Description
Ecoutez Thomas Baron alias Bref Wine sur le thème de l'influence et le vin. Un thème très enivrant.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Description
Ecoutez Thomas Baron alias Bref Wine sur le thème de l'influence et le vin. Un thème très enivrant.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour, bienvenue dans le podcast 3 verres et un micro, présenté par Maïlis, Jeanne et moi-même Alicien. Aujourd'hui, nous avons l'honneur de recevoir notre premier invité. Salut. Tu peux te présenter en quelques phrases ?
Déjà, c'est un honneur d'inaugurer ce podcast. C'est un plaisir d'y participer. En quelques mots, je m'appelle Thomas Baron, je suis passionné de vin depuis plusieurs années. Je ne viens pas du tout du milieu puisque je suis juriste de formation et j'ai fait plutôt une carrière dans la finance d'entreprise. Et j'ai monté, il y a cinq mois maintenant, un compte. un compte Instagram qui s'appelle Brefwine, qui s'est hissé parmi les comptes d'influence avec la plus grosse communauté en France. On a fait 66 000 abonnés en quelques mois, sans aucun achat média, je précise, sans achat de followers, etc. C'est uniquement de l'organique. C'est un plaisir et c'est vraiment un bonheur pour moi de réussir à bosser dans le vin. C'est un peu un rêve qui se réalise.
Dans tous nos podcasts, on commence toujours par une dégustation d'un vin qu'on a choisi. Je vais rapidement présenter le vin et après on va en parler ensemble sur nos impressions.
Avec plaisir.
Aujourd'hui, c'est un vin qui est un peu spécial parce que c'est le premier vin qu'on a dégusté toutes les trois quand on a décidé de créer ce podcast. C'est un Bourgogne Blanc 2022 du domaine désertaux ferrants. C'est un domaine qui est vers Corgolin, tout près de Bonne. Il travaille sur environ 20 hectares avec des vignes d'environ 30 ans d'âge. C'est un domaine qui a été transmis de père en fils et aujourd'hui c'est Vincent, sa sœur et sa femme qui dirigent le vignoble. Et lui, sa trame, c'est de travailler un peu comme à l'époque et de conserver des cépages oubliés. C'est quelque chose qui lui tient vraiment à cœur. Aujourd'hui, ce vin, c'est un assemblage de pinot blanc à 80% de 20% de chardonnay. Et rapidement, on va pouvoir le décrire, on retrouve à l'œil une robe hors blanc un peu brillante. C'est un vin qui est plutôt limpide et au nez, je vais peut-être vous laisser donner vos premières impressions.
Thomas ?
Déjà, merci de me servir un Bourgogne alors que je suis bourguignon. J'apprécie le geste. Moi, ce qui me marque vraiment, c'est qu'au nez, ça appelle vraiment les huîtres. Ça a un côté hyper salin, ça sent la mer. Je n'ai pas encore dégusté, j'ai juste eu le nez. C'est vrai que pour un Bourgogne, on est un peu décontencé parce qu'on ne sent pas le chardonnay. On n'a pas toute cette chaleur du chardonnay, surtout sur un mélisier massé chaud comme 2022. Effectivement, c'est très salin, il y a pas mal d'amers. J'ai l'impression qu'il y a très peu d'élevage dessus, voire pas du tout. C'est pas du tout marqué par le fût. C'est intéressant, c'est hyper fruité, c'est très sympa. Je continue à avoir envie d'une douzaine d'huîtres là-dessus et quelques petites palourdes crues.
Et en accord, mes vins, ils proposent de la charcuterie, des crustacés, ou même des pâtes avec du fromage. Je sais pas ce que toi tu verrais d'autre.
Un beau fromage bon union, complètement. Le blanc se marie extrêmement bien avec le fromage. C'est un peu mon dada de faire des accords vin-fromage. Je suis un passionné de fromage. J'ai failli ouvrir une fromagerie il y a quelques années. Vin-fromage, c'est des beaux accords. Et je viens de sortir une vidéo là-dessus avec un meilleur sommelier du monde qui s'appelle Philippe Forbrac. Je suis honoré qu'il ait pu participer à une de nos vidéos. C'est un plaisir de boire ça, effectivement, avec un... C'est un beau petit fromage de Lyon, ça peut être sympa.
Ok. Du coup, aujourd'hui, on va parler de l'influence dans le monde du vin, un petit peu. On a remarqué que de plus en plus, il y a des influenceurs qui parlent du monde du vin, notamment avec l'arrivée du Covid, parce qu'il y a des changements de monde de consommation. On a des gros influenceurs, je pense que tu les connais, un peu Rouge aux lèvres, Sip My Crap ou Émile Codens.
Bien sûr.
Et du coup, on va te poser quelques petites questions, voir ce que tu penses de ce milieu, comment il évolue.
Avec plaisir.
Et du coup, la première question ?
La première question, est-ce que tu pourrais nous raconter un petit peu comment tu es déjà venu dans le milieu du vin,
dans le domaine du vin ? Alors le milieu du vin, moi je suis bourguignon encore une fois, donc j'ai fait mes études de droit à Dijon. Je ne viens pas d'une famille qui est très intéressée par le vin. Mon père boit un peu de vin, il déguste d'ailleurs assez bien, mais c'est quelqu'un qui vient d'un milieu très modeste, donc on a toujours bu des petits vins à la maison. Et ça n'a jamais été vraiment une grande passion familiale. et j'ai rencontré un de mes meilleurs amis. à la fac de Dijon, qui lui, pour le coup, est un vrai passionné de vin. Et alors que je n'y connaissais rien du tout, il m'a fait déguster des trucs qui sont improbables. J'ai goûté des Chamboles Musini, Premier Cru, les Amoureuses de chez Roumier. On a bu des trucs de fou ensemble. Et je ne m'étais jamais vraiment intéressé à ça, parce que j'ai ce truc un petit peu particulier où je ne peux pas me mettre dans un domaine si je ne peux pas le maîtriser entièrement. À partir du moment où je me mets dans un sujet, je le travaille à fond pour vraiment comprendre toutes les... La particularité est vraiment d'aller au fond du sujet, et comme le vin c'est un sujet qui est extrêmement vaste, je ne me voyais pas de le faire. Et un jour, ce fameux ami Antoine m'a invité à une dégustation en Bourgogne. Je m'en souviendrai toute ma vie, c'était à Givry, dans un domaine qui s'appelle le Clos du Célieau aux Moines, qui est dirigé par M. Pascal, qui est l'ancien dirigeant de Moët & Chandon NSI, et qui est ingénieur agronome de formation. Et on arrive, donc on a une dégustation, alors que lui, il ne fait jamais de dégustation, et on va déguster chez lui, et on se retrouve sur les hauteurs de Givry, on est une petite dizaine, je suis encore auditeur financier, donc en costume cravate, donc on est encore sur une autre époque, et il commence à nous expliquer en fait l'histoire du domaine, et des moines cisterciens, etc. En fait, le domaine du Clodus Heliomone, c'est un ancien monastère cistercien. Donc il commence à me parler de ça. Ensuite, il commence à me parler de la géographie. de la géologie des sols, de comment les sols vont influer sur les cépages. Après, ils nous parlent vraiment de vignes, des cépages, etc. Et enfin, on arrive à la dégustation. Et là, du coup, j'ai un nouveau monde qui s'est ouvert en face de moi parce que j'avais aussi bien de l'histoire, de la géographie, de la géologie, de la chimie, parce que le vin, c'est quand même de la chimie. Et en plus, quasiment les cinq sens qui sont développés lors d'une dégustation. Et donc, moi, ça a été un nouveau monde qui s'est ouvert, un nouveau paradigme. Et à partir de ce moment-là, j'ai pas lâché le vin. Je me suis abonné à toutes les revues qui existent. J'ai lu un nombre de bouquins pas possibles. J'ai acheté des tonnes de vin. J'ai énormément dégusté, notamment à l'aveugle, avec des amis vignerons. Et je me suis pris vraiment pris de passion pour cette chose-là, parce qu'en plus, le vin, il y a un côté qui est assez particulier, c'est qu'en plus de tout ce que je viens de raconter, qui est hyper important sur la notion d'histoire, de géographie, de géologie, etc., il y a aussi une notion de collectionnaire. Quand t'es quelqu'un de curieux, le vin, on en fait partout dans le monde. Dans tous les endroits, quasiment, on peut planter quelque chose, on plante de la vigne. Donc, tu as un monde entier de dégustation qui est ouvert. Donc, tu peux goûter partout des choses exceptionnelles. Et du coup, c'est infini. Et cet infini, au lieu de me faire peur, m'a complètement motivé pour essayer de le comprendre.
Et comment on passe un coup de cœur pour un monde à créer un compte Instagram, du coup ?
Ça, c'est les opportunités dans la vie qui font certaines choses. Je n'étais pas du tout destiné à ça. Moi j'ai passé le W7 niveau 3 l'année dernière. J'ai commencé directement par le 3. Le W7 3, du coup, qui est un diplôme de vin international, qui est sur 4 niveaux. Le niveau 4 étant un niveau vraiment professionnel, qui dure 2 ans, sur lequel tu dois faire une thèse, etc. Moi je me suis arrêté du coup au niveau 3. Et le niveau 3 en fait est très international. C'est-à-dire que, en plus de faire toutes les régions françaises, il y a surtout tous les pays du monde. Et, bon, bien que j'ai une formation plutôt académique et universitaire, avec mon âge vieillissant, j'ai un peu de mal à... à apprendre et à me poser aussi bien qu'avant sur les choses. Et du coup, du coup, j'ai cherché des formats vidéo en me disant comment je vais trouver des gens sur YouTube, sur Insta, sur TikTok qui peuvent m'apprendre le vin. Et ce que j'ai trouvé, c'est j'ai trouvé beaucoup de photos, de photos, de choses comme ça, mais j'ai trouvé assez peu de assez peu de contenu vidéo très impactant sur une minute, une minute trente. Je me suis donc dit que j'allais faire ça et j'avais un projet en parallèle dans l'art et j'appelle un ami qui travaille dans l'influence depuis depuis plus de 12 ans, qui est cuisinier à la base. Et je l'appelle un jour juste après mon WSF3. Je lui dis bah tiens, Je vais peut-être monter un petit compte Instagram et TikTok dans le vin. J'aurais aimé avoir quelques conseils. Et là, il y a un blanc au téléphone et il me dit, Thomas, moi, je rêve depuis très longtemps de créer un compte dans le vin. Moi, j'ai mon expérience d'influence. Toi, tu as ton expérience dans le vin. Viens, on crée un projet ensemble. Je n'ai pas hésité une seule seconde. Je suis allé à Paris le voir. On a fait une première vidéo. Ce coquinou me dit, c'est une vidéo test. On ne la publiera pas. Et bien entendu, il l'a publiée. Une première vidéo, elle a dû faire 100 000 vues, un truc comme ça. On a pris 3 000 followers direct sur la première vidéo avec ça, avec des super retours. Et donc, du coup, le projet était parti. Et depuis ce jour-là, donc quasiment depuis début janvier, on a posté des vidéos tous les jours.
OK. Oui, parce que moi, on a un petit peu regardé. Tu as seulement publié 97 vidéos et tu as quand même 65,5 mille abonnés. 66. Oui. Pardon ? Ça a dû prendre deux jours.
T'as regardé ce matin,
je pense. Désolée, j'ai regardé hier soir. Je te fais des excuses. En moins de six mois, je vais le redire peut-être, t'as jamais acheté d'abonnés haute. C'est très important de le dire, parce que c'est très compliqué dans le monde de la chance. C'est hyper important. C'est énorme. Et tu viens pas du monde de l'influence. Comment tu le vis ? Moi, je trouve ça fou.
Comment je le vis ? C'est un rêve éveillé. Je travaille en finance d'entreprise, donc j'ai fait des semaines à 70-80 heures par semaine en costume cravate, à auditer des comptes de sociétés cotées. Là, je passe à faire des vidéos et interviewer des gens sur le vin. C'est vraiment un rêve éveillé. Je n'ai pas l'impression de travailler. Je me lève tous les matins. Je travaille toute la journée. Je travaille le soir, je travaille la nuit, je travaille le week-end, etc. Mais je n'ai pas l'impression de travailler. Pour moi, c'est juste du plaisir. Il n'y a pas une seule... Ça se rend donc comment je le vis de manière très humble parce qu'on parle juste de vin et on sauve pas des vies donc c'est bien. Moi ce qui me fait plaisir c'est qu'on a surtout des bons retours. A chaque fois, il y a plein de gens qui m'arrêtent dans la rue et qui me disent « Ah, mais c'est toi qui fais le compte Brefwine, c'est super, je suis tes publications tous les jours, ça m'intéresse, j'apprends beaucoup. » Il y a notamment beaucoup de jeunes sommeliers, de gens qui sont en reconversion, qui viennent en assistant sommelier et tout, qui regardent beaucoup mes vidéos. Donc ça, c'est hyper plaisant, et puis plein d'amateurs qui aiment et qui apprennent des choses. Et le but était vraiment ça, c'était vraiment un but éducatif. Sur les réseaux sociaux, je pense que 99% du contenu, pas dans le vin bien entendu, mais de manière générale... qui est du contenu qui ne sert pas à grand chose et qui n'est pas éducatif. Et nous, on veut faire de l'éducatif. On veut dire qu'en fait, moi, à chaque fois que j'arrête une vidéo, moi, je suis fier de tous les contenus que je fais. Il n'y a pas un seul contenu où je me dis, tiens, j'aurais peut-être pas dû le faire. Je finis la vidéo et je me dis, OK, est-ce que le Thomas d'il y a 5, 6, 7 ans, est-ce que cette vidéo-là, en tombant dessus, il se serait dit, OK, j'apprends quelque chose. Et c'est mon seul leitmotiv. c'est souvent comme ça d'ailleurs que naissent les projets entrepreneuriaux. La genèse, c'est que c'est une problématique qu'on a eue dans notre vie. Et j'aurais adoré avoir ce compte-là il y a 5-6 ans, voire plus, quand j'apprenais le vin. Et voilà, c'est mon seul leitmotiv, c'est de me dire que je parle à 99% des gens qui ne connaissent rien au vin. Parce que les 1% qui sont vraiment experts dans le vin s'y connaissent et du coup je ne leur apporte pas grand-chose. Mais voilà, le but c'est de démocratiser, d'en parler, de faire de manière simple, de manière humble. Moi je viens du monde paysan, donc voilà, c'est la paysannerie la vie qui fait le pas.
Mais du coup... Est-ce que tu sais, quand tu parles justement du fait que tu attires des jeunes sommeliers, etc., ton public, tu sais à peu près quel est ton public, s'il est plutôt jeune ou un peu plus âgé ?
Alors nous, on est présents sur deux réseaux. On est présents aussi bien sur Instagram que sur TikTok. Et sur les deux réseaux, on parle aux 25-35 ans.
OK. En gros. Et comme on peut voir, c'est sur TikTok. Du coup, il y a moins d'impact. Merci. Les personnes qui sont quand même plus jeunes, peut-être sur TikTok ?
Alors oui, déjà, le vin, ce n'est pas forcément le média de TikTok, à part Emile Codens qui surperforme sur TikTok, parce que ses contenus sont juste géniaux.
Après, ce n'est pas très vin en soi, c'est beaucoup plus général, peut-être. Toi, tu es plus dégustation.
Ça dépend. Lui, en fait, il a cartonné avec des vidéos en montrant comment tu mets du vin en cubis, comment tu fais un pressurage. C'est vraiment un vigneron, donc il est vraiment dans la vigne. Oui, TikTok, on a 20 000 abonnés sur TikTok, c'est déjà pas mal.
C'est vrai qu'il y a une grosse différence.
En tout cas.
En tout cas, sur une vidéo que tu as faite d'Alicia, je crois qu'il y a une différence de x10 entre les ratios d'Instagram et TikTok.
Oui, bien sûr.
Parce que c'est la cible et c'est logique.
Oui, parce que TikTok demande un contenu qui soit très viral, qui soit chat rapide, etc. Et nous, c'est vrai qu'on a un contenu qui est plutôt Instagram. Et ce qui fonctionne très bien. Ça ne nous dérange pas parce que nous, le but, c'est de créer une communauté. Ce qu'il faut comprendre, c'est que sur les réseaux sociaux, les deux algorithmes sont vraiment construits différemment. TikTok va montrer en permanence des vidéos à des gens qui sont hors de ta communauté. D'ailleurs, tu vois bien, quand tu as TikTok, tu ne vois pas forcément les publications des gens qui... Oui, c'est les pour-toi. Exactement, c'est les pour-toi. En fait, l'algorithme, si tu as un million de followers sur TikTok et que tu rates une vidéo sur TikTok, elle ne fera pas de vues, ça ne va pas marcher. La différence avec Instagram, si tu fais une vidéo qui est mauvaise, elle ne marchera pas quand même. Mais avec Instagram, il va quand même... pousser à ta communauté. C'est-à-dire que quand tu suis notre compte, en général, ça te remonte quand même vachement dans ton feed, ce qui n'est pas le cas sur TikTok. Et oui, effectivement, pour revenir à ta question, sur la page Instagram, tu as tout le détail des statistiques, avec les répartitions par âge, par pays, par ville, les heures à lesquelles les gens sont le plus actifs, etc.
J'avais vu, oui, en effet, sur les villes, mais je ne savais pas qu'on pouvait voir aussi là. C'est hyper intéressant.
Et j'ai une autre question par rapport à tes vidéos. Est-ce que tu choisis d'abord les personnes que tu vas interviewer ou est-ce que tu choisis un sujet que tu veux traiter et après tu cherches des personnes adaptées pour parler de ce sujet-là ?
Non, c'est toujours les personnes. En fait, pour qu'une vidéo marche, il faut qu'elle soit sincère, il faut qu'elle soit honnête, il faut qu'elle soit intéressante. C'est vraiment le point dont on parlait tout à l'heure. Donc, il faut que la personne maîtrise le sujet et qu'elle ait envie d'en parler. Alors moi, j'essaie de traiter quelques sujets qui sont assez basiques et après, je donne la parole. Je donne la parole à des gens qui sont un peu plus experts, vignerons, sommeliers, cavistes, etc. Mais non, c'est vraiment en fonction de la personne et en fonction de ce qu'elle a à m'expliquer. Quand on a fait la vidéo avec Alicia, on a parlé de son parcours à la Cage Wine School, notamment.
Moi, je voulais savoir, tu parlais d'un sujet qui est quand même l'alcool, qui peut être assez touchy. Est-ce que derrière, tu as quand même une conscience ou est-ce que tu fais attention à ce que tu dis ? Ou au contraire, c'est un terroir que tu défends ? Comment tu te vois vis-à-vis de ce sujet ?
De toute façon, on a des obligations légales. La loi Evin. On est régi par la loi Evin. Il y a un encadrement particulier sur les influenceurs, sur les créateurs de contenu.
Tu as la certification ?
Non. On n'a pas fait de certification. En fait, c'est un sujet qui est compliqué parce que c'est un peu schizophrène. On a en même temps le côté où le vin, c'est le fleuron de la France. C'est un héritage énorme. C'est quand même une de nos marques de fabrique dans le monde entier. Et à côté de ça, quand tu fais une vidéo, il faut que tu fasses la gueule. Bon, c'est une... Enfin moi, de manière... Je trouve ça... Je dis pas que c'est pas normal, juste qu'il y a une hypocrisie par rapport à ça. La France a besoin de vendre du vin, la France a besoin de vendre ses alcools. Effectivement, on doit protéger les populations qui sont les plus fragiles de ça. L'alcoolisme, c'est un vrai problème. C'est vraiment une drogue. C'est une vraie drogue et c'est normal de prémunir ces gens-là. Donc oui, on est très encadrés. Effectivement, on doit pas promouvoir le vin. Dans le sens en disant c'est génial, boire toi la gueule et c'est cool. Donc c'est pour ça que vous ne voyez pas ça sur mes vidéos. Je parle plus effectivement, quand c'est moi qui prends la parole en tout cas, de terroir, de cépage, de vigneron, etc. Donc je ne fais pas du tout l'apologie de boire des canons. Et de toute façon, on est régi, c'est-à-dire qu'il faut mettre les mentions à chaque fois « la boue d'alcool est dangereuse pour la santé, la consomme avec modération » . Ce que je fais sur toutes les vidéos. On doit expliquer à chaque fois quand on fait des collaborations commerciales si on a été invité, si c'est rémunéré, etc. Pour aussi ne pas tromper le consommateur et qu'il comprenne que c'est notre métier aussi de faire des collaborations. Et enfin, il y a quelques petites choses. On doit servir des verres quand on boit, on doit servir des verres de dégustation et non pas se mettre une énorme pinte de vin. On doit avoir la plupart du temps des bouteilles qui sont fermées, qui ne sont pas ouvertes. Quelques petites choses comme ça. Donc oui, c'est quelque chose qui est de façon, on doit s'y tenir, mais c'est un petit peu schizophrénique.
D'accord. Quand tu parles des collaborations que tu peux avoir avec des domaines, est-ce que c'est eux qui font appel à toi pour que tu puisses en parler après toi sur tes réseaux ? C'est juste toi en fait, en échange avec le vigneron pour parler du domaine, mais sans forcément communiquer dessus toi en amont pour faire venir du monde ?
On ne fait aucune démarche sortante, c'est-à-dire qu'on a que des clients entrants. Pour la simple et bonne raison que quand tu as quelqu'un qui vient te voir, qui connaît ton contenu, qui est convaincu, tu veux lui apporter quelque chose, tu n'as pas besoin de débattre pendant 150 ans pour lui expliquer que oui, il faut le choisir. Ça c'est la première chose. On a ce luxe de ne travailler qu'avec les gens avec qui on a envie de parler. Donc toutes les collaborations que vous verrez sur mon compte, c'est parce que c'est des vignerons qui m'intéressent, c'est des domaines qui m'intéressent. C'est des verreries ou je ne sais quoi qui m'intéressent. On a ce luxe, et je pense qu'on est dans un petit monde et il ne faut pas se forvoyer. Et oui, non, non, on ne fait que des demandes entrantes, qu'on traite au cas par cas. Et si on a envie de bosser avec les gens et qu'on sent que le mood des personnes est intéressant, on le fait. Et on fait, ben voilà, il y a plein de vidéos. Enfin moi, quand j'arrive dans un domaine et que je viens déguster, je ne dis pas tiens, filme-moi tant. C'est-à-dire que si la personne est hyper intéressante... passionnante, etc. Je la filme et je la mets sur mes réseaux. Mais après, c'est une passion. Moi, le week-end, je vais faire des dégustes. Ce midi, j'étais en dégustation chez une copine qui a une cave. J'ai fait des vidéos et je vais les poster sur mes réseaux. Je ne vais pas payer. Il faut faire un équilibre parce qu'on est des gens gentils. On est passionnés. Donc, tu as vite fait de tout offrir. Mais on doit aussi vivre, on doit aussi manger. On doit avoir un équilibre avec des collaborations commerciales. Oui,
parce que j'ai commencé un petit peu à voir aussi qu'il y a pas mal d'influenceurs, de créateurs de contenu dans le lieu juvin qui, je pense, sont appelés par certains domaines pour des événements qu'il y aurait au domaine. Et en fait, les créateurs de contenu se déplacent au domaine, font un petit peu de la publicité sur le réseau pour l'événement, pour communiquer sur l'événement et pour attirer du monde. Donc c'était plus dans le sens, est-ce que tu as ce genre aussi d'échange avec les domaines où parfois ils peuvent t'appeler ?
Oui, bien sûr, on est énormément sollicités. Forcément, après nous, on est un peu excentrés en étant à Marseille. Je sais qu'on m'a sollicité dans le Beaujolais, en Alsace, dans plein d'endroits. Moi, si je pouvais aller partout, ce serait un plaisir, mais je ne veux pas courir par mon zé par beau. Mais oui, bien sûr, on est sollicités pour des choses comme ça. Et si on pouvait se démultiplier, on le ferait avec plaisir.
Tu aurais un domaine viticole avec lequel tu aimerais particulièrement collaborer ?
Non, je n'ai pas d'idée comme ça. Après, encore une fois, comme je dis, je ne sais pas combien de domaines viticoles je visite par an, et ça depuis de nombreuses années. Je ne vais pas répondre à ta question exprès. En fait, j'avais une frustration quand j'arrivais dans des domaines, c'est que pour plein de trucs, j'ai des mémoires de poisson rouge. C'est ce qui est génial quand t'arrives dans un domaine et que tu discutes avec le vignon et qu'il te fait une dégust et qu'il te raconte son parcours et te raconte tout ça. et en fait toutes ces choses là quand je sortais de dégustes j'avais envie de m'en rappeler Et c'est pour ça que déjà moi juste la vidéo ça m'aide à m'en rappeler, à me souvenir en sortant en me disant « Ah mais ouais tu te souviens ce gars-là, il travaille comme ça, voilà comment il fait, ça vient de son grand-père, ça vient de ma mère » Et ça je trouve ça génial parce qu'il y a toujours derrière un vin, comme ça c'est pas juste un vin avec un intérieur de bouteille, c'est un parcours, c'est des années et des années de travail, de recherche, des fois c'est des décennies d'héritage et donc du coup c'était aussi pour ça que je fais beaucoup de vidéos de vignerons, face cam. qui me parlent de leur domaine parce que c'est ça que je trouve passionnant. Mon rêve ultime, c'est de faire revenir les gens dans les domaines, qu'ils aillent déguster dans les domaines, que les gens retournent chez le caviste, qu'ils aillent prendre des conseils. Tu vas acheter une bouteille à 10 euros ou moins, tu peux en trouver chez tes cavistes et tu auras en plus un conseil plutôt que d'être dans une grande surface. Les domaines avec qui j'ai vraiment envie de bosser, je vais les visiter toute l'année. De toute façon, j'en parle sur mon compte. À chaque fois, quand je parle d'une région ou d'un cépage ou quelque chose, je cite toujours les vignerons que j'aime beaucoup. Quand je fais mes vidéos, Zissorzat, où on compare des bouteilles, à chaque fois, je choisis les vignerons que j'aime bien. Donc voilà, je leur rends hommage d'une certaine façon. Et si certains ont envie de travailler avec moi, c'est avec plaisir. Après, il faut toujours voir l'objectif. C'est-à-dire que les réseaux sociaux, c'est une chose, ce n'est pas une fin en soi, ce n'est pas une finalité. Leur finalité, c'est de vendre du vin. Et s'ils arrivent à le faire, ils n'ont pas besoin de moi.
Oui, ok. Et est-ce que créer une cuvée ou autre, ça t'intéresserait ?
Oui, bien sûr. C'est en cours.
C'est en cours,
oui. On a un projet, je ne peux pas parler maintenant, mais justement d'un collectif, on va dire, qui fait des cuvées en partenariat avec des vignerons. des vignons et des artistes. Du coup, on est en discussion avec eux pour créer une QV en partenariat. Bref, fine.
Bon, on finit avec une petite exclue, quoi. Merci beaucoup, en tout cas.
C'était un plaisir.
Nous aussi. Un plaisir, merci beaucoup.
C'est très beau vers Rydal, d'ailleurs.
Description
Ecoutez Thomas Baron alias Bref Wine sur le thème de l'influence et le vin. Un thème très enivrant.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour, bienvenue dans le podcast 3 verres et un micro, présenté par Maïlis, Jeanne et moi-même Alicien. Aujourd'hui, nous avons l'honneur de recevoir notre premier invité. Salut. Tu peux te présenter en quelques phrases ?
Déjà, c'est un honneur d'inaugurer ce podcast. C'est un plaisir d'y participer. En quelques mots, je m'appelle Thomas Baron, je suis passionné de vin depuis plusieurs années. Je ne viens pas du tout du milieu puisque je suis juriste de formation et j'ai fait plutôt une carrière dans la finance d'entreprise. Et j'ai monté, il y a cinq mois maintenant, un compte. un compte Instagram qui s'appelle Brefwine, qui s'est hissé parmi les comptes d'influence avec la plus grosse communauté en France. On a fait 66 000 abonnés en quelques mois, sans aucun achat média, je précise, sans achat de followers, etc. C'est uniquement de l'organique. C'est un plaisir et c'est vraiment un bonheur pour moi de réussir à bosser dans le vin. C'est un peu un rêve qui se réalise.
Dans tous nos podcasts, on commence toujours par une dégustation d'un vin qu'on a choisi. Je vais rapidement présenter le vin et après on va en parler ensemble sur nos impressions.
Avec plaisir.
Aujourd'hui, c'est un vin qui est un peu spécial parce que c'est le premier vin qu'on a dégusté toutes les trois quand on a décidé de créer ce podcast. C'est un Bourgogne Blanc 2022 du domaine désertaux ferrants. C'est un domaine qui est vers Corgolin, tout près de Bonne. Il travaille sur environ 20 hectares avec des vignes d'environ 30 ans d'âge. C'est un domaine qui a été transmis de père en fils et aujourd'hui c'est Vincent, sa sœur et sa femme qui dirigent le vignoble. Et lui, sa trame, c'est de travailler un peu comme à l'époque et de conserver des cépages oubliés. C'est quelque chose qui lui tient vraiment à cœur. Aujourd'hui, ce vin, c'est un assemblage de pinot blanc à 80% de 20% de chardonnay. Et rapidement, on va pouvoir le décrire, on retrouve à l'œil une robe hors blanc un peu brillante. C'est un vin qui est plutôt limpide et au nez, je vais peut-être vous laisser donner vos premières impressions.
Thomas ?
Déjà, merci de me servir un Bourgogne alors que je suis bourguignon. J'apprécie le geste. Moi, ce qui me marque vraiment, c'est qu'au nez, ça appelle vraiment les huîtres. Ça a un côté hyper salin, ça sent la mer. Je n'ai pas encore dégusté, j'ai juste eu le nez. C'est vrai que pour un Bourgogne, on est un peu décontencé parce qu'on ne sent pas le chardonnay. On n'a pas toute cette chaleur du chardonnay, surtout sur un mélisier massé chaud comme 2022. Effectivement, c'est très salin, il y a pas mal d'amers. J'ai l'impression qu'il y a très peu d'élevage dessus, voire pas du tout. C'est pas du tout marqué par le fût. C'est intéressant, c'est hyper fruité, c'est très sympa. Je continue à avoir envie d'une douzaine d'huîtres là-dessus et quelques petites palourdes crues.
Et en accord, mes vins, ils proposent de la charcuterie, des crustacés, ou même des pâtes avec du fromage. Je sais pas ce que toi tu verrais d'autre.
Un beau fromage bon union, complètement. Le blanc se marie extrêmement bien avec le fromage. C'est un peu mon dada de faire des accords vin-fromage. Je suis un passionné de fromage. J'ai failli ouvrir une fromagerie il y a quelques années. Vin-fromage, c'est des beaux accords. Et je viens de sortir une vidéo là-dessus avec un meilleur sommelier du monde qui s'appelle Philippe Forbrac. Je suis honoré qu'il ait pu participer à une de nos vidéos. C'est un plaisir de boire ça, effectivement, avec un... C'est un beau petit fromage de Lyon, ça peut être sympa.
Ok. Du coup, aujourd'hui, on va parler de l'influence dans le monde du vin, un petit peu. On a remarqué que de plus en plus, il y a des influenceurs qui parlent du monde du vin, notamment avec l'arrivée du Covid, parce qu'il y a des changements de monde de consommation. On a des gros influenceurs, je pense que tu les connais, un peu Rouge aux lèvres, Sip My Crap ou Émile Codens.
Bien sûr.
Et du coup, on va te poser quelques petites questions, voir ce que tu penses de ce milieu, comment il évolue.
Avec plaisir.
Et du coup, la première question ?
La première question, est-ce que tu pourrais nous raconter un petit peu comment tu es déjà venu dans le milieu du vin,
dans le domaine du vin ? Alors le milieu du vin, moi je suis bourguignon encore une fois, donc j'ai fait mes études de droit à Dijon. Je ne viens pas d'une famille qui est très intéressée par le vin. Mon père boit un peu de vin, il déguste d'ailleurs assez bien, mais c'est quelqu'un qui vient d'un milieu très modeste, donc on a toujours bu des petits vins à la maison. Et ça n'a jamais été vraiment une grande passion familiale. et j'ai rencontré un de mes meilleurs amis. à la fac de Dijon, qui lui, pour le coup, est un vrai passionné de vin. Et alors que je n'y connaissais rien du tout, il m'a fait déguster des trucs qui sont improbables. J'ai goûté des Chamboles Musini, Premier Cru, les Amoureuses de chez Roumier. On a bu des trucs de fou ensemble. Et je ne m'étais jamais vraiment intéressé à ça, parce que j'ai ce truc un petit peu particulier où je ne peux pas me mettre dans un domaine si je ne peux pas le maîtriser entièrement. À partir du moment où je me mets dans un sujet, je le travaille à fond pour vraiment comprendre toutes les... La particularité est vraiment d'aller au fond du sujet, et comme le vin c'est un sujet qui est extrêmement vaste, je ne me voyais pas de le faire. Et un jour, ce fameux ami Antoine m'a invité à une dégustation en Bourgogne. Je m'en souviendrai toute ma vie, c'était à Givry, dans un domaine qui s'appelle le Clos du Célieau aux Moines, qui est dirigé par M. Pascal, qui est l'ancien dirigeant de Moët & Chandon NSI, et qui est ingénieur agronome de formation. Et on arrive, donc on a une dégustation, alors que lui, il ne fait jamais de dégustation, et on va déguster chez lui, et on se retrouve sur les hauteurs de Givry, on est une petite dizaine, je suis encore auditeur financier, donc en costume cravate, donc on est encore sur une autre époque, et il commence à nous expliquer en fait l'histoire du domaine, et des moines cisterciens, etc. En fait, le domaine du Clodus Heliomone, c'est un ancien monastère cistercien. Donc il commence à me parler de ça. Ensuite, il commence à me parler de la géographie. de la géologie des sols, de comment les sols vont influer sur les cépages. Après, ils nous parlent vraiment de vignes, des cépages, etc. Et enfin, on arrive à la dégustation. Et là, du coup, j'ai un nouveau monde qui s'est ouvert en face de moi parce que j'avais aussi bien de l'histoire, de la géographie, de la géologie, de la chimie, parce que le vin, c'est quand même de la chimie. Et en plus, quasiment les cinq sens qui sont développés lors d'une dégustation. Et donc, moi, ça a été un nouveau monde qui s'est ouvert, un nouveau paradigme. Et à partir de ce moment-là, j'ai pas lâché le vin. Je me suis abonné à toutes les revues qui existent. J'ai lu un nombre de bouquins pas possibles. J'ai acheté des tonnes de vin. J'ai énormément dégusté, notamment à l'aveugle, avec des amis vignerons. Et je me suis pris vraiment pris de passion pour cette chose-là, parce qu'en plus, le vin, il y a un côté qui est assez particulier, c'est qu'en plus de tout ce que je viens de raconter, qui est hyper important sur la notion d'histoire, de géographie, de géologie, etc., il y a aussi une notion de collectionnaire. Quand t'es quelqu'un de curieux, le vin, on en fait partout dans le monde. Dans tous les endroits, quasiment, on peut planter quelque chose, on plante de la vigne. Donc, tu as un monde entier de dégustation qui est ouvert. Donc, tu peux goûter partout des choses exceptionnelles. Et du coup, c'est infini. Et cet infini, au lieu de me faire peur, m'a complètement motivé pour essayer de le comprendre.
Et comment on passe un coup de cœur pour un monde à créer un compte Instagram, du coup ?
Ça, c'est les opportunités dans la vie qui font certaines choses. Je n'étais pas du tout destiné à ça. Moi j'ai passé le W7 niveau 3 l'année dernière. J'ai commencé directement par le 3. Le W7 3, du coup, qui est un diplôme de vin international, qui est sur 4 niveaux. Le niveau 4 étant un niveau vraiment professionnel, qui dure 2 ans, sur lequel tu dois faire une thèse, etc. Moi je me suis arrêté du coup au niveau 3. Et le niveau 3 en fait est très international. C'est-à-dire que, en plus de faire toutes les régions françaises, il y a surtout tous les pays du monde. Et, bon, bien que j'ai une formation plutôt académique et universitaire, avec mon âge vieillissant, j'ai un peu de mal à... à apprendre et à me poser aussi bien qu'avant sur les choses. Et du coup, du coup, j'ai cherché des formats vidéo en me disant comment je vais trouver des gens sur YouTube, sur Insta, sur TikTok qui peuvent m'apprendre le vin. Et ce que j'ai trouvé, c'est j'ai trouvé beaucoup de photos, de photos, de choses comme ça, mais j'ai trouvé assez peu de assez peu de contenu vidéo très impactant sur une minute, une minute trente. Je me suis donc dit que j'allais faire ça et j'avais un projet en parallèle dans l'art et j'appelle un ami qui travaille dans l'influence depuis depuis plus de 12 ans, qui est cuisinier à la base. Et je l'appelle un jour juste après mon WSF3. Je lui dis bah tiens, Je vais peut-être monter un petit compte Instagram et TikTok dans le vin. J'aurais aimé avoir quelques conseils. Et là, il y a un blanc au téléphone et il me dit, Thomas, moi, je rêve depuis très longtemps de créer un compte dans le vin. Moi, j'ai mon expérience d'influence. Toi, tu as ton expérience dans le vin. Viens, on crée un projet ensemble. Je n'ai pas hésité une seule seconde. Je suis allé à Paris le voir. On a fait une première vidéo. Ce coquinou me dit, c'est une vidéo test. On ne la publiera pas. Et bien entendu, il l'a publiée. Une première vidéo, elle a dû faire 100 000 vues, un truc comme ça. On a pris 3 000 followers direct sur la première vidéo avec ça, avec des super retours. Et donc, du coup, le projet était parti. Et depuis ce jour-là, donc quasiment depuis début janvier, on a posté des vidéos tous les jours.
OK. Oui, parce que moi, on a un petit peu regardé. Tu as seulement publié 97 vidéos et tu as quand même 65,5 mille abonnés. 66. Oui. Pardon ? Ça a dû prendre deux jours.
T'as regardé ce matin,
je pense. Désolée, j'ai regardé hier soir. Je te fais des excuses. En moins de six mois, je vais le redire peut-être, t'as jamais acheté d'abonnés haute. C'est très important de le dire, parce que c'est très compliqué dans le monde de la chance. C'est hyper important. C'est énorme. Et tu viens pas du monde de l'influence. Comment tu le vis ? Moi, je trouve ça fou.
Comment je le vis ? C'est un rêve éveillé. Je travaille en finance d'entreprise, donc j'ai fait des semaines à 70-80 heures par semaine en costume cravate, à auditer des comptes de sociétés cotées. Là, je passe à faire des vidéos et interviewer des gens sur le vin. C'est vraiment un rêve éveillé. Je n'ai pas l'impression de travailler. Je me lève tous les matins. Je travaille toute la journée. Je travaille le soir, je travaille la nuit, je travaille le week-end, etc. Mais je n'ai pas l'impression de travailler. Pour moi, c'est juste du plaisir. Il n'y a pas une seule... Ça se rend donc comment je le vis de manière très humble parce qu'on parle juste de vin et on sauve pas des vies donc c'est bien. Moi ce qui me fait plaisir c'est qu'on a surtout des bons retours. A chaque fois, il y a plein de gens qui m'arrêtent dans la rue et qui me disent « Ah, mais c'est toi qui fais le compte Brefwine, c'est super, je suis tes publications tous les jours, ça m'intéresse, j'apprends beaucoup. » Il y a notamment beaucoup de jeunes sommeliers, de gens qui sont en reconversion, qui viennent en assistant sommelier et tout, qui regardent beaucoup mes vidéos. Donc ça, c'est hyper plaisant, et puis plein d'amateurs qui aiment et qui apprennent des choses. Et le but était vraiment ça, c'était vraiment un but éducatif. Sur les réseaux sociaux, je pense que 99% du contenu, pas dans le vin bien entendu, mais de manière générale... qui est du contenu qui ne sert pas à grand chose et qui n'est pas éducatif. Et nous, on veut faire de l'éducatif. On veut dire qu'en fait, moi, à chaque fois que j'arrête une vidéo, moi, je suis fier de tous les contenus que je fais. Il n'y a pas un seul contenu où je me dis, tiens, j'aurais peut-être pas dû le faire. Je finis la vidéo et je me dis, OK, est-ce que le Thomas d'il y a 5, 6, 7 ans, est-ce que cette vidéo-là, en tombant dessus, il se serait dit, OK, j'apprends quelque chose. Et c'est mon seul leitmotiv. c'est souvent comme ça d'ailleurs que naissent les projets entrepreneuriaux. La genèse, c'est que c'est une problématique qu'on a eue dans notre vie. Et j'aurais adoré avoir ce compte-là il y a 5-6 ans, voire plus, quand j'apprenais le vin. Et voilà, c'est mon seul leitmotiv, c'est de me dire que je parle à 99% des gens qui ne connaissent rien au vin. Parce que les 1% qui sont vraiment experts dans le vin s'y connaissent et du coup je ne leur apporte pas grand-chose. Mais voilà, le but c'est de démocratiser, d'en parler, de faire de manière simple, de manière humble. Moi je viens du monde paysan, donc voilà, c'est la paysannerie la vie qui fait le pas.
Mais du coup... Est-ce que tu sais, quand tu parles justement du fait que tu attires des jeunes sommeliers, etc., ton public, tu sais à peu près quel est ton public, s'il est plutôt jeune ou un peu plus âgé ?
Alors nous, on est présents sur deux réseaux. On est présents aussi bien sur Instagram que sur TikTok. Et sur les deux réseaux, on parle aux 25-35 ans.
OK. En gros. Et comme on peut voir, c'est sur TikTok. Du coup, il y a moins d'impact. Merci. Les personnes qui sont quand même plus jeunes, peut-être sur TikTok ?
Alors oui, déjà, le vin, ce n'est pas forcément le média de TikTok, à part Emile Codens qui surperforme sur TikTok, parce que ses contenus sont juste géniaux.
Après, ce n'est pas très vin en soi, c'est beaucoup plus général, peut-être. Toi, tu es plus dégustation.
Ça dépend. Lui, en fait, il a cartonné avec des vidéos en montrant comment tu mets du vin en cubis, comment tu fais un pressurage. C'est vraiment un vigneron, donc il est vraiment dans la vigne. Oui, TikTok, on a 20 000 abonnés sur TikTok, c'est déjà pas mal.
C'est vrai qu'il y a une grosse différence.
En tout cas.
En tout cas, sur une vidéo que tu as faite d'Alicia, je crois qu'il y a une différence de x10 entre les ratios d'Instagram et TikTok.
Oui, bien sûr.
Parce que c'est la cible et c'est logique.
Oui, parce que TikTok demande un contenu qui soit très viral, qui soit chat rapide, etc. Et nous, c'est vrai qu'on a un contenu qui est plutôt Instagram. Et ce qui fonctionne très bien. Ça ne nous dérange pas parce que nous, le but, c'est de créer une communauté. Ce qu'il faut comprendre, c'est que sur les réseaux sociaux, les deux algorithmes sont vraiment construits différemment. TikTok va montrer en permanence des vidéos à des gens qui sont hors de ta communauté. D'ailleurs, tu vois bien, quand tu as TikTok, tu ne vois pas forcément les publications des gens qui... Oui, c'est les pour-toi. Exactement, c'est les pour-toi. En fait, l'algorithme, si tu as un million de followers sur TikTok et que tu rates une vidéo sur TikTok, elle ne fera pas de vues, ça ne va pas marcher. La différence avec Instagram, si tu fais une vidéo qui est mauvaise, elle ne marchera pas quand même. Mais avec Instagram, il va quand même... pousser à ta communauté. C'est-à-dire que quand tu suis notre compte, en général, ça te remonte quand même vachement dans ton feed, ce qui n'est pas le cas sur TikTok. Et oui, effectivement, pour revenir à ta question, sur la page Instagram, tu as tout le détail des statistiques, avec les répartitions par âge, par pays, par ville, les heures à lesquelles les gens sont le plus actifs, etc.
J'avais vu, oui, en effet, sur les villes, mais je ne savais pas qu'on pouvait voir aussi là. C'est hyper intéressant.
Et j'ai une autre question par rapport à tes vidéos. Est-ce que tu choisis d'abord les personnes que tu vas interviewer ou est-ce que tu choisis un sujet que tu veux traiter et après tu cherches des personnes adaptées pour parler de ce sujet-là ?
Non, c'est toujours les personnes. En fait, pour qu'une vidéo marche, il faut qu'elle soit sincère, il faut qu'elle soit honnête, il faut qu'elle soit intéressante. C'est vraiment le point dont on parlait tout à l'heure. Donc, il faut que la personne maîtrise le sujet et qu'elle ait envie d'en parler. Alors moi, j'essaie de traiter quelques sujets qui sont assez basiques et après, je donne la parole. Je donne la parole à des gens qui sont un peu plus experts, vignerons, sommeliers, cavistes, etc. Mais non, c'est vraiment en fonction de la personne et en fonction de ce qu'elle a à m'expliquer. Quand on a fait la vidéo avec Alicia, on a parlé de son parcours à la Cage Wine School, notamment.
Moi, je voulais savoir, tu parlais d'un sujet qui est quand même l'alcool, qui peut être assez touchy. Est-ce que derrière, tu as quand même une conscience ou est-ce que tu fais attention à ce que tu dis ? Ou au contraire, c'est un terroir que tu défends ? Comment tu te vois vis-à-vis de ce sujet ?
De toute façon, on a des obligations légales. La loi Evin. On est régi par la loi Evin. Il y a un encadrement particulier sur les influenceurs, sur les créateurs de contenu.
Tu as la certification ?
Non. On n'a pas fait de certification. En fait, c'est un sujet qui est compliqué parce que c'est un peu schizophrène. On a en même temps le côté où le vin, c'est le fleuron de la France. C'est un héritage énorme. C'est quand même une de nos marques de fabrique dans le monde entier. Et à côté de ça, quand tu fais une vidéo, il faut que tu fasses la gueule. Bon, c'est une... Enfin moi, de manière... Je trouve ça... Je dis pas que c'est pas normal, juste qu'il y a une hypocrisie par rapport à ça. La France a besoin de vendre du vin, la France a besoin de vendre ses alcools. Effectivement, on doit protéger les populations qui sont les plus fragiles de ça. L'alcoolisme, c'est un vrai problème. C'est vraiment une drogue. C'est une vraie drogue et c'est normal de prémunir ces gens-là. Donc oui, on est très encadrés. Effectivement, on doit pas promouvoir le vin. Dans le sens en disant c'est génial, boire toi la gueule et c'est cool. Donc c'est pour ça que vous ne voyez pas ça sur mes vidéos. Je parle plus effectivement, quand c'est moi qui prends la parole en tout cas, de terroir, de cépage, de vigneron, etc. Donc je ne fais pas du tout l'apologie de boire des canons. Et de toute façon, on est régi, c'est-à-dire qu'il faut mettre les mentions à chaque fois « la boue d'alcool est dangereuse pour la santé, la consomme avec modération » . Ce que je fais sur toutes les vidéos. On doit expliquer à chaque fois quand on fait des collaborations commerciales si on a été invité, si c'est rémunéré, etc. Pour aussi ne pas tromper le consommateur et qu'il comprenne que c'est notre métier aussi de faire des collaborations. Et enfin, il y a quelques petites choses. On doit servir des verres quand on boit, on doit servir des verres de dégustation et non pas se mettre une énorme pinte de vin. On doit avoir la plupart du temps des bouteilles qui sont fermées, qui ne sont pas ouvertes. Quelques petites choses comme ça. Donc oui, c'est quelque chose qui est de façon, on doit s'y tenir, mais c'est un petit peu schizophrénique.
D'accord. Quand tu parles des collaborations que tu peux avoir avec des domaines, est-ce que c'est eux qui font appel à toi pour que tu puisses en parler après toi sur tes réseaux ? C'est juste toi en fait, en échange avec le vigneron pour parler du domaine, mais sans forcément communiquer dessus toi en amont pour faire venir du monde ?
On ne fait aucune démarche sortante, c'est-à-dire qu'on a que des clients entrants. Pour la simple et bonne raison que quand tu as quelqu'un qui vient te voir, qui connaît ton contenu, qui est convaincu, tu veux lui apporter quelque chose, tu n'as pas besoin de débattre pendant 150 ans pour lui expliquer que oui, il faut le choisir. Ça c'est la première chose. On a ce luxe de ne travailler qu'avec les gens avec qui on a envie de parler. Donc toutes les collaborations que vous verrez sur mon compte, c'est parce que c'est des vignerons qui m'intéressent, c'est des domaines qui m'intéressent. C'est des verreries ou je ne sais quoi qui m'intéressent. On a ce luxe, et je pense qu'on est dans un petit monde et il ne faut pas se forvoyer. Et oui, non, non, on ne fait que des demandes entrantes, qu'on traite au cas par cas. Et si on a envie de bosser avec les gens et qu'on sent que le mood des personnes est intéressant, on le fait. Et on fait, ben voilà, il y a plein de vidéos. Enfin moi, quand j'arrive dans un domaine et que je viens déguster, je ne dis pas tiens, filme-moi tant. C'est-à-dire que si la personne est hyper intéressante... passionnante, etc. Je la filme et je la mets sur mes réseaux. Mais après, c'est une passion. Moi, le week-end, je vais faire des dégustes. Ce midi, j'étais en dégustation chez une copine qui a une cave. J'ai fait des vidéos et je vais les poster sur mes réseaux. Je ne vais pas payer. Il faut faire un équilibre parce qu'on est des gens gentils. On est passionnés. Donc, tu as vite fait de tout offrir. Mais on doit aussi vivre, on doit aussi manger. On doit avoir un équilibre avec des collaborations commerciales. Oui,
parce que j'ai commencé un petit peu à voir aussi qu'il y a pas mal d'influenceurs, de créateurs de contenu dans le lieu juvin qui, je pense, sont appelés par certains domaines pour des événements qu'il y aurait au domaine. Et en fait, les créateurs de contenu se déplacent au domaine, font un petit peu de la publicité sur le réseau pour l'événement, pour communiquer sur l'événement et pour attirer du monde. Donc c'était plus dans le sens, est-ce que tu as ce genre aussi d'échange avec les domaines où parfois ils peuvent t'appeler ?
Oui, bien sûr, on est énormément sollicités. Forcément, après nous, on est un peu excentrés en étant à Marseille. Je sais qu'on m'a sollicité dans le Beaujolais, en Alsace, dans plein d'endroits. Moi, si je pouvais aller partout, ce serait un plaisir, mais je ne veux pas courir par mon zé par beau. Mais oui, bien sûr, on est sollicités pour des choses comme ça. Et si on pouvait se démultiplier, on le ferait avec plaisir.
Tu aurais un domaine viticole avec lequel tu aimerais particulièrement collaborer ?
Non, je n'ai pas d'idée comme ça. Après, encore une fois, comme je dis, je ne sais pas combien de domaines viticoles je visite par an, et ça depuis de nombreuses années. Je ne vais pas répondre à ta question exprès. En fait, j'avais une frustration quand j'arrivais dans des domaines, c'est que pour plein de trucs, j'ai des mémoires de poisson rouge. C'est ce qui est génial quand t'arrives dans un domaine et que tu discutes avec le vignon et qu'il te fait une dégust et qu'il te raconte son parcours et te raconte tout ça. et en fait toutes ces choses là quand je sortais de dégustes j'avais envie de m'en rappeler Et c'est pour ça que déjà moi juste la vidéo ça m'aide à m'en rappeler, à me souvenir en sortant en me disant « Ah mais ouais tu te souviens ce gars-là, il travaille comme ça, voilà comment il fait, ça vient de son grand-père, ça vient de ma mère » Et ça je trouve ça génial parce qu'il y a toujours derrière un vin, comme ça c'est pas juste un vin avec un intérieur de bouteille, c'est un parcours, c'est des années et des années de travail, de recherche, des fois c'est des décennies d'héritage et donc du coup c'était aussi pour ça que je fais beaucoup de vidéos de vignerons, face cam. qui me parlent de leur domaine parce que c'est ça que je trouve passionnant. Mon rêve ultime, c'est de faire revenir les gens dans les domaines, qu'ils aillent déguster dans les domaines, que les gens retournent chez le caviste, qu'ils aillent prendre des conseils. Tu vas acheter une bouteille à 10 euros ou moins, tu peux en trouver chez tes cavistes et tu auras en plus un conseil plutôt que d'être dans une grande surface. Les domaines avec qui j'ai vraiment envie de bosser, je vais les visiter toute l'année. De toute façon, j'en parle sur mon compte. À chaque fois, quand je parle d'une région ou d'un cépage ou quelque chose, je cite toujours les vignerons que j'aime beaucoup. Quand je fais mes vidéos, Zissorzat, où on compare des bouteilles, à chaque fois, je choisis les vignerons que j'aime bien. Donc voilà, je leur rends hommage d'une certaine façon. Et si certains ont envie de travailler avec moi, c'est avec plaisir. Après, il faut toujours voir l'objectif. C'est-à-dire que les réseaux sociaux, c'est une chose, ce n'est pas une fin en soi, ce n'est pas une finalité. Leur finalité, c'est de vendre du vin. Et s'ils arrivent à le faire, ils n'ont pas besoin de moi.
Oui, ok. Et est-ce que créer une cuvée ou autre, ça t'intéresserait ?
Oui, bien sûr. C'est en cours.
C'est en cours,
oui. On a un projet, je ne peux pas parler maintenant, mais justement d'un collectif, on va dire, qui fait des cuvées en partenariat avec des vignerons. des vignons et des artistes. Du coup, on est en discussion avec eux pour créer une QV en partenariat. Bref, fine.
Bon, on finit avec une petite exclue, quoi. Merci beaucoup, en tout cas.
C'était un plaisir.
Nous aussi. Un plaisir, merci beaucoup.
C'est très beau vers Rydal, d'ailleurs.
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Description
Ecoutez Thomas Baron alias Bref Wine sur le thème de l'influence et le vin. Un thème très enivrant.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour, bienvenue dans le podcast 3 verres et un micro, présenté par Maïlis, Jeanne et moi-même Alicien. Aujourd'hui, nous avons l'honneur de recevoir notre premier invité. Salut. Tu peux te présenter en quelques phrases ?
Déjà, c'est un honneur d'inaugurer ce podcast. C'est un plaisir d'y participer. En quelques mots, je m'appelle Thomas Baron, je suis passionné de vin depuis plusieurs années. Je ne viens pas du tout du milieu puisque je suis juriste de formation et j'ai fait plutôt une carrière dans la finance d'entreprise. Et j'ai monté, il y a cinq mois maintenant, un compte. un compte Instagram qui s'appelle Brefwine, qui s'est hissé parmi les comptes d'influence avec la plus grosse communauté en France. On a fait 66 000 abonnés en quelques mois, sans aucun achat média, je précise, sans achat de followers, etc. C'est uniquement de l'organique. C'est un plaisir et c'est vraiment un bonheur pour moi de réussir à bosser dans le vin. C'est un peu un rêve qui se réalise.
Dans tous nos podcasts, on commence toujours par une dégustation d'un vin qu'on a choisi. Je vais rapidement présenter le vin et après on va en parler ensemble sur nos impressions.
Avec plaisir.
Aujourd'hui, c'est un vin qui est un peu spécial parce que c'est le premier vin qu'on a dégusté toutes les trois quand on a décidé de créer ce podcast. C'est un Bourgogne Blanc 2022 du domaine désertaux ferrants. C'est un domaine qui est vers Corgolin, tout près de Bonne. Il travaille sur environ 20 hectares avec des vignes d'environ 30 ans d'âge. C'est un domaine qui a été transmis de père en fils et aujourd'hui c'est Vincent, sa sœur et sa femme qui dirigent le vignoble. Et lui, sa trame, c'est de travailler un peu comme à l'époque et de conserver des cépages oubliés. C'est quelque chose qui lui tient vraiment à cœur. Aujourd'hui, ce vin, c'est un assemblage de pinot blanc à 80% de 20% de chardonnay. Et rapidement, on va pouvoir le décrire, on retrouve à l'œil une robe hors blanc un peu brillante. C'est un vin qui est plutôt limpide et au nez, je vais peut-être vous laisser donner vos premières impressions.
Thomas ?
Déjà, merci de me servir un Bourgogne alors que je suis bourguignon. J'apprécie le geste. Moi, ce qui me marque vraiment, c'est qu'au nez, ça appelle vraiment les huîtres. Ça a un côté hyper salin, ça sent la mer. Je n'ai pas encore dégusté, j'ai juste eu le nez. C'est vrai que pour un Bourgogne, on est un peu décontencé parce qu'on ne sent pas le chardonnay. On n'a pas toute cette chaleur du chardonnay, surtout sur un mélisier massé chaud comme 2022. Effectivement, c'est très salin, il y a pas mal d'amers. J'ai l'impression qu'il y a très peu d'élevage dessus, voire pas du tout. C'est pas du tout marqué par le fût. C'est intéressant, c'est hyper fruité, c'est très sympa. Je continue à avoir envie d'une douzaine d'huîtres là-dessus et quelques petites palourdes crues.
Et en accord, mes vins, ils proposent de la charcuterie, des crustacés, ou même des pâtes avec du fromage. Je sais pas ce que toi tu verrais d'autre.
Un beau fromage bon union, complètement. Le blanc se marie extrêmement bien avec le fromage. C'est un peu mon dada de faire des accords vin-fromage. Je suis un passionné de fromage. J'ai failli ouvrir une fromagerie il y a quelques années. Vin-fromage, c'est des beaux accords. Et je viens de sortir une vidéo là-dessus avec un meilleur sommelier du monde qui s'appelle Philippe Forbrac. Je suis honoré qu'il ait pu participer à une de nos vidéos. C'est un plaisir de boire ça, effectivement, avec un... C'est un beau petit fromage de Lyon, ça peut être sympa.
Ok. Du coup, aujourd'hui, on va parler de l'influence dans le monde du vin, un petit peu. On a remarqué que de plus en plus, il y a des influenceurs qui parlent du monde du vin, notamment avec l'arrivée du Covid, parce qu'il y a des changements de monde de consommation. On a des gros influenceurs, je pense que tu les connais, un peu Rouge aux lèvres, Sip My Crap ou Émile Codens.
Bien sûr.
Et du coup, on va te poser quelques petites questions, voir ce que tu penses de ce milieu, comment il évolue.
Avec plaisir.
Et du coup, la première question ?
La première question, est-ce que tu pourrais nous raconter un petit peu comment tu es déjà venu dans le milieu du vin,
dans le domaine du vin ? Alors le milieu du vin, moi je suis bourguignon encore une fois, donc j'ai fait mes études de droit à Dijon. Je ne viens pas d'une famille qui est très intéressée par le vin. Mon père boit un peu de vin, il déguste d'ailleurs assez bien, mais c'est quelqu'un qui vient d'un milieu très modeste, donc on a toujours bu des petits vins à la maison. Et ça n'a jamais été vraiment une grande passion familiale. et j'ai rencontré un de mes meilleurs amis. à la fac de Dijon, qui lui, pour le coup, est un vrai passionné de vin. Et alors que je n'y connaissais rien du tout, il m'a fait déguster des trucs qui sont improbables. J'ai goûté des Chamboles Musini, Premier Cru, les Amoureuses de chez Roumier. On a bu des trucs de fou ensemble. Et je ne m'étais jamais vraiment intéressé à ça, parce que j'ai ce truc un petit peu particulier où je ne peux pas me mettre dans un domaine si je ne peux pas le maîtriser entièrement. À partir du moment où je me mets dans un sujet, je le travaille à fond pour vraiment comprendre toutes les... La particularité est vraiment d'aller au fond du sujet, et comme le vin c'est un sujet qui est extrêmement vaste, je ne me voyais pas de le faire. Et un jour, ce fameux ami Antoine m'a invité à une dégustation en Bourgogne. Je m'en souviendrai toute ma vie, c'était à Givry, dans un domaine qui s'appelle le Clos du Célieau aux Moines, qui est dirigé par M. Pascal, qui est l'ancien dirigeant de Moët & Chandon NSI, et qui est ingénieur agronome de formation. Et on arrive, donc on a une dégustation, alors que lui, il ne fait jamais de dégustation, et on va déguster chez lui, et on se retrouve sur les hauteurs de Givry, on est une petite dizaine, je suis encore auditeur financier, donc en costume cravate, donc on est encore sur une autre époque, et il commence à nous expliquer en fait l'histoire du domaine, et des moines cisterciens, etc. En fait, le domaine du Clodus Heliomone, c'est un ancien monastère cistercien. Donc il commence à me parler de ça. Ensuite, il commence à me parler de la géographie. de la géologie des sols, de comment les sols vont influer sur les cépages. Après, ils nous parlent vraiment de vignes, des cépages, etc. Et enfin, on arrive à la dégustation. Et là, du coup, j'ai un nouveau monde qui s'est ouvert en face de moi parce que j'avais aussi bien de l'histoire, de la géographie, de la géologie, de la chimie, parce que le vin, c'est quand même de la chimie. Et en plus, quasiment les cinq sens qui sont développés lors d'une dégustation. Et donc, moi, ça a été un nouveau monde qui s'est ouvert, un nouveau paradigme. Et à partir de ce moment-là, j'ai pas lâché le vin. Je me suis abonné à toutes les revues qui existent. J'ai lu un nombre de bouquins pas possibles. J'ai acheté des tonnes de vin. J'ai énormément dégusté, notamment à l'aveugle, avec des amis vignerons. Et je me suis pris vraiment pris de passion pour cette chose-là, parce qu'en plus, le vin, il y a un côté qui est assez particulier, c'est qu'en plus de tout ce que je viens de raconter, qui est hyper important sur la notion d'histoire, de géographie, de géologie, etc., il y a aussi une notion de collectionnaire. Quand t'es quelqu'un de curieux, le vin, on en fait partout dans le monde. Dans tous les endroits, quasiment, on peut planter quelque chose, on plante de la vigne. Donc, tu as un monde entier de dégustation qui est ouvert. Donc, tu peux goûter partout des choses exceptionnelles. Et du coup, c'est infini. Et cet infini, au lieu de me faire peur, m'a complètement motivé pour essayer de le comprendre.
Et comment on passe un coup de cœur pour un monde à créer un compte Instagram, du coup ?
Ça, c'est les opportunités dans la vie qui font certaines choses. Je n'étais pas du tout destiné à ça. Moi j'ai passé le W7 niveau 3 l'année dernière. J'ai commencé directement par le 3. Le W7 3, du coup, qui est un diplôme de vin international, qui est sur 4 niveaux. Le niveau 4 étant un niveau vraiment professionnel, qui dure 2 ans, sur lequel tu dois faire une thèse, etc. Moi je me suis arrêté du coup au niveau 3. Et le niveau 3 en fait est très international. C'est-à-dire que, en plus de faire toutes les régions françaises, il y a surtout tous les pays du monde. Et, bon, bien que j'ai une formation plutôt académique et universitaire, avec mon âge vieillissant, j'ai un peu de mal à... à apprendre et à me poser aussi bien qu'avant sur les choses. Et du coup, du coup, j'ai cherché des formats vidéo en me disant comment je vais trouver des gens sur YouTube, sur Insta, sur TikTok qui peuvent m'apprendre le vin. Et ce que j'ai trouvé, c'est j'ai trouvé beaucoup de photos, de photos, de choses comme ça, mais j'ai trouvé assez peu de assez peu de contenu vidéo très impactant sur une minute, une minute trente. Je me suis donc dit que j'allais faire ça et j'avais un projet en parallèle dans l'art et j'appelle un ami qui travaille dans l'influence depuis depuis plus de 12 ans, qui est cuisinier à la base. Et je l'appelle un jour juste après mon WSF3. Je lui dis bah tiens, Je vais peut-être monter un petit compte Instagram et TikTok dans le vin. J'aurais aimé avoir quelques conseils. Et là, il y a un blanc au téléphone et il me dit, Thomas, moi, je rêve depuis très longtemps de créer un compte dans le vin. Moi, j'ai mon expérience d'influence. Toi, tu as ton expérience dans le vin. Viens, on crée un projet ensemble. Je n'ai pas hésité une seule seconde. Je suis allé à Paris le voir. On a fait une première vidéo. Ce coquinou me dit, c'est une vidéo test. On ne la publiera pas. Et bien entendu, il l'a publiée. Une première vidéo, elle a dû faire 100 000 vues, un truc comme ça. On a pris 3 000 followers direct sur la première vidéo avec ça, avec des super retours. Et donc, du coup, le projet était parti. Et depuis ce jour-là, donc quasiment depuis début janvier, on a posté des vidéos tous les jours.
OK. Oui, parce que moi, on a un petit peu regardé. Tu as seulement publié 97 vidéos et tu as quand même 65,5 mille abonnés. 66. Oui. Pardon ? Ça a dû prendre deux jours.
T'as regardé ce matin,
je pense. Désolée, j'ai regardé hier soir. Je te fais des excuses. En moins de six mois, je vais le redire peut-être, t'as jamais acheté d'abonnés haute. C'est très important de le dire, parce que c'est très compliqué dans le monde de la chance. C'est hyper important. C'est énorme. Et tu viens pas du monde de l'influence. Comment tu le vis ? Moi, je trouve ça fou.
Comment je le vis ? C'est un rêve éveillé. Je travaille en finance d'entreprise, donc j'ai fait des semaines à 70-80 heures par semaine en costume cravate, à auditer des comptes de sociétés cotées. Là, je passe à faire des vidéos et interviewer des gens sur le vin. C'est vraiment un rêve éveillé. Je n'ai pas l'impression de travailler. Je me lève tous les matins. Je travaille toute la journée. Je travaille le soir, je travaille la nuit, je travaille le week-end, etc. Mais je n'ai pas l'impression de travailler. Pour moi, c'est juste du plaisir. Il n'y a pas une seule... Ça se rend donc comment je le vis de manière très humble parce qu'on parle juste de vin et on sauve pas des vies donc c'est bien. Moi ce qui me fait plaisir c'est qu'on a surtout des bons retours. A chaque fois, il y a plein de gens qui m'arrêtent dans la rue et qui me disent « Ah, mais c'est toi qui fais le compte Brefwine, c'est super, je suis tes publications tous les jours, ça m'intéresse, j'apprends beaucoup. » Il y a notamment beaucoup de jeunes sommeliers, de gens qui sont en reconversion, qui viennent en assistant sommelier et tout, qui regardent beaucoup mes vidéos. Donc ça, c'est hyper plaisant, et puis plein d'amateurs qui aiment et qui apprennent des choses. Et le but était vraiment ça, c'était vraiment un but éducatif. Sur les réseaux sociaux, je pense que 99% du contenu, pas dans le vin bien entendu, mais de manière générale... qui est du contenu qui ne sert pas à grand chose et qui n'est pas éducatif. Et nous, on veut faire de l'éducatif. On veut dire qu'en fait, moi, à chaque fois que j'arrête une vidéo, moi, je suis fier de tous les contenus que je fais. Il n'y a pas un seul contenu où je me dis, tiens, j'aurais peut-être pas dû le faire. Je finis la vidéo et je me dis, OK, est-ce que le Thomas d'il y a 5, 6, 7 ans, est-ce que cette vidéo-là, en tombant dessus, il se serait dit, OK, j'apprends quelque chose. Et c'est mon seul leitmotiv. c'est souvent comme ça d'ailleurs que naissent les projets entrepreneuriaux. La genèse, c'est que c'est une problématique qu'on a eue dans notre vie. Et j'aurais adoré avoir ce compte-là il y a 5-6 ans, voire plus, quand j'apprenais le vin. Et voilà, c'est mon seul leitmotiv, c'est de me dire que je parle à 99% des gens qui ne connaissent rien au vin. Parce que les 1% qui sont vraiment experts dans le vin s'y connaissent et du coup je ne leur apporte pas grand-chose. Mais voilà, le but c'est de démocratiser, d'en parler, de faire de manière simple, de manière humble. Moi je viens du monde paysan, donc voilà, c'est la paysannerie la vie qui fait le pas.
Mais du coup... Est-ce que tu sais, quand tu parles justement du fait que tu attires des jeunes sommeliers, etc., ton public, tu sais à peu près quel est ton public, s'il est plutôt jeune ou un peu plus âgé ?
Alors nous, on est présents sur deux réseaux. On est présents aussi bien sur Instagram que sur TikTok. Et sur les deux réseaux, on parle aux 25-35 ans.
OK. En gros. Et comme on peut voir, c'est sur TikTok. Du coup, il y a moins d'impact. Merci. Les personnes qui sont quand même plus jeunes, peut-être sur TikTok ?
Alors oui, déjà, le vin, ce n'est pas forcément le média de TikTok, à part Emile Codens qui surperforme sur TikTok, parce que ses contenus sont juste géniaux.
Après, ce n'est pas très vin en soi, c'est beaucoup plus général, peut-être. Toi, tu es plus dégustation.
Ça dépend. Lui, en fait, il a cartonné avec des vidéos en montrant comment tu mets du vin en cubis, comment tu fais un pressurage. C'est vraiment un vigneron, donc il est vraiment dans la vigne. Oui, TikTok, on a 20 000 abonnés sur TikTok, c'est déjà pas mal.
C'est vrai qu'il y a une grosse différence.
En tout cas.
En tout cas, sur une vidéo que tu as faite d'Alicia, je crois qu'il y a une différence de x10 entre les ratios d'Instagram et TikTok.
Oui, bien sûr.
Parce que c'est la cible et c'est logique.
Oui, parce que TikTok demande un contenu qui soit très viral, qui soit chat rapide, etc. Et nous, c'est vrai qu'on a un contenu qui est plutôt Instagram. Et ce qui fonctionne très bien. Ça ne nous dérange pas parce que nous, le but, c'est de créer une communauté. Ce qu'il faut comprendre, c'est que sur les réseaux sociaux, les deux algorithmes sont vraiment construits différemment. TikTok va montrer en permanence des vidéos à des gens qui sont hors de ta communauté. D'ailleurs, tu vois bien, quand tu as TikTok, tu ne vois pas forcément les publications des gens qui... Oui, c'est les pour-toi. Exactement, c'est les pour-toi. En fait, l'algorithme, si tu as un million de followers sur TikTok et que tu rates une vidéo sur TikTok, elle ne fera pas de vues, ça ne va pas marcher. La différence avec Instagram, si tu fais une vidéo qui est mauvaise, elle ne marchera pas quand même. Mais avec Instagram, il va quand même... pousser à ta communauté. C'est-à-dire que quand tu suis notre compte, en général, ça te remonte quand même vachement dans ton feed, ce qui n'est pas le cas sur TikTok. Et oui, effectivement, pour revenir à ta question, sur la page Instagram, tu as tout le détail des statistiques, avec les répartitions par âge, par pays, par ville, les heures à lesquelles les gens sont le plus actifs, etc.
J'avais vu, oui, en effet, sur les villes, mais je ne savais pas qu'on pouvait voir aussi là. C'est hyper intéressant.
Et j'ai une autre question par rapport à tes vidéos. Est-ce que tu choisis d'abord les personnes que tu vas interviewer ou est-ce que tu choisis un sujet que tu veux traiter et après tu cherches des personnes adaptées pour parler de ce sujet-là ?
Non, c'est toujours les personnes. En fait, pour qu'une vidéo marche, il faut qu'elle soit sincère, il faut qu'elle soit honnête, il faut qu'elle soit intéressante. C'est vraiment le point dont on parlait tout à l'heure. Donc, il faut que la personne maîtrise le sujet et qu'elle ait envie d'en parler. Alors moi, j'essaie de traiter quelques sujets qui sont assez basiques et après, je donne la parole. Je donne la parole à des gens qui sont un peu plus experts, vignerons, sommeliers, cavistes, etc. Mais non, c'est vraiment en fonction de la personne et en fonction de ce qu'elle a à m'expliquer. Quand on a fait la vidéo avec Alicia, on a parlé de son parcours à la Cage Wine School, notamment.
Moi, je voulais savoir, tu parlais d'un sujet qui est quand même l'alcool, qui peut être assez touchy. Est-ce que derrière, tu as quand même une conscience ou est-ce que tu fais attention à ce que tu dis ? Ou au contraire, c'est un terroir que tu défends ? Comment tu te vois vis-à-vis de ce sujet ?
De toute façon, on a des obligations légales. La loi Evin. On est régi par la loi Evin. Il y a un encadrement particulier sur les influenceurs, sur les créateurs de contenu.
Tu as la certification ?
Non. On n'a pas fait de certification. En fait, c'est un sujet qui est compliqué parce que c'est un peu schizophrène. On a en même temps le côté où le vin, c'est le fleuron de la France. C'est un héritage énorme. C'est quand même une de nos marques de fabrique dans le monde entier. Et à côté de ça, quand tu fais une vidéo, il faut que tu fasses la gueule. Bon, c'est une... Enfin moi, de manière... Je trouve ça... Je dis pas que c'est pas normal, juste qu'il y a une hypocrisie par rapport à ça. La France a besoin de vendre du vin, la France a besoin de vendre ses alcools. Effectivement, on doit protéger les populations qui sont les plus fragiles de ça. L'alcoolisme, c'est un vrai problème. C'est vraiment une drogue. C'est une vraie drogue et c'est normal de prémunir ces gens-là. Donc oui, on est très encadrés. Effectivement, on doit pas promouvoir le vin. Dans le sens en disant c'est génial, boire toi la gueule et c'est cool. Donc c'est pour ça que vous ne voyez pas ça sur mes vidéos. Je parle plus effectivement, quand c'est moi qui prends la parole en tout cas, de terroir, de cépage, de vigneron, etc. Donc je ne fais pas du tout l'apologie de boire des canons. Et de toute façon, on est régi, c'est-à-dire qu'il faut mettre les mentions à chaque fois « la boue d'alcool est dangereuse pour la santé, la consomme avec modération » . Ce que je fais sur toutes les vidéos. On doit expliquer à chaque fois quand on fait des collaborations commerciales si on a été invité, si c'est rémunéré, etc. Pour aussi ne pas tromper le consommateur et qu'il comprenne que c'est notre métier aussi de faire des collaborations. Et enfin, il y a quelques petites choses. On doit servir des verres quand on boit, on doit servir des verres de dégustation et non pas se mettre une énorme pinte de vin. On doit avoir la plupart du temps des bouteilles qui sont fermées, qui ne sont pas ouvertes. Quelques petites choses comme ça. Donc oui, c'est quelque chose qui est de façon, on doit s'y tenir, mais c'est un petit peu schizophrénique.
D'accord. Quand tu parles des collaborations que tu peux avoir avec des domaines, est-ce que c'est eux qui font appel à toi pour que tu puisses en parler après toi sur tes réseaux ? C'est juste toi en fait, en échange avec le vigneron pour parler du domaine, mais sans forcément communiquer dessus toi en amont pour faire venir du monde ?
On ne fait aucune démarche sortante, c'est-à-dire qu'on a que des clients entrants. Pour la simple et bonne raison que quand tu as quelqu'un qui vient te voir, qui connaît ton contenu, qui est convaincu, tu veux lui apporter quelque chose, tu n'as pas besoin de débattre pendant 150 ans pour lui expliquer que oui, il faut le choisir. Ça c'est la première chose. On a ce luxe de ne travailler qu'avec les gens avec qui on a envie de parler. Donc toutes les collaborations que vous verrez sur mon compte, c'est parce que c'est des vignerons qui m'intéressent, c'est des domaines qui m'intéressent. C'est des verreries ou je ne sais quoi qui m'intéressent. On a ce luxe, et je pense qu'on est dans un petit monde et il ne faut pas se forvoyer. Et oui, non, non, on ne fait que des demandes entrantes, qu'on traite au cas par cas. Et si on a envie de bosser avec les gens et qu'on sent que le mood des personnes est intéressant, on le fait. Et on fait, ben voilà, il y a plein de vidéos. Enfin moi, quand j'arrive dans un domaine et que je viens déguster, je ne dis pas tiens, filme-moi tant. C'est-à-dire que si la personne est hyper intéressante... passionnante, etc. Je la filme et je la mets sur mes réseaux. Mais après, c'est une passion. Moi, le week-end, je vais faire des dégustes. Ce midi, j'étais en dégustation chez une copine qui a une cave. J'ai fait des vidéos et je vais les poster sur mes réseaux. Je ne vais pas payer. Il faut faire un équilibre parce qu'on est des gens gentils. On est passionnés. Donc, tu as vite fait de tout offrir. Mais on doit aussi vivre, on doit aussi manger. On doit avoir un équilibre avec des collaborations commerciales. Oui,
parce que j'ai commencé un petit peu à voir aussi qu'il y a pas mal d'influenceurs, de créateurs de contenu dans le lieu juvin qui, je pense, sont appelés par certains domaines pour des événements qu'il y aurait au domaine. Et en fait, les créateurs de contenu se déplacent au domaine, font un petit peu de la publicité sur le réseau pour l'événement, pour communiquer sur l'événement et pour attirer du monde. Donc c'était plus dans le sens, est-ce que tu as ce genre aussi d'échange avec les domaines où parfois ils peuvent t'appeler ?
Oui, bien sûr, on est énormément sollicités. Forcément, après nous, on est un peu excentrés en étant à Marseille. Je sais qu'on m'a sollicité dans le Beaujolais, en Alsace, dans plein d'endroits. Moi, si je pouvais aller partout, ce serait un plaisir, mais je ne veux pas courir par mon zé par beau. Mais oui, bien sûr, on est sollicités pour des choses comme ça. Et si on pouvait se démultiplier, on le ferait avec plaisir.
Tu aurais un domaine viticole avec lequel tu aimerais particulièrement collaborer ?
Non, je n'ai pas d'idée comme ça. Après, encore une fois, comme je dis, je ne sais pas combien de domaines viticoles je visite par an, et ça depuis de nombreuses années. Je ne vais pas répondre à ta question exprès. En fait, j'avais une frustration quand j'arrivais dans des domaines, c'est que pour plein de trucs, j'ai des mémoires de poisson rouge. C'est ce qui est génial quand t'arrives dans un domaine et que tu discutes avec le vignon et qu'il te fait une dégust et qu'il te raconte son parcours et te raconte tout ça. et en fait toutes ces choses là quand je sortais de dégustes j'avais envie de m'en rappeler Et c'est pour ça que déjà moi juste la vidéo ça m'aide à m'en rappeler, à me souvenir en sortant en me disant « Ah mais ouais tu te souviens ce gars-là, il travaille comme ça, voilà comment il fait, ça vient de son grand-père, ça vient de ma mère » Et ça je trouve ça génial parce qu'il y a toujours derrière un vin, comme ça c'est pas juste un vin avec un intérieur de bouteille, c'est un parcours, c'est des années et des années de travail, de recherche, des fois c'est des décennies d'héritage et donc du coup c'était aussi pour ça que je fais beaucoup de vidéos de vignerons, face cam. qui me parlent de leur domaine parce que c'est ça que je trouve passionnant. Mon rêve ultime, c'est de faire revenir les gens dans les domaines, qu'ils aillent déguster dans les domaines, que les gens retournent chez le caviste, qu'ils aillent prendre des conseils. Tu vas acheter une bouteille à 10 euros ou moins, tu peux en trouver chez tes cavistes et tu auras en plus un conseil plutôt que d'être dans une grande surface. Les domaines avec qui j'ai vraiment envie de bosser, je vais les visiter toute l'année. De toute façon, j'en parle sur mon compte. À chaque fois, quand je parle d'une région ou d'un cépage ou quelque chose, je cite toujours les vignerons que j'aime beaucoup. Quand je fais mes vidéos, Zissorzat, où on compare des bouteilles, à chaque fois, je choisis les vignerons que j'aime bien. Donc voilà, je leur rends hommage d'une certaine façon. Et si certains ont envie de travailler avec moi, c'est avec plaisir. Après, il faut toujours voir l'objectif. C'est-à-dire que les réseaux sociaux, c'est une chose, ce n'est pas une fin en soi, ce n'est pas une finalité. Leur finalité, c'est de vendre du vin. Et s'ils arrivent à le faire, ils n'ont pas besoin de moi.
Oui, ok. Et est-ce que créer une cuvée ou autre, ça t'intéresserait ?
Oui, bien sûr. C'est en cours.
C'est en cours,
oui. On a un projet, je ne peux pas parler maintenant, mais justement d'un collectif, on va dire, qui fait des cuvées en partenariat avec des vignerons. des vignons et des artistes. Du coup, on est en discussion avec eux pour créer une QV en partenariat. Bref, fine.
Bon, on finit avec une petite exclue, quoi. Merci beaucoup, en tout cas.
C'était un plaisir.
Nous aussi. Un plaisir, merci beaucoup.
C'est très beau vers Rydal, d'ailleurs.
Description
Ecoutez Thomas Baron alias Bref Wine sur le thème de l'influence et le vin. Un thème très enivrant.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour, bienvenue dans le podcast 3 verres et un micro, présenté par Maïlis, Jeanne et moi-même Alicien. Aujourd'hui, nous avons l'honneur de recevoir notre premier invité. Salut. Tu peux te présenter en quelques phrases ?
Déjà, c'est un honneur d'inaugurer ce podcast. C'est un plaisir d'y participer. En quelques mots, je m'appelle Thomas Baron, je suis passionné de vin depuis plusieurs années. Je ne viens pas du tout du milieu puisque je suis juriste de formation et j'ai fait plutôt une carrière dans la finance d'entreprise. Et j'ai monté, il y a cinq mois maintenant, un compte. un compte Instagram qui s'appelle Brefwine, qui s'est hissé parmi les comptes d'influence avec la plus grosse communauté en France. On a fait 66 000 abonnés en quelques mois, sans aucun achat média, je précise, sans achat de followers, etc. C'est uniquement de l'organique. C'est un plaisir et c'est vraiment un bonheur pour moi de réussir à bosser dans le vin. C'est un peu un rêve qui se réalise.
Dans tous nos podcasts, on commence toujours par une dégustation d'un vin qu'on a choisi. Je vais rapidement présenter le vin et après on va en parler ensemble sur nos impressions.
Avec plaisir.
Aujourd'hui, c'est un vin qui est un peu spécial parce que c'est le premier vin qu'on a dégusté toutes les trois quand on a décidé de créer ce podcast. C'est un Bourgogne Blanc 2022 du domaine désertaux ferrants. C'est un domaine qui est vers Corgolin, tout près de Bonne. Il travaille sur environ 20 hectares avec des vignes d'environ 30 ans d'âge. C'est un domaine qui a été transmis de père en fils et aujourd'hui c'est Vincent, sa sœur et sa femme qui dirigent le vignoble. Et lui, sa trame, c'est de travailler un peu comme à l'époque et de conserver des cépages oubliés. C'est quelque chose qui lui tient vraiment à cœur. Aujourd'hui, ce vin, c'est un assemblage de pinot blanc à 80% de 20% de chardonnay. Et rapidement, on va pouvoir le décrire, on retrouve à l'œil une robe hors blanc un peu brillante. C'est un vin qui est plutôt limpide et au nez, je vais peut-être vous laisser donner vos premières impressions.
Thomas ?
Déjà, merci de me servir un Bourgogne alors que je suis bourguignon. J'apprécie le geste. Moi, ce qui me marque vraiment, c'est qu'au nez, ça appelle vraiment les huîtres. Ça a un côté hyper salin, ça sent la mer. Je n'ai pas encore dégusté, j'ai juste eu le nez. C'est vrai que pour un Bourgogne, on est un peu décontencé parce qu'on ne sent pas le chardonnay. On n'a pas toute cette chaleur du chardonnay, surtout sur un mélisier massé chaud comme 2022. Effectivement, c'est très salin, il y a pas mal d'amers. J'ai l'impression qu'il y a très peu d'élevage dessus, voire pas du tout. C'est pas du tout marqué par le fût. C'est intéressant, c'est hyper fruité, c'est très sympa. Je continue à avoir envie d'une douzaine d'huîtres là-dessus et quelques petites palourdes crues.
Et en accord, mes vins, ils proposent de la charcuterie, des crustacés, ou même des pâtes avec du fromage. Je sais pas ce que toi tu verrais d'autre.
Un beau fromage bon union, complètement. Le blanc se marie extrêmement bien avec le fromage. C'est un peu mon dada de faire des accords vin-fromage. Je suis un passionné de fromage. J'ai failli ouvrir une fromagerie il y a quelques années. Vin-fromage, c'est des beaux accords. Et je viens de sortir une vidéo là-dessus avec un meilleur sommelier du monde qui s'appelle Philippe Forbrac. Je suis honoré qu'il ait pu participer à une de nos vidéos. C'est un plaisir de boire ça, effectivement, avec un... C'est un beau petit fromage de Lyon, ça peut être sympa.
Ok. Du coup, aujourd'hui, on va parler de l'influence dans le monde du vin, un petit peu. On a remarqué que de plus en plus, il y a des influenceurs qui parlent du monde du vin, notamment avec l'arrivée du Covid, parce qu'il y a des changements de monde de consommation. On a des gros influenceurs, je pense que tu les connais, un peu Rouge aux lèvres, Sip My Crap ou Émile Codens.
Bien sûr.
Et du coup, on va te poser quelques petites questions, voir ce que tu penses de ce milieu, comment il évolue.
Avec plaisir.
Et du coup, la première question ?
La première question, est-ce que tu pourrais nous raconter un petit peu comment tu es déjà venu dans le milieu du vin,
dans le domaine du vin ? Alors le milieu du vin, moi je suis bourguignon encore une fois, donc j'ai fait mes études de droit à Dijon. Je ne viens pas d'une famille qui est très intéressée par le vin. Mon père boit un peu de vin, il déguste d'ailleurs assez bien, mais c'est quelqu'un qui vient d'un milieu très modeste, donc on a toujours bu des petits vins à la maison. Et ça n'a jamais été vraiment une grande passion familiale. et j'ai rencontré un de mes meilleurs amis. à la fac de Dijon, qui lui, pour le coup, est un vrai passionné de vin. Et alors que je n'y connaissais rien du tout, il m'a fait déguster des trucs qui sont improbables. J'ai goûté des Chamboles Musini, Premier Cru, les Amoureuses de chez Roumier. On a bu des trucs de fou ensemble. Et je ne m'étais jamais vraiment intéressé à ça, parce que j'ai ce truc un petit peu particulier où je ne peux pas me mettre dans un domaine si je ne peux pas le maîtriser entièrement. À partir du moment où je me mets dans un sujet, je le travaille à fond pour vraiment comprendre toutes les... La particularité est vraiment d'aller au fond du sujet, et comme le vin c'est un sujet qui est extrêmement vaste, je ne me voyais pas de le faire. Et un jour, ce fameux ami Antoine m'a invité à une dégustation en Bourgogne. Je m'en souviendrai toute ma vie, c'était à Givry, dans un domaine qui s'appelle le Clos du Célieau aux Moines, qui est dirigé par M. Pascal, qui est l'ancien dirigeant de Moët & Chandon NSI, et qui est ingénieur agronome de formation. Et on arrive, donc on a une dégustation, alors que lui, il ne fait jamais de dégustation, et on va déguster chez lui, et on se retrouve sur les hauteurs de Givry, on est une petite dizaine, je suis encore auditeur financier, donc en costume cravate, donc on est encore sur une autre époque, et il commence à nous expliquer en fait l'histoire du domaine, et des moines cisterciens, etc. En fait, le domaine du Clodus Heliomone, c'est un ancien monastère cistercien. Donc il commence à me parler de ça. Ensuite, il commence à me parler de la géographie. de la géologie des sols, de comment les sols vont influer sur les cépages. Après, ils nous parlent vraiment de vignes, des cépages, etc. Et enfin, on arrive à la dégustation. Et là, du coup, j'ai un nouveau monde qui s'est ouvert en face de moi parce que j'avais aussi bien de l'histoire, de la géographie, de la géologie, de la chimie, parce que le vin, c'est quand même de la chimie. Et en plus, quasiment les cinq sens qui sont développés lors d'une dégustation. Et donc, moi, ça a été un nouveau monde qui s'est ouvert, un nouveau paradigme. Et à partir de ce moment-là, j'ai pas lâché le vin. Je me suis abonné à toutes les revues qui existent. J'ai lu un nombre de bouquins pas possibles. J'ai acheté des tonnes de vin. J'ai énormément dégusté, notamment à l'aveugle, avec des amis vignerons. Et je me suis pris vraiment pris de passion pour cette chose-là, parce qu'en plus, le vin, il y a un côté qui est assez particulier, c'est qu'en plus de tout ce que je viens de raconter, qui est hyper important sur la notion d'histoire, de géographie, de géologie, etc., il y a aussi une notion de collectionnaire. Quand t'es quelqu'un de curieux, le vin, on en fait partout dans le monde. Dans tous les endroits, quasiment, on peut planter quelque chose, on plante de la vigne. Donc, tu as un monde entier de dégustation qui est ouvert. Donc, tu peux goûter partout des choses exceptionnelles. Et du coup, c'est infini. Et cet infini, au lieu de me faire peur, m'a complètement motivé pour essayer de le comprendre.
Et comment on passe un coup de cœur pour un monde à créer un compte Instagram, du coup ?
Ça, c'est les opportunités dans la vie qui font certaines choses. Je n'étais pas du tout destiné à ça. Moi j'ai passé le W7 niveau 3 l'année dernière. J'ai commencé directement par le 3. Le W7 3, du coup, qui est un diplôme de vin international, qui est sur 4 niveaux. Le niveau 4 étant un niveau vraiment professionnel, qui dure 2 ans, sur lequel tu dois faire une thèse, etc. Moi je me suis arrêté du coup au niveau 3. Et le niveau 3 en fait est très international. C'est-à-dire que, en plus de faire toutes les régions françaises, il y a surtout tous les pays du monde. Et, bon, bien que j'ai une formation plutôt académique et universitaire, avec mon âge vieillissant, j'ai un peu de mal à... à apprendre et à me poser aussi bien qu'avant sur les choses. Et du coup, du coup, j'ai cherché des formats vidéo en me disant comment je vais trouver des gens sur YouTube, sur Insta, sur TikTok qui peuvent m'apprendre le vin. Et ce que j'ai trouvé, c'est j'ai trouvé beaucoup de photos, de photos, de choses comme ça, mais j'ai trouvé assez peu de assez peu de contenu vidéo très impactant sur une minute, une minute trente. Je me suis donc dit que j'allais faire ça et j'avais un projet en parallèle dans l'art et j'appelle un ami qui travaille dans l'influence depuis depuis plus de 12 ans, qui est cuisinier à la base. Et je l'appelle un jour juste après mon WSF3. Je lui dis bah tiens, Je vais peut-être monter un petit compte Instagram et TikTok dans le vin. J'aurais aimé avoir quelques conseils. Et là, il y a un blanc au téléphone et il me dit, Thomas, moi, je rêve depuis très longtemps de créer un compte dans le vin. Moi, j'ai mon expérience d'influence. Toi, tu as ton expérience dans le vin. Viens, on crée un projet ensemble. Je n'ai pas hésité une seule seconde. Je suis allé à Paris le voir. On a fait une première vidéo. Ce coquinou me dit, c'est une vidéo test. On ne la publiera pas. Et bien entendu, il l'a publiée. Une première vidéo, elle a dû faire 100 000 vues, un truc comme ça. On a pris 3 000 followers direct sur la première vidéo avec ça, avec des super retours. Et donc, du coup, le projet était parti. Et depuis ce jour-là, donc quasiment depuis début janvier, on a posté des vidéos tous les jours.
OK. Oui, parce que moi, on a un petit peu regardé. Tu as seulement publié 97 vidéos et tu as quand même 65,5 mille abonnés. 66. Oui. Pardon ? Ça a dû prendre deux jours.
T'as regardé ce matin,
je pense. Désolée, j'ai regardé hier soir. Je te fais des excuses. En moins de six mois, je vais le redire peut-être, t'as jamais acheté d'abonnés haute. C'est très important de le dire, parce que c'est très compliqué dans le monde de la chance. C'est hyper important. C'est énorme. Et tu viens pas du monde de l'influence. Comment tu le vis ? Moi, je trouve ça fou.
Comment je le vis ? C'est un rêve éveillé. Je travaille en finance d'entreprise, donc j'ai fait des semaines à 70-80 heures par semaine en costume cravate, à auditer des comptes de sociétés cotées. Là, je passe à faire des vidéos et interviewer des gens sur le vin. C'est vraiment un rêve éveillé. Je n'ai pas l'impression de travailler. Je me lève tous les matins. Je travaille toute la journée. Je travaille le soir, je travaille la nuit, je travaille le week-end, etc. Mais je n'ai pas l'impression de travailler. Pour moi, c'est juste du plaisir. Il n'y a pas une seule... Ça se rend donc comment je le vis de manière très humble parce qu'on parle juste de vin et on sauve pas des vies donc c'est bien. Moi ce qui me fait plaisir c'est qu'on a surtout des bons retours. A chaque fois, il y a plein de gens qui m'arrêtent dans la rue et qui me disent « Ah, mais c'est toi qui fais le compte Brefwine, c'est super, je suis tes publications tous les jours, ça m'intéresse, j'apprends beaucoup. » Il y a notamment beaucoup de jeunes sommeliers, de gens qui sont en reconversion, qui viennent en assistant sommelier et tout, qui regardent beaucoup mes vidéos. Donc ça, c'est hyper plaisant, et puis plein d'amateurs qui aiment et qui apprennent des choses. Et le but était vraiment ça, c'était vraiment un but éducatif. Sur les réseaux sociaux, je pense que 99% du contenu, pas dans le vin bien entendu, mais de manière générale... qui est du contenu qui ne sert pas à grand chose et qui n'est pas éducatif. Et nous, on veut faire de l'éducatif. On veut dire qu'en fait, moi, à chaque fois que j'arrête une vidéo, moi, je suis fier de tous les contenus que je fais. Il n'y a pas un seul contenu où je me dis, tiens, j'aurais peut-être pas dû le faire. Je finis la vidéo et je me dis, OK, est-ce que le Thomas d'il y a 5, 6, 7 ans, est-ce que cette vidéo-là, en tombant dessus, il se serait dit, OK, j'apprends quelque chose. Et c'est mon seul leitmotiv. c'est souvent comme ça d'ailleurs que naissent les projets entrepreneuriaux. La genèse, c'est que c'est une problématique qu'on a eue dans notre vie. Et j'aurais adoré avoir ce compte-là il y a 5-6 ans, voire plus, quand j'apprenais le vin. Et voilà, c'est mon seul leitmotiv, c'est de me dire que je parle à 99% des gens qui ne connaissent rien au vin. Parce que les 1% qui sont vraiment experts dans le vin s'y connaissent et du coup je ne leur apporte pas grand-chose. Mais voilà, le but c'est de démocratiser, d'en parler, de faire de manière simple, de manière humble. Moi je viens du monde paysan, donc voilà, c'est la paysannerie la vie qui fait le pas.
Mais du coup... Est-ce que tu sais, quand tu parles justement du fait que tu attires des jeunes sommeliers, etc., ton public, tu sais à peu près quel est ton public, s'il est plutôt jeune ou un peu plus âgé ?
Alors nous, on est présents sur deux réseaux. On est présents aussi bien sur Instagram que sur TikTok. Et sur les deux réseaux, on parle aux 25-35 ans.
OK. En gros. Et comme on peut voir, c'est sur TikTok. Du coup, il y a moins d'impact. Merci. Les personnes qui sont quand même plus jeunes, peut-être sur TikTok ?
Alors oui, déjà, le vin, ce n'est pas forcément le média de TikTok, à part Emile Codens qui surperforme sur TikTok, parce que ses contenus sont juste géniaux.
Après, ce n'est pas très vin en soi, c'est beaucoup plus général, peut-être. Toi, tu es plus dégustation.
Ça dépend. Lui, en fait, il a cartonné avec des vidéos en montrant comment tu mets du vin en cubis, comment tu fais un pressurage. C'est vraiment un vigneron, donc il est vraiment dans la vigne. Oui, TikTok, on a 20 000 abonnés sur TikTok, c'est déjà pas mal.
C'est vrai qu'il y a une grosse différence.
En tout cas.
En tout cas, sur une vidéo que tu as faite d'Alicia, je crois qu'il y a une différence de x10 entre les ratios d'Instagram et TikTok.
Oui, bien sûr.
Parce que c'est la cible et c'est logique.
Oui, parce que TikTok demande un contenu qui soit très viral, qui soit chat rapide, etc. Et nous, c'est vrai qu'on a un contenu qui est plutôt Instagram. Et ce qui fonctionne très bien. Ça ne nous dérange pas parce que nous, le but, c'est de créer une communauté. Ce qu'il faut comprendre, c'est que sur les réseaux sociaux, les deux algorithmes sont vraiment construits différemment. TikTok va montrer en permanence des vidéos à des gens qui sont hors de ta communauté. D'ailleurs, tu vois bien, quand tu as TikTok, tu ne vois pas forcément les publications des gens qui... Oui, c'est les pour-toi. Exactement, c'est les pour-toi. En fait, l'algorithme, si tu as un million de followers sur TikTok et que tu rates une vidéo sur TikTok, elle ne fera pas de vues, ça ne va pas marcher. La différence avec Instagram, si tu fais une vidéo qui est mauvaise, elle ne marchera pas quand même. Mais avec Instagram, il va quand même... pousser à ta communauté. C'est-à-dire que quand tu suis notre compte, en général, ça te remonte quand même vachement dans ton feed, ce qui n'est pas le cas sur TikTok. Et oui, effectivement, pour revenir à ta question, sur la page Instagram, tu as tout le détail des statistiques, avec les répartitions par âge, par pays, par ville, les heures à lesquelles les gens sont le plus actifs, etc.
J'avais vu, oui, en effet, sur les villes, mais je ne savais pas qu'on pouvait voir aussi là. C'est hyper intéressant.
Et j'ai une autre question par rapport à tes vidéos. Est-ce que tu choisis d'abord les personnes que tu vas interviewer ou est-ce que tu choisis un sujet que tu veux traiter et après tu cherches des personnes adaptées pour parler de ce sujet-là ?
Non, c'est toujours les personnes. En fait, pour qu'une vidéo marche, il faut qu'elle soit sincère, il faut qu'elle soit honnête, il faut qu'elle soit intéressante. C'est vraiment le point dont on parlait tout à l'heure. Donc, il faut que la personne maîtrise le sujet et qu'elle ait envie d'en parler. Alors moi, j'essaie de traiter quelques sujets qui sont assez basiques et après, je donne la parole. Je donne la parole à des gens qui sont un peu plus experts, vignerons, sommeliers, cavistes, etc. Mais non, c'est vraiment en fonction de la personne et en fonction de ce qu'elle a à m'expliquer. Quand on a fait la vidéo avec Alicia, on a parlé de son parcours à la Cage Wine School, notamment.
Moi, je voulais savoir, tu parlais d'un sujet qui est quand même l'alcool, qui peut être assez touchy. Est-ce que derrière, tu as quand même une conscience ou est-ce que tu fais attention à ce que tu dis ? Ou au contraire, c'est un terroir que tu défends ? Comment tu te vois vis-à-vis de ce sujet ?
De toute façon, on a des obligations légales. La loi Evin. On est régi par la loi Evin. Il y a un encadrement particulier sur les influenceurs, sur les créateurs de contenu.
Tu as la certification ?
Non. On n'a pas fait de certification. En fait, c'est un sujet qui est compliqué parce que c'est un peu schizophrène. On a en même temps le côté où le vin, c'est le fleuron de la France. C'est un héritage énorme. C'est quand même une de nos marques de fabrique dans le monde entier. Et à côté de ça, quand tu fais une vidéo, il faut que tu fasses la gueule. Bon, c'est une... Enfin moi, de manière... Je trouve ça... Je dis pas que c'est pas normal, juste qu'il y a une hypocrisie par rapport à ça. La France a besoin de vendre du vin, la France a besoin de vendre ses alcools. Effectivement, on doit protéger les populations qui sont les plus fragiles de ça. L'alcoolisme, c'est un vrai problème. C'est vraiment une drogue. C'est une vraie drogue et c'est normal de prémunir ces gens-là. Donc oui, on est très encadrés. Effectivement, on doit pas promouvoir le vin. Dans le sens en disant c'est génial, boire toi la gueule et c'est cool. Donc c'est pour ça que vous ne voyez pas ça sur mes vidéos. Je parle plus effectivement, quand c'est moi qui prends la parole en tout cas, de terroir, de cépage, de vigneron, etc. Donc je ne fais pas du tout l'apologie de boire des canons. Et de toute façon, on est régi, c'est-à-dire qu'il faut mettre les mentions à chaque fois « la boue d'alcool est dangereuse pour la santé, la consomme avec modération » . Ce que je fais sur toutes les vidéos. On doit expliquer à chaque fois quand on fait des collaborations commerciales si on a été invité, si c'est rémunéré, etc. Pour aussi ne pas tromper le consommateur et qu'il comprenne que c'est notre métier aussi de faire des collaborations. Et enfin, il y a quelques petites choses. On doit servir des verres quand on boit, on doit servir des verres de dégustation et non pas se mettre une énorme pinte de vin. On doit avoir la plupart du temps des bouteilles qui sont fermées, qui ne sont pas ouvertes. Quelques petites choses comme ça. Donc oui, c'est quelque chose qui est de façon, on doit s'y tenir, mais c'est un petit peu schizophrénique.
D'accord. Quand tu parles des collaborations que tu peux avoir avec des domaines, est-ce que c'est eux qui font appel à toi pour que tu puisses en parler après toi sur tes réseaux ? C'est juste toi en fait, en échange avec le vigneron pour parler du domaine, mais sans forcément communiquer dessus toi en amont pour faire venir du monde ?
On ne fait aucune démarche sortante, c'est-à-dire qu'on a que des clients entrants. Pour la simple et bonne raison que quand tu as quelqu'un qui vient te voir, qui connaît ton contenu, qui est convaincu, tu veux lui apporter quelque chose, tu n'as pas besoin de débattre pendant 150 ans pour lui expliquer que oui, il faut le choisir. Ça c'est la première chose. On a ce luxe de ne travailler qu'avec les gens avec qui on a envie de parler. Donc toutes les collaborations que vous verrez sur mon compte, c'est parce que c'est des vignerons qui m'intéressent, c'est des domaines qui m'intéressent. C'est des verreries ou je ne sais quoi qui m'intéressent. On a ce luxe, et je pense qu'on est dans un petit monde et il ne faut pas se forvoyer. Et oui, non, non, on ne fait que des demandes entrantes, qu'on traite au cas par cas. Et si on a envie de bosser avec les gens et qu'on sent que le mood des personnes est intéressant, on le fait. Et on fait, ben voilà, il y a plein de vidéos. Enfin moi, quand j'arrive dans un domaine et que je viens déguster, je ne dis pas tiens, filme-moi tant. C'est-à-dire que si la personne est hyper intéressante... passionnante, etc. Je la filme et je la mets sur mes réseaux. Mais après, c'est une passion. Moi, le week-end, je vais faire des dégustes. Ce midi, j'étais en dégustation chez une copine qui a une cave. J'ai fait des vidéos et je vais les poster sur mes réseaux. Je ne vais pas payer. Il faut faire un équilibre parce qu'on est des gens gentils. On est passionnés. Donc, tu as vite fait de tout offrir. Mais on doit aussi vivre, on doit aussi manger. On doit avoir un équilibre avec des collaborations commerciales. Oui,
parce que j'ai commencé un petit peu à voir aussi qu'il y a pas mal d'influenceurs, de créateurs de contenu dans le lieu juvin qui, je pense, sont appelés par certains domaines pour des événements qu'il y aurait au domaine. Et en fait, les créateurs de contenu se déplacent au domaine, font un petit peu de la publicité sur le réseau pour l'événement, pour communiquer sur l'événement et pour attirer du monde. Donc c'était plus dans le sens, est-ce que tu as ce genre aussi d'échange avec les domaines où parfois ils peuvent t'appeler ?
Oui, bien sûr, on est énormément sollicités. Forcément, après nous, on est un peu excentrés en étant à Marseille. Je sais qu'on m'a sollicité dans le Beaujolais, en Alsace, dans plein d'endroits. Moi, si je pouvais aller partout, ce serait un plaisir, mais je ne veux pas courir par mon zé par beau. Mais oui, bien sûr, on est sollicités pour des choses comme ça. Et si on pouvait se démultiplier, on le ferait avec plaisir.
Tu aurais un domaine viticole avec lequel tu aimerais particulièrement collaborer ?
Non, je n'ai pas d'idée comme ça. Après, encore une fois, comme je dis, je ne sais pas combien de domaines viticoles je visite par an, et ça depuis de nombreuses années. Je ne vais pas répondre à ta question exprès. En fait, j'avais une frustration quand j'arrivais dans des domaines, c'est que pour plein de trucs, j'ai des mémoires de poisson rouge. C'est ce qui est génial quand t'arrives dans un domaine et que tu discutes avec le vignon et qu'il te fait une dégust et qu'il te raconte son parcours et te raconte tout ça. et en fait toutes ces choses là quand je sortais de dégustes j'avais envie de m'en rappeler Et c'est pour ça que déjà moi juste la vidéo ça m'aide à m'en rappeler, à me souvenir en sortant en me disant « Ah mais ouais tu te souviens ce gars-là, il travaille comme ça, voilà comment il fait, ça vient de son grand-père, ça vient de ma mère » Et ça je trouve ça génial parce qu'il y a toujours derrière un vin, comme ça c'est pas juste un vin avec un intérieur de bouteille, c'est un parcours, c'est des années et des années de travail, de recherche, des fois c'est des décennies d'héritage et donc du coup c'était aussi pour ça que je fais beaucoup de vidéos de vignerons, face cam. qui me parlent de leur domaine parce que c'est ça que je trouve passionnant. Mon rêve ultime, c'est de faire revenir les gens dans les domaines, qu'ils aillent déguster dans les domaines, que les gens retournent chez le caviste, qu'ils aillent prendre des conseils. Tu vas acheter une bouteille à 10 euros ou moins, tu peux en trouver chez tes cavistes et tu auras en plus un conseil plutôt que d'être dans une grande surface. Les domaines avec qui j'ai vraiment envie de bosser, je vais les visiter toute l'année. De toute façon, j'en parle sur mon compte. À chaque fois, quand je parle d'une région ou d'un cépage ou quelque chose, je cite toujours les vignerons que j'aime beaucoup. Quand je fais mes vidéos, Zissorzat, où on compare des bouteilles, à chaque fois, je choisis les vignerons que j'aime bien. Donc voilà, je leur rends hommage d'une certaine façon. Et si certains ont envie de travailler avec moi, c'est avec plaisir. Après, il faut toujours voir l'objectif. C'est-à-dire que les réseaux sociaux, c'est une chose, ce n'est pas une fin en soi, ce n'est pas une finalité. Leur finalité, c'est de vendre du vin. Et s'ils arrivent à le faire, ils n'ont pas besoin de moi.
Oui, ok. Et est-ce que créer une cuvée ou autre, ça t'intéresserait ?
Oui, bien sûr. C'est en cours.
C'est en cours,
oui. On a un projet, je ne peux pas parler maintenant, mais justement d'un collectif, on va dire, qui fait des cuvées en partenariat avec des vignerons. des vignons et des artistes. Du coup, on est en discussion avec eux pour créer une QV en partenariat. Bref, fine.
Bon, on finit avec une petite exclue, quoi. Merci beaucoup, en tout cas.
C'était un plaisir.
Nous aussi. Un plaisir, merci beaucoup.
C'est très beau vers Rydal, d'ailleurs.
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