- Speaker #0
Cette nuit est dĂ©diĂ©e Ă tous ceux qui croient en un futur de paix et de libertĂ©. Vous savez qui vous ĂȘtes. Nous sommes l'unitĂ© et nous sommes inĂ©vitables. Nos 12 points vont Ă ... Nos 12 points. Les 12 points. Les 12... points 12 points 12 points 2 Go to Lusca Estonia Iceland Lusca Espagne Italie United Kingdom
- Speaker #1
France
- Speaker #2
Bonjour à toutes, bonjour à tous et bienvenue dans 12 points, le podcast qui décrypte encore l'Eurovision ! Bonjour, bonjour tout le monde, aujourd'hui nous parlons de l'Eurovision LGBTQIA+, en ce mois des fiertés, le mois de juin est le mois des revendications, de la fierté, et nous sommes là autour de la table pour aborder ce grand sujet qu'on voulait faire déjà depuis la saison 1, mais on se retrouve en saison 4 seulement, à l'aborder, salut Vincent !
- Speaker #3
Coucou les mascus ! Oui, mais franchement, on va parler de fiotte pendant une heure. Donc du coup, j'aimerais surtout qu'on intĂšgre tout le monde ce soir. MĂȘme les mascus. On est avec vous, on vous oublie pas.
- Speaker #2
Parce que les hétérosexuels vont bien. Point.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #2
Salut Quentin.
- Speaker #4
Salut Thomas.
- Speaker #2
Et salut Agathe, Gicou. Salut Thomas. Et alors aujourd'hui, pour cet Ă©pisode spĂ©cial. Mais non. Mais oui. ArrĂȘte. Nous recevons avec grand plaisir, comme Ă chaque fois, mais avec intĂ©rĂȘt aussi. car il a sorti un livre au mois d'avril dernier. Montre-le la carriĂšre. L'histoire de la plus grande scĂšne du monde, l'histoire de l'Eurovision Ă travers le prisme queer, encore plus que nous on a pu le faire. Fabien Randam, salut !
- Speaker #5
Et merci de m'accueillir Ă nouveau.
- Speaker #2
On sait Ă quel point Ă©crire un bouquin et en sortir un, c'est quand mĂȘme crevant. Comment t'es venu l'idĂ©e de crĂ©er ce bouquin ?
- Speaker #5
Ăa faisait quelques annĂ©es que ça me trottait dans la tĂȘte. d'Ă©crire un livre sur l'Eurovision. Je rĂ©flĂ©chissais Ă plusieurs angles, etc. Puis bon, ça n'avait jamais abouti. Et pendant l'Eurovision Ă Malmeux, donc 2024, je reçois un message de l'Ă©diteur Double Ponctuation qui me dit « Je vois vos articles sur 20 minutes. Je pense qu'il y aurait quelque chose Ă faire autour de l'Eurovision. » Et Double Ponctuation est une maison d'Ă©dition qui est spĂ©cialisĂ©e sur les questions LGBT, fĂ©ministes, J'ai rĂ©flĂ©chi et ça m'est venu assez vite l'idĂ©e de raconter une histoire LGBT de l'Eurovision et une histoire aussi des luttes LGBT en Europe et un petit peu en dehors de l'Europe Ă travers le contexte de l'Eurovision.
- Speaker #2
Bravo en tout cas pour cette sortie. On l'a tous lu, on l'a tous parcouru depuis le début. Nous, on te soutient dans la publication de cet ouvrage. On apprend énormément de choses. En fait, tu as fait le choix de le raconter. de maniÚre chronologique, mais surtout à travers des portraits, à travers des histoires d'artistes de l'Eurovision. Comment tu es allé chercher tes sources, notamment pour les plus anciennes ?
- Speaker #3
Il a déterré les morts !
- Speaker #5
Pour les plus anciens, dĂ©jĂ c'Ă©tait effectivement faire une sorte de liste de chansons, se replonger dans l'histoire. Et puis il y a aussi, c'est vrai que Danny Dobertson, ce n'Ă©tait pas une artiste que je connaissais par exemple avant de... d'Ă©crire ce livre. Donc, voilĂ . Et je me suis rendu compte, en faisant cette liste, qu'il Ă©tait possible de faire une douzaine de portraits, ce qui allait trĂšs bien avec l'idĂ©e des douze coins. Et aussi de reprĂ©senter le spectre LGBTQ+, et aussi diffĂ©rentes zones gĂ©ographiques, de ne pas parler, par exemple, des pays d'Europe de l'Ouest. Donc, justement, ça permettait de parler de plusieurs Ă©poques. Donc, bien sĂ»r, au revoir L'Ă©poque actuelle oĂč il y a davantage d'acceptation, mĂȘme si les luttes ne sont pas terminĂ©es. Et aussi, dĂšs la premiĂšre Ă©dition, 1956, en plus, c'Ă©tait parfait, puisque ça montrait finalement que la question LGBT, d'une certaine maniĂšre, a toujours Ă©tĂ© liĂ©e Ă l'Eurovision.
- Speaker #2
Alors, Queerovision, les histoires de la plus grande scĂšne du monde. Quentin, tu as eu l'occasion, toi aussi, de le parcourir. Qu'est-ce que tu en as retenu, aujourd'hui, de ce bouquin ?
- Speaker #4
Alors, ce que j'en ai retenu, j'y arrive juste aprĂšs, mais ce que j'ai particuliĂšrement aimĂ© dans les chapitres, c'est en fait la remise en contexte de l'artiste et de son Ă©poque. C'est-Ă -dire que, bien sĂ»r, il y a tel artiste qui vient parfois avec telle chanson. La chanson en elle-mĂȘme n'est pas... liĂ© Ă la question queer, parfois oui, mais surtout dans les premiĂšres chansons, il n'y a pas vraiment de thĂ©matique queer, mais c'est plus le parcours de l'artiste et on apprend en termes historiques, sociologiques, Ă©conomiques, sur par exemple les clubs lesbiens Ă Paris. Je trouve qu'il y a une mine d'informations. Je ne sais pas combien de temps tu as pu faire, tu as appris pour sĂ©dimenter tout ce texte-lĂ , mais je trouve qu'on a une sorte de tranche de vie. de 5-10 ans sur chaque artiste dans chaque chapitre. Et c'est plutĂŽt ça que j'en retiens, c'est que, Ă dĂ©faut de juste « Ah tiens, telle parole, Ă telle Ă©vocation politique Ă l'Eurovision » , en fait c'est remettre l'artiste dans son contexte de l'Ă©poque, l'annĂ©e 50, l'annĂ©e 60, 70, et l'Ă©volution, et se rendre compte que c'est un combat encore permanent et tout Ă©tait fait calfeutrĂ© au dĂ©but annĂ©es 50-60. Petit Ă petit, il y a de la lumiĂšre. Et finalement, l'ombre, elle n'est pas si loin que ça encore aujourd'hui. C'est encore difficile.
- Speaker #2
Eh bien justement, on va en parler dans cet épisode Eurovision, la petite histoire du grand concours LGBTQIA+. Je vous propose à toutes et tous d'utiliser ces sources d'informations. Faisons ça !
- Speaker #6
Nous sommes Ă nous cinq des bibles incroyables.
- Speaker #3
Ah ça, c'est sûr !
- Speaker #5
Et on oublie les bibles.
- Speaker #4
Et les hétéros.
- Speaker #2
pouvoir qu'on a trop Ă dĂ©tester oh mais je crois qu'on le dĂ©testait dĂ©jà ça allait dĂ©jĂ oui c'est vrai Ă©coutez est-ce que vous ĂȘtes prĂȘts Ă parcourir ce grand prisme de l'Eurovision c'est parti on va commencer avec cette question que j'avais vous posĂ© autour de la table l'Eurovision aujourd'hui quand on en parle autour de nous Ă©videmment la premiĂšre connotation qu'on a dans l'Ă©tat d'esprit gĂ©nĂ©ral en France c'est que c'est kitsch mais c'est surtout que c'est trĂšs gay.
- Speaker #3
C'est pro-gay !
- Speaker #2
Que c'est une émission hyper gay qui est faite pour les gays, ça n'intéresse que les gays et pour autant on sait que l'audience est grande et que tout le monde regarde mais que les gens ont du mal à l'assumer. Pourquoi l'Eurovision à votre avis aujourd'hui a cette connotation pop culture gay ?
- Speaker #3
C'est un quiz ou c'est un récit ? Parce que voilà , aprÚs moi je peux parler de mon ressenti personnel, je suis gay. Ah non je le savais pas, c'est incroyable, je croyais qu'il était hétéro, pas du tout.
- Speaker #4
Comme dans une premiĂšre nouvelle.
- Speaker #3
Mais non, c'est aprÚs le cÎté concours de chant, concours de performance, le concert, les paillettes, et vraiment je prends des clichés, mais moi qui me plaisent, c'est sûr et certain, les grandes voix, les windmachines, tout le folklore qui va avec, c'est quelque chose de... de théùtral et de over dramatique dans les prestations c'est quelque chose qui me plaßt essentiellement et c'est ça qui rend le concours gay et j'adore cette chose là justement c'est juste que tu dis ça parce que regarde il y a
- Speaker #2
Brian Singleton qu'on a citĂ© qui est professeur d'art dramatique au Trinity College de Dublin a dit en 2007 que le glamour et le spectacle sont des domaines oĂč les gays s'investissent pour Ă©chapper aux normes de la masculinitĂ© ... Et justement, ça rĂ©pond Ă ce que tu dis, tu vois, ce que tu aimes. C'est ça. Et du coup, dans l'Eurovision, tu t'y retrouves complĂštement. Oui,
- Speaker #3
mais je m'y retrouve complÚtement. Je m'y love. Je déteste ce mot du verbe lover. Et je m'y installe trÚs tranquillement et c'est parfait. Fabien,
- Speaker #5
oui. Oui, moi, c'est sur l'aspect Eurovision, gay ou trop gay, etc. En fait, le truc, c'est que l'Eurovision, c'est effectivement 160 millions de tĂ©lĂ©spectateurs cette annĂ©e. Donc, il n'y a bien sĂ»r pas qu'un public LGBT qui le suit. Et donc tout le monde est bienvenu dans ce concours. Et d'ailleurs, Ă l'inverse, si on prend un autre domaine populaire qui est censĂ© fĂ©dĂ©rer le football, est-ce que quelqu'un pose vraiment le problĂšme sur la table ? Pourquoi est-ce que le football est un domaine trustĂ© par les mecs hĂ©tĂ©ros ou⊠Quand on est une femme, il faut faire ses preuves, qu'on s'y connaĂźt, qu'on est vraiment une vraie supportrice, etc. Quand on est gay, il faut accepter et on est validĂ© quand on dit non, non, mais ça va, allez-y, vous pouvez dire que l'Ă©quipe adverse, c'est des... mettez l'insulte homophobe que vous voulez derriĂšre, voilĂ , le cĂŽtĂ©, il faut encaisser quoi, enfin voilĂ . Alors qu'Ă l'Eurovision, les hĂ©tĂ©ros ont leur place et cette annĂ©e... On ne peut pas dire que par exemple la chanson de Luan c'Ă©tait la plus queer ou que la chanson de la SlovĂ©nie sur ce chanteur ClĂ©ment qui parle de sa femme qui a Ă©tĂ© malade et qui d'ailleurs vient sur scĂšne, enfin la femme qui le rejoint sur scĂšne Ă la fin. On est dans une sorte de finalement d'illustration hĂ©tĂ©ro mais c'est vrai que ce qui marque c'est davantage le cĂŽtĂ© paillette, peut-ĂȘtre excentrique. Camp, qui est toujours le mot que je prĂ©fĂšre Ă kitsch, puisque pour moi, c'est vraiment un kitsch qui est... AppumĂ©. AppumĂ©, voulu, et justement pour subvertir toutes les normes, mĂȘme du bon goĂ»t, et pousser les potards Ă fond. Donc, pour moi, l'Eurovision, c'est vraiment un cocktail, effectivement, oĂč finalement, tout le monde a... Ă sa place, peut proposer plein de choses. On peut voir des artistes plus conservateurs que d'autres, d'ailleurs. Oui,
- Speaker #2
mais tu vois, ce qui est trĂšs curieux, je trouve, c'est vraiment l'apprĂ©ciation qu'il y a du concours aujourd'hui oĂč, initialement, quand il s'est construit, il n'y avait pas cette... cette... cette image trĂšs forte de pop culture queer de l'Eurovision et qui, je pense, sur les 15 derniĂšres annĂ©es, s'est vraiment dĂ©veloppĂ©e. Alors, on va en parler dans cette Ă©mission, mais il y a une appropriation culturelle qui s'est faite aussi par la communautĂ© queer du concours, dans les annĂ©es 2000 principalement, parce qu'on est sur un tĂ©lĂ©-crochet grandiose, parce qu'on est sur quelque chose qui cĂ©lĂšbre aussi le fait d'ĂȘtre... ensemble dans la diffĂ©rence ? Est-ce que c'est pas ça qu'on apprĂ©cie aussi Ă travers l'Eurovision ?
- Speaker #5
C'est savoir faire des gays en fait Je suis complĂštement d'accord. Alice Coffin parle du gĂ©nie lesbien, on peut parler du gĂ©nie queer d'une certaine maniĂšre, puisque depuis les annĂ©es 2000, sont beaucoup aux manettes les SuĂ©dois, avec notamment Christophe Björkman, qui a Ă©tĂ© un ancien candidat Ă l'Eurovision, qui a Ă©tĂ© d'ailleurs sommĂ© d'ĂȘtre dans le placard d'une certaine maniĂšre au dĂ©but des annĂ©es 90 quand il s'est prĂ©sentĂ©. Et ensuite, il a repris en main le Melody Festivalen, donc la sĂ©lection suĂ©doise, le festival des chances. le festival des chances Et donc l'Eurovision, et il est encore trĂšs prĂ©sent Il y a vraiment une influence suĂ©doise Dans ce qui est devenu l'Eurovision Au fil des annĂ©es depuis les annĂ©es 2000 Et avec la SuĂšde Donc pays relativement ouvert Plus que d'autres sur les questions LGBT Et qui vient injecter de l'humour Qui vient injecter son savoir-faire Aussi en matiĂšre de pop-musique Et voilĂ Donc c'est un ensemble Et je pense que c'est vraiment une question de savoir-faire Et que heureusement que les gays ont Ă©tĂ© lĂ pour au moment moment oĂč l'Eurovision entrait dans un creux.
- Speaker #6
Mais heureusement que les gays sont lĂ .
- Speaker #3
Et quoi qu'il en soit, c'est vrai que tu soulĂšves un point important. Et pardon, pour baigner dedans, le monde du spectacle appartient aux gays. Agathe, on en a fait les frais.
- Speaker #6
Et aux filles APD.
- Speaker #3
Non mais, quand t'es une femme dans le milieu du spectacle, tu comptes les hétéros, en vrai, de savoir qui tu vas pouvoir te taper. Ah bah,
- Speaker #6
c'est simple, d'ailleurs, personne.
- Speaker #2
Alors, Moi je pense plutĂŽt que... Le monde queer est trĂšs prĂ©sent dans le monde du spectacle du cĂŽtĂ© scĂšne, mais qu'en revanche, cĂŽtĂ© coulisses, cĂŽtĂ© finances, il y a quand mĂȘme tout un pan de la population qui n'est pas du tout queer et qui tient les ficelles de ce secteur. Agathe, avant que tu te positionnes comme grande fan de l'Eurovision depuis ce podcast mĂȘme pas fan mais si il faut l'assumer c'est ce que tu avais Ă©crit en plus c'est mĂȘme plus grande fan c'est grande expert de l'Eurovision
- Speaker #6
Je vais dire que j'ai quand mĂȘme Ă©crit ce bouquin.
- Speaker #2
Comment tu percevais le concours avant de participer au podcast, justement, sous le prisme queer ?
- Speaker #3
Je ne le percevais pas.
- Speaker #6
Mais bien sĂ»r que oui. Et c'est une question, d'ailleurs, que je vous ai posĂ©e. Je ne sais pas si vous vous rappelez trĂšs vite. Quand est-ce qu'on fait un Ă©pisode ? Parce que je ne savais pas que vous en aviez dĂ©jĂ parlĂ©. Moi, en fait, je me pose vraiment la question de pourquoi et d'oĂč c'est venu que ce soit un public homo qui suit principalement ça Ă©videmment que oui c'est ça et des femmes si je peux aussi me permettre c'est la mĂ©nagĂšre ouais mais pas que pas que des mĂ©nagĂšres peut-ĂȘtre j'ai une explication sur le
- Speaker #5
tournant qui est dans les annĂ©es 90 avec justement Paul Oscar premier candidat ouvertement gay en 97, Dana International premiĂšre candidate trans en 98 donc des moments oĂč notamment en Europe de l'Ouest l'acceptation des questions LGBT commence Ă ĂȘtre... un peu plus large on commence on est aprĂšs on va dire le plus gros de la crise des annĂ©es sida il ya eu la dĂ©peignĂ©e ce sont le mot c'est que ça vient dĂ©jĂ Ă l'ailĂ© Ă l'om en tout cas voilĂ en france 82 l'om est ce qui sort l'homosexualitĂ© de la liste des maladies mentales en 91 je crois qu'il est trĂšs tard quand mĂȘme donc voilĂ c'Ă©tait il n'y a pas si longtemps c'Ă©tait il ya moins de 40 ans et je suis nĂ© oui tu as alors Ă©tĂ© nĂ©e tu Ă©tais malade Ă©tĂ© Ă©tĂ© content d'ĂȘtre malade maladie mentale. On a l'impression... Agathe Cotty !
- Speaker #4
C'est parce qu'elle n'a pas fait les tests.
- Speaker #5
C'est une histoire trĂšs rĂ©cente et oĂč il y a des choses qui se sont accĂ©lĂ©rĂ©es. Heureusement, il y a eu des droits qui ont Ă©tĂ© acquis, qui restent Ă dĂ©fendre comme on peut le voir. Et donc, on est Ă cette pĂ©riode charniĂšre, annĂ©es 90. Et ces artistes finalement sont Ă cette Ă©poque un peu les seuls... Les porte-parole ? Ouais, enfin, les seules reprĂ©sentations positives, cĂ©lĂ©brĂ©es Ă l'Ă©cran, massivement quoi, on va dire. Sinon, parce que mĂȘme encore Philadelphia, quelques annĂ©es, dĂ©but des annĂ©es 90, c'est les homos qui ont Ă©tĂ© tuĂ©s, mais quand ils meurent du sida. C'est un peu... Il faut faire pleurer. Il faut faire pleurer ou il faut faire rire. Mais lĂ , on est cĂ©lĂ©brĂ©s Ă l'Europe. Oui,
- Speaker #6
je trouve que c'est quelque chose qui est trĂšs bien expliquĂ© dans ton bouquin sur Paul Oscar et la vision positive. Et moi, c'est vrai que j'avais... J'aurais eu plutĂŽt bĂȘtement l'idĂ©e inverse de « Oh lĂ lĂ , on va lui jeter des tomates. »
- Speaker #4
Ce que tu dis Fabien est trĂšs juste et en plus ça rentre dans une espĂšce de tĂ©lescopage avec, c'est pile poil le moment oĂč l'Eurovision est en crise, vraiment en crise, en crise en termes d'audience, en crise en termes de dĂ©sintĂ©rĂȘt massif des pays de l'Ouest. qui commencent Ă se dire, on s'en fout en fait, ça y est, maintenant l'industrie musicale, elle est lancĂ©e dans chacun des pays. Donc en fait, la marque Eurovision, c'est le moment historique depuis 1956 oĂč elle est au plus bas. Et donc, il y a une espĂšce de deux phĂ©nomĂšnes qui se percutent. et c'est aussi pour ça que beaucoup d'artistes LGBTQIA+, ont investi la question en reviseur en se disant et bien en fait il y a un domaine il y a une sorte de friche il y a un truc qui est laissĂ© un peu Ă l'abandon par les grosses majors ou les gros groupes tĂ©lĂ©visuels, ils se disent en fait on a l'impression qu'on a une espĂšce de bulle on peut faire Ă peu prĂšs ce qu'on veut on peut dire Ă peu prĂšs ce qu'on veut dans la limite du raisonnable de l'UER qui Ă©tait moins stricte il y a 30 ans qu'aujourd'hui et en fait il y a une espĂšce de bulle de respiration Et c'est pour ça que les annĂ©es... et 90 si vous regardez, c'est incroyable le nombre, mĂȘme si les artistes ne sont pas LGBTQIA+, en fait ils Ă©voquent de maniĂšre trĂšs directe ou indirecte des thĂ©matiques l'amour pour tous au sens de vraiment trĂšs ouvert, de tolĂ©rance, des valeurs extrĂȘmement tolĂ©rantes, pas forcĂ©ment marquĂ©es avec le drapeau LGBTQIA+, mais cette vraie bulle de joie, de festivitĂ© et de tolĂ©rance collective.
- Speaker #2
Depuis quand à l'Eurovision on voit sur la scÚne de maniÚre non dissimulée des prestations queer assumées. Quelle est la premiÚre prestation qui vous parle ?
- Speaker #5
En prestations queer assumées, c'est vrai que Paul Oscar, il est entouré de jeunes femmes, de jeunes danseuses avec des poses assez lassives.
- Speaker #2
En 97 Ă Dublin.
- Speaker #5
97, voilĂ . AprĂšs, moi, c'est vrai que peut-ĂȘtre que la premiĂšre... Alors, il y a deux choses. Je pense au groupe SestrĂ© qui est arrivĂ© aprĂšs tattoo. LĂ , j'ai un...
- Speaker #4
Juste aprÚs l'année suivante.
- Speaker #5
Parce que Tattoo, c'Ă©tait encore une mise en scĂšne d'un couple lesbien. Mais un groupe dont je n'ai pas parlĂ© dans le livre, parce que justement, le lien avec le cĂŽtĂ© queer Ă©tait vraiment trop agile. C'est le groupe Ping Pong qui a reprĂ©sentĂ© IsraĂ«l, je crois que c'Ă©tait en 2000, et oĂč c'est une histoire qui est assez... C'est une histoire dans l'histoire, puisque c'est un groupe qui a Ă©tĂ© lĂąchĂ© par la dĂ©lĂ©gation israĂ©lienne israĂ©lienne. Des amateurs, finalement. La moitiĂ© sont journalistes.
- Speaker #6
C'est typique d'épongistes.
- Speaker #5
C'est des journalistes qui ont une chanson en hébreu, je ne sais plus de quoi ça parle.
- Speaker #4
Une histoire d'amour entre une Syrienne ou un Syrien et une Israélienne.
- Speaker #5
Je crois qu'il y a des histoires de courgettes aussi. Et donc, en fait, ils branlent des drapeaux israĂ©liens et des drapeaux syriens, etc. Et lĂ , la dĂ©lĂ©gation, elle pĂšte un cĂąble en disant non mais lĂ on vous soutiendra jamais qu'au bout, etc. Et ça part complĂštement en live. D'ailleurs, il y a un documentaire qui a Ă©tĂ© fait par Eitan Fox qui est visible sur YouTube et qui raconte vraiment les coulisses de tout ça. Il a filmĂ© au camĂ©scope vraiment leurs doutes quand ils sont dans la chambre d'hĂŽtel en disant « Est-ce qu'on y va ? Est-ce qu'on y va pas ? Mais non, si, il faut qu'on y aille, etc. » Et il y a notamment les deux hommes de ce groupe qui s'embrassent, qui se font un smack sur la bouche. VoilĂ , bon. Est-ce que c'est queer ? On peut voir dans la dĂ©finition la plus large, mais en tout cas, moi, c'est une des images de subversion du concours, d'ĂȘtre un espace pour raconter quelque chose, pour porter un propos et puis pour sortir d'un cĂŽtĂ©, d'un cadre trĂšs sage. C'est un des exemples qui me vient en tĂȘte.
- Speaker #3
Moi je pour parler de moi pour changer moi je me rappelle trÚs trÚs bien de Dana International Je ne regardais pas l'Eurovision à cette époque-là . On était en 98, j'étais jeune comme le jour, j'avais 13 ans. Et je me rappelle, en revanche, que je passais mes vacances prÚs de Montpellier, dans une maison familiale. Et nous allions trÚs souvent, pendant que mes parents faisaient les courses, on allait à l'espace culturel de Leclerc-Saint-HonÚs. Et alors, à l'époque, pour les gens qui sont autour de cette table, vous avez connu cette chose-là , nous écoutions les CD de titres avec les casques. Ah oui,
- Speaker #2
oui,
- Speaker #4
oui. C'était trÚs bon.
- Speaker #3
à la FNAC et donc l'espace culturel de Leclerc-Saint-AunÚs, il y avait cette chose-là . Et je me rappellerai toujours de cette pochette de Dana International, donc de cette femme qui était en couverture comme ça, qui faisait un regard un peu genre « Ah ! » Comme ça, elle avait des gants en sequins rouges, les nichons, mais alors jusqu'à ce qu'on leur ait dit deux amygdales, tellement ils étaient imposants et tout machin. Et puis je me retrouve fascinée par cette femme. comme ça et tout et du coup j'écoute et ça parlait Cléopatra, Aphrodite j'étais genre oh la la elles sont toutes là c'est incroyable j'étais déjà passionné d'antiquité et de mythologie surtout à l'époque et le gros néné certainement que j'avais envie d'y mettre mon nez et donc du coup et je me rappelle trÚs bien que ma soeur m'avait dit tu sais c'est un homme et en fait j'étais là et du coup j'essayais de regarder cette pochette genre ah bon c'est un homme mais pourtant on dirait vraiment une femme ... C'est le premier souvenir réellement, parce qu'aprÚs, évidemment, j'ai fait le lien entre l'Eurovision qu'elle avait représenté d'Israël à l'Eurovision et qu'elle avait en plus gagné l'Eurovision, ce qui était énorme pour 98 quelque part.
- Speaker #6
Mais c'est ça qui est fou, parce que est-ce que ça, ça se reproduirait aujourd'hui ?
- Speaker #4
Ăcoutons un petit extrait.
- Speaker #0
c'est
- Speaker #4
Il faut remettre Dana International dans son contexte en 1998 en IsraĂ«l. Les orthodoxes et les juifs radicaux se sont fortement opposĂ©s Ă la candidature de Dana International et de l'image que ça donne d'IsraĂ«l au concours europĂ©en. Elle a dĂ» faire face Ă des menaces de mort. Elle a Ă©tĂ© extrĂȘmement protĂ©gĂ©e parce qu'en interne, pendant des mois, elle a vraiment vĂ©cu l'enfer, au sens premier du terme. VoilĂ , c'est tout ce que je voulais dire. Bravo !
- Speaker #2
Merci.
- Speaker #6
Non mais oui c'est vrai c'est violent, on peut également le lire dans le bouquin qu'on a écrit mais c'est vrai que les insultes ça a été trÚs trÚs violent exactement et alors question parce que là on évoque beaucoup les années 90,
- Speaker #2
2000 qui sont des années trÚs colorées, trÚs pop culture aussi trÚs orientées musique, on a beaucoup de télécrochets qui naissent aussi à cette époque là sur nos écrans du samedi soir avec Arthur à la fureur pardon on a la naissance dans les années 2000 de la nouvelle star, de la star academy Il fallait y aller télé-réalisé. réalités qui prennent le pas, les téléspectateurs votent aussi, est-ce que ça n'a pas aussi une incidence claire sur ok, qu'est-ce qu'on va représenter à l'Eurovision, puisque finalement on connait notre audience, donc du coup on va les satisfaire, mais avant de revenir sur cette période-là , quand est-ce que date la premiÚre proposition, la premiÚre candidature gay assumée, et est-ce que finalement ça a été assumé au tout début du concours.
- Speaker #3
Assumé ?
- Speaker #5
Non, puisque mĂȘme, enfin, puisque Danny Deberson, premiĂšre candidate lesbienne de l'Eurovision, a reprĂ©sentĂ© la France en 56 avec une chanson qui s'intitule « Il est là » , qui raconte donc un⊠Il est lĂ , il est lĂ . HĂ©tĂ©ro, enfin, on est dans un cadre hĂ©tĂ©ro-normatif. Il y a Jean-Claude Pascal qui a remportĂ© le concours pour le Luxembourg en 61. Alors lĂ , pour le coup, on ne peut pas dire que c'Ă©tait assumĂ©, mais en tout cas, il arrive avec une chanson oĂč le texte⊠Nous les aimons. quand on le voit aujourd'hui. Oui, ça nous paraĂźt Ă©vident.
- Speaker #3
Mais je pense que le public averti pouvait comprendre, mais juste le public averti.
- Speaker #5
Oui, le public averti. Et mĂȘme Ă l'Ă©poque, et lĂ , rĂ©cemment, Nicole Croisy est dĂ©cĂ©dĂ©e, et c'Ă©tait une chanson qu'elle a reprise Ă l'Ă©poque. C'Ă©tait dĂ©but des annĂ©es 60. Les artistes reprenaient beaucoup les chansons les uns des autres et sortaient leurs propres versions en 45 tours, etc. Et donc Nicole Croisy a chantĂ© Nous les amoureux, ce qui fait que ça casse complĂštement le sens de de cette chanson qui raconte la rĂ©pression des homos Ă l'Ă©poque.
- Speaker #2
Alors, est-ce qu'il y a des prestations marquantes qui vous évoquent la communauté LGBTQIA+, au sein de la communauté ? sein de l'Eurovision dont vous aimeriez qu'on parle ce soir.
- Speaker #4
Alors oui, moi je trouve que, je ne sais pas si je spoil chronologiquement, enfin ce n'est pas la chronologie, moi je trouve qu'en tout cas dans la pĂ©riode rĂ©cente, il y a 15-20 ans on va dire, si on remonte Ă 15-20 ans, c'est Conchita Wurst, je trouve que c'Ă©tait quand mĂȘme Rise Like a Phoenix, lĂ il s'est passĂ© quelque chose, c'est-Ă -dire que... Pour le triche, il s'est mĂȘme passĂ© quelque chose, alors d'abord, Ă©coutons cet extrait, et on en parle juste aprĂšs.
- Speaker #2
C'est un point de bascule pour l'Eurovision.
- Speaker #4
C'est un point de bascule. C'est vraiment un point de bascule. DĂ©jĂ , la scĂšne est sublime en 2014. La mise en scĂšne est trĂšs belle. Et puis, je trouve que cette performance, dĂ©jĂ , elle chante extrĂȘmement bien. La musique est trĂšs bien produite. Et en fait, pour moi, il se passe vraiment quelque chose. Il y a une dĂ©connexion entre ce que disent les Ă©lites politiques de l'Est de l'Europe et le vote du public. parce qu'en fait, Kouchita, elle a marquĂ© 8 ou 10 points en Russie. Elle a marquĂ© 7, 8, 10, 12 points dans les pays de l'Est. C'est-Ă -dire que les gens qui ont regardĂ© l'Eurovision dans les pays de l'Est, ils ont votĂ© point. pour elle. Et on ne peut pas voter contre, souvenez-vous, l'Eurovision. En fait, en votant, ils ont payĂ© pour voter pour Conchita Wurst. Donc, voilĂ , il y a ce que disent les dirigeants politiques, parce que, si vous vous souvenez, Vladimir Poutine Ă l'Ă©poque et puis d'autres, on dit c'est quoi ce fric chaud, c'est quoi cette dĂ©cadence de la femme Ă barbe, c'est quoi cette dĂ©cadence de l'Europe occidentale. Bref, tous les trucs qu'on entend encore aujourd'hui. Oui, mais sauf qu'en fait, le peuple a votĂ© et le peuple a massivement soutenu, y compris Ă l'Est, a massivement soutenu Conchita Wurst. Donc lĂ , il y a un point de bascule.
- Speaker #3
AprÚs, moi, je me rappelle trÚs bien du décriement qu'il y a eu post ça, en fait, en disant genre de toute maniÚre, c'est un personnage qui a été créé pour l'Eurovision parce qu'avant, il avait fait partie d'un boys band, je ne sais quoi et tout machin. Donc, en fait, il s'est cherché et en fait, il a fait ça exprÚs pour l'Eurovision, pour marquer des points, pour avoir. C'était vraiment les discours un peu dégueulasses qui sont qui sont ensuite passés derriÚre.
- Speaker #2
alors moi je vais vous donner mon point de vue c'est le moment oĂč adolescent je ne suivais plus du tout l'Eurovision et oĂč moi Moi-mĂȘme, je me cherchais en tant que... Enfin, c'est pas que je me cherchais du tout, mais en tout cas, j'avais Ă©normĂ©ment de mal Ă assumer mon homosexualitĂ© Ă ce moment-lĂ . C'Ă©tait trĂšs, trĂšs dur pour moi. Et Ă©videmment, cette prestation fait parler de l'Eurovision. Et en fait, cette prestation, on en parle beaucoup dans les mĂ©dias, mĂȘme avant l'Eurovision. Et je me souviens regarder d'un coin de l'Ćil les reportages dans les JT. en moi-mĂȘme conspuant le fait « Ah putain, une femme Ă barbe, mais vraiment, c'est abusĂ©, c'est clichĂ© au possible, c'est vraiment renvoyer encore une image de l'homosexualitĂ© qui n'est pas celle Ă laquelle j'essaye de survivre finalement, qui est tout ce sur quoi j'essaye de me battre Ă ce moment-lĂ contre. » Et puis en fait, on parle... De ça, sauf de la chanson, je dĂ©couvre la chanson et lĂ , en fait, je me dis « Waouh ! » Qu'est-ce qui est en train de se passer ? Quelle est la force de ces gens ? Comment ils arrivent Ă se rĂ©veiller le matin, Ă prendre autant de coups ? Ă assumer autant d'horreur de la part du monde entier et d'ĂȘtre lĂ , debout, de chanter parfaitement, sans fausse note, devant tout le monde en direct et de montrer qu'en fait, je suis lĂ et je suis vivant. Et Ă partir de lĂ , je me suis rĂ©intĂ©ressĂ© au concours. J'ai redĂ©couvert ce qu'Ă©tait l'Eurovision des annĂ©es 2010. Je pense que je ne suis pas le seul Ă ce moment-lĂ avoir d'ailleurs la dĂ©lĂ©gation française on en a dĂ©jĂ parlĂ© a eu le mĂȘme effet mais il y a une vraie transformation du concours qui s'opĂšre Ă ce moment lĂ et de facto une appropriation culturelle dĂ©multipliĂ©e qui se fait par la communautĂ© LGBT parce que mĂȘme si jusqu'Ă prĂ©sent en fait il y a eu de nombreuses figures et on va en faire quelques annĂ©es mĂȘme Dana International et tout ça ça n'a pas transformĂ© l'essai quelque part LĂ , clairement, ça a transformĂ© l'essai. Et je me pose la question, je ne suis pas sĂ»r, peut-ĂȘtre que vous l'avez, vous, autour de la table, je pense qu'Ă partir de ce moment-lĂ , on a commencĂ© Ă avoir des rainbow flags Ă l'Ă©mission.
- Speaker #0
Fabien ? Peut-ĂȘtre qu'on en a vu un petit peu avant des Rainbow Flags, mais en tout cas, je trouve ton tĂ©moignage intĂ©ressant, Thomas, parce qu'effectivement, quand la visibilitĂ©, parce que c'est souvent ça, la visibilitĂ© LGBT Ă l'Eurovision est dĂ©criĂ©e, ce qui est plus intĂ©ressant peut-ĂȘtre Ă analyser, ce n'est pas tant l'artiste en lui-mĂȘme, en elle-mĂȘme, ce qui est proposĂ©, que pourquoi est-ce que... que ça crĂ©e des rĂ©actions comme ça, alors qu'il s'agit d'une personne qui chante sur scĂšne. Qu'est-ce qui fait qu'il y a une crispation ? Et donc aprĂšs, les explications, ça peut ĂȘtre plein de choses. Ăa peut ĂȘtre une forme d'homophobie intĂ©riorisĂ©e, une forme de... Non, mais quand je parle, par exemple, dans l'exemple de Thomas, il y a cette idĂ©e de donner une bonne image. Et ça, c'est quelque chose. Et lĂ , on est dans cette pĂ©riode du mois des fiertĂ©s oĂč c'est ça, il faut donner une bonne image. Je pense qu'avec Conchita Wurst apparaĂźt aussi l'idĂ©e d'une artiste qui prĂ©sente son orientation sexuelle ou son identitĂ©, comme avec une dimension politique assumĂ©e. Et des artistes qui ensuite ont, comme Kanchita Wurst, Ă©tait ambassadrice au niveau du Parlement europĂ©en qui avait une voix qui portait, mĂȘme Ban Ki-moon Ă l'Ă©poque avait saluĂ© la maniĂšre dont elle s'exprimait et les messages qu'elle faisait passer et c'est ça, c'est vraiment les identitĂ©s queer comme des identitĂ©s politiques qui apparaissent avec Conchita Wurst Ă mon sens
- Speaker #1
Mais c'est vrai que c'Ă©tait quand mĂȘme je ne m'intĂ©ressais pas du tout Ă l'Eurovision mais je me rappelle que ça m'avait vachement marquĂ© parce que malgrĂ© tout rien que visuellement c'Ă©tait Merci. un homme qui se prĂ©sentait avec son personnage femme des cheveux longs et une barbe. Et c'Ă©tait ça qui emmerdait la plupart des gens. Moi, c'est ça que j'ai trouvĂ© extraordinaire et comme si c'Ă©tait normal. Et ça peut l'ĂȘtre. C'est ça qui Ă©tait gĂ©nial. Dans ce truc tellement assumĂ© et Ă chanter avec une voix d'homme, parce qu'il y a ça aussi.
- Speaker #2
Et puis, il a déchiré cette prestation.
- Speaker #3
Oh, mais cette taille de quĂȘte ! C'Ă©tait incroyable.
- Speaker #1
tout était génial et je pense que ça rebondit sur ce que vous disiez tout à l'heure, il fallait pas se planter. Tu fais ça, putain, fallait pas se planter. Et bordel, elle s'est pas plantée. C'est magistral, c'est une masterpiece ce morceau.
- Speaker #4
Et en fait, c'est ça, parce que tu vois, en 2002, on sait que le trio drag à l'Eurovision a représenté la Slovénie à Tallinn. C'est la premiÚre fois qu'il y a des drag queens qui se présentent sur scÚne à l'Eurovision.
- Speaker #3
Et ça n'a pas du tout... C'Ă©tait une chanson blague avec un truc, elles Ă©taient dĂ©guisĂ©es en dotĂ© de l'air machin et ça restait aprĂšs ça restait une chanson trĂšs consensuel qui paraĂźt d'abner la stade oĂč la priscille a fallu dĂ©sert un petit peu c'est mon ex on est quand mĂȘme exprĂšs c'est politique comme on est un extrait ouais non
- Speaker #5
bon ça ça si car
- Speaker #4
Elles font au test de l'air
- Speaker #2
Et puis n'oublions pas Comme le dit si bien Vincent rĂ©guliĂšrement C'est un concours de chansons Et lĂ en fait Rise Like a Phoenix C'Ă©tait indĂ©pendamment du personnage de Conchita Wurst C'Ă©tait une putain de bonne chanson C'est Ă dire que Ăa chante bien, la mise en scĂšne est canon C'est Ă dire indĂ©pendamment du personnage Tu mets mĂȘme quelqu'un de lambda, enfin lambda, en tout cas non grimĂ©, en femme Ă barbe, je pense que ça pouvait gagner cette annĂ©e. C'est-Ă -dire que c'est super. Oui,
- Speaker #3
mais lĂ oĂč Agathe a raison, c'est vrai qu'il ne fallait pas se planter, c'est sĂ»r et certain. Mais c'est vrai que le produit Ă©tait de qualitĂ© parce que jusqu'Ă ... Ah non, pardon, excusez-moi.
- Speaker #2
Il y a un molly de J.R.R. Je viens d'avoir un flammeau.
- Speaker #1
Je me permets de citer ton livre, Fabien. Et donc, il y a un des artistes, donc FĂ©lix alias Daphne, qui dit qu'on n'a pas rĂ©pondu aux haters. qui raconte ça dans le podcast Eurovision Legends en 2020. Donc bien aprĂšs. Maintenant, on rĂ©alise quelle rĂ©volution ça a Ă©tĂ© en SlovĂ©nie Ă l'Ă©poque. Les gens aimaient notre chanson, mais pas nos tenues. Cependant, ils ont changĂ© d'avis en quelques semaines. Et aprĂšs, tout le monde voulait ĂȘtre pris en photo avec nous. On avait l'impression d'ĂȘtre Madonna. On Ă©tait au centre de l'attention. C'Ă©tait un gros dĂ©fi pour nous, mais on l'a fait. Si on me demandait de le refaire, ce ne serait pas possible. Ăa demande tellement d'Ă©nergie. Et je trouve que ces phrases-lĂ sont importantes. MalgrĂ© tout, il y a eu un putain d'engouement.
- Speaker #3
mais si sur Surtout qu'en fait, ça a Ă©tĂ© terrible. C'Ă©tait Ă la SlovĂ©nie, on est d'accord ? Oui. C'Ă©tait terrible lĂ -bas parce qu'en plus, ils ont interdit la Pride. Enfin, genre, c'Ă©tait ultra polissĂ©. C'Ă©tait horrible, en vrai. Et donc, du coup, oui, je pense que ça faisait chier aussi les organisateurs. On n'en a pas parlĂ©, mais Kunj Tavurs, quand mĂȘme, qui reprĂ©sente l'Autriche. L'Autriche, en 2014, pardon, c'Ă©tait pas non plus de place to be pour les homosexuels, quoi. donc ah si quand mĂȘme
- Speaker #0
C'est vrai que la SlovĂ©nie, au moment oĂč les sestrĂ©s ont reprĂ©sentĂ© le pays, jouait sa candidature pour intĂ©grer l'Union EuropĂ©enne. Et c'est remontĂ© d'ailleurs les polĂ©miques, puisqu'il y a eu des manifestations contre elle dans la rue. C'est remontĂ© jusqu'au Parlement EuropĂ©en avec la... la reprĂ©sentante de la commission sur les droits humains ou Ă l'Ă©galitĂ© homme-femme, je ne sais plus quelle est la dĂ©nomination, a dit, pour schĂ©matiser, si la SlovĂ©nie veut intĂ©grer l'Union europĂ©enne, il ne faut pas qu'il y ait de... de problĂšmes avec l'homosexuel.
- Speaker #2
Il faut accepter les valeurs qu'on a avec.
- Speaker #3
En vrai, pour revenir sur mon propos, j'allais dire que les chansons homosexuelles n'étaient que des chansons blagues, parce que je pensais du coup à Sestre, je pensais à Verka, évidemment, mais en vrai, j'allais oublier La Petite Serbe, évidemment, n'est-ce pas, Quentin ?
- Speaker #2
Absolument. Mais en mĂȘme temps, on est dans une zone grise, c'est-Ă -dire que... Je m'Ă©cris La Petite Serbe, d'une part. Marina.
- Speaker #0
Maria Serifovitch.
- Speaker #3
On va écouter un petit extrait, comme ça, c'est fait.
- Speaker #5
Je ne sais pas si vous le savez, mais je suis en train de faire une vidéo sur le sujet. Je vais vous montrer comment je fais.
- Speaker #4
Mais alors, tu vois, moi, pour le commun des mortels, c'est beaucoup moins connoté gay que comme tabou.
- Speaker #1
C'est vrai.
- Speaker #2
Vincent, c'est ça,
- Speaker #3
c'est la zone grise. Moi, je ne suis pas zone grise parce qu'en fait, vraiment, ça se voit. La coupe du veldop est fait mouillée, en costard, etc. Alors qu'en fait, à l'époque, elle n'était pas habillée comme ça, de base. Et finalement, la finale, elle est habillée en costard. DerriÚre. T'as les espÚces de nanas avec leur brushing drÎle de dame qui font du air sexe avec du elbow sexe.
- Speaker #2
La machin elle se touche les mains et c'est incroyable. Je comprends ce que tu veux dire et moi aussi je l'ai vu comme ça en 2008, mais parce qu'on avait une sensibilité sur la question.
- Speaker #3
Peut-ĂȘtre qu'on Ă©tait des hommes qui aimaient leur maman.
- Speaker #2
160 millions de téléspectateurs, les gens lambda se sont dit « Ah bah c'est une belle balade, ça serait l'occasion d'une belle balade » . Je ne suis pas sûr qu'ils aient vu, qu'ils aient compris tous les signaux faibles. pour nous sont trÚs criards et trÚs parlants. Pour moi, ça évoque beaucoup moins que Conchi Tavours, qui est un marqueur d'Abelizé.
- Speaker #0
Si je vous demande toute la question, effectivement, des perceptions, parce qu'en Serbie, effectivement, c'était pas le trait le plus marquant. La Serbie était justement, à travers cette victoire, heureuse de revenir dans le concert international, aprÚs avoir été épudiée, aprÚs avoir mené toutes les guerres qui ont été lancées depuis la Serbie.
- Speaker #3
mais le royaume
- Speaker #0
Au Royaume-Uni, il y a une journaliste du Guardian que je cite dans le livre qui parle justement de cette dimension butch, lesbienne, etc. Mais sauf que ce qui apparaissait Ă©vident, par exemple au Royaume-Uni en France, en Serbie, c'Ă©tait plus cryptique, mĂȘme si elle Ă©tait entourĂ©e. Je crois que ces choristes avaient pris le nom des Beauty Girls. Pas, pas, pas. Hyper sexualisĂ©es, enfin quelque chose d'un peu plusâŠ
- Speaker #2
On aurait dit les méchantes, on dirait les Jazzbound Girls méchantes.
- Speaker #3
Ah oui !
- Speaker #2
Dans GoldenEye. Période.
- Speaker #3
dans les années 90 avec Pierce Brosnan non mais cela dit je reviens là dessus parce qu'en fait c'est une proposition queer sérieuse et pas une proposition queer blague Comme a pu faire Verkas et Dujka, dont je viens de massacrer le nom. Et les sestres, pour le coup, c'était quelque chose de plus...
- Speaker #2
C'était le cÎté moins évident. Et je pense que le grand public n'a pas forcément compris.
- Speaker #3
Le grand public est...
- Speaker #2
Mais non, parce qu'elle a gagnĂ©. Et d'ailleurs, justement, l'annĂ©e suivante, c'est organisĂ© en Serbie. Et c'est lĂ oĂč, Ă mon avis, elle a Ă©tĂ© finaude. Marga ou finaude, j'aime bien ce mot. Parce qu'au numĂ©ro d'ouverture pour la premiĂšre demi-finale, elle arrive habillĂ©e en moitiĂ© mariĂ©e homme, moitiĂ© mariĂ©e femme. Donc, c'est-Ă -dire que lĂ , on n'a plus de doute. En tout cas, elle a assumĂ© au bout d'un an, en fait, elle a assumĂ© son statut de fer de lance des questions LGBT contre vents et marĂ©es en Serbie, Ă ce moment-lĂ , et encore aujourd'hui d'ailleurs. Mais ça a durĂ© 30 secondes, le numĂ©ro d'ouverture.
- Speaker #3
Tout le monde l'avait vu garer son semi-remorque et poser son piquant biĂšre avec son bracelet de force. Tout va bien.
- Speaker #1
Mais nous ne faisons pas du tout dans les clichés.
- Speaker #2
Non !
- Speaker #3
Et comme l'a chanté Jane Birkin, Ouh les goudous, les goudous, les goudous,
- Speaker #5
Ouh les goudous,
- Speaker #3
les goudous, Il faut des phrases mascus, je vous ai dit, il faut des phrases mascus, il ne faut pas les perdre dans cet épisode-là , c'est impossible. Les hétéros,
- Speaker #2
restez avec nous.
- Speaker #0
Les hétéros, bravo les lesbiennes. Voilà ,
- Speaker #1
bravo les lesbiennes plutÎt. D'ailleurs, y a-t-il des hétérosexuels qui nous écoutent ? Moi, j'ai donné mon numéro plusieurs fois.
- Speaker #3
Ben, et on t'a appelé ?
- Speaker #1
Ben non.
- Speaker #3
Ben alors non.
- Speaker #1
On m'appelle de la... Tu le comprends, on s'en fout. Y a mon numéro au kit qu'ils prennent. Et j'ai réguliÚrement des messages. Salut, des photos et tout.
- Speaker #2
Y a un message Agathe avec un numéro. Y a
- Speaker #1
Agathe avec un numéro.
- Speaker #2
Y a pas de message.
- Speaker #0
C'est ma braque.
- Speaker #1
Laisse-moi.
- Speaker #2
Viens.
- Speaker #0
En tout cas,
- Speaker #1
s'il y a des hétérosexuels qui nous écoutent, je suis toujours célibataire.
- Speaker #2
Mais seulement s'ils vont bien. Oui,
- Speaker #3
seulement s'ils vont bien.
- Speaker #1
Et je crois qu'ils ne vont pas bien. C'est pour ça que je suis célibataire.
- Speaker #0
S'ils écoutent le podcast, c'est qu'ils vont bien. S'ils suivent leur opinion,
- Speaker #2
c'est qu'ils vont bien.
- Speaker #3
Parce que ça veut dire que c'est des hĂ©tĂ©rosexuels qui savent faire la fĂȘte. Parce qu'en vrai, on n'a pas Ă©voquĂ© ce truc-lĂ , mais heureusement qu'on n'a pas gagnĂ© l'Eurovision cette annĂ©e. Je vous le dis tout de suite, parce que sinon, on serait descendus dans la rue, nous aussi.
- Speaker #2
Les chansons d'ĂlysĂ©e ?
- Speaker #3
Comme au football, on y serait allĂ©s. Bon, c'est sĂ»r, on n'aurait pas brisĂ© les vitrines parce qu'on se serait regardĂ©s dedans. Ăa va, t'as rien. On se serait regardĂ©s dedans, ça serait certain.
- Speaker #2
On aurait renoncé des pavés.
- Speaker #3
On n'aurait pas Ă©crit des tags « Nique la police » , on aurait fait des arcs-en-ciel et des caca-paillettes. Mais voilĂ , nous aussi Ăa va,
- Speaker #1
t'as déjà une aprÚs-midi par an calme toi !
- Speaker #3
Oh pardon, excuse-moi, on parle pas de la journée de la femme, alors c'est pour ça que tu t'énerves ?
- Speaker #2
On prend 50% sur les soutiens-gorge !
- Speaker #3
Ăa devrait aller quand mĂȘme, Victoria Secret !
- Speaker #4
Non mais ce qui est certain, c'est que l'Eurovision permet aussi de faire bouger les codes dans les pays qui vont assumer les représentations LGBTQIA+, de maniÚre forte sur cette scÚne, et la France, typiquement, en 2019 Avec Bilal Hassani, secoue la médiasphÚre française.
- Speaker #3
Ăa a Ă©tĂ© une catastrophe au niveau de ma grand-mĂšre, en tout cas je vous le dis tout de suite.
- Speaker #4
On écoute un extrait.
- Speaker #5
I can't see my kingdom now Quand je rĂȘve, je suis dans l'ouest Quand je rĂȘve, je suis dans l'ouest Not only a child of shining pure of sight I can't see my kingdom now Quand je rĂȘve, je suis dans l'ouest They know, they even know You take too much time You cannot break me now Qu'est-ce qu'on fait ?
- Speaker #4
Qu'est-ce qu'on cherche Ă faire lorsqu'on envoie Bilal Hassani sur la scĂšne de l'Eurovision ?
- Speaker #3
Alors, on ne cherche rien Ă faire parce qu'il sort quand mĂȘme d'un concours de sĂ©lection qui a Ă©tĂ© validĂ© par les Français.
- Speaker #0
Il a gagné la destination Eurovision.
- Speaker #3
Face Ă Emmanuel Moir et ChimĂšne Badi.
- Speaker #0
Oui, et face Ă Simone, je crois, si je ne dis pas de bĂȘtises. Tout Ă fait,
- Speaker #3
qui a fini deuxiĂšme.
- Speaker #0
Elle a fini deuxiĂšme et qui Ă©tait premiĂšre des votes des jurys internationaux. Peut-ĂȘtre que ça pouvait indiquer le fait que ça passerait moins bien cĂŽtĂ©... CĂŽtĂ© jury, cĂŽtĂ© Eurovision, c'est vrai que dans une sĂ©lection nationale, il vaut mieux ĂȘtre soutenu par le jury international et le public. Bref, c'est vrai que peut-ĂȘtre la seule rĂ©serve que j'ai sur la candidature de Bilal Hassani en 2010... c'est que finalement la chanson s'appelle Roi alors que ça devrait ĂȘtre Reine, quand je rĂȘve je suis une reine et ce qui me semble ĂȘtre peut-ĂȘtre beaucoup plus collĂ© Ă son identitĂ© queer Ă tout ce qu'il a ce qu'il ou elle, puisque c'est une chanson qui a Ă©tĂ© Ă©crite par la suite. Moi, c'est il ou elle. Cette chose sur les pronoms. Mais c'est vrai qu'il y a eu la victoire dans Destination Eurovision et notamment en partie expliquĂ©e par le vote massif du public puisque grosse communautĂ© de fans me suivaient sur YouTube et qui se sont mobilisĂ©s pour ce moment-lĂ . Et Bilal accomplit son rĂȘve d'aller Ă l'Eurovision. D'ailleurs, quand il a participĂ© Ă The Voice Kids, qui est une des Ă©missions qui l'a... a rĂ©vĂ©lĂ©. Il a chantĂ© premiĂšre audition Ă l'aveugle Rise Like a Phoenix de Conchita Wurst.
- Speaker #4
Mais tu vois, moi, je questionne sa volontĂ© aujourd'hui de dĂ©fendre l'Eurovision, en tout cas son comtĂ© fer de lance. LĂ oĂč, par exemple, Conchita Wurst, tous les ans, elle est prĂ©sente sur les scĂšnes de l'Eurovision, elle revendique l'Eurovision. Il fait encore partie de cette classe d'artistes français qui, une fois qu'ils descendent les escaliers de la Seine, eh bien, refuse d'en reparler.
- Speaker #0
On le voit dans Fire Saga. Oui, non,
- Speaker #3
c'est pas vraiment, enfin, je veux dire, peut-ĂȘtre qu'il n'a pas la parole, peut-ĂȘtre qu'on ne l'invite pas non plus, peut-ĂȘtre que la dĂ©lĂ©gation française ne l'invite pas non plus Ă venir, Ă venir, ou mĂȘme la dĂ©lĂ©gation de l'UER ne l'invite pas non plus, parce que du fait de son score, parce que tout ça, en fait.
- Speaker #2
Oui, mais en moins, sur les réseaux sociaux,
- Speaker #4
il n'en parle pas.
- Speaker #3
Mais c'est pas vrai, c'est pas vrai, parce qu'en fait, tous les ans depuis qu'il a gagnĂ©, et mĂȘme avant qu'il participe Ă l'Eurovision, Il faisait le rapport Et il dĂ©critait toutes les chansons Celles qu'il aimait moins, celle qui le mĂȘle plus. Il faisait des bops ou flops comme nous, en fait, on fait dans ce podcast. Et il les fait toujours encore cette annĂ©e. Il a encore fait cette annĂ©e.
- Speaker #2
Je pense que ce qui joue sur le fait qu'on ne le voit pas médiatiquement dans les médias, c'est son score qui a été plutÎt moyen, moyen-moins.
- Speaker #0
C'est vrai que j'aurais pu m'attendre Ă le voir davantage, Ă inviter aux Euroclubs, par exemple. Les Euroclubs, c'est gĂ©rĂ© par, gĂ©nĂ©ralement, les clubs au GAE du pays organisateur, qui invitent des anciens artistes. LĂ , Ă BĂąle, on a vu la reprĂ©sentante de la Zavaritjan en 2021. Il y a eu quand mĂȘme pas mal de monde qui est passĂ©, pas forcĂ©ment des gagnants. Et je pense que Bilal pourrait avoir tout Ă fait sa place. Mais je crois que je lui avais posĂ© la question il y a deux ans, je crois, quand il sortait un EP. justement Ă la pĂ©riode des Pride, oĂč il me disait que ce n'Ă©tait pas forcĂ©ment le fait d'aller chanter, de revenir Ă l'Eurovision pour des intervalles actes ou des Euroclubs, le truc qui le motivait le plus. ça peut changer avec le temps mais c'est vrai que pour le coup pour quelqu'un qui est aussi fan de l'Eurovision je me serais attendu Ă le revoir beaucoup plus rĂ©guliĂšrement aprĂšs.
- Speaker #4
C'est lĂ que je reviens sur la force de ces artistes Ă assurer se produire sur cette scĂšne qui est une caisse de rĂ©sonance incroyable Ă l'Ă©chelle internationale et quand il va avec un personnage comme a pu le faire conchi ta bourse parce que nous on le voit de notre prisme bilal assani en france et tout tout tout l'enfer qui qui qui la vache hier malgrĂ© le grand soutien de france tĂ©lĂ©visions vraiment et mĂȘme de tf1 parce qu'il a participĂ© Ă d'alsocime mais en tout cas des mĂ©dias, il s'en prend et il continue de s'en prendre plein la gueule. une con de Cheetah Wurst, j'imagine d'un international. Enfin, le concours, c'est cette bulle, en fait, qui permet aussi Ă la communautĂ© LGBTQIA+, de se sentir bien un instant, et qui le revendique, et qui le soutient, et qui du coup, effet boule de neige, ben, on est soutenu par une communautĂ©, on prĂ©sente des artistes qui plaisent Ă cette communautĂ©, et de fil en aiguille, comme on sait que c'est elle qui cĂ©lĂšbre aussi dans la joie, la musique et la fĂȘte, et qu'on est lĂ pour cĂ©lĂ©brer la joie, la musique et la fĂȘte, mais de fil en aiguille, on se dĂ©veloppe. Je te vois pincer les lĂšvres,
- Speaker #3
Vincent. Ouais, parce qu'on a eu quand mĂȘme, rappelez-vous, Ă Malmeux, on a eu quand mĂȘme des tĂ©moignages de Nemo, de Bambi Thug, de choses comme ça, en fait, qui Ă©taient attaquĂ©s sur leur non-binaritĂ© aussi, par une Ă©lĂ©gation qu'on ne nommera pas, mais voilĂ , enfin, je veux dire, il y a quand mĂȘme des choses oĂč, en fait, aujourd'hui, ce n'est pas non plus une bulle de safe place aussi, comme on pourrait l'attendre, vraiment.
- Speaker #0
Il y a eu des coups de pression, effectivement, et Et c'est vrai que, et d'ailleurs, au-delà de la non-binarité, par les prises de position des lettres ouvertes qui ont été signées, et c'est remonté au sein des délégations, je pense qu'il y a des choses qui vont changer.
- Speaker #3
On l'espĂšre, on l'espĂšre.
- Speaker #0
C'est effectivement Ă espĂ©rer. Mais c'est vrai que, malgrĂ© tout, pour le public de l'Eurovision, je ne sais pas si ça vous a fait ça aussi Ă BĂąle, par exemple, ou Ă Turin, aux Ă©ditions auxquelles... vous avez assistĂ©, mais voilĂ , il y a quand mĂȘme cette idĂ©e d'ĂȘtre effectivement dans une bulle, un peu comme si c'Ă©tait une pride oĂč on peut ĂȘtre soi-mĂȘme sans se sentir jugĂ©, sans savoir Ă retenir un geste qui pourrait ĂȘtre effĂ©minĂ©, mal perçu, etc. Je pense qu'il y a vraiment ce cĂŽtĂ© safe place pour le public.
- Speaker #3
Quand j'ai vu Quentin faire le poirier et la culotte sur la tĂȘte, je me suis dit, il est Ă l'aise, il est Ă l'aise.
- Speaker #1
Moi j'adore parce que j'ai l'impression d'ĂȘtre ch... chez moi comme d'habitude. VoilĂ , moi, en bonne fag-hag, c'est vrai qu'Ă l'Eurovision, je me dis...
- Speaker #3
Qu'Ă la maison !
- Speaker #1
Je sais pas, je me sens bien fun with flags.
- Speaker #4
Et parlons-en des flags, justement, parce qu'en fait, il y a un changement qui est en train de s'opĂ©rer aujourd'hui au sein de l'Eurovision. Au-delĂ des artistes qui viennent revendiquer eux-mĂȘmes leur propre identitĂ©, on s'est rendu compte au fur et Ă mesure des annĂ©es et ce, depuis les dix derniĂšres, que maintenant on brandissait fiĂšrement le drapeau LGBTQIA+, Arc-en-Ciel, le Rainbow Flag et les grandes stars de la pop le font, Lady Gaga le fait, au-delĂ de l'Eurovision, c'est vraiment aujourd'hui une communautĂ© dont on sait qu'ils cĂ©lĂšbrent la joie et la fĂȘte et donc Ă l'Eurovision, les artistes quand ils viennent Ă la flag parade, et on l'a notamment vu avec Marco Mangoni sur cette entrĂ©e sur scĂšne, qui a arborĂ© et qui a brandi fiĂšrement ce drapeau rainbow, en soutien aussi Ă la communautĂ©. Eh bien, en 2025, l'UER dĂ©cide, par Ă©conomie et fainĂ©antise politique, de s'Ă©pargner des questions de gestion gĂ©opolitique du drapeau palestinien. Ăa nous fait chier de trier les drapeaux qu'on interdit ou qu'on n'interdit pas. Donc, du coup, on interdit tout. Et lĂ , en fait, on rentre dans une censure et dans... et dans quelque chose qui, moi, me dĂ©plaĂźt profondĂ©ment aujourd'hui dans la gestion du concours par l'UER et son Ă©quipe de direction, qui est de dire que le concours, pour moi, prend une direction... hasardeuse.
- Speaker #0
Oui, mais aprÚs, il y a aussi comment est-ce qu'on contourne le rÚglement. Et l'Italien Gabri Ponte, qui représentait Saint-Marin et qui n'avait donc pas le droit de brandir le drapeau italien, il a débarqué habillé avec un pantalon rouge, une peste verte et un t-shirt blanc, si je me souviens bien.
- Speaker #3
Et toute l'Italia, toute l'Italia.
- Speaker #0
Et donc, il représentait l'Italie. Voilà , il a réussi à évoquer l'Italie à travers ça. Moi, je ne sais pas dans quelle mesure est-ce qu'un artiste ou une artiste qui serait venu arriver avec, par exemple, les couleurs du drapeau palestinien ou de l'Ukraine ou avec un motif arc-en-ciel aurait été rejeté de la scÚne, puisque là , on est dans le symbolique, dans l'allusion.
- Speaker #2
Mais là , ce que tu dis, Thomas, est trÚs juste. On ne va pas revenir écouter le débrief sur le débrief de l'Eurovision 2025. C'est qu'en fait, clairement, il y a eu un non-choix. de l'UER, et le non-choix ça a été on interdit tout sauf les drapeaux nationaux et des pays participants, et vous n'avez pas le droit de prendre un autre drapeau que votre pays participant, et on sait trÚs bien ils l'ont pas dit mais on comprend, on est pas débiles que c'est juste pour éviter qu'il y ait des drapeaux palestiniens sur la scÚne, et donc comme ça pour éviter de cibler en disant, bah tiens on va interdire que ce drapeau, on interdit tout sauf les pays des drapeaux participants, par contre dans le public, et on en a vu beaucoup, d'ailleurs à la télévision et les caméras, c'est pour ça que je suis trÚs mitigée. Il y a l'UER. Et puis, il y a le télédiffuseur suisse qui, lui, par contre, a bien zoomé, mais alors de maniÚre évidente, sur les drapeaux LGBTQIA+, sur les drapeaux d'étranges genres. Enfin, c'est vraiment, c'était, visuellement, c'était pas hasardeux. On sent qu'ils ont dit, caméra 4, vas-y, t'as deux secondes et on va le voir et on va voir quelqu'un secouer le drapeau LGBTQIA+. Donc, je suis trÚs partagé entre l'UR d'un cÎté et aprÚs le télédiffuseur suisse qui, lui, a pour le coup plutÎt fait son boulot et plutÎt bien fait dans ce qu'il pouvait faire.
- Speaker #0
Et l'UER qui, je crois, je ne sais plus si c'était le lendemain ou la semaine d'aprÚs, a publié sur Instagram un carousel de photos. Et la premiÚre photo, c'était Sénith, ancienne candidate pour Saint-Marin, qui a annoncé les points de Saint-Marin. Oui, parfait. Donc, qui posait avec le drapeau arc-en-ciel. Et puis, bien sûr, les internautes ne se sont pas modérés pour aller dire, voilà , un peu votre hypocrisie. C'était le drapeau interdit. Donc là , elle a le droit. Bon, mais effectivement. Cette interdiction des drapeaux, ce n'était pas pour invisibiliser le drapeau arc-en-ciel ou le drapeau de la communauté trans ou non-binaire, mais c'était simplement pour ne pas se poser le problÚme du drapeau palestinien. Et alors,
- Speaker #4
avant de passer à la derniÚre question qui, à mon avis, va soulever des débats autour de cette représentation et de cette émission Eurovision LGBTQIA+. Alors, si vous avez des prestations, vous voulez qu'on parle, on en parle. Je crois que Quentin a une petite chronique pour nous. Oulala !
- Speaker #3
Il y en a pour 8h30. Française, français,
- Speaker #2
prĂ©fĂšre pour pas prier. Agathe, Thomas, Vincent, Fabien. Bienvenue Ă l'Eurovision, ce concours de chansons devenu temple refuge des LGBTQIA+. Chaque annĂ©e, des nations s'affrontent Ă coup de modulation vocale pas toujours juste. et de concours lĂ©pine des scĂ©nographies les plus improbables des unes comme les autres. Mais parfois, derriĂšre les boules disco et les paillettes, se cache une stratĂ©gie un poil moins glorieuse, elle famoso Pinkwashing. J'entends dĂ©jĂ Godefroy du Montmirail s'exclamer. « On s'est tirĂ© le lit ! » Alors Godefroy, le Pinkwashing Ă l'Eurovision, c'est simple. C'est quand un Ătat se repeint en rose pour dĂ©tourner l'attention sur ses politiques internes pas toujours trĂšs reluisantes envers la communautĂ© LGBTQIA+, en mode. Regardez comme on est au neveu d'esprit, on envoie une chanteuse lesbienne, donc ne tenez pas compte du fait que nous rĂ©primons violemment la Pride en tirant un bout portant sur les manifestants. XOXO ! Poucou la Serbie, on vous voit. Et gros bisous Ă Maria Serifovic, qui a gagnĂ© le concours en 2008 avec sa chanson Molitva dans un pays qui, il y a encore deux ans, a interdit l'Euro Pride et la Belgrade Pride a de multiples reprises depuis une dizaine d'annĂ©es.
- Speaker #3
Madame et Serbie !
- Speaker #2
Exactement ! J'en arrive à un point particuliÚrement clivant, slash crispant, slash, pour ne pas dire politiquement sensible, ce sont trÚs souvent, pour ne pas dire exclusivement, les pays démocratiquement douteux, voire autoritaires, voire dictatoriaux, qui ont recours le plus à cette stratégie du pickwashing. J'ai dit bizarre, bizarre, comme si c'était grand-signe.
- Speaker #5
J'ai dit bizarre, bizarre. J'ai dit bizarre, bizarre. Comme c'est bizarre.
- Speaker #2
Comme c'est bizarre. Alors,
- Speaker #3
ce n'était pas la version de Juliette Binoche.
- Speaker #2
Non. Alors, vous l'aurez compris, l'autre objectif de Peacwashing est également d'améliorer l'image extérieure du pays auprÚs du grand public européen pour que le soft power fonctionne et que le citoyen européen moyen ait une image progressiste du pays en question. Et à ce petit jeu, la Russie, l'Azerbaïdjan, Ou encore Israël, liste non exhaustive, sont les champions d'Europe toute catégorie.
- Speaker #5
On a encore une belle brochette de vainqueur.
- Speaker #2
Alors... Si quoi de ça ? J'ai trouvé des sources improbables.
- Speaker #3
C'est un mauvais doublage français d'un truc américain,
- Speaker #2
non ? Un truc japonais. Je suis allĂ© dans les trĂ©fonds d'internet pour trouver... ArrĂȘtons-nous un instant moins drĂŽle sur le cas d'IsraĂ«l qui, en plus de faire du pic washi-gagogo... Souvent, ce dernier vient accompagner de son cousin encore plus sournois, l'homo-nationalisme. TrĂšs rapidement, ça consiste pour IsraĂ«l Ă se prĂ©senter comme un pays fer de lance de la communautĂ© LGBTQIA+, un pays modĂšle notamment en se diffĂ©renciant de ses Ă©tats voisins, pour l'essentiel des Ă©tats arabes, qui seraient totalement, je cite, « arriĂ©rĂ©s, homophobes, sauvages, barbares avec les LGBTQIA+. » Ou comment instrumentaliser la cause LGBTQIA+, pour renforcer le racisme et la xĂ©nophobie de sa population vis-Ă -vis de ses voisins. L'homonationalisme, c'est ça. Mais alors, dans tout ce marasme et ces instrumentalisations qui dĂ©naturent l'esprit love-love-peace-peace de l'Eurovision, que faire, hein, Lara Fabian ? Que doit-on faire ? Comme tu le dis si bien, Lara, doit-on partir de l'Eurovision ? Doit-on rester Ă l'Eurovision ou bien se rendre Ă l'Ă©vidence ? Comme souvent, Dominique de Villepin a la rĂ©ponse.
- Speaker #0
J'écoute ceux qui manifestent,
- Speaker #1
mais j'écoute aussi ceux qui ne manifestent pas.
- Speaker #0
Ah bah on est sauvés !
- Speaker #2
On est sauvés !
- Speaker #1
Alors, faut-il boycotter l'Eurovision ? Bien sĂ»r que non. Faut-il ĂȘtre vigilant ? Toujours. Le pickwashing c'est donc... donc un peu comme le maquillage. Un peu de fard Ă paupiĂšres et de gloss, ça passe. Mais trop de contouring et de fentein pour camoufler les traits d'un rĂ©gime autoritaire LGBTQIAphobe, c'est trop. Alors restons sur nos gardes et l'annĂ©e prochaine, quand nous entendrons un couplet Ă la gloire de l'amour pour toutes et tous, posons-nous la question. Est-ce que ce pays qui chante les louanges des LGBTQIA+, accepte et intĂšgre rĂ©ellement les gays dans son pays, ou est-ce qu'il n'aime que l'image progressiste que cela renvoie de lui sur la scĂšne internationale ? Vous avez 3 minutes. Mais pour se quitter sur une note beaucoup plus positive, mettons de cĂŽtĂ© le washing du pinkwashing. Et Ă©coutons tout simplement l'alliĂ© qu'est la fabuleuse chanteuse Pink.
- Speaker #0
Bravo !
- Speaker #1
Et bravo sur... Bravo Pink !
- Speaker #3
Attends, attends, bravo Pink, oui,
- Speaker #4
mais bien mieux que Deville Pain.
- Speaker #2
Oui,
- Speaker #3
c'est sĂ»r, mais juste pour rebondir, il y a quand mĂȘme des pays, pour ne pas le nommer, pour le nommer carrĂ©ment, la Turquie, qui est partie de l'Eurovision et qui l'a complĂštement suivi, genre, c'est trop gay, on se casse ! C'Ă©tait clair et net !
- Speaker #5
La Turquie, la Hongrie, la Bulgarie... On s'en va ! C'est pour ça que, mine de rien, l'UE... on ne peut pas lui enlever ça, c'est qu'il n'y a pas eu de cĂŽtĂ© Ă transiger, Ă dire pour garder ces pays dans le giron de l'Eurovision, on va essayer de revoir les rĂšgles pour queâŠ
- Speaker #3
Ă mon avis, le chĂšque de la CopĂ©-Tarive n'Ă©tait pas siâŠ
- Speaker #2
Non,
- Speaker #5
mais c'est⊠Bien sûr, il y a ça.
- Speaker #2
Oui, ce qu'on aime Ă l'Eurovision, c'est aussi se dire qu'on peut ĂȘtre, Ă ce moment-lĂ , vous avez raison, dans cette bulle⊠d'ĂȘtre fier de qui on est, d'enfiler des paillettes, de chanter Ă tue-tĂȘte, de bouger nos cheveux.
- Speaker #4
Enfiler des paillettes !
- Speaker #2
Non, mais c'est vrai, moi, tu vois...
- Speaker #3
Il n'y a pas qui l'appelle ses mecs.
- Speaker #2
Moi, il y a un truc aujourd'hui, Ă travers l'Eurovision, oĂč je me sens mieux dans ma peau depuis que je fais ce podcast, parce que j'ai trouvĂ© un truc qui me permet d'assumer...
- Speaker #1
Pour les Espagnolades !
- Speaker #2
d'acheter mon homosexualitĂ© diffĂ©remment dans mon monde du travail dans mon quotidien avec mes amis de trouver quelque chose qui certes est plein de clichĂ©s mais qui aussi trouve des sujets qui te permettent de ne pas y rester et Ă l'inverse tu vois de par exemple s'intĂ©resser peut-ĂȘtre Ă euh Je m'enfonce dans mon argumentaire.
- Speaker #1
Je n'ai pas de question de parler. Oui, voilĂ , je vais couper lĂ . Sauf si tu as un exemple.
- Speaker #2
Non, mais je pense que tu vois, par exemple, si j'Ă©tais, et je vais voir si je le mets ou pas, mais si j'Ă©tais fan hardcore de Drag Race, par exemple, je ne suis pas sĂ»r que l'image que je vĂ©hiculerais en dehors de mon cercle amical serait aussi positive. que de prĂ©senter aujourd'hui le fait que je sois fan de l'Eurovision. Je sais pas ce que tu veux dire. Et ça n'a pas du tout la mĂȘme...
- Speaker #4
Oui, la mĂȘme connotation.
- Speaker #2
L'Eurovision n'est pas LGBTQIA+. En fait, c'est ça que je veux dire. C'est-Ă -dire qu'en fait, elle l'accepte. Et sur les 40 propositions des pays aujourd'hui, en fait, c'est juste dire, vous ĂȘtes Ă un pied d'Ă©galitĂ©. Et en fait, on vous accepte et c'est gĂ©nial. Et venez, on se prend la main et on chante et on danse ensemble. Et en fait, du coup, c'est cette sensation d'acceptation qui, moi, me plaĂźt. Et c'est pas... de la revendication militante, tu vois. Et ça, moi, c'est ce que j'aime dans ce programme.
- Speaker #3
Alors, le problĂšme Ă©tant que moi, je trouve que, et c'est trĂšs personnel ce que je vais dire, mais je sais que certaines personnes autour de cette table vont me rejoindre, c'est-Ă -dire qu'en fait, je trouve que cette annĂ©e, il y a eu un bashing vraiment trĂšs manifeste, et je pense que c'est dĂ» Ă la montĂ©e du populisme en Europe. Il y a eu un bashing des propositions queer qui a Ă©tĂ©... Vraiment trĂšs, enfin ça a Ă©tĂ© trĂšs marquĂ© et un truc et donc une plĂ©biscitation des chansons blague et en mĂȘme temps enfin le gagnant en effet c'est un contre-tĂ©nor on ne sait pas ce mec pardon excusez moi on on est ok qu'il est gay enfin voilĂ je pense Gigi je crois que j'avais cachĂ© on n'est pas cachĂ© et d'ailleurs on vendicte d'ĂȘtre une voix queer voilĂ et vous l'avez dit troisiĂšme gagnant queer Ă l'Eurovision c'est ça mais c'est vrai que que faire de cette victoire qu'est ce qu'il va dire voilĂ
- Speaker #5
Le truc oĂč effectivement, aprĂšs sa victoire, il a pris position en disant l'an prochain, ce serait bien qu'il n'y ait pas IsraĂ«l Ă l'Eurovision. Et il a dĂ», bien sĂ»r, rĂ©tro-pĂ©daler. Je l'ai interviewĂ© Ă Paris dix jours aprĂšs cette polĂ©mique. On m'a dit une interdiction de poser de questions sur IsraĂ«l, etc. Donc, j'ai essayĂ© de poser des questions du style est-ce que quand on a gagnĂ© l'Eurovision, on a une responsabilitĂ© sur ce qu'on dit, sur machin, etc. Qu'est-ce que vous voudriez l'an prochain Ă l'Eurovision ? J'ai essayĂ© de tourner autour du pot. les seules choses qu'il m'a su me rĂ©pondre c'Ă©tait des Ă©lĂ©ments de langage je suis sĂ»r que l'Autriche arrivera Ă faire un concours magnifique qui permettra le meilleur spectacle il s'Ă©tait prĂ©-retoquĂ© par cette dirigeante politique qui a dit trĂšs clairement
- Speaker #3
gars a besoin de cours d'histoire, etc.
- Speaker #1
Mais elle vient d'extrĂȘme droite, ça l'exclude. En revanche, tu soulĂšves une question, c'est que il est queer, simplement sa performance et sa chanson ne l'Ă©taient pas. Par contre, lui, dix minutes aprĂšs, il a dit, je serais trĂšs content, dans l'interview collective aprĂšs la confĂ©rence de presse, je serais trĂšs content que ça soit Ă Vienne, parce que mon copain habite Ă Vienne, donc en mode... Et juste en face de la scĂšne. C'est normal. C'est normal. En fait, mon problĂšme, c'est que lĂ ... peut-ĂȘtre en Autriche ou peut-ĂȘtre lui, en tout cas, n'a pas voulu mettre cet Ă©lĂ©ment-lĂ dans sa chanson parce que pour lui, ça n'avait pas de sens de mettre ça. Par contre, il le dit naturellement qu'il voudrait bien que ça soit Ă Vienne parce que son copain habite de l'autre cĂŽtĂ© de la rue, de la Seine. Et en fait, je trouve ça super. C'est-Ă -dire que lĂ , on a passĂ© un cap. Dans le fait, ça devient une discussion, une information naturelle. Et je ne dis pas qu'il ne faut pas, du coup, faire une performance queer. Mais c'est que, bon, on peut gagner l'Eurovision en Ă©tant queer, sans le mettre en avant, mais Mais ça marche trĂšs bien.
- Speaker #5
On voit qu'effectivement, les prestations queer, comme la Belgique, Red Sebastian et dans la deuxiĂšme Ă©mission, Adonis, pour la TchĂ©quie, c'Ă©tait les deux propositions peut-ĂȘtre les plus queer. Et je pense effectivement que ça a jouĂ© un rĂŽle, puisqu'il n'y avait que le public qui dĂ©cidait. Le TchĂšque s'est un peu foirĂ©, il a chantĂ© une partie de sa chanson en retard. Bon bref. Et sur le tableau de Red Sebastian, je ne trouvais pas lisible. Il y avait un cĂŽtĂ© trĂšs travaillĂ©, mais je ne savais pas ce que cette scĂ©nographie... avec ce que les rappelements me racontait. Et donc du coup, voilĂ , j'Ă©tais perso complĂštement perdu, donc je sais pas si j'aurais mis la Belgique trĂšs haut dans mon top 10 de demi-final.
- Speaker #3
Mais aprĂšs, moi pour revenir finalement Ă ce que tu posais comme question, que tu disais que tu aimais qu'en fait le militantisme n'existe pas Ă l'Eurovision, en tout cas le militantisme queer, il existe Thomas ? Non,
- Speaker #2
c'est pas ce que je dis,
- Speaker #3
excuse-moi, je me suis trompé.
- Speaker #2
Non, moi j'aime bien que le militantisme existe, et justement, je pose la question aujourd'hui, et tu fais bien d'en parler est-ce que l'Eurovision dans ce rÎle-là n'est pas en danger ? Parce qu'on voit que l'Eurovision aujourd'hui cherche à faire autre chose que ce qu'elle est. C'est-à -dire, ils développent une marque, ils font des produits dérivés, ils veulent⊠Ils ont une escotte ! Il y a des rumeurs à ouvrir le concours au-delà de l'Australie. On sent que l'équipe dirigeante veut inscrire cette marque. et du coup pour inscrire cette marque dans une audience plus globale, délisser les choses le problÚme c'est qu'ils n'y arriveront jamais mais du coup ça rejoint le fait que je soutiens qu'il y ait des candidatures militantes en revanche ce que j'apprécie dans ce programme et je précise juste ma pensée si je n'ai pas été clair, désolé, c'est que l'Eurovision ne brandit pas le drapeau LGBTQIA+. Elle le soutient, mais elle ne le brandit pas. Ce n'est pas un programme... C'est un programme familial, c'est un programme international, c'est un programme qui se veut d'ouverture d'esprit mais qui n'est pas militant. Et c'est en ça que j'apprécie aujourd'hui ce concours parce que justement, il permet d'avoir une puissance de frappe en termes de véhicules de messages encore plus fortes parce qu'elle permet de s'exprimer sur des territoires un peu plus sensibles à ces questions-là encore aujourd'hui.
- Speaker #4
C'est le seul programme qui est comme ça.
- Speaker #3
Et c'est pour ça que des familles peuvent voir la prestation d'Oli Alexander dans une barbe dégueulasse.
- Speaker #4
Ses parents allaient en parler.
- Speaker #5
Et il a eu zéro point du public.
- Speaker #4
Je pense que c'est con mais le public lambda n'a pas cap... que c'Ă©tait une backroom nous c'est peut-ĂȘtre parce qu'on a l'oeil et qu'on sait ce qu'est une backroom. Je pense que le public lambda n'a pas captĂ© et bon en mĂȘme temps c'Ă©tait quand mĂȘme trĂšs assumĂ© gay mais je me suis dit putain ah ouais ça va loin ouais ouais ça va là ça va loin
- Speaker #1
C'est lĂ oĂč je ne suis pas totalement d'accord avec toi Thomas, c'est que je pense qu'en fait Ă l'UER... Non, moi je suis un gars. Non, non.
- Speaker #3
Oh la rabasse,
- Speaker #0
par rapport à ça.
- Speaker #1
Pourtant tu as une superbe émotion.
- Speaker #0
Non,
- Speaker #1
c'est que je ne sais pas comment dire ça, le formuler trĂšs clamment, mais je pense que l'UER en fait est militant sans le dire Ă bas bruit. C'est-Ă -dire qu'ils ne peuvent pas eux prendre position en disant nous sommes un spectacle militant, mais ils sont bien contents que des pays, que des tĂ©lĂ©-diffuseurs... envoie des trucs. Et ils ne mettent que trĂšs peu de limites. Vraiment que trĂšs trĂšs peu de limites. Il y a eu quelques Ă©lĂ©ments sur bon, il ne faut peut-ĂȘtre pas montrer son boule pendant trois minutes, ok. Bon,
- Speaker #3
parce qu'Ăric Hall a fait cette annĂ©e.
- Speaker #1
Apparemment, il y a eu des contacts en disant, remettez un petit peu plus de tissu. C'est un show familial. Je ne sais pas Ă quel point c'est factuel ou autre, mais j'ai l'impression qu'il y a quand mĂȘme une sorte de tolĂ©rance volontaire de l'UER en disant On ne peut pas officiellement dire « nous sommes une institution militante » et d'autant plus que, par contre, la valeur de tolĂ©rance, elle est intrinsĂšquement liĂ©e au concours de l'Eurovision et elle est dans la charte de l'UER et de l'Eurovision. Donc de maniĂšre indirecte, ils le sont quand mĂȘme. Je ne sais pas si tu vois, c'est une sorte de zone grise.
- Speaker #5
Pour l'instant, la dimension militante de l'Eurovision, c'est essentiellement de la visibilitĂ©. La visibilitĂ©, en termes de militantisme, ne peut pas ĂȘtre une fin en soi, puisque ça reste finalement dans une dimension assez performative, puisque une personne est visible et aprĂšs, c'est qu'est-ce qu'on en fait ? C'est pour ça que quand une Conchita Wurst gagne, est visible, tient ce discours, devient ambassadrice, etc. Il se passe quelque chose, elle fait quelque chose de son identitĂ© qui devient une identitĂ© politique. Et sur l'aspect, est-ce que l'Eurovision est en danger parce que trop gay ? Eh bien, si l'Eurovision est en danger parce que trop gay, ça veut dire que lĂ , le problĂšme, il est lĂ . Et elle n'est pas en danger parce qu'elle est trop gay ou donne trop de visibilitĂ©, mais parce qu'il y a une montĂ©e des conservatismes, des populismes, des forces rĂ©actionnaires. Et je pense que je terminerai lĂ -dessus sur le fait que l'Eurovision ne sera jamais trop gay ou trop queer, trop lesbien, trop trans, tant que le monde lui-mĂȘme sera aussi hĂ©tĂ©ro.
- Speaker #3
Oh lĂ lĂ ! Drop the mic ! Et juste pour rebondir lĂ -dessus, moi, je... Non,
- Speaker #4
tu peux plus,
- Speaker #2
Vincent !
- Speaker #1
Drop the mic !
- Speaker #3
C'est dommage parce qu'en fait, moi, je me dis que tant que le concours restera avec des propositions aussi fortes, et bravo vraiment pour tes mots, Fabien, ça m'a vachement touchĂ©, mais c'est vrai que moi, je ne peux pas m'empĂȘcher de penser Ă tous ces petits garçons ou petites filles, en fait, dans le monde entier, vraiment, qui vont voir ce concours et qui peut-ĂȘtre se diront, ben, c'est OK, en fait. C'est OK.
- Speaker #2
Qui vont faire comme Thomas en 2000... en 2014, qui vont regarder le side-eye et qui vont se dire « Ah bah finalement,
- Speaker #5
c'est ok. »
- Speaker #2
En tout cas, merci. Franchement, cet épisode, j'aurais...
- Speaker #4
Ăa mĂ©riterait un deuxiĂšme en vrai.
- Speaker #2
Oui, ça mériterait un deuxiÚme. Il y a un million de choses. On a trÚs peu passé de musique finalement, mais il y a un million de choses. On a blablaté,
- Speaker #3
on a fait rien.
- Speaker #2
Si vous voulez aller plus loin sur ce sujet, il y a évidemment le livre de Fabien Rondan, Queerovision, histoire au pluriel, de la plus grande scÚne du monde, et qui vous raconte en fait les participations de Patrick Juvet, de Jean-Claude Pascal, de Sestre, de Constance Tabour, de Paul Oscar, de
- Speaker #3
Danny Doberson, et surtout de
- Speaker #2
Tatou, les fausses lesbiennes ! Vous découvrez les histoires, les coulisses avec... passion, des indications, des choses qu'on apprend. Il y a des QR codes pour aller redécouvrir, des vidéos d'archives qui sont disponibles encore aujourd'hui. Ce livre est passionnant. Je vous invite toutes. Il ne coûte que 16 euros.
- Speaker #3
Franchement,
- Speaker #2
ça te rende sur un malade.
- Speaker #3
C'est une trĂšs bonne lecture.
- Speaker #2
Et Eurovision, la petite histoire du grand concours. Notre livre qui raconte l'Eurovision de maniÚre thématique. et qui a un chapitre consacré à l'Eurovision LGBTQIA+, dans lequel on évoque justement tous ces sujets qu'on a traversés lors de cet épisode, aujourd'hui dans 12 points.
- Speaker #5
Ăa fait du bien. Qui est dans ma bibliographie aussi.
- Speaker #2
Qui est aussi dans ta bibliographie.
- Speaker #5
Je vais te référer à plusieurs.
- Speaker #1
On est des sources officielles.
- Speaker #5
Je vais vérifier.
- Speaker #3
Il a fait du bien cet épisode. Merci Thomas.
- Speaker #2
Je pense qu'il est nĂ©cessaire en ce mois des fiertĂ©s de continuer Ă ĂȘtre fiĂšre de qui on est.
- Speaker #4
FiĂšre !
- Speaker #2
FiÚre ! De qui on est ou des alliés comme toi, Agathe, en fait.
- Speaker #1
Toi, Agathe,
- Speaker #3
t'es gay.
- Speaker #1
Elle ne sait pas encore puisqu'elle n'a pas fait les tests.
- Speaker #3
Non,
- Speaker #4
elle aurait adorĂ© ĂȘtre un homme.
- Speaker #2
Ătre pĂ©dĂ©, ouais. Ce podcast, je l'espĂšre, on l'adresse aussi Ă tous les hĂ©tĂ©ros qui nous Ă©coutent.
- Speaker #4
Non mais Dans deux il y a mon pĂšre dedans Parce que moi je suis
- Speaker #2
Je suis contre le communautarisme, vraiment, c'est un truc que je ne supporte pas. Et j'aime justement, au contraire, arriver à déployer des messages un peu universels. Et j'aspire à ce que cette émission n'est pas clivée, mais qu'elle ait, au contraire, ouvert un peu les yeux et les oreilles à ceux qui nous auraient écoutés. Du moins ceux qui n'étaient pas convaincus, déjà , par le propos. Mais en tout cas, je pense qu'on est dans une transition politique. assez délicate à plusieurs égards et donc du coup j'invite toutes celles et ceux qui le peuvent à participer aux différentes Pride qu'on aime ou pas les gens qui régissent et les messages qui sont diffusés par les gens qui régissent logistiquement les Pride sur les différentes villes
- Speaker #3
T'énerves pas tu m'as provoqué un sénium en nez Qu'est-ce que t'as ?
- Speaker #1
Je me souviens toi Thomas Personne ne regarde les affiches.
- Speaker #2
Je garde mon opinion pour moi. J'en suis pas moins trÚs en colÚre. Mais néanmoins, je pense qu'il est important aujourd'hui de profiter de ce mois des fiertés. Surtout pourquoi ?
- Speaker #5
Pour s'amuser.
- Speaker #2
Pour faire la fĂȘte. Sortez, allez en boĂźte, dansez,
- Speaker #3
mettez les musiques de l'Eurovision Ă fond et pensez vraiment aux droits LGBTQIA+, qui sont encore vraiment trĂšs mal servis dans tous les pays europĂ©ens, surtout en Europe. Il y a plein de pays europĂ©ens qui n'ont pas les mĂȘmes droits partout. On a beaucoup de chance en France. Il faut vraiment s'accrocher à ça.
- Speaker #1
Mais il faut rester vigile.
- Speaker #3
Oui,
- Speaker #5
c'est ça. Il faut continuer Ă militer et surtout se rappeler que... Alors, on est une communautĂ©. Je fais une nuance avec communautarisme, puisque une communautĂ©, il n'y a pas forcĂ©ment d'exclusion. Et on est dans une pĂ©riode oĂč on veut nous diviser. Et il faut se rappeler que l'important, c'est vraiment de rester unis. United by music. Mais unis par des valeurs, par des combats communs. parce que je pense que... en tant que personnes queer, on a des vĂ©cus qui ne sont pas forcĂ©ment les mĂȘmes, mais qui ont des choses en commun en termes de discrimination, de quĂȘte de soi, de comprĂ©hension de soi et de l'autre, et qu'on gagnerait davantage Ă oublier ce qui peut nous diviser et Ă se concentrer sur ce qui nous rassemble et sur ce qui peut faire notre force pour lutter contre ceux qui nous veulent vraiment du mal.
- Speaker #3
Alors j'appelle à toutes les hooliganettes ! de descendre dans la rue avec perruque et castagnette et quand je parle des castagnettes je parle pas d'Israël quelle chanson on écouterait pour la fin de cet épisode ?
- Speaker #2
une chanson un peu niche parce qu'en fait Ă l'Ă©poque on savait pas et maintenant on sait et puis c'est quand mĂȘme le dĂ©but un peu de l'enconvision nous les amoureux alors et bien les gens comme Pascal nous les amoureux merci Ă toutes et tous on se retrouve trĂšs vite pour le bilan fin de l'annĂ©e A trĂšs bientĂŽt, merci Ă toutes et tous, on vous embrasse.
- Speaker #5
Oui, merci pour l'invitation. Oh,
- Speaker #2
tu sais quoi ?
- Speaker #0
On voudrait nous sĂ©parer, on voudrait nous empĂȘcher d'ĂȘtre heureux, savoureux. Il paraĂźt que c'est l'enfer qui guette bien le fer et le feu. C'est vrai, les imbĂ©ciles et les mĂ©chants, nous font du mal, nous nous dĂ©tournons. Pourtant rien n'est plus Ă©vident, lĂ oĂč les amoureux... Nous nous trouvons Ă y rencontrer, ils sont mille, elle en a deux, les amoureux. Mais l'heure va sonner, des nuits difficiles, et je pourrais t'aimer, sans qu'on en parle en ville, c'est pas mille. C'est Ă©crit, les amoureux, le soleil parie pour nous, et l'on dort sur les genoux du bon Dieu. Les amoureux, il nous a donnĂ© le droit au bonheur. Et Ă la joie d'ĂȘtre Ă deux Et alors les sans-amour, les mal-aimĂ©s Il faudra bien nous acquitter Tous qui n'avaient jamais Ă©tĂ© Pour aller, les amoureux, nous allons vivre sans, car le ciel est avec nous, les amoureux.