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Les coulisses du "Vigneron de TikTok" : entre passion et transmission X Emile Coddens

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38min |26/02/2025
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38min |26/02/2025
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Description

📢 Dans cet épisode, nous recevons Émile Coddens, alias "Le Vigneron de TikTok" ! 🍷🎥


Émile est un vigneron passionné qui a su casser les codes en partageant son métier et sa vision du vin sur les réseaux sociaux. Comment s’est-il lancé sur TikTok ? Quelle est sa perception de la communication digitale dans le monde viticole ? Quels sont les défis du vigneron d’aujourd’hui ? Il nous partage son parcours, ses anecdotes et sa vision du futur du vin.


🎙 Bonne écoute et santé ! 🥂


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast 3 verts 1 micro et aujourd'hui on a le plaisir de recevoir Emile Caudin, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Mélis !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux rapidement te présenter pour nos auditeurs au cas où si on ne connaît pas ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, je m'appelle Emile Caudin, j'ai 27 ans, je cherche à devenir vigneron et en gros je fais des vidéos sur les réseaux sociaux en particulier sur TikTok où je me suis fait connaître, où j'explique le métier de vigneron dans sa globalité. en espérant que je puisse rendre le métier un peu plus connu ou essayer de rendre ça un peu moins élitiste. Ok,

  • Speaker #0

    super. Donc avant d'échanger sur ton parcours et un petit peu ta vision du vin, on a une petite tradition dans notre podcast, c'est une dégustation d'un vin. Aujourd'hui, comme je t'ai dit, je pense que tu es un expert des vins français. Du coup, je suis allée un petit peu à l'étranger. On est sur un vin blanc qui est du piémont. On est sur un vin blanc alors que le piémont d'habitude est quand même connu pour le rouge. Donc on découvre la Spinetta, le Bertoda de 2003. Et on est sur un cépage. Le timaroso.

  • Speaker #1

    Que je ne connais pas. D'accord,

  • Speaker #0

    c'est un cépage italien. Entre guillemets, c'est très connu pour des aromatances de poire mûre, de pêche blanche et un petit peu de fleurs sauvages. On est sur une petite note normalement de minéralité et quelques touches d'herbe séchée.

  • Speaker #1

    Pour le moment, ça sent très bon déjà.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    super. Ouais, t'as raison. C'est un peu sur le fruit. Mais le fruit très mûr, par contre. C'est ça, ouais. On sent qu'on est... Après, du coup, le cépage, je ne le connais pas. Donc, je n'ai pas vraiment de tiroir dans ma tête qui va me rappeler certains arômes. Mais en tout cas, ça sent très bon. C'est même très sympa.

  • Speaker #0

    Sachant, je trouve qu'on l'a découvert avec mes acolytes lors d'un petit voyage dans le Piedmont en Italie. Et moi, je l'ai trouvé très intéressant parce que c'est un vin blanc déjà.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Ils s'y mettent de plus en plus, ils cherchent un peu la fraîcheur. Et là, je trouve qu'il est quand même très équilibré. Il a une glaisière amertume, mais qui ne gêne pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais, puis moi, j'aime bien l'amertume aussi. C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc je le trouve très intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, parce que ce qui est très drôle, c'est qu'il n'a pas du tout le goût de l'odeur. En gros, quand il sent, il sent vraiment le côté très mûr, très riche, presque un peu foin. Et en bouche, on est beaucoup plus sur la légèreté, la fraîcheur, la minéralité. Sympa.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une petite idée d'accord ? Tu le conseillerais avec quoi ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile à dire parce qu'en gros, moi, ce que j'aime bien dire, c'est que les vins peuvent aller avec tout en fonction de chaque palais. C'est bien d'ordonner ou de dire des choses en fonction des accords qui fonctionnent généralement beaucoup. On va plutôt dire que moi, ce que je mettrais personnellement, j'irais plus sur des trucs assez simples. Moi, j'aime bien boire du vin avec des gens que j'aime bien pour n'importe quelle occasion, n'importe quel plat. Je ne vais pas mettre ça non plus avec des choses très costaudes. Si un petit poisson, très sympa. C'est ce que j'allais dire aussi. J'aime bien le bar juste au four avec un filet d'huile d'olive et du poivre et du sel. C'est simple. Voilà, ça marche très bien.

  • Speaker #0

    Donc du coup, si on t'écoute, tu es un petit peu plus entre guillemets team je choisis le vin parce qu'il me plaît. et secondaire entre guillemets ce qu'on va manger ou tu peux te dire du rouge parce que j'aime ce rouge c'est pas grave ce que je vais manger ou tu fais quand même attention ?

  • Speaker #1

    Ouais en gros quand tu manges en fait il faut pas penser qu'au vin directement, généralement quand t'as une bonne bouteille qui t'attend etc t'as déjà réfléchi à ce que tu veux mettre en face mais voilà en fait moi quand je cuisine parce que du coup j'aime bien cuisiner, je le fais assez souvent je pense pas tout de suite à mettre une bouteille en face et c'est souvent au feeling dernière minute qu'est-ce qu'on pourrait consommer en même temps j'ai la chance d'avoir une cave petite cave chez moi où j'ai des bouteilles accessibles. Et les plus grosses bouteilles que je garde, j'essaie de les mettre dans une cave beaucoup plus éloignée parce que sinon je vais avoir la main après trop... Voilà, je vais trop y aller. Et par contre, ouais, quand il y a une bouteille de vin, l'imagination vient plus sur la cuisine et après je cherche la bouteille quand même. Ok, oui, oui. Plus que l'inverse. Parce que voilà, le vin, c'est vraiment quelque chose que tu accompagnes aussi et tu viens sublimer un plat plus que tu viens sublimer le vin avec un repas, quoi. Ok,

  • Speaker #0

    hyper intéressant. Donc aujourd'hui, comme tu l'as dit, tu es vigneron.

  • Speaker #1

    Je cherche à le devenir, voilà.

  • Speaker #0

    Tu cherches à le devenir, voilà. J'ai cherché un petit peu. C'est parti d'un héritage d'une cave, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Alors, héritage d'une cave troglodyte. Je n'ai pas hérité d'une exploitation, mais vraiment d'une cave où on dispose des bouteilles. C'est vrai que quand j'étais plus jeune, à l'âge de 15 ans, je crois, à peu près, j'ai perdu mon grand-père, qui était quelqu'un de très important pour moi. Il était assez jeune, il avait 55 ans. Et un cancer, du coup, l'a fait disparaître. Mais au-delà de ça, c'était quelqu'un qui aimait la vie, qui aimait beaucoup le partage, les amis, la famille, tout. Y compris le vin. Et bon, je ne sais pas, peut-être qu'être une personne de 55 ans à l'époque, la réussite, c'était d'avoir une carte troglodyte avec des bouteilles dedans. Et moi, je ne comprenais pas trop ça à l'époque. Et c'est vrai, quand il est décédé, c'est ce qu'il m'a donné en héritage. Et quand tu as 15 ans avec des bouteilles de vin dans une carte, tu ne sais pas trop quoi en faire. Je t'avoue que tu vois plein de bouteilles avec des étiquettes assez anciennes, avec de la poussière dessus, des ardoises avec de la craie marquée Meursault, Pommard, et toi, tu es là, je ne sais pas du tout ce que c'est. Et puis voilà, on continue sa vie. Mais ça a été la graine qui a été mise dans mon cerveau sans que je le veuille.

  • Speaker #0

    Tu continues ton chemin dans tes études classiques. Et tu te rends compte que ce n'est peut-être pas ce qui te correspond.

  • Speaker #1

    Oui, et du coup, c'est peut-être un message qu'on peut donner à beaucoup de jeunes à cet âge-là. Que la formation qu'on a suivie quand on est jeune, c'est d'aller en général, comme beaucoup. Moi, j'étais en seconde générale quand j'ai appris la mort de mon grand-père. Et c'est vrai que je ne me sentais pas réellement à ma place. Parce que oui, il faut le dire, quand tu n'es pas bon à l'école, ce n'est pas facile. Moi, je n'étais pas mauvais. J'avais mes 14 de moyenne, j'étais très content, mais quand tu ne te sens pas dans ton élément, quand tu ne te sens pas vraiment dans le même rythme que tout le monde, tu décroches un peu. Et quand tu es largué, tu es largué. Il y a un moment où tu as raté une étape en maths, les maths avancent, tu dois suivre avec. Et moi, je n'arrivais pas à trouver mon chemin. Et après, ma moyenne descendait au fur et à mesure. Il faut que tu fasses un choix après entre S, ES et L. Je crois que ce n'est plus trop le cas maintenant. Non,

  • Speaker #0

    mais je suis de la team aussi où on a choisi notre bac.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Voilà. aucun des trois ne me voulait aussi déjà. Je ne voulais pas faire STMG sans manquer de respect à la filière. Donc je ne savais pas vraiment quoi faire. Et surtout qu'en fait, on ne te parle pas de bac pro. C'est ça le problème. Quand tu entends parler de bac pro, tu as l'impression que c'est pour ceux qui sont en difficulté scolaire et qui n'ont pas le choix.

  • Speaker #0

    On va les mettre dans un métier comme ça, ils sont sûrs, alors que pas du tout, c'est des passions.

  • Speaker #1

    C'est ça qu'il faut comprendre, c'est une formation sur un métier que tu as le droit de commencer, mais pas finir, oublier. t'es pas obligé de la finir, tu rentres pas dans une prison et t'en ressors après avec 5 ans d'expérience donc moi j'ai choisi le 20 parce que j'ai repensé à cette cave à 20 et c'est vrai que le coup de téléphone que j'ai donné à ma mère pour lui dire que j'allais faire cette école là, ça l'a un peu troublé, d'accord tu peux pas faire ça ok bon, on a regardé les écoles elles étaient assez éloignées de la maison, bah c'est parti internat et je suis arrivé dans un lycée viticole et où j'ai rencontré pour la première fois de ma vie des gens en boudoune sans branche mais ouais en gros c'est l'élément déclencheur c'est la cave mais surtout c'est que quand je regarde le choix que j'ai fait pour aller en école, du coup, en bac pro. C'est le meilleur choix que j'ai fait de ma vie. Parce qu'on ne t'en parle pas assez, on ne te le dit pas assez. Mais même si tu ne connais rien à la viticulture, à la chouderie, à plein de choses, on te forme et en fait, ça a créé une passion pour toi.

  • Speaker #0

    Il y a intérêt, une passion.

  • Speaker #1

    Quand je suis allé dans le métier du vin pour la première fois, que j'ai vu la vigne pour la première fois de ma vie, je n'y comprenais rien et je me suis vraiment dit mais qu'est-ce que je fous là ? Parce que le premier stage, tu vas vendanger, il fait chaud, tu as du sucre dans les mains, les guêpes, tu n'es pas habituée. quand tu passes de ta chambre à jouer aux jeux vidéo et à les tailler. Et après, tu t'améliores.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant parce qu'il y a un peu ce stéréotype sur l'univers du vin où même moi, j'ai écrit un roman, il faut être fils d'eux ou fille d'eux.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Bon,

  • Speaker #0

    il y en a qui sont très contents de le dire et on est très heureux pour eux. Mais c'est hyper bien qu'il y ait des parcours comme toi qui montrent que, entre guillemets, la première fois que tu as mis un prix dans une vigne, tu ne savais pas ce que c'était.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. C'est vrai que du coup, on associe beaucoup le monde de l'agriculture à un héritage qu'on reçoit de... de père en fils souvent d'ailleurs. Beaucoup de père en fils. Alors qu'en fait du coup il y a beaucoup dans les classes que j'ai pu voir, ou dans les... Dans les classes, quand je dis les classes, dans les écoles que je peux voir, parce que dans ma classe on avait beaucoup de mixité, beaucoup de gens, mais beaucoup de gens du milieu aussi. Ok. On était très peu à nos palettes, sauf quand on est arrivé en BTS, où là justement il y avait une diversité, où on était moins à être issus du monde viticole, et plus en dehors. Donc en fait tu vois il y a beaucoup de gens qui s'y intéressent, mais plus tard. C'est sûr que du coup, quand t'es fils ou fille de vigneron, t'as tendance à... plus aller dans ces secteurs-là et tu peux pas leur dire qu'ils ont un mauvais choix. Mais par contre, je pense que c'est un point de vue extérieur qui est faux parce qu'en fait, on a l'impression que c'est que pour eux. Moi, j'ai été mis dans leur sac avec eux. Ils m'ont tous pris sous l'oreille. Si je n'étais pas celui qui était... Pourtant, on n'était que deux, trois, pas du monde viticole. Les gars qui étaient dans ma chambre d'internat, Jean-Fabien et Mathieu, que j'ai lus, le deuxième ou troisième week-end après notre rencontre, j'étais chez eux dans leur exploitation à monter sur leur tracteur et... Il y a commencé un vrai lien avec le vin et l'amitié, mais tu vois, en fait, tu n'es pas du tout l'étranger qui arrive.

  • Speaker #0

    Clairement, oui. Mais même moi, dans mon parcours, je me spécialisais très tard dans les vins spiritueux. On était une classe où on avait même plus de filles que de garçons. Après, j'ai fait l'école de commerce, donc peut-être ça a aidé un petit peu, mais ça prouvait qu'on n'était pas obligé d'être un garçon qui est aussi un stéréotype. Et aussi, il y en avait très peu qui étaient issus de familles d'eux. C'était hyper intéressant de se dire, moi, entre guillemets, qui ai une passion, je suis autant légitime que quelqu'un qui a la chance, parce que c'est une chance, il faut le dire, d'avoir une exploitation derrière le go.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr que c'est un petit trésor d'avoir quand même une exploitation et qui nous attend un peu fraîchement. C'est très drôle parce que du coup, quand je dis qu'il y a beaucoup de fils d'eux qui sont par exemple en bac pro et qu'on en retrouve moins en école supérieure, c'est peut-être parce qu'ils repartent direct. Ils arrêtent !

  • Speaker #0

    C'est déjà la voie tracée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est bon, ils savent travailler le vin, ils ont fait la...

  • Speaker #0

    Ils ont pris les bases, c'est bon.

  • Speaker #1

    Depuis qu'ils ont 10 ans, ils sont sur le tracteur, ils travaillent avec papa et maman, ils ne vont pas aller continuer les études, ils vont directement travailler. C'était histoire d'avoir le bac, parce que papa et maman le demandent. Mais par contre, c'est vrai que du coup, on... Parfois, on peut avoir peur que si on n'est pas issu du milieu, on va vite nous fermer les barrières. Par contre, je pense qu'à l'époque, je n'étais pas là pour le vivre, mais d'après ce que j'ai entendu, c'était quand même assez compliqué. C'était peut-être moins compliqué aujourd'hui. Ça pouvait être très compliqué d'être une fille dans le monde du vin, aussi à l'époque, très mal vue, parce qu'on ne vivait pas dans la même époque. Aujourd'hui, c'est hyper ouvert, hyper dynamique, et on a de la chance de pouvoir vivre ça.

  • Speaker #0

    Non, clairement. Tu continues un petit peu ton aventure, arrive le confinement. Oui. Et là, tu te lances sur TikTok ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pourquoi, tout simplement ?

  • Speaker #1

    Pendant le Covid, TikTok, j'étais pas le premier. On a tous regardé TikTok à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on l'a tous exploité,

  • Speaker #1

    les tendances. Ouais, carrément, on a tous été un peu sous ça. Mais en gros, je travaille dans une exploitation viticole en Touraine. Et sur cette exploitation, je faisais à peu près tout, y compris visite et dégustation à ceux qui venaient. Et quand il y a eu Covid, ces gens-là n'étaient plus là. Et je sais pas si toi... tu avais l'occasion de travailler ou tu étais vraiment confiné chez toi. Et moi, j'étais dans les vignes. Donc ça...

  • Speaker #0

    Non, j'étais devant mon ordi à écouter les cours à distance. Horrible.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. Donc en fait, moi, je n'ai pas subi le même confinement. J'étais vraiment assez chanceux. Clairement. J'avais l'impression d'être... Tu sais, sortir de la ville, j'ai le droit. Je vais travailler. Et non, c'était plutôt cool. Et c'est vrai qu'en fait, il manquait ce partage qu'est le vin. Enfin, le vin, pour moi, c'est vraiment beaucoup de partage et beaucoup de liens. Et quand il n'y a plus personne qui vit, et que tu es tout seul dans tes vignes et que tu vois rien, tu as l'impression d'enlever ce truc. Et c'est vrai que du coup, quand je rentrais le soir, il y avait TikTok qui était là, qui attendait. Et c'est vrai que je me suis mis, je m'y suis mis à ce moment-là. Et c'est un peu grâce à quelqu'un qui faisait des vidéos sur le chocolat. Ok. Ça s'appelle la chocolat sève, je crois que ça s'appelle.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est de Lyon en plus. Ouais. Maison Sève, très très bon.

  • Speaker #1

    Il se reconnaîtra et c'est un peu grâce à lui parce que... Du coup, moi, je me baladais sur les réseaux sociaux, enfin sur les réseaux sociaux. Et donc, je tombe sur la vidéo de chocolat sève qui, en gros... montre le Ausha ou un truc comme ça. Moi faut savoir que j'aime pas le chocolat. C'est quelque chose que je ne consomme pas parce que j'aime pas trop, j'essaye de temps en temps mais... Et je tombe là dessus et ça m'interpelle, ça m'intéresse, je vais voir même toutes les autres vidéos qu'il fait, puis après je me suis abonné à lui et j'ai fait waouh.

  • Speaker #0

    J'aime pas le chocolat, je suis abonné, j'ai passé deux heures dessus.

  • Speaker #1

    Et du coup ça m'a donné un peu une petite puce à l'oreille en disant je regarde le vin, s'il y a des trucs qui sont disponibles parce que en fait quand tu connais le métier t'as... enfin tomber dessus, ça t'en fiche un peu. Et je voulais voir s'il y avait des trucs qui existaient et ça n'existait pas. Et je me suis dit, ça serait rigolo de faire 2-3 vidéos. Et tu vois, sans vraiment chercher une notoriété ou chercher un truc qui fonctionne, je voulais vraiment montrer ce que je faisais pendant le Covid.

  • Speaker #0

    Ça a explosé rapidement, non ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ça a mis... C'est ça qui est un peu fou, c'est que ça a mis une semaine. Tu postes ta première vidéo, t'as ta tête... Tu as fait un peu gaffe à la première vidéo en disant « Bonjour, je m'appelle Emile, je vais faire des vidéos sur le vin, donc abonne-toi. » Toi, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Tu as été prise 20 fois.

  • Speaker #1

    Oui, c'était la première vidéo. Je me rappelle, j'avais posé le téléphone sur la table et je faisais le geste de m'asseoir sur la... C'est une entrée de champ. Je m'approche. « Salut, je m'appelle Emile. » J'avais fait un truc comme ça. Et après, j'expliquais vraiment les trucs du vin. Surtout les techniques de vinification, tout ça. Et c'est vrai qu'il y a une vidéo qui a bien fonctionné une semaine après. Et bon, voilà, après, c'est parti très vite. Et du coup, tu passes de 0 à 10 000 abonnés en une soirée. Et ça y est, t'es l'influenceur 20, alors que t'as juste fait une vidéo qui a marché.

  • Speaker #0

    Non, mais ça, c'est vrai. On tape ton nom sur Google, c'est le premier truc qui sort.

  • Speaker #1

    Bah ouais, parce que c'est ça qui est assez...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'en rends compte ? Peut-être un peu plus aujourd'hui, mais pendant le confinement, du coup, tu vois personne. T'as 10 000 abonnés, 20 000, 30 000. T'as conscience de ce que tu postes ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a eu une période où ça allait très très vite pour moi, où tout s'est enchaîné. Donc j'ai pas eu vraiment de prise de conscience tout de suite, je l'ai eu vraiment après. Et en gros, bah en fait, oui, donc toi t'es tout seul dans ton chien à faire des vidéos, et tu vois que ça grimpe les abonnés et tout. Et là, tu peux pas dire le contraire, t'as une adrénaline qui monte. T'es sûr, tu fais toujours plus. J'en postais trois de vidéos par jour, parce que ça marchait bien, j'étais content du truc. Et en fait, du coup, tu rencontres personne, tu vois pas les gens. Et je me rappelle, je faisais même des lives, pour essayer d'avoir une réaction.

  • Speaker #0

    J'espère que tu cherchais pas les cadeaux comme tout le monde.

  • Speaker #1

    Non, mais je sais pas pourquoi. En fait, avec du recul, je me dis pourquoi j'ai fait des lives.

  • Speaker #0

    Tu avais envie peut-être de toucher ta communauté.

  • Speaker #1

    Ouais, d'avoir des vraies réponses ou des vraies questions.

  • Speaker #0

    C'est qu'un chiffre au final, donc c'est hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Ouais. Après, je me demande si je cherchais pas quand même la réaction des gens. Peut-être goûter à ce truc. Peut-être parce que tu calcules pas trop ton coût quand tu fais ça. Et enfin, bref. Et après, il y a eu beaucoup d'enchaînements. On m'a appelé pour faire un livre. On m'a appelé pour plein d'événements. Je suis vite passé sur plusieurs médias, plateau télé, radio, tout ça, sans avoir réellement vu du monde avant. Et c'est vrai qu'après, quand tout ça s'est un peu redescendu, tu rencontres les gens qui te suivent pour de vrai dans la rue, etc., qui t'arrêtent, qui prennent des photos, tout ça. Et en fait, là, tu rencontres du... C'est plus unique que le personnel, quoi. Ouais, c'est assez bouleversant, tu vois. Mais je suis content de l'avoir connu, ce truc-là.

  • Speaker #0

    Tu le vis bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, mais là, c'est... Ça va ? C'était pas non plus le bazar, quoi. Non,

  • Speaker #0

    mais je peux comprendre, le truc est mis, que c'est troublant, enfin...

  • Speaker #1

    Ouais, au début t'es un peu content.

  • Speaker #0

    T'es avec ton téléphone tranquille et puis tu fais des courses, il y a quatre personnes qui te disent « Ah mais c'est toi, je peux comprendre que ça fait bizarre. »

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça fait bizarre au début. Mais j'étais un peu fier quand la première fois on m'a reconnu dans le milieu, j'étais avec ma mère et on m'a reconnu, on a pris une photo, ma mère a fait « Bonne nuit donc ! » J'étais content. Et il y a un moment où je cherchais un peu le regard des gens pour voir si... Et c'est là où t'as une petite tête qui commence à grossir de fur et à mesure et si t'es pas bien dans le milieu. C'était pas bien entouré donc j'ai eu la chance de ma famille, mes amis étaient vraiment là pour te remettre un peu dans le droit chemin. Et en fait tu prends conscience de ce que tu as créé et tu prends du recul. Et oui il y a eu des moments où j'étais assez reconnu dans la rue ou machin mais ça c'est fini maintenant. Et aujourd'hui je suis plutôt on va dire content de savoir que les gens du milieu savent qui je suis. Je suis très content de ne pas avoir à changer avec eux. On n'est plus du tout à toujours la photo maintenant. On parle avec les gens, on parle du milieu. Et c'est vrai que de temps en temps dans la rue on m'arrête mais c'est moins. et mieux. Tu préfères, oui, parce que c'est des vrais échanges plutôt que,

  • Speaker #0

    ah, je l'ai reconnu, il vient de TikTok et je fais ma photo et je m'en vais, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, moi, je suis très heureux et assez fier que, surtout le milieu professionnel ait accepté ce que j'ai fait parce que j'avais qu'une crainte, c'est que ça...

  • Speaker #0

    C'est une vraie question que moi, je me suis posée, c'est la légitimité. Aujourd'hui, on sait, c'est un domaine qui n'est pas très fan, des fois, tout ce qui est technologie et encore plus réseaux sociaux. peur de ne pas être reconnue par tes pairs ?

  • Speaker #1

    Alors, j'y ai pas pensé avant. Je t'avoue que je me suis lancé là-dedans, j'ai fait « Ah, mais peut-être que... » « Peut-être que j'aurai plus de tâches. » « Peut-être que les gens vont penser que je suis un ouf. » Non, j'avais un peu peur, mais quand j'ai fait les premiers salons pro, etc., où je me déplaçais vraiment en tant que visiteur, on a vraiment beaucoup parlé avec moi, on m'a vraiment remercié de ce que j'ai fait, etc. Et il y a eu vraiment un super élan de bienfaisance et surtout de remerciement qui était incroyable. Et là, vraiment, j'étais très content d'avoir beaucoup de gens qui me suivaient, d'avoir fait de la radio, tout ça, etc. C'était trop bien. Mais d'avoir la reconnaissance du métier, je n'en suis pas issu du tout. J'ai appris à aimer ce métier. Et aujourd'hui, c'est vraiment une grosse fierté d'être un peu un représentant du milieu. Oui,

  • Speaker #0

    un porte-parole.

  • Speaker #1

    Et savoir qu'eux ont accepté ça, c'était vraiment ma plus grosse fierté.

  • Speaker #0

    Comme tu disais, tu es un énorme porte-parole. Est-ce que tu as conscience de ça, de la parole que tu peux avoir auprès des jeunes ? Typiquement, moi, mes amis, j'ai beaucoup d'amis qui ne sont pas du milieu du vin. quand je leur annonce des invités qui sont très prestigieux, qui sont meilleurs ouvriers de France et autres qu'on a eu dans le podcast, ne les connaissent pas. Quand je t'ai annoncé, je pense qu'on m'a demandé 50 fois si on pouvait avoir des autographes. Enfin, on te suit même si on ne connaît pas le vin ou on n'aime pas le vin. On apprend à l'aimer avec toi. Je pense que tu as dû créer des vocations, ce qui est trop cool. Mais est-ce que du coup, maintenant, tu ne te dis pas « purée, il faut que je fasse attention à ce que je dis » .

  • Speaker #1

    Après, c'est sûr qu'il faut que tu fasses attention à ce que tu dis maintenant parce que tu es plus écouté qu'auparavant, tu vois. mais j'ai jamais vraiment changé et moi je suis très content de savoir que le terme influenceur il est un peu difficile à se le mettre sur la tête je n'osais vraiment pas le faire au début je voulais faire zéro partenariat par exemple juste pour ne pas avoir l'étiquette influenceur sauf qu'en fait à partir du moment où sur ta photo Instagram tu mets une bouteille d'un tel combien de personnes vont aller voir et même neuf donc en fait tu influences forcément et oui t'as raison il y a beaucoup de personnes qui ont décidé de se diriger dans le monde du vin grâce à ça Et si je peux être influenceur dans ce sens-là, c'est trop bien. Ça te va. Parce que oui, maintenant, j'assume de faire des collaborations rémunérées où je parle plein de trucs sous rémunération, parce que c'est devenu un travail, ça aussi. Mais aussi parler du métier du vin et que ça donne envie de le faire. Oui, j'en reçois des messages de personnes qui ne savaient pas quoi faire et qui se sont lancées dans le métier du vin et qui, aujourd'hui... Je suis parti faire un salon à Bordeaux il n'y a pas longtemps. Il y avait un jeune qui était derrière un stand en train de faire déguster. Donc il m'a reconnu et il était assez... pas tremblant, mais il était assez, pas ému, mais assez troublé de me voir en vrai. Il fait quelque chose, ouais. Et donc, il me propose une dégustation et il me dit un peu sous un ton ému en disant que vraiment, il y a deux ans, il savait vraiment pas quoi faire de sa vie. Il était vraiment perdu. Et aujourd'hui, il s'est lancé dans le monde du vin, il est en stage et il vit sa meilleure vie. Et tu vois, c'était vraiment stylé, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Aujourd'hui, du coup, tu assumes pleinement cette étiquette d'influenceur. Moi, je préfère peut-être créateur contenu, peut-être, parce que c'est vraiment ce que tu crées. Comment ça se répartit dans ta vie aujourd'hui ? Est-ce que c'est… ton activité principale ? Est-ce que tu ne veux pas que ça dépasse ton travail ? Comment tu le vois ?

  • Speaker #1

    Quand c'est arrivé très rapidement, c'est devenu une grosse partie de ma vie privée et de ma vie. Il faut que tu mettes tout en place. Moi, j'avais un métier à plein de temps à côté, où j'étais maître de chez à côté. Et donc, en gros, je faisais à peu près les deux. C'était bien en accord avec le domaine où je travaillais. Et c'est vrai qu'à un moment, ça prenait énormément de place, où il faut que je fasse beaucoup de déplacements, j'ai beaucoup d'autres projets. Le livre, ça prenait énormément de temps. Et en gros, ça prenait beaucoup de place dans ma vie professionnelle. Et là, c'est là qu'une question doit se poser. C'est que tu vas avoir deux métiers à plein temps parce que oui, faire du contenu sur les réseaux sociaux, ça prend énormément de temps. C'est très facile. Enfin, c'est plus facile d'y arriver en haut et c'est très difficile d'y rester.

  • Speaker #0

    Et même quand tu postes un réel ou autre, les gens ne se rendent pas compte de tout ce qu'il y a derrière le montage, l'écriture peut-être, enfin plein de choses qui prennent du temps.

  • Speaker #1

    Oui, mais encore, ça prend du temps, c'est aussi sûr que ça prend du temps, mais ce n'est pas grand-chose par rapport à d'autres qui font vraiment... Mais c'est sûr, quand tu fais ça plus quelque chose d'autre, c'est un peu dur à coupler. Et donc moi, c'est là où je me suis dit, qu'est-ce que je fais ? Et j'ai décidé personnellement de réduire mes réseaux sociaux pour me concentrer sur le métier qui me fait réveiller le matin, qui est faire du vin. J'ai des objectifs dans la vie, j'ai des rêves, des buts, mais qui sont en lien avec le vin et qui ne sont pas en lien avec ce que m'a créé les réseaux sociaux. Et donc, en gros, il faut faire un choix. Donc, au lieu de faire du 50-50, je fais du 20% réseaux sociaux et 80% vin. Et tu vois, tu parlais, pour revenir à ce que tu as dit tout à l'heure, ça fait un petit saut, mais c'est sur la reconnaissance ou la crédibilité envers les gens du métier. Donc, j'ai changé d'exploitation il y a plein de temps pour essayer de réaliser un peu mes rêves, etc. D'aller découvrir plusieurs exploitations méticoles. J'ai fait mon CV, j'ai postulé dans des domaines viticoles. Il y en a un qui m'a accepté, avec qui j'ai travaillé pendant trois mois pendant les pendanges, qui est en Anjou. On a super bien bossé ensemble et c'est très bien. On en reparle aujourd'hui que la première fois, ils ont reçu mon CV. Donc, ils ont reconnu que c'était Émile des réseaux sociaux. Et là, c'était 30 000 questions dans leur tête. Qu'est-ce qu'il veut ? Pourquoi il veut notre exploitation ? Qu'est-ce qu'il a derrière les deux à la tête ? Est-ce qu'il sait vraiment bosser ? Est-ce qu'il connaît vraiment le métier ? Est-ce que c'est pas un... Et en fait, il y a énormément de gens qui se posent beaucoup de questions sur ça. Aujourd'hui, du coup, ils sont contents parce que je n'ai pas pipoté. Mais tu vois, donc tout ça, ça fait un peu peur quand tu veux te lancer là-dedans.

  • Speaker #0

    Et puis, tu peux avoir aussi le côté perverse de « Ah mais trop bien, ils vont nous faire des vidéos, donc de la pub gratuite. »

  • Speaker #1

    Moi aussi, tu vois. Et donc, quand j'ai eu des échanges avec différents vignerons et vignerones, j'ai eu ce côté-là. Ils sont très contents de m'avoir parce que c'est Émile le TikToker. Et à l'inverse, le domaine où je travaille aujourd'hui, c'était « S'il te plaît, on n'en parle pas. » Tu viens chez nous parce qu'on cherche quelqu'un à ton poste.

  • Speaker #0

    Quelqu'un, mais on n'a pas besoin de ton poste.

  • Speaker #1

    On veut ce qui est écrit sur le CV, sur la partie droite et pas sur la petite partie gauche, où il y a marqué... C'est sans intérêt. Voilà, et ça a été vraiment clair avec eux, parce que ça leur faisait vraiment peur. En réalité, ils me l'ont dit, ça leur faisait peur de me faire venir chez eux, parce qu'ils n'ont pas besoin de ça. Ils n'avaient pas envie d'avoir une fausse publicité. Et moi, je leur dis, c'est pas ce que je cherche non plus. Et donc, tu vois, quand je leur ai dit qu'avec eux, moi, les réseaux sociaux, c'est plus que 20% de ma vie...

  • Speaker #0

    Oui, tu prouvais en soi que... tu priorisais ta carrière aujourd'hui dans les vignes plutôt que celle derrière un écran.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Mais pour autant, on va rassurer les gens, tu ne vas pas arrêter. Et c'est quelque chose quand même qui te plaît.

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. C'est toujours quelque chose qui est intéressant, qui est vivant, qui est bien. Et j'ai créé quelque chose qui est cool. Ce serait con d'arrêter. Mais ce n'est plus le moteur de ma vie. Ça n'a jamais été le moteur de ma vie. Ça a été vraiment un bon passage. Je ne pensais pas atteindre ce truc-là. Je l'ai bien utilisé. J'étais content d'avoir vécu ça.

  • Speaker #0

    et aujourd'hui faire du vin c'est ma c'est ta passion pour moi tu l'as dit vite fait auparavant mais je trouve ça quand même assez fou,

  • Speaker #1

    t'as fait un livre c'est fou non ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pensais un jour t'allais écrire un livre ?

  • Speaker #1

    Bah non parce que je le lis pas déjà t'as lu le tien quand même j'espère en fait j'ai jamais vraiment lu de livre auparavant mais sortir un livre ça paraît ça paraît être un truc fou etc mais en fait quand tu regardes Maintenant, tous les influenceurs sortent un bouquin. Tu vas voir.

  • Speaker #0

    Après, il faut bien savoir qu'il écrit aussi. Parce qu'il y en a,

  • Speaker #1

    mais ils n'écrivent pas tout. C'est possible, oui. Mais déjà, ce qui est assez fou de ces affaires, c'est que quand tu fais un livre, ce n'est pas souvent des gens qui ont l'idée de faire un livre qui vont en faire un. On t'appelle souvent pour en faire un. Donc souvent, ceux qui ont fait un livre n'ont jamais eu l'idée au début.

  • Speaker #0

    On t'a contacté, on t'a dit que ça te dirait. Mais tu n'avais jamais eu cette idée de toi, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Non, mais je n'ai même jamais pensé. Je veux dire, c'est... écrire, lire, tout ça, c'est pas du tout ce que je fais dans mes habitudes. Et c'est vrai que la première fois qu'on m'a contacté, c'est une grosse maison d'édition qui faisait un peu peur. On m'a parlé de ce projet là. J'ai fait oui, attendez, je réfléchis et j'ai raccroché. J'ai appelé ma cousine qui travaille dans l'édition, qui était attachée de presse dans une maison d'édition pour lui expliquer. Allô, aide-moi. Elle m'a dit Emile, je ne veux pas te faire peur, mais il y a ton nom aussi qui est sur le bureau du patron de l'édition. Et donc j'ai eu le choix entre les deux et j'ai choisi de travailler avec ma cousine dans la petite maison d'édition qui est des Équateurs. Et quand je dis petite, je ne dis pas petite en autorité. Ton premier contact,

  • Speaker #0

    c'était un peu plus petit.

  • Speaker #1

    Voilà, et je souhaitais faire un truc un peu plus confiné, un peu plus humain. Et du coup, ma cousine est devenue mon attachée de presse au final. De quoi ? On a fait ça ensemble, on est un peu comme chien et chat tous les deux. C'était cool d'avoir fait ça. Donc oui, sortir un livre, c'était très très compliqué. Parce que c'était un an où tous les soirs, j'avais l'impression de rendre une dissertation tous les soirs. Et oui,

  • Speaker #0

    parce que quand t'as jamais écrit, t'es devant ton ordi et pour écrire ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, on te guide. Ce que la première maison d'édition m'avait proposé, c'était un peu ça. Prends-nous un truc, on verra si c'est bien. Et là, c'était vraiment en mode... On est parti au début sur quelque chose et on est viré de cap. On est parti sur complètement autre chose après. Au milieu, on a changé des choses. Donc au final, on a décidé de faire un livre guide où c'est comme si tu venais avec moi pour les vinifications pendant un an. Vigne et chais, d'ailleurs. Parce qu'en gros, tu vois, dans le livre du vin, on essaie souvent d'expliquer comment faire du vin de manière générale. Et il y a tellement de façons de faire du vin que tu ne peux pas tout mettre. Donc moi, je dis au pire, moi, je montre comment j'en fais. Peut-être que ce n'est pas la meilleure façon de le faire, mais au moins, c'est un bon premier guide. Et c'est vrai que la partie la plus compliquée, c'était la partie un peu... Tout ce qu'on a un peu raconté entre moi et moi au début là. Il fallait l'écrire aussi pour montrer que je suis pas ici du monde viticole, pour donner aux autres l'envie de se lancer. Ça j'ai pas réussi à l'écrire. Et ma cousine elle a pris son téléphone, dictaphone, on a passé 5 heures dans un bar, on a parlé, et on a réécrit ce que j'ai dit.

  • Speaker #0

    Non mais je comprends. Petite question, t'avais pas eu peur de faire zéro vente ? Enfin je...

  • Speaker #1

    Si. Non mais...

  • Speaker #0

    Je me dis, une vidéo qui fonctionne pas... Les vidéos, c'est tellement éphémère, ces tendances, tu te dis, c'est pas grave. Très bien, livre, même ta grand-mère est consciente de ce que c'est, tu vois ce que je veux dire. Et moi, j'aurais hyper peur, je me dirais, si j'ai trois ventes, je vais en acheter moi-même. Je vais perdre quelque chose.

  • Speaker #1

    Après, là, ce qui est bien, c'est que même si tu fais que trois ventes, tu as eu des sûretés financières avant. Oui, bien sûr. Quand tu signes, tu signes un contrat, ou tu es payé avant que le livre sorte quand même. Et après, tu as des pourcentages en fonction des ventes que tu négocies. Déjà, tu ne pars pas à Bredouille. Même si tu fais 0 vente, ce qui est très rare. Et oui, moi, j'avais surtout peur que les premières séances de dédicaces, il n'y ait personne. Je me dis parce que oui, OK, j'ai fait des vidéos sur TikTok, mais je ne me sentais pas aussi crédible que ça pour être avec un livre.

  • Speaker #0

    Le public sur TikTok va être le même public aussi à acheter un livre.

  • Speaker #1

    Oui, puis je ne sais pas. Ça, c'est cette peur-là du nouveau qui était plus là.

  • Speaker #0

    Ça s'est bien passé au final.

  • Speaker #1

    Oui, ça s'est bien passé. On a bien vendu le livre. On a fait 10 000 ventes, si jamais tu voulais le savoir. On pensait pas, on voulait faire... Au début on estimait entre 2 et 4 milles, vente. Ok. Et en fait le truc le plus important c'est quand tu fais un livre, en gros chaque année il y a une rentrée libraire. Et c'est le moment où en fait il y a des agents, je sais pas vraiment si c'est des agents, mais il y a une trentaine de personnes qui viennent à la recherche des livres, tu leur expliques ton livre et eux ils vont aller voir les libraires pour leur dire... Pour le promouvoir. Tiens, lui il y a lui qui va sortir cette année, est-ce que tu le vends en librairie ? Et eux, ah ouais ça m'intéresserait bien,

  • Speaker #0

    je sais pas si on peut être référencés...

  • Speaker #1

    Et donc là moi j'étais face à... à 30 personnes que je connaissais pas en fast time et vas-y explique-nous ton explique nous le livre donc moi je voyais les patrons la maison d'édition lucie ma cousine et je vais me démerder face à 30 personnes pour vendre mon livre alors qu'ils ont déjà écouté son livre dans la semaine fois avec des gens qui ont peut-être sorti une dizaine d'océans et c'est ça qui en fait qu'a fait que si tu ne situe loupe là c'est à des chances de ne pas avoir c'est non c'est plus vendre son livre que sur Amazon ça marche moins bien que de l'avoir en librairie et c'est là où j'ai plutôt bien réussi et c'est ce qui a fait que mon livre était bien référencé tu veux en faire un deuxième ou c'était bien ?

  • Speaker #0

    non l'expérience fait pas un plaisir un livre c'est cool,

  • Speaker #1

    l'expérience était incroyable, c'était génial je suis très heureux et même très j'ai fait un livre, c'est bon je ne vais pas prétendre à pouvoir écrire chacun son métier,

  • Speaker #0

    chacun ses choses tu parles beaucoup de la notion d'accompagnement c'est hyper important parce que quand on t'exploses entre guillemets, t'es tout seul, même je pense que t'as eu un soutien de ta famille mais ils s'y connaissent pas trop, c'est assez méconnu, est-ce qu'aujourd'hui t'es accompagné par une agence ou tu t'essayes tout seul, tu en parles à ta famille ?

  • Speaker #1

    Je suis tout seul.

  • Speaker #0

    Et ça se passe bien, t'as pas de soucis ?

  • Speaker #1

    Non, non, j'ai pas vraiment de soucis, au début même quand j'étais tout seul et j'étais bombardé de mails ou ça arrivait très vite. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est que t'as tellement d'argent.

  • Speaker #1

    Ouais, là c'était un peu dur, j'y ai réfléchi à ce moment-là, est-ce que j'embauche pas quelqu'un qui... Est-ce que t'es obligé de créer une entreprise déjà ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Parce que sinon, on va toquer chez toi avec... T'es obligée de créer une entreprise. Et en fait, je pouvais, si vous voulez, embaucher quelqu'un qui s'occupait de tout ça. Oui,

  • Speaker #0

    il y a tant de choses. Ou signer en agence.

  • Speaker #1

    Ou signer en agence. Je m'étais renseigné, tout honnêtement. Et j'ai fait le choix de ne pas que ça devienne mon métier principal du coup. Oui,

  • Speaker #0

    parce que peut-être, oui, on n'aurait pas... obligé mais on t'aurait montré que ça serait bien que tu continues parce qu'ils ont leur gagne-pain aussi.

  • Speaker #1

    Voilà donc en fait quand tu deviens le gagne-pain d'une agence, si toi tu es du jour au demain tu dis j'ai pas envie de faire de partenariat ce mois-ci parce que ça bosse beaucoup le domaine, s'ils sont pas d'accord avec toi l'agence c'est bon bah non.

  • Speaker #0

    Oui t'as signé.

  • Speaker #1

    Voilà tu nous dois de l'argent techniquement enfin c'est un truc comme ça et donc moi je voulais pas du tout rentrer dans ce cercle là. Aujourd'hui quand je fais des partenariats

  • Speaker #0

    Je demande pas réellement d'avis. Je sais à peu près ce que j'ai envie de faire. Quand je reçois des mails, je sais à peu près ce que je veux et ce que je veux pas. Je peux demander conseil à ma copine, à mes amis. Mais généralement, c'est plus ma copine qui est au courant de ce que je reçois que par mail. Mais sinon...

  • Speaker #1

    C'est très chaud, on peut le dire. Non,

  • Speaker #0

    non, mais c'est parce que du coup, c'est bien aussi de montrer un peu ce que tu reçois. Parce que tu peux voir aussi des fois que tu reçois des trucs légers.

  • Speaker #1

    Petite curiosité. Est-ce que... tu reçois des choses, tu te dis c'est pas possible.

  • Speaker #0

    J'ai un top 3. Tu peux nous partager. J'ai un top 3. On va dire que dans les 3 choses les plus ridicules mais extraordinaires que j'ai pu recevoir donc que j'ai refusé, la première c'était Ninja Warrior. D'accord. J'ai refusé mais je me dis, ça aurait pu être très beau. Pour faire grémer mes potes. J'ai refusé parce que à ce moment-là on sortait le livre et ma cousine m'a dit c'est hors de question. C'est hors de question. Tu te backliftes pas comme ça, c'est pas possible. Deuxième, c'était l'amour est dans le prêt. C'était l'amour est dans le prêt. Je n'y avais pas pensé,

  • Speaker #1

    je suis en fait...

  • Speaker #0

    Non, je sais pas. Il voulait peut-être ingénier les candidats.

  • Speaker #1

    Il y aurait plein d'êtres.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être, mais... La de 200 manches, vraiment, ça serait dans la ligne éditoriale. Non, et puis le dernier, le truc le plus agressant, c'était être prétendant pour les princes et les princesses de l'amour.

  • Speaker #1

    Ah ouais mais c'est... En fait on voulait juste ton image quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ça c'était les trucs les plus... What the fuck quoi. J'avais la personne au téléphone, elle m'avait appelé...

  • Speaker #1

    Ah oui, ça va jusqu'au...

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    mais elle me disait...

  • Speaker #0

    On ne sait jamais... On n'a jamais eu de vigneron dans l'émission... Ah oui, tout de même,

  • Speaker #1

    j'irais.

  • Speaker #0

    C'est de l'argent facile, tout ça, c'était... Et du coup après quand tu n'es pas bien accompagné ou que tu ne fais pas attention à... Parce que là tu reçois tout ça, tu te dis oui c'est de l'argent facile, oui je suis sur internet, je suis connu. Et donc là, il faut vraiment être bien entouré pour faire les bons choix et ne pas se tromper. Aujourd'hui, je ne regrette pas du tout.

  • Speaker #1

    Ok, bon ça va. Peut-être Ninja Warrior, on te verra l'année prochaine.

  • Speaker #0

    À la rigueur, c'était rigolo si j'avais fait. Ça va être trop bien pour l'instant.

  • Speaker #1

    Mais j'avoue, les princes et les princesses, je ne comprends pas pourquoi.

  • Speaker #0

    Non, non, non, non plus. Mais tu vois, par exemple, là, c'est rigolo de dire ça.

  • Speaker #1

    Quand même, il y a une conscience derrière à se dire, parce que surtout TikTok, il y a beaucoup de jeunes qui ont explosé ou autre. C'est... peut être dangereux au final.

  • Speaker #0

    Imagine ce que moi, j'ai reçu en étant majeur, en étant conscient des choses. Quand tu vois toutes les personnes qui sont mineures, plus beaucoup de filles mineures deviennent aussi influenceuses qui quittent l'école et qui peuvent être...

  • Speaker #1

    Et qui sont proches des enfants.

  • Speaker #0

    Surtout reçues un message par quelqu'un de maillot. Tu vas être payé ou autre. Et qui peuvent se faire avoir.

  • Speaker #1

    Non, mais clairement. Je voulais faire une petite aparté parce que je trouvais important sur le harcèlement parce que tu es quand même exposé. ça va t'en as pas trop est-ce que tu...

  • Speaker #0

    à moi que je reçois le harcèlement ?

  • Speaker #1

    ça va ? c'était que de l'amour ? non mais oui et non mais quand t'es projeté t'es plus qu'une image entre guillemets donc les gens derrière leur écran c'est assez facile de critiquer ou de dire ce qu'ils pensent et notamment sur les jeunes je trouve ça hyper important de leur dire que c'est pas parce qu'on est derrière son écran qu'on peut se permettre de tout dire, derrière il y a un humain et toi par exemple ça peut impacter ton métier ouais en fait c'est juste que les premiers messages

  • Speaker #0

    ils font un peu mal. Mais quand... En fait, c'est bizarre parce qu'il y a des moments où sur les 100 messages que tu reçois, il y a peut-être 3 qui vont être nuls.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    peut-être sur ça. C'est les 3 que tu vas retenir parce que la minorité l'emporte à chaque fois. C'est bizarre. Et alors que quand t'arrives à te dire t'en as quand même 97 qui sont bien. Oui, qui sont positifs. Oui, les autres. Et en fait, dans les messages que... Franchement, dans les commentaires que j'ai pu recevoir, les messages, je ne sais pas si c'est de la chance ou pas, mais je n'ai jamais vraiment reçu de messages très... très méchant ou très... De la méchanceté gratuite, etc. Moi, personnellement, le harcèlement, je ne le subis pas du tout. Ce serait vraiment nul de ma part de dire que oui, nous les... Non, ce n'est pas vrai du tout. Par contre, oui, je vois beaucoup ce que je consomme des réseaux sociaux et je vois vraiment la méchanceté qu'il peut y avoir sur les applications. Et ouais, c'est là où justement, c'est dangereux et où on est trop exposé, peut-être trop jeune où on ne se rend pas compte de ce que tu fais, surtout aux autres. Internet parce que finalement les influenceurs les gens qui ont beaucoup d'abonnés sont beaucoup plus stable ils ont ils ont là ils sont préparés ils ont reçoivent énormément des messages par jour et voilà ils ont une équipe ils ont du monde derrière eux quand tu es toi toute seule chez toi et que tu reçois 25 messages de mec qui t'insulte et qui te réprimande t'as pas la même force mentale que quelqu'un qui est accompagné d'une équipe et là c'est hyper dangereux

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter du col à venir ? Est-ce que tu aimerais avoir ton domaine par exemple ?

  • Speaker #0

    Bah ouais, je pense que tu dis ça à beaucoup de gens, ils vont te dire oui. Non, oui, on va dire que c'est des objectifs, des buts dans la vie. Si ça ne se fait pas, moi, là, j'essaye d'entreprendre justement des choses pour essayer de m'enrichir énormément. Donc, je vais essayer d'apprendre chez un tel et chez un tel pour essayer de me former réellement. J'ai un but, c'est d'avoir une exploitation viticole parce que c'est ce que j'aimerais avoir dans ma vie, etc. Si ce n'est pas réalisable et si ça ne se réalise pas, ce ne sera pas un échec, mais ça sera comme ça. et ne devait pas se faire et qu'il ya autre chose voilà et puis si je finis par apparaître si je travaille toujours dans le vin mais que ça c'est pas finalement cette finalité là ça sera toujours un bonheur de faire ce métier là mais c'est vrai que quand elle est l'objectif d'aimer et les attendre et aimer découvrir juste pas moi d'autres régions ou même partir à l'étranger parce que je m'étais resté du coup dans ta région de prédilection ouais bah du coup j'ai fait beaucoup de stages plutôt j'ai fait des stages donc bordelais à hambourgogne j'ai fait un stage en république tchèque mais c'est vrai que j'ai travaillé donc six ans dans le que ça fait presque sept ans dans le val de loire ouais je suis pas du tout fermé à aller ailleurs chez beaucoup de régions que j'aime bien l'étranger aussi franchement

  • Speaker #1

    je suis pas du tout fermé bon bah super merci beaucoup pour finir on a une petite question est ce que tu peux nous parler d'une petite expérience que tu as vécu qui est lié au vin qui t'a marqué ça peut être une dégustation un moment partagé une petite anecdote

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, t'envis tous les jours des expériences ou des anecdotes.

  • Speaker #1

    Des fois, c'est des trucs marquants, ça peut être une première dégustation.

  • Speaker #0

    Peut-être raconter ça, c'est peut-être pas très gai, mais je suis en seconde générale au lycée Viticole à Amboise. Je dois chercher mon premier stage. Mon premier stage, je le fais dans un domaine viticole en Bourgogne, je ne le cite pas. Et j'y vais pour la première fois, je me retrouve, en plus on a eu un accident de la route sur le chemin. J'ai vu un taxi m'emmener en Bourgogne, parce que mes parents sont partis avec la pâtisserie. Et je me retrouve en fin fond de la Bourgogne, avec une famille que je ne connais pas, où je dors dans une maison, qui est un peu plus loin, où il n'y a pas vraiment de chauffage. On me récupère le matin, on me dit pause le soir. J'ai 16-17 ans, je dois me faire à manger, c'était la taille. On venait me chercher le matin. J'ai petit déj ou j'ai pas petit déj, c'est pas leur problème. On va dans les vignes, on taille, etc. Tu tailles mal, t'es un con, tu machin. C'était vraiment très dur. Et du coup, je suis rentré, etc. J'ai vraiment vécu une expérience un peu nulle à chier. Et je suis rentré. Et dans la semaine au lycée, on a fait quoi ? Deux semaines de stage. Semaine d'après, je rentre au lycée. La CPE me convoque. J'ai rendez-vous avec le directeur de la CPE parce que mon maître de stage a appelé en disant que ça se passait très mal et qu'il ne me voulait plus.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, il m'a demandé si c'était passé. Moi, je ne comprenais pas. Et j'étais là, putain, et en fait, moi dans ma tête, c'est là, mais qu'est-ce que je fais dans ce monde-là ? Ça fait peur. Qu'est-ce que je fais là ? Et je rassure ceux qui écoutent ça, c'est une expérience mauvaise qui peut arriver à plusieurs personnes, mais c'est très rare, c'est la seule que j'ai vécue. Et j'aurais pu faire le choix de trouver un autre maître de stage ou aller autre part. Et bien j'ai décidé de changer la donne, de convaincre le... Ok. Ouais, ouais, ouais. J'ai décidé, je l'ai appelé pour lui dire que j'allais me saisir, que j'allais lui montrer que j'étais là. pour ça. J'ai fini par être même dans la maison familiale. Apprendre les petits déjeuners avec eux le midi, le soir, on mange ensemble, etc. Et ça s'est plutôt bien fini. Aujourd'hui, je leur en veux toujours de m'avoir fait vivre ce moment qui est un peu chiant parce que quand tu connais pas le milieu, tu peux être nul. J'ai été nul, c'est vrai. J'ai peut-être taillé leur vigne. Ils n'ont pas fait de raisin pendant 15 ans, ça se trouve, j'en sais rien. C'est ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Tu auras peut-être un procès.

  • Speaker #0

    Mais j'ai fait le choix, moi, perso, d'y retourner, de plier le dos et de faire le truc. Et au final, tu vois, ça m'a servi. Et aujourd'hui, c'est ma raison de vivre. Il ne faut pas forcément rester sur sa première impression.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on ne peut pas mieux finir.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    oui. Et pour nos auditeurs, je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    Merci.

Description

📢 Dans cet épisode, nous recevons Émile Coddens, alias "Le Vigneron de TikTok" ! 🍷🎥


Émile est un vigneron passionné qui a su casser les codes en partageant son métier et sa vision du vin sur les réseaux sociaux. Comment s’est-il lancé sur TikTok ? Quelle est sa perception de la communication digitale dans le monde viticole ? Quels sont les défis du vigneron d’aujourd’hui ? Il nous partage son parcours, ses anecdotes et sa vision du futur du vin.


🎙 Bonne écoute et santé ! 🥂


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast 3 verts 1 micro et aujourd'hui on a le plaisir de recevoir Emile Caudin, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Mélis !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux rapidement te présenter pour nos auditeurs au cas où si on ne connaît pas ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, je m'appelle Emile Caudin, j'ai 27 ans, je cherche à devenir vigneron et en gros je fais des vidéos sur les réseaux sociaux en particulier sur TikTok où je me suis fait connaître, où j'explique le métier de vigneron dans sa globalité. en espérant que je puisse rendre le métier un peu plus connu ou essayer de rendre ça un peu moins élitiste. Ok,

  • Speaker #0

    super. Donc avant d'échanger sur ton parcours et un petit peu ta vision du vin, on a une petite tradition dans notre podcast, c'est une dégustation d'un vin. Aujourd'hui, comme je t'ai dit, je pense que tu es un expert des vins français. Du coup, je suis allée un petit peu à l'étranger. On est sur un vin blanc qui est du piémont. On est sur un vin blanc alors que le piémont d'habitude est quand même connu pour le rouge. Donc on découvre la Spinetta, le Bertoda de 2003. Et on est sur un cépage. Le timaroso.

  • Speaker #1

    Que je ne connais pas. D'accord,

  • Speaker #0

    c'est un cépage italien. Entre guillemets, c'est très connu pour des aromatances de poire mûre, de pêche blanche et un petit peu de fleurs sauvages. On est sur une petite note normalement de minéralité et quelques touches d'herbe séchée.

  • Speaker #1

    Pour le moment, ça sent très bon déjà.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    super. Ouais, t'as raison. C'est un peu sur le fruit. Mais le fruit très mûr, par contre. C'est ça, ouais. On sent qu'on est... Après, du coup, le cépage, je ne le connais pas. Donc, je n'ai pas vraiment de tiroir dans ma tête qui va me rappeler certains arômes. Mais en tout cas, ça sent très bon. C'est même très sympa.

  • Speaker #0

    Sachant, je trouve qu'on l'a découvert avec mes acolytes lors d'un petit voyage dans le Piedmont en Italie. Et moi, je l'ai trouvé très intéressant parce que c'est un vin blanc déjà.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Ils s'y mettent de plus en plus, ils cherchent un peu la fraîcheur. Et là, je trouve qu'il est quand même très équilibré. Il a une glaisière amertume, mais qui ne gêne pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais, puis moi, j'aime bien l'amertume aussi. C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc je le trouve très intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, parce que ce qui est très drôle, c'est qu'il n'a pas du tout le goût de l'odeur. En gros, quand il sent, il sent vraiment le côté très mûr, très riche, presque un peu foin. Et en bouche, on est beaucoup plus sur la légèreté, la fraîcheur, la minéralité. Sympa.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une petite idée d'accord ? Tu le conseillerais avec quoi ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile à dire parce qu'en gros, moi, ce que j'aime bien dire, c'est que les vins peuvent aller avec tout en fonction de chaque palais. C'est bien d'ordonner ou de dire des choses en fonction des accords qui fonctionnent généralement beaucoup. On va plutôt dire que moi, ce que je mettrais personnellement, j'irais plus sur des trucs assez simples. Moi, j'aime bien boire du vin avec des gens que j'aime bien pour n'importe quelle occasion, n'importe quel plat. Je ne vais pas mettre ça non plus avec des choses très costaudes. Si un petit poisson, très sympa. C'est ce que j'allais dire aussi. J'aime bien le bar juste au four avec un filet d'huile d'olive et du poivre et du sel. C'est simple. Voilà, ça marche très bien.

  • Speaker #0

    Donc du coup, si on t'écoute, tu es un petit peu plus entre guillemets team je choisis le vin parce qu'il me plaît. et secondaire entre guillemets ce qu'on va manger ou tu peux te dire du rouge parce que j'aime ce rouge c'est pas grave ce que je vais manger ou tu fais quand même attention ?

  • Speaker #1

    Ouais en gros quand tu manges en fait il faut pas penser qu'au vin directement, généralement quand t'as une bonne bouteille qui t'attend etc t'as déjà réfléchi à ce que tu veux mettre en face mais voilà en fait moi quand je cuisine parce que du coup j'aime bien cuisiner, je le fais assez souvent je pense pas tout de suite à mettre une bouteille en face et c'est souvent au feeling dernière minute qu'est-ce qu'on pourrait consommer en même temps j'ai la chance d'avoir une cave petite cave chez moi où j'ai des bouteilles accessibles. Et les plus grosses bouteilles que je garde, j'essaie de les mettre dans une cave beaucoup plus éloignée parce que sinon je vais avoir la main après trop... Voilà, je vais trop y aller. Et par contre, ouais, quand il y a une bouteille de vin, l'imagination vient plus sur la cuisine et après je cherche la bouteille quand même. Ok, oui, oui. Plus que l'inverse. Parce que voilà, le vin, c'est vraiment quelque chose que tu accompagnes aussi et tu viens sublimer un plat plus que tu viens sublimer le vin avec un repas, quoi. Ok,

  • Speaker #0

    hyper intéressant. Donc aujourd'hui, comme tu l'as dit, tu es vigneron.

  • Speaker #1

    Je cherche à le devenir, voilà.

  • Speaker #0

    Tu cherches à le devenir, voilà. J'ai cherché un petit peu. C'est parti d'un héritage d'une cave, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Alors, héritage d'une cave troglodyte. Je n'ai pas hérité d'une exploitation, mais vraiment d'une cave où on dispose des bouteilles. C'est vrai que quand j'étais plus jeune, à l'âge de 15 ans, je crois, à peu près, j'ai perdu mon grand-père, qui était quelqu'un de très important pour moi. Il était assez jeune, il avait 55 ans. Et un cancer, du coup, l'a fait disparaître. Mais au-delà de ça, c'était quelqu'un qui aimait la vie, qui aimait beaucoup le partage, les amis, la famille, tout. Y compris le vin. Et bon, je ne sais pas, peut-être qu'être une personne de 55 ans à l'époque, la réussite, c'était d'avoir une carte troglodyte avec des bouteilles dedans. Et moi, je ne comprenais pas trop ça à l'époque. Et c'est vrai, quand il est décédé, c'est ce qu'il m'a donné en héritage. Et quand tu as 15 ans avec des bouteilles de vin dans une carte, tu ne sais pas trop quoi en faire. Je t'avoue que tu vois plein de bouteilles avec des étiquettes assez anciennes, avec de la poussière dessus, des ardoises avec de la craie marquée Meursault, Pommard, et toi, tu es là, je ne sais pas du tout ce que c'est. Et puis voilà, on continue sa vie. Mais ça a été la graine qui a été mise dans mon cerveau sans que je le veuille.

  • Speaker #0

    Tu continues ton chemin dans tes études classiques. Et tu te rends compte que ce n'est peut-être pas ce qui te correspond.

  • Speaker #1

    Oui, et du coup, c'est peut-être un message qu'on peut donner à beaucoup de jeunes à cet âge-là. Que la formation qu'on a suivie quand on est jeune, c'est d'aller en général, comme beaucoup. Moi, j'étais en seconde générale quand j'ai appris la mort de mon grand-père. Et c'est vrai que je ne me sentais pas réellement à ma place. Parce que oui, il faut le dire, quand tu n'es pas bon à l'école, ce n'est pas facile. Moi, je n'étais pas mauvais. J'avais mes 14 de moyenne, j'étais très content, mais quand tu ne te sens pas dans ton élément, quand tu ne te sens pas vraiment dans le même rythme que tout le monde, tu décroches un peu. Et quand tu es largué, tu es largué. Il y a un moment où tu as raté une étape en maths, les maths avancent, tu dois suivre avec. Et moi, je n'arrivais pas à trouver mon chemin. Et après, ma moyenne descendait au fur et à mesure. Il faut que tu fasses un choix après entre S, ES et L. Je crois que ce n'est plus trop le cas maintenant. Non,

  • Speaker #0

    mais je suis de la team aussi où on a choisi notre bac.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Voilà. aucun des trois ne me voulait aussi déjà. Je ne voulais pas faire STMG sans manquer de respect à la filière. Donc je ne savais pas vraiment quoi faire. Et surtout qu'en fait, on ne te parle pas de bac pro. C'est ça le problème. Quand tu entends parler de bac pro, tu as l'impression que c'est pour ceux qui sont en difficulté scolaire et qui n'ont pas le choix.

  • Speaker #0

    On va les mettre dans un métier comme ça, ils sont sûrs, alors que pas du tout, c'est des passions.

  • Speaker #1

    C'est ça qu'il faut comprendre, c'est une formation sur un métier que tu as le droit de commencer, mais pas finir, oublier. t'es pas obligé de la finir, tu rentres pas dans une prison et t'en ressors après avec 5 ans d'expérience donc moi j'ai choisi le 20 parce que j'ai repensé à cette cave à 20 et c'est vrai que le coup de téléphone que j'ai donné à ma mère pour lui dire que j'allais faire cette école là, ça l'a un peu troublé, d'accord tu peux pas faire ça ok bon, on a regardé les écoles elles étaient assez éloignées de la maison, bah c'est parti internat et je suis arrivé dans un lycée viticole et où j'ai rencontré pour la première fois de ma vie des gens en boudoune sans branche mais ouais en gros c'est l'élément déclencheur c'est la cave mais surtout c'est que quand je regarde le choix que j'ai fait pour aller en école, du coup, en bac pro. C'est le meilleur choix que j'ai fait de ma vie. Parce qu'on ne t'en parle pas assez, on ne te le dit pas assez. Mais même si tu ne connais rien à la viticulture, à la chouderie, à plein de choses, on te forme et en fait, ça a créé une passion pour toi.

  • Speaker #0

    Il y a intérêt, une passion.

  • Speaker #1

    Quand je suis allé dans le métier du vin pour la première fois, que j'ai vu la vigne pour la première fois de ma vie, je n'y comprenais rien et je me suis vraiment dit mais qu'est-ce que je fous là ? Parce que le premier stage, tu vas vendanger, il fait chaud, tu as du sucre dans les mains, les guêpes, tu n'es pas habituée. quand tu passes de ta chambre à jouer aux jeux vidéo et à les tailler. Et après, tu t'améliores.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant parce qu'il y a un peu ce stéréotype sur l'univers du vin où même moi, j'ai écrit un roman, il faut être fils d'eux ou fille d'eux.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Bon,

  • Speaker #0

    il y en a qui sont très contents de le dire et on est très heureux pour eux. Mais c'est hyper bien qu'il y ait des parcours comme toi qui montrent que, entre guillemets, la première fois que tu as mis un prix dans une vigne, tu ne savais pas ce que c'était.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. C'est vrai que du coup, on associe beaucoup le monde de l'agriculture à un héritage qu'on reçoit de... de père en fils souvent d'ailleurs. Beaucoup de père en fils. Alors qu'en fait du coup il y a beaucoup dans les classes que j'ai pu voir, ou dans les... Dans les classes, quand je dis les classes, dans les écoles que je peux voir, parce que dans ma classe on avait beaucoup de mixité, beaucoup de gens, mais beaucoup de gens du milieu aussi. Ok. On était très peu à nos palettes, sauf quand on est arrivé en BTS, où là justement il y avait une diversité, où on était moins à être issus du monde viticole, et plus en dehors. Donc en fait tu vois il y a beaucoup de gens qui s'y intéressent, mais plus tard. C'est sûr que du coup, quand t'es fils ou fille de vigneron, t'as tendance à... plus aller dans ces secteurs-là et tu peux pas leur dire qu'ils ont un mauvais choix. Mais par contre, je pense que c'est un point de vue extérieur qui est faux parce qu'en fait, on a l'impression que c'est que pour eux. Moi, j'ai été mis dans leur sac avec eux. Ils m'ont tous pris sous l'oreille. Si je n'étais pas celui qui était... Pourtant, on n'était que deux, trois, pas du monde viticole. Les gars qui étaient dans ma chambre d'internat, Jean-Fabien et Mathieu, que j'ai lus, le deuxième ou troisième week-end après notre rencontre, j'étais chez eux dans leur exploitation à monter sur leur tracteur et... Il y a commencé un vrai lien avec le vin et l'amitié, mais tu vois, en fait, tu n'es pas du tout l'étranger qui arrive.

  • Speaker #0

    Clairement, oui. Mais même moi, dans mon parcours, je me spécialisais très tard dans les vins spiritueux. On était une classe où on avait même plus de filles que de garçons. Après, j'ai fait l'école de commerce, donc peut-être ça a aidé un petit peu, mais ça prouvait qu'on n'était pas obligé d'être un garçon qui est aussi un stéréotype. Et aussi, il y en avait très peu qui étaient issus de familles d'eux. C'était hyper intéressant de se dire, moi, entre guillemets, qui ai une passion, je suis autant légitime que quelqu'un qui a la chance, parce que c'est une chance, il faut le dire, d'avoir une exploitation derrière le go.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr que c'est un petit trésor d'avoir quand même une exploitation et qui nous attend un peu fraîchement. C'est très drôle parce que du coup, quand je dis qu'il y a beaucoup de fils d'eux qui sont par exemple en bac pro et qu'on en retrouve moins en école supérieure, c'est peut-être parce qu'ils repartent direct. Ils arrêtent !

  • Speaker #0

    C'est déjà la voie tracée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est bon, ils savent travailler le vin, ils ont fait la...

  • Speaker #0

    Ils ont pris les bases, c'est bon.

  • Speaker #1

    Depuis qu'ils ont 10 ans, ils sont sur le tracteur, ils travaillent avec papa et maman, ils ne vont pas aller continuer les études, ils vont directement travailler. C'était histoire d'avoir le bac, parce que papa et maman le demandent. Mais par contre, c'est vrai que du coup, on... Parfois, on peut avoir peur que si on n'est pas issu du milieu, on va vite nous fermer les barrières. Par contre, je pense qu'à l'époque, je n'étais pas là pour le vivre, mais d'après ce que j'ai entendu, c'était quand même assez compliqué. C'était peut-être moins compliqué aujourd'hui. Ça pouvait être très compliqué d'être une fille dans le monde du vin, aussi à l'époque, très mal vue, parce qu'on ne vivait pas dans la même époque. Aujourd'hui, c'est hyper ouvert, hyper dynamique, et on a de la chance de pouvoir vivre ça.

  • Speaker #0

    Non, clairement. Tu continues un petit peu ton aventure, arrive le confinement. Oui. Et là, tu te lances sur TikTok ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pourquoi, tout simplement ?

  • Speaker #1

    Pendant le Covid, TikTok, j'étais pas le premier. On a tous regardé TikTok à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on l'a tous exploité,

  • Speaker #1

    les tendances. Ouais, carrément, on a tous été un peu sous ça. Mais en gros, je travaille dans une exploitation viticole en Touraine. Et sur cette exploitation, je faisais à peu près tout, y compris visite et dégustation à ceux qui venaient. Et quand il y a eu Covid, ces gens-là n'étaient plus là. Et je sais pas si toi... tu avais l'occasion de travailler ou tu étais vraiment confiné chez toi. Et moi, j'étais dans les vignes. Donc ça...

  • Speaker #0

    Non, j'étais devant mon ordi à écouter les cours à distance. Horrible.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. Donc en fait, moi, je n'ai pas subi le même confinement. J'étais vraiment assez chanceux. Clairement. J'avais l'impression d'être... Tu sais, sortir de la ville, j'ai le droit. Je vais travailler. Et non, c'était plutôt cool. Et c'est vrai qu'en fait, il manquait ce partage qu'est le vin. Enfin, le vin, pour moi, c'est vraiment beaucoup de partage et beaucoup de liens. Et quand il n'y a plus personne qui vit, et que tu es tout seul dans tes vignes et que tu vois rien, tu as l'impression d'enlever ce truc. Et c'est vrai que du coup, quand je rentrais le soir, il y avait TikTok qui était là, qui attendait. Et c'est vrai que je me suis mis, je m'y suis mis à ce moment-là. Et c'est un peu grâce à quelqu'un qui faisait des vidéos sur le chocolat. Ok. Ça s'appelle la chocolat sève, je crois que ça s'appelle.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est de Lyon en plus. Ouais. Maison Sève, très très bon.

  • Speaker #1

    Il se reconnaîtra et c'est un peu grâce à lui parce que... Du coup, moi, je me baladais sur les réseaux sociaux, enfin sur les réseaux sociaux. Et donc, je tombe sur la vidéo de chocolat sève qui, en gros... montre le Ausha ou un truc comme ça. Moi faut savoir que j'aime pas le chocolat. C'est quelque chose que je ne consomme pas parce que j'aime pas trop, j'essaye de temps en temps mais... Et je tombe là dessus et ça m'interpelle, ça m'intéresse, je vais voir même toutes les autres vidéos qu'il fait, puis après je me suis abonné à lui et j'ai fait waouh.

  • Speaker #0

    J'aime pas le chocolat, je suis abonné, j'ai passé deux heures dessus.

  • Speaker #1

    Et du coup ça m'a donné un peu une petite puce à l'oreille en disant je regarde le vin, s'il y a des trucs qui sont disponibles parce que en fait quand tu connais le métier t'as... enfin tomber dessus, ça t'en fiche un peu. Et je voulais voir s'il y avait des trucs qui existaient et ça n'existait pas. Et je me suis dit, ça serait rigolo de faire 2-3 vidéos. Et tu vois, sans vraiment chercher une notoriété ou chercher un truc qui fonctionne, je voulais vraiment montrer ce que je faisais pendant le Covid.

  • Speaker #0

    Ça a explosé rapidement, non ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ça a mis... C'est ça qui est un peu fou, c'est que ça a mis une semaine. Tu postes ta première vidéo, t'as ta tête... Tu as fait un peu gaffe à la première vidéo en disant « Bonjour, je m'appelle Emile, je vais faire des vidéos sur le vin, donc abonne-toi. » Toi, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Tu as été prise 20 fois.

  • Speaker #1

    Oui, c'était la première vidéo. Je me rappelle, j'avais posé le téléphone sur la table et je faisais le geste de m'asseoir sur la... C'est une entrée de champ. Je m'approche. « Salut, je m'appelle Emile. » J'avais fait un truc comme ça. Et après, j'expliquais vraiment les trucs du vin. Surtout les techniques de vinification, tout ça. Et c'est vrai qu'il y a une vidéo qui a bien fonctionné une semaine après. Et bon, voilà, après, c'est parti très vite. Et du coup, tu passes de 0 à 10 000 abonnés en une soirée. Et ça y est, t'es l'influenceur 20, alors que t'as juste fait une vidéo qui a marché.

  • Speaker #0

    Non, mais ça, c'est vrai. On tape ton nom sur Google, c'est le premier truc qui sort.

  • Speaker #1

    Bah ouais, parce que c'est ça qui est assez...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'en rends compte ? Peut-être un peu plus aujourd'hui, mais pendant le confinement, du coup, tu vois personne. T'as 10 000 abonnés, 20 000, 30 000. T'as conscience de ce que tu postes ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a eu une période où ça allait très très vite pour moi, où tout s'est enchaîné. Donc j'ai pas eu vraiment de prise de conscience tout de suite, je l'ai eu vraiment après. Et en gros, bah en fait, oui, donc toi t'es tout seul dans ton chien à faire des vidéos, et tu vois que ça grimpe les abonnés et tout. Et là, tu peux pas dire le contraire, t'as une adrénaline qui monte. T'es sûr, tu fais toujours plus. J'en postais trois de vidéos par jour, parce que ça marchait bien, j'étais content du truc. Et en fait, du coup, tu rencontres personne, tu vois pas les gens. Et je me rappelle, je faisais même des lives, pour essayer d'avoir une réaction.

  • Speaker #0

    J'espère que tu cherchais pas les cadeaux comme tout le monde.

  • Speaker #1

    Non, mais je sais pas pourquoi. En fait, avec du recul, je me dis pourquoi j'ai fait des lives.

  • Speaker #0

    Tu avais envie peut-être de toucher ta communauté.

  • Speaker #1

    Ouais, d'avoir des vraies réponses ou des vraies questions.

  • Speaker #0

    C'est qu'un chiffre au final, donc c'est hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Ouais. Après, je me demande si je cherchais pas quand même la réaction des gens. Peut-être goûter à ce truc. Peut-être parce que tu calcules pas trop ton coût quand tu fais ça. Et enfin, bref. Et après, il y a eu beaucoup d'enchaînements. On m'a appelé pour faire un livre. On m'a appelé pour plein d'événements. Je suis vite passé sur plusieurs médias, plateau télé, radio, tout ça, sans avoir réellement vu du monde avant. Et c'est vrai qu'après, quand tout ça s'est un peu redescendu, tu rencontres les gens qui te suivent pour de vrai dans la rue, etc., qui t'arrêtent, qui prennent des photos, tout ça. Et en fait, là, tu rencontres du... C'est plus unique que le personnel, quoi. Ouais, c'est assez bouleversant, tu vois. Mais je suis content de l'avoir connu, ce truc-là.

  • Speaker #0

    Tu le vis bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, mais là, c'est... Ça va ? C'était pas non plus le bazar, quoi. Non,

  • Speaker #0

    mais je peux comprendre, le truc est mis, que c'est troublant, enfin...

  • Speaker #1

    Ouais, au début t'es un peu content.

  • Speaker #0

    T'es avec ton téléphone tranquille et puis tu fais des courses, il y a quatre personnes qui te disent « Ah mais c'est toi, je peux comprendre que ça fait bizarre. »

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça fait bizarre au début. Mais j'étais un peu fier quand la première fois on m'a reconnu dans le milieu, j'étais avec ma mère et on m'a reconnu, on a pris une photo, ma mère a fait « Bonne nuit donc ! » J'étais content. Et il y a un moment où je cherchais un peu le regard des gens pour voir si... Et c'est là où t'as une petite tête qui commence à grossir de fur et à mesure et si t'es pas bien dans le milieu. C'était pas bien entouré donc j'ai eu la chance de ma famille, mes amis étaient vraiment là pour te remettre un peu dans le droit chemin. Et en fait tu prends conscience de ce que tu as créé et tu prends du recul. Et oui il y a eu des moments où j'étais assez reconnu dans la rue ou machin mais ça c'est fini maintenant. Et aujourd'hui je suis plutôt on va dire content de savoir que les gens du milieu savent qui je suis. Je suis très content de ne pas avoir à changer avec eux. On n'est plus du tout à toujours la photo maintenant. On parle avec les gens, on parle du milieu. Et c'est vrai que de temps en temps dans la rue on m'arrête mais c'est moins. et mieux. Tu préfères, oui, parce que c'est des vrais échanges plutôt que,

  • Speaker #0

    ah, je l'ai reconnu, il vient de TikTok et je fais ma photo et je m'en vais, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, moi, je suis très heureux et assez fier que, surtout le milieu professionnel ait accepté ce que j'ai fait parce que j'avais qu'une crainte, c'est que ça...

  • Speaker #0

    C'est une vraie question que moi, je me suis posée, c'est la légitimité. Aujourd'hui, on sait, c'est un domaine qui n'est pas très fan, des fois, tout ce qui est technologie et encore plus réseaux sociaux. peur de ne pas être reconnue par tes pairs ?

  • Speaker #1

    Alors, j'y ai pas pensé avant. Je t'avoue que je me suis lancé là-dedans, j'ai fait « Ah, mais peut-être que... » « Peut-être que j'aurai plus de tâches. » « Peut-être que les gens vont penser que je suis un ouf. » Non, j'avais un peu peur, mais quand j'ai fait les premiers salons pro, etc., où je me déplaçais vraiment en tant que visiteur, on a vraiment beaucoup parlé avec moi, on m'a vraiment remercié de ce que j'ai fait, etc. Et il y a eu vraiment un super élan de bienfaisance et surtout de remerciement qui était incroyable. Et là, vraiment, j'étais très content d'avoir beaucoup de gens qui me suivaient, d'avoir fait de la radio, tout ça, etc. C'était trop bien. Mais d'avoir la reconnaissance du métier, je n'en suis pas issu du tout. J'ai appris à aimer ce métier. Et aujourd'hui, c'est vraiment une grosse fierté d'être un peu un représentant du milieu. Oui,

  • Speaker #0

    un porte-parole.

  • Speaker #1

    Et savoir qu'eux ont accepté ça, c'était vraiment ma plus grosse fierté.

  • Speaker #0

    Comme tu disais, tu es un énorme porte-parole. Est-ce que tu as conscience de ça, de la parole que tu peux avoir auprès des jeunes ? Typiquement, moi, mes amis, j'ai beaucoup d'amis qui ne sont pas du milieu du vin. quand je leur annonce des invités qui sont très prestigieux, qui sont meilleurs ouvriers de France et autres qu'on a eu dans le podcast, ne les connaissent pas. Quand je t'ai annoncé, je pense qu'on m'a demandé 50 fois si on pouvait avoir des autographes. Enfin, on te suit même si on ne connaît pas le vin ou on n'aime pas le vin. On apprend à l'aimer avec toi. Je pense que tu as dû créer des vocations, ce qui est trop cool. Mais est-ce que du coup, maintenant, tu ne te dis pas « purée, il faut que je fasse attention à ce que je dis » .

  • Speaker #1

    Après, c'est sûr qu'il faut que tu fasses attention à ce que tu dis maintenant parce que tu es plus écouté qu'auparavant, tu vois. mais j'ai jamais vraiment changé et moi je suis très content de savoir que le terme influenceur il est un peu difficile à se le mettre sur la tête je n'osais vraiment pas le faire au début je voulais faire zéro partenariat par exemple juste pour ne pas avoir l'étiquette influenceur sauf qu'en fait à partir du moment où sur ta photo Instagram tu mets une bouteille d'un tel combien de personnes vont aller voir et même neuf donc en fait tu influences forcément et oui t'as raison il y a beaucoup de personnes qui ont décidé de se diriger dans le monde du vin grâce à ça Et si je peux être influenceur dans ce sens-là, c'est trop bien. Ça te va. Parce que oui, maintenant, j'assume de faire des collaborations rémunérées où je parle plein de trucs sous rémunération, parce que c'est devenu un travail, ça aussi. Mais aussi parler du métier du vin et que ça donne envie de le faire. Oui, j'en reçois des messages de personnes qui ne savaient pas quoi faire et qui se sont lancées dans le métier du vin et qui, aujourd'hui... Je suis parti faire un salon à Bordeaux il n'y a pas longtemps. Il y avait un jeune qui était derrière un stand en train de faire déguster. Donc il m'a reconnu et il était assez... pas tremblant, mais il était assez, pas ému, mais assez troublé de me voir en vrai. Il fait quelque chose, ouais. Et donc, il me propose une dégustation et il me dit un peu sous un ton ému en disant que vraiment, il y a deux ans, il savait vraiment pas quoi faire de sa vie. Il était vraiment perdu. Et aujourd'hui, il s'est lancé dans le monde du vin, il est en stage et il vit sa meilleure vie. Et tu vois, c'était vraiment stylé, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Aujourd'hui, du coup, tu assumes pleinement cette étiquette d'influenceur. Moi, je préfère peut-être créateur contenu, peut-être, parce que c'est vraiment ce que tu crées. Comment ça se répartit dans ta vie aujourd'hui ? Est-ce que c'est… ton activité principale ? Est-ce que tu ne veux pas que ça dépasse ton travail ? Comment tu le vois ?

  • Speaker #1

    Quand c'est arrivé très rapidement, c'est devenu une grosse partie de ma vie privée et de ma vie. Il faut que tu mettes tout en place. Moi, j'avais un métier à plein de temps à côté, où j'étais maître de chez à côté. Et donc, en gros, je faisais à peu près les deux. C'était bien en accord avec le domaine où je travaillais. Et c'est vrai qu'à un moment, ça prenait énormément de place, où il faut que je fasse beaucoup de déplacements, j'ai beaucoup d'autres projets. Le livre, ça prenait énormément de temps. Et en gros, ça prenait beaucoup de place dans ma vie professionnelle. Et là, c'est là qu'une question doit se poser. C'est que tu vas avoir deux métiers à plein temps parce que oui, faire du contenu sur les réseaux sociaux, ça prend énormément de temps. C'est très facile. Enfin, c'est plus facile d'y arriver en haut et c'est très difficile d'y rester.

  • Speaker #0

    Et même quand tu postes un réel ou autre, les gens ne se rendent pas compte de tout ce qu'il y a derrière le montage, l'écriture peut-être, enfin plein de choses qui prennent du temps.

  • Speaker #1

    Oui, mais encore, ça prend du temps, c'est aussi sûr que ça prend du temps, mais ce n'est pas grand-chose par rapport à d'autres qui font vraiment... Mais c'est sûr, quand tu fais ça plus quelque chose d'autre, c'est un peu dur à coupler. Et donc moi, c'est là où je me suis dit, qu'est-ce que je fais ? Et j'ai décidé personnellement de réduire mes réseaux sociaux pour me concentrer sur le métier qui me fait réveiller le matin, qui est faire du vin. J'ai des objectifs dans la vie, j'ai des rêves, des buts, mais qui sont en lien avec le vin et qui ne sont pas en lien avec ce que m'a créé les réseaux sociaux. Et donc, en gros, il faut faire un choix. Donc, au lieu de faire du 50-50, je fais du 20% réseaux sociaux et 80% vin. Et tu vois, tu parlais, pour revenir à ce que tu as dit tout à l'heure, ça fait un petit saut, mais c'est sur la reconnaissance ou la crédibilité envers les gens du métier. Donc, j'ai changé d'exploitation il y a plein de temps pour essayer de réaliser un peu mes rêves, etc. D'aller découvrir plusieurs exploitations méticoles. J'ai fait mon CV, j'ai postulé dans des domaines viticoles. Il y en a un qui m'a accepté, avec qui j'ai travaillé pendant trois mois pendant les pendanges, qui est en Anjou. On a super bien bossé ensemble et c'est très bien. On en reparle aujourd'hui que la première fois, ils ont reçu mon CV. Donc, ils ont reconnu que c'était Émile des réseaux sociaux. Et là, c'était 30 000 questions dans leur tête. Qu'est-ce qu'il veut ? Pourquoi il veut notre exploitation ? Qu'est-ce qu'il a derrière les deux à la tête ? Est-ce qu'il sait vraiment bosser ? Est-ce qu'il connaît vraiment le métier ? Est-ce que c'est pas un... Et en fait, il y a énormément de gens qui se posent beaucoup de questions sur ça. Aujourd'hui, du coup, ils sont contents parce que je n'ai pas pipoté. Mais tu vois, donc tout ça, ça fait un peu peur quand tu veux te lancer là-dedans.

  • Speaker #0

    Et puis, tu peux avoir aussi le côté perverse de « Ah mais trop bien, ils vont nous faire des vidéos, donc de la pub gratuite. »

  • Speaker #1

    Moi aussi, tu vois. Et donc, quand j'ai eu des échanges avec différents vignerons et vignerones, j'ai eu ce côté-là. Ils sont très contents de m'avoir parce que c'est Émile le TikToker. Et à l'inverse, le domaine où je travaille aujourd'hui, c'était « S'il te plaît, on n'en parle pas. » Tu viens chez nous parce qu'on cherche quelqu'un à ton poste.

  • Speaker #0

    Quelqu'un, mais on n'a pas besoin de ton poste.

  • Speaker #1

    On veut ce qui est écrit sur le CV, sur la partie droite et pas sur la petite partie gauche, où il y a marqué... C'est sans intérêt. Voilà, et ça a été vraiment clair avec eux, parce que ça leur faisait vraiment peur. En réalité, ils me l'ont dit, ça leur faisait peur de me faire venir chez eux, parce qu'ils n'ont pas besoin de ça. Ils n'avaient pas envie d'avoir une fausse publicité. Et moi, je leur dis, c'est pas ce que je cherche non plus. Et donc, tu vois, quand je leur ai dit qu'avec eux, moi, les réseaux sociaux, c'est plus que 20% de ma vie...

  • Speaker #0

    Oui, tu prouvais en soi que... tu priorisais ta carrière aujourd'hui dans les vignes plutôt que celle derrière un écran.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Mais pour autant, on va rassurer les gens, tu ne vas pas arrêter. Et c'est quelque chose quand même qui te plaît.

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. C'est toujours quelque chose qui est intéressant, qui est vivant, qui est bien. Et j'ai créé quelque chose qui est cool. Ce serait con d'arrêter. Mais ce n'est plus le moteur de ma vie. Ça n'a jamais été le moteur de ma vie. Ça a été vraiment un bon passage. Je ne pensais pas atteindre ce truc-là. Je l'ai bien utilisé. J'étais content d'avoir vécu ça.

  • Speaker #0

    et aujourd'hui faire du vin c'est ma c'est ta passion pour moi tu l'as dit vite fait auparavant mais je trouve ça quand même assez fou,

  • Speaker #1

    t'as fait un livre c'est fou non ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pensais un jour t'allais écrire un livre ?

  • Speaker #1

    Bah non parce que je le lis pas déjà t'as lu le tien quand même j'espère en fait j'ai jamais vraiment lu de livre auparavant mais sortir un livre ça paraît ça paraît être un truc fou etc mais en fait quand tu regardes Maintenant, tous les influenceurs sortent un bouquin. Tu vas voir.

  • Speaker #0

    Après, il faut bien savoir qu'il écrit aussi. Parce qu'il y en a,

  • Speaker #1

    mais ils n'écrivent pas tout. C'est possible, oui. Mais déjà, ce qui est assez fou de ces affaires, c'est que quand tu fais un livre, ce n'est pas souvent des gens qui ont l'idée de faire un livre qui vont en faire un. On t'appelle souvent pour en faire un. Donc souvent, ceux qui ont fait un livre n'ont jamais eu l'idée au début.

  • Speaker #0

    On t'a contacté, on t'a dit que ça te dirait. Mais tu n'avais jamais eu cette idée de toi, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Non, mais je n'ai même jamais pensé. Je veux dire, c'est... écrire, lire, tout ça, c'est pas du tout ce que je fais dans mes habitudes. Et c'est vrai que la première fois qu'on m'a contacté, c'est une grosse maison d'édition qui faisait un peu peur. On m'a parlé de ce projet là. J'ai fait oui, attendez, je réfléchis et j'ai raccroché. J'ai appelé ma cousine qui travaille dans l'édition, qui était attachée de presse dans une maison d'édition pour lui expliquer. Allô, aide-moi. Elle m'a dit Emile, je ne veux pas te faire peur, mais il y a ton nom aussi qui est sur le bureau du patron de l'édition. Et donc j'ai eu le choix entre les deux et j'ai choisi de travailler avec ma cousine dans la petite maison d'édition qui est des Équateurs. Et quand je dis petite, je ne dis pas petite en autorité. Ton premier contact,

  • Speaker #0

    c'était un peu plus petit.

  • Speaker #1

    Voilà, et je souhaitais faire un truc un peu plus confiné, un peu plus humain. Et du coup, ma cousine est devenue mon attachée de presse au final. De quoi ? On a fait ça ensemble, on est un peu comme chien et chat tous les deux. C'était cool d'avoir fait ça. Donc oui, sortir un livre, c'était très très compliqué. Parce que c'était un an où tous les soirs, j'avais l'impression de rendre une dissertation tous les soirs. Et oui,

  • Speaker #0

    parce que quand t'as jamais écrit, t'es devant ton ordi et pour écrire ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, on te guide. Ce que la première maison d'édition m'avait proposé, c'était un peu ça. Prends-nous un truc, on verra si c'est bien. Et là, c'était vraiment en mode... On est parti au début sur quelque chose et on est viré de cap. On est parti sur complètement autre chose après. Au milieu, on a changé des choses. Donc au final, on a décidé de faire un livre guide où c'est comme si tu venais avec moi pour les vinifications pendant un an. Vigne et chais, d'ailleurs. Parce qu'en gros, tu vois, dans le livre du vin, on essaie souvent d'expliquer comment faire du vin de manière générale. Et il y a tellement de façons de faire du vin que tu ne peux pas tout mettre. Donc moi, je dis au pire, moi, je montre comment j'en fais. Peut-être que ce n'est pas la meilleure façon de le faire, mais au moins, c'est un bon premier guide. Et c'est vrai que la partie la plus compliquée, c'était la partie un peu... Tout ce qu'on a un peu raconté entre moi et moi au début là. Il fallait l'écrire aussi pour montrer que je suis pas ici du monde viticole, pour donner aux autres l'envie de se lancer. Ça j'ai pas réussi à l'écrire. Et ma cousine elle a pris son téléphone, dictaphone, on a passé 5 heures dans un bar, on a parlé, et on a réécrit ce que j'ai dit.

  • Speaker #0

    Non mais je comprends. Petite question, t'avais pas eu peur de faire zéro vente ? Enfin je...

  • Speaker #1

    Si. Non mais...

  • Speaker #0

    Je me dis, une vidéo qui fonctionne pas... Les vidéos, c'est tellement éphémère, ces tendances, tu te dis, c'est pas grave. Très bien, livre, même ta grand-mère est consciente de ce que c'est, tu vois ce que je veux dire. Et moi, j'aurais hyper peur, je me dirais, si j'ai trois ventes, je vais en acheter moi-même. Je vais perdre quelque chose.

  • Speaker #1

    Après, là, ce qui est bien, c'est que même si tu fais que trois ventes, tu as eu des sûretés financières avant. Oui, bien sûr. Quand tu signes, tu signes un contrat, ou tu es payé avant que le livre sorte quand même. Et après, tu as des pourcentages en fonction des ventes que tu négocies. Déjà, tu ne pars pas à Bredouille. Même si tu fais 0 vente, ce qui est très rare. Et oui, moi, j'avais surtout peur que les premières séances de dédicaces, il n'y ait personne. Je me dis parce que oui, OK, j'ai fait des vidéos sur TikTok, mais je ne me sentais pas aussi crédible que ça pour être avec un livre.

  • Speaker #0

    Le public sur TikTok va être le même public aussi à acheter un livre.

  • Speaker #1

    Oui, puis je ne sais pas. Ça, c'est cette peur-là du nouveau qui était plus là.

  • Speaker #0

    Ça s'est bien passé au final.

  • Speaker #1

    Oui, ça s'est bien passé. On a bien vendu le livre. On a fait 10 000 ventes, si jamais tu voulais le savoir. On pensait pas, on voulait faire... Au début on estimait entre 2 et 4 milles, vente. Ok. Et en fait le truc le plus important c'est quand tu fais un livre, en gros chaque année il y a une rentrée libraire. Et c'est le moment où en fait il y a des agents, je sais pas vraiment si c'est des agents, mais il y a une trentaine de personnes qui viennent à la recherche des livres, tu leur expliques ton livre et eux ils vont aller voir les libraires pour leur dire... Pour le promouvoir. Tiens, lui il y a lui qui va sortir cette année, est-ce que tu le vends en librairie ? Et eux, ah ouais ça m'intéresserait bien,

  • Speaker #0

    je sais pas si on peut être référencés...

  • Speaker #1

    Et donc là moi j'étais face à... à 30 personnes que je connaissais pas en fast time et vas-y explique-nous ton explique nous le livre donc moi je voyais les patrons la maison d'édition lucie ma cousine et je vais me démerder face à 30 personnes pour vendre mon livre alors qu'ils ont déjà écouté son livre dans la semaine fois avec des gens qui ont peut-être sorti une dizaine d'océans et c'est ça qui en fait qu'a fait que si tu ne situe loupe là c'est à des chances de ne pas avoir c'est non c'est plus vendre son livre que sur Amazon ça marche moins bien que de l'avoir en librairie et c'est là où j'ai plutôt bien réussi et c'est ce qui a fait que mon livre était bien référencé tu veux en faire un deuxième ou c'était bien ?

  • Speaker #0

    non l'expérience fait pas un plaisir un livre c'est cool,

  • Speaker #1

    l'expérience était incroyable, c'était génial je suis très heureux et même très j'ai fait un livre, c'est bon je ne vais pas prétendre à pouvoir écrire chacun son métier,

  • Speaker #0

    chacun ses choses tu parles beaucoup de la notion d'accompagnement c'est hyper important parce que quand on t'exploses entre guillemets, t'es tout seul, même je pense que t'as eu un soutien de ta famille mais ils s'y connaissent pas trop, c'est assez méconnu, est-ce qu'aujourd'hui t'es accompagné par une agence ou tu t'essayes tout seul, tu en parles à ta famille ?

  • Speaker #1

    Je suis tout seul.

  • Speaker #0

    Et ça se passe bien, t'as pas de soucis ?

  • Speaker #1

    Non, non, j'ai pas vraiment de soucis, au début même quand j'étais tout seul et j'étais bombardé de mails ou ça arrivait très vite. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est que t'as tellement d'argent.

  • Speaker #1

    Ouais, là c'était un peu dur, j'y ai réfléchi à ce moment-là, est-ce que j'embauche pas quelqu'un qui... Est-ce que t'es obligé de créer une entreprise déjà ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Parce que sinon, on va toquer chez toi avec... T'es obligée de créer une entreprise. Et en fait, je pouvais, si vous voulez, embaucher quelqu'un qui s'occupait de tout ça. Oui,

  • Speaker #0

    il y a tant de choses. Ou signer en agence.

  • Speaker #1

    Ou signer en agence. Je m'étais renseigné, tout honnêtement. Et j'ai fait le choix de ne pas que ça devienne mon métier principal du coup. Oui,

  • Speaker #0

    parce que peut-être, oui, on n'aurait pas... obligé mais on t'aurait montré que ça serait bien que tu continues parce qu'ils ont leur gagne-pain aussi.

  • Speaker #1

    Voilà donc en fait quand tu deviens le gagne-pain d'une agence, si toi tu es du jour au demain tu dis j'ai pas envie de faire de partenariat ce mois-ci parce que ça bosse beaucoup le domaine, s'ils sont pas d'accord avec toi l'agence c'est bon bah non.

  • Speaker #0

    Oui t'as signé.

  • Speaker #1

    Voilà tu nous dois de l'argent techniquement enfin c'est un truc comme ça et donc moi je voulais pas du tout rentrer dans ce cercle là. Aujourd'hui quand je fais des partenariats

  • Speaker #0

    Je demande pas réellement d'avis. Je sais à peu près ce que j'ai envie de faire. Quand je reçois des mails, je sais à peu près ce que je veux et ce que je veux pas. Je peux demander conseil à ma copine, à mes amis. Mais généralement, c'est plus ma copine qui est au courant de ce que je reçois que par mail. Mais sinon...

  • Speaker #1

    C'est très chaud, on peut le dire. Non,

  • Speaker #0

    non, mais c'est parce que du coup, c'est bien aussi de montrer un peu ce que tu reçois. Parce que tu peux voir aussi des fois que tu reçois des trucs légers.

  • Speaker #1

    Petite curiosité. Est-ce que... tu reçois des choses, tu te dis c'est pas possible.

  • Speaker #0

    J'ai un top 3. Tu peux nous partager. J'ai un top 3. On va dire que dans les 3 choses les plus ridicules mais extraordinaires que j'ai pu recevoir donc que j'ai refusé, la première c'était Ninja Warrior. D'accord. J'ai refusé mais je me dis, ça aurait pu être très beau. Pour faire grémer mes potes. J'ai refusé parce que à ce moment-là on sortait le livre et ma cousine m'a dit c'est hors de question. C'est hors de question. Tu te backliftes pas comme ça, c'est pas possible. Deuxième, c'était l'amour est dans le prêt. C'était l'amour est dans le prêt. Je n'y avais pas pensé,

  • Speaker #1

    je suis en fait...

  • Speaker #0

    Non, je sais pas. Il voulait peut-être ingénier les candidats.

  • Speaker #1

    Il y aurait plein d'êtres.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être, mais... La de 200 manches, vraiment, ça serait dans la ligne éditoriale. Non, et puis le dernier, le truc le plus agressant, c'était être prétendant pour les princes et les princesses de l'amour.

  • Speaker #1

    Ah ouais mais c'est... En fait on voulait juste ton image quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ça c'était les trucs les plus... What the fuck quoi. J'avais la personne au téléphone, elle m'avait appelé...

  • Speaker #1

    Ah oui, ça va jusqu'au...

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    mais elle me disait...

  • Speaker #0

    On ne sait jamais... On n'a jamais eu de vigneron dans l'émission... Ah oui, tout de même,

  • Speaker #1

    j'irais.

  • Speaker #0

    C'est de l'argent facile, tout ça, c'était... Et du coup après quand tu n'es pas bien accompagné ou que tu ne fais pas attention à... Parce que là tu reçois tout ça, tu te dis oui c'est de l'argent facile, oui je suis sur internet, je suis connu. Et donc là, il faut vraiment être bien entouré pour faire les bons choix et ne pas se tromper. Aujourd'hui, je ne regrette pas du tout.

  • Speaker #1

    Ok, bon ça va. Peut-être Ninja Warrior, on te verra l'année prochaine.

  • Speaker #0

    À la rigueur, c'était rigolo si j'avais fait. Ça va être trop bien pour l'instant.

  • Speaker #1

    Mais j'avoue, les princes et les princesses, je ne comprends pas pourquoi.

  • Speaker #0

    Non, non, non, non plus. Mais tu vois, par exemple, là, c'est rigolo de dire ça.

  • Speaker #1

    Quand même, il y a une conscience derrière à se dire, parce que surtout TikTok, il y a beaucoup de jeunes qui ont explosé ou autre. C'est... peut être dangereux au final.

  • Speaker #0

    Imagine ce que moi, j'ai reçu en étant majeur, en étant conscient des choses. Quand tu vois toutes les personnes qui sont mineures, plus beaucoup de filles mineures deviennent aussi influenceuses qui quittent l'école et qui peuvent être...

  • Speaker #1

    Et qui sont proches des enfants.

  • Speaker #0

    Surtout reçues un message par quelqu'un de maillot. Tu vas être payé ou autre. Et qui peuvent se faire avoir.

  • Speaker #1

    Non, mais clairement. Je voulais faire une petite aparté parce que je trouvais important sur le harcèlement parce que tu es quand même exposé. ça va t'en as pas trop est-ce que tu...

  • Speaker #0

    à moi que je reçois le harcèlement ?

  • Speaker #1

    ça va ? c'était que de l'amour ? non mais oui et non mais quand t'es projeté t'es plus qu'une image entre guillemets donc les gens derrière leur écran c'est assez facile de critiquer ou de dire ce qu'ils pensent et notamment sur les jeunes je trouve ça hyper important de leur dire que c'est pas parce qu'on est derrière son écran qu'on peut se permettre de tout dire, derrière il y a un humain et toi par exemple ça peut impacter ton métier ouais en fait c'est juste que les premiers messages

  • Speaker #0

    ils font un peu mal. Mais quand... En fait, c'est bizarre parce qu'il y a des moments où sur les 100 messages que tu reçois, il y a peut-être 3 qui vont être nuls.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    peut-être sur ça. C'est les 3 que tu vas retenir parce que la minorité l'emporte à chaque fois. C'est bizarre. Et alors que quand t'arrives à te dire t'en as quand même 97 qui sont bien. Oui, qui sont positifs. Oui, les autres. Et en fait, dans les messages que... Franchement, dans les commentaires que j'ai pu recevoir, les messages, je ne sais pas si c'est de la chance ou pas, mais je n'ai jamais vraiment reçu de messages très... très méchant ou très... De la méchanceté gratuite, etc. Moi, personnellement, le harcèlement, je ne le subis pas du tout. Ce serait vraiment nul de ma part de dire que oui, nous les... Non, ce n'est pas vrai du tout. Par contre, oui, je vois beaucoup ce que je consomme des réseaux sociaux et je vois vraiment la méchanceté qu'il peut y avoir sur les applications. Et ouais, c'est là où justement, c'est dangereux et où on est trop exposé, peut-être trop jeune où on ne se rend pas compte de ce que tu fais, surtout aux autres. Internet parce que finalement les influenceurs les gens qui ont beaucoup d'abonnés sont beaucoup plus stable ils ont ils ont là ils sont préparés ils ont reçoivent énormément des messages par jour et voilà ils ont une équipe ils ont du monde derrière eux quand tu es toi toute seule chez toi et que tu reçois 25 messages de mec qui t'insulte et qui te réprimande t'as pas la même force mentale que quelqu'un qui est accompagné d'une équipe et là c'est hyper dangereux

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter du col à venir ? Est-ce que tu aimerais avoir ton domaine par exemple ?

  • Speaker #0

    Bah ouais, je pense que tu dis ça à beaucoup de gens, ils vont te dire oui. Non, oui, on va dire que c'est des objectifs, des buts dans la vie. Si ça ne se fait pas, moi, là, j'essaye d'entreprendre justement des choses pour essayer de m'enrichir énormément. Donc, je vais essayer d'apprendre chez un tel et chez un tel pour essayer de me former réellement. J'ai un but, c'est d'avoir une exploitation viticole parce que c'est ce que j'aimerais avoir dans ma vie, etc. Si ce n'est pas réalisable et si ça ne se réalise pas, ce ne sera pas un échec, mais ça sera comme ça. et ne devait pas se faire et qu'il ya autre chose voilà et puis si je finis par apparaître si je travaille toujours dans le vin mais que ça c'est pas finalement cette finalité là ça sera toujours un bonheur de faire ce métier là mais c'est vrai que quand elle est l'objectif d'aimer et les attendre et aimer découvrir juste pas moi d'autres régions ou même partir à l'étranger parce que je m'étais resté du coup dans ta région de prédilection ouais bah du coup j'ai fait beaucoup de stages plutôt j'ai fait des stages donc bordelais à hambourgogne j'ai fait un stage en république tchèque mais c'est vrai que j'ai travaillé donc six ans dans le que ça fait presque sept ans dans le val de loire ouais je suis pas du tout fermé à aller ailleurs chez beaucoup de régions que j'aime bien l'étranger aussi franchement

  • Speaker #1

    je suis pas du tout fermé bon bah super merci beaucoup pour finir on a une petite question est ce que tu peux nous parler d'une petite expérience que tu as vécu qui est lié au vin qui t'a marqué ça peut être une dégustation un moment partagé une petite anecdote

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, t'envis tous les jours des expériences ou des anecdotes.

  • Speaker #1

    Des fois, c'est des trucs marquants, ça peut être une première dégustation.

  • Speaker #0

    Peut-être raconter ça, c'est peut-être pas très gai, mais je suis en seconde générale au lycée Viticole à Amboise. Je dois chercher mon premier stage. Mon premier stage, je le fais dans un domaine viticole en Bourgogne, je ne le cite pas. Et j'y vais pour la première fois, je me retrouve, en plus on a eu un accident de la route sur le chemin. J'ai vu un taxi m'emmener en Bourgogne, parce que mes parents sont partis avec la pâtisserie. Et je me retrouve en fin fond de la Bourgogne, avec une famille que je ne connais pas, où je dors dans une maison, qui est un peu plus loin, où il n'y a pas vraiment de chauffage. On me récupère le matin, on me dit pause le soir. J'ai 16-17 ans, je dois me faire à manger, c'était la taille. On venait me chercher le matin. J'ai petit déj ou j'ai pas petit déj, c'est pas leur problème. On va dans les vignes, on taille, etc. Tu tailles mal, t'es un con, tu machin. C'était vraiment très dur. Et du coup, je suis rentré, etc. J'ai vraiment vécu une expérience un peu nulle à chier. Et je suis rentré. Et dans la semaine au lycée, on a fait quoi ? Deux semaines de stage. Semaine d'après, je rentre au lycée. La CPE me convoque. J'ai rendez-vous avec le directeur de la CPE parce que mon maître de stage a appelé en disant que ça se passait très mal et qu'il ne me voulait plus.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, il m'a demandé si c'était passé. Moi, je ne comprenais pas. Et j'étais là, putain, et en fait, moi dans ma tête, c'est là, mais qu'est-ce que je fais dans ce monde-là ? Ça fait peur. Qu'est-ce que je fais là ? Et je rassure ceux qui écoutent ça, c'est une expérience mauvaise qui peut arriver à plusieurs personnes, mais c'est très rare, c'est la seule que j'ai vécue. Et j'aurais pu faire le choix de trouver un autre maître de stage ou aller autre part. Et bien j'ai décidé de changer la donne, de convaincre le... Ok. Ouais, ouais, ouais. J'ai décidé, je l'ai appelé pour lui dire que j'allais me saisir, que j'allais lui montrer que j'étais là. pour ça. J'ai fini par être même dans la maison familiale. Apprendre les petits déjeuners avec eux le midi, le soir, on mange ensemble, etc. Et ça s'est plutôt bien fini. Aujourd'hui, je leur en veux toujours de m'avoir fait vivre ce moment qui est un peu chiant parce que quand tu connais pas le milieu, tu peux être nul. J'ai été nul, c'est vrai. J'ai peut-être taillé leur vigne. Ils n'ont pas fait de raisin pendant 15 ans, ça se trouve, j'en sais rien. C'est ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Tu auras peut-être un procès.

  • Speaker #0

    Mais j'ai fait le choix, moi, perso, d'y retourner, de plier le dos et de faire le truc. Et au final, tu vois, ça m'a servi. Et aujourd'hui, c'est ma raison de vivre. Il ne faut pas forcément rester sur sa première impression.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on ne peut pas mieux finir.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    oui. Et pour nos auditeurs, je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    Merci.

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Description

📢 Dans cet épisode, nous recevons Émile Coddens, alias "Le Vigneron de TikTok" ! 🍷🎥


Émile est un vigneron passionné qui a su casser les codes en partageant son métier et sa vision du vin sur les réseaux sociaux. Comment s’est-il lancé sur TikTok ? Quelle est sa perception de la communication digitale dans le monde viticole ? Quels sont les défis du vigneron d’aujourd’hui ? Il nous partage son parcours, ses anecdotes et sa vision du futur du vin.


🎙 Bonne écoute et santé ! 🥂


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast 3 verts 1 micro et aujourd'hui on a le plaisir de recevoir Emile Caudin, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Mélis !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux rapidement te présenter pour nos auditeurs au cas où si on ne connaît pas ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, je m'appelle Emile Caudin, j'ai 27 ans, je cherche à devenir vigneron et en gros je fais des vidéos sur les réseaux sociaux en particulier sur TikTok où je me suis fait connaître, où j'explique le métier de vigneron dans sa globalité. en espérant que je puisse rendre le métier un peu plus connu ou essayer de rendre ça un peu moins élitiste. Ok,

  • Speaker #0

    super. Donc avant d'échanger sur ton parcours et un petit peu ta vision du vin, on a une petite tradition dans notre podcast, c'est une dégustation d'un vin. Aujourd'hui, comme je t'ai dit, je pense que tu es un expert des vins français. Du coup, je suis allée un petit peu à l'étranger. On est sur un vin blanc qui est du piémont. On est sur un vin blanc alors que le piémont d'habitude est quand même connu pour le rouge. Donc on découvre la Spinetta, le Bertoda de 2003. Et on est sur un cépage. Le timaroso.

  • Speaker #1

    Que je ne connais pas. D'accord,

  • Speaker #0

    c'est un cépage italien. Entre guillemets, c'est très connu pour des aromatances de poire mûre, de pêche blanche et un petit peu de fleurs sauvages. On est sur une petite note normalement de minéralité et quelques touches d'herbe séchée.

  • Speaker #1

    Pour le moment, ça sent très bon déjà.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    super. Ouais, t'as raison. C'est un peu sur le fruit. Mais le fruit très mûr, par contre. C'est ça, ouais. On sent qu'on est... Après, du coup, le cépage, je ne le connais pas. Donc, je n'ai pas vraiment de tiroir dans ma tête qui va me rappeler certains arômes. Mais en tout cas, ça sent très bon. C'est même très sympa.

  • Speaker #0

    Sachant, je trouve qu'on l'a découvert avec mes acolytes lors d'un petit voyage dans le Piedmont en Italie. Et moi, je l'ai trouvé très intéressant parce que c'est un vin blanc déjà.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Ils s'y mettent de plus en plus, ils cherchent un peu la fraîcheur. Et là, je trouve qu'il est quand même très équilibré. Il a une glaisière amertume, mais qui ne gêne pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais, puis moi, j'aime bien l'amertume aussi. C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc je le trouve très intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, parce que ce qui est très drôle, c'est qu'il n'a pas du tout le goût de l'odeur. En gros, quand il sent, il sent vraiment le côté très mûr, très riche, presque un peu foin. Et en bouche, on est beaucoup plus sur la légèreté, la fraîcheur, la minéralité. Sympa.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une petite idée d'accord ? Tu le conseillerais avec quoi ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile à dire parce qu'en gros, moi, ce que j'aime bien dire, c'est que les vins peuvent aller avec tout en fonction de chaque palais. C'est bien d'ordonner ou de dire des choses en fonction des accords qui fonctionnent généralement beaucoup. On va plutôt dire que moi, ce que je mettrais personnellement, j'irais plus sur des trucs assez simples. Moi, j'aime bien boire du vin avec des gens que j'aime bien pour n'importe quelle occasion, n'importe quel plat. Je ne vais pas mettre ça non plus avec des choses très costaudes. Si un petit poisson, très sympa. C'est ce que j'allais dire aussi. J'aime bien le bar juste au four avec un filet d'huile d'olive et du poivre et du sel. C'est simple. Voilà, ça marche très bien.

  • Speaker #0

    Donc du coup, si on t'écoute, tu es un petit peu plus entre guillemets team je choisis le vin parce qu'il me plaît. et secondaire entre guillemets ce qu'on va manger ou tu peux te dire du rouge parce que j'aime ce rouge c'est pas grave ce que je vais manger ou tu fais quand même attention ?

  • Speaker #1

    Ouais en gros quand tu manges en fait il faut pas penser qu'au vin directement, généralement quand t'as une bonne bouteille qui t'attend etc t'as déjà réfléchi à ce que tu veux mettre en face mais voilà en fait moi quand je cuisine parce que du coup j'aime bien cuisiner, je le fais assez souvent je pense pas tout de suite à mettre une bouteille en face et c'est souvent au feeling dernière minute qu'est-ce qu'on pourrait consommer en même temps j'ai la chance d'avoir une cave petite cave chez moi où j'ai des bouteilles accessibles. Et les plus grosses bouteilles que je garde, j'essaie de les mettre dans une cave beaucoup plus éloignée parce que sinon je vais avoir la main après trop... Voilà, je vais trop y aller. Et par contre, ouais, quand il y a une bouteille de vin, l'imagination vient plus sur la cuisine et après je cherche la bouteille quand même. Ok, oui, oui. Plus que l'inverse. Parce que voilà, le vin, c'est vraiment quelque chose que tu accompagnes aussi et tu viens sublimer un plat plus que tu viens sublimer le vin avec un repas, quoi. Ok,

  • Speaker #0

    hyper intéressant. Donc aujourd'hui, comme tu l'as dit, tu es vigneron.

  • Speaker #1

    Je cherche à le devenir, voilà.

  • Speaker #0

    Tu cherches à le devenir, voilà. J'ai cherché un petit peu. C'est parti d'un héritage d'une cave, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Alors, héritage d'une cave troglodyte. Je n'ai pas hérité d'une exploitation, mais vraiment d'une cave où on dispose des bouteilles. C'est vrai que quand j'étais plus jeune, à l'âge de 15 ans, je crois, à peu près, j'ai perdu mon grand-père, qui était quelqu'un de très important pour moi. Il était assez jeune, il avait 55 ans. Et un cancer, du coup, l'a fait disparaître. Mais au-delà de ça, c'était quelqu'un qui aimait la vie, qui aimait beaucoup le partage, les amis, la famille, tout. Y compris le vin. Et bon, je ne sais pas, peut-être qu'être une personne de 55 ans à l'époque, la réussite, c'était d'avoir une carte troglodyte avec des bouteilles dedans. Et moi, je ne comprenais pas trop ça à l'époque. Et c'est vrai, quand il est décédé, c'est ce qu'il m'a donné en héritage. Et quand tu as 15 ans avec des bouteilles de vin dans une carte, tu ne sais pas trop quoi en faire. Je t'avoue que tu vois plein de bouteilles avec des étiquettes assez anciennes, avec de la poussière dessus, des ardoises avec de la craie marquée Meursault, Pommard, et toi, tu es là, je ne sais pas du tout ce que c'est. Et puis voilà, on continue sa vie. Mais ça a été la graine qui a été mise dans mon cerveau sans que je le veuille.

  • Speaker #0

    Tu continues ton chemin dans tes études classiques. Et tu te rends compte que ce n'est peut-être pas ce qui te correspond.

  • Speaker #1

    Oui, et du coup, c'est peut-être un message qu'on peut donner à beaucoup de jeunes à cet âge-là. Que la formation qu'on a suivie quand on est jeune, c'est d'aller en général, comme beaucoup. Moi, j'étais en seconde générale quand j'ai appris la mort de mon grand-père. Et c'est vrai que je ne me sentais pas réellement à ma place. Parce que oui, il faut le dire, quand tu n'es pas bon à l'école, ce n'est pas facile. Moi, je n'étais pas mauvais. J'avais mes 14 de moyenne, j'étais très content, mais quand tu ne te sens pas dans ton élément, quand tu ne te sens pas vraiment dans le même rythme que tout le monde, tu décroches un peu. Et quand tu es largué, tu es largué. Il y a un moment où tu as raté une étape en maths, les maths avancent, tu dois suivre avec. Et moi, je n'arrivais pas à trouver mon chemin. Et après, ma moyenne descendait au fur et à mesure. Il faut que tu fasses un choix après entre S, ES et L. Je crois que ce n'est plus trop le cas maintenant. Non,

  • Speaker #0

    mais je suis de la team aussi où on a choisi notre bac.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Voilà. aucun des trois ne me voulait aussi déjà. Je ne voulais pas faire STMG sans manquer de respect à la filière. Donc je ne savais pas vraiment quoi faire. Et surtout qu'en fait, on ne te parle pas de bac pro. C'est ça le problème. Quand tu entends parler de bac pro, tu as l'impression que c'est pour ceux qui sont en difficulté scolaire et qui n'ont pas le choix.

  • Speaker #0

    On va les mettre dans un métier comme ça, ils sont sûrs, alors que pas du tout, c'est des passions.

  • Speaker #1

    C'est ça qu'il faut comprendre, c'est une formation sur un métier que tu as le droit de commencer, mais pas finir, oublier. t'es pas obligé de la finir, tu rentres pas dans une prison et t'en ressors après avec 5 ans d'expérience donc moi j'ai choisi le 20 parce que j'ai repensé à cette cave à 20 et c'est vrai que le coup de téléphone que j'ai donné à ma mère pour lui dire que j'allais faire cette école là, ça l'a un peu troublé, d'accord tu peux pas faire ça ok bon, on a regardé les écoles elles étaient assez éloignées de la maison, bah c'est parti internat et je suis arrivé dans un lycée viticole et où j'ai rencontré pour la première fois de ma vie des gens en boudoune sans branche mais ouais en gros c'est l'élément déclencheur c'est la cave mais surtout c'est que quand je regarde le choix que j'ai fait pour aller en école, du coup, en bac pro. C'est le meilleur choix que j'ai fait de ma vie. Parce qu'on ne t'en parle pas assez, on ne te le dit pas assez. Mais même si tu ne connais rien à la viticulture, à la chouderie, à plein de choses, on te forme et en fait, ça a créé une passion pour toi.

  • Speaker #0

    Il y a intérêt, une passion.

  • Speaker #1

    Quand je suis allé dans le métier du vin pour la première fois, que j'ai vu la vigne pour la première fois de ma vie, je n'y comprenais rien et je me suis vraiment dit mais qu'est-ce que je fous là ? Parce que le premier stage, tu vas vendanger, il fait chaud, tu as du sucre dans les mains, les guêpes, tu n'es pas habituée. quand tu passes de ta chambre à jouer aux jeux vidéo et à les tailler. Et après, tu t'améliores.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant parce qu'il y a un peu ce stéréotype sur l'univers du vin où même moi, j'ai écrit un roman, il faut être fils d'eux ou fille d'eux.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Bon,

  • Speaker #0

    il y en a qui sont très contents de le dire et on est très heureux pour eux. Mais c'est hyper bien qu'il y ait des parcours comme toi qui montrent que, entre guillemets, la première fois que tu as mis un prix dans une vigne, tu ne savais pas ce que c'était.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. C'est vrai que du coup, on associe beaucoup le monde de l'agriculture à un héritage qu'on reçoit de... de père en fils souvent d'ailleurs. Beaucoup de père en fils. Alors qu'en fait du coup il y a beaucoup dans les classes que j'ai pu voir, ou dans les... Dans les classes, quand je dis les classes, dans les écoles que je peux voir, parce que dans ma classe on avait beaucoup de mixité, beaucoup de gens, mais beaucoup de gens du milieu aussi. Ok. On était très peu à nos palettes, sauf quand on est arrivé en BTS, où là justement il y avait une diversité, où on était moins à être issus du monde viticole, et plus en dehors. Donc en fait tu vois il y a beaucoup de gens qui s'y intéressent, mais plus tard. C'est sûr que du coup, quand t'es fils ou fille de vigneron, t'as tendance à... plus aller dans ces secteurs-là et tu peux pas leur dire qu'ils ont un mauvais choix. Mais par contre, je pense que c'est un point de vue extérieur qui est faux parce qu'en fait, on a l'impression que c'est que pour eux. Moi, j'ai été mis dans leur sac avec eux. Ils m'ont tous pris sous l'oreille. Si je n'étais pas celui qui était... Pourtant, on n'était que deux, trois, pas du monde viticole. Les gars qui étaient dans ma chambre d'internat, Jean-Fabien et Mathieu, que j'ai lus, le deuxième ou troisième week-end après notre rencontre, j'étais chez eux dans leur exploitation à monter sur leur tracteur et... Il y a commencé un vrai lien avec le vin et l'amitié, mais tu vois, en fait, tu n'es pas du tout l'étranger qui arrive.

  • Speaker #0

    Clairement, oui. Mais même moi, dans mon parcours, je me spécialisais très tard dans les vins spiritueux. On était une classe où on avait même plus de filles que de garçons. Après, j'ai fait l'école de commerce, donc peut-être ça a aidé un petit peu, mais ça prouvait qu'on n'était pas obligé d'être un garçon qui est aussi un stéréotype. Et aussi, il y en avait très peu qui étaient issus de familles d'eux. C'était hyper intéressant de se dire, moi, entre guillemets, qui ai une passion, je suis autant légitime que quelqu'un qui a la chance, parce que c'est une chance, il faut le dire, d'avoir une exploitation derrière le go.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr que c'est un petit trésor d'avoir quand même une exploitation et qui nous attend un peu fraîchement. C'est très drôle parce que du coup, quand je dis qu'il y a beaucoup de fils d'eux qui sont par exemple en bac pro et qu'on en retrouve moins en école supérieure, c'est peut-être parce qu'ils repartent direct. Ils arrêtent !

  • Speaker #0

    C'est déjà la voie tracée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est bon, ils savent travailler le vin, ils ont fait la...

  • Speaker #0

    Ils ont pris les bases, c'est bon.

  • Speaker #1

    Depuis qu'ils ont 10 ans, ils sont sur le tracteur, ils travaillent avec papa et maman, ils ne vont pas aller continuer les études, ils vont directement travailler. C'était histoire d'avoir le bac, parce que papa et maman le demandent. Mais par contre, c'est vrai que du coup, on... Parfois, on peut avoir peur que si on n'est pas issu du milieu, on va vite nous fermer les barrières. Par contre, je pense qu'à l'époque, je n'étais pas là pour le vivre, mais d'après ce que j'ai entendu, c'était quand même assez compliqué. C'était peut-être moins compliqué aujourd'hui. Ça pouvait être très compliqué d'être une fille dans le monde du vin, aussi à l'époque, très mal vue, parce qu'on ne vivait pas dans la même époque. Aujourd'hui, c'est hyper ouvert, hyper dynamique, et on a de la chance de pouvoir vivre ça.

  • Speaker #0

    Non, clairement. Tu continues un petit peu ton aventure, arrive le confinement. Oui. Et là, tu te lances sur TikTok ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pourquoi, tout simplement ?

  • Speaker #1

    Pendant le Covid, TikTok, j'étais pas le premier. On a tous regardé TikTok à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on l'a tous exploité,

  • Speaker #1

    les tendances. Ouais, carrément, on a tous été un peu sous ça. Mais en gros, je travaille dans une exploitation viticole en Touraine. Et sur cette exploitation, je faisais à peu près tout, y compris visite et dégustation à ceux qui venaient. Et quand il y a eu Covid, ces gens-là n'étaient plus là. Et je sais pas si toi... tu avais l'occasion de travailler ou tu étais vraiment confiné chez toi. Et moi, j'étais dans les vignes. Donc ça...

  • Speaker #0

    Non, j'étais devant mon ordi à écouter les cours à distance. Horrible.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. Donc en fait, moi, je n'ai pas subi le même confinement. J'étais vraiment assez chanceux. Clairement. J'avais l'impression d'être... Tu sais, sortir de la ville, j'ai le droit. Je vais travailler. Et non, c'était plutôt cool. Et c'est vrai qu'en fait, il manquait ce partage qu'est le vin. Enfin, le vin, pour moi, c'est vraiment beaucoup de partage et beaucoup de liens. Et quand il n'y a plus personne qui vit, et que tu es tout seul dans tes vignes et que tu vois rien, tu as l'impression d'enlever ce truc. Et c'est vrai que du coup, quand je rentrais le soir, il y avait TikTok qui était là, qui attendait. Et c'est vrai que je me suis mis, je m'y suis mis à ce moment-là. Et c'est un peu grâce à quelqu'un qui faisait des vidéos sur le chocolat. Ok. Ça s'appelle la chocolat sève, je crois que ça s'appelle.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est de Lyon en plus. Ouais. Maison Sève, très très bon.

  • Speaker #1

    Il se reconnaîtra et c'est un peu grâce à lui parce que... Du coup, moi, je me baladais sur les réseaux sociaux, enfin sur les réseaux sociaux. Et donc, je tombe sur la vidéo de chocolat sève qui, en gros... montre le Ausha ou un truc comme ça. Moi faut savoir que j'aime pas le chocolat. C'est quelque chose que je ne consomme pas parce que j'aime pas trop, j'essaye de temps en temps mais... Et je tombe là dessus et ça m'interpelle, ça m'intéresse, je vais voir même toutes les autres vidéos qu'il fait, puis après je me suis abonné à lui et j'ai fait waouh.

  • Speaker #0

    J'aime pas le chocolat, je suis abonné, j'ai passé deux heures dessus.

  • Speaker #1

    Et du coup ça m'a donné un peu une petite puce à l'oreille en disant je regarde le vin, s'il y a des trucs qui sont disponibles parce que en fait quand tu connais le métier t'as... enfin tomber dessus, ça t'en fiche un peu. Et je voulais voir s'il y avait des trucs qui existaient et ça n'existait pas. Et je me suis dit, ça serait rigolo de faire 2-3 vidéos. Et tu vois, sans vraiment chercher une notoriété ou chercher un truc qui fonctionne, je voulais vraiment montrer ce que je faisais pendant le Covid.

  • Speaker #0

    Ça a explosé rapidement, non ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ça a mis... C'est ça qui est un peu fou, c'est que ça a mis une semaine. Tu postes ta première vidéo, t'as ta tête... Tu as fait un peu gaffe à la première vidéo en disant « Bonjour, je m'appelle Emile, je vais faire des vidéos sur le vin, donc abonne-toi. » Toi, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Tu as été prise 20 fois.

  • Speaker #1

    Oui, c'était la première vidéo. Je me rappelle, j'avais posé le téléphone sur la table et je faisais le geste de m'asseoir sur la... C'est une entrée de champ. Je m'approche. « Salut, je m'appelle Emile. » J'avais fait un truc comme ça. Et après, j'expliquais vraiment les trucs du vin. Surtout les techniques de vinification, tout ça. Et c'est vrai qu'il y a une vidéo qui a bien fonctionné une semaine après. Et bon, voilà, après, c'est parti très vite. Et du coup, tu passes de 0 à 10 000 abonnés en une soirée. Et ça y est, t'es l'influenceur 20, alors que t'as juste fait une vidéo qui a marché.

  • Speaker #0

    Non, mais ça, c'est vrai. On tape ton nom sur Google, c'est le premier truc qui sort.

  • Speaker #1

    Bah ouais, parce que c'est ça qui est assez...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'en rends compte ? Peut-être un peu plus aujourd'hui, mais pendant le confinement, du coup, tu vois personne. T'as 10 000 abonnés, 20 000, 30 000. T'as conscience de ce que tu postes ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a eu une période où ça allait très très vite pour moi, où tout s'est enchaîné. Donc j'ai pas eu vraiment de prise de conscience tout de suite, je l'ai eu vraiment après. Et en gros, bah en fait, oui, donc toi t'es tout seul dans ton chien à faire des vidéos, et tu vois que ça grimpe les abonnés et tout. Et là, tu peux pas dire le contraire, t'as une adrénaline qui monte. T'es sûr, tu fais toujours plus. J'en postais trois de vidéos par jour, parce que ça marchait bien, j'étais content du truc. Et en fait, du coup, tu rencontres personne, tu vois pas les gens. Et je me rappelle, je faisais même des lives, pour essayer d'avoir une réaction.

  • Speaker #0

    J'espère que tu cherchais pas les cadeaux comme tout le monde.

  • Speaker #1

    Non, mais je sais pas pourquoi. En fait, avec du recul, je me dis pourquoi j'ai fait des lives.

  • Speaker #0

    Tu avais envie peut-être de toucher ta communauté.

  • Speaker #1

    Ouais, d'avoir des vraies réponses ou des vraies questions.

  • Speaker #0

    C'est qu'un chiffre au final, donc c'est hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Ouais. Après, je me demande si je cherchais pas quand même la réaction des gens. Peut-être goûter à ce truc. Peut-être parce que tu calcules pas trop ton coût quand tu fais ça. Et enfin, bref. Et après, il y a eu beaucoup d'enchaînements. On m'a appelé pour faire un livre. On m'a appelé pour plein d'événements. Je suis vite passé sur plusieurs médias, plateau télé, radio, tout ça, sans avoir réellement vu du monde avant. Et c'est vrai qu'après, quand tout ça s'est un peu redescendu, tu rencontres les gens qui te suivent pour de vrai dans la rue, etc., qui t'arrêtent, qui prennent des photos, tout ça. Et en fait, là, tu rencontres du... C'est plus unique que le personnel, quoi. Ouais, c'est assez bouleversant, tu vois. Mais je suis content de l'avoir connu, ce truc-là.

  • Speaker #0

    Tu le vis bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, mais là, c'est... Ça va ? C'était pas non plus le bazar, quoi. Non,

  • Speaker #0

    mais je peux comprendre, le truc est mis, que c'est troublant, enfin...

  • Speaker #1

    Ouais, au début t'es un peu content.

  • Speaker #0

    T'es avec ton téléphone tranquille et puis tu fais des courses, il y a quatre personnes qui te disent « Ah mais c'est toi, je peux comprendre que ça fait bizarre. »

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça fait bizarre au début. Mais j'étais un peu fier quand la première fois on m'a reconnu dans le milieu, j'étais avec ma mère et on m'a reconnu, on a pris une photo, ma mère a fait « Bonne nuit donc ! » J'étais content. Et il y a un moment où je cherchais un peu le regard des gens pour voir si... Et c'est là où t'as une petite tête qui commence à grossir de fur et à mesure et si t'es pas bien dans le milieu. C'était pas bien entouré donc j'ai eu la chance de ma famille, mes amis étaient vraiment là pour te remettre un peu dans le droit chemin. Et en fait tu prends conscience de ce que tu as créé et tu prends du recul. Et oui il y a eu des moments où j'étais assez reconnu dans la rue ou machin mais ça c'est fini maintenant. Et aujourd'hui je suis plutôt on va dire content de savoir que les gens du milieu savent qui je suis. Je suis très content de ne pas avoir à changer avec eux. On n'est plus du tout à toujours la photo maintenant. On parle avec les gens, on parle du milieu. Et c'est vrai que de temps en temps dans la rue on m'arrête mais c'est moins. et mieux. Tu préfères, oui, parce que c'est des vrais échanges plutôt que,

  • Speaker #0

    ah, je l'ai reconnu, il vient de TikTok et je fais ma photo et je m'en vais, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, moi, je suis très heureux et assez fier que, surtout le milieu professionnel ait accepté ce que j'ai fait parce que j'avais qu'une crainte, c'est que ça...

  • Speaker #0

    C'est une vraie question que moi, je me suis posée, c'est la légitimité. Aujourd'hui, on sait, c'est un domaine qui n'est pas très fan, des fois, tout ce qui est technologie et encore plus réseaux sociaux. peur de ne pas être reconnue par tes pairs ?

  • Speaker #1

    Alors, j'y ai pas pensé avant. Je t'avoue que je me suis lancé là-dedans, j'ai fait « Ah, mais peut-être que... » « Peut-être que j'aurai plus de tâches. » « Peut-être que les gens vont penser que je suis un ouf. » Non, j'avais un peu peur, mais quand j'ai fait les premiers salons pro, etc., où je me déplaçais vraiment en tant que visiteur, on a vraiment beaucoup parlé avec moi, on m'a vraiment remercié de ce que j'ai fait, etc. Et il y a eu vraiment un super élan de bienfaisance et surtout de remerciement qui était incroyable. Et là, vraiment, j'étais très content d'avoir beaucoup de gens qui me suivaient, d'avoir fait de la radio, tout ça, etc. C'était trop bien. Mais d'avoir la reconnaissance du métier, je n'en suis pas issu du tout. J'ai appris à aimer ce métier. Et aujourd'hui, c'est vraiment une grosse fierté d'être un peu un représentant du milieu. Oui,

  • Speaker #0

    un porte-parole.

  • Speaker #1

    Et savoir qu'eux ont accepté ça, c'était vraiment ma plus grosse fierté.

  • Speaker #0

    Comme tu disais, tu es un énorme porte-parole. Est-ce que tu as conscience de ça, de la parole que tu peux avoir auprès des jeunes ? Typiquement, moi, mes amis, j'ai beaucoup d'amis qui ne sont pas du milieu du vin. quand je leur annonce des invités qui sont très prestigieux, qui sont meilleurs ouvriers de France et autres qu'on a eu dans le podcast, ne les connaissent pas. Quand je t'ai annoncé, je pense qu'on m'a demandé 50 fois si on pouvait avoir des autographes. Enfin, on te suit même si on ne connaît pas le vin ou on n'aime pas le vin. On apprend à l'aimer avec toi. Je pense que tu as dû créer des vocations, ce qui est trop cool. Mais est-ce que du coup, maintenant, tu ne te dis pas « purée, il faut que je fasse attention à ce que je dis » .

  • Speaker #1

    Après, c'est sûr qu'il faut que tu fasses attention à ce que tu dis maintenant parce que tu es plus écouté qu'auparavant, tu vois. mais j'ai jamais vraiment changé et moi je suis très content de savoir que le terme influenceur il est un peu difficile à se le mettre sur la tête je n'osais vraiment pas le faire au début je voulais faire zéro partenariat par exemple juste pour ne pas avoir l'étiquette influenceur sauf qu'en fait à partir du moment où sur ta photo Instagram tu mets une bouteille d'un tel combien de personnes vont aller voir et même neuf donc en fait tu influences forcément et oui t'as raison il y a beaucoup de personnes qui ont décidé de se diriger dans le monde du vin grâce à ça Et si je peux être influenceur dans ce sens-là, c'est trop bien. Ça te va. Parce que oui, maintenant, j'assume de faire des collaborations rémunérées où je parle plein de trucs sous rémunération, parce que c'est devenu un travail, ça aussi. Mais aussi parler du métier du vin et que ça donne envie de le faire. Oui, j'en reçois des messages de personnes qui ne savaient pas quoi faire et qui se sont lancées dans le métier du vin et qui, aujourd'hui... Je suis parti faire un salon à Bordeaux il n'y a pas longtemps. Il y avait un jeune qui était derrière un stand en train de faire déguster. Donc il m'a reconnu et il était assez... pas tremblant, mais il était assez, pas ému, mais assez troublé de me voir en vrai. Il fait quelque chose, ouais. Et donc, il me propose une dégustation et il me dit un peu sous un ton ému en disant que vraiment, il y a deux ans, il savait vraiment pas quoi faire de sa vie. Il était vraiment perdu. Et aujourd'hui, il s'est lancé dans le monde du vin, il est en stage et il vit sa meilleure vie. Et tu vois, c'était vraiment stylé, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Aujourd'hui, du coup, tu assumes pleinement cette étiquette d'influenceur. Moi, je préfère peut-être créateur contenu, peut-être, parce que c'est vraiment ce que tu crées. Comment ça se répartit dans ta vie aujourd'hui ? Est-ce que c'est… ton activité principale ? Est-ce que tu ne veux pas que ça dépasse ton travail ? Comment tu le vois ?

  • Speaker #1

    Quand c'est arrivé très rapidement, c'est devenu une grosse partie de ma vie privée et de ma vie. Il faut que tu mettes tout en place. Moi, j'avais un métier à plein de temps à côté, où j'étais maître de chez à côté. Et donc, en gros, je faisais à peu près les deux. C'était bien en accord avec le domaine où je travaillais. Et c'est vrai qu'à un moment, ça prenait énormément de place, où il faut que je fasse beaucoup de déplacements, j'ai beaucoup d'autres projets. Le livre, ça prenait énormément de temps. Et en gros, ça prenait beaucoup de place dans ma vie professionnelle. Et là, c'est là qu'une question doit se poser. C'est que tu vas avoir deux métiers à plein temps parce que oui, faire du contenu sur les réseaux sociaux, ça prend énormément de temps. C'est très facile. Enfin, c'est plus facile d'y arriver en haut et c'est très difficile d'y rester.

  • Speaker #0

    Et même quand tu postes un réel ou autre, les gens ne se rendent pas compte de tout ce qu'il y a derrière le montage, l'écriture peut-être, enfin plein de choses qui prennent du temps.

  • Speaker #1

    Oui, mais encore, ça prend du temps, c'est aussi sûr que ça prend du temps, mais ce n'est pas grand-chose par rapport à d'autres qui font vraiment... Mais c'est sûr, quand tu fais ça plus quelque chose d'autre, c'est un peu dur à coupler. Et donc moi, c'est là où je me suis dit, qu'est-ce que je fais ? Et j'ai décidé personnellement de réduire mes réseaux sociaux pour me concentrer sur le métier qui me fait réveiller le matin, qui est faire du vin. J'ai des objectifs dans la vie, j'ai des rêves, des buts, mais qui sont en lien avec le vin et qui ne sont pas en lien avec ce que m'a créé les réseaux sociaux. Et donc, en gros, il faut faire un choix. Donc, au lieu de faire du 50-50, je fais du 20% réseaux sociaux et 80% vin. Et tu vois, tu parlais, pour revenir à ce que tu as dit tout à l'heure, ça fait un petit saut, mais c'est sur la reconnaissance ou la crédibilité envers les gens du métier. Donc, j'ai changé d'exploitation il y a plein de temps pour essayer de réaliser un peu mes rêves, etc. D'aller découvrir plusieurs exploitations méticoles. J'ai fait mon CV, j'ai postulé dans des domaines viticoles. Il y en a un qui m'a accepté, avec qui j'ai travaillé pendant trois mois pendant les pendanges, qui est en Anjou. On a super bien bossé ensemble et c'est très bien. On en reparle aujourd'hui que la première fois, ils ont reçu mon CV. Donc, ils ont reconnu que c'était Émile des réseaux sociaux. Et là, c'était 30 000 questions dans leur tête. Qu'est-ce qu'il veut ? Pourquoi il veut notre exploitation ? Qu'est-ce qu'il a derrière les deux à la tête ? Est-ce qu'il sait vraiment bosser ? Est-ce qu'il connaît vraiment le métier ? Est-ce que c'est pas un... Et en fait, il y a énormément de gens qui se posent beaucoup de questions sur ça. Aujourd'hui, du coup, ils sont contents parce que je n'ai pas pipoté. Mais tu vois, donc tout ça, ça fait un peu peur quand tu veux te lancer là-dedans.

  • Speaker #0

    Et puis, tu peux avoir aussi le côté perverse de « Ah mais trop bien, ils vont nous faire des vidéos, donc de la pub gratuite. »

  • Speaker #1

    Moi aussi, tu vois. Et donc, quand j'ai eu des échanges avec différents vignerons et vignerones, j'ai eu ce côté-là. Ils sont très contents de m'avoir parce que c'est Émile le TikToker. Et à l'inverse, le domaine où je travaille aujourd'hui, c'était « S'il te plaît, on n'en parle pas. » Tu viens chez nous parce qu'on cherche quelqu'un à ton poste.

  • Speaker #0

    Quelqu'un, mais on n'a pas besoin de ton poste.

  • Speaker #1

    On veut ce qui est écrit sur le CV, sur la partie droite et pas sur la petite partie gauche, où il y a marqué... C'est sans intérêt. Voilà, et ça a été vraiment clair avec eux, parce que ça leur faisait vraiment peur. En réalité, ils me l'ont dit, ça leur faisait peur de me faire venir chez eux, parce qu'ils n'ont pas besoin de ça. Ils n'avaient pas envie d'avoir une fausse publicité. Et moi, je leur dis, c'est pas ce que je cherche non plus. Et donc, tu vois, quand je leur ai dit qu'avec eux, moi, les réseaux sociaux, c'est plus que 20% de ma vie...

  • Speaker #0

    Oui, tu prouvais en soi que... tu priorisais ta carrière aujourd'hui dans les vignes plutôt que celle derrière un écran.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Mais pour autant, on va rassurer les gens, tu ne vas pas arrêter. Et c'est quelque chose quand même qui te plaît.

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. C'est toujours quelque chose qui est intéressant, qui est vivant, qui est bien. Et j'ai créé quelque chose qui est cool. Ce serait con d'arrêter. Mais ce n'est plus le moteur de ma vie. Ça n'a jamais été le moteur de ma vie. Ça a été vraiment un bon passage. Je ne pensais pas atteindre ce truc-là. Je l'ai bien utilisé. J'étais content d'avoir vécu ça.

  • Speaker #0

    et aujourd'hui faire du vin c'est ma c'est ta passion pour moi tu l'as dit vite fait auparavant mais je trouve ça quand même assez fou,

  • Speaker #1

    t'as fait un livre c'est fou non ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pensais un jour t'allais écrire un livre ?

  • Speaker #1

    Bah non parce que je le lis pas déjà t'as lu le tien quand même j'espère en fait j'ai jamais vraiment lu de livre auparavant mais sortir un livre ça paraît ça paraît être un truc fou etc mais en fait quand tu regardes Maintenant, tous les influenceurs sortent un bouquin. Tu vas voir.

  • Speaker #0

    Après, il faut bien savoir qu'il écrit aussi. Parce qu'il y en a,

  • Speaker #1

    mais ils n'écrivent pas tout. C'est possible, oui. Mais déjà, ce qui est assez fou de ces affaires, c'est que quand tu fais un livre, ce n'est pas souvent des gens qui ont l'idée de faire un livre qui vont en faire un. On t'appelle souvent pour en faire un. Donc souvent, ceux qui ont fait un livre n'ont jamais eu l'idée au début.

  • Speaker #0

    On t'a contacté, on t'a dit que ça te dirait. Mais tu n'avais jamais eu cette idée de toi, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Non, mais je n'ai même jamais pensé. Je veux dire, c'est... écrire, lire, tout ça, c'est pas du tout ce que je fais dans mes habitudes. Et c'est vrai que la première fois qu'on m'a contacté, c'est une grosse maison d'édition qui faisait un peu peur. On m'a parlé de ce projet là. J'ai fait oui, attendez, je réfléchis et j'ai raccroché. J'ai appelé ma cousine qui travaille dans l'édition, qui était attachée de presse dans une maison d'édition pour lui expliquer. Allô, aide-moi. Elle m'a dit Emile, je ne veux pas te faire peur, mais il y a ton nom aussi qui est sur le bureau du patron de l'édition. Et donc j'ai eu le choix entre les deux et j'ai choisi de travailler avec ma cousine dans la petite maison d'édition qui est des Équateurs. Et quand je dis petite, je ne dis pas petite en autorité. Ton premier contact,

  • Speaker #0

    c'était un peu plus petit.

  • Speaker #1

    Voilà, et je souhaitais faire un truc un peu plus confiné, un peu plus humain. Et du coup, ma cousine est devenue mon attachée de presse au final. De quoi ? On a fait ça ensemble, on est un peu comme chien et chat tous les deux. C'était cool d'avoir fait ça. Donc oui, sortir un livre, c'était très très compliqué. Parce que c'était un an où tous les soirs, j'avais l'impression de rendre une dissertation tous les soirs. Et oui,

  • Speaker #0

    parce que quand t'as jamais écrit, t'es devant ton ordi et pour écrire ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, on te guide. Ce que la première maison d'édition m'avait proposé, c'était un peu ça. Prends-nous un truc, on verra si c'est bien. Et là, c'était vraiment en mode... On est parti au début sur quelque chose et on est viré de cap. On est parti sur complètement autre chose après. Au milieu, on a changé des choses. Donc au final, on a décidé de faire un livre guide où c'est comme si tu venais avec moi pour les vinifications pendant un an. Vigne et chais, d'ailleurs. Parce qu'en gros, tu vois, dans le livre du vin, on essaie souvent d'expliquer comment faire du vin de manière générale. Et il y a tellement de façons de faire du vin que tu ne peux pas tout mettre. Donc moi, je dis au pire, moi, je montre comment j'en fais. Peut-être que ce n'est pas la meilleure façon de le faire, mais au moins, c'est un bon premier guide. Et c'est vrai que la partie la plus compliquée, c'était la partie un peu... Tout ce qu'on a un peu raconté entre moi et moi au début là. Il fallait l'écrire aussi pour montrer que je suis pas ici du monde viticole, pour donner aux autres l'envie de se lancer. Ça j'ai pas réussi à l'écrire. Et ma cousine elle a pris son téléphone, dictaphone, on a passé 5 heures dans un bar, on a parlé, et on a réécrit ce que j'ai dit.

  • Speaker #0

    Non mais je comprends. Petite question, t'avais pas eu peur de faire zéro vente ? Enfin je...

  • Speaker #1

    Si. Non mais...

  • Speaker #0

    Je me dis, une vidéo qui fonctionne pas... Les vidéos, c'est tellement éphémère, ces tendances, tu te dis, c'est pas grave. Très bien, livre, même ta grand-mère est consciente de ce que c'est, tu vois ce que je veux dire. Et moi, j'aurais hyper peur, je me dirais, si j'ai trois ventes, je vais en acheter moi-même. Je vais perdre quelque chose.

  • Speaker #1

    Après, là, ce qui est bien, c'est que même si tu fais que trois ventes, tu as eu des sûretés financières avant. Oui, bien sûr. Quand tu signes, tu signes un contrat, ou tu es payé avant que le livre sorte quand même. Et après, tu as des pourcentages en fonction des ventes que tu négocies. Déjà, tu ne pars pas à Bredouille. Même si tu fais 0 vente, ce qui est très rare. Et oui, moi, j'avais surtout peur que les premières séances de dédicaces, il n'y ait personne. Je me dis parce que oui, OK, j'ai fait des vidéos sur TikTok, mais je ne me sentais pas aussi crédible que ça pour être avec un livre.

  • Speaker #0

    Le public sur TikTok va être le même public aussi à acheter un livre.

  • Speaker #1

    Oui, puis je ne sais pas. Ça, c'est cette peur-là du nouveau qui était plus là.

  • Speaker #0

    Ça s'est bien passé au final.

  • Speaker #1

    Oui, ça s'est bien passé. On a bien vendu le livre. On a fait 10 000 ventes, si jamais tu voulais le savoir. On pensait pas, on voulait faire... Au début on estimait entre 2 et 4 milles, vente. Ok. Et en fait le truc le plus important c'est quand tu fais un livre, en gros chaque année il y a une rentrée libraire. Et c'est le moment où en fait il y a des agents, je sais pas vraiment si c'est des agents, mais il y a une trentaine de personnes qui viennent à la recherche des livres, tu leur expliques ton livre et eux ils vont aller voir les libraires pour leur dire... Pour le promouvoir. Tiens, lui il y a lui qui va sortir cette année, est-ce que tu le vends en librairie ? Et eux, ah ouais ça m'intéresserait bien,

  • Speaker #0

    je sais pas si on peut être référencés...

  • Speaker #1

    Et donc là moi j'étais face à... à 30 personnes que je connaissais pas en fast time et vas-y explique-nous ton explique nous le livre donc moi je voyais les patrons la maison d'édition lucie ma cousine et je vais me démerder face à 30 personnes pour vendre mon livre alors qu'ils ont déjà écouté son livre dans la semaine fois avec des gens qui ont peut-être sorti une dizaine d'océans et c'est ça qui en fait qu'a fait que si tu ne situe loupe là c'est à des chances de ne pas avoir c'est non c'est plus vendre son livre que sur Amazon ça marche moins bien que de l'avoir en librairie et c'est là où j'ai plutôt bien réussi et c'est ce qui a fait que mon livre était bien référencé tu veux en faire un deuxième ou c'était bien ?

  • Speaker #0

    non l'expérience fait pas un plaisir un livre c'est cool,

  • Speaker #1

    l'expérience était incroyable, c'était génial je suis très heureux et même très j'ai fait un livre, c'est bon je ne vais pas prétendre à pouvoir écrire chacun son métier,

  • Speaker #0

    chacun ses choses tu parles beaucoup de la notion d'accompagnement c'est hyper important parce que quand on t'exploses entre guillemets, t'es tout seul, même je pense que t'as eu un soutien de ta famille mais ils s'y connaissent pas trop, c'est assez méconnu, est-ce qu'aujourd'hui t'es accompagné par une agence ou tu t'essayes tout seul, tu en parles à ta famille ?

  • Speaker #1

    Je suis tout seul.

  • Speaker #0

    Et ça se passe bien, t'as pas de soucis ?

  • Speaker #1

    Non, non, j'ai pas vraiment de soucis, au début même quand j'étais tout seul et j'étais bombardé de mails ou ça arrivait très vite. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est que t'as tellement d'argent.

  • Speaker #1

    Ouais, là c'était un peu dur, j'y ai réfléchi à ce moment-là, est-ce que j'embauche pas quelqu'un qui... Est-ce que t'es obligé de créer une entreprise déjà ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Parce que sinon, on va toquer chez toi avec... T'es obligée de créer une entreprise. Et en fait, je pouvais, si vous voulez, embaucher quelqu'un qui s'occupait de tout ça. Oui,

  • Speaker #0

    il y a tant de choses. Ou signer en agence.

  • Speaker #1

    Ou signer en agence. Je m'étais renseigné, tout honnêtement. Et j'ai fait le choix de ne pas que ça devienne mon métier principal du coup. Oui,

  • Speaker #0

    parce que peut-être, oui, on n'aurait pas... obligé mais on t'aurait montré que ça serait bien que tu continues parce qu'ils ont leur gagne-pain aussi.

  • Speaker #1

    Voilà donc en fait quand tu deviens le gagne-pain d'une agence, si toi tu es du jour au demain tu dis j'ai pas envie de faire de partenariat ce mois-ci parce que ça bosse beaucoup le domaine, s'ils sont pas d'accord avec toi l'agence c'est bon bah non.

  • Speaker #0

    Oui t'as signé.

  • Speaker #1

    Voilà tu nous dois de l'argent techniquement enfin c'est un truc comme ça et donc moi je voulais pas du tout rentrer dans ce cercle là. Aujourd'hui quand je fais des partenariats

  • Speaker #0

    Je demande pas réellement d'avis. Je sais à peu près ce que j'ai envie de faire. Quand je reçois des mails, je sais à peu près ce que je veux et ce que je veux pas. Je peux demander conseil à ma copine, à mes amis. Mais généralement, c'est plus ma copine qui est au courant de ce que je reçois que par mail. Mais sinon...

  • Speaker #1

    C'est très chaud, on peut le dire. Non,

  • Speaker #0

    non, mais c'est parce que du coup, c'est bien aussi de montrer un peu ce que tu reçois. Parce que tu peux voir aussi des fois que tu reçois des trucs légers.

  • Speaker #1

    Petite curiosité. Est-ce que... tu reçois des choses, tu te dis c'est pas possible.

  • Speaker #0

    J'ai un top 3. Tu peux nous partager. J'ai un top 3. On va dire que dans les 3 choses les plus ridicules mais extraordinaires que j'ai pu recevoir donc que j'ai refusé, la première c'était Ninja Warrior. D'accord. J'ai refusé mais je me dis, ça aurait pu être très beau. Pour faire grémer mes potes. J'ai refusé parce que à ce moment-là on sortait le livre et ma cousine m'a dit c'est hors de question. C'est hors de question. Tu te backliftes pas comme ça, c'est pas possible. Deuxième, c'était l'amour est dans le prêt. C'était l'amour est dans le prêt. Je n'y avais pas pensé,

  • Speaker #1

    je suis en fait...

  • Speaker #0

    Non, je sais pas. Il voulait peut-être ingénier les candidats.

  • Speaker #1

    Il y aurait plein d'êtres.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être, mais... La de 200 manches, vraiment, ça serait dans la ligne éditoriale. Non, et puis le dernier, le truc le plus agressant, c'était être prétendant pour les princes et les princesses de l'amour.

  • Speaker #1

    Ah ouais mais c'est... En fait on voulait juste ton image quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ça c'était les trucs les plus... What the fuck quoi. J'avais la personne au téléphone, elle m'avait appelé...

  • Speaker #1

    Ah oui, ça va jusqu'au...

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    mais elle me disait...

  • Speaker #0

    On ne sait jamais... On n'a jamais eu de vigneron dans l'émission... Ah oui, tout de même,

  • Speaker #1

    j'irais.

  • Speaker #0

    C'est de l'argent facile, tout ça, c'était... Et du coup après quand tu n'es pas bien accompagné ou que tu ne fais pas attention à... Parce que là tu reçois tout ça, tu te dis oui c'est de l'argent facile, oui je suis sur internet, je suis connu. Et donc là, il faut vraiment être bien entouré pour faire les bons choix et ne pas se tromper. Aujourd'hui, je ne regrette pas du tout.

  • Speaker #1

    Ok, bon ça va. Peut-être Ninja Warrior, on te verra l'année prochaine.

  • Speaker #0

    À la rigueur, c'était rigolo si j'avais fait. Ça va être trop bien pour l'instant.

  • Speaker #1

    Mais j'avoue, les princes et les princesses, je ne comprends pas pourquoi.

  • Speaker #0

    Non, non, non, non plus. Mais tu vois, par exemple, là, c'est rigolo de dire ça.

  • Speaker #1

    Quand même, il y a une conscience derrière à se dire, parce que surtout TikTok, il y a beaucoup de jeunes qui ont explosé ou autre. C'est... peut être dangereux au final.

  • Speaker #0

    Imagine ce que moi, j'ai reçu en étant majeur, en étant conscient des choses. Quand tu vois toutes les personnes qui sont mineures, plus beaucoup de filles mineures deviennent aussi influenceuses qui quittent l'école et qui peuvent être...

  • Speaker #1

    Et qui sont proches des enfants.

  • Speaker #0

    Surtout reçues un message par quelqu'un de maillot. Tu vas être payé ou autre. Et qui peuvent se faire avoir.

  • Speaker #1

    Non, mais clairement. Je voulais faire une petite aparté parce que je trouvais important sur le harcèlement parce que tu es quand même exposé. ça va t'en as pas trop est-ce que tu...

  • Speaker #0

    à moi que je reçois le harcèlement ?

  • Speaker #1

    ça va ? c'était que de l'amour ? non mais oui et non mais quand t'es projeté t'es plus qu'une image entre guillemets donc les gens derrière leur écran c'est assez facile de critiquer ou de dire ce qu'ils pensent et notamment sur les jeunes je trouve ça hyper important de leur dire que c'est pas parce qu'on est derrière son écran qu'on peut se permettre de tout dire, derrière il y a un humain et toi par exemple ça peut impacter ton métier ouais en fait c'est juste que les premiers messages

  • Speaker #0

    ils font un peu mal. Mais quand... En fait, c'est bizarre parce qu'il y a des moments où sur les 100 messages que tu reçois, il y a peut-être 3 qui vont être nuls.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    peut-être sur ça. C'est les 3 que tu vas retenir parce que la minorité l'emporte à chaque fois. C'est bizarre. Et alors que quand t'arrives à te dire t'en as quand même 97 qui sont bien. Oui, qui sont positifs. Oui, les autres. Et en fait, dans les messages que... Franchement, dans les commentaires que j'ai pu recevoir, les messages, je ne sais pas si c'est de la chance ou pas, mais je n'ai jamais vraiment reçu de messages très... très méchant ou très... De la méchanceté gratuite, etc. Moi, personnellement, le harcèlement, je ne le subis pas du tout. Ce serait vraiment nul de ma part de dire que oui, nous les... Non, ce n'est pas vrai du tout. Par contre, oui, je vois beaucoup ce que je consomme des réseaux sociaux et je vois vraiment la méchanceté qu'il peut y avoir sur les applications. Et ouais, c'est là où justement, c'est dangereux et où on est trop exposé, peut-être trop jeune où on ne se rend pas compte de ce que tu fais, surtout aux autres. Internet parce que finalement les influenceurs les gens qui ont beaucoup d'abonnés sont beaucoup plus stable ils ont ils ont là ils sont préparés ils ont reçoivent énormément des messages par jour et voilà ils ont une équipe ils ont du monde derrière eux quand tu es toi toute seule chez toi et que tu reçois 25 messages de mec qui t'insulte et qui te réprimande t'as pas la même force mentale que quelqu'un qui est accompagné d'une équipe et là c'est hyper dangereux

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter du col à venir ? Est-ce que tu aimerais avoir ton domaine par exemple ?

  • Speaker #0

    Bah ouais, je pense que tu dis ça à beaucoup de gens, ils vont te dire oui. Non, oui, on va dire que c'est des objectifs, des buts dans la vie. Si ça ne se fait pas, moi, là, j'essaye d'entreprendre justement des choses pour essayer de m'enrichir énormément. Donc, je vais essayer d'apprendre chez un tel et chez un tel pour essayer de me former réellement. J'ai un but, c'est d'avoir une exploitation viticole parce que c'est ce que j'aimerais avoir dans ma vie, etc. Si ce n'est pas réalisable et si ça ne se réalise pas, ce ne sera pas un échec, mais ça sera comme ça. et ne devait pas se faire et qu'il ya autre chose voilà et puis si je finis par apparaître si je travaille toujours dans le vin mais que ça c'est pas finalement cette finalité là ça sera toujours un bonheur de faire ce métier là mais c'est vrai que quand elle est l'objectif d'aimer et les attendre et aimer découvrir juste pas moi d'autres régions ou même partir à l'étranger parce que je m'étais resté du coup dans ta région de prédilection ouais bah du coup j'ai fait beaucoup de stages plutôt j'ai fait des stages donc bordelais à hambourgogne j'ai fait un stage en république tchèque mais c'est vrai que j'ai travaillé donc six ans dans le que ça fait presque sept ans dans le val de loire ouais je suis pas du tout fermé à aller ailleurs chez beaucoup de régions que j'aime bien l'étranger aussi franchement

  • Speaker #1

    je suis pas du tout fermé bon bah super merci beaucoup pour finir on a une petite question est ce que tu peux nous parler d'une petite expérience que tu as vécu qui est lié au vin qui t'a marqué ça peut être une dégustation un moment partagé une petite anecdote

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, t'envis tous les jours des expériences ou des anecdotes.

  • Speaker #1

    Des fois, c'est des trucs marquants, ça peut être une première dégustation.

  • Speaker #0

    Peut-être raconter ça, c'est peut-être pas très gai, mais je suis en seconde générale au lycée Viticole à Amboise. Je dois chercher mon premier stage. Mon premier stage, je le fais dans un domaine viticole en Bourgogne, je ne le cite pas. Et j'y vais pour la première fois, je me retrouve, en plus on a eu un accident de la route sur le chemin. J'ai vu un taxi m'emmener en Bourgogne, parce que mes parents sont partis avec la pâtisserie. Et je me retrouve en fin fond de la Bourgogne, avec une famille que je ne connais pas, où je dors dans une maison, qui est un peu plus loin, où il n'y a pas vraiment de chauffage. On me récupère le matin, on me dit pause le soir. J'ai 16-17 ans, je dois me faire à manger, c'était la taille. On venait me chercher le matin. J'ai petit déj ou j'ai pas petit déj, c'est pas leur problème. On va dans les vignes, on taille, etc. Tu tailles mal, t'es un con, tu machin. C'était vraiment très dur. Et du coup, je suis rentré, etc. J'ai vraiment vécu une expérience un peu nulle à chier. Et je suis rentré. Et dans la semaine au lycée, on a fait quoi ? Deux semaines de stage. Semaine d'après, je rentre au lycée. La CPE me convoque. J'ai rendez-vous avec le directeur de la CPE parce que mon maître de stage a appelé en disant que ça se passait très mal et qu'il ne me voulait plus.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, il m'a demandé si c'était passé. Moi, je ne comprenais pas. Et j'étais là, putain, et en fait, moi dans ma tête, c'est là, mais qu'est-ce que je fais dans ce monde-là ? Ça fait peur. Qu'est-ce que je fais là ? Et je rassure ceux qui écoutent ça, c'est une expérience mauvaise qui peut arriver à plusieurs personnes, mais c'est très rare, c'est la seule que j'ai vécue. Et j'aurais pu faire le choix de trouver un autre maître de stage ou aller autre part. Et bien j'ai décidé de changer la donne, de convaincre le... Ok. Ouais, ouais, ouais. J'ai décidé, je l'ai appelé pour lui dire que j'allais me saisir, que j'allais lui montrer que j'étais là. pour ça. J'ai fini par être même dans la maison familiale. Apprendre les petits déjeuners avec eux le midi, le soir, on mange ensemble, etc. Et ça s'est plutôt bien fini. Aujourd'hui, je leur en veux toujours de m'avoir fait vivre ce moment qui est un peu chiant parce que quand tu connais pas le milieu, tu peux être nul. J'ai été nul, c'est vrai. J'ai peut-être taillé leur vigne. Ils n'ont pas fait de raisin pendant 15 ans, ça se trouve, j'en sais rien. C'est ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Tu auras peut-être un procès.

  • Speaker #0

    Mais j'ai fait le choix, moi, perso, d'y retourner, de plier le dos et de faire le truc. Et au final, tu vois, ça m'a servi. Et aujourd'hui, c'est ma raison de vivre. Il ne faut pas forcément rester sur sa première impression.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on ne peut pas mieux finir.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    oui. Et pour nos auditeurs, je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    Merci.

Description

📢 Dans cet épisode, nous recevons Émile Coddens, alias "Le Vigneron de TikTok" ! 🍷🎥


Émile est un vigneron passionné qui a su casser les codes en partageant son métier et sa vision du vin sur les réseaux sociaux. Comment s’est-il lancé sur TikTok ? Quelle est sa perception de la communication digitale dans le monde viticole ? Quels sont les défis du vigneron d’aujourd’hui ? Il nous partage son parcours, ses anecdotes et sa vision du futur du vin.


🎙 Bonne écoute et santé ! 🥂


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur le podcast 3 verts 1 micro et aujourd'hui on a le plaisir de recevoir Emile Caudin, bonjour !

  • Speaker #1

    Bonjour Mélis !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux rapidement te présenter pour nos auditeurs au cas où si on ne connaît pas ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, je m'appelle Emile Caudin, j'ai 27 ans, je cherche à devenir vigneron et en gros je fais des vidéos sur les réseaux sociaux en particulier sur TikTok où je me suis fait connaître, où j'explique le métier de vigneron dans sa globalité. en espérant que je puisse rendre le métier un peu plus connu ou essayer de rendre ça un peu moins élitiste. Ok,

  • Speaker #0

    super. Donc avant d'échanger sur ton parcours et un petit peu ta vision du vin, on a une petite tradition dans notre podcast, c'est une dégustation d'un vin. Aujourd'hui, comme je t'ai dit, je pense que tu es un expert des vins français. Du coup, je suis allée un petit peu à l'étranger. On est sur un vin blanc qui est du piémont. On est sur un vin blanc alors que le piémont d'habitude est quand même connu pour le rouge. Donc on découvre la Spinetta, le Bertoda de 2003. Et on est sur un cépage. Le timaroso.

  • Speaker #1

    Que je ne connais pas. D'accord,

  • Speaker #0

    c'est un cépage italien. Entre guillemets, c'est très connu pour des aromatances de poire mûre, de pêche blanche et un petit peu de fleurs sauvages. On est sur une petite note normalement de minéralité et quelques touches d'herbe séchée.

  • Speaker #1

    Pour le moment, ça sent très bon déjà.

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    super. Ouais, t'as raison. C'est un peu sur le fruit. Mais le fruit très mûr, par contre. C'est ça, ouais. On sent qu'on est... Après, du coup, le cépage, je ne le connais pas. Donc, je n'ai pas vraiment de tiroir dans ma tête qui va me rappeler certains arômes. Mais en tout cas, ça sent très bon. C'est même très sympa.

  • Speaker #0

    Sachant, je trouve qu'on l'a découvert avec mes acolytes lors d'un petit voyage dans le Piedmont en Italie. Et moi, je l'ai trouvé très intéressant parce que c'est un vin blanc déjà.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Ils s'y mettent de plus en plus, ils cherchent un peu la fraîcheur. Et là, je trouve qu'il est quand même très équilibré. Il a une glaisière amertume, mais qui ne gêne pas trop.

  • Speaker #1

    Ouais, puis moi, j'aime bien l'amertume aussi. C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc je le trouve très intéressant.

  • Speaker #1

    Ouais, parce que ce qui est très drôle, c'est qu'il n'a pas du tout le goût de l'odeur. En gros, quand il sent, il sent vraiment le côté très mûr, très riche, presque un peu foin. Et en bouche, on est beaucoup plus sur la légèreté, la fraîcheur, la minéralité. Sympa.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une petite idée d'accord ? Tu le conseillerais avec quoi ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas facile à dire parce qu'en gros, moi, ce que j'aime bien dire, c'est que les vins peuvent aller avec tout en fonction de chaque palais. C'est bien d'ordonner ou de dire des choses en fonction des accords qui fonctionnent généralement beaucoup. On va plutôt dire que moi, ce que je mettrais personnellement, j'irais plus sur des trucs assez simples. Moi, j'aime bien boire du vin avec des gens que j'aime bien pour n'importe quelle occasion, n'importe quel plat. Je ne vais pas mettre ça non plus avec des choses très costaudes. Si un petit poisson, très sympa. C'est ce que j'allais dire aussi. J'aime bien le bar juste au four avec un filet d'huile d'olive et du poivre et du sel. C'est simple. Voilà, ça marche très bien.

  • Speaker #0

    Donc du coup, si on t'écoute, tu es un petit peu plus entre guillemets team je choisis le vin parce qu'il me plaît. et secondaire entre guillemets ce qu'on va manger ou tu peux te dire du rouge parce que j'aime ce rouge c'est pas grave ce que je vais manger ou tu fais quand même attention ?

  • Speaker #1

    Ouais en gros quand tu manges en fait il faut pas penser qu'au vin directement, généralement quand t'as une bonne bouteille qui t'attend etc t'as déjà réfléchi à ce que tu veux mettre en face mais voilà en fait moi quand je cuisine parce que du coup j'aime bien cuisiner, je le fais assez souvent je pense pas tout de suite à mettre une bouteille en face et c'est souvent au feeling dernière minute qu'est-ce qu'on pourrait consommer en même temps j'ai la chance d'avoir une cave petite cave chez moi où j'ai des bouteilles accessibles. Et les plus grosses bouteilles que je garde, j'essaie de les mettre dans une cave beaucoup plus éloignée parce que sinon je vais avoir la main après trop... Voilà, je vais trop y aller. Et par contre, ouais, quand il y a une bouteille de vin, l'imagination vient plus sur la cuisine et après je cherche la bouteille quand même. Ok, oui, oui. Plus que l'inverse. Parce que voilà, le vin, c'est vraiment quelque chose que tu accompagnes aussi et tu viens sublimer un plat plus que tu viens sublimer le vin avec un repas, quoi. Ok,

  • Speaker #0

    hyper intéressant. Donc aujourd'hui, comme tu l'as dit, tu es vigneron.

  • Speaker #1

    Je cherche à le devenir, voilà.

  • Speaker #0

    Tu cherches à le devenir, voilà. J'ai cherché un petit peu. C'est parti d'un héritage d'une cave, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Alors, héritage d'une cave troglodyte. Je n'ai pas hérité d'une exploitation, mais vraiment d'une cave où on dispose des bouteilles. C'est vrai que quand j'étais plus jeune, à l'âge de 15 ans, je crois, à peu près, j'ai perdu mon grand-père, qui était quelqu'un de très important pour moi. Il était assez jeune, il avait 55 ans. Et un cancer, du coup, l'a fait disparaître. Mais au-delà de ça, c'était quelqu'un qui aimait la vie, qui aimait beaucoup le partage, les amis, la famille, tout. Y compris le vin. Et bon, je ne sais pas, peut-être qu'être une personne de 55 ans à l'époque, la réussite, c'était d'avoir une carte troglodyte avec des bouteilles dedans. Et moi, je ne comprenais pas trop ça à l'époque. Et c'est vrai, quand il est décédé, c'est ce qu'il m'a donné en héritage. Et quand tu as 15 ans avec des bouteilles de vin dans une carte, tu ne sais pas trop quoi en faire. Je t'avoue que tu vois plein de bouteilles avec des étiquettes assez anciennes, avec de la poussière dessus, des ardoises avec de la craie marquée Meursault, Pommard, et toi, tu es là, je ne sais pas du tout ce que c'est. Et puis voilà, on continue sa vie. Mais ça a été la graine qui a été mise dans mon cerveau sans que je le veuille.

  • Speaker #0

    Tu continues ton chemin dans tes études classiques. Et tu te rends compte que ce n'est peut-être pas ce qui te correspond.

  • Speaker #1

    Oui, et du coup, c'est peut-être un message qu'on peut donner à beaucoup de jeunes à cet âge-là. Que la formation qu'on a suivie quand on est jeune, c'est d'aller en général, comme beaucoup. Moi, j'étais en seconde générale quand j'ai appris la mort de mon grand-père. Et c'est vrai que je ne me sentais pas réellement à ma place. Parce que oui, il faut le dire, quand tu n'es pas bon à l'école, ce n'est pas facile. Moi, je n'étais pas mauvais. J'avais mes 14 de moyenne, j'étais très content, mais quand tu ne te sens pas dans ton élément, quand tu ne te sens pas vraiment dans le même rythme que tout le monde, tu décroches un peu. Et quand tu es largué, tu es largué. Il y a un moment où tu as raté une étape en maths, les maths avancent, tu dois suivre avec. Et moi, je n'arrivais pas à trouver mon chemin. Et après, ma moyenne descendait au fur et à mesure. Il faut que tu fasses un choix après entre S, ES et L. Je crois que ce n'est plus trop le cas maintenant. Non,

  • Speaker #0

    mais je suis de la team aussi où on a choisi notre bac.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Voilà. aucun des trois ne me voulait aussi déjà. Je ne voulais pas faire STMG sans manquer de respect à la filière. Donc je ne savais pas vraiment quoi faire. Et surtout qu'en fait, on ne te parle pas de bac pro. C'est ça le problème. Quand tu entends parler de bac pro, tu as l'impression que c'est pour ceux qui sont en difficulté scolaire et qui n'ont pas le choix.

  • Speaker #0

    On va les mettre dans un métier comme ça, ils sont sûrs, alors que pas du tout, c'est des passions.

  • Speaker #1

    C'est ça qu'il faut comprendre, c'est une formation sur un métier que tu as le droit de commencer, mais pas finir, oublier. t'es pas obligé de la finir, tu rentres pas dans une prison et t'en ressors après avec 5 ans d'expérience donc moi j'ai choisi le 20 parce que j'ai repensé à cette cave à 20 et c'est vrai que le coup de téléphone que j'ai donné à ma mère pour lui dire que j'allais faire cette école là, ça l'a un peu troublé, d'accord tu peux pas faire ça ok bon, on a regardé les écoles elles étaient assez éloignées de la maison, bah c'est parti internat et je suis arrivé dans un lycée viticole et où j'ai rencontré pour la première fois de ma vie des gens en boudoune sans branche mais ouais en gros c'est l'élément déclencheur c'est la cave mais surtout c'est que quand je regarde le choix que j'ai fait pour aller en école, du coup, en bac pro. C'est le meilleur choix que j'ai fait de ma vie. Parce qu'on ne t'en parle pas assez, on ne te le dit pas assez. Mais même si tu ne connais rien à la viticulture, à la chouderie, à plein de choses, on te forme et en fait, ça a créé une passion pour toi.

  • Speaker #0

    Il y a intérêt, une passion.

  • Speaker #1

    Quand je suis allé dans le métier du vin pour la première fois, que j'ai vu la vigne pour la première fois de ma vie, je n'y comprenais rien et je me suis vraiment dit mais qu'est-ce que je fous là ? Parce que le premier stage, tu vas vendanger, il fait chaud, tu as du sucre dans les mains, les guêpes, tu n'es pas habituée. quand tu passes de ta chambre à jouer aux jeux vidéo et à les tailler. Et après, tu t'améliores.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant parce qu'il y a un peu ce stéréotype sur l'univers du vin où même moi, j'ai écrit un roman, il faut être fils d'eux ou fille d'eux.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Bon,

  • Speaker #0

    il y en a qui sont très contents de le dire et on est très heureux pour eux. Mais c'est hyper bien qu'il y ait des parcours comme toi qui montrent que, entre guillemets, la première fois que tu as mis un prix dans une vigne, tu ne savais pas ce que c'était.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. C'est vrai que du coup, on associe beaucoup le monde de l'agriculture à un héritage qu'on reçoit de... de père en fils souvent d'ailleurs. Beaucoup de père en fils. Alors qu'en fait du coup il y a beaucoup dans les classes que j'ai pu voir, ou dans les... Dans les classes, quand je dis les classes, dans les écoles que je peux voir, parce que dans ma classe on avait beaucoup de mixité, beaucoup de gens, mais beaucoup de gens du milieu aussi. Ok. On était très peu à nos palettes, sauf quand on est arrivé en BTS, où là justement il y avait une diversité, où on était moins à être issus du monde viticole, et plus en dehors. Donc en fait tu vois il y a beaucoup de gens qui s'y intéressent, mais plus tard. C'est sûr que du coup, quand t'es fils ou fille de vigneron, t'as tendance à... plus aller dans ces secteurs-là et tu peux pas leur dire qu'ils ont un mauvais choix. Mais par contre, je pense que c'est un point de vue extérieur qui est faux parce qu'en fait, on a l'impression que c'est que pour eux. Moi, j'ai été mis dans leur sac avec eux. Ils m'ont tous pris sous l'oreille. Si je n'étais pas celui qui était... Pourtant, on n'était que deux, trois, pas du monde viticole. Les gars qui étaient dans ma chambre d'internat, Jean-Fabien et Mathieu, que j'ai lus, le deuxième ou troisième week-end après notre rencontre, j'étais chez eux dans leur exploitation à monter sur leur tracteur et... Il y a commencé un vrai lien avec le vin et l'amitié, mais tu vois, en fait, tu n'es pas du tout l'étranger qui arrive.

  • Speaker #0

    Clairement, oui. Mais même moi, dans mon parcours, je me spécialisais très tard dans les vins spiritueux. On était une classe où on avait même plus de filles que de garçons. Après, j'ai fait l'école de commerce, donc peut-être ça a aidé un petit peu, mais ça prouvait qu'on n'était pas obligé d'être un garçon qui est aussi un stéréotype. Et aussi, il y en avait très peu qui étaient issus de familles d'eux. C'était hyper intéressant de se dire, moi, entre guillemets, qui ai une passion, je suis autant légitime que quelqu'un qui a la chance, parce que c'est une chance, il faut le dire, d'avoir une exploitation derrière le go.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr que c'est un petit trésor d'avoir quand même une exploitation et qui nous attend un peu fraîchement. C'est très drôle parce que du coup, quand je dis qu'il y a beaucoup de fils d'eux qui sont par exemple en bac pro et qu'on en retrouve moins en école supérieure, c'est peut-être parce qu'ils repartent direct. Ils arrêtent !

  • Speaker #0

    C'est déjà la voie tracée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est bon, ils savent travailler le vin, ils ont fait la...

  • Speaker #0

    Ils ont pris les bases, c'est bon.

  • Speaker #1

    Depuis qu'ils ont 10 ans, ils sont sur le tracteur, ils travaillent avec papa et maman, ils ne vont pas aller continuer les études, ils vont directement travailler. C'était histoire d'avoir le bac, parce que papa et maman le demandent. Mais par contre, c'est vrai que du coup, on... Parfois, on peut avoir peur que si on n'est pas issu du milieu, on va vite nous fermer les barrières. Par contre, je pense qu'à l'époque, je n'étais pas là pour le vivre, mais d'après ce que j'ai entendu, c'était quand même assez compliqué. C'était peut-être moins compliqué aujourd'hui. Ça pouvait être très compliqué d'être une fille dans le monde du vin, aussi à l'époque, très mal vue, parce qu'on ne vivait pas dans la même époque. Aujourd'hui, c'est hyper ouvert, hyper dynamique, et on a de la chance de pouvoir vivre ça.

  • Speaker #0

    Non, clairement. Tu continues un petit peu ton aventure, arrive le confinement. Oui. Et là, tu te lances sur TikTok ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pourquoi, tout simplement ?

  • Speaker #1

    Pendant le Covid, TikTok, j'étais pas le premier. On a tous regardé TikTok à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on l'a tous exploité,

  • Speaker #1

    les tendances. Ouais, carrément, on a tous été un peu sous ça. Mais en gros, je travaille dans une exploitation viticole en Touraine. Et sur cette exploitation, je faisais à peu près tout, y compris visite et dégustation à ceux qui venaient. Et quand il y a eu Covid, ces gens-là n'étaient plus là. Et je sais pas si toi... tu avais l'occasion de travailler ou tu étais vraiment confiné chez toi. Et moi, j'étais dans les vignes. Donc ça...

  • Speaker #0

    Non, j'étais devant mon ordi à écouter les cours à distance. Horrible.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. Donc en fait, moi, je n'ai pas subi le même confinement. J'étais vraiment assez chanceux. Clairement. J'avais l'impression d'être... Tu sais, sortir de la ville, j'ai le droit. Je vais travailler. Et non, c'était plutôt cool. Et c'est vrai qu'en fait, il manquait ce partage qu'est le vin. Enfin, le vin, pour moi, c'est vraiment beaucoup de partage et beaucoup de liens. Et quand il n'y a plus personne qui vit, et que tu es tout seul dans tes vignes et que tu vois rien, tu as l'impression d'enlever ce truc. Et c'est vrai que du coup, quand je rentrais le soir, il y avait TikTok qui était là, qui attendait. Et c'est vrai que je me suis mis, je m'y suis mis à ce moment-là. Et c'est un peu grâce à quelqu'un qui faisait des vidéos sur le chocolat. Ok. Ça s'appelle la chocolat sève, je crois que ça s'appelle.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est de Lyon en plus. Ouais. Maison Sève, très très bon.

  • Speaker #1

    Il se reconnaîtra et c'est un peu grâce à lui parce que... Du coup, moi, je me baladais sur les réseaux sociaux, enfin sur les réseaux sociaux. Et donc, je tombe sur la vidéo de chocolat sève qui, en gros... montre le Ausha ou un truc comme ça. Moi faut savoir que j'aime pas le chocolat. C'est quelque chose que je ne consomme pas parce que j'aime pas trop, j'essaye de temps en temps mais... Et je tombe là dessus et ça m'interpelle, ça m'intéresse, je vais voir même toutes les autres vidéos qu'il fait, puis après je me suis abonné à lui et j'ai fait waouh.

  • Speaker #0

    J'aime pas le chocolat, je suis abonné, j'ai passé deux heures dessus.

  • Speaker #1

    Et du coup ça m'a donné un peu une petite puce à l'oreille en disant je regarde le vin, s'il y a des trucs qui sont disponibles parce que en fait quand tu connais le métier t'as... enfin tomber dessus, ça t'en fiche un peu. Et je voulais voir s'il y avait des trucs qui existaient et ça n'existait pas. Et je me suis dit, ça serait rigolo de faire 2-3 vidéos. Et tu vois, sans vraiment chercher une notoriété ou chercher un truc qui fonctionne, je voulais vraiment montrer ce que je faisais pendant le Covid.

  • Speaker #0

    Ça a explosé rapidement, non ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ça a mis... C'est ça qui est un peu fou, c'est que ça a mis une semaine. Tu postes ta première vidéo, t'as ta tête... Tu as fait un peu gaffe à la première vidéo en disant « Bonjour, je m'appelle Emile, je vais faire des vidéos sur le vin, donc abonne-toi. » Toi, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Tu as été prise 20 fois.

  • Speaker #1

    Oui, c'était la première vidéo. Je me rappelle, j'avais posé le téléphone sur la table et je faisais le geste de m'asseoir sur la... C'est une entrée de champ. Je m'approche. « Salut, je m'appelle Emile. » J'avais fait un truc comme ça. Et après, j'expliquais vraiment les trucs du vin. Surtout les techniques de vinification, tout ça. Et c'est vrai qu'il y a une vidéo qui a bien fonctionné une semaine après. Et bon, voilà, après, c'est parti très vite. Et du coup, tu passes de 0 à 10 000 abonnés en une soirée. Et ça y est, t'es l'influenceur 20, alors que t'as juste fait une vidéo qui a marché.

  • Speaker #0

    Non, mais ça, c'est vrai. On tape ton nom sur Google, c'est le premier truc qui sort.

  • Speaker #1

    Bah ouais, parce que c'est ça qui est assez...

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'en rends compte ? Peut-être un peu plus aujourd'hui, mais pendant le confinement, du coup, tu vois personne. T'as 10 000 abonnés, 20 000, 30 000. T'as conscience de ce que tu postes ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a eu une période où ça allait très très vite pour moi, où tout s'est enchaîné. Donc j'ai pas eu vraiment de prise de conscience tout de suite, je l'ai eu vraiment après. Et en gros, bah en fait, oui, donc toi t'es tout seul dans ton chien à faire des vidéos, et tu vois que ça grimpe les abonnés et tout. Et là, tu peux pas dire le contraire, t'as une adrénaline qui monte. T'es sûr, tu fais toujours plus. J'en postais trois de vidéos par jour, parce que ça marchait bien, j'étais content du truc. Et en fait, du coup, tu rencontres personne, tu vois pas les gens. Et je me rappelle, je faisais même des lives, pour essayer d'avoir une réaction.

  • Speaker #0

    J'espère que tu cherchais pas les cadeaux comme tout le monde.

  • Speaker #1

    Non, mais je sais pas pourquoi. En fait, avec du recul, je me dis pourquoi j'ai fait des lives.

  • Speaker #0

    Tu avais envie peut-être de toucher ta communauté.

  • Speaker #1

    Ouais, d'avoir des vraies réponses ou des vraies questions.

  • Speaker #0

    C'est qu'un chiffre au final, donc c'est hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Ouais. Après, je me demande si je cherchais pas quand même la réaction des gens. Peut-être goûter à ce truc. Peut-être parce que tu calcules pas trop ton coût quand tu fais ça. Et enfin, bref. Et après, il y a eu beaucoup d'enchaînements. On m'a appelé pour faire un livre. On m'a appelé pour plein d'événements. Je suis vite passé sur plusieurs médias, plateau télé, radio, tout ça, sans avoir réellement vu du monde avant. Et c'est vrai qu'après, quand tout ça s'est un peu redescendu, tu rencontres les gens qui te suivent pour de vrai dans la rue, etc., qui t'arrêtent, qui prennent des photos, tout ça. Et en fait, là, tu rencontres du... C'est plus unique que le personnel, quoi. Ouais, c'est assez bouleversant, tu vois. Mais je suis content de l'avoir connu, ce truc-là.

  • Speaker #0

    Tu le vis bien ?

  • Speaker #1

    Ouais, mais là, c'est... Ça va ? C'était pas non plus le bazar, quoi. Non,

  • Speaker #0

    mais je peux comprendre, le truc est mis, que c'est troublant, enfin...

  • Speaker #1

    Ouais, au début t'es un peu content.

  • Speaker #0

    T'es avec ton téléphone tranquille et puis tu fais des courses, il y a quatre personnes qui te disent « Ah mais c'est toi, je peux comprendre que ça fait bizarre. »

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai que ça fait bizarre au début. Mais j'étais un peu fier quand la première fois on m'a reconnu dans le milieu, j'étais avec ma mère et on m'a reconnu, on a pris une photo, ma mère a fait « Bonne nuit donc ! » J'étais content. Et il y a un moment où je cherchais un peu le regard des gens pour voir si... Et c'est là où t'as une petite tête qui commence à grossir de fur et à mesure et si t'es pas bien dans le milieu. C'était pas bien entouré donc j'ai eu la chance de ma famille, mes amis étaient vraiment là pour te remettre un peu dans le droit chemin. Et en fait tu prends conscience de ce que tu as créé et tu prends du recul. Et oui il y a eu des moments où j'étais assez reconnu dans la rue ou machin mais ça c'est fini maintenant. Et aujourd'hui je suis plutôt on va dire content de savoir que les gens du milieu savent qui je suis. Je suis très content de ne pas avoir à changer avec eux. On n'est plus du tout à toujours la photo maintenant. On parle avec les gens, on parle du milieu. Et c'est vrai que de temps en temps dans la rue on m'arrête mais c'est moins. et mieux. Tu préfères, oui, parce que c'est des vrais échanges plutôt que,

  • Speaker #0

    ah, je l'ai reconnu, il vient de TikTok et je fais ma photo et je m'en vais, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, moi, je suis très heureux et assez fier que, surtout le milieu professionnel ait accepté ce que j'ai fait parce que j'avais qu'une crainte, c'est que ça...

  • Speaker #0

    C'est une vraie question que moi, je me suis posée, c'est la légitimité. Aujourd'hui, on sait, c'est un domaine qui n'est pas très fan, des fois, tout ce qui est technologie et encore plus réseaux sociaux. peur de ne pas être reconnue par tes pairs ?

  • Speaker #1

    Alors, j'y ai pas pensé avant. Je t'avoue que je me suis lancé là-dedans, j'ai fait « Ah, mais peut-être que... » « Peut-être que j'aurai plus de tâches. » « Peut-être que les gens vont penser que je suis un ouf. » Non, j'avais un peu peur, mais quand j'ai fait les premiers salons pro, etc., où je me déplaçais vraiment en tant que visiteur, on a vraiment beaucoup parlé avec moi, on m'a vraiment remercié de ce que j'ai fait, etc. Et il y a eu vraiment un super élan de bienfaisance et surtout de remerciement qui était incroyable. Et là, vraiment, j'étais très content d'avoir beaucoup de gens qui me suivaient, d'avoir fait de la radio, tout ça, etc. C'était trop bien. Mais d'avoir la reconnaissance du métier, je n'en suis pas issu du tout. J'ai appris à aimer ce métier. Et aujourd'hui, c'est vraiment une grosse fierté d'être un peu un représentant du milieu. Oui,

  • Speaker #0

    un porte-parole.

  • Speaker #1

    Et savoir qu'eux ont accepté ça, c'était vraiment ma plus grosse fierté.

  • Speaker #0

    Comme tu disais, tu es un énorme porte-parole. Est-ce que tu as conscience de ça, de la parole que tu peux avoir auprès des jeunes ? Typiquement, moi, mes amis, j'ai beaucoup d'amis qui ne sont pas du milieu du vin. quand je leur annonce des invités qui sont très prestigieux, qui sont meilleurs ouvriers de France et autres qu'on a eu dans le podcast, ne les connaissent pas. Quand je t'ai annoncé, je pense qu'on m'a demandé 50 fois si on pouvait avoir des autographes. Enfin, on te suit même si on ne connaît pas le vin ou on n'aime pas le vin. On apprend à l'aimer avec toi. Je pense que tu as dû créer des vocations, ce qui est trop cool. Mais est-ce que du coup, maintenant, tu ne te dis pas « purée, il faut que je fasse attention à ce que je dis » .

  • Speaker #1

    Après, c'est sûr qu'il faut que tu fasses attention à ce que tu dis maintenant parce que tu es plus écouté qu'auparavant, tu vois. mais j'ai jamais vraiment changé et moi je suis très content de savoir que le terme influenceur il est un peu difficile à se le mettre sur la tête je n'osais vraiment pas le faire au début je voulais faire zéro partenariat par exemple juste pour ne pas avoir l'étiquette influenceur sauf qu'en fait à partir du moment où sur ta photo Instagram tu mets une bouteille d'un tel combien de personnes vont aller voir et même neuf donc en fait tu influences forcément et oui t'as raison il y a beaucoup de personnes qui ont décidé de se diriger dans le monde du vin grâce à ça Et si je peux être influenceur dans ce sens-là, c'est trop bien. Ça te va. Parce que oui, maintenant, j'assume de faire des collaborations rémunérées où je parle plein de trucs sous rémunération, parce que c'est devenu un travail, ça aussi. Mais aussi parler du métier du vin et que ça donne envie de le faire. Oui, j'en reçois des messages de personnes qui ne savaient pas quoi faire et qui se sont lancées dans le métier du vin et qui, aujourd'hui... Je suis parti faire un salon à Bordeaux il n'y a pas longtemps. Il y avait un jeune qui était derrière un stand en train de faire déguster. Donc il m'a reconnu et il était assez... pas tremblant, mais il était assez, pas ému, mais assez troublé de me voir en vrai. Il fait quelque chose, ouais. Et donc, il me propose une dégustation et il me dit un peu sous un ton ému en disant que vraiment, il y a deux ans, il savait vraiment pas quoi faire de sa vie. Il était vraiment perdu. Et aujourd'hui, il s'est lancé dans le monde du vin, il est en stage et il vit sa meilleure vie. Et tu vois, c'était vraiment stylé, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. Aujourd'hui, du coup, tu assumes pleinement cette étiquette d'influenceur. Moi, je préfère peut-être créateur contenu, peut-être, parce que c'est vraiment ce que tu crées. Comment ça se répartit dans ta vie aujourd'hui ? Est-ce que c'est… ton activité principale ? Est-ce que tu ne veux pas que ça dépasse ton travail ? Comment tu le vois ?

  • Speaker #1

    Quand c'est arrivé très rapidement, c'est devenu une grosse partie de ma vie privée et de ma vie. Il faut que tu mettes tout en place. Moi, j'avais un métier à plein de temps à côté, où j'étais maître de chez à côté. Et donc, en gros, je faisais à peu près les deux. C'était bien en accord avec le domaine où je travaillais. Et c'est vrai qu'à un moment, ça prenait énormément de place, où il faut que je fasse beaucoup de déplacements, j'ai beaucoup d'autres projets. Le livre, ça prenait énormément de temps. Et en gros, ça prenait beaucoup de place dans ma vie professionnelle. Et là, c'est là qu'une question doit se poser. C'est que tu vas avoir deux métiers à plein temps parce que oui, faire du contenu sur les réseaux sociaux, ça prend énormément de temps. C'est très facile. Enfin, c'est plus facile d'y arriver en haut et c'est très difficile d'y rester.

  • Speaker #0

    Et même quand tu postes un réel ou autre, les gens ne se rendent pas compte de tout ce qu'il y a derrière le montage, l'écriture peut-être, enfin plein de choses qui prennent du temps.

  • Speaker #1

    Oui, mais encore, ça prend du temps, c'est aussi sûr que ça prend du temps, mais ce n'est pas grand-chose par rapport à d'autres qui font vraiment... Mais c'est sûr, quand tu fais ça plus quelque chose d'autre, c'est un peu dur à coupler. Et donc moi, c'est là où je me suis dit, qu'est-ce que je fais ? Et j'ai décidé personnellement de réduire mes réseaux sociaux pour me concentrer sur le métier qui me fait réveiller le matin, qui est faire du vin. J'ai des objectifs dans la vie, j'ai des rêves, des buts, mais qui sont en lien avec le vin et qui ne sont pas en lien avec ce que m'a créé les réseaux sociaux. Et donc, en gros, il faut faire un choix. Donc, au lieu de faire du 50-50, je fais du 20% réseaux sociaux et 80% vin. Et tu vois, tu parlais, pour revenir à ce que tu as dit tout à l'heure, ça fait un petit saut, mais c'est sur la reconnaissance ou la crédibilité envers les gens du métier. Donc, j'ai changé d'exploitation il y a plein de temps pour essayer de réaliser un peu mes rêves, etc. D'aller découvrir plusieurs exploitations méticoles. J'ai fait mon CV, j'ai postulé dans des domaines viticoles. Il y en a un qui m'a accepté, avec qui j'ai travaillé pendant trois mois pendant les pendanges, qui est en Anjou. On a super bien bossé ensemble et c'est très bien. On en reparle aujourd'hui que la première fois, ils ont reçu mon CV. Donc, ils ont reconnu que c'était Émile des réseaux sociaux. Et là, c'était 30 000 questions dans leur tête. Qu'est-ce qu'il veut ? Pourquoi il veut notre exploitation ? Qu'est-ce qu'il a derrière les deux à la tête ? Est-ce qu'il sait vraiment bosser ? Est-ce qu'il connaît vraiment le métier ? Est-ce que c'est pas un... Et en fait, il y a énormément de gens qui se posent beaucoup de questions sur ça. Aujourd'hui, du coup, ils sont contents parce que je n'ai pas pipoté. Mais tu vois, donc tout ça, ça fait un peu peur quand tu veux te lancer là-dedans.

  • Speaker #0

    Et puis, tu peux avoir aussi le côté perverse de « Ah mais trop bien, ils vont nous faire des vidéos, donc de la pub gratuite. »

  • Speaker #1

    Moi aussi, tu vois. Et donc, quand j'ai eu des échanges avec différents vignerons et vignerones, j'ai eu ce côté-là. Ils sont très contents de m'avoir parce que c'est Émile le TikToker. Et à l'inverse, le domaine où je travaille aujourd'hui, c'était « S'il te plaît, on n'en parle pas. » Tu viens chez nous parce qu'on cherche quelqu'un à ton poste.

  • Speaker #0

    Quelqu'un, mais on n'a pas besoin de ton poste.

  • Speaker #1

    On veut ce qui est écrit sur le CV, sur la partie droite et pas sur la petite partie gauche, où il y a marqué... C'est sans intérêt. Voilà, et ça a été vraiment clair avec eux, parce que ça leur faisait vraiment peur. En réalité, ils me l'ont dit, ça leur faisait peur de me faire venir chez eux, parce qu'ils n'ont pas besoin de ça. Ils n'avaient pas envie d'avoir une fausse publicité. Et moi, je leur dis, c'est pas ce que je cherche non plus. Et donc, tu vois, quand je leur ai dit qu'avec eux, moi, les réseaux sociaux, c'est plus que 20% de ma vie...

  • Speaker #0

    Oui, tu prouvais en soi que... tu priorisais ta carrière aujourd'hui dans les vignes plutôt que celle derrière un écran.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Mais pour autant, on va rassurer les gens, tu ne vas pas arrêter. Et c'est quelque chose quand même qui te plaît.

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. C'est toujours quelque chose qui est intéressant, qui est vivant, qui est bien. Et j'ai créé quelque chose qui est cool. Ce serait con d'arrêter. Mais ce n'est plus le moteur de ma vie. Ça n'a jamais été le moteur de ma vie. Ça a été vraiment un bon passage. Je ne pensais pas atteindre ce truc-là. Je l'ai bien utilisé. J'étais content d'avoir vécu ça.

  • Speaker #0

    et aujourd'hui faire du vin c'est ma c'est ta passion pour moi tu l'as dit vite fait auparavant mais je trouve ça quand même assez fou,

  • Speaker #1

    t'as fait un livre c'est fou non ?

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pensais un jour t'allais écrire un livre ?

  • Speaker #1

    Bah non parce que je le lis pas déjà t'as lu le tien quand même j'espère en fait j'ai jamais vraiment lu de livre auparavant mais sortir un livre ça paraît ça paraît être un truc fou etc mais en fait quand tu regardes Maintenant, tous les influenceurs sortent un bouquin. Tu vas voir.

  • Speaker #0

    Après, il faut bien savoir qu'il écrit aussi. Parce qu'il y en a,

  • Speaker #1

    mais ils n'écrivent pas tout. C'est possible, oui. Mais déjà, ce qui est assez fou de ces affaires, c'est que quand tu fais un livre, ce n'est pas souvent des gens qui ont l'idée de faire un livre qui vont en faire un. On t'appelle souvent pour en faire un. Donc souvent, ceux qui ont fait un livre n'ont jamais eu l'idée au début.

  • Speaker #0

    On t'a contacté, on t'a dit que ça te dirait. Mais tu n'avais jamais eu cette idée de toi, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Non, mais je n'ai même jamais pensé. Je veux dire, c'est... écrire, lire, tout ça, c'est pas du tout ce que je fais dans mes habitudes. Et c'est vrai que la première fois qu'on m'a contacté, c'est une grosse maison d'édition qui faisait un peu peur. On m'a parlé de ce projet là. J'ai fait oui, attendez, je réfléchis et j'ai raccroché. J'ai appelé ma cousine qui travaille dans l'édition, qui était attachée de presse dans une maison d'édition pour lui expliquer. Allô, aide-moi. Elle m'a dit Emile, je ne veux pas te faire peur, mais il y a ton nom aussi qui est sur le bureau du patron de l'édition. Et donc j'ai eu le choix entre les deux et j'ai choisi de travailler avec ma cousine dans la petite maison d'édition qui est des Équateurs. Et quand je dis petite, je ne dis pas petite en autorité. Ton premier contact,

  • Speaker #0

    c'était un peu plus petit.

  • Speaker #1

    Voilà, et je souhaitais faire un truc un peu plus confiné, un peu plus humain. Et du coup, ma cousine est devenue mon attachée de presse au final. De quoi ? On a fait ça ensemble, on est un peu comme chien et chat tous les deux. C'était cool d'avoir fait ça. Donc oui, sortir un livre, c'était très très compliqué. Parce que c'était un an où tous les soirs, j'avais l'impression de rendre une dissertation tous les soirs. Et oui,

  • Speaker #0

    parce que quand t'as jamais écrit, t'es devant ton ordi et pour écrire ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, on te guide. Ce que la première maison d'édition m'avait proposé, c'était un peu ça. Prends-nous un truc, on verra si c'est bien. Et là, c'était vraiment en mode... On est parti au début sur quelque chose et on est viré de cap. On est parti sur complètement autre chose après. Au milieu, on a changé des choses. Donc au final, on a décidé de faire un livre guide où c'est comme si tu venais avec moi pour les vinifications pendant un an. Vigne et chais, d'ailleurs. Parce qu'en gros, tu vois, dans le livre du vin, on essaie souvent d'expliquer comment faire du vin de manière générale. Et il y a tellement de façons de faire du vin que tu ne peux pas tout mettre. Donc moi, je dis au pire, moi, je montre comment j'en fais. Peut-être que ce n'est pas la meilleure façon de le faire, mais au moins, c'est un bon premier guide. Et c'est vrai que la partie la plus compliquée, c'était la partie un peu... Tout ce qu'on a un peu raconté entre moi et moi au début là. Il fallait l'écrire aussi pour montrer que je suis pas ici du monde viticole, pour donner aux autres l'envie de se lancer. Ça j'ai pas réussi à l'écrire. Et ma cousine elle a pris son téléphone, dictaphone, on a passé 5 heures dans un bar, on a parlé, et on a réécrit ce que j'ai dit.

  • Speaker #0

    Non mais je comprends. Petite question, t'avais pas eu peur de faire zéro vente ? Enfin je...

  • Speaker #1

    Si. Non mais...

  • Speaker #0

    Je me dis, une vidéo qui fonctionne pas... Les vidéos, c'est tellement éphémère, ces tendances, tu te dis, c'est pas grave. Très bien, livre, même ta grand-mère est consciente de ce que c'est, tu vois ce que je veux dire. Et moi, j'aurais hyper peur, je me dirais, si j'ai trois ventes, je vais en acheter moi-même. Je vais perdre quelque chose.

  • Speaker #1

    Après, là, ce qui est bien, c'est que même si tu fais que trois ventes, tu as eu des sûretés financières avant. Oui, bien sûr. Quand tu signes, tu signes un contrat, ou tu es payé avant que le livre sorte quand même. Et après, tu as des pourcentages en fonction des ventes que tu négocies. Déjà, tu ne pars pas à Bredouille. Même si tu fais 0 vente, ce qui est très rare. Et oui, moi, j'avais surtout peur que les premières séances de dédicaces, il n'y ait personne. Je me dis parce que oui, OK, j'ai fait des vidéos sur TikTok, mais je ne me sentais pas aussi crédible que ça pour être avec un livre.

  • Speaker #0

    Le public sur TikTok va être le même public aussi à acheter un livre.

  • Speaker #1

    Oui, puis je ne sais pas. Ça, c'est cette peur-là du nouveau qui était plus là.

  • Speaker #0

    Ça s'est bien passé au final.

  • Speaker #1

    Oui, ça s'est bien passé. On a bien vendu le livre. On a fait 10 000 ventes, si jamais tu voulais le savoir. On pensait pas, on voulait faire... Au début on estimait entre 2 et 4 milles, vente. Ok. Et en fait le truc le plus important c'est quand tu fais un livre, en gros chaque année il y a une rentrée libraire. Et c'est le moment où en fait il y a des agents, je sais pas vraiment si c'est des agents, mais il y a une trentaine de personnes qui viennent à la recherche des livres, tu leur expliques ton livre et eux ils vont aller voir les libraires pour leur dire... Pour le promouvoir. Tiens, lui il y a lui qui va sortir cette année, est-ce que tu le vends en librairie ? Et eux, ah ouais ça m'intéresserait bien,

  • Speaker #0

    je sais pas si on peut être référencés...

  • Speaker #1

    Et donc là moi j'étais face à... à 30 personnes que je connaissais pas en fast time et vas-y explique-nous ton explique nous le livre donc moi je voyais les patrons la maison d'édition lucie ma cousine et je vais me démerder face à 30 personnes pour vendre mon livre alors qu'ils ont déjà écouté son livre dans la semaine fois avec des gens qui ont peut-être sorti une dizaine d'océans et c'est ça qui en fait qu'a fait que si tu ne situe loupe là c'est à des chances de ne pas avoir c'est non c'est plus vendre son livre que sur Amazon ça marche moins bien que de l'avoir en librairie et c'est là où j'ai plutôt bien réussi et c'est ce qui a fait que mon livre était bien référencé tu veux en faire un deuxième ou c'était bien ?

  • Speaker #0

    non l'expérience fait pas un plaisir un livre c'est cool,

  • Speaker #1

    l'expérience était incroyable, c'était génial je suis très heureux et même très j'ai fait un livre, c'est bon je ne vais pas prétendre à pouvoir écrire chacun son métier,

  • Speaker #0

    chacun ses choses tu parles beaucoup de la notion d'accompagnement c'est hyper important parce que quand on t'exploses entre guillemets, t'es tout seul, même je pense que t'as eu un soutien de ta famille mais ils s'y connaissent pas trop, c'est assez méconnu, est-ce qu'aujourd'hui t'es accompagné par une agence ou tu t'essayes tout seul, tu en parles à ta famille ?

  • Speaker #1

    Je suis tout seul.

  • Speaker #0

    Et ça se passe bien, t'as pas de soucis ?

  • Speaker #1

    Non, non, j'ai pas vraiment de soucis, au début même quand j'étais tout seul et j'étais bombardé de mails ou ça arrivait très vite. C'est ça,

  • Speaker #0

    c'est que t'as tellement d'argent.

  • Speaker #1

    Ouais, là c'était un peu dur, j'y ai réfléchi à ce moment-là, est-ce que j'embauche pas quelqu'un qui... Est-ce que t'es obligé de créer une entreprise déjà ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Parce que sinon, on va toquer chez toi avec... T'es obligée de créer une entreprise. Et en fait, je pouvais, si vous voulez, embaucher quelqu'un qui s'occupait de tout ça. Oui,

  • Speaker #0

    il y a tant de choses. Ou signer en agence.

  • Speaker #1

    Ou signer en agence. Je m'étais renseigné, tout honnêtement. Et j'ai fait le choix de ne pas que ça devienne mon métier principal du coup. Oui,

  • Speaker #0

    parce que peut-être, oui, on n'aurait pas... obligé mais on t'aurait montré que ça serait bien que tu continues parce qu'ils ont leur gagne-pain aussi.

  • Speaker #1

    Voilà donc en fait quand tu deviens le gagne-pain d'une agence, si toi tu es du jour au demain tu dis j'ai pas envie de faire de partenariat ce mois-ci parce que ça bosse beaucoup le domaine, s'ils sont pas d'accord avec toi l'agence c'est bon bah non.

  • Speaker #0

    Oui t'as signé.

  • Speaker #1

    Voilà tu nous dois de l'argent techniquement enfin c'est un truc comme ça et donc moi je voulais pas du tout rentrer dans ce cercle là. Aujourd'hui quand je fais des partenariats

  • Speaker #0

    Je demande pas réellement d'avis. Je sais à peu près ce que j'ai envie de faire. Quand je reçois des mails, je sais à peu près ce que je veux et ce que je veux pas. Je peux demander conseil à ma copine, à mes amis. Mais généralement, c'est plus ma copine qui est au courant de ce que je reçois que par mail. Mais sinon...

  • Speaker #1

    C'est très chaud, on peut le dire. Non,

  • Speaker #0

    non, mais c'est parce que du coup, c'est bien aussi de montrer un peu ce que tu reçois. Parce que tu peux voir aussi des fois que tu reçois des trucs légers.

  • Speaker #1

    Petite curiosité. Est-ce que... tu reçois des choses, tu te dis c'est pas possible.

  • Speaker #0

    J'ai un top 3. Tu peux nous partager. J'ai un top 3. On va dire que dans les 3 choses les plus ridicules mais extraordinaires que j'ai pu recevoir donc que j'ai refusé, la première c'était Ninja Warrior. D'accord. J'ai refusé mais je me dis, ça aurait pu être très beau. Pour faire grémer mes potes. J'ai refusé parce que à ce moment-là on sortait le livre et ma cousine m'a dit c'est hors de question. C'est hors de question. Tu te backliftes pas comme ça, c'est pas possible. Deuxième, c'était l'amour est dans le prêt. C'était l'amour est dans le prêt. Je n'y avais pas pensé,

  • Speaker #1

    je suis en fait...

  • Speaker #0

    Non, je sais pas. Il voulait peut-être ingénier les candidats.

  • Speaker #1

    Il y aurait plein d'êtres.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être, mais... La de 200 manches, vraiment, ça serait dans la ligne éditoriale. Non, et puis le dernier, le truc le plus agressant, c'était être prétendant pour les princes et les princesses de l'amour.

  • Speaker #1

    Ah ouais mais c'est... En fait on voulait juste ton image quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, ça c'était les trucs les plus... What the fuck quoi. J'avais la personne au téléphone, elle m'avait appelé...

  • Speaker #1

    Ah oui, ça va jusqu'au...

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    mais elle me disait...

  • Speaker #0

    On ne sait jamais... On n'a jamais eu de vigneron dans l'émission... Ah oui, tout de même,

  • Speaker #1

    j'irais.

  • Speaker #0

    C'est de l'argent facile, tout ça, c'était... Et du coup après quand tu n'es pas bien accompagné ou que tu ne fais pas attention à... Parce que là tu reçois tout ça, tu te dis oui c'est de l'argent facile, oui je suis sur internet, je suis connu. Et donc là, il faut vraiment être bien entouré pour faire les bons choix et ne pas se tromper. Aujourd'hui, je ne regrette pas du tout.

  • Speaker #1

    Ok, bon ça va. Peut-être Ninja Warrior, on te verra l'année prochaine.

  • Speaker #0

    À la rigueur, c'était rigolo si j'avais fait. Ça va être trop bien pour l'instant.

  • Speaker #1

    Mais j'avoue, les princes et les princesses, je ne comprends pas pourquoi.

  • Speaker #0

    Non, non, non, non plus. Mais tu vois, par exemple, là, c'est rigolo de dire ça.

  • Speaker #1

    Quand même, il y a une conscience derrière à se dire, parce que surtout TikTok, il y a beaucoup de jeunes qui ont explosé ou autre. C'est... peut être dangereux au final.

  • Speaker #0

    Imagine ce que moi, j'ai reçu en étant majeur, en étant conscient des choses. Quand tu vois toutes les personnes qui sont mineures, plus beaucoup de filles mineures deviennent aussi influenceuses qui quittent l'école et qui peuvent être...

  • Speaker #1

    Et qui sont proches des enfants.

  • Speaker #0

    Surtout reçues un message par quelqu'un de maillot. Tu vas être payé ou autre. Et qui peuvent se faire avoir.

  • Speaker #1

    Non, mais clairement. Je voulais faire une petite aparté parce que je trouvais important sur le harcèlement parce que tu es quand même exposé. ça va t'en as pas trop est-ce que tu...

  • Speaker #0

    à moi que je reçois le harcèlement ?

  • Speaker #1

    ça va ? c'était que de l'amour ? non mais oui et non mais quand t'es projeté t'es plus qu'une image entre guillemets donc les gens derrière leur écran c'est assez facile de critiquer ou de dire ce qu'ils pensent et notamment sur les jeunes je trouve ça hyper important de leur dire que c'est pas parce qu'on est derrière son écran qu'on peut se permettre de tout dire, derrière il y a un humain et toi par exemple ça peut impacter ton métier ouais en fait c'est juste que les premiers messages

  • Speaker #0

    ils font un peu mal. Mais quand... En fait, c'est bizarre parce qu'il y a des moments où sur les 100 messages que tu reçois, il y a peut-être 3 qui vont être nuls.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    peut-être sur ça. C'est les 3 que tu vas retenir parce que la minorité l'emporte à chaque fois. C'est bizarre. Et alors que quand t'arrives à te dire t'en as quand même 97 qui sont bien. Oui, qui sont positifs. Oui, les autres. Et en fait, dans les messages que... Franchement, dans les commentaires que j'ai pu recevoir, les messages, je ne sais pas si c'est de la chance ou pas, mais je n'ai jamais vraiment reçu de messages très... très méchant ou très... De la méchanceté gratuite, etc. Moi, personnellement, le harcèlement, je ne le subis pas du tout. Ce serait vraiment nul de ma part de dire que oui, nous les... Non, ce n'est pas vrai du tout. Par contre, oui, je vois beaucoup ce que je consomme des réseaux sociaux et je vois vraiment la méchanceté qu'il peut y avoir sur les applications. Et ouais, c'est là où justement, c'est dangereux et où on est trop exposé, peut-être trop jeune où on ne se rend pas compte de ce que tu fais, surtout aux autres. Internet parce que finalement les influenceurs les gens qui ont beaucoup d'abonnés sont beaucoup plus stable ils ont ils ont là ils sont préparés ils ont reçoivent énormément des messages par jour et voilà ils ont une équipe ils ont du monde derrière eux quand tu es toi toute seule chez toi et que tu reçois 25 messages de mec qui t'insulte et qui te réprimande t'as pas la même force mentale que quelqu'un qui est accompagné d'une équipe et là c'est hyper dangereux

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter du col à venir ? Est-ce que tu aimerais avoir ton domaine par exemple ?

  • Speaker #0

    Bah ouais, je pense que tu dis ça à beaucoup de gens, ils vont te dire oui. Non, oui, on va dire que c'est des objectifs, des buts dans la vie. Si ça ne se fait pas, moi, là, j'essaye d'entreprendre justement des choses pour essayer de m'enrichir énormément. Donc, je vais essayer d'apprendre chez un tel et chez un tel pour essayer de me former réellement. J'ai un but, c'est d'avoir une exploitation viticole parce que c'est ce que j'aimerais avoir dans ma vie, etc. Si ce n'est pas réalisable et si ça ne se réalise pas, ce ne sera pas un échec, mais ça sera comme ça. et ne devait pas se faire et qu'il ya autre chose voilà et puis si je finis par apparaître si je travaille toujours dans le vin mais que ça c'est pas finalement cette finalité là ça sera toujours un bonheur de faire ce métier là mais c'est vrai que quand elle est l'objectif d'aimer et les attendre et aimer découvrir juste pas moi d'autres régions ou même partir à l'étranger parce que je m'étais resté du coup dans ta région de prédilection ouais bah du coup j'ai fait beaucoup de stages plutôt j'ai fait des stages donc bordelais à hambourgogne j'ai fait un stage en république tchèque mais c'est vrai que j'ai travaillé donc six ans dans le que ça fait presque sept ans dans le val de loire ouais je suis pas du tout fermé à aller ailleurs chez beaucoup de régions que j'aime bien l'étranger aussi franchement

  • Speaker #1

    je suis pas du tout fermé bon bah super merci beaucoup pour finir on a une petite question est ce que tu peux nous parler d'une petite expérience que tu as vécu qui est lié au vin qui t'a marqué ça peut être une dégustation un moment partagé une petite anecdote

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, t'envis tous les jours des expériences ou des anecdotes.

  • Speaker #1

    Des fois, c'est des trucs marquants, ça peut être une première dégustation.

  • Speaker #0

    Peut-être raconter ça, c'est peut-être pas très gai, mais je suis en seconde générale au lycée Viticole à Amboise. Je dois chercher mon premier stage. Mon premier stage, je le fais dans un domaine viticole en Bourgogne, je ne le cite pas. Et j'y vais pour la première fois, je me retrouve, en plus on a eu un accident de la route sur le chemin. J'ai vu un taxi m'emmener en Bourgogne, parce que mes parents sont partis avec la pâtisserie. Et je me retrouve en fin fond de la Bourgogne, avec une famille que je ne connais pas, où je dors dans une maison, qui est un peu plus loin, où il n'y a pas vraiment de chauffage. On me récupère le matin, on me dit pause le soir. J'ai 16-17 ans, je dois me faire à manger, c'était la taille. On venait me chercher le matin. J'ai petit déj ou j'ai pas petit déj, c'est pas leur problème. On va dans les vignes, on taille, etc. Tu tailles mal, t'es un con, tu machin. C'était vraiment très dur. Et du coup, je suis rentré, etc. J'ai vraiment vécu une expérience un peu nulle à chier. Et je suis rentré. Et dans la semaine au lycée, on a fait quoi ? Deux semaines de stage. Semaine d'après, je rentre au lycée. La CPE me convoque. J'ai rendez-vous avec le directeur de la CPE parce que mon maître de stage a appelé en disant que ça se passait très mal et qu'il ne me voulait plus.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et donc, il m'a demandé si c'était passé. Moi, je ne comprenais pas. Et j'étais là, putain, et en fait, moi dans ma tête, c'est là, mais qu'est-ce que je fais dans ce monde-là ? Ça fait peur. Qu'est-ce que je fais là ? Et je rassure ceux qui écoutent ça, c'est une expérience mauvaise qui peut arriver à plusieurs personnes, mais c'est très rare, c'est la seule que j'ai vécue. Et j'aurais pu faire le choix de trouver un autre maître de stage ou aller autre part. Et bien j'ai décidé de changer la donne, de convaincre le... Ok. Ouais, ouais, ouais. J'ai décidé, je l'ai appelé pour lui dire que j'allais me saisir, que j'allais lui montrer que j'étais là. pour ça. J'ai fini par être même dans la maison familiale. Apprendre les petits déjeuners avec eux le midi, le soir, on mange ensemble, etc. Et ça s'est plutôt bien fini. Aujourd'hui, je leur en veux toujours de m'avoir fait vivre ce moment qui est un peu chiant parce que quand tu connais pas le milieu, tu peux être nul. J'ai été nul, c'est vrai. J'ai peut-être taillé leur vigne. Ils n'ont pas fait de raisin pendant 15 ans, ça se trouve, j'en sais rien. C'est ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Tu auras peut-être un procès.

  • Speaker #0

    Mais j'ai fait le choix, moi, perso, d'y retourner, de plier le dos et de faire le truc. Et au final, tu vois, ça m'a servi. Et aujourd'hui, c'est ma raison de vivre. Il ne faut pas forcément rester sur sa première impression.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on ne peut pas mieux finir.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    oui. Et pour nos auditeurs, je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    Merci.

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