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Bree Bovay - Croire en soi et gérer son énergie

Bree Bovay - Croire en soi et gérer son énergie

40min |22/01/2025
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Description

Bree Bovay est une professionnelle chevronnée en communication, actuellement directrice de la communication internationale chez Alcon, un leader mondial des soins oculaires.


Avant de rejoindre Alcon, elle a occupé des postes de responsabilité chez Coty et Procter & Gamble.


Son parcours témoigne d'une expertise approfondie en communication stratégique et en gestion de marque à l'échelle internationale.


Dans cet épisode, Bree partage son expérience sur la culture d'entreprise, le développement des talents, les défis rencontrés par les femmes dans le milieu professionnel, et l'importance de la gestion de l'énergie.


https://www.linkedin.com/in/bree-bovay/?originalSubdomain=ch


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous, bienvenue sur le podcast de Woman Lift Up. Mon objectif avec le podcast de Woman Lift Up est de vous permettre de vous nourrir grâce au parcours de mes invités. Je suis Tamara Mangado, la fondatrice de Woman Lift Up. J'ai le plaisir de vous présenter Brie Boven, directrice de communication pour l'international chez Alcol. Nous avons échangé notamment sur la culture d'entreprise, le développement des talents, les défis rencontrés par les femmes et l'importance de la gestion de notre énergie.

  • Speaker #1

    Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour Brie,

  • Speaker #1

    je suis ravie de t'accueillir dans le podcast de Women Lift Up. Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Très bien, bonjour Tamara, merci beaucoup de m'avoir et de m'accueillir. Je vais super bien, c'est vendredi, il fait beau.

  • Speaker #1

    Super ! Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Oui, alors je suis Brie Bovay, je suis suisse avec des origines américaines canadiennes. Je travaille à Alcon, qui est une compagnie de MedDevice. On fait des lentilles de contact et tout ce qui porte à la chirurgie de la cataracte. Et je suis en communication depuis toute ma carrière, donc bientôt 23 ans je crois maintenant. Et à Alcon, je suis en directrice de communication pour International. Et du côté privé, j'ai trois filles et une belle-fille, un compagnon et un chat.

  • Speaker #1

    Ça fait plein de choses, dis donc. Tu as une vie bien remplie avec tout ça.

  • Speaker #2

    bien rempli, c'est le cas de le dire.

  • Speaker #1

    Bon, super. Et je sais que tu voyages aussi pas mal. Donc, tu arrives à t'organiser. Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir trouvé le temps. C'est chouette de t'avoir ici. Est-ce qu'on pourrait peut-être parler un petit peu de ton parcours et déjà comment tu en es arrivé à ce poste-là aujourd'hui ? Déjà, est-ce que c'était quelque chose que tu avais visé ?

  • Speaker #0

    Dès ton plus jeune âge, c'est quelque chose qui est venu après ou est-ce que c'est des opportunités les unes après les autres ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je dirais qu'en gros c'est venu par opportunité. Je ne savais pas trop ce que je voulais faire quand j'étais jeune comme je pense la plupart des gens. Je n'avais pas de vocation, je travaillais assez bien à l'école mais ce n'était pas exceptionnel on va dire. Mais j'ai été au collège à Genève et à 16 ans j'ai déménagé aux Etats-Unis avec ma mère. Et on a fini l'école au high school aux États-Unis. J'ai aimé l'expérience quand j'y pense maintenant. Mais sur le coup, à 16 ans, c'est peut-être pas le meilleur âge pour déménager. Les amis, c'est important. Donc, dès que j'ai pu, à 18 ans, je suis revenue en Suisse. Et je suis revenue accompagnée d'une fille. J'ai eu une fille très jeune. J'en parle maintenant parce que ça a une grosse partie dans ma vie et dans mes choix. Mais je suis revenue en Suisse avec une fille. Et j'ai fait l'université à... Webster. Donc c'est une université américaine privée. Et je l'ai fait en trois ans au lieu de quatre, parce que je trouvais que le système académique américain est complètement différent du suisse ou l'européen, où il faut... Suisse-européen, c'est très, très scolaire, il y a plein de sujets, il faut tout apprendre par cœur. Enfin, je simplifie. Alors qu'aux États-Unis, j'ai trouvé plus simple. Il y a moins de sujets. On fait les sujets où on est bon. Après, oui, il y a les maths où il faut quand même faire l'anglais, etc. Mais ce n'est pas aussi strict, on va dire que c'est en Europe. Et donc, j'ai trouvé plus facile et j'ai réussi à finir l'université plus vite. Et au bout de deux mois d'été, j'ai eu de la chance. J'ai trouvé un poste online pour Procter & Gamble pour un contrat de six mois. Je l'ai appelé, j'ai fait les interviews, j'ai fait les tests, je l'ai eu. Et après, j'ai passé 15 ans là-bas pour finir.

  • Speaker #0

    Bon bah super intéressant. Déjà la première chose, ça m'intéresse, c'est le système, tu disais le système américain, le système suisse d'un point de vue académique. Tu trouvais que l'un était plus facile que l'autre, mais est-ce que l'un va plus taper dans les talents ? Ça veut dire quand t'es bon dans quelque chose, on va peut-être plus mettre ça en évidence. Comment c'est le système ? Je connais pas du tout, c'est des suppositions que je fais par rapport à ce que tu viens de dire.

  • Speaker #1

    Et c'était il y a longtemps, donc ça a peut-être changé et c'est vraiment mon point de vue. parce que souvent quand on parle avec différentes personnes ils ont des points de vue très forts et donc c'est pas pour juger personnellement par exemple je mettrais mes enfants en école publique en Suisse et s'ils réussissent pas je les mettrais dans le système américain parce que je pense que le système américain oui il est plus simple parce qu'il y a moins de sujets et il te fait vraiment aller dans les domaines où t'es bon et après tu fais plus de cours dans ces domaines là Et pour finir, si je compare par exemple une de mes meilleures amies qui a fait l'Uni en Suisse, c'était plus dur pour elle, alors que moi je trouvais facile et j'ai un aussi bon travail. Et puis ça ne sélectionne pas autant le système américain. En Suisse, je crois que ça a 13 ans, enfin je ne sais plus, ça dépend du canton. Mais ils décident, est-ce qu'on va en apprentissage, est-ce qu'on va à l'Uni ? Et pour moi, ça c'est trop tôt.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, je trouve que le système américain, il donne plus de chance. Par contre, la culture générale et tout ça, je pense que le système européen, on apprend quand même plus. Parce que c'est forcé, en fait.

  • Speaker #0

    Bien sûr, tu as eu la chance d'avoir les deux aspects. Ensuite, tu es allée dans une boîte qui est plutôt anglo-saxonne. Et donc, avec une culture aussi très forte.

  • Speaker #1

    Personnellement, j'adore la culture et je fais partie des gens qui parlent encore en nous quand je parle de Procter. C'est ce que les gens disent, mais c'est parce qu'ils nous prennent très très jeunes et ils nous forment. Mais ils nous forment, un, en formation continue. Donc ça, c'est quelque chose, ayant travaillé dans deux autres boîtes depuis, je remercie vraiment Procter parce que pendant 15 ans, j'ai été formée tous les mois à des nouveaux skills, à des nouvelles façons de regarder des projets, faire du media training, enfin tout. On est vraiment formés continuellement. Maintenant, oui, la culture d'entreprise, il y a des valeurs et elles sont vraiment très fortes. La boîte est aussi super vieille, elle a 175 ans ou plus maintenant. Et puis, c'est aussi promotion from within. Donc, le CEO, il a commencé au même niveau que j'ai commencé. Donc, je crois que maintenant, ils sont un peu ouverts où ils engagent des gens à des postes un peu supérieurs, mais qui n'ont pas commencé en bas. Mais le système de Procter, c'est qu'on commence en bas et qu'on monte.

  • Speaker #0

    On grandit en fait, c'est la fin de la boîte.

  • Speaker #1

    C'est aussi une pyramide du coup. Bien sûr. Plein de gens, si tu ne réussis pas, au bout de deux assignments, tu pars. Oui.

  • Speaker #0

    Et là, toi, tu as grandi dans cette entreprise. Oui. Tu as gravi les échelons. Comment tu t'es sentie par rapport à ça ? Est-ce que tu as toujours eu un peu cet aspect carriériste ? Ou c'était un but que tu t'es donné ? Parce que je sais que tu as donné quand même beaucoup d'énergie et de temps à ta carrière.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai essayé. Il y a plusieurs choses. Mon père, qui travaille en multinationale aussi, il nous a toujours dit, les filles, le monde, il est injuste. Vous êtes dans un monde d'hommes. Vous allez devoir travailler deux fois plus dur pour le même résultat. Et un autre truc qu'il nous a toujours dit, c'est soyez indépendantes. Ayez toujours votre salaire, soyez indépendantes. Et puis moi, quand j'ai commencé Procter, il était hyper content. Il m'a toujours poussé. Donc ça, je pense, cette pression, je l'avais aussi par rapport à ça. Je voulais lui montrer que je pouvais y arriver. Et puis après, la culture de l'entreprise, elle est super compétitive aussi. Tout le monde se traite avec intégrité, mais vu qu'on sait que c'est cette pyramide et qu'on veut toujours être promu. C'est un peu une mentalité qui est en partie. Maintenant, je me rends compte, cette course après la promotion, c'est fatigant. Donc, c'était ouais, pendant 15 ans, c'était ça. Et quand j'ai été vendue à Coty, parce qu'on était 10 000 employés et 44 marques à être vendues à une autre entreprise. j'ai vu qu'il y avait un autre monde et que c'était différent, que les cultures n'étaient pas aussi fortes. Et puis, je me suis rendu compte que toute ma vie n'était pas forcément avec une boîte. Donc, ça m'a changé pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Et quand tu étais chez Procter et que ça fonctionnait plutôt bien, tu t'imaginais faire toute ta carrière chez Procter ? Oui. Oui.

  • Speaker #1

    La plupart des gens disent souvent, quand ça fait 20-25 ans qu'ils sont à Procter, à l'interne, ils font des speeches, ils disent j'aurais jamais imaginé passer toute ma carrière là Moi, j'étais sûre que j'allais passer toute ma carrière là-bas. Ça n'a pas marché.

  • Speaker #0

    Donc finalement, tout ton réseau, toute ta vie était autour de cette entreprise pendant 15 ans. Et ce que je remarque en parlant à pas mal de talents ces derniers mois, c'est que... Quand on est dans une entreprise pendant une quinzaine d'années ou pendant longtemps en tout cas, on crée son réseau à l'intérieur de l'entreprise et on oublie de créer son réseau à l'extérieur de l'entreprise qui peut poser problème quand on en sort plus tôt que prévu.

  • Speaker #1

    Complètement. Et puis ça, c'est un truc que je dis souvent à ma fille qui a 26 ans. Maintenant, elle travaille à L'Oréal. Fais ton réseau. Parle aux gens à l'interne, à l'externe. Puis beaucoup de gens n'aiment pas ce mot, networking. Faire du réseau, ils trouvent que c'est faux. Et j'avais entendu quelqu'un qui disait, je ne sais plus comment on dit en français, que le réseau, c'est... En fait, il faut penser au networking, que les gens essayent de s'aider entre eux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est créer du lien, en fait. Créer du lien.

  • Speaker #1

    Et ça, je ne l'ai pas fait du tout pendant 15 ans. Je créais du lien avec, au travail, les gens que je respectais et que j'avais l'impression que c'était des gens qui étaient bons. Mais vu que je ne pensais pas changer de boîte, je n'ai pas fait d'efforts de ce point de vue-là. Les ex-proctaires, c'est un réseau super fort à Genève parce qu'il y en a partout. Et ça aide d'être en soi. Je fais partie du PNJ alumni, du PNJ female alumni pour les femmes. Il y a plein de réseaux proctaires, mais oui, il faut aller plus loin, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que tu as raison, il y a le côté un peu péjoratif du networking, comme un peu de l'ambition, et surtout au féminin.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu l'as ressenti ça ?

  • Speaker #1

    Complètement. L'année dernière, ma chef, on a les reviews of results. Comment tu dis en français ? Désolée, je parle beaucoup de franglais, ça fait 20 ans, plus de 20 ans que je travaille en anglais. Mais elle m'a dit non mais Brie, ta performance, on sait, on sait que tu délivres. Maintenant, il faut que tu fasses ton réseau à l'interne. Puis je dis mais comment ça, elle fait passe du temps, va boire des cafés avec Top Management, va juste... passe plus de temps. Et puis je lui ai dit justement ce que j'ai partagé, j'ai dit j'aime pas ça, c'est faux, je me sens que je me force, ça me donne l'impression que je suis trop politique. Mais tu dois dépasser ça. Et tu dois te dire, mais non, tu veux juste aller parler aux gens pour qu'ils te connaissent et qu'après, quand on parle dans les talent reviews des différentes personnes, qu'eux ils disent ah bah oui, je sais qu'ils s'aiment. Donc je me suis mis, dans mon agenda, je suis assez organisée, au moins une fois par mois. d'aller boire un café avec quelqu'un que je ne connais pas, de leur poser des questions sur eux, en fait, pas spécialement parler de moi, mais de leur demander sur leur carrière, de savoir qu'est-ce qu'ils ont fait. Et en faisant ça, pour donner un exemple utile, il y a un an à peu près, je parlais beaucoup avec le head de HR, et il m'a dit qu'il avait ce projet, est-ce que ça m'intéressait, et depuis un an... j'arrête pas d'augmenter mes projets HR. Et ça a juste commencé parce que j'ai été boire des cafés avec lui. Et j'ai une passion pour HR. Sur le côté, j'ai fait des études à l'Union de Genève il y a deux ans en HR. Ça venait de quelque chose que j'aimais faire, mais ça m'a aidée.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a plusieurs manières de réseauter. Et ça, je crois qu'on n'en a pas vraiment conscience. C'est qu'on a un peu cette image, quand on va networker, c'est qu'il faut aller dans une salle avec plein de monde. son verre à la main et faire du name dropping pendant deux heures dans une salle bondée. Et en fait, il y a des personnes qui sont très à l'aise là-dedans et il y en a d'autres qui le sont moins et qui préfèrent avoir des connexions plus étroites avec les gens ou des liens. Et c'est vrai que quand tu vas boire des cafés ou faire des lunchs avec des personnes, c'est tout aussi efficace que si tu passes toute une soirée par... Par semaine, ce qui est compliqué pour une femme en plus avec des enfants en bas âge, un niveau de carrière, c'est pour ça qu'on network moins aussi en tant que femme, c'est que c'est compliqué de faire les after work, enfin toutes ces différentes choses. Mais il y a différents moyens, puis aussi des présentations à faire, quand tu présentes des skills, la visibilité se travaille de différentes manières en fait.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord, je fais partie de ces gens qui n'aiment pas trop les grosses soirées, je me retrouve à parler aux gens que je connais. Donc ça, je n'aime pas trop. Je préfère les one-on-one, même quand c'est des gens que je ne connais pas. Je trouve plus facile de leur demander rendez-vous et qu'on se voit. De toute manière, tu parles plus quand tu es…

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment une création de lien. Tu vas te souvenir peut-être pas du nom de la personne avec qui tu as parlé, mais du sujet de conversation. Oui.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est souvent les sujets de conversation, quand on partage quelque chose d'un peu personnel, ça ouvre plein d'autres choses. De toute manière, on est des êtres humains et c'est toujours quand on connaît mieux les gens et qu'on les apprécie. Après, il faut être bon à ce qu'on fait. Ça, ça va de soi. Mais les gens qu'on connaît et qu'on apprécie, on a plus envie de leur parler. Donc, on a plus envie de travailler avec eux.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc, ça revient à ça aussi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est simplement comme message d'avoir aussi conscience qu'on peut networker de différentes manières et qu'on n'a pas besoin d'être dans l'inconfort.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on l'oublie, ça. Quand on est dans une carrière professionnelle, on pense qu'il y a... une seule manière de networker et que c'est pas possible parce que c'est pas pour nous et parce qu'on a pas le temps.

  • Speaker #1

    Ouais, non, je suis d'accord. Et puis après, quand tu dis que c'est plus compliqué pour les femmes, je suis d'accord sans être d'accord. Parce que je pense que c'est un choix. Ça peut très bien être son partenaire qui s'occupe des enfants à ces moments-là. Et puis, j'espère en tout cas de plus en plus, c'est le cas. Moi, mon partenaire en tout cas, il est complètement ouvert à ça. Mais souvent, en fait, j'ai pas envie. Parce que je les vois déjà... Pas beaucoup, mais en France, je trouve, je les vois le matin avant l'école, je les vois le soir pendant deux heures. Je n'ai pas envie de sacrifier ça. Bien sûr. Donc ça, je ne sais pas si c'est un trait plutôt féminin, mais...

  • Speaker #0

    Tu as raison, tu as raison, il y a plusieurs... c'est soit un choix, soit une contrainte, mais c'est vrai qu'on constate qu'en général, dans les événements après le travail, il y a moins de femmes.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour ça qu'il faut faire des petits déjeuners.

  • Speaker #0

    Je suis totalement partante et je suis beaucoup plus du matin, donc ça m'arrange en plus. Je fatigue au fur et à mesure de la journée et le soir. J'ai moins d'énergie, donc effectivement, je préfère les petits déjeuners. Mais voilà, chacun sa manière de networker. Et c'est super important de travailler son réseau divers et varié dans l'entreprise et à l'extérieur de l'entreprise et dans des environnements complètement différents.

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut aussi être authentique. Parce que maintenant, par exemple, les gens avec qui j'ai travaillé, que ce soit à P&G, à Coty ou à Alcon, qu'ils n'y sont plus, si je les aime, enfin, je veux dire que je les respectais, que j'aimais qu'ils étaient en tant que personnes, je continue à garder contact. Bien sûr. Les autres, non. Et je ne sais pas toi, mais quand je reçois un message de quelqu'un qu'on n'accrochait pas... Et que c'est un peu faux le message qu'ils m'envoient. Je leur réponds parce que je veux être polie. Mais j'ai l'impression que c'est opportuniste. Et personnellement, je n'ai pas envie de dégager ça. Enfin, je trouve qu'il y a une manière de le faire.

  • Speaker #0

    Oui, tu arrives à filtrer un petit peu ce qui vient du cœur ou pas, c'est ça ? Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis moi aussi, dans l'autre sens. Alors que je me souviens quand je cherchais un... Je n'aimais pas trop la culture d'entreprise de Coty, par exemple. Donc, j'ai cherché un travail ailleurs. Et tu fais ta liste de gens que tu connais. dans les boîtes que tu veux, etc. Et je n'ai pas contacté les gens qui n'avaient pas le cœur pour moi. Parce que je n'avais pas envie de... Je ne sais pas si je me mets trop de barrières, mais je n'avais pas envie de passer pour quelqu'un d'opportuniste.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Il y a beaucoup le côté aussi comment les autres vont me juger. Le jugement des autres en fait, de se dire est-ce qu'ils vont penser que je suis opportuniste ? Il y a beaucoup de questions aussi, peut-être que tout le monde ne se pose pas.

  • Speaker #1

    Oui, je sais pas si je me pose trop de questions. Maintenant, j'ai 44 ans donc je m'en fiche vraiment de ce que les gens y pensent. J'ai passé l'âge pour ça, par contre, oui je veux pas que les gens pensent que je suis opportuniste. Je sais pas comment c'est pour toi, mais j'aimerais que les gens me voient avec les valeurs que j'ai. après c'est pas toujours comme ça parce que quand on connait pas les gens on les juge d'une manière ou d'une autre mais en tout cas moi je fais mon maximum pour qu'on me voit comme je suis et pour essayer de pas juger les gens avant de les connaître parce que ça c'est quelque chose que je pense l'être humain fait souvent avec

  • Speaker #0

    l'âge je pense que tout est réciproque c'est à dire on s'inquiète un peu moins du jugement de l'autre et on juge moins hum On respecte ceux qui nous respectent. Enfin, on est... Voilà, il y a un peu ce côté échange qui... Enfin, donner, recevoir, cette circulation des énergies qui est un peu plus présente avec le temps, peut-être.

  • Speaker #1

    Oui. Non, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Et aussi le temps qui passe.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, c'est ça. Donc, en fait, après Procter, tu as fait Coty.

  • Speaker #1

    Oui, pendant quatre ans. Et là, j'étais Head de Corporate Affairs pour Professionnel Beauty, donc c'est tout ce qui est les coiffeurs en fait, les salons de coiffure, les produits pour salons de coiffure. Et mon travail, c'était toujours en communication, mais Corporate Affairs, c'est un peu plus que juste de la com. Tu fais aussi Sustainability, tu fais Investor Relations. Désolée, je ne connais pas ces mots. Non,

  • Speaker #0

    non, c'est très bien, c'est très bien.

  • Speaker #1

    Et puis de la com interne et externe pour Amélie. améliorer la culture de l'entreprise. Donc le travail en lui-même, il était super intéressant. J'ai beaucoup appris. Maintenant, c'était une nouvelle entreprise où 10 000 employés ex-proctaires arrivaient avec 8 000 employés cotis, je crois. Donc il y avait pas mal de frictions et j'aimais juste pas la culture d'entreprise. Donc je suis restée 4 ans, je pense que c'était un peu trop long.

  • Speaker #0

    Ok, donc t'as tout de suite senti qu'il n'y avait pas le fit ?

  • Speaker #1

    Non, parce que j'y croyais et on nous avait vendu un peu un rêve. Et je me suis rendue compte après en fait, ça m'a pris un petit moment. Puis en fait, je suis tombée enceinte de ma troisième fille au bout de deux ans et demi. Et puis je suis partie en congé maths et quand je suis revenue, ils avaient réorganisé et ils avaient mis quelqu'un au-dessus de moi alors que je faisais le travail de mon ancienne chef et le mien depuis deux ans. Donc moi en fait, je pensais que j'allais revenir et être promue. Et je suis revenue et c'était pas du tout ça. Et en plus, ils avaient mis un homme au-dessus de moi. Ça m'a un peu cassée en fait. Et du coup, j'ai tout de suite commencé à chercher un autre travail. Puis j'ai trouvé assez vite. Donc je suis contente, j'ai pu donner ma lettre de resignation. J'ai démissionné, puis j'ai eu trois mois de congé entre les deux jobs, ce qui était super. Et ensuite, j'ai commencé à Alcon et là, ça fait quatre ans maintenant. Et j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    Et on va en parler, mais ce que je voulais te demander, parce que là, tu en as parlé rapidement, c'est est-ce que tu as eu au moment dans tes carrières d'évolution ce sentiment que c'était plus compliqué pour une femme ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Non, mais depuis le début.

  • Speaker #0

    Depuis le début, oui.

  • Speaker #1

    Peut-être pas les cinq premières alliées, mais parce que j'avais 22 ans quand j'ai commencé. Mais j'ai vite trouvé que les hommes étaient promus plus vite. Après, je ne sais pas si c'est lié à... On promouvoit les gens comme nous. Et en tout cas, à cette époque-là, la plupart des gens au top management ou au higher management, c'était des hommes. Donc, ils se retrouvaient plus. Mais je me souviens, par exemple, quand j'ai été promue directrice à P&G, un an avant, ils ont promu un ami à moi. Et je me souviens que j'avais été vers ma chef. C'était notre chef commune. Et je me suis dit... pourquoi il est promu et pas moi ? Puis elle fait, c'est son tour. Et puis, j'avais vraiment l'impression que je travaillais beaucoup plus dur que lui. Et je pense que même lui, il l'admettrait. On est encore amis. Et je crois qu'il le dirait aussi. Et je n'ai rien dit. Et j'étais, OK, c'est à son tour. Je vais attendre le mien. Et puis, j'ai aussi attendu d'avoir un enfant avant d'être promu. Parce que j'avais peur que si je tombais enceinte avant d'être promu, que ça allait rallonger ma promotion. deux ans de plus, donc j'ai fait des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu l'impression de demander ou pas ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, je me suis toujours battue pour toutes mes promotions. D'accord,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, toutes mes promotions, j'étais contente, mais j'étais plutôt là, c'est le moment.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que je trouve un peu dommage. Je connais plein de gens que quand ils s'étaient promus, ils étaient hyper contents, hyper surpris. Moi, c'était plutôt... Oui. Et... Ouais, enfin...

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as dû à chaque fois le demander, c'était pas spontané.

  • Speaker #1

    Ah non, j'ai dû me battre. J'ai dû faire mes... J'écrivais mes propres recommandations de pourquoi je devais être promu, puis je les donnais à mon chef. Et puis je revenais, je revenais. Je me souviens, une fois, j'avais eu un meeting avec la chef de mon chef. Et mon chef, parce que je pense qu'il en avait marre que je demande, elle me posait plein de questions. Et chaque question, je répondais et je voyais qu'à la fin, elle ne savait plus quoi dire. Puis au bout d'un moment, à chaque fois, ça marchait, mais c'était toujours tard. Et aussi à Alcon, je suis amie avec deux hommes. Un, il est VP et l'autre, il est juste un niveau au-dessus de moi. Puis on a tous le même âge. Puis on mange souvent ensemble. Puis il y en a un, il m'a dit, mais arrête d'être autant carriériste. Tu devrais être contente d'être où tu es. Je fais, mais tu rigoles. T'es vice-président, toi. T'as le même âge que moi. Tu penses franchement que t'es plus intelligent que moi. Puis il me fait, mais non, Brie, arrête de dire ça. Je fais, ben, en attendant, entre nous trois, c'est quand même moi qui suis le moins haut placé. Et je trouve pas, sans être arrogante, je trouve pas que vous êtes plus intelligent que moi. Et ils sont d'accord, mais... Je veux pas passer pour la féministe, mais je suis un peu, mais pour moi, la féministe, c'est... Être égale aux hommes. Oui,

  • Speaker #0

    c'est la définition du féminisme.

  • Speaker #1

    Je ne trouve pas qu'on l'aime.

  • Speaker #0

    Mais tu ne le ressens pas, et toujours aujourd'hui, même dans un monde qui bouge, en fait.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est les multinationales.

  • Speaker #0

    En entreprise, en grande, en multinationale. Ce qui est marrant, c'est qu'on te dit arrête d'être carriériste. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Tu pousses trop parce que, oui, j'ai un bon job. Je suis directrice pour International. C'est la plus grosse région de notre... C'est plus que la moitié du monde, parce qu'Alcon est divisé entre US et international. Donc, j'ai un bon travail, mais...

  • Speaker #0

    Mais pour toi, pas plus, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. Et puis je pense que je suis capable. Là, j'ai remplacé un congé maths pendant cinq mois dans le global pour une personne qui a un niveau au-dessus. Je ne trouvais pas le travail beaucoup plus difficile. Les horaires étaient un peu difficiles, parce que la plupart des gens sont basés aux États-Unis. Mais à part les horaires, le travail en lui-même, ça va.

  • Speaker #0

    Je vais revenir un petit peu en arrière. Oui. Et ce côté carriériste, tu l'as toujours eu ? Quand tu étais petite, tu te voyais en businesswoman ou tu étais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'étais petite, déjà, je voulais être chanteuse, actrice. Je suis typique. Mais je me souviens que je pensais toujours, il y a quelque chose de plus. Je suis sûre qu'il y a quelque chose de plus. Et c'est juste, je ne l'ai pas là. Et puis, quand je suis devenue adulte, je me souviens, quand j'avais 20 ans, je me suis dit, ah, mais en fait, je ne suis pas...

  • Speaker #0

    pas si spécial que ça j'aurais bien aimé que mes parents ils me disent qu'on est tous unique pas enfin et donc en même temps on est enfin personne n'est spécial donc on est tout le monde et il ya une ligne qu'on est uniforme en fait qu'on est qu'on n'est pas de côté spécial ça c'est intéressant de savoir parce que en tant que parents on dit tout le temps à notre enfant tu es le meilleur ouais c'est extraordinaire ce que tu fais on essaie un peu de l'eup l'if t vraiment de Est-ce que c'est une bonne technique ou pas ? Parce qu'à un moment donné, elle va se réaliser, je ne suis pas aussi spéciale que ça finalement.

  • Speaker #1

    C'est en contradiction, mais les deux sont justes. Je pense que c'est hyper important d'encourager ses enfants. Parce que personne ne t'aime comme tes parents t'aiment. Donc si tu n'as pas ça déjà quand tu es petit et la vie est assez dure, après c'est dur d'être adulte. Donc je pense que les enfants qui sont aimés et choyés par leurs parents, ils s'en sortent mieux. Maintenant, moi je dis tout le temps à mes filles, la vie est dure et tu vas... elle n'est pas juste. Mais il faut continuer à te battre, il faut continuer à y croire et plus tu essayes, plus tu augmentes tes chances de réussir en fait.

  • Speaker #0

    Tu répètes ce que ton père te disait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis il faut toujours essayer, essayer. Je trouve que pour moi, en tout cas, ça ne marche pas exactement comme je voudrais. Mais je continue d'essayer et je me dis que ça va marcher au bout d'un moment.

  • Speaker #0

    Et tu disais quand tu es devenue adulte à 20 ans, mais je pense que tu es devenue adulte plus jeune parce que tu as eu un enfant jeune aussi. Oui. Est-ce que ça a été aussi un déclic dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Ma fille Anaïs a été, je pense que si on regarde des milestones dans sa vie, pour moi le premier c'est elle. Il y a avant Anaïs et après dans ma vie. Oui, elle m'a rendue sérieuse. Elle m'a donné envie de réussir. Elle m'a donné envie de travailler dur pour elle, pour qu'on puisse aller en vacances, pour qu'elle n'ait pas honte de moi. Parce que j'étais jeune. J'allais aux réunions de parents d'élèves, ils avaient tous 20 ans en plus les parents. C'était un peu dur d'accrocher. Et puis ensuite, je ne sais pas si ça a changé aujourd'hui, mais à l'époque, en tout cas, ce n'était pas très bien vu. Ce que je peux comprendre. Mais du coup, je ne voulais pas qu'Anaïs le ressente. Donc j'ai changé mon mode de vie. J'ai changé la façon dont je m'habille. Je ne m'habillais plus du tout en adolescente. Je m'habillais comme une adulte. Au travail, je faisais la sérieuse. Et comme je te l'ai dit, je crois, avant, en offline, ma fille, elle a seulement su à 16 ans que j'étais jeune. Je me souviens, un jour, elle est rentrée à la maison, puis elle fait Mais t'as quel âge, maman, en fait ? Puis quand je lui ai dit, elle était hyper choquée. Puis moi, je lui ai dit Mais tu ne savais pas ? Puis elle a dit Mais j'avais aucune idée. Puis j'étais contente parce que ça montrait que j'avais réussi à lui donner une éducation stable sans qu'elle se rende compte qu'il y a quelque chose qui n'était peut-être pas dans la norme.

  • Speaker #0

    Oui. Mais oui, Dieu. Et ça, c'était ton obsession ? Oui. Enfin, normaliser le truc qui était finalement, qui sortait un peu du... Du lot, quoi.

  • Speaker #1

    Bah ouais, je voulais en fait...

  • Speaker #0

    T'as été pointée du doigt, si on veut, et puis tu voulais que ta fille soit...

  • Speaker #1

    Je voulais pas qu'elle le soit, puis je voulais aussi montrer aux autres gens que je pouvais réussir.

  • Speaker #0

    Ça, ça t'a donné l'agnac aussi ? Ah ouais,

  • Speaker #1

    complètement. Quand Anaïs, elle a sauté la dernière année de la primaire, je me souviens, je le disais à tout le monde, pour montrer aux gens que c'est pas parce que j'ai une fille jeune qu'elle peut pas être intelligente. Et puis je pense, quand elle était à l'Uni, ça m'a fait un ouf. Et que maintenant, c'est bon. Enfin, déjà, j'avais l'air assez vieille pour être mère. Donc, ça passait. Même si les gens, quand ils nous voyaient ensemble, ils disaient non, mais ce n'est pas possible. Mais ça ne faisait plus de mauvaises impressions. Oui. Parce qu'elle, elle s'en est bien sortie. Moi, je m'en suis bien sortie.

  • Speaker #0

    C'est flatteur, là.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est devenu flatteur.

  • Speaker #0

    À 44 ans, ça passe.

  • Speaker #1

    Oui, là, je vois qu'ils me regardent toujours. Ta fille, elle a 27 ans. C'est bizarre, mais c'est plus négatif, en fait. Oui.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a été un premier, première étape dans ta vie. Après, tu en as eu d'autres ?

  • Speaker #1

    J'en ai eu plein, mais si je donne des exemples, si on retourne à la différence entre les hommes et les femmes. Je viens d'y penser. Je me souviens quand j'ai eu ma deuxième fille. Mon mari travaillait à Procter comme moi. On était au même niveau. Et quand je suis rentrée de congé maths, ma chef, qui était une femme qui est super progressive et tout ça, elle m'a dit t'en fais pas, Brie, on t'a trouvé un travail où t'as pas besoin de voyager. Je me souviens, je l'ai regardé et je me suis dit, moi, je suis d'accord de voyager. Et je pense, la même semaine, à mon mari, ils lui ont dit, ah ben, tu as un nouveau poste, mais tu dois voyager une semaine par mois. Alors que tout le monde savait qu'il venait d'avoir un enfant aussi. Et je me souviens qu'à la maison, on parlait de ça et ça m'énervait tellement.

  • Speaker #0

    T'as raison.

  • Speaker #1

    Ouais, pourquoi il y a une femme, on lui offre ça. Alors Procter, c'est une boîte super avancée. Oui, oui, oui. Pour tout ce qui est diversity.

  • Speaker #0

    On a guillé, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, puis même les femmes. Oui,

  • Speaker #0

    oui, même les femmes, totalement.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'était un exemple qui m'avait aussi... Oui, j'ai retenu ça et c'est quelque chose que je me battrais pour que ça change.

  • Speaker #0

    Oui, en plus, tu as trois filles. Je pense que tu as envie que ça soit plus facile pour elles.

  • Speaker #1

    J'espère que le monde d'aujourd'hui, en tout cas en Suisse, on est quand même hyper privilégiés et tout ça, j'espère que ça change. Je vois petit à petit que ça change. Dans toutes les multinationales, ils ont des targets pour... améliorer le taux des femmes, les femmes dans le management. Il y a plein d'efforts. Maintenant, ça va prendre du temps. Personnellement, je trouve que les pays nordiques, c'est l'exemple. Mais c'est parce qu'ils l'ont forcé. Et pas tout le monde pense que quand c'est forcé, ça marche.

  • Speaker #0

    Mais pourtant, ça marche.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve, en tout cas. Je trouve que ça a marché. Ça a l'air d'être égal là-bas. Les hommes, ils prennent leur congé paternité sans honte. De plus en plus, ils offrent ici, dans les multinationales, plus que le congé légal. Et les hommes ne prennent pas quand même. Et je ne pense pas que c'est parce qu'ils ne veulent pas. Je pense que c'est l'image que ça donne.

  • Speaker #0

    Oui, totalement. Il y a encore cette image qui est ancrée. Maintenant, on essaie un peu de passer outre en donnant des 95% où il y a plus de jours de vacances et puis tu travailles à 100%, que ça, ça ne se voit pas. Et les hommes peuvent avoir plus de vacances, mais travaillent toujours à 100%.

  • Speaker #1

    Ils font ça ? Ah ok.

  • Speaker #0

    Il y a quelques boîtes qui font ça. Donc ça permet, en termes de visibilité, parce que c'est mal vu pour un homme qui ne soit pas... C'est plus un carriériste en fait, s'il bosse à 80 ou à 90%.

  • Speaker #1

    Moi je pense que les femmes, moi en tout cas où je bosse, pas Alcon, mais en multinational, tu ne peux pas être carriériste et bosser moins que 100%.

  • Speaker #0

    Ouais, ben voilà.

  • Speaker #1

    Tu restes... Tu restes... à ton niveau.

  • Speaker #0

    Pour contourner ça, il y a des systèmes qui sont mis en place où tu peux... transformer en fait les 5% donc t'es payé 95% si tu veux les 5% c'est des jours de congé donc ça se voit moins.

  • Speaker #1

    Ah waouh ! Bon c'est bien et pas bien C'est bien parce qu'au moins les gens peuvent le faire mais c'est pas bien parce que...

  • Speaker #0

    Ou autre chose, voyager parce qu'on a toute une nouvelle génération qui a d'autres envies aussi, qui n'ont pas forcément envie de travailler à 100% et de donner leur vie à leur carrière Et on n'est pas obligé d'avoir des enfants... Et on n'est pas obligé d'avoir des enfants. Mais c'est vrai qu'il y a ce côté nouvelle génération, il y a un clash aussi, je ne sais pas comment tu le ressens, dans votre entreprise.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si... Oui, ils en parlent souvent. Maintenant, moi, mon exemple, par exemple, c'est ma fille. Je ne sais pas si elle n'est pas encore la génération... Comment tu dis ? Ex-millenial ? Oui. Plus laquelle, les jeunes. Mais moi, je trouve qu'ils bossent dur.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Par contre, ils ont cette notion, cette conscience de l'équilibre personnel qu'on n'avait pas forcément. Ça veut dire que oui, ils vont bosser dur, mais ils auront une heure par jour peut-être pour eux.

  • Speaker #1

    Ça, je pense que la société, parce que moi, je suis comme ça aussi maintenant. Je cours tous les midis. Et je... Donc...

  • Speaker #0

    Mais à 20 ans, je ne suis pas sûre que tu penses ça. Non. ou à 25 ou 26 ans. Il fallait tick the box Tu as l'air un peu qu'après l'autre, il fallait y aller. Que ça soit dans ta carrière, dans ta vie perso, mais il y avait des objectifs, il fallait les faire les uns après les autres. Et après,

  • Speaker #1

    voilà. Non, je suis d'accord avec toi. Mais ça, c'est un vraiment bon point pour la société. Parce que je pense que… C'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que c'est extraordinaire. Moi, j'ai envie de m'inspirer de ça plutôt.

  • Speaker #1

    Si on veut vivre longtemps, il faut être en bonne santé. Non, mais physique et mentale. Et aller… Je ne sais pas, je pense que les gens qui ont passé 100% de leur vie que sur un axe de la vie, que ce soit le travail ou autre chose, ça n'aide pas forcément d'être 360 en bonne santé.

  • Speaker #0

    Oui, pour la créativité, pour plein de choses, ça c'est sûr. Plus tu t'ouvres, plus tu passes un peu de temps aussi avec toi-même, plus tu peux donner aussi.

  • Speaker #1

    Ah bah oui. Non, puis, enfin, moi, tout ce qui est well-being et tout ça, j'y crois vraiment. Et par exemple, je vais courir à midi, mais souvent, je m'arrête pendant ma course et je prends des notes de quelque chose et je n'y pense pas autrement. Et je vois que ça m'amène quelque chose. Donc, je pense vraiment que la dépense physique, ça aide le mental.

  • Speaker #0

    Ah, totalement.

  • Speaker #1

    Donc, ça, je recommande la dépense.

  • Speaker #0

    On peut circuler une allergie, en fait, qui te permet de vider aussi la tête.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Même quand tu fais des tâches toutes simples. Des fois, juste de ne pas être trop dans ton mental, ça te permet de le libérer un petit peu et tout d'un coup, tu as une idée. Oui. Et savoir se donner un petit peu ces moments d'immobile ou de tranquillité, ça permet d'être plus proactif. Après, moi, je suis beaucoup dans, je trouve en tout cas, si je me juge, un peu trop dans l'action.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais j'essaie en tout cas, oui, j'essaie d'avoir...

  • Speaker #1

    moment pour moi tous les jours pour faire du sport méditer lire mais mais peut-être qu'il faudrait que j'ai un moment pour moi pour rien en fait non parce que c'est ça que moi je n'ai pas de moment rien je suis beaucoup dans l'action manger mais mes plus jeunes elles sont vraiment jeunes donc je sais pas si c'est lié de travail plein temps plus avoir des enfants de 5 ans 10 ans mais mon temps libre je cours à midi Mais je passe jamais du temps à rien faire et je pense que c'est important aussi d'aller dans la nature.

  • Speaker #0

    Avant j'essayais d'avoir une routine, d'aller marcher avec une amie qui m'est chère pendant une heure par semaine dans la forêt. Et ça c'était précieux. C'est vraiment la nature, le fait de pouvoir parler aussi dans un huis clos naturel. C'est assez agréable, c'est assez puissant en fait. Mais on le fait en prenant le temps, en fait, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis quand on regarde en arrière, ça ne nous a pas limité de prendre ce temps. Alors que quand on est au jour le jour en action, action, action, on se dit toujours non mais j'ai pas le temps, j'ai pas le temps. Puis en fait, il faut planifier.

  • Speaker #0

    Toi, si tu devais refaire quelque chose, tu ferais quoi ? Tu as des regrets par rapport à ton parcours ? Ou il y a des conseils que tu donnerais à ton... Oui,

  • Speaker #1

    à moi ou mes filles, je leur dis toujours croyez en vous. Mais parce que vraiment ça, je pense que je n'ai pas assez cru en moi-même. Et maintenant, je pense même, je crois peut-être trop en moi-même, mais je suis sûre que je peux réussir. Et ce n'est pas arrogant de penser ça. Je pensais de croire en soi, de vraiment travailler dur parce qu'il faut travailler dur. Mais travailler dur, ça ne veut pas dire faire 14 heures par jour tous les jours. Justement, se ressourcer, de planifier son temps. Il y a ce concept de time management et moi je pense que c'est plutôt energy management. Donc le management de son énergie, d'être à 100% dans ce qu'on est au moment où on l'est. Oui, j'adore ça. Oui, ça ne veut pas dire que tu dois passer tout ton temps. Donc je pense ça, d'être très intentionnel, de croire en soi.

  • Speaker #0

    Toi, tu as commencé à croire en toi quand tu as pris conscience un peu de tes forces. de tes talents ou de ce que tu avais accompli jusque-là ? Est-ce que tu as eu besoin de te prouver des choses et puis te dire, regarde, en art, tu dirais quand même ?

  • Speaker #1

    Je pense que quand j'ai vraiment commencé à croire en moi, c'est quand je suis revenue de congé maths à Coty.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que j'étais vraiment fâchée contre l'entreprise, de voir dans quelle situation ils m'ont mis. Et je me suis rendue compte que ce n'était pas juste, personnellement. Après, je suis partie, j'ai démissionné, j'ai eu de la chance de trouver un autre travail. Mais je me souviens que quand j'ai commencé à Alcon, avant de commencer, je me suis dit, là, je ne vais plus manager ma carrière de la même manière. Maintenant, je vais avoir un work-life balance que je n'avais pas avant. Je vais être hyper intentionnelle dans les heures où je suis au travail. Travailler dur, mais je vais aller courir à midi. Je vais rentrer à temps pour aller chercher mes enfants et je ne vais pas être dans ce rush mode continu à me battre pour montrer aux autres que je peux y arriver. J'ai changé mon état d'esprit et j'ai commencé à croire en moi. J'écoute aussi beaucoup de podcasts. Je suis vraiment dans... D'en vivre dans le moment, d'être intentionnelle, de croire en soi. J'ai changé mon approche à la vie.

  • Speaker #0

    Oui, ton approche et la manière dont tu vois les choses aussi.

  • Speaker #1

    Oui, donc je veux que mes filles croient en elles en fait. C'est le truc le plus important.

  • Speaker #0

    Et c'est ça que tu donnerais comme message, en fait. Oui. Vraiment croire en...

  • Speaker #1

    Alors, j'ai entendu un truc l'autre jour, et j'adore, c'était en anglais, mais ce qu'il disait, le monsieur, il disait, imaginez qu'il y a longtemps, on vous donne la garde de quelqu'un, et vous devez vous en occuper comme si c'était vos enfants, de les traiter super bien, de les encourager, de les aider à apprendre à comment manager la vie et tout ça, et maintenant, imaginez que c'est vous. Et je trouve qu'on pense comme ça de soi-même, on est différent. Bien sûr. Et donc moi, j'essaie souvent de penser comme ça maintenant. Je suis beaucoup plus gentille avec moi-même que je l'étais avant.

  • Speaker #0

    Pour le self-talk, pareil. On se parle très très mal. On ne parlerait pas comme ça à notre ami.

  • Speaker #1

    Mais c'est exactement ça. Et puis si on prend cette approche de se dire, en fait, je vais me traiter comme je traite mes enfants, ma meilleure amie. On est beaucoup plus forgiving.

  • Speaker #0

    On se pardonne.

  • Speaker #1

    on se pardonne, on s'encourage. Et puis, c'est une autre approche à la vie et j'y crois vraiment à ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Brie.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup pour cet échange. Et on va terminer là-dessus parce que c'est très poétique et ça donne envie de méditer là-dessus. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi et à bientôt.

Description

Bree Bovay est une professionnelle chevronnée en communication, actuellement directrice de la communication internationale chez Alcon, un leader mondial des soins oculaires.


Avant de rejoindre Alcon, elle a occupé des postes de responsabilité chez Coty et Procter & Gamble.


Son parcours témoigne d'une expertise approfondie en communication stratégique et en gestion de marque à l'échelle internationale.


Dans cet épisode, Bree partage son expérience sur la culture d'entreprise, le développement des talents, les défis rencontrés par les femmes dans le milieu professionnel, et l'importance de la gestion de l'énergie.


https://www.linkedin.com/in/bree-bovay/?originalSubdomain=ch


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous, bienvenue sur le podcast de Woman Lift Up. Mon objectif avec le podcast de Woman Lift Up est de vous permettre de vous nourrir grâce au parcours de mes invités. Je suis Tamara Mangado, la fondatrice de Woman Lift Up. J'ai le plaisir de vous présenter Brie Boven, directrice de communication pour l'international chez Alcol. Nous avons échangé notamment sur la culture d'entreprise, le développement des talents, les défis rencontrés par les femmes et l'importance de la gestion de notre énergie.

  • Speaker #1

    Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour Brie,

  • Speaker #1

    je suis ravie de t'accueillir dans le podcast de Women Lift Up. Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Très bien, bonjour Tamara, merci beaucoup de m'avoir et de m'accueillir. Je vais super bien, c'est vendredi, il fait beau.

  • Speaker #1

    Super ! Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Oui, alors je suis Brie Bovay, je suis suisse avec des origines américaines canadiennes. Je travaille à Alcon, qui est une compagnie de MedDevice. On fait des lentilles de contact et tout ce qui porte à la chirurgie de la cataracte. Et je suis en communication depuis toute ma carrière, donc bientôt 23 ans je crois maintenant. Et à Alcon, je suis en directrice de communication pour International. Et du côté privé, j'ai trois filles et une belle-fille, un compagnon et un chat.

  • Speaker #1

    Ça fait plein de choses, dis donc. Tu as une vie bien remplie avec tout ça.

  • Speaker #2

    bien rempli, c'est le cas de le dire.

  • Speaker #1

    Bon, super. Et je sais que tu voyages aussi pas mal. Donc, tu arrives à t'organiser. Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir trouvé le temps. C'est chouette de t'avoir ici. Est-ce qu'on pourrait peut-être parler un petit peu de ton parcours et déjà comment tu en es arrivé à ce poste-là aujourd'hui ? Déjà, est-ce que c'était quelque chose que tu avais visé ?

  • Speaker #0

    Dès ton plus jeune âge, c'est quelque chose qui est venu après ou est-ce que c'est des opportunités les unes après les autres ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je dirais qu'en gros c'est venu par opportunité. Je ne savais pas trop ce que je voulais faire quand j'étais jeune comme je pense la plupart des gens. Je n'avais pas de vocation, je travaillais assez bien à l'école mais ce n'était pas exceptionnel on va dire. Mais j'ai été au collège à Genève et à 16 ans j'ai déménagé aux Etats-Unis avec ma mère. Et on a fini l'école au high school aux États-Unis. J'ai aimé l'expérience quand j'y pense maintenant. Mais sur le coup, à 16 ans, c'est peut-être pas le meilleur âge pour déménager. Les amis, c'est important. Donc, dès que j'ai pu, à 18 ans, je suis revenue en Suisse. Et je suis revenue accompagnée d'une fille. J'ai eu une fille très jeune. J'en parle maintenant parce que ça a une grosse partie dans ma vie et dans mes choix. Mais je suis revenue en Suisse avec une fille. Et j'ai fait l'université à... Webster. Donc c'est une université américaine privée. Et je l'ai fait en trois ans au lieu de quatre, parce que je trouvais que le système académique américain est complètement différent du suisse ou l'européen, où il faut... Suisse-européen, c'est très, très scolaire, il y a plein de sujets, il faut tout apprendre par cœur. Enfin, je simplifie. Alors qu'aux États-Unis, j'ai trouvé plus simple. Il y a moins de sujets. On fait les sujets où on est bon. Après, oui, il y a les maths où il faut quand même faire l'anglais, etc. Mais ce n'est pas aussi strict, on va dire que c'est en Europe. Et donc, j'ai trouvé plus facile et j'ai réussi à finir l'université plus vite. Et au bout de deux mois d'été, j'ai eu de la chance. J'ai trouvé un poste online pour Procter & Gamble pour un contrat de six mois. Je l'ai appelé, j'ai fait les interviews, j'ai fait les tests, je l'ai eu. Et après, j'ai passé 15 ans là-bas pour finir.

  • Speaker #0

    Bon bah super intéressant. Déjà la première chose, ça m'intéresse, c'est le système, tu disais le système américain, le système suisse d'un point de vue académique. Tu trouvais que l'un était plus facile que l'autre, mais est-ce que l'un va plus taper dans les talents ? Ça veut dire quand t'es bon dans quelque chose, on va peut-être plus mettre ça en évidence. Comment c'est le système ? Je connais pas du tout, c'est des suppositions que je fais par rapport à ce que tu viens de dire.

  • Speaker #1

    Et c'était il y a longtemps, donc ça a peut-être changé et c'est vraiment mon point de vue. parce que souvent quand on parle avec différentes personnes ils ont des points de vue très forts et donc c'est pas pour juger personnellement par exemple je mettrais mes enfants en école publique en Suisse et s'ils réussissent pas je les mettrais dans le système américain parce que je pense que le système américain oui il est plus simple parce qu'il y a moins de sujets et il te fait vraiment aller dans les domaines où t'es bon et après tu fais plus de cours dans ces domaines là Et pour finir, si je compare par exemple une de mes meilleures amies qui a fait l'Uni en Suisse, c'était plus dur pour elle, alors que moi je trouvais facile et j'ai un aussi bon travail. Et puis ça ne sélectionne pas autant le système américain. En Suisse, je crois que ça a 13 ans, enfin je ne sais plus, ça dépend du canton. Mais ils décident, est-ce qu'on va en apprentissage, est-ce qu'on va à l'Uni ? Et pour moi, ça c'est trop tôt.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, je trouve que le système américain, il donne plus de chance. Par contre, la culture générale et tout ça, je pense que le système européen, on apprend quand même plus. Parce que c'est forcé, en fait.

  • Speaker #0

    Bien sûr, tu as eu la chance d'avoir les deux aspects. Ensuite, tu es allée dans une boîte qui est plutôt anglo-saxonne. Et donc, avec une culture aussi très forte.

  • Speaker #1

    Personnellement, j'adore la culture et je fais partie des gens qui parlent encore en nous quand je parle de Procter. C'est ce que les gens disent, mais c'est parce qu'ils nous prennent très très jeunes et ils nous forment. Mais ils nous forment, un, en formation continue. Donc ça, c'est quelque chose, ayant travaillé dans deux autres boîtes depuis, je remercie vraiment Procter parce que pendant 15 ans, j'ai été formée tous les mois à des nouveaux skills, à des nouvelles façons de regarder des projets, faire du media training, enfin tout. On est vraiment formés continuellement. Maintenant, oui, la culture d'entreprise, il y a des valeurs et elles sont vraiment très fortes. La boîte est aussi super vieille, elle a 175 ans ou plus maintenant. Et puis, c'est aussi promotion from within. Donc, le CEO, il a commencé au même niveau que j'ai commencé. Donc, je crois que maintenant, ils sont un peu ouverts où ils engagent des gens à des postes un peu supérieurs, mais qui n'ont pas commencé en bas. Mais le système de Procter, c'est qu'on commence en bas et qu'on monte.

  • Speaker #0

    On grandit en fait, c'est la fin de la boîte.

  • Speaker #1

    C'est aussi une pyramide du coup. Bien sûr. Plein de gens, si tu ne réussis pas, au bout de deux assignments, tu pars. Oui.

  • Speaker #0

    Et là, toi, tu as grandi dans cette entreprise. Oui. Tu as gravi les échelons. Comment tu t'es sentie par rapport à ça ? Est-ce que tu as toujours eu un peu cet aspect carriériste ? Ou c'était un but que tu t'es donné ? Parce que je sais que tu as donné quand même beaucoup d'énergie et de temps à ta carrière.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai essayé. Il y a plusieurs choses. Mon père, qui travaille en multinationale aussi, il nous a toujours dit, les filles, le monde, il est injuste. Vous êtes dans un monde d'hommes. Vous allez devoir travailler deux fois plus dur pour le même résultat. Et un autre truc qu'il nous a toujours dit, c'est soyez indépendantes. Ayez toujours votre salaire, soyez indépendantes. Et puis moi, quand j'ai commencé Procter, il était hyper content. Il m'a toujours poussé. Donc ça, je pense, cette pression, je l'avais aussi par rapport à ça. Je voulais lui montrer que je pouvais y arriver. Et puis après, la culture de l'entreprise, elle est super compétitive aussi. Tout le monde se traite avec intégrité, mais vu qu'on sait que c'est cette pyramide et qu'on veut toujours être promu. C'est un peu une mentalité qui est en partie. Maintenant, je me rends compte, cette course après la promotion, c'est fatigant. Donc, c'était ouais, pendant 15 ans, c'était ça. Et quand j'ai été vendue à Coty, parce qu'on était 10 000 employés et 44 marques à être vendues à une autre entreprise. j'ai vu qu'il y avait un autre monde et que c'était différent, que les cultures n'étaient pas aussi fortes. Et puis, je me suis rendu compte que toute ma vie n'était pas forcément avec une boîte. Donc, ça m'a changé pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Et quand tu étais chez Procter et que ça fonctionnait plutôt bien, tu t'imaginais faire toute ta carrière chez Procter ? Oui. Oui.

  • Speaker #1

    La plupart des gens disent souvent, quand ça fait 20-25 ans qu'ils sont à Procter, à l'interne, ils font des speeches, ils disent j'aurais jamais imaginé passer toute ma carrière là Moi, j'étais sûre que j'allais passer toute ma carrière là-bas. Ça n'a pas marché.

  • Speaker #0

    Donc finalement, tout ton réseau, toute ta vie était autour de cette entreprise pendant 15 ans. Et ce que je remarque en parlant à pas mal de talents ces derniers mois, c'est que... Quand on est dans une entreprise pendant une quinzaine d'années ou pendant longtemps en tout cas, on crée son réseau à l'intérieur de l'entreprise et on oublie de créer son réseau à l'extérieur de l'entreprise qui peut poser problème quand on en sort plus tôt que prévu.

  • Speaker #1

    Complètement. Et puis ça, c'est un truc que je dis souvent à ma fille qui a 26 ans. Maintenant, elle travaille à L'Oréal. Fais ton réseau. Parle aux gens à l'interne, à l'externe. Puis beaucoup de gens n'aiment pas ce mot, networking. Faire du réseau, ils trouvent que c'est faux. Et j'avais entendu quelqu'un qui disait, je ne sais plus comment on dit en français, que le réseau, c'est... En fait, il faut penser au networking, que les gens essayent de s'aider entre eux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est créer du lien, en fait. Créer du lien.

  • Speaker #1

    Et ça, je ne l'ai pas fait du tout pendant 15 ans. Je créais du lien avec, au travail, les gens que je respectais et que j'avais l'impression que c'était des gens qui étaient bons. Mais vu que je ne pensais pas changer de boîte, je n'ai pas fait d'efforts de ce point de vue-là. Les ex-proctaires, c'est un réseau super fort à Genève parce qu'il y en a partout. Et ça aide d'être en soi. Je fais partie du PNJ alumni, du PNJ female alumni pour les femmes. Il y a plein de réseaux proctaires, mais oui, il faut aller plus loin, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que tu as raison, il y a le côté un peu péjoratif du networking, comme un peu de l'ambition, et surtout au féminin.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu l'as ressenti ça ?

  • Speaker #1

    Complètement. L'année dernière, ma chef, on a les reviews of results. Comment tu dis en français ? Désolée, je parle beaucoup de franglais, ça fait 20 ans, plus de 20 ans que je travaille en anglais. Mais elle m'a dit non mais Brie, ta performance, on sait, on sait que tu délivres. Maintenant, il faut que tu fasses ton réseau à l'interne. Puis je dis mais comment ça, elle fait passe du temps, va boire des cafés avec Top Management, va juste... passe plus de temps. Et puis je lui ai dit justement ce que j'ai partagé, j'ai dit j'aime pas ça, c'est faux, je me sens que je me force, ça me donne l'impression que je suis trop politique. Mais tu dois dépasser ça. Et tu dois te dire, mais non, tu veux juste aller parler aux gens pour qu'ils te connaissent et qu'après, quand on parle dans les talent reviews des différentes personnes, qu'eux ils disent ah bah oui, je sais qu'ils s'aiment. Donc je me suis mis, dans mon agenda, je suis assez organisée, au moins une fois par mois. d'aller boire un café avec quelqu'un que je ne connais pas, de leur poser des questions sur eux, en fait, pas spécialement parler de moi, mais de leur demander sur leur carrière, de savoir qu'est-ce qu'ils ont fait. Et en faisant ça, pour donner un exemple utile, il y a un an à peu près, je parlais beaucoup avec le head de HR, et il m'a dit qu'il avait ce projet, est-ce que ça m'intéressait, et depuis un an... j'arrête pas d'augmenter mes projets HR. Et ça a juste commencé parce que j'ai été boire des cafés avec lui. Et j'ai une passion pour HR. Sur le côté, j'ai fait des études à l'Union de Genève il y a deux ans en HR. Ça venait de quelque chose que j'aimais faire, mais ça m'a aidée.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a plusieurs manières de réseauter. Et ça, je crois qu'on n'en a pas vraiment conscience. C'est qu'on a un peu cette image, quand on va networker, c'est qu'il faut aller dans une salle avec plein de monde. son verre à la main et faire du name dropping pendant deux heures dans une salle bondée. Et en fait, il y a des personnes qui sont très à l'aise là-dedans et il y en a d'autres qui le sont moins et qui préfèrent avoir des connexions plus étroites avec les gens ou des liens. Et c'est vrai que quand tu vas boire des cafés ou faire des lunchs avec des personnes, c'est tout aussi efficace que si tu passes toute une soirée par... Par semaine, ce qui est compliqué pour une femme en plus avec des enfants en bas âge, un niveau de carrière, c'est pour ça qu'on network moins aussi en tant que femme, c'est que c'est compliqué de faire les after work, enfin toutes ces différentes choses. Mais il y a différents moyens, puis aussi des présentations à faire, quand tu présentes des skills, la visibilité se travaille de différentes manières en fait.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord, je fais partie de ces gens qui n'aiment pas trop les grosses soirées, je me retrouve à parler aux gens que je connais. Donc ça, je n'aime pas trop. Je préfère les one-on-one, même quand c'est des gens que je ne connais pas. Je trouve plus facile de leur demander rendez-vous et qu'on se voit. De toute manière, tu parles plus quand tu es…

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment une création de lien. Tu vas te souvenir peut-être pas du nom de la personne avec qui tu as parlé, mais du sujet de conversation. Oui.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est souvent les sujets de conversation, quand on partage quelque chose d'un peu personnel, ça ouvre plein d'autres choses. De toute manière, on est des êtres humains et c'est toujours quand on connaît mieux les gens et qu'on les apprécie. Après, il faut être bon à ce qu'on fait. Ça, ça va de soi. Mais les gens qu'on connaît et qu'on apprécie, on a plus envie de leur parler. Donc, on a plus envie de travailler avec eux.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc, ça revient à ça aussi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est simplement comme message d'avoir aussi conscience qu'on peut networker de différentes manières et qu'on n'a pas besoin d'être dans l'inconfort.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on l'oublie, ça. Quand on est dans une carrière professionnelle, on pense qu'il y a... une seule manière de networker et que c'est pas possible parce que c'est pas pour nous et parce qu'on a pas le temps.

  • Speaker #1

    Ouais, non, je suis d'accord. Et puis après, quand tu dis que c'est plus compliqué pour les femmes, je suis d'accord sans être d'accord. Parce que je pense que c'est un choix. Ça peut très bien être son partenaire qui s'occupe des enfants à ces moments-là. Et puis, j'espère en tout cas de plus en plus, c'est le cas. Moi, mon partenaire en tout cas, il est complètement ouvert à ça. Mais souvent, en fait, j'ai pas envie. Parce que je les vois déjà... Pas beaucoup, mais en France, je trouve, je les vois le matin avant l'école, je les vois le soir pendant deux heures. Je n'ai pas envie de sacrifier ça. Bien sûr. Donc ça, je ne sais pas si c'est un trait plutôt féminin, mais...

  • Speaker #0

    Tu as raison, tu as raison, il y a plusieurs... c'est soit un choix, soit une contrainte, mais c'est vrai qu'on constate qu'en général, dans les événements après le travail, il y a moins de femmes.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour ça qu'il faut faire des petits déjeuners.

  • Speaker #0

    Je suis totalement partante et je suis beaucoup plus du matin, donc ça m'arrange en plus. Je fatigue au fur et à mesure de la journée et le soir. J'ai moins d'énergie, donc effectivement, je préfère les petits déjeuners. Mais voilà, chacun sa manière de networker. Et c'est super important de travailler son réseau divers et varié dans l'entreprise et à l'extérieur de l'entreprise et dans des environnements complètement différents.

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut aussi être authentique. Parce que maintenant, par exemple, les gens avec qui j'ai travaillé, que ce soit à P&G, à Coty ou à Alcon, qu'ils n'y sont plus, si je les aime, enfin, je veux dire que je les respectais, que j'aimais qu'ils étaient en tant que personnes, je continue à garder contact. Bien sûr. Les autres, non. Et je ne sais pas toi, mais quand je reçois un message de quelqu'un qu'on n'accrochait pas... Et que c'est un peu faux le message qu'ils m'envoient. Je leur réponds parce que je veux être polie. Mais j'ai l'impression que c'est opportuniste. Et personnellement, je n'ai pas envie de dégager ça. Enfin, je trouve qu'il y a une manière de le faire.

  • Speaker #0

    Oui, tu arrives à filtrer un petit peu ce qui vient du cœur ou pas, c'est ça ? Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis moi aussi, dans l'autre sens. Alors que je me souviens quand je cherchais un... Je n'aimais pas trop la culture d'entreprise de Coty, par exemple. Donc, j'ai cherché un travail ailleurs. Et tu fais ta liste de gens que tu connais. dans les boîtes que tu veux, etc. Et je n'ai pas contacté les gens qui n'avaient pas le cœur pour moi. Parce que je n'avais pas envie de... Je ne sais pas si je me mets trop de barrières, mais je n'avais pas envie de passer pour quelqu'un d'opportuniste.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Il y a beaucoup le côté aussi comment les autres vont me juger. Le jugement des autres en fait, de se dire est-ce qu'ils vont penser que je suis opportuniste ? Il y a beaucoup de questions aussi, peut-être que tout le monde ne se pose pas.

  • Speaker #1

    Oui, je sais pas si je me pose trop de questions. Maintenant, j'ai 44 ans donc je m'en fiche vraiment de ce que les gens y pensent. J'ai passé l'âge pour ça, par contre, oui je veux pas que les gens pensent que je suis opportuniste. Je sais pas comment c'est pour toi, mais j'aimerais que les gens me voient avec les valeurs que j'ai. après c'est pas toujours comme ça parce que quand on connait pas les gens on les juge d'une manière ou d'une autre mais en tout cas moi je fais mon maximum pour qu'on me voit comme je suis et pour essayer de pas juger les gens avant de les connaître parce que ça c'est quelque chose que je pense l'être humain fait souvent avec

  • Speaker #0

    l'âge je pense que tout est réciproque c'est à dire on s'inquiète un peu moins du jugement de l'autre et on juge moins hum On respecte ceux qui nous respectent. Enfin, on est... Voilà, il y a un peu ce côté échange qui... Enfin, donner, recevoir, cette circulation des énergies qui est un peu plus présente avec le temps, peut-être.

  • Speaker #1

    Oui. Non, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Et aussi le temps qui passe.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, c'est ça. Donc, en fait, après Procter, tu as fait Coty.

  • Speaker #1

    Oui, pendant quatre ans. Et là, j'étais Head de Corporate Affairs pour Professionnel Beauty, donc c'est tout ce qui est les coiffeurs en fait, les salons de coiffure, les produits pour salons de coiffure. Et mon travail, c'était toujours en communication, mais Corporate Affairs, c'est un peu plus que juste de la com. Tu fais aussi Sustainability, tu fais Investor Relations. Désolée, je ne connais pas ces mots. Non,

  • Speaker #0

    non, c'est très bien, c'est très bien.

  • Speaker #1

    Et puis de la com interne et externe pour Amélie. améliorer la culture de l'entreprise. Donc le travail en lui-même, il était super intéressant. J'ai beaucoup appris. Maintenant, c'était une nouvelle entreprise où 10 000 employés ex-proctaires arrivaient avec 8 000 employés cotis, je crois. Donc il y avait pas mal de frictions et j'aimais juste pas la culture d'entreprise. Donc je suis restée 4 ans, je pense que c'était un peu trop long.

  • Speaker #0

    Ok, donc t'as tout de suite senti qu'il n'y avait pas le fit ?

  • Speaker #1

    Non, parce que j'y croyais et on nous avait vendu un peu un rêve. Et je me suis rendue compte après en fait, ça m'a pris un petit moment. Puis en fait, je suis tombée enceinte de ma troisième fille au bout de deux ans et demi. Et puis je suis partie en congé maths et quand je suis revenue, ils avaient réorganisé et ils avaient mis quelqu'un au-dessus de moi alors que je faisais le travail de mon ancienne chef et le mien depuis deux ans. Donc moi en fait, je pensais que j'allais revenir et être promue. Et je suis revenue et c'était pas du tout ça. Et en plus, ils avaient mis un homme au-dessus de moi. Ça m'a un peu cassée en fait. Et du coup, j'ai tout de suite commencé à chercher un autre travail. Puis j'ai trouvé assez vite. Donc je suis contente, j'ai pu donner ma lettre de resignation. J'ai démissionné, puis j'ai eu trois mois de congé entre les deux jobs, ce qui était super. Et ensuite, j'ai commencé à Alcon et là, ça fait quatre ans maintenant. Et j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    Et on va en parler, mais ce que je voulais te demander, parce que là, tu en as parlé rapidement, c'est est-ce que tu as eu au moment dans tes carrières d'évolution ce sentiment que c'était plus compliqué pour une femme ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Non, mais depuis le début.

  • Speaker #0

    Depuis le début, oui.

  • Speaker #1

    Peut-être pas les cinq premières alliées, mais parce que j'avais 22 ans quand j'ai commencé. Mais j'ai vite trouvé que les hommes étaient promus plus vite. Après, je ne sais pas si c'est lié à... On promouvoit les gens comme nous. Et en tout cas, à cette époque-là, la plupart des gens au top management ou au higher management, c'était des hommes. Donc, ils se retrouvaient plus. Mais je me souviens, par exemple, quand j'ai été promue directrice à P&G, un an avant, ils ont promu un ami à moi. Et je me souviens que j'avais été vers ma chef. C'était notre chef commune. Et je me suis dit... pourquoi il est promu et pas moi ? Puis elle fait, c'est son tour. Et puis, j'avais vraiment l'impression que je travaillais beaucoup plus dur que lui. Et je pense que même lui, il l'admettrait. On est encore amis. Et je crois qu'il le dirait aussi. Et je n'ai rien dit. Et j'étais, OK, c'est à son tour. Je vais attendre le mien. Et puis, j'ai aussi attendu d'avoir un enfant avant d'être promu. Parce que j'avais peur que si je tombais enceinte avant d'être promu, que ça allait rallonger ma promotion. deux ans de plus, donc j'ai fait des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu l'impression de demander ou pas ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, je me suis toujours battue pour toutes mes promotions. D'accord,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, toutes mes promotions, j'étais contente, mais j'étais plutôt là, c'est le moment.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que je trouve un peu dommage. Je connais plein de gens que quand ils s'étaient promus, ils étaient hyper contents, hyper surpris. Moi, c'était plutôt... Oui. Et... Ouais, enfin...

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as dû à chaque fois le demander, c'était pas spontané.

  • Speaker #1

    Ah non, j'ai dû me battre. J'ai dû faire mes... J'écrivais mes propres recommandations de pourquoi je devais être promu, puis je les donnais à mon chef. Et puis je revenais, je revenais. Je me souviens, une fois, j'avais eu un meeting avec la chef de mon chef. Et mon chef, parce que je pense qu'il en avait marre que je demande, elle me posait plein de questions. Et chaque question, je répondais et je voyais qu'à la fin, elle ne savait plus quoi dire. Puis au bout d'un moment, à chaque fois, ça marchait, mais c'était toujours tard. Et aussi à Alcon, je suis amie avec deux hommes. Un, il est VP et l'autre, il est juste un niveau au-dessus de moi. Puis on a tous le même âge. Puis on mange souvent ensemble. Puis il y en a un, il m'a dit, mais arrête d'être autant carriériste. Tu devrais être contente d'être où tu es. Je fais, mais tu rigoles. T'es vice-président, toi. T'as le même âge que moi. Tu penses franchement que t'es plus intelligent que moi. Puis il me fait, mais non, Brie, arrête de dire ça. Je fais, ben, en attendant, entre nous trois, c'est quand même moi qui suis le moins haut placé. Et je trouve pas, sans être arrogante, je trouve pas que vous êtes plus intelligent que moi. Et ils sont d'accord, mais... Je veux pas passer pour la féministe, mais je suis un peu, mais pour moi, la féministe, c'est... Être égale aux hommes. Oui,

  • Speaker #0

    c'est la définition du féminisme.

  • Speaker #1

    Je ne trouve pas qu'on l'aime.

  • Speaker #0

    Mais tu ne le ressens pas, et toujours aujourd'hui, même dans un monde qui bouge, en fait.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est les multinationales.

  • Speaker #0

    En entreprise, en grande, en multinationale. Ce qui est marrant, c'est qu'on te dit arrête d'être carriériste. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Tu pousses trop parce que, oui, j'ai un bon job. Je suis directrice pour International. C'est la plus grosse région de notre... C'est plus que la moitié du monde, parce qu'Alcon est divisé entre US et international. Donc, j'ai un bon travail, mais...

  • Speaker #0

    Mais pour toi, pas plus, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. Et puis je pense que je suis capable. Là, j'ai remplacé un congé maths pendant cinq mois dans le global pour une personne qui a un niveau au-dessus. Je ne trouvais pas le travail beaucoup plus difficile. Les horaires étaient un peu difficiles, parce que la plupart des gens sont basés aux États-Unis. Mais à part les horaires, le travail en lui-même, ça va.

  • Speaker #0

    Je vais revenir un petit peu en arrière. Oui. Et ce côté carriériste, tu l'as toujours eu ? Quand tu étais petite, tu te voyais en businesswoman ou tu étais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'étais petite, déjà, je voulais être chanteuse, actrice. Je suis typique. Mais je me souviens que je pensais toujours, il y a quelque chose de plus. Je suis sûre qu'il y a quelque chose de plus. Et c'est juste, je ne l'ai pas là. Et puis, quand je suis devenue adulte, je me souviens, quand j'avais 20 ans, je me suis dit, ah, mais en fait, je ne suis pas...

  • Speaker #0

    pas si spécial que ça j'aurais bien aimé que mes parents ils me disent qu'on est tous unique pas enfin et donc en même temps on est enfin personne n'est spécial donc on est tout le monde et il ya une ligne qu'on est uniforme en fait qu'on est qu'on n'est pas de côté spécial ça c'est intéressant de savoir parce que en tant que parents on dit tout le temps à notre enfant tu es le meilleur ouais c'est extraordinaire ce que tu fais on essaie un peu de l'eup l'if t vraiment de Est-ce que c'est une bonne technique ou pas ? Parce qu'à un moment donné, elle va se réaliser, je ne suis pas aussi spéciale que ça finalement.

  • Speaker #1

    C'est en contradiction, mais les deux sont justes. Je pense que c'est hyper important d'encourager ses enfants. Parce que personne ne t'aime comme tes parents t'aiment. Donc si tu n'as pas ça déjà quand tu es petit et la vie est assez dure, après c'est dur d'être adulte. Donc je pense que les enfants qui sont aimés et choyés par leurs parents, ils s'en sortent mieux. Maintenant, moi je dis tout le temps à mes filles, la vie est dure et tu vas... elle n'est pas juste. Mais il faut continuer à te battre, il faut continuer à y croire et plus tu essayes, plus tu augmentes tes chances de réussir en fait.

  • Speaker #0

    Tu répètes ce que ton père te disait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis il faut toujours essayer, essayer. Je trouve que pour moi, en tout cas, ça ne marche pas exactement comme je voudrais. Mais je continue d'essayer et je me dis que ça va marcher au bout d'un moment.

  • Speaker #0

    Et tu disais quand tu es devenue adulte à 20 ans, mais je pense que tu es devenue adulte plus jeune parce que tu as eu un enfant jeune aussi. Oui. Est-ce que ça a été aussi un déclic dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Ma fille Anaïs a été, je pense que si on regarde des milestones dans sa vie, pour moi le premier c'est elle. Il y a avant Anaïs et après dans ma vie. Oui, elle m'a rendue sérieuse. Elle m'a donné envie de réussir. Elle m'a donné envie de travailler dur pour elle, pour qu'on puisse aller en vacances, pour qu'elle n'ait pas honte de moi. Parce que j'étais jeune. J'allais aux réunions de parents d'élèves, ils avaient tous 20 ans en plus les parents. C'était un peu dur d'accrocher. Et puis ensuite, je ne sais pas si ça a changé aujourd'hui, mais à l'époque, en tout cas, ce n'était pas très bien vu. Ce que je peux comprendre. Mais du coup, je ne voulais pas qu'Anaïs le ressente. Donc j'ai changé mon mode de vie. J'ai changé la façon dont je m'habille. Je ne m'habillais plus du tout en adolescente. Je m'habillais comme une adulte. Au travail, je faisais la sérieuse. Et comme je te l'ai dit, je crois, avant, en offline, ma fille, elle a seulement su à 16 ans que j'étais jeune. Je me souviens, un jour, elle est rentrée à la maison, puis elle fait Mais t'as quel âge, maman, en fait ? Puis quand je lui ai dit, elle était hyper choquée. Puis moi, je lui ai dit Mais tu ne savais pas ? Puis elle a dit Mais j'avais aucune idée. Puis j'étais contente parce que ça montrait que j'avais réussi à lui donner une éducation stable sans qu'elle se rende compte qu'il y a quelque chose qui n'était peut-être pas dans la norme.

  • Speaker #0

    Oui. Mais oui, Dieu. Et ça, c'était ton obsession ? Oui. Enfin, normaliser le truc qui était finalement, qui sortait un peu du... Du lot, quoi.

  • Speaker #1

    Bah ouais, je voulais en fait...

  • Speaker #0

    T'as été pointée du doigt, si on veut, et puis tu voulais que ta fille soit...

  • Speaker #1

    Je voulais pas qu'elle le soit, puis je voulais aussi montrer aux autres gens que je pouvais réussir.

  • Speaker #0

    Ça, ça t'a donné l'agnac aussi ? Ah ouais,

  • Speaker #1

    complètement. Quand Anaïs, elle a sauté la dernière année de la primaire, je me souviens, je le disais à tout le monde, pour montrer aux gens que c'est pas parce que j'ai une fille jeune qu'elle peut pas être intelligente. Et puis je pense, quand elle était à l'Uni, ça m'a fait un ouf. Et que maintenant, c'est bon. Enfin, déjà, j'avais l'air assez vieille pour être mère. Donc, ça passait. Même si les gens, quand ils nous voyaient ensemble, ils disaient non, mais ce n'est pas possible. Mais ça ne faisait plus de mauvaises impressions. Oui. Parce qu'elle, elle s'en est bien sortie. Moi, je m'en suis bien sortie.

  • Speaker #0

    C'est flatteur, là.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est devenu flatteur.

  • Speaker #0

    À 44 ans, ça passe.

  • Speaker #1

    Oui, là, je vois qu'ils me regardent toujours. Ta fille, elle a 27 ans. C'est bizarre, mais c'est plus négatif, en fait. Oui.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a été un premier, première étape dans ta vie. Après, tu en as eu d'autres ?

  • Speaker #1

    J'en ai eu plein, mais si je donne des exemples, si on retourne à la différence entre les hommes et les femmes. Je viens d'y penser. Je me souviens quand j'ai eu ma deuxième fille. Mon mari travaillait à Procter comme moi. On était au même niveau. Et quand je suis rentrée de congé maths, ma chef, qui était une femme qui est super progressive et tout ça, elle m'a dit t'en fais pas, Brie, on t'a trouvé un travail où t'as pas besoin de voyager. Je me souviens, je l'ai regardé et je me suis dit, moi, je suis d'accord de voyager. Et je pense, la même semaine, à mon mari, ils lui ont dit, ah ben, tu as un nouveau poste, mais tu dois voyager une semaine par mois. Alors que tout le monde savait qu'il venait d'avoir un enfant aussi. Et je me souviens qu'à la maison, on parlait de ça et ça m'énervait tellement.

  • Speaker #0

    T'as raison.

  • Speaker #1

    Ouais, pourquoi il y a une femme, on lui offre ça. Alors Procter, c'est une boîte super avancée. Oui, oui, oui. Pour tout ce qui est diversity.

  • Speaker #0

    On a guillé, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, puis même les femmes. Oui,

  • Speaker #0

    oui, même les femmes, totalement.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'était un exemple qui m'avait aussi... Oui, j'ai retenu ça et c'est quelque chose que je me battrais pour que ça change.

  • Speaker #0

    Oui, en plus, tu as trois filles. Je pense que tu as envie que ça soit plus facile pour elles.

  • Speaker #1

    J'espère que le monde d'aujourd'hui, en tout cas en Suisse, on est quand même hyper privilégiés et tout ça, j'espère que ça change. Je vois petit à petit que ça change. Dans toutes les multinationales, ils ont des targets pour... améliorer le taux des femmes, les femmes dans le management. Il y a plein d'efforts. Maintenant, ça va prendre du temps. Personnellement, je trouve que les pays nordiques, c'est l'exemple. Mais c'est parce qu'ils l'ont forcé. Et pas tout le monde pense que quand c'est forcé, ça marche.

  • Speaker #0

    Mais pourtant, ça marche.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve, en tout cas. Je trouve que ça a marché. Ça a l'air d'être égal là-bas. Les hommes, ils prennent leur congé paternité sans honte. De plus en plus, ils offrent ici, dans les multinationales, plus que le congé légal. Et les hommes ne prennent pas quand même. Et je ne pense pas que c'est parce qu'ils ne veulent pas. Je pense que c'est l'image que ça donne.

  • Speaker #0

    Oui, totalement. Il y a encore cette image qui est ancrée. Maintenant, on essaie un peu de passer outre en donnant des 95% où il y a plus de jours de vacances et puis tu travailles à 100%, que ça, ça ne se voit pas. Et les hommes peuvent avoir plus de vacances, mais travaillent toujours à 100%.

  • Speaker #1

    Ils font ça ? Ah ok.

  • Speaker #0

    Il y a quelques boîtes qui font ça. Donc ça permet, en termes de visibilité, parce que c'est mal vu pour un homme qui ne soit pas... C'est plus un carriériste en fait, s'il bosse à 80 ou à 90%.

  • Speaker #1

    Moi je pense que les femmes, moi en tout cas où je bosse, pas Alcon, mais en multinational, tu ne peux pas être carriériste et bosser moins que 100%.

  • Speaker #0

    Ouais, ben voilà.

  • Speaker #1

    Tu restes... Tu restes... à ton niveau.

  • Speaker #0

    Pour contourner ça, il y a des systèmes qui sont mis en place où tu peux... transformer en fait les 5% donc t'es payé 95% si tu veux les 5% c'est des jours de congé donc ça se voit moins.

  • Speaker #1

    Ah waouh ! Bon c'est bien et pas bien C'est bien parce qu'au moins les gens peuvent le faire mais c'est pas bien parce que...

  • Speaker #0

    Ou autre chose, voyager parce qu'on a toute une nouvelle génération qui a d'autres envies aussi, qui n'ont pas forcément envie de travailler à 100% et de donner leur vie à leur carrière Et on n'est pas obligé d'avoir des enfants... Et on n'est pas obligé d'avoir des enfants. Mais c'est vrai qu'il y a ce côté nouvelle génération, il y a un clash aussi, je ne sais pas comment tu le ressens, dans votre entreprise.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si... Oui, ils en parlent souvent. Maintenant, moi, mon exemple, par exemple, c'est ma fille. Je ne sais pas si elle n'est pas encore la génération... Comment tu dis ? Ex-millenial ? Oui. Plus laquelle, les jeunes. Mais moi, je trouve qu'ils bossent dur.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Par contre, ils ont cette notion, cette conscience de l'équilibre personnel qu'on n'avait pas forcément. Ça veut dire que oui, ils vont bosser dur, mais ils auront une heure par jour peut-être pour eux.

  • Speaker #1

    Ça, je pense que la société, parce que moi, je suis comme ça aussi maintenant. Je cours tous les midis. Et je... Donc...

  • Speaker #0

    Mais à 20 ans, je ne suis pas sûre que tu penses ça. Non. ou à 25 ou 26 ans. Il fallait tick the box Tu as l'air un peu qu'après l'autre, il fallait y aller. Que ça soit dans ta carrière, dans ta vie perso, mais il y avait des objectifs, il fallait les faire les uns après les autres. Et après,

  • Speaker #1

    voilà. Non, je suis d'accord avec toi. Mais ça, c'est un vraiment bon point pour la société. Parce que je pense que… C'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que c'est extraordinaire. Moi, j'ai envie de m'inspirer de ça plutôt.

  • Speaker #1

    Si on veut vivre longtemps, il faut être en bonne santé. Non, mais physique et mentale. Et aller… Je ne sais pas, je pense que les gens qui ont passé 100% de leur vie que sur un axe de la vie, que ce soit le travail ou autre chose, ça n'aide pas forcément d'être 360 en bonne santé.

  • Speaker #0

    Oui, pour la créativité, pour plein de choses, ça c'est sûr. Plus tu t'ouvres, plus tu passes un peu de temps aussi avec toi-même, plus tu peux donner aussi.

  • Speaker #1

    Ah bah oui. Non, puis, enfin, moi, tout ce qui est well-being et tout ça, j'y crois vraiment. Et par exemple, je vais courir à midi, mais souvent, je m'arrête pendant ma course et je prends des notes de quelque chose et je n'y pense pas autrement. Et je vois que ça m'amène quelque chose. Donc, je pense vraiment que la dépense physique, ça aide le mental.

  • Speaker #0

    Ah, totalement.

  • Speaker #1

    Donc, ça, je recommande la dépense.

  • Speaker #0

    On peut circuler une allergie, en fait, qui te permet de vider aussi la tête.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Même quand tu fais des tâches toutes simples. Des fois, juste de ne pas être trop dans ton mental, ça te permet de le libérer un petit peu et tout d'un coup, tu as une idée. Oui. Et savoir se donner un petit peu ces moments d'immobile ou de tranquillité, ça permet d'être plus proactif. Après, moi, je suis beaucoup dans, je trouve en tout cas, si je me juge, un peu trop dans l'action.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais j'essaie en tout cas, oui, j'essaie d'avoir...

  • Speaker #1

    moment pour moi tous les jours pour faire du sport méditer lire mais mais peut-être qu'il faudrait que j'ai un moment pour moi pour rien en fait non parce que c'est ça que moi je n'ai pas de moment rien je suis beaucoup dans l'action manger mais mes plus jeunes elles sont vraiment jeunes donc je sais pas si c'est lié de travail plein temps plus avoir des enfants de 5 ans 10 ans mais mon temps libre je cours à midi Mais je passe jamais du temps à rien faire et je pense que c'est important aussi d'aller dans la nature.

  • Speaker #0

    Avant j'essayais d'avoir une routine, d'aller marcher avec une amie qui m'est chère pendant une heure par semaine dans la forêt. Et ça c'était précieux. C'est vraiment la nature, le fait de pouvoir parler aussi dans un huis clos naturel. C'est assez agréable, c'est assez puissant en fait. Mais on le fait en prenant le temps, en fait, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis quand on regarde en arrière, ça ne nous a pas limité de prendre ce temps. Alors que quand on est au jour le jour en action, action, action, on se dit toujours non mais j'ai pas le temps, j'ai pas le temps. Puis en fait, il faut planifier.

  • Speaker #0

    Toi, si tu devais refaire quelque chose, tu ferais quoi ? Tu as des regrets par rapport à ton parcours ? Ou il y a des conseils que tu donnerais à ton... Oui,

  • Speaker #1

    à moi ou mes filles, je leur dis toujours croyez en vous. Mais parce que vraiment ça, je pense que je n'ai pas assez cru en moi-même. Et maintenant, je pense même, je crois peut-être trop en moi-même, mais je suis sûre que je peux réussir. Et ce n'est pas arrogant de penser ça. Je pensais de croire en soi, de vraiment travailler dur parce qu'il faut travailler dur. Mais travailler dur, ça ne veut pas dire faire 14 heures par jour tous les jours. Justement, se ressourcer, de planifier son temps. Il y a ce concept de time management et moi je pense que c'est plutôt energy management. Donc le management de son énergie, d'être à 100% dans ce qu'on est au moment où on l'est. Oui, j'adore ça. Oui, ça ne veut pas dire que tu dois passer tout ton temps. Donc je pense ça, d'être très intentionnel, de croire en soi.

  • Speaker #0

    Toi, tu as commencé à croire en toi quand tu as pris conscience un peu de tes forces. de tes talents ou de ce que tu avais accompli jusque-là ? Est-ce que tu as eu besoin de te prouver des choses et puis te dire, regarde, en art, tu dirais quand même ?

  • Speaker #1

    Je pense que quand j'ai vraiment commencé à croire en moi, c'est quand je suis revenue de congé maths à Coty.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que j'étais vraiment fâchée contre l'entreprise, de voir dans quelle situation ils m'ont mis. Et je me suis rendue compte que ce n'était pas juste, personnellement. Après, je suis partie, j'ai démissionné, j'ai eu de la chance de trouver un autre travail. Mais je me souviens que quand j'ai commencé à Alcon, avant de commencer, je me suis dit, là, je ne vais plus manager ma carrière de la même manière. Maintenant, je vais avoir un work-life balance que je n'avais pas avant. Je vais être hyper intentionnelle dans les heures où je suis au travail. Travailler dur, mais je vais aller courir à midi. Je vais rentrer à temps pour aller chercher mes enfants et je ne vais pas être dans ce rush mode continu à me battre pour montrer aux autres que je peux y arriver. J'ai changé mon état d'esprit et j'ai commencé à croire en moi. J'écoute aussi beaucoup de podcasts. Je suis vraiment dans... D'en vivre dans le moment, d'être intentionnelle, de croire en soi. J'ai changé mon approche à la vie.

  • Speaker #0

    Oui, ton approche et la manière dont tu vois les choses aussi.

  • Speaker #1

    Oui, donc je veux que mes filles croient en elles en fait. C'est le truc le plus important.

  • Speaker #0

    Et c'est ça que tu donnerais comme message, en fait. Oui. Vraiment croire en...

  • Speaker #1

    Alors, j'ai entendu un truc l'autre jour, et j'adore, c'était en anglais, mais ce qu'il disait, le monsieur, il disait, imaginez qu'il y a longtemps, on vous donne la garde de quelqu'un, et vous devez vous en occuper comme si c'était vos enfants, de les traiter super bien, de les encourager, de les aider à apprendre à comment manager la vie et tout ça, et maintenant, imaginez que c'est vous. Et je trouve qu'on pense comme ça de soi-même, on est différent. Bien sûr. Et donc moi, j'essaie souvent de penser comme ça maintenant. Je suis beaucoup plus gentille avec moi-même que je l'étais avant.

  • Speaker #0

    Pour le self-talk, pareil. On se parle très très mal. On ne parlerait pas comme ça à notre ami.

  • Speaker #1

    Mais c'est exactement ça. Et puis si on prend cette approche de se dire, en fait, je vais me traiter comme je traite mes enfants, ma meilleure amie. On est beaucoup plus forgiving.

  • Speaker #0

    On se pardonne.

  • Speaker #1

    on se pardonne, on s'encourage. Et puis, c'est une autre approche à la vie et j'y crois vraiment à ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Brie.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup pour cet échange. Et on va terminer là-dessus parce que c'est très poétique et ça donne envie de méditer là-dessus. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi et à bientôt.

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Description

Bree Bovay est une professionnelle chevronnée en communication, actuellement directrice de la communication internationale chez Alcon, un leader mondial des soins oculaires.


Avant de rejoindre Alcon, elle a occupé des postes de responsabilité chez Coty et Procter & Gamble.


Son parcours témoigne d'une expertise approfondie en communication stratégique et en gestion de marque à l'échelle internationale.


Dans cet épisode, Bree partage son expérience sur la culture d'entreprise, le développement des talents, les défis rencontrés par les femmes dans le milieu professionnel, et l'importance de la gestion de l'énergie.


https://www.linkedin.com/in/bree-bovay/?originalSubdomain=ch


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous, bienvenue sur le podcast de Woman Lift Up. Mon objectif avec le podcast de Woman Lift Up est de vous permettre de vous nourrir grâce au parcours de mes invités. Je suis Tamara Mangado, la fondatrice de Woman Lift Up. J'ai le plaisir de vous présenter Brie Boven, directrice de communication pour l'international chez Alcol. Nous avons échangé notamment sur la culture d'entreprise, le développement des talents, les défis rencontrés par les femmes et l'importance de la gestion de notre énergie.

  • Speaker #1

    Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour Brie,

  • Speaker #1

    je suis ravie de t'accueillir dans le podcast de Women Lift Up. Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Très bien, bonjour Tamara, merci beaucoup de m'avoir et de m'accueillir. Je vais super bien, c'est vendredi, il fait beau.

  • Speaker #1

    Super ! Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Oui, alors je suis Brie Bovay, je suis suisse avec des origines américaines canadiennes. Je travaille à Alcon, qui est une compagnie de MedDevice. On fait des lentilles de contact et tout ce qui porte à la chirurgie de la cataracte. Et je suis en communication depuis toute ma carrière, donc bientôt 23 ans je crois maintenant. Et à Alcon, je suis en directrice de communication pour International. Et du côté privé, j'ai trois filles et une belle-fille, un compagnon et un chat.

  • Speaker #1

    Ça fait plein de choses, dis donc. Tu as une vie bien remplie avec tout ça.

  • Speaker #2

    bien rempli, c'est le cas de le dire.

  • Speaker #1

    Bon, super. Et je sais que tu voyages aussi pas mal. Donc, tu arrives à t'organiser. Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir trouvé le temps. C'est chouette de t'avoir ici. Est-ce qu'on pourrait peut-être parler un petit peu de ton parcours et déjà comment tu en es arrivé à ce poste-là aujourd'hui ? Déjà, est-ce que c'était quelque chose que tu avais visé ?

  • Speaker #0

    Dès ton plus jeune âge, c'est quelque chose qui est venu après ou est-ce que c'est des opportunités les unes après les autres ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je dirais qu'en gros c'est venu par opportunité. Je ne savais pas trop ce que je voulais faire quand j'étais jeune comme je pense la plupart des gens. Je n'avais pas de vocation, je travaillais assez bien à l'école mais ce n'était pas exceptionnel on va dire. Mais j'ai été au collège à Genève et à 16 ans j'ai déménagé aux Etats-Unis avec ma mère. Et on a fini l'école au high school aux États-Unis. J'ai aimé l'expérience quand j'y pense maintenant. Mais sur le coup, à 16 ans, c'est peut-être pas le meilleur âge pour déménager. Les amis, c'est important. Donc, dès que j'ai pu, à 18 ans, je suis revenue en Suisse. Et je suis revenue accompagnée d'une fille. J'ai eu une fille très jeune. J'en parle maintenant parce que ça a une grosse partie dans ma vie et dans mes choix. Mais je suis revenue en Suisse avec une fille. Et j'ai fait l'université à... Webster. Donc c'est une université américaine privée. Et je l'ai fait en trois ans au lieu de quatre, parce que je trouvais que le système académique américain est complètement différent du suisse ou l'européen, où il faut... Suisse-européen, c'est très, très scolaire, il y a plein de sujets, il faut tout apprendre par cœur. Enfin, je simplifie. Alors qu'aux États-Unis, j'ai trouvé plus simple. Il y a moins de sujets. On fait les sujets où on est bon. Après, oui, il y a les maths où il faut quand même faire l'anglais, etc. Mais ce n'est pas aussi strict, on va dire que c'est en Europe. Et donc, j'ai trouvé plus facile et j'ai réussi à finir l'université plus vite. Et au bout de deux mois d'été, j'ai eu de la chance. J'ai trouvé un poste online pour Procter & Gamble pour un contrat de six mois. Je l'ai appelé, j'ai fait les interviews, j'ai fait les tests, je l'ai eu. Et après, j'ai passé 15 ans là-bas pour finir.

  • Speaker #0

    Bon bah super intéressant. Déjà la première chose, ça m'intéresse, c'est le système, tu disais le système américain, le système suisse d'un point de vue académique. Tu trouvais que l'un était plus facile que l'autre, mais est-ce que l'un va plus taper dans les talents ? Ça veut dire quand t'es bon dans quelque chose, on va peut-être plus mettre ça en évidence. Comment c'est le système ? Je connais pas du tout, c'est des suppositions que je fais par rapport à ce que tu viens de dire.

  • Speaker #1

    Et c'était il y a longtemps, donc ça a peut-être changé et c'est vraiment mon point de vue. parce que souvent quand on parle avec différentes personnes ils ont des points de vue très forts et donc c'est pas pour juger personnellement par exemple je mettrais mes enfants en école publique en Suisse et s'ils réussissent pas je les mettrais dans le système américain parce que je pense que le système américain oui il est plus simple parce qu'il y a moins de sujets et il te fait vraiment aller dans les domaines où t'es bon et après tu fais plus de cours dans ces domaines là Et pour finir, si je compare par exemple une de mes meilleures amies qui a fait l'Uni en Suisse, c'était plus dur pour elle, alors que moi je trouvais facile et j'ai un aussi bon travail. Et puis ça ne sélectionne pas autant le système américain. En Suisse, je crois que ça a 13 ans, enfin je ne sais plus, ça dépend du canton. Mais ils décident, est-ce qu'on va en apprentissage, est-ce qu'on va à l'Uni ? Et pour moi, ça c'est trop tôt.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, je trouve que le système américain, il donne plus de chance. Par contre, la culture générale et tout ça, je pense que le système européen, on apprend quand même plus. Parce que c'est forcé, en fait.

  • Speaker #0

    Bien sûr, tu as eu la chance d'avoir les deux aspects. Ensuite, tu es allée dans une boîte qui est plutôt anglo-saxonne. Et donc, avec une culture aussi très forte.

  • Speaker #1

    Personnellement, j'adore la culture et je fais partie des gens qui parlent encore en nous quand je parle de Procter. C'est ce que les gens disent, mais c'est parce qu'ils nous prennent très très jeunes et ils nous forment. Mais ils nous forment, un, en formation continue. Donc ça, c'est quelque chose, ayant travaillé dans deux autres boîtes depuis, je remercie vraiment Procter parce que pendant 15 ans, j'ai été formée tous les mois à des nouveaux skills, à des nouvelles façons de regarder des projets, faire du media training, enfin tout. On est vraiment formés continuellement. Maintenant, oui, la culture d'entreprise, il y a des valeurs et elles sont vraiment très fortes. La boîte est aussi super vieille, elle a 175 ans ou plus maintenant. Et puis, c'est aussi promotion from within. Donc, le CEO, il a commencé au même niveau que j'ai commencé. Donc, je crois que maintenant, ils sont un peu ouverts où ils engagent des gens à des postes un peu supérieurs, mais qui n'ont pas commencé en bas. Mais le système de Procter, c'est qu'on commence en bas et qu'on monte.

  • Speaker #0

    On grandit en fait, c'est la fin de la boîte.

  • Speaker #1

    C'est aussi une pyramide du coup. Bien sûr. Plein de gens, si tu ne réussis pas, au bout de deux assignments, tu pars. Oui.

  • Speaker #0

    Et là, toi, tu as grandi dans cette entreprise. Oui. Tu as gravi les échelons. Comment tu t'es sentie par rapport à ça ? Est-ce que tu as toujours eu un peu cet aspect carriériste ? Ou c'était un but que tu t'es donné ? Parce que je sais que tu as donné quand même beaucoup d'énergie et de temps à ta carrière.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai essayé. Il y a plusieurs choses. Mon père, qui travaille en multinationale aussi, il nous a toujours dit, les filles, le monde, il est injuste. Vous êtes dans un monde d'hommes. Vous allez devoir travailler deux fois plus dur pour le même résultat. Et un autre truc qu'il nous a toujours dit, c'est soyez indépendantes. Ayez toujours votre salaire, soyez indépendantes. Et puis moi, quand j'ai commencé Procter, il était hyper content. Il m'a toujours poussé. Donc ça, je pense, cette pression, je l'avais aussi par rapport à ça. Je voulais lui montrer que je pouvais y arriver. Et puis après, la culture de l'entreprise, elle est super compétitive aussi. Tout le monde se traite avec intégrité, mais vu qu'on sait que c'est cette pyramide et qu'on veut toujours être promu. C'est un peu une mentalité qui est en partie. Maintenant, je me rends compte, cette course après la promotion, c'est fatigant. Donc, c'était ouais, pendant 15 ans, c'était ça. Et quand j'ai été vendue à Coty, parce qu'on était 10 000 employés et 44 marques à être vendues à une autre entreprise. j'ai vu qu'il y avait un autre monde et que c'était différent, que les cultures n'étaient pas aussi fortes. Et puis, je me suis rendu compte que toute ma vie n'était pas forcément avec une boîte. Donc, ça m'a changé pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Et quand tu étais chez Procter et que ça fonctionnait plutôt bien, tu t'imaginais faire toute ta carrière chez Procter ? Oui. Oui.

  • Speaker #1

    La plupart des gens disent souvent, quand ça fait 20-25 ans qu'ils sont à Procter, à l'interne, ils font des speeches, ils disent j'aurais jamais imaginé passer toute ma carrière là Moi, j'étais sûre que j'allais passer toute ma carrière là-bas. Ça n'a pas marché.

  • Speaker #0

    Donc finalement, tout ton réseau, toute ta vie était autour de cette entreprise pendant 15 ans. Et ce que je remarque en parlant à pas mal de talents ces derniers mois, c'est que... Quand on est dans une entreprise pendant une quinzaine d'années ou pendant longtemps en tout cas, on crée son réseau à l'intérieur de l'entreprise et on oublie de créer son réseau à l'extérieur de l'entreprise qui peut poser problème quand on en sort plus tôt que prévu.

  • Speaker #1

    Complètement. Et puis ça, c'est un truc que je dis souvent à ma fille qui a 26 ans. Maintenant, elle travaille à L'Oréal. Fais ton réseau. Parle aux gens à l'interne, à l'externe. Puis beaucoup de gens n'aiment pas ce mot, networking. Faire du réseau, ils trouvent que c'est faux. Et j'avais entendu quelqu'un qui disait, je ne sais plus comment on dit en français, que le réseau, c'est... En fait, il faut penser au networking, que les gens essayent de s'aider entre eux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est créer du lien, en fait. Créer du lien.

  • Speaker #1

    Et ça, je ne l'ai pas fait du tout pendant 15 ans. Je créais du lien avec, au travail, les gens que je respectais et que j'avais l'impression que c'était des gens qui étaient bons. Mais vu que je ne pensais pas changer de boîte, je n'ai pas fait d'efforts de ce point de vue-là. Les ex-proctaires, c'est un réseau super fort à Genève parce qu'il y en a partout. Et ça aide d'être en soi. Je fais partie du PNJ alumni, du PNJ female alumni pour les femmes. Il y a plein de réseaux proctaires, mais oui, il faut aller plus loin, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que tu as raison, il y a le côté un peu péjoratif du networking, comme un peu de l'ambition, et surtout au féminin.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu l'as ressenti ça ?

  • Speaker #1

    Complètement. L'année dernière, ma chef, on a les reviews of results. Comment tu dis en français ? Désolée, je parle beaucoup de franglais, ça fait 20 ans, plus de 20 ans que je travaille en anglais. Mais elle m'a dit non mais Brie, ta performance, on sait, on sait que tu délivres. Maintenant, il faut que tu fasses ton réseau à l'interne. Puis je dis mais comment ça, elle fait passe du temps, va boire des cafés avec Top Management, va juste... passe plus de temps. Et puis je lui ai dit justement ce que j'ai partagé, j'ai dit j'aime pas ça, c'est faux, je me sens que je me force, ça me donne l'impression que je suis trop politique. Mais tu dois dépasser ça. Et tu dois te dire, mais non, tu veux juste aller parler aux gens pour qu'ils te connaissent et qu'après, quand on parle dans les talent reviews des différentes personnes, qu'eux ils disent ah bah oui, je sais qu'ils s'aiment. Donc je me suis mis, dans mon agenda, je suis assez organisée, au moins une fois par mois. d'aller boire un café avec quelqu'un que je ne connais pas, de leur poser des questions sur eux, en fait, pas spécialement parler de moi, mais de leur demander sur leur carrière, de savoir qu'est-ce qu'ils ont fait. Et en faisant ça, pour donner un exemple utile, il y a un an à peu près, je parlais beaucoup avec le head de HR, et il m'a dit qu'il avait ce projet, est-ce que ça m'intéressait, et depuis un an... j'arrête pas d'augmenter mes projets HR. Et ça a juste commencé parce que j'ai été boire des cafés avec lui. Et j'ai une passion pour HR. Sur le côté, j'ai fait des études à l'Union de Genève il y a deux ans en HR. Ça venait de quelque chose que j'aimais faire, mais ça m'a aidée.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a plusieurs manières de réseauter. Et ça, je crois qu'on n'en a pas vraiment conscience. C'est qu'on a un peu cette image, quand on va networker, c'est qu'il faut aller dans une salle avec plein de monde. son verre à la main et faire du name dropping pendant deux heures dans une salle bondée. Et en fait, il y a des personnes qui sont très à l'aise là-dedans et il y en a d'autres qui le sont moins et qui préfèrent avoir des connexions plus étroites avec les gens ou des liens. Et c'est vrai que quand tu vas boire des cafés ou faire des lunchs avec des personnes, c'est tout aussi efficace que si tu passes toute une soirée par... Par semaine, ce qui est compliqué pour une femme en plus avec des enfants en bas âge, un niveau de carrière, c'est pour ça qu'on network moins aussi en tant que femme, c'est que c'est compliqué de faire les after work, enfin toutes ces différentes choses. Mais il y a différents moyens, puis aussi des présentations à faire, quand tu présentes des skills, la visibilité se travaille de différentes manières en fait.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord, je fais partie de ces gens qui n'aiment pas trop les grosses soirées, je me retrouve à parler aux gens que je connais. Donc ça, je n'aime pas trop. Je préfère les one-on-one, même quand c'est des gens que je ne connais pas. Je trouve plus facile de leur demander rendez-vous et qu'on se voit. De toute manière, tu parles plus quand tu es…

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment une création de lien. Tu vas te souvenir peut-être pas du nom de la personne avec qui tu as parlé, mais du sujet de conversation. Oui.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est souvent les sujets de conversation, quand on partage quelque chose d'un peu personnel, ça ouvre plein d'autres choses. De toute manière, on est des êtres humains et c'est toujours quand on connaît mieux les gens et qu'on les apprécie. Après, il faut être bon à ce qu'on fait. Ça, ça va de soi. Mais les gens qu'on connaît et qu'on apprécie, on a plus envie de leur parler. Donc, on a plus envie de travailler avec eux.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc, ça revient à ça aussi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est simplement comme message d'avoir aussi conscience qu'on peut networker de différentes manières et qu'on n'a pas besoin d'être dans l'inconfort.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on l'oublie, ça. Quand on est dans une carrière professionnelle, on pense qu'il y a... une seule manière de networker et que c'est pas possible parce que c'est pas pour nous et parce qu'on a pas le temps.

  • Speaker #1

    Ouais, non, je suis d'accord. Et puis après, quand tu dis que c'est plus compliqué pour les femmes, je suis d'accord sans être d'accord. Parce que je pense que c'est un choix. Ça peut très bien être son partenaire qui s'occupe des enfants à ces moments-là. Et puis, j'espère en tout cas de plus en plus, c'est le cas. Moi, mon partenaire en tout cas, il est complètement ouvert à ça. Mais souvent, en fait, j'ai pas envie. Parce que je les vois déjà... Pas beaucoup, mais en France, je trouve, je les vois le matin avant l'école, je les vois le soir pendant deux heures. Je n'ai pas envie de sacrifier ça. Bien sûr. Donc ça, je ne sais pas si c'est un trait plutôt féminin, mais...

  • Speaker #0

    Tu as raison, tu as raison, il y a plusieurs... c'est soit un choix, soit une contrainte, mais c'est vrai qu'on constate qu'en général, dans les événements après le travail, il y a moins de femmes.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour ça qu'il faut faire des petits déjeuners.

  • Speaker #0

    Je suis totalement partante et je suis beaucoup plus du matin, donc ça m'arrange en plus. Je fatigue au fur et à mesure de la journée et le soir. J'ai moins d'énergie, donc effectivement, je préfère les petits déjeuners. Mais voilà, chacun sa manière de networker. Et c'est super important de travailler son réseau divers et varié dans l'entreprise et à l'extérieur de l'entreprise et dans des environnements complètement différents.

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut aussi être authentique. Parce que maintenant, par exemple, les gens avec qui j'ai travaillé, que ce soit à P&G, à Coty ou à Alcon, qu'ils n'y sont plus, si je les aime, enfin, je veux dire que je les respectais, que j'aimais qu'ils étaient en tant que personnes, je continue à garder contact. Bien sûr. Les autres, non. Et je ne sais pas toi, mais quand je reçois un message de quelqu'un qu'on n'accrochait pas... Et que c'est un peu faux le message qu'ils m'envoient. Je leur réponds parce que je veux être polie. Mais j'ai l'impression que c'est opportuniste. Et personnellement, je n'ai pas envie de dégager ça. Enfin, je trouve qu'il y a une manière de le faire.

  • Speaker #0

    Oui, tu arrives à filtrer un petit peu ce qui vient du cœur ou pas, c'est ça ? Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis moi aussi, dans l'autre sens. Alors que je me souviens quand je cherchais un... Je n'aimais pas trop la culture d'entreprise de Coty, par exemple. Donc, j'ai cherché un travail ailleurs. Et tu fais ta liste de gens que tu connais. dans les boîtes que tu veux, etc. Et je n'ai pas contacté les gens qui n'avaient pas le cœur pour moi. Parce que je n'avais pas envie de... Je ne sais pas si je me mets trop de barrières, mais je n'avais pas envie de passer pour quelqu'un d'opportuniste.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Il y a beaucoup le côté aussi comment les autres vont me juger. Le jugement des autres en fait, de se dire est-ce qu'ils vont penser que je suis opportuniste ? Il y a beaucoup de questions aussi, peut-être que tout le monde ne se pose pas.

  • Speaker #1

    Oui, je sais pas si je me pose trop de questions. Maintenant, j'ai 44 ans donc je m'en fiche vraiment de ce que les gens y pensent. J'ai passé l'âge pour ça, par contre, oui je veux pas que les gens pensent que je suis opportuniste. Je sais pas comment c'est pour toi, mais j'aimerais que les gens me voient avec les valeurs que j'ai. après c'est pas toujours comme ça parce que quand on connait pas les gens on les juge d'une manière ou d'une autre mais en tout cas moi je fais mon maximum pour qu'on me voit comme je suis et pour essayer de pas juger les gens avant de les connaître parce que ça c'est quelque chose que je pense l'être humain fait souvent avec

  • Speaker #0

    l'âge je pense que tout est réciproque c'est à dire on s'inquiète un peu moins du jugement de l'autre et on juge moins hum On respecte ceux qui nous respectent. Enfin, on est... Voilà, il y a un peu ce côté échange qui... Enfin, donner, recevoir, cette circulation des énergies qui est un peu plus présente avec le temps, peut-être.

  • Speaker #1

    Oui. Non, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Et aussi le temps qui passe.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, c'est ça. Donc, en fait, après Procter, tu as fait Coty.

  • Speaker #1

    Oui, pendant quatre ans. Et là, j'étais Head de Corporate Affairs pour Professionnel Beauty, donc c'est tout ce qui est les coiffeurs en fait, les salons de coiffure, les produits pour salons de coiffure. Et mon travail, c'était toujours en communication, mais Corporate Affairs, c'est un peu plus que juste de la com. Tu fais aussi Sustainability, tu fais Investor Relations. Désolée, je ne connais pas ces mots. Non,

  • Speaker #0

    non, c'est très bien, c'est très bien.

  • Speaker #1

    Et puis de la com interne et externe pour Amélie. améliorer la culture de l'entreprise. Donc le travail en lui-même, il était super intéressant. J'ai beaucoup appris. Maintenant, c'était une nouvelle entreprise où 10 000 employés ex-proctaires arrivaient avec 8 000 employés cotis, je crois. Donc il y avait pas mal de frictions et j'aimais juste pas la culture d'entreprise. Donc je suis restée 4 ans, je pense que c'était un peu trop long.

  • Speaker #0

    Ok, donc t'as tout de suite senti qu'il n'y avait pas le fit ?

  • Speaker #1

    Non, parce que j'y croyais et on nous avait vendu un peu un rêve. Et je me suis rendue compte après en fait, ça m'a pris un petit moment. Puis en fait, je suis tombée enceinte de ma troisième fille au bout de deux ans et demi. Et puis je suis partie en congé maths et quand je suis revenue, ils avaient réorganisé et ils avaient mis quelqu'un au-dessus de moi alors que je faisais le travail de mon ancienne chef et le mien depuis deux ans. Donc moi en fait, je pensais que j'allais revenir et être promue. Et je suis revenue et c'était pas du tout ça. Et en plus, ils avaient mis un homme au-dessus de moi. Ça m'a un peu cassée en fait. Et du coup, j'ai tout de suite commencé à chercher un autre travail. Puis j'ai trouvé assez vite. Donc je suis contente, j'ai pu donner ma lettre de resignation. J'ai démissionné, puis j'ai eu trois mois de congé entre les deux jobs, ce qui était super. Et ensuite, j'ai commencé à Alcon et là, ça fait quatre ans maintenant. Et j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    Et on va en parler, mais ce que je voulais te demander, parce que là, tu en as parlé rapidement, c'est est-ce que tu as eu au moment dans tes carrières d'évolution ce sentiment que c'était plus compliqué pour une femme ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Non, mais depuis le début.

  • Speaker #0

    Depuis le début, oui.

  • Speaker #1

    Peut-être pas les cinq premières alliées, mais parce que j'avais 22 ans quand j'ai commencé. Mais j'ai vite trouvé que les hommes étaient promus plus vite. Après, je ne sais pas si c'est lié à... On promouvoit les gens comme nous. Et en tout cas, à cette époque-là, la plupart des gens au top management ou au higher management, c'était des hommes. Donc, ils se retrouvaient plus. Mais je me souviens, par exemple, quand j'ai été promue directrice à P&G, un an avant, ils ont promu un ami à moi. Et je me souviens que j'avais été vers ma chef. C'était notre chef commune. Et je me suis dit... pourquoi il est promu et pas moi ? Puis elle fait, c'est son tour. Et puis, j'avais vraiment l'impression que je travaillais beaucoup plus dur que lui. Et je pense que même lui, il l'admettrait. On est encore amis. Et je crois qu'il le dirait aussi. Et je n'ai rien dit. Et j'étais, OK, c'est à son tour. Je vais attendre le mien. Et puis, j'ai aussi attendu d'avoir un enfant avant d'être promu. Parce que j'avais peur que si je tombais enceinte avant d'être promu, que ça allait rallonger ma promotion. deux ans de plus, donc j'ai fait des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu l'impression de demander ou pas ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, je me suis toujours battue pour toutes mes promotions. D'accord,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, toutes mes promotions, j'étais contente, mais j'étais plutôt là, c'est le moment.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que je trouve un peu dommage. Je connais plein de gens que quand ils s'étaient promus, ils étaient hyper contents, hyper surpris. Moi, c'était plutôt... Oui. Et... Ouais, enfin...

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as dû à chaque fois le demander, c'était pas spontané.

  • Speaker #1

    Ah non, j'ai dû me battre. J'ai dû faire mes... J'écrivais mes propres recommandations de pourquoi je devais être promu, puis je les donnais à mon chef. Et puis je revenais, je revenais. Je me souviens, une fois, j'avais eu un meeting avec la chef de mon chef. Et mon chef, parce que je pense qu'il en avait marre que je demande, elle me posait plein de questions. Et chaque question, je répondais et je voyais qu'à la fin, elle ne savait plus quoi dire. Puis au bout d'un moment, à chaque fois, ça marchait, mais c'était toujours tard. Et aussi à Alcon, je suis amie avec deux hommes. Un, il est VP et l'autre, il est juste un niveau au-dessus de moi. Puis on a tous le même âge. Puis on mange souvent ensemble. Puis il y en a un, il m'a dit, mais arrête d'être autant carriériste. Tu devrais être contente d'être où tu es. Je fais, mais tu rigoles. T'es vice-président, toi. T'as le même âge que moi. Tu penses franchement que t'es plus intelligent que moi. Puis il me fait, mais non, Brie, arrête de dire ça. Je fais, ben, en attendant, entre nous trois, c'est quand même moi qui suis le moins haut placé. Et je trouve pas, sans être arrogante, je trouve pas que vous êtes plus intelligent que moi. Et ils sont d'accord, mais... Je veux pas passer pour la féministe, mais je suis un peu, mais pour moi, la féministe, c'est... Être égale aux hommes. Oui,

  • Speaker #0

    c'est la définition du féminisme.

  • Speaker #1

    Je ne trouve pas qu'on l'aime.

  • Speaker #0

    Mais tu ne le ressens pas, et toujours aujourd'hui, même dans un monde qui bouge, en fait.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est les multinationales.

  • Speaker #0

    En entreprise, en grande, en multinationale. Ce qui est marrant, c'est qu'on te dit arrête d'être carriériste. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Tu pousses trop parce que, oui, j'ai un bon job. Je suis directrice pour International. C'est la plus grosse région de notre... C'est plus que la moitié du monde, parce qu'Alcon est divisé entre US et international. Donc, j'ai un bon travail, mais...

  • Speaker #0

    Mais pour toi, pas plus, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. Et puis je pense que je suis capable. Là, j'ai remplacé un congé maths pendant cinq mois dans le global pour une personne qui a un niveau au-dessus. Je ne trouvais pas le travail beaucoup plus difficile. Les horaires étaient un peu difficiles, parce que la plupart des gens sont basés aux États-Unis. Mais à part les horaires, le travail en lui-même, ça va.

  • Speaker #0

    Je vais revenir un petit peu en arrière. Oui. Et ce côté carriériste, tu l'as toujours eu ? Quand tu étais petite, tu te voyais en businesswoman ou tu étais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'étais petite, déjà, je voulais être chanteuse, actrice. Je suis typique. Mais je me souviens que je pensais toujours, il y a quelque chose de plus. Je suis sûre qu'il y a quelque chose de plus. Et c'est juste, je ne l'ai pas là. Et puis, quand je suis devenue adulte, je me souviens, quand j'avais 20 ans, je me suis dit, ah, mais en fait, je ne suis pas...

  • Speaker #0

    pas si spécial que ça j'aurais bien aimé que mes parents ils me disent qu'on est tous unique pas enfin et donc en même temps on est enfin personne n'est spécial donc on est tout le monde et il ya une ligne qu'on est uniforme en fait qu'on est qu'on n'est pas de côté spécial ça c'est intéressant de savoir parce que en tant que parents on dit tout le temps à notre enfant tu es le meilleur ouais c'est extraordinaire ce que tu fais on essaie un peu de l'eup l'if t vraiment de Est-ce que c'est une bonne technique ou pas ? Parce qu'à un moment donné, elle va se réaliser, je ne suis pas aussi spéciale que ça finalement.

  • Speaker #1

    C'est en contradiction, mais les deux sont justes. Je pense que c'est hyper important d'encourager ses enfants. Parce que personne ne t'aime comme tes parents t'aiment. Donc si tu n'as pas ça déjà quand tu es petit et la vie est assez dure, après c'est dur d'être adulte. Donc je pense que les enfants qui sont aimés et choyés par leurs parents, ils s'en sortent mieux. Maintenant, moi je dis tout le temps à mes filles, la vie est dure et tu vas... elle n'est pas juste. Mais il faut continuer à te battre, il faut continuer à y croire et plus tu essayes, plus tu augmentes tes chances de réussir en fait.

  • Speaker #0

    Tu répètes ce que ton père te disait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis il faut toujours essayer, essayer. Je trouve que pour moi, en tout cas, ça ne marche pas exactement comme je voudrais. Mais je continue d'essayer et je me dis que ça va marcher au bout d'un moment.

  • Speaker #0

    Et tu disais quand tu es devenue adulte à 20 ans, mais je pense que tu es devenue adulte plus jeune parce que tu as eu un enfant jeune aussi. Oui. Est-ce que ça a été aussi un déclic dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Ma fille Anaïs a été, je pense que si on regarde des milestones dans sa vie, pour moi le premier c'est elle. Il y a avant Anaïs et après dans ma vie. Oui, elle m'a rendue sérieuse. Elle m'a donné envie de réussir. Elle m'a donné envie de travailler dur pour elle, pour qu'on puisse aller en vacances, pour qu'elle n'ait pas honte de moi. Parce que j'étais jeune. J'allais aux réunions de parents d'élèves, ils avaient tous 20 ans en plus les parents. C'était un peu dur d'accrocher. Et puis ensuite, je ne sais pas si ça a changé aujourd'hui, mais à l'époque, en tout cas, ce n'était pas très bien vu. Ce que je peux comprendre. Mais du coup, je ne voulais pas qu'Anaïs le ressente. Donc j'ai changé mon mode de vie. J'ai changé la façon dont je m'habille. Je ne m'habillais plus du tout en adolescente. Je m'habillais comme une adulte. Au travail, je faisais la sérieuse. Et comme je te l'ai dit, je crois, avant, en offline, ma fille, elle a seulement su à 16 ans que j'étais jeune. Je me souviens, un jour, elle est rentrée à la maison, puis elle fait Mais t'as quel âge, maman, en fait ? Puis quand je lui ai dit, elle était hyper choquée. Puis moi, je lui ai dit Mais tu ne savais pas ? Puis elle a dit Mais j'avais aucune idée. Puis j'étais contente parce que ça montrait que j'avais réussi à lui donner une éducation stable sans qu'elle se rende compte qu'il y a quelque chose qui n'était peut-être pas dans la norme.

  • Speaker #0

    Oui. Mais oui, Dieu. Et ça, c'était ton obsession ? Oui. Enfin, normaliser le truc qui était finalement, qui sortait un peu du... Du lot, quoi.

  • Speaker #1

    Bah ouais, je voulais en fait...

  • Speaker #0

    T'as été pointée du doigt, si on veut, et puis tu voulais que ta fille soit...

  • Speaker #1

    Je voulais pas qu'elle le soit, puis je voulais aussi montrer aux autres gens que je pouvais réussir.

  • Speaker #0

    Ça, ça t'a donné l'agnac aussi ? Ah ouais,

  • Speaker #1

    complètement. Quand Anaïs, elle a sauté la dernière année de la primaire, je me souviens, je le disais à tout le monde, pour montrer aux gens que c'est pas parce que j'ai une fille jeune qu'elle peut pas être intelligente. Et puis je pense, quand elle était à l'Uni, ça m'a fait un ouf. Et que maintenant, c'est bon. Enfin, déjà, j'avais l'air assez vieille pour être mère. Donc, ça passait. Même si les gens, quand ils nous voyaient ensemble, ils disaient non, mais ce n'est pas possible. Mais ça ne faisait plus de mauvaises impressions. Oui. Parce qu'elle, elle s'en est bien sortie. Moi, je m'en suis bien sortie.

  • Speaker #0

    C'est flatteur, là.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est devenu flatteur.

  • Speaker #0

    À 44 ans, ça passe.

  • Speaker #1

    Oui, là, je vois qu'ils me regardent toujours. Ta fille, elle a 27 ans. C'est bizarre, mais c'est plus négatif, en fait. Oui.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a été un premier, première étape dans ta vie. Après, tu en as eu d'autres ?

  • Speaker #1

    J'en ai eu plein, mais si je donne des exemples, si on retourne à la différence entre les hommes et les femmes. Je viens d'y penser. Je me souviens quand j'ai eu ma deuxième fille. Mon mari travaillait à Procter comme moi. On était au même niveau. Et quand je suis rentrée de congé maths, ma chef, qui était une femme qui est super progressive et tout ça, elle m'a dit t'en fais pas, Brie, on t'a trouvé un travail où t'as pas besoin de voyager. Je me souviens, je l'ai regardé et je me suis dit, moi, je suis d'accord de voyager. Et je pense, la même semaine, à mon mari, ils lui ont dit, ah ben, tu as un nouveau poste, mais tu dois voyager une semaine par mois. Alors que tout le monde savait qu'il venait d'avoir un enfant aussi. Et je me souviens qu'à la maison, on parlait de ça et ça m'énervait tellement.

  • Speaker #0

    T'as raison.

  • Speaker #1

    Ouais, pourquoi il y a une femme, on lui offre ça. Alors Procter, c'est une boîte super avancée. Oui, oui, oui. Pour tout ce qui est diversity.

  • Speaker #0

    On a guillé, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, puis même les femmes. Oui,

  • Speaker #0

    oui, même les femmes, totalement.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'était un exemple qui m'avait aussi... Oui, j'ai retenu ça et c'est quelque chose que je me battrais pour que ça change.

  • Speaker #0

    Oui, en plus, tu as trois filles. Je pense que tu as envie que ça soit plus facile pour elles.

  • Speaker #1

    J'espère que le monde d'aujourd'hui, en tout cas en Suisse, on est quand même hyper privilégiés et tout ça, j'espère que ça change. Je vois petit à petit que ça change. Dans toutes les multinationales, ils ont des targets pour... améliorer le taux des femmes, les femmes dans le management. Il y a plein d'efforts. Maintenant, ça va prendre du temps. Personnellement, je trouve que les pays nordiques, c'est l'exemple. Mais c'est parce qu'ils l'ont forcé. Et pas tout le monde pense que quand c'est forcé, ça marche.

  • Speaker #0

    Mais pourtant, ça marche.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve, en tout cas. Je trouve que ça a marché. Ça a l'air d'être égal là-bas. Les hommes, ils prennent leur congé paternité sans honte. De plus en plus, ils offrent ici, dans les multinationales, plus que le congé légal. Et les hommes ne prennent pas quand même. Et je ne pense pas que c'est parce qu'ils ne veulent pas. Je pense que c'est l'image que ça donne.

  • Speaker #0

    Oui, totalement. Il y a encore cette image qui est ancrée. Maintenant, on essaie un peu de passer outre en donnant des 95% où il y a plus de jours de vacances et puis tu travailles à 100%, que ça, ça ne se voit pas. Et les hommes peuvent avoir plus de vacances, mais travaillent toujours à 100%.

  • Speaker #1

    Ils font ça ? Ah ok.

  • Speaker #0

    Il y a quelques boîtes qui font ça. Donc ça permet, en termes de visibilité, parce que c'est mal vu pour un homme qui ne soit pas... C'est plus un carriériste en fait, s'il bosse à 80 ou à 90%.

  • Speaker #1

    Moi je pense que les femmes, moi en tout cas où je bosse, pas Alcon, mais en multinational, tu ne peux pas être carriériste et bosser moins que 100%.

  • Speaker #0

    Ouais, ben voilà.

  • Speaker #1

    Tu restes... Tu restes... à ton niveau.

  • Speaker #0

    Pour contourner ça, il y a des systèmes qui sont mis en place où tu peux... transformer en fait les 5% donc t'es payé 95% si tu veux les 5% c'est des jours de congé donc ça se voit moins.

  • Speaker #1

    Ah waouh ! Bon c'est bien et pas bien C'est bien parce qu'au moins les gens peuvent le faire mais c'est pas bien parce que...

  • Speaker #0

    Ou autre chose, voyager parce qu'on a toute une nouvelle génération qui a d'autres envies aussi, qui n'ont pas forcément envie de travailler à 100% et de donner leur vie à leur carrière Et on n'est pas obligé d'avoir des enfants... Et on n'est pas obligé d'avoir des enfants. Mais c'est vrai qu'il y a ce côté nouvelle génération, il y a un clash aussi, je ne sais pas comment tu le ressens, dans votre entreprise.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si... Oui, ils en parlent souvent. Maintenant, moi, mon exemple, par exemple, c'est ma fille. Je ne sais pas si elle n'est pas encore la génération... Comment tu dis ? Ex-millenial ? Oui. Plus laquelle, les jeunes. Mais moi, je trouve qu'ils bossent dur.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Par contre, ils ont cette notion, cette conscience de l'équilibre personnel qu'on n'avait pas forcément. Ça veut dire que oui, ils vont bosser dur, mais ils auront une heure par jour peut-être pour eux.

  • Speaker #1

    Ça, je pense que la société, parce que moi, je suis comme ça aussi maintenant. Je cours tous les midis. Et je... Donc...

  • Speaker #0

    Mais à 20 ans, je ne suis pas sûre que tu penses ça. Non. ou à 25 ou 26 ans. Il fallait tick the box Tu as l'air un peu qu'après l'autre, il fallait y aller. Que ça soit dans ta carrière, dans ta vie perso, mais il y avait des objectifs, il fallait les faire les uns après les autres. Et après,

  • Speaker #1

    voilà. Non, je suis d'accord avec toi. Mais ça, c'est un vraiment bon point pour la société. Parce que je pense que… C'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que c'est extraordinaire. Moi, j'ai envie de m'inspirer de ça plutôt.

  • Speaker #1

    Si on veut vivre longtemps, il faut être en bonne santé. Non, mais physique et mentale. Et aller… Je ne sais pas, je pense que les gens qui ont passé 100% de leur vie que sur un axe de la vie, que ce soit le travail ou autre chose, ça n'aide pas forcément d'être 360 en bonne santé.

  • Speaker #0

    Oui, pour la créativité, pour plein de choses, ça c'est sûr. Plus tu t'ouvres, plus tu passes un peu de temps aussi avec toi-même, plus tu peux donner aussi.

  • Speaker #1

    Ah bah oui. Non, puis, enfin, moi, tout ce qui est well-being et tout ça, j'y crois vraiment. Et par exemple, je vais courir à midi, mais souvent, je m'arrête pendant ma course et je prends des notes de quelque chose et je n'y pense pas autrement. Et je vois que ça m'amène quelque chose. Donc, je pense vraiment que la dépense physique, ça aide le mental.

  • Speaker #0

    Ah, totalement.

  • Speaker #1

    Donc, ça, je recommande la dépense.

  • Speaker #0

    On peut circuler une allergie, en fait, qui te permet de vider aussi la tête.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Même quand tu fais des tâches toutes simples. Des fois, juste de ne pas être trop dans ton mental, ça te permet de le libérer un petit peu et tout d'un coup, tu as une idée. Oui. Et savoir se donner un petit peu ces moments d'immobile ou de tranquillité, ça permet d'être plus proactif. Après, moi, je suis beaucoup dans, je trouve en tout cas, si je me juge, un peu trop dans l'action.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais j'essaie en tout cas, oui, j'essaie d'avoir...

  • Speaker #1

    moment pour moi tous les jours pour faire du sport méditer lire mais mais peut-être qu'il faudrait que j'ai un moment pour moi pour rien en fait non parce que c'est ça que moi je n'ai pas de moment rien je suis beaucoup dans l'action manger mais mes plus jeunes elles sont vraiment jeunes donc je sais pas si c'est lié de travail plein temps plus avoir des enfants de 5 ans 10 ans mais mon temps libre je cours à midi Mais je passe jamais du temps à rien faire et je pense que c'est important aussi d'aller dans la nature.

  • Speaker #0

    Avant j'essayais d'avoir une routine, d'aller marcher avec une amie qui m'est chère pendant une heure par semaine dans la forêt. Et ça c'était précieux. C'est vraiment la nature, le fait de pouvoir parler aussi dans un huis clos naturel. C'est assez agréable, c'est assez puissant en fait. Mais on le fait en prenant le temps, en fait, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis quand on regarde en arrière, ça ne nous a pas limité de prendre ce temps. Alors que quand on est au jour le jour en action, action, action, on se dit toujours non mais j'ai pas le temps, j'ai pas le temps. Puis en fait, il faut planifier.

  • Speaker #0

    Toi, si tu devais refaire quelque chose, tu ferais quoi ? Tu as des regrets par rapport à ton parcours ? Ou il y a des conseils que tu donnerais à ton... Oui,

  • Speaker #1

    à moi ou mes filles, je leur dis toujours croyez en vous. Mais parce que vraiment ça, je pense que je n'ai pas assez cru en moi-même. Et maintenant, je pense même, je crois peut-être trop en moi-même, mais je suis sûre que je peux réussir. Et ce n'est pas arrogant de penser ça. Je pensais de croire en soi, de vraiment travailler dur parce qu'il faut travailler dur. Mais travailler dur, ça ne veut pas dire faire 14 heures par jour tous les jours. Justement, se ressourcer, de planifier son temps. Il y a ce concept de time management et moi je pense que c'est plutôt energy management. Donc le management de son énergie, d'être à 100% dans ce qu'on est au moment où on l'est. Oui, j'adore ça. Oui, ça ne veut pas dire que tu dois passer tout ton temps. Donc je pense ça, d'être très intentionnel, de croire en soi.

  • Speaker #0

    Toi, tu as commencé à croire en toi quand tu as pris conscience un peu de tes forces. de tes talents ou de ce que tu avais accompli jusque-là ? Est-ce que tu as eu besoin de te prouver des choses et puis te dire, regarde, en art, tu dirais quand même ?

  • Speaker #1

    Je pense que quand j'ai vraiment commencé à croire en moi, c'est quand je suis revenue de congé maths à Coty.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que j'étais vraiment fâchée contre l'entreprise, de voir dans quelle situation ils m'ont mis. Et je me suis rendue compte que ce n'était pas juste, personnellement. Après, je suis partie, j'ai démissionné, j'ai eu de la chance de trouver un autre travail. Mais je me souviens que quand j'ai commencé à Alcon, avant de commencer, je me suis dit, là, je ne vais plus manager ma carrière de la même manière. Maintenant, je vais avoir un work-life balance que je n'avais pas avant. Je vais être hyper intentionnelle dans les heures où je suis au travail. Travailler dur, mais je vais aller courir à midi. Je vais rentrer à temps pour aller chercher mes enfants et je ne vais pas être dans ce rush mode continu à me battre pour montrer aux autres que je peux y arriver. J'ai changé mon état d'esprit et j'ai commencé à croire en moi. J'écoute aussi beaucoup de podcasts. Je suis vraiment dans... D'en vivre dans le moment, d'être intentionnelle, de croire en soi. J'ai changé mon approche à la vie.

  • Speaker #0

    Oui, ton approche et la manière dont tu vois les choses aussi.

  • Speaker #1

    Oui, donc je veux que mes filles croient en elles en fait. C'est le truc le plus important.

  • Speaker #0

    Et c'est ça que tu donnerais comme message, en fait. Oui. Vraiment croire en...

  • Speaker #1

    Alors, j'ai entendu un truc l'autre jour, et j'adore, c'était en anglais, mais ce qu'il disait, le monsieur, il disait, imaginez qu'il y a longtemps, on vous donne la garde de quelqu'un, et vous devez vous en occuper comme si c'était vos enfants, de les traiter super bien, de les encourager, de les aider à apprendre à comment manager la vie et tout ça, et maintenant, imaginez que c'est vous. Et je trouve qu'on pense comme ça de soi-même, on est différent. Bien sûr. Et donc moi, j'essaie souvent de penser comme ça maintenant. Je suis beaucoup plus gentille avec moi-même que je l'étais avant.

  • Speaker #0

    Pour le self-talk, pareil. On se parle très très mal. On ne parlerait pas comme ça à notre ami.

  • Speaker #1

    Mais c'est exactement ça. Et puis si on prend cette approche de se dire, en fait, je vais me traiter comme je traite mes enfants, ma meilleure amie. On est beaucoup plus forgiving.

  • Speaker #0

    On se pardonne.

  • Speaker #1

    on se pardonne, on s'encourage. Et puis, c'est une autre approche à la vie et j'y crois vraiment à ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Brie.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup pour cet échange. Et on va terminer là-dessus parce que c'est très poétique et ça donne envie de méditer là-dessus. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi et à bientôt.

Description

Bree Bovay est une professionnelle chevronnée en communication, actuellement directrice de la communication internationale chez Alcon, un leader mondial des soins oculaires.


Avant de rejoindre Alcon, elle a occupé des postes de responsabilité chez Coty et Procter & Gamble.


Son parcours témoigne d'une expertise approfondie en communication stratégique et en gestion de marque à l'échelle internationale.


Dans cet épisode, Bree partage son expérience sur la culture d'entreprise, le développement des talents, les défis rencontrés par les femmes dans le milieu professionnel, et l'importance de la gestion de l'énergie.


https://www.linkedin.com/in/bree-bovay/?originalSubdomain=ch


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello à tous, bienvenue sur le podcast de Woman Lift Up. Mon objectif avec le podcast de Woman Lift Up est de vous permettre de vous nourrir grâce au parcours de mes invités. Je suis Tamara Mangado, la fondatrice de Woman Lift Up. J'ai le plaisir de vous présenter Brie Boven, directrice de communication pour l'international chez Alcol. Nous avons échangé notamment sur la culture d'entreprise, le développement des talents, les défis rencontrés par les femmes et l'importance de la gestion de notre énergie.

  • Speaker #1

    Bonne écoute !

  • Speaker #0

    Bonjour Brie,

  • Speaker #1

    je suis ravie de t'accueillir dans le podcast de Women Lift Up. Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Très bien, bonjour Tamara, merci beaucoup de m'avoir et de m'accueillir. Je vais super bien, c'est vendredi, il fait beau.

  • Speaker #1

    Super ! Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Oui, alors je suis Brie Bovay, je suis suisse avec des origines américaines canadiennes. Je travaille à Alcon, qui est une compagnie de MedDevice. On fait des lentilles de contact et tout ce qui porte à la chirurgie de la cataracte. Et je suis en communication depuis toute ma carrière, donc bientôt 23 ans je crois maintenant. Et à Alcon, je suis en directrice de communication pour International. Et du côté privé, j'ai trois filles et une belle-fille, un compagnon et un chat.

  • Speaker #1

    Ça fait plein de choses, dis donc. Tu as une vie bien remplie avec tout ça.

  • Speaker #2

    bien rempli, c'est le cas de le dire.

  • Speaker #1

    Bon, super. Et je sais que tu voyages aussi pas mal. Donc, tu arrives à t'organiser. Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir trouvé le temps. C'est chouette de t'avoir ici. Est-ce qu'on pourrait peut-être parler un petit peu de ton parcours et déjà comment tu en es arrivé à ce poste-là aujourd'hui ? Déjà, est-ce que c'était quelque chose que tu avais visé ?

  • Speaker #0

    Dès ton plus jeune âge, c'est quelque chose qui est venu après ou est-ce que c'est des opportunités les unes après les autres ?

  • Speaker #1

    Oui, alors je dirais qu'en gros c'est venu par opportunité. Je ne savais pas trop ce que je voulais faire quand j'étais jeune comme je pense la plupart des gens. Je n'avais pas de vocation, je travaillais assez bien à l'école mais ce n'était pas exceptionnel on va dire. Mais j'ai été au collège à Genève et à 16 ans j'ai déménagé aux Etats-Unis avec ma mère. Et on a fini l'école au high school aux États-Unis. J'ai aimé l'expérience quand j'y pense maintenant. Mais sur le coup, à 16 ans, c'est peut-être pas le meilleur âge pour déménager. Les amis, c'est important. Donc, dès que j'ai pu, à 18 ans, je suis revenue en Suisse. Et je suis revenue accompagnée d'une fille. J'ai eu une fille très jeune. J'en parle maintenant parce que ça a une grosse partie dans ma vie et dans mes choix. Mais je suis revenue en Suisse avec une fille. Et j'ai fait l'université à... Webster. Donc c'est une université américaine privée. Et je l'ai fait en trois ans au lieu de quatre, parce que je trouvais que le système académique américain est complètement différent du suisse ou l'européen, où il faut... Suisse-européen, c'est très, très scolaire, il y a plein de sujets, il faut tout apprendre par cœur. Enfin, je simplifie. Alors qu'aux États-Unis, j'ai trouvé plus simple. Il y a moins de sujets. On fait les sujets où on est bon. Après, oui, il y a les maths où il faut quand même faire l'anglais, etc. Mais ce n'est pas aussi strict, on va dire que c'est en Europe. Et donc, j'ai trouvé plus facile et j'ai réussi à finir l'université plus vite. Et au bout de deux mois d'été, j'ai eu de la chance. J'ai trouvé un poste online pour Procter & Gamble pour un contrat de six mois. Je l'ai appelé, j'ai fait les interviews, j'ai fait les tests, je l'ai eu. Et après, j'ai passé 15 ans là-bas pour finir.

  • Speaker #0

    Bon bah super intéressant. Déjà la première chose, ça m'intéresse, c'est le système, tu disais le système américain, le système suisse d'un point de vue académique. Tu trouvais que l'un était plus facile que l'autre, mais est-ce que l'un va plus taper dans les talents ? Ça veut dire quand t'es bon dans quelque chose, on va peut-être plus mettre ça en évidence. Comment c'est le système ? Je connais pas du tout, c'est des suppositions que je fais par rapport à ce que tu viens de dire.

  • Speaker #1

    Et c'était il y a longtemps, donc ça a peut-être changé et c'est vraiment mon point de vue. parce que souvent quand on parle avec différentes personnes ils ont des points de vue très forts et donc c'est pas pour juger personnellement par exemple je mettrais mes enfants en école publique en Suisse et s'ils réussissent pas je les mettrais dans le système américain parce que je pense que le système américain oui il est plus simple parce qu'il y a moins de sujets et il te fait vraiment aller dans les domaines où t'es bon et après tu fais plus de cours dans ces domaines là Et pour finir, si je compare par exemple une de mes meilleures amies qui a fait l'Uni en Suisse, c'était plus dur pour elle, alors que moi je trouvais facile et j'ai un aussi bon travail. Et puis ça ne sélectionne pas autant le système américain. En Suisse, je crois que ça a 13 ans, enfin je ne sais plus, ça dépend du canton. Mais ils décident, est-ce qu'on va en apprentissage, est-ce qu'on va à l'Uni ? Et pour moi, ça c'est trop tôt.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, je trouve que le système américain, il donne plus de chance. Par contre, la culture générale et tout ça, je pense que le système européen, on apprend quand même plus. Parce que c'est forcé, en fait.

  • Speaker #0

    Bien sûr, tu as eu la chance d'avoir les deux aspects. Ensuite, tu es allée dans une boîte qui est plutôt anglo-saxonne. Et donc, avec une culture aussi très forte.

  • Speaker #1

    Personnellement, j'adore la culture et je fais partie des gens qui parlent encore en nous quand je parle de Procter. C'est ce que les gens disent, mais c'est parce qu'ils nous prennent très très jeunes et ils nous forment. Mais ils nous forment, un, en formation continue. Donc ça, c'est quelque chose, ayant travaillé dans deux autres boîtes depuis, je remercie vraiment Procter parce que pendant 15 ans, j'ai été formée tous les mois à des nouveaux skills, à des nouvelles façons de regarder des projets, faire du media training, enfin tout. On est vraiment formés continuellement. Maintenant, oui, la culture d'entreprise, il y a des valeurs et elles sont vraiment très fortes. La boîte est aussi super vieille, elle a 175 ans ou plus maintenant. Et puis, c'est aussi promotion from within. Donc, le CEO, il a commencé au même niveau que j'ai commencé. Donc, je crois que maintenant, ils sont un peu ouverts où ils engagent des gens à des postes un peu supérieurs, mais qui n'ont pas commencé en bas. Mais le système de Procter, c'est qu'on commence en bas et qu'on monte.

  • Speaker #0

    On grandit en fait, c'est la fin de la boîte.

  • Speaker #1

    C'est aussi une pyramide du coup. Bien sûr. Plein de gens, si tu ne réussis pas, au bout de deux assignments, tu pars. Oui.

  • Speaker #0

    Et là, toi, tu as grandi dans cette entreprise. Oui. Tu as gravi les échelons. Comment tu t'es sentie par rapport à ça ? Est-ce que tu as toujours eu un peu cet aspect carriériste ? Ou c'était un but que tu t'es donné ? Parce que je sais que tu as donné quand même beaucoup d'énergie et de temps à ta carrière.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai essayé. Il y a plusieurs choses. Mon père, qui travaille en multinationale aussi, il nous a toujours dit, les filles, le monde, il est injuste. Vous êtes dans un monde d'hommes. Vous allez devoir travailler deux fois plus dur pour le même résultat. Et un autre truc qu'il nous a toujours dit, c'est soyez indépendantes. Ayez toujours votre salaire, soyez indépendantes. Et puis moi, quand j'ai commencé Procter, il était hyper content. Il m'a toujours poussé. Donc ça, je pense, cette pression, je l'avais aussi par rapport à ça. Je voulais lui montrer que je pouvais y arriver. Et puis après, la culture de l'entreprise, elle est super compétitive aussi. Tout le monde se traite avec intégrité, mais vu qu'on sait que c'est cette pyramide et qu'on veut toujours être promu. C'est un peu une mentalité qui est en partie. Maintenant, je me rends compte, cette course après la promotion, c'est fatigant. Donc, c'était ouais, pendant 15 ans, c'était ça. Et quand j'ai été vendue à Coty, parce qu'on était 10 000 employés et 44 marques à être vendues à une autre entreprise. j'ai vu qu'il y avait un autre monde et que c'était différent, que les cultures n'étaient pas aussi fortes. Et puis, je me suis rendu compte que toute ma vie n'était pas forcément avec une boîte. Donc, ça m'a changé pas mal de choses.

  • Speaker #0

    Et quand tu étais chez Procter et que ça fonctionnait plutôt bien, tu t'imaginais faire toute ta carrière chez Procter ? Oui. Oui.

  • Speaker #1

    La plupart des gens disent souvent, quand ça fait 20-25 ans qu'ils sont à Procter, à l'interne, ils font des speeches, ils disent j'aurais jamais imaginé passer toute ma carrière là Moi, j'étais sûre que j'allais passer toute ma carrière là-bas. Ça n'a pas marché.

  • Speaker #0

    Donc finalement, tout ton réseau, toute ta vie était autour de cette entreprise pendant 15 ans. Et ce que je remarque en parlant à pas mal de talents ces derniers mois, c'est que... Quand on est dans une entreprise pendant une quinzaine d'années ou pendant longtemps en tout cas, on crée son réseau à l'intérieur de l'entreprise et on oublie de créer son réseau à l'extérieur de l'entreprise qui peut poser problème quand on en sort plus tôt que prévu.

  • Speaker #1

    Complètement. Et puis ça, c'est un truc que je dis souvent à ma fille qui a 26 ans. Maintenant, elle travaille à L'Oréal. Fais ton réseau. Parle aux gens à l'interne, à l'externe. Puis beaucoup de gens n'aiment pas ce mot, networking. Faire du réseau, ils trouvent que c'est faux. Et j'avais entendu quelqu'un qui disait, je ne sais plus comment on dit en français, que le réseau, c'est... En fait, il faut penser au networking, que les gens essayent de s'aider entre eux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est créer du lien, en fait. Créer du lien.

  • Speaker #1

    Et ça, je ne l'ai pas fait du tout pendant 15 ans. Je créais du lien avec, au travail, les gens que je respectais et que j'avais l'impression que c'était des gens qui étaient bons. Mais vu que je ne pensais pas changer de boîte, je n'ai pas fait d'efforts de ce point de vue-là. Les ex-proctaires, c'est un réseau super fort à Genève parce qu'il y en a partout. Et ça aide d'être en soi. Je fais partie du PNJ alumni, du PNJ female alumni pour les femmes. Il y a plein de réseaux proctaires, mais oui, il faut aller plus loin, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que tu as raison, il y a le côté un peu péjoratif du networking, comme un peu de l'ambition, et surtout au féminin.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu l'as ressenti ça ?

  • Speaker #1

    Complètement. L'année dernière, ma chef, on a les reviews of results. Comment tu dis en français ? Désolée, je parle beaucoup de franglais, ça fait 20 ans, plus de 20 ans que je travaille en anglais. Mais elle m'a dit non mais Brie, ta performance, on sait, on sait que tu délivres. Maintenant, il faut que tu fasses ton réseau à l'interne. Puis je dis mais comment ça, elle fait passe du temps, va boire des cafés avec Top Management, va juste... passe plus de temps. Et puis je lui ai dit justement ce que j'ai partagé, j'ai dit j'aime pas ça, c'est faux, je me sens que je me force, ça me donne l'impression que je suis trop politique. Mais tu dois dépasser ça. Et tu dois te dire, mais non, tu veux juste aller parler aux gens pour qu'ils te connaissent et qu'après, quand on parle dans les talent reviews des différentes personnes, qu'eux ils disent ah bah oui, je sais qu'ils s'aiment. Donc je me suis mis, dans mon agenda, je suis assez organisée, au moins une fois par mois. d'aller boire un café avec quelqu'un que je ne connais pas, de leur poser des questions sur eux, en fait, pas spécialement parler de moi, mais de leur demander sur leur carrière, de savoir qu'est-ce qu'ils ont fait. Et en faisant ça, pour donner un exemple utile, il y a un an à peu près, je parlais beaucoup avec le head de HR, et il m'a dit qu'il avait ce projet, est-ce que ça m'intéressait, et depuis un an... j'arrête pas d'augmenter mes projets HR. Et ça a juste commencé parce que j'ai été boire des cafés avec lui. Et j'ai une passion pour HR. Sur le côté, j'ai fait des études à l'Union de Genève il y a deux ans en HR. Ça venait de quelque chose que j'aimais faire, mais ça m'a aidée.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a plusieurs manières de réseauter. Et ça, je crois qu'on n'en a pas vraiment conscience. C'est qu'on a un peu cette image, quand on va networker, c'est qu'il faut aller dans une salle avec plein de monde. son verre à la main et faire du name dropping pendant deux heures dans une salle bondée. Et en fait, il y a des personnes qui sont très à l'aise là-dedans et il y en a d'autres qui le sont moins et qui préfèrent avoir des connexions plus étroites avec les gens ou des liens. Et c'est vrai que quand tu vas boire des cafés ou faire des lunchs avec des personnes, c'est tout aussi efficace que si tu passes toute une soirée par... Par semaine, ce qui est compliqué pour une femme en plus avec des enfants en bas âge, un niveau de carrière, c'est pour ça qu'on network moins aussi en tant que femme, c'est que c'est compliqué de faire les after work, enfin toutes ces différentes choses. Mais il y a différents moyens, puis aussi des présentations à faire, quand tu présentes des skills, la visibilité se travaille de différentes manières en fait.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord, je fais partie de ces gens qui n'aiment pas trop les grosses soirées, je me retrouve à parler aux gens que je connais. Donc ça, je n'aime pas trop. Je préfère les one-on-one, même quand c'est des gens que je ne connais pas. Je trouve plus facile de leur demander rendez-vous et qu'on se voit. De toute manière, tu parles plus quand tu es…

  • Speaker #0

    Oui, c'est vraiment une création de lien. Tu vas te souvenir peut-être pas du nom de la personne avec qui tu as parlé, mais du sujet de conversation. Oui.

  • Speaker #1

    Et puis, c'est souvent les sujets de conversation, quand on partage quelque chose d'un peu personnel, ça ouvre plein d'autres choses. De toute manière, on est des êtres humains et c'est toujours quand on connaît mieux les gens et qu'on les apprécie. Après, il faut être bon à ce qu'on fait. Ça, ça va de soi. Mais les gens qu'on connaît et qu'on apprécie, on a plus envie de leur parler. Donc, on a plus envie de travailler avec eux.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc, ça revient à ça aussi.

  • Speaker #0

    Donc, c'est simplement comme message d'avoir aussi conscience qu'on peut networker de différentes manières et qu'on n'a pas besoin d'être dans l'inconfort.

  • Speaker #1

    Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on l'oublie, ça. Quand on est dans une carrière professionnelle, on pense qu'il y a... une seule manière de networker et que c'est pas possible parce que c'est pas pour nous et parce qu'on a pas le temps.

  • Speaker #1

    Ouais, non, je suis d'accord. Et puis après, quand tu dis que c'est plus compliqué pour les femmes, je suis d'accord sans être d'accord. Parce que je pense que c'est un choix. Ça peut très bien être son partenaire qui s'occupe des enfants à ces moments-là. Et puis, j'espère en tout cas de plus en plus, c'est le cas. Moi, mon partenaire en tout cas, il est complètement ouvert à ça. Mais souvent, en fait, j'ai pas envie. Parce que je les vois déjà... Pas beaucoup, mais en France, je trouve, je les vois le matin avant l'école, je les vois le soir pendant deux heures. Je n'ai pas envie de sacrifier ça. Bien sûr. Donc ça, je ne sais pas si c'est un trait plutôt féminin, mais...

  • Speaker #0

    Tu as raison, tu as raison, il y a plusieurs... c'est soit un choix, soit une contrainte, mais c'est vrai qu'on constate qu'en général, dans les événements après le travail, il y a moins de femmes.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour ça qu'il faut faire des petits déjeuners.

  • Speaker #0

    Je suis totalement partante et je suis beaucoup plus du matin, donc ça m'arrange en plus. Je fatigue au fur et à mesure de la journée et le soir. J'ai moins d'énergie, donc effectivement, je préfère les petits déjeuners. Mais voilà, chacun sa manière de networker. Et c'est super important de travailler son réseau divers et varié dans l'entreprise et à l'extérieur de l'entreprise et dans des environnements complètement différents.

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut aussi être authentique. Parce que maintenant, par exemple, les gens avec qui j'ai travaillé, que ce soit à P&G, à Coty ou à Alcon, qu'ils n'y sont plus, si je les aime, enfin, je veux dire que je les respectais, que j'aimais qu'ils étaient en tant que personnes, je continue à garder contact. Bien sûr. Les autres, non. Et je ne sais pas toi, mais quand je reçois un message de quelqu'un qu'on n'accrochait pas... Et que c'est un peu faux le message qu'ils m'envoient. Je leur réponds parce que je veux être polie. Mais j'ai l'impression que c'est opportuniste. Et personnellement, je n'ai pas envie de dégager ça. Enfin, je trouve qu'il y a une manière de le faire.

  • Speaker #0

    Oui, tu arrives à filtrer un petit peu ce qui vient du cœur ou pas, c'est ça ? Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis moi aussi, dans l'autre sens. Alors que je me souviens quand je cherchais un... Je n'aimais pas trop la culture d'entreprise de Coty, par exemple. Donc, j'ai cherché un travail ailleurs. Et tu fais ta liste de gens que tu connais. dans les boîtes que tu veux, etc. Et je n'ai pas contacté les gens qui n'avaient pas le cœur pour moi. Parce que je n'avais pas envie de... Je ne sais pas si je me mets trop de barrières, mais je n'avais pas envie de passer pour quelqu'un d'opportuniste.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Il y a beaucoup le côté aussi comment les autres vont me juger. Le jugement des autres en fait, de se dire est-ce qu'ils vont penser que je suis opportuniste ? Il y a beaucoup de questions aussi, peut-être que tout le monde ne se pose pas.

  • Speaker #1

    Oui, je sais pas si je me pose trop de questions. Maintenant, j'ai 44 ans donc je m'en fiche vraiment de ce que les gens y pensent. J'ai passé l'âge pour ça, par contre, oui je veux pas que les gens pensent que je suis opportuniste. Je sais pas comment c'est pour toi, mais j'aimerais que les gens me voient avec les valeurs que j'ai. après c'est pas toujours comme ça parce que quand on connait pas les gens on les juge d'une manière ou d'une autre mais en tout cas moi je fais mon maximum pour qu'on me voit comme je suis et pour essayer de pas juger les gens avant de les connaître parce que ça c'est quelque chose que je pense l'être humain fait souvent avec

  • Speaker #0

    l'âge je pense que tout est réciproque c'est à dire on s'inquiète un peu moins du jugement de l'autre et on juge moins hum On respecte ceux qui nous respectent. Enfin, on est... Voilà, il y a un peu ce côté échange qui... Enfin, donner, recevoir, cette circulation des énergies qui est un peu plus présente avec le temps, peut-être.

  • Speaker #1

    Oui. Non, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Et aussi le temps qui passe.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Donc, c'est ça. Donc, en fait, après Procter, tu as fait Coty.

  • Speaker #1

    Oui, pendant quatre ans. Et là, j'étais Head de Corporate Affairs pour Professionnel Beauty, donc c'est tout ce qui est les coiffeurs en fait, les salons de coiffure, les produits pour salons de coiffure. Et mon travail, c'était toujours en communication, mais Corporate Affairs, c'est un peu plus que juste de la com. Tu fais aussi Sustainability, tu fais Investor Relations. Désolée, je ne connais pas ces mots. Non,

  • Speaker #0

    non, c'est très bien, c'est très bien.

  • Speaker #1

    Et puis de la com interne et externe pour Amélie. améliorer la culture de l'entreprise. Donc le travail en lui-même, il était super intéressant. J'ai beaucoup appris. Maintenant, c'était une nouvelle entreprise où 10 000 employés ex-proctaires arrivaient avec 8 000 employés cotis, je crois. Donc il y avait pas mal de frictions et j'aimais juste pas la culture d'entreprise. Donc je suis restée 4 ans, je pense que c'était un peu trop long.

  • Speaker #0

    Ok, donc t'as tout de suite senti qu'il n'y avait pas le fit ?

  • Speaker #1

    Non, parce que j'y croyais et on nous avait vendu un peu un rêve. Et je me suis rendue compte après en fait, ça m'a pris un petit moment. Puis en fait, je suis tombée enceinte de ma troisième fille au bout de deux ans et demi. Et puis je suis partie en congé maths et quand je suis revenue, ils avaient réorganisé et ils avaient mis quelqu'un au-dessus de moi alors que je faisais le travail de mon ancienne chef et le mien depuis deux ans. Donc moi en fait, je pensais que j'allais revenir et être promue. Et je suis revenue et c'était pas du tout ça. Et en plus, ils avaient mis un homme au-dessus de moi. Ça m'a un peu cassée en fait. Et du coup, j'ai tout de suite commencé à chercher un autre travail. Puis j'ai trouvé assez vite. Donc je suis contente, j'ai pu donner ma lettre de resignation. J'ai démissionné, puis j'ai eu trois mois de congé entre les deux jobs, ce qui était super. Et ensuite, j'ai commencé à Alcon et là, ça fait quatre ans maintenant. Et j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    Et on va en parler, mais ce que je voulais te demander, parce que là, tu en as parlé rapidement, c'est est-ce que tu as eu au moment dans tes carrières d'évolution ce sentiment que c'était plus compliqué pour une femme ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Non, mais depuis le début.

  • Speaker #0

    Depuis le début, oui.

  • Speaker #1

    Peut-être pas les cinq premières alliées, mais parce que j'avais 22 ans quand j'ai commencé. Mais j'ai vite trouvé que les hommes étaient promus plus vite. Après, je ne sais pas si c'est lié à... On promouvoit les gens comme nous. Et en tout cas, à cette époque-là, la plupart des gens au top management ou au higher management, c'était des hommes. Donc, ils se retrouvaient plus. Mais je me souviens, par exemple, quand j'ai été promue directrice à P&G, un an avant, ils ont promu un ami à moi. Et je me souviens que j'avais été vers ma chef. C'était notre chef commune. Et je me suis dit... pourquoi il est promu et pas moi ? Puis elle fait, c'est son tour. Et puis, j'avais vraiment l'impression que je travaillais beaucoup plus dur que lui. Et je pense que même lui, il l'admettrait. On est encore amis. Et je crois qu'il le dirait aussi. Et je n'ai rien dit. Et j'étais, OK, c'est à son tour. Je vais attendre le mien. Et puis, j'ai aussi attendu d'avoir un enfant avant d'être promu. Parce que j'avais peur que si je tombais enceinte avant d'être promu, que ça allait rallonger ma promotion. deux ans de plus, donc j'ai fait des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu l'impression de demander ou pas ?

  • Speaker #1

    Ah bah oui, je me suis toujours battue pour toutes mes promotions. D'accord,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, toutes mes promotions, j'étais contente, mais j'étais plutôt là, c'est le moment.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que je trouve un peu dommage. Je connais plein de gens que quand ils s'étaient promus, ils étaient hyper contents, hyper surpris. Moi, c'était plutôt... Oui. Et... Ouais, enfin...

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu as dû à chaque fois le demander, c'était pas spontané.

  • Speaker #1

    Ah non, j'ai dû me battre. J'ai dû faire mes... J'écrivais mes propres recommandations de pourquoi je devais être promu, puis je les donnais à mon chef. Et puis je revenais, je revenais. Je me souviens, une fois, j'avais eu un meeting avec la chef de mon chef. Et mon chef, parce que je pense qu'il en avait marre que je demande, elle me posait plein de questions. Et chaque question, je répondais et je voyais qu'à la fin, elle ne savait plus quoi dire. Puis au bout d'un moment, à chaque fois, ça marchait, mais c'était toujours tard. Et aussi à Alcon, je suis amie avec deux hommes. Un, il est VP et l'autre, il est juste un niveau au-dessus de moi. Puis on a tous le même âge. Puis on mange souvent ensemble. Puis il y en a un, il m'a dit, mais arrête d'être autant carriériste. Tu devrais être contente d'être où tu es. Je fais, mais tu rigoles. T'es vice-président, toi. T'as le même âge que moi. Tu penses franchement que t'es plus intelligent que moi. Puis il me fait, mais non, Brie, arrête de dire ça. Je fais, ben, en attendant, entre nous trois, c'est quand même moi qui suis le moins haut placé. Et je trouve pas, sans être arrogante, je trouve pas que vous êtes plus intelligent que moi. Et ils sont d'accord, mais... Je veux pas passer pour la féministe, mais je suis un peu, mais pour moi, la féministe, c'est... Être égale aux hommes. Oui,

  • Speaker #0

    c'est la définition du féminisme.

  • Speaker #1

    Je ne trouve pas qu'on l'aime.

  • Speaker #0

    Mais tu ne le ressens pas, et toujours aujourd'hui, même dans un monde qui bouge, en fait.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est les multinationales.

  • Speaker #0

    En entreprise, en grande, en multinationale. Ce qui est marrant, c'est qu'on te dit arrête d'être carriériste. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Tu pousses trop parce que, oui, j'ai un bon job. Je suis directrice pour International. C'est la plus grosse région de notre... C'est plus que la moitié du monde, parce qu'Alcon est divisé entre US et international. Donc, j'ai un bon travail, mais...

  • Speaker #0

    Mais pour toi, pas plus, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, exactement. Et puis je pense que je suis capable. Là, j'ai remplacé un congé maths pendant cinq mois dans le global pour une personne qui a un niveau au-dessus. Je ne trouvais pas le travail beaucoup plus difficile. Les horaires étaient un peu difficiles, parce que la plupart des gens sont basés aux États-Unis. Mais à part les horaires, le travail en lui-même, ça va.

  • Speaker #0

    Je vais revenir un petit peu en arrière. Oui. Et ce côté carriériste, tu l'as toujours eu ? Quand tu étais petite, tu te voyais en businesswoman ou tu étais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, quand j'étais petite, déjà, je voulais être chanteuse, actrice. Je suis typique. Mais je me souviens que je pensais toujours, il y a quelque chose de plus. Je suis sûre qu'il y a quelque chose de plus. Et c'est juste, je ne l'ai pas là. Et puis, quand je suis devenue adulte, je me souviens, quand j'avais 20 ans, je me suis dit, ah, mais en fait, je ne suis pas...

  • Speaker #0

    pas si spécial que ça j'aurais bien aimé que mes parents ils me disent qu'on est tous unique pas enfin et donc en même temps on est enfin personne n'est spécial donc on est tout le monde et il ya une ligne qu'on est uniforme en fait qu'on est qu'on n'est pas de côté spécial ça c'est intéressant de savoir parce que en tant que parents on dit tout le temps à notre enfant tu es le meilleur ouais c'est extraordinaire ce que tu fais on essaie un peu de l'eup l'if t vraiment de Est-ce que c'est une bonne technique ou pas ? Parce qu'à un moment donné, elle va se réaliser, je ne suis pas aussi spéciale que ça finalement.

  • Speaker #1

    C'est en contradiction, mais les deux sont justes. Je pense que c'est hyper important d'encourager ses enfants. Parce que personne ne t'aime comme tes parents t'aiment. Donc si tu n'as pas ça déjà quand tu es petit et la vie est assez dure, après c'est dur d'être adulte. Donc je pense que les enfants qui sont aimés et choyés par leurs parents, ils s'en sortent mieux. Maintenant, moi je dis tout le temps à mes filles, la vie est dure et tu vas... elle n'est pas juste. Mais il faut continuer à te battre, il faut continuer à y croire et plus tu essayes, plus tu augmentes tes chances de réussir en fait.

  • Speaker #0

    Tu répètes ce que ton père te disait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis il faut toujours essayer, essayer. Je trouve que pour moi, en tout cas, ça ne marche pas exactement comme je voudrais. Mais je continue d'essayer et je me dis que ça va marcher au bout d'un moment.

  • Speaker #0

    Et tu disais quand tu es devenue adulte à 20 ans, mais je pense que tu es devenue adulte plus jeune parce que tu as eu un enfant jeune aussi. Oui. Est-ce que ça a été aussi un déclic dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Ma fille Anaïs a été, je pense que si on regarde des milestones dans sa vie, pour moi le premier c'est elle. Il y a avant Anaïs et après dans ma vie. Oui, elle m'a rendue sérieuse. Elle m'a donné envie de réussir. Elle m'a donné envie de travailler dur pour elle, pour qu'on puisse aller en vacances, pour qu'elle n'ait pas honte de moi. Parce que j'étais jeune. J'allais aux réunions de parents d'élèves, ils avaient tous 20 ans en plus les parents. C'était un peu dur d'accrocher. Et puis ensuite, je ne sais pas si ça a changé aujourd'hui, mais à l'époque, en tout cas, ce n'était pas très bien vu. Ce que je peux comprendre. Mais du coup, je ne voulais pas qu'Anaïs le ressente. Donc j'ai changé mon mode de vie. J'ai changé la façon dont je m'habille. Je ne m'habillais plus du tout en adolescente. Je m'habillais comme une adulte. Au travail, je faisais la sérieuse. Et comme je te l'ai dit, je crois, avant, en offline, ma fille, elle a seulement su à 16 ans que j'étais jeune. Je me souviens, un jour, elle est rentrée à la maison, puis elle fait Mais t'as quel âge, maman, en fait ? Puis quand je lui ai dit, elle était hyper choquée. Puis moi, je lui ai dit Mais tu ne savais pas ? Puis elle a dit Mais j'avais aucune idée. Puis j'étais contente parce que ça montrait que j'avais réussi à lui donner une éducation stable sans qu'elle se rende compte qu'il y a quelque chose qui n'était peut-être pas dans la norme.

  • Speaker #0

    Oui. Mais oui, Dieu. Et ça, c'était ton obsession ? Oui. Enfin, normaliser le truc qui était finalement, qui sortait un peu du... Du lot, quoi.

  • Speaker #1

    Bah ouais, je voulais en fait...

  • Speaker #0

    T'as été pointée du doigt, si on veut, et puis tu voulais que ta fille soit...

  • Speaker #1

    Je voulais pas qu'elle le soit, puis je voulais aussi montrer aux autres gens que je pouvais réussir.

  • Speaker #0

    Ça, ça t'a donné l'agnac aussi ? Ah ouais,

  • Speaker #1

    complètement. Quand Anaïs, elle a sauté la dernière année de la primaire, je me souviens, je le disais à tout le monde, pour montrer aux gens que c'est pas parce que j'ai une fille jeune qu'elle peut pas être intelligente. Et puis je pense, quand elle était à l'Uni, ça m'a fait un ouf. Et que maintenant, c'est bon. Enfin, déjà, j'avais l'air assez vieille pour être mère. Donc, ça passait. Même si les gens, quand ils nous voyaient ensemble, ils disaient non, mais ce n'est pas possible. Mais ça ne faisait plus de mauvaises impressions. Oui. Parce qu'elle, elle s'en est bien sortie. Moi, je m'en suis bien sortie.

  • Speaker #0

    C'est flatteur, là.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est devenu flatteur.

  • Speaker #0

    À 44 ans, ça passe.

  • Speaker #1

    Oui, là, je vois qu'ils me regardent toujours. Ta fille, elle a 27 ans. C'est bizarre, mais c'est plus négatif, en fait. Oui.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça a été un premier, première étape dans ta vie. Après, tu en as eu d'autres ?

  • Speaker #1

    J'en ai eu plein, mais si je donne des exemples, si on retourne à la différence entre les hommes et les femmes. Je viens d'y penser. Je me souviens quand j'ai eu ma deuxième fille. Mon mari travaillait à Procter comme moi. On était au même niveau. Et quand je suis rentrée de congé maths, ma chef, qui était une femme qui est super progressive et tout ça, elle m'a dit t'en fais pas, Brie, on t'a trouvé un travail où t'as pas besoin de voyager. Je me souviens, je l'ai regardé et je me suis dit, moi, je suis d'accord de voyager. Et je pense, la même semaine, à mon mari, ils lui ont dit, ah ben, tu as un nouveau poste, mais tu dois voyager une semaine par mois. Alors que tout le monde savait qu'il venait d'avoir un enfant aussi. Et je me souviens qu'à la maison, on parlait de ça et ça m'énervait tellement.

  • Speaker #0

    T'as raison.

  • Speaker #1

    Ouais, pourquoi il y a une femme, on lui offre ça. Alors Procter, c'est une boîte super avancée. Oui, oui, oui. Pour tout ce qui est diversity.

  • Speaker #0

    On a guillé, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, puis même les femmes. Oui,

  • Speaker #0

    oui, même les femmes, totalement.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'était un exemple qui m'avait aussi... Oui, j'ai retenu ça et c'est quelque chose que je me battrais pour que ça change.

  • Speaker #0

    Oui, en plus, tu as trois filles. Je pense que tu as envie que ça soit plus facile pour elles.

  • Speaker #1

    J'espère que le monde d'aujourd'hui, en tout cas en Suisse, on est quand même hyper privilégiés et tout ça, j'espère que ça change. Je vois petit à petit que ça change. Dans toutes les multinationales, ils ont des targets pour... améliorer le taux des femmes, les femmes dans le management. Il y a plein d'efforts. Maintenant, ça va prendre du temps. Personnellement, je trouve que les pays nordiques, c'est l'exemple. Mais c'est parce qu'ils l'ont forcé. Et pas tout le monde pense que quand c'est forcé, ça marche.

  • Speaker #0

    Mais pourtant, ça marche.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve, en tout cas. Je trouve que ça a marché. Ça a l'air d'être égal là-bas. Les hommes, ils prennent leur congé paternité sans honte. De plus en plus, ils offrent ici, dans les multinationales, plus que le congé légal. Et les hommes ne prennent pas quand même. Et je ne pense pas que c'est parce qu'ils ne veulent pas. Je pense que c'est l'image que ça donne.

  • Speaker #0

    Oui, totalement. Il y a encore cette image qui est ancrée. Maintenant, on essaie un peu de passer outre en donnant des 95% où il y a plus de jours de vacances et puis tu travailles à 100%, que ça, ça ne se voit pas. Et les hommes peuvent avoir plus de vacances, mais travaillent toujours à 100%.

  • Speaker #1

    Ils font ça ? Ah ok.

  • Speaker #0

    Il y a quelques boîtes qui font ça. Donc ça permet, en termes de visibilité, parce que c'est mal vu pour un homme qui ne soit pas... C'est plus un carriériste en fait, s'il bosse à 80 ou à 90%.

  • Speaker #1

    Moi je pense que les femmes, moi en tout cas où je bosse, pas Alcon, mais en multinational, tu ne peux pas être carriériste et bosser moins que 100%.

  • Speaker #0

    Ouais, ben voilà.

  • Speaker #1

    Tu restes... Tu restes... à ton niveau.

  • Speaker #0

    Pour contourner ça, il y a des systèmes qui sont mis en place où tu peux... transformer en fait les 5% donc t'es payé 95% si tu veux les 5% c'est des jours de congé donc ça se voit moins.

  • Speaker #1

    Ah waouh ! Bon c'est bien et pas bien C'est bien parce qu'au moins les gens peuvent le faire mais c'est pas bien parce que...

  • Speaker #0

    Ou autre chose, voyager parce qu'on a toute une nouvelle génération qui a d'autres envies aussi, qui n'ont pas forcément envie de travailler à 100% et de donner leur vie à leur carrière Et on n'est pas obligé d'avoir des enfants... Et on n'est pas obligé d'avoir des enfants. Mais c'est vrai qu'il y a ce côté nouvelle génération, il y a un clash aussi, je ne sais pas comment tu le ressens, dans votre entreprise.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si... Oui, ils en parlent souvent. Maintenant, moi, mon exemple, par exemple, c'est ma fille. Je ne sais pas si elle n'est pas encore la génération... Comment tu dis ? Ex-millenial ? Oui. Plus laquelle, les jeunes. Mais moi, je trouve qu'ils bossent dur.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Par contre, ils ont cette notion, cette conscience de l'équilibre personnel qu'on n'avait pas forcément. Ça veut dire que oui, ils vont bosser dur, mais ils auront une heure par jour peut-être pour eux.

  • Speaker #1

    Ça, je pense que la société, parce que moi, je suis comme ça aussi maintenant. Je cours tous les midis. Et je... Donc...

  • Speaker #0

    Mais à 20 ans, je ne suis pas sûre que tu penses ça. Non. ou à 25 ou 26 ans. Il fallait tick the box Tu as l'air un peu qu'après l'autre, il fallait y aller. Que ça soit dans ta carrière, dans ta vie perso, mais il y avait des objectifs, il fallait les faire les uns après les autres. Et après,

  • Speaker #1

    voilà. Non, je suis d'accord avec toi. Mais ça, c'est un vraiment bon point pour la société. Parce que je pense que… C'est extraordinaire.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que c'est extraordinaire. Moi, j'ai envie de m'inspirer de ça plutôt.

  • Speaker #1

    Si on veut vivre longtemps, il faut être en bonne santé. Non, mais physique et mentale. Et aller… Je ne sais pas, je pense que les gens qui ont passé 100% de leur vie que sur un axe de la vie, que ce soit le travail ou autre chose, ça n'aide pas forcément d'être 360 en bonne santé.

  • Speaker #0

    Oui, pour la créativité, pour plein de choses, ça c'est sûr. Plus tu t'ouvres, plus tu passes un peu de temps aussi avec toi-même, plus tu peux donner aussi.

  • Speaker #1

    Ah bah oui. Non, puis, enfin, moi, tout ce qui est well-being et tout ça, j'y crois vraiment. Et par exemple, je vais courir à midi, mais souvent, je m'arrête pendant ma course et je prends des notes de quelque chose et je n'y pense pas autrement. Et je vois que ça m'amène quelque chose. Donc, je pense vraiment que la dépense physique, ça aide le mental.

  • Speaker #0

    Ah, totalement.

  • Speaker #1

    Donc, ça, je recommande la dépense.

  • Speaker #0

    On peut circuler une allergie, en fait, qui te permet de vider aussi la tête.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Même quand tu fais des tâches toutes simples. Des fois, juste de ne pas être trop dans ton mental, ça te permet de le libérer un petit peu et tout d'un coup, tu as une idée. Oui. Et savoir se donner un petit peu ces moments d'immobile ou de tranquillité, ça permet d'être plus proactif. Après, moi, je suis beaucoup dans, je trouve en tout cas, si je me juge, un peu trop dans l'action.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais j'essaie en tout cas, oui, j'essaie d'avoir...

  • Speaker #1

    moment pour moi tous les jours pour faire du sport méditer lire mais mais peut-être qu'il faudrait que j'ai un moment pour moi pour rien en fait non parce que c'est ça que moi je n'ai pas de moment rien je suis beaucoup dans l'action manger mais mes plus jeunes elles sont vraiment jeunes donc je sais pas si c'est lié de travail plein temps plus avoir des enfants de 5 ans 10 ans mais mon temps libre je cours à midi Mais je passe jamais du temps à rien faire et je pense que c'est important aussi d'aller dans la nature.

  • Speaker #0

    Avant j'essayais d'avoir une routine, d'aller marcher avec une amie qui m'est chère pendant une heure par semaine dans la forêt. Et ça c'était précieux. C'est vraiment la nature, le fait de pouvoir parler aussi dans un huis clos naturel. C'est assez agréable, c'est assez puissant en fait. Mais on le fait en prenant le temps, en fait, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis quand on regarde en arrière, ça ne nous a pas limité de prendre ce temps. Alors que quand on est au jour le jour en action, action, action, on se dit toujours non mais j'ai pas le temps, j'ai pas le temps. Puis en fait, il faut planifier.

  • Speaker #0

    Toi, si tu devais refaire quelque chose, tu ferais quoi ? Tu as des regrets par rapport à ton parcours ? Ou il y a des conseils que tu donnerais à ton... Oui,

  • Speaker #1

    à moi ou mes filles, je leur dis toujours croyez en vous. Mais parce que vraiment ça, je pense que je n'ai pas assez cru en moi-même. Et maintenant, je pense même, je crois peut-être trop en moi-même, mais je suis sûre que je peux réussir. Et ce n'est pas arrogant de penser ça. Je pensais de croire en soi, de vraiment travailler dur parce qu'il faut travailler dur. Mais travailler dur, ça ne veut pas dire faire 14 heures par jour tous les jours. Justement, se ressourcer, de planifier son temps. Il y a ce concept de time management et moi je pense que c'est plutôt energy management. Donc le management de son énergie, d'être à 100% dans ce qu'on est au moment où on l'est. Oui, j'adore ça. Oui, ça ne veut pas dire que tu dois passer tout ton temps. Donc je pense ça, d'être très intentionnel, de croire en soi.

  • Speaker #0

    Toi, tu as commencé à croire en toi quand tu as pris conscience un peu de tes forces. de tes talents ou de ce que tu avais accompli jusque-là ? Est-ce que tu as eu besoin de te prouver des choses et puis te dire, regarde, en art, tu dirais quand même ?

  • Speaker #1

    Je pense que quand j'ai vraiment commencé à croire en moi, c'est quand je suis revenue de congé maths à Coty.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Que j'étais vraiment fâchée contre l'entreprise, de voir dans quelle situation ils m'ont mis. Et je me suis rendue compte que ce n'était pas juste, personnellement. Après, je suis partie, j'ai démissionné, j'ai eu de la chance de trouver un autre travail. Mais je me souviens que quand j'ai commencé à Alcon, avant de commencer, je me suis dit, là, je ne vais plus manager ma carrière de la même manière. Maintenant, je vais avoir un work-life balance que je n'avais pas avant. Je vais être hyper intentionnelle dans les heures où je suis au travail. Travailler dur, mais je vais aller courir à midi. Je vais rentrer à temps pour aller chercher mes enfants et je ne vais pas être dans ce rush mode continu à me battre pour montrer aux autres que je peux y arriver. J'ai changé mon état d'esprit et j'ai commencé à croire en moi. J'écoute aussi beaucoup de podcasts. Je suis vraiment dans... D'en vivre dans le moment, d'être intentionnelle, de croire en soi. J'ai changé mon approche à la vie.

  • Speaker #0

    Oui, ton approche et la manière dont tu vois les choses aussi.

  • Speaker #1

    Oui, donc je veux que mes filles croient en elles en fait. C'est le truc le plus important.

  • Speaker #0

    Et c'est ça que tu donnerais comme message, en fait. Oui. Vraiment croire en...

  • Speaker #1

    Alors, j'ai entendu un truc l'autre jour, et j'adore, c'était en anglais, mais ce qu'il disait, le monsieur, il disait, imaginez qu'il y a longtemps, on vous donne la garde de quelqu'un, et vous devez vous en occuper comme si c'était vos enfants, de les traiter super bien, de les encourager, de les aider à apprendre à comment manager la vie et tout ça, et maintenant, imaginez que c'est vous. Et je trouve qu'on pense comme ça de soi-même, on est différent. Bien sûr. Et donc moi, j'essaie souvent de penser comme ça maintenant. Je suis beaucoup plus gentille avec moi-même que je l'étais avant.

  • Speaker #0

    Pour le self-talk, pareil. On se parle très très mal. On ne parlerait pas comme ça à notre ami.

  • Speaker #1

    Mais c'est exactement ça. Et puis si on prend cette approche de se dire, en fait, je vais me traiter comme je traite mes enfants, ma meilleure amie. On est beaucoup plus forgiving.

  • Speaker #0

    On se pardonne.

  • Speaker #1

    on se pardonne, on s'encourage. Et puis, c'est une autre approche à la vie et j'y crois vraiment à ça.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Brie.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup pour cet échange. Et on va terminer là-dessus parce que c'est très poétique et ça donne envie de méditer là-dessus. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi et à bientôt.

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