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Série 2 Ressentis de l'inceste Episode 3. La culpabilité dans l'inceste. Je me sens coupable cover
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Traumatisme et Renaissance

Série 2 Ressentis de l'inceste Episode 3. La culpabilité dans l'inceste. Je me sens coupable

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15min |06/08/2024
Play
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15min |06/08/2024
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Description

cette deuxième série du podcast sur les ressentis des victimes d’inceste est une série plus intimiste, une série qui expose un peu plus, qui rentre dans ce que la victime d’inceste vit au plus profond d’elle-même, au-delà des chiffres, pour mettre de la conscience sur ce que les personnes ressentent quand elles ont subi l’inceste.

Dans cette série,

  • je vous parle de ma perception, d’un angle de perception, qui ne sera pas clairement exhaustif,

  • j’ai l’intention d’amener de la compréhension, pour mettre du sens sur le vécu,

  • et j’inclurai mon épisode d’extraits aussi de témoignages. Je vous donnerai d’ailleurs les références de ces témoignages dans la description de l’épisode.

 

Dans cet épisode, j’aborde dans cet épisode la notion de culpabilité, souvent associée à la honte

J’ai volontairement séparé les deux, pour comprendre profondément les mécanismes de chacun des deux aspects

  • A quoi correspond cette culpabilité ?

  • Comment elle se manifeste ?

  • Et pourquoi finalement c’est la personne qui a subi les agressions qui se sent coupable ?

  • Et comment sortir de cette culpabilité

C’est ce que nous allons voir dans cet épisode.

 

Bienvenue dans le troisième épisode : La culpabilité dans l’inceste : je me sens coupable. Troisième épisode de la 2ème série sur les ressentis du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin

 

Dans cet épisode, nous verrons les différentes formes de culpabilité et ce qui les sous-tendent

  • On peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non, d’avoir laissé faire

  • On peut se sentir coupable d’avoir provoqué la situation,

  • On peut aussi se sentir coupable d’avoir ressenti du plaisir.  

  • On peut se sentir coupable de ressentir des sentiments d’affection par rapport à l’agresseur.euse. 

  • On peut se sentir coupable à l’idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille

 

La culpabilité parle de notion de responsabilité, l’abilité de pouvoir répondre de ces actes. Or tout est là, puisque dans l’inceste, les repères, les limites ne sont pas clairs, tout est mélangé, collé

 

Nous verrons aussi comment la culpabilité peut se manifester, les boucles mentales, les tentatives de gestion des sensations

 

Et je vous donnerai mon point de vue sur comment sortir de la culpabilité

 

si vous avez aimé cet épisode, n’hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner ; et surtout ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou spotify ou une autre application de Podcast, ça va aider énormément ce podcast. Merci à vous. Je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode, d’ici là, prenez bien soin de vous !

 

 

Références


- Corinne Casiero

Inceste : Corinne Masiero témoigne - 9h10 - L'invité de Sonia Devillers, en septembre 2022

- documentaire « la loi du silence » un podcast de 4 épisodes diffusé par France Culture



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nous poursuivons cette deuxième série du podcast sur les ressentis des victimes d'inceste, une série donc plus intimiste, une série qui expose un peu plus, qui rentre dans ce que la victime d'inceste vit au plus profond d'elle-même, au-delà des chiffres, pour mettre de la conscience sur ce que les personnes ressentent quand elles ont subi l'inceste. Dans cette série, je vous parle de ma perception d'un angle de perception qui ne sera clairement pas exhaustif. Mais j'ai l'intention d'amener de la compréhension pour mettre du sens sur le vécu et j'inclurai dans l'épisode des extraits aussi de témoignages. Je vous donnerai d'ailleurs les références de ces témoignages dans la description de l'épisode. Dans cet épisode, j'aborde la notion de culpabilité, souvent associée à la honte. J'ai volontairement séparé les deux. pour mieux comprendre, comprendre plus profondément les mécanismes de chacun des deux aspects. Alors à quoi correspond cette culpabilité ? Comment se manifeste-t-elle ? Et pourquoi finalement c'est la personne qui subit les agressions qui se sent coupable ? Et comment sortir de cette culpabilité ? C'est ce que nous allons voir dans cet épisode. Bienvenue dans le troisième épisode. La culpabilité dans l'inceste, je me sens coupable, troisième épisode de la deuxième série sur les ressentis du traumatisme, du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Je me sens coupable, mais de quoi ? Ou juste ? Le sentiment de culpabilité est parfois un sentiment diffus dans son contenu. C'est envahissant, mais finalement on ne sait pas exactement de quoi on se sent coupable. Une première étape est donc de discerner ce qui est présent derrière cette culpabilité, pour mieux la cerner, la comprendre, pour mieux comprendre les mécanismes. Et c'est ce que nous allons déjà faire maintenant. La culpabilité peut donc prendre plusieurs formes. D'abord, on peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non, d'avoir laissé faire. Je ne suis pas défendu, je n'ai pas crié. Du coup, c'est de ma faute. Je n'avais qu'à partir ou dire non. Le raisonnement à un niveau paraît évident, mais la réalité biologique de la peur est tout autre. Si vous avez écouté la première série de mon podcast sur les mécanismes du traumatisme, Vous comprenez probablement déjà les ressorts de ce qui se passe. Confronté à la peur, la menace de l'agression, faite par une personne en qui, normalement, nous avons confiance, le cerveau se met en mode de sauvegarde, en disjonctant. Nous nous figeons. Concrètement, cela fait sentir que nous ne bougeons plus. Nous ne pouvons plus bouger. Que cela devient comme irréel. Nous ne sentons plus. Nous devenons inertes, comme un objet. La menace est trop forte pour le corps et le psychisme et nous n'avons pas accès à la fuite. Nous ne pouvons pas nous défendre dans la situation. C'est ce qui explique que nous ne pouvons pas dire non et que nous avons l'impression de laisser faire. Ça, c'est pour un premier point. Et puis, et c'est mon deuxième point, on peut se sentir coupable d'avoir provoqué la situation. Et ce, d'autant plus si on a conscience que c'est interdit ou que l'agresseur nous fait porter la culpabilité. Là se joue la confusion entre la demande d'amour de l'enfant et la réponse hors la loi de l'adulte qui répond par le sexe et l'emprise et qui peut prendre une forme de chantage dans la relation. A ce sujet, je vous propose d'écouter un extrait de l'interview de Corinne Maciero par Sonia De Villers dans une émission sur France Inter en prévision de la diffusion d'un documentaire. auquel elle a participé et qui a été diffusé sur France Télévisions. Le documentaire l'inceste le dire et l'entendre. Voici ses mots.

  • Speaker #1

    C'est sous couvert d'amour qu'on t'agresse. Quand on est chaud, c'est ça. C'est sous couvert d'amour. Je t'aime bien, je t'aime. Donc regarde, on va se caresser. C'est tout des mots d'amour. Moi, je déteste ce mot. Amour, ça ne veut plus rien dire. C'est trop atroce dans la tête d'un enfant. Mais bien sûr. Et en plus, quand... Quand on commence à te caresser, et ça c'est physique, c'est comme si tu commences à caresser une verge, elle commence à bander, sauf s'il y a des problèmes. Mais voilà ce qui se passe. Et quand tu fais la même chose en caressant une fille, à un moment tu te mets à mouiller et tu te dis Ah bah alors c'est que moi aussi je voulais et tu deviens honteuse parce que tu crois que c'est de ta faute, mais c'est pas de toi.

  • Speaker #0

    Corinne Maciero évoque bien la confusion entre la demande d'amour, d'affection. Et la réponse par l'inceste. Quoi qu'il arrive, c'est l'adulte qui doit donner des repères et dire non. Et pas l'enfant. C'est d'eux sa responsabilité. Et c'est justement ça qui est complètement brouillé dans l'inceste. Les repères. Voir l'inceste qui est normalisé. D'ailleurs, écoutons à nouveau un autre extrait, cette fois-ci du documentaire La loi du silence. Un podcast de 4 épisodes diffusé par France Culture. où une des victimes, Marie, parle de cette normalisation de l'inceste qu'elle a subi par son père. Voici ce qu'elle dit.

  • Speaker #2

    Je me rappelle aussi d'une anecdote dont il m'avait parlé sur la tribu des Dogons. Et là, il m'avait raconté le fait que c'était très courant que les grands-parents ou les parents apprennent à leurs enfants le sexe et tout ce qui y allait autour. Quelque part, pour lui, en fait, il le faisait en ce terme-là. C'était pas du tout négatif, il fallait pas que je le prenne comme ça, il fallait que je me laisse aller.

  • Speaker #0

    Finalement, c'est une emprise qui se fait tout naturellement entre l'agresseur et la victime.

  • Speaker #2

    Il me l'a dit une fois de ne pas en parler, en fait, pour moi, ça a été ancré. C'est devenu un secret tout de suite. Il m'a fait comprendre que les autres ne comprendraient pas, évidemment. Que c'était entre nous, c'était un grand secret à garder.

  • Speaker #0

    Ceci était un autre extrait du même documentaire. Voilà pour le deuxième point. J'aborde à présent un troisième point, le fait qu'on puisse se sentir coupable d'avoir ressenti du plaisir. J'en ai parlé dans le précédent épisode sur la honte, puisqu'on peut également ressentir de la honte d'avoir pris du plaisir. Il s'agit d'une réaction normale, biologique, face à une stimulation sexuelle. Cette réaction est mécanique et cela ne dit rien par rapport à l'intention de la personne qui éprouve ces sensations. Elle n'est pas responsable de cela. Donc, il n'y a pas eu de consentement de la personne. agressé. Et puis, dans un quatrième point, on peut se sentir également coupable d'avoir ressenti des sentiments et de ressentir des sentiments d'affection par rapport à l'agresseur. Il y a un mélange terrible à l'intérieur de soi. L'agresseur est un membre de la famille auquel on tient, une personne de confiance. On peut se sentir coupable de ressentir cette affection alors que cette personne nous fait du mal. et nous a fait du mal. Les ressentis mélangés d'amour, de haine provoquent beaucoup de culpabilité. Enfin, et c'est un autre point, on peut se sentir coupable à l'idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille. La famille est normalement un espace de protection, de sécurité, qui s'effondre avec l'inceste. La personne qui subit les agressions peut se sentir coupable à l'idée de briser cette famille, ce semblant d'harmonie. Et puis associé à cela, il y a tout le silence, le tabou de l'inceste, rempli de non-dits, de non-clarté, de silenciation autour des gestes sexuels. Les repères ne sont pas clairs. L'enfant naît, grandit dans ce contexte-là, les parents, la famille également. Et derrière tout cela, il y a le côté sociétal. à propos de l'inceste, le transgénérationnel même également. Je ferai une série spécifique d'ailleurs sur les liens transgénérationnels et le sujet de l'inceste. Et j'aborderai ce point dans cette série-là. Dans le fait de le dire également, on peut se sentir coupable dans ce cas des conséquences possibles aussi pour l'agresseur. Voilà les différentes formes que peut prendre... la notion de culpabilité. Dans la culpabilité, il y a la notion de responsabilité, l'habilité de pouvoir répondre de ses actes. Or, tout est là. Dans l'inceste, les repères, les limites ne sont pas claires. Les rôles, les responsabilités, les liens ne sont pas clairs. Il y a un abus de pouvoir sur la personne victime. Il y a un écrasement des générations, une problématique de collage. Tout est collé, tout est mélangé. Que ce soit directement lié à l'agression, autrement dit si l'agression est faite par une des figures d'attachement, ou que ce soit en termes de contexte. dans lequel les agressions ont eu lieu. Et c'est ça qui amène à la culpabilité de la personne victime dans l'agression. Tout ce brouillage, tout ce qui n'est pas clair et tout ce qui est mélangé en termes de responsabilité. Alors voyons à présent comment la culpabilité peut se manifester. Elle peut se manifester par des boucles mentales. Elle peut tourner dans la tête sans résolution. On peut entendre comme une petite voix qui tourne en boucle et nous répète que c'est notre faute, qu'on l'a bien cherché, qu'on le mérite, qu'on aurait dû faire quelque chose pour empêcher. C'est une façon aussi que trouve notre organisme pour essayer de gérer ces émotions insupportables en lien avec la culpabilité et de devoir le faire tout seul en soi. La culpabilité, c'est aussi la culpabilité qu'on retourne et qui peut se manifester contre soi. Elle peut se traduire dans le corps, on est alors associé à la sensation de l'émotion, on peut la ressentir, et on peut retourner cette énergie de la culpabilité contre soi. Comme on n'a pas pu agir à l'extérieur, exprimer ce qui est ressenti, cela se retourne contre soi. Et donc trouver des façons de gérer en quelque sorte ces sensations insupportables, les troubles alimentaires, l'automultilation, etc. Et cela peut être combiné à du dégoût de soi. Je reviendrai là-dessus dans un autre épisode de cette même série, dans Je me sens sale. Alors, comment se sortir de cette culpabilité ? Pour moi, cela passe par plusieurs étapes. Celle de pouvoir passer de coupable à victime, de reconnaître les faits, de séparer les responsabilités en allant rencontrer l'émotion en lien avec la culpabilité. Et en ayant travaillé aussi sur la honte qui peut verrouiller elle-même l'accès à la culpabilité. La honte verrouille plus que la culpabilité, elle ne se montre pas. La culpabilité est autre et peut peut-être se dire un petit peu plus. Ce processus va permettre de se réapproprier son histoire, pour ensuite sortir du statut de victime. Cette pulsion de vie qui commence à sortir, le fait d'en avoir marre d'être victime, pour récupérer ensuite sa puissance, son énergie, sa posture d'affirmation, versus le fait de subir, d'être et de se sentir en posture basse. Et cela peut passer par de la colère, qui a besoin d'être vue, entendue, écoutée, accompagnée. Concrètement, vous comprenez que tout cela rejoint un parcours en thérapie qui accompagnera ces points de passage délicats, qui demandent du soin, de l'écoute et de l'humanité surtout. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous. et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous. Et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • On peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non

    02:31

  • On peut se sentir coupable d’avoir provoqué la situation

    04:29

  • On peut aussi se sentir coupable d’avoir ressenti du plaisir

    08:07

  • On peut se sentir coupable de ressentir des sentiments d’affection par rapport à l’agresseur.euse.

    08:55

  • On peut se sentir coupable à l’idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille

    09:29

  • Culpabilité et notion de responsabilité

    10:58

  • Comment la culpabilité peut se manifester ?

    11:58

  • Comment se sortir de la culpabilité

    13:26

  • Conclusion épisode culpabilité et inceste

    14:55

Description

cette deuxième série du podcast sur les ressentis des victimes d’inceste est une série plus intimiste, une série qui expose un peu plus, qui rentre dans ce que la victime d’inceste vit au plus profond d’elle-même, au-delà des chiffres, pour mettre de la conscience sur ce que les personnes ressentent quand elles ont subi l’inceste.

Dans cette série,

  • je vous parle de ma perception, d’un angle de perception, qui ne sera pas clairement exhaustif,

  • j’ai l’intention d’amener de la compréhension, pour mettre du sens sur le vécu,

  • et j’inclurai mon épisode d’extraits aussi de témoignages. Je vous donnerai d’ailleurs les références de ces témoignages dans la description de l’épisode.

 

Dans cet épisode, j’aborde dans cet épisode la notion de culpabilité, souvent associée à la honte

J’ai volontairement séparé les deux, pour comprendre profondément les mécanismes de chacun des deux aspects

  • A quoi correspond cette culpabilité ?

  • Comment elle se manifeste ?

  • Et pourquoi finalement c’est la personne qui a subi les agressions qui se sent coupable ?

  • Et comment sortir de cette culpabilité

C’est ce que nous allons voir dans cet épisode.

 

Bienvenue dans le troisième épisode : La culpabilité dans l’inceste : je me sens coupable. Troisième épisode de la 2ème série sur les ressentis du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin

 

Dans cet épisode, nous verrons les différentes formes de culpabilité et ce qui les sous-tendent

  • On peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non, d’avoir laissé faire

  • On peut se sentir coupable d’avoir provoqué la situation,

  • On peut aussi se sentir coupable d’avoir ressenti du plaisir.  

  • On peut se sentir coupable de ressentir des sentiments d’affection par rapport à l’agresseur.euse. 

  • On peut se sentir coupable à l’idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille

 

La culpabilité parle de notion de responsabilité, l’abilité de pouvoir répondre de ces actes. Or tout est là, puisque dans l’inceste, les repères, les limites ne sont pas clairs, tout est mélangé, collé

 

Nous verrons aussi comment la culpabilité peut se manifester, les boucles mentales, les tentatives de gestion des sensations

 

Et je vous donnerai mon point de vue sur comment sortir de la culpabilité

 

si vous avez aimé cet épisode, n’hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner ; et surtout ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou spotify ou une autre application de Podcast, ça va aider énormément ce podcast. Merci à vous. Je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode, d’ici là, prenez bien soin de vous !

 

 

Références


- Corinne Casiero

Inceste : Corinne Masiero témoigne - 9h10 - L'invité de Sonia Devillers, en septembre 2022

- documentaire « la loi du silence » un podcast de 4 épisodes diffusé par France Culture



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nous poursuivons cette deuxième série du podcast sur les ressentis des victimes d'inceste, une série donc plus intimiste, une série qui expose un peu plus, qui rentre dans ce que la victime d'inceste vit au plus profond d'elle-même, au-delà des chiffres, pour mettre de la conscience sur ce que les personnes ressentent quand elles ont subi l'inceste. Dans cette série, je vous parle de ma perception d'un angle de perception qui ne sera clairement pas exhaustif. Mais j'ai l'intention d'amener de la compréhension pour mettre du sens sur le vécu et j'inclurai dans l'épisode des extraits aussi de témoignages. Je vous donnerai d'ailleurs les références de ces témoignages dans la description de l'épisode. Dans cet épisode, j'aborde la notion de culpabilité, souvent associée à la honte. J'ai volontairement séparé les deux. pour mieux comprendre, comprendre plus profondément les mécanismes de chacun des deux aspects. Alors à quoi correspond cette culpabilité ? Comment se manifeste-t-elle ? Et pourquoi finalement c'est la personne qui subit les agressions qui se sent coupable ? Et comment sortir de cette culpabilité ? C'est ce que nous allons voir dans cet épisode. Bienvenue dans le troisième épisode. La culpabilité dans l'inceste, je me sens coupable, troisième épisode de la deuxième série sur les ressentis du traumatisme, du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Je me sens coupable, mais de quoi ? Ou juste ? Le sentiment de culpabilité est parfois un sentiment diffus dans son contenu. C'est envahissant, mais finalement on ne sait pas exactement de quoi on se sent coupable. Une première étape est donc de discerner ce qui est présent derrière cette culpabilité, pour mieux la cerner, la comprendre, pour mieux comprendre les mécanismes. Et c'est ce que nous allons déjà faire maintenant. La culpabilité peut donc prendre plusieurs formes. D'abord, on peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non, d'avoir laissé faire. Je ne suis pas défendu, je n'ai pas crié. Du coup, c'est de ma faute. Je n'avais qu'à partir ou dire non. Le raisonnement à un niveau paraît évident, mais la réalité biologique de la peur est tout autre. Si vous avez écouté la première série de mon podcast sur les mécanismes du traumatisme, Vous comprenez probablement déjà les ressorts de ce qui se passe. Confronté à la peur, la menace de l'agression, faite par une personne en qui, normalement, nous avons confiance, le cerveau se met en mode de sauvegarde, en disjonctant. Nous nous figeons. Concrètement, cela fait sentir que nous ne bougeons plus. Nous ne pouvons plus bouger. Que cela devient comme irréel. Nous ne sentons plus. Nous devenons inertes, comme un objet. La menace est trop forte pour le corps et le psychisme et nous n'avons pas accès à la fuite. Nous ne pouvons pas nous défendre dans la situation. C'est ce qui explique que nous ne pouvons pas dire non et que nous avons l'impression de laisser faire. Ça, c'est pour un premier point. Et puis, et c'est mon deuxième point, on peut se sentir coupable d'avoir provoqué la situation. Et ce, d'autant plus si on a conscience que c'est interdit ou que l'agresseur nous fait porter la culpabilité. Là se joue la confusion entre la demande d'amour de l'enfant et la réponse hors la loi de l'adulte qui répond par le sexe et l'emprise et qui peut prendre une forme de chantage dans la relation. A ce sujet, je vous propose d'écouter un extrait de l'interview de Corinne Maciero par Sonia De Villers dans une émission sur France Inter en prévision de la diffusion d'un documentaire. auquel elle a participé et qui a été diffusé sur France Télévisions. Le documentaire l'inceste le dire et l'entendre. Voici ses mots.

  • Speaker #1

    C'est sous couvert d'amour qu'on t'agresse. Quand on est chaud, c'est ça. C'est sous couvert d'amour. Je t'aime bien, je t'aime. Donc regarde, on va se caresser. C'est tout des mots d'amour. Moi, je déteste ce mot. Amour, ça ne veut plus rien dire. C'est trop atroce dans la tête d'un enfant. Mais bien sûr. Et en plus, quand... Quand on commence à te caresser, et ça c'est physique, c'est comme si tu commences à caresser une verge, elle commence à bander, sauf s'il y a des problèmes. Mais voilà ce qui se passe. Et quand tu fais la même chose en caressant une fille, à un moment tu te mets à mouiller et tu te dis Ah bah alors c'est que moi aussi je voulais et tu deviens honteuse parce que tu crois que c'est de ta faute, mais c'est pas de toi.

  • Speaker #0

    Corinne Maciero évoque bien la confusion entre la demande d'amour, d'affection. Et la réponse par l'inceste. Quoi qu'il arrive, c'est l'adulte qui doit donner des repères et dire non. Et pas l'enfant. C'est d'eux sa responsabilité. Et c'est justement ça qui est complètement brouillé dans l'inceste. Les repères. Voir l'inceste qui est normalisé. D'ailleurs, écoutons à nouveau un autre extrait, cette fois-ci du documentaire La loi du silence. Un podcast de 4 épisodes diffusé par France Culture. où une des victimes, Marie, parle de cette normalisation de l'inceste qu'elle a subi par son père. Voici ce qu'elle dit.

  • Speaker #2

    Je me rappelle aussi d'une anecdote dont il m'avait parlé sur la tribu des Dogons. Et là, il m'avait raconté le fait que c'était très courant que les grands-parents ou les parents apprennent à leurs enfants le sexe et tout ce qui y allait autour. Quelque part, pour lui, en fait, il le faisait en ce terme-là. C'était pas du tout négatif, il fallait pas que je le prenne comme ça, il fallait que je me laisse aller.

  • Speaker #0

    Finalement, c'est une emprise qui se fait tout naturellement entre l'agresseur et la victime.

  • Speaker #2

    Il me l'a dit une fois de ne pas en parler, en fait, pour moi, ça a été ancré. C'est devenu un secret tout de suite. Il m'a fait comprendre que les autres ne comprendraient pas, évidemment. Que c'était entre nous, c'était un grand secret à garder.

  • Speaker #0

    Ceci était un autre extrait du même documentaire. Voilà pour le deuxième point. J'aborde à présent un troisième point, le fait qu'on puisse se sentir coupable d'avoir ressenti du plaisir. J'en ai parlé dans le précédent épisode sur la honte, puisqu'on peut également ressentir de la honte d'avoir pris du plaisir. Il s'agit d'une réaction normale, biologique, face à une stimulation sexuelle. Cette réaction est mécanique et cela ne dit rien par rapport à l'intention de la personne qui éprouve ces sensations. Elle n'est pas responsable de cela. Donc, il n'y a pas eu de consentement de la personne. agressé. Et puis, dans un quatrième point, on peut se sentir également coupable d'avoir ressenti des sentiments et de ressentir des sentiments d'affection par rapport à l'agresseur. Il y a un mélange terrible à l'intérieur de soi. L'agresseur est un membre de la famille auquel on tient, une personne de confiance. On peut se sentir coupable de ressentir cette affection alors que cette personne nous fait du mal. et nous a fait du mal. Les ressentis mélangés d'amour, de haine provoquent beaucoup de culpabilité. Enfin, et c'est un autre point, on peut se sentir coupable à l'idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille. La famille est normalement un espace de protection, de sécurité, qui s'effondre avec l'inceste. La personne qui subit les agressions peut se sentir coupable à l'idée de briser cette famille, ce semblant d'harmonie. Et puis associé à cela, il y a tout le silence, le tabou de l'inceste, rempli de non-dits, de non-clarté, de silenciation autour des gestes sexuels. Les repères ne sont pas clairs. L'enfant naît, grandit dans ce contexte-là, les parents, la famille également. Et derrière tout cela, il y a le côté sociétal. à propos de l'inceste, le transgénérationnel même également. Je ferai une série spécifique d'ailleurs sur les liens transgénérationnels et le sujet de l'inceste. Et j'aborderai ce point dans cette série-là. Dans le fait de le dire également, on peut se sentir coupable dans ce cas des conséquences possibles aussi pour l'agresseur. Voilà les différentes formes que peut prendre... la notion de culpabilité. Dans la culpabilité, il y a la notion de responsabilité, l'habilité de pouvoir répondre de ses actes. Or, tout est là. Dans l'inceste, les repères, les limites ne sont pas claires. Les rôles, les responsabilités, les liens ne sont pas clairs. Il y a un abus de pouvoir sur la personne victime. Il y a un écrasement des générations, une problématique de collage. Tout est collé, tout est mélangé. Que ce soit directement lié à l'agression, autrement dit si l'agression est faite par une des figures d'attachement, ou que ce soit en termes de contexte. dans lequel les agressions ont eu lieu. Et c'est ça qui amène à la culpabilité de la personne victime dans l'agression. Tout ce brouillage, tout ce qui n'est pas clair et tout ce qui est mélangé en termes de responsabilité. Alors voyons à présent comment la culpabilité peut se manifester. Elle peut se manifester par des boucles mentales. Elle peut tourner dans la tête sans résolution. On peut entendre comme une petite voix qui tourne en boucle et nous répète que c'est notre faute, qu'on l'a bien cherché, qu'on le mérite, qu'on aurait dû faire quelque chose pour empêcher. C'est une façon aussi que trouve notre organisme pour essayer de gérer ces émotions insupportables en lien avec la culpabilité et de devoir le faire tout seul en soi. La culpabilité, c'est aussi la culpabilité qu'on retourne et qui peut se manifester contre soi. Elle peut se traduire dans le corps, on est alors associé à la sensation de l'émotion, on peut la ressentir, et on peut retourner cette énergie de la culpabilité contre soi. Comme on n'a pas pu agir à l'extérieur, exprimer ce qui est ressenti, cela se retourne contre soi. Et donc trouver des façons de gérer en quelque sorte ces sensations insupportables, les troubles alimentaires, l'automultilation, etc. Et cela peut être combiné à du dégoût de soi. Je reviendrai là-dessus dans un autre épisode de cette même série, dans Je me sens sale. Alors, comment se sortir de cette culpabilité ? Pour moi, cela passe par plusieurs étapes. Celle de pouvoir passer de coupable à victime, de reconnaître les faits, de séparer les responsabilités en allant rencontrer l'émotion en lien avec la culpabilité. Et en ayant travaillé aussi sur la honte qui peut verrouiller elle-même l'accès à la culpabilité. La honte verrouille plus que la culpabilité, elle ne se montre pas. La culpabilité est autre et peut peut-être se dire un petit peu plus. Ce processus va permettre de se réapproprier son histoire, pour ensuite sortir du statut de victime. Cette pulsion de vie qui commence à sortir, le fait d'en avoir marre d'être victime, pour récupérer ensuite sa puissance, son énergie, sa posture d'affirmation, versus le fait de subir, d'être et de se sentir en posture basse. Et cela peut passer par de la colère, qui a besoin d'être vue, entendue, écoutée, accompagnée. Concrètement, vous comprenez que tout cela rejoint un parcours en thérapie qui accompagnera ces points de passage délicats, qui demandent du soin, de l'écoute et de l'humanité surtout. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous. et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous. Et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • On peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non

    02:31

  • On peut se sentir coupable d’avoir provoqué la situation

    04:29

  • On peut aussi se sentir coupable d’avoir ressenti du plaisir

    08:07

  • On peut se sentir coupable de ressentir des sentiments d’affection par rapport à l’agresseur.euse.

    08:55

  • On peut se sentir coupable à l’idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille

    09:29

  • Culpabilité et notion de responsabilité

    10:58

  • Comment la culpabilité peut se manifester ?

    11:58

  • Comment se sortir de la culpabilité

    13:26

  • Conclusion épisode culpabilité et inceste

    14:55

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Description

cette deuxième série du podcast sur les ressentis des victimes d’inceste est une série plus intimiste, une série qui expose un peu plus, qui rentre dans ce que la victime d’inceste vit au plus profond d’elle-même, au-delà des chiffres, pour mettre de la conscience sur ce que les personnes ressentent quand elles ont subi l’inceste.

Dans cette série,

  • je vous parle de ma perception, d’un angle de perception, qui ne sera pas clairement exhaustif,

  • j’ai l’intention d’amener de la compréhension, pour mettre du sens sur le vécu,

  • et j’inclurai mon épisode d’extraits aussi de témoignages. Je vous donnerai d’ailleurs les références de ces témoignages dans la description de l’épisode.

 

Dans cet épisode, j’aborde dans cet épisode la notion de culpabilité, souvent associée à la honte

J’ai volontairement séparé les deux, pour comprendre profondément les mécanismes de chacun des deux aspects

  • A quoi correspond cette culpabilité ?

  • Comment elle se manifeste ?

  • Et pourquoi finalement c’est la personne qui a subi les agressions qui se sent coupable ?

  • Et comment sortir de cette culpabilité

C’est ce que nous allons voir dans cet épisode.

 

Bienvenue dans le troisième épisode : La culpabilité dans l’inceste : je me sens coupable. Troisième épisode de la 2ème série sur les ressentis du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin

 

Dans cet épisode, nous verrons les différentes formes de culpabilité et ce qui les sous-tendent

  • On peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non, d’avoir laissé faire

  • On peut se sentir coupable d’avoir provoqué la situation,

  • On peut aussi se sentir coupable d’avoir ressenti du plaisir.  

  • On peut se sentir coupable de ressentir des sentiments d’affection par rapport à l’agresseur.euse. 

  • On peut se sentir coupable à l’idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille

 

La culpabilité parle de notion de responsabilité, l’abilité de pouvoir répondre de ces actes. Or tout est là, puisque dans l’inceste, les repères, les limites ne sont pas clairs, tout est mélangé, collé

 

Nous verrons aussi comment la culpabilité peut se manifester, les boucles mentales, les tentatives de gestion des sensations

 

Et je vous donnerai mon point de vue sur comment sortir de la culpabilité

 

si vous avez aimé cet épisode, n’hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner ; et surtout ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou spotify ou une autre application de Podcast, ça va aider énormément ce podcast. Merci à vous. Je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode, d’ici là, prenez bien soin de vous !

 

 

Références


- Corinne Casiero

Inceste : Corinne Masiero témoigne - 9h10 - L'invité de Sonia Devillers, en septembre 2022

- documentaire « la loi du silence » un podcast de 4 épisodes diffusé par France Culture



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nous poursuivons cette deuxième série du podcast sur les ressentis des victimes d'inceste, une série donc plus intimiste, une série qui expose un peu plus, qui rentre dans ce que la victime d'inceste vit au plus profond d'elle-même, au-delà des chiffres, pour mettre de la conscience sur ce que les personnes ressentent quand elles ont subi l'inceste. Dans cette série, je vous parle de ma perception d'un angle de perception qui ne sera clairement pas exhaustif. Mais j'ai l'intention d'amener de la compréhension pour mettre du sens sur le vécu et j'inclurai dans l'épisode des extraits aussi de témoignages. Je vous donnerai d'ailleurs les références de ces témoignages dans la description de l'épisode. Dans cet épisode, j'aborde la notion de culpabilité, souvent associée à la honte. J'ai volontairement séparé les deux. pour mieux comprendre, comprendre plus profondément les mécanismes de chacun des deux aspects. Alors à quoi correspond cette culpabilité ? Comment se manifeste-t-elle ? Et pourquoi finalement c'est la personne qui subit les agressions qui se sent coupable ? Et comment sortir de cette culpabilité ? C'est ce que nous allons voir dans cet épisode. Bienvenue dans le troisième épisode. La culpabilité dans l'inceste, je me sens coupable, troisième épisode de la deuxième série sur les ressentis du traumatisme, du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Je me sens coupable, mais de quoi ? Ou juste ? Le sentiment de culpabilité est parfois un sentiment diffus dans son contenu. C'est envahissant, mais finalement on ne sait pas exactement de quoi on se sent coupable. Une première étape est donc de discerner ce qui est présent derrière cette culpabilité, pour mieux la cerner, la comprendre, pour mieux comprendre les mécanismes. Et c'est ce que nous allons déjà faire maintenant. La culpabilité peut donc prendre plusieurs formes. D'abord, on peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non, d'avoir laissé faire. Je ne suis pas défendu, je n'ai pas crié. Du coup, c'est de ma faute. Je n'avais qu'à partir ou dire non. Le raisonnement à un niveau paraît évident, mais la réalité biologique de la peur est tout autre. Si vous avez écouté la première série de mon podcast sur les mécanismes du traumatisme, Vous comprenez probablement déjà les ressorts de ce qui se passe. Confronté à la peur, la menace de l'agression, faite par une personne en qui, normalement, nous avons confiance, le cerveau se met en mode de sauvegarde, en disjonctant. Nous nous figeons. Concrètement, cela fait sentir que nous ne bougeons plus. Nous ne pouvons plus bouger. Que cela devient comme irréel. Nous ne sentons plus. Nous devenons inertes, comme un objet. La menace est trop forte pour le corps et le psychisme et nous n'avons pas accès à la fuite. Nous ne pouvons pas nous défendre dans la situation. C'est ce qui explique que nous ne pouvons pas dire non et que nous avons l'impression de laisser faire. Ça, c'est pour un premier point. Et puis, et c'est mon deuxième point, on peut se sentir coupable d'avoir provoqué la situation. Et ce, d'autant plus si on a conscience que c'est interdit ou que l'agresseur nous fait porter la culpabilité. Là se joue la confusion entre la demande d'amour de l'enfant et la réponse hors la loi de l'adulte qui répond par le sexe et l'emprise et qui peut prendre une forme de chantage dans la relation. A ce sujet, je vous propose d'écouter un extrait de l'interview de Corinne Maciero par Sonia De Villers dans une émission sur France Inter en prévision de la diffusion d'un documentaire. auquel elle a participé et qui a été diffusé sur France Télévisions. Le documentaire l'inceste le dire et l'entendre. Voici ses mots.

  • Speaker #1

    C'est sous couvert d'amour qu'on t'agresse. Quand on est chaud, c'est ça. C'est sous couvert d'amour. Je t'aime bien, je t'aime. Donc regarde, on va se caresser. C'est tout des mots d'amour. Moi, je déteste ce mot. Amour, ça ne veut plus rien dire. C'est trop atroce dans la tête d'un enfant. Mais bien sûr. Et en plus, quand... Quand on commence à te caresser, et ça c'est physique, c'est comme si tu commences à caresser une verge, elle commence à bander, sauf s'il y a des problèmes. Mais voilà ce qui se passe. Et quand tu fais la même chose en caressant une fille, à un moment tu te mets à mouiller et tu te dis Ah bah alors c'est que moi aussi je voulais et tu deviens honteuse parce que tu crois que c'est de ta faute, mais c'est pas de toi.

  • Speaker #0

    Corinne Maciero évoque bien la confusion entre la demande d'amour, d'affection. Et la réponse par l'inceste. Quoi qu'il arrive, c'est l'adulte qui doit donner des repères et dire non. Et pas l'enfant. C'est d'eux sa responsabilité. Et c'est justement ça qui est complètement brouillé dans l'inceste. Les repères. Voir l'inceste qui est normalisé. D'ailleurs, écoutons à nouveau un autre extrait, cette fois-ci du documentaire La loi du silence. Un podcast de 4 épisodes diffusé par France Culture. où une des victimes, Marie, parle de cette normalisation de l'inceste qu'elle a subi par son père. Voici ce qu'elle dit.

  • Speaker #2

    Je me rappelle aussi d'une anecdote dont il m'avait parlé sur la tribu des Dogons. Et là, il m'avait raconté le fait que c'était très courant que les grands-parents ou les parents apprennent à leurs enfants le sexe et tout ce qui y allait autour. Quelque part, pour lui, en fait, il le faisait en ce terme-là. C'était pas du tout négatif, il fallait pas que je le prenne comme ça, il fallait que je me laisse aller.

  • Speaker #0

    Finalement, c'est une emprise qui se fait tout naturellement entre l'agresseur et la victime.

  • Speaker #2

    Il me l'a dit une fois de ne pas en parler, en fait, pour moi, ça a été ancré. C'est devenu un secret tout de suite. Il m'a fait comprendre que les autres ne comprendraient pas, évidemment. Que c'était entre nous, c'était un grand secret à garder.

  • Speaker #0

    Ceci était un autre extrait du même documentaire. Voilà pour le deuxième point. J'aborde à présent un troisième point, le fait qu'on puisse se sentir coupable d'avoir ressenti du plaisir. J'en ai parlé dans le précédent épisode sur la honte, puisqu'on peut également ressentir de la honte d'avoir pris du plaisir. Il s'agit d'une réaction normale, biologique, face à une stimulation sexuelle. Cette réaction est mécanique et cela ne dit rien par rapport à l'intention de la personne qui éprouve ces sensations. Elle n'est pas responsable de cela. Donc, il n'y a pas eu de consentement de la personne. agressé. Et puis, dans un quatrième point, on peut se sentir également coupable d'avoir ressenti des sentiments et de ressentir des sentiments d'affection par rapport à l'agresseur. Il y a un mélange terrible à l'intérieur de soi. L'agresseur est un membre de la famille auquel on tient, une personne de confiance. On peut se sentir coupable de ressentir cette affection alors que cette personne nous fait du mal. et nous a fait du mal. Les ressentis mélangés d'amour, de haine provoquent beaucoup de culpabilité. Enfin, et c'est un autre point, on peut se sentir coupable à l'idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille. La famille est normalement un espace de protection, de sécurité, qui s'effondre avec l'inceste. La personne qui subit les agressions peut se sentir coupable à l'idée de briser cette famille, ce semblant d'harmonie. Et puis associé à cela, il y a tout le silence, le tabou de l'inceste, rempli de non-dits, de non-clarté, de silenciation autour des gestes sexuels. Les repères ne sont pas clairs. L'enfant naît, grandit dans ce contexte-là, les parents, la famille également. Et derrière tout cela, il y a le côté sociétal. à propos de l'inceste, le transgénérationnel même également. Je ferai une série spécifique d'ailleurs sur les liens transgénérationnels et le sujet de l'inceste. Et j'aborderai ce point dans cette série-là. Dans le fait de le dire également, on peut se sentir coupable dans ce cas des conséquences possibles aussi pour l'agresseur. Voilà les différentes formes que peut prendre... la notion de culpabilité. Dans la culpabilité, il y a la notion de responsabilité, l'habilité de pouvoir répondre de ses actes. Or, tout est là. Dans l'inceste, les repères, les limites ne sont pas claires. Les rôles, les responsabilités, les liens ne sont pas clairs. Il y a un abus de pouvoir sur la personne victime. Il y a un écrasement des générations, une problématique de collage. Tout est collé, tout est mélangé. Que ce soit directement lié à l'agression, autrement dit si l'agression est faite par une des figures d'attachement, ou que ce soit en termes de contexte. dans lequel les agressions ont eu lieu. Et c'est ça qui amène à la culpabilité de la personne victime dans l'agression. Tout ce brouillage, tout ce qui n'est pas clair et tout ce qui est mélangé en termes de responsabilité. Alors voyons à présent comment la culpabilité peut se manifester. Elle peut se manifester par des boucles mentales. Elle peut tourner dans la tête sans résolution. On peut entendre comme une petite voix qui tourne en boucle et nous répète que c'est notre faute, qu'on l'a bien cherché, qu'on le mérite, qu'on aurait dû faire quelque chose pour empêcher. C'est une façon aussi que trouve notre organisme pour essayer de gérer ces émotions insupportables en lien avec la culpabilité et de devoir le faire tout seul en soi. La culpabilité, c'est aussi la culpabilité qu'on retourne et qui peut se manifester contre soi. Elle peut se traduire dans le corps, on est alors associé à la sensation de l'émotion, on peut la ressentir, et on peut retourner cette énergie de la culpabilité contre soi. Comme on n'a pas pu agir à l'extérieur, exprimer ce qui est ressenti, cela se retourne contre soi. Et donc trouver des façons de gérer en quelque sorte ces sensations insupportables, les troubles alimentaires, l'automultilation, etc. Et cela peut être combiné à du dégoût de soi. Je reviendrai là-dessus dans un autre épisode de cette même série, dans Je me sens sale. Alors, comment se sortir de cette culpabilité ? Pour moi, cela passe par plusieurs étapes. Celle de pouvoir passer de coupable à victime, de reconnaître les faits, de séparer les responsabilités en allant rencontrer l'émotion en lien avec la culpabilité. Et en ayant travaillé aussi sur la honte qui peut verrouiller elle-même l'accès à la culpabilité. La honte verrouille plus que la culpabilité, elle ne se montre pas. La culpabilité est autre et peut peut-être se dire un petit peu plus. Ce processus va permettre de se réapproprier son histoire, pour ensuite sortir du statut de victime. Cette pulsion de vie qui commence à sortir, le fait d'en avoir marre d'être victime, pour récupérer ensuite sa puissance, son énergie, sa posture d'affirmation, versus le fait de subir, d'être et de se sentir en posture basse. Et cela peut passer par de la colère, qui a besoin d'être vue, entendue, écoutée, accompagnée. Concrètement, vous comprenez que tout cela rejoint un parcours en thérapie qui accompagnera ces points de passage délicats, qui demandent du soin, de l'écoute et de l'humanité surtout. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous. et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous. Et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • On peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non

    02:31

  • On peut se sentir coupable d’avoir provoqué la situation

    04:29

  • On peut aussi se sentir coupable d’avoir ressenti du plaisir

    08:07

  • On peut se sentir coupable de ressentir des sentiments d’affection par rapport à l’agresseur.euse.

    08:55

  • On peut se sentir coupable à l’idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille

    09:29

  • Culpabilité et notion de responsabilité

    10:58

  • Comment la culpabilité peut se manifester ?

    11:58

  • Comment se sortir de la culpabilité

    13:26

  • Conclusion épisode culpabilité et inceste

    14:55

Description

cette deuxième série du podcast sur les ressentis des victimes d’inceste est une série plus intimiste, une série qui expose un peu plus, qui rentre dans ce que la victime d’inceste vit au plus profond d’elle-même, au-delà des chiffres, pour mettre de la conscience sur ce que les personnes ressentent quand elles ont subi l’inceste.

Dans cette série,

  • je vous parle de ma perception, d’un angle de perception, qui ne sera pas clairement exhaustif,

  • j’ai l’intention d’amener de la compréhension, pour mettre du sens sur le vécu,

  • et j’inclurai mon épisode d’extraits aussi de témoignages. Je vous donnerai d’ailleurs les références de ces témoignages dans la description de l’épisode.

 

Dans cet épisode, j’aborde dans cet épisode la notion de culpabilité, souvent associée à la honte

J’ai volontairement séparé les deux, pour comprendre profondément les mécanismes de chacun des deux aspects

  • A quoi correspond cette culpabilité ?

  • Comment elle se manifeste ?

  • Et pourquoi finalement c’est la personne qui a subi les agressions qui se sent coupable ?

  • Et comment sortir de cette culpabilité

C’est ce que nous allons voir dans cet épisode.

 

Bienvenue dans le troisième épisode : La culpabilité dans l’inceste : je me sens coupable. Troisième épisode de la 2ème série sur les ressentis du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin

 

Dans cet épisode, nous verrons les différentes formes de culpabilité et ce qui les sous-tendent

  • On peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non, d’avoir laissé faire

  • On peut se sentir coupable d’avoir provoqué la situation,

  • On peut aussi se sentir coupable d’avoir ressenti du plaisir.  

  • On peut se sentir coupable de ressentir des sentiments d’affection par rapport à l’agresseur.euse. 

  • On peut se sentir coupable à l’idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille

 

La culpabilité parle de notion de responsabilité, l’abilité de pouvoir répondre de ces actes. Or tout est là, puisque dans l’inceste, les repères, les limites ne sont pas clairs, tout est mélangé, collé

 

Nous verrons aussi comment la culpabilité peut se manifester, les boucles mentales, les tentatives de gestion des sensations

 

Et je vous donnerai mon point de vue sur comment sortir de la culpabilité

 

si vous avez aimé cet épisode, n’hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner ; et surtout ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou spotify ou une autre application de Podcast, ça va aider énormément ce podcast. Merci à vous. Je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode, d’ici là, prenez bien soin de vous !

 

 

Références


- Corinne Casiero

Inceste : Corinne Masiero témoigne - 9h10 - L'invité de Sonia Devillers, en septembre 2022

- documentaire « la loi du silence » un podcast de 4 épisodes diffusé par France Culture



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nous poursuivons cette deuxième série du podcast sur les ressentis des victimes d'inceste, une série donc plus intimiste, une série qui expose un peu plus, qui rentre dans ce que la victime d'inceste vit au plus profond d'elle-même, au-delà des chiffres, pour mettre de la conscience sur ce que les personnes ressentent quand elles ont subi l'inceste. Dans cette série, je vous parle de ma perception d'un angle de perception qui ne sera clairement pas exhaustif. Mais j'ai l'intention d'amener de la compréhension pour mettre du sens sur le vécu et j'inclurai dans l'épisode des extraits aussi de témoignages. Je vous donnerai d'ailleurs les références de ces témoignages dans la description de l'épisode. Dans cet épisode, j'aborde la notion de culpabilité, souvent associée à la honte. J'ai volontairement séparé les deux. pour mieux comprendre, comprendre plus profondément les mécanismes de chacun des deux aspects. Alors à quoi correspond cette culpabilité ? Comment se manifeste-t-elle ? Et pourquoi finalement c'est la personne qui subit les agressions qui se sent coupable ? Et comment sortir de cette culpabilité ? C'est ce que nous allons voir dans cet épisode. Bienvenue dans le troisième épisode. La culpabilité dans l'inceste, je me sens coupable, troisième épisode de la deuxième série sur les ressentis du traumatisme, du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Je me sens coupable, mais de quoi ? Ou juste ? Le sentiment de culpabilité est parfois un sentiment diffus dans son contenu. C'est envahissant, mais finalement on ne sait pas exactement de quoi on se sent coupable. Une première étape est donc de discerner ce qui est présent derrière cette culpabilité, pour mieux la cerner, la comprendre, pour mieux comprendre les mécanismes. Et c'est ce que nous allons déjà faire maintenant. La culpabilité peut donc prendre plusieurs formes. D'abord, on peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non, d'avoir laissé faire. Je ne suis pas défendu, je n'ai pas crié. Du coup, c'est de ma faute. Je n'avais qu'à partir ou dire non. Le raisonnement à un niveau paraît évident, mais la réalité biologique de la peur est tout autre. Si vous avez écouté la première série de mon podcast sur les mécanismes du traumatisme, Vous comprenez probablement déjà les ressorts de ce qui se passe. Confronté à la peur, la menace de l'agression, faite par une personne en qui, normalement, nous avons confiance, le cerveau se met en mode de sauvegarde, en disjonctant. Nous nous figeons. Concrètement, cela fait sentir que nous ne bougeons plus. Nous ne pouvons plus bouger. Que cela devient comme irréel. Nous ne sentons plus. Nous devenons inertes, comme un objet. La menace est trop forte pour le corps et le psychisme et nous n'avons pas accès à la fuite. Nous ne pouvons pas nous défendre dans la situation. C'est ce qui explique que nous ne pouvons pas dire non et que nous avons l'impression de laisser faire. Ça, c'est pour un premier point. Et puis, et c'est mon deuxième point, on peut se sentir coupable d'avoir provoqué la situation. Et ce, d'autant plus si on a conscience que c'est interdit ou que l'agresseur nous fait porter la culpabilité. Là se joue la confusion entre la demande d'amour de l'enfant et la réponse hors la loi de l'adulte qui répond par le sexe et l'emprise et qui peut prendre une forme de chantage dans la relation. A ce sujet, je vous propose d'écouter un extrait de l'interview de Corinne Maciero par Sonia De Villers dans une émission sur France Inter en prévision de la diffusion d'un documentaire. auquel elle a participé et qui a été diffusé sur France Télévisions. Le documentaire l'inceste le dire et l'entendre. Voici ses mots.

  • Speaker #1

    C'est sous couvert d'amour qu'on t'agresse. Quand on est chaud, c'est ça. C'est sous couvert d'amour. Je t'aime bien, je t'aime. Donc regarde, on va se caresser. C'est tout des mots d'amour. Moi, je déteste ce mot. Amour, ça ne veut plus rien dire. C'est trop atroce dans la tête d'un enfant. Mais bien sûr. Et en plus, quand... Quand on commence à te caresser, et ça c'est physique, c'est comme si tu commences à caresser une verge, elle commence à bander, sauf s'il y a des problèmes. Mais voilà ce qui se passe. Et quand tu fais la même chose en caressant une fille, à un moment tu te mets à mouiller et tu te dis Ah bah alors c'est que moi aussi je voulais et tu deviens honteuse parce que tu crois que c'est de ta faute, mais c'est pas de toi.

  • Speaker #0

    Corinne Maciero évoque bien la confusion entre la demande d'amour, d'affection. Et la réponse par l'inceste. Quoi qu'il arrive, c'est l'adulte qui doit donner des repères et dire non. Et pas l'enfant. C'est d'eux sa responsabilité. Et c'est justement ça qui est complètement brouillé dans l'inceste. Les repères. Voir l'inceste qui est normalisé. D'ailleurs, écoutons à nouveau un autre extrait, cette fois-ci du documentaire La loi du silence. Un podcast de 4 épisodes diffusé par France Culture. où une des victimes, Marie, parle de cette normalisation de l'inceste qu'elle a subi par son père. Voici ce qu'elle dit.

  • Speaker #2

    Je me rappelle aussi d'une anecdote dont il m'avait parlé sur la tribu des Dogons. Et là, il m'avait raconté le fait que c'était très courant que les grands-parents ou les parents apprennent à leurs enfants le sexe et tout ce qui y allait autour. Quelque part, pour lui, en fait, il le faisait en ce terme-là. C'était pas du tout négatif, il fallait pas que je le prenne comme ça, il fallait que je me laisse aller.

  • Speaker #0

    Finalement, c'est une emprise qui se fait tout naturellement entre l'agresseur et la victime.

  • Speaker #2

    Il me l'a dit une fois de ne pas en parler, en fait, pour moi, ça a été ancré. C'est devenu un secret tout de suite. Il m'a fait comprendre que les autres ne comprendraient pas, évidemment. Que c'était entre nous, c'était un grand secret à garder.

  • Speaker #0

    Ceci était un autre extrait du même documentaire. Voilà pour le deuxième point. J'aborde à présent un troisième point, le fait qu'on puisse se sentir coupable d'avoir ressenti du plaisir. J'en ai parlé dans le précédent épisode sur la honte, puisqu'on peut également ressentir de la honte d'avoir pris du plaisir. Il s'agit d'une réaction normale, biologique, face à une stimulation sexuelle. Cette réaction est mécanique et cela ne dit rien par rapport à l'intention de la personne qui éprouve ces sensations. Elle n'est pas responsable de cela. Donc, il n'y a pas eu de consentement de la personne. agressé. Et puis, dans un quatrième point, on peut se sentir également coupable d'avoir ressenti des sentiments et de ressentir des sentiments d'affection par rapport à l'agresseur. Il y a un mélange terrible à l'intérieur de soi. L'agresseur est un membre de la famille auquel on tient, une personne de confiance. On peut se sentir coupable de ressentir cette affection alors que cette personne nous fait du mal. et nous a fait du mal. Les ressentis mélangés d'amour, de haine provoquent beaucoup de culpabilité. Enfin, et c'est un autre point, on peut se sentir coupable à l'idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille. La famille est normalement un espace de protection, de sécurité, qui s'effondre avec l'inceste. La personne qui subit les agressions peut se sentir coupable à l'idée de briser cette famille, ce semblant d'harmonie. Et puis associé à cela, il y a tout le silence, le tabou de l'inceste, rempli de non-dits, de non-clarté, de silenciation autour des gestes sexuels. Les repères ne sont pas clairs. L'enfant naît, grandit dans ce contexte-là, les parents, la famille également. Et derrière tout cela, il y a le côté sociétal. à propos de l'inceste, le transgénérationnel même également. Je ferai une série spécifique d'ailleurs sur les liens transgénérationnels et le sujet de l'inceste. Et j'aborderai ce point dans cette série-là. Dans le fait de le dire également, on peut se sentir coupable dans ce cas des conséquences possibles aussi pour l'agresseur. Voilà les différentes formes que peut prendre... la notion de culpabilité. Dans la culpabilité, il y a la notion de responsabilité, l'habilité de pouvoir répondre de ses actes. Or, tout est là. Dans l'inceste, les repères, les limites ne sont pas claires. Les rôles, les responsabilités, les liens ne sont pas clairs. Il y a un abus de pouvoir sur la personne victime. Il y a un écrasement des générations, une problématique de collage. Tout est collé, tout est mélangé. Que ce soit directement lié à l'agression, autrement dit si l'agression est faite par une des figures d'attachement, ou que ce soit en termes de contexte. dans lequel les agressions ont eu lieu. Et c'est ça qui amène à la culpabilité de la personne victime dans l'agression. Tout ce brouillage, tout ce qui n'est pas clair et tout ce qui est mélangé en termes de responsabilité. Alors voyons à présent comment la culpabilité peut se manifester. Elle peut se manifester par des boucles mentales. Elle peut tourner dans la tête sans résolution. On peut entendre comme une petite voix qui tourne en boucle et nous répète que c'est notre faute, qu'on l'a bien cherché, qu'on le mérite, qu'on aurait dû faire quelque chose pour empêcher. C'est une façon aussi que trouve notre organisme pour essayer de gérer ces émotions insupportables en lien avec la culpabilité et de devoir le faire tout seul en soi. La culpabilité, c'est aussi la culpabilité qu'on retourne et qui peut se manifester contre soi. Elle peut se traduire dans le corps, on est alors associé à la sensation de l'émotion, on peut la ressentir, et on peut retourner cette énergie de la culpabilité contre soi. Comme on n'a pas pu agir à l'extérieur, exprimer ce qui est ressenti, cela se retourne contre soi. Et donc trouver des façons de gérer en quelque sorte ces sensations insupportables, les troubles alimentaires, l'automultilation, etc. Et cela peut être combiné à du dégoût de soi. Je reviendrai là-dessus dans un autre épisode de cette même série, dans Je me sens sale. Alors, comment se sortir de cette culpabilité ? Pour moi, cela passe par plusieurs étapes. Celle de pouvoir passer de coupable à victime, de reconnaître les faits, de séparer les responsabilités en allant rencontrer l'émotion en lien avec la culpabilité. Et en ayant travaillé aussi sur la honte qui peut verrouiller elle-même l'accès à la culpabilité. La honte verrouille plus que la culpabilité, elle ne se montre pas. La culpabilité est autre et peut peut-être se dire un petit peu plus. Ce processus va permettre de se réapproprier son histoire, pour ensuite sortir du statut de victime. Cette pulsion de vie qui commence à sortir, le fait d'en avoir marre d'être victime, pour récupérer ensuite sa puissance, son énergie, sa posture d'affirmation, versus le fait de subir, d'être et de se sentir en posture basse. Et cela peut passer par de la colère, qui a besoin d'être vue, entendue, écoutée, accompagnée. Concrètement, vous comprenez que tout cela rejoint un parcours en thérapie qui accompagnera ces points de passage délicats, qui demandent du soin, de l'écoute et de l'humanité surtout. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous. et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous. Et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • On peut se sentir coupable de ne pas avoir dit non

    02:31

  • On peut se sentir coupable d’avoir provoqué la situation

    04:29

  • On peut aussi se sentir coupable d’avoir ressenti du plaisir

    08:07

  • On peut se sentir coupable de ressentir des sentiments d’affection par rapport à l’agresseur.euse.

    08:55

  • On peut se sentir coupable à l’idée de le dire, de briser un secret, avec la peur de faire exploser la famille

    09:29

  • Culpabilité et notion de responsabilité

    10:58

  • Comment la culpabilité peut se manifester ?

    11:58

  • Comment se sortir de la culpabilité

    13:26

  • Conclusion épisode culpabilité et inceste

    14:55

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