Description
Comment faire la critique d'un livre qui cherche explicitement à vous provoquer ? Pour résumer Confession d’un hétérosexuel légèrement dépassé, on peut dire que Beigbeder ne confesse rien, il accuse : les féministes, les "wokistes", Annie Ernaux… Son livre en cinq confessions fait plutôt l’effet inverse : on regarde son auteur se dédouaner, trouver des excuses, et surtout, trouver d’autres responsables à sa situation de gueule de bois existentielle. L’auteur à succès galère à trouver un second souffle après sa vie de it-boy cocaïnomane intello, et cherche un second souffle entre le sabre et le goupillon.
Mais quand Martin et Léa décortiquent les extraits les plus médiatisés, on en revient à la même question : millième degré ou gros foutage de gueule ? Si Martin prend le partie de l’ironie uniquement pour réussir à finir laborieusement ce livre de 163 pages, Léa, en bonne "wokiste", persiste : non seulement ce livre prend parfois des tons menaçants, mais en plus nous intime de ne pas protester. Mais alors, que faire ? Protester, et donc rentrer dans le jeu de la provocation ? Ou ne pas protester, et accepter la menace ?
Livres cités
Les Confessions d’Augustin d’Hippone (Saint Augustin)
Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau
Cher Connard de Virginie Despentes, 2022, Grasset
Le Royaume de Emmanuel Carrère, POL, 2014
la crise de la masculinité: autopsie d'un mythe tenace de Francis Dupuis-Déri, éditions du remue-ménage, 2018
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