Description
l’Art aux pieds nus.
Faire corps avec le Vivant,
Je viens de passer plusieurs années à oublier l’art, en vivant simplement,
hors du monde civilisé contemporain, travaillant à l’éveil de mes sens.
À ma mémoire sensitive.
Isolé sur l’île que mes pieds nus foulaient enfant, imprimant sur leurs cors les motifs saillants des roches noires de bord de mer;
une fois passé la douleur un autre état de conscience m’est apparu, que Steiner définit comme "monde occulte".
Un monde où l’humain est à nouveau animal , partie d’un tout , d’un équilibre.
Ces pieds qui vont devenir mon outil de prédilection pour capter le sensible, et ouvrir la porte d’une écoute par les sens.
J’ai vécu longtemps corps et esprit contraints par des carcans, avant d’avoir la chance de fouler à nouveau pieds nus cette terre.
C’est là, que comme une friche abandonnée au Vivant, qui ne tarde pas à s’éveiller, à pousser , à se frayer un passage, développant son corps singulier, jouant de sa respiration pour ouvrir l’espace, quitter le toit, les fenêtres, les portes.
“Sculpture Adventice”. partage d’une expérience, changement d’état,
Vivant plutôt que figé.
Ces dernières années consacrées à expérimenter les possibilités offertes par le
médium céramique, en passant par la sculpture, l’installation, la céramique architecturale, la production de pièces utilitaire, le design, me font ressentir le besoin d’éprouver le matériau , d’explorer son potentiel énergétique, en relation directe avec le corps.
Manipuler toujours le même matériaux, mais sans lui imposer de forme, sans le contraindre.
Cherchant à recevoir et à transmettre son énergie même,
en créant un relation de corps à corps avec l’argile,
un dialogue corporelle,
où mon art se transforme en langage,
Susceptible de le partager à un public, par une performance.
Sorte de biodynamie terramaniste, où le corps dynamise la terre et vice et versa.
« sculpture adventice » est une performance qui a été jouée à la Casa Pere Ignasi de Campos (Mallorque) et sera jouée en octobre à Paris pour l’inauguration de la biennale européenne des blancs manteaux.
Unités de réception du vivant par les sens
installation immersive, architecture, vivante et participative (travail en cours)
Il y a l’envie de partager cette relation au vivant, ouvrir et décloisonner ma pratique artistique
aux autres activités et médium .
Explorer une nouvelle forme d’art, basée sur l’expérience, une œuvre ouverte, à expérimenter.
Retrouver le rapport simple de l’enfant dans la matière, dans ce qu’il peut y interagir
sans but précis en sachant où il va, à même d’en tirer un apprentissage.
J’aimerais ici simplement ouvrir une porte , un accès éphémère au vivant, dans sa plus grande
simplicité, sans artifice, en toute puissance.
Une installation immersive, basée sur ce principe de rapport au vivant par le contact direct avec la matière (l’argile pour ce projet), en proposant au spectateur qu’il vive une expérience , qu’il vive l’œuvre et devienne acteur de son processus d’activation et de transformation.
Le corps forme l’argile, l’argile nous guide dans nos pas , nous accompagne, se colle à nous,
là nos corps ne font qu’un.
Il faut d’abord l’accepter puis progresser avec elle,
sans résistance,
sa matière bouge avec nous,
son odeur, sa couleur Vie.
Nous sommes au cœur du Vivant, là où la terre prend Vie au contact de l’eau,
là ou pousse le vivant,
les nourritures,
de là sortent multitudes de couleurs,
d’odeurs,
de goûts
Houria , le 30 juin à Marseille