- Speaker #0
Bonjour, mais quelle est cette douce mélodie ? Est-ce que l'on va encore parler d'un compositeur assez célèbre dont on a produit un livre il n'y a pas longtemps ? Il y a des chances, hein, pour Raphique Joumy ? Bonjour !
- Speaker #1
Bonjour David, il est fort probable qu'effectivement l'émission dont on s'apprête à enregistrer aujourd'hui soit en lien très fort avec un livre magistral consacré à un compositeur légendaire.
- Speaker #0
Incroyable ! Bonjour professeur !
- Speaker #1
coupez lui le micro on a perdu déjà la moitié de nos auditeurs sur cette introduction
- Speaker #0
On va aller mal nourrir après minuit.
- Speaker #1
Donc si vous découvrez Total Tracks, c'est bon, vous pouvez fermer la fenêtre et passer à un autre podcast. Désolé, on fera mieux la prochaine fois.
- Speaker #0
Mais si vous ne connaissez pas Total Tracks, vous allez voir qu'on parle ici principalement de musique de film. Et dans le cadre de choses qu'on adore, on a décidé de parler de Joe Dante et de Jerry Goldsmith.
- Speaker #1
Tout à fait, on avait déjà fait une série d'émissions consacrées à la collaboration entre Franklin Schaffner et Goldsmith. qui est tout aussi productive. Effectivement, l'autre grosse collaboration de Will Smith sur sa carrière, ça a été avec Joey Dante. Ils se sont vraiment trouvés ces deux-là.
- Speaker #0
Ils se sont aimés et ils ont fait des petits magnifiques. Quand on entend ce que ça donne, ça me paraît vraiment de l'amour. Bon, alors, mais avant de parler de cet amour, parlons d'un autre amour, celui divin des êtres de lumière.
- Speaker #1
Celui qui nous anime inconditionnellement pour nos mécènes et nos patrons, qui sont les êtres de lumière. Tout à fait. Des êtres de lumière que l'on peut plonger dans l'eau autant qu'on veut, il n'y a aucun problème, que l'on peut exposer à de fortes lumières, puisqu'ils sont eux-mêmes des êtres de lumière et que ça leur pose complètement de mal. Et qu'on nourrit après minuit aussi. De préférence de bière, d'après ce que j'ai pu constater samedi dernier. Voilà, nos êtres de lumière sont à l'abri de toutes les dérives narcissiques.
- Speaker #0
Très bien, tout à fait, on les remercie encore mille fois.
- Speaker #2
Je voudrais aussi attirer votre attention sur un concert qui est organisé le 3 et 4 mai prochain au Grand Rex, un concert qui est intitulé May the Force Be With You. Vous l'avez deviné, c'est un concert autour de l'univers Star Wars, où vous allez pouvoir entendre les musiques composées par John Williams, interprétées par un excellent orchestre qui est le Symphonia Pop Orchestra, et donc Total Tracks est partenaire de cet événement, et à cette occasion-là, on vous propose de vous inscrire. Pour tenter de gagner un des sets de deux places qui sont proposés pour la soirée du vendredi 3 mai 2024, pour vous inscrire, rien de plus simple, il suffit d'envoyer un mail à notre adresse mail traxtotal.gmail.com Vous entrerez ainsi dans le tirage au sort. Sachez qu'on se verra là-bas puisque... Toute l'équipe de Total Tracks sera également présente le vendredi 3 mai pour ce grand concert Star Wars. Voilà, donc inscrivez-vous, allez-y, et que la force soit avec vous.
- Speaker #0
Et on va s'attaquer donc aujourd'hui pour un premier épisode.
- Speaker #1
Puisque là on va attaquer quand même des scores qui ont beaucoup compté je pense quand même dans notre beau faux-filis.
- Speaker #2
Oui et puis des films qui sont aussi importants.
- Speaker #1
Et il s'en parlait bien sûr des films qu'on adore, mais c'est des albums qui ont quand même sacrément tourné sur nos platines. Je pense que voilà, si vous connaissez peu ou pas, vous allez vite comprendre pourquoi.
- Speaker #0
Et bien on va démarrer mais pas forcément avec un film. de Joe Dante, mais avec un film collégial qui va quand même impliquer 4 réalisateurs majeurs pour le début des années 80.
- Speaker #1
Alors, majeurs, effectivement, mais figure-toi, pas forcément pour tout le monde à l'époque, c'est ça qui était intriguant, puisque le film en question, c'est Twilight Zone, The Movie, la quatrième dimension, le film. En fait, nous, qui étions déjà observateurs, on essayait de retenir les noms de ces réalisateurs sur les films qu'on aimait bien. Donc, quand on a vu l'affiche de la quatrième dimension, on a, bien sûr, tout à fait percuté.
- Speaker #0
Oui, les producteurs de la quatrième... Dimension n'étant pas dupe sur le fait que ces réalisateurs étaient en train de devenir des stars et se sont servis de leur image pour faire des affiches.
- Speaker #1
Oui, mais Joey Dante et George Miller n'étaient vraiment pas de notoriété publique à l'époque. J'insiste là-dessus. Spielberg, évidemment, il était déjà devenu le Wonder Boy absolu, puisque les Dents de la Mer remontaient à la décennie précédente. Mais Dante sortait de la série B et George Miller, en fait, les gens connaissaient Mad Max, mais ne savaient même pas comment s'appelait son réalisateur. Donc voilà, il n'y avait que les... Tout simplement par Spielberg, parce qu'il fait partie de cette génération qui a grandi devant la télévision et qui s'est nourrie de tous les classiques télévisuels américains, dont La Quatrième Dimension est un des diamants, on peut le dire.
- Speaker #0
C'est clair.
- Speaker #2
Pour ceux qui ne savent pas, La Quatrième Dimension, c'est une série fantastique d'anthologie. Il y a chaque nouvel épisode une histoire complètement différente du précédent. Créée par Rod Serling, qui a été diffusée de 1959 à 1964.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #2
Et qui a révélé beaucoup de gens, de réalisateurs, de comédiens, de compositeurs.
- Speaker #1
De scénaristes.
- Speaker #2
De scénaristes, etc. un vrai jalon télévisuel de l'époque, qui a beaucoup marqué les générations qui l'ont vu.
- Speaker #1
Et l'imaginaire collectif anglo-saxon, puisqu'en France, on ne l'a découvert qu'assez tardivement. Toujours est-il que... En fait, cette génération de cinéastes qui maintenant ont accédé au studio, faire un Twilight Zone, c'est rendre hommage à ce qui les a fait grandir. Et effectivement, ça ne surprend personne que John Landis se soit associé à l'aventure parce qu'il n'a jamais caché son amour débordant pour toute cette culture-là. Spielberg, évidemment. Mais Joey Dante fait... totalement parti de cette même génération. Il le prouvera plus tard dans son film Panique sur Fleur, où on parlera dans l'épisode 3, je crois. Le plus curieux des rajouts, c'est celui de George Miller, d'abord parce qu'il est Australien, et qu'à priori ne correspond pas au même domaine culturel, en tout cas à l'époque. Mais il se trouve qu'il est en pourparler, pour bosser. à Hollywood à ce moment-là. Et comme de toute façon, son Mad Max 2 a traumatisé à peu près tous les réalisateurs à peu près compétents sur place, ils vont avoir la très très bonne idée de lui confier un sketch qui est l'antithèse spatiale de son Mad Max 2. Mad Max 2 était un film d'extérieur qui profitait de paysages à perte de vue sur des poursuites en bagnole incroyables. Et là, on va le coincer dans la carlingue d'un avion et voir ce qu'il se passe.
- Speaker #0
Et il va faire donc un des remakes d'épisodes cultes de la série originelle puisque c'était l'épisode Cauchemar à 20 000 pieds dont William Shatner était à l'origine l'acteur du truc du sketch original tout à fait le seul segment qui n'est pas un remake d'un épisode de l'époque c'est celui de Landis mais qui est quand même inspiré d'un épisode qui s'appelle La grandeur du pardon C'est ça. Mais ce n'est pas un remake.
- Speaker #1
Le fait est que le sujet même de l'épisode de Landis ressemble à un sujet de Light Zone. Si Rod Serling avait eu les coups des franches dans les années 60, il aurait pu faire un épisode comme celui-ci. Non, il va y avoir une modification majeure dans cette production, c'est que Spielberg, à l'origine, doit remaker un épisode mythique de la série qui est The Monsters Are Due Out In Maple Street, qui était cet épisode où des aliens atterrissent près d'une ville et décident de tenter une expérience sociologique. C'est-à-dire qu'ils ne se... Ils ne montrent pas, mais ils attendent que des enfants les aperçoivent. Et une fois que ces enfants les aperçoivent, en fait, les enfants vont porter la découverte dans la ville et les gens vont commencer à se soupçonner les uns les autres d'être des aliens jusqu'à ce que la petite ville soit à feu et à sang, sans que les aliens aient eu besoin de sortir de leur soucoupe. Donc pour le faire vite, parce qu'on va vite rentrer en besogne et s'intéresser à la musique, tout ça va être complètement mis de côté parce qu'il va se produire un drame bien devenu célèbre depuis sur le plateau du film de John Landis, donc sur le sketch Time Out, qui devait se terminer par la... ...rédomption de son personnage principal, d'horrible raciste qui traverse les âges et qui, ayant réalisé, on va dire, son péché, se retrouvait au Vietnam et sauvait la vie de deux enfants dans un bombardement. Et durant cette séquence de bombardement, en fait, il va y avoir un énorme problème logistique avec un hélicoptère qui va... excusez du peu, décapité tout le monde.
- Speaker #2
C'est-à-dire Vic Moreau et les deux enfants.
- Speaker #1
La production va être évidemment totalement bouleversée par ce drame. John Landis va se retrouver devant la justice immédiatement. Les producteurs vont se retrouver derrière leurs avocats, dans l'occurrence. George Miller est dégoûté par ce qui se passe et décide carrément de se casser. Et c'est la raison pour laquelle Spielberg va devoir faire un sketch à toute vitesse. Donc il va faire ce sketch qui s'appelle Kick the Can, qui est unanimement considéré comme une merde dans un film qui...
- Speaker #2
pourtant tiens c'est bien marrant mais qui a été tourné en je sais même pas en genre 3-4 jours en mode je me casse et d'ailleurs il était prévu initialement de terminer le film par le sketch de Spielberg sachant que celui de George Miller était en deuxième et ils les ont inversés parce que le Miller est bien plus fort et bien plus c'est
- Speaker #1
Marc Orr.
- Speaker #2
Marc Orr et Spielberg lui-même s'en est rendu compte en fait.
- Speaker #1
Production très compliquée et qui va valoir à Joey Dante de gagner du galon parce que c'est le seul qui n'a pas quitté le navire. Déjà d'une part parce qu'il n'a rien à se reprocher sur le plan judiciaire. Spielberg est producteur du film donc il est totalement impliqué dans l'accident de John Landis. Comme je l'ai dit, Georges Miller claque la porte. Georges, je veux rien avoir à faire avec ça. Vous êtes tous nuls. Enfin parce que, en fait, cet accident n'aurait pas dû avoir lieu.
- Speaker #2
C'est surtout qu'il y avait des enfants qui étaient là illégalement.
- Speaker #1
Il y avait des enfants qui étaient illégalement dans le... Il y a des horaires très stricts dans le tournage, avec des enfants et aussi la proximité pyrotechnique. Les enfants n'auraient jamais dû être exposés à un tel danger pyrotechnique sur ce plateau. Il y avait plein d'irrégularités. Ça va complètement entacher la carrière du film aussi, il faut le dire.
- Speaker #0
Le film va se lancer.
- Speaker #1
La Warner va le sortir très vite également.
- Speaker #2
Il n'a pas planté. Il a fait 42 millions de dollars pour un budget de 10 millions. C'est correct.
- Speaker #1
Pour une production Spielberg, il aurait dû faire beaucoup plus que ça. En réalité, il a été un peu bazardé sur les écrans. Il n'y avait pas de suivi promotionnel. Alors,
- Speaker #0
Rafik, parle-nous de cet épisode de Joe Dante qui se retrouve un peu aux commandes de ce film.
- Speaker #2
C'est le troisième épisode.
- Speaker #1
C'est le troisième épisode qui s'appelle It's a Good Life, qui est aussi tiré d'un... d'un épisode mythique qui met en scène un enfant qui a le pouvoir de matérialiser ce qu'il veut. Et qui en fait, nous dans l'épisode, on suit une femme qui traverse les Etats-Unis, qui on va dire dans une période de sa vie, dans un entre-deux, on comprend qu'elle est en crise, qu'elle ne sait pas exactement ce qu'elle va faire d'elle-même. Et elle le rencontre un peu accidentellement, puisque l'accident est provoqué par l'enfant. Cet enfant qui lui propose de l'accompagner chez lui. Et elle rencontre une famille terrorisée par ce gamin, avant de comprendre qu'en fait, ce ne sont pas ses parents. qui sont clamsés puisque ce moum, en fait, par sa puissance de matérialisation des choses, a tendance à laisser exprimer sa colère en matérialisant des morts horribles, en fait. Et donc, tous ces gens font tout pour lui faire plaisir, pour éviter, justement, qu'il pique une de ces crises de colère mortelles.
- Speaker #0
Non, mais ce qui est génial dans cet épisode, mais on va peut-être en parler en détail après, on trouve un concentré de dentisme dans cet épisode de quelques minutes.
- Speaker #1
Il a quand même commencé à faire ses preuves, puisque Joe Dante s'était fait remarquer avec... avec Piranha, Roger Corman.
- Speaker #2
Voilà, et c'est d'ailleurs comme ça qu'il a été remarqué par Spielberg puisque Universal est tombé sur Dante en disant c'est un pompage de Jaws et Spielberg a vu le film et a dit c'est génial, moi je vais rencontrer ce monsieur, pas de procès, laissez-le tranquille.
- Speaker #1
C'est ça. Vu que c'était justement une parodie intelligente des Dents de la Mer, il a enchaîné avec Le Hurlement qui était un film qui ressemblait à rien en fait à l'époque, qui est à la fois un film de loup-garou sérieux, moderne et teinté d'une forme d'humour très particulier et assez carnassique.
- Speaker #0
Mais qui arrivait en même temps que le Landis. Mais c'était marrant parce que c'était vraiment dans l'air du temps, les films de Loup-Garou, avec un certain décalage.
- Speaker #1
Décalé, voilà, c'est ça. Le mot décalé est important. Et il y avait dans Hurlement une actrice qui apparaît manifestement beaucoup plus à Spielberg, qui s'appelle Di Wallace, et qui s'est retrouvée juste après à jouer la mère de Elliot dans E.T. Donc oui, il y avait déjà un lien entre Spielberg et Joe et Dante, tout simplement parce que Spielberg a reconnu un des siens. Encore une fois, c'est deux gamins qui ont grandi devant le même poste de télé, d'une certaine manière.
- Speaker #2
C'est une époque où les geeks... Ils sont plus rares et quand ils se voient,
- Speaker #1
ils se reconnaissent. Ils se gardent l'un près de l'autre. Mais effectivement, sur ce sketch-là, il y a tout un esprit que Dante n'a pas encore pu exploiter, qui est son amour immodéré pour les Looney Tunes, les dessins animés Warner hyper agressifs des années 40, à coups de Bugs Bunny, Daffy Duck et compagnie. Puisque donc, cet enfant, la matérialisation dont cet enfant est capable, finalement, elle ne peut être nourrie que par l'imaginaire de ce môme. Et l'imaginaire de ce môme, c'est la télé. Donc en fait, il... Donnent littéralement vie à des visions cartoonesques.
- Speaker #0
Cartoonesques qui sont incroyables et qui sont réalisées par Rob Bottin. Rob Bottin, le génie du maquillage du début des années 80 à qui on doit quand même The Thing, la chose de The Thing qui est juste incroyable et qui va rebosser assez vite avec Joe Dante sur Explorers et qui avait déjà fait Hurlement exactement. Oui,
- Speaker #2
d'ailleurs Hurlement avait été très remarqué pour sa scène de transformation.
- Speaker #1
De loup-garou.
- Speaker #2
C'était un truc qu'on n'avait jamais vu effectivement à l'époque.
- Speaker #0
Pareil pour le loup-garou de Londres. C'était deux équipes concurrentes mais deux équipes très talent...
- Speaker #1
Et donc, cet esprit cartoon est d'autant plus important, manifeste pas seulement dans les maquillages, mais aussi dans les décors de la maison où évolue ce mot, mais qui sont tous des décors inspirés de cartoons identifiés. Si vous êtes fan de cartoons, vous allez retrouver toutes les références qui se baladent en arrière-plan. Le jeu des comédiens, évidemment, est complètement basé sur la surexpressivité.
- Speaker #0
Les comédiens qui sont les copains de Jonan, comme d'habitude. On retrouve Dick Miller, on retrouve... C'est toutes ces tronches.
- Speaker #1
Kevin McCarthy, qui effectivement était un habitué des productions de Corman et qu'on avait surtout connu avec l'invasion des profanateurs de sépulture d'Hans Seagal. Mais surtout, encore une fois, la nouveauté pour l'époque, c'est cette volonté de matérialiser du cartoon en live. Et ça, c'est quelque chose qui va faire un... Très très très plaisir à notre ami Jerry Goldsmith. Olivier, Jerry Goldsmith ne se retrouve pas là par hasard ?
- Speaker #2
Non, parce que Jerry Goldsmith a travaillé dans les années 50-60 sur Twilight Zone, la série d'origine. Il a fait, je dirais bien, 7-8 épisodes, et des scores dont certains, en particulier The Invaders, sont absolument remarquables.
- Speaker #1
On peut le dire, et on peut même aller plus loin, puisque moi j'ai toujours trouvé qu'il y a dans The Invaders les prémices de ce qui deviendra le son des Gremlins. Avec ce fameux violon un peu moqueur.
- Speaker #2
Ce violon... diabolique.
- Speaker #1
Parce qu'en fait, The Invaders mettait en scène une invasion de petites créatures dans une ferme, en fait.
- Speaker #2
Et donc, de manière assez naturelle, Goldsmith se retrouve à nouveau sur Twilight Zone, version Spielberg. Il va faire la totalité de la musique du film, sachant qu'on ne va pas s'arrêter. sur tout ce qu'il a fait, mais uniquement sur ce qu'il a fait pour Jodante. Et comme ça, on y reviendra certainement à d'autres occasions.
- Speaker #0
On y reviendra.
- Speaker #1
Sachant évidemment qu'il sortait d'une production de Spielberg, puisqu'il avait fait Poltergeist quelques mois auparavant.
- Speaker #0
Si on écoutait un premier morceau, cher professeur ?
- Speaker #2
On peut écouter un premier morceau, qui est un morceau qui parle de la sœur du petit garçon.
- Speaker #1
Une des sœurs.
- Speaker #2
Une des sœurs qui est projetée dans un univers cartonesque absolument terrifiant où elle est poursuivie par des créatures animées.
- Speaker #0
Il y a un côté cauchemardesque à la Roger Rabbit.
- Speaker #2
Vraiment, c'est vraiment à la fois complètement ridicule parce que c'est de l'animation, que l'arrière-plan c'est de l'animation, et en même temps c'est super flippant.
- Speaker #0
C'est hyper flippant.
- Speaker #1
Et en même temps, ce qu'on voit dans cette animation infernale dans le poste de télé, c'est également inspiré de vrais dessins animés. Bien sûr. Notamment ceux des frères Fleischer qui étaient effrayants en fait.
- Speaker #2
Bien sûr, il y a aussi dans les décors d'ailleurs des zomas. à l'expressionnisme allemand avec des proportions pas naturelles, des trucs de travers, des ombres, etc.
- Speaker #1
Voilà, Dr Caligari, dans le couloir du premier étage.
- Speaker #2
Voilà, et donc cette scène se termine par l'apparition du diable de Tasmanie créée par Chuck Zones, que Dante a toujours énormément admiré et auquel il fera un jour appel sur un de ses films, on en reparlera. Et donc le morceau s'appelle That's All He Fell. Et on écoute ça Et alors vous allez voir il y a des instruments bien bizarres dedans C'est Jerry
- Speaker #0
Cet épisode de la quatrième dimension, ce passage dans le film, celui de Joe Dante, il est clairement fait sous acide. Il n'y a pas moyen, c'est complètement barré. Le truc le plus barré de tout le film, je pense.
- Speaker #1
Alors, c'est marrant parce qu'à l'époque, dans mon entourage, moi, j'avais clairement mon sketch préféré, ça a été le sketch de George Miller. Mais j'étais tout seul dans ma sphère puisqu'en fait, j'avais en gros deux types d'amis. Ceux qui étaient un petit peu un télo et ceux qui aimaient juste le cinéma parce que c'était fun. Ceux qui aimaient le cinéma parce que c'était fun, Ils ont tous déliré sur le sketch de Joe et Dante. Pour eux, c'était le meilleur. Et mes potes intellos, c'était forcément le sketch de John Landis, parce que tu comprends, ça dit des choses de la société.
- Speaker #0
Mais c'est bien aussi le sketch de John Landis. C'est malheureux qu'il y ait eu ce drame.
- Speaker #1
Mais le fait est qu'effectivement, sur un plan cinégénique, je trouve encore aujourd'hui que les deux derniers sketchs, celui de Dante et celui de Miller, sont les plus... Au top, il y a une richesse visuelle assez ahurissante. C'est là où vraiment Joey Dante et son chef-op John Ora ont commencé à péter un plomb tous les deux ensemble, en mode on ne se retient plus. La pub et le vidéoclip de l'époque avaient déjà tendance à pousser un peu les contrastes rouges, verts, violets un peu à fond. Mais alors à John Ora, c'est genre... Il n'y a plus personne pour le retenir.
- Speaker #0
Il faut le revoir d'ailleurs, il y a un bon Blu-ray de la quatrième dimension, le film, en France. Donc vous pouvez vous le trouver. Il y a vraiment d'énormes qualités, mis à part comme on l'a dit... Le sketch de Spielberg qui a été bâclé malheureusement, c'est pas vraiment de la faute de Spielberg, c'est le temps mais sinon c'est vrai que celui de Dante qui enchaîne sur celui de Miller c'est juste hallucinant.
- Speaker #1
Ça nous fait 40 minutes de film bien solide.
- Speaker #2
C'est clair et alors musicalement c'est complètement barré aussi.
- Speaker #0
Ah oui, Goldsmith il s'est lâché.
- Speaker #2
Goldsmith il s'est lâché, donc il y a l'orchestre mais il y a aussi beaucoup d'électronique. Et puis il y a plein d'instruments bizarres, il y a des klaxons, il y a des sifflets à coulisses, des tas de choses qui sont en fait utilisées dans la musique de cartoon traditionnelle façon Carl Stelling. Goldsmith s'est évidemment amusé en reprenant ces instruments-là et ces sonorités-là et en les déviant. pour finalement glisser dans un truc presque horrifique, puisque l'histoire est terrifiante. Oui,
- Speaker #0
oui. Ce qui est fou, c'est que Goldsmith arrive à une maturité de composition comme Williams à la même époque. On est vraiment le duo Goldsmith-Williams. Ils sont au pinacle de leur capacité de compositeur. Et Goldsmith met dans Twilight Zone, sur le scale de Jodan principalement. On a l'impression que ça fait 20 ans qu'ils bossent ensemble.
- Speaker #2
Ça c'est vrai. Par contre, de maturité, Goldsmith a 55 ans à l'époque. Oui,
- Speaker #0
oui, non mais je veux dire depuis la fin des années 70, les orchestrations, les thèmes et tout ça, c'est complètement dingo. Ça enlève rien à ce qu'il a fait avant. C'est juste qu'il a atteint un pinacle aussi parce que techniquement, les choses ont vachement évolué. La sonorité, le son du score de Twilight Zone, il est sensationnel.
- Speaker #2
Alors effectivement, il a toujours essayé d'utiliser les synthés comme un instrument en plus dans l'orchestre. Et donc, tout était enregistré simultanément. Ça, c'était super important. Tout était... littéralement contrôlés par le chef, qui s'il trouvait que les synthés étaient trop forts, leur disait de baisser, en fait, on leur faisait un signe carrément. Donc ça, ça va évidemment évoluer avec les films suivants, parce que la technologie n'arrête pas de changer à cette époque-là, mais Goldschmidt tenait toujours à enregistrer ça comme ça, et en plus de ça, le fait qu'il utilise des instruments particuliers pour la mise en musique de ce sketch-là, c'est aussi parce que, quelque part, les klaxons, les sifflets, les machins, les trucs de...
- Speaker #1
C'est comme ça que le petit garçon mettrait en musique ces images-là qu'il a créées lui-même dans sa tête Et ça donne aussi l'inclusion du synthétiseur dans l'orchestre, donne une qualité onirique qu'il n'aurait pas pu avoir juste avec l'orchestre Je sais que dans la scène où... qui nous présente la voix off de la narratrice, qui est donc cette femme avant qu'elle rencontre l'enfant. Elle est à ce stade de sa vie dans un entre-deux. En fait, il y a l'impression qu'elle est dans un brouillard, dans un nuage. Et on a des violons très haut perché, mais qui sont accompagnés de nappes de synthé très très longues, qui donnent cette impression qu'elle n'a pas encore atterri. Et que lorsqu'elle arrive dans la maison du gamin, l'orchestration change, parce qu'elle rentre dans le réel. Alors il se trouve que ce réel, ça va être un truc complètement fantastique. Oui,
- Speaker #2
et de même, à la fin de l'épisode où le gamin pète un câble, où il renvoie tout le monde de là d'où il vient,
- Speaker #1
c'est au fait.
- Speaker #2
et il se retrouve dans un nomade où il n'y a rien à part une espèce de nappe de brouillard et du sol,
- Speaker #1
il n'y a plus de monde et là le synthé il a une vraie fonction narrative je trouve qu'on n'avait pas à l'époque, moi je l'avoue je fais mon mea culpa mais à cette époque là j'étais une John Williams bitch, voilà il n'y avait que John Williams sur terre et je ne voulais pas entendre parler de qui que ce soit d'autre quand je vois le nom de Jerry Goss Smith sur une production Spielberg à l'époque je me dis c'est qui ce que là ? Parce que je ne connaissais pas encore Goldsmith. Et en fait, pendant le film, je me suis dit, merde, ça a l'air pas mal quand même ce qu'il fait.
- Speaker #0
Il y a une Star Trek The Motion Picture quand même.
- Speaker #1
Je ne l'avais pas vue. Et plus tard, quand j'ai vraiment plongé dans la Goldsmithsomania après la sortie d'Underfire, j'ai acheté l'album de Twilight Zone et il a tourné des jours et des nuits sans cesse. Il est ahurissant cet album.
- Speaker #0
Ça fait partie des albums qu'on peut écouter en boucle quand on aime la musique de Goldsmiths ou quand on aime même la musique de films tout court.
- Speaker #1
La musique tout court. Oui, je pense.
- Speaker #2
Et donc, comme on disait, Landy avait des problèmes. Miller s'était cassé en disant que c'était des tarés, ces Américains. Donc, il restait juste Spielberg et Dante. Et Dante s'est retrouvé en charge du pilotage des sessions d'enregistrement qui ont duré 4 jours, 1 jour par segment. Et c'est comme ça qu'il a rencontré Goldsmith. C'est comme ça qu'il a été décrit que c'était littéralement l'amour aux premières gares. Ils se sont super bien entendus. Et à partir de là, c'était acquis que ce serait Goldsmith dès que Jordan pouvait l'avoir. Et il le dira d'ailleurs. Il dit, j'ai pris Goldsmith dès que je pouvais me l'offrir. Parce qu'il y avait un ticket d'entrée quand même, il fallait pouvoir le payer un minimum. C'est pour ça qu'il n'est pas sur des téléfilms comme The Second Civil War, des choses comme ça, parce qu'il n'avait pas le budget en fait. Mais le reste du temps, dès qu'il a fait un long métrage, ça a été Goldsmith. Et donc Spielberg était là également aux sessions, mais il ne faisait rien. Il profitait de la musique. Et il essaie dedans de faire le boulot. Et on va continuer avec un morceau qui va quand même éteindre un peu votre frustration, parce que je sens bien que vous auriez voulu qu'on parle des épisodes de l'Antis, de Spielberg, de Miller. On le fera à une autre occasion.
- Speaker #1
Par chance, ils sont résumés dans le générique de fin du film, qui sur l'album s'appelle Ouverture.
- Speaker #2
Qui sur l'album d'époque s'appelait Ouverture, et qui était en fait une reprise du thème de Twilight Zone de Marius Constant, et du générique de fin. qui récapitule à la fois le sketch de Jodan, celui de Spielberg et celui de Miller. Celui de Landis...
- Speaker #1
Parce qu'en fait, celui de Landis, il est entièrement basé sur des percussions.
- Speaker #2
Par contre, c'est absolument exceptionnel ce qu'a fait Goldsmith sur ce sketch-là aussi.
- Speaker #1
Effectivement. Mais du coup, c'est le seul qui n'est pas récapitulé parce que ça aurait été trop bizarre au milieu de tout ce truc.
- Speaker #2
Parce qu'il n'y a pas de thématique. Mais on y reviendra un jour de toute façon. Donc on écoute le morceau qui s'appelle Ouverture, Twilight Zone, Theme and Entitled. Magnifique. Et c'est assez long.
- Speaker #3
Merci. Merci. Merci. Sous-titrage ST'501 Merci.
- Speaker #0
En tout cas, ce que Goldsmith a fait de Twilight Zone et ce qu'il a fait pour le film, c'est vraiment un album majeur.
- Speaker #2
Voilà, mais bon, il va aussi se sortir les doigts, comme on dit.
- Speaker #0
Pour la suite, parce que...
- Speaker #2
Pour le film suivant, qui est l'année d'après.
- Speaker #0
Maintenant qu'il est tombé amoureux de Joe Dante et que Joe Dante est tombé amoureux de Jerry Goldsmith, il forme un couple idyllique pour travailler sur le projet suivant.
- Speaker #2
Et puis Spielberg était amoureux des deux aussi. Exactement. Il va revenir à la production et il va d'ailleurs beaucoup protéger Joe Dante pour ce qui va être son premier véritable gros film.
- Speaker #0
C'est Gremlins, en 1984. Voilà,
- Speaker #1
sous le label Amblin, qui finalement démarre à peine. Enfin, il y a déjà eu quelques films Amblin, mais qui n'ont pas été des succès. Gremlins, c'est un premier gros projet. Le suivant arrivera l'année suivante, un truc qui s'appelle Retour à le futur, vous en avez certainement entendu parler. Et c'est un projet qui est passé par... Pas mal d'étapes et de modifications, puisque au départ, c'est un script de Chris Columbus.
- Speaker #2
C'est un spec script.
- Speaker #1
Un spec script, donc un script non sollicité.
- Speaker #2
Et même, c'était un script qui ne devait pas être tourné, parce que Columbus l'avait fait juste pour prouver qu'il était capable d'écrire un script qui tienne la route. Il ne pensait pas du tout que ça pouvait être filmé.
- Speaker #1
C'est ça. Et qui était assez saignant, on va dire, donc qui met en scène, effectivement, comment une petite communauté américaine se voit dévastée par des créatures. Quelque chose qui ressemble pas mal à ce que...
- Speaker #2
Ce qu'il a fait avec le violon dans Gremlins. Parce qu'en plus, il y a une continuité d'un film à l'autre. Ça, c'est quand même pas donné à tout le monde.
- Speaker #1
Et ce qui va décider Spielberg à refiler le projet à Joey Dante, c'est en fait l'humour carnassier qu'il y avait... dans Hurlement, dans The Owling, qui, je vous rappelle, se termine dans un fast-food avec un gros plan de hamburger bien saignant en train de couler, qui fait comprendre à Spielberg que Joey Dante est tout à fait capable de transformer quelque chose de très horrifique en quelque chose de presque innocent, presque drôle, en fait. Et Gremlins est un film... qui nécessite un équilibre très délicat entre le film d'horreur et le film rassurant et enfantant.
- Speaker #2
Et c'est des choses qui n'étaient pas dans le script, ce qui fait que quand Goldsmith a lu un premier traitement, le dente lui a dit on va faire ça ensemble et il a pensé que c'était un film d'horreur, de monstres beaucoup plus traditionnels, en fait.
- Speaker #1
Il y avait... Les Greenleafs bouffaient des gens, en fait, dans le script original.
- Speaker #2
Oui, ils allaient au McDo, et au lieu de bouffer les McDo, ils bouffaient les clients.
- Speaker #1
C'est ça, donc tout ça a été quand même un peu...
- Speaker #2
Et ils tuaient la mère de Billy, entre autres. Donc tout ça, ça a été un petit peu allégé, on va dire, au fil des versions.
- Speaker #1
Et ce qui a aussi scellé le pacte entre Spielberg et Joey Dante, c'est en gros leur cinéphilie partagée, puisque Gremlins, c'est un film qui va encapsuler beaucoup de films et beaucoup de souvenirs de cinéma. Il y a des références ouvertes à La vie est belle de Frank Capra, que l'on voit d'ailleurs en extrait dans le... dans le film, mais qui va se retrouver mise en scène dès le début du film, dans un hommage visuel, mais également au niveau de la photo, du travail photographique avec John Ora, ils vont pas mal aller piocher du côté de Douglas Sirk, et notamment un film qui s'appelle Tout ce que le ciel permet, un mélodrame des années 50, que je vous invite à regarder si vous êtes fan de Gremlins, parce que vous allez un peu halluciner, c'est littéralement la même ville, la même neige, les mêmes couleurs.
- Speaker #0
Alors, si tu veux faire allusion au décor de cette ville,
- Speaker #1
c'est le Universal Studios.
- Speaker #0
C'est le décor central d'Universal Studios,
- Speaker #1
où se passe l'action de retour dans le futur la façade de Hill Valley la façade de l'endroit où l'horloge tombe en panne c'est exactement le même endroit que pour Gremlins et le film de Douglas Sirk avait été également tourné dans ce même décor mais là je parle également de la lumière l'utilisation de la lumière est vraiment la même c'est intéressant parce que le film de Douglas Sirk était une critique de la violence cachée de la petite vie provinciale. Et Gremlins, c'est l'explosion de cette violence, en fait, dans le même cadre. Donc, il y a une réponse thématique qui se fait dans ce truc visuel. Donc, il y a tout un jeu cinéphile qui joue beaucoup sur le visuel. Et donc, quand je parlais de La vie est belle, c'est parce qu'au début du film, on voit Billy qui est en retard pour son boulot et qui se met à courir dans la neige pour arriver à la banque où il est employé. Et c'est donc le fameux travelling final de James Stewart dans... La vie est belle qui a repris là.
- Speaker #2
Exactement. Bon, on écoute le morceau et on va commenter après parce qu'il y a pas mal de choses à dire dessus. Ça s'appelle Let For Work.
- Speaker #3
Sous-
- Speaker #0
C'est parfait, c'est très bien, on connaît ça par cœur, on a écouté ça un milliard de fois. Les Goldsmiths au fil, comme nous sommes, ne peuvent pas être passés à côté de ce morceau qui faisait partie des morceaux qui étaient sur la première version.
- Speaker #1
Les rares morceaux qui étaient sur la première version.
- Speaker #2
Ce qui est intéressant, c'est que cette petite ville provinciale, c'est littéralement le décor favori de Jordan qu'on va retrouver dans presque tous ses films. Il y a une ou deux exceptions, mais la plupart du temps, c'est le décor central dans lequel se déroulent ses films. C'est la vision idéalisée de l'American War of Life que lui fait ensuite dynamité pendant tout le reste du film à chaque fois ça c'est systématique c'est quand même un truc lion donc mais ça initie une espèce de tendance qui va être qu'à chaque film Goldsmith va faire une musique de la petite banlieue américaine On vous en fera écouter un certain nombre d'ailleurs au fil des épisodes. Mais vous allez voir qu'il y a plein de morceaux qui sont tous différents évidemment, puisque c'est sur un film, mais qui ont un...
- Speaker #1
Stylistiquement, dans ce qu'on vient d'entendre. Voilà,
- Speaker #2
qui ont un feeling commun en fait.
- Speaker #0
Rafik, tu nous as parlé de la mise en production de ce film, de certaines choses. On n'a pas résumé ce qu'était Gremlins.
- Speaker #1
Ah oui, parce qu'il y a des gens qui n'ont pas vu Gremlins.
- Speaker #0
Mais hélas, pas mal.
- Speaker #1
Et là, je pense que ça existe. Et là,
- Speaker #0
ça existe. Pas dans nos aides de lumière évidemment.
- Speaker #1
Pour le faire rapide, Gremlins, c'est l'histoire d'un papa qui cherche à faire un cadeau. ...exceptionnel à son enfant et qui un jour, un soir, à Chinatown, achète une créature étrange chez un vieux chinois qui ne veut pas lui vendre, le vieux chinois en l'occurrence, mais il se débrouille quand même pour l'acheter au gamin qui tient la boutique. Cette petite créature qui s'appelle... Un mogwai, qui a pour nom Gizmo, qu'on doit faire très attention avec cette petite créature. Il y a notamment trois règles à ne pas enfreindre. Il ne faut pas l'exposer à la lumière, ça ne veut pas le tuer. Il ne faut pas l'exposer à l'eau. Et surtout, le plus important, ne jamais le nourrir après minuit. Et comme ce père est une espèce d'inventeur fou, un peu loser, il va donner ça à son fils et tout va partir en vrille parce qu'on se doute que les trois règles vont être enfreintes très rapidement. Et ça va avoir pour effet de multiplier les mogwai, parce qu'en fait l'eau les fait se multiplier. Et bien sûr, ils vont se débrouiller pour bouffer après minuit Est-ce que ce sont quand même des sales petites créatures qui cassent les réveils pour faire croire qu'il n'est pas encore minuit ? Voilà, alors là,
- Speaker #2
il se transforme. Et là, il se transforme.
- Speaker #0
Cette histoire de minuit m'a toujours paru...
- Speaker #1
Oui, ça ne marche pas scénaristiquement, mais ce n'est pas grave.
- Speaker #0
De toute façon, on est toujours après minuit, quelle que soit l'heure de la journée.
- Speaker #1
On est dans un conte de fées modernes, donc on accepte... Ça n'a aucun sens,
- Speaker #2
mais on l'achète. Tout le monde l'achète en voyant le film, alors que ça n'a aucune logique.
- Speaker #0
Non, non, mais c'est vrai.
- Speaker #1
Et donc, du coup, les Grimmins se mettent à foutre le dawa. C'est un film qui joue beaucoup, on va dire thématiquement, sur la notion d'irresponsabilité de la société de consommation américaine, d'une certaine façon, puisque c'est un achat que le père a fait. Le père, c'est un inventeur fou qui passe son temps à faire des inventions totalement inutiles. Il y en a certaines qui sont prémises en scène dans le film, le fameux couteau suisse qui est censé... Le bassroom buddy qui est censé tout faire et qui foire tout. Dans leur maison, ça ne fonctionne pas. Et moi, le gag... Le plus drôle, mais beaucoup de gens ne le voient pas, c'est que la mère est obligée d'ouvrir un tiroir et de prendre une télécommande pour éteindre la lumière, alors qu'il y a un interrupteur juste à côté. Bref, donc il y a plein de petits gags comme ça dans le film. Et donc cette idée d'irresponsabilité, elle se transfère en fait dans ces créatures, les gremlins, qui sont à peu de choses près une illustration de l'adolescence, de l'entrée dans l'adolescence des jeunes américains surconsommateurs et surgattés, puisque donc les gremlins sont... immédiatement se mettre à fumer, à boire, à faire du breakdance, à insulter tout le monde. Casser. Casser, voilà.
- Speaker #2
Et tout ça en se fendant la gueule, parce que l'objectif, c'est ça. C'est avant tout de se marrer. C'est ça. En faisant le mal, mais il se marre.
- Speaker #1
Et donc, ça permet également de faire un film de Noël, parce que ça se passe...
- Speaker #0
Ah,
- Speaker #1
c'est complètement un film de Noël. C'est un film de réveillon totalement dynamité par l'esprit d'Halloween, on va dire. D'ailleurs, il y a une scène qui fait directement référence à Halloween. et sur laquelle on reviendra.
- Speaker #2
Ce qui est intéressant, c'est aussi que c'est un film produit par Spielberg, qu'on sait, si vous avez vu un certain nombre de films de Spielberg, qu'il y a quand même une récurrence de la famille dysfonctionnelle, de la famille recomposée. Et là, on a tout l'inverse, c'est une famille très unie. Ils n'ont pas beaucoup d'argent, ils sont tous un peu complètement à l'ouest, mais par contre, ils sont très très soudés.
- Speaker #1
La dysfonctionnalité rentre dans le film par une porte inattendue qui est ce qu'on appelle le love interest, puisque dans le film, il y a une très jolie jeune fille dont le héros est évidemment amoureux. Et généralement, dans ces productions-là, La jeune fille, c'est une jeune fille sans problème. Sauf que là, la jeune fille, elle a un problème, elle déteste Noël.
- Speaker #2
Et elle explique à un moment donné pourquoi.
- Speaker #1
Et il y a à un moment donné dans le film, effectivement, une explication d'un macabre achevé.
- Speaker #2
Tu ne sais pas comment réagir parce que tu as vu le film, il y a des trucs horrifiques, il y a des trucs bien drôles. Déjà, c'est assez compliqué de passer de l'un à l'autre. Mais ça se fait naturellement parce que le film est très bien construit. Mais quand tu arrives à cette scène-là, tu ne sais pas comment réagir en fait. c'est à la fois t'as envie de rire et en même temps ce qu'elle raconte c'est absolument atroce la Warner voulait couper la scène absolument et Spielberg n'a mis cette scène non plus mais il a dit c'est le film de Dante si tu veux la garder tu la gardes il y a d'autres scènes qui ont été coupées comme l'attaque d'un fast food par les Gremlins oui parce que c'était trop violent Donc,
- Speaker #0
il y a quand même eu des coupures, mais celle-là, ils l'ont heureusement gardée, cette scène-là, et c'est vrai qu'elle est incroyable.
- Speaker #2
Voilà, on ne vous raconte pas la scène, vous n'avez qu'à voir le film si vous ne l'avez pas vu. Et si vous l'avez vu, vous vous en souvenez de toute façon.
- Speaker #1
Voilà, mais on précise, pour ceux qui ne l'ont pas vu, le film est globalement joyeux. Et il y avait des gens à l'époque, notamment j'avais discuté avec des journalistes que j'admirais beaucoup, qui travaillaient pour le magazine Starfix, qui considéraient que c'était... Un des meilleurs scripts qu'ils aient jamais lu en fait, enfin en termes de structuration. C'est vrai que quand on y pense, quand on prend la peine d'y réfléchir, c'est un film dans lequel il se passe énormément de choses avec énormément de personnages et jamais, jamais, jamais tu n'es perdu. Tu sais exactement où tu te situes, quelles sont les règles, comment ça se passe, etc. Oui,
- Speaker #2
avec beaucoup d'économies dans la mise en place des enjeux et des personnages.
- Speaker #1
C'est
- Speaker #2
tout en étant parfaitement clair et limpide dès le départ en fait.
- Speaker #1
Et donc c'est vrai qu'en termes de structure, c'est un film assez admirable et c'est la raison je pense pour laquelle il tient aussi bien le passage du temps. Moi je l'ai montré à des gamins il y a quelques années, ça fonctionne du feu de Dieu, il n'y a aucun problème.
- Speaker #2
C'est devenu le film de Noël de deux ou trois générations quand même, de spectateurs, donc c'est pas mal. Et donc dans le film il y a une propriétaire immobilière qui martyrisse tous les gens qui louent des trucs chez elle et qui est évidemment richissime, qui vit avec des tas de chats.
- Speaker #0
Lui qui déteste les chiens.
- Speaker #2
Qui déteste les chiens, qui déteste les gens. C'est vraiment la terreur de la ville. Tout le monde la déteste et tout le monde a peur d'elle. Et Goldsmith lui a fait une marche qui est une sorte de valse un peu ridicule, très ridicule, très bancale.
- Speaker #1
On précise, cette dame, Mrs. Deagle, en fait, c'est une reprise du personnage de...
- Speaker #2
des quantiques de Noël, et donc elle sort...
- Speaker #1
Ça chante faux, très faux.
- Speaker #2
sur le pas de chez elle, et là elle voit que ça n'est pas des enfants, mais des Gremlins.
- Speaker #1
Avec des petits petits déboncés, tout ça.
- Speaker #2
Qui chantent, je sais plus, Mon Beau Sapin, ou un truc comme ça, qui va évoluer ensuite dans la première apparition du Gremlins Rag, qui est le thème principal des Gremlins, donc des créatures maléfiques, qui est littéralement un truc basé sur une rythmique de ragtime. Jodan disait d'ailleurs que c'était assez compliqué quand Goldsmith a présenté le thème, parce qu'il jouait ça au piano, et ça donnait pas du tout le même effet, puisque c'est un thème qui est... essentiellement à 80% construit pour synthétiseur. Donc il faut l'entendre tel qu'il a été pensé par Goldsmith pour se rendre compte de l'impact que ça peut avoir dans le film.
- Speaker #1
Et son côté moqueur en fait, avec presque des fausses notes dedans, etc. Mais c'est vrai que le morceau, enfin la scène en l'occurrence, elle est fameuse aujourd'hui, elle continue à ravir les gens par son sadisme assumé, puisque la Mrs. Deagle va très très mal finir. Mais pour Goldsmith, c'est un vrai festival, puisque entre les chats, les gosses...
- Speaker #2
Oui, il a utilisé un faux sample de chat qui a... des trucs faits au synthé. Il y a un moment, il y a un truc qui ressemble un peu à un chien aussi. Il y a des tas d'effets comme ça qui sont parfaitement intégrés à la musique qui étaient dans sa tête en tant que composition dès le départ en fait.
- Speaker #1
Et donc pour ceux qui vont découvrir le morceau, on précise une chose, on est en 1984 quand le film sort. Danny Elfman n'a pas encore fait de score au cinéma mais je pense qu'un morceau comme celui-ci il est resté bien au fond du crâne.
- Speaker #2
Donc on écoute High Flyer.
- Speaker #0
C'est fou comment Goldsmith arrive à utiliser les sons les plus improbables, dont les miaulements de chat et autres trucs, et que ça fonctionne parfaitement avec la musique.
- Speaker #2
Oui, et puis ça fonctionne surtout parfaitement avec la vision du cinéma de Joe Dante. Il n'y a aucun autre film de Goldsmith où il s'est lâché autant que sur les films de Dante sur ce genre de trucs.
- Speaker #1
Et les multiples niveaux, parce qu'il y a le côté drôle, parodique, avec justement ces sons bizarres qui viennent s'inclure, mais il y a quand même une vraie montée de tension. Ah oui, oui. Un vrai film d'horreur.
- Speaker #0
dernière quoi ça c'était un des morceaux qui était amputé dans la version courte de l'album la première qu'on a eu je rappelle qu'à l'époque on avait une phase de chanson et une phase de Goldsmith seulement oui qui durait 16 minutes 16 minutes c'était vraiment court et c'était vraiment dommage parce que de la musique dans le film il y en a beaucoup il y en a beaucoup elle est importante elle soutient l'action d'une façon admirable de toute façon on ne le répétera jamais assez
- Speaker #1
Goldsmith c'est un narrateur c'est un vrai compositeur de la narration sa musique elle colle juste absolument perfecto même pas à tout ce dont le film a besoin à ce moment-là.
- Speaker #0
Et j'imagine, professeur, que c'est ce que Dante a dû demander à Goldsmith. Comment ça s'est passé, leur travail ?
- Speaker #2
Ça s'est très bien passé.
- Speaker #0
Oui, on imagine.
- Speaker #2
Goldsmith a présenté ses idées, puis Dante lui a dit, bah vas-y.
- Speaker #0
Vas-y.
- Speaker #2
Vas-y, lâche-toi. Et Goldsmith, il ne fallait pas lui dire deux fois, parce que ce n'était pas si habituel que ça. Et puis surtout, le film n'était pas du tout ce qu'il avait imaginé à l'électure du script. C'était beaucoup plus drôle, beaucoup plus barré, beaucoup plus... En gros, c'était euh... oublie tout et fais-toi plaisir mais effectivement t'as raison on avait un album qui était très très court alors qu'il y avait une heure de musique dans le film alors que le film n'est pas très très long heureusement on a eu la chance d'avoir l'album complet quelques années après
- Speaker #0
Même assez longtemps après.
- Speaker #1
Oui, très longtemps après.
- Speaker #2
Oui, depuis les années 2000.
- Speaker #0
Il y avait beaucoup de Gremlins dans le film. Des Gremlins qui n'étaient pas réalisés par Rob Bottin, qui auraient pu très bien s'en sortir, mais par Chris Wallace qui a fait un travail remarquable.
- Speaker #1
Je ne sais pas si Rob Bottin s'en serait si bien sorti. Rob Bottin était parfait pour travailler sur une créature hallucinante vue en gros plan, sur tous les angles, etc. Là, on a une usine de fabrication.
- Speaker #2
C'est assez impressionnant parce que déjà, il y a des dizaines et des dizaines de Gremlins. Oui. Il y a certains plans où il y en a, je crois, plus de 100 qui sont animés en même temps. Ce sont des marionnettes. Il y a des mecs en dessous pour les faire bouger.
- Speaker #1
La scène finale dans le cinéma, voilà. Humanoids from the Deep dont on a parlé dans notre épisode sur James Horner et donc il est rompu au travail dans des conditions d'urgence en fait et même si Gremlins c'est un film à gros budget en fait la rapidité d'exécution parce que c'est un film qui s'est tourné très vite t'as besoin d'avoir justement des petits malins de la série B qui savent travailler la nuit de façon acharnée pour donner des résultats et aussi tout simplement parce que voilà ça a démontré avec des tests qu'ils pouvaient donner l'illusion, parce que tout ça, ça reste de l'illusion. Il fallait à tout prix que ça puisse marcher. Et notamment, ce qui a convaincu tout le monde, c'est Gizmo.
- Speaker #2
C'est ça, c'est qu'on n'a pas beaucoup parlé de Gizmo, mais il y a un travail exceptionnel. Il y avait un nombre assez élevé de marionnettes différentes, de différentes tailles, pour des gros plans, pour des inserts, pour différentes actions. Donc il y a énormément de travail pour Gizmo, et c'est une marionnette. Et ça se voit.
- Speaker #1
Gizmo est tellement important, c'est pas compliqué. Il y a eu autant de Gizmo qu'il y a d'expressions de Gizmo. C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il a une expression faciale particulière, qu'il soit heureux, heureux, content, endormi, etc. En fait, c'est des guismos différents qui sont employés. Et on le rappelle aussi que, parce que ça a été oublié depuis, bien sûr, mais la sortie du film, elle s'est faite autour du mystère. Puisque à cette époque-là, la façon d'attirer le public en salle, c'était de lui dire, il faut payer ton billet pour voir de quoi il s'agit. Donc toute la promotion du film s'est faite sur le mystère. Vous ne verrez pas tant que vous n'avez pas payé pour voir le film. Donc la séquence, effectivement, où on découvre... 10 mots pour la première fois. Tous les efforts ont été concentrés sur cette première apparition et il fallait vraiment une créature qui convainc immédiatement le public de l'époque sur un gros plan, toute la lumière. C'est ça.
- Speaker #2
Et qui est littéralement la reprise de l'affiche avec les petites pattes qui sortent en premier.
- Speaker #1
C'est ça, voilà. Parce que vraiment, au début des années 80, c'est le début de l'animatronique et de tout ce qui va révolutionner les effets spéciaux de ces années-là. Chris Wallace, il fait partie du trio de tête, sans aucun doute. En tout cas, il est largement plus compétent que, je trouve, que Carlo Rambaldi qui s'était occupé de E.T.
- Speaker #2
Clairement, Rambaldi, c'est une catastrophe,
- Speaker #1
en fait. Et Gizmo, c'était... Moi, j'ai le souvenir, effectivement, de ma première vision du film en salle avec tout un groupe d'ados, de copains. Et oui, la sortie de Gizmo, l'arrivée de Gizmo, c'est genre... Ah, waouh ! Il est vivant, toi, tu peux le toucher.
- Speaker #2
Une des difficultés de Gizmo, c'est qu'en plus, il est petit. C'est un petit personnage qui fait 20 centimètres de haut, quelque chose comme ça. Ça veut dire que les marionnettes et tout ce qui était mécanique dedans pour les animer cassaient beaucoup plus facilement que les Gremlins qui sont trois fois plus grands.
- Speaker #1
Et donc, dans une scène fameuse du film, encore une fois, on a parlé d'un film extrêmement bien structuré, arrive un moment où, effectivement, le pire se produit et un des Gremlins les plus méchants, surnommé Stripe, qui est un peu le chef de la bande... Oui,
- Speaker #2
qui a une...
- Speaker #1
de bug littéralement poursuivi par le héros Billy on est à un point du film où ils ont presque réussi à se débarrasser de toutes ces vilaines créatures et Stripe ne trouve rien de mieux que d'aller à la piscine locale pour se jeter dedans sachant que l'eau multiplie les gremlins et donc la catastrophe est en route et le plan suivant on voit une armée de gremlins en animation en image par image c'est impossible à faire autant puisqu'ils marchent ils se dépêchent mais c'est super bien foutu mais pendant tout le reste du film comme David l'a souligné effectivement il va y avoir des gremlins dont tous les coins d'écran. C'est un véritable festival de créatures. Et là, effectivement, c'est là où la force de travail a dû appayer.
- Speaker #0
Et on va en parler après avoir écouté ce morceau qui s'appelle Too Many Gremlins. On va parler aussi des références pléthoriques au cinéma qu'on aime bien dans Gremlins parce qu'il y a un paquet de trucs et un paquet de caméos importants par rapport au sujet.
- Speaker #2
Clairement. Donc Too Many Gremlins, c'est une nouvelle apparition du rag électronique des Gremlins sur fond de corde.
- Speaker #1
ça va vous paraître con mais j'entends cette musique j'ai envie de voir le film bah oui je pense que ça c'est une des puissances des scores de Goldsmith à chaque fois c'est ça ça te rappelle tellement les images tu veux dire que ça te le fait aussi sur Congo ? oui
- Speaker #0
En tout cas, vous pouvez revoir Gremlins d'excellente qualité grâce au Blu-ray Ultra HD qui est sorti du film. Donc il y a une très très belle copie en Ultra HD. Dans ce film, c'est un festival. Et là, on reconnaît bien le côté très érudit, très geek avant l'heure de Joe Dante, mais aussi de Goldschmidt.
- Speaker #2
Dès la première seconde du film, puisque le film s'ouvre sur la fanfare Warner, écrite par Max Steiner en 1935, je crois, et qui n'était plus utilisée du tout depuis 1952.
- Speaker #1
C'est clair, oui.
- Speaker #2
Et depuis 1952, elle a été dans... Dans trois films, c'est-à-dire Le Chirif est en prison de Mel Brooks, Time After Time, C'était Demain, de Nicolas Meyer, juste avant, en fait, un ou deux ans avant Gremlins, et dans Gremlins. Il a été réutilisé depuis, puisque Joe Dante, dès qu'il pouvait, le réutilisait dans ses films suivants. Une façon de montrer déjà sa cinéphilie hors normes, en fait, alors que le film n'a pas encore commencé.
- Speaker #0
Donc, les références... des extraits qui sont visibles dans le film. Il y a Blanche-Neige, puisque les Gremlins regardent Blanche-Neige à un moment. Il y a l'invasion des profanateurs de sépulture, un film très aimé par Joe Dante.
- Speaker #1
Parce que Kevin McCarthy.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #2
Dans la première scène, on voit le cinéma qui présente deux films qui s'appellent The Boys Life et Where's the Sky, qui sont les titres de tournage de E.T. et de Rencontre pour Zépti.
- Speaker #0
Tout à fait. Il y a des hommages visuels dans le design des Gremlins. Par exemple, il y a un hommage à Alien avec les cocons dans lequel les Gremlins se transforment. Il y a du Planète Interdite, puisqu'à un moment, on aperçoit Robbie le robot dans cette fameuse convention où va le père.
- Speaker #2
Voilà, on voit le père qui appelle à la maison, dans une cabine téléphonique. Et derrière lui, on voit Jerry Goldsmith avec... C'est un cowboy et il a une espèce de bras mécanique qui tient son téléphone. Il ne le tient pas avec sa main. C'est un salon d'inventeur.
- Speaker #0
C'est un salon d'inventeur.
- Speaker #2
Et en bas de cadre, il passe sur une espèce de petite voiture électrique. Spielberg avec le pied dans le plâtre.
- Speaker #1
Le pied dans le plâtre qu'il avait vraiment puisqu'il s'était pété le pied. Et ça a conditionné son caméo. On a également Chuck Jones qui joue dans le film le mentor de... de Billy.
- Speaker #0
À propos du caméo de Spielberg, est-ce que vous vous souvenez que dans sa petite voiture électrique, quand il passe devant le père du héros, il a une télé dans laquelle il regarde quelque chose. Et qu'est-ce qu'il regarde ?
- Speaker #1
Ah, ça, je ne sais plus.
- Speaker #0
Il regarde un extrait de Poltergeist, le moment où la petite Caroline met les mains sur la télé. Il faut vraiment y aller, il m'achète l'image.
- Speaker #2
Il y en a beaucoup, beaucoup dans ce film-là et beaucoup dans tous les films de Jodan. Et surtout, ce sont des références qui ne se sont pas mises dans la figure. Elles sont là, tu les remarques, tu ne les remarques pas.
- Speaker #1
je ne l'aime pas en fait et puis pour nous évidemment c'est le plaisir d'avoir Goldsmith à l'image et il sera dans le 2 il sera également dans le 2 qui avait fait remarquer d'ailleurs qu'il aucune direction il ne savait pas quoi faire quand la caméra tournait en fait il regardait la caméra et c'est pour ça qu'il a cet air un peu aéri avec son chapeau de cow-boy bon enfin bref ce film est
- Speaker #0
un bonheur absolu à revoir mille fois sans problème
- Speaker #2
Le fait est que la musique a une importance cruciale dans le film aussi, parce que ni le Mogwai ni les Gremlins ne peuvent véritablement parler. Ils ont quelques petits trucs comme ça.
- Speaker #1
Ils savent dire caca.
- Speaker #2
Ils savent dire caca, ils savent dire Billy, ils savent dire diggle, diggle, diggle. Et déjà, ce n'est pas vraiment un langage, c'est des sons qui ressemblent à un langage. Donc la musique doit exprimer tout ce qu'eux ne peuvent pas exprimer verbalement. Donc ça, c'est aussi important. Et c'est aussi pour ça qu'elle est complètement barrée, parce que les Gremlins sont littéralement complètement fous. Alors, il n'y a pas de score dans la scène. La scène du bar, c'est un bon exemple de ce que Dante avait en tête. C'est des dizaines de gremlins qui font tout et n'importe quoi, qui parodient en fait tout ce que font les humains.
- Speaker #1
Des adultes. C'est des ados qui se livraient à eux-mêmes, totalement.
- Speaker #2
Qui fument des clopes, qui boivent du whisky, qui jouent aux cartes.
- Speaker #1
Il y avait une scène qui m'avait choqué quand j'avais découvert le film, à une époque où je ne me posais pas trop de questions sur la thématique des films, c'est qu'à un moment donné, Billy présente à un de ses amis Gizmo. Moi, je me mettais à la place de Billy, c'est juste, t'as ça chez toi, c'est juste pas possible. C'est une créature mythologique incroyable. Et le môme le regarde, il fait Ouais, c'est sympa et puis en fait, il s'en fout.
- Speaker #2
Et puis après, il s'allonge sur le lit et il commence à dire une BD,
- Speaker #1
quoi. C'est ça. Il n'en a rien à secouer. Il est déjà lassé. Et c'est vraiment une mise en scène de l'adolescence américaine livrée à elle-même, complètement désabusée, etc. Et c'est exactement le sens du discours du Chinois à la fin, quand il leur dit Vous n'êtes pas prêts En gros, vous avez créé une civilisation hyper rapidement. En gros, les États-Unis sont créés en Quentin, qui vous permet d'avoir tout, mais en fait, vous n'êtes juste pas prêt. Vous n'êtes pas prêt,
- Speaker #2
vous n'êtes pas responsable, vous ne pouvez pas gérer un Mogwai, et on est passé à deux doigts de la catastrophe, parce que finalement, c'est vrai que les gramines se seraient répandues hors de la ville, c'était la fin du monde, en fait.
- Speaker #1
En gros, il y a quand même une sorte de morale inattendue dans un film grand public de Noël. que le film s'est autorisé. Et c'était d'autant plus étonnant que ça vient de gens qui sont d'une certaine manière responsables de cette société de consommation et de divertissement. Puisque là, on parle de Spielberg, qui sort un des gros blockbusters de l'année. Il y a du sens aussi dans Gremlins. Voilà,
- Speaker #2
il y a du sens. Il y a aussi Dick Miller, l'acteur fétiche de... Ah bah oui !
- Speaker #1
de Dante qui a un rôle important qui a un rôle important en fait il est là pour expliquer pour expliquer ce que sont les Grimmins en fait il est celui qui pose la légende des Grimmins sauf que lui il les associe aux petites créatures asiatiques japonaises on est effectivement au début des années 80 aux Etats-Unis comme en Europe d'ailleurs moi je l'ai vécu,
- Speaker #2
les gens ils étaient toujours parmi la seconde guerre mondiale et c'est vrai qu'ils voyaient encore le Japon comme l'ennemi oui globalement le personnage de Dick Miller est opposé à tout ce qui n'est pas fait aux Etats-Unis tout ce qui vient de l'extérieur c'est pas bien Faut pas. Et donc, le film se termine pratiquement à la fin, en fait, par un gros fight entre Stripe et Billy et Gizmo.
- Speaker #1
Gizmo va à la rescousse. Dans un... Centre commercial, en fait. C'est un centre commercial. C'est ça qui est intéressant avec la fin du film, c'est qu'il y a deux aspects qui sont mis en scène. Il y a le côté... Société Divertissement avec la salle de cinéma et Blanche-Neige, et le centre commercial. Le film est très clair sur ce qu'il est en train de raconter de l'époque où il sort. Et c'est dans le centre commercial qu'effectivement va avoir lieu la mort du bad guy, qui est, il faut le dire, quand même particulièrement vénère pour un film familial grand public. C'est assez... C'est-à-dire que même s'ils ont fait tout leur possible pour atténuer le caractère carnassier du script d'origine, en fait tout ressurgit dans cette scène finale avec des effets spéciaux de Chris Wallace bien dégueux.
- Speaker #2
Dans cette séquence-là, on a évidemment un cumul des thèmes et des orchestrations bien barrés de Goldsmith, en particulier sur la fin de la scène avec la mort de Stripe, où là il part dans la dissonance, parce que c'est littéralement le mal quand même les Gremlins. C'est ça. Ouais, mais dans le même morceau... ...en tout début d'épisode, qui est d'ailleurs également chanté, et que Goldsmith avait fait chanter par une... jeune fille de 13 ans qui venait de sa synagogue. Là, il y a un second thème pour Gizmo, qui est le thème du Gizmo à la rescousse héroïque, qui prend une petite voiture électrique et qui roule comme
- Speaker #1
Clark Gable dans le film Test Pilot de Victor Fleming, puisque Gizmo passe son temps à regarder le film à la télé et se prend pour Clark Gable. Donc, lorsqu'il a l'occasion de rentrer dans une petite voiture électrique, évidemment, il se prend pour Clark Gable et c'est là où le thème héroïque de Gizmo.
- Speaker #0
Le thème héroïque qui vaut un thème à la Star Trek. Ça pète.
- Speaker #2
Oui, donc le morceau est assez long et assez exceptionnel aussi en théorie. En termes de variation, et encore une fois, d'enregistration complètement what the fuck, quoi. Il s'appelle The Fountain. Oui,
- Speaker #0
The Fountain. Rien à voir avec Aronofsky.
- Speaker #1
Bien plus gore que l'Aronofsky.
- Speaker #0
C'est ça. On écoute ça tout de suite.
- Speaker #3
Merci
- Speaker #0
I think that's a good understanding of the history of the pre-modern era. I think that's a good understanding of the history of the pre-modern era. I think that's a good understanding of the history of the I think that's a good understanding of the history of the I think that's a good understanding of the history of the I think that's a good understanding of the history of the I think that's a good understanding of the history of the I think that's a good understanding of the history of the I think that's a good understanding of the history of the I think that's a good understanding of the history of the I think that's a good understanding Merci.
- Speaker #1
Gremlins va sortir en concurrence directe avec une autre production fantastique qui s'appelle Ghostbusters qui va le dépasser au box-office dans mon souvenir et ça va à l'époque créer deux camps irréconciliables qui sont les camps des pro-Gremlins et les camps des pro-Ghostbusters J'ai pas eu d'équipe de football favorite mais pendant des années j'étais team Gremlins à fond mais sur un plan cinégénique j'étais quand même beaucoup plus du côté de Gremlins En tout cas le film se termine sur un... Très joli matte painting.
- Speaker #2
Avec le vieux chinois qui s'en va et Gizmo dans sa petite caisse.
- Speaker #1
Dans la tradition de la fin du film de Douglas Sir que je citais tout à l'heure, qui se termine également sur un très beau matte painting. Et c'est là où le Gremlins Rag peut enfin exploser. Terminé ce... C'est 100 minutes festive. Il fait 100 minutes, le film, c'est ça ?
- Speaker #2
105,
- Speaker #1
ouais.
- Speaker #2
C'est pas très très long.
- Speaker #1
C'est la belle époque où on savait faire des films qui racontent ce qu'il faut et pas plus, quoi.
- Speaker #2
Ouais, il n'y avait pas de remplissage du tout, en fait. Et pourtant, le film, il y a beaucoup de choses dans le film. Et ça,
- Speaker #3
ça le met pas.
- Speaker #2
Et le film, encore une fois, est vraiment très très drôle. Il y a plein de trucs super...
- Speaker #3
Et très très denses.
- Speaker #2
Super poilants. Plein de gags qui sont générés par les gremlins, mais qui viennent de la tête de les dents, en fait.
- Speaker #3
Le pauvre Zach Calligan, qui joue le jeune héros, n'a pas tellement percé par la suite.
- Speaker #2
Non, il a continué à bosser comme comédien, mais jamais des gros trucs. Buffy Bickett non plus, d'ailleurs.
- Speaker #3
Non, c'est marrant, ça n'a pas créé des stars du tout, contrairement à Retour vers le futur l'année suivante, ou même à Explorers, où il y a eu quand même des acteurs conséquents qui sont devenus des grandes stars. Mais non, Gremlins a laissé sur le côté, peut-être parce que les Gremlins étaient les vrais héros.
- Speaker #1
C'est clairement, bien sûr.
- Speaker #2
Et d'ailleurs, ce qui est marrant, c'est qu'avant de faire appel à des marionnettes, ils avaient fait des essais avec des singes, en leur mettant des costumes de Gremlins, et les singes... Ils faisaient des crises de panique dès qu'on leur mettait la tête du gamine sur la lune. Donc ça ne marchait pas du tout, ils étaient complètement incontrôlables. Donc ils ont vite abandonné ça pour passer aux marionnettes.
- Speaker #3
Ils ont bien fait parce que le résultat est toujours aussi bien. Comme quoi, une bonne vieille marionnette en latex, ça...
- Speaker #1
Oui, alors, c'est un peu plus que des vieilles marionnettes, parce que c'est quand même des animatroniques parfois assez élaborées.
- Speaker #3
Tu as compris ce que je veux dire par rapport à la synthèse qui, ok, est formidable, mais à l'époque, et encore aujourd'hui, quand on revoit Gremlins, c'est pas honteux.
- Speaker #1
Je vais faire mon vieux con sans être un vieux con. C'est pas la synthèse qui est en défaut de nos jours, c'est le fait qu'on se repose. Sur la synthèse, en mode, elle va régler tous les problèmes. Là, les gremlins fonctionnent parce qu'on a fait très attention à la façon avec laquelle on allait les filmer, on allait les éclairer, avec laquelle ils vont interagir avec l'environnement et les comédiens. Le fait que ce soit compliqué pousse tout le monde à faire du mieux pour que la chose soit intégrée au mieux, justement, dans la scène. Mais si tu mets les mêmes efforts... sur de l'image de synthèse aujourd'hui, tu as un résultat sublime. James Cameron, à mes yeux, en est la preuve. Mais ça demande de se sortir les doigts.
- Speaker #3
C'est pas parce qu'il y a de la synthèse.
- Speaker #1
C'est pas la synthèse qui est en cause. Il faut des gens qui travaillent, et surtout à qui on laisse le temps de travailler. Bon, bon,
- Speaker #3
bon. On termine avec...
- Speaker #2
On termine avec le Gremlin Rag.
- Speaker #3
Oui, on en a beaucoup parlé.
- Speaker #2
On va écouter en version complète, qui n'est pas non plus la version qu'il faisait en concert, c'est encore différent. Là, c'est la version du générique de fin du film. Et on revient après pour un autre film.
- Speaker #4
Merci.
- Speaker #1
Le Grimlin's Rag, pour nous, il faut l'avouer, a une dimension particulière, sentimentalement parlante, puisque c'était le morceau emblématique de notre ami Baptiste qui nous a quittés il y a... deux ans.
- Speaker #2
Oui, et d'ailleurs, Gremlins, c'était son film favori. Il le voyait, je pense, à peu près une fois par mois depuis 1984. Enfin, depuis qu'il a eu un VHS,
- Speaker #1
quoi. Il avait des tas de gizmos et des tas de Gremlins dans sa maison. Et un de mes plus grands plaisirs, ça a été de lui ramener un jour une VHS dédicacée par Joey Dante, une VHS de Gremlins américaine. Et voilà, j'ai senti son cœur exploser d'amour pur. Oui, on a littéralement joué le Gremlins Rag le jour de son enterrement.
- Speaker #3
OK, on passe à un film qui est un peu plus
- Speaker #1
Mal aimé.
- Speaker #3
mal aimé et surtout qui a eu énormément de problèmes et il en reste d'ailleurs c'est le film de l'année 1985, Explorers un film qui arrive quand même en concurrence frontale avec un autre film d'ado et qui lui va rencontrer un succès absolument aussi une production Spielberg c'est Back to the Future qui va absolument tout balayer sur son chemin dont Explorers qui est produit par la Paramount et dont les exécutifs de la Paramount ont voulu faire ...justement le film pour contrer Rotor dans le futur et ça va foirer leur plan puisque... L'équipe qui a engagé Joe Dante pour faire Explorers va quitter Paramount du jour au lendemain pour aller à la concurrence. Et donc l'équipe remplaçante ne va rien trouver de mieux que de décider que le film devait sortir avant l'été, c'est-à-dire en concurrence vraiment frontale avec Back to the Future. Et donc ils retirent deux mois, deux mois et demi de post-production à Joe Dante qui en avait pourtant grave besoin.
- Speaker #1
Parce que c'est un film qui s'est réécrit au fur et à mesure, on va dire. C'est un projet qui a été porté à un moment donné par Wolfgang Petersen à l'époque. Il faisait ses prods en Allemagne, type l'Histoire sans fin notamment.
- Speaker #2
Clairement, il avait été identifié comme étant le bon candidat pour le film.
- Speaker #3
Et Peterson était d'accord pour faire le film, sauf qu'il disait je veux bien le faire, mais en Allemagne Et les exécutifs de la Paramount ont dit ah c'est embêtant parce que c'est quand même un film qui se passe en banlieue, dans la banlieue américaine, ça va pas le faire Munich Donc ils ont refusé Peterson, qui lui aurait bien aimé faire le film.
- Speaker #2
Alors ça parle de quoi, Explorers ?
- Speaker #1
C'est un film qui se veut dans le sillage de E.T., c'est-à-dire d'une tentative de réenchantement de la petite vie de... de banlieue, qui met en scène trois gamins. Il y en a un premier, joué par Ethan Hawke, qui en fait est plus ou moins le héros, on va dire, qui a des rêves récurrents très étranges qu'il n'arrive pas à décrypter, où il voit des figures géométriques complexes.
- Speaker #3
Il voit des circuits électroniques,
- Speaker #1
en fait, il se trouve que c'est des circuits intégrés, mais lui, il ne sait pas pourquoi il rêve ça, il est neutre, et il donne ça à son ami, qui était un gamin, un nerd total, joué par River Phoenix.
- Speaker #3
Qui s'appelle Wolfgang.
- Speaker #1
Wolfgang,
- Speaker #2
qui fait partie d'une famille complètement...
- Speaker #1
Allumé.
- Speaker #2
Frappadingue, qui est vraiment typique des films de Jodan.
- Speaker #3
Le père rappelle le père. Dans Grameen, c'est aussi un inventeur scientifique.
- Speaker #1
Tout à fait, qui est joué d'ailleurs le père par James Cromwell. Et ils vont être rejoints par une sorte de Huckleberry Finn, on va dire. C'est-à-dire un gamin qui lui a un père alcoolique et responsable, qui a appris à se battre, qui a appris à courir, qui ne s'en laisse pas compter.
- Speaker #3
Un petit voyou,
- Speaker #1
quoi. Un petit voyou, mais un voyou gentil, mais qui se prend de sympathie pour ses deux nerds. Et en fait, tous les trois, ils vont découvrir que ce circuit intégré auquel a rêvé le gamin leur permet de générer une sorte de champ magnétique. qui leur permettrait de voyager dans l'espace. Et là, ils se surprennent à se dire... Construisons une soucoupe et allons dans l'espace C'est un peu le résumé du film. Ça se veut totalement irréaliste et poétique, et en même temps très inscrit dans ce qui se faisait à l'époque, de films mettant en scène des mômes, avec les scènes incontournables, avec le bully local, avec la jeune blonde dont le héros est amoureux, enfin ce genre de choses-là. Dans une banlieue qui semble être quasiment reprise telle qu'elle sur celle d'Elliott dans E.T.
- Speaker #3
Exactement. Oui,
- Speaker #2
ou un peu le Gremlins aussi.
- Speaker #3
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'Eric Luc, qui est le scénariste... d'Explorers avait été dragué par de nombreuses majors que son scénario était très très bankable et que Paramount a payé très cher pour s'offrir cette histoire ce qui peut sembler étrange étant donné que la première réflexion de Joey Dante quand il a eu le script entre les mains c'est il n'y a pas de troisième acte mais
- Speaker #1
en l'occurrence il y en avait encore moins Puisque, basiquement, il partait à l'autre bout de l'univers pour aller disputer une partie de baseball. Et du coup, il y a eu une réécriture un peu en catastrophe pour faire de ce troisième acte quelque chose qui ait un vague sens, même si ça a pu échapper aux spectateurs de l'époque, parce qu'il y a un côté très déceptif dans le film, tel que Joey Dante l'a conçu.
- Speaker #3
Mais qui est déceptif aussi pour les héros du film. Sauf que le troisième acte, on l'amorce à peine et qu'on en a une vision de ce qu'aurait aimé faire Joe Dante juste au générique de fin. puisque l'aventure devait aller beaucoup plus loin. Le truc, ce qui s'est passé, c'est que comme ils ont réduit les temps de post-production, et ça j'en ai beaucoup parlé avec Jodan quand j'ai eu la chance d'être son chauffeur pendant des jours et des jours au festival. de Martigues, de SF de Martigues en 2018, on a beaucoup discuté d'Explorance parce que moi c'est un de mes films fétiches, je dois l'avouer. Parce que l'idée même de gamin qui part dans l'espace c'est vraiment un rêve de gosse. C'est le même type de rêve que celui de Superman et de devenir un super-héros et de voler quoi. On a cette matérialisation, ce fantasme de partir avec son propre vaisseau dans l'espace.
- Speaker #2
Oui mais comme c'est du Joe Dante c'est finalement un film sur le fait de ne pas pouvoir véritablement réaliser ses rêves.
- Speaker #3
Oui, il y a ça aussi.
- Speaker #2
Il y a toujours un côté un peu comme ça, plus mélancolique dans les films de Dante.
- Speaker #3
Pendant les trois quarts du film, et d'ailleurs Dick Miller en est la représentation, c'est les gamins, bravo, allez-y, vous allez tout casser. Et c'est dommage parce que Dante était extrêmement frustré sur le film, parce que quand il a livré Explorers à Paramount, il a livré un premier jet. du montage, le film n'était pas fini de monter. Il a dit, voilà, j'en suis là, en gros. Et les exécutifs de Paramount qui voulaient sortir le film ont dit, ok, c'est bon, on s'arrête là, merci, au revoir monsieur, et bon courage.
- Speaker #1
C'est très clairement le bas qui blesse. C'est que, effectivement, le film est une copie de travail, et ça se sent. Moi, je sais que quand je l'ai découvert à l'époque, je ne comprenais pas pourquoi ça ne marchait pas. Parce qu'en fait, tout ce que j'avais devant moi, c'était des choses qui étaient censées me plaire. Je trouvais ça bien filmé, bien photographié, la musique, on n'en parlait même pas. On en parlait. Dans un univers dans lequel je m'étais déjà instauré. Il me semblait excellent et pour cause. River Phoenix, il va le prouver assez vite qu'il était particulièrement brillant. Et en fait, il y avait un truc faux. Il y avait un truc artificiel, un truc qui ne marchait pas. Il m'a fallu des années de révision pour comprendre qu'en fait, c'est une copie de travail. Le montage séquentiel n'est pas terminé. Le mixage n'est pas fait.
- Speaker #2
Et non, mais quelque part, le film n'est pas terminé.
- Speaker #1
C'est d'ailleurs une heure et demie.
- Speaker #2
Il en restait une heure et demie de rush prémonté pour la fin du film.
- Speaker #3
Pas que pour la fin. Il y a aussi tout le développement amoureux entre le personnage principal et la fille. qui a un rôle...
- Speaker #2
qui n'est pas développé du tout...
- Speaker #3
mais dont les scènes existent.
- Speaker #1
Et surtout, c'est un des rares films hollywoodiens de studio important, on va dire, dans lesquels tu peux vraiment entendre les prises directes, ce que tu n'entends jamais, parce que généralement, les voix sont refaites à 80% en post-prod. Là, tu sens bien que ça a été pris sur le plateau même, et c'est la raison pour laquelle ça marche, mais pas tout à fait. Il y a une intonation qui déconne et tout ça. Et donc, il y a tout un côté artificiel qui est très gênant à la vision du film, mais en même temps, avec, comme on l'a dit, que des choses...
- Speaker #2
plaisante donc c'est un film que t'as envie d'aimer alors on va écouter un premier morceau sans surprise c'est le morceau de la petite ville de banlieue de ce film là qui est un peu en miroir avec celui de Gremlins qu'on écoutait tout à l'heure c'est aussi la musique qui symbolise la vie normale Des garçons, par opposition à la vie aventureuse de science-fiction, quand ils vont commencer à construire leur vaisseau et partir littéralement s'élever dans les airs.
- Speaker #1
Il y a un jeu de mots dans le titre, Sticks and Stones qui est en fait quelque chose que tu réponds à quelqu'un qui t'a gonflé, qui t'a cherché. Ce que les gamins pourraient répondre à leur belise,
- Speaker #3
ils pourraient lui dire Sticks and Stones Sticks and Stones may break my bones, but the world will never hurt me. On pourrait traduire ça en français par La bave du crapaud n'atteint pas le blanc de son cheveu Exactement.
- Speaker #1
Ils sont tout à fait justes. Donc effectivement, c'est cette petite vie de banlieue que d'une certaine manière, chacun de ces gamins cherche à fuir. C'est un thème qui revient assez régulièrement dans la première demi-heure, on va dire.
- Speaker #2
Oui, il y a un autre thème qu'on ne va pas écouter là, qui apparaît dès le générique de début. Le générique de début, c'est une des séquences de rêve où un gamin flotte au-dessus de circuits imprimés dans son rêve. Et Gloss Smith, à ce moment-là, a fait le thème du rêve. qui va réapparaître sous différentes formes tout au long du film, puisque quelque part, le fait de construire un vaisseau pour aller dans l'espace, c'est la réalisation du rêve, donc ça va être une déclinaison qui va partir du thème du rêve. Et surtout, et là ça devient très très méta, c'est que quand on voit la jeune fille dont le héros est amoureux, on entend le thème du rêve, parce que c'est la dream girl du gamin. Tout est lié, tout est très pensé. Et ce qui est marrant, c'est que Goldsmith ne parlait jamais de ça. Il n'allait jamais étudier sa musique, mais il le faisait de manière instinctive. Rares sont les compositeurs qui arrivent à l'atteindre. Voilà, donc on écoute Sticks and Stones. On l'écoute, oui. Et on revient après.
- Speaker #3
Exactement.
- Speaker #4
Sous Bonjour à tous, je m'appelle David, je suis le directeur de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation de la Fondation Sous-titrage Société Radio-Canada
- Speaker #3
On retrouvait aussi cette ambiance de banlieue au tout début de Poltergeist. Il y a aussi cette ambiance de banlieue heureuse.
- Speaker #1
Un peu plus speed.
- Speaker #3
Le film va quand même très très mal tomber, puisque en dehors de ces histoires de production, où la production était accélérée pour... tenir cette date de sortir et en plus avec un tournage qui avait très très bien débuté le début du tournage était tranquille tout se passait très très bien et puis d'un seul coup tout s'est accéléré, Joe Dante racontait qu'il y avait des scènes qui étaient tournées la peinture n'était pas sèche sur les murs donc il fallait carrément éviter de se coller au mur sinon tu te retrouvais englué, le film sort le week-end même du Live Head l'événement mondial auquel tout le monde s'intéressait.
- Speaker #1
Enfin, tout le monde s'intéressait, on ne pouvait pas y échapper, on était obligé de se subir.
- Speaker #3
On ne pouvait pas y échapper. D'après Joe Dante, ça a été le coup de grâce, c'est cette sortie à ce moment-là, parce que le film allait se sortir.
- Speaker #2
Sachant qu'en plus, Retour à le Futur était sorti la semaine d'avant.
- Speaker #3
Il était sorti la semaine d'avant et cartonnait au box-office.
- Speaker #2
Il n'a pas du tout fait d'argent lors du premier week-end, et après, il a carrément disparu.
- Speaker #3
C'est ça qui l'a tué, parce que le fait de ne pas faire d'argent le premier week-end, c'est la sanction directe chez les distributeurs, et le film est retiré des écrans. aussi vite qu'il était arrivé. Et donc, c'est vraiment... Enfin, c'est quand même... Dommage que Joe Dante n'ait pas pu terminer le film comme il le voulait, et deux, que le film n'est pas plus au niveau du public, alors il se rattrapera quand même un peu en vidéo.
- Speaker #1
Il y a un côté manifestement attachant, et quelque part charmant aussi. Il n'y a pas tellement de films des années 80 mettant en scène des gamins qui ne sentent pas le cynisme. Il n'y a zéro cynisme dans Explorers. On sent que Dante s'identifie à ses mômes, quand bien même certains ont eu du mal avec leur rôle, parce que j'ai le souvenir que River Phoenix détestait jouer le rôle de ce gamin scientifique.
- Speaker #3
River Phoenix ?
- Speaker #2
Il voulait jouer le héros en fait.
- Speaker #1
Bah oui.
- Speaker #3
Il voulait jouer le héros et alors ce que lui a dit Dante, il lui a dit, écoute, Détroit, tu es celui qui peut tout jouer. Donc, malheureusement, je te donne le rôle du nerd parce que tu seras parfait.
- Speaker #2
Et il est parfait ! Les trois gamins sont très bien. Le troisième, il n'a pas vraiment fait carrière. Il s'appelle Jason Presson. Par contre, il est très bien dans le film aussi.
- Speaker #3
Il est excellent. Et puis,
- Speaker #2
il y a aussi des choses qu'on voit bien que ce n'est pas fini. Le personnage de Dick Miller, il devait revenir à un moment donné et il ne revient pas. Il n'est plus dans le film parce qu'ils n'ont jamais eu le temps de finaliser la scène ou de la monter dans la version qui a été diffusée.
- Speaker #3
Cela dit, il a un beau rôle, Dick Miller. Et donc,
- Speaker #1
on parlait de caractère déceptif. On va spoiler, tant pis. Mais voilà, c'est qu'en fait, ces gamins s'aperçoivent qu'ils ont été en communication avec des aliens et qu'en fait, ces plans, ils les reçoivent directement de ces aliens-là et donc ils partent à la découverte de... de ceux qui ont généré avec beaucoup d'espoir et ils tombent sur des gamins des gamins c'est eux en aliens c'est eux en aliens et en fait pour eux ça va être très très décevant comme première rencontre parce que ces deux gamins aliens sont fans de tout ce que produit la télévision terrienne oui et ils ne communiquent d'ailleurs que via ces images c'est ça et ils se mettent carrément à chanter des chansons de rock à sortir des répliques de films et tout ce qui est on s'en doute pour un geek comme Joey Dante ce qu'il a dû faire subir à ses amis pendant de longues années donc en fait il se met lui-même en scène à traverser ces aliens obsédés par la culture populaire. Et les moums sont genre, ah, c'est ça, les aliens ?
- Speaker #3
Oui, mais ils sont déçus. En plus, alors, pour le coup, cette partie-là du film vieillit vachement mal parce que toutes les références télévisuelles de l'époque sont totalement oubliées aujourd'hui. À l'époque, il y avait eu un effort, d'ailleurs, sur la traduction française qui avait été... 4 têtes !
- Speaker #1
On s'imite
- Speaker #3
Chirac, ils font des imitations d'hommes politiques, surtout de l'époque, connus de l'époque, et c'est vrai que malheureusement, ça vieillit super mal. Maintenant, le film tient plus sur les 3 quarts du reste du film que sur sa conclusion. Oui,
- Speaker #2
c'est clair.
- Speaker #3
Et en fait, tout ce qui est beau dans le film, c'est... Toute la découverte d'abord du circuit électronique, comment ça fonctionne, la façon dont c'est montré dans la cave de River Phoenix. Oui,
- Speaker #2
et puis surtout dans la scène de la construction, qui est littéralement le pivot du film en fait.
- Speaker #3
Qui est magnifique.
- Speaker #2
Puisqu'ils vont construire un petit vaisseau spatial à partir d'une espèce de nacelle qui vient d'un...
- Speaker #1
De fait, c'est pas non plus complètement hasardeux. Encore une fois, Joey Dante sait d'où il vient et d'où vient la culture qu'il apprécie.
- Speaker #3
Et dans la casse où ils vont récupérer la nacelle de la fête foraine, il y a... dans les décors des allusions à d'autres films, dont Rosebud de Citizen Kane, que Spielberg venait d'acquérir en vente aux enchères et qu'il a prêté à Joe Dante pour le mettre dans le décor. Comme quoi, ce n'était pas une production Spielberg, mais... Clairement, ils étaient potes et qu'ils étaient en contact. Oui,
- Speaker #2
c'est clair.
- Speaker #3
Et toute cette ambiance est complètement Spielbergienne.
- Speaker #2
Et d'ailleurs, avant de continuer et de terminer avec Explorers, on va peut-être écouter un deuxième morceau.
- Speaker #3
Ah oui !
- Speaker #2
Qui est justement le morceau central de la partition, qui est The Construction. La séquence où il récupère des trucs à gauche, à droite, pour construire ce vaisseau qui sera vraiment un truc de briquet de broc. Mais suffisant, en fait, pour des enfants.
- Speaker #3
Parce que ce qui manque sur le vaisseau,
- Speaker #2
c'est compensé par leur imagination. Et d'ailleurs, c'est le morceau de base du score, parce que c'est lui qui servait d'ouverture à l'album d'époque, qui était évidemment beaucoup trop court par rapport à ce qui a été réédité après. Et on y entend également, comme je disais, le thème du rêve, ainsi que... une pulsation semi-électronique qui va accompagner toutes les séquences d'action du film qui suivent, et évidemment le corps du score qui est l'espoir, l'aventure, l'envol, etc.
- Speaker #3
C'est parti !
- Speaker #4
et d'y arriver. C'est ce que je suis en train de dire. Je suis en train de dire que je suis en train de me dire que je suis en train de me dire que je suis en train de me dire que je suis en train de me dire que je suis en train de me dire que je suis en train de me dire que je suis en train de me dire que je suis en train de me dire que je suis en train de me dire que je suis en train de me dire que je suis en train de me dire Merci.
- Speaker #3
C'est un morceau extraordinaire, c'est peut-être un des plus beaux morceaux de Goldsmith, il est dans le top 10.
- Speaker #1
Alors, si je peux me permettre, je ne suis pas du tout d'accord, et en même temps je suis d'accord. C'est-à-dire que, bizarrement, c'est un morceau que je n'aime pas. Ah bon ? Oui, et que je n'ai jamais aimé, mais, et je pense que c'est important, c'est un morceau qui m'obsède. C'est-à-dire que, même si j'ai décrété que je n'aimais pas ce morceau dès l'époque, en fait, il me revient en tête. Je l'adore. Une fois tous les trois mois. Tu sais, un peu comme ces vieilles pubs que t'as eu gamin et tu sais pas pourquoi ça remonte d'un coup. Et ben moi, ce morceau d'Experience, il arrête pas. de me revenir à l'esprit.
- Speaker #2
Tu te rends compte que Rafik vient d'appeler The Construction vieille pub.
- Speaker #3
Oui, oui. Non, mais bon.
- Speaker #2
Je ne suis pas d'accord.
- Speaker #3
J'adore ce morceau. La scène en elle-même, la réalisation de la scène est sensationnelle.
- Speaker #1
On n'en a pas eu assez des scènes comme ça.
- Speaker #3
C'est une scène de montage, comme on les aime.
- Speaker #1
Celle-là, particulièrement,
- Speaker #2
me touche. Voilà, et elle est suivie juste après. d'une scène où ils essayent justement le... et ils survolent un drive-in.
- Speaker #3
Oui, oui, j'allais parler de ça parce qu'il y a la scène du drive-in, évidemment, dans lequel on va... il y a un film, un vieux film de science-fiction qui est projeté dans le drive-in.
- Speaker #2
Qui s'appelle Starkiller parce que... Parce que Luke Stark est dans la première mouture de Star Wars.
- Speaker #3
Exactement.
- Speaker #2
Et qui est joué, enfin, dont le héros est une espèce de Buck Rogers.
- Speaker #3
Oui, c'est du Buck Rogers.
- Speaker #2
Qui est joué par Robert Picardo.
- Speaker #3
Ben oui, toujours Robert Picardo qui va avoir trois rôles dans le film puisqu'il joue Starkiller, il joue l'extraterrestre enfant mais il joue aussi l'extraterrestre père qui vient récupérer ses gamins.
- Speaker #1
Enfin, qui vient surtout les engueuler.
- Speaker #3
Qui vient surtout les engueuler. Picardo raconte souvent que quand il était grimé et là, on retrouve Les costumes de Rob Bottin qui sont incroyables de dingo. Et Picardo disait qu'il avait l'impression d'avoir une machine à écrire sur la tête tellement qu'il y avait d'appel à air et de circuit.
- Speaker #1
Le cerveau moteur.
- Speaker #3
La scène du drive-in est incroyable et il faut aussi rendre hommage au travail d'ILM, puisque c'est ILM, la boîte de Georges Lucas, qui a fait les effets spéciaux. Tout est magique au niveau visuel. Oui, il n'y a pas grand-chose à acheter.
- Speaker #2
Pour un petit budget quand même, parce que le film coûtait 10 millions, et sur les 10 millions, il y en avait 6 pour les effets spéciaux.
- Speaker #3
ILM qui a été, pour une fois, et c'est assez rare, coproducteur du film pour les effets spéciaux, et ils ne sont clairement probablement pas rentrés dans leurs frais. Et ils ont fait un travail remarquable, non seulement sur les vrais effets spéciaux, mais aussi sur ce petit film qui est projeté à Star Skiller, où il y a des faux effets spéciaux dégueulasses.
- Speaker #1
Et on ne l'a pas précisé, mais aussi les images de synthèse. Ça ne sert à rien.
- Speaker #3
Synthèse, bien sûr.
- Speaker #1
On est en 85 et les images de synthèse ça n'existe théoriquement pas au cinéma. Toutes les scènes de rêve.
- Speaker #2
Toutes les scènes de rêve imprimées en rêve c'est super bien fait.
- Speaker #1
C'est un film qui est régulièrement oublié quand les gens te parlent de la première image de synthèse au cinéma et te citent les mystères de la pyramide etc. Là tu fais Explorer, c'est les mecs. Et aussi au niveau visuel je pense quand même très important la photo de John Ora. Et Joey Dante disait un truc super drôle à l'époque. Il disait John Ora est le seul chef opérateur au monde qui réussit à vous faire passer vos extérieurs pour un décor de studio. Le pire, c'est que c'est vrai, parce qu'il y a des scènes qui sont tournées dans une vraie forêt, et t'as vraiment l'impression que la forêt, elle a été recréée pour le film.
- Speaker #3
Il y a une ambiance à la Haiti dans la forêt, avec des raies de lumière qui passent autour des arbres.
- Speaker #1
Ils ont quand même été tournés en extérieur.
- Speaker #2
Et alors, dans la musique, il y a aussi une évolution tout au long du film. On est à mi-chemin quand on est dans les scènes de rêve. parce que c'est quand même essentiellement du synthé un peu éthéré, mais dès qu'on vient dans la réalité, c'est beaucoup plus de l'orchestre, et ils commencent à ajouter des petits éléments synthétiques, et plus on avance, déjà il y en a un peu plus au moment où ils construisent le truc, il y en a encore un peu plus quand ils commencent à s'envoler et à tester la machine, et plus on avance vers la fin du film, et plus le synthé prend le dessus, comme si c'était la voix des aliens en fait. Ce qui fait que quand on est sur le vaisseau spatial des aliens, loin dans l'espace, on est presque exclusivement synthétique en fait.
- Speaker #3
Oui mais alors justement on n'a pas trop le temps de développer, parce qu'on a... On arrive au bout de cette émission. Et là, on retrouve aussi le côté fantasque de Joe Dante et dans sa réale et dans ce qui s'y passe à l'écran. Oui,
- Speaker #2
mais malgré tout, ce n'est pas un film qu'il reconnaît entièrement. Il dit que c'est très, très difficile pour lui de le voir aujourd'hui parce que ce n'est pas le film qu'il voulait faire.
- Speaker #3
Ah, c'est clair. Et d'ailleurs,
- Speaker #2
il y a un truc qui a un peu disparu finalement au cours de production, c'est que la musique temporaire, c'était beaucoup, beaucoup... d'un morceau de Twilight Zone, la série, écrit par un Bernard Herrmann pour un épisode qui s'appelle Walking Distance, qui était un morceau assez mélancolique, assez triste en fait. Et cette partie-là, elle a été un petit peu gommée au final dans Explorers, alors qu'elle aurait peut-être dû être plus présente. Et Goldsmith était d'ailleurs surpris quand il a vu le film avec ça comme musique temporaire, en demandant à Dante, est-ce que tu veux vraiment un truc aussi triste que ça ? Et Dante lui avait répondu, oui, mais je sais que pour le reste, tu vas faire de toute façon, donc ça ira. Voilà, ils étaient... parfaitement, intellectuellement, sur exactement le même plan, et surtout, ils avaient le même sens de l'humour, donc ça va se confirmer sur des films à venir.
- Speaker #3
Oui, dont on va parler la prochaine fois, parce que là, on va s'arrêter là. On a déjà fait plus d'une heure quarante d'enregistrement, et on aura autant, tout autant à faire sur les prochains épisodes, à mon avis. Dis-moi, Rafik Djoumi, toi qui as la main sur ton ordinateur et qui as ouvert une page internet sur un site, Tout à fait remarquable.
- Speaker #1
Alors, complètement par hasard, j'ai tapé au pif, j'ai tapé lagrandeévasion.fr, tout attaché, en disant que j'ai peut-être tombé sur quelque chose, et c'est le cas. Je viens de tomber sur une radio de musique de film. Oh,
- Speaker #3
incroyable.
- Speaker #1
Hallucinant, sur laquelle il y a l'air d'avoir des milliers et des milliers de titres.
- Speaker #3
Plus de 15 000, je crois. Ouais.
- Speaker #1
Et là, on vient d'écouter un instant un morceau d'Hervé Lavandier pour Minuscule. Ah,
- Speaker #3
c'est joli.
- Speaker #1
Très, très joli score, qui vient d'enchaîner avec du David Newman. Ça fait longtemps que je n'ai pas écouté David Newman. Pour le film The Spirit, de... Franck Miner.
- Speaker #3
Très bien.
- Speaker #1
Donc, c'est une radio de musique de film sur laquelle on entend absolument de tout. Alors, c'est un catalogue foisonnant avec des visuels somptueux.
- Speaker #3
Oui, analysé par le professeur Desbrosses. Je crois,
- Speaker #1
oui. Qui, je crois, a ouvert un Tipeee également pour soutenir cette radio fantastique.
- Speaker #3
Il faut soutenir. Il faut soutenir la grande évasion.fr et surtout aller écouter les musiques, hein professeur ?
- Speaker #2
Clairement, venez sous le Tipeee avec moi pour écouter de la musique.
- Speaker #3
C'est ça. On rappelle aussi que tous nos contributeurs, ceux qui donnent sur Patreon ou sur Tipeee, ont accès à Discord.
- Speaker #1
Tout à fait, ils ont accès à Discord, ils ont accès à des épisodes inédits également. Donc sur le Discord, ils peuvent discuter, rencontrer tous les autres êtres de lumière qui sont tous plus lumineux les uns que les autres. Alors là, pour le coup, John Hora, il ne sait même plus où poser ses projecteurs, tellement il y en a dans tous les coins. Ils se font des blind tests. Certains sont assez culsus.
- Speaker #2
Assez culsus. bien fourni
- Speaker #1
Et puis certains d'entre eux ont aussi accès à des playlists spécialement préparées par le professeur Desbrosses, à écouter justement sur le site de La Grande Évasion, je crois. On ne va pas faire toute la liste de privilèges que vous avez quand vous devenez un être de lumière, mais ça vaut le coup. Donc allez sur Tipeee et Patreon, bouclez Total Tracks. Et bien sûr, si cet épisode vous a plu, si vous avez découvert un petit peu plus de Jerry Goldsmith à travers cet épisode-là, sachez que toute la carrière de ce monsieur, une carrière qui couvre 50 ans de cinéma et pas mal de gros chefs-d'œuvre, a été parfaitement chroniquée dans l'ouvrage de Yves Derichard. Édité par les éditions Total Tracks.
- Speaker #2
Il vient d'être édité, mais je n'en ai pas eu, moi.
- Speaker #3
Il arrive, il arrive.
- Speaker #2
Qui sera disponible dans les prochaines semaines. Voilà,
- Speaker #3
merci beaucoup à tous pour votre attention. J'adore parler de Jodant et de Jerry Goldsmith. J'avoue que ça me plaît.
- Speaker #2
On se retrouve bientôt. On se retrouve la semaine prochaine.
- Speaker #1
Avec du Jodant et du Jerry Goldsmith. Je tiens, parce qu'il y a encore quelques gros morceaux, les gars.
- Speaker #3
Tu m'étonnes.
- Speaker #2
Et on va terminer avec un troisième et dernier morceau d'Explorers. Oui. Qui est, en gros, le final. Qui commence par une séquence de rêve à nouveau. Où, cette fois-ci, ils sont tous dans le rêve, y compris... la petite amie la petite copine du héros puis un final un peu triomphant qui va ensuite céder la place à une musique qui illustre Wack qui est l'alien qui est joué par Robert Picardo et qui n'est pas sans rappeler un peu le Gremlin Saga un petit peu il y a un petit rapport entre les deux effectivement un peu comme ça bancal et rigolo en fait ouais mais ça reste quand même un très très beau score que je vous recommande d'écouter en entier voilà et ça s'appelle Have a nice trip et bah merci donc on vous souhaite également
- Speaker #3
un bon voyage et bah des bisous à bientôt à bientôt
- Speaker #4
Sous-titrage ST'501 Merci. Merci.