Diriger une entreprise familiale, c’est déjà une chose. Mais transmettre cette entreprise, c’est une autre bataille. Et souvent, les dirigeants reportent, évitent, ou pensent qu’ils ont le temps.
Pourtant, chaque année, des milliers d’entreprises familiales disparaissent, non pas parce qu’elles n’étaient pas rentables, mais parce que leur transmission a été mal préparée.
Une entreprise familiale, c’est plus qu’un business. C’est une histoire, des valeurs, une fierté. Mais c’est aussi, parfois, une bombe à retardement : un fils qui n’a jamais voulu reprendre l’entreprise, une fille mise à l’écart sans raison, un fondateur qui s’accroche au pouvoir. Tout ça, souvent, dans un silence assourdissant.
Bref, failles dans la gouvernance, conflits entre héritiers, rancunes non exprimées… Voilà ce qui peut transformer un héritage en désastre.
Lors de mon dernier podcast, j’ai échangé avec Frédéric Lucet et Pierre-Emmanuel Costeux de Family & Co, experts des transmissions transgénérationnelles, qui accompagnent depuis 20 ans les familles dirigeantes. Leur constat ? Transmettre une entreprise, c’est plus dangereux que de la diriger. Car transmettre, ce n’est pas déléguer, c’est co-construire. Et ça ne commence pas à 65 ans, mais bien des années – voire des décennies – avant.
Pourquoi ? Parce que transmettre, c’est :
1️⃣ Choisir, et donc renoncer. Tous vos enfants ne peuvent pas tout avoir : diriger, détenir, décider. Chaque choix implique un risque, et éviter ces décisions par facilité, c’est semer la discorde pour demain
2️⃣ Accepter de perdre du pouvoir. Pour beaucoup de dirigeants, transmettre, c’est s’effacer. Et c’est terrifiant. Mais refuser de lâcher prise, c’est condamner la génération suivante à échouer. Le courage, ici, n’est pas de rester aux commandes, mais de savoir partir
3️⃣ Transformer au lieu de copier. Une transmission réussie n’est pas une simple continuité. C’est une transformation. La génération suivante doit réinventer l’entreprise pour qu’elle reste pertinente. Ce n’est pas une trahison, c’est une évolution
En fin de compte, les entreprises familiales qui réussissent ne sont pas celles qui évitent les conflits. Ce sont celles qui les affrontent, ensemble. Parce que transmettre, c’est aussi avoir le courage d’écouter. Ceux qui survivent sont ceux qui comprennent que transmettre, ce n’est pas déléguer. C’est guider, accompagner, et surtout écouter
Et pour aller plus loin, notamment pour les passionnés des sujets de transmissions familiales, Pierre-Emmanuel (https://www.linkedin.com/in/pierre-emmanuel-costeux/) est également co-auteur, avec Laurent Allard (https://www.linkedin.com/in/allardlaurent/), du livre "Accompagner et pérenniser une entreprise familiale" ! Plus de 40 ans d’expertise cumulée réunie dans un livre, autant d’années que je passe à trouver quel costume mettre aujourd’hui
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