- Speaker #0
Bienvenue dans Un jour, une question, version longue. Moi, c'est Mimi et chaque mercredi, je réponds à une question que tu t'es peut-être déjà posée. Mais si, pour y répondre, on ne reste pas assis à écouter. On part ensemble, on explore, on observe, on vit une vraie aventure. Alors concentre-toi, ferme les yeux si tu veux, que l'aventure commence ! Aujourd'hui, on va traverser les siècles. direction le Moyen-Âge. Tu sais, cette grande période de l'histoire qu'on appelle aussi l'époque médiévale, elle a duré environ 1000 ans. Et là, on va s'arrêter autour de l'an 1200. À cette époque, tout est très différent de ce qu'on connaît aujourd'hui. Pas d'électricité, pas de moteur, pas d'immeubles. À la place, il y a des châteaux forts, des chevaux sur les chemins, des marchés animés et des villages entourés de champs. Le monde fonctionne autrement. Les gens vivent près de la nature, les saisons rythment leur vie et la société est organisée avec des rois, des seigneurs, des paysans et surtout des chevaliers. C'est justement pour ça qu'on est là, pour comprendre qui ils étaient, ce qu'ils faisaient et pourquoi ils ont marqué l'histoire. Tu viens ? On a un rendez-vous un peu spécial avec un certain Godefroy. Allez, 1, 2, 3, on y va ! Quand on ouvre les yeux, on est ailleurs. Devant nous, c'est un grand champ légèrement boueux, bordé de collines douces et vertes. L'air est frais, un peu humide. Il sent le foin coupé, la fumée de cheminée et ce parfum fort qu'on devine venir des animaux de la ferme. Sous nos pieds, pas de trottoir ni même de route. Juste un chemin de terre battu où les roues des charrettes ont creusé des traces profondes. Un peu plus loin, on aperçoit un village. Des petites maisons en bois et en torchis, construites avec ce qu'on trouve autour. Du bois, de la paille, de la terre. Au milieu, il y a un puits, un arbre solitaire et quelques poules tranquilles qui traversent la rue comme si elles avaient quelque chose de très important à faire. Les gens vont et viennent en silence, concentrés sur leur travail. On sent que la vie ici est simple, méritée, exigeante. Et nous, on est là, habillés comme au Moyen-Âge. Une tunique en lin, un tissu un peu rêche contre la peau, attaché avec une ceinture de corde. Ni pantalon, ni robe de princesse, ni chaussures à lacets, juste ce qu'il faut. pour bouger librement, grimper, courir ou observer sans trop se faire remarquer. Et entre nous, je trouve que ça te va très bien. On lève les yeux, tout là-haut sur la colline, un château fort. Majestueux, des tours de pierres s'élèvent vers le ciel. Les murailles sont épaisses, un pont le vit et relevé au-dessus d'un fossé sec. Ah là là, que c'est beau ! Bon, maintenant qu'on est là, on va peut-être ensemble pouvoir comprendre pourquoi y avait-il des chevaliers. Ils faisaient quoi au juste ? Ils se battaient pour protéger les gens ? Ils décoraient les châteaux comme des personnages de contes ? Ils passaient leur temps à galoper dans la forêt avec leur casque sur la tête ? Tu sais quoi ? L'idéal serait de poser la question directement à quelqu'un qui s'y connaît. Un vrai chevalier. Un qui a vécu ici, dans ce genre de lieu, peut-être même un habitant du château. Ou un soldat en armure. Ou même... Un bruit étrange approche. Un bruit de métal qui cogne, frotte, teinte, résonne. On se retourne d'un même mouvement. Le bruit de métal se rapproche. Tante, on dirait que quelqu'un promène une armoire en fer sur des cailloux. Une silhouette apparaît dans le chemin. Une silhouette toute en métal. Une sorte de grand bonhomme avec un casque trop large, une lance un peu de travers et une démarche un peu bizarre. Il avance un pas, deux pas, et là, plouf ! Il glisse sur une motte de terre et s'étale de tout son long dans une flaque. L'armure fait un bruit de couvercle qui tombe par terre. Oups !
- Speaker #1
Oulala, mais qui a mis cette motte-là au milieu du chemin ?
- Speaker #0
Il bouge les bras, les jambes, mais son armure l'empêche de se relever facilement. Je m'approche. « Vous voulez un coup de main ? Parce que là, c'est pas gagné tout seul. » Il se redresse, tant bien que mal.
- Speaker #1
« Moi, mais je suis Gaudfroy de la Tartine, chevalier du château de la Brandille, garde d'honneur, protecteur des innocents et presque vainqueur du grand tournoi de joute, si mon casque n'était pas tombé sur mes yeux au moment de viser. »
- Speaker #0
Il bombe le torse. Une grenouille saute de son épaulette. « On est ravis, chevalier. Justement, on se posait une question. Peut-être que vous pouvez nous aider ? »
- Speaker #1
« Demandez, brave Jean. Mon épée est au service du savoir. »
- Speaker #0
« Vous êtes chevalier, n'est-ce pas ? Mais alors, à quoi vous servez exactement ? Pourquoi on a besoin de gens comme vous ? » Godefroy nous regarde, un peu surpris, puis il tapote sa lance dans la boue. Réfléchi, pendant ce temps, une charrette passe sur le chemin, tirée par un bœuf, et deux enfants du village s'arrêtent pour nous regarder.
- Speaker #1
« Vous voyez ce château là-haut ? Il protège ce village. » « Dedans vit un seigneur, et moi je suis à son service. Je dois veiller sur ces terres, défendre les habitants et parfois partir au combat. La région n'est pas toujours tranquille. »
- Speaker #0
Vous voulez dire qu'il y a des bagarres entre châteaux ?
- Speaker #1
Parfois, oui, des histoires de frontières, de récoltes volées ou de vassaux pas très obéissants. Et sur les routes, il peut y avoir des bandits. Sans chevalier, tout le monde serait en danger.
- Speaker #0
Pendant qu'ils parlent, on avance ensemble vers un petit pont en pierre. Il marche lentement à cause de son armure qui cuine à chaque pas. Un chien nous suit en reniflant ses bottes. Et vous faites ça depuis longtemps ?
- Speaker #1
Depuis que j'ai été adoubé. Mais avant ça, c'était un long chemin, un très long chemin.
- Speaker #0
Il s'arrête devant une souche. C'est le bas d'un arbre qu'on a coupé et qui reste planté dans le sol. Il s'assoit dessus avec un peu de difficulté et on s'installe près de lui dans l'herbe.
- Speaker #1
J'étais fils de noble. À 7 ans, je suis parti dans un autre château pour devenir page. C'est comme un apprenti chevalier. J'aidais à la table, j'apprenais les bonnes manières et un peu de latin. Et surtout, à bien monter en cheval sans tomber.
- Speaker #0
Et à 8 ans, vous saviez déjà manier les pistes ?
- Speaker #1
Pas tout à fait. À 14 ans, j'ai été écuyé. Là, ça devenait plus sérieux. Je devais porter l'équipement de mon maître, m'entraîner à l'arme, suivre les leçons de combat. Et puis, un jour, vers 21 ans, j'ai été adoubé. On m'a tapé sur l'épaule avec une épée et j'ai prêté serment de fidélité.
- Speaker #0
C'est comme une sorte de cérémonie d'engagement, un peu comme un grand serment pour dire « je protégerai les autres » .
- Speaker #1
Mais attention, tous les chevaliers ne respectent pas leurs paroles. Certains devenaient brutaux, cupides. Moi, j'ai fait de mon mieux.
- Speaker #0
Il décroche son casque et on découvre enfin son visage. Un jeune homme brun, le regard vif, un peu essoufflé. Ses cheveux sont en bataille, collés par la sueur. Et il a l'air à la fois fier et un peu épuisé. Elle est lourde, votre armure ?
- Speaker #1
Oh, très ! Plus de 25 kilos, sans compter l'épée. Et en été, c'est comme vivre dans une bouilloire.
- Speaker #0
Tu te rends compte ? Son armure pèse 25 kilos. C'est à peu près le poids d'un enfant de 8 ans. Il porte ça toute la journée sur lui. Et vous pouvez vous battre avec ça ?
- Speaker #1
Sur mon cheval, oui. À pied, c'est moins pratique. Mais mon armure me protège bien. Si quelque chose me frappe, ça tape sur le métal au lieu de toucher mon corps. Et ça glisse, comme une carapace.
- Speaker #0
On continue à marcher. Il nous montre son épée, usée mais solide. Son bouclier porte un blason étrange, une tranche de pain doré. C'est ça votre blason ? Une tartine ?
- Speaker #1
Je viens d'une famille de boulangers et on n'oublie pas d'où l'on vient. Regardez là-bas, derrière les arbres. Vous voyez ce terrain plat, entouré de palissades ? C'est là qu'on organise des tournois.
- Speaker #0
Des tournois ? Comme une fête avec des combats ?
- Speaker #1
Exactement ! C'est un peu comme un entraînement, mais en public. On s'y affronte avec des lances sur nos chevaux. On appelle ça la joute. Il faut viser juste et rester en selle. Pas si facile, croyez-moi.
- Speaker #0
Et si on tombe ?
- Speaker #1
Eh bien, on se relève, sauf si on s'est cassé le nez.
- Speaker #0
On entre dans la cour du château, vivante et animée. Des enfants. court entre les tonneaux, un fort joueur tape sur du métal et une jeune servante traverse la cour à panier de pommes dans les bras. Vous vous entraînez souvent ?
- Speaker #1
Le plus possible. Un chevalier doit rester prêt. On ne sait jamais quand on sera appelé.
- Speaker #0
Ça veut dire que les tournois, c'est pas juste pour faire le spectacle. C'est sérieux et parfois même dangereux. Et en temps de guerre, vous faites quoi ?
- Speaker #1
Quand un seigneur a besoin de moi, je pars. On peut défendre un château assiégé, protéger une ville. ou accompagner notre Seigneur sur une campagne lointaine, parfois très lointaine.
- Speaker #0
Vous voulez parler des croisades ?
- Speaker #1
Oui, des expéditions vers des terres lointaines pour défendre la foi. Certains partent pendant des années, tous ne reviennent pas hélas.
- Speaker #0
Un silence s'installe un instant. Au loin, on entend juste le martèlement régulier du forgeron. Et quand il n'y a pas de guerre, vous faites quoi ?
- Speaker #1
Alors, quand il n'y a pas de guerre, on s'occupe des terres, on aide à organiser les récoltes, on répare nos armes, on entraîne les plus jeunes, on discute avec les villageois, on vit comme tout le monde. Et surtout, on profite un peu du calme, parce que la paix, c'est précieux.
- Speaker #0
On traverse une grande cour en gravier entre les remparts du château. Un homme répare une roue de chariots, deux enfants portent un panier de légumes et un moine passe près de nous, les bras chargés de livres. Je murmure. Il y a du monde ici ! Je croyais que les chevaliers passaient leur temps seuls à s'entraîner à l'épée.
- Speaker #1
Oh non ! Un château, c'est un grand monde miniature. Il y a des servants, des paysans, des forgerons, des cuisiniers et même des moines. Chacun a son rôle. Moi, je combats, d'autres prient, d'autres nourrissent tout le monde.
- Speaker #0
Je regarde autour. Chacun va qu'à sa tâche. Personne ne reste sans rien faire.
- Speaker #2
Je suis servante, je nettoie. Je suis bonjour, je répare. Je suis cuisinière, je prépare. Ça touche.
- Speaker #0
C'est marrant, c'est comme si tout tenait en équilibre. Si un seul s'arrête, il y a quelque chose qui cloche. Godefroy m'a entendu.
- Speaker #1
Exactement. On dit parfois que le royaume tient sur trois piliers. Et crois-moi, le plus solide, ce n'est pas toujours celui en armure.
- Speaker #0
Il désigne un vieil homme qui porte un sac de blé deux fois plus grand que lui, puis il le salue. Le vieil homme hoche la tête. Ok, donc tout le monde n'a pas une épée dans un château, mais chacun est indispensable, c'est ça ? Godefroy me regarde un instant sérieux, puis il sourit.
- Speaker #1
C'est bien ça. Vous apprenez vite.
- Speaker #0
Nous voilà arrivés devant le pont Lévis. Tu sais, c'est ce grand... ou en bois qui se lèvent et se baissent pour laisser entrer les gens dans le château ou les empêcher de passer. On est attachés à d'énormes chaînes et on entend grincer depuis l'autre bout de la vallée. Là, ils descendent lentement devant nous, dans un bruit un peu sinistre. On avance prudemment. Le bois tremble légèrement sous nos pieds. Tu sens ça bouger toi aussi ? Parce que moi, un peu, je ne suis pas très très rassurée. En face, le château de la Brindille se dresse haut et fier, même s'il a l'air de pencher un tout petit peu sur le côté. Mais peut-être que c'est mes jambes qui tremblent.
- Speaker #1
Bienvenue au château de la Brindille, c'est ici que j'ai grandi. Le château appartient à notre seigneur Messire Armand de Haute-Pierre. Ma famille y vit depuis des générations. Mon père, mon grand-père, tous étaient chevaliers à son service. Nous protégeons ces terres pour lui. Allez, suivez-moi et faites attention aux marches.
- Speaker #0
On traverse la cour, il y a des enfants qui jouent et une vieille dame coupe des herbes. Waouh, il y a beaucoup de monde ici.
- Speaker #1
Un château, ce n'est pas qu'une forteresse, c'est une petite communauté. Ceux qui travaillent, ceux qui protègent et même ceux qui prient. Chacun a sa place. Bon, assez parlé. Venez, on va passer à table. Vous êtes mes invités et un peu même mes compagnons de route.
- Speaker #0
Vous nous invitez vraiment à manger ? Ce n'est pas tous les jours qu'un chevalier nous invite à déjeuner.
- Speaker #1
Au menu, bouillie d'avoine aux herbes, légumes mijotés, un peu de pain grillé et si tout va bien, une galette de miel. C'est simple. Mais ça tient encore.
- Speaker #0
On entre dans une grande salle au mur de pierre. Un feu crépite dans l'âtre. C'est la grande cheminée où on fait cuire les plats et où tout le monde vient se réchauffer. Des bancs en bois sont alignés le long d'une grande table. Des voix résonnent, on s'assoit côte à côte et tout le monde partage ce qu'il a. Les plats arrivent dans de grandes écuelles en terre cuite qu'on passe de main en main. Ça sent les herbes, le pain chaud et la fumée du feu. Certains parlent fort, d'autres rient la bouche pleine. Je croise un regard, puis un autre. tout le monde nous sourit, comme si on avait toujours fait partie du château. C'est simple, c'est vivant, c'est agréable. Allez, on goûte et on savoure, parce que les belles aventures, ça commence souvent autour d'un plat simple, mais partagé. Et voilà pour cet épisode. Maintenant, tu sais pourquoi il y avait des chevaliers, comment ils vivaient, ce qu'ils faisaient et ce qu'il faut de courage pour porter une armure, ou simplement défendre ce qui compte. À très vite pour une nouvelle aventure !
- Speaker #2
Du lundi au vendredi, avec Mimi les idées se mettent à danser. Des pourquoi rigolos, des comment rigolos, des petites merveilles, des trucs mystérieux. Pose ta question, ferme les yeux, et laisse Mimi t'emmener un peu plus loin, un peu mieux. Car chaque jour c'est le moment rêvé, pour s'émerveiller, réfléchir et s'amuser. Nanananananana