C'est un projet ambitieux de l’Union européenne.
Il s'agit de se libérer des géants américains et chinois du paiement, comme Visa, Mastercard, PayPal ou encore AliPay du côté de l'Empire du Milieu.
Se passer des réseaux de paiement non européens
Premier point, à l'heure de la guerre commerciale et tarifaire, il semble que les autorités européennes jugent que la dépendance aux entreprises étrangères spécialisées dans l'intermédiation du paiement est problématique.
Et voici un exemple très concret pour comprendre ce qui chiffonne l'Europe.
À chaque fois que vous utilisez votre carte Visa ou que vous réglez un achat via PayPal, vous passez par des réseaux qui ne sont ni européens ni souverains.
Ces services sont américains, ou chinois dans le cas d’AliPay.
C'est cette situation qui commence sérieusement à inquiéter Bruxelles, surtout dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales.
La BCE prend les devants
Et c'est plus précisément la BCE, la Banque Centrale Européenne, qui prend les devants.
Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale, a exprimé clairement sa volonté de bâtir une alternative européenne.
L’objectif est de proposer un système de paiement local, sécurisé et indépendant, capable de concurrencer les géants actuels. Ce serait, selon ses mots, "un pas de plus vers l’indépendance économique de l’Europe".
Vers un portefeuille numérique unifié en Europe
Mais, et c'est le troisième point, se passer de Visa ou Mastercard n'est qu'un aspect de cette volonté d'indépendance européenne.
Concrètement, l’Union européenne planche aussi sur un portefeuille numérique unifié.
Celui-ci pourrait centraliser, sur nos smartphones, des documents comme la carte d’identité, le permis de conduire, mais aussi des moyens de paiement.
Cette dynamique est déjà à l'œuvre en France où il est désormais possible de dématérialiser sur son smartphone sa carte d'identité, sa Carte Vitale (https://www.zdnet.fr/actualites/enthousiasme-francais-pour-la-carte-vitale-dematerialisee-408956.htm), et prochainement son permis de conduire.
Mais portée à l'échelle européenne, cette brique technologique pourrait accélérer l’intégration économique au niveau du Vieux Continent. Et rendre plus indépendant encore les européens des entreprises américaines et chinoises, qui proposent déjà des outils de stockage de documents dématérialisés.
D’après les estimations du service de recherche du Parlement européen, une telle initiative pourrait générer jusqu’à 2800 milliards d’euros de PIB d’ici 2032.
Le ZD Tech est sur toutes les plateformes de podcast ! Abonnez-vous ! (https://smartlink.ausha.co/zd-tech-tout-comprendre)
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.