la correction, oui, mais elle ne serait pas partie du niveau biochimique. Ça explique ce que peuvent être nos enroulements électromagnétiques dont on travaille et qui viennent quand même de l'extérieur, du rayonnement photonique. Dans le même sens, Fritz Albert Popp, un Allemand cette fois-ci, a mis en évidence que toutes nos cellules échangent en permanence. par voie lumineuse, autrement dit électromagnétique, et que c'est ces échanges électromagnétiques qui conditionnent le métabolisme et que l'activité physiologique du corps serait à 80% liée à cette activité électromagnétique et non pas biochimique, que le biochimique vient en second. On parle des champs, on parle qu'à des ordres de structure, intra, extracellulaire, etc., va avoir un rayonnement. et que ce rayonnement peut être plus ou moins loin. Des travaux effectués à l'université de Calgary par Daniel Oblak. démontrer que le corps absorbe mais renvoie aussi le rayonnement électromagnétique qu'il capte, chargé de notre vécu émotionnel. Selon des recherches récentes, donc, qu'il a fait avec des caméras spécialisées, mises au point spécialement, il a découvert que tous les organismes vivants émettent une lumière extrêmement faible, appelée émission de photons ultra faible, qui cesse immédiatement après la mort. Cette émission pour lui pourrait être une méthode de recherche non-invasive, potentielle pour surveiller la santé biologique et le stress dans les systèmes vivants. Car les zones endommagées émettent plus de lumière que les régions saines en raison d'un stress oxydatif élevé. Et c'est ce qu'on capte nous, c'est qu'une zone perturbée, elle a une émission de rayonnement, ce n'est pas visible à l'œil nu. Il a mis en place des caméras qui captent cette émission de photons et nous, je pense qu'on a des cap... sensoriels qui nous permettent de les ressentir. Et on ressent que des os émettent beaucoup et il dit que ça pourrait être un moyen d'expérimenter l'efficacité de la médecine chinoise.
- Michel Lidoreau
Donc vous avez commencé à observer ces émanations, ces différents rayonnements à distance du corps. Parce que si je ne me trompe pas, chaque perception, chaque observation ne se manifestait pas à la même distance. Et c'est ce qui vous a amené à élaborer la notion de champ énergétique. Tu peux nous en parler de ces champs énergétiques ?
- Philippe Guillaume
Découvrant que l'enroulement tissulaire lié à un vortex énergétique, comme toute onde de rayonnement électromagnétique, peut aller plus ou moins loin, on a appris à repérer ces champs et à sentir la différence de rayonnement entre ces champs, de qualité vibratoire. Et donc on les a testés. On a commencé par travailler avec trois champs, que nous on a appelés les champs de base. Et on a pu définir que le physique, en référentiel de bio-kinergie, c'était jusqu'à 7 cm. L'affectif, ça rayonne jusqu'à 70 cm. Le mental, jusqu'à 1,20 m. Mais qu'en fait, pour libérer une zone, il fallait cumuler des désordres à différents endroits, dont certains étaient dans le mental, d'autres dans l'affectif, d'autres dans le physique. Une connexion entre ces trois niveaux de ce qu'est un être humain. Un être humain, c'est un corps. C'est de l'affectif et c'est du mental. On est bien d'accord ? Trois champs énergétiques. Qui sont l'émanation des trois structures fondamentales du corps, que sont les os ou les organes, les muscles et les fascias qui les enveloppent et les relient, et la peau qui nous protège, mais qui est aussi l'endroit où on va travailler au niveau énergétique. Ce que j'aimerais arriver à trouver, c'est que pendant qu'on traite par exemple un pied, Un enregistrement, peut-être au scan ou en IRM ou en électroencéphalogramme, montre qu'il se produit une activité cérébrale. Et s'il n'y a pas cette activité cérébrale de produite, rien ne lâche. Donc c'est vraiment l'information pathogène qui crée le déséquilibre. Elle est inscrite à ces trois niveaux. Là, on rejoint quelque part les neurosciences.
- Michel Lidoreau
Qu'est-ce que ça a changé dans tes mains ? Est-ce que tu as une expérience quand tu as dit « Ah mais là, je fais autre chose ? »
- Philippe Guillaume
Tu prends conscience que tu travailles sur un domaine beaucoup plus large. On n'est pas que sur de la structure physique, comme quand on libère des vertèbres, des organes, etc. On n'est pas que sur du travail d'échange électromagnétique, neurologique ou liquidien. On est aussi dans une notion de volume énergétique qui rayonne de plus en plus. Plus en plus loin, plus on va travailler en profondeur dans le corps. Et on ne travaille pas le rayonnement, on travaille le corps en étant conscient du rayonnement lié à la zone qu'on travaille. Si le travail hors du corps n'a pas un effet sur les structures du corps, ça ne sert à rien. C'est exactement le matin quand tu te rases, si tu te rases mécaniquement, tu mets ta bousse à raser, tu prends ton rasoir, tu as besoin de quoi pour te raser du miroir ? Mais ce n'est pas le miroir que tu rases. Tu te sers de la vision de ton visage et de la mousse que tu as mis, là où il en reste, dans le miroir, pour adapter ton geste. Là, c'est la même chose. C'est le rayonnement énergétique du corps qui guide notre attention dans les tissus qui sont perturbés, qui sont à l'origine de ce rayonnement.
- Michel Lidoreau
Il y avait trois champs à la base. Et ensuite ?
- Philippe Guillaume
Pour que ces trois champs s'harmonisent et que le travail s'intègre dans le corps, puisque C'est l'intégration du travail énergétique dans la structure qui est fondamentale et dans le cerveau. Il fallait encore aller dans des rayonnements plus loin, donc il y avait une source de plus en plus profonde. On s'est aperçu que tout ce qu'on mettait dans trois champs, c'était plus que trois champs. Une vision simple, c'est qu'on a trois champs fondamentaux qui correspondent aux trois activités fondamentales de l'être humain, mais au-delà de ça, on est arrivé jusqu'à douze champs supplémentaires, donc on travaille sur quinze champs, pour aller de plus en plus loin jusqu'à rejoindre le processus d'individuation de Jung. Douze champs. qui sont en fait en lien avec la gestion inconsciente de nos émotions et de nos réactions aux événements. Sur le plan thérapeutique, c'est au niveau de ces douze autres champs que va s'effectuer la mise en mouvement et la résolution inconsciente des problématiques et des événements refoulés qui altèrent l'état d'âme du patient, son comportement, que l'engrammage dans les champs de base physique, affectif, mental soit issu de son vécu ou... de notre héritage transgénérationnel, voire de l'inconscient collectif.
- Michel Lidoreau
Oui, là, on va loin, alors, quand même.
- Philippe Guillaume
Eh bien, ça va très loin, bien entendu.
- Michel Lidoreau
Mais comment vous avez fait pour découvrir tout ça et le segmenter ?
- Philippe Guillaume
Je suis pragmatique. Je porte une attention dans un certain volume, ça lâche. Je ne le mets pas, ça ne lâche pas. Je me souviens d'un de nos élèves qui me disait, moi, ce qui m'intéresse dans la bio-kinergie, c'est tes techniques mécaniques, parce qu'on peut faire de la bio-kinergie qu'à un niveau physique. même si ça englobe la médecine chinoise, il y a des gens qui n'utilisent pas ou qui n'appliquent pas la médecine chinoise, qui n'appliquent que la partie physique, faciale, osseuse, viscérale, crânienne de la bio-kinergie. Il avait entendu qu'il y avait des post-graduettes de perfectionnement pour devenir praticien en normalisation psychoporelle, ça ne l'intéressait pas du tout, mais il avait la sensibilité. Comme par hasard, le jour de l'examen en ostéopathie, parce que j'avais une école agréée en ostéopathie, il butait sur un problème. Libération d'un rein. Et il me dit, Michel, il n'a rien bloqué, je n'y arrive pas. J'ai dit, prends du volume. Imagine que ton rein est dans un volume énergétique plus grand que le corps physique. Ah, il dit, oui, ça commence à s'activer. Mais je dis, oui, tu n'es pas encore assez haut. Quand il est arrivé à 70 cm ou 80 cm hors du corps, d'un seul coup, il m'a dit, ah, ça y est, ça se libère. Et là, il a libéré son rein, il a continué son travail. puis il est revenu me voir 3 mois après en me disant Ça m'a drôlement perturbé ce qui s'est passé. C'est là qu'il me l'a dit, je niais complètement ton travail énergétique. Et là, je me suis rendu compte qu'il y avait une certaine réalité, puisqu'en fait, moi, j'ai simplement pris du volume, mais en fait, qui était un volume énergétique, et ça a permis la libération. C'est comme ça que j'ai évolué. Là, j'ai besoin, pour aller plus loin, de prendre plus de volume. Et à un moment donné, qu'est-ce qui se passe dans ces volumes ? Notre travail, il est empirique. il y a une cause qui a produit un effet on a un geste qui va reproduire une libération. Après, il faut comprendre par où ça passe. C'est très difficile d'expliquer tout ce qu'on fait neurologiquement, hormonalement, etc. Parce qu'on met en mouvement tous les mécanismes homéostasiques, dont tu as très bien parlé dans un de tes podcasts. Quand on passe immédiatement au-dessus de ces trois champs de base, le champ 4, c'est le champ de la relation. Dès qu'un patient a une problématique relationnelle, un conflit, une agression, qui met en jeu. Une personne précise, il faut avoir le rayonnement du champ 4 pour que ça se révèle à son inconscient.
- Michel Lidoreau
Alors concrètement, lorsque tu travailles sur un champ 4 que tu définis comme un champ de relation vis-à-vis d'une personne, en fonction d'une attention que tu as dans un certain rayonnement du corps, qu'est-ce que tu sens dans les mains au niveau du corps ?
- Philippe Guillaume
Toujours la même chose. L'enroulement se met à tourner, il y a une activité vibratoire. qui se déclenche, qu'on appelle l'activité réflexe biologique, puisque ça met en mouvement tous les échanges tissulaires du corps, électromagnétiques, liquidiens, neurologiques, métaboliques, biochimiques.
- Michel Lidoreau
Et qu'est-ce qui fait te dire que c'est du relationnel, et plus encore, avec une personne ?
- Philippe Guillaume
Si on pose la question au patient quand on y est, est-ce que vous avez des difficultés relationnelles avec une personne précise ? La réponse vient tout de suite. Si on n'y est pas, il n'y a pas forcément de réponse. Ça, on peut le vérifier. Au-dessus, des champs qui permettent la gestion inconsciente de nos émotions et de nos réactions aux événements. Dans les champs 5, 6, qu'est-ce que je mets en place pour intégrer ce que j'ai refoulé ? Qu'est-ce que je mets en place pour ne plus subir cet événement ? Si, à un moment donné, quand on travaille, on sent qu'il y a résistance, on arrête. C'est que le patient n'est pas prêt à accepter. L'acceptation est fondamentale. Alors que par contre, dès qu'on arrive jusqu'à un rayonnement qui passe en champ 7, là on sent que tout se détend, tout se relâche. Et c'est arrivé souvent que... Les patients nous disent « Ah, j'accepte beaucoup mieux la situation, je la vis beaucoup mieux. »
- Michel Lidoreau
Est-ce que tu as une information particulière quand tu fais relâcher, par exemple, un certain type de rayonnement en relation avec le champ 7 ? Quelle est la différence quand tu atteins le supraconscient ?
- Philippe Guillaume
Alors, au-delà du champ 7, tout ce qui est mémoire transgénérationnelle, très à la mode le travail transgénérationnel en psychothérapie. Mais c'est un fait qu'on est souvent en lien avec des problèmes qui, quelque part, n'appartiennent pas à la personne, que la personne a reçu à sa naissance, puisque les problématiques psychologiques se transmettent. C'est 8-9, ce qui correspond aussi aux merveilleux vaisseaux de la médecine chinoise, aux entrailles curieuses de la médecine chinoise. C'est des problématiques qui sont ancrées dans la structure physique, qui sont ancrées au niveau affectif et mental, mais il faut se mettre... dans une fréquence vibratoire correspondant à ces champs-là, pour que le travail se déclenche dans l'inconscient du patient. Le 9, par exemple, est intéressant. Quelqu'un nous a parlé d'un événement à lequel elle ne pardonnait pas. Quand on arrive au champ 9, on sent qu'il y a le pardon qui s'installe. Et j'ai pu vérifier à plusieurs reprises que les personnes qui avaient des problèmes avec le pardon, quand on reparlait, de l'événement, est-ce qu'aujourd'hui vous êtes capable de pardonner ? Alors expliquant bien sûr à la personne que pardonner, ce n'est pas oublier, et que pardonner, ce n'est pas pour rendre service à l'autre, c'est pour se rendre service à soi-même. Parce que c'est le fait d'être en réaction, en colère, et de ne pas pardonner à quelqu'un, c'est ce qui nous détruit. Le fait de pardonner nous libère. Et ça, j'ai pu vérifier à plusieurs reprises que le pardon n'arrivait que quand on était effectivement à ce niveau-là. Après, au-delà, on va... déprogrammer et reprogrammer des conditionnements. Donc, arrivé dans les champs 10, 11, 12, il va se produire des déprogrammations de schémas de fonctionnement. On fonctionne toujours de la même façon, à cause de certains événements qui nous sont arrivés ou qui nous ont été transmis de façon innée. Il faut arriver à les déprogrammer, reprogrammer. Ça, ça va se passer dans les champs qu'on va identifier comme étant 10, 11, 12. Et tu parlais tout à l'heure de La reconnexion au soi, à la supraconscience, c'est ce qui se passe dans les 13, 14, 15. Donc là, quand on arrive à ce niveau-là, s'effectue la reconnexion, la resynchronisation et le réajustement avec le soi, avec notre supraconscience. Là, on a ramené l'individu dans la continuité des événements de sa vie. On a libéré toutes les failles, toutes les ruptures, la continuité des événements avec lesquels on se construit. On reconnaît que l'individu a son essence profonde. Et donc il subit beaucoup moins les avaries de sa vie et il est beaucoup plus en lien avec sa nature profonde, donc son soi, son centre régulateur de la psyché dont parle Jung.
- Michel Lidoreau
On a parlé des champs et pour toi, tu mets une importance fondamentale à rester dans le corps. Alors effectivement, tu disais tout à l'heure qu'un bio-kinergiste généraliste faisait déjà du psycho-corporel à un certain niveau. Et c'est vrai qu'en développant sa main et sa sensibilité, tu peux avoir des sensations perceptuelles dans les tissus qui nous ramènent aussi au champ.
- Philippe Guillaume
Il y a un parallèle entre ce qui se passe sur un plan énergétique et psychologique et ce qui se passe au niveau physique. Pour nous, le rayonnement que l'on capte n'est qu'une indication de ce qui est lié au désordre de la structure. Petite anecdote, un jour je travaillais donc avec Marc et Benoît, ils étaient en train de faire du crânien et on préparait un séminaire post-graduettes donc on se regarde travailler pour voir ce qui se passe etc. Et à un moment donné ils me disent qu'est-ce que tu fais ? Ben je dis je suis en train de corriger un sphénoïde. Ouais ok. Je dis pourquoi ? D'après vous il y a du psycho ? Ben oui on voit que ça rayonne jusqu'au champ 12. Ah bon ? Je m'en ai pas conscience. Je dis par contre moi j'ai l'impression d'être dans les cellules. du sphénoïde et ne pas être uniquement, je le corrige dans l'espace, dans sa mobilité, mais avec une conscience cellulaire. Et puis à un moment donné, à un degré au-dessus, j'avais l'impression d'être dans des échanges intracellulaires. Et à ce moment-là, ils ont vu qu'il y avait un rayonnement plus loin. Donc quelque part, on peut rester matérialiste et ne s'appuyer que sur les niveaux de structure où on travaille ou on peut être dans un niveau de conscience énergétique. complémentaire, mais qu'énergétique sans conscience des structures, ça ne sert à rien. parce que le travail n'est pas ancré.
- Michel Lidoreau
Peux-tu nous donner les correspondances entre les différents niveaux d'échange dans la structure et les différents champs énergétiques ?
- Philippe Guillaume
Les six premiers champs, on est dans les échanges tissulaires. On va être à l'intérieur des tissus, mais dans les échanges globaux, des liquides, du rayonnement électromagnétique ou d'un flux nerveux ou des échanges biochimiques dans les tissus. Dans les champs 7, 8, 9, qu'on appelle le champ d'activité. cellulaire, on est dans les échanges entre les cellules. Les cellules communiquent entre elles. Donc justement, elles communiquent par voie biochimique, liquidienne, moléculaire, mais aussi par voie électromagnétique. Et puis, il y a le champ d'activité à l'intérieur de la cellule. Donc, ce n'est pas du tout le même niveau d'activité biochimique, ce n'est pas du tout le même niveau d'activité électromagnétique. Le corps capte... en permanence du rayonnement lumineux. Les scientifiques ont mis en évidence que ce rayonnement photonique conditionnait l'activité métabolique du corps. C'était de l'information qui est donnée au corps pour que celui-ci mette en jeu les mécanismes biochimiques adaptés. Et les champs 13, 14, 15, on est dans cette communication des photons avec les tissus du corps, avec les cellules du corps. Voilà ce qu'on a pu identifier.
- Michel Lidoreau
Oui, alors beaucoup de choses à intégrer. Cela nécessite donc un apprentissage assez long, j'imagine.
- Philippe Guillaume
Il y a quand même 15 jours de formation. Ce n'est pas une petite formation. On passe un jour par champ, en gros. Au début, les élèves ont l'impression « Ah, mais c'est fantastique ! » « J'ai vraiment l'impression de voir des échanges à tel niveau. » Puis après, à la fin, on a conscience d'être dans la structure, hors de la structure, de faire comme au début. Comme en bio-kinergie simple, mais... notre cerveau adapte des consciences à des niveaux vibratoires différents qui fait qu'on ne s'en rend plus compte mais on est amené à faire tout ce travail dans les champs alors qu'on a simplement une attention dans les structures en lien avec le cerveau et le rayonnement se met en place quelque part tout seul il faut que ça s'apprenne mais après c'est la structure qui nous guide et qui fait qu'il y a un travail qui se fait dans les champs
- Michel Lidoreau
Alors ce qui est passionnant dans ce chemin thérapeutique, c'est la progression de la conscience du thérapeute. Parce qu'au départ, en kinésithérapie classique, on travaille de l'extérieur, avec des mobilisations articulaires, des massages, des exercices. On impose un mouvement au corps avec une intention volontaire, pour diminuer la douleur, retrouver la fonction. L'ostéopathie, elle, nous ouvre une première porte, celle de l'écoute du mouvement involontaire tissulaire. On découvre alors cette régulation interne. qu'est l'homéostasie. Et ce qui change profondément, c'est qu'on ne cherche plus à imposer un mouvement. On développe une écoute fine, respectueuse du mouvement des structures, tel qu'il se présente. Et cela va encore plus loin. Pour les ostéopathes chevronnés, ils peuvent accéder à des niveaux d'échange de plus en plus subtils, les liquides, les échanges entre les tissus, voire les cellules elles-mêmes. Et c'est justement là que la bio-kinergie et l'harmonisation psychocorporelle apportent une dimension supplémentaire. En intégrant les émanations à distance du corps, propres à chaque niveau, physique, émotionnel et psychique, on accède alors simultanément à une régulation physiologique et psychique. C'est là où l'involontaire du corps rencontre l'inconscient du patient, dans une véritable danse thérapeutique. Et pour le thérapeute, cela permet d'accéder à un ressenti très précis et à la perception de points d'appui fiables à la fois dans le corps, et à l'extérieur du corps.
- Philippe Guillaume
Oui, tout à fait, mais là tu viens parfaitement de décrire ce qu'est la bio-kinergie, c'est-à-dire le travail de la structure et de l'énergie en même temps. En fait, je dirais que le psychocorporel, c'est juste prendre conscience que l'énergie est chargée d'informations. Donc là, on rejoint la science quand il dit la structure, c'est de l'énergie et l'énergie, c'est de l'information. Et quand tu as conscience des trois, tu as conscience, au début, comme tu le dis, tu es conscient que tu travailles un calcanéum par rapport à un talus. et que tu mets dans telle et telle position, que tu tends tel ligament, que tu détends tel muscle, etc. Puis après, tu as aussi conscience que ça déclenche ou pas des échanges liquidiens, des échanges nerveux, des échanges électromagnétiques. Et puis, tu peux avoir conscience que ça déclenche des échanges entre le corps et l'extérieur du corps. Ça suffit. Là, on travaille quelque part dans un état de conscience un petit peu modifié, autrement dit, de ce qu'on a besoin de mettre comme attention. complémentaires à nos mains pour que le travail se fasse. Mais comme on travaille en psycho-corporel, non pas sur de la structure et de l'énergie, mais sur de la structure et de l'énergie chargée d'informations, ça produit le travail psycho-corporel. C'est-à-dire que cette information remonte au cerveau et ramène la mémoire au patient, qui à ce moment-là doit faire ce travail d'introspection, de choix à faire, je sens des possibles, il y a ça, je ne l'ai pas supporté, qu'est-ce que je peux faire pour le supporter ? Qu'est-ce que je peux changer en moi pour accepter, pardonner, déprogrammer, reprogrammer, etc. Et ça, c'est un travail qu'on fait tout le temps. Tout événement que l'on vit, on doit le faire. Quand on ne le fait pas, c'est là qu'il y a la problématique.
- Michel Lidoreau
Comment se place le thérapeute par rapport à tout ça ?
- Philippe Guillaume
Ce qui va être important, si on veut emmener une personne en haut du Mont Blanc, il faut avoir la connaissance de ce qu'est le Mont Blanc, des façades par lesquelles on... on peut y accéder. Autrement dit, c'est un guide de haute montagne. Si on veut aider le patient à se reconnecter à son supraconscient, on doit nous-mêmes être connectés à notre supraconscient. Donc, on va se centrer d'une certaine façon, on va se positionner d'une certaine façon, où on se connecte à notre soi, à notre partie intérieure, ce qui nous amène à être déconnectés nous-mêmes de nos... propres problématiques. Si tu viens d'apprendre un événement douloureux et que tu as un patient sur ta table, il faut bien que tu te mettes dans une position où tu ne vas pas lui transmettre ton désordre du moment. Donc, à partir du moment où on se positionne dans une certaine façon, on se connecte à cette supraconscience, ce qui nous amène aussi beaucoup d'intuition dans notre travail, puisque le supraconscient, c'est la source intuitive qui, pour les orientaux, passe par le cœur.
- Michel Lidoreau
Ça s'apprend ou ça se cultive ?
- Philippe Guillaume
Les deux. Ça s'apprend et ça se cultive. C'est-à-dire qu'on peut le découvrir par soi-même en pratiquant. Exactement comme quand tu fais un geste au golf, au tennis ou autre, à force d'essayer de taper dans la balle, tu finis par trouver quel est le bon geste. Et ton cerveau le mémorise et le reproduit. Pareil, à force de pratiquer, on apprend à se dire « Ah tiens, quand je me positionne de cette façon-là, c'est un vécu, un ressenti. Je suis beaucoup plus détendu, beaucoup mieux, j'ai beaucoup plus d'intuition et je suis aussi beaucoup plus... » protégé des émanations négatives que peut provoquer le travail sur le patient. Quand on veut corriger une vertèbre, on n'est pas positionné intérieurement comme quand on veut travailler en énergétique. Et on n'est encore pas positionné de la même façon que lorsqu'on veut travailler en psychocorporel.
- Michel Lidoreau
Quels sont les écueils des élèves ?
- Philippe Guillaume
Le vouloir faire. Il faut laisser les choses se faire et être disponible à ce qu'elles se fassent et être disponible à mettre les attentions et les mains au bon endroit pour que ça se fasse. Même en formation de base, ils découvrent, ils sentent ces zones, puisque dès qu'on donne une technique, qu'on écoute le corps, on découvre plein de choses par soi-même, et ils veulent absolument forcer pour le libérer. Surtout pas. Là, tu renforces le problème. Il faut que le patient, comme en psychanalyse, il soit prêt à aborder une problématique pour en parler. Et toi, il faut qu'il soit prêt à gérer une problématique pour que tu ailles toucher la zone concernée par cette problématique.
- Michel Lidoreau
Que faut-il avoir en tête systématiquement ? en harmonisation psychocorporelle.
- Philippe Guillaume
On est toujours dans le corps. Même si on a l'impression qu'on est attentif à ce qui se passe dans l'effet du travail hors du corps, dans le rayonnement du travail produit dans le corps, même si notre attention est à l'extérieur, elle doit être automatiquement à l'intérieur, même si on ne s'en rend pas compte. On a des attentions conscientes et des attentions inconscientes. Donc il y a des moments... On est beaucoup plus conscient de ce qui se passe dans le corps, comme moi qui étais dans les cellules du sphénoïde, dans le mouvement du sphénoïde, alors que j'étais dans un travail de champ 10, 11, 12 qu'on venait à peine de découvrir, ce niveau-là. C'est là qu'on a pu identifier que 10, 11, 12 allaient correspondre à l'intérieur de la cellule. Tu as des attentions à certains niveaux, mais à un moment donné, tu dois terminer ta séance en n'étant que dans le corps.
- Michel Lidoreau
Oui, le corps. Donc on en revient toujours au corps. C'est la base. Michel, quelque chose à rajouter ?
- Philippe Guillaume
Je fais une différence entre bio-kinergie et harmonisation psychocorporelle, parce qu'il y a plein de bio-kinergistes qui ne font pas d'harmonisation psychocorporelle, et c'est quelque chose qui se rajoute à la bio-kinergie. Les techniques qu'on utilise, nous, en harmonisation psychocorporelle, ne sont pas celles qu'utilisent le Pledger, ne sont pas celles qu'utilisent les kinésios, ne sont pas celles qu'utilisent les micro-kinésithérapeutes, etc. Ça ne peut être fait que par des gens qui sont bio-kinergistes. Parce qu'on utilise les... Les enroulements, les vortex électromagnétiques sur lesquels on travaille pour libérer des vertèbres, sur lesquels on travaille pour stimuler des points d'accue, là on l'utilise pour travailler au niveau des informations psychosomatiques. Et bien Michel, merci beaucoup. On a pu faire ensemble un beau tour d'horizon de cette extension de la bio-kinergie qui est l'harmonisation psychocorporelle. Et ce qui est vraiment passionnant, c'est la notion du soi que tu nous as partagé, ce soi régulateur, qui dépasse l'homéostasie purement physiologique, parce qu'il révèle des niveaux de régulation bien plus profonds et plus subtils. Pour nos éditeurs, l'enjeu est fondamental, c'est de réaliser que ce soi existe bel et bien. et qu'il est accessible, et qu'on n'est pas limité à notre mot habituel, à notre conscience ordinaire. Cette dimension supraconsciente, ce soi régulateur, devient tangible dès qu'on en prend conscience. Et plus on s'y connecte, plus on active des processus informationnels qui libèrent doute, croyance, fardeau et contenu inconscient. Et c'est là tout l'enjeu, être accompagné sur ce chemin. Car le thérapeute en harmonisation psychocorporelle a lui-même traversé ces différents niveaux de champ énergétique. Il a emprunté ce chemin que toi, Michel et ton équipe avaient balisé pour nous, en identifiant des étapes précises du corps physique et de ses échanges subtils jusqu'au niveau psychique, avec des passages essentiels, l'acceptation, le pardon, la reconnexion et la libération des contraintes inconscientes. Chaque étape nous rapproche de cette dimension intérieure du soi et elle nous permet de développer notre intuition et d'amplifier notre puissance thérapeutique. Vous savez, prendre conscience que la matière est une énergie chargée d'informations, c'est déjà s'ouvrir à des univers de possibles. Et c'est bien ça l'objectif de ce podcast, rendre cette vision accessible, et de permettre à la personne qui reçoit un soin, comme à celle qui le donne, d'évoluer dans un espace plus vaste, plus ouvert. Parce que oui, Plus la conscience du patient s'ouvre, plus elle améliore la qualité du soin qu'il reçoit. Et on l'a constaté, quand un thérapeute travaille sur un autre thérapeute et que tous deux sont dans ce niveau de conscience, les résultats sont souvent bien plus profonds, les mouvements plus amples et les libérations plus spontanées. Alors Michel, pour avoir balisé ce chemin et nous avoir guidé avec autant de clarté, je te suis profondément reconnaissant. Ce fut un vrai plaisir de... partager à nouveau cette exploration avec toi.
- Michel Lidoreau
Je t'en prie. Quand tu m'as proposé de faire un podcast là-dessus, je me dis parler de choses qui sont en fait très techniques pour nous, puisque c'est l'aboutissement de X années de formation. C'est pas simple forcément. J'espère que j'ai réussi à être clair à un niveau grand public.
- Philippe Guillaume
On verra bien les retours. En tout cas, merci. Je te dis à bientôt.
- Michel Lidoreau
A très bientôt. Merci de m'avoir proposé ce deuxième podcast.
- Philippe Guillaume
Et je vous dis à tous et à toutes à bientôt aussi.