- Speaker #0
Malgré la crise que traverse Haïti depuis plusieurs années, les jeunes écrivains ne cessent de crier, crier pour dire l'impossible, crier pour dénoncer, pour se révolter, crier aussi pour exprimer nos douleurs intimes. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Terre des Érudits, le podcast de l'Institut français en Haïti. Pour cette nouvelle saison intitulée Les lettres d'aujourd'hui nous allons donner la parole. aux nouvelles voies de la littérature haïtienne. Qu'est-ce qu'ils écrivent ? Comment crier aujourd'hui ? Je suis Marc Sonimiko et j'aurai le plaisir de vous accompagner tout au long de cette série de trois épisodes. R.T. Zeroudi
- Speaker #1
R.T. Zeroudi Le podcast de l'Institut français en Haïti
- Speaker #0
Pour le premier numéro, je vous invite à rencontrer la poétesse Stéphane Adorval, mon invité à Nia Paul Prince en 19... 98, poétesse, noveliste, romancière. Elle est l'autrice de Siwomiel Axel, un recueil de poèmes publié en 2021. En 2020, elle a été lauréate de la Bourse de Création du Programme Droits de l'Homme et Perspectives de Femmes du Centre Open IT. Elle vient de publier chez les éditions Brutelet, Port-au-Prince, Montbrasier de Ville. Bonjour Stéphane Adorval, merci d'avoir accepté mon invitation.
- Speaker #1
Bonjour Sonia.
- Speaker #0
Vous êtes l'une des nouvelles voix de la littérature haïtienne. Comment a commencé ton aventure avec l'écriture ?
- Speaker #1
Mon aventure avec l'écriture a d'abord commencé par la lecture. Et ça date de très longtemps, je pourrais dire, depuis l'enfance. Parce que j'ai grandi au milieu des livres. Ma mère, elle était jardinière d'enfants. Et puis, elle a fait l'école normale. Elle est devenue institutrice. Donc, il y avait toujours les palmarès à la maison, ses carnets et beaucoup de livres parce qu'elle préparait ses cours. Et moi, je finis tout le temps dedans. Et à côté, il y avait mes ouvrages scolaires. Donc, dans ma famille, on dit toujours que j'ai su lire, j'ai appris à lire de très tôt. Et j'aimais ça, j'aimais ça vraiment. Donc, je demandais tout le temps est-ce qu'on m'achète des livres dans la librairie du soleil. Chez les bouquinistes. Et après, dans mon école aussi, j'ai eu la chance d'avoir accès à de belles bibliothèques garnies. Donc, j'ai fait la connaissance avec les livres de très tôt, heureusement. Et c'est un amour qui a grandi avec les années, jusqu'à ce que moi-même, j'ai le courage de vraiment faire ressortir ce que j'avais envie de raconter. Parce que j'avais toujours cette envie-là aussi d'être de l'autre côté des choses. d'être celle qui raconte, celle qui écrit et qui a quelque chose à dire. Donc, au secondaire, j'ai fait la rencontre de la littérature haïtienne, de la littérature française, et là, plus ou moins, j'ai eu une idée de ce qu'était la chose, de ce qu'était l'art littéraire, et je me suis versée dedans, et depuis, ça n'a pas arrêté.
- Speaker #0
Vous avez grandi dans quelle ville ? À Port-au-Prince, au Caïs ? Comment a été ton enfance ?
- Speaker #1
J'ai grandi à Port-au-Prince. En fait, je suis née au Bélair, mais je n'ai jamais connu Bélair. Après, j'ai été chez mes grands-parents à Maniche, dans le sud. Et puis, je suis revenue à Port-au-Prince quand j'étais en âge d'aller à l'école maternelle, genre kindergarten. Donc, à cette époque-là, je vivais à Fontamara. De 3 ans à 5 ans, je vivais à Fontamara. Et puis, j'ai déménagé pour habiter à Canapé Vert, pour aller à l'école primaire, à l'école secondaire. Et depuis lors, je suis à Port-au-Prince.
- Speaker #0
Vous aviez publié Stéphane Adorval, votre premier livre. C'est un requin de poèmes. Quel est votre rapport avec la poésie ? Est-ce que ça veut dire que vous avez commencé d'abord à lire de la poésie avant la prose ? Tout simplement, vous aimez la poésie. Même si là, votre dernier livre, c'est un roman, mais vous aviez commencé avec la poésie. Pourquoi ce choix ?
- Speaker #1
J'ai fait mon entrée littéraire, certes, avec la poésie. J'ai toujours aimé la poésie. Mais j'écrivais, j'ai toujours fait de la prose. Mais des textes courts, pas nécessairement de grande narration. Je me souviens encore, au secondaire, j'écrivais beaucoup de poèmes, de textes avec des vers, ou bien des textes qui parlent beaucoup d'évasion, et ça c'est très politique. Je n'ai jamais trop été dans le réalisme, ou bien même si c'est un réalisme, c'est un réalisme poétique. Donc ça a toujours été le cas pour moi d'être traversée dans la poésie. J'ai fait mon entrée littéraire avec un recueil de poèmes en créole, et pourtant j'ai toujours écrit de la poésie française. Mais à cette période-là, je ne sais pas, tout était venu pour moi en créole, parce qu'on vivait des temps durs. Par rapport à la crise de la vingtaine, on ne sait pas vraiment ce qui nous attend, tout est flou. Donc à cette époque-là, j'avais envie vraiment de parler cru, de tout dire comme on le dit ici dans notre langue, comme on le vit aussi au quotidien. Donc ça m'est venu comme ça et de là a dépoulé ici au Mélacel. Un recueil de poèmes avec quatre poèmes fleuves qui parlent de la dépression, de la vie à Port-au-Princeau en Haïti, mais aussi de la beauté du paysage en Haïti tel qu'on connaît le paysage, tel qu'on l'aime.
- Speaker #0
Évidemment, nous vivons dans un pays de poètes. Il y a beaucoup de poètes en Haïti. On n'en manque pas. Il y a Sito Kaveh, il y a Vain, que vous aimez, il y a Evelyne Trouillot, Lionel Trouillot, Rodney Saint-Éloi, il y a Cavalier, vous citez aussi, Cherly Riuage. Georgie, Lundi, etc. Est-ce que vous lisez toujours de la poésie ? Quelle est l'importance de la poésie dans votre quotidien aujourd'hui ?
- Speaker #1
La poésie est constamment présente dans ma vie. Je la vois partout, je réfléchis de façon poétique et j'aime beaucoup consommer de la poésie, que ce soit en musique, que ce soit en littérature, que ce soit dans... Dans un film, par exemple, je suis toujours à la recherche d'un petit élément qui soit poétique, de quelque chose qui soit banal pour les autres, mais en même temps qui a un message fort caché derrière, ou bien qui est subtil. Donc pour moi-même, la poésie, elle est partout, elle est toujours là. Et lire la poésie, c'est tellement facile, mais quand même ça demande... Ça demande un certain tact. La poésie, elle est très présente dans ma bibliothèque. Tu viens de citer Rodney Saint-Éloi, il y a six toits qu'avec lui, j'aime beaucoup. Et aussi Georges Castrat, Evelyne Trouillot. Pour ne citer que ceux-là,
- Speaker #0
parce que tu sais... Parle-nous des jeunes écrivains comme vous, des nouvelles rois.
- Speaker #1
Des nouvelles rois, dans ma génération,
- Speaker #0
dans votre génération en Haïti.
- Speaker #1
Il y a Cavalier, il y a Février, Ude. Gilles Trude, il y a Shirley Rivage et il y a même Luis Bernari qui dit qu'il ne fait pas de la poésie, mais la façon qu'il fait sa prose, c'est tellement sensible. C'est de la poésie. Et aussi ailleurs, j'écoute beaucoup Gaëlle Fay. Et dans la musique française aussi, il y a Barbara Pravi. Il y a tout un tas de jeunes qui... qui savent dire la vie, qui savent dire l'amour, la révolution, autrement. Et ça, on le fait par rapport à la poésie. C'est ça la poésie. La poésie, c'est intime, c'est personnel, c'est engagé et c'est libre. Parce que... On ne se met pas de barrière de frontière avec les mots, avec comment on agence les phrases et tout. On se permet tout. Et c'est ça que j'aime avec la poésie.
- Speaker #0
Nous vivons dans une période très difficile ici à Port-au-Prince. La ville, 80% de la ville est contrôlée par des gangs armés, qu'il y a des fusillades, des kidnappés. On arrive quand même à créer, à écrire, à dire les possibles, ou bien arriver à imaginer. En fait, comment écrire aujourd'hui à Port-au-Prince ? C'est quand on a... Est-ce que vous avez encore du courage pour écrire, pour résister face au chaos avec les mots ?
- Speaker #1
Comment vivre aujourd'hui à Port-au-Prince ? Comment créer tout simplement ? Comment exister ici ? Et c'est ça que je questionne aussi dans Port-au-Prince, mon Brasileville, mon roman qui vient de paraître. On cherche vraiment à savoir comment on peut habiter une ville qui disparaît, une ville qui serait récite. L'habiter, selon nous-mêmes, c'est de faire ce qu'on peut faire du mieux. Et pour certains d'entre nous, c'est crier. On résiste en criant, on résiste en imaginant quelque chose ou alors en criant, en faisant un cri. Pour dire que bon voilà, c'est difficile, c'est difficile de vivre tout ça, c'est difficile d'espérer malgré tout ça, mais on le fait quand même. Et on voudrait aussi dire aux gens d'ailleurs, à ceux qui viendront après nous, ce qu'on a vécu et comment on a vécu tout ça. Donc, ce n'est pas toujours évident de trouver les mots justes ou alors de trouver la volonté. On va s'asseoir et on dit, bon, voilà, je vais écrire. Parce qu'on a aussi nos périodes de pages blanches. On vit la crise. La crise, elle est constamment avec nous. Et ça fait paniquer. Ça amène aussi des pannes chez nous. Parce que je ne suis pas toujours productive. Mais il y a l'urgence, c'est ça qui nous porte à créer. L'urgence de dire, l'urgence de dire ce qui se passe. L'urgence de donner la voix aux sans-voix, parce que nous-mêmes, si on a la possibilité, on a la capacité d'exprimer ce qu'on observe tout autour de nous, ce que tout un peuple vit au jour le jour, donc on le fait. C'est une responsabilité sociale, mais aussi c'est plus fort que nous.
- Speaker #2
tant elle date dit toujours qu'il faut marcher de très tôt dans les rues du pays pour rencontrer son vrai citoyen le prototype le vrai haïtien quel que soit son âge et son genre d'après elle c'est celui qui vend le café chaud de sa marmite et aussi bien celui qui achète ce café pour l'offrir au soleil celui qui cherche et trouve une marchande de bananes mûres de pâté sur un pan du trottoir se tient là pour prendre son petit-déjeuner en toute hâte avant de reprendre sa longue marche vers une journée de promesses j'ai marché Contre le grand courant des écoliers sur les trottoirs, des parents affairés, pressés, inquiets et paumés, les voitures fidèles à leur danse de nœuds sur la chaussée s'arrêtent à contre-cœur pour laisser traverser les piétons. En pleine performance d'agressivité et de hardiesse, les chauffeurs de taxis-motos se faufilent partout et n'importe où, quitte à laisser leur peau et celle de leurs braves passagers. Le matin est ici-là, l'haïtien aussi, dans toute leur frénésie. Poroprense devient effarante à son réveil. Elle se détire dans un concert de bruit, de fracas, de voix stridentes, ambulantes. Il y a toutefois ce qui est tafone et qui déchire le tympan des heures du jour, l'espoir sur les visages. L'espoir est silencieux. Il a une voix qui se taille des yeux, des yeux sur tous les visages. Des yeux perdus, féroces, naïfs, décidés, décriés. Des yeux prêts à tout. Des yeux qui hésitent encore. Des yeux qui ne savent plus et parfois des yeux qui ont longtemps déjà battu en retraite. La rue du peuple marche vite avant huit heures du matin. Le vrai haïtien de Tantelda est celui qui tient à voir la porte de chez lui ce soir au retour.
- Speaker #0
Et comment écrivez-vous ? Vous écrivez par bribes ou du moins vous écrivez d'un seul coup, vous écrivez, vous croyez en l'inspiration. Comment écrivez-vous ?
- Speaker #1
Ça dépend de l'affluence de l'inspiration du moment. je peux m'asseoir devant mon clavier et écrire des pages d'affilée. Mais des fois aussi, c'est des bribes, tu vois. J'accroche quatre phrases ici, quatre phrases là et après je reviens là-dessus. J'essaie de voir comment agencer tout ça. Ou alors je connais des périodes très blanches. Par exemple, je ne me rappelle pas depuis quand j'ai vraiment écrit. Parce qu'il y a aussi le refus de vouloir toujours écrire pour inscrire Haïti. Mais c'est ça qu'on vit au quotidien, donc ça veut être notre inspiration. Ça va être notre inspiration journalière, je pourrais dire, parce que c'est ce qu'on connaît, c'est ce qui nous entaille.
- Speaker #0
Dans votre premier requêt de poème, vous parlez de pauvres princes, l'insécurité, la violence, et ici encore, vous parlez de pauvres princes dans votre dernier roman. Pourquoi vous aimez autant Port-au-Prince ? Qu'est-ce qui vous capte, qui vous donne l'envie de toujours raconter, de toujours dire Port-au-Prince ? Comment habitez-vous cette ville ?
- Speaker #1
Je ne suis pas sûre de dire que mon rapport avec Port-au-Prince est un rapport d'amour ou de haine non plus, ou de différence. Mais je suis fascinée par Port-au-Prince, tu vois. J'ai vu tant de choses se passer dans cette ville depuis que je suis toute petite. Et déjà, je te dis que je suis née à Bel Air, mais pourtant je ne connais pas le Bel Air. Ça en dit long, ce Bel Air, c'est tout près là. Mais je ne peux pas y accéder. Et quand même aussi, il y a toutes ces zones, il y a tous ces quartiers qu'on ne peut plus accéder.
- Speaker #0
Bélair, par exemple, est la grande contrôle, presque le quartier. Non, je ne l'ai pas depuis des années. Oui, depuis plusieurs années. Vous écrivez sur Port-au-Prince pour dire votre douleur, votre nostalgie par rapport à cette...
- Speaker #1
Oui, cette nostalgie m'a toujours habité. J'ai toujours écrit là-dessus. J'ai toujours écrit pour dire ma nostalgie. Et l'anxiété aussi qui grandit au fil des années. par rapport au fait que je vis à Port-au-Prince. J'ai étudié aussi à Port-au-Prince. Par exemple, en 2004, je me souviens encore qu'il courait avec ma mère sur le champ de Mars parce qu'il y avait des tigres et tout. Et j'ai été à la fac à l'avenue Christophe. Donc j'ai connu cette ville toujours en ébullition. Et elle n'a jamais changé, mais sinon, elle est tout en pire. Et quand même, comme je l'ai dit dans mon roman... pourquoi je laisse à Port-au-Prince le pouvoir de m'étonner encore. Tu vois, il y a toujours quelque chose qui t'étonne, quelque chose qui dépasse l'attentement. Et tout ça, tout ça se passe à Port-au-Prince. Et j'ai toujours aimé lire aussi Port-au-Prince dans les œuvres de Gary Victor. Récemment, je m'étais rendue à la librairie, la Pléiade, pour m'acheter de nouveaux livres, parce que j'aime faire ça de temps en temps, acheter de nouveaux bouquins pour remplir ma bibliothèque. Et je suis tombée sur un livre qui a attiré mon attention déjà de par la couverture, mais aussi par le titre. Et l'auteur est Françoise Chandernagore. Elle a écrit une anthologie de la poésie féminine, Quand les femmes parlent d'amour C'est tellement intéressant comme œuvre, parce que dans ce livre, elle raconte la présence des femmes dans la littérature du monde, dans la littérature française, et pour montrer comment Les femmes ont toujours été mises en arrière-plan, que ce soit les poétesses, les romancières. On a toujours tendance à parler des hommes dans les anthologies et pas surtout des femmes. Alors que les femmes, elles écrivent, elles écrivent, elles parlent de société, elles parlent d'amour. Et aussi, il faut voir aussi la perspective des femmes quand elles parlent d'amour, tu vois. Donc, dans l'avant-propos... de cette anthologie, Françoise parle aux jeunes filles, aux femmes qui sont écrivaines ou qui veulent devenir écrivaines, pour leur dire que si vous ne vous prenez pas au sérieux, jeune dame, vous ne serez pas prise au sérieux. Et aussi, elle dit, écrivez quand même, oui, écrivez encore, écrivez sans cesse, malgré l'indifférence du public, le silence de la critique et l'incompréhension de vos amis. écrivait pour les étoiles comme Cécile Sauvage, pour les palmiers comme Anne Perrier, pour le désert comme les poétesses du Liban. Donc nous-mêmes, jeunes femmes, nous avons tellement de choses à dire de notre perspective d'être féminin dans un pays comme Haïti et comme humain. Parce que nous ne sommes pas nombreuses à toujours crier, à toujours raconter, mais si toi-même, écrivaine, jeune écrivaine, ou jeune femme qui veut devenir artisane de la plume, tu ressens en toi l'urgence, l'envie de dépeindre ce que tu observes, ce que tu ressens, fais-le. Mais avant tout, instruis-toi, lis beaucoup, fais des recherches. et des amitiés qui aident des mêmes intérêts que toi aussi pour pouvoir nourrir cette passion-là, faire des échanges. Et après, tu te mets à l'écriture tout le temps. Parce qu'en vivant, je le dis tout le temps, l'acte d'écriture, c'est un acte constant. Ce n'est pas au moment que tu t'assoies, tu prends une plume ou tu t'assoies devant ton ordi que tu commences à écrire. Tu écris en vivant. Quand tu observes les choses, quand tu captes des moments, quand une phrase ou une tournure de phrase retient ton attention, là, tu es en train de crier. Et après, quand tu vas t'asseoir pour... Écrire pour produire, tout va te revenir. Donc c'est ça, il faut vivre, il faut observer, il faut s'instruire et après tu écris. Et tu ne te mets pas de la pression, tu ne te précipites pas, tu prends ton temps pour faire les choses. Parce que tu n'essaies pas de prouver aux autres, ni à toi-même d'ailleurs. Tu fais ça parce que tu as l'envie de le faire, tu ressens le besoin de le faire. Et tu le fais, tout simplement, pour pouvoir t'exprimer. pour pouvoir te libérer. Et après, si tu ressens l'envie de partager ça avec les autres, tu le fais. Mais d'abord, tu crées pour toi-même, tu crées pour te libérer, pour t'évader.
- Speaker #0
Est-ce que vous pouvez nous parler des classiques haïtiens qui vous ont le plus marqué ?
- Speaker #1
Bon, moi-même en lisant, je suis tombée sur des oeuvres. Tu vois ? Il y a des oeuvres qu'on nous présente toujours comme des classiques. Depuis à l'école, pour me dire que, hey ! Si tu es intéressé à la littérature, il faut que tu lises 16 heures. Mais je n'ai pas toujours pensé comme ça. Je me dis que je lirai une oeuvre si je suis attirée par soit l'auteur, ou bien le style des cultures, ou bien le sujet, tu vois. Ou alors, ce n'est pas à n'importe quel âge que tu peux lire, ou bien tu peux avoir l'attention qu'il faut, la concentration qu'il faut pour consommer un ouvrage. Mais quand même, je suis tombée sur de belles œuvres qui m'ont marquée et que j'aimerais que tout Haïtien ou tout créateur puisse consulter aussi dans leur formation littéraire. Et oui, pour sûr, il y a Jacques-Séphine Alexis, toutes les œuvres de Jacques-Séphine Alexis. Et il faut passer aussi par Jacques Roumet, Gouverneur de la Rosée, quand même, c'est un écontournable. Et j'ai lu Lionel Trouillot il y a... deux oeuvres de Lionel Trouillot qui m'ont beaucoup manqué, c'est Agacer l'espérance de Lionel Trouillot et aussi Kanjao de Lionel Trouillot que j'aime beaucoup et que je recommande toujours à des amis ou à des jeunes qui veulent lire et après il y a Marie-Vue Chauvet, Amour, Colère et Folie, il faut vraiment Capturer l'essence de... Il faut vraiment vivre et capturer l'essence de clair dans l'amour. de Marie Vieux Chauvet et Yannick La Hintz, La couleur de l'aube, que je chéris beaucoup. D'ailleurs, Yannick, j'aime sa façon de porter, de parler de Port-au-Prince en une nuit. Marie-Célie Anyan, c'est la dote de Sarah. J'aimais comment elle parlait de sa nostalgie en étant au Canada. Elle parle à sa petite fille qui est née au Canada. d'Haïti, de sa vie en Haïti et comment elle pense à retourner à son pays, mais quand même, elle se sent bloquée dans ce pays de froid et tout. Donc, il y a beaucoup de ces œuvres-là qui ne me viennent pas toujours en tête quand je suis prise dans des interviews comme ça, mais il y a beaucoup d'œuvres à Islère dont on ne peut pas passer outre.
- Speaker #0
C'était avec nous l'écrivaine, la jeune écrivaine haïtienne, la jeune romancière Stéphane Ador. On vous donne rendez-vous pour un prochain épisode. A bientôt.