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« Es-tu féministe ? » : c’est par cette simple question qu’une correspondance, parfois conflictuelle mais toujours constructive, a commencé sur des sujets aussi sensibles que cruciaux.

Dans ce podcast de 25 épisodes, vous entendrez tous les jours à partir du 31 octobre l’autrice Sandrine Velasco et l’auteur Brice Torrecillas échanger sans tabous opinions et confidences sur les thèmes de la féminité, de la masculinité, de la séduction et du désir, du patriarcat et du devoir conjugal, de l’écriture inclusive, de l’amour, de l’amitié... Des propos tout à la fois intimes et politiques pour questionner le monde dans lequel on vit. Et peut-être l’améliorer...


Sandrine Velasco de la Cie Le Thyase : autrice, créatrice, enseignante en technique radio, j’adore les mots, les silences dans les levers du soleil, la Veuve Clicquot, refaire le monde, je ronfle parfois, je me rase encore les mollets mais je laisse enfin pousser mes poils sous les bras.

Brice Torrecillas : journaliste amoureux des mots, romancier curieux de tout et du reste, j’aime le bruit des vagues de Collioure, le vin nature de Catherine Bernard, je désespère trop souvent du monde, je ronfle aussi mais je ne m’en rends pas compte, je me rase le crâne mais il n’en a pas vraiment besoin.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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« Es-tu féministe ? » : c’est par cette simple question qu’une correspondance, parfois conflictuelle mais toujours constructive, a commencé sur des sujets aussi sensibles que cruciaux.

Dans ce podcast de 25 épisodes, vous entendrez tous les jours à partir du 31 octobre l’autrice Sandrine Velasco et l’auteur Brice Torrecillas échanger sans tabous opinions et confidences sur les thèmes de la féminité, de la masculinité, de la séduction et du désir, du patriarcat et du devoir conjugal, de l’écriture inclusive, de l’amour, de l’amitié... Des propos tout à la fois intimes et politiques pour questionner le monde dans lequel on vit. Et peut-être l’améliorer...


Sandrine Velasco de la Cie Le Thyase : autrice, créatrice, enseignante en technique radio, j’adore les mots, les silences dans les levers du soleil, la Veuve Clicquot, refaire le monde, je ronfle parfois, je me rase encore les mollets mais je laisse enfin pousser mes poils sous les bras.

Brice Torrecillas : journaliste amoureux des mots, romancier curieux de tout et du reste, j’aime le bruit des vagues de Collioure, le vin nature de Catherine Bernard, je désespère trop souvent du monde, je ronfle aussi mais je ne m’en rends pas compte, je me rase le crâne mais il n’en a pas vraiment besoin.



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26 episodes

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    « Es-tu féministe ? » : c’est par cette simple question qu’une correspondance, parfois conflictuelle mais toujours constructive, a commencé sur des sujets aussi sensibles que cruciaux. Dans ce podcast de 25 épisodes, vous entendrez tous les jours à partir du 31 octobre l’autrice Sandrine Velasco et l’auteur Brice Torrecillas échanger sans tabous opinions et confidences sur les thèmes de la féminité, de la masculinité, de la séduction et du désir, du patriarcat et du devoir conjugal, de l’écriture inclusive, de l’amour, de l’amitié... Des propos tout à la fois intimes et politiques pour questionner le monde dans lequel on vit. Et peut-être l’améliorer... Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    02min | Published on October 20, 2023

  • Épisode 1, le 14 février 2023: Brice, es-tu féministe ? cover
    Épisode 1, le 14 février 2023: Brice, es-tu féministe ? cover
    Épisode 1, le 14 février 2023: Brice, es-tu féministe ?

    Chère Sandrine, Ça commence très fort. « Es-tu féministe ? », voilà la question que tu me poses d’entrée de jeu. Comment veux-tu que je te réponde ? Si je me risque à prétendre que oui, j’entends déjà le chœur des gens, dont tu seras peut-être au premier rang, qui s’appuieront sur certains de mes comportements ou certains de mes propos pour me traiter de menteur et de machiste. Il faudrait d’abord s’entendre sur le sens de ce mot. Si l’on est féministe quand on considère que les femmes sont, comment dire, en « valeur humaine » égales aux hommes, que notre société l’oublie trop souvent et qu’il faut rééquilibrer la situation le plus vite possible, je suis ton homme – euh, je suis féministe. Si l’on est féministe quand on se comporte sans a priori sur le genre dans la vie de tous les jours, je crains de ne pouvoir prétendre à ce titre de gloire, et je te fais confiance pour déceler toutes mes failles. Pas des gouffres, Sandrine, n’exagère pas : des failles ou, si tu préfères, des fossés. Mais si l’on est féministe quand on considère qu’il n’existe aucune spécificité des sexes, alors non seulement je ne suis pas féministe mais je ne veux pas l’être. Comprends-moi bien : je me fous pas mal qu’une nana ait des allures ou un comportement de mec, mais je persiste à penser qu’il y a de manière générale – je souligne : de manière générale – des différences entre un homme et une femme qui n’obéissent pas à une construction sociale. Cela ne signifie pas que l’on doive hiérarchiser, placer si j’ose dire un sexe au-dessus de l’autre. Mais ça m’ennuie quand, au nom d’une juste cause, on cherche à nier cette évidence car la richesse naît de la diversité, tu ne crois pas ? Je ne suis pas le plus viril des hommes mais il y a entre toi et moi des différences qui ne dépendent pas de notre âge ou de notre éducation. Des différences qui tirent leurs sources de nos chromosomes, de nos hormones, de rouages biologiques trop complexes pour ma petite tête, et qui me réjouissent car je n’arrête pas de me demander : « Mais comment ça se passe dans leurs têtes à elles ? ». À une époque où l’on pouvait chanter ce genre de choses, Souchon voulait voir sous les jupes des filles. Je ne peux que le comprendre, mais sous leurs crânes, ça m’intéresse aussi. Et si tu t’intéresses un peu à ce qui se passe sous le mien, je te dois un aveu. Quand j’ai dit tout à l’heure « Je me fous pas mal qu’une nana ait des allures ou un comportement de mec », ce n’est pas tout à fait exact. Je m’en fous pas mal sur le papier mais, dans mon quotidien, je suis davantage choqué par une fille qui hurle au lieu de parler, qui dit « Quel enculé » ou « Je m’en bats les couilles », qui se bourre la gueule à la Heineken, qui rote entre deux gorgées, qui pète à pleins tubes, qui sent le fennec mouillé et qui préfère filer un coup de poing plutôt qu’une gifle.  Aïe, pas sur la tête, Sandrine ! Je plaide coupable, et je veux bien que tu m’aides à analyser pourquoi et à me débarrasser de ces mauvais réflexes. Toi et tes frangines, déconstruisez-moi. Déconstruisez-moi, oui mais pas tout de suite... Pas trop vite… Une poignée de main virile. Non, je déconne : de gros bisous de ton Brice Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    03min | Published on October 31, 2023

  • Épisode 2, le 20 février 2023: Tu ne me fais pas peur. cover
    Épisode 2, le 20 février 2023: Tu ne me fais pas peur. cover
    Épisode 2, le 20 février 2023: Tu ne me fais pas peur.

    Mon cher Brice, Après une semaine agitée de mes multiples vies, je prends enfin le temps de répondre à ta lettre sous ce soleil éblouissant de février. Tu le sais, j'ai le jeu franc et l'abordage frontal, même si je suis capable d'une diplomatie extrême, il y a des contextes qui m'invitent à ne pas tourner autour du pot. Nous nous connaissons peu et en même temps j'ai ce sentiment que tu es déjà mon ami. Je ressens un espace possible avec toi de confidence, de confiance et de respect. Nous nous taquinons joyeusement à chaque fois que nous nous croisons. Et cela m'évoque deux choses. La première c'est que je ne te fais pas peur. La seconde, c'est que tu ne me fais pas peur non plus. Cela peut te paraître évident dans les choses que tu vis. Pour ma part, je me méfie des hommes pour de très bonnes raisons, encore plus de ceux de notre génération, car malgré notre écart d'âge, nous sommes de la même. Et que je ne t'effraie pas est assez étonnant également, car en général, c'est l'image que l'on me renvoie : une femme indépendante et flippante. Les hommes sont en général vite embêtés de ne pas trouver les chemins habituels (paternalistes ou prédateurs) de communication avec une "bestiole" comme moi. Mais avec toi c'est simple et la franchise, me semble la base essentielle de cet échange, pour que nous puissions toustes deux aller à l'essentiel. (Tu auras sans doute remarqué ce premier mot d'écriture inclusive, qui je suis certaine vient faire grincer ton cerveau académique, j'y reviendrai plus tard.) Alors oui, je t'ai d'abord demandé si tu penses être féministe, car pour discuter du sujet de l'écriture inclusive il faut poser ses fondations. Je me souviens lorsque je t'ai donné la définition de CIS genre et de ta réaction. Tu pensais que ce terme était une insulte faite aux mâles blancs hétérosexuels. Je me suis alors dit que toutes ces notions, tous ces mots posés ne sont pas assez racontés et que toutes ces nouvelles notions vont très vite, pour que nous puissions nous entendre et continuer notre dialogue pour gagner l'égalité de genre dans notre monde. Ta réponse est d'une honnêteté sans faille. Et je ne me permettrai pas d'exagérer sur tes paradoxes, sauf pour en rire, ensemble ! Et oui, tu es à l'image de beaucoup de mes amis garçons, tu es" mon homme" pour être féministe mais tu n'es pas toujours sans transporter les clichés du genre et plutôt réfractaire à faire l'effort de se débarrasser de ces reflexes sexistes (oooooh on ne peut plus rire...-un pas glissant avant de me dire que je n'ai pas d'humour-). Et je te dirais que c'est normal, mais que c'est là que moi j'aimerais que ça bouge vois-tu. C'est hélas normal, car nous avons intégré le patriarcat depuis si longtemps (et pas depuis la préhistoire hein, la Guerre du Feu n'est pas un documentaire mais bien une fiction et l'histoire, enfin la pré-histoire que l'on veut bien se raconter,). Toi et moi aussi. Moi être bonne femme, si moi être bonne mère, bonne épouse et bonne tout court. Toi être bon mâle, si toi être fort, si toi être viril, si toi être courageux... --- WOKE IN PROGRESS --- Quand je t'ai rencontré je t'ai tout de suite aimé. Pas parce que tu es un homme. J'ai aimé la malice qui brille dans tes yeux, ton sourire innocent et ton esprit vif. Tu aurais parlé fort pour qu'on ne regarde que toi, dit « Quel enculé » ou « Je m’en bats les couilles », bourré à la Heineken, tu aurais roté entre deux gorgées, pété à pleins tubes, tu aurais senti le fennec mouillé... Je ne t'aurais peut-être, sûrement, pas aimé tout de suite -ou jamais-, car la vulgarité ce n'est pas mon truc et j'aime bien que tu sentes bon. Pour répondre à ta chansonnette qui venait conclure ta première lettre (sur l'air d'Au clair de la lune) : Déconstruit toi tout seul, tu es grand garçon L'apprentissage autonome est preuve de raison J'ai d'autres choses à faire, un enfant à nourrir, Et je te fais confiance pour te reconstruire. Bisous

    10min | Published on November 1, 2023

  • Épisode 3, le 27 février 2023: Ce n'est pas un mâle fort viril et courageux cover
    Épisode 3, le 27 février 2023: Ce n'est pas un mâle fort viril et courageux cover
    Épisode 3, le 27 février 2023: Ce n'est pas un mâle fort viril et courageux

    Ma chère Sandrine, Ces mots depuis Fuerteventura, une île des Canaries où j’ai eu le plaisir et le privilège d’atterrir pas plus tard qu’hier, et où je vais séjourner une semaine. Le contexte idéal pour répondre à ta lettre que je vais finir par connaître par cœur à force de la lire. J’ignore où va nous mener cet échange. Quand nous l’avons décidé, j’imaginais que nous allions créer un spectacle selon des règles plus ou moins éprouvées, des ingrédients bien pesés tels que l’humour ou les larmes, en caricaturant au besoin nos opinions pour des raisons d’efficacité dramaturgique. J’imaginais une espèce de comédie dotée d’un titre lorgnant du côté de La Fontaine : « La woke et le vieux con ». Désormais, je ne sais plus trop où l’on va, je ne sais si l’on tirera un spectacle ou un livre de cette correspondance, et tu sais quoi ? Je m’en fous. Notre entreprise, même si le terme n’est pas très beau, gagne en sincérité et en subtilité. Je me borne à profiter de ma chance : te découvrir dans toute ton intimité, toi que je connais si peu. Et je me découvre moi-même dans le même élan. L’écriture, c’est aussi fait pour cela : découvrir ce qu’on pense. Une précision pour commencer. J’ai dû mal m’exprimer dans ma lettre précédente. Quand j’écrivais : « Je persiste à penser qu’il y a, de manière générale, des différences entre un homme et une femme qui n’obéissent pas à une construction sociale », je voulais signifier qu’il existe selon moi des différences fondamentales entre les genres qui échappent à cette construction. D’accord, la société souligne et accentue ces différences, voire en crée certaines de toutes pièces. Pour autant, de la même manière qu’on peut distinguer les mâles des femelles chez les animaux où il n’est pas question de culture, on peut de manière générale, pour reprendre mon expression, distinguer les hommes et les femmes par-delà leurs organes génitaux. Ça ne signifie pas à mes yeux qu’on ne peut pas sortir de ces deux colonnes. On peut en tracer deux ou trois, voire quatre ou cinq supplémentaires. On peut ne se reconnaître dans aucune d’entre elles, ou foutre un peu le bordel dans la sienne : je sais que nous sommes riches et complexes, qu’il y a non seulement entre les êtres mais aussi dans chaque être lui-même plus de cinquante nuances de gris. Au passage, je te signale que tu peux ranger tes crayons et ton papier Canson, même si j’aurais adoré découvrir tes talents de dessinatrice. J’ai appris il y a un bout de temps qu’il ne faut pas confondre le sexe biologique et le genre. Je ne connaissais pas, en revanche, le terme « genderbread » et je suis donc allé comme tu me le suggérais faire un tour sur internet. Et là, une chose m’a frappé. Pour expliquer que le genre n’est pas binaire, on s’appuie sur quatre critères : l’identité, l’attirance, l’expression, le sexe. Mais pour se situer, selon le schéma que le site propose, il faut évaluer dans chacun de ses aspects son degré de... masculinité ou de féminité. --- WOKE IN PROGRESS --- Je t’en reparlerai dans mes prochaines lettres car mille réflexions me sont venues en lisant la tienne, et je ne voudrais pas être trop long. Oublions aujourd’hui l’écriture inclusive. J’aimerais terminer en te posant une question précise sur un passage qui m’a fait de la peine quand je l’ai lu. Face à la femme libre que tu es, tu ne trouverais que des hommes paternalistes ou prédateurs. « Prédateurs » : le mot est terrible. Comment le définis-tu exactement ? Plein de bises dans l’attente de ta réponse – j’ai une tâche urgente à remplir : prendre l’apéro au bord de la mer. À ta santé, évidemment. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    09min | Published on November 2, 2023

  • Épisode 4, Le 4 mars 2023: La bonne volonté est un début cover
    Épisode 4, Le 4 mars 2023: La bonne volonté est un début cover
    Épisode 4, Le 4 mars 2023: La bonne volonté est un début

    Mon cher Brice, Je t'écris du Gers, au coin du feu, dans un magnifique endroit entouré de forêt en face du village de Marsolan (il me semble que tu connais bien le coin). Les jonquilles sont en fleurs. Venant d'un milieu plus que modeste, je mesure ma chance à chaque seconde d'être accueillie ici. Richevolte est une magnifique bâtisse, qui a été traversée par beaucoup d'artistes. Mais surtout c'est un endroit où le foyer est doux et protecteur, avec de belles personnes qui en sont les propriétaires, des gens qui agissent pour la cause des migrants dans notre pays, et ça vois-tu, ça me touche bien plus que les œuvres qui m'entourent. Ces quelques derniers jours, lorsque tu m'envoyais ta dernière lettre des Canaries, destination pour "enseignants à la retraite et senior milieu de gamme" selon  Houellebecq*, j'emmenais mon fils au ski au milieu des rendez-vous professionnels organisés dans les Hautes Alpes. Et je me suis fait la réflexion suivante : nous vivions touste les deux les "vacances" d'un monde en extinction. Je ne sais si c'est la beauté de tes clichés sur facebook, instants éphémères d'un calme envolé de puffins cendré, ou la neige artificielle répandue pour donner l'illusion d'un hiver perdu qui m'a rappelé cet étrange moment que nous vivons, en conscience de la fin inéluctable de quelque chose. J'ai souri tendrement à la lecture de ta description de toi jeune homme, fin et poète, qui a su séduire les cœurs. Ça ne m'étonne pas, tu es toujours ce jeune homme, c'est bien lui que j'ai rencontré, avec quelques traces du temps en plus qui l'embellissent encore. Lorsque tu évoques tes relations d'amitiés fortes avec la gente féminine et leur ambiguïté, ça me rappelle ma déception profonde et mon sentiment de trahison lorsque mon meilleur ami m'a dit vouloir coucher avec moi au bout de vingt ans d'une amitié sans faille partagée. Je suis de cette espèce qui pense que l'amitié n'a pas de sexe. Je suis d'une espèce séductrice par nature, même face à un pigeon qui passe sous ma fenêtre, je fais les yeux doux au monde pour le traverser, sans aucune attente que le monde ne me pénètre en retour ! Même si je sais que l'amitié n'est qu'une des formes d'amour que nous éprouvons et que seule la peau nous sépare du reste, j'ai besoin de croire que le désir sexuel ne se fourre pas partout. Peut-être parce que la pulsion peu éduquée des garçons me met en alerte. Une femme libre que je suis... Ça me flatte que tu me vois comme ça. Et je le suis certainement à beaucoup d'égards. Et pourtant je me bats tous les jours pour le rester et certains jours, je me sens bien coincée dans mes systèmes de servitudes bien intégrés crois moi. Je serai moins aimable, si j'étais vraiment libre. Et si j'avais su rester libre, je n'aurai pas mon merveilleux fils. Je serai certainement plus égoïste et plus égocentrique. J'ai des territoires de liberté que je cultive, d'autres que j'ai abandonné. 50 nuances de gris comme tu dis si bien. --- WOKE IN PROGRESS --- Je te propose de m'arrêter là, et de revenir sur ton dernier courrier qui m'inspire encore, un peu plus tard. Il me semble que toi aussi tu souhaites prendre le temps  de revenir sur quelques points. Alors revenons avant d'aller plus avant, travaillons notre terre pour qu'elle soit féconde, nous sommes encore en hiver... Juste te dire que Houellebecq devrait s'en tenir à écrire des romans de gare, c'est celui que j'ai préféré. Et que j'ai pris une grosse fessée d'une copine dyslexique sur facebook suite à un de mes posts en écriture inclusive. Je t'embrasse, je vais maintenant me laisser hypnotiser par le feu, un verre d'Horgelus à la main. A la tienne cher ami, ta santé est bien plus précieuse que quoi que ce soit. PS : J'envoie une proposition de podcast sur la base de nos échanges à Arte radio, je me dis que ce serait chouette sous forme audio et que chacune de nos voix lise la lettre de l'autre...

    06min | Published on November 3, 2023

  • Épisode 5, le 9 mars 2023: Ça me gonfle grave. cover
    Épisode 5, le 9 mars 2023: Ça me gonfle grave. cover
    Épisode 5, le 9 mars 2023: Ça me gonfle grave.

    Ça me gonfle grave grave mais je suis submergé de boulot et ma réponse risque fort d’être tardive.  Mais tu sais ce qu’on vient de me servir à la fin d’une conférence (voir photo) ? Des bisous Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    26sec | Published on November 4, 2023

  • Épisode 6, le 9 mars 2023: Sous l'eau cover
    Épisode 6, le 9 mars 2023: Sous l'eau cover
    Épisode 6, le 9 mars 2023: Sous l'eau

    Je suis sous l'eau aussi  Ne t'inquiètes pas ! J'ai hâte de te lire quand tu le pourras. Merci pour les pensées et ce clin d'œil viticole. Bisous  Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    20sec | Published on November 4, 2023

  • Épisode 7, le 11 mars 2023: Est-elle si grave cette obsession ? cover
    Épisode 7, le 11 mars 2023: Est-elle si grave cette obsession ? cover
    Épisode 7, le 11 mars 2023: Est-elle si grave cette obsession ?

    Surprise ! (Au fait, géniale, cette idée de podcast. Il faut qu’on en reparle) Ma chère Sandrine, Ah le Gers ! Un tout autre genre que les Canaries mais, à part la mer, il n’a rien à leur envier, et les Toulousains que nous sommes alourdissent beaucoup moins leur empreinte carbone en y allant. Je précise ceci car une amie « facebookienne » qui a vu mes photos m’a gentiment reproché d’avoir pris l’avion (ce monde est compliqué). Je fréquente ce département depuis des années pour mon boulot de journaliste : impossible de s’en lasser. --- WOKE IN PROGRESS --- Avec toi dans ce combat contre les cons ! C’est là que le mouvement Meetoo m’a ouvert les yeux. Au départ, j’en voyais surtout les excès et les dérives – que je déplore et dénonce encore – mais il m’a permis de réaliser à quel point le comportement de bien des hommes rendait la vie de bien des femmes difficile. Et il m’a permis aussi de balayer aussi devant ma porte. Tu m’interpelles à ce sujet : « On ne nous dit jamais autant que nous sommes belles que lorsque nous sommes tristes et fragiles. Intéressant non ? » Plusieurs manières d’analyser cette constatation. La beauté féminine est associée à la mélancolie, à la faiblesse, l’homme étant encore prisonnier de cette image issue notamment du Romantisme – tu connais la Dame aux camélias. Ou alors l’homme a peur des femmes et n’ose les approcher que s’il les sent désarmées. Ou encore, l’un n’excluant pas l’autre, l’homme est un cynique et se dit que la nana qu’il lorgne opposera moins de résistance s’il essaie de l’embarquer. On retrouve le schéma du chasseur et de la proie. Je te le redis : que les hommes, selon moi davantage agités par le désir sexuel, entreprennent le plus souvent le jeu de séduction ne m’étonne et ne me dérange pas. En revanche, j’aimerais qu’aucune femme désirée et draguée ne se sente comme un animal au bout d’un fusil. J’aimerais que, à l’abri de tout danger physique et moral, seuls ses propres désirs dictent sa conduite (je deviendrais pas un peu woke, moi ?). Je viens d’utiliser l’expression « Jeu de séduction » qui me pousse à t’interroger. Que perçois-tu derrière ces trois mots ? Est-ce que les notions de poses et de stratégie qu’ils recouvrent te mettent mal à l’aise ? Y a-t-il pour toi des règles précises à respecter ? Se montrer sous son meilleur jour pour charmer et convaincre, rien de plus naturel, il me semble. Je trouverais même dommage qu’on s’affiche tout de suite comme on est au quotidien. C’est beau, la drague... On s’habille bien, on cause bien, on se maquille, comme au théâtre... Je terminerai ma lettre sur ces questions auxquelles tu n’es même pas obligée de répondre. Encore une fois, tant pis pour l’épineux débat sur l’écriture inclusive ! Au fait, je m’aperçois que je ne t’ai pas précisé le contexte. Je ne me trouve aujourd’hui ni dans le Gers, ni aux Canaries, ni à Toulouse, mais dans mon village d’adoption, Collioure. N’en déduis pas que je passe ma vie en vacances : j’ai du boulot qui m’attend, ce boulot que j’ai décalé pour le plaisir de t’écrire. Et de t’embrasser à la fin de ma lettre (ça, c’est du jeu de séduction !) Brice PS : j’ai laissé de côté le mot le plus explosif de ta lettre. « Inceste ». Aller plus loin que son simple énoncé t’appartient. À très vite j’espère. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    08min | Published on November 5, 2023

  • Épisode 8, le 11 mars 2023: Je n'ai pas le coeur dans le vagin cover
    Épisode 8, le 11 mars 2023: Je n'ai pas le coeur dans le vagin cover
    Épisode 8, le 11 mars 2023: Je n'ai pas le coeur dans le vagin

    Quelle belle surprise ! Bonjour cher Brice, J'attaque sans surligner, je lis et je te réponds au fur et à mesure. Alors, non je ne suis pas "coloniste" de la croyance des colonnes, plutôt du genre entre les lignes de mon côté. Et je n'ai pas le cœur dans le vagin, ni aucun jugement pour celleux qui l'ont au bout de la queue ou dans l'abricot. Le sentiment de trahison est plus complexe que ça hein. Quand on se connait depuis 20 ans on se connait bien. Et dans cet aveu de désir il n'y avait rien de gratifiant crois moi. Je n'étais que l'objet bouche trou d'une nouvelle solitude éprouvée et insupportable. Il l'a reconnu lui même par la suite. Et nous nous aimons toujours aujourd'hui pour tout te dire. Quand je te parle de pulsion peu éduquée, je le pense. Je l'ai même étudié, dans les livres de sociologie et de psychanalyse ainsi que dans mes échanges sur la question sexuelle et pulsion non sexuelle dans mes huit années d'intervention en prison. Quand tu es une fille, on a tellement peur que tu tombes enceinte qu'on t'éduque à serrer les cuisses, ranger tes seins, baisser les yeux... Quand on naît garçon on te dit que le monde est à toi, que tu dois prendre pour gagner, on te sert, on te soigne... --- WOKE IN PROGRESS --- Je sais que tu n'as pas besoin d'être parfait pour être notre allié. Je ne suis pas parfaite non plus. Je sais que ce système patriarcal a la peau dure et que je le transporte aussi. Je suis persuadée que nous ne pourrons l'anéantir qu'ensemble. Mais il faudra passer à la suite et agir plutôt que d'essayer de m'allonger sur un divan, je paye déjà quelqu'un pour ça depuis fort longtemps, et pour le reste je ne suis pas consentante (rires) ! Le jeu de séduction, très cher, je le pratique. Je suis séduction toute entière. Dans mon amour du style, des paillettes que je mets sur et dans  mes yeux, dans mes rires et mes rhétoriques ! Oui je te rejoins sur ce point, le monde serait triste, et je ne serais pas, si je ne pouvais séduire. Pour preuve les métiers que je choisis de faire, pour preuve mes nombreuses rencontres, pour preuve la façon certainement que j'ai de t'écrire ! La drague est un filet qui arrache le fond non ? J'aime les jeux de séduction, l'élégance et parfois le culot quand il est transporté par une intelligence indéniable. Je trouve que questionner la drague, les sifflets (que même ton chien il trouve ça vulgaire), les interruptions de conversation avec tes potes sans s'excuser pour te glisser une disquette (connais-tu cette expression ?), ça ne fait pas de mal à la séduction. Ça la ranime, cela oblige à être inventif, imaginatif et à ne pas se reposer sur les lauriers de la beauferie. Je ne crois pas que tu sois toujours en vacances, et cela serait le cas, tu ne serais pas moins intéressant à mes yeux. Je conclue ici en te disant que oui, dans ce que tu me racontes tu es autant woke que moi je suis CIS hétéra et que notre échange pourrait s'appeler aussi bien : la CiS et le woke in progress ! Je pars pour une semaine de résidence sur mon spectacle, je vais m'obliger à ne pas ouvrir ton mail si tu l'envoies. J'adore te lire et partager tout ça avec toi. On boit un verre à mon retour et avant mon prochain départ pour parler de cette histoire de radio ? Bisous Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    04min | Published on November 6, 2023

  • Épisode 9, le 17 mars 2023: Commençons par mettre les choses au clair cover
    Épisode 9, le 17 mars 2023: Commençons par mettre les choses au clair cover
    Épisode 9, le 17 mars 2023: Commençons par mettre les choses au clair

    Commençons par mettre les choses au clair, ma chère Sandrine, même si j’ai bien noté les rires qui accompagnaient tes mots : je ne prétends pas du tout être ton docteur ou t’allonger sur un divan – ni ailleurs ! Je respecte trop qui tu es et ce que tu penses pour t’expliquer la vie du haut de ma grandeur (toute relative : je mesure 1m71). Je te donne simplement mon point de vue sur ce que tu me racontes. Aucun « mansplaining » là-dessous – tu vois, moi qui déteste les anglicismes, j’ai retenu ce terme qui stigmatise la condescendance avec laquelle certains hommes expliquent aux pauvres petites femmes ce qu’elles ont très bien compris sans eux. Ce qui ne signifie heureusement pas que je suis toujours d’accord avec toi. Je le suis évidemment quand tu dénonces le viol et les violences sexuelles ou physiques que subissent les femmes. Je le suis aussi quand tu remets en question la manière dont certains lourdauds peuvent draguer (et dont j’ai dû parfois faire partie, hélas... Au fait, je ne connaissais pas la délicate expression « glisser une disquette »). Je le suis un peu moins quand tu écris que les garçons estiment qu’il est normal pour eux de ne penser qu’à « ça ». La question, à mon avis, ne se pose pas en ces termes. Ce n’est pas normal ou anormal, c’est, tout simplement. Comme je te l’ai dit dans ma dernière lettre, la plupart des hommes ont très vite des idées qu’on peut juger mal placées si on ne les partage pas. Le leur reprocher, c’est aussi incongru que d’en vouloir à quelqu’un parce qu’il a faim ou soif. Mais s’ils ne peuvent empêcher l’éclosion de leurs désirs, ils ne doivent pas se laisser déborder ou guider par eux. Ils doivent résister à leurs pulsions, et, malgré les saloperies que tu as subies, malgré la drague pénible, le harcèlement, les violences, les viols dont trop de femmes sont l’objet, je veux croire que la plupart des hommes en sont capables. --- WOKE IN PROGRESS --- Une chose est sûre : je me serais montré plus protecteur à son égard. Pas forcément par peur qu’elle tombe enceinte, comme tu le dis, mais pour lui éviter autant que possible tous les dangers qui guettent les filles et les femmes, ceux que tu dénonces à juste titre dans tes lettres et dans ton quotidien. Par souci d’égalité, il faudrait que les adolescentes puissent vivre leur vie comme les garçons mais cela suppose que les prédateurs en tous genres aient disparu comme ont disparu les dinosaures. C’est notre objectif, ma chère Sandrine, mais pour l’instant le combat n’est pas gagné, si un jour on le gagne... Aussi triste, aussi tragique que ce soit, je comprends le père ou la mère qui s’inquiètent particulièrement quand leur fille de 15 ou 16 ans marche seule la nuit dans certaines rues. Le garçon aussi prend des risques, me diras-tu. Oui mais beaucoup moins. Allez, assez parlé pour aujourd’hui. Je m’éclipse, mais pas avant de te dire que j’ai adoré ton jeu de mots : « woke in progress ». À tel point que je me demande si ce n’est pas le titre de notre œuvre commune – spectacle, podcast, livre, tout ça ou rien du tout, on verra. Ah merde, ce sont des mots anglais (rires). Tant pis. Un moment de shame est vite passé ! Je te fais de gros kisses, Your Brice Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    04min | Published on November 7, 2023

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Description

« Es-tu féministe ? » : c’est par cette simple question qu’une correspondance, parfois conflictuelle mais toujours constructive, a commencé sur des sujets aussi sensibles que cruciaux.

Dans ce podcast de 25 épisodes, vous entendrez tous les jours à partir du 31 octobre l’autrice Sandrine Velasco et l’auteur Brice Torrecillas échanger sans tabous opinions et confidences sur les thèmes de la féminité, de la masculinité, de la séduction et du désir, du patriarcat et du devoir conjugal, de l’écriture inclusive, de l’amour, de l’amitié... Des propos tout à la fois intimes et politiques pour questionner le monde dans lequel on vit. Et peut-être l’améliorer...


Sandrine Velasco de la Cie Le Thyase : autrice, créatrice, enseignante en technique radio, j’adore les mots, les silences dans les levers du soleil, la Veuve Clicquot, refaire le monde, je ronfle parfois, je me rase encore les mollets mais je laisse enfin pousser mes poils sous les bras.

Brice Torrecillas : journaliste amoureux des mots, romancier curieux de tout et du reste, j’aime le bruit des vagues de Collioure, le vin nature de Catherine Bernard, je désespère trop souvent du monde, je ronfle aussi mais je ne m’en rends pas compte, je me rase le crâne mais il n’en a pas vraiment besoin.



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« Es-tu féministe ? » : c’est par cette simple question qu’une correspondance, parfois conflictuelle mais toujours constructive, a commencé sur des sujets aussi sensibles que cruciaux.

Dans ce podcast de 25 épisodes, vous entendrez tous les jours à partir du 31 octobre l’autrice Sandrine Velasco et l’auteur Brice Torrecillas échanger sans tabous opinions et confidences sur les thèmes de la féminité, de la masculinité, de la séduction et du désir, du patriarcat et du devoir conjugal, de l’écriture inclusive, de l’amour, de l’amitié... Des propos tout à la fois intimes et politiques pour questionner le monde dans lequel on vit. Et peut-être l’améliorer...


Sandrine Velasco de la Cie Le Thyase : autrice, créatrice, enseignante en technique radio, j’adore les mots, les silences dans les levers du soleil, la Veuve Clicquot, refaire le monde, je ronfle parfois, je me rase encore les mollets mais je laisse enfin pousser mes poils sous les bras.

Brice Torrecillas : journaliste amoureux des mots, romancier curieux de tout et du reste, j’aime le bruit des vagues de Collioure, le vin nature de Catherine Bernard, je désespère trop souvent du monde, je ronfle aussi mais je ne m’en rends pas compte, je me rase le crâne mais il n’en a pas vraiment besoin.



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26 episodes

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    « Es-tu féministe ? » : c’est par cette simple question qu’une correspondance, parfois conflictuelle mais toujours constructive, a commencé sur des sujets aussi sensibles que cruciaux. Dans ce podcast de 25 épisodes, vous entendrez tous les jours à partir du 31 octobre l’autrice Sandrine Velasco et l’auteur Brice Torrecillas échanger sans tabous opinions et confidences sur les thèmes de la féminité, de la masculinité, de la séduction et du désir, du patriarcat et du devoir conjugal, de l’écriture inclusive, de l’amour, de l’amitié... Des propos tout à la fois intimes et politiques pour questionner le monde dans lequel on vit. Et peut-être l’améliorer... Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    02min | Published on October 20, 2023

  • Épisode 1, le 14 février 2023: Brice, es-tu féministe ? cover
    Épisode 1, le 14 février 2023: Brice, es-tu féministe ? cover
    Épisode 1, le 14 février 2023: Brice, es-tu féministe ?

    Chère Sandrine, Ça commence très fort. « Es-tu féministe ? », voilà la question que tu me poses d’entrée de jeu. Comment veux-tu que je te réponde ? Si je me risque à prétendre que oui, j’entends déjà le chœur des gens, dont tu seras peut-être au premier rang, qui s’appuieront sur certains de mes comportements ou certains de mes propos pour me traiter de menteur et de machiste. Il faudrait d’abord s’entendre sur le sens de ce mot. Si l’on est féministe quand on considère que les femmes sont, comment dire, en « valeur humaine » égales aux hommes, que notre société l’oublie trop souvent et qu’il faut rééquilibrer la situation le plus vite possible, je suis ton homme – euh, je suis féministe. Si l’on est féministe quand on se comporte sans a priori sur le genre dans la vie de tous les jours, je crains de ne pouvoir prétendre à ce titre de gloire, et je te fais confiance pour déceler toutes mes failles. Pas des gouffres, Sandrine, n’exagère pas : des failles ou, si tu préfères, des fossés. Mais si l’on est féministe quand on considère qu’il n’existe aucune spécificité des sexes, alors non seulement je ne suis pas féministe mais je ne veux pas l’être. Comprends-moi bien : je me fous pas mal qu’une nana ait des allures ou un comportement de mec, mais je persiste à penser qu’il y a de manière générale – je souligne : de manière générale – des différences entre un homme et une femme qui n’obéissent pas à une construction sociale. Cela ne signifie pas que l’on doive hiérarchiser, placer si j’ose dire un sexe au-dessus de l’autre. Mais ça m’ennuie quand, au nom d’une juste cause, on cherche à nier cette évidence car la richesse naît de la diversité, tu ne crois pas ? Je ne suis pas le plus viril des hommes mais il y a entre toi et moi des différences qui ne dépendent pas de notre âge ou de notre éducation. Des différences qui tirent leurs sources de nos chromosomes, de nos hormones, de rouages biologiques trop complexes pour ma petite tête, et qui me réjouissent car je n’arrête pas de me demander : « Mais comment ça se passe dans leurs têtes à elles ? ». À une époque où l’on pouvait chanter ce genre de choses, Souchon voulait voir sous les jupes des filles. Je ne peux que le comprendre, mais sous leurs crânes, ça m’intéresse aussi. Et si tu t’intéresses un peu à ce qui se passe sous le mien, je te dois un aveu. Quand j’ai dit tout à l’heure « Je me fous pas mal qu’une nana ait des allures ou un comportement de mec », ce n’est pas tout à fait exact. Je m’en fous pas mal sur le papier mais, dans mon quotidien, je suis davantage choqué par une fille qui hurle au lieu de parler, qui dit « Quel enculé » ou « Je m’en bats les couilles », qui se bourre la gueule à la Heineken, qui rote entre deux gorgées, qui pète à pleins tubes, qui sent le fennec mouillé et qui préfère filer un coup de poing plutôt qu’une gifle.  Aïe, pas sur la tête, Sandrine ! Je plaide coupable, et je veux bien que tu m’aides à analyser pourquoi et à me débarrasser de ces mauvais réflexes. Toi et tes frangines, déconstruisez-moi. Déconstruisez-moi, oui mais pas tout de suite... Pas trop vite… Une poignée de main virile. Non, je déconne : de gros bisous de ton Brice Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    03min | Published on October 31, 2023

  • Épisode 2, le 20 février 2023: Tu ne me fais pas peur. cover
    Épisode 2, le 20 février 2023: Tu ne me fais pas peur. cover
    Épisode 2, le 20 février 2023: Tu ne me fais pas peur.

    Mon cher Brice, Après une semaine agitée de mes multiples vies, je prends enfin le temps de répondre à ta lettre sous ce soleil éblouissant de février. Tu le sais, j'ai le jeu franc et l'abordage frontal, même si je suis capable d'une diplomatie extrême, il y a des contextes qui m'invitent à ne pas tourner autour du pot. Nous nous connaissons peu et en même temps j'ai ce sentiment que tu es déjà mon ami. Je ressens un espace possible avec toi de confidence, de confiance et de respect. Nous nous taquinons joyeusement à chaque fois que nous nous croisons. Et cela m'évoque deux choses. La première c'est que je ne te fais pas peur. La seconde, c'est que tu ne me fais pas peur non plus. Cela peut te paraître évident dans les choses que tu vis. Pour ma part, je me méfie des hommes pour de très bonnes raisons, encore plus de ceux de notre génération, car malgré notre écart d'âge, nous sommes de la même. Et que je ne t'effraie pas est assez étonnant également, car en général, c'est l'image que l'on me renvoie : une femme indépendante et flippante. Les hommes sont en général vite embêtés de ne pas trouver les chemins habituels (paternalistes ou prédateurs) de communication avec une "bestiole" comme moi. Mais avec toi c'est simple et la franchise, me semble la base essentielle de cet échange, pour que nous puissions toustes deux aller à l'essentiel. (Tu auras sans doute remarqué ce premier mot d'écriture inclusive, qui je suis certaine vient faire grincer ton cerveau académique, j'y reviendrai plus tard.) Alors oui, je t'ai d'abord demandé si tu penses être féministe, car pour discuter du sujet de l'écriture inclusive il faut poser ses fondations. Je me souviens lorsque je t'ai donné la définition de CIS genre et de ta réaction. Tu pensais que ce terme était une insulte faite aux mâles blancs hétérosexuels. Je me suis alors dit que toutes ces notions, tous ces mots posés ne sont pas assez racontés et que toutes ces nouvelles notions vont très vite, pour que nous puissions nous entendre et continuer notre dialogue pour gagner l'égalité de genre dans notre monde. Ta réponse est d'une honnêteté sans faille. Et je ne me permettrai pas d'exagérer sur tes paradoxes, sauf pour en rire, ensemble ! Et oui, tu es à l'image de beaucoup de mes amis garçons, tu es" mon homme" pour être féministe mais tu n'es pas toujours sans transporter les clichés du genre et plutôt réfractaire à faire l'effort de se débarrasser de ces reflexes sexistes (oooooh on ne peut plus rire...-un pas glissant avant de me dire que je n'ai pas d'humour-). Et je te dirais que c'est normal, mais que c'est là que moi j'aimerais que ça bouge vois-tu. C'est hélas normal, car nous avons intégré le patriarcat depuis si longtemps (et pas depuis la préhistoire hein, la Guerre du Feu n'est pas un documentaire mais bien une fiction et l'histoire, enfin la pré-histoire que l'on veut bien se raconter,). Toi et moi aussi. Moi être bonne femme, si moi être bonne mère, bonne épouse et bonne tout court. Toi être bon mâle, si toi être fort, si toi être viril, si toi être courageux... --- WOKE IN PROGRESS --- Quand je t'ai rencontré je t'ai tout de suite aimé. Pas parce que tu es un homme. J'ai aimé la malice qui brille dans tes yeux, ton sourire innocent et ton esprit vif. Tu aurais parlé fort pour qu'on ne regarde que toi, dit « Quel enculé » ou « Je m’en bats les couilles », bourré à la Heineken, tu aurais roté entre deux gorgées, pété à pleins tubes, tu aurais senti le fennec mouillé... Je ne t'aurais peut-être, sûrement, pas aimé tout de suite -ou jamais-, car la vulgarité ce n'est pas mon truc et j'aime bien que tu sentes bon. Pour répondre à ta chansonnette qui venait conclure ta première lettre (sur l'air d'Au clair de la lune) : Déconstruit toi tout seul, tu es grand garçon L'apprentissage autonome est preuve de raison J'ai d'autres choses à faire, un enfant à nourrir, Et je te fais confiance pour te reconstruire. Bisous

    10min | Published on November 1, 2023

  • Épisode 3, le 27 février 2023: Ce n'est pas un mâle fort viril et courageux cover
    Épisode 3, le 27 février 2023: Ce n'est pas un mâle fort viril et courageux cover
    Épisode 3, le 27 février 2023: Ce n'est pas un mâle fort viril et courageux

    Ma chère Sandrine, Ces mots depuis Fuerteventura, une île des Canaries où j’ai eu le plaisir et le privilège d’atterrir pas plus tard qu’hier, et où je vais séjourner une semaine. Le contexte idéal pour répondre à ta lettre que je vais finir par connaître par cœur à force de la lire. J’ignore où va nous mener cet échange. Quand nous l’avons décidé, j’imaginais que nous allions créer un spectacle selon des règles plus ou moins éprouvées, des ingrédients bien pesés tels que l’humour ou les larmes, en caricaturant au besoin nos opinions pour des raisons d’efficacité dramaturgique. J’imaginais une espèce de comédie dotée d’un titre lorgnant du côté de La Fontaine : « La woke et le vieux con ». Désormais, je ne sais plus trop où l’on va, je ne sais si l’on tirera un spectacle ou un livre de cette correspondance, et tu sais quoi ? Je m’en fous. Notre entreprise, même si le terme n’est pas très beau, gagne en sincérité et en subtilité. Je me borne à profiter de ma chance : te découvrir dans toute ton intimité, toi que je connais si peu. Et je me découvre moi-même dans le même élan. L’écriture, c’est aussi fait pour cela : découvrir ce qu’on pense. Une précision pour commencer. J’ai dû mal m’exprimer dans ma lettre précédente. Quand j’écrivais : « Je persiste à penser qu’il y a, de manière générale, des différences entre un homme et une femme qui n’obéissent pas à une construction sociale », je voulais signifier qu’il existe selon moi des différences fondamentales entre les genres qui échappent à cette construction. D’accord, la société souligne et accentue ces différences, voire en crée certaines de toutes pièces. Pour autant, de la même manière qu’on peut distinguer les mâles des femelles chez les animaux où il n’est pas question de culture, on peut de manière générale, pour reprendre mon expression, distinguer les hommes et les femmes par-delà leurs organes génitaux. Ça ne signifie pas à mes yeux qu’on ne peut pas sortir de ces deux colonnes. On peut en tracer deux ou trois, voire quatre ou cinq supplémentaires. On peut ne se reconnaître dans aucune d’entre elles, ou foutre un peu le bordel dans la sienne : je sais que nous sommes riches et complexes, qu’il y a non seulement entre les êtres mais aussi dans chaque être lui-même plus de cinquante nuances de gris. Au passage, je te signale que tu peux ranger tes crayons et ton papier Canson, même si j’aurais adoré découvrir tes talents de dessinatrice. J’ai appris il y a un bout de temps qu’il ne faut pas confondre le sexe biologique et le genre. Je ne connaissais pas, en revanche, le terme « genderbread » et je suis donc allé comme tu me le suggérais faire un tour sur internet. Et là, une chose m’a frappé. Pour expliquer que le genre n’est pas binaire, on s’appuie sur quatre critères : l’identité, l’attirance, l’expression, le sexe. Mais pour se situer, selon le schéma que le site propose, il faut évaluer dans chacun de ses aspects son degré de... masculinité ou de féminité. --- WOKE IN PROGRESS --- Je t’en reparlerai dans mes prochaines lettres car mille réflexions me sont venues en lisant la tienne, et je ne voudrais pas être trop long. Oublions aujourd’hui l’écriture inclusive. J’aimerais terminer en te posant une question précise sur un passage qui m’a fait de la peine quand je l’ai lu. Face à la femme libre que tu es, tu ne trouverais que des hommes paternalistes ou prédateurs. « Prédateurs » : le mot est terrible. Comment le définis-tu exactement ? Plein de bises dans l’attente de ta réponse – j’ai une tâche urgente à remplir : prendre l’apéro au bord de la mer. À ta santé, évidemment. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    09min | Published on November 2, 2023

  • Épisode 4, Le 4 mars 2023: La bonne volonté est un début cover
    Épisode 4, Le 4 mars 2023: La bonne volonté est un début cover
    Épisode 4, Le 4 mars 2023: La bonne volonté est un début

    Mon cher Brice, Je t'écris du Gers, au coin du feu, dans un magnifique endroit entouré de forêt en face du village de Marsolan (il me semble que tu connais bien le coin). Les jonquilles sont en fleurs. Venant d'un milieu plus que modeste, je mesure ma chance à chaque seconde d'être accueillie ici. Richevolte est une magnifique bâtisse, qui a été traversée par beaucoup d'artistes. Mais surtout c'est un endroit où le foyer est doux et protecteur, avec de belles personnes qui en sont les propriétaires, des gens qui agissent pour la cause des migrants dans notre pays, et ça vois-tu, ça me touche bien plus que les œuvres qui m'entourent. Ces quelques derniers jours, lorsque tu m'envoyais ta dernière lettre des Canaries, destination pour "enseignants à la retraite et senior milieu de gamme" selon  Houellebecq*, j'emmenais mon fils au ski au milieu des rendez-vous professionnels organisés dans les Hautes Alpes. Et je me suis fait la réflexion suivante : nous vivions touste les deux les "vacances" d'un monde en extinction. Je ne sais si c'est la beauté de tes clichés sur facebook, instants éphémères d'un calme envolé de puffins cendré, ou la neige artificielle répandue pour donner l'illusion d'un hiver perdu qui m'a rappelé cet étrange moment que nous vivons, en conscience de la fin inéluctable de quelque chose. J'ai souri tendrement à la lecture de ta description de toi jeune homme, fin et poète, qui a su séduire les cœurs. Ça ne m'étonne pas, tu es toujours ce jeune homme, c'est bien lui que j'ai rencontré, avec quelques traces du temps en plus qui l'embellissent encore. Lorsque tu évoques tes relations d'amitiés fortes avec la gente féminine et leur ambiguïté, ça me rappelle ma déception profonde et mon sentiment de trahison lorsque mon meilleur ami m'a dit vouloir coucher avec moi au bout de vingt ans d'une amitié sans faille partagée. Je suis de cette espèce qui pense que l'amitié n'a pas de sexe. Je suis d'une espèce séductrice par nature, même face à un pigeon qui passe sous ma fenêtre, je fais les yeux doux au monde pour le traverser, sans aucune attente que le monde ne me pénètre en retour ! Même si je sais que l'amitié n'est qu'une des formes d'amour que nous éprouvons et que seule la peau nous sépare du reste, j'ai besoin de croire que le désir sexuel ne se fourre pas partout. Peut-être parce que la pulsion peu éduquée des garçons me met en alerte. Une femme libre que je suis... Ça me flatte que tu me vois comme ça. Et je le suis certainement à beaucoup d'égards. Et pourtant je me bats tous les jours pour le rester et certains jours, je me sens bien coincée dans mes systèmes de servitudes bien intégrés crois moi. Je serai moins aimable, si j'étais vraiment libre. Et si j'avais su rester libre, je n'aurai pas mon merveilleux fils. Je serai certainement plus égoïste et plus égocentrique. J'ai des territoires de liberté que je cultive, d'autres que j'ai abandonné. 50 nuances de gris comme tu dis si bien. --- WOKE IN PROGRESS --- Je te propose de m'arrêter là, et de revenir sur ton dernier courrier qui m'inspire encore, un peu plus tard. Il me semble que toi aussi tu souhaites prendre le temps  de revenir sur quelques points. Alors revenons avant d'aller plus avant, travaillons notre terre pour qu'elle soit féconde, nous sommes encore en hiver... Juste te dire que Houellebecq devrait s'en tenir à écrire des romans de gare, c'est celui que j'ai préféré. Et que j'ai pris une grosse fessée d'une copine dyslexique sur facebook suite à un de mes posts en écriture inclusive. Je t'embrasse, je vais maintenant me laisser hypnotiser par le feu, un verre d'Horgelus à la main. A la tienne cher ami, ta santé est bien plus précieuse que quoi que ce soit. PS : J'envoie une proposition de podcast sur la base de nos échanges à Arte radio, je me dis que ce serait chouette sous forme audio et que chacune de nos voix lise la lettre de l'autre...

    06min | Published on November 3, 2023

  • Épisode 5, le 9 mars 2023: Ça me gonfle grave. cover
    Épisode 5, le 9 mars 2023: Ça me gonfle grave. cover
    Épisode 5, le 9 mars 2023: Ça me gonfle grave.

    Ça me gonfle grave grave mais je suis submergé de boulot et ma réponse risque fort d’être tardive.  Mais tu sais ce qu’on vient de me servir à la fin d’une conférence (voir photo) ? Des bisous Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    26sec | Published on November 4, 2023

  • Épisode 6, le 9 mars 2023: Sous l'eau cover
    Épisode 6, le 9 mars 2023: Sous l'eau cover
    Épisode 6, le 9 mars 2023: Sous l'eau

    Je suis sous l'eau aussi  Ne t'inquiètes pas ! J'ai hâte de te lire quand tu le pourras. Merci pour les pensées et ce clin d'œil viticole. Bisous  Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    20sec | Published on November 4, 2023

  • Épisode 7, le 11 mars 2023: Est-elle si grave cette obsession ? cover
    Épisode 7, le 11 mars 2023: Est-elle si grave cette obsession ? cover
    Épisode 7, le 11 mars 2023: Est-elle si grave cette obsession ?

    Surprise ! (Au fait, géniale, cette idée de podcast. Il faut qu’on en reparle) Ma chère Sandrine, Ah le Gers ! Un tout autre genre que les Canaries mais, à part la mer, il n’a rien à leur envier, et les Toulousains que nous sommes alourdissent beaucoup moins leur empreinte carbone en y allant. Je précise ceci car une amie « facebookienne » qui a vu mes photos m’a gentiment reproché d’avoir pris l’avion (ce monde est compliqué). Je fréquente ce département depuis des années pour mon boulot de journaliste : impossible de s’en lasser. --- WOKE IN PROGRESS --- Avec toi dans ce combat contre les cons ! C’est là que le mouvement Meetoo m’a ouvert les yeux. Au départ, j’en voyais surtout les excès et les dérives – que je déplore et dénonce encore – mais il m’a permis de réaliser à quel point le comportement de bien des hommes rendait la vie de bien des femmes difficile. Et il m’a permis aussi de balayer aussi devant ma porte. Tu m’interpelles à ce sujet : « On ne nous dit jamais autant que nous sommes belles que lorsque nous sommes tristes et fragiles. Intéressant non ? » Plusieurs manières d’analyser cette constatation. La beauté féminine est associée à la mélancolie, à la faiblesse, l’homme étant encore prisonnier de cette image issue notamment du Romantisme – tu connais la Dame aux camélias. Ou alors l’homme a peur des femmes et n’ose les approcher que s’il les sent désarmées. Ou encore, l’un n’excluant pas l’autre, l’homme est un cynique et se dit que la nana qu’il lorgne opposera moins de résistance s’il essaie de l’embarquer. On retrouve le schéma du chasseur et de la proie. Je te le redis : que les hommes, selon moi davantage agités par le désir sexuel, entreprennent le plus souvent le jeu de séduction ne m’étonne et ne me dérange pas. En revanche, j’aimerais qu’aucune femme désirée et draguée ne se sente comme un animal au bout d’un fusil. J’aimerais que, à l’abri de tout danger physique et moral, seuls ses propres désirs dictent sa conduite (je deviendrais pas un peu woke, moi ?). Je viens d’utiliser l’expression « Jeu de séduction » qui me pousse à t’interroger. Que perçois-tu derrière ces trois mots ? Est-ce que les notions de poses et de stratégie qu’ils recouvrent te mettent mal à l’aise ? Y a-t-il pour toi des règles précises à respecter ? Se montrer sous son meilleur jour pour charmer et convaincre, rien de plus naturel, il me semble. Je trouverais même dommage qu’on s’affiche tout de suite comme on est au quotidien. C’est beau, la drague... On s’habille bien, on cause bien, on se maquille, comme au théâtre... Je terminerai ma lettre sur ces questions auxquelles tu n’es même pas obligée de répondre. Encore une fois, tant pis pour l’épineux débat sur l’écriture inclusive ! Au fait, je m’aperçois que je ne t’ai pas précisé le contexte. Je ne me trouve aujourd’hui ni dans le Gers, ni aux Canaries, ni à Toulouse, mais dans mon village d’adoption, Collioure. N’en déduis pas que je passe ma vie en vacances : j’ai du boulot qui m’attend, ce boulot que j’ai décalé pour le plaisir de t’écrire. Et de t’embrasser à la fin de ma lettre (ça, c’est du jeu de séduction !) Brice PS : j’ai laissé de côté le mot le plus explosif de ta lettre. « Inceste ». Aller plus loin que son simple énoncé t’appartient. À très vite j’espère. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    08min | Published on November 5, 2023

  • Épisode 8, le 11 mars 2023: Je n'ai pas le coeur dans le vagin cover
    Épisode 8, le 11 mars 2023: Je n'ai pas le coeur dans le vagin cover
    Épisode 8, le 11 mars 2023: Je n'ai pas le coeur dans le vagin

    Quelle belle surprise ! Bonjour cher Brice, J'attaque sans surligner, je lis et je te réponds au fur et à mesure. Alors, non je ne suis pas "coloniste" de la croyance des colonnes, plutôt du genre entre les lignes de mon côté. Et je n'ai pas le cœur dans le vagin, ni aucun jugement pour celleux qui l'ont au bout de la queue ou dans l'abricot. Le sentiment de trahison est plus complexe que ça hein. Quand on se connait depuis 20 ans on se connait bien. Et dans cet aveu de désir il n'y avait rien de gratifiant crois moi. Je n'étais que l'objet bouche trou d'une nouvelle solitude éprouvée et insupportable. Il l'a reconnu lui même par la suite. Et nous nous aimons toujours aujourd'hui pour tout te dire. Quand je te parle de pulsion peu éduquée, je le pense. Je l'ai même étudié, dans les livres de sociologie et de psychanalyse ainsi que dans mes échanges sur la question sexuelle et pulsion non sexuelle dans mes huit années d'intervention en prison. Quand tu es une fille, on a tellement peur que tu tombes enceinte qu'on t'éduque à serrer les cuisses, ranger tes seins, baisser les yeux... Quand on naît garçon on te dit que le monde est à toi, que tu dois prendre pour gagner, on te sert, on te soigne... --- WOKE IN PROGRESS --- Je sais que tu n'as pas besoin d'être parfait pour être notre allié. Je ne suis pas parfaite non plus. Je sais que ce système patriarcal a la peau dure et que je le transporte aussi. Je suis persuadée que nous ne pourrons l'anéantir qu'ensemble. Mais il faudra passer à la suite et agir plutôt que d'essayer de m'allonger sur un divan, je paye déjà quelqu'un pour ça depuis fort longtemps, et pour le reste je ne suis pas consentante (rires) ! Le jeu de séduction, très cher, je le pratique. Je suis séduction toute entière. Dans mon amour du style, des paillettes que je mets sur et dans  mes yeux, dans mes rires et mes rhétoriques ! Oui je te rejoins sur ce point, le monde serait triste, et je ne serais pas, si je ne pouvais séduire. Pour preuve les métiers que je choisis de faire, pour preuve mes nombreuses rencontres, pour preuve la façon certainement que j'ai de t'écrire ! La drague est un filet qui arrache le fond non ? J'aime les jeux de séduction, l'élégance et parfois le culot quand il est transporté par une intelligence indéniable. Je trouve que questionner la drague, les sifflets (que même ton chien il trouve ça vulgaire), les interruptions de conversation avec tes potes sans s'excuser pour te glisser une disquette (connais-tu cette expression ?), ça ne fait pas de mal à la séduction. Ça la ranime, cela oblige à être inventif, imaginatif et à ne pas se reposer sur les lauriers de la beauferie. Je ne crois pas que tu sois toujours en vacances, et cela serait le cas, tu ne serais pas moins intéressant à mes yeux. Je conclue ici en te disant que oui, dans ce que tu me racontes tu es autant woke que moi je suis CIS hétéra et que notre échange pourrait s'appeler aussi bien : la CiS et le woke in progress ! Je pars pour une semaine de résidence sur mon spectacle, je vais m'obliger à ne pas ouvrir ton mail si tu l'envoies. J'adore te lire et partager tout ça avec toi. On boit un verre à mon retour et avant mon prochain départ pour parler de cette histoire de radio ? Bisous Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    04min | Published on November 6, 2023

  • Épisode 9, le 17 mars 2023: Commençons par mettre les choses au clair cover
    Épisode 9, le 17 mars 2023: Commençons par mettre les choses au clair cover
    Épisode 9, le 17 mars 2023: Commençons par mettre les choses au clair

    Commençons par mettre les choses au clair, ma chère Sandrine, même si j’ai bien noté les rires qui accompagnaient tes mots : je ne prétends pas du tout être ton docteur ou t’allonger sur un divan – ni ailleurs ! Je respecte trop qui tu es et ce que tu penses pour t’expliquer la vie du haut de ma grandeur (toute relative : je mesure 1m71). Je te donne simplement mon point de vue sur ce que tu me racontes. Aucun « mansplaining » là-dessous – tu vois, moi qui déteste les anglicismes, j’ai retenu ce terme qui stigmatise la condescendance avec laquelle certains hommes expliquent aux pauvres petites femmes ce qu’elles ont très bien compris sans eux. Ce qui ne signifie heureusement pas que je suis toujours d’accord avec toi. Je le suis évidemment quand tu dénonces le viol et les violences sexuelles ou physiques que subissent les femmes. Je le suis aussi quand tu remets en question la manière dont certains lourdauds peuvent draguer (et dont j’ai dû parfois faire partie, hélas... Au fait, je ne connaissais pas la délicate expression « glisser une disquette »). Je le suis un peu moins quand tu écris que les garçons estiment qu’il est normal pour eux de ne penser qu’à « ça ». La question, à mon avis, ne se pose pas en ces termes. Ce n’est pas normal ou anormal, c’est, tout simplement. Comme je te l’ai dit dans ma dernière lettre, la plupart des hommes ont très vite des idées qu’on peut juger mal placées si on ne les partage pas. Le leur reprocher, c’est aussi incongru que d’en vouloir à quelqu’un parce qu’il a faim ou soif. Mais s’ils ne peuvent empêcher l’éclosion de leurs désirs, ils ne doivent pas se laisser déborder ou guider par eux. Ils doivent résister à leurs pulsions, et, malgré les saloperies que tu as subies, malgré la drague pénible, le harcèlement, les violences, les viols dont trop de femmes sont l’objet, je veux croire que la plupart des hommes en sont capables. --- WOKE IN PROGRESS --- Une chose est sûre : je me serais montré plus protecteur à son égard. Pas forcément par peur qu’elle tombe enceinte, comme tu le dis, mais pour lui éviter autant que possible tous les dangers qui guettent les filles et les femmes, ceux que tu dénonces à juste titre dans tes lettres et dans ton quotidien. Par souci d’égalité, il faudrait que les adolescentes puissent vivre leur vie comme les garçons mais cela suppose que les prédateurs en tous genres aient disparu comme ont disparu les dinosaures. C’est notre objectif, ma chère Sandrine, mais pour l’instant le combat n’est pas gagné, si un jour on le gagne... Aussi triste, aussi tragique que ce soit, je comprends le père ou la mère qui s’inquiètent particulièrement quand leur fille de 15 ou 16 ans marche seule la nuit dans certaines rues. Le garçon aussi prend des risques, me diras-tu. Oui mais beaucoup moins. Allez, assez parlé pour aujourd’hui. Je m’éclipse, mais pas avant de te dire que j’ai adoré ton jeu de mots : « woke in progress ». À tel point que je me demande si ce n’est pas le titre de notre œuvre commune – spectacle, podcast, livre, tout ça ou rien du tout, on verra. Ah merde, ce sont des mots anglais (rires). Tant pis. Un moment de shame est vite passé ! Je te fais de gros kisses, Your Brice Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    04min | Published on November 7, 2023

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