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36° SUD

EP 2 : À la rencontre des Khmus

EP 2 : À la rencontre des Khmus

40min |02/10/2024
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EP 2 : À la rencontre des Khmus

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40min |02/10/2024
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Description

Le 30 juin 2023, nous avons franchi la frontière entre la Thaïlande et le Laos, marquant ainsi quatre mois d'un voyage ininterrompu à travers l'Asie du Sud-Est. À ce moment-là, nous étions sur le point de vivre une expérience inoubliable : rencontrer les Khmus, un peuple authentique niché au cœur des montagnes isolées du nord du Laos.


Dans ce deuxième épisode, nous t'emmenons au plus près de ces trois jours d'aventures, qui ont marqué notre périple de manière indélébile. Ce récit est une plongée profonde dans une aventure humaine et culturelle, où chaque instant est rythmé par des rencontres enrichissantes et des moments suspendus, hors du temps.


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Transcription

  • Speaker #0

    Nous sommes le 30 juin 2023 et nous nous apprêtons à traverser la frontière entre la Thaïlande et le Laos. Alors ça fait presque 4 mois qu'on a quitté la France aujourd'hui et on peut dire qu'on s'est super bien adapté à ce nouveau mode de vie. Et notre arrivée au Laos illustre parfaitement ce nouveau quotidien. Que le périple commence ! Alors il est moins de 8h du matin, on arrive à la gare routière de Chiang Rai en Thaïlande. Assez en avance pour attraper le bus direction le Laos, ou du moins la frontière avec le Laos, c'est-à-dire Chiang Kong. Pour visualiser un petit peu, on se situe au nord-ouest de la Thaïlande, pas très loin de la frontière à Birman. On repère notre bus, parfait, on a le temps d'aller prendre notre petit-déj. On repère parmi les petits restaurants déjà ouverts un fried rice et on va chercher un iced coffee qu'on prend au 7-Eleven, classique et efficace. Le trajet se passe bien, on arrive à Chiang Kong et le bus nous dépose donc au poste frontière. On y voit deux gardes, on remplit les formulaires et en quelques minutes on obtient notre tampon, donc notre visa qui nous permet de rester au Laos un mois. Très bien, facile, on continue, on passe les barrières de sécurité et on est plusieurs à attendre et on se doute, on ne sait pas trop en fait, mais on se doute qu'un bus ou un tuktuk va certainement venir nous chercher. Finalement, c'est un bus qui arrive, donc il nous fera avancer de quelques mètres seulement. Il nous fera traverser le Mekong via le pont de la métier, étant donné qu'il est interdit de traverser ce pont à pied. Cinq minutes plus tard, Roblox. Tout le monde descend, enfin, tout le monde doit être une dizaine, pas plus. Et encore une fois, on nous pose au milieu de rien. On voit simplement une route en béton qui nous indique la direction. vers une ville. On attend et on voit des tuktuk arriver cette fois pour aller où ? On ne sait pas, c'est encore un peu flou. On rejoint un groupe d'espagnols pour se diviser les frais du tuktuk et c'est parti pour une dizaine de minutes. Et on nous déposera pour le coup à une vraie station de bus à Boqueo, au sud de la ville de Waxhile. Ici on se renseigne, on essaye de demander autour de nous, tout est écrit en laotien, on ne comprend rien. Mais on finit par opérer notre minibus qui part en direction de Luang Namta. Donc le bus part dans environ une heure, on a le temps d'aller s'acheter à manger. Pareil, il y a 2-3 restaurants en face de l'arrêt de bus, on commande, on reçoit notre repas. Et là on voit tout le monde s'activer autour du minibus en question. Alors vite vite vite, on finit et on fonce. Le conducteur charge nos backpacks sur le toit du minivan. Il sangle le tout comme il peut et c'est parti. on monte dans notre cinquième transport pour arriver enfin à destination en fin d'espère on vérifie quand même de temps en temps si nos sacs sont toujours là mais bon en asie on aura appris qu'il faut faire confiance et qu'il faut être patient quelques heures plus tard on arrive enfin à la gare routière de luang nam tha parfait super mais en fait non on voit sur la map quand la gare routière est assez excentrée et on doit pendre un dernier toutouc pour rejoindre la ville. Il est 16h, franchement on pourrait crier victoire d'avoir franchi 300 km à peu près en 7-8h, au vu de l'état de la route, des transports qui se sont plutôt bien enchaînés. Pour comparer au Népal, il nous est arrivé de mettre 10h en bus pour parcourir juste 150 km, en comparaison en France on met moins de 2h environ. Bon, tout ça pour dire que non, en fait, on ne peut pas créer victoire parce qu'une fois qu'on est arrivé, impossible de trouver notre hôtel. On a réservé notre hôtel via une agence locale avec qui on a organisé un trek et en fait, c'est eux qui ont réservé notre hôtel. Donc sur map, l'agence, elle est là et en fait, sur place, elle n'est pas là. Alors on pousse toutes les portes du centre-ville, rien. Il faut imaginer une toute petite ville, donc on fait le tour une fois, deux fois, trois fois. Et le pire c'est que quand on demande aux gens Est-ce que vous connaissez telle agence ? Ah non, non, on ne connaît pas. Puis on se dit qu'on a dû tomber sur une arnaque, on ne comprend pas trop. En plus, on achète très rarement des cartes SIM locales, donc on n'a pas d'internet pour les contacter directement. On demande de la Wi-Fi partout où on peut, soit ils n'en ont pas, soit ça ne fonctionne pas, enfin ce n'est pas aussi facile de trouver de la Wi-Fi. Et au bout de, je ne sais pas, peut-être deux heures, on capte enfin et on reçoit un message de notre guide qui nous dit Je suis à tel hôtel, je vous attends On a choisi comme ville d'arriver Luang Namta d'abord parce qu'on est arrivé au nord de la Thaïlande, mais aussi parce qu'on sait que c'est une zone du pays qui est connue pour ses paysages naturels préservés et ses minorités ethniques, notamment les Khmu. Et c'est comme ça qu'on a organisé avec une agence locale une sortie de trois jours qui va nous amener jusqu'au village de Nalanua, qui compte majoritairement des membres de l'ethnie Khmu, à travers la jungle et plus précisément le... parc namha le lendemain de notre arrivée on retrouve notre guide et on se met en route pour le point de départ du trek en chemin on fait une halte dans un marché magnifique très animé très coloré les étals sont abondamment fourni s'est rangé de façon impeccable on s'y enleve les allées on voit des volailles des poissons des fruits légumes arachides enfin il ya de tout Et on le sent, on le sent très bien parce que ça prend au nez, c'est assez puissant. On est ravis de s'arrêter ici, on adore visiter ces lieux, surtout quand il s'agit de marchés traditionnels comme celui-ci. On voit clairement que ce n'est pas une attraction touristique, c'est vraiment authentique. On peut observer la culture locale, les échanges, les attitudes, même l'artisanat local. C'est vraiment des endroits qu'on trouve toujours très très riches. On essaye de repérer les spécialités locales, alors souvent on nous fait goûter des nouveaux fruits et on tombe sur des seaux remplis de gigantesques crapauds vivants, ce qui amuse beaucoup les locaux parce qu'ils voient qu'on n'est pas du tout habitués. Malgré comment j'étais cornouille en France, je peux vous dire que ça n'a rien à voir. Alors on fait nos courses tranquillement, on achète du poisson frais, du riz, plusieurs salades préparées, un mélange de piments. et on se remet en route. Arrivé au pied du village d'où part le trek, on rejoint un second guide qui s'appelle Cro et on se met enfin en marche. On traverse ce premier village, ou plutôt quatre maisons en bois sur Piloti, puis une rivière grâce à un petit pont et on se retrouve au milieu des rizières en terrasse entourées par la jungle. Alors là, il est beau, il est vert, il est haut, prêt à être repiqué. On voit des agriculteurs travailler, comme souvent la musique à fond toujours. On passe aussi par des zones qui ont été complètement brûlées le mois dernier pendant la saison sèche, qui correspond aussi à la période des brûlis. Donc les brûlis c'est une méthode d'agriculture connue partout dans le monde, mais très courante au Laos et particulièrement dans les régions montagneuses où l'on se trouve. Le terrain ici il est souvent difficile à cultiver, et c'est pourquoi en fait ils utilisent des méthodes agricoles. plus intensif. D'ailleurs on est bien content de ne pas être au Laos pendant cette période parce qu'il y a des zones où c'est presque invivable, ça provoque à certains endroits des énormes nuages de fumée qui dégradent carrément la qualité de l'air, qui t'empêchent presque de respirer et aussi d'un point de vue visuel, franchement ça gâche un peu le paysage. Donc un peu plus loin on pénètre dans la jungle et là il n'y a aucun doute on est bien dans les tropiques. On est entouré par des bambous géants, des bananiers, des fougères, des arbres avec des lianes qui s'élèvent à des hauteurs impressionnantes. La végétation est incroyablement dense, parfois elle est si épaisse qu'on ne voit même plus le ciel au-dessus de notre tête. En arrière-plan, on a aussi le chant continu des cigales, des criquets qui se mêlent aux mélodies des oiseaux. Parfois on entend même les appels perçants des calahots. Il y a des petits cours d'eau aussi qui serpentent le paysage. Donc là, on a vraiment la sensation d'avoir plongé dans un autre monde. Quelque chose sort tout droit de Jurassic Park. Donc on doit être les premiers randonneurs de la saison. Le sentier, il a complètement disparu pendant les dernières fluies. Donc il y a nos deux guides armés de machettes qui nous ouvrent le passage devant nous. Et on arrive à un endroit où il faut un peu escalader, il y a un cours d'eau, ça glisse un petit peu, et là on se fait attaquer par un essai de guêpe. La panique ! Nos deux guides sont en short et en claquettes, bien sûr, parce qu'ils ont piqué plusieurs fois. Nous on reste à l'écart, on réalise à peine qu'on n'a pas pris notre aspi venin. Bon, on ne sait pas si ça aurait été efficace, mais en tout cas, c'est trop tard. Croc en deux-deux, il improvise une torche, il prend des feuilles séchées, pam ! Il fout le feu au nu. En tout cas, il enfume le nu. Nous, ça nous permet de grimper à toute vitesse. Et on passe in extremis. On ne se fait pas piquer. Et on est bien content parce qu'on ne sait pas si on est allergique aux piqûres. Et ce n'est pas du tout le moment de le savoir au fin fond de la jungle laotienne. On continue notre chemin jusqu'à atteindre un point en hauteur où un homme nous attend. Un feu crépite déjà, non sans l'heure du déjeuner, et on voit que tout est prêt pour qu'on puisse mettre notre poisson acheté ce matin à griller sur le feu. Donc c'est vrai que malgré nos efforts, la communication pour l'instant avec les guides reste assez limitée. On tente de participer comme on peut à l'organisation. Donc Lucas reste avec les hommes près du feu et surveille le poisson. Moi je pars avec un autre guide prélever des feuilles de bananier qui serviront de plat et d'assiette pour le repas. On essaie vraiment d'imiter leurs gestes pour montrer vraiment notre bonne volonté de participer. Et une fois à table, c'est vraiment un festin. On découvre le sticky rice. Plus belle découverte culinaire, je crois, pour ma part, vraiment, j'en suis fan. On découvre aussi la salade de fleurs de bananier, la salade de mangue. Et vraiment, tout est délicieux, tout est frais, c'est plein de nouvelles saveurs, on se régale. On voit aussi, on repère le piment, mais on ne va pas encore le tester. Et donc, en les imitant, on mange à la façon laotienne. Donc, on est installé sur une... table construite avec des troncs de bois et ce qu'ils avaient sous la main et on mange avec les doigts donc on pique un peu de tout pour essayer de mélanger les saveurs et franchement c'est le kiff après le déjeuner on reprend la marche et en chemin notre guide nous montre plein de différentes plantes donc celle utilisée à médecine comme l'eucalyptus ou celle encore qui sont comestibles Donc on va goûter des fruits sauvages comme le longan, un fruit similaire au litchi. Et aussi on s'amuse à repérer les traces de sangliers, à repérer les lézards, les papillons et les différentes variétés d'oiseaux. En milieu d'après-midi, on rentre dans le centre d'une petite rivière. On continue et puis on se baisse un peu comme ça pour passer à travers les feuillages. On tombe sur une prairie entourée par la canopée. C'est vraiment magnifique, c'est d'un vert éclatant, c'est paisible, c'est bercé par le chant des oiseaux. C'est vraiment un lieu féerique. On s'arrête comme ça, on observe, il y a même des petits papillons. Franchement on dirait un film, on dirait un endroit sorti d'Alice au Pays des Merveilles. C'est assez grand, donc au centre de la clairière il y a deux cabanes traditionnelles, l'une qui sera notre chambre. Et l'autre qui sera la cuisine et le dortoir pour nos deux guides. Il y a aussi une table en bambou et un endroit pour faire du feu. Donc c'est vraiment très très très sommaire. Il faut imaginer juste des cabanes en bois. En fait il n'y a pas de... il y a juste une moustiquaire qui sert de porte et un tapis très fin qui sert de matelas. Au niveau des ustensiles de cuisine, ils ont apporté juste quelques cuillères, une bassine et une poêle. C'est très sommaire, mais en fait, il y a tout ce qu'il faut pour vivre ici. je sors mais en tout cas, les millions de dollars, il y a le vif. Et puis, ici, c'est la chambre. On rase les légumes. Là, on a nettoyé un peu le camp ici. On a mis les herbes. Le travail continue. Il est heureux. Il a lavé les légumes. Il en est bien. Et qu'il est plus beau. On va en parler ce soir. C'est un campement de rêve donc on reste tous actifs quand même. Moi je m'en vais nettoyer et préparer les légumes. Notre fait la cueillette pour le soir. Donc on va décrocher des fleurs de bananier et on cueille aussi du piment frais qu'ils ont fait pousser proche des habitations. Alors il y a Cro qui tisse un panier pour remplacer celui qui est troué. Ensuite on finit de cuisiner ensemble, il nous montre comment on aère le riz et on se met à table. À la fin du repas, il y a les déguides qui commencent à nous montrer le piment et on se dit bon allez il va falloir se lancer. Ils ont un petit sourire en cours, on se dit c'est pas bon signe, c'est pas trop bon signe. Et on y va. Et purée, c'est le feu, ça nous arrache. On essaye de rester digne, tu vois, mais franchement, on a les yeux qui brillent, on salive, on a de l'eau, mais on sait que c'est pas forcément super efficace. Et on leur dit, mais comment vous faites ? Vous mangez ça à longueur de journée et tout, mais ça va pas. Et en fait, ça leur arrache à eux aussi, mais c'est comme ça, ils ont l'habitude, ils aiment ça, quoi. Donc la soirée, c'est sans cours, on fait la vaisselle, on fait notre toilette dans la rivière. On installe notre... petit tapis qui nous servira de matelas et on se prépare à passer une nuit, pas sous les étoiles mais presque. Donc c'est super atypique pour nous, ça nous fait carrément oublier un peu l'inconfort si je puis dire et on s'assoupit avec le bruit de la faune et pendant la nuit on se réveille à plusieurs reprises, on entend des bruits d'animaux, des grattements, des pas, des grognements et on se dit ouais, on n'est pas tout seul là. Et à partir d'un moment, je commence un peu à débloquer. En fait, j'entends des bruits, j'entends des pas. Et je me dis, mais c'est quoi ces bruits ? C'est des pas. J'entends ça de façon très, très claire. Et je me dis, mais je commence à faire une fixette dessus. Et j'imagine qu'il y a des gens qui marchent autour de la cabane. Alors je me dis, non, mais t'inquiète, c'est les guides. Ils sont certainement partis. Enfin, ou le guide qui est certainement parti aux toilettes. Donc les toilettes c'est une cabane à 20 mètres du campement avec des araignées grosses comme la main, t'as pas trop envie d'y aller et je continue, je continue d'entendre des pas et je me dis mais c'est quoi ? Et je pense que je commence à me faire des films et je me dis mais s'il y a quelqu'un qui tourne autour de la tente c'est pas bon signe, il y a un problème, il veut nous tuer ou quoi ? Et j'essaye de réveiller Lucas, je lâche des grands Lucas, Lucas, réveille-toi ! et tout. Il y a quelqu'un qui marche autour de notre cabane et lui, rien du tout. Il dort trop bien. Et puis, j'arrête de vriller et je me rendors aussi. Évidemment, la nuit passe, il n'y a personne qui a essayé de nous tuer avec une machette, comme je l'imaginais. On se réveille, on prend un café avec les guides et au moment de partir, il y a Cro, donc mon présumé tueur, qui nous donne des mugs et des baguettes en bambou qu'il a fabriquées main. Il a pris le temps de fabriquer ça pendant la soirée, on ne l'avait même pas vu faire. Et donc en guise de cadeau de revoir, là je me dis mais purée, toi t'étais vraiment la pire. Tu t'imaginais qu'il voulait nous tuer alors qu'il nous a confectionné des trucs splendides. D'ailleurs qu'on va garder toute notre vie, ça nous a trop touché. Et on ne savait pas non plus qu'il allait nous quitter, qu'il n'allait pas nous suivre jusqu'au village. Donc on se dit au revoir, trop ému. Et on espère qu'on va le recroiser pendant le séjour, mais ça verra que non. Donc cette deuxième journée à travers la jungle, elle ressemble un peu à la première. Notre guide se donne du mal pour nous frayer un chemin avec sa machette. C'est un peu sportif, il faut monter de l'autre côté d'une colline, donc le terrain n'est pas très stable. On ne sait pas trop où on met les pieds, on glisse, on tombe, on essaie de s'agripper au tronc pour se hisser et avancer. On fait attention aussi au tic qu'on retire à plusieurs reprises de nos chaussettes. On essaye tant bien que mal de repérer des gibbons ou des macaques qui on a lu sont présents dans le parc. Donc on essaye de rester le plus discret possible, d'être attentif. On chuchote, on essaye de pas trop parler. Mais en fait, non on verra rien, c'est hyper dur de les apercevoir. Faudrait rester plusieurs jours postés quelque part dans le parc et c'est pas le projet. En chemin, le guide nous donne plus d'infos sur le village et les habitants qui vont nous accueillir ce soir. Donc il nous explique qu'on va arriver dans un village appelé Nalanua, composé principalement de l'ethnique Mu. Donc personne ne sait qu'on arrive parce que les habitants ils n'ont pas de moyens de communication, donc ils n'ont pas de portable, si oui pas forcément de réseau, et d'ailleurs ils n'ont pas non plus l'eau courante ni l'électricité. Donc ils nous expliquent qu'en raison de leur isolement et de leur mode de vie traditionnel, qui est un choix, c'est un choix, les habitants quittent rarement le village. Par exemple, ils nous expliquaient que les enfants quittent le village pour la première fois autour de l'adolescence, vers 13 ans, pour aller à l'école ou pour commencer à travailler ailleurs qu'au champ. Déjà parce que l'accès il est difficile aussi, les routes elles peuvent être escarpées, voire impraticables, surtout pendant la saison des pluies. Et surtout parce que les habitants aussi pratiquent une agriculture de subsistance, donc qui les rend autonome et qui leur évite de se déplacer souvent en ville. Donc ils utilisent tout ce qui est ressources naturelles environnantes pour se nourrir, construire leur maison, pour la médecine, pour tout quoi. En entendant ça, on ressent une légère pression, on se demande si on ne va pas les déranger, on espère être les bienvenus. Arrivé comme ça à l'improviste on se dit qu'ils travaillent sûrement et qu'ils n'avaient pas prévu de recevoir. Et comme on sait que le village il n'est pas très très touristique, les visites elles sont assez réglementées, il n'y a pas des centaines de visites par an donc ils ne nous attendent pas forcément. En même temps on est impatient d'arriver, de mieux comprendre comment le village s'organise autour du travail, des croyances, des habitudes, on est hyper curieux. Et ouais, on se sent un peu comme dans Voyage en Terre Inconnue, à une grande différence près. Eux, ils ont l'habitude de recevoir l'expérience de l'inconnu et ce sera un peu à sens unique. Vers 15h, on arrive en hauteur, on a une belle vue dégagée et panoramique sur la vallée. On aperçoit donc le village au milieu des rizières, c'est très très beau, on distingue bien les maisons en bois surpilotées avec leurs toits colorés, au milieu d'un paysage vraiment très vert et vallonné, donc c'est vraiment magnifique. On s'approche du village, on entend la musique, on se doute sans qu'on n'est pas loin des agriculteurs qui travaillent toujours en musique. On traverse les plantations d'Evea aussi, donc les arbres dont la sève et le latex, qui est utilisé pour produire le caoutchouc. Donc le guide nous explique que cette culture est de plus en plus fréquente, car plus rentable, mais qu'elle remplace aussi les exploitations de subsistance, donc le riz, le tubercule, les fruits, les légumes, ce qui peut créer parfois des conflits sociaux. On ne sait pas si c'est le cas en Alanois, mais on sait que ça peut arriver. Juste avant d'arriver, on voit aussi des offrandes au sol, devant des terrains agricoles ou des arbres anciens. Ils nous expliquent que ça correspond à des pratiques animistes, qui est la religion des Khme, basée sur l'idée que tout, y compris les plantes, les animaux, les objets inanimés, les phénomènes naturels, possèdent une âme ou un esprit. Et donc ces esprits sont vénérés par les habitants et respectés. pour assurer leur bienveillance et éviter leur colère. Donc ça rajoute vraiment un côté hyper mystérieux à cet endroit qu'on a vraiment hâte de découvrir maintenant. En arrivant aux portes du village pour le coup c'est très calme, il n'y a pas un chat, on croise plus de volailles que du même pour l'instant, on marche à travers les maisons, il n'y a pas vraiment de rue d'ailleurs à part les maisons il n'y a rien, c'est hyper sommaire, il y a juste quelques feux. En tout cas, des traces de feu devant les maisons. On passe devant une maison. Il y a un petit groupe de personnes âgées qui se reposent à l'ombre, allongées sur des tables en bambou. Ils nous regardent, mais ils ne nous prêtent pas vraiment d'attention pour autant. Donc, ils nous fixent un peu. Et puis, ils retournent à leur discussion. On ne sait pas trop si on les dérange, si on est les bienvenus. Mais bon, on avance jusqu'à la maison où nous allons dormir ce soir. Et pareil, personne. On ne s'inquiète pas, il est 15h de l'après-midi, donc la famille doit sûrement travailler. On repère une petite rivière près de la maison et on se dit qu'il serait temps d'aller se rafraîchir un petit peu. Donc à cet endroit, la rivière, elle fait comme une berge. Donc on est côté village, ça fait comme une berge. Et de l'autre côté, il y a directement la jungle, ça fait un mur végétal. C'est directement la colline en face, donc on se baigne. Et là on voit un enfant arriver, puis deux, puis dix. Là ils font tous dans l'eau, donc il y a les plus téméraires. On voit qu'ils nous montrent un peu leurs saltos, ils font des bombes, ils traversent la rivière et ils sautent depuis les arbres. Et puis il y a des tout petits aussi, plutôt craintifs, mais bon, il doit y avoir trois ans même pas. Et tout le monde se baigne. Il y a vraiment une bonne ambiance. On voit qu'ils nous regardent un peu, qu'ils nous jugent. Et là, on lance une chasse au goût, un jeu universel qui fonctionne toujours. Là, c'est vraiment l'excitation générale. Tout le monde se met à jouer, à crier, à rire. On se fait attaquer. Et puis, c'est gagné. On s'est fait des amis. On passe une heure dans l'eau à jouer, à faire des batailles d'eau. Il y a Lucas qui les propulse depuis ses épaules, on fait des pyramides, c'est à quoi la rivière ? Il y a les petites aussi sur la rive qui tissent des paniers. Donc on passe le moment avec tous ces enfants, on prend des photos, ils adorent se voir sur les clichés donc ils jouent un peu la comédie, c'est vraiment drôle à voir. En fin d'après-midi on décide d'aller visiter un peu le village, donc il y a un marchand qui s'est installé au milieu, autour des maisons. Il vend des vêtements, c'est qu'il attire une petite foule et c'est l'occasion pour nous d'observer un peu la population. On s'arrête quelques minutes et ouais on... On voit les négociations, comment les gens se comportent entre eux. Les échanges sont calmes. On trouve les adultes, à l'inverse des enfants, très fatigués, voire usés. C'est vrai qu'ils ne sont pas vraiment chaleureux, un peu nonchalants. Ça ne fait pas un beau portrait comme ça, mais c'est vrai qu'on s'imagine très facilement que la vie n'est pas facile ici. C'est vrai qu'ils ont un peu le regard... perdus, les épaules baissées. Et au loin on voit un des petits garçons qui avait avec nous dans la rivière tirer un buffle par une corde et on se dit qu'il doit certainement travailler donc on le suit. Et ouais en fait il déplace les bêtes dans la rivière donc Lucas l'aide à faire avancer les buffles. C'est hyper impressionnant ces grosses bêtes à côté de lui, il doit avoir 9 ans. Et il est vraiment touchant, il a vraiment un regard bienveillant. Il est aussi un peu amusé qu'on soit là à l'aider, un peu fier. Donc il nous prend les devants. De toute façon, il n'a pas besoin de nous. On voit qu'il a des gestes sûrs. Ça nous fait plus plaisir à nous qu'autre chose de l'aider. Et on passe un moment ensemble. Pendant que Lucas aide dans l'eau, il y a aussi deux hommes qui viennent pêcher au filet juste à côté. Il y a un autre qui traverse la rivière via un pont suspendu en très très mauvais état. On pensait même qu'il était hors service. Je ne m'imaginais pas qu'on pouvait monter sur ce pont. Et donc on comprend que dans cette rivière, on y pêche, on fait la vaisselle, on lave les vêtements, on se lave, on y joue aussi. Elle est vraiment centrale dans la vie du village. Et moi, je suis un peu en retrait, j'observe la scène et je prends des photos et franchement, je dis mais... Mais ouah, c'est... C'est incroyable quelle chance d'être là, d'observer tout ça. J'ai vraiment l'impression d'observer un tableau vivant, j'en crois pas mes yeux. En fin d'après-midi, on passe devant l'école du village, pareil, en très mauvais état, on pense qu'elle porte encore les séquelles des dernières pluies. C'est les vacances, donc on ne sait pas s'il y aura des rénovations ou pas. Et devant l'école, il y a un groupe... de jeunes hommes qui jouent un mélange de volley et de foot, donc on les observe au moment, et pareil, ils ne nous calculent pas trop, donc on a un peu l'impression d'être des fantômes dans ce village. Ce n'est pas désagréable, au contraire, on a plutôt l'habitude d'être tout le temps sollicités en Asie, et là, c'est vrai qu'on peut avoir le temps d'observer tout, on a vraiment l'impression d'être au milieu de... de la vraie vie laotienne et pas d'être dans un lieu touristique où on aurait tendance à être très sollicité donc c'est plutôt agréable On retourne chez notre famille d'accueil. On retrouve donc nos guides qui sont au fourneau avec la mère de famille. Les deux enfants sont là aussi. Je crois que le garçon a 11 ans et la petite fille a 4 ans. Le père est encore au travail, donc on salue la famille. La mère, elle est vraiment douce, très souriante, timide. Elle semble jeune en fait. Et oui, en discutant au cours du repas, on se rend compte qu'elle n'a pas 30 ans, elle a 29 ans. La maison elle est vraiment brute, elle est faite de béton, de tôle et de bois. Donc il y a trois pièces, la cuisine qui est la plus grande, puis deux chambres. Et dehors il y a une terrasse qui sert de salon avec la salle de bain et les toilettes qui sont un peu plus loin, à quelques mètres de la maison. Dans la cuisine il y a le feu qui a même le sol, en quelque sorte avec trois casseroles suspendues et voilà. très sommaire, il n'y a même pas de table, il n'y a rien. Et puis la plupart du temps, on se tient accroupi. Il y a juste une table dehors qui sert de table à manger. Pendant le repas, on en apprend davantage sur leur vie, donc on avait bien compris qu'il est difficile. Ici, on comprend qu'on devient adulte très vite. Il y a les enfants qui veillent les uns sur les autres dès leur plus jeune âge. Les femmes se marient jeunes et donnent naissance vers 17 ans, quelque chose comme ça. Et ensuite, elles travaillent aussi au champ. Donc, ils nous expliquent un peu leur religion, l'animisme, qui régit quand même beaucoup la vie du village avec des prières, des cérémonies, des rituels pour chaque maison, par exemple, chaque nouveau champ, chaque récolte, et aussi pour soigner les maladies. Donc, il y a un chaman qui joue un rôle hyper important. en tant que médiateur entre les humains et les esprits. C'est une religion où on pratique des sacrifices, animaux bien sûr, plus trop d'ailleurs, plus trop comparé à avant, et des sorts. Donc cette religion on a du mal à la comprendre, elle est très très loin de nous, de notre culture, c'est pas ce dont on a l'habitude donc c'est difficile à imaginer. en pratique on a eu milliards de questions mais bon on n'a pas vraiment le temps de de de les poser on n'a qu'une soirée on n'a pas le temps d'en apprendre davantage par contre on en saura plus plus tard dans notre voyage et j'aurai certainement l'occasion dans une autre épisode de vous en raconter plus la nuit est tombée on entend de la musique de l'agitation et le kit nous dit que c'est des Les enfants qui apprennent à danser. Donc on va vite voir ce qui s'y passe. Et là on retrouve tous les enfants rencontrés l'après-midi, plus d'autres. Ils se sont installés comme une scène, donc des bancs en forme de cercle avec des spots à énergie solaire, une sono. Et ouais, il y a deux filles qui font l'épreuve de danse en gros. Donc là on est au spectacle, on est trop bien. C'est très beau à voir. D'abord, il y a les tout-petits qui dansent, les garçons et les filles, sur une musique traditionnelle. On repère même notre amie au fond qui danse, juste avant qu'il menait les buts. C'est émouvant, on trouve la musique très mélancolique. Quand on les voit faire, on a direct envie de pleurer, c'est bête. Mais je pense qu'on sait qu'on va vite quitter cet endroit magnifique et on est déjà émus. Ensuite, il y a les plus grands qui dansent sur des musiques un peu plus modernes. Ça dure un moment comme ça et on va passer presque plus d'une heure à les observer danser. C'est vraiment un moment suspendu. En fin de soirée, on va se coucher. Là, on croise le père qui rentre de sa journée de travail complètement ivre, mais ivre mort. on est un peu gêné, on s'attendait pas à ça on voit que lui aussi après tout on sait pas trop s'il nous capte mais c'est vrai qu'il a le pantalon complètement débraillé il arrive pas à parler, on voit qu'il a le regard complètement agarre on est un peu gêné pour lui donc bien sûr on fait comme si de rien n'était et on va au lit en fait le guide le lendemain il s'excuse un peu à sa place on attend pas ça mais Il nous explique que vu que la vie ici est vraiment compliquée, les hommes boivent beaucoup surtout. Avant, dans les années 2000, c'était la consommation d'opium qui était très répandue, surtout dans cette région du Laos, de par les conditions géographiques et climatiques qui sont idéales pour la culture du pavot et qui constituaient une activité économique importante pour eux. Donc depuis le Laos a mis en place des programmes pour éradiquer complètement les cultures d'opium et la consommation qui est désormais interdite et très très très sévèrement punie comme toute drogue d'ailleurs. Donc le matin on se lève, on prend un petit déj avec le fils, on joue aux cartes ensemble, on lui apprend le solitaire, on passe un petit moment privilégié avec lui. Et avant de partir le guide... a prévu de nous initier au tir à l'arbalète avec quelques hommes du village et donc on tire des flèches sur une cible on aurait pu faire ça toute la matinée c'était trop bien et les hommes nous expliquent en fait qu'ils utilisent toujours cette chasse cette méthode pour chasser donc du petit gibier comme des rats des champs voire des petites biches et ensuite on passe aussi un moment avec deux mamies qui nous apprennent à piler et à vanner le riz. Donc en gros, le pilage consiste à utiliser un mortier et un pilon en bois pour enlever la coque extérieure du riz, qui doit se faire avant la cuisson. Donc les deux femmes nous montrent comment le faire, et puis après à nous d'essayer, mais franchement c'est pas facile, le pilon il doit faire ma taille, c'est hyper lourd, aller voir faire on dirait que c'est hyper facile, mais on voit qu'elles ont fait ça toute leur vie, c'est l'expérience qui... parle. Donc après le pilage on est initié au vannage qui consiste à enlever maintenant les coques qui ont été séparées des graines de riz. Donc pour ça on utilise un tamis en bambou, on secoue le tout et en fait le vent va passer à travers le riz et les coques et va permettre d'enlever du tamis les coques donc les parties les plus légères ce qui va permettre aux graines de riz plus lourdes de retomber sur le tamis. Là c'est les canards et les poussins et tout ce qu'il y aura de tout qui arrivent en masse pour manger les coques au sol et d'ailleurs qui prennent un méchant retour par les deux mamies. Et puis il est déjà temps de dire merci et de quitter la famille, de dire au revoir à tout le monde. En plus il s'est mis à pleuvoir donc on ne traîne pas trop, on va vite chercher des sortes de ponchos en plastique dans une cabane qui sert de supérette et on s'en va. On est aux portes du village. On est en hauteur, on se retourne une dernière fois pour dire au revoir à ce lieu. D'un haut, on voit des tout petits, tout seuls jouer dans la rivière ou jouer pêcher, laver, on ne sait pas trop. Et puis on s'enfonce à nouveau dans cette jungle très dense avant de retrouver le goudron 4 ou 5 heures de marche plus tard. On a pris un chemin beaucoup plus court pour le retour où un homme nous attend avec un van et... pour nous ramener à Luang Nam Tha. Le retour en pratique a été aussi court que dans ce récit. Je me rappelle quand on est sorti de la jungle, comme par une petite porte naturelle formée par la végétation, et d'un coup tu es au bord d'une route goudronnée, passante, avec quelques voitures, scooters, ça a été assez brutal. La première chose qu'on retient, c'est que ça a été beaucoup trop court. On a quitté la famille et le village avec beaucoup d'émotions, on était super émus. Malgré la pluie, on a essayé de regarder partout autour de nous sur ces derniers mètres pour essayer de se rappeler de chaque détail et espérer vraiment les mémoriser profondément. Puis c'est difficile de ne pas se demander s'ils sont heureux, quels sont leurs rêves à tous ces enfants, est-ce qu'ils en ont ? Est-ce que leur vie ne pourrait pas être un peu moins rude ? En même temps, on respecte énormément leur choix de mode de vie traditionnel, ancestral, qu'ils protègent eux-mêmes. Mais voilà, est-ce que c'est un choix pour tout le monde ? Est-ce que ce n'est pas encore une forme de pression des anciens ? Notre passage a été bien trop court pour se rendre compte ou discuter de ce genre de sujet avec eux. En tout cas, on est vraiment heureux d'avoir croisé la route de ces gens, d'avoir appris qui sont les Khmus. On garde précieusement en mémoire leurs sourires, les échanges. Je pense que ce n'est pas adapté si je parle de leçons apprises en trois jours. Mais c'est vraiment ce genre d'expérience qui doucement peut faire évoluer ta vision des choses. Ça peut être sur le travail, sur l'éducation des enfants, sur les priorités, sur les besoins. Et même... ta relation avec la nature. Voilà, c'est la fin de ce deuxième épisode. On espère que ces quelques minutes t'ont fait voyager et peut-être même donner envie d'en apprendre plus sur cette communauté. Si tu as des questions, n'hésite pas à me contacter sur les réseaux sociaux. Je me ferai un plaisir d'essayer d'y répondre. Pour soutenir la chaîne, retrouve le podcast sur la plateforme de ton choix. Abonne-toi ! et laisse-nous une note. 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Description

Le 30 juin 2023, nous avons franchi la frontière entre la Thaïlande et le Laos, marquant ainsi quatre mois d'un voyage ininterrompu à travers l'Asie du Sud-Est. À ce moment-là, nous étions sur le point de vivre une expérience inoubliable : rencontrer les Khmus, un peuple authentique niché au cœur des montagnes isolées du nord du Laos.


Dans ce deuxième épisode, nous t'emmenons au plus près de ces trois jours d'aventures, qui ont marqué notre périple de manière indélébile. Ce récit est une plongée profonde dans une aventure humaine et culturelle, où chaque instant est rythmé par des rencontres enrichissantes et des moments suspendus, hors du temps.


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Transcription

  • Speaker #0

    Nous sommes le 30 juin 2023 et nous nous apprêtons à traverser la frontière entre la Thaïlande et le Laos. Alors ça fait presque 4 mois qu'on a quitté la France aujourd'hui et on peut dire qu'on s'est super bien adapté à ce nouveau mode de vie. Et notre arrivée au Laos illustre parfaitement ce nouveau quotidien. Que le périple commence ! Alors il est moins de 8h du matin, on arrive à la gare routière de Chiang Rai en Thaïlande. Assez en avance pour attraper le bus direction le Laos, ou du moins la frontière avec le Laos, c'est-à-dire Chiang Kong. Pour visualiser un petit peu, on se situe au nord-ouest de la Thaïlande, pas très loin de la frontière à Birman. On repère notre bus, parfait, on a le temps d'aller prendre notre petit-déj. On repère parmi les petits restaurants déjà ouverts un fried rice et on va chercher un iced coffee qu'on prend au 7-Eleven, classique et efficace. Le trajet se passe bien, on arrive à Chiang Kong et le bus nous dépose donc au poste frontière. On y voit deux gardes, on remplit les formulaires et en quelques minutes on obtient notre tampon, donc notre visa qui nous permet de rester au Laos un mois. Très bien, facile, on continue, on passe les barrières de sécurité et on est plusieurs à attendre et on se doute, on ne sait pas trop en fait, mais on se doute qu'un bus ou un tuktuk va certainement venir nous chercher. Finalement, c'est un bus qui arrive, donc il nous fera avancer de quelques mètres seulement. Il nous fera traverser le Mekong via le pont de la métier, étant donné qu'il est interdit de traverser ce pont à pied. Cinq minutes plus tard, Roblox. Tout le monde descend, enfin, tout le monde doit être une dizaine, pas plus. Et encore une fois, on nous pose au milieu de rien. On voit simplement une route en béton qui nous indique la direction. vers une ville. On attend et on voit des tuktuk arriver cette fois pour aller où ? On ne sait pas, c'est encore un peu flou. On rejoint un groupe d'espagnols pour se diviser les frais du tuktuk et c'est parti pour une dizaine de minutes. Et on nous déposera pour le coup à une vraie station de bus à Boqueo, au sud de la ville de Waxhile. Ici on se renseigne, on essaye de demander autour de nous, tout est écrit en laotien, on ne comprend rien. Mais on finit par opérer notre minibus qui part en direction de Luang Namta. Donc le bus part dans environ une heure, on a le temps d'aller s'acheter à manger. Pareil, il y a 2-3 restaurants en face de l'arrêt de bus, on commande, on reçoit notre repas. Et là on voit tout le monde s'activer autour du minibus en question. Alors vite vite vite, on finit et on fonce. Le conducteur charge nos backpacks sur le toit du minivan. Il sangle le tout comme il peut et c'est parti. on monte dans notre cinquième transport pour arriver enfin à destination en fin d'espère on vérifie quand même de temps en temps si nos sacs sont toujours là mais bon en asie on aura appris qu'il faut faire confiance et qu'il faut être patient quelques heures plus tard on arrive enfin à la gare routière de luang nam tha parfait super mais en fait non on voit sur la map quand la gare routière est assez excentrée et on doit pendre un dernier toutouc pour rejoindre la ville. Il est 16h, franchement on pourrait crier victoire d'avoir franchi 300 km à peu près en 7-8h, au vu de l'état de la route, des transports qui se sont plutôt bien enchaînés. Pour comparer au Népal, il nous est arrivé de mettre 10h en bus pour parcourir juste 150 km, en comparaison en France on met moins de 2h environ. Bon, tout ça pour dire que non, en fait, on ne peut pas créer victoire parce qu'une fois qu'on est arrivé, impossible de trouver notre hôtel. On a réservé notre hôtel via une agence locale avec qui on a organisé un trek et en fait, c'est eux qui ont réservé notre hôtel. Donc sur map, l'agence, elle est là et en fait, sur place, elle n'est pas là. Alors on pousse toutes les portes du centre-ville, rien. Il faut imaginer une toute petite ville, donc on fait le tour une fois, deux fois, trois fois. Et le pire c'est que quand on demande aux gens Est-ce que vous connaissez telle agence ? Ah non, non, on ne connaît pas. Puis on se dit qu'on a dû tomber sur une arnaque, on ne comprend pas trop. En plus, on achète très rarement des cartes SIM locales, donc on n'a pas d'internet pour les contacter directement. On demande de la Wi-Fi partout où on peut, soit ils n'en ont pas, soit ça ne fonctionne pas, enfin ce n'est pas aussi facile de trouver de la Wi-Fi. Et au bout de, je ne sais pas, peut-être deux heures, on capte enfin et on reçoit un message de notre guide qui nous dit Je suis à tel hôtel, je vous attends On a choisi comme ville d'arriver Luang Namta d'abord parce qu'on est arrivé au nord de la Thaïlande, mais aussi parce qu'on sait que c'est une zone du pays qui est connue pour ses paysages naturels préservés et ses minorités ethniques, notamment les Khmu. Et c'est comme ça qu'on a organisé avec une agence locale une sortie de trois jours qui va nous amener jusqu'au village de Nalanua, qui compte majoritairement des membres de l'ethnie Khmu, à travers la jungle et plus précisément le... parc namha le lendemain de notre arrivée on retrouve notre guide et on se met en route pour le point de départ du trek en chemin on fait une halte dans un marché magnifique très animé très coloré les étals sont abondamment fourni s'est rangé de façon impeccable on s'y enleve les allées on voit des volailles des poissons des fruits légumes arachides enfin il ya de tout Et on le sent, on le sent très bien parce que ça prend au nez, c'est assez puissant. On est ravis de s'arrêter ici, on adore visiter ces lieux, surtout quand il s'agit de marchés traditionnels comme celui-ci. On voit clairement que ce n'est pas une attraction touristique, c'est vraiment authentique. On peut observer la culture locale, les échanges, les attitudes, même l'artisanat local. C'est vraiment des endroits qu'on trouve toujours très très riches. On essaye de repérer les spécialités locales, alors souvent on nous fait goûter des nouveaux fruits et on tombe sur des seaux remplis de gigantesques crapauds vivants, ce qui amuse beaucoup les locaux parce qu'ils voient qu'on n'est pas du tout habitués. Malgré comment j'étais cornouille en France, je peux vous dire que ça n'a rien à voir. Alors on fait nos courses tranquillement, on achète du poisson frais, du riz, plusieurs salades préparées, un mélange de piments. et on se remet en route. Arrivé au pied du village d'où part le trek, on rejoint un second guide qui s'appelle Cro et on se met enfin en marche. On traverse ce premier village, ou plutôt quatre maisons en bois sur Piloti, puis une rivière grâce à un petit pont et on se retrouve au milieu des rizières en terrasse entourées par la jungle. Alors là, il est beau, il est vert, il est haut, prêt à être repiqué. On voit des agriculteurs travailler, comme souvent la musique à fond toujours. On passe aussi par des zones qui ont été complètement brûlées le mois dernier pendant la saison sèche, qui correspond aussi à la période des brûlis. Donc les brûlis c'est une méthode d'agriculture connue partout dans le monde, mais très courante au Laos et particulièrement dans les régions montagneuses où l'on se trouve. Le terrain ici il est souvent difficile à cultiver, et c'est pourquoi en fait ils utilisent des méthodes agricoles. plus intensif. D'ailleurs on est bien content de ne pas être au Laos pendant cette période parce qu'il y a des zones où c'est presque invivable, ça provoque à certains endroits des énormes nuages de fumée qui dégradent carrément la qualité de l'air, qui t'empêchent presque de respirer et aussi d'un point de vue visuel, franchement ça gâche un peu le paysage. Donc un peu plus loin on pénètre dans la jungle et là il n'y a aucun doute on est bien dans les tropiques. On est entouré par des bambous géants, des bananiers, des fougères, des arbres avec des lianes qui s'élèvent à des hauteurs impressionnantes. La végétation est incroyablement dense, parfois elle est si épaisse qu'on ne voit même plus le ciel au-dessus de notre tête. En arrière-plan, on a aussi le chant continu des cigales, des criquets qui se mêlent aux mélodies des oiseaux. Parfois on entend même les appels perçants des calahots. Il y a des petits cours d'eau aussi qui serpentent le paysage. Donc là, on a vraiment la sensation d'avoir plongé dans un autre monde. Quelque chose sort tout droit de Jurassic Park. Donc on doit être les premiers randonneurs de la saison. Le sentier, il a complètement disparu pendant les dernières fluies. Donc il y a nos deux guides armés de machettes qui nous ouvrent le passage devant nous. Et on arrive à un endroit où il faut un peu escalader, il y a un cours d'eau, ça glisse un petit peu, et là on se fait attaquer par un essai de guêpe. La panique ! Nos deux guides sont en short et en claquettes, bien sûr, parce qu'ils ont piqué plusieurs fois. Nous on reste à l'écart, on réalise à peine qu'on n'a pas pris notre aspi venin. Bon, on ne sait pas si ça aurait été efficace, mais en tout cas, c'est trop tard. Croc en deux-deux, il improvise une torche, il prend des feuilles séchées, pam ! Il fout le feu au nu. En tout cas, il enfume le nu. Nous, ça nous permet de grimper à toute vitesse. Et on passe in extremis. On ne se fait pas piquer. Et on est bien content parce qu'on ne sait pas si on est allergique aux piqûres. Et ce n'est pas du tout le moment de le savoir au fin fond de la jungle laotienne. On continue notre chemin jusqu'à atteindre un point en hauteur où un homme nous attend. Un feu crépite déjà, non sans l'heure du déjeuner, et on voit que tout est prêt pour qu'on puisse mettre notre poisson acheté ce matin à griller sur le feu. Donc c'est vrai que malgré nos efforts, la communication pour l'instant avec les guides reste assez limitée. On tente de participer comme on peut à l'organisation. Donc Lucas reste avec les hommes près du feu et surveille le poisson. Moi je pars avec un autre guide prélever des feuilles de bananier qui serviront de plat et d'assiette pour le repas. On essaie vraiment d'imiter leurs gestes pour montrer vraiment notre bonne volonté de participer. Et une fois à table, c'est vraiment un festin. On découvre le sticky rice. Plus belle découverte culinaire, je crois, pour ma part, vraiment, j'en suis fan. On découvre aussi la salade de fleurs de bananier, la salade de mangue. Et vraiment, tout est délicieux, tout est frais, c'est plein de nouvelles saveurs, on se régale. On voit aussi, on repère le piment, mais on ne va pas encore le tester. Et donc, en les imitant, on mange à la façon laotienne. Donc, on est installé sur une... table construite avec des troncs de bois et ce qu'ils avaient sous la main et on mange avec les doigts donc on pique un peu de tout pour essayer de mélanger les saveurs et franchement c'est le kiff après le déjeuner on reprend la marche et en chemin notre guide nous montre plein de différentes plantes donc celle utilisée à médecine comme l'eucalyptus ou celle encore qui sont comestibles Donc on va goûter des fruits sauvages comme le longan, un fruit similaire au litchi. Et aussi on s'amuse à repérer les traces de sangliers, à repérer les lézards, les papillons et les différentes variétés d'oiseaux. En milieu d'après-midi, on rentre dans le centre d'une petite rivière. On continue et puis on se baisse un peu comme ça pour passer à travers les feuillages. On tombe sur une prairie entourée par la canopée. C'est vraiment magnifique, c'est d'un vert éclatant, c'est paisible, c'est bercé par le chant des oiseaux. C'est vraiment un lieu féerique. On s'arrête comme ça, on observe, il y a même des petits papillons. Franchement on dirait un film, on dirait un endroit sorti d'Alice au Pays des Merveilles. C'est assez grand, donc au centre de la clairière il y a deux cabanes traditionnelles, l'une qui sera notre chambre. Et l'autre qui sera la cuisine et le dortoir pour nos deux guides. Il y a aussi une table en bambou et un endroit pour faire du feu. Donc c'est vraiment très très très sommaire. Il faut imaginer juste des cabanes en bois. En fait il n'y a pas de... il y a juste une moustiquaire qui sert de porte et un tapis très fin qui sert de matelas. Au niveau des ustensiles de cuisine, ils ont apporté juste quelques cuillères, une bassine et une poêle. C'est très sommaire, mais en fait, il y a tout ce qu'il faut pour vivre ici. je sors mais en tout cas, les millions de dollars, il y a le vif. Et puis, ici, c'est la chambre. On rase les légumes. Là, on a nettoyé un peu le camp ici. On a mis les herbes. Le travail continue. Il est heureux. Il a lavé les légumes. Il en est bien. Et qu'il est plus beau. On va en parler ce soir. C'est un campement de rêve donc on reste tous actifs quand même. Moi je m'en vais nettoyer et préparer les légumes. Notre fait la cueillette pour le soir. Donc on va décrocher des fleurs de bananier et on cueille aussi du piment frais qu'ils ont fait pousser proche des habitations. Alors il y a Cro qui tisse un panier pour remplacer celui qui est troué. Ensuite on finit de cuisiner ensemble, il nous montre comment on aère le riz et on se met à table. À la fin du repas, il y a les déguides qui commencent à nous montrer le piment et on se dit bon allez il va falloir se lancer. Ils ont un petit sourire en cours, on se dit c'est pas bon signe, c'est pas trop bon signe. Et on y va. Et purée, c'est le feu, ça nous arrache. On essaye de rester digne, tu vois, mais franchement, on a les yeux qui brillent, on salive, on a de l'eau, mais on sait que c'est pas forcément super efficace. Et on leur dit, mais comment vous faites ? Vous mangez ça à longueur de journée et tout, mais ça va pas. Et en fait, ça leur arrache à eux aussi, mais c'est comme ça, ils ont l'habitude, ils aiment ça, quoi. Donc la soirée, c'est sans cours, on fait la vaisselle, on fait notre toilette dans la rivière. On installe notre... petit tapis qui nous servira de matelas et on se prépare à passer une nuit, pas sous les étoiles mais presque. Donc c'est super atypique pour nous, ça nous fait carrément oublier un peu l'inconfort si je puis dire et on s'assoupit avec le bruit de la faune et pendant la nuit on se réveille à plusieurs reprises, on entend des bruits d'animaux, des grattements, des pas, des grognements et on se dit ouais, on n'est pas tout seul là. Et à partir d'un moment, je commence un peu à débloquer. En fait, j'entends des bruits, j'entends des pas. Et je me dis, mais c'est quoi ces bruits ? C'est des pas. J'entends ça de façon très, très claire. Et je me dis, mais je commence à faire une fixette dessus. Et j'imagine qu'il y a des gens qui marchent autour de la cabane. Alors je me dis, non, mais t'inquiète, c'est les guides. Ils sont certainement partis. Enfin, ou le guide qui est certainement parti aux toilettes. Donc les toilettes c'est une cabane à 20 mètres du campement avec des araignées grosses comme la main, t'as pas trop envie d'y aller et je continue, je continue d'entendre des pas et je me dis mais c'est quoi ? Et je pense que je commence à me faire des films et je me dis mais s'il y a quelqu'un qui tourne autour de la tente c'est pas bon signe, il y a un problème, il veut nous tuer ou quoi ? Et j'essaye de réveiller Lucas, je lâche des grands Lucas, Lucas, réveille-toi ! et tout. Il y a quelqu'un qui marche autour de notre cabane et lui, rien du tout. Il dort trop bien. Et puis, j'arrête de vriller et je me rendors aussi. Évidemment, la nuit passe, il n'y a personne qui a essayé de nous tuer avec une machette, comme je l'imaginais. On se réveille, on prend un café avec les guides et au moment de partir, il y a Cro, donc mon présumé tueur, qui nous donne des mugs et des baguettes en bambou qu'il a fabriquées main. Il a pris le temps de fabriquer ça pendant la soirée, on ne l'avait même pas vu faire. Et donc en guise de cadeau de revoir, là je me dis mais purée, toi t'étais vraiment la pire. Tu t'imaginais qu'il voulait nous tuer alors qu'il nous a confectionné des trucs splendides. D'ailleurs qu'on va garder toute notre vie, ça nous a trop touché. Et on ne savait pas non plus qu'il allait nous quitter, qu'il n'allait pas nous suivre jusqu'au village. Donc on se dit au revoir, trop ému. Et on espère qu'on va le recroiser pendant le séjour, mais ça verra que non. Donc cette deuxième journée à travers la jungle, elle ressemble un peu à la première. Notre guide se donne du mal pour nous frayer un chemin avec sa machette. C'est un peu sportif, il faut monter de l'autre côté d'une colline, donc le terrain n'est pas très stable. On ne sait pas trop où on met les pieds, on glisse, on tombe, on essaie de s'agripper au tronc pour se hisser et avancer. On fait attention aussi au tic qu'on retire à plusieurs reprises de nos chaussettes. On essaye tant bien que mal de repérer des gibbons ou des macaques qui on a lu sont présents dans le parc. Donc on essaye de rester le plus discret possible, d'être attentif. On chuchote, on essaye de pas trop parler. Mais en fait, non on verra rien, c'est hyper dur de les apercevoir. Faudrait rester plusieurs jours postés quelque part dans le parc et c'est pas le projet. En chemin, le guide nous donne plus d'infos sur le village et les habitants qui vont nous accueillir ce soir. Donc il nous explique qu'on va arriver dans un village appelé Nalanua, composé principalement de l'ethnique Mu. Donc personne ne sait qu'on arrive parce que les habitants ils n'ont pas de moyens de communication, donc ils n'ont pas de portable, si oui pas forcément de réseau, et d'ailleurs ils n'ont pas non plus l'eau courante ni l'électricité. Donc ils nous expliquent qu'en raison de leur isolement et de leur mode de vie traditionnel, qui est un choix, c'est un choix, les habitants quittent rarement le village. Par exemple, ils nous expliquaient que les enfants quittent le village pour la première fois autour de l'adolescence, vers 13 ans, pour aller à l'école ou pour commencer à travailler ailleurs qu'au champ. Déjà parce que l'accès il est difficile aussi, les routes elles peuvent être escarpées, voire impraticables, surtout pendant la saison des pluies. Et surtout parce que les habitants aussi pratiquent une agriculture de subsistance, donc qui les rend autonome et qui leur évite de se déplacer souvent en ville. Donc ils utilisent tout ce qui est ressources naturelles environnantes pour se nourrir, construire leur maison, pour la médecine, pour tout quoi. En entendant ça, on ressent une légère pression, on se demande si on ne va pas les déranger, on espère être les bienvenus. Arrivé comme ça à l'improviste on se dit qu'ils travaillent sûrement et qu'ils n'avaient pas prévu de recevoir. Et comme on sait que le village il n'est pas très très touristique, les visites elles sont assez réglementées, il n'y a pas des centaines de visites par an donc ils ne nous attendent pas forcément. En même temps on est impatient d'arriver, de mieux comprendre comment le village s'organise autour du travail, des croyances, des habitudes, on est hyper curieux. Et ouais, on se sent un peu comme dans Voyage en Terre Inconnue, à une grande différence près. Eux, ils ont l'habitude de recevoir l'expérience de l'inconnu et ce sera un peu à sens unique. Vers 15h, on arrive en hauteur, on a une belle vue dégagée et panoramique sur la vallée. On aperçoit donc le village au milieu des rizières, c'est très très beau, on distingue bien les maisons en bois surpilotées avec leurs toits colorés, au milieu d'un paysage vraiment très vert et vallonné, donc c'est vraiment magnifique. On s'approche du village, on entend la musique, on se doute sans qu'on n'est pas loin des agriculteurs qui travaillent toujours en musique. On traverse les plantations d'Evea aussi, donc les arbres dont la sève et le latex, qui est utilisé pour produire le caoutchouc. Donc le guide nous explique que cette culture est de plus en plus fréquente, car plus rentable, mais qu'elle remplace aussi les exploitations de subsistance, donc le riz, le tubercule, les fruits, les légumes, ce qui peut créer parfois des conflits sociaux. On ne sait pas si c'est le cas en Alanois, mais on sait que ça peut arriver. Juste avant d'arriver, on voit aussi des offrandes au sol, devant des terrains agricoles ou des arbres anciens. Ils nous expliquent que ça correspond à des pratiques animistes, qui est la religion des Khme, basée sur l'idée que tout, y compris les plantes, les animaux, les objets inanimés, les phénomènes naturels, possèdent une âme ou un esprit. Et donc ces esprits sont vénérés par les habitants et respectés. pour assurer leur bienveillance et éviter leur colère. Donc ça rajoute vraiment un côté hyper mystérieux à cet endroit qu'on a vraiment hâte de découvrir maintenant. En arrivant aux portes du village pour le coup c'est très calme, il n'y a pas un chat, on croise plus de volailles que du même pour l'instant, on marche à travers les maisons, il n'y a pas vraiment de rue d'ailleurs à part les maisons il n'y a rien, c'est hyper sommaire, il y a juste quelques feux. En tout cas, des traces de feu devant les maisons. On passe devant une maison. Il y a un petit groupe de personnes âgées qui se reposent à l'ombre, allongées sur des tables en bambou. Ils nous regardent, mais ils ne nous prêtent pas vraiment d'attention pour autant. Donc, ils nous fixent un peu. Et puis, ils retournent à leur discussion. On ne sait pas trop si on les dérange, si on est les bienvenus. Mais bon, on avance jusqu'à la maison où nous allons dormir ce soir. Et pareil, personne. On ne s'inquiète pas, il est 15h de l'après-midi, donc la famille doit sûrement travailler. On repère une petite rivière près de la maison et on se dit qu'il serait temps d'aller se rafraîchir un petit peu. Donc à cet endroit, la rivière, elle fait comme une berge. Donc on est côté village, ça fait comme une berge. Et de l'autre côté, il y a directement la jungle, ça fait un mur végétal. C'est directement la colline en face, donc on se baigne. Et là on voit un enfant arriver, puis deux, puis dix. Là ils font tous dans l'eau, donc il y a les plus téméraires. On voit qu'ils nous montrent un peu leurs saltos, ils font des bombes, ils traversent la rivière et ils sautent depuis les arbres. Et puis il y a des tout petits aussi, plutôt craintifs, mais bon, il doit y avoir trois ans même pas. Et tout le monde se baigne. Il y a vraiment une bonne ambiance. On voit qu'ils nous regardent un peu, qu'ils nous jugent. Et là, on lance une chasse au goût, un jeu universel qui fonctionne toujours. Là, c'est vraiment l'excitation générale. Tout le monde se met à jouer, à crier, à rire. On se fait attaquer. Et puis, c'est gagné. On s'est fait des amis. On passe une heure dans l'eau à jouer, à faire des batailles d'eau. Il y a Lucas qui les propulse depuis ses épaules, on fait des pyramides, c'est à quoi la rivière ? Il y a les petites aussi sur la rive qui tissent des paniers. Donc on passe le moment avec tous ces enfants, on prend des photos, ils adorent se voir sur les clichés donc ils jouent un peu la comédie, c'est vraiment drôle à voir. En fin d'après-midi on décide d'aller visiter un peu le village, donc il y a un marchand qui s'est installé au milieu, autour des maisons. Il vend des vêtements, c'est qu'il attire une petite foule et c'est l'occasion pour nous d'observer un peu la population. On s'arrête quelques minutes et ouais on... On voit les négociations, comment les gens se comportent entre eux. Les échanges sont calmes. On trouve les adultes, à l'inverse des enfants, très fatigués, voire usés. C'est vrai qu'ils ne sont pas vraiment chaleureux, un peu nonchalants. Ça ne fait pas un beau portrait comme ça, mais c'est vrai qu'on s'imagine très facilement que la vie n'est pas facile ici. C'est vrai qu'ils ont un peu le regard... perdus, les épaules baissées. Et au loin on voit un des petits garçons qui avait avec nous dans la rivière tirer un buffle par une corde et on se dit qu'il doit certainement travailler donc on le suit. Et ouais en fait il déplace les bêtes dans la rivière donc Lucas l'aide à faire avancer les buffles. C'est hyper impressionnant ces grosses bêtes à côté de lui, il doit avoir 9 ans. Et il est vraiment touchant, il a vraiment un regard bienveillant. Il est aussi un peu amusé qu'on soit là à l'aider, un peu fier. Donc il nous prend les devants. De toute façon, il n'a pas besoin de nous. On voit qu'il a des gestes sûrs. Ça nous fait plus plaisir à nous qu'autre chose de l'aider. Et on passe un moment ensemble. Pendant que Lucas aide dans l'eau, il y a aussi deux hommes qui viennent pêcher au filet juste à côté. Il y a un autre qui traverse la rivière via un pont suspendu en très très mauvais état. On pensait même qu'il était hors service. Je ne m'imaginais pas qu'on pouvait monter sur ce pont. Et donc on comprend que dans cette rivière, on y pêche, on fait la vaisselle, on lave les vêtements, on se lave, on y joue aussi. Elle est vraiment centrale dans la vie du village. Et moi, je suis un peu en retrait, j'observe la scène et je prends des photos et franchement, je dis mais... Mais ouah, c'est... C'est incroyable quelle chance d'être là, d'observer tout ça. J'ai vraiment l'impression d'observer un tableau vivant, j'en crois pas mes yeux. En fin d'après-midi, on passe devant l'école du village, pareil, en très mauvais état, on pense qu'elle porte encore les séquelles des dernières pluies. C'est les vacances, donc on ne sait pas s'il y aura des rénovations ou pas. Et devant l'école, il y a un groupe... de jeunes hommes qui jouent un mélange de volley et de foot, donc on les observe au moment, et pareil, ils ne nous calculent pas trop, donc on a un peu l'impression d'être des fantômes dans ce village. Ce n'est pas désagréable, au contraire, on a plutôt l'habitude d'être tout le temps sollicités en Asie, et là, c'est vrai qu'on peut avoir le temps d'observer tout, on a vraiment l'impression d'être au milieu de... de la vraie vie laotienne et pas d'être dans un lieu touristique où on aurait tendance à être très sollicité donc c'est plutôt agréable On retourne chez notre famille d'accueil. On retrouve donc nos guides qui sont au fourneau avec la mère de famille. Les deux enfants sont là aussi. Je crois que le garçon a 11 ans et la petite fille a 4 ans. Le père est encore au travail, donc on salue la famille. La mère, elle est vraiment douce, très souriante, timide. Elle semble jeune en fait. Et oui, en discutant au cours du repas, on se rend compte qu'elle n'a pas 30 ans, elle a 29 ans. La maison elle est vraiment brute, elle est faite de béton, de tôle et de bois. Donc il y a trois pièces, la cuisine qui est la plus grande, puis deux chambres. Et dehors il y a une terrasse qui sert de salon avec la salle de bain et les toilettes qui sont un peu plus loin, à quelques mètres de la maison. Dans la cuisine il y a le feu qui a même le sol, en quelque sorte avec trois casseroles suspendues et voilà. très sommaire, il n'y a même pas de table, il n'y a rien. Et puis la plupart du temps, on se tient accroupi. Il y a juste une table dehors qui sert de table à manger. Pendant le repas, on en apprend davantage sur leur vie, donc on avait bien compris qu'il est difficile. Ici, on comprend qu'on devient adulte très vite. Il y a les enfants qui veillent les uns sur les autres dès leur plus jeune âge. Les femmes se marient jeunes et donnent naissance vers 17 ans, quelque chose comme ça. Et ensuite, elles travaillent aussi au champ. Donc, ils nous expliquent un peu leur religion, l'animisme, qui régit quand même beaucoup la vie du village avec des prières, des cérémonies, des rituels pour chaque maison, par exemple, chaque nouveau champ, chaque récolte, et aussi pour soigner les maladies. Donc, il y a un chaman qui joue un rôle hyper important. en tant que médiateur entre les humains et les esprits. C'est une religion où on pratique des sacrifices, animaux bien sûr, plus trop d'ailleurs, plus trop comparé à avant, et des sorts. Donc cette religion on a du mal à la comprendre, elle est très très loin de nous, de notre culture, c'est pas ce dont on a l'habitude donc c'est difficile à imaginer. en pratique on a eu milliards de questions mais bon on n'a pas vraiment le temps de de de les poser on n'a qu'une soirée on n'a pas le temps d'en apprendre davantage par contre on en saura plus plus tard dans notre voyage et j'aurai certainement l'occasion dans une autre épisode de vous en raconter plus la nuit est tombée on entend de la musique de l'agitation et le kit nous dit que c'est des Les enfants qui apprennent à danser. Donc on va vite voir ce qui s'y passe. Et là on retrouve tous les enfants rencontrés l'après-midi, plus d'autres. Ils se sont installés comme une scène, donc des bancs en forme de cercle avec des spots à énergie solaire, une sono. Et ouais, il y a deux filles qui font l'épreuve de danse en gros. Donc là on est au spectacle, on est trop bien. C'est très beau à voir. D'abord, il y a les tout-petits qui dansent, les garçons et les filles, sur une musique traditionnelle. On repère même notre amie au fond qui danse, juste avant qu'il menait les buts. C'est émouvant, on trouve la musique très mélancolique. Quand on les voit faire, on a direct envie de pleurer, c'est bête. Mais je pense qu'on sait qu'on va vite quitter cet endroit magnifique et on est déjà émus. Ensuite, il y a les plus grands qui dansent sur des musiques un peu plus modernes. Ça dure un moment comme ça et on va passer presque plus d'une heure à les observer danser. C'est vraiment un moment suspendu. En fin de soirée, on va se coucher. Là, on croise le père qui rentre de sa journée de travail complètement ivre, mais ivre mort. on est un peu gêné, on s'attendait pas à ça on voit que lui aussi après tout on sait pas trop s'il nous capte mais c'est vrai qu'il a le pantalon complètement débraillé il arrive pas à parler, on voit qu'il a le regard complètement agarre on est un peu gêné pour lui donc bien sûr on fait comme si de rien n'était et on va au lit en fait le guide le lendemain il s'excuse un peu à sa place on attend pas ça mais Il nous explique que vu que la vie ici est vraiment compliquée, les hommes boivent beaucoup surtout. Avant, dans les années 2000, c'était la consommation d'opium qui était très répandue, surtout dans cette région du Laos, de par les conditions géographiques et climatiques qui sont idéales pour la culture du pavot et qui constituaient une activité économique importante pour eux. Donc depuis le Laos a mis en place des programmes pour éradiquer complètement les cultures d'opium et la consommation qui est désormais interdite et très très très sévèrement punie comme toute drogue d'ailleurs. Donc le matin on se lève, on prend un petit déj avec le fils, on joue aux cartes ensemble, on lui apprend le solitaire, on passe un petit moment privilégié avec lui. Et avant de partir le guide... a prévu de nous initier au tir à l'arbalète avec quelques hommes du village et donc on tire des flèches sur une cible on aurait pu faire ça toute la matinée c'était trop bien et les hommes nous expliquent en fait qu'ils utilisent toujours cette chasse cette méthode pour chasser donc du petit gibier comme des rats des champs voire des petites biches et ensuite on passe aussi un moment avec deux mamies qui nous apprennent à piler et à vanner le riz. Donc en gros, le pilage consiste à utiliser un mortier et un pilon en bois pour enlever la coque extérieure du riz, qui doit se faire avant la cuisson. Donc les deux femmes nous montrent comment le faire, et puis après à nous d'essayer, mais franchement c'est pas facile, le pilon il doit faire ma taille, c'est hyper lourd, aller voir faire on dirait que c'est hyper facile, mais on voit qu'elles ont fait ça toute leur vie, c'est l'expérience qui... parle. Donc après le pilage on est initié au vannage qui consiste à enlever maintenant les coques qui ont été séparées des graines de riz. Donc pour ça on utilise un tamis en bambou, on secoue le tout et en fait le vent va passer à travers le riz et les coques et va permettre d'enlever du tamis les coques donc les parties les plus légères ce qui va permettre aux graines de riz plus lourdes de retomber sur le tamis. Là c'est les canards et les poussins et tout ce qu'il y aura de tout qui arrivent en masse pour manger les coques au sol et d'ailleurs qui prennent un méchant retour par les deux mamies. Et puis il est déjà temps de dire merci et de quitter la famille, de dire au revoir à tout le monde. En plus il s'est mis à pleuvoir donc on ne traîne pas trop, on va vite chercher des sortes de ponchos en plastique dans une cabane qui sert de supérette et on s'en va. On est aux portes du village. On est en hauteur, on se retourne une dernière fois pour dire au revoir à ce lieu. D'un haut, on voit des tout petits, tout seuls jouer dans la rivière ou jouer pêcher, laver, on ne sait pas trop. Et puis on s'enfonce à nouveau dans cette jungle très dense avant de retrouver le goudron 4 ou 5 heures de marche plus tard. On a pris un chemin beaucoup plus court pour le retour où un homme nous attend avec un van et... pour nous ramener à Luang Nam Tha. Le retour en pratique a été aussi court que dans ce récit. Je me rappelle quand on est sorti de la jungle, comme par une petite porte naturelle formée par la végétation, et d'un coup tu es au bord d'une route goudronnée, passante, avec quelques voitures, scooters, ça a été assez brutal. La première chose qu'on retient, c'est que ça a été beaucoup trop court. On a quitté la famille et le village avec beaucoup d'émotions, on était super émus. Malgré la pluie, on a essayé de regarder partout autour de nous sur ces derniers mètres pour essayer de se rappeler de chaque détail et espérer vraiment les mémoriser profondément. Puis c'est difficile de ne pas se demander s'ils sont heureux, quels sont leurs rêves à tous ces enfants, est-ce qu'ils en ont ? Est-ce que leur vie ne pourrait pas être un peu moins rude ? En même temps, on respecte énormément leur choix de mode de vie traditionnel, ancestral, qu'ils protègent eux-mêmes. Mais voilà, est-ce que c'est un choix pour tout le monde ? Est-ce que ce n'est pas encore une forme de pression des anciens ? Notre passage a été bien trop court pour se rendre compte ou discuter de ce genre de sujet avec eux. En tout cas, on est vraiment heureux d'avoir croisé la route de ces gens, d'avoir appris qui sont les Khmus. On garde précieusement en mémoire leurs sourires, les échanges. Je pense que ce n'est pas adapté si je parle de leçons apprises en trois jours. Mais c'est vraiment ce genre d'expérience qui doucement peut faire évoluer ta vision des choses. Ça peut être sur le travail, sur l'éducation des enfants, sur les priorités, sur les besoins. Et même... ta relation avec la nature. Voilà, c'est la fin de ce deuxième épisode. On espère que ces quelques minutes t'ont fait voyager et peut-être même donner envie d'en apprendre plus sur cette communauté. Si tu as des questions, n'hésite pas à me contacter sur les réseaux sociaux. Je me ferai un plaisir d'essayer d'y répondre. Pour soutenir la chaîne, retrouve le podcast sur la plateforme de ton choix. Abonne-toi ! et laisse-nous une note. 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Le 30 juin 2023, nous avons franchi la frontière entre la Thaïlande et le Laos, marquant ainsi quatre mois d'un voyage ininterrompu à travers l'Asie du Sud-Est. À ce moment-là, nous étions sur le point de vivre une expérience inoubliable : rencontrer les Khmus, un peuple authentique niché au cœur des montagnes isolées du nord du Laos.


Dans ce deuxième épisode, nous t'emmenons au plus près de ces trois jours d'aventures, qui ont marqué notre périple de manière indélébile. Ce récit est une plongée profonde dans une aventure humaine et culturelle, où chaque instant est rythmé par des rencontres enrichissantes et des moments suspendus, hors du temps.


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  • Speaker #0

    Nous sommes le 30 juin 2023 et nous nous apprêtons à traverser la frontière entre la Thaïlande et le Laos. Alors ça fait presque 4 mois qu'on a quitté la France aujourd'hui et on peut dire qu'on s'est super bien adapté à ce nouveau mode de vie. Et notre arrivée au Laos illustre parfaitement ce nouveau quotidien. Que le périple commence ! Alors il est moins de 8h du matin, on arrive à la gare routière de Chiang Rai en Thaïlande. Assez en avance pour attraper le bus direction le Laos, ou du moins la frontière avec le Laos, c'est-à-dire Chiang Kong. Pour visualiser un petit peu, on se situe au nord-ouest de la Thaïlande, pas très loin de la frontière à Birman. On repère notre bus, parfait, on a le temps d'aller prendre notre petit-déj. On repère parmi les petits restaurants déjà ouverts un fried rice et on va chercher un iced coffee qu'on prend au 7-Eleven, classique et efficace. Le trajet se passe bien, on arrive à Chiang Kong et le bus nous dépose donc au poste frontière. On y voit deux gardes, on remplit les formulaires et en quelques minutes on obtient notre tampon, donc notre visa qui nous permet de rester au Laos un mois. Très bien, facile, on continue, on passe les barrières de sécurité et on est plusieurs à attendre et on se doute, on ne sait pas trop en fait, mais on se doute qu'un bus ou un tuktuk va certainement venir nous chercher. Finalement, c'est un bus qui arrive, donc il nous fera avancer de quelques mètres seulement. Il nous fera traverser le Mekong via le pont de la métier, étant donné qu'il est interdit de traverser ce pont à pied. Cinq minutes plus tard, Roblox. Tout le monde descend, enfin, tout le monde doit être une dizaine, pas plus. Et encore une fois, on nous pose au milieu de rien. On voit simplement une route en béton qui nous indique la direction. vers une ville. On attend et on voit des tuktuk arriver cette fois pour aller où ? On ne sait pas, c'est encore un peu flou. On rejoint un groupe d'espagnols pour se diviser les frais du tuktuk et c'est parti pour une dizaine de minutes. Et on nous déposera pour le coup à une vraie station de bus à Boqueo, au sud de la ville de Waxhile. Ici on se renseigne, on essaye de demander autour de nous, tout est écrit en laotien, on ne comprend rien. Mais on finit par opérer notre minibus qui part en direction de Luang Namta. Donc le bus part dans environ une heure, on a le temps d'aller s'acheter à manger. Pareil, il y a 2-3 restaurants en face de l'arrêt de bus, on commande, on reçoit notre repas. Et là on voit tout le monde s'activer autour du minibus en question. Alors vite vite vite, on finit et on fonce. Le conducteur charge nos backpacks sur le toit du minivan. Il sangle le tout comme il peut et c'est parti. on monte dans notre cinquième transport pour arriver enfin à destination en fin d'espère on vérifie quand même de temps en temps si nos sacs sont toujours là mais bon en asie on aura appris qu'il faut faire confiance et qu'il faut être patient quelques heures plus tard on arrive enfin à la gare routière de luang nam tha parfait super mais en fait non on voit sur la map quand la gare routière est assez excentrée et on doit pendre un dernier toutouc pour rejoindre la ville. Il est 16h, franchement on pourrait crier victoire d'avoir franchi 300 km à peu près en 7-8h, au vu de l'état de la route, des transports qui se sont plutôt bien enchaînés. Pour comparer au Népal, il nous est arrivé de mettre 10h en bus pour parcourir juste 150 km, en comparaison en France on met moins de 2h environ. Bon, tout ça pour dire que non, en fait, on ne peut pas créer victoire parce qu'une fois qu'on est arrivé, impossible de trouver notre hôtel. On a réservé notre hôtel via une agence locale avec qui on a organisé un trek et en fait, c'est eux qui ont réservé notre hôtel. Donc sur map, l'agence, elle est là et en fait, sur place, elle n'est pas là. Alors on pousse toutes les portes du centre-ville, rien. Il faut imaginer une toute petite ville, donc on fait le tour une fois, deux fois, trois fois. Et le pire c'est que quand on demande aux gens Est-ce que vous connaissez telle agence ? Ah non, non, on ne connaît pas. Puis on se dit qu'on a dû tomber sur une arnaque, on ne comprend pas trop. En plus, on achète très rarement des cartes SIM locales, donc on n'a pas d'internet pour les contacter directement. On demande de la Wi-Fi partout où on peut, soit ils n'en ont pas, soit ça ne fonctionne pas, enfin ce n'est pas aussi facile de trouver de la Wi-Fi. Et au bout de, je ne sais pas, peut-être deux heures, on capte enfin et on reçoit un message de notre guide qui nous dit Je suis à tel hôtel, je vous attends On a choisi comme ville d'arriver Luang Namta d'abord parce qu'on est arrivé au nord de la Thaïlande, mais aussi parce qu'on sait que c'est une zone du pays qui est connue pour ses paysages naturels préservés et ses minorités ethniques, notamment les Khmu. Et c'est comme ça qu'on a organisé avec une agence locale une sortie de trois jours qui va nous amener jusqu'au village de Nalanua, qui compte majoritairement des membres de l'ethnie Khmu, à travers la jungle et plus précisément le... parc namha le lendemain de notre arrivée on retrouve notre guide et on se met en route pour le point de départ du trek en chemin on fait une halte dans un marché magnifique très animé très coloré les étals sont abondamment fourni s'est rangé de façon impeccable on s'y enleve les allées on voit des volailles des poissons des fruits légumes arachides enfin il ya de tout Et on le sent, on le sent très bien parce que ça prend au nez, c'est assez puissant. On est ravis de s'arrêter ici, on adore visiter ces lieux, surtout quand il s'agit de marchés traditionnels comme celui-ci. On voit clairement que ce n'est pas une attraction touristique, c'est vraiment authentique. On peut observer la culture locale, les échanges, les attitudes, même l'artisanat local. C'est vraiment des endroits qu'on trouve toujours très très riches. On essaye de repérer les spécialités locales, alors souvent on nous fait goûter des nouveaux fruits et on tombe sur des seaux remplis de gigantesques crapauds vivants, ce qui amuse beaucoup les locaux parce qu'ils voient qu'on n'est pas du tout habitués. Malgré comment j'étais cornouille en France, je peux vous dire que ça n'a rien à voir. Alors on fait nos courses tranquillement, on achète du poisson frais, du riz, plusieurs salades préparées, un mélange de piments. et on se remet en route. Arrivé au pied du village d'où part le trek, on rejoint un second guide qui s'appelle Cro et on se met enfin en marche. On traverse ce premier village, ou plutôt quatre maisons en bois sur Piloti, puis une rivière grâce à un petit pont et on se retrouve au milieu des rizières en terrasse entourées par la jungle. Alors là, il est beau, il est vert, il est haut, prêt à être repiqué. On voit des agriculteurs travailler, comme souvent la musique à fond toujours. On passe aussi par des zones qui ont été complètement brûlées le mois dernier pendant la saison sèche, qui correspond aussi à la période des brûlis. Donc les brûlis c'est une méthode d'agriculture connue partout dans le monde, mais très courante au Laos et particulièrement dans les régions montagneuses où l'on se trouve. Le terrain ici il est souvent difficile à cultiver, et c'est pourquoi en fait ils utilisent des méthodes agricoles. plus intensif. D'ailleurs on est bien content de ne pas être au Laos pendant cette période parce qu'il y a des zones où c'est presque invivable, ça provoque à certains endroits des énormes nuages de fumée qui dégradent carrément la qualité de l'air, qui t'empêchent presque de respirer et aussi d'un point de vue visuel, franchement ça gâche un peu le paysage. Donc un peu plus loin on pénètre dans la jungle et là il n'y a aucun doute on est bien dans les tropiques. On est entouré par des bambous géants, des bananiers, des fougères, des arbres avec des lianes qui s'élèvent à des hauteurs impressionnantes. La végétation est incroyablement dense, parfois elle est si épaisse qu'on ne voit même plus le ciel au-dessus de notre tête. En arrière-plan, on a aussi le chant continu des cigales, des criquets qui se mêlent aux mélodies des oiseaux. Parfois on entend même les appels perçants des calahots. Il y a des petits cours d'eau aussi qui serpentent le paysage. Donc là, on a vraiment la sensation d'avoir plongé dans un autre monde. Quelque chose sort tout droit de Jurassic Park. Donc on doit être les premiers randonneurs de la saison. Le sentier, il a complètement disparu pendant les dernières fluies. Donc il y a nos deux guides armés de machettes qui nous ouvrent le passage devant nous. Et on arrive à un endroit où il faut un peu escalader, il y a un cours d'eau, ça glisse un petit peu, et là on se fait attaquer par un essai de guêpe. La panique ! Nos deux guides sont en short et en claquettes, bien sûr, parce qu'ils ont piqué plusieurs fois. Nous on reste à l'écart, on réalise à peine qu'on n'a pas pris notre aspi venin. Bon, on ne sait pas si ça aurait été efficace, mais en tout cas, c'est trop tard. Croc en deux-deux, il improvise une torche, il prend des feuilles séchées, pam ! Il fout le feu au nu. En tout cas, il enfume le nu. Nous, ça nous permet de grimper à toute vitesse. Et on passe in extremis. On ne se fait pas piquer. Et on est bien content parce qu'on ne sait pas si on est allergique aux piqûres. Et ce n'est pas du tout le moment de le savoir au fin fond de la jungle laotienne. On continue notre chemin jusqu'à atteindre un point en hauteur où un homme nous attend. Un feu crépite déjà, non sans l'heure du déjeuner, et on voit que tout est prêt pour qu'on puisse mettre notre poisson acheté ce matin à griller sur le feu. Donc c'est vrai que malgré nos efforts, la communication pour l'instant avec les guides reste assez limitée. On tente de participer comme on peut à l'organisation. Donc Lucas reste avec les hommes près du feu et surveille le poisson. Moi je pars avec un autre guide prélever des feuilles de bananier qui serviront de plat et d'assiette pour le repas. On essaie vraiment d'imiter leurs gestes pour montrer vraiment notre bonne volonté de participer. Et une fois à table, c'est vraiment un festin. On découvre le sticky rice. Plus belle découverte culinaire, je crois, pour ma part, vraiment, j'en suis fan. On découvre aussi la salade de fleurs de bananier, la salade de mangue. Et vraiment, tout est délicieux, tout est frais, c'est plein de nouvelles saveurs, on se régale. On voit aussi, on repère le piment, mais on ne va pas encore le tester. Et donc, en les imitant, on mange à la façon laotienne. Donc, on est installé sur une... table construite avec des troncs de bois et ce qu'ils avaient sous la main et on mange avec les doigts donc on pique un peu de tout pour essayer de mélanger les saveurs et franchement c'est le kiff après le déjeuner on reprend la marche et en chemin notre guide nous montre plein de différentes plantes donc celle utilisée à médecine comme l'eucalyptus ou celle encore qui sont comestibles Donc on va goûter des fruits sauvages comme le longan, un fruit similaire au litchi. Et aussi on s'amuse à repérer les traces de sangliers, à repérer les lézards, les papillons et les différentes variétés d'oiseaux. En milieu d'après-midi, on rentre dans le centre d'une petite rivière. On continue et puis on se baisse un peu comme ça pour passer à travers les feuillages. On tombe sur une prairie entourée par la canopée. C'est vraiment magnifique, c'est d'un vert éclatant, c'est paisible, c'est bercé par le chant des oiseaux. C'est vraiment un lieu féerique. On s'arrête comme ça, on observe, il y a même des petits papillons. Franchement on dirait un film, on dirait un endroit sorti d'Alice au Pays des Merveilles. C'est assez grand, donc au centre de la clairière il y a deux cabanes traditionnelles, l'une qui sera notre chambre. Et l'autre qui sera la cuisine et le dortoir pour nos deux guides. Il y a aussi une table en bambou et un endroit pour faire du feu. Donc c'est vraiment très très très sommaire. Il faut imaginer juste des cabanes en bois. En fait il n'y a pas de... il y a juste une moustiquaire qui sert de porte et un tapis très fin qui sert de matelas. Au niveau des ustensiles de cuisine, ils ont apporté juste quelques cuillères, une bassine et une poêle. C'est très sommaire, mais en fait, il y a tout ce qu'il faut pour vivre ici. je sors mais en tout cas, les millions de dollars, il y a le vif. Et puis, ici, c'est la chambre. On rase les légumes. Là, on a nettoyé un peu le camp ici. On a mis les herbes. Le travail continue. Il est heureux. Il a lavé les légumes. Il en est bien. Et qu'il est plus beau. On va en parler ce soir. C'est un campement de rêve donc on reste tous actifs quand même. Moi je m'en vais nettoyer et préparer les légumes. Notre fait la cueillette pour le soir. Donc on va décrocher des fleurs de bananier et on cueille aussi du piment frais qu'ils ont fait pousser proche des habitations. Alors il y a Cro qui tisse un panier pour remplacer celui qui est troué. Ensuite on finit de cuisiner ensemble, il nous montre comment on aère le riz et on se met à table. À la fin du repas, il y a les déguides qui commencent à nous montrer le piment et on se dit bon allez il va falloir se lancer. Ils ont un petit sourire en cours, on se dit c'est pas bon signe, c'est pas trop bon signe. Et on y va. Et purée, c'est le feu, ça nous arrache. On essaye de rester digne, tu vois, mais franchement, on a les yeux qui brillent, on salive, on a de l'eau, mais on sait que c'est pas forcément super efficace. Et on leur dit, mais comment vous faites ? Vous mangez ça à longueur de journée et tout, mais ça va pas. Et en fait, ça leur arrache à eux aussi, mais c'est comme ça, ils ont l'habitude, ils aiment ça, quoi. Donc la soirée, c'est sans cours, on fait la vaisselle, on fait notre toilette dans la rivière. On installe notre... petit tapis qui nous servira de matelas et on se prépare à passer une nuit, pas sous les étoiles mais presque. Donc c'est super atypique pour nous, ça nous fait carrément oublier un peu l'inconfort si je puis dire et on s'assoupit avec le bruit de la faune et pendant la nuit on se réveille à plusieurs reprises, on entend des bruits d'animaux, des grattements, des pas, des grognements et on se dit ouais, on n'est pas tout seul là. Et à partir d'un moment, je commence un peu à débloquer. En fait, j'entends des bruits, j'entends des pas. Et je me dis, mais c'est quoi ces bruits ? C'est des pas. J'entends ça de façon très, très claire. Et je me dis, mais je commence à faire une fixette dessus. Et j'imagine qu'il y a des gens qui marchent autour de la cabane. Alors je me dis, non, mais t'inquiète, c'est les guides. Ils sont certainement partis. Enfin, ou le guide qui est certainement parti aux toilettes. Donc les toilettes c'est une cabane à 20 mètres du campement avec des araignées grosses comme la main, t'as pas trop envie d'y aller et je continue, je continue d'entendre des pas et je me dis mais c'est quoi ? Et je pense que je commence à me faire des films et je me dis mais s'il y a quelqu'un qui tourne autour de la tente c'est pas bon signe, il y a un problème, il veut nous tuer ou quoi ? Et j'essaye de réveiller Lucas, je lâche des grands Lucas, Lucas, réveille-toi ! et tout. Il y a quelqu'un qui marche autour de notre cabane et lui, rien du tout. Il dort trop bien. Et puis, j'arrête de vriller et je me rendors aussi. Évidemment, la nuit passe, il n'y a personne qui a essayé de nous tuer avec une machette, comme je l'imaginais. On se réveille, on prend un café avec les guides et au moment de partir, il y a Cro, donc mon présumé tueur, qui nous donne des mugs et des baguettes en bambou qu'il a fabriquées main. Il a pris le temps de fabriquer ça pendant la soirée, on ne l'avait même pas vu faire. Et donc en guise de cadeau de revoir, là je me dis mais purée, toi t'étais vraiment la pire. Tu t'imaginais qu'il voulait nous tuer alors qu'il nous a confectionné des trucs splendides. D'ailleurs qu'on va garder toute notre vie, ça nous a trop touché. Et on ne savait pas non plus qu'il allait nous quitter, qu'il n'allait pas nous suivre jusqu'au village. Donc on se dit au revoir, trop ému. Et on espère qu'on va le recroiser pendant le séjour, mais ça verra que non. Donc cette deuxième journée à travers la jungle, elle ressemble un peu à la première. Notre guide se donne du mal pour nous frayer un chemin avec sa machette. C'est un peu sportif, il faut monter de l'autre côté d'une colline, donc le terrain n'est pas très stable. On ne sait pas trop où on met les pieds, on glisse, on tombe, on essaie de s'agripper au tronc pour se hisser et avancer. On fait attention aussi au tic qu'on retire à plusieurs reprises de nos chaussettes. On essaye tant bien que mal de repérer des gibbons ou des macaques qui on a lu sont présents dans le parc. Donc on essaye de rester le plus discret possible, d'être attentif. On chuchote, on essaye de pas trop parler. Mais en fait, non on verra rien, c'est hyper dur de les apercevoir. Faudrait rester plusieurs jours postés quelque part dans le parc et c'est pas le projet. En chemin, le guide nous donne plus d'infos sur le village et les habitants qui vont nous accueillir ce soir. Donc il nous explique qu'on va arriver dans un village appelé Nalanua, composé principalement de l'ethnique Mu. Donc personne ne sait qu'on arrive parce que les habitants ils n'ont pas de moyens de communication, donc ils n'ont pas de portable, si oui pas forcément de réseau, et d'ailleurs ils n'ont pas non plus l'eau courante ni l'électricité. Donc ils nous expliquent qu'en raison de leur isolement et de leur mode de vie traditionnel, qui est un choix, c'est un choix, les habitants quittent rarement le village. Par exemple, ils nous expliquaient que les enfants quittent le village pour la première fois autour de l'adolescence, vers 13 ans, pour aller à l'école ou pour commencer à travailler ailleurs qu'au champ. Déjà parce que l'accès il est difficile aussi, les routes elles peuvent être escarpées, voire impraticables, surtout pendant la saison des pluies. Et surtout parce que les habitants aussi pratiquent une agriculture de subsistance, donc qui les rend autonome et qui leur évite de se déplacer souvent en ville. Donc ils utilisent tout ce qui est ressources naturelles environnantes pour se nourrir, construire leur maison, pour la médecine, pour tout quoi. En entendant ça, on ressent une légère pression, on se demande si on ne va pas les déranger, on espère être les bienvenus. Arrivé comme ça à l'improviste on se dit qu'ils travaillent sûrement et qu'ils n'avaient pas prévu de recevoir. Et comme on sait que le village il n'est pas très très touristique, les visites elles sont assez réglementées, il n'y a pas des centaines de visites par an donc ils ne nous attendent pas forcément. En même temps on est impatient d'arriver, de mieux comprendre comment le village s'organise autour du travail, des croyances, des habitudes, on est hyper curieux. Et ouais, on se sent un peu comme dans Voyage en Terre Inconnue, à une grande différence près. Eux, ils ont l'habitude de recevoir l'expérience de l'inconnu et ce sera un peu à sens unique. Vers 15h, on arrive en hauteur, on a une belle vue dégagée et panoramique sur la vallée. On aperçoit donc le village au milieu des rizières, c'est très très beau, on distingue bien les maisons en bois surpilotées avec leurs toits colorés, au milieu d'un paysage vraiment très vert et vallonné, donc c'est vraiment magnifique. On s'approche du village, on entend la musique, on se doute sans qu'on n'est pas loin des agriculteurs qui travaillent toujours en musique. On traverse les plantations d'Evea aussi, donc les arbres dont la sève et le latex, qui est utilisé pour produire le caoutchouc. Donc le guide nous explique que cette culture est de plus en plus fréquente, car plus rentable, mais qu'elle remplace aussi les exploitations de subsistance, donc le riz, le tubercule, les fruits, les légumes, ce qui peut créer parfois des conflits sociaux. On ne sait pas si c'est le cas en Alanois, mais on sait que ça peut arriver. Juste avant d'arriver, on voit aussi des offrandes au sol, devant des terrains agricoles ou des arbres anciens. Ils nous expliquent que ça correspond à des pratiques animistes, qui est la religion des Khme, basée sur l'idée que tout, y compris les plantes, les animaux, les objets inanimés, les phénomènes naturels, possèdent une âme ou un esprit. Et donc ces esprits sont vénérés par les habitants et respectés. pour assurer leur bienveillance et éviter leur colère. Donc ça rajoute vraiment un côté hyper mystérieux à cet endroit qu'on a vraiment hâte de découvrir maintenant. En arrivant aux portes du village pour le coup c'est très calme, il n'y a pas un chat, on croise plus de volailles que du même pour l'instant, on marche à travers les maisons, il n'y a pas vraiment de rue d'ailleurs à part les maisons il n'y a rien, c'est hyper sommaire, il y a juste quelques feux. En tout cas, des traces de feu devant les maisons. On passe devant une maison. Il y a un petit groupe de personnes âgées qui se reposent à l'ombre, allongées sur des tables en bambou. Ils nous regardent, mais ils ne nous prêtent pas vraiment d'attention pour autant. Donc, ils nous fixent un peu. Et puis, ils retournent à leur discussion. On ne sait pas trop si on les dérange, si on est les bienvenus. Mais bon, on avance jusqu'à la maison où nous allons dormir ce soir. Et pareil, personne. On ne s'inquiète pas, il est 15h de l'après-midi, donc la famille doit sûrement travailler. On repère une petite rivière près de la maison et on se dit qu'il serait temps d'aller se rafraîchir un petit peu. Donc à cet endroit, la rivière, elle fait comme une berge. Donc on est côté village, ça fait comme une berge. Et de l'autre côté, il y a directement la jungle, ça fait un mur végétal. C'est directement la colline en face, donc on se baigne. Et là on voit un enfant arriver, puis deux, puis dix. Là ils font tous dans l'eau, donc il y a les plus téméraires. On voit qu'ils nous montrent un peu leurs saltos, ils font des bombes, ils traversent la rivière et ils sautent depuis les arbres. Et puis il y a des tout petits aussi, plutôt craintifs, mais bon, il doit y avoir trois ans même pas. Et tout le monde se baigne. Il y a vraiment une bonne ambiance. On voit qu'ils nous regardent un peu, qu'ils nous jugent. Et là, on lance une chasse au goût, un jeu universel qui fonctionne toujours. Là, c'est vraiment l'excitation générale. Tout le monde se met à jouer, à crier, à rire. On se fait attaquer. Et puis, c'est gagné. On s'est fait des amis. On passe une heure dans l'eau à jouer, à faire des batailles d'eau. Il y a Lucas qui les propulse depuis ses épaules, on fait des pyramides, c'est à quoi la rivière ? Il y a les petites aussi sur la rive qui tissent des paniers. Donc on passe le moment avec tous ces enfants, on prend des photos, ils adorent se voir sur les clichés donc ils jouent un peu la comédie, c'est vraiment drôle à voir. En fin d'après-midi on décide d'aller visiter un peu le village, donc il y a un marchand qui s'est installé au milieu, autour des maisons. Il vend des vêtements, c'est qu'il attire une petite foule et c'est l'occasion pour nous d'observer un peu la population. On s'arrête quelques minutes et ouais on... On voit les négociations, comment les gens se comportent entre eux. Les échanges sont calmes. On trouve les adultes, à l'inverse des enfants, très fatigués, voire usés. C'est vrai qu'ils ne sont pas vraiment chaleureux, un peu nonchalants. Ça ne fait pas un beau portrait comme ça, mais c'est vrai qu'on s'imagine très facilement que la vie n'est pas facile ici. C'est vrai qu'ils ont un peu le regard... perdus, les épaules baissées. Et au loin on voit un des petits garçons qui avait avec nous dans la rivière tirer un buffle par une corde et on se dit qu'il doit certainement travailler donc on le suit. Et ouais en fait il déplace les bêtes dans la rivière donc Lucas l'aide à faire avancer les buffles. C'est hyper impressionnant ces grosses bêtes à côté de lui, il doit avoir 9 ans. Et il est vraiment touchant, il a vraiment un regard bienveillant. Il est aussi un peu amusé qu'on soit là à l'aider, un peu fier. Donc il nous prend les devants. De toute façon, il n'a pas besoin de nous. On voit qu'il a des gestes sûrs. Ça nous fait plus plaisir à nous qu'autre chose de l'aider. Et on passe un moment ensemble. Pendant que Lucas aide dans l'eau, il y a aussi deux hommes qui viennent pêcher au filet juste à côté. Il y a un autre qui traverse la rivière via un pont suspendu en très très mauvais état. On pensait même qu'il était hors service. Je ne m'imaginais pas qu'on pouvait monter sur ce pont. Et donc on comprend que dans cette rivière, on y pêche, on fait la vaisselle, on lave les vêtements, on se lave, on y joue aussi. Elle est vraiment centrale dans la vie du village. Et moi, je suis un peu en retrait, j'observe la scène et je prends des photos et franchement, je dis mais... Mais ouah, c'est... C'est incroyable quelle chance d'être là, d'observer tout ça. J'ai vraiment l'impression d'observer un tableau vivant, j'en crois pas mes yeux. En fin d'après-midi, on passe devant l'école du village, pareil, en très mauvais état, on pense qu'elle porte encore les séquelles des dernières pluies. C'est les vacances, donc on ne sait pas s'il y aura des rénovations ou pas. Et devant l'école, il y a un groupe... de jeunes hommes qui jouent un mélange de volley et de foot, donc on les observe au moment, et pareil, ils ne nous calculent pas trop, donc on a un peu l'impression d'être des fantômes dans ce village. Ce n'est pas désagréable, au contraire, on a plutôt l'habitude d'être tout le temps sollicités en Asie, et là, c'est vrai qu'on peut avoir le temps d'observer tout, on a vraiment l'impression d'être au milieu de... de la vraie vie laotienne et pas d'être dans un lieu touristique où on aurait tendance à être très sollicité donc c'est plutôt agréable On retourne chez notre famille d'accueil. On retrouve donc nos guides qui sont au fourneau avec la mère de famille. Les deux enfants sont là aussi. Je crois que le garçon a 11 ans et la petite fille a 4 ans. Le père est encore au travail, donc on salue la famille. La mère, elle est vraiment douce, très souriante, timide. Elle semble jeune en fait. Et oui, en discutant au cours du repas, on se rend compte qu'elle n'a pas 30 ans, elle a 29 ans. La maison elle est vraiment brute, elle est faite de béton, de tôle et de bois. Donc il y a trois pièces, la cuisine qui est la plus grande, puis deux chambres. Et dehors il y a une terrasse qui sert de salon avec la salle de bain et les toilettes qui sont un peu plus loin, à quelques mètres de la maison. Dans la cuisine il y a le feu qui a même le sol, en quelque sorte avec trois casseroles suspendues et voilà. très sommaire, il n'y a même pas de table, il n'y a rien. Et puis la plupart du temps, on se tient accroupi. Il y a juste une table dehors qui sert de table à manger. Pendant le repas, on en apprend davantage sur leur vie, donc on avait bien compris qu'il est difficile. Ici, on comprend qu'on devient adulte très vite. Il y a les enfants qui veillent les uns sur les autres dès leur plus jeune âge. Les femmes se marient jeunes et donnent naissance vers 17 ans, quelque chose comme ça. Et ensuite, elles travaillent aussi au champ. Donc, ils nous expliquent un peu leur religion, l'animisme, qui régit quand même beaucoup la vie du village avec des prières, des cérémonies, des rituels pour chaque maison, par exemple, chaque nouveau champ, chaque récolte, et aussi pour soigner les maladies. Donc, il y a un chaman qui joue un rôle hyper important. en tant que médiateur entre les humains et les esprits. C'est une religion où on pratique des sacrifices, animaux bien sûr, plus trop d'ailleurs, plus trop comparé à avant, et des sorts. Donc cette religion on a du mal à la comprendre, elle est très très loin de nous, de notre culture, c'est pas ce dont on a l'habitude donc c'est difficile à imaginer. en pratique on a eu milliards de questions mais bon on n'a pas vraiment le temps de de de les poser on n'a qu'une soirée on n'a pas le temps d'en apprendre davantage par contre on en saura plus plus tard dans notre voyage et j'aurai certainement l'occasion dans une autre épisode de vous en raconter plus la nuit est tombée on entend de la musique de l'agitation et le kit nous dit que c'est des Les enfants qui apprennent à danser. Donc on va vite voir ce qui s'y passe. Et là on retrouve tous les enfants rencontrés l'après-midi, plus d'autres. Ils se sont installés comme une scène, donc des bancs en forme de cercle avec des spots à énergie solaire, une sono. Et ouais, il y a deux filles qui font l'épreuve de danse en gros. Donc là on est au spectacle, on est trop bien. C'est très beau à voir. D'abord, il y a les tout-petits qui dansent, les garçons et les filles, sur une musique traditionnelle. On repère même notre amie au fond qui danse, juste avant qu'il menait les buts. C'est émouvant, on trouve la musique très mélancolique. Quand on les voit faire, on a direct envie de pleurer, c'est bête. Mais je pense qu'on sait qu'on va vite quitter cet endroit magnifique et on est déjà émus. Ensuite, il y a les plus grands qui dansent sur des musiques un peu plus modernes. Ça dure un moment comme ça et on va passer presque plus d'une heure à les observer danser. C'est vraiment un moment suspendu. En fin de soirée, on va se coucher. Là, on croise le père qui rentre de sa journée de travail complètement ivre, mais ivre mort. on est un peu gêné, on s'attendait pas à ça on voit que lui aussi après tout on sait pas trop s'il nous capte mais c'est vrai qu'il a le pantalon complètement débraillé il arrive pas à parler, on voit qu'il a le regard complètement agarre on est un peu gêné pour lui donc bien sûr on fait comme si de rien n'était et on va au lit en fait le guide le lendemain il s'excuse un peu à sa place on attend pas ça mais Il nous explique que vu que la vie ici est vraiment compliquée, les hommes boivent beaucoup surtout. Avant, dans les années 2000, c'était la consommation d'opium qui était très répandue, surtout dans cette région du Laos, de par les conditions géographiques et climatiques qui sont idéales pour la culture du pavot et qui constituaient une activité économique importante pour eux. Donc depuis le Laos a mis en place des programmes pour éradiquer complètement les cultures d'opium et la consommation qui est désormais interdite et très très très sévèrement punie comme toute drogue d'ailleurs. Donc le matin on se lève, on prend un petit déj avec le fils, on joue aux cartes ensemble, on lui apprend le solitaire, on passe un petit moment privilégié avec lui. Et avant de partir le guide... a prévu de nous initier au tir à l'arbalète avec quelques hommes du village et donc on tire des flèches sur une cible on aurait pu faire ça toute la matinée c'était trop bien et les hommes nous expliquent en fait qu'ils utilisent toujours cette chasse cette méthode pour chasser donc du petit gibier comme des rats des champs voire des petites biches et ensuite on passe aussi un moment avec deux mamies qui nous apprennent à piler et à vanner le riz. Donc en gros, le pilage consiste à utiliser un mortier et un pilon en bois pour enlever la coque extérieure du riz, qui doit se faire avant la cuisson. Donc les deux femmes nous montrent comment le faire, et puis après à nous d'essayer, mais franchement c'est pas facile, le pilon il doit faire ma taille, c'est hyper lourd, aller voir faire on dirait que c'est hyper facile, mais on voit qu'elles ont fait ça toute leur vie, c'est l'expérience qui... parle. Donc après le pilage on est initié au vannage qui consiste à enlever maintenant les coques qui ont été séparées des graines de riz. Donc pour ça on utilise un tamis en bambou, on secoue le tout et en fait le vent va passer à travers le riz et les coques et va permettre d'enlever du tamis les coques donc les parties les plus légères ce qui va permettre aux graines de riz plus lourdes de retomber sur le tamis. Là c'est les canards et les poussins et tout ce qu'il y aura de tout qui arrivent en masse pour manger les coques au sol et d'ailleurs qui prennent un méchant retour par les deux mamies. Et puis il est déjà temps de dire merci et de quitter la famille, de dire au revoir à tout le monde. En plus il s'est mis à pleuvoir donc on ne traîne pas trop, on va vite chercher des sortes de ponchos en plastique dans une cabane qui sert de supérette et on s'en va. On est aux portes du village. On est en hauteur, on se retourne une dernière fois pour dire au revoir à ce lieu. D'un haut, on voit des tout petits, tout seuls jouer dans la rivière ou jouer pêcher, laver, on ne sait pas trop. Et puis on s'enfonce à nouveau dans cette jungle très dense avant de retrouver le goudron 4 ou 5 heures de marche plus tard. On a pris un chemin beaucoup plus court pour le retour où un homme nous attend avec un van et... pour nous ramener à Luang Nam Tha. Le retour en pratique a été aussi court que dans ce récit. Je me rappelle quand on est sorti de la jungle, comme par une petite porte naturelle formée par la végétation, et d'un coup tu es au bord d'une route goudronnée, passante, avec quelques voitures, scooters, ça a été assez brutal. La première chose qu'on retient, c'est que ça a été beaucoup trop court. On a quitté la famille et le village avec beaucoup d'émotions, on était super émus. Malgré la pluie, on a essayé de regarder partout autour de nous sur ces derniers mètres pour essayer de se rappeler de chaque détail et espérer vraiment les mémoriser profondément. Puis c'est difficile de ne pas se demander s'ils sont heureux, quels sont leurs rêves à tous ces enfants, est-ce qu'ils en ont ? Est-ce que leur vie ne pourrait pas être un peu moins rude ? En même temps, on respecte énormément leur choix de mode de vie traditionnel, ancestral, qu'ils protègent eux-mêmes. Mais voilà, est-ce que c'est un choix pour tout le monde ? Est-ce que ce n'est pas encore une forme de pression des anciens ? Notre passage a été bien trop court pour se rendre compte ou discuter de ce genre de sujet avec eux. En tout cas, on est vraiment heureux d'avoir croisé la route de ces gens, d'avoir appris qui sont les Khmus. On garde précieusement en mémoire leurs sourires, les échanges. Je pense que ce n'est pas adapté si je parle de leçons apprises en trois jours. Mais c'est vraiment ce genre d'expérience qui doucement peut faire évoluer ta vision des choses. Ça peut être sur le travail, sur l'éducation des enfants, sur les priorités, sur les besoins. Et même... ta relation avec la nature. Voilà, c'est la fin de ce deuxième épisode. On espère que ces quelques minutes t'ont fait voyager et peut-être même donner envie d'en apprendre plus sur cette communauté. Si tu as des questions, n'hésite pas à me contacter sur les réseaux sociaux. Je me ferai un plaisir d'essayer d'y répondre. Pour soutenir la chaîne, retrouve le podcast sur la plateforme de ton choix. Abonne-toi ! et laisse-nous une note. 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Description

Le 30 juin 2023, nous avons franchi la frontière entre la Thaïlande et le Laos, marquant ainsi quatre mois d'un voyage ininterrompu à travers l'Asie du Sud-Est. À ce moment-là, nous étions sur le point de vivre une expérience inoubliable : rencontrer les Khmus, un peuple authentique niché au cœur des montagnes isolées du nord du Laos.


Dans ce deuxième épisode, nous t'emmenons au plus près de ces trois jours d'aventures, qui ont marqué notre périple de manière indélébile. Ce récit est une plongée profonde dans une aventure humaine et culturelle, où chaque instant est rythmé par des rencontres enrichissantes et des moments suspendus, hors du temps.


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Transcription

  • Speaker #0

    Nous sommes le 30 juin 2023 et nous nous apprêtons à traverser la frontière entre la Thaïlande et le Laos. Alors ça fait presque 4 mois qu'on a quitté la France aujourd'hui et on peut dire qu'on s'est super bien adapté à ce nouveau mode de vie. Et notre arrivée au Laos illustre parfaitement ce nouveau quotidien. Que le périple commence ! Alors il est moins de 8h du matin, on arrive à la gare routière de Chiang Rai en Thaïlande. Assez en avance pour attraper le bus direction le Laos, ou du moins la frontière avec le Laos, c'est-à-dire Chiang Kong. Pour visualiser un petit peu, on se situe au nord-ouest de la Thaïlande, pas très loin de la frontière à Birman. On repère notre bus, parfait, on a le temps d'aller prendre notre petit-déj. On repère parmi les petits restaurants déjà ouverts un fried rice et on va chercher un iced coffee qu'on prend au 7-Eleven, classique et efficace. Le trajet se passe bien, on arrive à Chiang Kong et le bus nous dépose donc au poste frontière. On y voit deux gardes, on remplit les formulaires et en quelques minutes on obtient notre tampon, donc notre visa qui nous permet de rester au Laos un mois. Très bien, facile, on continue, on passe les barrières de sécurité et on est plusieurs à attendre et on se doute, on ne sait pas trop en fait, mais on se doute qu'un bus ou un tuktuk va certainement venir nous chercher. Finalement, c'est un bus qui arrive, donc il nous fera avancer de quelques mètres seulement. Il nous fera traverser le Mekong via le pont de la métier, étant donné qu'il est interdit de traverser ce pont à pied. Cinq minutes plus tard, Roblox. Tout le monde descend, enfin, tout le monde doit être une dizaine, pas plus. Et encore une fois, on nous pose au milieu de rien. On voit simplement une route en béton qui nous indique la direction. vers une ville. On attend et on voit des tuktuk arriver cette fois pour aller où ? On ne sait pas, c'est encore un peu flou. On rejoint un groupe d'espagnols pour se diviser les frais du tuktuk et c'est parti pour une dizaine de minutes. Et on nous déposera pour le coup à une vraie station de bus à Boqueo, au sud de la ville de Waxhile. Ici on se renseigne, on essaye de demander autour de nous, tout est écrit en laotien, on ne comprend rien. Mais on finit par opérer notre minibus qui part en direction de Luang Namta. Donc le bus part dans environ une heure, on a le temps d'aller s'acheter à manger. Pareil, il y a 2-3 restaurants en face de l'arrêt de bus, on commande, on reçoit notre repas. Et là on voit tout le monde s'activer autour du minibus en question. Alors vite vite vite, on finit et on fonce. Le conducteur charge nos backpacks sur le toit du minivan. Il sangle le tout comme il peut et c'est parti. on monte dans notre cinquième transport pour arriver enfin à destination en fin d'espère on vérifie quand même de temps en temps si nos sacs sont toujours là mais bon en asie on aura appris qu'il faut faire confiance et qu'il faut être patient quelques heures plus tard on arrive enfin à la gare routière de luang nam tha parfait super mais en fait non on voit sur la map quand la gare routière est assez excentrée et on doit pendre un dernier toutouc pour rejoindre la ville. Il est 16h, franchement on pourrait crier victoire d'avoir franchi 300 km à peu près en 7-8h, au vu de l'état de la route, des transports qui se sont plutôt bien enchaînés. Pour comparer au Népal, il nous est arrivé de mettre 10h en bus pour parcourir juste 150 km, en comparaison en France on met moins de 2h environ. Bon, tout ça pour dire que non, en fait, on ne peut pas créer victoire parce qu'une fois qu'on est arrivé, impossible de trouver notre hôtel. On a réservé notre hôtel via une agence locale avec qui on a organisé un trek et en fait, c'est eux qui ont réservé notre hôtel. Donc sur map, l'agence, elle est là et en fait, sur place, elle n'est pas là. Alors on pousse toutes les portes du centre-ville, rien. Il faut imaginer une toute petite ville, donc on fait le tour une fois, deux fois, trois fois. Et le pire c'est que quand on demande aux gens Est-ce que vous connaissez telle agence ? Ah non, non, on ne connaît pas. Puis on se dit qu'on a dû tomber sur une arnaque, on ne comprend pas trop. En plus, on achète très rarement des cartes SIM locales, donc on n'a pas d'internet pour les contacter directement. On demande de la Wi-Fi partout où on peut, soit ils n'en ont pas, soit ça ne fonctionne pas, enfin ce n'est pas aussi facile de trouver de la Wi-Fi. Et au bout de, je ne sais pas, peut-être deux heures, on capte enfin et on reçoit un message de notre guide qui nous dit Je suis à tel hôtel, je vous attends On a choisi comme ville d'arriver Luang Namta d'abord parce qu'on est arrivé au nord de la Thaïlande, mais aussi parce qu'on sait que c'est une zone du pays qui est connue pour ses paysages naturels préservés et ses minorités ethniques, notamment les Khmu. Et c'est comme ça qu'on a organisé avec une agence locale une sortie de trois jours qui va nous amener jusqu'au village de Nalanua, qui compte majoritairement des membres de l'ethnie Khmu, à travers la jungle et plus précisément le... parc namha le lendemain de notre arrivée on retrouve notre guide et on se met en route pour le point de départ du trek en chemin on fait une halte dans un marché magnifique très animé très coloré les étals sont abondamment fourni s'est rangé de façon impeccable on s'y enleve les allées on voit des volailles des poissons des fruits légumes arachides enfin il ya de tout Et on le sent, on le sent très bien parce que ça prend au nez, c'est assez puissant. On est ravis de s'arrêter ici, on adore visiter ces lieux, surtout quand il s'agit de marchés traditionnels comme celui-ci. On voit clairement que ce n'est pas une attraction touristique, c'est vraiment authentique. On peut observer la culture locale, les échanges, les attitudes, même l'artisanat local. C'est vraiment des endroits qu'on trouve toujours très très riches. On essaye de repérer les spécialités locales, alors souvent on nous fait goûter des nouveaux fruits et on tombe sur des seaux remplis de gigantesques crapauds vivants, ce qui amuse beaucoup les locaux parce qu'ils voient qu'on n'est pas du tout habitués. Malgré comment j'étais cornouille en France, je peux vous dire que ça n'a rien à voir. Alors on fait nos courses tranquillement, on achète du poisson frais, du riz, plusieurs salades préparées, un mélange de piments. et on se remet en route. Arrivé au pied du village d'où part le trek, on rejoint un second guide qui s'appelle Cro et on se met enfin en marche. On traverse ce premier village, ou plutôt quatre maisons en bois sur Piloti, puis une rivière grâce à un petit pont et on se retrouve au milieu des rizières en terrasse entourées par la jungle. Alors là, il est beau, il est vert, il est haut, prêt à être repiqué. On voit des agriculteurs travailler, comme souvent la musique à fond toujours. On passe aussi par des zones qui ont été complètement brûlées le mois dernier pendant la saison sèche, qui correspond aussi à la période des brûlis. Donc les brûlis c'est une méthode d'agriculture connue partout dans le monde, mais très courante au Laos et particulièrement dans les régions montagneuses où l'on se trouve. Le terrain ici il est souvent difficile à cultiver, et c'est pourquoi en fait ils utilisent des méthodes agricoles. plus intensif. D'ailleurs on est bien content de ne pas être au Laos pendant cette période parce qu'il y a des zones où c'est presque invivable, ça provoque à certains endroits des énormes nuages de fumée qui dégradent carrément la qualité de l'air, qui t'empêchent presque de respirer et aussi d'un point de vue visuel, franchement ça gâche un peu le paysage. Donc un peu plus loin on pénètre dans la jungle et là il n'y a aucun doute on est bien dans les tropiques. On est entouré par des bambous géants, des bananiers, des fougères, des arbres avec des lianes qui s'élèvent à des hauteurs impressionnantes. La végétation est incroyablement dense, parfois elle est si épaisse qu'on ne voit même plus le ciel au-dessus de notre tête. En arrière-plan, on a aussi le chant continu des cigales, des criquets qui se mêlent aux mélodies des oiseaux. Parfois on entend même les appels perçants des calahots. Il y a des petits cours d'eau aussi qui serpentent le paysage. Donc là, on a vraiment la sensation d'avoir plongé dans un autre monde. Quelque chose sort tout droit de Jurassic Park. Donc on doit être les premiers randonneurs de la saison. Le sentier, il a complètement disparu pendant les dernières fluies. Donc il y a nos deux guides armés de machettes qui nous ouvrent le passage devant nous. Et on arrive à un endroit où il faut un peu escalader, il y a un cours d'eau, ça glisse un petit peu, et là on se fait attaquer par un essai de guêpe. La panique ! Nos deux guides sont en short et en claquettes, bien sûr, parce qu'ils ont piqué plusieurs fois. Nous on reste à l'écart, on réalise à peine qu'on n'a pas pris notre aspi venin. Bon, on ne sait pas si ça aurait été efficace, mais en tout cas, c'est trop tard. Croc en deux-deux, il improvise une torche, il prend des feuilles séchées, pam ! Il fout le feu au nu. En tout cas, il enfume le nu. Nous, ça nous permet de grimper à toute vitesse. Et on passe in extremis. On ne se fait pas piquer. Et on est bien content parce qu'on ne sait pas si on est allergique aux piqûres. Et ce n'est pas du tout le moment de le savoir au fin fond de la jungle laotienne. On continue notre chemin jusqu'à atteindre un point en hauteur où un homme nous attend. Un feu crépite déjà, non sans l'heure du déjeuner, et on voit que tout est prêt pour qu'on puisse mettre notre poisson acheté ce matin à griller sur le feu. Donc c'est vrai que malgré nos efforts, la communication pour l'instant avec les guides reste assez limitée. On tente de participer comme on peut à l'organisation. Donc Lucas reste avec les hommes près du feu et surveille le poisson. Moi je pars avec un autre guide prélever des feuilles de bananier qui serviront de plat et d'assiette pour le repas. On essaie vraiment d'imiter leurs gestes pour montrer vraiment notre bonne volonté de participer. Et une fois à table, c'est vraiment un festin. On découvre le sticky rice. Plus belle découverte culinaire, je crois, pour ma part, vraiment, j'en suis fan. On découvre aussi la salade de fleurs de bananier, la salade de mangue. Et vraiment, tout est délicieux, tout est frais, c'est plein de nouvelles saveurs, on se régale. On voit aussi, on repère le piment, mais on ne va pas encore le tester. Et donc, en les imitant, on mange à la façon laotienne. Donc, on est installé sur une... table construite avec des troncs de bois et ce qu'ils avaient sous la main et on mange avec les doigts donc on pique un peu de tout pour essayer de mélanger les saveurs et franchement c'est le kiff après le déjeuner on reprend la marche et en chemin notre guide nous montre plein de différentes plantes donc celle utilisée à médecine comme l'eucalyptus ou celle encore qui sont comestibles Donc on va goûter des fruits sauvages comme le longan, un fruit similaire au litchi. Et aussi on s'amuse à repérer les traces de sangliers, à repérer les lézards, les papillons et les différentes variétés d'oiseaux. En milieu d'après-midi, on rentre dans le centre d'une petite rivière. On continue et puis on se baisse un peu comme ça pour passer à travers les feuillages. On tombe sur une prairie entourée par la canopée. C'est vraiment magnifique, c'est d'un vert éclatant, c'est paisible, c'est bercé par le chant des oiseaux. C'est vraiment un lieu féerique. On s'arrête comme ça, on observe, il y a même des petits papillons. Franchement on dirait un film, on dirait un endroit sorti d'Alice au Pays des Merveilles. C'est assez grand, donc au centre de la clairière il y a deux cabanes traditionnelles, l'une qui sera notre chambre. Et l'autre qui sera la cuisine et le dortoir pour nos deux guides. Il y a aussi une table en bambou et un endroit pour faire du feu. Donc c'est vraiment très très très sommaire. Il faut imaginer juste des cabanes en bois. En fait il n'y a pas de... il y a juste une moustiquaire qui sert de porte et un tapis très fin qui sert de matelas. Au niveau des ustensiles de cuisine, ils ont apporté juste quelques cuillères, une bassine et une poêle. C'est très sommaire, mais en fait, il y a tout ce qu'il faut pour vivre ici. je sors mais en tout cas, les millions de dollars, il y a le vif. Et puis, ici, c'est la chambre. On rase les légumes. Là, on a nettoyé un peu le camp ici. On a mis les herbes. Le travail continue. Il est heureux. Il a lavé les légumes. Il en est bien. Et qu'il est plus beau. On va en parler ce soir. C'est un campement de rêve donc on reste tous actifs quand même. Moi je m'en vais nettoyer et préparer les légumes. Notre fait la cueillette pour le soir. Donc on va décrocher des fleurs de bananier et on cueille aussi du piment frais qu'ils ont fait pousser proche des habitations. Alors il y a Cro qui tisse un panier pour remplacer celui qui est troué. Ensuite on finit de cuisiner ensemble, il nous montre comment on aère le riz et on se met à table. À la fin du repas, il y a les déguides qui commencent à nous montrer le piment et on se dit bon allez il va falloir se lancer. Ils ont un petit sourire en cours, on se dit c'est pas bon signe, c'est pas trop bon signe. Et on y va. Et purée, c'est le feu, ça nous arrache. On essaye de rester digne, tu vois, mais franchement, on a les yeux qui brillent, on salive, on a de l'eau, mais on sait que c'est pas forcément super efficace. Et on leur dit, mais comment vous faites ? Vous mangez ça à longueur de journée et tout, mais ça va pas. Et en fait, ça leur arrache à eux aussi, mais c'est comme ça, ils ont l'habitude, ils aiment ça, quoi. Donc la soirée, c'est sans cours, on fait la vaisselle, on fait notre toilette dans la rivière. On installe notre... petit tapis qui nous servira de matelas et on se prépare à passer une nuit, pas sous les étoiles mais presque. Donc c'est super atypique pour nous, ça nous fait carrément oublier un peu l'inconfort si je puis dire et on s'assoupit avec le bruit de la faune et pendant la nuit on se réveille à plusieurs reprises, on entend des bruits d'animaux, des grattements, des pas, des grognements et on se dit ouais, on n'est pas tout seul là. Et à partir d'un moment, je commence un peu à débloquer. En fait, j'entends des bruits, j'entends des pas. Et je me dis, mais c'est quoi ces bruits ? C'est des pas. J'entends ça de façon très, très claire. Et je me dis, mais je commence à faire une fixette dessus. Et j'imagine qu'il y a des gens qui marchent autour de la cabane. Alors je me dis, non, mais t'inquiète, c'est les guides. Ils sont certainement partis. Enfin, ou le guide qui est certainement parti aux toilettes. Donc les toilettes c'est une cabane à 20 mètres du campement avec des araignées grosses comme la main, t'as pas trop envie d'y aller et je continue, je continue d'entendre des pas et je me dis mais c'est quoi ? Et je pense que je commence à me faire des films et je me dis mais s'il y a quelqu'un qui tourne autour de la tente c'est pas bon signe, il y a un problème, il veut nous tuer ou quoi ? Et j'essaye de réveiller Lucas, je lâche des grands Lucas, Lucas, réveille-toi ! et tout. Il y a quelqu'un qui marche autour de notre cabane et lui, rien du tout. Il dort trop bien. Et puis, j'arrête de vriller et je me rendors aussi. Évidemment, la nuit passe, il n'y a personne qui a essayé de nous tuer avec une machette, comme je l'imaginais. On se réveille, on prend un café avec les guides et au moment de partir, il y a Cro, donc mon présumé tueur, qui nous donne des mugs et des baguettes en bambou qu'il a fabriquées main. Il a pris le temps de fabriquer ça pendant la soirée, on ne l'avait même pas vu faire. Et donc en guise de cadeau de revoir, là je me dis mais purée, toi t'étais vraiment la pire. Tu t'imaginais qu'il voulait nous tuer alors qu'il nous a confectionné des trucs splendides. D'ailleurs qu'on va garder toute notre vie, ça nous a trop touché. Et on ne savait pas non plus qu'il allait nous quitter, qu'il n'allait pas nous suivre jusqu'au village. Donc on se dit au revoir, trop ému. Et on espère qu'on va le recroiser pendant le séjour, mais ça verra que non. Donc cette deuxième journée à travers la jungle, elle ressemble un peu à la première. Notre guide se donne du mal pour nous frayer un chemin avec sa machette. C'est un peu sportif, il faut monter de l'autre côté d'une colline, donc le terrain n'est pas très stable. On ne sait pas trop où on met les pieds, on glisse, on tombe, on essaie de s'agripper au tronc pour se hisser et avancer. On fait attention aussi au tic qu'on retire à plusieurs reprises de nos chaussettes. On essaye tant bien que mal de repérer des gibbons ou des macaques qui on a lu sont présents dans le parc. Donc on essaye de rester le plus discret possible, d'être attentif. On chuchote, on essaye de pas trop parler. Mais en fait, non on verra rien, c'est hyper dur de les apercevoir. Faudrait rester plusieurs jours postés quelque part dans le parc et c'est pas le projet. En chemin, le guide nous donne plus d'infos sur le village et les habitants qui vont nous accueillir ce soir. Donc il nous explique qu'on va arriver dans un village appelé Nalanua, composé principalement de l'ethnique Mu. Donc personne ne sait qu'on arrive parce que les habitants ils n'ont pas de moyens de communication, donc ils n'ont pas de portable, si oui pas forcément de réseau, et d'ailleurs ils n'ont pas non plus l'eau courante ni l'électricité. Donc ils nous expliquent qu'en raison de leur isolement et de leur mode de vie traditionnel, qui est un choix, c'est un choix, les habitants quittent rarement le village. Par exemple, ils nous expliquaient que les enfants quittent le village pour la première fois autour de l'adolescence, vers 13 ans, pour aller à l'école ou pour commencer à travailler ailleurs qu'au champ. Déjà parce que l'accès il est difficile aussi, les routes elles peuvent être escarpées, voire impraticables, surtout pendant la saison des pluies. Et surtout parce que les habitants aussi pratiquent une agriculture de subsistance, donc qui les rend autonome et qui leur évite de se déplacer souvent en ville. Donc ils utilisent tout ce qui est ressources naturelles environnantes pour se nourrir, construire leur maison, pour la médecine, pour tout quoi. En entendant ça, on ressent une légère pression, on se demande si on ne va pas les déranger, on espère être les bienvenus. Arrivé comme ça à l'improviste on se dit qu'ils travaillent sûrement et qu'ils n'avaient pas prévu de recevoir. Et comme on sait que le village il n'est pas très très touristique, les visites elles sont assez réglementées, il n'y a pas des centaines de visites par an donc ils ne nous attendent pas forcément. En même temps on est impatient d'arriver, de mieux comprendre comment le village s'organise autour du travail, des croyances, des habitudes, on est hyper curieux. Et ouais, on se sent un peu comme dans Voyage en Terre Inconnue, à une grande différence près. Eux, ils ont l'habitude de recevoir l'expérience de l'inconnu et ce sera un peu à sens unique. Vers 15h, on arrive en hauteur, on a une belle vue dégagée et panoramique sur la vallée. On aperçoit donc le village au milieu des rizières, c'est très très beau, on distingue bien les maisons en bois surpilotées avec leurs toits colorés, au milieu d'un paysage vraiment très vert et vallonné, donc c'est vraiment magnifique. On s'approche du village, on entend la musique, on se doute sans qu'on n'est pas loin des agriculteurs qui travaillent toujours en musique. On traverse les plantations d'Evea aussi, donc les arbres dont la sève et le latex, qui est utilisé pour produire le caoutchouc. Donc le guide nous explique que cette culture est de plus en plus fréquente, car plus rentable, mais qu'elle remplace aussi les exploitations de subsistance, donc le riz, le tubercule, les fruits, les légumes, ce qui peut créer parfois des conflits sociaux. On ne sait pas si c'est le cas en Alanois, mais on sait que ça peut arriver. Juste avant d'arriver, on voit aussi des offrandes au sol, devant des terrains agricoles ou des arbres anciens. Ils nous expliquent que ça correspond à des pratiques animistes, qui est la religion des Khme, basée sur l'idée que tout, y compris les plantes, les animaux, les objets inanimés, les phénomènes naturels, possèdent une âme ou un esprit. Et donc ces esprits sont vénérés par les habitants et respectés. pour assurer leur bienveillance et éviter leur colère. Donc ça rajoute vraiment un côté hyper mystérieux à cet endroit qu'on a vraiment hâte de découvrir maintenant. En arrivant aux portes du village pour le coup c'est très calme, il n'y a pas un chat, on croise plus de volailles que du même pour l'instant, on marche à travers les maisons, il n'y a pas vraiment de rue d'ailleurs à part les maisons il n'y a rien, c'est hyper sommaire, il y a juste quelques feux. En tout cas, des traces de feu devant les maisons. On passe devant une maison. Il y a un petit groupe de personnes âgées qui se reposent à l'ombre, allongées sur des tables en bambou. Ils nous regardent, mais ils ne nous prêtent pas vraiment d'attention pour autant. Donc, ils nous fixent un peu. Et puis, ils retournent à leur discussion. On ne sait pas trop si on les dérange, si on est les bienvenus. Mais bon, on avance jusqu'à la maison où nous allons dormir ce soir. Et pareil, personne. On ne s'inquiète pas, il est 15h de l'après-midi, donc la famille doit sûrement travailler. On repère une petite rivière près de la maison et on se dit qu'il serait temps d'aller se rafraîchir un petit peu. Donc à cet endroit, la rivière, elle fait comme une berge. Donc on est côté village, ça fait comme une berge. Et de l'autre côté, il y a directement la jungle, ça fait un mur végétal. C'est directement la colline en face, donc on se baigne. Et là on voit un enfant arriver, puis deux, puis dix. Là ils font tous dans l'eau, donc il y a les plus téméraires. On voit qu'ils nous montrent un peu leurs saltos, ils font des bombes, ils traversent la rivière et ils sautent depuis les arbres. Et puis il y a des tout petits aussi, plutôt craintifs, mais bon, il doit y avoir trois ans même pas. Et tout le monde se baigne. Il y a vraiment une bonne ambiance. On voit qu'ils nous regardent un peu, qu'ils nous jugent. Et là, on lance une chasse au goût, un jeu universel qui fonctionne toujours. Là, c'est vraiment l'excitation générale. Tout le monde se met à jouer, à crier, à rire. On se fait attaquer. Et puis, c'est gagné. On s'est fait des amis. On passe une heure dans l'eau à jouer, à faire des batailles d'eau. Il y a Lucas qui les propulse depuis ses épaules, on fait des pyramides, c'est à quoi la rivière ? Il y a les petites aussi sur la rive qui tissent des paniers. Donc on passe le moment avec tous ces enfants, on prend des photos, ils adorent se voir sur les clichés donc ils jouent un peu la comédie, c'est vraiment drôle à voir. En fin d'après-midi on décide d'aller visiter un peu le village, donc il y a un marchand qui s'est installé au milieu, autour des maisons. Il vend des vêtements, c'est qu'il attire une petite foule et c'est l'occasion pour nous d'observer un peu la population. On s'arrête quelques minutes et ouais on... On voit les négociations, comment les gens se comportent entre eux. Les échanges sont calmes. On trouve les adultes, à l'inverse des enfants, très fatigués, voire usés. C'est vrai qu'ils ne sont pas vraiment chaleureux, un peu nonchalants. Ça ne fait pas un beau portrait comme ça, mais c'est vrai qu'on s'imagine très facilement que la vie n'est pas facile ici. C'est vrai qu'ils ont un peu le regard... perdus, les épaules baissées. Et au loin on voit un des petits garçons qui avait avec nous dans la rivière tirer un buffle par une corde et on se dit qu'il doit certainement travailler donc on le suit. Et ouais en fait il déplace les bêtes dans la rivière donc Lucas l'aide à faire avancer les buffles. C'est hyper impressionnant ces grosses bêtes à côté de lui, il doit avoir 9 ans. Et il est vraiment touchant, il a vraiment un regard bienveillant. Il est aussi un peu amusé qu'on soit là à l'aider, un peu fier. Donc il nous prend les devants. De toute façon, il n'a pas besoin de nous. On voit qu'il a des gestes sûrs. Ça nous fait plus plaisir à nous qu'autre chose de l'aider. Et on passe un moment ensemble. Pendant que Lucas aide dans l'eau, il y a aussi deux hommes qui viennent pêcher au filet juste à côté. Il y a un autre qui traverse la rivière via un pont suspendu en très très mauvais état. On pensait même qu'il était hors service. Je ne m'imaginais pas qu'on pouvait monter sur ce pont. Et donc on comprend que dans cette rivière, on y pêche, on fait la vaisselle, on lave les vêtements, on se lave, on y joue aussi. Elle est vraiment centrale dans la vie du village. Et moi, je suis un peu en retrait, j'observe la scène et je prends des photos et franchement, je dis mais... Mais ouah, c'est... C'est incroyable quelle chance d'être là, d'observer tout ça. J'ai vraiment l'impression d'observer un tableau vivant, j'en crois pas mes yeux. En fin d'après-midi, on passe devant l'école du village, pareil, en très mauvais état, on pense qu'elle porte encore les séquelles des dernières pluies. C'est les vacances, donc on ne sait pas s'il y aura des rénovations ou pas. Et devant l'école, il y a un groupe... de jeunes hommes qui jouent un mélange de volley et de foot, donc on les observe au moment, et pareil, ils ne nous calculent pas trop, donc on a un peu l'impression d'être des fantômes dans ce village. Ce n'est pas désagréable, au contraire, on a plutôt l'habitude d'être tout le temps sollicités en Asie, et là, c'est vrai qu'on peut avoir le temps d'observer tout, on a vraiment l'impression d'être au milieu de... de la vraie vie laotienne et pas d'être dans un lieu touristique où on aurait tendance à être très sollicité donc c'est plutôt agréable On retourne chez notre famille d'accueil. On retrouve donc nos guides qui sont au fourneau avec la mère de famille. Les deux enfants sont là aussi. Je crois que le garçon a 11 ans et la petite fille a 4 ans. Le père est encore au travail, donc on salue la famille. La mère, elle est vraiment douce, très souriante, timide. Elle semble jeune en fait. Et oui, en discutant au cours du repas, on se rend compte qu'elle n'a pas 30 ans, elle a 29 ans. La maison elle est vraiment brute, elle est faite de béton, de tôle et de bois. Donc il y a trois pièces, la cuisine qui est la plus grande, puis deux chambres. Et dehors il y a une terrasse qui sert de salon avec la salle de bain et les toilettes qui sont un peu plus loin, à quelques mètres de la maison. Dans la cuisine il y a le feu qui a même le sol, en quelque sorte avec trois casseroles suspendues et voilà. très sommaire, il n'y a même pas de table, il n'y a rien. Et puis la plupart du temps, on se tient accroupi. Il y a juste une table dehors qui sert de table à manger. Pendant le repas, on en apprend davantage sur leur vie, donc on avait bien compris qu'il est difficile. Ici, on comprend qu'on devient adulte très vite. Il y a les enfants qui veillent les uns sur les autres dès leur plus jeune âge. Les femmes se marient jeunes et donnent naissance vers 17 ans, quelque chose comme ça. Et ensuite, elles travaillent aussi au champ. Donc, ils nous expliquent un peu leur religion, l'animisme, qui régit quand même beaucoup la vie du village avec des prières, des cérémonies, des rituels pour chaque maison, par exemple, chaque nouveau champ, chaque récolte, et aussi pour soigner les maladies. Donc, il y a un chaman qui joue un rôle hyper important. en tant que médiateur entre les humains et les esprits. C'est une religion où on pratique des sacrifices, animaux bien sûr, plus trop d'ailleurs, plus trop comparé à avant, et des sorts. Donc cette religion on a du mal à la comprendre, elle est très très loin de nous, de notre culture, c'est pas ce dont on a l'habitude donc c'est difficile à imaginer. en pratique on a eu milliards de questions mais bon on n'a pas vraiment le temps de de de les poser on n'a qu'une soirée on n'a pas le temps d'en apprendre davantage par contre on en saura plus plus tard dans notre voyage et j'aurai certainement l'occasion dans une autre épisode de vous en raconter plus la nuit est tombée on entend de la musique de l'agitation et le kit nous dit que c'est des Les enfants qui apprennent à danser. Donc on va vite voir ce qui s'y passe. Et là on retrouve tous les enfants rencontrés l'après-midi, plus d'autres. Ils se sont installés comme une scène, donc des bancs en forme de cercle avec des spots à énergie solaire, une sono. Et ouais, il y a deux filles qui font l'épreuve de danse en gros. Donc là on est au spectacle, on est trop bien. C'est très beau à voir. D'abord, il y a les tout-petits qui dansent, les garçons et les filles, sur une musique traditionnelle. On repère même notre amie au fond qui danse, juste avant qu'il menait les buts. C'est émouvant, on trouve la musique très mélancolique. Quand on les voit faire, on a direct envie de pleurer, c'est bête. Mais je pense qu'on sait qu'on va vite quitter cet endroit magnifique et on est déjà émus. Ensuite, il y a les plus grands qui dansent sur des musiques un peu plus modernes. Ça dure un moment comme ça et on va passer presque plus d'une heure à les observer danser. C'est vraiment un moment suspendu. En fin de soirée, on va se coucher. Là, on croise le père qui rentre de sa journée de travail complètement ivre, mais ivre mort. on est un peu gêné, on s'attendait pas à ça on voit que lui aussi après tout on sait pas trop s'il nous capte mais c'est vrai qu'il a le pantalon complètement débraillé il arrive pas à parler, on voit qu'il a le regard complètement agarre on est un peu gêné pour lui donc bien sûr on fait comme si de rien n'était et on va au lit en fait le guide le lendemain il s'excuse un peu à sa place on attend pas ça mais Il nous explique que vu que la vie ici est vraiment compliquée, les hommes boivent beaucoup surtout. Avant, dans les années 2000, c'était la consommation d'opium qui était très répandue, surtout dans cette région du Laos, de par les conditions géographiques et climatiques qui sont idéales pour la culture du pavot et qui constituaient une activité économique importante pour eux. Donc depuis le Laos a mis en place des programmes pour éradiquer complètement les cultures d'opium et la consommation qui est désormais interdite et très très très sévèrement punie comme toute drogue d'ailleurs. Donc le matin on se lève, on prend un petit déj avec le fils, on joue aux cartes ensemble, on lui apprend le solitaire, on passe un petit moment privilégié avec lui. Et avant de partir le guide... a prévu de nous initier au tir à l'arbalète avec quelques hommes du village et donc on tire des flèches sur une cible on aurait pu faire ça toute la matinée c'était trop bien et les hommes nous expliquent en fait qu'ils utilisent toujours cette chasse cette méthode pour chasser donc du petit gibier comme des rats des champs voire des petites biches et ensuite on passe aussi un moment avec deux mamies qui nous apprennent à piler et à vanner le riz. Donc en gros, le pilage consiste à utiliser un mortier et un pilon en bois pour enlever la coque extérieure du riz, qui doit se faire avant la cuisson. Donc les deux femmes nous montrent comment le faire, et puis après à nous d'essayer, mais franchement c'est pas facile, le pilon il doit faire ma taille, c'est hyper lourd, aller voir faire on dirait que c'est hyper facile, mais on voit qu'elles ont fait ça toute leur vie, c'est l'expérience qui... parle. Donc après le pilage on est initié au vannage qui consiste à enlever maintenant les coques qui ont été séparées des graines de riz. Donc pour ça on utilise un tamis en bambou, on secoue le tout et en fait le vent va passer à travers le riz et les coques et va permettre d'enlever du tamis les coques donc les parties les plus légères ce qui va permettre aux graines de riz plus lourdes de retomber sur le tamis. Là c'est les canards et les poussins et tout ce qu'il y aura de tout qui arrivent en masse pour manger les coques au sol et d'ailleurs qui prennent un méchant retour par les deux mamies. Et puis il est déjà temps de dire merci et de quitter la famille, de dire au revoir à tout le monde. En plus il s'est mis à pleuvoir donc on ne traîne pas trop, on va vite chercher des sortes de ponchos en plastique dans une cabane qui sert de supérette et on s'en va. On est aux portes du village. On est en hauteur, on se retourne une dernière fois pour dire au revoir à ce lieu. D'un haut, on voit des tout petits, tout seuls jouer dans la rivière ou jouer pêcher, laver, on ne sait pas trop. Et puis on s'enfonce à nouveau dans cette jungle très dense avant de retrouver le goudron 4 ou 5 heures de marche plus tard. On a pris un chemin beaucoup plus court pour le retour où un homme nous attend avec un van et... pour nous ramener à Luang Nam Tha. Le retour en pratique a été aussi court que dans ce récit. Je me rappelle quand on est sorti de la jungle, comme par une petite porte naturelle formée par la végétation, et d'un coup tu es au bord d'une route goudronnée, passante, avec quelques voitures, scooters, ça a été assez brutal. La première chose qu'on retient, c'est que ça a été beaucoup trop court. On a quitté la famille et le village avec beaucoup d'émotions, on était super émus. Malgré la pluie, on a essayé de regarder partout autour de nous sur ces derniers mètres pour essayer de se rappeler de chaque détail et espérer vraiment les mémoriser profondément. Puis c'est difficile de ne pas se demander s'ils sont heureux, quels sont leurs rêves à tous ces enfants, est-ce qu'ils en ont ? Est-ce que leur vie ne pourrait pas être un peu moins rude ? En même temps, on respecte énormément leur choix de mode de vie traditionnel, ancestral, qu'ils protègent eux-mêmes. Mais voilà, est-ce que c'est un choix pour tout le monde ? Est-ce que ce n'est pas encore une forme de pression des anciens ? Notre passage a été bien trop court pour se rendre compte ou discuter de ce genre de sujet avec eux. En tout cas, on est vraiment heureux d'avoir croisé la route de ces gens, d'avoir appris qui sont les Khmus. On garde précieusement en mémoire leurs sourires, les échanges. Je pense que ce n'est pas adapté si je parle de leçons apprises en trois jours. Mais c'est vraiment ce genre d'expérience qui doucement peut faire évoluer ta vision des choses. Ça peut être sur le travail, sur l'éducation des enfants, sur les priorités, sur les besoins. Et même... ta relation avec la nature. Voilà, c'est la fin de ce deuxième épisode. On espère que ces quelques minutes t'ont fait voyager et peut-être même donner envie d'en apprendre plus sur cette communauté. Si tu as des questions, n'hésite pas à me contacter sur les réseaux sociaux. Je me ferai un plaisir d'essayer d'y répondre. Pour soutenir la chaîne, retrouve le podcast sur la plateforme de ton choix. Abonne-toi ! et laisse-nous une note. 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