- Speaker #0
designers, architectes, entrepreneurs, artisans, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites, tout ce qui façonne finalement chaque projet. The Design Talk, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles, l'épisode du jour commence maintenant. Bienvenue dans The Design Talk. Aujourd'hui, je reçois un invité dont la vision singulière façonne depuis des années l'univers de l'hospitality, de l'hospitalité. On racontera ce que c'est en détail et du design intérieur en général. On va parler de lieux, de sensations, de récits, d'émotions. et de la manière dont on compose tout cela pour créer une expérience. Je crois que c'est un mot qui t'est cher et qui te guide dans tous tes projets, Mickaël. C'est parti, bienvenue Mickaël.
- Speaker #1
Merci, merci Marc de m'accueillir, c'est un plaisir.
- Speaker #0
Je ne sais pas pourquoi on t'appelle Marc.
- Speaker #1
Mais alors,
- Speaker #0
je ne sais pas pourquoi.
- Speaker #1
Parce que tu m'as envoyé un mail, je ne sais pas, il y a eu Marc à un moment, excuse-moi.
- Speaker #0
Non mais aucun problème, alors moi on m'appelle soit Luc, soit Marc. Je dois avoir la tête. On peut le refaire si tu veux. Non, non, tu vas bien, tu vas bien. Donc Mickaël Malapert, on prononce Malapert ou Malaperte ?
- Speaker #1
Mal à perdre.
- Speaker #0
Mal à perdre. Bienvenue. On va raconter pendant 1h20, 1h30, on est ensemble. On va voir là où ça nous mène. Ton parcours d'architecte d'intérieur, les projets sur lesquels tu travailles, ce qui te guide, ce qui t'anime, peut-être ton actu, ton futur, les futurs projets, si tu peux nous en révéler. Et puis voilà, on racontera aussi ta vision de ce métier de manière générale. Tu rentres d'ailleurs d'un, je crois d'un... Un salon qui a lieu chaque année, où les architectes intérieurs et les fournisseurs,
- Speaker #1
tous ceux qui travaillent de près ou de loin dans l'hospitalité se rencontrent. Alors il y a plusieurs salons comme ça dans l'année, là je rentre d'un salon qui était à Cannes, et c'est toujours des moments sympas parce qu'il y a cet écosystème qu'on a... On ne croise pas forcément tout au long de l'année qui arrive à se retrouver dans ces moments-là. Il y a pas mal d'échanges intéressants qui se passent à ce moment-là. Oui,
- Speaker #0
où on s'extrait pendant 2-3 jours du quotidien des projets, des clients et tout, pour un peu se concentrer sur les tendances peut-être.
- Speaker #1
Oui, et puis prendre un peu de la hauteur sur le sujet de l'hospitality et voir comment il évolue.
- Speaker #0
D'ailleurs, tiens, on va re-rentrer dans ton parcours, mais ça me fait penser. Tu parles souvent de tes confrères, consœurs qui font le même métier ou c'est justement l'occasion de le faire ?
- Speaker #1
Ces salons-là sont un peu l'occasion de le faire. J'ai des amis évidemment dans le secteur avec lesquels je peux échanger régulièrement, mais c'est un peu toujours les mêmes. Donc c'est bien aussi d'avoir d'autres points de vue et c'est toujours intéressant, je trouve aussi, de voir des gens d'autres générations, soit plus vieux que moi, soit plus jeunes que moi, la manière dont ils... y voit les évolutions et dont ils envisagent ce métier, j'apprends toujours des choses.
- Speaker #0
Ouais, super. Alors, si tu devais raconter ce que tu fais, ton métier, chaque jour à un enfant de 6 ans, tu lui raconterais ça comment ?
- Speaker #1
Alors déjà, il y a beaucoup de choses très différentes. C'est un métier qui est intéressant pour ça parce qu'il y a d'une... par ce qu'on imagine, c'est-à-dire l'idée d'aller créer des lieux, des environnements. Aujourd'hui, on dirait aussi des expériences. Donc, ça implique de se connecter à sa créativité. Donc, ça implique déjà un peu de calme, un peu de concentration, d'échange aussi pour aller chercher des idées, des dessinées, des environnements. Oui.
- Speaker #0
Donc, des environnements d'actualité. on va dire d'accueil de clients qui vont dans les lieux, tu imagines, pour tes clients.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Ça peut être des clients d'un hôtel, d'un restaurant.
- Speaker #1
D'un restaurant. Aujourd'hui, moi, c'est quand même beaucoup de l'hospitality. Donc c'est ça, c'est des hôtels, des restaurants, des lieux de vie en général. Il y a aussi toute une partie de la profession qui travaille pour des particuliers, pour des bureaux. Pour moi, c'est moins mes secteurs, mais ça peut aussi être ça. Donc il y a toute cette partie créative d'un côté, il y a aussi le fait d'être un chef d'entreprise qui nécessite de gérer une agence au quotidien. Et puis il y a toute la partie suivie, une fois qu'on a fait toute cette partie créative, suivie de projet, suivie de chantier, où là c'est encore un autre exercice qui vient se rajouter à ça et qui fait qu'en fait les journées... On bascule entre les trois. Et du coup, c'est un exercice mental qui en même temps est intéressant. Ce qu'il ne faut pas, c'est se faire trop phagocyter par les problèmes et en oublier la partie créative, qui est quand même la raison pour laquelle, au départ, on arrive dans ce secteur-là.
- Speaker #0
Et sûrement la raison aussi pour laquelle tes clients viennent te voir. Parce que t'as ta patte, etc. Quoique j'imagine qu'aussi le sérieux d'exécution de projet... Oui. Un argument énorme.
- Speaker #1
Oui, c'est aussi un argument. En effet, c'est vrai qu'un client a toujours besoin d'être rassuré quand il investit plusieurs millions dans un hôtel ou dans un lieu et qu'il a besoin d'avoir en face de lui quelqu'un de rassurant. Oui,
- Speaker #0
bien sûr. Super, on va rentrer là-dedans. J'aimerais comprendre comment tu as commencé. Qu'est-ce qui t'a donné envie ? Est-ce que tu as toujours baigné là-dedans, familialement peut-être ou pas ? Et s'il y a eu un élément déclencheur ? qui peut-être très lointain, j'en sais rien, qui t'a donné envie de faire ça ?
- Speaker #1
Alors moi déjà, j'ai un papa architecte. Donc ça me met déjà dans ce secteur-là un petit peu depuis... Depuis toujours. Depuis un moment, ouais. Voilà, c'est ça. Donc j'ai grandi aussi en voyant un peu mon père pratiquer l'architecture. Même si ça ne m'a pas donné envie d'être architecte à proprement parler. Oui. Parce que j'avais besoin d'une dimension créative forte. et c'est C'est vrai que l'architecture, parfois, on peut passer beaucoup de temps à résoudre des problèmes techniques, à intégrer un certain nombre de contraintes liées à un contexte, liées à un programme. Et puis, on construit pour plusieurs dizaines, voire centaines d'années. Donc, on ne peut pas se permettre de faire des choses trop marquées. Alors que l'architecture en intérieur permet, pour le coup, beaucoup plus de liberté. et... Et donc, c'était pour moi plus intéressant d'aller de ce côté-là. J'ai aussi une maman qui est dans les médecines douces. Et en fait, quand on prend l'espace d'un côté donné par l'architecture et la médecine douce qui va vous intéresser au rapport avec le corps dans l'espace, ça nous donne l'architecture d'intérieur quand on joint les deux. Donc, j'aime bien raconter ça parce qu'en fait, c'est deux influences qui m'emmènent assez naturellement vers l'architecture d'intérieur. et donc quelque chose s'est fait petit à petit parce qu'au départ j'ai d'abord fait une école de design de design d'objet de meuble plutôt de meuble et puis mes meubles faisant des dimensions architecturales il y a un moment je me suis dit quand même ça peut être intéressant de s'intéresser même si j'avais déjà un peu cette idée là et puis voilà et puis petit à petit en fait dans mes premiers aussi mes premières expériences professionnelles suite à mes études j'ai tout de suite bifurqué sur l'architecture d'intérieur et donc j'ai intégré assez rapidement ces
- Speaker #0
ces données là quoi ouais et donc tu fais cette école en disant bon ben peut-être à l'époque tu pensais peut-être designer ouais ouais c'était une possibilité ouais et et sata ça t'a donné petit à petit... Parce que tu as fait des meubles,
- Speaker #1
tu continues à faire des meubles. On en dessine beaucoup dans nos projets et c'est vrai que ça me sert tous les jours le fait d'avoir fait cette formation de designer parce que l'échelle de l'objet n'est pas celle de l'échelle architecturale et que quelquefois de passer de l'un à l'autre, ça peut être un peu problématique. Or, quand tu as eu toute cette formation de design de mobilier, en fait tout est assez à l'aise un peu dans les différentes échelles.
- Speaker #0
Oui, ok, super. On va revenir là-dessus, parce que c'est une question d'ailleurs de savoir si... Je ne vais pas te la poser maintenant, sinon je vais te... Ok, donc tu démarres des premières expériences peut-être chez d'autres. Tu fais des stages, j'imagine. Oui,
- Speaker #1
c'est ça.
- Speaker #0
Et puis, à un moment, tu te dis, je me lance.
- Speaker #1
À un moment, c'est ça, je me lance, je me dis, là, je pense que c'est le bon moment. En fait, la personne pour qui je travaillais est partie déménager son agence à l'étranger et je me suis dit, bon, en fait, je vais en profiter pour commencer. Oui. Et donc, j'ai commencé tout de suite dans la restauration, d'abord. OK. Il y a une quinzaine d'années, c'était un milieu assez intéressant parce qu'il y avait justement ce renouvellement des codes, l'arrivée du fooding, les cuisines s'ouvraient, l'ambiance des salles changeait un peu, ça se décoinçait, ça devenait quelque chose d'un peu plus sexy, la restauration, ce qui aujourd'hui est complètement intégré. mais qui à l'époque était un peu... un peu nouveau. Et donc, ça amène de nouveaux codes dans la restauration. Du coup, c'est un moment assez intéressant pour aller dans ce domaine-là.
- Speaker #0
Et tes premières... Pardon, je reviens là. Tes premières expériences, c'était déjà dans le monde de l'hospitality. C'est ça qui t'a...
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
oui, oui. Ok.
- Speaker #1
Je n'ai jamais fait, par exemple, de particulier, ce que font beaucoup d'architectes d'intérieur.
- Speaker #0
Souvent, on commence par là, parce que c'est peut-être le projet le plus... On va dire la taille les plus... accessible, avec des petits projets entre guillemets. C'est rare d'avoir de très grandes résidences. Mais ouais, génial de pouvoir commencer sur de l'hospitalité.
- Speaker #1
Sur de la restauration, ouais, en tout cas parce que... c'était un prolongement naturel de ce que je faisais déjà. Et puis, j'avoue que c'est pour moi un milieu qui me passionne. Donc, c'était assez naturel de continuer là-dessus. Et puis, en fait, la restauration étant aussi... pour les hôtels, devenu un sujet majeur. Parce qu'aujourd'hui, on attire plutôt le client avec ses parties communes. Un resto sympa, un bar sympa, un rooftop. C'est plutôt ça qui va faire venir le client qu'une belle chambre. Du coup, c'est devenu des sujets importants pour les hôteliers. Et en fait, moi, je suis rentré dans l'hôtellerie par le restaurant, par le bar, par ces...
- Speaker #0
Le lieu d'expérience par excellence.
- Speaker #1
Voilà, et puis petit à petit, sûrement. remonté dans les chambres et maintenant on fait beaucoup plus d'hôtels que n'importe quoi d'autre et les projets globaux du coup chambres, rooftops bars, restaurants on va dire un programme assez classique pour un hôtel voilà et donc ce secteur l'hospitality il est aujourd'hui, il intègre tous ces lieux de vie, les hôtels les hôtels aussi qui sont devenus autre chose que des endroits où on dort, c'est devenu presque des hubs de quartiers dans lesquels on va manger, on va travailler, on va se reposer, on peut éventuellement y dormir. Mais il peut se passer plein de choses aujourd'hui dans un hôtel.
- Speaker #0
C'est étonnant d'ailleurs. J'ai l'impression que ça ne s'arrête pas, ça continue de s'accélérer. C'est une bonne chose parce que les hôtels étaient très beaux palaces, très très beaux endroits. Mais c'était un peu intimidant, on n'y restait pas. en tout cas si on n'était pas client si on n'y venait pas déjeuner on ne passait pas qu'est-ce qui s'est passé ? pourquoi les cuisines se sont ouvertes ? pourquoi les hôtels sont devenus des lieux de vie ? au-delà du client de l'hôtel tu as une idée un peu ?
- Speaker #1
il y a une tendance de la société déjà à avoir des lieux plus expérientiels donc le fait de aujourd'hui ça n'intéresse plus personne c'est-à-dire qu'on arrive dans un hôtel où il n'y a que des chambres et on vient juste y dormir et en partir. Il n'y a pas grand monde que ça intéresse. Il y a aussi l'idée que dans les hôtels, très longtemps, il y avait une salle de petit déjeuner où il se passait des choses le matin et le reste de la journée, il ne se passait plus rien. Donc en fait, c'était un espace qui n'était pas rentabilisé le long de la journée. Donc cette salle de petit déjeuner, elle est devenue de petit à petit un restaurant. Ensuite, elle est devenue un bar. Ensuite, il y a des salles de réunion. Ensuite, il y a eu des spas et un certain nombre de fonctions qui sont venues enrichir cette offre hôtelière. Parce qu'ils se sont dit, quitte à accueillir des clients extérieurs, autant leur offrir un maximum de choses et essayer de rentabiliser les espaces. C'est du chiffre au final. Et puis, ça renforce aussi l'attractivité pour les clients de l'hôtel. et on se rend compte aussi qu'un lieu pour qu'il vibre et qu'il soit un peu pétillant et qu'il attire les gens, il faut ce mélange entre une clientèle locale et une clientèle de passage. S'il n'y a que les locaux ou s'il n'y a que la clientèle de passage, la mayonnaise ne prend pas et c'est ce mélange qui fait que le lieu devient quelque chose de vraiment intéressant.
- Speaker #0
on peut revenir sur ton premier projet quand tu as démarré ton agence c'était un restaurant c'est ça ?
- Speaker #1
c'était un bar club ok à
- Speaker #0
Paris même si tu travailles partout raconte nous un peu ce premier projet comment il est arrivé comment tu trouves ce premier client est-ce que c'était simple est-ce que si c'était à refaire tu ferais la même chose alors c'était c'était marrant parce que c'était pour le...
- Speaker #1
À l'époque, le roi des boîtes de nuit à Paris qui s'appelait Philippe Fassien, qui avait le Queen, entre autres le Queen, mais qui avait aussi d'autres clubs à Paris. pour ceux qui ont connu.
- Speaker #0
C'est vieux.
- Speaker #1
Il avait sous le Queen un local qu'on a transformé en bar qui s'appelait le Queenie. C'était mon premier projet qui est arrivé par un architecte qui travaillait avec la personne avec qui je travaillais avant. Par réseau, j'ai été mis dessus. C'était un très bon premier exercice pour moi. C'était aussi une chance parce que c'était quand même pour un jeune architecte d'intérieur, un espace de 300 m² dans le 8e à Paris.
- Speaker #0
On est en Elysée à ce moment-là.
- Speaker #1
En Elysée, on est avec le roi des nuits parisiennes. Donc c'était quand même une très belle opportunité. voilà génial un coup de chance quand même et ça s'est bien passé ?
- Speaker #0
ouais c'est bien passé ouais d'ailleurs je me suis toujours demandé ce qu'étaient devenus ces endroits alors le Queen c'est devenu l'Apple Store si je dis pas de bêtises ah oui ok si je dis pas de bêtises mais en tout cas c'est devenu une une espèce de retail c'est moins fétif c'est très beau un peu plus froid aussi ouais ok et donc derrière tu démarres assez vite sur l'hôtellerie ?
- Speaker #1
il me faut quand même 7-8 ans pour On est en... Ça, c'est une bonne question. On est en 2012.
- Speaker #0
OK. Et donc, tu es seul ? Tu fais le projet seul ? Tu agrèges peut-être quelques talents autour de toi ?
- Speaker #1
Oui. Alors, je commence avec un autre architecte d'intérieur. Et puis ensuite, nos chemins se séparent. Mais on fait quelques projets ensemble. Oui. Du coup pas mal de brasseries, restaurants, bistrots à Paris, parce que c'est vrai que c'est des espaces qui se refont assez régulièrement. Et puis voilà, et puis donc identifié comme... une personne maîtrisant les univers de restauration et du coup 7-8 ans après c'est là que tes premiers hôteliers s'intéressent à un profil parce que à ce moment là la restauration devient un sujet pour les hôteliers alors que ça l'était n'était pas vraiment avant. Ils le faisaient un peu par obligation, sans gagner d'argent avec les restaurants ou les bars. Et puis, il y a un certain nombre de concepts qui arrivent, je pense à Mama Shelter ou à d'autres, qui, d'un seul coup, le chiffre du restaurant et du bar devient équivalent à celui de l'hôtel, en termes de chiffre d'affaires et de rentabilité. et donc là les gens se disent si on peut gagner gagner de l'argent avec ça tout en étant hôtelier. Donc, ça commence à intéresser les hôteliers qui commencent réellement à travailler ces espaces-là à ce moment-là.
- Speaker #0
Alors justement, comment on travaille un projet type ? Est-ce que, alors j'imagine qu'il y a plein de configurations possibles, mais quand on vient te voir, le concept, il est déjà posé ou au contraire, on vient te voir aussi pour réfléchir au concept ? Et quel est le... Si on parlait de la chronologie d'un projet, euh Combien de temps ça dure ? Quelles sont les grandes étapes ? Et à quel moment on vient de voir ?
- Speaker #1
Alors, en effet, il y en a qui viennent me voir avec déjà un embryon d'idées et d'autres avec pas d'idées du tout. Les deux sont intéressants. Nous, ça nous intéresse toujours de participer à la création d'une identité nouvelle. Parce qu'il y a ce travail créatif qui est aussi la raison pour laquelle on fait ce métier-là. Donc, il peut y avoir un début d'idée ou pas d'idées, et puis nous, on va embrayer là-dessus. Ce qui est important, c'est d'avoir un lieu. Parce que le lieu, ça reste quand même un point de départ. Il y a un contexte qui est à analyser pour nous. Le bâtiment, le quartier, quel type de clientèle on vise. Si on est dans de l'hôtellerie, quelle est la marque qui vient s'imposer ? Ou est-ce qu'il n'y a pas de marque ? On est en boutique hôtel, et du coup... on crée une nouvelle identité neuve.
- Speaker #0
Oui, parce que, pardon, parenthèse, quand on a une enseigne, pour ceux qui nous écoutent, qui ne savent pas forcément comment ça marche, en général, dans l'hôtellerie, il y a un propriétaire d'hôtel qui est propriétaire de lieux, des murs, et peut-être du fond. Et puis, il peut y avoir une marque. Il va chercher une marque qui vient ensuite exploiter. Et donc, je ne sais pas, Mama Shelter, je ne sais pas si c'est le cas, s'ils sont toujours propriétaires de leur lieu ou pas, Amen. mais peut-être pas, ça peut-être... Bon, voilà. Mais en tout cas, les deux... Et la marque n'est pas toujours d'ailleurs connue. Elle est toujours connue quand on vient chercher ?
- Speaker #1
Pas toujours. Quelquefois, ils n'ont pas encore la marque, ce qui peut être un peu problématique pour nous. En tout cas, il y a des marques qui sont plus ou moins déjà définies. C'est-à-dire qu'il y en a qui ont déjà des codes très définis. Pour nous, c'est moins intéressant, donc on essaye de ne pas trop les prendre. Parce que, créativement parlant, c'est déjà plus... moins...
- Speaker #0
Oui, t'as moins de liberté.
- Speaker #1
...merde un peu, quelques fois. Et puis, il y en a où, au contraire, c'est très ouvert. Il y a juste quelques guidelines à suivre, mais ça nous permet de nous exprimer. Et donc, il y a une analyse contextuelle à avoir du bâtiment, du quartier, de la clientèle visée, qui va nous emmener vers une histoire. Je pense qu'au début, c'est ça qu'on essaye de chercher. C'est une histoire qui vient se poser par... des mood boards, des mots, des plans qui vont nous aider un peu à raconter cette histoire et essayer de voir qu'est-ce que va vivre le client en arrivant dans le lieu, qu'est-ce qu'on essaye de lui raconter. Il faut que ça ait du sens par rapport à un contexte, donc c'est pour ça qu'on ne va pas mettre n'importe quelle histoire à n'importe quel endroit. Ce n'est pas parce qu'à un moment on a une idée rigolote que ça va marcher pour ce lieu-là.
- Speaker #0
Oui, et puis tu ne peux pas plaquer une idée sur deux lieux qui n'ont rien à voir. Tu n'es jamais la même clientèle. Et toi, on vient te chercher pour un style en particulier ?
- Speaker #1
Pas forcément pour un style. parce que je n'ai pas le recul nécessaire pour dire que j'ai un style. Aujourd'hui, en tout cas, je sais que je ne répète pas des matériaux, ou des couleurs, ou des dessins. en fonction des projets, c'est vraiment l'histoire qu'on va raconter et le contexte qui va plutôt nous emmener vers un dessin, des couleurs, des matériaux. Et c'est ça aussi qui, je trouve, est intéressant. Si on devait répéter à chaque fois la même chose, ça ne serait pas... Pas très intéressant.
- Speaker #0
Oui, oui. Donc, OK. Tu affines avec ton équipe. Donc là, combien de personnes travaillent en amont dans un projet comme ça quand on vient de chercher au début ? Merci. Tu sollicites qui ? C'est toi ?
- Speaker #1
En interne, on sera deux ou trois sur le début d'un projet. Il y a un chef de projet, j'ai deux associés, un plutôt restaurant, une plutôt hôtellerie. Et puis moi, et puis sur la partie au départ créative, voilà, au-delà de trois, je pense qu'après, ça part un peu dans tous les sens. Donc trois, je pense que c'est bien, c'est un bon chiffre.
- Speaker #0
Le créatif, le rationnel qui te dit, attends ça, tu pars dans les simples, arrête. on se fait des ping-pong et puis en général les bonnes idées elles sont assez évidentes pour tout le monde tu les présentes à ton client il y a des échanges il y a une idée qui est validée et après tu rentres dans une phase de chiffrage déjà ?
- Speaker #1
alors d'abord la phase que veut vite voir le client c'est la 3D pour lui c'est l'objectif je veux me projeter Je vous en prie. je vais voir réellement à quoi ça va ressembler donc une fois qu'on a l'histoire et qu'on s'est mis un peu en plan les choses il veut voir des 3D qui sont très réalistes c'est à dire vraiment ça va ressembler à ça ou on est là encore dans le concept de couleurs, de volume c'est à dire que t'as vraiment déjà fait les dessins des espaces souvent oui c'est pour ça que ce qu'il y a du mal ce qu'ont du mal quelques fois les clients à comprendre c'est que pour faire une 3D en fait il faut avoir tout dessiné Donc il faut avoir... avoir fait 100% du projet. Ce qui nous sauve, c'est qu'on ne fait pas des 3D de toutes les vues. C'est qu'on choisit, on dessine vraiment les vues qu'on modélise et on ne dessine pas encore le reste parce que sinon, ça nous prendrait trop de temps. Mais en effet, ça nécessite vraiment de tout définir. Les tissus, les matières, les couleurs, les mobiliers, les luminaires. Tu es déjà là au niveau de la 3D même si ça va un peu évoluer. après c'est assez représentatif du résultat final en général.
- Speaker #0
Donc le client tu lui avais expliqué, montré des moods etc en amont mais c'est quand même à ce moment là qu'il arrive à se projeter oui et à te... alors j'imagine que ça arrive rarement qu'il te dise ah non mais attends c'est pas du tout ça que je voulais, tu l'avais compris.
- Speaker #1
En général non alors ça va plus arriver c'est rare parce que comme on est passé avant par une phase assez précise de mood board, d'histoire et tout ça, ce n'est pas une surprise pour lui de découvrir le résultat puisqu'on l'a déjà un peu emmené dans cette direction-là s'il l'a validé. Donc en général, la plupart du temps, ça... tout se passe bien il ya quelques fois des il ya pu avoir des petites incompréhensions et tout ça qui ont nécessité de refaire des choses mais ce qu'on se refait sans problème mais on va dire que 80% du du temps, on touche on met dans le mille.
- Speaker #0
C'est juste une validation, ok, on s'est bien compris. Donc là, après, ça veut dire que tu as déjà choisi les tissus, les intentions très précises de tissus de mobilier de lumine. de circulation, d'espace et tout. Donc il y a eu déjà une phase de chiffrage, au moins en chambre.
- Speaker #1
Il y a une estimation qu'on a un peu en tête comme ça, en se disant, parce qu'on a en effet en général un budget qui nous donne un peu le niveau de finition qu'on peut atteindre. Donc on essaye de rester là dedans. Mais le chiffrage, il arrive plutôt à la phase d'après, enfin l'estimation, on va dire, quand on commence à... Parce qu'encore une fois, les 3D, ça n'est que certains points de vue du projet. Ce n'est pas non plus encore tout le projet. Et c'est la phase d'après, en APD, qu'on va définir plus précisément les espaces.
- Speaker #0
APD, c'est avant-projet définitif. C'est ça,
- Speaker #1
avant-projet définitif, où on va définir plus précisément les espaces, ce qui va nous permettre d'affiner une estimation du coût du projet.
- Speaker #0
Oui, ok. souvent donne nous quelques notions sans dévoiler quoi que ce soit des projets, mais on parle souvent d'un chiffre par chambre. C'est-à-dire qu'un hôtel, positionnement 4 étoiles, parce que l'étoile n'est plus trop utilisée. J'ai l'impression que le classement... On se fixe un niveau d'expérience, mais il n'y a plus forcément un classement. Admettons un 4 étoiles assez luxueux, sans chambre, on te donne un chiffre par chambre, on dit que c'est x milliers, dizaines de milliers par chambre. C'est comme ça que ça se passe ou c'est un budget global ?
- Speaker #1
Ça peut être les deux. On peut nous dire, par exemple, on a 20 000 euros par chambre sur 100 chambres. Donc, ça nous donne un budget. On peut nous dire, j'ai pour... Parce qu'en fait, un budget hôtelier se découpe en général. D'un côté, tu as les lots bâtiments, donc sur le mur plafond, qui vient en revêtement de la boîte blanche. et ensuite un budget agencement, mobilier, luminaire, FFNI, les FFNI c'est tous les petits accessoires qu'on peut retrouver.
- Speaker #0
Tout ce qu'il faut quand on retourne la maison. Voilà,
- Speaker #1
exactement. FFNI c'est
- Speaker #0
Furniture, Fixtures, Equipment.
- Speaker #1
Un d'equipments. Et donc on peut avoir un budget bâtiment global et un budget voilà ffni de l'autre ok Pour l'ensemble de l'hôtel. C'est à nous de le découper.
- Speaker #0
Tes projets, c'est plutôt du développement. C'est-à-dire, on part d'un immeuble qui n'était pas un hôtel, par exemple, et on fait un hôtel, voire on le construit. Ce n'est pas toi qui vas le construire, parce que tu n'es pas architecte des PLG. Ça peut être de la rénovation. C'est les deux, c'est plus souvent l'un que l'autre.
- Speaker #1
C'est plus souvent de la rénovation. mais on a aussi des paroles de construction neuves de bâtiments qui sortent de terre. Dans ce cas là c'est quand même beaucoup plus long, dans ce cas là il y a des équipes autour de nous beaucoup plus construites. Il y a en effet en général un architecte qui déjà pose la coque, avec déjà une histoire aussi donc avec laquelle nous on doit aussi intégrer nous dans notre réflexion. Et donc c'est des projets qui peuvent prendre 5 facilement 5 ans quoi assez déstabilisant pour nous de concevoir un projet et de se dire qu'il sort cinq ans plus tard, avec des évolutions sur plein de choses. On peut dire, tiens, on se dit dans cinq ans, le resto, ça va être un resto italien. Dans cinq ans, les restos italiens, tout le monde en a ras-le-bol. Et donc, ça va basculer sur autre chose. Donc, ça nécessite quand même d'avoir un certain nombre de qui vont pouvoir se modifier sans impacter trop le projet c'est à dire d'avoir une coque peut-être un peu un peu neutre ou un peu intemporel et puis ensuite devenir par des tissus des matières des accessoires de décoration donner un peu plus de profondeur au projet mais et que tout ça soit facile à faire évoluer parce que cinq ans plus tard quand on met le nez dedans Il faut vérifier que tout soit toujours pertinent.
- Speaker #0
Parce que dans une construction, on vient te solliciter, le permis est déjà obtenu, voire le truc est...
- Speaker #1
Pas toujours. Quelquefois, on rentre dans le projet avant le permis.
- Speaker #0
Pour concevoir avec l'architecte les espaces intérieurs.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Pour définir, comme au permis déjà se dépose l'organisation des espaces intérieurs, on peut avoir notre mot à dire sur la manière dont l'expérience client doit se dérouler dans l'hôtel. C'est plus logique que ça soit organisé de telle manière. Et puis c'est vrai que construire un bâtiment... et construire un hôtel, c'est pas c'est pas toujours la même chose donc c'est bien d'avoir le point de vue d'un architecte d'intérieur qui fait ça et qui peut avoir à ce moment là des bonnes idées oui bien sûr donc là t'es parti sur un truc de 5 ans en moyenne avec des équipes dans des constructions d'oeuvres avec des équipes chez toi
- Speaker #1
Il faut peut-être évoluer,
- Speaker #0
c'est pas tout à fait. Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Il finit le projet, il a commencé.
- Speaker #0
Oui, ou il part en congé mat.
- Speaker #1
On se prend un petit Covid. Voilà.
- Speaker #0
On se colère.
- Speaker #1
Tout s'arrête pendant un an. Ok. Tu peux nous donner un ou deux projets ? vraiment pour nous permettre d'illustrer un peu ce voilà des projets à paris et ailleurs parce que tu travailles dans le reste de la france mais aussi dans le monde oui c'est un art grèce je crois àthènes et madrid et oui raconte tout un peu un projet que tu aimes bien ?
- Speaker #0
Qui sont finis ou qui sont en cours ?
- Speaker #1
Les deux. Un qui est fini, dans lequel on était déjà allé.
- Speaker #0
Alors, un qui est fini, justement, on parlait de construction neuve, il y en a un qui s'appelle l'Hôtel Renaissance à Bordeaux, qui est en face de la Cité du Vin, qui est une construction neuve, qui est intéressant parce qu'en fait, l'entrée se fait par des anciens silos à grains qui ont été conservés sur le site, donc on rentre dans des colonnes en béton brut de sa... 60 mètres de haut, on traverse un lobby où il y a un petit jardin. C'est un projet qui est intéressant parce que c'est un peu comme un film. Il y a des séquences comme ça qui se créent et qui se succèdent, qui racontent chacune une histoire, mais chaque séquence est différente de l'autre. Néanmoins, il y a une espèce de progression comme dans un film. C'est assez intéressant pour ça, cet hôtel-là.
- Speaker #1
Et là, typiquement, le brief, c'est C'était quoi ?
- Speaker #0
Le brief, on est sur une marque de chez Marriott qui s'appelle Renaissance, qui est pour le coup assez ouverte, assez arty, assez sympa, c'est une belle marque. On a quelques guidelines, mais franchement, c'est ouvert. On est dans un quartier de doc à Bordeaux, qui est un des nouveaux quartiers de Bordeaux, où il y a pas mal de choses qui poussent. Donc ça nous donne déjà une empreinte. Les archis bossent un peu là-dessus aussi. Ils ont cette empreinte de doc que... qui travaillent dans l'architecture, que nous, on va ramener. Et aussi, dans les intérieurs, on va prolonger cette histoire-là. Et en fait, c'est un peu le rapport entre une coque plutôt brute avec des agencements plus raffinés et cette opposition qui va donner l'identité de l'hôtel avec des espaces publics vraiment intéressants parce que tout est en rooftop. Donc, on a un resto, un bar et une piscine au top avec la... la vue surtout Bordeaux, Bordeaux étant quand même une ville assez horizontale, là on est un peu en émergence parce qu'on est en R9 du coup on a vraiment la vue surtout panoramique donc c'est vraiment super intéressant il y en a à l'époque en plus très peu d'hôtels avec des rooftops à Bordeaux et donc ça, ça a contribué à faire un lieu que se sont rapidement appropriés les Bordelais et du coup une clientèle, ce mélange qu'on cherche toujours entre clientèle locale et clientèle internationale qui est intéressant qui fait que que le lieu devient vibrant et que c'est aujourd'hui devenu une adresse vraiment prisée des Bordelais et à tel point qu'il y a quand même pas mal de fois où les clients ne peuvent même pas manger dans le restaurant de l'hôtel parce qu'il est tout le temps complet. Donc c'est un succès pour ça.
- Speaker #1
Donc là typiquement, c'est un projet que tu as démarré il y a quelle année ?
- Speaker #0
Celui-là, il doit avoir maintenant 4-5 ans et on l'a démarré 4-5 ans avant.
- Speaker #1
Donc il y a 8 ans qu'il a démarré. Ok. Et donc à l'époque l'enseigne était déjà connue, c'était Renaissance tu le savais.
- Speaker #0
Oui, l'enseigne.
- Speaker #1
Quand on te briefe, c'est un projet qui a évolué si oui de quelle manière entre l'idée que tu avais de départ et le résultat ?
- Speaker #0
Euh... Il a été assez cadré celui-là parce que chez Marriott c'est très cadré. D'accord. Donc il y a des marques, il y a des enseignes qui sont un peu moins organisées ou un peu moins rigoureuses. Là pour le coup Marriott c'est quand même assez cadré. Donc ce qu'on fait, ce qu'on valide, on le fait. Ce qu'on dit, on le fait. Donc, une fois que c'est dit et que c'est validé, on ne pourra pas réfléchir à d'autres trucs. Quand c'est validé, c'est validé.
- Speaker #1
Ok,
- Speaker #0
ok. Donc, mais... Voilà, du coup, ça... Malgré la distance de 4 ans entre la conception et la réalisation finale, à part quelques tissus, on avait aussi un parti pris assez intemporel et après c'est pas mal de artworks aussi qui venaient s'insérer dans l'histoire donc c'est ce travail sur ces artworks qui vont s'étaler aussi sur ces quatre ans, mais une coque qui traverse les années sans trop bouger. Donc là-dessus, on n'a pas eu trop de problèmes.
- Speaker #1
Et alors typiquement, un hôtel, aujourd'hui, le cycle de rénovation d'un hôtel moyen, c'est quoi ? C'est tous les dix ans, même peut-être plus vite que ça ?
- Speaker #0
Tous les dix ans sur des choses faciles. Rideaux, coussins, immobiliers, aussi parce qu'il y a de l'usure. Il faut dire quand même que tous les jours, c'est des nouvelles personnes dans les... chambres dans la salle du petit déjeuner donc c'est comme un restaurant et au bout de dix ans il est rincé quoi donc il ya quand même des choses qu'il faut changer pour ça qui permettent de faire un petit lifting au bout dix ans et puis ensuite c'est plutôt tous les vingt ou trente ans sur les choses plus structurelles comme les sols les plafonds les salles de bain c'est d'ailleurs pour ça que souvent les hôteliers nous demandent de pas trop marquer les salles de bain par exemple stylistiquement pour que ça puisse durer 20 ans sans... ce soit un souci c'est pour ça que quelquefois on peut nous reprocher de faire des salles de bain assez aseptisées mais intemporelles alors que quelquefois on aimerait marquer un peu plus les choses mais dans 10 ans on ne sait pas quelles seront les évolutions et on n'a pas envie qu'ils aient à tout casser parce que pour le coup ça le coût est énorme dans les travaux Le coût est énorme dans le fait de fermer l'hôtel. Donc, le moins ils ont à aller dans ce type d'espace, le mieux ils se portent. Changer une moquette, c'est facile. Oui, une paire de rideaux. Pour refaire une salle de bain, c'est très compliqué. C'est très long, c'est très cher. Ça immobilise la chambre. Ça immobilise la chambre. Plus de 19 jours, etc. Oui, c'est ça. Oui, oui,
- Speaker #1
ok. Et quand on travaille pour Marriott, en général, on fait un premier, puis après, ils vous rappellent pour plein d'hôtels.
- Speaker #0
Ils sont contents, ils vous référencent. Oui. Et puis, ils peuvent vous recommander en effet à des autres. hôteliers qui viennent les voir pour des développements.
- Speaker #1
Ok. Alors, comment on fait pour choper un premier hôtel comme ça, dans une très belle...
- Speaker #0
Il faut avoir un client qui a envie de travailler avec une ancienne mariotte, par exemple, ou IAG, ou Accor, ou... Dans le cas où on travaille, encore une fois, avec des groupes hôteliers, quelquefois, ça peut être un indépendant qui fait son hôtel, son boutique hôtel, et c'est très bien aussi. C'est juste deux exercices un peu différents. mais voilà en effet le fait d'avoir des clients qui travaillent avec des groupes hôteliers ils ne sont pas mariés avec eux d'ailleurs ils peuvent travailler sur un hôtel avec tel groupe et travailler sur un autre hôtel avec un autre groupe voire changer voire se dire tiens là je fais un truc indépendant on a un groupe hôtelier avec lequel on travaille qui a monté même sa propre marque qui s'est dit tiens j'ai travaillé avec à peu près tous les groupes hôteliers qui existent sur le marché là ça fait des euh... J'ai envie de me faire un peu plaisir et de développer ma propre marque.
- Speaker #1
Et créer de la valeur pour un hôtelier. Donc, en fait, ton client, c'est un propriétaire. Ça peut être une foncière. Ça peut être la typologie de client. C'est plutôt ça. Et puis ensuite, il va aller chercher une enseigne pour exploiter son lieu.
- Speaker #0
C'est ça. Alors, nos clients, ça peut être des family office. Ça peut être des petits groupes hôteliers. Ça peut être des indépendants. On a aussi des nouveaux acteurs. là c'est fonds d'investissement, qui permettent à développer des portefeuilles hôteliers parce que l'Hospitality est devenu un actif intéressant pour eux. Nous, on ne connaissait pas il y a dix ans, par exemple. Là, il y a quand même pas mal de fonds qui se mettent à avoir leurs petits portefeuilles. C'est vrai que le logement et le bureau ne sont pas en la folie en ce moment. Alors que l'Hospitality marche bien du coup c'est devenu un un placement comme un autre. Avec les contraintes que ça implique d'avoir en face de nous, par exemple, des fonds d'investissement qui vont chercher une rentabilité maximale à tout prix, qui n'ont pas forcément...
- Speaker #1
une idée d'investir pour l'expérience que le lieu va procurer.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. Ils vont chercher un rendement. Du coup, pour nous, ils vont nous tirer au maximum de ce qu'ils peuvent. Et ils vont te dire,
- Speaker #1
gagne 700 euros par chambre, baisse ton budget.
- Speaker #0
C'est ça. C'est un exercice un peu différent. C'est aussi des clients avec lesquels on travaille et ça se passe très bien. Ce n'est pas toujours les mêmes logiques que ceux qui l'investissent en patrimonial et qui du coup se disent, ça je sais que je vais l'avoir pour 20 ou 30 ans, donc je vais faire telle chose. de telle manière parce que c'est pas la même logique.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Est-ce que tu vas travailler jusqu'à la... C'est vraiment une démarche de design global, je ne sais pas si on peut dire ça, jusqu'à... Il y avait des hôtels qui... qui m'avait frappé il y a une vingtaine d'années, c'est la première fois que je voyais ça, jusqu'au bloc, le petit bloc qui était sur la table de nuit, qui était avec la bonne typo, le bon truc, le petit carnet qui te donne les bonnes adresses, etc. Tu travailles aussi sur tous ces trucs-là, la programmation musicale.
- Speaker #0
Oui, en tout cas, il y a une histoire qu'on va raconter au départ qui doit se décliner après dans toutes les échelles du projet. Donc en effet, même si ce n'est pas nous qui le faisons, la partie design graphique par exemple, ou la partie sound design, on va briefer ces prestataires-là pour qu'il y ait une résonance globale de l'histoire du projet. projets à toutes les échelles. Donc ça fait partie aussi de notre travail de vérifier ça et d'être garant, entre guillemets, de la bonne cohérence de l'ensemble. Oui,
- Speaker #1
ok. Comment tu fais ? C'est quoi, raconte-nous, le premier projet que tu as eu en dehors de France ? Parce que j'imagine que ça pose d'autres problèmes. Peut-être pas d'ailleurs, mais j'imagine que pour la phase d'exécution au moins, parce que tu as une exigence de délivrer un résultat qui correspond à ce que tu as vendu comme concept. Donc, il faut que les travaux soient bien exécutés. Comment tu fais ? Le premier projet à l'étranger, c'était où ?
- Speaker #0
Alors, ce n'était pas à l'étranger, mais c'était en Guadeloupe. Donc, pour le Club Med. et si C'était il y a 7 ans maintenant. Déjà, il y a une échelle pour le Club Med qui est un peu unique. C'est des villages. On ne parle même pas d'un hôtel, on parle d'un village. C'est une petite ville. Et en effet, on arrive en zone Caraïbe. donc là aussi, autre contrainte d'être en zone caraïbe, donc humidité, soleil, la lune, on ne sait pas, mais la lune, ça décolore énormément les tissus. Le sel de la mer, tout ça fait que c'est un environnement très agressif pour beaucoup de d'objets, beaucoup de matières.
- Speaker #1
Tu le dis maintenant, mais est-ce qu'à l'époque, tu en avais...
- Speaker #0
On le savait, mais on n'avait pas conscience que ça impactait autant les choses. et que ça nous... Bon, alors eux, ils ont... Ils ont cette connaissance-là en interne. Ils en font à l'appel, donc ils savent. Mais déjà, 80% des choses avec lesquelles on travaille d'habitude, il faut les éliminer. Et se recentrer sur d'autres choses, d'autres matières qui sont résistantes à ce type de contraintes. Ce sont des bois tropicaux, certains types d'inox très précis, des... Des matières naturelles aussi, beaucoup, qui vont résister à ce type de... D'agression. Porosion et d'agression, quoi. Carrelage, évidemment, céramique et tout ça. Mais voilà, il faut prendre en compte toutes ces données. Et puis après, il faut aller chercher en local des choses aussi. donc ça nécessite aussi d'aller analyser un peu nouveaux contextes, quels sont les fabricants, les matières, les couleurs. des expériences locales et arriver à travailler avec.
- Speaker #1
Ça veut dire que toi, tu as quelqu'un de ton équipe ou tu prends un partenaire local qui va t'aider là-dessus ?
- Speaker #0
Oui, il y a des partenaires locaux qui peuvent nous aider, notamment pour trouver les bons fabricants ou les matières disponibles et tout ça. Et puis après, c'est aussi un travail d'analyse. Donc, c'est aller se balader un peu, comprendre aussi certaines traditions, certains certains artisanats locaux.
- Speaker #1
Et puis, il y a un impact environnemental de ton travail. J'imagine de le maîtriser le plus possible et de le baisser, évidemment. Alors ça, Guadeloupe, OK, mais on est en France. c'est toi qui trouves l'équipe de l'entreprise générale,
- Speaker #0
par exemple ? Non, dans le cas du Club Med, tout est déjà abordé dès le départ.
- Speaker #1
Est-ce que tu as des cas où c'est toi qui dois piloter tout le projet ? Non.
- Speaker #0
Dès qu'on est hors de Paris, déjà, dès qu'on est en hôtellerie, tout ce qui est chantier, ça devient un métier à part entière. Il y a des gens qui ne font que ça, la maîtrise d'œuvres, d'exécution, il y a des gens qui sont spécialisés là-dedans. Ce n'est pas nous qui gérons. D'autant plus si on est hors de Paris ou à l'étranger, où là, pour le coup, il faut vraiment connaître des entreprises de l'autre côté. locales et ça nécessite d'avoir des relais et des partenaires. Je vous donne par exemple un hôtel à Madrid qu'on est en train de finir en ce moment, où on travaille avec Bouygues Espagne, qui est chargé de tout le développement et la construction et puis d'architectes madrilènes avec lesquels on travaille aussi pour avoir un relais local.
- Speaker #1
que tu as choisi ?
- Speaker #0
non que le client a choisi c'est lui qui les missionne au final et qui travaille avec eux quand même pas mal aussi donc c'est important qu'ils s'entendent bien avec eux mais du coup c'est des équipes qui se constituent pour chaque projet et nous on reste dans notre partie à nous aussi parce que après c'est des responsabilités qui sont importantes et se lancer dans du suivi de chantier dans de l'hôtellerie pas anodin et nécessite un peu de savoir faire quoi ouais c'est un autre métier en fait ok tu vas reparle moi un peu de ton enfin je sais pas si on peut dire ton style mais moi je trouve quand même
- Speaker #1
que l'ensemble des photos que j'ai vues de tes projets, on voit, évidemment, ils sont tous différents. On comprend qu'il y a une histoire qui est différente dans chacun des lieux, mais il y a une patch, un style, un type de couleur, même de forme, de matériaux qu'on retrouve quand même. Et c'est évidemment pas par hasard. Heureusement que tu as une identité. Est-ce que tu peux nous la décrire ? Je ne sais pas si tu en as conscience vraiment, mais je suis sûr que oui, en fait. comment tu décris ton... style ?
- Speaker #0
Il y a des choses que j'aime bien faire, oui, qu'on peut peut-être retrouver dans les projets. J'aime bien, par exemple, ouvrir les espaces, c'est-à-dire connecter les espaces entre eux. D'abord, entre l'intérieur et l'extérieur, c'est aller... chercher... Par exemple, il y a des maisons que j'adore, c'est les maisons californiennes, qui s'appellent les case study house, qui sont des maisons des années 50-60, où en général, c'est des grandes baies vitrées avec une continuité de sol intérieur-extérieur. un peu au milieu de la nature. Et on ne sait plus si on est dedans, si on est dehors, si on est dans la cuisine, si on est dans le salon. Et il y a comme ça une circulation d'énergie qui fait qu'il y a aussi un bien-être. qu'on retire de ça. C'est quelque chose qui m'intéresse dans les espaces, en tout cas de les connecter entre eux, qu'il y ait une certaine fluidité dans les circulations. Ce qui a aussi beaucoup bloqué dans les hôtels, par exemple, les entrées des clients extérieurs, c'était le fait de mettre un comptoir tout de suite en rentrant. ce qui peut être la il n'y a pas plus bloquant pour un client extérieur d'arriver sur un comptoir et c'est un blog c'est intimidant on n'a pas envie de rentrer va te demander ce que tu veux voilà et puis on voit pas qu'il ya un bar on voit pas qu'un restaurant est en fait ce qui a aussi changé ça c'est le fait justement de mettre de côté ce comptoir d'accueil de d'ouvrir la cette circulation sur sur l'entrée et de tout de suite distribuer les espaces publics donc on en général assez rapidement sur le bar ou sur le restaurant et en tout cas ça sur des espaces publics et comme ça il n'y a pas de barrière pour le client extérieur de rentrer dans un hôtel et du coup ce n'est plus un hôtel c'est presque un lieu de vie où on peut dormir on peut manger on peut boire un verre faire une réunion voilà Donc, le principe d'ouverture. La couleur, pour moi, est aussi quelque chose d'important parce que par rapport à l'histoire qu'on raconte, il va y avoir une vibration qui va se passer dans l'espace grâce à la couleur. Je trouve que la couleur, là-dessus, elle permet de... Oui, c'est ça, de faire vibrer l'espace d'une certaine manière et en fonction de l'histoire qu'on raconte, ça va nous aider.
- Speaker #1
Du coup, comment tu l'as choisi ?
- Speaker #0
Souvent, sur chaque projet, on a une couleur dominante. Et on se dit que la couleur du projet, c'est ça, parce qu'elle va bien avec l'histoire.
- Speaker #1
Ok. Alors du coup, je ne sais pas, donne-moi un exemple. Madrid, c'est quoi la couleur dominante ?
- Speaker #0
Madrid, la couleur dominante, c'est un... C'est un... Alors on a un blanc cassé. Super, merci. Non, et on a un vert un peu espagnol. Ok. Qui est associé à ce blanc en fait, c'est le vert et le blanc.
- Speaker #1
Donc t'as tenu compte de ton environnement évidemment. de l'histoire que tu voulais raconter dans cet hôtel et c'est quoi l'histoire ?
- Speaker #0
Alors l'histoire en fait c'est un bâtiment madrilène qu'on a voulu avec pas mal de références domestiques, c'est à dire qu'on n'a pas l'impression de rentrer dans un hôtel. mais plus dans une grande maison. Et on est allé chercher pas mal de références, de matériaux et d'artisanat espagnol qu'on a revisité pour créer cette identité. Pas mal d'artistes aussi créent des ponts entre la France et l'Espagne et qui vont nous permettre de connecter l'hôtel à la ville. Et en même temps, de lui apporter une certaine fraîcheur parce que tout ça est revisité.
- Speaker #1
OK. C'était déjà un hôtel ?
- Speaker #0
Non, c'était des bureaux. OK. Oui. Donc là, c'est une...
- Speaker #1
Génial parce que tu... Bâtiment existant, mais avec une destination très différente.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et je ne sais pas, j'imagine que le quartier a évolué sûrement aussi, mais ça va contribuer à faire évoluer le quartier, de transformer des bureaux en hôtels.
- Speaker #0
Oui. Après, le quartier est déjà très dense. Il est à côté de l'Opéra à Madrid, donc on est en plein centre. Merci. Mais en effet, le bâtiment est plutôt joli en plus. On a créé aussi un rooftop avec une piscine. Et donc, il y a plein d'espaces comme ça à découvrir. j'ai hâte qu'il ouvre en fait comment il va s'appeler cet hôtel ? il va s'appeler Urban Hive c'est le client dont je te parlais tout à l'heure qui a créé sa propre marque ah oui d'accord super,
- Speaker #1
tu vas où toi en vacances ? à l'hôtel je sais pas parce que t'as envie moi je mon rêve c'est de vivre dans un hôtel moi aussi bien sûr moi je les fabrique pareil dans quel type d'hôtel tu vas c'est quoi
- Speaker #0
pour toi s'il y en a un que tu devais garder pas forcément que tu as fait mais que toi tu devrais faire je vois que t'as un sweatshirt du Ritz ouais non on peut en parler après d'ailleurs parce que ça raconte quand même quelque chose de l'évolution des hôtels le fait d'avoir un pull d'un hôtel mais non il y a un lieu que je trouve magique par exemple c'est la Corniche en face du Cap Ferré ah oui oui Euh... oui je vais partir non merde je l'ai pu bon enfin on est sur la dune du Pila bref c'est au Pila d'ailleurs et il y a mais alors là c'est le site aussi qui rend le truc vraiment fou c'est qu'on est perché sur cette dune avec la vue sur l'entrée du bassin d'arcachon et que on a cet hôtel posé à meilleur endroit et ça dit ça fait un truc incroyable avec le savoir faire de stars qui rend sa sympa très sympa même du coup ça en fait un lieu assez mémorable après il y a plein de en effet j'aime bien moi visiter les hôtels donc quand je vais dans un pays je regarde deux choses, les endroits où on mange bien et les beaux hôtels et c'est parfois les mêmes c'est un vrai plaisir de faire ça j'ai reçu ici
- Speaker #1
à ta place il y a quelques semaines un hôtelier qui a développé les hôtels I je crois qu'il a commencé par Ça s'appelait Paris, mais je crois en Normandie, c'est un premier truc. Puis ensuite Nice, Paris, la Tunisie, maintenant le Luperon. Et on parlait des hôtels Habitat, Habitas. Parce qu'il y avait un groupe mexicain qui s'appelait Habitat, je crois. Puis je parle des Habitas. tu sais les trucs très c'est pas les clubs mais c'est des villages aussi souvent ouais c'est pas assez rare enfin je crois pas que c'est un seul bâtiment tu connais un peu ces lieux là je trouve que ça a une expérience incroyable les deux fois dans deux trucs à oui différents alors j'ai jamais fait mais j'en ai parlé mais j'ai jamais fait incroyable moi pour moi c'est Après, chacun a un truc sûrement différent, mais d'abord, les lieux sont sublimes. Donc, évidemment, ils choisissent. Ce n'est pas encore des villes. C'est vraiment des lieux très tournés autour du bien-être aussi. la simplicité apparente d'un accueil où tu as l'impression d'arriver dans un village de potes j'exagère un petit peu mais enfin beaucoup beaucoup de gentillesse et de simplicité et puis raffinement incroyable. Et puis, des petites unités d'habitation. Ça peut même être des tentes. Des lodges. Des lodges, oui. Mais dans des lieux dingues. Moi, ça m'a frappé. C'est des experts. Je n'ai jamais vécu dans un hôtel. Le Ritz, je ne suis jamais resté au Ritz.
- Speaker #0
Pour moi, ce n'est pas le hôtel le plus intéressant. Non,
- Speaker #1
le lieu est incroyable. L'emplacement est dingue. L'histoire est fascinante. C'est mythique.
- Speaker #0
C'est mythique, mais est-ce que j'ai envie d'aller ? Oui,
- Speaker #1
je sais. Je ne sais pas. Je serais touriste à Paris, peut-être que ça me plairait un peu. Je ne sais pas, tiens d'ailleurs, tu irais où toi si tu étais de passage à Paris ? Quel hôtel ?
- Speaker #0
Bonne question. On en a fait deux, trois.
- Speaker #1
Alors vas-y, lesquels tu as fait à Paris ?
- Speaker #0
On a fait un hôtel qui s'appelle Hôtel Chouchou, qui est rigolo parce que c'est une guinguette urbaine en plein milieu d'un quartier de bureau. on a fait un hôtel qui s'appelle dandy vers le beaubourg on en a qu'est ce qu'on a fait encore ah oui on a fait un qui s'appelle maison amelin qui se situe dans le 16e ok peut-être celui là parce qu'en vrai ce qui est marrant c'est que le soir dans les derniers étages on a on est vraiment très très proche de la tour eiffel ok et en fait desquels même si on est parisien dès que la tour eiffel s'allume c'est quand même magique projet toi voilà si elle est proche de toi quand tu n'as pas l'habitude alors proche de toi ouais C'est vraiment la carte postale, mais ça marche toujours.
- Speaker #1
Ah ouais, ouais. Je n'arrive pas à me lasser de Paris. Je ne pense pas que je vois tout ça. Génial. Alors, attends. Est-ce qu'il y a un projet qui n'a jamais failli y voir le jour ? Est-ce qu'il y a des gros bugs, parfois, sur les projets ? Qu'est-ce qui peut se passer ? Parce que c'est des projets d'énorme envergure, quand même. Cinq ans...
- Speaker #0
Alors là, on vient d'en finir un. On parlait des projets parisiens, j'en ai oublié un, qui est le dernier qu'on a ouvert et qui n'est pas des moindres. Il s'appelle le Boudoir des Muses, qui est en plein marais à Paris, qui a la particularité de prendre place dans un hôtel particulier. qui situe rue de Saint-Onge et qui est classée.
- Speaker #1
Donc tout l'hôtel particulier est un hôtel ?
- Speaker #0
L'hôtel particulier est devenu un hôtel. Il a une histoire folle parce qu'en fait au fil des siècles il a été tour à tour un bordel, un couvent et un théâtre. Pour nous c'est génial parce que c'est vraiment... On a joué avec ça, tout le projet joue avec ça.
- Speaker #1
au nom d'ailleurs.
- Speaker #0
Et c'est des codes qui a priori sont opposés et en fait on a essayé de trouver des ponts entre ces différentes histoires pour créer l'identité de l'hôtel. Et dans ce cas-là... On parlait de bug. C'est un projet qui a pris à la propriétaire qui est vraiment géniale et qui a une énergie folle et qui a porté ce projet pendant pratiquement 9 ans, je crois. Nous, on n'est arrivé que 4 ans avant l'ouverture, mais elle, ça faisait déjà 5 ou 6 ans qu'elle était dessus. Ah oui ? Parce que, en fait, lieu classé, le Marais à Paris, les bâtiments de France, tout est compliqué.
- Speaker #1
Les voisins.
- Speaker #0
Les voisins, les changements Changement de direction, changement d'interlocuteur, changement de... Avec des nouvelles... demandes qui n'étaient pas prévues au départ, qui changent des pompiers, qui changent d'avis. Vraiment, je pense qu'ils ont tout eu. Et je leur tire mon chapeau pour avoir eu cette patience. Mais on peut aussi, dans ce type de contexte, être... face à des interlocuteurs qui peuvent planter. Il faut avoir le...
- Speaker #1
La ténacité.
- Speaker #0
La ténacité et franchement, je tire mon chapeau parce que je ne connais pas grand monde qui aurait eu cette ténacité.
- Speaker #1
Ils ont d'autres hôtels ?
- Speaker #0
La propriétaire, c'est son premier hôtel. Donc, on parlait de différents profils. Je pense que c'est plutôt sur du patrimonial. Donc, elle était moins... pouvait tenir contrairement à certains groupes hôteliers qui ont besoin de rentabilité immédiate. Mais il n'empêche que ça a été dur. Mais après, ce qui est sorti de tout ça, c'est quand même un projet incroyable. donc tant mieux, mais on peut être confronté à ça, c'est-à-dire qu'on se dit, en fait, tout est prévu pour être prêt dans trois ans, et puis en fait, neuf ans plus tard, ça ouvre, parce qu'on a rencontré des obstacles qui ont été majeurs. qui avaient été mal anticipées et qui ont fait que ça... Donc, on peut aussi être confronté à ça.
- Speaker #1
Combien de personnes t'entourent en permanence à l'agence ?
- Speaker #0
Là, on est une petite dizaine.
- Speaker #1
Dizaine de personnes. Tu vas chercher des... Évidemment, tu vas parler de partenaires locaux quand c'est nécessaire, etc. Mais est-ce que tu vas aller chercher, par exemple, je ne sais pas, sur un bâtiment comme ça, qui a peut-être une particularité historique, comme le boudoir des Muses, peut-être une compétence en... l'histoire de ce bâtiment ? Tu vas aller t'associer ou aller chercher des compétences particulières parfois ?
- Speaker #0
On va aller en tout cas chercher du contenu. Alors du contenu, on peut aller le chercher dans une bibliothèque, on peut aller le chercher chez une personne dont on sait qu'elle va pouvoir nous donner des renseignements intéressants. Mais au départ, quand on est en phase créative, l'analyse, en effet, elle nous oblige à rentrer dans des... Oui, c'est ça, aller chercher des compétences qui ne seraient pas celles au départ d'un archéologue d'intérieur. Mais ça, j'ai envie de dire, c'est aussi s'intéresser un peu à l'évolution de la société, à différents domaines comme la sociologie, comme... L'urbanisme comme...
- Speaker #1
Oui, mais tu vois, entre un hôtel particulier, je ne sais pas, 18e siècle, j'imagine, du Marais, et un bâtiment de bureau à Madrid, évidemment, la demande de ton client n'est pas... Ce n'est en doute pas la même. Elle est assez explicite dans les deux cas. Mais tu dois quand même aller à un moment, comprendre comment fonctionne ce quartier à Madrid. Qui va venir, le personnel, le client, etc. Pareil à Paris, l'hôtel particulier, l'histoire que tu dois raconter. Tu peux le faire en partie toi-même. Tu es chef de projet, etc. Comment tu fais pour tomber pile ? Tu vois,
- Speaker #0
il y a un... Quelques fois, on ne tombe pas pile. Ça arrive aussi. Ça nous arrive d'être un peu à côté et d'ajuster. C'est compliqué, encore une fois. Une fois que le lieu est ouvert, il ne nous appartient plus. On n'en maîtrise pas la manière dont les gens vont s'approprier. Quelquefois, on imagine quelque chose exactement comme ça a été écrit. Et quelquefois, pas du tout. Et en fait, il faut quelquefois avoir cette ouverture pour aller rectifier. Ce n'est pas refaire le projet, mais c'est des petites rectifications qui vont permettre de mieux répondre à... le besoin réel du quartier, le besoin réel de la clientèle. Ça peut être des ajustements aussi de cartes dans la restauration. Ça peut être de niveaux où on pensait que ça allait être très premium et puis en fait, c'est un peu plus grand public. Ou inversement, on pensait que ça allait être très grand public et puis en fait, on se rend compte que c'est mieux que ce soit un peu plus premium. Et donc, c'est ces petites choses-là qu'on essaye de caler quelques fois. après vous. ouverture et c'est important de le faire parce que ça sert à rien de s'obstiner dans un truc qui va pas fonctionner ou qu'on ait un truc qui peut à côté. Voilà, c'est bien d'avoir cette... pouvoir répondre, c'est-à-dire qu'il y a un suivi quand même post-ouverture. Je pense que c'est important, qui nous permet de bien caler les choses par rapport à... C'est vrai qu'on se fait souvent une idée d'un quartier ou d'un type de clientèle,
- Speaker #1
et puis on se rend compte que ce n'est pas ça que...
- Speaker #0
Les gens se l'approprient un peu autrement. Oui, oui.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu penses des lieux qui ont un concept ultra fort et du coup très segmentant je pense à à Paris le Cineur qui ne s'appelle plus le Cineur ah oui justement j'imagine qu'il y a un moment ils se sont peut-être rendu compte que c'était peut-être trop trop étroit comme segment qu'est-ce que tu penses de ce genre de truc ?
- Speaker #0
je pense qu'il y a de la place pour des concepts très segmentants surtout dans une ville comme Paris il y a une offre quand même incroyablement riche et qui est un moment si on veut proposer quelque chose d'un peu original ça nous oblige à aller dans des endroits qui n'ont pas encore été explorés donc à est assez assez fort ou assez marqué si on veut vraiment exister il ya plein de d'endroits segmentant qui fonctionne je trouve donc c'est pas parce qu'on est segmentant que ça c'est paradoxal Paradoxalement, c'est si on est vraiment... Si on veut plaire à tout le monde, souvent, que ça ne marche pas. Parce que là, du coup, personne ne se reconnaît. C'est tiède. C'est tiède et puis en fait, ça emmerde tout le monde. Donc, c'est bien d'avoir... Encore une fois, on est dans le contexte de Paris avec une offre extrêmement riche. Et dans ce contexte-là, d'être un peu marqué, je trouve que ça permet d'exister.
- Speaker #1
Il s'appelle comment maintenant, Sineur ?
- Speaker #0
Alors, ça a été repris par le groupe XP, Expérimental. Ah oui, ok. et qui... vient de le réouvrir là et j'ai oublié le nom ok,
- Speaker #1
mais ils ont changé le concept ?
- Speaker #0
ils ont gardé la majorité de ce qu'ils ont fait, un petit lifting je crois ok, il a pas trop bougé mais il a été un peu rebrandé la musique est toujours aussi forte je devrais pas te le dire, je me disais tu pars tourner encore ah non mais moi,
- Speaker #1
je dois pas être la cible, je vais pas être un peu trop vieux j'ai vécu une soirée mais terrible,
- Speaker #0
horrible ah bon ?
- Speaker #1
il y a vraiment un point de ne pas pouvoir parler en voisin de groupe. centimes et de moi et quand il va pour dans une boîte ok ça dans un dîner qui était très bon d'ailleurs on dînait très bien mais alors pour moi une voilà j'aurais dû me renseigner un peu plus avant mais alors oui alors tu sais qu'en post co vide c'est avec le restaurant festif c'est devenu le oui oui le trés de standard ou en fait du coup la musique est de plus en plus fort et
- Speaker #0
de nuit, il y a quand même pas mal qui ont fermé à ce moment-là, et ça s'est un peu reporté sur les restaurants qui sont devenus festifs.
- Speaker #1
Non mais je ne prétends pas...
- Speaker #0
Tu as raison, c'est vrai que c'est de plus en plus fort dans les restaurants.
- Speaker #1
Ah ouais, je trouve ça, au-delà d'un certain âge, on devient chiant.
- Speaker #0
Ouais, ça meurt aux oreilles aussi.
- Speaker #1
C'est quoi pour toi l'avenir de l'hospitality ? Grande question, ça évolue de manière permanente, il n'y a pas de grande rupture, mais... quand même on va vers quoi ?
- Speaker #0
Alors déjà je trouve que c'est un domaine qui est quand même très intéressant en ce moment parce que il y a beaucoup d'expérimentations il y a beaucoup de choses qui se passent en hospitality et ensuite se diffusent dans le reste de la société nous il y a pas mal de clients qui viennent nous voir par exemple de l'univers du bureau de l'univers du retail de la santé même santé. Aujourd'hui, l'hospitality est prescripteur pour pas mal d'autres domaines parce que c'est un domaine qui est assez expérimental en ce moment. Il y a beaucoup de choses qui se passent, beaucoup de choses qui sont trouvées aussi, beaucoup d'expériences qui sont créées et ça le rend très intéressant. Après, vers quoi il se dirige ? On parlait tout à l'heure du fait que j'avais un pull en D du Ritz. et je l'ai mis un peu exprès parce qu'en fait je trouve que ça dit quelque chose de l'évolution de l'hospitality que l'on retrouve le nom d'un hôtel sur un pull ça devient une marque déjà les hôtels deviennent des marques qui du coup peuvent se décliner sur tout un univers De la même manière que les maisons de mode se mettent à ouvrir, à faire du mobilier, à ouvrir des hôtels, les hôtels se mettent à faire des pulls, des objets, des livres, et tout ça devient des playlists. Oui, c'est ça exactement. cost a été le précurseur là dessus donc ça devient tout ça un des univers un peu lifestyle ou en effet on pénètre un peu tous les tous les domaines de de la vie des gens
- Speaker #1
Et on travaille dans les hôtels et on veut travailler dans son bureau comme dans un hôtel. Ça,
- Speaker #0
c'est vraiment l'hospitalité qui diffuse partout.
- Speaker #1
Et moi, dans mon autre activité d'aménager, de meubler des lieux qui reçoivent du public, donc des hôtels, du résidentiel ou des bureaux. aujourd'hui on reprend les codes de l'économie de l'hospitalité, vraiment. On travaille encore sur un bureau mais on ne plaque pas des espaces de repos dans tous les bureaux de la même manière. C'est en fonction de la manière dont les équipes de management je parle du tertiaire, mais malgré tout, les bureaux d'aujourd'hui sont très proches des...
- Speaker #0
Dans l'hôpital ? Oui,
- Speaker #1
on parle de co-working, de co-living. je Je ne sais plus bien. Alors, co-living, on peut y dormir, on y travaille, mais la frontière est quand même super fine. Oui,
- Speaker #0
oui, oui. Et d'ailleurs, c'est devenu un... Aujourd'hui, dans les programmes immobiliers, tout devient un peu... C'est-à-dire, si on fait un hôtel, un co-working et un co-living, en fait, tout ça est un peu la même chose. Il y a des codes qui se partagent dans tout ça qui font que, en fait, tout devient un peu pareil. et il y a une espèce de en effet il y a cette diffusion de ces codes de l'hospitality à tous les domaines parce que je pense qu'il y a une c'est intéressant parce que ça rend les lieux plus sexy c'est confortable, c'est accueillant c'est vrai que pendant très longtemps le bureau a été un peu froid et que
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
on n'avait pas envie d'y rester. Donc, en effet, ça se diffuse de partout. Même, c'est marrant parce qu'on a fait très peu de particuliers, mais les particuliers, quand ils viennent... nous voir et nous disent, moi, j'ai envie que chez moi, ce soit comme dans un hôtel. Et paradoxalement, les hôteliers, ils nous disent, nous, on a envie que les clients soient comme chez eux. Donc, en fait, tous ces codes-là se mixent et ça devient hyper perméable.
- Speaker #1
complètement est-ce que c'est une bonne chose je ne sais pas mais je pense que c'est une tendance vraiment de fond c'est vrai que moi je rêve de vivre dans un hôtel du coup j'ai fait chez moi comme si c'était une suite d'hôtel j'ai pas faudrait la femme de chambre celle dont on rêve tous alors est-ce que tu constates des grandes différences entre les pays ou peut-être entre les continents plus que les pays tu donnais l'exemple tout à l'heure du lobby qui avait énormément changé il n'y avait plus de comptoir des hôtels aux États-Unis, où tu arrivais, tu avais une armée de bonhommes devant toi, très intimidants. C'était peut-être un peu le cas aussi en Europe. Mais est-ce que ça évolue de la même manière partout, selon toi ?
- Speaker #0
Aujourd'hui, les marques, elles sont quand même globales. Donc, les codes, on les retrouve un peu partout. Après, il faut aller chercher plus dans des hôtelleries traditionnelles. d'aller chercher des choses un peu différentes. Néanmoins, il a été à la mode pendant très longtemps de faire la même chose partout. Je pense à ces marques comme les Marriott, les Sofitel, ou d'aller à Bangkok.
- Speaker #1
Oui, tu ne savais plus si tu se réveillais au milieu de la nuit dans quelle ville tu étais.
- Speaker #0
Voilà, à Tokyo, c'était pareil. Aujourd'hui, il y a quand même l'idée d'aller, pour l'expérience client, ramener à tous les niveaux des marques. de cœurs locaux, que ce soit dans le FNB, que ce soit dans les matériaux, que ce soit dans les ambiances et aussi faire partager un peu aux clients l'identité du pays dans lequel ils se trouvent. Ce qui fait que les hôtels se ressemblent beaucoup moins qu'avant. Il y a quand même une... Ce qui nous, d'ailleurs, nous donne plus de travail, étant mieux, parce que chaque hôtel... aujourd'hui plus personne d'un hôtel de chaîne.
- Speaker #1
Oui tu reproduis pas. Oui c'est ça. D'ailleurs ils ont évolué remarquablement mais enfin il y a un moment quand même, moi je me disais les groupes accords avec ces... vont devoir très très vite changer. Bah ils ont très très vite changé.
- Speaker #0
Ils ont racheté beaucoup de marques. Oui qui leur a permis de faire évoluer toute cette offre et aujourd'hui... Voilà, aujourd'hui, je pense que... En effet, plus personne n'a envie d'être dans un hôtel de chaîne.
- Speaker #1
Tu travailles avec des gens comme Paris Society ?
- Speaker #0
Ouais, c'est arrivé. On a fait des choses ensemble, ouais.
- Speaker #1
C'est remarquable, moi je trouve que... C'est raccord.
- Speaker #0
Ouais, ils ont été... achetés par Accor. Oui, ils ont... Ils développent des marques, en effet, qui, maintenant, s'exportent un peu partout. Et ils ont aussi une division consulting qui leur permet d'accompagner un certain nombre d'hôteliers, qu'ils soient de chez Accor ou pas. plutôt sur du premium quand même à faire trouver des concepts un peu pétillant pour pour leurs espaces de vie quoi d'ailleurs habitat dont on parle de cela le groupe habitent à la fait
- Speaker #1
partie je crois maintenant de la même division de paris a été aussi racheté par accord en partie à d'accord je sais pas il ya quelques semaines ok enfin c'est une entité d'accord qui regroupe c'est c'est Marc un peu f... fortes, très fortes identités, dont Paris Society et là, il y en a d'autres. Je crois qu'il y a le Banyan Tree qui en fait partie aussi maintenant. Ah ok. Je trouve ça remarquable, on dit bouge.
- Speaker #0
Oui, d'accord, ils ont fait un gros chemin, parce que c'est vrai que quand on part des Ibis, Novotel, Mercure, il y a 20 ans, et qu'on arrive maintenant sur des marques vraiment plus sympas, la partie Ennismore aussi.
- Speaker #1
C'est ça, c'est Ennismore. C'est ça qui regroupe.
- Speaker #0
Ils ont compris le virage du lifestyle et le fait que c'était important de muscler leurs espaces de vie, ce qui pendant très longtemps n'a pas été un objectif chez eux. Ils ont pris le bon tournant et ça a été bien géré.
- Speaker #1
Tu parlais du mobilier, puisque tu viens de là, tu as commencé à dessiner, tu as fait une école de dessin et de produit. Tu continues, tu t'es... Tu t'es dit qu'à un moment, tu allais éditer ton mobilier et le distribuer en dehors de tes projets ou pas ?
- Speaker #0
C'est toujours un rêve qui demande une énergie folle. Aujourd'hui, je n'ai pas. Mais en tout cas, j'ai toujours ce plaisir à dessiner du mobilier parce que pour chaque projet, on essaie de dessiner des choses pour, encore une fois, créer cette histoire, qu'elle soit la plus forte possible. donc ça nécessite parfois des... dessiner des luminaires, parfois dessiner du mobilier, des tables, des fauteuils. On a toujours quand même sur chaque projet des petites choses à dessiner même si il y en a où on dessine tout et il y en a où on dessine un peu moins. C'est toujours un plaisir de faire ça. Je commence là à me faire un espèce de...
- Speaker #1
Une archive ?
- Speaker #0
Oui, une archive de tout ce qu'on a dessiné. Et essayer, quand on dessine des choses, d'en récupérer un ou deux pour essayer de constituer comme ça une espèce de bibliothèque de choses qu'on a pu dessiner. Et je n'ai pas encore passé le cap...
- Speaker #1
de l'édition parce que c'est un en fait ça c'est un vrai mais de trouver un partenaire pour ça parce qu'un fabricant ouais il faudrait avoir des gens comme invisible collection qui font que ça ouais je sais pas si si ouais je pense je pense je sais pas je connais pas très bien mais c'est
- Speaker #0
un peu ça c'est vraiment du mobile archi quoi oui alors j'ai pas mal de confrères qui le font et qui font ça très bien. Je vois le travail que ça demande. Et pour que ce soit intéressant, ça demande encore plus de travail. Il y en a pas mal qui le font, mais ils gagnent rien avec ça. Pour l'image, ils font ça aussi pour l'image. C'est vrai que c'est intéressant aussi pour ça. Mais aujourd'hui, je ne suis pas capable de mettre autant d'énergie. Enfin, je n'ai pas le temps de mettre autant d'énergie là-dedans. Pour un résultat qui ne sera pour l'instant pas optimal de mon point de vue. peut-être une rencontre à un moment qui fera que on se lancera là-dedans ok,
- Speaker #1
c'est quoi les grands projets d'hôtel mais aussi la direction dans laquelle tu veux aller toi toujours l'hospitality ou est-ce que tu te laisses la liberté peut-être de travailler sur d'autres univers à un moment ?
- Speaker #0
alors aujourd'hui encore une fois l'hospitality est tellement intéressante en ce moment que je suis bien là où je suis parce que ça reste un domaine ou beaucoup de choses. chose s'essaye. C'est vrai que ça se diffuse après dans le reste de la société, on en parlait tout à l'heure. Donc moi, ça me va très bien d'être en ce moment dans ce domaine-là. Aujourd'hui, on est... On essaie d'être un peu plus premium pour aller chercher des projets plus aboutis aussi. Donc voilà, on fait du 4 et du 5 étoiles. On refuse des projets ? Oui, on refuse des projets, ça nous arrive. Parce que le positionnement n'est pas forcément celui qu'on veut. Parfois aussi parce que... Ça tombe à un moment où on vient dans l'entrée 5 et on n'a plus le temps. Voilà, mais... Oui, ça nous arrive. Et puis, sur les évolutions du secteur... T'écoutes... On parlait tout à l'heure de l'idée que les marques hôtelières soient de plus en plus pensées comme des marques globales, qui du coup se déclinent sur d'autres secteurs. comme les marques de luxe, un peu des modes de vie et que de plus en plus, on se dirige vers ça. Oui,
- Speaker #1
mais c'est vrai que...
- Speaker #0
Des philosophies presque.
- Speaker #1
Oui, c'est ça, c'est un style de vie. C'est vraiment un style de vie.
- Speaker #0
La marque hôtelière devient un style de vie.
- Speaker #1
Je regardais ce matin un article sur, ça fait un moment qu'ils le font, mais des gens comme Vuitton qui poussent fort dans ce qu'ils appellent les objets nomades. Donc vraiment des objets qui... Bon, ils ouvrent un hôtel. Ce n'est pas les premiers, mais Bulgarie, je ne sais pas quels ont été les premiers. Mais enfin, voilà, ça devient... Alors, je ne sais pas. Moi, je regarde ça avec un peu de... Comment dire ? Je me dis, est-ce que j'ai envie d'aller... Alors, je suis sûr que l'hôtel Bulgarie est très bien, mais est-ce que j'ai envie de retrouver toujours ces mêmes codes-là, de cuir très clair ? Enfin, je ne sais pas. J'ai l'impression... que je rentrerai dans un truc de chaîne en fait. Même si je suis certain que... Tu vois ce que je veux dire.
- Speaker #0
Je comprends ce que tu veux dire. Après si je reviens du côté de l'hospitality où je pense à des marques comme les Hamann, je sais pas si tu vois, qui sont des hôtels très... où tu as beaucoup d'espace, où tu es zen. De l'autre côté, tu as des Mama Shelters où c'est l'inverse, où c'est très pétillant, très vibrant. Et donc, c'est des philosophies qui sont à chaque fois assez différentes et qui te proposent des expériences assez différentes. Je pense aussi à les Editions. Je ne sais pas si tu vois, c'est une chaîne d'hôtels où c'est un peu arty. Donc, c'est encore une autre expérience. et du coup on parlait de style et de mode de vie en fait tu peux voilà faire des expériences de mode de vie et il à la chaîne d'hôtel la marque d'hôtel devient de vie à part entière tu peux expérimenter temporairement quoi et puis on parlait d'expérience ça rejoint un peu tout ça oui complètement et tout ça se diffuse aussi dans la food se diffuse dans dans le Le cocktail se diffuse dans l'odeur, dans l'ambiance. Et voilà, ça devient assez global.
- Speaker #1
Est-ce que tu as, toi, une matière fétiche ? on n'a pas les couleurs mais les matières avec lesquelles tu travailles tout le temps ou quasiment tout le temps sur tous les projets j'imagine qu'il y a toujours du bois il y a toujours de la pierre est-ce que est-ce que j'ai pas hâte à un truc signature, la matière ou pas spécialement ?
- Speaker #0
Non, parce que la matière, elle va vraiment dépendre du contexte. On parlait tout à l'heure de la Guadeloupe ou Madrid où je ne vais pas avoir une matière que je vais pouvoir ramener dans tous ces environnements-là. Donc, c'est vraiment l'environnement qui va donner la matière. On n'en a pas trop parlé, mais c'est vrai qu'aussi, maintenant, il y a pas mal de classements BRIM, HQE, tout ça qui nous...
- Speaker #1
Donc des normes qui...
- Speaker #0
Des normes environnementales. qu'on intègre dans nos projets et qui nécessite aussi de bien choisir ses matières et de un certain nombre de matières avec lesquelles on ne travaille plus. Aujourd'hui, ce n'était pas le cas il y a cinq ou dix ans, mais maintenant vraiment, sur tous les projets, on essaye d'aller chercher des classements. Oui,
- Speaker #1
les propriétaires sont très sensibles, les chaînes aussi j'imagine, les exploitants. Et toi,
- Speaker #0
j'ai même vu que tu étais... Oui, on pousse aussi.
- Speaker #1
Moi, je parlais avec un designer l'autre jour pour un projet qui travaille beaucoup la pierre et qui me dit, moi, le client voulait une pierre rose, etc. Et il me dit... J'ai trouvé chez mon marbrillier un lot. Mais sache que moi, je refuse. Alors soit si ce lot lui convient, c'est génial. Mais je n'irai pas chercher un lot à 3000 kilomètres. Je n'irai pas aller chercher une pièce de Zimbabwe. Alors qu'il y a 10 ans, ça ne se posait même pas. Est-ce que tu as un projet rêvé qui reste à faire ? Tu te dis, je veux un jour faire un truc comme ça.
- Speaker #0
Je vais mettre un peu le micro.
- Speaker #1
Je ne sais pas, tu pourrais dire un truc à la montagne ?
- Speaker #0
Non, je pense qu'aujourd'hui, il y a des territoires qui ne sont pas trop explorés par l'hospitalité, qui sont plus les campagnes, en fait. Et il y a quand même des endroits magnifiques. On n'est pas obligé d'aller à l'autre bout du monde. Évidemment, c'est magnifique, l'autre bout du monde. Mais quelquefois, on peut faire la même chose. On n'a pas besoin d'aller à l'autre bout du monde pour avoir un dépaysement total. Et souvent, on essaye d'aller chercher des lieux un peu éloignés, un peu complexes d'accès, alors qu'en fait, quelquefois, il y a des choses... super à exploiter très proche dans le créneau premium il y en a un qui a ouvert il n'y a pas longtemps qui s'appelle l'abbaye des Vaux de Cernay qui a été fait par l'association dans une ancienne enceinte d'abbaye des lieux en France comme ça, il y en a quand même un paquet il y a des endroits moi j'aime bien toute la Provence des Terres, dans le Luberon les Alpies, tout ça, il y a des endroits tellement beaux où on peut aller faire des hôtels assez incroyables il faut aller voir la ferme hybride,
- Speaker #1
c'est leur nouveau projet de I ça a l'air,
- Speaker #0
voilà c'est une ferme deuxième c'est des endroits où il y a des terroirs en fait c'est ça ouais les campagnes, on peut aller chercher des choses super intéressantes dans les savoir faire, dans l'artisanat. En plus, nous, il y a une richesse dans la nourriture et dans les vins. Et il y a une résonance aussi sur toute la partie FNB qui peut se faire, qui peut être super intéressante. Voilà.
- Speaker #1
Ok, donc un.
- Speaker #0
Ce n'est pas un objectif en soi, mais je me dis que c'est un truc qui n'est pas très traité et qui, aujourd'hui, peut être un développement pour le futur.
- Speaker #1
Tu es allé voir le Barnes ?
- Speaker #0
Le Barnes, ouais. Alors, j'y suis pas allé, mais je connais beaucoup de gens qui y sont allés. Mais, oui, oui, c'est dans cet esprit-là. C'est ça,
- Speaker #1
où les domaines de Fontenay, enfin,
- Speaker #0
tout ce groupe.
- Speaker #1
C'était le Soho Farm aussi. Alors, je suis jamais allé, mais j'aimerais bien aller au Soho Farm. Oui, Farmhouse. Farmhouse, ouais, c'est ça.
- Speaker #0
Qui est exactement, voilà, dans cet esprit-là, ouais.
- Speaker #1
Ouais. Super. Génial. On arrive déjà à la fin de notre conversation. Merci beaucoup. J'ai encore deux questions, deux, trois questions rituelles pour conclure. euh... Qu'est-ce que tu garderais si tu devais garder un seul objet qui t'appartient depuis peu ou pas ? Enfin, depuis longtemps, peu importe. Mais qu'est-ce que tu garderais s'il ne devait en rester qu'un ?
- Speaker #0
S'il ne devait en rester qu'un ? Je crois que je garderais un crayon. Parce qu'en fait, pendant très longtemps... En fait, si un jour il doit y avoir un film sur ma vie, il serait en noir et blanc avant que j'intègre une école d'art. et passerait en couleur après. Et vraiment, c'est là où j'ai trouvé le sens de ma vie et que j'ai compris que la création c'était vraiment important pour moi. Et du coup, c'est devenu maintenant quelque chose d'essentiel. Limite, je ne pourrais pas vivre sans. Et donc, un crayon, c'est une porte ouverte entre le cerveau et et et la main, et donc c'est un prolongement du cerveau en fait. Et ça permet de garder une activité créative grâce à ce médium.
- Speaker #1
Tu dessines beaucoup ?
- Speaker #0
Oui, je dessine pas mal, mais je pense que c'est important de garder ce médium-là, je vois encore... pas mal de gens qui maintenant dessinent directement sur l'ordinateur et qu'en fait c'est une très mauvaise habitude parce qu'on ne dessine pas du tout pareil qu'on dessine sur un ordinateur qu'on dessine avec la main. La main étant un vrai prolongement du cerveau alors que l'ordinateur vous impose ses contraintes. Et du coup, je pousse les gens à dessiner quand même, à continuer à dessiner et je les encourage à dessiner parce qu'il n'y a rien qui remplace ça.
- Speaker #1
Intéressant. Si tu devais dîner ou déjeuner avec personnalité morte ou pas, vivante ou pas, de l'architecture, de l'art, de la création générale, tu choisirais qui ? De quoi vous parleriez ?
- Speaker #0
J'irais bien aller piocher dans des époques différentes. je sais pas dans les Il y a des périodes quand même où... Un tailleur de pierre de cathédrale ou...
- Speaker #1
Un vauban qui t'a fait vivre.
- Speaker #0
Un vauban, enfin vraiment des gens qui parfois passaient leur vie sur des choses... Ouais, je sais pas, j'irai chercher là-dedans.
- Speaker #1
Ok, intéressant. Ok, super. Et ouais, c'est intéressant parce que c'est une question que je pose aussi de temps en temps sur un film. Donc tu as parlé, il y a un film sur ta vie, il sera en noir et blanc, puis il passera progressivement en couleur.
- Speaker #0
Il passera à un moment très près en couleur.
- Speaker #1
Donc c'est une école d'art, une école de design, c'est ça ?
- Speaker #0
Des designs et d'art qui en fait... Moi j'ai quand même été un peu... malheureux avant ça parce que j'étais pas dans quelque chose qui me convenait. Et puis le moment où j'ai basculé là-dedans, en fait, j'ai... Perspective s'est ouverte devant moi et avant ça, c'était assez bouché.
- Speaker #1
Ouais, c'était assez sombre. Ouais, ok.
- Speaker #0
Ça allait, hein. J'étais pas déprimé. Mais je vivotais et je me suis mis à vivre à ce moment-là. Génial.
- Speaker #1
Ouais, ok. Ouais, putain, ça c'est... Ok, donc s'il y avait justement un film que tu retiens, un truc peut-être qui illustre un peu tout ça, qui te passionne par son esthétique. En ce moment, je parle souvent de cette série que je trouve dingue. par son esthétique, c'est Sévrance.
- Speaker #0
Alors non, je n'ai pas vu ça.
- Speaker #1
Il faut regarder. Très inspiré de Jack Tati, de Playtime, dans l'esthétique. Chaque plan, tu pourrais arrêter, mais proposer, regarder. Dans le costume, dans les couleurs, dans la photographie, dans les décors, évidemment. Est-ce qu'il y a un truc, toi, qui t'a marqué ?
- Speaker #0
Dans le cinéma, oui. et j'ai plein de réalisateurs fétiche est ce que j'en ai je réfléchis si j'ai un truc comme ça qui ressortiraient plus que les autres
- Speaker #1
C'est horrible.
- Speaker #0
J'aurais dû le préparer, parce que là, comme ça...
- Speaker #1
Ou un peintre, ou une expo, ou un musicien, ou un truc, tu vois, où tu te dis, ça, pour moi, c'est la quintessence de ce que je suis ou de ce que j'aime, ou de ce que je vise.
- Speaker #0
J'aime bien, en tout cas, l'art quand il sort des musées. C'est vrai que on a tendance toujours à avoir de l'art dans les musées et que ça l'étouffe un peu, parfois. aussi on est on est prend le Louvre et que tous ces tableaux les uns à côté des autres, il s'étouffe un peu les uns les autres et en fait, dès que l'art, je trouve, sort des musées, il reprend du sens et il reprend une... Il percute plus. C'est vrai qu'on a du mal à imaginer que souvent, avant, des tableaux étaient dans des contextes plutôt domestiques. Et que nous, aujourd'hui, au XXe siècle, au XXIe siècle maintenant... on les voit pour la plupart du temps dans des accumulations d'œuvres dans un contexte de musée. Et en fait, c'est assez terrible pour l'œuvre en elle-même et pour la lecture de l'art. Et donc, il y a eu plusieurs mouvements qui ont cherché justement à sortir l'art des musées. Et à chaque fois, je trouve ça très intéressant. Ça renouvelle un peu la vision qu'on a de l'art. ça oblige aussi à regarder un peu l'art autrement comme un truc figé dans un musée où ils sont tous entassés les uns à côté des autres et qui n'est certainement pas la bonne lecture pour une œuvre d'art.
- Speaker #1
En tout cas pas celle que l'artiste avait.
- Speaker #0
Oui. Oui, ils ne pensaient pas, ils ne comprennent pas les œuvres pour qu'elles soient accumulées les unes à côté des autres dans un musée au départ.
- Speaker #1
Oui, c'est clair.
- Speaker #0
Donc, ce n'est pas la bonne lecture.
- Speaker #1
Génial. Bon, merci beaucoup. Merci, Mickaël. Donc, si vous êtes de passage à Madrid, vous irez dormir, comment ça s'appelle ? Urban Hive. Urban Hive. Oui,
- Speaker #0
dans deux ou trois mois.
- Speaker #1
Dans deux ou trois mois. À Bordeaux, c'est Renaissance. Dans le 16e, c'est Maison... Hamelin. Hamelin. Ou Chouchou, c'est dans le
- Speaker #0
9e. Et Boudoir des Mus, c'est dans le Marais.
- Speaker #1
Voilà, vous avez toutes les adresses qu'il faut. On va les remettre en note d'épisode. Et on retrouve ton travail sur ton site, ton actu, etc. Maison Malapain. Instagram également, j'imagine.
- Speaker #0
Instagram, oui.
- Speaker #1
Super. Merci beaucoup d'avoir partagé ton parcours et ton actualité et ta vision du design, l'architecture d'intérieur. À très bientôt pour un nouvel épisode de The Design Talk.