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Un genou à terre

Un genou à terre - Pilote avec Laurent Stock

Un genou à terre - Pilote avec Laurent Stock

43min |03/12/2024
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Description

🎙 "𝗨𝗻 𝗴𝗲𝗻𝗼𝘂 𝗮̀ 𝘁𝗲𝗿𝗿𝗲" c'est maintenant ! 🎙


Et je suis vraiment content de reprendre le micro pour mettre en lumière des histoires où la résilience transforme les épreuves en opportunités. Les façades des réseaux sociaux sont souvent lisses, parfaites, presque irréelles.


Alors que la vraie vie, celle qu’on ne montre pas toujours, est faite de hauts, de bas, d’épreuves, et de ces moments où il faut puiser au fond de soi pour avancer.


Entrepreneurs, sportifs, artistes : leurs parcours ne sont pas toujours simples, mais ils nous rappellent qu’après chaque chute, il est possible de se relever.


Plus simple à dire qu'à vivre, nous sommes d'accord ! Et derrière chaque chute, il y a une histoire. 🌟 Pour l’épisode pilote, je partage ma propre histoire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu plantes 3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros, tu vois... Moi je voyais cette fameuse nuit blanche, je voyais les gros titres d'M6 en disant la fanzone de Lille, seule fanzone de France à ne pas ouvrir pour des raisons d'organisation. Et je me sens obligé de trouver un coin pour crier, pour t'isoler. Et là, t'as un genou à terre.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, bienvenue dans Un Genou à Terre, l'émission qui vous apprend à vous relever. quoi qu'il arrive pour ce premier épisode j'accueille Laurent Stock fondateur de Natif on parlera de son parcours du succès de l'échec et puis il y aura quelques autres surprises salut Laurent salut César je ne sais pas quoi m'attendre on a préparé ça ensemble alors toi tu n'as pas trop préparé je n'ai pas préparé du tout alors ce podcast c'est toi qui l'animera pour tous les prochains épisodes mais je trouvais ça intéressant que pour ce premier épisode tu te retrouves dans la situation de l'invité tu es habitué finalement aux interviews mais pas tant que ça en tant qu'interviewé c'est vrai tu stresses c'est vrai

  • Speaker #0

    Non, je ne me stresse pas, mais comme je n'ai pas voulu voir les questions que tu allais me poser, et que c'est quelque part notre version zéro, le pilote, le premier épisode qui va permettre aussi de montrer qu'au fond, derrière l'image qu'on peut se faire d'Insta, de LinkedIn, où tout est beau, tout est rose, je trouvais que forcément, la notion de résilience et d'avoir un genou à terre, je crois qu'on a bien l'image en tête, était importante et j'avais envie de me prêter au jeu. forcément préparé, ou en tout cas avoir les questions que tu souhaitais me poser. C'est très bien,

  • Speaker #1

    c'est parfait comme ça. Ce nom de podcast justement, Un Genou à Terre, c'est toi qui en as eu l'idée. D'où ça t'est venu cette idée ?

  • Speaker #0

    Écoute, je me revois à plusieurs reprises confronté en fait à des problématiques qui parfois te prennent la tête vraiment, t'empêchent de dormir. Et finalement, t'as hâte de te réveiller le matin parce que le matin quand tu te réveilles, t'as les idées plutôt claires, ou en tout cas une nouvelle journée démarre et tu peux... apporter des réponses à des problématiques qui te gangrènent la nuit et donc ces problématiques. Et souvent, je me suis trouvé amené à être vraiment un genou à terre. Cette image, tu vois, comme on dit, avoir les pieds de plomb, ça m'est déjà arrivé. Et bien là, avoir un genou à terre et me dire mec, il faut que tu te relèves. Et donc, cette notion d'un genou à terre m'est venue assez naturellement en me disant que ça allait être un titre qui permettrait peut-être à chacun de se projeter, d'illustrer son genou à terre.

  • Speaker #1

    Je trouve que l'image est assez claire. Moi, je te connais bien, mais il y a des gens qui nous regardent, qui nous écoutent, qui ne te connaissent pas. On va commencer par une question un peu de base. Toi, tu étais quel genre d'élève à l'école ?

  • Speaker #0

    Je n'étais pas un bon élève. Pas irrespectueux, bien que pas le dernier à faire quelques petites bêtises, mais pas irrespectueux. Ça, c'est hyper important. Mais certainement avec quelques difficultés scolaires qui m'ont amené forcément dans un système scolaire où tu as... un tiers d'excellent, un tiers de ok, puis un tiers de pas bien, et bien finalement, le système scolaire tel que je l'ai moi vécu, c'était le tiers pas bien, on s'en occupe pas, et puis roule quoi. Et puis on est décrié, et puis voilà. Donc je l'ai pas hyper bien vécu, et foncièrement, ça a été aussi un élément qui a permis de me construire après coup, dans l'envie certainement de démontrer à la fois à moi-même, dans un premier temps peut-être, aux autres, je sais pas, surtout à moi-même. que c'est possible d'y arriver, même si tu n'as pas suivi le parcours qui t'est indiqué à prendre. Je crois qu'il n'y a pas de vraie réponse, de vrai chemin par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Tu penses que ça t'a construit une sorte de force de caractère aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, certainement. C'est un peu compliqué parce que du coup, tu dois faire avec le manque de confiance que tu peux avoir. Tu dois faire du coup avec le regard des autres. Tu juges être important à ton égard, alors qu'en fait, en vrai, tout le monde s'en fout. Ou en tout cas, une majorité. Mais tu te construis finalement avec ce manque de confiance et finalement, la notion de qu'est-ce que va penser l'autre ? Et au fur et à mesure du temps qui avance, qu'est-ce que va penser l'autre ?

  • Speaker #1

    Ça prend un temps fou.

  • Speaker #0

    C'est pas grave. C'est pas bien grave.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on le disait, t'es CEO de Natif. Mais auparavant, t'as eu une longue carrière, notamment pendant de longues années au sein du groupe La Voix.

  • Speaker #0

    Vieux, ça.

  • Speaker #1

    Mais je voudrais qu'on revienne sur... L'un des moments qui a été les plus excitants, mais aussi les plus effrayants de ta carrière. Est-ce que tu peux nous parler de l'organisation de la fan zone de Lille en 2016 ?

  • Speaker #0

    Je vais te parler surtout de mes 40 ans. Ok. Parce que je m'étais dit à l'époque, pour mes 40 ans, tout comme pour mes prochains 50 ans, dans un an, je veux faire un truc grand. Je veux faire un truc qui va marquer ma vie professionnelle. Et qu'au fond, a marqué ma vie professionnelle et a embarqué aussi ma vie personnelle en fait. Mais c'est toujours en lien avec... Le manque de confiance, enfin c'est pas tant le manque de confiance, la volonté de répondre à des défis. Moi ce qui m'excite c'est de répondre à des défis. Et lorsque la Coupe d'Europe de football est arrivée en France en 2016, il y avait l'obligation pour dix villes hautes, dont Lille, d'être une ville haute et donc d'accueillir les supporters de l'Europe entière, voire du monde entier. Et à l'époque, je bossais pour un groupe, un groupe média, groupe Rosselle. Et j'avais la voie d'une horde, tout ça. J'étais le directeur délégué de l'agence événementielle intégrée au groupe qui travaillait pour d'autres boîtes. Et j'avais dit aux équipes, mais si ce n'est pas nous qui chopons ce truc-là, on est vraiment des... On est ridicule, quoi. On a un groupe, on doit répondre à ce truc-là. Et j'avais dit, sur le ton de la blague, si on n'y arrive pas, je démissionne. Bon, force est de constater qu'on y est arrivé, qu'on a remporté le marché. Et un marché extrêmement compliqué avec une prise de risque vraiment assez tendue.

  • Speaker #1

    Pour info, on est en 2015-2016, on est un peu après les attentats du Bataclan, au moment des attentats de Bruxelles. Donc tu es en plein contexte sécuritaire qui est tendu et tu t'apprêtes à organiser un événement majeur.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est le troisième événement au monde, ou quatrième, un truc dans le genre. Donc on peut dire que c'est un événement majeur dans un contexte où le 13 novembre 2016, à la veille de mes 40 ans, parce que je suis né le 14 novembre. Ça explose à Paris, le Bataclan. C'est pas la peine de se faire un film, tout le monde sait ce que c'est. Forcément, je me dis à un moment donné, zut, c'est compliqué quand même l'histoire. Puisque dans six mois, on organise un événement majeur un peu compliqué. Et puis, on décide de continuer. De toute façon, on n'a pas trop le choix en vrai. Donc on continue. Et puis, le 13 mars 2016... ça pète à Bruxelles et là 13 mars, 9 juin qui était l'ouverture officielle de la fanzone et j'ai 3 mois j'ai un sarco qui dit en gros surtout au JTTF1, surtout les fanzones de Lille, c'est l'endroit où il ne faut pas aller si jamais l'enfer sur terre pour couronner le tout donc on y va, on continue on développe cet événement complètement dingue Tu te souviens de comment t'as appris l'attentat de Bruxelles ? Alors, l'attentat de Paris, oui. L'attentat de Bruxelles, je crois qu'on bosse tous en pleine semaine. Et puis, quand je bossais chez NEP TV, pour ne pas la citer, ça faisait partie du pôle audiovisuel du groupe La Voix. Et donc, il y avait Weo, il y avait pas mal de boîtes comme ça, Cercle Bleu, entre autres. Et on avait toujours une télévision, enfin une télé, qui diffusait non-stop l'actualité continue. Et on a appris le truc comme ça. Et là, on se dit, oh, double merde. Compliquer l'histoire quand même, là c'est le deuxième, on est à trois mois de l'événement, ça va être un peu compliqué. Donc ok, de toute façon on est engagé dans un truc complètement dingue, ou même les assurances ne veulent pas nous assurer, enfin c'est un truc de fou, donc on y va. Je me dis à un moment donné, mais t'es vraiment le don de la force dans l'histoire. Et puis j'ai dit, bah en fait non, tu l'as voulu, tu l'as eu, maintenant t'assumes le truc, et on y va tous ensemble. Et donc on y est allé sur un événement vraiment surdimensionné finalement par rapport à la petite boîte. que je dirigeais à l'époque. C'était un truc de fou. Et une semaine avant l'ouverture, ça aurait pu être le coup de grâce, j'ai la société de sécurité qui m'appelle et qui me dit en fait, je ne te suis plus. Je ne suis plus le projet. Donc, il faut imaginer que je suis dans la Citroën Picasso. Je monte le parking des Tanner. Je me rappelle exactement l'endroit. Je suis blanc, comme la lumière qui nous entoure ici.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais à ce moment-là ? La petite voix dans ta tête, elle dit quoi ?

  • Speaker #0

    Elle se tait, elle dit juste... Tu ne dis rien, tu es juste liquifié. Je pense qu'on a tous eu la sensation un jour d'être liquifié, d'être vidé, d'être complètement épuisé. Tu ne te dis rien, tu écoutes le gars qui te dit ça. Et là, tu te dis, mais ce n'est pas possible. Et puis, tu réalises que tu es quand même dans la merde, en fait, en vrai, parce que si tu n'as pas de sécurité, tu n'ouvres pas la fan zone. Et ce message qui m'adressait n'était pas forcément à ma destination, mais plutôt à l'organisation générale que l'État demandait pour avoir une traçabilité des agents de sécurité. Donc, ça nécessitait des contrôles à tout va. Enfin bref, c'était compliqué pour les sociétés de sécurité de clarifier finalement le portrait ou le parcours d'un de ses collaborateurs. pour diverses raisons. Et donc, c'est en ça où la voulu mettre un coup de pression. Sauf que le coup de pression, j'étais le coup de billard à trois bandes, tu vois. Donc, chaud. Et puis, là, je l'ai évoqué à mon patron de l'époque, à Jacques Ardoin, qui vraiment a été un capitaine d'industrie, tu vois. Ok Laurent, on avance, t'y vas, clac. Enfin vraiment, qu'il n'était pas en mode, qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Donc ça, c'était plutôt appréciable, et ça te redonne l'envie de ne pas lâcher le morceau, ce que j'ai fait. Mais tu es quand même rappelé par la réalité, puisque tu as le sous-préfet qui t'appelle en te disant Ah, M. Stock, ça va ? Ouais, ça va très bien, je n'ai pas une bonne nouvelle. Et tu lui annonces la nouvelle, et là il te fait comprendre que si le lendemain matin, tu n'as pas de réponse à lui apporter, il n'y a pas de fanzone. Il est quelle heure ? Je ne sais pas, il est 11h, midi, tu vois. Tout s'enchaîne, en fait. Donc, tu as genre 11h pour trouver une solution. La solution, je ne l'ai pas, en fait. Donc, tu dis oui, je vais trouver une solution. Donc, tu reçois un mail de sa part où tu as tout le monde en copie. Enfin, l'enfer. Et là, tu as un genou à terre. Et là, tu as un genou à terre. Là, je peux te dire que tu as les mêmes deux. Tu passes une nuit blanche. Blanche. Pas de nuit blanche où tu dors un peu. Non, non, blanche. Où tu tournes constamment en rond. C'est hyper compliqué. Tu dors pas, en fait. Dans le matin, tu te réveilles, t'as pas trouvé de solution. Et puis t'es pas plus éclairé, comme je le disais un peu auparavant. Et puis, j'airais dans les rues de Lille comme ça avec ma mallette à l'époque. Je sais pas pourquoi j'avais une mallette. Il y a des détails parfois, on s'en stasse dur. Y'a pas de raison. Y'a pas de raison. Et je me retrouve au café Méo. Et j'appelle Rudy, qui était le DAF de l'époque. Je lui dis, écoute Rudy, tu trouves une solution. On lui fait un chèque de 200 000 euros s'il faut, mais tu le déposes. Mais enfin, là, on est mort, on est mort. Et puis, comme les choses ne sont pas si mal bien, enfin, sont bien faites plutôt, j'ai quelques responsables de la MEL qui me disent, écoute, on a eu le patron de l'agence événementielle, on lui a mis un coup de pression.

  • Speaker #1

    Et finalement, il accepte.

  • Speaker #0

    Et finalement, il accepte, ressigne un contrat tout de suite. Là, tu sens un poivre qui disparaît. Sauf que du coup, tu es convoqué forcément à la mêle, devant dix juristes à la gauche du DGS et dix juristes à la droite du DGS. Et puis, tu es là, toi, avec ton DAF. Et puis, tu dois répondre à une question qui est la suivante, posée par le DGS de l'époque. Il dit, mais vous avez toujours confiance en la société de sécurité avec laquelle vous allez travailler ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu peux répondre à part oui ?

  • Speaker #0

    Bah oui. Si tu dis non, c'est mort. Après, ils sont aussi un peu en difficulté, mais tu ne peux que dire oui.

  • Speaker #1

    En fait, si tu dis non, tu plantes aussi des centaines de milliers d'euros d'investis.

  • Speaker #0

    3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros, tu vois, moi je voyais cette fameuse nuit blanche, je voyais les gros titres d'M6 en disant la fanzone de Lille, seule fanzone de France à ne pas ouvrir pour des raisons d'organisation. C'est un truc de dingue, franchement, je voulais surtout pas vivre ce truc-là, parce que ça aurait été compliqué à vivre le truc. Donc voilà, les choses se sont réglées, et puis du coup, tu vis un événement complètement barjot. Je me rappelle le premier jour de l'ouverture, en L10, 10 juin 2016. On organise un concert et j'entends les vibrations des basses et je me sens obligé de trouver un coin. Donc, je vois le monde qui arrive. Je suis super excité. Je suis super énervé. Je suis super à tout ce que tu veux. Mais je me dois me trouver un coin pour décompresser. Pour crier, pour t'isoler et devoir évacuer toute la... que tu as emmagasiné et la crier. C'est-à-dire que tu vois comme dans les films, pareil. Et là, j'avais branché un compteur sur les caisses parce que l'enjeu, c'était aussi un enjeu financier. P-Bien sûr,

  • Speaker #1

    tu vends de la bière.

  • Speaker #0

    Tu vends de la bière, tu vends tout ça. Et c'est la bière qui faisait que la fan zone était rentable. Et le premier soir, c'est France, je ne sais plus quoi. Et globalement, je vois mes compteurs qui se mettent en action. Et là, je suis content. Et là, je suis content. Mais c'était un moment de ma vie très excitant et très compliqué.

  • Speaker #1

    Tu as craqué parfois ?

  • Speaker #0

    J'ai craqué souvent. J'ai craqué souvent. J'ai craqué souvent parce qu'en fait, alors pas tout le temps, mais juin 2016, il n'avait jamais autant plu. depuis 60 ans, c'est-à-dire depuis que les systèmes de capteurs météo existent. Je me rappelle d'un France Suisse, j'avais ma famille qui me disait si, si, j'ai vu la météo, ça va s'améliorer Sauf qu'à un moment, je lui dis arrête, parce qu'en vrai, je la vois aussi, la météo elle est pourrie, je la vis tous les jours J'ai une vidéo où franchement, il pleut, il pleut, il pleut, il y a un torrent, je l'ai filmé, et je suis obligé de fermer la fanzone. Donc je passe à la radio pour dire que j'ai fermé la fanzone pour des raisons de pluie. Et je me rappelle, on est à un moment donné à moitié parcours, et c'est tendu en termes de chiffres. Il faut vendre, vraiment il faut vendre, et c'est vraiment tendu. Et je me rappelle d'un match France-Suisse, je crois même que... pas totalement sûr, je crois même que c'est un 19 juin. France-Suisse, c'est un samedi ou un dimanche. Et donc, là-dessus, tu te fais la cerise. J'espère qu'au niveau conso, ça va y aller. Alors, les Français ne sont pas les plus généreux. Dans l'ordre, tu as les Anglais, c'est des barjots. C'est cool. Dès qu'il y a un but, ils rebalancent les bières et ils reviennent. Par douze pintes. Les Belges, consommateurs à dingue. Donc,

  • Speaker #1

    tu as ton France-Suisse qui commence.

  • Speaker #0

    France-Suisse, on est en réunion de préparation, il est 11h du matin, il se met à pleuvoir. J'anime la réunion, je stoppe la réunion, je dis excusez-moi, je sors. Je sors, pareil, double craquage. Parce que la pression est tellement forte qu'à un moment donné, tu es obligé de la sortir, sinon tu craques.

  • Speaker #1

    Ton anecdote, ça me fait penser à ce qu'on a vu il n'y a pas longtemps, quand il y a eu la pluie pour la cérémonie d'ouverture des JO. On a vu la vidéo de l'organisateur qui craque complètement.

  • Speaker #0

    Mais moi, mon truc, c'est rien à côté. Enfin, t'imagines mon truc. Mais malgré tout,

  • Speaker #1

    c'est marrant de se dire qu'un événement météo peut... Il y a un tel niveau de pression que finalement tu essaies de tout contrôler. Il y a un petit paramètre comme ça que tout vous fout en l'air.

  • Speaker #0

    Et là, tu vois, je t'évoquais tout à l'heure le sentiment, la sensation des pieds lourds, enfin des pieds de plomb. Et bien là, tu as vraiment, quand tu te poses cinq minutes... T'as vraiment le genou à terre en disant putain, là je prends cher, là c'est compliqué, mais de toute façon t'as pas le choix, donc relève-toi, relève-toi.

  • Speaker #1

    Tu te dis, comment tu réussis à te relever dans ce moment-là ? Parce que t'aurais pu être tenté aussi de te dire bon allez on arrête.

  • Speaker #0

    C'est pas possible.

  • Speaker #1

    T'aurais pu ?

  • Speaker #0

    J'aurais pu, mais c'est pas possible. En fait je pense que, t'as raison, foncièrement j'aurais pu. J'aurais pu tomber malade, j'aurais pu...

  • Speaker #1

    Tu peux avoir ta famille qui disent... Tu peux avoir ta famille qui te dit tu vois dans quel état ça te met, arrête.

  • Speaker #0

    Ma famille m'a soutenu, ma famille me connaît, ma famille sait que je ne lâche pas facilement le truc. Du coup, j'ai ma femme Audrey qui me ramenait parfois des petites gélules à base d'herbes. Légales, des compléments alimentaires. Bon, je ne sais pas si ça avait un effet, mais en tout cas, ça me faisait du bien de voir que j'avais autour de moi des gens qui m'accompagnaient. Ça a été extrêmement dur, mais c'était un échec. Je lâchais le truc, c'était un échec. Et c'était la honte, en fait. Tu vois, il y a ce sentiment de travail non accompli, d'échec. Oui,

  • Speaker #1

    et puis on a tous une part d'ego aussi. T'as pas envie de voir ton nom au titre des journaux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il a raté.

  • Speaker #0

    Oui, désolé.

  • Speaker #1

    Bon, super. Comment ça se finit, toutes ces histoires ? Donc, tu fais la fanzone de Lille, qui au final est un carton.

  • Speaker #0

    Au final, c'est une belle carte postale. C'est un carton. On me redemande parfois. Ça a marqué profondément ma vie professionnelle, ça c'est sûr. Ça s'est bien terminé puisqu'il n'y a pas eu un seul blessé, un seul mort. Voilà, tout s'est bien passé, la carte postale est vraiment très très belle. Après, c'est comme toutes les fins de production, tu découvres des trucs, c'est jamais très simple. Au fond, j'en retiens quelque chose d'extrêmement positif, tu vois, ça va faire bientôt, en 2026, donc 10 ans. J'ai rencontré plein de gens, j'ai rencontré des gens incroyables, j'ai observé des gens. Je me suis aussi découvert dans une situation critique extrêmement forte, tu vois, et donc ça te permet de te dire, ok. Je suis capable de gérer ça. Et derrière, ce qui est assez fou, c'est que quand j'ai des sujets qui m'occupent la nuit, parfois, souvent, parfois, je me rappelle ces moments-là. En disant, mais attends, c'est rien ça par rapport à ce que t'as vécu là. Tu vois ? Et donc du coup, ça c'est un vrai marqueur dans ma vie professionnelle en fait.

  • Speaker #1

    Je voulais te poser une question, tu ressens quoi le jour d'après ? Quand c'est fini ? La fanzone c'est fini ? Tu viens de vivre l'événement le plus important que jusqu'alors tu n'as jamais vécu.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu ressens ? C'est le grand vide. Je pense que tout le monde ressent la même chose quand tu vis un truc incroyable derrière. Tu reviens dans le quotidien, c'est le grand vide. C'est vraiment le grand vide. Le grand vide, heureusement qu'il était pendant les vacances. On avait plein de trucs, c'était cool. Ça permet aussi de refocusser sur ta famille, sur tes amis. Tu sens une forme de fierté autour de toi, donc c'est plutôt cool. Voilà, c'est les conséquences d'un événement réussi. Puis après, tu dois reprendre la vie quotidienne après tes vacances. Et là, ce n'est pas simple parce que tu es rappelé par des réalités économiques, entre autres par rapport à la fanzone. Tu es rappelé pour des sujets qui, face à un événement comme celui-ci, sont tout aussi importants, mais sont d'une dimension moindre. Et donc, c'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Donc à ce moment-là, toi, tu décides de quitter le groupe La Voix. Tu te lances à ton compte, tu crées Consulting, donc une agence de consulting dans le marketing digital et communication digitale. Et à ce moment-là, un truc dont tu m'as parlé plusieurs fois, et moi, ça m'avait marqué, c'est le regard des gens change, et pas forcément en bien.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est incroyable. Et je pense qu'il faut être conscient de ça. C'est-à-dire que ce que tu dis là, c'est très juste. Donc je quitte l'entreprise parce que... ça fait 10 ans, à 40 ans, ça fait une dizaine d'années que je veux créer ma boîte. Et ça fait dix ans que je ne me mens pas, mais je ne crée pas ma boîte. Donc, à un moment donné, je me dis, mais mec, ça fait dix ans que tu veux créer ta boîte. C'est peut-être le moment. Le moment est venu. Et donc, je crée effectivement une boîte de conseils assez simple. C'est de la facturation auprès d'entreprises pour apporter des éléments de conseil, d'orientation, de stratégie, de vision et puis de mise en pratique aussi sur les aspects de marketing digital. Et ce qui est fou, c'est que c'est là où tu vois bien, en fait, que tu as des choses à faire. je dirais, ta posture professionnelle, l'importance qu'elle peut avoir dès lors où tu quittes un poste, une entreprise et t'es plus considéré. Donc, on voit bien que ça écrème les vraies relations. Ça écrème les relations où t'as des gens qui sont avant tout intéressés et puis t'as des gens qui sont intéressés et intéressants parce qu'en fait, ils sont véritablement dans une écoute sincère, dans un rapport léger mais sincère, tu vois. quand tu t'aperçois que quand tu quittes la boîte et que tu balades, tu as des gens qui créent finalement une distance et ça, ils créent naturellement les choses. Donc, c'est bien de l'avoir en tête, c'est bien de le garder en tête, mais c'est comme ça que ça fonctionne. C'est ainsi, c'est la nature.

  • Speaker #1

    Pour le dire très clairement, à partir du moment où tu as changé de statut et que tu n'étais plus dans le groupe La Voix du Nord, qui est un grand groupe du Nord quand même, on peut le dire, tu voyais que finalement, la carte postale était un peu moins... Enfin, la carte de visite était un peu moins sexy. Et finalement, ce qu'on appréciait, c'était moins toi que le fait d'avoir une relation, une entrée au sein du groupe La Voix.

  • Speaker #0

    C'est l'analyse que je peux en faire. Ça,

  • Speaker #1

    c'est douloureux. Et comment tu te... Qu'est-ce que ça provoque chez toi, à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ça provoque... Forcément, tu dis, tiens, la nature humaine, elle est bizarre, quand même. Ça provoque des interrogations. Et puis, ça provoque, je te le dis, un écrémage naturel où tu dis, OK, je sais sur quel pied danser maintenant. Et ça ne provoque aucune... OK. qu'une aigreur. Ça ne provoque pas tout ça, ça provoque juste un constat qui te permet d'avancer. Parce que si tu t'arrêtes sur ces trucs-là, tu n'as pas fini, en fait. Donc,

  • Speaker #1

    au moins, ça fait le tri naturellement.

  • Speaker #0

    Ça fait le tri naturellement et en vrai, avec joie, quoi. Ce n'est pas grave. Quand je te parlais tout à l'heure de la notion de famille et des amis, c'est malgré tout, c'est ça le plus important. Après, on peut avoir, évidemment, et tu le sais, t'es le premier placé des relations professionnelles amicales avec qui ça se passe bien, avec qui il y a des vrais trucs partagés au fond c'est ça que ça m'a provoqué c'est à dire que fréquenter des grands groupes m'a amené à me dire je veux plus cet aspect politique je veux plus tout ça, ces relations qui sont du fait je veux des vraies relations, je veux être avec des gens je veux vivre un truc et c'est ce que j'essaye de faire d'ailleurs avec Natif c'est joyeux c'est douloureux, c'est tout ce que tu veux mais c'est emprunt d'émotion et c'est... J'ai envie que ça ressemble à ce que j'aimerais intégrer au sein de l'entreprise.

  • Speaker #1

    En 2020, il se passe un nouvel événement que personne n'avait prédit qui s'appelle le Covid. Et pour toi, c'est le début d'une nouvelle histoire. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #0

    Oui, 2020, je pense qu'on est tous confrontés à cette problématique-là. Le Covid, on est tous chez nous. Et comme je le dis, j'ai enregistré trois épisodes. qui raconte l'histoire du Covid tel que je l'ai vécu à travers la création d'une série de podcasts que de manière très naïve je produis, considérant finalement que la meilleure défense c'est l'attaque. Je pense que c'est dans mon tempérament d'être aux aguets et de me dire ok, on y va quoi, on y va. Et du coup j'avais en tête d'enregistrer une série de podcasts, enfin des podcasts. pour mettre en avant finalement les entrepreneurs, les entrepreneuses de la région des Hauts-de-France. Principalement, particulièrement la métropole, pour des raisons pratiques au début. Et puis, l'emploi du temps, les excuses sont toujours là pour te polluer un peu la tête. Mais le Covid est arrivé à point nommé, parce que finalement, on avait tous le temps de faire des trucs.

  • Speaker #1

    T'es chez toi, t'as ton micro ?

  • Speaker #0

    Je suis chez moi, j'ai mon micro, j'avais mon Zoom, tout mon matériel que j'avais acheté. Et j'y vais. Je me dis, OK, j'y vais. J'en vais en faire deux par semaine. Et puis je commence à tâter le terrain. J'ai mis trois, ça pourrait le faire. Puis je retâte le terrain. Et puis en fait, j'en ai fait un tous les jours pendant huit semaines. Covid, c'est ça, huit semaines ? Oui. Et au début, je me suis dit, qu'est-ce que je fais ? Je me lance, je ne me lance pas. C'est le fameux syndrome de l'imposteur. Ça m'a amené à me dire, oh, puis merde, en fait. En vrai, qu'est-ce que je risque ? Les gens qui veulent, pareil, tu vois. Les gens qui ne veulent pas écouter, n'écoutent pas. Les gens qui veulent écouter, écouteront. Et puis, comme ça, j'avancerai. En me faisant plaisir, en essayant d'apporter ma pierre à l'édifice, puisque à l'époque c'était un podcast qui s'appelait Si c'était mieux après et l'idée c'était d'aller faire le tour de... d'entreprises principalement, qui étaient confrontés à cette problématique, et de savoir comment ils géraient le lendemain, le management de leur entreprise. Et je trouvais ça assez intéressant d'entendre des voix de dirigeants qui, du jour au lendemain, je pense par exemple à Alexis de Villers de la société du groupe Alive, boîte événementielle, du jour au lendemain, zéro, boum, zéro, plus de chiffre d'affaires, plus rien. Comment tu fais ? Comment tu supportes ça ? Comment tes nuits sont-elles ? Comment tes collaborateurs tu les gères ? Bref, comment ? Toujours être sûr que moi. Et puis, je me suis éclaté, ça a marché, j'ai créé une communauté. Et puis, c'est là où je me suis dit, on pourrait peut-être en faire un business. J'avais senti le truc et on en est là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, Natif a bientôt fêté ses quatre ans.

  • Speaker #0

    Quatre ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi, toi, ton plus beau souvenir chez Natif ? Donc Natif, je précise pour les personnes qui ne nous connaissent pas. Voilà. Pour le dire simple, comment tu résumerais la mission de Natif, toi, en trois phrases ? Je sais que tu es meilleur que moi là-dessus.

  • Speaker #0

    Attends, tu me mets la question. Non mais je dis souvent c'est stimuler l'engagement des communautés par l'audio. Alors stimuler l'engagement des communautés par l'audio, ça veut dire que la puissance de l'audio, vraiment quand on rentre dedans, apporte en tout cas, je trouve, des émotions qui sont assez rares. Je prends un exemple, là on a sorti avec la compagnie des guides de Chamonix, une série de podcasts qui s'appelle Suivez le guide, qui est animée par Lola, Lola Formy. Et dans l'épisode 3, on a Sylviane. qui est la première femme guide de la compagnie des guides de Chamonix. La compagnie des guides de Chamonix, c'est 100 ans. 200 ans. 200 ans, pardon. Et c'est la première femme. Et Sylviane, à quel âge ?

  • Speaker #1

    On ne va pas oser dire un âge parce que j'ai peur de me planter. Mais en tout cas, elle a un certain âge.

  • Speaker #0

    Oui, hyper active en activité. Honnêtement, à un moment donné, quand elle raconte l'histoire avec son client qui finit à l'hôpital, qui l'appelle en disant Tu m'as guidé jusque-là, viens m'aider, viens me supporter jusqu'à la fin. Je te jure, c'est vrai, j'avais les frissons, c'était un truc de dingue. Et donc, cette mission qui consiste à stimuler l'engagement des communautés par l'audio en provoquant de l'émotion, en provoquant de la proximité, en provoquant des émotions. C'était ce que j'avais envie de mettre en place avec Natif. Et on y arrive en fonction de nos clients qui sont plutôt, pour certains, corporate, d'autres un peu moins. Mais c'est ça l'idée. Donc mon souvenir, c'était ça ta question ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est quoi ton meilleur souvenir chez Natif ?

  • Speaker #0

    Mais les souvenirs que j'ai, c'est avec les gens qui constituent Natif, avec toi, avec Grasse. avec anciennement Thomas, avec Camille aujourd'hui, Noé, Alban. Il y a plein d'étapes en fait. Il y a l'aménagement, le déménagement, la création du studio, l'évolution de nos offres, l'intégration de nouveaux clients qu'on n'imaginait pas. Je ne peux pas dire que j'aurai un seul bon souvenir parce que ça voudrait dire que l'aventure se termine et que je devrais retenir une autre chose.

  • Speaker #1

    Non, c'est jusqu'ici en tout cas.

  • Speaker #0

    Ouais, jusqu'ici c'est un ensemble. Je pense que c'est une vision assez globale que je peux avoir et qui m'amène à me dire... C'est pas mal le parcours qu'on fait jusqu'à présent parce que toi, t'es arrivé il y a trois ans maintenant, ton évolution, elle est flagrante. Tu vois ? Non, mais c'est vrai. Elle est flagrante, elle est essentielle à l'entreprise. Donc ça, c'est plutôt cool. Voilà.

  • Speaker #1

    Question moins sympa. Donc, on est sur un podcast qui s'appelle Un Genou à Terre. Quelle était la plus grande difficulté que tu as rencontré en tant que chef d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Là encore, c'est un ensemble. C'est pas se projeter. se projeter ça va, mais c'est parfois de malgré tout d'avoir quand même pas peur de l'avenir j'ai pas peur de l'avenir mais on est quand même dans un avenir qui peut être incertain là c'est le temps, et c'est de se dire mais comment cette histoire va se dérouler en fait, pas comment on va se terminer, comment on va se dérouler et comment on va s'adapter à cette histoire et comment les Les gens qui constituent Natif, qui sont pour tous attachés à l'entreprise, à ce que ça a pu apporter, à ce que ça a dégagé et autres, vont aussi se comporter dans cet environnement un peu incertain qu'on est en train de vivre. Voilà, nous les ambitions elles sont fortes, tu les connais. Jusqu'à présent, ça marche plutôt pas trop mal. Ma plus grande crainte, c'est que ça s'arrête du jour au lendemain. C'est ma crainte principale. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai la chance de te connaître depuis 4 ans maintenant.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est une chance, mais... Mais ok ! On s'en est en style.

  • Speaker #1

    Et tu es quand même quelqu'un qui est calagnac, qui est un compétiteur. Tout à l'heure, tu disais que ça vient peut-être un peu de ton parcours scolaire, mais sinon, je voulais te demander d'où ça te vient, ce côté où tu t'es mis à courir depuis un an, et j'ai l'impression que ça te fait pas mal de bien aussi,

  • Speaker #0

    parce que ça joue à fond.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça s'acquiert, la niaque ?

  • Speaker #0

    Est-ce que ça s'acquiert, la niaque ? Je pense que c'est un trait de caractère, déjà, qui peut s'acquérir par les épreuves de l'école, on l'évoquait tout à l'heure, par des vexations, par l'envie d'aller plus loin, par le goût de la compétition. J'ai le goût de la compétition, mais c'est sympa, mais je n'ai pas l'impression d'avoir, d'être un... J'aime bien les défis, toi. J'aime bien faire des trucs, j'aime bien les coups de projecteur différents. J'aime bien faire des choses différentes, différemment. Ça, j'aime bien. Je ne sais pas si c'est pour attirer la lumière. En tout cas, c'est pour me faire plaisir. Ça, j'ai pas mal. Effectivement, tu le disais, j'ai entamé la course à pied. C'est aussi un peu une inspiration de vous tous. Alors toi, tu ne cours pas, mais bon, il y a plein de choses qui m'ont inspiré. Il y a plein de choses qui m'ont inspiré chez toi. Je pense qu'on est... l'addition des inspirations des influences que les uns les autres peuvent et grâce qu'il court, grâce qu'il fait partie de l'équipe ça m'a inspiré, ça m'a donné envie donc les inspirations elles sont fortes chez moi j'aime bien en regarder un peu et je me dis souvent je me dis tout le temps même, s'il est capable de le faire je suis capable de le faire, je ne suis pas plus con que les autres On m'a suffisamment, quand j'étais jeune, fait penser le contraire. Stop. Je ne suis pas plus con que les autres. Avec un peu d'écoute, un peu d'intelligence parsemée, je peux y arriver. Et avec beaucoup de travail, beaucoup d'envie, beaucoup d'erreurs, beaucoup de redites. Et avec un truc qui consiste à dire, le ridicule ne tue pas.

  • Speaker #1

    Oui, important de le rappeler.

  • Speaker #0

    Un, personne ne t'attende.

  • Speaker #1

    Je dis souvent deux, les gens oublient vite.

  • Speaker #0

    Deux, les gens oublient vite. Et trois, le ridicule ne tue pas. Donc, fais des choses, tente des choses. Ça marche, c'est bien, ça marche pas. Tant pis, continue, relève-toi, t'as un genou matéral. Et je pense que c'est tout cet état d'esprit. Et cette notion d'être regardé un peu différemment des autres ou d'avoir la sensation d'être regardé différemment des autres t'amène à te dire, tu vas voir ce que tu vas voir.

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu te mets une certaine pression. Est-ce que ça t'a déjà joué des tours ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai tenté des trucs. Tu vois, j'ai tenté des trucs. Moi, il y a un truc sur lequel j'aime bien réfléchir, c'est les longs trajets de voiture. Il faut que j'occupe gros temps au départ. Au lieu d'être comme ça, forcément, quand tu as un temps d'occupation, moi, je pense à des trucs. Et je m'oblige à brancher à des trucs. Tu sais, avant mes 40 ans, j'avais dit créer ta boîte, sinon tu te moques à toi-même. Et j'avais créé à un moment donné mon privé. Jambonprivé.com Comme Vente Privée mais tu vends du jambon Parce qu'il y avait un marché sur le sujet à l'époque Et j'avais commencé à opérer une démarche auprès des meilleurs jambons de France et d'Europe, c'est complètement con J'avais créé un logo, j'avais créé un site internet il y a une page Facebook, jambonprivé.com Mais on s'en fout Le ridicule ne tue pas heureusement C'est complètement con comme idée, mais en fait des idées connes il y en a plein qui ont marché Mais c'était l'envie de comprendre et d'avancer et de me dire ok Euh comprend comment fonctionne la création d'un site internet, comprend comment fonctionne une page Facebook, comprend comment fonctionne un logo, comprend comment fonctionne un processus d'achat auprès de, pas de grossistes, mais de producteurs. Comprendre, pour apprendre et pour avancer. Et ça, je trouve ça assez marrant. À un moment donné, j'avais aussi pensé à un restaurant sur des pas des paupières. Bref, j'avais pensé à un concept de restauration qui ne s'est pas fait, mais le ridicule ne tue pas, il faut penser des trucs les plus fous et tenter. et si ça marche c'est bien, si ça marche pas tant pis,

  • Speaker #1

    te passe à autre chose je voulais te poser la question toujours sur cet aspect pression que tu te mets comment toi tes proches ils le vivent ?

  • Speaker #0

    heureusement que j'ai une femme qui accepte tout cela quand même qui me canalise, le sport m'aide beaucoup là actuellement comment mes proches le vivent ? ils me connaissent bien Je me connais bien aussi, donc je sais que je peux être vraiment parfois un peu chiant en fait. Non, mais heureusement que j'ai un couple costaud, solide, parce qu'en fait, en vrai, ça peut être compliqué. Donc ça, c'est cool. Ouais, on me connaît un peu. Et puis après, on m'accepte comme je suis. Et c'est comme le bon vin, ça s'améliore avec le temps. Donc j'essaie d'être... J'essaie de faire, j'essaie de m'améliorer.

  • Speaker #1

    C'est important pour toi le regard de tes proches sur toi ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'est important. J'essaie de donner, j'essaie de... Je pense que tout le monde fait pareil. J'essaie à travers mon comportement, mes actions, de donner déjà le meilleur de moi-même pour que mes enfants puissent se dire Mon père, il est ce qu'il est, mais en tout cas, il lâche rien, il y va. Il a des valeurs qui sont les siennes, il a un franc parlé, il dit ce qu'il pense, il met parfois le tact ou pas, mais en tout cas, ça n'a jamais pour vocation de faire mal ou blesser. C'est pour essayer d'aller vite, mais ce n'est pas toujours bon de vouloir aller vite. Mais en tout cas, j'ai un tempérament où il faut que ça aille vite, ce qui peut être agaçant parce que parfois, tu comprends des choses que les autres ne comprennent pas immédiatement. Et du coup, tu peux t'agacer par rapport à ça. Et c'est pénible pour l'autre, surtout, d'avoir un gars comme moi qui va mettre un peu la pression parce que tu ne comprends pas aussi vite que j'aimerais que tu comprennes. C'est un peu chiant ça.

  • Speaker #1

    Laurent, j'ai amené un bouquin qui s'appelle 100 ans, tout ce que tu apprendras dans la vie Je le montre à la cam. C'est un bouquin que j'aime beaucoup. J'ai lu une fois dans une librairie. Ça m'a beaucoup plu. Je l'ai acheté pour ma maman, pour ma famille aussi. Et chacun, on voit que... à chaque âge, il y a un petit apprentissage. Qu'est-ce qu'on apprend à un an ? Qu'est-ce qu'on apprend à deux ans ? Je vais te lire ce qu'on apprend à ton âge. Tu as 48. Alors, attends, on va lire 48.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    les 48 ans viennent après les 46 et les 47. Donc, c'est peut-être apprends-tu seulement maintenant ce que ça fait de perdre quelqu'un. Alors, estime-toi heureux. Ça, je te le laisse comme ça. Et je vais te demander... Je te laisse repartir avec. Et je vais te demander de me dire un chiffre. entre 1 et 100 et on va voir un autre apprentissage qu'il y a dans le bouquin entre 1 et 100,

  • Speaker #0

    tu veux que je te... au hasard ou un chiffre ou un âge qui vraiment pour moi a été je dirais bien

  • Speaker #1

    30 tu apprends que le bonheur est relatif tu veux que je te commande ça ?

  • Speaker #0

    le bonheur est relatif, oui c'est... tu peux te contenter de rien tu peux contenter tu peux avoir un bonheur à travers le regard des autres tu peux vivre un bonheur différent d'un autre c'est quelque chose que toi ça t'évoque une expérience,

  • Speaker #1

    est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit finalement, là je suis pas forcément heureux à 100% mais déjà 70% c'est heureux parce que quand on est jeune, t'as du mal parfois à tolérer l'entre-deux à être heureux ou à tolérer l'entre-deux ? à tolérer que heureux c'est pas toujours 100% allez

  • Speaker #0

    Bah non, heureux, c'est pas 100%. C'est quoi être heureux, au fond ? On va pas faire de la philosophie, mais c'est quoi être heureux ? La santé ? C'est con, moi. Mais en vrai, c'est vrai. La santé, être bien entouré, manger, être épanoui dans ton taf, avoir un peu de vision, c'est ça, c'est pas être heureux. Après... être heureux, ça s'entretient.

  • Speaker #1

    Ce podcast s'appelle Un Genou à Terre. Toi, c'est quoi le meilleur conseil qu'on t'ait donné à un moment où ça n'allait pas ?

  • Speaker #0

    Quand ça ne va pas, ça serait trop facile. Tu ne vas pas, on te dit, mais si, regarde, ça, regarde. Ah ouais, ça va mieux. Ça ne marche pas comme ça, en fait. Je pense que c'est sentir effectivement le soutien des autres. Je pense que c'est entendre le silence des autres. ou l'écoute active des autres qui se provoque par un silence, c'est se sentir soutenu, c'est aussi se dire qu'effectivement, il y a peut-être pire dans la vie. Donc, je crois qu'il n'y a pas de conseil qui fait que, tac, tu vas mieux. Je pense que c'est intérieurement te poser, respirer, faire du sport, regarder ce qui se passe autour de toi, Faire gaffe à ta sensibilité, tu vois. Ouais, mais écoute-toi, quoi. Écoute-toi et avance, j'ai envie de te dire.

  • Speaker #1

    On l'a dit il y a quelques instants, t'as 48 ans. T'as dit pour les 40 ans, ça a été marquant dans ta vie. Là, aujourd'hui, c'est quoi tes envies pro et perso ? Tu parlais des 50 ans. Je t'amène dessus parce que t'y es venu tout seul.

  • Speaker #0

    Non, mais 40 ans, ça a été un marqueur important. C'est clair. 50 ans, c'est... Déjà, ça passe vite, en vrai. En termes de marqueur professionnel, je pense que la boîte aura en gros 4 ans. Je pense qu'on a bien évolué depuis. Moi, j'aimerais, je le dis souvent, je voudrais qu'on soit le leader de l'audio dans les entreprises en France. C'est mon souhait le plus cher. Si à 50 ans, on sait être le leader ou le futur leader proche, en tout cas. de l'audio dans les entreprises, franchement, on serait de la gueule. Donc ça serait cool. Mais tu vois, ça... Je pense qu'il est important de viser loin. J'avais un patron qui disait vise la lune, au pire tu auras les étoiles C'est un peu ça le truc. En gros, je pense qu'il faut donner des ambitions et puis avancer dans ce sens-là. Et puis ensuite, d'un point de vue plus personnel, c'est que mes enfants soient hyper épanouis, autonomes, ils soient heureux dans la vie pour le coup. Ils soient bien établis, ils puissent avoir pas trop de brouillard. même dans un contexte géopolitique, économique, en train de vivre, qu'ils soient heureux de vivre l'instant présent. C'est ça qui m'intéresse, le reste. Toi,

  • Speaker #1

    tu as des modèles ? Il y a des gens qui t'inspirent ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu fais partie des gens qui m'inspirent. Grasse fait partie des gens qui m'inspirent. La classe. Ouais, c'est la classe. L'équipe, en sens large, m'inspire. Donc ça, c'est important parce que... malgré tout on vit tous les jours ensemble c'est hyper content les gens qui m'inspirent sont des gens qui sont combattants des gens qui partent de rien et qui arrivent très loin ça ça m'inspire ça m'inspire dès lors où ils ont été respectueux envers les autres et envers eux-mêmes ça ça m'inspire fortement pour le reste les coups de coude les coups de gueule, tout ça, ça ne m'inspire pas. Je fuis ce truc-là. En revanche, les gens qui ont une vraie forme d'humilité, de combativité dans le dur, et qu'ils y arrivent, ça, ça m'inspire fortement.

  • Speaker #1

    On en recevra peut-être quelques-uns.

  • Speaker #0

    J'espère, c'est l'idée.

  • Speaker #1

    On arrive maintenant bientôt à la fin de ce podcast. Toi, est-ce que tu aurais une recommandation de musique qui t'aide à te relever la tête quand ça ne va pas ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aime beaucoup Dépêche Mode. Je crois que c'est Dangerous. Je crois que c'est ça. Enfin, globalement, dépêche mode, ça en vaut du steak.

  • Speaker #1

    Très bien. On arrive... Voilà, on est à la fin de ce podcast. J'ai une toute dernière question. Toi, ça t'avait manqué d'avoir ton podcast ? Si c'était mieux après, t'avais ensuite la Learning Expedition. Mais en fait, ça fait quelques années que t'animes des podcasts pour certains de nos clients, mais que t'avais pas eu ton podcast à toi,

  • Speaker #0

    d'une certaine façon. Eh bien, ouais, ça m'animait de reprendre ce gimmick, ce rendez-vous, en fait. que j'avais vraiment beaucoup aimé dès le début, mais que j'avais lâché un petit peu parce qu'il fallait construire Natif et que c'était nécessaire en tout cas aussi de se concentrer vraiment sur le développement business de l'entreprise pour installer l'entreprise et puis la faire progresser. Mais ouais, est venu le moment en tout cas de reprendre le micro, l'animation, parce que, je le disais en préambule, ce qu'on voit sur les réseaux sociaux, cette espèce de... d'envie à ce que tout est beau, tout est rose. Grattons un peu derrière. Grattons un petit peu ce qui se passe derrière. Non pas pour faire un podcast complètement pathos où on est allongé, on parle et puis on pleure. C'est pas le propos. Le propos, c'est de comprendre.

  • Speaker #1

    Parler vrai, en fait.

  • Speaker #0

    Parler vrai, ouais. Parler vrai. Parlons un peu vrai, ça fait du bien à tout le monde, je trouve. Et puis, celui ou celle qui est arrivé à la bout de ce podcast-là, déjà, je le salue, je le remercie, parce qu'on se retrouvera donc très prochainement, César. Exactement. Avec un rendez-vous assez régulier. On est en train de déterminer. Sûrement mensuel. Voilà, sûrement mensuel. Avec des personnalités qui, dans leur vie professionnelle, personnelle, ont vécu un moment ou des moments qui les ont amenés à avoir un genou à terre et à se relever. Parce qu'en fait, c'est par ce biais-là, finalement, des difficultés, des échecs, des problèmes qu'on se relève et qu'on devient de plus en plus fort. Donc ça, ça m'intéresse. Parce qu'on est tous des combattants quelque part. Et derrière chaque personne qui sourit lorsqu'elle vous dit bonjour, il y a toujours une histoire. Et il faut toujours prendre en compte le fait que derrière ces histoires, il y a des choses qui sont plus ou moins importantes, mais que ça constitue, ça contribue à la personnalité de la personne. Et ça, je trouve ça intéressant de le chercher.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Laurent.

  • Speaker #0

    Je t'en prie César.

  • Speaker #1

    Un Jumater, c'est fini pour aujourd'hui. Prenez soin de vous, relevez la tête et à bientôt.

  • Speaker #0

    Ciao.

Description

🎙 "𝗨𝗻 𝗴𝗲𝗻𝗼𝘂 𝗮̀ 𝘁𝗲𝗿𝗿𝗲" c'est maintenant ! 🎙


Et je suis vraiment content de reprendre le micro pour mettre en lumière des histoires où la résilience transforme les épreuves en opportunités. Les façades des réseaux sociaux sont souvent lisses, parfaites, presque irréelles.


Alors que la vraie vie, celle qu’on ne montre pas toujours, est faite de hauts, de bas, d’épreuves, et de ces moments où il faut puiser au fond de soi pour avancer.


Entrepreneurs, sportifs, artistes : leurs parcours ne sont pas toujours simples, mais ils nous rappellent qu’après chaque chute, il est possible de se relever.


Plus simple à dire qu'à vivre, nous sommes d'accord ! Et derrière chaque chute, il y a une histoire. 🌟 Pour l’épisode pilote, je partage ma propre histoire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu plantes 3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros, tu vois... Moi je voyais cette fameuse nuit blanche, je voyais les gros titres d'M6 en disant la fanzone de Lille, seule fanzone de France à ne pas ouvrir pour des raisons d'organisation. Et je me sens obligé de trouver un coin pour crier, pour t'isoler. Et là, t'as un genou à terre.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, bienvenue dans Un Genou à Terre, l'émission qui vous apprend à vous relever. quoi qu'il arrive pour ce premier épisode j'accueille Laurent Stock fondateur de Natif on parlera de son parcours du succès de l'échec et puis il y aura quelques autres surprises salut Laurent salut César je ne sais pas quoi m'attendre on a préparé ça ensemble alors toi tu n'as pas trop préparé je n'ai pas préparé du tout alors ce podcast c'est toi qui l'animera pour tous les prochains épisodes mais je trouvais ça intéressant que pour ce premier épisode tu te retrouves dans la situation de l'invité tu es habitué finalement aux interviews mais pas tant que ça en tant qu'interviewé c'est vrai tu stresses c'est vrai

  • Speaker #0

    Non, je ne me stresse pas, mais comme je n'ai pas voulu voir les questions que tu allais me poser, et que c'est quelque part notre version zéro, le pilote, le premier épisode qui va permettre aussi de montrer qu'au fond, derrière l'image qu'on peut se faire d'Insta, de LinkedIn, où tout est beau, tout est rose, je trouvais que forcément, la notion de résilience et d'avoir un genou à terre, je crois qu'on a bien l'image en tête, était importante et j'avais envie de me prêter au jeu. forcément préparé, ou en tout cas avoir les questions que tu souhaitais me poser. C'est très bien,

  • Speaker #1

    c'est parfait comme ça. Ce nom de podcast justement, Un Genou à Terre, c'est toi qui en as eu l'idée. D'où ça t'est venu cette idée ?

  • Speaker #0

    Écoute, je me revois à plusieurs reprises confronté en fait à des problématiques qui parfois te prennent la tête vraiment, t'empêchent de dormir. Et finalement, t'as hâte de te réveiller le matin parce que le matin quand tu te réveilles, t'as les idées plutôt claires, ou en tout cas une nouvelle journée démarre et tu peux... apporter des réponses à des problématiques qui te gangrènent la nuit et donc ces problématiques. Et souvent, je me suis trouvé amené à être vraiment un genou à terre. Cette image, tu vois, comme on dit, avoir les pieds de plomb, ça m'est déjà arrivé. Et bien là, avoir un genou à terre et me dire mec, il faut que tu te relèves. Et donc, cette notion d'un genou à terre m'est venue assez naturellement en me disant que ça allait être un titre qui permettrait peut-être à chacun de se projeter, d'illustrer son genou à terre.

  • Speaker #1

    Je trouve que l'image est assez claire. Moi, je te connais bien, mais il y a des gens qui nous regardent, qui nous écoutent, qui ne te connaissent pas. On va commencer par une question un peu de base. Toi, tu étais quel genre d'élève à l'école ?

  • Speaker #0

    Je n'étais pas un bon élève. Pas irrespectueux, bien que pas le dernier à faire quelques petites bêtises, mais pas irrespectueux. Ça, c'est hyper important. Mais certainement avec quelques difficultés scolaires qui m'ont amené forcément dans un système scolaire où tu as... un tiers d'excellent, un tiers de ok, puis un tiers de pas bien, et bien finalement, le système scolaire tel que je l'ai moi vécu, c'était le tiers pas bien, on s'en occupe pas, et puis roule quoi. Et puis on est décrié, et puis voilà. Donc je l'ai pas hyper bien vécu, et foncièrement, ça a été aussi un élément qui a permis de me construire après coup, dans l'envie certainement de démontrer à la fois à moi-même, dans un premier temps peut-être, aux autres, je sais pas, surtout à moi-même. que c'est possible d'y arriver, même si tu n'as pas suivi le parcours qui t'est indiqué à prendre. Je crois qu'il n'y a pas de vraie réponse, de vrai chemin par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Tu penses que ça t'a construit une sorte de force de caractère aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, certainement. C'est un peu compliqué parce que du coup, tu dois faire avec le manque de confiance que tu peux avoir. Tu dois faire du coup avec le regard des autres. Tu juges être important à ton égard, alors qu'en fait, en vrai, tout le monde s'en fout. Ou en tout cas, une majorité. Mais tu te construis finalement avec ce manque de confiance et finalement, la notion de qu'est-ce que va penser l'autre ? Et au fur et à mesure du temps qui avance, qu'est-ce que va penser l'autre ?

  • Speaker #1

    Ça prend un temps fou.

  • Speaker #0

    C'est pas grave. C'est pas bien grave.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on le disait, t'es CEO de Natif. Mais auparavant, t'as eu une longue carrière, notamment pendant de longues années au sein du groupe La Voix.

  • Speaker #0

    Vieux, ça.

  • Speaker #1

    Mais je voudrais qu'on revienne sur... L'un des moments qui a été les plus excitants, mais aussi les plus effrayants de ta carrière. Est-ce que tu peux nous parler de l'organisation de la fan zone de Lille en 2016 ?

  • Speaker #0

    Je vais te parler surtout de mes 40 ans. Ok. Parce que je m'étais dit à l'époque, pour mes 40 ans, tout comme pour mes prochains 50 ans, dans un an, je veux faire un truc grand. Je veux faire un truc qui va marquer ma vie professionnelle. Et qu'au fond, a marqué ma vie professionnelle et a embarqué aussi ma vie personnelle en fait. Mais c'est toujours en lien avec... Le manque de confiance, enfin c'est pas tant le manque de confiance, la volonté de répondre à des défis. Moi ce qui m'excite c'est de répondre à des défis. Et lorsque la Coupe d'Europe de football est arrivée en France en 2016, il y avait l'obligation pour dix villes hautes, dont Lille, d'être une ville haute et donc d'accueillir les supporters de l'Europe entière, voire du monde entier. Et à l'époque, je bossais pour un groupe, un groupe média, groupe Rosselle. Et j'avais la voie d'une horde, tout ça. J'étais le directeur délégué de l'agence événementielle intégrée au groupe qui travaillait pour d'autres boîtes. Et j'avais dit aux équipes, mais si ce n'est pas nous qui chopons ce truc-là, on est vraiment des... On est ridicule, quoi. On a un groupe, on doit répondre à ce truc-là. Et j'avais dit, sur le ton de la blague, si on n'y arrive pas, je démissionne. Bon, force est de constater qu'on y est arrivé, qu'on a remporté le marché. Et un marché extrêmement compliqué avec une prise de risque vraiment assez tendue.

  • Speaker #1

    Pour info, on est en 2015-2016, on est un peu après les attentats du Bataclan, au moment des attentats de Bruxelles. Donc tu es en plein contexte sécuritaire qui est tendu et tu t'apprêtes à organiser un événement majeur.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est le troisième événement au monde, ou quatrième, un truc dans le genre. Donc on peut dire que c'est un événement majeur dans un contexte où le 13 novembre 2016, à la veille de mes 40 ans, parce que je suis né le 14 novembre. Ça explose à Paris, le Bataclan. C'est pas la peine de se faire un film, tout le monde sait ce que c'est. Forcément, je me dis à un moment donné, zut, c'est compliqué quand même l'histoire. Puisque dans six mois, on organise un événement majeur un peu compliqué. Et puis, on décide de continuer. De toute façon, on n'a pas trop le choix en vrai. Donc on continue. Et puis, le 13 mars 2016... ça pète à Bruxelles et là 13 mars, 9 juin qui était l'ouverture officielle de la fanzone et j'ai 3 mois j'ai un sarco qui dit en gros surtout au JTTF1, surtout les fanzones de Lille, c'est l'endroit où il ne faut pas aller si jamais l'enfer sur terre pour couronner le tout donc on y va, on continue on développe cet événement complètement dingue Tu te souviens de comment t'as appris l'attentat de Bruxelles ? Alors, l'attentat de Paris, oui. L'attentat de Bruxelles, je crois qu'on bosse tous en pleine semaine. Et puis, quand je bossais chez NEP TV, pour ne pas la citer, ça faisait partie du pôle audiovisuel du groupe La Voix. Et donc, il y avait Weo, il y avait pas mal de boîtes comme ça, Cercle Bleu, entre autres. Et on avait toujours une télévision, enfin une télé, qui diffusait non-stop l'actualité continue. Et on a appris le truc comme ça. Et là, on se dit, oh, double merde. Compliquer l'histoire quand même, là c'est le deuxième, on est à trois mois de l'événement, ça va être un peu compliqué. Donc ok, de toute façon on est engagé dans un truc complètement dingue, ou même les assurances ne veulent pas nous assurer, enfin c'est un truc de fou, donc on y va. Je me dis à un moment donné, mais t'es vraiment le don de la force dans l'histoire. Et puis j'ai dit, bah en fait non, tu l'as voulu, tu l'as eu, maintenant t'assumes le truc, et on y va tous ensemble. Et donc on y est allé sur un événement vraiment surdimensionné finalement par rapport à la petite boîte. que je dirigeais à l'époque. C'était un truc de fou. Et une semaine avant l'ouverture, ça aurait pu être le coup de grâce, j'ai la société de sécurité qui m'appelle et qui me dit en fait, je ne te suis plus. Je ne suis plus le projet. Donc, il faut imaginer que je suis dans la Citroën Picasso. Je monte le parking des Tanner. Je me rappelle exactement l'endroit. Je suis blanc, comme la lumière qui nous entoure ici.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais à ce moment-là ? La petite voix dans ta tête, elle dit quoi ?

  • Speaker #0

    Elle se tait, elle dit juste... Tu ne dis rien, tu es juste liquifié. Je pense qu'on a tous eu la sensation un jour d'être liquifié, d'être vidé, d'être complètement épuisé. Tu ne te dis rien, tu écoutes le gars qui te dit ça. Et là, tu te dis, mais ce n'est pas possible. Et puis, tu réalises que tu es quand même dans la merde, en fait, en vrai, parce que si tu n'as pas de sécurité, tu n'ouvres pas la fan zone. Et ce message qui m'adressait n'était pas forcément à ma destination, mais plutôt à l'organisation générale que l'État demandait pour avoir une traçabilité des agents de sécurité. Donc, ça nécessitait des contrôles à tout va. Enfin bref, c'était compliqué pour les sociétés de sécurité de clarifier finalement le portrait ou le parcours d'un de ses collaborateurs. pour diverses raisons. Et donc, c'est en ça où la voulu mettre un coup de pression. Sauf que le coup de pression, j'étais le coup de billard à trois bandes, tu vois. Donc, chaud. Et puis, là, je l'ai évoqué à mon patron de l'époque, à Jacques Ardoin, qui vraiment a été un capitaine d'industrie, tu vois. Ok Laurent, on avance, t'y vas, clac. Enfin vraiment, qu'il n'était pas en mode, qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Donc ça, c'était plutôt appréciable, et ça te redonne l'envie de ne pas lâcher le morceau, ce que j'ai fait. Mais tu es quand même rappelé par la réalité, puisque tu as le sous-préfet qui t'appelle en te disant Ah, M. Stock, ça va ? Ouais, ça va très bien, je n'ai pas une bonne nouvelle. Et tu lui annonces la nouvelle, et là il te fait comprendre que si le lendemain matin, tu n'as pas de réponse à lui apporter, il n'y a pas de fanzone. Il est quelle heure ? Je ne sais pas, il est 11h, midi, tu vois. Tout s'enchaîne, en fait. Donc, tu as genre 11h pour trouver une solution. La solution, je ne l'ai pas, en fait. Donc, tu dis oui, je vais trouver une solution. Donc, tu reçois un mail de sa part où tu as tout le monde en copie. Enfin, l'enfer. Et là, tu as un genou à terre. Et là, tu as un genou à terre. Là, je peux te dire que tu as les mêmes deux. Tu passes une nuit blanche. Blanche. Pas de nuit blanche où tu dors un peu. Non, non, blanche. Où tu tournes constamment en rond. C'est hyper compliqué. Tu dors pas, en fait. Dans le matin, tu te réveilles, t'as pas trouvé de solution. Et puis t'es pas plus éclairé, comme je le disais un peu auparavant. Et puis, j'airais dans les rues de Lille comme ça avec ma mallette à l'époque. Je sais pas pourquoi j'avais une mallette. Il y a des détails parfois, on s'en stasse dur. Y'a pas de raison. Y'a pas de raison. Et je me retrouve au café Méo. Et j'appelle Rudy, qui était le DAF de l'époque. Je lui dis, écoute Rudy, tu trouves une solution. On lui fait un chèque de 200 000 euros s'il faut, mais tu le déposes. Mais enfin, là, on est mort, on est mort. Et puis, comme les choses ne sont pas si mal bien, enfin, sont bien faites plutôt, j'ai quelques responsables de la MEL qui me disent, écoute, on a eu le patron de l'agence événementielle, on lui a mis un coup de pression.

  • Speaker #1

    Et finalement, il accepte.

  • Speaker #0

    Et finalement, il accepte, ressigne un contrat tout de suite. Là, tu sens un poivre qui disparaît. Sauf que du coup, tu es convoqué forcément à la mêle, devant dix juristes à la gauche du DGS et dix juristes à la droite du DGS. Et puis, tu es là, toi, avec ton DAF. Et puis, tu dois répondre à une question qui est la suivante, posée par le DGS de l'époque. Il dit, mais vous avez toujours confiance en la société de sécurité avec laquelle vous allez travailler ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu peux répondre à part oui ?

  • Speaker #0

    Bah oui. Si tu dis non, c'est mort. Après, ils sont aussi un peu en difficulté, mais tu ne peux que dire oui.

  • Speaker #1

    En fait, si tu dis non, tu plantes aussi des centaines de milliers d'euros d'investis.

  • Speaker #0

    3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros, tu vois, moi je voyais cette fameuse nuit blanche, je voyais les gros titres d'M6 en disant la fanzone de Lille, seule fanzone de France à ne pas ouvrir pour des raisons d'organisation. C'est un truc de dingue, franchement, je voulais surtout pas vivre ce truc-là, parce que ça aurait été compliqué à vivre le truc. Donc voilà, les choses se sont réglées, et puis du coup, tu vis un événement complètement barjot. Je me rappelle le premier jour de l'ouverture, en L10, 10 juin 2016. On organise un concert et j'entends les vibrations des basses et je me sens obligé de trouver un coin. Donc, je vois le monde qui arrive. Je suis super excité. Je suis super énervé. Je suis super à tout ce que tu veux. Mais je me dois me trouver un coin pour décompresser. Pour crier, pour t'isoler et devoir évacuer toute la... que tu as emmagasiné et la crier. C'est-à-dire que tu vois comme dans les films, pareil. Et là, j'avais branché un compteur sur les caisses parce que l'enjeu, c'était aussi un enjeu financier. P-Bien sûr,

  • Speaker #1

    tu vends de la bière.

  • Speaker #0

    Tu vends de la bière, tu vends tout ça. Et c'est la bière qui faisait que la fan zone était rentable. Et le premier soir, c'est France, je ne sais plus quoi. Et globalement, je vois mes compteurs qui se mettent en action. Et là, je suis content. Et là, je suis content. Mais c'était un moment de ma vie très excitant et très compliqué.

  • Speaker #1

    Tu as craqué parfois ?

  • Speaker #0

    J'ai craqué souvent. J'ai craqué souvent. J'ai craqué souvent parce qu'en fait, alors pas tout le temps, mais juin 2016, il n'avait jamais autant plu. depuis 60 ans, c'est-à-dire depuis que les systèmes de capteurs météo existent. Je me rappelle d'un France Suisse, j'avais ma famille qui me disait si, si, j'ai vu la météo, ça va s'améliorer Sauf qu'à un moment, je lui dis arrête, parce qu'en vrai, je la vois aussi, la météo elle est pourrie, je la vis tous les jours J'ai une vidéo où franchement, il pleut, il pleut, il pleut, il y a un torrent, je l'ai filmé, et je suis obligé de fermer la fanzone. Donc je passe à la radio pour dire que j'ai fermé la fanzone pour des raisons de pluie. Et je me rappelle, on est à un moment donné à moitié parcours, et c'est tendu en termes de chiffres. Il faut vendre, vraiment il faut vendre, et c'est vraiment tendu. Et je me rappelle d'un match France-Suisse, je crois même que... pas totalement sûr, je crois même que c'est un 19 juin. France-Suisse, c'est un samedi ou un dimanche. Et donc, là-dessus, tu te fais la cerise. J'espère qu'au niveau conso, ça va y aller. Alors, les Français ne sont pas les plus généreux. Dans l'ordre, tu as les Anglais, c'est des barjots. C'est cool. Dès qu'il y a un but, ils rebalancent les bières et ils reviennent. Par douze pintes. Les Belges, consommateurs à dingue. Donc,

  • Speaker #1

    tu as ton France-Suisse qui commence.

  • Speaker #0

    France-Suisse, on est en réunion de préparation, il est 11h du matin, il se met à pleuvoir. J'anime la réunion, je stoppe la réunion, je dis excusez-moi, je sors. Je sors, pareil, double craquage. Parce que la pression est tellement forte qu'à un moment donné, tu es obligé de la sortir, sinon tu craques.

  • Speaker #1

    Ton anecdote, ça me fait penser à ce qu'on a vu il n'y a pas longtemps, quand il y a eu la pluie pour la cérémonie d'ouverture des JO. On a vu la vidéo de l'organisateur qui craque complètement.

  • Speaker #0

    Mais moi, mon truc, c'est rien à côté. Enfin, t'imagines mon truc. Mais malgré tout,

  • Speaker #1

    c'est marrant de se dire qu'un événement météo peut... Il y a un tel niveau de pression que finalement tu essaies de tout contrôler. Il y a un petit paramètre comme ça que tout vous fout en l'air.

  • Speaker #0

    Et là, tu vois, je t'évoquais tout à l'heure le sentiment, la sensation des pieds lourds, enfin des pieds de plomb. Et bien là, tu as vraiment, quand tu te poses cinq minutes... T'as vraiment le genou à terre en disant putain, là je prends cher, là c'est compliqué, mais de toute façon t'as pas le choix, donc relève-toi, relève-toi.

  • Speaker #1

    Tu te dis, comment tu réussis à te relever dans ce moment-là ? Parce que t'aurais pu être tenté aussi de te dire bon allez on arrête.

  • Speaker #0

    C'est pas possible.

  • Speaker #1

    T'aurais pu ?

  • Speaker #0

    J'aurais pu, mais c'est pas possible. En fait je pense que, t'as raison, foncièrement j'aurais pu. J'aurais pu tomber malade, j'aurais pu...

  • Speaker #1

    Tu peux avoir ta famille qui disent... Tu peux avoir ta famille qui te dit tu vois dans quel état ça te met, arrête.

  • Speaker #0

    Ma famille m'a soutenu, ma famille me connaît, ma famille sait que je ne lâche pas facilement le truc. Du coup, j'ai ma femme Audrey qui me ramenait parfois des petites gélules à base d'herbes. Légales, des compléments alimentaires. Bon, je ne sais pas si ça avait un effet, mais en tout cas, ça me faisait du bien de voir que j'avais autour de moi des gens qui m'accompagnaient. Ça a été extrêmement dur, mais c'était un échec. Je lâchais le truc, c'était un échec. Et c'était la honte, en fait. Tu vois, il y a ce sentiment de travail non accompli, d'échec. Oui,

  • Speaker #1

    et puis on a tous une part d'ego aussi. T'as pas envie de voir ton nom au titre des journaux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il a raté.

  • Speaker #0

    Oui, désolé.

  • Speaker #1

    Bon, super. Comment ça se finit, toutes ces histoires ? Donc, tu fais la fanzone de Lille, qui au final est un carton.

  • Speaker #0

    Au final, c'est une belle carte postale. C'est un carton. On me redemande parfois. Ça a marqué profondément ma vie professionnelle, ça c'est sûr. Ça s'est bien terminé puisqu'il n'y a pas eu un seul blessé, un seul mort. Voilà, tout s'est bien passé, la carte postale est vraiment très très belle. Après, c'est comme toutes les fins de production, tu découvres des trucs, c'est jamais très simple. Au fond, j'en retiens quelque chose d'extrêmement positif, tu vois, ça va faire bientôt, en 2026, donc 10 ans. J'ai rencontré plein de gens, j'ai rencontré des gens incroyables, j'ai observé des gens. Je me suis aussi découvert dans une situation critique extrêmement forte, tu vois, et donc ça te permet de te dire, ok. Je suis capable de gérer ça. Et derrière, ce qui est assez fou, c'est que quand j'ai des sujets qui m'occupent la nuit, parfois, souvent, parfois, je me rappelle ces moments-là. En disant, mais attends, c'est rien ça par rapport à ce que t'as vécu là. Tu vois ? Et donc du coup, ça c'est un vrai marqueur dans ma vie professionnelle en fait.

  • Speaker #1

    Je voulais te poser une question, tu ressens quoi le jour d'après ? Quand c'est fini ? La fanzone c'est fini ? Tu viens de vivre l'événement le plus important que jusqu'alors tu n'as jamais vécu.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu ressens ? C'est le grand vide. Je pense que tout le monde ressent la même chose quand tu vis un truc incroyable derrière. Tu reviens dans le quotidien, c'est le grand vide. C'est vraiment le grand vide. Le grand vide, heureusement qu'il était pendant les vacances. On avait plein de trucs, c'était cool. Ça permet aussi de refocusser sur ta famille, sur tes amis. Tu sens une forme de fierté autour de toi, donc c'est plutôt cool. Voilà, c'est les conséquences d'un événement réussi. Puis après, tu dois reprendre la vie quotidienne après tes vacances. Et là, ce n'est pas simple parce que tu es rappelé par des réalités économiques, entre autres par rapport à la fanzone. Tu es rappelé pour des sujets qui, face à un événement comme celui-ci, sont tout aussi importants, mais sont d'une dimension moindre. Et donc, c'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Donc à ce moment-là, toi, tu décides de quitter le groupe La Voix. Tu te lances à ton compte, tu crées Consulting, donc une agence de consulting dans le marketing digital et communication digitale. Et à ce moment-là, un truc dont tu m'as parlé plusieurs fois, et moi, ça m'avait marqué, c'est le regard des gens change, et pas forcément en bien.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est incroyable. Et je pense qu'il faut être conscient de ça. C'est-à-dire que ce que tu dis là, c'est très juste. Donc je quitte l'entreprise parce que... ça fait 10 ans, à 40 ans, ça fait une dizaine d'années que je veux créer ma boîte. Et ça fait dix ans que je ne me mens pas, mais je ne crée pas ma boîte. Donc, à un moment donné, je me dis, mais mec, ça fait dix ans que tu veux créer ta boîte. C'est peut-être le moment. Le moment est venu. Et donc, je crée effectivement une boîte de conseils assez simple. C'est de la facturation auprès d'entreprises pour apporter des éléments de conseil, d'orientation, de stratégie, de vision et puis de mise en pratique aussi sur les aspects de marketing digital. Et ce qui est fou, c'est que c'est là où tu vois bien, en fait, que tu as des choses à faire. je dirais, ta posture professionnelle, l'importance qu'elle peut avoir dès lors où tu quittes un poste, une entreprise et t'es plus considéré. Donc, on voit bien que ça écrème les vraies relations. Ça écrème les relations où t'as des gens qui sont avant tout intéressés et puis t'as des gens qui sont intéressés et intéressants parce qu'en fait, ils sont véritablement dans une écoute sincère, dans un rapport léger mais sincère, tu vois. quand tu t'aperçois que quand tu quittes la boîte et que tu balades, tu as des gens qui créent finalement une distance et ça, ils créent naturellement les choses. Donc, c'est bien de l'avoir en tête, c'est bien de le garder en tête, mais c'est comme ça que ça fonctionne. C'est ainsi, c'est la nature.

  • Speaker #1

    Pour le dire très clairement, à partir du moment où tu as changé de statut et que tu n'étais plus dans le groupe La Voix du Nord, qui est un grand groupe du Nord quand même, on peut le dire, tu voyais que finalement, la carte postale était un peu moins... Enfin, la carte de visite était un peu moins sexy. Et finalement, ce qu'on appréciait, c'était moins toi que le fait d'avoir une relation, une entrée au sein du groupe La Voix.

  • Speaker #0

    C'est l'analyse que je peux en faire. Ça,

  • Speaker #1

    c'est douloureux. Et comment tu te... Qu'est-ce que ça provoque chez toi, à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ça provoque... Forcément, tu dis, tiens, la nature humaine, elle est bizarre, quand même. Ça provoque des interrogations. Et puis, ça provoque, je te le dis, un écrémage naturel où tu dis, OK, je sais sur quel pied danser maintenant. Et ça ne provoque aucune... OK. qu'une aigreur. Ça ne provoque pas tout ça, ça provoque juste un constat qui te permet d'avancer. Parce que si tu t'arrêtes sur ces trucs-là, tu n'as pas fini, en fait. Donc,

  • Speaker #1

    au moins, ça fait le tri naturellement.

  • Speaker #0

    Ça fait le tri naturellement et en vrai, avec joie, quoi. Ce n'est pas grave. Quand je te parlais tout à l'heure de la notion de famille et des amis, c'est malgré tout, c'est ça le plus important. Après, on peut avoir, évidemment, et tu le sais, t'es le premier placé des relations professionnelles amicales avec qui ça se passe bien, avec qui il y a des vrais trucs partagés au fond c'est ça que ça m'a provoqué c'est à dire que fréquenter des grands groupes m'a amené à me dire je veux plus cet aspect politique je veux plus tout ça, ces relations qui sont du fait je veux des vraies relations, je veux être avec des gens je veux vivre un truc et c'est ce que j'essaye de faire d'ailleurs avec Natif c'est joyeux c'est douloureux, c'est tout ce que tu veux mais c'est emprunt d'émotion et c'est... J'ai envie que ça ressemble à ce que j'aimerais intégrer au sein de l'entreprise.

  • Speaker #1

    En 2020, il se passe un nouvel événement que personne n'avait prédit qui s'appelle le Covid. Et pour toi, c'est le début d'une nouvelle histoire. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #0

    Oui, 2020, je pense qu'on est tous confrontés à cette problématique-là. Le Covid, on est tous chez nous. Et comme je le dis, j'ai enregistré trois épisodes. qui raconte l'histoire du Covid tel que je l'ai vécu à travers la création d'une série de podcasts que de manière très naïve je produis, considérant finalement que la meilleure défense c'est l'attaque. Je pense que c'est dans mon tempérament d'être aux aguets et de me dire ok, on y va quoi, on y va. Et du coup j'avais en tête d'enregistrer une série de podcasts, enfin des podcasts. pour mettre en avant finalement les entrepreneurs, les entrepreneuses de la région des Hauts-de-France. Principalement, particulièrement la métropole, pour des raisons pratiques au début. Et puis, l'emploi du temps, les excuses sont toujours là pour te polluer un peu la tête. Mais le Covid est arrivé à point nommé, parce que finalement, on avait tous le temps de faire des trucs.

  • Speaker #1

    T'es chez toi, t'as ton micro ?

  • Speaker #0

    Je suis chez moi, j'ai mon micro, j'avais mon Zoom, tout mon matériel que j'avais acheté. Et j'y vais. Je me dis, OK, j'y vais. J'en vais en faire deux par semaine. Et puis je commence à tâter le terrain. J'ai mis trois, ça pourrait le faire. Puis je retâte le terrain. Et puis en fait, j'en ai fait un tous les jours pendant huit semaines. Covid, c'est ça, huit semaines ? Oui. Et au début, je me suis dit, qu'est-ce que je fais ? Je me lance, je ne me lance pas. C'est le fameux syndrome de l'imposteur. Ça m'a amené à me dire, oh, puis merde, en fait. En vrai, qu'est-ce que je risque ? Les gens qui veulent, pareil, tu vois. Les gens qui ne veulent pas écouter, n'écoutent pas. Les gens qui veulent écouter, écouteront. Et puis, comme ça, j'avancerai. En me faisant plaisir, en essayant d'apporter ma pierre à l'édifice, puisque à l'époque c'était un podcast qui s'appelait Si c'était mieux après et l'idée c'était d'aller faire le tour de... d'entreprises principalement, qui étaient confrontés à cette problématique, et de savoir comment ils géraient le lendemain, le management de leur entreprise. Et je trouvais ça assez intéressant d'entendre des voix de dirigeants qui, du jour au lendemain, je pense par exemple à Alexis de Villers de la société du groupe Alive, boîte événementielle, du jour au lendemain, zéro, boum, zéro, plus de chiffre d'affaires, plus rien. Comment tu fais ? Comment tu supportes ça ? Comment tes nuits sont-elles ? Comment tes collaborateurs tu les gères ? Bref, comment ? Toujours être sûr que moi. Et puis, je me suis éclaté, ça a marché, j'ai créé une communauté. Et puis, c'est là où je me suis dit, on pourrait peut-être en faire un business. J'avais senti le truc et on en est là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, Natif a bientôt fêté ses quatre ans.

  • Speaker #0

    Quatre ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi, toi, ton plus beau souvenir chez Natif ? Donc Natif, je précise pour les personnes qui ne nous connaissent pas. Voilà. Pour le dire simple, comment tu résumerais la mission de Natif, toi, en trois phrases ? Je sais que tu es meilleur que moi là-dessus.

  • Speaker #0

    Attends, tu me mets la question. Non mais je dis souvent c'est stimuler l'engagement des communautés par l'audio. Alors stimuler l'engagement des communautés par l'audio, ça veut dire que la puissance de l'audio, vraiment quand on rentre dedans, apporte en tout cas, je trouve, des émotions qui sont assez rares. Je prends un exemple, là on a sorti avec la compagnie des guides de Chamonix, une série de podcasts qui s'appelle Suivez le guide, qui est animée par Lola, Lola Formy. Et dans l'épisode 3, on a Sylviane. qui est la première femme guide de la compagnie des guides de Chamonix. La compagnie des guides de Chamonix, c'est 100 ans. 200 ans. 200 ans, pardon. Et c'est la première femme. Et Sylviane, à quel âge ?

  • Speaker #1

    On ne va pas oser dire un âge parce que j'ai peur de me planter. Mais en tout cas, elle a un certain âge.

  • Speaker #0

    Oui, hyper active en activité. Honnêtement, à un moment donné, quand elle raconte l'histoire avec son client qui finit à l'hôpital, qui l'appelle en disant Tu m'as guidé jusque-là, viens m'aider, viens me supporter jusqu'à la fin. Je te jure, c'est vrai, j'avais les frissons, c'était un truc de dingue. Et donc, cette mission qui consiste à stimuler l'engagement des communautés par l'audio en provoquant de l'émotion, en provoquant de la proximité, en provoquant des émotions. C'était ce que j'avais envie de mettre en place avec Natif. Et on y arrive en fonction de nos clients qui sont plutôt, pour certains, corporate, d'autres un peu moins. Mais c'est ça l'idée. Donc mon souvenir, c'était ça ta question ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est quoi ton meilleur souvenir chez Natif ?

  • Speaker #0

    Mais les souvenirs que j'ai, c'est avec les gens qui constituent Natif, avec toi, avec Grasse. avec anciennement Thomas, avec Camille aujourd'hui, Noé, Alban. Il y a plein d'étapes en fait. Il y a l'aménagement, le déménagement, la création du studio, l'évolution de nos offres, l'intégration de nouveaux clients qu'on n'imaginait pas. Je ne peux pas dire que j'aurai un seul bon souvenir parce que ça voudrait dire que l'aventure se termine et que je devrais retenir une autre chose.

  • Speaker #1

    Non, c'est jusqu'ici en tout cas.

  • Speaker #0

    Ouais, jusqu'ici c'est un ensemble. Je pense que c'est une vision assez globale que je peux avoir et qui m'amène à me dire... C'est pas mal le parcours qu'on fait jusqu'à présent parce que toi, t'es arrivé il y a trois ans maintenant, ton évolution, elle est flagrante. Tu vois ? Non, mais c'est vrai. Elle est flagrante, elle est essentielle à l'entreprise. Donc ça, c'est plutôt cool. Voilà.

  • Speaker #1

    Question moins sympa. Donc, on est sur un podcast qui s'appelle Un Genou à Terre. Quelle était la plus grande difficulté que tu as rencontré en tant que chef d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Là encore, c'est un ensemble. C'est pas se projeter. se projeter ça va, mais c'est parfois de malgré tout d'avoir quand même pas peur de l'avenir j'ai pas peur de l'avenir mais on est quand même dans un avenir qui peut être incertain là c'est le temps, et c'est de se dire mais comment cette histoire va se dérouler en fait, pas comment on va se terminer, comment on va se dérouler et comment on va s'adapter à cette histoire et comment les Les gens qui constituent Natif, qui sont pour tous attachés à l'entreprise, à ce que ça a pu apporter, à ce que ça a dégagé et autres, vont aussi se comporter dans cet environnement un peu incertain qu'on est en train de vivre. Voilà, nous les ambitions elles sont fortes, tu les connais. Jusqu'à présent, ça marche plutôt pas trop mal. Ma plus grande crainte, c'est que ça s'arrête du jour au lendemain. C'est ma crainte principale. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai la chance de te connaître depuis 4 ans maintenant.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est une chance, mais... Mais ok ! On s'en est en style.

  • Speaker #1

    Et tu es quand même quelqu'un qui est calagnac, qui est un compétiteur. Tout à l'heure, tu disais que ça vient peut-être un peu de ton parcours scolaire, mais sinon, je voulais te demander d'où ça te vient, ce côté où tu t'es mis à courir depuis un an, et j'ai l'impression que ça te fait pas mal de bien aussi,

  • Speaker #0

    parce que ça joue à fond.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça s'acquiert, la niaque ?

  • Speaker #0

    Est-ce que ça s'acquiert, la niaque ? Je pense que c'est un trait de caractère, déjà, qui peut s'acquérir par les épreuves de l'école, on l'évoquait tout à l'heure, par des vexations, par l'envie d'aller plus loin, par le goût de la compétition. J'ai le goût de la compétition, mais c'est sympa, mais je n'ai pas l'impression d'avoir, d'être un... J'aime bien les défis, toi. J'aime bien faire des trucs, j'aime bien les coups de projecteur différents. J'aime bien faire des choses différentes, différemment. Ça, j'aime bien. Je ne sais pas si c'est pour attirer la lumière. En tout cas, c'est pour me faire plaisir. Ça, j'ai pas mal. Effectivement, tu le disais, j'ai entamé la course à pied. C'est aussi un peu une inspiration de vous tous. Alors toi, tu ne cours pas, mais bon, il y a plein de choses qui m'ont inspiré. Il y a plein de choses qui m'ont inspiré chez toi. Je pense qu'on est... l'addition des inspirations des influences que les uns les autres peuvent et grâce qu'il court, grâce qu'il fait partie de l'équipe ça m'a inspiré, ça m'a donné envie donc les inspirations elles sont fortes chez moi j'aime bien en regarder un peu et je me dis souvent je me dis tout le temps même, s'il est capable de le faire je suis capable de le faire, je ne suis pas plus con que les autres On m'a suffisamment, quand j'étais jeune, fait penser le contraire. Stop. Je ne suis pas plus con que les autres. Avec un peu d'écoute, un peu d'intelligence parsemée, je peux y arriver. Et avec beaucoup de travail, beaucoup d'envie, beaucoup d'erreurs, beaucoup de redites. Et avec un truc qui consiste à dire, le ridicule ne tue pas.

  • Speaker #1

    Oui, important de le rappeler.

  • Speaker #0

    Un, personne ne t'attende.

  • Speaker #1

    Je dis souvent deux, les gens oublient vite.

  • Speaker #0

    Deux, les gens oublient vite. Et trois, le ridicule ne tue pas. Donc, fais des choses, tente des choses. Ça marche, c'est bien, ça marche pas. Tant pis, continue, relève-toi, t'as un genou matéral. Et je pense que c'est tout cet état d'esprit. Et cette notion d'être regardé un peu différemment des autres ou d'avoir la sensation d'être regardé différemment des autres t'amène à te dire, tu vas voir ce que tu vas voir.

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu te mets une certaine pression. Est-ce que ça t'a déjà joué des tours ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai tenté des trucs. Tu vois, j'ai tenté des trucs. Moi, il y a un truc sur lequel j'aime bien réfléchir, c'est les longs trajets de voiture. Il faut que j'occupe gros temps au départ. Au lieu d'être comme ça, forcément, quand tu as un temps d'occupation, moi, je pense à des trucs. Et je m'oblige à brancher à des trucs. Tu sais, avant mes 40 ans, j'avais dit créer ta boîte, sinon tu te moques à toi-même. Et j'avais créé à un moment donné mon privé. Jambonprivé.com Comme Vente Privée mais tu vends du jambon Parce qu'il y avait un marché sur le sujet à l'époque Et j'avais commencé à opérer une démarche auprès des meilleurs jambons de France et d'Europe, c'est complètement con J'avais créé un logo, j'avais créé un site internet il y a une page Facebook, jambonprivé.com Mais on s'en fout Le ridicule ne tue pas heureusement C'est complètement con comme idée, mais en fait des idées connes il y en a plein qui ont marché Mais c'était l'envie de comprendre et d'avancer et de me dire ok Euh comprend comment fonctionne la création d'un site internet, comprend comment fonctionne une page Facebook, comprend comment fonctionne un logo, comprend comment fonctionne un processus d'achat auprès de, pas de grossistes, mais de producteurs. Comprendre, pour apprendre et pour avancer. Et ça, je trouve ça assez marrant. À un moment donné, j'avais aussi pensé à un restaurant sur des pas des paupières. Bref, j'avais pensé à un concept de restauration qui ne s'est pas fait, mais le ridicule ne tue pas, il faut penser des trucs les plus fous et tenter. et si ça marche c'est bien, si ça marche pas tant pis,

  • Speaker #1

    te passe à autre chose je voulais te poser la question toujours sur cet aspect pression que tu te mets comment toi tes proches ils le vivent ?

  • Speaker #0

    heureusement que j'ai une femme qui accepte tout cela quand même qui me canalise, le sport m'aide beaucoup là actuellement comment mes proches le vivent ? ils me connaissent bien Je me connais bien aussi, donc je sais que je peux être vraiment parfois un peu chiant en fait. Non, mais heureusement que j'ai un couple costaud, solide, parce qu'en fait, en vrai, ça peut être compliqué. Donc ça, c'est cool. Ouais, on me connaît un peu. Et puis après, on m'accepte comme je suis. Et c'est comme le bon vin, ça s'améliore avec le temps. Donc j'essaie d'être... J'essaie de faire, j'essaie de m'améliorer.

  • Speaker #1

    C'est important pour toi le regard de tes proches sur toi ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'est important. J'essaie de donner, j'essaie de... Je pense que tout le monde fait pareil. J'essaie à travers mon comportement, mes actions, de donner déjà le meilleur de moi-même pour que mes enfants puissent se dire Mon père, il est ce qu'il est, mais en tout cas, il lâche rien, il y va. Il a des valeurs qui sont les siennes, il a un franc parlé, il dit ce qu'il pense, il met parfois le tact ou pas, mais en tout cas, ça n'a jamais pour vocation de faire mal ou blesser. C'est pour essayer d'aller vite, mais ce n'est pas toujours bon de vouloir aller vite. Mais en tout cas, j'ai un tempérament où il faut que ça aille vite, ce qui peut être agaçant parce que parfois, tu comprends des choses que les autres ne comprennent pas immédiatement. Et du coup, tu peux t'agacer par rapport à ça. Et c'est pénible pour l'autre, surtout, d'avoir un gars comme moi qui va mettre un peu la pression parce que tu ne comprends pas aussi vite que j'aimerais que tu comprennes. C'est un peu chiant ça.

  • Speaker #1

    Laurent, j'ai amené un bouquin qui s'appelle 100 ans, tout ce que tu apprendras dans la vie Je le montre à la cam. C'est un bouquin que j'aime beaucoup. J'ai lu une fois dans une librairie. Ça m'a beaucoup plu. Je l'ai acheté pour ma maman, pour ma famille aussi. Et chacun, on voit que... à chaque âge, il y a un petit apprentissage. Qu'est-ce qu'on apprend à un an ? Qu'est-ce qu'on apprend à deux ans ? Je vais te lire ce qu'on apprend à ton âge. Tu as 48. Alors, attends, on va lire 48.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    les 48 ans viennent après les 46 et les 47. Donc, c'est peut-être apprends-tu seulement maintenant ce que ça fait de perdre quelqu'un. Alors, estime-toi heureux. Ça, je te le laisse comme ça. Et je vais te demander... Je te laisse repartir avec. Et je vais te demander de me dire un chiffre. entre 1 et 100 et on va voir un autre apprentissage qu'il y a dans le bouquin entre 1 et 100,

  • Speaker #0

    tu veux que je te... au hasard ou un chiffre ou un âge qui vraiment pour moi a été je dirais bien

  • Speaker #1

    30 tu apprends que le bonheur est relatif tu veux que je te commande ça ?

  • Speaker #0

    le bonheur est relatif, oui c'est... tu peux te contenter de rien tu peux contenter tu peux avoir un bonheur à travers le regard des autres tu peux vivre un bonheur différent d'un autre c'est quelque chose que toi ça t'évoque une expérience,

  • Speaker #1

    est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit finalement, là je suis pas forcément heureux à 100% mais déjà 70% c'est heureux parce que quand on est jeune, t'as du mal parfois à tolérer l'entre-deux à être heureux ou à tolérer l'entre-deux ? à tolérer que heureux c'est pas toujours 100% allez

  • Speaker #0

    Bah non, heureux, c'est pas 100%. C'est quoi être heureux, au fond ? On va pas faire de la philosophie, mais c'est quoi être heureux ? La santé ? C'est con, moi. Mais en vrai, c'est vrai. La santé, être bien entouré, manger, être épanoui dans ton taf, avoir un peu de vision, c'est ça, c'est pas être heureux. Après... être heureux, ça s'entretient.

  • Speaker #1

    Ce podcast s'appelle Un Genou à Terre. Toi, c'est quoi le meilleur conseil qu'on t'ait donné à un moment où ça n'allait pas ?

  • Speaker #0

    Quand ça ne va pas, ça serait trop facile. Tu ne vas pas, on te dit, mais si, regarde, ça, regarde. Ah ouais, ça va mieux. Ça ne marche pas comme ça, en fait. Je pense que c'est sentir effectivement le soutien des autres. Je pense que c'est entendre le silence des autres. ou l'écoute active des autres qui se provoque par un silence, c'est se sentir soutenu, c'est aussi se dire qu'effectivement, il y a peut-être pire dans la vie. Donc, je crois qu'il n'y a pas de conseil qui fait que, tac, tu vas mieux. Je pense que c'est intérieurement te poser, respirer, faire du sport, regarder ce qui se passe autour de toi, Faire gaffe à ta sensibilité, tu vois. Ouais, mais écoute-toi, quoi. Écoute-toi et avance, j'ai envie de te dire.

  • Speaker #1

    On l'a dit il y a quelques instants, t'as 48 ans. T'as dit pour les 40 ans, ça a été marquant dans ta vie. Là, aujourd'hui, c'est quoi tes envies pro et perso ? Tu parlais des 50 ans. Je t'amène dessus parce que t'y es venu tout seul.

  • Speaker #0

    Non, mais 40 ans, ça a été un marqueur important. C'est clair. 50 ans, c'est... Déjà, ça passe vite, en vrai. En termes de marqueur professionnel, je pense que la boîte aura en gros 4 ans. Je pense qu'on a bien évolué depuis. Moi, j'aimerais, je le dis souvent, je voudrais qu'on soit le leader de l'audio dans les entreprises en France. C'est mon souhait le plus cher. Si à 50 ans, on sait être le leader ou le futur leader proche, en tout cas. de l'audio dans les entreprises, franchement, on serait de la gueule. Donc ça serait cool. Mais tu vois, ça... Je pense qu'il est important de viser loin. J'avais un patron qui disait vise la lune, au pire tu auras les étoiles C'est un peu ça le truc. En gros, je pense qu'il faut donner des ambitions et puis avancer dans ce sens-là. Et puis ensuite, d'un point de vue plus personnel, c'est que mes enfants soient hyper épanouis, autonomes, ils soient heureux dans la vie pour le coup. Ils soient bien établis, ils puissent avoir pas trop de brouillard. même dans un contexte géopolitique, économique, en train de vivre, qu'ils soient heureux de vivre l'instant présent. C'est ça qui m'intéresse, le reste. Toi,

  • Speaker #1

    tu as des modèles ? Il y a des gens qui t'inspirent ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu fais partie des gens qui m'inspirent. Grasse fait partie des gens qui m'inspirent. La classe. Ouais, c'est la classe. L'équipe, en sens large, m'inspire. Donc ça, c'est important parce que... malgré tout on vit tous les jours ensemble c'est hyper content les gens qui m'inspirent sont des gens qui sont combattants des gens qui partent de rien et qui arrivent très loin ça ça m'inspire ça m'inspire dès lors où ils ont été respectueux envers les autres et envers eux-mêmes ça ça m'inspire fortement pour le reste les coups de coude les coups de gueule, tout ça, ça ne m'inspire pas. Je fuis ce truc-là. En revanche, les gens qui ont une vraie forme d'humilité, de combativité dans le dur, et qu'ils y arrivent, ça, ça m'inspire fortement.

  • Speaker #1

    On en recevra peut-être quelques-uns.

  • Speaker #0

    J'espère, c'est l'idée.

  • Speaker #1

    On arrive maintenant bientôt à la fin de ce podcast. Toi, est-ce que tu aurais une recommandation de musique qui t'aide à te relever la tête quand ça ne va pas ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aime beaucoup Dépêche Mode. Je crois que c'est Dangerous. Je crois que c'est ça. Enfin, globalement, dépêche mode, ça en vaut du steak.

  • Speaker #1

    Très bien. On arrive... Voilà, on est à la fin de ce podcast. J'ai une toute dernière question. Toi, ça t'avait manqué d'avoir ton podcast ? Si c'était mieux après, t'avais ensuite la Learning Expedition. Mais en fait, ça fait quelques années que t'animes des podcasts pour certains de nos clients, mais que t'avais pas eu ton podcast à toi,

  • Speaker #0

    d'une certaine façon. Eh bien, ouais, ça m'animait de reprendre ce gimmick, ce rendez-vous, en fait. que j'avais vraiment beaucoup aimé dès le début, mais que j'avais lâché un petit peu parce qu'il fallait construire Natif et que c'était nécessaire en tout cas aussi de se concentrer vraiment sur le développement business de l'entreprise pour installer l'entreprise et puis la faire progresser. Mais ouais, est venu le moment en tout cas de reprendre le micro, l'animation, parce que, je le disais en préambule, ce qu'on voit sur les réseaux sociaux, cette espèce de... d'envie à ce que tout est beau, tout est rose. Grattons un peu derrière. Grattons un petit peu ce qui se passe derrière. Non pas pour faire un podcast complètement pathos où on est allongé, on parle et puis on pleure. C'est pas le propos. Le propos, c'est de comprendre.

  • Speaker #1

    Parler vrai, en fait.

  • Speaker #0

    Parler vrai, ouais. Parler vrai. Parlons un peu vrai, ça fait du bien à tout le monde, je trouve. Et puis, celui ou celle qui est arrivé à la bout de ce podcast-là, déjà, je le salue, je le remercie, parce qu'on se retrouvera donc très prochainement, César. Exactement. Avec un rendez-vous assez régulier. On est en train de déterminer. Sûrement mensuel. Voilà, sûrement mensuel. Avec des personnalités qui, dans leur vie professionnelle, personnelle, ont vécu un moment ou des moments qui les ont amenés à avoir un genou à terre et à se relever. Parce qu'en fait, c'est par ce biais-là, finalement, des difficultés, des échecs, des problèmes qu'on se relève et qu'on devient de plus en plus fort. Donc ça, ça m'intéresse. Parce qu'on est tous des combattants quelque part. Et derrière chaque personne qui sourit lorsqu'elle vous dit bonjour, il y a toujours une histoire. Et il faut toujours prendre en compte le fait que derrière ces histoires, il y a des choses qui sont plus ou moins importantes, mais que ça constitue, ça contribue à la personnalité de la personne. Et ça, je trouve ça intéressant de le chercher.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Laurent.

  • Speaker #0

    Je t'en prie César.

  • Speaker #1

    Un Jumater, c'est fini pour aujourd'hui. Prenez soin de vous, relevez la tête et à bientôt.

  • Speaker #0

    Ciao.

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Description

🎙 "𝗨𝗻 𝗴𝗲𝗻𝗼𝘂 𝗮̀ 𝘁𝗲𝗿𝗿𝗲" c'est maintenant ! 🎙


Et je suis vraiment content de reprendre le micro pour mettre en lumière des histoires où la résilience transforme les épreuves en opportunités. Les façades des réseaux sociaux sont souvent lisses, parfaites, presque irréelles.


Alors que la vraie vie, celle qu’on ne montre pas toujours, est faite de hauts, de bas, d’épreuves, et de ces moments où il faut puiser au fond de soi pour avancer.


Entrepreneurs, sportifs, artistes : leurs parcours ne sont pas toujours simples, mais ils nous rappellent qu’après chaque chute, il est possible de se relever.


Plus simple à dire qu'à vivre, nous sommes d'accord ! Et derrière chaque chute, il y a une histoire. 🌟 Pour l’épisode pilote, je partage ma propre histoire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu plantes 3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros, tu vois... Moi je voyais cette fameuse nuit blanche, je voyais les gros titres d'M6 en disant la fanzone de Lille, seule fanzone de France à ne pas ouvrir pour des raisons d'organisation. Et je me sens obligé de trouver un coin pour crier, pour t'isoler. Et là, t'as un genou à terre.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, bienvenue dans Un Genou à Terre, l'émission qui vous apprend à vous relever. quoi qu'il arrive pour ce premier épisode j'accueille Laurent Stock fondateur de Natif on parlera de son parcours du succès de l'échec et puis il y aura quelques autres surprises salut Laurent salut César je ne sais pas quoi m'attendre on a préparé ça ensemble alors toi tu n'as pas trop préparé je n'ai pas préparé du tout alors ce podcast c'est toi qui l'animera pour tous les prochains épisodes mais je trouvais ça intéressant que pour ce premier épisode tu te retrouves dans la situation de l'invité tu es habitué finalement aux interviews mais pas tant que ça en tant qu'interviewé c'est vrai tu stresses c'est vrai

  • Speaker #0

    Non, je ne me stresse pas, mais comme je n'ai pas voulu voir les questions que tu allais me poser, et que c'est quelque part notre version zéro, le pilote, le premier épisode qui va permettre aussi de montrer qu'au fond, derrière l'image qu'on peut se faire d'Insta, de LinkedIn, où tout est beau, tout est rose, je trouvais que forcément, la notion de résilience et d'avoir un genou à terre, je crois qu'on a bien l'image en tête, était importante et j'avais envie de me prêter au jeu. forcément préparé, ou en tout cas avoir les questions que tu souhaitais me poser. C'est très bien,

  • Speaker #1

    c'est parfait comme ça. Ce nom de podcast justement, Un Genou à Terre, c'est toi qui en as eu l'idée. D'où ça t'est venu cette idée ?

  • Speaker #0

    Écoute, je me revois à plusieurs reprises confronté en fait à des problématiques qui parfois te prennent la tête vraiment, t'empêchent de dormir. Et finalement, t'as hâte de te réveiller le matin parce que le matin quand tu te réveilles, t'as les idées plutôt claires, ou en tout cas une nouvelle journée démarre et tu peux... apporter des réponses à des problématiques qui te gangrènent la nuit et donc ces problématiques. Et souvent, je me suis trouvé amené à être vraiment un genou à terre. Cette image, tu vois, comme on dit, avoir les pieds de plomb, ça m'est déjà arrivé. Et bien là, avoir un genou à terre et me dire mec, il faut que tu te relèves. Et donc, cette notion d'un genou à terre m'est venue assez naturellement en me disant que ça allait être un titre qui permettrait peut-être à chacun de se projeter, d'illustrer son genou à terre.

  • Speaker #1

    Je trouve que l'image est assez claire. Moi, je te connais bien, mais il y a des gens qui nous regardent, qui nous écoutent, qui ne te connaissent pas. On va commencer par une question un peu de base. Toi, tu étais quel genre d'élève à l'école ?

  • Speaker #0

    Je n'étais pas un bon élève. Pas irrespectueux, bien que pas le dernier à faire quelques petites bêtises, mais pas irrespectueux. Ça, c'est hyper important. Mais certainement avec quelques difficultés scolaires qui m'ont amené forcément dans un système scolaire où tu as... un tiers d'excellent, un tiers de ok, puis un tiers de pas bien, et bien finalement, le système scolaire tel que je l'ai moi vécu, c'était le tiers pas bien, on s'en occupe pas, et puis roule quoi. Et puis on est décrié, et puis voilà. Donc je l'ai pas hyper bien vécu, et foncièrement, ça a été aussi un élément qui a permis de me construire après coup, dans l'envie certainement de démontrer à la fois à moi-même, dans un premier temps peut-être, aux autres, je sais pas, surtout à moi-même. que c'est possible d'y arriver, même si tu n'as pas suivi le parcours qui t'est indiqué à prendre. Je crois qu'il n'y a pas de vraie réponse, de vrai chemin par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Tu penses que ça t'a construit une sorte de force de caractère aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, certainement. C'est un peu compliqué parce que du coup, tu dois faire avec le manque de confiance que tu peux avoir. Tu dois faire du coup avec le regard des autres. Tu juges être important à ton égard, alors qu'en fait, en vrai, tout le monde s'en fout. Ou en tout cas, une majorité. Mais tu te construis finalement avec ce manque de confiance et finalement, la notion de qu'est-ce que va penser l'autre ? Et au fur et à mesure du temps qui avance, qu'est-ce que va penser l'autre ?

  • Speaker #1

    Ça prend un temps fou.

  • Speaker #0

    C'est pas grave. C'est pas bien grave.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on le disait, t'es CEO de Natif. Mais auparavant, t'as eu une longue carrière, notamment pendant de longues années au sein du groupe La Voix.

  • Speaker #0

    Vieux, ça.

  • Speaker #1

    Mais je voudrais qu'on revienne sur... L'un des moments qui a été les plus excitants, mais aussi les plus effrayants de ta carrière. Est-ce que tu peux nous parler de l'organisation de la fan zone de Lille en 2016 ?

  • Speaker #0

    Je vais te parler surtout de mes 40 ans. Ok. Parce que je m'étais dit à l'époque, pour mes 40 ans, tout comme pour mes prochains 50 ans, dans un an, je veux faire un truc grand. Je veux faire un truc qui va marquer ma vie professionnelle. Et qu'au fond, a marqué ma vie professionnelle et a embarqué aussi ma vie personnelle en fait. Mais c'est toujours en lien avec... Le manque de confiance, enfin c'est pas tant le manque de confiance, la volonté de répondre à des défis. Moi ce qui m'excite c'est de répondre à des défis. Et lorsque la Coupe d'Europe de football est arrivée en France en 2016, il y avait l'obligation pour dix villes hautes, dont Lille, d'être une ville haute et donc d'accueillir les supporters de l'Europe entière, voire du monde entier. Et à l'époque, je bossais pour un groupe, un groupe média, groupe Rosselle. Et j'avais la voie d'une horde, tout ça. J'étais le directeur délégué de l'agence événementielle intégrée au groupe qui travaillait pour d'autres boîtes. Et j'avais dit aux équipes, mais si ce n'est pas nous qui chopons ce truc-là, on est vraiment des... On est ridicule, quoi. On a un groupe, on doit répondre à ce truc-là. Et j'avais dit, sur le ton de la blague, si on n'y arrive pas, je démissionne. Bon, force est de constater qu'on y est arrivé, qu'on a remporté le marché. Et un marché extrêmement compliqué avec une prise de risque vraiment assez tendue.

  • Speaker #1

    Pour info, on est en 2015-2016, on est un peu après les attentats du Bataclan, au moment des attentats de Bruxelles. Donc tu es en plein contexte sécuritaire qui est tendu et tu t'apprêtes à organiser un événement majeur.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est le troisième événement au monde, ou quatrième, un truc dans le genre. Donc on peut dire que c'est un événement majeur dans un contexte où le 13 novembre 2016, à la veille de mes 40 ans, parce que je suis né le 14 novembre. Ça explose à Paris, le Bataclan. C'est pas la peine de se faire un film, tout le monde sait ce que c'est. Forcément, je me dis à un moment donné, zut, c'est compliqué quand même l'histoire. Puisque dans six mois, on organise un événement majeur un peu compliqué. Et puis, on décide de continuer. De toute façon, on n'a pas trop le choix en vrai. Donc on continue. Et puis, le 13 mars 2016... ça pète à Bruxelles et là 13 mars, 9 juin qui était l'ouverture officielle de la fanzone et j'ai 3 mois j'ai un sarco qui dit en gros surtout au JTTF1, surtout les fanzones de Lille, c'est l'endroit où il ne faut pas aller si jamais l'enfer sur terre pour couronner le tout donc on y va, on continue on développe cet événement complètement dingue Tu te souviens de comment t'as appris l'attentat de Bruxelles ? Alors, l'attentat de Paris, oui. L'attentat de Bruxelles, je crois qu'on bosse tous en pleine semaine. Et puis, quand je bossais chez NEP TV, pour ne pas la citer, ça faisait partie du pôle audiovisuel du groupe La Voix. Et donc, il y avait Weo, il y avait pas mal de boîtes comme ça, Cercle Bleu, entre autres. Et on avait toujours une télévision, enfin une télé, qui diffusait non-stop l'actualité continue. Et on a appris le truc comme ça. Et là, on se dit, oh, double merde. Compliquer l'histoire quand même, là c'est le deuxième, on est à trois mois de l'événement, ça va être un peu compliqué. Donc ok, de toute façon on est engagé dans un truc complètement dingue, ou même les assurances ne veulent pas nous assurer, enfin c'est un truc de fou, donc on y va. Je me dis à un moment donné, mais t'es vraiment le don de la force dans l'histoire. Et puis j'ai dit, bah en fait non, tu l'as voulu, tu l'as eu, maintenant t'assumes le truc, et on y va tous ensemble. Et donc on y est allé sur un événement vraiment surdimensionné finalement par rapport à la petite boîte. que je dirigeais à l'époque. C'était un truc de fou. Et une semaine avant l'ouverture, ça aurait pu être le coup de grâce, j'ai la société de sécurité qui m'appelle et qui me dit en fait, je ne te suis plus. Je ne suis plus le projet. Donc, il faut imaginer que je suis dans la Citroën Picasso. Je monte le parking des Tanner. Je me rappelle exactement l'endroit. Je suis blanc, comme la lumière qui nous entoure ici.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais à ce moment-là ? La petite voix dans ta tête, elle dit quoi ?

  • Speaker #0

    Elle se tait, elle dit juste... Tu ne dis rien, tu es juste liquifié. Je pense qu'on a tous eu la sensation un jour d'être liquifié, d'être vidé, d'être complètement épuisé. Tu ne te dis rien, tu écoutes le gars qui te dit ça. Et là, tu te dis, mais ce n'est pas possible. Et puis, tu réalises que tu es quand même dans la merde, en fait, en vrai, parce que si tu n'as pas de sécurité, tu n'ouvres pas la fan zone. Et ce message qui m'adressait n'était pas forcément à ma destination, mais plutôt à l'organisation générale que l'État demandait pour avoir une traçabilité des agents de sécurité. Donc, ça nécessitait des contrôles à tout va. Enfin bref, c'était compliqué pour les sociétés de sécurité de clarifier finalement le portrait ou le parcours d'un de ses collaborateurs. pour diverses raisons. Et donc, c'est en ça où la voulu mettre un coup de pression. Sauf que le coup de pression, j'étais le coup de billard à trois bandes, tu vois. Donc, chaud. Et puis, là, je l'ai évoqué à mon patron de l'époque, à Jacques Ardoin, qui vraiment a été un capitaine d'industrie, tu vois. Ok Laurent, on avance, t'y vas, clac. Enfin vraiment, qu'il n'était pas en mode, qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Donc ça, c'était plutôt appréciable, et ça te redonne l'envie de ne pas lâcher le morceau, ce que j'ai fait. Mais tu es quand même rappelé par la réalité, puisque tu as le sous-préfet qui t'appelle en te disant Ah, M. Stock, ça va ? Ouais, ça va très bien, je n'ai pas une bonne nouvelle. Et tu lui annonces la nouvelle, et là il te fait comprendre que si le lendemain matin, tu n'as pas de réponse à lui apporter, il n'y a pas de fanzone. Il est quelle heure ? Je ne sais pas, il est 11h, midi, tu vois. Tout s'enchaîne, en fait. Donc, tu as genre 11h pour trouver une solution. La solution, je ne l'ai pas, en fait. Donc, tu dis oui, je vais trouver une solution. Donc, tu reçois un mail de sa part où tu as tout le monde en copie. Enfin, l'enfer. Et là, tu as un genou à terre. Et là, tu as un genou à terre. Là, je peux te dire que tu as les mêmes deux. Tu passes une nuit blanche. Blanche. Pas de nuit blanche où tu dors un peu. Non, non, blanche. Où tu tournes constamment en rond. C'est hyper compliqué. Tu dors pas, en fait. Dans le matin, tu te réveilles, t'as pas trouvé de solution. Et puis t'es pas plus éclairé, comme je le disais un peu auparavant. Et puis, j'airais dans les rues de Lille comme ça avec ma mallette à l'époque. Je sais pas pourquoi j'avais une mallette. Il y a des détails parfois, on s'en stasse dur. Y'a pas de raison. Y'a pas de raison. Et je me retrouve au café Méo. Et j'appelle Rudy, qui était le DAF de l'époque. Je lui dis, écoute Rudy, tu trouves une solution. On lui fait un chèque de 200 000 euros s'il faut, mais tu le déposes. Mais enfin, là, on est mort, on est mort. Et puis, comme les choses ne sont pas si mal bien, enfin, sont bien faites plutôt, j'ai quelques responsables de la MEL qui me disent, écoute, on a eu le patron de l'agence événementielle, on lui a mis un coup de pression.

  • Speaker #1

    Et finalement, il accepte.

  • Speaker #0

    Et finalement, il accepte, ressigne un contrat tout de suite. Là, tu sens un poivre qui disparaît. Sauf que du coup, tu es convoqué forcément à la mêle, devant dix juristes à la gauche du DGS et dix juristes à la droite du DGS. Et puis, tu es là, toi, avec ton DAF. Et puis, tu dois répondre à une question qui est la suivante, posée par le DGS de l'époque. Il dit, mais vous avez toujours confiance en la société de sécurité avec laquelle vous allez travailler ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu peux répondre à part oui ?

  • Speaker #0

    Bah oui. Si tu dis non, c'est mort. Après, ils sont aussi un peu en difficulté, mais tu ne peux que dire oui.

  • Speaker #1

    En fait, si tu dis non, tu plantes aussi des centaines de milliers d'euros d'investis.

  • Speaker #0

    3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros, tu vois, moi je voyais cette fameuse nuit blanche, je voyais les gros titres d'M6 en disant la fanzone de Lille, seule fanzone de France à ne pas ouvrir pour des raisons d'organisation. C'est un truc de dingue, franchement, je voulais surtout pas vivre ce truc-là, parce que ça aurait été compliqué à vivre le truc. Donc voilà, les choses se sont réglées, et puis du coup, tu vis un événement complètement barjot. Je me rappelle le premier jour de l'ouverture, en L10, 10 juin 2016. On organise un concert et j'entends les vibrations des basses et je me sens obligé de trouver un coin. Donc, je vois le monde qui arrive. Je suis super excité. Je suis super énervé. Je suis super à tout ce que tu veux. Mais je me dois me trouver un coin pour décompresser. Pour crier, pour t'isoler et devoir évacuer toute la... que tu as emmagasiné et la crier. C'est-à-dire que tu vois comme dans les films, pareil. Et là, j'avais branché un compteur sur les caisses parce que l'enjeu, c'était aussi un enjeu financier. P-Bien sûr,

  • Speaker #1

    tu vends de la bière.

  • Speaker #0

    Tu vends de la bière, tu vends tout ça. Et c'est la bière qui faisait que la fan zone était rentable. Et le premier soir, c'est France, je ne sais plus quoi. Et globalement, je vois mes compteurs qui se mettent en action. Et là, je suis content. Et là, je suis content. Mais c'était un moment de ma vie très excitant et très compliqué.

  • Speaker #1

    Tu as craqué parfois ?

  • Speaker #0

    J'ai craqué souvent. J'ai craqué souvent. J'ai craqué souvent parce qu'en fait, alors pas tout le temps, mais juin 2016, il n'avait jamais autant plu. depuis 60 ans, c'est-à-dire depuis que les systèmes de capteurs météo existent. Je me rappelle d'un France Suisse, j'avais ma famille qui me disait si, si, j'ai vu la météo, ça va s'améliorer Sauf qu'à un moment, je lui dis arrête, parce qu'en vrai, je la vois aussi, la météo elle est pourrie, je la vis tous les jours J'ai une vidéo où franchement, il pleut, il pleut, il pleut, il y a un torrent, je l'ai filmé, et je suis obligé de fermer la fanzone. Donc je passe à la radio pour dire que j'ai fermé la fanzone pour des raisons de pluie. Et je me rappelle, on est à un moment donné à moitié parcours, et c'est tendu en termes de chiffres. Il faut vendre, vraiment il faut vendre, et c'est vraiment tendu. Et je me rappelle d'un match France-Suisse, je crois même que... pas totalement sûr, je crois même que c'est un 19 juin. France-Suisse, c'est un samedi ou un dimanche. Et donc, là-dessus, tu te fais la cerise. J'espère qu'au niveau conso, ça va y aller. Alors, les Français ne sont pas les plus généreux. Dans l'ordre, tu as les Anglais, c'est des barjots. C'est cool. Dès qu'il y a un but, ils rebalancent les bières et ils reviennent. Par douze pintes. Les Belges, consommateurs à dingue. Donc,

  • Speaker #1

    tu as ton France-Suisse qui commence.

  • Speaker #0

    France-Suisse, on est en réunion de préparation, il est 11h du matin, il se met à pleuvoir. J'anime la réunion, je stoppe la réunion, je dis excusez-moi, je sors. Je sors, pareil, double craquage. Parce que la pression est tellement forte qu'à un moment donné, tu es obligé de la sortir, sinon tu craques.

  • Speaker #1

    Ton anecdote, ça me fait penser à ce qu'on a vu il n'y a pas longtemps, quand il y a eu la pluie pour la cérémonie d'ouverture des JO. On a vu la vidéo de l'organisateur qui craque complètement.

  • Speaker #0

    Mais moi, mon truc, c'est rien à côté. Enfin, t'imagines mon truc. Mais malgré tout,

  • Speaker #1

    c'est marrant de se dire qu'un événement météo peut... Il y a un tel niveau de pression que finalement tu essaies de tout contrôler. Il y a un petit paramètre comme ça que tout vous fout en l'air.

  • Speaker #0

    Et là, tu vois, je t'évoquais tout à l'heure le sentiment, la sensation des pieds lourds, enfin des pieds de plomb. Et bien là, tu as vraiment, quand tu te poses cinq minutes... T'as vraiment le genou à terre en disant putain, là je prends cher, là c'est compliqué, mais de toute façon t'as pas le choix, donc relève-toi, relève-toi.

  • Speaker #1

    Tu te dis, comment tu réussis à te relever dans ce moment-là ? Parce que t'aurais pu être tenté aussi de te dire bon allez on arrête.

  • Speaker #0

    C'est pas possible.

  • Speaker #1

    T'aurais pu ?

  • Speaker #0

    J'aurais pu, mais c'est pas possible. En fait je pense que, t'as raison, foncièrement j'aurais pu. J'aurais pu tomber malade, j'aurais pu...

  • Speaker #1

    Tu peux avoir ta famille qui disent... Tu peux avoir ta famille qui te dit tu vois dans quel état ça te met, arrête.

  • Speaker #0

    Ma famille m'a soutenu, ma famille me connaît, ma famille sait que je ne lâche pas facilement le truc. Du coup, j'ai ma femme Audrey qui me ramenait parfois des petites gélules à base d'herbes. Légales, des compléments alimentaires. Bon, je ne sais pas si ça avait un effet, mais en tout cas, ça me faisait du bien de voir que j'avais autour de moi des gens qui m'accompagnaient. Ça a été extrêmement dur, mais c'était un échec. Je lâchais le truc, c'était un échec. Et c'était la honte, en fait. Tu vois, il y a ce sentiment de travail non accompli, d'échec. Oui,

  • Speaker #1

    et puis on a tous une part d'ego aussi. T'as pas envie de voir ton nom au titre des journaux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il a raté.

  • Speaker #0

    Oui, désolé.

  • Speaker #1

    Bon, super. Comment ça se finit, toutes ces histoires ? Donc, tu fais la fanzone de Lille, qui au final est un carton.

  • Speaker #0

    Au final, c'est une belle carte postale. C'est un carton. On me redemande parfois. Ça a marqué profondément ma vie professionnelle, ça c'est sûr. Ça s'est bien terminé puisqu'il n'y a pas eu un seul blessé, un seul mort. Voilà, tout s'est bien passé, la carte postale est vraiment très très belle. Après, c'est comme toutes les fins de production, tu découvres des trucs, c'est jamais très simple. Au fond, j'en retiens quelque chose d'extrêmement positif, tu vois, ça va faire bientôt, en 2026, donc 10 ans. J'ai rencontré plein de gens, j'ai rencontré des gens incroyables, j'ai observé des gens. Je me suis aussi découvert dans une situation critique extrêmement forte, tu vois, et donc ça te permet de te dire, ok. Je suis capable de gérer ça. Et derrière, ce qui est assez fou, c'est que quand j'ai des sujets qui m'occupent la nuit, parfois, souvent, parfois, je me rappelle ces moments-là. En disant, mais attends, c'est rien ça par rapport à ce que t'as vécu là. Tu vois ? Et donc du coup, ça c'est un vrai marqueur dans ma vie professionnelle en fait.

  • Speaker #1

    Je voulais te poser une question, tu ressens quoi le jour d'après ? Quand c'est fini ? La fanzone c'est fini ? Tu viens de vivre l'événement le plus important que jusqu'alors tu n'as jamais vécu.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu ressens ? C'est le grand vide. Je pense que tout le monde ressent la même chose quand tu vis un truc incroyable derrière. Tu reviens dans le quotidien, c'est le grand vide. C'est vraiment le grand vide. Le grand vide, heureusement qu'il était pendant les vacances. On avait plein de trucs, c'était cool. Ça permet aussi de refocusser sur ta famille, sur tes amis. Tu sens une forme de fierté autour de toi, donc c'est plutôt cool. Voilà, c'est les conséquences d'un événement réussi. Puis après, tu dois reprendre la vie quotidienne après tes vacances. Et là, ce n'est pas simple parce que tu es rappelé par des réalités économiques, entre autres par rapport à la fanzone. Tu es rappelé pour des sujets qui, face à un événement comme celui-ci, sont tout aussi importants, mais sont d'une dimension moindre. Et donc, c'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Donc à ce moment-là, toi, tu décides de quitter le groupe La Voix. Tu te lances à ton compte, tu crées Consulting, donc une agence de consulting dans le marketing digital et communication digitale. Et à ce moment-là, un truc dont tu m'as parlé plusieurs fois, et moi, ça m'avait marqué, c'est le regard des gens change, et pas forcément en bien.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est incroyable. Et je pense qu'il faut être conscient de ça. C'est-à-dire que ce que tu dis là, c'est très juste. Donc je quitte l'entreprise parce que... ça fait 10 ans, à 40 ans, ça fait une dizaine d'années que je veux créer ma boîte. Et ça fait dix ans que je ne me mens pas, mais je ne crée pas ma boîte. Donc, à un moment donné, je me dis, mais mec, ça fait dix ans que tu veux créer ta boîte. C'est peut-être le moment. Le moment est venu. Et donc, je crée effectivement une boîte de conseils assez simple. C'est de la facturation auprès d'entreprises pour apporter des éléments de conseil, d'orientation, de stratégie, de vision et puis de mise en pratique aussi sur les aspects de marketing digital. Et ce qui est fou, c'est que c'est là où tu vois bien, en fait, que tu as des choses à faire. je dirais, ta posture professionnelle, l'importance qu'elle peut avoir dès lors où tu quittes un poste, une entreprise et t'es plus considéré. Donc, on voit bien que ça écrème les vraies relations. Ça écrème les relations où t'as des gens qui sont avant tout intéressés et puis t'as des gens qui sont intéressés et intéressants parce qu'en fait, ils sont véritablement dans une écoute sincère, dans un rapport léger mais sincère, tu vois. quand tu t'aperçois que quand tu quittes la boîte et que tu balades, tu as des gens qui créent finalement une distance et ça, ils créent naturellement les choses. Donc, c'est bien de l'avoir en tête, c'est bien de le garder en tête, mais c'est comme ça que ça fonctionne. C'est ainsi, c'est la nature.

  • Speaker #1

    Pour le dire très clairement, à partir du moment où tu as changé de statut et que tu n'étais plus dans le groupe La Voix du Nord, qui est un grand groupe du Nord quand même, on peut le dire, tu voyais que finalement, la carte postale était un peu moins... Enfin, la carte de visite était un peu moins sexy. Et finalement, ce qu'on appréciait, c'était moins toi que le fait d'avoir une relation, une entrée au sein du groupe La Voix.

  • Speaker #0

    C'est l'analyse que je peux en faire. Ça,

  • Speaker #1

    c'est douloureux. Et comment tu te... Qu'est-ce que ça provoque chez toi, à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ça provoque... Forcément, tu dis, tiens, la nature humaine, elle est bizarre, quand même. Ça provoque des interrogations. Et puis, ça provoque, je te le dis, un écrémage naturel où tu dis, OK, je sais sur quel pied danser maintenant. Et ça ne provoque aucune... OK. qu'une aigreur. Ça ne provoque pas tout ça, ça provoque juste un constat qui te permet d'avancer. Parce que si tu t'arrêtes sur ces trucs-là, tu n'as pas fini, en fait. Donc,

  • Speaker #1

    au moins, ça fait le tri naturellement.

  • Speaker #0

    Ça fait le tri naturellement et en vrai, avec joie, quoi. Ce n'est pas grave. Quand je te parlais tout à l'heure de la notion de famille et des amis, c'est malgré tout, c'est ça le plus important. Après, on peut avoir, évidemment, et tu le sais, t'es le premier placé des relations professionnelles amicales avec qui ça se passe bien, avec qui il y a des vrais trucs partagés au fond c'est ça que ça m'a provoqué c'est à dire que fréquenter des grands groupes m'a amené à me dire je veux plus cet aspect politique je veux plus tout ça, ces relations qui sont du fait je veux des vraies relations, je veux être avec des gens je veux vivre un truc et c'est ce que j'essaye de faire d'ailleurs avec Natif c'est joyeux c'est douloureux, c'est tout ce que tu veux mais c'est emprunt d'émotion et c'est... J'ai envie que ça ressemble à ce que j'aimerais intégrer au sein de l'entreprise.

  • Speaker #1

    En 2020, il se passe un nouvel événement que personne n'avait prédit qui s'appelle le Covid. Et pour toi, c'est le début d'une nouvelle histoire. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #0

    Oui, 2020, je pense qu'on est tous confrontés à cette problématique-là. Le Covid, on est tous chez nous. Et comme je le dis, j'ai enregistré trois épisodes. qui raconte l'histoire du Covid tel que je l'ai vécu à travers la création d'une série de podcasts que de manière très naïve je produis, considérant finalement que la meilleure défense c'est l'attaque. Je pense que c'est dans mon tempérament d'être aux aguets et de me dire ok, on y va quoi, on y va. Et du coup j'avais en tête d'enregistrer une série de podcasts, enfin des podcasts. pour mettre en avant finalement les entrepreneurs, les entrepreneuses de la région des Hauts-de-France. Principalement, particulièrement la métropole, pour des raisons pratiques au début. Et puis, l'emploi du temps, les excuses sont toujours là pour te polluer un peu la tête. Mais le Covid est arrivé à point nommé, parce que finalement, on avait tous le temps de faire des trucs.

  • Speaker #1

    T'es chez toi, t'as ton micro ?

  • Speaker #0

    Je suis chez moi, j'ai mon micro, j'avais mon Zoom, tout mon matériel que j'avais acheté. Et j'y vais. Je me dis, OK, j'y vais. J'en vais en faire deux par semaine. Et puis je commence à tâter le terrain. J'ai mis trois, ça pourrait le faire. Puis je retâte le terrain. Et puis en fait, j'en ai fait un tous les jours pendant huit semaines. Covid, c'est ça, huit semaines ? Oui. Et au début, je me suis dit, qu'est-ce que je fais ? Je me lance, je ne me lance pas. C'est le fameux syndrome de l'imposteur. Ça m'a amené à me dire, oh, puis merde, en fait. En vrai, qu'est-ce que je risque ? Les gens qui veulent, pareil, tu vois. Les gens qui ne veulent pas écouter, n'écoutent pas. Les gens qui veulent écouter, écouteront. Et puis, comme ça, j'avancerai. En me faisant plaisir, en essayant d'apporter ma pierre à l'édifice, puisque à l'époque c'était un podcast qui s'appelait Si c'était mieux après et l'idée c'était d'aller faire le tour de... d'entreprises principalement, qui étaient confrontés à cette problématique, et de savoir comment ils géraient le lendemain, le management de leur entreprise. Et je trouvais ça assez intéressant d'entendre des voix de dirigeants qui, du jour au lendemain, je pense par exemple à Alexis de Villers de la société du groupe Alive, boîte événementielle, du jour au lendemain, zéro, boum, zéro, plus de chiffre d'affaires, plus rien. Comment tu fais ? Comment tu supportes ça ? Comment tes nuits sont-elles ? Comment tes collaborateurs tu les gères ? Bref, comment ? Toujours être sûr que moi. Et puis, je me suis éclaté, ça a marché, j'ai créé une communauté. Et puis, c'est là où je me suis dit, on pourrait peut-être en faire un business. J'avais senti le truc et on en est là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, Natif a bientôt fêté ses quatre ans.

  • Speaker #0

    Quatre ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi, toi, ton plus beau souvenir chez Natif ? Donc Natif, je précise pour les personnes qui ne nous connaissent pas. Voilà. Pour le dire simple, comment tu résumerais la mission de Natif, toi, en trois phrases ? Je sais que tu es meilleur que moi là-dessus.

  • Speaker #0

    Attends, tu me mets la question. Non mais je dis souvent c'est stimuler l'engagement des communautés par l'audio. Alors stimuler l'engagement des communautés par l'audio, ça veut dire que la puissance de l'audio, vraiment quand on rentre dedans, apporte en tout cas, je trouve, des émotions qui sont assez rares. Je prends un exemple, là on a sorti avec la compagnie des guides de Chamonix, une série de podcasts qui s'appelle Suivez le guide, qui est animée par Lola, Lola Formy. Et dans l'épisode 3, on a Sylviane. qui est la première femme guide de la compagnie des guides de Chamonix. La compagnie des guides de Chamonix, c'est 100 ans. 200 ans. 200 ans, pardon. Et c'est la première femme. Et Sylviane, à quel âge ?

  • Speaker #1

    On ne va pas oser dire un âge parce que j'ai peur de me planter. Mais en tout cas, elle a un certain âge.

  • Speaker #0

    Oui, hyper active en activité. Honnêtement, à un moment donné, quand elle raconte l'histoire avec son client qui finit à l'hôpital, qui l'appelle en disant Tu m'as guidé jusque-là, viens m'aider, viens me supporter jusqu'à la fin. Je te jure, c'est vrai, j'avais les frissons, c'était un truc de dingue. Et donc, cette mission qui consiste à stimuler l'engagement des communautés par l'audio en provoquant de l'émotion, en provoquant de la proximité, en provoquant des émotions. C'était ce que j'avais envie de mettre en place avec Natif. Et on y arrive en fonction de nos clients qui sont plutôt, pour certains, corporate, d'autres un peu moins. Mais c'est ça l'idée. Donc mon souvenir, c'était ça ta question ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est quoi ton meilleur souvenir chez Natif ?

  • Speaker #0

    Mais les souvenirs que j'ai, c'est avec les gens qui constituent Natif, avec toi, avec Grasse. avec anciennement Thomas, avec Camille aujourd'hui, Noé, Alban. Il y a plein d'étapes en fait. Il y a l'aménagement, le déménagement, la création du studio, l'évolution de nos offres, l'intégration de nouveaux clients qu'on n'imaginait pas. Je ne peux pas dire que j'aurai un seul bon souvenir parce que ça voudrait dire que l'aventure se termine et que je devrais retenir une autre chose.

  • Speaker #1

    Non, c'est jusqu'ici en tout cas.

  • Speaker #0

    Ouais, jusqu'ici c'est un ensemble. Je pense que c'est une vision assez globale que je peux avoir et qui m'amène à me dire... C'est pas mal le parcours qu'on fait jusqu'à présent parce que toi, t'es arrivé il y a trois ans maintenant, ton évolution, elle est flagrante. Tu vois ? Non, mais c'est vrai. Elle est flagrante, elle est essentielle à l'entreprise. Donc ça, c'est plutôt cool. Voilà.

  • Speaker #1

    Question moins sympa. Donc, on est sur un podcast qui s'appelle Un Genou à Terre. Quelle était la plus grande difficulté que tu as rencontré en tant que chef d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Là encore, c'est un ensemble. C'est pas se projeter. se projeter ça va, mais c'est parfois de malgré tout d'avoir quand même pas peur de l'avenir j'ai pas peur de l'avenir mais on est quand même dans un avenir qui peut être incertain là c'est le temps, et c'est de se dire mais comment cette histoire va se dérouler en fait, pas comment on va se terminer, comment on va se dérouler et comment on va s'adapter à cette histoire et comment les Les gens qui constituent Natif, qui sont pour tous attachés à l'entreprise, à ce que ça a pu apporter, à ce que ça a dégagé et autres, vont aussi se comporter dans cet environnement un peu incertain qu'on est en train de vivre. Voilà, nous les ambitions elles sont fortes, tu les connais. Jusqu'à présent, ça marche plutôt pas trop mal. Ma plus grande crainte, c'est que ça s'arrête du jour au lendemain. C'est ma crainte principale. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai la chance de te connaître depuis 4 ans maintenant.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est une chance, mais... Mais ok ! On s'en est en style.

  • Speaker #1

    Et tu es quand même quelqu'un qui est calagnac, qui est un compétiteur. Tout à l'heure, tu disais que ça vient peut-être un peu de ton parcours scolaire, mais sinon, je voulais te demander d'où ça te vient, ce côté où tu t'es mis à courir depuis un an, et j'ai l'impression que ça te fait pas mal de bien aussi,

  • Speaker #0

    parce que ça joue à fond.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça s'acquiert, la niaque ?

  • Speaker #0

    Est-ce que ça s'acquiert, la niaque ? Je pense que c'est un trait de caractère, déjà, qui peut s'acquérir par les épreuves de l'école, on l'évoquait tout à l'heure, par des vexations, par l'envie d'aller plus loin, par le goût de la compétition. J'ai le goût de la compétition, mais c'est sympa, mais je n'ai pas l'impression d'avoir, d'être un... J'aime bien les défis, toi. J'aime bien faire des trucs, j'aime bien les coups de projecteur différents. J'aime bien faire des choses différentes, différemment. Ça, j'aime bien. Je ne sais pas si c'est pour attirer la lumière. En tout cas, c'est pour me faire plaisir. Ça, j'ai pas mal. Effectivement, tu le disais, j'ai entamé la course à pied. C'est aussi un peu une inspiration de vous tous. Alors toi, tu ne cours pas, mais bon, il y a plein de choses qui m'ont inspiré. Il y a plein de choses qui m'ont inspiré chez toi. Je pense qu'on est... l'addition des inspirations des influences que les uns les autres peuvent et grâce qu'il court, grâce qu'il fait partie de l'équipe ça m'a inspiré, ça m'a donné envie donc les inspirations elles sont fortes chez moi j'aime bien en regarder un peu et je me dis souvent je me dis tout le temps même, s'il est capable de le faire je suis capable de le faire, je ne suis pas plus con que les autres On m'a suffisamment, quand j'étais jeune, fait penser le contraire. Stop. Je ne suis pas plus con que les autres. Avec un peu d'écoute, un peu d'intelligence parsemée, je peux y arriver. Et avec beaucoup de travail, beaucoup d'envie, beaucoup d'erreurs, beaucoup de redites. Et avec un truc qui consiste à dire, le ridicule ne tue pas.

  • Speaker #1

    Oui, important de le rappeler.

  • Speaker #0

    Un, personne ne t'attende.

  • Speaker #1

    Je dis souvent deux, les gens oublient vite.

  • Speaker #0

    Deux, les gens oublient vite. Et trois, le ridicule ne tue pas. Donc, fais des choses, tente des choses. Ça marche, c'est bien, ça marche pas. Tant pis, continue, relève-toi, t'as un genou matéral. Et je pense que c'est tout cet état d'esprit. Et cette notion d'être regardé un peu différemment des autres ou d'avoir la sensation d'être regardé différemment des autres t'amène à te dire, tu vas voir ce que tu vas voir.

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu te mets une certaine pression. Est-ce que ça t'a déjà joué des tours ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai tenté des trucs. Tu vois, j'ai tenté des trucs. Moi, il y a un truc sur lequel j'aime bien réfléchir, c'est les longs trajets de voiture. Il faut que j'occupe gros temps au départ. Au lieu d'être comme ça, forcément, quand tu as un temps d'occupation, moi, je pense à des trucs. Et je m'oblige à brancher à des trucs. Tu sais, avant mes 40 ans, j'avais dit créer ta boîte, sinon tu te moques à toi-même. Et j'avais créé à un moment donné mon privé. Jambonprivé.com Comme Vente Privée mais tu vends du jambon Parce qu'il y avait un marché sur le sujet à l'époque Et j'avais commencé à opérer une démarche auprès des meilleurs jambons de France et d'Europe, c'est complètement con J'avais créé un logo, j'avais créé un site internet il y a une page Facebook, jambonprivé.com Mais on s'en fout Le ridicule ne tue pas heureusement C'est complètement con comme idée, mais en fait des idées connes il y en a plein qui ont marché Mais c'était l'envie de comprendre et d'avancer et de me dire ok Euh comprend comment fonctionne la création d'un site internet, comprend comment fonctionne une page Facebook, comprend comment fonctionne un logo, comprend comment fonctionne un processus d'achat auprès de, pas de grossistes, mais de producteurs. Comprendre, pour apprendre et pour avancer. Et ça, je trouve ça assez marrant. À un moment donné, j'avais aussi pensé à un restaurant sur des pas des paupières. Bref, j'avais pensé à un concept de restauration qui ne s'est pas fait, mais le ridicule ne tue pas, il faut penser des trucs les plus fous et tenter. et si ça marche c'est bien, si ça marche pas tant pis,

  • Speaker #1

    te passe à autre chose je voulais te poser la question toujours sur cet aspect pression que tu te mets comment toi tes proches ils le vivent ?

  • Speaker #0

    heureusement que j'ai une femme qui accepte tout cela quand même qui me canalise, le sport m'aide beaucoup là actuellement comment mes proches le vivent ? ils me connaissent bien Je me connais bien aussi, donc je sais que je peux être vraiment parfois un peu chiant en fait. Non, mais heureusement que j'ai un couple costaud, solide, parce qu'en fait, en vrai, ça peut être compliqué. Donc ça, c'est cool. Ouais, on me connaît un peu. Et puis après, on m'accepte comme je suis. Et c'est comme le bon vin, ça s'améliore avec le temps. Donc j'essaie d'être... J'essaie de faire, j'essaie de m'améliorer.

  • Speaker #1

    C'est important pour toi le regard de tes proches sur toi ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'est important. J'essaie de donner, j'essaie de... Je pense que tout le monde fait pareil. J'essaie à travers mon comportement, mes actions, de donner déjà le meilleur de moi-même pour que mes enfants puissent se dire Mon père, il est ce qu'il est, mais en tout cas, il lâche rien, il y va. Il a des valeurs qui sont les siennes, il a un franc parlé, il dit ce qu'il pense, il met parfois le tact ou pas, mais en tout cas, ça n'a jamais pour vocation de faire mal ou blesser. C'est pour essayer d'aller vite, mais ce n'est pas toujours bon de vouloir aller vite. Mais en tout cas, j'ai un tempérament où il faut que ça aille vite, ce qui peut être agaçant parce que parfois, tu comprends des choses que les autres ne comprennent pas immédiatement. Et du coup, tu peux t'agacer par rapport à ça. Et c'est pénible pour l'autre, surtout, d'avoir un gars comme moi qui va mettre un peu la pression parce que tu ne comprends pas aussi vite que j'aimerais que tu comprennes. C'est un peu chiant ça.

  • Speaker #1

    Laurent, j'ai amené un bouquin qui s'appelle 100 ans, tout ce que tu apprendras dans la vie Je le montre à la cam. C'est un bouquin que j'aime beaucoup. J'ai lu une fois dans une librairie. Ça m'a beaucoup plu. Je l'ai acheté pour ma maman, pour ma famille aussi. Et chacun, on voit que... à chaque âge, il y a un petit apprentissage. Qu'est-ce qu'on apprend à un an ? Qu'est-ce qu'on apprend à deux ans ? Je vais te lire ce qu'on apprend à ton âge. Tu as 48. Alors, attends, on va lire 48.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    les 48 ans viennent après les 46 et les 47. Donc, c'est peut-être apprends-tu seulement maintenant ce que ça fait de perdre quelqu'un. Alors, estime-toi heureux. Ça, je te le laisse comme ça. Et je vais te demander... Je te laisse repartir avec. Et je vais te demander de me dire un chiffre. entre 1 et 100 et on va voir un autre apprentissage qu'il y a dans le bouquin entre 1 et 100,

  • Speaker #0

    tu veux que je te... au hasard ou un chiffre ou un âge qui vraiment pour moi a été je dirais bien

  • Speaker #1

    30 tu apprends que le bonheur est relatif tu veux que je te commande ça ?

  • Speaker #0

    le bonheur est relatif, oui c'est... tu peux te contenter de rien tu peux contenter tu peux avoir un bonheur à travers le regard des autres tu peux vivre un bonheur différent d'un autre c'est quelque chose que toi ça t'évoque une expérience,

  • Speaker #1

    est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit finalement, là je suis pas forcément heureux à 100% mais déjà 70% c'est heureux parce que quand on est jeune, t'as du mal parfois à tolérer l'entre-deux à être heureux ou à tolérer l'entre-deux ? à tolérer que heureux c'est pas toujours 100% allez

  • Speaker #0

    Bah non, heureux, c'est pas 100%. C'est quoi être heureux, au fond ? On va pas faire de la philosophie, mais c'est quoi être heureux ? La santé ? C'est con, moi. Mais en vrai, c'est vrai. La santé, être bien entouré, manger, être épanoui dans ton taf, avoir un peu de vision, c'est ça, c'est pas être heureux. Après... être heureux, ça s'entretient.

  • Speaker #1

    Ce podcast s'appelle Un Genou à Terre. Toi, c'est quoi le meilleur conseil qu'on t'ait donné à un moment où ça n'allait pas ?

  • Speaker #0

    Quand ça ne va pas, ça serait trop facile. Tu ne vas pas, on te dit, mais si, regarde, ça, regarde. Ah ouais, ça va mieux. Ça ne marche pas comme ça, en fait. Je pense que c'est sentir effectivement le soutien des autres. Je pense que c'est entendre le silence des autres. ou l'écoute active des autres qui se provoque par un silence, c'est se sentir soutenu, c'est aussi se dire qu'effectivement, il y a peut-être pire dans la vie. Donc, je crois qu'il n'y a pas de conseil qui fait que, tac, tu vas mieux. Je pense que c'est intérieurement te poser, respirer, faire du sport, regarder ce qui se passe autour de toi, Faire gaffe à ta sensibilité, tu vois. Ouais, mais écoute-toi, quoi. Écoute-toi et avance, j'ai envie de te dire.

  • Speaker #1

    On l'a dit il y a quelques instants, t'as 48 ans. T'as dit pour les 40 ans, ça a été marquant dans ta vie. Là, aujourd'hui, c'est quoi tes envies pro et perso ? Tu parlais des 50 ans. Je t'amène dessus parce que t'y es venu tout seul.

  • Speaker #0

    Non, mais 40 ans, ça a été un marqueur important. C'est clair. 50 ans, c'est... Déjà, ça passe vite, en vrai. En termes de marqueur professionnel, je pense que la boîte aura en gros 4 ans. Je pense qu'on a bien évolué depuis. Moi, j'aimerais, je le dis souvent, je voudrais qu'on soit le leader de l'audio dans les entreprises en France. C'est mon souhait le plus cher. Si à 50 ans, on sait être le leader ou le futur leader proche, en tout cas. de l'audio dans les entreprises, franchement, on serait de la gueule. Donc ça serait cool. Mais tu vois, ça... Je pense qu'il est important de viser loin. J'avais un patron qui disait vise la lune, au pire tu auras les étoiles C'est un peu ça le truc. En gros, je pense qu'il faut donner des ambitions et puis avancer dans ce sens-là. Et puis ensuite, d'un point de vue plus personnel, c'est que mes enfants soient hyper épanouis, autonomes, ils soient heureux dans la vie pour le coup. Ils soient bien établis, ils puissent avoir pas trop de brouillard. même dans un contexte géopolitique, économique, en train de vivre, qu'ils soient heureux de vivre l'instant présent. C'est ça qui m'intéresse, le reste. Toi,

  • Speaker #1

    tu as des modèles ? Il y a des gens qui t'inspirent ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu fais partie des gens qui m'inspirent. Grasse fait partie des gens qui m'inspirent. La classe. Ouais, c'est la classe. L'équipe, en sens large, m'inspire. Donc ça, c'est important parce que... malgré tout on vit tous les jours ensemble c'est hyper content les gens qui m'inspirent sont des gens qui sont combattants des gens qui partent de rien et qui arrivent très loin ça ça m'inspire ça m'inspire dès lors où ils ont été respectueux envers les autres et envers eux-mêmes ça ça m'inspire fortement pour le reste les coups de coude les coups de gueule, tout ça, ça ne m'inspire pas. Je fuis ce truc-là. En revanche, les gens qui ont une vraie forme d'humilité, de combativité dans le dur, et qu'ils y arrivent, ça, ça m'inspire fortement.

  • Speaker #1

    On en recevra peut-être quelques-uns.

  • Speaker #0

    J'espère, c'est l'idée.

  • Speaker #1

    On arrive maintenant bientôt à la fin de ce podcast. Toi, est-ce que tu aurais une recommandation de musique qui t'aide à te relever la tête quand ça ne va pas ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aime beaucoup Dépêche Mode. Je crois que c'est Dangerous. Je crois que c'est ça. Enfin, globalement, dépêche mode, ça en vaut du steak.

  • Speaker #1

    Très bien. On arrive... Voilà, on est à la fin de ce podcast. J'ai une toute dernière question. Toi, ça t'avait manqué d'avoir ton podcast ? Si c'était mieux après, t'avais ensuite la Learning Expedition. Mais en fait, ça fait quelques années que t'animes des podcasts pour certains de nos clients, mais que t'avais pas eu ton podcast à toi,

  • Speaker #0

    d'une certaine façon. Eh bien, ouais, ça m'animait de reprendre ce gimmick, ce rendez-vous, en fait. que j'avais vraiment beaucoup aimé dès le début, mais que j'avais lâché un petit peu parce qu'il fallait construire Natif et que c'était nécessaire en tout cas aussi de se concentrer vraiment sur le développement business de l'entreprise pour installer l'entreprise et puis la faire progresser. Mais ouais, est venu le moment en tout cas de reprendre le micro, l'animation, parce que, je le disais en préambule, ce qu'on voit sur les réseaux sociaux, cette espèce de... d'envie à ce que tout est beau, tout est rose. Grattons un peu derrière. Grattons un petit peu ce qui se passe derrière. Non pas pour faire un podcast complètement pathos où on est allongé, on parle et puis on pleure. C'est pas le propos. Le propos, c'est de comprendre.

  • Speaker #1

    Parler vrai, en fait.

  • Speaker #0

    Parler vrai, ouais. Parler vrai. Parlons un peu vrai, ça fait du bien à tout le monde, je trouve. Et puis, celui ou celle qui est arrivé à la bout de ce podcast-là, déjà, je le salue, je le remercie, parce qu'on se retrouvera donc très prochainement, César. Exactement. Avec un rendez-vous assez régulier. On est en train de déterminer. Sûrement mensuel. Voilà, sûrement mensuel. Avec des personnalités qui, dans leur vie professionnelle, personnelle, ont vécu un moment ou des moments qui les ont amenés à avoir un genou à terre et à se relever. Parce qu'en fait, c'est par ce biais-là, finalement, des difficultés, des échecs, des problèmes qu'on se relève et qu'on devient de plus en plus fort. Donc ça, ça m'intéresse. Parce qu'on est tous des combattants quelque part. Et derrière chaque personne qui sourit lorsqu'elle vous dit bonjour, il y a toujours une histoire. Et il faut toujours prendre en compte le fait que derrière ces histoires, il y a des choses qui sont plus ou moins importantes, mais que ça constitue, ça contribue à la personnalité de la personne. Et ça, je trouve ça intéressant de le chercher.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Laurent.

  • Speaker #0

    Je t'en prie César.

  • Speaker #1

    Un Jumater, c'est fini pour aujourd'hui. Prenez soin de vous, relevez la tête et à bientôt.

  • Speaker #0

    Ciao.

Description

🎙 "𝗨𝗻 𝗴𝗲𝗻𝗼𝘂 𝗮̀ 𝘁𝗲𝗿𝗿𝗲" c'est maintenant ! 🎙


Et je suis vraiment content de reprendre le micro pour mettre en lumière des histoires où la résilience transforme les épreuves en opportunités. Les façades des réseaux sociaux sont souvent lisses, parfaites, presque irréelles.


Alors que la vraie vie, celle qu’on ne montre pas toujours, est faite de hauts, de bas, d’épreuves, et de ces moments où il faut puiser au fond de soi pour avancer.


Entrepreneurs, sportifs, artistes : leurs parcours ne sont pas toujours simples, mais ils nous rappellent qu’après chaque chute, il est possible de se relever.


Plus simple à dire qu'à vivre, nous sommes d'accord ! Et derrière chaque chute, il y a une histoire. 🌟 Pour l’épisode pilote, je partage ma propre histoire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu plantes 3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros, tu vois... Moi je voyais cette fameuse nuit blanche, je voyais les gros titres d'M6 en disant la fanzone de Lille, seule fanzone de France à ne pas ouvrir pour des raisons d'organisation. Et je me sens obligé de trouver un coin pour crier, pour t'isoler. Et là, t'as un genou à terre.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, bienvenue dans Un Genou à Terre, l'émission qui vous apprend à vous relever. quoi qu'il arrive pour ce premier épisode j'accueille Laurent Stock fondateur de Natif on parlera de son parcours du succès de l'échec et puis il y aura quelques autres surprises salut Laurent salut César je ne sais pas quoi m'attendre on a préparé ça ensemble alors toi tu n'as pas trop préparé je n'ai pas préparé du tout alors ce podcast c'est toi qui l'animera pour tous les prochains épisodes mais je trouvais ça intéressant que pour ce premier épisode tu te retrouves dans la situation de l'invité tu es habitué finalement aux interviews mais pas tant que ça en tant qu'interviewé c'est vrai tu stresses c'est vrai

  • Speaker #0

    Non, je ne me stresse pas, mais comme je n'ai pas voulu voir les questions que tu allais me poser, et que c'est quelque part notre version zéro, le pilote, le premier épisode qui va permettre aussi de montrer qu'au fond, derrière l'image qu'on peut se faire d'Insta, de LinkedIn, où tout est beau, tout est rose, je trouvais que forcément, la notion de résilience et d'avoir un genou à terre, je crois qu'on a bien l'image en tête, était importante et j'avais envie de me prêter au jeu. forcément préparé, ou en tout cas avoir les questions que tu souhaitais me poser. C'est très bien,

  • Speaker #1

    c'est parfait comme ça. Ce nom de podcast justement, Un Genou à Terre, c'est toi qui en as eu l'idée. D'où ça t'est venu cette idée ?

  • Speaker #0

    Écoute, je me revois à plusieurs reprises confronté en fait à des problématiques qui parfois te prennent la tête vraiment, t'empêchent de dormir. Et finalement, t'as hâte de te réveiller le matin parce que le matin quand tu te réveilles, t'as les idées plutôt claires, ou en tout cas une nouvelle journée démarre et tu peux... apporter des réponses à des problématiques qui te gangrènent la nuit et donc ces problématiques. Et souvent, je me suis trouvé amené à être vraiment un genou à terre. Cette image, tu vois, comme on dit, avoir les pieds de plomb, ça m'est déjà arrivé. Et bien là, avoir un genou à terre et me dire mec, il faut que tu te relèves. Et donc, cette notion d'un genou à terre m'est venue assez naturellement en me disant que ça allait être un titre qui permettrait peut-être à chacun de se projeter, d'illustrer son genou à terre.

  • Speaker #1

    Je trouve que l'image est assez claire. Moi, je te connais bien, mais il y a des gens qui nous regardent, qui nous écoutent, qui ne te connaissent pas. On va commencer par une question un peu de base. Toi, tu étais quel genre d'élève à l'école ?

  • Speaker #0

    Je n'étais pas un bon élève. Pas irrespectueux, bien que pas le dernier à faire quelques petites bêtises, mais pas irrespectueux. Ça, c'est hyper important. Mais certainement avec quelques difficultés scolaires qui m'ont amené forcément dans un système scolaire où tu as... un tiers d'excellent, un tiers de ok, puis un tiers de pas bien, et bien finalement, le système scolaire tel que je l'ai moi vécu, c'était le tiers pas bien, on s'en occupe pas, et puis roule quoi. Et puis on est décrié, et puis voilà. Donc je l'ai pas hyper bien vécu, et foncièrement, ça a été aussi un élément qui a permis de me construire après coup, dans l'envie certainement de démontrer à la fois à moi-même, dans un premier temps peut-être, aux autres, je sais pas, surtout à moi-même. que c'est possible d'y arriver, même si tu n'as pas suivi le parcours qui t'est indiqué à prendre. Je crois qu'il n'y a pas de vraie réponse, de vrai chemin par rapport à ça.

  • Speaker #1

    Tu penses que ça t'a construit une sorte de force de caractère aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, certainement. C'est un peu compliqué parce que du coup, tu dois faire avec le manque de confiance que tu peux avoir. Tu dois faire du coup avec le regard des autres. Tu juges être important à ton égard, alors qu'en fait, en vrai, tout le monde s'en fout. Ou en tout cas, une majorité. Mais tu te construis finalement avec ce manque de confiance et finalement, la notion de qu'est-ce que va penser l'autre ? Et au fur et à mesure du temps qui avance, qu'est-ce que va penser l'autre ?

  • Speaker #1

    Ça prend un temps fou.

  • Speaker #0

    C'est pas grave. C'est pas bien grave.

  • Speaker #1

    Alors aujourd'hui, on le disait, t'es CEO de Natif. Mais auparavant, t'as eu une longue carrière, notamment pendant de longues années au sein du groupe La Voix.

  • Speaker #0

    Vieux, ça.

  • Speaker #1

    Mais je voudrais qu'on revienne sur... L'un des moments qui a été les plus excitants, mais aussi les plus effrayants de ta carrière. Est-ce que tu peux nous parler de l'organisation de la fan zone de Lille en 2016 ?

  • Speaker #0

    Je vais te parler surtout de mes 40 ans. Ok. Parce que je m'étais dit à l'époque, pour mes 40 ans, tout comme pour mes prochains 50 ans, dans un an, je veux faire un truc grand. Je veux faire un truc qui va marquer ma vie professionnelle. Et qu'au fond, a marqué ma vie professionnelle et a embarqué aussi ma vie personnelle en fait. Mais c'est toujours en lien avec... Le manque de confiance, enfin c'est pas tant le manque de confiance, la volonté de répondre à des défis. Moi ce qui m'excite c'est de répondre à des défis. Et lorsque la Coupe d'Europe de football est arrivée en France en 2016, il y avait l'obligation pour dix villes hautes, dont Lille, d'être une ville haute et donc d'accueillir les supporters de l'Europe entière, voire du monde entier. Et à l'époque, je bossais pour un groupe, un groupe média, groupe Rosselle. Et j'avais la voie d'une horde, tout ça. J'étais le directeur délégué de l'agence événementielle intégrée au groupe qui travaillait pour d'autres boîtes. Et j'avais dit aux équipes, mais si ce n'est pas nous qui chopons ce truc-là, on est vraiment des... On est ridicule, quoi. On a un groupe, on doit répondre à ce truc-là. Et j'avais dit, sur le ton de la blague, si on n'y arrive pas, je démissionne. Bon, force est de constater qu'on y est arrivé, qu'on a remporté le marché. Et un marché extrêmement compliqué avec une prise de risque vraiment assez tendue.

  • Speaker #1

    Pour info, on est en 2015-2016, on est un peu après les attentats du Bataclan, au moment des attentats de Bruxelles. Donc tu es en plein contexte sécuritaire qui est tendu et tu t'apprêtes à organiser un événement majeur.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est le troisième événement au monde, ou quatrième, un truc dans le genre. Donc on peut dire que c'est un événement majeur dans un contexte où le 13 novembre 2016, à la veille de mes 40 ans, parce que je suis né le 14 novembre. Ça explose à Paris, le Bataclan. C'est pas la peine de se faire un film, tout le monde sait ce que c'est. Forcément, je me dis à un moment donné, zut, c'est compliqué quand même l'histoire. Puisque dans six mois, on organise un événement majeur un peu compliqué. Et puis, on décide de continuer. De toute façon, on n'a pas trop le choix en vrai. Donc on continue. Et puis, le 13 mars 2016... ça pète à Bruxelles et là 13 mars, 9 juin qui était l'ouverture officielle de la fanzone et j'ai 3 mois j'ai un sarco qui dit en gros surtout au JTTF1, surtout les fanzones de Lille, c'est l'endroit où il ne faut pas aller si jamais l'enfer sur terre pour couronner le tout donc on y va, on continue on développe cet événement complètement dingue Tu te souviens de comment t'as appris l'attentat de Bruxelles ? Alors, l'attentat de Paris, oui. L'attentat de Bruxelles, je crois qu'on bosse tous en pleine semaine. Et puis, quand je bossais chez NEP TV, pour ne pas la citer, ça faisait partie du pôle audiovisuel du groupe La Voix. Et donc, il y avait Weo, il y avait pas mal de boîtes comme ça, Cercle Bleu, entre autres. Et on avait toujours une télévision, enfin une télé, qui diffusait non-stop l'actualité continue. Et on a appris le truc comme ça. Et là, on se dit, oh, double merde. Compliquer l'histoire quand même, là c'est le deuxième, on est à trois mois de l'événement, ça va être un peu compliqué. Donc ok, de toute façon on est engagé dans un truc complètement dingue, ou même les assurances ne veulent pas nous assurer, enfin c'est un truc de fou, donc on y va. Je me dis à un moment donné, mais t'es vraiment le don de la force dans l'histoire. Et puis j'ai dit, bah en fait non, tu l'as voulu, tu l'as eu, maintenant t'assumes le truc, et on y va tous ensemble. Et donc on y est allé sur un événement vraiment surdimensionné finalement par rapport à la petite boîte. que je dirigeais à l'époque. C'était un truc de fou. Et une semaine avant l'ouverture, ça aurait pu être le coup de grâce, j'ai la société de sécurité qui m'appelle et qui me dit en fait, je ne te suis plus. Je ne suis plus le projet. Donc, il faut imaginer que je suis dans la Citroën Picasso. Je monte le parking des Tanner. Je me rappelle exactement l'endroit. Je suis blanc, comme la lumière qui nous entoure ici.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais à ce moment-là ? La petite voix dans ta tête, elle dit quoi ?

  • Speaker #0

    Elle se tait, elle dit juste... Tu ne dis rien, tu es juste liquifié. Je pense qu'on a tous eu la sensation un jour d'être liquifié, d'être vidé, d'être complètement épuisé. Tu ne te dis rien, tu écoutes le gars qui te dit ça. Et là, tu te dis, mais ce n'est pas possible. Et puis, tu réalises que tu es quand même dans la merde, en fait, en vrai, parce que si tu n'as pas de sécurité, tu n'ouvres pas la fan zone. Et ce message qui m'adressait n'était pas forcément à ma destination, mais plutôt à l'organisation générale que l'État demandait pour avoir une traçabilité des agents de sécurité. Donc, ça nécessitait des contrôles à tout va. Enfin bref, c'était compliqué pour les sociétés de sécurité de clarifier finalement le portrait ou le parcours d'un de ses collaborateurs. pour diverses raisons. Et donc, c'est en ça où la voulu mettre un coup de pression. Sauf que le coup de pression, j'étais le coup de billard à trois bandes, tu vois. Donc, chaud. Et puis, là, je l'ai évoqué à mon patron de l'époque, à Jacques Ardoin, qui vraiment a été un capitaine d'industrie, tu vois. Ok Laurent, on avance, t'y vas, clac. Enfin vraiment, qu'il n'était pas en mode, qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Donc ça, c'était plutôt appréciable, et ça te redonne l'envie de ne pas lâcher le morceau, ce que j'ai fait. Mais tu es quand même rappelé par la réalité, puisque tu as le sous-préfet qui t'appelle en te disant Ah, M. Stock, ça va ? Ouais, ça va très bien, je n'ai pas une bonne nouvelle. Et tu lui annonces la nouvelle, et là il te fait comprendre que si le lendemain matin, tu n'as pas de réponse à lui apporter, il n'y a pas de fanzone. Il est quelle heure ? Je ne sais pas, il est 11h, midi, tu vois. Tout s'enchaîne, en fait. Donc, tu as genre 11h pour trouver une solution. La solution, je ne l'ai pas, en fait. Donc, tu dis oui, je vais trouver une solution. Donc, tu reçois un mail de sa part où tu as tout le monde en copie. Enfin, l'enfer. Et là, tu as un genou à terre. Et là, tu as un genou à terre. Là, je peux te dire que tu as les mêmes deux. Tu passes une nuit blanche. Blanche. Pas de nuit blanche où tu dors un peu. Non, non, blanche. Où tu tournes constamment en rond. C'est hyper compliqué. Tu dors pas, en fait. Dans le matin, tu te réveilles, t'as pas trouvé de solution. Et puis t'es pas plus éclairé, comme je le disais un peu auparavant. Et puis, j'airais dans les rues de Lille comme ça avec ma mallette à l'époque. Je sais pas pourquoi j'avais une mallette. Il y a des détails parfois, on s'en stasse dur. Y'a pas de raison. Y'a pas de raison. Et je me retrouve au café Méo. Et j'appelle Rudy, qui était le DAF de l'époque. Je lui dis, écoute Rudy, tu trouves une solution. On lui fait un chèque de 200 000 euros s'il faut, mais tu le déposes. Mais enfin, là, on est mort, on est mort. Et puis, comme les choses ne sont pas si mal bien, enfin, sont bien faites plutôt, j'ai quelques responsables de la MEL qui me disent, écoute, on a eu le patron de l'agence événementielle, on lui a mis un coup de pression.

  • Speaker #1

    Et finalement, il accepte.

  • Speaker #0

    Et finalement, il accepte, ressigne un contrat tout de suite. Là, tu sens un poivre qui disparaît. Sauf que du coup, tu es convoqué forcément à la mêle, devant dix juristes à la gauche du DGS et dix juristes à la droite du DGS. Et puis, tu es là, toi, avec ton DAF. Et puis, tu dois répondre à une question qui est la suivante, posée par le DGS de l'époque. Il dit, mais vous avez toujours confiance en la société de sécurité avec laquelle vous allez travailler ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu peux répondre à part oui ?

  • Speaker #0

    Bah oui. Si tu dis non, c'est mort. Après, ils sont aussi un peu en difficulté, mais tu ne peux que dire oui.

  • Speaker #1

    En fait, si tu dis non, tu plantes aussi des centaines de milliers d'euros d'investis.

  • Speaker #0

    3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros. Tu plantes 3 millions d'euros, tu vois, moi je voyais cette fameuse nuit blanche, je voyais les gros titres d'M6 en disant la fanzone de Lille, seule fanzone de France à ne pas ouvrir pour des raisons d'organisation. C'est un truc de dingue, franchement, je voulais surtout pas vivre ce truc-là, parce que ça aurait été compliqué à vivre le truc. Donc voilà, les choses se sont réglées, et puis du coup, tu vis un événement complètement barjot. Je me rappelle le premier jour de l'ouverture, en L10, 10 juin 2016. On organise un concert et j'entends les vibrations des basses et je me sens obligé de trouver un coin. Donc, je vois le monde qui arrive. Je suis super excité. Je suis super énervé. Je suis super à tout ce que tu veux. Mais je me dois me trouver un coin pour décompresser. Pour crier, pour t'isoler et devoir évacuer toute la... que tu as emmagasiné et la crier. C'est-à-dire que tu vois comme dans les films, pareil. Et là, j'avais branché un compteur sur les caisses parce que l'enjeu, c'était aussi un enjeu financier. P-Bien sûr,

  • Speaker #1

    tu vends de la bière.

  • Speaker #0

    Tu vends de la bière, tu vends tout ça. Et c'est la bière qui faisait que la fan zone était rentable. Et le premier soir, c'est France, je ne sais plus quoi. Et globalement, je vois mes compteurs qui se mettent en action. Et là, je suis content. Et là, je suis content. Mais c'était un moment de ma vie très excitant et très compliqué.

  • Speaker #1

    Tu as craqué parfois ?

  • Speaker #0

    J'ai craqué souvent. J'ai craqué souvent. J'ai craqué souvent parce qu'en fait, alors pas tout le temps, mais juin 2016, il n'avait jamais autant plu. depuis 60 ans, c'est-à-dire depuis que les systèmes de capteurs météo existent. Je me rappelle d'un France Suisse, j'avais ma famille qui me disait si, si, j'ai vu la météo, ça va s'améliorer Sauf qu'à un moment, je lui dis arrête, parce qu'en vrai, je la vois aussi, la météo elle est pourrie, je la vis tous les jours J'ai une vidéo où franchement, il pleut, il pleut, il pleut, il y a un torrent, je l'ai filmé, et je suis obligé de fermer la fanzone. Donc je passe à la radio pour dire que j'ai fermé la fanzone pour des raisons de pluie. Et je me rappelle, on est à un moment donné à moitié parcours, et c'est tendu en termes de chiffres. Il faut vendre, vraiment il faut vendre, et c'est vraiment tendu. Et je me rappelle d'un match France-Suisse, je crois même que... pas totalement sûr, je crois même que c'est un 19 juin. France-Suisse, c'est un samedi ou un dimanche. Et donc, là-dessus, tu te fais la cerise. J'espère qu'au niveau conso, ça va y aller. Alors, les Français ne sont pas les plus généreux. Dans l'ordre, tu as les Anglais, c'est des barjots. C'est cool. Dès qu'il y a un but, ils rebalancent les bières et ils reviennent. Par douze pintes. Les Belges, consommateurs à dingue. Donc,

  • Speaker #1

    tu as ton France-Suisse qui commence.

  • Speaker #0

    France-Suisse, on est en réunion de préparation, il est 11h du matin, il se met à pleuvoir. J'anime la réunion, je stoppe la réunion, je dis excusez-moi, je sors. Je sors, pareil, double craquage. Parce que la pression est tellement forte qu'à un moment donné, tu es obligé de la sortir, sinon tu craques.

  • Speaker #1

    Ton anecdote, ça me fait penser à ce qu'on a vu il n'y a pas longtemps, quand il y a eu la pluie pour la cérémonie d'ouverture des JO. On a vu la vidéo de l'organisateur qui craque complètement.

  • Speaker #0

    Mais moi, mon truc, c'est rien à côté. Enfin, t'imagines mon truc. Mais malgré tout,

  • Speaker #1

    c'est marrant de se dire qu'un événement météo peut... Il y a un tel niveau de pression que finalement tu essaies de tout contrôler. Il y a un petit paramètre comme ça que tout vous fout en l'air.

  • Speaker #0

    Et là, tu vois, je t'évoquais tout à l'heure le sentiment, la sensation des pieds lourds, enfin des pieds de plomb. Et bien là, tu as vraiment, quand tu te poses cinq minutes... T'as vraiment le genou à terre en disant putain, là je prends cher, là c'est compliqué, mais de toute façon t'as pas le choix, donc relève-toi, relève-toi.

  • Speaker #1

    Tu te dis, comment tu réussis à te relever dans ce moment-là ? Parce que t'aurais pu être tenté aussi de te dire bon allez on arrête.

  • Speaker #0

    C'est pas possible.

  • Speaker #1

    T'aurais pu ?

  • Speaker #0

    J'aurais pu, mais c'est pas possible. En fait je pense que, t'as raison, foncièrement j'aurais pu. J'aurais pu tomber malade, j'aurais pu...

  • Speaker #1

    Tu peux avoir ta famille qui disent... Tu peux avoir ta famille qui te dit tu vois dans quel état ça te met, arrête.

  • Speaker #0

    Ma famille m'a soutenu, ma famille me connaît, ma famille sait que je ne lâche pas facilement le truc. Du coup, j'ai ma femme Audrey qui me ramenait parfois des petites gélules à base d'herbes. Légales, des compléments alimentaires. Bon, je ne sais pas si ça avait un effet, mais en tout cas, ça me faisait du bien de voir que j'avais autour de moi des gens qui m'accompagnaient. Ça a été extrêmement dur, mais c'était un échec. Je lâchais le truc, c'était un échec. Et c'était la honte, en fait. Tu vois, il y a ce sentiment de travail non accompli, d'échec. Oui,

  • Speaker #1

    et puis on a tous une part d'ego aussi. T'as pas envie de voir ton nom au titre des journaux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il a raté.

  • Speaker #0

    Oui, désolé.

  • Speaker #1

    Bon, super. Comment ça se finit, toutes ces histoires ? Donc, tu fais la fanzone de Lille, qui au final est un carton.

  • Speaker #0

    Au final, c'est une belle carte postale. C'est un carton. On me redemande parfois. Ça a marqué profondément ma vie professionnelle, ça c'est sûr. Ça s'est bien terminé puisqu'il n'y a pas eu un seul blessé, un seul mort. Voilà, tout s'est bien passé, la carte postale est vraiment très très belle. Après, c'est comme toutes les fins de production, tu découvres des trucs, c'est jamais très simple. Au fond, j'en retiens quelque chose d'extrêmement positif, tu vois, ça va faire bientôt, en 2026, donc 10 ans. J'ai rencontré plein de gens, j'ai rencontré des gens incroyables, j'ai observé des gens. Je me suis aussi découvert dans une situation critique extrêmement forte, tu vois, et donc ça te permet de te dire, ok. Je suis capable de gérer ça. Et derrière, ce qui est assez fou, c'est que quand j'ai des sujets qui m'occupent la nuit, parfois, souvent, parfois, je me rappelle ces moments-là. En disant, mais attends, c'est rien ça par rapport à ce que t'as vécu là. Tu vois ? Et donc du coup, ça c'est un vrai marqueur dans ma vie professionnelle en fait.

  • Speaker #1

    Je voulais te poser une question, tu ressens quoi le jour d'après ? Quand c'est fini ? La fanzone c'est fini ? Tu viens de vivre l'événement le plus important que jusqu'alors tu n'as jamais vécu.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu ressens ? C'est le grand vide. Je pense que tout le monde ressent la même chose quand tu vis un truc incroyable derrière. Tu reviens dans le quotidien, c'est le grand vide. C'est vraiment le grand vide. Le grand vide, heureusement qu'il était pendant les vacances. On avait plein de trucs, c'était cool. Ça permet aussi de refocusser sur ta famille, sur tes amis. Tu sens une forme de fierté autour de toi, donc c'est plutôt cool. Voilà, c'est les conséquences d'un événement réussi. Puis après, tu dois reprendre la vie quotidienne après tes vacances. Et là, ce n'est pas simple parce que tu es rappelé par des réalités économiques, entre autres par rapport à la fanzone. Tu es rappelé pour des sujets qui, face à un événement comme celui-ci, sont tout aussi importants, mais sont d'une dimension moindre. Et donc, c'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Donc à ce moment-là, toi, tu décides de quitter le groupe La Voix. Tu te lances à ton compte, tu crées Consulting, donc une agence de consulting dans le marketing digital et communication digitale. Et à ce moment-là, un truc dont tu m'as parlé plusieurs fois, et moi, ça m'avait marqué, c'est le regard des gens change, et pas forcément en bien.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est incroyable. Et je pense qu'il faut être conscient de ça. C'est-à-dire que ce que tu dis là, c'est très juste. Donc je quitte l'entreprise parce que... ça fait 10 ans, à 40 ans, ça fait une dizaine d'années que je veux créer ma boîte. Et ça fait dix ans que je ne me mens pas, mais je ne crée pas ma boîte. Donc, à un moment donné, je me dis, mais mec, ça fait dix ans que tu veux créer ta boîte. C'est peut-être le moment. Le moment est venu. Et donc, je crée effectivement une boîte de conseils assez simple. C'est de la facturation auprès d'entreprises pour apporter des éléments de conseil, d'orientation, de stratégie, de vision et puis de mise en pratique aussi sur les aspects de marketing digital. Et ce qui est fou, c'est que c'est là où tu vois bien, en fait, que tu as des choses à faire. je dirais, ta posture professionnelle, l'importance qu'elle peut avoir dès lors où tu quittes un poste, une entreprise et t'es plus considéré. Donc, on voit bien que ça écrème les vraies relations. Ça écrème les relations où t'as des gens qui sont avant tout intéressés et puis t'as des gens qui sont intéressés et intéressants parce qu'en fait, ils sont véritablement dans une écoute sincère, dans un rapport léger mais sincère, tu vois. quand tu t'aperçois que quand tu quittes la boîte et que tu balades, tu as des gens qui créent finalement une distance et ça, ils créent naturellement les choses. Donc, c'est bien de l'avoir en tête, c'est bien de le garder en tête, mais c'est comme ça que ça fonctionne. C'est ainsi, c'est la nature.

  • Speaker #1

    Pour le dire très clairement, à partir du moment où tu as changé de statut et que tu n'étais plus dans le groupe La Voix du Nord, qui est un grand groupe du Nord quand même, on peut le dire, tu voyais que finalement, la carte postale était un peu moins... Enfin, la carte de visite était un peu moins sexy. Et finalement, ce qu'on appréciait, c'était moins toi que le fait d'avoir une relation, une entrée au sein du groupe La Voix.

  • Speaker #0

    C'est l'analyse que je peux en faire. Ça,

  • Speaker #1

    c'est douloureux. Et comment tu te... Qu'est-ce que ça provoque chez toi, à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Ça provoque... Forcément, tu dis, tiens, la nature humaine, elle est bizarre, quand même. Ça provoque des interrogations. Et puis, ça provoque, je te le dis, un écrémage naturel où tu dis, OK, je sais sur quel pied danser maintenant. Et ça ne provoque aucune... OK. qu'une aigreur. Ça ne provoque pas tout ça, ça provoque juste un constat qui te permet d'avancer. Parce que si tu t'arrêtes sur ces trucs-là, tu n'as pas fini, en fait. Donc,

  • Speaker #1

    au moins, ça fait le tri naturellement.

  • Speaker #0

    Ça fait le tri naturellement et en vrai, avec joie, quoi. Ce n'est pas grave. Quand je te parlais tout à l'heure de la notion de famille et des amis, c'est malgré tout, c'est ça le plus important. Après, on peut avoir, évidemment, et tu le sais, t'es le premier placé des relations professionnelles amicales avec qui ça se passe bien, avec qui il y a des vrais trucs partagés au fond c'est ça que ça m'a provoqué c'est à dire que fréquenter des grands groupes m'a amené à me dire je veux plus cet aspect politique je veux plus tout ça, ces relations qui sont du fait je veux des vraies relations, je veux être avec des gens je veux vivre un truc et c'est ce que j'essaye de faire d'ailleurs avec Natif c'est joyeux c'est douloureux, c'est tout ce que tu veux mais c'est emprunt d'émotion et c'est... J'ai envie que ça ressemble à ce que j'aimerais intégrer au sein de l'entreprise.

  • Speaker #1

    En 2020, il se passe un nouvel événement que personne n'avait prédit qui s'appelle le Covid. Et pour toi, c'est le début d'une nouvelle histoire. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #0

    Oui, 2020, je pense qu'on est tous confrontés à cette problématique-là. Le Covid, on est tous chez nous. Et comme je le dis, j'ai enregistré trois épisodes. qui raconte l'histoire du Covid tel que je l'ai vécu à travers la création d'une série de podcasts que de manière très naïve je produis, considérant finalement que la meilleure défense c'est l'attaque. Je pense que c'est dans mon tempérament d'être aux aguets et de me dire ok, on y va quoi, on y va. Et du coup j'avais en tête d'enregistrer une série de podcasts, enfin des podcasts. pour mettre en avant finalement les entrepreneurs, les entrepreneuses de la région des Hauts-de-France. Principalement, particulièrement la métropole, pour des raisons pratiques au début. Et puis, l'emploi du temps, les excuses sont toujours là pour te polluer un peu la tête. Mais le Covid est arrivé à point nommé, parce que finalement, on avait tous le temps de faire des trucs.

  • Speaker #1

    T'es chez toi, t'as ton micro ?

  • Speaker #0

    Je suis chez moi, j'ai mon micro, j'avais mon Zoom, tout mon matériel que j'avais acheté. Et j'y vais. Je me dis, OK, j'y vais. J'en vais en faire deux par semaine. Et puis je commence à tâter le terrain. J'ai mis trois, ça pourrait le faire. Puis je retâte le terrain. Et puis en fait, j'en ai fait un tous les jours pendant huit semaines. Covid, c'est ça, huit semaines ? Oui. Et au début, je me suis dit, qu'est-ce que je fais ? Je me lance, je ne me lance pas. C'est le fameux syndrome de l'imposteur. Ça m'a amené à me dire, oh, puis merde, en fait. En vrai, qu'est-ce que je risque ? Les gens qui veulent, pareil, tu vois. Les gens qui ne veulent pas écouter, n'écoutent pas. Les gens qui veulent écouter, écouteront. Et puis, comme ça, j'avancerai. En me faisant plaisir, en essayant d'apporter ma pierre à l'édifice, puisque à l'époque c'était un podcast qui s'appelait Si c'était mieux après et l'idée c'était d'aller faire le tour de... d'entreprises principalement, qui étaient confrontés à cette problématique, et de savoir comment ils géraient le lendemain, le management de leur entreprise. Et je trouvais ça assez intéressant d'entendre des voix de dirigeants qui, du jour au lendemain, je pense par exemple à Alexis de Villers de la société du groupe Alive, boîte événementielle, du jour au lendemain, zéro, boum, zéro, plus de chiffre d'affaires, plus rien. Comment tu fais ? Comment tu supportes ça ? Comment tes nuits sont-elles ? Comment tes collaborateurs tu les gères ? Bref, comment ? Toujours être sûr que moi. Et puis, je me suis éclaté, ça a marché, j'ai créé une communauté. Et puis, c'est là où je me suis dit, on pourrait peut-être en faire un business. J'avais senti le truc et on en est là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Donc aujourd'hui, Natif a bientôt fêté ses quatre ans.

  • Speaker #0

    Quatre ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi, toi, ton plus beau souvenir chez Natif ? Donc Natif, je précise pour les personnes qui ne nous connaissent pas. Voilà. Pour le dire simple, comment tu résumerais la mission de Natif, toi, en trois phrases ? Je sais que tu es meilleur que moi là-dessus.

  • Speaker #0

    Attends, tu me mets la question. Non mais je dis souvent c'est stimuler l'engagement des communautés par l'audio. Alors stimuler l'engagement des communautés par l'audio, ça veut dire que la puissance de l'audio, vraiment quand on rentre dedans, apporte en tout cas, je trouve, des émotions qui sont assez rares. Je prends un exemple, là on a sorti avec la compagnie des guides de Chamonix, une série de podcasts qui s'appelle Suivez le guide, qui est animée par Lola, Lola Formy. Et dans l'épisode 3, on a Sylviane. qui est la première femme guide de la compagnie des guides de Chamonix. La compagnie des guides de Chamonix, c'est 100 ans. 200 ans. 200 ans, pardon. Et c'est la première femme. Et Sylviane, à quel âge ?

  • Speaker #1

    On ne va pas oser dire un âge parce que j'ai peur de me planter. Mais en tout cas, elle a un certain âge.

  • Speaker #0

    Oui, hyper active en activité. Honnêtement, à un moment donné, quand elle raconte l'histoire avec son client qui finit à l'hôpital, qui l'appelle en disant Tu m'as guidé jusque-là, viens m'aider, viens me supporter jusqu'à la fin. Je te jure, c'est vrai, j'avais les frissons, c'était un truc de dingue. Et donc, cette mission qui consiste à stimuler l'engagement des communautés par l'audio en provoquant de l'émotion, en provoquant de la proximité, en provoquant des émotions. C'était ce que j'avais envie de mettre en place avec Natif. Et on y arrive en fonction de nos clients qui sont plutôt, pour certains, corporate, d'autres un peu moins. Mais c'est ça l'idée. Donc mon souvenir, c'était ça ta question ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est quoi ton meilleur souvenir chez Natif ?

  • Speaker #0

    Mais les souvenirs que j'ai, c'est avec les gens qui constituent Natif, avec toi, avec Grasse. avec anciennement Thomas, avec Camille aujourd'hui, Noé, Alban. Il y a plein d'étapes en fait. Il y a l'aménagement, le déménagement, la création du studio, l'évolution de nos offres, l'intégration de nouveaux clients qu'on n'imaginait pas. Je ne peux pas dire que j'aurai un seul bon souvenir parce que ça voudrait dire que l'aventure se termine et que je devrais retenir une autre chose.

  • Speaker #1

    Non, c'est jusqu'ici en tout cas.

  • Speaker #0

    Ouais, jusqu'ici c'est un ensemble. Je pense que c'est une vision assez globale que je peux avoir et qui m'amène à me dire... C'est pas mal le parcours qu'on fait jusqu'à présent parce que toi, t'es arrivé il y a trois ans maintenant, ton évolution, elle est flagrante. Tu vois ? Non, mais c'est vrai. Elle est flagrante, elle est essentielle à l'entreprise. Donc ça, c'est plutôt cool. Voilà.

  • Speaker #1

    Question moins sympa. Donc, on est sur un podcast qui s'appelle Un Genou à Terre. Quelle était la plus grande difficulté que tu as rencontré en tant que chef d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Là encore, c'est un ensemble. C'est pas se projeter. se projeter ça va, mais c'est parfois de malgré tout d'avoir quand même pas peur de l'avenir j'ai pas peur de l'avenir mais on est quand même dans un avenir qui peut être incertain là c'est le temps, et c'est de se dire mais comment cette histoire va se dérouler en fait, pas comment on va se terminer, comment on va se dérouler et comment on va s'adapter à cette histoire et comment les Les gens qui constituent Natif, qui sont pour tous attachés à l'entreprise, à ce que ça a pu apporter, à ce que ça a dégagé et autres, vont aussi se comporter dans cet environnement un peu incertain qu'on est en train de vivre. Voilà, nous les ambitions elles sont fortes, tu les connais. Jusqu'à présent, ça marche plutôt pas trop mal. Ma plus grande crainte, c'est que ça s'arrête du jour au lendemain. C'est ma crainte principale. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai la chance de te connaître depuis 4 ans maintenant.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est une chance, mais... Mais ok ! On s'en est en style.

  • Speaker #1

    Et tu es quand même quelqu'un qui est calagnac, qui est un compétiteur. Tout à l'heure, tu disais que ça vient peut-être un peu de ton parcours scolaire, mais sinon, je voulais te demander d'où ça te vient, ce côté où tu t'es mis à courir depuis un an, et j'ai l'impression que ça te fait pas mal de bien aussi,

  • Speaker #0

    parce que ça joue à fond.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça s'acquiert, la niaque ?

  • Speaker #0

    Est-ce que ça s'acquiert, la niaque ? Je pense que c'est un trait de caractère, déjà, qui peut s'acquérir par les épreuves de l'école, on l'évoquait tout à l'heure, par des vexations, par l'envie d'aller plus loin, par le goût de la compétition. J'ai le goût de la compétition, mais c'est sympa, mais je n'ai pas l'impression d'avoir, d'être un... J'aime bien les défis, toi. J'aime bien faire des trucs, j'aime bien les coups de projecteur différents. J'aime bien faire des choses différentes, différemment. Ça, j'aime bien. Je ne sais pas si c'est pour attirer la lumière. En tout cas, c'est pour me faire plaisir. Ça, j'ai pas mal. Effectivement, tu le disais, j'ai entamé la course à pied. C'est aussi un peu une inspiration de vous tous. Alors toi, tu ne cours pas, mais bon, il y a plein de choses qui m'ont inspiré. Il y a plein de choses qui m'ont inspiré chez toi. Je pense qu'on est... l'addition des inspirations des influences que les uns les autres peuvent et grâce qu'il court, grâce qu'il fait partie de l'équipe ça m'a inspiré, ça m'a donné envie donc les inspirations elles sont fortes chez moi j'aime bien en regarder un peu et je me dis souvent je me dis tout le temps même, s'il est capable de le faire je suis capable de le faire, je ne suis pas plus con que les autres On m'a suffisamment, quand j'étais jeune, fait penser le contraire. Stop. Je ne suis pas plus con que les autres. Avec un peu d'écoute, un peu d'intelligence parsemée, je peux y arriver. Et avec beaucoup de travail, beaucoup d'envie, beaucoup d'erreurs, beaucoup de redites. Et avec un truc qui consiste à dire, le ridicule ne tue pas.

  • Speaker #1

    Oui, important de le rappeler.

  • Speaker #0

    Un, personne ne t'attende.

  • Speaker #1

    Je dis souvent deux, les gens oublient vite.

  • Speaker #0

    Deux, les gens oublient vite. Et trois, le ridicule ne tue pas. Donc, fais des choses, tente des choses. Ça marche, c'est bien, ça marche pas. Tant pis, continue, relève-toi, t'as un genou matéral. Et je pense que c'est tout cet état d'esprit. Et cette notion d'être regardé un peu différemment des autres ou d'avoir la sensation d'être regardé différemment des autres t'amène à te dire, tu vas voir ce que tu vas voir.

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu te mets une certaine pression. Est-ce que ça t'a déjà joué des tours ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai tenté des trucs. Tu vois, j'ai tenté des trucs. Moi, il y a un truc sur lequel j'aime bien réfléchir, c'est les longs trajets de voiture. Il faut que j'occupe gros temps au départ. Au lieu d'être comme ça, forcément, quand tu as un temps d'occupation, moi, je pense à des trucs. Et je m'oblige à brancher à des trucs. Tu sais, avant mes 40 ans, j'avais dit créer ta boîte, sinon tu te moques à toi-même. Et j'avais créé à un moment donné mon privé. Jambonprivé.com Comme Vente Privée mais tu vends du jambon Parce qu'il y avait un marché sur le sujet à l'époque Et j'avais commencé à opérer une démarche auprès des meilleurs jambons de France et d'Europe, c'est complètement con J'avais créé un logo, j'avais créé un site internet il y a une page Facebook, jambonprivé.com Mais on s'en fout Le ridicule ne tue pas heureusement C'est complètement con comme idée, mais en fait des idées connes il y en a plein qui ont marché Mais c'était l'envie de comprendre et d'avancer et de me dire ok Euh comprend comment fonctionne la création d'un site internet, comprend comment fonctionne une page Facebook, comprend comment fonctionne un logo, comprend comment fonctionne un processus d'achat auprès de, pas de grossistes, mais de producteurs. Comprendre, pour apprendre et pour avancer. Et ça, je trouve ça assez marrant. À un moment donné, j'avais aussi pensé à un restaurant sur des pas des paupières. Bref, j'avais pensé à un concept de restauration qui ne s'est pas fait, mais le ridicule ne tue pas, il faut penser des trucs les plus fous et tenter. et si ça marche c'est bien, si ça marche pas tant pis,

  • Speaker #1

    te passe à autre chose je voulais te poser la question toujours sur cet aspect pression que tu te mets comment toi tes proches ils le vivent ?

  • Speaker #0

    heureusement que j'ai une femme qui accepte tout cela quand même qui me canalise, le sport m'aide beaucoup là actuellement comment mes proches le vivent ? ils me connaissent bien Je me connais bien aussi, donc je sais que je peux être vraiment parfois un peu chiant en fait. Non, mais heureusement que j'ai un couple costaud, solide, parce qu'en fait, en vrai, ça peut être compliqué. Donc ça, c'est cool. Ouais, on me connaît un peu. Et puis après, on m'accepte comme je suis. Et c'est comme le bon vin, ça s'améliore avec le temps. Donc j'essaie d'être... J'essaie de faire, j'essaie de m'améliorer.

  • Speaker #1

    C'est important pour toi le regard de tes proches sur toi ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'est important. J'essaie de donner, j'essaie de... Je pense que tout le monde fait pareil. J'essaie à travers mon comportement, mes actions, de donner déjà le meilleur de moi-même pour que mes enfants puissent se dire Mon père, il est ce qu'il est, mais en tout cas, il lâche rien, il y va. Il a des valeurs qui sont les siennes, il a un franc parlé, il dit ce qu'il pense, il met parfois le tact ou pas, mais en tout cas, ça n'a jamais pour vocation de faire mal ou blesser. C'est pour essayer d'aller vite, mais ce n'est pas toujours bon de vouloir aller vite. Mais en tout cas, j'ai un tempérament où il faut que ça aille vite, ce qui peut être agaçant parce que parfois, tu comprends des choses que les autres ne comprennent pas immédiatement. Et du coup, tu peux t'agacer par rapport à ça. Et c'est pénible pour l'autre, surtout, d'avoir un gars comme moi qui va mettre un peu la pression parce que tu ne comprends pas aussi vite que j'aimerais que tu comprennes. C'est un peu chiant ça.

  • Speaker #1

    Laurent, j'ai amené un bouquin qui s'appelle 100 ans, tout ce que tu apprendras dans la vie Je le montre à la cam. C'est un bouquin que j'aime beaucoup. J'ai lu une fois dans une librairie. Ça m'a beaucoup plu. Je l'ai acheté pour ma maman, pour ma famille aussi. Et chacun, on voit que... à chaque âge, il y a un petit apprentissage. Qu'est-ce qu'on apprend à un an ? Qu'est-ce qu'on apprend à deux ans ? Je vais te lire ce qu'on apprend à ton âge. Tu as 48. Alors, attends, on va lire 48.

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #1

    les 48 ans viennent après les 46 et les 47. Donc, c'est peut-être apprends-tu seulement maintenant ce que ça fait de perdre quelqu'un. Alors, estime-toi heureux. Ça, je te le laisse comme ça. Et je vais te demander... Je te laisse repartir avec. Et je vais te demander de me dire un chiffre. entre 1 et 100 et on va voir un autre apprentissage qu'il y a dans le bouquin entre 1 et 100,

  • Speaker #0

    tu veux que je te... au hasard ou un chiffre ou un âge qui vraiment pour moi a été je dirais bien

  • Speaker #1

    30 tu apprends que le bonheur est relatif tu veux que je te commande ça ?

  • Speaker #0

    le bonheur est relatif, oui c'est... tu peux te contenter de rien tu peux contenter tu peux avoir un bonheur à travers le regard des autres tu peux vivre un bonheur différent d'un autre c'est quelque chose que toi ça t'évoque une expérience,

  • Speaker #1

    est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit finalement, là je suis pas forcément heureux à 100% mais déjà 70% c'est heureux parce que quand on est jeune, t'as du mal parfois à tolérer l'entre-deux à être heureux ou à tolérer l'entre-deux ? à tolérer que heureux c'est pas toujours 100% allez

  • Speaker #0

    Bah non, heureux, c'est pas 100%. C'est quoi être heureux, au fond ? On va pas faire de la philosophie, mais c'est quoi être heureux ? La santé ? C'est con, moi. Mais en vrai, c'est vrai. La santé, être bien entouré, manger, être épanoui dans ton taf, avoir un peu de vision, c'est ça, c'est pas être heureux. Après... être heureux, ça s'entretient.

  • Speaker #1

    Ce podcast s'appelle Un Genou à Terre. Toi, c'est quoi le meilleur conseil qu'on t'ait donné à un moment où ça n'allait pas ?

  • Speaker #0

    Quand ça ne va pas, ça serait trop facile. Tu ne vas pas, on te dit, mais si, regarde, ça, regarde. Ah ouais, ça va mieux. Ça ne marche pas comme ça, en fait. Je pense que c'est sentir effectivement le soutien des autres. Je pense que c'est entendre le silence des autres. ou l'écoute active des autres qui se provoque par un silence, c'est se sentir soutenu, c'est aussi se dire qu'effectivement, il y a peut-être pire dans la vie. Donc, je crois qu'il n'y a pas de conseil qui fait que, tac, tu vas mieux. Je pense que c'est intérieurement te poser, respirer, faire du sport, regarder ce qui se passe autour de toi, Faire gaffe à ta sensibilité, tu vois. Ouais, mais écoute-toi, quoi. Écoute-toi et avance, j'ai envie de te dire.

  • Speaker #1

    On l'a dit il y a quelques instants, t'as 48 ans. T'as dit pour les 40 ans, ça a été marquant dans ta vie. Là, aujourd'hui, c'est quoi tes envies pro et perso ? Tu parlais des 50 ans. Je t'amène dessus parce que t'y es venu tout seul.

  • Speaker #0

    Non, mais 40 ans, ça a été un marqueur important. C'est clair. 50 ans, c'est... Déjà, ça passe vite, en vrai. En termes de marqueur professionnel, je pense que la boîte aura en gros 4 ans. Je pense qu'on a bien évolué depuis. Moi, j'aimerais, je le dis souvent, je voudrais qu'on soit le leader de l'audio dans les entreprises en France. C'est mon souhait le plus cher. Si à 50 ans, on sait être le leader ou le futur leader proche, en tout cas. de l'audio dans les entreprises, franchement, on serait de la gueule. Donc ça serait cool. Mais tu vois, ça... Je pense qu'il est important de viser loin. J'avais un patron qui disait vise la lune, au pire tu auras les étoiles C'est un peu ça le truc. En gros, je pense qu'il faut donner des ambitions et puis avancer dans ce sens-là. Et puis ensuite, d'un point de vue plus personnel, c'est que mes enfants soient hyper épanouis, autonomes, ils soient heureux dans la vie pour le coup. Ils soient bien établis, ils puissent avoir pas trop de brouillard. même dans un contexte géopolitique, économique, en train de vivre, qu'ils soient heureux de vivre l'instant présent. C'est ça qui m'intéresse, le reste. Toi,

  • Speaker #1

    tu as des modèles ? Il y a des gens qui t'inspirent ?

  • Speaker #0

    Ouais, tu fais partie des gens qui m'inspirent. Grasse fait partie des gens qui m'inspirent. La classe. Ouais, c'est la classe. L'équipe, en sens large, m'inspire. Donc ça, c'est important parce que... malgré tout on vit tous les jours ensemble c'est hyper content les gens qui m'inspirent sont des gens qui sont combattants des gens qui partent de rien et qui arrivent très loin ça ça m'inspire ça m'inspire dès lors où ils ont été respectueux envers les autres et envers eux-mêmes ça ça m'inspire fortement pour le reste les coups de coude les coups de gueule, tout ça, ça ne m'inspire pas. Je fuis ce truc-là. En revanche, les gens qui ont une vraie forme d'humilité, de combativité dans le dur, et qu'ils y arrivent, ça, ça m'inspire fortement.

  • Speaker #1

    On en recevra peut-être quelques-uns.

  • Speaker #0

    J'espère, c'est l'idée.

  • Speaker #1

    On arrive maintenant bientôt à la fin de ce podcast. Toi, est-ce que tu aurais une recommandation de musique qui t'aide à te relever la tête quand ça ne va pas ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aime beaucoup Dépêche Mode. Je crois que c'est Dangerous. Je crois que c'est ça. Enfin, globalement, dépêche mode, ça en vaut du steak.

  • Speaker #1

    Très bien. On arrive... Voilà, on est à la fin de ce podcast. J'ai une toute dernière question. Toi, ça t'avait manqué d'avoir ton podcast ? Si c'était mieux après, t'avais ensuite la Learning Expedition. Mais en fait, ça fait quelques années que t'animes des podcasts pour certains de nos clients, mais que t'avais pas eu ton podcast à toi,

  • Speaker #0

    d'une certaine façon. Eh bien, ouais, ça m'animait de reprendre ce gimmick, ce rendez-vous, en fait. que j'avais vraiment beaucoup aimé dès le début, mais que j'avais lâché un petit peu parce qu'il fallait construire Natif et que c'était nécessaire en tout cas aussi de se concentrer vraiment sur le développement business de l'entreprise pour installer l'entreprise et puis la faire progresser. Mais ouais, est venu le moment en tout cas de reprendre le micro, l'animation, parce que, je le disais en préambule, ce qu'on voit sur les réseaux sociaux, cette espèce de... d'envie à ce que tout est beau, tout est rose. Grattons un peu derrière. Grattons un petit peu ce qui se passe derrière. Non pas pour faire un podcast complètement pathos où on est allongé, on parle et puis on pleure. C'est pas le propos. Le propos, c'est de comprendre.

  • Speaker #1

    Parler vrai, en fait.

  • Speaker #0

    Parler vrai, ouais. Parler vrai. Parlons un peu vrai, ça fait du bien à tout le monde, je trouve. Et puis, celui ou celle qui est arrivé à la bout de ce podcast-là, déjà, je le salue, je le remercie, parce qu'on se retrouvera donc très prochainement, César. Exactement. Avec un rendez-vous assez régulier. On est en train de déterminer. Sûrement mensuel. Voilà, sûrement mensuel. Avec des personnalités qui, dans leur vie professionnelle, personnelle, ont vécu un moment ou des moments qui les ont amenés à avoir un genou à terre et à se relever. Parce qu'en fait, c'est par ce biais-là, finalement, des difficultés, des échecs, des problèmes qu'on se relève et qu'on devient de plus en plus fort. Donc ça, ça m'intéresse. Parce qu'on est tous des combattants quelque part. Et derrière chaque personne qui sourit lorsqu'elle vous dit bonjour, il y a toujours une histoire. Et il faut toujours prendre en compte le fait que derrière ces histoires, il y a des choses qui sont plus ou moins importantes, mais que ça constitue, ça contribue à la personnalité de la personne. Et ça, je trouve ça intéressant de le chercher.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Laurent.

  • Speaker #0

    Je t'en prie César.

  • Speaker #1

    Un Jumater, c'est fini pour aujourd'hui. Prenez soin de vous, relevez la tête et à bientôt.

  • Speaker #0

    Ciao.

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