- Speaker #0
bonjour à toutes et à tous je suis thomas lead designer de l'agence la grande ours merci de nous rejoindre pour ce nouvel épisode d'un poil du x en direct de notre agence aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir jean baptiste caloia Ingénieur de formation, Jean-Baptiste a fait un virage vers le design de produits numériques, un domaine dans lequel il a acquis une solide expérience, que cela soit en design de services, de produits, en recherche d'utilisateurs ou encore en stratégie commerciale. Le tout dans des secteurs variés tels que la finance, la fintech, le e-commerce, la mode ou encore le secteur public. Il a collaboré avec de grandes entreprises comme BNP Paribas, Orange Bank, Lyft ou encore BPI France où il occupe actuellement le poste de Head of Design. Il était d'origine... de deux applications mobiles innovantes, Hype et La Carte, qui aident les utilisateurs à découvrir des lieux authentiques en temps réel. Grand amateur d'architecture, d'art, de café et de gastronomie, Jean-Baptiste voit le design comme une approche globale, mêlant créativité et croissance business. Son travail chez BPI France est un bel exemple de l'impact du design sur l'accompagnement financier et l'expérience utilisateur dans le secteur bancaire. Hello Jean-Baptiste, j'espère que tu vas bien.
- Speaker #1
Hello Thomas, merci de me recevoir.
- Speaker #0
Avec grand plaisir. Très bien. Super. Écoute, un grand merci d'avoir accepté mon invitation. On a l'occasion de collaborer ensemble chez BPI France en ce moment sur des sujets de design variés et aussi à fort impact. Et je suis ravi de te recevoir pour discuter de ton parcours, de ta vision du design et surtout de comment BPI France finalement réinvente par le design l'accompagnement financier. Avant de commencer, est-ce que tu pourrais te présenter brièvement pour ceux qui ne te connaissent pas et parler un peu de ton parcours ?
- Speaker #1
Bien sûr. Merci à toi. L'intro est déjà très complète. En synthèse, ça fait à peu près 10 ans que je fais du design sur des rôles de contributant individuel et de leader. Dans pas mal de domaines, récemment de la banque et des fintechs, mais avant il y a eu d'autres secteurs, de la mobilité, du e-commerce, du monde de l'art, de la mode, etc. En France et un petit peu aux US également. Donc voilà pas mal de choses avec effectivement aujourd'hui chez BPI France, mon rôle qui a beaucoup évolué ça fait depuis 2021 que j'ai rejoint BPI France. D'accord. Tout d'abord en externe parce que j'avais monté, donc j'ai commencé en tant que freelance. J'ai ensuite effectivement monté un studio de design où je travaillais avec pas mal d'acteurs, beaucoup de petits acteurs en précide. Après il y a eu des startups scale up et les grands groupes notamment ceux que tu as cités. Et donc effectivement j'arrive, alors en fait ma première interaction avec BPI France est vers à peu près 2015-2016 où je ne suis pas du tout encore dans le domaine bancaire, je monte effectivement deux applications Hype et la carte qui aujourd'hui n'existent plus, je vais te raconter très brièvement pourquoi et je rencontre BPI France justement pour aller chercher des subventions et des financements, financements que je n'ai pas d'ailleurs je ne comprends pas du tout à l'époque ce que fait BPI France et comment BPI France peut m'aider Bon en l'occurrence BP France ne m'aide pas, je pars après quelques mois. Ensuite en Californie où là je vais travailler avec pas mal d'agences et c'est là où je vais travailler effectivement avec Lyft notamment, qui est un client d'Uber sur toute l'expérience du conducteur, qui est assez passionnant. Je rentre après un an en France, donc je continue à travailler. Là effectivement, il y a du groupe BNP en transverse sur des sujets assez passionnants, même de design prospectif. Donc c'est là où en fait je fais un peu un premier pas dans la banque. Et donc après, ça suit effectivement pas mal d'autres missions, aussi dans de l'expérience un peu hybride, physique, digitale, notamment la cité des sciences, pour ne citer que là. Donc c'est super intéressant. Et début 2021, je rencontre BPI France, qui cherche des designers, qui cherche à structurer le produit design chez BPI France, une mission quand même un peu plus large. J'arrive du coup en externe, BPI France est un de mes clients, et très rapidement, par un peu plein de hasards, Mathieu Elouin, qui est à l'époque CDO, qui est toujours chez Bpifrance, mais qui occupe un autre rôle maintenant au COMEX, me propose du coup le job. Et voilà, mon rôle a pas mal évolué et on se retrouve quatre ans plus tard avec une équipe qui a beaucoup grandi et surtout la place du design qui a beaucoup évolué, du produit en général. Évidemment, on va en parler aujourd'hui. Bien sûr. Et donc voilà à peu près en synthèse.
- Speaker #0
Une bonne entrematière avec Bpifrance à l'époque. Et je pense, voilà, peut-être...
- Speaker #1
une entrée, on va dire, qui s'est écourtée, on va dire, la première fois. Mais c'est assez intéressant parce que, en fait, c'est depuis cette expérience-là, en arrivant justement chez BPI France, quelques années après, que je garde cette idée de comprendre, en fait, comment BPI France, en fait, l'expérience de BPI France se compose, comment BPI France peut accompagner, en fait, l'ensemble du coup des boîtes et avec cette vue, justement, d'un très petit entrepreneur. Et donc, c'est cette idée-là, finalement, qui, je pense, a permis d'ancrer pas mal de choses. et qui d'ailleurs se font encore un de nos challenges aujourd'hui donc en fait c'est assez intéressant de voir les deux visions.
- Speaker #0
Je trouve que c'est bien d'avoir effectivement commencé par cette vision là et ensuite d'avoir la vision plus interne et de comment justement pallier et ne pas reproduire finalement peut-être des schémas que tu as pu rencontrer à l'époque. Super, merci, très clair. Est-ce que, avant de commencer, j'aime beaucoup poser cette question quand on parle de design, est-ce que tu peux nous donner un peu ta définition, ta vision du design de l'UX, en quelques mots ?
- Speaker #1
Oui, écoute, c'est un vaste sujet, on en parlait un petit peu avant de commencer ce registrement. Je pense que c'est avant tout le fait de concevoir. beaucoup cette idée qu'en fait le design c'est avant tout une approche, c'est une façon de faire, de penser. Le rôle de designer évidemment c'est un prisme de compétences. Mais voilà, le design c'est ce qui est appliqué pour concevoir des services, des produits, des organisations aussi, physiques ou digitales évidemment. Et c'est ça que je trouve assez intéressant. Et après ça pose très vite la question de ce qu'est un bon design. Je n'ai pas du tout la présence de savoir exactement ce que c'est, mais je pense que c'est en tout cas une fin équilibre entre, naturellement, j'enfonce des portes ouvertes, mais quelque chose qui, en tout cas un produit, un service qui répond évidemment à un problème auprès de l'utilisateur, qui est aussi un levier de croissance. C'est la combinaison des deux. Et surtout, quand on est dans des produits et services, c'est une croissance business, donc l'entreprise. Et qui intègre aussi cette notion d'utile, de fonctionnel, de désirable dans certains cas. Il y a des secteurs où c'est moins présent, il y a des secteurs où ça devrait être plus présent, comme je pense la banque. Et je pense un truc qu'on oublie aussi parfois, c'est la notion de durabilité. Surtout dans le monde dans lequel on est, on se doit, je pense, surtout en tant que designer, de créer des solutions et des services, des produits qui ont une expérience de vie longue. Et ça s'applique effectivement à peu près tout. Ça va des sasses qu'on utilise tous les jours à la chaise sur laquelle on est assis en ce moment. Donc voilà. Très clair.
- Speaker #0
Belle vision en tout cas. Ok. Très bien. Je pense que ça a aussi influencé pas mal de décisions, tes choix aussi, chez BPI France et dans d'autres sujets. Mais globalement...
- Speaker #1
Je pense aussi. Et je pense que c'est surtout le rôle de designer. Alors évidemment, il est en pleine mutation. Il a toujours été finalement en pleine mutation. Je trouve ça assez passionnant. Ça prend du temps. je pense que c'est ça qui est assez génial dans ce job encore une fois je parlais d'un prisme de compétences Et encore une fois, ça prend beaucoup de temps, je pense, d'arriver à créer sa propre façon de concevoir des produits, des services, son propre process de design finalement, qu'on peut après, d'ailleurs, appliquer à tout, physique ou digital, à ce qu'on veut.
- Speaker #0
Et tu dois aussi infuser aux autres designers présents dans l'organisation. Je pense qu'on en parlera. Exact. Mais en tout cas, c'est une très belle vision du design. Je pense qu'on va pouvoir rentrer dans le sujet. Pour les auditeurs qui ne connaissent pas BPI France, parce que je pense qu'il y en a, ou en tout cas peut-être pas dans les détails, est-ce que tu pourrais nous expliquer un peu ce que fait BPI France finalement ?
- Speaker #1
Bien sûr, je pense que BPI France, on a une image assez galvaudée de ce qu'est BPI France. Moi je le vois quand je discute avec des gens de la communauté ou des gens de la tech en général. Est-ce que c'est une banque ? Est-ce que c'est pas une banque ? Est-ce qu'on donne de l'argent à des startups ? Est-ce qu'on fait autre chose ? Est-ce qu'on est rentable ? Il y a toutes les questions qui remontent assez souvent. Et en fait c'est un peu tout ça. nous on est donc Historiquement la BPI, devenue BPI France, c'est très important d'ailleurs, le nom BPI France. Donc nous ce qu'on fait c'est qu'on finance, on accompagne des entreprises selon tout le cycle de vie des entrepreneurs, c'est-à-dire des entreprises qui n'existent pas encore, des entrepreneurs qui ont une idée de projet, jusqu'à des entreprises qui vont à l'international. Donc on a vraiment un peu ce continuum justement de solutions. On en a plus de 300, donc c'est assez énorme. On est finalement un acteur assez particulier dans l'écosystème parce qu'on est la fusion de quatre banques, on est un acteur parapublic, on travaille avec tout l'écosystème, c'est-à-dire qu'on travaille avec l'État et les régions, on travaille avec les incubateurs, on travaille avec des réseaux d'accompagnement, on travaille avec toutes les banques, on travaille aussi avec beaucoup de fintech, notamment dans le cadre de tout ce qu'on développe aussi en interne, on va en parler un petit peu après, et on est finalement un peu ce... Ce bras droit de l'État avec une mission quand même assez incroyable, on peut le dire, de développer l'écosystème entrepreneurial français. C'est un peu une spécificité française. Alors, il y a d'autres banques un peu en Asie, au Canada notamment, qui ont un fonctionnement, mais pas exactement similaire. Donc, en fait, on est un peu une sorte d'ovni finalement. Et on a justement ce rôle de financer, d'accompagner, d'être un peu ces coachs d'entrepreneurs. On parle beaucoup, on aime bien ce qu'on parle avec une boîte à outils d'entrepreneurs, et en fait ça résume bien ce qu'on est.
- Speaker #0
Ok, très bien. Donc ça serait ça un peu le défi de Pays France, ou est-ce qu'il y a d'autres... Qu'auront des filles finalement qui peut être aujourd'hui le cash des pays France, accompagnement financier, enfin en tout cas voilà tout ça, est-ce qu'il y a d'autres ?
- Speaker #1
Tout à fait, ça c'est vraiment notre proposition de valeur et après forcément on s'intègre dans une dimension forcément économique qui fluctue, et puis une dimension de marché aussi. Là aujourd'hui, et d'ailleurs nos chiffres ont été publiés il n'y a pas très longtemps, sur les chiffres de 2024, c'est 60 milliards qu'on a éjecté dans l'économie française. Donc c'est assez énorme. On a 5 milliards juste dans l'innovation. Donc justement, tout le continuum de solutions innovantes. Et après, on a effectivement des très grands axes sur les 4 à 5 prochaines années où on va mettre énormément d'efforts sur l'industrie, donc la réindustrialisation de la France, sur le climat. Très gros enjeu autour de créer plus d'entrepreneurs, mais créer plus d'entreprises vertueuses et vertes. et naturellement de l'IA. Ça fait longtemps d'ailleurs qu'on investit dans des sujets tech et notamment de l'IA, mais c'est un peu nos trois grandes verticales. En plus de tout ce qu'on fait, donc on va continuer à aider les entreprises à aller à l'export, aider les créateurs d'entreprises, etc. Avec du coup, 50 bureaux qu'on a en France et à l'international, et à peu près 1500 banquiers que nous on appelle chargés d'affaires qui du coup sont au day-to-day justement avec les entrepreneurs. Et peut-être du coup, la dernière chose que je veux rajouter, c'est qu'on parle beaucoup d'accompagnement financier. On est une banque, mais on a également tout ce qu'on appelle chez nous l'accompagnement. Et c'est du mentoring, de la mise en réseau, de la formation. Donc, quand on parle vraiment de boîte à outils, c'est vraiment ça. C'est du financier et du non-financier. C'est aussi aider des entrepreneurs sur des sujets qui peuvent être de la RH, de la cybersécurité, et aussi aider des dirigeants d'entreprises à grandir en tant qu'entrepreneurs. Et on sait que c'est compliqué, donc c'est ça notre mission.
- Speaker #0
C'est un beau défi en tout cas, dans la vision de BPI France. Derrière tout ça d'ailleurs, il y a forcément une panoplie de métiers. dont le design. Et je voulais juste te poser un peu la question, comment un peu ça, justement, quelle est ton équipe, finalement ? Enfin, voilà, un peu...
- Speaker #1
Donc, tu fais partie, d'ailleurs. Oui,
- Speaker #0
je fais partie. Voilà, ton rôle, mais voilà, juste un peu avant d'entrer dans le vif du sujet, mais voilà, de dire, voilà, on a du design, qu'est-ce qui est fait en design, finalement, pour justement accompagner ? Et relever ces défileurs.
- Speaker #1
Exactement. C'est aussi une question qu'on me pose souvent. C'est du coup, le design, est-ce que c'est le design où on aide les entreprises ? Alors ça, c'est quelque chose qu'on va pouvoir faire de plus en plus. Mais aujourd'hui, ce qu'on fait, c'est qu'on construit l'ensemble de l'expérience. Donc, on va plutôt construire des expériences et des plateformes à destination de trois familles. d'utilisateurs finaux, on a tous les entrepreneurs et investisseurs, donc c'est toutes les personnes dont j'ai parlé précédemment, on a tous les banquiers, donc tous les collaborateurs internes, où là en fait on a un énorme sujet d'efficacité opérationnelle, de simplifier finalement leur... leur journey globalement et simplifier des process bancaires qui sont chronophages pour qu'ils passent plus de temps avec leurs clients sur de l'accompagnement humain et l'ensemble des partenaires parce que comme je le disais on travaille avec l'état, les banques, les régions etc donc on construit en fait ces ensembles de plateformes ce qui fait que nous on a quand même une dimension en fait très on n'est pas du tout une banque, enfin on n'est pas une fintech, on se transforme en fintech, on est une banque d'investissement pour autant on a une dimension qui est très forte en termes d'expérience comme je le disais on a En fait, c'est un vrai sujet de CX. On a toutes les implantations dans ces 50 bureaux en France et en Europe, comme je disais. Nos clients échangent beaucoup avec ces chargés d'affaires par différents canaux. Et le digital en fait partie. Il y a aussi énormément d'événements concrets. L'année dernière, on a créé plus de 300 événements, quasiment en moyenne un événement par jour. En région, on a notre événement annuel big qui regroupe tous les entrepreneurs, qui est absolument énorme. Et on a beaucoup de... Justement, on se déplace aussi beaucoup sur le terrain, dans les usines, dans aussi également les entreprises de ces différents entrepreneurs. Donc en fait, il y a une dimension expérientielle très forte. et donc nous l'objectif c'est d'arriver à imaginer en fait on a deux de grands chantiers. On a commencé par imaginer comment le digital pouvait s'encapsuler dans une expérience plus globale pour aller soit être plus efficace pour nos clients, nos partenaires, nos collaborateurs et également de plus en plus on va aller créer des nouvelles plateformes, des nouvelles expériences sur lesquelles en fait que le canal digital est le seul à pouvoir produire une expérience intéressante. Et là on a plein d'exemples, on pourra en parler un peu après on a digitalisé comment on faisait du crédit on va aussi de plus en plus permettre aux particuliers d'investir aux côtés de BPI France. Ça, c'est aussi génial en termes d'expérience. Donc voilà, on fait tout ça. et on a du coup une équipe design. qui a effectivement beaucoup grandi, de près 4 designers à une petite trentaine aujourd'hui, avec des product designers de tous niveaux, et également des researchers, design ops, research ops, content, design system, etc. Donc on a toute la panoplie, exactement. Et ce qui est assez intéressant, c'est qu'en fait, cette croissance, on l'a fait, c'est une structuration globale qui a complètement évolué. Il y a quatre ans, on avait finalement des designers qui étaient un peu éparpillés, qui ne parlaient pas trop. On avait des techs d'un côté, pas vraiment de PM, et la data qui était un peu silotée. Alors il s'est passé du coup plein de choses. Et on est sur des challenges de transfo, et je pense que tu le vois aussi tous les jours, où en fait la disparité, la maturité est évidemment très différente. Mais quatre ans plus tard, on a 35 équipes produits, on a le tech, le produit, le design, la data qui travaillent ensemble. On a complètement finalement changé la façon de faire. Ce qu'on avait en fait il y a quatre ans, c'était une approche très exécutante. On nous demandait de créer cette plateforme A pour ça, ça, ça. Et en fait, ce qu'on fait de plus en plus, c'est justement de repartir. Je parlais justement de l'impact business qu'on a, notre grande direction stratégique, de repartir de cette direction qui est co-créée avec le COMEX pour se dire en fait, Merci. derrière comment ça se traduit dans les six métiers, donc les six grandes directions du groupe, et du coup comment nous, product, donc design, produit, tech, data, on arrive en fait à imaginer les meilleures expériences possibles pour tendre à ces objectifs, à ces ambitions en termes de business. Donc en fait on renverse complètement l'approche, et donc on a un sujet parce qu'en fait on a construit énormément de choses dans tous les centres, on a plus de 180 sites différents. d'arriver à tout remettre dans un chapeau commun et l'objectif in fine c'est de créer une expérience continue que tu sois sur un canal digital ou dans un bureau de BPI France ou dans un événement qu'organise BPI France. On n'est pas encore là c'est un énorme challenge qu'on a encore encore une fois c'est un challenge de transformation mais c'est ça en tout cas l'idée où le design est hyper moteur justement pour permettre de structurer tout ça Ce qui explique aussi d'une certaine façon notre croissance sur les dernières années.
- Speaker #0
Très clair. En tout cas, je reviens sur ce que tu disais, sur ces deux pans, expérience digitale et expérience physique. Je trouve que c'est intéressant d'avoir cette vision-là, un peu comme dans l'e-commerce où tu vas dans une boutique, mais tu as aussi le site en ligne et donc il faut avoir une continuité dans l'expérience utilisateur. Je trouve cette approche très intéressante et je confirme également en tant que designer au sein du pays France que toute cette synergie entre les équipes est déjà très enrichissante. Et très moteur aussi finalement, et je trouve que c'est un environnement en tout cas pour un designer qui est très propice à la créativité, à l'innovation, etc. Et justement je me pose la question, comment finalement on arrive à maintenir et à insuffler cette culture d'innovation dans une institution qui est quand même on va dire assez rigide traditionnellement parlant.
- Speaker #1
On peut le dire.
- Speaker #0
Voilà, et comment finalement on arrive à, quotidien en tout cas, à s'améliorer sans cesse. au sein d'une banque ?
- Speaker #1
C'est super intéressant. Il y a une première réflexion que j'ai eue quand j'ai commencé à travailler dans la banque, parce que je n'étais pas forcément prédisposé à faire du design dans la banque. Je me faisais curieux de nature. Quand la première fois que j'ai travaillé dans ces sujets-là, il y a une chose qui m'a marqué, c'est que l'expérience bancaire, je parle vraiment en général pas que de la banque d'entreprise, surtout de la banque de retail pour les particuliers, C'est un des rares services qui te suit tout au long de ta vie et de... globalement tous les jours. Tes finances, ce qui va conditionner tes loisirs, ton logement, ta vie en général, finalement. Et donc, d'une certaine façon, c'est assez intéressant parce que l'expérience bancaire te suit tout le temps. Pour autant, alors... à part exception et en fait le monde bancaire est quand même énormément évolué sur les dernières années, ce n'est pas en général les expériences les plus intéressantes. Jamais que tu as eu forcément un moment où tu te dis « waouh, c'est vraiment exceptionnel, on parle beaucoup de delight » , c'est vrai que c'est rarement le moment où tu te dis « c'est ce que je peux ressentir » . Et à l'inverse, tu peux ressentir beaucoup de frustrations. Combien de fois tu peux ressentir du temps, de la frustration liée à tes expériences Donc, tu as ce premier élément-là. Et pour le cas de BPI France, en fait, comme je disais, c'est un acteur hyper particulier dont il y a une dimension expérientielle qui est très forte. Pas du tout digital. Donc il y a un terreau qui est très propice. Et si tu regardes un peu l'ADN de BPI France, il y a deux valeurs clés, il y a l'optimisme et la vitesse. Donc c'est super intéressant pour une banque. Et d'ailleurs, tu le vois aussi dans les événements qu'on organise ou même les campagnes de pub que tu peux voir dans les espaces publics. C'est quand même un ton qui est très décalé. On ne se prend pas vraiment au sérieux. C'est vraiment la banque des entrepreneurs. C'est très concret, etc. En fait, il y a une dimension, en fait, il y a tous les éléments réunis, et après, il faut réussir à l'exploiter correctement. C'est le travail, effectivement, qui est, encore une fois, toujours en cours, d'arriver à se dire, en fait, on aide les acteurs innovants, il faut que nous-mêmes, on le soit, en fait. Et qu'on puisse s'entourer, je ne sais pas, on travaille avec plus, depuis qu'on a commencé cette transformation digitale, donc depuis 2018-2019, on travaille avec plus de 65 fintechs françaises. Donc, on arrive à s'entourer, par exemple, de top acteurs, et nous-mêmes, effectivement, il faut qu'on instufe cette culture-là. donc D'arriver complètement à intégrer finalement la place du design, j'ai envie de dire, au bon endroit, qui n'est pas faire des maquettes. C'est une résultante d'un process, ce n'est pas une fin en soi. C'est un peu plus bout. Exactement. Et donc, ce qu'on voit depuis les dernières années, et tu vois, ça fait deux ans que tu es dans les équipes un peu plus, je pense que vu aussi l'évolution, on va continuer à aller dans cette direction-là. Complètement. On a commencé à être très peu et essayer d'aller chercher des victoires. Pour montrer qu'en fait le design, justement, ce n'est pas je commande des maquettes à un designer et il va fournir sur les résultats-là. C'est vraiment une approche globale qui a de l'impact pour les utilisateurs, pour le business. C'est les deux combinés. Et je pense qu'après, il y a eu une deuxième étape où en fait, on a commencé à pas mal grandir. Parce qu'on a eu les premiers fruits de ces succès, on va dire. Où là, en fait, il fallait complètement se repenser notre façon de travailler. Beaucoup plus à échelle. Beaucoup de travail sur les opérations, beaucoup de travail sur la research. et qui ne se contente pas que au design, qui arrive à intégrer l'ensemble des parties prenantes produits donc que je mentionnais tech, produits data, product management du coup dans ce cas là. Et on rentre du coup de plus en plus dans une phase où en fait le design a aussi ce rôle, je parlais de designer des organisations mais c'est aussi ça, le rôle du designer aujourd'hui notamment dans un environnement complexe qui est très régulé aussi, c'est d'arriver à aligner une une partie prenante business. de la conformité, des techs. Et ça, c'est un vrai travail que finalement les designers peuvent faire parce qu'ils ont une vision 360 et ils comprennent en profondeur pas que les utilisateurs, mais aussi comment le business fonctionne. Et d'arriver finalement à faire ce travail, de rendre ça tangible et de faire ce travail finalement que des gens se comprennent par le même langage et surtout, et une vue d'ensemble, parce que c'est ça aussi, en ce qui est. Probablement que les designers et les designers font partie des rares personnes qui ont une vue de tout ce qui se passe. Du moment où tu es une boîte innovante qui charge des subventions et que tu ne sais pas comment t'y prendre, jusqu'au moment où ton banquier te donne, enfin que tu as au droit le crédit, si on parle d'un financement. Ça aujourd'hui finalement, dans ce genre d'organisation, très peu de monde ont cette vision d'ensemble. Et ça, ça permet du coup de décloisonner des silos et de faire en sorte qu'on passe de justement ce que je disais, commander une nouvelle in-game plateforme, faire ce nouveau site. de mon côté, à finalement intégrer quelque chose dans une expérience d'ensemble.
- Speaker #0
Donc ça effectivement, ça touche l'environnement des pays France. C'est vrai que ça fait comme une pieuvre, en tout cas tentaculaire, avec plein de tentacules qui viennent avec plusieurs cerveaux, plusieurs... Voilà, et c'est très... On arrive bien à faire cette image-là. Et effectivement, cette transition dont tu as parlé sur les deux ans déjà depuis que je suis dans les équipes, c'est hyper enrichissant et c'est vraiment très très étape par étape mais finalement c'est essentiel effectivement pour ce changement et cette acculturation design un peu partout et infuser finalement cette vision et je trouve que ça marche très bien et là sur ces derniers temps même je trouve que ça a été très exponentielle avec justement le pôle research le pôle data le pôle et vraiment toute cette synergie là qui fonctionne très bien donc ça c'est d'un point de vue PPI France est ce que tu peux nous donner un peu des exemples d'un point de vue plus justement entrepreneurs sur l'accompagnement qu'est ce que vous avez un peu Alors, peut-être pas révolutionner, mais en tout cas changer un peu la vision des choses, justement grâce à toutes ces équipes-là. Comment ça s'est passé et quels sont un peu des exemples que tu peux nous donner ?
- Speaker #1
C'est un très bon... Je pense que c'est intéressant aussi de voir effectivement dans le concret ce que ça donne. Comme je le disais, nous on a, je pense, il y a eu... Imaginez comment le business historique de BPI France peut fonctionner, mais peut-être différemment et mieux, et driver justement par l'expérience, et après du coup des nouveaux cas d'usage. J'ai deux exemples qui me viennent en tête. Dans cet exemple là que je vais te donner, il est d'autant plus intéressant qu'il vient vraiment du design. Il est vraiment drivé par un besoin qu'on identifie, qu'on rend hyper tangible. Et par plein d'aspects, il est assez intéressant dans la suite de l'histoire et dans l'accélération. On est à la fin du Covid, on a globalement avec le début de la crise justement ukrainienne, donc crise sur la matière première, augmentation des taux, et en fait on se rend compte que, alors comme je disais on est tous les entrepreneurs, mais il y a forcément des entreprises, enfin notre cœur de marché c'est quand même plutôt les PME.
- Speaker #0
Les très petites entreprises, donc très petites entreprises, c'est des entreprises dans le BTP, des boulangeries, des gens dans le service, c'est très divers. On se rend compte qu'en fait, on a de plus en plus justement de déférences de ces petites entreprises parce que forcément, elles sont extrêmement impactées par ces augmentations de taux, des matières premières, etc. Et elles sont globalement mal financées. On les finance assez mal. Il y a une raison assez évidente à ça, c'est que... Nous, derrière, on a des banquiers, donc nos chargés d'affaires qui font des prêts. C'est beaucoup moins rentable de faire des prêts de 50 000 euros que de plusieurs centaines de milliers ou de millions d'euros. Et on se retrouve finalement avec un volume important de ces entreprises-là qui demandent des prêts. Et le besoin qu'on identifie, c'est que c'est vraiment de l'argent pour faire tenir leur activité. Si ce n'est pas délivré rapidement, les entreprises ferment. Défense des entreprises. Donc ça, c'est effectivement ce qu'on identifie. Donc ça, c'est plutôt sur un volet du marché. Et au niveau de l'expérience des utilisateurs, on se rend compte qu'en fait, c'est des très petites entreprises où finalement, le dirigeant fait tout lui-même. Il n'a pas structuré son équipe ou il a un DAF. Il n'a pas des experts qui peuvent l'aider dans la relation avec ses banques. Donc, on se rend compte qu'il y a deux choses finalement qui sont assez criantes. C'est que forcément, ils ont très peu de temps à consacrer aux démarches bancaires et surtout, il y a un manque de transparence et de visibilité. Parce que très souvent, les banques s'expriment dans un jargon très bancaire qui n'est quand même pas hyper compréhensible.
- Speaker #1
Oui, d'accord.
- Speaker #0
Je pense qu'on a tous vécu ça.
- Speaker #1
On a tous vécu ça.
- Speaker #0
Et donc, on se rend compte et on se dit, en fait, on a quelque chose d'extrêmement intéressant à faire. Comment on peut résoudre ce problème-là ? Et donc là, en fait, on repense complètement comment on fait du crédit. On se dit, mais en fait, pour faire ça à l'échelle, il faut qu'on fasse on a une ligne directrice c'est la vitesse Donc pour faire ça, on ne peut plus capitaliser sur nos banquiers, on se dit qu'on doit tout digitaliser. Et c'est la première fois qu'on fait du crédit 100% digital, avec cette idée où tout tourne autour de la vitesse, et même dans l'expérience, ça crée une nouvelle ligne de produits, qu'on a appelée Flash, où on se dit que ça doit être le plus simple possible. On va essayer de demander le moins d'informations possible également, ça c'était un des irritants qu'on connaît, qui est qu'en fait on demande. toujours les mêmes infos, on demande des informations qui ne sont pas forcément tout le temps accessibles par l'entrepreneur ou le dirigeant, et on trouve plein de façons d'aller beaucoup plus vite. Ça passe par demander moins de documents, d'aller utiliser des socles, des API, des données bleurtières pour aller accélérer ce process, demander moins d'efforts du coup aux dirigeants, connecter des comptes bancaires, etc. Et donc, avec tout ça, on produit une expérience où on se dit qu'on arrive à délivrer des prêts en moins de 7 jours. Tu testes, tu vois si tu es éligible en moins d'une minute. Tu peux déposer un dossier, ça prend 15 minutes, ce qui est quand même assez court pour une demande de crédit en ligne. Et 24 heures après, tu as une réponse. Et si c'est un oui, tu as 7 jours après l'argent sur le prix. Ça, ça a été un énorme succès. C'est toujours aujourd'hui une ligne de produits qu'on diversifie beaucoup et qui fonctionne très bien. Et ce qui montre bien, c'est qu'en fait, on a complètement repensé le produit. Et d'ailleurs, la première version de la plateforme, on le monte en 4 mois. Ce qui pour une startup, une scale-up, ne peut pas être un temps à peu près normal, pour BPI France, c'est deux jours. C'est très rapide. Ce qui est très intéressant, c'est qu'on en a. On a travaillé dans une approche extrêmement rapprochée, une core team très proche, où on avait forcément du design, du product, de la tech, des risques, la compliance nécessairement. Et donc, c'est super intéressant, parce qu'on monte cette plateforme où tout est drivé par l'expérience. Le but ultime, c'était derrière forcément l'expérience pour nos clients et derrière un gain d'efficacité énorme pour nos équipes opérations. Et donc ça, par exemple, c'est un succès qui est super. Et donc là, c'est vraiment sur un cadre de lancement de nouvelles plateformes. On a pu, par exemple, à des échelles beaucoup plus petites, retravailler certaines étapes. qu'on savait problématiques. Je parlais justement du fait que nos clients qui sont nos entrepreneurs ne sont pas des banquiers, ils ne devraient pas l'être. C'est pour ça qu'on a mis énormément d'efforts, d'attention sur le content, donc de l'UX writing jusqu'au moment au content design. On a par exemple repensé certaines étapes de nos parcours où on demande à nos clients de vérifier leur identité. Donc ça, c'est évidemment un processus bancaire qu'on est obligé de faire. savoir si toi tu es la personne que tu prétends être et que tu es bien un représentant légal de cette entreprise-là et bien en fait en repensant juste la façon dont l'information était affichée et qu'on soit surtout très transparent sur comment on allait traiter la donnée, on s'est rendu compte qu'en fait on a permis de réduire quasiment drastiquement le nombre de demandes manuelles où en fait tu prenais rendez-vous et t'allais voir une personne des équipes d'opération pour faire ce process manuellement ce qui fait exploser le lead time et qui du coup en termes de coûts pour BPI France est énorme et on permet à faire gagner à ces équipes là 50 heures par mois juste en retravaillant d'une certaine façon une étape alors si je dis ça, ça a été très long parce que les gens notamment avec la compagnie d'arbitre etc mais drivez encore une fois par l'expérience, on s'est dit que cette étape là ça va être le plus clair possible et en émenant la plus de transparence possible et c'est d'ailleurs un des principes de design qu'on a aussi c'est d'amener la transparence dans toutes les étapes que ce soit pour nos clients externes ou nos banquiers.
- Speaker #1
Mais je trouve ça intéressant la force de frappe finalement des pays France aussi, de dire, on peut lancer une plateforme en 4 mois, donc plus ou moins rapidement en fonction des temporalités, et vraiment d'aller dans des sujets très micro, qui vont faire finalement un impact énorme, alors que c'est beaucoup de choses à penser, beaucoup de choses dans le process, etc. Mais c'est vraiment deux exemples concrets qui sont aux antipodes, mais qui montrent finalement l'éventail que BPI France a de possibilités pour améliorer l'expérience financière finalement.
- Speaker #0
Exactement. Et même, ça va des nouvelles plateformes qu'on a montées par exemple il y a un an et demi pour permettre aux particuliers d'investir aux côtés de BPI France et diversifier leur épargne. Ça par exemple, c'est quelque chose qui est du coup rendu possible que par le digital. Et pour nous, ça nous permet d'aider davantage les entrepreneurs en impliquant les résidents fiscaux français. Donc, toi et moi, tu peux investir à partir de 500 euros dans des fonds, justement, de BPI France, dans des entreprises qui ne sont pas cotées. Ce qui, pareil, du coup, à l'époque, c'est historiquement des formats qui sont réservés à une élite, ce qui est d'entrée autour de 50 000, 100 000 euros. Donc, forcément, ça limite les possibilités d'accès. Et surtout, sans aucune connaissance financière, parce que c'est BPI France qui... Enfin, on continue à faire ce travail d'investissement, on le fait nous-mêmes avec nos propres fonds, puisqu'on ouvre une partie de ces fonds à l'investissement de particuliers. Et ça, c'est pareil, et ça, c'est génial de pouvoir le faire. Et ça, encore une fois, en termes d'expérience, c'est en tout cas le plus en plus simple, parce que c'est un produit qu'on a lancé et qu'on continue à améliorer. et qui permet justement aussi à des particuliers d'aider des entrepreneurs du coup de tout secteur français et européen Donc c'est pareil, c'est un super message tout en diversifiant son épargne, donc c'est un peu du win-win. Et donc ça va aussi à l'accompagnement de ce genre de choses qu'il y a quelques années on n'aurait pas pu penser faire.
- Speaker #1
Oui, c'est une nouvelle verticale, en fonction aussi du temps qui passe. BPF se diversifie sur plein de choses, qui c'est peut-être dans 5 ans on part sur une autre chose aussi.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et qui suit aussi forcément les plans stratégiques, tout ça. en alignement avec toutes ces étapes en tout cas sur lesquelles il faut passer et cette vision aussi que le COMEX, les dirigeants aussi mettent en place mais c'est hyper intéressant.
- Speaker #0
Il y a des choses qu'on sait qu'on ne va pas faire. On ne va pas par exemple nous on a aujourd'hui notre expérience de banque en ligne pendant la décision de nos entrepreneurs et du coup des partenaires et des collaborateurs de BPI France il n'est pas question par exemple aujourd'hui parce que quand on pense à une banque en ligne on pense à une banque de flux donc c'est à dire une carte bancaire, un compte courant, c'est quelque chose qu'on ne va pas faire pour plein de raisons. Mais ça, c'est quelque chose sur lequel on n'aurait aucune envie d'aller dans la mesure où il y a pas mal d'acteurs qui sont très bien atteints d'expérience. Donc il y a des directions dans lesquelles on sait qu'on ne va pas aller parce que ça n'a pas d'intérêt pour nous, ça n'a pas d'intérêt pour les autres. Ok,
- Speaker #1
très clair. Écoute, moi je voulais te parler d'un exemple aussi qui peut être intéressant.
- Speaker #0
Oui, complètement.
- Speaker #1
Parce qu'on parle aussi des entrepreneurs en France. Il y a eu pas mal de choses aussi sur les garanties, BPI France aussi en termes de garantie, etc. Et c'est vrai qu'on oublie souvent, mais il y a aussi tout ce qui est à l'international, à l'export, qui est aussi une verticale d'ailleurs de BPI France.
- Speaker #0
Exactement. Une verticale qui est pareil, peut-être moins connue, mais qui est tout aussi importante.
- Speaker #1
Complètement. Et je trouve que c'est aussi... important de mettre l'accent aussi sur un peu ces projets, on va dire, satellites, mais qui sont tout aussi importants. Et typiquement, avec l'ensemble de ce que tu as pu mettre en place chez BPI France en termes de design, c'est vrai que moi, de mon côté, il y a eu un projet sur lequel qui m'a vraiment tenu à cœur parce qu'on a eu vraiment une conduite du changement intéressante. Si je remets un peu de contexte sur ça, c'est vraiment sur la partie assurance, préfinancement, export. qui permet finalement à une entreprise qui veut se développer à l'international, qui a besoin finalement d'un financement, elle va tout simplement demander à BPI France et BPI France va sécuriser finalement les crédits accordés par les banques aux exportateurs. On va parler d'exportateurs. Et c'est vrai que pour qu'une assurance soit réellement efficace, il faut aussi qu'elle soit simple, rapide, il y a plein de critères en tout cas à prendre en compte. Et pour obtenir ce crédit, c'est vrai qu'il y a pas mal d'étapes historiquement, il y a eu pas mal d'étapes qui doivent passer d'un contrat, d'une demande de besoin, d'une enveloppe, à l'utilisation de ce crédit jusqu'au remboursement. Donc c'est vrai que c'est une grosse phase et beaucoup d'étapes qui peuvent être lourdes administrativement. Et c'est vrai qu'initialement, tout se passait en PDF, en papier, en mail. Je n'allais pas dire fax, mais en tout cas, on reste quand même très dans les archétypes, en tout cas, des anciennes expériences et des anciens process administratifs. Et c'est vrai que là, le focus que je veux faire, c'est vraiment sur les déclarations finalement. Les banquiers doivent déclarer mensuellement l'utilisation finalement du crédit de l'exportateur ABP France chaque mois. Et c'est là où le bas blesse, parce qu'effectivement, cette phase... avant la digitalisation et tout le process qu'on a mis sur le design, c'était une charge administrative assez lourde qui prenait facilement 30 minutes par déclaration. Et c'est vrai que là, ça a été un constat vraiment très... Alors, pas alarmant, mais très significatif de se dire 30 minutes fois le nombre de déclarations qui est de l'ordre... Alors, ce n'est pas une dizaine, c'est quand même quelques centaines, peut devenir très chronophage et donc une valeur ajoutée qui est moindre sur d'autres sujets. Et donc, tout là a été le défi. comme toi, typiquement avec ton histoire par rapport à la plateforme Flash, en tout cas ce que tu as expliqué. Et c'est vrai que là, le design a vraiment joué un rôle clé parce qu'effectivement, comme tu le sais, on ne design pas en vase clos chez BPI France. On va aller s'appuyer sur une approche centrée utilisateur, centrée multiservices. On va reprendre aussi des choses existantes qui existent sur le socle de BPI France aussi pour capitaliser finalement sur des choses existantes et faciliter aussi et optimiser toute cette expérience utilisateur. Et c'est vrai que grâce au design, on a aussi réduit l'effort utilisateur qui était de remplir une déclaration de papier à tout simplement une expérience digitale, une digitalisation de ce service, en réduisant typiquement des frictions qui sont complètement connues, comme tu as dit. On redemande des informations peut-être superflues qui ne peuvent être forcément pas utiles. On va peut-être aussi faciliter en pré-remplissant des informations. C'est des choses toutes bêtes finalement, étape par étape, qui peuvent guider aussi l'utilisateur et qui facilitent une expérience. Et finalement, on est tombé de 30 minutes à 3 minutes pour déclarer une déclaration qui est quand même assez significative et avec un taux d'adoption à 100% en deux mois une fois qu'on a déployé ça au réseau bancaire. Donc, elle est quand même assez courte où on est quand même sur des métiers, une verticale qui peut aussi avoir une résistance au changement assez importante. Et donc là, en tout cas, avec des early adopters, des POC, en tout cas la méthodologie design qu'on n'a pas réinventée, mais en s'appuyant vraiment Sur l'expertise design de BPI France, on a réussi à finalement transformer des contraintes en opportunités pour créer des expériences qui apportent vraiment une vraie valeur ajoutée. Je vais faire juste cette petite discrétion.
- Speaker #0
Mais merci en tout cas pour...
- Speaker #1
Qui parle avec des chiffres en tout cas, et qui complète finalement exactement tout ce que tu as pu énoncer juste avant.
- Speaker #0
Complètement, et je pense que c'est un super exemple parce qu'en fait, le travail, le challenge, il est énorme pour tous les types d'utilisateurs. Et effectivement, ça a été un très gros win, clairement. Tout ce travail fait justement sur ces équipes, sur justement tous ces sujets autour de l'export. Et ce qui est intéressant aussi, c'est que clairement, on sait qu'il y a des moments qui sont très clés dans nos expériences, plutôt effectivement à destination de nos clients externes, donc les investisseurs, les entrepreneurs, où là, on peut vraiment aller amener, je parlais un peu de Delight tout à l'heure, mais c'est cette idée-là. Je prends l'exemple le plus simple à visualiser, c'est quand le prêt est octroyé.
- Speaker #1
C'est un moment de dire…
- Speaker #0
En tout cas, surtout dans le contexte d'un entrepreneur qui vit pour son business ou c'est des montagnes russes permanentes, il voit qu'il y a un soutien, ce n'est pas tant le financement, c'est plutôt ce qu'il va pouvoir faire avec qui va être intéressant. C'est tout ce qu'on distille dans nos expériences. et également auprès de nos... nos outils internes ou auprès de nos partenaires, où là, effectivement, il y a un énorme enjeu. Alors, on ne va pas forcément aller chercher du delight, mais en tout cas, on va essayer de rendre toutes ces opérations-là les plus simples possibles, avec le moins de friction. Et encore une fois, ton exemple est superbe, parce qu'en fait, c'est des opérations qui sont répétées N fois, parfois même dans une journée. Donc, on amène aussi ce gain en termes de réduction de charge mentale. qui est évidemment absolument clé et on a des retours qui vont dans ce sens là. Donc c'est génial et là on est vraiment dans la transformation, ben vraiment. de toute l'expérience de nos métiers et donc effectivement avec un impact comme tu as pu l'illustrer qui est significatif.
- Speaker #1
Très challengeant et hyper aussi important en tout cas de penser aussi à tout ce pan en tout cas interne aussi et de valeurs ajoutées sur lesquelles on peut aussi mettre l'accent et finalement créer une expérience, alors forcément une expérience adaptée aux besoins mais voilà il ne faut pas... oublier cette partie là et de créer vraiment ils ont le droit enfin je veux dire les enfin ils ont droit dans le sens où des collaborateurs internes peuvent aussi avoir une expérience aussi complètement dédié et
- Speaker #0
Fluide quoi et je pense qu'on a très souvent parfois le on a pu le voir mais je l'ai pu le voir aussi dans d'autres packs chez BPI France en fait parfois on oppose c'est pas l'un ou l'autre en fait c'est les deux et d'ailleurs c'est le même niveau même quand je parlais de la principe de design en fait c'est le même principe de design juste que ça prend des formes différentes C'est plutôt ça, c'est l'application va être différente parce que les contraintes sont différentes également. Mais il faut qu'on ait le même niveau d'expérience, le même niveau de qualité. Alors que là, on va résoudre des problèmes complètement différents. Complètement. Mais c'est indispensable. C'est indispensable et a fortiori plus pour l'expérience des collaborateurs internes qui naviguent dans une myriade d'outils. Parce que la résultante du fait que BP France a la fusion de 4 banques, donc on a la réalité de 4 systèmes d'information. Donc voilà, il y a du legacy et ça dans le domaine, il n'y a pas que dans le domaine bancaire, mais il y a effectivement beaucoup de ça. Et donc c'est un enjeu qui est surtout vraiment d'ensemble. Et surtout parce que ces expériences-là sont le miroir, l'un est le miroir de l'autre. Et d'ailleurs tout ce travail qu'on fait de plus en plus, d'arriver à voir ces vues d'ensemble, tout à l'heure, qui est absolument clé. Parce qu'en fait, on navigue dans une complexité. Il faut qu'on rende cette complexité simple pour tout le monde.
- Speaker #1
Absolument. C'est très bien résumé. J'ai une dernière question pour toi. Finalement, si on ouvre un peu le sujet, selon toi, quels seraient les 2-3 grands défis sur l'accompagnement financier qui nous attendent ou les opportunités ou les changements qui pourraient nous attendre dans le futur, dans les 3, 5, 10 ans à venir ? Voilà, avec toutes les choses qui se passent en ce moment sur le digital, etc. Qu'est-ce que tu en penses de ça ? Merci.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu en dis ? Je n'aurais pas la prétention de savoir ce qui va se passer dans 5 ans, mais en tout cas, on peut émettre des hypothèses. Et d'ailleurs, on voit des choses d'hier qui commencent à arriver maintenant. Donc, on peut partir du postulat que ça va s'accélérer. Je pense que tout ce qui est effectivement, si on parle vraiment de financement, et aussi, ça peut être de l'extra-bancaire, mais si on en reste au financement, on voit qu'il y a de plus en plus de tendances où je parlais justement des prêts flash qui sont très rapides. On a des acteurs d'ailleurs très innovants qui proposent du crédit quasiment instantané. Et là en fait, alors tout ça s'est rendu possible parce que c'est pas une nouveauté en soi, c'est juste qu'on commence à être mature sur des enablers, notamment tech, beaucoup de l'open finance. Donc l'open finance c'est le fait de pouvoir récupérer tous les flux bancaires de l'ensemble d'acteurs. C'est tout ce qui va tourner autour, donc la compta, la pré-compta, les factures. On a aussi pas mal de législation qui bouge, quand ça parle de facture électronique. Donc ça, c'est ce qui va permettre aussi de simplifier drastiquement le... le partage justement de factures entre un fournisseur et un client, tout ça arrive à maturité. Et donc, on voit par exemple, il y a cette fintech, je peux citer, qui est de facto par exemple, qui propose justement du crédit où on a l'argent, la réponse en une minute. Donc ça, on va se retrouver finalement avec cette notion vraiment très intéressante, donc vraiment de vitesse. Je pense qu'on va aussi avoir une barrière à l'entrée qui va vraiment se réduire. Outre la vitesse, c'est la simplicité du coup, parce que toutes ces données ont été récupérées. Pour un utilisateur, ça ne lui demande aucun effort. Et si je reprends ce que fait Defacto, complètement intégré dans une expérience de banque. Donc en fait, il n'y a pas d'interface propre. C'est intégré dans ta banque, c'est intégré dans ton outil de compte après compte. un crédit sans avoir donné aucune info, ni voir une autre interface. C'est-à-dire que tu es déjà habitué à ton interface de banque et tu peux demander ton crédit.
- Speaker #1
Les pains, potentiellement, qui sont de la clé.
- Speaker #0
Les pains sautent parce qu'on exploite de la donnée, parce qu'on exploite des modèles qui sont nourris, etc. Donc, effectivement, il y a ce côté vraiment de vitesse et d'accessibilité dans le sens où le crédit peut être effectivement beaucoup plus simple à distribuer. Donc effectivement je pense qu'il y a cette première chose. Et après... Naturellement, il y a eu un volet de la personnalisation. Aujourd'hui, finalement, comme tout autre produit, d'une certaine façon, c'est assez standardisé. A fortiori, du coup, pour les entrepreneurs, en fait, le financement, il est, outre la dimension purement du produit financier, de combien tu peux emprunter, à quel taux, combien tu dois rembourser, le temps que tu vas mettre à rembourser, on se rend compte qu'on peut vraiment aller un camp plus loin dans la personnalisation. On commence à le voir, je pense qu'on est un peu au balbutiement de ça. Alors naturellement aidé par notamment l'IA, on n'en a pas parlé d'ailleurs, 40 minutes mais on en arrive. Où on va pouvoir potentiellement imaginer des solutions de financement qui sont vraiment personnalisées potentiellement pour un secteur d'activité et donc peut-être groupées à des solutions qui ne sont pas des solutions financières, peut-être avec du mentoring, peut-être de la formation. Et donc on se rapproche encore plus de l'objectif en fait. Si on parle de la compagnie d'argent financier, qui n'est pas juste d'avoir de l'argent pour avoir de l'argent, c'est d'avoir de l'argent pour développer quelque chose. Donc cette hyper personnalisation, je pense qu'on va l'avoir de plus en plus, et qui probablement, pareil, va être combinée à cette idée de vitesse et d'accessibilité, va probablement rendre encore plus facile l'accès justement au financement, et donc on peut espérer plus d'entreprises qui vont se développer, et donc plus d'innovation.
- Speaker #1
en tout cas c'est des impacts qui vont toucher plusieurs domaines, plusieurs phases. Et hâte de voir aussi comment BPI France s'intègre finalement dans ce futur paysage financier qui évolue constamment.
- Speaker #0
Oui, exactement. Et je pense aussi peut-être vraiment entraîner autour de l'expérience, c'est-à-dire aussi la compréhension de ce qu'est finalement ces produits financiers. On sait aujourd'hui que les liens entre les entrepreneurs et les banques peuvent être tumultueux. Ça peut être très stressant pour des entrepreneurs qui ne connaissent pas. Complètement. Parce que c'est un peu un monde un petit peu inconnu. Tous les produits financiers aussi sont risqués, surtout dans un contexte économique un peu fluctuant. Donc, il y a tout ce côté aussi. J'en parlais avec justement l'investissement dans le private equity avec BPI France, BPI France Entreprises. Il y a toujours un énorme côté autour de la pédagogie aussi. que des acteurs notamment comme BPI France sur lesquels on est moteur. Mais je pense qu'il y a aussi un aspect autour justement de l'éducation qu'on voit autour du crédit ou du financement en général. On le voit beaucoup plus dans des banques de détail. Si tu vois sur des plateformes d'investissement, c'est un gros sujet autour de l'investissement, quel que soit l'asset ou le crédit à titre personnel. Et je pense qu'effectivement, on ne l'a pas encore dans le côté business et je pense que c'est quelque chose qui va arriver.
- Speaker #1
Ok, écoute, pas mal de sujets qui vont arriver.
- Speaker #0
Il y a du travail en tout cas.
- Speaker #1
Il y a du travail, effectivement. On n'a pas fait tout ce chemin pour rien chez BPI France pour s'arrêter là. Donc je pense que tout l'effort qui a été mis déjà sur les dernières années va être exploité pour tout ça. Et bien écoute, merci Jean-Baptiste pour tout. pour toutes ces informations, d'avoir partagé ton expertise, ta vision design à travers ce podcast et d'avoir pris aussi le temps de répondre à mes questions.
- Speaker #0
Merci beaucoup Thomas pour l'invitation et aussi je profite pour te remercier. Remercier également l'ensemble des designers de La Grande Ourse qui sont dans les équipes de design de BPI France qui co-construisent tout ça, qui sont moteurs. On le disait tout à l'heure, chaque designer aujourd'hui porte la vision du design, fait ce travail ... énorme d'acculturation, de faire bouger les lignes, parfois sur des sujets qui semblent micro, mais qui, en fait, mis bout à bout, ont une importance qui est énorme. Donc, merci pour ça. Et puis, merci aussi pour notre collaboration, qui est super depuis qu'on peut être arrivé dans les équipes.
- Speaker #1
Merci beaucoup. Nous arrivons donc à la fin de ce podcast. Et je tiens à remercier également nos auditeurs et auditrices de nous avoir écoutés. N'hésitez pas à vous abonner, à réagir ou à partager le lien de l'épisode s'il vous a intéressé et si vous souhaitez en savoir plus. plus sur d'autres sujets de l'UX, vous pouvez écouter nos nombreux autres podcasts avec divers invités sur les plateformes d'écoute et également consulter nos articles de blog sur notre site et je vous propose donc de nous retrouver très vite pour un nouvel épisode d'Un poil du X. Merci et à très bientôt.