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Le vin en grande surface et les foires aux vins X Rémy Patrosso cover
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3 Verres 1 Micro

Le vin en grande surface et les foires aux vins X Rémy Patrosso

Le vin en grande surface et les foires aux vins X Rémy Patrosso

27min |24/10/2024
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Le vin en grande surface et les foires aux vins X Rémy Patrosso

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27min |24/10/2024
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Description

Dans cet épisode captivant de "3 Verres 1 Micro", plongez dans l'univers fascinant du vin avec Rémy Patrosso, un passionné et propriétaire du Super-U de Veyne, niché dans les Hautes-Alpes. Rémy nous fait découvrir l'un de ses coups de cœur : Mille Façons, un vin local et 100% Mollard, produit par Yann De Agostini du domaine le Petit Août. Ce vin, léger et aromatique, est parfait pour accompagner des mets tels que de la charcuterie ou du poisson. Rémy nous parle également des Foires aux Vins et du choix des vins en Grande Distribution.


N'attendez plus pour écouter cet épisode enrichissant et découvrir le monde de Grande Distribution.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue dans un nouvel épisode de 3 verres à micro. Aujourd'hui on va échanger avec Rémi Patrosso. Rémi, je vous laisse vous présenter.

  • Speaker #1

    Alors Rémi Patrosso, je suis le propriétaire du superbe de vin dans les Hautes-Alpes, et amateur de vin, et voilà, j'ai 54 ans et il n'y a rien de plus à dire.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup. Donc voilà, aujourd'hui on va échanger rapidement sur les vins en grande distribution et on va commencer par déguster un vin des Hautes-Alpes. Là où on se trouve aujourd'hui, Rémi, je vous laisse. Présenter rapidement la cuvée et le domaine.

  • Speaker #1

    La cuvée, c'est un vin du domaine du Petit-Tout, de chez Yann Deagostini. La cuvée s'appelle Mille Façons, c'est un 100% Mollard. Pourquoi ce vin ? Parce que Yann Deagostini, c'est lui qui a redonné ses lettres de noblesse au Mollard dans les Hautes-Alpes et que c'est un vigneron qui travaille super bien, qui est un mec adorable, qui a une grande connaissance dans les vins. Le Mollard, j'aime bien parce que c'est endémique des Hautes-Alpes, mais je préfère ces vins blancs. Il y a des jolis vins d'assemblage, des jolis vins blancs qui gagnent vraiment à être connus. Mais le Molar et ce mille façons gagnent aussi à être connus sur la consommation de vins légers.

  • Speaker #0

    Super Rémi. Qu'est-ce que ça donne comme aromatique justement le Molar ? Et comment on peut décrire ce vin-là ?

  • Speaker #1

    L'aromatique, je trouve qu'on est sur le fruit rouge très frais. Qu'est-ce que ça donne ? Ça donne un vin de soif. C'est plus un vin de soif finalement qu'on boira volontiers avec un plateau de charcuterie, un plateau de fromage avec des copains. C'est des vins qui tirent à 11 degrés, donc des vins frais. et si on les met un peu frais à boire, on va le boire aussi sur du poisson sur des crustacés c'est un vin presque passe-partout vin de cépage donc il n'y a pas une grande complexité il n'y a pas beaucoup d'élevage donc on est vraiment sur le fruit une belle acidité c'est vrai que c'est étonnant même quand on le voit comme ça la

  • Speaker #0

    robe est très claire et c'est vrai que c'est surprenant on a moins la dessus quand même de ce genre de vin là on n'en a pas du tout l'habitude

  • Speaker #1

    C'est pour ça que c'est intéressant.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant.

  • Speaker #1

    C'est typique des Hautes-Alpes.

  • Speaker #0

    Oui, donc le Molar, c'est un beige emblématique et typique des Hautes-Alpes.

  • Speaker #1

    Qui est mal travaillé et dangereux en acidité quand même. Parce qu'on voit quand même que sur un mec qui est de 2021, il y a quand même une acidité qui est incontournable.

  • Speaker #0

    Oui, on a une belle acidité. Mais voilà, c'est bien travaillé et c'est très agréable à déguster.

  • Speaker #1

    Super longueur en bouche qui reste sur le fruit, sur la légèreté.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'on peut comparer ces vins plutôt à des vins légers qu'on a l'habitude de...

  • Speaker #1

    Beaujolais et vins rouges de Loire. Des vins très légers qui sont très flatteurs en entame de bouche, mais qui laissent une belle acidité pour après manger un truc gras. Charcuterie-fromage, ça passe très très bien.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est très très intéressant. En tout cas, merci beaucoup Rémi. La semaine dernière, tu as fait ta soirée de foire au vin. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu le système de foire au vin dans les grandes surprises en général et vous, ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    Dans les grandes surfaces, traditionnellement, fin septembre, donc à peu près à la période des vendanges, toutes les chaînes de grandes surfaces font une foire au vin. C'est devenu maintenant traditionnel depuis 40 ans peut-être. Donc sélection en amont par des groupes, nous chez Système U, et ça se passe comme ça chez tous les distributeurs. Donc dégustation sur des appels d'offres, où préalablement ont été déterminés des besoins consommateurs. Ensuite, donc appel d'offres, les vignerons ou les viticulteurs, ou les négociants. proposent des vins, des salariés U et des chefs d'entreprise comme moi, des patrons de magasins, font des dégustations, et après font un choix en fonction du meilleur rapport qualité-prix. Il n'y aura pas forcément les plus grands vins, parce que ce n'est pas vendable en distribution, mais il y aura toujours un rapport qualité-prix qui sera plus qu'intéressant. Chez U particulièrement, chez Coopérative U maintenant, on essaye d'avoir des vins qui sont typés de leur appellation. Parce que bien souvent aujourd'hui, il y a des gens qui dans un terroir particulier vont faire des vins d'auteur, on va dire. Nous, on recherche plus des vins qui ressemblent vraiment à l'appellation, avec vraiment les marqueurs de l'appellation. Un croise-ermitage, il faut qu'il y ait le goût d'un croise-ermitage. Ça, c'est important. Donc nous, particulièrement à Venn, on fait une foire au vin avec environ 500 références. Donc peut-être un tiers de produits qu'on a en permanent dans le magasin et deux tiers de produits qui sont spécifiques pour la foire au vin. Toutes régions confondues, un peu d'étrangers, mais on évite de faire deux. trop d'étrangers parce que déjà il y a une crise dans le milieu viticole français donc on essaie de soutenir l'agriculture française et on a tellement de belles choses en France alors il y a des choses sympas à l'étranger mais tellement de belles choses en France qu'on est beaucoup français et nous pour notre soirée foire au vin, on a fait déguster 162 vins différents on a eu environ 250 personnes qui sont venues c'est une dégustation d'en donc on ouvre à 162 bouteilles différentes et on fait déguster. chacun ce qu'il a envie de déguster.

  • Speaker #0

    C'est génial. Quelle répercussion vous observez dans vos super-rues, dans la distribution générale, suite au four au vin ?

  • Speaker #1

    Le four au vin, ça a un impact énorme, puisque je pense que ça conditionne une énorme partie des ventes de l'année, puisqu'on fidélise par ces fours au vin, on fidélise les gens. Les gens viennent chez nous, et la dégustation encore plus, puisque quand vous arrivez devant un rayon dans un supermarché, il n'y a rien qui ressemble plus à une bouteille qu'une autre bouteille. Donc, arriver à faire un choix dans un rayon, c'est super compliqué. Donc nous, la soirée dégustation et l'emploi d'une sommelière qui vient là très régulièrement pour faire déguster des vins, ça permet d'orienter les gens et donc de les fidéliser. Parce qu'on est leur, entre guillemets, leur caviste et leur conseiller vin. Ils nous font confiance par la dégustation et par nos conseils. C'est pour ça que la foire au vin, cette période-là, elle est propice à ancrer les gens comme des acheteurs, enfin surtout nous, nous ancrer comme leur vendeur préférentiel de vin, parce qu'ils ont confiance. Parce qu'arriver seul, encore une fois, arriver seul devant le rayon, c'est extrêmement compliqué de choisir. Surtout que les acheteurs sont des fois soumis à des prescripteurs. Parce que bien souvent ce sont des femmes qui font les courses chez nous. Et souvent on est encore dans un très vieux schéma où c'est le mari qui va acheter du vin parce que ça. Donc la personne qui arrive devant le rio, on lui a demandé d'acheter tel vin. C'est compliqué, surtout que l'offre est assez pléthorique dans nos magasins. Donc c'est difficile. Donc c'est pour ça qu'on est là pour essayer de donner un conseil.

  • Speaker #0

    Et là, par exemple, pendant la soirée, vous faites déguster les vins, comme on disait, et après, le reste de la séduire, ça dure encore quelques jours ?

  • Speaker #1

    15 jours.

  • Speaker #0

    15 jours. Comment est-ce que vous pouvez conseiller les gens ?

  • Speaker #1

    On a une formulière, Delphine, qui est formulière de formation, fille de Vigneron, dans le sud-ouest et le bord de l'Est. Et elle est là. Et l'idée, c'est de se renseigner sur ce que les gens mangent. Parce que bien souvent, le vin est un accompagnement de plats. Donc, elle a cette capacité d'écoute du rapport des accords mévins. C'est là qu'il faut orienter les gens. C'est difficile, mais il faut être à l'écoute, il faut être un vrai vendeur pour le coup, pour pouvoir bien conseiller. Donc la vente, ça passe d'abord par l'écoute. Elle écoute les gens, elle leur pose des questions, et après elle vend du vin. L'idée, ce n'est pas de vendre beaucoup de vin, ou pas de vendre des vins chers, c'est de vendre des vins qui correspondent aux attentes des gens. Parce que notre but, nous, c'est de faire revenir les gens. Faire un one-shot, on n'est pas un restaurant touristique de la Côte d'Azur. Nous, on a besoin que les gens viennent, et justement pour instaurer cette confiance, on a besoin qu'ils reviennent. Donc il faut qu'on vende des vins pour toutes les occasions. Parce que nos clients sont susceptibles d'acheter un vin à 5 euros pour un apéro entre copains, mais peut-être qu'ils vont venir acheter un grand vin pour les 20 ans de leur enfant, un anniversaire de mariage, pour une occasion très particulière, pour Noël. Donc nous, le but, c'est qu'on colle à toutes les occasions.

  • Speaker #0

    Et pendant les foires au vin, vous faites des prix sur les vins ?

  • Speaker #1

    Pendant les foires au vin, il y a plein de promotions, comme tout grand distributeur. Donc beaucoup de promotions, on a jusqu'à des 34% de réduction sur certains trucs. On a des ventes au carton avec 4 bouteilles achetées, les deux autres gratuites. On a des remises, on fait des remises particulières. Nous, pendant la soirée Fort-Rovain, on fait encore 5% de remise sur les achats. On a du cagnotage sur la carte de fidélité. On a beaucoup de mécanique, un peu comme sur tous les rayons. Mais là, particulièrement appliqué au vin, c'est important parce qu'il peut y avoir vite des grosses économies.

  • Speaker #0

    Et là, vous, pour le coup, vous avez une sommelière, comme on disait. Mais si jamais il y a... des clients potentiels qui sont dans un supermarché, enfin même en général, foire au vin ou pas, comment est-ce qu'on peut savoir et choisir un vin en supermarché, parce qu'il y a énormément de chocs quand même, et on se demande toujours lequel prendre.

  • Speaker #1

    Pourquoi il y a deux euros d'écart entre deux vins d'une même appellation de la même année, et c'est très difficile. Aujourd'hui, tous les distributeurs ont tenté, ont essayé des bornes de choix dans les rayons foire au vin, avec plus ou moins de succès, mais il n'y a rien qui fonctionne super bien. parce qu'un changement de millésime, parce que plein de choses différentes, ça ne marche pas super bien. C'est les mêmes applications qu'on peut avoir sur Internet, mais c'est toujours difficile d'appréhender ça. Donc nous, tout ce qu'on essaye de faire, c'est vraiment d'avoir ce contact. Nous, on a opté pour l'humain. Alors ça peut être mon père ou moi qui descendons si la sommelière n'est pas là, mais après, on communique sur les jours de présence de la sommelière et visiblement, c'est quelque chose qui a un impact très fort puisqu'il y a des gens qui attendent. vraiment qu'elle soit là pour acheter l'envel.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, ok. Oui, qui viennent spécifiquement le jour où elle est là pour avoir des conseils. Et est-ce que pendant les foires au vin, vous avez remarqué des tendances qui sont un peu différentes des tendances générales que vous observez tout au long de l'année ?

  • Speaker #1

    Alors nous, pendant la période foire au vin, quand on a réussi à développer cette confiance, on a des gens qui viennent acheter pour mettre en cave. Ok, vingt-de-garde. Un peu vingt-de-garde, même si pas tout le monde a une cave digne de ce nom. Tout le monde pense avoir une cave, mais pas beaucoup en ont. Donc les gens, voilà, ça pourrait être la tendance où les gens... sur la Poire aux Vins d'automne, viennent pour acheter du vin de garde. Sur la Poire aux Vins de printemps, c'est plus des vins frais, des vins légers pour consommer dans l'été, mais sur la Poire aux Vins d'automne. Même si aujourd'hui, en réussissant à expliquer, avec les changements de vinification, quand même les gens consomment plus rapidement leur vin que ce qu'ils le faisaient il y a quelques années. Les vins sont plus prêts à boire aujourd'hui, et donc c'est plus simple aujourd'hui pour les gens de se projeter, puisqu'ils se projettent sur deux ans. Avant, il fallait se projeter sur 10, 20 ans. Sur les Bordeaux, c'est quand même très compliqué. Surtout que l'achat demeure... demeure chère. Donc quelqu'un qui se projetait sur 20 ans en se disant j'achète aujourd'hui 30 euros et je le boirai dans 20 ans et peut-être il sera bon, aujourd'hui c'est de moins en moins en tout cas dans la distribution, c'est de moins en moins d'actualité. Autant dans les châteaux peut-être dans le bord de l'est ils arrivent à le vendre, nous on n'arrive pas à vendre des vins avec une perspective à 20 ans de la consommation.

  • Speaker #0

    Et pour revenir en dehors des phare au vin, sur l'achat des vins en général en supermarché, quels sont pour vous les principaux avantages d'acheter des vins en grande distribution ?

  • Speaker #1

    le rapport qualité-prix, parce qu'on a des vins qui sont vraiment abordables dans les appellations à chaque fois, bien sûr. Là, je parle pour Super U, pour l'enseigne U. Vous ne pouvez pas acheter un mauvais vin, très honnêtement. Tu ne peux pas acheter un mauvais vin chez nous. Tu vas prendre un gros hermitage, alors tu vas choisir ton prix. Un gros hermitage, je ne vais pas m'interrompre à l'appellation. Tu vas choisir ton prix, il va y avoir toute une gamme de prix, mais tu ne pourras pas être déçu. Tu ne pourras pas être déçu, tu auras du bon vin. Donc, moi, je pense que le principal avantage, il est là. Là, je parle pour Super U, mais je pense... pouvoir parler pour la réserve de distribution, sans parler des hard discounters qui, eux, achètent du volume, qui achètent du prix. Mais c'est toujours pareil. Comme tout achat, c'est un rapport qualité-prix. Après, tu payes un nom. Il y a des gens, tu vas payer quand même une notoriété. Tu vas avoir un euro ou deux euros de plus pour la notoriété. Mais quand tu vas taper des vins, comme chaque routier dans la vallée du Rhône, tu ne seras jamais déçu. Tu ne seras jamais déçu, même si tu vas payer deux euros de plus la bouteille. Donc, c'est pour ça qu'en plus, on a des inconnus pour le grand public et des très connus. Ça peut rassurer tout le monde et tout le monde est au son compte. Mais aujourd'hui, je fais les coopératives, tu ne peux pas acheter un mauvais vin. Et en plus, on a un système de, je ne sais pas si tu connais, l'appellation Club des Vins Interroirs. Ça, c'est vraiment des vins qu'on a, il y a une collerette. Ce ne sont pas des vins fabriqués pour nous, ce ne sont pas des vins faits pour nous. Mais on a posé une collerette sur ces vins-là. Et c'est des vins que nous, on garantit comme le meilleur rapport qualité-prix. C'est vraiment notable, il y a une collerette sur les bouteilles.

  • Speaker #0

    Ça, c'est propre à l'opération.

  • Speaker #1

    Le club des vins interroirs, ça s'appelle. Et ça, c'est indiscutable. Aujourd'hui, tu vas dans un super-ru, tu veux un... Je suis en gros-termitage, tu veux un gros-termitage, tu vas sur celui où il y a la collerette, tu auras un vin qui sera top. Qui sera top en matière, pour reprendre ce que je disais, en matière de rapport qualité-prix et de typicité de l'appellation. C'est surtout ça qu'on recherche. On veut un Riesling, on veut qu'il ait un goût de Riesling, qu'il ait de l'acidité.

  • Speaker #0

    qu'il est tous les marqueurs hyper intéressant et en quoi est ce qu'on peut comparer un achat de vin en grande surface avec un achat de vin je passe chez un caviste ou pendant des boutiques malheureusement le conseil le conseil que tu n'auras pas après c'est toujours pareil à caviste et caviste déjà

  • Speaker #1

    des cavistes qui sont très pointus et qui connaissent leurs vins puis après tu as des cavistes quand le menu et voilà c'est toujours pareil c'est toujours pareil aujourd'hui ils vont mieux venir rencontrer nous notre sommelière Delphine qui va te parler des vins parce qu'elle les connaît, elle connaît le temps ouvert, que d'aller dans une enseigne ou chez un caviste quelconque qui ne maîtrise pas bien le métier et qui va te vendre ce qu'il a à te vendre. Mais après il y a plein de cavistes qui sont super dobes, vous passerez des heures à les écouter, à déguster.

  • Speaker #0

    L'avantage du vin c'est que c'est un métier passion donc au moins...

  • Speaker #1

    Ouais mais tu le sens vite quand tu vas chez un caviste qui est passionné. Voilà.

  • Speaker #0

    et quand on est client en distribution, est-ce qu'il y a des critères à prendre en compte ? Après on en a déjà plus ou moins parlé mais l'heure de l'achat des vins, parce que voilà vous disiez que les grandes surfaces ont essayé de mettre en place des systèmes de choix et de comparaison mais c'est qu'il y a énormément de choix quand même et que même en connaissant personnellement, en étant entre guillemets professionnel du vin je suis aussi perdue tu connais le vin

  • Speaker #1

    moins bien la planation, ou un truc létorique, tu ne sais pas d'où vient, c'est très compliqué. L'avantage qu'il y a, nous, c'est que tous les vins qu'on propose à la vente, les gens chez Coopérative U, les ont goûtés. On sait que les vins ont été goûtés et qu'ils ont été validés, donc c'est déjà un premier choix. Après, tu pourras me dire que c'est partout pareil. En tout cas, chez nous, c'est comme ça. Après, comment choisir son vin ? C'est au feeling.

  • Speaker #0

    L'étiquette, malheureusement, dans le tas de la bouteille.

  • Speaker #1

    Clairement. L'étiquette,

  • Speaker #0

    l'appellation.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas qu'il me parlait, il y avait un truc, c'était un vin. La personne me dit, une jeune femme me dit, je vais acheter. Il y a un vin qui s'appelle Vieux Montard que jamais. Je ne sais même pas quelle est l'appellation. Elle m'a dit que c'était du rouge. Elle m'a demandé si on en avait encore. C'est le truc qui ne l'avait plus parce qu'elle est motarde. Elle avait vu ce truc-là et ça avait fait kiffer. Elle va acheter ça. Là, c'est le cas extrême. C'est l'étiquette. Tu vois, tu as les deux trucs. L'acheteur d'étiquette dans ce sens-là. Et puis, tu as l'acheteur d'étiquette aussi qui ne veut qu'un grand nom. Après, nous, on n'est pas dans cette optique-là. Nous, on est dans l'optique qu'il faut découvrir les vins. Il n'y a pas de grand vin ou de petit vin. Il y a des bons vins ou des mauvais vins. Le vieux motard que j'aimais, il est peut-être très bon. Dans son appellation, je ne sais pas ce que c'est. Et après, acheter un nom pour acheter un nom, je ne sais pas, moi, si tu as acheté un vin à 500 euros, mais que tu le bois, qu'il n'est pas dans l'année, qu'il n'est pas dans son apogée, ce n'est pas intéressant. Et on en a, mais on n'est pas capable de les vendre. On en a, mais tu vas acheter un cheval blanc, tu vas le boire pour les deux ans, je pense que tu vas être déçu, quoi. Donc, c'est difficile. Donc, là, tu as les acheteurs d'étiquettes, dans les deux sens, et puis les acheteurs d'appellations. Les gens qui ne veulent acheter que du Saint-Joseph. Mais bon, après c'est restrictif, et puis ça ne veut tout et rien dire. C'est très compliqué. Et puis après, tu as des acheteurs de prix. Quelqu'un qui va arriver dans le rayon, on lui a dit, ou il s'est dit, je vais acheter un Saint-Estèphe, il arrive devant le rayon, il y a des Saint-Estèphe à 15, 20, 30, 40 euros, il s'est fixé une limite, il achètera un 20 à 20 euros. Et puis après, tu as les acheteurs de... Mais c'est peut-être les mêmes à chaque fois d'ailleurs. Tu as les acheteurs d'occasion qui vont venir parce que... leur enfant a réussi tel diplôme, ils rêvent de boire du Hikém, et ils viennent acheter une bouteille de Hikém à 200 euros, ou de Dom Pérignon, parce que c'est un truc exceptionnel, et parce qu'ils sont super contents. Et ils viendront nous remercier pareil. Ils viendront nous remercier d'avoir acheté une bouteille à 200 euros, ou une bouteille à 5 euros, parce qu'elle les a fait marrer à cause de l'étiquette. C'est la vie, en fait. Le vin, c'est purement la vie. Et il y a du vin pour toutes les occasions, et on essaie d'avoir ça. On essaye d'avoir ça.

  • Speaker #0

    Donc, vous essayez d'avoir autant des vins d'étiquette aussi avec des noms, etc. qu'avec des petits vignerons un peu moins connus qui travaillent bien.

  • Speaker #1

    Nous, c'est ce qui nous intéresse plus. C'est des vignerons un peu moins connus et qui font des super vins parce qu'en fait, on peut les vendre moins cher que d'autres. Mais tu vas dans des parcelles voisines, tu vas avoir un gars qui est super connu et le mec d'à côté qui vignifie aussi bien mais qui n'est pas connu ou qui est en devenir. ou qui est jeune, qui se lance.

  • Speaker #0

    Qui vendra son vin de pour moins cher.

  • Speaker #1

    Et tu vas avoir une pépite. Et si c'est vraiment une pépite, dix ans après, tu seras au prix de son rosé. Son rosé super connu, mais ce n'est pas là que tu auras la satisfaction de l'avoir eu au début.

  • Speaker #0

    Et est-ce que vous voyez là, parce que ça fait longtemps que vous faites ce métier-là.

  • Speaker #1

    Mon père avant moi.

  • Speaker #0

    Votre père avant vous. Et est-ce que vous avez vu une évolution dans les tendances de consommation ?

  • Speaker #1

    Oui, dans les tendances de consommation, on a vu une évolution féminine. Je trouve que... Alors, ce n'est pas des magots que je vais dire. Je trouve qu'il est plus intéressant du ventre du vin à des femmes qu'à des hommes. Parce que les hommes, ils arrivent avec... Il faut parler le vin. Il faut parler le vin. Les machins, les trucs que personne ne maîtrise. Même pas moi, je ne les maîtrise pas. Ce n'est pas bien. Donc, il faut parler le vin, le nez, le machin. Les femmes, elles arrivent, elles disent, moi, j'aime ça ou je n'aime pas ça. Et ça, c'est génial. C'est génial parce que les femmes, moi, de ce que je pense, elles sont vachement plus ouvertes que les mecs. Parce que les mecs, ils sont engoncés dans un truc à se dire, attention, il ne faut pas que je dise un truc. qui me fasse passer pour un inculte. Tu t'en fous parce que dans le vin, tu es toujours inculte. Parce que ton vin de 2021, ce n'est pas le même que le 2022. Et si tu te consommes en 2025, il ne sera pas le même que quand tu l'as consommé en 2022. Donc les femmes sont vachement ouvertes. Moi, j'aime ça, je n'aime pas ça. L'étiquette, si elle est jolie, ça ne plaît plus. Mais l'appellation, peu importe. Les femmes ont des connaissances. Mais c'est cette ouverture d'esprit. Donc moi, c'est ça que je trouve depuis 20 ans que j'ai repris le magasin ici. C'est ça que j'ai trouvé. C'est que... Les femmes se sont vraiment tournées vers le vin, parce que les apéros notamment, ça ne plaît pas trop aux femmes. Les apéros forts, les anisées, les machins. Les spiritueux tout le temps. Oui, les spiritueux, ça ne plaît pas trop aux femmes. Donc elles se sont vachement tournées vers le vin, elles s'y intéressent. Et elles s'y intéressent de façon très ouverte. Ça, pour moi, c'est l'évolution marquante. Et il en demeure pas moins des vieux instincts, comme je le disais au début, où c'est le prescripteur qui reste à la maison et il envoie. Comme ça, il peut lui dire qu'elle n'a pas bien posé.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je pense qu'on est plus sur la sensibilité aussi et le ressenti. qu'on a que sur les connaissances sur les capacités de dégustation.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve que moi, je le vois avec mon épouse, elle déguste vachement mieux que moi. Si elle s'y intéressait autant que moi, elle serait bien meilleure dégustatrice que moi. Elle a plus de finesse.

  • Speaker #0

    On n'a pas la même manière de déguster.

  • Speaker #1

    Non, non, complètement pas. Mais je te dis, nous, je pense que les mecs, on est bloqués. Un vieil archaïsme où on se dit, attends, moi, je suis un mec. Le vin, quand même, c'est nul. Alors que moi, je me déforce de ne pas voir. de ne pas le faire, mais tu retrouves ces trucs-là. Alors, je vois par rapport à mon père, qui est très bon dégustateur, j'essaie de m'inspirer de ça, mais je vois dans les dégustations, mon épouse serait bien plus fine que moi.

  • Speaker #0

    Et en termes de prix, est-ce que vous voyez une évolution ?

  • Speaker #1

    Le prix est le prix.

  • Speaker #0

    Les gens mettent de moins en moins de...

  • Speaker #1

    C'est toujours pareil, les gens ont un budget. Donc comme le prix du vin a augmenté, leur budget est serré. Alors soit ils consomment moins de vin pour régler le budget, soit ils ont baissé en qualité pour continuer à boire autant de vin. Donc aujourd'hui je pense qu'on est plutôt sur une baisse de la quantité. Nous c'est ce qu'on voit, en termes de volume on en vend un peu moins. Mais tout l'investissement qu'on met dans le vin, nous, en termes d'humain, on n'est pas autant à la ramasse que certains de nos collègues. Parce que justement, on continue d'expliquer, de faire en sorte que le vin demeure un produit joyeux. Ok.

  • Speaker #0

    Donc là, rapidement, vous vous êtes intéressé au vin, du coup c'est votre papa...

  • Speaker #1

    Dans le biberon. Non, non, c'est familial. Alors que mon grand-père, le père de mon père ne buvait pas un verre de vin. C'est le père de ma mère qui a initié mon père au vin. Et bon, mon père a un palais très sûr et s'est formé là-dessus. Et voilà, c'est devenu comme ça parce que... tous les moments de la vie, tu as des occasions pour boire du vin et puis c'est tellement festif, c'est tellement... Moi, j'ai toujours une phrase, c'est que il vaut mieux boire un petit vin avec des copains qu'un grand vin avec des cons. Après, si tu bois un grand vin avec des copains, c'est quand même... C'est quand même encore mieux. Et après, c'est pour compléter ce que dit mon père. Il n'y a pas de grand et de petit vin. Il y a des bons et des mauvais vins. Et voilà. Donc, c'est ça qui vous gardera l'esprit. Donc on est tombé là-dessus, là-dedans. On nous a fait déguster des vins quand on était à partir de 15 ans, un truc comme ça. Et puis on nous a favorisé le plaisir à l'ivresse. La culture du vin, c'est ça aussi. Parce que boire du vin, pour se mettre minable, on y arrive tous. Le plaisir du vin, il est multiple. Et chaque année renouvelée, c'est ça qui est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est un milieu que beaucoup de gens ne connaissent pas tant que ça. On connaît, mais de loin.

  • Speaker #1

    De loin, parce que c'est très glamour.

  • Speaker #0

    Oui, et on a l'impression que c'est un peu élitiste.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. On a voulu le faire élitiste, parce que tu retrouves en général le vin sur des tables, sur des machins, alors que c'est un métier de la terre. C'est ça qu'on ne dit jamais. On n'emmène jamais les mecs à voir les vignerons se faire suer et à tailler des cèpes pendant que tu te pèles les viches. C'est la terre, c'est l'agriculture. Et derrière, sur les plus grandes tables, tu sors une bouteille de vin. On te parle de vin à 5000 euros, on te parle de trucs de dingue. Donc, les gens, ils s'en sont fait une montagne. Alors qu'à 5 euros, tu peux prendre du plaisir avec des vins géniaux.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Et puis, il y a plein de connaissances qu'on peut acquérir rapidement aussi. Après, forcément, le vin, c'est infini. Donc, les connaissances, même quand on est professionnel du vin, on ne peut pas tout savoir.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est infini. Mais après, il y a des connaissances de base, des choses qui sont simples à appréhender. Et pour avoir juste… Déjà,

  • Speaker #1

    le plaisir. Oui. Prendre du plaisir. Les gens te disent le vin sucré, machin. Mais si tu prends du plaisir au début à consommer, c'est comme ça que tu emmènes les gens sur le truc. D'abord, consomme un truc, un vin qui de suite te parle. Et puis après, derrière, développe et tu peux expliquer. Là, il y a un peu d'acidité, tu comprends ? Ton vin, il est sucré, mais il y a un peu d'acidité. Donc, ça reste en bouche. C'est pour ça que ça reste en bouche. Ce n'est pas que du sucre. Et ainsi de suite. Et après, tu fais évoluer et tu expliques les marqueurs du vin. Mais après, voilà, moi, je n'y connais rien. On n'y connaît jamais rien. Il faut écouter. Et après, il faut être ouvert. Et après, il faut être ouvert et écouter et prendre du plaisir. Le plaisir, tu peux en prendre brut. Voilà. Non, mais c'est comme une œuvre d'art. Une œuvre d'art, tu la regardes, si elle te subjugue, un tableau, c'est gagné. Tu ne l'expliques pas, l'émotion. Dans un maire, c'est pareil. Tu ne t'expliques pas l'émotion. Récemment, on a dégusté la Landon. de chez Guigal, ça a été une émotion gustative énorme. Mais sans avoir à se dire, il y a ci, il y a ça. Non, tu le mets en bouche, tu dis, c'est incroyable. C'est incroyable, ça te monte au cerveau de suite. Mais après, tu peux l'analyser, et puis après, tu peux prendre du plaisir en analysant ce que tu as bu. C'est un truc génial. Mais le plaisir, déjà, le plaisir gustatif immédiat, c'est là-dessus qu'il faut d'abord faire découvrir. C'est comme ça qu'il faut faire découvrir le vin au vin. Non,

  • Speaker #0

    mais ça aurait été un plaisir de mettre au mot, pour le coup, de la dégustation du milieu du vin. Là, pour finir, rapidement, est-ce que vous pouvez, je ne sais pas, nous citer une anecdote de votre carrière, avec, je ne sais pas, quelque chose qui vous a marqué, ou une dégustation qui vous a marqué ?

  • Speaker #1

    Quelque chose qui m'a marqué, avant je travaillais dans une autre enseigne, j'ai été salarié dans une autre enseigne, quelque chose qui m'a marqué et qui m'a déplu, et ce que je me suis juré de jamais faire dans le vin, c'était, dans l'enseigne dans laquelle je travaillais, employer des sommeliers. régulièrement d'être sommelier. Ils avaient un salarié sommelier qui faisait 42 heures à l'époque et qui venait, qui faisait des déguisages du vin. Sauf qu'on ne lui laissait aucune latitude. C'est-à-dire que le mec était bon. Le mec, il pouvait parler du vin. Sauf qu'on ne lui laissait pas de latitude, on lui disait, tiens, tiens la palette là. Et ça, tu vas leur expliquer que c'est le meilleur vin du monde et tu vas vendre la palette.

  • Speaker #0

    Et il n'intervenait pas dans le choix des vins ?

  • Speaker #1

    Non, ça arrivait de la centrale, ça arrivait, voilà. Je dis même que c'est une ancienne concurrente. Et le gars, donc déjà, d'une, le gars, j'avais de la peine pour lui, et puis bon, il n'est pas resté, il est resté un an parce qu'il était désespéré. Et je me suis juré, juré de jamais faire ça. Le vin, il faut que, tu n'as pas le droit de faire ça à des clients parce que, s'ils te font confiance, alors si tu laisses la palette au milieu, tu mets un prix et que les gens achètent, c'est... C'est comme ça. Mais par contre, si tu payes quelqu'un, il avait le petit badge, la petite grappe de raisin accrochée au tablier, tout bien fait. Ils réussissaient à vendre ces bouteilles. Des fois, elles étaient bonnes, des fois, elles étaient moins bonnes. Peu importe. Et moi, je me suis juré de ne jamais faire ça parce que je veux que les gens achètent du bon vin.

  • Speaker #0

    Et puis même pour la finalisation clé.

  • Speaker #1

    Pour la finalisation. Mais si on parle que du vin, que du rapport au vin, c'est hors de question de faire ça. Tu ne peux pas dire à quelqu'un, mais ça, c'est le meilleur vin du monde, si tu sais pertinemment. que ce n'est pas génial. Donc voilà. L'anecdote, c'est ça. Après, bon, j'en ai d'autres, mais elles ne sont pas racontables. On commence toujours par le plaisir et on finit souvent par l'ivresse. Il y a plein d'anecdotes. Autour du vin, autour du vin, il y a une convivialité que tu appailles.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup. C'est hyper intéressant parce qu'on ne connaît pas trop les... En fait, on a l'impression que déjà le vin, c'est compliqué. Et en plus, les vins en grande distribution, souvent, on a des a priori. Oui. Et donc c'est intéressant de pouvoir échanger avec vous sur ce sujet-là.

  • Speaker #1

    On a des a priori parce que les gens pensent qu'on stocke très très longtemps nos vins, alors qu'en rapport avec un cavis, on les stocke beaucoup moins longtemps. C'est vrai ? Oui, nous on a un turnover en 15 jours, nos bouteilles sont parties. À part les grandes bouteilles, mais les grandes bouteilles, on prend soin de les garder. Chez un cavis, on fait moins de volume, ils vendent moins vite que nous. Donc ce n'est pas pour dévaloriser les cavis non plus. Mais cet a priori-là, de vins qui seraient restés longtemps, il n'y a pas à l'avoir. Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, le mot de la fin. Merci beaucoup, en tout cas, Rémi.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    A bientôt pour un prochain épisode.

Description

Dans cet épisode captivant de "3 Verres 1 Micro", plongez dans l'univers fascinant du vin avec Rémy Patrosso, un passionné et propriétaire du Super-U de Veyne, niché dans les Hautes-Alpes. Rémy nous fait découvrir l'un de ses coups de cœur : Mille Façons, un vin local et 100% Mollard, produit par Yann De Agostini du domaine le Petit Août. Ce vin, léger et aromatique, est parfait pour accompagner des mets tels que de la charcuterie ou du poisson. Rémy nous parle également des Foires aux Vins et du choix des vins en Grande Distribution.


N'attendez plus pour écouter cet épisode enrichissant et découvrir le monde de Grande Distribution.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue dans un nouvel épisode de 3 verres à micro. Aujourd'hui on va échanger avec Rémi Patrosso. Rémi, je vous laisse vous présenter.

  • Speaker #1

    Alors Rémi Patrosso, je suis le propriétaire du superbe de vin dans les Hautes-Alpes, et amateur de vin, et voilà, j'ai 54 ans et il n'y a rien de plus à dire.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup. Donc voilà, aujourd'hui on va échanger rapidement sur les vins en grande distribution et on va commencer par déguster un vin des Hautes-Alpes. Là où on se trouve aujourd'hui, Rémi, je vous laisse. Présenter rapidement la cuvée et le domaine.

  • Speaker #1

    La cuvée, c'est un vin du domaine du Petit-Tout, de chez Yann Deagostini. La cuvée s'appelle Mille Façons, c'est un 100% Mollard. Pourquoi ce vin ? Parce que Yann Deagostini, c'est lui qui a redonné ses lettres de noblesse au Mollard dans les Hautes-Alpes et que c'est un vigneron qui travaille super bien, qui est un mec adorable, qui a une grande connaissance dans les vins. Le Mollard, j'aime bien parce que c'est endémique des Hautes-Alpes, mais je préfère ces vins blancs. Il y a des jolis vins d'assemblage, des jolis vins blancs qui gagnent vraiment à être connus. Mais le Molar et ce mille façons gagnent aussi à être connus sur la consommation de vins légers.

  • Speaker #0

    Super Rémi. Qu'est-ce que ça donne comme aromatique justement le Molar ? Et comment on peut décrire ce vin-là ?

  • Speaker #1

    L'aromatique, je trouve qu'on est sur le fruit rouge très frais. Qu'est-ce que ça donne ? Ça donne un vin de soif. C'est plus un vin de soif finalement qu'on boira volontiers avec un plateau de charcuterie, un plateau de fromage avec des copains. C'est des vins qui tirent à 11 degrés, donc des vins frais. et si on les met un peu frais à boire, on va le boire aussi sur du poisson sur des crustacés c'est un vin presque passe-partout vin de cépage donc il n'y a pas une grande complexité il n'y a pas beaucoup d'élevage donc on est vraiment sur le fruit une belle acidité c'est vrai que c'est étonnant même quand on le voit comme ça la

  • Speaker #0

    robe est très claire et c'est vrai que c'est surprenant on a moins la dessus quand même de ce genre de vin là on n'en a pas du tout l'habitude

  • Speaker #1

    C'est pour ça que c'est intéressant.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant.

  • Speaker #1

    C'est typique des Hautes-Alpes.

  • Speaker #0

    Oui, donc le Molar, c'est un beige emblématique et typique des Hautes-Alpes.

  • Speaker #1

    Qui est mal travaillé et dangereux en acidité quand même. Parce qu'on voit quand même que sur un mec qui est de 2021, il y a quand même une acidité qui est incontournable.

  • Speaker #0

    Oui, on a une belle acidité. Mais voilà, c'est bien travaillé et c'est très agréable à déguster.

  • Speaker #1

    Super longueur en bouche qui reste sur le fruit, sur la légèreté.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'on peut comparer ces vins plutôt à des vins légers qu'on a l'habitude de...

  • Speaker #1

    Beaujolais et vins rouges de Loire. Des vins très légers qui sont très flatteurs en entame de bouche, mais qui laissent une belle acidité pour après manger un truc gras. Charcuterie-fromage, ça passe très très bien.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est très très intéressant. En tout cas, merci beaucoup Rémi. La semaine dernière, tu as fait ta soirée de foire au vin. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu le système de foire au vin dans les grandes surprises en général et vous, ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    Dans les grandes surfaces, traditionnellement, fin septembre, donc à peu près à la période des vendanges, toutes les chaînes de grandes surfaces font une foire au vin. C'est devenu maintenant traditionnel depuis 40 ans peut-être. Donc sélection en amont par des groupes, nous chez Système U, et ça se passe comme ça chez tous les distributeurs. Donc dégustation sur des appels d'offres, où préalablement ont été déterminés des besoins consommateurs. Ensuite, donc appel d'offres, les vignerons ou les viticulteurs, ou les négociants. proposent des vins, des salariés U et des chefs d'entreprise comme moi, des patrons de magasins, font des dégustations, et après font un choix en fonction du meilleur rapport qualité-prix. Il n'y aura pas forcément les plus grands vins, parce que ce n'est pas vendable en distribution, mais il y aura toujours un rapport qualité-prix qui sera plus qu'intéressant. Chez U particulièrement, chez Coopérative U maintenant, on essaye d'avoir des vins qui sont typés de leur appellation. Parce que bien souvent aujourd'hui, il y a des gens qui dans un terroir particulier vont faire des vins d'auteur, on va dire. Nous, on recherche plus des vins qui ressemblent vraiment à l'appellation, avec vraiment les marqueurs de l'appellation. Un croise-ermitage, il faut qu'il y ait le goût d'un croise-ermitage. Ça, c'est important. Donc nous, particulièrement à Venn, on fait une foire au vin avec environ 500 références. Donc peut-être un tiers de produits qu'on a en permanent dans le magasin et deux tiers de produits qui sont spécifiques pour la foire au vin. Toutes régions confondues, un peu d'étrangers, mais on évite de faire deux. trop d'étrangers parce que déjà il y a une crise dans le milieu viticole français donc on essaie de soutenir l'agriculture française et on a tellement de belles choses en France alors il y a des choses sympas à l'étranger mais tellement de belles choses en France qu'on est beaucoup français et nous pour notre soirée foire au vin, on a fait déguster 162 vins différents on a eu environ 250 personnes qui sont venues c'est une dégustation d'en donc on ouvre à 162 bouteilles différentes et on fait déguster. chacun ce qu'il a envie de déguster.

  • Speaker #0

    C'est génial. Quelle répercussion vous observez dans vos super-rues, dans la distribution générale, suite au four au vin ?

  • Speaker #1

    Le four au vin, ça a un impact énorme, puisque je pense que ça conditionne une énorme partie des ventes de l'année, puisqu'on fidélise par ces fours au vin, on fidélise les gens. Les gens viennent chez nous, et la dégustation encore plus, puisque quand vous arrivez devant un rayon dans un supermarché, il n'y a rien qui ressemble plus à une bouteille qu'une autre bouteille. Donc, arriver à faire un choix dans un rayon, c'est super compliqué. Donc nous, la soirée dégustation et l'emploi d'une sommelière qui vient là très régulièrement pour faire déguster des vins, ça permet d'orienter les gens et donc de les fidéliser. Parce qu'on est leur, entre guillemets, leur caviste et leur conseiller vin. Ils nous font confiance par la dégustation et par nos conseils. C'est pour ça que la foire au vin, cette période-là, elle est propice à ancrer les gens comme des acheteurs, enfin surtout nous, nous ancrer comme leur vendeur préférentiel de vin, parce qu'ils ont confiance. Parce qu'arriver seul, encore une fois, arriver seul devant le rayon, c'est extrêmement compliqué de choisir. Surtout que les acheteurs sont des fois soumis à des prescripteurs. Parce que bien souvent ce sont des femmes qui font les courses chez nous. Et souvent on est encore dans un très vieux schéma où c'est le mari qui va acheter du vin parce que ça. Donc la personne qui arrive devant le rio, on lui a demandé d'acheter tel vin. C'est compliqué, surtout que l'offre est assez pléthorique dans nos magasins. Donc c'est difficile. Donc c'est pour ça qu'on est là pour essayer de donner un conseil.

  • Speaker #0

    Et là, par exemple, pendant la soirée, vous faites déguster les vins, comme on disait, et après, le reste de la séduire, ça dure encore quelques jours ?

  • Speaker #1

    15 jours.

  • Speaker #0

    15 jours. Comment est-ce que vous pouvez conseiller les gens ?

  • Speaker #1

    On a une formulière, Delphine, qui est formulière de formation, fille de Vigneron, dans le sud-ouest et le bord de l'Est. Et elle est là. Et l'idée, c'est de se renseigner sur ce que les gens mangent. Parce que bien souvent, le vin est un accompagnement de plats. Donc, elle a cette capacité d'écoute du rapport des accords mévins. C'est là qu'il faut orienter les gens. C'est difficile, mais il faut être à l'écoute, il faut être un vrai vendeur pour le coup, pour pouvoir bien conseiller. Donc la vente, ça passe d'abord par l'écoute. Elle écoute les gens, elle leur pose des questions, et après elle vend du vin. L'idée, ce n'est pas de vendre beaucoup de vin, ou pas de vendre des vins chers, c'est de vendre des vins qui correspondent aux attentes des gens. Parce que notre but, nous, c'est de faire revenir les gens. Faire un one-shot, on n'est pas un restaurant touristique de la Côte d'Azur. Nous, on a besoin que les gens viennent, et justement pour instaurer cette confiance, on a besoin qu'ils reviennent. Donc il faut qu'on vende des vins pour toutes les occasions. Parce que nos clients sont susceptibles d'acheter un vin à 5 euros pour un apéro entre copains, mais peut-être qu'ils vont venir acheter un grand vin pour les 20 ans de leur enfant, un anniversaire de mariage, pour une occasion très particulière, pour Noël. Donc nous, le but, c'est qu'on colle à toutes les occasions.

  • Speaker #0

    Et pendant les foires au vin, vous faites des prix sur les vins ?

  • Speaker #1

    Pendant les foires au vin, il y a plein de promotions, comme tout grand distributeur. Donc beaucoup de promotions, on a jusqu'à des 34% de réduction sur certains trucs. On a des ventes au carton avec 4 bouteilles achetées, les deux autres gratuites. On a des remises, on fait des remises particulières. Nous, pendant la soirée Fort-Rovain, on fait encore 5% de remise sur les achats. On a du cagnotage sur la carte de fidélité. On a beaucoup de mécanique, un peu comme sur tous les rayons. Mais là, particulièrement appliqué au vin, c'est important parce qu'il peut y avoir vite des grosses économies.

  • Speaker #0

    Et là, vous, pour le coup, vous avez une sommelière, comme on disait. Mais si jamais il y a... des clients potentiels qui sont dans un supermarché, enfin même en général, foire au vin ou pas, comment est-ce qu'on peut savoir et choisir un vin en supermarché, parce qu'il y a énormément de chocs quand même, et on se demande toujours lequel prendre.

  • Speaker #1

    Pourquoi il y a deux euros d'écart entre deux vins d'une même appellation de la même année, et c'est très difficile. Aujourd'hui, tous les distributeurs ont tenté, ont essayé des bornes de choix dans les rayons foire au vin, avec plus ou moins de succès, mais il n'y a rien qui fonctionne super bien. parce qu'un changement de millésime, parce que plein de choses différentes, ça ne marche pas super bien. C'est les mêmes applications qu'on peut avoir sur Internet, mais c'est toujours difficile d'appréhender ça. Donc nous, tout ce qu'on essaye de faire, c'est vraiment d'avoir ce contact. Nous, on a opté pour l'humain. Alors ça peut être mon père ou moi qui descendons si la sommelière n'est pas là, mais après, on communique sur les jours de présence de la sommelière et visiblement, c'est quelque chose qui a un impact très fort puisqu'il y a des gens qui attendent. vraiment qu'elle soit là pour acheter l'envel.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, ok. Oui, qui viennent spécifiquement le jour où elle est là pour avoir des conseils. Et est-ce que pendant les foires au vin, vous avez remarqué des tendances qui sont un peu différentes des tendances générales que vous observez tout au long de l'année ?

  • Speaker #1

    Alors nous, pendant la période foire au vin, quand on a réussi à développer cette confiance, on a des gens qui viennent acheter pour mettre en cave. Ok, vingt-de-garde. Un peu vingt-de-garde, même si pas tout le monde a une cave digne de ce nom. Tout le monde pense avoir une cave, mais pas beaucoup en ont. Donc les gens, voilà, ça pourrait être la tendance où les gens... sur la Poire aux Vins d'automne, viennent pour acheter du vin de garde. Sur la Poire aux Vins de printemps, c'est plus des vins frais, des vins légers pour consommer dans l'été, mais sur la Poire aux Vins d'automne. Même si aujourd'hui, en réussissant à expliquer, avec les changements de vinification, quand même les gens consomment plus rapidement leur vin que ce qu'ils le faisaient il y a quelques années. Les vins sont plus prêts à boire aujourd'hui, et donc c'est plus simple aujourd'hui pour les gens de se projeter, puisqu'ils se projettent sur deux ans. Avant, il fallait se projeter sur 10, 20 ans. Sur les Bordeaux, c'est quand même très compliqué. Surtout que l'achat demeure... demeure chère. Donc quelqu'un qui se projetait sur 20 ans en se disant j'achète aujourd'hui 30 euros et je le boirai dans 20 ans et peut-être il sera bon, aujourd'hui c'est de moins en moins en tout cas dans la distribution, c'est de moins en moins d'actualité. Autant dans les châteaux peut-être dans le bord de l'est ils arrivent à le vendre, nous on n'arrive pas à vendre des vins avec une perspective à 20 ans de la consommation.

  • Speaker #0

    Et pour revenir en dehors des phare au vin, sur l'achat des vins en général en supermarché, quels sont pour vous les principaux avantages d'acheter des vins en grande distribution ?

  • Speaker #1

    le rapport qualité-prix, parce qu'on a des vins qui sont vraiment abordables dans les appellations à chaque fois, bien sûr. Là, je parle pour Super U, pour l'enseigne U. Vous ne pouvez pas acheter un mauvais vin, très honnêtement. Tu ne peux pas acheter un mauvais vin chez nous. Tu vas prendre un gros hermitage, alors tu vas choisir ton prix. Un gros hermitage, je ne vais pas m'interrompre à l'appellation. Tu vas choisir ton prix, il va y avoir toute une gamme de prix, mais tu ne pourras pas être déçu. Tu ne pourras pas être déçu, tu auras du bon vin. Donc, moi, je pense que le principal avantage, il est là. Là, je parle pour Super U, mais je pense... pouvoir parler pour la réserve de distribution, sans parler des hard discounters qui, eux, achètent du volume, qui achètent du prix. Mais c'est toujours pareil. Comme tout achat, c'est un rapport qualité-prix. Après, tu payes un nom. Il y a des gens, tu vas payer quand même une notoriété. Tu vas avoir un euro ou deux euros de plus pour la notoriété. Mais quand tu vas taper des vins, comme chaque routier dans la vallée du Rhône, tu ne seras jamais déçu. Tu ne seras jamais déçu, même si tu vas payer deux euros de plus la bouteille. Donc, c'est pour ça qu'en plus, on a des inconnus pour le grand public et des très connus. Ça peut rassurer tout le monde et tout le monde est au son compte. Mais aujourd'hui, je fais les coopératives, tu ne peux pas acheter un mauvais vin. Et en plus, on a un système de, je ne sais pas si tu connais, l'appellation Club des Vins Interroirs. Ça, c'est vraiment des vins qu'on a, il y a une collerette. Ce ne sont pas des vins fabriqués pour nous, ce ne sont pas des vins faits pour nous. Mais on a posé une collerette sur ces vins-là. Et c'est des vins que nous, on garantit comme le meilleur rapport qualité-prix. C'est vraiment notable, il y a une collerette sur les bouteilles.

  • Speaker #0

    Ça, c'est propre à l'opération.

  • Speaker #1

    Le club des vins interroirs, ça s'appelle. Et ça, c'est indiscutable. Aujourd'hui, tu vas dans un super-ru, tu veux un... Je suis en gros-termitage, tu veux un gros-termitage, tu vas sur celui où il y a la collerette, tu auras un vin qui sera top. Qui sera top en matière, pour reprendre ce que je disais, en matière de rapport qualité-prix et de typicité de l'appellation. C'est surtout ça qu'on recherche. On veut un Riesling, on veut qu'il ait un goût de Riesling, qu'il ait de l'acidité.

  • Speaker #0

    qu'il est tous les marqueurs hyper intéressant et en quoi est ce qu'on peut comparer un achat de vin en grande surface avec un achat de vin je passe chez un caviste ou pendant des boutiques malheureusement le conseil le conseil que tu n'auras pas après c'est toujours pareil à caviste et caviste déjà

  • Speaker #1

    des cavistes qui sont très pointus et qui connaissent leurs vins puis après tu as des cavistes quand le menu et voilà c'est toujours pareil c'est toujours pareil aujourd'hui ils vont mieux venir rencontrer nous notre sommelière Delphine qui va te parler des vins parce qu'elle les connaît, elle connaît le temps ouvert, que d'aller dans une enseigne ou chez un caviste quelconque qui ne maîtrise pas bien le métier et qui va te vendre ce qu'il a à te vendre. Mais après il y a plein de cavistes qui sont super dobes, vous passerez des heures à les écouter, à déguster.

  • Speaker #0

    L'avantage du vin c'est que c'est un métier passion donc au moins...

  • Speaker #1

    Ouais mais tu le sens vite quand tu vas chez un caviste qui est passionné. Voilà.

  • Speaker #0

    et quand on est client en distribution, est-ce qu'il y a des critères à prendre en compte ? Après on en a déjà plus ou moins parlé mais l'heure de l'achat des vins, parce que voilà vous disiez que les grandes surfaces ont essayé de mettre en place des systèmes de choix et de comparaison mais c'est qu'il y a énormément de choix quand même et que même en connaissant personnellement, en étant entre guillemets professionnel du vin je suis aussi perdue tu connais le vin

  • Speaker #1

    moins bien la planation, ou un truc létorique, tu ne sais pas d'où vient, c'est très compliqué. L'avantage qu'il y a, nous, c'est que tous les vins qu'on propose à la vente, les gens chez Coopérative U, les ont goûtés. On sait que les vins ont été goûtés et qu'ils ont été validés, donc c'est déjà un premier choix. Après, tu pourras me dire que c'est partout pareil. En tout cas, chez nous, c'est comme ça. Après, comment choisir son vin ? C'est au feeling.

  • Speaker #0

    L'étiquette, malheureusement, dans le tas de la bouteille.

  • Speaker #1

    Clairement. L'étiquette,

  • Speaker #0

    l'appellation.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas qu'il me parlait, il y avait un truc, c'était un vin. La personne me dit, une jeune femme me dit, je vais acheter. Il y a un vin qui s'appelle Vieux Montard que jamais. Je ne sais même pas quelle est l'appellation. Elle m'a dit que c'était du rouge. Elle m'a demandé si on en avait encore. C'est le truc qui ne l'avait plus parce qu'elle est motarde. Elle avait vu ce truc-là et ça avait fait kiffer. Elle va acheter ça. Là, c'est le cas extrême. C'est l'étiquette. Tu vois, tu as les deux trucs. L'acheteur d'étiquette dans ce sens-là. Et puis, tu as l'acheteur d'étiquette aussi qui ne veut qu'un grand nom. Après, nous, on n'est pas dans cette optique-là. Nous, on est dans l'optique qu'il faut découvrir les vins. Il n'y a pas de grand vin ou de petit vin. Il y a des bons vins ou des mauvais vins. Le vieux motard que j'aimais, il est peut-être très bon. Dans son appellation, je ne sais pas ce que c'est. Et après, acheter un nom pour acheter un nom, je ne sais pas, moi, si tu as acheté un vin à 500 euros, mais que tu le bois, qu'il n'est pas dans l'année, qu'il n'est pas dans son apogée, ce n'est pas intéressant. Et on en a, mais on n'est pas capable de les vendre. On en a, mais tu vas acheter un cheval blanc, tu vas le boire pour les deux ans, je pense que tu vas être déçu, quoi. Donc, c'est difficile. Donc, là, tu as les acheteurs d'étiquettes, dans les deux sens, et puis les acheteurs d'appellations. Les gens qui ne veulent acheter que du Saint-Joseph. Mais bon, après c'est restrictif, et puis ça ne veut tout et rien dire. C'est très compliqué. Et puis après, tu as des acheteurs de prix. Quelqu'un qui va arriver dans le rayon, on lui a dit, ou il s'est dit, je vais acheter un Saint-Estèphe, il arrive devant le rayon, il y a des Saint-Estèphe à 15, 20, 30, 40 euros, il s'est fixé une limite, il achètera un 20 à 20 euros. Et puis après, tu as les acheteurs de... Mais c'est peut-être les mêmes à chaque fois d'ailleurs. Tu as les acheteurs d'occasion qui vont venir parce que... leur enfant a réussi tel diplôme, ils rêvent de boire du Hikém, et ils viennent acheter une bouteille de Hikém à 200 euros, ou de Dom Pérignon, parce que c'est un truc exceptionnel, et parce qu'ils sont super contents. Et ils viendront nous remercier pareil. Ils viendront nous remercier d'avoir acheté une bouteille à 200 euros, ou une bouteille à 5 euros, parce qu'elle les a fait marrer à cause de l'étiquette. C'est la vie, en fait. Le vin, c'est purement la vie. Et il y a du vin pour toutes les occasions, et on essaie d'avoir ça. On essaye d'avoir ça.

  • Speaker #0

    Donc, vous essayez d'avoir autant des vins d'étiquette aussi avec des noms, etc. qu'avec des petits vignerons un peu moins connus qui travaillent bien.

  • Speaker #1

    Nous, c'est ce qui nous intéresse plus. C'est des vignerons un peu moins connus et qui font des super vins parce qu'en fait, on peut les vendre moins cher que d'autres. Mais tu vas dans des parcelles voisines, tu vas avoir un gars qui est super connu et le mec d'à côté qui vignifie aussi bien mais qui n'est pas connu ou qui est en devenir. ou qui est jeune, qui se lance.

  • Speaker #0

    Qui vendra son vin de pour moins cher.

  • Speaker #1

    Et tu vas avoir une pépite. Et si c'est vraiment une pépite, dix ans après, tu seras au prix de son rosé. Son rosé super connu, mais ce n'est pas là que tu auras la satisfaction de l'avoir eu au début.

  • Speaker #0

    Et est-ce que vous voyez là, parce que ça fait longtemps que vous faites ce métier-là.

  • Speaker #1

    Mon père avant moi.

  • Speaker #0

    Votre père avant vous. Et est-ce que vous avez vu une évolution dans les tendances de consommation ?

  • Speaker #1

    Oui, dans les tendances de consommation, on a vu une évolution féminine. Je trouve que... Alors, ce n'est pas des magots que je vais dire. Je trouve qu'il est plus intéressant du ventre du vin à des femmes qu'à des hommes. Parce que les hommes, ils arrivent avec... Il faut parler le vin. Il faut parler le vin. Les machins, les trucs que personne ne maîtrise. Même pas moi, je ne les maîtrise pas. Ce n'est pas bien. Donc, il faut parler le vin, le nez, le machin. Les femmes, elles arrivent, elles disent, moi, j'aime ça ou je n'aime pas ça. Et ça, c'est génial. C'est génial parce que les femmes, moi, de ce que je pense, elles sont vachement plus ouvertes que les mecs. Parce que les mecs, ils sont engoncés dans un truc à se dire, attention, il ne faut pas que je dise un truc. qui me fasse passer pour un inculte. Tu t'en fous parce que dans le vin, tu es toujours inculte. Parce que ton vin de 2021, ce n'est pas le même que le 2022. Et si tu te consommes en 2025, il ne sera pas le même que quand tu l'as consommé en 2022. Donc les femmes sont vachement ouvertes. Moi, j'aime ça, je n'aime pas ça. L'étiquette, si elle est jolie, ça ne plaît plus. Mais l'appellation, peu importe. Les femmes ont des connaissances. Mais c'est cette ouverture d'esprit. Donc moi, c'est ça que je trouve depuis 20 ans que j'ai repris le magasin ici. C'est ça que j'ai trouvé. C'est que... Les femmes se sont vraiment tournées vers le vin, parce que les apéros notamment, ça ne plaît pas trop aux femmes. Les apéros forts, les anisées, les machins. Les spiritueux tout le temps. Oui, les spiritueux, ça ne plaît pas trop aux femmes. Donc elles se sont vachement tournées vers le vin, elles s'y intéressent. Et elles s'y intéressent de façon très ouverte. Ça, pour moi, c'est l'évolution marquante. Et il en demeure pas moins des vieux instincts, comme je le disais au début, où c'est le prescripteur qui reste à la maison et il envoie. Comme ça, il peut lui dire qu'elle n'a pas bien posé.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je pense qu'on est plus sur la sensibilité aussi et le ressenti. qu'on a que sur les connaissances sur les capacités de dégustation.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve que moi, je le vois avec mon épouse, elle déguste vachement mieux que moi. Si elle s'y intéressait autant que moi, elle serait bien meilleure dégustatrice que moi. Elle a plus de finesse.

  • Speaker #0

    On n'a pas la même manière de déguster.

  • Speaker #1

    Non, non, complètement pas. Mais je te dis, nous, je pense que les mecs, on est bloqués. Un vieil archaïsme où on se dit, attends, moi, je suis un mec. Le vin, quand même, c'est nul. Alors que moi, je me déforce de ne pas voir. de ne pas le faire, mais tu retrouves ces trucs-là. Alors, je vois par rapport à mon père, qui est très bon dégustateur, j'essaie de m'inspirer de ça, mais je vois dans les dégustations, mon épouse serait bien plus fine que moi.

  • Speaker #0

    Et en termes de prix, est-ce que vous voyez une évolution ?

  • Speaker #1

    Le prix est le prix.

  • Speaker #0

    Les gens mettent de moins en moins de...

  • Speaker #1

    C'est toujours pareil, les gens ont un budget. Donc comme le prix du vin a augmenté, leur budget est serré. Alors soit ils consomment moins de vin pour régler le budget, soit ils ont baissé en qualité pour continuer à boire autant de vin. Donc aujourd'hui je pense qu'on est plutôt sur une baisse de la quantité. Nous c'est ce qu'on voit, en termes de volume on en vend un peu moins. Mais tout l'investissement qu'on met dans le vin, nous, en termes d'humain, on n'est pas autant à la ramasse que certains de nos collègues. Parce que justement, on continue d'expliquer, de faire en sorte que le vin demeure un produit joyeux. Ok.

  • Speaker #0

    Donc là, rapidement, vous vous êtes intéressé au vin, du coup c'est votre papa...

  • Speaker #1

    Dans le biberon. Non, non, c'est familial. Alors que mon grand-père, le père de mon père ne buvait pas un verre de vin. C'est le père de ma mère qui a initié mon père au vin. Et bon, mon père a un palais très sûr et s'est formé là-dessus. Et voilà, c'est devenu comme ça parce que... tous les moments de la vie, tu as des occasions pour boire du vin et puis c'est tellement festif, c'est tellement... Moi, j'ai toujours une phrase, c'est que il vaut mieux boire un petit vin avec des copains qu'un grand vin avec des cons. Après, si tu bois un grand vin avec des copains, c'est quand même... C'est quand même encore mieux. Et après, c'est pour compléter ce que dit mon père. Il n'y a pas de grand et de petit vin. Il y a des bons et des mauvais vins. Et voilà. Donc, c'est ça qui vous gardera l'esprit. Donc on est tombé là-dessus, là-dedans. On nous a fait déguster des vins quand on était à partir de 15 ans, un truc comme ça. Et puis on nous a favorisé le plaisir à l'ivresse. La culture du vin, c'est ça aussi. Parce que boire du vin, pour se mettre minable, on y arrive tous. Le plaisir du vin, il est multiple. Et chaque année renouvelée, c'est ça qui est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est un milieu que beaucoup de gens ne connaissent pas tant que ça. On connaît, mais de loin.

  • Speaker #1

    De loin, parce que c'est très glamour.

  • Speaker #0

    Oui, et on a l'impression que c'est un peu élitiste.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. On a voulu le faire élitiste, parce que tu retrouves en général le vin sur des tables, sur des machins, alors que c'est un métier de la terre. C'est ça qu'on ne dit jamais. On n'emmène jamais les mecs à voir les vignerons se faire suer et à tailler des cèpes pendant que tu te pèles les viches. C'est la terre, c'est l'agriculture. Et derrière, sur les plus grandes tables, tu sors une bouteille de vin. On te parle de vin à 5000 euros, on te parle de trucs de dingue. Donc, les gens, ils s'en sont fait une montagne. Alors qu'à 5 euros, tu peux prendre du plaisir avec des vins géniaux.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Et puis, il y a plein de connaissances qu'on peut acquérir rapidement aussi. Après, forcément, le vin, c'est infini. Donc, les connaissances, même quand on est professionnel du vin, on ne peut pas tout savoir.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est infini. Mais après, il y a des connaissances de base, des choses qui sont simples à appréhender. Et pour avoir juste… Déjà,

  • Speaker #1

    le plaisir. Oui. Prendre du plaisir. Les gens te disent le vin sucré, machin. Mais si tu prends du plaisir au début à consommer, c'est comme ça que tu emmènes les gens sur le truc. D'abord, consomme un truc, un vin qui de suite te parle. Et puis après, derrière, développe et tu peux expliquer. Là, il y a un peu d'acidité, tu comprends ? Ton vin, il est sucré, mais il y a un peu d'acidité. Donc, ça reste en bouche. C'est pour ça que ça reste en bouche. Ce n'est pas que du sucre. Et ainsi de suite. Et après, tu fais évoluer et tu expliques les marqueurs du vin. Mais après, voilà, moi, je n'y connais rien. On n'y connaît jamais rien. Il faut écouter. Et après, il faut être ouvert. Et après, il faut être ouvert et écouter et prendre du plaisir. Le plaisir, tu peux en prendre brut. Voilà. Non, mais c'est comme une œuvre d'art. Une œuvre d'art, tu la regardes, si elle te subjugue, un tableau, c'est gagné. Tu ne l'expliques pas, l'émotion. Dans un maire, c'est pareil. Tu ne t'expliques pas l'émotion. Récemment, on a dégusté la Landon. de chez Guigal, ça a été une émotion gustative énorme. Mais sans avoir à se dire, il y a ci, il y a ça. Non, tu le mets en bouche, tu dis, c'est incroyable. C'est incroyable, ça te monte au cerveau de suite. Mais après, tu peux l'analyser, et puis après, tu peux prendre du plaisir en analysant ce que tu as bu. C'est un truc génial. Mais le plaisir, déjà, le plaisir gustatif immédiat, c'est là-dessus qu'il faut d'abord faire découvrir. C'est comme ça qu'il faut faire découvrir le vin au vin. Non,

  • Speaker #0

    mais ça aurait été un plaisir de mettre au mot, pour le coup, de la dégustation du milieu du vin. Là, pour finir, rapidement, est-ce que vous pouvez, je ne sais pas, nous citer une anecdote de votre carrière, avec, je ne sais pas, quelque chose qui vous a marqué, ou une dégustation qui vous a marqué ?

  • Speaker #1

    Quelque chose qui m'a marqué, avant je travaillais dans une autre enseigne, j'ai été salarié dans une autre enseigne, quelque chose qui m'a marqué et qui m'a déplu, et ce que je me suis juré de jamais faire dans le vin, c'était, dans l'enseigne dans laquelle je travaillais, employer des sommeliers. régulièrement d'être sommelier. Ils avaient un salarié sommelier qui faisait 42 heures à l'époque et qui venait, qui faisait des déguisages du vin. Sauf qu'on ne lui laissait aucune latitude. C'est-à-dire que le mec était bon. Le mec, il pouvait parler du vin. Sauf qu'on ne lui laissait pas de latitude, on lui disait, tiens, tiens la palette là. Et ça, tu vas leur expliquer que c'est le meilleur vin du monde et tu vas vendre la palette.

  • Speaker #0

    Et il n'intervenait pas dans le choix des vins ?

  • Speaker #1

    Non, ça arrivait de la centrale, ça arrivait, voilà. Je dis même que c'est une ancienne concurrente. Et le gars, donc déjà, d'une, le gars, j'avais de la peine pour lui, et puis bon, il n'est pas resté, il est resté un an parce qu'il était désespéré. Et je me suis juré, juré de jamais faire ça. Le vin, il faut que, tu n'as pas le droit de faire ça à des clients parce que, s'ils te font confiance, alors si tu laisses la palette au milieu, tu mets un prix et que les gens achètent, c'est... C'est comme ça. Mais par contre, si tu payes quelqu'un, il avait le petit badge, la petite grappe de raisin accrochée au tablier, tout bien fait. Ils réussissaient à vendre ces bouteilles. Des fois, elles étaient bonnes, des fois, elles étaient moins bonnes. Peu importe. Et moi, je me suis juré de ne jamais faire ça parce que je veux que les gens achètent du bon vin.

  • Speaker #0

    Et puis même pour la finalisation clé.

  • Speaker #1

    Pour la finalisation. Mais si on parle que du vin, que du rapport au vin, c'est hors de question de faire ça. Tu ne peux pas dire à quelqu'un, mais ça, c'est le meilleur vin du monde, si tu sais pertinemment. que ce n'est pas génial. Donc voilà. L'anecdote, c'est ça. Après, bon, j'en ai d'autres, mais elles ne sont pas racontables. On commence toujours par le plaisir et on finit souvent par l'ivresse. Il y a plein d'anecdotes. Autour du vin, autour du vin, il y a une convivialité que tu appailles.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup. C'est hyper intéressant parce qu'on ne connaît pas trop les... En fait, on a l'impression que déjà le vin, c'est compliqué. Et en plus, les vins en grande distribution, souvent, on a des a priori. Oui. Et donc c'est intéressant de pouvoir échanger avec vous sur ce sujet-là.

  • Speaker #1

    On a des a priori parce que les gens pensent qu'on stocke très très longtemps nos vins, alors qu'en rapport avec un cavis, on les stocke beaucoup moins longtemps. C'est vrai ? Oui, nous on a un turnover en 15 jours, nos bouteilles sont parties. À part les grandes bouteilles, mais les grandes bouteilles, on prend soin de les garder. Chez un cavis, on fait moins de volume, ils vendent moins vite que nous. Donc ce n'est pas pour dévaloriser les cavis non plus. Mais cet a priori-là, de vins qui seraient restés longtemps, il n'y a pas à l'avoir. Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, le mot de la fin. Merci beaucoup, en tout cas, Rémi.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    A bientôt pour un prochain épisode.

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Description

Dans cet épisode captivant de "3 Verres 1 Micro", plongez dans l'univers fascinant du vin avec Rémy Patrosso, un passionné et propriétaire du Super-U de Veyne, niché dans les Hautes-Alpes. Rémy nous fait découvrir l'un de ses coups de cœur : Mille Façons, un vin local et 100% Mollard, produit par Yann De Agostini du domaine le Petit Août. Ce vin, léger et aromatique, est parfait pour accompagner des mets tels que de la charcuterie ou du poisson. Rémy nous parle également des Foires aux Vins et du choix des vins en Grande Distribution.


N'attendez plus pour écouter cet épisode enrichissant et découvrir le monde de Grande Distribution.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue dans un nouvel épisode de 3 verres à micro. Aujourd'hui on va échanger avec Rémi Patrosso. Rémi, je vous laisse vous présenter.

  • Speaker #1

    Alors Rémi Patrosso, je suis le propriétaire du superbe de vin dans les Hautes-Alpes, et amateur de vin, et voilà, j'ai 54 ans et il n'y a rien de plus à dire.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup. Donc voilà, aujourd'hui on va échanger rapidement sur les vins en grande distribution et on va commencer par déguster un vin des Hautes-Alpes. Là où on se trouve aujourd'hui, Rémi, je vous laisse. Présenter rapidement la cuvée et le domaine.

  • Speaker #1

    La cuvée, c'est un vin du domaine du Petit-Tout, de chez Yann Deagostini. La cuvée s'appelle Mille Façons, c'est un 100% Mollard. Pourquoi ce vin ? Parce que Yann Deagostini, c'est lui qui a redonné ses lettres de noblesse au Mollard dans les Hautes-Alpes et que c'est un vigneron qui travaille super bien, qui est un mec adorable, qui a une grande connaissance dans les vins. Le Mollard, j'aime bien parce que c'est endémique des Hautes-Alpes, mais je préfère ces vins blancs. Il y a des jolis vins d'assemblage, des jolis vins blancs qui gagnent vraiment à être connus. Mais le Molar et ce mille façons gagnent aussi à être connus sur la consommation de vins légers.

  • Speaker #0

    Super Rémi. Qu'est-ce que ça donne comme aromatique justement le Molar ? Et comment on peut décrire ce vin-là ?

  • Speaker #1

    L'aromatique, je trouve qu'on est sur le fruit rouge très frais. Qu'est-ce que ça donne ? Ça donne un vin de soif. C'est plus un vin de soif finalement qu'on boira volontiers avec un plateau de charcuterie, un plateau de fromage avec des copains. C'est des vins qui tirent à 11 degrés, donc des vins frais. et si on les met un peu frais à boire, on va le boire aussi sur du poisson sur des crustacés c'est un vin presque passe-partout vin de cépage donc il n'y a pas une grande complexité il n'y a pas beaucoup d'élevage donc on est vraiment sur le fruit une belle acidité c'est vrai que c'est étonnant même quand on le voit comme ça la

  • Speaker #0

    robe est très claire et c'est vrai que c'est surprenant on a moins la dessus quand même de ce genre de vin là on n'en a pas du tout l'habitude

  • Speaker #1

    C'est pour ça que c'est intéressant.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant.

  • Speaker #1

    C'est typique des Hautes-Alpes.

  • Speaker #0

    Oui, donc le Molar, c'est un beige emblématique et typique des Hautes-Alpes.

  • Speaker #1

    Qui est mal travaillé et dangereux en acidité quand même. Parce qu'on voit quand même que sur un mec qui est de 2021, il y a quand même une acidité qui est incontournable.

  • Speaker #0

    Oui, on a une belle acidité. Mais voilà, c'est bien travaillé et c'est très agréable à déguster.

  • Speaker #1

    Super longueur en bouche qui reste sur le fruit, sur la légèreté.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'on peut comparer ces vins plutôt à des vins légers qu'on a l'habitude de...

  • Speaker #1

    Beaujolais et vins rouges de Loire. Des vins très légers qui sont très flatteurs en entame de bouche, mais qui laissent une belle acidité pour après manger un truc gras. Charcuterie-fromage, ça passe très très bien.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est très très intéressant. En tout cas, merci beaucoup Rémi. La semaine dernière, tu as fait ta soirée de foire au vin. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu le système de foire au vin dans les grandes surprises en général et vous, ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    Dans les grandes surfaces, traditionnellement, fin septembre, donc à peu près à la période des vendanges, toutes les chaînes de grandes surfaces font une foire au vin. C'est devenu maintenant traditionnel depuis 40 ans peut-être. Donc sélection en amont par des groupes, nous chez Système U, et ça se passe comme ça chez tous les distributeurs. Donc dégustation sur des appels d'offres, où préalablement ont été déterminés des besoins consommateurs. Ensuite, donc appel d'offres, les vignerons ou les viticulteurs, ou les négociants. proposent des vins, des salariés U et des chefs d'entreprise comme moi, des patrons de magasins, font des dégustations, et après font un choix en fonction du meilleur rapport qualité-prix. Il n'y aura pas forcément les plus grands vins, parce que ce n'est pas vendable en distribution, mais il y aura toujours un rapport qualité-prix qui sera plus qu'intéressant. Chez U particulièrement, chez Coopérative U maintenant, on essaye d'avoir des vins qui sont typés de leur appellation. Parce que bien souvent aujourd'hui, il y a des gens qui dans un terroir particulier vont faire des vins d'auteur, on va dire. Nous, on recherche plus des vins qui ressemblent vraiment à l'appellation, avec vraiment les marqueurs de l'appellation. Un croise-ermitage, il faut qu'il y ait le goût d'un croise-ermitage. Ça, c'est important. Donc nous, particulièrement à Venn, on fait une foire au vin avec environ 500 références. Donc peut-être un tiers de produits qu'on a en permanent dans le magasin et deux tiers de produits qui sont spécifiques pour la foire au vin. Toutes régions confondues, un peu d'étrangers, mais on évite de faire deux. trop d'étrangers parce que déjà il y a une crise dans le milieu viticole français donc on essaie de soutenir l'agriculture française et on a tellement de belles choses en France alors il y a des choses sympas à l'étranger mais tellement de belles choses en France qu'on est beaucoup français et nous pour notre soirée foire au vin, on a fait déguster 162 vins différents on a eu environ 250 personnes qui sont venues c'est une dégustation d'en donc on ouvre à 162 bouteilles différentes et on fait déguster. chacun ce qu'il a envie de déguster.

  • Speaker #0

    C'est génial. Quelle répercussion vous observez dans vos super-rues, dans la distribution générale, suite au four au vin ?

  • Speaker #1

    Le four au vin, ça a un impact énorme, puisque je pense que ça conditionne une énorme partie des ventes de l'année, puisqu'on fidélise par ces fours au vin, on fidélise les gens. Les gens viennent chez nous, et la dégustation encore plus, puisque quand vous arrivez devant un rayon dans un supermarché, il n'y a rien qui ressemble plus à une bouteille qu'une autre bouteille. Donc, arriver à faire un choix dans un rayon, c'est super compliqué. Donc nous, la soirée dégustation et l'emploi d'une sommelière qui vient là très régulièrement pour faire déguster des vins, ça permet d'orienter les gens et donc de les fidéliser. Parce qu'on est leur, entre guillemets, leur caviste et leur conseiller vin. Ils nous font confiance par la dégustation et par nos conseils. C'est pour ça que la foire au vin, cette période-là, elle est propice à ancrer les gens comme des acheteurs, enfin surtout nous, nous ancrer comme leur vendeur préférentiel de vin, parce qu'ils ont confiance. Parce qu'arriver seul, encore une fois, arriver seul devant le rayon, c'est extrêmement compliqué de choisir. Surtout que les acheteurs sont des fois soumis à des prescripteurs. Parce que bien souvent ce sont des femmes qui font les courses chez nous. Et souvent on est encore dans un très vieux schéma où c'est le mari qui va acheter du vin parce que ça. Donc la personne qui arrive devant le rio, on lui a demandé d'acheter tel vin. C'est compliqué, surtout que l'offre est assez pléthorique dans nos magasins. Donc c'est difficile. Donc c'est pour ça qu'on est là pour essayer de donner un conseil.

  • Speaker #0

    Et là, par exemple, pendant la soirée, vous faites déguster les vins, comme on disait, et après, le reste de la séduire, ça dure encore quelques jours ?

  • Speaker #1

    15 jours.

  • Speaker #0

    15 jours. Comment est-ce que vous pouvez conseiller les gens ?

  • Speaker #1

    On a une formulière, Delphine, qui est formulière de formation, fille de Vigneron, dans le sud-ouest et le bord de l'Est. Et elle est là. Et l'idée, c'est de se renseigner sur ce que les gens mangent. Parce que bien souvent, le vin est un accompagnement de plats. Donc, elle a cette capacité d'écoute du rapport des accords mévins. C'est là qu'il faut orienter les gens. C'est difficile, mais il faut être à l'écoute, il faut être un vrai vendeur pour le coup, pour pouvoir bien conseiller. Donc la vente, ça passe d'abord par l'écoute. Elle écoute les gens, elle leur pose des questions, et après elle vend du vin. L'idée, ce n'est pas de vendre beaucoup de vin, ou pas de vendre des vins chers, c'est de vendre des vins qui correspondent aux attentes des gens. Parce que notre but, nous, c'est de faire revenir les gens. Faire un one-shot, on n'est pas un restaurant touristique de la Côte d'Azur. Nous, on a besoin que les gens viennent, et justement pour instaurer cette confiance, on a besoin qu'ils reviennent. Donc il faut qu'on vende des vins pour toutes les occasions. Parce que nos clients sont susceptibles d'acheter un vin à 5 euros pour un apéro entre copains, mais peut-être qu'ils vont venir acheter un grand vin pour les 20 ans de leur enfant, un anniversaire de mariage, pour une occasion très particulière, pour Noël. Donc nous, le but, c'est qu'on colle à toutes les occasions.

  • Speaker #0

    Et pendant les foires au vin, vous faites des prix sur les vins ?

  • Speaker #1

    Pendant les foires au vin, il y a plein de promotions, comme tout grand distributeur. Donc beaucoup de promotions, on a jusqu'à des 34% de réduction sur certains trucs. On a des ventes au carton avec 4 bouteilles achetées, les deux autres gratuites. On a des remises, on fait des remises particulières. Nous, pendant la soirée Fort-Rovain, on fait encore 5% de remise sur les achats. On a du cagnotage sur la carte de fidélité. On a beaucoup de mécanique, un peu comme sur tous les rayons. Mais là, particulièrement appliqué au vin, c'est important parce qu'il peut y avoir vite des grosses économies.

  • Speaker #0

    Et là, vous, pour le coup, vous avez une sommelière, comme on disait. Mais si jamais il y a... des clients potentiels qui sont dans un supermarché, enfin même en général, foire au vin ou pas, comment est-ce qu'on peut savoir et choisir un vin en supermarché, parce qu'il y a énormément de chocs quand même, et on se demande toujours lequel prendre.

  • Speaker #1

    Pourquoi il y a deux euros d'écart entre deux vins d'une même appellation de la même année, et c'est très difficile. Aujourd'hui, tous les distributeurs ont tenté, ont essayé des bornes de choix dans les rayons foire au vin, avec plus ou moins de succès, mais il n'y a rien qui fonctionne super bien. parce qu'un changement de millésime, parce que plein de choses différentes, ça ne marche pas super bien. C'est les mêmes applications qu'on peut avoir sur Internet, mais c'est toujours difficile d'appréhender ça. Donc nous, tout ce qu'on essaye de faire, c'est vraiment d'avoir ce contact. Nous, on a opté pour l'humain. Alors ça peut être mon père ou moi qui descendons si la sommelière n'est pas là, mais après, on communique sur les jours de présence de la sommelière et visiblement, c'est quelque chose qui a un impact très fort puisqu'il y a des gens qui attendent. vraiment qu'elle soit là pour acheter l'envel.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, ok. Oui, qui viennent spécifiquement le jour où elle est là pour avoir des conseils. Et est-ce que pendant les foires au vin, vous avez remarqué des tendances qui sont un peu différentes des tendances générales que vous observez tout au long de l'année ?

  • Speaker #1

    Alors nous, pendant la période foire au vin, quand on a réussi à développer cette confiance, on a des gens qui viennent acheter pour mettre en cave. Ok, vingt-de-garde. Un peu vingt-de-garde, même si pas tout le monde a une cave digne de ce nom. Tout le monde pense avoir une cave, mais pas beaucoup en ont. Donc les gens, voilà, ça pourrait être la tendance où les gens... sur la Poire aux Vins d'automne, viennent pour acheter du vin de garde. Sur la Poire aux Vins de printemps, c'est plus des vins frais, des vins légers pour consommer dans l'été, mais sur la Poire aux Vins d'automne. Même si aujourd'hui, en réussissant à expliquer, avec les changements de vinification, quand même les gens consomment plus rapidement leur vin que ce qu'ils le faisaient il y a quelques années. Les vins sont plus prêts à boire aujourd'hui, et donc c'est plus simple aujourd'hui pour les gens de se projeter, puisqu'ils se projettent sur deux ans. Avant, il fallait se projeter sur 10, 20 ans. Sur les Bordeaux, c'est quand même très compliqué. Surtout que l'achat demeure... demeure chère. Donc quelqu'un qui se projetait sur 20 ans en se disant j'achète aujourd'hui 30 euros et je le boirai dans 20 ans et peut-être il sera bon, aujourd'hui c'est de moins en moins en tout cas dans la distribution, c'est de moins en moins d'actualité. Autant dans les châteaux peut-être dans le bord de l'est ils arrivent à le vendre, nous on n'arrive pas à vendre des vins avec une perspective à 20 ans de la consommation.

  • Speaker #0

    Et pour revenir en dehors des phare au vin, sur l'achat des vins en général en supermarché, quels sont pour vous les principaux avantages d'acheter des vins en grande distribution ?

  • Speaker #1

    le rapport qualité-prix, parce qu'on a des vins qui sont vraiment abordables dans les appellations à chaque fois, bien sûr. Là, je parle pour Super U, pour l'enseigne U. Vous ne pouvez pas acheter un mauvais vin, très honnêtement. Tu ne peux pas acheter un mauvais vin chez nous. Tu vas prendre un gros hermitage, alors tu vas choisir ton prix. Un gros hermitage, je ne vais pas m'interrompre à l'appellation. Tu vas choisir ton prix, il va y avoir toute une gamme de prix, mais tu ne pourras pas être déçu. Tu ne pourras pas être déçu, tu auras du bon vin. Donc, moi, je pense que le principal avantage, il est là. Là, je parle pour Super U, mais je pense... pouvoir parler pour la réserve de distribution, sans parler des hard discounters qui, eux, achètent du volume, qui achètent du prix. Mais c'est toujours pareil. Comme tout achat, c'est un rapport qualité-prix. Après, tu payes un nom. Il y a des gens, tu vas payer quand même une notoriété. Tu vas avoir un euro ou deux euros de plus pour la notoriété. Mais quand tu vas taper des vins, comme chaque routier dans la vallée du Rhône, tu ne seras jamais déçu. Tu ne seras jamais déçu, même si tu vas payer deux euros de plus la bouteille. Donc, c'est pour ça qu'en plus, on a des inconnus pour le grand public et des très connus. Ça peut rassurer tout le monde et tout le monde est au son compte. Mais aujourd'hui, je fais les coopératives, tu ne peux pas acheter un mauvais vin. Et en plus, on a un système de, je ne sais pas si tu connais, l'appellation Club des Vins Interroirs. Ça, c'est vraiment des vins qu'on a, il y a une collerette. Ce ne sont pas des vins fabriqués pour nous, ce ne sont pas des vins faits pour nous. Mais on a posé une collerette sur ces vins-là. Et c'est des vins que nous, on garantit comme le meilleur rapport qualité-prix. C'est vraiment notable, il y a une collerette sur les bouteilles.

  • Speaker #0

    Ça, c'est propre à l'opération.

  • Speaker #1

    Le club des vins interroirs, ça s'appelle. Et ça, c'est indiscutable. Aujourd'hui, tu vas dans un super-ru, tu veux un... Je suis en gros-termitage, tu veux un gros-termitage, tu vas sur celui où il y a la collerette, tu auras un vin qui sera top. Qui sera top en matière, pour reprendre ce que je disais, en matière de rapport qualité-prix et de typicité de l'appellation. C'est surtout ça qu'on recherche. On veut un Riesling, on veut qu'il ait un goût de Riesling, qu'il ait de l'acidité.

  • Speaker #0

    qu'il est tous les marqueurs hyper intéressant et en quoi est ce qu'on peut comparer un achat de vin en grande surface avec un achat de vin je passe chez un caviste ou pendant des boutiques malheureusement le conseil le conseil que tu n'auras pas après c'est toujours pareil à caviste et caviste déjà

  • Speaker #1

    des cavistes qui sont très pointus et qui connaissent leurs vins puis après tu as des cavistes quand le menu et voilà c'est toujours pareil c'est toujours pareil aujourd'hui ils vont mieux venir rencontrer nous notre sommelière Delphine qui va te parler des vins parce qu'elle les connaît, elle connaît le temps ouvert, que d'aller dans une enseigne ou chez un caviste quelconque qui ne maîtrise pas bien le métier et qui va te vendre ce qu'il a à te vendre. Mais après il y a plein de cavistes qui sont super dobes, vous passerez des heures à les écouter, à déguster.

  • Speaker #0

    L'avantage du vin c'est que c'est un métier passion donc au moins...

  • Speaker #1

    Ouais mais tu le sens vite quand tu vas chez un caviste qui est passionné. Voilà.

  • Speaker #0

    et quand on est client en distribution, est-ce qu'il y a des critères à prendre en compte ? Après on en a déjà plus ou moins parlé mais l'heure de l'achat des vins, parce que voilà vous disiez que les grandes surfaces ont essayé de mettre en place des systèmes de choix et de comparaison mais c'est qu'il y a énormément de choix quand même et que même en connaissant personnellement, en étant entre guillemets professionnel du vin je suis aussi perdue tu connais le vin

  • Speaker #1

    moins bien la planation, ou un truc létorique, tu ne sais pas d'où vient, c'est très compliqué. L'avantage qu'il y a, nous, c'est que tous les vins qu'on propose à la vente, les gens chez Coopérative U, les ont goûtés. On sait que les vins ont été goûtés et qu'ils ont été validés, donc c'est déjà un premier choix. Après, tu pourras me dire que c'est partout pareil. En tout cas, chez nous, c'est comme ça. Après, comment choisir son vin ? C'est au feeling.

  • Speaker #0

    L'étiquette, malheureusement, dans le tas de la bouteille.

  • Speaker #1

    Clairement. L'étiquette,

  • Speaker #0

    l'appellation.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas qu'il me parlait, il y avait un truc, c'était un vin. La personne me dit, une jeune femme me dit, je vais acheter. Il y a un vin qui s'appelle Vieux Montard que jamais. Je ne sais même pas quelle est l'appellation. Elle m'a dit que c'était du rouge. Elle m'a demandé si on en avait encore. C'est le truc qui ne l'avait plus parce qu'elle est motarde. Elle avait vu ce truc-là et ça avait fait kiffer. Elle va acheter ça. Là, c'est le cas extrême. C'est l'étiquette. Tu vois, tu as les deux trucs. L'acheteur d'étiquette dans ce sens-là. Et puis, tu as l'acheteur d'étiquette aussi qui ne veut qu'un grand nom. Après, nous, on n'est pas dans cette optique-là. Nous, on est dans l'optique qu'il faut découvrir les vins. Il n'y a pas de grand vin ou de petit vin. Il y a des bons vins ou des mauvais vins. Le vieux motard que j'aimais, il est peut-être très bon. Dans son appellation, je ne sais pas ce que c'est. Et après, acheter un nom pour acheter un nom, je ne sais pas, moi, si tu as acheté un vin à 500 euros, mais que tu le bois, qu'il n'est pas dans l'année, qu'il n'est pas dans son apogée, ce n'est pas intéressant. Et on en a, mais on n'est pas capable de les vendre. On en a, mais tu vas acheter un cheval blanc, tu vas le boire pour les deux ans, je pense que tu vas être déçu, quoi. Donc, c'est difficile. Donc, là, tu as les acheteurs d'étiquettes, dans les deux sens, et puis les acheteurs d'appellations. Les gens qui ne veulent acheter que du Saint-Joseph. Mais bon, après c'est restrictif, et puis ça ne veut tout et rien dire. C'est très compliqué. Et puis après, tu as des acheteurs de prix. Quelqu'un qui va arriver dans le rayon, on lui a dit, ou il s'est dit, je vais acheter un Saint-Estèphe, il arrive devant le rayon, il y a des Saint-Estèphe à 15, 20, 30, 40 euros, il s'est fixé une limite, il achètera un 20 à 20 euros. Et puis après, tu as les acheteurs de... Mais c'est peut-être les mêmes à chaque fois d'ailleurs. Tu as les acheteurs d'occasion qui vont venir parce que... leur enfant a réussi tel diplôme, ils rêvent de boire du Hikém, et ils viennent acheter une bouteille de Hikém à 200 euros, ou de Dom Pérignon, parce que c'est un truc exceptionnel, et parce qu'ils sont super contents. Et ils viendront nous remercier pareil. Ils viendront nous remercier d'avoir acheté une bouteille à 200 euros, ou une bouteille à 5 euros, parce qu'elle les a fait marrer à cause de l'étiquette. C'est la vie, en fait. Le vin, c'est purement la vie. Et il y a du vin pour toutes les occasions, et on essaie d'avoir ça. On essaye d'avoir ça.

  • Speaker #0

    Donc, vous essayez d'avoir autant des vins d'étiquette aussi avec des noms, etc. qu'avec des petits vignerons un peu moins connus qui travaillent bien.

  • Speaker #1

    Nous, c'est ce qui nous intéresse plus. C'est des vignerons un peu moins connus et qui font des super vins parce qu'en fait, on peut les vendre moins cher que d'autres. Mais tu vas dans des parcelles voisines, tu vas avoir un gars qui est super connu et le mec d'à côté qui vignifie aussi bien mais qui n'est pas connu ou qui est en devenir. ou qui est jeune, qui se lance.

  • Speaker #0

    Qui vendra son vin de pour moins cher.

  • Speaker #1

    Et tu vas avoir une pépite. Et si c'est vraiment une pépite, dix ans après, tu seras au prix de son rosé. Son rosé super connu, mais ce n'est pas là que tu auras la satisfaction de l'avoir eu au début.

  • Speaker #0

    Et est-ce que vous voyez là, parce que ça fait longtemps que vous faites ce métier-là.

  • Speaker #1

    Mon père avant moi.

  • Speaker #0

    Votre père avant vous. Et est-ce que vous avez vu une évolution dans les tendances de consommation ?

  • Speaker #1

    Oui, dans les tendances de consommation, on a vu une évolution féminine. Je trouve que... Alors, ce n'est pas des magots que je vais dire. Je trouve qu'il est plus intéressant du ventre du vin à des femmes qu'à des hommes. Parce que les hommes, ils arrivent avec... Il faut parler le vin. Il faut parler le vin. Les machins, les trucs que personne ne maîtrise. Même pas moi, je ne les maîtrise pas. Ce n'est pas bien. Donc, il faut parler le vin, le nez, le machin. Les femmes, elles arrivent, elles disent, moi, j'aime ça ou je n'aime pas ça. Et ça, c'est génial. C'est génial parce que les femmes, moi, de ce que je pense, elles sont vachement plus ouvertes que les mecs. Parce que les mecs, ils sont engoncés dans un truc à se dire, attention, il ne faut pas que je dise un truc. qui me fasse passer pour un inculte. Tu t'en fous parce que dans le vin, tu es toujours inculte. Parce que ton vin de 2021, ce n'est pas le même que le 2022. Et si tu te consommes en 2025, il ne sera pas le même que quand tu l'as consommé en 2022. Donc les femmes sont vachement ouvertes. Moi, j'aime ça, je n'aime pas ça. L'étiquette, si elle est jolie, ça ne plaît plus. Mais l'appellation, peu importe. Les femmes ont des connaissances. Mais c'est cette ouverture d'esprit. Donc moi, c'est ça que je trouve depuis 20 ans que j'ai repris le magasin ici. C'est ça que j'ai trouvé. C'est que... Les femmes se sont vraiment tournées vers le vin, parce que les apéros notamment, ça ne plaît pas trop aux femmes. Les apéros forts, les anisées, les machins. Les spiritueux tout le temps. Oui, les spiritueux, ça ne plaît pas trop aux femmes. Donc elles se sont vachement tournées vers le vin, elles s'y intéressent. Et elles s'y intéressent de façon très ouverte. Ça, pour moi, c'est l'évolution marquante. Et il en demeure pas moins des vieux instincts, comme je le disais au début, où c'est le prescripteur qui reste à la maison et il envoie. Comme ça, il peut lui dire qu'elle n'a pas bien posé.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je pense qu'on est plus sur la sensibilité aussi et le ressenti. qu'on a que sur les connaissances sur les capacités de dégustation.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve que moi, je le vois avec mon épouse, elle déguste vachement mieux que moi. Si elle s'y intéressait autant que moi, elle serait bien meilleure dégustatrice que moi. Elle a plus de finesse.

  • Speaker #0

    On n'a pas la même manière de déguster.

  • Speaker #1

    Non, non, complètement pas. Mais je te dis, nous, je pense que les mecs, on est bloqués. Un vieil archaïsme où on se dit, attends, moi, je suis un mec. Le vin, quand même, c'est nul. Alors que moi, je me déforce de ne pas voir. de ne pas le faire, mais tu retrouves ces trucs-là. Alors, je vois par rapport à mon père, qui est très bon dégustateur, j'essaie de m'inspirer de ça, mais je vois dans les dégustations, mon épouse serait bien plus fine que moi.

  • Speaker #0

    Et en termes de prix, est-ce que vous voyez une évolution ?

  • Speaker #1

    Le prix est le prix.

  • Speaker #0

    Les gens mettent de moins en moins de...

  • Speaker #1

    C'est toujours pareil, les gens ont un budget. Donc comme le prix du vin a augmenté, leur budget est serré. Alors soit ils consomment moins de vin pour régler le budget, soit ils ont baissé en qualité pour continuer à boire autant de vin. Donc aujourd'hui je pense qu'on est plutôt sur une baisse de la quantité. Nous c'est ce qu'on voit, en termes de volume on en vend un peu moins. Mais tout l'investissement qu'on met dans le vin, nous, en termes d'humain, on n'est pas autant à la ramasse que certains de nos collègues. Parce que justement, on continue d'expliquer, de faire en sorte que le vin demeure un produit joyeux. Ok.

  • Speaker #0

    Donc là, rapidement, vous vous êtes intéressé au vin, du coup c'est votre papa...

  • Speaker #1

    Dans le biberon. Non, non, c'est familial. Alors que mon grand-père, le père de mon père ne buvait pas un verre de vin. C'est le père de ma mère qui a initié mon père au vin. Et bon, mon père a un palais très sûr et s'est formé là-dessus. Et voilà, c'est devenu comme ça parce que... tous les moments de la vie, tu as des occasions pour boire du vin et puis c'est tellement festif, c'est tellement... Moi, j'ai toujours une phrase, c'est que il vaut mieux boire un petit vin avec des copains qu'un grand vin avec des cons. Après, si tu bois un grand vin avec des copains, c'est quand même... C'est quand même encore mieux. Et après, c'est pour compléter ce que dit mon père. Il n'y a pas de grand et de petit vin. Il y a des bons et des mauvais vins. Et voilà. Donc, c'est ça qui vous gardera l'esprit. Donc on est tombé là-dessus, là-dedans. On nous a fait déguster des vins quand on était à partir de 15 ans, un truc comme ça. Et puis on nous a favorisé le plaisir à l'ivresse. La culture du vin, c'est ça aussi. Parce que boire du vin, pour se mettre minable, on y arrive tous. Le plaisir du vin, il est multiple. Et chaque année renouvelée, c'est ça qui est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est un milieu que beaucoup de gens ne connaissent pas tant que ça. On connaît, mais de loin.

  • Speaker #1

    De loin, parce que c'est très glamour.

  • Speaker #0

    Oui, et on a l'impression que c'est un peu élitiste.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. On a voulu le faire élitiste, parce que tu retrouves en général le vin sur des tables, sur des machins, alors que c'est un métier de la terre. C'est ça qu'on ne dit jamais. On n'emmène jamais les mecs à voir les vignerons se faire suer et à tailler des cèpes pendant que tu te pèles les viches. C'est la terre, c'est l'agriculture. Et derrière, sur les plus grandes tables, tu sors une bouteille de vin. On te parle de vin à 5000 euros, on te parle de trucs de dingue. Donc, les gens, ils s'en sont fait une montagne. Alors qu'à 5 euros, tu peux prendre du plaisir avec des vins géniaux.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Et puis, il y a plein de connaissances qu'on peut acquérir rapidement aussi. Après, forcément, le vin, c'est infini. Donc, les connaissances, même quand on est professionnel du vin, on ne peut pas tout savoir.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est infini. Mais après, il y a des connaissances de base, des choses qui sont simples à appréhender. Et pour avoir juste… Déjà,

  • Speaker #1

    le plaisir. Oui. Prendre du plaisir. Les gens te disent le vin sucré, machin. Mais si tu prends du plaisir au début à consommer, c'est comme ça que tu emmènes les gens sur le truc. D'abord, consomme un truc, un vin qui de suite te parle. Et puis après, derrière, développe et tu peux expliquer. Là, il y a un peu d'acidité, tu comprends ? Ton vin, il est sucré, mais il y a un peu d'acidité. Donc, ça reste en bouche. C'est pour ça que ça reste en bouche. Ce n'est pas que du sucre. Et ainsi de suite. Et après, tu fais évoluer et tu expliques les marqueurs du vin. Mais après, voilà, moi, je n'y connais rien. On n'y connaît jamais rien. Il faut écouter. Et après, il faut être ouvert. Et après, il faut être ouvert et écouter et prendre du plaisir. Le plaisir, tu peux en prendre brut. Voilà. Non, mais c'est comme une œuvre d'art. Une œuvre d'art, tu la regardes, si elle te subjugue, un tableau, c'est gagné. Tu ne l'expliques pas, l'émotion. Dans un maire, c'est pareil. Tu ne t'expliques pas l'émotion. Récemment, on a dégusté la Landon. de chez Guigal, ça a été une émotion gustative énorme. Mais sans avoir à se dire, il y a ci, il y a ça. Non, tu le mets en bouche, tu dis, c'est incroyable. C'est incroyable, ça te monte au cerveau de suite. Mais après, tu peux l'analyser, et puis après, tu peux prendre du plaisir en analysant ce que tu as bu. C'est un truc génial. Mais le plaisir, déjà, le plaisir gustatif immédiat, c'est là-dessus qu'il faut d'abord faire découvrir. C'est comme ça qu'il faut faire découvrir le vin au vin. Non,

  • Speaker #0

    mais ça aurait été un plaisir de mettre au mot, pour le coup, de la dégustation du milieu du vin. Là, pour finir, rapidement, est-ce que vous pouvez, je ne sais pas, nous citer une anecdote de votre carrière, avec, je ne sais pas, quelque chose qui vous a marqué, ou une dégustation qui vous a marqué ?

  • Speaker #1

    Quelque chose qui m'a marqué, avant je travaillais dans une autre enseigne, j'ai été salarié dans une autre enseigne, quelque chose qui m'a marqué et qui m'a déplu, et ce que je me suis juré de jamais faire dans le vin, c'était, dans l'enseigne dans laquelle je travaillais, employer des sommeliers. régulièrement d'être sommelier. Ils avaient un salarié sommelier qui faisait 42 heures à l'époque et qui venait, qui faisait des déguisages du vin. Sauf qu'on ne lui laissait aucune latitude. C'est-à-dire que le mec était bon. Le mec, il pouvait parler du vin. Sauf qu'on ne lui laissait pas de latitude, on lui disait, tiens, tiens la palette là. Et ça, tu vas leur expliquer que c'est le meilleur vin du monde et tu vas vendre la palette.

  • Speaker #0

    Et il n'intervenait pas dans le choix des vins ?

  • Speaker #1

    Non, ça arrivait de la centrale, ça arrivait, voilà. Je dis même que c'est une ancienne concurrente. Et le gars, donc déjà, d'une, le gars, j'avais de la peine pour lui, et puis bon, il n'est pas resté, il est resté un an parce qu'il était désespéré. Et je me suis juré, juré de jamais faire ça. Le vin, il faut que, tu n'as pas le droit de faire ça à des clients parce que, s'ils te font confiance, alors si tu laisses la palette au milieu, tu mets un prix et que les gens achètent, c'est... C'est comme ça. Mais par contre, si tu payes quelqu'un, il avait le petit badge, la petite grappe de raisin accrochée au tablier, tout bien fait. Ils réussissaient à vendre ces bouteilles. Des fois, elles étaient bonnes, des fois, elles étaient moins bonnes. Peu importe. Et moi, je me suis juré de ne jamais faire ça parce que je veux que les gens achètent du bon vin.

  • Speaker #0

    Et puis même pour la finalisation clé.

  • Speaker #1

    Pour la finalisation. Mais si on parle que du vin, que du rapport au vin, c'est hors de question de faire ça. Tu ne peux pas dire à quelqu'un, mais ça, c'est le meilleur vin du monde, si tu sais pertinemment. que ce n'est pas génial. Donc voilà. L'anecdote, c'est ça. Après, bon, j'en ai d'autres, mais elles ne sont pas racontables. On commence toujours par le plaisir et on finit souvent par l'ivresse. Il y a plein d'anecdotes. Autour du vin, autour du vin, il y a une convivialité que tu appailles.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup. C'est hyper intéressant parce qu'on ne connaît pas trop les... En fait, on a l'impression que déjà le vin, c'est compliqué. Et en plus, les vins en grande distribution, souvent, on a des a priori. Oui. Et donc c'est intéressant de pouvoir échanger avec vous sur ce sujet-là.

  • Speaker #1

    On a des a priori parce que les gens pensent qu'on stocke très très longtemps nos vins, alors qu'en rapport avec un cavis, on les stocke beaucoup moins longtemps. C'est vrai ? Oui, nous on a un turnover en 15 jours, nos bouteilles sont parties. À part les grandes bouteilles, mais les grandes bouteilles, on prend soin de les garder. Chez un cavis, on fait moins de volume, ils vendent moins vite que nous. Donc ce n'est pas pour dévaloriser les cavis non plus. Mais cet a priori-là, de vins qui seraient restés longtemps, il n'y a pas à l'avoir. Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, le mot de la fin. Merci beaucoup, en tout cas, Rémi.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    A bientôt pour un prochain épisode.

Description

Dans cet épisode captivant de "3 Verres 1 Micro", plongez dans l'univers fascinant du vin avec Rémy Patrosso, un passionné et propriétaire du Super-U de Veyne, niché dans les Hautes-Alpes. Rémy nous fait découvrir l'un de ses coups de cœur : Mille Façons, un vin local et 100% Mollard, produit par Yann De Agostini du domaine le Petit Août. Ce vin, léger et aromatique, est parfait pour accompagner des mets tels que de la charcuterie ou du poisson. Rémy nous parle également des Foires aux Vins et du choix des vins en Grande Distribution.


N'attendez plus pour écouter cet épisode enrichissant et découvrir le monde de Grande Distribution.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, bienvenue dans un nouvel épisode de 3 verres à micro. Aujourd'hui on va échanger avec Rémi Patrosso. Rémi, je vous laisse vous présenter.

  • Speaker #1

    Alors Rémi Patrosso, je suis le propriétaire du superbe de vin dans les Hautes-Alpes, et amateur de vin, et voilà, j'ai 54 ans et il n'y a rien de plus à dire.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup. Donc voilà, aujourd'hui on va échanger rapidement sur les vins en grande distribution et on va commencer par déguster un vin des Hautes-Alpes. Là où on se trouve aujourd'hui, Rémi, je vous laisse. Présenter rapidement la cuvée et le domaine.

  • Speaker #1

    La cuvée, c'est un vin du domaine du Petit-Tout, de chez Yann Deagostini. La cuvée s'appelle Mille Façons, c'est un 100% Mollard. Pourquoi ce vin ? Parce que Yann Deagostini, c'est lui qui a redonné ses lettres de noblesse au Mollard dans les Hautes-Alpes et que c'est un vigneron qui travaille super bien, qui est un mec adorable, qui a une grande connaissance dans les vins. Le Mollard, j'aime bien parce que c'est endémique des Hautes-Alpes, mais je préfère ces vins blancs. Il y a des jolis vins d'assemblage, des jolis vins blancs qui gagnent vraiment à être connus. Mais le Molar et ce mille façons gagnent aussi à être connus sur la consommation de vins légers.

  • Speaker #0

    Super Rémi. Qu'est-ce que ça donne comme aromatique justement le Molar ? Et comment on peut décrire ce vin-là ?

  • Speaker #1

    L'aromatique, je trouve qu'on est sur le fruit rouge très frais. Qu'est-ce que ça donne ? Ça donne un vin de soif. C'est plus un vin de soif finalement qu'on boira volontiers avec un plateau de charcuterie, un plateau de fromage avec des copains. C'est des vins qui tirent à 11 degrés, donc des vins frais. et si on les met un peu frais à boire, on va le boire aussi sur du poisson sur des crustacés c'est un vin presque passe-partout vin de cépage donc il n'y a pas une grande complexité il n'y a pas beaucoup d'élevage donc on est vraiment sur le fruit une belle acidité c'est vrai que c'est étonnant même quand on le voit comme ça la

  • Speaker #0

    robe est très claire et c'est vrai que c'est surprenant on a moins la dessus quand même de ce genre de vin là on n'en a pas du tout l'habitude

  • Speaker #1

    C'est pour ça que c'est intéressant.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant.

  • Speaker #1

    C'est typique des Hautes-Alpes.

  • Speaker #0

    Oui, donc le Molar, c'est un beige emblématique et typique des Hautes-Alpes.

  • Speaker #1

    Qui est mal travaillé et dangereux en acidité quand même. Parce qu'on voit quand même que sur un mec qui est de 2021, il y a quand même une acidité qui est incontournable.

  • Speaker #0

    Oui, on a une belle acidité. Mais voilà, c'est bien travaillé et c'est très agréable à déguster.

  • Speaker #1

    Super longueur en bouche qui reste sur le fruit, sur la légèreté.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'on peut comparer ces vins plutôt à des vins légers qu'on a l'habitude de...

  • Speaker #1

    Beaujolais et vins rouges de Loire. Des vins très légers qui sont très flatteurs en entame de bouche, mais qui laissent une belle acidité pour après manger un truc gras. Charcuterie-fromage, ça passe très très bien.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est très très intéressant. En tout cas, merci beaucoup Rémi. La semaine dernière, tu as fait ta soirée de foire au vin. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu le système de foire au vin dans les grandes surprises en général et vous, ce que vous faites ?

  • Speaker #1

    Dans les grandes surfaces, traditionnellement, fin septembre, donc à peu près à la période des vendanges, toutes les chaînes de grandes surfaces font une foire au vin. C'est devenu maintenant traditionnel depuis 40 ans peut-être. Donc sélection en amont par des groupes, nous chez Système U, et ça se passe comme ça chez tous les distributeurs. Donc dégustation sur des appels d'offres, où préalablement ont été déterminés des besoins consommateurs. Ensuite, donc appel d'offres, les vignerons ou les viticulteurs, ou les négociants. proposent des vins, des salariés U et des chefs d'entreprise comme moi, des patrons de magasins, font des dégustations, et après font un choix en fonction du meilleur rapport qualité-prix. Il n'y aura pas forcément les plus grands vins, parce que ce n'est pas vendable en distribution, mais il y aura toujours un rapport qualité-prix qui sera plus qu'intéressant. Chez U particulièrement, chez Coopérative U maintenant, on essaye d'avoir des vins qui sont typés de leur appellation. Parce que bien souvent aujourd'hui, il y a des gens qui dans un terroir particulier vont faire des vins d'auteur, on va dire. Nous, on recherche plus des vins qui ressemblent vraiment à l'appellation, avec vraiment les marqueurs de l'appellation. Un croise-ermitage, il faut qu'il y ait le goût d'un croise-ermitage. Ça, c'est important. Donc nous, particulièrement à Venn, on fait une foire au vin avec environ 500 références. Donc peut-être un tiers de produits qu'on a en permanent dans le magasin et deux tiers de produits qui sont spécifiques pour la foire au vin. Toutes régions confondues, un peu d'étrangers, mais on évite de faire deux. trop d'étrangers parce que déjà il y a une crise dans le milieu viticole français donc on essaie de soutenir l'agriculture française et on a tellement de belles choses en France alors il y a des choses sympas à l'étranger mais tellement de belles choses en France qu'on est beaucoup français et nous pour notre soirée foire au vin, on a fait déguster 162 vins différents on a eu environ 250 personnes qui sont venues c'est une dégustation d'en donc on ouvre à 162 bouteilles différentes et on fait déguster. chacun ce qu'il a envie de déguster.

  • Speaker #0

    C'est génial. Quelle répercussion vous observez dans vos super-rues, dans la distribution générale, suite au four au vin ?

  • Speaker #1

    Le four au vin, ça a un impact énorme, puisque je pense que ça conditionne une énorme partie des ventes de l'année, puisqu'on fidélise par ces fours au vin, on fidélise les gens. Les gens viennent chez nous, et la dégustation encore plus, puisque quand vous arrivez devant un rayon dans un supermarché, il n'y a rien qui ressemble plus à une bouteille qu'une autre bouteille. Donc, arriver à faire un choix dans un rayon, c'est super compliqué. Donc nous, la soirée dégustation et l'emploi d'une sommelière qui vient là très régulièrement pour faire déguster des vins, ça permet d'orienter les gens et donc de les fidéliser. Parce qu'on est leur, entre guillemets, leur caviste et leur conseiller vin. Ils nous font confiance par la dégustation et par nos conseils. C'est pour ça que la foire au vin, cette période-là, elle est propice à ancrer les gens comme des acheteurs, enfin surtout nous, nous ancrer comme leur vendeur préférentiel de vin, parce qu'ils ont confiance. Parce qu'arriver seul, encore une fois, arriver seul devant le rayon, c'est extrêmement compliqué de choisir. Surtout que les acheteurs sont des fois soumis à des prescripteurs. Parce que bien souvent ce sont des femmes qui font les courses chez nous. Et souvent on est encore dans un très vieux schéma où c'est le mari qui va acheter du vin parce que ça. Donc la personne qui arrive devant le rio, on lui a demandé d'acheter tel vin. C'est compliqué, surtout que l'offre est assez pléthorique dans nos magasins. Donc c'est difficile. Donc c'est pour ça qu'on est là pour essayer de donner un conseil.

  • Speaker #0

    Et là, par exemple, pendant la soirée, vous faites déguster les vins, comme on disait, et après, le reste de la séduire, ça dure encore quelques jours ?

  • Speaker #1

    15 jours.

  • Speaker #0

    15 jours. Comment est-ce que vous pouvez conseiller les gens ?

  • Speaker #1

    On a une formulière, Delphine, qui est formulière de formation, fille de Vigneron, dans le sud-ouest et le bord de l'Est. Et elle est là. Et l'idée, c'est de se renseigner sur ce que les gens mangent. Parce que bien souvent, le vin est un accompagnement de plats. Donc, elle a cette capacité d'écoute du rapport des accords mévins. C'est là qu'il faut orienter les gens. C'est difficile, mais il faut être à l'écoute, il faut être un vrai vendeur pour le coup, pour pouvoir bien conseiller. Donc la vente, ça passe d'abord par l'écoute. Elle écoute les gens, elle leur pose des questions, et après elle vend du vin. L'idée, ce n'est pas de vendre beaucoup de vin, ou pas de vendre des vins chers, c'est de vendre des vins qui correspondent aux attentes des gens. Parce que notre but, nous, c'est de faire revenir les gens. Faire un one-shot, on n'est pas un restaurant touristique de la Côte d'Azur. Nous, on a besoin que les gens viennent, et justement pour instaurer cette confiance, on a besoin qu'ils reviennent. Donc il faut qu'on vende des vins pour toutes les occasions. Parce que nos clients sont susceptibles d'acheter un vin à 5 euros pour un apéro entre copains, mais peut-être qu'ils vont venir acheter un grand vin pour les 20 ans de leur enfant, un anniversaire de mariage, pour une occasion très particulière, pour Noël. Donc nous, le but, c'est qu'on colle à toutes les occasions.

  • Speaker #0

    Et pendant les foires au vin, vous faites des prix sur les vins ?

  • Speaker #1

    Pendant les foires au vin, il y a plein de promotions, comme tout grand distributeur. Donc beaucoup de promotions, on a jusqu'à des 34% de réduction sur certains trucs. On a des ventes au carton avec 4 bouteilles achetées, les deux autres gratuites. On a des remises, on fait des remises particulières. Nous, pendant la soirée Fort-Rovain, on fait encore 5% de remise sur les achats. On a du cagnotage sur la carte de fidélité. On a beaucoup de mécanique, un peu comme sur tous les rayons. Mais là, particulièrement appliqué au vin, c'est important parce qu'il peut y avoir vite des grosses économies.

  • Speaker #0

    Et là, vous, pour le coup, vous avez une sommelière, comme on disait. Mais si jamais il y a... des clients potentiels qui sont dans un supermarché, enfin même en général, foire au vin ou pas, comment est-ce qu'on peut savoir et choisir un vin en supermarché, parce qu'il y a énormément de chocs quand même, et on se demande toujours lequel prendre.

  • Speaker #1

    Pourquoi il y a deux euros d'écart entre deux vins d'une même appellation de la même année, et c'est très difficile. Aujourd'hui, tous les distributeurs ont tenté, ont essayé des bornes de choix dans les rayons foire au vin, avec plus ou moins de succès, mais il n'y a rien qui fonctionne super bien. parce qu'un changement de millésime, parce que plein de choses différentes, ça ne marche pas super bien. C'est les mêmes applications qu'on peut avoir sur Internet, mais c'est toujours difficile d'appréhender ça. Donc nous, tout ce qu'on essaye de faire, c'est vraiment d'avoir ce contact. Nous, on a opté pour l'humain. Alors ça peut être mon père ou moi qui descendons si la sommelière n'est pas là, mais après, on communique sur les jours de présence de la sommelière et visiblement, c'est quelque chose qui a un impact très fort puisqu'il y a des gens qui attendent. vraiment qu'elle soit là pour acheter l'envel.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, ok. Oui, qui viennent spécifiquement le jour où elle est là pour avoir des conseils. Et est-ce que pendant les foires au vin, vous avez remarqué des tendances qui sont un peu différentes des tendances générales que vous observez tout au long de l'année ?

  • Speaker #1

    Alors nous, pendant la période foire au vin, quand on a réussi à développer cette confiance, on a des gens qui viennent acheter pour mettre en cave. Ok, vingt-de-garde. Un peu vingt-de-garde, même si pas tout le monde a une cave digne de ce nom. Tout le monde pense avoir une cave, mais pas beaucoup en ont. Donc les gens, voilà, ça pourrait être la tendance où les gens... sur la Poire aux Vins d'automne, viennent pour acheter du vin de garde. Sur la Poire aux Vins de printemps, c'est plus des vins frais, des vins légers pour consommer dans l'été, mais sur la Poire aux Vins d'automne. Même si aujourd'hui, en réussissant à expliquer, avec les changements de vinification, quand même les gens consomment plus rapidement leur vin que ce qu'ils le faisaient il y a quelques années. Les vins sont plus prêts à boire aujourd'hui, et donc c'est plus simple aujourd'hui pour les gens de se projeter, puisqu'ils se projettent sur deux ans. Avant, il fallait se projeter sur 10, 20 ans. Sur les Bordeaux, c'est quand même très compliqué. Surtout que l'achat demeure... demeure chère. Donc quelqu'un qui se projetait sur 20 ans en se disant j'achète aujourd'hui 30 euros et je le boirai dans 20 ans et peut-être il sera bon, aujourd'hui c'est de moins en moins en tout cas dans la distribution, c'est de moins en moins d'actualité. Autant dans les châteaux peut-être dans le bord de l'est ils arrivent à le vendre, nous on n'arrive pas à vendre des vins avec une perspective à 20 ans de la consommation.

  • Speaker #0

    Et pour revenir en dehors des phare au vin, sur l'achat des vins en général en supermarché, quels sont pour vous les principaux avantages d'acheter des vins en grande distribution ?

  • Speaker #1

    le rapport qualité-prix, parce qu'on a des vins qui sont vraiment abordables dans les appellations à chaque fois, bien sûr. Là, je parle pour Super U, pour l'enseigne U. Vous ne pouvez pas acheter un mauvais vin, très honnêtement. Tu ne peux pas acheter un mauvais vin chez nous. Tu vas prendre un gros hermitage, alors tu vas choisir ton prix. Un gros hermitage, je ne vais pas m'interrompre à l'appellation. Tu vas choisir ton prix, il va y avoir toute une gamme de prix, mais tu ne pourras pas être déçu. Tu ne pourras pas être déçu, tu auras du bon vin. Donc, moi, je pense que le principal avantage, il est là. Là, je parle pour Super U, mais je pense... pouvoir parler pour la réserve de distribution, sans parler des hard discounters qui, eux, achètent du volume, qui achètent du prix. Mais c'est toujours pareil. Comme tout achat, c'est un rapport qualité-prix. Après, tu payes un nom. Il y a des gens, tu vas payer quand même une notoriété. Tu vas avoir un euro ou deux euros de plus pour la notoriété. Mais quand tu vas taper des vins, comme chaque routier dans la vallée du Rhône, tu ne seras jamais déçu. Tu ne seras jamais déçu, même si tu vas payer deux euros de plus la bouteille. Donc, c'est pour ça qu'en plus, on a des inconnus pour le grand public et des très connus. Ça peut rassurer tout le monde et tout le monde est au son compte. Mais aujourd'hui, je fais les coopératives, tu ne peux pas acheter un mauvais vin. Et en plus, on a un système de, je ne sais pas si tu connais, l'appellation Club des Vins Interroirs. Ça, c'est vraiment des vins qu'on a, il y a une collerette. Ce ne sont pas des vins fabriqués pour nous, ce ne sont pas des vins faits pour nous. Mais on a posé une collerette sur ces vins-là. Et c'est des vins que nous, on garantit comme le meilleur rapport qualité-prix. C'est vraiment notable, il y a une collerette sur les bouteilles.

  • Speaker #0

    Ça, c'est propre à l'opération.

  • Speaker #1

    Le club des vins interroirs, ça s'appelle. Et ça, c'est indiscutable. Aujourd'hui, tu vas dans un super-ru, tu veux un... Je suis en gros-termitage, tu veux un gros-termitage, tu vas sur celui où il y a la collerette, tu auras un vin qui sera top. Qui sera top en matière, pour reprendre ce que je disais, en matière de rapport qualité-prix et de typicité de l'appellation. C'est surtout ça qu'on recherche. On veut un Riesling, on veut qu'il ait un goût de Riesling, qu'il ait de l'acidité.

  • Speaker #0

    qu'il est tous les marqueurs hyper intéressant et en quoi est ce qu'on peut comparer un achat de vin en grande surface avec un achat de vin je passe chez un caviste ou pendant des boutiques malheureusement le conseil le conseil que tu n'auras pas après c'est toujours pareil à caviste et caviste déjà

  • Speaker #1

    des cavistes qui sont très pointus et qui connaissent leurs vins puis après tu as des cavistes quand le menu et voilà c'est toujours pareil c'est toujours pareil aujourd'hui ils vont mieux venir rencontrer nous notre sommelière Delphine qui va te parler des vins parce qu'elle les connaît, elle connaît le temps ouvert, que d'aller dans une enseigne ou chez un caviste quelconque qui ne maîtrise pas bien le métier et qui va te vendre ce qu'il a à te vendre. Mais après il y a plein de cavistes qui sont super dobes, vous passerez des heures à les écouter, à déguster.

  • Speaker #0

    L'avantage du vin c'est que c'est un métier passion donc au moins...

  • Speaker #1

    Ouais mais tu le sens vite quand tu vas chez un caviste qui est passionné. Voilà.

  • Speaker #0

    et quand on est client en distribution, est-ce qu'il y a des critères à prendre en compte ? Après on en a déjà plus ou moins parlé mais l'heure de l'achat des vins, parce que voilà vous disiez que les grandes surfaces ont essayé de mettre en place des systèmes de choix et de comparaison mais c'est qu'il y a énormément de choix quand même et que même en connaissant personnellement, en étant entre guillemets professionnel du vin je suis aussi perdue tu connais le vin

  • Speaker #1

    moins bien la planation, ou un truc létorique, tu ne sais pas d'où vient, c'est très compliqué. L'avantage qu'il y a, nous, c'est que tous les vins qu'on propose à la vente, les gens chez Coopérative U, les ont goûtés. On sait que les vins ont été goûtés et qu'ils ont été validés, donc c'est déjà un premier choix. Après, tu pourras me dire que c'est partout pareil. En tout cas, chez nous, c'est comme ça. Après, comment choisir son vin ? C'est au feeling.

  • Speaker #0

    L'étiquette, malheureusement, dans le tas de la bouteille.

  • Speaker #1

    Clairement. L'étiquette,

  • Speaker #0

    l'appellation.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas qu'il me parlait, il y avait un truc, c'était un vin. La personne me dit, une jeune femme me dit, je vais acheter. Il y a un vin qui s'appelle Vieux Montard que jamais. Je ne sais même pas quelle est l'appellation. Elle m'a dit que c'était du rouge. Elle m'a demandé si on en avait encore. C'est le truc qui ne l'avait plus parce qu'elle est motarde. Elle avait vu ce truc-là et ça avait fait kiffer. Elle va acheter ça. Là, c'est le cas extrême. C'est l'étiquette. Tu vois, tu as les deux trucs. L'acheteur d'étiquette dans ce sens-là. Et puis, tu as l'acheteur d'étiquette aussi qui ne veut qu'un grand nom. Après, nous, on n'est pas dans cette optique-là. Nous, on est dans l'optique qu'il faut découvrir les vins. Il n'y a pas de grand vin ou de petit vin. Il y a des bons vins ou des mauvais vins. Le vieux motard que j'aimais, il est peut-être très bon. Dans son appellation, je ne sais pas ce que c'est. Et après, acheter un nom pour acheter un nom, je ne sais pas, moi, si tu as acheté un vin à 500 euros, mais que tu le bois, qu'il n'est pas dans l'année, qu'il n'est pas dans son apogée, ce n'est pas intéressant. Et on en a, mais on n'est pas capable de les vendre. On en a, mais tu vas acheter un cheval blanc, tu vas le boire pour les deux ans, je pense que tu vas être déçu, quoi. Donc, c'est difficile. Donc, là, tu as les acheteurs d'étiquettes, dans les deux sens, et puis les acheteurs d'appellations. Les gens qui ne veulent acheter que du Saint-Joseph. Mais bon, après c'est restrictif, et puis ça ne veut tout et rien dire. C'est très compliqué. Et puis après, tu as des acheteurs de prix. Quelqu'un qui va arriver dans le rayon, on lui a dit, ou il s'est dit, je vais acheter un Saint-Estèphe, il arrive devant le rayon, il y a des Saint-Estèphe à 15, 20, 30, 40 euros, il s'est fixé une limite, il achètera un 20 à 20 euros. Et puis après, tu as les acheteurs de... Mais c'est peut-être les mêmes à chaque fois d'ailleurs. Tu as les acheteurs d'occasion qui vont venir parce que... leur enfant a réussi tel diplôme, ils rêvent de boire du Hikém, et ils viennent acheter une bouteille de Hikém à 200 euros, ou de Dom Pérignon, parce que c'est un truc exceptionnel, et parce qu'ils sont super contents. Et ils viendront nous remercier pareil. Ils viendront nous remercier d'avoir acheté une bouteille à 200 euros, ou une bouteille à 5 euros, parce qu'elle les a fait marrer à cause de l'étiquette. C'est la vie, en fait. Le vin, c'est purement la vie. Et il y a du vin pour toutes les occasions, et on essaie d'avoir ça. On essaye d'avoir ça.

  • Speaker #0

    Donc, vous essayez d'avoir autant des vins d'étiquette aussi avec des noms, etc. qu'avec des petits vignerons un peu moins connus qui travaillent bien.

  • Speaker #1

    Nous, c'est ce qui nous intéresse plus. C'est des vignerons un peu moins connus et qui font des super vins parce qu'en fait, on peut les vendre moins cher que d'autres. Mais tu vas dans des parcelles voisines, tu vas avoir un gars qui est super connu et le mec d'à côté qui vignifie aussi bien mais qui n'est pas connu ou qui est en devenir. ou qui est jeune, qui se lance.

  • Speaker #0

    Qui vendra son vin de pour moins cher.

  • Speaker #1

    Et tu vas avoir une pépite. Et si c'est vraiment une pépite, dix ans après, tu seras au prix de son rosé. Son rosé super connu, mais ce n'est pas là que tu auras la satisfaction de l'avoir eu au début.

  • Speaker #0

    Et est-ce que vous voyez là, parce que ça fait longtemps que vous faites ce métier-là.

  • Speaker #1

    Mon père avant moi.

  • Speaker #0

    Votre père avant vous. Et est-ce que vous avez vu une évolution dans les tendances de consommation ?

  • Speaker #1

    Oui, dans les tendances de consommation, on a vu une évolution féminine. Je trouve que... Alors, ce n'est pas des magots que je vais dire. Je trouve qu'il est plus intéressant du ventre du vin à des femmes qu'à des hommes. Parce que les hommes, ils arrivent avec... Il faut parler le vin. Il faut parler le vin. Les machins, les trucs que personne ne maîtrise. Même pas moi, je ne les maîtrise pas. Ce n'est pas bien. Donc, il faut parler le vin, le nez, le machin. Les femmes, elles arrivent, elles disent, moi, j'aime ça ou je n'aime pas ça. Et ça, c'est génial. C'est génial parce que les femmes, moi, de ce que je pense, elles sont vachement plus ouvertes que les mecs. Parce que les mecs, ils sont engoncés dans un truc à se dire, attention, il ne faut pas que je dise un truc. qui me fasse passer pour un inculte. Tu t'en fous parce que dans le vin, tu es toujours inculte. Parce que ton vin de 2021, ce n'est pas le même que le 2022. Et si tu te consommes en 2025, il ne sera pas le même que quand tu l'as consommé en 2022. Donc les femmes sont vachement ouvertes. Moi, j'aime ça, je n'aime pas ça. L'étiquette, si elle est jolie, ça ne plaît plus. Mais l'appellation, peu importe. Les femmes ont des connaissances. Mais c'est cette ouverture d'esprit. Donc moi, c'est ça que je trouve depuis 20 ans que j'ai repris le magasin ici. C'est ça que j'ai trouvé. C'est que... Les femmes se sont vraiment tournées vers le vin, parce que les apéros notamment, ça ne plaît pas trop aux femmes. Les apéros forts, les anisées, les machins. Les spiritueux tout le temps. Oui, les spiritueux, ça ne plaît pas trop aux femmes. Donc elles se sont vachement tournées vers le vin, elles s'y intéressent. Et elles s'y intéressent de façon très ouverte. Ça, pour moi, c'est l'évolution marquante. Et il en demeure pas moins des vieux instincts, comme je le disais au début, où c'est le prescripteur qui reste à la maison et il envoie. Comme ça, il peut lui dire qu'elle n'a pas bien posé.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je pense qu'on est plus sur la sensibilité aussi et le ressenti. qu'on a que sur les connaissances sur les capacités de dégustation.

  • Speaker #1

    Moi, je trouve que moi, je le vois avec mon épouse, elle déguste vachement mieux que moi. Si elle s'y intéressait autant que moi, elle serait bien meilleure dégustatrice que moi. Elle a plus de finesse.

  • Speaker #0

    On n'a pas la même manière de déguster.

  • Speaker #1

    Non, non, complètement pas. Mais je te dis, nous, je pense que les mecs, on est bloqués. Un vieil archaïsme où on se dit, attends, moi, je suis un mec. Le vin, quand même, c'est nul. Alors que moi, je me déforce de ne pas voir. de ne pas le faire, mais tu retrouves ces trucs-là. Alors, je vois par rapport à mon père, qui est très bon dégustateur, j'essaie de m'inspirer de ça, mais je vois dans les dégustations, mon épouse serait bien plus fine que moi.

  • Speaker #0

    Et en termes de prix, est-ce que vous voyez une évolution ?

  • Speaker #1

    Le prix est le prix.

  • Speaker #0

    Les gens mettent de moins en moins de...

  • Speaker #1

    C'est toujours pareil, les gens ont un budget. Donc comme le prix du vin a augmenté, leur budget est serré. Alors soit ils consomment moins de vin pour régler le budget, soit ils ont baissé en qualité pour continuer à boire autant de vin. Donc aujourd'hui je pense qu'on est plutôt sur une baisse de la quantité. Nous c'est ce qu'on voit, en termes de volume on en vend un peu moins. Mais tout l'investissement qu'on met dans le vin, nous, en termes d'humain, on n'est pas autant à la ramasse que certains de nos collègues. Parce que justement, on continue d'expliquer, de faire en sorte que le vin demeure un produit joyeux. Ok.

  • Speaker #0

    Donc là, rapidement, vous vous êtes intéressé au vin, du coup c'est votre papa...

  • Speaker #1

    Dans le biberon. Non, non, c'est familial. Alors que mon grand-père, le père de mon père ne buvait pas un verre de vin. C'est le père de ma mère qui a initié mon père au vin. Et bon, mon père a un palais très sûr et s'est formé là-dessus. Et voilà, c'est devenu comme ça parce que... tous les moments de la vie, tu as des occasions pour boire du vin et puis c'est tellement festif, c'est tellement... Moi, j'ai toujours une phrase, c'est que il vaut mieux boire un petit vin avec des copains qu'un grand vin avec des cons. Après, si tu bois un grand vin avec des copains, c'est quand même... C'est quand même encore mieux. Et après, c'est pour compléter ce que dit mon père. Il n'y a pas de grand et de petit vin. Il y a des bons et des mauvais vins. Et voilà. Donc, c'est ça qui vous gardera l'esprit. Donc on est tombé là-dessus, là-dedans. On nous a fait déguster des vins quand on était à partir de 15 ans, un truc comme ça. Et puis on nous a favorisé le plaisir à l'ivresse. La culture du vin, c'est ça aussi. Parce que boire du vin, pour se mettre minable, on y arrive tous. Le plaisir du vin, il est multiple. Et chaque année renouvelée, c'est ça qui est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #0

    C'est un milieu que beaucoup de gens ne connaissent pas tant que ça. On connaît, mais de loin.

  • Speaker #1

    De loin, parce que c'est très glamour.

  • Speaker #0

    Oui, et on a l'impression que c'est un peu élitiste.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. On a voulu le faire élitiste, parce que tu retrouves en général le vin sur des tables, sur des machins, alors que c'est un métier de la terre. C'est ça qu'on ne dit jamais. On n'emmène jamais les mecs à voir les vignerons se faire suer et à tailler des cèpes pendant que tu te pèles les viches. C'est la terre, c'est l'agriculture. Et derrière, sur les plus grandes tables, tu sors une bouteille de vin. On te parle de vin à 5000 euros, on te parle de trucs de dingue. Donc, les gens, ils s'en sont fait une montagne. Alors qu'à 5 euros, tu peux prendre du plaisir avec des vins géniaux.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Et puis, il y a plein de connaissances qu'on peut acquérir rapidement aussi. Après, forcément, le vin, c'est infini. Donc, les connaissances, même quand on est professionnel du vin, on ne peut pas tout savoir.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est infini. Mais après, il y a des connaissances de base, des choses qui sont simples à appréhender. Et pour avoir juste… Déjà,

  • Speaker #1

    le plaisir. Oui. Prendre du plaisir. Les gens te disent le vin sucré, machin. Mais si tu prends du plaisir au début à consommer, c'est comme ça que tu emmènes les gens sur le truc. D'abord, consomme un truc, un vin qui de suite te parle. Et puis après, derrière, développe et tu peux expliquer. Là, il y a un peu d'acidité, tu comprends ? Ton vin, il est sucré, mais il y a un peu d'acidité. Donc, ça reste en bouche. C'est pour ça que ça reste en bouche. Ce n'est pas que du sucre. Et ainsi de suite. Et après, tu fais évoluer et tu expliques les marqueurs du vin. Mais après, voilà, moi, je n'y connais rien. On n'y connaît jamais rien. Il faut écouter. Et après, il faut être ouvert. Et après, il faut être ouvert et écouter et prendre du plaisir. Le plaisir, tu peux en prendre brut. Voilà. Non, mais c'est comme une œuvre d'art. Une œuvre d'art, tu la regardes, si elle te subjugue, un tableau, c'est gagné. Tu ne l'expliques pas, l'émotion. Dans un maire, c'est pareil. Tu ne t'expliques pas l'émotion. Récemment, on a dégusté la Landon. de chez Guigal, ça a été une émotion gustative énorme. Mais sans avoir à se dire, il y a ci, il y a ça. Non, tu le mets en bouche, tu dis, c'est incroyable. C'est incroyable, ça te monte au cerveau de suite. Mais après, tu peux l'analyser, et puis après, tu peux prendre du plaisir en analysant ce que tu as bu. C'est un truc génial. Mais le plaisir, déjà, le plaisir gustatif immédiat, c'est là-dessus qu'il faut d'abord faire découvrir. C'est comme ça qu'il faut faire découvrir le vin au vin. Non,

  • Speaker #0

    mais ça aurait été un plaisir de mettre au mot, pour le coup, de la dégustation du milieu du vin. Là, pour finir, rapidement, est-ce que vous pouvez, je ne sais pas, nous citer une anecdote de votre carrière, avec, je ne sais pas, quelque chose qui vous a marqué, ou une dégustation qui vous a marqué ?

  • Speaker #1

    Quelque chose qui m'a marqué, avant je travaillais dans une autre enseigne, j'ai été salarié dans une autre enseigne, quelque chose qui m'a marqué et qui m'a déplu, et ce que je me suis juré de jamais faire dans le vin, c'était, dans l'enseigne dans laquelle je travaillais, employer des sommeliers. régulièrement d'être sommelier. Ils avaient un salarié sommelier qui faisait 42 heures à l'époque et qui venait, qui faisait des déguisages du vin. Sauf qu'on ne lui laissait aucune latitude. C'est-à-dire que le mec était bon. Le mec, il pouvait parler du vin. Sauf qu'on ne lui laissait pas de latitude, on lui disait, tiens, tiens la palette là. Et ça, tu vas leur expliquer que c'est le meilleur vin du monde et tu vas vendre la palette.

  • Speaker #0

    Et il n'intervenait pas dans le choix des vins ?

  • Speaker #1

    Non, ça arrivait de la centrale, ça arrivait, voilà. Je dis même que c'est une ancienne concurrente. Et le gars, donc déjà, d'une, le gars, j'avais de la peine pour lui, et puis bon, il n'est pas resté, il est resté un an parce qu'il était désespéré. Et je me suis juré, juré de jamais faire ça. Le vin, il faut que, tu n'as pas le droit de faire ça à des clients parce que, s'ils te font confiance, alors si tu laisses la palette au milieu, tu mets un prix et que les gens achètent, c'est... C'est comme ça. Mais par contre, si tu payes quelqu'un, il avait le petit badge, la petite grappe de raisin accrochée au tablier, tout bien fait. Ils réussissaient à vendre ces bouteilles. Des fois, elles étaient bonnes, des fois, elles étaient moins bonnes. Peu importe. Et moi, je me suis juré de ne jamais faire ça parce que je veux que les gens achètent du bon vin.

  • Speaker #0

    Et puis même pour la finalisation clé.

  • Speaker #1

    Pour la finalisation. Mais si on parle que du vin, que du rapport au vin, c'est hors de question de faire ça. Tu ne peux pas dire à quelqu'un, mais ça, c'est le meilleur vin du monde, si tu sais pertinemment. que ce n'est pas génial. Donc voilà. L'anecdote, c'est ça. Après, bon, j'en ai d'autres, mais elles ne sont pas racontables. On commence toujours par le plaisir et on finit souvent par l'ivresse. Il y a plein d'anecdotes. Autour du vin, autour du vin, il y a une convivialité que tu appailles.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup. C'est hyper intéressant parce qu'on ne connaît pas trop les... En fait, on a l'impression que déjà le vin, c'est compliqué. Et en plus, les vins en grande distribution, souvent, on a des a priori. Oui. Et donc c'est intéressant de pouvoir échanger avec vous sur ce sujet-là.

  • Speaker #1

    On a des a priori parce que les gens pensent qu'on stocke très très longtemps nos vins, alors qu'en rapport avec un cavis, on les stocke beaucoup moins longtemps. C'est vrai ? Oui, nous on a un turnover en 15 jours, nos bouteilles sont parties. À part les grandes bouteilles, mais les grandes bouteilles, on prend soin de les garder. Chez un cavis, on fait moins de volume, ils vendent moins vite que nous. Donc ce n'est pas pour dévaloriser les cavis non plus. Mais cet a priori-là, de vins qui seraient restés longtemps, il n'y a pas à l'avoir. Ok.

  • Speaker #0

    Voilà, le mot de la fin. Merci beaucoup, en tout cas, Rémi.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    A bientôt pour un prochain épisode.

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