- Speaker #0
Écoutez le monde vétérinaire autrement sur VétoMicro, un podcast produit par Thémavet. Bonjour, je suis Colline Musel, vétérinaire, coach, formatrice et cofondatrice de Wondervet.
- Speaker #1
Et moi, je suis Marine Slove, vétérinaire, entrepreneur, podcasteuse et fondatrice de Thémavet.
- Speaker #0
Bienvenue sur le podcast numéro 1 de La Profession, qui démontre qu'il y a mille façons d'être vétérinaire. Vous entendrez ici des consoeurs et des confrères, qu'ils soient praticiens ou non. raconter leur parcours professionnel, leur réussite et les joies qui vont avec, mais aussi leurs difficultés et leurs échecs.
- Speaker #1
C'est toujours avec le même enthousiasme que nous prêtons notre micro aux vétérinaires pour la troisième saison consécutive, pour continuer à nous raconter tel que nous sommes vraiment, interroger notre quotidien professionnel bien sûr, mais aussi et avant tout notre rapport à la vie, au monde animal et à la planète.
- Speaker #0
Le tout saupoudré d'une bonne dose de déculpabilisation.
- Speaker #1
Vous êtes ici chez nous.
- Speaker #0
Mais surtout, vous êtes ici chez vous. Belle écoute !
- Speaker #1
Bonjour à toutes et à tous, aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Benoît Viviano. Bonjour Benoît, bienvenue sur VétoMicro.
- Speaker #2
Bonjour Marine, merci de m'accueillir.
- Speaker #1
Je suis ravie qu'on ait enfin réussi à caler un moment pour enregistrer cet épisode, parce qu'on s'est rencontrés à la vague de l'an dernier, donc en 2023, et là on enregistre presque un an plus tard, puisque la vague, si je ne me trompe pas, c'est dans deux semaines.
- Speaker #2
Oui, ça approche, ça approche. On y arrive enfin. On a mis du temps, mais on a réussi. C'est super.
- Speaker #1
Alors, tu avais fait une intervention où tu parlais des jeunes vétos français à l'étranger et de leurs attentes. Et j'étais venue te voir après parce que c'est un sujet qui est quand même très actuel et qui mérite qu'on y accorde de l'attention. Alors, en effet, tu es un jeune diplômé. Tu es sorti en 2023 du Céhout de Valence en Espagne, dans un pays ensoleillé. Ça tombe bien parce que tu es originaire du sud de la France. Depuis ta sortie d'école, tu habites à Montpellier avec ton conjoint. un djeco léopard et un chat et tu bosses en consultation à domicile plus un peu d'urgenteaux en garde. Alors j'en dis pas plus et si tu es prêt, on rentre dans le vif du sujet.
- Speaker #2
Allez, c'est parti. T'as bien décrit la chose, on peut y aller.
- Speaker #1
Alors qu'est-ce qui t'a donné envie de devenir vétérinaire ?
- Speaker #2
La question qu'on se pose souvent et c'est une vraie question. Chez moi, elle est assez simple, elle est assez classique. Je vais encore te répondre comme beaucoup parce que j'adore les animaux. C'est un fait que j'aime beaucoup. beaucoup les animaux. Et quand j'étais plus jeune, je disais surtout que j'aimais les animaux, mais que je n'aimais pas trop les gens. En fait, avec le temps, je pense que c'est quelque chose qui a bien changé. En fait, j'aime autant les gens que les animaux. Juste, j'aime soigner les animaux et je n'aime pas soigner les gens.
- Speaker #1
Il y a une nuance de taille.
- Speaker #2
Oui, c'est très important. Typiquement, je n'aime pas les piqûres, tu vois, donc ça, c'est un peu compliqué d'aller piquer des gens. Mais le point vraiment clé qui a fait que j'ai voulu faire le véto, Pour la petite histoire, j'avais un petit toutou à la maison, un joli pointeur. Et ce chien, il avait plein de problèmes véto. Et donc, on était régulièrement chez le véto une fois par mois pour aller gérer les problèmes d'hermato. Et puis, un jour, entre 5 et 6 ans, j'ai dit à mes parents, moi, je veux faire docteur pour les animaux parce que je ne veux plus qu'il y ait toutou qui souffre comme mon chien. Et c'est parti de là. Et puis, ça s'en a enchaîné des années d'études et d'études et d'études. Et puis, finalement... voilà, docteur pour les animaux, aller le soigner, vu qu'il y en a comme lui, qui souffre comme il avait souffert. Donc, c'est parti de là. Vraiment, je n'avais même pas six ans.
- Speaker #1
Et comment t'oriente ta scolarité pour, in fine, finir en Espagne, du coup ?
- Speaker #2
Ça a été, en fait, ce qui m'a vraiment motivé tout au long de mes études. J'ai commencé le collège en voie générale, puis le lycée en voie générale, partir vers un bac S. comprenant SBT, bio, maths, physique, chimie à fond, parce que c'était des matières qui me plaisaient en plus, mais qui allaient derrière déterminer le fait que j'allais pouvoir faire véto. Et puis derrière, la fameuse prépa qui a été un pur échec pour moi, et je ne sais pas si... Tu as prévu qu'on en parle plus en détail.
- Speaker #1
Tu as été jusqu'en classe préparatoire en France.
- Speaker #2
Oui, j'ai fait en France, j'ai fait un an de classe prépa sur Marseille parce qu'initialement, je suis d'Aix. Donc Marseille, c'était à la fois le plus proche et puis quand même une prépa qui était plutôt bien réputée. Donc j'ai fait un an là-bas où ça ne s'est pas bien passé. Et après, j'ai fait deux ans en fac. Donc j'ai fait quand même trois ans de post-bac en France.
- Speaker #1
Et tu peux nous expliquer... Pourquoi ça ne s'est pas bien passé en prépa ?
- Speaker #2
Alors, si tu veux, il y avait deux choses. Je pense qu'il y a un côté manière de travailler en prépa qui... qui est à mon sens un petit peu aberrant, mais il y a aussi une partie qui ne me convenait pas. Je ne peux pas dire que ça s'est mal passé parce que ça s'est mal passé dans la zone où c'était et aussi parce que ça ne me convenait pas. Il y avait vraiment ces deux choses-là. La première partie, c'est parce qu'il n'y avait pas ce côté bonne ambiance, forcément, une forme de compétitivité qui n'était pas très agréable. Et heureusement, j'ai pu me faire quand même. quelques copains que j'ai encore aujourd'hui et avec qui ça a permis de garder du lien et de pouvoir avancer. Mais derrière, ce qui a été vraiment compliqué, c'est ce côté du corps professoral où tu as effectivement des notes complètement achevantes tout au long de l'année. Et quand tu as été bon élève pendant X années avant, derrière, tu passes de 15, 16 de moyenne à 3, 4, 5 sur tous tes exams. Bon, ça c'est... du psychologique, c'est quand même compliqué. Puis après, les fameuses calls où, clairement, on le dit scrupuleusement, tu te fais assassiner parce que les profs sont pas agréables. Et moi, ça s'est surtout très mal passé parce que j'ai eu une très, très, très mauvaise relation avec la prof de bio. Je sais pas ce qui s'est passé. Il y a eu une forme de non-compatibilité et où... Quand moi, j'allais demander de l'aide pour essayer d'avancer sur mes difficultés, essayer de rebondir et d'atteindre un niveau un petit peu plus important pour progresser, elle cherchait à m'enfoncer. Donc, j'ai vu des remarques extrêmement désobligeantes, comme quoi, en fait, je ne pouvais pas y arriver. Quand je demandais de l'aide pour comprendre pourquoi je n'avais pas réussi à ce contrôle-là, j'entendais que... De toute façon, je n'y arriverai pas et qu'il fallait juste que je me mette à travailler.
- Speaker #1
Tu as eu l'impression d'être mis en échec en fait, quelque part. Ah,
- Speaker #2
complètement, complètement. J'ai eu de l'appui de mes amis et de certains professeurs, mais d'elles, je n'ai pas eu l'appui dont j'avais besoin pour essayer de rebondir. Et je mets le doigt sur cette personne parce que c'est une prof qui a changé en cours d'année. Elle était en congé maternité avant, au tout début de l'année. Donc, premier trimestre, j'étais dans le premier tiers de classe. J'avais des très bonnes notes en bio-géol. Et du moment où elle est arrivée, ça a été terminé. C'était du style, j'écrivais neuf pages qui étaient dans le sujet, mais qui ne lui convenaient pas parce que ce n'était pas assez détaillé pour elle. Je prenais trois, quatre. Et une amie qui, elle, avait fait un hors-sujet complet, avait le double, voire le triple de ma note. Donc, c'était vraiment... psychologiquement, c'était visé contre moi. Et c'était ça qui a été très dur. Jusqu'au moment où j'ai pris la décision de transférer à la fac.
- Speaker #1
Et c'est un milieu ou un système qui t'a plus convenu ?
- Speaker #2
Oui, complètement. Parce que c'était un travail qui était moins dans le par cœur, qui était plus dans le raisonner, dans la compréhension. La partie fac, si tu veux, la préparation au concours, elle est basée quand même sur la chimie, sur les matières scientifiques, mais il y a toute une partie qu'ils appellent sciences et sociétés, qui a dû changer entre-temps, mais qui à l'époque était vraiment un côté réflexion sur les sujets d'actualité, sur les sujets d'écologie. Toute une partie entretien professionnel qui se basait sur effectivement ta motivation à vouloir faire véto. Pourquoi véto ? Donc il y avait une partie très humaine et qu'on retrouvait en fait dans l'ambiance qu'on avait entre nous. Et c'est d'ailleurs des personnes, les vétos qui vont sortir de l'école là, avec qui j'ai travaillé, les ingénieurs agronomes avec qui j'étais, c'est encore des années aujourd'hui, on est hyper proches, on s'entend super bien. Il y avait une relation beaucoup plus familiale et de soutien. qui a permis qu'on avance ensemble et qu'on apprenne des choses parce qu'on en avait l'utilité et parce qu'on allait avancer avec ça, notamment sur la compréhension des articles, sur beaucoup de choses de ce type-là qui me servent encore aujourd'hui et qui, malheureusement, des choses de prépa ne me servent plus du tout. Donc, j'ai vraiment ce double ressenti entre le mauvais côté de la prépa et le très bon côté de la fac. qui est mon ressenti personnel et qui ne sera pas celui d'autres personnes, mais qui, à mon sens, montre l'aberration de ce système-là aujourd'hui.
- Speaker #1
Ok. Et alors, tu passes le concours... Via la fac deux fois, c'est ça ?
- Speaker #2
Non, pas du tout. En fait, c'est vraiment... Je n'ai pas pu aller jusqu'au concours. En fait, parce que quand je suis rentré en fac, à la suite de la prépa, ma prof de bio m'a clairement dit... La prof de bio de prépa m'a dit En fait, je vais te bloquer pour pas que tu n'aies pas tes équivalences. Donc, j'ai postulé en première année de licence parce que pour moi, je ne rentrerai pas en deuxième année. finalement j'ai eu mes équivalences mais c'était trop tard pour entrer en L2 et du coup je suis rentré en fait en L1 donc j'ai fait une nouvelle L1 une L2 et donc je devais passer le concours en L3 parce qu'en mon époque ça se passait en L3 et en fait au moment où je devais passer le concours juste avant j'ai postulé en Espagne sur un petit Paris avec un copain Un copain qui m'a dit, mais moi, je postule en Espagne. Viens en Espagne avec moi. Tu vas voir, ça va être super. Je dis, mais je ne parle pas espagnol. Qu'est-ce que tu veux ?
- Speaker #1
Est-ce que j'allais te demander, est-ce que tu parles espagnol ?
- Speaker #2
Pas un mot. J'avais fait allemand au lycée. Et donc, voilà, tu me dis, mais viens avec moi. Je dis, mais je ne parle pas. Je dis, mais tu es un grand fou. Il me dit, mais ne t'inquiète pas. Il y a une section française et tout. Viens, allez, tu vas voir, ça va être super. Et donc, j'ai gentiment annoncé à mes parents qu'après trois ans post-bac, j'allais finalement. postuler pour une école en Espagne. Ça a été plus ou moins bien pris au début. Puis après, ils m'ont accompagné et puis j'ai postulé, j'ai été pris et je suis parti.
- Speaker #1
Je voudrais qu'on passe un petit peu de temps sur le cursus espagnol. Est-ce que tu peux nous parler de la durée de ce cursus, de la répartition entre tout ce qui va être théorique et tout ce qui va être plutôt pratique ? Est-ce qu'il y a beaucoup d'étrangers ? C'est quoi la typologie des étudiants français qu'on trouve là-bas ? Et voilà, c'est déjà pas mal.
- Speaker #2
Ça fait pas mal de points abordés, effectivement. Alors, en gros, le cursus, il est assez similaire en termes de longueur. C'est-à-dire qu'on part sur cinq années d'école actuellement. La différence qui se fait avec la France, c'est que la France va y avoir la prépa avant. Là où en Espagne, en fait, directement après le bac, tu peux intégrer directement l'école. Donc, on peut... On part dès le départ sur une année, la première année, c'est une année un petit peu générale, où on reprend tout ce qui est base scientifique, et puis où on aborde les premiers termes animal, médical, et puis après ça se lance sur effectivement les cinq années d'école, qui vont être assez différentes qu'en France d'un point de vue organisation des blocs de matière. On va plutôt se concentrer... dès le début à voir en fait que ce soit la pathologie, l'histologie, le pur médical, le traitement, etc. Mais par bloc d'animal. Donc on va voir le porcin, le canin, etc. Donc vraiment par bloc d'animal et ça va se répartir au fur et à mesure des années. La dernière année étant purement de l'alimentaire et de l'hygiène. Voilà. Donc, il y a vraiment cette différence-là avec la France. Oui,
- Speaker #1
assez fondamentale là-dessus.
- Speaker #2
Oui, complètement, parce qu'en France, la dernière année est plutôt actée beaucoup de pratiques. Là où nous, on va avoir effectivement un peu de pratiques et puis le stage de fin d'études qui dure deux mois, mais surtout toute la partie hygiène, alimentaire, de manière extrêmement poussée comparée à la France. Cette différence, elle s'explique aussi parce qu'en Espagne, il y a beaucoup d'écoles veto. Et du coup, aussi, par conséquent, beaucoup de veto qui ne vont pas aller en tant que praticien, mais aussi dans d'autres domaines qu'on connaît peu, mais qui existent. Donc, il y a cette différence fondamentale-là. En termes de répartition théorique-pratique, j'ai tendance à dire qu'on a beaucoup, beaucoup de théories. Je pense qu'on n'est vraiment pas... pas mauvais et bien accompagné sur le côté théorique. À l'inverse, le côté pratique, je pense qu'on manque de... Pratique médicale, on a tout un tas de pratiques en alimentaire, en laboratoire, etc. Mais sur le côté vraiment immersion en clinique, là où vous allez aller en clinique dans l'hôpital de chaque fac, nous on a cet hôpital-là, à Valence en tout cas, mais il n'y a pas énormément de cas, il y a encore ce manque d'application de la théorie. qui se compensent au fur et à mesure. Depuis que je suis sorti, il y a déjà eu beaucoup de changements par rapport à ça. Et ça se sent en Espagne parce qu'on a, je dis on, parce qu'en tant que délégué, j'ai participé à la création d'un comité espagnol qui a porté le projet auprès du gouvernement pour essayer de passer les études en six ans pour avoir...
- Speaker #1
D'accord. Un peu plus de temps pour la partie pratique.
- Speaker #2
Exactement, pour avoir, si tu veux, une vraie partie immersion en clinique, parce que le stage de fin d'études qui dure deux mois, il est trop court à notre sens. Et aussi la partie qu'on peut appeler la thèse, mais qui en fait, nous, on appelle ça un travail de fin d'études, qui est tout petit aussi, donc on voudrait pouvoir développer également et avoir beaucoup plus de pratiques en fin d'année et ne pas rester que sur ce côté alimentaire-là. Je pense que les différences fondamentales, c'est celle-ci. Et ça s'explique par le côté différent de nombre d'écoles entre la France et l'Espagne aussi.
- Speaker #1
Oui, d'accord. Et du coup, est-ce qu'il y a des stages obligatoires pour essayer de compenser cette partie pratique qui est un peu moindre ?
- Speaker #2
Alors, le stage obligatoire, c'est celui de fin d'études, le grand de deux mois, qui se fait en cinquième année. On a également un deuxième stage obligatoire qui, entre la quatrième et la cinquième année, qu'on appelle le stage de CAR, c'est la clinique des animaux de rente. Donc on doit aller faire un stage...
- Speaker #1
Tout le monde doit aller faire un peu de clinique animaux de rente ?
- Speaker #2
Oui, complètement. Et ça, c'est aussi une grosse différence, c'est que nous, on n'a pas une valance seulement canin ou seulement rente comme il peut y avoir sur la dernière année, si je me trompe pas, en France. Nous, on va vraiment voir tout, en fait, et on ne pourra pas se spécialiser dans... particulièrement. Donc,
- Speaker #1
tout le monde sort avec le package équivalent. Tout le monde a fait la même chose à la fin.
- Speaker #2
Complètement. Les seules différences qui vont venir s'ajouter, c'est les stages qu'on aura fait. On a les stages obligatoires dont je te parle et puis aussi les stages qu'on peut faire entre chaque année qui ne sont pas obligatoires et qu'on choisit dans le domaine qu'on apprécie le plus.
- Speaker #1
Il y avait beaucoup de français, toi, dans ta promo ou dans les promos au-dessus ou en dessous ?
- Speaker #2
Oui. Déjà, de manière générale, il y a eu il y a pas mal de Français qui partent en Espagne. Mais là, dans mon école, en fait, c'est la seule école d'Espagne qui a un cursus en français. En fait, il y a trois cursus au départ. Ils vont être le cursus espagnol, le cursus anglais et le cursus français. Donc, pendant un an et demi, on va être dans la langue française ou anglaise pour les cours.
- Speaker #1
Ausha ou les deux selon les cours ?
- Speaker #2
Non, c'est vraiment, tu postules. Et tu postules dans la section française, anglaise ou espagnole. Donc,
- Speaker #1
tu avais tous tes cours au début en français.
- Speaker #2
Oui, tout à fait. Moi, j'ai fait ce choix-là parce que je ne parlais pas espagnol au début. Oui,
- Speaker #1
c'est ce que tu disais.
- Speaker #2
Et du coup, je suis parti là-dessus. Donc, j'ai eu mes cours pendant un an et demi en français. Donc, trois semestres. Et le quatrième semestre, donc le deuxième semestre de deuxième année, les cours ont basculé en espagnol, mais on est resté entre français, dans le groupe français. Donc, on avait un rythme plus doux. Les profs savaient qu'on était... pas espagnoles, qu'on avait un petit peu besoin de temps pour comprendre aussi.
- Speaker #1
Parce que pendant un an et demi, tu t'étais mis à l'espagnol sur les premiers temps.
- Speaker #2
Oui, complètement. Moi, j'ai pris un peu des cours qui étaient dispensés par la fac. Et puis après, un petit peu les séries, un petit peu la vie de tous les jours aussi, côtoyer un peu les espagnols, la délégation aussi, qui fait que forcément les profs, les autres étudiants parlent espagnol aussi. Donc, tout ça, ça m'a permis de prendre un petit peu mes marques, apprendre un peu plus. Puis, avec le vocabulaire, réussir à parler et donc apprendre un peu plus. Et de fil en aiguille, finalement, je suis arrivé en cours avec, au départ, j'avoue, un petit peu de mal. Ça demandait une concentration énorme, beaucoup de relectures. Pour l'apprentissage aussi, pas facile parce qu'il y a des mots. Tu ne connais pas au départ, donc tu dois chercher. Il y avait vraiment ce côté travail en plus. Ce n'était pas juste apprendre le contenu, mais aussi le comprendre.
- Speaker #1
Maîtrise de la langue, quoi.
- Speaker #2
Tout ce travail en amont n'était pas évident. Mais c'est vrai que ce semestre de bascule a été hyper important. Et finalement, en troisième année, on se retrouve avec les Anglais, les Français, les Espagnols, tous ensemble. Mais oui, du coup, ce qui fait qu'il y a... quasiment un tiers de chaque promo annuel qui est française.
- Speaker #1
Ça fait à peu près combien d'étudiants ?
- Speaker #2
Une centaine, à peu près. La classe de français, c'est entre 60 et 70. Plus dans la classe anglaise, il y a forcément des Français qui font le choix de prendre les cours en anglais parce que plus de place dans la section française. Et puis après, des Français aussi qui intègrent directement la section espagnole parce qu'ils sont...
- Speaker #1
Ils sont déjà fluents ?
- Speaker #2
Oui, parce qu'ils ont fait espagnol au lycée, qu'ils ont un très bon niveau et ça passe. Donc oui, ça fait à peu près une centaine. Donc ce qu'il fait sur toute la fac, aux alentours de 500 étudiants français, rien que pour Vétho.
- Speaker #1
En ce qui concerne le coût des études, ça marche comment en Espagne ?
- Speaker #2
Alors c'est payant, puisque c'est une fac privée. Après, tu as des facs publiques. également en Espagne, mais où, dans ce cas-là, c'est des facs espagnoles. Espagnoles. On parle d'espagnol, quoi. Là, dans le cas de cette fac-là, c'est un paiement qui se fait à l'ECTS, donc le crédit européen. Donc, en fait, on paye une valeur de crédit et multiplié par le nombre de crédits à l'année, ce qui nous fait un montant pour l'année. Les cours étant plus chers en français, que quand on bascule en espagnol. D'accord. Ce qui fait vraiment une grosse somme.
- Speaker #1
C'est-à-dire que tu peux donner un chiffre à l'année ?
- Speaker #2
Oui. Alors, moi, j'avais… À mon époque, quand je suis sorti, j'étais aux alentours de 60 000 euros le cursus complet.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
C'était plutôt… Au départ,
- Speaker #1
5 ?
- Speaker #2
Ouais, alors pas vraiment, puisque comme je te dis, les deux premières années sont un peu plus chères parce qu'en français, plus autour des 15 000 et les trois dernières années, plus autour des 11 000, 12 000. Le seul point, c'est que chaque année, il y a une petite augmentation.
- Speaker #1
Tu penses qu'aujourd'hui, c'est un peu plus cher que ce que tu dis là ?
- Speaker #2
Complètement, parce qu'en fait, nous, quand on est rentrés, on savait que l'année suivante, il y aurait une petite augmentation et chaque année, un petit
- Speaker #1
Donc, on est sur des tarifs écoles de commerce, quoi.
- Speaker #2
Oui, complètement.
- Speaker #1
Par rapport à la France.
- Speaker #2
Complètement. Ou tarifs de la nouvelle école privée en France, qui est à Rouen. Je crois que c'est à peu près dans ces tarifs-là. Oui,
- Speaker #1
c'est possible. Je ne sais pas du tout. Et alors, dans tes copromos, je ne sais pas si vous en parliez, mais c'est plutôt des études qui étaient financées par les parents ou est-ce qu'il y en avait un certain nombre qui avaient des emprunts pour pouvoir payer ?
- Speaker #2
Tu as les deux profils. J'ai même tendance à te dire les trois profils. Trois parce qu'en fait, tu as les personnes qui ont fait purement un crédit étudiant, qui ont fait leurs études et qui ont commencé à rembourser à la sortie de l'école. Des personnes comme moi qui ont fait un crédit étudiant, mais où j'avais mes parents qui étaient malgré tout derrière moi, qui ont pu m'aider et qui ont commencé un petit peu à rembourser mon crédit pendant les études, de manière à ce que je rembourse moins à la sortie. et puis d'autres qui n'ont pas fait de crédit parce que les parents avaient les moyens de payer l'école. Donc, il y avait vraiment les trois profils et c'est ça qui est aussi sympa parce que tu ne te retrouves pas... Moi, j'avais peur de ça, de me retrouver dans une fac privée où je sois qu'avec des personnes qui ont beaucoup de moyens.
- Speaker #1
C'est l'élection par l'argent, quoi.
- Speaker #2
Oui, alors qu'en fait, finalement, c'est plus de se dire, voilà, c'est ce que je veux faire. En France, j'ai... Pas cette Ausha, peut-être pas cette capacité d'aller jusqu'au concours. Je fais un crédit, ça va être des sacrifices, mais je peux y aller. C'est ce qu'on a été plusieurs à faire. Et au final, il n'y avait pas de différence entre nous. Et ça, c'est quand même important.
- Speaker #1
Oui, et si on pousse la réflexion sur ce qu'on appelle la reproduction des élites, finalement, le cursus vétérinaire français, il a augmenté. Moi, depuis que je suis sortie, mais ça reste assez peu cher parce qu'il y a toute une partie... un public qui est pris en charge. Cela étant dit, on a quand même une reproduction des élites avec plutôt des vétérinaires qui sont issus de familles, qui sont CSP+, etc. Donc, finalement, il n'y a pas de... Que le cursus soit cher, finalement, qu'on soit dans des cursus élitistes par la classe préparatoire... Est-ce que finalement, ça gomme les inégalités sociales ? Je suis pas sûre, j'ai pas la réponse, mais je soulève le point.
- Speaker #2
Je pense que le sujet se discute aussi, parce que finalement, si on va par là, là actuellement, l'école en France, c'est dans les 3000 euros.
- Speaker #1
Oui, c'est ça à peu près.
- Speaker #2
Finalement, t'as des personnes qui, même 3000 euros, ne peuvent pas les payer non plus. À mon sens, oui, ça reste des études qui sont longues, qui demandent des financements, outre le financement de l'école, des financements à côté, que ce soit en matériel, que ce soit en logement. Donc oui, clairement, il y a cette barrière financière qui existe. Et c'est quelque part triste, parce que ça ne permet peut-être pas à certains étudiants d'aller au bout de leurs rêves. Mais finalement, est-ce qu'il n'y a que la barrière financière ? Finalement pas, parce que tu as aussi la barrière du bon cours. Bien sûr. Il y a beaucoup de barrières.
- Speaker #1
Comment tu les as vécues ces années d'études espagnoles ?
- Speaker #2
C'est un très bon souvenir. C'est vraiment une période de ma vie qui a été riche en tout, en apprentissage, en copains, en apprentissage aussi sur moi. Partir à l'étranger, c'est tellement formateur. Moi, ce que je retiens le plus finalement, c'est ce côté des copains qui deviennent la famille parce qu'on est loin de chez nous, on est dans la même galère pour les exams et en fait, on devient tout de suite très proche parce qu'on est tous à côté, tous loin peut-être pour les anniversaires, pour des fêtes particulières. Et en fait, ce que je retiens principalement, c'est ça, c'est les copains pour la vie. Et ça, c'est incroyable. Il y a beaucoup de nostalgie de ne plus être là-bas. Il y a eu toute une période où j'ai approché la fin des études à me dire, est-ce que je rentre ? Est-ce que je rentre ? Parce qu'en fait, on était trop bien là-bas. Et puis bon, il y a quand même l'appel de la famille, l'appel de la France et on rentre.
- Speaker #1
Tu sais que j'ai beaucoup de gens à mon micro qui me disent qu'ils ont fait un internat parce qu'ils avaient envie de faire une année de plus.
- Speaker #2
Oui, non mais complètement. Pendant les cinq ans, on se plaint, c'est trop dur, il y a les exams, on en a marre, on veut sortir, on veut travailler. Mais finalement, on a quand même cette vie étudiante qui est incroyable. Et puis d'autant plus... Je me suis occupé de tout ce qui est délégation, donc organisation de beaucoup de projets, à être proche aussi des profs qui en Espagne ont vraiment une proximité incroyable. Et donc tout ça, ça a fait que ces cinq ans qui sont passés très très vite et dont j'ai un souvenir incroyable. Hormis la période du Covid qui a été très particulière, mais ça, ça a été compliqué pour nous.
- Speaker #1
Ça a été compliqué pour tous les étudiants, je pense, partout dans le monde.
- Speaker #2
Oui, c'est une période où, malgré tout, on le garde quand même en tête avec des souvenirs, où on sortait quand même malgré le couvre-feu et où on s'est retrouvés parfois les deux l'un chez l'autre, derrière une haie parce qu'il y avait une voiture de police qui passait. Des souvenirs comme ça qui restent. C'est ça que je retiens des cinq ans. Autre question. Outre les exams qui ont été compliqués, la distance qui a parfois fait que j'étais pas forcément bien, mais surtout les copains et la bonne ambiance.
- Speaker #1
Il y a une intégration ?
- Speaker #2
Oui et non. C'est quelque chose qui est totalement illégal en Espagne. Donc on parle d'intégration, mais surtout pas de bisoutage, tout ça.
- Speaker #1
Je rappelle que c'est... le bizutage est illégal en France aussi.
- Speaker #2
Il est illégal en France, mais on sait que...
- Speaker #1
Peut-être que l'Espagne, ils ont une position plus dure ?
- Speaker #2
Oui, c'est plus... En France, c'est plus toléré. Il y a ce côté, voilà, c'est les nouveaux qui arrivent. Là, en Espagne, il faut quand même que ce soit très encadré, d'autant plus en fac privée ou fac privée catholique. Donc, il faut faire très attention. oui, on a fait quand même une intégration des nouveaux avec toute une... une mise en place de paramarraine, ce qu'on appelle, où les deuxièmes années prennent sous leur aile un première année et l'accompagnent au besoin. On a fait une petite soirée et nous-mêmes, on avait... eu cet épisode-là. Ce n'est pas quelque chose qui dure très longtemps. On fait ça sur une après-midi, une soirée et puis c'est parti et quelques relations s'installent. Ce n'est pas comme en Espagne, enfin en France, pardon, où il y a ce côté, on part en week-end et autres, c'est beaucoup plus léger et c'est ce qui fait aussi qu'on a moins de relations entre les promotions. C'est vrai que... Oui, d'accord. Je connais quelques personnes de l'année au-dessus,
- Speaker #1
quelques personnes de l'année… Je connais plus sur ton année, ta promo.
- Speaker #2
Complètement, oui, complètement. C'est une particularité de l'Espagne. On n'a pas pareil d'endroit où se retrouver vraiment…
- Speaker #0
un endroit pour les étudiants à proprement parler. On a le campus, mais on n'a pas un point vraiment spécifique. Donc, il y a moins, effectivement, de relations interpromos.
- Speaker #1
Ok. Si, en quelques mots, pour finir un peu sur ce cursus espagnol, tu pouvais nous faire une espèce de critique constructive, telle que tu l'as vécue, en tout cas, des points forts et des points améliorés, qu'est-ce que tu disterais sur ce cursus que tu as fait ?
- Speaker #0
Moi, je pense que le gros point amélioré qui est déjà en cours, c'est le côté augmentation de la pratique.
- Speaker #1
Oui, ce que tu disais tout à l'heure.
- Speaker #0
Voilà, ça, c'est un point important. D'un point de vue aussi peut-être organisationnel de où sont situés dans le cursus tels blocs de matière pour que ça soit plus un transfert progressif vers le monde du travail. En tout cas... un enchaînement de matières sans que ça nous apprenne à sortir. Après, le gros point positif, comme je disais là, c'est le côté c'est le côté apprentissage sur soi, apprentissage de l'autre, l'ouverture d'esprit, être à l'étranger sur 5 ans, c'est quelque chose d'extrêmement positif et je pense que c'est le point, le gros point fort que je conseillerais même aux personnes qui pourrait le faire en France, en fait, de se dire je pars et je construis quelque chose de différent ailleurs. Oui,
- Speaker #1
il y a un côté sortir de sa zone de confort et ça rejoint un petit peu la conférence où je t'ai rencontré, où en fait, tu disais qu'en fait, ce sont des étudiants qui ont une certaine forme de motivation parce que il faut partir à l'étranger, s'intégrer dans une culture, apprendre une langue, faire des cours dans une autre langue, etc. Donc, finalement c'est un peu céder à la facilité d'avancer l'argument de c'est ceux qui n'ont pas pu rester en France, ils sont partis, c'est facile. Il y a quand même, il faut de la volonté et de la motivation.
- Speaker #0
Complètement, ce n'est pas donné à tout le monde. Je pense qu'il y en a chaque année qui finalement rentrent en France parce qu'ils ne se sentent pas à leur place. Et puis rétorquer le fait que c'est quelqu'un qui n'a pas réussi en France, il y a quand même beaucoup d'étudiants qui, à la sortie du bac, ne testent même pas la voie de la France et partent directement à l'étranger. Donc, on ne peut pas rétorquer à ces personnes-là qu'elles n'ont pas eu les capacités. En fait, elles n'ont tout simplement pas testé, donc on ne sait pas si elles auraient eu leur place ou pas. Et je pense qu'effectivement, c'est des profils qui sont différents, c'est des personnes extrêmement motivées et qui reviennent avec une ouverture d'esprit qui est inégalable, clairement.
- Speaker #1
Alors tu parlais tout à l'heure justement du transfert vers la vie professionnelle, donc on va parler de ce qui s'est passé pour toi. Comment ça se passe pour toi quand tu termines l'école ? Est-ce que tu te sens armé ? Et puis quels vont être tes critères de recherche d'un premier emploi ?
- Speaker #0
Alors armé, pas vraiment. Je me sens un peu désemparé en me disant si je vais quelque part où je ne suis pas accompagné, ça va être terrible. Je ne me sens pas prêt en fait quand je sors. Je me sens… Je ne me sens pas prêt à communiquer avec les propriétaires. Je ne me sens pas prêt à gérer une anesthésie. Je ne me sens pas prêt à faire une chirurgie quelle qu'elle soit. Je ne me sens pas prêt à gérer du médical. Enfin, je me dis, mon Dieu, selon où je vais, ça va être... terrible.
- Speaker #1
Je fais une remarque au passage, parce que j'ai interviewé la semaine dernière Pierre Sens, le directeur de l'UNVT, et il disait que c'est quelque chose qu'il remarquait chez les jeunes étudiants actuellement, c'est qu'ils ne se sentaient pas prêts, ils avaient très peu confiance en eux. Je ne suis pas sûre que ce soit lié entièrement au cursus espagnol, même si tu dis qu'il n'y avait pas beaucoup de pratiques.
- Speaker #0
C'est vrai que on se rend compte qu'on est tous à peu près dans le même cas. Je vois, quand on est sortis, c'est à peu près tous pareils. Mais bon, à la fois, c'est inquiétant quand même qu'on soit là.
- Speaker #1
Oui, tout ça, il soulevait le point d'ailleurs.
- Speaker #0
Et bon, face à ça, tu te dis, bon, il faut que je trouve quelque chose qui me plaise. Et moi, à ce moment-là, ce qui me plaît, c'est de par mes stages précédents, c'est les urgences. Donc, j'envisage en fait de bosser comme ça en urgence. Donc, je commence mes recherches à la fois en parallèle pour des... clinique de jour sur Montpellier et je reprends contact avec les équipes de vétérinaires de toute urgence puisque j'avais fait plein de stages là-bas. Et en fait, eux m'offrent un poste en temps partiel sur Marseille au départ. J'ai mes parents sur Aix, donc ça convient très bien. Donc, je commence par là. Et puis, je cherche en parallèle du taf aussi sur Montpellier, puisque c'est là où je voulais habiter. Et je me retrouve face à une réalité assez terrible, à savoir qu'il n'y a pas beaucoup de... poste sur Montpellier de dispo, les autres vétos me disent, mais tu sais, il y en a plein qui cherchent, mais qui ne mettent pas d'annonce, donc je fais des envois de candidatures spontanées, donc me voilà lancé à préparer une lettre de motivation par clinique, détaillée, en regardant ce que chacun fait, et j'envoie dans les 15 ou 20 cliniques les plus proches du secteur de Montpellier, celles qui me conviennent le mieux de ce que j'en ai vu, et je reçois une réponse négative et une réponse positive. Le reste, à ce jour, est resté sans réponse.
- Speaker #1
Sans réponse.
- Speaker #0
Et bon, ça, ça fait mal, quoi, parce que tu dis, bon, je suis jeune véto, ok, mais bon, au moins un non, en fait. Juste, on est... confrères, consœurs, donc au moins ça.
- Speaker #1
C'est marrant parce que les recruteurs, nous, ils se fâchent sur tes mavets de job. On reçoit régulièrement des mails disant Oui, les candidats ne nous répondent pas, ils nous méprisent parce que le marché est inversé. Donc finalement, je pense que c'est assez bilatéral.
- Speaker #0
Ce n'est pas recruteur ou candidat.
- Speaker #1
Et tu penses que c'est lié à ton diplôme, que c'est un préjugé sur ton diplôme ?
- Speaker #0
Non, je ne pense pas que dans ces cas précis, c'était lié à l'Espagne parce que... Je pense que le mail de l'évêto en charge de recrutement, ils ne l'ont pas eu ou c'était passé dans les mails. Donc non, à ce moment-là, je ne me dis pas que c'est lié à ça. Le moment où je me reprends à la figure ce côté tu viens d'Espagne, c'est quand je fais mon entretien suite à la réponse positive. Donc j'ai un entretien. Je pars d'Aix où j'habite chez mes parents. Je vais jusqu'à Montpellier, donc une heure et demie de route pour cet entretien-là, où en fait, la véto en question, dès les premières minutes d'entretien, me dit Non, mais de toute façon, toi, tu viens d'Espagne, les trois, quatre premiers mois en consulte et dans le travail, ça va être terrible pour toi.
- Speaker #1
Ah oui, sympa, très positif.
- Speaker #0
Et là, tu dis Waouh, c'est peut-être une réalité. Oui, ça risque d'être compliqué au début pour... se former, récupérer un bon niveau. Mais bon, t'entendre ça...
- Speaker #1
De toute façon, les 4 à 6 premiers mois d'un nouveau boulot, surtout quand c'est un boulot de praticien et qu'on commence, ce sont extrêmement difficiles.
- Speaker #0
On est bien d'accord. Donc, moi, je m'attendais juste à ce qu'elles me le disent peut-être d'une autre manière, me dire, tu sais, ça va être un petit peu dur, mais t'inquiète, je serai là. Là, c'était pas dans ce sens-là et je me suis pris, mais bon, une grosse claque et c'est pas très grave. Quelque part, au fond de moi, je me dis qu'elle n'a pas tort de toute façon. Et puis, je suis parti de l'entretien et en fait, je n'ai jamais eu de nouvelles. Elle a fermé la clinique pour l'été. Ce n'est pas correct du tout. Et puis, pas de nom en fait. Et j'ai appris par l'intermédiaire de collègues Vétho et ASV qu'elle avait pris quelqu'un d'autre.
- Speaker #1
Ce n'est pas correct.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
Mi-confraternelle.
- Speaker #0
Non, complètement. C'est même ça en fait. Le pire, c'est que je me dis qu'on est entre vétos et ce n'est pas cool. Et puis pareil, dans un autre contact que j'ai eu d'un réseau véto, le recruteur devait me donner des nouvelles. Et puis, j'ai traîné pendant dix jours à relancer, relancer, relancer. Et puis finalement, non, en fait, on a déjà pourvu le poste. Pourquoi ne pas me le dire dès le départ ? Pourquoi me faire traîner comme ça ? Comme... Ça a été un peu des mauvaises expériences recrutement dès le départ qui n'ont pas été très agréables. Mais malgré ça, j'ai été quand même bien dans l'avancement. J'ai commencé chez V2TU à Marseille. Et puis en parallèle, j'ai pris contact avec Dr Milou qui voulait ouvrir un secteur de vétérinaire à domicile sur Montpellier. Et ça s'est super bien passé. En fait, ça a été très fluide avec les personnes avec qui je communiquais. Pareil, chez V2TU, ça a été très fluide aussi.
- Speaker #1
En fait, c'est il y a combien de temps ? Ça,
- Speaker #0
c'était il y a presque un an et demi, puisque c'était juste après peut-être un mois et demi après que je sois diplômé, donc aux alentours du mois d'août en fait. Donc, ça s'est fait assez rapidement finalement. Et puis, ça s'est lancé. J'ai commencé Dr Milou à Montpellier d'un côté, les urgences à Marseille de l'autre. Et ça a commencé comme ça le début.
- Speaker #1
Est-ce que cette découverte du terrain était conforme à ce que tu t'étais imaginé ?
- Speaker #0
Oui, parce qu'en fait, les urgences, j'avais fait beaucoup de stages là-bas. Donc, j'étais allé en consulte avec l'Evetto. Donc, ça correspondait à l'image que j'en avais. Donc, ce côté-là, oui. Après le domicile, je ne connaissais pas du tout. Je n'en avais jamais fait. Mais j'ai retrouvé le côté très proche des gens, très social. et je pense que c'est une chance que j'ai eu de tomber tout de suite sur quelque chose qui me correspondait et ça je pense que c'est pas donné à tout le monde pour le coup
- Speaker #1
Qu'est-ce qui te plaît aujourd'hui dans ton métier et qu'est-ce qui te donne envie de te lever le matin ?
- Speaker #0
Clairement le fait de voir que je suis utile et que les gens sont reconnaissants de ce que je leur apporte quand je Quand je pars faire ma tournée et que quand je repars, que j'ai fait une fin de vie par exemple à la maison et que les gens me disent merci pour une fin de vie, que je vois que l'animal n'est pas stressé, que je vois que les gens sont contents, qu'il y a une belle relation qui s'installe. Voilà, le sentiment d'être utile. Et puis après, tous les à-côtés que je fais, je m'occupe un peu... un peu de la com, un peu du recrutement.
- Speaker #1
Oui, c'est ce que j'allais dire parce que tu es aussi chargé de recrutement.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Du coup, ça permet de diversifier. En quoi ça consiste et qu'est-ce qui te plaît là-dedans ?
- Speaker #0
Complètement. En fait, c'est vraiment ce côté diversité qui me plaît beaucoup. J'ai le côté médical au quotidien parce que je fais mes tournées, parce que je fais une garde aux urgences chez V2TU maintenant à Montpellier. Mais à côté de ça, j'ai tout l'autre partie du monde véto qu'on ne connaît pas. pas trop finalement. Je m'occupe de discuter avec les vétos qui sont intéressés par Dr Milou.
- Speaker #1
Ils ne sont pas pris,
- Speaker #0
tu les recontactes. C'est un point d'honneur que je me suis mis. Il y a toujours un SMS si c'est un non. Il y a quand même un SMS ou un appel. L'expérience que j'en ai eue fait qu'aujourd'hui...
- Speaker #1
Tu ne perds pas tant qu'une correction.
- Speaker #0
Exactement. Je mets un point d'honneur à... À être transparent, à leur expliquer les choses de A à Z et toujours à leur donner des nouvelles, à être super sympa parce que souvent, ça passe par Facebook. Donc, à échanger aussi quand il y a besoin. Donc, ça ramène une part de social également, mais dans le monde étudiant. Et puis,
- Speaker #1
un feedback négatif même sur un recrutement. Enfin, négatif, c'est un grand mot. mais d'expliquer pourquoi ça ne l'a pas fait ou pourquoi on a pris quelqu'un d'autre, en fait, c'est constructif, même pour la personne qu'on a en face.
- Speaker #0
Oui, complètement, parce que parfois, surtout dans le cadre de Docteur Milou, c'est un exercice qui est un peu particulier. On est vétérinaire généraliste, mais à domicile, et ça ne peut pas convenir à tout le monde. Et je pense qu'effectivement, de dire, là, je pense que ce n'est peut-être pas le bon moment. Et en fait, du moment qu'on est transparent avec eux, qu'on s'explique et qu'on... et qu'on donne un retour dans le timing qu'on s'était fixé. En fait, il n'y a pas de souci, c'est fluide et j'ai parfois des personnes avec qui je dis écoute, là, niveau timing, ça ne cadre pas ou niveau profil, ça ne cadre pas, mais on se recontacte, on garde contact et puis on sera peut-être ramené dans quelques mois, un an, à en reparler. Donc, c'est sympa. Franchement, c'est sympa et ça, ça me plaît. Clairement, c'est aussi ce qui fait que, tu me posais la question, c'est aussi ce qui fait que je suis... je suis heureux dans mon job aujourd'hui, c'est d'avoir aussi ces projets-là de communication, de marketing, d'avoir cette multicasquette.
- Speaker #1
Et puis tu continues d'apprendre, j'imagine, sur ces sujets-là.
- Speaker #0
Complètement. Et c'est parfois ce que je rétorque aussi à des gens qui me disent, bah oui, mais bon, t'as fait toutes ces études pour être vétérinaire, et puis finalement, tu fais pas beaucoup de médical, ou t'apprends pas beaucoup de médical, tu fais pas de chirurgie. Oui, c'est un fait. Il y a certaines choses que je ne fais pas. Mais il y a tellement d'autres choses que je fais et que ces vétos-là, praticiens purs, ne connaissent pas et ne font pas.
- Speaker #1
Dans ce cas, tu leur dis d'écouter Véto Micro, ils verront toute la diversité de nos métiers.
- Speaker #0
Exactement. Et c'est ça qui est cool.
- Speaker #1
Comment tu la vois, la suite de ta carrière ?
- Speaker #0
C'est une question qui est assez ambivalente pour moi, parce qu'à la fois, là, je suis tellement bien dans mon job que je me vois, voilà, les tours à domicile, avec peut-être plus tard un peu de management, un peu d'encadrement, un peu de participation au développement de cette boîte-là. peut-être, j'en sais rien, comment elle grandira, mais à fond là-dedans. Et puis en même temps, je me dis, on a tellement de possibilités dans ce monde véto que de quoi l'avenir est fait, je ne sais pas en fait. Parce que finalement, quand je suis sorti de l'école, pour moi, c'était, je veux faire ou de la chirurgie ou je veux faire des urgences. Et puis voilà, finalement, à ne pas faire de chirurgie, à faire un petit peu d'urgence. de temps en temps, je faisais de TU, mais surtout, être véto à domicile alors que je n'avais jamais fait de stage là-dedans et je n'avais jamais pensé et je me régale. Donc, finalement, on ne sait pas, quoi. On ne sait pas demain.
- Speaker #1
Non, non, on est tous pareils. On pense qu'on sort sur des rails et en fait, et puis moi, je trouve ça chouette de ne pas savoir, en fait.
- Speaker #0
Complètement. Non, la seule chose que je veux, c'est garder ce côté hyper social, ce côté multi-casquette, avoir tout le temps des projets en tête parce que j'en ai besoin. C'était... C'était ma grande inquiétude à la sortie de l'école quand la délégation s'est arrêtée. Et je me suis dit, mon Dieu, qu'est-ce que je vais faire si je suis dans une clinique où je ne fais que du médical ? Quels vont être mes projets autour à développer côté pro ? Et c'était ma grande, grande inquiétude. Et là, ça va.
- Speaker #1
Et tu devrais t'associer un jour à être chef d'entreprise ?
- Speaker #0
Mais... J'aurais tendance à te dire oui, parce que finalement, ça implique ce que je te dis jusque-là, en fait, avoir cette multicasquette.
- Speaker #1
Oui, pouvoir faire du développement, de projets, oui.
- Speaker #0
Complètement. Donc, en fait, oui, pourquoi pas. Après, le vouloir, c'est une chose. Est-ce que j'aurai l'occasion ? Est-ce que j'aurai l'idée, le projet, les fonds ?
- Speaker #1
Je crée les occasions, les opportunités, quand on a envie.
- Speaker #0
Non, mais complètement. en tout cas tu t'y verrais c'est pas du tout quelque chose qui te rebute complètement je me vois pas j'ai besoin d'avoir des missions d'avoir des choses à construire et clairement oui il y a des gens qui vont me dire non pas du tout c'est pas fait pour moi je te dis plutôt l'inverse ça me ferait suer de ne pas prendre ce genre de mission
- Speaker #1
Alors écoute, j'ai une série de questions un petit peu différentes, plutôt sur ta génération, ta jeune génération, la Z, parce que je trouve ça toujours intéressant de confronter, il ne faut pas faire de grande généralité, évidemment, vous n'êtes pas homogène comme nous, on n'est pas homogène, la Y, etc. Mais j'ai quand même des questions, qu'est-ce que tu dirais du rapport à la gestion du temps que vous avez ? Tu m'as parlé… dans la préparation de cette interview, notamment de ton temps libre, il y a pas mal de choses dans ton temps libre. Tu fais plein de trucs différents. Est-ce que, voilà, qu'est-ce que tu peux nous dire sur cette partie rapport au temps ?
- Speaker #0
Je pense qu'on... Enfin, je dis on, mais je dis je. En fait, je pense qu'on a envie d'optimiser et de faire le maximum de choses. Parfois, peut-être un peu trop. Des fois, au bout de 15 jours, je me dis... Tu vois, là. t'en as trop tassé là, il y a trop de trucs qui s'accumulent je pense qu'on a besoin en fait de pas faire que notre boulot que notre routine je pense qu'on a besoin aussi de nos à côté on a besoin de se passionner pour certaines choses que ça soit lié au monde véto ou pas d'ailleurs, mais je pense qu'on a besoin de ça on a besoin aussi de de construire des choses. Moi, je suis vachement dans l'anticipation tout le temps. Je ne sais pas si c'est le cas de cette génération-là, mais j'ai toujours à me dire tu fais ça, et puis comme ça, pour après, tu pourras faire ça, etc. De prévoir aussi un avenir lointain, ça m'aide bien, en fait, de me dire, ben voilà, là, aujourd'hui, tu profites, mais tu sais qu'aussi derrière, tu auras des choses qui vont bien se passer pour la suite.
- Speaker #1
C'est une manière de se sécuriser aussi.
- Speaker #0
Oui, je pense que j'ai ce double truc-là. Avant, j'étais que là-dedans, que dans le lointain. Et maintenant, j'ai tendance plutôt à relativiser un peu, à me dire qu'on n'a qu'une vie, profite et prends un petit peu plus cool. Fais des choses aussi pour toi. Et c'est important. C'est important aussi. Je pense qu'on n'a plus cette philosophie de boulot à fond. Je bosse, je bosse, je bosse. Le soir, je rentre, je fais mon petit train-train. Et puis le lendemain...
- Speaker #1
Et puis ça va durer 30 ans dans le même boulot, effectivement. Mais comme tu dis, c'est intéressant cette histoire d'avoir besoin de se projeter parce que on vit dans un monde quand même très insécure. Et du coup, il y a quand même ce besoin de sécurisation. Et quand on fait des projections mentales dans le temps, C'est souvent qu'on a besoin de se projeter pour voir vraiment ce qui va venir, faire des hypothèses, des scénarii, ce qui démontre qu'on est quand même dans quelque chose d'assez anxiogène.
- Speaker #0
Ah oui.
- Speaker #1
On est dans un monde qui va très, très vite.
- Speaker #0
Je suis hyper anxieux de manière générale et je me bonifie avec le temps sur ce point-là. Mais oui, j'ai quand même ce besoin de me dire, bon, qu'est-ce que je vais faire l'année prochaine ? Mais ce n'est pas... Ce n'est pas spécialement du projet perso. Ce n'est pas forcément pour l'année prochaine, je me programme un voyage. C'est plus du prévisionnel financier, structurel.
- Speaker #1
Question suivante. Sur le rapport à l'argent, justement, à cette sécurisation financière, est-ce que tu as des idées pareilles ? C'est pareil, les grandes idées générationnelles, ce n'est pas l'objectif. Est-ce que tu as quelque chose à nous dire là-dessus, sur le rapport à l'argent de cette jeune génération, qu'on critique parfois en disant qu'ils veulent des beaux salaires alors qu'ils ne savent rien faire ?
- Speaker #0
Je pense qu'on a une notion qui est assez différente. C'est qu'aujourd'hui, en fait, on est conscient de tout ce qu'on a fait pour en arriver là. Et on est surtout… Je pense qu'on a envie de gagner… notre vie par rapport à ce qu'on a investi en temps, en formation. Ce n'est pas d'un mauvais regard vers l'argent. Ce n'est pas qu'on réclame des sommes folles sans en faire beaucoup ou autre. C'est juste de se dire qu'on a fait 5 et 8 ans d'études. Mais derrière, on a quand même des responsabilités et on se rend compte qu'on est payé une somme qui peut paraître dérisoire par rapport à certains métiers où ils vont gagner la même chose, voire beaucoup plus, alors que les responsabilités n'ont pas de vie entre les mains. Et je pense que c'est plus ce rapport-là aujourd'hui de se dire, en fait, je mérite d'avoir un bon salaire et je ne vais peut-être pas me contenter de ce qu'on me donne. donne et de ce qu'on impose. Et en même temps, en parallèle, on a aussi ce rapport au temps, au loisir qui fait qu'on veut aussi ne pas travailler 70 heures par semaine. On veut aussi avoir du temps pour nous.
- Speaker #1
Oui, il est là, le fragile équilibre.
- Speaker #0
Il faut trouver cet équilibre-là entre une rémunération qui soit bonne ou suffisante pour... pour vivre et ça chacun met le curseur ou il le souhaite mais en même temps avoir un équilibre et un confort de vie aussi et je vois pas mal d'amis véto qui en fait préfèrent travailler en trois quarts temps et avoir un salaire qui est un petit peu moindre mais qui leur suffit pour vivre plutôt que de travailler à temps plein et gagner plus mais avoir beaucoup moins de temps pour eux Et ça, je pense qu'il ne faut pas nous le reprocher. C'est un fait, c'est comme ça. Et c'est le regard de chacun. Tu as des vétos qui vont être prêts à travailler plus, d'autres pas. Et je pense que le conflit générationnel, il se crée ici, parce que pour les anciens vétos, ce n'est pas concevable de ne pas vouloir travailler le samedi, de vouloir faire moins d'heures.
- Speaker #1
Oui, ça fait quand même un bout de temps que ça a changé, parce que tu prends les... ça se dépense que tu as, oui, ça se dépense que tu mets le curseur des plus anciens parce que c'était déjà des reproches qui étaient formulés sur ma génération qui étaient dessus en la Y et on voit beaucoup même de personnes un peu, aujourd'hui, qui sont allées à l'aube de la cinquantaine qui en ont marre et qui ont vraiment envie de ralentir.
- Speaker #0
Oui, et je pense qu'on le voit aussi. En fait, je pense qu'on les a vues que ce soit par les stages ou par les explications qu'on a pu en avoir. On les a vues et on les voit être en train de se dire à fond la tête dans le guidon, etc. Et être aujourd'hui peut-être... fatigué ou à bout et je pense que on prend finalement exemple sur eux en disant on ne veut pas arriver épuisé à 50 ans. Non, complètement. Moi je me suis un peu mis dans le rouge en début de carrière sur fin 2023 et du coup début 2024 j'étais un peu en mode c'est trop. tu en fais trop et j'ai dit non on calme le jeu, je réduis un petit peu les heures, je fonctionne différemment sur mon temps de travail avec les uns avec les autres et j'ai réorganisé un petit peu pour que ça me convienne mieux parce que je voyais qu'il y avait une fatigue qui s'installait, que ça agissait du coup sur la vie perso et je pense que je suis content que les personnes autour de moi aient su aussi m'accompagner là-dessus pour que je n'arrive pas de l'autre côté et que je bascule dans le trop et ça, je ne reviendrai pas en arrière. Oui,
- Speaker #1
je comprends. Est-ce que tu serais capable de dire un peu les atouts finalement de cette génération et ses défauts ?
- Speaker #0
Nos atouts, on est hyper motivé, on a cette fougue où on est, je pense qu'on est à fond. dans ce qu'on fait on est hyper motivé par plein de choses on a ce côté hyper digitalisé qui à mon sens est super important pour le monde véto et puis on est en soif d'apprentissage quand même, je pense que tu nous dis viens je te forme let's go c'est parti donc je pense que cette manière de foncer d'y aller et et à la fois aussi de se préserver. Pour moi, c'est un point positif de savoir se préserver. Je pense que ça fait de nous des personnes qui peuvent être hyper clés dans une équipe pour la bonne ambiance et autres. Après, le point négatif, je pense que certains sont peut-être un peu trop... Bon, ça va aller, quoi. Je fais mon petit truc dans mon coin, je bosse les jours que j'ai envie de bosser, je réponds pas, bon, le boulot, c'est pas très grave, peut-être un peu moins de conscience professionnelle parfois, et encore que c'est encore très dépendant, très dépendant d'une personne à l'autre. Côté négatif, ouais, c'est peut-être celui-ci que je vois ce côté un peu, bon, ça me passe au-dessus, quoi. Mais encore. Comme je te dis, de certains, pas de tous.
- Speaker #1
Oui, bien sûr, bien sûr, bien sûr. Pas de généralité. Non. Et sur la question du sens, ça revient souvent dans les études sur ce besoin de sens, c'est-à-dire de travailler dans des entreprises dont les valeurs sont alignées avec ses propres valeurs. Comment ça s'exprime chez toi et chez tes proches, tes copromos par exemple ? Est-ce que c'est quelque chose que tu vois ?
- Speaker #0
Oui, clairement. En fait, on a… On a envie de bosser dans un endroit qui est à notre image. Je pense que te retrouver quand tu es quelqu'un d'hyper solaire, hyper bienveillant, qui a envie de mettre une bonne ambiance et autres, et que tu te retrouves à un endroit qui est un peu fade, qui est juste dans le travail et pas dans le relationnel autour de ça, en fait, ça ne te correspond pas. Et si ça ne te correspond pas, tu ne peux pas être à l'aise et tu ne peux pas faire ton boulot correctement. Je pense que c'est avoir un endroit dans lequel tu te sens à l'aise, avoir un endroit qui te correspond et aussi qui reflète une image qui te plaît. Moi, je ne me verrais pas être dans une société qui renvoie une image, je ne sais pas, très commerciale ou très consommation ou très froide parce que ce n'est pas mes valeurs. J'ai besoin du social, j'ai besoin de beaucoup de bienveillance, d'accompagnement, que ce soit en perso ou en pro. Et j'ai envie de pouvoir donner ça aux patients et aux gens et que ça renvoie cette image-là. Je n'ai pas envie que la personne que je suis renvoie une image qui n'est pas la mienne au travers d'une boîte qui ne correspond pas. Je pense que ça, c'est important et on est tous comme ça. je vois des copains véto qui cherchaient un nouveau boulot parce qu'ils changeaient de taf finalement c'était pour eux un des prérequis principaux c'était il faut qu'il y ait une bonne ambiance il faut que ça se passe bien avec les gens qu'il y ait de l'accompagnement parce que c'est des gens qui sont comme ça aussi ok très clair qu'est-ce
- Speaker #1
que tu as envie de dire pour conclure aux consœurs aux confrères qui nous écoutent sur les vétos formés à l'étranger que ce soit des vétos installés ou bien des jeunes qui hésitent dans le choix de leur cursus par exemple je pense qu'il faut que
- Speaker #0
Il faut nous faire confiance, même si on a une formation qui n'est pas la même qu'en France. Oui, peut-être qu'on ne comprend pas certains délires que vous avez en France et que vous faites. On n'a peut-être pas la même formation, mais on a plein d'autres avantages. Et je pense que juste nous faire confiance et se dire qu'on est aussi véto, on est des vétos différents. C'est un fait. Mais on est des vétos qui peuvent très bien faire le taf, qui peuvent bien compléter une équipe.
- Speaker #1
L'enrichissement par la diversité.
- Speaker #0
Oui, complètement. C'est super. Moi, je trouve ça génial d'avoir une team où tu as des gens qui viennent de Belgique, de France, d'Espagne, d'Italie. C'est hyper formateur. C'est génial. Moi, je trouve ça génial. Donc, il faut... Je pense qu'il ne faut même plus demander de quelle école on vient. Il n'y a plus de sens. T'es véto, t'es véto, et puis c'est tout. Je pense qu'il faut en arriver là. Il faut en arriver là. Et puis pour les jeunes vétos ou futurs étudiants vétos, de ne pas hésiter à se lancer. Il ne faut pas se mettre de barrière là où il n'y en a pas. S'ils peuvent partir... Parce qu'ils ont une opportunité, bah qu'ils partent. Moi, je l'ai fait. Je suis parti sur un coup de tête et le résultat, c'est que je suis véto, alors que je n'aurais peut-être pas été en France. Je m'épanouis dans mon boulot et ça aurait été tellement un gâchis de ne pas être parti. Donc, il faut foncer, en fait. Juste foncer et croire en ses rêves, en ses capacités et y aller, c'est tout.
- Speaker #1
Un joli message.
- Speaker #0
Ça peut faire de grandes choses et de grandes personnes, j'en suis sûr.
- Speaker #1
Est-ce qu'on a oublié quelque chose ?
- Speaker #0
Écoute, non, je ne crois pas. On a parlé de plein de trucs. On a parlé de l'Espagne, on a parlé de la France, on a parlé de la génération Z, de la dégénération, de mon boulot. Non, on a parlé de plein de trucs. Et puis au pire, si on a oublié quelque chose, on s'en refera.
- Speaker #1
Oui, parce qu'il faut dire qu'on a eu des gros soucis techniques et que cette intervue a été faite en plusieurs morceaux, mais vous ne verrez rien à l'écoute finale. Comment on peut te contacter,
- Speaker #0
Benoît ? Sur LinkedIn, je suis joignable.
- Speaker #1
Benoît Viviano, messagerie LinkedIn.
- Speaker #0
Oui, sans problème. Sur Facebook aussi, je suis à mon nom et prénom. Donc par Messenger, il n'y a pas de souci. Aucun problème, je serai toujours... Toujours accessible sur Instagram aussi. Ça ne me gênera pas.
- Speaker #1
Et très connecté, quoi. Oui.
- Speaker #0
Ça dépend. Pas toujours tout le temps non plus. Mais je ne promets pas de répondre dans la seconde.
- Speaker #1
Le droit à la déconnexion, ça, c'est important.
- Speaker #0
C'est important aussi. Mais je promets de répondre et de répondre gentiment. Même si c'est négatif.
- Speaker #1
Même si c'est négatif. Ok. Écoute, merci de nous avoir donné l'occasion de discuter autour de ce sujet de la formation. cursus français versus cursus à l'étranger, puis de nous donner une bonne idée de ce cursus en Espagne que tu as fait. Ça te donne à réfléchir pour essayer de mieux travailler tous ensemble. Tu l'as dit, c'est un enrichissement. En fait, c'est génial de travailler avec des équipes dont les gens viennent de partout. Et puis, ça permettra peut-être d'éviter les préjugés et puis peut-être aussi d'homogénéiser le cursus vétérinaire à l'échelle de l'Europe. Parce que tu disais qu'effectivement, il y avait... il y avait des trucs en plus, des trucs en moins, ce serait bien qu'on arrive un jour à avoir quelque chose d'un petit peu plus homogène pour combattre notamment ces préjugés. Merci en tout cas pour cette interview.
- Speaker #0
Merci à toi, merci à toi et puis j'espère que ça aura été utile pour les personnes qui nous écoutent.
- Speaker #2
Merci d'avoir écouté cet épisode de Véto-Micro. Si le cœur vous en dit, partagez-le à vos amis et à vos collègues. Abonnez-vous au podcast et mettez-nous une note de 5 étoiles avec un gentil commentaire. C'est ce qui nous permet de remonter dans les classements et de donner de la voix à la profession. Si vous souhaitez participer à VétoMicro, nous suggérer des invités ou tout simplement nous écrire, faites-le sur l'adresse podcast.tmavet.fr. Prenez soin de vous et à la semaine prochaine pour écouter une nouvelle façon d'être vétérinaire.