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The Design Talk

#008 - David Haymann - "J’ai appris à reconnaître un bon meuble en me trompant"

#008 - David Haymann - "J’ai appris à reconnaître un bon meuble en me trompant"

1h43 |06/06/2025
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#008 - David Haymann - "J’ai appris à reconnaître un bon meuble en me trompant"

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1h43 |06/06/2025
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Description

David Haymann n’est pas architecte, ni designer de formation. Il a appris seul, en vendant d’abord des photocopieurs.

Ce qu’il a gardé de cette époque ? L’intuition client. Et une conviction : le design peut être beau, sincère, libre — sans storytelling plaqué.


Dans cet épisode de The Design Talk, il raconte son chemin vers l’édition de mobilier, la création de Haymann Editions, ses doutes, son culot lors qu'il a décidé de se lancer, ses fulgurances, son goût pour les formes sculpturales, et son obsession pour une ligne juste.


On parle aussi de

  • son passage chez Babyliss et Xerox, dans l’électroménager grand public,

  • ses visites inspirantes chez Triode, galerie fondée par Jacques Barret,

  • Sa rencontre déterminante avec le designer Toni Grilo,

  • ses hésitations entre le modèle de distribution d’un Muuto, d’un Ligne Roset ou d’un éditeur plus confidentiel, plus "collectible"

  • les mastodontes du mobilier comme Cassina, Vitra, Fritz Hansen, ou Herman Miller,

  • de ce qui distingue une marque d’architecture d’intérieur qui crée pour durer, dans un univers saturé de tendances

  • de sa relation aux designers, une famille et une écurie fidèle.


Un épisode brut, sincère, sans langue de bois — pour toutes celles et ceux qui aiment le design, le vrai, celui qui se cherche et qui doute.


À écouter sur toutes les plateformes de podcast.


Dans cet épisode nous avons cité notamment :

https://www.haymann-editions.com

https://www.tonigrilo.com/

https://www.triodedesign.com

https://www.cassina.com

https://www.vitra.com

https://www.fritzhansen.com

https://www.muuto.com

https://fredericimbert.com


--------------------------------------------

The Design Talk est produit par Franck Mallez. Fondateur de Yourse.co et de tcrewagency.com , ancien journaliste, et entrepreneur des industries créatives.
https://www.linkedin.com/in/franckmallez/
https://www.instagram.com/franckmallez/
https://www.instagram.com/thedesigntalk.podcast



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Designer, architecte, entrepreneur, artisan, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites. Tout ce qui façonne finalement chaque projet. The Design Talk, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles. L'épisode du jour commence maintenant. Salut David !

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour !

  • Speaker #0

    Je suis très content de t'avoir à ce micro. David Haymann, on va parler pendant, on est ensemble pendant à peu près une heure, une bonne heure et demie. Enfin, une heure et demie, on va voir là où ça nous emmène. Peut-être plus, peut-être moins, et peu importe. Ça n'a aucune importance la durée. C'est génial parce qu'on a zéro contrainte.

  • Speaker #1

    C'est pas mal.

  • Speaker #0

    Alors David, j'ai quelques questions rituelles au début quand je reçois mes invités. S'il y a une chose qui t'a inspiré ce matin plus qu'une autre, qu'est-ce que ce serait ? Qu'est-ce qui t'a inspiré en te réveillant ce matin ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui m'a inspiré en me réveillant ce matin ? Déjà, je me suis réveillé assez tôt et de bonne humeur.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est bien.

  • Speaker #1

    Avant mon réveil. Ce qui arrive de moins en moins fréquemment, parce que je n'ai plus de contraintes d'enfant, de ceci, de cela. Et qu'est-ce qui m'a inspiré ce matin en me réveillant ? Écoute, pas grand-chose, mais je suis sorti très tôt boire un café en terrasse.

  • Speaker #0

    Ok, il faisait beau ce matin. Il faisait beau. On est fin mars à Paris.

  • Speaker #1

    Voilà. Et rien que ça, démarrer la semaine comme ça, c'est plutôt agréable.

  • Speaker #0

    Tu habites dans le coeur de Paris ?

  • Speaker #1

    J'habite dans le Sentier.

  • Speaker #0

    Ah ouais, formidable.

  • Speaker #1

    Voilà, et je profite de cette vie parisienne, moi qui ai vécu 51 ans à Neuilly, loin de tout. Il y a deux ans, j'ai décidé de venir... Enfin, ça faisait 20 ans ou 25 ans que j'avais envie d'habiter dans Paris, pour des raisons logistiques. Je ne l'ai jamais fait. Et il y a deux ans, j'ai décidé de venir habiter dans Paris et je me suis mis dans le Sentier.

  • Speaker #0

    bah écoute c'est vrai on s'est croisé j'habite pas très loin très loin. C'est vrai que c'est un quartier formidable où voir du beau, parce que le sentier c'est assez beau, on est quand même sur le Paris historique, des beaux immeubles, etc. Voir du beau rend la journée quand même un peu plus jolie. Moi qui habitais dans d'autres quartiers de Paris très longtemps, ma vie a changé depuis que j'habite dans le deuxième arrondissement.

  • Speaker #1

    Voir du beau et du soleil le matin, ça change la vie.

  • Speaker #0

    Le soleil c'est un peu plus rare à Paris. Bon ben bienvenue, bienvenue David encore dans The Design Talk. Si quelqu'un, on va parler de ton univers, on va se présenter, enfin tu vas te présenter en loin. large dans ce podcast mais si quelqu'un découvrait ton univers pour la première fois l'univers dans lequel de david haymann édition tu aimerais qu'ils ressentent quoi en premier

  • Speaker #1

    J'aimerais qu'il ressente, alors j'ai écouté ton podcast précédent où il répondait, déjà s'il a une émotion, c'est bien.

  • Speaker #0

    C'était Frédéric Imbert, je crois.

  • Speaker #1

    C'était Frédéric Imbert, oui, qui disait déjà s'il ressent quelque chose. Moi je pense que je voudrais qu'ils ressentent tout de suite cette espèce d'élégance que j'essaye de transmettre à travers la collection. Dans la simplicité, la simplicité des formes. Voilà. Et surtout, je voudrais qu'ils ressentent aussi cette absence de... Comment dire ? Une espèce de décontraction.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    dans ce que dégage la collection. Je ne veux pas qu'Eman Edition se veut une maison élégante mais décontractée.

  • Speaker #0

    Donc raffinée. Toute la difficulté du design, les très bons designers et éditeurs qui éditent les bons designers, on a l'impression que c'est un trait naturel alors que c'est beaucoup de travail. Et très vite, le design peut se prendre pour ce qui n'est pas, c'est-à-dire des choses un peu intellectuelles, un peu compliquées, etc., alors que ça doit répondre à une fonction et un esthétisme, bien sûr, mais je comprends bien ça.

  • Speaker #1

    J'ai toujours travaillé avec des designers qui avaient une influence autre que franco-française pour une raison que je me suis expliquée pas forcément au départ, mais que je m'explique aujourd'hui, qui est qu'effectivement, en tout cas à une époque, le design franco-français se voulait très intellectualisé. Et moi, j'ai démarré notamment, enfin, c'est pas notamment, j'ai démarré avec Tony Grillo, qui était un franco, enfin, qui est un designer franco-portugais. Et qui n'est pas du tout un garçon hyper raffiné. mais qui n'est pas du tout un intellectuel. Il a fait l'école Boulle. C'est un garçon pragmatique. Et dès le départ, on a parlé de ça. Et lui ne voulait pas du tout intellectualiser le design. Et ensuite, j'ai travaillé avec un franco-libanais, avec un israélien qui habite à Paris, avec une franco-colombienne. Et donc, j'ai voulu sortir de ce côté intellectuel du design. français,

  • Speaker #0

    entre guillemets. Oui, oui, oui. Ou intellectualise rapidement.

  • Speaker #1

    On ne peut pas mettre de designer français à dos. Non,

  • Speaker #0

    non, mais ils sont tous franco quelque chose, donc tout va bien. Alors, on a compris en t'écoutant que tu travailles, pour ceux qui ne connaissent pas Haymann Édition, que tu es un éditeur de design. Mais comment tu présenterais ton travail, ton activité à un enfant de 6 ans ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai réfléchi un peu à cette question. Et je dirais que je joue au Lego. Je joue au Lego à construire. Alors, je ne joue pas moi tout seul au Lego, mais je joue avec des designers. On joue au Lego et on s'amuse à construire des meubles que tu vas pouvoir mettre dans ta chambre à coucher, dans ta salle à manger, dans ton salon.

  • Speaker #0

    Dans ton hôtel, dans tes bureaux.

  • Speaker #1

    Dans ton hôtel, dans tes bureaux. Mais c'est vraiment une construction. Alors, c'est soit les Lego, soit les Kaplas, mais c'est des jeux de construction. Et donc, on assemble soit des matières, soit souvent des matières différentes et on les met en forme pour pouvoir les utiliser comme des meubles. Enfin, on fait des meubles.

  • Speaker #0

    Oui, ok. Tu fabriques des meubles qui sont dessinés par des designers et l'interaction que tu as avec les designers m'intéresse beaucoup. Donc, on va creuser ça. Encore une petite question rituelle. Et on va revenir, ne t'inquiète pas sur tout. que tu fais, les meufs que tu fais. Si tu devais choisir un objet qui te représente, toi, perso, ce serait quoi ? Qu'est-ce qui dirait de toi cet objet ?

  • Speaker #1

    Je vais être très consensuel. C'est mon fauteuil Eames.

  • Speaker #0

    Ah, ok. Donc la lounge Chair. Avec ou sans ottoman ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas l'ottoman, ce qui est une grave erreur.

  • Speaker #0

    Pas forcément, je trouve qu'il fonctionne très bien sans. Oui,

  • Speaker #1

    il fonctionne très bien sans, mais quand je veux faire la sieste, il serait beaucoup mieux avec.

  • Speaker #0

    Donc ce fauteuil dit de toi que tu aimes faire la sieste.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu l'as depuis longtemps ? C'est une pièce que tu as...

  • Speaker #1

    Je l'ai eu pour mes 40 ans, donc ça fait 13 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'il y avait deux EAMES chez mon grand-père, que je n'ai pas récupéré, que ma cousine a récupéré, qu'elle a fait refaire. Et avant de démarrer ou au moment où je démarrais Haymann Editions, parce que j'ai démarré Haymann Editions assez tard, c'est vrai que ça faisait partie des pièces ou c'était la pièce qu'il fallait pour moi avoir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, j'ai posé la question à des gens qui aiment le design, mais sans forcément être des experts ou sans travailler dans ce domaine-là. Ça fait partie des pièces spontanément que je pense le plus grand nombre connaît, sans savoir forcément que c'est Charles et Ray Eames qui l'a dessiné, sans connaître son histoire. qui est assez marrant d'ailleurs, je ne sais pas si tu la connais l'histoire de ce modèle. En fait, Charles et Ray Eames, couple californien, voulait faire un cadeau à un réalisateur américain, donc on est dans les années 50, un réalisateur d'Hollywood dont j'ai oublié le nom. Et ce réalisateur, qui était un de leurs amis, disait, après mes journées de tournage, j'ai envie de me mettre, l'idéal, ce serait de me mettre dans un gant de baseball bien patiné. Un truc super confortable après mes journées de tournage. Ils ont imaginé ce fauteuil avec cette coque en contreplaqué, enfin moulée. Et puis cet habillage de cuir très accueillant pour cet ami dont j'ai oublié le nom. Mais je le raconte dans un autre podcast, donc il faudrait que je le mette en note d'épisode. Alors tu nous as un peu dit que tu avais commencé le design tardivement. Alors justement, c'est une partie que je ne connais pas du tout chez toi. t'étais peut-être prédestiné à l'édition de mobilier mais en tout cas t'as... pas commencé par là. Qu'est-ce que t'as fait avant ? Comment t'es arrivé à faire ça ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai démarré ma carrière chez Xerox. J'ai vendu des photocopieurs.

  • Speaker #0

    Comme quoi ?

  • Speaker #1

    Dans le 10e arrondissement, en 1994, donc il y a 30 ans. Le 10e n'était pas du tout ce qu'il est aujourd'hui. C'était pas... C'était pas...

  • Speaker #0

    Pas bobo ?

  • Speaker #1

    Non, c'était pas bobo, c'était pas aussi accueillant. Je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. J'ai fait une école de commerce. qui s'appelait le MBA Institute, qui devait m'emmener faire un MBA aux Etats-Unis, que je n'ai jamais fait au final, parce que j'ai rencontré la mère de mes enfants, et que je me suis marié, que j'ai fait des enfants, etc. Je ne vais pas raconter tout. Mais je ne suis jamais parti faire de MBA aux Etats-Unis. Et quand j'ai fini cette école, je voulais travailler très rapidement. Et en gros, c'est le premier job que j'ai trouvé. Je me suis retrouvé face à deux patrons. C'était une concession Xerox. Je me suis retrouvé face à deux types que je... Je ne connaissais pas, mais avec qui ça a fuité. Ils m'ont embauché et je suis resté là-bas 4-5 ans. Ensuite, je suis allé bosser dans l'informatique. C'était en 99-2000, au moment de l'explosion d'Internet, etc. Je suis allé vendre des logiciels d'infrastructures réseau. C'est un éditeur américain qui s'appelle Novell, qui existe toujours, je crois. Et puis là, au bout de 3-4 ans, j'en avais un peu marre d'assister à des réunions auxquelles je ne comprenais pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Tu sentais que ce n'était pas...

  • Speaker #1

    Je sentais que ce n'était pas mon univers. Et puis, j'ai fait une autre boîte de logiciels après, ça n'a pas duré très longtemps. Et ensuite, j'ai vraiment voulu quitter le milieu de l'informatique, de l'IT. Et j'avais... Ma mère avait des copains à Los Angeles qui avaient une boîte de maroquinerie qui vendait à la grande distribution aux États-Unis. Made in China. Ils vendaient à Walmart, Target, à toute la grande distribution. Ça cartonnait. Ils avaient zéro business en Europe. Je leur ai dit, je vais devenir agent pour vous en Europe.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    je suis devenu... Donc, des sacs à main, des portefeuilles,

  • Speaker #1

    des trucs comme ça. Des sacs à main, de la petite maroquinerie et donc en fait il faisait il y avait un des deux associés qui faisait le tour des boutiques de luxe tous les ans pour voir les tendances il achetait il copiait il copiait des en fait c'était plus des trousses de toilettes mal américaine avec des gros trucs et donc il copiait il copiait toutes les marques de luxe pour des trousses et puis les vendait à la grande distribution et donc j'aurais dit peut-être je peux faire ça pour vous sur l'europe parce que vous avez zéro business. à jean pour eux pendant quelques années c'était assez sympa parce que je voyageais un peu partout en europe bon mais ça restait la grande distribution ça vient de mes îles aïna un du moyen produit moyen copier enfin bon bref et puis cette boîte et cette boîte américaine s'est fait racheter par un gros groupe américain qui était la maison mère d'une marque française que tout le monde connaît qui s'appelle babyliss ah oui ok et c'était au moment où dans ma vie perso il y avait pas mal de changements aussi parce que je divorçais et ils m'ont dit david on veut plus d'agents donc soit tu dégages soit tu viens de les babyliss suivant des babyliss bon comme j'étais en train de divorcer d'un côté je me suis dit je vais quand même assuré un minimum de l'autre j'avais un cousin qui m'avait dit à partir du moment où tu as un des deux qui va ça va donc je me suis dit je vais quand même assuré je vais pas me foutre dans la merde jusqu'au cou et donc je suis allé chez babyliss et là j'étais malheureux comme les pierres. C'était une maison, une vieille maison française.

  • Speaker #0

    Poussiéreuse peut-être.

  • Speaker #1

    Un peu poussiéreuse avec un PDG à l'époque qui était vraiment un psychopathe. vraiment un psychopathe.

  • Speaker #0

    Tu ne risques pas d'avoir de problème juridique, moi non plus, en disant ça ?

  • Speaker #1

    Non, on ne me donnera pas son nom. Et donc, j'étais malheureux comme les pierres. Et j'ai commencé à regarder. À l'époque, j'avais une relation avec une femme qui était coach en ressources humaines et qui me dit « David, t'as un œil » . Et puis, j'étais toujours attiré par la déco. Tous les ans, j'allais à la maison et j'ai tous les ans... ça vient juste après, mais tous les ans, j'allais à la maison WebJ et tous les ans, je me disais j'ai envie de faire partie de cet univers. Je voyais des gens qui avaient l'air d'être dans la vie, contrairement aux gens que j'avais croisés dans l'informatique ou dans la grande distribution qui ne me ressemblaient pas. Et là, j'avais l'impression qu'il y avait une espèce de connexion avec les gens que je voyais au salon. Et puis ma mère avait eu une boutique de tissus pendant une dizaine d'années, de tissus Soleyado. Oui,

  • Speaker #0

    très bien.

  • Speaker #1

    Très provençal. Très provençal. Et donc j'avais grandi quand même toute mon adolescence. Elle a commencé quand j'avais 13 ans, je crois, de 13 à 25 ans. Elle a eu cette boutique soleil à dos. Donc j'ai quand même pas mal baigné dans cet univers déco. Et donc cette campagne m'a un peu poussé à faire autre chose. Et puis c'est à l'époque où s'est créée Petite Friture, Moustache. Et donc je me suis dit, il y a des nouvelles maisons d'édition qui se créent. Il y a des petites maisons d'édition qui se créent, pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Comment démarrer ?

  • Speaker #1

    Comment démarrer ? Avec qui ? Je ne connaissais personne.

  • Speaker #0

    Alors, je fais une parenthèse. Le monde de l'édition de mobilier, c'est vrai que c'est... Alors, les Français ne sont pas mauvais, mais il y a beaucoup d'Italiens. Enfin, ils ne sont pas mauvais. Ils existent. Mais c'est plutôt nordique ou très méditerranéen, italien, un peu espagnol maintenant. Mais c'est des maisons plutôt historiques. On parlait des EAMES tout à l'heure. c'est des pièces iconiques qui sont éditées par des grandes maisons des casinas, des Herman Miller pour l'amérique du Nord, Fritz Hansen, etc. Vitra. Et c'est vrai que spontanément, on peut se dire comment j'émerge comme une marque de mode ? Comment j'émerge dans ce paysage qui est super concurrentiel où il y a des mastodontes qui sont installés ? Comment t'as fait ?

  • Speaker #1

    Je n'en avais aucune idée. En fait, j'ai démarré... L'histoire s'est un peu accélérée suite à des vacances que j'ai passées au Brésil. J'étais dans un hôtel à Rio qui s'appelait le Santa Teresa, je crois.

  • Speaker #0

    C'est le quartier où est Santa Teresa. Oui,

  • Speaker #1

    mais l'hôtel s'appelait Hôtel Santa Teresa. Santa Teresa et dans cet hôtel, dans le hall de cet hôtel il y avait deux fauteuils que je trouvais sublimes et j'ai demandé à l'accueil quels étaient ces fauteuils et ils m'ont dit que c'était des fauteuils d'un certain Sergio Rodriguez moi je ne connaissais pas Ce n'est pas du tout Sergio Rodriguez à l'époque.

  • Speaker #0

    Donc là, on est en quoi ?

  • Speaker #1

    On est en 2008-2009.

  • Speaker #0

    Une grande mode aujourd'hui du design des Brésiliens, mais ça reste quand même assez pointu.

  • Speaker #1

    Et donc, Sergio Rodriguez, je ne connais pas, mais le type à l'accueil de l'hôtel me dit qu'il a son studio à Rio. S'il voulait aller voir, allez voir. Donc, je vais au studio de Sergio Rodriguez. Je le croise en sortant. Incroyable. Mais on ne se dit pas. Enfin, on se croise. et puis à l'intérieur il y avait une une femme d'un certain âge, à mon avis c'était sa femme, et je lui dis un peu naïvement écoutez j'adore ces fauteuils et votre collection, est-ce que par hasard vous avez une distribution en Europe, je pourrais peut-être m'en occuper. Et là elle me regarde avec un large sourire, elle me dit bon écoutez en fait oui on a déjà une petite distribution, on est distribué par Classicon, et puis on est distribué aussi par la Galerie Triode. À Paris. Ok, bon.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je repars. Et je rentre à Paris. Et à l'époque, je travaillais à Montrouge. Et vraiment, je m'emmerdais. C'était chez Babyliss. C'était terrible. Et donc, régulièrement, je suis allé voir Triode, Jacques Barré. Et puis, je commence à discuter avec lui. Je pense qu'il se demandait pourquoi j'allais le voir tout le temps, régulièrement. Et plus je parlais avec lui, plus je me disais... Il faut que je fasse un truc là-dedans, il faut que je trouve une solution. Donc, ça dure un an. Je regarde. Effectivement, à l'époque, il y avait des premiers sites aussi qui se montaient. Ce n'était pas de crowdfunding, mais je ne sais plus comment ça s'appelle, de sites qui mettaient en ligne du mobilier.

  • Speaker #0

    Ah oui, et tu préfinançais, tu préachetais, tu précommandais.

  • Speaker #1

    Je précommandais. Donc, il y avait tous ces modèles qui étaient en train d'apparaître un peu. Plus, effectivement, moustache, petites fritures qui étaient en train de se créer. Et puis un jour, j'appelle. Donc, j'attends encore un ou deux ans. Je regarde, je fais des recherches sur Internet pendant mes heures de...

  • Speaker #0

    De pause chez Babyliss.

  • Speaker #1

    Non, même pas de pause. Pendant mes heures chez Babyliss pour m'occuper.

  • Speaker #0

    Bravo.

  • Speaker #1

    Et... Et puis, j'attends le jour où Babyliss va me dire, « David, c'est bon, on va arrêter notre collaboration. » Donc, ce jour est arrivé. Ça a mis quand même une bonne année. Et ce jour-là, je me suis mis derrière mon ordinateur chez moi. Et j'ai dit, « Bon, il faut que je trouve une solution. » Et là, j'ai recontacté un copain qui, à l'époque, bossait chez Kenzo Parfums au Brésil.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    et je lui ai dit tu connais pas je regardais tout le de l'histoire avait un peu redémarré enfin c'était amplifié au brésil et je lui dis écoute j'adore le design brésilien est ce que tu connais pas des designers brésiliens toi qui bosse un peu dans Dans ce milieu, sans être dans ce milieu. Et qu'un jour après, il me répond, il m'envoie un message sur Facebook, je me souviens. Il me dit, écoute, je ne connais pas de designer brésilien, mais en revanche, le mari de la meilleure copine de ma femme est designer au Portugal. Donc, il s'appelle Tony Grillo. Je cherche Tony Grillo et je vois...

  • Speaker #0

    Donc toi, dans ton idée à ce moment-là, tu étais plutôt en train de te dire je vais identifier des designers qui produisent déjà, qui éditent, et je vais distribuer en Europe. C'était ça ton idée ou tu ne savais pas trop encore ? Non,

  • Speaker #1

    je ne savais pas.

  • Speaker #0

    J'avais besoin de parler à quelqu'un,

  • Speaker #1

    de trouver un premier designer avec qui démarrer quelque chose. Mais je n'avais aucune stratégie.

  • Speaker #0

    Par où démarrer, quoi.

  • Speaker #1

    Et donc j'appelle, je regarde Tony Grillo sur Google et je vois qu'il a fait une pièce pour une ou deux pièces pour Christofle. Je me dis s'il a fait des pièces pour Christofle, il ne doit pas être trop mauvais. Donc j'appelle Tony Grillo, je l'appelle, je lui parle, je lui dis écoute, voilà, je voudrais lancer une marque. Je ne sais pas comment, je ne sais pas avec qui, je ne sais pas dans quel domaine, comment la positionner, etc. Et puis il me rappelle, et je lui dis, écoute, j'ai jamais vu une usine, je connais personne, mais voilà, je voudrais monter une marque. Il me dit, ok, c'est intéressant, je te rappelle.

  • Speaker #0

    Il y a pas mal qui te répondent ça. Pas mal n'ont rien répondu. La plupart ont dit, ok, encore un éliminé.

  • Speaker #1

    Et un mois après, il me rappelle, il me dit, David, écoute, ça m'intéresse. Si tu veux, tu peux venir au Portugal deux, trois jours et puis je te montre des usines, on discute. Donc je pars, on se retrouve à Porto, deux jours, on passe deux jours à visiter quelques usines, ateliers dont il avait connaissance, et puis on discute, et puis on boit du bon vin, et puis je vois que c'est un garçon qui... qui est hyper affiné, on s'entend hyper bien. Et au bout de deux jours, on déjeune sur le port à Porto, un bac à la eau. Ça fait très cliché, mais c'est vrai. vraiment le cœur. Et je lui dis, écoute, ok, allons-y. On était en juin 2011. Oui. Et je lui dis, moi, je veux lancer une marque en janvier 2012 à Maisons et Objets.

  • Speaker #0

    Ambitieux.

  • Speaker #1

    Donc, tu as six mois. Et là, il me regarde et me fait, non, David, on va faire ça en septembre 2012, mais en janvier, ce n'est pas possible. Je lui dis, non, écoute, moi, je n'ai rien à faire. Donc, je ne vais pas attendre un an et demi avant de lancer Merci. une marque, donc je veux que ce soit janvier. Et pendant tout l'été, il m'a envoyé des dessins et j'ai sélectionné...

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu lui donnes un brief ? Tu lui dis que c'est plutôt des assises, c'est plutôt des luminaires, des canapés, des rembourrés, du marbre ?

  • Speaker #1

    Très honnêtement, je ne me souviens plus ce que je lui ai dit. Je ne sais plus ce qu'on s'est dit à ce moment-là, sur le brief. À mon avis, c'était un brief qui était très, très vague. j'ai dû lui dire écoute je sais pas si je veux être plus Muto ou plus Hermann ou Takini ou Cassina je savais pas j'y suis allé mais j'y suis allé vraiment les yeux fermés et tout l'été il m'a envoyé des dessins et puis sur les dessins qu'il m'a envoyé j'en ai sélectionné 10 parce que je voulais démarrer avec une collection, je voulais pas démarrer avec une pièce ou deux pièces

  • Speaker #0

    J'ai une autre question, à ce moment là si t'as des souvenirs de ça vous déterminez un modèle économique entre lui et toi parce que ceux qui viennent pas de ce monde là ont du mal peut-être à comprendre comment se rémunère une maison d'édition par rapport à un designer en général c'est plutôt une maison d'édition qui dit à un designer je te commissionne pour dessiner une chaise et puis ensuite c'est des royalties là vous aviez déjà élaboré quelque chose ?

  • Speaker #1

    Alors là, on s'était mis d'accord sur un forfait.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait 10 pièces. Parce que je démarrais. On s'était mis sur un forfait qui comprenait d'une part la collection et d'autre part toute l'identité visuelle. C'est lui qui a créé mon logo et qui a créé l'identité au départ de ma nid.

  • Speaker #0

    C'est un vrai gros partenaire pour toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vraiment... Sans Tony... Alors l'autre chose, c'est que j'avais vu passer... un avocat qui m'avait filé un business plan d'une marque française très connue.

  • Speaker #0

    Ne le dis pas parce qu'il va y avoir des problèmes.

  • Speaker #1

    Et j'avais vu qu'ils faisaient fabriquer au Portugal. Et moi, je ne savais pas à l'époque où on fabriquait du mobilier. Je ne savais pas si c'était au Portugal, en Europe de l'Est ou ailleurs. J'avais zéro contact. Donc je m'étais dit si je démarre avec Tony qui est au Portugal.

  • Speaker #0

    Tu gagnes un peu de temps.

  • Speaker #1

    Je vais gagner du temps parce qu'il va me présenter des fabricants et au moins je saurai, il ne va pas juste me faire des dessins, mais il va me présenter des fabricants. Donc au moins j'aurai ça et je vais pouvoir démarrer un peu rapidement parce que sinon je vais mettre encore un an ou un an et demi à trouver des fabricants. Et je vais perdre tout ce temps. Et donc, effectivement, on a démarré comme ça. Juillet-août, il m'a envoyé des dessins. J'ai fait une sélection d'une dizaine de dessins. et puis on a balancé ça aux fabricants au Portugal et puis on a lancé la marque en janvier 2012 à Maisons et Objets Donc vous avez tenu le pari ? On a tenu le pari, moi j'ai fait des pieds et des mains pour avoir un stand hyper bien placé pas trop cher pas trop cher je sais pas mais en tout cas je m'étais donné un budget pour démarrer et j'ai réussi à avoir un stand à Maisons et Objets À l'époque, ce n'était pas facile d'avoir un stand à maison et objet sur le fil rouge bien placé. Et on a lancé cette collection avec des lampes qui n'étaient pas électrifiées.

  • Speaker #0

    Donc on n'était que sur les prototypes,

  • Speaker #1

    c'est ça ? On n'était que sur des premiers prototypes. Donc il y avait le fauteuil d'Artagnan, les lampes Marie. Il y avait deux luminaires qui ne tenaient pas debout, qui s'appelaient Equis.

  • Speaker #0

    Les lampes Marie qui existent en pierre et en liège.

  • Speaker #1

    Oui, qui existent en pierre, en liège, en aluminium.

  • Speaker #0

    Tu les avais faits déjà dans toutes ces versions ? Non.

  • Speaker #1

    présenté dans toutes ses versions. On les a présentés en chaîne aussi. On les a arrêtés en chaîne parce que c'était du chaîne massif. Le chaîne massif craquait. Et donc, on a eu deux, trois problèmes avec des clients. Donc, on s'est dit, on va arrêter ça parce que sinon, ça va être trop compliqué. Et la lampe m'a... Marie, qui est devenue un peu... Oui,

  • Speaker #0

    une signature.

  • Speaker #1

    Signature de la marque et qui s'appelle Marie parce que c'était le nom de ma compagne à l'époque qui m'a poussé à me lancer.

  • Speaker #0

    Bel hommage.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Ah oui, incroyable. Donc là, coup de bluff énorme quand même.

  • Speaker #1

    Coup de bluff énorme. Et j'étais allé voir avec cette Marie, justement, on était allé voir, on était passé chez Sylvéra parce qu'elle voulait acheter un canapé.

  • Speaker #0

    Donc Sylvéra qui est le plus gros distributeur de mobilier en France, B2B essentiellement, pas que.

  • Speaker #1

    mais essentiellement et j'avais rencontré le directeur du showroom François Castiglione à Venue Clébert et je lui avais dit écoute je voudrais monter on est allé boire un verre et puis il m'avait pris pour un cinglé il m'avait dit ouais ouais vas-y bonne chance et 6 mois après j'ai lancé la marque et je suis allé le revoir avec mon petit catalogue et je me souviens qu'il m'a dit chapeau tu l'as fait tu l'as fait et c'est bravo.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui d'ailleurs il fait partie de tes distributeurs.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui il fait partie de mes distributeurs.

  • Speaker #0

    Alors quand même, Silvera, comme d'autres distributeurs, mais je crois que c'est le plus gros, je lisais l'autre jour, ils ont plus de 1000 marques distribuées donc sur des dizaines de milliers dans le monde mais 1000 marques sélectionnent etc donc c'est bien d'en faire partie et après ils ont plein de showrooms donc c'est bien d'être visible chez eux.

  • Speaker #1

    Ça reste une lutte constante Ah bah bien sûr,

  • Speaker #0

    bah oui et puis une marque en pousse une autre et puis laquelle va faire plus de remises etc Super, super merci d'avoir expliqué cette aventure donc en fait si je résume il y a eu un truc très naturel chez toi qui te dire j'ai envie de faire un truc dans cet univers là je m'ennuie là où je suis et c'est le moment de faire ce que j'aime mon entre carrière voilà c'était un peu les morts déclencheurs une sensibilité mais tu sais pas de lire enfin peut-être ta maman c'est bon

  • Speaker #1

    mais j'ai eu la chance d'effectivement d'avoir une mère qui avait cette sensibilité qui quand on On était gamins, on avait refait l'appartement familial. Et je me souviens de plusieurs choses. J'ai plusieurs souvenirs. J'ai ce souvenir, à un moment, il y a eu une première période dans cet appartement familial qui était dans les années 70. On avait des canapés en velours marron. Non, ce n'était pas des togos. Je ne sais plus ce que c'était, mais c'était vraiment du velours marron, mais très foncé, avec des murs verts, mais verts pelouses. et puis un jour elle a complètement changé elle a fait venir un architecte, ça devait être au début des années 80 et elle a fait poser du tissu au mur et je me souviens de ce poseur qui posait le tissu au mur, qui tendait le tissu sur les baguettes c'est vraiment quelque chose qui m'a marqué voilà et puis j'ai eu la chance d'avoir une chambre qui a été faite par cet architecte qui a fait toute une chambre en USM jaune

  • Speaker #0

    Et un lit...

  • Speaker #1

    USM étant un éditeur, je ne sais jamais si c'est suisse ou allemand.

  • Speaker #0

    C'est suisse.

  • Speaker #1

    Suisse. Donc de mobilier plutôt destiné à un usage tertiaire en général. C'est plutôt... Enfin, on le voit beaucoup dans le résidentiel maintenant, mais à l'époque, ça devait être vraiment... Donc c'est du tubulaire, aluminium ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #0

    C'est du tubulaire en acier chromé. Acier chromé, voilà. Avec des panneaux de différentes couleurs.

  • Speaker #1

    De couleurs très primaires.

  • Speaker #0

    Voilà, et qu'on peut... Très modulable, qu'on peut construire un peu comme on veut. Et donc j'avais toute une grande bibliothèque comme ça, avec un bureau USM. Et j'avais un lit que j'ai redécouvert au puce l'année dernière, je crois, qui était de Gaël Ollenti.

  • Speaker #1

    Ah là là, très bien.

  • Speaker #0

    Bon, donc j'ai grandi là-dedans.

  • Speaker #1

    Pas mal.

  • Speaker #0

    Pas mal.

  • Speaker #1

    Pas mal. Donc soit l'architecte, soit ta mère.

  • Speaker #0

    moment sur les deux avait en tout cas l'architecte avait l'oeil et ma mère avait trouvé le bon architecte et donc on l'a j'ai grandi j'ai grandi là dedans je pense que ça quelque part ça a dû m'appuyer et je pense que j'avais un certain oeil. Pour le mariage de ma sœur, il y avait la galerie et j'ai fait mes études dans le Marais. J'ai fait une école de commerce dans le Marais et quand ma sœur s'est mariée, je cherchais un cadeau. Et puis il y avait la galerie Meg qui était à l'époque rue aux ours, dans le Marais, en face de Pompidou. Et puis je rentre là-dedans et je vois des bougeoirs en bronze jolie et puis je dis est ce que vous pourriez me faire un tour ma soeur ce mariage chercher un cadeau pour son mariage et je suis est ce que vous pourriez me faire un chandelier à cette branche en bronze comme ça et elle se renseigne et elle me dit oui et en fait c'était olivier gagnère donc ma soeur à une hausse unique d'olivier gagnère qui date d'il ya trente ans formidable Et il y a eu, je ne sais plus, un ou deux autres épisodes comme ça. Et donc, quelque part, je me suis dit, j'ai quand même l'œil. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne t'es pas gouré.

  • Speaker #0

    Je ne me suis pas gouré. Et cette Marie m'a aussi conforté dans l'idée qu'il fallait que je fasse confiance à mon œil et que j'avais l'œil. Et donc moi je ne sais pas dessiner. Je ne sais pas dessiner, je sais faire un croquis, mais même pas en 3D.

  • Speaker #1

    Tu sais expliquer peut-être ?

  • Speaker #0

    Je sais expliquer, je sais impulser. Alors ça, ça viendra peut-être après. conversation. Mais je sais impulser une idée. Et puis après, je sais la juger et je sais quand elle est aboutie.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Très intéressant. Alors, est-ce que justement, quand tu as démarré... Peut-être après mes objets. Peut-être parle-nous un petit peu de cette... Donc la lampe Marie, qui est une forme très simple en apparence, mais c'est...

  • Speaker #0

    C'est un champignon.

  • Speaker #1

    C'est un champignon, mais sans fioriture. Sans fioriture. C'est vraiment deux volumes. Un volume tubulaire, une demi-sphère ou même un quart de sphère.

  • Speaker #0

    Un tiers de sphère.

  • Speaker #1

    Un tiers de sphère, oui, voilà. Oui, oui. est-ce que tu avais déjà à ce stade une idée du style de Eman Edition que tu voulais imprimer ?

  • Speaker #0

    Pas du tout. Pas du tout. On est parti sur la première collection, c'était le travail de la matière. Donc, on avait des pièces en marbre, on avait la lampe Marie en marbre. On a fait des tabourets en liège qu'on a appelé Macaron. C'était l'alliance. de l'élégance française, ou en tout cas d'une maison d'édition française avec le liège qui représente le Portugal, parce que le Portugal est le plus gros fabricant de liège. On avait le fauteuil d'Artagnan, qui au départ était... un fauteuil avec une structure en chaîne sur lequel on avait mis une grande cape en cuir. Et quand on a vu le fauteuil avec la grande cape en cuir, on s'est dit non, ça ne fonctionne pas du tout. Donc on a coupé la cape en cuir et on a juste gardé une assise suspendue. Et on a gardé le nom d'Artagnan qui venait de l'idée de la cape. On avait fait trois vases avec cette maison portugaise très connue. Je retrouve à son nom.

  • Speaker #1

    C'est une maison de quoi ? De verre ?

  • Speaker #0

    De porcelaine.

  • Speaker #1

    Je cherche en parallèle.

  • Speaker #0

    Bon, ce n'est pas très grave. On avait fait trois vases, deux en porcelaine et un en cristal, qui était sublime. Donc on était vraiment dans le travail de vista alegre. On était vraiment dans le travail de la matière. Et c'est comme ça que la première collection se présentait, au travers du travail de l'acier, du cuir, du bois, du liège, du marbre. On avait fait ce fauteuil dingue aussi, le fauteuil twist.

  • Speaker #1

    Donc toujours Tony Grillo.

  • Speaker #0

    Tony Grillo. C'est Tony Grillo qui a fait toute la première collection. Il y avait une espèce de cohérence assez forte dans cette première collection parce qu'il y avait un designer et on avait pris ce parti de travailler la matière. Donc on l'avait travaillé sous différents angles. Donc il y avait deux fauteuils, trois vases, une lampe déclinée en quatre matières. de lampadaires, et des miroirs que j'ai toujours dans la collection qui sont les miroirs Cutting Space en acier inox polymiroir. Deux plans avec des plans inclinés qui coupent effectivement l'espace. Et qui sont plus des pièces, c'est plus des œuvres d'art que des miroirs d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Très très beau. Et donc, comment se passe ce Média et Objets ? Donc, on est en 2012, janvier 2012. Tu présentes tes trucs. Tu avais des attentes quand même. Tu espérais prendre des commandes.

  • Speaker #0

    J'espérais prendre des commandes. J'ai pris quelques commandes, mais j'ai eu pas mal de presse.

  • Speaker #1

    OK, comme ça, spontané.

  • Speaker #0

    Comme ça, spontané.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    Comme ça, spontané. Non, mais...

  • Speaker #1

    T'as fait jouer le réseau un petit peu, j'imagine.

  • Speaker #0

    J'ai fait jouer... Non, j'avais pris une attachée de presse. avec qui ça s'est assez vite arrêté. Mais je l'avais pris, je crois, un mois avant Maisons et Objets. Et franchement, la presse qu'on a eue, c'était lié au salon.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    On a tout de suite eu un positionnement, enfin, quelque chose d'un peu différent. Je me souviens... que j'avais rencontré à ce moment-là les propriétaires de Véronèse qui sont venus sur le salon. Il y avait le père et les deux fils. Ils m'ont dit bravo, c'est ce qu'ils aiment mieux sur le salon.

  • Speaker #1

    Waouh. Alors Véronèse, c'était déjà Joshi Mech, Ruben ? Ouais. Donc Véronèse, maison de verrerie. de lustre, rullustrerie, je ne sais pas si on peut dire ça.

  • Speaker #0

    Ils font des lustres en verre de Murano. Et donc, ils ont repris Véronèse, qui est une maison qui date de 1931, je crois, 1930 ou 1931. Ils ont repris ça trois ans, je crois, avant que moi, je démarre. Et donc, on s'est suivi depuis. mais voilà c'était en tout cas il y avait une cohérence Il y avait déjà cette élégance, mais je ne savais pas du tout où j'allais aller. Et en fait, assez rapidement, j'ai commencé à avoir des demandes de cabinets d'archi américains, assez haut de gamme, pour la lampe. L'année d'après, j'ai voulu rajouter de la couleur.

  • Speaker #1

    Donc tu t'es dit, je vais faire chaque année ou chaque six mois ? Chaque année. Maison et objet, c'est... C'est septembre et janvier.

  • Speaker #0

    C'est septembre et janvier. Mais l'idée, c'était de faire chaque année une nouvelle collection, d'apporter des nouvelles pièces.

  • Speaker #1

    Donc, de présenter en janvier.

  • Speaker #0

    Voilà. Et l'année d'après, on avait cette matière, on avait le liège, l'acier inox, le bois, le cuir. Mais ça manquait un peu de sexiness, on va dire. Donc, j'ai voulu rajouter de la couleur.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    et j'ai découvert le travail de à l'époque d'agne effete et lucie coldevin à travers ce qu'ils avaient fait pour broquis. Et donc je me suis dit, on va rajouter...

  • Speaker #1

    Beaucoup de verre.

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup de verre. Et donc je me suis dit, on va rajouter la couleur, mais grâce au verre. On va faire du verre de couleur et on va faire des pièces en couleur en verre coloré. Et donc j'ai contacté l'appareil d'Anne et Lucie sur

  • Speaker #1

    Facebook. Tu les connaissais juste de notoriété ?

  • Speaker #0

    Oui, je les connaissais de notoriété. Moi, je connaissais... Vraiment, je ne connaissais personne. et donc j'ai contacté Dan et Lucie et puis ils m'ont répondu et puis on a lancé le tabouret wave qu'on vend depuis depuis 12 ans depuis 2013 et puis on avait fait aussi des tables qui étaient sublimes, qui s'appelaient les tables du haut mais qui était assez compliqué et très fragile. Donc, on a fini par arrêter parce qu'on avait plus de casques. On avait trop de casques et c'était un peu compliqué. Donc, on les a sortis de la collection il y a quelques années. Et bon, et voilà, là, c'était parti parce qu'il y avait Tony, il y avait Dan. Ensuite, grâce à Dan, j'ai rencontré Charles Kalpakian. On a fait aussi en 2014... 2015, 2016, sur le salon, une de mes premières clientes, c'était une Libanaise qui avait un showroom à Beyrouth qui s'appelait Rania, qui a pu son showroom et qui m'a présenté, qui un jour vient sur Maisons et Objets. il me dit il faut que je te présente deux jeunes designers tu vas voir ils sont super, ils s'appellent David et Nicolas ok ok et donc l'année d'après je contacte David et Nicolas Nicolas pour faire un bureau. Et donc, on a développé le bureau Lyo ensemble en 2015. Et une fois qu'on était... Une fois que j'avais 3-4 contacts, une fois que la marque commençait à être un peu visible, d'abord, tu es contacté par des designers. Ensuite, tu rentres dans un... Ça reste un petit milieu.

  • Speaker #1

    Oui. Forcément, tu rencontres d'autres gens. J'ai une question sur le positionnement. J'imagine qu'il est venu que... peut-être naturellement du fait que tu as tout fabriqué en Europe. Donc, c'était quand même assez onéreux de fabriquer avec des artisans ou des ateliers européens. Aujourd'hui, ta collection, je trouve, est très complète, très cohérente. Et parfois même à la limite, ça sera peut-être une des questions que j'aurais pour toi, à la limite du collectible.

  • Speaker #0

    Grande question actuelle.

  • Speaker #1

    Grande question, là tu vas. Oui, parce que le marché du design, du mobilier, on va dire, premium haut de gamme, gamme en France. On a deux grandes catégories. L'édition où les fabricants fabriquent un petit peu de stock ou fabriquent à la commande, mais on est quand même sur de la diffusion assez importante et c'est diffusé par des distributeurs qui sont des marchands de meubles aux particuliers ou aux entreprises, ou de luminaires ou d'accessoires, je mets tout ça dedans. Et puis il y a une deuxième catégorie qui est plutôt distribuée dans des galeries où on est dans le collectible, où on est vraiment à la limite ou même carrément dans l'œuvre d'art. Évidemment, le prix n'est pas le même. La quantité diffusée n'est pas la même. Mais ça peut être une question que tu te poses, j'imagine. Comment ton positionnement, tu l'as affirmé à ce moment-là ou pas ? Ou il s'est fait naturellement ? Comment tu as calculé tes prix ?

  • Speaker #0

    Il s'est fait de manière très empirique, en fait. Il n'y a pas eu de business plan. J'ai tout fait de manière très empirique, en prenant beaucoup de temps, parfois un peu trop. Et c'est justement en voyant les demandes de mes clients, plus je recevais de demandes de clients américains haut de gamme, plus je me disais en fait, cette marque est perçue comme une marque haut de gamme. sauf que moi je venais pas de ce milieu là oui Babyliss donc j'ai mis beaucoup de temps à accepter de devenir une marque haut de gamme au départ je savais pas du tout au départ je savais pas si j'allais être Muuto si j'allais être oui

  • Speaker #1

    Vitra,

  • Speaker #0

    Cassina

  • Speaker #1

    Etel au Brésil, voilà Voilà.

  • Speaker #0

    J'avais un... Je n'avais pas d'idée. Je créais du mobilier. Je ne me posais pas la question de mon positionnement.

  • Speaker #1

    Toi, ton envie, c'était plutôt de le diffuser, de le distribuer le mieux possible, peut-être le plus largement possible aussi.

  • Speaker #0

    Ce qui est quand même un indicateur de succès. Après, il s'est passé une chose, c'est que le marché a énormément changé entre 2012 et aujourd'hui. C'est-à-dire qu'ont intervenu des nouveaux arrivants. Déjà, tous les architectes se sont mis à faire du mobilier. Enfin, tous. Beaucoup d'architectes haut de gamme se sont mis à faire du mobilier et à développer des collections. Il y a beaucoup de designers qui, voyant que les royalties ne leur permettaient pas de vivre, se sont mis aussi à faire du mobilier et à développer des collections.

  • Speaker #1

    Et à l'auto-éditer.

  • Speaker #0

    Et à s'auto-éditer. Donc, le marché a énormément... évolué entre 2012. Quand j'ai démarré en 2012, il n'y avait pas tout ça. Et puis, il y a aussi des nouveaux distributeurs qui sont arrivés en cours de route. comme Invisible Collection ou Studio 27 aux Etats-Unis, qui se sont positionnés sur du mobilier hyper haut de gamme, du mobilier justement d'architecte, ou yours, et puis aussi...

  • Speaker #1

    Je suis très intéressé par yours, parce que c'est moi qui l'ai co-fondé. Non mais oui tu as raison, Invisible Collection a fait un super boulot, 27 aussi.

  • Speaker #0

    Et en fait, Invisible Collection et yours aussi, et Studio 27, m'ont sélectionné dès le départ, en 2016. J'étais un des premiers... fabricant, à être distribué par Invisible et par Studio 27. Et donc, ça a conforté cette idée d'aller vers le mobilier haut de gamme. Je savais aussi que je n'avais pas envie d'avoir... une grosse structure et gérer des centaines de commandes par mois avec toute la logistique, tous les retours, tout le SAV.

  • Speaker #1

    Et puis le cash qu'il faut immobiliser pour fabriquer des collections.

  • Speaker #0

    Et puis le cash qu'il faut immobiliser pour avoir du stock. Je ne voulais pas les faire fabriquer en Asie. Et puis je voyais toutes ces marques. notamment Scandinave qui s'était monté avec d'énormes fonds. Et je n'étais pas du tout sur ce modèle. Je voulais rester un artisan dans l'édition, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Alors justement, l'équipe, ça a peut-être changé en… en 10 ans, mais... Ouais, en un peu plus de 10 ans, à l'époque, donc on va dire, allez, quand ça a été lancé, 2015-2016, tu t'es dit ok, c'est bon, je vais pouvoir faire une partie de ma vie là-dedans. C'était combien de personnes ? C'est toi tout seul ?

  • Speaker #0

    C'est moi tout seul. C'est moi tout seul. 2012, 2013, 2014, c'est moi tout seul. Tout le monde me demandait « David, pourquoi tu ne prends pas un stagiaire ? Pourquoi tu ne prends pas quelqu'un ? » Je crois que je n'ai pas envie de manager.

  • Speaker #1

    Je te comprends. C'est tellement bien. C'est dur.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est ce qui prend le plus de temps après une fois qu'on a une équipe. ceci étant, il a quand même fallu... En fait, je me suis entouré, c'est toujours plus ou moins le cas aujourd'hui, j'ai une personne qui s'occupe un peu du back-office aujourd'hui. Donc,

  • Speaker #1

    relation avec les fabricants... Voilà.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin, relation, gestion de la facturation, de la logistique, ce genre de choses. Mais en fait, je me suis entouré... J'ai travaillé avec très peu de designers depuis 12 ans, mais j'ai, je crois, réussit à constituer une équipe. fidèles soudés qui parlent entre eux et ils font pas partie des manéditions mais pour moi ils font partie des manéditions donc quand me pose des questions sur telle ou telle pièce ou ce qu'il faut faire ou comment faire évoluer quoi que ce soit on en parle et on en parle avec dan avec charles Avec Tony, depuis qu'il est au Portugal, il a pris un peu plus de distance. Mais je n'ai pas voulu faire du name dropping avec une dizaine, une quinzaine, une vingtaine de designers. Ce qui était très important pour moi, c'était de garder cette cohérence dans la collection, qui je crois se ressent parce que c'est un retour que j'ai souvent au sujet de la collection. Et donc c'est une équipe, ça reste une équipe. externe mais assez soudé et j'ai des relations franchement amicale avec Dan, avec Charles, avec Tony. Ce ne sont pas des designers que je vois une fois par an. Dan, on se voit toutes les semaines.

  • Speaker #1

    Question d'ailleurs sur la fabrication. Donc il y a un dessin, vous vous mettez d'accord sur un dessin tu le tu le j'imagine qu'il ya des ajustements il ya une phase phase de prototypage. Qui choisit l'artisan, le fabricant, l'usine ? Est-ce que c'est un duo entre le designer et toi ? Comment ça se passe ? Vous le plongez peut-être en cours de route ?

  • Speaker #0

    Alors, les quatre premières années, j'avais une fabrication au Portugal qui était un peu cahin caha avec des fabricants qui faisaient d'autres choses mais qui faisaient en trop de l'immeuble, etc. Et en 2015, j'ai voulu lancer mon premier canapé. Et là, je me suis dit, premier canapé, il faut qu'il soit super. Et puis, je vais à Londres une journée pour 100% Design. Et je rencontre l'ancien patron du Via dans le train, par hasard. Puis on se met à discuter comme ça. Et puis, au bout d'une demi-journée, je lui dis, tiens, peut-être vous pouvez m'aider. Je veux lancer un canapé, mais je voudrais le faire faire en Italie. Vous n'avez pas des contacts. Et là, pareil, une semaine après, il m'envoie un message. Contactez Alain, machin, il pourra peut-être vous aider. Et en fait, Alain, c'était l'ancien patron de... Je savais qu'il fallait que je marque des noms.

  • Speaker #1

    C'est quoi, une marque française ?

  • Speaker #0

    Oui, une marque française des années 90 qui fait des canapés avec des trucs en bois. Je ne connais qu'eux, mais...

  • Speaker #1

    Assez mainstream ?

  • Speaker #0

    Non, très haut de gamme. Ils avaient des canapés en bois, des canapés avec des armatures en bois laquées.

  • Speaker #1

    On va chercher.

  • Speaker #0

    Et bref,

  • Speaker #1

    promis, on mettra le nom en note de cet épisode.

  • Speaker #0

    Je le savais. Et donc, cet Alain me rappelle et me dit, oui, je peux vous aider. Je vais vous présenter un garçon qui est en Italie, qui s'occupait de ma filiale italienne et qui s'occupe de fabrication aujourd'hui. Et donc, j'ai rencontré à cette occasion cet Andréa. qui depuis 2015 s'occupe de toute ma fabrication.

  • Speaker #1

    De canapé ?

  • Speaker #0

    De canapé, de tout. Il est agent, en fait il est agent, il a une formation de designer, il a géré pendant 10 ans la filiale italienne de ce fabricant français. Et puis quand ce fabricant français s'est fait racheter, il a arrêté, et il s'est mis à son compte en tant qu'agent de fabrication.

  • Speaker #1

    D'accord, je ne savais pas qu'il y avait un business d'agent de fabrication.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est lui qui me...

  • Speaker #1

    Même les waves en verre ?

  • Speaker #0

    Alors, les waves en verre, non. C'est le seul produit qui... C'est à peu près le seul produit qui ne fait pas, parce que je le fais faire en République tchèque.

  • Speaker #1

    Oui, qui a un vrai savoir-faire du verre.

  • Speaker #0

    Qui a un vrai savoir-faire du verre. Mais tout ce qui est assise, donc...

  • Speaker #1

    Le rembourré, le bois...

  • Speaker #0

    Oui, le marbre, enfin, tout ce que je fais aujourd'hui, toutes les dernières pièces en lac, qu'on fait là-bas. Aujourd'hui, 99% de la collection est fabriquée en Italie, à part ces miroirs en acier inox qui sont toujours faits au Portugal et les macarons en liège qui sont aussi faits au Portugal. Mais aujourd'hui, tout est fait en Italie. Et donc, quand j'ai un nouveau produit, un nouveau proto, c'est lui qui me trouve le bon fabricant en fonction de ce qu'on a à faire.

  • Speaker #1

    Quand tu sors un produit, tu fais... toujours en proto ? Ah ouais. Ouais. Ouais. C'est intéressant parce qu'il y a d'autres designers ou éditeurs qui, assez jeunes, mais qui travaillent que en 3D. Alors, c'est souvent mono-matière. Ça va être que une pierre, etc. Donc, ils font le dessin et puis, ils attendent d'avoir un client pour le produire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, je sais. C'est une grande mode. Non, moi, je ne fais pas ça. Je fais toujours un proto. Après, je peux faire des 3D. pour des variations de marbre...

  • Speaker #1

    Oui, on ne peut pas faire toutes les finitions.

  • Speaker #0

    Mais en fait, cet Andréa travaille pour certains de ces designers qui font tout en 3D. Il me dit parfois que c'est l'enfer parce qu'ils vendent, on ne sait même pas comment on va faire fabriquer. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, il faut mettre en place les procédés,

  • Speaker #0

    vérifier sa marge. Il faut mettre en place les procédés. Quand on fait un canapé en 3D, on ne sait pas où vont être les coutures. on ne sait pas exactement quels seront les arrondis si on fait une 3D qui au final ne ressemble pas au produit final on peut avoir que des emmerdes après avec des clients donc moi je fais des 3D une fois que le proto a été fait parce que je sais comment sont positionnées les coutures quel type de couture on a quel type de rayon on a sur les arrondis du canapé mais je ne fais pas de 3D mais oui des versions des tables. Les tables loulous qu'on a présentées en lac à Milan l'année dernière, là, on va les sortir en travertin, on va les sortir en casque d'aluminium. Donc là, je fais des 3D parce qu'effectivement, on sait ce que ça va donner.

  • Speaker #1

    Oui, OK. Alors maintenant que ça tourne, tu as donc une écurie de combien de designers ?

  • Speaker #0

    4-5.

  • Speaker #1

    Oui. C'est quoi l'interaction ? Alors, tu les connais pour certains, tu les touches très bien et tu les vois pour certains très souvent. C'est quoi l'interaction ? Comment ça se passe ? C'est toi qui vas suggérer des nouveaux modèles. C'est eux. Toi-même, maintenant, tu dessines ? Enfin, tu dessines, tu crées ? Tu as signé, il me semble, une pièce ?

  • Speaker #0

    J'ai créé une pièce.

  • Speaker #1

    OK. C'est un début, il faut comprendre.

  • Speaker #0

    Le fauteuil Victor. C'était plus un jeu. J'étais au Puce un jour et je vois ce fauteuil de Garish dont je trouvais l'assise parfaite. Et puis un jour, j'ai eu cette idée d'avoir cette structure en acier plié qui rentre dans l'assise et dans le dossier. Et puis j'ai fait un vague croquis, pareil, parce que je ne sais pas dessiner. Donc j'ai pris une feuille de calque, j'ai décalqué l'assise et le dossier et puis j'ai dessiné la structure. Et puis après, j'ai demandé à un designer qui n'était ni Dan ni Charles, parce que là, c'était mon idée. Oui, donc un pur designer produit. J'avais juste besoin de le mettre en dessin en 3D. Mais bon, de manière générale, je n'ai pas de règles. C'est-à-dire que moi, j'ai des idées. Par exemple, le canapé Verneuil. Je suis allé voir Charles il y a un an et demi. Et je lui ai dit, tiens, j'ai cette idée de...

  • Speaker #1

    Tetris. Quand tu as parlé de Lego tout à l'heure, j'ai tout de suite vu ce... Quand je te demandais de décrire ton papier à un enfant de 6 ans, tu as parlé de Lego, et je me suis... J'ai vu ce canapé. Donc Verneuil pour...

  • Speaker #0

    Verneuil, je ne sais pas, ça ne donnera rien.

  • Speaker #1

    Non, mais on peut le décrire.

  • Speaker #0

    C'était vraiment un emboîtement de deux carrés. Tu vois les Tetris avec une barre horizontale et une barre verticale. Donc je lui ai envoyé un destin

  • Speaker #1

    de deux bars qui s'emboîtaient.

  • Speaker #0

    Et je me suis dit, voilà, j'ai une idée de canapé comme ça. Et puis, il a travaillé à partir de cette idée jusqu'au moment où on est arrivé au canapé vermeil.

  • Speaker #1

    C'est quand même génial d'avoir ce ping-pong avec des designers qui ont confiance en toi, tu as confiance en eux, donc ça marche. Mais au départ, quand même... Il ne fallait pas avoir de scrupules, enfin pas de scrupules, mais de freins quand même à proposer. Parce que tu aurais pu avoir un designer qui te gentiment te dit, ouais, bon, attends, non, ce n'est pas comme ça. Une assise, ça ne se fait pas comme ça, ça ne se réfléchit pas comme ça. Tu vois, le côté très intello du design.

  • Speaker #0

    Ils sont assez pragmatiques, que ce soit Charles, Dan...

  • Speaker #1

    Charles Kalpakian est français ?

  • Speaker #0

    Il est franco-libanais. Charles, il est hyper à l'écoute et on a développé... au moins trois assises comme ça le fauteuil franck j'avais eu l'idée de ce coussin qui rentre dans l'assise donc pareil j'avais fait un espèce de crobat et puis on a fait après que je sais pas 25 version de deux dessins jusqu'à arriver au dessin final le Le fauteuil Oscar, on était parti aussi sur complètement autre chose, mais on est arrivé à Oscar.

  • Speaker #1

    Oscar ni meilleur ?

  • Speaker #0

    Oscar ni meilleur. Après, les noms, c'est toujours... Victor, c'est mon fils. Max, c'est mon autre fils. c'est oscar niemeyer franck c'était un nom d'un homme bien installé avec son son avis à la tablette 1 c'est ça non franck c'est pas non ça c'est max ah oui max mais mon fils max se fermer mètre 93, une bonne bête. Pardon, Max. Et Franck, c'était un nom d'un homme qui aime bien vivre, qui a son verre de whisky et qui va s'installer dans son fauteuil un peu club pour boire son whisky.

  • Speaker #1

    Ok, statutaire.

  • Speaker #0

    Statutaire, oui. Moi, j'aime bien les prénoms. Alors après, toutes les pièces n'ont pas des prénoms.

  • Speaker #1

    C'est toi qui les choisis, d'ailleurs, ou c'est les designers ?

  • Speaker #0

    Ça dépend, justement. Avec Charles, c'est plutôt moi qui les choisis. choisi dan il arrive souvent avec des pièces qui ont déjà des noms donc je regarde le nom je respecte mais on travaille pas de la même manière avec je travaille pas de la même manière avec charles ou avec dan j'ai beaucoup plus d'aller-retour avec charles dan il vient souvent avec des idées qu'on fait évoluer mais il vient avec des idées ou quand je vais le voir parce que je vais souvent dans son studio il a toujours un tableau avec plein de dessins qu'il a fait et puis qui... tu piques and choose je pique and choose et parfois fauteuil et mât par exemple au départ c'est une espèce de tabouret et je dis ah c'est intéressant ça mais je le vois vachement plus large vachement plus grand là non pas comme ça mais imagine un truc très arrondi et

  • Speaker #1

    donc c'est comme ça que c'est vraiment une conversation en forme de complicité avec tes designers après il y a des fois ils arrivent avec des trucs avec des pièces quasiment parfaites

  • Speaker #0

    et on change à la marge. Les tables Betty, par exemple, qu'on a lancées l'année dernière aussi, il est arrivé avec ce dessin. C'est Dan, hein, Dany et Fett.

  • Speaker #1

    Ouais, ça c'est Dany et Fett.

  • Speaker #0

    Et à Betty, alors, plateau en verre.

  • Speaker #1

    Plateau en verre.

  • Speaker #0

    Et structure à un seul pied.

  • Speaker #1

    Structure à un seul pied, laquée.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Avec une croix en lac qui vient en... en contraste du pied arrondi.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment un modèle que je vous encourage à regarder, très intéressant. Les designers entre eux, ils se connaissent ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, ils se connaissent.

  • Speaker #0

    Tu les fais se rencontrer ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, je l'ai fait se rencontrer. De toute façon, j'ai rencontré Charles grâce à Dan. L'année dernière, c'est Dan qui m'a présenté Milena de Nipolania, qui a fait le bureau Samy. Tony Grillo connaît Charles et Dan depuis toujours. Enfin, ils se sont rencontrés. Oui, oui, ils se connaissent. Non, enfin, David et Nicolas, c'est un peu à part parce qu'on a fait une pièce il y a huit ans et maintenant ils évoluent dans d'autres sphères et on est moins en contact avec eux. Mais je dirais que le corps d'Anthony, Charles et maintenant Milena, tout le monde se connaît On se connaît bien, oui.

  • Speaker #0

    Encore une question.

  • Speaker #1

    Et on travaille ensemble, on a beaucoup travaillé ensemble l'année dernière sur la collection qu'on a appelée Les choses de la vie, qui était vraiment un peu, je ne sais pas si c'est un revival, mais vraiment un ajout important à la collection Eman. Et on voulait que tout fonctionne bien ensemble. Et donc, on a pensé la collection tous ensemble, pour chacun apporter des pièces qui se répondent et qui...

  • Speaker #0

    Une cohérence entre eux. C'est quand même assez rare. Oui. Je trouve, c'est vrai, c'est frappant dans ton catalogue. Je trouve que c'est une forte cohérence. Et je me demandais comment tu parvenais à ça. Tu étais parvenu à ça, mais je le comprends mieux maintenant. Et c'est vrai que le catalogue est plus grand, mais quand tu vas chez un autre éditeur, je ne sais pas, je vais prendre Cassina, la qualité est toujours au rendez-vous. Mais le côté iconique peut-être de certains dessins, parce qu'ils rééditent.

  • Speaker #1

    Oui, mais il y a aussi le fait qu'ils ont édité sur 60 ans. donc oui ce qu'ils ont édité en 1960 peut pas être cohérent avec ce qu'ils ont édité dans les années 90 et dans les années 2010 bien sûr on verra dans 30 ans parle moi un peu de la collab

  • Speaker #0

    Cocorico Paris si tu veux alors c'est une collab qui s'est faite

  • Speaker #1

    de manière là aussi assez inattendue. Ça date d'il y a 2017,

  • Speaker #0

    2018.

  • Speaker #1

    Je voulais lancer une collection un peu plus... Contract.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, contract, c'est destiné à...

  • Speaker #1

    Du mobilier de bureau. Oui. Hotel, vie, moyen de gamme. Et, bon, je ne savais pas trop par où. Pareil, je ne savais pas. pas trop par où. Enfin, j'avais ça en tête, mais je n'avais pas de démarche très active. Et puis, j'ai un distributeur. J'ai dû en parler à un distributeur une fois où j'ai un distributeur un jour qui m'appelle et qui me dit, David, tu m'as dit que tu avais des fabricants. Et puis, j'ai ce studio-là. Il cherche à faire fabriquer une chaise pour des Ehpad. Une chaise et un fauteuil pour des Ehpad. Et donc, il y en aurait 10 000. ça se regarde je fais bon écoute ouais je vais voir avec mes italiens ce que je peux faire et puis rapidement j'envoie le dessin et puis rapidement on a un premier proto et puis je réponds donc

  • Speaker #0

    t'es devenu éditeur malgré toi ?

  • Speaker #1

    pas devenu éditeur parce que le projet de Cocorico avec les pattes c'est pas fait mais 6 mois après ils reviennent vers un moment mois et ils me disent david on a en fait on a repensé la collection pour du mobilier de bureau et de l'hôtellerie 3,4 et en fait ils sont arrivés avec une collection complète ok ok il y avait un canapé il y avait un fauteuil il y avait la chaise déclinée avec roulette sans roulette avec avec accoudoir sans accoudoir il y avait un porte manteau il y avait une table basse il y avait une dizaine de pièces Et la collection, ça me permettait là aussi de lancer une collection complète et non pas seulement une seule chaise.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc, ça a été l'occasion. Et puis, ils avaient quelques contacts dans l'hôtellerie. Et donc, l'un plus l'autre a fait que je me suis lancé, j'ai sauté le pas très rapidement. Oui. Et j'ai décidé de produire cette collection.

  • Speaker #0

    Donc tu as aujourd'hui un catalogue presque à la limite du collectible, résidentiel, haut de gamme, hospitality un petit peu quand même aussi. Et puis on peut trouver tes pièces parce qu'aujourd'hui, les frontières entre les univers sont quand même de plus en plus fines. Entre l'hôtel et le bureau d'avocat et le co-living et le co-working, on est dans les codes de l'hospitality, de l'hôtellerie haut de gamme de plus en plus. Mais enfin, tu as cette partie-là. Et puis, tu as une partie contracte, donc aujourd'hui, qui se développe avec des produits destinés plus à, je ne vais pas dire des collectivités, parce que c'est assez premium.

  • Speaker #1

    Non, on travaille beaucoup avec du co-working. et avec de l'hôtellerie 3-4 étoiles,

  • Speaker #0

    style

  • Speaker #1

    Ibis Styles ou autre.

  • Speaker #0

    Si on vient sur un modèle, pour bien comprendre le modèle de distribution d'une maison d'édition comme Eman Editions, aujourd'hui, ton catalogue, c'est combien de pièces différentes, à peu près, à quelques unités près ?

  • Speaker #1

    Il doit y avoir à peu près 40 pièces.

  • Speaker #0

    ok 40 pièces. Ton modèle économique, c'est de faire appel à des distributeurs dont le métier est de placer tes produits, de les préconiser avec ou sans l'aide d'architectes d'intérieur à des clients finaux. Ça peut être un co-working. Est-ce que c'est aussi du vent en direct aussi ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive, oui.

  • Speaker #0

    Ça t'arrive. Et tu ne peux pas te couper de ce monde-là de toute façon parce que...

  • Speaker #1

    Non, non, mais après... On va se parler. Non mais après c'est la réalité. C'est-à-dire que quand j'ai des marchés où j'ai des distributeurs qui sont très actifs et qui proposent ma collection, j'ai tendance à... à jouer le jeu et effectivement à leur donner, à leur envoyer des demandes parce que par ailleurs ils me vendent régulièrement et je reçois des demandes régulièrement de leur part. Quand je suis sur des marchés et notamment à l'international, où c'est des marchés qui sont plus diffus. Je peux travailler en direct parce que j'ai un distributeur qui m'a contacté une fois parce qu'il a eu une demande d'anarchie pour vendre, je ne sais pas, trois fauteuils. Donc, il se prend sa com. Oui,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de récurrence.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de récurrence. Donc, moi, j'ai tout intérêt à travailler. Et aujourd'hui, ma cible, elle est clairement, bon, elle est à la fois les distributeurs, mais les architectes. ma cible de cliente, le particulier, c'est l'architecte d'intérieur. Toute ma communication se fait auprès d'architectes d'intérieur.

  • Speaker #0

    Qui vont prescrire, donc ils vont dire pour tel projet, je pense que ton canapé, il peut bien aller, donc je vais proposer ça à mon client, ils le valident.

  • Speaker #1

    Après, eux, c'est à eux aussi de choisir s'ils veulent que le client achète via un distributeur parce que c'est un gros projet et que pour la logistique, il doit être centralisé ou s'ils sont d'accord pour acheter en direct. ou ils veulent acheter en direct parce qu'ils pensent qu'ils auront éventuellement un meilleur prix.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Parce que pour ceux qui nous écoutent et qui ne connaissent pas bien ce marché-là, il faut imaginer quand même, on va prendre un hôtel 4 étoiles de 100 chambres, qui est à peu près un standard, donc un positionnement premium, voire 5 étoiles. On parle d'à peu près un volume de mobilier, alors pas forcément que Heyman, je te le souhaite, mais en tout cas c'est anglais En gros, on dit souvent qu'un hôtel 4-5 étoiles, c'est entre 15 000 et 20 000 euros par chambre, par clé, donc multiplié par 100. Voilà, on est sur des budgets de 1,5 million, 2 millions d'euros pour ce qu'on appelle le FFNI, donc tout le mobilier, tout ce qui tombe quand on retourne la boîte, en gros. Donc le mobilier, les tapis, les éclairages, etc. On ne compte pas les lits, on ne compte pas les draps dedans, encore que les lits peut-être. Donc c'est tout de suite des très gros volumes, mais évidemment, pour des questions d'organisation de logistique, de passage de commandes, tout ça et en général... centralisé chez un bureau d'achat ou un distributeur et ensuite le boulot des architectes intérieurs va être d'identifier le bon produit chez le bon éditeur ou le bon designer, parfois il l'achète en direct parfois il le fait acheter en direct à son client mais souvent ça passe quand même par un distributeur après tu as on a parlé tout à l'heure de The Invisible Collection qui est un distributeur aussi plutôt, alors maintenant il commence à être un peu click and mortar, donc avec vraiment des lieux physiques Euh... peut-être temporaire parfois, lors des Design Week, avec des collabs.

  • Speaker #1

    Ils ont trois showrooms, un showroom à une galerie à Paris, un showroom à Londres et un showroom à New York.

  • Speaker #0

    Et maintenant en Inde, je crois.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas de showroom encore, mais ils ont une équipe en Inde et à Singapour.

  • Speaker #0

    Ça devient vraiment un distributeur de premier plan pour du mobilier très haut de gamme, mobilier soit d'architecte, soit de designer comme toi. voilà On a parlé de yours, de Sylvéra et d'autres qui distribuent. Est-ce qu'il y a un designer vivant ou pas ? On en a parlé tout à l'heure de Oscar Niemeyer, de Sergio Rodriguez. Il est toujours vivant, Sergio Rodriguez ?

  • Speaker #1

    Non, il est mort. Non,

  • Speaker #0

    je ne crois pas. Avec qui tu aurais aimé ? collaborer, voire peut-être imaginer une réédition d'un modèle iconique ou pas, d'ailleurs, d'un de ses designers ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai démarré... Alors, il y a plusieurs histoires drôles. Quand j'ai démarré la première année, quand j'avais encore un peu de scouts, j'avais des paires de tennis de chez... un designer de chaussures assez connu qui a une boutique au Palais Royal ah oui c'est possible

  • Speaker #0

    Oui, qui a fait des baskets montantes. Voilà. Qui a fait des...

  • Speaker #1

    Bon.

  • Speaker #0

    Vas-y, continue, je vais les chercher en même temps.

  • Speaker #1

    Et donc, un jour, je vais... Et en fait, il avait justement... Pierre Hardy. Pierre Hardy. Pierre Hardy avait cet univers très graphique et très coloré qui me plaisait beaucoup. Et puis j'étais devenu, pas copain, mais le vendeur du Palais Royal. J'y étais allé deux ou trois fois et on avait commencé à discuter. le vendeur du palais royal était un ancien architecte ok et je dis bah je lance une maison d'édition machin et j'adorerais faire une collection pourquoi pas avec pierre hardy parce que il a ce côté hyper architectural Et donc, fort de ma première collection et de mon petit catalogue, je retourne le voir et je lui dis, tenez, voilà mon catalogue, je suis prêt. Est-ce que vous pouvez le filer à Pierre Hardy ?

  • Speaker #0

    Ah, génial !

  • Speaker #1

    Deux jours après, j'ai l'assistante de Pierre Hardy qui m'appelle, qui me dit, oui, Pierre, ça a très intéressé de vous rencontrer, donc on prend rendez-vous. Et je me retrouve dans le bureau de Pierre Hardy, sorti de chez Babyliss. Je me retrouve dans le bureau de Montrouge. de la défense. Je me retrouve dans le 10e, la rue des Vinaigriers, dans son sublime showroom bureau.

  • Speaker #0

    Et appart aussi.

  • Speaker #1

    Et on discute pendant une heure et il me dit « David, j'ai tout en tête, je sais exactement ce que je veux faire. » Bon, au final, vous l'aurez compris, ça ne s'est pas fait, mais...

  • Speaker #0

    Pourquoi pas un jour ?

  • Speaker #1

    Mais pourquoi pas un jour ? Pourquoi pas ? Je ne sais pas si ça se fera, si ça ne se fera pas.

  • Speaker #0

    Avec lui ou d'autres, mais...

  • Speaker #1

    Avec lui ou d'autres, il y a d'autres, il y avait Barber et Ozgerby dont... j'adorais le travail aussi, ou les frères Broulek, mais j'ai jamais osé les approcher. Je suis plus parti sur des jeunes designers entre guillemets découvreurs de talent, plutôt que d'aller... je ne me sentais pas légitime à contacter des stars du design pour des pièces pour Eman Editions

  • Speaker #0

    Tu parlais du design brésilien qui est très à la mode en Europe depuis quelques années mais qui est encore un petit peu sous les radars et moi j'étais au Brésil cet été et j'ai fait comme toi j'étais dans un hôtel je connaissais un petit peu le design brésilien mais pas très très bien beaucoup moins que... ce qu'il mérite. Et pareil, dans cet hôtel à Santa Teresa, c'est peut-être le même, on en parlera tout à l'heure, une très belle collection de mobilier plutôt moderniste, enfin à l'époque 60, 50-60. Et du coup, j'ai fait le tour. J'ai fait le tour de toutes les galeries à Rio.

  • Speaker #1

    Etel.

  • Speaker #0

    Alors, notamment Etel. Alors, Etel, il se trouve que je les connais parce qu'on distribue, yours distribue Etel. C'est la seule exception, parce qu'on ne distribue que du mobilier européen. Mais c'est la seule exception.

  • Speaker #1

    Il y a le mobilier d'Objecto,

  • Speaker #0

    de

  • Speaker #1

    Paul Istano, de Mendes Ausha.

  • Speaker #0

    Mais il y en a quand même beaucoup qui ne sont absolument pas réédités, absolument pas distribués en Europe, très très peu, ou dans les salles des ventes et à des prix délirants, et pour lesquels les ayants droit sont toujours là et à l'écoute. Et donc je me dis, regarde le truc, parce que franchement, je pense que...

  • Speaker #1

    J'étais à New York la semaine dernière, il y a un showroom qui s'appelle Espasso, qui n'a que du mobilier brésilien. Et il y a des pièces qui sont sublimes. Et là, il rééditait justement un fauteuil. Il relançait un fauteuil de Serge Rodriguez. Il y avait une soirée pour le lancement de ce fauteuil. Et enfin, toutes les pièces étaient sublimes.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Alors, design brésilien, souvent, notamment les fauteuils de Serge Rodriguez, c'est très généreux.

  • Speaker #1

    Très généreux. Il y a beaucoup de coussins. Oui, voilà. Il y a des coussins sur les... accoudoirs parce que pour des positions un peu allongées. Il a fait un fauteuil avec un dossier très haut et un rond au milieu. Et on t'explique que c'était pour que sa fille puisse passer sa queue de cheval à travers le deux pieds. Incroyable. Donc, il y a plein d'anecdotes comme ça. Et c'est un... Oui, c'est... Puis, c'est de la matière. C'est des cuirs incroyables.

  • Speaker #0

    Des bois exotiques qu'on ne connaît pas du tout en Europe. Et qui sont très, très beaux.

  • Speaker #1

    Donc, oui, non, non, c'est...

  • Speaker #0

    Bon, super. Donc, on a parlé du mobilier résidentiel, c'est par là que tu as démarré l'Hospitality. C'est quoi la suite ? Soit vers quel designer tu vas aller si tu veux rentrer des nouveaux designers ? Quel type de produit ? Qu'est-ce qui manque à ton catalogue ? Ou quelle est ton actu ? Il y a peut-être des choses que tu peux nous...

  • Speaker #1

    Là, l'année dernière, on a donc lancé cette collection Les Choses de la Vie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    donc en référence au film de Claude Sauté aux années 70, au Paris des années 70 donc avec l'utilisation de la laque qui était très présente à cette époque il y avait un autre matériau très présent qui était l'acier donc là on va sortir des pièces avec Dan Dan Yéfet en acier une console, une table basse et une petite table d'appoint. Il manque toujours autre chose, on a toujours besoin de table basse, de table d'appoint. canapés, de fauteuils. Il me manque des luminaires. Il me manque plus de luminaires et plus d'objets. L'idée, c'est de développer effectivement plus de petits objets. En tout cas, l'année prochaine et peut-être l'année suivante. Parce que là, on va sortir la version carrée du canapé Verneuil qu'on a lancé l'année dernière en version arrondie. Donc, on a déjà une bonne gamme d'assises. Et je pense qu'il faut qu'on travaille plus sur tout ce qui est table basse, table de salle à manger. Je voudrais lancer une nouvelle chaise aussi.

  • Speaker #0

    Alors, attends, avant d'aller là-dessus, parlant de le Verneuil, tu réfléchis en gamme. Tu te dis, le verneuil, en année 1, j'en fais un canapé pour le tester. Puis après, peut-être table basse ou même dès le début, table... Alors, je crois qu'il vient déjà, d'ailleurs, avec des tables basses.

  • Speaker #1

    En fait, il vient déjà avec des tables basses parce que le verneuil est donc un canapé modulable. Et on lui a ajouté deux side tables, enfin deux tables d'appoint en lac de l'à côté.

  • Speaker #0

    Qui viennent s'imbriquer dans les...

  • Speaker #1

    Qui viennent s'imbriquer dans le canapé. Et on s'est aperçu, en fait, que ça faisait une super table basse. si on les met... on les abriquait l'un à l'autre. Donc on a lancé la table basse Verneuil qui vient compléter le canapé.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que tu réfléchis en disant aussi je fais une console, qu'est-ce qu'il peut y avoir encore ? Un fauteuil qui va face au canapé ?

  • Speaker #1

    Alors le fauteuil existe déjà parce que comme il est modulable on peut prendre un élément pour y avoir les deux tables de chaque côté, ou l'élément seul, ça peut être un canapé de place, un canapé de place. canapé trois places. Et puis après, là, on sort le canapé en version rectangulaire avec un angle. J'essaye effectivement de réfléchir en termes de gamme. Pour les canapés, les fauteuils, c'est peut-être plus compliqué, mais on l'a fait, par exemple, pour le Romy. Le Romy qu'on a aussi lancé l'année dernière. Le premier dessin du Romy, c'était juste l'Ottoman.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et quand j'ai vu l'Ottoman, j'ai fait vraiment chouette. et donc j'ai dit à Charles, à mon avis on peut faire un fauteuil à partir de là. Et donc Charles a dessiné le fauteuil, et puis quand j'ai vu le fauteuil et l'Ottoman, j'ai dit en fait non, il y a un banc aussi, il suffit de rajouter un deuxième Ottoman, et donc on a lancé la gamme complète comme ça. Mais c'est vrai que c'est intéressant de travailler en termes de gamme, parce que... Parce qu'il y a tellement d'objets aujourd'hui sur le marché que si on lance juste une pièce par-ci, une pièce par-là, c'est noyé. Et c'est ça qui permet aussi d'avoir cette cohérence. C'est qu'on a plus des familles de produits que des produits isolés. Bon, quand on lance un canapé, c'est compliqué de se dire je vais.

  • Speaker #0

    Oui, tu ne sais pas encore exactement.

  • Speaker #1

    Mais là, il y avait la version arrondie. On sort la version carrée. Et puis après, il y a déjà le fauteuil.

  • Speaker #0

    Les tables basses.

  • Speaker #1

    Donc, on a déjà quelque part une famille.

  • Speaker #0

    Quelques chiffres. Allez, je vais essayer de te tirer quelques chiffres, quelques verres du nez. Donc, 40 pièces en gros dans ton catalogue. C'est quoi le chiffre d'affaires d'une maison comme Eman Edition ? Allez, on arrondit.

  • Speaker #1

    On arrondit, c'est entre 700 et 1 million.

  • Speaker #0

    Ok. Avec un objectif, tu te dis, je veux aller à...

  • Speaker #1

    Je vais aller à 4-5. Ok. Je vais rester une petite équipe. Aujourd'hui, on est deux plus la personne qui s'occupe de la fabrication en Italie. Et l'idée, c'est de rester 3-4 et de faire entre 3 et 5 millions.

  • Speaker #0

    Donc, représenter... C'est déjà bien, 1 million d'euros en édition. from scratch nées il y a 10 ans faut les faire même si les meubles sont premium et donc ont un certain prix et derrière ton objectif à toi perso je sais pas essayer d'imaginer cette marque dans 20 ans, 30 ans. Tu veux te faire racheter ? Tu veux la céder ? Tu veux qu'elle existe, qu'elle soit indépendante ?

  • Speaker #1

    Alors, je sais pas. Effectivement, moi, je me projette sur le temps long. Quand j'ai démarré Eman Editions, déjà, je l'ai appelé Eman parce que j'avais besoin de me réapproprier mon nom ok et j'avais besoin d'aimer mon nom C'était quelque chose de très psychanalytique pour moi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et puis bon, on avait évoqué d'autres noms, notamment avec Tony Grillo à l'époque. Et puis après, j'avais regardé Cassina.

  • Speaker #0

    D'où venait ce nom ?

  • Speaker #1

    D'où venaient les noms des grandes marques italiennes. Et c'était que des noms de famille. Donc, et puis Tony m'a dit mais Eman, c'est un super nom, Eman Editions. C'est international. Donc, j'ai accepté d'appeler ça, d'appeler ça Emanédition. Et il y avait ce côté psychanalytique où j'avais besoin de me réapproprier un nom que... qui avaient été un peu galvaudés, on va dire, ou un peu dépréciés, et en faire une marque, et en faire une marque premium.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Excuse-moi, je voudrais comprendre.

  • Speaker #1

    Une histoire familiale un peu compliquée. D'accord. Je ne vais pas renseigner.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'étais pas super fier de ton nom ?

  • Speaker #1

    Disons que j'avais un nom. Ma mère avait un nom de jeune fille qui était un nom connu, reconnu. Et j'étais le seul avec ma soeur de tous nos cousins. qui ne portaient pas ce nom.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et l'histoire a fait que mon nom avait plutôt été déprécié qu'apprécié au cours de mon existence, au cours de ma jeunesse, de mon adolescence. Et donc, j'avais besoin d'être fier de mon nom. Pour moi, pour mes fils qui portaient mon nom, pour moi et pour mes fils. Et le fait d'avoir créé Manédition et le fait de l'avoir. appelé et manédition parce que si je l'avais appelé je sais pas bouteille en plastique ou je ne sais pas ce que j'ai devant les yeux, peu importe.

  • Speaker #0

    Furniture, premium furniture.

  • Speaker #1

    Un bon collection de... Bref. Peu importe. J'avais besoin de me réapproprier mon nom et d'être fier de mon nom. En tout cas, ça, c'est réussi.

  • Speaker #0

    Oui, et en plus, je trouve que effectivement, la plupart des gros éditeurs, même des petits, c'est un nom de famille, ils incarnent. tout simplement. On peut imaginer... C'est plus facile de construire une marque avec un nom propre qu'avec un nom générique. Nom propre ou en tout cas un nom... Il ne faut pas que ce soit... Je suis toujours étonné des marques, des noms très littéraux, je ne sais pas si on dit littéraux, des marques très littérales, qui décrivent et qui sont descriptives du produit qu'on vend. C'est assez compliqué de construire un imaginaire.

  • Speaker #1

    Le produit qu'on vend, surtout, il évolue. Si on se projet sur le temps long, moi je ne sais pas du tout ce que j'éditerai. ce que je ferai dans 10 ans, dans 15 ans, dans 20 ans. Après, quelle est mon ambition ? Ma première ambition, c'est déjà de bien vivre de ce que je fais. Et puis après, on verra. Si je peux, je ne suis pas sûr que mes fils, et je ne veux pas mettre ça sur le poids, sur le poids de mes fils, de leur dire un jour, vous reprendrez ma méditation. donc soit soit elle sera rachetée, soit elle s'éteindra de sa belle mort le jour où j'aurai 75 ans et que je déciderai de prendre ma retraite, j'en sais rien. Oui,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de...

  • Speaker #0

    Alors, je reviens un instant sur le positionnement. Collectible, édition. Alors, c'est ton dilemme du moment ?

  • Speaker #1

    C'est mon dilemme du moment. En fait, le positionnement haut de gamme, il a été acté il y a... quelques temps, mais maintenant on est passé du haut de gamme au collectible, avec justement ces distributeurs, avec ces architectes qui se sont lancés, avec ces designers qui font des pièces en 3D absolument dingues, qui vendent une fois qu'elles sont commandées. Et donc, effectivement, il y a un marché qui n'existait pas, enfin qui pour moi n'existait pas vraiment il y a encore 5, 6 ans. qui est vraiment le marché du collectible. Et aujourd'hui, Eman Edition est un peu à la croisée des chemins. Je pense qu'elle est vraiment perçue comme une marque haut de gamme, mais pas forcément comme une marque collectible. Donc, je suis en train de voir pour faire des déclinaisons de pièces qui soient plus collectibles. Mais je ne veux pas me couper de ce marché. Je ne veux pas rentrer dans un marché uniquement collectible, de pièces uniques ou de pièces en série limitée. Parce que je ne suis pas designer.

  • Speaker #0

    moi parce que j'ai besoin des designers et que je peux créer beaucoup de pièces mais enfin parce que c'est pas c'est pas dans l'adn de oui tu veux pas faire un truc élitiste forcément mais mais ça fait c'est vrai qu'il faut clarifier un moment je pense d'ailleurs tu écoutes écoutera, je pense que oui, quand ton épisode sortira, j'ai enregistré ici avec Jean-Baptiste Soulti de La Chance. Et il explique assez bien dans la conversation qu'on a eue le choix qu'il a dû faire à un moment, enfin le choix, la clarification de positionnement un petit peu de la même manière entre de l'édition et du collectible. Lui, il a, j'espère que je ne vais pas trahir ses propos, mais il a plutôt fait le choix choix de créer une autre marque qui est vraiment très clairement positionnée collectible pour ne pas cannibaliser ces deux types de catalogues. Et puis, je crois qu'il a même une troisième marque très tertiaire pour le coup, très Hospitality Contract.

  • Speaker #1

    Oui, il a lancé une marque de bureau.

  • Speaker #0

    Oui, avec un archi, j'ai oublié son nom, évidemment. Mais, Oui, oui. Ce qui est quand même marrant, c'est que tant Invisible Collection, qui n'est a priori qu'un distributeur de collectibles, ou quasiment que de collectibles, c'est que du mobilier d'architectes d'intérieur à l'origine. Ils vont aller chercher Charles Zana, ils vont aller chercher des gens comme ça. Ils t'ont pris et donc ils t'ont identifié tout de suite comme collectible. Yours, moi j'ai lancé un roster de collectible design et j'ai mis M&Edition dedans aussi. assez naturellement, sans que tu le demandes, sans que tu te positionnes clairement comme ça. Donc, je trouve qu'il y a... Je comprends la question. Je comprends le dilemme que tu as.

  • Speaker #1

    En fait, c'est comme ce qui s'est passé au départ. Je ne savais pas si j'allais être Muto, une marque scandinave, moyenne gamme ou autre chose. Et puis, la lampe Marie, les miroirs Cutting Space ont fait que la marque et l'identité de la marque a été très vite positionnée haut de gamme. et Et en fait, ce que je disais au départ, c'est que je veux que ce soit une marque élégante, haut de gamme, mais je veux rester décontracté. Oui. Et il y a quelque chose dans le collectible qui ne fait pas partie de mon ADN.

  • Speaker #0

    Oui, qui est un peu Saint-Germain-des-Prés, oui.

  • Speaker #1

    C'est toi qui l'as dit.

  • Speaker #0

    Non, non, mais je vois très bien ce que tu veux dire. C'est vrai que c'est très vite un peu snobinard de dire mais tu connais pas la galerie machin qui distribue, enfin qui, pardon, qui représente tel designer.

  • Speaker #1

    Et donc, j'ai pas envie de rentrer... complètement là-dedans.

  • Speaker #0

    Oui, oui. OK. OK. Donc,

  • Speaker #1

    oui. Mais ça n'empêche pas qu'il va falloir faire un choix. Ou en tout cas, enfin...

  • Speaker #0

    Clarifier. Clarifier les choses. Le moment, le positionnement. Oui. OK. Parlons un peu de l'avenir. On arrive presque à la fin de notre entretien. Quels sont, alors, pour toi... Les grandes tendances, donc on en a parlé, tendance du collectible qui est une lame de fond, mais les grandes tendances du design en termes de style cette fois, peut-être de matériaux, de couleurs. Est-ce que tu es sensible à ça ? Au contraire, tu essaies totalement de t'en affranchir. Est-ce que ce n'est pas trop ton problème, c'est plus celui des designers ? Qu'est-ce que tu peux nous dire là-dessus ?

  • Speaker #1

    Non, non, c'est mon problème. C'est mon problème parce que si on passe complètement à côté des tendances, on passe à côté de la marché. Donc l'année dernière, on a quand même lancé cette collection, les choses de la vie, en référence au Paris des années 70. Il y a quand même une tendance de fond sur les années 70, sur la lac, sur... Les ports marondis, l'acier inox, les couleurs. Je parlais des canapés marrons de ma mère.

  • Speaker #0

    Oui, qui reviennent très fort.

  • Speaker #1

    Donc, je suis attentif à ça. m'y inscrit, mais j'essaye de m'y inscrire à ma manière. Avec une identité qui est la mienne. Donc, effectivement, tous les noms de la collection Les choses de la vie, c'est le fauteuil Romy pour Romy Schnader, c'est la table Betty parce que c'est Betty Catroux, c'est les tables Loulou, Loulou de la falaise, c'est le canapé Verneuil, en référence à la rue de Verneuil et Gainsbourg. Donc, j'essaye de m'inscrire dans un narratif un un peu gainsbourien des années 70. L'idée de départ, c'était une collection qui soit dans une espèce de boîte de nuit très sombre, avec des lumières bleues, avec des volutes de fumée, etc. J'y arriverais. Bon, finalement, on est parti sur autre chose. Mais l'idée, c'est cette élégance un peu... Je ne veux pas dire décadente, mais... Oui, oui,

  • Speaker #0

    mais...

  • Speaker #1

    Alors, c'est très Saint-Germain, peut-être, mais ce n'est pas le Saint-Germain des Galailles. C'est un Saint-Germain un peu plus...

  • Speaker #0

    C'est le Saint-Germain d'après-minuit.

  • Speaker #1

    C'est le Saint-Germain d'après-minuit, un peu plus excentrique.

  • Speaker #0

    Du Castel et...

  • Speaker #1

    Voilà, et... Donc la collection se veut un peu aller dans cette direction. Et comme les tendances du design ont tendance à être un peu longues, je pense que les années 60... sont là pour un petit moment. Donc, pour l'instant, ça reste... Et puis, j'ai envie de ça. Enfin, je ne sais pas si j'ai envie de ça, parce que c'est... Je me souviens, on avait un appartement... aussi à la montagne qui a été fait au début des années 70 et on avait des fauteuils fantômes violet qui s'appelle cette bon bref une table en forme cablant et des rideaux qui était orange et violet mais des grosses fleurs et est bon bah toute façon j'ai 53 ans ça me ramène aussi à à une période de maïs... vie que j'ai connue. Donc, on est dans ce... Dans cette boucle. Dans cette boucle et dans ce design un peu rassurant. Enfin, je ne sais plus, je n'ai plus le terme en tête. Mais...

  • Speaker #0

    Oui, oui. Connu,

  • Speaker #1

    connu. Enfin, voilà, deux choses qu'on a connues.

  • Speaker #0

    C'est des références qui nous parlent à nous cinquantenaires et aux quarantenaires aussi, sûrement. Super. Alors, question rituelle de fin d'épisode. Si tu... Alors, oui, non, pardon. juste une dernière question tu t'es lancé il y a 10-12 ans dans le design si c'était à refaire, qu'est-ce que tu ferais différemment ? est-ce que tu commencerais 10 ans plus tôt ? ou non, finalement c'était chouette c'était une tranche de vie nouvelle si,

  • Speaker #1

    j'aurais commencé 10 ans plus tôt en fait quand ma mère a fermé sa boutique elle m'avait proposé de reprendre sa boutique pour faire autre chose mais de reprendre sa boutique et puis je lui ai dit à l'époque non mais n'importe quoi je vais pas faire des copiages C'est pas difficile. Je n'ai pas du tout envie d'aller m'enfermer dans une boutique. Mais oui, j'aurais bien aimé commencer dix ans plus tôt. Et je crois que je me serais quand même associé.

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, travailler seul, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Travailler seul, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Se structurer. Enfin, je sais que j'ai un œil, je sais que j'ai des qualités. Je ne suis pas sûr d'avoir toutes les qualités qu'il faut pour être entrepreneur. heure. notamment sur la partie financière, se structurer financièrement, aller chercher des investisseurs. J'ai tout autofinancé et je suis à l'équilibre et j'en vis depuis quelques années.

  • Speaker #0

    Mais parfois,

  • Speaker #1

    on a quand même besoin de sous pour se développer, pour donner un coup d'accélérateur, pour accélérer, pour faire plus de com, pour être plus... Et ça, je ne sais pas faire.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est une question que je ne t'ai pas posée, mais c'est vrai que tu aurais pu un moment te dire, je lève des fonds, j'accélère, j'ouvre une galerie. moi-même ou un showroom ? Parce qu'on en a parlé, mais tu n'as pas de showroom ouvert au public. Tu as un showroom ouvert sur rendez-vous, je pense ?

  • Speaker #1

    J'ai un showroom. Alors aujourd'hui, je n'ai plus de showroom en propre. J'ai des partenariats notamment avec Véronèse. Et là, on a fait un partenariat aussi avec la marque Métaphore, les tissus Métaphore. Donc, j'ai des pièces dans leur showroom. Si tout va bien, le partenariat avec Véronèse devrait être reconduit l'année prochaine. Donc, il y aura d'autres pièces.

  • Speaker #0

    Donc, Véronèse qui a un showroom dans le dixième,

  • Speaker #1

    si je me souviens bien. Troisième. Troisième,

  • Speaker #0

    pardon. Oui, c'est ça, trois.

  • Speaker #1

    Et l'idée, c'est peut-être à moyen terme, enfin assez court terme, d'avoir un appartement showroom. OK. mais qu'il soit un appartement dans lequel je vivrais

  • Speaker #0

    expose. Très bien. Si tu pouvais donner un conseil à quelqu'un qui se dit, j'aimerais bien bosser dans le design, je vends des photocopieurs ou autre chose, ou des contrats d'assurance et je rêve, je ne sais pas par où commencer, tu lui dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais... Prévoyez le temps long et soyez prêts à certains sacrifices. Mais ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Ok, parce que t'as quand même... Faut être couillu quand même. Parce qu'aller voir un designer... sans savoir. Enfin, moi, je reviens à ton histoire au début, mais... Tu le referais aujourd'hui, de la même manière ? Tu reprendrais les mêmes risques ?

  • Speaker #1

    Non, je ne le ferais pas de la même manière aujourd'hui. Non, non. Clairement, je ne le ferais pas de la même manière. Alors,

  • Speaker #0

    qu'est-ce que tu ferais différemment ? C'était ma deuxième question rituelle. Est-ce qu'il y a une leçon que tu aurais aimé apprendre plus tôt ?

  • Speaker #1

    Je pense que je travaillerais plus ma stratégie en amont. C'est un marché que je ne connaissais pas du tout. Je l'ai décidé ça, mais j'aurais pu aller vendre je ne sais pas quoi. Mais je ne connaissais pas du tout le marché.

  • Speaker #0

    Donc c'est ton instinct qui t'a guidé, mais ce n'est pas vrai quand même.

  • Speaker #1

    Oui, c'est mon instinct qui m'a guidé. Mais forcément, ça a eu un coût. D'où le temps long. D'où le temps long. parce que parce que j'ai appris sur le tas. J'ai appris sur le tas.

  • Speaker #0

    Il y a eu des fours ?

  • Speaker #1

    Il y a eu des gros fours, oui. J'ai dépensé beaucoup d'argent en salon, notamment en maison et objet. Ça m'a donné une certaine visibilité, mais j'ai dépensé trop d'argent en salon.

  • Speaker #0

    Le maison et objet de 2025 n'est pas du tout le maison et objet de 2012.

  • Speaker #1

    Non, mais 2012, ça a été bien, mais après, je l'ai fait deux fois par an, c'était trop. Et puis, comme j'étais... déjà perçu, assez haut de gamme, j'ai jamais vraiment trouvé mon public à maison et objet.

  • Speaker #0

    Matter & Shape, tu penses que c'est un truc qui serait intéressant ? Enfin, ça n'existait pas à l'époque, mais c'est un salon assez collectif.

  • Speaker #1

    justement est parisien il ya un amateur and shape peut-être avoir quelques pièces amateur and shape le pad là c'est si je décide de faire le saut vraiment dans le collectible il ya Milan, là j'expose quelques pièces à Milan, mais c'est vrai que le positionnement des salons est très compliqué, enfin il est très cher, c'est très vite très cher et il y a un positionnement, ils ont tous un positionnement, enfin voilà entre le PAD à Paris, le PAD à Londres, Milan, alors Maison et Objets j'en parle plus mais il y a quand même, maintenant il y a Design Miami, Paris. qui est plutôt réussi. Et là, j'ai vu en janvier, pendant Maisons et Objets, j'ai fait cette collaboration avec Métaphore. Et en fait, j'ai senti que pour moi, c'était...

  • Speaker #0

    Le plus efficace.

  • Speaker #1

    Parce qu'avoir un showroom à Saint-Germain pendant huit jours, quand tu as des archines intérieures du monde entier qui viennent pour voir notamment les tissus...

  • Speaker #0

    C'est ultra efficace.

  • Speaker #1

    C'est ultra efficace.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... Un petit peu sur le modèle de Milan, la Design Week à Paris, qui a été calée en même temps que Maisons et Objets, parce que ça attire quand même beaucoup d'acheteurs du monde entier et d'architectes. En fait, pour ceux qui ne connaissent pas spécialement, Maisons et Objets, ça a lieu à Porte de Versailles. Pardon, pas Porte de Versailles, Palais des Expositions de Villepinte, qui est à loin de Roissy. Donc, on est à 15 kilomètres de Paris. Et puis, dans Paris, là, il y a un espèce d'aimant. c'est devenu un aimant de tous les architectes d'intérieur du monde entier qui viennent à l'occasion de la Design Week à Paris, donc de Maisons à Objets, mais qui viennent plutôt dans les galeries, il y a des parcours qui sont organisés de manière assez efficace. Et donc, je comprends très bien ton changement de mode de communication à cette occasion-là. Ça me paraît beaucoup plus logique. Question perso, si tu pouvais garder un seul objet... tous les objets que tu possèdes, ta paire de lunettes, ton stylo, un meuble, qu'est-ce que tu garderais s'il n'y en avait qu'un ? Le podcast n'a pas arrêté, vous êtes bien là.

  • Speaker #1

    Le podcast ne s'est pas arrêté. David réfléchit. J'ai tendance à me défaire de beaucoup de choses et de ne pas être du tout matérialiste. Donc, j'ai pas de bijoux. J'ai une bague depuis le week-end dernier.

  • Speaker #0

    Ah, ok.

  • Speaker #1

    Mais bon, j'ai pas de bijoux, j'ai pas de montre, j'ai pas de stylo.

  • Speaker #0

    Un bouquin ?

  • Speaker #1

    Ouais, mais un bouquin, mais lequel ? Peut-être un bouquin.

  • Speaker #0

    Ok. Ok. C'est bien, on peut toujours y revenir. Ouais.

  • Speaker #1

    Plus un bouquin qu'un objet.

  • Speaker #0

    Si le design pour toi... Alors, ce n'est pas une question simple, mais j'aurais peut-être... de te la donner avant. Si le design était un film ou une musique ou une œuvre d'art, justement, ça serait quoi pour toi ? Les choses de la vie. Très bien. Et enfin, si tu... si tu pouvais dîner avec un architecte ou un designer vivant ou pas, tu choisirais qui et de quoi vous parleriez ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai réfléchi et en fait je me suis dit le Baron Haussmann.

  • Speaker #0

    Ah ouais, pas mal.

  • Speaker #1

    Parce qu'il a quand même marqué Paris à tout jamais.

  • Speaker #0

    Même le monde. Tu vas à Buenos Aires.

  • Speaker #1

    Et c'est tellement titanesque ce qu'il a fait, notamment à Paris, que je serais Merci. passionné de savoir comment il a imaginé ça, comment il a...

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. C'est vrai que c'est... Voilà. Je retiens ça. Je peux me poser la question. Pas mal. Pas mal, oui.

  • Speaker #1

    Oui, parce que bon, des designers... Je ne sais pas, ça m'est venu comme ça. Mais j'ai pensé à lui.

  • Speaker #0

    Écoute, très très bien. Merci beaucoup, David. Est-ce qu'on peut découvrir tes collections ? On a parlé du showroom de Véronèse.

  • Speaker #1

    Le showroom Véronèse qui est 327 rue Saint-Martin. Et le showroom Métaphore qui est place de Furstenberg à Saint-Germain.

  • Speaker #0

    Saint-Germain-des-Prés. Dans le 6e à Paris. Sur ton site aussi ?

  • Speaker #1

    Sur mon site, sur Instagram. Il y a une édition.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup de cet échange David. C'était très intéressant.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Un dernier message pour les passionnés de design ?

  • Speaker #1

    la création n'a pas de limite formidable,

  • Speaker #0

    tu nous l'as montré et ça peut démarrer à tout moment dans un parcours de vie donc n'hésitez pas à vous lancer dans le design si ça vous chatouille merci beaucoup pour ce temps David, à très bientôt dans le Design Talk pour une nouvelle conversation à bientôt

Description

David Haymann n’est pas architecte, ni designer de formation. Il a appris seul, en vendant d’abord des photocopieurs.

Ce qu’il a gardé de cette époque ? L’intuition client. Et une conviction : le design peut être beau, sincère, libre — sans storytelling plaqué.


Dans cet épisode de The Design Talk, il raconte son chemin vers l’édition de mobilier, la création de Haymann Editions, ses doutes, son culot lors qu'il a décidé de se lancer, ses fulgurances, son goût pour les formes sculpturales, et son obsession pour une ligne juste.


On parle aussi de

  • son passage chez Babyliss et Xerox, dans l’électroménager grand public,

  • ses visites inspirantes chez Triode, galerie fondée par Jacques Barret,

  • Sa rencontre déterminante avec le designer Toni Grilo,

  • ses hésitations entre le modèle de distribution d’un Muuto, d’un Ligne Roset ou d’un éditeur plus confidentiel, plus "collectible"

  • les mastodontes du mobilier comme Cassina, Vitra, Fritz Hansen, ou Herman Miller,

  • de ce qui distingue une marque d’architecture d’intérieur qui crée pour durer, dans un univers saturé de tendances

  • de sa relation aux designers, une famille et une écurie fidèle.


Un épisode brut, sincère, sans langue de bois — pour toutes celles et ceux qui aiment le design, le vrai, celui qui se cherche et qui doute.


À écouter sur toutes les plateformes de podcast.


Dans cet épisode nous avons cité notamment :

https://www.haymann-editions.com

https://www.tonigrilo.com/

https://www.triodedesign.com

https://www.cassina.com

https://www.vitra.com

https://www.fritzhansen.com

https://www.muuto.com

https://fredericimbert.com


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The Design Talk est produit par Franck Mallez. Fondateur de Yourse.co et de tcrewagency.com , ancien journaliste, et entrepreneur des industries créatives.
https://www.linkedin.com/in/franckmallez/
https://www.instagram.com/franckmallez/
https://www.instagram.com/thedesigntalk.podcast



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Designer, architecte, entrepreneur, artisan, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites. Tout ce qui façonne finalement chaque projet. The Design Talk, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles. L'épisode du jour commence maintenant. Salut David !

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour !

  • Speaker #0

    Je suis très content de t'avoir à ce micro. David Haymann, on va parler pendant, on est ensemble pendant à peu près une heure, une bonne heure et demie. Enfin, une heure et demie, on va voir là où ça nous emmène. Peut-être plus, peut-être moins, et peu importe. Ça n'a aucune importance la durée. C'est génial parce qu'on a zéro contrainte.

  • Speaker #1

    C'est pas mal.

  • Speaker #0

    Alors David, j'ai quelques questions rituelles au début quand je reçois mes invités. S'il y a une chose qui t'a inspiré ce matin plus qu'une autre, qu'est-ce que ce serait ? Qu'est-ce qui t'a inspiré en te réveillant ce matin ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui m'a inspiré en me réveillant ce matin ? Déjà, je me suis réveillé assez tôt et de bonne humeur.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est bien.

  • Speaker #1

    Avant mon réveil. Ce qui arrive de moins en moins fréquemment, parce que je n'ai plus de contraintes d'enfant, de ceci, de cela. Et qu'est-ce qui m'a inspiré ce matin en me réveillant ? Écoute, pas grand-chose, mais je suis sorti très tôt boire un café en terrasse.

  • Speaker #0

    Ok, il faisait beau ce matin. Il faisait beau. On est fin mars à Paris.

  • Speaker #1

    Voilà. Et rien que ça, démarrer la semaine comme ça, c'est plutôt agréable.

  • Speaker #0

    Tu habites dans le coeur de Paris ?

  • Speaker #1

    J'habite dans le Sentier.

  • Speaker #0

    Ah ouais, formidable.

  • Speaker #1

    Voilà, et je profite de cette vie parisienne, moi qui ai vécu 51 ans à Neuilly, loin de tout. Il y a deux ans, j'ai décidé de venir... Enfin, ça faisait 20 ans ou 25 ans que j'avais envie d'habiter dans Paris, pour des raisons logistiques. Je ne l'ai jamais fait. Et il y a deux ans, j'ai décidé de venir habiter dans Paris et je me suis mis dans le Sentier.

  • Speaker #0

    bah écoute c'est vrai on s'est croisé j'habite pas très loin très loin. C'est vrai que c'est un quartier formidable où voir du beau, parce que le sentier c'est assez beau, on est quand même sur le Paris historique, des beaux immeubles, etc. Voir du beau rend la journée quand même un peu plus jolie. Moi qui habitais dans d'autres quartiers de Paris très longtemps, ma vie a changé depuis que j'habite dans le deuxième arrondissement.

  • Speaker #1

    Voir du beau et du soleil le matin, ça change la vie.

  • Speaker #0

    Le soleil c'est un peu plus rare à Paris. Bon ben bienvenue, bienvenue David encore dans The Design Talk. Si quelqu'un, on va parler de ton univers, on va se présenter, enfin tu vas te présenter en loin. large dans ce podcast mais si quelqu'un découvrait ton univers pour la première fois l'univers dans lequel de david haymann édition tu aimerais qu'ils ressentent quoi en premier

  • Speaker #1

    J'aimerais qu'il ressente, alors j'ai écouté ton podcast précédent où il répondait, déjà s'il a une émotion, c'est bien.

  • Speaker #0

    C'était Frédéric Imbert, je crois.

  • Speaker #1

    C'était Frédéric Imbert, oui, qui disait déjà s'il ressent quelque chose. Moi je pense que je voudrais qu'ils ressentent tout de suite cette espèce d'élégance que j'essaye de transmettre à travers la collection. Dans la simplicité, la simplicité des formes. Voilà. Et surtout, je voudrais qu'ils ressentent aussi cette absence de... Comment dire ? Une espèce de décontraction.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    dans ce que dégage la collection. Je ne veux pas qu'Eman Edition se veut une maison élégante mais décontractée.

  • Speaker #0

    Donc raffinée. Toute la difficulté du design, les très bons designers et éditeurs qui éditent les bons designers, on a l'impression que c'est un trait naturel alors que c'est beaucoup de travail. Et très vite, le design peut se prendre pour ce qui n'est pas, c'est-à-dire des choses un peu intellectuelles, un peu compliquées, etc., alors que ça doit répondre à une fonction et un esthétisme, bien sûr, mais je comprends bien ça.

  • Speaker #1

    J'ai toujours travaillé avec des designers qui avaient une influence autre que franco-française pour une raison que je me suis expliquée pas forcément au départ, mais que je m'explique aujourd'hui, qui est qu'effectivement, en tout cas à une époque, le design franco-français se voulait très intellectualisé. Et moi, j'ai démarré notamment, enfin, c'est pas notamment, j'ai démarré avec Tony Grillo, qui était un franco, enfin, qui est un designer franco-portugais. Et qui n'est pas du tout un garçon hyper raffiné. mais qui n'est pas du tout un intellectuel. Il a fait l'école Boulle. C'est un garçon pragmatique. Et dès le départ, on a parlé de ça. Et lui ne voulait pas du tout intellectualiser le design. Et ensuite, j'ai travaillé avec un franco-libanais, avec un israélien qui habite à Paris, avec une franco-colombienne. Et donc, j'ai voulu sortir de ce côté intellectuel du design. français,

  • Speaker #0

    entre guillemets. Oui, oui, oui. Ou intellectualise rapidement.

  • Speaker #1

    On ne peut pas mettre de designer français à dos. Non,

  • Speaker #0

    non, mais ils sont tous franco quelque chose, donc tout va bien. Alors, on a compris en t'écoutant que tu travailles, pour ceux qui ne connaissent pas Haymann Édition, que tu es un éditeur de design. Mais comment tu présenterais ton travail, ton activité à un enfant de 6 ans ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai réfléchi un peu à cette question. Et je dirais que je joue au Lego. Je joue au Lego à construire. Alors, je ne joue pas moi tout seul au Lego, mais je joue avec des designers. On joue au Lego et on s'amuse à construire des meubles que tu vas pouvoir mettre dans ta chambre à coucher, dans ta salle à manger, dans ton salon.

  • Speaker #0

    Dans ton hôtel, dans tes bureaux.

  • Speaker #1

    Dans ton hôtel, dans tes bureaux. Mais c'est vraiment une construction. Alors, c'est soit les Lego, soit les Kaplas, mais c'est des jeux de construction. Et donc, on assemble soit des matières, soit souvent des matières différentes et on les met en forme pour pouvoir les utiliser comme des meubles. Enfin, on fait des meubles.

  • Speaker #0

    Oui, ok. Tu fabriques des meubles qui sont dessinés par des designers et l'interaction que tu as avec les designers m'intéresse beaucoup. Donc, on va creuser ça. Encore une petite question rituelle. Et on va revenir, ne t'inquiète pas sur tout. que tu fais, les meufs que tu fais. Si tu devais choisir un objet qui te représente, toi, perso, ce serait quoi ? Qu'est-ce qui dirait de toi cet objet ?

  • Speaker #1

    Je vais être très consensuel. C'est mon fauteuil Eames.

  • Speaker #0

    Ah, ok. Donc la lounge Chair. Avec ou sans ottoman ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas l'ottoman, ce qui est une grave erreur.

  • Speaker #0

    Pas forcément, je trouve qu'il fonctionne très bien sans. Oui,

  • Speaker #1

    il fonctionne très bien sans, mais quand je veux faire la sieste, il serait beaucoup mieux avec.

  • Speaker #0

    Donc ce fauteuil dit de toi que tu aimes faire la sieste.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu l'as depuis longtemps ? C'est une pièce que tu as...

  • Speaker #1

    Je l'ai eu pour mes 40 ans, donc ça fait 13 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'il y avait deux EAMES chez mon grand-père, que je n'ai pas récupéré, que ma cousine a récupéré, qu'elle a fait refaire. Et avant de démarrer ou au moment où je démarrais Haymann Editions, parce que j'ai démarré Haymann Editions assez tard, c'est vrai que ça faisait partie des pièces ou c'était la pièce qu'il fallait pour moi avoir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, j'ai posé la question à des gens qui aiment le design, mais sans forcément être des experts ou sans travailler dans ce domaine-là. Ça fait partie des pièces spontanément que je pense le plus grand nombre connaît, sans savoir forcément que c'est Charles et Ray Eames qui l'a dessiné, sans connaître son histoire. qui est assez marrant d'ailleurs, je ne sais pas si tu la connais l'histoire de ce modèle. En fait, Charles et Ray Eames, couple californien, voulait faire un cadeau à un réalisateur américain, donc on est dans les années 50, un réalisateur d'Hollywood dont j'ai oublié le nom. Et ce réalisateur, qui était un de leurs amis, disait, après mes journées de tournage, j'ai envie de me mettre, l'idéal, ce serait de me mettre dans un gant de baseball bien patiné. Un truc super confortable après mes journées de tournage. Ils ont imaginé ce fauteuil avec cette coque en contreplaqué, enfin moulée. Et puis cet habillage de cuir très accueillant pour cet ami dont j'ai oublié le nom. Mais je le raconte dans un autre podcast, donc il faudrait que je le mette en note d'épisode. Alors tu nous as un peu dit que tu avais commencé le design tardivement. Alors justement, c'est une partie que je ne connais pas du tout chez toi. t'étais peut-être prédestiné à l'édition de mobilier mais en tout cas t'as... pas commencé par là. Qu'est-ce que t'as fait avant ? Comment t'es arrivé à faire ça ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai démarré ma carrière chez Xerox. J'ai vendu des photocopieurs.

  • Speaker #0

    Comme quoi ?

  • Speaker #1

    Dans le 10e arrondissement, en 1994, donc il y a 30 ans. Le 10e n'était pas du tout ce qu'il est aujourd'hui. C'était pas... C'était pas...

  • Speaker #0

    Pas bobo ?

  • Speaker #1

    Non, c'était pas bobo, c'était pas aussi accueillant. Je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. J'ai fait une école de commerce. qui s'appelait le MBA Institute, qui devait m'emmener faire un MBA aux Etats-Unis, que je n'ai jamais fait au final, parce que j'ai rencontré la mère de mes enfants, et que je me suis marié, que j'ai fait des enfants, etc. Je ne vais pas raconter tout. Mais je ne suis jamais parti faire de MBA aux Etats-Unis. Et quand j'ai fini cette école, je voulais travailler très rapidement. Et en gros, c'est le premier job que j'ai trouvé. Je me suis retrouvé face à deux patrons. C'était une concession Xerox. Je me suis retrouvé face à deux types que je... Je ne connaissais pas, mais avec qui ça a fuité. Ils m'ont embauché et je suis resté là-bas 4-5 ans. Ensuite, je suis allé bosser dans l'informatique. C'était en 99-2000, au moment de l'explosion d'Internet, etc. Je suis allé vendre des logiciels d'infrastructures réseau. C'est un éditeur américain qui s'appelle Novell, qui existe toujours, je crois. Et puis là, au bout de 3-4 ans, j'en avais un peu marre d'assister à des réunions auxquelles je ne comprenais pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Tu sentais que ce n'était pas...

  • Speaker #1

    Je sentais que ce n'était pas mon univers. Et puis, j'ai fait une autre boîte de logiciels après, ça n'a pas duré très longtemps. Et ensuite, j'ai vraiment voulu quitter le milieu de l'informatique, de l'IT. Et j'avais... Ma mère avait des copains à Los Angeles qui avaient une boîte de maroquinerie qui vendait à la grande distribution aux États-Unis. Made in China. Ils vendaient à Walmart, Target, à toute la grande distribution. Ça cartonnait. Ils avaient zéro business en Europe. Je leur ai dit, je vais devenir agent pour vous en Europe.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    je suis devenu... Donc, des sacs à main, des portefeuilles,

  • Speaker #1

    des trucs comme ça. Des sacs à main, de la petite maroquinerie et donc en fait il faisait il y avait un des deux associés qui faisait le tour des boutiques de luxe tous les ans pour voir les tendances il achetait il copiait il copiait des en fait c'était plus des trousses de toilettes mal américaine avec des gros trucs et donc il copiait il copiait toutes les marques de luxe pour des trousses et puis les vendait à la grande distribution et donc j'aurais dit peut-être je peux faire ça pour vous sur l'europe parce que vous avez zéro business. à jean pour eux pendant quelques années c'était assez sympa parce que je voyageais un peu partout en europe bon mais ça restait la grande distribution ça vient de mes îles aïna un du moyen produit moyen copier enfin bon bref et puis cette boîte et cette boîte américaine s'est fait racheter par un gros groupe américain qui était la maison mère d'une marque française que tout le monde connaît qui s'appelle babyliss ah oui ok et c'était au moment où dans ma vie perso il y avait pas mal de changements aussi parce que je divorçais et ils m'ont dit david on veut plus d'agents donc soit tu dégages soit tu viens de les babyliss suivant des babyliss bon comme j'étais en train de divorcer d'un côté je me suis dit je vais quand même assuré un minimum de l'autre j'avais un cousin qui m'avait dit à partir du moment où tu as un des deux qui va ça va donc je me suis dit je vais quand même assuré je vais pas me foutre dans la merde jusqu'au cou et donc je suis allé chez babyliss et là j'étais malheureux comme les pierres. C'était une maison, une vieille maison française.

  • Speaker #0

    Poussiéreuse peut-être.

  • Speaker #1

    Un peu poussiéreuse avec un PDG à l'époque qui était vraiment un psychopathe. vraiment un psychopathe.

  • Speaker #0

    Tu ne risques pas d'avoir de problème juridique, moi non plus, en disant ça ?

  • Speaker #1

    Non, on ne me donnera pas son nom. Et donc, j'étais malheureux comme les pierres. Et j'ai commencé à regarder. À l'époque, j'avais une relation avec une femme qui était coach en ressources humaines et qui me dit « David, t'as un œil » . Et puis, j'étais toujours attiré par la déco. Tous les ans, j'allais à la maison et j'ai tous les ans... ça vient juste après, mais tous les ans, j'allais à la maison WebJ et tous les ans, je me disais j'ai envie de faire partie de cet univers. Je voyais des gens qui avaient l'air d'être dans la vie, contrairement aux gens que j'avais croisés dans l'informatique ou dans la grande distribution qui ne me ressemblaient pas. Et là, j'avais l'impression qu'il y avait une espèce de connexion avec les gens que je voyais au salon. Et puis ma mère avait eu une boutique de tissus pendant une dizaine d'années, de tissus Soleyado. Oui,

  • Speaker #0

    très bien.

  • Speaker #1

    Très provençal. Très provençal. Et donc j'avais grandi quand même toute mon adolescence. Elle a commencé quand j'avais 13 ans, je crois, de 13 à 25 ans. Elle a eu cette boutique soleil à dos. Donc j'ai quand même pas mal baigné dans cet univers déco. Et donc cette campagne m'a un peu poussé à faire autre chose. Et puis c'est à l'époque où s'est créée Petite Friture, Moustache. Et donc je me suis dit, il y a des nouvelles maisons d'édition qui se créent. Il y a des petites maisons d'édition qui se créent, pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Comment démarrer ?

  • Speaker #1

    Comment démarrer ? Avec qui ? Je ne connaissais personne.

  • Speaker #0

    Alors, je fais une parenthèse. Le monde de l'édition de mobilier, c'est vrai que c'est... Alors, les Français ne sont pas mauvais, mais il y a beaucoup d'Italiens. Enfin, ils ne sont pas mauvais. Ils existent. Mais c'est plutôt nordique ou très méditerranéen, italien, un peu espagnol maintenant. Mais c'est des maisons plutôt historiques. On parlait des EAMES tout à l'heure. c'est des pièces iconiques qui sont éditées par des grandes maisons des casinas, des Herman Miller pour l'amérique du Nord, Fritz Hansen, etc. Vitra. Et c'est vrai que spontanément, on peut se dire comment j'émerge comme une marque de mode ? Comment j'émerge dans ce paysage qui est super concurrentiel où il y a des mastodontes qui sont installés ? Comment t'as fait ?

  • Speaker #1

    Je n'en avais aucune idée. En fait, j'ai démarré... L'histoire s'est un peu accélérée suite à des vacances que j'ai passées au Brésil. J'étais dans un hôtel à Rio qui s'appelait le Santa Teresa, je crois.

  • Speaker #0

    C'est le quartier où est Santa Teresa. Oui,

  • Speaker #1

    mais l'hôtel s'appelait Hôtel Santa Teresa. Santa Teresa et dans cet hôtel, dans le hall de cet hôtel il y avait deux fauteuils que je trouvais sublimes et j'ai demandé à l'accueil quels étaient ces fauteuils et ils m'ont dit que c'était des fauteuils d'un certain Sergio Rodriguez moi je ne connaissais pas Ce n'est pas du tout Sergio Rodriguez à l'époque.

  • Speaker #0

    Donc là, on est en quoi ?

  • Speaker #1

    On est en 2008-2009.

  • Speaker #0

    Une grande mode aujourd'hui du design des Brésiliens, mais ça reste quand même assez pointu.

  • Speaker #1

    Et donc, Sergio Rodriguez, je ne connais pas, mais le type à l'accueil de l'hôtel me dit qu'il a son studio à Rio. S'il voulait aller voir, allez voir. Donc, je vais au studio de Sergio Rodriguez. Je le croise en sortant. Incroyable. Mais on ne se dit pas. Enfin, on se croise. et puis à l'intérieur il y avait une une femme d'un certain âge, à mon avis c'était sa femme, et je lui dis un peu naïvement écoutez j'adore ces fauteuils et votre collection, est-ce que par hasard vous avez une distribution en Europe, je pourrais peut-être m'en occuper. Et là elle me regarde avec un large sourire, elle me dit bon écoutez en fait oui on a déjà une petite distribution, on est distribué par Classicon, et puis on est distribué aussi par la Galerie Triode. À Paris. Ok, bon.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je repars. Et je rentre à Paris. Et à l'époque, je travaillais à Montrouge. Et vraiment, je m'emmerdais. C'était chez Babyliss. C'était terrible. Et donc, régulièrement, je suis allé voir Triode, Jacques Barré. Et puis, je commence à discuter avec lui. Je pense qu'il se demandait pourquoi j'allais le voir tout le temps, régulièrement. Et plus je parlais avec lui, plus je me disais... Il faut que je fasse un truc là-dedans, il faut que je trouve une solution. Donc, ça dure un an. Je regarde. Effectivement, à l'époque, il y avait des premiers sites aussi qui se montaient. Ce n'était pas de crowdfunding, mais je ne sais plus comment ça s'appelle, de sites qui mettaient en ligne du mobilier.

  • Speaker #0

    Ah oui, et tu préfinançais, tu préachetais, tu précommandais.

  • Speaker #1

    Je précommandais. Donc, il y avait tous ces modèles qui étaient en train d'apparaître un peu. Plus, effectivement, moustache, petites fritures qui étaient en train de se créer. Et puis un jour, j'appelle. Donc, j'attends encore un ou deux ans. Je regarde, je fais des recherches sur Internet pendant mes heures de...

  • Speaker #0

    De pause chez Babyliss.

  • Speaker #1

    Non, même pas de pause. Pendant mes heures chez Babyliss pour m'occuper.

  • Speaker #0

    Bravo.

  • Speaker #1

    Et... Et puis, j'attends le jour où Babyliss va me dire, « David, c'est bon, on va arrêter notre collaboration. » Donc, ce jour est arrivé. Ça a mis quand même une bonne année. Et ce jour-là, je me suis mis derrière mon ordinateur chez moi. Et j'ai dit, « Bon, il faut que je trouve une solution. » Et là, j'ai recontacté un copain qui, à l'époque, bossait chez Kenzo Parfums au Brésil.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    et je lui ai dit tu connais pas je regardais tout le de l'histoire avait un peu redémarré enfin c'était amplifié au brésil et je lui dis écoute j'adore le design brésilien est ce que tu connais pas des designers brésiliens toi qui bosse un peu dans Dans ce milieu, sans être dans ce milieu. Et qu'un jour après, il me répond, il m'envoie un message sur Facebook, je me souviens. Il me dit, écoute, je ne connais pas de designer brésilien, mais en revanche, le mari de la meilleure copine de ma femme est designer au Portugal. Donc, il s'appelle Tony Grillo. Je cherche Tony Grillo et je vois...

  • Speaker #0

    Donc toi, dans ton idée à ce moment-là, tu étais plutôt en train de te dire je vais identifier des designers qui produisent déjà, qui éditent, et je vais distribuer en Europe. C'était ça ton idée ou tu ne savais pas trop encore ? Non,

  • Speaker #1

    je ne savais pas.

  • Speaker #0

    J'avais besoin de parler à quelqu'un,

  • Speaker #1

    de trouver un premier designer avec qui démarrer quelque chose. Mais je n'avais aucune stratégie.

  • Speaker #0

    Par où démarrer, quoi.

  • Speaker #1

    Et donc j'appelle, je regarde Tony Grillo sur Google et je vois qu'il a fait une pièce pour une ou deux pièces pour Christofle. Je me dis s'il a fait des pièces pour Christofle, il ne doit pas être trop mauvais. Donc j'appelle Tony Grillo, je l'appelle, je lui parle, je lui dis écoute, voilà, je voudrais lancer une marque. Je ne sais pas comment, je ne sais pas avec qui, je ne sais pas dans quel domaine, comment la positionner, etc. Et puis il me rappelle, et je lui dis, écoute, j'ai jamais vu une usine, je connais personne, mais voilà, je voudrais monter une marque. Il me dit, ok, c'est intéressant, je te rappelle.

  • Speaker #0

    Il y a pas mal qui te répondent ça. Pas mal n'ont rien répondu. La plupart ont dit, ok, encore un éliminé.

  • Speaker #1

    Et un mois après, il me rappelle, il me dit, David, écoute, ça m'intéresse. Si tu veux, tu peux venir au Portugal deux, trois jours et puis je te montre des usines, on discute. Donc je pars, on se retrouve à Porto, deux jours, on passe deux jours à visiter quelques usines, ateliers dont il avait connaissance, et puis on discute, et puis on boit du bon vin, et puis je vois que c'est un garçon qui... qui est hyper affiné, on s'entend hyper bien. Et au bout de deux jours, on déjeune sur le port à Porto, un bac à la eau. Ça fait très cliché, mais c'est vrai. vraiment le cœur. Et je lui dis, écoute, ok, allons-y. On était en juin 2011. Oui. Et je lui dis, moi, je veux lancer une marque en janvier 2012 à Maisons et Objets.

  • Speaker #0

    Ambitieux.

  • Speaker #1

    Donc, tu as six mois. Et là, il me regarde et me fait, non, David, on va faire ça en septembre 2012, mais en janvier, ce n'est pas possible. Je lui dis, non, écoute, moi, je n'ai rien à faire. Donc, je ne vais pas attendre un an et demi avant de lancer Merci. une marque, donc je veux que ce soit janvier. Et pendant tout l'été, il m'a envoyé des dessins et j'ai sélectionné...

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu lui donnes un brief ? Tu lui dis que c'est plutôt des assises, c'est plutôt des luminaires, des canapés, des rembourrés, du marbre ?

  • Speaker #1

    Très honnêtement, je ne me souviens plus ce que je lui ai dit. Je ne sais plus ce qu'on s'est dit à ce moment-là, sur le brief. À mon avis, c'était un brief qui était très, très vague. j'ai dû lui dire écoute je sais pas si je veux être plus Muto ou plus Hermann ou Takini ou Cassina je savais pas j'y suis allé mais j'y suis allé vraiment les yeux fermés et tout l'été il m'a envoyé des dessins et puis sur les dessins qu'il m'a envoyé j'en ai sélectionné 10 parce que je voulais démarrer avec une collection, je voulais pas démarrer avec une pièce ou deux pièces

  • Speaker #0

    J'ai une autre question, à ce moment là si t'as des souvenirs de ça vous déterminez un modèle économique entre lui et toi parce que ceux qui viennent pas de ce monde là ont du mal peut-être à comprendre comment se rémunère une maison d'édition par rapport à un designer en général c'est plutôt une maison d'édition qui dit à un designer je te commissionne pour dessiner une chaise et puis ensuite c'est des royalties là vous aviez déjà élaboré quelque chose ?

  • Speaker #1

    Alors là, on s'était mis d'accord sur un forfait.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait 10 pièces. Parce que je démarrais. On s'était mis sur un forfait qui comprenait d'une part la collection et d'autre part toute l'identité visuelle. C'est lui qui a créé mon logo et qui a créé l'identité au départ de ma nid.

  • Speaker #0

    C'est un vrai gros partenaire pour toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vraiment... Sans Tony... Alors l'autre chose, c'est que j'avais vu passer... un avocat qui m'avait filé un business plan d'une marque française très connue.

  • Speaker #0

    Ne le dis pas parce qu'il va y avoir des problèmes.

  • Speaker #1

    Et j'avais vu qu'ils faisaient fabriquer au Portugal. Et moi, je ne savais pas à l'époque où on fabriquait du mobilier. Je ne savais pas si c'était au Portugal, en Europe de l'Est ou ailleurs. J'avais zéro contact. Donc je m'étais dit si je démarre avec Tony qui est au Portugal.

  • Speaker #0

    Tu gagnes un peu de temps.

  • Speaker #1

    Je vais gagner du temps parce qu'il va me présenter des fabricants et au moins je saurai, il ne va pas juste me faire des dessins, mais il va me présenter des fabricants. Donc au moins j'aurai ça et je vais pouvoir démarrer un peu rapidement parce que sinon je vais mettre encore un an ou un an et demi à trouver des fabricants. Et je vais perdre tout ce temps. Et donc, effectivement, on a démarré comme ça. Juillet-août, il m'a envoyé des dessins. J'ai fait une sélection d'une dizaine de dessins. et puis on a balancé ça aux fabricants au Portugal et puis on a lancé la marque en janvier 2012 à Maisons et Objets Donc vous avez tenu le pari ? On a tenu le pari, moi j'ai fait des pieds et des mains pour avoir un stand hyper bien placé pas trop cher pas trop cher je sais pas mais en tout cas je m'étais donné un budget pour démarrer et j'ai réussi à avoir un stand à Maisons et Objets À l'époque, ce n'était pas facile d'avoir un stand à maison et objet sur le fil rouge bien placé. Et on a lancé cette collection avec des lampes qui n'étaient pas électrifiées.

  • Speaker #0

    Donc on n'était que sur les prototypes,

  • Speaker #1

    c'est ça ? On n'était que sur des premiers prototypes. Donc il y avait le fauteuil d'Artagnan, les lampes Marie. Il y avait deux luminaires qui ne tenaient pas debout, qui s'appelaient Equis.

  • Speaker #0

    Les lampes Marie qui existent en pierre et en liège.

  • Speaker #1

    Oui, qui existent en pierre, en liège, en aluminium.

  • Speaker #0

    Tu les avais faits déjà dans toutes ces versions ? Non.

  • Speaker #1

    présenté dans toutes ses versions. On les a présentés en chaîne aussi. On les a arrêtés en chaîne parce que c'était du chaîne massif. Le chaîne massif craquait. Et donc, on a eu deux, trois problèmes avec des clients. Donc, on s'est dit, on va arrêter ça parce que sinon, ça va être trop compliqué. Et la lampe m'a... Marie, qui est devenue un peu... Oui,

  • Speaker #0

    une signature.

  • Speaker #1

    Signature de la marque et qui s'appelle Marie parce que c'était le nom de ma compagne à l'époque qui m'a poussé à me lancer.

  • Speaker #0

    Bel hommage.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Ah oui, incroyable. Donc là, coup de bluff énorme quand même.

  • Speaker #1

    Coup de bluff énorme. Et j'étais allé voir avec cette Marie, justement, on était allé voir, on était passé chez Sylvéra parce qu'elle voulait acheter un canapé.

  • Speaker #0

    Donc Sylvéra qui est le plus gros distributeur de mobilier en France, B2B essentiellement, pas que.

  • Speaker #1

    mais essentiellement et j'avais rencontré le directeur du showroom François Castiglione à Venue Clébert et je lui avais dit écoute je voudrais monter on est allé boire un verre et puis il m'avait pris pour un cinglé il m'avait dit ouais ouais vas-y bonne chance et 6 mois après j'ai lancé la marque et je suis allé le revoir avec mon petit catalogue et je me souviens qu'il m'a dit chapeau tu l'as fait tu l'as fait et c'est bravo.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui d'ailleurs il fait partie de tes distributeurs.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui il fait partie de mes distributeurs.

  • Speaker #0

    Alors quand même, Silvera, comme d'autres distributeurs, mais je crois que c'est le plus gros, je lisais l'autre jour, ils ont plus de 1000 marques distribuées donc sur des dizaines de milliers dans le monde mais 1000 marques sélectionnent etc donc c'est bien d'en faire partie et après ils ont plein de showrooms donc c'est bien d'être visible chez eux.

  • Speaker #1

    Ça reste une lutte constante Ah bah bien sûr,

  • Speaker #0

    bah oui et puis une marque en pousse une autre et puis laquelle va faire plus de remises etc Super, super merci d'avoir expliqué cette aventure donc en fait si je résume il y a eu un truc très naturel chez toi qui te dire j'ai envie de faire un truc dans cet univers là je m'ennuie là où je suis et c'est le moment de faire ce que j'aime mon entre carrière voilà c'était un peu les morts déclencheurs une sensibilité mais tu sais pas de lire enfin peut-être ta maman c'est bon

  • Speaker #1

    mais j'ai eu la chance d'effectivement d'avoir une mère qui avait cette sensibilité qui quand on On était gamins, on avait refait l'appartement familial. Et je me souviens de plusieurs choses. J'ai plusieurs souvenirs. J'ai ce souvenir, à un moment, il y a eu une première période dans cet appartement familial qui était dans les années 70. On avait des canapés en velours marron. Non, ce n'était pas des togos. Je ne sais plus ce que c'était, mais c'était vraiment du velours marron, mais très foncé, avec des murs verts, mais verts pelouses. et puis un jour elle a complètement changé elle a fait venir un architecte, ça devait être au début des années 80 et elle a fait poser du tissu au mur et je me souviens de ce poseur qui posait le tissu au mur, qui tendait le tissu sur les baguettes c'est vraiment quelque chose qui m'a marqué voilà et puis j'ai eu la chance d'avoir une chambre qui a été faite par cet architecte qui a fait toute une chambre en USM jaune

  • Speaker #0

    Et un lit...

  • Speaker #1

    USM étant un éditeur, je ne sais jamais si c'est suisse ou allemand.

  • Speaker #0

    C'est suisse.

  • Speaker #1

    Suisse. Donc de mobilier plutôt destiné à un usage tertiaire en général. C'est plutôt... Enfin, on le voit beaucoup dans le résidentiel maintenant, mais à l'époque, ça devait être vraiment... Donc c'est du tubulaire, aluminium ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #0

    C'est du tubulaire en acier chromé. Acier chromé, voilà. Avec des panneaux de différentes couleurs.

  • Speaker #1

    De couleurs très primaires.

  • Speaker #0

    Voilà, et qu'on peut... Très modulable, qu'on peut construire un peu comme on veut. Et donc j'avais toute une grande bibliothèque comme ça, avec un bureau USM. Et j'avais un lit que j'ai redécouvert au puce l'année dernière, je crois, qui était de Gaël Ollenti.

  • Speaker #1

    Ah là là, très bien.

  • Speaker #0

    Bon, donc j'ai grandi là-dedans.

  • Speaker #1

    Pas mal.

  • Speaker #0

    Pas mal.

  • Speaker #1

    Pas mal. Donc soit l'architecte, soit ta mère.

  • Speaker #0

    moment sur les deux avait en tout cas l'architecte avait l'oeil et ma mère avait trouvé le bon architecte et donc on l'a j'ai grandi j'ai grandi là dedans je pense que ça quelque part ça a dû m'appuyer et je pense que j'avais un certain oeil. Pour le mariage de ma sœur, il y avait la galerie et j'ai fait mes études dans le Marais. J'ai fait une école de commerce dans le Marais et quand ma sœur s'est mariée, je cherchais un cadeau. Et puis il y avait la galerie Meg qui était à l'époque rue aux ours, dans le Marais, en face de Pompidou. Et puis je rentre là-dedans et je vois des bougeoirs en bronze jolie et puis je dis est ce que vous pourriez me faire un tour ma soeur ce mariage chercher un cadeau pour son mariage et je suis est ce que vous pourriez me faire un chandelier à cette branche en bronze comme ça et elle se renseigne et elle me dit oui et en fait c'était olivier gagnère donc ma soeur à une hausse unique d'olivier gagnère qui date d'il ya trente ans formidable Et il y a eu, je ne sais plus, un ou deux autres épisodes comme ça. Et donc, quelque part, je me suis dit, j'ai quand même l'œil. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne t'es pas gouré.

  • Speaker #0

    Je ne me suis pas gouré. Et cette Marie m'a aussi conforté dans l'idée qu'il fallait que je fasse confiance à mon œil et que j'avais l'œil. Et donc moi je ne sais pas dessiner. Je ne sais pas dessiner, je sais faire un croquis, mais même pas en 3D.

  • Speaker #1

    Tu sais expliquer peut-être ?

  • Speaker #0

    Je sais expliquer, je sais impulser. Alors ça, ça viendra peut-être après. conversation. Mais je sais impulser une idée. Et puis après, je sais la juger et je sais quand elle est aboutie.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Très intéressant. Alors, est-ce que justement, quand tu as démarré... Peut-être après mes objets. Peut-être parle-nous un petit peu de cette... Donc la lampe Marie, qui est une forme très simple en apparence, mais c'est...

  • Speaker #0

    C'est un champignon.

  • Speaker #1

    C'est un champignon, mais sans fioriture. Sans fioriture. C'est vraiment deux volumes. Un volume tubulaire, une demi-sphère ou même un quart de sphère.

  • Speaker #0

    Un tiers de sphère.

  • Speaker #1

    Un tiers de sphère, oui, voilà. Oui, oui. est-ce que tu avais déjà à ce stade une idée du style de Eman Edition que tu voulais imprimer ?

  • Speaker #0

    Pas du tout. Pas du tout. On est parti sur la première collection, c'était le travail de la matière. Donc, on avait des pièces en marbre, on avait la lampe Marie en marbre. On a fait des tabourets en liège qu'on a appelé Macaron. C'était l'alliance. de l'élégance française, ou en tout cas d'une maison d'édition française avec le liège qui représente le Portugal, parce que le Portugal est le plus gros fabricant de liège. On avait le fauteuil d'Artagnan, qui au départ était... un fauteuil avec une structure en chaîne sur lequel on avait mis une grande cape en cuir. Et quand on a vu le fauteuil avec la grande cape en cuir, on s'est dit non, ça ne fonctionne pas du tout. Donc on a coupé la cape en cuir et on a juste gardé une assise suspendue. Et on a gardé le nom d'Artagnan qui venait de l'idée de la cape. On avait fait trois vases avec cette maison portugaise très connue. Je retrouve à son nom.

  • Speaker #1

    C'est une maison de quoi ? De verre ?

  • Speaker #0

    De porcelaine.

  • Speaker #1

    Je cherche en parallèle.

  • Speaker #0

    Bon, ce n'est pas très grave. On avait fait trois vases, deux en porcelaine et un en cristal, qui était sublime. Donc on était vraiment dans le travail de vista alegre. On était vraiment dans le travail de la matière. Et c'est comme ça que la première collection se présentait, au travers du travail de l'acier, du cuir, du bois, du liège, du marbre. On avait fait ce fauteuil dingue aussi, le fauteuil twist.

  • Speaker #1

    Donc toujours Tony Grillo.

  • Speaker #0

    Tony Grillo. C'est Tony Grillo qui a fait toute la première collection. Il y avait une espèce de cohérence assez forte dans cette première collection parce qu'il y avait un designer et on avait pris ce parti de travailler la matière. Donc on l'avait travaillé sous différents angles. Donc il y avait deux fauteuils, trois vases, une lampe déclinée en quatre matières. de lampadaires, et des miroirs que j'ai toujours dans la collection qui sont les miroirs Cutting Space en acier inox polymiroir. Deux plans avec des plans inclinés qui coupent effectivement l'espace. Et qui sont plus des pièces, c'est plus des œuvres d'art que des miroirs d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Très très beau. Et donc, comment se passe ce Média et Objets ? Donc, on est en 2012, janvier 2012. Tu présentes tes trucs. Tu avais des attentes quand même. Tu espérais prendre des commandes.

  • Speaker #0

    J'espérais prendre des commandes. J'ai pris quelques commandes, mais j'ai eu pas mal de presse.

  • Speaker #1

    OK, comme ça, spontané.

  • Speaker #0

    Comme ça, spontané.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    Comme ça, spontané. Non, mais...

  • Speaker #1

    T'as fait jouer le réseau un petit peu, j'imagine.

  • Speaker #0

    J'ai fait jouer... Non, j'avais pris une attachée de presse. avec qui ça s'est assez vite arrêté. Mais je l'avais pris, je crois, un mois avant Maisons et Objets. Et franchement, la presse qu'on a eue, c'était lié au salon.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    On a tout de suite eu un positionnement, enfin, quelque chose d'un peu différent. Je me souviens... que j'avais rencontré à ce moment-là les propriétaires de Véronèse qui sont venus sur le salon. Il y avait le père et les deux fils. Ils m'ont dit bravo, c'est ce qu'ils aiment mieux sur le salon.

  • Speaker #1

    Waouh. Alors Véronèse, c'était déjà Joshi Mech, Ruben ? Ouais. Donc Véronèse, maison de verrerie. de lustre, rullustrerie, je ne sais pas si on peut dire ça.

  • Speaker #0

    Ils font des lustres en verre de Murano. Et donc, ils ont repris Véronèse, qui est une maison qui date de 1931, je crois, 1930 ou 1931. Ils ont repris ça trois ans, je crois, avant que moi, je démarre. Et donc, on s'est suivi depuis. mais voilà c'était en tout cas il y avait une cohérence Il y avait déjà cette élégance, mais je ne savais pas du tout où j'allais aller. Et en fait, assez rapidement, j'ai commencé à avoir des demandes de cabinets d'archi américains, assez haut de gamme, pour la lampe. L'année d'après, j'ai voulu rajouter de la couleur.

  • Speaker #1

    Donc tu t'es dit, je vais faire chaque année ou chaque six mois ? Chaque année. Maison et objet, c'est... C'est septembre et janvier.

  • Speaker #0

    C'est septembre et janvier. Mais l'idée, c'était de faire chaque année une nouvelle collection, d'apporter des nouvelles pièces.

  • Speaker #1

    Donc, de présenter en janvier.

  • Speaker #0

    Voilà. Et l'année d'après, on avait cette matière, on avait le liège, l'acier inox, le bois, le cuir. Mais ça manquait un peu de sexiness, on va dire. Donc, j'ai voulu rajouter de la couleur.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    et j'ai découvert le travail de à l'époque d'agne effete et lucie coldevin à travers ce qu'ils avaient fait pour broquis. Et donc je me suis dit, on va rajouter...

  • Speaker #1

    Beaucoup de verre.

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup de verre. Et donc je me suis dit, on va rajouter la couleur, mais grâce au verre. On va faire du verre de couleur et on va faire des pièces en couleur en verre coloré. Et donc j'ai contacté l'appareil d'Anne et Lucie sur

  • Speaker #1

    Facebook. Tu les connaissais juste de notoriété ?

  • Speaker #0

    Oui, je les connaissais de notoriété. Moi, je connaissais... Vraiment, je ne connaissais personne. et donc j'ai contacté Dan et Lucie et puis ils m'ont répondu et puis on a lancé le tabouret wave qu'on vend depuis depuis 12 ans depuis 2013 et puis on avait fait aussi des tables qui étaient sublimes, qui s'appelaient les tables du haut mais qui était assez compliqué et très fragile. Donc, on a fini par arrêter parce qu'on avait plus de casques. On avait trop de casques et c'était un peu compliqué. Donc, on les a sortis de la collection il y a quelques années. Et bon, et voilà, là, c'était parti parce qu'il y avait Tony, il y avait Dan. Ensuite, grâce à Dan, j'ai rencontré Charles Kalpakian. On a fait aussi en 2014... 2015, 2016, sur le salon, une de mes premières clientes, c'était une Libanaise qui avait un showroom à Beyrouth qui s'appelait Rania, qui a pu son showroom et qui m'a présenté, qui un jour vient sur Maisons et Objets. il me dit il faut que je te présente deux jeunes designers tu vas voir ils sont super, ils s'appellent David et Nicolas ok ok et donc l'année d'après je contacte David et Nicolas Nicolas pour faire un bureau. Et donc, on a développé le bureau Lyo ensemble en 2015. Et une fois qu'on était... Une fois que j'avais 3-4 contacts, une fois que la marque commençait à être un peu visible, d'abord, tu es contacté par des designers. Ensuite, tu rentres dans un... Ça reste un petit milieu.

  • Speaker #1

    Oui. Forcément, tu rencontres d'autres gens. J'ai une question sur le positionnement. J'imagine qu'il est venu que... peut-être naturellement du fait que tu as tout fabriqué en Europe. Donc, c'était quand même assez onéreux de fabriquer avec des artisans ou des ateliers européens. Aujourd'hui, ta collection, je trouve, est très complète, très cohérente. Et parfois même à la limite, ça sera peut-être une des questions que j'aurais pour toi, à la limite du collectible.

  • Speaker #0

    Grande question actuelle.

  • Speaker #1

    Grande question, là tu vas. Oui, parce que le marché du design, du mobilier, on va dire, premium haut de gamme, gamme en France. On a deux grandes catégories. L'édition où les fabricants fabriquent un petit peu de stock ou fabriquent à la commande, mais on est quand même sur de la diffusion assez importante et c'est diffusé par des distributeurs qui sont des marchands de meubles aux particuliers ou aux entreprises, ou de luminaires ou d'accessoires, je mets tout ça dedans. Et puis il y a une deuxième catégorie qui est plutôt distribuée dans des galeries où on est dans le collectible, où on est vraiment à la limite ou même carrément dans l'œuvre d'art. Évidemment, le prix n'est pas le même. La quantité diffusée n'est pas la même. Mais ça peut être une question que tu te poses, j'imagine. Comment ton positionnement, tu l'as affirmé à ce moment-là ou pas ? Ou il s'est fait naturellement ? Comment tu as calculé tes prix ?

  • Speaker #0

    Il s'est fait de manière très empirique, en fait. Il n'y a pas eu de business plan. J'ai tout fait de manière très empirique, en prenant beaucoup de temps, parfois un peu trop. Et c'est justement en voyant les demandes de mes clients, plus je recevais de demandes de clients américains haut de gamme, plus je me disais en fait, cette marque est perçue comme une marque haut de gamme. sauf que moi je venais pas de ce milieu là oui Babyliss donc j'ai mis beaucoup de temps à accepter de devenir une marque haut de gamme au départ je savais pas du tout au départ je savais pas si j'allais être Muuto si j'allais être oui

  • Speaker #1

    Vitra,

  • Speaker #0

    Cassina

  • Speaker #1

    Etel au Brésil, voilà Voilà.

  • Speaker #0

    J'avais un... Je n'avais pas d'idée. Je créais du mobilier. Je ne me posais pas la question de mon positionnement.

  • Speaker #1

    Toi, ton envie, c'était plutôt de le diffuser, de le distribuer le mieux possible, peut-être le plus largement possible aussi.

  • Speaker #0

    Ce qui est quand même un indicateur de succès. Après, il s'est passé une chose, c'est que le marché a énormément changé entre 2012 et aujourd'hui. C'est-à-dire qu'ont intervenu des nouveaux arrivants. Déjà, tous les architectes se sont mis à faire du mobilier. Enfin, tous. Beaucoup d'architectes haut de gamme se sont mis à faire du mobilier et à développer des collections. Il y a beaucoup de designers qui, voyant que les royalties ne leur permettaient pas de vivre, se sont mis aussi à faire du mobilier et à développer des collections.

  • Speaker #1

    Et à l'auto-éditer.

  • Speaker #0

    Et à s'auto-éditer. Donc, le marché a énormément... évolué entre 2012. Quand j'ai démarré en 2012, il n'y avait pas tout ça. Et puis, il y a aussi des nouveaux distributeurs qui sont arrivés en cours de route. comme Invisible Collection ou Studio 27 aux Etats-Unis, qui se sont positionnés sur du mobilier hyper haut de gamme, du mobilier justement d'architecte, ou yours, et puis aussi...

  • Speaker #1

    Je suis très intéressé par yours, parce que c'est moi qui l'ai co-fondé. Non mais oui tu as raison, Invisible Collection a fait un super boulot, 27 aussi.

  • Speaker #0

    Et en fait, Invisible Collection et yours aussi, et Studio 27, m'ont sélectionné dès le départ, en 2016. J'étais un des premiers... fabricant, à être distribué par Invisible et par Studio 27. Et donc, ça a conforté cette idée d'aller vers le mobilier haut de gamme. Je savais aussi que je n'avais pas envie d'avoir... une grosse structure et gérer des centaines de commandes par mois avec toute la logistique, tous les retours, tout le SAV.

  • Speaker #1

    Et puis le cash qu'il faut immobiliser pour fabriquer des collections.

  • Speaker #0

    Et puis le cash qu'il faut immobiliser pour avoir du stock. Je ne voulais pas les faire fabriquer en Asie. Et puis je voyais toutes ces marques. notamment Scandinave qui s'était monté avec d'énormes fonds. Et je n'étais pas du tout sur ce modèle. Je voulais rester un artisan dans l'édition, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Alors justement, l'équipe, ça a peut-être changé en… en 10 ans, mais... Ouais, en un peu plus de 10 ans, à l'époque, donc on va dire, allez, quand ça a été lancé, 2015-2016, tu t'es dit ok, c'est bon, je vais pouvoir faire une partie de ma vie là-dedans. C'était combien de personnes ? C'est toi tout seul ?

  • Speaker #0

    C'est moi tout seul. C'est moi tout seul. 2012, 2013, 2014, c'est moi tout seul. Tout le monde me demandait « David, pourquoi tu ne prends pas un stagiaire ? Pourquoi tu ne prends pas quelqu'un ? » Je crois que je n'ai pas envie de manager.

  • Speaker #1

    Je te comprends. C'est tellement bien. C'est dur.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est ce qui prend le plus de temps après une fois qu'on a une équipe. ceci étant, il a quand même fallu... En fait, je me suis entouré, c'est toujours plus ou moins le cas aujourd'hui, j'ai une personne qui s'occupe un peu du back-office aujourd'hui. Donc,

  • Speaker #1

    relation avec les fabricants... Voilà.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin, relation, gestion de la facturation, de la logistique, ce genre de choses. Mais en fait, je me suis entouré... J'ai travaillé avec très peu de designers depuis 12 ans, mais j'ai, je crois, réussit à constituer une équipe. fidèles soudés qui parlent entre eux et ils font pas partie des manéditions mais pour moi ils font partie des manéditions donc quand me pose des questions sur telle ou telle pièce ou ce qu'il faut faire ou comment faire évoluer quoi que ce soit on en parle et on en parle avec dan avec charles Avec Tony, depuis qu'il est au Portugal, il a pris un peu plus de distance. Mais je n'ai pas voulu faire du name dropping avec une dizaine, une quinzaine, une vingtaine de designers. Ce qui était très important pour moi, c'était de garder cette cohérence dans la collection, qui je crois se ressent parce que c'est un retour que j'ai souvent au sujet de la collection. Et donc c'est une équipe, ça reste une équipe. externe mais assez soudé et j'ai des relations franchement amicale avec Dan, avec Charles, avec Tony. Ce ne sont pas des designers que je vois une fois par an. Dan, on se voit toutes les semaines.

  • Speaker #1

    Question d'ailleurs sur la fabrication. Donc il y a un dessin, vous vous mettez d'accord sur un dessin tu le tu le j'imagine qu'il ya des ajustements il ya une phase phase de prototypage. Qui choisit l'artisan, le fabricant, l'usine ? Est-ce que c'est un duo entre le designer et toi ? Comment ça se passe ? Vous le plongez peut-être en cours de route ?

  • Speaker #0

    Alors, les quatre premières années, j'avais une fabrication au Portugal qui était un peu cahin caha avec des fabricants qui faisaient d'autres choses mais qui faisaient en trop de l'immeuble, etc. Et en 2015, j'ai voulu lancer mon premier canapé. Et là, je me suis dit, premier canapé, il faut qu'il soit super. Et puis, je vais à Londres une journée pour 100% Design. Et je rencontre l'ancien patron du Via dans le train, par hasard. Puis on se met à discuter comme ça. Et puis, au bout d'une demi-journée, je lui dis, tiens, peut-être vous pouvez m'aider. Je veux lancer un canapé, mais je voudrais le faire faire en Italie. Vous n'avez pas des contacts. Et là, pareil, une semaine après, il m'envoie un message. Contactez Alain, machin, il pourra peut-être vous aider. Et en fait, Alain, c'était l'ancien patron de... Je savais qu'il fallait que je marque des noms.

  • Speaker #1

    C'est quoi, une marque française ?

  • Speaker #0

    Oui, une marque française des années 90 qui fait des canapés avec des trucs en bois. Je ne connais qu'eux, mais...

  • Speaker #1

    Assez mainstream ?

  • Speaker #0

    Non, très haut de gamme. Ils avaient des canapés en bois, des canapés avec des armatures en bois laquées.

  • Speaker #1

    On va chercher.

  • Speaker #0

    Et bref,

  • Speaker #1

    promis, on mettra le nom en note de cet épisode.

  • Speaker #0

    Je le savais. Et donc, cet Alain me rappelle et me dit, oui, je peux vous aider. Je vais vous présenter un garçon qui est en Italie, qui s'occupait de ma filiale italienne et qui s'occupe de fabrication aujourd'hui. Et donc, j'ai rencontré à cette occasion cet Andréa. qui depuis 2015 s'occupe de toute ma fabrication.

  • Speaker #1

    De canapé ?

  • Speaker #0

    De canapé, de tout. Il est agent, en fait il est agent, il a une formation de designer, il a géré pendant 10 ans la filiale italienne de ce fabricant français. Et puis quand ce fabricant français s'est fait racheter, il a arrêté, et il s'est mis à son compte en tant qu'agent de fabrication.

  • Speaker #1

    D'accord, je ne savais pas qu'il y avait un business d'agent de fabrication.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est lui qui me...

  • Speaker #1

    Même les waves en verre ?

  • Speaker #0

    Alors, les waves en verre, non. C'est le seul produit qui... C'est à peu près le seul produit qui ne fait pas, parce que je le fais faire en République tchèque.

  • Speaker #1

    Oui, qui a un vrai savoir-faire du verre.

  • Speaker #0

    Qui a un vrai savoir-faire du verre. Mais tout ce qui est assise, donc...

  • Speaker #1

    Le rembourré, le bois...

  • Speaker #0

    Oui, le marbre, enfin, tout ce que je fais aujourd'hui, toutes les dernières pièces en lac, qu'on fait là-bas. Aujourd'hui, 99% de la collection est fabriquée en Italie, à part ces miroirs en acier inox qui sont toujours faits au Portugal et les macarons en liège qui sont aussi faits au Portugal. Mais aujourd'hui, tout est fait en Italie. Et donc, quand j'ai un nouveau produit, un nouveau proto, c'est lui qui me trouve le bon fabricant en fonction de ce qu'on a à faire.

  • Speaker #1

    Quand tu sors un produit, tu fais... toujours en proto ? Ah ouais. Ouais. Ouais. C'est intéressant parce qu'il y a d'autres designers ou éditeurs qui, assez jeunes, mais qui travaillent que en 3D. Alors, c'est souvent mono-matière. Ça va être que une pierre, etc. Donc, ils font le dessin et puis, ils attendent d'avoir un client pour le produire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, je sais. C'est une grande mode. Non, moi, je ne fais pas ça. Je fais toujours un proto. Après, je peux faire des 3D. pour des variations de marbre...

  • Speaker #1

    Oui, on ne peut pas faire toutes les finitions.

  • Speaker #0

    Mais en fait, cet Andréa travaille pour certains de ces designers qui font tout en 3D. Il me dit parfois que c'est l'enfer parce qu'ils vendent, on ne sait même pas comment on va faire fabriquer. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, il faut mettre en place les procédés,

  • Speaker #0

    vérifier sa marge. Il faut mettre en place les procédés. Quand on fait un canapé en 3D, on ne sait pas où vont être les coutures. on ne sait pas exactement quels seront les arrondis si on fait une 3D qui au final ne ressemble pas au produit final on peut avoir que des emmerdes après avec des clients donc moi je fais des 3D une fois que le proto a été fait parce que je sais comment sont positionnées les coutures quel type de couture on a quel type de rayon on a sur les arrondis du canapé mais je ne fais pas de 3D mais oui des versions des tables. Les tables loulous qu'on a présentées en lac à Milan l'année dernière, là, on va les sortir en travertin, on va les sortir en casque d'aluminium. Donc là, je fais des 3D parce qu'effectivement, on sait ce que ça va donner.

  • Speaker #1

    Oui, OK. Alors maintenant que ça tourne, tu as donc une écurie de combien de designers ?

  • Speaker #0

    4-5.

  • Speaker #1

    Oui. C'est quoi l'interaction ? Alors, tu les connais pour certains, tu les touches très bien et tu les vois pour certains très souvent. C'est quoi l'interaction ? Comment ça se passe ? C'est toi qui vas suggérer des nouveaux modèles. C'est eux. Toi-même, maintenant, tu dessines ? Enfin, tu dessines, tu crées ? Tu as signé, il me semble, une pièce ?

  • Speaker #0

    J'ai créé une pièce.

  • Speaker #1

    OK. C'est un début, il faut comprendre.

  • Speaker #0

    Le fauteuil Victor. C'était plus un jeu. J'étais au Puce un jour et je vois ce fauteuil de Garish dont je trouvais l'assise parfaite. Et puis un jour, j'ai eu cette idée d'avoir cette structure en acier plié qui rentre dans l'assise et dans le dossier. Et puis j'ai fait un vague croquis, pareil, parce que je ne sais pas dessiner. Donc j'ai pris une feuille de calque, j'ai décalqué l'assise et le dossier et puis j'ai dessiné la structure. Et puis après, j'ai demandé à un designer qui n'était ni Dan ni Charles, parce que là, c'était mon idée. Oui, donc un pur designer produit. J'avais juste besoin de le mettre en dessin en 3D. Mais bon, de manière générale, je n'ai pas de règles. C'est-à-dire que moi, j'ai des idées. Par exemple, le canapé Verneuil. Je suis allé voir Charles il y a un an et demi. Et je lui ai dit, tiens, j'ai cette idée de...

  • Speaker #1

    Tetris. Quand tu as parlé de Lego tout à l'heure, j'ai tout de suite vu ce... Quand je te demandais de décrire ton papier à un enfant de 6 ans, tu as parlé de Lego, et je me suis... J'ai vu ce canapé. Donc Verneuil pour...

  • Speaker #0

    Verneuil, je ne sais pas, ça ne donnera rien.

  • Speaker #1

    Non, mais on peut le décrire.

  • Speaker #0

    C'était vraiment un emboîtement de deux carrés. Tu vois les Tetris avec une barre horizontale et une barre verticale. Donc je lui ai envoyé un destin

  • Speaker #1

    de deux bars qui s'emboîtaient.

  • Speaker #0

    Et je me suis dit, voilà, j'ai une idée de canapé comme ça. Et puis, il a travaillé à partir de cette idée jusqu'au moment où on est arrivé au canapé vermeil.

  • Speaker #1

    C'est quand même génial d'avoir ce ping-pong avec des designers qui ont confiance en toi, tu as confiance en eux, donc ça marche. Mais au départ, quand même... Il ne fallait pas avoir de scrupules, enfin pas de scrupules, mais de freins quand même à proposer. Parce que tu aurais pu avoir un designer qui te gentiment te dit, ouais, bon, attends, non, ce n'est pas comme ça. Une assise, ça ne se fait pas comme ça, ça ne se réfléchit pas comme ça. Tu vois, le côté très intello du design.

  • Speaker #0

    Ils sont assez pragmatiques, que ce soit Charles, Dan...

  • Speaker #1

    Charles Kalpakian est français ?

  • Speaker #0

    Il est franco-libanais. Charles, il est hyper à l'écoute et on a développé... au moins trois assises comme ça le fauteuil franck j'avais eu l'idée de ce coussin qui rentre dans l'assise donc pareil j'avais fait un espèce de crobat et puis on a fait après que je sais pas 25 version de deux dessins jusqu'à arriver au dessin final le Le fauteuil Oscar, on était parti aussi sur complètement autre chose, mais on est arrivé à Oscar.

  • Speaker #1

    Oscar ni meilleur ?

  • Speaker #0

    Oscar ni meilleur. Après, les noms, c'est toujours... Victor, c'est mon fils. Max, c'est mon autre fils. c'est oscar niemeyer franck c'était un nom d'un homme bien installé avec son son avis à la tablette 1 c'est ça non franck c'est pas non ça c'est max ah oui max mais mon fils max se fermer mètre 93, une bonne bête. Pardon, Max. Et Franck, c'était un nom d'un homme qui aime bien vivre, qui a son verre de whisky et qui va s'installer dans son fauteuil un peu club pour boire son whisky.

  • Speaker #1

    Ok, statutaire.

  • Speaker #0

    Statutaire, oui. Moi, j'aime bien les prénoms. Alors après, toutes les pièces n'ont pas des prénoms.

  • Speaker #1

    C'est toi qui les choisis, d'ailleurs, ou c'est les designers ?

  • Speaker #0

    Ça dépend, justement. Avec Charles, c'est plutôt moi qui les choisis. choisi dan il arrive souvent avec des pièces qui ont déjà des noms donc je regarde le nom je respecte mais on travaille pas de la même manière avec je travaille pas de la même manière avec charles ou avec dan j'ai beaucoup plus d'aller-retour avec charles dan il vient souvent avec des idées qu'on fait évoluer mais il vient avec des idées ou quand je vais le voir parce que je vais souvent dans son studio il a toujours un tableau avec plein de dessins qu'il a fait et puis qui... tu piques and choose je pique and choose et parfois fauteuil et mât par exemple au départ c'est une espèce de tabouret et je dis ah c'est intéressant ça mais je le vois vachement plus large vachement plus grand là non pas comme ça mais imagine un truc très arrondi et

  • Speaker #1

    donc c'est comme ça que c'est vraiment une conversation en forme de complicité avec tes designers après il y a des fois ils arrivent avec des trucs avec des pièces quasiment parfaites

  • Speaker #0

    et on change à la marge. Les tables Betty, par exemple, qu'on a lancées l'année dernière aussi, il est arrivé avec ce dessin. C'est Dan, hein, Dany et Fett.

  • Speaker #1

    Ouais, ça c'est Dany et Fett.

  • Speaker #0

    Et à Betty, alors, plateau en verre.

  • Speaker #1

    Plateau en verre.

  • Speaker #0

    Et structure à un seul pied.

  • Speaker #1

    Structure à un seul pied, laquée.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Avec une croix en lac qui vient en... en contraste du pied arrondi.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment un modèle que je vous encourage à regarder, très intéressant. Les designers entre eux, ils se connaissent ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, ils se connaissent.

  • Speaker #0

    Tu les fais se rencontrer ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, je l'ai fait se rencontrer. De toute façon, j'ai rencontré Charles grâce à Dan. L'année dernière, c'est Dan qui m'a présenté Milena de Nipolania, qui a fait le bureau Samy. Tony Grillo connaît Charles et Dan depuis toujours. Enfin, ils se sont rencontrés. Oui, oui, ils se connaissent. Non, enfin, David et Nicolas, c'est un peu à part parce qu'on a fait une pièce il y a huit ans et maintenant ils évoluent dans d'autres sphères et on est moins en contact avec eux. Mais je dirais que le corps d'Anthony, Charles et maintenant Milena, tout le monde se connaît On se connaît bien, oui.

  • Speaker #0

    Encore une question.

  • Speaker #1

    Et on travaille ensemble, on a beaucoup travaillé ensemble l'année dernière sur la collection qu'on a appelée Les choses de la vie, qui était vraiment un peu, je ne sais pas si c'est un revival, mais vraiment un ajout important à la collection Eman. Et on voulait que tout fonctionne bien ensemble. Et donc, on a pensé la collection tous ensemble, pour chacun apporter des pièces qui se répondent et qui...

  • Speaker #0

    Une cohérence entre eux. C'est quand même assez rare. Oui. Je trouve, c'est vrai, c'est frappant dans ton catalogue. Je trouve que c'est une forte cohérence. Et je me demandais comment tu parvenais à ça. Tu étais parvenu à ça, mais je le comprends mieux maintenant. Et c'est vrai que le catalogue est plus grand, mais quand tu vas chez un autre éditeur, je ne sais pas, je vais prendre Cassina, la qualité est toujours au rendez-vous. Mais le côté iconique peut-être de certains dessins, parce qu'ils rééditent.

  • Speaker #1

    Oui, mais il y a aussi le fait qu'ils ont édité sur 60 ans. donc oui ce qu'ils ont édité en 1960 peut pas être cohérent avec ce qu'ils ont édité dans les années 90 et dans les années 2010 bien sûr on verra dans 30 ans parle moi un peu de la collab

  • Speaker #0

    Cocorico Paris si tu veux alors c'est une collab qui s'est faite

  • Speaker #1

    de manière là aussi assez inattendue. Ça date d'il y a 2017,

  • Speaker #0

    2018.

  • Speaker #1

    Je voulais lancer une collection un peu plus... Contract.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, contract, c'est destiné à...

  • Speaker #1

    Du mobilier de bureau. Oui. Hotel, vie, moyen de gamme. Et, bon, je ne savais pas trop par où. Pareil, je ne savais pas. pas trop par où. Enfin, j'avais ça en tête, mais je n'avais pas de démarche très active. Et puis, j'ai un distributeur. J'ai dû en parler à un distributeur une fois où j'ai un distributeur un jour qui m'appelle et qui me dit, David, tu m'as dit que tu avais des fabricants. Et puis, j'ai ce studio-là. Il cherche à faire fabriquer une chaise pour des Ehpad. Une chaise et un fauteuil pour des Ehpad. Et donc, il y en aurait 10 000. ça se regarde je fais bon écoute ouais je vais voir avec mes italiens ce que je peux faire et puis rapidement j'envoie le dessin et puis rapidement on a un premier proto et puis je réponds donc

  • Speaker #0

    t'es devenu éditeur malgré toi ?

  • Speaker #1

    pas devenu éditeur parce que le projet de Cocorico avec les pattes c'est pas fait mais 6 mois après ils reviennent vers un moment mois et ils me disent david on a en fait on a repensé la collection pour du mobilier de bureau et de l'hôtellerie 3,4 et en fait ils sont arrivés avec une collection complète ok ok il y avait un canapé il y avait un fauteuil il y avait la chaise déclinée avec roulette sans roulette avec avec accoudoir sans accoudoir il y avait un porte manteau il y avait une table basse il y avait une dizaine de pièces Et la collection, ça me permettait là aussi de lancer une collection complète et non pas seulement une seule chaise.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc, ça a été l'occasion. Et puis, ils avaient quelques contacts dans l'hôtellerie. Et donc, l'un plus l'autre a fait que je me suis lancé, j'ai sauté le pas très rapidement. Oui. Et j'ai décidé de produire cette collection.

  • Speaker #0

    Donc tu as aujourd'hui un catalogue presque à la limite du collectible, résidentiel, haut de gamme, hospitality un petit peu quand même aussi. Et puis on peut trouver tes pièces parce qu'aujourd'hui, les frontières entre les univers sont quand même de plus en plus fines. Entre l'hôtel et le bureau d'avocat et le co-living et le co-working, on est dans les codes de l'hospitality, de l'hôtellerie haut de gamme de plus en plus. Mais enfin, tu as cette partie-là. Et puis, tu as une partie contracte, donc aujourd'hui, qui se développe avec des produits destinés plus à, je ne vais pas dire des collectivités, parce que c'est assez premium.

  • Speaker #1

    Non, on travaille beaucoup avec du co-working. et avec de l'hôtellerie 3-4 étoiles,

  • Speaker #0

    style

  • Speaker #1

    Ibis Styles ou autre.

  • Speaker #0

    Si on vient sur un modèle, pour bien comprendre le modèle de distribution d'une maison d'édition comme Eman Editions, aujourd'hui, ton catalogue, c'est combien de pièces différentes, à peu près, à quelques unités près ?

  • Speaker #1

    Il doit y avoir à peu près 40 pièces.

  • Speaker #0

    ok 40 pièces. Ton modèle économique, c'est de faire appel à des distributeurs dont le métier est de placer tes produits, de les préconiser avec ou sans l'aide d'architectes d'intérieur à des clients finaux. Ça peut être un co-working. Est-ce que c'est aussi du vent en direct aussi ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive, oui.

  • Speaker #0

    Ça t'arrive. Et tu ne peux pas te couper de ce monde-là de toute façon parce que...

  • Speaker #1

    Non, non, mais après... On va se parler. Non mais après c'est la réalité. C'est-à-dire que quand j'ai des marchés où j'ai des distributeurs qui sont très actifs et qui proposent ma collection, j'ai tendance à... à jouer le jeu et effectivement à leur donner, à leur envoyer des demandes parce que par ailleurs ils me vendent régulièrement et je reçois des demandes régulièrement de leur part. Quand je suis sur des marchés et notamment à l'international, où c'est des marchés qui sont plus diffus. Je peux travailler en direct parce que j'ai un distributeur qui m'a contacté une fois parce qu'il a eu une demande d'anarchie pour vendre, je ne sais pas, trois fauteuils. Donc, il se prend sa com. Oui,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de récurrence.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de récurrence. Donc, moi, j'ai tout intérêt à travailler. Et aujourd'hui, ma cible, elle est clairement, bon, elle est à la fois les distributeurs, mais les architectes. ma cible de cliente, le particulier, c'est l'architecte d'intérieur. Toute ma communication se fait auprès d'architectes d'intérieur.

  • Speaker #0

    Qui vont prescrire, donc ils vont dire pour tel projet, je pense que ton canapé, il peut bien aller, donc je vais proposer ça à mon client, ils le valident.

  • Speaker #1

    Après, eux, c'est à eux aussi de choisir s'ils veulent que le client achète via un distributeur parce que c'est un gros projet et que pour la logistique, il doit être centralisé ou s'ils sont d'accord pour acheter en direct. ou ils veulent acheter en direct parce qu'ils pensent qu'ils auront éventuellement un meilleur prix.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Parce que pour ceux qui nous écoutent et qui ne connaissent pas bien ce marché-là, il faut imaginer quand même, on va prendre un hôtel 4 étoiles de 100 chambres, qui est à peu près un standard, donc un positionnement premium, voire 5 étoiles. On parle d'à peu près un volume de mobilier, alors pas forcément que Heyman, je te le souhaite, mais en tout cas c'est anglais En gros, on dit souvent qu'un hôtel 4-5 étoiles, c'est entre 15 000 et 20 000 euros par chambre, par clé, donc multiplié par 100. Voilà, on est sur des budgets de 1,5 million, 2 millions d'euros pour ce qu'on appelle le FFNI, donc tout le mobilier, tout ce qui tombe quand on retourne la boîte, en gros. Donc le mobilier, les tapis, les éclairages, etc. On ne compte pas les lits, on ne compte pas les draps dedans, encore que les lits peut-être. Donc c'est tout de suite des très gros volumes, mais évidemment, pour des questions d'organisation de logistique, de passage de commandes, tout ça et en général... centralisé chez un bureau d'achat ou un distributeur et ensuite le boulot des architectes intérieurs va être d'identifier le bon produit chez le bon éditeur ou le bon designer, parfois il l'achète en direct parfois il le fait acheter en direct à son client mais souvent ça passe quand même par un distributeur après tu as on a parlé tout à l'heure de The Invisible Collection qui est un distributeur aussi plutôt, alors maintenant il commence à être un peu click and mortar, donc avec vraiment des lieux physiques Euh... peut-être temporaire parfois, lors des Design Week, avec des collabs.

  • Speaker #1

    Ils ont trois showrooms, un showroom à une galerie à Paris, un showroom à Londres et un showroom à New York.

  • Speaker #0

    Et maintenant en Inde, je crois.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas de showroom encore, mais ils ont une équipe en Inde et à Singapour.

  • Speaker #0

    Ça devient vraiment un distributeur de premier plan pour du mobilier très haut de gamme, mobilier soit d'architecte, soit de designer comme toi. voilà On a parlé de yours, de Sylvéra et d'autres qui distribuent. Est-ce qu'il y a un designer vivant ou pas ? On en a parlé tout à l'heure de Oscar Niemeyer, de Sergio Rodriguez. Il est toujours vivant, Sergio Rodriguez ?

  • Speaker #1

    Non, il est mort. Non,

  • Speaker #0

    je ne crois pas. Avec qui tu aurais aimé ? collaborer, voire peut-être imaginer une réédition d'un modèle iconique ou pas, d'ailleurs, d'un de ses designers ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai démarré... Alors, il y a plusieurs histoires drôles. Quand j'ai démarré la première année, quand j'avais encore un peu de scouts, j'avais des paires de tennis de chez... un designer de chaussures assez connu qui a une boutique au Palais Royal ah oui c'est possible

  • Speaker #0

    Oui, qui a fait des baskets montantes. Voilà. Qui a fait des...

  • Speaker #1

    Bon.

  • Speaker #0

    Vas-y, continue, je vais les chercher en même temps.

  • Speaker #1

    Et donc, un jour, je vais... Et en fait, il avait justement... Pierre Hardy. Pierre Hardy. Pierre Hardy avait cet univers très graphique et très coloré qui me plaisait beaucoup. Et puis j'étais devenu, pas copain, mais le vendeur du Palais Royal. J'y étais allé deux ou trois fois et on avait commencé à discuter. le vendeur du palais royal était un ancien architecte ok et je dis bah je lance une maison d'édition machin et j'adorerais faire une collection pourquoi pas avec pierre hardy parce que il a ce côté hyper architectural Et donc, fort de ma première collection et de mon petit catalogue, je retourne le voir et je lui dis, tenez, voilà mon catalogue, je suis prêt. Est-ce que vous pouvez le filer à Pierre Hardy ?

  • Speaker #0

    Ah, génial !

  • Speaker #1

    Deux jours après, j'ai l'assistante de Pierre Hardy qui m'appelle, qui me dit, oui, Pierre, ça a très intéressé de vous rencontrer, donc on prend rendez-vous. Et je me retrouve dans le bureau de Pierre Hardy, sorti de chez Babyliss. Je me retrouve dans le bureau de Montrouge. de la défense. Je me retrouve dans le 10e, la rue des Vinaigriers, dans son sublime showroom bureau.

  • Speaker #0

    Et appart aussi.

  • Speaker #1

    Et on discute pendant une heure et il me dit « David, j'ai tout en tête, je sais exactement ce que je veux faire. » Bon, au final, vous l'aurez compris, ça ne s'est pas fait, mais...

  • Speaker #0

    Pourquoi pas un jour ?

  • Speaker #1

    Mais pourquoi pas un jour ? Pourquoi pas ? Je ne sais pas si ça se fera, si ça ne se fera pas.

  • Speaker #0

    Avec lui ou d'autres, mais...

  • Speaker #1

    Avec lui ou d'autres, il y a d'autres, il y avait Barber et Ozgerby dont... j'adorais le travail aussi, ou les frères Broulek, mais j'ai jamais osé les approcher. Je suis plus parti sur des jeunes designers entre guillemets découvreurs de talent, plutôt que d'aller... je ne me sentais pas légitime à contacter des stars du design pour des pièces pour Eman Editions

  • Speaker #0

    Tu parlais du design brésilien qui est très à la mode en Europe depuis quelques années mais qui est encore un petit peu sous les radars et moi j'étais au Brésil cet été et j'ai fait comme toi j'étais dans un hôtel je connaissais un petit peu le design brésilien mais pas très très bien beaucoup moins que... ce qu'il mérite. Et pareil, dans cet hôtel à Santa Teresa, c'est peut-être le même, on en parlera tout à l'heure, une très belle collection de mobilier plutôt moderniste, enfin à l'époque 60, 50-60. Et du coup, j'ai fait le tour. J'ai fait le tour de toutes les galeries à Rio.

  • Speaker #1

    Etel.

  • Speaker #0

    Alors, notamment Etel. Alors, Etel, il se trouve que je les connais parce qu'on distribue, yours distribue Etel. C'est la seule exception, parce qu'on ne distribue que du mobilier européen. Mais c'est la seule exception.

  • Speaker #1

    Il y a le mobilier d'Objecto,

  • Speaker #0

    de

  • Speaker #1

    Paul Istano, de Mendes Ausha.

  • Speaker #0

    Mais il y en a quand même beaucoup qui ne sont absolument pas réédités, absolument pas distribués en Europe, très très peu, ou dans les salles des ventes et à des prix délirants, et pour lesquels les ayants droit sont toujours là et à l'écoute. Et donc je me dis, regarde le truc, parce que franchement, je pense que...

  • Speaker #1

    J'étais à New York la semaine dernière, il y a un showroom qui s'appelle Espasso, qui n'a que du mobilier brésilien. Et il y a des pièces qui sont sublimes. Et là, il rééditait justement un fauteuil. Il relançait un fauteuil de Serge Rodriguez. Il y avait une soirée pour le lancement de ce fauteuil. Et enfin, toutes les pièces étaient sublimes.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Alors, design brésilien, souvent, notamment les fauteuils de Serge Rodriguez, c'est très généreux.

  • Speaker #1

    Très généreux. Il y a beaucoup de coussins. Oui, voilà. Il y a des coussins sur les... accoudoirs parce que pour des positions un peu allongées. Il a fait un fauteuil avec un dossier très haut et un rond au milieu. Et on t'explique que c'était pour que sa fille puisse passer sa queue de cheval à travers le deux pieds. Incroyable. Donc, il y a plein d'anecdotes comme ça. Et c'est un... Oui, c'est... Puis, c'est de la matière. C'est des cuirs incroyables.

  • Speaker #0

    Des bois exotiques qu'on ne connaît pas du tout en Europe. Et qui sont très, très beaux.

  • Speaker #1

    Donc, oui, non, non, c'est...

  • Speaker #0

    Bon, super. Donc, on a parlé du mobilier résidentiel, c'est par là que tu as démarré l'Hospitality. C'est quoi la suite ? Soit vers quel designer tu vas aller si tu veux rentrer des nouveaux designers ? Quel type de produit ? Qu'est-ce qui manque à ton catalogue ? Ou quelle est ton actu ? Il y a peut-être des choses que tu peux nous...

  • Speaker #1

    Là, l'année dernière, on a donc lancé cette collection Les Choses de la Vie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    donc en référence au film de Claude Sauté aux années 70, au Paris des années 70 donc avec l'utilisation de la laque qui était très présente à cette époque il y avait un autre matériau très présent qui était l'acier donc là on va sortir des pièces avec Dan Dan Yéfet en acier une console, une table basse et une petite table d'appoint. Il manque toujours autre chose, on a toujours besoin de table basse, de table d'appoint. canapés, de fauteuils. Il me manque des luminaires. Il me manque plus de luminaires et plus d'objets. L'idée, c'est de développer effectivement plus de petits objets. En tout cas, l'année prochaine et peut-être l'année suivante. Parce que là, on va sortir la version carrée du canapé Verneuil qu'on a lancé l'année dernière en version arrondie. Donc, on a déjà une bonne gamme d'assises. Et je pense qu'il faut qu'on travaille plus sur tout ce qui est table basse, table de salle à manger. Je voudrais lancer une nouvelle chaise aussi.

  • Speaker #0

    Alors, attends, avant d'aller là-dessus, parlant de le Verneuil, tu réfléchis en gamme. Tu te dis, le verneuil, en année 1, j'en fais un canapé pour le tester. Puis après, peut-être table basse ou même dès le début, table... Alors, je crois qu'il vient déjà, d'ailleurs, avec des tables basses.

  • Speaker #1

    En fait, il vient déjà avec des tables basses parce que le verneuil est donc un canapé modulable. Et on lui a ajouté deux side tables, enfin deux tables d'appoint en lac de l'à côté.

  • Speaker #0

    Qui viennent s'imbriquer dans les...

  • Speaker #1

    Qui viennent s'imbriquer dans le canapé. Et on s'est aperçu, en fait, que ça faisait une super table basse. si on les met... on les abriquait l'un à l'autre. Donc on a lancé la table basse Verneuil qui vient compléter le canapé.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que tu réfléchis en disant aussi je fais une console, qu'est-ce qu'il peut y avoir encore ? Un fauteuil qui va face au canapé ?

  • Speaker #1

    Alors le fauteuil existe déjà parce que comme il est modulable on peut prendre un élément pour y avoir les deux tables de chaque côté, ou l'élément seul, ça peut être un canapé de place, un canapé de place. canapé trois places. Et puis après, là, on sort le canapé en version rectangulaire avec un angle. J'essaye effectivement de réfléchir en termes de gamme. Pour les canapés, les fauteuils, c'est peut-être plus compliqué, mais on l'a fait, par exemple, pour le Romy. Le Romy qu'on a aussi lancé l'année dernière. Le premier dessin du Romy, c'était juste l'Ottoman.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et quand j'ai vu l'Ottoman, j'ai fait vraiment chouette. et donc j'ai dit à Charles, à mon avis on peut faire un fauteuil à partir de là. Et donc Charles a dessiné le fauteuil, et puis quand j'ai vu le fauteuil et l'Ottoman, j'ai dit en fait non, il y a un banc aussi, il suffit de rajouter un deuxième Ottoman, et donc on a lancé la gamme complète comme ça. Mais c'est vrai que c'est intéressant de travailler en termes de gamme, parce que... Parce qu'il y a tellement d'objets aujourd'hui sur le marché que si on lance juste une pièce par-ci, une pièce par-là, c'est noyé. Et c'est ça qui permet aussi d'avoir cette cohérence. C'est qu'on a plus des familles de produits que des produits isolés. Bon, quand on lance un canapé, c'est compliqué de se dire je vais.

  • Speaker #0

    Oui, tu ne sais pas encore exactement.

  • Speaker #1

    Mais là, il y avait la version arrondie. On sort la version carrée. Et puis après, il y a déjà le fauteuil.

  • Speaker #0

    Les tables basses.

  • Speaker #1

    Donc, on a déjà quelque part une famille.

  • Speaker #0

    Quelques chiffres. Allez, je vais essayer de te tirer quelques chiffres, quelques verres du nez. Donc, 40 pièces en gros dans ton catalogue. C'est quoi le chiffre d'affaires d'une maison comme Eman Edition ? Allez, on arrondit.

  • Speaker #1

    On arrondit, c'est entre 700 et 1 million.

  • Speaker #0

    Ok. Avec un objectif, tu te dis, je veux aller à...

  • Speaker #1

    Je vais aller à 4-5. Ok. Je vais rester une petite équipe. Aujourd'hui, on est deux plus la personne qui s'occupe de la fabrication en Italie. Et l'idée, c'est de rester 3-4 et de faire entre 3 et 5 millions.

  • Speaker #0

    Donc, représenter... C'est déjà bien, 1 million d'euros en édition. from scratch nées il y a 10 ans faut les faire même si les meubles sont premium et donc ont un certain prix et derrière ton objectif à toi perso je sais pas essayer d'imaginer cette marque dans 20 ans, 30 ans. Tu veux te faire racheter ? Tu veux la céder ? Tu veux qu'elle existe, qu'elle soit indépendante ?

  • Speaker #1

    Alors, je sais pas. Effectivement, moi, je me projette sur le temps long. Quand j'ai démarré Eman Editions, déjà, je l'ai appelé Eman parce que j'avais besoin de me réapproprier mon nom ok et j'avais besoin d'aimer mon nom C'était quelque chose de très psychanalytique pour moi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et puis bon, on avait évoqué d'autres noms, notamment avec Tony Grillo à l'époque. Et puis après, j'avais regardé Cassina.

  • Speaker #0

    D'où venait ce nom ?

  • Speaker #1

    D'où venaient les noms des grandes marques italiennes. Et c'était que des noms de famille. Donc, et puis Tony m'a dit mais Eman, c'est un super nom, Eman Editions. C'est international. Donc, j'ai accepté d'appeler ça, d'appeler ça Emanédition. Et il y avait ce côté psychanalytique où j'avais besoin de me réapproprier un nom que... qui avaient été un peu galvaudés, on va dire, ou un peu dépréciés, et en faire une marque, et en faire une marque premium.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Excuse-moi, je voudrais comprendre.

  • Speaker #1

    Une histoire familiale un peu compliquée. D'accord. Je ne vais pas renseigner.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'étais pas super fier de ton nom ?

  • Speaker #1

    Disons que j'avais un nom. Ma mère avait un nom de jeune fille qui était un nom connu, reconnu. Et j'étais le seul avec ma soeur de tous nos cousins. qui ne portaient pas ce nom.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et l'histoire a fait que mon nom avait plutôt été déprécié qu'apprécié au cours de mon existence, au cours de ma jeunesse, de mon adolescence. Et donc, j'avais besoin d'être fier de mon nom. Pour moi, pour mes fils qui portaient mon nom, pour moi et pour mes fils. Et le fait d'avoir créé Manédition et le fait de l'avoir. appelé et manédition parce que si je l'avais appelé je sais pas bouteille en plastique ou je ne sais pas ce que j'ai devant les yeux, peu importe.

  • Speaker #0

    Furniture, premium furniture.

  • Speaker #1

    Un bon collection de... Bref. Peu importe. J'avais besoin de me réapproprier mon nom et d'être fier de mon nom. En tout cas, ça, c'est réussi.

  • Speaker #0

    Oui, et en plus, je trouve que effectivement, la plupart des gros éditeurs, même des petits, c'est un nom de famille, ils incarnent. tout simplement. On peut imaginer... C'est plus facile de construire une marque avec un nom propre qu'avec un nom générique. Nom propre ou en tout cas un nom... Il ne faut pas que ce soit... Je suis toujours étonné des marques, des noms très littéraux, je ne sais pas si on dit littéraux, des marques très littérales, qui décrivent et qui sont descriptives du produit qu'on vend. C'est assez compliqué de construire un imaginaire.

  • Speaker #1

    Le produit qu'on vend, surtout, il évolue. Si on se projet sur le temps long, moi je ne sais pas du tout ce que j'éditerai. ce que je ferai dans 10 ans, dans 15 ans, dans 20 ans. Après, quelle est mon ambition ? Ma première ambition, c'est déjà de bien vivre de ce que je fais. Et puis après, on verra. Si je peux, je ne suis pas sûr que mes fils, et je ne veux pas mettre ça sur le poids, sur le poids de mes fils, de leur dire un jour, vous reprendrez ma méditation. donc soit soit elle sera rachetée, soit elle s'éteindra de sa belle mort le jour où j'aurai 75 ans et que je déciderai de prendre ma retraite, j'en sais rien. Oui,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de...

  • Speaker #0

    Alors, je reviens un instant sur le positionnement. Collectible, édition. Alors, c'est ton dilemme du moment ?

  • Speaker #1

    C'est mon dilemme du moment. En fait, le positionnement haut de gamme, il a été acté il y a... quelques temps, mais maintenant on est passé du haut de gamme au collectible, avec justement ces distributeurs, avec ces architectes qui se sont lancés, avec ces designers qui font des pièces en 3D absolument dingues, qui vendent une fois qu'elles sont commandées. Et donc, effectivement, il y a un marché qui n'existait pas, enfin qui pour moi n'existait pas vraiment il y a encore 5, 6 ans. qui est vraiment le marché du collectible. Et aujourd'hui, Eman Edition est un peu à la croisée des chemins. Je pense qu'elle est vraiment perçue comme une marque haut de gamme, mais pas forcément comme une marque collectible. Donc, je suis en train de voir pour faire des déclinaisons de pièces qui soient plus collectibles. Mais je ne veux pas me couper de ce marché. Je ne veux pas rentrer dans un marché uniquement collectible, de pièces uniques ou de pièces en série limitée. Parce que je ne suis pas designer.

  • Speaker #0

    moi parce que j'ai besoin des designers et que je peux créer beaucoup de pièces mais enfin parce que c'est pas c'est pas dans l'adn de oui tu veux pas faire un truc élitiste forcément mais mais ça fait c'est vrai qu'il faut clarifier un moment je pense d'ailleurs tu écoutes écoutera, je pense que oui, quand ton épisode sortira, j'ai enregistré ici avec Jean-Baptiste Soulti de La Chance. Et il explique assez bien dans la conversation qu'on a eue le choix qu'il a dû faire à un moment, enfin le choix, la clarification de positionnement un petit peu de la même manière entre de l'édition et du collectible. Lui, il a, j'espère que je ne vais pas trahir ses propos, mais il a plutôt fait le choix choix de créer une autre marque qui est vraiment très clairement positionnée collectible pour ne pas cannibaliser ces deux types de catalogues. Et puis, je crois qu'il a même une troisième marque très tertiaire pour le coup, très Hospitality Contract.

  • Speaker #1

    Oui, il a lancé une marque de bureau.

  • Speaker #0

    Oui, avec un archi, j'ai oublié son nom, évidemment. Mais, Oui, oui. Ce qui est quand même marrant, c'est que tant Invisible Collection, qui n'est a priori qu'un distributeur de collectibles, ou quasiment que de collectibles, c'est que du mobilier d'architectes d'intérieur à l'origine. Ils vont aller chercher Charles Zana, ils vont aller chercher des gens comme ça. Ils t'ont pris et donc ils t'ont identifié tout de suite comme collectible. Yours, moi j'ai lancé un roster de collectible design et j'ai mis M&Edition dedans aussi. assez naturellement, sans que tu le demandes, sans que tu te positionnes clairement comme ça. Donc, je trouve qu'il y a... Je comprends la question. Je comprends le dilemme que tu as.

  • Speaker #1

    En fait, c'est comme ce qui s'est passé au départ. Je ne savais pas si j'allais être Muto, une marque scandinave, moyenne gamme ou autre chose. Et puis, la lampe Marie, les miroirs Cutting Space ont fait que la marque et l'identité de la marque a été très vite positionnée haut de gamme. et Et en fait, ce que je disais au départ, c'est que je veux que ce soit une marque élégante, haut de gamme, mais je veux rester décontracté. Oui. Et il y a quelque chose dans le collectible qui ne fait pas partie de mon ADN.

  • Speaker #0

    Oui, qui est un peu Saint-Germain-des-Prés, oui.

  • Speaker #1

    C'est toi qui l'as dit.

  • Speaker #0

    Non, non, mais je vois très bien ce que tu veux dire. C'est vrai que c'est très vite un peu snobinard de dire mais tu connais pas la galerie machin qui distribue, enfin qui, pardon, qui représente tel designer.

  • Speaker #1

    Et donc, j'ai pas envie de rentrer... complètement là-dedans.

  • Speaker #0

    Oui, oui. OK. OK. Donc,

  • Speaker #1

    oui. Mais ça n'empêche pas qu'il va falloir faire un choix. Ou en tout cas, enfin...

  • Speaker #0

    Clarifier. Clarifier les choses. Le moment, le positionnement. Oui. OK. Parlons un peu de l'avenir. On arrive presque à la fin de notre entretien. Quels sont, alors, pour toi... Les grandes tendances, donc on en a parlé, tendance du collectible qui est une lame de fond, mais les grandes tendances du design en termes de style cette fois, peut-être de matériaux, de couleurs. Est-ce que tu es sensible à ça ? Au contraire, tu essaies totalement de t'en affranchir. Est-ce que ce n'est pas trop ton problème, c'est plus celui des designers ? Qu'est-ce que tu peux nous dire là-dessus ?

  • Speaker #1

    Non, non, c'est mon problème. C'est mon problème parce que si on passe complètement à côté des tendances, on passe à côté de la marché. Donc l'année dernière, on a quand même lancé cette collection, les choses de la vie, en référence au Paris des années 70. Il y a quand même une tendance de fond sur les années 70, sur la lac, sur... Les ports marondis, l'acier inox, les couleurs. Je parlais des canapés marrons de ma mère.

  • Speaker #0

    Oui, qui reviennent très fort.

  • Speaker #1

    Donc, je suis attentif à ça. m'y inscrit, mais j'essaye de m'y inscrire à ma manière. Avec une identité qui est la mienne. Donc, effectivement, tous les noms de la collection Les choses de la vie, c'est le fauteuil Romy pour Romy Schnader, c'est la table Betty parce que c'est Betty Catroux, c'est les tables Loulou, Loulou de la falaise, c'est le canapé Verneuil, en référence à la rue de Verneuil et Gainsbourg. Donc, j'essaye de m'inscrire dans un narratif un un peu gainsbourien des années 70. L'idée de départ, c'était une collection qui soit dans une espèce de boîte de nuit très sombre, avec des lumières bleues, avec des volutes de fumée, etc. J'y arriverais. Bon, finalement, on est parti sur autre chose. Mais l'idée, c'est cette élégance un peu... Je ne veux pas dire décadente, mais... Oui, oui,

  • Speaker #0

    mais...

  • Speaker #1

    Alors, c'est très Saint-Germain, peut-être, mais ce n'est pas le Saint-Germain des Galailles. C'est un Saint-Germain un peu plus...

  • Speaker #0

    C'est le Saint-Germain d'après-minuit.

  • Speaker #1

    C'est le Saint-Germain d'après-minuit, un peu plus excentrique.

  • Speaker #0

    Du Castel et...

  • Speaker #1

    Voilà, et... Donc la collection se veut un peu aller dans cette direction. Et comme les tendances du design ont tendance à être un peu longues, je pense que les années 60... sont là pour un petit moment. Donc, pour l'instant, ça reste... Et puis, j'ai envie de ça. Enfin, je ne sais pas si j'ai envie de ça, parce que c'est... Je me souviens, on avait un appartement... aussi à la montagne qui a été fait au début des années 70 et on avait des fauteuils fantômes violet qui s'appelle cette bon bref une table en forme cablant et des rideaux qui était orange et violet mais des grosses fleurs et est bon bah toute façon j'ai 53 ans ça me ramène aussi à à une période de maïs... vie que j'ai connue. Donc, on est dans ce... Dans cette boucle. Dans cette boucle et dans ce design un peu rassurant. Enfin, je ne sais plus, je n'ai plus le terme en tête. Mais...

  • Speaker #0

    Oui, oui. Connu,

  • Speaker #1

    connu. Enfin, voilà, deux choses qu'on a connues.

  • Speaker #0

    C'est des références qui nous parlent à nous cinquantenaires et aux quarantenaires aussi, sûrement. Super. Alors, question rituelle de fin d'épisode. Si tu... Alors, oui, non, pardon. juste une dernière question tu t'es lancé il y a 10-12 ans dans le design si c'était à refaire, qu'est-ce que tu ferais différemment ? est-ce que tu commencerais 10 ans plus tôt ? ou non, finalement c'était chouette c'était une tranche de vie nouvelle si,

  • Speaker #1

    j'aurais commencé 10 ans plus tôt en fait quand ma mère a fermé sa boutique elle m'avait proposé de reprendre sa boutique pour faire autre chose mais de reprendre sa boutique et puis je lui ai dit à l'époque non mais n'importe quoi je vais pas faire des copiages C'est pas difficile. Je n'ai pas du tout envie d'aller m'enfermer dans une boutique. Mais oui, j'aurais bien aimé commencer dix ans plus tôt. Et je crois que je me serais quand même associé.

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, travailler seul, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Travailler seul, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Se structurer. Enfin, je sais que j'ai un œil, je sais que j'ai des qualités. Je ne suis pas sûr d'avoir toutes les qualités qu'il faut pour être entrepreneur. heure. notamment sur la partie financière, se structurer financièrement, aller chercher des investisseurs. J'ai tout autofinancé et je suis à l'équilibre et j'en vis depuis quelques années.

  • Speaker #0

    Mais parfois,

  • Speaker #1

    on a quand même besoin de sous pour se développer, pour donner un coup d'accélérateur, pour accélérer, pour faire plus de com, pour être plus... Et ça, je ne sais pas faire.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est une question que je ne t'ai pas posée, mais c'est vrai que tu aurais pu un moment te dire, je lève des fonds, j'accélère, j'ouvre une galerie. moi-même ou un showroom ? Parce qu'on en a parlé, mais tu n'as pas de showroom ouvert au public. Tu as un showroom ouvert sur rendez-vous, je pense ?

  • Speaker #1

    J'ai un showroom. Alors aujourd'hui, je n'ai plus de showroom en propre. J'ai des partenariats notamment avec Véronèse. Et là, on a fait un partenariat aussi avec la marque Métaphore, les tissus Métaphore. Donc, j'ai des pièces dans leur showroom. Si tout va bien, le partenariat avec Véronèse devrait être reconduit l'année prochaine. Donc, il y aura d'autres pièces.

  • Speaker #0

    Donc, Véronèse qui a un showroom dans le dixième,

  • Speaker #1

    si je me souviens bien. Troisième. Troisième,

  • Speaker #0

    pardon. Oui, c'est ça, trois.

  • Speaker #1

    Et l'idée, c'est peut-être à moyen terme, enfin assez court terme, d'avoir un appartement showroom. OK. mais qu'il soit un appartement dans lequel je vivrais

  • Speaker #0

    expose. Très bien. Si tu pouvais donner un conseil à quelqu'un qui se dit, j'aimerais bien bosser dans le design, je vends des photocopieurs ou autre chose, ou des contrats d'assurance et je rêve, je ne sais pas par où commencer, tu lui dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais... Prévoyez le temps long et soyez prêts à certains sacrifices. Mais ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Ok, parce que t'as quand même... Faut être couillu quand même. Parce qu'aller voir un designer... sans savoir. Enfin, moi, je reviens à ton histoire au début, mais... Tu le referais aujourd'hui, de la même manière ? Tu reprendrais les mêmes risques ?

  • Speaker #1

    Non, je ne le ferais pas de la même manière aujourd'hui. Non, non. Clairement, je ne le ferais pas de la même manière. Alors,

  • Speaker #0

    qu'est-ce que tu ferais différemment ? C'était ma deuxième question rituelle. Est-ce qu'il y a une leçon que tu aurais aimé apprendre plus tôt ?

  • Speaker #1

    Je pense que je travaillerais plus ma stratégie en amont. C'est un marché que je ne connaissais pas du tout. Je l'ai décidé ça, mais j'aurais pu aller vendre je ne sais pas quoi. Mais je ne connaissais pas du tout le marché.

  • Speaker #0

    Donc c'est ton instinct qui t'a guidé, mais ce n'est pas vrai quand même.

  • Speaker #1

    Oui, c'est mon instinct qui m'a guidé. Mais forcément, ça a eu un coût. D'où le temps long. D'où le temps long. parce que parce que j'ai appris sur le tas. J'ai appris sur le tas.

  • Speaker #0

    Il y a eu des fours ?

  • Speaker #1

    Il y a eu des gros fours, oui. J'ai dépensé beaucoup d'argent en salon, notamment en maison et objet. Ça m'a donné une certaine visibilité, mais j'ai dépensé trop d'argent en salon.

  • Speaker #0

    Le maison et objet de 2025 n'est pas du tout le maison et objet de 2012.

  • Speaker #1

    Non, mais 2012, ça a été bien, mais après, je l'ai fait deux fois par an, c'était trop. Et puis, comme j'étais... déjà perçu, assez haut de gamme, j'ai jamais vraiment trouvé mon public à maison et objet.

  • Speaker #0

    Matter & Shape, tu penses que c'est un truc qui serait intéressant ? Enfin, ça n'existait pas à l'époque, mais c'est un salon assez collectif.

  • Speaker #1

    justement est parisien il ya un amateur and shape peut-être avoir quelques pièces amateur and shape le pad là c'est si je décide de faire le saut vraiment dans le collectible il ya Milan, là j'expose quelques pièces à Milan, mais c'est vrai que le positionnement des salons est très compliqué, enfin il est très cher, c'est très vite très cher et il y a un positionnement, ils ont tous un positionnement, enfin voilà entre le PAD à Paris, le PAD à Londres, Milan, alors Maison et Objets j'en parle plus mais il y a quand même, maintenant il y a Design Miami, Paris. qui est plutôt réussi. Et là, j'ai vu en janvier, pendant Maisons et Objets, j'ai fait cette collaboration avec Métaphore. Et en fait, j'ai senti que pour moi, c'était...

  • Speaker #0

    Le plus efficace.

  • Speaker #1

    Parce qu'avoir un showroom à Saint-Germain pendant huit jours, quand tu as des archines intérieures du monde entier qui viennent pour voir notamment les tissus...

  • Speaker #0

    C'est ultra efficace.

  • Speaker #1

    C'est ultra efficace.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... Un petit peu sur le modèle de Milan, la Design Week à Paris, qui a été calée en même temps que Maisons et Objets, parce que ça attire quand même beaucoup d'acheteurs du monde entier et d'architectes. En fait, pour ceux qui ne connaissent pas spécialement, Maisons et Objets, ça a lieu à Porte de Versailles. Pardon, pas Porte de Versailles, Palais des Expositions de Villepinte, qui est à loin de Roissy. Donc, on est à 15 kilomètres de Paris. Et puis, dans Paris, là, il y a un espèce d'aimant. c'est devenu un aimant de tous les architectes d'intérieur du monde entier qui viennent à l'occasion de la Design Week à Paris, donc de Maisons à Objets, mais qui viennent plutôt dans les galeries, il y a des parcours qui sont organisés de manière assez efficace. Et donc, je comprends très bien ton changement de mode de communication à cette occasion-là. Ça me paraît beaucoup plus logique. Question perso, si tu pouvais garder un seul objet... tous les objets que tu possèdes, ta paire de lunettes, ton stylo, un meuble, qu'est-ce que tu garderais s'il n'y en avait qu'un ? Le podcast n'a pas arrêté, vous êtes bien là.

  • Speaker #1

    Le podcast ne s'est pas arrêté. David réfléchit. J'ai tendance à me défaire de beaucoup de choses et de ne pas être du tout matérialiste. Donc, j'ai pas de bijoux. J'ai une bague depuis le week-end dernier.

  • Speaker #0

    Ah, ok.

  • Speaker #1

    Mais bon, j'ai pas de bijoux, j'ai pas de montre, j'ai pas de stylo.

  • Speaker #0

    Un bouquin ?

  • Speaker #1

    Ouais, mais un bouquin, mais lequel ? Peut-être un bouquin.

  • Speaker #0

    Ok. Ok. C'est bien, on peut toujours y revenir. Ouais.

  • Speaker #1

    Plus un bouquin qu'un objet.

  • Speaker #0

    Si le design pour toi... Alors, ce n'est pas une question simple, mais j'aurais peut-être... de te la donner avant. Si le design était un film ou une musique ou une œuvre d'art, justement, ça serait quoi pour toi ? Les choses de la vie. Très bien. Et enfin, si tu... si tu pouvais dîner avec un architecte ou un designer vivant ou pas, tu choisirais qui et de quoi vous parleriez ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai réfléchi et en fait je me suis dit le Baron Haussmann.

  • Speaker #0

    Ah ouais, pas mal.

  • Speaker #1

    Parce qu'il a quand même marqué Paris à tout jamais.

  • Speaker #0

    Même le monde. Tu vas à Buenos Aires.

  • Speaker #1

    Et c'est tellement titanesque ce qu'il a fait, notamment à Paris, que je serais Merci. passionné de savoir comment il a imaginé ça, comment il a...

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. C'est vrai que c'est... Voilà. Je retiens ça. Je peux me poser la question. Pas mal. Pas mal, oui.

  • Speaker #1

    Oui, parce que bon, des designers... Je ne sais pas, ça m'est venu comme ça. Mais j'ai pensé à lui.

  • Speaker #0

    Écoute, très très bien. Merci beaucoup, David. Est-ce qu'on peut découvrir tes collections ? On a parlé du showroom de Véronèse.

  • Speaker #1

    Le showroom Véronèse qui est 327 rue Saint-Martin. Et le showroom Métaphore qui est place de Furstenberg à Saint-Germain.

  • Speaker #0

    Saint-Germain-des-Prés. Dans le 6e à Paris. Sur ton site aussi ?

  • Speaker #1

    Sur mon site, sur Instagram. Il y a une édition.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup de cet échange David. C'était très intéressant.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Un dernier message pour les passionnés de design ?

  • Speaker #1

    la création n'a pas de limite formidable,

  • Speaker #0

    tu nous l'as montré et ça peut démarrer à tout moment dans un parcours de vie donc n'hésitez pas à vous lancer dans le design si ça vous chatouille merci beaucoup pour ce temps David, à très bientôt dans le Design Talk pour une nouvelle conversation à bientôt

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Description

David Haymann n’est pas architecte, ni designer de formation. Il a appris seul, en vendant d’abord des photocopieurs.

Ce qu’il a gardé de cette époque ? L’intuition client. Et une conviction : le design peut être beau, sincère, libre — sans storytelling plaqué.


Dans cet épisode de The Design Talk, il raconte son chemin vers l’édition de mobilier, la création de Haymann Editions, ses doutes, son culot lors qu'il a décidé de se lancer, ses fulgurances, son goût pour les formes sculpturales, et son obsession pour une ligne juste.


On parle aussi de

  • son passage chez Babyliss et Xerox, dans l’électroménager grand public,

  • ses visites inspirantes chez Triode, galerie fondée par Jacques Barret,

  • Sa rencontre déterminante avec le designer Toni Grilo,

  • ses hésitations entre le modèle de distribution d’un Muuto, d’un Ligne Roset ou d’un éditeur plus confidentiel, plus "collectible"

  • les mastodontes du mobilier comme Cassina, Vitra, Fritz Hansen, ou Herman Miller,

  • de ce qui distingue une marque d’architecture d’intérieur qui crée pour durer, dans un univers saturé de tendances

  • de sa relation aux designers, une famille et une écurie fidèle.


Un épisode brut, sincère, sans langue de bois — pour toutes celles et ceux qui aiment le design, le vrai, celui qui se cherche et qui doute.


À écouter sur toutes les plateformes de podcast.


Dans cet épisode nous avons cité notamment :

https://www.haymann-editions.com

https://www.tonigrilo.com/

https://www.triodedesign.com

https://www.cassina.com

https://www.vitra.com

https://www.fritzhansen.com

https://www.muuto.com

https://fredericimbert.com


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The Design Talk est produit par Franck Mallez. Fondateur de Yourse.co et de tcrewagency.com , ancien journaliste, et entrepreneur des industries créatives.
https://www.linkedin.com/in/franckmallez/
https://www.instagram.com/franckmallez/
https://www.instagram.com/thedesigntalk.podcast



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Designer, architecte, entrepreneur, artisan, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites. Tout ce qui façonne finalement chaque projet. The Design Talk, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles. L'épisode du jour commence maintenant. Salut David !

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour !

  • Speaker #0

    Je suis très content de t'avoir à ce micro. David Haymann, on va parler pendant, on est ensemble pendant à peu près une heure, une bonne heure et demie. Enfin, une heure et demie, on va voir là où ça nous emmène. Peut-être plus, peut-être moins, et peu importe. Ça n'a aucune importance la durée. C'est génial parce qu'on a zéro contrainte.

  • Speaker #1

    C'est pas mal.

  • Speaker #0

    Alors David, j'ai quelques questions rituelles au début quand je reçois mes invités. S'il y a une chose qui t'a inspiré ce matin plus qu'une autre, qu'est-ce que ce serait ? Qu'est-ce qui t'a inspiré en te réveillant ce matin ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui m'a inspiré en me réveillant ce matin ? Déjà, je me suis réveillé assez tôt et de bonne humeur.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est bien.

  • Speaker #1

    Avant mon réveil. Ce qui arrive de moins en moins fréquemment, parce que je n'ai plus de contraintes d'enfant, de ceci, de cela. Et qu'est-ce qui m'a inspiré ce matin en me réveillant ? Écoute, pas grand-chose, mais je suis sorti très tôt boire un café en terrasse.

  • Speaker #0

    Ok, il faisait beau ce matin. Il faisait beau. On est fin mars à Paris.

  • Speaker #1

    Voilà. Et rien que ça, démarrer la semaine comme ça, c'est plutôt agréable.

  • Speaker #0

    Tu habites dans le coeur de Paris ?

  • Speaker #1

    J'habite dans le Sentier.

  • Speaker #0

    Ah ouais, formidable.

  • Speaker #1

    Voilà, et je profite de cette vie parisienne, moi qui ai vécu 51 ans à Neuilly, loin de tout. Il y a deux ans, j'ai décidé de venir... Enfin, ça faisait 20 ans ou 25 ans que j'avais envie d'habiter dans Paris, pour des raisons logistiques. Je ne l'ai jamais fait. Et il y a deux ans, j'ai décidé de venir habiter dans Paris et je me suis mis dans le Sentier.

  • Speaker #0

    bah écoute c'est vrai on s'est croisé j'habite pas très loin très loin. C'est vrai que c'est un quartier formidable où voir du beau, parce que le sentier c'est assez beau, on est quand même sur le Paris historique, des beaux immeubles, etc. Voir du beau rend la journée quand même un peu plus jolie. Moi qui habitais dans d'autres quartiers de Paris très longtemps, ma vie a changé depuis que j'habite dans le deuxième arrondissement.

  • Speaker #1

    Voir du beau et du soleil le matin, ça change la vie.

  • Speaker #0

    Le soleil c'est un peu plus rare à Paris. Bon ben bienvenue, bienvenue David encore dans The Design Talk. Si quelqu'un, on va parler de ton univers, on va se présenter, enfin tu vas te présenter en loin. large dans ce podcast mais si quelqu'un découvrait ton univers pour la première fois l'univers dans lequel de david haymann édition tu aimerais qu'ils ressentent quoi en premier

  • Speaker #1

    J'aimerais qu'il ressente, alors j'ai écouté ton podcast précédent où il répondait, déjà s'il a une émotion, c'est bien.

  • Speaker #0

    C'était Frédéric Imbert, je crois.

  • Speaker #1

    C'était Frédéric Imbert, oui, qui disait déjà s'il ressent quelque chose. Moi je pense que je voudrais qu'ils ressentent tout de suite cette espèce d'élégance que j'essaye de transmettre à travers la collection. Dans la simplicité, la simplicité des formes. Voilà. Et surtout, je voudrais qu'ils ressentent aussi cette absence de... Comment dire ? Une espèce de décontraction.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    dans ce que dégage la collection. Je ne veux pas qu'Eman Edition se veut une maison élégante mais décontractée.

  • Speaker #0

    Donc raffinée. Toute la difficulté du design, les très bons designers et éditeurs qui éditent les bons designers, on a l'impression que c'est un trait naturel alors que c'est beaucoup de travail. Et très vite, le design peut se prendre pour ce qui n'est pas, c'est-à-dire des choses un peu intellectuelles, un peu compliquées, etc., alors que ça doit répondre à une fonction et un esthétisme, bien sûr, mais je comprends bien ça.

  • Speaker #1

    J'ai toujours travaillé avec des designers qui avaient une influence autre que franco-française pour une raison que je me suis expliquée pas forcément au départ, mais que je m'explique aujourd'hui, qui est qu'effectivement, en tout cas à une époque, le design franco-français se voulait très intellectualisé. Et moi, j'ai démarré notamment, enfin, c'est pas notamment, j'ai démarré avec Tony Grillo, qui était un franco, enfin, qui est un designer franco-portugais. Et qui n'est pas du tout un garçon hyper raffiné. mais qui n'est pas du tout un intellectuel. Il a fait l'école Boulle. C'est un garçon pragmatique. Et dès le départ, on a parlé de ça. Et lui ne voulait pas du tout intellectualiser le design. Et ensuite, j'ai travaillé avec un franco-libanais, avec un israélien qui habite à Paris, avec une franco-colombienne. Et donc, j'ai voulu sortir de ce côté intellectuel du design. français,

  • Speaker #0

    entre guillemets. Oui, oui, oui. Ou intellectualise rapidement.

  • Speaker #1

    On ne peut pas mettre de designer français à dos. Non,

  • Speaker #0

    non, mais ils sont tous franco quelque chose, donc tout va bien. Alors, on a compris en t'écoutant que tu travailles, pour ceux qui ne connaissent pas Haymann Édition, que tu es un éditeur de design. Mais comment tu présenterais ton travail, ton activité à un enfant de 6 ans ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai réfléchi un peu à cette question. Et je dirais que je joue au Lego. Je joue au Lego à construire. Alors, je ne joue pas moi tout seul au Lego, mais je joue avec des designers. On joue au Lego et on s'amuse à construire des meubles que tu vas pouvoir mettre dans ta chambre à coucher, dans ta salle à manger, dans ton salon.

  • Speaker #0

    Dans ton hôtel, dans tes bureaux.

  • Speaker #1

    Dans ton hôtel, dans tes bureaux. Mais c'est vraiment une construction. Alors, c'est soit les Lego, soit les Kaplas, mais c'est des jeux de construction. Et donc, on assemble soit des matières, soit souvent des matières différentes et on les met en forme pour pouvoir les utiliser comme des meubles. Enfin, on fait des meubles.

  • Speaker #0

    Oui, ok. Tu fabriques des meubles qui sont dessinés par des designers et l'interaction que tu as avec les designers m'intéresse beaucoup. Donc, on va creuser ça. Encore une petite question rituelle. Et on va revenir, ne t'inquiète pas sur tout. que tu fais, les meufs que tu fais. Si tu devais choisir un objet qui te représente, toi, perso, ce serait quoi ? Qu'est-ce qui dirait de toi cet objet ?

  • Speaker #1

    Je vais être très consensuel. C'est mon fauteuil Eames.

  • Speaker #0

    Ah, ok. Donc la lounge Chair. Avec ou sans ottoman ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas l'ottoman, ce qui est une grave erreur.

  • Speaker #0

    Pas forcément, je trouve qu'il fonctionne très bien sans. Oui,

  • Speaker #1

    il fonctionne très bien sans, mais quand je veux faire la sieste, il serait beaucoup mieux avec.

  • Speaker #0

    Donc ce fauteuil dit de toi que tu aimes faire la sieste.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu l'as depuis longtemps ? C'est une pièce que tu as...

  • Speaker #1

    Je l'ai eu pour mes 40 ans, donc ça fait 13 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'il y avait deux EAMES chez mon grand-père, que je n'ai pas récupéré, que ma cousine a récupéré, qu'elle a fait refaire. Et avant de démarrer ou au moment où je démarrais Haymann Editions, parce que j'ai démarré Haymann Editions assez tard, c'est vrai que ça faisait partie des pièces ou c'était la pièce qu'il fallait pour moi avoir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, j'ai posé la question à des gens qui aiment le design, mais sans forcément être des experts ou sans travailler dans ce domaine-là. Ça fait partie des pièces spontanément que je pense le plus grand nombre connaît, sans savoir forcément que c'est Charles et Ray Eames qui l'a dessiné, sans connaître son histoire. qui est assez marrant d'ailleurs, je ne sais pas si tu la connais l'histoire de ce modèle. En fait, Charles et Ray Eames, couple californien, voulait faire un cadeau à un réalisateur américain, donc on est dans les années 50, un réalisateur d'Hollywood dont j'ai oublié le nom. Et ce réalisateur, qui était un de leurs amis, disait, après mes journées de tournage, j'ai envie de me mettre, l'idéal, ce serait de me mettre dans un gant de baseball bien patiné. Un truc super confortable après mes journées de tournage. Ils ont imaginé ce fauteuil avec cette coque en contreplaqué, enfin moulée. Et puis cet habillage de cuir très accueillant pour cet ami dont j'ai oublié le nom. Mais je le raconte dans un autre podcast, donc il faudrait que je le mette en note d'épisode. Alors tu nous as un peu dit que tu avais commencé le design tardivement. Alors justement, c'est une partie que je ne connais pas du tout chez toi. t'étais peut-être prédestiné à l'édition de mobilier mais en tout cas t'as... pas commencé par là. Qu'est-ce que t'as fait avant ? Comment t'es arrivé à faire ça ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai démarré ma carrière chez Xerox. J'ai vendu des photocopieurs.

  • Speaker #0

    Comme quoi ?

  • Speaker #1

    Dans le 10e arrondissement, en 1994, donc il y a 30 ans. Le 10e n'était pas du tout ce qu'il est aujourd'hui. C'était pas... C'était pas...

  • Speaker #0

    Pas bobo ?

  • Speaker #1

    Non, c'était pas bobo, c'était pas aussi accueillant. Je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. J'ai fait une école de commerce. qui s'appelait le MBA Institute, qui devait m'emmener faire un MBA aux Etats-Unis, que je n'ai jamais fait au final, parce que j'ai rencontré la mère de mes enfants, et que je me suis marié, que j'ai fait des enfants, etc. Je ne vais pas raconter tout. Mais je ne suis jamais parti faire de MBA aux Etats-Unis. Et quand j'ai fini cette école, je voulais travailler très rapidement. Et en gros, c'est le premier job que j'ai trouvé. Je me suis retrouvé face à deux patrons. C'était une concession Xerox. Je me suis retrouvé face à deux types que je... Je ne connaissais pas, mais avec qui ça a fuité. Ils m'ont embauché et je suis resté là-bas 4-5 ans. Ensuite, je suis allé bosser dans l'informatique. C'était en 99-2000, au moment de l'explosion d'Internet, etc. Je suis allé vendre des logiciels d'infrastructures réseau. C'est un éditeur américain qui s'appelle Novell, qui existe toujours, je crois. Et puis là, au bout de 3-4 ans, j'en avais un peu marre d'assister à des réunions auxquelles je ne comprenais pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Tu sentais que ce n'était pas...

  • Speaker #1

    Je sentais que ce n'était pas mon univers. Et puis, j'ai fait une autre boîte de logiciels après, ça n'a pas duré très longtemps. Et ensuite, j'ai vraiment voulu quitter le milieu de l'informatique, de l'IT. Et j'avais... Ma mère avait des copains à Los Angeles qui avaient une boîte de maroquinerie qui vendait à la grande distribution aux États-Unis. Made in China. Ils vendaient à Walmart, Target, à toute la grande distribution. Ça cartonnait. Ils avaient zéro business en Europe. Je leur ai dit, je vais devenir agent pour vous en Europe.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    je suis devenu... Donc, des sacs à main, des portefeuilles,

  • Speaker #1

    des trucs comme ça. Des sacs à main, de la petite maroquinerie et donc en fait il faisait il y avait un des deux associés qui faisait le tour des boutiques de luxe tous les ans pour voir les tendances il achetait il copiait il copiait des en fait c'était plus des trousses de toilettes mal américaine avec des gros trucs et donc il copiait il copiait toutes les marques de luxe pour des trousses et puis les vendait à la grande distribution et donc j'aurais dit peut-être je peux faire ça pour vous sur l'europe parce que vous avez zéro business. à jean pour eux pendant quelques années c'était assez sympa parce que je voyageais un peu partout en europe bon mais ça restait la grande distribution ça vient de mes îles aïna un du moyen produit moyen copier enfin bon bref et puis cette boîte et cette boîte américaine s'est fait racheter par un gros groupe américain qui était la maison mère d'une marque française que tout le monde connaît qui s'appelle babyliss ah oui ok et c'était au moment où dans ma vie perso il y avait pas mal de changements aussi parce que je divorçais et ils m'ont dit david on veut plus d'agents donc soit tu dégages soit tu viens de les babyliss suivant des babyliss bon comme j'étais en train de divorcer d'un côté je me suis dit je vais quand même assuré un minimum de l'autre j'avais un cousin qui m'avait dit à partir du moment où tu as un des deux qui va ça va donc je me suis dit je vais quand même assuré je vais pas me foutre dans la merde jusqu'au cou et donc je suis allé chez babyliss et là j'étais malheureux comme les pierres. C'était une maison, une vieille maison française.

  • Speaker #0

    Poussiéreuse peut-être.

  • Speaker #1

    Un peu poussiéreuse avec un PDG à l'époque qui était vraiment un psychopathe. vraiment un psychopathe.

  • Speaker #0

    Tu ne risques pas d'avoir de problème juridique, moi non plus, en disant ça ?

  • Speaker #1

    Non, on ne me donnera pas son nom. Et donc, j'étais malheureux comme les pierres. Et j'ai commencé à regarder. À l'époque, j'avais une relation avec une femme qui était coach en ressources humaines et qui me dit « David, t'as un œil » . Et puis, j'étais toujours attiré par la déco. Tous les ans, j'allais à la maison et j'ai tous les ans... ça vient juste après, mais tous les ans, j'allais à la maison WebJ et tous les ans, je me disais j'ai envie de faire partie de cet univers. Je voyais des gens qui avaient l'air d'être dans la vie, contrairement aux gens que j'avais croisés dans l'informatique ou dans la grande distribution qui ne me ressemblaient pas. Et là, j'avais l'impression qu'il y avait une espèce de connexion avec les gens que je voyais au salon. Et puis ma mère avait eu une boutique de tissus pendant une dizaine d'années, de tissus Soleyado. Oui,

  • Speaker #0

    très bien.

  • Speaker #1

    Très provençal. Très provençal. Et donc j'avais grandi quand même toute mon adolescence. Elle a commencé quand j'avais 13 ans, je crois, de 13 à 25 ans. Elle a eu cette boutique soleil à dos. Donc j'ai quand même pas mal baigné dans cet univers déco. Et donc cette campagne m'a un peu poussé à faire autre chose. Et puis c'est à l'époque où s'est créée Petite Friture, Moustache. Et donc je me suis dit, il y a des nouvelles maisons d'édition qui se créent. Il y a des petites maisons d'édition qui se créent, pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Comment démarrer ?

  • Speaker #1

    Comment démarrer ? Avec qui ? Je ne connaissais personne.

  • Speaker #0

    Alors, je fais une parenthèse. Le monde de l'édition de mobilier, c'est vrai que c'est... Alors, les Français ne sont pas mauvais, mais il y a beaucoup d'Italiens. Enfin, ils ne sont pas mauvais. Ils existent. Mais c'est plutôt nordique ou très méditerranéen, italien, un peu espagnol maintenant. Mais c'est des maisons plutôt historiques. On parlait des EAMES tout à l'heure. c'est des pièces iconiques qui sont éditées par des grandes maisons des casinas, des Herman Miller pour l'amérique du Nord, Fritz Hansen, etc. Vitra. Et c'est vrai que spontanément, on peut se dire comment j'émerge comme une marque de mode ? Comment j'émerge dans ce paysage qui est super concurrentiel où il y a des mastodontes qui sont installés ? Comment t'as fait ?

  • Speaker #1

    Je n'en avais aucune idée. En fait, j'ai démarré... L'histoire s'est un peu accélérée suite à des vacances que j'ai passées au Brésil. J'étais dans un hôtel à Rio qui s'appelait le Santa Teresa, je crois.

  • Speaker #0

    C'est le quartier où est Santa Teresa. Oui,

  • Speaker #1

    mais l'hôtel s'appelait Hôtel Santa Teresa. Santa Teresa et dans cet hôtel, dans le hall de cet hôtel il y avait deux fauteuils que je trouvais sublimes et j'ai demandé à l'accueil quels étaient ces fauteuils et ils m'ont dit que c'était des fauteuils d'un certain Sergio Rodriguez moi je ne connaissais pas Ce n'est pas du tout Sergio Rodriguez à l'époque.

  • Speaker #0

    Donc là, on est en quoi ?

  • Speaker #1

    On est en 2008-2009.

  • Speaker #0

    Une grande mode aujourd'hui du design des Brésiliens, mais ça reste quand même assez pointu.

  • Speaker #1

    Et donc, Sergio Rodriguez, je ne connais pas, mais le type à l'accueil de l'hôtel me dit qu'il a son studio à Rio. S'il voulait aller voir, allez voir. Donc, je vais au studio de Sergio Rodriguez. Je le croise en sortant. Incroyable. Mais on ne se dit pas. Enfin, on se croise. et puis à l'intérieur il y avait une une femme d'un certain âge, à mon avis c'était sa femme, et je lui dis un peu naïvement écoutez j'adore ces fauteuils et votre collection, est-ce que par hasard vous avez une distribution en Europe, je pourrais peut-être m'en occuper. Et là elle me regarde avec un large sourire, elle me dit bon écoutez en fait oui on a déjà une petite distribution, on est distribué par Classicon, et puis on est distribué aussi par la Galerie Triode. À Paris. Ok, bon.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je repars. Et je rentre à Paris. Et à l'époque, je travaillais à Montrouge. Et vraiment, je m'emmerdais. C'était chez Babyliss. C'était terrible. Et donc, régulièrement, je suis allé voir Triode, Jacques Barré. Et puis, je commence à discuter avec lui. Je pense qu'il se demandait pourquoi j'allais le voir tout le temps, régulièrement. Et plus je parlais avec lui, plus je me disais... Il faut que je fasse un truc là-dedans, il faut que je trouve une solution. Donc, ça dure un an. Je regarde. Effectivement, à l'époque, il y avait des premiers sites aussi qui se montaient. Ce n'était pas de crowdfunding, mais je ne sais plus comment ça s'appelle, de sites qui mettaient en ligne du mobilier.

  • Speaker #0

    Ah oui, et tu préfinançais, tu préachetais, tu précommandais.

  • Speaker #1

    Je précommandais. Donc, il y avait tous ces modèles qui étaient en train d'apparaître un peu. Plus, effectivement, moustache, petites fritures qui étaient en train de se créer. Et puis un jour, j'appelle. Donc, j'attends encore un ou deux ans. Je regarde, je fais des recherches sur Internet pendant mes heures de...

  • Speaker #0

    De pause chez Babyliss.

  • Speaker #1

    Non, même pas de pause. Pendant mes heures chez Babyliss pour m'occuper.

  • Speaker #0

    Bravo.

  • Speaker #1

    Et... Et puis, j'attends le jour où Babyliss va me dire, « David, c'est bon, on va arrêter notre collaboration. » Donc, ce jour est arrivé. Ça a mis quand même une bonne année. Et ce jour-là, je me suis mis derrière mon ordinateur chez moi. Et j'ai dit, « Bon, il faut que je trouve une solution. » Et là, j'ai recontacté un copain qui, à l'époque, bossait chez Kenzo Parfums au Brésil.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    et je lui ai dit tu connais pas je regardais tout le de l'histoire avait un peu redémarré enfin c'était amplifié au brésil et je lui dis écoute j'adore le design brésilien est ce que tu connais pas des designers brésiliens toi qui bosse un peu dans Dans ce milieu, sans être dans ce milieu. Et qu'un jour après, il me répond, il m'envoie un message sur Facebook, je me souviens. Il me dit, écoute, je ne connais pas de designer brésilien, mais en revanche, le mari de la meilleure copine de ma femme est designer au Portugal. Donc, il s'appelle Tony Grillo. Je cherche Tony Grillo et je vois...

  • Speaker #0

    Donc toi, dans ton idée à ce moment-là, tu étais plutôt en train de te dire je vais identifier des designers qui produisent déjà, qui éditent, et je vais distribuer en Europe. C'était ça ton idée ou tu ne savais pas trop encore ? Non,

  • Speaker #1

    je ne savais pas.

  • Speaker #0

    J'avais besoin de parler à quelqu'un,

  • Speaker #1

    de trouver un premier designer avec qui démarrer quelque chose. Mais je n'avais aucune stratégie.

  • Speaker #0

    Par où démarrer, quoi.

  • Speaker #1

    Et donc j'appelle, je regarde Tony Grillo sur Google et je vois qu'il a fait une pièce pour une ou deux pièces pour Christofle. Je me dis s'il a fait des pièces pour Christofle, il ne doit pas être trop mauvais. Donc j'appelle Tony Grillo, je l'appelle, je lui parle, je lui dis écoute, voilà, je voudrais lancer une marque. Je ne sais pas comment, je ne sais pas avec qui, je ne sais pas dans quel domaine, comment la positionner, etc. Et puis il me rappelle, et je lui dis, écoute, j'ai jamais vu une usine, je connais personne, mais voilà, je voudrais monter une marque. Il me dit, ok, c'est intéressant, je te rappelle.

  • Speaker #0

    Il y a pas mal qui te répondent ça. Pas mal n'ont rien répondu. La plupart ont dit, ok, encore un éliminé.

  • Speaker #1

    Et un mois après, il me rappelle, il me dit, David, écoute, ça m'intéresse. Si tu veux, tu peux venir au Portugal deux, trois jours et puis je te montre des usines, on discute. Donc je pars, on se retrouve à Porto, deux jours, on passe deux jours à visiter quelques usines, ateliers dont il avait connaissance, et puis on discute, et puis on boit du bon vin, et puis je vois que c'est un garçon qui... qui est hyper affiné, on s'entend hyper bien. Et au bout de deux jours, on déjeune sur le port à Porto, un bac à la eau. Ça fait très cliché, mais c'est vrai. vraiment le cœur. Et je lui dis, écoute, ok, allons-y. On était en juin 2011. Oui. Et je lui dis, moi, je veux lancer une marque en janvier 2012 à Maisons et Objets.

  • Speaker #0

    Ambitieux.

  • Speaker #1

    Donc, tu as six mois. Et là, il me regarde et me fait, non, David, on va faire ça en septembre 2012, mais en janvier, ce n'est pas possible. Je lui dis, non, écoute, moi, je n'ai rien à faire. Donc, je ne vais pas attendre un an et demi avant de lancer Merci. une marque, donc je veux que ce soit janvier. Et pendant tout l'été, il m'a envoyé des dessins et j'ai sélectionné...

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu lui donnes un brief ? Tu lui dis que c'est plutôt des assises, c'est plutôt des luminaires, des canapés, des rembourrés, du marbre ?

  • Speaker #1

    Très honnêtement, je ne me souviens plus ce que je lui ai dit. Je ne sais plus ce qu'on s'est dit à ce moment-là, sur le brief. À mon avis, c'était un brief qui était très, très vague. j'ai dû lui dire écoute je sais pas si je veux être plus Muto ou plus Hermann ou Takini ou Cassina je savais pas j'y suis allé mais j'y suis allé vraiment les yeux fermés et tout l'été il m'a envoyé des dessins et puis sur les dessins qu'il m'a envoyé j'en ai sélectionné 10 parce que je voulais démarrer avec une collection, je voulais pas démarrer avec une pièce ou deux pièces

  • Speaker #0

    J'ai une autre question, à ce moment là si t'as des souvenirs de ça vous déterminez un modèle économique entre lui et toi parce que ceux qui viennent pas de ce monde là ont du mal peut-être à comprendre comment se rémunère une maison d'édition par rapport à un designer en général c'est plutôt une maison d'édition qui dit à un designer je te commissionne pour dessiner une chaise et puis ensuite c'est des royalties là vous aviez déjà élaboré quelque chose ?

  • Speaker #1

    Alors là, on s'était mis d'accord sur un forfait.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait 10 pièces. Parce que je démarrais. On s'était mis sur un forfait qui comprenait d'une part la collection et d'autre part toute l'identité visuelle. C'est lui qui a créé mon logo et qui a créé l'identité au départ de ma nid.

  • Speaker #0

    C'est un vrai gros partenaire pour toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vraiment... Sans Tony... Alors l'autre chose, c'est que j'avais vu passer... un avocat qui m'avait filé un business plan d'une marque française très connue.

  • Speaker #0

    Ne le dis pas parce qu'il va y avoir des problèmes.

  • Speaker #1

    Et j'avais vu qu'ils faisaient fabriquer au Portugal. Et moi, je ne savais pas à l'époque où on fabriquait du mobilier. Je ne savais pas si c'était au Portugal, en Europe de l'Est ou ailleurs. J'avais zéro contact. Donc je m'étais dit si je démarre avec Tony qui est au Portugal.

  • Speaker #0

    Tu gagnes un peu de temps.

  • Speaker #1

    Je vais gagner du temps parce qu'il va me présenter des fabricants et au moins je saurai, il ne va pas juste me faire des dessins, mais il va me présenter des fabricants. Donc au moins j'aurai ça et je vais pouvoir démarrer un peu rapidement parce que sinon je vais mettre encore un an ou un an et demi à trouver des fabricants. Et je vais perdre tout ce temps. Et donc, effectivement, on a démarré comme ça. Juillet-août, il m'a envoyé des dessins. J'ai fait une sélection d'une dizaine de dessins. et puis on a balancé ça aux fabricants au Portugal et puis on a lancé la marque en janvier 2012 à Maisons et Objets Donc vous avez tenu le pari ? On a tenu le pari, moi j'ai fait des pieds et des mains pour avoir un stand hyper bien placé pas trop cher pas trop cher je sais pas mais en tout cas je m'étais donné un budget pour démarrer et j'ai réussi à avoir un stand à Maisons et Objets À l'époque, ce n'était pas facile d'avoir un stand à maison et objet sur le fil rouge bien placé. Et on a lancé cette collection avec des lampes qui n'étaient pas électrifiées.

  • Speaker #0

    Donc on n'était que sur les prototypes,

  • Speaker #1

    c'est ça ? On n'était que sur des premiers prototypes. Donc il y avait le fauteuil d'Artagnan, les lampes Marie. Il y avait deux luminaires qui ne tenaient pas debout, qui s'appelaient Equis.

  • Speaker #0

    Les lampes Marie qui existent en pierre et en liège.

  • Speaker #1

    Oui, qui existent en pierre, en liège, en aluminium.

  • Speaker #0

    Tu les avais faits déjà dans toutes ces versions ? Non.

  • Speaker #1

    présenté dans toutes ses versions. On les a présentés en chaîne aussi. On les a arrêtés en chaîne parce que c'était du chaîne massif. Le chaîne massif craquait. Et donc, on a eu deux, trois problèmes avec des clients. Donc, on s'est dit, on va arrêter ça parce que sinon, ça va être trop compliqué. Et la lampe m'a... Marie, qui est devenue un peu... Oui,

  • Speaker #0

    une signature.

  • Speaker #1

    Signature de la marque et qui s'appelle Marie parce que c'était le nom de ma compagne à l'époque qui m'a poussé à me lancer.

  • Speaker #0

    Bel hommage.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Ah oui, incroyable. Donc là, coup de bluff énorme quand même.

  • Speaker #1

    Coup de bluff énorme. Et j'étais allé voir avec cette Marie, justement, on était allé voir, on était passé chez Sylvéra parce qu'elle voulait acheter un canapé.

  • Speaker #0

    Donc Sylvéra qui est le plus gros distributeur de mobilier en France, B2B essentiellement, pas que.

  • Speaker #1

    mais essentiellement et j'avais rencontré le directeur du showroom François Castiglione à Venue Clébert et je lui avais dit écoute je voudrais monter on est allé boire un verre et puis il m'avait pris pour un cinglé il m'avait dit ouais ouais vas-y bonne chance et 6 mois après j'ai lancé la marque et je suis allé le revoir avec mon petit catalogue et je me souviens qu'il m'a dit chapeau tu l'as fait tu l'as fait et c'est bravo.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui d'ailleurs il fait partie de tes distributeurs.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui il fait partie de mes distributeurs.

  • Speaker #0

    Alors quand même, Silvera, comme d'autres distributeurs, mais je crois que c'est le plus gros, je lisais l'autre jour, ils ont plus de 1000 marques distribuées donc sur des dizaines de milliers dans le monde mais 1000 marques sélectionnent etc donc c'est bien d'en faire partie et après ils ont plein de showrooms donc c'est bien d'être visible chez eux.

  • Speaker #1

    Ça reste une lutte constante Ah bah bien sûr,

  • Speaker #0

    bah oui et puis une marque en pousse une autre et puis laquelle va faire plus de remises etc Super, super merci d'avoir expliqué cette aventure donc en fait si je résume il y a eu un truc très naturel chez toi qui te dire j'ai envie de faire un truc dans cet univers là je m'ennuie là où je suis et c'est le moment de faire ce que j'aime mon entre carrière voilà c'était un peu les morts déclencheurs une sensibilité mais tu sais pas de lire enfin peut-être ta maman c'est bon

  • Speaker #1

    mais j'ai eu la chance d'effectivement d'avoir une mère qui avait cette sensibilité qui quand on On était gamins, on avait refait l'appartement familial. Et je me souviens de plusieurs choses. J'ai plusieurs souvenirs. J'ai ce souvenir, à un moment, il y a eu une première période dans cet appartement familial qui était dans les années 70. On avait des canapés en velours marron. Non, ce n'était pas des togos. Je ne sais plus ce que c'était, mais c'était vraiment du velours marron, mais très foncé, avec des murs verts, mais verts pelouses. et puis un jour elle a complètement changé elle a fait venir un architecte, ça devait être au début des années 80 et elle a fait poser du tissu au mur et je me souviens de ce poseur qui posait le tissu au mur, qui tendait le tissu sur les baguettes c'est vraiment quelque chose qui m'a marqué voilà et puis j'ai eu la chance d'avoir une chambre qui a été faite par cet architecte qui a fait toute une chambre en USM jaune

  • Speaker #0

    Et un lit...

  • Speaker #1

    USM étant un éditeur, je ne sais jamais si c'est suisse ou allemand.

  • Speaker #0

    C'est suisse.

  • Speaker #1

    Suisse. Donc de mobilier plutôt destiné à un usage tertiaire en général. C'est plutôt... Enfin, on le voit beaucoup dans le résidentiel maintenant, mais à l'époque, ça devait être vraiment... Donc c'est du tubulaire, aluminium ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #0

    C'est du tubulaire en acier chromé. Acier chromé, voilà. Avec des panneaux de différentes couleurs.

  • Speaker #1

    De couleurs très primaires.

  • Speaker #0

    Voilà, et qu'on peut... Très modulable, qu'on peut construire un peu comme on veut. Et donc j'avais toute une grande bibliothèque comme ça, avec un bureau USM. Et j'avais un lit que j'ai redécouvert au puce l'année dernière, je crois, qui était de Gaël Ollenti.

  • Speaker #1

    Ah là là, très bien.

  • Speaker #0

    Bon, donc j'ai grandi là-dedans.

  • Speaker #1

    Pas mal.

  • Speaker #0

    Pas mal.

  • Speaker #1

    Pas mal. Donc soit l'architecte, soit ta mère.

  • Speaker #0

    moment sur les deux avait en tout cas l'architecte avait l'oeil et ma mère avait trouvé le bon architecte et donc on l'a j'ai grandi j'ai grandi là dedans je pense que ça quelque part ça a dû m'appuyer et je pense que j'avais un certain oeil. Pour le mariage de ma sœur, il y avait la galerie et j'ai fait mes études dans le Marais. J'ai fait une école de commerce dans le Marais et quand ma sœur s'est mariée, je cherchais un cadeau. Et puis il y avait la galerie Meg qui était à l'époque rue aux ours, dans le Marais, en face de Pompidou. Et puis je rentre là-dedans et je vois des bougeoirs en bronze jolie et puis je dis est ce que vous pourriez me faire un tour ma soeur ce mariage chercher un cadeau pour son mariage et je suis est ce que vous pourriez me faire un chandelier à cette branche en bronze comme ça et elle se renseigne et elle me dit oui et en fait c'était olivier gagnère donc ma soeur à une hausse unique d'olivier gagnère qui date d'il ya trente ans formidable Et il y a eu, je ne sais plus, un ou deux autres épisodes comme ça. Et donc, quelque part, je me suis dit, j'ai quand même l'œil. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne t'es pas gouré.

  • Speaker #0

    Je ne me suis pas gouré. Et cette Marie m'a aussi conforté dans l'idée qu'il fallait que je fasse confiance à mon œil et que j'avais l'œil. Et donc moi je ne sais pas dessiner. Je ne sais pas dessiner, je sais faire un croquis, mais même pas en 3D.

  • Speaker #1

    Tu sais expliquer peut-être ?

  • Speaker #0

    Je sais expliquer, je sais impulser. Alors ça, ça viendra peut-être après. conversation. Mais je sais impulser une idée. Et puis après, je sais la juger et je sais quand elle est aboutie.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Très intéressant. Alors, est-ce que justement, quand tu as démarré... Peut-être après mes objets. Peut-être parle-nous un petit peu de cette... Donc la lampe Marie, qui est une forme très simple en apparence, mais c'est...

  • Speaker #0

    C'est un champignon.

  • Speaker #1

    C'est un champignon, mais sans fioriture. Sans fioriture. C'est vraiment deux volumes. Un volume tubulaire, une demi-sphère ou même un quart de sphère.

  • Speaker #0

    Un tiers de sphère.

  • Speaker #1

    Un tiers de sphère, oui, voilà. Oui, oui. est-ce que tu avais déjà à ce stade une idée du style de Eman Edition que tu voulais imprimer ?

  • Speaker #0

    Pas du tout. Pas du tout. On est parti sur la première collection, c'était le travail de la matière. Donc, on avait des pièces en marbre, on avait la lampe Marie en marbre. On a fait des tabourets en liège qu'on a appelé Macaron. C'était l'alliance. de l'élégance française, ou en tout cas d'une maison d'édition française avec le liège qui représente le Portugal, parce que le Portugal est le plus gros fabricant de liège. On avait le fauteuil d'Artagnan, qui au départ était... un fauteuil avec une structure en chaîne sur lequel on avait mis une grande cape en cuir. Et quand on a vu le fauteuil avec la grande cape en cuir, on s'est dit non, ça ne fonctionne pas du tout. Donc on a coupé la cape en cuir et on a juste gardé une assise suspendue. Et on a gardé le nom d'Artagnan qui venait de l'idée de la cape. On avait fait trois vases avec cette maison portugaise très connue. Je retrouve à son nom.

  • Speaker #1

    C'est une maison de quoi ? De verre ?

  • Speaker #0

    De porcelaine.

  • Speaker #1

    Je cherche en parallèle.

  • Speaker #0

    Bon, ce n'est pas très grave. On avait fait trois vases, deux en porcelaine et un en cristal, qui était sublime. Donc on était vraiment dans le travail de vista alegre. On était vraiment dans le travail de la matière. Et c'est comme ça que la première collection se présentait, au travers du travail de l'acier, du cuir, du bois, du liège, du marbre. On avait fait ce fauteuil dingue aussi, le fauteuil twist.

  • Speaker #1

    Donc toujours Tony Grillo.

  • Speaker #0

    Tony Grillo. C'est Tony Grillo qui a fait toute la première collection. Il y avait une espèce de cohérence assez forte dans cette première collection parce qu'il y avait un designer et on avait pris ce parti de travailler la matière. Donc on l'avait travaillé sous différents angles. Donc il y avait deux fauteuils, trois vases, une lampe déclinée en quatre matières. de lampadaires, et des miroirs que j'ai toujours dans la collection qui sont les miroirs Cutting Space en acier inox polymiroir. Deux plans avec des plans inclinés qui coupent effectivement l'espace. Et qui sont plus des pièces, c'est plus des œuvres d'art que des miroirs d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Très très beau. Et donc, comment se passe ce Média et Objets ? Donc, on est en 2012, janvier 2012. Tu présentes tes trucs. Tu avais des attentes quand même. Tu espérais prendre des commandes.

  • Speaker #0

    J'espérais prendre des commandes. J'ai pris quelques commandes, mais j'ai eu pas mal de presse.

  • Speaker #1

    OK, comme ça, spontané.

  • Speaker #0

    Comme ça, spontané.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    Comme ça, spontané. Non, mais...

  • Speaker #1

    T'as fait jouer le réseau un petit peu, j'imagine.

  • Speaker #0

    J'ai fait jouer... Non, j'avais pris une attachée de presse. avec qui ça s'est assez vite arrêté. Mais je l'avais pris, je crois, un mois avant Maisons et Objets. Et franchement, la presse qu'on a eue, c'était lié au salon.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    On a tout de suite eu un positionnement, enfin, quelque chose d'un peu différent. Je me souviens... que j'avais rencontré à ce moment-là les propriétaires de Véronèse qui sont venus sur le salon. Il y avait le père et les deux fils. Ils m'ont dit bravo, c'est ce qu'ils aiment mieux sur le salon.

  • Speaker #1

    Waouh. Alors Véronèse, c'était déjà Joshi Mech, Ruben ? Ouais. Donc Véronèse, maison de verrerie. de lustre, rullustrerie, je ne sais pas si on peut dire ça.

  • Speaker #0

    Ils font des lustres en verre de Murano. Et donc, ils ont repris Véronèse, qui est une maison qui date de 1931, je crois, 1930 ou 1931. Ils ont repris ça trois ans, je crois, avant que moi, je démarre. Et donc, on s'est suivi depuis. mais voilà c'était en tout cas il y avait une cohérence Il y avait déjà cette élégance, mais je ne savais pas du tout où j'allais aller. Et en fait, assez rapidement, j'ai commencé à avoir des demandes de cabinets d'archi américains, assez haut de gamme, pour la lampe. L'année d'après, j'ai voulu rajouter de la couleur.

  • Speaker #1

    Donc tu t'es dit, je vais faire chaque année ou chaque six mois ? Chaque année. Maison et objet, c'est... C'est septembre et janvier.

  • Speaker #0

    C'est septembre et janvier. Mais l'idée, c'était de faire chaque année une nouvelle collection, d'apporter des nouvelles pièces.

  • Speaker #1

    Donc, de présenter en janvier.

  • Speaker #0

    Voilà. Et l'année d'après, on avait cette matière, on avait le liège, l'acier inox, le bois, le cuir. Mais ça manquait un peu de sexiness, on va dire. Donc, j'ai voulu rajouter de la couleur.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    et j'ai découvert le travail de à l'époque d'agne effete et lucie coldevin à travers ce qu'ils avaient fait pour broquis. Et donc je me suis dit, on va rajouter...

  • Speaker #1

    Beaucoup de verre.

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup de verre. Et donc je me suis dit, on va rajouter la couleur, mais grâce au verre. On va faire du verre de couleur et on va faire des pièces en couleur en verre coloré. Et donc j'ai contacté l'appareil d'Anne et Lucie sur

  • Speaker #1

    Facebook. Tu les connaissais juste de notoriété ?

  • Speaker #0

    Oui, je les connaissais de notoriété. Moi, je connaissais... Vraiment, je ne connaissais personne. et donc j'ai contacté Dan et Lucie et puis ils m'ont répondu et puis on a lancé le tabouret wave qu'on vend depuis depuis 12 ans depuis 2013 et puis on avait fait aussi des tables qui étaient sublimes, qui s'appelaient les tables du haut mais qui était assez compliqué et très fragile. Donc, on a fini par arrêter parce qu'on avait plus de casques. On avait trop de casques et c'était un peu compliqué. Donc, on les a sortis de la collection il y a quelques années. Et bon, et voilà, là, c'était parti parce qu'il y avait Tony, il y avait Dan. Ensuite, grâce à Dan, j'ai rencontré Charles Kalpakian. On a fait aussi en 2014... 2015, 2016, sur le salon, une de mes premières clientes, c'était une Libanaise qui avait un showroom à Beyrouth qui s'appelait Rania, qui a pu son showroom et qui m'a présenté, qui un jour vient sur Maisons et Objets. il me dit il faut que je te présente deux jeunes designers tu vas voir ils sont super, ils s'appellent David et Nicolas ok ok et donc l'année d'après je contacte David et Nicolas Nicolas pour faire un bureau. Et donc, on a développé le bureau Lyo ensemble en 2015. Et une fois qu'on était... Une fois que j'avais 3-4 contacts, une fois que la marque commençait à être un peu visible, d'abord, tu es contacté par des designers. Ensuite, tu rentres dans un... Ça reste un petit milieu.

  • Speaker #1

    Oui. Forcément, tu rencontres d'autres gens. J'ai une question sur le positionnement. J'imagine qu'il est venu que... peut-être naturellement du fait que tu as tout fabriqué en Europe. Donc, c'était quand même assez onéreux de fabriquer avec des artisans ou des ateliers européens. Aujourd'hui, ta collection, je trouve, est très complète, très cohérente. Et parfois même à la limite, ça sera peut-être une des questions que j'aurais pour toi, à la limite du collectible.

  • Speaker #0

    Grande question actuelle.

  • Speaker #1

    Grande question, là tu vas. Oui, parce que le marché du design, du mobilier, on va dire, premium haut de gamme, gamme en France. On a deux grandes catégories. L'édition où les fabricants fabriquent un petit peu de stock ou fabriquent à la commande, mais on est quand même sur de la diffusion assez importante et c'est diffusé par des distributeurs qui sont des marchands de meubles aux particuliers ou aux entreprises, ou de luminaires ou d'accessoires, je mets tout ça dedans. Et puis il y a une deuxième catégorie qui est plutôt distribuée dans des galeries où on est dans le collectible, où on est vraiment à la limite ou même carrément dans l'œuvre d'art. Évidemment, le prix n'est pas le même. La quantité diffusée n'est pas la même. Mais ça peut être une question que tu te poses, j'imagine. Comment ton positionnement, tu l'as affirmé à ce moment-là ou pas ? Ou il s'est fait naturellement ? Comment tu as calculé tes prix ?

  • Speaker #0

    Il s'est fait de manière très empirique, en fait. Il n'y a pas eu de business plan. J'ai tout fait de manière très empirique, en prenant beaucoup de temps, parfois un peu trop. Et c'est justement en voyant les demandes de mes clients, plus je recevais de demandes de clients américains haut de gamme, plus je me disais en fait, cette marque est perçue comme une marque haut de gamme. sauf que moi je venais pas de ce milieu là oui Babyliss donc j'ai mis beaucoup de temps à accepter de devenir une marque haut de gamme au départ je savais pas du tout au départ je savais pas si j'allais être Muuto si j'allais être oui

  • Speaker #1

    Vitra,

  • Speaker #0

    Cassina

  • Speaker #1

    Etel au Brésil, voilà Voilà.

  • Speaker #0

    J'avais un... Je n'avais pas d'idée. Je créais du mobilier. Je ne me posais pas la question de mon positionnement.

  • Speaker #1

    Toi, ton envie, c'était plutôt de le diffuser, de le distribuer le mieux possible, peut-être le plus largement possible aussi.

  • Speaker #0

    Ce qui est quand même un indicateur de succès. Après, il s'est passé une chose, c'est que le marché a énormément changé entre 2012 et aujourd'hui. C'est-à-dire qu'ont intervenu des nouveaux arrivants. Déjà, tous les architectes se sont mis à faire du mobilier. Enfin, tous. Beaucoup d'architectes haut de gamme se sont mis à faire du mobilier et à développer des collections. Il y a beaucoup de designers qui, voyant que les royalties ne leur permettaient pas de vivre, se sont mis aussi à faire du mobilier et à développer des collections.

  • Speaker #1

    Et à l'auto-éditer.

  • Speaker #0

    Et à s'auto-éditer. Donc, le marché a énormément... évolué entre 2012. Quand j'ai démarré en 2012, il n'y avait pas tout ça. Et puis, il y a aussi des nouveaux distributeurs qui sont arrivés en cours de route. comme Invisible Collection ou Studio 27 aux Etats-Unis, qui se sont positionnés sur du mobilier hyper haut de gamme, du mobilier justement d'architecte, ou yours, et puis aussi...

  • Speaker #1

    Je suis très intéressé par yours, parce que c'est moi qui l'ai co-fondé. Non mais oui tu as raison, Invisible Collection a fait un super boulot, 27 aussi.

  • Speaker #0

    Et en fait, Invisible Collection et yours aussi, et Studio 27, m'ont sélectionné dès le départ, en 2016. J'étais un des premiers... fabricant, à être distribué par Invisible et par Studio 27. Et donc, ça a conforté cette idée d'aller vers le mobilier haut de gamme. Je savais aussi que je n'avais pas envie d'avoir... une grosse structure et gérer des centaines de commandes par mois avec toute la logistique, tous les retours, tout le SAV.

  • Speaker #1

    Et puis le cash qu'il faut immobiliser pour fabriquer des collections.

  • Speaker #0

    Et puis le cash qu'il faut immobiliser pour avoir du stock. Je ne voulais pas les faire fabriquer en Asie. Et puis je voyais toutes ces marques. notamment Scandinave qui s'était monté avec d'énormes fonds. Et je n'étais pas du tout sur ce modèle. Je voulais rester un artisan dans l'édition, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Alors justement, l'équipe, ça a peut-être changé en… en 10 ans, mais... Ouais, en un peu plus de 10 ans, à l'époque, donc on va dire, allez, quand ça a été lancé, 2015-2016, tu t'es dit ok, c'est bon, je vais pouvoir faire une partie de ma vie là-dedans. C'était combien de personnes ? C'est toi tout seul ?

  • Speaker #0

    C'est moi tout seul. C'est moi tout seul. 2012, 2013, 2014, c'est moi tout seul. Tout le monde me demandait « David, pourquoi tu ne prends pas un stagiaire ? Pourquoi tu ne prends pas quelqu'un ? » Je crois que je n'ai pas envie de manager.

  • Speaker #1

    Je te comprends. C'est tellement bien. C'est dur.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est ce qui prend le plus de temps après une fois qu'on a une équipe. ceci étant, il a quand même fallu... En fait, je me suis entouré, c'est toujours plus ou moins le cas aujourd'hui, j'ai une personne qui s'occupe un peu du back-office aujourd'hui. Donc,

  • Speaker #1

    relation avec les fabricants... Voilà.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin, relation, gestion de la facturation, de la logistique, ce genre de choses. Mais en fait, je me suis entouré... J'ai travaillé avec très peu de designers depuis 12 ans, mais j'ai, je crois, réussit à constituer une équipe. fidèles soudés qui parlent entre eux et ils font pas partie des manéditions mais pour moi ils font partie des manéditions donc quand me pose des questions sur telle ou telle pièce ou ce qu'il faut faire ou comment faire évoluer quoi que ce soit on en parle et on en parle avec dan avec charles Avec Tony, depuis qu'il est au Portugal, il a pris un peu plus de distance. Mais je n'ai pas voulu faire du name dropping avec une dizaine, une quinzaine, une vingtaine de designers. Ce qui était très important pour moi, c'était de garder cette cohérence dans la collection, qui je crois se ressent parce que c'est un retour que j'ai souvent au sujet de la collection. Et donc c'est une équipe, ça reste une équipe. externe mais assez soudé et j'ai des relations franchement amicale avec Dan, avec Charles, avec Tony. Ce ne sont pas des designers que je vois une fois par an. Dan, on se voit toutes les semaines.

  • Speaker #1

    Question d'ailleurs sur la fabrication. Donc il y a un dessin, vous vous mettez d'accord sur un dessin tu le tu le j'imagine qu'il ya des ajustements il ya une phase phase de prototypage. Qui choisit l'artisan, le fabricant, l'usine ? Est-ce que c'est un duo entre le designer et toi ? Comment ça se passe ? Vous le plongez peut-être en cours de route ?

  • Speaker #0

    Alors, les quatre premières années, j'avais une fabrication au Portugal qui était un peu cahin caha avec des fabricants qui faisaient d'autres choses mais qui faisaient en trop de l'immeuble, etc. Et en 2015, j'ai voulu lancer mon premier canapé. Et là, je me suis dit, premier canapé, il faut qu'il soit super. Et puis, je vais à Londres une journée pour 100% Design. Et je rencontre l'ancien patron du Via dans le train, par hasard. Puis on se met à discuter comme ça. Et puis, au bout d'une demi-journée, je lui dis, tiens, peut-être vous pouvez m'aider. Je veux lancer un canapé, mais je voudrais le faire faire en Italie. Vous n'avez pas des contacts. Et là, pareil, une semaine après, il m'envoie un message. Contactez Alain, machin, il pourra peut-être vous aider. Et en fait, Alain, c'était l'ancien patron de... Je savais qu'il fallait que je marque des noms.

  • Speaker #1

    C'est quoi, une marque française ?

  • Speaker #0

    Oui, une marque française des années 90 qui fait des canapés avec des trucs en bois. Je ne connais qu'eux, mais...

  • Speaker #1

    Assez mainstream ?

  • Speaker #0

    Non, très haut de gamme. Ils avaient des canapés en bois, des canapés avec des armatures en bois laquées.

  • Speaker #1

    On va chercher.

  • Speaker #0

    Et bref,

  • Speaker #1

    promis, on mettra le nom en note de cet épisode.

  • Speaker #0

    Je le savais. Et donc, cet Alain me rappelle et me dit, oui, je peux vous aider. Je vais vous présenter un garçon qui est en Italie, qui s'occupait de ma filiale italienne et qui s'occupe de fabrication aujourd'hui. Et donc, j'ai rencontré à cette occasion cet Andréa. qui depuis 2015 s'occupe de toute ma fabrication.

  • Speaker #1

    De canapé ?

  • Speaker #0

    De canapé, de tout. Il est agent, en fait il est agent, il a une formation de designer, il a géré pendant 10 ans la filiale italienne de ce fabricant français. Et puis quand ce fabricant français s'est fait racheter, il a arrêté, et il s'est mis à son compte en tant qu'agent de fabrication.

  • Speaker #1

    D'accord, je ne savais pas qu'il y avait un business d'agent de fabrication.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est lui qui me...

  • Speaker #1

    Même les waves en verre ?

  • Speaker #0

    Alors, les waves en verre, non. C'est le seul produit qui... C'est à peu près le seul produit qui ne fait pas, parce que je le fais faire en République tchèque.

  • Speaker #1

    Oui, qui a un vrai savoir-faire du verre.

  • Speaker #0

    Qui a un vrai savoir-faire du verre. Mais tout ce qui est assise, donc...

  • Speaker #1

    Le rembourré, le bois...

  • Speaker #0

    Oui, le marbre, enfin, tout ce que je fais aujourd'hui, toutes les dernières pièces en lac, qu'on fait là-bas. Aujourd'hui, 99% de la collection est fabriquée en Italie, à part ces miroirs en acier inox qui sont toujours faits au Portugal et les macarons en liège qui sont aussi faits au Portugal. Mais aujourd'hui, tout est fait en Italie. Et donc, quand j'ai un nouveau produit, un nouveau proto, c'est lui qui me trouve le bon fabricant en fonction de ce qu'on a à faire.

  • Speaker #1

    Quand tu sors un produit, tu fais... toujours en proto ? Ah ouais. Ouais. Ouais. C'est intéressant parce qu'il y a d'autres designers ou éditeurs qui, assez jeunes, mais qui travaillent que en 3D. Alors, c'est souvent mono-matière. Ça va être que une pierre, etc. Donc, ils font le dessin et puis, ils attendent d'avoir un client pour le produire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, je sais. C'est une grande mode. Non, moi, je ne fais pas ça. Je fais toujours un proto. Après, je peux faire des 3D. pour des variations de marbre...

  • Speaker #1

    Oui, on ne peut pas faire toutes les finitions.

  • Speaker #0

    Mais en fait, cet Andréa travaille pour certains de ces designers qui font tout en 3D. Il me dit parfois que c'est l'enfer parce qu'ils vendent, on ne sait même pas comment on va faire fabriquer. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, il faut mettre en place les procédés,

  • Speaker #0

    vérifier sa marge. Il faut mettre en place les procédés. Quand on fait un canapé en 3D, on ne sait pas où vont être les coutures. on ne sait pas exactement quels seront les arrondis si on fait une 3D qui au final ne ressemble pas au produit final on peut avoir que des emmerdes après avec des clients donc moi je fais des 3D une fois que le proto a été fait parce que je sais comment sont positionnées les coutures quel type de couture on a quel type de rayon on a sur les arrondis du canapé mais je ne fais pas de 3D mais oui des versions des tables. Les tables loulous qu'on a présentées en lac à Milan l'année dernière, là, on va les sortir en travertin, on va les sortir en casque d'aluminium. Donc là, je fais des 3D parce qu'effectivement, on sait ce que ça va donner.

  • Speaker #1

    Oui, OK. Alors maintenant que ça tourne, tu as donc une écurie de combien de designers ?

  • Speaker #0

    4-5.

  • Speaker #1

    Oui. C'est quoi l'interaction ? Alors, tu les connais pour certains, tu les touches très bien et tu les vois pour certains très souvent. C'est quoi l'interaction ? Comment ça se passe ? C'est toi qui vas suggérer des nouveaux modèles. C'est eux. Toi-même, maintenant, tu dessines ? Enfin, tu dessines, tu crées ? Tu as signé, il me semble, une pièce ?

  • Speaker #0

    J'ai créé une pièce.

  • Speaker #1

    OK. C'est un début, il faut comprendre.

  • Speaker #0

    Le fauteuil Victor. C'était plus un jeu. J'étais au Puce un jour et je vois ce fauteuil de Garish dont je trouvais l'assise parfaite. Et puis un jour, j'ai eu cette idée d'avoir cette structure en acier plié qui rentre dans l'assise et dans le dossier. Et puis j'ai fait un vague croquis, pareil, parce que je ne sais pas dessiner. Donc j'ai pris une feuille de calque, j'ai décalqué l'assise et le dossier et puis j'ai dessiné la structure. Et puis après, j'ai demandé à un designer qui n'était ni Dan ni Charles, parce que là, c'était mon idée. Oui, donc un pur designer produit. J'avais juste besoin de le mettre en dessin en 3D. Mais bon, de manière générale, je n'ai pas de règles. C'est-à-dire que moi, j'ai des idées. Par exemple, le canapé Verneuil. Je suis allé voir Charles il y a un an et demi. Et je lui ai dit, tiens, j'ai cette idée de...

  • Speaker #1

    Tetris. Quand tu as parlé de Lego tout à l'heure, j'ai tout de suite vu ce... Quand je te demandais de décrire ton papier à un enfant de 6 ans, tu as parlé de Lego, et je me suis... J'ai vu ce canapé. Donc Verneuil pour...

  • Speaker #0

    Verneuil, je ne sais pas, ça ne donnera rien.

  • Speaker #1

    Non, mais on peut le décrire.

  • Speaker #0

    C'était vraiment un emboîtement de deux carrés. Tu vois les Tetris avec une barre horizontale et une barre verticale. Donc je lui ai envoyé un destin

  • Speaker #1

    de deux bars qui s'emboîtaient.

  • Speaker #0

    Et je me suis dit, voilà, j'ai une idée de canapé comme ça. Et puis, il a travaillé à partir de cette idée jusqu'au moment où on est arrivé au canapé vermeil.

  • Speaker #1

    C'est quand même génial d'avoir ce ping-pong avec des designers qui ont confiance en toi, tu as confiance en eux, donc ça marche. Mais au départ, quand même... Il ne fallait pas avoir de scrupules, enfin pas de scrupules, mais de freins quand même à proposer. Parce que tu aurais pu avoir un designer qui te gentiment te dit, ouais, bon, attends, non, ce n'est pas comme ça. Une assise, ça ne se fait pas comme ça, ça ne se réfléchit pas comme ça. Tu vois, le côté très intello du design.

  • Speaker #0

    Ils sont assez pragmatiques, que ce soit Charles, Dan...

  • Speaker #1

    Charles Kalpakian est français ?

  • Speaker #0

    Il est franco-libanais. Charles, il est hyper à l'écoute et on a développé... au moins trois assises comme ça le fauteuil franck j'avais eu l'idée de ce coussin qui rentre dans l'assise donc pareil j'avais fait un espèce de crobat et puis on a fait après que je sais pas 25 version de deux dessins jusqu'à arriver au dessin final le Le fauteuil Oscar, on était parti aussi sur complètement autre chose, mais on est arrivé à Oscar.

  • Speaker #1

    Oscar ni meilleur ?

  • Speaker #0

    Oscar ni meilleur. Après, les noms, c'est toujours... Victor, c'est mon fils. Max, c'est mon autre fils. c'est oscar niemeyer franck c'était un nom d'un homme bien installé avec son son avis à la tablette 1 c'est ça non franck c'est pas non ça c'est max ah oui max mais mon fils max se fermer mètre 93, une bonne bête. Pardon, Max. Et Franck, c'était un nom d'un homme qui aime bien vivre, qui a son verre de whisky et qui va s'installer dans son fauteuil un peu club pour boire son whisky.

  • Speaker #1

    Ok, statutaire.

  • Speaker #0

    Statutaire, oui. Moi, j'aime bien les prénoms. Alors après, toutes les pièces n'ont pas des prénoms.

  • Speaker #1

    C'est toi qui les choisis, d'ailleurs, ou c'est les designers ?

  • Speaker #0

    Ça dépend, justement. Avec Charles, c'est plutôt moi qui les choisis. choisi dan il arrive souvent avec des pièces qui ont déjà des noms donc je regarde le nom je respecte mais on travaille pas de la même manière avec je travaille pas de la même manière avec charles ou avec dan j'ai beaucoup plus d'aller-retour avec charles dan il vient souvent avec des idées qu'on fait évoluer mais il vient avec des idées ou quand je vais le voir parce que je vais souvent dans son studio il a toujours un tableau avec plein de dessins qu'il a fait et puis qui... tu piques and choose je pique and choose et parfois fauteuil et mât par exemple au départ c'est une espèce de tabouret et je dis ah c'est intéressant ça mais je le vois vachement plus large vachement plus grand là non pas comme ça mais imagine un truc très arrondi et

  • Speaker #1

    donc c'est comme ça que c'est vraiment une conversation en forme de complicité avec tes designers après il y a des fois ils arrivent avec des trucs avec des pièces quasiment parfaites

  • Speaker #0

    et on change à la marge. Les tables Betty, par exemple, qu'on a lancées l'année dernière aussi, il est arrivé avec ce dessin. C'est Dan, hein, Dany et Fett.

  • Speaker #1

    Ouais, ça c'est Dany et Fett.

  • Speaker #0

    Et à Betty, alors, plateau en verre.

  • Speaker #1

    Plateau en verre.

  • Speaker #0

    Et structure à un seul pied.

  • Speaker #1

    Structure à un seul pied, laquée.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Avec une croix en lac qui vient en... en contraste du pied arrondi.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment un modèle que je vous encourage à regarder, très intéressant. Les designers entre eux, ils se connaissent ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, ils se connaissent.

  • Speaker #0

    Tu les fais se rencontrer ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, je l'ai fait se rencontrer. De toute façon, j'ai rencontré Charles grâce à Dan. L'année dernière, c'est Dan qui m'a présenté Milena de Nipolania, qui a fait le bureau Samy. Tony Grillo connaît Charles et Dan depuis toujours. Enfin, ils se sont rencontrés. Oui, oui, ils se connaissent. Non, enfin, David et Nicolas, c'est un peu à part parce qu'on a fait une pièce il y a huit ans et maintenant ils évoluent dans d'autres sphères et on est moins en contact avec eux. Mais je dirais que le corps d'Anthony, Charles et maintenant Milena, tout le monde se connaît On se connaît bien, oui.

  • Speaker #0

    Encore une question.

  • Speaker #1

    Et on travaille ensemble, on a beaucoup travaillé ensemble l'année dernière sur la collection qu'on a appelée Les choses de la vie, qui était vraiment un peu, je ne sais pas si c'est un revival, mais vraiment un ajout important à la collection Eman. Et on voulait que tout fonctionne bien ensemble. Et donc, on a pensé la collection tous ensemble, pour chacun apporter des pièces qui se répondent et qui...

  • Speaker #0

    Une cohérence entre eux. C'est quand même assez rare. Oui. Je trouve, c'est vrai, c'est frappant dans ton catalogue. Je trouve que c'est une forte cohérence. Et je me demandais comment tu parvenais à ça. Tu étais parvenu à ça, mais je le comprends mieux maintenant. Et c'est vrai que le catalogue est plus grand, mais quand tu vas chez un autre éditeur, je ne sais pas, je vais prendre Cassina, la qualité est toujours au rendez-vous. Mais le côté iconique peut-être de certains dessins, parce qu'ils rééditent.

  • Speaker #1

    Oui, mais il y a aussi le fait qu'ils ont édité sur 60 ans. donc oui ce qu'ils ont édité en 1960 peut pas être cohérent avec ce qu'ils ont édité dans les années 90 et dans les années 2010 bien sûr on verra dans 30 ans parle moi un peu de la collab

  • Speaker #0

    Cocorico Paris si tu veux alors c'est une collab qui s'est faite

  • Speaker #1

    de manière là aussi assez inattendue. Ça date d'il y a 2017,

  • Speaker #0

    2018.

  • Speaker #1

    Je voulais lancer une collection un peu plus... Contract.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, contract, c'est destiné à...

  • Speaker #1

    Du mobilier de bureau. Oui. Hotel, vie, moyen de gamme. Et, bon, je ne savais pas trop par où. Pareil, je ne savais pas. pas trop par où. Enfin, j'avais ça en tête, mais je n'avais pas de démarche très active. Et puis, j'ai un distributeur. J'ai dû en parler à un distributeur une fois où j'ai un distributeur un jour qui m'appelle et qui me dit, David, tu m'as dit que tu avais des fabricants. Et puis, j'ai ce studio-là. Il cherche à faire fabriquer une chaise pour des Ehpad. Une chaise et un fauteuil pour des Ehpad. Et donc, il y en aurait 10 000. ça se regarde je fais bon écoute ouais je vais voir avec mes italiens ce que je peux faire et puis rapidement j'envoie le dessin et puis rapidement on a un premier proto et puis je réponds donc

  • Speaker #0

    t'es devenu éditeur malgré toi ?

  • Speaker #1

    pas devenu éditeur parce que le projet de Cocorico avec les pattes c'est pas fait mais 6 mois après ils reviennent vers un moment mois et ils me disent david on a en fait on a repensé la collection pour du mobilier de bureau et de l'hôtellerie 3,4 et en fait ils sont arrivés avec une collection complète ok ok il y avait un canapé il y avait un fauteuil il y avait la chaise déclinée avec roulette sans roulette avec avec accoudoir sans accoudoir il y avait un porte manteau il y avait une table basse il y avait une dizaine de pièces Et la collection, ça me permettait là aussi de lancer une collection complète et non pas seulement une seule chaise.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc, ça a été l'occasion. Et puis, ils avaient quelques contacts dans l'hôtellerie. Et donc, l'un plus l'autre a fait que je me suis lancé, j'ai sauté le pas très rapidement. Oui. Et j'ai décidé de produire cette collection.

  • Speaker #0

    Donc tu as aujourd'hui un catalogue presque à la limite du collectible, résidentiel, haut de gamme, hospitality un petit peu quand même aussi. Et puis on peut trouver tes pièces parce qu'aujourd'hui, les frontières entre les univers sont quand même de plus en plus fines. Entre l'hôtel et le bureau d'avocat et le co-living et le co-working, on est dans les codes de l'hospitality, de l'hôtellerie haut de gamme de plus en plus. Mais enfin, tu as cette partie-là. Et puis, tu as une partie contracte, donc aujourd'hui, qui se développe avec des produits destinés plus à, je ne vais pas dire des collectivités, parce que c'est assez premium.

  • Speaker #1

    Non, on travaille beaucoup avec du co-working. et avec de l'hôtellerie 3-4 étoiles,

  • Speaker #0

    style

  • Speaker #1

    Ibis Styles ou autre.

  • Speaker #0

    Si on vient sur un modèle, pour bien comprendre le modèle de distribution d'une maison d'édition comme Eman Editions, aujourd'hui, ton catalogue, c'est combien de pièces différentes, à peu près, à quelques unités près ?

  • Speaker #1

    Il doit y avoir à peu près 40 pièces.

  • Speaker #0

    ok 40 pièces. Ton modèle économique, c'est de faire appel à des distributeurs dont le métier est de placer tes produits, de les préconiser avec ou sans l'aide d'architectes d'intérieur à des clients finaux. Ça peut être un co-working. Est-ce que c'est aussi du vent en direct aussi ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive, oui.

  • Speaker #0

    Ça t'arrive. Et tu ne peux pas te couper de ce monde-là de toute façon parce que...

  • Speaker #1

    Non, non, mais après... On va se parler. Non mais après c'est la réalité. C'est-à-dire que quand j'ai des marchés où j'ai des distributeurs qui sont très actifs et qui proposent ma collection, j'ai tendance à... à jouer le jeu et effectivement à leur donner, à leur envoyer des demandes parce que par ailleurs ils me vendent régulièrement et je reçois des demandes régulièrement de leur part. Quand je suis sur des marchés et notamment à l'international, où c'est des marchés qui sont plus diffus. Je peux travailler en direct parce que j'ai un distributeur qui m'a contacté une fois parce qu'il a eu une demande d'anarchie pour vendre, je ne sais pas, trois fauteuils. Donc, il se prend sa com. Oui,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de récurrence.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de récurrence. Donc, moi, j'ai tout intérêt à travailler. Et aujourd'hui, ma cible, elle est clairement, bon, elle est à la fois les distributeurs, mais les architectes. ma cible de cliente, le particulier, c'est l'architecte d'intérieur. Toute ma communication se fait auprès d'architectes d'intérieur.

  • Speaker #0

    Qui vont prescrire, donc ils vont dire pour tel projet, je pense que ton canapé, il peut bien aller, donc je vais proposer ça à mon client, ils le valident.

  • Speaker #1

    Après, eux, c'est à eux aussi de choisir s'ils veulent que le client achète via un distributeur parce que c'est un gros projet et que pour la logistique, il doit être centralisé ou s'ils sont d'accord pour acheter en direct. ou ils veulent acheter en direct parce qu'ils pensent qu'ils auront éventuellement un meilleur prix.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Parce que pour ceux qui nous écoutent et qui ne connaissent pas bien ce marché-là, il faut imaginer quand même, on va prendre un hôtel 4 étoiles de 100 chambres, qui est à peu près un standard, donc un positionnement premium, voire 5 étoiles. On parle d'à peu près un volume de mobilier, alors pas forcément que Heyman, je te le souhaite, mais en tout cas c'est anglais En gros, on dit souvent qu'un hôtel 4-5 étoiles, c'est entre 15 000 et 20 000 euros par chambre, par clé, donc multiplié par 100. Voilà, on est sur des budgets de 1,5 million, 2 millions d'euros pour ce qu'on appelle le FFNI, donc tout le mobilier, tout ce qui tombe quand on retourne la boîte, en gros. Donc le mobilier, les tapis, les éclairages, etc. On ne compte pas les lits, on ne compte pas les draps dedans, encore que les lits peut-être. Donc c'est tout de suite des très gros volumes, mais évidemment, pour des questions d'organisation de logistique, de passage de commandes, tout ça et en général... centralisé chez un bureau d'achat ou un distributeur et ensuite le boulot des architectes intérieurs va être d'identifier le bon produit chez le bon éditeur ou le bon designer, parfois il l'achète en direct parfois il le fait acheter en direct à son client mais souvent ça passe quand même par un distributeur après tu as on a parlé tout à l'heure de The Invisible Collection qui est un distributeur aussi plutôt, alors maintenant il commence à être un peu click and mortar, donc avec vraiment des lieux physiques Euh... peut-être temporaire parfois, lors des Design Week, avec des collabs.

  • Speaker #1

    Ils ont trois showrooms, un showroom à une galerie à Paris, un showroom à Londres et un showroom à New York.

  • Speaker #0

    Et maintenant en Inde, je crois.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas de showroom encore, mais ils ont une équipe en Inde et à Singapour.

  • Speaker #0

    Ça devient vraiment un distributeur de premier plan pour du mobilier très haut de gamme, mobilier soit d'architecte, soit de designer comme toi. voilà On a parlé de yours, de Sylvéra et d'autres qui distribuent. Est-ce qu'il y a un designer vivant ou pas ? On en a parlé tout à l'heure de Oscar Niemeyer, de Sergio Rodriguez. Il est toujours vivant, Sergio Rodriguez ?

  • Speaker #1

    Non, il est mort. Non,

  • Speaker #0

    je ne crois pas. Avec qui tu aurais aimé ? collaborer, voire peut-être imaginer une réédition d'un modèle iconique ou pas, d'ailleurs, d'un de ses designers ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai démarré... Alors, il y a plusieurs histoires drôles. Quand j'ai démarré la première année, quand j'avais encore un peu de scouts, j'avais des paires de tennis de chez... un designer de chaussures assez connu qui a une boutique au Palais Royal ah oui c'est possible

  • Speaker #0

    Oui, qui a fait des baskets montantes. Voilà. Qui a fait des...

  • Speaker #1

    Bon.

  • Speaker #0

    Vas-y, continue, je vais les chercher en même temps.

  • Speaker #1

    Et donc, un jour, je vais... Et en fait, il avait justement... Pierre Hardy. Pierre Hardy. Pierre Hardy avait cet univers très graphique et très coloré qui me plaisait beaucoup. Et puis j'étais devenu, pas copain, mais le vendeur du Palais Royal. J'y étais allé deux ou trois fois et on avait commencé à discuter. le vendeur du palais royal était un ancien architecte ok et je dis bah je lance une maison d'édition machin et j'adorerais faire une collection pourquoi pas avec pierre hardy parce que il a ce côté hyper architectural Et donc, fort de ma première collection et de mon petit catalogue, je retourne le voir et je lui dis, tenez, voilà mon catalogue, je suis prêt. Est-ce que vous pouvez le filer à Pierre Hardy ?

  • Speaker #0

    Ah, génial !

  • Speaker #1

    Deux jours après, j'ai l'assistante de Pierre Hardy qui m'appelle, qui me dit, oui, Pierre, ça a très intéressé de vous rencontrer, donc on prend rendez-vous. Et je me retrouve dans le bureau de Pierre Hardy, sorti de chez Babyliss. Je me retrouve dans le bureau de Montrouge. de la défense. Je me retrouve dans le 10e, la rue des Vinaigriers, dans son sublime showroom bureau.

  • Speaker #0

    Et appart aussi.

  • Speaker #1

    Et on discute pendant une heure et il me dit « David, j'ai tout en tête, je sais exactement ce que je veux faire. » Bon, au final, vous l'aurez compris, ça ne s'est pas fait, mais...

  • Speaker #0

    Pourquoi pas un jour ?

  • Speaker #1

    Mais pourquoi pas un jour ? Pourquoi pas ? Je ne sais pas si ça se fera, si ça ne se fera pas.

  • Speaker #0

    Avec lui ou d'autres, mais...

  • Speaker #1

    Avec lui ou d'autres, il y a d'autres, il y avait Barber et Ozgerby dont... j'adorais le travail aussi, ou les frères Broulek, mais j'ai jamais osé les approcher. Je suis plus parti sur des jeunes designers entre guillemets découvreurs de talent, plutôt que d'aller... je ne me sentais pas légitime à contacter des stars du design pour des pièces pour Eman Editions

  • Speaker #0

    Tu parlais du design brésilien qui est très à la mode en Europe depuis quelques années mais qui est encore un petit peu sous les radars et moi j'étais au Brésil cet été et j'ai fait comme toi j'étais dans un hôtel je connaissais un petit peu le design brésilien mais pas très très bien beaucoup moins que... ce qu'il mérite. Et pareil, dans cet hôtel à Santa Teresa, c'est peut-être le même, on en parlera tout à l'heure, une très belle collection de mobilier plutôt moderniste, enfin à l'époque 60, 50-60. Et du coup, j'ai fait le tour. J'ai fait le tour de toutes les galeries à Rio.

  • Speaker #1

    Etel.

  • Speaker #0

    Alors, notamment Etel. Alors, Etel, il se trouve que je les connais parce qu'on distribue, yours distribue Etel. C'est la seule exception, parce qu'on ne distribue que du mobilier européen. Mais c'est la seule exception.

  • Speaker #1

    Il y a le mobilier d'Objecto,

  • Speaker #0

    de

  • Speaker #1

    Paul Istano, de Mendes Ausha.

  • Speaker #0

    Mais il y en a quand même beaucoup qui ne sont absolument pas réédités, absolument pas distribués en Europe, très très peu, ou dans les salles des ventes et à des prix délirants, et pour lesquels les ayants droit sont toujours là et à l'écoute. Et donc je me dis, regarde le truc, parce que franchement, je pense que...

  • Speaker #1

    J'étais à New York la semaine dernière, il y a un showroom qui s'appelle Espasso, qui n'a que du mobilier brésilien. Et il y a des pièces qui sont sublimes. Et là, il rééditait justement un fauteuil. Il relançait un fauteuil de Serge Rodriguez. Il y avait une soirée pour le lancement de ce fauteuil. Et enfin, toutes les pièces étaient sublimes.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Alors, design brésilien, souvent, notamment les fauteuils de Serge Rodriguez, c'est très généreux.

  • Speaker #1

    Très généreux. Il y a beaucoup de coussins. Oui, voilà. Il y a des coussins sur les... accoudoirs parce que pour des positions un peu allongées. Il a fait un fauteuil avec un dossier très haut et un rond au milieu. Et on t'explique que c'était pour que sa fille puisse passer sa queue de cheval à travers le deux pieds. Incroyable. Donc, il y a plein d'anecdotes comme ça. Et c'est un... Oui, c'est... Puis, c'est de la matière. C'est des cuirs incroyables.

  • Speaker #0

    Des bois exotiques qu'on ne connaît pas du tout en Europe. Et qui sont très, très beaux.

  • Speaker #1

    Donc, oui, non, non, c'est...

  • Speaker #0

    Bon, super. Donc, on a parlé du mobilier résidentiel, c'est par là que tu as démarré l'Hospitality. C'est quoi la suite ? Soit vers quel designer tu vas aller si tu veux rentrer des nouveaux designers ? Quel type de produit ? Qu'est-ce qui manque à ton catalogue ? Ou quelle est ton actu ? Il y a peut-être des choses que tu peux nous...

  • Speaker #1

    Là, l'année dernière, on a donc lancé cette collection Les Choses de la Vie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    donc en référence au film de Claude Sauté aux années 70, au Paris des années 70 donc avec l'utilisation de la laque qui était très présente à cette époque il y avait un autre matériau très présent qui était l'acier donc là on va sortir des pièces avec Dan Dan Yéfet en acier une console, une table basse et une petite table d'appoint. Il manque toujours autre chose, on a toujours besoin de table basse, de table d'appoint. canapés, de fauteuils. Il me manque des luminaires. Il me manque plus de luminaires et plus d'objets. L'idée, c'est de développer effectivement plus de petits objets. En tout cas, l'année prochaine et peut-être l'année suivante. Parce que là, on va sortir la version carrée du canapé Verneuil qu'on a lancé l'année dernière en version arrondie. Donc, on a déjà une bonne gamme d'assises. Et je pense qu'il faut qu'on travaille plus sur tout ce qui est table basse, table de salle à manger. Je voudrais lancer une nouvelle chaise aussi.

  • Speaker #0

    Alors, attends, avant d'aller là-dessus, parlant de le Verneuil, tu réfléchis en gamme. Tu te dis, le verneuil, en année 1, j'en fais un canapé pour le tester. Puis après, peut-être table basse ou même dès le début, table... Alors, je crois qu'il vient déjà, d'ailleurs, avec des tables basses.

  • Speaker #1

    En fait, il vient déjà avec des tables basses parce que le verneuil est donc un canapé modulable. Et on lui a ajouté deux side tables, enfin deux tables d'appoint en lac de l'à côté.

  • Speaker #0

    Qui viennent s'imbriquer dans les...

  • Speaker #1

    Qui viennent s'imbriquer dans le canapé. Et on s'est aperçu, en fait, que ça faisait une super table basse. si on les met... on les abriquait l'un à l'autre. Donc on a lancé la table basse Verneuil qui vient compléter le canapé.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que tu réfléchis en disant aussi je fais une console, qu'est-ce qu'il peut y avoir encore ? Un fauteuil qui va face au canapé ?

  • Speaker #1

    Alors le fauteuil existe déjà parce que comme il est modulable on peut prendre un élément pour y avoir les deux tables de chaque côté, ou l'élément seul, ça peut être un canapé de place, un canapé de place. canapé trois places. Et puis après, là, on sort le canapé en version rectangulaire avec un angle. J'essaye effectivement de réfléchir en termes de gamme. Pour les canapés, les fauteuils, c'est peut-être plus compliqué, mais on l'a fait, par exemple, pour le Romy. Le Romy qu'on a aussi lancé l'année dernière. Le premier dessin du Romy, c'était juste l'Ottoman.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et quand j'ai vu l'Ottoman, j'ai fait vraiment chouette. et donc j'ai dit à Charles, à mon avis on peut faire un fauteuil à partir de là. Et donc Charles a dessiné le fauteuil, et puis quand j'ai vu le fauteuil et l'Ottoman, j'ai dit en fait non, il y a un banc aussi, il suffit de rajouter un deuxième Ottoman, et donc on a lancé la gamme complète comme ça. Mais c'est vrai que c'est intéressant de travailler en termes de gamme, parce que... Parce qu'il y a tellement d'objets aujourd'hui sur le marché que si on lance juste une pièce par-ci, une pièce par-là, c'est noyé. Et c'est ça qui permet aussi d'avoir cette cohérence. C'est qu'on a plus des familles de produits que des produits isolés. Bon, quand on lance un canapé, c'est compliqué de se dire je vais.

  • Speaker #0

    Oui, tu ne sais pas encore exactement.

  • Speaker #1

    Mais là, il y avait la version arrondie. On sort la version carrée. Et puis après, il y a déjà le fauteuil.

  • Speaker #0

    Les tables basses.

  • Speaker #1

    Donc, on a déjà quelque part une famille.

  • Speaker #0

    Quelques chiffres. Allez, je vais essayer de te tirer quelques chiffres, quelques verres du nez. Donc, 40 pièces en gros dans ton catalogue. C'est quoi le chiffre d'affaires d'une maison comme Eman Edition ? Allez, on arrondit.

  • Speaker #1

    On arrondit, c'est entre 700 et 1 million.

  • Speaker #0

    Ok. Avec un objectif, tu te dis, je veux aller à...

  • Speaker #1

    Je vais aller à 4-5. Ok. Je vais rester une petite équipe. Aujourd'hui, on est deux plus la personne qui s'occupe de la fabrication en Italie. Et l'idée, c'est de rester 3-4 et de faire entre 3 et 5 millions.

  • Speaker #0

    Donc, représenter... C'est déjà bien, 1 million d'euros en édition. from scratch nées il y a 10 ans faut les faire même si les meubles sont premium et donc ont un certain prix et derrière ton objectif à toi perso je sais pas essayer d'imaginer cette marque dans 20 ans, 30 ans. Tu veux te faire racheter ? Tu veux la céder ? Tu veux qu'elle existe, qu'elle soit indépendante ?

  • Speaker #1

    Alors, je sais pas. Effectivement, moi, je me projette sur le temps long. Quand j'ai démarré Eman Editions, déjà, je l'ai appelé Eman parce que j'avais besoin de me réapproprier mon nom ok et j'avais besoin d'aimer mon nom C'était quelque chose de très psychanalytique pour moi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et puis bon, on avait évoqué d'autres noms, notamment avec Tony Grillo à l'époque. Et puis après, j'avais regardé Cassina.

  • Speaker #0

    D'où venait ce nom ?

  • Speaker #1

    D'où venaient les noms des grandes marques italiennes. Et c'était que des noms de famille. Donc, et puis Tony m'a dit mais Eman, c'est un super nom, Eman Editions. C'est international. Donc, j'ai accepté d'appeler ça, d'appeler ça Emanédition. Et il y avait ce côté psychanalytique où j'avais besoin de me réapproprier un nom que... qui avaient été un peu galvaudés, on va dire, ou un peu dépréciés, et en faire une marque, et en faire une marque premium.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Excuse-moi, je voudrais comprendre.

  • Speaker #1

    Une histoire familiale un peu compliquée. D'accord. Je ne vais pas renseigner.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'étais pas super fier de ton nom ?

  • Speaker #1

    Disons que j'avais un nom. Ma mère avait un nom de jeune fille qui était un nom connu, reconnu. Et j'étais le seul avec ma soeur de tous nos cousins. qui ne portaient pas ce nom.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et l'histoire a fait que mon nom avait plutôt été déprécié qu'apprécié au cours de mon existence, au cours de ma jeunesse, de mon adolescence. Et donc, j'avais besoin d'être fier de mon nom. Pour moi, pour mes fils qui portaient mon nom, pour moi et pour mes fils. Et le fait d'avoir créé Manédition et le fait de l'avoir. appelé et manédition parce que si je l'avais appelé je sais pas bouteille en plastique ou je ne sais pas ce que j'ai devant les yeux, peu importe.

  • Speaker #0

    Furniture, premium furniture.

  • Speaker #1

    Un bon collection de... Bref. Peu importe. J'avais besoin de me réapproprier mon nom et d'être fier de mon nom. En tout cas, ça, c'est réussi.

  • Speaker #0

    Oui, et en plus, je trouve que effectivement, la plupart des gros éditeurs, même des petits, c'est un nom de famille, ils incarnent. tout simplement. On peut imaginer... C'est plus facile de construire une marque avec un nom propre qu'avec un nom générique. Nom propre ou en tout cas un nom... Il ne faut pas que ce soit... Je suis toujours étonné des marques, des noms très littéraux, je ne sais pas si on dit littéraux, des marques très littérales, qui décrivent et qui sont descriptives du produit qu'on vend. C'est assez compliqué de construire un imaginaire.

  • Speaker #1

    Le produit qu'on vend, surtout, il évolue. Si on se projet sur le temps long, moi je ne sais pas du tout ce que j'éditerai. ce que je ferai dans 10 ans, dans 15 ans, dans 20 ans. Après, quelle est mon ambition ? Ma première ambition, c'est déjà de bien vivre de ce que je fais. Et puis après, on verra. Si je peux, je ne suis pas sûr que mes fils, et je ne veux pas mettre ça sur le poids, sur le poids de mes fils, de leur dire un jour, vous reprendrez ma méditation. donc soit soit elle sera rachetée, soit elle s'éteindra de sa belle mort le jour où j'aurai 75 ans et que je déciderai de prendre ma retraite, j'en sais rien. Oui,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de...

  • Speaker #0

    Alors, je reviens un instant sur le positionnement. Collectible, édition. Alors, c'est ton dilemme du moment ?

  • Speaker #1

    C'est mon dilemme du moment. En fait, le positionnement haut de gamme, il a été acté il y a... quelques temps, mais maintenant on est passé du haut de gamme au collectible, avec justement ces distributeurs, avec ces architectes qui se sont lancés, avec ces designers qui font des pièces en 3D absolument dingues, qui vendent une fois qu'elles sont commandées. Et donc, effectivement, il y a un marché qui n'existait pas, enfin qui pour moi n'existait pas vraiment il y a encore 5, 6 ans. qui est vraiment le marché du collectible. Et aujourd'hui, Eman Edition est un peu à la croisée des chemins. Je pense qu'elle est vraiment perçue comme une marque haut de gamme, mais pas forcément comme une marque collectible. Donc, je suis en train de voir pour faire des déclinaisons de pièces qui soient plus collectibles. Mais je ne veux pas me couper de ce marché. Je ne veux pas rentrer dans un marché uniquement collectible, de pièces uniques ou de pièces en série limitée. Parce que je ne suis pas designer.

  • Speaker #0

    moi parce que j'ai besoin des designers et que je peux créer beaucoup de pièces mais enfin parce que c'est pas c'est pas dans l'adn de oui tu veux pas faire un truc élitiste forcément mais mais ça fait c'est vrai qu'il faut clarifier un moment je pense d'ailleurs tu écoutes écoutera, je pense que oui, quand ton épisode sortira, j'ai enregistré ici avec Jean-Baptiste Soulti de La Chance. Et il explique assez bien dans la conversation qu'on a eue le choix qu'il a dû faire à un moment, enfin le choix, la clarification de positionnement un petit peu de la même manière entre de l'édition et du collectible. Lui, il a, j'espère que je ne vais pas trahir ses propos, mais il a plutôt fait le choix choix de créer une autre marque qui est vraiment très clairement positionnée collectible pour ne pas cannibaliser ces deux types de catalogues. Et puis, je crois qu'il a même une troisième marque très tertiaire pour le coup, très Hospitality Contract.

  • Speaker #1

    Oui, il a lancé une marque de bureau.

  • Speaker #0

    Oui, avec un archi, j'ai oublié son nom, évidemment. Mais, Oui, oui. Ce qui est quand même marrant, c'est que tant Invisible Collection, qui n'est a priori qu'un distributeur de collectibles, ou quasiment que de collectibles, c'est que du mobilier d'architectes d'intérieur à l'origine. Ils vont aller chercher Charles Zana, ils vont aller chercher des gens comme ça. Ils t'ont pris et donc ils t'ont identifié tout de suite comme collectible. Yours, moi j'ai lancé un roster de collectible design et j'ai mis M&Edition dedans aussi. assez naturellement, sans que tu le demandes, sans que tu te positionnes clairement comme ça. Donc, je trouve qu'il y a... Je comprends la question. Je comprends le dilemme que tu as.

  • Speaker #1

    En fait, c'est comme ce qui s'est passé au départ. Je ne savais pas si j'allais être Muto, une marque scandinave, moyenne gamme ou autre chose. Et puis, la lampe Marie, les miroirs Cutting Space ont fait que la marque et l'identité de la marque a été très vite positionnée haut de gamme. et Et en fait, ce que je disais au départ, c'est que je veux que ce soit une marque élégante, haut de gamme, mais je veux rester décontracté. Oui. Et il y a quelque chose dans le collectible qui ne fait pas partie de mon ADN.

  • Speaker #0

    Oui, qui est un peu Saint-Germain-des-Prés, oui.

  • Speaker #1

    C'est toi qui l'as dit.

  • Speaker #0

    Non, non, mais je vois très bien ce que tu veux dire. C'est vrai que c'est très vite un peu snobinard de dire mais tu connais pas la galerie machin qui distribue, enfin qui, pardon, qui représente tel designer.

  • Speaker #1

    Et donc, j'ai pas envie de rentrer... complètement là-dedans.

  • Speaker #0

    Oui, oui. OK. OK. Donc,

  • Speaker #1

    oui. Mais ça n'empêche pas qu'il va falloir faire un choix. Ou en tout cas, enfin...

  • Speaker #0

    Clarifier. Clarifier les choses. Le moment, le positionnement. Oui. OK. Parlons un peu de l'avenir. On arrive presque à la fin de notre entretien. Quels sont, alors, pour toi... Les grandes tendances, donc on en a parlé, tendance du collectible qui est une lame de fond, mais les grandes tendances du design en termes de style cette fois, peut-être de matériaux, de couleurs. Est-ce que tu es sensible à ça ? Au contraire, tu essaies totalement de t'en affranchir. Est-ce que ce n'est pas trop ton problème, c'est plus celui des designers ? Qu'est-ce que tu peux nous dire là-dessus ?

  • Speaker #1

    Non, non, c'est mon problème. C'est mon problème parce que si on passe complètement à côté des tendances, on passe à côté de la marché. Donc l'année dernière, on a quand même lancé cette collection, les choses de la vie, en référence au Paris des années 70. Il y a quand même une tendance de fond sur les années 70, sur la lac, sur... Les ports marondis, l'acier inox, les couleurs. Je parlais des canapés marrons de ma mère.

  • Speaker #0

    Oui, qui reviennent très fort.

  • Speaker #1

    Donc, je suis attentif à ça. m'y inscrit, mais j'essaye de m'y inscrire à ma manière. Avec une identité qui est la mienne. Donc, effectivement, tous les noms de la collection Les choses de la vie, c'est le fauteuil Romy pour Romy Schnader, c'est la table Betty parce que c'est Betty Catroux, c'est les tables Loulou, Loulou de la falaise, c'est le canapé Verneuil, en référence à la rue de Verneuil et Gainsbourg. Donc, j'essaye de m'inscrire dans un narratif un un peu gainsbourien des années 70. L'idée de départ, c'était une collection qui soit dans une espèce de boîte de nuit très sombre, avec des lumières bleues, avec des volutes de fumée, etc. J'y arriverais. Bon, finalement, on est parti sur autre chose. Mais l'idée, c'est cette élégance un peu... Je ne veux pas dire décadente, mais... Oui, oui,

  • Speaker #0

    mais...

  • Speaker #1

    Alors, c'est très Saint-Germain, peut-être, mais ce n'est pas le Saint-Germain des Galailles. C'est un Saint-Germain un peu plus...

  • Speaker #0

    C'est le Saint-Germain d'après-minuit.

  • Speaker #1

    C'est le Saint-Germain d'après-minuit, un peu plus excentrique.

  • Speaker #0

    Du Castel et...

  • Speaker #1

    Voilà, et... Donc la collection se veut un peu aller dans cette direction. Et comme les tendances du design ont tendance à être un peu longues, je pense que les années 60... sont là pour un petit moment. Donc, pour l'instant, ça reste... Et puis, j'ai envie de ça. Enfin, je ne sais pas si j'ai envie de ça, parce que c'est... Je me souviens, on avait un appartement... aussi à la montagne qui a été fait au début des années 70 et on avait des fauteuils fantômes violet qui s'appelle cette bon bref une table en forme cablant et des rideaux qui était orange et violet mais des grosses fleurs et est bon bah toute façon j'ai 53 ans ça me ramène aussi à à une période de maïs... vie que j'ai connue. Donc, on est dans ce... Dans cette boucle. Dans cette boucle et dans ce design un peu rassurant. Enfin, je ne sais plus, je n'ai plus le terme en tête. Mais...

  • Speaker #0

    Oui, oui. Connu,

  • Speaker #1

    connu. Enfin, voilà, deux choses qu'on a connues.

  • Speaker #0

    C'est des références qui nous parlent à nous cinquantenaires et aux quarantenaires aussi, sûrement. Super. Alors, question rituelle de fin d'épisode. Si tu... Alors, oui, non, pardon. juste une dernière question tu t'es lancé il y a 10-12 ans dans le design si c'était à refaire, qu'est-ce que tu ferais différemment ? est-ce que tu commencerais 10 ans plus tôt ? ou non, finalement c'était chouette c'était une tranche de vie nouvelle si,

  • Speaker #1

    j'aurais commencé 10 ans plus tôt en fait quand ma mère a fermé sa boutique elle m'avait proposé de reprendre sa boutique pour faire autre chose mais de reprendre sa boutique et puis je lui ai dit à l'époque non mais n'importe quoi je vais pas faire des copiages C'est pas difficile. Je n'ai pas du tout envie d'aller m'enfermer dans une boutique. Mais oui, j'aurais bien aimé commencer dix ans plus tôt. Et je crois que je me serais quand même associé.

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, travailler seul, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Travailler seul, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Se structurer. Enfin, je sais que j'ai un œil, je sais que j'ai des qualités. Je ne suis pas sûr d'avoir toutes les qualités qu'il faut pour être entrepreneur. heure. notamment sur la partie financière, se structurer financièrement, aller chercher des investisseurs. J'ai tout autofinancé et je suis à l'équilibre et j'en vis depuis quelques années.

  • Speaker #0

    Mais parfois,

  • Speaker #1

    on a quand même besoin de sous pour se développer, pour donner un coup d'accélérateur, pour accélérer, pour faire plus de com, pour être plus... Et ça, je ne sais pas faire.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est une question que je ne t'ai pas posée, mais c'est vrai que tu aurais pu un moment te dire, je lève des fonds, j'accélère, j'ouvre une galerie. moi-même ou un showroom ? Parce qu'on en a parlé, mais tu n'as pas de showroom ouvert au public. Tu as un showroom ouvert sur rendez-vous, je pense ?

  • Speaker #1

    J'ai un showroom. Alors aujourd'hui, je n'ai plus de showroom en propre. J'ai des partenariats notamment avec Véronèse. Et là, on a fait un partenariat aussi avec la marque Métaphore, les tissus Métaphore. Donc, j'ai des pièces dans leur showroom. Si tout va bien, le partenariat avec Véronèse devrait être reconduit l'année prochaine. Donc, il y aura d'autres pièces.

  • Speaker #0

    Donc, Véronèse qui a un showroom dans le dixième,

  • Speaker #1

    si je me souviens bien. Troisième. Troisième,

  • Speaker #0

    pardon. Oui, c'est ça, trois.

  • Speaker #1

    Et l'idée, c'est peut-être à moyen terme, enfin assez court terme, d'avoir un appartement showroom. OK. mais qu'il soit un appartement dans lequel je vivrais

  • Speaker #0

    expose. Très bien. Si tu pouvais donner un conseil à quelqu'un qui se dit, j'aimerais bien bosser dans le design, je vends des photocopieurs ou autre chose, ou des contrats d'assurance et je rêve, je ne sais pas par où commencer, tu lui dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais... Prévoyez le temps long et soyez prêts à certains sacrifices. Mais ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Ok, parce que t'as quand même... Faut être couillu quand même. Parce qu'aller voir un designer... sans savoir. Enfin, moi, je reviens à ton histoire au début, mais... Tu le referais aujourd'hui, de la même manière ? Tu reprendrais les mêmes risques ?

  • Speaker #1

    Non, je ne le ferais pas de la même manière aujourd'hui. Non, non. Clairement, je ne le ferais pas de la même manière. Alors,

  • Speaker #0

    qu'est-ce que tu ferais différemment ? C'était ma deuxième question rituelle. Est-ce qu'il y a une leçon que tu aurais aimé apprendre plus tôt ?

  • Speaker #1

    Je pense que je travaillerais plus ma stratégie en amont. C'est un marché que je ne connaissais pas du tout. Je l'ai décidé ça, mais j'aurais pu aller vendre je ne sais pas quoi. Mais je ne connaissais pas du tout le marché.

  • Speaker #0

    Donc c'est ton instinct qui t'a guidé, mais ce n'est pas vrai quand même.

  • Speaker #1

    Oui, c'est mon instinct qui m'a guidé. Mais forcément, ça a eu un coût. D'où le temps long. D'où le temps long. parce que parce que j'ai appris sur le tas. J'ai appris sur le tas.

  • Speaker #0

    Il y a eu des fours ?

  • Speaker #1

    Il y a eu des gros fours, oui. J'ai dépensé beaucoup d'argent en salon, notamment en maison et objet. Ça m'a donné une certaine visibilité, mais j'ai dépensé trop d'argent en salon.

  • Speaker #0

    Le maison et objet de 2025 n'est pas du tout le maison et objet de 2012.

  • Speaker #1

    Non, mais 2012, ça a été bien, mais après, je l'ai fait deux fois par an, c'était trop. Et puis, comme j'étais... déjà perçu, assez haut de gamme, j'ai jamais vraiment trouvé mon public à maison et objet.

  • Speaker #0

    Matter & Shape, tu penses que c'est un truc qui serait intéressant ? Enfin, ça n'existait pas à l'époque, mais c'est un salon assez collectif.

  • Speaker #1

    justement est parisien il ya un amateur and shape peut-être avoir quelques pièces amateur and shape le pad là c'est si je décide de faire le saut vraiment dans le collectible il ya Milan, là j'expose quelques pièces à Milan, mais c'est vrai que le positionnement des salons est très compliqué, enfin il est très cher, c'est très vite très cher et il y a un positionnement, ils ont tous un positionnement, enfin voilà entre le PAD à Paris, le PAD à Londres, Milan, alors Maison et Objets j'en parle plus mais il y a quand même, maintenant il y a Design Miami, Paris. qui est plutôt réussi. Et là, j'ai vu en janvier, pendant Maisons et Objets, j'ai fait cette collaboration avec Métaphore. Et en fait, j'ai senti que pour moi, c'était...

  • Speaker #0

    Le plus efficace.

  • Speaker #1

    Parce qu'avoir un showroom à Saint-Germain pendant huit jours, quand tu as des archines intérieures du monde entier qui viennent pour voir notamment les tissus...

  • Speaker #0

    C'est ultra efficace.

  • Speaker #1

    C'est ultra efficace.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... Un petit peu sur le modèle de Milan, la Design Week à Paris, qui a été calée en même temps que Maisons et Objets, parce que ça attire quand même beaucoup d'acheteurs du monde entier et d'architectes. En fait, pour ceux qui ne connaissent pas spécialement, Maisons et Objets, ça a lieu à Porte de Versailles. Pardon, pas Porte de Versailles, Palais des Expositions de Villepinte, qui est à loin de Roissy. Donc, on est à 15 kilomètres de Paris. Et puis, dans Paris, là, il y a un espèce d'aimant. c'est devenu un aimant de tous les architectes d'intérieur du monde entier qui viennent à l'occasion de la Design Week à Paris, donc de Maisons à Objets, mais qui viennent plutôt dans les galeries, il y a des parcours qui sont organisés de manière assez efficace. Et donc, je comprends très bien ton changement de mode de communication à cette occasion-là. Ça me paraît beaucoup plus logique. Question perso, si tu pouvais garder un seul objet... tous les objets que tu possèdes, ta paire de lunettes, ton stylo, un meuble, qu'est-ce que tu garderais s'il n'y en avait qu'un ? Le podcast n'a pas arrêté, vous êtes bien là.

  • Speaker #1

    Le podcast ne s'est pas arrêté. David réfléchit. J'ai tendance à me défaire de beaucoup de choses et de ne pas être du tout matérialiste. Donc, j'ai pas de bijoux. J'ai une bague depuis le week-end dernier.

  • Speaker #0

    Ah, ok.

  • Speaker #1

    Mais bon, j'ai pas de bijoux, j'ai pas de montre, j'ai pas de stylo.

  • Speaker #0

    Un bouquin ?

  • Speaker #1

    Ouais, mais un bouquin, mais lequel ? Peut-être un bouquin.

  • Speaker #0

    Ok. Ok. C'est bien, on peut toujours y revenir. Ouais.

  • Speaker #1

    Plus un bouquin qu'un objet.

  • Speaker #0

    Si le design pour toi... Alors, ce n'est pas une question simple, mais j'aurais peut-être... de te la donner avant. Si le design était un film ou une musique ou une œuvre d'art, justement, ça serait quoi pour toi ? Les choses de la vie. Très bien. Et enfin, si tu... si tu pouvais dîner avec un architecte ou un designer vivant ou pas, tu choisirais qui et de quoi vous parleriez ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai réfléchi et en fait je me suis dit le Baron Haussmann.

  • Speaker #0

    Ah ouais, pas mal.

  • Speaker #1

    Parce qu'il a quand même marqué Paris à tout jamais.

  • Speaker #0

    Même le monde. Tu vas à Buenos Aires.

  • Speaker #1

    Et c'est tellement titanesque ce qu'il a fait, notamment à Paris, que je serais Merci. passionné de savoir comment il a imaginé ça, comment il a...

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. C'est vrai que c'est... Voilà. Je retiens ça. Je peux me poser la question. Pas mal. Pas mal, oui.

  • Speaker #1

    Oui, parce que bon, des designers... Je ne sais pas, ça m'est venu comme ça. Mais j'ai pensé à lui.

  • Speaker #0

    Écoute, très très bien. Merci beaucoup, David. Est-ce qu'on peut découvrir tes collections ? On a parlé du showroom de Véronèse.

  • Speaker #1

    Le showroom Véronèse qui est 327 rue Saint-Martin. Et le showroom Métaphore qui est place de Furstenberg à Saint-Germain.

  • Speaker #0

    Saint-Germain-des-Prés. Dans le 6e à Paris. Sur ton site aussi ?

  • Speaker #1

    Sur mon site, sur Instagram. Il y a une édition.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup de cet échange David. C'était très intéressant.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Un dernier message pour les passionnés de design ?

  • Speaker #1

    la création n'a pas de limite formidable,

  • Speaker #0

    tu nous l'as montré et ça peut démarrer à tout moment dans un parcours de vie donc n'hésitez pas à vous lancer dans le design si ça vous chatouille merci beaucoup pour ce temps David, à très bientôt dans le Design Talk pour une nouvelle conversation à bientôt

Description

David Haymann n’est pas architecte, ni designer de formation. Il a appris seul, en vendant d’abord des photocopieurs.

Ce qu’il a gardé de cette époque ? L’intuition client. Et une conviction : le design peut être beau, sincère, libre — sans storytelling plaqué.


Dans cet épisode de The Design Talk, il raconte son chemin vers l’édition de mobilier, la création de Haymann Editions, ses doutes, son culot lors qu'il a décidé de se lancer, ses fulgurances, son goût pour les formes sculpturales, et son obsession pour une ligne juste.


On parle aussi de

  • son passage chez Babyliss et Xerox, dans l’électroménager grand public,

  • ses visites inspirantes chez Triode, galerie fondée par Jacques Barret,

  • Sa rencontre déterminante avec le designer Toni Grilo,

  • ses hésitations entre le modèle de distribution d’un Muuto, d’un Ligne Roset ou d’un éditeur plus confidentiel, plus "collectible"

  • les mastodontes du mobilier comme Cassina, Vitra, Fritz Hansen, ou Herman Miller,

  • de ce qui distingue une marque d’architecture d’intérieur qui crée pour durer, dans un univers saturé de tendances

  • de sa relation aux designers, une famille et une écurie fidèle.


Un épisode brut, sincère, sans langue de bois — pour toutes celles et ceux qui aiment le design, le vrai, celui qui se cherche et qui doute.


À écouter sur toutes les plateformes de podcast.


Dans cet épisode nous avons cité notamment :

https://www.haymann-editions.com

https://www.tonigrilo.com/

https://www.triodedesign.com

https://www.cassina.com

https://www.vitra.com

https://www.fritzhansen.com

https://www.muuto.com

https://fredericimbert.com


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The Design Talk est produit par Franck Mallez. Fondateur de Yourse.co et de tcrewagency.com , ancien journaliste, et entrepreneur des industries créatives.
https://www.linkedin.com/in/franckmallez/
https://www.instagram.com/franckmallez/
https://www.instagram.com/thedesigntalk.podcast



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Designer, architecte, entrepreneur, artisan, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites. Tout ce qui façonne finalement chaque projet. The Design Talk, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles. L'épisode du jour commence maintenant. Salut David !

  • Speaker #1

    Bonjour, bonjour !

  • Speaker #0

    Je suis très content de t'avoir à ce micro. David Haymann, on va parler pendant, on est ensemble pendant à peu près une heure, une bonne heure et demie. Enfin, une heure et demie, on va voir là où ça nous emmène. Peut-être plus, peut-être moins, et peu importe. Ça n'a aucune importance la durée. C'est génial parce qu'on a zéro contrainte.

  • Speaker #1

    C'est pas mal.

  • Speaker #0

    Alors David, j'ai quelques questions rituelles au début quand je reçois mes invités. S'il y a une chose qui t'a inspiré ce matin plus qu'une autre, qu'est-ce que ce serait ? Qu'est-ce qui t'a inspiré en te réveillant ce matin ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui m'a inspiré en me réveillant ce matin ? Déjà, je me suis réveillé assez tôt et de bonne humeur.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est bien.

  • Speaker #1

    Avant mon réveil. Ce qui arrive de moins en moins fréquemment, parce que je n'ai plus de contraintes d'enfant, de ceci, de cela. Et qu'est-ce qui m'a inspiré ce matin en me réveillant ? Écoute, pas grand-chose, mais je suis sorti très tôt boire un café en terrasse.

  • Speaker #0

    Ok, il faisait beau ce matin. Il faisait beau. On est fin mars à Paris.

  • Speaker #1

    Voilà. Et rien que ça, démarrer la semaine comme ça, c'est plutôt agréable.

  • Speaker #0

    Tu habites dans le coeur de Paris ?

  • Speaker #1

    J'habite dans le Sentier.

  • Speaker #0

    Ah ouais, formidable.

  • Speaker #1

    Voilà, et je profite de cette vie parisienne, moi qui ai vécu 51 ans à Neuilly, loin de tout. Il y a deux ans, j'ai décidé de venir... Enfin, ça faisait 20 ans ou 25 ans que j'avais envie d'habiter dans Paris, pour des raisons logistiques. Je ne l'ai jamais fait. Et il y a deux ans, j'ai décidé de venir habiter dans Paris et je me suis mis dans le Sentier.

  • Speaker #0

    bah écoute c'est vrai on s'est croisé j'habite pas très loin très loin. C'est vrai que c'est un quartier formidable où voir du beau, parce que le sentier c'est assez beau, on est quand même sur le Paris historique, des beaux immeubles, etc. Voir du beau rend la journée quand même un peu plus jolie. Moi qui habitais dans d'autres quartiers de Paris très longtemps, ma vie a changé depuis que j'habite dans le deuxième arrondissement.

  • Speaker #1

    Voir du beau et du soleil le matin, ça change la vie.

  • Speaker #0

    Le soleil c'est un peu plus rare à Paris. Bon ben bienvenue, bienvenue David encore dans The Design Talk. Si quelqu'un, on va parler de ton univers, on va se présenter, enfin tu vas te présenter en loin. large dans ce podcast mais si quelqu'un découvrait ton univers pour la première fois l'univers dans lequel de david haymann édition tu aimerais qu'ils ressentent quoi en premier

  • Speaker #1

    J'aimerais qu'il ressente, alors j'ai écouté ton podcast précédent où il répondait, déjà s'il a une émotion, c'est bien.

  • Speaker #0

    C'était Frédéric Imbert, je crois.

  • Speaker #1

    C'était Frédéric Imbert, oui, qui disait déjà s'il ressent quelque chose. Moi je pense que je voudrais qu'ils ressentent tout de suite cette espèce d'élégance que j'essaye de transmettre à travers la collection. Dans la simplicité, la simplicité des formes. Voilà. Et surtout, je voudrais qu'ils ressentent aussi cette absence de... Comment dire ? Une espèce de décontraction.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    dans ce que dégage la collection. Je ne veux pas qu'Eman Edition se veut une maison élégante mais décontractée.

  • Speaker #0

    Donc raffinée. Toute la difficulté du design, les très bons designers et éditeurs qui éditent les bons designers, on a l'impression que c'est un trait naturel alors que c'est beaucoup de travail. Et très vite, le design peut se prendre pour ce qui n'est pas, c'est-à-dire des choses un peu intellectuelles, un peu compliquées, etc., alors que ça doit répondre à une fonction et un esthétisme, bien sûr, mais je comprends bien ça.

  • Speaker #1

    J'ai toujours travaillé avec des designers qui avaient une influence autre que franco-française pour une raison que je me suis expliquée pas forcément au départ, mais que je m'explique aujourd'hui, qui est qu'effectivement, en tout cas à une époque, le design franco-français se voulait très intellectualisé. Et moi, j'ai démarré notamment, enfin, c'est pas notamment, j'ai démarré avec Tony Grillo, qui était un franco, enfin, qui est un designer franco-portugais. Et qui n'est pas du tout un garçon hyper raffiné. mais qui n'est pas du tout un intellectuel. Il a fait l'école Boulle. C'est un garçon pragmatique. Et dès le départ, on a parlé de ça. Et lui ne voulait pas du tout intellectualiser le design. Et ensuite, j'ai travaillé avec un franco-libanais, avec un israélien qui habite à Paris, avec une franco-colombienne. Et donc, j'ai voulu sortir de ce côté intellectuel du design. français,

  • Speaker #0

    entre guillemets. Oui, oui, oui. Ou intellectualise rapidement.

  • Speaker #1

    On ne peut pas mettre de designer français à dos. Non,

  • Speaker #0

    non, mais ils sont tous franco quelque chose, donc tout va bien. Alors, on a compris en t'écoutant que tu travailles, pour ceux qui ne connaissent pas Haymann Édition, que tu es un éditeur de design. Mais comment tu présenterais ton travail, ton activité à un enfant de 6 ans ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai réfléchi un peu à cette question. Et je dirais que je joue au Lego. Je joue au Lego à construire. Alors, je ne joue pas moi tout seul au Lego, mais je joue avec des designers. On joue au Lego et on s'amuse à construire des meubles que tu vas pouvoir mettre dans ta chambre à coucher, dans ta salle à manger, dans ton salon.

  • Speaker #0

    Dans ton hôtel, dans tes bureaux.

  • Speaker #1

    Dans ton hôtel, dans tes bureaux. Mais c'est vraiment une construction. Alors, c'est soit les Lego, soit les Kaplas, mais c'est des jeux de construction. Et donc, on assemble soit des matières, soit souvent des matières différentes et on les met en forme pour pouvoir les utiliser comme des meubles. Enfin, on fait des meubles.

  • Speaker #0

    Oui, ok. Tu fabriques des meubles qui sont dessinés par des designers et l'interaction que tu as avec les designers m'intéresse beaucoup. Donc, on va creuser ça. Encore une petite question rituelle. Et on va revenir, ne t'inquiète pas sur tout. que tu fais, les meufs que tu fais. Si tu devais choisir un objet qui te représente, toi, perso, ce serait quoi ? Qu'est-ce qui dirait de toi cet objet ?

  • Speaker #1

    Je vais être très consensuel. C'est mon fauteuil Eames.

  • Speaker #0

    Ah, ok. Donc la lounge Chair. Avec ou sans ottoman ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas l'ottoman, ce qui est une grave erreur.

  • Speaker #0

    Pas forcément, je trouve qu'il fonctionne très bien sans. Oui,

  • Speaker #1

    il fonctionne très bien sans, mais quand je veux faire la sieste, il serait beaucoup mieux avec.

  • Speaker #0

    Donc ce fauteuil dit de toi que tu aimes faire la sieste.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tu l'as depuis longtemps ? C'est une pièce que tu as...

  • Speaker #1

    Je l'ai eu pour mes 40 ans, donc ça fait 13 ans.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai qu'il y avait deux EAMES chez mon grand-père, que je n'ai pas récupéré, que ma cousine a récupéré, qu'elle a fait refaire. Et avant de démarrer ou au moment où je démarrais Haymann Editions, parce que j'ai démarré Haymann Editions assez tard, c'est vrai que ça faisait partie des pièces ou c'était la pièce qu'il fallait pour moi avoir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, j'ai posé la question à des gens qui aiment le design, mais sans forcément être des experts ou sans travailler dans ce domaine-là. Ça fait partie des pièces spontanément que je pense le plus grand nombre connaît, sans savoir forcément que c'est Charles et Ray Eames qui l'a dessiné, sans connaître son histoire. qui est assez marrant d'ailleurs, je ne sais pas si tu la connais l'histoire de ce modèle. En fait, Charles et Ray Eames, couple californien, voulait faire un cadeau à un réalisateur américain, donc on est dans les années 50, un réalisateur d'Hollywood dont j'ai oublié le nom. Et ce réalisateur, qui était un de leurs amis, disait, après mes journées de tournage, j'ai envie de me mettre, l'idéal, ce serait de me mettre dans un gant de baseball bien patiné. Un truc super confortable après mes journées de tournage. Ils ont imaginé ce fauteuil avec cette coque en contreplaqué, enfin moulée. Et puis cet habillage de cuir très accueillant pour cet ami dont j'ai oublié le nom. Mais je le raconte dans un autre podcast, donc il faudrait que je le mette en note d'épisode. Alors tu nous as un peu dit que tu avais commencé le design tardivement. Alors justement, c'est une partie que je ne connais pas du tout chez toi. t'étais peut-être prédestiné à l'édition de mobilier mais en tout cas t'as... pas commencé par là. Qu'est-ce que t'as fait avant ? Comment t'es arrivé à faire ça ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai démarré ma carrière chez Xerox. J'ai vendu des photocopieurs.

  • Speaker #0

    Comme quoi ?

  • Speaker #1

    Dans le 10e arrondissement, en 1994, donc il y a 30 ans. Le 10e n'était pas du tout ce qu'il est aujourd'hui. C'était pas... C'était pas...

  • Speaker #0

    Pas bobo ?

  • Speaker #1

    Non, c'était pas bobo, c'était pas aussi accueillant. Je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. J'ai fait une école de commerce. qui s'appelait le MBA Institute, qui devait m'emmener faire un MBA aux Etats-Unis, que je n'ai jamais fait au final, parce que j'ai rencontré la mère de mes enfants, et que je me suis marié, que j'ai fait des enfants, etc. Je ne vais pas raconter tout. Mais je ne suis jamais parti faire de MBA aux Etats-Unis. Et quand j'ai fini cette école, je voulais travailler très rapidement. Et en gros, c'est le premier job que j'ai trouvé. Je me suis retrouvé face à deux patrons. C'était une concession Xerox. Je me suis retrouvé face à deux types que je... Je ne connaissais pas, mais avec qui ça a fuité. Ils m'ont embauché et je suis resté là-bas 4-5 ans. Ensuite, je suis allé bosser dans l'informatique. C'était en 99-2000, au moment de l'explosion d'Internet, etc. Je suis allé vendre des logiciels d'infrastructures réseau. C'est un éditeur américain qui s'appelle Novell, qui existe toujours, je crois. Et puis là, au bout de 3-4 ans, j'en avais un peu marre d'assister à des réunions auxquelles je ne comprenais pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Tu sentais que ce n'était pas...

  • Speaker #1

    Je sentais que ce n'était pas mon univers. Et puis, j'ai fait une autre boîte de logiciels après, ça n'a pas duré très longtemps. Et ensuite, j'ai vraiment voulu quitter le milieu de l'informatique, de l'IT. Et j'avais... Ma mère avait des copains à Los Angeles qui avaient une boîte de maroquinerie qui vendait à la grande distribution aux États-Unis. Made in China. Ils vendaient à Walmart, Target, à toute la grande distribution. Ça cartonnait. Ils avaient zéro business en Europe. Je leur ai dit, je vais devenir agent pour vous en Europe.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    je suis devenu... Donc, des sacs à main, des portefeuilles,

  • Speaker #1

    des trucs comme ça. Des sacs à main, de la petite maroquinerie et donc en fait il faisait il y avait un des deux associés qui faisait le tour des boutiques de luxe tous les ans pour voir les tendances il achetait il copiait il copiait des en fait c'était plus des trousses de toilettes mal américaine avec des gros trucs et donc il copiait il copiait toutes les marques de luxe pour des trousses et puis les vendait à la grande distribution et donc j'aurais dit peut-être je peux faire ça pour vous sur l'europe parce que vous avez zéro business. à jean pour eux pendant quelques années c'était assez sympa parce que je voyageais un peu partout en europe bon mais ça restait la grande distribution ça vient de mes îles aïna un du moyen produit moyen copier enfin bon bref et puis cette boîte et cette boîte américaine s'est fait racheter par un gros groupe américain qui était la maison mère d'une marque française que tout le monde connaît qui s'appelle babyliss ah oui ok et c'était au moment où dans ma vie perso il y avait pas mal de changements aussi parce que je divorçais et ils m'ont dit david on veut plus d'agents donc soit tu dégages soit tu viens de les babyliss suivant des babyliss bon comme j'étais en train de divorcer d'un côté je me suis dit je vais quand même assuré un minimum de l'autre j'avais un cousin qui m'avait dit à partir du moment où tu as un des deux qui va ça va donc je me suis dit je vais quand même assuré je vais pas me foutre dans la merde jusqu'au cou et donc je suis allé chez babyliss et là j'étais malheureux comme les pierres. C'était une maison, une vieille maison française.

  • Speaker #0

    Poussiéreuse peut-être.

  • Speaker #1

    Un peu poussiéreuse avec un PDG à l'époque qui était vraiment un psychopathe. vraiment un psychopathe.

  • Speaker #0

    Tu ne risques pas d'avoir de problème juridique, moi non plus, en disant ça ?

  • Speaker #1

    Non, on ne me donnera pas son nom. Et donc, j'étais malheureux comme les pierres. Et j'ai commencé à regarder. À l'époque, j'avais une relation avec une femme qui était coach en ressources humaines et qui me dit « David, t'as un œil » . Et puis, j'étais toujours attiré par la déco. Tous les ans, j'allais à la maison et j'ai tous les ans... ça vient juste après, mais tous les ans, j'allais à la maison WebJ et tous les ans, je me disais j'ai envie de faire partie de cet univers. Je voyais des gens qui avaient l'air d'être dans la vie, contrairement aux gens que j'avais croisés dans l'informatique ou dans la grande distribution qui ne me ressemblaient pas. Et là, j'avais l'impression qu'il y avait une espèce de connexion avec les gens que je voyais au salon. Et puis ma mère avait eu une boutique de tissus pendant une dizaine d'années, de tissus Soleyado. Oui,

  • Speaker #0

    très bien.

  • Speaker #1

    Très provençal. Très provençal. Et donc j'avais grandi quand même toute mon adolescence. Elle a commencé quand j'avais 13 ans, je crois, de 13 à 25 ans. Elle a eu cette boutique soleil à dos. Donc j'ai quand même pas mal baigné dans cet univers déco. Et donc cette campagne m'a un peu poussé à faire autre chose. Et puis c'est à l'époque où s'est créée Petite Friture, Moustache. Et donc je me suis dit, il y a des nouvelles maisons d'édition qui se créent. Il y a des petites maisons d'édition qui se créent, pourquoi pas.

  • Speaker #0

    Comment démarrer ?

  • Speaker #1

    Comment démarrer ? Avec qui ? Je ne connaissais personne.

  • Speaker #0

    Alors, je fais une parenthèse. Le monde de l'édition de mobilier, c'est vrai que c'est... Alors, les Français ne sont pas mauvais, mais il y a beaucoup d'Italiens. Enfin, ils ne sont pas mauvais. Ils existent. Mais c'est plutôt nordique ou très méditerranéen, italien, un peu espagnol maintenant. Mais c'est des maisons plutôt historiques. On parlait des EAMES tout à l'heure. c'est des pièces iconiques qui sont éditées par des grandes maisons des casinas, des Herman Miller pour l'amérique du Nord, Fritz Hansen, etc. Vitra. Et c'est vrai que spontanément, on peut se dire comment j'émerge comme une marque de mode ? Comment j'émerge dans ce paysage qui est super concurrentiel où il y a des mastodontes qui sont installés ? Comment t'as fait ?

  • Speaker #1

    Je n'en avais aucune idée. En fait, j'ai démarré... L'histoire s'est un peu accélérée suite à des vacances que j'ai passées au Brésil. J'étais dans un hôtel à Rio qui s'appelait le Santa Teresa, je crois.

  • Speaker #0

    C'est le quartier où est Santa Teresa. Oui,

  • Speaker #1

    mais l'hôtel s'appelait Hôtel Santa Teresa. Santa Teresa et dans cet hôtel, dans le hall de cet hôtel il y avait deux fauteuils que je trouvais sublimes et j'ai demandé à l'accueil quels étaient ces fauteuils et ils m'ont dit que c'était des fauteuils d'un certain Sergio Rodriguez moi je ne connaissais pas Ce n'est pas du tout Sergio Rodriguez à l'époque.

  • Speaker #0

    Donc là, on est en quoi ?

  • Speaker #1

    On est en 2008-2009.

  • Speaker #0

    Une grande mode aujourd'hui du design des Brésiliens, mais ça reste quand même assez pointu.

  • Speaker #1

    Et donc, Sergio Rodriguez, je ne connais pas, mais le type à l'accueil de l'hôtel me dit qu'il a son studio à Rio. S'il voulait aller voir, allez voir. Donc, je vais au studio de Sergio Rodriguez. Je le croise en sortant. Incroyable. Mais on ne se dit pas. Enfin, on se croise. et puis à l'intérieur il y avait une une femme d'un certain âge, à mon avis c'était sa femme, et je lui dis un peu naïvement écoutez j'adore ces fauteuils et votre collection, est-ce que par hasard vous avez une distribution en Europe, je pourrais peut-être m'en occuper. Et là elle me regarde avec un large sourire, elle me dit bon écoutez en fait oui on a déjà une petite distribution, on est distribué par Classicon, et puis on est distribué aussi par la Galerie Triode. À Paris. Ok, bon.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    je repars. Et je rentre à Paris. Et à l'époque, je travaillais à Montrouge. Et vraiment, je m'emmerdais. C'était chez Babyliss. C'était terrible. Et donc, régulièrement, je suis allé voir Triode, Jacques Barré. Et puis, je commence à discuter avec lui. Je pense qu'il se demandait pourquoi j'allais le voir tout le temps, régulièrement. Et plus je parlais avec lui, plus je me disais... Il faut que je fasse un truc là-dedans, il faut que je trouve une solution. Donc, ça dure un an. Je regarde. Effectivement, à l'époque, il y avait des premiers sites aussi qui se montaient. Ce n'était pas de crowdfunding, mais je ne sais plus comment ça s'appelle, de sites qui mettaient en ligne du mobilier.

  • Speaker #0

    Ah oui, et tu préfinançais, tu préachetais, tu précommandais.

  • Speaker #1

    Je précommandais. Donc, il y avait tous ces modèles qui étaient en train d'apparaître un peu. Plus, effectivement, moustache, petites fritures qui étaient en train de se créer. Et puis un jour, j'appelle. Donc, j'attends encore un ou deux ans. Je regarde, je fais des recherches sur Internet pendant mes heures de...

  • Speaker #0

    De pause chez Babyliss.

  • Speaker #1

    Non, même pas de pause. Pendant mes heures chez Babyliss pour m'occuper.

  • Speaker #0

    Bravo.

  • Speaker #1

    Et... Et puis, j'attends le jour où Babyliss va me dire, « David, c'est bon, on va arrêter notre collaboration. » Donc, ce jour est arrivé. Ça a mis quand même une bonne année. Et ce jour-là, je me suis mis derrière mon ordinateur chez moi. Et j'ai dit, « Bon, il faut que je trouve une solution. » Et là, j'ai recontacté un copain qui, à l'époque, bossait chez Kenzo Parfums au Brésil.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    et je lui ai dit tu connais pas je regardais tout le de l'histoire avait un peu redémarré enfin c'était amplifié au brésil et je lui dis écoute j'adore le design brésilien est ce que tu connais pas des designers brésiliens toi qui bosse un peu dans Dans ce milieu, sans être dans ce milieu. Et qu'un jour après, il me répond, il m'envoie un message sur Facebook, je me souviens. Il me dit, écoute, je ne connais pas de designer brésilien, mais en revanche, le mari de la meilleure copine de ma femme est designer au Portugal. Donc, il s'appelle Tony Grillo. Je cherche Tony Grillo et je vois...

  • Speaker #0

    Donc toi, dans ton idée à ce moment-là, tu étais plutôt en train de te dire je vais identifier des designers qui produisent déjà, qui éditent, et je vais distribuer en Europe. C'était ça ton idée ou tu ne savais pas trop encore ? Non,

  • Speaker #1

    je ne savais pas.

  • Speaker #0

    J'avais besoin de parler à quelqu'un,

  • Speaker #1

    de trouver un premier designer avec qui démarrer quelque chose. Mais je n'avais aucune stratégie.

  • Speaker #0

    Par où démarrer, quoi.

  • Speaker #1

    Et donc j'appelle, je regarde Tony Grillo sur Google et je vois qu'il a fait une pièce pour une ou deux pièces pour Christofle. Je me dis s'il a fait des pièces pour Christofle, il ne doit pas être trop mauvais. Donc j'appelle Tony Grillo, je l'appelle, je lui parle, je lui dis écoute, voilà, je voudrais lancer une marque. Je ne sais pas comment, je ne sais pas avec qui, je ne sais pas dans quel domaine, comment la positionner, etc. Et puis il me rappelle, et je lui dis, écoute, j'ai jamais vu une usine, je connais personne, mais voilà, je voudrais monter une marque. Il me dit, ok, c'est intéressant, je te rappelle.

  • Speaker #0

    Il y a pas mal qui te répondent ça. Pas mal n'ont rien répondu. La plupart ont dit, ok, encore un éliminé.

  • Speaker #1

    Et un mois après, il me rappelle, il me dit, David, écoute, ça m'intéresse. Si tu veux, tu peux venir au Portugal deux, trois jours et puis je te montre des usines, on discute. Donc je pars, on se retrouve à Porto, deux jours, on passe deux jours à visiter quelques usines, ateliers dont il avait connaissance, et puis on discute, et puis on boit du bon vin, et puis je vois que c'est un garçon qui... qui est hyper affiné, on s'entend hyper bien. Et au bout de deux jours, on déjeune sur le port à Porto, un bac à la eau. Ça fait très cliché, mais c'est vrai. vraiment le cœur. Et je lui dis, écoute, ok, allons-y. On était en juin 2011. Oui. Et je lui dis, moi, je veux lancer une marque en janvier 2012 à Maisons et Objets.

  • Speaker #0

    Ambitieux.

  • Speaker #1

    Donc, tu as six mois. Et là, il me regarde et me fait, non, David, on va faire ça en septembre 2012, mais en janvier, ce n'est pas possible. Je lui dis, non, écoute, moi, je n'ai rien à faire. Donc, je ne vais pas attendre un an et demi avant de lancer Merci. une marque, donc je veux que ce soit janvier. Et pendant tout l'été, il m'a envoyé des dessins et j'ai sélectionné...

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu lui donnes un brief ? Tu lui dis que c'est plutôt des assises, c'est plutôt des luminaires, des canapés, des rembourrés, du marbre ?

  • Speaker #1

    Très honnêtement, je ne me souviens plus ce que je lui ai dit. Je ne sais plus ce qu'on s'est dit à ce moment-là, sur le brief. À mon avis, c'était un brief qui était très, très vague. j'ai dû lui dire écoute je sais pas si je veux être plus Muto ou plus Hermann ou Takini ou Cassina je savais pas j'y suis allé mais j'y suis allé vraiment les yeux fermés et tout l'été il m'a envoyé des dessins et puis sur les dessins qu'il m'a envoyé j'en ai sélectionné 10 parce que je voulais démarrer avec une collection, je voulais pas démarrer avec une pièce ou deux pièces

  • Speaker #0

    J'ai une autre question, à ce moment là si t'as des souvenirs de ça vous déterminez un modèle économique entre lui et toi parce que ceux qui viennent pas de ce monde là ont du mal peut-être à comprendre comment se rémunère une maison d'édition par rapport à un designer en général c'est plutôt une maison d'édition qui dit à un designer je te commissionne pour dessiner une chaise et puis ensuite c'est des royalties là vous aviez déjà élaboré quelque chose ?

  • Speaker #1

    Alors là, on s'était mis d'accord sur un forfait.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait 10 pièces. Parce que je démarrais. On s'était mis sur un forfait qui comprenait d'une part la collection et d'autre part toute l'identité visuelle. C'est lui qui a créé mon logo et qui a créé l'identité au départ de ma nid.

  • Speaker #0

    C'est un vrai gros partenaire pour toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vraiment... Sans Tony... Alors l'autre chose, c'est que j'avais vu passer... un avocat qui m'avait filé un business plan d'une marque française très connue.

  • Speaker #0

    Ne le dis pas parce qu'il va y avoir des problèmes.

  • Speaker #1

    Et j'avais vu qu'ils faisaient fabriquer au Portugal. Et moi, je ne savais pas à l'époque où on fabriquait du mobilier. Je ne savais pas si c'était au Portugal, en Europe de l'Est ou ailleurs. J'avais zéro contact. Donc je m'étais dit si je démarre avec Tony qui est au Portugal.

  • Speaker #0

    Tu gagnes un peu de temps.

  • Speaker #1

    Je vais gagner du temps parce qu'il va me présenter des fabricants et au moins je saurai, il ne va pas juste me faire des dessins, mais il va me présenter des fabricants. Donc au moins j'aurai ça et je vais pouvoir démarrer un peu rapidement parce que sinon je vais mettre encore un an ou un an et demi à trouver des fabricants. Et je vais perdre tout ce temps. Et donc, effectivement, on a démarré comme ça. Juillet-août, il m'a envoyé des dessins. J'ai fait une sélection d'une dizaine de dessins. et puis on a balancé ça aux fabricants au Portugal et puis on a lancé la marque en janvier 2012 à Maisons et Objets Donc vous avez tenu le pari ? On a tenu le pari, moi j'ai fait des pieds et des mains pour avoir un stand hyper bien placé pas trop cher pas trop cher je sais pas mais en tout cas je m'étais donné un budget pour démarrer et j'ai réussi à avoir un stand à Maisons et Objets À l'époque, ce n'était pas facile d'avoir un stand à maison et objet sur le fil rouge bien placé. Et on a lancé cette collection avec des lampes qui n'étaient pas électrifiées.

  • Speaker #0

    Donc on n'était que sur les prototypes,

  • Speaker #1

    c'est ça ? On n'était que sur des premiers prototypes. Donc il y avait le fauteuil d'Artagnan, les lampes Marie. Il y avait deux luminaires qui ne tenaient pas debout, qui s'appelaient Equis.

  • Speaker #0

    Les lampes Marie qui existent en pierre et en liège.

  • Speaker #1

    Oui, qui existent en pierre, en liège, en aluminium.

  • Speaker #0

    Tu les avais faits déjà dans toutes ces versions ? Non.

  • Speaker #1

    présenté dans toutes ses versions. On les a présentés en chaîne aussi. On les a arrêtés en chaîne parce que c'était du chaîne massif. Le chaîne massif craquait. Et donc, on a eu deux, trois problèmes avec des clients. Donc, on s'est dit, on va arrêter ça parce que sinon, ça va être trop compliqué. Et la lampe m'a... Marie, qui est devenue un peu... Oui,

  • Speaker #0

    une signature.

  • Speaker #1

    Signature de la marque et qui s'appelle Marie parce que c'était le nom de ma compagne à l'époque qui m'a poussé à me lancer.

  • Speaker #0

    Bel hommage.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Ah oui, incroyable. Donc là, coup de bluff énorme quand même.

  • Speaker #1

    Coup de bluff énorme. Et j'étais allé voir avec cette Marie, justement, on était allé voir, on était passé chez Sylvéra parce qu'elle voulait acheter un canapé.

  • Speaker #0

    Donc Sylvéra qui est le plus gros distributeur de mobilier en France, B2B essentiellement, pas que.

  • Speaker #1

    mais essentiellement et j'avais rencontré le directeur du showroom François Castiglione à Venue Clébert et je lui avais dit écoute je voudrais monter on est allé boire un verre et puis il m'avait pris pour un cinglé il m'avait dit ouais ouais vas-y bonne chance et 6 mois après j'ai lancé la marque et je suis allé le revoir avec mon petit catalogue et je me souviens qu'il m'a dit chapeau tu l'as fait tu l'as fait et c'est bravo.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui d'ailleurs il fait partie de tes distributeurs.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui il fait partie de mes distributeurs.

  • Speaker #0

    Alors quand même, Silvera, comme d'autres distributeurs, mais je crois que c'est le plus gros, je lisais l'autre jour, ils ont plus de 1000 marques distribuées donc sur des dizaines de milliers dans le monde mais 1000 marques sélectionnent etc donc c'est bien d'en faire partie et après ils ont plein de showrooms donc c'est bien d'être visible chez eux.

  • Speaker #1

    Ça reste une lutte constante Ah bah bien sûr,

  • Speaker #0

    bah oui et puis une marque en pousse une autre et puis laquelle va faire plus de remises etc Super, super merci d'avoir expliqué cette aventure donc en fait si je résume il y a eu un truc très naturel chez toi qui te dire j'ai envie de faire un truc dans cet univers là je m'ennuie là où je suis et c'est le moment de faire ce que j'aime mon entre carrière voilà c'était un peu les morts déclencheurs une sensibilité mais tu sais pas de lire enfin peut-être ta maman c'est bon

  • Speaker #1

    mais j'ai eu la chance d'effectivement d'avoir une mère qui avait cette sensibilité qui quand on On était gamins, on avait refait l'appartement familial. Et je me souviens de plusieurs choses. J'ai plusieurs souvenirs. J'ai ce souvenir, à un moment, il y a eu une première période dans cet appartement familial qui était dans les années 70. On avait des canapés en velours marron. Non, ce n'était pas des togos. Je ne sais plus ce que c'était, mais c'était vraiment du velours marron, mais très foncé, avec des murs verts, mais verts pelouses. et puis un jour elle a complètement changé elle a fait venir un architecte, ça devait être au début des années 80 et elle a fait poser du tissu au mur et je me souviens de ce poseur qui posait le tissu au mur, qui tendait le tissu sur les baguettes c'est vraiment quelque chose qui m'a marqué voilà et puis j'ai eu la chance d'avoir une chambre qui a été faite par cet architecte qui a fait toute une chambre en USM jaune

  • Speaker #0

    Et un lit...

  • Speaker #1

    USM étant un éditeur, je ne sais jamais si c'est suisse ou allemand.

  • Speaker #0

    C'est suisse.

  • Speaker #1

    Suisse. Donc de mobilier plutôt destiné à un usage tertiaire en général. C'est plutôt... Enfin, on le voit beaucoup dans le résidentiel maintenant, mais à l'époque, ça devait être vraiment... Donc c'est du tubulaire, aluminium ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #0

    C'est du tubulaire en acier chromé. Acier chromé, voilà. Avec des panneaux de différentes couleurs.

  • Speaker #1

    De couleurs très primaires.

  • Speaker #0

    Voilà, et qu'on peut... Très modulable, qu'on peut construire un peu comme on veut. Et donc j'avais toute une grande bibliothèque comme ça, avec un bureau USM. Et j'avais un lit que j'ai redécouvert au puce l'année dernière, je crois, qui était de Gaël Ollenti.

  • Speaker #1

    Ah là là, très bien.

  • Speaker #0

    Bon, donc j'ai grandi là-dedans.

  • Speaker #1

    Pas mal.

  • Speaker #0

    Pas mal.

  • Speaker #1

    Pas mal. Donc soit l'architecte, soit ta mère.

  • Speaker #0

    moment sur les deux avait en tout cas l'architecte avait l'oeil et ma mère avait trouvé le bon architecte et donc on l'a j'ai grandi j'ai grandi là dedans je pense que ça quelque part ça a dû m'appuyer et je pense que j'avais un certain oeil. Pour le mariage de ma sœur, il y avait la galerie et j'ai fait mes études dans le Marais. J'ai fait une école de commerce dans le Marais et quand ma sœur s'est mariée, je cherchais un cadeau. Et puis il y avait la galerie Meg qui était à l'époque rue aux ours, dans le Marais, en face de Pompidou. Et puis je rentre là-dedans et je vois des bougeoirs en bronze jolie et puis je dis est ce que vous pourriez me faire un tour ma soeur ce mariage chercher un cadeau pour son mariage et je suis est ce que vous pourriez me faire un chandelier à cette branche en bronze comme ça et elle se renseigne et elle me dit oui et en fait c'était olivier gagnère donc ma soeur à une hausse unique d'olivier gagnère qui date d'il ya trente ans formidable Et il y a eu, je ne sais plus, un ou deux autres épisodes comme ça. Et donc, quelque part, je me suis dit, j'ai quand même l'œil. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne t'es pas gouré.

  • Speaker #0

    Je ne me suis pas gouré. Et cette Marie m'a aussi conforté dans l'idée qu'il fallait que je fasse confiance à mon œil et que j'avais l'œil. Et donc moi je ne sais pas dessiner. Je ne sais pas dessiner, je sais faire un croquis, mais même pas en 3D.

  • Speaker #1

    Tu sais expliquer peut-être ?

  • Speaker #0

    Je sais expliquer, je sais impulser. Alors ça, ça viendra peut-être après. conversation. Mais je sais impulser une idée. Et puis après, je sais la juger et je sais quand elle est aboutie.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Très intéressant. Alors, est-ce que justement, quand tu as démarré... Peut-être après mes objets. Peut-être parle-nous un petit peu de cette... Donc la lampe Marie, qui est une forme très simple en apparence, mais c'est...

  • Speaker #0

    C'est un champignon.

  • Speaker #1

    C'est un champignon, mais sans fioriture. Sans fioriture. C'est vraiment deux volumes. Un volume tubulaire, une demi-sphère ou même un quart de sphère.

  • Speaker #0

    Un tiers de sphère.

  • Speaker #1

    Un tiers de sphère, oui, voilà. Oui, oui. est-ce que tu avais déjà à ce stade une idée du style de Eman Edition que tu voulais imprimer ?

  • Speaker #0

    Pas du tout. Pas du tout. On est parti sur la première collection, c'était le travail de la matière. Donc, on avait des pièces en marbre, on avait la lampe Marie en marbre. On a fait des tabourets en liège qu'on a appelé Macaron. C'était l'alliance. de l'élégance française, ou en tout cas d'une maison d'édition française avec le liège qui représente le Portugal, parce que le Portugal est le plus gros fabricant de liège. On avait le fauteuil d'Artagnan, qui au départ était... un fauteuil avec une structure en chaîne sur lequel on avait mis une grande cape en cuir. Et quand on a vu le fauteuil avec la grande cape en cuir, on s'est dit non, ça ne fonctionne pas du tout. Donc on a coupé la cape en cuir et on a juste gardé une assise suspendue. Et on a gardé le nom d'Artagnan qui venait de l'idée de la cape. On avait fait trois vases avec cette maison portugaise très connue. Je retrouve à son nom.

  • Speaker #1

    C'est une maison de quoi ? De verre ?

  • Speaker #0

    De porcelaine.

  • Speaker #1

    Je cherche en parallèle.

  • Speaker #0

    Bon, ce n'est pas très grave. On avait fait trois vases, deux en porcelaine et un en cristal, qui était sublime. Donc on était vraiment dans le travail de vista alegre. On était vraiment dans le travail de la matière. Et c'est comme ça que la première collection se présentait, au travers du travail de l'acier, du cuir, du bois, du liège, du marbre. On avait fait ce fauteuil dingue aussi, le fauteuil twist.

  • Speaker #1

    Donc toujours Tony Grillo.

  • Speaker #0

    Tony Grillo. C'est Tony Grillo qui a fait toute la première collection. Il y avait une espèce de cohérence assez forte dans cette première collection parce qu'il y avait un designer et on avait pris ce parti de travailler la matière. Donc on l'avait travaillé sous différents angles. Donc il y avait deux fauteuils, trois vases, une lampe déclinée en quatre matières. de lampadaires, et des miroirs que j'ai toujours dans la collection qui sont les miroirs Cutting Space en acier inox polymiroir. Deux plans avec des plans inclinés qui coupent effectivement l'espace. Et qui sont plus des pièces, c'est plus des œuvres d'art que des miroirs d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Très très beau. Et donc, comment se passe ce Média et Objets ? Donc, on est en 2012, janvier 2012. Tu présentes tes trucs. Tu avais des attentes quand même. Tu espérais prendre des commandes.

  • Speaker #0

    J'espérais prendre des commandes. J'ai pris quelques commandes, mais j'ai eu pas mal de presse.

  • Speaker #1

    OK, comme ça, spontané.

  • Speaker #0

    Comme ça, spontané.

  • Speaker #1

    Ouais, génial.

  • Speaker #0

    Comme ça, spontané. Non, mais...

  • Speaker #1

    T'as fait jouer le réseau un petit peu, j'imagine.

  • Speaker #0

    J'ai fait jouer... Non, j'avais pris une attachée de presse. avec qui ça s'est assez vite arrêté. Mais je l'avais pris, je crois, un mois avant Maisons et Objets. Et franchement, la presse qu'on a eue, c'était lié au salon.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    On a tout de suite eu un positionnement, enfin, quelque chose d'un peu différent. Je me souviens... que j'avais rencontré à ce moment-là les propriétaires de Véronèse qui sont venus sur le salon. Il y avait le père et les deux fils. Ils m'ont dit bravo, c'est ce qu'ils aiment mieux sur le salon.

  • Speaker #1

    Waouh. Alors Véronèse, c'était déjà Joshi Mech, Ruben ? Ouais. Donc Véronèse, maison de verrerie. de lustre, rullustrerie, je ne sais pas si on peut dire ça.

  • Speaker #0

    Ils font des lustres en verre de Murano. Et donc, ils ont repris Véronèse, qui est une maison qui date de 1931, je crois, 1930 ou 1931. Ils ont repris ça trois ans, je crois, avant que moi, je démarre. Et donc, on s'est suivi depuis. mais voilà c'était en tout cas il y avait une cohérence Il y avait déjà cette élégance, mais je ne savais pas du tout où j'allais aller. Et en fait, assez rapidement, j'ai commencé à avoir des demandes de cabinets d'archi américains, assez haut de gamme, pour la lampe. L'année d'après, j'ai voulu rajouter de la couleur.

  • Speaker #1

    Donc tu t'es dit, je vais faire chaque année ou chaque six mois ? Chaque année. Maison et objet, c'est... C'est septembre et janvier.

  • Speaker #0

    C'est septembre et janvier. Mais l'idée, c'était de faire chaque année une nouvelle collection, d'apporter des nouvelles pièces.

  • Speaker #1

    Donc, de présenter en janvier.

  • Speaker #0

    Voilà. Et l'année d'après, on avait cette matière, on avait le liège, l'acier inox, le bois, le cuir. Mais ça manquait un peu de sexiness, on va dire. Donc, j'ai voulu rajouter de la couleur.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    et j'ai découvert le travail de à l'époque d'agne effete et lucie coldevin à travers ce qu'ils avaient fait pour broquis. Et donc je me suis dit, on va rajouter...

  • Speaker #1

    Beaucoup de verre.

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup de verre. Et donc je me suis dit, on va rajouter la couleur, mais grâce au verre. On va faire du verre de couleur et on va faire des pièces en couleur en verre coloré. Et donc j'ai contacté l'appareil d'Anne et Lucie sur

  • Speaker #1

    Facebook. Tu les connaissais juste de notoriété ?

  • Speaker #0

    Oui, je les connaissais de notoriété. Moi, je connaissais... Vraiment, je ne connaissais personne. et donc j'ai contacté Dan et Lucie et puis ils m'ont répondu et puis on a lancé le tabouret wave qu'on vend depuis depuis 12 ans depuis 2013 et puis on avait fait aussi des tables qui étaient sublimes, qui s'appelaient les tables du haut mais qui était assez compliqué et très fragile. Donc, on a fini par arrêter parce qu'on avait plus de casques. On avait trop de casques et c'était un peu compliqué. Donc, on les a sortis de la collection il y a quelques années. Et bon, et voilà, là, c'était parti parce qu'il y avait Tony, il y avait Dan. Ensuite, grâce à Dan, j'ai rencontré Charles Kalpakian. On a fait aussi en 2014... 2015, 2016, sur le salon, une de mes premières clientes, c'était une Libanaise qui avait un showroom à Beyrouth qui s'appelait Rania, qui a pu son showroom et qui m'a présenté, qui un jour vient sur Maisons et Objets. il me dit il faut que je te présente deux jeunes designers tu vas voir ils sont super, ils s'appellent David et Nicolas ok ok et donc l'année d'après je contacte David et Nicolas Nicolas pour faire un bureau. Et donc, on a développé le bureau Lyo ensemble en 2015. Et une fois qu'on était... Une fois que j'avais 3-4 contacts, une fois que la marque commençait à être un peu visible, d'abord, tu es contacté par des designers. Ensuite, tu rentres dans un... Ça reste un petit milieu.

  • Speaker #1

    Oui. Forcément, tu rencontres d'autres gens. J'ai une question sur le positionnement. J'imagine qu'il est venu que... peut-être naturellement du fait que tu as tout fabriqué en Europe. Donc, c'était quand même assez onéreux de fabriquer avec des artisans ou des ateliers européens. Aujourd'hui, ta collection, je trouve, est très complète, très cohérente. Et parfois même à la limite, ça sera peut-être une des questions que j'aurais pour toi, à la limite du collectible.

  • Speaker #0

    Grande question actuelle.

  • Speaker #1

    Grande question, là tu vas. Oui, parce que le marché du design, du mobilier, on va dire, premium haut de gamme, gamme en France. On a deux grandes catégories. L'édition où les fabricants fabriquent un petit peu de stock ou fabriquent à la commande, mais on est quand même sur de la diffusion assez importante et c'est diffusé par des distributeurs qui sont des marchands de meubles aux particuliers ou aux entreprises, ou de luminaires ou d'accessoires, je mets tout ça dedans. Et puis il y a une deuxième catégorie qui est plutôt distribuée dans des galeries où on est dans le collectible, où on est vraiment à la limite ou même carrément dans l'œuvre d'art. Évidemment, le prix n'est pas le même. La quantité diffusée n'est pas la même. Mais ça peut être une question que tu te poses, j'imagine. Comment ton positionnement, tu l'as affirmé à ce moment-là ou pas ? Ou il s'est fait naturellement ? Comment tu as calculé tes prix ?

  • Speaker #0

    Il s'est fait de manière très empirique, en fait. Il n'y a pas eu de business plan. J'ai tout fait de manière très empirique, en prenant beaucoup de temps, parfois un peu trop. Et c'est justement en voyant les demandes de mes clients, plus je recevais de demandes de clients américains haut de gamme, plus je me disais en fait, cette marque est perçue comme une marque haut de gamme. sauf que moi je venais pas de ce milieu là oui Babyliss donc j'ai mis beaucoup de temps à accepter de devenir une marque haut de gamme au départ je savais pas du tout au départ je savais pas si j'allais être Muuto si j'allais être oui

  • Speaker #1

    Vitra,

  • Speaker #0

    Cassina

  • Speaker #1

    Etel au Brésil, voilà Voilà.

  • Speaker #0

    J'avais un... Je n'avais pas d'idée. Je créais du mobilier. Je ne me posais pas la question de mon positionnement.

  • Speaker #1

    Toi, ton envie, c'était plutôt de le diffuser, de le distribuer le mieux possible, peut-être le plus largement possible aussi.

  • Speaker #0

    Ce qui est quand même un indicateur de succès. Après, il s'est passé une chose, c'est que le marché a énormément changé entre 2012 et aujourd'hui. C'est-à-dire qu'ont intervenu des nouveaux arrivants. Déjà, tous les architectes se sont mis à faire du mobilier. Enfin, tous. Beaucoup d'architectes haut de gamme se sont mis à faire du mobilier et à développer des collections. Il y a beaucoup de designers qui, voyant que les royalties ne leur permettaient pas de vivre, se sont mis aussi à faire du mobilier et à développer des collections.

  • Speaker #1

    Et à l'auto-éditer.

  • Speaker #0

    Et à s'auto-éditer. Donc, le marché a énormément... évolué entre 2012. Quand j'ai démarré en 2012, il n'y avait pas tout ça. Et puis, il y a aussi des nouveaux distributeurs qui sont arrivés en cours de route. comme Invisible Collection ou Studio 27 aux Etats-Unis, qui se sont positionnés sur du mobilier hyper haut de gamme, du mobilier justement d'architecte, ou yours, et puis aussi...

  • Speaker #1

    Je suis très intéressé par yours, parce que c'est moi qui l'ai co-fondé. Non mais oui tu as raison, Invisible Collection a fait un super boulot, 27 aussi.

  • Speaker #0

    Et en fait, Invisible Collection et yours aussi, et Studio 27, m'ont sélectionné dès le départ, en 2016. J'étais un des premiers... fabricant, à être distribué par Invisible et par Studio 27. Et donc, ça a conforté cette idée d'aller vers le mobilier haut de gamme. Je savais aussi que je n'avais pas envie d'avoir... une grosse structure et gérer des centaines de commandes par mois avec toute la logistique, tous les retours, tout le SAV.

  • Speaker #1

    Et puis le cash qu'il faut immobiliser pour fabriquer des collections.

  • Speaker #0

    Et puis le cash qu'il faut immobiliser pour avoir du stock. Je ne voulais pas les faire fabriquer en Asie. Et puis je voyais toutes ces marques. notamment Scandinave qui s'était monté avec d'énormes fonds. Et je n'étais pas du tout sur ce modèle. Je voulais rester un artisan dans l'édition, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Alors justement, l'équipe, ça a peut-être changé en… en 10 ans, mais... Ouais, en un peu plus de 10 ans, à l'époque, donc on va dire, allez, quand ça a été lancé, 2015-2016, tu t'es dit ok, c'est bon, je vais pouvoir faire une partie de ma vie là-dedans. C'était combien de personnes ? C'est toi tout seul ?

  • Speaker #0

    C'est moi tout seul. C'est moi tout seul. 2012, 2013, 2014, c'est moi tout seul. Tout le monde me demandait « David, pourquoi tu ne prends pas un stagiaire ? Pourquoi tu ne prends pas quelqu'un ? » Je crois que je n'ai pas envie de manager.

  • Speaker #1

    Je te comprends. C'est tellement bien. C'est dur.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est ce qui prend le plus de temps après une fois qu'on a une équipe. ceci étant, il a quand même fallu... En fait, je me suis entouré, c'est toujours plus ou moins le cas aujourd'hui, j'ai une personne qui s'occupe un peu du back-office aujourd'hui. Donc,

  • Speaker #1

    relation avec les fabricants... Voilà.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin, relation, gestion de la facturation, de la logistique, ce genre de choses. Mais en fait, je me suis entouré... J'ai travaillé avec très peu de designers depuis 12 ans, mais j'ai, je crois, réussit à constituer une équipe. fidèles soudés qui parlent entre eux et ils font pas partie des manéditions mais pour moi ils font partie des manéditions donc quand me pose des questions sur telle ou telle pièce ou ce qu'il faut faire ou comment faire évoluer quoi que ce soit on en parle et on en parle avec dan avec charles Avec Tony, depuis qu'il est au Portugal, il a pris un peu plus de distance. Mais je n'ai pas voulu faire du name dropping avec une dizaine, une quinzaine, une vingtaine de designers. Ce qui était très important pour moi, c'était de garder cette cohérence dans la collection, qui je crois se ressent parce que c'est un retour que j'ai souvent au sujet de la collection. Et donc c'est une équipe, ça reste une équipe. externe mais assez soudé et j'ai des relations franchement amicale avec Dan, avec Charles, avec Tony. Ce ne sont pas des designers que je vois une fois par an. Dan, on se voit toutes les semaines.

  • Speaker #1

    Question d'ailleurs sur la fabrication. Donc il y a un dessin, vous vous mettez d'accord sur un dessin tu le tu le j'imagine qu'il ya des ajustements il ya une phase phase de prototypage. Qui choisit l'artisan, le fabricant, l'usine ? Est-ce que c'est un duo entre le designer et toi ? Comment ça se passe ? Vous le plongez peut-être en cours de route ?

  • Speaker #0

    Alors, les quatre premières années, j'avais une fabrication au Portugal qui était un peu cahin caha avec des fabricants qui faisaient d'autres choses mais qui faisaient en trop de l'immeuble, etc. Et en 2015, j'ai voulu lancer mon premier canapé. Et là, je me suis dit, premier canapé, il faut qu'il soit super. Et puis, je vais à Londres une journée pour 100% Design. Et je rencontre l'ancien patron du Via dans le train, par hasard. Puis on se met à discuter comme ça. Et puis, au bout d'une demi-journée, je lui dis, tiens, peut-être vous pouvez m'aider. Je veux lancer un canapé, mais je voudrais le faire faire en Italie. Vous n'avez pas des contacts. Et là, pareil, une semaine après, il m'envoie un message. Contactez Alain, machin, il pourra peut-être vous aider. Et en fait, Alain, c'était l'ancien patron de... Je savais qu'il fallait que je marque des noms.

  • Speaker #1

    C'est quoi, une marque française ?

  • Speaker #0

    Oui, une marque française des années 90 qui fait des canapés avec des trucs en bois. Je ne connais qu'eux, mais...

  • Speaker #1

    Assez mainstream ?

  • Speaker #0

    Non, très haut de gamme. Ils avaient des canapés en bois, des canapés avec des armatures en bois laquées.

  • Speaker #1

    On va chercher.

  • Speaker #0

    Et bref,

  • Speaker #1

    promis, on mettra le nom en note de cet épisode.

  • Speaker #0

    Je le savais. Et donc, cet Alain me rappelle et me dit, oui, je peux vous aider. Je vais vous présenter un garçon qui est en Italie, qui s'occupait de ma filiale italienne et qui s'occupe de fabrication aujourd'hui. Et donc, j'ai rencontré à cette occasion cet Andréa. qui depuis 2015 s'occupe de toute ma fabrication.

  • Speaker #1

    De canapé ?

  • Speaker #0

    De canapé, de tout. Il est agent, en fait il est agent, il a une formation de designer, il a géré pendant 10 ans la filiale italienne de ce fabricant français. Et puis quand ce fabricant français s'est fait racheter, il a arrêté, et il s'est mis à son compte en tant qu'agent de fabrication.

  • Speaker #1

    D'accord, je ne savais pas qu'il y avait un business d'agent de fabrication.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est lui qui me...

  • Speaker #1

    Même les waves en verre ?

  • Speaker #0

    Alors, les waves en verre, non. C'est le seul produit qui... C'est à peu près le seul produit qui ne fait pas, parce que je le fais faire en République tchèque.

  • Speaker #1

    Oui, qui a un vrai savoir-faire du verre.

  • Speaker #0

    Qui a un vrai savoir-faire du verre. Mais tout ce qui est assise, donc...

  • Speaker #1

    Le rembourré, le bois...

  • Speaker #0

    Oui, le marbre, enfin, tout ce que je fais aujourd'hui, toutes les dernières pièces en lac, qu'on fait là-bas. Aujourd'hui, 99% de la collection est fabriquée en Italie, à part ces miroirs en acier inox qui sont toujours faits au Portugal et les macarons en liège qui sont aussi faits au Portugal. Mais aujourd'hui, tout est fait en Italie. Et donc, quand j'ai un nouveau produit, un nouveau proto, c'est lui qui me trouve le bon fabricant en fonction de ce qu'on a à faire.

  • Speaker #1

    Quand tu sors un produit, tu fais... toujours en proto ? Ah ouais. Ouais. Ouais. C'est intéressant parce qu'il y a d'autres designers ou éditeurs qui, assez jeunes, mais qui travaillent que en 3D. Alors, c'est souvent mono-matière. Ça va être que une pierre, etc. Donc, ils font le dessin et puis, ils attendent d'avoir un client pour le produire.

  • Speaker #0

    Oui, oui, je sais. C'est une grande mode. Non, moi, je ne fais pas ça. Je fais toujours un proto. Après, je peux faire des 3D. pour des variations de marbre...

  • Speaker #1

    Oui, on ne peut pas faire toutes les finitions.

  • Speaker #0

    Mais en fait, cet Andréa travaille pour certains de ces designers qui font tout en 3D. Il me dit parfois que c'est l'enfer parce qu'ils vendent, on ne sait même pas comment on va faire fabriquer. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, il faut mettre en place les procédés,

  • Speaker #0

    vérifier sa marge. Il faut mettre en place les procédés. Quand on fait un canapé en 3D, on ne sait pas où vont être les coutures. on ne sait pas exactement quels seront les arrondis si on fait une 3D qui au final ne ressemble pas au produit final on peut avoir que des emmerdes après avec des clients donc moi je fais des 3D une fois que le proto a été fait parce que je sais comment sont positionnées les coutures quel type de couture on a quel type de rayon on a sur les arrondis du canapé mais je ne fais pas de 3D mais oui des versions des tables. Les tables loulous qu'on a présentées en lac à Milan l'année dernière, là, on va les sortir en travertin, on va les sortir en casque d'aluminium. Donc là, je fais des 3D parce qu'effectivement, on sait ce que ça va donner.

  • Speaker #1

    Oui, OK. Alors maintenant que ça tourne, tu as donc une écurie de combien de designers ?

  • Speaker #0

    4-5.

  • Speaker #1

    Oui. C'est quoi l'interaction ? Alors, tu les connais pour certains, tu les touches très bien et tu les vois pour certains très souvent. C'est quoi l'interaction ? Comment ça se passe ? C'est toi qui vas suggérer des nouveaux modèles. C'est eux. Toi-même, maintenant, tu dessines ? Enfin, tu dessines, tu crées ? Tu as signé, il me semble, une pièce ?

  • Speaker #0

    J'ai créé une pièce.

  • Speaker #1

    OK. C'est un début, il faut comprendre.

  • Speaker #0

    Le fauteuil Victor. C'était plus un jeu. J'étais au Puce un jour et je vois ce fauteuil de Garish dont je trouvais l'assise parfaite. Et puis un jour, j'ai eu cette idée d'avoir cette structure en acier plié qui rentre dans l'assise et dans le dossier. Et puis j'ai fait un vague croquis, pareil, parce que je ne sais pas dessiner. Donc j'ai pris une feuille de calque, j'ai décalqué l'assise et le dossier et puis j'ai dessiné la structure. Et puis après, j'ai demandé à un designer qui n'était ni Dan ni Charles, parce que là, c'était mon idée. Oui, donc un pur designer produit. J'avais juste besoin de le mettre en dessin en 3D. Mais bon, de manière générale, je n'ai pas de règles. C'est-à-dire que moi, j'ai des idées. Par exemple, le canapé Verneuil. Je suis allé voir Charles il y a un an et demi. Et je lui ai dit, tiens, j'ai cette idée de...

  • Speaker #1

    Tetris. Quand tu as parlé de Lego tout à l'heure, j'ai tout de suite vu ce... Quand je te demandais de décrire ton papier à un enfant de 6 ans, tu as parlé de Lego, et je me suis... J'ai vu ce canapé. Donc Verneuil pour...

  • Speaker #0

    Verneuil, je ne sais pas, ça ne donnera rien.

  • Speaker #1

    Non, mais on peut le décrire.

  • Speaker #0

    C'était vraiment un emboîtement de deux carrés. Tu vois les Tetris avec une barre horizontale et une barre verticale. Donc je lui ai envoyé un destin

  • Speaker #1

    de deux bars qui s'emboîtaient.

  • Speaker #0

    Et je me suis dit, voilà, j'ai une idée de canapé comme ça. Et puis, il a travaillé à partir de cette idée jusqu'au moment où on est arrivé au canapé vermeil.

  • Speaker #1

    C'est quand même génial d'avoir ce ping-pong avec des designers qui ont confiance en toi, tu as confiance en eux, donc ça marche. Mais au départ, quand même... Il ne fallait pas avoir de scrupules, enfin pas de scrupules, mais de freins quand même à proposer. Parce que tu aurais pu avoir un designer qui te gentiment te dit, ouais, bon, attends, non, ce n'est pas comme ça. Une assise, ça ne se fait pas comme ça, ça ne se réfléchit pas comme ça. Tu vois, le côté très intello du design.

  • Speaker #0

    Ils sont assez pragmatiques, que ce soit Charles, Dan...

  • Speaker #1

    Charles Kalpakian est français ?

  • Speaker #0

    Il est franco-libanais. Charles, il est hyper à l'écoute et on a développé... au moins trois assises comme ça le fauteuil franck j'avais eu l'idée de ce coussin qui rentre dans l'assise donc pareil j'avais fait un espèce de crobat et puis on a fait après que je sais pas 25 version de deux dessins jusqu'à arriver au dessin final le Le fauteuil Oscar, on était parti aussi sur complètement autre chose, mais on est arrivé à Oscar.

  • Speaker #1

    Oscar ni meilleur ?

  • Speaker #0

    Oscar ni meilleur. Après, les noms, c'est toujours... Victor, c'est mon fils. Max, c'est mon autre fils. c'est oscar niemeyer franck c'était un nom d'un homme bien installé avec son son avis à la tablette 1 c'est ça non franck c'est pas non ça c'est max ah oui max mais mon fils max se fermer mètre 93, une bonne bête. Pardon, Max. Et Franck, c'était un nom d'un homme qui aime bien vivre, qui a son verre de whisky et qui va s'installer dans son fauteuil un peu club pour boire son whisky.

  • Speaker #1

    Ok, statutaire.

  • Speaker #0

    Statutaire, oui. Moi, j'aime bien les prénoms. Alors après, toutes les pièces n'ont pas des prénoms.

  • Speaker #1

    C'est toi qui les choisis, d'ailleurs, ou c'est les designers ?

  • Speaker #0

    Ça dépend, justement. Avec Charles, c'est plutôt moi qui les choisis. choisi dan il arrive souvent avec des pièces qui ont déjà des noms donc je regarde le nom je respecte mais on travaille pas de la même manière avec je travaille pas de la même manière avec charles ou avec dan j'ai beaucoup plus d'aller-retour avec charles dan il vient souvent avec des idées qu'on fait évoluer mais il vient avec des idées ou quand je vais le voir parce que je vais souvent dans son studio il a toujours un tableau avec plein de dessins qu'il a fait et puis qui... tu piques and choose je pique and choose et parfois fauteuil et mât par exemple au départ c'est une espèce de tabouret et je dis ah c'est intéressant ça mais je le vois vachement plus large vachement plus grand là non pas comme ça mais imagine un truc très arrondi et

  • Speaker #1

    donc c'est comme ça que c'est vraiment une conversation en forme de complicité avec tes designers après il y a des fois ils arrivent avec des trucs avec des pièces quasiment parfaites

  • Speaker #0

    et on change à la marge. Les tables Betty, par exemple, qu'on a lancées l'année dernière aussi, il est arrivé avec ce dessin. C'est Dan, hein, Dany et Fett.

  • Speaker #1

    Ouais, ça c'est Dany et Fett.

  • Speaker #0

    Et à Betty, alors, plateau en verre.

  • Speaker #1

    Plateau en verre.

  • Speaker #0

    Et structure à un seul pied.

  • Speaker #1

    Structure à un seul pied, laquée.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Avec une croix en lac qui vient en... en contraste du pied arrondi.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment un modèle que je vous encourage à regarder, très intéressant. Les designers entre eux, ils se connaissent ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, ils se connaissent.

  • Speaker #0

    Tu les fais se rencontrer ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, je l'ai fait se rencontrer. De toute façon, j'ai rencontré Charles grâce à Dan. L'année dernière, c'est Dan qui m'a présenté Milena de Nipolania, qui a fait le bureau Samy. Tony Grillo connaît Charles et Dan depuis toujours. Enfin, ils se sont rencontrés. Oui, oui, ils se connaissent. Non, enfin, David et Nicolas, c'est un peu à part parce qu'on a fait une pièce il y a huit ans et maintenant ils évoluent dans d'autres sphères et on est moins en contact avec eux. Mais je dirais que le corps d'Anthony, Charles et maintenant Milena, tout le monde se connaît On se connaît bien, oui.

  • Speaker #0

    Encore une question.

  • Speaker #1

    Et on travaille ensemble, on a beaucoup travaillé ensemble l'année dernière sur la collection qu'on a appelée Les choses de la vie, qui était vraiment un peu, je ne sais pas si c'est un revival, mais vraiment un ajout important à la collection Eman. Et on voulait que tout fonctionne bien ensemble. Et donc, on a pensé la collection tous ensemble, pour chacun apporter des pièces qui se répondent et qui...

  • Speaker #0

    Une cohérence entre eux. C'est quand même assez rare. Oui. Je trouve, c'est vrai, c'est frappant dans ton catalogue. Je trouve que c'est une forte cohérence. Et je me demandais comment tu parvenais à ça. Tu étais parvenu à ça, mais je le comprends mieux maintenant. Et c'est vrai que le catalogue est plus grand, mais quand tu vas chez un autre éditeur, je ne sais pas, je vais prendre Cassina, la qualité est toujours au rendez-vous. Mais le côté iconique peut-être de certains dessins, parce qu'ils rééditent.

  • Speaker #1

    Oui, mais il y a aussi le fait qu'ils ont édité sur 60 ans. donc oui ce qu'ils ont édité en 1960 peut pas être cohérent avec ce qu'ils ont édité dans les années 90 et dans les années 2010 bien sûr on verra dans 30 ans parle moi un peu de la collab

  • Speaker #0

    Cocorico Paris si tu veux alors c'est une collab qui s'est faite

  • Speaker #1

    de manière là aussi assez inattendue. Ça date d'il y a 2017,

  • Speaker #0

    2018.

  • Speaker #1

    Je voulais lancer une collection un peu plus... Contract.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, contract, c'est destiné à...

  • Speaker #1

    Du mobilier de bureau. Oui. Hotel, vie, moyen de gamme. Et, bon, je ne savais pas trop par où. Pareil, je ne savais pas. pas trop par où. Enfin, j'avais ça en tête, mais je n'avais pas de démarche très active. Et puis, j'ai un distributeur. J'ai dû en parler à un distributeur une fois où j'ai un distributeur un jour qui m'appelle et qui me dit, David, tu m'as dit que tu avais des fabricants. Et puis, j'ai ce studio-là. Il cherche à faire fabriquer une chaise pour des Ehpad. Une chaise et un fauteuil pour des Ehpad. Et donc, il y en aurait 10 000. ça se regarde je fais bon écoute ouais je vais voir avec mes italiens ce que je peux faire et puis rapidement j'envoie le dessin et puis rapidement on a un premier proto et puis je réponds donc

  • Speaker #0

    t'es devenu éditeur malgré toi ?

  • Speaker #1

    pas devenu éditeur parce que le projet de Cocorico avec les pattes c'est pas fait mais 6 mois après ils reviennent vers un moment mois et ils me disent david on a en fait on a repensé la collection pour du mobilier de bureau et de l'hôtellerie 3,4 et en fait ils sont arrivés avec une collection complète ok ok il y avait un canapé il y avait un fauteuil il y avait la chaise déclinée avec roulette sans roulette avec avec accoudoir sans accoudoir il y avait un porte manteau il y avait une table basse il y avait une dizaine de pièces Et la collection, ça me permettait là aussi de lancer une collection complète et non pas seulement une seule chaise.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et donc, ça a été l'occasion. Et puis, ils avaient quelques contacts dans l'hôtellerie. Et donc, l'un plus l'autre a fait que je me suis lancé, j'ai sauté le pas très rapidement. Oui. Et j'ai décidé de produire cette collection.

  • Speaker #0

    Donc tu as aujourd'hui un catalogue presque à la limite du collectible, résidentiel, haut de gamme, hospitality un petit peu quand même aussi. Et puis on peut trouver tes pièces parce qu'aujourd'hui, les frontières entre les univers sont quand même de plus en plus fines. Entre l'hôtel et le bureau d'avocat et le co-living et le co-working, on est dans les codes de l'hospitality, de l'hôtellerie haut de gamme de plus en plus. Mais enfin, tu as cette partie-là. Et puis, tu as une partie contracte, donc aujourd'hui, qui se développe avec des produits destinés plus à, je ne vais pas dire des collectivités, parce que c'est assez premium.

  • Speaker #1

    Non, on travaille beaucoup avec du co-working. et avec de l'hôtellerie 3-4 étoiles,

  • Speaker #0

    style

  • Speaker #1

    Ibis Styles ou autre.

  • Speaker #0

    Si on vient sur un modèle, pour bien comprendre le modèle de distribution d'une maison d'édition comme Eman Editions, aujourd'hui, ton catalogue, c'est combien de pièces différentes, à peu près, à quelques unités près ?

  • Speaker #1

    Il doit y avoir à peu près 40 pièces.

  • Speaker #0

    ok 40 pièces. Ton modèle économique, c'est de faire appel à des distributeurs dont le métier est de placer tes produits, de les préconiser avec ou sans l'aide d'architectes d'intérieur à des clients finaux. Ça peut être un co-working. Est-ce que c'est aussi du vent en direct aussi ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive, oui.

  • Speaker #0

    Ça t'arrive. Et tu ne peux pas te couper de ce monde-là de toute façon parce que...

  • Speaker #1

    Non, non, mais après... On va se parler. Non mais après c'est la réalité. C'est-à-dire que quand j'ai des marchés où j'ai des distributeurs qui sont très actifs et qui proposent ma collection, j'ai tendance à... à jouer le jeu et effectivement à leur donner, à leur envoyer des demandes parce que par ailleurs ils me vendent régulièrement et je reçois des demandes régulièrement de leur part. Quand je suis sur des marchés et notamment à l'international, où c'est des marchés qui sont plus diffus. Je peux travailler en direct parce que j'ai un distributeur qui m'a contacté une fois parce qu'il a eu une demande d'anarchie pour vendre, je ne sais pas, trois fauteuils. Donc, il se prend sa com. Oui,

  • Speaker #0

    il n'y a pas de récurrence.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de récurrence. Donc, moi, j'ai tout intérêt à travailler. Et aujourd'hui, ma cible, elle est clairement, bon, elle est à la fois les distributeurs, mais les architectes. ma cible de cliente, le particulier, c'est l'architecte d'intérieur. Toute ma communication se fait auprès d'architectes d'intérieur.

  • Speaker #0

    Qui vont prescrire, donc ils vont dire pour tel projet, je pense que ton canapé, il peut bien aller, donc je vais proposer ça à mon client, ils le valident.

  • Speaker #1

    Après, eux, c'est à eux aussi de choisir s'ils veulent que le client achète via un distributeur parce que c'est un gros projet et que pour la logistique, il doit être centralisé ou s'ils sont d'accord pour acheter en direct. ou ils veulent acheter en direct parce qu'ils pensent qu'ils auront éventuellement un meilleur prix.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Parce que pour ceux qui nous écoutent et qui ne connaissent pas bien ce marché-là, il faut imaginer quand même, on va prendre un hôtel 4 étoiles de 100 chambres, qui est à peu près un standard, donc un positionnement premium, voire 5 étoiles. On parle d'à peu près un volume de mobilier, alors pas forcément que Heyman, je te le souhaite, mais en tout cas c'est anglais En gros, on dit souvent qu'un hôtel 4-5 étoiles, c'est entre 15 000 et 20 000 euros par chambre, par clé, donc multiplié par 100. Voilà, on est sur des budgets de 1,5 million, 2 millions d'euros pour ce qu'on appelle le FFNI, donc tout le mobilier, tout ce qui tombe quand on retourne la boîte, en gros. Donc le mobilier, les tapis, les éclairages, etc. On ne compte pas les lits, on ne compte pas les draps dedans, encore que les lits peut-être. Donc c'est tout de suite des très gros volumes, mais évidemment, pour des questions d'organisation de logistique, de passage de commandes, tout ça et en général... centralisé chez un bureau d'achat ou un distributeur et ensuite le boulot des architectes intérieurs va être d'identifier le bon produit chez le bon éditeur ou le bon designer, parfois il l'achète en direct parfois il le fait acheter en direct à son client mais souvent ça passe quand même par un distributeur après tu as on a parlé tout à l'heure de The Invisible Collection qui est un distributeur aussi plutôt, alors maintenant il commence à être un peu click and mortar, donc avec vraiment des lieux physiques Euh... peut-être temporaire parfois, lors des Design Week, avec des collabs.

  • Speaker #1

    Ils ont trois showrooms, un showroom à une galerie à Paris, un showroom à Londres et un showroom à New York.

  • Speaker #0

    Et maintenant en Inde, je crois.

  • Speaker #1

    Ils n'ont pas de showroom encore, mais ils ont une équipe en Inde et à Singapour.

  • Speaker #0

    Ça devient vraiment un distributeur de premier plan pour du mobilier très haut de gamme, mobilier soit d'architecte, soit de designer comme toi. voilà On a parlé de yours, de Sylvéra et d'autres qui distribuent. Est-ce qu'il y a un designer vivant ou pas ? On en a parlé tout à l'heure de Oscar Niemeyer, de Sergio Rodriguez. Il est toujours vivant, Sergio Rodriguez ?

  • Speaker #1

    Non, il est mort. Non,

  • Speaker #0

    je ne crois pas. Avec qui tu aurais aimé ? collaborer, voire peut-être imaginer une réédition d'un modèle iconique ou pas, d'ailleurs, d'un de ses designers ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'ai démarré... Alors, il y a plusieurs histoires drôles. Quand j'ai démarré la première année, quand j'avais encore un peu de scouts, j'avais des paires de tennis de chez... un designer de chaussures assez connu qui a une boutique au Palais Royal ah oui c'est possible

  • Speaker #0

    Oui, qui a fait des baskets montantes. Voilà. Qui a fait des...

  • Speaker #1

    Bon.

  • Speaker #0

    Vas-y, continue, je vais les chercher en même temps.

  • Speaker #1

    Et donc, un jour, je vais... Et en fait, il avait justement... Pierre Hardy. Pierre Hardy. Pierre Hardy avait cet univers très graphique et très coloré qui me plaisait beaucoup. Et puis j'étais devenu, pas copain, mais le vendeur du Palais Royal. J'y étais allé deux ou trois fois et on avait commencé à discuter. le vendeur du palais royal était un ancien architecte ok et je dis bah je lance une maison d'édition machin et j'adorerais faire une collection pourquoi pas avec pierre hardy parce que il a ce côté hyper architectural Et donc, fort de ma première collection et de mon petit catalogue, je retourne le voir et je lui dis, tenez, voilà mon catalogue, je suis prêt. Est-ce que vous pouvez le filer à Pierre Hardy ?

  • Speaker #0

    Ah, génial !

  • Speaker #1

    Deux jours après, j'ai l'assistante de Pierre Hardy qui m'appelle, qui me dit, oui, Pierre, ça a très intéressé de vous rencontrer, donc on prend rendez-vous. Et je me retrouve dans le bureau de Pierre Hardy, sorti de chez Babyliss. Je me retrouve dans le bureau de Montrouge. de la défense. Je me retrouve dans le 10e, la rue des Vinaigriers, dans son sublime showroom bureau.

  • Speaker #0

    Et appart aussi.

  • Speaker #1

    Et on discute pendant une heure et il me dit « David, j'ai tout en tête, je sais exactement ce que je veux faire. » Bon, au final, vous l'aurez compris, ça ne s'est pas fait, mais...

  • Speaker #0

    Pourquoi pas un jour ?

  • Speaker #1

    Mais pourquoi pas un jour ? Pourquoi pas ? Je ne sais pas si ça se fera, si ça ne se fera pas.

  • Speaker #0

    Avec lui ou d'autres, mais...

  • Speaker #1

    Avec lui ou d'autres, il y a d'autres, il y avait Barber et Ozgerby dont... j'adorais le travail aussi, ou les frères Broulek, mais j'ai jamais osé les approcher. Je suis plus parti sur des jeunes designers entre guillemets découvreurs de talent, plutôt que d'aller... je ne me sentais pas légitime à contacter des stars du design pour des pièces pour Eman Editions

  • Speaker #0

    Tu parlais du design brésilien qui est très à la mode en Europe depuis quelques années mais qui est encore un petit peu sous les radars et moi j'étais au Brésil cet été et j'ai fait comme toi j'étais dans un hôtel je connaissais un petit peu le design brésilien mais pas très très bien beaucoup moins que... ce qu'il mérite. Et pareil, dans cet hôtel à Santa Teresa, c'est peut-être le même, on en parlera tout à l'heure, une très belle collection de mobilier plutôt moderniste, enfin à l'époque 60, 50-60. Et du coup, j'ai fait le tour. J'ai fait le tour de toutes les galeries à Rio.

  • Speaker #1

    Etel.

  • Speaker #0

    Alors, notamment Etel. Alors, Etel, il se trouve que je les connais parce qu'on distribue, yours distribue Etel. C'est la seule exception, parce qu'on ne distribue que du mobilier européen. Mais c'est la seule exception.

  • Speaker #1

    Il y a le mobilier d'Objecto,

  • Speaker #0

    de

  • Speaker #1

    Paul Istano, de Mendes Ausha.

  • Speaker #0

    Mais il y en a quand même beaucoup qui ne sont absolument pas réédités, absolument pas distribués en Europe, très très peu, ou dans les salles des ventes et à des prix délirants, et pour lesquels les ayants droit sont toujours là et à l'écoute. Et donc je me dis, regarde le truc, parce que franchement, je pense que...

  • Speaker #1

    J'étais à New York la semaine dernière, il y a un showroom qui s'appelle Espasso, qui n'a que du mobilier brésilien. Et il y a des pièces qui sont sublimes. Et là, il rééditait justement un fauteuil. Il relançait un fauteuil de Serge Rodriguez. Il y avait une soirée pour le lancement de ce fauteuil. Et enfin, toutes les pièces étaient sublimes.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Alors, design brésilien, souvent, notamment les fauteuils de Serge Rodriguez, c'est très généreux.

  • Speaker #1

    Très généreux. Il y a beaucoup de coussins. Oui, voilà. Il y a des coussins sur les... accoudoirs parce que pour des positions un peu allongées. Il a fait un fauteuil avec un dossier très haut et un rond au milieu. Et on t'explique que c'était pour que sa fille puisse passer sa queue de cheval à travers le deux pieds. Incroyable. Donc, il y a plein d'anecdotes comme ça. Et c'est un... Oui, c'est... Puis, c'est de la matière. C'est des cuirs incroyables.

  • Speaker #0

    Des bois exotiques qu'on ne connaît pas du tout en Europe. Et qui sont très, très beaux.

  • Speaker #1

    Donc, oui, non, non, c'est...

  • Speaker #0

    Bon, super. Donc, on a parlé du mobilier résidentiel, c'est par là que tu as démarré l'Hospitality. C'est quoi la suite ? Soit vers quel designer tu vas aller si tu veux rentrer des nouveaux designers ? Quel type de produit ? Qu'est-ce qui manque à ton catalogue ? Ou quelle est ton actu ? Il y a peut-être des choses que tu peux nous...

  • Speaker #1

    Là, l'année dernière, on a donc lancé cette collection Les Choses de la Vie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    donc en référence au film de Claude Sauté aux années 70, au Paris des années 70 donc avec l'utilisation de la laque qui était très présente à cette époque il y avait un autre matériau très présent qui était l'acier donc là on va sortir des pièces avec Dan Dan Yéfet en acier une console, une table basse et une petite table d'appoint. Il manque toujours autre chose, on a toujours besoin de table basse, de table d'appoint. canapés, de fauteuils. Il me manque des luminaires. Il me manque plus de luminaires et plus d'objets. L'idée, c'est de développer effectivement plus de petits objets. En tout cas, l'année prochaine et peut-être l'année suivante. Parce que là, on va sortir la version carrée du canapé Verneuil qu'on a lancé l'année dernière en version arrondie. Donc, on a déjà une bonne gamme d'assises. Et je pense qu'il faut qu'on travaille plus sur tout ce qui est table basse, table de salle à manger. Je voudrais lancer une nouvelle chaise aussi.

  • Speaker #0

    Alors, attends, avant d'aller là-dessus, parlant de le Verneuil, tu réfléchis en gamme. Tu te dis, le verneuil, en année 1, j'en fais un canapé pour le tester. Puis après, peut-être table basse ou même dès le début, table... Alors, je crois qu'il vient déjà, d'ailleurs, avec des tables basses.

  • Speaker #1

    En fait, il vient déjà avec des tables basses parce que le verneuil est donc un canapé modulable. Et on lui a ajouté deux side tables, enfin deux tables d'appoint en lac de l'à côté.

  • Speaker #0

    Qui viennent s'imbriquer dans les...

  • Speaker #1

    Qui viennent s'imbriquer dans le canapé. Et on s'est aperçu, en fait, que ça faisait une super table basse. si on les met... on les abriquait l'un à l'autre. Donc on a lancé la table basse Verneuil qui vient compléter le canapé.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que tu réfléchis en disant aussi je fais une console, qu'est-ce qu'il peut y avoir encore ? Un fauteuil qui va face au canapé ?

  • Speaker #1

    Alors le fauteuil existe déjà parce que comme il est modulable on peut prendre un élément pour y avoir les deux tables de chaque côté, ou l'élément seul, ça peut être un canapé de place, un canapé de place. canapé trois places. Et puis après, là, on sort le canapé en version rectangulaire avec un angle. J'essaye effectivement de réfléchir en termes de gamme. Pour les canapés, les fauteuils, c'est peut-être plus compliqué, mais on l'a fait, par exemple, pour le Romy. Le Romy qu'on a aussi lancé l'année dernière. Le premier dessin du Romy, c'était juste l'Ottoman.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et quand j'ai vu l'Ottoman, j'ai fait vraiment chouette. et donc j'ai dit à Charles, à mon avis on peut faire un fauteuil à partir de là. Et donc Charles a dessiné le fauteuil, et puis quand j'ai vu le fauteuil et l'Ottoman, j'ai dit en fait non, il y a un banc aussi, il suffit de rajouter un deuxième Ottoman, et donc on a lancé la gamme complète comme ça. Mais c'est vrai que c'est intéressant de travailler en termes de gamme, parce que... Parce qu'il y a tellement d'objets aujourd'hui sur le marché que si on lance juste une pièce par-ci, une pièce par-là, c'est noyé. Et c'est ça qui permet aussi d'avoir cette cohérence. C'est qu'on a plus des familles de produits que des produits isolés. Bon, quand on lance un canapé, c'est compliqué de se dire je vais.

  • Speaker #0

    Oui, tu ne sais pas encore exactement.

  • Speaker #1

    Mais là, il y avait la version arrondie. On sort la version carrée. Et puis après, il y a déjà le fauteuil.

  • Speaker #0

    Les tables basses.

  • Speaker #1

    Donc, on a déjà quelque part une famille.

  • Speaker #0

    Quelques chiffres. Allez, je vais essayer de te tirer quelques chiffres, quelques verres du nez. Donc, 40 pièces en gros dans ton catalogue. C'est quoi le chiffre d'affaires d'une maison comme Eman Edition ? Allez, on arrondit.

  • Speaker #1

    On arrondit, c'est entre 700 et 1 million.

  • Speaker #0

    Ok. Avec un objectif, tu te dis, je veux aller à...

  • Speaker #1

    Je vais aller à 4-5. Ok. Je vais rester une petite équipe. Aujourd'hui, on est deux plus la personne qui s'occupe de la fabrication en Italie. Et l'idée, c'est de rester 3-4 et de faire entre 3 et 5 millions.

  • Speaker #0

    Donc, représenter... C'est déjà bien, 1 million d'euros en édition. from scratch nées il y a 10 ans faut les faire même si les meubles sont premium et donc ont un certain prix et derrière ton objectif à toi perso je sais pas essayer d'imaginer cette marque dans 20 ans, 30 ans. Tu veux te faire racheter ? Tu veux la céder ? Tu veux qu'elle existe, qu'elle soit indépendante ?

  • Speaker #1

    Alors, je sais pas. Effectivement, moi, je me projette sur le temps long. Quand j'ai démarré Eman Editions, déjà, je l'ai appelé Eman parce que j'avais besoin de me réapproprier mon nom ok et j'avais besoin d'aimer mon nom C'était quelque chose de très psychanalytique pour moi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et puis bon, on avait évoqué d'autres noms, notamment avec Tony Grillo à l'époque. Et puis après, j'avais regardé Cassina.

  • Speaker #0

    D'où venait ce nom ?

  • Speaker #1

    D'où venaient les noms des grandes marques italiennes. Et c'était que des noms de famille. Donc, et puis Tony m'a dit mais Eman, c'est un super nom, Eman Editions. C'est international. Donc, j'ai accepté d'appeler ça, d'appeler ça Emanédition. Et il y avait ce côté psychanalytique où j'avais besoin de me réapproprier un nom que... qui avaient été un peu galvaudés, on va dire, ou un peu dépréciés, et en faire une marque, et en faire une marque premium.

  • Speaker #0

    Pourquoi ? Excuse-moi, je voudrais comprendre.

  • Speaker #1

    Une histoire familiale un peu compliquée. D'accord. Je ne vais pas renseigner.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'étais pas super fier de ton nom ?

  • Speaker #1

    Disons que j'avais un nom. Ma mère avait un nom de jeune fille qui était un nom connu, reconnu. Et j'étais le seul avec ma soeur de tous nos cousins. qui ne portaient pas ce nom.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et l'histoire a fait que mon nom avait plutôt été déprécié qu'apprécié au cours de mon existence, au cours de ma jeunesse, de mon adolescence. Et donc, j'avais besoin d'être fier de mon nom. Pour moi, pour mes fils qui portaient mon nom, pour moi et pour mes fils. Et le fait d'avoir créé Manédition et le fait de l'avoir. appelé et manédition parce que si je l'avais appelé je sais pas bouteille en plastique ou je ne sais pas ce que j'ai devant les yeux, peu importe.

  • Speaker #0

    Furniture, premium furniture.

  • Speaker #1

    Un bon collection de... Bref. Peu importe. J'avais besoin de me réapproprier mon nom et d'être fier de mon nom. En tout cas, ça, c'est réussi.

  • Speaker #0

    Oui, et en plus, je trouve que effectivement, la plupart des gros éditeurs, même des petits, c'est un nom de famille, ils incarnent. tout simplement. On peut imaginer... C'est plus facile de construire une marque avec un nom propre qu'avec un nom générique. Nom propre ou en tout cas un nom... Il ne faut pas que ce soit... Je suis toujours étonné des marques, des noms très littéraux, je ne sais pas si on dit littéraux, des marques très littérales, qui décrivent et qui sont descriptives du produit qu'on vend. C'est assez compliqué de construire un imaginaire.

  • Speaker #1

    Le produit qu'on vend, surtout, il évolue. Si on se projet sur le temps long, moi je ne sais pas du tout ce que j'éditerai. ce que je ferai dans 10 ans, dans 15 ans, dans 20 ans. Après, quelle est mon ambition ? Ma première ambition, c'est déjà de bien vivre de ce que je fais. Et puis après, on verra. Si je peux, je ne suis pas sûr que mes fils, et je ne veux pas mettre ça sur le poids, sur le poids de mes fils, de leur dire un jour, vous reprendrez ma méditation. donc soit soit elle sera rachetée, soit elle s'éteindra de sa belle mort le jour où j'aurai 75 ans et que je déciderai de prendre ma retraite, j'en sais rien. Oui,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de...

  • Speaker #0

    Alors, je reviens un instant sur le positionnement. Collectible, édition. Alors, c'est ton dilemme du moment ?

  • Speaker #1

    C'est mon dilemme du moment. En fait, le positionnement haut de gamme, il a été acté il y a... quelques temps, mais maintenant on est passé du haut de gamme au collectible, avec justement ces distributeurs, avec ces architectes qui se sont lancés, avec ces designers qui font des pièces en 3D absolument dingues, qui vendent une fois qu'elles sont commandées. Et donc, effectivement, il y a un marché qui n'existait pas, enfin qui pour moi n'existait pas vraiment il y a encore 5, 6 ans. qui est vraiment le marché du collectible. Et aujourd'hui, Eman Edition est un peu à la croisée des chemins. Je pense qu'elle est vraiment perçue comme une marque haut de gamme, mais pas forcément comme une marque collectible. Donc, je suis en train de voir pour faire des déclinaisons de pièces qui soient plus collectibles. Mais je ne veux pas me couper de ce marché. Je ne veux pas rentrer dans un marché uniquement collectible, de pièces uniques ou de pièces en série limitée. Parce que je ne suis pas designer.

  • Speaker #0

    moi parce que j'ai besoin des designers et que je peux créer beaucoup de pièces mais enfin parce que c'est pas c'est pas dans l'adn de oui tu veux pas faire un truc élitiste forcément mais mais ça fait c'est vrai qu'il faut clarifier un moment je pense d'ailleurs tu écoutes écoutera, je pense que oui, quand ton épisode sortira, j'ai enregistré ici avec Jean-Baptiste Soulti de La Chance. Et il explique assez bien dans la conversation qu'on a eue le choix qu'il a dû faire à un moment, enfin le choix, la clarification de positionnement un petit peu de la même manière entre de l'édition et du collectible. Lui, il a, j'espère que je ne vais pas trahir ses propos, mais il a plutôt fait le choix choix de créer une autre marque qui est vraiment très clairement positionnée collectible pour ne pas cannibaliser ces deux types de catalogues. Et puis, je crois qu'il a même une troisième marque très tertiaire pour le coup, très Hospitality Contract.

  • Speaker #1

    Oui, il a lancé une marque de bureau.

  • Speaker #0

    Oui, avec un archi, j'ai oublié son nom, évidemment. Mais, Oui, oui. Ce qui est quand même marrant, c'est que tant Invisible Collection, qui n'est a priori qu'un distributeur de collectibles, ou quasiment que de collectibles, c'est que du mobilier d'architectes d'intérieur à l'origine. Ils vont aller chercher Charles Zana, ils vont aller chercher des gens comme ça. Ils t'ont pris et donc ils t'ont identifié tout de suite comme collectible. Yours, moi j'ai lancé un roster de collectible design et j'ai mis M&Edition dedans aussi. assez naturellement, sans que tu le demandes, sans que tu te positionnes clairement comme ça. Donc, je trouve qu'il y a... Je comprends la question. Je comprends le dilemme que tu as.

  • Speaker #1

    En fait, c'est comme ce qui s'est passé au départ. Je ne savais pas si j'allais être Muto, une marque scandinave, moyenne gamme ou autre chose. Et puis, la lampe Marie, les miroirs Cutting Space ont fait que la marque et l'identité de la marque a été très vite positionnée haut de gamme. et Et en fait, ce que je disais au départ, c'est que je veux que ce soit une marque élégante, haut de gamme, mais je veux rester décontracté. Oui. Et il y a quelque chose dans le collectible qui ne fait pas partie de mon ADN.

  • Speaker #0

    Oui, qui est un peu Saint-Germain-des-Prés, oui.

  • Speaker #1

    C'est toi qui l'as dit.

  • Speaker #0

    Non, non, mais je vois très bien ce que tu veux dire. C'est vrai que c'est très vite un peu snobinard de dire mais tu connais pas la galerie machin qui distribue, enfin qui, pardon, qui représente tel designer.

  • Speaker #1

    Et donc, j'ai pas envie de rentrer... complètement là-dedans.

  • Speaker #0

    Oui, oui. OK. OK. Donc,

  • Speaker #1

    oui. Mais ça n'empêche pas qu'il va falloir faire un choix. Ou en tout cas, enfin...

  • Speaker #0

    Clarifier. Clarifier les choses. Le moment, le positionnement. Oui. OK. Parlons un peu de l'avenir. On arrive presque à la fin de notre entretien. Quels sont, alors, pour toi... Les grandes tendances, donc on en a parlé, tendance du collectible qui est une lame de fond, mais les grandes tendances du design en termes de style cette fois, peut-être de matériaux, de couleurs. Est-ce que tu es sensible à ça ? Au contraire, tu essaies totalement de t'en affranchir. Est-ce que ce n'est pas trop ton problème, c'est plus celui des designers ? Qu'est-ce que tu peux nous dire là-dessus ?

  • Speaker #1

    Non, non, c'est mon problème. C'est mon problème parce que si on passe complètement à côté des tendances, on passe à côté de la marché. Donc l'année dernière, on a quand même lancé cette collection, les choses de la vie, en référence au Paris des années 70. Il y a quand même une tendance de fond sur les années 70, sur la lac, sur... Les ports marondis, l'acier inox, les couleurs. Je parlais des canapés marrons de ma mère.

  • Speaker #0

    Oui, qui reviennent très fort.

  • Speaker #1

    Donc, je suis attentif à ça. m'y inscrit, mais j'essaye de m'y inscrire à ma manière. Avec une identité qui est la mienne. Donc, effectivement, tous les noms de la collection Les choses de la vie, c'est le fauteuil Romy pour Romy Schnader, c'est la table Betty parce que c'est Betty Catroux, c'est les tables Loulou, Loulou de la falaise, c'est le canapé Verneuil, en référence à la rue de Verneuil et Gainsbourg. Donc, j'essaye de m'inscrire dans un narratif un un peu gainsbourien des années 70. L'idée de départ, c'était une collection qui soit dans une espèce de boîte de nuit très sombre, avec des lumières bleues, avec des volutes de fumée, etc. J'y arriverais. Bon, finalement, on est parti sur autre chose. Mais l'idée, c'est cette élégance un peu... Je ne veux pas dire décadente, mais... Oui, oui,

  • Speaker #0

    mais...

  • Speaker #1

    Alors, c'est très Saint-Germain, peut-être, mais ce n'est pas le Saint-Germain des Galailles. C'est un Saint-Germain un peu plus...

  • Speaker #0

    C'est le Saint-Germain d'après-minuit.

  • Speaker #1

    C'est le Saint-Germain d'après-minuit, un peu plus excentrique.

  • Speaker #0

    Du Castel et...

  • Speaker #1

    Voilà, et... Donc la collection se veut un peu aller dans cette direction. Et comme les tendances du design ont tendance à être un peu longues, je pense que les années 60... sont là pour un petit moment. Donc, pour l'instant, ça reste... Et puis, j'ai envie de ça. Enfin, je ne sais pas si j'ai envie de ça, parce que c'est... Je me souviens, on avait un appartement... aussi à la montagne qui a été fait au début des années 70 et on avait des fauteuils fantômes violet qui s'appelle cette bon bref une table en forme cablant et des rideaux qui était orange et violet mais des grosses fleurs et est bon bah toute façon j'ai 53 ans ça me ramène aussi à à une période de maïs... vie que j'ai connue. Donc, on est dans ce... Dans cette boucle. Dans cette boucle et dans ce design un peu rassurant. Enfin, je ne sais plus, je n'ai plus le terme en tête. Mais...

  • Speaker #0

    Oui, oui. Connu,

  • Speaker #1

    connu. Enfin, voilà, deux choses qu'on a connues.

  • Speaker #0

    C'est des références qui nous parlent à nous cinquantenaires et aux quarantenaires aussi, sûrement. Super. Alors, question rituelle de fin d'épisode. Si tu... Alors, oui, non, pardon. juste une dernière question tu t'es lancé il y a 10-12 ans dans le design si c'était à refaire, qu'est-ce que tu ferais différemment ? est-ce que tu commencerais 10 ans plus tôt ? ou non, finalement c'était chouette c'était une tranche de vie nouvelle si,

  • Speaker #1

    j'aurais commencé 10 ans plus tôt en fait quand ma mère a fermé sa boutique elle m'avait proposé de reprendre sa boutique pour faire autre chose mais de reprendre sa boutique et puis je lui ai dit à l'époque non mais n'importe quoi je vais pas faire des copiages C'est pas difficile. Je n'ai pas du tout envie d'aller m'enfermer dans une boutique. Mais oui, j'aurais bien aimé commencer dix ans plus tôt. Et je crois que je me serais quand même associé.

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, travailler seul, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Travailler seul, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Se structurer. Enfin, je sais que j'ai un œil, je sais que j'ai des qualités. Je ne suis pas sûr d'avoir toutes les qualités qu'il faut pour être entrepreneur. heure. notamment sur la partie financière, se structurer financièrement, aller chercher des investisseurs. J'ai tout autofinancé et je suis à l'équilibre et j'en vis depuis quelques années.

  • Speaker #0

    Mais parfois,

  • Speaker #1

    on a quand même besoin de sous pour se développer, pour donner un coup d'accélérateur, pour accélérer, pour faire plus de com, pour être plus... Et ça, je ne sais pas faire.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est une question que je ne t'ai pas posée, mais c'est vrai que tu aurais pu un moment te dire, je lève des fonds, j'accélère, j'ouvre une galerie. moi-même ou un showroom ? Parce qu'on en a parlé, mais tu n'as pas de showroom ouvert au public. Tu as un showroom ouvert sur rendez-vous, je pense ?

  • Speaker #1

    J'ai un showroom. Alors aujourd'hui, je n'ai plus de showroom en propre. J'ai des partenariats notamment avec Véronèse. Et là, on a fait un partenariat aussi avec la marque Métaphore, les tissus Métaphore. Donc, j'ai des pièces dans leur showroom. Si tout va bien, le partenariat avec Véronèse devrait être reconduit l'année prochaine. Donc, il y aura d'autres pièces.

  • Speaker #0

    Donc, Véronèse qui a un showroom dans le dixième,

  • Speaker #1

    si je me souviens bien. Troisième. Troisième,

  • Speaker #0

    pardon. Oui, c'est ça, trois.

  • Speaker #1

    Et l'idée, c'est peut-être à moyen terme, enfin assez court terme, d'avoir un appartement showroom. OK. mais qu'il soit un appartement dans lequel je vivrais

  • Speaker #0

    expose. Très bien. Si tu pouvais donner un conseil à quelqu'un qui se dit, j'aimerais bien bosser dans le design, je vends des photocopieurs ou autre chose, ou des contrats d'assurance et je rêve, je ne sais pas par où commencer, tu lui dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais... Prévoyez le temps long et soyez prêts à certains sacrifices. Mais ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Ok, parce que t'as quand même... Faut être couillu quand même. Parce qu'aller voir un designer... sans savoir. Enfin, moi, je reviens à ton histoire au début, mais... Tu le referais aujourd'hui, de la même manière ? Tu reprendrais les mêmes risques ?

  • Speaker #1

    Non, je ne le ferais pas de la même manière aujourd'hui. Non, non. Clairement, je ne le ferais pas de la même manière. Alors,

  • Speaker #0

    qu'est-ce que tu ferais différemment ? C'était ma deuxième question rituelle. Est-ce qu'il y a une leçon que tu aurais aimé apprendre plus tôt ?

  • Speaker #1

    Je pense que je travaillerais plus ma stratégie en amont. C'est un marché que je ne connaissais pas du tout. Je l'ai décidé ça, mais j'aurais pu aller vendre je ne sais pas quoi. Mais je ne connaissais pas du tout le marché.

  • Speaker #0

    Donc c'est ton instinct qui t'a guidé, mais ce n'est pas vrai quand même.

  • Speaker #1

    Oui, c'est mon instinct qui m'a guidé. Mais forcément, ça a eu un coût. D'où le temps long. D'où le temps long. parce que parce que j'ai appris sur le tas. J'ai appris sur le tas.

  • Speaker #0

    Il y a eu des fours ?

  • Speaker #1

    Il y a eu des gros fours, oui. J'ai dépensé beaucoup d'argent en salon, notamment en maison et objet. Ça m'a donné une certaine visibilité, mais j'ai dépensé trop d'argent en salon.

  • Speaker #0

    Le maison et objet de 2025 n'est pas du tout le maison et objet de 2012.

  • Speaker #1

    Non, mais 2012, ça a été bien, mais après, je l'ai fait deux fois par an, c'était trop. Et puis, comme j'étais... déjà perçu, assez haut de gamme, j'ai jamais vraiment trouvé mon public à maison et objet.

  • Speaker #0

    Matter & Shape, tu penses que c'est un truc qui serait intéressant ? Enfin, ça n'existait pas à l'époque, mais c'est un salon assez collectif.

  • Speaker #1

    justement est parisien il ya un amateur and shape peut-être avoir quelques pièces amateur and shape le pad là c'est si je décide de faire le saut vraiment dans le collectible il ya Milan, là j'expose quelques pièces à Milan, mais c'est vrai que le positionnement des salons est très compliqué, enfin il est très cher, c'est très vite très cher et il y a un positionnement, ils ont tous un positionnement, enfin voilà entre le PAD à Paris, le PAD à Londres, Milan, alors Maison et Objets j'en parle plus mais il y a quand même, maintenant il y a Design Miami, Paris. qui est plutôt réussi. Et là, j'ai vu en janvier, pendant Maisons et Objets, j'ai fait cette collaboration avec Métaphore. Et en fait, j'ai senti que pour moi, c'était...

  • Speaker #0

    Le plus efficace.

  • Speaker #1

    Parce qu'avoir un showroom à Saint-Germain pendant huit jours, quand tu as des archines intérieures du monde entier qui viennent pour voir notamment les tissus...

  • Speaker #0

    C'est ultra efficace.

  • Speaker #1

    C'est ultra efficace.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... Un petit peu sur le modèle de Milan, la Design Week à Paris, qui a été calée en même temps que Maisons et Objets, parce que ça attire quand même beaucoup d'acheteurs du monde entier et d'architectes. En fait, pour ceux qui ne connaissent pas spécialement, Maisons et Objets, ça a lieu à Porte de Versailles. Pardon, pas Porte de Versailles, Palais des Expositions de Villepinte, qui est à loin de Roissy. Donc, on est à 15 kilomètres de Paris. Et puis, dans Paris, là, il y a un espèce d'aimant. c'est devenu un aimant de tous les architectes d'intérieur du monde entier qui viennent à l'occasion de la Design Week à Paris, donc de Maisons à Objets, mais qui viennent plutôt dans les galeries, il y a des parcours qui sont organisés de manière assez efficace. Et donc, je comprends très bien ton changement de mode de communication à cette occasion-là. Ça me paraît beaucoup plus logique. Question perso, si tu pouvais garder un seul objet... tous les objets que tu possèdes, ta paire de lunettes, ton stylo, un meuble, qu'est-ce que tu garderais s'il n'y en avait qu'un ? Le podcast n'a pas arrêté, vous êtes bien là.

  • Speaker #1

    Le podcast ne s'est pas arrêté. David réfléchit. J'ai tendance à me défaire de beaucoup de choses et de ne pas être du tout matérialiste. Donc, j'ai pas de bijoux. J'ai une bague depuis le week-end dernier.

  • Speaker #0

    Ah, ok.

  • Speaker #1

    Mais bon, j'ai pas de bijoux, j'ai pas de montre, j'ai pas de stylo.

  • Speaker #0

    Un bouquin ?

  • Speaker #1

    Ouais, mais un bouquin, mais lequel ? Peut-être un bouquin.

  • Speaker #0

    Ok. Ok. C'est bien, on peut toujours y revenir. Ouais.

  • Speaker #1

    Plus un bouquin qu'un objet.

  • Speaker #0

    Si le design pour toi... Alors, ce n'est pas une question simple, mais j'aurais peut-être... de te la donner avant. Si le design était un film ou une musique ou une œuvre d'art, justement, ça serait quoi pour toi ? Les choses de la vie. Très bien. Et enfin, si tu... si tu pouvais dîner avec un architecte ou un designer vivant ou pas, tu choisirais qui et de quoi vous parleriez ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai réfléchi et en fait je me suis dit le Baron Haussmann.

  • Speaker #0

    Ah ouais, pas mal.

  • Speaker #1

    Parce qu'il a quand même marqué Paris à tout jamais.

  • Speaker #0

    Même le monde. Tu vas à Buenos Aires.

  • Speaker #1

    Et c'est tellement titanesque ce qu'il a fait, notamment à Paris, que je serais Merci. passionné de savoir comment il a imaginé ça, comment il a...

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. C'est vrai que c'est... Voilà. Je retiens ça. Je peux me poser la question. Pas mal. Pas mal, oui.

  • Speaker #1

    Oui, parce que bon, des designers... Je ne sais pas, ça m'est venu comme ça. Mais j'ai pensé à lui.

  • Speaker #0

    Écoute, très très bien. Merci beaucoup, David. Est-ce qu'on peut découvrir tes collections ? On a parlé du showroom de Véronèse.

  • Speaker #1

    Le showroom Véronèse qui est 327 rue Saint-Martin. Et le showroom Métaphore qui est place de Furstenberg à Saint-Germain.

  • Speaker #0

    Saint-Germain-des-Prés. Dans le 6e à Paris. Sur ton site aussi ?

  • Speaker #1

    Sur mon site, sur Instagram. Il y a une édition.

  • Speaker #0

    Super. Merci beaucoup de cet échange David. C'était très intéressant.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Un dernier message pour les passionnés de design ?

  • Speaker #1

    la création n'a pas de limite formidable,

  • Speaker #0

    tu nous l'as montré et ça peut démarrer à tout moment dans un parcours de vie donc n'hésitez pas à vous lancer dans le design si ça vous chatouille merci beaucoup pour ce temps David, à très bientôt dans le Design Talk pour une nouvelle conversation à bientôt

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