Crise historique : l'Eurovision au bord de l'implosion cover
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12 Points - le podcast qui décrypte l'Eurovision

Crise historique : l'Eurovision au bord de l'implosion

Crise historique : l'Eurovision au bord de l'implosion

1h17 |22/10/2025
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Crise historique : l'Eurovision au bord de l'implosion

Crise historique : l'Eurovision au bord de l'implosion

1h17 |22/10/2025
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Description

Crise historique : l’Eurovision au bord de l’implosion

Depuis 1956, l’Eurovision a résisté aux crises. Mais en 2026, la participation d’Israël — alors que le pays est accusé de crimes de guerre à Gaza — plonge l’UER (Union Européenne de Radio-Télévision) dans une tempête morale, politique et médiatique. Public divisé, diffuseurs menaçant de se retirer, système de vote contesté : jusqu’où le concours peut-il tenir sans se renier ?

Dans cet épisode spécial, Thomas (hôte), Fabien (journaliste médias), Quentin (spécialiste politique) et Vincent (artiste, chroniqueur) passent le concours au crible, sans langue de bois :

  • Partie 1 — L’UER au pied du mur : retour sur l’annulation du vote de novembre, la “neutralité” devenue intenable, et les fractures entre diffuseurs (menaces de boycotts vs. soutien à Israël).

  • Partie 2 — Géopolitique d’un concours : l’Eurovision comme outil de soft power ; trêve fragile qui ne change pas la perception ; double standard Russie/Israël ; quand l’UER déporte la parole morale vers fans, artistes et médias.

  • Partie 3 — La musique sous pression : de October Rain (2024) à New Day Will Rise (2025), lignes rouges franchies ; cas Bachar Mourad ; vers une contagion des “chansons-manifeste” où jurys et publics votent aussi une position.

  • Partie 4 — Quel futur ? Trois scénarios, tous coûteux :

    1. Israël reste → retraits en chaîne (Espagne, Pays-Bas, Irlande, Slovénie…) et perte de crédibilité ;

    2. Israël se retire de son plein gré → apaisement temporaire mais problème non résolu ;

    3. Israël est exclu (tôt = crise financière, tard = crise morale).
      Dans tous les cas, une réforme de fond devient inévitable : charte éthique, transparence, règles de vote repensées, procédure claire en contexte de guerre.

Entre analyse, contradictions de l’UER, satire (la chronique de Vincent) et amour sincère du concours, 12 Points pose la question qui fâche : la musique peut-elle encore réunir quand la scène devient un champ de bataille symbolique ?

🎧 Écoutez, partagez, débattez : aimer l’Eurovision, c’est aussi la regarder en face.
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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Depuis 1956, l'Eurovision a traversé les crises et les bouleversements politiques. Mais aujourd'hui, le concours est peut-être au bord de l'implosion. Comme vous le savez, le maintien de la participation d'Israël au concours pose un problème moral et politique sans précédent. Comment peut-on en 2026 applaudir dans la joie et la légèreté un pays accusé par une large partie de la communauté internationale de commettre un génocide à Gaza ? Alors pour bien comprendre l'ampleur du problème, il faut remonter au tristement célèbre 7 octobre 2023. Ce jour-là, le Hamas a mené une attaque terroriste d'une cruauté extrême, unanimement condamnée par la communauté internationale et nous tous. D'une ampleur sans précédent et qualifiée de crime de guerre, cette offensive a provoqué en Israël, rappelons-le quand même, environ 1200 morts, majoritairement des civils, plusieurs centaines de blessés, plus de 250 personnes enlevées, parmi lesquelles des hommes, des femmes et des enfants. Bref, cette attaque a suscité une onde de choc mondiale et conduit à juste titre l'État d'Israël à engager des actions destinées à protéger sa population du Hamas. Mais la riposte a été d'une ampleur disproportionnée.

  • Speaker #1

    Et c'est là que réside le cœur du scandale.

  • Speaker #0

    Depuis, dans la bande de Gaza, le bilan est dramatique. Selon les autorités sanitaires, plus de 67 000 morts ont été recensés, dont une part importante de civils, dont des enfants. Des ONG et commissions internationales dénoncent des violations graves du droit international humanitaire. Le système de santé est à l'agonie. Les hôpitaux détruits, l'accès à l'eau, à la nourriture, au sanitaire, à l'aide humanitaire est entravé. Parallèlement, Netanyahou, au sommet de la gouvernance israélienne, n'a pas reculé lors de son discours à l'ONU. Il a déclaré

  • Speaker #2

    Israël a rebondi de son jour le plus sombre pour délivrer un des plus étonnants retours militaire de l'histoire. Mais nous ne sommes pas encore terminés. Les derniers remèdes de Hamas sont en train de se mettre en place à Gaza. Ils ont vaut de répéter les atrocités de l'octobre 7, encore et encore et encore, peu importe comment diminuent leurs forces. C'est pourquoi Israël doit finir le travail. C'est pourquoi nous voulons le faire le plus vite possible.

  • Speaker #0

    Il a aussi rejeté fermement tout projet d'État palestinien, qualifiant cette idée de, je cite, « folie pure » et affirmé que reconnaître la Palestine serait une « marque de honte » . Ce sont des mots d'une violence politique extrême. Ils viennent d'un dirigeant qui ne cache plus ses ambitions d'annexion et de domination. Et c'est malheureusement cet Israël-là, avec ce passif, que l'Union Européenne de Radio-Télévision a fait participer et continue à laisser participer à l'Eurovision. Alors, l'organisation invoque son principe d'apolitisme, une façade qui ne tient plus face aux scènes que nous venons de décrire. Le paradoxe est flagrant, la Russie, après son invasion de l'Ukraine, a été exclue en 48 heures de l'Eurovision. Israël, malgré ses accusations massives de crimes de guerre, reste elle protégée. C'est devenu une blessure morale, un affront à la conscience collective. Aujourd'hui, les menaces de retrait de plusieurs pays, dont l'Espagne, demeurent. Alors, l'Eurovision... survivra-t-elle à cette crise historique ? Pour en débattre avec nous, je suis entouré aujourd'hui de Fabien, journaliste spécialiste Eurovision chez 20 minutes. Bonsoir Fabien.

  • Speaker #3

    Bonsoir Thomas, bonsoir les garçons.

  • Speaker #4

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Quentin est avec nous, professeur de sciences économiques et européennes à la Sorbonne et spécialiste géopolitique du podcast notamment. Salut Quentin.

  • Speaker #3

    Salut Thomas,

  • Speaker #5

    salut les garçons.

  • Speaker #0

    Et Vincent, chanteur et comédien, spécialiste des enjeux musicaux et qui interviendra notamment avec une chronique qui devrait nous faire quand même du bien. Salut Vincent !

  • Speaker #6

    J'espère, parce que je ne suis pas revenu du cabaret cochon pour me faire chialer, ça ne sert à rien, merci !

  • Speaker #0

    En tout cas, cet épisode est difficile mais nécessaire pour nous à faire. Crise historique, l'Eurovision au bord de l'implosion, bienvenue dans 12 points, le podcast qui décrypte l'Eurovision.

  • Speaker #7

    L'Eurovision, c'est beaucoup plus qu'un concours de chansons.

  • Speaker #0

    C'est de la politique, des coulisses, des drames. Et ça, personne ne vous l'explique comme nous.

  • Speaker #4

    12 Points, le podcast, premier média francophone dédié à l'Eurovision depuis 2021.

  • Speaker #7

    Pour continuer nos enquêtes, nos débats et nos analyses sans langue de bois,

  • Speaker #0

    on a besoin de vous ! Rejoignez le club 12 Points, vous soutenez le podcast et profitez de bonus exclusifs.

  • Speaker #4

    Avant-première, réduction sur les événements et un groupe WhatsApp privé avec nous quatre.

  • Speaker #0

    Le club 12 points.

  • Speaker #4

    On décrypte. On débat. On rit. Avec vous.

  • Speaker #0

    Souscrivez au club sur notre site internet 12.podcast.com slash boutique. Alors on vous l'annonçait dans le 12 minutes qu'une session extraordinaire avait été convoquée par l'UER. On en était très content d'ailleurs en novembre pour que tous les adhérents à l'UER qui participent ou non à l'Eurovision votent pour ou contre l'exclusion d'Israël au concours 2026. Or on apprend il y a quelques jours seulement que finalement cette session a été ajournée. Pourquoi ? Bah je sais pas !

  • Speaker #5

    Bon déjà premier élément Thomas, j'aime bien que tu fasses référence au 12 minutes. Comme si nous avions un média national que tout le monde nous écoutait. C'est évident ! Mais on l'a dit, il a semené dans le 12 minutes.

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs formats dans 12 points, exactement.

  • Speaker #5

    Et pour revenir à la question et au sujet, bon, il semblerait que le contexte du cessez-le-feu signé de manière internationale et soutenu notamment par les Américains ait pu, temporairement en tout cas, réduire un petit peu les tensions vis-à-vis d'Israël, enfin plutôt de l'action de ce que fait Israël en Palestine, notamment sur l'échange des otages détenus par le Hamas et de prisonniers palestiniens. détenus par Israël, où en fait les échanges sont quasiment là, à l'heure où on parle, le 20 octobre, quasiment terminés. Donc il y a eu une baisse de tension.

  • Speaker #0

    On est le 20 octobre, la trêve a été signée le 9, et dès le lendemain, normalement le 10, les CCFE prenaient part. Et donc cette trêve force l'UER à prendre du recul sur le vote de la participation ou non de l'Israël à l'Eurovision ?

  • Speaker #5

    Alors force, je pense que le mot est un peu fort, mais disons qu'on a bien vu que l'UER avait un peu tardé à organiser cette réunion, Alors que... Il y avait vraiment des dizaines de médias publics qui appelaient à cette réunion. Donc là, on se sont dit qu'on peut supposer, c'est vraiment, on émet une hypothèse, qu'ils ont rejoint le mouvement de désescalade en se disant, bon, on va éviter de remettre de l'huile sur le feu dans trois semaines, quatre semaines. On va attendre la réunion qui était prévue en décembre pour le faire.

  • Speaker #0

    Du coup, la reporter cette décision, c'est la temporiser. Oui, mais pourquoi ?

  • Speaker #5

    Pour gagner du temps, Thomas. Pour gagner du temps et pour éviter que le sujet en fait redevienne un sujet polémique parmi les télédiffuseurs. Donc j'ai l'impression, on n'a pas encore de détails sur ce qui va se passer dans cette réunion de décembre. On ne sait pas encore si ça sera du contraignant juridiquement en fonction de ce qui est voté. On n'a pas encore vraiment l'ordre du jour, les questions qui seront abordées. On a l'indication qu'il y aura une discussion, mais est-ce qu'elle sera suivie d'un vote ? On n'a pas encore les détails. Dans les prochains 12 minutes, on en parlera probablement.

  • Speaker #3

    Oui et puis il y a... Il y a aussi une différence entre un vote qui intègre tous les pays membres de l'UER, y compris ceux qui ne participent pas à l'Eurovision. Et parmi ceux-ci, il y a le Liban, la Jordanie, l'Égypte, des pays qui ont une hostilité à l'égard d'Israël. Donc ça fait un certain nombre de votes déjà contre. Là, si c'est une discussion qui ne prend en compte que les diffuseurs participants, ça veut dire qu'Israël est potentiellement moins... menacés.

  • Speaker #6

    Tout cela dénote quand même d'un cruel manque de couilles, non ?

  • Speaker #0

    Exactement, parce qu'en fait on sait aujourd'hui, les diffuseurs européens sont très divisés sur la question.

  • Speaker #5

    Oui, ça clive, on l'a déjà évoqué dans nos 12 minutes précédentes, on a au moins 5 à 6 médias qui ont dit quoi qu'il arrive d'ailleurs, même si l'UER garde Israël, enfin si Israël reste dans l'UER, il y a déjà 5 médias qui ont dit quoi qu'il arrive. En fait, du moment qu'Israël n'est pas exclu, Nous partons. Donc c'est binaire. En tout cas, pour 5-6 médias, c'est binaire. Il y a des pays qui sont entre deux, qui attendent justement, qui attendaient ce vote d'octobre pour se positionner. Pardon, ce vote de novembre pour se positionner. Ils vont devoir donc retarder leur positionnement à décembre pour, objectivement, en tout cas pour publiquement s'exprimer. Je crois que c'est le cas de la Finlande, si je ne dis pas de bêtises. Elle avait dit qu'elle n'en pense pas moins, mais elle attendait ce vote de novembre pour pouvoir s'exprimer. Le problème, c'est que si on attend décembre... Il y a plein de médias qui n'auront pas l'occasion de s'exprimer avant le vote de décembre, si c'est un vote juridiquement contraignant. Et donc, possiblement, jusqu'au bout du bout du bout, la stratégie du chaos. L'UER, on a l'impression qu'ils vont mettre littéralement, malheureusement, le mot, le coude sous la gorge des médias en disant c'est aujourd'hui ou maintenant. Et vous n'avez pas le temps de débattre, c'est aujourd'hui ou maintenant.

  • Speaker #6

    Mais parce que ce n'est pas un peu tard, du coup, décembre en vrai, si on prend en compte la sortie des chansons, le choix des artistes.

  • Speaker #5

    C'était notamment pour ça que l'organisateur autrichien avait annoncé il y a un mois et demi maintenant qu'exceptionnellement, les médias pouvaient se retirer jusqu'au 31 décembre, alors que d'habitude, c'est jusqu'à septembre ou octobre. C'est deux mois plus tôt, sans pénalité financière, parce qu'un pays peut toujours se retirer, mais il paiera une amende s'il se retire trois semaines avant.

  • Speaker #3

    Et là, on peut voir effectivement parler des diffuseurs, mais là, la voie qui est celle vers laquelle on se dirige de ce vote en décembre, ou en tout cas de cette discussion. C'est celle de Delphine Ernotte finalement, puisque même dans le communiqué qui a été adressé aux diffuseurs de l'UER et parlant de ce vote en novembre qui n'est plus à l'ordre du jour, mais Delphine Ernotte disait clairement que le board de l'UER, puisqu'il y a plusieurs instances quand même, dont une instance qui gère l'Eurovision, mais que les big boss... de l'UER était en gros favorable parce que tout le monde participe, mais que étant donné que la situation est ce qu'elle est, on consent à ouvrir un vote. Mais on voit bien que c'était un petit peu entraînant des pieds et donc finalement, on peut se dire, là, Delphine Ernotte a eu gain de cause.

  • Speaker #0

    Reculer la décision aussi, on le sait, on l'a évoqué déjà plusieurs fois, c'est aussi se prémunir des enjeux de départ potentiel, soit de sponsors, soit de pays participants et du coup, d'enjeux économiques claires autour de l'organisation du concours. En reportant ce vote, l'UER préfère, vous pensez, sa survie économique à une cohérence plutôt morale ?

  • Speaker #5

    Ça me paraît évident et c'est vraiment l'idée que je disais juste avant. C'est-à-dire que si vraiment on laisse très peu de temps au pays pour se positionner, on sera déjà mi-décembre, donc c'est déjà très tard si un pays veut se retirer ou au contraire lancer son processus de sélection. Donc des pays vont se dire, bon en fait de base on ne voulait pas, mais en fait comme on doit décider très tardivement, bon ben on vient. Et donc, ils vont y aller.

  • Speaker #6

    Tu ne penses pas que ce sera l'effet inverse, justement ? Parce que moins de préparation pour les artistes, moins de préparation pour la chanson. Moi, je me dis genre, vu qu'on n'a pas de pénalité, on n'y va pas. Et puis voilà, comme ça, c'est fait.

  • Speaker #3

    Non, parce que je pense qu'aussi, il y a l'enjeu d'organiser un événement, notamment pour les pays qui ont des sélections. Et on voit qu'en Espagne, qui est l'un des fers de lance, on va dire, en faveur de l'exclusion d'Israël du concours. Il a été annoncé que le Benidorm Fest se tiendrait bien. Oui, bien sûr. Et que...

  • Speaker #6

    Mais pour faire rayonner de toute façon la musique espagnole au sein de l'Espagne, de toute manière.

  • Speaker #3

    Oui, c'est ça. Et que si jamais... En tout cas, les candidats et candidates sont déjà au courant que si jamais il y a un retrait espagnol, ils auront gagné pour la gloire de l'Espagne.

  • Speaker #5

    Je crois que c'est la même chose pour l'Irlande. Elle dit qu'ils avaient déjà leur émission. Tant mieux. En gros, c'est prévu. Si on va à l'Eurovision, c'est le gagnant qui y va. Mais de toute façon, l'émission aura lieu. C'est comme le Sanremo. Il aura lieu quand il arrive. Sanremo, parce que c'est pour la musique italienne. Il aura lieu quand il arrive. Il aura lieu parce que ça marche. Ça marche dans les pays.

  • Speaker #0

    En tout cas, en défendant cette neutralité à tout bout de champ par l'Eurovision, je trouve qu'elle perd cruellement en crédibilité morale et médiatique l'UER aujourd'hui. parce qu'en vrai... L'Eurovision qui se veut ne pas être une tribune politique aujourd'hui, en ne disant rien, elle a un positionnement politique, l'UER, clair.

  • Speaker #5

    Oui, parce que la neutralité, c'est politique.

  • Speaker #3

    Oui, c'est ça, ne pas choisir, c'est choisir. Et on va dire que là, on est dans une situation où l'UER est, on va dire, confrontée, pour utiliser une image, le nez dans le caca. Mais ça ne date pas d'aujourd'hui, en fait, ce côté, mais non, mais non, on est apolitique. Voilà ça... posé aucun problème d'organiser le concours en Azerbaïdjan dans des conditions désastreuses pour les droits humains. En se bouchant de neige comme ça pendant six mois. C'était beaucoup moins polémique à l'époque. Donc voilà, la dimension politique du concours, elle a toujours été présente, de manière plus ou moins affirmée. Là, c'est juste que l'UR ne peut plus, aujourd'hui, se retrancher derrière ce côté apolitique.

  • Speaker #0

    De toute façon, elle a déjà pris une position politique, notamment par l'ingérence qu'elle a sur la gestion de l'expression journalistique autour du concours. On le voit bien, il y a une ligne directrice dans les médiabooks qui oblige, quand on est accrédité, à parler de l'Eurovision sous de bons termes, qui oblige les journalistes à ne pas poser des questions. aux candidats israéliens puisqu'en fait on leur interdit l'accès à ces candidats-là ?

  • Speaker #3

    Oui voilà, Israël a on va dire un statut d'exception à l'Eurovision. Par exemple à Bâle cette année, il y avait la possibilité après le turquoise carpet de poser des questions aux artistes une fois qu'ils avaient fini de parader. Certains en étaient répartis dans plusieurs salles, certains zappaient certaines salles mais venaient tous au moins à la rencontre de quelques médias. Là, Israël s'est fait porter pâle et il y a toujours cette espèce de statut d'exception.

  • Speaker #6

    Genre c'est ok.

  • Speaker #3

    Oui, vous comprenez, il y a des gens qui ont brandi des drapeaux palestiniens, donc ça les met mal, etc. Ils ne rencontreront pas les médias. Mais étant donné qu'on est des médias accrédités, on devrait avoir accès aux artistes. D'autant plus qu'il n'y a plus de conférences de presse post-demi-finale. Et il y avait même avant des conférences de presse après les répétitions, après chaque répétition, où on pouvait vraiment poser les questions à bâton rompu à tous les artistes. Et on a bien vu que là, depuis quelques années, c'est plus de conférences de presse, parce que notamment en 2024, des questions qui fâchent ont été posées à Eden Golan notamment. Par un journaliste polonais, qui s'appelle, que je retrouve son nom, Szymon Zasztelmazik, qui a donc demandé à Eden Golan à l'époque, est-ce que vous pensez que votre présence dans le concours présente un danger pour les autres candidats, pour les autres délégations ? Ce à quoi le modérateur de la conférence a dit « Vous êtes libre de ne pas répondre à cette question » et Joste Klein, le chanteur néerlandais, a dit « Pourquoi pas ? » Et donc il y a eu une tension et ce journaliste polonais là, et bien il n'a pas eu son accréditation cette année à Bâle. Et tous les youtubeurs aussi, enfin plein d'influenceurs, de créateurs de contenu influents sur l'Eurovision qui ont mal parlé d'Israël ou qui ont... excluent Israël de leur classement intégral, qui n'en ont pas parlé.

  • Speaker #5

    Ou qui ont juste posé des questions sur Israël.

  • Speaker #3

    Ou qui ont posé des questions. Et bien voilà, là aussi, pas d'accréditation et tout. Donc après, c'est ça, ça pose des questions sur l'exercice journalistique.

  • Speaker #6

    On est les prochains !

  • Speaker #5

    Vous n'aurez peut-être pas à Vienne.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, ce qui est intéressant, c'est de se dire, l'UR étant incapable de prendre une décision et ayant cette folie de rester à tout prix apolitique, finalement, elle laisse un peu les fans, les médias, les télédiffuseurs et même les artistes être les porte-voix de la morale autour de ce concours. Et c'est ça qui est d'autant plus dramatique. C'est-à-dire qu'en fait, nous, c'est pas vu, pas pris. On organise, on récupère l'argent, mais en fait, c'est vous qui gérez après derrière dans vos coins.

  • Speaker #3

    C'est une tartufferie totale. Et quand on repense au concours 2023 à Liverpool... co-organisé par le Royaume-Uni et l'Ukraine, avec ses chansons pour la paix, etc. Enfin, c'était un truc... Est-ce qu'on le verrait encore aujourd'hui ? Non, parce qu'effectivement, si on appelle à la paix, il y a peut-être des pays qui doivent se regarder dans le miroir. Et puis, en fait, le concours, ça devrait être quelque chose de vivant. Si Israël participe, pourquoi est-ce qu'on n'autoriserait pas les UE, quand le public eu c'est vivant,

  • Speaker #0

    c'est bien sûr ça fait pas plaisir à l'artiste il y a du bruit de public qui applaudit pour camoufler qui est rajouté techniquement.

  • Speaker #5

    Et je voudrais rajouter Thomas sur ce que tu dis sur l'UER de base aussi structurellement l'UER se cache derrière les états membres et derrière les télédiffuseurs publics, c'est à dire l'UER est pas connu du grand public, c'est à dire nous on connait l'UER, puis en plus moi c'est ma passion de dire UER 128 fois par épisode

  • Speaker #6

    C'est déjà le cas.

  • Speaker #5

    Parce que là, en fait, contrairement à la FIFA, qui est connue du grand public, qui organise les Coupes du Monde, contrairement à l'UEFA, qui est connue aussi, puis qui organise les compétitions, l'UER est un inconnu pour le téléspectateur lambda qui regarde l'Eurovision. Donc, en coup, ils se disent, ah, c'est l'Eurovision. Ah, mais du coup, qui est là-dedans ? Bah, c'est les pays qui participent. Oui, alors oui, c'est des pays qui participent, mais il y a une institution derrière. Et en fait, ils se cachent derrière cette non-notoriété. Non, non, non, nous, on ne fait qu'organiser. on est neutre, vient qui veut, vient qui peut. Et qui paye. Et qui paye aussi, bien sûr. La copette arrive, le chèque. Et donc, en gros, il y a vraiment une stratégie de Delphine Ernaud, par exemple, n'en fait pas beaucoup, y compris en France, alors qu'elle préside l'UER et aussi France Télévisions. Elle n'essaye pas du tout de promouvoir l'existence de l'UER, parce que vraiment, c'est une marque presque cachée. C'est une organisation internationale cachée, que personne ne connaît, qui se cache derrière sa neutralité et sa charte de bonne conduite en disant, ah non, Voilà, c'est le pays, c'est l'Autriche qui organise. C'est l'Autriche qui organise.

  • Speaker #6

    C'est parce que c'est un peu vieux peut-être l'UER pour les gens aussi ? Non,

  • Speaker #5

    c'est parce que c'est leur stratégie. Eux, ils veulent avoir l'instance la plus grosse possible, c'est-à-dire avec le plus grand nombre de membres. Ils veulent vendre leur programme au maximum de pays. Donc, ils aiment le consensus mou. C'est-à-dire, du moment que ça ne cliffe pas l'Union européenne, du moment que ça ne cliffe pas l'essentiel des pays, tu l'évoquais Fabien, on n'a jamais eu de... polémique sur Arménie et Azerbaïdjan, qui sont deux pays qui participent au concours. Et bien là, par contre, ça touche un sujet tel, et tous les pays en parlent, l'UR se dit, bon, j'ai entendu que ça clive, donc on va organiser un vote. Mais elle y va vraiment en mode, bon, vous m'avez forcé la main, et moi, je ne veux pas, en tant qu'UR, je ne veux pas prendre la décision, je ne veux pas décider. Donc, vous savez quoi ? Vous allez voter. C'est vous qui allez voter. C'est comme le référendum. Vous n'êtes pas d'accord ? C'est clivé ? Eh bien, votez. Et puis, démerdez-vous, et le résultat, Si c'est non, ça sera non. Et moi, ce n'est pas moi qui choisis.

  • Speaker #6

    En tout cas, Quentin imite super bien la voix de l'UER. Je ne sais pas si vous remarquez, mais vraiment... Un gagnagnard, des connards !

  • Speaker #3

    La stratégie pour l'UER, c'est de vendre la marque Eurovision. Et là, il y a en projet une tournée de trois semaines avec le top 10 dans plusieurs pays d'Europe. Si Israël participe à l'Eurovision 2026 et finit dans le top 10, qu'est-ce qui va se passer ? Voilà, c'est aussi, est-ce qu'ils auront le droit ? Eh oui, ils auront le droit de dire, ah bah non, finalement, on ne va pas participer au concert. Alors que tous les autres artistes de la France, de l'Italie, etc. doivent signer et s'engager à partir de cette tournée de trois semaines, après avoir pris leur tour de lessiveuse. C'est comme l'Astara qui fait la tournée, tu es obligé de faire la tournée. Voilà, c'est nouveau. Après, est-ce que ça va être aménagé ? Ça n'aura peut-être jamais lieu, du coup. Est-ce qu'il y aura des aménagements faits depuis ? C'est vraiment le projet, là, gros accent mis sur le marketing, avec potentiellement aussi davantage de merchandising à l'effigie des artistes. Donc voilà,

  • Speaker #0

    ça peut poser des questions. Mais c'est surtout qu'aujourd'hui, cette fracture politique, tout le monde en parle. Elle n'est pas juste liée à la prise de position de l'UER. C'est logique que quand on voit un artiste concourir pour un pays en guerre, ce soit impossible. de faire abstraction. Et c'est en ça que je trouve ça stupide de ne pas oser prendre position, parce qu'en refusant de reconnaître ça, l'UE semble vivre dans un autre monde.

  • Speaker #5

    Et c'est même absurde, c'est plus qu'absurde Thomas, c'est complètement paradoxal, puisque les artistes depuis 2024 signent un code de conduite dans lequel pendant l'organisation du concours, quand ils sont sur place, ils ne doivent pas aborder de sujets politiques. Donc il y a un côté où les journalistes n'ont plus le droit, comme nous l'a dit Fabien, et les artistes eux-mêmes n'ont plus le droit de s'exprimer. Or les artistes, d'ailleurs tout comme les journalistes, sont aussi des citoyens qui, s'ils veulent s'exprimer, ils devraient s'exprimer. Donc là, la liberté d'expression de « Cher à l'UER » en prend un sacré coup.

  • Speaker #3

    Oui c'est ça, il faut composer parce que moi perso, en 2024-2025, j'ai traité la participation d'Israël. On va dire factuellement, quand il y avait quelque chose d'important ou de majeur, mais c'était hors de question pour moi d'être dans quelque chose qui se rapporterait à de la communication, en reprenant des éléments de langage, de communiqué de presse donnés par la chaîne israélienne Cannes. Non, si je peux interviewer l'artiste et poser des questions qui parfois peuvent fâcher, l'artiste a le droit de répondre, de ne pas répondre. Et quand on est artiste à l'Eurovision et qu'on représente un pays, on s'engage à représenter totalement et à être prêt. et prête aux questions qui fâchent. Jamal, elle le disait dans sa sélection au Villebière quand elle était jurée. Êtes-vous prêt à répondre aux questions difficiles ? Et voilà, c'est vraiment ça. Il faut du media training aussi, peut-être pour les artistes.

  • Speaker #0

    Oui, du coup, au fond, on n'est plus du tout dans une simple polémique sur un concours. On est au cœur d'un enjeu géopolitique où l'Eurovision reflète les tensions du monde bien au-delà de la scène.

  • Speaker #5

    Très belle transition, Thomas.

  • Speaker #0

    Tu as vu ça ?

  • Speaker #5

    Du grand art.

  • Speaker #0

    Alors partie 2 consacrée aux enjeux géopolitiques justement de la situation actuelle avec une première question pour vous. Est-ce que le cessez-le-feu récemment annoncé change vraiment la donne ?

  • Speaker #5

    Non !

  • Speaker #0

    Voilà, on a répondu à la question.

  • Speaker #5

    Non, non et 8 fois non. Je suis énervé, vraiment je suis agacé en fait. Oui dis donc, il est colère. Ah mais je suis colère, pas avec vous, pas contre vous. Moi je l'espère bien. Je suis colère.

  • Speaker #6

    Quand ça dit on dirait qu'il va me bouffer tout à l'heure,

  • Speaker #5

    je ne sais pas ce qu'il Je suis colère sur ce sujet et pas qu'à l'UER d'ailleurs, enfin pas qu'à l'Eurovision de manière globale. On a l'impression que là, Israël a réussi à se racheter une virginité en disant « On a signé, on s'échange les otages, tout va bien madame la marquise, et on oublie ce qui s'est passé. On s'est un peu engueulé pendant deux ans, on se met d'accord, on a parlé cinq minutes, ok, pour la suite, on prévoit des choses. » Et comme si les deux années précédentes n'existaient plus. Je suis désolé, mais en fait, là, il y a un passif. C'est-à-dire que oui, pour le futur, potentiellement, ça peut être des bases pour une future normalisation des relations diplomatiques. En tout cas, c'est ma vision, c'est mon opinion. Mais ça n'efface pas ce que le gouvernement israélien a fait depuis deux ans. Donc en fait, pour moi, la question est toujours présente, d'autant plus qu'on connaît Israël, on en parlera un peu après. Ils vont envoyer très probablement une chanson, si ce n'est politique, avec des résonances politiques. Donc en fait, ils vont continuer à faire ce qu'ils font depuis des années, et en particulier depuis deux ans, à politiser le concours. Donc en fait, moi je suis désolé, ce cessez-le-feu, en fait c'est un non-sujet. Par rapport à la présence d'Israël à l'Eurovision, c'est un non-sujet.

  • Speaker #0

    Et d'autant qu'on enregistre aujourd'hui le 20 octobre, je le rappelle, et que la trêve est quand même très fragile, puisque hier, le 19 octobre, deux soldats israéliens ont été tués dimanche matin dans des explosions attribuées par l'armée du Hamas, qui a nié d'ailleurs toute responsabilité, mais la réplique israélienne a provoqué la mort de 45 Palestiniens. Donc on est loin du cesser le feu.

  • Speaker #5

    Et au-delà de ça, on en revient toujours à cette position du gouvernement israélien. Benjamin Netanyahou déclare objectivement... avoir largué 153 tonnes de bombes sur la bande de Gaza dimanche malgré le cessez-le-feu. C'est-à-dire qu'il dit très concrètement qu'Israël vient de violer le cessez-le-feu. Et il est content de dire 153 tonnes. Bien sûr, il ne dit pas le nombre de civils palestiniens. Il dit qu'il cible des terroristes du Hamas, probablement, peut-être. Mais en tout cas, voilà, c'est... Et il bloque de nouveau l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

  • Speaker #6

    C'est fatigant, non ? Moi, ça me fatigue.

  • Speaker #0

    Ben, je pense que ça nous fatigue pas mal depuis trois ans. Moi, je suis fatigué. Je suis d'accord avec toi. Mais alors du coup, parce qu'on en est là, pourquoi l'Israël maintient coûte que coûte sa participation au concours ? Pour faire du pink washing !

  • Speaker #5

    Du white washing ! Ah c'est du white,

  • Speaker #6

    du pink, c'est les deux ! Le rainbow washing on va dire alors !

  • Speaker #3

    Il fait du blue washing, il fait du green washing ! Non mais c'est ça, c'est effectivement le soft power. C'est le pays qui actuellement utilise le plus le concours comme vitrine. Ça a été le cas pendant longtemps de l'Azerbaïdjan par exemple, qui est aujourd'hui un pays qui s'en fout. complètement de l'Eurovision, ça y est, ils ont organisé leur révision. Ils ont basculé vers le sport et le e-sport.

  • Speaker #5

    Ils ont changé de braquet en disant culture, on s'en fout. Enfin, Azerbaïdjan en tout cas.

  • Speaker #3

    Et Israël, il y a un soutien des diasporas qui peut être exprimé à travers le concours. C'est aussi, on parlait de la FIFA, de l'UEFA tout à l'heure, il avait été question peut-être d'exclure Israël de ces compétitions-là, mais on va dire que le niveau en football... n'est pas vraiment... Ils ne vont pas gagner l'UEF, la Ligue des champions. Ils s'auto-éliminent eux-mêmes de ces compétitions-là, on va dire. Donc voilà, on voit qu'il y a... Au moins,

  • Speaker #6

    on peut leur reconnaître cette humilité, pour une fois.

  • Speaker #5

    Oui, mais ils y vont quand même, quitte à perdre, mais ils y vont.

  • Speaker #3

    Et l'Eurovision, c'est le nerf de la guerre, pour passer moins...

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, l'UR joue un rôle clé en maintenant Israël dans la compétition, elle lui offre une tribune diplomatique. Je comprends pas, parce que c'est exactement ce que la Russie a perdu après son exclusion. Donc il y a bien un deux poids, deux mesures.

  • Speaker #5

    Oui Thomas !

  • Speaker #0

    Mais pourquoi ?

  • Speaker #6

    Louder ! Mais pourquoi ? Pourquoi une histoire de fric encore une fois ? On est d'accord, non ?

  • Speaker #5

    Alors, il y a une histoire de fric, il y a une histoire de positionnement politique des États membres. Alors en l'occurrence là, des délits du viseur membre. Face à la Russie, à part la Hongrie et la Serbie... qui sont les deux pays, on va dire, pro-russes depuis 10-20 ans, c'était tout le monde, y compris des pays qui ne sont pas concernés par ce conflit russo-ukrainien, tous les pays ont pris une position très claire de soutien à l'Ukraine. Donc en fait, ça n'a pas clivé l'UER comme ça a clivé la situation Israël-Palestine au sein de l'UER, puisque certains pays comme l'Allemagne ou d'autres, on verra plus tard, eux soutiennent plutôt Israël quoi qu'il arrive et quoi que fasse Israël. Donc on passe d'un sujet où il n'y avait pas de clivage à un sujet extrêmement clivant.

  • Speaker #3

    Oui et puis la Russie est exclue après avoir attaqué l'Ukraine qui est un autre pays qui participe et qui est aussi une place forte de l'Eurovision avec aussi des meilleures relations on va dire. Là finalement pour les diffuseurs, la Palestine, ils s'en foutent. C'est ce que la plupart d'entre eux disent quand ils ne remettent pas en question ne serait-ce que 5 minutes. Tiens, là qu'est-ce qu'on fait avec Israël ? On les laisse vraiment participer avec les chansons qui ont été présentées en 2024, 2025. Bon, ben voilà. Et après, le truc, c'est que si on dit, mais voilà, il y a du sous-texte politique. Ah ben non, puisque c'est un concours à politique. Et puis,

  • Speaker #6

    il n'y a pas de réponse en face, puisque la Palestine ne répond pas, enfin ne participe pas.

  • Speaker #5

    Mais justement, sur ce deux poids, deux mesures, je trouve que le très bon exemple qui, malheureusement, confirme ce deux poids, deux mesures au sein de l'UER, c'est Arménie et Azerbaïdjan. ces deux pays qui participent à l'Eurovision. ces deux pays membres de l'UER, et on en a parlé dans plusieurs épisodes géopolitiques, l'Azerbaïdjan a attaqué militairement l'Arménie, a tué 30 000 personnes, les a affamées.

  • Speaker #4

    Et tout le monde s'en fout !

  • Speaker #5

    Et tout le monde s'en fout. Et donc l'UER se dit, bon, ça n'a pas l'air d'être un sujet politique en ce moment, donc venez l'Azerbaïdjan, venez participer, prenez votre place, du moment que vous me donnez le chèque, moi ça me va. Donc en fait, c'est une neutralité, comme on l'a évoqué. Ce n'est pas une neutralité. Je suis d'accord avec toi. Ils servent le plateau. Et il y a tout le service qui va avec. C'est « Ah, vous voulez politiser ? Bon, allez-y. De toute façon, apparemment, ça passe. » Moi, je suis colère, je vous le dis.

  • Speaker #6

    Voilà. On le sent.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs pays qui, malgré le cessez-le-feu, continuent d'énoncer qu'ils ne participeront pas au concours. On a l'Espagne, les Pays-Bas, l'Irlande, pour ne citer qu'eux, par exemple. S'ils claquent la porte, on entre dans quoi aujourd'hui ? Une crise ouverte ?

  • Speaker #6

    Eh bien non, surtout on entre dans plus de matière. pour Agathe pour râler. Parce que sans l'Espagne, ça va être un gros problème pour elle. On ne pourra plus faire Agathe à moi de part. Ah bah non ! C'est terminé !

  • Speaker #0

    Oui, Agathe, si tu nous entends, on pense à toi.

  • Speaker #3

    Non mais oui, crise ouverte, parce que...

  • Speaker #0

    L'Espagne est, malgré certains résultats, en dessous. Oh,

  • Speaker #1

    comme il est gentil ! Voilà,

  • Speaker #0

    je fais mise un petit peu. Mais en tout cas, voilà, il y a une communauté d'Eurofans très mobilisée, très vocale sur place. Et donc, je pense que ça serait une perte en tant que telle, en termes de divertissement et de démunition, etc. Sur le concours, perte financière aussi, puisque... Espagne, pays du Big Five, et si on rajoute à ça les Pays-Bas, qui seraient le pays qui pourrait intégrer le Big Six, si ça existait un jour, qui est aussi un pays qui prend très à cœur ses participations à l'Eurovision, avec, pour le coup, un meilleur palmarès, là, on est dans quelque chose où ça serait une perte d'un niveau artistique, divertissement, etc.

  • Speaker #2

    On perd les têtes de proue, quoi, en fait.

  • Speaker #3

    Et puis, on peut prolonger le raisonnement sur les audiences. C'est-à-dire que si vous enlevez six ou sept pays notamment très peuplés, on va perdre, l'Eurovision qui fait 150 millions, peut-être 110 millions, on va perdre 40 millions. Donc là aussi, après tout l'écosystème, tout le système économique de l'Eurovision, s'effondre peut-être pas, mais il va falloir peut-être redescendre un petit peu les prétentions technologiques parce qu'on n'aura plus de quoi payer.

  • Speaker #0

    Oui, parce que où ont lieu les pré-parties Eurovision ? Au Pays-Bas, à Amsterdam, à Barcelone et à Madrid, donc en Espagne. Donc s'il y a ces deux pays, même s'il y a par exemple... Eurovision in Concert à Amsterdam a dit, même si les pays ne participent pas, on maintient l'édition 2026. Donc voilà, ça restera un événement festif, mais ça peut laisser des traces. Ça fait une mauvaise publicité aussi pour le concours. Je pense que l'UE n'a pas forcément à gagner, à perdre ces pays-là.

  • Speaker #1

    Et un effet domino est possible parce que là, on ne mentionne que ces pays-là. Mais si en décembre, une décision est prise de maintenir l'Israël... on peut aussi avoir la mauvaise surprise de presque la moitié des pays qui quittent le concours.

  • Speaker #3

    Et on va faire leur intervision.

  • Speaker #1

    Ça va être un concours au rabais.

  • Speaker #3

    Et on pourrait même évoquer, Thomas, un double effet domino. C'est-à-dire que là, il y a un effet domino sur ce sujet Israël-Palestine. Mais du coup, si la porte est ouverte dorénavant à ce que des sujets polémiques et politiques clivent les télédiffuseurs, dans cinq ans, c'est un autre sujet qui se déclenche. Et là, de nouveau, il y a cinq pays qui diront, ben non, en fait, si vous n'avez pas pris de position là-dessus, si tel État membre peut être présent, Moi, je m'en vais. Donc en fait, ça veut dire que dans le futur, n'importe quel sujet, s'il n'est pas traité par l'UER, peut devenir politique, peut cliver. Et on peut comme ça avoir des polémiques d'année en année, mais à chaque fois qu'ils vont changer de sujet, ça ne sera pas forcément Israël-Palestine.

  • Speaker #0

    Oui, ça va créer un précédent. Et ce qu'on peut noter aussi, c'est qu'on a parlé des diffuseurs qui étaient prêts à se retirer en cas de participation israélienne. En revanche, de l'autre côté, il n'y a aucun diffuseur. Il y a eu des États qui ont... Préposition, mais aucun diffuseur n'a dit si Israël ne participe pas, on n'y va pas.

  • Speaker #2

    Ah oui ? Non, il n'y a pas eu ça ?

  • Speaker #3

    C'est des discussions politiques. Par exemple, c'est le chancelier allemand qui a dit... Si Israël n'y est pas, on n'y va pas, mais c'est le gouvernement. C'est le chancelier, oui,

  • Speaker #2

    il n'a rien à voir avec le public.

  • Speaker #3

    Alors il y a l'élié parce que c'est le... Il nomme le ministre, qui nomme lui-même. Comme nous, on est la ministre de la culture. Exactement, qui est nommée par la Sommée nationale.

  • Speaker #2

    Elle sera dans le billet tout à l'heure.

  • Speaker #3

    Et donc il y a un lien forcément politique avec la tête de pont politique du pays, le premier ministre ou le président. Mais attention, on est dans des démocraties, en tout cas nous, même si elles sont imparfaites, on est quand même dans des démocraties. Donc Delphine note ne répond pas Doit sur la couture au desiderata d'Emmanuel Macron. Alors en tout cas pour ce qui est du France Télévisions, l'UER c'est autre chose. Donc le chef du téléfuseur allemand ne sera pas forcément sur la même ligne que le... C'est plus une prise de position politique.

  • Speaker #2

    Il y aura forcément des coups de pression.

  • Speaker #3

    Alors par contre c'est là le sujet, c'est qu'en fait ce débat là qu'on est en train d'évoquer à l'UER est en réalité un débat diplomatique de haut de volée, mais vraiment, c'est-à-dire que les meilleurs diplomates de tous les pays utilisent... À fond, tout le réseau diplomatique, par exemple, l'Espagne utilise son réseau diplomatique pour convaincre un maximum de capital. Et vraiment, la ministre des Affaires étrangères espagnole fait le tour des capitales pour convaincre les pays de s'opposer à la présence d'Israël. C'est-à-dire que c'est une vraie stratégie diplomatique et politique. En tout cas, pour l'Espagne, parce que c'est un grand pays, il a un très gros réseau diplomatique. Et l'Allemagne, justement, à l'opposé, utilise son réseau pour contrecarrer. Ce qui fait que c'est une bataille d'influence diplomatique. Et même s'il y a un vote en décembre, je pense qu'il y a quand même pas mal d'inconnus. On ne sait pas comment certains pays vont se positionner. On a des gros doutes là-dessus.

  • Speaker #1

    C'est une situation qui est assez difficile pour nous qui faisons ce podcast de base. Pour s'amuser. Pour les chansons et le folklor. Pour se faire plaisir. C'est pour ça que moi, faire cette émission aujourd'hui me tient à cœur. L'Eurovision, autrefois symbole d'unité, devient donc un champ de fractures. De fractures morales, on l'a vu. De fractures politiques. on l'a vu et de fractures culturelles et de mon petit coeur également et au milieu de tout ça les amis la musique est-ce qu'on en parle ? la musique dans la peau chronique de Vincent

  • Speaker #4

    Ah c'est le billet !

  • Speaker #1

    De Vincent.

  • Speaker #2

    Je vous arrête tout de suite parce que sinon je sens que tout va aller à volo comme disent les jeunes. Je sens bien mes chers collègues que vous essayez de trouver des solutions pour sauver la planète Eurovision. Alors on est là, on fait des recherches, on nous a envoyé un conducteur, on a invité un journaliste queer histoire d'élever un peu le débat. Et puis alors, chers auditeurs, auditrices... Heureusement que vous n'êtes pas là pour voir le péché d'arrogance qui dégouline du visage de Quentin. Ah bah non ! Alors là, il est tellement dans son élément qu'il se prend pour la justice descendue de son socle. Mais enfin ! Mais qu'est-ce que vous croyez ? Vous pensez qu'avec votre bien-pensance de petit péteux parisien, vous allez changer le monde, là ? Les profs ? Les journalistes ? Les artistes ? Ah bah non ! Mais non ! Non ! pour sauver l'Eurovision. Moi j'ai la solution, il faut faire appel à des pros ! Bonjour ! A toutes et à tous, bienvenue dans l'heure des proutes ! Une émission spéciale en duplex et en simultané sur Radio Chiasse, la télé de la radio qui ne prend pas la peine de s'essuyer. Aujourd'hui, avec l'équipe masculine de 12 points, une belle tablée virile entre couilles, parce que bon... Ha ! Aga... Ça va bien sa minute ? Enfin, surtout quand elle n'a pas ses règles. Et un sujet fondamental, comment sauver la planète Eurovision qui, depuis quelques années, subit les foudres de la bien-pensance des artistes islamo-gauches, chias-woks et autres féministes mal baisées. Nous prenons tout de suite un premier appel d'une très fervente auditrice. Bonsoir madame, est-ce que vous pensez... Bonsoir madame, est-ce que vous pensez que le concours Eurovision est malade ?

  • Speaker #5

    Oui, un petit peu, c'est contre nature. J'espérais de tout cœur qu'il puisse guérir.

  • Speaker #2

    Merci madame, merci. Et que pensez-vous qu'il va se passer si le vote contre la participation d'Israël au concours de l'Eurovision l'emporte ?

  • Speaker #5

    Oh là là, c'est la décadence. Si ces droits est voté, et bien on attire une condamnation quand même sur notre société. La colère de Dieu va s'abattre sur la France.

  • Speaker #2

    Et enfin, un témoignage responsable, engagé et cohérent pour une fois, ça fait du bien d'entendre des vraies paroles comme celle-ci. Et on prend également un autre appel d'un jeune homme qui s'appelle Bruno, et qui a une proposition de mise en scène pour la prochaine... participation de la France à l'Eurovision. On vous écoute Bruno !

  • Speaker #6

    Le spectacle trace l'histoire de toute la Vendée du Moyen-Âge jusqu'en 1945. Or la Vendée s'est massivement intégrée, réconciliée avec non pas la France mais surtout la République à partir de la Première Guerre Mondiale quand il s'est agi de verser son sang pour la République, pour le drapeau bleu, blanc, rouge.

  • Speaker #2

    Oh ! Oh non ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Alors je sais pas, je sais pas, vous et moi, les poils ! Les poils ! Oh j'ai vraiment hâte de voir ce show qui promet d'être époustouflant, cinésénique et bien entendu historiquement vrai ! Comme tous les spectacles vendés d'ailleurs. Nous prenons à présent un autre appel, un homme encore une fois, ça fait du bien parce que c'est quand même mieux quand c'est la testostérone qui commande. On a donc le petit Jean-Marie qui a une proposition de chanson pour cette année, on écoute un petit extrait. Bon, Ah non, fini les chanteurs arabes, pédés, violeurs de techniciens, je vous le dis tout de suite. Disons au revoir aux divas québécoises qui au fond d'elles sentent le couscous. Et surtout, fermons la porte à tous ces artistes pédés, gouines, trans, non-binaires, queer, bougnoules, ratons, bico, et j'en passe. Écoutez, ça tombe très très bien puisque la ministre de la Culture est avec nous en duplex. Bonsoir Rachida Dati.

  • Speaker #7

    Alors tout d'abord...

  • Speaker #2

    Merci infiniment de nous donner votre avis sur la question qui brûle nos lèvres dans cette heure des proutes, comment sauver l'Eurovision ?

  • Speaker #7

    Ils se sont ensuite introduits dans la somptueuse galerie d'Apollon et sont repartis avec des diadèmes, des broches, des colliers ayant appartenu à Napoléon et à ses proches, bijoux d'une valeur absolument inestimable.

  • Speaker #2

    Ah, Madame Dati s'excuse, elle a dû partir précipitamment, une histoire de bijoux, invisiblement. J'espère qu'en tout cas, ce n'était pas... Les siens ! Bon, merci à toutes et à tous de nous avoir suivis pour notre émission où l'on parle vrai. À très bientôt dans l'heure des proutes. Bon. On s'arrête là, hein ?

  • Speaker #8

    Oui, c'était trop haut.

  • Speaker #2

    On en a eu assez de haine comme ça, vous pensez pas ? Alors oui, mêler la politique et l'art, c'est très souvent extrêmement risqué. Surtout dans un concours de chansons qui, à la base, se veut pacificateur. Mais je suis désolé, et ceci n'est que mon opinion. L'art est politique. Déjà dans le théâtre antique, les scènes étaient des tribunes pour faire résonner les idées et faire réfléchir les peuples. A nous évidemment de savoir faire résonner les plus forts les messages de tolérance, de justice et d'amour. Est-ce que l'on veut vraiment un concours de chansons remplis d'hypocrites où tout le monde ferme les yeux sur les génocides en cours ? Il est grand temps qu'on se prenne par la main et qu'on réfléchisse très sérieusement à nous faire la paix plutôt que la guerre. Je suis plutôt d'une nature optimiste. Mais je vous avoue que je suis un peu fatigué de me lever le matin et d'entendre l'éclatement d'une nouvelle guerre, la voix d'un violeur qui fait appel dans le procès de l'affaire Gisèle Pellicot. La nouvelle connerie plus grosse que lui sortie par Trump, ou encore tout simplement, Marie Saint-Chiltre le lundi matin sur France Inter. Pardon, c'est gratuit, mais franchement, elle est pas drôle. Feu, ma vénérable grand-mère disait « Avec des scies, on peut mettre Paris en bouteille. » Mais, si le concours de l'Eurovision est censé euphémiser les tensions, si nous sommes véritablement united par la musique, et qu'en plus, elle a le pouvoir d'adoucir les mœurs, et si tout le monde voulait bien arrêter d'être faux c***, cul bordel à queue, il serait grand temps que l'UER se sorte les doigts et commence à organiser un concours qui, en plus des très belles valeurs qu'il prône, y ajoute une notion de justice. Je sais, on a le droit de ne pas être d'accord, on a le droit de ne pas avoir les mêmes opinions politiques, mais surtout, on a le droit de reconnaître l'urgence des situations quand des vies sont en jeu. Et puis, bon, c'est pas une menace, hein, mais si ! Vous ne me nettoyez pas ce merdier, fils. Non seulement ça va chier dans le ventilo, mais surtout, en cette période d'Halloween, je peux vous dire que ce n'est pas l'armée que je vous envoie. Non, non, mais celle qui, même si elle n'est pas là, fera chier les patatas bravas, la seule, l'unique, LA GATA ! C'est magnifique. J'ai envie d'écouter cette émission tous les jours. Pascal Prout était très bien.

  • Speaker #3

    Rachida. Rachida.

  • Speaker #1

    Limite, on en a envie d'un peu plus à chaque fois.

  • Speaker #2

    Rachida, mais c'est...

  • Speaker #0

    Et puis chronique écrite au cul du camion avec intégration de l'actualité à J.P. Ah oui, t'as vu ça ?

  • Speaker #2

    Ah oui, j'ai tout fait. J'ai vu une affaire de bijoux, je me suis dit,

  • Speaker #1

    je fonce. Et la musique dans tout ça, et les artistes dans tout ça. Depuis deux ans, les chansons israéliennes ont fait couler beaucoup d'encre. En 2024, Hurricane, précédemment appelé October Rain, faisait sans amalgame possible écho aux attentats terroristes du 7 octobre. En 2025, New Day Will Rise est un appel à l'espoir et au renouveau, affirmant qu'après la nuit et les épreuves, un nouveau départ est toujours possible. Et maintenant, pour 2026... Bah on ne sait rien.

  • Speaker #2

    On va voir la même chose non ?

  • Speaker #3

    Probablement quelque chose dans la même sauce.

  • Speaker #1

    Mais en tout cas ce qu'on sait c'est que la ligne rouge est déjà franchie et les chansons ne sont plus seulement des oeuvres musicales, elles sont devenues des déclarations politiques. Alors est-ce que cette tendance peut s'étendre à d'autres pays ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Oui, et ça a déjà été le cas en fait. On ne va pas revenir en 1956, mais en tout cas pour le sujet qui nous concerne, nous, de la présence d'Israël à l'Eurovision, je voudrais évoquer, il faut que je retrouve son nom.

  • Speaker #0

    Bachar Mourad avec la chanson Wild West.

  • Speaker #3

    Absolument. Non,

  • Speaker #2

    ça c'est Will Smith. Wild Wild West.

  • Speaker #3

    Qui a tenté en fait de représenter l'Islande au concours national de sélection, de présélection, et il a terminé deuxième. et cet artiste. Il est du coup islando-palestinien et avant même qu'on entende la chanson, tout de suite, il y a eu une montée de bouclier du réseau diplomatique qu'on évoquait juste avant, israélien, qui a dit « si vous envoyez ce candidat, on boycotte et on fera tout pour qu'il ne gagne pas » . Donc en fait, on n'avait pas la chanson, on avait juste l'artiste. Et le réseau diplomatique israélien a déjà dit « non, non, mais en fait, ne cherchez même pas à l'envoyer, on va faire tout pour qu'il ne gagne pas » .

  • Speaker #2

    Et pourquoi eux, ils ont le droit ?

  • Speaker #0

    Et par magie, c'est Rabiork qui a gagné, je crois, avec les votes du jury.

  • Speaker #3

    Il y a eu un public jury, elle a gagné beaucoup de points avec le jury. Sinon, le public avait massivement voté pour lui. Et il a fini deuxième.

  • Speaker #0

    Et Rabiork étant une figure de l'Eurovision pour l'Islande, très appréciée, une gueuleuse. Ah mais non, mais c'est lui,

  • Speaker #2

    je l'ai voté. Le volcan. Ah là là là là là.

  • Speaker #0

    Pas possible. Voilà, donc la pilule passait mieux. Il y avait une légitimité à ce qu'elle retourne au concours.

  • Speaker #2

    Et est-ce qu'au moins la chanson de ce gars était bien ?

  • Speaker #3

    Oui, franchement, ça marchait. Ça marchait très bien. Ça aurait très bien fonctionné.

  • Speaker #2

    Message politique dedans ou pas du tout ?

  • Speaker #3

    En sous-entendu.

  • Speaker #0

    Le clip était très... En fait, il parlait de Wild West. Si je me rappelle bien un petit peu les paroles, et encore pas vraiment, mais effectivement, ça parlait du fait de s'être installé en Islande, etc. Et le clip était plein de symboles, notamment la pastèque qui symbolise... l'État palestinien, la Palestine, et donc on aurait pu imaginer peut-être sur scène des symboles de cette manière.

  • Speaker #3

    Le sous-texte était plutôt clair.

  • Speaker #0

    Ça aurait été à l'édition 2024 à Malmeux.

  • Speaker #1

    En tout cas, la Palestine, le climat, les minorités, les libertés, quelque part l'Eurovision a toujours été un lieu de symbole finalement.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #3

    Toujours, et vraiment, alors encore une fois, pas dans les premières années, parce qu'on a fait cet épisode Eurovision 1956, c'était très... Et encore, il y avait déjà des messages... notamment sur les minorités qui arrivaient très vite vous vous souvenez les amants de la Seine nous les amoureux ah non nous les amoureux bien sûr c'était en 56 non c'était en 61 c'était beaucoup plus tard oui alors peut-être pas au tout début du concours mais très rapidement même dès les années 60-70 certains pays comme la Grèce et Chypre politisaient déjà leurs chansons y compris sur les sujets politiques et géopolitiques et après si on ajoute ça les minorités Merci. les femmes, etc. En fait, oui, l'Eurovision a toujours été politique à ce sens-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais cette année, est-ce qu'on risque pas d'avoir des chansons militantes quelque part, un peu partout ? Parce que tu peux vouloir défendre un sujet, mais là, on va être sur du militantisme plus caché du tout.

  • Speaker #2

    Mais en vrai, pardon, oui, parce que l'art sert à ça aussi, en vrai, quelque part. Alors oui, je sais qu'on dit qu'au concours de l'Eurovision, il faut pas, parce que c'est apolitique, etc. Mais l'art est un vecteur de messages, quoi qu'il arrive. Évidemment, je pense que tu n'auras pas de... J'imagine que tu n'auras pas de chansons genre ultra vénères parce qu'elles se feront retoquer de toute manière. Voilà, c'est ça ce que j'allais dire. Mais tu auras forcément des messages subtils qui passent parce que sinon, dans ce cas-là, et c'est vraiment énorme ce que je dis, encore une fois, c'est-à-dire que dans ce cas-là, les gays n'ont pas le droit de véhiculer des messages de tolérance contre l'homophobie, par exemple. Tu vois j'en sers parce qu'il y a des pays qui sont homophobes Et donc du coup, ils vont dire « Ah, c'est dégueulasse, nous, on a envie de tuer les pédés. » Tu vois, enfin, ce genre de choses.

  • Speaker #3

    Et puis Thomas, on revient à ça. À partir de quel moment c'est militant, en fait ? Si tu évoques une cause, est-ce que tu es un militant forcément ? Et est-ce que l'UER va l'interdire ? Et on a eu dans l'histoire, récente d'ailleurs, où l'UER retoque des chansons qui parfois sont très clairement politiques parce qu'il y a des jeux de mots spécifiques. On pense à la géorgie « We don't wanna put in » . Le jeu de mots chanté, ça faisait « We don't wanna put in » . Bon bah là c'était évident.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'Israël, par exemple, a annoncé que le processus de sélection était en cours. Le tournage a commencé de leur télé-crochet dont j'ai oublié le nom.

  • Speaker #3

    Rising Star.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est l'équivalent de Rising Star, effectivement, mais je n'ai pas le nom en hébreu. Et que la compétition se déroulerait. Et là encore, comme le Benidorm Fest, si jamais il y a exclusion, et bien voilà. Mais en tout cas, il y aura quand même une diffusion. Et ça ne m'étonnerait pas que Israël participe. S'il participe l'année prochaine avec une chanteuse arabe, palestinienne et ou chrétienne. Histoire de... Voilà, un petit peu le précédent de la Russie en Ukraine en 2017, qui après avoir envoyé son beau gosse, sa pop star, machin, qui en va envoyer la Yulia, dont j'ai oublié le nom,

  • Speaker #3

    Smatova, Samatova,

  • Speaker #0

    quelque chose comme ça, qui est... en fauteuil rouleau. Ah oui, j'avais oublié. Non,

  • Speaker #3

    il flame his burning sur son volcan.

  • Speaker #4

    I won't break !

  • Speaker #3

    Ah, ça c'est la seconde chanson.

  • Speaker #0

    Et le truc, ils se sont dit, puisque les artistes, l'Ukraine interdit l'entrée du territoire aux artistes qui ont chanté en Crimée après l'annexion par la Russie, ce qui était le cas de cette Yulia-là. Et donc, je pense que la Russie s'est dit, oh, ils ne vont pas oser quand même retoquer une personne en situation de handicap, etc., ça serait très mal vu et tout. Et là, oh là là, mais bien sûr que non, on va bien sûr la retoquer et tout, et là l'UER dans tous ses états, peut-être qu'on peut la faire chanter par une liaison sexuelle. En duplex, en duplex. Non mais voilà, le truc quand même assez zinzin, et puis au final, l'Ukraine a tenu bon, etc. Mais il y a aussi ce genre de choix très cynique de dire, on ne va pas se faire attaquer, on nous accuse d'homophobie, allez, on envoie Sergueï Lazarev. Comme ça tous les pédés seront en chaleur devant, et ce qui a été le cas. Non mais c'est vrai le truc Paulina Gagarinna s'est fait siffler de tous les côtés l'année d'après, Sargail Hazarev et tout le monde était là, oh bravo bravo Bravo la Russie !

  • Speaker #3

    Excuse-moi, j'ai sorti comme ça d'un coup Je voulais dire aussi, l'UR comme on l'a évoqué tout à l'heure Vincent, tu as utilisé l'expression que l'UR n'avait pas de couille et je confirme, en tout cas d'un point de vue aussi, quand elle retoque certaines chansons mais pas d'autres, elle est en permanence sur une ligne de crête pour décider ce qui est politique et pas politique. J'adore Jamala j'adore 144, c'est ma chanson favorite Oui. Mais factuellement, envoyer cette chanson en 2016, c'est politique. Ça raconte l'invasion par Staline de la Crimée, c'est politique. Deux ans après le délire de la guerre en Ukraine, et en Crimée, pardon, en 2014, c'est politique. Donc là, là-dessus, l'UR dit « Ok, ça passe parce que c'est un événement historique, mais qui résonne avec des éléments actuels. Par contre, si tu évoques directement quelque chose genre Poutine, là, t'as pas le droit. Pardon, mais en fait, soit t'interdis tout... » soit accepte tout, du moment que c'est pas insultant, diffamant, etc. Du moment que ça respecte la législation, je ne comprends pas le positionnement de... C'est politique, c'est pas politique de l'UER. C'est se cacher derrière un arbre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que finalement, derrière, c'est les jurys qui se retrouvent piégés. Ils ne votent plus pour la meilleure chanson, mais pour celle qui représente la position la plus défendable publiquement, quelque part.

  • Speaker #3

    Et en fait, justement, l'UER laisse les jurys prendre des positions politiques et de devoir se justifier après en disant « Ah mais en fait, vous avez voté pour tel pays. Comment ça se fait que vous avez voté pour tel pays ? » On aime bien la chanson ! J'aime bien la chanson. Et par contre, l'UR, non, elle n'existe pas. Elle est cachée derrière ses jurys en disant « Mais non, regardez, c'est des professionnels. Ils savent ce qu'ils font. »

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'après, c'est la traditionnelle histoire des jurys d'Azerbaïdjan et d'Arménie qui classent miraculeusement, par hasard, à une coïncidence totale, leurs artistes respectifs, derniers, mais derniers de chez derniers de chez derniers. Et là, l'UR dit « Non, non, il n'y a pas d'irrégularité dans les votes. » Ça doit être une incompatibilité de goût culturel.

  • Speaker #1

    Est-ce que la musique sert encore à quelque chose dans ce concours finalement ?

  • Speaker #3

    Vous avez 4 heures.

  • Speaker #2

    Au divertissement. Tu passes une bonne soirée quand même quand tu regardes des performances à la télévision. Sur une télévision couleur, c'est mieux.

  • Speaker #3

    Alors divertir, mais émouvoir. Et quand je dis émouvoir, ce n'est pas forcément prendre sur des sujets politiques qui vont. Non, bien sûr, mais ça fait plus du divertissement. On peut être aussi ému d'une chanson où ça chante bien. où... Ou même, parfois, ça m'arrive, sans comprendre les paroles d'une chanson, je suis ému par la mélodie, par le timbre de voix. C'est aussi ça, l'Eurovision. C'est aussi ça, la musique.

  • Speaker #2

    C'est très drôle, si je peux rajouter quelque chose. Hier, on m'a demandé, une dame m'a demandé, « Mais, qu'est-ce que... Pourquoi tu regardes l'Eurovision ? C'est quoi ? Pourquoi t'es... Enfin, ça vient d'où, cette passion pour l'Eurovision ? » Et je dis, « Bah, parce que c'est un super concours ! » En plus, moi, je... pompe vraiment, je pompe des idées de mise en scène pour mes mises en scène d'après, sur des effets visuels ou des effets de lumière, etc. Et elle me dit, ah ouais, c'est bizarre parce que tu vois, moi j'ai toujours cru que c'était un truc ringard en fait. Et toi ? Mais non, mais non, oui, mais en fait si tu veux, c'est ancré comme ça. Mais on se bat contre ça. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour clôturer, moi, ce bloc autour du rôle de la musique dans Tous Marasmes, quel est l'intérêt aujourd'hui pour des artistes de participer à l'Eurovision finalement ? Hier, je le comprenais parce qu'en fait, on était « Music Oriented » , putain je suis obligé de faire un anglicisme avec vous. On était orienté autour de la musique, du spectacle, ça pouvait promouvoir et booster des carrières. On l'a vu avec les Maneskin par exemple.

  • Speaker #2

    Il y aura un sujet 12 minutes d'ailleurs là-dessus, j'y tiens.

  • Speaker #1

    C'est noté.

  • Speaker #2

    Je sais.

  • Speaker #1

    Mais là aujourd'hui, est-ce que ce n'est pas un trop gros risque pour eux parce qu'ils sont obligés d'incarner une position politique quoi qu'il arrive ?

  • Speaker #3

    Moi je parlerais vraiment spécifiquement de la France. Après des autres pays c'est encore autre chose, mais la France... Avec la nouvelle stratégie de France Télévisions depuis maintenant presque 10 ans et surtout depuis là quelques années d'envoyer des stars, donc d'envoyer des stars vraiment connues, je pense que ça va être très compliqué cette année d'aller chercher vraiment de nouveau une star vraiment connue parce que, comme tu le dis, elle va devoir se positionner. En fait, au bout d'un moment, quelqu'un va lui poser la question, sans parler de quand elle est allée à l'Eurovision, où là les journalistes ne pourront pas lui poser des questions politiques, mais si elle a accès à des médias pendant 3-4 mois avant de l'aller à l'Eurovision, il y a forcément des médias qui vont lui dire Mais vu les débats qui se passent, qu'est-ce que vous en pensez ? En fait, on va lui demander de se positionner et ça va être compliqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est là-dessus ou le règlement de l'Eurovision qui interdit ? aux artistes de prendre position politique dans le cadre, dans le contexte. Ah au global ! Pas juste au global, donc ce qui fait que ça permet à quelqu'un qui ne veut pas en parler de se retrancher derrière ça. Dans ce cas,

  • Speaker #3

    l'artiste n'échappera pas à des commentaires et des critiques de « tu ne dis rien » , « tu es neutre » ou « tu te cachais » .

  • Speaker #1

    Comme ça avait été le cas pour Oli Alexander au UK, qui s'était pris justement des retours de public un peu médisants sur Bye bye ! participer à l'Eurovision avec Israël qui concourt, c'est soutenir Israël.

  • Speaker #2

    Oui mais le UK ils sont pas tendres avec leurs artistes, je sais pas ce qu'ils ont avec leurs artistes, ils sont méchants. Mais quoi qu'il en soit, je veux dire, il y a plein d'artistes en France qui ont pris position dans le conflit israélo-palestinien. Donc je ne vois pas en quoi ça pourrait être un problème. En effet, un artiste il y aura en prenant position quoi qu'il arrive.

  • Speaker #3

    C'est plutôt des artistes qui n'ont pas encore pris de position, s'ils y vont pour représenter la France, et quel autre pays ? Mais non, c'est le pays qui nous concerne. Pa... Je pense qu'ils vont quand même, alors s'ils ne disent rien, ils vont quand même se ramasser des vagues en disant vous y allez, vous êtes complices, les mots forts, vraiment ils vont se ramasser les mots forts.

  • Speaker #0

    Oui, après je pense que Louane, par exemple, ce qui a fait que la question ne lui a pas été posée, c'est qu'elle ne prend pas vraiment position sur des sujets politiques, géopolitiques encore moins, donc ce qui fait qu'il y a une logique. Je pense que si par exemple, science-fiction... On repropose à Barbara Pravi d'aller à l'Eurovision l'an prochain, étant donné qu'elle a fait plusieurs chansons sur l'Iran, les droits des femmes, etc. Là, peut-être qu'on pourrait attendre une réponse de sa part. Mais après, c'est vrai qu'il n'y a pas énormément d'artistes en France qui ont vraiment pris position et qui sont Eurovisionables en même temps.

  • Speaker #1

    En tout cas, on subit le concours déjà depuis trois ans, mais on a envie d'y croire car on l'aime. Pour cette parenthèse de paillettes, je suis entièrement d'accord avec toi, Vincent.

  • Speaker #9

    L'Eurovision, c'est plus qu'un concours de chansons.

  • Speaker #1

    C'est des coulisses, des histoires, des surprises.

  • Speaker #3

    Et parfois même des chocs pour Maya Vakarachouk, notre retêté moldave préférée. Depuis que j'ai rejoint le club 12 points, ma vie a changé. J'ai des bonus, des avant-premières et même WhatsApp avec l'équipe.

  • Speaker #2

    Voilà ! Si ça a changé la vie de Maria, imagine la tienne. Rejoignez le club 12.

  • Speaker #10

    et soutenez le premier média francophone qui décrypte l'Eurovision et ce depuis 2021.

  • Speaker #1

    Souscrivez au club sur notre site internet 12.podcast.com slash boutique. Dernière partie de cette émission consacrée à la crise autour de l'Eurovision. Quel futur pour le concours ? Alors au 20 octobre aujourd'hui, au moment où on enregistre, il n'y a pas 36 hypothèses d'évolution. aucune n'est un dolor malheureusement pour l'Eurovision alors moi j'en distingue 3 et quel que soit le scénario il y a une réforme de fond de l'UER qui me semble inévitable

  • Speaker #0

    Alors, les trois scénarios, j'aimerais qu'on les parcourt ensemble. Le premier, c'est Israël reste, les autres partent. Scénario 2, l'Israël se retire de son plein gré. Et le scénario 3, pour moi, c'est l'Israël est exclu. Alors, prenons déjà le premier scénario. Israël reste, les autres partent. Plusieurs pays, donc historiques, on l'a entendu. Espagne, Pays-Bas, Irlande, Slovénie et peut-être d'autres décident de se retirer. Qu'est-ce que ça provoquerait ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est... le scénario le plus dramatique, en vrai. Financièrement, même si je n'aime pas parler d'argent, mais financièrement, pour le concours, c'est ce qui est le plus dramatique. Et en plus, ça donnera vraiment, pour le coup, un concours qui ne veut pas être politique. Là, la lumière, elle sera genre « Alors voilà, bon, ils ont gardé Israël. » Donc là, du coup, le concours devient éminemment politique, au-delà de tout ce qu'ils avaient espéré.

  • Speaker #2

    Et c'est un choc éthique et moral. C'est-à-dire qu'en gros, en fait... On peut avoir des États qui commettent des génocides, ils ont quand même une plateforme. Donc en gros, c'est open bar, tout le monde peut faire ce qu'il veut. Donc vraiment, en termes de moralité et d'éthique de l'EUR, ça veut dire que, par délimit l'expression, l'EUR n'a pas de race. C'est vraiment, vous faites n'importe quoi, on s'en fout, participe.

  • Speaker #3

    Oui, et puis c'est désastreux en termes d'image sur toute la symbolique qui est de célébrer une Europe pacifiée, même si, voilà. On peut mettre des gros guillemets à pacifier, etc. Mais c'est l'euphémisation des attentions qu'aiment tant Quentin. Et ce qui est assez ironique, là, c'est que l'Autriche avait boycotté, c'était le seul pays, je crois, qui avait boycotté l'édition 1969 qui avait lieu en Espagne pour protester contre la dictature de Franco. Et là, cette année, c'est l'inversion de la situation. Et avec l'Autriche qui ne comprendrait pas un tel boycott. Et oui, c'est... Oui, c'est un petit peu pas la raison d'être du concours qui serait mise à mal. Mais oui, ça ferait clairement tâche. Et puis, surtout, ça voudrait dire que soit il n'y a pas de concertation, soit que c'est encore la politique de l'autruche. On ne veut pas voir ce qui gêne, ce qui est à dénoncer. Et c'est un problème. Et après, c'est effectivement comment est-ce qu'on fait du divertissement. C'est comment, après, derrière, on profite du divertissement. Enfin, la fête serait gâchée, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, la fête serait gâchée et artistiquement, on se retrouverait aussi avec un concours qui perd cruellement de son âme. Parce que, excusez-moi, mais l'Eurovision sans l'Espagne ! Ah ben, c'est clair que... Sans les Espagnolades,

  • Speaker #2

    Thomas, il est en PLS.

  • Speaker #1

    Non, mais sans les Espagnolades, rappelons-le quand même, sans le bon goût espagnol, qui est vraiment, qui ne démérite pas chaque année.

  • Speaker #3

    Mais il propose des choses. Oui, mais du coup, on aime bien en parler, ça fait partie. L'Espagne à l'Eurovision, et franchement... Olé ! Les années que Thomas aime, c'est celles que j'aime moins. Désolé pour Chanel, mais à Nebulosa, j'adore toujours. Ah oui,

  • Speaker #0

    je ne peux pas la saura. Alors scénario 2, l'Israël se retire de son plein gré. Et ça,

  • Speaker #3

    ça se serait vraiment chouette. Là, lancez les synthés de science-fiction parce que ça n'arrivera... On est en 2078, chien 51.

  • Speaker #1

    Mais franchement, ce serait intelligent. Mais ils ne le feront jamais.

  • Speaker #3

    Voilà, ce n'est pas de l'intelligence. Moi, je trouve qu'il y a une forme... Oui, ça serait de l'intelligence politique de dire, allez, on sort par le haut, on dit... Je pense que ça aurait dû être fait dès 2024, en mode. On va se concentrer sur ce qui arrive chez nous, etc.

  • Speaker #1

    On va se concentrer sur tuer des gens et pas aller chanter, c'est bien non ? Voilà,

  • Speaker #3

    on n'a pas le cœur à faire la fête. Il y a des pics qu'ils ont fait pour sortir du junior, comme ça en disant « Non, non, mais vous comprenez, je crois que c'était l'Arménie qui avait dit « Là, on n'a pas le cœur à faire la fête et à chanter avec des enfants. » Bon, et là, Israël, effectivement, aurait tout gagné à sortir vers le haut, mais voilà, campe sur une forme d'arrogance mais qui a l'image de... Ce que je peux percevoir au sein des délégations en salle de presse, à l'Eurovision, etc., où il y a de l'arrogance, et ce n'est pas le seul pays à être arrogant, mais c'est compliqué.

  • Speaker #2

    Et au-delà de ça, je pense que typiquement Israël, et ce n'est pas qu'à l'UE, c'est vraiment partout, on l'a évoqué, du 1 à l'UEFA, à la FIFA, Israël a une véritable stratégie diplomatique de soft power, mais depuis 30 ans, c'est-à-dire que vraiment ce n'est pas que depuis deux ans. vraiment, je vous le dis par avance, mais là je mets mes mains à couper, ils ne partiront pas de leur plein gré. C'est une hypothèse, à mon sens, impossible. Politiquement impossible.

  • Speaker #1

    Oui, mais on a le droit de rêver.

  • Speaker #2

    Non, non, mais...

  • Speaker #1

    Tu vois comme il est rabat-choir.

  • Speaker #0

    Et alors justement, le scénario 3 est celui qu'on se souhaite tous, finalement. Attendons le mois de décembre, mais Israël est exclu tôt ou tard du concours. Mais selon le moment où la décision tombe, les conséquences peuvent changer du tout au tout. Si l'exclusion est précoce, par exemple, qu'est-ce qui se passerait ?

  • Speaker #2

    Typiquement, et là, on le sent, la transition est toute faite. Si c'est suffisamment précoce, genre dans quelques semaines, l'UER, semble-t-il de ce que j'ai lu, a contacté des pays qui ne viennent plus à l'Eurovision pour leur dire « Bon, en fait, cette année, si vous voulez revenir, revenez et vous paierez un peu moins cher que le prix normal » . En gros, parce que... Ils veulent compenser. Il y a des promos d'Halloween. Oui, mais c'est un peu ça. Si vous voulez avec Voisin, c'est moins 50% sur le deuxième.

  • Speaker #1

    Moins 50% sur l'étoile d'araignée.

  • Speaker #2

    Donc il y a un côté où ils se préparent, ou en tout cas ils ouvrent des pistes pour potentiellement compenser cette perte financière.

  • Speaker #3

    Et je pense que politiquement, géopolitiquement, des pays comme le Liban, qui justement ne participent pas parce qu'Israël est présent dans le concours, là aussi se positionneraient pour manifester quelque chose. et on reviendrait encore dans une dimension politique et une démarche politique.

  • Speaker #0

    Oui, mais l'Allemagne et l'Autriche, par exemple, qui ont annoncé d'entrée de jeu que si l'Israël ne participe pas cette année, eux ne participeraient pas. Est-ce que du coup, de facto, c'est le gouvernement comme il est dit ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est les politiques. Et si l'Autriche se retire du concours, l'Autriche et la chaîne autrichienne ORF, elle va devoir... payer un sacré... Pour une émission,

  • Speaker #1

    elle ne participe même pas qui va se dérouler au UK encore.

  • Speaker #2

    Et justement, il y a un aspect, comme tu l'évoquais, sur la temporalité. C'est que plus on attend, plus l'organisateur va avoir du mal à boucler son budget. Et j'ai vu passer le chiffre de 25 millions d'euros. Et n'oublions pas que les télédiffuseurs qui participent, c'est une bonne partie de ces 25 millions, même s'il y a des sponsors, il y a tout ça, la ville a payé. Mais il y a aussi les pays participants. Donc si d'un coup, où il y a 8 pays en moins ou 10 pays en moins, ben... Soit ils vont devoir virer les hôtes, enfin ils vont devoir faire des trucs pour que le budget s'équilibre, ou alors les prix des places vont exploser.

  • Speaker #1

    Après c'est de notre autorité publique en Europe de boucler un budget en ce moment, je sais pas ce que vous en pensez, mais bon voilà, je trouve que c'est assez difficile non ?

  • Speaker #0

    En tout cas dans les deux cas, le résultat est le même, l'Eurovision ne sortira pas indemne de cette situation, la décision juste n'existe plus à défaut de l'avoir pris trop tard. Et quel que soit le choix, il faudra reconstruire la confiance aujourd'hui autour du concours et repenser entièrement le système. Et du coup, c'est ce dernier point que je voudrais prendre à l'aborde, c'est la réforme autour du concours qui est inévitable. Parce que c'est là que tout converge. Parce que dans chacun de ces scénarios, repenser l'organisation du concours, ce n'est plus une option, c'est nécessaire.

  • Speaker #2

    C'est obligatoire. Là, le statu quo ne fonctionne plus. C'est-à-dire vraiment, même s'ils ne l'excluent pas, on s'en fiche, on n'a pas encore les résultats. mais Quand bien même, quel que soit le choix sur Israël, il faut que derrière, il y ait aussi une nouvelle charte, des nouveaux règlements, des éléments sur le vote qu'il faut potentiellement revoir. Parce qu'en fait, ça ne tient plus. Quand bien même, ils sont exclus. Même si on exclut l'Azerbaïdjan, même si on exclut Israël, les pays problématiques d'un point de vue générosité des guerres, il y a quand même des éléments sur le télévote, par exemple sur un labu du télévote de 20 fois où on peut voter pour le même pays. Je trouve que ce n'est pas très juste. Il y a un effet où les diasporas ont une influence non négligeable sur le télévote. Et quelle que soit la diaspora arménienne, c'est pareil. C'est pour ça qu'on donne beaucoup en vote du public à l'Arménie, parce qu'on a une diaspora arménienne très importante. Peut-être que le vote du public pourrait être limité, et comme ça se fait aux juniors, il y a des moyens pour limiter. Et c'est 20 votes par personne, c'est beaucoup.

  • Speaker #3

    Pour faire les votes en ligne. D'ailleurs, c'est le Royaume-Uni qui vient à annoncer qu'il n'y aurait plus de vote par téléphone et uniquement en ligne. Mais effectivement, là, cette année, Israël qui occupe le sujet de cet épisode, on voit bien que sur le télévote, il y a eu quelque chose qui déconnait. Ne serait-ce que quand on regarde, ils sont premiers du télévote. Et en termes de stream, la chanson est vers la 20e place. Là où Espresso Macchiato pour l'Estonie est deuxième du télévote. L'une des chansons les plus streamées, c'est une chanson que j'ai entendue en vacances du côté d'Andorre, en Italie, etc. Donc,

  • Speaker #0

    il y a un vrai lien entre le télévote et l'appréciation de la musique. On ne peut pas se cacher derrière l'arbre.

  • Speaker #3

    Quand on voit des gens tweeter, moi, je ne regarde pas le concours, mais je vais voter pour Israël quand même. Et puis, il y a la possibilité de voter 20 fois par carte SIM. Qui vote 20 fois par carte SIM ? Je veux bien que parmi les auditeurs et auditrices, il y ait des... des Eurofans Ardos ou que Quentin, visiblement, qu'on me désigne du regard, non, ou alors je n'ai pas compris. Si, on vote quand même plein de fois. Mais moi,

  • Speaker #1

    je n'y arrive jamais. Ça ne marche pas, on n'a pas les bonnes signes. Ça ne marche jamais, moi.

  • Speaker #3

    Non, c'est qu'il faut voter avec le numéro donné sur France 2. Mais effectivement, après, on ne peut pas... Je crois qu'on s'est loupé. Un jour,

  • Speaker #1

    il faudra que je vous explique.

  • Speaker #3

    Je vous expliquerai tout ça. Non, mais effectivement, il y a quelque chose à revoir. Et je pense qu'à minima, s'il y a un truc qui bouge, je pense qu'on va nous annoncer du nouveau au Télévote. Moi, je serais assez client d'un retour des jurys en demi-finale qui permettrait déjà de refaire un écrémage et de remettre un peu plus les guises au milieu du village. Des bonnes propositions. Voilà. Et ensuite, limite, si on donne à 100%. la voix au chapitre au public en demi, moi je serais assez dictatorial et je dirais qu'en finale, c'est 25% télévote, 75% jury.

  • Speaker #2

    Oh waouh ! Oui Fabien ! Marionne-nous !

  • Speaker #3

    Et l'UER, s'il maintient ses 20 votes par carte sim, il engrange l'argent, mais c'est 25% du résultat final.

  • Speaker #1

    perd le côté un peu, c'est l'émission est aux gens, quoi, tu vois. Alors,

  • Speaker #2

    n'oublie pas que ça date de 99. Avant 99, c'était que des jurys.

  • Speaker #1

    Peut-être, mais aujourd'hui, pour intéresser les gens au concours, il faut bien qu'ils aient un pouvoir dessus. C'est comme la Starac, c'est comme tous les trucs comme ça. Oui, mais là, je suis d'accord avec Vincent, parce que ça fait partie intrinsèquement du truc. Tu dois intégrer les gens, même s'ils ont des goûts de merde.

  • Speaker #3

    Est-ce que les gens, ils ne se sentent pas floués quand ils votent pour des artistes qu'ils ont aimés et qu'ils voient que remporte le télévote un ou une artiste qui a bénéficier, on va dire, des circonstances d'une campagne du réseau diplomatique. Il ne faut pas oublier, et là encore, quand on dit non, non, non, c'est apolitique, etc. Il y a eu toute une campagne de promotion sur YouTube dans des spots vidéo de Yuval Raphael cette année, qui représentait donc Israël, pour appeler au vote, et ça payé par une branche du ministère de la Culture. Oui,

  • Speaker #0

    mais Malte l'a déjà fait. Malte l'a fait aussi. Je veux dire, il y a des pays qui le font. En revanche, je suis d'accord avec toi. C'est l'intensité, là. Parce qu'il y a aussi le poids de diaspora. Et ça, on n'arrivera jamais à le quantifier. Sauf comme le junior, à mon avis, c'est-à-dire en interdisant de voter plus de X fois pour un seul et même pays. En revanche, je vais vous dire, moi, je vais vous dire, si vraiment il faut qu'on en arrive là, mais faisons gagner l'Israël ! Et voyons comment l'UR se démerde de la situation. Ils vont rien dire.

  • Speaker #1

    On dirait voter pour l'URN et on va voir. Moi, j'en peux plus d'entendre ça. Oui, c'est pareil pour Israël. Mais le gros problème, c'est qu'en fait, s'ils font ça, l'UR ne fera rien, Thomas. Elle ne fera rien du tout. C'est l'Israël qui a gagné, donc des courroies là,

  • Speaker #2

    mais il y en a eu. Là, il y aurait des retraits. Comme les Jeux Olympiques dans les années 80. Les artistes et le public se chargeront de prendre les décisions eux-mêmes. Quand c'était Moscou-Los Angeles, la moitié des pays n'y allaient pas. Donc c'était vraiment, c'est un autre Eurovision. C'est vraiment, t'as la carte ou t'as pas la carte.

  • Speaker #3

    Juste pour revenir sur, quand il y a des campagnes pour les votes et tout, je fais la différence entre une campagne qui est financée par le diffuseur et une campagne qui est financée par... une branche du ministère de la Culture et des Affaires étrangères. Donc là, il y a de l'argent, on va dire, public, mais de l'État qui est mis dedans, avec des résultats qui, peut-être, que ça n'influence pas plus que ça les votes, mais il y a peut-être de l'ordre à remettre. Et sur le cas de Malte, qui avait acheté notamment du côté des bookmakers pour faire monter la cote de sa candidate Destiny en 2021, peut-être que... Une fois que c'est identifié, à l'UER de sanctionner.

  • Speaker #1

    Ils auraient peut-être dû mettre plus d'argent dans sa mise en scène.

  • Speaker #2

    Et puis je crois qu'elle a fini dans les choux même au télévote.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour cette approche. Non,

  • Speaker #1

    c'est nous qui te remercions Thomas.

  • Speaker #0

    Il est temps de clôturer cette émission avec nos verdicts et nos messages finaux. Alors ce qu'on vit aujourd'hui autour de l'Eurovision dépasse largement la musique, on en a parlé pendant plus d'une heure dans cet épisode, mais ce n'est plus seulement un concours, c'est devenu un miroir, celui d'une Europe fracturée, hésitante, et qui ne sait plus comment conjuguer la morale, la politique et l'art. Alors avant de se quitter, je vous propose un dernier tour de table, les garçons si vous voulez bien, et Vincent je vais commencer par toi. Artistiquement, qu'est-ce qui reste à sauver aujourd'hui de l'Eurovision ? Mais tout !

  • Speaker #1

    Tout évidemment. Après, moi, j'ai un côté cucuit, les petits oiseaux. Mais les temps sont durs pour les rêveurs. Et oui, je pense que non, il faut garder foi en la musique, en les artistes, en les messages que l'art permet de faire véhiculer, les belles valeurs que ça transmet, de valeurs de tolérance, d'amour, de choses comme ça. Et je pense que l'Eurovision est un vecteur de ça. Et c'est ça qui est important. C'est ça qui est important.

  • Speaker #0

    Je pense que tu as raison.

  • Speaker #1

    Eh bien tu sais quoi ? Moi aussi je pense que j'ai raison.

  • Speaker #0

    Quentin, toi, ton regard géopolitique sur ce qu'on vit ?

  • Speaker #2

    En fait, je suis très partagé, je suis très excité parce que c'est très intéressant vu la situation, mais ça m'agace en fait, notamment, ma cible c'est vraiment l'UER, vous l'avez compris, ça m'agace cette fausse neutralité et je trouve que justement, vu la situation, enfin l'UER va sortir du bois, va être obligée de sortir du bois et de trancher, de prendre une position politique et si elle ne le fait pas là, Elle devra le faire l'année prochaine ou dans deux ans. Donc, quoi qu'il arrive, elle va devoir le faire. Donc, en fait, je suis presque content, malheureusement, que ça arrive maintenant. Mais j'aurais voulu qu'elle le fasse et qu'en fait, qu'elle reconnaisse que l'Eurovision est quelque chose de politique. Et quand je dis politique, ce n'est pas quelque chose de clivant. C'est juste, c'est un sujet politique. Ça charrie des croyances, ça charrie des visions du monde, ça charrie des éléments de culture des pays. Donc, c'est forcément politique. Simplement, on va arrêter de se cacher derrière des gros termes unis par la musique. Ok, on est peut-être unis par la musique, mais des pays ont le droit aussi de représenter quelque chose du moment, par contre, qu'il faut qu'on crée un code de conduite. Par exemple, c'est une hypothèse qu'on avait déjà évoquée, un pays en guerre, quel qu'il soit, victime ou agresseur, ne peut pas participer au concours. C'est une idée à la fois de réforme et en même temps de code de conduite. C'est-à-dire qu'en gros, tout le monde peut participer, mais dès que vous êtes incriminé, impliqué dans une guerre, vous revenez pas. Et vous revenez dès que c'est terminé. En gros, tu vois, c'est vraiment une sorte de vrai... c'est pas une neutralité, c'est de vrai discours politique très clair. Que l'EER soit claire comme institution Et transparent

  • Speaker #1

    Et puis c'est sûr que tu sais La menace de attention hein Si tu finis pas la guerre tu participes pas à l'Eurovision Ah bah tout de suite en deux jours c'est plié Ah bah c'est plié on arrête On arrête Peut-être pour l'Israël oui

  • Speaker #0

    Fabien d'un point de vue médiatique quel est ton verdict ?

  • Speaker #3

    Moi, je me pose là de plus en plus la question de comment faire mon travail sur place en salle de presse. C'est une question qui me préoccupe depuis les deux dernières éditions. Jusque-là, j'ai l'impression d'avoir réussi à faire tout ce que j'ai pu, ou en tout cas à ne pas faire ce que je ne voulais pas, à entrer dans des compromissions. Ce que je pouvais raconter, je le racontais. On n'a pas accès à la délégation israélienne. On ne peut pas poser de questions. Par exemple, à Yuval Raphael cette année, j'aurais aimé. lui poser la question, vous chantez « A new day will rise » , à quoi est-ce que ce nouveau jour qui va se lever ressemble pour vous ? C'est une manière d'aborder la situation telle qu'elle est et en même temps de l'amener à s'exprimer parce que je pense qu'il faut aussi qu'on dit « machin représente tel pays » . Et bien quand on représente, c'est dans tous les sens du terme et il faut aussi savoir répondre aux questions ou alors dire « non, je ne veux pas répondre à cette question » qui est une réponse aussi. mais moi je préfère Une artiste qui va me dire, non, non, cette question, je ne souhaite pas y répondre, etc. Et bon, ok, fair enough, qu'une sorte de barricade érigée autour. Et sachant que je ne sais même pas, moi, si Yuval Raphael, par exemple, allait-il répondre à des journalistes ? Mais aujourd'hui, quand on représente particulièrement Israël, il faut savoir qu'on y va avec un fardeau un peu plus lourd, parce qu'on n'est pas là que pour... défendre sa voix et sa chanson. Il y a des choses qui vous dépassent. Et quand on s'engage dans ce processus de sélection, je pense qu'il faut l'avoir en tête et ne pas jouer complètement l'innocence.

  • Speaker #2

    Et toi, Thomas ?

  • Speaker #0

    Moi, ce que je retiens, c'est que finalement, l'Eurovision ne disparaîtra peut-être pas demain, mais elle n'est clairement plus la même. Quand le concours est né pour rassembler l'Europe devient aujourd'hui une fracture morale, il faut savoir le dire. Et je pense que notre rôle aussi, ... en tant que podcast qui décrypte l'Eurovision, c'est de prendre des positions et de faire ce genre d'émissions où factuellement, on va évoquer les points. Aujourd'hui, l'UER, elle a reculé sur le vote. Donc, on voit bien qu'elle est un peu fébrile. Mais elle n'a pas reculé clairement sur le problème. Le cessez-le-feu ne suffit pas, je trouve, pour moi, à effacer la honte de ce qui se passe depuis plus de deux ans au Moyen-Orient. En attendant la suite des événements, écoutez... Continuez à suivre 12 points parce que c'est ici qu'on décryptera plus que jamais le concours de l'Eurovision. Merci à toutes et tous de nous avoir écoutés. Merci Quentin, merci Vincent, merci Fabien d'avoir participé à cette émission qu'on a bien plus préparée que la moyenne.

  • Speaker #1

    Moi j'ai rien foutu.

  • Speaker #0

    Parce qu'il fallait qu'on ne se trompe pas dans les sujets évoqués. On est ravis que vous continuez à nous écouter. N'hésitez pas à nous soutenir. à vous abonner au club 12 points pour nous permettre de continuer à exister pour ça il suffit de vous rendre sur notre site internet dans la rubrique boutique Tudududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududud On vous fait un gros bisou. Merci à toutes et tous de nous suivre. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le autour de vous. Commentez sur les réseaux sociaux. Il faut que ça fasse du bruit. N'hésitez pas à nous aider, comme vous le faites si bien depuis de nombreuses années maintenant. À très bientôt dans 12 points. Salut !

  • Speaker #3

    Au revoir et merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Je t'en prie.

  • Speaker #3

    Il sent bon ce micro.

Description

Crise historique : l’Eurovision au bord de l’implosion

Depuis 1956, l’Eurovision a résisté aux crises. Mais en 2026, la participation d’Israël — alors que le pays est accusé de crimes de guerre à Gaza — plonge l’UER (Union Européenne de Radio-Télévision) dans une tempête morale, politique et médiatique. Public divisé, diffuseurs menaçant de se retirer, système de vote contesté : jusqu’où le concours peut-il tenir sans se renier ?

Dans cet épisode spécial, Thomas (hôte), Fabien (journaliste médias), Quentin (spécialiste politique) et Vincent (artiste, chroniqueur) passent le concours au crible, sans langue de bois :

  • Partie 1 — L’UER au pied du mur : retour sur l’annulation du vote de novembre, la “neutralité” devenue intenable, et les fractures entre diffuseurs (menaces de boycotts vs. soutien à Israël).

  • Partie 2 — Géopolitique d’un concours : l’Eurovision comme outil de soft power ; trêve fragile qui ne change pas la perception ; double standard Russie/Israël ; quand l’UER déporte la parole morale vers fans, artistes et médias.

  • Partie 3 — La musique sous pression : de October Rain (2024) à New Day Will Rise (2025), lignes rouges franchies ; cas Bachar Mourad ; vers une contagion des “chansons-manifeste” où jurys et publics votent aussi une position.

  • Partie 4 — Quel futur ? Trois scénarios, tous coûteux :

    1. Israël reste → retraits en chaîne (Espagne, Pays-Bas, Irlande, Slovénie…) et perte de crédibilité ;

    2. Israël se retire de son plein gré → apaisement temporaire mais problème non résolu ;

    3. Israël est exclu (tôt = crise financière, tard = crise morale).
      Dans tous les cas, une réforme de fond devient inévitable : charte éthique, transparence, règles de vote repensées, procédure claire en contexte de guerre.

Entre analyse, contradictions de l’UER, satire (la chronique de Vincent) et amour sincère du concours, 12 Points pose la question qui fâche : la musique peut-elle encore réunir quand la scène devient un champ de bataille symbolique ?

🎧 Écoutez, partagez, débattez : aimer l’Eurovision, c’est aussi la regarder en face.
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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Depuis 1956, l'Eurovision a traversé les crises et les bouleversements politiques. Mais aujourd'hui, le concours est peut-être au bord de l'implosion. Comme vous le savez, le maintien de la participation d'Israël au concours pose un problème moral et politique sans précédent. Comment peut-on en 2026 applaudir dans la joie et la légèreté un pays accusé par une large partie de la communauté internationale de commettre un génocide à Gaza ? Alors pour bien comprendre l'ampleur du problème, il faut remonter au tristement célèbre 7 octobre 2023. Ce jour-là, le Hamas a mené une attaque terroriste d'une cruauté extrême, unanimement condamnée par la communauté internationale et nous tous. D'une ampleur sans précédent et qualifiée de crime de guerre, cette offensive a provoqué en Israël, rappelons-le quand même, environ 1200 morts, majoritairement des civils, plusieurs centaines de blessés, plus de 250 personnes enlevées, parmi lesquelles des hommes, des femmes et des enfants. Bref, cette attaque a suscité une onde de choc mondiale et conduit à juste titre l'État d'Israël à engager des actions destinées à protéger sa population du Hamas. Mais la riposte a été d'une ampleur disproportionnée.

  • Speaker #1

    Et c'est là que réside le cœur du scandale.

  • Speaker #0

    Depuis, dans la bande de Gaza, le bilan est dramatique. Selon les autorités sanitaires, plus de 67 000 morts ont été recensés, dont une part importante de civils, dont des enfants. Des ONG et commissions internationales dénoncent des violations graves du droit international humanitaire. Le système de santé est à l'agonie. Les hôpitaux détruits, l'accès à l'eau, à la nourriture, au sanitaire, à l'aide humanitaire est entravé. Parallèlement, Netanyahou, au sommet de la gouvernance israélienne, n'a pas reculé lors de son discours à l'ONU. Il a déclaré

  • Speaker #2

    Israël a rebondi de son jour le plus sombre pour délivrer un des plus étonnants retours militaire de l'histoire. Mais nous ne sommes pas encore terminés. Les derniers remèdes de Hamas sont en train de se mettre en place à Gaza. Ils ont vaut de répéter les atrocités de l'octobre 7, encore et encore et encore, peu importe comment diminuent leurs forces. C'est pourquoi Israël doit finir le travail. C'est pourquoi nous voulons le faire le plus vite possible.

  • Speaker #0

    Il a aussi rejeté fermement tout projet d'État palestinien, qualifiant cette idée de, je cite, « folie pure » et affirmé que reconnaître la Palestine serait une « marque de honte » . Ce sont des mots d'une violence politique extrême. Ils viennent d'un dirigeant qui ne cache plus ses ambitions d'annexion et de domination. Et c'est malheureusement cet Israël-là, avec ce passif, que l'Union Européenne de Radio-Télévision a fait participer et continue à laisser participer à l'Eurovision. Alors, l'organisation invoque son principe d'apolitisme, une façade qui ne tient plus face aux scènes que nous venons de décrire. Le paradoxe est flagrant, la Russie, après son invasion de l'Ukraine, a été exclue en 48 heures de l'Eurovision. Israël, malgré ses accusations massives de crimes de guerre, reste elle protégée. C'est devenu une blessure morale, un affront à la conscience collective. Aujourd'hui, les menaces de retrait de plusieurs pays, dont l'Espagne, demeurent. Alors, l'Eurovision... survivra-t-elle à cette crise historique ? Pour en débattre avec nous, je suis entouré aujourd'hui de Fabien, journaliste spécialiste Eurovision chez 20 minutes. Bonsoir Fabien.

  • Speaker #3

    Bonsoir Thomas, bonsoir les garçons.

  • Speaker #4

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Quentin est avec nous, professeur de sciences économiques et européennes à la Sorbonne et spécialiste géopolitique du podcast notamment. Salut Quentin.

  • Speaker #3

    Salut Thomas,

  • Speaker #5

    salut les garçons.

  • Speaker #0

    Et Vincent, chanteur et comédien, spécialiste des enjeux musicaux et qui interviendra notamment avec une chronique qui devrait nous faire quand même du bien. Salut Vincent !

  • Speaker #6

    J'espère, parce que je ne suis pas revenu du cabaret cochon pour me faire chialer, ça ne sert à rien, merci !

  • Speaker #0

    En tout cas, cet épisode est difficile mais nécessaire pour nous à faire. Crise historique, l'Eurovision au bord de l'implosion, bienvenue dans 12 points, le podcast qui décrypte l'Eurovision.

  • Speaker #7

    L'Eurovision, c'est beaucoup plus qu'un concours de chansons.

  • Speaker #0

    C'est de la politique, des coulisses, des drames. Et ça, personne ne vous l'explique comme nous.

  • Speaker #4

    12 Points, le podcast, premier média francophone dédié à l'Eurovision depuis 2021.

  • Speaker #7

    Pour continuer nos enquêtes, nos débats et nos analyses sans langue de bois,

  • Speaker #0

    on a besoin de vous ! Rejoignez le club 12 Points, vous soutenez le podcast et profitez de bonus exclusifs.

  • Speaker #4

    Avant-première, réduction sur les événements et un groupe WhatsApp privé avec nous quatre.

  • Speaker #0

    Le club 12 points.

  • Speaker #4

    On décrypte. On débat. On rit. Avec vous.

  • Speaker #0

    Souscrivez au club sur notre site internet 12.podcast.com slash boutique. Alors on vous l'annonçait dans le 12 minutes qu'une session extraordinaire avait été convoquée par l'UER. On en était très content d'ailleurs en novembre pour que tous les adhérents à l'UER qui participent ou non à l'Eurovision votent pour ou contre l'exclusion d'Israël au concours 2026. Or on apprend il y a quelques jours seulement que finalement cette session a été ajournée. Pourquoi ? Bah je sais pas !

  • Speaker #5

    Bon déjà premier élément Thomas, j'aime bien que tu fasses référence au 12 minutes. Comme si nous avions un média national que tout le monde nous écoutait. C'est évident ! Mais on l'a dit, il a semené dans le 12 minutes.

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs formats dans 12 points, exactement.

  • Speaker #5

    Et pour revenir à la question et au sujet, bon, il semblerait que le contexte du cessez-le-feu signé de manière internationale et soutenu notamment par les Américains ait pu, temporairement en tout cas, réduire un petit peu les tensions vis-à-vis d'Israël, enfin plutôt de l'action de ce que fait Israël en Palestine, notamment sur l'échange des otages détenus par le Hamas et de prisonniers palestiniens. détenus par Israël, où en fait les échanges sont quasiment là, à l'heure où on parle, le 20 octobre, quasiment terminés. Donc il y a eu une baisse de tension.

  • Speaker #0

    On est le 20 octobre, la trêve a été signée le 9, et dès le lendemain, normalement le 10, les CCFE prenaient part. Et donc cette trêve force l'UER à prendre du recul sur le vote de la participation ou non de l'Israël à l'Eurovision ?

  • Speaker #5

    Alors force, je pense que le mot est un peu fort, mais disons qu'on a bien vu que l'UER avait un peu tardé à organiser cette réunion, Alors que... Il y avait vraiment des dizaines de médias publics qui appelaient à cette réunion. Donc là, on se sont dit qu'on peut supposer, c'est vraiment, on émet une hypothèse, qu'ils ont rejoint le mouvement de désescalade en se disant, bon, on va éviter de remettre de l'huile sur le feu dans trois semaines, quatre semaines. On va attendre la réunion qui était prévue en décembre pour le faire.

  • Speaker #0

    Du coup, la reporter cette décision, c'est la temporiser. Oui, mais pourquoi ?

  • Speaker #5

    Pour gagner du temps, Thomas. Pour gagner du temps et pour éviter que le sujet en fait redevienne un sujet polémique parmi les télédiffuseurs. Donc j'ai l'impression, on n'a pas encore de détails sur ce qui va se passer dans cette réunion de décembre. On ne sait pas encore si ça sera du contraignant juridiquement en fonction de ce qui est voté. On n'a pas encore vraiment l'ordre du jour, les questions qui seront abordées. On a l'indication qu'il y aura une discussion, mais est-ce qu'elle sera suivie d'un vote ? On n'a pas encore les détails. Dans les prochains 12 minutes, on en parlera probablement.

  • Speaker #3

    Oui et puis il y a... Il y a aussi une différence entre un vote qui intègre tous les pays membres de l'UER, y compris ceux qui ne participent pas à l'Eurovision. Et parmi ceux-ci, il y a le Liban, la Jordanie, l'Égypte, des pays qui ont une hostilité à l'égard d'Israël. Donc ça fait un certain nombre de votes déjà contre. Là, si c'est une discussion qui ne prend en compte que les diffuseurs participants, ça veut dire qu'Israël est potentiellement moins... menacés.

  • Speaker #6

    Tout cela dénote quand même d'un cruel manque de couilles, non ?

  • Speaker #0

    Exactement, parce qu'en fait on sait aujourd'hui, les diffuseurs européens sont très divisés sur la question.

  • Speaker #5

    Oui, ça clive, on l'a déjà évoqué dans nos 12 minutes précédentes, on a au moins 5 à 6 médias qui ont dit quoi qu'il arrive d'ailleurs, même si l'UER garde Israël, enfin si Israël reste dans l'UER, il y a déjà 5 médias qui ont dit quoi qu'il arrive. En fait, du moment qu'Israël n'est pas exclu, Nous partons. Donc c'est binaire. En tout cas, pour 5-6 médias, c'est binaire. Il y a des pays qui sont entre deux, qui attendent justement, qui attendaient ce vote d'octobre pour se positionner. Pardon, ce vote de novembre pour se positionner. Ils vont devoir donc retarder leur positionnement à décembre pour, objectivement, en tout cas pour publiquement s'exprimer. Je crois que c'est le cas de la Finlande, si je ne dis pas de bêtises. Elle avait dit qu'elle n'en pense pas moins, mais elle attendait ce vote de novembre pour pouvoir s'exprimer. Le problème, c'est que si on attend décembre... Il y a plein de médias qui n'auront pas l'occasion de s'exprimer avant le vote de décembre, si c'est un vote juridiquement contraignant. Et donc, possiblement, jusqu'au bout du bout du bout, la stratégie du chaos. L'UER, on a l'impression qu'ils vont mettre littéralement, malheureusement, le mot, le coude sous la gorge des médias en disant c'est aujourd'hui ou maintenant. Et vous n'avez pas le temps de débattre, c'est aujourd'hui ou maintenant.

  • Speaker #6

    Mais parce que ce n'est pas un peu tard, du coup, décembre en vrai, si on prend en compte la sortie des chansons, le choix des artistes.

  • Speaker #5

    C'était notamment pour ça que l'organisateur autrichien avait annoncé il y a un mois et demi maintenant qu'exceptionnellement, les médias pouvaient se retirer jusqu'au 31 décembre, alors que d'habitude, c'est jusqu'à septembre ou octobre. C'est deux mois plus tôt, sans pénalité financière, parce qu'un pays peut toujours se retirer, mais il paiera une amende s'il se retire trois semaines avant.

  • Speaker #3

    Et là, on peut voir effectivement parler des diffuseurs, mais là, la voie qui est celle vers laquelle on se dirige de ce vote en décembre, ou en tout cas de cette discussion. C'est celle de Delphine Ernotte finalement, puisque même dans le communiqué qui a été adressé aux diffuseurs de l'UER et parlant de ce vote en novembre qui n'est plus à l'ordre du jour, mais Delphine Ernotte disait clairement que le board de l'UER, puisqu'il y a plusieurs instances quand même, dont une instance qui gère l'Eurovision, mais que les big boss... de l'UER était en gros favorable parce que tout le monde participe, mais que étant donné que la situation est ce qu'elle est, on consent à ouvrir un vote. Mais on voit bien que c'était un petit peu entraînant des pieds et donc finalement, on peut se dire, là, Delphine Ernotte a eu gain de cause.

  • Speaker #0

    Reculer la décision aussi, on le sait, on l'a évoqué déjà plusieurs fois, c'est aussi se prémunir des enjeux de départ potentiel, soit de sponsors, soit de pays participants et du coup, d'enjeux économiques claires autour de l'organisation du concours. En reportant ce vote, l'UER préfère, vous pensez, sa survie économique à une cohérence plutôt morale ?

  • Speaker #5

    Ça me paraît évident et c'est vraiment l'idée que je disais juste avant. C'est-à-dire que si vraiment on laisse très peu de temps au pays pour se positionner, on sera déjà mi-décembre, donc c'est déjà très tard si un pays veut se retirer ou au contraire lancer son processus de sélection. Donc des pays vont se dire, bon en fait de base on ne voulait pas, mais en fait comme on doit décider très tardivement, bon ben on vient. Et donc, ils vont y aller.

  • Speaker #6

    Tu ne penses pas que ce sera l'effet inverse, justement ? Parce que moins de préparation pour les artistes, moins de préparation pour la chanson. Moi, je me dis genre, vu qu'on n'a pas de pénalité, on n'y va pas. Et puis voilà, comme ça, c'est fait.

  • Speaker #3

    Non, parce que je pense qu'aussi, il y a l'enjeu d'organiser un événement, notamment pour les pays qui ont des sélections. Et on voit qu'en Espagne, qui est l'un des fers de lance, on va dire, en faveur de l'exclusion d'Israël du concours. Il a été annoncé que le Benidorm Fest se tiendrait bien. Oui, bien sûr. Et que...

  • Speaker #6

    Mais pour faire rayonner de toute façon la musique espagnole au sein de l'Espagne, de toute manière.

  • Speaker #3

    Oui, c'est ça. Et que si jamais... En tout cas, les candidats et candidates sont déjà au courant que si jamais il y a un retrait espagnol, ils auront gagné pour la gloire de l'Espagne.

  • Speaker #5

    Je crois que c'est la même chose pour l'Irlande. Elle dit qu'ils avaient déjà leur émission. Tant mieux. En gros, c'est prévu. Si on va à l'Eurovision, c'est le gagnant qui y va. Mais de toute façon, l'émission aura lieu. C'est comme le Sanremo. Il aura lieu quand il arrive. Sanremo, parce que c'est pour la musique italienne. Il aura lieu quand il arrive. Il aura lieu parce que ça marche. Ça marche dans les pays.

  • Speaker #0

    En tout cas, en défendant cette neutralité à tout bout de champ par l'Eurovision, je trouve qu'elle perd cruellement en crédibilité morale et médiatique l'UER aujourd'hui. parce qu'en vrai... L'Eurovision qui se veut ne pas être une tribune politique aujourd'hui, en ne disant rien, elle a un positionnement politique, l'UER, clair.

  • Speaker #5

    Oui, parce que la neutralité, c'est politique.

  • Speaker #3

    Oui, c'est ça, ne pas choisir, c'est choisir. Et on va dire que là, on est dans une situation où l'UER est, on va dire, confrontée, pour utiliser une image, le nez dans le caca. Mais ça ne date pas d'aujourd'hui, en fait, ce côté, mais non, mais non, on est apolitique. Voilà ça... posé aucun problème d'organiser le concours en Azerbaïdjan dans des conditions désastreuses pour les droits humains. En se bouchant de neige comme ça pendant six mois. C'était beaucoup moins polémique à l'époque. Donc voilà, la dimension politique du concours, elle a toujours été présente, de manière plus ou moins affirmée. Là, c'est juste que l'UR ne peut plus, aujourd'hui, se retrancher derrière ce côté apolitique.

  • Speaker #0

    De toute façon, elle a déjà pris une position politique, notamment par l'ingérence qu'elle a sur la gestion de l'expression journalistique autour du concours. On le voit bien, il y a une ligne directrice dans les médiabooks qui oblige, quand on est accrédité, à parler de l'Eurovision sous de bons termes, qui oblige les journalistes à ne pas poser des questions. aux candidats israéliens puisqu'en fait on leur interdit l'accès à ces candidats-là ?

  • Speaker #3

    Oui voilà, Israël a on va dire un statut d'exception à l'Eurovision. Par exemple à Bâle cette année, il y avait la possibilité après le turquoise carpet de poser des questions aux artistes une fois qu'ils avaient fini de parader. Certains en étaient répartis dans plusieurs salles, certains zappaient certaines salles mais venaient tous au moins à la rencontre de quelques médias. Là, Israël s'est fait porter pâle et il y a toujours cette espèce de statut d'exception.

  • Speaker #6

    Genre c'est ok.

  • Speaker #3

    Oui, vous comprenez, il y a des gens qui ont brandi des drapeaux palestiniens, donc ça les met mal, etc. Ils ne rencontreront pas les médias. Mais étant donné qu'on est des médias accrédités, on devrait avoir accès aux artistes. D'autant plus qu'il n'y a plus de conférences de presse post-demi-finale. Et il y avait même avant des conférences de presse après les répétitions, après chaque répétition, où on pouvait vraiment poser les questions à bâton rompu à tous les artistes. Et on a bien vu que là, depuis quelques années, c'est plus de conférences de presse, parce que notamment en 2024, des questions qui fâchent ont été posées à Eden Golan notamment. Par un journaliste polonais, qui s'appelle, que je retrouve son nom, Szymon Zasztelmazik, qui a donc demandé à Eden Golan à l'époque, est-ce que vous pensez que votre présence dans le concours présente un danger pour les autres candidats, pour les autres délégations ? Ce à quoi le modérateur de la conférence a dit « Vous êtes libre de ne pas répondre à cette question » et Joste Klein, le chanteur néerlandais, a dit « Pourquoi pas ? » Et donc il y a eu une tension et ce journaliste polonais là, et bien il n'a pas eu son accréditation cette année à Bâle. Et tous les youtubeurs aussi, enfin plein d'influenceurs, de créateurs de contenu influents sur l'Eurovision qui ont mal parlé d'Israël ou qui ont... excluent Israël de leur classement intégral, qui n'en ont pas parlé.

  • Speaker #5

    Ou qui ont juste posé des questions sur Israël.

  • Speaker #3

    Ou qui ont posé des questions. Et bien voilà, là aussi, pas d'accréditation et tout. Donc après, c'est ça, ça pose des questions sur l'exercice journalistique.

  • Speaker #6

    On est les prochains !

  • Speaker #5

    Vous n'aurez peut-être pas à Vienne.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, ce qui est intéressant, c'est de se dire, l'UR étant incapable de prendre une décision et ayant cette folie de rester à tout prix apolitique, finalement, elle laisse un peu les fans, les médias, les télédiffuseurs et même les artistes être les porte-voix de la morale autour de ce concours. Et c'est ça qui est d'autant plus dramatique. C'est-à-dire qu'en fait, nous, c'est pas vu, pas pris. On organise, on récupère l'argent, mais en fait, c'est vous qui gérez après derrière dans vos coins.

  • Speaker #3

    C'est une tartufferie totale. Et quand on repense au concours 2023 à Liverpool... co-organisé par le Royaume-Uni et l'Ukraine, avec ses chansons pour la paix, etc. Enfin, c'était un truc... Est-ce qu'on le verrait encore aujourd'hui ? Non, parce qu'effectivement, si on appelle à la paix, il y a peut-être des pays qui doivent se regarder dans le miroir. Et puis, en fait, le concours, ça devrait être quelque chose de vivant. Si Israël participe, pourquoi est-ce qu'on n'autoriserait pas les UE, quand le public eu c'est vivant,

  • Speaker #0

    c'est bien sûr ça fait pas plaisir à l'artiste il y a du bruit de public qui applaudit pour camoufler qui est rajouté techniquement.

  • Speaker #5

    Et je voudrais rajouter Thomas sur ce que tu dis sur l'UER de base aussi structurellement l'UER se cache derrière les états membres et derrière les télédiffuseurs publics, c'est à dire l'UER est pas connu du grand public, c'est à dire nous on connait l'UER, puis en plus moi c'est ma passion de dire UER 128 fois par épisode

  • Speaker #6

    C'est déjà le cas.

  • Speaker #5

    Parce que là, en fait, contrairement à la FIFA, qui est connue du grand public, qui organise les Coupes du Monde, contrairement à l'UEFA, qui est connue aussi, puis qui organise les compétitions, l'UER est un inconnu pour le téléspectateur lambda qui regarde l'Eurovision. Donc, en coup, ils se disent, ah, c'est l'Eurovision. Ah, mais du coup, qui est là-dedans ? Bah, c'est les pays qui participent. Oui, alors oui, c'est des pays qui participent, mais il y a une institution derrière. Et en fait, ils se cachent derrière cette non-notoriété. Non, non, non, nous, on ne fait qu'organiser. on est neutre, vient qui veut, vient qui peut. Et qui paye. Et qui paye aussi, bien sûr. La copette arrive, le chèque. Et donc, en gros, il y a vraiment une stratégie de Delphine Ernaud, par exemple, n'en fait pas beaucoup, y compris en France, alors qu'elle préside l'UER et aussi France Télévisions. Elle n'essaye pas du tout de promouvoir l'existence de l'UER, parce que vraiment, c'est une marque presque cachée. C'est une organisation internationale cachée, que personne ne connaît, qui se cache derrière sa neutralité et sa charte de bonne conduite en disant, ah non, Voilà, c'est le pays, c'est l'Autriche qui organise. C'est l'Autriche qui organise.

  • Speaker #6

    C'est parce que c'est un peu vieux peut-être l'UER pour les gens aussi ? Non,

  • Speaker #5

    c'est parce que c'est leur stratégie. Eux, ils veulent avoir l'instance la plus grosse possible, c'est-à-dire avec le plus grand nombre de membres. Ils veulent vendre leur programme au maximum de pays. Donc, ils aiment le consensus mou. C'est-à-dire, du moment que ça ne cliffe pas l'Union européenne, du moment que ça ne cliffe pas l'essentiel des pays, tu l'évoquais Fabien, on n'a jamais eu de... polémique sur Arménie et Azerbaïdjan, qui sont deux pays qui participent au concours. Et bien là, par contre, ça touche un sujet tel, et tous les pays en parlent, l'UR se dit, bon, j'ai entendu que ça clive, donc on va organiser un vote. Mais elle y va vraiment en mode, bon, vous m'avez forcé la main, et moi, je ne veux pas, en tant qu'UR, je ne veux pas prendre la décision, je ne veux pas décider. Donc, vous savez quoi ? Vous allez voter. C'est vous qui allez voter. C'est comme le référendum. Vous n'êtes pas d'accord ? C'est clivé ? Eh bien, votez. Et puis, démerdez-vous, et le résultat, Si c'est non, ça sera non. Et moi, ce n'est pas moi qui choisis.

  • Speaker #6

    En tout cas, Quentin imite super bien la voix de l'UER. Je ne sais pas si vous remarquez, mais vraiment... Un gagnagnard, des connards !

  • Speaker #3

    La stratégie pour l'UER, c'est de vendre la marque Eurovision. Et là, il y a en projet une tournée de trois semaines avec le top 10 dans plusieurs pays d'Europe. Si Israël participe à l'Eurovision 2026 et finit dans le top 10, qu'est-ce qui va se passer ? Voilà, c'est aussi, est-ce qu'ils auront le droit ? Eh oui, ils auront le droit de dire, ah bah non, finalement, on ne va pas participer au concert. Alors que tous les autres artistes de la France, de l'Italie, etc. doivent signer et s'engager à partir de cette tournée de trois semaines, après avoir pris leur tour de lessiveuse. C'est comme l'Astara qui fait la tournée, tu es obligé de faire la tournée. Voilà, c'est nouveau. Après, est-ce que ça va être aménagé ? Ça n'aura peut-être jamais lieu, du coup. Est-ce qu'il y aura des aménagements faits depuis ? C'est vraiment le projet, là, gros accent mis sur le marketing, avec potentiellement aussi davantage de merchandising à l'effigie des artistes. Donc voilà,

  • Speaker #0

    ça peut poser des questions. Mais c'est surtout qu'aujourd'hui, cette fracture politique, tout le monde en parle. Elle n'est pas juste liée à la prise de position de l'UER. C'est logique que quand on voit un artiste concourir pour un pays en guerre, ce soit impossible. de faire abstraction. Et c'est en ça que je trouve ça stupide de ne pas oser prendre position, parce qu'en refusant de reconnaître ça, l'UE semble vivre dans un autre monde.

  • Speaker #5

    Et c'est même absurde, c'est plus qu'absurde Thomas, c'est complètement paradoxal, puisque les artistes depuis 2024 signent un code de conduite dans lequel pendant l'organisation du concours, quand ils sont sur place, ils ne doivent pas aborder de sujets politiques. Donc il y a un côté où les journalistes n'ont plus le droit, comme nous l'a dit Fabien, et les artistes eux-mêmes n'ont plus le droit de s'exprimer. Or les artistes, d'ailleurs tout comme les journalistes, sont aussi des citoyens qui, s'ils veulent s'exprimer, ils devraient s'exprimer. Donc là, la liberté d'expression de « Cher à l'UER » en prend un sacré coup.

  • Speaker #3

    Oui c'est ça, il faut composer parce que moi perso, en 2024-2025, j'ai traité la participation d'Israël. On va dire factuellement, quand il y avait quelque chose d'important ou de majeur, mais c'était hors de question pour moi d'être dans quelque chose qui se rapporterait à de la communication, en reprenant des éléments de langage, de communiqué de presse donnés par la chaîne israélienne Cannes. Non, si je peux interviewer l'artiste et poser des questions qui parfois peuvent fâcher, l'artiste a le droit de répondre, de ne pas répondre. Et quand on est artiste à l'Eurovision et qu'on représente un pays, on s'engage à représenter totalement et à être prêt. et prête aux questions qui fâchent. Jamal, elle le disait dans sa sélection au Villebière quand elle était jurée. Êtes-vous prêt à répondre aux questions difficiles ? Et voilà, c'est vraiment ça. Il faut du media training aussi, peut-être pour les artistes.

  • Speaker #0

    Oui, du coup, au fond, on n'est plus du tout dans une simple polémique sur un concours. On est au cœur d'un enjeu géopolitique où l'Eurovision reflète les tensions du monde bien au-delà de la scène.

  • Speaker #5

    Très belle transition, Thomas.

  • Speaker #0

    Tu as vu ça ?

  • Speaker #5

    Du grand art.

  • Speaker #0

    Alors partie 2 consacrée aux enjeux géopolitiques justement de la situation actuelle avec une première question pour vous. Est-ce que le cessez-le-feu récemment annoncé change vraiment la donne ?

  • Speaker #5

    Non !

  • Speaker #0

    Voilà, on a répondu à la question.

  • Speaker #5

    Non, non et 8 fois non. Je suis énervé, vraiment je suis agacé en fait. Oui dis donc, il est colère. Ah mais je suis colère, pas avec vous, pas contre vous. Moi je l'espère bien. Je suis colère.

  • Speaker #6

    Quand ça dit on dirait qu'il va me bouffer tout à l'heure,

  • Speaker #5

    je ne sais pas ce qu'il Je suis colère sur ce sujet et pas qu'à l'UER d'ailleurs, enfin pas qu'à l'Eurovision de manière globale. On a l'impression que là, Israël a réussi à se racheter une virginité en disant « On a signé, on s'échange les otages, tout va bien madame la marquise, et on oublie ce qui s'est passé. On s'est un peu engueulé pendant deux ans, on se met d'accord, on a parlé cinq minutes, ok, pour la suite, on prévoit des choses. » Et comme si les deux années précédentes n'existaient plus. Je suis désolé, mais en fait, là, il y a un passif. C'est-à-dire que oui, pour le futur, potentiellement, ça peut être des bases pour une future normalisation des relations diplomatiques. En tout cas, c'est ma vision, c'est mon opinion. Mais ça n'efface pas ce que le gouvernement israélien a fait depuis deux ans. Donc en fait, pour moi, la question est toujours présente, d'autant plus qu'on connaît Israël, on en parlera un peu après. Ils vont envoyer très probablement une chanson, si ce n'est politique, avec des résonances politiques. Donc en fait, ils vont continuer à faire ce qu'ils font depuis des années, et en particulier depuis deux ans, à politiser le concours. Donc en fait, moi je suis désolé, ce cessez-le-feu, en fait c'est un non-sujet. Par rapport à la présence d'Israël à l'Eurovision, c'est un non-sujet.

  • Speaker #0

    Et d'autant qu'on enregistre aujourd'hui le 20 octobre, je le rappelle, et que la trêve est quand même très fragile, puisque hier, le 19 octobre, deux soldats israéliens ont été tués dimanche matin dans des explosions attribuées par l'armée du Hamas, qui a nié d'ailleurs toute responsabilité, mais la réplique israélienne a provoqué la mort de 45 Palestiniens. Donc on est loin du cesser le feu.

  • Speaker #5

    Et au-delà de ça, on en revient toujours à cette position du gouvernement israélien. Benjamin Netanyahou déclare objectivement... avoir largué 153 tonnes de bombes sur la bande de Gaza dimanche malgré le cessez-le-feu. C'est-à-dire qu'il dit très concrètement qu'Israël vient de violer le cessez-le-feu. Et il est content de dire 153 tonnes. Bien sûr, il ne dit pas le nombre de civils palestiniens. Il dit qu'il cible des terroristes du Hamas, probablement, peut-être. Mais en tout cas, voilà, c'est... Et il bloque de nouveau l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

  • Speaker #6

    C'est fatigant, non ? Moi, ça me fatigue.

  • Speaker #0

    Ben, je pense que ça nous fatigue pas mal depuis trois ans. Moi, je suis fatigué. Je suis d'accord avec toi. Mais alors du coup, parce qu'on en est là, pourquoi l'Israël maintient coûte que coûte sa participation au concours ? Pour faire du pink washing !

  • Speaker #5

    Du white washing ! Ah c'est du white,

  • Speaker #6

    du pink, c'est les deux ! Le rainbow washing on va dire alors !

  • Speaker #3

    Il fait du blue washing, il fait du green washing ! Non mais c'est ça, c'est effectivement le soft power. C'est le pays qui actuellement utilise le plus le concours comme vitrine. Ça a été le cas pendant longtemps de l'Azerbaïdjan par exemple, qui est aujourd'hui un pays qui s'en fout. complètement de l'Eurovision, ça y est, ils ont organisé leur révision. Ils ont basculé vers le sport et le e-sport.

  • Speaker #5

    Ils ont changé de braquet en disant culture, on s'en fout. Enfin, Azerbaïdjan en tout cas.

  • Speaker #3

    Et Israël, il y a un soutien des diasporas qui peut être exprimé à travers le concours. C'est aussi, on parlait de la FIFA, de l'UEFA tout à l'heure, il avait été question peut-être d'exclure Israël de ces compétitions-là, mais on va dire que le niveau en football... n'est pas vraiment... Ils ne vont pas gagner l'UEF, la Ligue des champions. Ils s'auto-éliminent eux-mêmes de ces compétitions-là, on va dire. Donc voilà, on voit qu'il y a... Au moins,

  • Speaker #6

    on peut leur reconnaître cette humilité, pour une fois.

  • Speaker #5

    Oui, mais ils y vont quand même, quitte à perdre, mais ils y vont.

  • Speaker #3

    Et l'Eurovision, c'est le nerf de la guerre, pour passer moins...

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, l'UR joue un rôle clé en maintenant Israël dans la compétition, elle lui offre une tribune diplomatique. Je comprends pas, parce que c'est exactement ce que la Russie a perdu après son exclusion. Donc il y a bien un deux poids, deux mesures.

  • Speaker #5

    Oui Thomas !

  • Speaker #0

    Mais pourquoi ?

  • Speaker #6

    Louder ! Mais pourquoi ? Pourquoi une histoire de fric encore une fois ? On est d'accord, non ?

  • Speaker #5

    Alors, il y a une histoire de fric, il y a une histoire de positionnement politique des États membres. Alors en l'occurrence là, des délits du viseur membre. Face à la Russie, à part la Hongrie et la Serbie... qui sont les deux pays, on va dire, pro-russes depuis 10-20 ans, c'était tout le monde, y compris des pays qui ne sont pas concernés par ce conflit russo-ukrainien, tous les pays ont pris une position très claire de soutien à l'Ukraine. Donc en fait, ça n'a pas clivé l'UER comme ça a clivé la situation Israël-Palestine au sein de l'UER, puisque certains pays comme l'Allemagne ou d'autres, on verra plus tard, eux soutiennent plutôt Israël quoi qu'il arrive et quoi que fasse Israël. Donc on passe d'un sujet où il n'y avait pas de clivage à un sujet extrêmement clivant.

  • Speaker #3

    Oui et puis la Russie est exclue après avoir attaqué l'Ukraine qui est un autre pays qui participe et qui est aussi une place forte de l'Eurovision avec aussi des meilleures relations on va dire. Là finalement pour les diffuseurs, la Palestine, ils s'en foutent. C'est ce que la plupart d'entre eux disent quand ils ne remettent pas en question ne serait-ce que 5 minutes. Tiens, là qu'est-ce qu'on fait avec Israël ? On les laisse vraiment participer avec les chansons qui ont été présentées en 2024, 2025. Bon, ben voilà. Et après, le truc, c'est que si on dit, mais voilà, il y a du sous-texte politique. Ah ben non, puisque c'est un concours à politique. Et puis,

  • Speaker #6

    il n'y a pas de réponse en face, puisque la Palestine ne répond pas, enfin ne participe pas.

  • Speaker #5

    Mais justement, sur ce deux poids, deux mesures, je trouve que le très bon exemple qui, malheureusement, confirme ce deux poids, deux mesures au sein de l'UER, c'est Arménie et Azerbaïdjan. ces deux pays qui participent à l'Eurovision. ces deux pays membres de l'UER, et on en a parlé dans plusieurs épisodes géopolitiques, l'Azerbaïdjan a attaqué militairement l'Arménie, a tué 30 000 personnes, les a affamées.

  • Speaker #4

    Et tout le monde s'en fout !

  • Speaker #5

    Et tout le monde s'en fout. Et donc l'UER se dit, bon, ça n'a pas l'air d'être un sujet politique en ce moment, donc venez l'Azerbaïdjan, venez participer, prenez votre place, du moment que vous me donnez le chèque, moi ça me va. Donc en fait, c'est une neutralité, comme on l'a évoqué. Ce n'est pas une neutralité. Je suis d'accord avec toi. Ils servent le plateau. Et il y a tout le service qui va avec. C'est « Ah, vous voulez politiser ? Bon, allez-y. De toute façon, apparemment, ça passe. » Moi, je suis colère, je vous le dis.

  • Speaker #6

    Voilà. On le sent.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs pays qui, malgré le cessez-le-feu, continuent d'énoncer qu'ils ne participeront pas au concours. On a l'Espagne, les Pays-Bas, l'Irlande, pour ne citer qu'eux, par exemple. S'ils claquent la porte, on entre dans quoi aujourd'hui ? Une crise ouverte ?

  • Speaker #6

    Eh bien non, surtout on entre dans plus de matière. pour Agathe pour râler. Parce que sans l'Espagne, ça va être un gros problème pour elle. On ne pourra plus faire Agathe à moi de part. Ah bah non ! C'est terminé !

  • Speaker #0

    Oui, Agathe, si tu nous entends, on pense à toi.

  • Speaker #3

    Non mais oui, crise ouverte, parce que...

  • Speaker #0

    L'Espagne est, malgré certains résultats, en dessous. Oh,

  • Speaker #1

    comme il est gentil ! Voilà,

  • Speaker #0

    je fais mise un petit peu. Mais en tout cas, voilà, il y a une communauté d'Eurofans très mobilisée, très vocale sur place. Et donc, je pense que ça serait une perte en tant que telle, en termes de divertissement et de démunition, etc. Sur le concours, perte financière aussi, puisque... Espagne, pays du Big Five, et si on rajoute à ça les Pays-Bas, qui seraient le pays qui pourrait intégrer le Big Six, si ça existait un jour, qui est aussi un pays qui prend très à cœur ses participations à l'Eurovision, avec, pour le coup, un meilleur palmarès, là, on est dans quelque chose où ça serait une perte d'un niveau artistique, divertissement, etc.

  • Speaker #2

    On perd les têtes de proue, quoi, en fait.

  • Speaker #3

    Et puis, on peut prolonger le raisonnement sur les audiences. C'est-à-dire que si vous enlevez six ou sept pays notamment très peuplés, on va perdre, l'Eurovision qui fait 150 millions, peut-être 110 millions, on va perdre 40 millions. Donc là aussi, après tout l'écosystème, tout le système économique de l'Eurovision, s'effondre peut-être pas, mais il va falloir peut-être redescendre un petit peu les prétentions technologiques parce qu'on n'aura plus de quoi payer.

  • Speaker #0

    Oui, parce que où ont lieu les pré-parties Eurovision ? Au Pays-Bas, à Amsterdam, à Barcelone et à Madrid, donc en Espagne. Donc s'il y a ces deux pays, même s'il y a par exemple... Eurovision in Concert à Amsterdam a dit, même si les pays ne participent pas, on maintient l'édition 2026. Donc voilà, ça restera un événement festif, mais ça peut laisser des traces. Ça fait une mauvaise publicité aussi pour le concours. Je pense que l'UE n'a pas forcément à gagner, à perdre ces pays-là.

  • Speaker #1

    Et un effet domino est possible parce que là, on ne mentionne que ces pays-là. Mais si en décembre, une décision est prise de maintenir l'Israël... on peut aussi avoir la mauvaise surprise de presque la moitié des pays qui quittent le concours.

  • Speaker #3

    Et on va faire leur intervision.

  • Speaker #1

    Ça va être un concours au rabais.

  • Speaker #3

    Et on pourrait même évoquer, Thomas, un double effet domino. C'est-à-dire que là, il y a un effet domino sur ce sujet Israël-Palestine. Mais du coup, si la porte est ouverte dorénavant à ce que des sujets polémiques et politiques clivent les télédiffuseurs, dans cinq ans, c'est un autre sujet qui se déclenche. Et là, de nouveau, il y a cinq pays qui diront, ben non, en fait, si vous n'avez pas pris de position là-dessus, si tel État membre peut être présent, Moi, je m'en vais. Donc en fait, ça veut dire que dans le futur, n'importe quel sujet, s'il n'est pas traité par l'UER, peut devenir politique, peut cliver. Et on peut comme ça avoir des polémiques d'année en année, mais à chaque fois qu'ils vont changer de sujet, ça ne sera pas forcément Israël-Palestine.

  • Speaker #0

    Oui, ça va créer un précédent. Et ce qu'on peut noter aussi, c'est qu'on a parlé des diffuseurs qui étaient prêts à se retirer en cas de participation israélienne. En revanche, de l'autre côté, il n'y a aucun diffuseur. Il y a eu des États qui ont... Préposition, mais aucun diffuseur n'a dit si Israël ne participe pas, on n'y va pas.

  • Speaker #2

    Ah oui ? Non, il n'y a pas eu ça ?

  • Speaker #3

    C'est des discussions politiques. Par exemple, c'est le chancelier allemand qui a dit... Si Israël n'y est pas, on n'y va pas, mais c'est le gouvernement. C'est le chancelier, oui,

  • Speaker #2

    il n'a rien à voir avec le public.

  • Speaker #3

    Alors il y a l'élié parce que c'est le... Il nomme le ministre, qui nomme lui-même. Comme nous, on est la ministre de la culture. Exactement, qui est nommée par la Sommée nationale.

  • Speaker #2

    Elle sera dans le billet tout à l'heure.

  • Speaker #3

    Et donc il y a un lien forcément politique avec la tête de pont politique du pays, le premier ministre ou le président. Mais attention, on est dans des démocraties, en tout cas nous, même si elles sont imparfaites, on est quand même dans des démocraties. Donc Delphine note ne répond pas Doit sur la couture au desiderata d'Emmanuel Macron. Alors en tout cas pour ce qui est du France Télévisions, l'UER c'est autre chose. Donc le chef du téléfuseur allemand ne sera pas forcément sur la même ligne que le... C'est plus une prise de position politique.

  • Speaker #2

    Il y aura forcément des coups de pression.

  • Speaker #3

    Alors par contre c'est là le sujet, c'est qu'en fait ce débat là qu'on est en train d'évoquer à l'UER est en réalité un débat diplomatique de haut de volée, mais vraiment, c'est-à-dire que les meilleurs diplomates de tous les pays utilisent... À fond, tout le réseau diplomatique, par exemple, l'Espagne utilise son réseau diplomatique pour convaincre un maximum de capital. Et vraiment, la ministre des Affaires étrangères espagnole fait le tour des capitales pour convaincre les pays de s'opposer à la présence d'Israël. C'est-à-dire que c'est une vraie stratégie diplomatique et politique. En tout cas, pour l'Espagne, parce que c'est un grand pays, il a un très gros réseau diplomatique. Et l'Allemagne, justement, à l'opposé, utilise son réseau pour contrecarrer. Ce qui fait que c'est une bataille d'influence diplomatique. Et même s'il y a un vote en décembre, je pense qu'il y a quand même pas mal d'inconnus. On ne sait pas comment certains pays vont se positionner. On a des gros doutes là-dessus.

  • Speaker #1

    C'est une situation qui est assez difficile pour nous qui faisons ce podcast de base. Pour s'amuser. Pour les chansons et le folklor. Pour se faire plaisir. C'est pour ça que moi, faire cette émission aujourd'hui me tient à cœur. L'Eurovision, autrefois symbole d'unité, devient donc un champ de fractures. De fractures morales, on l'a vu. De fractures politiques. on l'a vu et de fractures culturelles et de mon petit coeur également et au milieu de tout ça les amis la musique est-ce qu'on en parle ? la musique dans la peau chronique de Vincent

  • Speaker #4

    Ah c'est le billet !

  • Speaker #1

    De Vincent.

  • Speaker #2

    Je vous arrête tout de suite parce que sinon je sens que tout va aller à volo comme disent les jeunes. Je sens bien mes chers collègues que vous essayez de trouver des solutions pour sauver la planète Eurovision. Alors on est là, on fait des recherches, on nous a envoyé un conducteur, on a invité un journaliste queer histoire d'élever un peu le débat. Et puis alors, chers auditeurs, auditrices... Heureusement que vous n'êtes pas là pour voir le péché d'arrogance qui dégouline du visage de Quentin. Ah bah non ! Alors là, il est tellement dans son élément qu'il se prend pour la justice descendue de son socle. Mais enfin ! Mais qu'est-ce que vous croyez ? Vous pensez qu'avec votre bien-pensance de petit péteux parisien, vous allez changer le monde, là ? Les profs ? Les journalistes ? Les artistes ? Ah bah non ! Mais non ! Non ! pour sauver l'Eurovision. Moi j'ai la solution, il faut faire appel à des pros ! Bonjour ! A toutes et à tous, bienvenue dans l'heure des proutes ! Une émission spéciale en duplex et en simultané sur Radio Chiasse, la télé de la radio qui ne prend pas la peine de s'essuyer. Aujourd'hui, avec l'équipe masculine de 12 points, une belle tablée virile entre couilles, parce que bon... Ha ! Aga... Ça va bien sa minute ? Enfin, surtout quand elle n'a pas ses règles. Et un sujet fondamental, comment sauver la planète Eurovision qui, depuis quelques années, subit les foudres de la bien-pensance des artistes islamo-gauches, chias-woks et autres féministes mal baisées. Nous prenons tout de suite un premier appel d'une très fervente auditrice. Bonsoir madame, est-ce que vous pensez... Bonsoir madame, est-ce que vous pensez que le concours Eurovision est malade ?

  • Speaker #5

    Oui, un petit peu, c'est contre nature. J'espérais de tout cœur qu'il puisse guérir.

  • Speaker #2

    Merci madame, merci. Et que pensez-vous qu'il va se passer si le vote contre la participation d'Israël au concours de l'Eurovision l'emporte ?

  • Speaker #5

    Oh là là, c'est la décadence. Si ces droits est voté, et bien on attire une condamnation quand même sur notre société. La colère de Dieu va s'abattre sur la France.

  • Speaker #2

    Et enfin, un témoignage responsable, engagé et cohérent pour une fois, ça fait du bien d'entendre des vraies paroles comme celle-ci. Et on prend également un autre appel d'un jeune homme qui s'appelle Bruno, et qui a une proposition de mise en scène pour la prochaine... participation de la France à l'Eurovision. On vous écoute Bruno !

  • Speaker #6

    Le spectacle trace l'histoire de toute la Vendée du Moyen-Âge jusqu'en 1945. Or la Vendée s'est massivement intégrée, réconciliée avec non pas la France mais surtout la République à partir de la Première Guerre Mondiale quand il s'est agi de verser son sang pour la République, pour le drapeau bleu, blanc, rouge.

  • Speaker #2

    Oh ! Oh non ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Alors je sais pas, je sais pas, vous et moi, les poils ! Les poils ! Oh j'ai vraiment hâte de voir ce show qui promet d'être époustouflant, cinésénique et bien entendu historiquement vrai ! Comme tous les spectacles vendés d'ailleurs. Nous prenons à présent un autre appel, un homme encore une fois, ça fait du bien parce que c'est quand même mieux quand c'est la testostérone qui commande. On a donc le petit Jean-Marie qui a une proposition de chanson pour cette année, on écoute un petit extrait. Bon, Ah non, fini les chanteurs arabes, pédés, violeurs de techniciens, je vous le dis tout de suite. Disons au revoir aux divas québécoises qui au fond d'elles sentent le couscous. Et surtout, fermons la porte à tous ces artistes pédés, gouines, trans, non-binaires, queer, bougnoules, ratons, bico, et j'en passe. Écoutez, ça tombe très très bien puisque la ministre de la Culture est avec nous en duplex. Bonsoir Rachida Dati.

  • Speaker #7

    Alors tout d'abord...

  • Speaker #2

    Merci infiniment de nous donner votre avis sur la question qui brûle nos lèvres dans cette heure des proutes, comment sauver l'Eurovision ?

  • Speaker #7

    Ils se sont ensuite introduits dans la somptueuse galerie d'Apollon et sont repartis avec des diadèmes, des broches, des colliers ayant appartenu à Napoléon et à ses proches, bijoux d'une valeur absolument inestimable.

  • Speaker #2

    Ah, Madame Dati s'excuse, elle a dû partir précipitamment, une histoire de bijoux, invisiblement. J'espère qu'en tout cas, ce n'était pas... Les siens ! Bon, merci à toutes et à tous de nous avoir suivis pour notre émission où l'on parle vrai. À très bientôt dans l'heure des proutes. Bon. On s'arrête là, hein ?

  • Speaker #8

    Oui, c'était trop haut.

  • Speaker #2

    On en a eu assez de haine comme ça, vous pensez pas ? Alors oui, mêler la politique et l'art, c'est très souvent extrêmement risqué. Surtout dans un concours de chansons qui, à la base, se veut pacificateur. Mais je suis désolé, et ceci n'est que mon opinion. L'art est politique. Déjà dans le théâtre antique, les scènes étaient des tribunes pour faire résonner les idées et faire réfléchir les peuples. A nous évidemment de savoir faire résonner les plus forts les messages de tolérance, de justice et d'amour. Est-ce que l'on veut vraiment un concours de chansons remplis d'hypocrites où tout le monde ferme les yeux sur les génocides en cours ? Il est grand temps qu'on se prenne par la main et qu'on réfléchisse très sérieusement à nous faire la paix plutôt que la guerre. Je suis plutôt d'une nature optimiste. Mais je vous avoue que je suis un peu fatigué de me lever le matin et d'entendre l'éclatement d'une nouvelle guerre, la voix d'un violeur qui fait appel dans le procès de l'affaire Gisèle Pellicot. La nouvelle connerie plus grosse que lui sortie par Trump, ou encore tout simplement, Marie Saint-Chiltre le lundi matin sur France Inter. Pardon, c'est gratuit, mais franchement, elle est pas drôle. Feu, ma vénérable grand-mère disait « Avec des scies, on peut mettre Paris en bouteille. » Mais, si le concours de l'Eurovision est censé euphémiser les tensions, si nous sommes véritablement united par la musique, et qu'en plus, elle a le pouvoir d'adoucir les mœurs, et si tout le monde voulait bien arrêter d'être faux c***, cul bordel à queue, il serait grand temps que l'UER se sorte les doigts et commence à organiser un concours qui, en plus des très belles valeurs qu'il prône, y ajoute une notion de justice. Je sais, on a le droit de ne pas être d'accord, on a le droit de ne pas avoir les mêmes opinions politiques, mais surtout, on a le droit de reconnaître l'urgence des situations quand des vies sont en jeu. Et puis, bon, c'est pas une menace, hein, mais si ! Vous ne me nettoyez pas ce merdier, fils. Non seulement ça va chier dans le ventilo, mais surtout, en cette période d'Halloween, je peux vous dire que ce n'est pas l'armée que je vous envoie. Non, non, mais celle qui, même si elle n'est pas là, fera chier les patatas bravas, la seule, l'unique, LA GATA ! C'est magnifique. J'ai envie d'écouter cette émission tous les jours. Pascal Prout était très bien.

  • Speaker #3

    Rachida. Rachida.

  • Speaker #1

    Limite, on en a envie d'un peu plus à chaque fois.

  • Speaker #2

    Rachida, mais c'est...

  • Speaker #0

    Et puis chronique écrite au cul du camion avec intégration de l'actualité à J.P. Ah oui, t'as vu ça ?

  • Speaker #2

    Ah oui, j'ai tout fait. J'ai vu une affaire de bijoux, je me suis dit,

  • Speaker #1

    je fonce. Et la musique dans tout ça, et les artistes dans tout ça. Depuis deux ans, les chansons israéliennes ont fait couler beaucoup d'encre. En 2024, Hurricane, précédemment appelé October Rain, faisait sans amalgame possible écho aux attentats terroristes du 7 octobre. En 2025, New Day Will Rise est un appel à l'espoir et au renouveau, affirmant qu'après la nuit et les épreuves, un nouveau départ est toujours possible. Et maintenant, pour 2026... Bah on ne sait rien.

  • Speaker #2

    On va voir la même chose non ?

  • Speaker #3

    Probablement quelque chose dans la même sauce.

  • Speaker #1

    Mais en tout cas ce qu'on sait c'est que la ligne rouge est déjà franchie et les chansons ne sont plus seulement des oeuvres musicales, elles sont devenues des déclarations politiques. Alors est-ce que cette tendance peut s'étendre à d'autres pays ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Oui, et ça a déjà été le cas en fait. On ne va pas revenir en 1956, mais en tout cas pour le sujet qui nous concerne, nous, de la présence d'Israël à l'Eurovision, je voudrais évoquer, il faut que je retrouve son nom.

  • Speaker #0

    Bachar Mourad avec la chanson Wild West.

  • Speaker #3

    Absolument. Non,

  • Speaker #2

    ça c'est Will Smith. Wild Wild West.

  • Speaker #3

    Qui a tenté en fait de représenter l'Islande au concours national de sélection, de présélection, et il a terminé deuxième. et cet artiste. Il est du coup islando-palestinien et avant même qu'on entende la chanson, tout de suite, il y a eu une montée de bouclier du réseau diplomatique qu'on évoquait juste avant, israélien, qui a dit « si vous envoyez ce candidat, on boycotte et on fera tout pour qu'il ne gagne pas » . Donc en fait, on n'avait pas la chanson, on avait juste l'artiste. Et le réseau diplomatique israélien a déjà dit « non, non, mais en fait, ne cherchez même pas à l'envoyer, on va faire tout pour qu'il ne gagne pas » .

  • Speaker #2

    Et pourquoi eux, ils ont le droit ?

  • Speaker #0

    Et par magie, c'est Rabiork qui a gagné, je crois, avec les votes du jury.

  • Speaker #3

    Il y a eu un public jury, elle a gagné beaucoup de points avec le jury. Sinon, le public avait massivement voté pour lui. Et il a fini deuxième.

  • Speaker #0

    Et Rabiork étant une figure de l'Eurovision pour l'Islande, très appréciée, une gueuleuse. Ah mais non, mais c'est lui,

  • Speaker #2

    je l'ai voté. Le volcan. Ah là là là là là.

  • Speaker #0

    Pas possible. Voilà, donc la pilule passait mieux. Il y avait une légitimité à ce qu'elle retourne au concours.

  • Speaker #2

    Et est-ce qu'au moins la chanson de ce gars était bien ?

  • Speaker #3

    Oui, franchement, ça marchait. Ça marchait très bien. Ça aurait très bien fonctionné.

  • Speaker #2

    Message politique dedans ou pas du tout ?

  • Speaker #3

    En sous-entendu.

  • Speaker #0

    Le clip était très... En fait, il parlait de Wild West. Si je me rappelle bien un petit peu les paroles, et encore pas vraiment, mais effectivement, ça parlait du fait de s'être installé en Islande, etc. Et le clip était plein de symboles, notamment la pastèque qui symbolise... l'État palestinien, la Palestine, et donc on aurait pu imaginer peut-être sur scène des symboles de cette manière.

  • Speaker #3

    Le sous-texte était plutôt clair.

  • Speaker #0

    Ça aurait été à l'édition 2024 à Malmeux.

  • Speaker #1

    En tout cas, la Palestine, le climat, les minorités, les libertés, quelque part l'Eurovision a toujours été un lieu de symbole finalement.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #3

    Toujours, et vraiment, alors encore une fois, pas dans les premières années, parce qu'on a fait cet épisode Eurovision 1956, c'était très... Et encore, il y avait déjà des messages... notamment sur les minorités qui arrivaient très vite vous vous souvenez les amants de la Seine nous les amoureux ah non nous les amoureux bien sûr c'était en 56 non c'était en 61 c'était beaucoup plus tard oui alors peut-être pas au tout début du concours mais très rapidement même dès les années 60-70 certains pays comme la Grèce et Chypre politisaient déjà leurs chansons y compris sur les sujets politiques et géopolitiques et après si on ajoute ça les minorités Merci. les femmes, etc. En fait, oui, l'Eurovision a toujours été politique à ce sens-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais cette année, est-ce qu'on risque pas d'avoir des chansons militantes quelque part, un peu partout ? Parce que tu peux vouloir défendre un sujet, mais là, on va être sur du militantisme plus caché du tout.

  • Speaker #2

    Mais en vrai, pardon, oui, parce que l'art sert à ça aussi, en vrai, quelque part. Alors oui, je sais qu'on dit qu'au concours de l'Eurovision, il faut pas, parce que c'est apolitique, etc. Mais l'art est un vecteur de messages, quoi qu'il arrive. Évidemment, je pense que tu n'auras pas de... J'imagine que tu n'auras pas de chansons genre ultra vénères parce qu'elles se feront retoquer de toute manière. Voilà, c'est ça ce que j'allais dire. Mais tu auras forcément des messages subtils qui passent parce que sinon, dans ce cas-là, et c'est vraiment énorme ce que je dis, encore une fois, c'est-à-dire que dans ce cas-là, les gays n'ont pas le droit de véhiculer des messages de tolérance contre l'homophobie, par exemple. Tu vois j'en sers parce qu'il y a des pays qui sont homophobes Et donc du coup, ils vont dire « Ah, c'est dégueulasse, nous, on a envie de tuer les pédés. » Tu vois, enfin, ce genre de choses.

  • Speaker #3

    Et puis Thomas, on revient à ça. À partir de quel moment c'est militant, en fait ? Si tu évoques une cause, est-ce que tu es un militant forcément ? Et est-ce que l'UER va l'interdire ? Et on a eu dans l'histoire, récente d'ailleurs, où l'UER retoque des chansons qui parfois sont très clairement politiques parce qu'il y a des jeux de mots spécifiques. On pense à la géorgie « We don't wanna put in » . Le jeu de mots chanté, ça faisait « We don't wanna put in » . Bon bah là c'était évident.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'Israël, par exemple, a annoncé que le processus de sélection était en cours. Le tournage a commencé de leur télé-crochet dont j'ai oublié le nom.

  • Speaker #3

    Rising Star.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est l'équivalent de Rising Star, effectivement, mais je n'ai pas le nom en hébreu. Et que la compétition se déroulerait. Et là encore, comme le Benidorm Fest, si jamais il y a exclusion, et bien voilà. Mais en tout cas, il y aura quand même une diffusion. Et ça ne m'étonnerait pas que Israël participe. S'il participe l'année prochaine avec une chanteuse arabe, palestinienne et ou chrétienne. Histoire de... Voilà, un petit peu le précédent de la Russie en Ukraine en 2017, qui après avoir envoyé son beau gosse, sa pop star, machin, qui en va envoyer la Yulia, dont j'ai oublié le nom,

  • Speaker #3

    Smatova, Samatova,

  • Speaker #0

    quelque chose comme ça, qui est... en fauteuil rouleau. Ah oui, j'avais oublié. Non,

  • Speaker #3

    il flame his burning sur son volcan.

  • Speaker #4

    I won't break !

  • Speaker #3

    Ah, ça c'est la seconde chanson.

  • Speaker #0

    Et le truc, ils se sont dit, puisque les artistes, l'Ukraine interdit l'entrée du territoire aux artistes qui ont chanté en Crimée après l'annexion par la Russie, ce qui était le cas de cette Yulia-là. Et donc, je pense que la Russie s'est dit, oh, ils ne vont pas oser quand même retoquer une personne en situation de handicap, etc., ça serait très mal vu et tout. Et là, oh là là, mais bien sûr que non, on va bien sûr la retoquer et tout, et là l'UER dans tous ses états, peut-être qu'on peut la faire chanter par une liaison sexuelle. En duplex, en duplex. Non mais voilà, le truc quand même assez zinzin, et puis au final, l'Ukraine a tenu bon, etc. Mais il y a aussi ce genre de choix très cynique de dire, on ne va pas se faire attaquer, on nous accuse d'homophobie, allez, on envoie Sergueï Lazarev. Comme ça tous les pédés seront en chaleur devant, et ce qui a été le cas. Non mais c'est vrai le truc Paulina Gagarinna s'est fait siffler de tous les côtés l'année d'après, Sargail Hazarev et tout le monde était là, oh bravo bravo Bravo la Russie !

  • Speaker #3

    Excuse-moi, j'ai sorti comme ça d'un coup Je voulais dire aussi, l'UR comme on l'a évoqué tout à l'heure Vincent, tu as utilisé l'expression que l'UR n'avait pas de couille et je confirme, en tout cas d'un point de vue aussi, quand elle retoque certaines chansons mais pas d'autres, elle est en permanence sur une ligne de crête pour décider ce qui est politique et pas politique. J'adore Jamala j'adore 144, c'est ma chanson favorite Oui. Mais factuellement, envoyer cette chanson en 2016, c'est politique. Ça raconte l'invasion par Staline de la Crimée, c'est politique. Deux ans après le délire de la guerre en Ukraine, et en Crimée, pardon, en 2014, c'est politique. Donc là, là-dessus, l'UR dit « Ok, ça passe parce que c'est un événement historique, mais qui résonne avec des éléments actuels. Par contre, si tu évoques directement quelque chose genre Poutine, là, t'as pas le droit. Pardon, mais en fait, soit t'interdis tout... » soit accepte tout, du moment que c'est pas insultant, diffamant, etc. Du moment que ça respecte la législation, je ne comprends pas le positionnement de... C'est politique, c'est pas politique de l'UER. C'est se cacher derrière un arbre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que finalement, derrière, c'est les jurys qui se retrouvent piégés. Ils ne votent plus pour la meilleure chanson, mais pour celle qui représente la position la plus défendable publiquement, quelque part.

  • Speaker #3

    Et en fait, justement, l'UER laisse les jurys prendre des positions politiques et de devoir se justifier après en disant « Ah mais en fait, vous avez voté pour tel pays. Comment ça se fait que vous avez voté pour tel pays ? » On aime bien la chanson ! J'aime bien la chanson. Et par contre, l'UR, non, elle n'existe pas. Elle est cachée derrière ses jurys en disant « Mais non, regardez, c'est des professionnels. Ils savent ce qu'ils font. »

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'après, c'est la traditionnelle histoire des jurys d'Azerbaïdjan et d'Arménie qui classent miraculeusement, par hasard, à une coïncidence totale, leurs artistes respectifs, derniers, mais derniers de chez derniers de chez derniers. Et là, l'UR dit « Non, non, il n'y a pas d'irrégularité dans les votes. » Ça doit être une incompatibilité de goût culturel.

  • Speaker #1

    Est-ce que la musique sert encore à quelque chose dans ce concours finalement ?

  • Speaker #3

    Vous avez 4 heures.

  • Speaker #2

    Au divertissement. Tu passes une bonne soirée quand même quand tu regardes des performances à la télévision. Sur une télévision couleur, c'est mieux.

  • Speaker #3

    Alors divertir, mais émouvoir. Et quand je dis émouvoir, ce n'est pas forcément prendre sur des sujets politiques qui vont. Non, bien sûr, mais ça fait plus du divertissement. On peut être aussi ému d'une chanson où ça chante bien. où... Ou même, parfois, ça m'arrive, sans comprendre les paroles d'une chanson, je suis ému par la mélodie, par le timbre de voix. C'est aussi ça, l'Eurovision. C'est aussi ça, la musique.

  • Speaker #2

    C'est très drôle, si je peux rajouter quelque chose. Hier, on m'a demandé, une dame m'a demandé, « Mais, qu'est-ce que... Pourquoi tu regardes l'Eurovision ? C'est quoi ? Pourquoi t'es... Enfin, ça vient d'où, cette passion pour l'Eurovision ? » Et je dis, « Bah, parce que c'est un super concours ! » En plus, moi, je... pompe vraiment, je pompe des idées de mise en scène pour mes mises en scène d'après, sur des effets visuels ou des effets de lumière, etc. Et elle me dit, ah ouais, c'est bizarre parce que tu vois, moi j'ai toujours cru que c'était un truc ringard en fait. Et toi ? Mais non, mais non, oui, mais en fait si tu veux, c'est ancré comme ça. Mais on se bat contre ça. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour clôturer, moi, ce bloc autour du rôle de la musique dans Tous Marasmes, quel est l'intérêt aujourd'hui pour des artistes de participer à l'Eurovision finalement ? Hier, je le comprenais parce qu'en fait, on était « Music Oriented » , putain je suis obligé de faire un anglicisme avec vous. On était orienté autour de la musique, du spectacle, ça pouvait promouvoir et booster des carrières. On l'a vu avec les Maneskin par exemple.

  • Speaker #2

    Il y aura un sujet 12 minutes d'ailleurs là-dessus, j'y tiens.

  • Speaker #1

    C'est noté.

  • Speaker #2

    Je sais.

  • Speaker #1

    Mais là aujourd'hui, est-ce que ce n'est pas un trop gros risque pour eux parce qu'ils sont obligés d'incarner une position politique quoi qu'il arrive ?

  • Speaker #3

    Moi je parlerais vraiment spécifiquement de la France. Après des autres pays c'est encore autre chose, mais la France... Avec la nouvelle stratégie de France Télévisions depuis maintenant presque 10 ans et surtout depuis là quelques années d'envoyer des stars, donc d'envoyer des stars vraiment connues, je pense que ça va être très compliqué cette année d'aller chercher vraiment de nouveau une star vraiment connue parce que, comme tu le dis, elle va devoir se positionner. En fait, au bout d'un moment, quelqu'un va lui poser la question, sans parler de quand elle est allée à l'Eurovision, où là les journalistes ne pourront pas lui poser des questions politiques, mais si elle a accès à des médias pendant 3-4 mois avant de l'aller à l'Eurovision, il y a forcément des médias qui vont lui dire Mais vu les débats qui se passent, qu'est-ce que vous en pensez ? En fait, on va lui demander de se positionner et ça va être compliqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est là-dessus ou le règlement de l'Eurovision qui interdit ? aux artistes de prendre position politique dans le cadre, dans le contexte. Ah au global ! Pas juste au global, donc ce qui fait que ça permet à quelqu'un qui ne veut pas en parler de se retrancher derrière ça. Dans ce cas,

  • Speaker #3

    l'artiste n'échappera pas à des commentaires et des critiques de « tu ne dis rien » , « tu es neutre » ou « tu te cachais » .

  • Speaker #1

    Comme ça avait été le cas pour Oli Alexander au UK, qui s'était pris justement des retours de public un peu médisants sur Bye bye ! participer à l'Eurovision avec Israël qui concourt, c'est soutenir Israël.

  • Speaker #2

    Oui mais le UK ils sont pas tendres avec leurs artistes, je sais pas ce qu'ils ont avec leurs artistes, ils sont méchants. Mais quoi qu'il en soit, je veux dire, il y a plein d'artistes en France qui ont pris position dans le conflit israélo-palestinien. Donc je ne vois pas en quoi ça pourrait être un problème. En effet, un artiste il y aura en prenant position quoi qu'il arrive.

  • Speaker #3

    C'est plutôt des artistes qui n'ont pas encore pris de position, s'ils y vont pour représenter la France, et quel autre pays ? Mais non, c'est le pays qui nous concerne. Pa... Je pense qu'ils vont quand même, alors s'ils ne disent rien, ils vont quand même se ramasser des vagues en disant vous y allez, vous êtes complices, les mots forts, vraiment ils vont se ramasser les mots forts.

  • Speaker #0

    Oui, après je pense que Louane, par exemple, ce qui a fait que la question ne lui a pas été posée, c'est qu'elle ne prend pas vraiment position sur des sujets politiques, géopolitiques encore moins, donc ce qui fait qu'il y a une logique. Je pense que si par exemple, science-fiction... On repropose à Barbara Pravi d'aller à l'Eurovision l'an prochain, étant donné qu'elle a fait plusieurs chansons sur l'Iran, les droits des femmes, etc. Là, peut-être qu'on pourrait attendre une réponse de sa part. Mais après, c'est vrai qu'il n'y a pas énormément d'artistes en France qui ont vraiment pris position et qui sont Eurovisionables en même temps.

  • Speaker #1

    En tout cas, on subit le concours déjà depuis trois ans, mais on a envie d'y croire car on l'aime. Pour cette parenthèse de paillettes, je suis entièrement d'accord avec toi, Vincent.

  • Speaker #9

    L'Eurovision, c'est plus qu'un concours de chansons.

  • Speaker #1

    C'est des coulisses, des histoires, des surprises.

  • Speaker #3

    Et parfois même des chocs pour Maya Vakarachouk, notre retêté moldave préférée. Depuis que j'ai rejoint le club 12 points, ma vie a changé. J'ai des bonus, des avant-premières et même WhatsApp avec l'équipe.

  • Speaker #2

    Voilà ! Si ça a changé la vie de Maria, imagine la tienne. Rejoignez le club 12.

  • Speaker #10

    et soutenez le premier média francophone qui décrypte l'Eurovision et ce depuis 2021.

  • Speaker #1

    Souscrivez au club sur notre site internet 12.podcast.com slash boutique. Dernière partie de cette émission consacrée à la crise autour de l'Eurovision. Quel futur pour le concours ? Alors au 20 octobre aujourd'hui, au moment où on enregistre, il n'y a pas 36 hypothèses d'évolution. aucune n'est un dolor malheureusement pour l'Eurovision alors moi j'en distingue 3 et quel que soit le scénario il y a une réforme de fond de l'UER qui me semble inévitable

  • Speaker #0

    Alors, les trois scénarios, j'aimerais qu'on les parcourt ensemble. Le premier, c'est Israël reste, les autres partent. Scénario 2, l'Israël se retire de son plein gré. Et le scénario 3, pour moi, c'est l'Israël est exclu. Alors, prenons déjà le premier scénario. Israël reste, les autres partent. Plusieurs pays, donc historiques, on l'a entendu. Espagne, Pays-Bas, Irlande, Slovénie et peut-être d'autres décident de se retirer. Qu'est-ce que ça provoquerait ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est... le scénario le plus dramatique, en vrai. Financièrement, même si je n'aime pas parler d'argent, mais financièrement, pour le concours, c'est ce qui est le plus dramatique. Et en plus, ça donnera vraiment, pour le coup, un concours qui ne veut pas être politique. Là, la lumière, elle sera genre « Alors voilà, bon, ils ont gardé Israël. » Donc là, du coup, le concours devient éminemment politique, au-delà de tout ce qu'ils avaient espéré.

  • Speaker #2

    Et c'est un choc éthique et moral. C'est-à-dire qu'en gros, en fait... On peut avoir des États qui commettent des génocides, ils ont quand même une plateforme. Donc en gros, c'est open bar, tout le monde peut faire ce qu'il veut. Donc vraiment, en termes de moralité et d'éthique de l'EUR, ça veut dire que, par délimit l'expression, l'EUR n'a pas de race. C'est vraiment, vous faites n'importe quoi, on s'en fout, participe.

  • Speaker #3

    Oui, et puis c'est désastreux en termes d'image sur toute la symbolique qui est de célébrer une Europe pacifiée, même si, voilà. On peut mettre des gros guillemets à pacifier, etc. Mais c'est l'euphémisation des attentions qu'aiment tant Quentin. Et ce qui est assez ironique, là, c'est que l'Autriche avait boycotté, c'était le seul pays, je crois, qui avait boycotté l'édition 1969 qui avait lieu en Espagne pour protester contre la dictature de Franco. Et là, cette année, c'est l'inversion de la situation. Et avec l'Autriche qui ne comprendrait pas un tel boycott. Et oui, c'est... Oui, c'est un petit peu pas la raison d'être du concours qui serait mise à mal. Mais oui, ça ferait clairement tâche. Et puis, surtout, ça voudrait dire que soit il n'y a pas de concertation, soit que c'est encore la politique de l'autruche. On ne veut pas voir ce qui gêne, ce qui est à dénoncer. Et c'est un problème. Et après, c'est effectivement comment est-ce qu'on fait du divertissement. C'est comment, après, derrière, on profite du divertissement. Enfin, la fête serait gâchée, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, la fête serait gâchée et artistiquement, on se retrouverait aussi avec un concours qui perd cruellement de son âme. Parce que, excusez-moi, mais l'Eurovision sans l'Espagne ! Ah ben, c'est clair que... Sans les Espagnolades,

  • Speaker #2

    Thomas, il est en PLS.

  • Speaker #1

    Non, mais sans les Espagnolades, rappelons-le quand même, sans le bon goût espagnol, qui est vraiment, qui ne démérite pas chaque année.

  • Speaker #3

    Mais il propose des choses. Oui, mais du coup, on aime bien en parler, ça fait partie. L'Espagne à l'Eurovision, et franchement... Olé ! Les années que Thomas aime, c'est celles que j'aime moins. Désolé pour Chanel, mais à Nebulosa, j'adore toujours. Ah oui,

  • Speaker #0

    je ne peux pas la saura. Alors scénario 2, l'Israël se retire de son plein gré. Et ça,

  • Speaker #3

    ça se serait vraiment chouette. Là, lancez les synthés de science-fiction parce que ça n'arrivera... On est en 2078, chien 51.

  • Speaker #1

    Mais franchement, ce serait intelligent. Mais ils ne le feront jamais.

  • Speaker #3

    Voilà, ce n'est pas de l'intelligence. Moi, je trouve qu'il y a une forme... Oui, ça serait de l'intelligence politique de dire, allez, on sort par le haut, on dit... Je pense que ça aurait dû être fait dès 2024, en mode. On va se concentrer sur ce qui arrive chez nous, etc.

  • Speaker #1

    On va se concentrer sur tuer des gens et pas aller chanter, c'est bien non ? Voilà,

  • Speaker #3

    on n'a pas le cœur à faire la fête. Il y a des pics qu'ils ont fait pour sortir du junior, comme ça en disant « Non, non, mais vous comprenez, je crois que c'était l'Arménie qui avait dit « Là, on n'a pas le cœur à faire la fête et à chanter avec des enfants. » Bon, et là, Israël, effectivement, aurait tout gagné à sortir vers le haut, mais voilà, campe sur une forme d'arrogance mais qui a l'image de... Ce que je peux percevoir au sein des délégations en salle de presse, à l'Eurovision, etc., où il y a de l'arrogance, et ce n'est pas le seul pays à être arrogant, mais c'est compliqué.

  • Speaker #2

    Et au-delà de ça, je pense que typiquement Israël, et ce n'est pas qu'à l'UE, c'est vraiment partout, on l'a évoqué, du 1 à l'UEFA, à la FIFA, Israël a une véritable stratégie diplomatique de soft power, mais depuis 30 ans, c'est-à-dire que vraiment ce n'est pas que depuis deux ans. vraiment, je vous le dis par avance, mais là je mets mes mains à couper, ils ne partiront pas de leur plein gré. C'est une hypothèse, à mon sens, impossible. Politiquement impossible.

  • Speaker #1

    Oui, mais on a le droit de rêver.

  • Speaker #2

    Non, non, mais...

  • Speaker #1

    Tu vois comme il est rabat-choir.

  • Speaker #0

    Et alors justement, le scénario 3 est celui qu'on se souhaite tous, finalement. Attendons le mois de décembre, mais Israël est exclu tôt ou tard du concours. Mais selon le moment où la décision tombe, les conséquences peuvent changer du tout au tout. Si l'exclusion est précoce, par exemple, qu'est-ce qui se passerait ?

  • Speaker #2

    Typiquement, et là, on le sent, la transition est toute faite. Si c'est suffisamment précoce, genre dans quelques semaines, l'UER, semble-t-il de ce que j'ai lu, a contacté des pays qui ne viennent plus à l'Eurovision pour leur dire « Bon, en fait, cette année, si vous voulez revenir, revenez et vous paierez un peu moins cher que le prix normal » . En gros, parce que... Ils veulent compenser. Il y a des promos d'Halloween. Oui, mais c'est un peu ça. Si vous voulez avec Voisin, c'est moins 50% sur le deuxième.

  • Speaker #1

    Moins 50% sur l'étoile d'araignée.

  • Speaker #2

    Donc il y a un côté où ils se préparent, ou en tout cas ils ouvrent des pistes pour potentiellement compenser cette perte financière.

  • Speaker #3

    Et je pense que politiquement, géopolitiquement, des pays comme le Liban, qui justement ne participent pas parce qu'Israël est présent dans le concours, là aussi se positionneraient pour manifester quelque chose. et on reviendrait encore dans une dimension politique et une démarche politique.

  • Speaker #0

    Oui, mais l'Allemagne et l'Autriche, par exemple, qui ont annoncé d'entrée de jeu que si l'Israël ne participe pas cette année, eux ne participeraient pas. Est-ce que du coup, de facto, c'est le gouvernement comme il est dit ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est les politiques. Et si l'Autriche se retire du concours, l'Autriche et la chaîne autrichienne ORF, elle va devoir... payer un sacré... Pour une émission,

  • Speaker #1

    elle ne participe même pas qui va se dérouler au UK encore.

  • Speaker #2

    Et justement, il y a un aspect, comme tu l'évoquais, sur la temporalité. C'est que plus on attend, plus l'organisateur va avoir du mal à boucler son budget. Et j'ai vu passer le chiffre de 25 millions d'euros. Et n'oublions pas que les télédiffuseurs qui participent, c'est une bonne partie de ces 25 millions, même s'il y a des sponsors, il y a tout ça, la ville a payé. Mais il y a aussi les pays participants. Donc si d'un coup, où il y a 8 pays en moins ou 10 pays en moins, ben... Soit ils vont devoir virer les hôtes, enfin ils vont devoir faire des trucs pour que le budget s'équilibre, ou alors les prix des places vont exploser.

  • Speaker #1

    Après c'est de notre autorité publique en Europe de boucler un budget en ce moment, je sais pas ce que vous en pensez, mais bon voilà, je trouve que c'est assez difficile non ?

  • Speaker #0

    En tout cas dans les deux cas, le résultat est le même, l'Eurovision ne sortira pas indemne de cette situation, la décision juste n'existe plus à défaut de l'avoir pris trop tard. Et quel que soit le choix, il faudra reconstruire la confiance aujourd'hui autour du concours et repenser entièrement le système. Et du coup, c'est ce dernier point que je voudrais prendre à l'aborde, c'est la réforme autour du concours qui est inévitable. Parce que c'est là que tout converge. Parce que dans chacun de ces scénarios, repenser l'organisation du concours, ce n'est plus une option, c'est nécessaire.

  • Speaker #2

    C'est obligatoire. Là, le statu quo ne fonctionne plus. C'est-à-dire vraiment, même s'ils ne l'excluent pas, on s'en fiche, on n'a pas encore les résultats. mais Quand bien même, quel que soit le choix sur Israël, il faut que derrière, il y ait aussi une nouvelle charte, des nouveaux règlements, des éléments sur le vote qu'il faut potentiellement revoir. Parce qu'en fait, ça ne tient plus. Quand bien même, ils sont exclus. Même si on exclut l'Azerbaïdjan, même si on exclut Israël, les pays problématiques d'un point de vue générosité des guerres, il y a quand même des éléments sur le télévote, par exemple sur un labu du télévote de 20 fois où on peut voter pour le même pays. Je trouve que ce n'est pas très juste. Il y a un effet où les diasporas ont une influence non négligeable sur le télévote. Et quelle que soit la diaspora arménienne, c'est pareil. C'est pour ça qu'on donne beaucoup en vote du public à l'Arménie, parce qu'on a une diaspora arménienne très importante. Peut-être que le vote du public pourrait être limité, et comme ça se fait aux juniors, il y a des moyens pour limiter. Et c'est 20 votes par personne, c'est beaucoup.

  • Speaker #3

    Pour faire les votes en ligne. D'ailleurs, c'est le Royaume-Uni qui vient à annoncer qu'il n'y aurait plus de vote par téléphone et uniquement en ligne. Mais effectivement, là, cette année, Israël qui occupe le sujet de cet épisode, on voit bien que sur le télévote, il y a eu quelque chose qui déconnait. Ne serait-ce que quand on regarde, ils sont premiers du télévote. Et en termes de stream, la chanson est vers la 20e place. Là où Espresso Macchiato pour l'Estonie est deuxième du télévote. L'une des chansons les plus streamées, c'est une chanson que j'ai entendue en vacances du côté d'Andorre, en Italie, etc. Donc,

  • Speaker #0

    il y a un vrai lien entre le télévote et l'appréciation de la musique. On ne peut pas se cacher derrière l'arbre.

  • Speaker #3

    Quand on voit des gens tweeter, moi, je ne regarde pas le concours, mais je vais voter pour Israël quand même. Et puis, il y a la possibilité de voter 20 fois par carte SIM. Qui vote 20 fois par carte SIM ? Je veux bien que parmi les auditeurs et auditrices, il y ait des... des Eurofans Ardos ou que Quentin, visiblement, qu'on me désigne du regard, non, ou alors je n'ai pas compris. Si, on vote quand même plein de fois. Mais moi,

  • Speaker #1

    je n'y arrive jamais. Ça ne marche pas, on n'a pas les bonnes signes. Ça ne marche jamais, moi.

  • Speaker #3

    Non, c'est qu'il faut voter avec le numéro donné sur France 2. Mais effectivement, après, on ne peut pas... Je crois qu'on s'est loupé. Un jour,

  • Speaker #1

    il faudra que je vous explique.

  • Speaker #3

    Je vous expliquerai tout ça. Non, mais effectivement, il y a quelque chose à revoir. Et je pense qu'à minima, s'il y a un truc qui bouge, je pense qu'on va nous annoncer du nouveau au Télévote. Moi, je serais assez client d'un retour des jurys en demi-finale qui permettrait déjà de refaire un écrémage et de remettre un peu plus les guises au milieu du village. Des bonnes propositions. Voilà. Et ensuite, limite, si on donne à 100%. la voix au chapitre au public en demi, moi je serais assez dictatorial et je dirais qu'en finale, c'est 25% télévote, 75% jury.

  • Speaker #2

    Oh waouh ! Oui Fabien ! Marionne-nous !

  • Speaker #3

    Et l'UER, s'il maintient ses 20 votes par carte sim, il engrange l'argent, mais c'est 25% du résultat final.

  • Speaker #1

    perd le côté un peu, c'est l'émission est aux gens, quoi, tu vois. Alors,

  • Speaker #2

    n'oublie pas que ça date de 99. Avant 99, c'était que des jurys.

  • Speaker #1

    Peut-être, mais aujourd'hui, pour intéresser les gens au concours, il faut bien qu'ils aient un pouvoir dessus. C'est comme la Starac, c'est comme tous les trucs comme ça. Oui, mais là, je suis d'accord avec Vincent, parce que ça fait partie intrinsèquement du truc. Tu dois intégrer les gens, même s'ils ont des goûts de merde.

  • Speaker #3

    Est-ce que les gens, ils ne se sentent pas floués quand ils votent pour des artistes qu'ils ont aimés et qu'ils voient que remporte le télévote un ou une artiste qui a bénéficier, on va dire, des circonstances d'une campagne du réseau diplomatique. Il ne faut pas oublier, et là encore, quand on dit non, non, non, c'est apolitique, etc. Il y a eu toute une campagne de promotion sur YouTube dans des spots vidéo de Yuval Raphael cette année, qui représentait donc Israël, pour appeler au vote, et ça payé par une branche du ministère de la Culture. Oui,

  • Speaker #0

    mais Malte l'a déjà fait. Malte l'a fait aussi. Je veux dire, il y a des pays qui le font. En revanche, je suis d'accord avec toi. C'est l'intensité, là. Parce qu'il y a aussi le poids de diaspora. Et ça, on n'arrivera jamais à le quantifier. Sauf comme le junior, à mon avis, c'est-à-dire en interdisant de voter plus de X fois pour un seul et même pays. En revanche, je vais vous dire, moi, je vais vous dire, si vraiment il faut qu'on en arrive là, mais faisons gagner l'Israël ! Et voyons comment l'UR se démerde de la situation. Ils vont rien dire.

  • Speaker #1

    On dirait voter pour l'URN et on va voir. Moi, j'en peux plus d'entendre ça. Oui, c'est pareil pour Israël. Mais le gros problème, c'est qu'en fait, s'ils font ça, l'UR ne fera rien, Thomas. Elle ne fera rien du tout. C'est l'Israël qui a gagné, donc des courroies là,

  • Speaker #2

    mais il y en a eu. Là, il y aurait des retraits. Comme les Jeux Olympiques dans les années 80. Les artistes et le public se chargeront de prendre les décisions eux-mêmes. Quand c'était Moscou-Los Angeles, la moitié des pays n'y allaient pas. Donc c'était vraiment, c'est un autre Eurovision. C'est vraiment, t'as la carte ou t'as pas la carte.

  • Speaker #3

    Juste pour revenir sur, quand il y a des campagnes pour les votes et tout, je fais la différence entre une campagne qui est financée par le diffuseur et une campagne qui est financée par... une branche du ministère de la Culture et des Affaires étrangères. Donc là, il y a de l'argent, on va dire, public, mais de l'État qui est mis dedans, avec des résultats qui, peut-être, que ça n'influence pas plus que ça les votes, mais il y a peut-être de l'ordre à remettre. Et sur le cas de Malte, qui avait acheté notamment du côté des bookmakers pour faire monter la cote de sa candidate Destiny en 2021, peut-être que... Une fois que c'est identifié, à l'UER de sanctionner.

  • Speaker #1

    Ils auraient peut-être dû mettre plus d'argent dans sa mise en scène.

  • Speaker #2

    Et puis je crois qu'elle a fini dans les choux même au télévote.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour cette approche. Non,

  • Speaker #1

    c'est nous qui te remercions Thomas.

  • Speaker #0

    Il est temps de clôturer cette émission avec nos verdicts et nos messages finaux. Alors ce qu'on vit aujourd'hui autour de l'Eurovision dépasse largement la musique, on en a parlé pendant plus d'une heure dans cet épisode, mais ce n'est plus seulement un concours, c'est devenu un miroir, celui d'une Europe fracturée, hésitante, et qui ne sait plus comment conjuguer la morale, la politique et l'art. Alors avant de se quitter, je vous propose un dernier tour de table, les garçons si vous voulez bien, et Vincent je vais commencer par toi. Artistiquement, qu'est-ce qui reste à sauver aujourd'hui de l'Eurovision ? Mais tout !

  • Speaker #1

    Tout évidemment. Après, moi, j'ai un côté cucuit, les petits oiseaux. Mais les temps sont durs pour les rêveurs. Et oui, je pense que non, il faut garder foi en la musique, en les artistes, en les messages que l'art permet de faire véhiculer, les belles valeurs que ça transmet, de valeurs de tolérance, d'amour, de choses comme ça. Et je pense que l'Eurovision est un vecteur de ça. Et c'est ça qui est important. C'est ça qui est important.

  • Speaker #0

    Je pense que tu as raison.

  • Speaker #1

    Eh bien tu sais quoi ? Moi aussi je pense que j'ai raison.

  • Speaker #0

    Quentin, toi, ton regard géopolitique sur ce qu'on vit ?

  • Speaker #2

    En fait, je suis très partagé, je suis très excité parce que c'est très intéressant vu la situation, mais ça m'agace en fait, notamment, ma cible c'est vraiment l'UER, vous l'avez compris, ça m'agace cette fausse neutralité et je trouve que justement, vu la situation, enfin l'UER va sortir du bois, va être obligée de sortir du bois et de trancher, de prendre une position politique et si elle ne le fait pas là, Elle devra le faire l'année prochaine ou dans deux ans. Donc, quoi qu'il arrive, elle va devoir le faire. Donc, en fait, je suis presque content, malheureusement, que ça arrive maintenant. Mais j'aurais voulu qu'elle le fasse et qu'en fait, qu'elle reconnaisse que l'Eurovision est quelque chose de politique. Et quand je dis politique, ce n'est pas quelque chose de clivant. C'est juste, c'est un sujet politique. Ça charrie des croyances, ça charrie des visions du monde, ça charrie des éléments de culture des pays. Donc, c'est forcément politique. Simplement, on va arrêter de se cacher derrière des gros termes unis par la musique. Ok, on est peut-être unis par la musique, mais des pays ont le droit aussi de représenter quelque chose du moment, par contre, qu'il faut qu'on crée un code de conduite. Par exemple, c'est une hypothèse qu'on avait déjà évoquée, un pays en guerre, quel qu'il soit, victime ou agresseur, ne peut pas participer au concours. C'est une idée à la fois de réforme et en même temps de code de conduite. C'est-à-dire qu'en gros, tout le monde peut participer, mais dès que vous êtes incriminé, impliqué dans une guerre, vous revenez pas. Et vous revenez dès que c'est terminé. En gros, tu vois, c'est vraiment une sorte de vrai... c'est pas une neutralité, c'est de vrai discours politique très clair. Que l'EER soit claire comme institution Et transparent

  • Speaker #1

    Et puis c'est sûr que tu sais La menace de attention hein Si tu finis pas la guerre tu participes pas à l'Eurovision Ah bah tout de suite en deux jours c'est plié Ah bah c'est plié on arrête On arrête Peut-être pour l'Israël oui

  • Speaker #0

    Fabien d'un point de vue médiatique quel est ton verdict ?

  • Speaker #3

    Moi, je me pose là de plus en plus la question de comment faire mon travail sur place en salle de presse. C'est une question qui me préoccupe depuis les deux dernières éditions. Jusque-là, j'ai l'impression d'avoir réussi à faire tout ce que j'ai pu, ou en tout cas à ne pas faire ce que je ne voulais pas, à entrer dans des compromissions. Ce que je pouvais raconter, je le racontais. On n'a pas accès à la délégation israélienne. On ne peut pas poser de questions. Par exemple, à Yuval Raphael cette année, j'aurais aimé. lui poser la question, vous chantez « A new day will rise » , à quoi est-ce que ce nouveau jour qui va se lever ressemble pour vous ? C'est une manière d'aborder la situation telle qu'elle est et en même temps de l'amener à s'exprimer parce que je pense qu'il faut aussi qu'on dit « machin représente tel pays » . Et bien quand on représente, c'est dans tous les sens du terme et il faut aussi savoir répondre aux questions ou alors dire « non, je ne veux pas répondre à cette question » qui est une réponse aussi. mais moi je préfère Une artiste qui va me dire, non, non, cette question, je ne souhaite pas y répondre, etc. Et bon, ok, fair enough, qu'une sorte de barricade érigée autour. Et sachant que je ne sais même pas, moi, si Yuval Raphael, par exemple, allait-il répondre à des journalistes ? Mais aujourd'hui, quand on représente particulièrement Israël, il faut savoir qu'on y va avec un fardeau un peu plus lourd, parce qu'on n'est pas là que pour... défendre sa voix et sa chanson. Il y a des choses qui vous dépassent. Et quand on s'engage dans ce processus de sélection, je pense qu'il faut l'avoir en tête et ne pas jouer complètement l'innocence.

  • Speaker #2

    Et toi, Thomas ?

  • Speaker #0

    Moi, ce que je retiens, c'est que finalement, l'Eurovision ne disparaîtra peut-être pas demain, mais elle n'est clairement plus la même. Quand le concours est né pour rassembler l'Europe devient aujourd'hui une fracture morale, il faut savoir le dire. Et je pense que notre rôle aussi, ... en tant que podcast qui décrypte l'Eurovision, c'est de prendre des positions et de faire ce genre d'émissions où factuellement, on va évoquer les points. Aujourd'hui, l'UER, elle a reculé sur le vote. Donc, on voit bien qu'elle est un peu fébrile. Mais elle n'a pas reculé clairement sur le problème. Le cessez-le-feu ne suffit pas, je trouve, pour moi, à effacer la honte de ce qui se passe depuis plus de deux ans au Moyen-Orient. En attendant la suite des événements, écoutez... Continuez à suivre 12 points parce que c'est ici qu'on décryptera plus que jamais le concours de l'Eurovision. Merci à toutes et tous de nous avoir écoutés. Merci Quentin, merci Vincent, merci Fabien d'avoir participé à cette émission qu'on a bien plus préparée que la moyenne.

  • Speaker #1

    Moi j'ai rien foutu.

  • Speaker #0

    Parce qu'il fallait qu'on ne se trompe pas dans les sujets évoqués. On est ravis que vous continuez à nous écouter. N'hésitez pas à nous soutenir. à vous abonner au club 12 points pour nous permettre de continuer à exister pour ça il suffit de vous rendre sur notre site internet dans la rubrique boutique Tudududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududud On vous fait un gros bisou. Merci à toutes et tous de nous suivre. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le autour de vous. Commentez sur les réseaux sociaux. Il faut que ça fasse du bruit. N'hésitez pas à nous aider, comme vous le faites si bien depuis de nombreuses années maintenant. À très bientôt dans 12 points. Salut !

  • Speaker #3

    Au revoir et merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Je t'en prie.

  • Speaker #3

    Il sent bon ce micro.

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Description

Crise historique : l’Eurovision au bord de l’implosion

Depuis 1956, l’Eurovision a résisté aux crises. Mais en 2026, la participation d’Israël — alors que le pays est accusé de crimes de guerre à Gaza — plonge l’UER (Union Européenne de Radio-Télévision) dans une tempête morale, politique et médiatique. Public divisé, diffuseurs menaçant de se retirer, système de vote contesté : jusqu’où le concours peut-il tenir sans se renier ?

Dans cet épisode spécial, Thomas (hôte), Fabien (journaliste médias), Quentin (spécialiste politique) et Vincent (artiste, chroniqueur) passent le concours au crible, sans langue de bois :

  • Partie 1 — L’UER au pied du mur : retour sur l’annulation du vote de novembre, la “neutralité” devenue intenable, et les fractures entre diffuseurs (menaces de boycotts vs. soutien à Israël).

  • Partie 2 — Géopolitique d’un concours : l’Eurovision comme outil de soft power ; trêve fragile qui ne change pas la perception ; double standard Russie/Israël ; quand l’UER déporte la parole morale vers fans, artistes et médias.

  • Partie 3 — La musique sous pression : de October Rain (2024) à New Day Will Rise (2025), lignes rouges franchies ; cas Bachar Mourad ; vers une contagion des “chansons-manifeste” où jurys et publics votent aussi une position.

  • Partie 4 — Quel futur ? Trois scénarios, tous coûteux :

    1. Israël reste → retraits en chaîne (Espagne, Pays-Bas, Irlande, Slovénie…) et perte de crédibilité ;

    2. Israël se retire de son plein gré → apaisement temporaire mais problème non résolu ;

    3. Israël est exclu (tôt = crise financière, tard = crise morale).
      Dans tous les cas, une réforme de fond devient inévitable : charte éthique, transparence, règles de vote repensées, procédure claire en contexte de guerre.

Entre analyse, contradictions de l’UER, satire (la chronique de Vincent) et amour sincère du concours, 12 Points pose la question qui fâche : la musique peut-elle encore réunir quand la scène devient un champ de bataille symbolique ?

🎧 Écoutez, partagez, débattez : aimer l’Eurovision, c’est aussi la regarder en face.
➡️ Bonus, coulisses et débats : rejoignez le Club 12 Points.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Depuis 1956, l'Eurovision a traversé les crises et les bouleversements politiques. Mais aujourd'hui, le concours est peut-être au bord de l'implosion. Comme vous le savez, le maintien de la participation d'Israël au concours pose un problème moral et politique sans précédent. Comment peut-on en 2026 applaudir dans la joie et la légèreté un pays accusé par une large partie de la communauté internationale de commettre un génocide à Gaza ? Alors pour bien comprendre l'ampleur du problème, il faut remonter au tristement célèbre 7 octobre 2023. Ce jour-là, le Hamas a mené une attaque terroriste d'une cruauté extrême, unanimement condamnée par la communauté internationale et nous tous. D'une ampleur sans précédent et qualifiée de crime de guerre, cette offensive a provoqué en Israël, rappelons-le quand même, environ 1200 morts, majoritairement des civils, plusieurs centaines de blessés, plus de 250 personnes enlevées, parmi lesquelles des hommes, des femmes et des enfants. Bref, cette attaque a suscité une onde de choc mondiale et conduit à juste titre l'État d'Israël à engager des actions destinées à protéger sa population du Hamas. Mais la riposte a été d'une ampleur disproportionnée.

  • Speaker #1

    Et c'est là que réside le cœur du scandale.

  • Speaker #0

    Depuis, dans la bande de Gaza, le bilan est dramatique. Selon les autorités sanitaires, plus de 67 000 morts ont été recensés, dont une part importante de civils, dont des enfants. Des ONG et commissions internationales dénoncent des violations graves du droit international humanitaire. Le système de santé est à l'agonie. Les hôpitaux détruits, l'accès à l'eau, à la nourriture, au sanitaire, à l'aide humanitaire est entravé. Parallèlement, Netanyahou, au sommet de la gouvernance israélienne, n'a pas reculé lors de son discours à l'ONU. Il a déclaré

  • Speaker #2

    Israël a rebondi de son jour le plus sombre pour délivrer un des plus étonnants retours militaire de l'histoire. Mais nous ne sommes pas encore terminés. Les derniers remèdes de Hamas sont en train de se mettre en place à Gaza. Ils ont vaut de répéter les atrocités de l'octobre 7, encore et encore et encore, peu importe comment diminuent leurs forces. C'est pourquoi Israël doit finir le travail. C'est pourquoi nous voulons le faire le plus vite possible.

  • Speaker #0

    Il a aussi rejeté fermement tout projet d'État palestinien, qualifiant cette idée de, je cite, « folie pure » et affirmé que reconnaître la Palestine serait une « marque de honte » . Ce sont des mots d'une violence politique extrême. Ils viennent d'un dirigeant qui ne cache plus ses ambitions d'annexion et de domination. Et c'est malheureusement cet Israël-là, avec ce passif, que l'Union Européenne de Radio-Télévision a fait participer et continue à laisser participer à l'Eurovision. Alors, l'organisation invoque son principe d'apolitisme, une façade qui ne tient plus face aux scènes que nous venons de décrire. Le paradoxe est flagrant, la Russie, après son invasion de l'Ukraine, a été exclue en 48 heures de l'Eurovision. Israël, malgré ses accusations massives de crimes de guerre, reste elle protégée. C'est devenu une blessure morale, un affront à la conscience collective. Aujourd'hui, les menaces de retrait de plusieurs pays, dont l'Espagne, demeurent. Alors, l'Eurovision... survivra-t-elle à cette crise historique ? Pour en débattre avec nous, je suis entouré aujourd'hui de Fabien, journaliste spécialiste Eurovision chez 20 minutes. Bonsoir Fabien.

  • Speaker #3

    Bonsoir Thomas, bonsoir les garçons.

  • Speaker #4

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Quentin est avec nous, professeur de sciences économiques et européennes à la Sorbonne et spécialiste géopolitique du podcast notamment. Salut Quentin.

  • Speaker #3

    Salut Thomas,

  • Speaker #5

    salut les garçons.

  • Speaker #0

    Et Vincent, chanteur et comédien, spécialiste des enjeux musicaux et qui interviendra notamment avec une chronique qui devrait nous faire quand même du bien. Salut Vincent !

  • Speaker #6

    J'espère, parce que je ne suis pas revenu du cabaret cochon pour me faire chialer, ça ne sert à rien, merci !

  • Speaker #0

    En tout cas, cet épisode est difficile mais nécessaire pour nous à faire. Crise historique, l'Eurovision au bord de l'implosion, bienvenue dans 12 points, le podcast qui décrypte l'Eurovision.

  • Speaker #7

    L'Eurovision, c'est beaucoup plus qu'un concours de chansons.

  • Speaker #0

    C'est de la politique, des coulisses, des drames. Et ça, personne ne vous l'explique comme nous.

  • Speaker #4

    12 Points, le podcast, premier média francophone dédié à l'Eurovision depuis 2021.

  • Speaker #7

    Pour continuer nos enquêtes, nos débats et nos analyses sans langue de bois,

  • Speaker #0

    on a besoin de vous ! Rejoignez le club 12 Points, vous soutenez le podcast et profitez de bonus exclusifs.

  • Speaker #4

    Avant-première, réduction sur les événements et un groupe WhatsApp privé avec nous quatre.

  • Speaker #0

    Le club 12 points.

  • Speaker #4

    On décrypte. On débat. On rit. Avec vous.

  • Speaker #0

    Souscrivez au club sur notre site internet 12.podcast.com slash boutique. Alors on vous l'annonçait dans le 12 minutes qu'une session extraordinaire avait été convoquée par l'UER. On en était très content d'ailleurs en novembre pour que tous les adhérents à l'UER qui participent ou non à l'Eurovision votent pour ou contre l'exclusion d'Israël au concours 2026. Or on apprend il y a quelques jours seulement que finalement cette session a été ajournée. Pourquoi ? Bah je sais pas !

  • Speaker #5

    Bon déjà premier élément Thomas, j'aime bien que tu fasses référence au 12 minutes. Comme si nous avions un média national que tout le monde nous écoutait. C'est évident ! Mais on l'a dit, il a semené dans le 12 minutes.

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs formats dans 12 points, exactement.

  • Speaker #5

    Et pour revenir à la question et au sujet, bon, il semblerait que le contexte du cessez-le-feu signé de manière internationale et soutenu notamment par les Américains ait pu, temporairement en tout cas, réduire un petit peu les tensions vis-à-vis d'Israël, enfin plutôt de l'action de ce que fait Israël en Palestine, notamment sur l'échange des otages détenus par le Hamas et de prisonniers palestiniens. détenus par Israël, où en fait les échanges sont quasiment là, à l'heure où on parle, le 20 octobre, quasiment terminés. Donc il y a eu une baisse de tension.

  • Speaker #0

    On est le 20 octobre, la trêve a été signée le 9, et dès le lendemain, normalement le 10, les CCFE prenaient part. Et donc cette trêve force l'UER à prendre du recul sur le vote de la participation ou non de l'Israël à l'Eurovision ?

  • Speaker #5

    Alors force, je pense que le mot est un peu fort, mais disons qu'on a bien vu que l'UER avait un peu tardé à organiser cette réunion, Alors que... Il y avait vraiment des dizaines de médias publics qui appelaient à cette réunion. Donc là, on se sont dit qu'on peut supposer, c'est vraiment, on émet une hypothèse, qu'ils ont rejoint le mouvement de désescalade en se disant, bon, on va éviter de remettre de l'huile sur le feu dans trois semaines, quatre semaines. On va attendre la réunion qui était prévue en décembre pour le faire.

  • Speaker #0

    Du coup, la reporter cette décision, c'est la temporiser. Oui, mais pourquoi ?

  • Speaker #5

    Pour gagner du temps, Thomas. Pour gagner du temps et pour éviter que le sujet en fait redevienne un sujet polémique parmi les télédiffuseurs. Donc j'ai l'impression, on n'a pas encore de détails sur ce qui va se passer dans cette réunion de décembre. On ne sait pas encore si ça sera du contraignant juridiquement en fonction de ce qui est voté. On n'a pas encore vraiment l'ordre du jour, les questions qui seront abordées. On a l'indication qu'il y aura une discussion, mais est-ce qu'elle sera suivie d'un vote ? On n'a pas encore les détails. Dans les prochains 12 minutes, on en parlera probablement.

  • Speaker #3

    Oui et puis il y a... Il y a aussi une différence entre un vote qui intègre tous les pays membres de l'UER, y compris ceux qui ne participent pas à l'Eurovision. Et parmi ceux-ci, il y a le Liban, la Jordanie, l'Égypte, des pays qui ont une hostilité à l'égard d'Israël. Donc ça fait un certain nombre de votes déjà contre. Là, si c'est une discussion qui ne prend en compte que les diffuseurs participants, ça veut dire qu'Israël est potentiellement moins... menacés.

  • Speaker #6

    Tout cela dénote quand même d'un cruel manque de couilles, non ?

  • Speaker #0

    Exactement, parce qu'en fait on sait aujourd'hui, les diffuseurs européens sont très divisés sur la question.

  • Speaker #5

    Oui, ça clive, on l'a déjà évoqué dans nos 12 minutes précédentes, on a au moins 5 à 6 médias qui ont dit quoi qu'il arrive d'ailleurs, même si l'UER garde Israël, enfin si Israël reste dans l'UER, il y a déjà 5 médias qui ont dit quoi qu'il arrive. En fait, du moment qu'Israël n'est pas exclu, Nous partons. Donc c'est binaire. En tout cas, pour 5-6 médias, c'est binaire. Il y a des pays qui sont entre deux, qui attendent justement, qui attendaient ce vote d'octobre pour se positionner. Pardon, ce vote de novembre pour se positionner. Ils vont devoir donc retarder leur positionnement à décembre pour, objectivement, en tout cas pour publiquement s'exprimer. Je crois que c'est le cas de la Finlande, si je ne dis pas de bêtises. Elle avait dit qu'elle n'en pense pas moins, mais elle attendait ce vote de novembre pour pouvoir s'exprimer. Le problème, c'est que si on attend décembre... Il y a plein de médias qui n'auront pas l'occasion de s'exprimer avant le vote de décembre, si c'est un vote juridiquement contraignant. Et donc, possiblement, jusqu'au bout du bout du bout, la stratégie du chaos. L'UER, on a l'impression qu'ils vont mettre littéralement, malheureusement, le mot, le coude sous la gorge des médias en disant c'est aujourd'hui ou maintenant. Et vous n'avez pas le temps de débattre, c'est aujourd'hui ou maintenant.

  • Speaker #6

    Mais parce que ce n'est pas un peu tard, du coup, décembre en vrai, si on prend en compte la sortie des chansons, le choix des artistes.

  • Speaker #5

    C'était notamment pour ça que l'organisateur autrichien avait annoncé il y a un mois et demi maintenant qu'exceptionnellement, les médias pouvaient se retirer jusqu'au 31 décembre, alors que d'habitude, c'est jusqu'à septembre ou octobre. C'est deux mois plus tôt, sans pénalité financière, parce qu'un pays peut toujours se retirer, mais il paiera une amende s'il se retire trois semaines avant.

  • Speaker #3

    Et là, on peut voir effectivement parler des diffuseurs, mais là, la voie qui est celle vers laquelle on se dirige de ce vote en décembre, ou en tout cas de cette discussion. C'est celle de Delphine Ernotte finalement, puisque même dans le communiqué qui a été adressé aux diffuseurs de l'UER et parlant de ce vote en novembre qui n'est plus à l'ordre du jour, mais Delphine Ernotte disait clairement que le board de l'UER, puisqu'il y a plusieurs instances quand même, dont une instance qui gère l'Eurovision, mais que les big boss... de l'UER était en gros favorable parce que tout le monde participe, mais que étant donné que la situation est ce qu'elle est, on consent à ouvrir un vote. Mais on voit bien que c'était un petit peu entraînant des pieds et donc finalement, on peut se dire, là, Delphine Ernotte a eu gain de cause.

  • Speaker #0

    Reculer la décision aussi, on le sait, on l'a évoqué déjà plusieurs fois, c'est aussi se prémunir des enjeux de départ potentiel, soit de sponsors, soit de pays participants et du coup, d'enjeux économiques claires autour de l'organisation du concours. En reportant ce vote, l'UER préfère, vous pensez, sa survie économique à une cohérence plutôt morale ?

  • Speaker #5

    Ça me paraît évident et c'est vraiment l'idée que je disais juste avant. C'est-à-dire que si vraiment on laisse très peu de temps au pays pour se positionner, on sera déjà mi-décembre, donc c'est déjà très tard si un pays veut se retirer ou au contraire lancer son processus de sélection. Donc des pays vont se dire, bon en fait de base on ne voulait pas, mais en fait comme on doit décider très tardivement, bon ben on vient. Et donc, ils vont y aller.

  • Speaker #6

    Tu ne penses pas que ce sera l'effet inverse, justement ? Parce que moins de préparation pour les artistes, moins de préparation pour la chanson. Moi, je me dis genre, vu qu'on n'a pas de pénalité, on n'y va pas. Et puis voilà, comme ça, c'est fait.

  • Speaker #3

    Non, parce que je pense qu'aussi, il y a l'enjeu d'organiser un événement, notamment pour les pays qui ont des sélections. Et on voit qu'en Espagne, qui est l'un des fers de lance, on va dire, en faveur de l'exclusion d'Israël du concours. Il a été annoncé que le Benidorm Fest se tiendrait bien. Oui, bien sûr. Et que...

  • Speaker #6

    Mais pour faire rayonner de toute façon la musique espagnole au sein de l'Espagne, de toute manière.

  • Speaker #3

    Oui, c'est ça. Et que si jamais... En tout cas, les candidats et candidates sont déjà au courant que si jamais il y a un retrait espagnol, ils auront gagné pour la gloire de l'Espagne.

  • Speaker #5

    Je crois que c'est la même chose pour l'Irlande. Elle dit qu'ils avaient déjà leur émission. Tant mieux. En gros, c'est prévu. Si on va à l'Eurovision, c'est le gagnant qui y va. Mais de toute façon, l'émission aura lieu. C'est comme le Sanremo. Il aura lieu quand il arrive. Sanremo, parce que c'est pour la musique italienne. Il aura lieu quand il arrive. Il aura lieu parce que ça marche. Ça marche dans les pays.

  • Speaker #0

    En tout cas, en défendant cette neutralité à tout bout de champ par l'Eurovision, je trouve qu'elle perd cruellement en crédibilité morale et médiatique l'UER aujourd'hui. parce qu'en vrai... L'Eurovision qui se veut ne pas être une tribune politique aujourd'hui, en ne disant rien, elle a un positionnement politique, l'UER, clair.

  • Speaker #5

    Oui, parce que la neutralité, c'est politique.

  • Speaker #3

    Oui, c'est ça, ne pas choisir, c'est choisir. Et on va dire que là, on est dans une situation où l'UER est, on va dire, confrontée, pour utiliser une image, le nez dans le caca. Mais ça ne date pas d'aujourd'hui, en fait, ce côté, mais non, mais non, on est apolitique. Voilà ça... posé aucun problème d'organiser le concours en Azerbaïdjan dans des conditions désastreuses pour les droits humains. En se bouchant de neige comme ça pendant six mois. C'était beaucoup moins polémique à l'époque. Donc voilà, la dimension politique du concours, elle a toujours été présente, de manière plus ou moins affirmée. Là, c'est juste que l'UR ne peut plus, aujourd'hui, se retrancher derrière ce côté apolitique.

  • Speaker #0

    De toute façon, elle a déjà pris une position politique, notamment par l'ingérence qu'elle a sur la gestion de l'expression journalistique autour du concours. On le voit bien, il y a une ligne directrice dans les médiabooks qui oblige, quand on est accrédité, à parler de l'Eurovision sous de bons termes, qui oblige les journalistes à ne pas poser des questions. aux candidats israéliens puisqu'en fait on leur interdit l'accès à ces candidats-là ?

  • Speaker #3

    Oui voilà, Israël a on va dire un statut d'exception à l'Eurovision. Par exemple à Bâle cette année, il y avait la possibilité après le turquoise carpet de poser des questions aux artistes une fois qu'ils avaient fini de parader. Certains en étaient répartis dans plusieurs salles, certains zappaient certaines salles mais venaient tous au moins à la rencontre de quelques médias. Là, Israël s'est fait porter pâle et il y a toujours cette espèce de statut d'exception.

  • Speaker #6

    Genre c'est ok.

  • Speaker #3

    Oui, vous comprenez, il y a des gens qui ont brandi des drapeaux palestiniens, donc ça les met mal, etc. Ils ne rencontreront pas les médias. Mais étant donné qu'on est des médias accrédités, on devrait avoir accès aux artistes. D'autant plus qu'il n'y a plus de conférences de presse post-demi-finale. Et il y avait même avant des conférences de presse après les répétitions, après chaque répétition, où on pouvait vraiment poser les questions à bâton rompu à tous les artistes. Et on a bien vu que là, depuis quelques années, c'est plus de conférences de presse, parce que notamment en 2024, des questions qui fâchent ont été posées à Eden Golan notamment. Par un journaliste polonais, qui s'appelle, que je retrouve son nom, Szymon Zasztelmazik, qui a donc demandé à Eden Golan à l'époque, est-ce que vous pensez que votre présence dans le concours présente un danger pour les autres candidats, pour les autres délégations ? Ce à quoi le modérateur de la conférence a dit « Vous êtes libre de ne pas répondre à cette question » et Joste Klein, le chanteur néerlandais, a dit « Pourquoi pas ? » Et donc il y a eu une tension et ce journaliste polonais là, et bien il n'a pas eu son accréditation cette année à Bâle. Et tous les youtubeurs aussi, enfin plein d'influenceurs, de créateurs de contenu influents sur l'Eurovision qui ont mal parlé d'Israël ou qui ont... excluent Israël de leur classement intégral, qui n'en ont pas parlé.

  • Speaker #5

    Ou qui ont juste posé des questions sur Israël.

  • Speaker #3

    Ou qui ont posé des questions. Et bien voilà, là aussi, pas d'accréditation et tout. Donc après, c'est ça, ça pose des questions sur l'exercice journalistique.

  • Speaker #6

    On est les prochains !

  • Speaker #5

    Vous n'aurez peut-être pas à Vienne.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, ce qui est intéressant, c'est de se dire, l'UR étant incapable de prendre une décision et ayant cette folie de rester à tout prix apolitique, finalement, elle laisse un peu les fans, les médias, les télédiffuseurs et même les artistes être les porte-voix de la morale autour de ce concours. Et c'est ça qui est d'autant plus dramatique. C'est-à-dire qu'en fait, nous, c'est pas vu, pas pris. On organise, on récupère l'argent, mais en fait, c'est vous qui gérez après derrière dans vos coins.

  • Speaker #3

    C'est une tartufferie totale. Et quand on repense au concours 2023 à Liverpool... co-organisé par le Royaume-Uni et l'Ukraine, avec ses chansons pour la paix, etc. Enfin, c'était un truc... Est-ce qu'on le verrait encore aujourd'hui ? Non, parce qu'effectivement, si on appelle à la paix, il y a peut-être des pays qui doivent se regarder dans le miroir. Et puis, en fait, le concours, ça devrait être quelque chose de vivant. Si Israël participe, pourquoi est-ce qu'on n'autoriserait pas les UE, quand le public eu c'est vivant,

  • Speaker #0

    c'est bien sûr ça fait pas plaisir à l'artiste il y a du bruit de public qui applaudit pour camoufler qui est rajouté techniquement.

  • Speaker #5

    Et je voudrais rajouter Thomas sur ce que tu dis sur l'UER de base aussi structurellement l'UER se cache derrière les états membres et derrière les télédiffuseurs publics, c'est à dire l'UER est pas connu du grand public, c'est à dire nous on connait l'UER, puis en plus moi c'est ma passion de dire UER 128 fois par épisode

  • Speaker #6

    C'est déjà le cas.

  • Speaker #5

    Parce que là, en fait, contrairement à la FIFA, qui est connue du grand public, qui organise les Coupes du Monde, contrairement à l'UEFA, qui est connue aussi, puis qui organise les compétitions, l'UER est un inconnu pour le téléspectateur lambda qui regarde l'Eurovision. Donc, en coup, ils se disent, ah, c'est l'Eurovision. Ah, mais du coup, qui est là-dedans ? Bah, c'est les pays qui participent. Oui, alors oui, c'est des pays qui participent, mais il y a une institution derrière. Et en fait, ils se cachent derrière cette non-notoriété. Non, non, non, nous, on ne fait qu'organiser. on est neutre, vient qui veut, vient qui peut. Et qui paye. Et qui paye aussi, bien sûr. La copette arrive, le chèque. Et donc, en gros, il y a vraiment une stratégie de Delphine Ernaud, par exemple, n'en fait pas beaucoup, y compris en France, alors qu'elle préside l'UER et aussi France Télévisions. Elle n'essaye pas du tout de promouvoir l'existence de l'UER, parce que vraiment, c'est une marque presque cachée. C'est une organisation internationale cachée, que personne ne connaît, qui se cache derrière sa neutralité et sa charte de bonne conduite en disant, ah non, Voilà, c'est le pays, c'est l'Autriche qui organise. C'est l'Autriche qui organise.

  • Speaker #6

    C'est parce que c'est un peu vieux peut-être l'UER pour les gens aussi ? Non,

  • Speaker #5

    c'est parce que c'est leur stratégie. Eux, ils veulent avoir l'instance la plus grosse possible, c'est-à-dire avec le plus grand nombre de membres. Ils veulent vendre leur programme au maximum de pays. Donc, ils aiment le consensus mou. C'est-à-dire, du moment que ça ne cliffe pas l'Union européenne, du moment que ça ne cliffe pas l'essentiel des pays, tu l'évoquais Fabien, on n'a jamais eu de... polémique sur Arménie et Azerbaïdjan, qui sont deux pays qui participent au concours. Et bien là, par contre, ça touche un sujet tel, et tous les pays en parlent, l'UR se dit, bon, j'ai entendu que ça clive, donc on va organiser un vote. Mais elle y va vraiment en mode, bon, vous m'avez forcé la main, et moi, je ne veux pas, en tant qu'UR, je ne veux pas prendre la décision, je ne veux pas décider. Donc, vous savez quoi ? Vous allez voter. C'est vous qui allez voter. C'est comme le référendum. Vous n'êtes pas d'accord ? C'est clivé ? Eh bien, votez. Et puis, démerdez-vous, et le résultat, Si c'est non, ça sera non. Et moi, ce n'est pas moi qui choisis.

  • Speaker #6

    En tout cas, Quentin imite super bien la voix de l'UER. Je ne sais pas si vous remarquez, mais vraiment... Un gagnagnard, des connards !

  • Speaker #3

    La stratégie pour l'UER, c'est de vendre la marque Eurovision. Et là, il y a en projet une tournée de trois semaines avec le top 10 dans plusieurs pays d'Europe. Si Israël participe à l'Eurovision 2026 et finit dans le top 10, qu'est-ce qui va se passer ? Voilà, c'est aussi, est-ce qu'ils auront le droit ? Eh oui, ils auront le droit de dire, ah bah non, finalement, on ne va pas participer au concert. Alors que tous les autres artistes de la France, de l'Italie, etc. doivent signer et s'engager à partir de cette tournée de trois semaines, après avoir pris leur tour de lessiveuse. C'est comme l'Astara qui fait la tournée, tu es obligé de faire la tournée. Voilà, c'est nouveau. Après, est-ce que ça va être aménagé ? Ça n'aura peut-être jamais lieu, du coup. Est-ce qu'il y aura des aménagements faits depuis ? C'est vraiment le projet, là, gros accent mis sur le marketing, avec potentiellement aussi davantage de merchandising à l'effigie des artistes. Donc voilà,

  • Speaker #0

    ça peut poser des questions. Mais c'est surtout qu'aujourd'hui, cette fracture politique, tout le monde en parle. Elle n'est pas juste liée à la prise de position de l'UER. C'est logique que quand on voit un artiste concourir pour un pays en guerre, ce soit impossible. de faire abstraction. Et c'est en ça que je trouve ça stupide de ne pas oser prendre position, parce qu'en refusant de reconnaître ça, l'UE semble vivre dans un autre monde.

  • Speaker #5

    Et c'est même absurde, c'est plus qu'absurde Thomas, c'est complètement paradoxal, puisque les artistes depuis 2024 signent un code de conduite dans lequel pendant l'organisation du concours, quand ils sont sur place, ils ne doivent pas aborder de sujets politiques. Donc il y a un côté où les journalistes n'ont plus le droit, comme nous l'a dit Fabien, et les artistes eux-mêmes n'ont plus le droit de s'exprimer. Or les artistes, d'ailleurs tout comme les journalistes, sont aussi des citoyens qui, s'ils veulent s'exprimer, ils devraient s'exprimer. Donc là, la liberté d'expression de « Cher à l'UER » en prend un sacré coup.

  • Speaker #3

    Oui c'est ça, il faut composer parce que moi perso, en 2024-2025, j'ai traité la participation d'Israël. On va dire factuellement, quand il y avait quelque chose d'important ou de majeur, mais c'était hors de question pour moi d'être dans quelque chose qui se rapporterait à de la communication, en reprenant des éléments de langage, de communiqué de presse donnés par la chaîne israélienne Cannes. Non, si je peux interviewer l'artiste et poser des questions qui parfois peuvent fâcher, l'artiste a le droit de répondre, de ne pas répondre. Et quand on est artiste à l'Eurovision et qu'on représente un pays, on s'engage à représenter totalement et à être prêt. et prête aux questions qui fâchent. Jamal, elle le disait dans sa sélection au Villebière quand elle était jurée. Êtes-vous prêt à répondre aux questions difficiles ? Et voilà, c'est vraiment ça. Il faut du media training aussi, peut-être pour les artistes.

  • Speaker #0

    Oui, du coup, au fond, on n'est plus du tout dans une simple polémique sur un concours. On est au cœur d'un enjeu géopolitique où l'Eurovision reflète les tensions du monde bien au-delà de la scène.

  • Speaker #5

    Très belle transition, Thomas.

  • Speaker #0

    Tu as vu ça ?

  • Speaker #5

    Du grand art.

  • Speaker #0

    Alors partie 2 consacrée aux enjeux géopolitiques justement de la situation actuelle avec une première question pour vous. Est-ce que le cessez-le-feu récemment annoncé change vraiment la donne ?

  • Speaker #5

    Non !

  • Speaker #0

    Voilà, on a répondu à la question.

  • Speaker #5

    Non, non et 8 fois non. Je suis énervé, vraiment je suis agacé en fait. Oui dis donc, il est colère. Ah mais je suis colère, pas avec vous, pas contre vous. Moi je l'espère bien. Je suis colère.

  • Speaker #6

    Quand ça dit on dirait qu'il va me bouffer tout à l'heure,

  • Speaker #5

    je ne sais pas ce qu'il Je suis colère sur ce sujet et pas qu'à l'UER d'ailleurs, enfin pas qu'à l'Eurovision de manière globale. On a l'impression que là, Israël a réussi à se racheter une virginité en disant « On a signé, on s'échange les otages, tout va bien madame la marquise, et on oublie ce qui s'est passé. On s'est un peu engueulé pendant deux ans, on se met d'accord, on a parlé cinq minutes, ok, pour la suite, on prévoit des choses. » Et comme si les deux années précédentes n'existaient plus. Je suis désolé, mais en fait, là, il y a un passif. C'est-à-dire que oui, pour le futur, potentiellement, ça peut être des bases pour une future normalisation des relations diplomatiques. En tout cas, c'est ma vision, c'est mon opinion. Mais ça n'efface pas ce que le gouvernement israélien a fait depuis deux ans. Donc en fait, pour moi, la question est toujours présente, d'autant plus qu'on connaît Israël, on en parlera un peu après. Ils vont envoyer très probablement une chanson, si ce n'est politique, avec des résonances politiques. Donc en fait, ils vont continuer à faire ce qu'ils font depuis des années, et en particulier depuis deux ans, à politiser le concours. Donc en fait, moi je suis désolé, ce cessez-le-feu, en fait c'est un non-sujet. Par rapport à la présence d'Israël à l'Eurovision, c'est un non-sujet.

  • Speaker #0

    Et d'autant qu'on enregistre aujourd'hui le 20 octobre, je le rappelle, et que la trêve est quand même très fragile, puisque hier, le 19 octobre, deux soldats israéliens ont été tués dimanche matin dans des explosions attribuées par l'armée du Hamas, qui a nié d'ailleurs toute responsabilité, mais la réplique israélienne a provoqué la mort de 45 Palestiniens. Donc on est loin du cesser le feu.

  • Speaker #5

    Et au-delà de ça, on en revient toujours à cette position du gouvernement israélien. Benjamin Netanyahou déclare objectivement... avoir largué 153 tonnes de bombes sur la bande de Gaza dimanche malgré le cessez-le-feu. C'est-à-dire qu'il dit très concrètement qu'Israël vient de violer le cessez-le-feu. Et il est content de dire 153 tonnes. Bien sûr, il ne dit pas le nombre de civils palestiniens. Il dit qu'il cible des terroristes du Hamas, probablement, peut-être. Mais en tout cas, voilà, c'est... Et il bloque de nouveau l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

  • Speaker #6

    C'est fatigant, non ? Moi, ça me fatigue.

  • Speaker #0

    Ben, je pense que ça nous fatigue pas mal depuis trois ans. Moi, je suis fatigué. Je suis d'accord avec toi. Mais alors du coup, parce qu'on en est là, pourquoi l'Israël maintient coûte que coûte sa participation au concours ? Pour faire du pink washing !

  • Speaker #5

    Du white washing ! Ah c'est du white,

  • Speaker #6

    du pink, c'est les deux ! Le rainbow washing on va dire alors !

  • Speaker #3

    Il fait du blue washing, il fait du green washing ! Non mais c'est ça, c'est effectivement le soft power. C'est le pays qui actuellement utilise le plus le concours comme vitrine. Ça a été le cas pendant longtemps de l'Azerbaïdjan par exemple, qui est aujourd'hui un pays qui s'en fout. complètement de l'Eurovision, ça y est, ils ont organisé leur révision. Ils ont basculé vers le sport et le e-sport.

  • Speaker #5

    Ils ont changé de braquet en disant culture, on s'en fout. Enfin, Azerbaïdjan en tout cas.

  • Speaker #3

    Et Israël, il y a un soutien des diasporas qui peut être exprimé à travers le concours. C'est aussi, on parlait de la FIFA, de l'UEFA tout à l'heure, il avait été question peut-être d'exclure Israël de ces compétitions-là, mais on va dire que le niveau en football... n'est pas vraiment... Ils ne vont pas gagner l'UEF, la Ligue des champions. Ils s'auto-éliminent eux-mêmes de ces compétitions-là, on va dire. Donc voilà, on voit qu'il y a... Au moins,

  • Speaker #6

    on peut leur reconnaître cette humilité, pour une fois.

  • Speaker #5

    Oui, mais ils y vont quand même, quitte à perdre, mais ils y vont.

  • Speaker #3

    Et l'Eurovision, c'est le nerf de la guerre, pour passer moins...

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, l'UR joue un rôle clé en maintenant Israël dans la compétition, elle lui offre une tribune diplomatique. Je comprends pas, parce que c'est exactement ce que la Russie a perdu après son exclusion. Donc il y a bien un deux poids, deux mesures.

  • Speaker #5

    Oui Thomas !

  • Speaker #0

    Mais pourquoi ?

  • Speaker #6

    Louder ! Mais pourquoi ? Pourquoi une histoire de fric encore une fois ? On est d'accord, non ?

  • Speaker #5

    Alors, il y a une histoire de fric, il y a une histoire de positionnement politique des États membres. Alors en l'occurrence là, des délits du viseur membre. Face à la Russie, à part la Hongrie et la Serbie... qui sont les deux pays, on va dire, pro-russes depuis 10-20 ans, c'était tout le monde, y compris des pays qui ne sont pas concernés par ce conflit russo-ukrainien, tous les pays ont pris une position très claire de soutien à l'Ukraine. Donc en fait, ça n'a pas clivé l'UER comme ça a clivé la situation Israël-Palestine au sein de l'UER, puisque certains pays comme l'Allemagne ou d'autres, on verra plus tard, eux soutiennent plutôt Israël quoi qu'il arrive et quoi que fasse Israël. Donc on passe d'un sujet où il n'y avait pas de clivage à un sujet extrêmement clivant.

  • Speaker #3

    Oui et puis la Russie est exclue après avoir attaqué l'Ukraine qui est un autre pays qui participe et qui est aussi une place forte de l'Eurovision avec aussi des meilleures relations on va dire. Là finalement pour les diffuseurs, la Palestine, ils s'en foutent. C'est ce que la plupart d'entre eux disent quand ils ne remettent pas en question ne serait-ce que 5 minutes. Tiens, là qu'est-ce qu'on fait avec Israël ? On les laisse vraiment participer avec les chansons qui ont été présentées en 2024, 2025. Bon, ben voilà. Et après, le truc, c'est que si on dit, mais voilà, il y a du sous-texte politique. Ah ben non, puisque c'est un concours à politique. Et puis,

  • Speaker #6

    il n'y a pas de réponse en face, puisque la Palestine ne répond pas, enfin ne participe pas.

  • Speaker #5

    Mais justement, sur ce deux poids, deux mesures, je trouve que le très bon exemple qui, malheureusement, confirme ce deux poids, deux mesures au sein de l'UER, c'est Arménie et Azerbaïdjan. ces deux pays qui participent à l'Eurovision. ces deux pays membres de l'UER, et on en a parlé dans plusieurs épisodes géopolitiques, l'Azerbaïdjan a attaqué militairement l'Arménie, a tué 30 000 personnes, les a affamées.

  • Speaker #4

    Et tout le monde s'en fout !

  • Speaker #5

    Et tout le monde s'en fout. Et donc l'UER se dit, bon, ça n'a pas l'air d'être un sujet politique en ce moment, donc venez l'Azerbaïdjan, venez participer, prenez votre place, du moment que vous me donnez le chèque, moi ça me va. Donc en fait, c'est une neutralité, comme on l'a évoqué. Ce n'est pas une neutralité. Je suis d'accord avec toi. Ils servent le plateau. Et il y a tout le service qui va avec. C'est « Ah, vous voulez politiser ? Bon, allez-y. De toute façon, apparemment, ça passe. » Moi, je suis colère, je vous le dis.

  • Speaker #6

    Voilà. On le sent.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs pays qui, malgré le cessez-le-feu, continuent d'énoncer qu'ils ne participeront pas au concours. On a l'Espagne, les Pays-Bas, l'Irlande, pour ne citer qu'eux, par exemple. S'ils claquent la porte, on entre dans quoi aujourd'hui ? Une crise ouverte ?

  • Speaker #6

    Eh bien non, surtout on entre dans plus de matière. pour Agathe pour râler. Parce que sans l'Espagne, ça va être un gros problème pour elle. On ne pourra plus faire Agathe à moi de part. Ah bah non ! C'est terminé !

  • Speaker #0

    Oui, Agathe, si tu nous entends, on pense à toi.

  • Speaker #3

    Non mais oui, crise ouverte, parce que...

  • Speaker #0

    L'Espagne est, malgré certains résultats, en dessous. Oh,

  • Speaker #1

    comme il est gentil ! Voilà,

  • Speaker #0

    je fais mise un petit peu. Mais en tout cas, voilà, il y a une communauté d'Eurofans très mobilisée, très vocale sur place. Et donc, je pense que ça serait une perte en tant que telle, en termes de divertissement et de démunition, etc. Sur le concours, perte financière aussi, puisque... Espagne, pays du Big Five, et si on rajoute à ça les Pays-Bas, qui seraient le pays qui pourrait intégrer le Big Six, si ça existait un jour, qui est aussi un pays qui prend très à cœur ses participations à l'Eurovision, avec, pour le coup, un meilleur palmarès, là, on est dans quelque chose où ça serait une perte d'un niveau artistique, divertissement, etc.

  • Speaker #2

    On perd les têtes de proue, quoi, en fait.

  • Speaker #3

    Et puis, on peut prolonger le raisonnement sur les audiences. C'est-à-dire que si vous enlevez six ou sept pays notamment très peuplés, on va perdre, l'Eurovision qui fait 150 millions, peut-être 110 millions, on va perdre 40 millions. Donc là aussi, après tout l'écosystème, tout le système économique de l'Eurovision, s'effondre peut-être pas, mais il va falloir peut-être redescendre un petit peu les prétentions technologiques parce qu'on n'aura plus de quoi payer.

  • Speaker #0

    Oui, parce que où ont lieu les pré-parties Eurovision ? Au Pays-Bas, à Amsterdam, à Barcelone et à Madrid, donc en Espagne. Donc s'il y a ces deux pays, même s'il y a par exemple... Eurovision in Concert à Amsterdam a dit, même si les pays ne participent pas, on maintient l'édition 2026. Donc voilà, ça restera un événement festif, mais ça peut laisser des traces. Ça fait une mauvaise publicité aussi pour le concours. Je pense que l'UE n'a pas forcément à gagner, à perdre ces pays-là.

  • Speaker #1

    Et un effet domino est possible parce que là, on ne mentionne que ces pays-là. Mais si en décembre, une décision est prise de maintenir l'Israël... on peut aussi avoir la mauvaise surprise de presque la moitié des pays qui quittent le concours.

  • Speaker #3

    Et on va faire leur intervision.

  • Speaker #1

    Ça va être un concours au rabais.

  • Speaker #3

    Et on pourrait même évoquer, Thomas, un double effet domino. C'est-à-dire que là, il y a un effet domino sur ce sujet Israël-Palestine. Mais du coup, si la porte est ouverte dorénavant à ce que des sujets polémiques et politiques clivent les télédiffuseurs, dans cinq ans, c'est un autre sujet qui se déclenche. Et là, de nouveau, il y a cinq pays qui diront, ben non, en fait, si vous n'avez pas pris de position là-dessus, si tel État membre peut être présent, Moi, je m'en vais. Donc en fait, ça veut dire que dans le futur, n'importe quel sujet, s'il n'est pas traité par l'UER, peut devenir politique, peut cliver. Et on peut comme ça avoir des polémiques d'année en année, mais à chaque fois qu'ils vont changer de sujet, ça ne sera pas forcément Israël-Palestine.

  • Speaker #0

    Oui, ça va créer un précédent. Et ce qu'on peut noter aussi, c'est qu'on a parlé des diffuseurs qui étaient prêts à se retirer en cas de participation israélienne. En revanche, de l'autre côté, il n'y a aucun diffuseur. Il y a eu des États qui ont... Préposition, mais aucun diffuseur n'a dit si Israël ne participe pas, on n'y va pas.

  • Speaker #2

    Ah oui ? Non, il n'y a pas eu ça ?

  • Speaker #3

    C'est des discussions politiques. Par exemple, c'est le chancelier allemand qui a dit... Si Israël n'y est pas, on n'y va pas, mais c'est le gouvernement. C'est le chancelier, oui,

  • Speaker #2

    il n'a rien à voir avec le public.

  • Speaker #3

    Alors il y a l'élié parce que c'est le... Il nomme le ministre, qui nomme lui-même. Comme nous, on est la ministre de la culture. Exactement, qui est nommée par la Sommée nationale.

  • Speaker #2

    Elle sera dans le billet tout à l'heure.

  • Speaker #3

    Et donc il y a un lien forcément politique avec la tête de pont politique du pays, le premier ministre ou le président. Mais attention, on est dans des démocraties, en tout cas nous, même si elles sont imparfaites, on est quand même dans des démocraties. Donc Delphine note ne répond pas Doit sur la couture au desiderata d'Emmanuel Macron. Alors en tout cas pour ce qui est du France Télévisions, l'UER c'est autre chose. Donc le chef du téléfuseur allemand ne sera pas forcément sur la même ligne que le... C'est plus une prise de position politique.

  • Speaker #2

    Il y aura forcément des coups de pression.

  • Speaker #3

    Alors par contre c'est là le sujet, c'est qu'en fait ce débat là qu'on est en train d'évoquer à l'UER est en réalité un débat diplomatique de haut de volée, mais vraiment, c'est-à-dire que les meilleurs diplomates de tous les pays utilisent... À fond, tout le réseau diplomatique, par exemple, l'Espagne utilise son réseau diplomatique pour convaincre un maximum de capital. Et vraiment, la ministre des Affaires étrangères espagnole fait le tour des capitales pour convaincre les pays de s'opposer à la présence d'Israël. C'est-à-dire que c'est une vraie stratégie diplomatique et politique. En tout cas, pour l'Espagne, parce que c'est un grand pays, il a un très gros réseau diplomatique. Et l'Allemagne, justement, à l'opposé, utilise son réseau pour contrecarrer. Ce qui fait que c'est une bataille d'influence diplomatique. Et même s'il y a un vote en décembre, je pense qu'il y a quand même pas mal d'inconnus. On ne sait pas comment certains pays vont se positionner. On a des gros doutes là-dessus.

  • Speaker #1

    C'est une situation qui est assez difficile pour nous qui faisons ce podcast de base. Pour s'amuser. Pour les chansons et le folklor. Pour se faire plaisir. C'est pour ça que moi, faire cette émission aujourd'hui me tient à cœur. L'Eurovision, autrefois symbole d'unité, devient donc un champ de fractures. De fractures morales, on l'a vu. De fractures politiques. on l'a vu et de fractures culturelles et de mon petit coeur également et au milieu de tout ça les amis la musique est-ce qu'on en parle ? la musique dans la peau chronique de Vincent

  • Speaker #4

    Ah c'est le billet !

  • Speaker #1

    De Vincent.

  • Speaker #2

    Je vous arrête tout de suite parce que sinon je sens que tout va aller à volo comme disent les jeunes. Je sens bien mes chers collègues que vous essayez de trouver des solutions pour sauver la planète Eurovision. Alors on est là, on fait des recherches, on nous a envoyé un conducteur, on a invité un journaliste queer histoire d'élever un peu le débat. Et puis alors, chers auditeurs, auditrices... Heureusement que vous n'êtes pas là pour voir le péché d'arrogance qui dégouline du visage de Quentin. Ah bah non ! Alors là, il est tellement dans son élément qu'il se prend pour la justice descendue de son socle. Mais enfin ! Mais qu'est-ce que vous croyez ? Vous pensez qu'avec votre bien-pensance de petit péteux parisien, vous allez changer le monde, là ? Les profs ? Les journalistes ? Les artistes ? Ah bah non ! Mais non ! Non ! pour sauver l'Eurovision. Moi j'ai la solution, il faut faire appel à des pros ! Bonjour ! A toutes et à tous, bienvenue dans l'heure des proutes ! Une émission spéciale en duplex et en simultané sur Radio Chiasse, la télé de la radio qui ne prend pas la peine de s'essuyer. Aujourd'hui, avec l'équipe masculine de 12 points, une belle tablée virile entre couilles, parce que bon... Ha ! Aga... Ça va bien sa minute ? Enfin, surtout quand elle n'a pas ses règles. Et un sujet fondamental, comment sauver la planète Eurovision qui, depuis quelques années, subit les foudres de la bien-pensance des artistes islamo-gauches, chias-woks et autres féministes mal baisées. Nous prenons tout de suite un premier appel d'une très fervente auditrice. Bonsoir madame, est-ce que vous pensez... Bonsoir madame, est-ce que vous pensez que le concours Eurovision est malade ?

  • Speaker #5

    Oui, un petit peu, c'est contre nature. J'espérais de tout cœur qu'il puisse guérir.

  • Speaker #2

    Merci madame, merci. Et que pensez-vous qu'il va se passer si le vote contre la participation d'Israël au concours de l'Eurovision l'emporte ?

  • Speaker #5

    Oh là là, c'est la décadence. Si ces droits est voté, et bien on attire une condamnation quand même sur notre société. La colère de Dieu va s'abattre sur la France.

  • Speaker #2

    Et enfin, un témoignage responsable, engagé et cohérent pour une fois, ça fait du bien d'entendre des vraies paroles comme celle-ci. Et on prend également un autre appel d'un jeune homme qui s'appelle Bruno, et qui a une proposition de mise en scène pour la prochaine... participation de la France à l'Eurovision. On vous écoute Bruno !

  • Speaker #6

    Le spectacle trace l'histoire de toute la Vendée du Moyen-Âge jusqu'en 1945. Or la Vendée s'est massivement intégrée, réconciliée avec non pas la France mais surtout la République à partir de la Première Guerre Mondiale quand il s'est agi de verser son sang pour la République, pour le drapeau bleu, blanc, rouge.

  • Speaker #2

    Oh ! Oh non ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Alors je sais pas, je sais pas, vous et moi, les poils ! Les poils ! Oh j'ai vraiment hâte de voir ce show qui promet d'être époustouflant, cinésénique et bien entendu historiquement vrai ! Comme tous les spectacles vendés d'ailleurs. Nous prenons à présent un autre appel, un homme encore une fois, ça fait du bien parce que c'est quand même mieux quand c'est la testostérone qui commande. On a donc le petit Jean-Marie qui a une proposition de chanson pour cette année, on écoute un petit extrait. Bon, Ah non, fini les chanteurs arabes, pédés, violeurs de techniciens, je vous le dis tout de suite. Disons au revoir aux divas québécoises qui au fond d'elles sentent le couscous. Et surtout, fermons la porte à tous ces artistes pédés, gouines, trans, non-binaires, queer, bougnoules, ratons, bico, et j'en passe. Écoutez, ça tombe très très bien puisque la ministre de la Culture est avec nous en duplex. Bonsoir Rachida Dati.

  • Speaker #7

    Alors tout d'abord...

  • Speaker #2

    Merci infiniment de nous donner votre avis sur la question qui brûle nos lèvres dans cette heure des proutes, comment sauver l'Eurovision ?

  • Speaker #7

    Ils se sont ensuite introduits dans la somptueuse galerie d'Apollon et sont repartis avec des diadèmes, des broches, des colliers ayant appartenu à Napoléon et à ses proches, bijoux d'une valeur absolument inestimable.

  • Speaker #2

    Ah, Madame Dati s'excuse, elle a dû partir précipitamment, une histoire de bijoux, invisiblement. J'espère qu'en tout cas, ce n'était pas... Les siens ! Bon, merci à toutes et à tous de nous avoir suivis pour notre émission où l'on parle vrai. À très bientôt dans l'heure des proutes. Bon. On s'arrête là, hein ?

  • Speaker #8

    Oui, c'était trop haut.

  • Speaker #2

    On en a eu assez de haine comme ça, vous pensez pas ? Alors oui, mêler la politique et l'art, c'est très souvent extrêmement risqué. Surtout dans un concours de chansons qui, à la base, se veut pacificateur. Mais je suis désolé, et ceci n'est que mon opinion. L'art est politique. Déjà dans le théâtre antique, les scènes étaient des tribunes pour faire résonner les idées et faire réfléchir les peuples. A nous évidemment de savoir faire résonner les plus forts les messages de tolérance, de justice et d'amour. Est-ce que l'on veut vraiment un concours de chansons remplis d'hypocrites où tout le monde ferme les yeux sur les génocides en cours ? Il est grand temps qu'on se prenne par la main et qu'on réfléchisse très sérieusement à nous faire la paix plutôt que la guerre. Je suis plutôt d'une nature optimiste. Mais je vous avoue que je suis un peu fatigué de me lever le matin et d'entendre l'éclatement d'une nouvelle guerre, la voix d'un violeur qui fait appel dans le procès de l'affaire Gisèle Pellicot. La nouvelle connerie plus grosse que lui sortie par Trump, ou encore tout simplement, Marie Saint-Chiltre le lundi matin sur France Inter. Pardon, c'est gratuit, mais franchement, elle est pas drôle. Feu, ma vénérable grand-mère disait « Avec des scies, on peut mettre Paris en bouteille. » Mais, si le concours de l'Eurovision est censé euphémiser les tensions, si nous sommes véritablement united par la musique, et qu'en plus, elle a le pouvoir d'adoucir les mœurs, et si tout le monde voulait bien arrêter d'être faux c***, cul bordel à queue, il serait grand temps que l'UER se sorte les doigts et commence à organiser un concours qui, en plus des très belles valeurs qu'il prône, y ajoute une notion de justice. Je sais, on a le droit de ne pas être d'accord, on a le droit de ne pas avoir les mêmes opinions politiques, mais surtout, on a le droit de reconnaître l'urgence des situations quand des vies sont en jeu. Et puis, bon, c'est pas une menace, hein, mais si ! Vous ne me nettoyez pas ce merdier, fils. Non seulement ça va chier dans le ventilo, mais surtout, en cette période d'Halloween, je peux vous dire que ce n'est pas l'armée que je vous envoie. Non, non, mais celle qui, même si elle n'est pas là, fera chier les patatas bravas, la seule, l'unique, LA GATA ! C'est magnifique. J'ai envie d'écouter cette émission tous les jours. Pascal Prout était très bien.

  • Speaker #3

    Rachida. Rachida.

  • Speaker #1

    Limite, on en a envie d'un peu plus à chaque fois.

  • Speaker #2

    Rachida, mais c'est...

  • Speaker #0

    Et puis chronique écrite au cul du camion avec intégration de l'actualité à J.P. Ah oui, t'as vu ça ?

  • Speaker #2

    Ah oui, j'ai tout fait. J'ai vu une affaire de bijoux, je me suis dit,

  • Speaker #1

    je fonce. Et la musique dans tout ça, et les artistes dans tout ça. Depuis deux ans, les chansons israéliennes ont fait couler beaucoup d'encre. En 2024, Hurricane, précédemment appelé October Rain, faisait sans amalgame possible écho aux attentats terroristes du 7 octobre. En 2025, New Day Will Rise est un appel à l'espoir et au renouveau, affirmant qu'après la nuit et les épreuves, un nouveau départ est toujours possible. Et maintenant, pour 2026... Bah on ne sait rien.

  • Speaker #2

    On va voir la même chose non ?

  • Speaker #3

    Probablement quelque chose dans la même sauce.

  • Speaker #1

    Mais en tout cas ce qu'on sait c'est que la ligne rouge est déjà franchie et les chansons ne sont plus seulement des oeuvres musicales, elles sont devenues des déclarations politiques. Alors est-ce que cette tendance peut s'étendre à d'autres pays ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Oui, et ça a déjà été le cas en fait. On ne va pas revenir en 1956, mais en tout cas pour le sujet qui nous concerne, nous, de la présence d'Israël à l'Eurovision, je voudrais évoquer, il faut que je retrouve son nom.

  • Speaker #0

    Bachar Mourad avec la chanson Wild West.

  • Speaker #3

    Absolument. Non,

  • Speaker #2

    ça c'est Will Smith. Wild Wild West.

  • Speaker #3

    Qui a tenté en fait de représenter l'Islande au concours national de sélection, de présélection, et il a terminé deuxième. et cet artiste. Il est du coup islando-palestinien et avant même qu'on entende la chanson, tout de suite, il y a eu une montée de bouclier du réseau diplomatique qu'on évoquait juste avant, israélien, qui a dit « si vous envoyez ce candidat, on boycotte et on fera tout pour qu'il ne gagne pas » . Donc en fait, on n'avait pas la chanson, on avait juste l'artiste. Et le réseau diplomatique israélien a déjà dit « non, non, mais en fait, ne cherchez même pas à l'envoyer, on va faire tout pour qu'il ne gagne pas » .

  • Speaker #2

    Et pourquoi eux, ils ont le droit ?

  • Speaker #0

    Et par magie, c'est Rabiork qui a gagné, je crois, avec les votes du jury.

  • Speaker #3

    Il y a eu un public jury, elle a gagné beaucoup de points avec le jury. Sinon, le public avait massivement voté pour lui. Et il a fini deuxième.

  • Speaker #0

    Et Rabiork étant une figure de l'Eurovision pour l'Islande, très appréciée, une gueuleuse. Ah mais non, mais c'est lui,

  • Speaker #2

    je l'ai voté. Le volcan. Ah là là là là là.

  • Speaker #0

    Pas possible. Voilà, donc la pilule passait mieux. Il y avait une légitimité à ce qu'elle retourne au concours.

  • Speaker #2

    Et est-ce qu'au moins la chanson de ce gars était bien ?

  • Speaker #3

    Oui, franchement, ça marchait. Ça marchait très bien. Ça aurait très bien fonctionné.

  • Speaker #2

    Message politique dedans ou pas du tout ?

  • Speaker #3

    En sous-entendu.

  • Speaker #0

    Le clip était très... En fait, il parlait de Wild West. Si je me rappelle bien un petit peu les paroles, et encore pas vraiment, mais effectivement, ça parlait du fait de s'être installé en Islande, etc. Et le clip était plein de symboles, notamment la pastèque qui symbolise... l'État palestinien, la Palestine, et donc on aurait pu imaginer peut-être sur scène des symboles de cette manière.

  • Speaker #3

    Le sous-texte était plutôt clair.

  • Speaker #0

    Ça aurait été à l'édition 2024 à Malmeux.

  • Speaker #1

    En tout cas, la Palestine, le climat, les minorités, les libertés, quelque part l'Eurovision a toujours été un lieu de symbole finalement.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #3

    Toujours, et vraiment, alors encore une fois, pas dans les premières années, parce qu'on a fait cet épisode Eurovision 1956, c'était très... Et encore, il y avait déjà des messages... notamment sur les minorités qui arrivaient très vite vous vous souvenez les amants de la Seine nous les amoureux ah non nous les amoureux bien sûr c'était en 56 non c'était en 61 c'était beaucoup plus tard oui alors peut-être pas au tout début du concours mais très rapidement même dès les années 60-70 certains pays comme la Grèce et Chypre politisaient déjà leurs chansons y compris sur les sujets politiques et géopolitiques et après si on ajoute ça les minorités Merci. les femmes, etc. En fait, oui, l'Eurovision a toujours été politique à ce sens-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais cette année, est-ce qu'on risque pas d'avoir des chansons militantes quelque part, un peu partout ? Parce que tu peux vouloir défendre un sujet, mais là, on va être sur du militantisme plus caché du tout.

  • Speaker #2

    Mais en vrai, pardon, oui, parce que l'art sert à ça aussi, en vrai, quelque part. Alors oui, je sais qu'on dit qu'au concours de l'Eurovision, il faut pas, parce que c'est apolitique, etc. Mais l'art est un vecteur de messages, quoi qu'il arrive. Évidemment, je pense que tu n'auras pas de... J'imagine que tu n'auras pas de chansons genre ultra vénères parce qu'elles se feront retoquer de toute manière. Voilà, c'est ça ce que j'allais dire. Mais tu auras forcément des messages subtils qui passent parce que sinon, dans ce cas-là, et c'est vraiment énorme ce que je dis, encore une fois, c'est-à-dire que dans ce cas-là, les gays n'ont pas le droit de véhiculer des messages de tolérance contre l'homophobie, par exemple. Tu vois j'en sers parce qu'il y a des pays qui sont homophobes Et donc du coup, ils vont dire « Ah, c'est dégueulasse, nous, on a envie de tuer les pédés. » Tu vois, enfin, ce genre de choses.

  • Speaker #3

    Et puis Thomas, on revient à ça. À partir de quel moment c'est militant, en fait ? Si tu évoques une cause, est-ce que tu es un militant forcément ? Et est-ce que l'UER va l'interdire ? Et on a eu dans l'histoire, récente d'ailleurs, où l'UER retoque des chansons qui parfois sont très clairement politiques parce qu'il y a des jeux de mots spécifiques. On pense à la géorgie « We don't wanna put in » . Le jeu de mots chanté, ça faisait « We don't wanna put in » . Bon bah là c'était évident.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'Israël, par exemple, a annoncé que le processus de sélection était en cours. Le tournage a commencé de leur télé-crochet dont j'ai oublié le nom.

  • Speaker #3

    Rising Star.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est l'équivalent de Rising Star, effectivement, mais je n'ai pas le nom en hébreu. Et que la compétition se déroulerait. Et là encore, comme le Benidorm Fest, si jamais il y a exclusion, et bien voilà. Mais en tout cas, il y aura quand même une diffusion. Et ça ne m'étonnerait pas que Israël participe. S'il participe l'année prochaine avec une chanteuse arabe, palestinienne et ou chrétienne. Histoire de... Voilà, un petit peu le précédent de la Russie en Ukraine en 2017, qui après avoir envoyé son beau gosse, sa pop star, machin, qui en va envoyer la Yulia, dont j'ai oublié le nom,

  • Speaker #3

    Smatova, Samatova,

  • Speaker #0

    quelque chose comme ça, qui est... en fauteuil rouleau. Ah oui, j'avais oublié. Non,

  • Speaker #3

    il flame his burning sur son volcan.

  • Speaker #4

    I won't break !

  • Speaker #3

    Ah, ça c'est la seconde chanson.

  • Speaker #0

    Et le truc, ils se sont dit, puisque les artistes, l'Ukraine interdit l'entrée du territoire aux artistes qui ont chanté en Crimée après l'annexion par la Russie, ce qui était le cas de cette Yulia-là. Et donc, je pense que la Russie s'est dit, oh, ils ne vont pas oser quand même retoquer une personne en situation de handicap, etc., ça serait très mal vu et tout. Et là, oh là là, mais bien sûr que non, on va bien sûr la retoquer et tout, et là l'UER dans tous ses états, peut-être qu'on peut la faire chanter par une liaison sexuelle. En duplex, en duplex. Non mais voilà, le truc quand même assez zinzin, et puis au final, l'Ukraine a tenu bon, etc. Mais il y a aussi ce genre de choix très cynique de dire, on ne va pas se faire attaquer, on nous accuse d'homophobie, allez, on envoie Sergueï Lazarev. Comme ça tous les pédés seront en chaleur devant, et ce qui a été le cas. Non mais c'est vrai le truc Paulina Gagarinna s'est fait siffler de tous les côtés l'année d'après, Sargail Hazarev et tout le monde était là, oh bravo bravo Bravo la Russie !

  • Speaker #3

    Excuse-moi, j'ai sorti comme ça d'un coup Je voulais dire aussi, l'UR comme on l'a évoqué tout à l'heure Vincent, tu as utilisé l'expression que l'UR n'avait pas de couille et je confirme, en tout cas d'un point de vue aussi, quand elle retoque certaines chansons mais pas d'autres, elle est en permanence sur une ligne de crête pour décider ce qui est politique et pas politique. J'adore Jamala j'adore 144, c'est ma chanson favorite Oui. Mais factuellement, envoyer cette chanson en 2016, c'est politique. Ça raconte l'invasion par Staline de la Crimée, c'est politique. Deux ans après le délire de la guerre en Ukraine, et en Crimée, pardon, en 2014, c'est politique. Donc là, là-dessus, l'UR dit « Ok, ça passe parce que c'est un événement historique, mais qui résonne avec des éléments actuels. Par contre, si tu évoques directement quelque chose genre Poutine, là, t'as pas le droit. Pardon, mais en fait, soit t'interdis tout... » soit accepte tout, du moment que c'est pas insultant, diffamant, etc. Du moment que ça respecte la législation, je ne comprends pas le positionnement de... C'est politique, c'est pas politique de l'UER. C'est se cacher derrière un arbre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que finalement, derrière, c'est les jurys qui se retrouvent piégés. Ils ne votent plus pour la meilleure chanson, mais pour celle qui représente la position la plus défendable publiquement, quelque part.

  • Speaker #3

    Et en fait, justement, l'UER laisse les jurys prendre des positions politiques et de devoir se justifier après en disant « Ah mais en fait, vous avez voté pour tel pays. Comment ça se fait que vous avez voté pour tel pays ? » On aime bien la chanson ! J'aime bien la chanson. Et par contre, l'UR, non, elle n'existe pas. Elle est cachée derrière ses jurys en disant « Mais non, regardez, c'est des professionnels. Ils savent ce qu'ils font. »

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'après, c'est la traditionnelle histoire des jurys d'Azerbaïdjan et d'Arménie qui classent miraculeusement, par hasard, à une coïncidence totale, leurs artistes respectifs, derniers, mais derniers de chez derniers de chez derniers. Et là, l'UR dit « Non, non, il n'y a pas d'irrégularité dans les votes. » Ça doit être une incompatibilité de goût culturel.

  • Speaker #1

    Est-ce que la musique sert encore à quelque chose dans ce concours finalement ?

  • Speaker #3

    Vous avez 4 heures.

  • Speaker #2

    Au divertissement. Tu passes une bonne soirée quand même quand tu regardes des performances à la télévision. Sur une télévision couleur, c'est mieux.

  • Speaker #3

    Alors divertir, mais émouvoir. Et quand je dis émouvoir, ce n'est pas forcément prendre sur des sujets politiques qui vont. Non, bien sûr, mais ça fait plus du divertissement. On peut être aussi ému d'une chanson où ça chante bien. où... Ou même, parfois, ça m'arrive, sans comprendre les paroles d'une chanson, je suis ému par la mélodie, par le timbre de voix. C'est aussi ça, l'Eurovision. C'est aussi ça, la musique.

  • Speaker #2

    C'est très drôle, si je peux rajouter quelque chose. Hier, on m'a demandé, une dame m'a demandé, « Mais, qu'est-ce que... Pourquoi tu regardes l'Eurovision ? C'est quoi ? Pourquoi t'es... Enfin, ça vient d'où, cette passion pour l'Eurovision ? » Et je dis, « Bah, parce que c'est un super concours ! » En plus, moi, je... pompe vraiment, je pompe des idées de mise en scène pour mes mises en scène d'après, sur des effets visuels ou des effets de lumière, etc. Et elle me dit, ah ouais, c'est bizarre parce que tu vois, moi j'ai toujours cru que c'était un truc ringard en fait. Et toi ? Mais non, mais non, oui, mais en fait si tu veux, c'est ancré comme ça. Mais on se bat contre ça. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour clôturer, moi, ce bloc autour du rôle de la musique dans Tous Marasmes, quel est l'intérêt aujourd'hui pour des artistes de participer à l'Eurovision finalement ? Hier, je le comprenais parce qu'en fait, on était « Music Oriented » , putain je suis obligé de faire un anglicisme avec vous. On était orienté autour de la musique, du spectacle, ça pouvait promouvoir et booster des carrières. On l'a vu avec les Maneskin par exemple.

  • Speaker #2

    Il y aura un sujet 12 minutes d'ailleurs là-dessus, j'y tiens.

  • Speaker #1

    C'est noté.

  • Speaker #2

    Je sais.

  • Speaker #1

    Mais là aujourd'hui, est-ce que ce n'est pas un trop gros risque pour eux parce qu'ils sont obligés d'incarner une position politique quoi qu'il arrive ?

  • Speaker #3

    Moi je parlerais vraiment spécifiquement de la France. Après des autres pays c'est encore autre chose, mais la France... Avec la nouvelle stratégie de France Télévisions depuis maintenant presque 10 ans et surtout depuis là quelques années d'envoyer des stars, donc d'envoyer des stars vraiment connues, je pense que ça va être très compliqué cette année d'aller chercher vraiment de nouveau une star vraiment connue parce que, comme tu le dis, elle va devoir se positionner. En fait, au bout d'un moment, quelqu'un va lui poser la question, sans parler de quand elle est allée à l'Eurovision, où là les journalistes ne pourront pas lui poser des questions politiques, mais si elle a accès à des médias pendant 3-4 mois avant de l'aller à l'Eurovision, il y a forcément des médias qui vont lui dire Mais vu les débats qui se passent, qu'est-ce que vous en pensez ? En fait, on va lui demander de se positionner et ça va être compliqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est là-dessus ou le règlement de l'Eurovision qui interdit ? aux artistes de prendre position politique dans le cadre, dans le contexte. Ah au global ! Pas juste au global, donc ce qui fait que ça permet à quelqu'un qui ne veut pas en parler de se retrancher derrière ça. Dans ce cas,

  • Speaker #3

    l'artiste n'échappera pas à des commentaires et des critiques de « tu ne dis rien » , « tu es neutre » ou « tu te cachais » .

  • Speaker #1

    Comme ça avait été le cas pour Oli Alexander au UK, qui s'était pris justement des retours de public un peu médisants sur Bye bye ! participer à l'Eurovision avec Israël qui concourt, c'est soutenir Israël.

  • Speaker #2

    Oui mais le UK ils sont pas tendres avec leurs artistes, je sais pas ce qu'ils ont avec leurs artistes, ils sont méchants. Mais quoi qu'il en soit, je veux dire, il y a plein d'artistes en France qui ont pris position dans le conflit israélo-palestinien. Donc je ne vois pas en quoi ça pourrait être un problème. En effet, un artiste il y aura en prenant position quoi qu'il arrive.

  • Speaker #3

    C'est plutôt des artistes qui n'ont pas encore pris de position, s'ils y vont pour représenter la France, et quel autre pays ? Mais non, c'est le pays qui nous concerne. Pa... Je pense qu'ils vont quand même, alors s'ils ne disent rien, ils vont quand même se ramasser des vagues en disant vous y allez, vous êtes complices, les mots forts, vraiment ils vont se ramasser les mots forts.

  • Speaker #0

    Oui, après je pense que Louane, par exemple, ce qui a fait que la question ne lui a pas été posée, c'est qu'elle ne prend pas vraiment position sur des sujets politiques, géopolitiques encore moins, donc ce qui fait qu'il y a une logique. Je pense que si par exemple, science-fiction... On repropose à Barbara Pravi d'aller à l'Eurovision l'an prochain, étant donné qu'elle a fait plusieurs chansons sur l'Iran, les droits des femmes, etc. Là, peut-être qu'on pourrait attendre une réponse de sa part. Mais après, c'est vrai qu'il n'y a pas énormément d'artistes en France qui ont vraiment pris position et qui sont Eurovisionables en même temps.

  • Speaker #1

    En tout cas, on subit le concours déjà depuis trois ans, mais on a envie d'y croire car on l'aime. Pour cette parenthèse de paillettes, je suis entièrement d'accord avec toi, Vincent.

  • Speaker #9

    L'Eurovision, c'est plus qu'un concours de chansons.

  • Speaker #1

    C'est des coulisses, des histoires, des surprises.

  • Speaker #3

    Et parfois même des chocs pour Maya Vakarachouk, notre retêté moldave préférée. Depuis que j'ai rejoint le club 12 points, ma vie a changé. J'ai des bonus, des avant-premières et même WhatsApp avec l'équipe.

  • Speaker #2

    Voilà ! Si ça a changé la vie de Maria, imagine la tienne. Rejoignez le club 12.

  • Speaker #10

    et soutenez le premier média francophone qui décrypte l'Eurovision et ce depuis 2021.

  • Speaker #1

    Souscrivez au club sur notre site internet 12.podcast.com slash boutique. Dernière partie de cette émission consacrée à la crise autour de l'Eurovision. Quel futur pour le concours ? Alors au 20 octobre aujourd'hui, au moment où on enregistre, il n'y a pas 36 hypothèses d'évolution. aucune n'est un dolor malheureusement pour l'Eurovision alors moi j'en distingue 3 et quel que soit le scénario il y a une réforme de fond de l'UER qui me semble inévitable

  • Speaker #0

    Alors, les trois scénarios, j'aimerais qu'on les parcourt ensemble. Le premier, c'est Israël reste, les autres partent. Scénario 2, l'Israël se retire de son plein gré. Et le scénario 3, pour moi, c'est l'Israël est exclu. Alors, prenons déjà le premier scénario. Israël reste, les autres partent. Plusieurs pays, donc historiques, on l'a entendu. Espagne, Pays-Bas, Irlande, Slovénie et peut-être d'autres décident de se retirer. Qu'est-ce que ça provoquerait ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est... le scénario le plus dramatique, en vrai. Financièrement, même si je n'aime pas parler d'argent, mais financièrement, pour le concours, c'est ce qui est le plus dramatique. Et en plus, ça donnera vraiment, pour le coup, un concours qui ne veut pas être politique. Là, la lumière, elle sera genre « Alors voilà, bon, ils ont gardé Israël. » Donc là, du coup, le concours devient éminemment politique, au-delà de tout ce qu'ils avaient espéré.

  • Speaker #2

    Et c'est un choc éthique et moral. C'est-à-dire qu'en gros, en fait... On peut avoir des États qui commettent des génocides, ils ont quand même une plateforme. Donc en gros, c'est open bar, tout le monde peut faire ce qu'il veut. Donc vraiment, en termes de moralité et d'éthique de l'EUR, ça veut dire que, par délimit l'expression, l'EUR n'a pas de race. C'est vraiment, vous faites n'importe quoi, on s'en fout, participe.

  • Speaker #3

    Oui, et puis c'est désastreux en termes d'image sur toute la symbolique qui est de célébrer une Europe pacifiée, même si, voilà. On peut mettre des gros guillemets à pacifier, etc. Mais c'est l'euphémisation des attentions qu'aiment tant Quentin. Et ce qui est assez ironique, là, c'est que l'Autriche avait boycotté, c'était le seul pays, je crois, qui avait boycotté l'édition 1969 qui avait lieu en Espagne pour protester contre la dictature de Franco. Et là, cette année, c'est l'inversion de la situation. Et avec l'Autriche qui ne comprendrait pas un tel boycott. Et oui, c'est... Oui, c'est un petit peu pas la raison d'être du concours qui serait mise à mal. Mais oui, ça ferait clairement tâche. Et puis, surtout, ça voudrait dire que soit il n'y a pas de concertation, soit que c'est encore la politique de l'autruche. On ne veut pas voir ce qui gêne, ce qui est à dénoncer. Et c'est un problème. Et après, c'est effectivement comment est-ce qu'on fait du divertissement. C'est comment, après, derrière, on profite du divertissement. Enfin, la fête serait gâchée, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, la fête serait gâchée et artistiquement, on se retrouverait aussi avec un concours qui perd cruellement de son âme. Parce que, excusez-moi, mais l'Eurovision sans l'Espagne ! Ah ben, c'est clair que... Sans les Espagnolades,

  • Speaker #2

    Thomas, il est en PLS.

  • Speaker #1

    Non, mais sans les Espagnolades, rappelons-le quand même, sans le bon goût espagnol, qui est vraiment, qui ne démérite pas chaque année.

  • Speaker #3

    Mais il propose des choses. Oui, mais du coup, on aime bien en parler, ça fait partie. L'Espagne à l'Eurovision, et franchement... Olé ! Les années que Thomas aime, c'est celles que j'aime moins. Désolé pour Chanel, mais à Nebulosa, j'adore toujours. Ah oui,

  • Speaker #0

    je ne peux pas la saura. Alors scénario 2, l'Israël se retire de son plein gré. Et ça,

  • Speaker #3

    ça se serait vraiment chouette. Là, lancez les synthés de science-fiction parce que ça n'arrivera... On est en 2078, chien 51.

  • Speaker #1

    Mais franchement, ce serait intelligent. Mais ils ne le feront jamais.

  • Speaker #3

    Voilà, ce n'est pas de l'intelligence. Moi, je trouve qu'il y a une forme... Oui, ça serait de l'intelligence politique de dire, allez, on sort par le haut, on dit... Je pense que ça aurait dû être fait dès 2024, en mode. On va se concentrer sur ce qui arrive chez nous, etc.

  • Speaker #1

    On va se concentrer sur tuer des gens et pas aller chanter, c'est bien non ? Voilà,

  • Speaker #3

    on n'a pas le cœur à faire la fête. Il y a des pics qu'ils ont fait pour sortir du junior, comme ça en disant « Non, non, mais vous comprenez, je crois que c'était l'Arménie qui avait dit « Là, on n'a pas le cœur à faire la fête et à chanter avec des enfants. » Bon, et là, Israël, effectivement, aurait tout gagné à sortir vers le haut, mais voilà, campe sur une forme d'arrogance mais qui a l'image de... Ce que je peux percevoir au sein des délégations en salle de presse, à l'Eurovision, etc., où il y a de l'arrogance, et ce n'est pas le seul pays à être arrogant, mais c'est compliqué.

  • Speaker #2

    Et au-delà de ça, je pense que typiquement Israël, et ce n'est pas qu'à l'UE, c'est vraiment partout, on l'a évoqué, du 1 à l'UEFA, à la FIFA, Israël a une véritable stratégie diplomatique de soft power, mais depuis 30 ans, c'est-à-dire que vraiment ce n'est pas que depuis deux ans. vraiment, je vous le dis par avance, mais là je mets mes mains à couper, ils ne partiront pas de leur plein gré. C'est une hypothèse, à mon sens, impossible. Politiquement impossible.

  • Speaker #1

    Oui, mais on a le droit de rêver.

  • Speaker #2

    Non, non, mais...

  • Speaker #1

    Tu vois comme il est rabat-choir.

  • Speaker #0

    Et alors justement, le scénario 3 est celui qu'on se souhaite tous, finalement. Attendons le mois de décembre, mais Israël est exclu tôt ou tard du concours. Mais selon le moment où la décision tombe, les conséquences peuvent changer du tout au tout. Si l'exclusion est précoce, par exemple, qu'est-ce qui se passerait ?

  • Speaker #2

    Typiquement, et là, on le sent, la transition est toute faite. Si c'est suffisamment précoce, genre dans quelques semaines, l'UER, semble-t-il de ce que j'ai lu, a contacté des pays qui ne viennent plus à l'Eurovision pour leur dire « Bon, en fait, cette année, si vous voulez revenir, revenez et vous paierez un peu moins cher que le prix normal » . En gros, parce que... Ils veulent compenser. Il y a des promos d'Halloween. Oui, mais c'est un peu ça. Si vous voulez avec Voisin, c'est moins 50% sur le deuxième.

  • Speaker #1

    Moins 50% sur l'étoile d'araignée.

  • Speaker #2

    Donc il y a un côté où ils se préparent, ou en tout cas ils ouvrent des pistes pour potentiellement compenser cette perte financière.

  • Speaker #3

    Et je pense que politiquement, géopolitiquement, des pays comme le Liban, qui justement ne participent pas parce qu'Israël est présent dans le concours, là aussi se positionneraient pour manifester quelque chose. et on reviendrait encore dans une dimension politique et une démarche politique.

  • Speaker #0

    Oui, mais l'Allemagne et l'Autriche, par exemple, qui ont annoncé d'entrée de jeu que si l'Israël ne participe pas cette année, eux ne participeraient pas. Est-ce que du coup, de facto, c'est le gouvernement comme il est dit ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est les politiques. Et si l'Autriche se retire du concours, l'Autriche et la chaîne autrichienne ORF, elle va devoir... payer un sacré... Pour une émission,

  • Speaker #1

    elle ne participe même pas qui va se dérouler au UK encore.

  • Speaker #2

    Et justement, il y a un aspect, comme tu l'évoquais, sur la temporalité. C'est que plus on attend, plus l'organisateur va avoir du mal à boucler son budget. Et j'ai vu passer le chiffre de 25 millions d'euros. Et n'oublions pas que les télédiffuseurs qui participent, c'est une bonne partie de ces 25 millions, même s'il y a des sponsors, il y a tout ça, la ville a payé. Mais il y a aussi les pays participants. Donc si d'un coup, où il y a 8 pays en moins ou 10 pays en moins, ben... Soit ils vont devoir virer les hôtes, enfin ils vont devoir faire des trucs pour que le budget s'équilibre, ou alors les prix des places vont exploser.

  • Speaker #1

    Après c'est de notre autorité publique en Europe de boucler un budget en ce moment, je sais pas ce que vous en pensez, mais bon voilà, je trouve que c'est assez difficile non ?

  • Speaker #0

    En tout cas dans les deux cas, le résultat est le même, l'Eurovision ne sortira pas indemne de cette situation, la décision juste n'existe plus à défaut de l'avoir pris trop tard. Et quel que soit le choix, il faudra reconstruire la confiance aujourd'hui autour du concours et repenser entièrement le système. Et du coup, c'est ce dernier point que je voudrais prendre à l'aborde, c'est la réforme autour du concours qui est inévitable. Parce que c'est là que tout converge. Parce que dans chacun de ces scénarios, repenser l'organisation du concours, ce n'est plus une option, c'est nécessaire.

  • Speaker #2

    C'est obligatoire. Là, le statu quo ne fonctionne plus. C'est-à-dire vraiment, même s'ils ne l'excluent pas, on s'en fiche, on n'a pas encore les résultats. mais Quand bien même, quel que soit le choix sur Israël, il faut que derrière, il y ait aussi une nouvelle charte, des nouveaux règlements, des éléments sur le vote qu'il faut potentiellement revoir. Parce qu'en fait, ça ne tient plus. Quand bien même, ils sont exclus. Même si on exclut l'Azerbaïdjan, même si on exclut Israël, les pays problématiques d'un point de vue générosité des guerres, il y a quand même des éléments sur le télévote, par exemple sur un labu du télévote de 20 fois où on peut voter pour le même pays. Je trouve que ce n'est pas très juste. Il y a un effet où les diasporas ont une influence non négligeable sur le télévote. Et quelle que soit la diaspora arménienne, c'est pareil. C'est pour ça qu'on donne beaucoup en vote du public à l'Arménie, parce qu'on a une diaspora arménienne très importante. Peut-être que le vote du public pourrait être limité, et comme ça se fait aux juniors, il y a des moyens pour limiter. Et c'est 20 votes par personne, c'est beaucoup.

  • Speaker #3

    Pour faire les votes en ligne. D'ailleurs, c'est le Royaume-Uni qui vient à annoncer qu'il n'y aurait plus de vote par téléphone et uniquement en ligne. Mais effectivement, là, cette année, Israël qui occupe le sujet de cet épisode, on voit bien que sur le télévote, il y a eu quelque chose qui déconnait. Ne serait-ce que quand on regarde, ils sont premiers du télévote. Et en termes de stream, la chanson est vers la 20e place. Là où Espresso Macchiato pour l'Estonie est deuxième du télévote. L'une des chansons les plus streamées, c'est une chanson que j'ai entendue en vacances du côté d'Andorre, en Italie, etc. Donc,

  • Speaker #0

    il y a un vrai lien entre le télévote et l'appréciation de la musique. On ne peut pas se cacher derrière l'arbre.

  • Speaker #3

    Quand on voit des gens tweeter, moi, je ne regarde pas le concours, mais je vais voter pour Israël quand même. Et puis, il y a la possibilité de voter 20 fois par carte SIM. Qui vote 20 fois par carte SIM ? Je veux bien que parmi les auditeurs et auditrices, il y ait des... des Eurofans Ardos ou que Quentin, visiblement, qu'on me désigne du regard, non, ou alors je n'ai pas compris. Si, on vote quand même plein de fois. Mais moi,

  • Speaker #1

    je n'y arrive jamais. Ça ne marche pas, on n'a pas les bonnes signes. Ça ne marche jamais, moi.

  • Speaker #3

    Non, c'est qu'il faut voter avec le numéro donné sur France 2. Mais effectivement, après, on ne peut pas... Je crois qu'on s'est loupé. Un jour,

  • Speaker #1

    il faudra que je vous explique.

  • Speaker #3

    Je vous expliquerai tout ça. Non, mais effectivement, il y a quelque chose à revoir. Et je pense qu'à minima, s'il y a un truc qui bouge, je pense qu'on va nous annoncer du nouveau au Télévote. Moi, je serais assez client d'un retour des jurys en demi-finale qui permettrait déjà de refaire un écrémage et de remettre un peu plus les guises au milieu du village. Des bonnes propositions. Voilà. Et ensuite, limite, si on donne à 100%. la voix au chapitre au public en demi, moi je serais assez dictatorial et je dirais qu'en finale, c'est 25% télévote, 75% jury.

  • Speaker #2

    Oh waouh ! Oui Fabien ! Marionne-nous !

  • Speaker #3

    Et l'UER, s'il maintient ses 20 votes par carte sim, il engrange l'argent, mais c'est 25% du résultat final.

  • Speaker #1

    perd le côté un peu, c'est l'émission est aux gens, quoi, tu vois. Alors,

  • Speaker #2

    n'oublie pas que ça date de 99. Avant 99, c'était que des jurys.

  • Speaker #1

    Peut-être, mais aujourd'hui, pour intéresser les gens au concours, il faut bien qu'ils aient un pouvoir dessus. C'est comme la Starac, c'est comme tous les trucs comme ça. Oui, mais là, je suis d'accord avec Vincent, parce que ça fait partie intrinsèquement du truc. Tu dois intégrer les gens, même s'ils ont des goûts de merde.

  • Speaker #3

    Est-ce que les gens, ils ne se sentent pas floués quand ils votent pour des artistes qu'ils ont aimés et qu'ils voient que remporte le télévote un ou une artiste qui a bénéficier, on va dire, des circonstances d'une campagne du réseau diplomatique. Il ne faut pas oublier, et là encore, quand on dit non, non, non, c'est apolitique, etc. Il y a eu toute une campagne de promotion sur YouTube dans des spots vidéo de Yuval Raphael cette année, qui représentait donc Israël, pour appeler au vote, et ça payé par une branche du ministère de la Culture. Oui,

  • Speaker #0

    mais Malte l'a déjà fait. Malte l'a fait aussi. Je veux dire, il y a des pays qui le font. En revanche, je suis d'accord avec toi. C'est l'intensité, là. Parce qu'il y a aussi le poids de diaspora. Et ça, on n'arrivera jamais à le quantifier. Sauf comme le junior, à mon avis, c'est-à-dire en interdisant de voter plus de X fois pour un seul et même pays. En revanche, je vais vous dire, moi, je vais vous dire, si vraiment il faut qu'on en arrive là, mais faisons gagner l'Israël ! Et voyons comment l'UR se démerde de la situation. Ils vont rien dire.

  • Speaker #1

    On dirait voter pour l'URN et on va voir. Moi, j'en peux plus d'entendre ça. Oui, c'est pareil pour Israël. Mais le gros problème, c'est qu'en fait, s'ils font ça, l'UR ne fera rien, Thomas. Elle ne fera rien du tout. C'est l'Israël qui a gagné, donc des courroies là,

  • Speaker #2

    mais il y en a eu. Là, il y aurait des retraits. Comme les Jeux Olympiques dans les années 80. Les artistes et le public se chargeront de prendre les décisions eux-mêmes. Quand c'était Moscou-Los Angeles, la moitié des pays n'y allaient pas. Donc c'était vraiment, c'est un autre Eurovision. C'est vraiment, t'as la carte ou t'as pas la carte.

  • Speaker #3

    Juste pour revenir sur, quand il y a des campagnes pour les votes et tout, je fais la différence entre une campagne qui est financée par le diffuseur et une campagne qui est financée par... une branche du ministère de la Culture et des Affaires étrangères. Donc là, il y a de l'argent, on va dire, public, mais de l'État qui est mis dedans, avec des résultats qui, peut-être, que ça n'influence pas plus que ça les votes, mais il y a peut-être de l'ordre à remettre. Et sur le cas de Malte, qui avait acheté notamment du côté des bookmakers pour faire monter la cote de sa candidate Destiny en 2021, peut-être que... Une fois que c'est identifié, à l'UER de sanctionner.

  • Speaker #1

    Ils auraient peut-être dû mettre plus d'argent dans sa mise en scène.

  • Speaker #2

    Et puis je crois qu'elle a fini dans les choux même au télévote.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour cette approche. Non,

  • Speaker #1

    c'est nous qui te remercions Thomas.

  • Speaker #0

    Il est temps de clôturer cette émission avec nos verdicts et nos messages finaux. Alors ce qu'on vit aujourd'hui autour de l'Eurovision dépasse largement la musique, on en a parlé pendant plus d'une heure dans cet épisode, mais ce n'est plus seulement un concours, c'est devenu un miroir, celui d'une Europe fracturée, hésitante, et qui ne sait plus comment conjuguer la morale, la politique et l'art. Alors avant de se quitter, je vous propose un dernier tour de table, les garçons si vous voulez bien, et Vincent je vais commencer par toi. Artistiquement, qu'est-ce qui reste à sauver aujourd'hui de l'Eurovision ? Mais tout !

  • Speaker #1

    Tout évidemment. Après, moi, j'ai un côté cucuit, les petits oiseaux. Mais les temps sont durs pour les rêveurs. Et oui, je pense que non, il faut garder foi en la musique, en les artistes, en les messages que l'art permet de faire véhiculer, les belles valeurs que ça transmet, de valeurs de tolérance, d'amour, de choses comme ça. Et je pense que l'Eurovision est un vecteur de ça. Et c'est ça qui est important. C'est ça qui est important.

  • Speaker #0

    Je pense que tu as raison.

  • Speaker #1

    Eh bien tu sais quoi ? Moi aussi je pense que j'ai raison.

  • Speaker #0

    Quentin, toi, ton regard géopolitique sur ce qu'on vit ?

  • Speaker #2

    En fait, je suis très partagé, je suis très excité parce que c'est très intéressant vu la situation, mais ça m'agace en fait, notamment, ma cible c'est vraiment l'UER, vous l'avez compris, ça m'agace cette fausse neutralité et je trouve que justement, vu la situation, enfin l'UER va sortir du bois, va être obligée de sortir du bois et de trancher, de prendre une position politique et si elle ne le fait pas là, Elle devra le faire l'année prochaine ou dans deux ans. Donc, quoi qu'il arrive, elle va devoir le faire. Donc, en fait, je suis presque content, malheureusement, que ça arrive maintenant. Mais j'aurais voulu qu'elle le fasse et qu'en fait, qu'elle reconnaisse que l'Eurovision est quelque chose de politique. Et quand je dis politique, ce n'est pas quelque chose de clivant. C'est juste, c'est un sujet politique. Ça charrie des croyances, ça charrie des visions du monde, ça charrie des éléments de culture des pays. Donc, c'est forcément politique. Simplement, on va arrêter de se cacher derrière des gros termes unis par la musique. Ok, on est peut-être unis par la musique, mais des pays ont le droit aussi de représenter quelque chose du moment, par contre, qu'il faut qu'on crée un code de conduite. Par exemple, c'est une hypothèse qu'on avait déjà évoquée, un pays en guerre, quel qu'il soit, victime ou agresseur, ne peut pas participer au concours. C'est une idée à la fois de réforme et en même temps de code de conduite. C'est-à-dire qu'en gros, tout le monde peut participer, mais dès que vous êtes incriminé, impliqué dans une guerre, vous revenez pas. Et vous revenez dès que c'est terminé. En gros, tu vois, c'est vraiment une sorte de vrai... c'est pas une neutralité, c'est de vrai discours politique très clair. Que l'EER soit claire comme institution Et transparent

  • Speaker #1

    Et puis c'est sûr que tu sais La menace de attention hein Si tu finis pas la guerre tu participes pas à l'Eurovision Ah bah tout de suite en deux jours c'est plié Ah bah c'est plié on arrête On arrête Peut-être pour l'Israël oui

  • Speaker #0

    Fabien d'un point de vue médiatique quel est ton verdict ?

  • Speaker #3

    Moi, je me pose là de plus en plus la question de comment faire mon travail sur place en salle de presse. C'est une question qui me préoccupe depuis les deux dernières éditions. Jusque-là, j'ai l'impression d'avoir réussi à faire tout ce que j'ai pu, ou en tout cas à ne pas faire ce que je ne voulais pas, à entrer dans des compromissions. Ce que je pouvais raconter, je le racontais. On n'a pas accès à la délégation israélienne. On ne peut pas poser de questions. Par exemple, à Yuval Raphael cette année, j'aurais aimé. lui poser la question, vous chantez « A new day will rise » , à quoi est-ce que ce nouveau jour qui va se lever ressemble pour vous ? C'est une manière d'aborder la situation telle qu'elle est et en même temps de l'amener à s'exprimer parce que je pense qu'il faut aussi qu'on dit « machin représente tel pays » . Et bien quand on représente, c'est dans tous les sens du terme et il faut aussi savoir répondre aux questions ou alors dire « non, je ne veux pas répondre à cette question » qui est une réponse aussi. mais moi je préfère Une artiste qui va me dire, non, non, cette question, je ne souhaite pas y répondre, etc. Et bon, ok, fair enough, qu'une sorte de barricade érigée autour. Et sachant que je ne sais même pas, moi, si Yuval Raphael, par exemple, allait-il répondre à des journalistes ? Mais aujourd'hui, quand on représente particulièrement Israël, il faut savoir qu'on y va avec un fardeau un peu plus lourd, parce qu'on n'est pas là que pour... défendre sa voix et sa chanson. Il y a des choses qui vous dépassent. Et quand on s'engage dans ce processus de sélection, je pense qu'il faut l'avoir en tête et ne pas jouer complètement l'innocence.

  • Speaker #2

    Et toi, Thomas ?

  • Speaker #0

    Moi, ce que je retiens, c'est que finalement, l'Eurovision ne disparaîtra peut-être pas demain, mais elle n'est clairement plus la même. Quand le concours est né pour rassembler l'Europe devient aujourd'hui une fracture morale, il faut savoir le dire. Et je pense que notre rôle aussi, ... en tant que podcast qui décrypte l'Eurovision, c'est de prendre des positions et de faire ce genre d'émissions où factuellement, on va évoquer les points. Aujourd'hui, l'UER, elle a reculé sur le vote. Donc, on voit bien qu'elle est un peu fébrile. Mais elle n'a pas reculé clairement sur le problème. Le cessez-le-feu ne suffit pas, je trouve, pour moi, à effacer la honte de ce qui se passe depuis plus de deux ans au Moyen-Orient. En attendant la suite des événements, écoutez... Continuez à suivre 12 points parce que c'est ici qu'on décryptera plus que jamais le concours de l'Eurovision. Merci à toutes et tous de nous avoir écoutés. Merci Quentin, merci Vincent, merci Fabien d'avoir participé à cette émission qu'on a bien plus préparée que la moyenne.

  • Speaker #1

    Moi j'ai rien foutu.

  • Speaker #0

    Parce qu'il fallait qu'on ne se trompe pas dans les sujets évoqués. On est ravis que vous continuez à nous écouter. N'hésitez pas à nous soutenir. à vous abonner au club 12 points pour nous permettre de continuer à exister pour ça il suffit de vous rendre sur notre site internet dans la rubrique boutique Tudududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududud On vous fait un gros bisou. Merci à toutes et tous de nous suivre. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le autour de vous. Commentez sur les réseaux sociaux. Il faut que ça fasse du bruit. N'hésitez pas à nous aider, comme vous le faites si bien depuis de nombreuses années maintenant. À très bientôt dans 12 points. Salut !

  • Speaker #3

    Au revoir et merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Je t'en prie.

  • Speaker #3

    Il sent bon ce micro.

Description

Crise historique : l’Eurovision au bord de l’implosion

Depuis 1956, l’Eurovision a résisté aux crises. Mais en 2026, la participation d’Israël — alors que le pays est accusé de crimes de guerre à Gaza — plonge l’UER (Union Européenne de Radio-Télévision) dans une tempête morale, politique et médiatique. Public divisé, diffuseurs menaçant de se retirer, système de vote contesté : jusqu’où le concours peut-il tenir sans se renier ?

Dans cet épisode spécial, Thomas (hôte), Fabien (journaliste médias), Quentin (spécialiste politique) et Vincent (artiste, chroniqueur) passent le concours au crible, sans langue de bois :

  • Partie 1 — L’UER au pied du mur : retour sur l’annulation du vote de novembre, la “neutralité” devenue intenable, et les fractures entre diffuseurs (menaces de boycotts vs. soutien à Israël).

  • Partie 2 — Géopolitique d’un concours : l’Eurovision comme outil de soft power ; trêve fragile qui ne change pas la perception ; double standard Russie/Israël ; quand l’UER déporte la parole morale vers fans, artistes et médias.

  • Partie 3 — La musique sous pression : de October Rain (2024) à New Day Will Rise (2025), lignes rouges franchies ; cas Bachar Mourad ; vers une contagion des “chansons-manifeste” où jurys et publics votent aussi une position.

  • Partie 4 — Quel futur ? Trois scénarios, tous coûteux :

    1. Israël reste → retraits en chaîne (Espagne, Pays-Bas, Irlande, Slovénie…) et perte de crédibilité ;

    2. Israël se retire de son plein gré → apaisement temporaire mais problème non résolu ;

    3. Israël est exclu (tôt = crise financière, tard = crise morale).
      Dans tous les cas, une réforme de fond devient inévitable : charte éthique, transparence, règles de vote repensées, procédure claire en contexte de guerre.

Entre analyse, contradictions de l’UER, satire (la chronique de Vincent) et amour sincère du concours, 12 Points pose la question qui fâche : la musique peut-elle encore réunir quand la scène devient un champ de bataille symbolique ?

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Depuis 1956, l'Eurovision a traversé les crises et les bouleversements politiques. Mais aujourd'hui, le concours est peut-être au bord de l'implosion. Comme vous le savez, le maintien de la participation d'Israël au concours pose un problème moral et politique sans précédent. Comment peut-on en 2026 applaudir dans la joie et la légèreté un pays accusé par une large partie de la communauté internationale de commettre un génocide à Gaza ? Alors pour bien comprendre l'ampleur du problème, il faut remonter au tristement célèbre 7 octobre 2023. Ce jour-là, le Hamas a mené une attaque terroriste d'une cruauté extrême, unanimement condamnée par la communauté internationale et nous tous. D'une ampleur sans précédent et qualifiée de crime de guerre, cette offensive a provoqué en Israël, rappelons-le quand même, environ 1200 morts, majoritairement des civils, plusieurs centaines de blessés, plus de 250 personnes enlevées, parmi lesquelles des hommes, des femmes et des enfants. Bref, cette attaque a suscité une onde de choc mondiale et conduit à juste titre l'État d'Israël à engager des actions destinées à protéger sa population du Hamas. Mais la riposte a été d'une ampleur disproportionnée.

  • Speaker #1

    Et c'est là que réside le cœur du scandale.

  • Speaker #0

    Depuis, dans la bande de Gaza, le bilan est dramatique. Selon les autorités sanitaires, plus de 67 000 morts ont été recensés, dont une part importante de civils, dont des enfants. Des ONG et commissions internationales dénoncent des violations graves du droit international humanitaire. Le système de santé est à l'agonie. Les hôpitaux détruits, l'accès à l'eau, à la nourriture, au sanitaire, à l'aide humanitaire est entravé. Parallèlement, Netanyahou, au sommet de la gouvernance israélienne, n'a pas reculé lors de son discours à l'ONU. Il a déclaré

  • Speaker #2

    Israël a rebondi de son jour le plus sombre pour délivrer un des plus étonnants retours militaire de l'histoire. Mais nous ne sommes pas encore terminés. Les derniers remèdes de Hamas sont en train de se mettre en place à Gaza. Ils ont vaut de répéter les atrocités de l'octobre 7, encore et encore et encore, peu importe comment diminuent leurs forces. C'est pourquoi Israël doit finir le travail. C'est pourquoi nous voulons le faire le plus vite possible.

  • Speaker #0

    Il a aussi rejeté fermement tout projet d'État palestinien, qualifiant cette idée de, je cite, « folie pure » et affirmé que reconnaître la Palestine serait une « marque de honte » . Ce sont des mots d'une violence politique extrême. Ils viennent d'un dirigeant qui ne cache plus ses ambitions d'annexion et de domination. Et c'est malheureusement cet Israël-là, avec ce passif, que l'Union Européenne de Radio-Télévision a fait participer et continue à laisser participer à l'Eurovision. Alors, l'organisation invoque son principe d'apolitisme, une façade qui ne tient plus face aux scènes que nous venons de décrire. Le paradoxe est flagrant, la Russie, après son invasion de l'Ukraine, a été exclue en 48 heures de l'Eurovision. Israël, malgré ses accusations massives de crimes de guerre, reste elle protégée. C'est devenu une blessure morale, un affront à la conscience collective. Aujourd'hui, les menaces de retrait de plusieurs pays, dont l'Espagne, demeurent. Alors, l'Eurovision... survivra-t-elle à cette crise historique ? Pour en débattre avec nous, je suis entouré aujourd'hui de Fabien, journaliste spécialiste Eurovision chez 20 minutes. Bonsoir Fabien.

  • Speaker #3

    Bonsoir Thomas, bonsoir les garçons.

  • Speaker #4

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Quentin est avec nous, professeur de sciences économiques et européennes à la Sorbonne et spécialiste géopolitique du podcast notamment. Salut Quentin.

  • Speaker #3

    Salut Thomas,

  • Speaker #5

    salut les garçons.

  • Speaker #0

    Et Vincent, chanteur et comédien, spécialiste des enjeux musicaux et qui interviendra notamment avec une chronique qui devrait nous faire quand même du bien. Salut Vincent !

  • Speaker #6

    J'espère, parce que je ne suis pas revenu du cabaret cochon pour me faire chialer, ça ne sert à rien, merci !

  • Speaker #0

    En tout cas, cet épisode est difficile mais nécessaire pour nous à faire. Crise historique, l'Eurovision au bord de l'implosion, bienvenue dans 12 points, le podcast qui décrypte l'Eurovision.

  • Speaker #7

    L'Eurovision, c'est beaucoup plus qu'un concours de chansons.

  • Speaker #0

    C'est de la politique, des coulisses, des drames. Et ça, personne ne vous l'explique comme nous.

  • Speaker #4

    12 Points, le podcast, premier média francophone dédié à l'Eurovision depuis 2021.

  • Speaker #7

    Pour continuer nos enquêtes, nos débats et nos analyses sans langue de bois,

  • Speaker #0

    on a besoin de vous ! Rejoignez le club 12 Points, vous soutenez le podcast et profitez de bonus exclusifs.

  • Speaker #4

    Avant-première, réduction sur les événements et un groupe WhatsApp privé avec nous quatre.

  • Speaker #0

    Le club 12 points.

  • Speaker #4

    On décrypte. On débat. On rit. Avec vous.

  • Speaker #0

    Souscrivez au club sur notre site internet 12.podcast.com slash boutique. Alors on vous l'annonçait dans le 12 minutes qu'une session extraordinaire avait été convoquée par l'UER. On en était très content d'ailleurs en novembre pour que tous les adhérents à l'UER qui participent ou non à l'Eurovision votent pour ou contre l'exclusion d'Israël au concours 2026. Or on apprend il y a quelques jours seulement que finalement cette session a été ajournée. Pourquoi ? Bah je sais pas !

  • Speaker #5

    Bon déjà premier élément Thomas, j'aime bien que tu fasses référence au 12 minutes. Comme si nous avions un média national que tout le monde nous écoutait. C'est évident ! Mais on l'a dit, il a semené dans le 12 minutes.

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs formats dans 12 points, exactement.

  • Speaker #5

    Et pour revenir à la question et au sujet, bon, il semblerait que le contexte du cessez-le-feu signé de manière internationale et soutenu notamment par les Américains ait pu, temporairement en tout cas, réduire un petit peu les tensions vis-à-vis d'Israël, enfin plutôt de l'action de ce que fait Israël en Palestine, notamment sur l'échange des otages détenus par le Hamas et de prisonniers palestiniens. détenus par Israël, où en fait les échanges sont quasiment là, à l'heure où on parle, le 20 octobre, quasiment terminés. Donc il y a eu une baisse de tension.

  • Speaker #0

    On est le 20 octobre, la trêve a été signée le 9, et dès le lendemain, normalement le 10, les CCFE prenaient part. Et donc cette trêve force l'UER à prendre du recul sur le vote de la participation ou non de l'Israël à l'Eurovision ?

  • Speaker #5

    Alors force, je pense que le mot est un peu fort, mais disons qu'on a bien vu que l'UER avait un peu tardé à organiser cette réunion, Alors que... Il y avait vraiment des dizaines de médias publics qui appelaient à cette réunion. Donc là, on se sont dit qu'on peut supposer, c'est vraiment, on émet une hypothèse, qu'ils ont rejoint le mouvement de désescalade en se disant, bon, on va éviter de remettre de l'huile sur le feu dans trois semaines, quatre semaines. On va attendre la réunion qui était prévue en décembre pour le faire.

  • Speaker #0

    Du coup, la reporter cette décision, c'est la temporiser. Oui, mais pourquoi ?

  • Speaker #5

    Pour gagner du temps, Thomas. Pour gagner du temps et pour éviter que le sujet en fait redevienne un sujet polémique parmi les télédiffuseurs. Donc j'ai l'impression, on n'a pas encore de détails sur ce qui va se passer dans cette réunion de décembre. On ne sait pas encore si ça sera du contraignant juridiquement en fonction de ce qui est voté. On n'a pas encore vraiment l'ordre du jour, les questions qui seront abordées. On a l'indication qu'il y aura une discussion, mais est-ce qu'elle sera suivie d'un vote ? On n'a pas encore les détails. Dans les prochains 12 minutes, on en parlera probablement.

  • Speaker #3

    Oui et puis il y a... Il y a aussi une différence entre un vote qui intègre tous les pays membres de l'UER, y compris ceux qui ne participent pas à l'Eurovision. Et parmi ceux-ci, il y a le Liban, la Jordanie, l'Égypte, des pays qui ont une hostilité à l'égard d'Israël. Donc ça fait un certain nombre de votes déjà contre. Là, si c'est une discussion qui ne prend en compte que les diffuseurs participants, ça veut dire qu'Israël est potentiellement moins... menacés.

  • Speaker #6

    Tout cela dénote quand même d'un cruel manque de couilles, non ?

  • Speaker #0

    Exactement, parce qu'en fait on sait aujourd'hui, les diffuseurs européens sont très divisés sur la question.

  • Speaker #5

    Oui, ça clive, on l'a déjà évoqué dans nos 12 minutes précédentes, on a au moins 5 à 6 médias qui ont dit quoi qu'il arrive d'ailleurs, même si l'UER garde Israël, enfin si Israël reste dans l'UER, il y a déjà 5 médias qui ont dit quoi qu'il arrive. En fait, du moment qu'Israël n'est pas exclu, Nous partons. Donc c'est binaire. En tout cas, pour 5-6 médias, c'est binaire. Il y a des pays qui sont entre deux, qui attendent justement, qui attendaient ce vote d'octobre pour se positionner. Pardon, ce vote de novembre pour se positionner. Ils vont devoir donc retarder leur positionnement à décembre pour, objectivement, en tout cas pour publiquement s'exprimer. Je crois que c'est le cas de la Finlande, si je ne dis pas de bêtises. Elle avait dit qu'elle n'en pense pas moins, mais elle attendait ce vote de novembre pour pouvoir s'exprimer. Le problème, c'est que si on attend décembre... Il y a plein de médias qui n'auront pas l'occasion de s'exprimer avant le vote de décembre, si c'est un vote juridiquement contraignant. Et donc, possiblement, jusqu'au bout du bout du bout, la stratégie du chaos. L'UER, on a l'impression qu'ils vont mettre littéralement, malheureusement, le mot, le coude sous la gorge des médias en disant c'est aujourd'hui ou maintenant. Et vous n'avez pas le temps de débattre, c'est aujourd'hui ou maintenant.

  • Speaker #6

    Mais parce que ce n'est pas un peu tard, du coup, décembre en vrai, si on prend en compte la sortie des chansons, le choix des artistes.

  • Speaker #5

    C'était notamment pour ça que l'organisateur autrichien avait annoncé il y a un mois et demi maintenant qu'exceptionnellement, les médias pouvaient se retirer jusqu'au 31 décembre, alors que d'habitude, c'est jusqu'à septembre ou octobre. C'est deux mois plus tôt, sans pénalité financière, parce qu'un pays peut toujours se retirer, mais il paiera une amende s'il se retire trois semaines avant.

  • Speaker #3

    Et là, on peut voir effectivement parler des diffuseurs, mais là, la voie qui est celle vers laquelle on se dirige de ce vote en décembre, ou en tout cas de cette discussion. C'est celle de Delphine Ernotte finalement, puisque même dans le communiqué qui a été adressé aux diffuseurs de l'UER et parlant de ce vote en novembre qui n'est plus à l'ordre du jour, mais Delphine Ernotte disait clairement que le board de l'UER, puisqu'il y a plusieurs instances quand même, dont une instance qui gère l'Eurovision, mais que les big boss... de l'UER était en gros favorable parce que tout le monde participe, mais que étant donné que la situation est ce qu'elle est, on consent à ouvrir un vote. Mais on voit bien que c'était un petit peu entraînant des pieds et donc finalement, on peut se dire, là, Delphine Ernotte a eu gain de cause.

  • Speaker #0

    Reculer la décision aussi, on le sait, on l'a évoqué déjà plusieurs fois, c'est aussi se prémunir des enjeux de départ potentiel, soit de sponsors, soit de pays participants et du coup, d'enjeux économiques claires autour de l'organisation du concours. En reportant ce vote, l'UER préfère, vous pensez, sa survie économique à une cohérence plutôt morale ?

  • Speaker #5

    Ça me paraît évident et c'est vraiment l'idée que je disais juste avant. C'est-à-dire que si vraiment on laisse très peu de temps au pays pour se positionner, on sera déjà mi-décembre, donc c'est déjà très tard si un pays veut se retirer ou au contraire lancer son processus de sélection. Donc des pays vont se dire, bon en fait de base on ne voulait pas, mais en fait comme on doit décider très tardivement, bon ben on vient. Et donc, ils vont y aller.

  • Speaker #6

    Tu ne penses pas que ce sera l'effet inverse, justement ? Parce que moins de préparation pour les artistes, moins de préparation pour la chanson. Moi, je me dis genre, vu qu'on n'a pas de pénalité, on n'y va pas. Et puis voilà, comme ça, c'est fait.

  • Speaker #3

    Non, parce que je pense qu'aussi, il y a l'enjeu d'organiser un événement, notamment pour les pays qui ont des sélections. Et on voit qu'en Espagne, qui est l'un des fers de lance, on va dire, en faveur de l'exclusion d'Israël du concours. Il a été annoncé que le Benidorm Fest se tiendrait bien. Oui, bien sûr. Et que...

  • Speaker #6

    Mais pour faire rayonner de toute façon la musique espagnole au sein de l'Espagne, de toute manière.

  • Speaker #3

    Oui, c'est ça. Et que si jamais... En tout cas, les candidats et candidates sont déjà au courant que si jamais il y a un retrait espagnol, ils auront gagné pour la gloire de l'Espagne.

  • Speaker #5

    Je crois que c'est la même chose pour l'Irlande. Elle dit qu'ils avaient déjà leur émission. Tant mieux. En gros, c'est prévu. Si on va à l'Eurovision, c'est le gagnant qui y va. Mais de toute façon, l'émission aura lieu. C'est comme le Sanremo. Il aura lieu quand il arrive. Sanremo, parce que c'est pour la musique italienne. Il aura lieu quand il arrive. Il aura lieu parce que ça marche. Ça marche dans les pays.

  • Speaker #0

    En tout cas, en défendant cette neutralité à tout bout de champ par l'Eurovision, je trouve qu'elle perd cruellement en crédibilité morale et médiatique l'UER aujourd'hui. parce qu'en vrai... L'Eurovision qui se veut ne pas être une tribune politique aujourd'hui, en ne disant rien, elle a un positionnement politique, l'UER, clair.

  • Speaker #5

    Oui, parce que la neutralité, c'est politique.

  • Speaker #3

    Oui, c'est ça, ne pas choisir, c'est choisir. Et on va dire que là, on est dans une situation où l'UER est, on va dire, confrontée, pour utiliser une image, le nez dans le caca. Mais ça ne date pas d'aujourd'hui, en fait, ce côté, mais non, mais non, on est apolitique. Voilà ça... posé aucun problème d'organiser le concours en Azerbaïdjan dans des conditions désastreuses pour les droits humains. En se bouchant de neige comme ça pendant six mois. C'était beaucoup moins polémique à l'époque. Donc voilà, la dimension politique du concours, elle a toujours été présente, de manière plus ou moins affirmée. Là, c'est juste que l'UR ne peut plus, aujourd'hui, se retrancher derrière ce côté apolitique.

  • Speaker #0

    De toute façon, elle a déjà pris une position politique, notamment par l'ingérence qu'elle a sur la gestion de l'expression journalistique autour du concours. On le voit bien, il y a une ligne directrice dans les médiabooks qui oblige, quand on est accrédité, à parler de l'Eurovision sous de bons termes, qui oblige les journalistes à ne pas poser des questions. aux candidats israéliens puisqu'en fait on leur interdit l'accès à ces candidats-là ?

  • Speaker #3

    Oui voilà, Israël a on va dire un statut d'exception à l'Eurovision. Par exemple à Bâle cette année, il y avait la possibilité après le turquoise carpet de poser des questions aux artistes une fois qu'ils avaient fini de parader. Certains en étaient répartis dans plusieurs salles, certains zappaient certaines salles mais venaient tous au moins à la rencontre de quelques médias. Là, Israël s'est fait porter pâle et il y a toujours cette espèce de statut d'exception.

  • Speaker #6

    Genre c'est ok.

  • Speaker #3

    Oui, vous comprenez, il y a des gens qui ont brandi des drapeaux palestiniens, donc ça les met mal, etc. Ils ne rencontreront pas les médias. Mais étant donné qu'on est des médias accrédités, on devrait avoir accès aux artistes. D'autant plus qu'il n'y a plus de conférences de presse post-demi-finale. Et il y avait même avant des conférences de presse après les répétitions, après chaque répétition, où on pouvait vraiment poser les questions à bâton rompu à tous les artistes. Et on a bien vu que là, depuis quelques années, c'est plus de conférences de presse, parce que notamment en 2024, des questions qui fâchent ont été posées à Eden Golan notamment. Par un journaliste polonais, qui s'appelle, que je retrouve son nom, Szymon Zasztelmazik, qui a donc demandé à Eden Golan à l'époque, est-ce que vous pensez que votre présence dans le concours présente un danger pour les autres candidats, pour les autres délégations ? Ce à quoi le modérateur de la conférence a dit « Vous êtes libre de ne pas répondre à cette question » et Joste Klein, le chanteur néerlandais, a dit « Pourquoi pas ? » Et donc il y a eu une tension et ce journaliste polonais là, et bien il n'a pas eu son accréditation cette année à Bâle. Et tous les youtubeurs aussi, enfin plein d'influenceurs, de créateurs de contenu influents sur l'Eurovision qui ont mal parlé d'Israël ou qui ont... excluent Israël de leur classement intégral, qui n'en ont pas parlé.

  • Speaker #5

    Ou qui ont juste posé des questions sur Israël.

  • Speaker #3

    Ou qui ont posé des questions. Et bien voilà, là aussi, pas d'accréditation et tout. Donc après, c'est ça, ça pose des questions sur l'exercice journalistique.

  • Speaker #6

    On est les prochains !

  • Speaker #5

    Vous n'aurez peut-être pas à Vienne.

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, ce qui est intéressant, c'est de se dire, l'UR étant incapable de prendre une décision et ayant cette folie de rester à tout prix apolitique, finalement, elle laisse un peu les fans, les médias, les télédiffuseurs et même les artistes être les porte-voix de la morale autour de ce concours. Et c'est ça qui est d'autant plus dramatique. C'est-à-dire qu'en fait, nous, c'est pas vu, pas pris. On organise, on récupère l'argent, mais en fait, c'est vous qui gérez après derrière dans vos coins.

  • Speaker #3

    C'est une tartufferie totale. Et quand on repense au concours 2023 à Liverpool... co-organisé par le Royaume-Uni et l'Ukraine, avec ses chansons pour la paix, etc. Enfin, c'était un truc... Est-ce qu'on le verrait encore aujourd'hui ? Non, parce qu'effectivement, si on appelle à la paix, il y a peut-être des pays qui doivent se regarder dans le miroir. Et puis, en fait, le concours, ça devrait être quelque chose de vivant. Si Israël participe, pourquoi est-ce qu'on n'autoriserait pas les UE, quand le public eu c'est vivant,

  • Speaker #0

    c'est bien sûr ça fait pas plaisir à l'artiste il y a du bruit de public qui applaudit pour camoufler qui est rajouté techniquement.

  • Speaker #5

    Et je voudrais rajouter Thomas sur ce que tu dis sur l'UER de base aussi structurellement l'UER se cache derrière les états membres et derrière les télédiffuseurs publics, c'est à dire l'UER est pas connu du grand public, c'est à dire nous on connait l'UER, puis en plus moi c'est ma passion de dire UER 128 fois par épisode

  • Speaker #6

    C'est déjà le cas.

  • Speaker #5

    Parce que là, en fait, contrairement à la FIFA, qui est connue du grand public, qui organise les Coupes du Monde, contrairement à l'UEFA, qui est connue aussi, puis qui organise les compétitions, l'UER est un inconnu pour le téléspectateur lambda qui regarde l'Eurovision. Donc, en coup, ils se disent, ah, c'est l'Eurovision. Ah, mais du coup, qui est là-dedans ? Bah, c'est les pays qui participent. Oui, alors oui, c'est des pays qui participent, mais il y a une institution derrière. Et en fait, ils se cachent derrière cette non-notoriété. Non, non, non, nous, on ne fait qu'organiser. on est neutre, vient qui veut, vient qui peut. Et qui paye. Et qui paye aussi, bien sûr. La copette arrive, le chèque. Et donc, en gros, il y a vraiment une stratégie de Delphine Ernaud, par exemple, n'en fait pas beaucoup, y compris en France, alors qu'elle préside l'UER et aussi France Télévisions. Elle n'essaye pas du tout de promouvoir l'existence de l'UER, parce que vraiment, c'est une marque presque cachée. C'est une organisation internationale cachée, que personne ne connaît, qui se cache derrière sa neutralité et sa charte de bonne conduite en disant, ah non, Voilà, c'est le pays, c'est l'Autriche qui organise. C'est l'Autriche qui organise.

  • Speaker #6

    C'est parce que c'est un peu vieux peut-être l'UER pour les gens aussi ? Non,

  • Speaker #5

    c'est parce que c'est leur stratégie. Eux, ils veulent avoir l'instance la plus grosse possible, c'est-à-dire avec le plus grand nombre de membres. Ils veulent vendre leur programme au maximum de pays. Donc, ils aiment le consensus mou. C'est-à-dire, du moment que ça ne cliffe pas l'Union européenne, du moment que ça ne cliffe pas l'essentiel des pays, tu l'évoquais Fabien, on n'a jamais eu de... polémique sur Arménie et Azerbaïdjan, qui sont deux pays qui participent au concours. Et bien là, par contre, ça touche un sujet tel, et tous les pays en parlent, l'UR se dit, bon, j'ai entendu que ça clive, donc on va organiser un vote. Mais elle y va vraiment en mode, bon, vous m'avez forcé la main, et moi, je ne veux pas, en tant qu'UR, je ne veux pas prendre la décision, je ne veux pas décider. Donc, vous savez quoi ? Vous allez voter. C'est vous qui allez voter. C'est comme le référendum. Vous n'êtes pas d'accord ? C'est clivé ? Eh bien, votez. Et puis, démerdez-vous, et le résultat, Si c'est non, ça sera non. Et moi, ce n'est pas moi qui choisis.

  • Speaker #6

    En tout cas, Quentin imite super bien la voix de l'UER. Je ne sais pas si vous remarquez, mais vraiment... Un gagnagnard, des connards !

  • Speaker #3

    La stratégie pour l'UER, c'est de vendre la marque Eurovision. Et là, il y a en projet une tournée de trois semaines avec le top 10 dans plusieurs pays d'Europe. Si Israël participe à l'Eurovision 2026 et finit dans le top 10, qu'est-ce qui va se passer ? Voilà, c'est aussi, est-ce qu'ils auront le droit ? Eh oui, ils auront le droit de dire, ah bah non, finalement, on ne va pas participer au concert. Alors que tous les autres artistes de la France, de l'Italie, etc. doivent signer et s'engager à partir de cette tournée de trois semaines, après avoir pris leur tour de lessiveuse. C'est comme l'Astara qui fait la tournée, tu es obligé de faire la tournée. Voilà, c'est nouveau. Après, est-ce que ça va être aménagé ? Ça n'aura peut-être jamais lieu, du coup. Est-ce qu'il y aura des aménagements faits depuis ? C'est vraiment le projet, là, gros accent mis sur le marketing, avec potentiellement aussi davantage de merchandising à l'effigie des artistes. Donc voilà,

  • Speaker #0

    ça peut poser des questions. Mais c'est surtout qu'aujourd'hui, cette fracture politique, tout le monde en parle. Elle n'est pas juste liée à la prise de position de l'UER. C'est logique que quand on voit un artiste concourir pour un pays en guerre, ce soit impossible. de faire abstraction. Et c'est en ça que je trouve ça stupide de ne pas oser prendre position, parce qu'en refusant de reconnaître ça, l'UE semble vivre dans un autre monde.

  • Speaker #5

    Et c'est même absurde, c'est plus qu'absurde Thomas, c'est complètement paradoxal, puisque les artistes depuis 2024 signent un code de conduite dans lequel pendant l'organisation du concours, quand ils sont sur place, ils ne doivent pas aborder de sujets politiques. Donc il y a un côté où les journalistes n'ont plus le droit, comme nous l'a dit Fabien, et les artistes eux-mêmes n'ont plus le droit de s'exprimer. Or les artistes, d'ailleurs tout comme les journalistes, sont aussi des citoyens qui, s'ils veulent s'exprimer, ils devraient s'exprimer. Donc là, la liberté d'expression de « Cher à l'UER » en prend un sacré coup.

  • Speaker #3

    Oui c'est ça, il faut composer parce que moi perso, en 2024-2025, j'ai traité la participation d'Israël. On va dire factuellement, quand il y avait quelque chose d'important ou de majeur, mais c'était hors de question pour moi d'être dans quelque chose qui se rapporterait à de la communication, en reprenant des éléments de langage, de communiqué de presse donnés par la chaîne israélienne Cannes. Non, si je peux interviewer l'artiste et poser des questions qui parfois peuvent fâcher, l'artiste a le droit de répondre, de ne pas répondre. Et quand on est artiste à l'Eurovision et qu'on représente un pays, on s'engage à représenter totalement et à être prêt. et prête aux questions qui fâchent. Jamal, elle le disait dans sa sélection au Villebière quand elle était jurée. Êtes-vous prêt à répondre aux questions difficiles ? Et voilà, c'est vraiment ça. Il faut du media training aussi, peut-être pour les artistes.

  • Speaker #0

    Oui, du coup, au fond, on n'est plus du tout dans une simple polémique sur un concours. On est au cœur d'un enjeu géopolitique où l'Eurovision reflète les tensions du monde bien au-delà de la scène.

  • Speaker #5

    Très belle transition, Thomas.

  • Speaker #0

    Tu as vu ça ?

  • Speaker #5

    Du grand art.

  • Speaker #0

    Alors partie 2 consacrée aux enjeux géopolitiques justement de la situation actuelle avec une première question pour vous. Est-ce que le cessez-le-feu récemment annoncé change vraiment la donne ?

  • Speaker #5

    Non !

  • Speaker #0

    Voilà, on a répondu à la question.

  • Speaker #5

    Non, non et 8 fois non. Je suis énervé, vraiment je suis agacé en fait. Oui dis donc, il est colère. Ah mais je suis colère, pas avec vous, pas contre vous. Moi je l'espère bien. Je suis colère.

  • Speaker #6

    Quand ça dit on dirait qu'il va me bouffer tout à l'heure,

  • Speaker #5

    je ne sais pas ce qu'il Je suis colère sur ce sujet et pas qu'à l'UER d'ailleurs, enfin pas qu'à l'Eurovision de manière globale. On a l'impression que là, Israël a réussi à se racheter une virginité en disant « On a signé, on s'échange les otages, tout va bien madame la marquise, et on oublie ce qui s'est passé. On s'est un peu engueulé pendant deux ans, on se met d'accord, on a parlé cinq minutes, ok, pour la suite, on prévoit des choses. » Et comme si les deux années précédentes n'existaient plus. Je suis désolé, mais en fait, là, il y a un passif. C'est-à-dire que oui, pour le futur, potentiellement, ça peut être des bases pour une future normalisation des relations diplomatiques. En tout cas, c'est ma vision, c'est mon opinion. Mais ça n'efface pas ce que le gouvernement israélien a fait depuis deux ans. Donc en fait, pour moi, la question est toujours présente, d'autant plus qu'on connaît Israël, on en parlera un peu après. Ils vont envoyer très probablement une chanson, si ce n'est politique, avec des résonances politiques. Donc en fait, ils vont continuer à faire ce qu'ils font depuis des années, et en particulier depuis deux ans, à politiser le concours. Donc en fait, moi je suis désolé, ce cessez-le-feu, en fait c'est un non-sujet. Par rapport à la présence d'Israël à l'Eurovision, c'est un non-sujet.

  • Speaker #0

    Et d'autant qu'on enregistre aujourd'hui le 20 octobre, je le rappelle, et que la trêve est quand même très fragile, puisque hier, le 19 octobre, deux soldats israéliens ont été tués dimanche matin dans des explosions attribuées par l'armée du Hamas, qui a nié d'ailleurs toute responsabilité, mais la réplique israélienne a provoqué la mort de 45 Palestiniens. Donc on est loin du cesser le feu.

  • Speaker #5

    Et au-delà de ça, on en revient toujours à cette position du gouvernement israélien. Benjamin Netanyahou déclare objectivement... avoir largué 153 tonnes de bombes sur la bande de Gaza dimanche malgré le cessez-le-feu. C'est-à-dire qu'il dit très concrètement qu'Israël vient de violer le cessez-le-feu. Et il est content de dire 153 tonnes. Bien sûr, il ne dit pas le nombre de civils palestiniens. Il dit qu'il cible des terroristes du Hamas, probablement, peut-être. Mais en tout cas, voilà, c'est... Et il bloque de nouveau l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

  • Speaker #6

    C'est fatigant, non ? Moi, ça me fatigue.

  • Speaker #0

    Ben, je pense que ça nous fatigue pas mal depuis trois ans. Moi, je suis fatigué. Je suis d'accord avec toi. Mais alors du coup, parce qu'on en est là, pourquoi l'Israël maintient coûte que coûte sa participation au concours ? Pour faire du pink washing !

  • Speaker #5

    Du white washing ! Ah c'est du white,

  • Speaker #6

    du pink, c'est les deux ! Le rainbow washing on va dire alors !

  • Speaker #3

    Il fait du blue washing, il fait du green washing ! Non mais c'est ça, c'est effectivement le soft power. C'est le pays qui actuellement utilise le plus le concours comme vitrine. Ça a été le cas pendant longtemps de l'Azerbaïdjan par exemple, qui est aujourd'hui un pays qui s'en fout. complètement de l'Eurovision, ça y est, ils ont organisé leur révision. Ils ont basculé vers le sport et le e-sport.

  • Speaker #5

    Ils ont changé de braquet en disant culture, on s'en fout. Enfin, Azerbaïdjan en tout cas.

  • Speaker #3

    Et Israël, il y a un soutien des diasporas qui peut être exprimé à travers le concours. C'est aussi, on parlait de la FIFA, de l'UEFA tout à l'heure, il avait été question peut-être d'exclure Israël de ces compétitions-là, mais on va dire que le niveau en football... n'est pas vraiment... Ils ne vont pas gagner l'UEF, la Ligue des champions. Ils s'auto-éliminent eux-mêmes de ces compétitions-là, on va dire. Donc voilà, on voit qu'il y a... Au moins,

  • Speaker #6

    on peut leur reconnaître cette humilité, pour une fois.

  • Speaker #5

    Oui, mais ils y vont quand même, quitte à perdre, mais ils y vont.

  • Speaker #3

    Et l'Eurovision, c'est le nerf de la guerre, pour passer moins...

  • Speaker #0

    Mais alors du coup, l'UR joue un rôle clé en maintenant Israël dans la compétition, elle lui offre une tribune diplomatique. Je comprends pas, parce que c'est exactement ce que la Russie a perdu après son exclusion. Donc il y a bien un deux poids, deux mesures.

  • Speaker #5

    Oui Thomas !

  • Speaker #0

    Mais pourquoi ?

  • Speaker #6

    Louder ! Mais pourquoi ? Pourquoi une histoire de fric encore une fois ? On est d'accord, non ?

  • Speaker #5

    Alors, il y a une histoire de fric, il y a une histoire de positionnement politique des États membres. Alors en l'occurrence là, des délits du viseur membre. Face à la Russie, à part la Hongrie et la Serbie... qui sont les deux pays, on va dire, pro-russes depuis 10-20 ans, c'était tout le monde, y compris des pays qui ne sont pas concernés par ce conflit russo-ukrainien, tous les pays ont pris une position très claire de soutien à l'Ukraine. Donc en fait, ça n'a pas clivé l'UER comme ça a clivé la situation Israël-Palestine au sein de l'UER, puisque certains pays comme l'Allemagne ou d'autres, on verra plus tard, eux soutiennent plutôt Israël quoi qu'il arrive et quoi que fasse Israël. Donc on passe d'un sujet où il n'y avait pas de clivage à un sujet extrêmement clivant.

  • Speaker #3

    Oui et puis la Russie est exclue après avoir attaqué l'Ukraine qui est un autre pays qui participe et qui est aussi une place forte de l'Eurovision avec aussi des meilleures relations on va dire. Là finalement pour les diffuseurs, la Palestine, ils s'en foutent. C'est ce que la plupart d'entre eux disent quand ils ne remettent pas en question ne serait-ce que 5 minutes. Tiens, là qu'est-ce qu'on fait avec Israël ? On les laisse vraiment participer avec les chansons qui ont été présentées en 2024, 2025. Bon, ben voilà. Et après, le truc, c'est que si on dit, mais voilà, il y a du sous-texte politique. Ah ben non, puisque c'est un concours à politique. Et puis,

  • Speaker #6

    il n'y a pas de réponse en face, puisque la Palestine ne répond pas, enfin ne participe pas.

  • Speaker #5

    Mais justement, sur ce deux poids, deux mesures, je trouve que le très bon exemple qui, malheureusement, confirme ce deux poids, deux mesures au sein de l'UER, c'est Arménie et Azerbaïdjan. ces deux pays qui participent à l'Eurovision. ces deux pays membres de l'UER, et on en a parlé dans plusieurs épisodes géopolitiques, l'Azerbaïdjan a attaqué militairement l'Arménie, a tué 30 000 personnes, les a affamées.

  • Speaker #4

    Et tout le monde s'en fout !

  • Speaker #5

    Et tout le monde s'en fout. Et donc l'UER se dit, bon, ça n'a pas l'air d'être un sujet politique en ce moment, donc venez l'Azerbaïdjan, venez participer, prenez votre place, du moment que vous me donnez le chèque, moi ça me va. Donc en fait, c'est une neutralité, comme on l'a évoqué. Ce n'est pas une neutralité. Je suis d'accord avec toi. Ils servent le plateau. Et il y a tout le service qui va avec. C'est « Ah, vous voulez politiser ? Bon, allez-y. De toute façon, apparemment, ça passe. » Moi, je suis colère, je vous le dis.

  • Speaker #6

    Voilà. On le sent.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plusieurs pays qui, malgré le cessez-le-feu, continuent d'énoncer qu'ils ne participeront pas au concours. On a l'Espagne, les Pays-Bas, l'Irlande, pour ne citer qu'eux, par exemple. S'ils claquent la porte, on entre dans quoi aujourd'hui ? Une crise ouverte ?

  • Speaker #6

    Eh bien non, surtout on entre dans plus de matière. pour Agathe pour râler. Parce que sans l'Espagne, ça va être un gros problème pour elle. On ne pourra plus faire Agathe à moi de part. Ah bah non ! C'est terminé !

  • Speaker #0

    Oui, Agathe, si tu nous entends, on pense à toi.

  • Speaker #3

    Non mais oui, crise ouverte, parce que...

  • Speaker #0

    L'Espagne est, malgré certains résultats, en dessous. Oh,

  • Speaker #1

    comme il est gentil ! Voilà,

  • Speaker #0

    je fais mise un petit peu. Mais en tout cas, voilà, il y a une communauté d'Eurofans très mobilisée, très vocale sur place. Et donc, je pense que ça serait une perte en tant que telle, en termes de divertissement et de démunition, etc. Sur le concours, perte financière aussi, puisque... Espagne, pays du Big Five, et si on rajoute à ça les Pays-Bas, qui seraient le pays qui pourrait intégrer le Big Six, si ça existait un jour, qui est aussi un pays qui prend très à cœur ses participations à l'Eurovision, avec, pour le coup, un meilleur palmarès, là, on est dans quelque chose où ça serait une perte d'un niveau artistique, divertissement, etc.

  • Speaker #2

    On perd les têtes de proue, quoi, en fait.

  • Speaker #3

    Et puis, on peut prolonger le raisonnement sur les audiences. C'est-à-dire que si vous enlevez six ou sept pays notamment très peuplés, on va perdre, l'Eurovision qui fait 150 millions, peut-être 110 millions, on va perdre 40 millions. Donc là aussi, après tout l'écosystème, tout le système économique de l'Eurovision, s'effondre peut-être pas, mais il va falloir peut-être redescendre un petit peu les prétentions technologiques parce qu'on n'aura plus de quoi payer.

  • Speaker #0

    Oui, parce que où ont lieu les pré-parties Eurovision ? Au Pays-Bas, à Amsterdam, à Barcelone et à Madrid, donc en Espagne. Donc s'il y a ces deux pays, même s'il y a par exemple... Eurovision in Concert à Amsterdam a dit, même si les pays ne participent pas, on maintient l'édition 2026. Donc voilà, ça restera un événement festif, mais ça peut laisser des traces. Ça fait une mauvaise publicité aussi pour le concours. Je pense que l'UE n'a pas forcément à gagner, à perdre ces pays-là.

  • Speaker #1

    Et un effet domino est possible parce que là, on ne mentionne que ces pays-là. Mais si en décembre, une décision est prise de maintenir l'Israël... on peut aussi avoir la mauvaise surprise de presque la moitié des pays qui quittent le concours.

  • Speaker #3

    Et on va faire leur intervision.

  • Speaker #1

    Ça va être un concours au rabais.

  • Speaker #3

    Et on pourrait même évoquer, Thomas, un double effet domino. C'est-à-dire que là, il y a un effet domino sur ce sujet Israël-Palestine. Mais du coup, si la porte est ouverte dorénavant à ce que des sujets polémiques et politiques clivent les télédiffuseurs, dans cinq ans, c'est un autre sujet qui se déclenche. Et là, de nouveau, il y a cinq pays qui diront, ben non, en fait, si vous n'avez pas pris de position là-dessus, si tel État membre peut être présent, Moi, je m'en vais. Donc en fait, ça veut dire que dans le futur, n'importe quel sujet, s'il n'est pas traité par l'UER, peut devenir politique, peut cliver. Et on peut comme ça avoir des polémiques d'année en année, mais à chaque fois qu'ils vont changer de sujet, ça ne sera pas forcément Israël-Palestine.

  • Speaker #0

    Oui, ça va créer un précédent. Et ce qu'on peut noter aussi, c'est qu'on a parlé des diffuseurs qui étaient prêts à se retirer en cas de participation israélienne. En revanche, de l'autre côté, il n'y a aucun diffuseur. Il y a eu des États qui ont... Préposition, mais aucun diffuseur n'a dit si Israël ne participe pas, on n'y va pas.

  • Speaker #2

    Ah oui ? Non, il n'y a pas eu ça ?

  • Speaker #3

    C'est des discussions politiques. Par exemple, c'est le chancelier allemand qui a dit... Si Israël n'y est pas, on n'y va pas, mais c'est le gouvernement. C'est le chancelier, oui,

  • Speaker #2

    il n'a rien à voir avec le public.

  • Speaker #3

    Alors il y a l'élié parce que c'est le... Il nomme le ministre, qui nomme lui-même. Comme nous, on est la ministre de la culture. Exactement, qui est nommée par la Sommée nationale.

  • Speaker #2

    Elle sera dans le billet tout à l'heure.

  • Speaker #3

    Et donc il y a un lien forcément politique avec la tête de pont politique du pays, le premier ministre ou le président. Mais attention, on est dans des démocraties, en tout cas nous, même si elles sont imparfaites, on est quand même dans des démocraties. Donc Delphine note ne répond pas Doit sur la couture au desiderata d'Emmanuel Macron. Alors en tout cas pour ce qui est du France Télévisions, l'UER c'est autre chose. Donc le chef du téléfuseur allemand ne sera pas forcément sur la même ligne que le... C'est plus une prise de position politique.

  • Speaker #2

    Il y aura forcément des coups de pression.

  • Speaker #3

    Alors par contre c'est là le sujet, c'est qu'en fait ce débat là qu'on est en train d'évoquer à l'UER est en réalité un débat diplomatique de haut de volée, mais vraiment, c'est-à-dire que les meilleurs diplomates de tous les pays utilisent... À fond, tout le réseau diplomatique, par exemple, l'Espagne utilise son réseau diplomatique pour convaincre un maximum de capital. Et vraiment, la ministre des Affaires étrangères espagnole fait le tour des capitales pour convaincre les pays de s'opposer à la présence d'Israël. C'est-à-dire que c'est une vraie stratégie diplomatique et politique. En tout cas, pour l'Espagne, parce que c'est un grand pays, il a un très gros réseau diplomatique. Et l'Allemagne, justement, à l'opposé, utilise son réseau pour contrecarrer. Ce qui fait que c'est une bataille d'influence diplomatique. Et même s'il y a un vote en décembre, je pense qu'il y a quand même pas mal d'inconnus. On ne sait pas comment certains pays vont se positionner. On a des gros doutes là-dessus.

  • Speaker #1

    C'est une situation qui est assez difficile pour nous qui faisons ce podcast de base. Pour s'amuser. Pour les chansons et le folklor. Pour se faire plaisir. C'est pour ça que moi, faire cette émission aujourd'hui me tient à cœur. L'Eurovision, autrefois symbole d'unité, devient donc un champ de fractures. De fractures morales, on l'a vu. De fractures politiques. on l'a vu et de fractures culturelles et de mon petit coeur également et au milieu de tout ça les amis la musique est-ce qu'on en parle ? la musique dans la peau chronique de Vincent

  • Speaker #4

    Ah c'est le billet !

  • Speaker #1

    De Vincent.

  • Speaker #2

    Je vous arrête tout de suite parce que sinon je sens que tout va aller à volo comme disent les jeunes. Je sens bien mes chers collègues que vous essayez de trouver des solutions pour sauver la planète Eurovision. Alors on est là, on fait des recherches, on nous a envoyé un conducteur, on a invité un journaliste queer histoire d'élever un peu le débat. Et puis alors, chers auditeurs, auditrices... Heureusement que vous n'êtes pas là pour voir le péché d'arrogance qui dégouline du visage de Quentin. Ah bah non ! Alors là, il est tellement dans son élément qu'il se prend pour la justice descendue de son socle. Mais enfin ! Mais qu'est-ce que vous croyez ? Vous pensez qu'avec votre bien-pensance de petit péteux parisien, vous allez changer le monde, là ? Les profs ? Les journalistes ? Les artistes ? Ah bah non ! Mais non ! Non ! pour sauver l'Eurovision. Moi j'ai la solution, il faut faire appel à des pros ! Bonjour ! A toutes et à tous, bienvenue dans l'heure des proutes ! Une émission spéciale en duplex et en simultané sur Radio Chiasse, la télé de la radio qui ne prend pas la peine de s'essuyer. Aujourd'hui, avec l'équipe masculine de 12 points, une belle tablée virile entre couilles, parce que bon... Ha ! Aga... Ça va bien sa minute ? Enfin, surtout quand elle n'a pas ses règles. Et un sujet fondamental, comment sauver la planète Eurovision qui, depuis quelques années, subit les foudres de la bien-pensance des artistes islamo-gauches, chias-woks et autres féministes mal baisées. Nous prenons tout de suite un premier appel d'une très fervente auditrice. Bonsoir madame, est-ce que vous pensez... Bonsoir madame, est-ce que vous pensez que le concours Eurovision est malade ?

  • Speaker #5

    Oui, un petit peu, c'est contre nature. J'espérais de tout cœur qu'il puisse guérir.

  • Speaker #2

    Merci madame, merci. Et que pensez-vous qu'il va se passer si le vote contre la participation d'Israël au concours de l'Eurovision l'emporte ?

  • Speaker #5

    Oh là là, c'est la décadence. Si ces droits est voté, et bien on attire une condamnation quand même sur notre société. La colère de Dieu va s'abattre sur la France.

  • Speaker #2

    Et enfin, un témoignage responsable, engagé et cohérent pour une fois, ça fait du bien d'entendre des vraies paroles comme celle-ci. Et on prend également un autre appel d'un jeune homme qui s'appelle Bruno, et qui a une proposition de mise en scène pour la prochaine... participation de la France à l'Eurovision. On vous écoute Bruno !

  • Speaker #6

    Le spectacle trace l'histoire de toute la Vendée du Moyen-Âge jusqu'en 1945. Or la Vendée s'est massivement intégrée, réconciliée avec non pas la France mais surtout la République à partir de la Première Guerre Mondiale quand il s'est agi de verser son sang pour la République, pour le drapeau bleu, blanc, rouge.

  • Speaker #2

    Oh ! Oh non ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Alors je sais pas, je sais pas, vous et moi, les poils ! Les poils ! Oh j'ai vraiment hâte de voir ce show qui promet d'être époustouflant, cinésénique et bien entendu historiquement vrai ! Comme tous les spectacles vendés d'ailleurs. Nous prenons à présent un autre appel, un homme encore une fois, ça fait du bien parce que c'est quand même mieux quand c'est la testostérone qui commande. On a donc le petit Jean-Marie qui a une proposition de chanson pour cette année, on écoute un petit extrait. Bon, Ah non, fini les chanteurs arabes, pédés, violeurs de techniciens, je vous le dis tout de suite. Disons au revoir aux divas québécoises qui au fond d'elles sentent le couscous. Et surtout, fermons la porte à tous ces artistes pédés, gouines, trans, non-binaires, queer, bougnoules, ratons, bico, et j'en passe. Écoutez, ça tombe très très bien puisque la ministre de la Culture est avec nous en duplex. Bonsoir Rachida Dati.

  • Speaker #7

    Alors tout d'abord...

  • Speaker #2

    Merci infiniment de nous donner votre avis sur la question qui brûle nos lèvres dans cette heure des proutes, comment sauver l'Eurovision ?

  • Speaker #7

    Ils se sont ensuite introduits dans la somptueuse galerie d'Apollon et sont repartis avec des diadèmes, des broches, des colliers ayant appartenu à Napoléon et à ses proches, bijoux d'une valeur absolument inestimable.

  • Speaker #2

    Ah, Madame Dati s'excuse, elle a dû partir précipitamment, une histoire de bijoux, invisiblement. J'espère qu'en tout cas, ce n'était pas... Les siens ! Bon, merci à toutes et à tous de nous avoir suivis pour notre émission où l'on parle vrai. À très bientôt dans l'heure des proutes. Bon. On s'arrête là, hein ?

  • Speaker #8

    Oui, c'était trop haut.

  • Speaker #2

    On en a eu assez de haine comme ça, vous pensez pas ? Alors oui, mêler la politique et l'art, c'est très souvent extrêmement risqué. Surtout dans un concours de chansons qui, à la base, se veut pacificateur. Mais je suis désolé, et ceci n'est que mon opinion. L'art est politique. Déjà dans le théâtre antique, les scènes étaient des tribunes pour faire résonner les idées et faire réfléchir les peuples. A nous évidemment de savoir faire résonner les plus forts les messages de tolérance, de justice et d'amour. Est-ce que l'on veut vraiment un concours de chansons remplis d'hypocrites où tout le monde ferme les yeux sur les génocides en cours ? Il est grand temps qu'on se prenne par la main et qu'on réfléchisse très sérieusement à nous faire la paix plutôt que la guerre. Je suis plutôt d'une nature optimiste. Mais je vous avoue que je suis un peu fatigué de me lever le matin et d'entendre l'éclatement d'une nouvelle guerre, la voix d'un violeur qui fait appel dans le procès de l'affaire Gisèle Pellicot. La nouvelle connerie plus grosse que lui sortie par Trump, ou encore tout simplement, Marie Saint-Chiltre le lundi matin sur France Inter. Pardon, c'est gratuit, mais franchement, elle est pas drôle. Feu, ma vénérable grand-mère disait « Avec des scies, on peut mettre Paris en bouteille. » Mais, si le concours de l'Eurovision est censé euphémiser les tensions, si nous sommes véritablement united par la musique, et qu'en plus, elle a le pouvoir d'adoucir les mœurs, et si tout le monde voulait bien arrêter d'être faux c***, cul bordel à queue, il serait grand temps que l'UER se sorte les doigts et commence à organiser un concours qui, en plus des très belles valeurs qu'il prône, y ajoute une notion de justice. Je sais, on a le droit de ne pas être d'accord, on a le droit de ne pas avoir les mêmes opinions politiques, mais surtout, on a le droit de reconnaître l'urgence des situations quand des vies sont en jeu. Et puis, bon, c'est pas une menace, hein, mais si ! Vous ne me nettoyez pas ce merdier, fils. Non seulement ça va chier dans le ventilo, mais surtout, en cette période d'Halloween, je peux vous dire que ce n'est pas l'armée que je vous envoie. Non, non, mais celle qui, même si elle n'est pas là, fera chier les patatas bravas, la seule, l'unique, LA GATA ! C'est magnifique. J'ai envie d'écouter cette émission tous les jours. Pascal Prout était très bien.

  • Speaker #3

    Rachida. Rachida.

  • Speaker #1

    Limite, on en a envie d'un peu plus à chaque fois.

  • Speaker #2

    Rachida, mais c'est...

  • Speaker #0

    Et puis chronique écrite au cul du camion avec intégration de l'actualité à J.P. Ah oui, t'as vu ça ?

  • Speaker #2

    Ah oui, j'ai tout fait. J'ai vu une affaire de bijoux, je me suis dit,

  • Speaker #1

    je fonce. Et la musique dans tout ça, et les artistes dans tout ça. Depuis deux ans, les chansons israéliennes ont fait couler beaucoup d'encre. En 2024, Hurricane, précédemment appelé October Rain, faisait sans amalgame possible écho aux attentats terroristes du 7 octobre. En 2025, New Day Will Rise est un appel à l'espoir et au renouveau, affirmant qu'après la nuit et les épreuves, un nouveau départ est toujours possible. Et maintenant, pour 2026... Bah on ne sait rien.

  • Speaker #2

    On va voir la même chose non ?

  • Speaker #3

    Probablement quelque chose dans la même sauce.

  • Speaker #1

    Mais en tout cas ce qu'on sait c'est que la ligne rouge est déjà franchie et les chansons ne sont plus seulement des oeuvres musicales, elles sont devenues des déclarations politiques. Alors est-ce que cette tendance peut s'étendre à d'autres pays ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Oui, et ça a déjà été le cas en fait. On ne va pas revenir en 1956, mais en tout cas pour le sujet qui nous concerne, nous, de la présence d'Israël à l'Eurovision, je voudrais évoquer, il faut que je retrouve son nom.

  • Speaker #0

    Bachar Mourad avec la chanson Wild West.

  • Speaker #3

    Absolument. Non,

  • Speaker #2

    ça c'est Will Smith. Wild Wild West.

  • Speaker #3

    Qui a tenté en fait de représenter l'Islande au concours national de sélection, de présélection, et il a terminé deuxième. et cet artiste. Il est du coup islando-palestinien et avant même qu'on entende la chanson, tout de suite, il y a eu une montée de bouclier du réseau diplomatique qu'on évoquait juste avant, israélien, qui a dit « si vous envoyez ce candidat, on boycotte et on fera tout pour qu'il ne gagne pas » . Donc en fait, on n'avait pas la chanson, on avait juste l'artiste. Et le réseau diplomatique israélien a déjà dit « non, non, mais en fait, ne cherchez même pas à l'envoyer, on va faire tout pour qu'il ne gagne pas » .

  • Speaker #2

    Et pourquoi eux, ils ont le droit ?

  • Speaker #0

    Et par magie, c'est Rabiork qui a gagné, je crois, avec les votes du jury.

  • Speaker #3

    Il y a eu un public jury, elle a gagné beaucoup de points avec le jury. Sinon, le public avait massivement voté pour lui. Et il a fini deuxième.

  • Speaker #0

    Et Rabiork étant une figure de l'Eurovision pour l'Islande, très appréciée, une gueuleuse. Ah mais non, mais c'est lui,

  • Speaker #2

    je l'ai voté. Le volcan. Ah là là là là là.

  • Speaker #0

    Pas possible. Voilà, donc la pilule passait mieux. Il y avait une légitimité à ce qu'elle retourne au concours.

  • Speaker #2

    Et est-ce qu'au moins la chanson de ce gars était bien ?

  • Speaker #3

    Oui, franchement, ça marchait. Ça marchait très bien. Ça aurait très bien fonctionné.

  • Speaker #2

    Message politique dedans ou pas du tout ?

  • Speaker #3

    En sous-entendu.

  • Speaker #0

    Le clip était très... En fait, il parlait de Wild West. Si je me rappelle bien un petit peu les paroles, et encore pas vraiment, mais effectivement, ça parlait du fait de s'être installé en Islande, etc. Et le clip était plein de symboles, notamment la pastèque qui symbolise... l'État palestinien, la Palestine, et donc on aurait pu imaginer peut-être sur scène des symboles de cette manière.

  • Speaker #3

    Le sous-texte était plutôt clair.

  • Speaker #0

    Ça aurait été à l'édition 2024 à Malmeux.

  • Speaker #1

    En tout cas, la Palestine, le climat, les minorités, les libertés, quelque part l'Eurovision a toujours été un lieu de symbole finalement.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #3

    Toujours, et vraiment, alors encore une fois, pas dans les premières années, parce qu'on a fait cet épisode Eurovision 1956, c'était très... Et encore, il y avait déjà des messages... notamment sur les minorités qui arrivaient très vite vous vous souvenez les amants de la Seine nous les amoureux ah non nous les amoureux bien sûr c'était en 56 non c'était en 61 c'était beaucoup plus tard oui alors peut-être pas au tout début du concours mais très rapidement même dès les années 60-70 certains pays comme la Grèce et Chypre politisaient déjà leurs chansons y compris sur les sujets politiques et géopolitiques et après si on ajoute ça les minorités Merci. les femmes, etc. En fait, oui, l'Eurovision a toujours été politique à ce sens-là.

  • Speaker #1

    Oui, mais cette année, est-ce qu'on risque pas d'avoir des chansons militantes quelque part, un peu partout ? Parce que tu peux vouloir défendre un sujet, mais là, on va être sur du militantisme plus caché du tout.

  • Speaker #2

    Mais en vrai, pardon, oui, parce que l'art sert à ça aussi, en vrai, quelque part. Alors oui, je sais qu'on dit qu'au concours de l'Eurovision, il faut pas, parce que c'est apolitique, etc. Mais l'art est un vecteur de messages, quoi qu'il arrive. Évidemment, je pense que tu n'auras pas de... J'imagine que tu n'auras pas de chansons genre ultra vénères parce qu'elles se feront retoquer de toute manière. Voilà, c'est ça ce que j'allais dire. Mais tu auras forcément des messages subtils qui passent parce que sinon, dans ce cas-là, et c'est vraiment énorme ce que je dis, encore une fois, c'est-à-dire que dans ce cas-là, les gays n'ont pas le droit de véhiculer des messages de tolérance contre l'homophobie, par exemple. Tu vois j'en sers parce qu'il y a des pays qui sont homophobes Et donc du coup, ils vont dire « Ah, c'est dégueulasse, nous, on a envie de tuer les pédés. » Tu vois, enfin, ce genre de choses.

  • Speaker #3

    Et puis Thomas, on revient à ça. À partir de quel moment c'est militant, en fait ? Si tu évoques une cause, est-ce que tu es un militant forcément ? Et est-ce que l'UER va l'interdire ? Et on a eu dans l'histoire, récente d'ailleurs, où l'UER retoque des chansons qui parfois sont très clairement politiques parce qu'il y a des jeux de mots spécifiques. On pense à la géorgie « We don't wanna put in » . Le jeu de mots chanté, ça faisait « We don't wanna put in » . Bon bah là c'était évident.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai qu'Israël, par exemple, a annoncé que le processus de sélection était en cours. Le tournage a commencé de leur télé-crochet dont j'ai oublié le nom.

  • Speaker #3

    Rising Star.

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est l'équivalent de Rising Star, effectivement, mais je n'ai pas le nom en hébreu. Et que la compétition se déroulerait. Et là encore, comme le Benidorm Fest, si jamais il y a exclusion, et bien voilà. Mais en tout cas, il y aura quand même une diffusion. Et ça ne m'étonnerait pas que Israël participe. S'il participe l'année prochaine avec une chanteuse arabe, palestinienne et ou chrétienne. Histoire de... Voilà, un petit peu le précédent de la Russie en Ukraine en 2017, qui après avoir envoyé son beau gosse, sa pop star, machin, qui en va envoyer la Yulia, dont j'ai oublié le nom,

  • Speaker #3

    Smatova, Samatova,

  • Speaker #0

    quelque chose comme ça, qui est... en fauteuil rouleau. Ah oui, j'avais oublié. Non,

  • Speaker #3

    il flame his burning sur son volcan.

  • Speaker #4

    I won't break !

  • Speaker #3

    Ah, ça c'est la seconde chanson.

  • Speaker #0

    Et le truc, ils se sont dit, puisque les artistes, l'Ukraine interdit l'entrée du territoire aux artistes qui ont chanté en Crimée après l'annexion par la Russie, ce qui était le cas de cette Yulia-là. Et donc, je pense que la Russie s'est dit, oh, ils ne vont pas oser quand même retoquer une personne en situation de handicap, etc., ça serait très mal vu et tout. Et là, oh là là, mais bien sûr que non, on va bien sûr la retoquer et tout, et là l'UER dans tous ses états, peut-être qu'on peut la faire chanter par une liaison sexuelle. En duplex, en duplex. Non mais voilà, le truc quand même assez zinzin, et puis au final, l'Ukraine a tenu bon, etc. Mais il y a aussi ce genre de choix très cynique de dire, on ne va pas se faire attaquer, on nous accuse d'homophobie, allez, on envoie Sergueï Lazarev. Comme ça tous les pédés seront en chaleur devant, et ce qui a été le cas. Non mais c'est vrai le truc Paulina Gagarinna s'est fait siffler de tous les côtés l'année d'après, Sargail Hazarev et tout le monde était là, oh bravo bravo Bravo la Russie !

  • Speaker #3

    Excuse-moi, j'ai sorti comme ça d'un coup Je voulais dire aussi, l'UR comme on l'a évoqué tout à l'heure Vincent, tu as utilisé l'expression que l'UR n'avait pas de couille et je confirme, en tout cas d'un point de vue aussi, quand elle retoque certaines chansons mais pas d'autres, elle est en permanence sur une ligne de crête pour décider ce qui est politique et pas politique. J'adore Jamala j'adore 144, c'est ma chanson favorite Oui. Mais factuellement, envoyer cette chanson en 2016, c'est politique. Ça raconte l'invasion par Staline de la Crimée, c'est politique. Deux ans après le délire de la guerre en Ukraine, et en Crimée, pardon, en 2014, c'est politique. Donc là, là-dessus, l'UR dit « Ok, ça passe parce que c'est un événement historique, mais qui résonne avec des éléments actuels. Par contre, si tu évoques directement quelque chose genre Poutine, là, t'as pas le droit. Pardon, mais en fait, soit t'interdis tout... » soit accepte tout, du moment que c'est pas insultant, diffamant, etc. Du moment que ça respecte la législation, je ne comprends pas le positionnement de... C'est politique, c'est pas politique de l'UER. C'est se cacher derrière un arbre.

  • Speaker #1

    Oui, parce que finalement, derrière, c'est les jurys qui se retrouvent piégés. Ils ne votent plus pour la meilleure chanson, mais pour celle qui représente la position la plus défendable publiquement, quelque part.

  • Speaker #3

    Et en fait, justement, l'UER laisse les jurys prendre des positions politiques et de devoir se justifier après en disant « Ah mais en fait, vous avez voté pour tel pays. Comment ça se fait que vous avez voté pour tel pays ? » On aime bien la chanson ! J'aime bien la chanson. Et par contre, l'UR, non, elle n'existe pas. Elle est cachée derrière ses jurys en disant « Mais non, regardez, c'est des professionnels. Ils savent ce qu'ils font. »

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'après, c'est la traditionnelle histoire des jurys d'Azerbaïdjan et d'Arménie qui classent miraculeusement, par hasard, à une coïncidence totale, leurs artistes respectifs, derniers, mais derniers de chez derniers de chez derniers. Et là, l'UR dit « Non, non, il n'y a pas d'irrégularité dans les votes. » Ça doit être une incompatibilité de goût culturel.

  • Speaker #1

    Est-ce que la musique sert encore à quelque chose dans ce concours finalement ?

  • Speaker #3

    Vous avez 4 heures.

  • Speaker #2

    Au divertissement. Tu passes une bonne soirée quand même quand tu regardes des performances à la télévision. Sur une télévision couleur, c'est mieux.

  • Speaker #3

    Alors divertir, mais émouvoir. Et quand je dis émouvoir, ce n'est pas forcément prendre sur des sujets politiques qui vont. Non, bien sûr, mais ça fait plus du divertissement. On peut être aussi ému d'une chanson où ça chante bien. où... Ou même, parfois, ça m'arrive, sans comprendre les paroles d'une chanson, je suis ému par la mélodie, par le timbre de voix. C'est aussi ça, l'Eurovision. C'est aussi ça, la musique.

  • Speaker #2

    C'est très drôle, si je peux rajouter quelque chose. Hier, on m'a demandé, une dame m'a demandé, « Mais, qu'est-ce que... Pourquoi tu regardes l'Eurovision ? C'est quoi ? Pourquoi t'es... Enfin, ça vient d'où, cette passion pour l'Eurovision ? » Et je dis, « Bah, parce que c'est un super concours ! » En plus, moi, je... pompe vraiment, je pompe des idées de mise en scène pour mes mises en scène d'après, sur des effets visuels ou des effets de lumière, etc. Et elle me dit, ah ouais, c'est bizarre parce que tu vois, moi j'ai toujours cru que c'était un truc ringard en fait. Et toi ? Mais non, mais non, oui, mais en fait si tu veux, c'est ancré comme ça. Mais on se bat contre ça. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Pour clôturer, moi, ce bloc autour du rôle de la musique dans Tous Marasmes, quel est l'intérêt aujourd'hui pour des artistes de participer à l'Eurovision finalement ? Hier, je le comprenais parce qu'en fait, on était « Music Oriented » , putain je suis obligé de faire un anglicisme avec vous. On était orienté autour de la musique, du spectacle, ça pouvait promouvoir et booster des carrières. On l'a vu avec les Maneskin par exemple.

  • Speaker #2

    Il y aura un sujet 12 minutes d'ailleurs là-dessus, j'y tiens.

  • Speaker #1

    C'est noté.

  • Speaker #2

    Je sais.

  • Speaker #1

    Mais là aujourd'hui, est-ce que ce n'est pas un trop gros risque pour eux parce qu'ils sont obligés d'incarner une position politique quoi qu'il arrive ?

  • Speaker #3

    Moi je parlerais vraiment spécifiquement de la France. Après des autres pays c'est encore autre chose, mais la France... Avec la nouvelle stratégie de France Télévisions depuis maintenant presque 10 ans et surtout depuis là quelques années d'envoyer des stars, donc d'envoyer des stars vraiment connues, je pense que ça va être très compliqué cette année d'aller chercher vraiment de nouveau une star vraiment connue parce que, comme tu le dis, elle va devoir se positionner. En fait, au bout d'un moment, quelqu'un va lui poser la question, sans parler de quand elle est allée à l'Eurovision, où là les journalistes ne pourront pas lui poser des questions politiques, mais si elle a accès à des médias pendant 3-4 mois avant de l'aller à l'Eurovision, il y a forcément des médias qui vont lui dire Mais vu les débats qui se passent, qu'est-ce que vous en pensez ? En fait, on va lui demander de se positionner et ça va être compliqué.

  • Speaker #0

    Mais c'est là-dessus ou le règlement de l'Eurovision qui interdit ? aux artistes de prendre position politique dans le cadre, dans le contexte. Ah au global ! Pas juste au global, donc ce qui fait que ça permet à quelqu'un qui ne veut pas en parler de se retrancher derrière ça. Dans ce cas,

  • Speaker #3

    l'artiste n'échappera pas à des commentaires et des critiques de « tu ne dis rien » , « tu es neutre » ou « tu te cachais » .

  • Speaker #1

    Comme ça avait été le cas pour Oli Alexander au UK, qui s'était pris justement des retours de public un peu médisants sur Bye bye ! participer à l'Eurovision avec Israël qui concourt, c'est soutenir Israël.

  • Speaker #2

    Oui mais le UK ils sont pas tendres avec leurs artistes, je sais pas ce qu'ils ont avec leurs artistes, ils sont méchants. Mais quoi qu'il en soit, je veux dire, il y a plein d'artistes en France qui ont pris position dans le conflit israélo-palestinien. Donc je ne vois pas en quoi ça pourrait être un problème. En effet, un artiste il y aura en prenant position quoi qu'il arrive.

  • Speaker #3

    C'est plutôt des artistes qui n'ont pas encore pris de position, s'ils y vont pour représenter la France, et quel autre pays ? Mais non, c'est le pays qui nous concerne. Pa... Je pense qu'ils vont quand même, alors s'ils ne disent rien, ils vont quand même se ramasser des vagues en disant vous y allez, vous êtes complices, les mots forts, vraiment ils vont se ramasser les mots forts.

  • Speaker #0

    Oui, après je pense que Louane, par exemple, ce qui a fait que la question ne lui a pas été posée, c'est qu'elle ne prend pas vraiment position sur des sujets politiques, géopolitiques encore moins, donc ce qui fait qu'il y a une logique. Je pense que si par exemple, science-fiction... On repropose à Barbara Pravi d'aller à l'Eurovision l'an prochain, étant donné qu'elle a fait plusieurs chansons sur l'Iran, les droits des femmes, etc. Là, peut-être qu'on pourrait attendre une réponse de sa part. Mais après, c'est vrai qu'il n'y a pas énormément d'artistes en France qui ont vraiment pris position et qui sont Eurovisionables en même temps.

  • Speaker #1

    En tout cas, on subit le concours déjà depuis trois ans, mais on a envie d'y croire car on l'aime. Pour cette parenthèse de paillettes, je suis entièrement d'accord avec toi, Vincent.

  • Speaker #9

    L'Eurovision, c'est plus qu'un concours de chansons.

  • Speaker #1

    C'est des coulisses, des histoires, des surprises.

  • Speaker #3

    Et parfois même des chocs pour Maya Vakarachouk, notre retêté moldave préférée. Depuis que j'ai rejoint le club 12 points, ma vie a changé. J'ai des bonus, des avant-premières et même WhatsApp avec l'équipe.

  • Speaker #2

    Voilà ! Si ça a changé la vie de Maria, imagine la tienne. Rejoignez le club 12.

  • Speaker #10

    et soutenez le premier média francophone qui décrypte l'Eurovision et ce depuis 2021.

  • Speaker #1

    Souscrivez au club sur notre site internet 12.podcast.com slash boutique. Dernière partie de cette émission consacrée à la crise autour de l'Eurovision. Quel futur pour le concours ? Alors au 20 octobre aujourd'hui, au moment où on enregistre, il n'y a pas 36 hypothèses d'évolution. aucune n'est un dolor malheureusement pour l'Eurovision alors moi j'en distingue 3 et quel que soit le scénario il y a une réforme de fond de l'UER qui me semble inévitable

  • Speaker #0

    Alors, les trois scénarios, j'aimerais qu'on les parcourt ensemble. Le premier, c'est Israël reste, les autres partent. Scénario 2, l'Israël se retire de son plein gré. Et le scénario 3, pour moi, c'est l'Israël est exclu. Alors, prenons déjà le premier scénario. Israël reste, les autres partent. Plusieurs pays, donc historiques, on l'a entendu. Espagne, Pays-Bas, Irlande, Slovénie et peut-être d'autres décident de se retirer. Qu'est-ce que ça provoquerait ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense que c'est... le scénario le plus dramatique, en vrai. Financièrement, même si je n'aime pas parler d'argent, mais financièrement, pour le concours, c'est ce qui est le plus dramatique. Et en plus, ça donnera vraiment, pour le coup, un concours qui ne veut pas être politique. Là, la lumière, elle sera genre « Alors voilà, bon, ils ont gardé Israël. » Donc là, du coup, le concours devient éminemment politique, au-delà de tout ce qu'ils avaient espéré.

  • Speaker #2

    Et c'est un choc éthique et moral. C'est-à-dire qu'en gros, en fait... On peut avoir des États qui commettent des génocides, ils ont quand même une plateforme. Donc en gros, c'est open bar, tout le monde peut faire ce qu'il veut. Donc vraiment, en termes de moralité et d'éthique de l'EUR, ça veut dire que, par délimit l'expression, l'EUR n'a pas de race. C'est vraiment, vous faites n'importe quoi, on s'en fout, participe.

  • Speaker #3

    Oui, et puis c'est désastreux en termes d'image sur toute la symbolique qui est de célébrer une Europe pacifiée, même si, voilà. On peut mettre des gros guillemets à pacifier, etc. Mais c'est l'euphémisation des attentions qu'aiment tant Quentin. Et ce qui est assez ironique, là, c'est que l'Autriche avait boycotté, c'était le seul pays, je crois, qui avait boycotté l'édition 1969 qui avait lieu en Espagne pour protester contre la dictature de Franco. Et là, cette année, c'est l'inversion de la situation. Et avec l'Autriche qui ne comprendrait pas un tel boycott. Et oui, c'est... Oui, c'est un petit peu pas la raison d'être du concours qui serait mise à mal. Mais oui, ça ferait clairement tâche. Et puis, surtout, ça voudrait dire que soit il n'y a pas de concertation, soit que c'est encore la politique de l'autruche. On ne veut pas voir ce qui gêne, ce qui est à dénoncer. Et c'est un problème. Et après, c'est effectivement comment est-ce qu'on fait du divertissement. C'est comment, après, derrière, on profite du divertissement. Enfin, la fête serait gâchée, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, la fête serait gâchée et artistiquement, on se retrouverait aussi avec un concours qui perd cruellement de son âme. Parce que, excusez-moi, mais l'Eurovision sans l'Espagne ! Ah ben, c'est clair que... Sans les Espagnolades,

  • Speaker #2

    Thomas, il est en PLS.

  • Speaker #1

    Non, mais sans les Espagnolades, rappelons-le quand même, sans le bon goût espagnol, qui est vraiment, qui ne démérite pas chaque année.

  • Speaker #3

    Mais il propose des choses. Oui, mais du coup, on aime bien en parler, ça fait partie. L'Espagne à l'Eurovision, et franchement... Olé ! Les années que Thomas aime, c'est celles que j'aime moins. Désolé pour Chanel, mais à Nebulosa, j'adore toujours. Ah oui,

  • Speaker #0

    je ne peux pas la saura. Alors scénario 2, l'Israël se retire de son plein gré. Et ça,

  • Speaker #3

    ça se serait vraiment chouette. Là, lancez les synthés de science-fiction parce que ça n'arrivera... On est en 2078, chien 51.

  • Speaker #1

    Mais franchement, ce serait intelligent. Mais ils ne le feront jamais.

  • Speaker #3

    Voilà, ce n'est pas de l'intelligence. Moi, je trouve qu'il y a une forme... Oui, ça serait de l'intelligence politique de dire, allez, on sort par le haut, on dit... Je pense que ça aurait dû être fait dès 2024, en mode. On va se concentrer sur ce qui arrive chez nous, etc.

  • Speaker #1

    On va se concentrer sur tuer des gens et pas aller chanter, c'est bien non ? Voilà,

  • Speaker #3

    on n'a pas le cœur à faire la fête. Il y a des pics qu'ils ont fait pour sortir du junior, comme ça en disant « Non, non, mais vous comprenez, je crois que c'était l'Arménie qui avait dit « Là, on n'a pas le cœur à faire la fête et à chanter avec des enfants. » Bon, et là, Israël, effectivement, aurait tout gagné à sortir vers le haut, mais voilà, campe sur une forme d'arrogance mais qui a l'image de... Ce que je peux percevoir au sein des délégations en salle de presse, à l'Eurovision, etc., où il y a de l'arrogance, et ce n'est pas le seul pays à être arrogant, mais c'est compliqué.

  • Speaker #2

    Et au-delà de ça, je pense que typiquement Israël, et ce n'est pas qu'à l'UE, c'est vraiment partout, on l'a évoqué, du 1 à l'UEFA, à la FIFA, Israël a une véritable stratégie diplomatique de soft power, mais depuis 30 ans, c'est-à-dire que vraiment ce n'est pas que depuis deux ans. vraiment, je vous le dis par avance, mais là je mets mes mains à couper, ils ne partiront pas de leur plein gré. C'est une hypothèse, à mon sens, impossible. Politiquement impossible.

  • Speaker #1

    Oui, mais on a le droit de rêver.

  • Speaker #2

    Non, non, mais...

  • Speaker #1

    Tu vois comme il est rabat-choir.

  • Speaker #0

    Et alors justement, le scénario 3 est celui qu'on se souhaite tous, finalement. Attendons le mois de décembre, mais Israël est exclu tôt ou tard du concours. Mais selon le moment où la décision tombe, les conséquences peuvent changer du tout au tout. Si l'exclusion est précoce, par exemple, qu'est-ce qui se passerait ?

  • Speaker #2

    Typiquement, et là, on le sent, la transition est toute faite. Si c'est suffisamment précoce, genre dans quelques semaines, l'UER, semble-t-il de ce que j'ai lu, a contacté des pays qui ne viennent plus à l'Eurovision pour leur dire « Bon, en fait, cette année, si vous voulez revenir, revenez et vous paierez un peu moins cher que le prix normal » . En gros, parce que... Ils veulent compenser. Il y a des promos d'Halloween. Oui, mais c'est un peu ça. Si vous voulez avec Voisin, c'est moins 50% sur le deuxième.

  • Speaker #1

    Moins 50% sur l'étoile d'araignée.

  • Speaker #2

    Donc il y a un côté où ils se préparent, ou en tout cas ils ouvrent des pistes pour potentiellement compenser cette perte financière.

  • Speaker #3

    Et je pense que politiquement, géopolitiquement, des pays comme le Liban, qui justement ne participent pas parce qu'Israël est présent dans le concours, là aussi se positionneraient pour manifester quelque chose. et on reviendrait encore dans une dimension politique et une démarche politique.

  • Speaker #0

    Oui, mais l'Allemagne et l'Autriche, par exemple, qui ont annoncé d'entrée de jeu que si l'Israël ne participe pas cette année, eux ne participeraient pas. Est-ce que du coup, de facto, c'est le gouvernement comme il est dit ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est les politiques. Et si l'Autriche se retire du concours, l'Autriche et la chaîne autrichienne ORF, elle va devoir... payer un sacré... Pour une émission,

  • Speaker #1

    elle ne participe même pas qui va se dérouler au UK encore.

  • Speaker #2

    Et justement, il y a un aspect, comme tu l'évoquais, sur la temporalité. C'est que plus on attend, plus l'organisateur va avoir du mal à boucler son budget. Et j'ai vu passer le chiffre de 25 millions d'euros. Et n'oublions pas que les télédiffuseurs qui participent, c'est une bonne partie de ces 25 millions, même s'il y a des sponsors, il y a tout ça, la ville a payé. Mais il y a aussi les pays participants. Donc si d'un coup, où il y a 8 pays en moins ou 10 pays en moins, ben... Soit ils vont devoir virer les hôtes, enfin ils vont devoir faire des trucs pour que le budget s'équilibre, ou alors les prix des places vont exploser.

  • Speaker #1

    Après c'est de notre autorité publique en Europe de boucler un budget en ce moment, je sais pas ce que vous en pensez, mais bon voilà, je trouve que c'est assez difficile non ?

  • Speaker #0

    En tout cas dans les deux cas, le résultat est le même, l'Eurovision ne sortira pas indemne de cette situation, la décision juste n'existe plus à défaut de l'avoir pris trop tard. Et quel que soit le choix, il faudra reconstruire la confiance aujourd'hui autour du concours et repenser entièrement le système. Et du coup, c'est ce dernier point que je voudrais prendre à l'aborde, c'est la réforme autour du concours qui est inévitable. Parce que c'est là que tout converge. Parce que dans chacun de ces scénarios, repenser l'organisation du concours, ce n'est plus une option, c'est nécessaire.

  • Speaker #2

    C'est obligatoire. Là, le statu quo ne fonctionne plus. C'est-à-dire vraiment, même s'ils ne l'excluent pas, on s'en fiche, on n'a pas encore les résultats. mais Quand bien même, quel que soit le choix sur Israël, il faut que derrière, il y ait aussi une nouvelle charte, des nouveaux règlements, des éléments sur le vote qu'il faut potentiellement revoir. Parce qu'en fait, ça ne tient plus. Quand bien même, ils sont exclus. Même si on exclut l'Azerbaïdjan, même si on exclut Israël, les pays problématiques d'un point de vue générosité des guerres, il y a quand même des éléments sur le télévote, par exemple sur un labu du télévote de 20 fois où on peut voter pour le même pays. Je trouve que ce n'est pas très juste. Il y a un effet où les diasporas ont une influence non négligeable sur le télévote. Et quelle que soit la diaspora arménienne, c'est pareil. C'est pour ça qu'on donne beaucoup en vote du public à l'Arménie, parce qu'on a une diaspora arménienne très importante. Peut-être que le vote du public pourrait être limité, et comme ça se fait aux juniors, il y a des moyens pour limiter. Et c'est 20 votes par personne, c'est beaucoup.

  • Speaker #3

    Pour faire les votes en ligne. D'ailleurs, c'est le Royaume-Uni qui vient à annoncer qu'il n'y aurait plus de vote par téléphone et uniquement en ligne. Mais effectivement, là, cette année, Israël qui occupe le sujet de cet épisode, on voit bien que sur le télévote, il y a eu quelque chose qui déconnait. Ne serait-ce que quand on regarde, ils sont premiers du télévote. Et en termes de stream, la chanson est vers la 20e place. Là où Espresso Macchiato pour l'Estonie est deuxième du télévote. L'une des chansons les plus streamées, c'est une chanson que j'ai entendue en vacances du côté d'Andorre, en Italie, etc. Donc,

  • Speaker #0

    il y a un vrai lien entre le télévote et l'appréciation de la musique. On ne peut pas se cacher derrière l'arbre.

  • Speaker #3

    Quand on voit des gens tweeter, moi, je ne regarde pas le concours, mais je vais voter pour Israël quand même. Et puis, il y a la possibilité de voter 20 fois par carte SIM. Qui vote 20 fois par carte SIM ? Je veux bien que parmi les auditeurs et auditrices, il y ait des... des Eurofans Ardos ou que Quentin, visiblement, qu'on me désigne du regard, non, ou alors je n'ai pas compris. Si, on vote quand même plein de fois. Mais moi,

  • Speaker #1

    je n'y arrive jamais. Ça ne marche pas, on n'a pas les bonnes signes. Ça ne marche jamais, moi.

  • Speaker #3

    Non, c'est qu'il faut voter avec le numéro donné sur France 2. Mais effectivement, après, on ne peut pas... Je crois qu'on s'est loupé. Un jour,

  • Speaker #1

    il faudra que je vous explique.

  • Speaker #3

    Je vous expliquerai tout ça. Non, mais effectivement, il y a quelque chose à revoir. Et je pense qu'à minima, s'il y a un truc qui bouge, je pense qu'on va nous annoncer du nouveau au Télévote. Moi, je serais assez client d'un retour des jurys en demi-finale qui permettrait déjà de refaire un écrémage et de remettre un peu plus les guises au milieu du village. Des bonnes propositions. Voilà. Et ensuite, limite, si on donne à 100%. la voix au chapitre au public en demi, moi je serais assez dictatorial et je dirais qu'en finale, c'est 25% télévote, 75% jury.

  • Speaker #2

    Oh waouh ! Oui Fabien ! Marionne-nous !

  • Speaker #3

    Et l'UER, s'il maintient ses 20 votes par carte sim, il engrange l'argent, mais c'est 25% du résultat final.

  • Speaker #1

    perd le côté un peu, c'est l'émission est aux gens, quoi, tu vois. Alors,

  • Speaker #2

    n'oublie pas que ça date de 99. Avant 99, c'était que des jurys.

  • Speaker #1

    Peut-être, mais aujourd'hui, pour intéresser les gens au concours, il faut bien qu'ils aient un pouvoir dessus. C'est comme la Starac, c'est comme tous les trucs comme ça. Oui, mais là, je suis d'accord avec Vincent, parce que ça fait partie intrinsèquement du truc. Tu dois intégrer les gens, même s'ils ont des goûts de merde.

  • Speaker #3

    Est-ce que les gens, ils ne se sentent pas floués quand ils votent pour des artistes qu'ils ont aimés et qu'ils voient que remporte le télévote un ou une artiste qui a bénéficier, on va dire, des circonstances d'une campagne du réseau diplomatique. Il ne faut pas oublier, et là encore, quand on dit non, non, non, c'est apolitique, etc. Il y a eu toute une campagne de promotion sur YouTube dans des spots vidéo de Yuval Raphael cette année, qui représentait donc Israël, pour appeler au vote, et ça payé par une branche du ministère de la Culture. Oui,

  • Speaker #0

    mais Malte l'a déjà fait. Malte l'a fait aussi. Je veux dire, il y a des pays qui le font. En revanche, je suis d'accord avec toi. C'est l'intensité, là. Parce qu'il y a aussi le poids de diaspora. Et ça, on n'arrivera jamais à le quantifier. Sauf comme le junior, à mon avis, c'est-à-dire en interdisant de voter plus de X fois pour un seul et même pays. En revanche, je vais vous dire, moi, je vais vous dire, si vraiment il faut qu'on en arrive là, mais faisons gagner l'Israël ! Et voyons comment l'UR se démerde de la situation. Ils vont rien dire.

  • Speaker #1

    On dirait voter pour l'URN et on va voir. Moi, j'en peux plus d'entendre ça. Oui, c'est pareil pour Israël. Mais le gros problème, c'est qu'en fait, s'ils font ça, l'UR ne fera rien, Thomas. Elle ne fera rien du tout. C'est l'Israël qui a gagné, donc des courroies là,

  • Speaker #2

    mais il y en a eu. Là, il y aurait des retraits. Comme les Jeux Olympiques dans les années 80. Les artistes et le public se chargeront de prendre les décisions eux-mêmes. Quand c'était Moscou-Los Angeles, la moitié des pays n'y allaient pas. Donc c'était vraiment, c'est un autre Eurovision. C'est vraiment, t'as la carte ou t'as pas la carte.

  • Speaker #3

    Juste pour revenir sur, quand il y a des campagnes pour les votes et tout, je fais la différence entre une campagne qui est financée par le diffuseur et une campagne qui est financée par... une branche du ministère de la Culture et des Affaires étrangères. Donc là, il y a de l'argent, on va dire, public, mais de l'État qui est mis dedans, avec des résultats qui, peut-être, que ça n'influence pas plus que ça les votes, mais il y a peut-être de l'ordre à remettre. Et sur le cas de Malte, qui avait acheté notamment du côté des bookmakers pour faire monter la cote de sa candidate Destiny en 2021, peut-être que... Une fois que c'est identifié, à l'UER de sanctionner.

  • Speaker #1

    Ils auraient peut-être dû mettre plus d'argent dans sa mise en scène.

  • Speaker #2

    Et puis je crois qu'elle a fini dans les choux même au télévote.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour cette approche. Non,

  • Speaker #1

    c'est nous qui te remercions Thomas.

  • Speaker #0

    Il est temps de clôturer cette émission avec nos verdicts et nos messages finaux. Alors ce qu'on vit aujourd'hui autour de l'Eurovision dépasse largement la musique, on en a parlé pendant plus d'une heure dans cet épisode, mais ce n'est plus seulement un concours, c'est devenu un miroir, celui d'une Europe fracturée, hésitante, et qui ne sait plus comment conjuguer la morale, la politique et l'art. Alors avant de se quitter, je vous propose un dernier tour de table, les garçons si vous voulez bien, et Vincent je vais commencer par toi. Artistiquement, qu'est-ce qui reste à sauver aujourd'hui de l'Eurovision ? Mais tout !

  • Speaker #1

    Tout évidemment. Après, moi, j'ai un côté cucuit, les petits oiseaux. Mais les temps sont durs pour les rêveurs. Et oui, je pense que non, il faut garder foi en la musique, en les artistes, en les messages que l'art permet de faire véhiculer, les belles valeurs que ça transmet, de valeurs de tolérance, d'amour, de choses comme ça. Et je pense que l'Eurovision est un vecteur de ça. Et c'est ça qui est important. C'est ça qui est important.

  • Speaker #0

    Je pense que tu as raison.

  • Speaker #1

    Eh bien tu sais quoi ? Moi aussi je pense que j'ai raison.

  • Speaker #0

    Quentin, toi, ton regard géopolitique sur ce qu'on vit ?

  • Speaker #2

    En fait, je suis très partagé, je suis très excité parce que c'est très intéressant vu la situation, mais ça m'agace en fait, notamment, ma cible c'est vraiment l'UER, vous l'avez compris, ça m'agace cette fausse neutralité et je trouve que justement, vu la situation, enfin l'UER va sortir du bois, va être obligée de sortir du bois et de trancher, de prendre une position politique et si elle ne le fait pas là, Elle devra le faire l'année prochaine ou dans deux ans. Donc, quoi qu'il arrive, elle va devoir le faire. Donc, en fait, je suis presque content, malheureusement, que ça arrive maintenant. Mais j'aurais voulu qu'elle le fasse et qu'en fait, qu'elle reconnaisse que l'Eurovision est quelque chose de politique. Et quand je dis politique, ce n'est pas quelque chose de clivant. C'est juste, c'est un sujet politique. Ça charrie des croyances, ça charrie des visions du monde, ça charrie des éléments de culture des pays. Donc, c'est forcément politique. Simplement, on va arrêter de se cacher derrière des gros termes unis par la musique. Ok, on est peut-être unis par la musique, mais des pays ont le droit aussi de représenter quelque chose du moment, par contre, qu'il faut qu'on crée un code de conduite. Par exemple, c'est une hypothèse qu'on avait déjà évoquée, un pays en guerre, quel qu'il soit, victime ou agresseur, ne peut pas participer au concours. C'est une idée à la fois de réforme et en même temps de code de conduite. C'est-à-dire qu'en gros, tout le monde peut participer, mais dès que vous êtes incriminé, impliqué dans une guerre, vous revenez pas. Et vous revenez dès que c'est terminé. En gros, tu vois, c'est vraiment une sorte de vrai... c'est pas une neutralité, c'est de vrai discours politique très clair. Que l'EER soit claire comme institution Et transparent

  • Speaker #1

    Et puis c'est sûr que tu sais La menace de attention hein Si tu finis pas la guerre tu participes pas à l'Eurovision Ah bah tout de suite en deux jours c'est plié Ah bah c'est plié on arrête On arrête Peut-être pour l'Israël oui

  • Speaker #0

    Fabien d'un point de vue médiatique quel est ton verdict ?

  • Speaker #3

    Moi, je me pose là de plus en plus la question de comment faire mon travail sur place en salle de presse. C'est une question qui me préoccupe depuis les deux dernières éditions. Jusque-là, j'ai l'impression d'avoir réussi à faire tout ce que j'ai pu, ou en tout cas à ne pas faire ce que je ne voulais pas, à entrer dans des compromissions. Ce que je pouvais raconter, je le racontais. On n'a pas accès à la délégation israélienne. On ne peut pas poser de questions. Par exemple, à Yuval Raphael cette année, j'aurais aimé. lui poser la question, vous chantez « A new day will rise » , à quoi est-ce que ce nouveau jour qui va se lever ressemble pour vous ? C'est une manière d'aborder la situation telle qu'elle est et en même temps de l'amener à s'exprimer parce que je pense qu'il faut aussi qu'on dit « machin représente tel pays » . Et bien quand on représente, c'est dans tous les sens du terme et il faut aussi savoir répondre aux questions ou alors dire « non, je ne veux pas répondre à cette question » qui est une réponse aussi. mais moi je préfère Une artiste qui va me dire, non, non, cette question, je ne souhaite pas y répondre, etc. Et bon, ok, fair enough, qu'une sorte de barricade érigée autour. Et sachant que je ne sais même pas, moi, si Yuval Raphael, par exemple, allait-il répondre à des journalistes ? Mais aujourd'hui, quand on représente particulièrement Israël, il faut savoir qu'on y va avec un fardeau un peu plus lourd, parce qu'on n'est pas là que pour... défendre sa voix et sa chanson. Il y a des choses qui vous dépassent. Et quand on s'engage dans ce processus de sélection, je pense qu'il faut l'avoir en tête et ne pas jouer complètement l'innocence.

  • Speaker #2

    Et toi, Thomas ?

  • Speaker #0

    Moi, ce que je retiens, c'est que finalement, l'Eurovision ne disparaîtra peut-être pas demain, mais elle n'est clairement plus la même. Quand le concours est né pour rassembler l'Europe devient aujourd'hui une fracture morale, il faut savoir le dire. Et je pense que notre rôle aussi, ... en tant que podcast qui décrypte l'Eurovision, c'est de prendre des positions et de faire ce genre d'émissions où factuellement, on va évoquer les points. Aujourd'hui, l'UER, elle a reculé sur le vote. Donc, on voit bien qu'elle est un peu fébrile. Mais elle n'a pas reculé clairement sur le problème. Le cessez-le-feu ne suffit pas, je trouve, pour moi, à effacer la honte de ce qui se passe depuis plus de deux ans au Moyen-Orient. En attendant la suite des événements, écoutez... Continuez à suivre 12 points parce que c'est ici qu'on décryptera plus que jamais le concours de l'Eurovision. Merci à toutes et tous de nous avoir écoutés. Merci Quentin, merci Vincent, merci Fabien d'avoir participé à cette émission qu'on a bien plus préparée que la moyenne.

  • Speaker #1

    Moi j'ai rien foutu.

  • Speaker #0

    Parce qu'il fallait qu'on ne se trompe pas dans les sujets évoqués. On est ravis que vous continuez à nous écouter. N'hésitez pas à nous soutenir. à vous abonner au club 12 points pour nous permettre de continuer à exister pour ça il suffit de vous rendre sur notre site internet dans la rubrique boutique Tudududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududududud On vous fait un gros bisou. Merci à toutes et tous de nous suivre. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le autour de vous. Commentez sur les réseaux sociaux. Il faut que ça fasse du bruit. N'hésitez pas à nous aider, comme vous le faites si bien depuis de nombreuses années maintenant. À très bientôt dans 12 points. Salut !

  • Speaker #3

    Au revoir et merci pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Je t'en prie.

  • Speaker #3

    Il sent bon ce micro.

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