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WANDERLUST le podcast voyage

💛 [LOVE & TRAVEL] - MELYSSANDE - Coup de foudre au Costa Rica🌴

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43min |20/08/2024
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Description

💫🌎Lorsque Mélyssande décide de partir seule pour un voyage de plusieurs mois en Amérique latine, elle n’imagine pas une seconde à quel point cette aventure bouleversera sa vie.


🌴💔Après seulement un mois de voyage, elle met fin à 6 ans de relation amoureuse, prolonge son périple pour explorer de nouvelles contrées, et c'est là que le destin la conduit sur une plage paradisiaque du Costa Rica .


🇨🇦 Elle y rencontre Dom, un Canadien, mais ce qui commence comme une belle histoire de voyage va être marqué par un drame inattendu. Entre décisions difficiles, nouveaux départs et un amour qui naît malgré les obstacles, cet épisode vous plongera au cœur d'une aventure où chaque choix redéfinit l'avenir.


✨Embarquez dans cette histoire touchante et inspirante, où l'amour et le voyage s'entremêlent pour écrire un nouveau chapitre. 🎙️✈️


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Wanderlust, le podcast voyage et aventure qui vous emmène en route vers la vie de vos rêves. Pour cette capsule spéciale été, on explore un thème qui fait battre les cœurs. Quoi de mieux que l'été pour parler d'amour et de voyage ? Que vous soyez à la recherche de l'amour ou déjà en couple, on aime toutes et tous entendre de belles histoires qui font rêver et sourire. Le voyage est propice aux rencontres en général. Et parfois, certaines se transforment sans cri égard en histoire d'amour. Pour une nuit, pour quelque temps ou pour la vie. Imaginez croiser le regard d'un ou d'une inconnue sur une plage, dans une auberge de jeunesse ou en cas de chafing, et bim, votre vie est chamboulée. Rencontrer une personne qui ne vient pas du même pays, continent, n'est en général pas un long fleuve tranquille. Entre aller-retour, Kilomètres parcourus, moments de séparation ou de retrouvailles intenses, galères administratives et aléas de la vie. Bref, l'amour est-il plus fort que tout ? Une chose est sûre, cela demande beaucoup de patience et de persévérance. Nous parlerons de ces moments magiques où deux âmes sœurs se croisent par hasard et comment une rencontre fortuite peut finalement devenir une relation profonde et durable. Alors, l'amour en voyage, vous y croyez ?

  • Speaker #1

    Hello, donc moi c'est Médicende. Je viens de France, de Paris au départ. J'ai aujourd'hui 28 ans, mais lorsque je suis partie pour un voyage qui change ma vie, j'avais 25 ans à ce moment-là. Je suis vraiment une très grande passionnée de voyage et vraiment depuis l'enfance. Donc voilà, pour moi, je tournais vraiment le globe en pointant du doigt tous les endroits où je voulais aller depuis enfant. Donc toute ma vie a été ponctuée de voyages plus ou moins loin. J'avais déjà 16-17 ans que je me disais, je vais faire un tour du monde. C'était ancré vraiment du plus profond de moi, puis je pense qu'il y a des gens qui se reconnaîtront là-dedans. Et donc je me suis dit, de façon un peu plus raisonnable, j'étais prête à partir. Puis à l'époque, c'était mes parents qui m'avaient un peu raisonné en me disant, fais au moins tes études, parce que justement, c'est voué à sûrement nous changer. Et donc assure-toi au moins d'avoir quelque chose. Donc j'avais... fait, sagement on va dire, mes études, puis le Covid est arrivé, etc. Et donc, dès que j'ai eu l'occasion, je me suis dit, c'est maintenant. Puis je l'ai vraiment senti du plus profond de moi-même. Honnêtement, comme s'il y avait une corde, en fait, qui m'avait tirée, en me disant, bon, je sais que dans trois mois, je m'en vais. C'était acté, et donc, c'était mon premier grand voyage en Amérique latine. Je me suis dit, au départ, je pars trois mois. De façon un petit peu sage en me disant justement ça va être déjà une belle expérience, en sac à dos, à l'autre bout du monde. Plutôt été un voyage que j'ai fait seule, mais on n'est jamais seule en voyage non plus. C'est ça la beauté du voyage. Je suis partie le 30 novembre 2021 et j'avais vraiment cette optique de vivre des expériences. Donc je suis partie en sac à dos. D'ailleurs, pour l'anecdote, effectivement, mes proches, jusqu'au dernier moment, ne me croyaient pas trop que j'allais faire ça. J'étais quelqu'un d'assez toujours curieuse, passionnée de voyage, mais très organisée, un peu contrôlante aussi, on va dire. J'avais du mal à la séprise, à laisser de la place spontanée dans mes relations, je veux dire, avec les gens. Mais dans les choses, surtout dans des voyages, des choses loin, je ne parlais pas espagnol du tout. Pour partir en Amérique latine, par exemple, je l'ai appris directement sur place. Il y avait plein de points qui créaient des appréhensions et mes proches me disaient ça va lui passer, ça va lui passer Puis j'ai acheté mon billet d'avion et je leur ai dit dans trois semaines, je pars Et ça s'est vraiment fait comme ça. J'étais vraiment partie dans un esprit à me dire je veux découvrir le plus de choses possibles Et j'ai toujours été très sensible aussi aux populations locales, à des expériences locales plus éthiques, authentiques aussi. Donc j'ai varié mon voyage et ponctué avec des auberges de jeunesse. mais aussi à quelques reprises des volontariats et des expériences dans des communautés indigènes. Ça a été le cas au Costa Rica, en Amazonie, d'Équateur aussi. C'est vraiment des expériences honnêtement incroyables et enrichissantes, au-delà de tout ce qu'on peut imaginer. Je me suis aussi rendue compte que dans le voyage, outre les beaux paysages et ce qu'on vit, ce qui nous marque le plus, c'est les rencontres, tout simplement. C'est ce qu'on garde le plus au fond de nous et c'est ce qu'on raconte le plus aussi. Donc moi je me suis dit je vais partir donc trois mois et puis je vais revenir en France, je vais retrouver un taf, retrouver ce que je connaissais en fait finalement. Et donc évidemment qu'absolument rien ne s'est déroulé comme prévu et comme je l'imaginais, pour mon plus grand bonheur. Et donc, je m'étais dit, de façon irréaliste, je vais partir du Mexique, puis je vais arriver jusqu'à l'Argentine, qui était mon rêve, en fait, à Patagonie, etc. Évidemment, quand on voyage, on se perd en route, on prend le temps de voyager. Donc, je ne suis jamais arrivée à l'Argentine. Et finalement, mon voyage de trois mois en a duré pratiquement huit, avec plein de surprises dedans, plein de détours aussi. Alors j'ai commencé dans l'ordre par le Mexique, puis je suis descendue en voie terrestre au Bélize, le Guatemala, ensuite j'étais remontée au Mexique. Et le Costa Rica, c'était en mars. Et ensuite, j'ai terminé par la Colombie, l'Équateur et le Pérou. Et après, je pensais rentrer en France pendant un moment, mais finalement, c'est un autre continent qui m'attendait, vu que je suis allée au Canada pour y vivre. Du coup, j'ai rencontré une personne extraordinaire dans mon voyage qui va changer ma vie. Mais juste avant ça, c'était un petit peu moins rose sur le tableau, car j'étais en couple. J'étais dans une relation longue depuis six ans, et cette personne ne m'a pas accompagnée lors de ma décision de partir en voyage. Dans le voyage, la notion du temps est très différente. Elle n'existe pas, on va dire, dans le sens où une journée, une semaine, un mois passés avec des gens, ça représente le quintuple de temps, les émotions sont décuplées, ce qu'on ressent aussi, ce qu'on pense. Je trouve que le voyage est une des plus belles thérapies pour soi. On s'aperçoit aussi plus rapidement de certaines choses. Et je pense que ça nous pousse à prendre des décisions, on va dire radicales, mais je veux dire un peu plus tranchées, pour soi, mais pour son bien, en fait. Et je me suis aperçue que j'ai dû prendre des décisions qui étaient vraiment pour moi, qui étaient plus cohérentes avec la personne que j'étais devenue, et qu'il fallait que je continue seule, finalement. C'était vraiment la meilleure décision. Et je me suis dit, quand ça s'est terminé, voilà, une relation longue, j'attendais absolument. rien. J'attendais des rencontres, des expériences à vivre, rentrer avec des souvenirs, des choses à raconter, mais certainement pas une nouvelle histoire d'amour loin de moi, très honnêtement. Surtout en voyage. Je me disais, je n'ai pas du tout envie de m'embarquer dans quelque chose. C'est quelque chose, soit c'est un lendemain, soit ça va être instable, soit ça va être compliqué. Je n'ai pas besoin de ça, je veux juste vivre pour moi. Donc j'ai finalement mis fin à cette relation, assez rapidement en fait. Parce qu'au bout d'un mois que j'étais partie, maximum, c'était encore devenu plus évident les choses sur lesquelles on était plus sur la même longueur d'onde. Mais au final, c'est juste des décisions désagréables, mais qu'il faut savoir prendre pour son propre bien, finalement. Il faut savoir prendre des risques aussi, je pense, dans sa vie. Et donc ça, c'est arrivé un mois après de partir. Ça a été un soulagement. Et je pense que ça, c'est aussi un message parfois pour les gens, c'est que... notre zone de confort, ce n'est pas notre meilleure amie. Quand on sort de cette zone de confort, souvent on est amené à agir de nouvelles façons, à s'adapter, à se découvrir. Et vu qu'on évolue nous-mêmes, c'est normal. L'environnement évolue aussi. Et c'est qu'à ce moment-là qu'on fait des décisions qui sont vraiment bonnes pour nous. Voilà, c'est le voyage. Parfois, il y a des grandes joies, il y a des grandes souffrances aussi, il y a des grands doutes, il y a des grandes remises en question. C'est ce qui s'est passé. Après la tempête, un peu plus de... Le Costa Rica, c'est finalement le pays qui me reste le plus dans mon coeur. Donc deux de mes meilleures amies, une de France qui a décidé de me rendre visite et une qui faisait son voyage de son côté où on s'était décidé de se retrouver à ce moment là pour le faire ensemble. Donc sur l'espace de deux semaines on passe tout ce temps là ensemble. On va dans une communauté indigène, vraiment dans la jungle du Costa Rica, à la frontière du Panama. C'était vraiment une expérience. sans mots. Il faut un jour et demi de trajet. Vraiment, c'est ce genre de situation où on finit par monter à l'arrière de pick-up en pleine nuit dans la jungle de personnes qu'on ne connaît pas, on n'a aucune idée de ce qu'il y a autour de nous, on a du mal à communiquer avec eux. C'est vraiment, on se dit Bon, on croit en notre bonne étoile et c'est vraiment l'aventure propre. C'est vraiment ce qu'on cherchait aussi et c'est ce que ça a été. C'est-à-dire que c'était vraiment, on pouvait dormir sur le sol. Sur des feuilles de palmiers, c'est vraiment, on se nourrit uniquement de ce qu'il y a autour. Donc aller chercher des racines, enfin du yucca, aller pêcher, aller faire des choses comme ça, se réveiller à 4h du matin parce que ce sont des singes hurleurs qui sont votre alarme. Et puis, donc au bout de ces plusieurs jours, mon amie, qui était venue me rendre visite, Paola pour mettre un nom, parce que je lui dois bien ça quand même, une très bonne copine, elle m'avait dit j'ai une seule condition, une seule faveur. Elle me dit, vu que moi, c'est quand même mes vacances, j'aimerais qu'on choisisse, malgré sa voiture, un petit bout de plage, quelque chose de reposant. Je dis OK. Parce que ça la faisait beaucoup rire, elle me disait, mais en fait, ta vie, c'est devenu un mélange entre Pékin Express et Koh Lanta. Parce qu'en plus, on faisait le tour du Costa Rica en stop. Donc, c'était assez drôle. Et donc, après ces jours qui étaient intenses en expérience, on s'est dit, on va aller se reposer dans un petit village. qui s'appelle Montezuma. Petit village de pêcheurs, un petit peu bohème. Donc vraiment, il y a quatre restaurants, deux hostels, et puis le reste, c'est de la nature, des plages immenses, du surf, des choses comme ça. De là, dans ce petit village, on commence à y rester trois, quatre jours. Mon ami Paola s'en va. Et avec notre amie, on se dit, bon, est-ce que nous aussi, on s'en va ? Parce que finalement, c'est un peu, pas cette culpabilité, mais quand on reste un peu trop longtemps dans un endroit en voyage, on se dit, bon, et ensuite, et ensuite, et ensuite. Et il y avait quelque chose d'assez bizarre, mais qui me retenait là-bas. Je lui ai dit non, on reste encore un peu. On se sentait bien, c'était vraiment un très bel environnement. C'est vraiment l'hostel, on avait des hamacs qui étaient sur la plage, on s'endormait au son des vagues. C'est vraiment le rêve, en fait, finalement. Je me sentais au fond de moi, je me suis dit non, je ne sais pas, on reste encore un petit peu, encore un peu, encore un peu. Et donc on reste. On se dit bon, on reste, allez, deux, trois jours de plus, et ensuite... On s'en va. Puis finalement, le lendemain, nous, on était exténués. Très honnêtement, des gens rigolent parfois en disant qu'il faut du repos dans un voyage. Mais en fait, il faut des vacances dans un long voyage. Et on était justement exténués de l'expérience qu'on venait d'avoir. Et donc, on ne sortait pas trop, finalement. Et là, c'était un samedi. Tout le monde à tour de rôle, sans nous connaître, venait nous voir et nous disait Venez ce soir, il y a l'ambiance sur la plage du village, il y aura des tam-tams, de la musique, etc. Oui, oui, oui, oui. une personne, deux personnes. Honnêtement, au moins cinq personnes viennent nous voir à différents moments de la journée, mais aléatoirement. Puis on commence à se dire, bon, allons-y, abusons pas, c'est dix minutes à pied. Allons prendre une petite bière et voir ce qui s'y passe. Et on se dit, bon, de toute façon, on est trop fatigué, on rentre. On se rend sur cette petite plage du village, on discute, et là, Matt, qui arrive, un Américain. de Washington. Il nous entend parler français et tout de suite, il essaye son français avec nous, son espagnol, etc. Il nous dit que sa sœur a vécu en France, qu'il est amoureux de la France. Donc, on discute comme ça quelques minutes avec lui, un nounours. Vraiment quelqu'un d'une quarantaine d'années, mais d'une extrême gentillesse. Ça se voyait dans ses yeux. Et finalement, un cupidon, en fait, en réalité. Parce qu'il est apparu juste pour disparaître. Parce qu'à ce moment-là, il nous dit Je vous dérange pas plus. Mes amis m'attendent, je vous laisse passer une bonne soirée. Je dis ok, très bonne soirée, etc. Puis là, deux minutes plus tard, ce maître vient et nous dit mais finalement, est-ce que ça vous dit que je vous présente mes amis ? On se dit bon, haussement d'épaule, on se dit bon, allons-y, pas trop emballé, mais tant qu'on y est. On arrive vers ce groupe de jeunes hommes. Et là, il y en a un qui me frappe un peu comme si je le connaissais. Alors que ni d'elle, ni d'Adam. Et avant même de se dire un mot, il faut savoir que dans notre voyage, on parlait quand même beaucoup espagnol. Ou, je ne sais pas, en anglais. Mais pas tant en français. Et à ce moment, Matt me dit, Oh, mais lui, il parle français. Et donc... Je tends la perche, je me retourne vers lui, je lui dis Ah, c'est vrai ! Toute heureuse, justement, avec mon bon français ! Tu parles français ! Et là, avec un accent international, j'appelais ça. J'ai toujours dit qu'il avait son accent unique. Parce que c'était un accent qui était anglophone, avec des expressions québécoises, mais tout était cassé. Et donc, je me mets à rire. Et comme ça, l'un et l'autre, on a passé quatre jours ensemble. Lui, c'était juste des vacances, c'était la fin de ses vacances au Costa Rica. On a eu tous les deux ce truc de, dès le premier instant, en fait, c'est comme si on se connaissait depuis toujours. Vous avez ça avec vos meilleurs amis parfois, surtout si vous vivez loin, si vous voyagez ou déménagez. Et vous vous revoyez parfois, même vous vous dites, non, on se voit une fois tous les deux ans, mais il n'y a rien qui a changé. C'est cette même sensation de connaître quelqu'un profondément. Mais il n'y a pas besoin d'en faire des tonnes. C'est fluide. Et c'est exactement ça qu'on a ressenti. Pour l'anecdote, c'est quand même assez drôle, car un de ses amis qui était avec lui en voyage... Lui a pensé que moi, au départ, j'étais intéressée par son ami, alors que pas du tout finalement. Donc assez rapidement, on s'est rendu compte qu'on était bel et bien intéressés l'un par l'autre. Mais ça a été les premiers jours, on va dire, où on était inséparables. Et donc, on faisait du stop ensemble aussi avec mon ami pour se rendre sur d'autres plages, pour qu'il nous suivait un peu dans nos aventures farfelues. Et assez rapidement, on a eu une vie à Montréal, une vie à Montréal aussi à ce moment-là. Il me dit, mais moi, du coup, mes vacances se terminent, je vais devoir rentrer. Viens me voir à Montréal. Je lui ai dit non. Mais pourquoi ? Je lui ai dit, parce que je suis dans mon voyage, je ne viendrai pas. Un peu désespérée, il en vient même à me dire, mais si je te prendrais un billet, tu viendrais me voir à Montréal ? Je lui ai dit non. Il faut que je continue mon voyage. C'est comme ça. Il faut justement, c'est important de s'écouter aussi. Je lui ai dit, peut-être qu'à un moment, je le ferai. J'avais un de mes meilleurs amis qui vivait à Montréal à ce moment-là. Donc cette période où on s'est rencontrés, c'était en mars, et j'avais dit je viendrais peut-être cet été. Dans tous les cas, je comptais rendre visite à mon ami. Donc on pourra peut-être se voir à ce moment-là, un petit peu à me faire désirer quand même. Et assez rapidement, ma amie me disait, non, c'est trop long, c'est dans trois mois et demi, quels sont tes prochains pays ? Et je lui dis, c'est la Colombie, l'Équateur, le Pérou. Et elle me dit, ok, tu me diras quand est-ce que tu penses être au Pérou. Moi, je repose des vacances, je te retrouve avant au Pérou. Mais je n'attendrai pas cet été. Et au fond de moi, je me dis quand même, j'avais cette chose au fond de moi où je sentais quand même qu'il se passait quelque chose. Il y avait donc ma meilleure amie qui était avec moi aussi. Ça sent. Il y a quelque chose d'indescriptible. Mais la raison, c'est de me retenir en me disant Attention, je pense que j'essaie de me protéger aussi un petit peu. Je me disais Mais c'est un tchatcha. C'est peut-être un baratineur. Peut-être que... quand il va rentrer dans sa routine dans deux semaines, c'était son crush de vacances, tu sais. Donc il y avait cette petite voix qui est parfois en nous, qui ne veut pas du bien, qui essayait de me faire redescendre un petit peu sur terre. Ok, voyons voir. Un des premiers soirs, en fait, il avait essayé de m'embrasser pendant près de deux jours, sur les quatre jours. Et puis finalement, il y avait toujours quelqu'un qui arrivait à ce moment propice. jusqu'à un moment où ça en devenait presque un gag, honnêtement, ça en devenait presque drôle. Jusqu'à un moment où on se retrouvait même sur des plages paradisiaques, couché de soleil, c'est vraiment magnifique. Et à chaque fois, il y avait mon ami qui arrivait ou une autre personne qui venait se joindre à nous, etc., etc. Moi, un soir, je me suis dit, dans tous les cas, ce soir, je n'irai pas me coucher sans qu'on se soit embrassés. Après, justement, deux jours entiers à se tourner autour, si on peut dire ça, alors qu'on pouvait passer parfois. de longues minutes, juste allongées, j'en suis juste dans les yeux l'un de l'autre. Et c'était une des plus belles sensations, je n'avais pas besoin de plus, bizarrement, parce que j'avais l'impression de me perdre, mais de m'y retrouver en même temps. C'est-à-dire qu'il a des yeux bleus, vraiment bleu océan, pour moi, c'est littéralement, j'avais l'impression de plonger au milieu de l'océan, et c'était assez indescriptible. Et puis, une chose entraînant une autre, évidemment, on a bien fini par s'embrasser. Puis, un des soirs, justement, il me raccompagne jusqu'à mon hostel. Il y avait des petits hamacs qui étaient au bord de l'eau, qui étaient vraiment sur le sable, et on pouvait donc apercevoir le lever du soleil. Et à ce moment-là, il était peut-être deux heures du matin. Il prenait du temps à me dire Bon, ben j'y vais, je te laisse, je vais me coucher Je dis Ok, oui, oui Puis ni l'un ni l'autre, on sentait qu'on avait vraiment envie de se laisser, même si c'était l'histoire de quelques heures. Donc ce schéma s'est répété pour moi cinq ou six fois, à se dire Oui, oui, allez, bonne nuit oui mais, et rester puisqu'on rassait de nouveau et ne pas réussir à se détacher en fait l'un de l'autre pour que finalement on s'installe dans un des hamacs où il y a des personnes sauf nous, avec la vue en face de nous. main dans la main. On s'endormait du coup à moitié, donc on était vraiment dans cet état de semi-sommeil, on s'endormait, on rouvrait les yeux, etc. Et honnêtement, je pense que c'est le lever de soleil le plus mémorable de ma vie. C'était des couleurs explosives absolument magnifiques, et tout en même temps, il y avait encore des étoiles et il faisait nuit. Donc c'était vraiment un moment absolument magique qui est resté pour nous deux. J'ai pris une seule photo de ce moment, qui plus tard m'a valu le fait de créer une carte postale et de lui envoyer, qui l'a toujours gardée auprès de lui. qui est toujours au-dessus de son bureau. Et pour moi, ça a été le moment où je me voyais main dans la main avec lui. Je me suis fait la réflexion de me dire, de façon raisonnable, on a essayé de se dire que c'était inconnu, et comment notre cœur nous dit, mais non, tu le connais par cœur, l'instinct. Et aujourd'hui, on parle beaucoup d'instinct, et pour nous, en fait, c'est dès le départ d'évidence. Parce que ça vient nous chercher au fond de nous. Et c'est très différent, je trouve, quand parfois, avec l'amour, on est conscient parfois qu'on est un peu aveuglé, ou qu'on agit comme ci, qu'on agit comme ça. Là, c'est toute autre chose quand on se rend compte que ça nous prend au ventre. Alors après cette nuit magique, il semble aussi suivi des choses un peu plus intimes, un autre type de connexion. Lui, donc ses vacances se terminaient, et moi et mon ami, on s'est dit, bon, on a beaucoup rallongé quand même dans ce petit village, il est temps pour nous de partir et de continuer notre chemin, donc en stop. Donc gentiment, il nous accompagne jusqu'à notre premier stop, etc. Et là, donc au bout même pas de deux heures, je vois, il nous prend déjà des nouvelles, pour savoir comment ça se passe, si tout va bien, etc. Puis mon ami me dit, oh, tu vois... C'est vraiment adorable comme garçon, c'est vraiment quelqu'un de bien. Je dis oui, c'est vrai, je sais de ne pas m'emballer. Et puis d'un coup, il me laisse en vue pour presque deux jours. Je me dis bon, le voyage ou je ne sais pas, à voir. Est-ce qu'on m'a déjà oublié finalement ? Et d'un coup, je reçois un message qui me dit je ne voulais pas t'inquiéter, mais je suis à l'hôpital. Je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que c'est vrai ? Et là, je reçois une photo, effectivement, de vous allonger dans les espaces de réanimation, je veux dire, avec tout l'attirail. Et je me dis, mais comment ça ? En fait, il s'est avéré que, justement, dans le village dans lequel on était, il y avait une cascade qui était proche, qui est assez connue, où normalement, certaines personnes peuvent sauter. Mais selon la saison sèche ou pluvieuse, elle est plus ou moins dangereuse, finalement, cette cascade. Puis j'apprends que... il a justement sauté de cette cascade et en fait il a failli perdre la vie, littéralement parce qu'en sautant il a tapé plusieurs fois les roches, donc la cascade fait quand même presque 30 mètres, c'est vraiment top de la cascade il a tapé plusieurs roches en ricochet pour toucher le fond où il y en avait d'autres, donc ça lui a valu aussi de pratiquement perdre un bras qui était complètement détruit et d'autres parties du corps qui ont aussi beaucoup été impactées et donc de se retrouver en réanimation, au Costa Rica, à la capitale, San José. Moi, j'apprends ça, j'étais encore en voyage avec mon ami à ce moment-là, et je savais qu'une semaine plus tard, j'allais prendre un vol pour la Colombie, depuis la capitale de San José. Et finalement, à partir de ce moment-là, on n'a jamais arrêté de se parler. C'est-à-dire qu'on s'est appelés tous les jours, mais tous les jours, finalement, pour tout le voyage. Mais à ce moment-là, il me dit Je vais me faire rapatrier d'un moment ou un autre. On ne sait pas combien de temps ça prend, etc. Mais si je passais et qu'il serait encore là, je lui rendrais visite à l'hôpital. Quelques jours passent, la situation évolue plus ou moins. Pour lui, beaucoup d'opérations, une bonne dizaine d'opérations, des états critiques, des très grosses complications aussi, où le cœur s'est déjà emballé, où justement il y a eu des cas assez graves finalement. Et avec mon ami, on se rapproche légèrement. de la capitale, on va dire ça comme ça. Elle s'arrête pour un volontariat, et moi je reçois un message de lui me disant, demain matin, à 8h du matin, je suis rapatriée pour aller à l'hôpital de Montréal, donc avoir un vol justement de rapatriement spécial. Puis moi je regarde l'heure où je suis donc perdue dans les montagnes du Costa Rica, encore un autre village, mais cette fois dans les montagnes, pas de bus, rien. Et il est 14h, et je me dis, bon, le seul moyen que j'y aille finalement à temps, c'était encore une fois du plus profond de moi, mais instinctivement en fait. Je me suis dit, il faut que j'y sois, sans savoir trop pourquoi. Je me suis dit, mais encore une fois, au départ, je connais quelqu'un, un garçon depuis quatre jours, comment je vais traverser un pays entier, seule, en stop ? Pourquoi ? Et donc, c'est ça. Je prends mon sac à dos. Je pack mon sac. Et je me dis, bon, bah, go. Et là, du coup, commence l'aventure en stop. Donc, un bon six heures, quelque chose comme ça, pour me rendre jusqu'à l'hôpital. J'arrive devant l'hôpital, 20h15. Les gardes me disent, Madame, désolée, les visites, c'est jusqu'à 20h. Pour moi, impossible, impossible. Et là, rentre en négociation. À deux doigts de m'asseoir par terre. Je leur dis, moi, je n'ai rien d'autre à faire. Donc, on peut rester là toute la nuit. Vous pouvez appeler la police, mais il faut que je voie cette personne. Je savais qu'il y avait aussi beaucoup de documents et de choses à régler, et qu'ils ne parlaient pas à moi d'espagnol. Donc je m'inquiétais aussi. Et là, le plus grand des bluffs, je les voyais hésitants. Je leur dis Oui, oui, les infirmières sont au courant, elles sont OK. Absolument pas. Elles n'étaient absolument pas au courant. Donc un des gardes me dit Ah, OK, pas de souci, je vais vérifier, je reviens. Moi, je commence à avoir les mains moites, parce que je me dis Mais tu as grillé ton joker, c'est fini. Elles ne vont jamais jouer le jeu. Il revient vers moi. Et là, il me dit, mais t'as vraiment fait tout ça pour ce garçon ? Et assez bizarrement, de façon complètement assumée, décomplexée, j'étais là, oui, en fait, oui, c'est ce qu'il fallait que je fasse. Donc oui. Et il me dit, OK. Les infirmières ont dit, OK, tu peux rentrer, mais tu ne peux pas sortir, personne ne doit te voir. Donc il est 20h, passé, jusqu'à 8h du matin, tu n'as pas le droit de sortir de la chambre, sinon il faut que tu sors définitivement. Je dis, OK, on va s'arranger. FN, j'arrive dans la chambre, tous les deux les larmes aux yeux. Vraiment, ça semblait presque irréel de se retrouver. Puis je me mets au pied de son chevet, on se tient la main. Et là, la sensation la plus étrange du monde, comme un flash, je me suis vue comme des grands-parents parfois qui ont une vie d'amour derrière eux, une vie entière de choses, et de se dire que c'est juste la chose à faire. Et de là, voilà, ensuite, on passe cette soirée, cette nuit, si on veut, ensemble. Je l'aide aussi dans des complications où ils ont failli le mettre dans un mauvais avion. justement pour le rapatrier. Vraiment, c'était une bataille aussi avec les équipes, etc. Après tout ça, finalement, il est rapatrié à Montréal. Et là, il reste trois mois et demi avant l'été. Et donc, trois mois et demi à se dire qu'est-ce qu'il en est. Et assez bizarrement, c'est à partir de ce moment-là que j'ai plus aucun doute. Au moment où il s'éloignait du brancard avec lui dessus, on se tenait encore la main, et là, je le vois qu'il a failli... Ses yeux ont dit quelque chose, il voulait me dire quelque chose, mais ce n'est pas sorti. On a tous les deux ressenti, alors que ça faisait qu'une semaine dans le commandé mortel qu'on se connaît. Mais on voulait se dire je t'aime. Et un je t'aime au-delà de frontières, au-delà de kilomètres, au-delà de tout ce qu'on veut, de tout ce qui est en train de se passer. Mais c'était que le début de beaucoup de complications. Je ne change aucun point à mon voyage. À ce stade-là, j'avais dépassé les 3-4 mois et j'étais bien loin de la Mélissande qui était partie. Au contraire, je me disais je vais au fil de l'eau et je vois où les choses me mènent. Et donc, je continue mon voyage de mon côté. En fait, on avait des nouvelles l'un de l'autre tous les jours. On s'appelait tous les jours peu importe ce qui se passait. Lui a passé sur les trois mois et demi, deux mois et demi à l'hôpital quand même aussi. Donc c'était vraiment un état qui était critique pour lui. Et pour autant, ce qui est assez fou, c'est que pour moi, c'était mon rayon de soleil chaque jour. Même si j'arrivais à vivre des choses extraordinaires, je pouvais pas parfois m'empêcher de me dire, j'aimerais qu'il le voit, j'aimerais qu'il soit là. Et donc il n'y avait aucune question qui se posait finalement. C'était comme si on ne s'était jamais dit, mais qu'on s'était lié, s'était acté. Et puis dans mon voyage... il y a quand même des questions qui commencent à se poser aussi. Je sens que je commence à me rapprocher un peu de la fin et de l'été, où je m'étais dit que justement j'allais visiter maintenant Edom et mon ami à Montréal. Puis d'autres amis que je m'étais fait aussi en cours de route, qui vivaient finalement ici aussi. Je me suis dit, bon, je sais que je passerai à Montréal, donc mon voyage en tant que tel se terminera comme ça. Mais il y a d'autres questions qui commencent à prendre le dessus. Une fois que ce voyage se termine, une fois que mon petit détour à Montréal passe, je vis où ? Donc je terminais en fait le Pérou en juin. J'avais prévu de me dire en juillet, je visite mes amis et d'hommes au Canada, donc à Montréal en juillet. Mais ensuite, c'était le point d'interrogation. Est-ce que je décide de rentrer en France ? Est-ce que je décide d'avoir cette relation à distance ou voir ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    J'étais déjà tentée de vouloir vivre à l'étranger. Au départ, je choisissais l'Italie par mes origines et par la facilité de la langue, du coup. Ou le Canada. Et avec une de mes amies rencontrée en voyage, elle m'a aidée à faire justement des papiers pour un PVT, la loterie, pour avoir un visa canadien de deux ans. Et là, elle me dit, tu sais, tu ne vas pas avoir de grandes chances dans ce qu'on appelle le bassin. Il y avait 8000 participants pour une centaine de places restantes. Donc elle me dit, ne place pas trop tes espoirs là-dessus. Je dis, ok. Une fois de plus, je lui ai dit, écoute... Si je suis tirée au sort, ce sera le destin. Et puis là, moins de deux semaines plus tard, j'étais en Colombie à ce moment-là. J'ai été tirée au sort. J'ai reçu le PVT, mon visa, et ça m'a chamboulée. Je me suis dit, ok, ça m'a soulagée aussi de me dire, bon, bah en fait, arrête de tracasser le voyage, en fait. Fais-le à l'instinct. Fais-le à l'instinct. Les choses s'alignent, on verra ce qui s'y passe. Et donc je m'étais dit, ok, je vais faire en sorte d'y aller. Mais... Je voulais pas lui annoncer tout de suite. Je voulais aussi m'assurer de lui laisser la surprise, vu que je savais que j'allais faire un tour au Canada l'été, et de m'assurer aussi pour moi-même, de ne pas me mettre trop de pression, finalement. Parce que j'aime la ville, je ne la connaissais pas, je n'étais jamais venue au Canada non plus. Donc voilà, le reste du voyage se passe de cette manière-là, puis je ne dis rien, et je fais mine de lui dire Oh, j'irais peut-être vivre en Italie. Oh, j'irais peut-être retourner en France. Puis lui, il me soutenait, il me suivait complètement, il était déjà à vouloir reposer des vacances pour... Pour me joindre en Italie ou en France, puis dans ma tête, je me disais, mais si tu savais ! Si tu savais ! Et puis, on se rapproche de la date où j'arrive à Montréal, pour l'été. Et là, l'excitation et un peu d'appréhension, parce qu'en fait, il y a quand même trois mois et demi qui se sont écoulés. On s'est rencontrés quatre jours. Enfin, je veux dire, on s'est vus réellement quatre jours dans nos vies. Assez bizarrement, j'ai dû me sentir sereine, mais il y avait quand même quelque chose de se dire, et si ? Et si, finalement, j'avais idéalisé tout ça pendant trois mois et demi ? Ça peut arriver ? Et là, quand j'arrive, je l'aperçois, bouquet de fleurs à la main. Il est venu me chercher à l'aéroport en étant dans un état, je le dis, mais qui n'était pas très glamour, dans le sens où il avait encore énormément de grosses broches et d'énormes... On va dire que ce n'était pas un plâtre, mais c'était quelque chose d'assez particulier, parce que, comme je l'avais dit, le bras avait vraiment été détruit. Il n'avait plus de coccise, des choses comme ça aussi. Donc, pendant une période, il avait une poche. Ça peut paraître un détail, mais pour des gens, parfois, c'est un élément bloquant. Et en fait, quand je l'ai aperçu, j'ai juste retrouvé ses yeux, dans lesquels je m'étais plongée plusieurs mois auparavant. Et ça a été pareil, d'une fluidité où en fait, j'ai la même sensation. Et là, c'est drôle parce que par exemple, je viens de rentrer cet été de mes propres vacances. Il est revenu me chercher à l'aéroport, pareil, avec un bouquet de fleurs. Et j'ai cette même sensation finalement. Et j'ai eu ce même flash, dans le sens où... C'était déjà là. Donc, c'est ça. Il était venu me chercher. Et puis, à cette époque, c'était chez lui, forcément. Je n'étais pas encore là-bas. Je me suis dit, je vais rester deux semaines chez lui. On voit comment ça se passe. Mais en fait, au bout de deux jours, je lui annonce pour le PVT. Vraiment, tous les deux, on a pleuré de joie, comme si c'était encore une fois une évidence de se dire que je reviens, en fait. Je reviens. Et lui, au bout de quelques jours, me demande si justement... Ils voudraient qu'on vive ensemble à mon retour. Et donc officiellement, je suis venue vivre au Canada en octobre 2022 pour cette nouvelle aventure, ensemble cette fois. Je suis rentrée en France en août-septembre pour faire les préparatifs, certains papiers, les valises. Parce que finalement, on se fait un petit backpack où on se ramale avec soi de 10 kilos tout le temps. Et là, de se dire, bon... Il va falloir faire des balises pour vraiment déménager à des milliers de kilomètres, c'est quand même quelque chose. Et finalement, c'est ça, dire un au revoir aussi à mes proches. Parce que jamais dans ma vie, j'aurais réalisé que quand je suis partie et que je me suis dit je pars trois mois, je reviendrai sûrement à Paris, peut-être j'aurai été dans la même relation, peut-être... Tout ce qui a été chamboulé en l'espace de six mois, entre guillemets, grossièrement, huit mois de ma vie, ça fait apprendre un chemin à 180 degrés. Et c'est ça qui est incroyable. C'est de se laisser la chance de vivre pleinement quelque chose en suivant cet instinct. Donc depuis octobre 2022, on vit ensemble, en petite famille avec notre chat Boris, tous les trois. Ça se passe extrêmement bien, honnêtement. Mais depuis le premier jour, en fait, c'est vraiment comme si on ne s'est jamais marché dessus. Voilà, c'est vraiment une cohabitation, un super colloque, on va dire ça. Effectivement parfois, alors c'est très drôle parce que forcément on a des différences de culture, de langue aussi au départ parce que lui à la base il vient du Nouveau-Brunswick, donc qui est une province qui est censée être bilingue, donc français-anglais. C'est ça, parce que pour rappel la province de Québec est principalement francophone, mais tout le reste du Canada reste pratiquement qu'anglophone. Lui justement il parle les deux langues, mais majorité anglophone en fait au départ. Je dirais il est bilingue mais il ne parlait pas français depuis 15 ans de sa vie. Donc ça a créé aussi pas mal d'incompréhension parfois dans nos façons de nous exprimer, ou nos références aussi, des choses comme ça. Donc on en a toujours eu parce que parfois on disait oui, ça fonctionne parce qu'on ne se comprend pas Mais vraiment c'est quelque chose où ici sa famille m'a extrêmement bien accueillie. Donc ça fait du baume au cœur aussi de se sentir chez soi dans un endroit qu'on découvre. Parce que le voyage, c'est ça, on arrive à sentir chez soi, mais parce qu'on bouge souvent. Quand on peut s'évaluer quelque part et qu'on se recrée une routine, c'est aussi autre chose. C'est normal de ressentir le manque de sa propre famille, de son environnement aussi au départ. Et lui n'a pas hésité dès le départ, avant même du coup, je suis venue en octobre 2022, et en septembre, à venir me rendre visite à Paris, rencontrer mes parents aussi, se présenter, découvrir aussi mon environnement, là où moi j'ai grandi, etc. pour mieux me connaître aussi. Et depuis, c'est vraiment... Nos années sont un peu rythmées de cette façon-là. Bouger à travers le Canada, c'est ses racines, c'est sa famille. Et aller du mien en Italie et en France pour mes racines, ma famille aussi. Donc, un couple international, on aime bien dire ça. Je pense que le plus grand défi, en fait, a été la distance. On a réussi... à passer au-delà et à bien vivre ensemble, à toujours communiquer, à toujours se sentir proche l'un de l'autre. Mais ça aurait pu être aussi son accident. Ça ne l'a pas été dans notre relation. Mais avec le recul, je me rends compte que oui, ça aurait pu, parce que ça reflète des vingtaines d'opérations. Et c'est seulement maintenant, au bout de deux ans et demi, qu'il vient de s'en sortir avec sa dernière opération aussi, il y a quelques mois. Donc c'est sûr que c'est quelque chose qui impacte en termes d'individus, qui peut impacter un couple aussi. Et donc ça a été un défi qu'on a su, je pense, bien prendre les vagues ensemble. Et je pense que c'est ça aussi une force, c'est que quand on fait des rencontres, quand on a des cultures différentes, des choses comme ça, on se rattache justement ensemble pour surmonter des choses, parce qu'en fait, il n'y avait pas grand-chose qui nous liait, je pense, au début sur le papier, si je peux dire ça comme ça. D'une façon rationnelle, quand on y pense, on peut se dire mais... justement je venais d'un bout du monde, il venait d'un autre bout du monde, on se rend compte dans un autre bout du monde il y a cet accident, il aurait pu ne pas être disponible pour quelconque relation, ça aurait pu être possible voilà il y a un accident assez lourd qui vient pour tous les deux on vient vivre d'une façon différente mais faut qu'on le surmonte ensemble dans tous les cas donc il n'y a pas une tâche facile plus la distance et plus l'avenir aussi parce qu'il y a ça, on se dit c'est beau quand on vit l'histoire à fond et puis justement quand on se projette, c'est pas le tout, quand on vit chacun justement avec nos racines littéralement à 7000 km l'un de l'autre, dès qu'on se projette c'est aussi un nouveau défi et là c'était des défis un peu plus actuels, on en a parlé mais finalement la réponse c'est qu'on s'est fiancés donc je pense que que finalement la distance ne sera pas un si grand défi non plus. L'avenir, je pense qu'une fois de plus, ça va nous réserver des surprises et une empreinte carbone. D'un sens où actuellement, je suis en démarche de résidence permanente, pour pouvoir justement avoir plus de facilité à rester au Canada. On en a déjà parlé aussi, et ce que j'apprécie aussi chez lui, c'est cette grande ouverture, cette disponibilité pour justement, que ce soit pour vivre, retourner en France, pour vivre même ailleurs. parce que c'est aussi une de mes volontés. Je veux dire, j'ai un attache en France, forcément, avec ma famille, etc. Mais la grande voyageuse en moi n'a pas dit son dernier mot. Et voilà, j'en ai déjà parlé du fait aussi de faire, par contre, ensemble, cette fois, des longs voyages. Donc, peut-être l'Amérique du Sud, cette fois, ou l'Asie, la possibilité de vivre à l'étranger quelque part. Donc, on sait que ça va faire partir de notre vie parce que, finalement, que ce soit la France ou le Canada, il n'a forcément pas... On aura toujours un manque d'une manière ou d'une autre de proches, j'ai cité ça, mais on sait qu'en étant ensemble, en tout cas, on arrive très bien à se compléter et à surmonter ça. Mon PVT était valable de octobre 2022. Mais deux ans plus tard, c'est octobre 2024, et donc il arrive bientôt à expiration. Donc dans toute cette démarche administrative et la marélisance permanente, on croise les doigts pour que j'ai ce qu'il faut à temps. Ça, c'est un défi par contre actuel pour pouvoir rester. Alors le mariage ne donne pas d'avantage par rapport au fait de pouvoir rester. Nous, on a décidé de le faire en demande de parrainage. Donc du fait que lui soit canadien, il peut me parrainer pour soutenir ma demande. pour la faciliter, parce que ce sont des demandes qui peuvent prendre parfois un an et demi. C'est vraiment des longs processus, c'est assez pénible. Mais en fait, on sait vraiment par amour, ce n'est pas lié au papier. Et même là, justement, quand on se projette, on s'est dit, on allait choisir l'Italie, ça évitera de favoriser la France ou le Canada. Donc on va pousser les gens et les amener avec nous dans nos aventures et dans notre vision de voyage. Nos familles ont extrêmement bien réagi. En fait, ce qui est drôle, c'est qu'aujourd'hui, justement, on peut en parler ouvertement aussi. Et ce qui est beau, c'est que dès les premiers jours, en fait, où lui s'est retrouvé à l'hôpital, il a parlé de moi à sa famille. Et sa famille, même une fois qu'ils m'ont rencontrée, m'ont dit, mais on ne l'a pas reconnu, en fait, honnêtement. En plus de 30 ans d'existence, on ne l'a jamais vu comme ça, de toute sa vie. Et c'est la même chose de mon côté. Ce qui est beau, en fait, c'est que je pense que nos proches, nous connaissant bien, s'aperçoivent que... Au-delà justement de tous les défis, de tous les obstacles quand même qu'il y a eu, qu'il y a et qu'il y aura peut-être, ils arrivent à voir le bonheur l'un et l'autre et le soutien qu'on arrive à s'apporter l'un à l'autre et vraiment se compléter. On aime bien se dire qu'on est des tétrices. Les mots qui me viendraient liés vraiment à notre relation, c'est l'évidence. C'est ce que l'un et l'autre, on a toujours ressenti. Je pense qu'il y a des gens qui ont déjà ressenti ça aussi. Ça ne s'explique pas en fait. On n'arrive pas à mettre des mots là-dessus, en réalité, ça se ressent. De mon côté, ce serait l'instinct, l'instinct vraiment, ça revient beaucoup. Et je pense que le conseil que j'aimerais donner aux personnes, c'est de s'écouter vraiment, de réussir à lâcher prise et d'écouter cet instinct au fond de nous, qui est propre à chacun, parce qu'on est vraiment tous différents, et de lâcher parfois des schémas qu'on connaît. Suivez vos rêves, en fait. Parce qu'au fond de vous, vous savez exactement où vous devez aller et qui vous devez rencontrer sur votre chemin. Et les choses, elles se font toutes seules lorsqu'on arrive justement à laisser cette petite voix nous guider. Et c'est la plus belle chose qui se voit, vraiment.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute de ce nouvel épisode de la série Summer Edition Love & Travel. J'espère qu'il vous a plu et que de là où vous êtes, il vous aura permis de rêver et de vous évader un peu. Si vous voulez encore plus d'épisodes, j'ai besoin de vous. Pour soutenir le podcast et mon travail, rien de mieux que d'en parler et de le partager autour de vous. Je vous invite aussi à vous abonner sur votre plateforme d'écoute, à mettre 5 étoiles et un super commentaire sur Spotify et Apple Podcast. N'hésitez pas à venir nous suivre sur Instagram pour venir créer ensemble une belle communauté de voyageurs et voyageuses passionnées. Je vous souhaite une très belle journée et à très vite pour un nouvel épisode de cette capsule Summer Edition. Bye bye !

Description

💫🌎Lorsque Mélyssande décide de partir seule pour un voyage de plusieurs mois en Amérique latine, elle n’imagine pas une seconde à quel point cette aventure bouleversera sa vie.


🌴💔Après seulement un mois de voyage, elle met fin à 6 ans de relation amoureuse, prolonge son périple pour explorer de nouvelles contrées, et c'est là que le destin la conduit sur une plage paradisiaque du Costa Rica .


🇨🇦 Elle y rencontre Dom, un Canadien, mais ce qui commence comme une belle histoire de voyage va être marqué par un drame inattendu. Entre décisions difficiles, nouveaux départs et un amour qui naît malgré les obstacles, cet épisode vous plongera au cœur d'une aventure où chaque choix redéfinit l'avenir.


✨Embarquez dans cette histoire touchante et inspirante, où l'amour et le voyage s'entremêlent pour écrire un nouveau chapitre. 🎙️✈️


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Wanderlust, le podcast voyage et aventure qui vous emmène en route vers la vie de vos rêves. Pour cette capsule spéciale été, on explore un thème qui fait battre les cœurs. Quoi de mieux que l'été pour parler d'amour et de voyage ? Que vous soyez à la recherche de l'amour ou déjà en couple, on aime toutes et tous entendre de belles histoires qui font rêver et sourire. Le voyage est propice aux rencontres en général. Et parfois, certaines se transforment sans cri égard en histoire d'amour. Pour une nuit, pour quelque temps ou pour la vie. Imaginez croiser le regard d'un ou d'une inconnue sur une plage, dans une auberge de jeunesse ou en cas de chafing, et bim, votre vie est chamboulée. Rencontrer une personne qui ne vient pas du même pays, continent, n'est en général pas un long fleuve tranquille. Entre aller-retour, Kilomètres parcourus, moments de séparation ou de retrouvailles intenses, galères administratives et aléas de la vie. Bref, l'amour est-il plus fort que tout ? Une chose est sûre, cela demande beaucoup de patience et de persévérance. Nous parlerons de ces moments magiques où deux âmes sœurs se croisent par hasard et comment une rencontre fortuite peut finalement devenir une relation profonde et durable. Alors, l'amour en voyage, vous y croyez ?

  • Speaker #1

    Hello, donc moi c'est Médicende. Je viens de France, de Paris au départ. J'ai aujourd'hui 28 ans, mais lorsque je suis partie pour un voyage qui change ma vie, j'avais 25 ans à ce moment-là. Je suis vraiment une très grande passionnée de voyage et vraiment depuis l'enfance. Donc voilà, pour moi, je tournais vraiment le globe en pointant du doigt tous les endroits où je voulais aller depuis enfant. Donc toute ma vie a été ponctuée de voyages plus ou moins loin. J'avais déjà 16-17 ans que je me disais, je vais faire un tour du monde. C'était ancré vraiment du plus profond de moi, puis je pense qu'il y a des gens qui se reconnaîtront là-dedans. Et donc je me suis dit, de façon un peu plus raisonnable, j'étais prête à partir. Puis à l'époque, c'était mes parents qui m'avaient un peu raisonné en me disant, fais au moins tes études, parce que justement, c'est voué à sûrement nous changer. Et donc assure-toi au moins d'avoir quelque chose. Donc j'avais... fait, sagement on va dire, mes études, puis le Covid est arrivé, etc. Et donc, dès que j'ai eu l'occasion, je me suis dit, c'est maintenant. Puis je l'ai vraiment senti du plus profond de moi-même. Honnêtement, comme s'il y avait une corde, en fait, qui m'avait tirée, en me disant, bon, je sais que dans trois mois, je m'en vais. C'était acté, et donc, c'était mon premier grand voyage en Amérique latine. Je me suis dit, au départ, je pars trois mois. De façon un petit peu sage en me disant justement ça va être déjà une belle expérience, en sac à dos, à l'autre bout du monde. Plutôt été un voyage que j'ai fait seule, mais on n'est jamais seule en voyage non plus. C'est ça la beauté du voyage. Je suis partie le 30 novembre 2021 et j'avais vraiment cette optique de vivre des expériences. Donc je suis partie en sac à dos. D'ailleurs, pour l'anecdote, effectivement, mes proches, jusqu'au dernier moment, ne me croyaient pas trop que j'allais faire ça. J'étais quelqu'un d'assez toujours curieuse, passionnée de voyage, mais très organisée, un peu contrôlante aussi, on va dire. J'avais du mal à la séprise, à laisser de la place spontanée dans mes relations, je veux dire, avec les gens. Mais dans les choses, surtout dans des voyages, des choses loin, je ne parlais pas espagnol du tout. Pour partir en Amérique latine, par exemple, je l'ai appris directement sur place. Il y avait plein de points qui créaient des appréhensions et mes proches me disaient ça va lui passer, ça va lui passer Puis j'ai acheté mon billet d'avion et je leur ai dit dans trois semaines, je pars Et ça s'est vraiment fait comme ça. J'étais vraiment partie dans un esprit à me dire je veux découvrir le plus de choses possibles Et j'ai toujours été très sensible aussi aux populations locales, à des expériences locales plus éthiques, authentiques aussi. Donc j'ai varié mon voyage et ponctué avec des auberges de jeunesse. mais aussi à quelques reprises des volontariats et des expériences dans des communautés indigènes. Ça a été le cas au Costa Rica, en Amazonie, d'Équateur aussi. C'est vraiment des expériences honnêtement incroyables et enrichissantes, au-delà de tout ce qu'on peut imaginer. Je me suis aussi rendue compte que dans le voyage, outre les beaux paysages et ce qu'on vit, ce qui nous marque le plus, c'est les rencontres, tout simplement. C'est ce qu'on garde le plus au fond de nous et c'est ce qu'on raconte le plus aussi. Donc moi je me suis dit je vais partir donc trois mois et puis je vais revenir en France, je vais retrouver un taf, retrouver ce que je connaissais en fait finalement. Et donc évidemment qu'absolument rien ne s'est déroulé comme prévu et comme je l'imaginais, pour mon plus grand bonheur. Et donc, je m'étais dit, de façon irréaliste, je vais partir du Mexique, puis je vais arriver jusqu'à l'Argentine, qui était mon rêve, en fait, à Patagonie, etc. Évidemment, quand on voyage, on se perd en route, on prend le temps de voyager. Donc, je ne suis jamais arrivée à l'Argentine. Et finalement, mon voyage de trois mois en a duré pratiquement huit, avec plein de surprises dedans, plein de détours aussi. Alors j'ai commencé dans l'ordre par le Mexique, puis je suis descendue en voie terrestre au Bélize, le Guatemala, ensuite j'étais remontée au Mexique. Et le Costa Rica, c'était en mars. Et ensuite, j'ai terminé par la Colombie, l'Équateur et le Pérou. Et après, je pensais rentrer en France pendant un moment, mais finalement, c'est un autre continent qui m'attendait, vu que je suis allée au Canada pour y vivre. Du coup, j'ai rencontré une personne extraordinaire dans mon voyage qui va changer ma vie. Mais juste avant ça, c'était un petit peu moins rose sur le tableau, car j'étais en couple. J'étais dans une relation longue depuis six ans, et cette personne ne m'a pas accompagnée lors de ma décision de partir en voyage. Dans le voyage, la notion du temps est très différente. Elle n'existe pas, on va dire, dans le sens où une journée, une semaine, un mois passés avec des gens, ça représente le quintuple de temps, les émotions sont décuplées, ce qu'on ressent aussi, ce qu'on pense. Je trouve que le voyage est une des plus belles thérapies pour soi. On s'aperçoit aussi plus rapidement de certaines choses. Et je pense que ça nous pousse à prendre des décisions, on va dire radicales, mais je veux dire un peu plus tranchées, pour soi, mais pour son bien, en fait. Et je me suis aperçue que j'ai dû prendre des décisions qui étaient vraiment pour moi, qui étaient plus cohérentes avec la personne que j'étais devenue, et qu'il fallait que je continue seule, finalement. C'était vraiment la meilleure décision. Et je me suis dit, quand ça s'est terminé, voilà, une relation longue, j'attendais absolument. rien. J'attendais des rencontres, des expériences à vivre, rentrer avec des souvenirs, des choses à raconter, mais certainement pas une nouvelle histoire d'amour loin de moi, très honnêtement. Surtout en voyage. Je me disais, je n'ai pas du tout envie de m'embarquer dans quelque chose. C'est quelque chose, soit c'est un lendemain, soit ça va être instable, soit ça va être compliqué. Je n'ai pas besoin de ça, je veux juste vivre pour moi. Donc j'ai finalement mis fin à cette relation, assez rapidement en fait. Parce qu'au bout d'un mois que j'étais partie, maximum, c'était encore devenu plus évident les choses sur lesquelles on était plus sur la même longueur d'onde. Mais au final, c'est juste des décisions désagréables, mais qu'il faut savoir prendre pour son propre bien, finalement. Il faut savoir prendre des risques aussi, je pense, dans sa vie. Et donc ça, c'est arrivé un mois après de partir. Ça a été un soulagement. Et je pense que ça, c'est aussi un message parfois pour les gens, c'est que... notre zone de confort, ce n'est pas notre meilleure amie. Quand on sort de cette zone de confort, souvent on est amené à agir de nouvelles façons, à s'adapter, à se découvrir. Et vu qu'on évolue nous-mêmes, c'est normal. L'environnement évolue aussi. Et c'est qu'à ce moment-là qu'on fait des décisions qui sont vraiment bonnes pour nous. Voilà, c'est le voyage. Parfois, il y a des grandes joies, il y a des grandes souffrances aussi, il y a des grands doutes, il y a des grandes remises en question. C'est ce qui s'est passé. Après la tempête, un peu plus de... Le Costa Rica, c'est finalement le pays qui me reste le plus dans mon coeur. Donc deux de mes meilleures amies, une de France qui a décidé de me rendre visite et une qui faisait son voyage de son côté où on s'était décidé de se retrouver à ce moment là pour le faire ensemble. Donc sur l'espace de deux semaines on passe tout ce temps là ensemble. On va dans une communauté indigène, vraiment dans la jungle du Costa Rica, à la frontière du Panama. C'était vraiment une expérience. sans mots. Il faut un jour et demi de trajet. Vraiment, c'est ce genre de situation où on finit par monter à l'arrière de pick-up en pleine nuit dans la jungle de personnes qu'on ne connaît pas, on n'a aucune idée de ce qu'il y a autour de nous, on a du mal à communiquer avec eux. C'est vraiment, on se dit Bon, on croit en notre bonne étoile et c'est vraiment l'aventure propre. C'est vraiment ce qu'on cherchait aussi et c'est ce que ça a été. C'est-à-dire que c'était vraiment, on pouvait dormir sur le sol. Sur des feuilles de palmiers, c'est vraiment, on se nourrit uniquement de ce qu'il y a autour. Donc aller chercher des racines, enfin du yucca, aller pêcher, aller faire des choses comme ça, se réveiller à 4h du matin parce que ce sont des singes hurleurs qui sont votre alarme. Et puis, donc au bout de ces plusieurs jours, mon amie, qui était venue me rendre visite, Paola pour mettre un nom, parce que je lui dois bien ça quand même, une très bonne copine, elle m'avait dit j'ai une seule condition, une seule faveur. Elle me dit, vu que moi, c'est quand même mes vacances, j'aimerais qu'on choisisse, malgré sa voiture, un petit bout de plage, quelque chose de reposant. Je dis OK. Parce que ça la faisait beaucoup rire, elle me disait, mais en fait, ta vie, c'est devenu un mélange entre Pékin Express et Koh Lanta. Parce qu'en plus, on faisait le tour du Costa Rica en stop. Donc, c'était assez drôle. Et donc, après ces jours qui étaient intenses en expérience, on s'est dit, on va aller se reposer dans un petit village. qui s'appelle Montezuma. Petit village de pêcheurs, un petit peu bohème. Donc vraiment, il y a quatre restaurants, deux hostels, et puis le reste, c'est de la nature, des plages immenses, du surf, des choses comme ça. De là, dans ce petit village, on commence à y rester trois, quatre jours. Mon ami Paola s'en va. Et avec notre amie, on se dit, bon, est-ce que nous aussi, on s'en va ? Parce que finalement, c'est un peu, pas cette culpabilité, mais quand on reste un peu trop longtemps dans un endroit en voyage, on se dit, bon, et ensuite, et ensuite, et ensuite. Et il y avait quelque chose d'assez bizarre, mais qui me retenait là-bas. Je lui ai dit non, on reste encore un peu. On se sentait bien, c'était vraiment un très bel environnement. C'est vraiment l'hostel, on avait des hamacs qui étaient sur la plage, on s'endormait au son des vagues. C'est vraiment le rêve, en fait, finalement. Je me sentais au fond de moi, je me suis dit non, je ne sais pas, on reste encore un petit peu, encore un peu, encore un peu. Et donc on reste. On se dit bon, on reste, allez, deux, trois jours de plus, et ensuite... On s'en va. Puis finalement, le lendemain, nous, on était exténués. Très honnêtement, des gens rigolent parfois en disant qu'il faut du repos dans un voyage. Mais en fait, il faut des vacances dans un long voyage. Et on était justement exténués de l'expérience qu'on venait d'avoir. Et donc, on ne sortait pas trop, finalement. Et là, c'était un samedi. Tout le monde à tour de rôle, sans nous connaître, venait nous voir et nous disait Venez ce soir, il y a l'ambiance sur la plage du village, il y aura des tam-tams, de la musique, etc. Oui, oui, oui, oui. une personne, deux personnes. Honnêtement, au moins cinq personnes viennent nous voir à différents moments de la journée, mais aléatoirement. Puis on commence à se dire, bon, allons-y, abusons pas, c'est dix minutes à pied. Allons prendre une petite bière et voir ce qui s'y passe. Et on se dit, bon, de toute façon, on est trop fatigué, on rentre. On se rend sur cette petite plage du village, on discute, et là, Matt, qui arrive, un Américain. de Washington. Il nous entend parler français et tout de suite, il essaye son français avec nous, son espagnol, etc. Il nous dit que sa sœur a vécu en France, qu'il est amoureux de la France. Donc, on discute comme ça quelques minutes avec lui, un nounours. Vraiment quelqu'un d'une quarantaine d'années, mais d'une extrême gentillesse. Ça se voyait dans ses yeux. Et finalement, un cupidon, en fait, en réalité. Parce qu'il est apparu juste pour disparaître. Parce qu'à ce moment-là, il nous dit Je vous dérange pas plus. Mes amis m'attendent, je vous laisse passer une bonne soirée. Je dis ok, très bonne soirée, etc. Puis là, deux minutes plus tard, ce maître vient et nous dit mais finalement, est-ce que ça vous dit que je vous présente mes amis ? On se dit bon, haussement d'épaule, on se dit bon, allons-y, pas trop emballé, mais tant qu'on y est. On arrive vers ce groupe de jeunes hommes. Et là, il y en a un qui me frappe un peu comme si je le connaissais. Alors que ni d'elle, ni d'Adam. Et avant même de se dire un mot, il faut savoir que dans notre voyage, on parlait quand même beaucoup espagnol. Ou, je ne sais pas, en anglais. Mais pas tant en français. Et à ce moment, Matt me dit, Oh, mais lui, il parle français. Et donc... Je tends la perche, je me retourne vers lui, je lui dis Ah, c'est vrai ! Toute heureuse, justement, avec mon bon français ! Tu parles français ! Et là, avec un accent international, j'appelais ça. J'ai toujours dit qu'il avait son accent unique. Parce que c'était un accent qui était anglophone, avec des expressions québécoises, mais tout était cassé. Et donc, je me mets à rire. Et comme ça, l'un et l'autre, on a passé quatre jours ensemble. Lui, c'était juste des vacances, c'était la fin de ses vacances au Costa Rica. On a eu tous les deux ce truc de, dès le premier instant, en fait, c'est comme si on se connaissait depuis toujours. Vous avez ça avec vos meilleurs amis parfois, surtout si vous vivez loin, si vous voyagez ou déménagez. Et vous vous revoyez parfois, même vous vous dites, non, on se voit une fois tous les deux ans, mais il n'y a rien qui a changé. C'est cette même sensation de connaître quelqu'un profondément. Mais il n'y a pas besoin d'en faire des tonnes. C'est fluide. Et c'est exactement ça qu'on a ressenti. Pour l'anecdote, c'est quand même assez drôle, car un de ses amis qui était avec lui en voyage... Lui a pensé que moi, au départ, j'étais intéressée par son ami, alors que pas du tout finalement. Donc assez rapidement, on s'est rendu compte qu'on était bel et bien intéressés l'un par l'autre. Mais ça a été les premiers jours, on va dire, où on était inséparables. Et donc, on faisait du stop ensemble aussi avec mon ami pour se rendre sur d'autres plages, pour qu'il nous suivait un peu dans nos aventures farfelues. Et assez rapidement, on a eu une vie à Montréal, une vie à Montréal aussi à ce moment-là. Il me dit, mais moi, du coup, mes vacances se terminent, je vais devoir rentrer. Viens me voir à Montréal. Je lui ai dit non. Mais pourquoi ? Je lui ai dit, parce que je suis dans mon voyage, je ne viendrai pas. Un peu désespérée, il en vient même à me dire, mais si je te prendrais un billet, tu viendrais me voir à Montréal ? Je lui ai dit non. Il faut que je continue mon voyage. C'est comme ça. Il faut justement, c'est important de s'écouter aussi. Je lui ai dit, peut-être qu'à un moment, je le ferai. J'avais un de mes meilleurs amis qui vivait à Montréal à ce moment-là. Donc cette période où on s'est rencontrés, c'était en mars, et j'avais dit je viendrais peut-être cet été. Dans tous les cas, je comptais rendre visite à mon ami. Donc on pourra peut-être se voir à ce moment-là, un petit peu à me faire désirer quand même. Et assez rapidement, ma amie me disait, non, c'est trop long, c'est dans trois mois et demi, quels sont tes prochains pays ? Et je lui dis, c'est la Colombie, l'Équateur, le Pérou. Et elle me dit, ok, tu me diras quand est-ce que tu penses être au Pérou. Moi, je repose des vacances, je te retrouve avant au Pérou. Mais je n'attendrai pas cet été. Et au fond de moi, je me dis quand même, j'avais cette chose au fond de moi où je sentais quand même qu'il se passait quelque chose. Il y avait donc ma meilleure amie qui était avec moi aussi. Ça sent. Il y a quelque chose d'indescriptible. Mais la raison, c'est de me retenir en me disant Attention, je pense que j'essaie de me protéger aussi un petit peu. Je me disais Mais c'est un tchatcha. C'est peut-être un baratineur. Peut-être que... quand il va rentrer dans sa routine dans deux semaines, c'était son crush de vacances, tu sais. Donc il y avait cette petite voix qui est parfois en nous, qui ne veut pas du bien, qui essayait de me faire redescendre un petit peu sur terre. Ok, voyons voir. Un des premiers soirs, en fait, il avait essayé de m'embrasser pendant près de deux jours, sur les quatre jours. Et puis finalement, il y avait toujours quelqu'un qui arrivait à ce moment propice. jusqu'à un moment où ça en devenait presque un gag, honnêtement, ça en devenait presque drôle. Jusqu'à un moment où on se retrouvait même sur des plages paradisiaques, couché de soleil, c'est vraiment magnifique. Et à chaque fois, il y avait mon ami qui arrivait ou une autre personne qui venait se joindre à nous, etc., etc. Moi, un soir, je me suis dit, dans tous les cas, ce soir, je n'irai pas me coucher sans qu'on se soit embrassés. Après, justement, deux jours entiers à se tourner autour, si on peut dire ça, alors qu'on pouvait passer parfois. de longues minutes, juste allongées, j'en suis juste dans les yeux l'un de l'autre. Et c'était une des plus belles sensations, je n'avais pas besoin de plus, bizarrement, parce que j'avais l'impression de me perdre, mais de m'y retrouver en même temps. C'est-à-dire qu'il a des yeux bleus, vraiment bleu océan, pour moi, c'est littéralement, j'avais l'impression de plonger au milieu de l'océan, et c'était assez indescriptible. Et puis, une chose entraînant une autre, évidemment, on a bien fini par s'embrasser. Puis, un des soirs, justement, il me raccompagne jusqu'à mon hostel. Il y avait des petits hamacs qui étaient au bord de l'eau, qui étaient vraiment sur le sable, et on pouvait donc apercevoir le lever du soleil. Et à ce moment-là, il était peut-être deux heures du matin. Il prenait du temps à me dire Bon, ben j'y vais, je te laisse, je vais me coucher Je dis Ok, oui, oui Puis ni l'un ni l'autre, on sentait qu'on avait vraiment envie de se laisser, même si c'était l'histoire de quelques heures. Donc ce schéma s'est répété pour moi cinq ou six fois, à se dire Oui, oui, allez, bonne nuit oui mais, et rester puisqu'on rassait de nouveau et ne pas réussir à se détacher en fait l'un de l'autre pour que finalement on s'installe dans un des hamacs où il y a des personnes sauf nous, avec la vue en face de nous. main dans la main. On s'endormait du coup à moitié, donc on était vraiment dans cet état de semi-sommeil, on s'endormait, on rouvrait les yeux, etc. Et honnêtement, je pense que c'est le lever de soleil le plus mémorable de ma vie. C'était des couleurs explosives absolument magnifiques, et tout en même temps, il y avait encore des étoiles et il faisait nuit. Donc c'était vraiment un moment absolument magique qui est resté pour nous deux. J'ai pris une seule photo de ce moment, qui plus tard m'a valu le fait de créer une carte postale et de lui envoyer, qui l'a toujours gardée auprès de lui. qui est toujours au-dessus de son bureau. Et pour moi, ça a été le moment où je me voyais main dans la main avec lui. Je me suis fait la réflexion de me dire, de façon raisonnable, on a essayé de se dire que c'était inconnu, et comment notre cœur nous dit, mais non, tu le connais par cœur, l'instinct. Et aujourd'hui, on parle beaucoup d'instinct, et pour nous, en fait, c'est dès le départ d'évidence. Parce que ça vient nous chercher au fond de nous. Et c'est très différent, je trouve, quand parfois, avec l'amour, on est conscient parfois qu'on est un peu aveuglé, ou qu'on agit comme ci, qu'on agit comme ça. Là, c'est toute autre chose quand on se rend compte que ça nous prend au ventre. Alors après cette nuit magique, il semble aussi suivi des choses un peu plus intimes, un autre type de connexion. Lui, donc ses vacances se terminaient, et moi et mon ami, on s'est dit, bon, on a beaucoup rallongé quand même dans ce petit village, il est temps pour nous de partir et de continuer notre chemin, donc en stop. Donc gentiment, il nous accompagne jusqu'à notre premier stop, etc. Et là, donc au bout même pas de deux heures, je vois, il nous prend déjà des nouvelles, pour savoir comment ça se passe, si tout va bien, etc. Puis mon ami me dit, oh, tu vois... C'est vraiment adorable comme garçon, c'est vraiment quelqu'un de bien. Je dis oui, c'est vrai, je sais de ne pas m'emballer. Et puis d'un coup, il me laisse en vue pour presque deux jours. Je me dis bon, le voyage ou je ne sais pas, à voir. Est-ce qu'on m'a déjà oublié finalement ? Et d'un coup, je reçois un message qui me dit je ne voulais pas t'inquiéter, mais je suis à l'hôpital. Je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que c'est vrai ? Et là, je reçois une photo, effectivement, de vous allonger dans les espaces de réanimation, je veux dire, avec tout l'attirail. Et je me dis, mais comment ça ? En fait, il s'est avéré que, justement, dans le village dans lequel on était, il y avait une cascade qui était proche, qui est assez connue, où normalement, certaines personnes peuvent sauter. Mais selon la saison sèche ou pluvieuse, elle est plus ou moins dangereuse, finalement, cette cascade. Puis j'apprends que... il a justement sauté de cette cascade et en fait il a failli perdre la vie, littéralement parce qu'en sautant il a tapé plusieurs fois les roches, donc la cascade fait quand même presque 30 mètres, c'est vraiment top de la cascade il a tapé plusieurs roches en ricochet pour toucher le fond où il y en avait d'autres, donc ça lui a valu aussi de pratiquement perdre un bras qui était complètement détruit et d'autres parties du corps qui ont aussi beaucoup été impactées et donc de se retrouver en réanimation, au Costa Rica, à la capitale, San José. Moi, j'apprends ça, j'étais encore en voyage avec mon ami à ce moment-là, et je savais qu'une semaine plus tard, j'allais prendre un vol pour la Colombie, depuis la capitale de San José. Et finalement, à partir de ce moment-là, on n'a jamais arrêté de se parler. C'est-à-dire qu'on s'est appelés tous les jours, mais tous les jours, finalement, pour tout le voyage. Mais à ce moment-là, il me dit Je vais me faire rapatrier d'un moment ou un autre. On ne sait pas combien de temps ça prend, etc. Mais si je passais et qu'il serait encore là, je lui rendrais visite à l'hôpital. Quelques jours passent, la situation évolue plus ou moins. Pour lui, beaucoup d'opérations, une bonne dizaine d'opérations, des états critiques, des très grosses complications aussi, où le cœur s'est déjà emballé, où justement il y a eu des cas assez graves finalement. Et avec mon ami, on se rapproche légèrement. de la capitale, on va dire ça comme ça. Elle s'arrête pour un volontariat, et moi je reçois un message de lui me disant, demain matin, à 8h du matin, je suis rapatriée pour aller à l'hôpital de Montréal, donc avoir un vol justement de rapatriement spécial. Puis moi je regarde l'heure où je suis donc perdue dans les montagnes du Costa Rica, encore un autre village, mais cette fois dans les montagnes, pas de bus, rien. Et il est 14h, et je me dis, bon, le seul moyen que j'y aille finalement à temps, c'était encore une fois du plus profond de moi, mais instinctivement en fait. Je me suis dit, il faut que j'y sois, sans savoir trop pourquoi. Je me suis dit, mais encore une fois, au départ, je connais quelqu'un, un garçon depuis quatre jours, comment je vais traverser un pays entier, seule, en stop ? Pourquoi ? Et donc, c'est ça. Je prends mon sac à dos. Je pack mon sac. Et je me dis, bon, bah, go. Et là, du coup, commence l'aventure en stop. Donc, un bon six heures, quelque chose comme ça, pour me rendre jusqu'à l'hôpital. J'arrive devant l'hôpital, 20h15. Les gardes me disent, Madame, désolée, les visites, c'est jusqu'à 20h. Pour moi, impossible, impossible. Et là, rentre en négociation. À deux doigts de m'asseoir par terre. Je leur dis, moi, je n'ai rien d'autre à faire. Donc, on peut rester là toute la nuit. Vous pouvez appeler la police, mais il faut que je voie cette personne. Je savais qu'il y avait aussi beaucoup de documents et de choses à régler, et qu'ils ne parlaient pas à moi d'espagnol. Donc je m'inquiétais aussi. Et là, le plus grand des bluffs, je les voyais hésitants. Je leur dis Oui, oui, les infirmières sont au courant, elles sont OK. Absolument pas. Elles n'étaient absolument pas au courant. Donc un des gardes me dit Ah, OK, pas de souci, je vais vérifier, je reviens. Moi, je commence à avoir les mains moites, parce que je me dis Mais tu as grillé ton joker, c'est fini. Elles ne vont jamais jouer le jeu. Il revient vers moi. Et là, il me dit, mais t'as vraiment fait tout ça pour ce garçon ? Et assez bizarrement, de façon complètement assumée, décomplexée, j'étais là, oui, en fait, oui, c'est ce qu'il fallait que je fasse. Donc oui. Et il me dit, OK. Les infirmières ont dit, OK, tu peux rentrer, mais tu ne peux pas sortir, personne ne doit te voir. Donc il est 20h, passé, jusqu'à 8h du matin, tu n'as pas le droit de sortir de la chambre, sinon il faut que tu sors définitivement. Je dis, OK, on va s'arranger. FN, j'arrive dans la chambre, tous les deux les larmes aux yeux. Vraiment, ça semblait presque irréel de se retrouver. Puis je me mets au pied de son chevet, on se tient la main. Et là, la sensation la plus étrange du monde, comme un flash, je me suis vue comme des grands-parents parfois qui ont une vie d'amour derrière eux, une vie entière de choses, et de se dire que c'est juste la chose à faire. Et de là, voilà, ensuite, on passe cette soirée, cette nuit, si on veut, ensemble. Je l'aide aussi dans des complications où ils ont failli le mettre dans un mauvais avion. justement pour le rapatrier. Vraiment, c'était une bataille aussi avec les équipes, etc. Après tout ça, finalement, il est rapatrié à Montréal. Et là, il reste trois mois et demi avant l'été. Et donc, trois mois et demi à se dire qu'est-ce qu'il en est. Et assez bizarrement, c'est à partir de ce moment-là que j'ai plus aucun doute. Au moment où il s'éloignait du brancard avec lui dessus, on se tenait encore la main, et là, je le vois qu'il a failli... Ses yeux ont dit quelque chose, il voulait me dire quelque chose, mais ce n'est pas sorti. On a tous les deux ressenti, alors que ça faisait qu'une semaine dans le commandé mortel qu'on se connaît. Mais on voulait se dire je t'aime. Et un je t'aime au-delà de frontières, au-delà de kilomètres, au-delà de tout ce qu'on veut, de tout ce qui est en train de se passer. Mais c'était que le début de beaucoup de complications. Je ne change aucun point à mon voyage. À ce stade-là, j'avais dépassé les 3-4 mois et j'étais bien loin de la Mélissande qui était partie. Au contraire, je me disais je vais au fil de l'eau et je vois où les choses me mènent. Et donc, je continue mon voyage de mon côté. En fait, on avait des nouvelles l'un de l'autre tous les jours. On s'appelait tous les jours peu importe ce qui se passait. Lui a passé sur les trois mois et demi, deux mois et demi à l'hôpital quand même aussi. Donc c'était vraiment un état qui était critique pour lui. Et pour autant, ce qui est assez fou, c'est que pour moi, c'était mon rayon de soleil chaque jour. Même si j'arrivais à vivre des choses extraordinaires, je pouvais pas parfois m'empêcher de me dire, j'aimerais qu'il le voit, j'aimerais qu'il soit là. Et donc il n'y avait aucune question qui se posait finalement. C'était comme si on ne s'était jamais dit, mais qu'on s'était lié, s'était acté. Et puis dans mon voyage... il y a quand même des questions qui commencent à se poser aussi. Je sens que je commence à me rapprocher un peu de la fin et de l'été, où je m'étais dit que justement j'allais visiter maintenant Edom et mon ami à Montréal. Puis d'autres amis que je m'étais fait aussi en cours de route, qui vivaient finalement ici aussi. Je me suis dit, bon, je sais que je passerai à Montréal, donc mon voyage en tant que tel se terminera comme ça. Mais il y a d'autres questions qui commencent à prendre le dessus. Une fois que ce voyage se termine, une fois que mon petit détour à Montréal passe, je vis où ? Donc je terminais en fait le Pérou en juin. J'avais prévu de me dire en juillet, je visite mes amis et d'hommes au Canada, donc à Montréal en juillet. Mais ensuite, c'était le point d'interrogation. Est-ce que je décide de rentrer en France ? Est-ce que je décide d'avoir cette relation à distance ou voir ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    J'étais déjà tentée de vouloir vivre à l'étranger. Au départ, je choisissais l'Italie par mes origines et par la facilité de la langue, du coup. Ou le Canada. Et avec une de mes amies rencontrée en voyage, elle m'a aidée à faire justement des papiers pour un PVT, la loterie, pour avoir un visa canadien de deux ans. Et là, elle me dit, tu sais, tu ne vas pas avoir de grandes chances dans ce qu'on appelle le bassin. Il y avait 8000 participants pour une centaine de places restantes. Donc elle me dit, ne place pas trop tes espoirs là-dessus. Je dis, ok. Une fois de plus, je lui ai dit, écoute... Si je suis tirée au sort, ce sera le destin. Et puis là, moins de deux semaines plus tard, j'étais en Colombie à ce moment-là. J'ai été tirée au sort. J'ai reçu le PVT, mon visa, et ça m'a chamboulée. Je me suis dit, ok, ça m'a soulagée aussi de me dire, bon, bah en fait, arrête de tracasser le voyage, en fait. Fais-le à l'instinct. Fais-le à l'instinct. Les choses s'alignent, on verra ce qui s'y passe. Et donc je m'étais dit, ok, je vais faire en sorte d'y aller. Mais... Je voulais pas lui annoncer tout de suite. Je voulais aussi m'assurer de lui laisser la surprise, vu que je savais que j'allais faire un tour au Canada l'été, et de m'assurer aussi pour moi-même, de ne pas me mettre trop de pression, finalement. Parce que j'aime la ville, je ne la connaissais pas, je n'étais jamais venue au Canada non plus. Donc voilà, le reste du voyage se passe de cette manière-là, puis je ne dis rien, et je fais mine de lui dire Oh, j'irais peut-être vivre en Italie. Oh, j'irais peut-être retourner en France. Puis lui, il me soutenait, il me suivait complètement, il était déjà à vouloir reposer des vacances pour... Pour me joindre en Italie ou en France, puis dans ma tête, je me disais, mais si tu savais ! Si tu savais ! Et puis, on se rapproche de la date où j'arrive à Montréal, pour l'été. Et là, l'excitation et un peu d'appréhension, parce qu'en fait, il y a quand même trois mois et demi qui se sont écoulés. On s'est rencontrés quatre jours. Enfin, je veux dire, on s'est vus réellement quatre jours dans nos vies. Assez bizarrement, j'ai dû me sentir sereine, mais il y avait quand même quelque chose de se dire, et si ? Et si, finalement, j'avais idéalisé tout ça pendant trois mois et demi ? Ça peut arriver ? Et là, quand j'arrive, je l'aperçois, bouquet de fleurs à la main. Il est venu me chercher à l'aéroport en étant dans un état, je le dis, mais qui n'était pas très glamour, dans le sens où il avait encore énormément de grosses broches et d'énormes... On va dire que ce n'était pas un plâtre, mais c'était quelque chose d'assez particulier, parce que, comme je l'avais dit, le bras avait vraiment été détruit. Il n'avait plus de coccise, des choses comme ça aussi. Donc, pendant une période, il avait une poche. Ça peut paraître un détail, mais pour des gens, parfois, c'est un élément bloquant. Et en fait, quand je l'ai aperçu, j'ai juste retrouvé ses yeux, dans lesquels je m'étais plongée plusieurs mois auparavant. Et ça a été pareil, d'une fluidité où en fait, j'ai la même sensation. Et là, c'est drôle parce que par exemple, je viens de rentrer cet été de mes propres vacances. Il est revenu me chercher à l'aéroport, pareil, avec un bouquet de fleurs. Et j'ai cette même sensation finalement. Et j'ai eu ce même flash, dans le sens où... C'était déjà là. Donc, c'est ça. Il était venu me chercher. Et puis, à cette époque, c'était chez lui, forcément. Je n'étais pas encore là-bas. Je me suis dit, je vais rester deux semaines chez lui. On voit comment ça se passe. Mais en fait, au bout de deux jours, je lui annonce pour le PVT. Vraiment, tous les deux, on a pleuré de joie, comme si c'était encore une fois une évidence de se dire que je reviens, en fait. Je reviens. Et lui, au bout de quelques jours, me demande si justement... Ils voudraient qu'on vive ensemble à mon retour. Et donc officiellement, je suis venue vivre au Canada en octobre 2022 pour cette nouvelle aventure, ensemble cette fois. Je suis rentrée en France en août-septembre pour faire les préparatifs, certains papiers, les valises. Parce que finalement, on se fait un petit backpack où on se ramale avec soi de 10 kilos tout le temps. Et là, de se dire, bon... Il va falloir faire des balises pour vraiment déménager à des milliers de kilomètres, c'est quand même quelque chose. Et finalement, c'est ça, dire un au revoir aussi à mes proches. Parce que jamais dans ma vie, j'aurais réalisé que quand je suis partie et que je me suis dit je pars trois mois, je reviendrai sûrement à Paris, peut-être j'aurai été dans la même relation, peut-être... Tout ce qui a été chamboulé en l'espace de six mois, entre guillemets, grossièrement, huit mois de ma vie, ça fait apprendre un chemin à 180 degrés. Et c'est ça qui est incroyable. C'est de se laisser la chance de vivre pleinement quelque chose en suivant cet instinct. Donc depuis octobre 2022, on vit ensemble, en petite famille avec notre chat Boris, tous les trois. Ça se passe extrêmement bien, honnêtement. Mais depuis le premier jour, en fait, c'est vraiment comme si on ne s'est jamais marché dessus. Voilà, c'est vraiment une cohabitation, un super colloque, on va dire ça. Effectivement parfois, alors c'est très drôle parce que forcément on a des différences de culture, de langue aussi au départ parce que lui à la base il vient du Nouveau-Brunswick, donc qui est une province qui est censée être bilingue, donc français-anglais. C'est ça, parce que pour rappel la province de Québec est principalement francophone, mais tout le reste du Canada reste pratiquement qu'anglophone. Lui justement il parle les deux langues, mais majorité anglophone en fait au départ. Je dirais il est bilingue mais il ne parlait pas français depuis 15 ans de sa vie. Donc ça a créé aussi pas mal d'incompréhension parfois dans nos façons de nous exprimer, ou nos références aussi, des choses comme ça. Donc on en a toujours eu parce que parfois on disait oui, ça fonctionne parce qu'on ne se comprend pas Mais vraiment c'est quelque chose où ici sa famille m'a extrêmement bien accueillie. Donc ça fait du baume au cœur aussi de se sentir chez soi dans un endroit qu'on découvre. Parce que le voyage, c'est ça, on arrive à sentir chez soi, mais parce qu'on bouge souvent. Quand on peut s'évaluer quelque part et qu'on se recrée une routine, c'est aussi autre chose. C'est normal de ressentir le manque de sa propre famille, de son environnement aussi au départ. Et lui n'a pas hésité dès le départ, avant même du coup, je suis venue en octobre 2022, et en septembre, à venir me rendre visite à Paris, rencontrer mes parents aussi, se présenter, découvrir aussi mon environnement, là où moi j'ai grandi, etc. pour mieux me connaître aussi. Et depuis, c'est vraiment... Nos années sont un peu rythmées de cette façon-là. Bouger à travers le Canada, c'est ses racines, c'est sa famille. Et aller du mien en Italie et en France pour mes racines, ma famille aussi. Donc, un couple international, on aime bien dire ça. Je pense que le plus grand défi, en fait, a été la distance. On a réussi... à passer au-delà et à bien vivre ensemble, à toujours communiquer, à toujours se sentir proche l'un de l'autre. Mais ça aurait pu être aussi son accident. Ça ne l'a pas été dans notre relation. Mais avec le recul, je me rends compte que oui, ça aurait pu, parce que ça reflète des vingtaines d'opérations. Et c'est seulement maintenant, au bout de deux ans et demi, qu'il vient de s'en sortir avec sa dernière opération aussi, il y a quelques mois. Donc c'est sûr que c'est quelque chose qui impacte en termes d'individus, qui peut impacter un couple aussi. Et donc ça a été un défi qu'on a su, je pense, bien prendre les vagues ensemble. Et je pense que c'est ça aussi une force, c'est que quand on fait des rencontres, quand on a des cultures différentes, des choses comme ça, on se rattache justement ensemble pour surmonter des choses, parce qu'en fait, il n'y avait pas grand-chose qui nous liait, je pense, au début sur le papier, si je peux dire ça comme ça. D'une façon rationnelle, quand on y pense, on peut se dire mais... justement je venais d'un bout du monde, il venait d'un autre bout du monde, on se rend compte dans un autre bout du monde il y a cet accident, il aurait pu ne pas être disponible pour quelconque relation, ça aurait pu être possible voilà il y a un accident assez lourd qui vient pour tous les deux on vient vivre d'une façon différente mais faut qu'on le surmonte ensemble dans tous les cas donc il n'y a pas une tâche facile plus la distance et plus l'avenir aussi parce qu'il y a ça, on se dit c'est beau quand on vit l'histoire à fond et puis justement quand on se projette, c'est pas le tout, quand on vit chacun justement avec nos racines littéralement à 7000 km l'un de l'autre, dès qu'on se projette c'est aussi un nouveau défi et là c'était des défis un peu plus actuels, on en a parlé mais finalement la réponse c'est qu'on s'est fiancés donc je pense que que finalement la distance ne sera pas un si grand défi non plus. L'avenir, je pense qu'une fois de plus, ça va nous réserver des surprises et une empreinte carbone. D'un sens où actuellement, je suis en démarche de résidence permanente, pour pouvoir justement avoir plus de facilité à rester au Canada. On en a déjà parlé aussi, et ce que j'apprécie aussi chez lui, c'est cette grande ouverture, cette disponibilité pour justement, que ce soit pour vivre, retourner en France, pour vivre même ailleurs. parce que c'est aussi une de mes volontés. Je veux dire, j'ai un attache en France, forcément, avec ma famille, etc. Mais la grande voyageuse en moi n'a pas dit son dernier mot. Et voilà, j'en ai déjà parlé du fait aussi de faire, par contre, ensemble, cette fois, des longs voyages. Donc, peut-être l'Amérique du Sud, cette fois, ou l'Asie, la possibilité de vivre à l'étranger quelque part. Donc, on sait que ça va faire partir de notre vie parce que, finalement, que ce soit la France ou le Canada, il n'a forcément pas... On aura toujours un manque d'une manière ou d'une autre de proches, j'ai cité ça, mais on sait qu'en étant ensemble, en tout cas, on arrive très bien à se compléter et à surmonter ça. Mon PVT était valable de octobre 2022. Mais deux ans plus tard, c'est octobre 2024, et donc il arrive bientôt à expiration. Donc dans toute cette démarche administrative et la marélisance permanente, on croise les doigts pour que j'ai ce qu'il faut à temps. Ça, c'est un défi par contre actuel pour pouvoir rester. Alors le mariage ne donne pas d'avantage par rapport au fait de pouvoir rester. Nous, on a décidé de le faire en demande de parrainage. Donc du fait que lui soit canadien, il peut me parrainer pour soutenir ma demande. pour la faciliter, parce que ce sont des demandes qui peuvent prendre parfois un an et demi. C'est vraiment des longs processus, c'est assez pénible. Mais en fait, on sait vraiment par amour, ce n'est pas lié au papier. Et même là, justement, quand on se projette, on s'est dit, on allait choisir l'Italie, ça évitera de favoriser la France ou le Canada. Donc on va pousser les gens et les amener avec nous dans nos aventures et dans notre vision de voyage. Nos familles ont extrêmement bien réagi. En fait, ce qui est drôle, c'est qu'aujourd'hui, justement, on peut en parler ouvertement aussi. Et ce qui est beau, c'est que dès les premiers jours, en fait, où lui s'est retrouvé à l'hôpital, il a parlé de moi à sa famille. Et sa famille, même une fois qu'ils m'ont rencontrée, m'ont dit, mais on ne l'a pas reconnu, en fait, honnêtement. En plus de 30 ans d'existence, on ne l'a jamais vu comme ça, de toute sa vie. Et c'est la même chose de mon côté. Ce qui est beau, en fait, c'est que je pense que nos proches, nous connaissant bien, s'aperçoivent que... Au-delà justement de tous les défis, de tous les obstacles quand même qu'il y a eu, qu'il y a et qu'il y aura peut-être, ils arrivent à voir le bonheur l'un et l'autre et le soutien qu'on arrive à s'apporter l'un à l'autre et vraiment se compléter. On aime bien se dire qu'on est des tétrices. Les mots qui me viendraient liés vraiment à notre relation, c'est l'évidence. C'est ce que l'un et l'autre, on a toujours ressenti. Je pense qu'il y a des gens qui ont déjà ressenti ça aussi. Ça ne s'explique pas en fait. On n'arrive pas à mettre des mots là-dessus, en réalité, ça se ressent. De mon côté, ce serait l'instinct, l'instinct vraiment, ça revient beaucoup. Et je pense que le conseil que j'aimerais donner aux personnes, c'est de s'écouter vraiment, de réussir à lâcher prise et d'écouter cet instinct au fond de nous, qui est propre à chacun, parce qu'on est vraiment tous différents, et de lâcher parfois des schémas qu'on connaît. Suivez vos rêves, en fait. Parce qu'au fond de vous, vous savez exactement où vous devez aller et qui vous devez rencontrer sur votre chemin. Et les choses, elles se font toutes seules lorsqu'on arrive justement à laisser cette petite voix nous guider. Et c'est la plus belle chose qui se voit, vraiment.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute de ce nouvel épisode de la série Summer Edition Love & Travel. J'espère qu'il vous a plu et que de là où vous êtes, il vous aura permis de rêver et de vous évader un peu. Si vous voulez encore plus d'épisodes, j'ai besoin de vous. Pour soutenir le podcast et mon travail, rien de mieux que d'en parler et de le partager autour de vous. Je vous invite aussi à vous abonner sur votre plateforme d'écoute, à mettre 5 étoiles et un super commentaire sur Spotify et Apple Podcast. N'hésitez pas à venir nous suivre sur Instagram pour venir créer ensemble une belle communauté de voyageurs et voyageuses passionnées. Je vous souhaite une très belle journée et à très vite pour un nouvel épisode de cette capsule Summer Edition. Bye bye !

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Description

💫🌎Lorsque Mélyssande décide de partir seule pour un voyage de plusieurs mois en Amérique latine, elle n’imagine pas une seconde à quel point cette aventure bouleversera sa vie.


🌴💔Après seulement un mois de voyage, elle met fin à 6 ans de relation amoureuse, prolonge son périple pour explorer de nouvelles contrées, et c'est là que le destin la conduit sur une plage paradisiaque du Costa Rica .


🇨🇦 Elle y rencontre Dom, un Canadien, mais ce qui commence comme une belle histoire de voyage va être marqué par un drame inattendu. Entre décisions difficiles, nouveaux départs et un amour qui naît malgré les obstacles, cet épisode vous plongera au cœur d'une aventure où chaque choix redéfinit l'avenir.


✨Embarquez dans cette histoire touchante et inspirante, où l'amour et le voyage s'entremêlent pour écrire un nouveau chapitre. 🎙️✈️


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Wanderlust, le podcast voyage et aventure qui vous emmène en route vers la vie de vos rêves. Pour cette capsule spéciale été, on explore un thème qui fait battre les cœurs. Quoi de mieux que l'été pour parler d'amour et de voyage ? Que vous soyez à la recherche de l'amour ou déjà en couple, on aime toutes et tous entendre de belles histoires qui font rêver et sourire. Le voyage est propice aux rencontres en général. Et parfois, certaines se transforment sans cri égard en histoire d'amour. Pour une nuit, pour quelque temps ou pour la vie. Imaginez croiser le regard d'un ou d'une inconnue sur une plage, dans une auberge de jeunesse ou en cas de chafing, et bim, votre vie est chamboulée. Rencontrer une personne qui ne vient pas du même pays, continent, n'est en général pas un long fleuve tranquille. Entre aller-retour, Kilomètres parcourus, moments de séparation ou de retrouvailles intenses, galères administratives et aléas de la vie. Bref, l'amour est-il plus fort que tout ? Une chose est sûre, cela demande beaucoup de patience et de persévérance. Nous parlerons de ces moments magiques où deux âmes sœurs se croisent par hasard et comment une rencontre fortuite peut finalement devenir une relation profonde et durable. Alors, l'amour en voyage, vous y croyez ?

  • Speaker #1

    Hello, donc moi c'est Médicende. Je viens de France, de Paris au départ. J'ai aujourd'hui 28 ans, mais lorsque je suis partie pour un voyage qui change ma vie, j'avais 25 ans à ce moment-là. Je suis vraiment une très grande passionnée de voyage et vraiment depuis l'enfance. Donc voilà, pour moi, je tournais vraiment le globe en pointant du doigt tous les endroits où je voulais aller depuis enfant. Donc toute ma vie a été ponctuée de voyages plus ou moins loin. J'avais déjà 16-17 ans que je me disais, je vais faire un tour du monde. C'était ancré vraiment du plus profond de moi, puis je pense qu'il y a des gens qui se reconnaîtront là-dedans. Et donc je me suis dit, de façon un peu plus raisonnable, j'étais prête à partir. Puis à l'époque, c'était mes parents qui m'avaient un peu raisonné en me disant, fais au moins tes études, parce que justement, c'est voué à sûrement nous changer. Et donc assure-toi au moins d'avoir quelque chose. Donc j'avais... fait, sagement on va dire, mes études, puis le Covid est arrivé, etc. Et donc, dès que j'ai eu l'occasion, je me suis dit, c'est maintenant. Puis je l'ai vraiment senti du plus profond de moi-même. Honnêtement, comme s'il y avait une corde, en fait, qui m'avait tirée, en me disant, bon, je sais que dans trois mois, je m'en vais. C'était acté, et donc, c'était mon premier grand voyage en Amérique latine. Je me suis dit, au départ, je pars trois mois. De façon un petit peu sage en me disant justement ça va être déjà une belle expérience, en sac à dos, à l'autre bout du monde. Plutôt été un voyage que j'ai fait seule, mais on n'est jamais seule en voyage non plus. C'est ça la beauté du voyage. Je suis partie le 30 novembre 2021 et j'avais vraiment cette optique de vivre des expériences. Donc je suis partie en sac à dos. D'ailleurs, pour l'anecdote, effectivement, mes proches, jusqu'au dernier moment, ne me croyaient pas trop que j'allais faire ça. J'étais quelqu'un d'assez toujours curieuse, passionnée de voyage, mais très organisée, un peu contrôlante aussi, on va dire. J'avais du mal à la séprise, à laisser de la place spontanée dans mes relations, je veux dire, avec les gens. Mais dans les choses, surtout dans des voyages, des choses loin, je ne parlais pas espagnol du tout. Pour partir en Amérique latine, par exemple, je l'ai appris directement sur place. Il y avait plein de points qui créaient des appréhensions et mes proches me disaient ça va lui passer, ça va lui passer Puis j'ai acheté mon billet d'avion et je leur ai dit dans trois semaines, je pars Et ça s'est vraiment fait comme ça. J'étais vraiment partie dans un esprit à me dire je veux découvrir le plus de choses possibles Et j'ai toujours été très sensible aussi aux populations locales, à des expériences locales plus éthiques, authentiques aussi. Donc j'ai varié mon voyage et ponctué avec des auberges de jeunesse. mais aussi à quelques reprises des volontariats et des expériences dans des communautés indigènes. Ça a été le cas au Costa Rica, en Amazonie, d'Équateur aussi. C'est vraiment des expériences honnêtement incroyables et enrichissantes, au-delà de tout ce qu'on peut imaginer. Je me suis aussi rendue compte que dans le voyage, outre les beaux paysages et ce qu'on vit, ce qui nous marque le plus, c'est les rencontres, tout simplement. C'est ce qu'on garde le plus au fond de nous et c'est ce qu'on raconte le plus aussi. Donc moi je me suis dit je vais partir donc trois mois et puis je vais revenir en France, je vais retrouver un taf, retrouver ce que je connaissais en fait finalement. Et donc évidemment qu'absolument rien ne s'est déroulé comme prévu et comme je l'imaginais, pour mon plus grand bonheur. Et donc, je m'étais dit, de façon irréaliste, je vais partir du Mexique, puis je vais arriver jusqu'à l'Argentine, qui était mon rêve, en fait, à Patagonie, etc. Évidemment, quand on voyage, on se perd en route, on prend le temps de voyager. Donc, je ne suis jamais arrivée à l'Argentine. Et finalement, mon voyage de trois mois en a duré pratiquement huit, avec plein de surprises dedans, plein de détours aussi. Alors j'ai commencé dans l'ordre par le Mexique, puis je suis descendue en voie terrestre au Bélize, le Guatemala, ensuite j'étais remontée au Mexique. Et le Costa Rica, c'était en mars. Et ensuite, j'ai terminé par la Colombie, l'Équateur et le Pérou. Et après, je pensais rentrer en France pendant un moment, mais finalement, c'est un autre continent qui m'attendait, vu que je suis allée au Canada pour y vivre. Du coup, j'ai rencontré une personne extraordinaire dans mon voyage qui va changer ma vie. Mais juste avant ça, c'était un petit peu moins rose sur le tableau, car j'étais en couple. J'étais dans une relation longue depuis six ans, et cette personne ne m'a pas accompagnée lors de ma décision de partir en voyage. Dans le voyage, la notion du temps est très différente. Elle n'existe pas, on va dire, dans le sens où une journée, une semaine, un mois passés avec des gens, ça représente le quintuple de temps, les émotions sont décuplées, ce qu'on ressent aussi, ce qu'on pense. Je trouve que le voyage est une des plus belles thérapies pour soi. On s'aperçoit aussi plus rapidement de certaines choses. Et je pense que ça nous pousse à prendre des décisions, on va dire radicales, mais je veux dire un peu plus tranchées, pour soi, mais pour son bien, en fait. Et je me suis aperçue que j'ai dû prendre des décisions qui étaient vraiment pour moi, qui étaient plus cohérentes avec la personne que j'étais devenue, et qu'il fallait que je continue seule, finalement. C'était vraiment la meilleure décision. Et je me suis dit, quand ça s'est terminé, voilà, une relation longue, j'attendais absolument. rien. J'attendais des rencontres, des expériences à vivre, rentrer avec des souvenirs, des choses à raconter, mais certainement pas une nouvelle histoire d'amour loin de moi, très honnêtement. Surtout en voyage. Je me disais, je n'ai pas du tout envie de m'embarquer dans quelque chose. C'est quelque chose, soit c'est un lendemain, soit ça va être instable, soit ça va être compliqué. Je n'ai pas besoin de ça, je veux juste vivre pour moi. Donc j'ai finalement mis fin à cette relation, assez rapidement en fait. Parce qu'au bout d'un mois que j'étais partie, maximum, c'était encore devenu plus évident les choses sur lesquelles on était plus sur la même longueur d'onde. Mais au final, c'est juste des décisions désagréables, mais qu'il faut savoir prendre pour son propre bien, finalement. Il faut savoir prendre des risques aussi, je pense, dans sa vie. Et donc ça, c'est arrivé un mois après de partir. Ça a été un soulagement. Et je pense que ça, c'est aussi un message parfois pour les gens, c'est que... notre zone de confort, ce n'est pas notre meilleure amie. Quand on sort de cette zone de confort, souvent on est amené à agir de nouvelles façons, à s'adapter, à se découvrir. Et vu qu'on évolue nous-mêmes, c'est normal. L'environnement évolue aussi. Et c'est qu'à ce moment-là qu'on fait des décisions qui sont vraiment bonnes pour nous. Voilà, c'est le voyage. Parfois, il y a des grandes joies, il y a des grandes souffrances aussi, il y a des grands doutes, il y a des grandes remises en question. C'est ce qui s'est passé. Après la tempête, un peu plus de... Le Costa Rica, c'est finalement le pays qui me reste le plus dans mon coeur. Donc deux de mes meilleures amies, une de France qui a décidé de me rendre visite et une qui faisait son voyage de son côté où on s'était décidé de se retrouver à ce moment là pour le faire ensemble. Donc sur l'espace de deux semaines on passe tout ce temps là ensemble. On va dans une communauté indigène, vraiment dans la jungle du Costa Rica, à la frontière du Panama. C'était vraiment une expérience. sans mots. Il faut un jour et demi de trajet. Vraiment, c'est ce genre de situation où on finit par monter à l'arrière de pick-up en pleine nuit dans la jungle de personnes qu'on ne connaît pas, on n'a aucune idée de ce qu'il y a autour de nous, on a du mal à communiquer avec eux. C'est vraiment, on se dit Bon, on croit en notre bonne étoile et c'est vraiment l'aventure propre. C'est vraiment ce qu'on cherchait aussi et c'est ce que ça a été. C'est-à-dire que c'était vraiment, on pouvait dormir sur le sol. Sur des feuilles de palmiers, c'est vraiment, on se nourrit uniquement de ce qu'il y a autour. Donc aller chercher des racines, enfin du yucca, aller pêcher, aller faire des choses comme ça, se réveiller à 4h du matin parce que ce sont des singes hurleurs qui sont votre alarme. Et puis, donc au bout de ces plusieurs jours, mon amie, qui était venue me rendre visite, Paola pour mettre un nom, parce que je lui dois bien ça quand même, une très bonne copine, elle m'avait dit j'ai une seule condition, une seule faveur. Elle me dit, vu que moi, c'est quand même mes vacances, j'aimerais qu'on choisisse, malgré sa voiture, un petit bout de plage, quelque chose de reposant. Je dis OK. Parce que ça la faisait beaucoup rire, elle me disait, mais en fait, ta vie, c'est devenu un mélange entre Pékin Express et Koh Lanta. Parce qu'en plus, on faisait le tour du Costa Rica en stop. Donc, c'était assez drôle. Et donc, après ces jours qui étaient intenses en expérience, on s'est dit, on va aller se reposer dans un petit village. qui s'appelle Montezuma. Petit village de pêcheurs, un petit peu bohème. Donc vraiment, il y a quatre restaurants, deux hostels, et puis le reste, c'est de la nature, des plages immenses, du surf, des choses comme ça. De là, dans ce petit village, on commence à y rester trois, quatre jours. Mon ami Paola s'en va. Et avec notre amie, on se dit, bon, est-ce que nous aussi, on s'en va ? Parce que finalement, c'est un peu, pas cette culpabilité, mais quand on reste un peu trop longtemps dans un endroit en voyage, on se dit, bon, et ensuite, et ensuite, et ensuite. Et il y avait quelque chose d'assez bizarre, mais qui me retenait là-bas. Je lui ai dit non, on reste encore un peu. On se sentait bien, c'était vraiment un très bel environnement. C'est vraiment l'hostel, on avait des hamacs qui étaient sur la plage, on s'endormait au son des vagues. C'est vraiment le rêve, en fait, finalement. Je me sentais au fond de moi, je me suis dit non, je ne sais pas, on reste encore un petit peu, encore un peu, encore un peu. Et donc on reste. On se dit bon, on reste, allez, deux, trois jours de plus, et ensuite... On s'en va. Puis finalement, le lendemain, nous, on était exténués. Très honnêtement, des gens rigolent parfois en disant qu'il faut du repos dans un voyage. Mais en fait, il faut des vacances dans un long voyage. Et on était justement exténués de l'expérience qu'on venait d'avoir. Et donc, on ne sortait pas trop, finalement. Et là, c'était un samedi. Tout le monde à tour de rôle, sans nous connaître, venait nous voir et nous disait Venez ce soir, il y a l'ambiance sur la plage du village, il y aura des tam-tams, de la musique, etc. Oui, oui, oui, oui. une personne, deux personnes. Honnêtement, au moins cinq personnes viennent nous voir à différents moments de la journée, mais aléatoirement. Puis on commence à se dire, bon, allons-y, abusons pas, c'est dix minutes à pied. Allons prendre une petite bière et voir ce qui s'y passe. Et on se dit, bon, de toute façon, on est trop fatigué, on rentre. On se rend sur cette petite plage du village, on discute, et là, Matt, qui arrive, un Américain. de Washington. Il nous entend parler français et tout de suite, il essaye son français avec nous, son espagnol, etc. Il nous dit que sa sœur a vécu en France, qu'il est amoureux de la France. Donc, on discute comme ça quelques minutes avec lui, un nounours. Vraiment quelqu'un d'une quarantaine d'années, mais d'une extrême gentillesse. Ça se voyait dans ses yeux. Et finalement, un cupidon, en fait, en réalité. Parce qu'il est apparu juste pour disparaître. Parce qu'à ce moment-là, il nous dit Je vous dérange pas plus. Mes amis m'attendent, je vous laisse passer une bonne soirée. Je dis ok, très bonne soirée, etc. Puis là, deux minutes plus tard, ce maître vient et nous dit mais finalement, est-ce que ça vous dit que je vous présente mes amis ? On se dit bon, haussement d'épaule, on se dit bon, allons-y, pas trop emballé, mais tant qu'on y est. On arrive vers ce groupe de jeunes hommes. Et là, il y en a un qui me frappe un peu comme si je le connaissais. Alors que ni d'elle, ni d'Adam. Et avant même de se dire un mot, il faut savoir que dans notre voyage, on parlait quand même beaucoup espagnol. Ou, je ne sais pas, en anglais. Mais pas tant en français. Et à ce moment, Matt me dit, Oh, mais lui, il parle français. Et donc... Je tends la perche, je me retourne vers lui, je lui dis Ah, c'est vrai ! Toute heureuse, justement, avec mon bon français ! Tu parles français ! Et là, avec un accent international, j'appelais ça. J'ai toujours dit qu'il avait son accent unique. Parce que c'était un accent qui était anglophone, avec des expressions québécoises, mais tout était cassé. Et donc, je me mets à rire. Et comme ça, l'un et l'autre, on a passé quatre jours ensemble. Lui, c'était juste des vacances, c'était la fin de ses vacances au Costa Rica. On a eu tous les deux ce truc de, dès le premier instant, en fait, c'est comme si on se connaissait depuis toujours. Vous avez ça avec vos meilleurs amis parfois, surtout si vous vivez loin, si vous voyagez ou déménagez. Et vous vous revoyez parfois, même vous vous dites, non, on se voit une fois tous les deux ans, mais il n'y a rien qui a changé. C'est cette même sensation de connaître quelqu'un profondément. Mais il n'y a pas besoin d'en faire des tonnes. C'est fluide. Et c'est exactement ça qu'on a ressenti. Pour l'anecdote, c'est quand même assez drôle, car un de ses amis qui était avec lui en voyage... Lui a pensé que moi, au départ, j'étais intéressée par son ami, alors que pas du tout finalement. Donc assez rapidement, on s'est rendu compte qu'on était bel et bien intéressés l'un par l'autre. Mais ça a été les premiers jours, on va dire, où on était inséparables. Et donc, on faisait du stop ensemble aussi avec mon ami pour se rendre sur d'autres plages, pour qu'il nous suivait un peu dans nos aventures farfelues. Et assez rapidement, on a eu une vie à Montréal, une vie à Montréal aussi à ce moment-là. Il me dit, mais moi, du coup, mes vacances se terminent, je vais devoir rentrer. Viens me voir à Montréal. Je lui ai dit non. Mais pourquoi ? Je lui ai dit, parce que je suis dans mon voyage, je ne viendrai pas. Un peu désespérée, il en vient même à me dire, mais si je te prendrais un billet, tu viendrais me voir à Montréal ? Je lui ai dit non. Il faut que je continue mon voyage. C'est comme ça. Il faut justement, c'est important de s'écouter aussi. Je lui ai dit, peut-être qu'à un moment, je le ferai. J'avais un de mes meilleurs amis qui vivait à Montréal à ce moment-là. Donc cette période où on s'est rencontrés, c'était en mars, et j'avais dit je viendrais peut-être cet été. Dans tous les cas, je comptais rendre visite à mon ami. Donc on pourra peut-être se voir à ce moment-là, un petit peu à me faire désirer quand même. Et assez rapidement, ma amie me disait, non, c'est trop long, c'est dans trois mois et demi, quels sont tes prochains pays ? Et je lui dis, c'est la Colombie, l'Équateur, le Pérou. Et elle me dit, ok, tu me diras quand est-ce que tu penses être au Pérou. Moi, je repose des vacances, je te retrouve avant au Pérou. Mais je n'attendrai pas cet été. Et au fond de moi, je me dis quand même, j'avais cette chose au fond de moi où je sentais quand même qu'il se passait quelque chose. Il y avait donc ma meilleure amie qui était avec moi aussi. Ça sent. Il y a quelque chose d'indescriptible. Mais la raison, c'est de me retenir en me disant Attention, je pense que j'essaie de me protéger aussi un petit peu. Je me disais Mais c'est un tchatcha. C'est peut-être un baratineur. Peut-être que... quand il va rentrer dans sa routine dans deux semaines, c'était son crush de vacances, tu sais. Donc il y avait cette petite voix qui est parfois en nous, qui ne veut pas du bien, qui essayait de me faire redescendre un petit peu sur terre. Ok, voyons voir. Un des premiers soirs, en fait, il avait essayé de m'embrasser pendant près de deux jours, sur les quatre jours. Et puis finalement, il y avait toujours quelqu'un qui arrivait à ce moment propice. jusqu'à un moment où ça en devenait presque un gag, honnêtement, ça en devenait presque drôle. Jusqu'à un moment où on se retrouvait même sur des plages paradisiaques, couché de soleil, c'est vraiment magnifique. Et à chaque fois, il y avait mon ami qui arrivait ou une autre personne qui venait se joindre à nous, etc., etc. Moi, un soir, je me suis dit, dans tous les cas, ce soir, je n'irai pas me coucher sans qu'on se soit embrassés. Après, justement, deux jours entiers à se tourner autour, si on peut dire ça, alors qu'on pouvait passer parfois. de longues minutes, juste allongées, j'en suis juste dans les yeux l'un de l'autre. Et c'était une des plus belles sensations, je n'avais pas besoin de plus, bizarrement, parce que j'avais l'impression de me perdre, mais de m'y retrouver en même temps. C'est-à-dire qu'il a des yeux bleus, vraiment bleu océan, pour moi, c'est littéralement, j'avais l'impression de plonger au milieu de l'océan, et c'était assez indescriptible. Et puis, une chose entraînant une autre, évidemment, on a bien fini par s'embrasser. Puis, un des soirs, justement, il me raccompagne jusqu'à mon hostel. Il y avait des petits hamacs qui étaient au bord de l'eau, qui étaient vraiment sur le sable, et on pouvait donc apercevoir le lever du soleil. Et à ce moment-là, il était peut-être deux heures du matin. Il prenait du temps à me dire Bon, ben j'y vais, je te laisse, je vais me coucher Je dis Ok, oui, oui Puis ni l'un ni l'autre, on sentait qu'on avait vraiment envie de se laisser, même si c'était l'histoire de quelques heures. Donc ce schéma s'est répété pour moi cinq ou six fois, à se dire Oui, oui, allez, bonne nuit oui mais, et rester puisqu'on rassait de nouveau et ne pas réussir à se détacher en fait l'un de l'autre pour que finalement on s'installe dans un des hamacs où il y a des personnes sauf nous, avec la vue en face de nous. main dans la main. On s'endormait du coup à moitié, donc on était vraiment dans cet état de semi-sommeil, on s'endormait, on rouvrait les yeux, etc. Et honnêtement, je pense que c'est le lever de soleil le plus mémorable de ma vie. C'était des couleurs explosives absolument magnifiques, et tout en même temps, il y avait encore des étoiles et il faisait nuit. Donc c'était vraiment un moment absolument magique qui est resté pour nous deux. J'ai pris une seule photo de ce moment, qui plus tard m'a valu le fait de créer une carte postale et de lui envoyer, qui l'a toujours gardée auprès de lui. qui est toujours au-dessus de son bureau. Et pour moi, ça a été le moment où je me voyais main dans la main avec lui. Je me suis fait la réflexion de me dire, de façon raisonnable, on a essayé de se dire que c'était inconnu, et comment notre cœur nous dit, mais non, tu le connais par cœur, l'instinct. Et aujourd'hui, on parle beaucoup d'instinct, et pour nous, en fait, c'est dès le départ d'évidence. Parce que ça vient nous chercher au fond de nous. Et c'est très différent, je trouve, quand parfois, avec l'amour, on est conscient parfois qu'on est un peu aveuglé, ou qu'on agit comme ci, qu'on agit comme ça. Là, c'est toute autre chose quand on se rend compte que ça nous prend au ventre. Alors après cette nuit magique, il semble aussi suivi des choses un peu plus intimes, un autre type de connexion. Lui, donc ses vacances se terminaient, et moi et mon ami, on s'est dit, bon, on a beaucoup rallongé quand même dans ce petit village, il est temps pour nous de partir et de continuer notre chemin, donc en stop. Donc gentiment, il nous accompagne jusqu'à notre premier stop, etc. Et là, donc au bout même pas de deux heures, je vois, il nous prend déjà des nouvelles, pour savoir comment ça se passe, si tout va bien, etc. Puis mon ami me dit, oh, tu vois... C'est vraiment adorable comme garçon, c'est vraiment quelqu'un de bien. Je dis oui, c'est vrai, je sais de ne pas m'emballer. Et puis d'un coup, il me laisse en vue pour presque deux jours. Je me dis bon, le voyage ou je ne sais pas, à voir. Est-ce qu'on m'a déjà oublié finalement ? Et d'un coup, je reçois un message qui me dit je ne voulais pas t'inquiéter, mais je suis à l'hôpital. Je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que c'est vrai ? Et là, je reçois une photo, effectivement, de vous allonger dans les espaces de réanimation, je veux dire, avec tout l'attirail. Et je me dis, mais comment ça ? En fait, il s'est avéré que, justement, dans le village dans lequel on était, il y avait une cascade qui était proche, qui est assez connue, où normalement, certaines personnes peuvent sauter. Mais selon la saison sèche ou pluvieuse, elle est plus ou moins dangereuse, finalement, cette cascade. Puis j'apprends que... il a justement sauté de cette cascade et en fait il a failli perdre la vie, littéralement parce qu'en sautant il a tapé plusieurs fois les roches, donc la cascade fait quand même presque 30 mètres, c'est vraiment top de la cascade il a tapé plusieurs roches en ricochet pour toucher le fond où il y en avait d'autres, donc ça lui a valu aussi de pratiquement perdre un bras qui était complètement détruit et d'autres parties du corps qui ont aussi beaucoup été impactées et donc de se retrouver en réanimation, au Costa Rica, à la capitale, San José. Moi, j'apprends ça, j'étais encore en voyage avec mon ami à ce moment-là, et je savais qu'une semaine plus tard, j'allais prendre un vol pour la Colombie, depuis la capitale de San José. Et finalement, à partir de ce moment-là, on n'a jamais arrêté de se parler. C'est-à-dire qu'on s'est appelés tous les jours, mais tous les jours, finalement, pour tout le voyage. Mais à ce moment-là, il me dit Je vais me faire rapatrier d'un moment ou un autre. On ne sait pas combien de temps ça prend, etc. Mais si je passais et qu'il serait encore là, je lui rendrais visite à l'hôpital. Quelques jours passent, la situation évolue plus ou moins. Pour lui, beaucoup d'opérations, une bonne dizaine d'opérations, des états critiques, des très grosses complications aussi, où le cœur s'est déjà emballé, où justement il y a eu des cas assez graves finalement. Et avec mon ami, on se rapproche légèrement. de la capitale, on va dire ça comme ça. Elle s'arrête pour un volontariat, et moi je reçois un message de lui me disant, demain matin, à 8h du matin, je suis rapatriée pour aller à l'hôpital de Montréal, donc avoir un vol justement de rapatriement spécial. Puis moi je regarde l'heure où je suis donc perdue dans les montagnes du Costa Rica, encore un autre village, mais cette fois dans les montagnes, pas de bus, rien. Et il est 14h, et je me dis, bon, le seul moyen que j'y aille finalement à temps, c'était encore une fois du plus profond de moi, mais instinctivement en fait. Je me suis dit, il faut que j'y sois, sans savoir trop pourquoi. Je me suis dit, mais encore une fois, au départ, je connais quelqu'un, un garçon depuis quatre jours, comment je vais traverser un pays entier, seule, en stop ? Pourquoi ? Et donc, c'est ça. Je prends mon sac à dos. Je pack mon sac. Et je me dis, bon, bah, go. Et là, du coup, commence l'aventure en stop. Donc, un bon six heures, quelque chose comme ça, pour me rendre jusqu'à l'hôpital. J'arrive devant l'hôpital, 20h15. Les gardes me disent, Madame, désolée, les visites, c'est jusqu'à 20h. Pour moi, impossible, impossible. Et là, rentre en négociation. À deux doigts de m'asseoir par terre. Je leur dis, moi, je n'ai rien d'autre à faire. Donc, on peut rester là toute la nuit. Vous pouvez appeler la police, mais il faut que je voie cette personne. Je savais qu'il y avait aussi beaucoup de documents et de choses à régler, et qu'ils ne parlaient pas à moi d'espagnol. Donc je m'inquiétais aussi. Et là, le plus grand des bluffs, je les voyais hésitants. Je leur dis Oui, oui, les infirmières sont au courant, elles sont OK. Absolument pas. Elles n'étaient absolument pas au courant. Donc un des gardes me dit Ah, OK, pas de souci, je vais vérifier, je reviens. Moi, je commence à avoir les mains moites, parce que je me dis Mais tu as grillé ton joker, c'est fini. Elles ne vont jamais jouer le jeu. Il revient vers moi. Et là, il me dit, mais t'as vraiment fait tout ça pour ce garçon ? Et assez bizarrement, de façon complètement assumée, décomplexée, j'étais là, oui, en fait, oui, c'est ce qu'il fallait que je fasse. Donc oui. Et il me dit, OK. Les infirmières ont dit, OK, tu peux rentrer, mais tu ne peux pas sortir, personne ne doit te voir. Donc il est 20h, passé, jusqu'à 8h du matin, tu n'as pas le droit de sortir de la chambre, sinon il faut que tu sors définitivement. Je dis, OK, on va s'arranger. FN, j'arrive dans la chambre, tous les deux les larmes aux yeux. Vraiment, ça semblait presque irréel de se retrouver. Puis je me mets au pied de son chevet, on se tient la main. Et là, la sensation la plus étrange du monde, comme un flash, je me suis vue comme des grands-parents parfois qui ont une vie d'amour derrière eux, une vie entière de choses, et de se dire que c'est juste la chose à faire. Et de là, voilà, ensuite, on passe cette soirée, cette nuit, si on veut, ensemble. Je l'aide aussi dans des complications où ils ont failli le mettre dans un mauvais avion. justement pour le rapatrier. Vraiment, c'était une bataille aussi avec les équipes, etc. Après tout ça, finalement, il est rapatrié à Montréal. Et là, il reste trois mois et demi avant l'été. Et donc, trois mois et demi à se dire qu'est-ce qu'il en est. Et assez bizarrement, c'est à partir de ce moment-là que j'ai plus aucun doute. Au moment où il s'éloignait du brancard avec lui dessus, on se tenait encore la main, et là, je le vois qu'il a failli... Ses yeux ont dit quelque chose, il voulait me dire quelque chose, mais ce n'est pas sorti. On a tous les deux ressenti, alors que ça faisait qu'une semaine dans le commandé mortel qu'on se connaît. Mais on voulait se dire je t'aime. Et un je t'aime au-delà de frontières, au-delà de kilomètres, au-delà de tout ce qu'on veut, de tout ce qui est en train de se passer. Mais c'était que le début de beaucoup de complications. Je ne change aucun point à mon voyage. À ce stade-là, j'avais dépassé les 3-4 mois et j'étais bien loin de la Mélissande qui était partie. Au contraire, je me disais je vais au fil de l'eau et je vois où les choses me mènent. Et donc, je continue mon voyage de mon côté. En fait, on avait des nouvelles l'un de l'autre tous les jours. On s'appelait tous les jours peu importe ce qui se passait. Lui a passé sur les trois mois et demi, deux mois et demi à l'hôpital quand même aussi. Donc c'était vraiment un état qui était critique pour lui. Et pour autant, ce qui est assez fou, c'est que pour moi, c'était mon rayon de soleil chaque jour. Même si j'arrivais à vivre des choses extraordinaires, je pouvais pas parfois m'empêcher de me dire, j'aimerais qu'il le voit, j'aimerais qu'il soit là. Et donc il n'y avait aucune question qui se posait finalement. C'était comme si on ne s'était jamais dit, mais qu'on s'était lié, s'était acté. Et puis dans mon voyage... il y a quand même des questions qui commencent à se poser aussi. Je sens que je commence à me rapprocher un peu de la fin et de l'été, où je m'étais dit que justement j'allais visiter maintenant Edom et mon ami à Montréal. Puis d'autres amis que je m'étais fait aussi en cours de route, qui vivaient finalement ici aussi. Je me suis dit, bon, je sais que je passerai à Montréal, donc mon voyage en tant que tel se terminera comme ça. Mais il y a d'autres questions qui commencent à prendre le dessus. Une fois que ce voyage se termine, une fois que mon petit détour à Montréal passe, je vis où ? Donc je terminais en fait le Pérou en juin. J'avais prévu de me dire en juillet, je visite mes amis et d'hommes au Canada, donc à Montréal en juillet. Mais ensuite, c'était le point d'interrogation. Est-ce que je décide de rentrer en France ? Est-ce que je décide d'avoir cette relation à distance ou voir ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    J'étais déjà tentée de vouloir vivre à l'étranger. Au départ, je choisissais l'Italie par mes origines et par la facilité de la langue, du coup. Ou le Canada. Et avec une de mes amies rencontrée en voyage, elle m'a aidée à faire justement des papiers pour un PVT, la loterie, pour avoir un visa canadien de deux ans. Et là, elle me dit, tu sais, tu ne vas pas avoir de grandes chances dans ce qu'on appelle le bassin. Il y avait 8000 participants pour une centaine de places restantes. Donc elle me dit, ne place pas trop tes espoirs là-dessus. Je dis, ok. Une fois de plus, je lui ai dit, écoute... Si je suis tirée au sort, ce sera le destin. Et puis là, moins de deux semaines plus tard, j'étais en Colombie à ce moment-là. J'ai été tirée au sort. J'ai reçu le PVT, mon visa, et ça m'a chamboulée. Je me suis dit, ok, ça m'a soulagée aussi de me dire, bon, bah en fait, arrête de tracasser le voyage, en fait. Fais-le à l'instinct. Fais-le à l'instinct. Les choses s'alignent, on verra ce qui s'y passe. Et donc je m'étais dit, ok, je vais faire en sorte d'y aller. Mais... Je voulais pas lui annoncer tout de suite. Je voulais aussi m'assurer de lui laisser la surprise, vu que je savais que j'allais faire un tour au Canada l'été, et de m'assurer aussi pour moi-même, de ne pas me mettre trop de pression, finalement. Parce que j'aime la ville, je ne la connaissais pas, je n'étais jamais venue au Canada non plus. Donc voilà, le reste du voyage se passe de cette manière-là, puis je ne dis rien, et je fais mine de lui dire Oh, j'irais peut-être vivre en Italie. Oh, j'irais peut-être retourner en France. Puis lui, il me soutenait, il me suivait complètement, il était déjà à vouloir reposer des vacances pour... Pour me joindre en Italie ou en France, puis dans ma tête, je me disais, mais si tu savais ! Si tu savais ! Et puis, on se rapproche de la date où j'arrive à Montréal, pour l'été. Et là, l'excitation et un peu d'appréhension, parce qu'en fait, il y a quand même trois mois et demi qui se sont écoulés. On s'est rencontrés quatre jours. Enfin, je veux dire, on s'est vus réellement quatre jours dans nos vies. Assez bizarrement, j'ai dû me sentir sereine, mais il y avait quand même quelque chose de se dire, et si ? Et si, finalement, j'avais idéalisé tout ça pendant trois mois et demi ? Ça peut arriver ? Et là, quand j'arrive, je l'aperçois, bouquet de fleurs à la main. Il est venu me chercher à l'aéroport en étant dans un état, je le dis, mais qui n'était pas très glamour, dans le sens où il avait encore énormément de grosses broches et d'énormes... On va dire que ce n'était pas un plâtre, mais c'était quelque chose d'assez particulier, parce que, comme je l'avais dit, le bras avait vraiment été détruit. Il n'avait plus de coccise, des choses comme ça aussi. Donc, pendant une période, il avait une poche. Ça peut paraître un détail, mais pour des gens, parfois, c'est un élément bloquant. Et en fait, quand je l'ai aperçu, j'ai juste retrouvé ses yeux, dans lesquels je m'étais plongée plusieurs mois auparavant. Et ça a été pareil, d'une fluidité où en fait, j'ai la même sensation. Et là, c'est drôle parce que par exemple, je viens de rentrer cet été de mes propres vacances. Il est revenu me chercher à l'aéroport, pareil, avec un bouquet de fleurs. Et j'ai cette même sensation finalement. Et j'ai eu ce même flash, dans le sens où... C'était déjà là. Donc, c'est ça. Il était venu me chercher. Et puis, à cette époque, c'était chez lui, forcément. Je n'étais pas encore là-bas. Je me suis dit, je vais rester deux semaines chez lui. On voit comment ça se passe. Mais en fait, au bout de deux jours, je lui annonce pour le PVT. Vraiment, tous les deux, on a pleuré de joie, comme si c'était encore une fois une évidence de se dire que je reviens, en fait. Je reviens. Et lui, au bout de quelques jours, me demande si justement... Ils voudraient qu'on vive ensemble à mon retour. Et donc officiellement, je suis venue vivre au Canada en octobre 2022 pour cette nouvelle aventure, ensemble cette fois. Je suis rentrée en France en août-septembre pour faire les préparatifs, certains papiers, les valises. Parce que finalement, on se fait un petit backpack où on se ramale avec soi de 10 kilos tout le temps. Et là, de se dire, bon... Il va falloir faire des balises pour vraiment déménager à des milliers de kilomètres, c'est quand même quelque chose. Et finalement, c'est ça, dire un au revoir aussi à mes proches. Parce que jamais dans ma vie, j'aurais réalisé que quand je suis partie et que je me suis dit je pars trois mois, je reviendrai sûrement à Paris, peut-être j'aurai été dans la même relation, peut-être... Tout ce qui a été chamboulé en l'espace de six mois, entre guillemets, grossièrement, huit mois de ma vie, ça fait apprendre un chemin à 180 degrés. Et c'est ça qui est incroyable. C'est de se laisser la chance de vivre pleinement quelque chose en suivant cet instinct. Donc depuis octobre 2022, on vit ensemble, en petite famille avec notre chat Boris, tous les trois. Ça se passe extrêmement bien, honnêtement. Mais depuis le premier jour, en fait, c'est vraiment comme si on ne s'est jamais marché dessus. Voilà, c'est vraiment une cohabitation, un super colloque, on va dire ça. Effectivement parfois, alors c'est très drôle parce que forcément on a des différences de culture, de langue aussi au départ parce que lui à la base il vient du Nouveau-Brunswick, donc qui est une province qui est censée être bilingue, donc français-anglais. C'est ça, parce que pour rappel la province de Québec est principalement francophone, mais tout le reste du Canada reste pratiquement qu'anglophone. Lui justement il parle les deux langues, mais majorité anglophone en fait au départ. Je dirais il est bilingue mais il ne parlait pas français depuis 15 ans de sa vie. Donc ça a créé aussi pas mal d'incompréhension parfois dans nos façons de nous exprimer, ou nos références aussi, des choses comme ça. Donc on en a toujours eu parce que parfois on disait oui, ça fonctionne parce qu'on ne se comprend pas Mais vraiment c'est quelque chose où ici sa famille m'a extrêmement bien accueillie. Donc ça fait du baume au cœur aussi de se sentir chez soi dans un endroit qu'on découvre. Parce que le voyage, c'est ça, on arrive à sentir chez soi, mais parce qu'on bouge souvent. Quand on peut s'évaluer quelque part et qu'on se recrée une routine, c'est aussi autre chose. C'est normal de ressentir le manque de sa propre famille, de son environnement aussi au départ. Et lui n'a pas hésité dès le départ, avant même du coup, je suis venue en octobre 2022, et en septembre, à venir me rendre visite à Paris, rencontrer mes parents aussi, se présenter, découvrir aussi mon environnement, là où moi j'ai grandi, etc. pour mieux me connaître aussi. Et depuis, c'est vraiment... Nos années sont un peu rythmées de cette façon-là. Bouger à travers le Canada, c'est ses racines, c'est sa famille. Et aller du mien en Italie et en France pour mes racines, ma famille aussi. Donc, un couple international, on aime bien dire ça. Je pense que le plus grand défi, en fait, a été la distance. On a réussi... à passer au-delà et à bien vivre ensemble, à toujours communiquer, à toujours se sentir proche l'un de l'autre. Mais ça aurait pu être aussi son accident. Ça ne l'a pas été dans notre relation. Mais avec le recul, je me rends compte que oui, ça aurait pu, parce que ça reflète des vingtaines d'opérations. Et c'est seulement maintenant, au bout de deux ans et demi, qu'il vient de s'en sortir avec sa dernière opération aussi, il y a quelques mois. Donc c'est sûr que c'est quelque chose qui impacte en termes d'individus, qui peut impacter un couple aussi. Et donc ça a été un défi qu'on a su, je pense, bien prendre les vagues ensemble. Et je pense que c'est ça aussi une force, c'est que quand on fait des rencontres, quand on a des cultures différentes, des choses comme ça, on se rattache justement ensemble pour surmonter des choses, parce qu'en fait, il n'y avait pas grand-chose qui nous liait, je pense, au début sur le papier, si je peux dire ça comme ça. D'une façon rationnelle, quand on y pense, on peut se dire mais... justement je venais d'un bout du monde, il venait d'un autre bout du monde, on se rend compte dans un autre bout du monde il y a cet accident, il aurait pu ne pas être disponible pour quelconque relation, ça aurait pu être possible voilà il y a un accident assez lourd qui vient pour tous les deux on vient vivre d'une façon différente mais faut qu'on le surmonte ensemble dans tous les cas donc il n'y a pas une tâche facile plus la distance et plus l'avenir aussi parce qu'il y a ça, on se dit c'est beau quand on vit l'histoire à fond et puis justement quand on se projette, c'est pas le tout, quand on vit chacun justement avec nos racines littéralement à 7000 km l'un de l'autre, dès qu'on se projette c'est aussi un nouveau défi et là c'était des défis un peu plus actuels, on en a parlé mais finalement la réponse c'est qu'on s'est fiancés donc je pense que que finalement la distance ne sera pas un si grand défi non plus. L'avenir, je pense qu'une fois de plus, ça va nous réserver des surprises et une empreinte carbone. D'un sens où actuellement, je suis en démarche de résidence permanente, pour pouvoir justement avoir plus de facilité à rester au Canada. On en a déjà parlé aussi, et ce que j'apprécie aussi chez lui, c'est cette grande ouverture, cette disponibilité pour justement, que ce soit pour vivre, retourner en France, pour vivre même ailleurs. parce que c'est aussi une de mes volontés. Je veux dire, j'ai un attache en France, forcément, avec ma famille, etc. Mais la grande voyageuse en moi n'a pas dit son dernier mot. Et voilà, j'en ai déjà parlé du fait aussi de faire, par contre, ensemble, cette fois, des longs voyages. Donc, peut-être l'Amérique du Sud, cette fois, ou l'Asie, la possibilité de vivre à l'étranger quelque part. Donc, on sait que ça va faire partir de notre vie parce que, finalement, que ce soit la France ou le Canada, il n'a forcément pas... On aura toujours un manque d'une manière ou d'une autre de proches, j'ai cité ça, mais on sait qu'en étant ensemble, en tout cas, on arrive très bien à se compléter et à surmonter ça. Mon PVT était valable de octobre 2022. Mais deux ans plus tard, c'est octobre 2024, et donc il arrive bientôt à expiration. Donc dans toute cette démarche administrative et la marélisance permanente, on croise les doigts pour que j'ai ce qu'il faut à temps. Ça, c'est un défi par contre actuel pour pouvoir rester. Alors le mariage ne donne pas d'avantage par rapport au fait de pouvoir rester. Nous, on a décidé de le faire en demande de parrainage. Donc du fait que lui soit canadien, il peut me parrainer pour soutenir ma demande. pour la faciliter, parce que ce sont des demandes qui peuvent prendre parfois un an et demi. C'est vraiment des longs processus, c'est assez pénible. Mais en fait, on sait vraiment par amour, ce n'est pas lié au papier. Et même là, justement, quand on se projette, on s'est dit, on allait choisir l'Italie, ça évitera de favoriser la France ou le Canada. Donc on va pousser les gens et les amener avec nous dans nos aventures et dans notre vision de voyage. Nos familles ont extrêmement bien réagi. En fait, ce qui est drôle, c'est qu'aujourd'hui, justement, on peut en parler ouvertement aussi. Et ce qui est beau, c'est que dès les premiers jours, en fait, où lui s'est retrouvé à l'hôpital, il a parlé de moi à sa famille. Et sa famille, même une fois qu'ils m'ont rencontrée, m'ont dit, mais on ne l'a pas reconnu, en fait, honnêtement. En plus de 30 ans d'existence, on ne l'a jamais vu comme ça, de toute sa vie. Et c'est la même chose de mon côté. Ce qui est beau, en fait, c'est que je pense que nos proches, nous connaissant bien, s'aperçoivent que... Au-delà justement de tous les défis, de tous les obstacles quand même qu'il y a eu, qu'il y a et qu'il y aura peut-être, ils arrivent à voir le bonheur l'un et l'autre et le soutien qu'on arrive à s'apporter l'un à l'autre et vraiment se compléter. On aime bien se dire qu'on est des tétrices. Les mots qui me viendraient liés vraiment à notre relation, c'est l'évidence. C'est ce que l'un et l'autre, on a toujours ressenti. Je pense qu'il y a des gens qui ont déjà ressenti ça aussi. Ça ne s'explique pas en fait. On n'arrive pas à mettre des mots là-dessus, en réalité, ça se ressent. De mon côté, ce serait l'instinct, l'instinct vraiment, ça revient beaucoup. Et je pense que le conseil que j'aimerais donner aux personnes, c'est de s'écouter vraiment, de réussir à lâcher prise et d'écouter cet instinct au fond de nous, qui est propre à chacun, parce qu'on est vraiment tous différents, et de lâcher parfois des schémas qu'on connaît. Suivez vos rêves, en fait. Parce qu'au fond de vous, vous savez exactement où vous devez aller et qui vous devez rencontrer sur votre chemin. Et les choses, elles se font toutes seules lorsqu'on arrive justement à laisser cette petite voix nous guider. Et c'est la plus belle chose qui se voit, vraiment.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute de ce nouvel épisode de la série Summer Edition Love & Travel. J'espère qu'il vous a plu et que de là où vous êtes, il vous aura permis de rêver et de vous évader un peu. Si vous voulez encore plus d'épisodes, j'ai besoin de vous. Pour soutenir le podcast et mon travail, rien de mieux que d'en parler et de le partager autour de vous. Je vous invite aussi à vous abonner sur votre plateforme d'écoute, à mettre 5 étoiles et un super commentaire sur Spotify et Apple Podcast. N'hésitez pas à venir nous suivre sur Instagram pour venir créer ensemble une belle communauté de voyageurs et voyageuses passionnées. Je vous souhaite une très belle journée et à très vite pour un nouvel épisode de cette capsule Summer Edition. Bye bye !

Description

💫🌎Lorsque Mélyssande décide de partir seule pour un voyage de plusieurs mois en Amérique latine, elle n’imagine pas une seconde à quel point cette aventure bouleversera sa vie.


🌴💔Après seulement un mois de voyage, elle met fin à 6 ans de relation amoureuse, prolonge son périple pour explorer de nouvelles contrées, et c'est là que le destin la conduit sur une plage paradisiaque du Costa Rica .


🇨🇦 Elle y rencontre Dom, un Canadien, mais ce qui commence comme une belle histoire de voyage va être marqué par un drame inattendu. Entre décisions difficiles, nouveaux départs et un amour qui naît malgré les obstacles, cet épisode vous plongera au cœur d'une aventure où chaque choix redéfinit l'avenir.


✨Embarquez dans cette histoire touchante et inspirante, où l'amour et le voyage s'entremêlent pour écrire un nouveau chapitre. 🎙️✈️


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Wanderlust, le podcast voyage et aventure qui vous emmène en route vers la vie de vos rêves. Pour cette capsule spéciale été, on explore un thème qui fait battre les cœurs. Quoi de mieux que l'été pour parler d'amour et de voyage ? Que vous soyez à la recherche de l'amour ou déjà en couple, on aime toutes et tous entendre de belles histoires qui font rêver et sourire. Le voyage est propice aux rencontres en général. Et parfois, certaines se transforment sans cri égard en histoire d'amour. Pour une nuit, pour quelque temps ou pour la vie. Imaginez croiser le regard d'un ou d'une inconnue sur une plage, dans une auberge de jeunesse ou en cas de chafing, et bim, votre vie est chamboulée. Rencontrer une personne qui ne vient pas du même pays, continent, n'est en général pas un long fleuve tranquille. Entre aller-retour, Kilomètres parcourus, moments de séparation ou de retrouvailles intenses, galères administratives et aléas de la vie. Bref, l'amour est-il plus fort que tout ? Une chose est sûre, cela demande beaucoup de patience et de persévérance. Nous parlerons de ces moments magiques où deux âmes sœurs se croisent par hasard et comment une rencontre fortuite peut finalement devenir une relation profonde et durable. Alors, l'amour en voyage, vous y croyez ?

  • Speaker #1

    Hello, donc moi c'est Médicende. Je viens de France, de Paris au départ. J'ai aujourd'hui 28 ans, mais lorsque je suis partie pour un voyage qui change ma vie, j'avais 25 ans à ce moment-là. Je suis vraiment une très grande passionnée de voyage et vraiment depuis l'enfance. Donc voilà, pour moi, je tournais vraiment le globe en pointant du doigt tous les endroits où je voulais aller depuis enfant. Donc toute ma vie a été ponctuée de voyages plus ou moins loin. J'avais déjà 16-17 ans que je me disais, je vais faire un tour du monde. C'était ancré vraiment du plus profond de moi, puis je pense qu'il y a des gens qui se reconnaîtront là-dedans. Et donc je me suis dit, de façon un peu plus raisonnable, j'étais prête à partir. Puis à l'époque, c'était mes parents qui m'avaient un peu raisonné en me disant, fais au moins tes études, parce que justement, c'est voué à sûrement nous changer. Et donc assure-toi au moins d'avoir quelque chose. Donc j'avais... fait, sagement on va dire, mes études, puis le Covid est arrivé, etc. Et donc, dès que j'ai eu l'occasion, je me suis dit, c'est maintenant. Puis je l'ai vraiment senti du plus profond de moi-même. Honnêtement, comme s'il y avait une corde, en fait, qui m'avait tirée, en me disant, bon, je sais que dans trois mois, je m'en vais. C'était acté, et donc, c'était mon premier grand voyage en Amérique latine. Je me suis dit, au départ, je pars trois mois. De façon un petit peu sage en me disant justement ça va être déjà une belle expérience, en sac à dos, à l'autre bout du monde. Plutôt été un voyage que j'ai fait seule, mais on n'est jamais seule en voyage non plus. C'est ça la beauté du voyage. Je suis partie le 30 novembre 2021 et j'avais vraiment cette optique de vivre des expériences. Donc je suis partie en sac à dos. D'ailleurs, pour l'anecdote, effectivement, mes proches, jusqu'au dernier moment, ne me croyaient pas trop que j'allais faire ça. J'étais quelqu'un d'assez toujours curieuse, passionnée de voyage, mais très organisée, un peu contrôlante aussi, on va dire. J'avais du mal à la séprise, à laisser de la place spontanée dans mes relations, je veux dire, avec les gens. Mais dans les choses, surtout dans des voyages, des choses loin, je ne parlais pas espagnol du tout. Pour partir en Amérique latine, par exemple, je l'ai appris directement sur place. Il y avait plein de points qui créaient des appréhensions et mes proches me disaient ça va lui passer, ça va lui passer Puis j'ai acheté mon billet d'avion et je leur ai dit dans trois semaines, je pars Et ça s'est vraiment fait comme ça. J'étais vraiment partie dans un esprit à me dire je veux découvrir le plus de choses possibles Et j'ai toujours été très sensible aussi aux populations locales, à des expériences locales plus éthiques, authentiques aussi. Donc j'ai varié mon voyage et ponctué avec des auberges de jeunesse. mais aussi à quelques reprises des volontariats et des expériences dans des communautés indigènes. Ça a été le cas au Costa Rica, en Amazonie, d'Équateur aussi. C'est vraiment des expériences honnêtement incroyables et enrichissantes, au-delà de tout ce qu'on peut imaginer. Je me suis aussi rendue compte que dans le voyage, outre les beaux paysages et ce qu'on vit, ce qui nous marque le plus, c'est les rencontres, tout simplement. C'est ce qu'on garde le plus au fond de nous et c'est ce qu'on raconte le plus aussi. Donc moi je me suis dit je vais partir donc trois mois et puis je vais revenir en France, je vais retrouver un taf, retrouver ce que je connaissais en fait finalement. Et donc évidemment qu'absolument rien ne s'est déroulé comme prévu et comme je l'imaginais, pour mon plus grand bonheur. Et donc, je m'étais dit, de façon irréaliste, je vais partir du Mexique, puis je vais arriver jusqu'à l'Argentine, qui était mon rêve, en fait, à Patagonie, etc. Évidemment, quand on voyage, on se perd en route, on prend le temps de voyager. Donc, je ne suis jamais arrivée à l'Argentine. Et finalement, mon voyage de trois mois en a duré pratiquement huit, avec plein de surprises dedans, plein de détours aussi. Alors j'ai commencé dans l'ordre par le Mexique, puis je suis descendue en voie terrestre au Bélize, le Guatemala, ensuite j'étais remontée au Mexique. Et le Costa Rica, c'était en mars. Et ensuite, j'ai terminé par la Colombie, l'Équateur et le Pérou. Et après, je pensais rentrer en France pendant un moment, mais finalement, c'est un autre continent qui m'attendait, vu que je suis allée au Canada pour y vivre. Du coup, j'ai rencontré une personne extraordinaire dans mon voyage qui va changer ma vie. Mais juste avant ça, c'était un petit peu moins rose sur le tableau, car j'étais en couple. J'étais dans une relation longue depuis six ans, et cette personne ne m'a pas accompagnée lors de ma décision de partir en voyage. Dans le voyage, la notion du temps est très différente. Elle n'existe pas, on va dire, dans le sens où une journée, une semaine, un mois passés avec des gens, ça représente le quintuple de temps, les émotions sont décuplées, ce qu'on ressent aussi, ce qu'on pense. Je trouve que le voyage est une des plus belles thérapies pour soi. On s'aperçoit aussi plus rapidement de certaines choses. Et je pense que ça nous pousse à prendre des décisions, on va dire radicales, mais je veux dire un peu plus tranchées, pour soi, mais pour son bien, en fait. Et je me suis aperçue que j'ai dû prendre des décisions qui étaient vraiment pour moi, qui étaient plus cohérentes avec la personne que j'étais devenue, et qu'il fallait que je continue seule, finalement. C'était vraiment la meilleure décision. Et je me suis dit, quand ça s'est terminé, voilà, une relation longue, j'attendais absolument. rien. J'attendais des rencontres, des expériences à vivre, rentrer avec des souvenirs, des choses à raconter, mais certainement pas une nouvelle histoire d'amour loin de moi, très honnêtement. Surtout en voyage. Je me disais, je n'ai pas du tout envie de m'embarquer dans quelque chose. C'est quelque chose, soit c'est un lendemain, soit ça va être instable, soit ça va être compliqué. Je n'ai pas besoin de ça, je veux juste vivre pour moi. Donc j'ai finalement mis fin à cette relation, assez rapidement en fait. Parce qu'au bout d'un mois que j'étais partie, maximum, c'était encore devenu plus évident les choses sur lesquelles on était plus sur la même longueur d'onde. Mais au final, c'est juste des décisions désagréables, mais qu'il faut savoir prendre pour son propre bien, finalement. Il faut savoir prendre des risques aussi, je pense, dans sa vie. Et donc ça, c'est arrivé un mois après de partir. Ça a été un soulagement. Et je pense que ça, c'est aussi un message parfois pour les gens, c'est que... notre zone de confort, ce n'est pas notre meilleure amie. Quand on sort de cette zone de confort, souvent on est amené à agir de nouvelles façons, à s'adapter, à se découvrir. Et vu qu'on évolue nous-mêmes, c'est normal. L'environnement évolue aussi. Et c'est qu'à ce moment-là qu'on fait des décisions qui sont vraiment bonnes pour nous. Voilà, c'est le voyage. Parfois, il y a des grandes joies, il y a des grandes souffrances aussi, il y a des grands doutes, il y a des grandes remises en question. C'est ce qui s'est passé. Après la tempête, un peu plus de... Le Costa Rica, c'est finalement le pays qui me reste le plus dans mon coeur. Donc deux de mes meilleures amies, une de France qui a décidé de me rendre visite et une qui faisait son voyage de son côté où on s'était décidé de se retrouver à ce moment là pour le faire ensemble. Donc sur l'espace de deux semaines on passe tout ce temps là ensemble. On va dans une communauté indigène, vraiment dans la jungle du Costa Rica, à la frontière du Panama. C'était vraiment une expérience. sans mots. Il faut un jour et demi de trajet. Vraiment, c'est ce genre de situation où on finit par monter à l'arrière de pick-up en pleine nuit dans la jungle de personnes qu'on ne connaît pas, on n'a aucune idée de ce qu'il y a autour de nous, on a du mal à communiquer avec eux. C'est vraiment, on se dit Bon, on croit en notre bonne étoile et c'est vraiment l'aventure propre. C'est vraiment ce qu'on cherchait aussi et c'est ce que ça a été. C'est-à-dire que c'était vraiment, on pouvait dormir sur le sol. Sur des feuilles de palmiers, c'est vraiment, on se nourrit uniquement de ce qu'il y a autour. Donc aller chercher des racines, enfin du yucca, aller pêcher, aller faire des choses comme ça, se réveiller à 4h du matin parce que ce sont des singes hurleurs qui sont votre alarme. Et puis, donc au bout de ces plusieurs jours, mon amie, qui était venue me rendre visite, Paola pour mettre un nom, parce que je lui dois bien ça quand même, une très bonne copine, elle m'avait dit j'ai une seule condition, une seule faveur. Elle me dit, vu que moi, c'est quand même mes vacances, j'aimerais qu'on choisisse, malgré sa voiture, un petit bout de plage, quelque chose de reposant. Je dis OK. Parce que ça la faisait beaucoup rire, elle me disait, mais en fait, ta vie, c'est devenu un mélange entre Pékin Express et Koh Lanta. Parce qu'en plus, on faisait le tour du Costa Rica en stop. Donc, c'était assez drôle. Et donc, après ces jours qui étaient intenses en expérience, on s'est dit, on va aller se reposer dans un petit village. qui s'appelle Montezuma. Petit village de pêcheurs, un petit peu bohème. Donc vraiment, il y a quatre restaurants, deux hostels, et puis le reste, c'est de la nature, des plages immenses, du surf, des choses comme ça. De là, dans ce petit village, on commence à y rester trois, quatre jours. Mon ami Paola s'en va. Et avec notre amie, on se dit, bon, est-ce que nous aussi, on s'en va ? Parce que finalement, c'est un peu, pas cette culpabilité, mais quand on reste un peu trop longtemps dans un endroit en voyage, on se dit, bon, et ensuite, et ensuite, et ensuite. Et il y avait quelque chose d'assez bizarre, mais qui me retenait là-bas. Je lui ai dit non, on reste encore un peu. On se sentait bien, c'était vraiment un très bel environnement. C'est vraiment l'hostel, on avait des hamacs qui étaient sur la plage, on s'endormait au son des vagues. C'est vraiment le rêve, en fait, finalement. Je me sentais au fond de moi, je me suis dit non, je ne sais pas, on reste encore un petit peu, encore un peu, encore un peu. Et donc on reste. On se dit bon, on reste, allez, deux, trois jours de plus, et ensuite... On s'en va. Puis finalement, le lendemain, nous, on était exténués. Très honnêtement, des gens rigolent parfois en disant qu'il faut du repos dans un voyage. Mais en fait, il faut des vacances dans un long voyage. Et on était justement exténués de l'expérience qu'on venait d'avoir. Et donc, on ne sortait pas trop, finalement. Et là, c'était un samedi. Tout le monde à tour de rôle, sans nous connaître, venait nous voir et nous disait Venez ce soir, il y a l'ambiance sur la plage du village, il y aura des tam-tams, de la musique, etc. Oui, oui, oui, oui. une personne, deux personnes. Honnêtement, au moins cinq personnes viennent nous voir à différents moments de la journée, mais aléatoirement. Puis on commence à se dire, bon, allons-y, abusons pas, c'est dix minutes à pied. Allons prendre une petite bière et voir ce qui s'y passe. Et on se dit, bon, de toute façon, on est trop fatigué, on rentre. On se rend sur cette petite plage du village, on discute, et là, Matt, qui arrive, un Américain. de Washington. Il nous entend parler français et tout de suite, il essaye son français avec nous, son espagnol, etc. Il nous dit que sa sœur a vécu en France, qu'il est amoureux de la France. Donc, on discute comme ça quelques minutes avec lui, un nounours. Vraiment quelqu'un d'une quarantaine d'années, mais d'une extrême gentillesse. Ça se voyait dans ses yeux. Et finalement, un cupidon, en fait, en réalité. Parce qu'il est apparu juste pour disparaître. Parce qu'à ce moment-là, il nous dit Je vous dérange pas plus. Mes amis m'attendent, je vous laisse passer une bonne soirée. Je dis ok, très bonne soirée, etc. Puis là, deux minutes plus tard, ce maître vient et nous dit mais finalement, est-ce que ça vous dit que je vous présente mes amis ? On se dit bon, haussement d'épaule, on se dit bon, allons-y, pas trop emballé, mais tant qu'on y est. On arrive vers ce groupe de jeunes hommes. Et là, il y en a un qui me frappe un peu comme si je le connaissais. Alors que ni d'elle, ni d'Adam. Et avant même de se dire un mot, il faut savoir que dans notre voyage, on parlait quand même beaucoup espagnol. Ou, je ne sais pas, en anglais. Mais pas tant en français. Et à ce moment, Matt me dit, Oh, mais lui, il parle français. Et donc... Je tends la perche, je me retourne vers lui, je lui dis Ah, c'est vrai ! Toute heureuse, justement, avec mon bon français ! Tu parles français ! Et là, avec un accent international, j'appelais ça. J'ai toujours dit qu'il avait son accent unique. Parce que c'était un accent qui était anglophone, avec des expressions québécoises, mais tout était cassé. Et donc, je me mets à rire. Et comme ça, l'un et l'autre, on a passé quatre jours ensemble. Lui, c'était juste des vacances, c'était la fin de ses vacances au Costa Rica. On a eu tous les deux ce truc de, dès le premier instant, en fait, c'est comme si on se connaissait depuis toujours. Vous avez ça avec vos meilleurs amis parfois, surtout si vous vivez loin, si vous voyagez ou déménagez. Et vous vous revoyez parfois, même vous vous dites, non, on se voit une fois tous les deux ans, mais il n'y a rien qui a changé. C'est cette même sensation de connaître quelqu'un profondément. Mais il n'y a pas besoin d'en faire des tonnes. C'est fluide. Et c'est exactement ça qu'on a ressenti. Pour l'anecdote, c'est quand même assez drôle, car un de ses amis qui était avec lui en voyage... Lui a pensé que moi, au départ, j'étais intéressée par son ami, alors que pas du tout finalement. Donc assez rapidement, on s'est rendu compte qu'on était bel et bien intéressés l'un par l'autre. Mais ça a été les premiers jours, on va dire, où on était inséparables. Et donc, on faisait du stop ensemble aussi avec mon ami pour se rendre sur d'autres plages, pour qu'il nous suivait un peu dans nos aventures farfelues. Et assez rapidement, on a eu une vie à Montréal, une vie à Montréal aussi à ce moment-là. Il me dit, mais moi, du coup, mes vacances se terminent, je vais devoir rentrer. Viens me voir à Montréal. Je lui ai dit non. Mais pourquoi ? Je lui ai dit, parce que je suis dans mon voyage, je ne viendrai pas. Un peu désespérée, il en vient même à me dire, mais si je te prendrais un billet, tu viendrais me voir à Montréal ? Je lui ai dit non. Il faut que je continue mon voyage. C'est comme ça. Il faut justement, c'est important de s'écouter aussi. Je lui ai dit, peut-être qu'à un moment, je le ferai. J'avais un de mes meilleurs amis qui vivait à Montréal à ce moment-là. Donc cette période où on s'est rencontrés, c'était en mars, et j'avais dit je viendrais peut-être cet été. Dans tous les cas, je comptais rendre visite à mon ami. Donc on pourra peut-être se voir à ce moment-là, un petit peu à me faire désirer quand même. Et assez rapidement, ma amie me disait, non, c'est trop long, c'est dans trois mois et demi, quels sont tes prochains pays ? Et je lui dis, c'est la Colombie, l'Équateur, le Pérou. Et elle me dit, ok, tu me diras quand est-ce que tu penses être au Pérou. Moi, je repose des vacances, je te retrouve avant au Pérou. Mais je n'attendrai pas cet été. Et au fond de moi, je me dis quand même, j'avais cette chose au fond de moi où je sentais quand même qu'il se passait quelque chose. Il y avait donc ma meilleure amie qui était avec moi aussi. Ça sent. Il y a quelque chose d'indescriptible. Mais la raison, c'est de me retenir en me disant Attention, je pense que j'essaie de me protéger aussi un petit peu. Je me disais Mais c'est un tchatcha. C'est peut-être un baratineur. Peut-être que... quand il va rentrer dans sa routine dans deux semaines, c'était son crush de vacances, tu sais. Donc il y avait cette petite voix qui est parfois en nous, qui ne veut pas du bien, qui essayait de me faire redescendre un petit peu sur terre. Ok, voyons voir. Un des premiers soirs, en fait, il avait essayé de m'embrasser pendant près de deux jours, sur les quatre jours. Et puis finalement, il y avait toujours quelqu'un qui arrivait à ce moment propice. jusqu'à un moment où ça en devenait presque un gag, honnêtement, ça en devenait presque drôle. Jusqu'à un moment où on se retrouvait même sur des plages paradisiaques, couché de soleil, c'est vraiment magnifique. Et à chaque fois, il y avait mon ami qui arrivait ou une autre personne qui venait se joindre à nous, etc., etc. Moi, un soir, je me suis dit, dans tous les cas, ce soir, je n'irai pas me coucher sans qu'on se soit embrassés. Après, justement, deux jours entiers à se tourner autour, si on peut dire ça, alors qu'on pouvait passer parfois. de longues minutes, juste allongées, j'en suis juste dans les yeux l'un de l'autre. Et c'était une des plus belles sensations, je n'avais pas besoin de plus, bizarrement, parce que j'avais l'impression de me perdre, mais de m'y retrouver en même temps. C'est-à-dire qu'il a des yeux bleus, vraiment bleu océan, pour moi, c'est littéralement, j'avais l'impression de plonger au milieu de l'océan, et c'était assez indescriptible. Et puis, une chose entraînant une autre, évidemment, on a bien fini par s'embrasser. Puis, un des soirs, justement, il me raccompagne jusqu'à mon hostel. Il y avait des petits hamacs qui étaient au bord de l'eau, qui étaient vraiment sur le sable, et on pouvait donc apercevoir le lever du soleil. Et à ce moment-là, il était peut-être deux heures du matin. Il prenait du temps à me dire Bon, ben j'y vais, je te laisse, je vais me coucher Je dis Ok, oui, oui Puis ni l'un ni l'autre, on sentait qu'on avait vraiment envie de se laisser, même si c'était l'histoire de quelques heures. Donc ce schéma s'est répété pour moi cinq ou six fois, à se dire Oui, oui, allez, bonne nuit oui mais, et rester puisqu'on rassait de nouveau et ne pas réussir à se détacher en fait l'un de l'autre pour que finalement on s'installe dans un des hamacs où il y a des personnes sauf nous, avec la vue en face de nous. main dans la main. On s'endormait du coup à moitié, donc on était vraiment dans cet état de semi-sommeil, on s'endormait, on rouvrait les yeux, etc. Et honnêtement, je pense que c'est le lever de soleil le plus mémorable de ma vie. C'était des couleurs explosives absolument magnifiques, et tout en même temps, il y avait encore des étoiles et il faisait nuit. Donc c'était vraiment un moment absolument magique qui est resté pour nous deux. J'ai pris une seule photo de ce moment, qui plus tard m'a valu le fait de créer une carte postale et de lui envoyer, qui l'a toujours gardée auprès de lui. qui est toujours au-dessus de son bureau. Et pour moi, ça a été le moment où je me voyais main dans la main avec lui. Je me suis fait la réflexion de me dire, de façon raisonnable, on a essayé de se dire que c'était inconnu, et comment notre cœur nous dit, mais non, tu le connais par cœur, l'instinct. Et aujourd'hui, on parle beaucoup d'instinct, et pour nous, en fait, c'est dès le départ d'évidence. Parce que ça vient nous chercher au fond de nous. Et c'est très différent, je trouve, quand parfois, avec l'amour, on est conscient parfois qu'on est un peu aveuglé, ou qu'on agit comme ci, qu'on agit comme ça. Là, c'est toute autre chose quand on se rend compte que ça nous prend au ventre. Alors après cette nuit magique, il semble aussi suivi des choses un peu plus intimes, un autre type de connexion. Lui, donc ses vacances se terminaient, et moi et mon ami, on s'est dit, bon, on a beaucoup rallongé quand même dans ce petit village, il est temps pour nous de partir et de continuer notre chemin, donc en stop. Donc gentiment, il nous accompagne jusqu'à notre premier stop, etc. Et là, donc au bout même pas de deux heures, je vois, il nous prend déjà des nouvelles, pour savoir comment ça se passe, si tout va bien, etc. Puis mon ami me dit, oh, tu vois... C'est vraiment adorable comme garçon, c'est vraiment quelqu'un de bien. Je dis oui, c'est vrai, je sais de ne pas m'emballer. Et puis d'un coup, il me laisse en vue pour presque deux jours. Je me dis bon, le voyage ou je ne sais pas, à voir. Est-ce qu'on m'a déjà oublié finalement ? Et d'un coup, je reçois un message qui me dit je ne voulais pas t'inquiéter, mais je suis à l'hôpital. Je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que c'est vrai ? Et là, je reçois une photo, effectivement, de vous allonger dans les espaces de réanimation, je veux dire, avec tout l'attirail. Et je me dis, mais comment ça ? En fait, il s'est avéré que, justement, dans le village dans lequel on était, il y avait une cascade qui était proche, qui est assez connue, où normalement, certaines personnes peuvent sauter. Mais selon la saison sèche ou pluvieuse, elle est plus ou moins dangereuse, finalement, cette cascade. Puis j'apprends que... il a justement sauté de cette cascade et en fait il a failli perdre la vie, littéralement parce qu'en sautant il a tapé plusieurs fois les roches, donc la cascade fait quand même presque 30 mètres, c'est vraiment top de la cascade il a tapé plusieurs roches en ricochet pour toucher le fond où il y en avait d'autres, donc ça lui a valu aussi de pratiquement perdre un bras qui était complètement détruit et d'autres parties du corps qui ont aussi beaucoup été impactées et donc de se retrouver en réanimation, au Costa Rica, à la capitale, San José. Moi, j'apprends ça, j'étais encore en voyage avec mon ami à ce moment-là, et je savais qu'une semaine plus tard, j'allais prendre un vol pour la Colombie, depuis la capitale de San José. Et finalement, à partir de ce moment-là, on n'a jamais arrêté de se parler. C'est-à-dire qu'on s'est appelés tous les jours, mais tous les jours, finalement, pour tout le voyage. Mais à ce moment-là, il me dit Je vais me faire rapatrier d'un moment ou un autre. On ne sait pas combien de temps ça prend, etc. Mais si je passais et qu'il serait encore là, je lui rendrais visite à l'hôpital. Quelques jours passent, la situation évolue plus ou moins. Pour lui, beaucoup d'opérations, une bonne dizaine d'opérations, des états critiques, des très grosses complications aussi, où le cœur s'est déjà emballé, où justement il y a eu des cas assez graves finalement. Et avec mon ami, on se rapproche légèrement. de la capitale, on va dire ça comme ça. Elle s'arrête pour un volontariat, et moi je reçois un message de lui me disant, demain matin, à 8h du matin, je suis rapatriée pour aller à l'hôpital de Montréal, donc avoir un vol justement de rapatriement spécial. Puis moi je regarde l'heure où je suis donc perdue dans les montagnes du Costa Rica, encore un autre village, mais cette fois dans les montagnes, pas de bus, rien. Et il est 14h, et je me dis, bon, le seul moyen que j'y aille finalement à temps, c'était encore une fois du plus profond de moi, mais instinctivement en fait. Je me suis dit, il faut que j'y sois, sans savoir trop pourquoi. Je me suis dit, mais encore une fois, au départ, je connais quelqu'un, un garçon depuis quatre jours, comment je vais traverser un pays entier, seule, en stop ? Pourquoi ? Et donc, c'est ça. Je prends mon sac à dos. Je pack mon sac. Et je me dis, bon, bah, go. Et là, du coup, commence l'aventure en stop. Donc, un bon six heures, quelque chose comme ça, pour me rendre jusqu'à l'hôpital. J'arrive devant l'hôpital, 20h15. Les gardes me disent, Madame, désolée, les visites, c'est jusqu'à 20h. Pour moi, impossible, impossible. Et là, rentre en négociation. À deux doigts de m'asseoir par terre. Je leur dis, moi, je n'ai rien d'autre à faire. Donc, on peut rester là toute la nuit. Vous pouvez appeler la police, mais il faut que je voie cette personne. Je savais qu'il y avait aussi beaucoup de documents et de choses à régler, et qu'ils ne parlaient pas à moi d'espagnol. Donc je m'inquiétais aussi. Et là, le plus grand des bluffs, je les voyais hésitants. Je leur dis Oui, oui, les infirmières sont au courant, elles sont OK. Absolument pas. Elles n'étaient absolument pas au courant. Donc un des gardes me dit Ah, OK, pas de souci, je vais vérifier, je reviens. Moi, je commence à avoir les mains moites, parce que je me dis Mais tu as grillé ton joker, c'est fini. Elles ne vont jamais jouer le jeu. Il revient vers moi. Et là, il me dit, mais t'as vraiment fait tout ça pour ce garçon ? Et assez bizarrement, de façon complètement assumée, décomplexée, j'étais là, oui, en fait, oui, c'est ce qu'il fallait que je fasse. Donc oui. Et il me dit, OK. Les infirmières ont dit, OK, tu peux rentrer, mais tu ne peux pas sortir, personne ne doit te voir. Donc il est 20h, passé, jusqu'à 8h du matin, tu n'as pas le droit de sortir de la chambre, sinon il faut que tu sors définitivement. Je dis, OK, on va s'arranger. FN, j'arrive dans la chambre, tous les deux les larmes aux yeux. Vraiment, ça semblait presque irréel de se retrouver. Puis je me mets au pied de son chevet, on se tient la main. Et là, la sensation la plus étrange du monde, comme un flash, je me suis vue comme des grands-parents parfois qui ont une vie d'amour derrière eux, une vie entière de choses, et de se dire que c'est juste la chose à faire. Et de là, voilà, ensuite, on passe cette soirée, cette nuit, si on veut, ensemble. Je l'aide aussi dans des complications où ils ont failli le mettre dans un mauvais avion. justement pour le rapatrier. Vraiment, c'était une bataille aussi avec les équipes, etc. Après tout ça, finalement, il est rapatrié à Montréal. Et là, il reste trois mois et demi avant l'été. Et donc, trois mois et demi à se dire qu'est-ce qu'il en est. Et assez bizarrement, c'est à partir de ce moment-là que j'ai plus aucun doute. Au moment où il s'éloignait du brancard avec lui dessus, on se tenait encore la main, et là, je le vois qu'il a failli... Ses yeux ont dit quelque chose, il voulait me dire quelque chose, mais ce n'est pas sorti. On a tous les deux ressenti, alors que ça faisait qu'une semaine dans le commandé mortel qu'on se connaît. Mais on voulait se dire je t'aime. Et un je t'aime au-delà de frontières, au-delà de kilomètres, au-delà de tout ce qu'on veut, de tout ce qui est en train de se passer. Mais c'était que le début de beaucoup de complications. Je ne change aucun point à mon voyage. À ce stade-là, j'avais dépassé les 3-4 mois et j'étais bien loin de la Mélissande qui était partie. Au contraire, je me disais je vais au fil de l'eau et je vois où les choses me mènent. Et donc, je continue mon voyage de mon côté. En fait, on avait des nouvelles l'un de l'autre tous les jours. On s'appelait tous les jours peu importe ce qui se passait. Lui a passé sur les trois mois et demi, deux mois et demi à l'hôpital quand même aussi. Donc c'était vraiment un état qui était critique pour lui. Et pour autant, ce qui est assez fou, c'est que pour moi, c'était mon rayon de soleil chaque jour. Même si j'arrivais à vivre des choses extraordinaires, je pouvais pas parfois m'empêcher de me dire, j'aimerais qu'il le voit, j'aimerais qu'il soit là. Et donc il n'y avait aucune question qui se posait finalement. C'était comme si on ne s'était jamais dit, mais qu'on s'était lié, s'était acté. Et puis dans mon voyage... il y a quand même des questions qui commencent à se poser aussi. Je sens que je commence à me rapprocher un peu de la fin et de l'été, où je m'étais dit que justement j'allais visiter maintenant Edom et mon ami à Montréal. Puis d'autres amis que je m'étais fait aussi en cours de route, qui vivaient finalement ici aussi. Je me suis dit, bon, je sais que je passerai à Montréal, donc mon voyage en tant que tel se terminera comme ça. Mais il y a d'autres questions qui commencent à prendre le dessus. Une fois que ce voyage se termine, une fois que mon petit détour à Montréal passe, je vis où ? Donc je terminais en fait le Pérou en juin. J'avais prévu de me dire en juillet, je visite mes amis et d'hommes au Canada, donc à Montréal en juillet. Mais ensuite, c'était le point d'interrogation. Est-ce que je décide de rentrer en France ? Est-ce que je décide d'avoir cette relation à distance ou voir ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    J'étais déjà tentée de vouloir vivre à l'étranger. Au départ, je choisissais l'Italie par mes origines et par la facilité de la langue, du coup. Ou le Canada. Et avec une de mes amies rencontrée en voyage, elle m'a aidée à faire justement des papiers pour un PVT, la loterie, pour avoir un visa canadien de deux ans. Et là, elle me dit, tu sais, tu ne vas pas avoir de grandes chances dans ce qu'on appelle le bassin. Il y avait 8000 participants pour une centaine de places restantes. Donc elle me dit, ne place pas trop tes espoirs là-dessus. Je dis, ok. Une fois de plus, je lui ai dit, écoute... Si je suis tirée au sort, ce sera le destin. Et puis là, moins de deux semaines plus tard, j'étais en Colombie à ce moment-là. J'ai été tirée au sort. J'ai reçu le PVT, mon visa, et ça m'a chamboulée. Je me suis dit, ok, ça m'a soulagée aussi de me dire, bon, bah en fait, arrête de tracasser le voyage, en fait. Fais-le à l'instinct. Fais-le à l'instinct. Les choses s'alignent, on verra ce qui s'y passe. Et donc je m'étais dit, ok, je vais faire en sorte d'y aller. Mais... Je voulais pas lui annoncer tout de suite. Je voulais aussi m'assurer de lui laisser la surprise, vu que je savais que j'allais faire un tour au Canada l'été, et de m'assurer aussi pour moi-même, de ne pas me mettre trop de pression, finalement. Parce que j'aime la ville, je ne la connaissais pas, je n'étais jamais venue au Canada non plus. Donc voilà, le reste du voyage se passe de cette manière-là, puis je ne dis rien, et je fais mine de lui dire Oh, j'irais peut-être vivre en Italie. Oh, j'irais peut-être retourner en France. Puis lui, il me soutenait, il me suivait complètement, il était déjà à vouloir reposer des vacances pour... Pour me joindre en Italie ou en France, puis dans ma tête, je me disais, mais si tu savais ! Si tu savais ! Et puis, on se rapproche de la date où j'arrive à Montréal, pour l'été. Et là, l'excitation et un peu d'appréhension, parce qu'en fait, il y a quand même trois mois et demi qui se sont écoulés. On s'est rencontrés quatre jours. Enfin, je veux dire, on s'est vus réellement quatre jours dans nos vies. Assez bizarrement, j'ai dû me sentir sereine, mais il y avait quand même quelque chose de se dire, et si ? Et si, finalement, j'avais idéalisé tout ça pendant trois mois et demi ? Ça peut arriver ? Et là, quand j'arrive, je l'aperçois, bouquet de fleurs à la main. Il est venu me chercher à l'aéroport en étant dans un état, je le dis, mais qui n'était pas très glamour, dans le sens où il avait encore énormément de grosses broches et d'énormes... On va dire que ce n'était pas un plâtre, mais c'était quelque chose d'assez particulier, parce que, comme je l'avais dit, le bras avait vraiment été détruit. Il n'avait plus de coccise, des choses comme ça aussi. Donc, pendant une période, il avait une poche. Ça peut paraître un détail, mais pour des gens, parfois, c'est un élément bloquant. Et en fait, quand je l'ai aperçu, j'ai juste retrouvé ses yeux, dans lesquels je m'étais plongée plusieurs mois auparavant. Et ça a été pareil, d'une fluidité où en fait, j'ai la même sensation. Et là, c'est drôle parce que par exemple, je viens de rentrer cet été de mes propres vacances. Il est revenu me chercher à l'aéroport, pareil, avec un bouquet de fleurs. Et j'ai cette même sensation finalement. Et j'ai eu ce même flash, dans le sens où... C'était déjà là. Donc, c'est ça. Il était venu me chercher. Et puis, à cette époque, c'était chez lui, forcément. Je n'étais pas encore là-bas. Je me suis dit, je vais rester deux semaines chez lui. On voit comment ça se passe. Mais en fait, au bout de deux jours, je lui annonce pour le PVT. Vraiment, tous les deux, on a pleuré de joie, comme si c'était encore une fois une évidence de se dire que je reviens, en fait. Je reviens. Et lui, au bout de quelques jours, me demande si justement... Ils voudraient qu'on vive ensemble à mon retour. Et donc officiellement, je suis venue vivre au Canada en octobre 2022 pour cette nouvelle aventure, ensemble cette fois. Je suis rentrée en France en août-septembre pour faire les préparatifs, certains papiers, les valises. Parce que finalement, on se fait un petit backpack où on se ramale avec soi de 10 kilos tout le temps. Et là, de se dire, bon... Il va falloir faire des balises pour vraiment déménager à des milliers de kilomètres, c'est quand même quelque chose. Et finalement, c'est ça, dire un au revoir aussi à mes proches. Parce que jamais dans ma vie, j'aurais réalisé que quand je suis partie et que je me suis dit je pars trois mois, je reviendrai sûrement à Paris, peut-être j'aurai été dans la même relation, peut-être... Tout ce qui a été chamboulé en l'espace de six mois, entre guillemets, grossièrement, huit mois de ma vie, ça fait apprendre un chemin à 180 degrés. Et c'est ça qui est incroyable. C'est de se laisser la chance de vivre pleinement quelque chose en suivant cet instinct. Donc depuis octobre 2022, on vit ensemble, en petite famille avec notre chat Boris, tous les trois. Ça se passe extrêmement bien, honnêtement. Mais depuis le premier jour, en fait, c'est vraiment comme si on ne s'est jamais marché dessus. Voilà, c'est vraiment une cohabitation, un super colloque, on va dire ça. Effectivement parfois, alors c'est très drôle parce que forcément on a des différences de culture, de langue aussi au départ parce que lui à la base il vient du Nouveau-Brunswick, donc qui est une province qui est censée être bilingue, donc français-anglais. C'est ça, parce que pour rappel la province de Québec est principalement francophone, mais tout le reste du Canada reste pratiquement qu'anglophone. Lui justement il parle les deux langues, mais majorité anglophone en fait au départ. Je dirais il est bilingue mais il ne parlait pas français depuis 15 ans de sa vie. Donc ça a créé aussi pas mal d'incompréhension parfois dans nos façons de nous exprimer, ou nos références aussi, des choses comme ça. Donc on en a toujours eu parce que parfois on disait oui, ça fonctionne parce qu'on ne se comprend pas Mais vraiment c'est quelque chose où ici sa famille m'a extrêmement bien accueillie. Donc ça fait du baume au cœur aussi de se sentir chez soi dans un endroit qu'on découvre. Parce que le voyage, c'est ça, on arrive à sentir chez soi, mais parce qu'on bouge souvent. Quand on peut s'évaluer quelque part et qu'on se recrée une routine, c'est aussi autre chose. C'est normal de ressentir le manque de sa propre famille, de son environnement aussi au départ. Et lui n'a pas hésité dès le départ, avant même du coup, je suis venue en octobre 2022, et en septembre, à venir me rendre visite à Paris, rencontrer mes parents aussi, se présenter, découvrir aussi mon environnement, là où moi j'ai grandi, etc. pour mieux me connaître aussi. Et depuis, c'est vraiment... Nos années sont un peu rythmées de cette façon-là. Bouger à travers le Canada, c'est ses racines, c'est sa famille. Et aller du mien en Italie et en France pour mes racines, ma famille aussi. Donc, un couple international, on aime bien dire ça. Je pense que le plus grand défi, en fait, a été la distance. On a réussi... à passer au-delà et à bien vivre ensemble, à toujours communiquer, à toujours se sentir proche l'un de l'autre. Mais ça aurait pu être aussi son accident. Ça ne l'a pas été dans notre relation. Mais avec le recul, je me rends compte que oui, ça aurait pu, parce que ça reflète des vingtaines d'opérations. Et c'est seulement maintenant, au bout de deux ans et demi, qu'il vient de s'en sortir avec sa dernière opération aussi, il y a quelques mois. Donc c'est sûr que c'est quelque chose qui impacte en termes d'individus, qui peut impacter un couple aussi. Et donc ça a été un défi qu'on a su, je pense, bien prendre les vagues ensemble. Et je pense que c'est ça aussi une force, c'est que quand on fait des rencontres, quand on a des cultures différentes, des choses comme ça, on se rattache justement ensemble pour surmonter des choses, parce qu'en fait, il n'y avait pas grand-chose qui nous liait, je pense, au début sur le papier, si je peux dire ça comme ça. D'une façon rationnelle, quand on y pense, on peut se dire mais... justement je venais d'un bout du monde, il venait d'un autre bout du monde, on se rend compte dans un autre bout du monde il y a cet accident, il aurait pu ne pas être disponible pour quelconque relation, ça aurait pu être possible voilà il y a un accident assez lourd qui vient pour tous les deux on vient vivre d'une façon différente mais faut qu'on le surmonte ensemble dans tous les cas donc il n'y a pas une tâche facile plus la distance et plus l'avenir aussi parce qu'il y a ça, on se dit c'est beau quand on vit l'histoire à fond et puis justement quand on se projette, c'est pas le tout, quand on vit chacun justement avec nos racines littéralement à 7000 km l'un de l'autre, dès qu'on se projette c'est aussi un nouveau défi et là c'était des défis un peu plus actuels, on en a parlé mais finalement la réponse c'est qu'on s'est fiancés donc je pense que que finalement la distance ne sera pas un si grand défi non plus. L'avenir, je pense qu'une fois de plus, ça va nous réserver des surprises et une empreinte carbone. D'un sens où actuellement, je suis en démarche de résidence permanente, pour pouvoir justement avoir plus de facilité à rester au Canada. On en a déjà parlé aussi, et ce que j'apprécie aussi chez lui, c'est cette grande ouverture, cette disponibilité pour justement, que ce soit pour vivre, retourner en France, pour vivre même ailleurs. parce que c'est aussi une de mes volontés. Je veux dire, j'ai un attache en France, forcément, avec ma famille, etc. Mais la grande voyageuse en moi n'a pas dit son dernier mot. Et voilà, j'en ai déjà parlé du fait aussi de faire, par contre, ensemble, cette fois, des longs voyages. Donc, peut-être l'Amérique du Sud, cette fois, ou l'Asie, la possibilité de vivre à l'étranger quelque part. Donc, on sait que ça va faire partir de notre vie parce que, finalement, que ce soit la France ou le Canada, il n'a forcément pas... On aura toujours un manque d'une manière ou d'une autre de proches, j'ai cité ça, mais on sait qu'en étant ensemble, en tout cas, on arrive très bien à se compléter et à surmonter ça. Mon PVT était valable de octobre 2022. Mais deux ans plus tard, c'est octobre 2024, et donc il arrive bientôt à expiration. Donc dans toute cette démarche administrative et la marélisance permanente, on croise les doigts pour que j'ai ce qu'il faut à temps. Ça, c'est un défi par contre actuel pour pouvoir rester. Alors le mariage ne donne pas d'avantage par rapport au fait de pouvoir rester. Nous, on a décidé de le faire en demande de parrainage. Donc du fait que lui soit canadien, il peut me parrainer pour soutenir ma demande. pour la faciliter, parce que ce sont des demandes qui peuvent prendre parfois un an et demi. C'est vraiment des longs processus, c'est assez pénible. Mais en fait, on sait vraiment par amour, ce n'est pas lié au papier. Et même là, justement, quand on se projette, on s'est dit, on allait choisir l'Italie, ça évitera de favoriser la France ou le Canada. Donc on va pousser les gens et les amener avec nous dans nos aventures et dans notre vision de voyage. Nos familles ont extrêmement bien réagi. En fait, ce qui est drôle, c'est qu'aujourd'hui, justement, on peut en parler ouvertement aussi. Et ce qui est beau, c'est que dès les premiers jours, en fait, où lui s'est retrouvé à l'hôpital, il a parlé de moi à sa famille. Et sa famille, même une fois qu'ils m'ont rencontrée, m'ont dit, mais on ne l'a pas reconnu, en fait, honnêtement. En plus de 30 ans d'existence, on ne l'a jamais vu comme ça, de toute sa vie. Et c'est la même chose de mon côté. Ce qui est beau, en fait, c'est que je pense que nos proches, nous connaissant bien, s'aperçoivent que... Au-delà justement de tous les défis, de tous les obstacles quand même qu'il y a eu, qu'il y a et qu'il y aura peut-être, ils arrivent à voir le bonheur l'un et l'autre et le soutien qu'on arrive à s'apporter l'un à l'autre et vraiment se compléter. On aime bien se dire qu'on est des tétrices. Les mots qui me viendraient liés vraiment à notre relation, c'est l'évidence. C'est ce que l'un et l'autre, on a toujours ressenti. Je pense qu'il y a des gens qui ont déjà ressenti ça aussi. Ça ne s'explique pas en fait. On n'arrive pas à mettre des mots là-dessus, en réalité, ça se ressent. De mon côté, ce serait l'instinct, l'instinct vraiment, ça revient beaucoup. Et je pense que le conseil que j'aimerais donner aux personnes, c'est de s'écouter vraiment, de réussir à lâcher prise et d'écouter cet instinct au fond de nous, qui est propre à chacun, parce qu'on est vraiment tous différents, et de lâcher parfois des schémas qu'on connaît. Suivez vos rêves, en fait. Parce qu'au fond de vous, vous savez exactement où vous devez aller et qui vous devez rencontrer sur votre chemin. Et les choses, elles se font toutes seules lorsqu'on arrive justement à laisser cette petite voix nous guider. Et c'est la plus belle chose qui se voit, vraiment.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute de ce nouvel épisode de la série Summer Edition Love & Travel. J'espère qu'il vous a plu et que de là où vous êtes, il vous aura permis de rêver et de vous évader un peu. Si vous voulez encore plus d'épisodes, j'ai besoin de vous. Pour soutenir le podcast et mon travail, rien de mieux que d'en parler et de le partager autour de vous. Je vous invite aussi à vous abonner sur votre plateforme d'écoute, à mettre 5 étoiles et un super commentaire sur Spotify et Apple Podcast. N'hésitez pas à venir nous suivre sur Instagram pour venir créer ensemble une belle communauté de voyageurs et voyageuses passionnées. Je vous souhaite une très belle journée et à très vite pour un nouvel épisode de cette capsule Summer Edition. Bye bye !

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