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Un Lectorat Minoré

Un Lectorat Minoré - Épisode 83 avec Reine Dibussi illustratrice, autrice et co-fondatrice d'Afiri Studio

Un Lectorat Minoré - Épisode 83 avec Reine Dibussi illustratrice, autrice et co-fondatrice d'Afiri Studio

1h12 |05/06/2024|

32

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Description

Bonjour à tous-tes, j’accueille Reine Dibussi illustratrice, autrice et co-fondatrice d’Afiri Studio.   

 

LIVRES CITÉS :  

Cindy et Zoa, Reine Dibussi 

Quand vient l’été, Reine Dibussi et Laura Nsafou 

Mulatako, Reine Dibussi 

 

LA RECOMMANDATION DE REINE DIBUSSI : 

Amé @ame_illustration 

 

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POUR ME JOINDRE : 

Pour toute sollicitation concernant le podcast : unlectoratminore@gmail.com 

Pour toute autre demande : stellamarielovesreading@gmail.com 

 

Cet épisode ne présente aucune collaboration commerciale. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans le podcast Un Lecteur Aminoré, je suis Stella Marie, créatrice de contenu littéraire, et à travers ce podcast, je souhaite mettre en avant des acteurs et actrices du monde littéraire dont les profils ne sont pas conformes aux normes sociétales. Aujourd'hui, j'accueille Renne Dibussy, illustratrice et cofondatrice d'Affirist Studio. Bonjour Renne Dibussy, ça va ?

  • Speaker #1

    Bonjour Stella Marie, ça va bien et toi ? Oui.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté ma demande de participation.

  • Speaker #1

    Merci à toi de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Tout d'abord, on va te présenter déjà, t'introduire dans cet épisode. Est-ce que tu peux te présenter pour les personnes qui nous écoutent, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis Reine Debussy, artiste illustratrice, autrice de bandes dessinées, et cofondatrice d'Aphiri Studio. d'accord on travaille on travaille autour des représentations des corps et des imaginaires noirs et afro et

  • Speaker #0

    voilà on viendra on va étudier dans tout au long de l'épisode ton métier tes différentes casquettes qui constituent ton métier Est-ce que tu peux préciser aux auditeurs et auditrices dans quel contexte tu as grandi d'un point de vue géographique ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis née et j'ai grandi au Cameroun, en Afrique centrale.

  • Speaker #2

    Et après mon bac,

  • Speaker #1

    je suis venue en France.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Je suis d'origine camerounaise et guadeloupéenne. Je connais très peu ma culture, le WPM.

  • Speaker #0

    D'accord. Comment tu as vécu ton arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Mon arrivée en France ? La première année, c'était chaud. La première année, c'était vraiment chaud, mon arrivée en France. Je sais pas, j'ai vraiment grandi avec cette idée où oui, à un moment, il faudrait du coup aller en France, faire mes études et tout. Et la première année, c'était un choix qu'on parle très peu, pas beaucoup d'immigration, comme si c'était toujours un choix super bien vécu, enfin super bien vécu. Mais en fait, c'est un traumatisme. Moi en tout cas j'ai vécu comme un traumaticité, vraiment un choc, un choc pas juste culturel comme on dit, enfin je sais pas, le mot me paraît un peu faible. Je sais que j'avais de grosses crises d'angoisse, maintenant je pose des mots dessus mais première année en Ile-de-France à Paris. métro, des trucs comme ça, c'était violent. Je suis rentrée l'année d'après au Cameroun, après je suis revenue et j'étais plus du tout en région parisienne, j'étais à Rennes. C'était beaucoup plus soft, je me sentais vraiment mieux en Bretagne. et après j'étais à Lyon donc vraiment les premières années la première année en France c'était trop brutal pour moi trop d'un coup,

  • Speaker #0

    d'accord et du coup qu'est-ce qui t'a amené à rester du coup t'as pu découvrir différents points de France et donc après t'as décidé de rester déjà

  • Speaker #1

    et donc Quand on part pour faire ses études et qu'on vient d'une famille afro, on n'a pas trop le choix en fait pour faire ses études. Il y a une obligation à la réussite, genre tu vas, tu fais tes études, t'as échoué, c'est pas bien, voilà, tu recommences, tu continues. Donc il n'y a pas vraiment de choix. Et d'un autre côté, c'était aussi mon deuxième pays. Et en fait c'était vraiment une logique. une logique que je sois en France que j'y fasse mes études et que j'y fasse une vie avant de décider un peu où sera ma vie donc voilà c'était je ne sais pas si j'ai bien répondu à la question le choix de vivre je ne me suis pas posé la question avant assez longtemps c'est l'endroit où tu fais tes études fait tes études

  • Speaker #0

    D'accord. ça a été plutôt amené à rester du coup oui voilà c'était je sais pas c'était vraiment une continuité je sais pas si c'était un choix c'est une continuité voilà d'accord et du coup est-ce que tu peux spécifier les études que t'as faites alors j'ai commencé en études de langue

  • Speaker #1

    littérature et langue, donc LLCE, j'ai pensé à changer de nom depuis. En anglais, je faisais aussi un peu d'italien. En fait, à la fin de mon lycée, j'ai fait une terminale scientifique et je me destinais à des études scientifiques. Il s'est passé des trucs. Je me suis réorientée, on va dire. Et j'ai fait, je crois, un mois. Donc, ma première inscription, c'était en fac d'art plastique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, en fac d'art plastique. J'ai fait un mois en fac d'art plastique. Je n'ai pas touché un crayon, je n'ai pas touché un pinceau. C'était très théorique, histoire de l'art, histoire de l'art. Limite, c'était, non, il faut attendre la deuxième année ou, je ne sais pas, la troisième année pour faire de la pratique. Et moi, je suis allée en eau. Oui, qu'est-ce que je fais ici ? Donc du coup, je me suis vite réorientée en langue, parce que j'aimais bien les langues, j'aimais bien l'anglais. Après la deuxième année, je me suis encore un peu ennuyée, parce que bon, en fait, le Cameroun est bilingue, donc le niveau d'anglais au Cameroun, c'est pas… Voilà, on est déjà beaucoup plus confrontés à la langue anglaise, et donc en fait, l'anglais… Quand on donnait des cours en français, j'étais en mode mais en fait quand est-ce qu'on pratique ? Il y a aussi ce truc de, il faut attendre plus tard. Là, en fait limite c'était même perçu comme la pété. que de parler anglais continuellement pendant le cours c'est toujours interrompu par du français les exercices c'était en anglais les contrats continuels c'était en anglais mais au moment d'échanger avec les profs ou bien d'échanger même entre élèves le fait de parler anglais c'est toujours je ne m'invite pas j'essaie de plonger dans la langue après il y avait des grèves et C'était déjà une période où j'en commençais pas mal à dessiner. J'avais aussi des problèmes de santé à l'époque, donc c'était un peu mon refuge, on va dire, le dessin. Et ma famille m'a encouragée avec toujours ce truc très... Je vais dire très afro, très famille africaine. Ok, si tu veux faire ça, t'as qu'à aller dans la meilleure école. Tu cherches la meilleure école, tu cherches à la faire, tu cherches à réussir là-bas. En fait, il faut toujours être la meilleure. Du coup, j'ai lancé une école où on faisait de la bande dessinée parce que c'était vraiment… ce que j'aimais faire. Et j'étais à Lyon. J'ai passé l'entretien dans l'étranger. Et j'ai été admise. Ouais, c'était sur dossier sélectif, sélection et tout. Et donc, du coup, j'ai fait cinq années dans cette école à Lyon.

  • Speaker #0

    D'accord. Et ça s'est bien passé. Et là, t'as vraiment compris qu'ils t'avaient trouvé ta voie.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui,

  • Speaker #2

    oui,

  • Speaker #1

    j'étais toujours familière, au moins je faisais ce qu'on me disait de faire.

  • Speaker #2

    Mais oui,

  • Speaker #1

    c'était vraiment ce que je voulais faire. Même si j'avais vraiment de gros questionnements sur l'après, et pendant les cinq années que j'ai passées là-bas, c'était vraiment une sorte de cocon où... C'était hardcore quand même l'école d'art. Il y avait un système très compétitif, les meilleurs sont affichés dans le couloir, ce genre de trucs. Ça avait vraiment une pression parce que toutes les années, il y avait une sélection, mais ce n'était pas sur concours au départ. Chaque année, il y avait la moitié de la classe à qui on disait au revoir. Je crois qu'ils ont un peu changé de système, je ne me suis pas renseignée depuis, mais c'était vraiment hardcore. de se séparer comme ça des gens avec qui on évoluait. Et on finissait avec des promotions d'une trentaine d'élèves, alors qu'on avait commencé à 80 par classe, des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Et donc,

  • Speaker #2

    voilà.

  • Speaker #1

    Mais au niveau de la pratique, au niveau de l'enseignement,

  • Speaker #2

    c'est...

  • Speaker #1

    C'était l'une des meilleures écoles dans le domaine. Et je pense que c'est toujours une école de référence pour la bande dessinée en tout cas.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu as toujours su que tu voulais faire du dessin pour la bande dessinée ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé... Beaucoup d'enfants, la plupart des enfants, s'exprime d'abord par le trait, par le dessin. C'est un peu la première forme d'expression. En tout cas, avant de savoir écrire, généralement, on trace, on fait des traits, on fait des formes. Et moi, je n'ai jamais arrêté, en fait, j'ai continué. J'ai continué et j'ai surtout raconté par le dessin et par l'image. Donc pour moi, c'est vraiment une littérature, c'est vraiment de la littérature illustrée. Donc il y avait le texte, c'est toujours écrit et dessiné. Et quelquefois, vraiment les deux, donc la bande dessinée. Et c'est le marisé aussi.

  • Speaker #2

    Donc je savais,

  • Speaker #1

    je voulais vraiment me spécialiser en bande dessinée, même si... Avant la dernière année, les professeurs, enfin on se spécialise, et à un moment on me disait tu devrais vraiment aller en animation, tu devrais vraiment aller en animation. Mais j'étais déjà à la limite du burn-out en fait, je travaillais. Et c'est pas que j'aimais pas l'animation, c'est juste que j'avais l'impression que si j'allais dans cette filière, j'allais dans l'animation. je sais pas ce que j'avais ce que ça allait donner quoi en fait c'était vraiment très très intense et du coup j'ai fait un choix et j'ai choisi la bande dessinée voilà c'est vraiment un art que je trouve beau c'est vraiment pour moi c'est l'art qui me correspond vraiment

  • Speaker #0

    et du coup en sortant de ton école est-ce que déjà durant ces 5 années on vous faisait comprendre qu'il y avait des grandes débouchés que ça allait être facile de trouver du travail comment

  • Speaker #1

    tu as perçu c'est pour ça que pardon je te laisse finir ce que je voulais demander c'est

  • Speaker #0

    Comment tu t'es dit que tu allais en vivre de ça ? Je ne sais pas d'ailleurs si tu as envie ou si c'est ton métier principal, mais comment tu t'es dit que ça allait être une activité, on va dire, lucrative en parallèle de ta passion ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'est pour ça que mes profs, au moment de la spécialisation, me disaient vraiment, en fait,

  • Speaker #2

    niveau fait,

  • Speaker #1

    animation. et quelques fois dans mes grands moments de galère je me dis j'aurais dû les écouter mais mais quand j'étais en école je crois que j'ai eu l'illusion de parce que j'étais vraiment parmi les meilleurs que ça suffirait j'ai eu l'illusion que j'avais l'illusion de c'était un truc de niveau c'était un truc de compétence je sais pas pourquoi peut-être parce que je venais pas du tout d'une famille d'artistes peut-être c'est ça je venais peut-être d'une famille de personnes très pratiques et tout quoi que mon père est artiste auteur mais vraiment passionné il est médecin sa profession donc l'écriture c'est à côté d'accord même si il a toujours encouragé cette forme d'expression chez moi mais en gros Oui, je pensais vraiment qu'avec du travail, avec de la constance et une stratégie, ça suffira en fait. Et je crois que ce dont je n'avais vraiment pas conscience, c'est ce qui s'est passé après, c'est que je suis française et que je suis noire et que je… je me raconte et ça c'était un problème donc on a beau dire moi je mets toujours les mots sur les choses j'ai toujours été un peu comme ça donc oui c'est vraiment le problème que rencontre pas juste le monde de l'édition en France le racisme il est systémique il est comme ça dans notre société en fait et c'est vraiment ce que je je suis confrontée et c'est tellement subtil parfois pas subtil du tout que quelquefois tu te dis mais surtout en termes de littérature je me trouve devant des portes fermées et je me dis mais en même temps Même pas il y a un truc de logique là-dedans, pas là où on va dire oui on est minoritaire donc c'est normal qu'on ne voit pas cette sorte de logique là, mais la logique qui veut que on est vraiment confronté à des personnes qui ne savent pas nous vendre, qui ne savent pas ce qu'on a à raconter et qui réellement manquent de compétences pour nous vendre. et vendre nos histoires et voilà et des fois je dis pas qu'il y a toujours de la bonne volonté mais je dis même des fois de la bonne volonté ça suffit ça suffit pas donc du coup je me suis retrouvée confrontée à ça et et surtout je n'arrivais pas à juste me dire ok ben en fait on va juste me demander de blanchir de blanchir mes représentations de blanchir tout ce que j'avais à faire pour pouvoir trouver du travail je voyais pas à quelle porte frapper je voyais pas et c'était postuler à tous les endroits en même temps en fait un certain temps j'ai cherché une stratégie j'en avais 10 000 voilà et j'ai dû faire

  • Speaker #0

    petit à petit d'accord ça a dû être assez fastidieux ça l'est toujours ça l'est toujours parce que vraiment le truc qu'on

  • Speaker #1

    n'apprend pas à l'école c'est l'art c'est à vivre de son art on apprend à être technicien. En tout cas, moi, pendant ma formation, j'ai appris à être une très bonne technicienne de l'art. Une praticienne, si on peut dire. Je ne sais pas. En gros, ma pratique, je sais, j'ai des acquis, je sais ce que je vaux. Mais se vendre et au-delà de se vendre,

  • Speaker #0

    comprendre le système comment il marche tu n'as pas forcément tout conscientisé voilà et pourtant,

  • Speaker #1

    en fait, dans une école c'est ça qu'on apprend normalement on ne devrait pas juste apprendre aux gens un baratus j'ai failli dire comme un petit mouton mais voilà on ne devrait pas apprendre c'est fini le temps où Tu sors et tu vas dans la fonction publique et puis tout va... Enfin, tu vois ce que je veux dire, je sais pas comment...

  • Speaker #0

    Oui, c'est...

  • Speaker #1

    Il faut vraiment avoir une stratégie...

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Il faut avoir une stratégie de carrière, il faut avoir un plan de carrière, il faut avoir une idée de gestion de projet et tout. Et c'est en faisant, en évoluant dans ma pratique artistique que je me rends compte de tout ça et que j'apprends et que je décide aussi de transmettre.

  • Speaker #0

    D'accord. On va y venir à toutes tes créations. Avant ça, je voulais juste préciser ton rôle d'éditrice. Tu as fondé Affairi Studio. Est-ce que tu peux un peu expliciter tout ce parcours éditorial ?

  • Speaker #1

    Oui, avec la scénariste du tome 2 de ma bande dessinée Mulatako qui s'appelle Karine Bahanag, on a co-fondé Aferi Studio, donc une maison d'édition qui publie... Donc c'est à la fois un studio graphique et à la fois une maison d'édition qui publie des contenus... illustré, donc bande dessinée, livre illustré, afrocentré. Et le côté studio graphique propose des services. Donc, notre maison d'édition, elle est indépendante. Et on a vraiment une logique hum... L'objectif, c'est de faire découvrir des auteurs, des auteuristes qui travaillent sur les contenus afro-centrés en littérature illustrée et qui soient francophones. Et en même temps, on travaille à mettre l'accent sur la formation. Donc les premières années, on a édité notre BD, donc mon Ataco, la BD que j'ai conçue et sur le projet sur lequel Karine m'a revendique. Donc on a déjà édité cette bande dessinée là. Ensuite, on a publié, on a édité Henri et Bintou, qui est une bande dessinée avec un petit garçon sourd et sa sœur notamment. Et ensuite, on a eu une phase vraiment de réflexion parce que notre but ce n'est vraiment pas d'être une maison d'édition, on va faire une production en gros, c'est pas l'objectif logique, c'est vraiment de présenter de nouvelles voix. Il faut surtout avoir une réflexion sur comment produire. sur la production en fait, et sur les difficultés que rencontrent les créateurs de ce type de contenu, illustré et bande dessinée. Donc on a mis en place... Je veux que tu arrêtes là ou tu veux que je continue ?

  • Speaker #0

    Non, vas-y, tu peux... Non, mais c'est super intéressant.

  • Speaker #1

    On a mis en place du coup un programme de formation et édition. On propose des petits projets de bande dessinée aux auteurs. On a vraiment ciblé la francophonie. Donc, on va cibler des auteurs d'Afrique centrale, qui vivent en Afrique centrale, qui vivent en Afrique de l'Ouest, dans la zone France et Europe francophone. et ensuite dans la zone caraïbe qui inclut Haïti. C'est ça le projet. Et donc pour chaque projet de 20 planches de bande dessinée, on va faire travailler et on va former des semi-professionnels, des auteurs semi-professionnels, en gros qui écrivent déjà ou qui font déjà. qui ont déjà fait des productions, qui ont tenté des productions, qui ont fait une planche, deux planches, cinq planches de bande dessinée, ou qui ont écrit du scénario ou écrivent des textes à côté. Et donc pendant un à deux mois, on les forme sur comment du coup écrire un scénario professionnel de bande dessinée, surtout comment bien on le présentait, parce que souvent les personnes écrivent, mais en fait comment... vraiment les clés de base d'écriture de scénario devant dessiner et pour le dessin d'abord pour le dessin il y a l'accompagnement pareil on suit la personne sur du coup le dessin des 20 planches En s'adaptant à une formation, il y a des bases de ce qu'on doit apprendre, notamment sur la gestion de projets de bande dessinée. Et à côté, on t'accompagne dans le projet que tu dois rendre dans le projet des 20 planches. Il y a vraiment des formations toutes les semaines, il y a des allers-retours avec les apprenants. Et à la fin, du coup, ils rentrent et ils ont des avances sur droit. Donc, c'était vraiment le côté formation, édition avec avance sur droit. qu'on voulait mettre en place. Et on est vraiment dans la phase test actuellement. Et c'est ça l'idée en fait, de produire des petites bandes dessinées qui vont sortir au format vidéo aussi. Donc ça aussi, ce sera un truc. C'est un format qui existe déjà, ce n'est pas quelque chose de tellement nouveau, mais en gros, c'est ce qu'on prépare, soit pour la fin de cette année, soit pour l'année prochaine. Donc, en même temps, vu qu'on est… de travailler dans la fin studio de manière constante et que on a deux trois freelance qui travaillent avec nous personnes en france on n'est pas donc c'est une petite équipe on respecte vraiment notre vie on va aller lentement à l'idée c'est vraiment de d'avoir une première du coup une première dizaine d'auteurs comme ça qu'ils vont travailler donc sur des projets de 20 planches et une longue histoire cette fois mais toujours en sectionnant 20 par 20 planches où on reçoit ces avances de droits d'auteur. Parce que ce qui fait qu'il n'y ait pas de création, ou que la création en bande dessinée ne soit pas constante, en fait c'est juste de l'argent. C'est juste ça en fait. Et je dis c'est juste de l'argent, c'est parce que le système est vraiment fait comme ça aussi. Et ça fait partie de la réflexion qu'on a, Karine et moi, et des recherches qu'on fait aussi parce qu'il y a vraiment la phase où on va présenter les BD, présenter les autorités. les amener à parler de leur travail et aussi écrire un peu, produire nos réflexions sur ce milieu-là en fait. Voilà, de la bande dessinée et de nos pratiques artistiques et tout. Donc c'est un peu ça le projet,

  • Speaker #2

    à la fois de recherche et de...

  • Speaker #1

    comment dire... de focaliser sur les autorités.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et à côté de ça, on prend des commandes d'illustration. C'est aussi de ça que vit le studio graphique. On prend des commandes d'illustration et surtout d'accompagnement à l'édition. Donc, les personnes qui ont des projets de bandes dessinées et de livres illustrés qui souhaitent un accompagnement, il y a des formules, en gros, soit des séances de relecture du projet. On a des relectures du projet. Où est-ce que vous en êtes dans vos projets, soit d'auto-édition, soit de création dans le nom d'édition ? c'est vraiment l'idée, c'est soit on édite soit on aide les personnes à éditer leurs histoires ça c'est la partie studio graphique mais c'est vraiment de bien séparer la partie maison d'édition parce que souvent quand on propose ces offres maison d'édition et studio graphique, il y a des trucs qui se payent on a l'impression que les auteurs payent non, non, non, la partie maison d'édition c'est vraiment sur appel à candidature c'est vraiment formaliser c'est pas pour tout le calme d'un auteur c'est ça, pas contre l'éditeur c'est vraiment à fond d'éditeur et en plus on veut systématiser les avances sur le droit et le côté studio graphique en gros il n'y a pas moyen de switcher il n'y a pas moyen si on est accompagné en studio graphique de dire est-ce qu'on peut éditer du coup non parce que là on est en travail de commande et voilà voilà merci pour ton explication

  • Speaker #0

    donc tu as écrit aussi alors moi j'ai lu j'ai pas lu Moulat Tako mais j'ai lu Cindy et Zoa sur Webtoon quand vient l'été que tu as illustré et écrit avec Lauren Safou je montre quand vient l'été le diable des bébés je vais le montrer, je vais faire de la pub c'est ça super romance noire si c'est assez rare ouais

  • Speaker #1

    dans le milieu qui est abondé ici tout à fait et moi je suis preneuse de romances mais franchement dans le milieu francophone je ne connais pas peut-être que je ne suis pas les bonnes les bonnes plateformes et tout qui soient publiées en tout cas je n'en connais pas déjà en auto-édition en Inde

  • Speaker #0

    Probablement, il doit y en avoir plus, forcément, comme d'habitude. Et qui sont publiés... Non, je dis comme d'habitude parce que la plupart des projets qui ne sont pas en maison d'édition, on va les trouver en indépendant, en tout cas pour les œuvres afro-centrées, ce sera souvent ça. D'accord. Et même que les oeuvres à fonds centrés, je pense que c'est vraiment les oeuvres produites dans la marge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, les communautés marginalisées, de manière générale. Et du coup, quel regard tu portes sur le milieu de l'édition ? Alors moi, je connais très peu le monde de la bande dessinée. Moi, je me positionne, on va dire. Mes connaissances sont plutôt axées sur le roman écrit, manuscrit. Mais du coup, est-ce que tu... Tu as observé des similitudes avec ce qui se passe pour les romans ? Ou quel regard tu portes dans le milieu de la bande dessinée ?

  • Speaker #0

    Attends, d'abord je vais parler un peu des Cine Diez-Oua.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Je l'ai complètement oublié. Oui, Cine Diez-Oua, c'est une bande dessinée lesbienne que je publie en Indé sur Webtoon. C'est ma première tentative sur Webtoon d'ailleurs. et ça c'est l'histoire de deux jeunes étudiantes qui sont colocataires et qui ont une règle bien fixe à laquelle l'une d'entre elles va déroger et la règle c'est en gros de garder ses petites affaires pour chacune dans sa chambre d'être discrète et l'une d'entre elles se fait surprendre Et c'est une petite histoire de romance, c'est l'adaptation d'une nouvelle de romance que j'ai écrite sur deux jeunes filles dans le milieu camerounais, enfin en contexte camerounais pardon, que j'ai écrite d'ailleurs quand j'étais au Cameroun, pendant la période de création de Moulin à la peau. Et que du coup là j'ai adapté en webtoon. Il y a très peu de romances afro, on disait tout à l'heure, mais alors quand il s'agit de personnes queer, il y a très peu de romances afro francophones. Mais alors quand on rajoute le côté queer, là c'est le désert. Et en tant que personne concernée, disons que... À un moment, je me suis dit j'en ai marre, je vais écrire mes histoires, j'ai déjà fait deux compositions en maison d'édition, l'une on m'a dit non, l'autre c'est who knows, je ne sais pas, c'est un stand-by. Donc j'ai dit écoutez, je ne vais pas attendre, le temps passe, là on a besoin de love dans ce monde. Donc voilà, c'était en fait ça le contexte.

  • Speaker #1

    de Cindy Ezowa donc allez lire allez me faire des vues sur le web j'ai lu les 8 ou 9 épisodes qui sont déjà en ligne et j'aime bien parce qu'à chaque fois tu enfin à chaque fin d'épisode t'as toujours une petite explication une petite mise en contexte par rapport à ce qui vient de se passer

  • Speaker #0

    J'essaie effectivement de soit mettre des triggers en lien quand il y en a, ou expliquer. Justement dans le côté de la bande dessinée afro, en contexte francophone, il y a vraiment toutes ces subtilités, soit de langage, qu'on apporte et qui sont nouvelles dans la bande dessinée. Et je me retrouve des fois à faire des lexiques sur... Voilà, d'ailleurs ça me rappelle une anecdote. En école d'art, mon prof d'art qui a tiqué, quand il a vu Chip dans ma BD, il me dit Mais pourquoi ton personnage fait ça ? C'est le bruit de l'oiseau. Comment ça c'est le bruit de l'oiseau ? Non, c'est pas le bruit de l'oiseau, il a tripé. Non, mais en fait les gens ne vont pas comprendre.

  • Speaker #1

    C'est à eux de chercher.

  • Speaker #0

    Quelque part il a raison, c'est ça le code aussi en bande dessinée. On est dans des... des arts codifiés. La bande dessinée, elle est codifiée. Donc, il n'a pas dit, il n'a pas tiqué sur le fait que Chip était nonomatopée parce qu'elle était dessinée comme nonomatopée. Juste qu'il ne reconnaissait pas nonomatopée. Et c'est vrai que dans le contexte français, si je mets Chip... maintenant ça passe mais quand je faisais mes études c'était il y a plus de 10 ans du coup près de 10 ans ça passait pas des gens se posaient des questions c'est quoi le type et du coup c'est vraiment des questions que tu te poses en tant que personne afro qui va de toute façon proposer un contenu nouveau c'était la petite anecdote sur le type et donc dans Cindy et Zoha il y a des petites définitions et du coup il y a le côté afro et des fois il y a le côté queer et donc il y a l'intersection des fois qu'il faut pouvoir expliquer et en plus c'est dans un contexte africain que je n'ai pas que j'ai volontairement pas réellement situé donc je me permets et je fais assez rarement ça quand j'écris quand même sur les contextes africains J'essaie toujours d'être assez précise. Généralement, je parle de l'Afrique centrale. Je n'ai pas encore écrit d'histoire qui se passe en Afrique de l'Ouest, parce que je ne connais pas. Et je ne connais que par la télé en fait. Et donc du coup j'écris rarement sur ces contextes-là. Donc généralement je situe très bien mes histoires quand elles se passent en Afrique centrale. Mais là j'ai volontairement créé un flou pour différentes raisons. Notamment aussi de militance, par exemple dans le contexte labronnais, l'homosexualité est pénalisée.

  • Speaker #1

    C'est en guérit,

  • Speaker #0

    illégal. Et ça, on n'a peut-être pas l'impression, mais ça a un impact par exemple sur les termes qu'on emploie quand on est queer au Cameroun, que je ne vais pas dévoiler. qui sont underground et il y a une raison et tu vas pas outé voilà je vais pas dévoiler les termes je vais pas les sortir dans n'importe quel contexte alors que dans certains autres contextes africains où c'est dépénalisé il y a il y a même tout un vocabulaire qui est du coup connu, utilisé du coup je vais peut-être voilà c'est volontairement en fait que je que je fais ça aussi hum Mais j'avais vraiment envie de situer une de mes histoires en contexte africain, une de mes histoires lesbiennes en contexte africain. Donc mon regard ? Oui,

  • Speaker #1

    pardon. Avant de passer sur le regard sur la bande dessinée, je voulais te demander aussi… Tu signales aussi qu'il y a toujours eu ce cliché, en gros, comme quoi dès qu'on perçoit une personne noire, elle est forcément homophobe. Et du coup, là, tu viens bien de déconstruire ce cliché en disant... Enfin, ce n'est pas 100% vrai. Dans certaines populations, c'est le cas, et dans d'autres, ce n'est pas le cas. Et du coup, comment tu expliques ça ? Est-ce que c'est dû à la politique du pays ? En fait, je me suis dit que ça dépend par quelles nations les pays ont été colonisés avant, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Alors, Tu me demandes comment j'explique la perception que les gens ont ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Comment j'explique qu'il y ait des différences dans les différents pays ? En sachant qu'effectivement, selon plusieurs chercheurs africains, les... comment est-ce que je vais dire ça ? Les relations... non-hétérosexuels et les identités non strictement binaires comme femme existaient ou pouvaient exister dans certains contextes et sans représenter de... sans représenter d'anormalité. Donc on retrouve des termes et tout qui font partie des... qui désigne soit des personnes qui sont dans des pratiques, qui sont dans des sexualités, pardon. ou même des pratiques sexuelles non hétérosexuelles, ou des identités, comme je le disais, qui ne sont pas ou hommes ou femmes. Donc il y a le fait que l'Afrique, ce n'est pas un groupe monolithique, ce sont plusieurs peuples. Il y a l'influence de la colonisation. avec l'apport d'une vision aussi sexiste, enfin j'ai dit de la colonisation, j'ai envie de dire décolonisation, parce qu'il y a des colonisations arabes, puis aussi des colonisations occidentales, des peuples européens. Et avec des visions finalement... qui ont impacté avec, j'ai envie de dire un sexisme, sauf que je ne me rappelle pas de la chercheure qui en parlait, que j'ai vue sur Insta et tout, qui en parlait récemment, qui expliquait que même le sexisme et même le rapport de genre homme-femme a été altéré. par la colonisation occidentale. Donc du coup, il y a toutes ces influences-là, toutes ces dynamiques qui font que, dans un contexte, j'ai envie de dire post-colonial, mais qui ne l'est pas vraiment, il y a des rôles qui se sont modifiés, et... des rôles qui ont pris la place d'autres, notamment les hommes en fait. Les hommes qui, en fait, des fois reprennent des structures qui étaient peut-être gérées avant par des femmes, je ne sais même pas peut-être parce que je sais, je le sais dans certains contextes, qui étaient occupées par des femmes et tout. Et ça rejoint aussi la recherche d'ailleurs, parce que là je cite, mais ça rejoint la recherche de Karine Bahana qui est chercheuse. Donc des fois je cite un peu de ses... sur le genre, elle travaille sur le genre justement.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et les rapports de genre en fait, dans les contextes artistiques et tout. Elle entend vraiment mieux que moi. Mais en gros, toutes ces dynamiques-là... peuvent expliquer qu'on se retrouve dans des contextes maintenant où, selon les pays, il peut y avoir l'homosexualité qui n'est pas un débat, qui n'est pas une discussion en fait, et d'autres où ça devient une discussion parce que c'est dans un contexte où on considère que c'est illégal et tout. Et puis actuellement, quand on voit ce qui se passe en Afrique de l'Est, du Sud, et même en Afrique de l'Ouest aussi, au Ghana et tout en termes de répression, on sait qu'il y a l'influence aussi des religions. des religions chrétiennes, judéo-chrétiennes, sur la politique actuellement. Donc il y a vraiment des dynamiques qui s'opèrent et qui cristallisent des débats, qui cristallisent des persécutions comme ça des personnes queer africaines. Et d'ailleurs, généralement, je vais parler de personnes africaines en disant queer et pas par exemple LGBT, pour ces raisons-là, pour toutes ces raisons-là. Donc voilà. D'accord. Je ne sais pas si une fois de plus, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question.

  • Speaker #1

    Si, si, parfaitement. Oui, j'avais déjà plus ou moins la même idée.

  • Speaker #0

    Je pense que je peux en parler pendant longtemps.

  • Speaker #1

    Et du coup, on va revenir à ton regard, enfin on va refaire un retour au sujet d'avant sur ta place ou ton regard dans le milieu de la bande dessinée. Comment tu perçois ce monde-là et comment toi tu te situes ?

  • Speaker #0

    Je perçois que le monde de la bande dessinée en France, on retrouve les mêmes problèmes que dans la société en général. C'est systémique. Je vais avoir à me demander si on retrouve les mêmes dynamiques que dans le roman et dans la littérature. Oui, on retrouve dans le roman, on retrouve ces mêmes dynamiques, même si j'ai l'impression qu'elles sont moins débattues dans le milieu de la bande dessinée et qu'elles interviennent pratiquement... uniquement dans les espaces militants, j'ai envie de dire féministes, ces réflexions interviennent et bougent dans les milieux féministes de la bande dessinée, qui restent des milieux très blancs aussi. Mais de toute façon la bande dessinée en France est féminine. Très blanche. Parce qu'on répond toujours sur le hit fight pour avoir des personnages noirs. Moi, je le dis souvent en intervention, je le présente souvent systématiquement comme une autrice camerounaise. Parce que les premières œuvres que j'ai faites en indépendant... en indépendante et sont pratiquement toutes avec des personnages noirs et comme en plus j'ai grandi j'imagine au Cameroun, systématiquement on va me présenter comme une autrice camerounaise et ça, ça m'a fait beaucoup réfléchir à ma positionnalité. Donc que ce soit avec des institutions, généralement quand je travaille et que... et qu'on me demande un carvenir et tout, et qu'on me dit oui, l'Afrique a un monde dessiné et tout, je tique toujours un peu. Parce que je me retrouve dans une position où je… je dois rappeler en fait que je suis française et en le faisant ça donne un peu l'impression que je rejette le fait que je sois à moitié camerounaise sauf que politiquement, géopolitiquement je ne suis pas camerounaise le Cameroun n'admet pas la double nationalité comme certains pays d'Afrique le font donc je ne peux pas avoir de double nationalité et quand en fait dans les espaces artistiques on cherche à avoir des auteurs africains ou même spécifiquement camerounais moi je suis un peu obligée chaque fois de dire aux gens en fait vous savez j'ai peut-être l'accent mais en fait je suis le plus française je sais que vous avez du mal à me caser dans cette case c'est comme si vous ne voulez pas se laver voilà mais en fait c'est vrai je ne sais pas comment vous dire je peux merci Je peux prendre ma petite voix de française et tout parler comme ça, tout parler comme ça. Ça peut peut-être aider, mais systématiquement on le range dans les autrices américaines. Et ça devient un enjeu presque politique pour moi de chaque fois dire, vous savez, il y a des autrices de bande dessinée au Cameroun. Et d'ailleurs les deux premières qui seront éditées dans le programme de formation édition chez la Fiery sont camerounaises. Forcément on connaît un peu mieux le milieu donc voilà. Mais on a commencé par l'Afrique centrale et l'idée c'est de, après ça se fait dépasser, mais les deux premières il se trouve qu'elles sont camerounaises. pour la deuxième histoire, peut-être on a une autre Camerounaise et peut-être on aura si elle confirme parce qu'on a pris du retard une Togolaise je crois voilà, donc du coup il y a des autrices qui qui existent des autoristes qui veulent exister qui viennent du continent quoi, et À côté, il y a des athérites afro-françaises qui ne souhaitent pas, mais qui ne devraient pas être... automatiquement classés dans les auteurs ou autrices africains parce que leurs œuvres représentent des personnages noirs. Et je pense qu'en bande dessinée, contrairement aux romans, où en fait l'image est présente et omniprésente, du coup on voit des corps noirs. Et c'est pour ça que je dis, moi je travaille vraiment sur la représentation aussi des corps noirs et afro. parce que c'est un enjeu. Moi, quand Laura a écrit le personnage de Joachim dans Quand vient l'été je peux avoir des traits très déconstruits des personnages, je peux vraiment le faire. Mais j'ai réfléchi et je me suis dit, en fait, il y a vraiment cette idée que ça risque d'être, si ce n'est pas la première, au moins ce sera parmi les premières œuvres. qui présente un couple afro, il y a besoin de représenter un corps beau. Pas forcément, là, il a été écrit valide, tout ce qu'on veut, machin, mais c'est aussi un enjeu. Et j'ai dû avoir cette réflexion-là. Quel corps ? Comment est-ce que je dessine le corps de Rachel qui est grosse ? Comment est-ce que je la dessine ? Quels traits je vais utiliser ? Qu'est-ce que je veux mettre en valeur ? Et ça a beau avoir... Peut-être que les gens ne s'en rendent pas compte, mais ce n'est pas parce qu'on est noirs qu'on sait dessiner des personnages noirs en fait. Moi, j'ai appris à dessiner des corps blancs, j'ai appris à dessiner. Et si je dois dessiner une histoire en contexte asiatique, je vais devoir apprendre à dessiner. Donc, j'ai retrouvé les nuances de couleurs et tout. Quand les gens sont choqués parce que... Les afros sont choqués parce qu'on fait la différence entre une photo de Aya Nakamura qui est magnifique parce qu'elle a été mise en valeur et la mise en valeur c'est pas juste le maquillage et tout, c'est vraiment une étude de comment la couleur se... Donc on le voit en photographie et je crois que les gens ne font pas le... Le lien avec le dessin qui est aussi un autre art où en fait on a ces mêmes codes de trouver les bonnes nuances, trouver les bons contrastes. Parce que en fait, et en plus, pour trouver ces contrastes et en plus faire avec une technologie qui n'a pas toujours été. faite ou paramétrée pour imprimer des corps noirs. Ce qu'on apprend sur la photo, comment est-ce qu'on pouvait capturer les couleurs de peau et tout, qui n'étaient vraiment pas faites pour capturer les peaux noires, on retrouve aussi certains trucs comme ça dans l'impression. Papiers, des couleurs et tout. Tout ça, c'était le fait de dessiner des corps noirs. Quand vient l'été, qui en fait ne sont pas marrons. dans tout le monde de l'histoire, ça a peut-être l'air d'un choix, mais qu'est-ce qu'il a fait Renne ? En fait c'était réfléchi aussi, et ça a son importance, et c'est vraiment la partie que moi j'aime bien dans mon travail, parce que je sais que si je le fais, et ça rejoint aussi la question de comment est-ce que je perçois ce monde éditorial de la bande dessinée, et c'est vraiment important. Si je le fais, c'est dans un but. Quand on parle de représentation, moi j'ai tendance à dire, quand on parle de représentation, c'est le joli mot pour ne pas dire qu'on est dans une démarche artistique antiraciste. C'est ça en fait, c'est le joli mot pour le dire. Donc quel que soit, quand on va te dire qu'on a besoin de représentation, on sait qu'on est dans des démarches soit antiracistes, soit antivalidistes. En fait, on répond vraiment à un besoin de rééquilibrage de la société. Et on apporte, moi je dis j'apporte une solution peut-être art-thérapeutique. à un manque de représentation et à une mauvaise représentation. Donc c'est deux choses, d'avoir des corps noirs qui ont été représentés en dessin d'une manière volontairement dégradante. Il faut se demander pourquoi, parce que ça c'est en tout cas une question qu'on peut demander aux artistes noirs et afro dans le monde, pourquoi on fait beaucoup de... de dessins réalistes ou semi-réalistes, voire de l'hyper-réalisme, et pourquoi en fait même les personnes qui... aiment acheter des illustrations et tout, vont souvent vers ces représentations du corps réaliste. C'est parce que des fois, le corps a été volontairement déformé par le trait.

  • Speaker #1

    C'est ça, on n'a pas eu l'habitude de nous voir. bien dessiné, bien filmé, bien photographié.

  • Speaker #0

    Du coup, beaucoup d'artistes du dessin travaillent à l'encontre de tout ça, qui essaie de rééquilibrer. Donc moi, c'est vraiment un plaisir de travailler sur ce genre de... de représentation et oups, il y a mon clavier qui est qui est tombé et voilà donc écoute,

  • Speaker #1

    on a pas mal échangé c'est vrai que je n'étais pas forcément on n'a pas forcément abordé la partie lecture mais Comme c'est vrai que je le fais, c'est pas plus mal en fait de s'être axé sur les enjeux de l'illustration en France. Avant de clôturer, de passer aux recommandations, est-ce que tu as des questions regardant ou est-ce que tu as des points que tu voulais un peu plus accentuer ? Merci.

  • Speaker #0

    toi je vais te demander attend j'avais écrit ma question je vais te demander où est ce que tu places parce que j'ai vu des épisodes je suis dans podcast je commente même plusieurs années mais voilà Mais oui, donc où est-ce que tu situes les créateuristes de contenu ? C'est comme ça que tu te présentes, c'est-à-dire que je ne m'en parle pas. C'est-à-dire que je suis créatrice de contenu littéraire dans l'industrie de l'édition. où est-ce que tu me situes ?

  • Speaker #1

    je vais parler de manière générale et puis après je vais centrer vraiment sur toutes les démarches politiques que certains et certaines d'entre nous entreprennent mais on va dire que pour moi c'est des vecteurs de communication et ça vraiment un... Enfin, ça représente vraiment un enjeu financier pour les maisons d'édition en termes de marketing d'influence. Je pense que là, ces trois, quatre dernières années, ça a vraiment révolutionné le monde du livre. Et puis, ça permet aussi de faire découvrir, on va dire, en fonction des goûts littéraires et des centres d'intérêt. des auteurs et autrices plus ou moins connus. Donc, je pense que c'est un rôle qui, pour moi, enfin, pas fondamental parce que moi, je suis... Enfin, je suis quittée de percée de parviteurs d'hôtes, mais je veux dire, on va dire, le monde de la création, c'est quand même... La création de contenu littéraire, c'est devenu fondamental pour moi. Alors, dans le... dans le milieu éditorial. Après, si on veut vraiment dire les termes et parler concrètement, moi je me situe plus dans, comme tu l'as dit plus tôt, c'est plus dans une démarche antiraciste, et plus dans une démarche de lutte sociale que je propose tout ce genre de contenu. Donc, si tu veux, moi, dans le milieu, enfin, parmi toutes les créateurices de contenu littéraire, on va dire, engagées, entre guillemets, et qui ont un intérêt pour les luttes sociales, je dirais plus qu'on est en marge de… qu'on est en marge du milieu, parce qu'on a des contenus qui sont beaucoup trop politisés pour le milieu éditorial français.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si on représente un enjeu financier quand on est très politisé. Je ne pense pas qu'on soit les profils, on va dire, type recherché par les maisons d'édition. Mais je pense que notre rôle est primordial pour tout ce qui est diffusion de messages, quand on veut porter certaines revendications. je pense que c'est quand même important qu'on se relaie tous et toutes, histoire d'éveiller les consciences, histoire de se soutenir. Après, je ne sais pas si ça représente un enjeu financier, je ne saurais pas te dire. Mais je pense que... j'ai pas envie de dire qu'on soit politiste ou pas parce que quel que soit tes choix t'es quand même c'est un choix politique mais que t'aies un profil qui soit recherché ou pas par les maisons d'édition je pense que il y a un rôle à jouer qui est assez déterminant après selon mon prisme ça peut être positif ou négatif mais voilà Je ne sais pas si j'ai répondu à ta question.

  • Speaker #1

    Non, non, tu as très bien répondu. Parce que un temps, je suis une maison d'édition indépendante. Moi, je vois l'intérêt, bien entendu. L'intérêt financier. De toute façon, dans l'édition indépendante, la cible n'est pas la cible du mainstream. Oui, c'est ça. Ce ne sont pas les mêmes cibles parce que du coup, qui dit indépendant dit aussi dans la marge de la nation. Et donc, ce ne sont pas les mêmes objectifs. Ce n'est pas qu'on n'a pas envie de faire de chiffres, mais c'est qu'on est obligé de réfléchir à des cibles qui sont totalement différentes de celles... Et moi, dans ce cadre-là, effectivement, je trouve que... J'en suis, je suis beaucoup de danses sur vous. Je vois l'importance en fait. Après j'avoue que j'ai un peu de mal avec le terme créatrice de risques de contenu, même littéraire, parce que j'ai souvent l'impression que ça ne me dit pas... Exactement. Avant on disait critique, ou bien il y en a qui font beaucoup plus de promotion des livres, d'autres personnes qui vont faire des critiques. Toi tu fais déjà des critiques, je ne sais pas si tu appelles ça comme ça, mais j'ai l'impression que tes critiques en fait elles ne sont pas que positives. Il y en a qui vont faire de la critique vraiment dense. pour encenser en fait et pour promouvoir et c'est tout aussi important c'est juste que en tant qu'artiste aussi et producteuriste d'art il y a aussi besoin du regard de la critique négative parce que c'est comme ça qu'on se forme aussi et quelquefois et je ne dis pas que ça doit systématiquement venir de la marge cette critique et tout c'est vrai que ça casse et un peu cassé en même temps mais ça fait vraiment partie de nos pratiques artistiques de pouvoir se remettre aussi en question et des fois je trouve que ça manque un peu moi récemment j'ai revu comment j'écrivais mes romances lesbiennes après un partage je crois de Étoiles, j'espère que je sais bien son nom Ah oui, Étoiles je pense, oui, qui a, j'espère que je ne me trompe pas, qui a partagé un post sur comment on écrivait son problème avec les romances lesbiennes. J'espère que je ne me trompe pas. En tout cas,

  • Speaker #0

    c'est une chose que je vois de quoi il est possible.

  • Speaker #1

    Voilà. Et du coup, je suis allée voir les historiques qu'elle citait, et même les... la créatrice de contenu qu'elle citait et tout, je suis allée écouter. J'ai remis en question vraiment mon écriture aussi. J'ai remis des choses. Et sans ce regard-là, c'est un peu difficile. Après, on va me dire peut-être que c'est parce que ce n'est pas ton œuvre qu'on critiquait. Mais les critiques de mes œuvres, j'en ai reçu. Et puis limite, en école et même... l'école de l'art qui n'est pas l'institution genre le fait d'apprendre l'art la critique fait vraiment partie de de l'apprentissage donc c'est sur ça la question que je voulais te poser

  • Speaker #0

    Oui, après moi je dis créatrice parce que je fais pas mal de médias, enfin je fais de la veille, je fais des avis qui sont de plus en plus concis parce que j'ai de moins en moins l'envie, l'énergie de rédiger des pavés. Mais ça m'empêche pas après de faire une ou deux phrases, on va dire... constructive, histoire d'aller droit au but et de dire si j'ai bien apprécié ou pas. Mais je ne sais pas, je ne me définis pas tant que ça comme critique. Parce que comme je fais pas mal de choses en même temps...

  • Speaker #1

    Ben oui. Non, non, je ne disais pas de... de te définir toi comme critique c'est juste que des fois juste le terme, il faut vraiment aller chercher voir le type de contenu que la personne fait tu vois et et puis déjà toi tu fais une émission tu fais un podcast en plus donc hélas là on n'est pas dans un cadre de critique on est dans un cadre d'échange voilà donc du coup je regarde toujours j'essaie de suivre ce que les tendances que vous instaurez parce que ben finalement vous en instaurer et c'est vrai on a peut-être c'est parce que j'observe aussi de la marche mais de mon point de vue il y a vraiment des des tendances et des un côté watch out qui est donc que les créatrices de contenu mènent et arrivent à instaurer et comme tu l'as dit, oui ça ça influence le milieu de l'édition aussi bien mainstream pour certaines personnes créatrices de contenu que du coup dans la marche donc you

  • Speaker #0

    matter merci mais écoute on a pas mal papoté je pense qu'on aurait dû on devrait faire une partie 2 mais on va devoir cototirer le podcast d'accord est-ce que tu as un ou une invité que tu verrais sur le podcast écoute moi je vais recommander Karim Bahanak je pense que c'est c'est

  • Speaker #1

    C'est une voix qui mérite d'être entendue aussi. Non, en fait, je ne connais pas du tout ces artistes. Et je ne sais pas si elles produisent encore. Je ne sais pas comment expliquer. Est-ce que tu as déjà reçu...

  • Speaker #0

    à mes illustrations non mais je connais son compte elle fait de la jeunesse il me semble et en plus elle a même illustré un des livres de Aisha Traoré il me semble ouais je l'en ai entendu parler

  • Speaker #1

    Il y a Amé que j'aime bien et aussi Ama, mais je ne vais me la voir plus trop sur les comptes, qui avait décidé ma petite étoile, un petit livre jeunesse auto-édité. Et c'est vrai que je me demande un peu ce qu'elle devient. Mais je crois qu'elle continue de produire, mais plus trop d'être sur les réseaux. que je sais peut-être très bien tu vois qui c'est mon illustratrice Amma ?

  • Speaker #0

    non je connais pas du tout je vais prendre son livre à côté c'est pas grave au pire tu m'enverras des pseudos oui si tu y penses voilà est-ce que tu peux rappeler aux auditeurs et auditrices où est-ce qu'on peut te retrouver s'il te plaît

  • Speaker #1

    Randy Boussy D-I-B-U-S-S-I sur Instagram, Facebook j'ai du mal à être constante sur Facebook maintenant je suis surtout je suis le plus constante sur Je publie le plus sur Instagram. Je suis sur Webtoon aussi, du coup, avec Cindy et Zohra. Suivez aussi Afiri Studio parce que même si, à l'avenir, il n'y aura pas forcément mes œuvres, je serai soit en formatrice, soit en éditrice. Voilà. Donc Afiri Studio, c'est A-F-I-R-I. studio donc sur Insta aussi, Facebook je suis aussi sur Randy Boussy je suis aussi sur Blue Sky mais voilà un réseau qui est plutôt connu finalement mais voilà je le trouve plutôt plus safe que Twitter je suis aussi sur X Twitter mais oh seigneur ce réseau chaque fois il me donne des mots de tête donc voilà je ne suis pas très régulière sur TikTok j'y suis mais je ne suis pas très régulière je suis pro pour ouvrir des comptes et pas tout le temps voilà là où je suis la plus régulière c'est Insta et j'ai aussi un compte Ko-fi où vous pouvez me soutenir et lire les épisodes de Cindy Ezowa en exclu voilà

  • Speaker #0

    d'accord je crois que j'ai tout dit merci c'était un plaisir d'échanger avec toi je pense qu'on a encore plein de choses à évoquer mais ça sera peut-être pour une partie 2 qui sait oui c'était

  • Speaker #1

    super intéressant c'est vrai que tu me disais au revoir pardon excuse-moi je suis en train de vouloir encore te recommander est-ce que tu as déjà reçu Amandine Gay ? non moi je suis absolument fan de son travail cinéaste, récrivaine voilà super connue je ne sais pas si elle sera libre mais tu peux toujours essayer j'aimerais bien écouter non je pense que je ne sais pas je ne sais pas je vais

  • Speaker #0

    remercier les auditeurs audiceristes d'avoir écouté cet épisode dans le lectorat minoré et je vous dis à tous et à toutes à très bientôt à bientôt,

  • Speaker #1

    bye bye

Description

Bonjour à tous-tes, j’accueille Reine Dibussi illustratrice, autrice et co-fondatrice d’Afiri Studio.   

 

LIVRES CITÉS :  

Cindy et Zoa, Reine Dibussi 

Quand vient l’été, Reine Dibussi et Laura Nsafou 

Mulatako, Reine Dibussi 

 

LA RECOMMANDATION DE REINE DIBUSSI : 

Amé @ame_illustration 

 

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Cet épisode ne présente aucune collaboration commerciale. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans le podcast Un Lecteur Aminoré, je suis Stella Marie, créatrice de contenu littéraire, et à travers ce podcast, je souhaite mettre en avant des acteurs et actrices du monde littéraire dont les profils ne sont pas conformes aux normes sociétales. Aujourd'hui, j'accueille Renne Dibussy, illustratrice et cofondatrice d'Affirist Studio. Bonjour Renne Dibussy, ça va ?

  • Speaker #1

    Bonjour Stella Marie, ça va bien et toi ? Oui.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté ma demande de participation.

  • Speaker #1

    Merci à toi de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Tout d'abord, on va te présenter déjà, t'introduire dans cet épisode. Est-ce que tu peux te présenter pour les personnes qui nous écoutent, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis Reine Debussy, artiste illustratrice, autrice de bandes dessinées, et cofondatrice d'Aphiri Studio. d'accord on travaille on travaille autour des représentations des corps et des imaginaires noirs et afro et

  • Speaker #0

    voilà on viendra on va étudier dans tout au long de l'épisode ton métier tes différentes casquettes qui constituent ton métier Est-ce que tu peux préciser aux auditeurs et auditrices dans quel contexte tu as grandi d'un point de vue géographique ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis née et j'ai grandi au Cameroun, en Afrique centrale.

  • Speaker #2

    Et après mon bac,

  • Speaker #1

    je suis venue en France.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Je suis d'origine camerounaise et guadeloupéenne. Je connais très peu ma culture, le WPM.

  • Speaker #0

    D'accord. Comment tu as vécu ton arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Mon arrivée en France ? La première année, c'était chaud. La première année, c'était vraiment chaud, mon arrivée en France. Je sais pas, j'ai vraiment grandi avec cette idée où oui, à un moment, il faudrait du coup aller en France, faire mes études et tout. Et la première année, c'était un choix qu'on parle très peu, pas beaucoup d'immigration, comme si c'était toujours un choix super bien vécu, enfin super bien vécu. Mais en fait, c'est un traumatisme. Moi en tout cas j'ai vécu comme un traumaticité, vraiment un choc, un choc pas juste culturel comme on dit, enfin je sais pas, le mot me paraît un peu faible. Je sais que j'avais de grosses crises d'angoisse, maintenant je pose des mots dessus mais première année en Ile-de-France à Paris. métro, des trucs comme ça, c'était violent. Je suis rentrée l'année d'après au Cameroun, après je suis revenue et j'étais plus du tout en région parisienne, j'étais à Rennes. C'était beaucoup plus soft, je me sentais vraiment mieux en Bretagne. et après j'étais à Lyon donc vraiment les premières années la première année en France c'était trop brutal pour moi trop d'un coup,

  • Speaker #0

    d'accord et du coup qu'est-ce qui t'a amené à rester du coup t'as pu découvrir différents points de France et donc après t'as décidé de rester déjà

  • Speaker #1

    et donc Quand on part pour faire ses études et qu'on vient d'une famille afro, on n'a pas trop le choix en fait pour faire ses études. Il y a une obligation à la réussite, genre tu vas, tu fais tes études, t'as échoué, c'est pas bien, voilà, tu recommences, tu continues. Donc il n'y a pas vraiment de choix. Et d'un autre côté, c'était aussi mon deuxième pays. Et en fait c'était vraiment une logique. une logique que je sois en France que j'y fasse mes études et que j'y fasse une vie avant de décider un peu où sera ma vie donc voilà c'était je ne sais pas si j'ai bien répondu à la question le choix de vivre je ne me suis pas posé la question avant assez longtemps c'est l'endroit où tu fais tes études fait tes études

  • Speaker #0

    D'accord. ça a été plutôt amené à rester du coup oui voilà c'était je sais pas c'était vraiment une continuité je sais pas si c'était un choix c'est une continuité voilà d'accord et du coup est-ce que tu peux spécifier les études que t'as faites alors j'ai commencé en études de langue

  • Speaker #1

    littérature et langue, donc LLCE, j'ai pensé à changer de nom depuis. En anglais, je faisais aussi un peu d'italien. En fait, à la fin de mon lycée, j'ai fait une terminale scientifique et je me destinais à des études scientifiques. Il s'est passé des trucs. Je me suis réorientée, on va dire. Et j'ai fait, je crois, un mois. Donc, ma première inscription, c'était en fac d'art plastique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, en fac d'art plastique. J'ai fait un mois en fac d'art plastique. Je n'ai pas touché un crayon, je n'ai pas touché un pinceau. C'était très théorique, histoire de l'art, histoire de l'art. Limite, c'était, non, il faut attendre la deuxième année ou, je ne sais pas, la troisième année pour faire de la pratique. Et moi, je suis allée en eau. Oui, qu'est-ce que je fais ici ? Donc du coup, je me suis vite réorientée en langue, parce que j'aimais bien les langues, j'aimais bien l'anglais. Après la deuxième année, je me suis encore un peu ennuyée, parce que bon, en fait, le Cameroun est bilingue, donc le niveau d'anglais au Cameroun, c'est pas… Voilà, on est déjà beaucoup plus confrontés à la langue anglaise, et donc en fait, l'anglais… Quand on donnait des cours en français, j'étais en mode mais en fait quand est-ce qu'on pratique ? Il y a aussi ce truc de, il faut attendre plus tard. Là, en fait limite c'était même perçu comme la pété. que de parler anglais continuellement pendant le cours c'est toujours interrompu par du français les exercices c'était en anglais les contrats continuels c'était en anglais mais au moment d'échanger avec les profs ou bien d'échanger même entre élèves le fait de parler anglais c'est toujours je ne m'invite pas j'essaie de plonger dans la langue après il y avait des grèves et C'était déjà une période où j'en commençais pas mal à dessiner. J'avais aussi des problèmes de santé à l'époque, donc c'était un peu mon refuge, on va dire, le dessin. Et ma famille m'a encouragée avec toujours ce truc très... Je vais dire très afro, très famille africaine. Ok, si tu veux faire ça, t'as qu'à aller dans la meilleure école. Tu cherches la meilleure école, tu cherches à la faire, tu cherches à réussir là-bas. En fait, il faut toujours être la meilleure. Du coup, j'ai lancé une école où on faisait de la bande dessinée parce que c'était vraiment… ce que j'aimais faire. Et j'étais à Lyon. J'ai passé l'entretien dans l'étranger. Et j'ai été admise. Ouais, c'était sur dossier sélectif, sélection et tout. Et donc, du coup, j'ai fait cinq années dans cette école à Lyon.

  • Speaker #0

    D'accord. Et ça s'est bien passé. Et là, t'as vraiment compris qu'ils t'avaient trouvé ta voie.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui,

  • Speaker #2

    oui,

  • Speaker #1

    j'étais toujours familière, au moins je faisais ce qu'on me disait de faire.

  • Speaker #2

    Mais oui,

  • Speaker #1

    c'était vraiment ce que je voulais faire. Même si j'avais vraiment de gros questionnements sur l'après, et pendant les cinq années que j'ai passées là-bas, c'était vraiment une sorte de cocon où... C'était hardcore quand même l'école d'art. Il y avait un système très compétitif, les meilleurs sont affichés dans le couloir, ce genre de trucs. Ça avait vraiment une pression parce que toutes les années, il y avait une sélection, mais ce n'était pas sur concours au départ. Chaque année, il y avait la moitié de la classe à qui on disait au revoir. Je crois qu'ils ont un peu changé de système, je ne me suis pas renseignée depuis, mais c'était vraiment hardcore. de se séparer comme ça des gens avec qui on évoluait. Et on finissait avec des promotions d'une trentaine d'élèves, alors qu'on avait commencé à 80 par classe, des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Et donc,

  • Speaker #2

    voilà.

  • Speaker #1

    Mais au niveau de la pratique, au niveau de l'enseignement,

  • Speaker #2

    c'est...

  • Speaker #1

    C'était l'une des meilleures écoles dans le domaine. Et je pense que c'est toujours une école de référence pour la bande dessinée en tout cas.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu as toujours su que tu voulais faire du dessin pour la bande dessinée ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé... Beaucoup d'enfants, la plupart des enfants, s'exprime d'abord par le trait, par le dessin. C'est un peu la première forme d'expression. En tout cas, avant de savoir écrire, généralement, on trace, on fait des traits, on fait des formes. Et moi, je n'ai jamais arrêté, en fait, j'ai continué. J'ai continué et j'ai surtout raconté par le dessin et par l'image. Donc pour moi, c'est vraiment une littérature, c'est vraiment de la littérature illustrée. Donc il y avait le texte, c'est toujours écrit et dessiné. Et quelquefois, vraiment les deux, donc la bande dessinée. Et c'est le marisé aussi.

  • Speaker #2

    Donc je savais,

  • Speaker #1

    je voulais vraiment me spécialiser en bande dessinée, même si... Avant la dernière année, les professeurs, enfin on se spécialise, et à un moment on me disait tu devrais vraiment aller en animation, tu devrais vraiment aller en animation. Mais j'étais déjà à la limite du burn-out en fait, je travaillais. Et c'est pas que j'aimais pas l'animation, c'est juste que j'avais l'impression que si j'allais dans cette filière, j'allais dans l'animation. je sais pas ce que j'avais ce que ça allait donner quoi en fait c'était vraiment très très intense et du coup j'ai fait un choix et j'ai choisi la bande dessinée voilà c'est vraiment un art que je trouve beau c'est vraiment pour moi c'est l'art qui me correspond vraiment

  • Speaker #0

    et du coup en sortant de ton école est-ce que déjà durant ces 5 années on vous faisait comprendre qu'il y avait des grandes débouchés que ça allait être facile de trouver du travail comment

  • Speaker #1

    tu as perçu c'est pour ça que pardon je te laisse finir ce que je voulais demander c'est

  • Speaker #0

    Comment tu t'es dit que tu allais en vivre de ça ? Je ne sais pas d'ailleurs si tu as envie ou si c'est ton métier principal, mais comment tu t'es dit que ça allait être une activité, on va dire, lucrative en parallèle de ta passion ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'est pour ça que mes profs, au moment de la spécialisation, me disaient vraiment, en fait,

  • Speaker #2

    niveau fait,

  • Speaker #1

    animation. et quelques fois dans mes grands moments de galère je me dis j'aurais dû les écouter mais mais quand j'étais en école je crois que j'ai eu l'illusion de parce que j'étais vraiment parmi les meilleurs que ça suffirait j'ai eu l'illusion que j'avais l'illusion de c'était un truc de niveau c'était un truc de compétence je sais pas pourquoi peut-être parce que je venais pas du tout d'une famille d'artistes peut-être c'est ça je venais peut-être d'une famille de personnes très pratiques et tout quoi que mon père est artiste auteur mais vraiment passionné il est médecin sa profession donc l'écriture c'est à côté d'accord même si il a toujours encouragé cette forme d'expression chez moi mais en gros Oui, je pensais vraiment qu'avec du travail, avec de la constance et une stratégie, ça suffira en fait. Et je crois que ce dont je n'avais vraiment pas conscience, c'est ce qui s'est passé après, c'est que je suis française et que je suis noire et que je… je me raconte et ça c'était un problème donc on a beau dire moi je mets toujours les mots sur les choses j'ai toujours été un peu comme ça donc oui c'est vraiment le problème que rencontre pas juste le monde de l'édition en France le racisme il est systémique il est comme ça dans notre société en fait et c'est vraiment ce que je je suis confrontée et c'est tellement subtil parfois pas subtil du tout que quelquefois tu te dis mais surtout en termes de littérature je me trouve devant des portes fermées et je me dis mais en même temps Même pas il y a un truc de logique là-dedans, pas là où on va dire oui on est minoritaire donc c'est normal qu'on ne voit pas cette sorte de logique là, mais la logique qui veut que on est vraiment confronté à des personnes qui ne savent pas nous vendre, qui ne savent pas ce qu'on a à raconter et qui réellement manquent de compétences pour nous vendre. et vendre nos histoires et voilà et des fois je dis pas qu'il y a toujours de la bonne volonté mais je dis même des fois de la bonne volonté ça suffit ça suffit pas donc du coup je me suis retrouvée confrontée à ça et et surtout je n'arrivais pas à juste me dire ok ben en fait on va juste me demander de blanchir de blanchir mes représentations de blanchir tout ce que j'avais à faire pour pouvoir trouver du travail je voyais pas à quelle porte frapper je voyais pas et c'était postuler à tous les endroits en même temps en fait un certain temps j'ai cherché une stratégie j'en avais 10 000 voilà et j'ai dû faire

  • Speaker #0

    petit à petit d'accord ça a dû être assez fastidieux ça l'est toujours ça l'est toujours parce que vraiment le truc qu'on

  • Speaker #1

    n'apprend pas à l'école c'est l'art c'est à vivre de son art on apprend à être technicien. En tout cas, moi, pendant ma formation, j'ai appris à être une très bonne technicienne de l'art. Une praticienne, si on peut dire. Je ne sais pas. En gros, ma pratique, je sais, j'ai des acquis, je sais ce que je vaux. Mais se vendre et au-delà de se vendre,

  • Speaker #0

    comprendre le système comment il marche tu n'as pas forcément tout conscientisé voilà et pourtant,

  • Speaker #1

    en fait, dans une école c'est ça qu'on apprend normalement on ne devrait pas juste apprendre aux gens un baratus j'ai failli dire comme un petit mouton mais voilà on ne devrait pas apprendre c'est fini le temps où Tu sors et tu vas dans la fonction publique et puis tout va... Enfin, tu vois ce que je veux dire, je sais pas comment...

  • Speaker #0

    Oui, c'est...

  • Speaker #1

    Il faut vraiment avoir une stratégie...

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Il faut avoir une stratégie de carrière, il faut avoir un plan de carrière, il faut avoir une idée de gestion de projet et tout. Et c'est en faisant, en évoluant dans ma pratique artistique que je me rends compte de tout ça et que j'apprends et que je décide aussi de transmettre.

  • Speaker #0

    D'accord. On va y venir à toutes tes créations. Avant ça, je voulais juste préciser ton rôle d'éditrice. Tu as fondé Affairi Studio. Est-ce que tu peux un peu expliciter tout ce parcours éditorial ?

  • Speaker #1

    Oui, avec la scénariste du tome 2 de ma bande dessinée Mulatako qui s'appelle Karine Bahanag, on a co-fondé Aferi Studio, donc une maison d'édition qui publie... Donc c'est à la fois un studio graphique et à la fois une maison d'édition qui publie des contenus... illustré, donc bande dessinée, livre illustré, afrocentré. Et le côté studio graphique propose des services. Donc, notre maison d'édition, elle est indépendante. Et on a vraiment une logique hum... L'objectif, c'est de faire découvrir des auteurs, des auteuristes qui travaillent sur les contenus afro-centrés en littérature illustrée et qui soient francophones. Et en même temps, on travaille à mettre l'accent sur la formation. Donc les premières années, on a édité notre BD, donc mon Ataco, la BD que j'ai conçue et sur le projet sur lequel Karine m'a revendique. Donc on a déjà édité cette bande dessinée là. Ensuite, on a publié, on a édité Henri et Bintou, qui est une bande dessinée avec un petit garçon sourd et sa sœur notamment. Et ensuite, on a eu une phase vraiment de réflexion parce que notre but ce n'est vraiment pas d'être une maison d'édition, on va faire une production en gros, c'est pas l'objectif logique, c'est vraiment de présenter de nouvelles voix. Il faut surtout avoir une réflexion sur comment produire. sur la production en fait, et sur les difficultés que rencontrent les créateurs de ce type de contenu, illustré et bande dessinée. Donc on a mis en place... Je veux que tu arrêtes là ou tu veux que je continue ?

  • Speaker #0

    Non, vas-y, tu peux... Non, mais c'est super intéressant.

  • Speaker #1

    On a mis en place du coup un programme de formation et édition. On propose des petits projets de bande dessinée aux auteurs. On a vraiment ciblé la francophonie. Donc, on va cibler des auteurs d'Afrique centrale, qui vivent en Afrique centrale, qui vivent en Afrique de l'Ouest, dans la zone France et Europe francophone. et ensuite dans la zone caraïbe qui inclut Haïti. C'est ça le projet. Et donc pour chaque projet de 20 planches de bande dessinée, on va faire travailler et on va former des semi-professionnels, des auteurs semi-professionnels, en gros qui écrivent déjà ou qui font déjà. qui ont déjà fait des productions, qui ont tenté des productions, qui ont fait une planche, deux planches, cinq planches de bande dessinée, ou qui ont écrit du scénario ou écrivent des textes à côté. Et donc pendant un à deux mois, on les forme sur comment du coup écrire un scénario professionnel de bande dessinée, surtout comment bien on le présentait, parce que souvent les personnes écrivent, mais en fait comment... vraiment les clés de base d'écriture de scénario devant dessiner et pour le dessin d'abord pour le dessin il y a l'accompagnement pareil on suit la personne sur du coup le dessin des 20 planches En s'adaptant à une formation, il y a des bases de ce qu'on doit apprendre, notamment sur la gestion de projets de bande dessinée. Et à côté, on t'accompagne dans le projet que tu dois rendre dans le projet des 20 planches. Il y a vraiment des formations toutes les semaines, il y a des allers-retours avec les apprenants. Et à la fin, du coup, ils rentrent et ils ont des avances sur droit. Donc, c'était vraiment le côté formation, édition avec avance sur droit. qu'on voulait mettre en place. Et on est vraiment dans la phase test actuellement. Et c'est ça l'idée en fait, de produire des petites bandes dessinées qui vont sortir au format vidéo aussi. Donc ça aussi, ce sera un truc. C'est un format qui existe déjà, ce n'est pas quelque chose de tellement nouveau, mais en gros, c'est ce qu'on prépare, soit pour la fin de cette année, soit pour l'année prochaine. Donc, en même temps, vu qu'on est… de travailler dans la fin studio de manière constante et que on a deux trois freelance qui travaillent avec nous personnes en france on n'est pas donc c'est une petite équipe on respecte vraiment notre vie on va aller lentement à l'idée c'est vraiment de d'avoir une première du coup une première dizaine d'auteurs comme ça qu'ils vont travailler donc sur des projets de 20 planches et une longue histoire cette fois mais toujours en sectionnant 20 par 20 planches où on reçoit ces avances de droits d'auteur. Parce que ce qui fait qu'il n'y ait pas de création, ou que la création en bande dessinée ne soit pas constante, en fait c'est juste de l'argent. C'est juste ça en fait. Et je dis c'est juste de l'argent, c'est parce que le système est vraiment fait comme ça aussi. Et ça fait partie de la réflexion qu'on a, Karine et moi, et des recherches qu'on fait aussi parce qu'il y a vraiment la phase où on va présenter les BD, présenter les autorités. les amener à parler de leur travail et aussi écrire un peu, produire nos réflexions sur ce milieu-là en fait. Voilà, de la bande dessinée et de nos pratiques artistiques et tout. Donc c'est un peu ça le projet,

  • Speaker #2

    à la fois de recherche et de...

  • Speaker #1

    comment dire... de focaliser sur les autorités.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et à côté de ça, on prend des commandes d'illustration. C'est aussi de ça que vit le studio graphique. On prend des commandes d'illustration et surtout d'accompagnement à l'édition. Donc, les personnes qui ont des projets de bandes dessinées et de livres illustrés qui souhaitent un accompagnement, il y a des formules, en gros, soit des séances de relecture du projet. On a des relectures du projet. Où est-ce que vous en êtes dans vos projets, soit d'auto-édition, soit de création dans le nom d'édition ? c'est vraiment l'idée, c'est soit on édite soit on aide les personnes à éditer leurs histoires ça c'est la partie studio graphique mais c'est vraiment de bien séparer la partie maison d'édition parce que souvent quand on propose ces offres maison d'édition et studio graphique, il y a des trucs qui se payent on a l'impression que les auteurs payent non, non, non, la partie maison d'édition c'est vraiment sur appel à candidature c'est vraiment formaliser c'est pas pour tout le calme d'un auteur c'est ça, pas contre l'éditeur c'est vraiment à fond d'éditeur et en plus on veut systématiser les avances sur le droit et le côté studio graphique en gros il n'y a pas moyen de switcher il n'y a pas moyen si on est accompagné en studio graphique de dire est-ce qu'on peut éditer du coup non parce que là on est en travail de commande et voilà voilà merci pour ton explication

  • Speaker #0

    donc tu as écrit aussi alors moi j'ai lu j'ai pas lu Moulat Tako mais j'ai lu Cindy et Zoa sur Webtoon quand vient l'été que tu as illustré et écrit avec Lauren Safou je montre quand vient l'été le diable des bébés je vais le montrer, je vais faire de la pub c'est ça super romance noire si c'est assez rare ouais

  • Speaker #1

    dans le milieu qui est abondé ici tout à fait et moi je suis preneuse de romances mais franchement dans le milieu francophone je ne connais pas peut-être que je ne suis pas les bonnes les bonnes plateformes et tout qui soient publiées en tout cas je n'en connais pas déjà en auto-édition en Inde

  • Speaker #0

    Probablement, il doit y en avoir plus, forcément, comme d'habitude. Et qui sont publiés... Non, je dis comme d'habitude parce que la plupart des projets qui ne sont pas en maison d'édition, on va les trouver en indépendant, en tout cas pour les œuvres afro-centrées, ce sera souvent ça. D'accord. Et même que les oeuvres à fonds centrés, je pense que c'est vraiment les oeuvres produites dans la marge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, les communautés marginalisées, de manière générale. Et du coup, quel regard tu portes sur le milieu de l'édition ? Alors moi, je connais très peu le monde de la bande dessinée. Moi, je me positionne, on va dire. Mes connaissances sont plutôt axées sur le roman écrit, manuscrit. Mais du coup, est-ce que tu... Tu as observé des similitudes avec ce qui se passe pour les romans ? Ou quel regard tu portes dans le milieu de la bande dessinée ?

  • Speaker #0

    Attends, d'abord je vais parler un peu des Cine Diez-Oua.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Je l'ai complètement oublié. Oui, Cine Diez-Oua, c'est une bande dessinée lesbienne que je publie en Indé sur Webtoon. C'est ma première tentative sur Webtoon d'ailleurs. et ça c'est l'histoire de deux jeunes étudiantes qui sont colocataires et qui ont une règle bien fixe à laquelle l'une d'entre elles va déroger et la règle c'est en gros de garder ses petites affaires pour chacune dans sa chambre d'être discrète et l'une d'entre elles se fait surprendre Et c'est une petite histoire de romance, c'est l'adaptation d'une nouvelle de romance que j'ai écrite sur deux jeunes filles dans le milieu camerounais, enfin en contexte camerounais pardon, que j'ai écrite d'ailleurs quand j'étais au Cameroun, pendant la période de création de Moulin à la peau. Et que du coup là j'ai adapté en webtoon. Il y a très peu de romances afro, on disait tout à l'heure, mais alors quand il s'agit de personnes queer, il y a très peu de romances afro francophones. Mais alors quand on rajoute le côté queer, là c'est le désert. Et en tant que personne concernée, disons que... À un moment, je me suis dit j'en ai marre, je vais écrire mes histoires, j'ai déjà fait deux compositions en maison d'édition, l'une on m'a dit non, l'autre c'est who knows, je ne sais pas, c'est un stand-by. Donc j'ai dit écoutez, je ne vais pas attendre, le temps passe, là on a besoin de love dans ce monde. Donc voilà, c'était en fait ça le contexte.

  • Speaker #1

    de Cindy Ezowa donc allez lire allez me faire des vues sur le web j'ai lu les 8 ou 9 épisodes qui sont déjà en ligne et j'aime bien parce qu'à chaque fois tu enfin à chaque fin d'épisode t'as toujours une petite explication une petite mise en contexte par rapport à ce qui vient de se passer

  • Speaker #0

    J'essaie effectivement de soit mettre des triggers en lien quand il y en a, ou expliquer. Justement dans le côté de la bande dessinée afro, en contexte francophone, il y a vraiment toutes ces subtilités, soit de langage, qu'on apporte et qui sont nouvelles dans la bande dessinée. Et je me retrouve des fois à faire des lexiques sur... Voilà, d'ailleurs ça me rappelle une anecdote. En école d'art, mon prof d'art qui a tiqué, quand il a vu Chip dans ma BD, il me dit Mais pourquoi ton personnage fait ça ? C'est le bruit de l'oiseau. Comment ça c'est le bruit de l'oiseau ? Non, c'est pas le bruit de l'oiseau, il a tripé. Non, mais en fait les gens ne vont pas comprendre.

  • Speaker #1

    C'est à eux de chercher.

  • Speaker #0

    Quelque part il a raison, c'est ça le code aussi en bande dessinée. On est dans des... des arts codifiés. La bande dessinée, elle est codifiée. Donc, il n'a pas dit, il n'a pas tiqué sur le fait que Chip était nonomatopée parce qu'elle était dessinée comme nonomatopée. Juste qu'il ne reconnaissait pas nonomatopée. Et c'est vrai que dans le contexte français, si je mets Chip... maintenant ça passe mais quand je faisais mes études c'était il y a plus de 10 ans du coup près de 10 ans ça passait pas des gens se posaient des questions c'est quoi le type et du coup c'est vraiment des questions que tu te poses en tant que personne afro qui va de toute façon proposer un contenu nouveau c'était la petite anecdote sur le type et donc dans Cindy et Zoha il y a des petites définitions et du coup il y a le côté afro et des fois il y a le côté queer et donc il y a l'intersection des fois qu'il faut pouvoir expliquer et en plus c'est dans un contexte africain que je n'ai pas que j'ai volontairement pas réellement situé donc je me permets et je fais assez rarement ça quand j'écris quand même sur les contextes africains J'essaie toujours d'être assez précise. Généralement, je parle de l'Afrique centrale. Je n'ai pas encore écrit d'histoire qui se passe en Afrique de l'Ouest, parce que je ne connais pas. Et je ne connais que par la télé en fait. Et donc du coup j'écris rarement sur ces contextes-là. Donc généralement je situe très bien mes histoires quand elles se passent en Afrique centrale. Mais là j'ai volontairement créé un flou pour différentes raisons. Notamment aussi de militance, par exemple dans le contexte labronnais, l'homosexualité est pénalisée.

  • Speaker #1

    C'est en guérit,

  • Speaker #0

    illégal. Et ça, on n'a peut-être pas l'impression, mais ça a un impact par exemple sur les termes qu'on emploie quand on est queer au Cameroun, que je ne vais pas dévoiler. qui sont underground et il y a une raison et tu vas pas outé voilà je vais pas dévoiler les termes je vais pas les sortir dans n'importe quel contexte alors que dans certains autres contextes africains où c'est dépénalisé il y a il y a même tout un vocabulaire qui est du coup connu, utilisé du coup je vais peut-être voilà c'est volontairement en fait que je que je fais ça aussi hum Mais j'avais vraiment envie de situer une de mes histoires en contexte africain, une de mes histoires lesbiennes en contexte africain. Donc mon regard ? Oui,

  • Speaker #1

    pardon. Avant de passer sur le regard sur la bande dessinée, je voulais te demander aussi… Tu signales aussi qu'il y a toujours eu ce cliché, en gros, comme quoi dès qu'on perçoit une personne noire, elle est forcément homophobe. Et du coup, là, tu viens bien de déconstruire ce cliché en disant... Enfin, ce n'est pas 100% vrai. Dans certaines populations, c'est le cas, et dans d'autres, ce n'est pas le cas. Et du coup, comment tu expliques ça ? Est-ce que c'est dû à la politique du pays ? En fait, je me suis dit que ça dépend par quelles nations les pays ont été colonisés avant, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Alors, Tu me demandes comment j'explique la perception que les gens ont ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Comment j'explique qu'il y ait des différences dans les différents pays ? En sachant qu'effectivement, selon plusieurs chercheurs africains, les... comment est-ce que je vais dire ça ? Les relations... non-hétérosexuels et les identités non strictement binaires comme femme existaient ou pouvaient exister dans certains contextes et sans représenter de... sans représenter d'anormalité. Donc on retrouve des termes et tout qui font partie des... qui désigne soit des personnes qui sont dans des pratiques, qui sont dans des sexualités, pardon. ou même des pratiques sexuelles non hétérosexuelles, ou des identités, comme je le disais, qui ne sont pas ou hommes ou femmes. Donc il y a le fait que l'Afrique, ce n'est pas un groupe monolithique, ce sont plusieurs peuples. Il y a l'influence de la colonisation. avec l'apport d'une vision aussi sexiste, enfin j'ai dit de la colonisation, j'ai envie de dire décolonisation, parce qu'il y a des colonisations arabes, puis aussi des colonisations occidentales, des peuples européens. Et avec des visions finalement... qui ont impacté avec, j'ai envie de dire un sexisme, sauf que je ne me rappelle pas de la chercheure qui en parlait, que j'ai vue sur Insta et tout, qui en parlait récemment, qui expliquait que même le sexisme et même le rapport de genre homme-femme a été altéré. par la colonisation occidentale. Donc du coup, il y a toutes ces influences-là, toutes ces dynamiques qui font que, dans un contexte, j'ai envie de dire post-colonial, mais qui ne l'est pas vraiment, il y a des rôles qui se sont modifiés, et... des rôles qui ont pris la place d'autres, notamment les hommes en fait. Les hommes qui, en fait, des fois reprennent des structures qui étaient peut-être gérées avant par des femmes, je ne sais même pas peut-être parce que je sais, je le sais dans certains contextes, qui étaient occupées par des femmes et tout. Et ça rejoint aussi la recherche d'ailleurs, parce que là je cite, mais ça rejoint la recherche de Karine Bahana qui est chercheuse. Donc des fois je cite un peu de ses... sur le genre, elle travaille sur le genre justement.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et les rapports de genre en fait, dans les contextes artistiques et tout. Elle entend vraiment mieux que moi. Mais en gros, toutes ces dynamiques-là... peuvent expliquer qu'on se retrouve dans des contextes maintenant où, selon les pays, il peut y avoir l'homosexualité qui n'est pas un débat, qui n'est pas une discussion en fait, et d'autres où ça devient une discussion parce que c'est dans un contexte où on considère que c'est illégal et tout. Et puis actuellement, quand on voit ce qui se passe en Afrique de l'Est, du Sud, et même en Afrique de l'Ouest aussi, au Ghana et tout en termes de répression, on sait qu'il y a l'influence aussi des religions. des religions chrétiennes, judéo-chrétiennes, sur la politique actuellement. Donc il y a vraiment des dynamiques qui s'opèrent et qui cristallisent des débats, qui cristallisent des persécutions comme ça des personnes queer africaines. Et d'ailleurs, généralement, je vais parler de personnes africaines en disant queer et pas par exemple LGBT, pour ces raisons-là, pour toutes ces raisons-là. Donc voilà. D'accord. Je ne sais pas si une fois de plus, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question.

  • Speaker #1

    Si, si, parfaitement. Oui, j'avais déjà plus ou moins la même idée.

  • Speaker #0

    Je pense que je peux en parler pendant longtemps.

  • Speaker #1

    Et du coup, on va revenir à ton regard, enfin on va refaire un retour au sujet d'avant sur ta place ou ton regard dans le milieu de la bande dessinée. Comment tu perçois ce monde-là et comment toi tu te situes ?

  • Speaker #0

    Je perçois que le monde de la bande dessinée en France, on retrouve les mêmes problèmes que dans la société en général. C'est systémique. Je vais avoir à me demander si on retrouve les mêmes dynamiques que dans le roman et dans la littérature. Oui, on retrouve dans le roman, on retrouve ces mêmes dynamiques, même si j'ai l'impression qu'elles sont moins débattues dans le milieu de la bande dessinée et qu'elles interviennent pratiquement... uniquement dans les espaces militants, j'ai envie de dire féministes, ces réflexions interviennent et bougent dans les milieux féministes de la bande dessinée, qui restent des milieux très blancs aussi. Mais de toute façon la bande dessinée en France est féminine. Très blanche. Parce qu'on répond toujours sur le hit fight pour avoir des personnages noirs. Moi, je le dis souvent en intervention, je le présente souvent systématiquement comme une autrice camerounaise. Parce que les premières œuvres que j'ai faites en indépendant... en indépendante et sont pratiquement toutes avec des personnages noirs et comme en plus j'ai grandi j'imagine au Cameroun, systématiquement on va me présenter comme une autrice camerounaise et ça, ça m'a fait beaucoup réfléchir à ma positionnalité. Donc que ce soit avec des institutions, généralement quand je travaille et que... et qu'on me demande un carvenir et tout, et qu'on me dit oui, l'Afrique a un monde dessiné et tout, je tique toujours un peu. Parce que je me retrouve dans une position où je… je dois rappeler en fait que je suis française et en le faisant ça donne un peu l'impression que je rejette le fait que je sois à moitié camerounaise sauf que politiquement, géopolitiquement je ne suis pas camerounaise le Cameroun n'admet pas la double nationalité comme certains pays d'Afrique le font donc je ne peux pas avoir de double nationalité et quand en fait dans les espaces artistiques on cherche à avoir des auteurs africains ou même spécifiquement camerounais moi je suis un peu obligée chaque fois de dire aux gens en fait vous savez j'ai peut-être l'accent mais en fait je suis le plus française je sais que vous avez du mal à me caser dans cette case c'est comme si vous ne voulez pas se laver voilà mais en fait c'est vrai je ne sais pas comment vous dire je peux merci Je peux prendre ma petite voix de française et tout parler comme ça, tout parler comme ça. Ça peut peut-être aider, mais systématiquement on le range dans les autrices américaines. Et ça devient un enjeu presque politique pour moi de chaque fois dire, vous savez, il y a des autrices de bande dessinée au Cameroun. Et d'ailleurs les deux premières qui seront éditées dans le programme de formation édition chez la Fiery sont camerounaises. Forcément on connaît un peu mieux le milieu donc voilà. Mais on a commencé par l'Afrique centrale et l'idée c'est de, après ça se fait dépasser, mais les deux premières il se trouve qu'elles sont camerounaises. pour la deuxième histoire, peut-être on a une autre Camerounaise et peut-être on aura si elle confirme parce qu'on a pris du retard une Togolaise je crois voilà, donc du coup il y a des autrices qui qui existent des autoristes qui veulent exister qui viennent du continent quoi, et À côté, il y a des athérites afro-françaises qui ne souhaitent pas, mais qui ne devraient pas être... automatiquement classés dans les auteurs ou autrices africains parce que leurs œuvres représentent des personnages noirs. Et je pense qu'en bande dessinée, contrairement aux romans, où en fait l'image est présente et omniprésente, du coup on voit des corps noirs. Et c'est pour ça que je dis, moi je travaille vraiment sur la représentation aussi des corps noirs et afro. parce que c'est un enjeu. Moi, quand Laura a écrit le personnage de Joachim dans Quand vient l'été je peux avoir des traits très déconstruits des personnages, je peux vraiment le faire. Mais j'ai réfléchi et je me suis dit, en fait, il y a vraiment cette idée que ça risque d'être, si ce n'est pas la première, au moins ce sera parmi les premières œuvres. qui présente un couple afro, il y a besoin de représenter un corps beau. Pas forcément, là, il a été écrit valide, tout ce qu'on veut, machin, mais c'est aussi un enjeu. Et j'ai dû avoir cette réflexion-là. Quel corps ? Comment est-ce que je dessine le corps de Rachel qui est grosse ? Comment est-ce que je la dessine ? Quels traits je vais utiliser ? Qu'est-ce que je veux mettre en valeur ? Et ça a beau avoir... Peut-être que les gens ne s'en rendent pas compte, mais ce n'est pas parce qu'on est noirs qu'on sait dessiner des personnages noirs en fait. Moi, j'ai appris à dessiner des corps blancs, j'ai appris à dessiner. Et si je dois dessiner une histoire en contexte asiatique, je vais devoir apprendre à dessiner. Donc, j'ai retrouvé les nuances de couleurs et tout. Quand les gens sont choqués parce que... Les afros sont choqués parce qu'on fait la différence entre une photo de Aya Nakamura qui est magnifique parce qu'elle a été mise en valeur et la mise en valeur c'est pas juste le maquillage et tout, c'est vraiment une étude de comment la couleur se... Donc on le voit en photographie et je crois que les gens ne font pas le... Le lien avec le dessin qui est aussi un autre art où en fait on a ces mêmes codes de trouver les bonnes nuances, trouver les bons contrastes. Parce que en fait, et en plus, pour trouver ces contrastes et en plus faire avec une technologie qui n'a pas toujours été. faite ou paramétrée pour imprimer des corps noirs. Ce qu'on apprend sur la photo, comment est-ce qu'on pouvait capturer les couleurs de peau et tout, qui n'étaient vraiment pas faites pour capturer les peaux noires, on retrouve aussi certains trucs comme ça dans l'impression. Papiers, des couleurs et tout. Tout ça, c'était le fait de dessiner des corps noirs. Quand vient l'été, qui en fait ne sont pas marrons. dans tout le monde de l'histoire, ça a peut-être l'air d'un choix, mais qu'est-ce qu'il a fait Renne ? En fait c'était réfléchi aussi, et ça a son importance, et c'est vraiment la partie que moi j'aime bien dans mon travail, parce que je sais que si je le fais, et ça rejoint aussi la question de comment est-ce que je perçois ce monde éditorial de la bande dessinée, et c'est vraiment important. Si je le fais, c'est dans un but. Quand on parle de représentation, moi j'ai tendance à dire, quand on parle de représentation, c'est le joli mot pour ne pas dire qu'on est dans une démarche artistique antiraciste. C'est ça en fait, c'est le joli mot pour le dire. Donc quel que soit, quand on va te dire qu'on a besoin de représentation, on sait qu'on est dans des démarches soit antiracistes, soit antivalidistes. En fait, on répond vraiment à un besoin de rééquilibrage de la société. Et on apporte, moi je dis j'apporte une solution peut-être art-thérapeutique. à un manque de représentation et à une mauvaise représentation. Donc c'est deux choses, d'avoir des corps noirs qui ont été représentés en dessin d'une manière volontairement dégradante. Il faut se demander pourquoi, parce que ça c'est en tout cas une question qu'on peut demander aux artistes noirs et afro dans le monde, pourquoi on fait beaucoup de... de dessins réalistes ou semi-réalistes, voire de l'hyper-réalisme, et pourquoi en fait même les personnes qui... aiment acheter des illustrations et tout, vont souvent vers ces représentations du corps réaliste. C'est parce que des fois, le corps a été volontairement déformé par le trait.

  • Speaker #1

    C'est ça, on n'a pas eu l'habitude de nous voir. bien dessiné, bien filmé, bien photographié.

  • Speaker #0

    Du coup, beaucoup d'artistes du dessin travaillent à l'encontre de tout ça, qui essaie de rééquilibrer. Donc moi, c'est vraiment un plaisir de travailler sur ce genre de... de représentation et oups, il y a mon clavier qui est qui est tombé et voilà donc écoute,

  • Speaker #1

    on a pas mal échangé c'est vrai que je n'étais pas forcément on n'a pas forcément abordé la partie lecture mais Comme c'est vrai que je le fais, c'est pas plus mal en fait de s'être axé sur les enjeux de l'illustration en France. Avant de clôturer, de passer aux recommandations, est-ce que tu as des questions regardant ou est-ce que tu as des points que tu voulais un peu plus accentuer ? Merci.

  • Speaker #0

    toi je vais te demander attend j'avais écrit ma question je vais te demander où est ce que tu places parce que j'ai vu des épisodes je suis dans podcast je commente même plusieurs années mais voilà Mais oui, donc où est-ce que tu situes les créateuristes de contenu ? C'est comme ça que tu te présentes, c'est-à-dire que je ne m'en parle pas. C'est-à-dire que je suis créatrice de contenu littéraire dans l'industrie de l'édition. où est-ce que tu me situes ?

  • Speaker #1

    je vais parler de manière générale et puis après je vais centrer vraiment sur toutes les démarches politiques que certains et certaines d'entre nous entreprennent mais on va dire que pour moi c'est des vecteurs de communication et ça vraiment un... Enfin, ça représente vraiment un enjeu financier pour les maisons d'édition en termes de marketing d'influence. Je pense que là, ces trois, quatre dernières années, ça a vraiment révolutionné le monde du livre. Et puis, ça permet aussi de faire découvrir, on va dire, en fonction des goûts littéraires et des centres d'intérêt. des auteurs et autrices plus ou moins connus. Donc, je pense que c'est un rôle qui, pour moi, enfin, pas fondamental parce que moi, je suis... Enfin, je suis quittée de percée de parviteurs d'hôtes, mais je veux dire, on va dire, le monde de la création, c'est quand même... La création de contenu littéraire, c'est devenu fondamental pour moi. Alors, dans le... dans le milieu éditorial. Après, si on veut vraiment dire les termes et parler concrètement, moi je me situe plus dans, comme tu l'as dit plus tôt, c'est plus dans une démarche antiraciste, et plus dans une démarche de lutte sociale que je propose tout ce genre de contenu. Donc, si tu veux, moi, dans le milieu, enfin, parmi toutes les créateurices de contenu littéraire, on va dire, engagées, entre guillemets, et qui ont un intérêt pour les luttes sociales, je dirais plus qu'on est en marge de… qu'on est en marge du milieu, parce qu'on a des contenus qui sont beaucoup trop politisés pour le milieu éditorial français.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si on représente un enjeu financier quand on est très politisé. Je ne pense pas qu'on soit les profils, on va dire, type recherché par les maisons d'édition. Mais je pense que notre rôle est primordial pour tout ce qui est diffusion de messages, quand on veut porter certaines revendications. je pense que c'est quand même important qu'on se relaie tous et toutes, histoire d'éveiller les consciences, histoire de se soutenir. Après, je ne sais pas si ça représente un enjeu financier, je ne saurais pas te dire. Mais je pense que... j'ai pas envie de dire qu'on soit politiste ou pas parce que quel que soit tes choix t'es quand même c'est un choix politique mais que t'aies un profil qui soit recherché ou pas par les maisons d'édition je pense que il y a un rôle à jouer qui est assez déterminant après selon mon prisme ça peut être positif ou négatif mais voilà Je ne sais pas si j'ai répondu à ta question.

  • Speaker #1

    Non, non, tu as très bien répondu. Parce que un temps, je suis une maison d'édition indépendante. Moi, je vois l'intérêt, bien entendu. L'intérêt financier. De toute façon, dans l'édition indépendante, la cible n'est pas la cible du mainstream. Oui, c'est ça. Ce ne sont pas les mêmes cibles parce que du coup, qui dit indépendant dit aussi dans la marge de la nation. Et donc, ce ne sont pas les mêmes objectifs. Ce n'est pas qu'on n'a pas envie de faire de chiffres, mais c'est qu'on est obligé de réfléchir à des cibles qui sont totalement différentes de celles... Et moi, dans ce cadre-là, effectivement, je trouve que... J'en suis, je suis beaucoup de danses sur vous. Je vois l'importance en fait. Après j'avoue que j'ai un peu de mal avec le terme créatrice de risques de contenu, même littéraire, parce que j'ai souvent l'impression que ça ne me dit pas... Exactement. Avant on disait critique, ou bien il y en a qui font beaucoup plus de promotion des livres, d'autres personnes qui vont faire des critiques. Toi tu fais déjà des critiques, je ne sais pas si tu appelles ça comme ça, mais j'ai l'impression que tes critiques en fait elles ne sont pas que positives. Il y en a qui vont faire de la critique vraiment dense. pour encenser en fait et pour promouvoir et c'est tout aussi important c'est juste que en tant qu'artiste aussi et producteuriste d'art il y a aussi besoin du regard de la critique négative parce que c'est comme ça qu'on se forme aussi et quelquefois et je ne dis pas que ça doit systématiquement venir de la marge cette critique et tout c'est vrai que ça casse et un peu cassé en même temps mais ça fait vraiment partie de nos pratiques artistiques de pouvoir se remettre aussi en question et des fois je trouve que ça manque un peu moi récemment j'ai revu comment j'écrivais mes romances lesbiennes après un partage je crois de Étoiles, j'espère que je sais bien son nom Ah oui, Étoiles je pense, oui, qui a, j'espère que je ne me trompe pas, qui a partagé un post sur comment on écrivait son problème avec les romances lesbiennes. J'espère que je ne me trompe pas. En tout cas,

  • Speaker #0

    c'est une chose que je vois de quoi il est possible.

  • Speaker #1

    Voilà. Et du coup, je suis allée voir les historiques qu'elle citait, et même les... la créatrice de contenu qu'elle citait et tout, je suis allée écouter. J'ai remis en question vraiment mon écriture aussi. J'ai remis des choses. Et sans ce regard-là, c'est un peu difficile. Après, on va me dire peut-être que c'est parce que ce n'est pas ton œuvre qu'on critiquait. Mais les critiques de mes œuvres, j'en ai reçu. Et puis limite, en école et même... l'école de l'art qui n'est pas l'institution genre le fait d'apprendre l'art la critique fait vraiment partie de de l'apprentissage donc c'est sur ça la question que je voulais te poser

  • Speaker #0

    Oui, après moi je dis créatrice parce que je fais pas mal de médias, enfin je fais de la veille, je fais des avis qui sont de plus en plus concis parce que j'ai de moins en moins l'envie, l'énergie de rédiger des pavés. Mais ça m'empêche pas après de faire une ou deux phrases, on va dire... constructive, histoire d'aller droit au but et de dire si j'ai bien apprécié ou pas. Mais je ne sais pas, je ne me définis pas tant que ça comme critique. Parce que comme je fais pas mal de choses en même temps...

  • Speaker #1

    Ben oui. Non, non, je ne disais pas de... de te définir toi comme critique c'est juste que des fois juste le terme, il faut vraiment aller chercher voir le type de contenu que la personne fait tu vois et et puis déjà toi tu fais une émission tu fais un podcast en plus donc hélas là on n'est pas dans un cadre de critique on est dans un cadre d'échange voilà donc du coup je regarde toujours j'essaie de suivre ce que les tendances que vous instaurez parce que ben finalement vous en instaurer et c'est vrai on a peut-être c'est parce que j'observe aussi de la marche mais de mon point de vue il y a vraiment des des tendances et des un côté watch out qui est donc que les créatrices de contenu mènent et arrivent à instaurer et comme tu l'as dit, oui ça ça influence le milieu de l'édition aussi bien mainstream pour certaines personnes créatrices de contenu que du coup dans la marche donc you

  • Speaker #0

    matter merci mais écoute on a pas mal papoté je pense qu'on aurait dû on devrait faire une partie 2 mais on va devoir cototirer le podcast d'accord est-ce que tu as un ou une invité que tu verrais sur le podcast écoute moi je vais recommander Karim Bahanak je pense que c'est c'est

  • Speaker #1

    C'est une voix qui mérite d'être entendue aussi. Non, en fait, je ne connais pas du tout ces artistes. Et je ne sais pas si elles produisent encore. Je ne sais pas comment expliquer. Est-ce que tu as déjà reçu...

  • Speaker #0

    à mes illustrations non mais je connais son compte elle fait de la jeunesse il me semble et en plus elle a même illustré un des livres de Aisha Traoré il me semble ouais je l'en ai entendu parler

  • Speaker #1

    Il y a Amé que j'aime bien et aussi Ama, mais je ne vais me la voir plus trop sur les comptes, qui avait décidé ma petite étoile, un petit livre jeunesse auto-édité. Et c'est vrai que je me demande un peu ce qu'elle devient. Mais je crois qu'elle continue de produire, mais plus trop d'être sur les réseaux. que je sais peut-être très bien tu vois qui c'est mon illustratrice Amma ?

  • Speaker #0

    non je connais pas du tout je vais prendre son livre à côté c'est pas grave au pire tu m'enverras des pseudos oui si tu y penses voilà est-ce que tu peux rappeler aux auditeurs et auditrices où est-ce qu'on peut te retrouver s'il te plaît

  • Speaker #1

    Randy Boussy D-I-B-U-S-S-I sur Instagram, Facebook j'ai du mal à être constante sur Facebook maintenant je suis surtout je suis le plus constante sur Je publie le plus sur Instagram. Je suis sur Webtoon aussi, du coup, avec Cindy et Zohra. Suivez aussi Afiri Studio parce que même si, à l'avenir, il n'y aura pas forcément mes œuvres, je serai soit en formatrice, soit en éditrice. Voilà. Donc Afiri Studio, c'est A-F-I-R-I. studio donc sur Insta aussi, Facebook je suis aussi sur Randy Boussy je suis aussi sur Blue Sky mais voilà un réseau qui est plutôt connu finalement mais voilà je le trouve plutôt plus safe que Twitter je suis aussi sur X Twitter mais oh seigneur ce réseau chaque fois il me donne des mots de tête donc voilà je ne suis pas très régulière sur TikTok j'y suis mais je ne suis pas très régulière je suis pro pour ouvrir des comptes et pas tout le temps voilà là où je suis la plus régulière c'est Insta et j'ai aussi un compte Ko-fi où vous pouvez me soutenir et lire les épisodes de Cindy Ezowa en exclu voilà

  • Speaker #0

    d'accord je crois que j'ai tout dit merci c'était un plaisir d'échanger avec toi je pense qu'on a encore plein de choses à évoquer mais ça sera peut-être pour une partie 2 qui sait oui c'était

  • Speaker #1

    super intéressant c'est vrai que tu me disais au revoir pardon excuse-moi je suis en train de vouloir encore te recommander est-ce que tu as déjà reçu Amandine Gay ? non moi je suis absolument fan de son travail cinéaste, récrivaine voilà super connue je ne sais pas si elle sera libre mais tu peux toujours essayer j'aimerais bien écouter non je pense que je ne sais pas je ne sais pas je vais

  • Speaker #0

    remercier les auditeurs audiceristes d'avoir écouté cet épisode dans le lectorat minoré et je vous dis à tous et à toutes à très bientôt à bientôt,

  • Speaker #1

    bye bye

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Description

Bonjour à tous-tes, j’accueille Reine Dibussi illustratrice, autrice et co-fondatrice d’Afiri Studio.   

 

LIVRES CITÉS :  

Cindy et Zoa, Reine Dibussi 

Quand vient l’été, Reine Dibussi et Laura Nsafou 

Mulatako, Reine Dibussi 

 

LA RECOMMANDATION DE REINE DIBUSSI : 

Amé @ame_illustration 

 

LE RÉSEAU SOCIAL DE REINE DIBUSSI :  

Instagram @reine_dibussi 

 

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POUR ME JOINDRE : 

Pour toute sollicitation concernant le podcast : unlectoratminore@gmail.com 

Pour toute autre demande : stellamarielovesreading@gmail.com 

 

Cet épisode ne présente aucune collaboration commerciale. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans le podcast Un Lecteur Aminoré, je suis Stella Marie, créatrice de contenu littéraire, et à travers ce podcast, je souhaite mettre en avant des acteurs et actrices du monde littéraire dont les profils ne sont pas conformes aux normes sociétales. Aujourd'hui, j'accueille Renne Dibussy, illustratrice et cofondatrice d'Affirist Studio. Bonjour Renne Dibussy, ça va ?

  • Speaker #1

    Bonjour Stella Marie, ça va bien et toi ? Oui.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté ma demande de participation.

  • Speaker #1

    Merci à toi de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Tout d'abord, on va te présenter déjà, t'introduire dans cet épisode. Est-ce que tu peux te présenter pour les personnes qui nous écoutent, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis Reine Debussy, artiste illustratrice, autrice de bandes dessinées, et cofondatrice d'Aphiri Studio. d'accord on travaille on travaille autour des représentations des corps et des imaginaires noirs et afro et

  • Speaker #0

    voilà on viendra on va étudier dans tout au long de l'épisode ton métier tes différentes casquettes qui constituent ton métier Est-ce que tu peux préciser aux auditeurs et auditrices dans quel contexte tu as grandi d'un point de vue géographique ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis née et j'ai grandi au Cameroun, en Afrique centrale.

  • Speaker #2

    Et après mon bac,

  • Speaker #1

    je suis venue en France.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Je suis d'origine camerounaise et guadeloupéenne. Je connais très peu ma culture, le WPM.

  • Speaker #0

    D'accord. Comment tu as vécu ton arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Mon arrivée en France ? La première année, c'était chaud. La première année, c'était vraiment chaud, mon arrivée en France. Je sais pas, j'ai vraiment grandi avec cette idée où oui, à un moment, il faudrait du coup aller en France, faire mes études et tout. Et la première année, c'était un choix qu'on parle très peu, pas beaucoup d'immigration, comme si c'était toujours un choix super bien vécu, enfin super bien vécu. Mais en fait, c'est un traumatisme. Moi en tout cas j'ai vécu comme un traumaticité, vraiment un choc, un choc pas juste culturel comme on dit, enfin je sais pas, le mot me paraît un peu faible. Je sais que j'avais de grosses crises d'angoisse, maintenant je pose des mots dessus mais première année en Ile-de-France à Paris. métro, des trucs comme ça, c'était violent. Je suis rentrée l'année d'après au Cameroun, après je suis revenue et j'étais plus du tout en région parisienne, j'étais à Rennes. C'était beaucoup plus soft, je me sentais vraiment mieux en Bretagne. et après j'étais à Lyon donc vraiment les premières années la première année en France c'était trop brutal pour moi trop d'un coup,

  • Speaker #0

    d'accord et du coup qu'est-ce qui t'a amené à rester du coup t'as pu découvrir différents points de France et donc après t'as décidé de rester déjà

  • Speaker #1

    et donc Quand on part pour faire ses études et qu'on vient d'une famille afro, on n'a pas trop le choix en fait pour faire ses études. Il y a une obligation à la réussite, genre tu vas, tu fais tes études, t'as échoué, c'est pas bien, voilà, tu recommences, tu continues. Donc il n'y a pas vraiment de choix. Et d'un autre côté, c'était aussi mon deuxième pays. Et en fait c'était vraiment une logique. une logique que je sois en France que j'y fasse mes études et que j'y fasse une vie avant de décider un peu où sera ma vie donc voilà c'était je ne sais pas si j'ai bien répondu à la question le choix de vivre je ne me suis pas posé la question avant assez longtemps c'est l'endroit où tu fais tes études fait tes études

  • Speaker #0

    D'accord. ça a été plutôt amené à rester du coup oui voilà c'était je sais pas c'était vraiment une continuité je sais pas si c'était un choix c'est une continuité voilà d'accord et du coup est-ce que tu peux spécifier les études que t'as faites alors j'ai commencé en études de langue

  • Speaker #1

    littérature et langue, donc LLCE, j'ai pensé à changer de nom depuis. En anglais, je faisais aussi un peu d'italien. En fait, à la fin de mon lycée, j'ai fait une terminale scientifique et je me destinais à des études scientifiques. Il s'est passé des trucs. Je me suis réorientée, on va dire. Et j'ai fait, je crois, un mois. Donc, ma première inscription, c'était en fac d'art plastique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, en fac d'art plastique. J'ai fait un mois en fac d'art plastique. Je n'ai pas touché un crayon, je n'ai pas touché un pinceau. C'était très théorique, histoire de l'art, histoire de l'art. Limite, c'était, non, il faut attendre la deuxième année ou, je ne sais pas, la troisième année pour faire de la pratique. Et moi, je suis allée en eau. Oui, qu'est-ce que je fais ici ? Donc du coup, je me suis vite réorientée en langue, parce que j'aimais bien les langues, j'aimais bien l'anglais. Après la deuxième année, je me suis encore un peu ennuyée, parce que bon, en fait, le Cameroun est bilingue, donc le niveau d'anglais au Cameroun, c'est pas… Voilà, on est déjà beaucoup plus confrontés à la langue anglaise, et donc en fait, l'anglais… Quand on donnait des cours en français, j'étais en mode mais en fait quand est-ce qu'on pratique ? Il y a aussi ce truc de, il faut attendre plus tard. Là, en fait limite c'était même perçu comme la pété. que de parler anglais continuellement pendant le cours c'est toujours interrompu par du français les exercices c'était en anglais les contrats continuels c'était en anglais mais au moment d'échanger avec les profs ou bien d'échanger même entre élèves le fait de parler anglais c'est toujours je ne m'invite pas j'essaie de plonger dans la langue après il y avait des grèves et C'était déjà une période où j'en commençais pas mal à dessiner. J'avais aussi des problèmes de santé à l'époque, donc c'était un peu mon refuge, on va dire, le dessin. Et ma famille m'a encouragée avec toujours ce truc très... Je vais dire très afro, très famille africaine. Ok, si tu veux faire ça, t'as qu'à aller dans la meilleure école. Tu cherches la meilleure école, tu cherches à la faire, tu cherches à réussir là-bas. En fait, il faut toujours être la meilleure. Du coup, j'ai lancé une école où on faisait de la bande dessinée parce que c'était vraiment… ce que j'aimais faire. Et j'étais à Lyon. J'ai passé l'entretien dans l'étranger. Et j'ai été admise. Ouais, c'était sur dossier sélectif, sélection et tout. Et donc, du coup, j'ai fait cinq années dans cette école à Lyon.

  • Speaker #0

    D'accord. Et ça s'est bien passé. Et là, t'as vraiment compris qu'ils t'avaient trouvé ta voie.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui,

  • Speaker #2

    oui,

  • Speaker #1

    j'étais toujours familière, au moins je faisais ce qu'on me disait de faire.

  • Speaker #2

    Mais oui,

  • Speaker #1

    c'était vraiment ce que je voulais faire. Même si j'avais vraiment de gros questionnements sur l'après, et pendant les cinq années que j'ai passées là-bas, c'était vraiment une sorte de cocon où... C'était hardcore quand même l'école d'art. Il y avait un système très compétitif, les meilleurs sont affichés dans le couloir, ce genre de trucs. Ça avait vraiment une pression parce que toutes les années, il y avait une sélection, mais ce n'était pas sur concours au départ. Chaque année, il y avait la moitié de la classe à qui on disait au revoir. Je crois qu'ils ont un peu changé de système, je ne me suis pas renseignée depuis, mais c'était vraiment hardcore. de se séparer comme ça des gens avec qui on évoluait. Et on finissait avec des promotions d'une trentaine d'élèves, alors qu'on avait commencé à 80 par classe, des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Et donc,

  • Speaker #2

    voilà.

  • Speaker #1

    Mais au niveau de la pratique, au niveau de l'enseignement,

  • Speaker #2

    c'est...

  • Speaker #1

    C'était l'une des meilleures écoles dans le domaine. Et je pense que c'est toujours une école de référence pour la bande dessinée en tout cas.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu as toujours su que tu voulais faire du dessin pour la bande dessinée ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé... Beaucoup d'enfants, la plupart des enfants, s'exprime d'abord par le trait, par le dessin. C'est un peu la première forme d'expression. En tout cas, avant de savoir écrire, généralement, on trace, on fait des traits, on fait des formes. Et moi, je n'ai jamais arrêté, en fait, j'ai continué. J'ai continué et j'ai surtout raconté par le dessin et par l'image. Donc pour moi, c'est vraiment une littérature, c'est vraiment de la littérature illustrée. Donc il y avait le texte, c'est toujours écrit et dessiné. Et quelquefois, vraiment les deux, donc la bande dessinée. Et c'est le marisé aussi.

  • Speaker #2

    Donc je savais,

  • Speaker #1

    je voulais vraiment me spécialiser en bande dessinée, même si... Avant la dernière année, les professeurs, enfin on se spécialise, et à un moment on me disait tu devrais vraiment aller en animation, tu devrais vraiment aller en animation. Mais j'étais déjà à la limite du burn-out en fait, je travaillais. Et c'est pas que j'aimais pas l'animation, c'est juste que j'avais l'impression que si j'allais dans cette filière, j'allais dans l'animation. je sais pas ce que j'avais ce que ça allait donner quoi en fait c'était vraiment très très intense et du coup j'ai fait un choix et j'ai choisi la bande dessinée voilà c'est vraiment un art que je trouve beau c'est vraiment pour moi c'est l'art qui me correspond vraiment

  • Speaker #0

    et du coup en sortant de ton école est-ce que déjà durant ces 5 années on vous faisait comprendre qu'il y avait des grandes débouchés que ça allait être facile de trouver du travail comment

  • Speaker #1

    tu as perçu c'est pour ça que pardon je te laisse finir ce que je voulais demander c'est

  • Speaker #0

    Comment tu t'es dit que tu allais en vivre de ça ? Je ne sais pas d'ailleurs si tu as envie ou si c'est ton métier principal, mais comment tu t'es dit que ça allait être une activité, on va dire, lucrative en parallèle de ta passion ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'est pour ça que mes profs, au moment de la spécialisation, me disaient vraiment, en fait,

  • Speaker #2

    niveau fait,

  • Speaker #1

    animation. et quelques fois dans mes grands moments de galère je me dis j'aurais dû les écouter mais mais quand j'étais en école je crois que j'ai eu l'illusion de parce que j'étais vraiment parmi les meilleurs que ça suffirait j'ai eu l'illusion que j'avais l'illusion de c'était un truc de niveau c'était un truc de compétence je sais pas pourquoi peut-être parce que je venais pas du tout d'une famille d'artistes peut-être c'est ça je venais peut-être d'une famille de personnes très pratiques et tout quoi que mon père est artiste auteur mais vraiment passionné il est médecin sa profession donc l'écriture c'est à côté d'accord même si il a toujours encouragé cette forme d'expression chez moi mais en gros Oui, je pensais vraiment qu'avec du travail, avec de la constance et une stratégie, ça suffira en fait. Et je crois que ce dont je n'avais vraiment pas conscience, c'est ce qui s'est passé après, c'est que je suis française et que je suis noire et que je… je me raconte et ça c'était un problème donc on a beau dire moi je mets toujours les mots sur les choses j'ai toujours été un peu comme ça donc oui c'est vraiment le problème que rencontre pas juste le monde de l'édition en France le racisme il est systémique il est comme ça dans notre société en fait et c'est vraiment ce que je je suis confrontée et c'est tellement subtil parfois pas subtil du tout que quelquefois tu te dis mais surtout en termes de littérature je me trouve devant des portes fermées et je me dis mais en même temps Même pas il y a un truc de logique là-dedans, pas là où on va dire oui on est minoritaire donc c'est normal qu'on ne voit pas cette sorte de logique là, mais la logique qui veut que on est vraiment confronté à des personnes qui ne savent pas nous vendre, qui ne savent pas ce qu'on a à raconter et qui réellement manquent de compétences pour nous vendre. et vendre nos histoires et voilà et des fois je dis pas qu'il y a toujours de la bonne volonté mais je dis même des fois de la bonne volonté ça suffit ça suffit pas donc du coup je me suis retrouvée confrontée à ça et et surtout je n'arrivais pas à juste me dire ok ben en fait on va juste me demander de blanchir de blanchir mes représentations de blanchir tout ce que j'avais à faire pour pouvoir trouver du travail je voyais pas à quelle porte frapper je voyais pas et c'était postuler à tous les endroits en même temps en fait un certain temps j'ai cherché une stratégie j'en avais 10 000 voilà et j'ai dû faire

  • Speaker #0

    petit à petit d'accord ça a dû être assez fastidieux ça l'est toujours ça l'est toujours parce que vraiment le truc qu'on

  • Speaker #1

    n'apprend pas à l'école c'est l'art c'est à vivre de son art on apprend à être technicien. En tout cas, moi, pendant ma formation, j'ai appris à être une très bonne technicienne de l'art. Une praticienne, si on peut dire. Je ne sais pas. En gros, ma pratique, je sais, j'ai des acquis, je sais ce que je vaux. Mais se vendre et au-delà de se vendre,

  • Speaker #0

    comprendre le système comment il marche tu n'as pas forcément tout conscientisé voilà et pourtant,

  • Speaker #1

    en fait, dans une école c'est ça qu'on apprend normalement on ne devrait pas juste apprendre aux gens un baratus j'ai failli dire comme un petit mouton mais voilà on ne devrait pas apprendre c'est fini le temps où Tu sors et tu vas dans la fonction publique et puis tout va... Enfin, tu vois ce que je veux dire, je sais pas comment...

  • Speaker #0

    Oui, c'est...

  • Speaker #1

    Il faut vraiment avoir une stratégie...

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Il faut avoir une stratégie de carrière, il faut avoir un plan de carrière, il faut avoir une idée de gestion de projet et tout. Et c'est en faisant, en évoluant dans ma pratique artistique que je me rends compte de tout ça et que j'apprends et que je décide aussi de transmettre.

  • Speaker #0

    D'accord. On va y venir à toutes tes créations. Avant ça, je voulais juste préciser ton rôle d'éditrice. Tu as fondé Affairi Studio. Est-ce que tu peux un peu expliciter tout ce parcours éditorial ?

  • Speaker #1

    Oui, avec la scénariste du tome 2 de ma bande dessinée Mulatako qui s'appelle Karine Bahanag, on a co-fondé Aferi Studio, donc une maison d'édition qui publie... Donc c'est à la fois un studio graphique et à la fois une maison d'édition qui publie des contenus... illustré, donc bande dessinée, livre illustré, afrocentré. Et le côté studio graphique propose des services. Donc, notre maison d'édition, elle est indépendante. Et on a vraiment une logique hum... L'objectif, c'est de faire découvrir des auteurs, des auteuristes qui travaillent sur les contenus afro-centrés en littérature illustrée et qui soient francophones. Et en même temps, on travaille à mettre l'accent sur la formation. Donc les premières années, on a édité notre BD, donc mon Ataco, la BD que j'ai conçue et sur le projet sur lequel Karine m'a revendique. Donc on a déjà édité cette bande dessinée là. Ensuite, on a publié, on a édité Henri et Bintou, qui est une bande dessinée avec un petit garçon sourd et sa sœur notamment. Et ensuite, on a eu une phase vraiment de réflexion parce que notre but ce n'est vraiment pas d'être une maison d'édition, on va faire une production en gros, c'est pas l'objectif logique, c'est vraiment de présenter de nouvelles voix. Il faut surtout avoir une réflexion sur comment produire. sur la production en fait, et sur les difficultés que rencontrent les créateurs de ce type de contenu, illustré et bande dessinée. Donc on a mis en place... Je veux que tu arrêtes là ou tu veux que je continue ?

  • Speaker #0

    Non, vas-y, tu peux... Non, mais c'est super intéressant.

  • Speaker #1

    On a mis en place du coup un programme de formation et édition. On propose des petits projets de bande dessinée aux auteurs. On a vraiment ciblé la francophonie. Donc, on va cibler des auteurs d'Afrique centrale, qui vivent en Afrique centrale, qui vivent en Afrique de l'Ouest, dans la zone France et Europe francophone. et ensuite dans la zone caraïbe qui inclut Haïti. C'est ça le projet. Et donc pour chaque projet de 20 planches de bande dessinée, on va faire travailler et on va former des semi-professionnels, des auteurs semi-professionnels, en gros qui écrivent déjà ou qui font déjà. qui ont déjà fait des productions, qui ont tenté des productions, qui ont fait une planche, deux planches, cinq planches de bande dessinée, ou qui ont écrit du scénario ou écrivent des textes à côté. Et donc pendant un à deux mois, on les forme sur comment du coup écrire un scénario professionnel de bande dessinée, surtout comment bien on le présentait, parce que souvent les personnes écrivent, mais en fait comment... vraiment les clés de base d'écriture de scénario devant dessiner et pour le dessin d'abord pour le dessin il y a l'accompagnement pareil on suit la personne sur du coup le dessin des 20 planches En s'adaptant à une formation, il y a des bases de ce qu'on doit apprendre, notamment sur la gestion de projets de bande dessinée. Et à côté, on t'accompagne dans le projet que tu dois rendre dans le projet des 20 planches. Il y a vraiment des formations toutes les semaines, il y a des allers-retours avec les apprenants. Et à la fin, du coup, ils rentrent et ils ont des avances sur droit. Donc, c'était vraiment le côté formation, édition avec avance sur droit. qu'on voulait mettre en place. Et on est vraiment dans la phase test actuellement. Et c'est ça l'idée en fait, de produire des petites bandes dessinées qui vont sortir au format vidéo aussi. Donc ça aussi, ce sera un truc. C'est un format qui existe déjà, ce n'est pas quelque chose de tellement nouveau, mais en gros, c'est ce qu'on prépare, soit pour la fin de cette année, soit pour l'année prochaine. Donc, en même temps, vu qu'on est… de travailler dans la fin studio de manière constante et que on a deux trois freelance qui travaillent avec nous personnes en france on n'est pas donc c'est une petite équipe on respecte vraiment notre vie on va aller lentement à l'idée c'est vraiment de d'avoir une première du coup une première dizaine d'auteurs comme ça qu'ils vont travailler donc sur des projets de 20 planches et une longue histoire cette fois mais toujours en sectionnant 20 par 20 planches où on reçoit ces avances de droits d'auteur. Parce que ce qui fait qu'il n'y ait pas de création, ou que la création en bande dessinée ne soit pas constante, en fait c'est juste de l'argent. C'est juste ça en fait. Et je dis c'est juste de l'argent, c'est parce que le système est vraiment fait comme ça aussi. Et ça fait partie de la réflexion qu'on a, Karine et moi, et des recherches qu'on fait aussi parce qu'il y a vraiment la phase où on va présenter les BD, présenter les autorités. les amener à parler de leur travail et aussi écrire un peu, produire nos réflexions sur ce milieu-là en fait. Voilà, de la bande dessinée et de nos pratiques artistiques et tout. Donc c'est un peu ça le projet,

  • Speaker #2

    à la fois de recherche et de...

  • Speaker #1

    comment dire... de focaliser sur les autorités.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et à côté de ça, on prend des commandes d'illustration. C'est aussi de ça que vit le studio graphique. On prend des commandes d'illustration et surtout d'accompagnement à l'édition. Donc, les personnes qui ont des projets de bandes dessinées et de livres illustrés qui souhaitent un accompagnement, il y a des formules, en gros, soit des séances de relecture du projet. On a des relectures du projet. Où est-ce que vous en êtes dans vos projets, soit d'auto-édition, soit de création dans le nom d'édition ? c'est vraiment l'idée, c'est soit on édite soit on aide les personnes à éditer leurs histoires ça c'est la partie studio graphique mais c'est vraiment de bien séparer la partie maison d'édition parce que souvent quand on propose ces offres maison d'édition et studio graphique, il y a des trucs qui se payent on a l'impression que les auteurs payent non, non, non, la partie maison d'édition c'est vraiment sur appel à candidature c'est vraiment formaliser c'est pas pour tout le calme d'un auteur c'est ça, pas contre l'éditeur c'est vraiment à fond d'éditeur et en plus on veut systématiser les avances sur le droit et le côté studio graphique en gros il n'y a pas moyen de switcher il n'y a pas moyen si on est accompagné en studio graphique de dire est-ce qu'on peut éditer du coup non parce que là on est en travail de commande et voilà voilà merci pour ton explication

  • Speaker #0

    donc tu as écrit aussi alors moi j'ai lu j'ai pas lu Moulat Tako mais j'ai lu Cindy et Zoa sur Webtoon quand vient l'été que tu as illustré et écrit avec Lauren Safou je montre quand vient l'été le diable des bébés je vais le montrer, je vais faire de la pub c'est ça super romance noire si c'est assez rare ouais

  • Speaker #1

    dans le milieu qui est abondé ici tout à fait et moi je suis preneuse de romances mais franchement dans le milieu francophone je ne connais pas peut-être que je ne suis pas les bonnes les bonnes plateformes et tout qui soient publiées en tout cas je n'en connais pas déjà en auto-édition en Inde

  • Speaker #0

    Probablement, il doit y en avoir plus, forcément, comme d'habitude. Et qui sont publiés... Non, je dis comme d'habitude parce que la plupart des projets qui ne sont pas en maison d'édition, on va les trouver en indépendant, en tout cas pour les œuvres afro-centrées, ce sera souvent ça. D'accord. Et même que les oeuvres à fonds centrés, je pense que c'est vraiment les oeuvres produites dans la marge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, les communautés marginalisées, de manière générale. Et du coup, quel regard tu portes sur le milieu de l'édition ? Alors moi, je connais très peu le monde de la bande dessinée. Moi, je me positionne, on va dire. Mes connaissances sont plutôt axées sur le roman écrit, manuscrit. Mais du coup, est-ce que tu... Tu as observé des similitudes avec ce qui se passe pour les romans ? Ou quel regard tu portes dans le milieu de la bande dessinée ?

  • Speaker #0

    Attends, d'abord je vais parler un peu des Cine Diez-Oua.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Je l'ai complètement oublié. Oui, Cine Diez-Oua, c'est une bande dessinée lesbienne que je publie en Indé sur Webtoon. C'est ma première tentative sur Webtoon d'ailleurs. et ça c'est l'histoire de deux jeunes étudiantes qui sont colocataires et qui ont une règle bien fixe à laquelle l'une d'entre elles va déroger et la règle c'est en gros de garder ses petites affaires pour chacune dans sa chambre d'être discrète et l'une d'entre elles se fait surprendre Et c'est une petite histoire de romance, c'est l'adaptation d'une nouvelle de romance que j'ai écrite sur deux jeunes filles dans le milieu camerounais, enfin en contexte camerounais pardon, que j'ai écrite d'ailleurs quand j'étais au Cameroun, pendant la période de création de Moulin à la peau. Et que du coup là j'ai adapté en webtoon. Il y a très peu de romances afro, on disait tout à l'heure, mais alors quand il s'agit de personnes queer, il y a très peu de romances afro francophones. Mais alors quand on rajoute le côté queer, là c'est le désert. Et en tant que personne concernée, disons que... À un moment, je me suis dit j'en ai marre, je vais écrire mes histoires, j'ai déjà fait deux compositions en maison d'édition, l'une on m'a dit non, l'autre c'est who knows, je ne sais pas, c'est un stand-by. Donc j'ai dit écoutez, je ne vais pas attendre, le temps passe, là on a besoin de love dans ce monde. Donc voilà, c'était en fait ça le contexte.

  • Speaker #1

    de Cindy Ezowa donc allez lire allez me faire des vues sur le web j'ai lu les 8 ou 9 épisodes qui sont déjà en ligne et j'aime bien parce qu'à chaque fois tu enfin à chaque fin d'épisode t'as toujours une petite explication une petite mise en contexte par rapport à ce qui vient de se passer

  • Speaker #0

    J'essaie effectivement de soit mettre des triggers en lien quand il y en a, ou expliquer. Justement dans le côté de la bande dessinée afro, en contexte francophone, il y a vraiment toutes ces subtilités, soit de langage, qu'on apporte et qui sont nouvelles dans la bande dessinée. Et je me retrouve des fois à faire des lexiques sur... Voilà, d'ailleurs ça me rappelle une anecdote. En école d'art, mon prof d'art qui a tiqué, quand il a vu Chip dans ma BD, il me dit Mais pourquoi ton personnage fait ça ? C'est le bruit de l'oiseau. Comment ça c'est le bruit de l'oiseau ? Non, c'est pas le bruit de l'oiseau, il a tripé. Non, mais en fait les gens ne vont pas comprendre.

  • Speaker #1

    C'est à eux de chercher.

  • Speaker #0

    Quelque part il a raison, c'est ça le code aussi en bande dessinée. On est dans des... des arts codifiés. La bande dessinée, elle est codifiée. Donc, il n'a pas dit, il n'a pas tiqué sur le fait que Chip était nonomatopée parce qu'elle était dessinée comme nonomatopée. Juste qu'il ne reconnaissait pas nonomatopée. Et c'est vrai que dans le contexte français, si je mets Chip... maintenant ça passe mais quand je faisais mes études c'était il y a plus de 10 ans du coup près de 10 ans ça passait pas des gens se posaient des questions c'est quoi le type et du coup c'est vraiment des questions que tu te poses en tant que personne afro qui va de toute façon proposer un contenu nouveau c'était la petite anecdote sur le type et donc dans Cindy et Zoha il y a des petites définitions et du coup il y a le côté afro et des fois il y a le côté queer et donc il y a l'intersection des fois qu'il faut pouvoir expliquer et en plus c'est dans un contexte africain que je n'ai pas que j'ai volontairement pas réellement situé donc je me permets et je fais assez rarement ça quand j'écris quand même sur les contextes africains J'essaie toujours d'être assez précise. Généralement, je parle de l'Afrique centrale. Je n'ai pas encore écrit d'histoire qui se passe en Afrique de l'Ouest, parce que je ne connais pas. Et je ne connais que par la télé en fait. Et donc du coup j'écris rarement sur ces contextes-là. Donc généralement je situe très bien mes histoires quand elles se passent en Afrique centrale. Mais là j'ai volontairement créé un flou pour différentes raisons. Notamment aussi de militance, par exemple dans le contexte labronnais, l'homosexualité est pénalisée.

  • Speaker #1

    C'est en guérit,

  • Speaker #0

    illégal. Et ça, on n'a peut-être pas l'impression, mais ça a un impact par exemple sur les termes qu'on emploie quand on est queer au Cameroun, que je ne vais pas dévoiler. qui sont underground et il y a une raison et tu vas pas outé voilà je vais pas dévoiler les termes je vais pas les sortir dans n'importe quel contexte alors que dans certains autres contextes africains où c'est dépénalisé il y a il y a même tout un vocabulaire qui est du coup connu, utilisé du coup je vais peut-être voilà c'est volontairement en fait que je que je fais ça aussi hum Mais j'avais vraiment envie de situer une de mes histoires en contexte africain, une de mes histoires lesbiennes en contexte africain. Donc mon regard ? Oui,

  • Speaker #1

    pardon. Avant de passer sur le regard sur la bande dessinée, je voulais te demander aussi… Tu signales aussi qu'il y a toujours eu ce cliché, en gros, comme quoi dès qu'on perçoit une personne noire, elle est forcément homophobe. Et du coup, là, tu viens bien de déconstruire ce cliché en disant... Enfin, ce n'est pas 100% vrai. Dans certaines populations, c'est le cas, et dans d'autres, ce n'est pas le cas. Et du coup, comment tu expliques ça ? Est-ce que c'est dû à la politique du pays ? En fait, je me suis dit que ça dépend par quelles nations les pays ont été colonisés avant, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Alors, Tu me demandes comment j'explique la perception que les gens ont ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Comment j'explique qu'il y ait des différences dans les différents pays ? En sachant qu'effectivement, selon plusieurs chercheurs africains, les... comment est-ce que je vais dire ça ? Les relations... non-hétérosexuels et les identités non strictement binaires comme femme existaient ou pouvaient exister dans certains contextes et sans représenter de... sans représenter d'anormalité. Donc on retrouve des termes et tout qui font partie des... qui désigne soit des personnes qui sont dans des pratiques, qui sont dans des sexualités, pardon. ou même des pratiques sexuelles non hétérosexuelles, ou des identités, comme je le disais, qui ne sont pas ou hommes ou femmes. Donc il y a le fait que l'Afrique, ce n'est pas un groupe monolithique, ce sont plusieurs peuples. Il y a l'influence de la colonisation. avec l'apport d'une vision aussi sexiste, enfin j'ai dit de la colonisation, j'ai envie de dire décolonisation, parce qu'il y a des colonisations arabes, puis aussi des colonisations occidentales, des peuples européens. Et avec des visions finalement... qui ont impacté avec, j'ai envie de dire un sexisme, sauf que je ne me rappelle pas de la chercheure qui en parlait, que j'ai vue sur Insta et tout, qui en parlait récemment, qui expliquait que même le sexisme et même le rapport de genre homme-femme a été altéré. par la colonisation occidentale. Donc du coup, il y a toutes ces influences-là, toutes ces dynamiques qui font que, dans un contexte, j'ai envie de dire post-colonial, mais qui ne l'est pas vraiment, il y a des rôles qui se sont modifiés, et... des rôles qui ont pris la place d'autres, notamment les hommes en fait. Les hommes qui, en fait, des fois reprennent des structures qui étaient peut-être gérées avant par des femmes, je ne sais même pas peut-être parce que je sais, je le sais dans certains contextes, qui étaient occupées par des femmes et tout. Et ça rejoint aussi la recherche d'ailleurs, parce que là je cite, mais ça rejoint la recherche de Karine Bahana qui est chercheuse. Donc des fois je cite un peu de ses... sur le genre, elle travaille sur le genre justement.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et les rapports de genre en fait, dans les contextes artistiques et tout. Elle entend vraiment mieux que moi. Mais en gros, toutes ces dynamiques-là... peuvent expliquer qu'on se retrouve dans des contextes maintenant où, selon les pays, il peut y avoir l'homosexualité qui n'est pas un débat, qui n'est pas une discussion en fait, et d'autres où ça devient une discussion parce que c'est dans un contexte où on considère que c'est illégal et tout. Et puis actuellement, quand on voit ce qui se passe en Afrique de l'Est, du Sud, et même en Afrique de l'Ouest aussi, au Ghana et tout en termes de répression, on sait qu'il y a l'influence aussi des religions. des religions chrétiennes, judéo-chrétiennes, sur la politique actuellement. Donc il y a vraiment des dynamiques qui s'opèrent et qui cristallisent des débats, qui cristallisent des persécutions comme ça des personnes queer africaines. Et d'ailleurs, généralement, je vais parler de personnes africaines en disant queer et pas par exemple LGBT, pour ces raisons-là, pour toutes ces raisons-là. Donc voilà. D'accord. Je ne sais pas si une fois de plus, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question.

  • Speaker #1

    Si, si, parfaitement. Oui, j'avais déjà plus ou moins la même idée.

  • Speaker #0

    Je pense que je peux en parler pendant longtemps.

  • Speaker #1

    Et du coup, on va revenir à ton regard, enfin on va refaire un retour au sujet d'avant sur ta place ou ton regard dans le milieu de la bande dessinée. Comment tu perçois ce monde-là et comment toi tu te situes ?

  • Speaker #0

    Je perçois que le monde de la bande dessinée en France, on retrouve les mêmes problèmes que dans la société en général. C'est systémique. Je vais avoir à me demander si on retrouve les mêmes dynamiques que dans le roman et dans la littérature. Oui, on retrouve dans le roman, on retrouve ces mêmes dynamiques, même si j'ai l'impression qu'elles sont moins débattues dans le milieu de la bande dessinée et qu'elles interviennent pratiquement... uniquement dans les espaces militants, j'ai envie de dire féministes, ces réflexions interviennent et bougent dans les milieux féministes de la bande dessinée, qui restent des milieux très blancs aussi. Mais de toute façon la bande dessinée en France est féminine. Très blanche. Parce qu'on répond toujours sur le hit fight pour avoir des personnages noirs. Moi, je le dis souvent en intervention, je le présente souvent systématiquement comme une autrice camerounaise. Parce que les premières œuvres que j'ai faites en indépendant... en indépendante et sont pratiquement toutes avec des personnages noirs et comme en plus j'ai grandi j'imagine au Cameroun, systématiquement on va me présenter comme une autrice camerounaise et ça, ça m'a fait beaucoup réfléchir à ma positionnalité. Donc que ce soit avec des institutions, généralement quand je travaille et que... et qu'on me demande un carvenir et tout, et qu'on me dit oui, l'Afrique a un monde dessiné et tout, je tique toujours un peu. Parce que je me retrouve dans une position où je… je dois rappeler en fait que je suis française et en le faisant ça donne un peu l'impression que je rejette le fait que je sois à moitié camerounaise sauf que politiquement, géopolitiquement je ne suis pas camerounaise le Cameroun n'admet pas la double nationalité comme certains pays d'Afrique le font donc je ne peux pas avoir de double nationalité et quand en fait dans les espaces artistiques on cherche à avoir des auteurs africains ou même spécifiquement camerounais moi je suis un peu obligée chaque fois de dire aux gens en fait vous savez j'ai peut-être l'accent mais en fait je suis le plus française je sais que vous avez du mal à me caser dans cette case c'est comme si vous ne voulez pas se laver voilà mais en fait c'est vrai je ne sais pas comment vous dire je peux merci Je peux prendre ma petite voix de française et tout parler comme ça, tout parler comme ça. Ça peut peut-être aider, mais systématiquement on le range dans les autrices américaines. Et ça devient un enjeu presque politique pour moi de chaque fois dire, vous savez, il y a des autrices de bande dessinée au Cameroun. Et d'ailleurs les deux premières qui seront éditées dans le programme de formation édition chez la Fiery sont camerounaises. Forcément on connaît un peu mieux le milieu donc voilà. Mais on a commencé par l'Afrique centrale et l'idée c'est de, après ça se fait dépasser, mais les deux premières il se trouve qu'elles sont camerounaises. pour la deuxième histoire, peut-être on a une autre Camerounaise et peut-être on aura si elle confirme parce qu'on a pris du retard une Togolaise je crois voilà, donc du coup il y a des autrices qui qui existent des autoristes qui veulent exister qui viennent du continent quoi, et À côté, il y a des athérites afro-françaises qui ne souhaitent pas, mais qui ne devraient pas être... automatiquement classés dans les auteurs ou autrices africains parce que leurs œuvres représentent des personnages noirs. Et je pense qu'en bande dessinée, contrairement aux romans, où en fait l'image est présente et omniprésente, du coup on voit des corps noirs. Et c'est pour ça que je dis, moi je travaille vraiment sur la représentation aussi des corps noirs et afro. parce que c'est un enjeu. Moi, quand Laura a écrit le personnage de Joachim dans Quand vient l'été je peux avoir des traits très déconstruits des personnages, je peux vraiment le faire. Mais j'ai réfléchi et je me suis dit, en fait, il y a vraiment cette idée que ça risque d'être, si ce n'est pas la première, au moins ce sera parmi les premières œuvres. qui présente un couple afro, il y a besoin de représenter un corps beau. Pas forcément, là, il a été écrit valide, tout ce qu'on veut, machin, mais c'est aussi un enjeu. Et j'ai dû avoir cette réflexion-là. Quel corps ? Comment est-ce que je dessine le corps de Rachel qui est grosse ? Comment est-ce que je la dessine ? Quels traits je vais utiliser ? Qu'est-ce que je veux mettre en valeur ? Et ça a beau avoir... Peut-être que les gens ne s'en rendent pas compte, mais ce n'est pas parce qu'on est noirs qu'on sait dessiner des personnages noirs en fait. Moi, j'ai appris à dessiner des corps blancs, j'ai appris à dessiner. Et si je dois dessiner une histoire en contexte asiatique, je vais devoir apprendre à dessiner. Donc, j'ai retrouvé les nuances de couleurs et tout. Quand les gens sont choqués parce que... Les afros sont choqués parce qu'on fait la différence entre une photo de Aya Nakamura qui est magnifique parce qu'elle a été mise en valeur et la mise en valeur c'est pas juste le maquillage et tout, c'est vraiment une étude de comment la couleur se... Donc on le voit en photographie et je crois que les gens ne font pas le... Le lien avec le dessin qui est aussi un autre art où en fait on a ces mêmes codes de trouver les bonnes nuances, trouver les bons contrastes. Parce que en fait, et en plus, pour trouver ces contrastes et en plus faire avec une technologie qui n'a pas toujours été. faite ou paramétrée pour imprimer des corps noirs. Ce qu'on apprend sur la photo, comment est-ce qu'on pouvait capturer les couleurs de peau et tout, qui n'étaient vraiment pas faites pour capturer les peaux noires, on retrouve aussi certains trucs comme ça dans l'impression. Papiers, des couleurs et tout. Tout ça, c'était le fait de dessiner des corps noirs. Quand vient l'été, qui en fait ne sont pas marrons. dans tout le monde de l'histoire, ça a peut-être l'air d'un choix, mais qu'est-ce qu'il a fait Renne ? En fait c'était réfléchi aussi, et ça a son importance, et c'est vraiment la partie que moi j'aime bien dans mon travail, parce que je sais que si je le fais, et ça rejoint aussi la question de comment est-ce que je perçois ce monde éditorial de la bande dessinée, et c'est vraiment important. Si je le fais, c'est dans un but. Quand on parle de représentation, moi j'ai tendance à dire, quand on parle de représentation, c'est le joli mot pour ne pas dire qu'on est dans une démarche artistique antiraciste. C'est ça en fait, c'est le joli mot pour le dire. Donc quel que soit, quand on va te dire qu'on a besoin de représentation, on sait qu'on est dans des démarches soit antiracistes, soit antivalidistes. En fait, on répond vraiment à un besoin de rééquilibrage de la société. Et on apporte, moi je dis j'apporte une solution peut-être art-thérapeutique. à un manque de représentation et à une mauvaise représentation. Donc c'est deux choses, d'avoir des corps noirs qui ont été représentés en dessin d'une manière volontairement dégradante. Il faut se demander pourquoi, parce que ça c'est en tout cas une question qu'on peut demander aux artistes noirs et afro dans le monde, pourquoi on fait beaucoup de... de dessins réalistes ou semi-réalistes, voire de l'hyper-réalisme, et pourquoi en fait même les personnes qui... aiment acheter des illustrations et tout, vont souvent vers ces représentations du corps réaliste. C'est parce que des fois, le corps a été volontairement déformé par le trait.

  • Speaker #1

    C'est ça, on n'a pas eu l'habitude de nous voir. bien dessiné, bien filmé, bien photographié.

  • Speaker #0

    Du coup, beaucoup d'artistes du dessin travaillent à l'encontre de tout ça, qui essaie de rééquilibrer. Donc moi, c'est vraiment un plaisir de travailler sur ce genre de... de représentation et oups, il y a mon clavier qui est qui est tombé et voilà donc écoute,

  • Speaker #1

    on a pas mal échangé c'est vrai que je n'étais pas forcément on n'a pas forcément abordé la partie lecture mais Comme c'est vrai que je le fais, c'est pas plus mal en fait de s'être axé sur les enjeux de l'illustration en France. Avant de clôturer, de passer aux recommandations, est-ce que tu as des questions regardant ou est-ce que tu as des points que tu voulais un peu plus accentuer ? Merci.

  • Speaker #0

    toi je vais te demander attend j'avais écrit ma question je vais te demander où est ce que tu places parce que j'ai vu des épisodes je suis dans podcast je commente même plusieurs années mais voilà Mais oui, donc où est-ce que tu situes les créateuristes de contenu ? C'est comme ça que tu te présentes, c'est-à-dire que je ne m'en parle pas. C'est-à-dire que je suis créatrice de contenu littéraire dans l'industrie de l'édition. où est-ce que tu me situes ?

  • Speaker #1

    je vais parler de manière générale et puis après je vais centrer vraiment sur toutes les démarches politiques que certains et certaines d'entre nous entreprennent mais on va dire que pour moi c'est des vecteurs de communication et ça vraiment un... Enfin, ça représente vraiment un enjeu financier pour les maisons d'édition en termes de marketing d'influence. Je pense que là, ces trois, quatre dernières années, ça a vraiment révolutionné le monde du livre. Et puis, ça permet aussi de faire découvrir, on va dire, en fonction des goûts littéraires et des centres d'intérêt. des auteurs et autrices plus ou moins connus. Donc, je pense que c'est un rôle qui, pour moi, enfin, pas fondamental parce que moi, je suis... Enfin, je suis quittée de percée de parviteurs d'hôtes, mais je veux dire, on va dire, le monde de la création, c'est quand même... La création de contenu littéraire, c'est devenu fondamental pour moi. Alors, dans le... dans le milieu éditorial. Après, si on veut vraiment dire les termes et parler concrètement, moi je me situe plus dans, comme tu l'as dit plus tôt, c'est plus dans une démarche antiraciste, et plus dans une démarche de lutte sociale que je propose tout ce genre de contenu. Donc, si tu veux, moi, dans le milieu, enfin, parmi toutes les créateurices de contenu littéraire, on va dire, engagées, entre guillemets, et qui ont un intérêt pour les luttes sociales, je dirais plus qu'on est en marge de… qu'on est en marge du milieu, parce qu'on a des contenus qui sont beaucoup trop politisés pour le milieu éditorial français.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si on représente un enjeu financier quand on est très politisé. Je ne pense pas qu'on soit les profils, on va dire, type recherché par les maisons d'édition. Mais je pense que notre rôle est primordial pour tout ce qui est diffusion de messages, quand on veut porter certaines revendications. je pense que c'est quand même important qu'on se relaie tous et toutes, histoire d'éveiller les consciences, histoire de se soutenir. Après, je ne sais pas si ça représente un enjeu financier, je ne saurais pas te dire. Mais je pense que... j'ai pas envie de dire qu'on soit politiste ou pas parce que quel que soit tes choix t'es quand même c'est un choix politique mais que t'aies un profil qui soit recherché ou pas par les maisons d'édition je pense que il y a un rôle à jouer qui est assez déterminant après selon mon prisme ça peut être positif ou négatif mais voilà Je ne sais pas si j'ai répondu à ta question.

  • Speaker #1

    Non, non, tu as très bien répondu. Parce que un temps, je suis une maison d'édition indépendante. Moi, je vois l'intérêt, bien entendu. L'intérêt financier. De toute façon, dans l'édition indépendante, la cible n'est pas la cible du mainstream. Oui, c'est ça. Ce ne sont pas les mêmes cibles parce que du coup, qui dit indépendant dit aussi dans la marge de la nation. Et donc, ce ne sont pas les mêmes objectifs. Ce n'est pas qu'on n'a pas envie de faire de chiffres, mais c'est qu'on est obligé de réfléchir à des cibles qui sont totalement différentes de celles... Et moi, dans ce cadre-là, effectivement, je trouve que... J'en suis, je suis beaucoup de danses sur vous. Je vois l'importance en fait. Après j'avoue que j'ai un peu de mal avec le terme créatrice de risques de contenu, même littéraire, parce que j'ai souvent l'impression que ça ne me dit pas... Exactement. Avant on disait critique, ou bien il y en a qui font beaucoup plus de promotion des livres, d'autres personnes qui vont faire des critiques. Toi tu fais déjà des critiques, je ne sais pas si tu appelles ça comme ça, mais j'ai l'impression que tes critiques en fait elles ne sont pas que positives. Il y en a qui vont faire de la critique vraiment dense. pour encenser en fait et pour promouvoir et c'est tout aussi important c'est juste que en tant qu'artiste aussi et producteuriste d'art il y a aussi besoin du regard de la critique négative parce que c'est comme ça qu'on se forme aussi et quelquefois et je ne dis pas que ça doit systématiquement venir de la marge cette critique et tout c'est vrai que ça casse et un peu cassé en même temps mais ça fait vraiment partie de nos pratiques artistiques de pouvoir se remettre aussi en question et des fois je trouve que ça manque un peu moi récemment j'ai revu comment j'écrivais mes romances lesbiennes après un partage je crois de Étoiles, j'espère que je sais bien son nom Ah oui, Étoiles je pense, oui, qui a, j'espère que je ne me trompe pas, qui a partagé un post sur comment on écrivait son problème avec les romances lesbiennes. J'espère que je ne me trompe pas. En tout cas,

  • Speaker #0

    c'est une chose que je vois de quoi il est possible.

  • Speaker #1

    Voilà. Et du coup, je suis allée voir les historiques qu'elle citait, et même les... la créatrice de contenu qu'elle citait et tout, je suis allée écouter. J'ai remis en question vraiment mon écriture aussi. J'ai remis des choses. Et sans ce regard-là, c'est un peu difficile. Après, on va me dire peut-être que c'est parce que ce n'est pas ton œuvre qu'on critiquait. Mais les critiques de mes œuvres, j'en ai reçu. Et puis limite, en école et même... l'école de l'art qui n'est pas l'institution genre le fait d'apprendre l'art la critique fait vraiment partie de de l'apprentissage donc c'est sur ça la question que je voulais te poser

  • Speaker #0

    Oui, après moi je dis créatrice parce que je fais pas mal de médias, enfin je fais de la veille, je fais des avis qui sont de plus en plus concis parce que j'ai de moins en moins l'envie, l'énergie de rédiger des pavés. Mais ça m'empêche pas après de faire une ou deux phrases, on va dire... constructive, histoire d'aller droit au but et de dire si j'ai bien apprécié ou pas. Mais je ne sais pas, je ne me définis pas tant que ça comme critique. Parce que comme je fais pas mal de choses en même temps...

  • Speaker #1

    Ben oui. Non, non, je ne disais pas de... de te définir toi comme critique c'est juste que des fois juste le terme, il faut vraiment aller chercher voir le type de contenu que la personne fait tu vois et et puis déjà toi tu fais une émission tu fais un podcast en plus donc hélas là on n'est pas dans un cadre de critique on est dans un cadre d'échange voilà donc du coup je regarde toujours j'essaie de suivre ce que les tendances que vous instaurez parce que ben finalement vous en instaurer et c'est vrai on a peut-être c'est parce que j'observe aussi de la marche mais de mon point de vue il y a vraiment des des tendances et des un côté watch out qui est donc que les créatrices de contenu mènent et arrivent à instaurer et comme tu l'as dit, oui ça ça influence le milieu de l'édition aussi bien mainstream pour certaines personnes créatrices de contenu que du coup dans la marche donc you

  • Speaker #0

    matter merci mais écoute on a pas mal papoté je pense qu'on aurait dû on devrait faire une partie 2 mais on va devoir cototirer le podcast d'accord est-ce que tu as un ou une invité que tu verrais sur le podcast écoute moi je vais recommander Karim Bahanak je pense que c'est c'est

  • Speaker #1

    C'est une voix qui mérite d'être entendue aussi. Non, en fait, je ne connais pas du tout ces artistes. Et je ne sais pas si elles produisent encore. Je ne sais pas comment expliquer. Est-ce que tu as déjà reçu...

  • Speaker #0

    à mes illustrations non mais je connais son compte elle fait de la jeunesse il me semble et en plus elle a même illustré un des livres de Aisha Traoré il me semble ouais je l'en ai entendu parler

  • Speaker #1

    Il y a Amé que j'aime bien et aussi Ama, mais je ne vais me la voir plus trop sur les comptes, qui avait décidé ma petite étoile, un petit livre jeunesse auto-édité. Et c'est vrai que je me demande un peu ce qu'elle devient. Mais je crois qu'elle continue de produire, mais plus trop d'être sur les réseaux. que je sais peut-être très bien tu vois qui c'est mon illustratrice Amma ?

  • Speaker #0

    non je connais pas du tout je vais prendre son livre à côté c'est pas grave au pire tu m'enverras des pseudos oui si tu y penses voilà est-ce que tu peux rappeler aux auditeurs et auditrices où est-ce qu'on peut te retrouver s'il te plaît

  • Speaker #1

    Randy Boussy D-I-B-U-S-S-I sur Instagram, Facebook j'ai du mal à être constante sur Facebook maintenant je suis surtout je suis le plus constante sur Je publie le plus sur Instagram. Je suis sur Webtoon aussi, du coup, avec Cindy et Zohra. Suivez aussi Afiri Studio parce que même si, à l'avenir, il n'y aura pas forcément mes œuvres, je serai soit en formatrice, soit en éditrice. Voilà. Donc Afiri Studio, c'est A-F-I-R-I. studio donc sur Insta aussi, Facebook je suis aussi sur Randy Boussy je suis aussi sur Blue Sky mais voilà un réseau qui est plutôt connu finalement mais voilà je le trouve plutôt plus safe que Twitter je suis aussi sur X Twitter mais oh seigneur ce réseau chaque fois il me donne des mots de tête donc voilà je ne suis pas très régulière sur TikTok j'y suis mais je ne suis pas très régulière je suis pro pour ouvrir des comptes et pas tout le temps voilà là où je suis la plus régulière c'est Insta et j'ai aussi un compte Ko-fi où vous pouvez me soutenir et lire les épisodes de Cindy Ezowa en exclu voilà

  • Speaker #0

    d'accord je crois que j'ai tout dit merci c'était un plaisir d'échanger avec toi je pense qu'on a encore plein de choses à évoquer mais ça sera peut-être pour une partie 2 qui sait oui c'était

  • Speaker #1

    super intéressant c'est vrai que tu me disais au revoir pardon excuse-moi je suis en train de vouloir encore te recommander est-ce que tu as déjà reçu Amandine Gay ? non moi je suis absolument fan de son travail cinéaste, récrivaine voilà super connue je ne sais pas si elle sera libre mais tu peux toujours essayer j'aimerais bien écouter non je pense que je ne sais pas je ne sais pas je vais

  • Speaker #0

    remercier les auditeurs audiceristes d'avoir écouté cet épisode dans le lectorat minoré et je vous dis à tous et à toutes à très bientôt à bientôt,

  • Speaker #1

    bye bye

Description

Bonjour à tous-tes, j’accueille Reine Dibussi illustratrice, autrice et co-fondatrice d’Afiri Studio.   

 

LIVRES CITÉS :  

Cindy et Zoa, Reine Dibussi 

Quand vient l’été, Reine Dibussi et Laura Nsafou 

Mulatako, Reine Dibussi 

 

LA RECOMMANDATION DE REINE DIBUSSI : 

Amé @ame_illustration 

 

LE RÉSEAU SOCIAL DE REINE DIBUSSI :  

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Pour toute sollicitation concernant le podcast : unlectoratminore@gmail.com 

Pour toute autre demande : stellamarielovesreading@gmail.com 

 

Cet épisode ne présente aucune collaboration commerciale. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Dans le podcast Un Lecteur Aminoré, je suis Stella Marie, créatrice de contenu littéraire, et à travers ce podcast, je souhaite mettre en avant des acteurs et actrices du monde littéraire dont les profils ne sont pas conformes aux normes sociétales. Aujourd'hui, j'accueille Renne Dibussy, illustratrice et cofondatrice d'Affirist Studio. Bonjour Renne Dibussy, ça va ?

  • Speaker #1

    Bonjour Stella Marie, ça va bien et toi ? Oui.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'avoir accepté ma demande de participation.

  • Speaker #1

    Merci à toi de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Tout d'abord, on va te présenter déjà, t'introduire dans cet épisode. Est-ce que tu peux te présenter pour les personnes qui nous écoutent, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis Reine Debussy, artiste illustratrice, autrice de bandes dessinées, et cofondatrice d'Aphiri Studio. d'accord on travaille on travaille autour des représentations des corps et des imaginaires noirs et afro et

  • Speaker #0

    voilà on viendra on va étudier dans tout au long de l'épisode ton métier tes différentes casquettes qui constituent ton métier Est-ce que tu peux préciser aux auditeurs et auditrices dans quel contexte tu as grandi d'un point de vue géographique ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis née et j'ai grandi au Cameroun, en Afrique centrale.

  • Speaker #2

    Et après mon bac,

  • Speaker #1

    je suis venue en France.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #1

    Je suis d'origine camerounaise et guadeloupéenne. Je connais très peu ma culture, le WPM.

  • Speaker #0

    D'accord. Comment tu as vécu ton arrivée en France ?

  • Speaker #1

    Mon arrivée en France ? La première année, c'était chaud. La première année, c'était vraiment chaud, mon arrivée en France. Je sais pas, j'ai vraiment grandi avec cette idée où oui, à un moment, il faudrait du coup aller en France, faire mes études et tout. Et la première année, c'était un choix qu'on parle très peu, pas beaucoup d'immigration, comme si c'était toujours un choix super bien vécu, enfin super bien vécu. Mais en fait, c'est un traumatisme. Moi en tout cas j'ai vécu comme un traumaticité, vraiment un choc, un choc pas juste culturel comme on dit, enfin je sais pas, le mot me paraît un peu faible. Je sais que j'avais de grosses crises d'angoisse, maintenant je pose des mots dessus mais première année en Ile-de-France à Paris. métro, des trucs comme ça, c'était violent. Je suis rentrée l'année d'après au Cameroun, après je suis revenue et j'étais plus du tout en région parisienne, j'étais à Rennes. C'était beaucoup plus soft, je me sentais vraiment mieux en Bretagne. et après j'étais à Lyon donc vraiment les premières années la première année en France c'était trop brutal pour moi trop d'un coup,

  • Speaker #0

    d'accord et du coup qu'est-ce qui t'a amené à rester du coup t'as pu découvrir différents points de France et donc après t'as décidé de rester déjà

  • Speaker #1

    et donc Quand on part pour faire ses études et qu'on vient d'une famille afro, on n'a pas trop le choix en fait pour faire ses études. Il y a une obligation à la réussite, genre tu vas, tu fais tes études, t'as échoué, c'est pas bien, voilà, tu recommences, tu continues. Donc il n'y a pas vraiment de choix. Et d'un autre côté, c'était aussi mon deuxième pays. Et en fait c'était vraiment une logique. une logique que je sois en France que j'y fasse mes études et que j'y fasse une vie avant de décider un peu où sera ma vie donc voilà c'était je ne sais pas si j'ai bien répondu à la question le choix de vivre je ne me suis pas posé la question avant assez longtemps c'est l'endroit où tu fais tes études fait tes études

  • Speaker #0

    D'accord. ça a été plutôt amené à rester du coup oui voilà c'était je sais pas c'était vraiment une continuité je sais pas si c'était un choix c'est une continuité voilà d'accord et du coup est-ce que tu peux spécifier les études que t'as faites alors j'ai commencé en études de langue

  • Speaker #1

    littérature et langue, donc LLCE, j'ai pensé à changer de nom depuis. En anglais, je faisais aussi un peu d'italien. En fait, à la fin de mon lycée, j'ai fait une terminale scientifique et je me destinais à des études scientifiques. Il s'est passé des trucs. Je me suis réorientée, on va dire. Et j'ai fait, je crois, un mois. Donc, ma première inscription, c'était en fac d'art plastique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, en fac d'art plastique. J'ai fait un mois en fac d'art plastique. Je n'ai pas touché un crayon, je n'ai pas touché un pinceau. C'était très théorique, histoire de l'art, histoire de l'art. Limite, c'était, non, il faut attendre la deuxième année ou, je ne sais pas, la troisième année pour faire de la pratique. Et moi, je suis allée en eau. Oui, qu'est-ce que je fais ici ? Donc du coup, je me suis vite réorientée en langue, parce que j'aimais bien les langues, j'aimais bien l'anglais. Après la deuxième année, je me suis encore un peu ennuyée, parce que bon, en fait, le Cameroun est bilingue, donc le niveau d'anglais au Cameroun, c'est pas… Voilà, on est déjà beaucoup plus confrontés à la langue anglaise, et donc en fait, l'anglais… Quand on donnait des cours en français, j'étais en mode mais en fait quand est-ce qu'on pratique ? Il y a aussi ce truc de, il faut attendre plus tard. Là, en fait limite c'était même perçu comme la pété. que de parler anglais continuellement pendant le cours c'est toujours interrompu par du français les exercices c'était en anglais les contrats continuels c'était en anglais mais au moment d'échanger avec les profs ou bien d'échanger même entre élèves le fait de parler anglais c'est toujours je ne m'invite pas j'essaie de plonger dans la langue après il y avait des grèves et C'était déjà une période où j'en commençais pas mal à dessiner. J'avais aussi des problèmes de santé à l'époque, donc c'était un peu mon refuge, on va dire, le dessin. Et ma famille m'a encouragée avec toujours ce truc très... Je vais dire très afro, très famille africaine. Ok, si tu veux faire ça, t'as qu'à aller dans la meilleure école. Tu cherches la meilleure école, tu cherches à la faire, tu cherches à réussir là-bas. En fait, il faut toujours être la meilleure. Du coup, j'ai lancé une école où on faisait de la bande dessinée parce que c'était vraiment… ce que j'aimais faire. Et j'étais à Lyon. J'ai passé l'entretien dans l'étranger. Et j'ai été admise. Ouais, c'était sur dossier sélectif, sélection et tout. Et donc, du coup, j'ai fait cinq années dans cette école à Lyon.

  • Speaker #0

    D'accord. Et ça s'est bien passé. Et là, t'as vraiment compris qu'ils t'avaient trouvé ta voie.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui,

  • Speaker #2

    oui,

  • Speaker #1

    j'étais toujours familière, au moins je faisais ce qu'on me disait de faire.

  • Speaker #2

    Mais oui,

  • Speaker #1

    c'était vraiment ce que je voulais faire. Même si j'avais vraiment de gros questionnements sur l'après, et pendant les cinq années que j'ai passées là-bas, c'était vraiment une sorte de cocon où... C'était hardcore quand même l'école d'art. Il y avait un système très compétitif, les meilleurs sont affichés dans le couloir, ce genre de trucs. Ça avait vraiment une pression parce que toutes les années, il y avait une sélection, mais ce n'était pas sur concours au départ. Chaque année, il y avait la moitié de la classe à qui on disait au revoir. Je crois qu'ils ont un peu changé de système, je ne me suis pas renseignée depuis, mais c'était vraiment hardcore. de se séparer comme ça des gens avec qui on évoluait. Et on finissait avec des promotions d'une trentaine d'élèves, alors qu'on avait commencé à 80 par classe, des trucs comme ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, ok.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ça. Et donc,

  • Speaker #2

    voilà.

  • Speaker #1

    Mais au niveau de la pratique, au niveau de l'enseignement,

  • Speaker #2

    c'est...

  • Speaker #1

    C'était l'une des meilleures écoles dans le domaine. Et je pense que c'est toujours une école de référence pour la bande dessinée en tout cas.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu as toujours su que tu voulais faire du dessin pour la bande dessinée ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé... Beaucoup d'enfants, la plupart des enfants, s'exprime d'abord par le trait, par le dessin. C'est un peu la première forme d'expression. En tout cas, avant de savoir écrire, généralement, on trace, on fait des traits, on fait des formes. Et moi, je n'ai jamais arrêté, en fait, j'ai continué. J'ai continué et j'ai surtout raconté par le dessin et par l'image. Donc pour moi, c'est vraiment une littérature, c'est vraiment de la littérature illustrée. Donc il y avait le texte, c'est toujours écrit et dessiné. Et quelquefois, vraiment les deux, donc la bande dessinée. Et c'est le marisé aussi.

  • Speaker #2

    Donc je savais,

  • Speaker #1

    je voulais vraiment me spécialiser en bande dessinée, même si... Avant la dernière année, les professeurs, enfin on se spécialise, et à un moment on me disait tu devrais vraiment aller en animation, tu devrais vraiment aller en animation. Mais j'étais déjà à la limite du burn-out en fait, je travaillais. Et c'est pas que j'aimais pas l'animation, c'est juste que j'avais l'impression que si j'allais dans cette filière, j'allais dans l'animation. je sais pas ce que j'avais ce que ça allait donner quoi en fait c'était vraiment très très intense et du coup j'ai fait un choix et j'ai choisi la bande dessinée voilà c'est vraiment un art que je trouve beau c'est vraiment pour moi c'est l'art qui me correspond vraiment

  • Speaker #0

    et du coup en sortant de ton école est-ce que déjà durant ces 5 années on vous faisait comprendre qu'il y avait des grandes débouchés que ça allait être facile de trouver du travail comment

  • Speaker #1

    tu as perçu c'est pour ça que pardon je te laisse finir ce que je voulais demander c'est

  • Speaker #0

    Comment tu t'es dit que tu allais en vivre de ça ? Je ne sais pas d'ailleurs si tu as envie ou si c'est ton métier principal, mais comment tu t'es dit que ça allait être une activité, on va dire, lucrative en parallèle de ta passion ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'est pour ça que mes profs, au moment de la spécialisation, me disaient vraiment, en fait,

  • Speaker #2

    niveau fait,

  • Speaker #1

    animation. et quelques fois dans mes grands moments de galère je me dis j'aurais dû les écouter mais mais quand j'étais en école je crois que j'ai eu l'illusion de parce que j'étais vraiment parmi les meilleurs que ça suffirait j'ai eu l'illusion que j'avais l'illusion de c'était un truc de niveau c'était un truc de compétence je sais pas pourquoi peut-être parce que je venais pas du tout d'une famille d'artistes peut-être c'est ça je venais peut-être d'une famille de personnes très pratiques et tout quoi que mon père est artiste auteur mais vraiment passionné il est médecin sa profession donc l'écriture c'est à côté d'accord même si il a toujours encouragé cette forme d'expression chez moi mais en gros Oui, je pensais vraiment qu'avec du travail, avec de la constance et une stratégie, ça suffira en fait. Et je crois que ce dont je n'avais vraiment pas conscience, c'est ce qui s'est passé après, c'est que je suis française et que je suis noire et que je… je me raconte et ça c'était un problème donc on a beau dire moi je mets toujours les mots sur les choses j'ai toujours été un peu comme ça donc oui c'est vraiment le problème que rencontre pas juste le monde de l'édition en France le racisme il est systémique il est comme ça dans notre société en fait et c'est vraiment ce que je je suis confrontée et c'est tellement subtil parfois pas subtil du tout que quelquefois tu te dis mais surtout en termes de littérature je me trouve devant des portes fermées et je me dis mais en même temps Même pas il y a un truc de logique là-dedans, pas là où on va dire oui on est minoritaire donc c'est normal qu'on ne voit pas cette sorte de logique là, mais la logique qui veut que on est vraiment confronté à des personnes qui ne savent pas nous vendre, qui ne savent pas ce qu'on a à raconter et qui réellement manquent de compétences pour nous vendre. et vendre nos histoires et voilà et des fois je dis pas qu'il y a toujours de la bonne volonté mais je dis même des fois de la bonne volonté ça suffit ça suffit pas donc du coup je me suis retrouvée confrontée à ça et et surtout je n'arrivais pas à juste me dire ok ben en fait on va juste me demander de blanchir de blanchir mes représentations de blanchir tout ce que j'avais à faire pour pouvoir trouver du travail je voyais pas à quelle porte frapper je voyais pas et c'était postuler à tous les endroits en même temps en fait un certain temps j'ai cherché une stratégie j'en avais 10 000 voilà et j'ai dû faire

  • Speaker #0

    petit à petit d'accord ça a dû être assez fastidieux ça l'est toujours ça l'est toujours parce que vraiment le truc qu'on

  • Speaker #1

    n'apprend pas à l'école c'est l'art c'est à vivre de son art on apprend à être technicien. En tout cas, moi, pendant ma formation, j'ai appris à être une très bonne technicienne de l'art. Une praticienne, si on peut dire. Je ne sais pas. En gros, ma pratique, je sais, j'ai des acquis, je sais ce que je vaux. Mais se vendre et au-delà de se vendre,

  • Speaker #0

    comprendre le système comment il marche tu n'as pas forcément tout conscientisé voilà et pourtant,

  • Speaker #1

    en fait, dans une école c'est ça qu'on apprend normalement on ne devrait pas juste apprendre aux gens un baratus j'ai failli dire comme un petit mouton mais voilà on ne devrait pas apprendre c'est fini le temps où Tu sors et tu vas dans la fonction publique et puis tout va... Enfin, tu vois ce que je veux dire, je sais pas comment...

  • Speaker #0

    Oui, c'est...

  • Speaker #1

    Il faut vraiment avoir une stratégie...

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Il faut avoir une stratégie de carrière, il faut avoir un plan de carrière, il faut avoir une idée de gestion de projet et tout. Et c'est en faisant, en évoluant dans ma pratique artistique que je me rends compte de tout ça et que j'apprends et que je décide aussi de transmettre.

  • Speaker #0

    D'accord. On va y venir à toutes tes créations. Avant ça, je voulais juste préciser ton rôle d'éditrice. Tu as fondé Affairi Studio. Est-ce que tu peux un peu expliciter tout ce parcours éditorial ?

  • Speaker #1

    Oui, avec la scénariste du tome 2 de ma bande dessinée Mulatako qui s'appelle Karine Bahanag, on a co-fondé Aferi Studio, donc une maison d'édition qui publie... Donc c'est à la fois un studio graphique et à la fois une maison d'édition qui publie des contenus... illustré, donc bande dessinée, livre illustré, afrocentré. Et le côté studio graphique propose des services. Donc, notre maison d'édition, elle est indépendante. Et on a vraiment une logique hum... L'objectif, c'est de faire découvrir des auteurs, des auteuristes qui travaillent sur les contenus afro-centrés en littérature illustrée et qui soient francophones. Et en même temps, on travaille à mettre l'accent sur la formation. Donc les premières années, on a édité notre BD, donc mon Ataco, la BD que j'ai conçue et sur le projet sur lequel Karine m'a revendique. Donc on a déjà édité cette bande dessinée là. Ensuite, on a publié, on a édité Henri et Bintou, qui est une bande dessinée avec un petit garçon sourd et sa sœur notamment. Et ensuite, on a eu une phase vraiment de réflexion parce que notre but ce n'est vraiment pas d'être une maison d'édition, on va faire une production en gros, c'est pas l'objectif logique, c'est vraiment de présenter de nouvelles voix. Il faut surtout avoir une réflexion sur comment produire. sur la production en fait, et sur les difficultés que rencontrent les créateurs de ce type de contenu, illustré et bande dessinée. Donc on a mis en place... Je veux que tu arrêtes là ou tu veux que je continue ?

  • Speaker #0

    Non, vas-y, tu peux... Non, mais c'est super intéressant.

  • Speaker #1

    On a mis en place du coup un programme de formation et édition. On propose des petits projets de bande dessinée aux auteurs. On a vraiment ciblé la francophonie. Donc, on va cibler des auteurs d'Afrique centrale, qui vivent en Afrique centrale, qui vivent en Afrique de l'Ouest, dans la zone France et Europe francophone. et ensuite dans la zone caraïbe qui inclut Haïti. C'est ça le projet. Et donc pour chaque projet de 20 planches de bande dessinée, on va faire travailler et on va former des semi-professionnels, des auteurs semi-professionnels, en gros qui écrivent déjà ou qui font déjà. qui ont déjà fait des productions, qui ont tenté des productions, qui ont fait une planche, deux planches, cinq planches de bande dessinée, ou qui ont écrit du scénario ou écrivent des textes à côté. Et donc pendant un à deux mois, on les forme sur comment du coup écrire un scénario professionnel de bande dessinée, surtout comment bien on le présentait, parce que souvent les personnes écrivent, mais en fait comment... vraiment les clés de base d'écriture de scénario devant dessiner et pour le dessin d'abord pour le dessin il y a l'accompagnement pareil on suit la personne sur du coup le dessin des 20 planches En s'adaptant à une formation, il y a des bases de ce qu'on doit apprendre, notamment sur la gestion de projets de bande dessinée. Et à côté, on t'accompagne dans le projet que tu dois rendre dans le projet des 20 planches. Il y a vraiment des formations toutes les semaines, il y a des allers-retours avec les apprenants. Et à la fin, du coup, ils rentrent et ils ont des avances sur droit. Donc, c'était vraiment le côté formation, édition avec avance sur droit. qu'on voulait mettre en place. Et on est vraiment dans la phase test actuellement. Et c'est ça l'idée en fait, de produire des petites bandes dessinées qui vont sortir au format vidéo aussi. Donc ça aussi, ce sera un truc. C'est un format qui existe déjà, ce n'est pas quelque chose de tellement nouveau, mais en gros, c'est ce qu'on prépare, soit pour la fin de cette année, soit pour l'année prochaine. Donc, en même temps, vu qu'on est… de travailler dans la fin studio de manière constante et que on a deux trois freelance qui travaillent avec nous personnes en france on n'est pas donc c'est une petite équipe on respecte vraiment notre vie on va aller lentement à l'idée c'est vraiment de d'avoir une première du coup une première dizaine d'auteurs comme ça qu'ils vont travailler donc sur des projets de 20 planches et une longue histoire cette fois mais toujours en sectionnant 20 par 20 planches où on reçoit ces avances de droits d'auteur. Parce que ce qui fait qu'il n'y ait pas de création, ou que la création en bande dessinée ne soit pas constante, en fait c'est juste de l'argent. C'est juste ça en fait. Et je dis c'est juste de l'argent, c'est parce que le système est vraiment fait comme ça aussi. Et ça fait partie de la réflexion qu'on a, Karine et moi, et des recherches qu'on fait aussi parce qu'il y a vraiment la phase où on va présenter les BD, présenter les autorités. les amener à parler de leur travail et aussi écrire un peu, produire nos réflexions sur ce milieu-là en fait. Voilà, de la bande dessinée et de nos pratiques artistiques et tout. Donc c'est un peu ça le projet,

  • Speaker #2

    à la fois de recherche et de...

  • Speaker #1

    comment dire... de focaliser sur les autorités.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et à côté de ça, on prend des commandes d'illustration. C'est aussi de ça que vit le studio graphique. On prend des commandes d'illustration et surtout d'accompagnement à l'édition. Donc, les personnes qui ont des projets de bandes dessinées et de livres illustrés qui souhaitent un accompagnement, il y a des formules, en gros, soit des séances de relecture du projet. On a des relectures du projet. Où est-ce que vous en êtes dans vos projets, soit d'auto-édition, soit de création dans le nom d'édition ? c'est vraiment l'idée, c'est soit on édite soit on aide les personnes à éditer leurs histoires ça c'est la partie studio graphique mais c'est vraiment de bien séparer la partie maison d'édition parce que souvent quand on propose ces offres maison d'édition et studio graphique, il y a des trucs qui se payent on a l'impression que les auteurs payent non, non, non, la partie maison d'édition c'est vraiment sur appel à candidature c'est vraiment formaliser c'est pas pour tout le calme d'un auteur c'est ça, pas contre l'éditeur c'est vraiment à fond d'éditeur et en plus on veut systématiser les avances sur le droit et le côté studio graphique en gros il n'y a pas moyen de switcher il n'y a pas moyen si on est accompagné en studio graphique de dire est-ce qu'on peut éditer du coup non parce que là on est en travail de commande et voilà voilà merci pour ton explication

  • Speaker #0

    donc tu as écrit aussi alors moi j'ai lu j'ai pas lu Moulat Tako mais j'ai lu Cindy et Zoa sur Webtoon quand vient l'été que tu as illustré et écrit avec Lauren Safou je montre quand vient l'été le diable des bébés je vais le montrer, je vais faire de la pub c'est ça super romance noire si c'est assez rare ouais

  • Speaker #1

    dans le milieu qui est abondé ici tout à fait et moi je suis preneuse de romances mais franchement dans le milieu francophone je ne connais pas peut-être que je ne suis pas les bonnes les bonnes plateformes et tout qui soient publiées en tout cas je n'en connais pas déjà en auto-édition en Inde

  • Speaker #0

    Probablement, il doit y en avoir plus, forcément, comme d'habitude. Et qui sont publiés... Non, je dis comme d'habitude parce que la plupart des projets qui ne sont pas en maison d'édition, on va les trouver en indépendant, en tout cas pour les œuvres afro-centrées, ce sera souvent ça. D'accord. Et même que les oeuvres à fonds centrés, je pense que c'est vraiment les oeuvres produites dans la marge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, les communautés marginalisées, de manière générale. Et du coup, quel regard tu portes sur le milieu de l'édition ? Alors moi, je connais très peu le monde de la bande dessinée. Moi, je me positionne, on va dire. Mes connaissances sont plutôt axées sur le roman écrit, manuscrit. Mais du coup, est-ce que tu... Tu as observé des similitudes avec ce qui se passe pour les romans ? Ou quel regard tu portes dans le milieu de la bande dessinée ?

  • Speaker #0

    Attends, d'abord je vais parler un peu des Cine Diez-Oua.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Je l'ai complètement oublié. Oui, Cine Diez-Oua, c'est une bande dessinée lesbienne que je publie en Indé sur Webtoon. C'est ma première tentative sur Webtoon d'ailleurs. et ça c'est l'histoire de deux jeunes étudiantes qui sont colocataires et qui ont une règle bien fixe à laquelle l'une d'entre elles va déroger et la règle c'est en gros de garder ses petites affaires pour chacune dans sa chambre d'être discrète et l'une d'entre elles se fait surprendre Et c'est une petite histoire de romance, c'est l'adaptation d'une nouvelle de romance que j'ai écrite sur deux jeunes filles dans le milieu camerounais, enfin en contexte camerounais pardon, que j'ai écrite d'ailleurs quand j'étais au Cameroun, pendant la période de création de Moulin à la peau. Et que du coup là j'ai adapté en webtoon. Il y a très peu de romances afro, on disait tout à l'heure, mais alors quand il s'agit de personnes queer, il y a très peu de romances afro francophones. Mais alors quand on rajoute le côté queer, là c'est le désert. Et en tant que personne concernée, disons que... À un moment, je me suis dit j'en ai marre, je vais écrire mes histoires, j'ai déjà fait deux compositions en maison d'édition, l'une on m'a dit non, l'autre c'est who knows, je ne sais pas, c'est un stand-by. Donc j'ai dit écoutez, je ne vais pas attendre, le temps passe, là on a besoin de love dans ce monde. Donc voilà, c'était en fait ça le contexte.

  • Speaker #1

    de Cindy Ezowa donc allez lire allez me faire des vues sur le web j'ai lu les 8 ou 9 épisodes qui sont déjà en ligne et j'aime bien parce qu'à chaque fois tu enfin à chaque fin d'épisode t'as toujours une petite explication une petite mise en contexte par rapport à ce qui vient de se passer

  • Speaker #0

    J'essaie effectivement de soit mettre des triggers en lien quand il y en a, ou expliquer. Justement dans le côté de la bande dessinée afro, en contexte francophone, il y a vraiment toutes ces subtilités, soit de langage, qu'on apporte et qui sont nouvelles dans la bande dessinée. Et je me retrouve des fois à faire des lexiques sur... Voilà, d'ailleurs ça me rappelle une anecdote. En école d'art, mon prof d'art qui a tiqué, quand il a vu Chip dans ma BD, il me dit Mais pourquoi ton personnage fait ça ? C'est le bruit de l'oiseau. Comment ça c'est le bruit de l'oiseau ? Non, c'est pas le bruit de l'oiseau, il a tripé. Non, mais en fait les gens ne vont pas comprendre.

  • Speaker #1

    C'est à eux de chercher.

  • Speaker #0

    Quelque part il a raison, c'est ça le code aussi en bande dessinée. On est dans des... des arts codifiés. La bande dessinée, elle est codifiée. Donc, il n'a pas dit, il n'a pas tiqué sur le fait que Chip était nonomatopée parce qu'elle était dessinée comme nonomatopée. Juste qu'il ne reconnaissait pas nonomatopée. Et c'est vrai que dans le contexte français, si je mets Chip... maintenant ça passe mais quand je faisais mes études c'était il y a plus de 10 ans du coup près de 10 ans ça passait pas des gens se posaient des questions c'est quoi le type et du coup c'est vraiment des questions que tu te poses en tant que personne afro qui va de toute façon proposer un contenu nouveau c'était la petite anecdote sur le type et donc dans Cindy et Zoha il y a des petites définitions et du coup il y a le côté afro et des fois il y a le côté queer et donc il y a l'intersection des fois qu'il faut pouvoir expliquer et en plus c'est dans un contexte africain que je n'ai pas que j'ai volontairement pas réellement situé donc je me permets et je fais assez rarement ça quand j'écris quand même sur les contextes africains J'essaie toujours d'être assez précise. Généralement, je parle de l'Afrique centrale. Je n'ai pas encore écrit d'histoire qui se passe en Afrique de l'Ouest, parce que je ne connais pas. Et je ne connais que par la télé en fait. Et donc du coup j'écris rarement sur ces contextes-là. Donc généralement je situe très bien mes histoires quand elles se passent en Afrique centrale. Mais là j'ai volontairement créé un flou pour différentes raisons. Notamment aussi de militance, par exemple dans le contexte labronnais, l'homosexualité est pénalisée.

  • Speaker #1

    C'est en guérit,

  • Speaker #0

    illégal. Et ça, on n'a peut-être pas l'impression, mais ça a un impact par exemple sur les termes qu'on emploie quand on est queer au Cameroun, que je ne vais pas dévoiler. qui sont underground et il y a une raison et tu vas pas outé voilà je vais pas dévoiler les termes je vais pas les sortir dans n'importe quel contexte alors que dans certains autres contextes africains où c'est dépénalisé il y a il y a même tout un vocabulaire qui est du coup connu, utilisé du coup je vais peut-être voilà c'est volontairement en fait que je que je fais ça aussi hum Mais j'avais vraiment envie de situer une de mes histoires en contexte africain, une de mes histoires lesbiennes en contexte africain. Donc mon regard ? Oui,

  • Speaker #1

    pardon. Avant de passer sur le regard sur la bande dessinée, je voulais te demander aussi… Tu signales aussi qu'il y a toujours eu ce cliché, en gros, comme quoi dès qu'on perçoit une personne noire, elle est forcément homophobe. Et du coup, là, tu viens bien de déconstruire ce cliché en disant... Enfin, ce n'est pas 100% vrai. Dans certaines populations, c'est le cas, et dans d'autres, ce n'est pas le cas. Et du coup, comment tu expliques ça ? Est-ce que c'est dû à la politique du pays ? En fait, je me suis dit que ça dépend par quelles nations les pays ont été colonisés avant, ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Alors, Tu me demandes comment j'explique la perception que les gens ont ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Comment j'explique qu'il y ait des différences dans les différents pays ? En sachant qu'effectivement, selon plusieurs chercheurs africains, les... comment est-ce que je vais dire ça ? Les relations... non-hétérosexuels et les identités non strictement binaires comme femme existaient ou pouvaient exister dans certains contextes et sans représenter de... sans représenter d'anormalité. Donc on retrouve des termes et tout qui font partie des... qui désigne soit des personnes qui sont dans des pratiques, qui sont dans des sexualités, pardon. ou même des pratiques sexuelles non hétérosexuelles, ou des identités, comme je le disais, qui ne sont pas ou hommes ou femmes. Donc il y a le fait que l'Afrique, ce n'est pas un groupe monolithique, ce sont plusieurs peuples. Il y a l'influence de la colonisation. avec l'apport d'une vision aussi sexiste, enfin j'ai dit de la colonisation, j'ai envie de dire décolonisation, parce qu'il y a des colonisations arabes, puis aussi des colonisations occidentales, des peuples européens. Et avec des visions finalement... qui ont impacté avec, j'ai envie de dire un sexisme, sauf que je ne me rappelle pas de la chercheure qui en parlait, que j'ai vue sur Insta et tout, qui en parlait récemment, qui expliquait que même le sexisme et même le rapport de genre homme-femme a été altéré. par la colonisation occidentale. Donc du coup, il y a toutes ces influences-là, toutes ces dynamiques qui font que, dans un contexte, j'ai envie de dire post-colonial, mais qui ne l'est pas vraiment, il y a des rôles qui se sont modifiés, et... des rôles qui ont pris la place d'autres, notamment les hommes en fait. Les hommes qui, en fait, des fois reprennent des structures qui étaient peut-être gérées avant par des femmes, je ne sais même pas peut-être parce que je sais, je le sais dans certains contextes, qui étaient occupées par des femmes et tout. Et ça rejoint aussi la recherche d'ailleurs, parce que là je cite, mais ça rejoint la recherche de Karine Bahana qui est chercheuse. Donc des fois je cite un peu de ses... sur le genre, elle travaille sur le genre justement.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et les rapports de genre en fait, dans les contextes artistiques et tout. Elle entend vraiment mieux que moi. Mais en gros, toutes ces dynamiques-là... peuvent expliquer qu'on se retrouve dans des contextes maintenant où, selon les pays, il peut y avoir l'homosexualité qui n'est pas un débat, qui n'est pas une discussion en fait, et d'autres où ça devient une discussion parce que c'est dans un contexte où on considère que c'est illégal et tout. Et puis actuellement, quand on voit ce qui se passe en Afrique de l'Est, du Sud, et même en Afrique de l'Ouest aussi, au Ghana et tout en termes de répression, on sait qu'il y a l'influence aussi des religions. des religions chrétiennes, judéo-chrétiennes, sur la politique actuellement. Donc il y a vraiment des dynamiques qui s'opèrent et qui cristallisent des débats, qui cristallisent des persécutions comme ça des personnes queer africaines. Et d'ailleurs, généralement, je vais parler de personnes africaines en disant queer et pas par exemple LGBT, pour ces raisons-là, pour toutes ces raisons-là. Donc voilà. D'accord. Je ne sais pas si une fois de plus, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question.

  • Speaker #1

    Si, si, parfaitement. Oui, j'avais déjà plus ou moins la même idée.

  • Speaker #0

    Je pense que je peux en parler pendant longtemps.

  • Speaker #1

    Et du coup, on va revenir à ton regard, enfin on va refaire un retour au sujet d'avant sur ta place ou ton regard dans le milieu de la bande dessinée. Comment tu perçois ce monde-là et comment toi tu te situes ?

  • Speaker #0

    Je perçois que le monde de la bande dessinée en France, on retrouve les mêmes problèmes que dans la société en général. C'est systémique. Je vais avoir à me demander si on retrouve les mêmes dynamiques que dans le roman et dans la littérature. Oui, on retrouve dans le roman, on retrouve ces mêmes dynamiques, même si j'ai l'impression qu'elles sont moins débattues dans le milieu de la bande dessinée et qu'elles interviennent pratiquement... uniquement dans les espaces militants, j'ai envie de dire féministes, ces réflexions interviennent et bougent dans les milieux féministes de la bande dessinée, qui restent des milieux très blancs aussi. Mais de toute façon la bande dessinée en France est féminine. Très blanche. Parce qu'on répond toujours sur le hit fight pour avoir des personnages noirs. Moi, je le dis souvent en intervention, je le présente souvent systématiquement comme une autrice camerounaise. Parce que les premières œuvres que j'ai faites en indépendant... en indépendante et sont pratiquement toutes avec des personnages noirs et comme en plus j'ai grandi j'imagine au Cameroun, systématiquement on va me présenter comme une autrice camerounaise et ça, ça m'a fait beaucoup réfléchir à ma positionnalité. Donc que ce soit avec des institutions, généralement quand je travaille et que... et qu'on me demande un carvenir et tout, et qu'on me dit oui, l'Afrique a un monde dessiné et tout, je tique toujours un peu. Parce que je me retrouve dans une position où je… je dois rappeler en fait que je suis française et en le faisant ça donne un peu l'impression que je rejette le fait que je sois à moitié camerounaise sauf que politiquement, géopolitiquement je ne suis pas camerounaise le Cameroun n'admet pas la double nationalité comme certains pays d'Afrique le font donc je ne peux pas avoir de double nationalité et quand en fait dans les espaces artistiques on cherche à avoir des auteurs africains ou même spécifiquement camerounais moi je suis un peu obligée chaque fois de dire aux gens en fait vous savez j'ai peut-être l'accent mais en fait je suis le plus française je sais que vous avez du mal à me caser dans cette case c'est comme si vous ne voulez pas se laver voilà mais en fait c'est vrai je ne sais pas comment vous dire je peux merci Je peux prendre ma petite voix de française et tout parler comme ça, tout parler comme ça. Ça peut peut-être aider, mais systématiquement on le range dans les autrices américaines. Et ça devient un enjeu presque politique pour moi de chaque fois dire, vous savez, il y a des autrices de bande dessinée au Cameroun. Et d'ailleurs les deux premières qui seront éditées dans le programme de formation édition chez la Fiery sont camerounaises. Forcément on connaît un peu mieux le milieu donc voilà. Mais on a commencé par l'Afrique centrale et l'idée c'est de, après ça se fait dépasser, mais les deux premières il se trouve qu'elles sont camerounaises. pour la deuxième histoire, peut-être on a une autre Camerounaise et peut-être on aura si elle confirme parce qu'on a pris du retard une Togolaise je crois voilà, donc du coup il y a des autrices qui qui existent des autoristes qui veulent exister qui viennent du continent quoi, et À côté, il y a des athérites afro-françaises qui ne souhaitent pas, mais qui ne devraient pas être... automatiquement classés dans les auteurs ou autrices africains parce que leurs œuvres représentent des personnages noirs. Et je pense qu'en bande dessinée, contrairement aux romans, où en fait l'image est présente et omniprésente, du coup on voit des corps noirs. Et c'est pour ça que je dis, moi je travaille vraiment sur la représentation aussi des corps noirs et afro. parce que c'est un enjeu. Moi, quand Laura a écrit le personnage de Joachim dans Quand vient l'été je peux avoir des traits très déconstruits des personnages, je peux vraiment le faire. Mais j'ai réfléchi et je me suis dit, en fait, il y a vraiment cette idée que ça risque d'être, si ce n'est pas la première, au moins ce sera parmi les premières œuvres. qui présente un couple afro, il y a besoin de représenter un corps beau. Pas forcément, là, il a été écrit valide, tout ce qu'on veut, machin, mais c'est aussi un enjeu. Et j'ai dû avoir cette réflexion-là. Quel corps ? Comment est-ce que je dessine le corps de Rachel qui est grosse ? Comment est-ce que je la dessine ? Quels traits je vais utiliser ? Qu'est-ce que je veux mettre en valeur ? Et ça a beau avoir... Peut-être que les gens ne s'en rendent pas compte, mais ce n'est pas parce qu'on est noirs qu'on sait dessiner des personnages noirs en fait. Moi, j'ai appris à dessiner des corps blancs, j'ai appris à dessiner. Et si je dois dessiner une histoire en contexte asiatique, je vais devoir apprendre à dessiner. Donc, j'ai retrouvé les nuances de couleurs et tout. Quand les gens sont choqués parce que... Les afros sont choqués parce qu'on fait la différence entre une photo de Aya Nakamura qui est magnifique parce qu'elle a été mise en valeur et la mise en valeur c'est pas juste le maquillage et tout, c'est vraiment une étude de comment la couleur se... Donc on le voit en photographie et je crois que les gens ne font pas le... Le lien avec le dessin qui est aussi un autre art où en fait on a ces mêmes codes de trouver les bonnes nuances, trouver les bons contrastes. Parce que en fait, et en plus, pour trouver ces contrastes et en plus faire avec une technologie qui n'a pas toujours été. faite ou paramétrée pour imprimer des corps noirs. Ce qu'on apprend sur la photo, comment est-ce qu'on pouvait capturer les couleurs de peau et tout, qui n'étaient vraiment pas faites pour capturer les peaux noires, on retrouve aussi certains trucs comme ça dans l'impression. Papiers, des couleurs et tout. Tout ça, c'était le fait de dessiner des corps noirs. Quand vient l'été, qui en fait ne sont pas marrons. dans tout le monde de l'histoire, ça a peut-être l'air d'un choix, mais qu'est-ce qu'il a fait Renne ? En fait c'était réfléchi aussi, et ça a son importance, et c'est vraiment la partie que moi j'aime bien dans mon travail, parce que je sais que si je le fais, et ça rejoint aussi la question de comment est-ce que je perçois ce monde éditorial de la bande dessinée, et c'est vraiment important. Si je le fais, c'est dans un but. Quand on parle de représentation, moi j'ai tendance à dire, quand on parle de représentation, c'est le joli mot pour ne pas dire qu'on est dans une démarche artistique antiraciste. C'est ça en fait, c'est le joli mot pour le dire. Donc quel que soit, quand on va te dire qu'on a besoin de représentation, on sait qu'on est dans des démarches soit antiracistes, soit antivalidistes. En fait, on répond vraiment à un besoin de rééquilibrage de la société. Et on apporte, moi je dis j'apporte une solution peut-être art-thérapeutique. à un manque de représentation et à une mauvaise représentation. Donc c'est deux choses, d'avoir des corps noirs qui ont été représentés en dessin d'une manière volontairement dégradante. Il faut se demander pourquoi, parce que ça c'est en tout cas une question qu'on peut demander aux artistes noirs et afro dans le monde, pourquoi on fait beaucoup de... de dessins réalistes ou semi-réalistes, voire de l'hyper-réalisme, et pourquoi en fait même les personnes qui... aiment acheter des illustrations et tout, vont souvent vers ces représentations du corps réaliste. C'est parce que des fois, le corps a été volontairement déformé par le trait.

  • Speaker #1

    C'est ça, on n'a pas eu l'habitude de nous voir. bien dessiné, bien filmé, bien photographié.

  • Speaker #0

    Du coup, beaucoup d'artistes du dessin travaillent à l'encontre de tout ça, qui essaie de rééquilibrer. Donc moi, c'est vraiment un plaisir de travailler sur ce genre de... de représentation et oups, il y a mon clavier qui est qui est tombé et voilà donc écoute,

  • Speaker #1

    on a pas mal échangé c'est vrai que je n'étais pas forcément on n'a pas forcément abordé la partie lecture mais Comme c'est vrai que je le fais, c'est pas plus mal en fait de s'être axé sur les enjeux de l'illustration en France. Avant de clôturer, de passer aux recommandations, est-ce que tu as des questions regardant ou est-ce que tu as des points que tu voulais un peu plus accentuer ? Merci.

  • Speaker #0

    toi je vais te demander attend j'avais écrit ma question je vais te demander où est ce que tu places parce que j'ai vu des épisodes je suis dans podcast je commente même plusieurs années mais voilà Mais oui, donc où est-ce que tu situes les créateuristes de contenu ? C'est comme ça que tu te présentes, c'est-à-dire que je ne m'en parle pas. C'est-à-dire que je suis créatrice de contenu littéraire dans l'industrie de l'édition. où est-ce que tu me situes ?

  • Speaker #1

    je vais parler de manière générale et puis après je vais centrer vraiment sur toutes les démarches politiques que certains et certaines d'entre nous entreprennent mais on va dire que pour moi c'est des vecteurs de communication et ça vraiment un... Enfin, ça représente vraiment un enjeu financier pour les maisons d'édition en termes de marketing d'influence. Je pense que là, ces trois, quatre dernières années, ça a vraiment révolutionné le monde du livre. Et puis, ça permet aussi de faire découvrir, on va dire, en fonction des goûts littéraires et des centres d'intérêt. des auteurs et autrices plus ou moins connus. Donc, je pense que c'est un rôle qui, pour moi, enfin, pas fondamental parce que moi, je suis... Enfin, je suis quittée de percée de parviteurs d'hôtes, mais je veux dire, on va dire, le monde de la création, c'est quand même... La création de contenu littéraire, c'est devenu fondamental pour moi. Alors, dans le... dans le milieu éditorial. Après, si on veut vraiment dire les termes et parler concrètement, moi je me situe plus dans, comme tu l'as dit plus tôt, c'est plus dans une démarche antiraciste, et plus dans une démarche de lutte sociale que je propose tout ce genre de contenu. Donc, si tu veux, moi, dans le milieu, enfin, parmi toutes les créateurices de contenu littéraire, on va dire, engagées, entre guillemets, et qui ont un intérêt pour les luttes sociales, je dirais plus qu'on est en marge de… qu'on est en marge du milieu, parce qu'on a des contenus qui sont beaucoup trop politisés pour le milieu éditorial français.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si on représente un enjeu financier quand on est très politisé. Je ne pense pas qu'on soit les profils, on va dire, type recherché par les maisons d'édition. Mais je pense que notre rôle est primordial pour tout ce qui est diffusion de messages, quand on veut porter certaines revendications. je pense que c'est quand même important qu'on se relaie tous et toutes, histoire d'éveiller les consciences, histoire de se soutenir. Après, je ne sais pas si ça représente un enjeu financier, je ne saurais pas te dire. Mais je pense que... j'ai pas envie de dire qu'on soit politiste ou pas parce que quel que soit tes choix t'es quand même c'est un choix politique mais que t'aies un profil qui soit recherché ou pas par les maisons d'édition je pense que il y a un rôle à jouer qui est assez déterminant après selon mon prisme ça peut être positif ou négatif mais voilà Je ne sais pas si j'ai répondu à ta question.

  • Speaker #1

    Non, non, tu as très bien répondu. Parce que un temps, je suis une maison d'édition indépendante. Moi, je vois l'intérêt, bien entendu. L'intérêt financier. De toute façon, dans l'édition indépendante, la cible n'est pas la cible du mainstream. Oui, c'est ça. Ce ne sont pas les mêmes cibles parce que du coup, qui dit indépendant dit aussi dans la marge de la nation. Et donc, ce ne sont pas les mêmes objectifs. Ce n'est pas qu'on n'a pas envie de faire de chiffres, mais c'est qu'on est obligé de réfléchir à des cibles qui sont totalement différentes de celles... Et moi, dans ce cadre-là, effectivement, je trouve que... J'en suis, je suis beaucoup de danses sur vous. Je vois l'importance en fait. Après j'avoue que j'ai un peu de mal avec le terme créatrice de risques de contenu, même littéraire, parce que j'ai souvent l'impression que ça ne me dit pas... Exactement. Avant on disait critique, ou bien il y en a qui font beaucoup plus de promotion des livres, d'autres personnes qui vont faire des critiques. Toi tu fais déjà des critiques, je ne sais pas si tu appelles ça comme ça, mais j'ai l'impression que tes critiques en fait elles ne sont pas que positives. Il y en a qui vont faire de la critique vraiment dense. pour encenser en fait et pour promouvoir et c'est tout aussi important c'est juste que en tant qu'artiste aussi et producteuriste d'art il y a aussi besoin du regard de la critique négative parce que c'est comme ça qu'on se forme aussi et quelquefois et je ne dis pas que ça doit systématiquement venir de la marge cette critique et tout c'est vrai que ça casse et un peu cassé en même temps mais ça fait vraiment partie de nos pratiques artistiques de pouvoir se remettre aussi en question et des fois je trouve que ça manque un peu moi récemment j'ai revu comment j'écrivais mes romances lesbiennes après un partage je crois de Étoiles, j'espère que je sais bien son nom Ah oui, Étoiles je pense, oui, qui a, j'espère que je ne me trompe pas, qui a partagé un post sur comment on écrivait son problème avec les romances lesbiennes. J'espère que je ne me trompe pas. En tout cas,

  • Speaker #0

    c'est une chose que je vois de quoi il est possible.

  • Speaker #1

    Voilà. Et du coup, je suis allée voir les historiques qu'elle citait, et même les... la créatrice de contenu qu'elle citait et tout, je suis allée écouter. J'ai remis en question vraiment mon écriture aussi. J'ai remis des choses. Et sans ce regard-là, c'est un peu difficile. Après, on va me dire peut-être que c'est parce que ce n'est pas ton œuvre qu'on critiquait. Mais les critiques de mes œuvres, j'en ai reçu. Et puis limite, en école et même... l'école de l'art qui n'est pas l'institution genre le fait d'apprendre l'art la critique fait vraiment partie de de l'apprentissage donc c'est sur ça la question que je voulais te poser

  • Speaker #0

    Oui, après moi je dis créatrice parce que je fais pas mal de médias, enfin je fais de la veille, je fais des avis qui sont de plus en plus concis parce que j'ai de moins en moins l'envie, l'énergie de rédiger des pavés. Mais ça m'empêche pas après de faire une ou deux phrases, on va dire... constructive, histoire d'aller droit au but et de dire si j'ai bien apprécié ou pas. Mais je ne sais pas, je ne me définis pas tant que ça comme critique. Parce que comme je fais pas mal de choses en même temps...

  • Speaker #1

    Ben oui. Non, non, je ne disais pas de... de te définir toi comme critique c'est juste que des fois juste le terme, il faut vraiment aller chercher voir le type de contenu que la personne fait tu vois et et puis déjà toi tu fais une émission tu fais un podcast en plus donc hélas là on n'est pas dans un cadre de critique on est dans un cadre d'échange voilà donc du coup je regarde toujours j'essaie de suivre ce que les tendances que vous instaurez parce que ben finalement vous en instaurer et c'est vrai on a peut-être c'est parce que j'observe aussi de la marche mais de mon point de vue il y a vraiment des des tendances et des un côté watch out qui est donc que les créatrices de contenu mènent et arrivent à instaurer et comme tu l'as dit, oui ça ça influence le milieu de l'édition aussi bien mainstream pour certaines personnes créatrices de contenu que du coup dans la marche donc you

  • Speaker #0

    matter merci mais écoute on a pas mal papoté je pense qu'on aurait dû on devrait faire une partie 2 mais on va devoir cototirer le podcast d'accord est-ce que tu as un ou une invité que tu verrais sur le podcast écoute moi je vais recommander Karim Bahanak je pense que c'est c'est

  • Speaker #1

    C'est une voix qui mérite d'être entendue aussi. Non, en fait, je ne connais pas du tout ces artistes. Et je ne sais pas si elles produisent encore. Je ne sais pas comment expliquer. Est-ce que tu as déjà reçu...

  • Speaker #0

    à mes illustrations non mais je connais son compte elle fait de la jeunesse il me semble et en plus elle a même illustré un des livres de Aisha Traoré il me semble ouais je l'en ai entendu parler

  • Speaker #1

    Il y a Amé que j'aime bien et aussi Ama, mais je ne vais me la voir plus trop sur les comptes, qui avait décidé ma petite étoile, un petit livre jeunesse auto-édité. Et c'est vrai que je me demande un peu ce qu'elle devient. Mais je crois qu'elle continue de produire, mais plus trop d'être sur les réseaux. que je sais peut-être très bien tu vois qui c'est mon illustratrice Amma ?

  • Speaker #0

    non je connais pas du tout je vais prendre son livre à côté c'est pas grave au pire tu m'enverras des pseudos oui si tu y penses voilà est-ce que tu peux rappeler aux auditeurs et auditrices où est-ce qu'on peut te retrouver s'il te plaît

  • Speaker #1

    Randy Boussy D-I-B-U-S-S-I sur Instagram, Facebook j'ai du mal à être constante sur Facebook maintenant je suis surtout je suis le plus constante sur Je publie le plus sur Instagram. Je suis sur Webtoon aussi, du coup, avec Cindy et Zohra. Suivez aussi Afiri Studio parce que même si, à l'avenir, il n'y aura pas forcément mes œuvres, je serai soit en formatrice, soit en éditrice. Voilà. Donc Afiri Studio, c'est A-F-I-R-I. studio donc sur Insta aussi, Facebook je suis aussi sur Randy Boussy je suis aussi sur Blue Sky mais voilà un réseau qui est plutôt connu finalement mais voilà je le trouve plutôt plus safe que Twitter je suis aussi sur X Twitter mais oh seigneur ce réseau chaque fois il me donne des mots de tête donc voilà je ne suis pas très régulière sur TikTok j'y suis mais je ne suis pas très régulière je suis pro pour ouvrir des comptes et pas tout le temps voilà là où je suis la plus régulière c'est Insta et j'ai aussi un compte Ko-fi où vous pouvez me soutenir et lire les épisodes de Cindy Ezowa en exclu voilà

  • Speaker #0

    d'accord je crois que j'ai tout dit merci c'était un plaisir d'échanger avec toi je pense qu'on a encore plein de choses à évoquer mais ça sera peut-être pour une partie 2 qui sait oui c'était

  • Speaker #1

    super intéressant c'est vrai que tu me disais au revoir pardon excuse-moi je suis en train de vouloir encore te recommander est-ce que tu as déjà reçu Amandine Gay ? non moi je suis absolument fan de son travail cinéaste, récrivaine voilà super connue je ne sais pas si elle sera libre mais tu peux toujours essayer j'aimerais bien écouter non je pense que je ne sais pas je ne sais pas je vais

  • Speaker #0

    remercier les auditeurs audiceristes d'avoir écouté cet épisode dans le lectorat minoré et je vous dis à tous et à toutes à très bientôt à bientôt,

  • Speaker #1

    bye bye

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