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[S1 | Episode 07] - Comment la musique devient un langage universel ? - A Caen La Com' cover
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À Caen la Com'

[S1 | Episode 07] - Comment la musique devient un langage universel ? - A Caen La Com'

[S1 | Episode 07] - Comment la musique devient un langage universel ? - A Caen La Com'

51min |31/07/2025
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Description

🎧 La musique : un langage universel… et un outil de com’ ? 🎼✨


Dans ce 7ᵉ épisode d’« À Caen la Com’ », Céleste et Alexandre explorent un territoire inattendu : la communication… à travers la musique !


🎙️ Pour en parler, deux invités d’exception :

  • Aurélien Daumas-Richardson, directeur du Conservatoire et de l’Orchestre de Caen

  • Christophe Brunet, compositeur, entrepreneur et cofondateur de Concerti


🔍 Ensemble, ils dévoilent les coulisses d’un orchestre, partagent leur vision du pouvoir évocateur de la musique, et démontrent comment sons, rythmes et harmonies peuvent devenir de puissants vecteurs d’émotion, de lien… et de communication.


Au programme :

🎵 Le quotidien des musiciens et chefs d’orchestre

🎵 La musique comme moyen d’expression universel

🎵 L’organisation (et les secrets) d’un orchestre

🎵 Le rôle du maestro

🎵 Et plein d’anecdotes aussi inspirantes que mélodieuses !


💬 Un épisode riche, sensible, et surprenant, pour tous ceux qui veulent écouter la com’ autrement.


▶️ Appuyez sur Play et laissez-vous emporter par la symphonie !


🎧 À Caen la Com’, une émission proposée par l’agence de communication web Nerepixnerepix.fr

🎥 Réalisée par Tom Hennertomhenner.com

📸 Photos par Rosiris Photographierosiris-photographie.fr

🏠 Enregistrée chez Face à Face Caenfaceafacecaen.fr

🎶 Musique par Liztolizto.fr


📲 Tous les épisodes : smartlink.ausha.co/a-caen-la-com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    je me souviens, un papy, Pierre-Jean, il s'appelait, au saxophone bariton, qui se souvenait du bombardement de la ville, et qui avait cette anecdote, à chaque fois qu'il n'arrivait pas à faire un truc, je me souviens, il disait, c'est de la faute des Allemands !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouveau podcast.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, la thématique, c'est la communication à travers la musique. Et pour en parler, on reçoit à ma gauche Aurélien Doma Richardson et Christophe Brunet.

  • Speaker #3

    C'est parfait. Voilà. Du coup,

  • Speaker #2

    question numéro un qui paraît un peu naturelle.

  • Speaker #1

    Qui êtes-vous et présentez-vous à nous.

  • Speaker #0

    Donc, Aurélien, je suis directeur du conservatoire et de l'orchestre de Caen, qui est un équipement de la communauté urbaine Caen-la-Mer, depuis 7 ans. Et mon premier métier, c'était percussionniste, j'étais musicien d'orchestre. Puis ensuite, j'ai dirigé très jeune, finalement, des établissements d'enseignement artistique, ce qui m'a mené jusqu'à cet établissement, dont je parlerai sans doute un peu plus tout à l'heure. Et puis, par ailleurs, j'ai deux activités accessoires. Je suis très investi dans une association. professionnel qui regroupe des directrices et directeurs de conservatoires, qui s'appelle Conservatoire de France. Je suis même le plus ancien administrateur de cette association. Et puis, par ailleurs, j'ai une petite activité de formateur. De manière très originale, je forme principalement ou j'accompagne des jeunes ou récents directrices et directeurs de conservatoires et d'écoles de musique.

  • Speaker #1

    D'accord, et tu les formes sur quoi concrètement ?

  • Speaker #0

    Eh bien, diriger un conservatoire, c'est un métier un peu acrobatique. puisque c'est la jonction entre la pédagogie, bien sûr, mais également l'artistique, l'animation d'équipe, les finances publiques, que sais-je encore. Et moi, mon sujet, c'est principalement soit le paysage très large de la fonction de directeur, avec toutes ses facettes, une sorte d'apéritif au métier, ou alors, plus spécifiquement, sur l'animation des équipes, pour ne pas dire le gros mot de management. Ok.

  • Speaker #1

    Et toi, Christophe,

  • Speaker #3

    du coup ? Bien, enchanté. Merci de nous recevoir, en tout cas, de me recevoir aujourd'hui. Moi, je suis Christophe Brunier. Je suis compositeur, donc on est vraiment dans la thématique de la musique. Et je viens de l'industrie de la musique, à l'image. J'étais dans la pub longtemps et je suis maintenant entrepreneur et cofondateur de la société Concerti avec le maestro que je vous ai apporté.

  • Speaker #2

    Comment on passe de l'industrie de la musique à l'image à entrepreneur ?

  • Speaker #3

    En tout cas, en ce qui me concerne, c'est... La quantité d'expérience que j'ai pu avoir dans ma vie qui m'a mené à cet objet, un besoin. Un déclic et puis une rencontre. Je ne sais pas si on en parlera à un moment donné, mais je vous l'évoquerai.

  • Speaker #2

    On va en parler tout à fait.

  • Speaker #3

    Et je suis pianiste de mon instrument, c'est le piano.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous pouvez me dire c'est quoi votre quotidien dans la musique aujourd'hui ? Une journée type. Et surtout, qu'est-ce qui vous plaît le plus dans... votre métier ?

  • Speaker #0

    Ha ha !

  • Speaker #2

    Merci !

  • Speaker #3

    C'est une question compliquée !

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, curieusement, mon quotidien n'est pas fait de tant de musique que ça, puisque même si le Conservatoire d'Orchestre de Caen, c'est une grosse maison avec deux volets, peut-être que je peux en parler un petit peu, c'est que je viens de savoir de quoi on parle le Conservatoire. La partie conservatoire de cette structure, c'est 1700 élèves qui sont accueillis de 7 ans à... On disait 7-77 ans, mais je crois qu'on a des élèves un peu plus âgés que 77 ans, qui va de l'initiation à la pré-professionnalisation, en musique, en danse et en théâtre. Et pour encadrer ces 1700 élèves-là, il y a un peu plus de 100 professeurs et une trentaine de personnels administratifs et techniques permanents. Donc en fait, moi je dirige quand même un service public de 130 salariés permanents. Et puis 1 700 élèves, c'est 1 000 familles, donc ça représente un petit peu du monde. Et puis l'autre volet, c'est la partie programmation de l'Orchestre de Caen, de la saison musicale de l'Orchestre de Caen. En gros, il y a un concert professionnel tous les mardis, ouvré à 20h. Et au-delà de ça, de l'orchestre tous les mois, et sinon du jazz, de la musique ancienne, de la musique de chambre, de festivals, un festival international d'orgue, et un festival de musique contemporaine qui existe depuis plus de 40 ans maintenant. Et donc, mis tout ça bout à bout, les concerts d'élèves et les concerts professionnels, ça représente à peu près 300 levées de rideaux en 33 semaines. Donc, on a une fréquence de production assez folle. Voilà, et donc pour répondre à ta question Alexandre, mon quotidien, alors bien malin serait celui qui arrive à te donner une journée type, mais il y a quand même une grande partie de lecture de mail, de rendez-vous en tout genre et d'activités plutôt d'encadrement. Et donc moi je passe beaucoup de temps finalement à accompagner mes adjoints pour qu'ils fassent tourner la machine. Et puis ensuite il y a tout un volet programmation, parce que c'est moi qui signe la programmation du compte. du conservatoire et de l'orchestre pour la partie professionnelle. J'ai des personnes qui travaillent avec moi, bien sûr. Et donc, j'ai des temps d'écoute ou de recherche. Mais vraiment, mon quotidien, il ressemble bien à un directeur d'un service administratif, hélas. Et la pédagogie et l'artistique arrivent le soir quand j'ai un peu de temps. Pour autant, ce qui m'amuse ou ce qui me plaît dans mon métier, c'est moi qui ai dit le mot amuser. Parce que si je ne m'amuse pas, il manque un truc.

  • Speaker #3

    Il manque une journée de perdu.

  • Speaker #0

    Exactement. Il faut que j'apprenne et que je m'amuse. Et du coup, ce qui me plaît, c'est justement de passer d'un monde à l'autre très vite. Entre un rendez-vous avec un élu, un rendez-vous avec un parent, faire de la programmation, appeler un compositeur, travailler avec un artiste qui va bientôt venir, régler un problème de bâtiment, se projeter dans le budget dans deux ans, que sais-je. Donc c'est cette grande variété-là.

  • Speaker #2

    Tu n'as pas le temps de t'ennuyer.

  • Speaker #0

    Non, pas trop. Qui fait que je m'amuse bien.

  • Speaker #2

    À quel moment là-dedans tu fais de la musique ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je fabrique plus de musique en ce sens. C'est vrai qu'on peut dire qu'on s'est connus il y a longtemps, on a le droit. On s'est connus il y a longtemps. Et donc, j'avais encore une baguette de 60 ans dans une main. Ça, ça ne m'arrive plus du tout. Moi, je ne pratique plus de musique. J'ai fait un petit peu de contrebasse en amateur après ma courte carrière de percussionniste. Mais aujourd'hui, je ne pratique plus en tant que tel. En revanche, j'écoute beaucoup de musique et je suis en contact d'artistes pour notamment la programmation et plus spécifiquement la création contemporaine. Donc, j'ai de la musique dans l'oreille en permanence. quand j'en ai pas je fredonne et je chante mais je ne... du soir au matin ça agace mes proches mais je ne suis pas en... je ne fabrique plus de musique, je n'enseigne plus je n'enseigne plus la musique en tout cas et donc voilà et juste pour terminer est-ce que c'est toi qui dirige l'orchestre ? Non non pas du tout moi je t'ai aussi connu à une époque où tu diriges oui c'est ce que je disais quand j'avais une baguette dans la main alors c'est fini euh euh Aujourd'hui, sur le conservatoire orchestre de Caen, il y a une dizaine de chœurs d'élèves. Il doit y avoir une bonne dizaine ou une douzaine d'orchestres qui sont dirigés par des artistes enseignants de la maison. Et puis, il y a l'orchestre de Caen, qui est un orchestre professionnel, qui a un chef principal. Et donc, moi, je choisis ou je soumets au président de Caen-la-Mer le nom du chef principal et des chefs invités. Et donc, je ne dirige plus l'orchestre, je choisis qui les dirige. C'est pas mal aussi.

  • Speaker #3

    Ah oui ? J'ai la même journée, un peu que toi. C'est-à-dire que la place de la musique représente en tout cas en tant qu'entrepreneur maintenant, ce que je fais à 100%, représente une partie de mon activité. Mais j'ai la chance quand même de faire beaucoup de production musicale. Encore ? Oui, j'en fais énormément. Et puis aussi de choisir avec qui je veux travailler, sur quelle culture. Parce que j'écris de la musique à peu près, vous le comprendrez mieux en écoutant le maestro, mais tout autour du monde. Donc dans la programmation, il y a un concert auquel je vais assister. Sur les nuits, personne, les voix, personne,

  • Speaker #0

    comment tu dis ?

  • Speaker #3

    Musique classique, personne. Donc voilà, moi j'ai la place de la musicalité, je vais plutôt dire que la musique est extrêmement prégnante. Donc j'ai une partie entrepreneuriat, et puis mon travail de musicien, de compositeur, de producteur, produceur en fait, le vrai mot, réalisateur, autour de la musique, oui, j'ai cette chance encore de pouvoir reproduire. Et du coup,

  • Speaker #2

    c'est quoi qui te plaît le plus dans le métier ?

  • Speaker #3

    Ce qui me plaît le plus, c'est de pouvoir permettre l'accès à la stimulation de la musicalité chez l'autre. Moi, mon travail ne se situe pas au niveau de l'instrument proprement dit. L'instrument, pour moi, c'est l'outil qui permet l'expressivité de la musique et qui nécessite du travail, des années. Et donc, moi, je suis plutôt un petit... Juste un peu avant sur cette notion de découverte de sa propre musicalité, la rencontre. Donc voilà, moi la place de la musique en fait, elle se situe sur la notion plutôt sensorielle de la musique. Pour moi, on est tous potentiellement des musiciens, pas spécifiquement des instrumentistes, comme je pourrais être sportif par exemple, mais ce que je ne suis pas. donc voilà en fait mon travail depuis longtemps c'est justement permettre à l'autre de pouvoir rencontrer sa musicalité et bien justement ça nous permet de faire la transition selon vous en quoi la musique est-elle un moyen de communiquer ?

  • Speaker #1

    Du coup, tu as déjà mis un petit peu le pied dedans.

  • Speaker #3

    En fait, pour moi, c'est tellement une évidence que je me... Déjà de par mon travail en tant que compositeur, à la Musique à l'image, dans la pub surtout, c'est exactement le travail qu'on me demandait de faire. C'était servir un propos autour d'un support, d'un objet central, d'une situation, que ce soit de la bagnole, de la lessive ou n'importe quoi. Et puis c'est de mettre un contexte, une toile de fond en fait, comme une peinture. C'est déjà un travail de communication, j'avais une charte audio que je devais remplir, que je n'ai jamais trop suivi en fait, puisqu'on m'appelait carte blanche pour ça, parce que je pense que l'expressivité est complètement unique chez chacun. Je ne note pas d'échelle, je trouve plutôt la diversité de l'expression musicale très riche, ce qui permet à tous de pouvoir s'exprimer. plutôt l'expérience que la performance. C'est pas la même chose. C'est pas la même... Mais en fait, ça se suit de toute façon.

  • Speaker #2

    Et peut-être comment ça, en tout cas dans toi, dans ton univers, ton quotidien, comment ça se matérialise avec peut-être des exemples précis ?

  • Speaker #3

    Moi, ce que je vais toucher, c'est une forme de... foncièrement l'émotion, évidemment, celle qu'on ne peut pas maîtriser, mais qui va être orientée au travers des différents ingrédients que je vais utiliser. rythmique, à la fois culturel, pour essayer de transmettre une sensation, une idée, qui une fois terminée ne m'appartient plus, donc appartient à l'autre, et ça va faire rebondir des choses en lui, qui je l'espère seront à peu près guidées. Globalement ça marche comme ça. Et dans la pub justement, si on me demandait quelque chose de très précis, je disais « bah fais-le » . viens pas me voir, viens pas me chercher si t'as besoin de... voilà moi je pourrais exprimer que ce que je ressens y'a pas une question de vérité mais c'est ça serait mon expressivité tu aimes c'est super,

  • Speaker #0

    tu n'aimes pas c'est super tout va bien finalement ce que tu dis là c'est bonne introduction à la réponse que je voulais faire déjà il suffit à tout âge on discute de ce qu'on écoute comme musique même si on en pratique pas ou qu'on a pas appris à jouer d'un instrument Au collège, au lycée, en famille, qu'est-ce que t'écoutes ? Les fossés générationnels qui peuvent exister, qu'est-ce que c'est que cette daube ? Maintenant, sur mon temps, c'était quand même bien mieux.

  • Speaker #2

    J'ai l'impression de m'entendre.

  • Speaker #3

    Mais quand même !

  • Speaker #0

    Ou alors, ah bon, vous écoutez encore Queen et téléphone ? Je reviens pas, c'était déjà mes parents qui écoutaient ça. Donc déjà, il y a cet échange qui se fait naturellement autour d'un son qui passe, dans un bar, dans la rue, dans un resto, sur une playlist. Donc déjà, ça engage quand même la communication. la deuxième chose c'est que pour quelque chose qui est plus dans mon environnement professionnel. Et celui de l'orchestre, en l'occurrence, et de là d'où je viens, moi je viens vraiment de la pratique orchestrale. C'est quand même assez fabuleux, quand il y a un soliste qui vient, ou un chef, ou un musicien qui est au pupitre et qui ne parle pas français, parce qu'il est d'origine asiatique, d'un pays lointain, ou il ne parle qu'anglais, ou qu'allemand, ou qu'espagnol, ou que sais-je. Finalement, une fois qu'on a fini de baragouiner ou d'essayer de se faire comprendre si on ne maîtrise pas la langue, on distribue les partitions, il y a un chef qui lève le bras et tout le monde se met au diapason et joue ensemble. Et donc finalement, cette notion de langage musical, alors langage écrit en l'occurrence dans ce cadre-là, c'est quand même assez fabuleux. De se dire que finalement, on n'a jamais joué, on n'a jamais parlé, on arrive à faire des choses ensemble. Ça m'est arrivé encore là, je suis toujours, après toutes ces années, toujours très ému et un peu les yeux écarquillés, ce qu'on appelle la première lecture. C'est-à-dire qu'en fait, les musiciens ont reçu la partition chez eux, ce qu'on appelle le carton, on travaille son carton ou pas, peu importe, mais quand on arrive à l'orchestre, il faut être prêt. Et donc les musiciens professionnels arrivent, ils ont la partition, le chef arrive. Si c'est un nouveau chef, moi je viens et je dis « bonjour, je vous présente le chef d'orchestre avec qui on va passer quatre jours. Ah c'est super, bienvenue, clac, clac, clac, tout le monde applaudit, il y a beaucoup de codes dans les répétitions. On s'accorde et puis le chef il dit « on fait tel morceau, il lève le bras et ça joue. » Et là, moi quand je m'assois dans la salle, j'écoute cinq minutes pour voir si tout va bien, puis après je m'en vais pour laisser l'orchestre travailler. je suis quand même toujours très épaté et étonné de la qualité de la première lecture. Oui, en premier coup. Mais oui, c'est-à-dire que si on n'est pas de la partie, on se dit, mais pourquoi ils répètent ? Et c'est un endroit un peu feutré, un peu magique, il n'y a pas de public, etc. Et de dire, on est capable de faire ça quand même dans une première lecture. Donc déjà, il y a quelque chose quand même qui se crée autour de ça. Et puis le troisième volet, pour finir, que moi je vois aussi, c'est l'autre facette du Conservatoire Orquestre de Caen, la partie pédagogique, la partie enseignement. ou quand même de voir ces enfants, ces pré-adolescents ou ces adolescents qui vont passer du temps à travailler à leur partition, ou à apprendre à improviser en jazz, ou à apprendre à diminuer ce qu'on appelle en musique ancienne, et bien finalement, sur quelques notes qui sont quand même que des ronds notés sur des lignes, arrivent à se dépasser, se surpasser, et à créer un échange avec leur enseignant sur « Ah bon, mais toi tu le fais comme ça, peut-être qu'on pourrait essayer autrement, bah tiens oui. » On va trouver trois, quatre copains, on va faire un quatuor ou un orchestre ou un groupe. et je trouve ça quand même assez magique. Et puis, le petit mot que tu indiquais tout à l'heure, et ça, ça provoque encore et beaucoup d'émotions en moi, très régulièrement.

  • Speaker #2

    C'est marrant, un truc que tu as dit qui m'a débloqué un souvenir, vraiment, de vacances, je pense que j'avais 17 ans, un truc comme ça, on était sur une plage en cercle, et puis... Mais vous allez reconnaître la situation, c'est qu'il y avait plein de gens qui s'étaient posés, en plus on avait des instruments de musique, donc ça avait fait venir des gens, on était, je pense, une douzaine, et il y avait au moins 3-4 langages différents. des gens qui parlaient anglais, d'autres en allemand et tout, et puis compliqué de discuter ensemble. Puis d'un seul coup, il y a eu un peu de guitare. Je crois que le morceau c'était No Woman No Cry, tout le monde s'est mis à chanter. Et là tu te dis, c'est fou, on était en train de galérer à se comprendre. Et dès que tu fais un morceau, peu importe d'où on vient, tout le monde connaît.

  • Speaker #3

    Je crois que c'est la magie aussi de la musique, c'est ce lien social qui se crée, c'est cette empathie qui se crée, cet orchestre qui se crée même. Donc, dans ces situations, c'est un potentiel incroyable qu'on a en nous, en chacun de nous, d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Je vais rebondir sur quelque chose que tu as dit qui est rigolo. Du coup, tu dis, première lecture, c'est déjà nickel. On se demande pourquoi ils répètent et du coup, pourquoi ils répètent ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, quand je disais, si on n'est pas de la partie, on pourrait penser que...

  • Speaker #2

    Mais qu'est-ce que ça va apporter plus pour des gens qui, entre guillemets, seraient là dans la salle et ne sont pas de la partie ?

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #2

    ça va changer quoi pour eux, les répètes supplémentaires ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a plusieurs éléments quand même dans tout ça. Si on reste vraiment dans la partie orchestre, on va dire classique. musique classique romantique. D'abord, dans la première lecture, il va y avoir quand même tout un tas de moments où il va y avoir des rapages plus ou moins contrôlés, des flottements, parce que faire jouer 35, 40, 50 musiciens ensemble pour un orchestre de camp, mais si on va sur un orchestre national, avec des gros effectifs, on peut dépasser les 100, 120 musiciens, donc que tout le monde se mette un peu dans le même tempo, et donc finalement, avoir les mêmes respirations, les mêmes ralentis, les mêmes accélérés, les mêmes suspensions, etc., ça nécessite quand même dans des passages un petit peu complexes. qu'il y a un travail qui soit opéré et que la battue du chef sert vraiment à ça. Ça, c'est la première porte d'entrée. La deuxième porte d'entrée, c'est que quand même, l'orchestre, ce n'est pas vraiment la démocratie. Les musiciens mettent leur talent, leur expertise au service d'une vision, d'une œuvre qui est la vision du chef, très clairement. En termes de management, c'est un peu passé comme moment, mais néanmoins, c'est quand même ça la réalité de l'orchestre. Et d'ailleurs, sinon, ce serait assez compliqué, je pense, à quelques exceptions près. Et donc tout le monde va essayer de comprendre ce que veut le chef. Une version d'une œuvre ou d'une autre peut être totalement différente. Et puis après, il y a un petit côté table de mixage. C'est-à-dire que finalement, lui, le chef, il est à cet endroit-là, il y a tout un orchestre devant lui. Et à un moment, est-ce qu'il veut entendre plus les trompettes, plus les violons, plus les violoncelles, plus doux, plus dur, plus percutant, plus feutré ? Voilà, donc travailler tous ces équilibres et cette énergie-là. Et donc ce travail en trois, quatre répétitions, puisqu'en fait, une série d'orchestres, c'est-à-dire répétitions plus concertées. un temps court, c'est 4 services de répétition donc 4 répétitions, une répétition générale un concert, et s'il y a un concerto le soliste qui joue un concerto d'un quart d'heure, 20 minutes il vient la veille du concert et on fait 2 heures de répète avec lui, donc le chef il est aussi pour bien préparer tout ça et donc on n'a pas de temps à perdre, donc tout ça est très ramassé et puis ensuite, cette énergie travaillée l'idée c'est d'arriver à la reproduire à l'énergie du concert qui va amener vraiment autre chose et que pendant ce concert-là, tout se passe comme prévu, et en même temps, qu'on accepte que c'est de la musique vivante, et donc si le chef, il veut, il est arrivé sous la pluie, il est fatigué, il va avoir peut-être un tempo un tout petit peu différent, ou une énergie particulière, ou il a croisé quelqu'un qui l'aime avant, et ça va peut-être influencer un tout petit peu sa manière des choses, ou ce qu'il a écouté dans la journée, et l'énergie du public, etc. Tout peut arriver dans le spectacle vivant, les accidents aussi. Et donc, d'avoir une énergie commune. Et ce qui est très impressionnant quand on est au plateau et qu'on arrive devant 50 personnes avec la partition devant. Ce qui est assez beau, c'est un peu comme une pièce de théâtre. On a le texte. Finalement, quand on a tous des souvenirs de pièces de théâtre lues de bonne grâce ou moins bien, selon que c'était imposé ou pas au lycée, ou si c'est une lecture volontaire, on va dire, on lit le truc. Quand même, lire une pièce de Molière... ...racine, ça n'a quand même pas grand chose à voir avec l'avoir sur scène. Et donc finalement, lui, il a le papier, les indications du compositeur, et avec ça, c'est la recette de cuisine pour faire le plat. Donc ça n'a rien à voir avec un livre de recettes ou goûter le plat préparé par quelqu'un.

  • Speaker #3

    Après, il y a des choses assez subtiles aussi, de la rencontre, de la relation, des notions de l'autorité, des codes. Il y a une partie, j'allais dire, non pas de dressage, mais... Non, c'est pas le bon mot. Je ne vais pas trouver de mot. de rencontres en fait. Moi, j'ai eu une expérience comme ça pour un projet de chanson avec le Philharmonic de Boston avec Charles Floyd, un conducteur assez connu là-bas et qui me donnait justement les clés de... Mes arrangements de cordes, c'est une formule 1. Il faut être préparé quand même. Et j'aime bien cette idée, quand tu disais le mixage. C'est vrai, il y a une notion d'ingénierie du son. Les placements, les forces, le nombre d'instruments, c'est fabuleux.

  • Speaker #0

    C'est juste dire qu'il y a deux approches très différentes. Celle d'un travail avec un orchestre professionnel, et puis celle d'un travail où chaque semaine, l'orchestre va venir répéter avec des élèves ou des amateurs. C'est deux quand même... endroits et moments extrêmement différents évidemment mais sur la partie professionnelle il y a dans cette rencontre là avec des artistes enseignants qui sont quand même dans l'absolu des sportifs de haut niveau arriver à enseigner, jouer à des niveaux très forts c'est quand même très fort ce qu'ils arrivent à faire tout au long d'une carrière et un chef et cette rencontre là c'est bah oui le chef il va imposer finalement apporter sa vision d'une oeuvre et les musiciens qui eux amènent leur expertise et en fait acceptent d'être dirigés. Et donc il y a une histoire d'acceptation un peu mutuelle, parce que finalement, pardonnez-moi l'expression un peu triviale, mais si la mayonnaise ne prend pas, le concert sera très moyen. Alors selon qu'il est très très très moyen et la nature du public, le public va s'en rendre compte ou pas, mais on peut avoir des moments comme ça très suspendus, on se dit « waouh, il s'est quand même passé un truc à ce concert-là » , puis d'autres « ma foi, c'est un concert de plus » .

  • Speaker #2

    C'est très intéressant ça, cette partie de « il s'est passé un truc à ce concert-là » . Des fois ça tient à quelque chose, c'est même compliqué de le dire d'où ça vient.

  • Speaker #0

    Bah ouais c'est des choses un peu... Parce qu'en fait l'énergie, ce qui est très compliqué dans tout ce qu'on fait, on a toujours besoin d'énergie et puis en même temps s'il y en a une énergie un peu mal placée ou trop d'énergie, c'est le fameux excuse-moi j'ai pris trois cafés, et des fois en même temps si on arrive complètement naze, il se passe pas grand chose. Donc finalement l'excitation va apporter l'énergie du concert. Il faut quand même qu'elle soit un peu domptée, maîtrisée, parce que sinon, c'est le bazar, pour ne pas dire autre chose. Et donc, il y a ce moment-là, et puis finalement, où à un moment, 35-40 individus, là, chez nous, c'est plutôt 37-42 les musiciens d'orchestre, vont tous être au top de leur forme à ce moment-là, parce que le chef était aussi très en forme. Et finalement, il y a cette envie de bien faire qui fait que ça génère l'envie de bien faire, et qu'il se passe quelque chose, et qu'on sent un public enthousiaste, et que ça continue comme ça. Et que d'un seul coup, la conjugaison entre... Une œuvre réussie, un chef très en forme, des musiciens excellents ce soir-là, et voilà. Et un peu de chance fait que d'un seul coup, on se dit, waouh, mais quand même. Moi, je le vois bien, quand je vois le public très content qu'il sorte d'un concert, souvent, parce qu'il peut sortir content, et même assez content, et dire, c'est formidable ce que vous faites, etc. Mais quand je vois le public enthousiaste, souvent, je vois les musiciens sortir par l'autre escalier, je les vois arriver avec des bananes comme ça, et dire, waouh, ce soir, on était quand même super en forme, c'était très bien. Et donc, voilà.

  • Speaker #2

    Donc on est d'accord, ça dépasse juste le contexte des musiciens entre eux, mais qu'il se passe aussi quelque chose entre le public et les musiciens, même s'ils ne se connaissent pas et ils ne se parlent pas.

  • Speaker #3

    C'est la magie de la musique vivante aussi. C'est un poids ne fait pas l'autre.

  • Speaker #2

    Pourquoi dit-on que la musique est un langage universel ? Mais est-ce qu'on n'est pas en train d'y répondre en fait ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois que ça y est, on a répondu à ta question Alexandre. Parfois c'est celle d'après.

  • Speaker #3

    Excuse-moi, je voudrais répondre à cette question. Je ne suis pas du tout d'accord du coup. Permettez. Enfin, je ne suis pas du coup... mais je pense pas que la musique soit universelle. Alors c'est un point de vue, je pense, très occidental. C'est plutôt même un mythe occidental. Puisque si on prend la musique qui nous correspond, celle dans la culture où on s'est baigné, c'est évident qu'elle est universelle. En revanche, si on prend d'autres cultures, d'autres musiques, parce que vous savez qu'il y a beaucoup de musique dans le monde, pas que les instruments, et bien là non, il faut une approche culturelle, il faut une rencontre. C'est pas inné. Si vous prenez par exemple déjà juste le flamenco, pour comprendre le flamenco, Il ne faut pas penser au premier temps comme nous on le pense. Donc il faut penser au douzième temps. C'est ça le premier temps. Donc la musique arabo-andalouse, la musique soufique, gnawa, toutes ces musiques ont quand même un minimum de rencontres et de cultures, d'humilité aussi pour pouvoir comprendre quelque chose qui n'est pas de l'ordre de notre culture. Parce qu'il y a beaucoup de musique qui nous rassure. J'ai fait un travail à une époque sur un... un chanteur soufi, où j'ai dû justement occidentaliser, je ne sais pas si c'est le bon terme, mais permettre à des auditeurs qui n'ont pas l'habitude d'entendre ce type de chant, de pouvoir leur donner une forme de vocabulaire connu, sur lequel ils peuvent s'appuyer. Et du coup, entrevoir le chant soufi comme quelque chose de pris dans un contexte qui est plutôt familier. Donc non, pour moi la musique n'est pas... Excusez-moi ! Elle n'est pas du tout universelle, en revanche ce qui est universel c'est la réponse émotionnelle.

  • Speaker #0

    Non mais c'est vrai, ce que tu dis sur l'émotion de la musique serait universel, ça j'adhère parfaitement. Après ce qui est intéressant c'est que sur des types de musique, quand on fait le même type de musique... et qu'on se retrouve, et d'où on vient dans le monde, on peut se rencontrer assez facilement. Et après, effectivement, il y a tout un tas de traditions musicales qui ne sont pas celles d'un musicien classique ou pas celles d'un musicien de jazz, etc. Et que finalement, ils ne vont pas trop se comprendre. D'ailleurs, je pense qu'il y a tout un tas de musiques un peu solistes, très sophistiquées par ailleurs. Et si on met un orchestre symphonique, on leur fait écouter une symphonie de malheur, ils disent « Mais qu'est-ce que c'est que ce gros souk ? » Vous êtes complètement malades. C'est comme si d'un seul coup, on va écouter un gars mélange à vanné pendant deux heures. On se dit, mais qu'est-ce qu'ils font ? Qu'est-ce qu'ils font ? On ne comprend rien. Donc, il y a quand même une notion culturelle, exactement comme quand on va... Mais finalement, ça renvoie à l'onologie, à une exposition de spectacles vivants, à la cuisine. Il y a aussi des habitudes, une culture autour de tout ça. Mais pour autant, on peut imaginer que la rencontre autour de la musique, elle se fait assez universellement.

  • Speaker #2

    Oui, parce que ce qui est amusant, c'est qu'après, partout, il y a de la musique. même dans des peuplades qui se connaissent pas et puis la nuit détend

  • Speaker #1

    Pour moi ce qui pourrait le mieux résumer ce dont on parle cette espèce d'alchimie qui va se créer d'un coup ça serait un peu le buff et nous tout d'un coup il y a une personne qui commence à jouer et en fait ça crée quelque chose, une émulsion

  • Speaker #0

    Tu vois par exemple les rencontres ce qu'on appelle les buffs ou les jam sessions pour le jazz par exemple, en fait c'est très codé c'est à dire que tu mets un musicien de... L'orchestre de Caen qui fait que du classique, qui est un expert dans son domaine, qui va à une soirée jazz, très sincèrement, il va être assis sur sa chaise à écouter, à trouver ça très bien. Il sera incapable de participer à une session de jazz.

  • Speaker #2

    À l'inverse,

  • Speaker #0

    un musicien qui ne fait que du jazz, même s'il le fait très bien, peut-être qu'il est aussi vers la pop-rock ou que sais-je encore, mais finalement, si tu dis tiens, viens, tu vas jouer à l'orchestre, il va dire bah non, en fait, je peux pas. Ça m'est déjà arrivé à moi par exemple sur des programmes, dans les orchestres il n'y a pas souvent des saxophones, et puis il y a des pièces où il faut 3, 4 saxophones, et tu dis à un collègue, ah bah tiens pour une fois du saxophone tu veux jouer, et il dit, moi c'est pas du tout mon univers, j'ai pas un son pour ça, je sais pas faire, c'est pas ce que je fais. Donc ça c'est quand ça se passe bien, la personne te dit je sais pas faire, donc ça ça va, donc quand même il y a cette conscience là. Mais donc on peut pas être dans... Tous les domaines. Par contre, ce qui est certain, c'est que quand les musiciens se rencontrent, il y a toujours un peu une magie. « Ouais, tu fais ça, mais c'est super, mais moi je ne sais pas faire. » Ça, c'est extraordinaire. Ça, c'est quand même assez sympa.

  • Speaker #1

    Sur le côté professionnel, mais même personnel, en quoi, pour vous, l'apprentissage de la musique, ou même la pratique de la musique, va influer ou changer notre façon d'être, notre façon de voir les choses, les comportements même ?

  • Speaker #0

    Dans la musique, on parle bien d'apprentissage à l'art. Donc du coup, on va apprendre à jouer de la flûte, du ukulélé, du corps des Alpes, du piano, ou faire de la danse ou du théâtre. Mais néanmoins, il y a déjà une deuxième chose, c'est comment finalement je vais apprendre par l'art. Puisque quand, là je vais me mettre dans la casquette directeur de conservatoire, quand des jeunes gens dont on a la charge viennent apprendre à jouer d'un instrument, ou viennent dans un dispositif d'éducation et de sensibilisation musicale dans un quartier populaire, finalement on va faire ensemble. Pour pouvoir jouer ensemble, il va falloir qu'on s'écoute. Pour pouvoir s'écouter, il va falloir à un moment se taire. Il va falloir comprendre l'autre. Finalement, la production d'un ensemble, un orchestre d'élèves, il va s'aligner sur les élèves les moins avancés. C'est pas l'élève, l'orchestre, il va pas s'aligner sur le meilleur musicien. Donc finalement, il va falloir s'aider les uns les autres parce que de toute manière, on va s'aligner sur celui qui va le moins vite. Donc il va falloir s'accompagner les uns les autres. Et puis, il va falloir répéter plusieurs fois. Donc c'est l'exigence, c'est le travail, c'est le temps long, c'est l'estime de soi. Parce que quand même, quand on monte sur scène et qu'à la fin, les parents, les amis disent « mais c'est formidable ce que tu as fait, c'est quand même très agréable » , on va rencontrer des cultures différentes, on va apprendre un compositeur, une œuvre, un arrangement. Et donc, il y a tout un tas de... compétences ou d'apprentissage qu'on va transférer, finalement, on aurait fait un cours de français ou de maths ou que sais-je, eh bien, on aurait appris la même chose, mais par un autre biais. Et donc, finalement, quand je viens apprendre à un instrument ou à une pratique artistique, je vais apprendre bien d'autres choses. Et déjà, juste ça, c'est une partie de réponse, je pense, à cette question.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu peux nous présenter justement ce que c'est Maestro ? Alors,

  • Speaker #3

    qu'est-ce que c'est que le Maestro ? Comment ça fonctionne ? Je vais vous donner un peu de contexte parce que... Et je vais vous demander de faire super attention, c'est de ne pas utiliser votre intellect. D'accord. Je vous ferai écouter. Ça, ça va aller. C'est extrêmement important. Alors, le maestro, c'est un omni. J'aime bien dire omni parce que c'est un objet musical. C'est un objet musical, ce n'est pas un instrument de musique non identifié.

  • Speaker #0

    C'est parti d'une rencontre avec un petit gars en situation de polyhandicap, Camille, qui avait une musicalité complètement incroyable, qui ne pouvait pas parler, pour autant il arrivait à chanter des petites mélodies et qui correspondaient à la personne qu'il voyait, donc il avait des petites mélodies. Donc le maestro en fait c'est un objet qu'on a pensé pour lui, puisqu'on savait que de toute façon... physiologiquement, il ne pourrait pas avoir accès à l'expression de sa musicalité. D'accord ? Pouvoir prendre simplement du plaisir, tout simplement. C'est le premier step. Nous, tous les musiciens, quand on joue, c'est déjà un plaisir extrêmement personnel. Voilà, donc on a cherché, on a trouvé beaucoup d'instruments de musique rythmique autour du handicap. Moi, je parle de cette rencontre avec Camille, mais pas spécifiquement quelque chose qui puisse... Comment dire ? Permettre une satisfaction harmonique. Enfin, je ne sais pas comment le définir puisque c'est complètement abscons. Pour lui, le petit bonhomme, il n'a rien à faire que ce soit un basantin, que ce soit une flûte, il s'en fout. C'est son expérience qui est importante. Alors, je vous le montre quand même parce que j'en parle beaucoup. Le maestro, en fait, c'est un Lego musical. C'est un Lego musical où on va assembler des phrases musicales que j'ai faites. par groupe d'instruments. Je ne sais pas par laquelle commencer, parce qu'on a plusieurs collections de musiques. Je vais commencer par les berceuses, qui est le lien à l'enfance, qui correspond un peu à tous. Là, vous aurez la mélodie, ici. Là, ici, les percussions, les basses, les instruments qui accompagnent. Ça peut être un piano, une guitare ou un groupe d'instruments. Là, je suis au clair de la lune, tout simplement. Et je vais vous faire la démo. Je pose la mélodie. Et puis après, je vais poser un instrument harmonique. Puis, je trouve ça un petit peu tristouné ou un peu mélancolique. Je peux tourner et je vais déclencher une autre phrase musicale. Et je vais construire comme ça, comme je veux. Et puis si je n'entends pas, j'entends des bois, et ainsi de suite. Et rajouter une basse, et puis une percussion. Ça c'est le principe. Et donc comme il y a quatre couleurs, évidemment, il y aura quatre couleurs musicales. Et je peux enlever, je peux construire, déconstruire. Là, je vais mettre juste le violoncelle. L'idée aussi, c'est que ça puisse, si on pose un seul module, ça puisse raconter une histoire. Et puis aller vers d'autres choses. Plus axé vers le rythme, la danse, plutôt latin. Et ainsi de suite. Là, je l'appelle espièglerie. Et puis après, évidemment, je peux construire, déconstruire. Voilà, ça, c'est le principe. de bas.

  • Speaker #1

    Donc effectivement tu peux faire de la musique sans avoir...

  • Speaker #0

    Alors c'est pas... Oui, moi j'aime bien le mot jouer avec la musique. Jouer avec la musique. On a des matières, des ingrédients. On pourrait parler de cuisine. En fait c'est une rencontre avec sa propre musicalité. C'est vraiment une expérience. Il n'y a pas une notion de performance dans le jeu. C'est-à-dire qu'on comprend en fait... plus qu'on apprend. On met une basse, ah bah oui, d'accord. Après, moi, je l'ai vu avec des petits, du coup, ils sont beaucoup plus critiques. Ah oui, j'entends la basse. Et puis, pas de narcissisation, je ne trouverai pas les mots parce que je suis un être non-verbal, on va dire. Je suis plutôt dans la musicalité. Mais c'est un petit peu ça. Et d'ailleurs... Brahms, le lebaye, oui.

  • Speaker #1

    Et combien de fois, en parlant avec des gens, effectivement, si tu n'as pas la formation musicale, ils n'entendent pas, effectivement, ils entendent un tout, mais pas le détail de tel instrument, la basse, la trompette,

  • Speaker #0

    le truc et tout.

  • Speaker #1

    Ça, c'est trop bien, en fait, pour apprendre à écouter.

  • Speaker #0

    Alors, trop bien, je ne sais pas, mais en tout cas, ça perd...

  • Speaker #1

    Non, ben c'est nul, alors.

  • Speaker #0

    Non, non, parce qu'en fait, ce qui est important, c'est même pas tant le maestro ou la musique, c'est plutôt la réponse émotionnelle que tu peux avoir, qu'il faut créditer, parce que moi, je le fais que dans cet état d'esprit. Il n'y a pas une notion de... Je ne vais pas inventer l'eau chaude non plus. Pour autant, le système n'existe pas. Il n'y a pas de précédent. Il n'y a pas d'équivalent. Il n'y a pas d'équivalent actuellement. T'as quand même... Chef,

  • Speaker #2

    je voudrais te poser une question.

  • Speaker #1

    Vas-y, vas-y, vas-y.

  • Speaker #2

    Bien sûr. C'est juste sur la banque son que tu as pour l'instant là. On a entendu au clair de la lune et puis après on entendait...

  • Speaker #0

    Ben non, il n'y a que ça évidemment.

  • Speaker #2

    Ce qui allait venir. Non, non, non. Il n'y a que ça. Dans l'objet, il y a combien de morceaux déjà préenregistrés ou existants ?

  • Speaker #0

    Moi, j'appelle ça une orchestration parce que je n'ai pas trouvé de meilleure encore. Puisque vous avez vu, il y a quatre musiques qui sont en sandwich et desquelles on va extraire cinq groupes d'instruments. Ce qui fait même justement 3124 possibilités d'agence dans la modularité. Oui, déjà,

  • Speaker #2

    parce que déjà, tu en mets qu'un. Déjà,

  • Speaker #0

    j'en mets qu'un, ça s'en est une. 4, 5, et j'en ai. Exactement. tu ne m'as pas dit qu'on avait des choses enregistrées avec des enfants je viens parce qu'en fait on s'est rendu compte qu'il y a des professionnels qui disent et moi et moi et moi dans le grand âge on sait que la mémoire musicale est préservée tout au long de la vie donc permettre des aventures autour du médian de Louis, ça permet de stimuler la mémoire pour les enfants parce que je vous parlerai après d'orchestration sonore parce que ça sont des orchestrations musicales, en fait c'est de la faute des gens C'est de la faute des professionnels qui voulaient des maestros. Donc, c'est pour ça qu'on a créé la société. Au début, on voulait le faire que pour Camille. Moi, j'ai ma carrière qui est faite. Voilà, Karine est toujours concertiste. Donc, tout va bien. Enfin, on est beaucoup occupé. Pourtant, ça fait 12 ans maintenant qu'on est dessus. Et le maestro est sorti fin septembre, début octobre. On est distribué. 2024. Merci.

  • Speaker #1

    Parce que dans 10 ans, quand tout le monde le regarderont, le podcast parmi ton lot.

  • Speaker #0

    Donc il y en a plusieurs. Là, pour l'instant, il y en a une vingtaine qui représentent en fait tous les personas qu'ils pourraient utiliser dans leur pratique avec leurs besoins, leurs problématiques. L'outil en toute...

  • Speaker #2

    Donc 20 fois 3000.

  • Speaker #1

    60 000 possibilités d'arrangement. Avec cinq petites briques que tu tournes.

  • Speaker #2

    Quand tu disais l'expression, le Lego musical.

  • Speaker #0

    Le Lego musical.

  • Speaker #2

    C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    On va construire sa musique et puis il y a l'innovation de musique combinatoire. Il y a plein d'autres aspects que je pourrais vous montrer, mais là, on pourrait discuter vraiment des heures et des heures.

  • Speaker #3

    J'ai une question, parce que tu as dit qu'il y avait à peu près 20 compositions différentes qui ont été basées sur des personas.

  • Speaker #0

    Oui. C'est pas de la communication, ça, du coup ?

  • Speaker #3

    Non, non, non, c'est surtout comment tu es passé de ton persona à ces compositions musicales.

  • Speaker #0

    Ça, c'est le travail de communicant, du coup, de compositeur, c'est-à-dire tu vas t'adresser par rapport à... Une charte, j'allais dire, des problématiques. Donc, ça serait difficile de les traduire en mots, puisque c'est de l'expression musicale.

  • Speaker #3

    Ok. Ça serait difficile. C'était par rapport à tes ressentis ?

  • Speaker #0

    Oui, voilà, qui n'engage que moi, d'ailleurs. Qui n'engage que moi. Par exemple, il y a des populaires. Donc, les populaires, l'objectif, c'est permettre aussi de chanter des chansons, des grands airs. invité à chanter, à s'exprimer par la voix. Donc, il y a un autre outil musical. Mais du coup, prendre confiance, prendre du plaisir aussi. La bannéra de Carmen, c'est exactement ça. Take Five, la bannéra de Carmen, alors, la chanteuse s'appelle Caroline. Et là, j'adore cette expérience, surtout avec des jeunes de 20 ans, parce que on se dit, qu'est-ce qu'il nous fait écouter ? C'est la bannéra. Mais c'est top ! donc que tu peux déconstruire en plus tu peux enlever Caroline tu peux enlever Caroline enlève-en et puis après tu peux la transformer en Roger c'est marrant là c'est un voyage à travers le temps typiquement donc c'est à dire qu'avec le vocabulaire qui considère ta culture à toi tu vas pouvoir la pendre et on peut aller très loin parce qu'on peut aller en électro quoi du coup Et c'est pas de la vulgarisation. Ouais,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Absolument pas. C'est pouvoir s'approprier une musicalité avec le vocabulaire à notre disposition. Les mêmes dubstep. Pourquoi pas ? Voilà. Après, il y a cette...

  • Speaker #2

    On a le droit de couper. C'est pas terrible. Ton truc, c'est qu'on a le droit de couper, Caroline.

  • Speaker #0

    On est dans l'instant présent. C'est super. C'est ça qui est important. C'est l'expérience.

  • Speaker #1

    Ça donne envie d'essayer.

  • Speaker #2

    Franchement, là, on est un peu frustrés.

  • Speaker #1

    J'espère que t'en as un étroit.

  • Speaker #0

    C'est le pouvoir qui nous relie. C'est le lien social que crée la musique. Il crée de la joie. Il crée envie d'être ensemble,

  • Speaker #1

    de partager. T'as envie d'écouter ce que ça donne quand tu mélanges.

  • Speaker #2

    Oui, et puis ce que tu disais tout à l'heure, on parlait un peu d'embouille avec Baopao et tout ça, c'est-à-dire que et en plus, tu parlais en termes de comment on joue soi-même son morceau concret, etc., où on va être concentré sur ce qu'on fait, même si c'est une note préenregistrée avec un capteur, etc., et là, en fait, la chose est là, et en fait, tu vas lever les capuchons ou mettre le bouton pour dire, tiens, j'ai envie d'entendre ça, etc., etc., et c'est hyper éducatif parce que finalement, t'as quand même pas souvent chez toi... admettons que tu aies besoin de 5 instruments de 6, il en faut un peu plus, ou tu peux dire arrête, joue, vas-y, et en plus il le prendrait mal.

  • Speaker #0

    Et en plus c'est facile.

  • Speaker #2

    C'est hyper facile, voilà.

  • Speaker #0

    C'est jouer avec la musique, on est vraiment là-dessus. Et la rencontre avec sa propre musicalité, parce que là je le vois en crèche, c'est extraordinaire. Ah bah je ne savais pas qu'il avait une telle appétence à la musique. Donc c'est aussi des potentiels qu'il faut découvrir. Et puis sur ce que tu dis,

  • Speaker #2

    les bacs, crèche, école, tu as aussi plein de professionnels qui se censurent. à l'idée de faire de la musique parce que moi, je ne sais pas faire, je ne sais pas bien chanter, je ne sais pas jouer, je sais faire de deux doigts, je sais mettre un disque, mais c'est trop tard. Tant pis, il faut faire venir un intervenant extérieur. Alors du coup, ils n'en font pas jusqu'à la personne vient. Alors que là, en fait, tiens, vas-y, hop, c'est là. En fait, je peux faire quelque chose.

  • Speaker #1

    Non, puis ce n'est pas cheap. Enfin, ce que je veux dire, c'est ce qu'on entend, ce n'est pas cheap. Tu vois ce que je veux dire ? C'est bien enregistré, c'est joli,

  • Speaker #0

    ça sonne bien ? C'est la première mouture, j'allais dire, du maestro. Donc on va attendre. Là, on était plutôt sur la fabrication de l'objet, parce que ça nous a pris beaucoup de temps. d'argent évidemment aussi et puis maintenant on va pouvoir développer et moi justement développer toute la partie production musicale parce que c'est un travail de cinglé et puis je fais tout seul donc on va pouvoir maintenant s'entourer même s'il y a des chanteuses, il y a des instrumentistes qui viennent jouer, il y a Flûte Denis que je salue Denis de Mes souliers sont rouges sur les populaires qui a chanté sur la foule.

  • Speaker #2

    C'est très étrange, le conservatoire orchestre de Caen n'est pas cet instrument, je vais en parler au direct.

  • Speaker #0

    On ne les a pas rencontrés encore, c'est vrai qu'on est une toute petite équipe. En fait, ça se fait au biais des rencontres. Par exemple, la ville de Château et d'Hérouville d'ailleurs, parce qu'Hérouville a fait le choix politique aussi d'acheter 13 maestros.

  • Speaker #3

    Du coup, tu viens de nous montrer comment diriger ton maestro avec ces espèces de petits légos que tu viens assembler. Les modules. Et toi Aurélien, tu as dirigé, tu l'as mentionné rapidement tout à l'heure, un orchestre ou des orchestres ?

  • Speaker #2

    Oui, des élèves, des orchestres d'amateurs et d'élèves.

  • Speaker #3

    Comment ça se passe pour diriger un orchestre ?

  • Speaker #1

    C'est un petit peu plus compliqué que déplacer

  • Speaker #0

    Caroline à tête.

  • Speaker #2

    Là, il y a quand même un truc hyper bien dans le maestro, c'est que quand tu mets le bouton, sauf si tu as la batterie qui est en rade, normalement il fait ce que tu lui demandes déjà. Et toujours de la même manière. C'est quand même déjà quelque chose d'assez important. Et donc, oui, j'ai dirigé des orchestres d'harmonie et puis des orchestres d'élèves symphoniques, mais ce n'est vraiment pas ma carrière principale. C'était une activité un peu accessoire, mais c'est très agréable d'expérimenter ça. Peut-être ce qui est extrêmement difficile, d'abord, quand tu diriges des amateurs, il faut qu'ils viennent à l'heure et qu'ils reviennent. Et pour qu'ils reviennent, il faut qu'ils aient envie de revenir. Et donc, toi, t'es dans ton idée, t'as monté un programme, t'as très envie qu'il aboutisse. Soit tu réussis à embarquer les gens, soit pas vraiment. Soit un moment aussi, tu peux être un peu frustrant ou blessant parce qu'il y a un concert qui se rapproche. Et donc, il faut à la fois tirer le meilleur de chacun une des personnes qui est en face de toi. Donc, il faut les embarquer dans une histoire. Et puis, à un moment, il faut quand même pousser un peu parce qu'en plus, si juste, c'est sympa. Les gens au bout d'un moment vont dire « oui, moi je viens pas pour juste passer un bon moment, je veux passer un bon moment, mais je veux progresser, ou si je veux là » . Et donc voilà, il faut tirer le meilleur de chacun, être exigeant et en même temps dans une super ambiance. Et j'avais un copain qui dirigeait des orchestres d'harmonie, comme ça il disait « un orchestre d'harmonie, 80% c'est l'ambiance » , puis il disait aux musiciens « on a déjà l'ambiance » . De dire « bon, chouette, comment on y va ? » . Mais finalement...

  • Speaker #1

    Tous en tête un pupitre.

  • Speaker #2

    Oui, par exemple. Ils se sont enlevés. finalement Avec le recul et puis les expériences que j'ai eues, je me rends compte que finalement, les meilleurs souvenirs des musiciens amateurs que je recroise, que j'ai pu accompagner à un moment, ce n'est pas forcément sur la réalisation artistique du jour du concert. Ils se souviennent plutôt de ça, des répètes, d'une anecdote, du travail qu'on a pu fournir, des efforts qu'on a faits. Mais finalement, le moment du concert, oui, il y a un peu d'adrénaline, etc. Mais on passe vite à autre chose. et donc l'empreinte qu'on va garder c'est plutôt les relations mais pour répondre à ta question il y a quand même vraiment ça et comment tu fais alors ça me rappelle on parlait, Alexandre disait ça débloque des souvenirs, moi aussi quand je dirigeais l'orchestre d'harmonie où quand même t'as des gens très avancés vraiment il y a des gens qui ont des niveaux mais incroyables dans des orchestres comme ça et des gens qui ont des niveaux extrêmement modestes moi je me souviens d'une jeune femme qui voulait absolument faire du tuba ... Et donc, je lui ai dit, viens. Et il me dit, mais je ne fais pas de tuba. Va prendre des cours, mais viens. Il me dit, mais je ne peux pas encore jouer. Ce n'est pas grave, tu t'assoies à côté des deux tubas. Ils vont te dire où est-ce qu'on va enfoncer. Et puis, tu n'y arrives pas déjà. Juste savoir où tu es dans la partition, ce sera super. Mais on est ensemble, en fait. Donc, on passe un excellent moment. Et arriver à faire que dans un même orchestre, se retrouve au sens, pas géographique, physique, mais se retrouve, trouve de l'intérêt et du plaisir. des gens qui ont des niveaux extrêmement différents. Là, c'est pour moi un petit challenge quand même. Je me souviens, un papy, Pierre-Jean, il s'appelait, au saxophone bariton, qui se souvenait du bombardement de la ville et qui avait cette anecdote. À chaque fois qu'il n'arrivait pas à faire un truc, je me souviens, il disait « C'est de la faute des Allemands ! » Alors, je disais « Bon, alors, mais Pierre, oh, j'y arrive pas ! » Il jouait plutôt bien du saxophone bariton, même s'il était très âgé. Puis alors, après, on rigolait un peu. Je dis « Mais Pierre, pourquoi tu dis toujours et fait bah c'est facile en fait les Allemands ils ont occupé Vire Après, il y a eu la libération. Les Américains, ils ont tout bombardé. On s'est pris des bombes. La ville a été détruite. Et l'école de musique a été fermée pendant un an et demi, deux ans. Il n'y avait plus de cours de solfège. Moi, je n'ai pas appris à lire assez bien la musique pour pouvoir jouer les partitions. C'est la faute des Allemands. Ce n'était pas du tout des histoires. Il n'y avait plus de cours. C'est ça que j'aimais vraiment bien. Mais c'est une difficulté en même temps. Parce que ce n'est pas simple. parce que quand t'as 5 musiciens c'est une chose mais quand t'as des orchestres de amateurs qui vont 20, 30, 40, 50 70 personnes, faut quand même leur donner à manger chaque semaine et puis je peux te dire que quand ils viennent ils ont faim et ils ont des attentes donc il faut essayer de combler toutes ces attentes en même temps mais c'est ce qui est passionnant Comment on fait pour lire en même temps 20,

  • Speaker #1

    30, 70 lignes d'un conducteur ? Ah oui,

  • Speaker #2

    j'ai un conducteur dans ma voiture

  • Speaker #1

    On a des petites images pour que les gens se rendent compte Ouais ouais Merci.

  • Speaker #2

    Moi, ce n'est plus du tout mon métier, mais néanmoins, je vois très bien comment ça marche. Et puis, je le fais encore pour le plaisir. C'est-à-dire que quand j'écoute une symphonie, je peux très bien ressortir une partition et lire, suivre la partition. Donc, en fait, chaque musicien, il a une partition, des notes qui sont indiquées sur son pupitre. Ou chaque couple de partition, puisque de musiciens, puisqu'à l'orchestre, par exemple, les violons, ils ont une partition pour deux. Et le chef, lui, il a, sur ce qu'on appelle un conducteur d'orchestre, toutes les lignes. de chaque musicien. Donc s'il y a 37 musiciens, c'est un peu faux de dire qu'il y a 37 parties parce que tous les violons 1 vont lire la même manière, mais enfin, si t'as 37, 40, 50 musiciens, t'as quand même une bonne vingtaine de parties à lire. Donc d'abord, ça s'apprend à lire la musique. C'est quand même un long travail de comprendre ce qui se passe. Après, ça s'entend. Alors moi, j'avoue que je suis... Je vais dire que je suis pas assez aguerri, même si c'est mon métier, pour entendre comme ça, de prendre un conducteur, d'être capable d'entendre ce qui va se passer. En revanche, je connais tout un tas de musiciens, de chefs, même de jeunes gens très talentueux. Ils font ça, ils entendent ce qui se passe. Moi, je suis à peu près capable de dire à quoi ça va ressembler, mais je n'entends pas quand même l'orchestre dans ma petite tête, il faut être honnête. Et donc, cette lecture horizontale, cette lecture verticale, et puis après, il y a des techniques, ça s'apprend. Être chef d'orchestre, c'est quand même un métier. Alors, soit on l'apprend sur le tas, comme ça a été mon cas, parce qu'on se retrouve en position de direction, donc il faut le faire. Et comme on a été souvent de l'autre côté de la chaise, normalement, par mimétisme, on arrive à faire des choses. Et aujourd'hui, il y a des classes de direction qui sont fabuleuses, et des cours incroyables, des cours d'écriture, d'harmonie, la science des accords, la science de l'écriture, etc. L'analyse aussi, pour comprendre ce qui va se passer. Et puis, ce qui est drôle, c'est de regarder un conducteur vierge, on achète une partition, elle est là, et puis de regarder le conducteur crabouillé par le chef qui prépare, ce qui fait ce qu'on appelle du travail à la table. C'est-à-dire qu'en fait, il va prendre... Avec deux entrées très différentes. La première, c'est de la musique dite de répertoire. Tu fais une symphonie de Mozart, a priori, elle a été enregistrée je ne sais combien de fois. Maintenant, tu peux aller sur toutes les plateformes, les vidéos, le machin, et donc tu peux entendre des versions, etc. Et puis, de la musique de création. Un compositeur a écrit une œuvre, elle n'a jamais été jouée, donc c'est une commande, ce qu'on appelle une commande, ce qui nous arrive régulièrement. Et donc, tu as la partition, tu envoies ça au chef, mais cette œuvre, elle n'a jamais été jouée. donc il est là pour le couiller que le travail à la table qui fonctionne. Et puis après, c'est le moment où tu travailles avec l'orchestre où tu te rends compte si tu as bien entendu ou pas. Ceci étant, à peu près dans les orchestres professionnels, chaque musicien va faire quand même les notes qui sont marquées à quelque chose près. Il peut y avoir des erreurs, mais en gros, tout le monde fait bien son travail et connaît la partition. Mais par contre, tout ce que toi, tu as imaginé d'équilibre, de bloc, etc., tu vas vraiment pouvoir l'éprouver au moment du travail. sachant qu'en plus il y a de fortes chances si t'as passé une commande que t'es le compositeur qui soit là dans les dernières répètes et qui soit dans la salle donc il y a aussi un échange sur ce qu'a voulu dire le compositeur parce que finalement ce qu'a voulu dire Mozart, Beethoven, Brahms bien sûr il y a de la correspondance des écrits etc mais d'abord on n'en sait rien et puis deuxième chose en plus il sera pas là au concert donc si on déforme un peu il va pas rentrer donc c'est deux choses un peu différentes

  • Speaker #3

    Merci pour avoir passé ce temps avec nous et puis nous avoir transmis un petit peu Votre savoir, et puis c'était un réel plaisir de vous avoir sur ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir suivis sur cette émission. Si vous avez des questions à poser ou si vous voulez réagir, n'hésitez pas à interagir dans les commentaires. Encore une fois, on remercie à nouveau Face à Face de nous accueillir, Face à Face quand ? Je vous invite à aller découvrir sur Internet. Et bien entendu, cette vidéo, il faut le rappeler, est toujours en partenariat avec Tom Henner, qui est encore une fois derrière la caméra, donc on ne le voit pas. D'ailleurs, il n'est même pas là, il est là. Et qui s'occupe de toute la partie logistique, celle qu'on ne voit pas à l'écran.

  • Speaker #3

    Et puis surtout, n'hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux et à retrouver les précédents podcasts sur notre chaîne YouTube ou même sur le site internet de Hakan Lacombe, qui est toujours disponible et qui, d'ici là, se sera refait une beauté.

  • Speaker #0

    Peut-être.

  • Speaker #1

    On ne va pas s'avancer.

  • Speaker #3

    Allez le voir pour le découvrir.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci. Au revoir. Au revoir. Merci.

Description

🎧 La musique : un langage universel… et un outil de com’ ? 🎼✨


Dans ce 7ᵉ épisode d’« À Caen la Com’ », Céleste et Alexandre explorent un territoire inattendu : la communication… à travers la musique !


🎙️ Pour en parler, deux invités d’exception :

  • Aurélien Daumas-Richardson, directeur du Conservatoire et de l’Orchestre de Caen

  • Christophe Brunet, compositeur, entrepreneur et cofondateur de Concerti


🔍 Ensemble, ils dévoilent les coulisses d’un orchestre, partagent leur vision du pouvoir évocateur de la musique, et démontrent comment sons, rythmes et harmonies peuvent devenir de puissants vecteurs d’émotion, de lien… et de communication.


Au programme :

🎵 Le quotidien des musiciens et chefs d’orchestre

🎵 La musique comme moyen d’expression universel

🎵 L’organisation (et les secrets) d’un orchestre

🎵 Le rôle du maestro

🎵 Et plein d’anecdotes aussi inspirantes que mélodieuses !


💬 Un épisode riche, sensible, et surprenant, pour tous ceux qui veulent écouter la com’ autrement.


▶️ Appuyez sur Play et laissez-vous emporter par la symphonie !


🎧 À Caen la Com’, une émission proposée par l’agence de communication web Nerepixnerepix.fr

🎥 Réalisée par Tom Hennertomhenner.com

📸 Photos par Rosiris Photographierosiris-photographie.fr

🏠 Enregistrée chez Face à Face Caenfaceafacecaen.fr

🎶 Musique par Liztolizto.fr


📲 Tous les épisodes : smartlink.ausha.co/a-caen-la-com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    je me souviens, un papy, Pierre-Jean, il s'appelait, au saxophone bariton, qui se souvenait du bombardement de la ville, et qui avait cette anecdote, à chaque fois qu'il n'arrivait pas à faire un truc, je me souviens, il disait, c'est de la faute des Allemands !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouveau podcast.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, la thématique, c'est la communication à travers la musique. Et pour en parler, on reçoit à ma gauche Aurélien Doma Richardson et Christophe Brunet.

  • Speaker #3

    C'est parfait. Voilà. Du coup,

  • Speaker #2

    question numéro un qui paraît un peu naturelle.

  • Speaker #1

    Qui êtes-vous et présentez-vous à nous.

  • Speaker #0

    Donc, Aurélien, je suis directeur du conservatoire et de l'orchestre de Caen, qui est un équipement de la communauté urbaine Caen-la-Mer, depuis 7 ans. Et mon premier métier, c'était percussionniste, j'étais musicien d'orchestre. Puis ensuite, j'ai dirigé très jeune, finalement, des établissements d'enseignement artistique, ce qui m'a mené jusqu'à cet établissement, dont je parlerai sans doute un peu plus tout à l'heure. Et puis, par ailleurs, j'ai deux activités accessoires. Je suis très investi dans une association. professionnel qui regroupe des directrices et directeurs de conservatoires, qui s'appelle Conservatoire de France. Je suis même le plus ancien administrateur de cette association. Et puis, par ailleurs, j'ai une petite activité de formateur. De manière très originale, je forme principalement ou j'accompagne des jeunes ou récents directrices et directeurs de conservatoires et d'écoles de musique.

  • Speaker #1

    D'accord, et tu les formes sur quoi concrètement ?

  • Speaker #0

    Eh bien, diriger un conservatoire, c'est un métier un peu acrobatique. puisque c'est la jonction entre la pédagogie, bien sûr, mais également l'artistique, l'animation d'équipe, les finances publiques, que sais-je encore. Et moi, mon sujet, c'est principalement soit le paysage très large de la fonction de directeur, avec toutes ses facettes, une sorte d'apéritif au métier, ou alors, plus spécifiquement, sur l'animation des équipes, pour ne pas dire le gros mot de management. Ok.

  • Speaker #1

    Et toi, Christophe,

  • Speaker #3

    du coup ? Bien, enchanté. Merci de nous recevoir, en tout cas, de me recevoir aujourd'hui. Moi, je suis Christophe Brunier. Je suis compositeur, donc on est vraiment dans la thématique de la musique. Et je viens de l'industrie de la musique, à l'image. J'étais dans la pub longtemps et je suis maintenant entrepreneur et cofondateur de la société Concerti avec le maestro que je vous ai apporté.

  • Speaker #2

    Comment on passe de l'industrie de la musique à l'image à entrepreneur ?

  • Speaker #3

    En tout cas, en ce qui me concerne, c'est... La quantité d'expérience que j'ai pu avoir dans ma vie qui m'a mené à cet objet, un besoin. Un déclic et puis une rencontre. Je ne sais pas si on en parlera à un moment donné, mais je vous l'évoquerai.

  • Speaker #2

    On va en parler tout à fait.

  • Speaker #3

    Et je suis pianiste de mon instrument, c'est le piano.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous pouvez me dire c'est quoi votre quotidien dans la musique aujourd'hui ? Une journée type. Et surtout, qu'est-ce qui vous plaît le plus dans... votre métier ?

  • Speaker #0

    Ha ha !

  • Speaker #2

    Merci !

  • Speaker #3

    C'est une question compliquée !

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, curieusement, mon quotidien n'est pas fait de tant de musique que ça, puisque même si le Conservatoire d'Orchestre de Caen, c'est une grosse maison avec deux volets, peut-être que je peux en parler un petit peu, c'est que je viens de savoir de quoi on parle le Conservatoire. La partie conservatoire de cette structure, c'est 1700 élèves qui sont accueillis de 7 ans à... On disait 7-77 ans, mais je crois qu'on a des élèves un peu plus âgés que 77 ans, qui va de l'initiation à la pré-professionnalisation, en musique, en danse et en théâtre. Et pour encadrer ces 1700 élèves-là, il y a un peu plus de 100 professeurs et une trentaine de personnels administratifs et techniques permanents. Donc en fait, moi je dirige quand même un service public de 130 salariés permanents. Et puis 1 700 élèves, c'est 1 000 familles, donc ça représente un petit peu du monde. Et puis l'autre volet, c'est la partie programmation de l'Orchestre de Caen, de la saison musicale de l'Orchestre de Caen. En gros, il y a un concert professionnel tous les mardis, ouvré à 20h. Et au-delà de ça, de l'orchestre tous les mois, et sinon du jazz, de la musique ancienne, de la musique de chambre, de festivals, un festival international d'orgue, et un festival de musique contemporaine qui existe depuis plus de 40 ans maintenant. Et donc, mis tout ça bout à bout, les concerts d'élèves et les concerts professionnels, ça représente à peu près 300 levées de rideaux en 33 semaines. Donc, on a une fréquence de production assez folle. Voilà, et donc pour répondre à ta question Alexandre, mon quotidien, alors bien malin serait celui qui arrive à te donner une journée type, mais il y a quand même une grande partie de lecture de mail, de rendez-vous en tout genre et d'activités plutôt d'encadrement. Et donc moi je passe beaucoup de temps finalement à accompagner mes adjoints pour qu'ils fassent tourner la machine. Et puis ensuite il y a tout un volet programmation, parce que c'est moi qui signe la programmation du compte. du conservatoire et de l'orchestre pour la partie professionnelle. J'ai des personnes qui travaillent avec moi, bien sûr. Et donc, j'ai des temps d'écoute ou de recherche. Mais vraiment, mon quotidien, il ressemble bien à un directeur d'un service administratif, hélas. Et la pédagogie et l'artistique arrivent le soir quand j'ai un peu de temps. Pour autant, ce qui m'amuse ou ce qui me plaît dans mon métier, c'est moi qui ai dit le mot amuser. Parce que si je ne m'amuse pas, il manque un truc.

  • Speaker #3

    Il manque une journée de perdu.

  • Speaker #0

    Exactement. Il faut que j'apprenne et que je m'amuse. Et du coup, ce qui me plaît, c'est justement de passer d'un monde à l'autre très vite. Entre un rendez-vous avec un élu, un rendez-vous avec un parent, faire de la programmation, appeler un compositeur, travailler avec un artiste qui va bientôt venir, régler un problème de bâtiment, se projeter dans le budget dans deux ans, que sais-je. Donc c'est cette grande variété-là.

  • Speaker #2

    Tu n'as pas le temps de t'ennuyer.

  • Speaker #0

    Non, pas trop. Qui fait que je m'amuse bien.

  • Speaker #2

    À quel moment là-dedans tu fais de la musique ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je fabrique plus de musique en ce sens. C'est vrai qu'on peut dire qu'on s'est connus il y a longtemps, on a le droit. On s'est connus il y a longtemps. Et donc, j'avais encore une baguette de 60 ans dans une main. Ça, ça ne m'arrive plus du tout. Moi, je ne pratique plus de musique. J'ai fait un petit peu de contrebasse en amateur après ma courte carrière de percussionniste. Mais aujourd'hui, je ne pratique plus en tant que tel. En revanche, j'écoute beaucoup de musique et je suis en contact d'artistes pour notamment la programmation et plus spécifiquement la création contemporaine. Donc, j'ai de la musique dans l'oreille en permanence. quand j'en ai pas je fredonne et je chante mais je ne... du soir au matin ça agace mes proches mais je ne suis pas en... je ne fabrique plus de musique, je n'enseigne plus je n'enseigne plus la musique en tout cas et donc voilà et juste pour terminer est-ce que c'est toi qui dirige l'orchestre ? Non non pas du tout moi je t'ai aussi connu à une époque où tu diriges oui c'est ce que je disais quand j'avais une baguette dans la main alors c'est fini euh euh Aujourd'hui, sur le conservatoire orchestre de Caen, il y a une dizaine de chœurs d'élèves. Il doit y avoir une bonne dizaine ou une douzaine d'orchestres qui sont dirigés par des artistes enseignants de la maison. Et puis, il y a l'orchestre de Caen, qui est un orchestre professionnel, qui a un chef principal. Et donc, moi, je choisis ou je soumets au président de Caen-la-Mer le nom du chef principal et des chefs invités. Et donc, je ne dirige plus l'orchestre, je choisis qui les dirige. C'est pas mal aussi.

  • Speaker #3

    Ah oui ? J'ai la même journée, un peu que toi. C'est-à-dire que la place de la musique représente en tout cas en tant qu'entrepreneur maintenant, ce que je fais à 100%, représente une partie de mon activité. Mais j'ai la chance quand même de faire beaucoup de production musicale. Encore ? Oui, j'en fais énormément. Et puis aussi de choisir avec qui je veux travailler, sur quelle culture. Parce que j'écris de la musique à peu près, vous le comprendrez mieux en écoutant le maestro, mais tout autour du monde. Donc dans la programmation, il y a un concert auquel je vais assister. Sur les nuits, personne, les voix, personne,

  • Speaker #0

    comment tu dis ?

  • Speaker #3

    Musique classique, personne. Donc voilà, moi j'ai la place de la musicalité, je vais plutôt dire que la musique est extrêmement prégnante. Donc j'ai une partie entrepreneuriat, et puis mon travail de musicien, de compositeur, de producteur, produceur en fait, le vrai mot, réalisateur, autour de la musique, oui, j'ai cette chance encore de pouvoir reproduire. Et du coup,

  • Speaker #2

    c'est quoi qui te plaît le plus dans le métier ?

  • Speaker #3

    Ce qui me plaît le plus, c'est de pouvoir permettre l'accès à la stimulation de la musicalité chez l'autre. Moi, mon travail ne se situe pas au niveau de l'instrument proprement dit. L'instrument, pour moi, c'est l'outil qui permet l'expressivité de la musique et qui nécessite du travail, des années. Et donc, moi, je suis plutôt un petit... Juste un peu avant sur cette notion de découverte de sa propre musicalité, la rencontre. Donc voilà, moi la place de la musique en fait, elle se situe sur la notion plutôt sensorielle de la musique. Pour moi, on est tous potentiellement des musiciens, pas spécifiquement des instrumentistes, comme je pourrais être sportif par exemple, mais ce que je ne suis pas. donc voilà en fait mon travail depuis longtemps c'est justement permettre à l'autre de pouvoir rencontrer sa musicalité et bien justement ça nous permet de faire la transition selon vous en quoi la musique est-elle un moyen de communiquer ?

  • Speaker #1

    Du coup, tu as déjà mis un petit peu le pied dedans.

  • Speaker #3

    En fait, pour moi, c'est tellement une évidence que je me... Déjà de par mon travail en tant que compositeur, à la Musique à l'image, dans la pub surtout, c'est exactement le travail qu'on me demandait de faire. C'était servir un propos autour d'un support, d'un objet central, d'une situation, que ce soit de la bagnole, de la lessive ou n'importe quoi. Et puis c'est de mettre un contexte, une toile de fond en fait, comme une peinture. C'est déjà un travail de communication, j'avais une charte audio que je devais remplir, que je n'ai jamais trop suivi en fait, puisqu'on m'appelait carte blanche pour ça, parce que je pense que l'expressivité est complètement unique chez chacun. Je ne note pas d'échelle, je trouve plutôt la diversité de l'expression musicale très riche, ce qui permet à tous de pouvoir s'exprimer. plutôt l'expérience que la performance. C'est pas la même chose. C'est pas la même... Mais en fait, ça se suit de toute façon.

  • Speaker #2

    Et peut-être comment ça, en tout cas dans toi, dans ton univers, ton quotidien, comment ça se matérialise avec peut-être des exemples précis ?

  • Speaker #3

    Moi, ce que je vais toucher, c'est une forme de... foncièrement l'émotion, évidemment, celle qu'on ne peut pas maîtriser, mais qui va être orientée au travers des différents ingrédients que je vais utiliser. rythmique, à la fois culturel, pour essayer de transmettre une sensation, une idée, qui une fois terminée ne m'appartient plus, donc appartient à l'autre, et ça va faire rebondir des choses en lui, qui je l'espère seront à peu près guidées. Globalement ça marche comme ça. Et dans la pub justement, si on me demandait quelque chose de très précis, je disais « bah fais-le » . viens pas me voir, viens pas me chercher si t'as besoin de... voilà moi je pourrais exprimer que ce que je ressens y'a pas une question de vérité mais c'est ça serait mon expressivité tu aimes c'est super,

  • Speaker #0

    tu n'aimes pas c'est super tout va bien finalement ce que tu dis là c'est bonne introduction à la réponse que je voulais faire déjà il suffit à tout âge on discute de ce qu'on écoute comme musique même si on en pratique pas ou qu'on a pas appris à jouer d'un instrument Au collège, au lycée, en famille, qu'est-ce que t'écoutes ? Les fossés générationnels qui peuvent exister, qu'est-ce que c'est que cette daube ? Maintenant, sur mon temps, c'était quand même bien mieux.

  • Speaker #2

    J'ai l'impression de m'entendre.

  • Speaker #3

    Mais quand même !

  • Speaker #0

    Ou alors, ah bon, vous écoutez encore Queen et téléphone ? Je reviens pas, c'était déjà mes parents qui écoutaient ça. Donc déjà, il y a cet échange qui se fait naturellement autour d'un son qui passe, dans un bar, dans la rue, dans un resto, sur une playlist. Donc déjà, ça engage quand même la communication. la deuxième chose c'est que pour quelque chose qui est plus dans mon environnement professionnel. Et celui de l'orchestre, en l'occurrence, et de là d'où je viens, moi je viens vraiment de la pratique orchestrale. C'est quand même assez fabuleux, quand il y a un soliste qui vient, ou un chef, ou un musicien qui est au pupitre et qui ne parle pas français, parce qu'il est d'origine asiatique, d'un pays lointain, ou il ne parle qu'anglais, ou qu'allemand, ou qu'espagnol, ou que sais-je. Finalement, une fois qu'on a fini de baragouiner ou d'essayer de se faire comprendre si on ne maîtrise pas la langue, on distribue les partitions, il y a un chef qui lève le bras et tout le monde se met au diapason et joue ensemble. Et donc finalement, cette notion de langage musical, alors langage écrit en l'occurrence dans ce cadre-là, c'est quand même assez fabuleux. De se dire que finalement, on n'a jamais joué, on n'a jamais parlé, on arrive à faire des choses ensemble. Ça m'est arrivé encore là, je suis toujours, après toutes ces années, toujours très ému et un peu les yeux écarquillés, ce qu'on appelle la première lecture. C'est-à-dire qu'en fait, les musiciens ont reçu la partition chez eux, ce qu'on appelle le carton, on travaille son carton ou pas, peu importe, mais quand on arrive à l'orchestre, il faut être prêt. Et donc les musiciens professionnels arrivent, ils ont la partition, le chef arrive. Si c'est un nouveau chef, moi je viens et je dis « bonjour, je vous présente le chef d'orchestre avec qui on va passer quatre jours. Ah c'est super, bienvenue, clac, clac, clac, tout le monde applaudit, il y a beaucoup de codes dans les répétitions. On s'accorde et puis le chef il dit « on fait tel morceau, il lève le bras et ça joue. » Et là, moi quand je m'assois dans la salle, j'écoute cinq minutes pour voir si tout va bien, puis après je m'en vais pour laisser l'orchestre travailler. je suis quand même toujours très épaté et étonné de la qualité de la première lecture. Oui, en premier coup. Mais oui, c'est-à-dire que si on n'est pas de la partie, on se dit, mais pourquoi ils répètent ? Et c'est un endroit un peu feutré, un peu magique, il n'y a pas de public, etc. Et de dire, on est capable de faire ça quand même dans une première lecture. Donc déjà, il y a quelque chose quand même qui se crée autour de ça. Et puis le troisième volet, pour finir, que moi je vois aussi, c'est l'autre facette du Conservatoire Orquestre de Caen, la partie pédagogique, la partie enseignement. ou quand même de voir ces enfants, ces pré-adolescents ou ces adolescents qui vont passer du temps à travailler à leur partition, ou à apprendre à improviser en jazz, ou à apprendre à diminuer ce qu'on appelle en musique ancienne, et bien finalement, sur quelques notes qui sont quand même que des ronds notés sur des lignes, arrivent à se dépasser, se surpasser, et à créer un échange avec leur enseignant sur « Ah bon, mais toi tu le fais comme ça, peut-être qu'on pourrait essayer autrement, bah tiens oui. » On va trouver trois, quatre copains, on va faire un quatuor ou un orchestre ou un groupe. et je trouve ça quand même assez magique. Et puis, le petit mot que tu indiquais tout à l'heure, et ça, ça provoque encore et beaucoup d'émotions en moi, très régulièrement.

  • Speaker #2

    C'est marrant, un truc que tu as dit qui m'a débloqué un souvenir, vraiment, de vacances, je pense que j'avais 17 ans, un truc comme ça, on était sur une plage en cercle, et puis... Mais vous allez reconnaître la situation, c'est qu'il y avait plein de gens qui s'étaient posés, en plus on avait des instruments de musique, donc ça avait fait venir des gens, on était, je pense, une douzaine, et il y avait au moins 3-4 langages différents. des gens qui parlaient anglais, d'autres en allemand et tout, et puis compliqué de discuter ensemble. Puis d'un seul coup, il y a eu un peu de guitare. Je crois que le morceau c'était No Woman No Cry, tout le monde s'est mis à chanter. Et là tu te dis, c'est fou, on était en train de galérer à se comprendre. Et dès que tu fais un morceau, peu importe d'où on vient, tout le monde connaît.

  • Speaker #3

    Je crois que c'est la magie aussi de la musique, c'est ce lien social qui se crée, c'est cette empathie qui se crée, cet orchestre qui se crée même. Donc, dans ces situations, c'est un potentiel incroyable qu'on a en nous, en chacun de nous, d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Je vais rebondir sur quelque chose que tu as dit qui est rigolo. Du coup, tu dis, première lecture, c'est déjà nickel. On se demande pourquoi ils répètent et du coup, pourquoi ils répètent ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, quand je disais, si on n'est pas de la partie, on pourrait penser que...

  • Speaker #2

    Mais qu'est-ce que ça va apporter plus pour des gens qui, entre guillemets, seraient là dans la salle et ne sont pas de la partie ?

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #2

    ça va changer quoi pour eux, les répètes supplémentaires ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a plusieurs éléments quand même dans tout ça. Si on reste vraiment dans la partie orchestre, on va dire classique. musique classique romantique. D'abord, dans la première lecture, il va y avoir quand même tout un tas de moments où il va y avoir des rapages plus ou moins contrôlés, des flottements, parce que faire jouer 35, 40, 50 musiciens ensemble pour un orchestre de camp, mais si on va sur un orchestre national, avec des gros effectifs, on peut dépasser les 100, 120 musiciens, donc que tout le monde se mette un peu dans le même tempo, et donc finalement, avoir les mêmes respirations, les mêmes ralentis, les mêmes accélérés, les mêmes suspensions, etc., ça nécessite quand même dans des passages un petit peu complexes. qu'il y a un travail qui soit opéré et que la battue du chef sert vraiment à ça. Ça, c'est la première porte d'entrée. La deuxième porte d'entrée, c'est que quand même, l'orchestre, ce n'est pas vraiment la démocratie. Les musiciens mettent leur talent, leur expertise au service d'une vision, d'une œuvre qui est la vision du chef, très clairement. En termes de management, c'est un peu passé comme moment, mais néanmoins, c'est quand même ça la réalité de l'orchestre. Et d'ailleurs, sinon, ce serait assez compliqué, je pense, à quelques exceptions près. Et donc tout le monde va essayer de comprendre ce que veut le chef. Une version d'une œuvre ou d'une autre peut être totalement différente. Et puis après, il y a un petit côté table de mixage. C'est-à-dire que finalement, lui, le chef, il est à cet endroit-là, il y a tout un orchestre devant lui. Et à un moment, est-ce qu'il veut entendre plus les trompettes, plus les violons, plus les violoncelles, plus doux, plus dur, plus percutant, plus feutré ? Voilà, donc travailler tous ces équilibres et cette énergie-là. Et donc ce travail en trois, quatre répétitions, puisqu'en fait, une série d'orchestres, c'est-à-dire répétitions plus concertées. un temps court, c'est 4 services de répétition donc 4 répétitions, une répétition générale un concert, et s'il y a un concerto le soliste qui joue un concerto d'un quart d'heure, 20 minutes il vient la veille du concert et on fait 2 heures de répète avec lui, donc le chef il est aussi pour bien préparer tout ça et donc on n'a pas de temps à perdre, donc tout ça est très ramassé et puis ensuite, cette énergie travaillée l'idée c'est d'arriver à la reproduire à l'énergie du concert qui va amener vraiment autre chose et que pendant ce concert-là, tout se passe comme prévu, et en même temps, qu'on accepte que c'est de la musique vivante, et donc si le chef, il veut, il est arrivé sous la pluie, il est fatigué, il va avoir peut-être un tempo un tout petit peu différent, ou une énergie particulière, ou il a croisé quelqu'un qui l'aime avant, et ça va peut-être influencer un tout petit peu sa manière des choses, ou ce qu'il a écouté dans la journée, et l'énergie du public, etc. Tout peut arriver dans le spectacle vivant, les accidents aussi. Et donc, d'avoir une énergie commune. Et ce qui est très impressionnant quand on est au plateau et qu'on arrive devant 50 personnes avec la partition devant. Ce qui est assez beau, c'est un peu comme une pièce de théâtre. On a le texte. Finalement, quand on a tous des souvenirs de pièces de théâtre lues de bonne grâce ou moins bien, selon que c'était imposé ou pas au lycée, ou si c'est une lecture volontaire, on va dire, on lit le truc. Quand même, lire une pièce de Molière... ...racine, ça n'a quand même pas grand chose à voir avec l'avoir sur scène. Et donc finalement, lui, il a le papier, les indications du compositeur, et avec ça, c'est la recette de cuisine pour faire le plat. Donc ça n'a rien à voir avec un livre de recettes ou goûter le plat préparé par quelqu'un.

  • Speaker #3

    Après, il y a des choses assez subtiles aussi, de la rencontre, de la relation, des notions de l'autorité, des codes. Il y a une partie, j'allais dire, non pas de dressage, mais... Non, c'est pas le bon mot. Je ne vais pas trouver de mot. de rencontres en fait. Moi, j'ai eu une expérience comme ça pour un projet de chanson avec le Philharmonic de Boston avec Charles Floyd, un conducteur assez connu là-bas et qui me donnait justement les clés de... Mes arrangements de cordes, c'est une formule 1. Il faut être préparé quand même. Et j'aime bien cette idée, quand tu disais le mixage. C'est vrai, il y a une notion d'ingénierie du son. Les placements, les forces, le nombre d'instruments, c'est fabuleux.

  • Speaker #0

    C'est juste dire qu'il y a deux approches très différentes. Celle d'un travail avec un orchestre professionnel, et puis celle d'un travail où chaque semaine, l'orchestre va venir répéter avec des élèves ou des amateurs. C'est deux quand même... endroits et moments extrêmement différents évidemment mais sur la partie professionnelle il y a dans cette rencontre là avec des artistes enseignants qui sont quand même dans l'absolu des sportifs de haut niveau arriver à enseigner, jouer à des niveaux très forts c'est quand même très fort ce qu'ils arrivent à faire tout au long d'une carrière et un chef et cette rencontre là c'est bah oui le chef il va imposer finalement apporter sa vision d'une oeuvre et les musiciens qui eux amènent leur expertise et en fait acceptent d'être dirigés. Et donc il y a une histoire d'acceptation un peu mutuelle, parce que finalement, pardonnez-moi l'expression un peu triviale, mais si la mayonnaise ne prend pas, le concert sera très moyen. Alors selon qu'il est très très très moyen et la nature du public, le public va s'en rendre compte ou pas, mais on peut avoir des moments comme ça très suspendus, on se dit « waouh, il s'est quand même passé un truc à ce concert-là » , puis d'autres « ma foi, c'est un concert de plus » .

  • Speaker #2

    C'est très intéressant ça, cette partie de « il s'est passé un truc à ce concert-là » . Des fois ça tient à quelque chose, c'est même compliqué de le dire d'où ça vient.

  • Speaker #0

    Bah ouais c'est des choses un peu... Parce qu'en fait l'énergie, ce qui est très compliqué dans tout ce qu'on fait, on a toujours besoin d'énergie et puis en même temps s'il y en a une énergie un peu mal placée ou trop d'énergie, c'est le fameux excuse-moi j'ai pris trois cafés, et des fois en même temps si on arrive complètement naze, il se passe pas grand chose. Donc finalement l'excitation va apporter l'énergie du concert. Il faut quand même qu'elle soit un peu domptée, maîtrisée, parce que sinon, c'est le bazar, pour ne pas dire autre chose. Et donc, il y a ce moment-là, et puis finalement, où à un moment, 35-40 individus, là, chez nous, c'est plutôt 37-42 les musiciens d'orchestre, vont tous être au top de leur forme à ce moment-là, parce que le chef était aussi très en forme. Et finalement, il y a cette envie de bien faire qui fait que ça génère l'envie de bien faire, et qu'il se passe quelque chose, et qu'on sent un public enthousiaste, et que ça continue comme ça. Et que d'un seul coup, la conjugaison entre... Une œuvre réussie, un chef très en forme, des musiciens excellents ce soir-là, et voilà. Et un peu de chance fait que d'un seul coup, on se dit, waouh, mais quand même. Moi, je le vois bien, quand je vois le public très content qu'il sorte d'un concert, souvent, parce qu'il peut sortir content, et même assez content, et dire, c'est formidable ce que vous faites, etc. Mais quand je vois le public enthousiaste, souvent, je vois les musiciens sortir par l'autre escalier, je les vois arriver avec des bananes comme ça, et dire, waouh, ce soir, on était quand même super en forme, c'était très bien. Et donc, voilà.

  • Speaker #2

    Donc on est d'accord, ça dépasse juste le contexte des musiciens entre eux, mais qu'il se passe aussi quelque chose entre le public et les musiciens, même s'ils ne se connaissent pas et ils ne se parlent pas.

  • Speaker #3

    C'est la magie de la musique vivante aussi. C'est un poids ne fait pas l'autre.

  • Speaker #2

    Pourquoi dit-on que la musique est un langage universel ? Mais est-ce qu'on n'est pas en train d'y répondre en fait ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois que ça y est, on a répondu à ta question Alexandre. Parfois c'est celle d'après.

  • Speaker #3

    Excuse-moi, je voudrais répondre à cette question. Je ne suis pas du tout d'accord du coup. Permettez. Enfin, je ne suis pas du coup... mais je pense pas que la musique soit universelle. Alors c'est un point de vue, je pense, très occidental. C'est plutôt même un mythe occidental. Puisque si on prend la musique qui nous correspond, celle dans la culture où on s'est baigné, c'est évident qu'elle est universelle. En revanche, si on prend d'autres cultures, d'autres musiques, parce que vous savez qu'il y a beaucoup de musique dans le monde, pas que les instruments, et bien là non, il faut une approche culturelle, il faut une rencontre. C'est pas inné. Si vous prenez par exemple déjà juste le flamenco, pour comprendre le flamenco, Il ne faut pas penser au premier temps comme nous on le pense. Donc il faut penser au douzième temps. C'est ça le premier temps. Donc la musique arabo-andalouse, la musique soufique, gnawa, toutes ces musiques ont quand même un minimum de rencontres et de cultures, d'humilité aussi pour pouvoir comprendre quelque chose qui n'est pas de l'ordre de notre culture. Parce qu'il y a beaucoup de musique qui nous rassure. J'ai fait un travail à une époque sur un... un chanteur soufi, où j'ai dû justement occidentaliser, je ne sais pas si c'est le bon terme, mais permettre à des auditeurs qui n'ont pas l'habitude d'entendre ce type de chant, de pouvoir leur donner une forme de vocabulaire connu, sur lequel ils peuvent s'appuyer. Et du coup, entrevoir le chant soufi comme quelque chose de pris dans un contexte qui est plutôt familier. Donc non, pour moi la musique n'est pas... Excusez-moi ! Elle n'est pas du tout universelle, en revanche ce qui est universel c'est la réponse émotionnelle.

  • Speaker #0

    Non mais c'est vrai, ce que tu dis sur l'émotion de la musique serait universel, ça j'adhère parfaitement. Après ce qui est intéressant c'est que sur des types de musique, quand on fait le même type de musique... et qu'on se retrouve, et d'où on vient dans le monde, on peut se rencontrer assez facilement. Et après, effectivement, il y a tout un tas de traditions musicales qui ne sont pas celles d'un musicien classique ou pas celles d'un musicien de jazz, etc. Et que finalement, ils ne vont pas trop se comprendre. D'ailleurs, je pense qu'il y a tout un tas de musiques un peu solistes, très sophistiquées par ailleurs. Et si on met un orchestre symphonique, on leur fait écouter une symphonie de malheur, ils disent « Mais qu'est-ce que c'est que ce gros souk ? » Vous êtes complètement malades. C'est comme si d'un seul coup, on va écouter un gars mélange à vanné pendant deux heures. On se dit, mais qu'est-ce qu'ils font ? Qu'est-ce qu'ils font ? On ne comprend rien. Donc, il y a quand même une notion culturelle, exactement comme quand on va... Mais finalement, ça renvoie à l'onologie, à une exposition de spectacles vivants, à la cuisine. Il y a aussi des habitudes, une culture autour de tout ça. Mais pour autant, on peut imaginer que la rencontre autour de la musique, elle se fait assez universellement.

  • Speaker #2

    Oui, parce que ce qui est amusant, c'est qu'après, partout, il y a de la musique. même dans des peuplades qui se connaissent pas et puis la nuit détend

  • Speaker #1

    Pour moi ce qui pourrait le mieux résumer ce dont on parle cette espèce d'alchimie qui va se créer d'un coup ça serait un peu le buff et nous tout d'un coup il y a une personne qui commence à jouer et en fait ça crée quelque chose, une émulsion

  • Speaker #0

    Tu vois par exemple les rencontres ce qu'on appelle les buffs ou les jam sessions pour le jazz par exemple, en fait c'est très codé c'est à dire que tu mets un musicien de... L'orchestre de Caen qui fait que du classique, qui est un expert dans son domaine, qui va à une soirée jazz, très sincèrement, il va être assis sur sa chaise à écouter, à trouver ça très bien. Il sera incapable de participer à une session de jazz.

  • Speaker #2

    À l'inverse,

  • Speaker #0

    un musicien qui ne fait que du jazz, même s'il le fait très bien, peut-être qu'il est aussi vers la pop-rock ou que sais-je encore, mais finalement, si tu dis tiens, viens, tu vas jouer à l'orchestre, il va dire bah non, en fait, je peux pas. Ça m'est déjà arrivé à moi par exemple sur des programmes, dans les orchestres il n'y a pas souvent des saxophones, et puis il y a des pièces où il faut 3, 4 saxophones, et tu dis à un collègue, ah bah tiens pour une fois du saxophone tu veux jouer, et il dit, moi c'est pas du tout mon univers, j'ai pas un son pour ça, je sais pas faire, c'est pas ce que je fais. Donc ça c'est quand ça se passe bien, la personne te dit je sais pas faire, donc ça ça va, donc quand même il y a cette conscience là. Mais donc on peut pas être dans... Tous les domaines. Par contre, ce qui est certain, c'est que quand les musiciens se rencontrent, il y a toujours un peu une magie. « Ouais, tu fais ça, mais c'est super, mais moi je ne sais pas faire. » Ça, c'est extraordinaire. Ça, c'est quand même assez sympa.

  • Speaker #1

    Sur le côté professionnel, mais même personnel, en quoi, pour vous, l'apprentissage de la musique, ou même la pratique de la musique, va influer ou changer notre façon d'être, notre façon de voir les choses, les comportements même ?

  • Speaker #0

    Dans la musique, on parle bien d'apprentissage à l'art. Donc du coup, on va apprendre à jouer de la flûte, du ukulélé, du corps des Alpes, du piano, ou faire de la danse ou du théâtre. Mais néanmoins, il y a déjà une deuxième chose, c'est comment finalement je vais apprendre par l'art. Puisque quand, là je vais me mettre dans la casquette directeur de conservatoire, quand des jeunes gens dont on a la charge viennent apprendre à jouer d'un instrument, ou viennent dans un dispositif d'éducation et de sensibilisation musicale dans un quartier populaire, finalement on va faire ensemble. Pour pouvoir jouer ensemble, il va falloir qu'on s'écoute. Pour pouvoir s'écouter, il va falloir à un moment se taire. Il va falloir comprendre l'autre. Finalement, la production d'un ensemble, un orchestre d'élèves, il va s'aligner sur les élèves les moins avancés. C'est pas l'élève, l'orchestre, il va pas s'aligner sur le meilleur musicien. Donc finalement, il va falloir s'aider les uns les autres parce que de toute manière, on va s'aligner sur celui qui va le moins vite. Donc il va falloir s'accompagner les uns les autres. Et puis, il va falloir répéter plusieurs fois. Donc c'est l'exigence, c'est le travail, c'est le temps long, c'est l'estime de soi. Parce que quand même, quand on monte sur scène et qu'à la fin, les parents, les amis disent « mais c'est formidable ce que tu as fait, c'est quand même très agréable » , on va rencontrer des cultures différentes, on va apprendre un compositeur, une œuvre, un arrangement. Et donc, il y a tout un tas de... compétences ou d'apprentissage qu'on va transférer, finalement, on aurait fait un cours de français ou de maths ou que sais-je, eh bien, on aurait appris la même chose, mais par un autre biais. Et donc, finalement, quand je viens apprendre à un instrument ou à une pratique artistique, je vais apprendre bien d'autres choses. Et déjà, juste ça, c'est une partie de réponse, je pense, à cette question.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu peux nous présenter justement ce que c'est Maestro ? Alors,

  • Speaker #3

    qu'est-ce que c'est que le Maestro ? Comment ça fonctionne ? Je vais vous donner un peu de contexte parce que... Et je vais vous demander de faire super attention, c'est de ne pas utiliser votre intellect. D'accord. Je vous ferai écouter. Ça, ça va aller. C'est extrêmement important. Alors, le maestro, c'est un omni. J'aime bien dire omni parce que c'est un objet musical. C'est un objet musical, ce n'est pas un instrument de musique non identifié.

  • Speaker #0

    C'est parti d'une rencontre avec un petit gars en situation de polyhandicap, Camille, qui avait une musicalité complètement incroyable, qui ne pouvait pas parler, pour autant il arrivait à chanter des petites mélodies et qui correspondaient à la personne qu'il voyait, donc il avait des petites mélodies. Donc le maestro en fait c'est un objet qu'on a pensé pour lui, puisqu'on savait que de toute façon... physiologiquement, il ne pourrait pas avoir accès à l'expression de sa musicalité. D'accord ? Pouvoir prendre simplement du plaisir, tout simplement. C'est le premier step. Nous, tous les musiciens, quand on joue, c'est déjà un plaisir extrêmement personnel. Voilà, donc on a cherché, on a trouvé beaucoup d'instruments de musique rythmique autour du handicap. Moi, je parle de cette rencontre avec Camille, mais pas spécifiquement quelque chose qui puisse... Comment dire ? Permettre une satisfaction harmonique. Enfin, je ne sais pas comment le définir puisque c'est complètement abscons. Pour lui, le petit bonhomme, il n'a rien à faire que ce soit un basantin, que ce soit une flûte, il s'en fout. C'est son expérience qui est importante. Alors, je vous le montre quand même parce que j'en parle beaucoup. Le maestro, en fait, c'est un Lego musical. C'est un Lego musical où on va assembler des phrases musicales que j'ai faites. par groupe d'instruments. Je ne sais pas par laquelle commencer, parce qu'on a plusieurs collections de musiques. Je vais commencer par les berceuses, qui est le lien à l'enfance, qui correspond un peu à tous. Là, vous aurez la mélodie, ici. Là, ici, les percussions, les basses, les instruments qui accompagnent. Ça peut être un piano, une guitare ou un groupe d'instruments. Là, je suis au clair de la lune, tout simplement. Et je vais vous faire la démo. Je pose la mélodie. Et puis après, je vais poser un instrument harmonique. Puis, je trouve ça un petit peu tristouné ou un peu mélancolique. Je peux tourner et je vais déclencher une autre phrase musicale. Et je vais construire comme ça, comme je veux. Et puis si je n'entends pas, j'entends des bois, et ainsi de suite. Et rajouter une basse, et puis une percussion. Ça c'est le principe. Et donc comme il y a quatre couleurs, évidemment, il y aura quatre couleurs musicales. Et je peux enlever, je peux construire, déconstruire. Là, je vais mettre juste le violoncelle. L'idée aussi, c'est que ça puisse, si on pose un seul module, ça puisse raconter une histoire. Et puis aller vers d'autres choses. Plus axé vers le rythme, la danse, plutôt latin. Et ainsi de suite. Là, je l'appelle espièglerie. Et puis après, évidemment, je peux construire, déconstruire. Voilà, ça, c'est le principe. de bas.

  • Speaker #1

    Donc effectivement tu peux faire de la musique sans avoir...

  • Speaker #0

    Alors c'est pas... Oui, moi j'aime bien le mot jouer avec la musique. Jouer avec la musique. On a des matières, des ingrédients. On pourrait parler de cuisine. En fait c'est une rencontre avec sa propre musicalité. C'est vraiment une expérience. Il n'y a pas une notion de performance dans le jeu. C'est-à-dire qu'on comprend en fait... plus qu'on apprend. On met une basse, ah bah oui, d'accord. Après, moi, je l'ai vu avec des petits, du coup, ils sont beaucoup plus critiques. Ah oui, j'entends la basse. Et puis, pas de narcissisation, je ne trouverai pas les mots parce que je suis un être non-verbal, on va dire. Je suis plutôt dans la musicalité. Mais c'est un petit peu ça. Et d'ailleurs... Brahms, le lebaye, oui.

  • Speaker #1

    Et combien de fois, en parlant avec des gens, effectivement, si tu n'as pas la formation musicale, ils n'entendent pas, effectivement, ils entendent un tout, mais pas le détail de tel instrument, la basse, la trompette,

  • Speaker #0

    le truc et tout.

  • Speaker #1

    Ça, c'est trop bien, en fait, pour apprendre à écouter.

  • Speaker #0

    Alors, trop bien, je ne sais pas, mais en tout cas, ça perd...

  • Speaker #1

    Non, ben c'est nul, alors.

  • Speaker #0

    Non, non, parce qu'en fait, ce qui est important, c'est même pas tant le maestro ou la musique, c'est plutôt la réponse émotionnelle que tu peux avoir, qu'il faut créditer, parce que moi, je le fais que dans cet état d'esprit. Il n'y a pas une notion de... Je ne vais pas inventer l'eau chaude non plus. Pour autant, le système n'existe pas. Il n'y a pas de précédent. Il n'y a pas d'équivalent. Il n'y a pas d'équivalent actuellement. T'as quand même... Chef,

  • Speaker #2

    je voudrais te poser une question.

  • Speaker #1

    Vas-y, vas-y, vas-y.

  • Speaker #2

    Bien sûr. C'est juste sur la banque son que tu as pour l'instant là. On a entendu au clair de la lune et puis après on entendait...

  • Speaker #0

    Ben non, il n'y a que ça évidemment.

  • Speaker #2

    Ce qui allait venir. Non, non, non. Il n'y a que ça. Dans l'objet, il y a combien de morceaux déjà préenregistrés ou existants ?

  • Speaker #0

    Moi, j'appelle ça une orchestration parce que je n'ai pas trouvé de meilleure encore. Puisque vous avez vu, il y a quatre musiques qui sont en sandwich et desquelles on va extraire cinq groupes d'instruments. Ce qui fait même justement 3124 possibilités d'agence dans la modularité. Oui, déjà,

  • Speaker #2

    parce que déjà, tu en mets qu'un. Déjà,

  • Speaker #0

    j'en mets qu'un, ça s'en est une. 4, 5, et j'en ai. Exactement. tu ne m'as pas dit qu'on avait des choses enregistrées avec des enfants je viens parce qu'en fait on s'est rendu compte qu'il y a des professionnels qui disent et moi et moi et moi dans le grand âge on sait que la mémoire musicale est préservée tout au long de la vie donc permettre des aventures autour du médian de Louis, ça permet de stimuler la mémoire pour les enfants parce que je vous parlerai après d'orchestration sonore parce que ça sont des orchestrations musicales, en fait c'est de la faute des gens C'est de la faute des professionnels qui voulaient des maestros. Donc, c'est pour ça qu'on a créé la société. Au début, on voulait le faire que pour Camille. Moi, j'ai ma carrière qui est faite. Voilà, Karine est toujours concertiste. Donc, tout va bien. Enfin, on est beaucoup occupé. Pourtant, ça fait 12 ans maintenant qu'on est dessus. Et le maestro est sorti fin septembre, début octobre. On est distribué. 2024. Merci.

  • Speaker #1

    Parce que dans 10 ans, quand tout le monde le regarderont, le podcast parmi ton lot.

  • Speaker #0

    Donc il y en a plusieurs. Là, pour l'instant, il y en a une vingtaine qui représentent en fait tous les personas qu'ils pourraient utiliser dans leur pratique avec leurs besoins, leurs problématiques. L'outil en toute...

  • Speaker #2

    Donc 20 fois 3000.

  • Speaker #1

    60 000 possibilités d'arrangement. Avec cinq petites briques que tu tournes.

  • Speaker #2

    Quand tu disais l'expression, le Lego musical.

  • Speaker #0

    Le Lego musical.

  • Speaker #2

    C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    On va construire sa musique et puis il y a l'innovation de musique combinatoire. Il y a plein d'autres aspects que je pourrais vous montrer, mais là, on pourrait discuter vraiment des heures et des heures.

  • Speaker #3

    J'ai une question, parce que tu as dit qu'il y avait à peu près 20 compositions différentes qui ont été basées sur des personas.

  • Speaker #0

    Oui. C'est pas de la communication, ça, du coup ?

  • Speaker #3

    Non, non, non, c'est surtout comment tu es passé de ton persona à ces compositions musicales.

  • Speaker #0

    Ça, c'est le travail de communicant, du coup, de compositeur, c'est-à-dire tu vas t'adresser par rapport à... Une charte, j'allais dire, des problématiques. Donc, ça serait difficile de les traduire en mots, puisque c'est de l'expression musicale.

  • Speaker #3

    Ok. Ça serait difficile. C'était par rapport à tes ressentis ?

  • Speaker #0

    Oui, voilà, qui n'engage que moi, d'ailleurs. Qui n'engage que moi. Par exemple, il y a des populaires. Donc, les populaires, l'objectif, c'est permettre aussi de chanter des chansons, des grands airs. invité à chanter, à s'exprimer par la voix. Donc, il y a un autre outil musical. Mais du coup, prendre confiance, prendre du plaisir aussi. La bannéra de Carmen, c'est exactement ça. Take Five, la bannéra de Carmen, alors, la chanteuse s'appelle Caroline. Et là, j'adore cette expérience, surtout avec des jeunes de 20 ans, parce que on se dit, qu'est-ce qu'il nous fait écouter ? C'est la bannéra. Mais c'est top ! donc que tu peux déconstruire en plus tu peux enlever Caroline tu peux enlever Caroline enlève-en et puis après tu peux la transformer en Roger c'est marrant là c'est un voyage à travers le temps typiquement donc c'est à dire qu'avec le vocabulaire qui considère ta culture à toi tu vas pouvoir la pendre et on peut aller très loin parce qu'on peut aller en électro quoi du coup Et c'est pas de la vulgarisation. Ouais,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Absolument pas. C'est pouvoir s'approprier une musicalité avec le vocabulaire à notre disposition. Les mêmes dubstep. Pourquoi pas ? Voilà. Après, il y a cette...

  • Speaker #2

    On a le droit de couper. C'est pas terrible. Ton truc, c'est qu'on a le droit de couper, Caroline.

  • Speaker #0

    On est dans l'instant présent. C'est super. C'est ça qui est important. C'est l'expérience.

  • Speaker #1

    Ça donne envie d'essayer.

  • Speaker #2

    Franchement, là, on est un peu frustrés.

  • Speaker #1

    J'espère que t'en as un étroit.

  • Speaker #0

    C'est le pouvoir qui nous relie. C'est le lien social que crée la musique. Il crée de la joie. Il crée envie d'être ensemble,

  • Speaker #1

    de partager. T'as envie d'écouter ce que ça donne quand tu mélanges.

  • Speaker #2

    Oui, et puis ce que tu disais tout à l'heure, on parlait un peu d'embouille avec Baopao et tout ça, c'est-à-dire que et en plus, tu parlais en termes de comment on joue soi-même son morceau concret, etc., où on va être concentré sur ce qu'on fait, même si c'est une note préenregistrée avec un capteur, etc., et là, en fait, la chose est là, et en fait, tu vas lever les capuchons ou mettre le bouton pour dire, tiens, j'ai envie d'entendre ça, etc., etc., et c'est hyper éducatif parce que finalement, t'as quand même pas souvent chez toi... admettons que tu aies besoin de 5 instruments de 6, il en faut un peu plus, ou tu peux dire arrête, joue, vas-y, et en plus il le prendrait mal.

  • Speaker #0

    Et en plus c'est facile.

  • Speaker #2

    C'est hyper facile, voilà.

  • Speaker #0

    C'est jouer avec la musique, on est vraiment là-dessus. Et la rencontre avec sa propre musicalité, parce que là je le vois en crèche, c'est extraordinaire. Ah bah je ne savais pas qu'il avait une telle appétence à la musique. Donc c'est aussi des potentiels qu'il faut découvrir. Et puis sur ce que tu dis,

  • Speaker #2

    les bacs, crèche, école, tu as aussi plein de professionnels qui se censurent. à l'idée de faire de la musique parce que moi, je ne sais pas faire, je ne sais pas bien chanter, je ne sais pas jouer, je sais faire de deux doigts, je sais mettre un disque, mais c'est trop tard. Tant pis, il faut faire venir un intervenant extérieur. Alors du coup, ils n'en font pas jusqu'à la personne vient. Alors que là, en fait, tiens, vas-y, hop, c'est là. En fait, je peux faire quelque chose.

  • Speaker #1

    Non, puis ce n'est pas cheap. Enfin, ce que je veux dire, c'est ce qu'on entend, ce n'est pas cheap. Tu vois ce que je veux dire ? C'est bien enregistré, c'est joli,

  • Speaker #0

    ça sonne bien ? C'est la première mouture, j'allais dire, du maestro. Donc on va attendre. Là, on était plutôt sur la fabrication de l'objet, parce que ça nous a pris beaucoup de temps. d'argent évidemment aussi et puis maintenant on va pouvoir développer et moi justement développer toute la partie production musicale parce que c'est un travail de cinglé et puis je fais tout seul donc on va pouvoir maintenant s'entourer même s'il y a des chanteuses, il y a des instrumentistes qui viennent jouer, il y a Flûte Denis que je salue Denis de Mes souliers sont rouges sur les populaires qui a chanté sur la foule.

  • Speaker #2

    C'est très étrange, le conservatoire orchestre de Caen n'est pas cet instrument, je vais en parler au direct.

  • Speaker #0

    On ne les a pas rencontrés encore, c'est vrai qu'on est une toute petite équipe. En fait, ça se fait au biais des rencontres. Par exemple, la ville de Château et d'Hérouville d'ailleurs, parce qu'Hérouville a fait le choix politique aussi d'acheter 13 maestros.

  • Speaker #3

    Du coup, tu viens de nous montrer comment diriger ton maestro avec ces espèces de petits légos que tu viens assembler. Les modules. Et toi Aurélien, tu as dirigé, tu l'as mentionné rapidement tout à l'heure, un orchestre ou des orchestres ?

  • Speaker #2

    Oui, des élèves, des orchestres d'amateurs et d'élèves.

  • Speaker #3

    Comment ça se passe pour diriger un orchestre ?

  • Speaker #1

    C'est un petit peu plus compliqué que déplacer

  • Speaker #0

    Caroline à tête.

  • Speaker #2

    Là, il y a quand même un truc hyper bien dans le maestro, c'est que quand tu mets le bouton, sauf si tu as la batterie qui est en rade, normalement il fait ce que tu lui demandes déjà. Et toujours de la même manière. C'est quand même déjà quelque chose d'assez important. Et donc, oui, j'ai dirigé des orchestres d'harmonie et puis des orchestres d'élèves symphoniques, mais ce n'est vraiment pas ma carrière principale. C'était une activité un peu accessoire, mais c'est très agréable d'expérimenter ça. Peut-être ce qui est extrêmement difficile, d'abord, quand tu diriges des amateurs, il faut qu'ils viennent à l'heure et qu'ils reviennent. Et pour qu'ils reviennent, il faut qu'ils aient envie de revenir. Et donc, toi, t'es dans ton idée, t'as monté un programme, t'as très envie qu'il aboutisse. Soit tu réussis à embarquer les gens, soit pas vraiment. Soit un moment aussi, tu peux être un peu frustrant ou blessant parce qu'il y a un concert qui se rapproche. Et donc, il faut à la fois tirer le meilleur de chacun une des personnes qui est en face de toi. Donc, il faut les embarquer dans une histoire. Et puis, à un moment, il faut quand même pousser un peu parce qu'en plus, si juste, c'est sympa. Les gens au bout d'un moment vont dire « oui, moi je viens pas pour juste passer un bon moment, je veux passer un bon moment, mais je veux progresser, ou si je veux là » . Et donc voilà, il faut tirer le meilleur de chacun, être exigeant et en même temps dans une super ambiance. Et j'avais un copain qui dirigeait des orchestres d'harmonie, comme ça il disait « un orchestre d'harmonie, 80% c'est l'ambiance » , puis il disait aux musiciens « on a déjà l'ambiance » . De dire « bon, chouette, comment on y va ? » . Mais finalement...

  • Speaker #1

    Tous en tête un pupitre.

  • Speaker #2

    Oui, par exemple. Ils se sont enlevés. finalement Avec le recul et puis les expériences que j'ai eues, je me rends compte que finalement, les meilleurs souvenirs des musiciens amateurs que je recroise, que j'ai pu accompagner à un moment, ce n'est pas forcément sur la réalisation artistique du jour du concert. Ils se souviennent plutôt de ça, des répètes, d'une anecdote, du travail qu'on a pu fournir, des efforts qu'on a faits. Mais finalement, le moment du concert, oui, il y a un peu d'adrénaline, etc. Mais on passe vite à autre chose. et donc l'empreinte qu'on va garder c'est plutôt les relations mais pour répondre à ta question il y a quand même vraiment ça et comment tu fais alors ça me rappelle on parlait, Alexandre disait ça débloque des souvenirs, moi aussi quand je dirigeais l'orchestre d'harmonie où quand même t'as des gens très avancés vraiment il y a des gens qui ont des niveaux mais incroyables dans des orchestres comme ça et des gens qui ont des niveaux extrêmement modestes moi je me souviens d'une jeune femme qui voulait absolument faire du tuba ... Et donc, je lui ai dit, viens. Et il me dit, mais je ne fais pas de tuba. Va prendre des cours, mais viens. Il me dit, mais je ne peux pas encore jouer. Ce n'est pas grave, tu t'assoies à côté des deux tubas. Ils vont te dire où est-ce qu'on va enfoncer. Et puis, tu n'y arrives pas déjà. Juste savoir où tu es dans la partition, ce sera super. Mais on est ensemble, en fait. Donc, on passe un excellent moment. Et arriver à faire que dans un même orchestre, se retrouve au sens, pas géographique, physique, mais se retrouve, trouve de l'intérêt et du plaisir. des gens qui ont des niveaux extrêmement différents. Là, c'est pour moi un petit challenge quand même. Je me souviens, un papy, Pierre-Jean, il s'appelait, au saxophone bariton, qui se souvenait du bombardement de la ville et qui avait cette anecdote. À chaque fois qu'il n'arrivait pas à faire un truc, je me souviens, il disait « C'est de la faute des Allemands ! » Alors, je disais « Bon, alors, mais Pierre, oh, j'y arrive pas ! » Il jouait plutôt bien du saxophone bariton, même s'il était très âgé. Puis alors, après, on rigolait un peu. Je dis « Mais Pierre, pourquoi tu dis toujours et fait bah c'est facile en fait les Allemands ils ont occupé Vire Après, il y a eu la libération. Les Américains, ils ont tout bombardé. On s'est pris des bombes. La ville a été détruite. Et l'école de musique a été fermée pendant un an et demi, deux ans. Il n'y avait plus de cours de solfège. Moi, je n'ai pas appris à lire assez bien la musique pour pouvoir jouer les partitions. C'est la faute des Allemands. Ce n'était pas du tout des histoires. Il n'y avait plus de cours. C'est ça que j'aimais vraiment bien. Mais c'est une difficulté en même temps. Parce que ce n'est pas simple. parce que quand t'as 5 musiciens c'est une chose mais quand t'as des orchestres de amateurs qui vont 20, 30, 40, 50 70 personnes, faut quand même leur donner à manger chaque semaine et puis je peux te dire que quand ils viennent ils ont faim et ils ont des attentes donc il faut essayer de combler toutes ces attentes en même temps mais c'est ce qui est passionnant Comment on fait pour lire en même temps 20,

  • Speaker #1

    30, 70 lignes d'un conducteur ? Ah oui,

  • Speaker #2

    j'ai un conducteur dans ma voiture

  • Speaker #1

    On a des petites images pour que les gens se rendent compte Ouais ouais Merci.

  • Speaker #2

    Moi, ce n'est plus du tout mon métier, mais néanmoins, je vois très bien comment ça marche. Et puis, je le fais encore pour le plaisir. C'est-à-dire que quand j'écoute une symphonie, je peux très bien ressortir une partition et lire, suivre la partition. Donc, en fait, chaque musicien, il a une partition, des notes qui sont indiquées sur son pupitre. Ou chaque couple de partition, puisque de musiciens, puisqu'à l'orchestre, par exemple, les violons, ils ont une partition pour deux. Et le chef, lui, il a, sur ce qu'on appelle un conducteur d'orchestre, toutes les lignes. de chaque musicien. Donc s'il y a 37 musiciens, c'est un peu faux de dire qu'il y a 37 parties parce que tous les violons 1 vont lire la même manière, mais enfin, si t'as 37, 40, 50 musiciens, t'as quand même une bonne vingtaine de parties à lire. Donc d'abord, ça s'apprend à lire la musique. C'est quand même un long travail de comprendre ce qui se passe. Après, ça s'entend. Alors moi, j'avoue que je suis... Je vais dire que je suis pas assez aguerri, même si c'est mon métier, pour entendre comme ça, de prendre un conducteur, d'être capable d'entendre ce qui va se passer. En revanche, je connais tout un tas de musiciens, de chefs, même de jeunes gens très talentueux. Ils font ça, ils entendent ce qui se passe. Moi, je suis à peu près capable de dire à quoi ça va ressembler, mais je n'entends pas quand même l'orchestre dans ma petite tête, il faut être honnête. Et donc, cette lecture horizontale, cette lecture verticale, et puis après, il y a des techniques, ça s'apprend. Être chef d'orchestre, c'est quand même un métier. Alors, soit on l'apprend sur le tas, comme ça a été mon cas, parce qu'on se retrouve en position de direction, donc il faut le faire. Et comme on a été souvent de l'autre côté de la chaise, normalement, par mimétisme, on arrive à faire des choses. Et aujourd'hui, il y a des classes de direction qui sont fabuleuses, et des cours incroyables, des cours d'écriture, d'harmonie, la science des accords, la science de l'écriture, etc. L'analyse aussi, pour comprendre ce qui va se passer. Et puis, ce qui est drôle, c'est de regarder un conducteur vierge, on achète une partition, elle est là, et puis de regarder le conducteur crabouillé par le chef qui prépare, ce qui fait ce qu'on appelle du travail à la table. C'est-à-dire qu'en fait, il va prendre... Avec deux entrées très différentes. La première, c'est de la musique dite de répertoire. Tu fais une symphonie de Mozart, a priori, elle a été enregistrée je ne sais combien de fois. Maintenant, tu peux aller sur toutes les plateformes, les vidéos, le machin, et donc tu peux entendre des versions, etc. Et puis, de la musique de création. Un compositeur a écrit une œuvre, elle n'a jamais été jouée, donc c'est une commande, ce qu'on appelle une commande, ce qui nous arrive régulièrement. Et donc, tu as la partition, tu envoies ça au chef, mais cette œuvre, elle n'a jamais été jouée. donc il est là pour le couiller que le travail à la table qui fonctionne. Et puis après, c'est le moment où tu travailles avec l'orchestre où tu te rends compte si tu as bien entendu ou pas. Ceci étant, à peu près dans les orchestres professionnels, chaque musicien va faire quand même les notes qui sont marquées à quelque chose près. Il peut y avoir des erreurs, mais en gros, tout le monde fait bien son travail et connaît la partition. Mais par contre, tout ce que toi, tu as imaginé d'équilibre, de bloc, etc., tu vas vraiment pouvoir l'éprouver au moment du travail. sachant qu'en plus il y a de fortes chances si t'as passé une commande que t'es le compositeur qui soit là dans les dernières répètes et qui soit dans la salle donc il y a aussi un échange sur ce qu'a voulu dire le compositeur parce que finalement ce qu'a voulu dire Mozart, Beethoven, Brahms bien sûr il y a de la correspondance des écrits etc mais d'abord on n'en sait rien et puis deuxième chose en plus il sera pas là au concert donc si on déforme un peu il va pas rentrer donc c'est deux choses un peu différentes

  • Speaker #3

    Merci pour avoir passé ce temps avec nous et puis nous avoir transmis un petit peu Votre savoir, et puis c'était un réel plaisir de vous avoir sur ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir suivis sur cette émission. Si vous avez des questions à poser ou si vous voulez réagir, n'hésitez pas à interagir dans les commentaires. Encore une fois, on remercie à nouveau Face à Face de nous accueillir, Face à Face quand ? Je vous invite à aller découvrir sur Internet. Et bien entendu, cette vidéo, il faut le rappeler, est toujours en partenariat avec Tom Henner, qui est encore une fois derrière la caméra, donc on ne le voit pas. D'ailleurs, il n'est même pas là, il est là. Et qui s'occupe de toute la partie logistique, celle qu'on ne voit pas à l'écran.

  • Speaker #3

    Et puis surtout, n'hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux et à retrouver les précédents podcasts sur notre chaîne YouTube ou même sur le site internet de Hakan Lacombe, qui est toujours disponible et qui, d'ici là, se sera refait une beauté.

  • Speaker #0

    Peut-être.

  • Speaker #1

    On ne va pas s'avancer.

  • Speaker #3

    Allez le voir pour le découvrir.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci. Au revoir. Au revoir. Merci.

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Description

🎧 La musique : un langage universel… et un outil de com’ ? 🎼✨


Dans ce 7ᵉ épisode d’« À Caen la Com’ », Céleste et Alexandre explorent un territoire inattendu : la communication… à travers la musique !


🎙️ Pour en parler, deux invités d’exception :

  • Aurélien Daumas-Richardson, directeur du Conservatoire et de l’Orchestre de Caen

  • Christophe Brunet, compositeur, entrepreneur et cofondateur de Concerti


🔍 Ensemble, ils dévoilent les coulisses d’un orchestre, partagent leur vision du pouvoir évocateur de la musique, et démontrent comment sons, rythmes et harmonies peuvent devenir de puissants vecteurs d’émotion, de lien… et de communication.


Au programme :

🎵 Le quotidien des musiciens et chefs d’orchestre

🎵 La musique comme moyen d’expression universel

🎵 L’organisation (et les secrets) d’un orchestre

🎵 Le rôle du maestro

🎵 Et plein d’anecdotes aussi inspirantes que mélodieuses !


💬 Un épisode riche, sensible, et surprenant, pour tous ceux qui veulent écouter la com’ autrement.


▶️ Appuyez sur Play et laissez-vous emporter par la symphonie !


🎧 À Caen la Com’, une émission proposée par l’agence de communication web Nerepixnerepix.fr

🎥 Réalisée par Tom Hennertomhenner.com

📸 Photos par Rosiris Photographierosiris-photographie.fr

🏠 Enregistrée chez Face à Face Caenfaceafacecaen.fr

🎶 Musique par Liztolizto.fr


📲 Tous les épisodes : smartlink.ausha.co/a-caen-la-com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    je me souviens, un papy, Pierre-Jean, il s'appelait, au saxophone bariton, qui se souvenait du bombardement de la ville, et qui avait cette anecdote, à chaque fois qu'il n'arrivait pas à faire un truc, je me souviens, il disait, c'est de la faute des Allemands !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouveau podcast.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, la thématique, c'est la communication à travers la musique. Et pour en parler, on reçoit à ma gauche Aurélien Doma Richardson et Christophe Brunet.

  • Speaker #3

    C'est parfait. Voilà. Du coup,

  • Speaker #2

    question numéro un qui paraît un peu naturelle.

  • Speaker #1

    Qui êtes-vous et présentez-vous à nous.

  • Speaker #0

    Donc, Aurélien, je suis directeur du conservatoire et de l'orchestre de Caen, qui est un équipement de la communauté urbaine Caen-la-Mer, depuis 7 ans. Et mon premier métier, c'était percussionniste, j'étais musicien d'orchestre. Puis ensuite, j'ai dirigé très jeune, finalement, des établissements d'enseignement artistique, ce qui m'a mené jusqu'à cet établissement, dont je parlerai sans doute un peu plus tout à l'heure. Et puis, par ailleurs, j'ai deux activités accessoires. Je suis très investi dans une association. professionnel qui regroupe des directrices et directeurs de conservatoires, qui s'appelle Conservatoire de France. Je suis même le plus ancien administrateur de cette association. Et puis, par ailleurs, j'ai une petite activité de formateur. De manière très originale, je forme principalement ou j'accompagne des jeunes ou récents directrices et directeurs de conservatoires et d'écoles de musique.

  • Speaker #1

    D'accord, et tu les formes sur quoi concrètement ?

  • Speaker #0

    Eh bien, diriger un conservatoire, c'est un métier un peu acrobatique. puisque c'est la jonction entre la pédagogie, bien sûr, mais également l'artistique, l'animation d'équipe, les finances publiques, que sais-je encore. Et moi, mon sujet, c'est principalement soit le paysage très large de la fonction de directeur, avec toutes ses facettes, une sorte d'apéritif au métier, ou alors, plus spécifiquement, sur l'animation des équipes, pour ne pas dire le gros mot de management. Ok.

  • Speaker #1

    Et toi, Christophe,

  • Speaker #3

    du coup ? Bien, enchanté. Merci de nous recevoir, en tout cas, de me recevoir aujourd'hui. Moi, je suis Christophe Brunier. Je suis compositeur, donc on est vraiment dans la thématique de la musique. Et je viens de l'industrie de la musique, à l'image. J'étais dans la pub longtemps et je suis maintenant entrepreneur et cofondateur de la société Concerti avec le maestro que je vous ai apporté.

  • Speaker #2

    Comment on passe de l'industrie de la musique à l'image à entrepreneur ?

  • Speaker #3

    En tout cas, en ce qui me concerne, c'est... La quantité d'expérience que j'ai pu avoir dans ma vie qui m'a mené à cet objet, un besoin. Un déclic et puis une rencontre. Je ne sais pas si on en parlera à un moment donné, mais je vous l'évoquerai.

  • Speaker #2

    On va en parler tout à fait.

  • Speaker #3

    Et je suis pianiste de mon instrument, c'est le piano.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous pouvez me dire c'est quoi votre quotidien dans la musique aujourd'hui ? Une journée type. Et surtout, qu'est-ce qui vous plaît le plus dans... votre métier ?

  • Speaker #0

    Ha ha !

  • Speaker #2

    Merci !

  • Speaker #3

    C'est une question compliquée !

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, curieusement, mon quotidien n'est pas fait de tant de musique que ça, puisque même si le Conservatoire d'Orchestre de Caen, c'est une grosse maison avec deux volets, peut-être que je peux en parler un petit peu, c'est que je viens de savoir de quoi on parle le Conservatoire. La partie conservatoire de cette structure, c'est 1700 élèves qui sont accueillis de 7 ans à... On disait 7-77 ans, mais je crois qu'on a des élèves un peu plus âgés que 77 ans, qui va de l'initiation à la pré-professionnalisation, en musique, en danse et en théâtre. Et pour encadrer ces 1700 élèves-là, il y a un peu plus de 100 professeurs et une trentaine de personnels administratifs et techniques permanents. Donc en fait, moi je dirige quand même un service public de 130 salariés permanents. Et puis 1 700 élèves, c'est 1 000 familles, donc ça représente un petit peu du monde. Et puis l'autre volet, c'est la partie programmation de l'Orchestre de Caen, de la saison musicale de l'Orchestre de Caen. En gros, il y a un concert professionnel tous les mardis, ouvré à 20h. Et au-delà de ça, de l'orchestre tous les mois, et sinon du jazz, de la musique ancienne, de la musique de chambre, de festivals, un festival international d'orgue, et un festival de musique contemporaine qui existe depuis plus de 40 ans maintenant. Et donc, mis tout ça bout à bout, les concerts d'élèves et les concerts professionnels, ça représente à peu près 300 levées de rideaux en 33 semaines. Donc, on a une fréquence de production assez folle. Voilà, et donc pour répondre à ta question Alexandre, mon quotidien, alors bien malin serait celui qui arrive à te donner une journée type, mais il y a quand même une grande partie de lecture de mail, de rendez-vous en tout genre et d'activités plutôt d'encadrement. Et donc moi je passe beaucoup de temps finalement à accompagner mes adjoints pour qu'ils fassent tourner la machine. Et puis ensuite il y a tout un volet programmation, parce que c'est moi qui signe la programmation du compte. du conservatoire et de l'orchestre pour la partie professionnelle. J'ai des personnes qui travaillent avec moi, bien sûr. Et donc, j'ai des temps d'écoute ou de recherche. Mais vraiment, mon quotidien, il ressemble bien à un directeur d'un service administratif, hélas. Et la pédagogie et l'artistique arrivent le soir quand j'ai un peu de temps. Pour autant, ce qui m'amuse ou ce qui me plaît dans mon métier, c'est moi qui ai dit le mot amuser. Parce que si je ne m'amuse pas, il manque un truc.

  • Speaker #3

    Il manque une journée de perdu.

  • Speaker #0

    Exactement. Il faut que j'apprenne et que je m'amuse. Et du coup, ce qui me plaît, c'est justement de passer d'un monde à l'autre très vite. Entre un rendez-vous avec un élu, un rendez-vous avec un parent, faire de la programmation, appeler un compositeur, travailler avec un artiste qui va bientôt venir, régler un problème de bâtiment, se projeter dans le budget dans deux ans, que sais-je. Donc c'est cette grande variété-là.

  • Speaker #2

    Tu n'as pas le temps de t'ennuyer.

  • Speaker #0

    Non, pas trop. Qui fait que je m'amuse bien.

  • Speaker #2

    À quel moment là-dedans tu fais de la musique ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je fabrique plus de musique en ce sens. C'est vrai qu'on peut dire qu'on s'est connus il y a longtemps, on a le droit. On s'est connus il y a longtemps. Et donc, j'avais encore une baguette de 60 ans dans une main. Ça, ça ne m'arrive plus du tout. Moi, je ne pratique plus de musique. J'ai fait un petit peu de contrebasse en amateur après ma courte carrière de percussionniste. Mais aujourd'hui, je ne pratique plus en tant que tel. En revanche, j'écoute beaucoup de musique et je suis en contact d'artistes pour notamment la programmation et plus spécifiquement la création contemporaine. Donc, j'ai de la musique dans l'oreille en permanence. quand j'en ai pas je fredonne et je chante mais je ne... du soir au matin ça agace mes proches mais je ne suis pas en... je ne fabrique plus de musique, je n'enseigne plus je n'enseigne plus la musique en tout cas et donc voilà et juste pour terminer est-ce que c'est toi qui dirige l'orchestre ? Non non pas du tout moi je t'ai aussi connu à une époque où tu diriges oui c'est ce que je disais quand j'avais une baguette dans la main alors c'est fini euh euh Aujourd'hui, sur le conservatoire orchestre de Caen, il y a une dizaine de chœurs d'élèves. Il doit y avoir une bonne dizaine ou une douzaine d'orchestres qui sont dirigés par des artistes enseignants de la maison. Et puis, il y a l'orchestre de Caen, qui est un orchestre professionnel, qui a un chef principal. Et donc, moi, je choisis ou je soumets au président de Caen-la-Mer le nom du chef principal et des chefs invités. Et donc, je ne dirige plus l'orchestre, je choisis qui les dirige. C'est pas mal aussi.

  • Speaker #3

    Ah oui ? J'ai la même journée, un peu que toi. C'est-à-dire que la place de la musique représente en tout cas en tant qu'entrepreneur maintenant, ce que je fais à 100%, représente une partie de mon activité. Mais j'ai la chance quand même de faire beaucoup de production musicale. Encore ? Oui, j'en fais énormément. Et puis aussi de choisir avec qui je veux travailler, sur quelle culture. Parce que j'écris de la musique à peu près, vous le comprendrez mieux en écoutant le maestro, mais tout autour du monde. Donc dans la programmation, il y a un concert auquel je vais assister. Sur les nuits, personne, les voix, personne,

  • Speaker #0

    comment tu dis ?

  • Speaker #3

    Musique classique, personne. Donc voilà, moi j'ai la place de la musicalité, je vais plutôt dire que la musique est extrêmement prégnante. Donc j'ai une partie entrepreneuriat, et puis mon travail de musicien, de compositeur, de producteur, produceur en fait, le vrai mot, réalisateur, autour de la musique, oui, j'ai cette chance encore de pouvoir reproduire. Et du coup,

  • Speaker #2

    c'est quoi qui te plaît le plus dans le métier ?

  • Speaker #3

    Ce qui me plaît le plus, c'est de pouvoir permettre l'accès à la stimulation de la musicalité chez l'autre. Moi, mon travail ne se situe pas au niveau de l'instrument proprement dit. L'instrument, pour moi, c'est l'outil qui permet l'expressivité de la musique et qui nécessite du travail, des années. Et donc, moi, je suis plutôt un petit... Juste un peu avant sur cette notion de découverte de sa propre musicalité, la rencontre. Donc voilà, moi la place de la musique en fait, elle se situe sur la notion plutôt sensorielle de la musique. Pour moi, on est tous potentiellement des musiciens, pas spécifiquement des instrumentistes, comme je pourrais être sportif par exemple, mais ce que je ne suis pas. donc voilà en fait mon travail depuis longtemps c'est justement permettre à l'autre de pouvoir rencontrer sa musicalité et bien justement ça nous permet de faire la transition selon vous en quoi la musique est-elle un moyen de communiquer ?

  • Speaker #1

    Du coup, tu as déjà mis un petit peu le pied dedans.

  • Speaker #3

    En fait, pour moi, c'est tellement une évidence que je me... Déjà de par mon travail en tant que compositeur, à la Musique à l'image, dans la pub surtout, c'est exactement le travail qu'on me demandait de faire. C'était servir un propos autour d'un support, d'un objet central, d'une situation, que ce soit de la bagnole, de la lessive ou n'importe quoi. Et puis c'est de mettre un contexte, une toile de fond en fait, comme une peinture. C'est déjà un travail de communication, j'avais une charte audio que je devais remplir, que je n'ai jamais trop suivi en fait, puisqu'on m'appelait carte blanche pour ça, parce que je pense que l'expressivité est complètement unique chez chacun. Je ne note pas d'échelle, je trouve plutôt la diversité de l'expression musicale très riche, ce qui permet à tous de pouvoir s'exprimer. plutôt l'expérience que la performance. C'est pas la même chose. C'est pas la même... Mais en fait, ça se suit de toute façon.

  • Speaker #2

    Et peut-être comment ça, en tout cas dans toi, dans ton univers, ton quotidien, comment ça se matérialise avec peut-être des exemples précis ?

  • Speaker #3

    Moi, ce que je vais toucher, c'est une forme de... foncièrement l'émotion, évidemment, celle qu'on ne peut pas maîtriser, mais qui va être orientée au travers des différents ingrédients que je vais utiliser. rythmique, à la fois culturel, pour essayer de transmettre une sensation, une idée, qui une fois terminée ne m'appartient plus, donc appartient à l'autre, et ça va faire rebondir des choses en lui, qui je l'espère seront à peu près guidées. Globalement ça marche comme ça. Et dans la pub justement, si on me demandait quelque chose de très précis, je disais « bah fais-le » . viens pas me voir, viens pas me chercher si t'as besoin de... voilà moi je pourrais exprimer que ce que je ressens y'a pas une question de vérité mais c'est ça serait mon expressivité tu aimes c'est super,

  • Speaker #0

    tu n'aimes pas c'est super tout va bien finalement ce que tu dis là c'est bonne introduction à la réponse que je voulais faire déjà il suffit à tout âge on discute de ce qu'on écoute comme musique même si on en pratique pas ou qu'on a pas appris à jouer d'un instrument Au collège, au lycée, en famille, qu'est-ce que t'écoutes ? Les fossés générationnels qui peuvent exister, qu'est-ce que c'est que cette daube ? Maintenant, sur mon temps, c'était quand même bien mieux.

  • Speaker #2

    J'ai l'impression de m'entendre.

  • Speaker #3

    Mais quand même !

  • Speaker #0

    Ou alors, ah bon, vous écoutez encore Queen et téléphone ? Je reviens pas, c'était déjà mes parents qui écoutaient ça. Donc déjà, il y a cet échange qui se fait naturellement autour d'un son qui passe, dans un bar, dans la rue, dans un resto, sur une playlist. Donc déjà, ça engage quand même la communication. la deuxième chose c'est que pour quelque chose qui est plus dans mon environnement professionnel. Et celui de l'orchestre, en l'occurrence, et de là d'où je viens, moi je viens vraiment de la pratique orchestrale. C'est quand même assez fabuleux, quand il y a un soliste qui vient, ou un chef, ou un musicien qui est au pupitre et qui ne parle pas français, parce qu'il est d'origine asiatique, d'un pays lointain, ou il ne parle qu'anglais, ou qu'allemand, ou qu'espagnol, ou que sais-je. Finalement, une fois qu'on a fini de baragouiner ou d'essayer de se faire comprendre si on ne maîtrise pas la langue, on distribue les partitions, il y a un chef qui lève le bras et tout le monde se met au diapason et joue ensemble. Et donc finalement, cette notion de langage musical, alors langage écrit en l'occurrence dans ce cadre-là, c'est quand même assez fabuleux. De se dire que finalement, on n'a jamais joué, on n'a jamais parlé, on arrive à faire des choses ensemble. Ça m'est arrivé encore là, je suis toujours, après toutes ces années, toujours très ému et un peu les yeux écarquillés, ce qu'on appelle la première lecture. C'est-à-dire qu'en fait, les musiciens ont reçu la partition chez eux, ce qu'on appelle le carton, on travaille son carton ou pas, peu importe, mais quand on arrive à l'orchestre, il faut être prêt. Et donc les musiciens professionnels arrivent, ils ont la partition, le chef arrive. Si c'est un nouveau chef, moi je viens et je dis « bonjour, je vous présente le chef d'orchestre avec qui on va passer quatre jours. Ah c'est super, bienvenue, clac, clac, clac, tout le monde applaudit, il y a beaucoup de codes dans les répétitions. On s'accorde et puis le chef il dit « on fait tel morceau, il lève le bras et ça joue. » Et là, moi quand je m'assois dans la salle, j'écoute cinq minutes pour voir si tout va bien, puis après je m'en vais pour laisser l'orchestre travailler. je suis quand même toujours très épaté et étonné de la qualité de la première lecture. Oui, en premier coup. Mais oui, c'est-à-dire que si on n'est pas de la partie, on se dit, mais pourquoi ils répètent ? Et c'est un endroit un peu feutré, un peu magique, il n'y a pas de public, etc. Et de dire, on est capable de faire ça quand même dans une première lecture. Donc déjà, il y a quelque chose quand même qui se crée autour de ça. Et puis le troisième volet, pour finir, que moi je vois aussi, c'est l'autre facette du Conservatoire Orquestre de Caen, la partie pédagogique, la partie enseignement. ou quand même de voir ces enfants, ces pré-adolescents ou ces adolescents qui vont passer du temps à travailler à leur partition, ou à apprendre à improviser en jazz, ou à apprendre à diminuer ce qu'on appelle en musique ancienne, et bien finalement, sur quelques notes qui sont quand même que des ronds notés sur des lignes, arrivent à se dépasser, se surpasser, et à créer un échange avec leur enseignant sur « Ah bon, mais toi tu le fais comme ça, peut-être qu'on pourrait essayer autrement, bah tiens oui. » On va trouver trois, quatre copains, on va faire un quatuor ou un orchestre ou un groupe. et je trouve ça quand même assez magique. Et puis, le petit mot que tu indiquais tout à l'heure, et ça, ça provoque encore et beaucoup d'émotions en moi, très régulièrement.

  • Speaker #2

    C'est marrant, un truc que tu as dit qui m'a débloqué un souvenir, vraiment, de vacances, je pense que j'avais 17 ans, un truc comme ça, on était sur une plage en cercle, et puis... Mais vous allez reconnaître la situation, c'est qu'il y avait plein de gens qui s'étaient posés, en plus on avait des instruments de musique, donc ça avait fait venir des gens, on était, je pense, une douzaine, et il y avait au moins 3-4 langages différents. des gens qui parlaient anglais, d'autres en allemand et tout, et puis compliqué de discuter ensemble. Puis d'un seul coup, il y a eu un peu de guitare. Je crois que le morceau c'était No Woman No Cry, tout le monde s'est mis à chanter. Et là tu te dis, c'est fou, on était en train de galérer à se comprendre. Et dès que tu fais un morceau, peu importe d'où on vient, tout le monde connaît.

  • Speaker #3

    Je crois que c'est la magie aussi de la musique, c'est ce lien social qui se crée, c'est cette empathie qui se crée, cet orchestre qui se crée même. Donc, dans ces situations, c'est un potentiel incroyable qu'on a en nous, en chacun de nous, d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Je vais rebondir sur quelque chose que tu as dit qui est rigolo. Du coup, tu dis, première lecture, c'est déjà nickel. On se demande pourquoi ils répètent et du coup, pourquoi ils répètent ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, quand je disais, si on n'est pas de la partie, on pourrait penser que...

  • Speaker #2

    Mais qu'est-ce que ça va apporter plus pour des gens qui, entre guillemets, seraient là dans la salle et ne sont pas de la partie ?

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #2

    ça va changer quoi pour eux, les répètes supplémentaires ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a plusieurs éléments quand même dans tout ça. Si on reste vraiment dans la partie orchestre, on va dire classique. musique classique romantique. D'abord, dans la première lecture, il va y avoir quand même tout un tas de moments où il va y avoir des rapages plus ou moins contrôlés, des flottements, parce que faire jouer 35, 40, 50 musiciens ensemble pour un orchestre de camp, mais si on va sur un orchestre national, avec des gros effectifs, on peut dépasser les 100, 120 musiciens, donc que tout le monde se mette un peu dans le même tempo, et donc finalement, avoir les mêmes respirations, les mêmes ralentis, les mêmes accélérés, les mêmes suspensions, etc., ça nécessite quand même dans des passages un petit peu complexes. qu'il y a un travail qui soit opéré et que la battue du chef sert vraiment à ça. Ça, c'est la première porte d'entrée. La deuxième porte d'entrée, c'est que quand même, l'orchestre, ce n'est pas vraiment la démocratie. Les musiciens mettent leur talent, leur expertise au service d'une vision, d'une œuvre qui est la vision du chef, très clairement. En termes de management, c'est un peu passé comme moment, mais néanmoins, c'est quand même ça la réalité de l'orchestre. Et d'ailleurs, sinon, ce serait assez compliqué, je pense, à quelques exceptions près. Et donc tout le monde va essayer de comprendre ce que veut le chef. Une version d'une œuvre ou d'une autre peut être totalement différente. Et puis après, il y a un petit côté table de mixage. C'est-à-dire que finalement, lui, le chef, il est à cet endroit-là, il y a tout un orchestre devant lui. Et à un moment, est-ce qu'il veut entendre plus les trompettes, plus les violons, plus les violoncelles, plus doux, plus dur, plus percutant, plus feutré ? Voilà, donc travailler tous ces équilibres et cette énergie-là. Et donc ce travail en trois, quatre répétitions, puisqu'en fait, une série d'orchestres, c'est-à-dire répétitions plus concertées. un temps court, c'est 4 services de répétition donc 4 répétitions, une répétition générale un concert, et s'il y a un concerto le soliste qui joue un concerto d'un quart d'heure, 20 minutes il vient la veille du concert et on fait 2 heures de répète avec lui, donc le chef il est aussi pour bien préparer tout ça et donc on n'a pas de temps à perdre, donc tout ça est très ramassé et puis ensuite, cette énergie travaillée l'idée c'est d'arriver à la reproduire à l'énergie du concert qui va amener vraiment autre chose et que pendant ce concert-là, tout se passe comme prévu, et en même temps, qu'on accepte que c'est de la musique vivante, et donc si le chef, il veut, il est arrivé sous la pluie, il est fatigué, il va avoir peut-être un tempo un tout petit peu différent, ou une énergie particulière, ou il a croisé quelqu'un qui l'aime avant, et ça va peut-être influencer un tout petit peu sa manière des choses, ou ce qu'il a écouté dans la journée, et l'énergie du public, etc. Tout peut arriver dans le spectacle vivant, les accidents aussi. Et donc, d'avoir une énergie commune. Et ce qui est très impressionnant quand on est au plateau et qu'on arrive devant 50 personnes avec la partition devant. Ce qui est assez beau, c'est un peu comme une pièce de théâtre. On a le texte. Finalement, quand on a tous des souvenirs de pièces de théâtre lues de bonne grâce ou moins bien, selon que c'était imposé ou pas au lycée, ou si c'est une lecture volontaire, on va dire, on lit le truc. Quand même, lire une pièce de Molière... ...racine, ça n'a quand même pas grand chose à voir avec l'avoir sur scène. Et donc finalement, lui, il a le papier, les indications du compositeur, et avec ça, c'est la recette de cuisine pour faire le plat. Donc ça n'a rien à voir avec un livre de recettes ou goûter le plat préparé par quelqu'un.

  • Speaker #3

    Après, il y a des choses assez subtiles aussi, de la rencontre, de la relation, des notions de l'autorité, des codes. Il y a une partie, j'allais dire, non pas de dressage, mais... Non, c'est pas le bon mot. Je ne vais pas trouver de mot. de rencontres en fait. Moi, j'ai eu une expérience comme ça pour un projet de chanson avec le Philharmonic de Boston avec Charles Floyd, un conducteur assez connu là-bas et qui me donnait justement les clés de... Mes arrangements de cordes, c'est une formule 1. Il faut être préparé quand même. Et j'aime bien cette idée, quand tu disais le mixage. C'est vrai, il y a une notion d'ingénierie du son. Les placements, les forces, le nombre d'instruments, c'est fabuleux.

  • Speaker #0

    C'est juste dire qu'il y a deux approches très différentes. Celle d'un travail avec un orchestre professionnel, et puis celle d'un travail où chaque semaine, l'orchestre va venir répéter avec des élèves ou des amateurs. C'est deux quand même... endroits et moments extrêmement différents évidemment mais sur la partie professionnelle il y a dans cette rencontre là avec des artistes enseignants qui sont quand même dans l'absolu des sportifs de haut niveau arriver à enseigner, jouer à des niveaux très forts c'est quand même très fort ce qu'ils arrivent à faire tout au long d'une carrière et un chef et cette rencontre là c'est bah oui le chef il va imposer finalement apporter sa vision d'une oeuvre et les musiciens qui eux amènent leur expertise et en fait acceptent d'être dirigés. Et donc il y a une histoire d'acceptation un peu mutuelle, parce que finalement, pardonnez-moi l'expression un peu triviale, mais si la mayonnaise ne prend pas, le concert sera très moyen. Alors selon qu'il est très très très moyen et la nature du public, le public va s'en rendre compte ou pas, mais on peut avoir des moments comme ça très suspendus, on se dit « waouh, il s'est quand même passé un truc à ce concert-là » , puis d'autres « ma foi, c'est un concert de plus » .

  • Speaker #2

    C'est très intéressant ça, cette partie de « il s'est passé un truc à ce concert-là » . Des fois ça tient à quelque chose, c'est même compliqué de le dire d'où ça vient.

  • Speaker #0

    Bah ouais c'est des choses un peu... Parce qu'en fait l'énergie, ce qui est très compliqué dans tout ce qu'on fait, on a toujours besoin d'énergie et puis en même temps s'il y en a une énergie un peu mal placée ou trop d'énergie, c'est le fameux excuse-moi j'ai pris trois cafés, et des fois en même temps si on arrive complètement naze, il se passe pas grand chose. Donc finalement l'excitation va apporter l'énergie du concert. Il faut quand même qu'elle soit un peu domptée, maîtrisée, parce que sinon, c'est le bazar, pour ne pas dire autre chose. Et donc, il y a ce moment-là, et puis finalement, où à un moment, 35-40 individus, là, chez nous, c'est plutôt 37-42 les musiciens d'orchestre, vont tous être au top de leur forme à ce moment-là, parce que le chef était aussi très en forme. Et finalement, il y a cette envie de bien faire qui fait que ça génère l'envie de bien faire, et qu'il se passe quelque chose, et qu'on sent un public enthousiaste, et que ça continue comme ça. Et que d'un seul coup, la conjugaison entre... Une œuvre réussie, un chef très en forme, des musiciens excellents ce soir-là, et voilà. Et un peu de chance fait que d'un seul coup, on se dit, waouh, mais quand même. Moi, je le vois bien, quand je vois le public très content qu'il sorte d'un concert, souvent, parce qu'il peut sortir content, et même assez content, et dire, c'est formidable ce que vous faites, etc. Mais quand je vois le public enthousiaste, souvent, je vois les musiciens sortir par l'autre escalier, je les vois arriver avec des bananes comme ça, et dire, waouh, ce soir, on était quand même super en forme, c'était très bien. Et donc, voilà.

  • Speaker #2

    Donc on est d'accord, ça dépasse juste le contexte des musiciens entre eux, mais qu'il se passe aussi quelque chose entre le public et les musiciens, même s'ils ne se connaissent pas et ils ne se parlent pas.

  • Speaker #3

    C'est la magie de la musique vivante aussi. C'est un poids ne fait pas l'autre.

  • Speaker #2

    Pourquoi dit-on que la musique est un langage universel ? Mais est-ce qu'on n'est pas en train d'y répondre en fait ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois que ça y est, on a répondu à ta question Alexandre. Parfois c'est celle d'après.

  • Speaker #3

    Excuse-moi, je voudrais répondre à cette question. Je ne suis pas du tout d'accord du coup. Permettez. Enfin, je ne suis pas du coup... mais je pense pas que la musique soit universelle. Alors c'est un point de vue, je pense, très occidental. C'est plutôt même un mythe occidental. Puisque si on prend la musique qui nous correspond, celle dans la culture où on s'est baigné, c'est évident qu'elle est universelle. En revanche, si on prend d'autres cultures, d'autres musiques, parce que vous savez qu'il y a beaucoup de musique dans le monde, pas que les instruments, et bien là non, il faut une approche culturelle, il faut une rencontre. C'est pas inné. Si vous prenez par exemple déjà juste le flamenco, pour comprendre le flamenco, Il ne faut pas penser au premier temps comme nous on le pense. Donc il faut penser au douzième temps. C'est ça le premier temps. Donc la musique arabo-andalouse, la musique soufique, gnawa, toutes ces musiques ont quand même un minimum de rencontres et de cultures, d'humilité aussi pour pouvoir comprendre quelque chose qui n'est pas de l'ordre de notre culture. Parce qu'il y a beaucoup de musique qui nous rassure. J'ai fait un travail à une époque sur un... un chanteur soufi, où j'ai dû justement occidentaliser, je ne sais pas si c'est le bon terme, mais permettre à des auditeurs qui n'ont pas l'habitude d'entendre ce type de chant, de pouvoir leur donner une forme de vocabulaire connu, sur lequel ils peuvent s'appuyer. Et du coup, entrevoir le chant soufi comme quelque chose de pris dans un contexte qui est plutôt familier. Donc non, pour moi la musique n'est pas... Excusez-moi ! Elle n'est pas du tout universelle, en revanche ce qui est universel c'est la réponse émotionnelle.

  • Speaker #0

    Non mais c'est vrai, ce que tu dis sur l'émotion de la musique serait universel, ça j'adhère parfaitement. Après ce qui est intéressant c'est que sur des types de musique, quand on fait le même type de musique... et qu'on se retrouve, et d'où on vient dans le monde, on peut se rencontrer assez facilement. Et après, effectivement, il y a tout un tas de traditions musicales qui ne sont pas celles d'un musicien classique ou pas celles d'un musicien de jazz, etc. Et que finalement, ils ne vont pas trop se comprendre. D'ailleurs, je pense qu'il y a tout un tas de musiques un peu solistes, très sophistiquées par ailleurs. Et si on met un orchestre symphonique, on leur fait écouter une symphonie de malheur, ils disent « Mais qu'est-ce que c'est que ce gros souk ? » Vous êtes complètement malades. C'est comme si d'un seul coup, on va écouter un gars mélange à vanné pendant deux heures. On se dit, mais qu'est-ce qu'ils font ? Qu'est-ce qu'ils font ? On ne comprend rien. Donc, il y a quand même une notion culturelle, exactement comme quand on va... Mais finalement, ça renvoie à l'onologie, à une exposition de spectacles vivants, à la cuisine. Il y a aussi des habitudes, une culture autour de tout ça. Mais pour autant, on peut imaginer que la rencontre autour de la musique, elle se fait assez universellement.

  • Speaker #2

    Oui, parce que ce qui est amusant, c'est qu'après, partout, il y a de la musique. même dans des peuplades qui se connaissent pas et puis la nuit détend

  • Speaker #1

    Pour moi ce qui pourrait le mieux résumer ce dont on parle cette espèce d'alchimie qui va se créer d'un coup ça serait un peu le buff et nous tout d'un coup il y a une personne qui commence à jouer et en fait ça crée quelque chose, une émulsion

  • Speaker #0

    Tu vois par exemple les rencontres ce qu'on appelle les buffs ou les jam sessions pour le jazz par exemple, en fait c'est très codé c'est à dire que tu mets un musicien de... L'orchestre de Caen qui fait que du classique, qui est un expert dans son domaine, qui va à une soirée jazz, très sincèrement, il va être assis sur sa chaise à écouter, à trouver ça très bien. Il sera incapable de participer à une session de jazz.

  • Speaker #2

    À l'inverse,

  • Speaker #0

    un musicien qui ne fait que du jazz, même s'il le fait très bien, peut-être qu'il est aussi vers la pop-rock ou que sais-je encore, mais finalement, si tu dis tiens, viens, tu vas jouer à l'orchestre, il va dire bah non, en fait, je peux pas. Ça m'est déjà arrivé à moi par exemple sur des programmes, dans les orchestres il n'y a pas souvent des saxophones, et puis il y a des pièces où il faut 3, 4 saxophones, et tu dis à un collègue, ah bah tiens pour une fois du saxophone tu veux jouer, et il dit, moi c'est pas du tout mon univers, j'ai pas un son pour ça, je sais pas faire, c'est pas ce que je fais. Donc ça c'est quand ça se passe bien, la personne te dit je sais pas faire, donc ça ça va, donc quand même il y a cette conscience là. Mais donc on peut pas être dans... Tous les domaines. Par contre, ce qui est certain, c'est que quand les musiciens se rencontrent, il y a toujours un peu une magie. « Ouais, tu fais ça, mais c'est super, mais moi je ne sais pas faire. » Ça, c'est extraordinaire. Ça, c'est quand même assez sympa.

  • Speaker #1

    Sur le côté professionnel, mais même personnel, en quoi, pour vous, l'apprentissage de la musique, ou même la pratique de la musique, va influer ou changer notre façon d'être, notre façon de voir les choses, les comportements même ?

  • Speaker #0

    Dans la musique, on parle bien d'apprentissage à l'art. Donc du coup, on va apprendre à jouer de la flûte, du ukulélé, du corps des Alpes, du piano, ou faire de la danse ou du théâtre. Mais néanmoins, il y a déjà une deuxième chose, c'est comment finalement je vais apprendre par l'art. Puisque quand, là je vais me mettre dans la casquette directeur de conservatoire, quand des jeunes gens dont on a la charge viennent apprendre à jouer d'un instrument, ou viennent dans un dispositif d'éducation et de sensibilisation musicale dans un quartier populaire, finalement on va faire ensemble. Pour pouvoir jouer ensemble, il va falloir qu'on s'écoute. Pour pouvoir s'écouter, il va falloir à un moment se taire. Il va falloir comprendre l'autre. Finalement, la production d'un ensemble, un orchestre d'élèves, il va s'aligner sur les élèves les moins avancés. C'est pas l'élève, l'orchestre, il va pas s'aligner sur le meilleur musicien. Donc finalement, il va falloir s'aider les uns les autres parce que de toute manière, on va s'aligner sur celui qui va le moins vite. Donc il va falloir s'accompagner les uns les autres. Et puis, il va falloir répéter plusieurs fois. Donc c'est l'exigence, c'est le travail, c'est le temps long, c'est l'estime de soi. Parce que quand même, quand on monte sur scène et qu'à la fin, les parents, les amis disent « mais c'est formidable ce que tu as fait, c'est quand même très agréable » , on va rencontrer des cultures différentes, on va apprendre un compositeur, une œuvre, un arrangement. Et donc, il y a tout un tas de... compétences ou d'apprentissage qu'on va transférer, finalement, on aurait fait un cours de français ou de maths ou que sais-je, eh bien, on aurait appris la même chose, mais par un autre biais. Et donc, finalement, quand je viens apprendre à un instrument ou à une pratique artistique, je vais apprendre bien d'autres choses. Et déjà, juste ça, c'est une partie de réponse, je pense, à cette question.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu peux nous présenter justement ce que c'est Maestro ? Alors,

  • Speaker #3

    qu'est-ce que c'est que le Maestro ? Comment ça fonctionne ? Je vais vous donner un peu de contexte parce que... Et je vais vous demander de faire super attention, c'est de ne pas utiliser votre intellect. D'accord. Je vous ferai écouter. Ça, ça va aller. C'est extrêmement important. Alors, le maestro, c'est un omni. J'aime bien dire omni parce que c'est un objet musical. C'est un objet musical, ce n'est pas un instrument de musique non identifié.

  • Speaker #0

    C'est parti d'une rencontre avec un petit gars en situation de polyhandicap, Camille, qui avait une musicalité complètement incroyable, qui ne pouvait pas parler, pour autant il arrivait à chanter des petites mélodies et qui correspondaient à la personne qu'il voyait, donc il avait des petites mélodies. Donc le maestro en fait c'est un objet qu'on a pensé pour lui, puisqu'on savait que de toute façon... physiologiquement, il ne pourrait pas avoir accès à l'expression de sa musicalité. D'accord ? Pouvoir prendre simplement du plaisir, tout simplement. C'est le premier step. Nous, tous les musiciens, quand on joue, c'est déjà un plaisir extrêmement personnel. Voilà, donc on a cherché, on a trouvé beaucoup d'instruments de musique rythmique autour du handicap. Moi, je parle de cette rencontre avec Camille, mais pas spécifiquement quelque chose qui puisse... Comment dire ? Permettre une satisfaction harmonique. Enfin, je ne sais pas comment le définir puisque c'est complètement abscons. Pour lui, le petit bonhomme, il n'a rien à faire que ce soit un basantin, que ce soit une flûte, il s'en fout. C'est son expérience qui est importante. Alors, je vous le montre quand même parce que j'en parle beaucoup. Le maestro, en fait, c'est un Lego musical. C'est un Lego musical où on va assembler des phrases musicales que j'ai faites. par groupe d'instruments. Je ne sais pas par laquelle commencer, parce qu'on a plusieurs collections de musiques. Je vais commencer par les berceuses, qui est le lien à l'enfance, qui correspond un peu à tous. Là, vous aurez la mélodie, ici. Là, ici, les percussions, les basses, les instruments qui accompagnent. Ça peut être un piano, une guitare ou un groupe d'instruments. Là, je suis au clair de la lune, tout simplement. Et je vais vous faire la démo. Je pose la mélodie. Et puis après, je vais poser un instrument harmonique. Puis, je trouve ça un petit peu tristouné ou un peu mélancolique. Je peux tourner et je vais déclencher une autre phrase musicale. Et je vais construire comme ça, comme je veux. Et puis si je n'entends pas, j'entends des bois, et ainsi de suite. Et rajouter une basse, et puis une percussion. Ça c'est le principe. Et donc comme il y a quatre couleurs, évidemment, il y aura quatre couleurs musicales. Et je peux enlever, je peux construire, déconstruire. Là, je vais mettre juste le violoncelle. L'idée aussi, c'est que ça puisse, si on pose un seul module, ça puisse raconter une histoire. Et puis aller vers d'autres choses. Plus axé vers le rythme, la danse, plutôt latin. Et ainsi de suite. Là, je l'appelle espièglerie. Et puis après, évidemment, je peux construire, déconstruire. Voilà, ça, c'est le principe. de bas.

  • Speaker #1

    Donc effectivement tu peux faire de la musique sans avoir...

  • Speaker #0

    Alors c'est pas... Oui, moi j'aime bien le mot jouer avec la musique. Jouer avec la musique. On a des matières, des ingrédients. On pourrait parler de cuisine. En fait c'est une rencontre avec sa propre musicalité. C'est vraiment une expérience. Il n'y a pas une notion de performance dans le jeu. C'est-à-dire qu'on comprend en fait... plus qu'on apprend. On met une basse, ah bah oui, d'accord. Après, moi, je l'ai vu avec des petits, du coup, ils sont beaucoup plus critiques. Ah oui, j'entends la basse. Et puis, pas de narcissisation, je ne trouverai pas les mots parce que je suis un être non-verbal, on va dire. Je suis plutôt dans la musicalité. Mais c'est un petit peu ça. Et d'ailleurs... Brahms, le lebaye, oui.

  • Speaker #1

    Et combien de fois, en parlant avec des gens, effectivement, si tu n'as pas la formation musicale, ils n'entendent pas, effectivement, ils entendent un tout, mais pas le détail de tel instrument, la basse, la trompette,

  • Speaker #0

    le truc et tout.

  • Speaker #1

    Ça, c'est trop bien, en fait, pour apprendre à écouter.

  • Speaker #0

    Alors, trop bien, je ne sais pas, mais en tout cas, ça perd...

  • Speaker #1

    Non, ben c'est nul, alors.

  • Speaker #0

    Non, non, parce qu'en fait, ce qui est important, c'est même pas tant le maestro ou la musique, c'est plutôt la réponse émotionnelle que tu peux avoir, qu'il faut créditer, parce que moi, je le fais que dans cet état d'esprit. Il n'y a pas une notion de... Je ne vais pas inventer l'eau chaude non plus. Pour autant, le système n'existe pas. Il n'y a pas de précédent. Il n'y a pas d'équivalent. Il n'y a pas d'équivalent actuellement. T'as quand même... Chef,

  • Speaker #2

    je voudrais te poser une question.

  • Speaker #1

    Vas-y, vas-y, vas-y.

  • Speaker #2

    Bien sûr. C'est juste sur la banque son que tu as pour l'instant là. On a entendu au clair de la lune et puis après on entendait...

  • Speaker #0

    Ben non, il n'y a que ça évidemment.

  • Speaker #2

    Ce qui allait venir. Non, non, non. Il n'y a que ça. Dans l'objet, il y a combien de morceaux déjà préenregistrés ou existants ?

  • Speaker #0

    Moi, j'appelle ça une orchestration parce que je n'ai pas trouvé de meilleure encore. Puisque vous avez vu, il y a quatre musiques qui sont en sandwich et desquelles on va extraire cinq groupes d'instruments. Ce qui fait même justement 3124 possibilités d'agence dans la modularité. Oui, déjà,

  • Speaker #2

    parce que déjà, tu en mets qu'un. Déjà,

  • Speaker #0

    j'en mets qu'un, ça s'en est une. 4, 5, et j'en ai. Exactement. tu ne m'as pas dit qu'on avait des choses enregistrées avec des enfants je viens parce qu'en fait on s'est rendu compte qu'il y a des professionnels qui disent et moi et moi et moi dans le grand âge on sait que la mémoire musicale est préservée tout au long de la vie donc permettre des aventures autour du médian de Louis, ça permet de stimuler la mémoire pour les enfants parce que je vous parlerai après d'orchestration sonore parce que ça sont des orchestrations musicales, en fait c'est de la faute des gens C'est de la faute des professionnels qui voulaient des maestros. Donc, c'est pour ça qu'on a créé la société. Au début, on voulait le faire que pour Camille. Moi, j'ai ma carrière qui est faite. Voilà, Karine est toujours concertiste. Donc, tout va bien. Enfin, on est beaucoup occupé. Pourtant, ça fait 12 ans maintenant qu'on est dessus. Et le maestro est sorti fin septembre, début octobre. On est distribué. 2024. Merci.

  • Speaker #1

    Parce que dans 10 ans, quand tout le monde le regarderont, le podcast parmi ton lot.

  • Speaker #0

    Donc il y en a plusieurs. Là, pour l'instant, il y en a une vingtaine qui représentent en fait tous les personas qu'ils pourraient utiliser dans leur pratique avec leurs besoins, leurs problématiques. L'outil en toute...

  • Speaker #2

    Donc 20 fois 3000.

  • Speaker #1

    60 000 possibilités d'arrangement. Avec cinq petites briques que tu tournes.

  • Speaker #2

    Quand tu disais l'expression, le Lego musical.

  • Speaker #0

    Le Lego musical.

  • Speaker #2

    C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    On va construire sa musique et puis il y a l'innovation de musique combinatoire. Il y a plein d'autres aspects que je pourrais vous montrer, mais là, on pourrait discuter vraiment des heures et des heures.

  • Speaker #3

    J'ai une question, parce que tu as dit qu'il y avait à peu près 20 compositions différentes qui ont été basées sur des personas.

  • Speaker #0

    Oui. C'est pas de la communication, ça, du coup ?

  • Speaker #3

    Non, non, non, c'est surtout comment tu es passé de ton persona à ces compositions musicales.

  • Speaker #0

    Ça, c'est le travail de communicant, du coup, de compositeur, c'est-à-dire tu vas t'adresser par rapport à... Une charte, j'allais dire, des problématiques. Donc, ça serait difficile de les traduire en mots, puisque c'est de l'expression musicale.

  • Speaker #3

    Ok. Ça serait difficile. C'était par rapport à tes ressentis ?

  • Speaker #0

    Oui, voilà, qui n'engage que moi, d'ailleurs. Qui n'engage que moi. Par exemple, il y a des populaires. Donc, les populaires, l'objectif, c'est permettre aussi de chanter des chansons, des grands airs. invité à chanter, à s'exprimer par la voix. Donc, il y a un autre outil musical. Mais du coup, prendre confiance, prendre du plaisir aussi. La bannéra de Carmen, c'est exactement ça. Take Five, la bannéra de Carmen, alors, la chanteuse s'appelle Caroline. Et là, j'adore cette expérience, surtout avec des jeunes de 20 ans, parce que on se dit, qu'est-ce qu'il nous fait écouter ? C'est la bannéra. Mais c'est top ! donc que tu peux déconstruire en plus tu peux enlever Caroline tu peux enlever Caroline enlève-en et puis après tu peux la transformer en Roger c'est marrant là c'est un voyage à travers le temps typiquement donc c'est à dire qu'avec le vocabulaire qui considère ta culture à toi tu vas pouvoir la pendre et on peut aller très loin parce qu'on peut aller en électro quoi du coup Et c'est pas de la vulgarisation. Ouais,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Absolument pas. C'est pouvoir s'approprier une musicalité avec le vocabulaire à notre disposition. Les mêmes dubstep. Pourquoi pas ? Voilà. Après, il y a cette...

  • Speaker #2

    On a le droit de couper. C'est pas terrible. Ton truc, c'est qu'on a le droit de couper, Caroline.

  • Speaker #0

    On est dans l'instant présent. C'est super. C'est ça qui est important. C'est l'expérience.

  • Speaker #1

    Ça donne envie d'essayer.

  • Speaker #2

    Franchement, là, on est un peu frustrés.

  • Speaker #1

    J'espère que t'en as un étroit.

  • Speaker #0

    C'est le pouvoir qui nous relie. C'est le lien social que crée la musique. Il crée de la joie. Il crée envie d'être ensemble,

  • Speaker #1

    de partager. T'as envie d'écouter ce que ça donne quand tu mélanges.

  • Speaker #2

    Oui, et puis ce que tu disais tout à l'heure, on parlait un peu d'embouille avec Baopao et tout ça, c'est-à-dire que et en plus, tu parlais en termes de comment on joue soi-même son morceau concret, etc., où on va être concentré sur ce qu'on fait, même si c'est une note préenregistrée avec un capteur, etc., et là, en fait, la chose est là, et en fait, tu vas lever les capuchons ou mettre le bouton pour dire, tiens, j'ai envie d'entendre ça, etc., etc., et c'est hyper éducatif parce que finalement, t'as quand même pas souvent chez toi... admettons que tu aies besoin de 5 instruments de 6, il en faut un peu plus, ou tu peux dire arrête, joue, vas-y, et en plus il le prendrait mal.

  • Speaker #0

    Et en plus c'est facile.

  • Speaker #2

    C'est hyper facile, voilà.

  • Speaker #0

    C'est jouer avec la musique, on est vraiment là-dessus. Et la rencontre avec sa propre musicalité, parce que là je le vois en crèche, c'est extraordinaire. Ah bah je ne savais pas qu'il avait une telle appétence à la musique. Donc c'est aussi des potentiels qu'il faut découvrir. Et puis sur ce que tu dis,

  • Speaker #2

    les bacs, crèche, école, tu as aussi plein de professionnels qui se censurent. à l'idée de faire de la musique parce que moi, je ne sais pas faire, je ne sais pas bien chanter, je ne sais pas jouer, je sais faire de deux doigts, je sais mettre un disque, mais c'est trop tard. Tant pis, il faut faire venir un intervenant extérieur. Alors du coup, ils n'en font pas jusqu'à la personne vient. Alors que là, en fait, tiens, vas-y, hop, c'est là. En fait, je peux faire quelque chose.

  • Speaker #1

    Non, puis ce n'est pas cheap. Enfin, ce que je veux dire, c'est ce qu'on entend, ce n'est pas cheap. Tu vois ce que je veux dire ? C'est bien enregistré, c'est joli,

  • Speaker #0

    ça sonne bien ? C'est la première mouture, j'allais dire, du maestro. Donc on va attendre. Là, on était plutôt sur la fabrication de l'objet, parce que ça nous a pris beaucoup de temps. d'argent évidemment aussi et puis maintenant on va pouvoir développer et moi justement développer toute la partie production musicale parce que c'est un travail de cinglé et puis je fais tout seul donc on va pouvoir maintenant s'entourer même s'il y a des chanteuses, il y a des instrumentistes qui viennent jouer, il y a Flûte Denis que je salue Denis de Mes souliers sont rouges sur les populaires qui a chanté sur la foule.

  • Speaker #2

    C'est très étrange, le conservatoire orchestre de Caen n'est pas cet instrument, je vais en parler au direct.

  • Speaker #0

    On ne les a pas rencontrés encore, c'est vrai qu'on est une toute petite équipe. En fait, ça se fait au biais des rencontres. Par exemple, la ville de Château et d'Hérouville d'ailleurs, parce qu'Hérouville a fait le choix politique aussi d'acheter 13 maestros.

  • Speaker #3

    Du coup, tu viens de nous montrer comment diriger ton maestro avec ces espèces de petits légos que tu viens assembler. Les modules. Et toi Aurélien, tu as dirigé, tu l'as mentionné rapidement tout à l'heure, un orchestre ou des orchestres ?

  • Speaker #2

    Oui, des élèves, des orchestres d'amateurs et d'élèves.

  • Speaker #3

    Comment ça se passe pour diriger un orchestre ?

  • Speaker #1

    C'est un petit peu plus compliqué que déplacer

  • Speaker #0

    Caroline à tête.

  • Speaker #2

    Là, il y a quand même un truc hyper bien dans le maestro, c'est que quand tu mets le bouton, sauf si tu as la batterie qui est en rade, normalement il fait ce que tu lui demandes déjà. Et toujours de la même manière. C'est quand même déjà quelque chose d'assez important. Et donc, oui, j'ai dirigé des orchestres d'harmonie et puis des orchestres d'élèves symphoniques, mais ce n'est vraiment pas ma carrière principale. C'était une activité un peu accessoire, mais c'est très agréable d'expérimenter ça. Peut-être ce qui est extrêmement difficile, d'abord, quand tu diriges des amateurs, il faut qu'ils viennent à l'heure et qu'ils reviennent. Et pour qu'ils reviennent, il faut qu'ils aient envie de revenir. Et donc, toi, t'es dans ton idée, t'as monté un programme, t'as très envie qu'il aboutisse. Soit tu réussis à embarquer les gens, soit pas vraiment. Soit un moment aussi, tu peux être un peu frustrant ou blessant parce qu'il y a un concert qui se rapproche. Et donc, il faut à la fois tirer le meilleur de chacun une des personnes qui est en face de toi. Donc, il faut les embarquer dans une histoire. Et puis, à un moment, il faut quand même pousser un peu parce qu'en plus, si juste, c'est sympa. Les gens au bout d'un moment vont dire « oui, moi je viens pas pour juste passer un bon moment, je veux passer un bon moment, mais je veux progresser, ou si je veux là » . Et donc voilà, il faut tirer le meilleur de chacun, être exigeant et en même temps dans une super ambiance. Et j'avais un copain qui dirigeait des orchestres d'harmonie, comme ça il disait « un orchestre d'harmonie, 80% c'est l'ambiance » , puis il disait aux musiciens « on a déjà l'ambiance » . De dire « bon, chouette, comment on y va ? » . Mais finalement...

  • Speaker #1

    Tous en tête un pupitre.

  • Speaker #2

    Oui, par exemple. Ils se sont enlevés. finalement Avec le recul et puis les expériences que j'ai eues, je me rends compte que finalement, les meilleurs souvenirs des musiciens amateurs que je recroise, que j'ai pu accompagner à un moment, ce n'est pas forcément sur la réalisation artistique du jour du concert. Ils se souviennent plutôt de ça, des répètes, d'une anecdote, du travail qu'on a pu fournir, des efforts qu'on a faits. Mais finalement, le moment du concert, oui, il y a un peu d'adrénaline, etc. Mais on passe vite à autre chose. et donc l'empreinte qu'on va garder c'est plutôt les relations mais pour répondre à ta question il y a quand même vraiment ça et comment tu fais alors ça me rappelle on parlait, Alexandre disait ça débloque des souvenirs, moi aussi quand je dirigeais l'orchestre d'harmonie où quand même t'as des gens très avancés vraiment il y a des gens qui ont des niveaux mais incroyables dans des orchestres comme ça et des gens qui ont des niveaux extrêmement modestes moi je me souviens d'une jeune femme qui voulait absolument faire du tuba ... Et donc, je lui ai dit, viens. Et il me dit, mais je ne fais pas de tuba. Va prendre des cours, mais viens. Il me dit, mais je ne peux pas encore jouer. Ce n'est pas grave, tu t'assoies à côté des deux tubas. Ils vont te dire où est-ce qu'on va enfoncer. Et puis, tu n'y arrives pas déjà. Juste savoir où tu es dans la partition, ce sera super. Mais on est ensemble, en fait. Donc, on passe un excellent moment. Et arriver à faire que dans un même orchestre, se retrouve au sens, pas géographique, physique, mais se retrouve, trouve de l'intérêt et du plaisir. des gens qui ont des niveaux extrêmement différents. Là, c'est pour moi un petit challenge quand même. Je me souviens, un papy, Pierre-Jean, il s'appelait, au saxophone bariton, qui se souvenait du bombardement de la ville et qui avait cette anecdote. À chaque fois qu'il n'arrivait pas à faire un truc, je me souviens, il disait « C'est de la faute des Allemands ! » Alors, je disais « Bon, alors, mais Pierre, oh, j'y arrive pas ! » Il jouait plutôt bien du saxophone bariton, même s'il était très âgé. Puis alors, après, on rigolait un peu. Je dis « Mais Pierre, pourquoi tu dis toujours et fait bah c'est facile en fait les Allemands ils ont occupé Vire Après, il y a eu la libération. Les Américains, ils ont tout bombardé. On s'est pris des bombes. La ville a été détruite. Et l'école de musique a été fermée pendant un an et demi, deux ans. Il n'y avait plus de cours de solfège. Moi, je n'ai pas appris à lire assez bien la musique pour pouvoir jouer les partitions. C'est la faute des Allemands. Ce n'était pas du tout des histoires. Il n'y avait plus de cours. C'est ça que j'aimais vraiment bien. Mais c'est une difficulté en même temps. Parce que ce n'est pas simple. parce que quand t'as 5 musiciens c'est une chose mais quand t'as des orchestres de amateurs qui vont 20, 30, 40, 50 70 personnes, faut quand même leur donner à manger chaque semaine et puis je peux te dire que quand ils viennent ils ont faim et ils ont des attentes donc il faut essayer de combler toutes ces attentes en même temps mais c'est ce qui est passionnant Comment on fait pour lire en même temps 20,

  • Speaker #1

    30, 70 lignes d'un conducteur ? Ah oui,

  • Speaker #2

    j'ai un conducteur dans ma voiture

  • Speaker #1

    On a des petites images pour que les gens se rendent compte Ouais ouais Merci.

  • Speaker #2

    Moi, ce n'est plus du tout mon métier, mais néanmoins, je vois très bien comment ça marche. Et puis, je le fais encore pour le plaisir. C'est-à-dire que quand j'écoute une symphonie, je peux très bien ressortir une partition et lire, suivre la partition. Donc, en fait, chaque musicien, il a une partition, des notes qui sont indiquées sur son pupitre. Ou chaque couple de partition, puisque de musiciens, puisqu'à l'orchestre, par exemple, les violons, ils ont une partition pour deux. Et le chef, lui, il a, sur ce qu'on appelle un conducteur d'orchestre, toutes les lignes. de chaque musicien. Donc s'il y a 37 musiciens, c'est un peu faux de dire qu'il y a 37 parties parce que tous les violons 1 vont lire la même manière, mais enfin, si t'as 37, 40, 50 musiciens, t'as quand même une bonne vingtaine de parties à lire. Donc d'abord, ça s'apprend à lire la musique. C'est quand même un long travail de comprendre ce qui se passe. Après, ça s'entend. Alors moi, j'avoue que je suis... Je vais dire que je suis pas assez aguerri, même si c'est mon métier, pour entendre comme ça, de prendre un conducteur, d'être capable d'entendre ce qui va se passer. En revanche, je connais tout un tas de musiciens, de chefs, même de jeunes gens très talentueux. Ils font ça, ils entendent ce qui se passe. Moi, je suis à peu près capable de dire à quoi ça va ressembler, mais je n'entends pas quand même l'orchestre dans ma petite tête, il faut être honnête. Et donc, cette lecture horizontale, cette lecture verticale, et puis après, il y a des techniques, ça s'apprend. Être chef d'orchestre, c'est quand même un métier. Alors, soit on l'apprend sur le tas, comme ça a été mon cas, parce qu'on se retrouve en position de direction, donc il faut le faire. Et comme on a été souvent de l'autre côté de la chaise, normalement, par mimétisme, on arrive à faire des choses. Et aujourd'hui, il y a des classes de direction qui sont fabuleuses, et des cours incroyables, des cours d'écriture, d'harmonie, la science des accords, la science de l'écriture, etc. L'analyse aussi, pour comprendre ce qui va se passer. Et puis, ce qui est drôle, c'est de regarder un conducteur vierge, on achète une partition, elle est là, et puis de regarder le conducteur crabouillé par le chef qui prépare, ce qui fait ce qu'on appelle du travail à la table. C'est-à-dire qu'en fait, il va prendre... Avec deux entrées très différentes. La première, c'est de la musique dite de répertoire. Tu fais une symphonie de Mozart, a priori, elle a été enregistrée je ne sais combien de fois. Maintenant, tu peux aller sur toutes les plateformes, les vidéos, le machin, et donc tu peux entendre des versions, etc. Et puis, de la musique de création. Un compositeur a écrit une œuvre, elle n'a jamais été jouée, donc c'est une commande, ce qu'on appelle une commande, ce qui nous arrive régulièrement. Et donc, tu as la partition, tu envoies ça au chef, mais cette œuvre, elle n'a jamais été jouée. donc il est là pour le couiller que le travail à la table qui fonctionne. Et puis après, c'est le moment où tu travailles avec l'orchestre où tu te rends compte si tu as bien entendu ou pas. Ceci étant, à peu près dans les orchestres professionnels, chaque musicien va faire quand même les notes qui sont marquées à quelque chose près. Il peut y avoir des erreurs, mais en gros, tout le monde fait bien son travail et connaît la partition. Mais par contre, tout ce que toi, tu as imaginé d'équilibre, de bloc, etc., tu vas vraiment pouvoir l'éprouver au moment du travail. sachant qu'en plus il y a de fortes chances si t'as passé une commande que t'es le compositeur qui soit là dans les dernières répètes et qui soit dans la salle donc il y a aussi un échange sur ce qu'a voulu dire le compositeur parce que finalement ce qu'a voulu dire Mozart, Beethoven, Brahms bien sûr il y a de la correspondance des écrits etc mais d'abord on n'en sait rien et puis deuxième chose en plus il sera pas là au concert donc si on déforme un peu il va pas rentrer donc c'est deux choses un peu différentes

  • Speaker #3

    Merci pour avoir passé ce temps avec nous et puis nous avoir transmis un petit peu Votre savoir, et puis c'était un réel plaisir de vous avoir sur ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir suivis sur cette émission. Si vous avez des questions à poser ou si vous voulez réagir, n'hésitez pas à interagir dans les commentaires. Encore une fois, on remercie à nouveau Face à Face de nous accueillir, Face à Face quand ? Je vous invite à aller découvrir sur Internet. Et bien entendu, cette vidéo, il faut le rappeler, est toujours en partenariat avec Tom Henner, qui est encore une fois derrière la caméra, donc on ne le voit pas. D'ailleurs, il n'est même pas là, il est là. Et qui s'occupe de toute la partie logistique, celle qu'on ne voit pas à l'écran.

  • Speaker #3

    Et puis surtout, n'hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux et à retrouver les précédents podcasts sur notre chaîne YouTube ou même sur le site internet de Hakan Lacombe, qui est toujours disponible et qui, d'ici là, se sera refait une beauté.

  • Speaker #0

    Peut-être.

  • Speaker #1

    On ne va pas s'avancer.

  • Speaker #3

    Allez le voir pour le découvrir.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci. Au revoir. Au revoir. Merci.

Description

🎧 La musique : un langage universel… et un outil de com’ ? 🎼✨


Dans ce 7ᵉ épisode d’« À Caen la Com’ », Céleste et Alexandre explorent un territoire inattendu : la communication… à travers la musique !


🎙️ Pour en parler, deux invités d’exception :

  • Aurélien Daumas-Richardson, directeur du Conservatoire et de l’Orchestre de Caen

  • Christophe Brunet, compositeur, entrepreneur et cofondateur de Concerti


🔍 Ensemble, ils dévoilent les coulisses d’un orchestre, partagent leur vision du pouvoir évocateur de la musique, et démontrent comment sons, rythmes et harmonies peuvent devenir de puissants vecteurs d’émotion, de lien… et de communication.


Au programme :

🎵 Le quotidien des musiciens et chefs d’orchestre

🎵 La musique comme moyen d’expression universel

🎵 L’organisation (et les secrets) d’un orchestre

🎵 Le rôle du maestro

🎵 Et plein d’anecdotes aussi inspirantes que mélodieuses !


💬 Un épisode riche, sensible, et surprenant, pour tous ceux qui veulent écouter la com’ autrement.


▶️ Appuyez sur Play et laissez-vous emporter par la symphonie !


🎧 À Caen la Com’, une émission proposée par l’agence de communication web Nerepixnerepix.fr

🎥 Réalisée par Tom Hennertomhenner.com

📸 Photos par Rosiris Photographierosiris-photographie.fr

🏠 Enregistrée chez Face à Face Caenfaceafacecaen.fr

🎶 Musique par Liztolizto.fr


📲 Tous les épisodes : smartlink.ausha.co/a-caen-la-com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    je me souviens, un papy, Pierre-Jean, il s'appelait, au saxophone bariton, qui se souvenait du bombardement de la ville, et qui avait cette anecdote, à chaque fois qu'il n'arrivait pas à faire un truc, je me souviens, il disait, c'est de la faute des Allemands !

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouveau podcast.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, la thématique, c'est la communication à travers la musique. Et pour en parler, on reçoit à ma gauche Aurélien Doma Richardson et Christophe Brunet.

  • Speaker #3

    C'est parfait. Voilà. Du coup,

  • Speaker #2

    question numéro un qui paraît un peu naturelle.

  • Speaker #1

    Qui êtes-vous et présentez-vous à nous.

  • Speaker #0

    Donc, Aurélien, je suis directeur du conservatoire et de l'orchestre de Caen, qui est un équipement de la communauté urbaine Caen-la-Mer, depuis 7 ans. Et mon premier métier, c'était percussionniste, j'étais musicien d'orchestre. Puis ensuite, j'ai dirigé très jeune, finalement, des établissements d'enseignement artistique, ce qui m'a mené jusqu'à cet établissement, dont je parlerai sans doute un peu plus tout à l'heure. Et puis, par ailleurs, j'ai deux activités accessoires. Je suis très investi dans une association. professionnel qui regroupe des directrices et directeurs de conservatoires, qui s'appelle Conservatoire de France. Je suis même le plus ancien administrateur de cette association. Et puis, par ailleurs, j'ai une petite activité de formateur. De manière très originale, je forme principalement ou j'accompagne des jeunes ou récents directrices et directeurs de conservatoires et d'écoles de musique.

  • Speaker #1

    D'accord, et tu les formes sur quoi concrètement ?

  • Speaker #0

    Eh bien, diriger un conservatoire, c'est un métier un peu acrobatique. puisque c'est la jonction entre la pédagogie, bien sûr, mais également l'artistique, l'animation d'équipe, les finances publiques, que sais-je encore. Et moi, mon sujet, c'est principalement soit le paysage très large de la fonction de directeur, avec toutes ses facettes, une sorte d'apéritif au métier, ou alors, plus spécifiquement, sur l'animation des équipes, pour ne pas dire le gros mot de management. Ok.

  • Speaker #1

    Et toi, Christophe,

  • Speaker #3

    du coup ? Bien, enchanté. Merci de nous recevoir, en tout cas, de me recevoir aujourd'hui. Moi, je suis Christophe Brunier. Je suis compositeur, donc on est vraiment dans la thématique de la musique. Et je viens de l'industrie de la musique, à l'image. J'étais dans la pub longtemps et je suis maintenant entrepreneur et cofondateur de la société Concerti avec le maestro que je vous ai apporté.

  • Speaker #2

    Comment on passe de l'industrie de la musique à l'image à entrepreneur ?

  • Speaker #3

    En tout cas, en ce qui me concerne, c'est... La quantité d'expérience que j'ai pu avoir dans ma vie qui m'a mené à cet objet, un besoin. Un déclic et puis une rencontre. Je ne sais pas si on en parlera à un moment donné, mais je vous l'évoquerai.

  • Speaker #2

    On va en parler tout à fait.

  • Speaker #3

    Et je suis pianiste de mon instrument, c'est le piano.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous pouvez me dire c'est quoi votre quotidien dans la musique aujourd'hui ? Une journée type. Et surtout, qu'est-ce qui vous plaît le plus dans... votre métier ?

  • Speaker #0

    Ha ha !

  • Speaker #2

    Merci !

  • Speaker #3

    C'est une question compliquée !

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, curieusement, mon quotidien n'est pas fait de tant de musique que ça, puisque même si le Conservatoire d'Orchestre de Caen, c'est une grosse maison avec deux volets, peut-être que je peux en parler un petit peu, c'est que je viens de savoir de quoi on parle le Conservatoire. La partie conservatoire de cette structure, c'est 1700 élèves qui sont accueillis de 7 ans à... On disait 7-77 ans, mais je crois qu'on a des élèves un peu plus âgés que 77 ans, qui va de l'initiation à la pré-professionnalisation, en musique, en danse et en théâtre. Et pour encadrer ces 1700 élèves-là, il y a un peu plus de 100 professeurs et une trentaine de personnels administratifs et techniques permanents. Donc en fait, moi je dirige quand même un service public de 130 salariés permanents. Et puis 1 700 élèves, c'est 1 000 familles, donc ça représente un petit peu du monde. Et puis l'autre volet, c'est la partie programmation de l'Orchestre de Caen, de la saison musicale de l'Orchestre de Caen. En gros, il y a un concert professionnel tous les mardis, ouvré à 20h. Et au-delà de ça, de l'orchestre tous les mois, et sinon du jazz, de la musique ancienne, de la musique de chambre, de festivals, un festival international d'orgue, et un festival de musique contemporaine qui existe depuis plus de 40 ans maintenant. Et donc, mis tout ça bout à bout, les concerts d'élèves et les concerts professionnels, ça représente à peu près 300 levées de rideaux en 33 semaines. Donc, on a une fréquence de production assez folle. Voilà, et donc pour répondre à ta question Alexandre, mon quotidien, alors bien malin serait celui qui arrive à te donner une journée type, mais il y a quand même une grande partie de lecture de mail, de rendez-vous en tout genre et d'activités plutôt d'encadrement. Et donc moi je passe beaucoup de temps finalement à accompagner mes adjoints pour qu'ils fassent tourner la machine. Et puis ensuite il y a tout un volet programmation, parce que c'est moi qui signe la programmation du compte. du conservatoire et de l'orchestre pour la partie professionnelle. J'ai des personnes qui travaillent avec moi, bien sûr. Et donc, j'ai des temps d'écoute ou de recherche. Mais vraiment, mon quotidien, il ressemble bien à un directeur d'un service administratif, hélas. Et la pédagogie et l'artistique arrivent le soir quand j'ai un peu de temps. Pour autant, ce qui m'amuse ou ce qui me plaît dans mon métier, c'est moi qui ai dit le mot amuser. Parce que si je ne m'amuse pas, il manque un truc.

  • Speaker #3

    Il manque une journée de perdu.

  • Speaker #0

    Exactement. Il faut que j'apprenne et que je m'amuse. Et du coup, ce qui me plaît, c'est justement de passer d'un monde à l'autre très vite. Entre un rendez-vous avec un élu, un rendez-vous avec un parent, faire de la programmation, appeler un compositeur, travailler avec un artiste qui va bientôt venir, régler un problème de bâtiment, se projeter dans le budget dans deux ans, que sais-je. Donc c'est cette grande variété-là.

  • Speaker #2

    Tu n'as pas le temps de t'ennuyer.

  • Speaker #0

    Non, pas trop. Qui fait que je m'amuse bien.

  • Speaker #2

    À quel moment là-dedans tu fais de la musique ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je fabrique plus de musique en ce sens. C'est vrai qu'on peut dire qu'on s'est connus il y a longtemps, on a le droit. On s'est connus il y a longtemps. Et donc, j'avais encore une baguette de 60 ans dans une main. Ça, ça ne m'arrive plus du tout. Moi, je ne pratique plus de musique. J'ai fait un petit peu de contrebasse en amateur après ma courte carrière de percussionniste. Mais aujourd'hui, je ne pratique plus en tant que tel. En revanche, j'écoute beaucoup de musique et je suis en contact d'artistes pour notamment la programmation et plus spécifiquement la création contemporaine. Donc, j'ai de la musique dans l'oreille en permanence. quand j'en ai pas je fredonne et je chante mais je ne... du soir au matin ça agace mes proches mais je ne suis pas en... je ne fabrique plus de musique, je n'enseigne plus je n'enseigne plus la musique en tout cas et donc voilà et juste pour terminer est-ce que c'est toi qui dirige l'orchestre ? Non non pas du tout moi je t'ai aussi connu à une époque où tu diriges oui c'est ce que je disais quand j'avais une baguette dans la main alors c'est fini euh euh Aujourd'hui, sur le conservatoire orchestre de Caen, il y a une dizaine de chœurs d'élèves. Il doit y avoir une bonne dizaine ou une douzaine d'orchestres qui sont dirigés par des artistes enseignants de la maison. Et puis, il y a l'orchestre de Caen, qui est un orchestre professionnel, qui a un chef principal. Et donc, moi, je choisis ou je soumets au président de Caen-la-Mer le nom du chef principal et des chefs invités. Et donc, je ne dirige plus l'orchestre, je choisis qui les dirige. C'est pas mal aussi.

  • Speaker #3

    Ah oui ? J'ai la même journée, un peu que toi. C'est-à-dire que la place de la musique représente en tout cas en tant qu'entrepreneur maintenant, ce que je fais à 100%, représente une partie de mon activité. Mais j'ai la chance quand même de faire beaucoup de production musicale. Encore ? Oui, j'en fais énormément. Et puis aussi de choisir avec qui je veux travailler, sur quelle culture. Parce que j'écris de la musique à peu près, vous le comprendrez mieux en écoutant le maestro, mais tout autour du monde. Donc dans la programmation, il y a un concert auquel je vais assister. Sur les nuits, personne, les voix, personne,

  • Speaker #0

    comment tu dis ?

  • Speaker #3

    Musique classique, personne. Donc voilà, moi j'ai la place de la musicalité, je vais plutôt dire que la musique est extrêmement prégnante. Donc j'ai une partie entrepreneuriat, et puis mon travail de musicien, de compositeur, de producteur, produceur en fait, le vrai mot, réalisateur, autour de la musique, oui, j'ai cette chance encore de pouvoir reproduire. Et du coup,

  • Speaker #2

    c'est quoi qui te plaît le plus dans le métier ?

  • Speaker #3

    Ce qui me plaît le plus, c'est de pouvoir permettre l'accès à la stimulation de la musicalité chez l'autre. Moi, mon travail ne se situe pas au niveau de l'instrument proprement dit. L'instrument, pour moi, c'est l'outil qui permet l'expressivité de la musique et qui nécessite du travail, des années. Et donc, moi, je suis plutôt un petit... Juste un peu avant sur cette notion de découverte de sa propre musicalité, la rencontre. Donc voilà, moi la place de la musique en fait, elle se situe sur la notion plutôt sensorielle de la musique. Pour moi, on est tous potentiellement des musiciens, pas spécifiquement des instrumentistes, comme je pourrais être sportif par exemple, mais ce que je ne suis pas. donc voilà en fait mon travail depuis longtemps c'est justement permettre à l'autre de pouvoir rencontrer sa musicalité et bien justement ça nous permet de faire la transition selon vous en quoi la musique est-elle un moyen de communiquer ?

  • Speaker #1

    Du coup, tu as déjà mis un petit peu le pied dedans.

  • Speaker #3

    En fait, pour moi, c'est tellement une évidence que je me... Déjà de par mon travail en tant que compositeur, à la Musique à l'image, dans la pub surtout, c'est exactement le travail qu'on me demandait de faire. C'était servir un propos autour d'un support, d'un objet central, d'une situation, que ce soit de la bagnole, de la lessive ou n'importe quoi. Et puis c'est de mettre un contexte, une toile de fond en fait, comme une peinture. C'est déjà un travail de communication, j'avais une charte audio que je devais remplir, que je n'ai jamais trop suivi en fait, puisqu'on m'appelait carte blanche pour ça, parce que je pense que l'expressivité est complètement unique chez chacun. Je ne note pas d'échelle, je trouve plutôt la diversité de l'expression musicale très riche, ce qui permet à tous de pouvoir s'exprimer. plutôt l'expérience que la performance. C'est pas la même chose. C'est pas la même... Mais en fait, ça se suit de toute façon.

  • Speaker #2

    Et peut-être comment ça, en tout cas dans toi, dans ton univers, ton quotidien, comment ça se matérialise avec peut-être des exemples précis ?

  • Speaker #3

    Moi, ce que je vais toucher, c'est une forme de... foncièrement l'émotion, évidemment, celle qu'on ne peut pas maîtriser, mais qui va être orientée au travers des différents ingrédients que je vais utiliser. rythmique, à la fois culturel, pour essayer de transmettre une sensation, une idée, qui une fois terminée ne m'appartient plus, donc appartient à l'autre, et ça va faire rebondir des choses en lui, qui je l'espère seront à peu près guidées. Globalement ça marche comme ça. Et dans la pub justement, si on me demandait quelque chose de très précis, je disais « bah fais-le » . viens pas me voir, viens pas me chercher si t'as besoin de... voilà moi je pourrais exprimer que ce que je ressens y'a pas une question de vérité mais c'est ça serait mon expressivité tu aimes c'est super,

  • Speaker #0

    tu n'aimes pas c'est super tout va bien finalement ce que tu dis là c'est bonne introduction à la réponse que je voulais faire déjà il suffit à tout âge on discute de ce qu'on écoute comme musique même si on en pratique pas ou qu'on a pas appris à jouer d'un instrument Au collège, au lycée, en famille, qu'est-ce que t'écoutes ? Les fossés générationnels qui peuvent exister, qu'est-ce que c'est que cette daube ? Maintenant, sur mon temps, c'était quand même bien mieux.

  • Speaker #2

    J'ai l'impression de m'entendre.

  • Speaker #3

    Mais quand même !

  • Speaker #0

    Ou alors, ah bon, vous écoutez encore Queen et téléphone ? Je reviens pas, c'était déjà mes parents qui écoutaient ça. Donc déjà, il y a cet échange qui se fait naturellement autour d'un son qui passe, dans un bar, dans la rue, dans un resto, sur une playlist. Donc déjà, ça engage quand même la communication. la deuxième chose c'est que pour quelque chose qui est plus dans mon environnement professionnel. Et celui de l'orchestre, en l'occurrence, et de là d'où je viens, moi je viens vraiment de la pratique orchestrale. C'est quand même assez fabuleux, quand il y a un soliste qui vient, ou un chef, ou un musicien qui est au pupitre et qui ne parle pas français, parce qu'il est d'origine asiatique, d'un pays lointain, ou il ne parle qu'anglais, ou qu'allemand, ou qu'espagnol, ou que sais-je. Finalement, une fois qu'on a fini de baragouiner ou d'essayer de se faire comprendre si on ne maîtrise pas la langue, on distribue les partitions, il y a un chef qui lève le bras et tout le monde se met au diapason et joue ensemble. Et donc finalement, cette notion de langage musical, alors langage écrit en l'occurrence dans ce cadre-là, c'est quand même assez fabuleux. De se dire que finalement, on n'a jamais joué, on n'a jamais parlé, on arrive à faire des choses ensemble. Ça m'est arrivé encore là, je suis toujours, après toutes ces années, toujours très ému et un peu les yeux écarquillés, ce qu'on appelle la première lecture. C'est-à-dire qu'en fait, les musiciens ont reçu la partition chez eux, ce qu'on appelle le carton, on travaille son carton ou pas, peu importe, mais quand on arrive à l'orchestre, il faut être prêt. Et donc les musiciens professionnels arrivent, ils ont la partition, le chef arrive. Si c'est un nouveau chef, moi je viens et je dis « bonjour, je vous présente le chef d'orchestre avec qui on va passer quatre jours. Ah c'est super, bienvenue, clac, clac, clac, tout le monde applaudit, il y a beaucoup de codes dans les répétitions. On s'accorde et puis le chef il dit « on fait tel morceau, il lève le bras et ça joue. » Et là, moi quand je m'assois dans la salle, j'écoute cinq minutes pour voir si tout va bien, puis après je m'en vais pour laisser l'orchestre travailler. je suis quand même toujours très épaté et étonné de la qualité de la première lecture. Oui, en premier coup. Mais oui, c'est-à-dire que si on n'est pas de la partie, on se dit, mais pourquoi ils répètent ? Et c'est un endroit un peu feutré, un peu magique, il n'y a pas de public, etc. Et de dire, on est capable de faire ça quand même dans une première lecture. Donc déjà, il y a quelque chose quand même qui se crée autour de ça. Et puis le troisième volet, pour finir, que moi je vois aussi, c'est l'autre facette du Conservatoire Orquestre de Caen, la partie pédagogique, la partie enseignement. ou quand même de voir ces enfants, ces pré-adolescents ou ces adolescents qui vont passer du temps à travailler à leur partition, ou à apprendre à improviser en jazz, ou à apprendre à diminuer ce qu'on appelle en musique ancienne, et bien finalement, sur quelques notes qui sont quand même que des ronds notés sur des lignes, arrivent à se dépasser, se surpasser, et à créer un échange avec leur enseignant sur « Ah bon, mais toi tu le fais comme ça, peut-être qu'on pourrait essayer autrement, bah tiens oui. » On va trouver trois, quatre copains, on va faire un quatuor ou un orchestre ou un groupe. et je trouve ça quand même assez magique. Et puis, le petit mot que tu indiquais tout à l'heure, et ça, ça provoque encore et beaucoup d'émotions en moi, très régulièrement.

  • Speaker #2

    C'est marrant, un truc que tu as dit qui m'a débloqué un souvenir, vraiment, de vacances, je pense que j'avais 17 ans, un truc comme ça, on était sur une plage en cercle, et puis... Mais vous allez reconnaître la situation, c'est qu'il y avait plein de gens qui s'étaient posés, en plus on avait des instruments de musique, donc ça avait fait venir des gens, on était, je pense, une douzaine, et il y avait au moins 3-4 langages différents. des gens qui parlaient anglais, d'autres en allemand et tout, et puis compliqué de discuter ensemble. Puis d'un seul coup, il y a eu un peu de guitare. Je crois que le morceau c'était No Woman No Cry, tout le monde s'est mis à chanter. Et là tu te dis, c'est fou, on était en train de galérer à se comprendre. Et dès que tu fais un morceau, peu importe d'où on vient, tout le monde connaît.

  • Speaker #3

    Je crois que c'est la magie aussi de la musique, c'est ce lien social qui se crée, c'est cette empathie qui se crée, cet orchestre qui se crée même. Donc, dans ces situations, c'est un potentiel incroyable qu'on a en nous, en chacun de nous, d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Je vais rebondir sur quelque chose que tu as dit qui est rigolo. Du coup, tu dis, première lecture, c'est déjà nickel. On se demande pourquoi ils répètent et du coup, pourquoi ils répètent ?

  • Speaker #0

    Oui, alors, quand je disais, si on n'est pas de la partie, on pourrait penser que...

  • Speaker #2

    Mais qu'est-ce que ça va apporter plus pour des gens qui, entre guillemets, seraient là dans la salle et ne sont pas de la partie ?

  • Speaker #0

    Alors,

  • Speaker #2

    ça va changer quoi pour eux, les répètes supplémentaires ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a plusieurs éléments quand même dans tout ça. Si on reste vraiment dans la partie orchestre, on va dire classique. musique classique romantique. D'abord, dans la première lecture, il va y avoir quand même tout un tas de moments où il va y avoir des rapages plus ou moins contrôlés, des flottements, parce que faire jouer 35, 40, 50 musiciens ensemble pour un orchestre de camp, mais si on va sur un orchestre national, avec des gros effectifs, on peut dépasser les 100, 120 musiciens, donc que tout le monde se mette un peu dans le même tempo, et donc finalement, avoir les mêmes respirations, les mêmes ralentis, les mêmes accélérés, les mêmes suspensions, etc., ça nécessite quand même dans des passages un petit peu complexes. qu'il y a un travail qui soit opéré et que la battue du chef sert vraiment à ça. Ça, c'est la première porte d'entrée. La deuxième porte d'entrée, c'est que quand même, l'orchestre, ce n'est pas vraiment la démocratie. Les musiciens mettent leur talent, leur expertise au service d'une vision, d'une œuvre qui est la vision du chef, très clairement. En termes de management, c'est un peu passé comme moment, mais néanmoins, c'est quand même ça la réalité de l'orchestre. Et d'ailleurs, sinon, ce serait assez compliqué, je pense, à quelques exceptions près. Et donc tout le monde va essayer de comprendre ce que veut le chef. Une version d'une œuvre ou d'une autre peut être totalement différente. Et puis après, il y a un petit côté table de mixage. C'est-à-dire que finalement, lui, le chef, il est à cet endroit-là, il y a tout un orchestre devant lui. Et à un moment, est-ce qu'il veut entendre plus les trompettes, plus les violons, plus les violoncelles, plus doux, plus dur, plus percutant, plus feutré ? Voilà, donc travailler tous ces équilibres et cette énergie-là. Et donc ce travail en trois, quatre répétitions, puisqu'en fait, une série d'orchestres, c'est-à-dire répétitions plus concertées. un temps court, c'est 4 services de répétition donc 4 répétitions, une répétition générale un concert, et s'il y a un concerto le soliste qui joue un concerto d'un quart d'heure, 20 minutes il vient la veille du concert et on fait 2 heures de répète avec lui, donc le chef il est aussi pour bien préparer tout ça et donc on n'a pas de temps à perdre, donc tout ça est très ramassé et puis ensuite, cette énergie travaillée l'idée c'est d'arriver à la reproduire à l'énergie du concert qui va amener vraiment autre chose et que pendant ce concert-là, tout se passe comme prévu, et en même temps, qu'on accepte que c'est de la musique vivante, et donc si le chef, il veut, il est arrivé sous la pluie, il est fatigué, il va avoir peut-être un tempo un tout petit peu différent, ou une énergie particulière, ou il a croisé quelqu'un qui l'aime avant, et ça va peut-être influencer un tout petit peu sa manière des choses, ou ce qu'il a écouté dans la journée, et l'énergie du public, etc. Tout peut arriver dans le spectacle vivant, les accidents aussi. Et donc, d'avoir une énergie commune. Et ce qui est très impressionnant quand on est au plateau et qu'on arrive devant 50 personnes avec la partition devant. Ce qui est assez beau, c'est un peu comme une pièce de théâtre. On a le texte. Finalement, quand on a tous des souvenirs de pièces de théâtre lues de bonne grâce ou moins bien, selon que c'était imposé ou pas au lycée, ou si c'est une lecture volontaire, on va dire, on lit le truc. Quand même, lire une pièce de Molière... ...racine, ça n'a quand même pas grand chose à voir avec l'avoir sur scène. Et donc finalement, lui, il a le papier, les indications du compositeur, et avec ça, c'est la recette de cuisine pour faire le plat. Donc ça n'a rien à voir avec un livre de recettes ou goûter le plat préparé par quelqu'un.

  • Speaker #3

    Après, il y a des choses assez subtiles aussi, de la rencontre, de la relation, des notions de l'autorité, des codes. Il y a une partie, j'allais dire, non pas de dressage, mais... Non, c'est pas le bon mot. Je ne vais pas trouver de mot. de rencontres en fait. Moi, j'ai eu une expérience comme ça pour un projet de chanson avec le Philharmonic de Boston avec Charles Floyd, un conducteur assez connu là-bas et qui me donnait justement les clés de... Mes arrangements de cordes, c'est une formule 1. Il faut être préparé quand même. Et j'aime bien cette idée, quand tu disais le mixage. C'est vrai, il y a une notion d'ingénierie du son. Les placements, les forces, le nombre d'instruments, c'est fabuleux.

  • Speaker #0

    C'est juste dire qu'il y a deux approches très différentes. Celle d'un travail avec un orchestre professionnel, et puis celle d'un travail où chaque semaine, l'orchestre va venir répéter avec des élèves ou des amateurs. C'est deux quand même... endroits et moments extrêmement différents évidemment mais sur la partie professionnelle il y a dans cette rencontre là avec des artistes enseignants qui sont quand même dans l'absolu des sportifs de haut niveau arriver à enseigner, jouer à des niveaux très forts c'est quand même très fort ce qu'ils arrivent à faire tout au long d'une carrière et un chef et cette rencontre là c'est bah oui le chef il va imposer finalement apporter sa vision d'une oeuvre et les musiciens qui eux amènent leur expertise et en fait acceptent d'être dirigés. Et donc il y a une histoire d'acceptation un peu mutuelle, parce que finalement, pardonnez-moi l'expression un peu triviale, mais si la mayonnaise ne prend pas, le concert sera très moyen. Alors selon qu'il est très très très moyen et la nature du public, le public va s'en rendre compte ou pas, mais on peut avoir des moments comme ça très suspendus, on se dit « waouh, il s'est quand même passé un truc à ce concert-là » , puis d'autres « ma foi, c'est un concert de plus » .

  • Speaker #2

    C'est très intéressant ça, cette partie de « il s'est passé un truc à ce concert-là » . Des fois ça tient à quelque chose, c'est même compliqué de le dire d'où ça vient.

  • Speaker #0

    Bah ouais c'est des choses un peu... Parce qu'en fait l'énergie, ce qui est très compliqué dans tout ce qu'on fait, on a toujours besoin d'énergie et puis en même temps s'il y en a une énergie un peu mal placée ou trop d'énergie, c'est le fameux excuse-moi j'ai pris trois cafés, et des fois en même temps si on arrive complètement naze, il se passe pas grand chose. Donc finalement l'excitation va apporter l'énergie du concert. Il faut quand même qu'elle soit un peu domptée, maîtrisée, parce que sinon, c'est le bazar, pour ne pas dire autre chose. Et donc, il y a ce moment-là, et puis finalement, où à un moment, 35-40 individus, là, chez nous, c'est plutôt 37-42 les musiciens d'orchestre, vont tous être au top de leur forme à ce moment-là, parce que le chef était aussi très en forme. Et finalement, il y a cette envie de bien faire qui fait que ça génère l'envie de bien faire, et qu'il se passe quelque chose, et qu'on sent un public enthousiaste, et que ça continue comme ça. Et que d'un seul coup, la conjugaison entre... Une œuvre réussie, un chef très en forme, des musiciens excellents ce soir-là, et voilà. Et un peu de chance fait que d'un seul coup, on se dit, waouh, mais quand même. Moi, je le vois bien, quand je vois le public très content qu'il sorte d'un concert, souvent, parce qu'il peut sortir content, et même assez content, et dire, c'est formidable ce que vous faites, etc. Mais quand je vois le public enthousiaste, souvent, je vois les musiciens sortir par l'autre escalier, je les vois arriver avec des bananes comme ça, et dire, waouh, ce soir, on était quand même super en forme, c'était très bien. Et donc, voilà.

  • Speaker #2

    Donc on est d'accord, ça dépasse juste le contexte des musiciens entre eux, mais qu'il se passe aussi quelque chose entre le public et les musiciens, même s'ils ne se connaissent pas et ils ne se parlent pas.

  • Speaker #3

    C'est la magie de la musique vivante aussi. C'est un poids ne fait pas l'autre.

  • Speaker #2

    Pourquoi dit-on que la musique est un langage universel ? Mais est-ce qu'on n'est pas en train d'y répondre en fait ?

  • Speaker #0

    Oui, je crois que ça y est, on a répondu à ta question Alexandre. Parfois c'est celle d'après.

  • Speaker #3

    Excuse-moi, je voudrais répondre à cette question. Je ne suis pas du tout d'accord du coup. Permettez. Enfin, je ne suis pas du coup... mais je pense pas que la musique soit universelle. Alors c'est un point de vue, je pense, très occidental. C'est plutôt même un mythe occidental. Puisque si on prend la musique qui nous correspond, celle dans la culture où on s'est baigné, c'est évident qu'elle est universelle. En revanche, si on prend d'autres cultures, d'autres musiques, parce que vous savez qu'il y a beaucoup de musique dans le monde, pas que les instruments, et bien là non, il faut une approche culturelle, il faut une rencontre. C'est pas inné. Si vous prenez par exemple déjà juste le flamenco, pour comprendre le flamenco, Il ne faut pas penser au premier temps comme nous on le pense. Donc il faut penser au douzième temps. C'est ça le premier temps. Donc la musique arabo-andalouse, la musique soufique, gnawa, toutes ces musiques ont quand même un minimum de rencontres et de cultures, d'humilité aussi pour pouvoir comprendre quelque chose qui n'est pas de l'ordre de notre culture. Parce qu'il y a beaucoup de musique qui nous rassure. J'ai fait un travail à une époque sur un... un chanteur soufi, où j'ai dû justement occidentaliser, je ne sais pas si c'est le bon terme, mais permettre à des auditeurs qui n'ont pas l'habitude d'entendre ce type de chant, de pouvoir leur donner une forme de vocabulaire connu, sur lequel ils peuvent s'appuyer. Et du coup, entrevoir le chant soufi comme quelque chose de pris dans un contexte qui est plutôt familier. Donc non, pour moi la musique n'est pas... Excusez-moi ! Elle n'est pas du tout universelle, en revanche ce qui est universel c'est la réponse émotionnelle.

  • Speaker #0

    Non mais c'est vrai, ce que tu dis sur l'émotion de la musique serait universel, ça j'adhère parfaitement. Après ce qui est intéressant c'est que sur des types de musique, quand on fait le même type de musique... et qu'on se retrouve, et d'où on vient dans le monde, on peut se rencontrer assez facilement. Et après, effectivement, il y a tout un tas de traditions musicales qui ne sont pas celles d'un musicien classique ou pas celles d'un musicien de jazz, etc. Et que finalement, ils ne vont pas trop se comprendre. D'ailleurs, je pense qu'il y a tout un tas de musiques un peu solistes, très sophistiquées par ailleurs. Et si on met un orchestre symphonique, on leur fait écouter une symphonie de malheur, ils disent « Mais qu'est-ce que c'est que ce gros souk ? » Vous êtes complètement malades. C'est comme si d'un seul coup, on va écouter un gars mélange à vanné pendant deux heures. On se dit, mais qu'est-ce qu'ils font ? Qu'est-ce qu'ils font ? On ne comprend rien. Donc, il y a quand même une notion culturelle, exactement comme quand on va... Mais finalement, ça renvoie à l'onologie, à une exposition de spectacles vivants, à la cuisine. Il y a aussi des habitudes, une culture autour de tout ça. Mais pour autant, on peut imaginer que la rencontre autour de la musique, elle se fait assez universellement.

  • Speaker #2

    Oui, parce que ce qui est amusant, c'est qu'après, partout, il y a de la musique. même dans des peuplades qui se connaissent pas et puis la nuit détend

  • Speaker #1

    Pour moi ce qui pourrait le mieux résumer ce dont on parle cette espèce d'alchimie qui va se créer d'un coup ça serait un peu le buff et nous tout d'un coup il y a une personne qui commence à jouer et en fait ça crée quelque chose, une émulsion

  • Speaker #0

    Tu vois par exemple les rencontres ce qu'on appelle les buffs ou les jam sessions pour le jazz par exemple, en fait c'est très codé c'est à dire que tu mets un musicien de... L'orchestre de Caen qui fait que du classique, qui est un expert dans son domaine, qui va à une soirée jazz, très sincèrement, il va être assis sur sa chaise à écouter, à trouver ça très bien. Il sera incapable de participer à une session de jazz.

  • Speaker #2

    À l'inverse,

  • Speaker #0

    un musicien qui ne fait que du jazz, même s'il le fait très bien, peut-être qu'il est aussi vers la pop-rock ou que sais-je encore, mais finalement, si tu dis tiens, viens, tu vas jouer à l'orchestre, il va dire bah non, en fait, je peux pas. Ça m'est déjà arrivé à moi par exemple sur des programmes, dans les orchestres il n'y a pas souvent des saxophones, et puis il y a des pièces où il faut 3, 4 saxophones, et tu dis à un collègue, ah bah tiens pour une fois du saxophone tu veux jouer, et il dit, moi c'est pas du tout mon univers, j'ai pas un son pour ça, je sais pas faire, c'est pas ce que je fais. Donc ça c'est quand ça se passe bien, la personne te dit je sais pas faire, donc ça ça va, donc quand même il y a cette conscience là. Mais donc on peut pas être dans... Tous les domaines. Par contre, ce qui est certain, c'est que quand les musiciens se rencontrent, il y a toujours un peu une magie. « Ouais, tu fais ça, mais c'est super, mais moi je ne sais pas faire. » Ça, c'est extraordinaire. Ça, c'est quand même assez sympa.

  • Speaker #1

    Sur le côté professionnel, mais même personnel, en quoi, pour vous, l'apprentissage de la musique, ou même la pratique de la musique, va influer ou changer notre façon d'être, notre façon de voir les choses, les comportements même ?

  • Speaker #0

    Dans la musique, on parle bien d'apprentissage à l'art. Donc du coup, on va apprendre à jouer de la flûte, du ukulélé, du corps des Alpes, du piano, ou faire de la danse ou du théâtre. Mais néanmoins, il y a déjà une deuxième chose, c'est comment finalement je vais apprendre par l'art. Puisque quand, là je vais me mettre dans la casquette directeur de conservatoire, quand des jeunes gens dont on a la charge viennent apprendre à jouer d'un instrument, ou viennent dans un dispositif d'éducation et de sensibilisation musicale dans un quartier populaire, finalement on va faire ensemble. Pour pouvoir jouer ensemble, il va falloir qu'on s'écoute. Pour pouvoir s'écouter, il va falloir à un moment se taire. Il va falloir comprendre l'autre. Finalement, la production d'un ensemble, un orchestre d'élèves, il va s'aligner sur les élèves les moins avancés. C'est pas l'élève, l'orchestre, il va pas s'aligner sur le meilleur musicien. Donc finalement, il va falloir s'aider les uns les autres parce que de toute manière, on va s'aligner sur celui qui va le moins vite. Donc il va falloir s'accompagner les uns les autres. Et puis, il va falloir répéter plusieurs fois. Donc c'est l'exigence, c'est le travail, c'est le temps long, c'est l'estime de soi. Parce que quand même, quand on monte sur scène et qu'à la fin, les parents, les amis disent « mais c'est formidable ce que tu as fait, c'est quand même très agréable » , on va rencontrer des cultures différentes, on va apprendre un compositeur, une œuvre, un arrangement. Et donc, il y a tout un tas de... compétences ou d'apprentissage qu'on va transférer, finalement, on aurait fait un cours de français ou de maths ou que sais-je, eh bien, on aurait appris la même chose, mais par un autre biais. Et donc, finalement, quand je viens apprendre à un instrument ou à une pratique artistique, je vais apprendre bien d'autres choses. Et déjà, juste ça, c'est une partie de réponse, je pense, à cette question.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu peux nous présenter justement ce que c'est Maestro ? Alors,

  • Speaker #3

    qu'est-ce que c'est que le Maestro ? Comment ça fonctionne ? Je vais vous donner un peu de contexte parce que... Et je vais vous demander de faire super attention, c'est de ne pas utiliser votre intellect. D'accord. Je vous ferai écouter. Ça, ça va aller. C'est extrêmement important. Alors, le maestro, c'est un omni. J'aime bien dire omni parce que c'est un objet musical. C'est un objet musical, ce n'est pas un instrument de musique non identifié.

  • Speaker #0

    C'est parti d'une rencontre avec un petit gars en situation de polyhandicap, Camille, qui avait une musicalité complètement incroyable, qui ne pouvait pas parler, pour autant il arrivait à chanter des petites mélodies et qui correspondaient à la personne qu'il voyait, donc il avait des petites mélodies. Donc le maestro en fait c'est un objet qu'on a pensé pour lui, puisqu'on savait que de toute façon... physiologiquement, il ne pourrait pas avoir accès à l'expression de sa musicalité. D'accord ? Pouvoir prendre simplement du plaisir, tout simplement. C'est le premier step. Nous, tous les musiciens, quand on joue, c'est déjà un plaisir extrêmement personnel. Voilà, donc on a cherché, on a trouvé beaucoup d'instruments de musique rythmique autour du handicap. Moi, je parle de cette rencontre avec Camille, mais pas spécifiquement quelque chose qui puisse... Comment dire ? Permettre une satisfaction harmonique. Enfin, je ne sais pas comment le définir puisque c'est complètement abscons. Pour lui, le petit bonhomme, il n'a rien à faire que ce soit un basantin, que ce soit une flûte, il s'en fout. C'est son expérience qui est importante. Alors, je vous le montre quand même parce que j'en parle beaucoup. Le maestro, en fait, c'est un Lego musical. C'est un Lego musical où on va assembler des phrases musicales que j'ai faites. par groupe d'instruments. Je ne sais pas par laquelle commencer, parce qu'on a plusieurs collections de musiques. Je vais commencer par les berceuses, qui est le lien à l'enfance, qui correspond un peu à tous. Là, vous aurez la mélodie, ici. Là, ici, les percussions, les basses, les instruments qui accompagnent. Ça peut être un piano, une guitare ou un groupe d'instruments. Là, je suis au clair de la lune, tout simplement. Et je vais vous faire la démo. Je pose la mélodie. Et puis après, je vais poser un instrument harmonique. Puis, je trouve ça un petit peu tristouné ou un peu mélancolique. Je peux tourner et je vais déclencher une autre phrase musicale. Et je vais construire comme ça, comme je veux. Et puis si je n'entends pas, j'entends des bois, et ainsi de suite. Et rajouter une basse, et puis une percussion. Ça c'est le principe. Et donc comme il y a quatre couleurs, évidemment, il y aura quatre couleurs musicales. Et je peux enlever, je peux construire, déconstruire. Là, je vais mettre juste le violoncelle. L'idée aussi, c'est que ça puisse, si on pose un seul module, ça puisse raconter une histoire. Et puis aller vers d'autres choses. Plus axé vers le rythme, la danse, plutôt latin. Et ainsi de suite. Là, je l'appelle espièglerie. Et puis après, évidemment, je peux construire, déconstruire. Voilà, ça, c'est le principe. de bas.

  • Speaker #1

    Donc effectivement tu peux faire de la musique sans avoir...

  • Speaker #0

    Alors c'est pas... Oui, moi j'aime bien le mot jouer avec la musique. Jouer avec la musique. On a des matières, des ingrédients. On pourrait parler de cuisine. En fait c'est une rencontre avec sa propre musicalité. C'est vraiment une expérience. Il n'y a pas une notion de performance dans le jeu. C'est-à-dire qu'on comprend en fait... plus qu'on apprend. On met une basse, ah bah oui, d'accord. Après, moi, je l'ai vu avec des petits, du coup, ils sont beaucoup plus critiques. Ah oui, j'entends la basse. Et puis, pas de narcissisation, je ne trouverai pas les mots parce que je suis un être non-verbal, on va dire. Je suis plutôt dans la musicalité. Mais c'est un petit peu ça. Et d'ailleurs... Brahms, le lebaye, oui.

  • Speaker #1

    Et combien de fois, en parlant avec des gens, effectivement, si tu n'as pas la formation musicale, ils n'entendent pas, effectivement, ils entendent un tout, mais pas le détail de tel instrument, la basse, la trompette,

  • Speaker #0

    le truc et tout.

  • Speaker #1

    Ça, c'est trop bien, en fait, pour apprendre à écouter.

  • Speaker #0

    Alors, trop bien, je ne sais pas, mais en tout cas, ça perd...

  • Speaker #1

    Non, ben c'est nul, alors.

  • Speaker #0

    Non, non, parce qu'en fait, ce qui est important, c'est même pas tant le maestro ou la musique, c'est plutôt la réponse émotionnelle que tu peux avoir, qu'il faut créditer, parce que moi, je le fais que dans cet état d'esprit. Il n'y a pas une notion de... Je ne vais pas inventer l'eau chaude non plus. Pour autant, le système n'existe pas. Il n'y a pas de précédent. Il n'y a pas d'équivalent. Il n'y a pas d'équivalent actuellement. T'as quand même... Chef,

  • Speaker #2

    je voudrais te poser une question.

  • Speaker #1

    Vas-y, vas-y, vas-y.

  • Speaker #2

    Bien sûr. C'est juste sur la banque son que tu as pour l'instant là. On a entendu au clair de la lune et puis après on entendait...

  • Speaker #0

    Ben non, il n'y a que ça évidemment.

  • Speaker #2

    Ce qui allait venir. Non, non, non. Il n'y a que ça. Dans l'objet, il y a combien de morceaux déjà préenregistrés ou existants ?

  • Speaker #0

    Moi, j'appelle ça une orchestration parce que je n'ai pas trouvé de meilleure encore. Puisque vous avez vu, il y a quatre musiques qui sont en sandwich et desquelles on va extraire cinq groupes d'instruments. Ce qui fait même justement 3124 possibilités d'agence dans la modularité. Oui, déjà,

  • Speaker #2

    parce que déjà, tu en mets qu'un. Déjà,

  • Speaker #0

    j'en mets qu'un, ça s'en est une. 4, 5, et j'en ai. Exactement. tu ne m'as pas dit qu'on avait des choses enregistrées avec des enfants je viens parce qu'en fait on s'est rendu compte qu'il y a des professionnels qui disent et moi et moi et moi dans le grand âge on sait que la mémoire musicale est préservée tout au long de la vie donc permettre des aventures autour du médian de Louis, ça permet de stimuler la mémoire pour les enfants parce que je vous parlerai après d'orchestration sonore parce que ça sont des orchestrations musicales, en fait c'est de la faute des gens C'est de la faute des professionnels qui voulaient des maestros. Donc, c'est pour ça qu'on a créé la société. Au début, on voulait le faire que pour Camille. Moi, j'ai ma carrière qui est faite. Voilà, Karine est toujours concertiste. Donc, tout va bien. Enfin, on est beaucoup occupé. Pourtant, ça fait 12 ans maintenant qu'on est dessus. Et le maestro est sorti fin septembre, début octobre. On est distribué. 2024. Merci.

  • Speaker #1

    Parce que dans 10 ans, quand tout le monde le regarderont, le podcast parmi ton lot.

  • Speaker #0

    Donc il y en a plusieurs. Là, pour l'instant, il y en a une vingtaine qui représentent en fait tous les personas qu'ils pourraient utiliser dans leur pratique avec leurs besoins, leurs problématiques. L'outil en toute...

  • Speaker #2

    Donc 20 fois 3000.

  • Speaker #1

    60 000 possibilités d'arrangement. Avec cinq petites briques que tu tournes.

  • Speaker #2

    Quand tu disais l'expression, le Lego musical.

  • Speaker #0

    Le Lego musical.

  • Speaker #2

    C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    On va construire sa musique et puis il y a l'innovation de musique combinatoire. Il y a plein d'autres aspects que je pourrais vous montrer, mais là, on pourrait discuter vraiment des heures et des heures.

  • Speaker #3

    J'ai une question, parce que tu as dit qu'il y avait à peu près 20 compositions différentes qui ont été basées sur des personas.

  • Speaker #0

    Oui. C'est pas de la communication, ça, du coup ?

  • Speaker #3

    Non, non, non, c'est surtout comment tu es passé de ton persona à ces compositions musicales.

  • Speaker #0

    Ça, c'est le travail de communicant, du coup, de compositeur, c'est-à-dire tu vas t'adresser par rapport à... Une charte, j'allais dire, des problématiques. Donc, ça serait difficile de les traduire en mots, puisque c'est de l'expression musicale.

  • Speaker #3

    Ok. Ça serait difficile. C'était par rapport à tes ressentis ?

  • Speaker #0

    Oui, voilà, qui n'engage que moi, d'ailleurs. Qui n'engage que moi. Par exemple, il y a des populaires. Donc, les populaires, l'objectif, c'est permettre aussi de chanter des chansons, des grands airs. invité à chanter, à s'exprimer par la voix. Donc, il y a un autre outil musical. Mais du coup, prendre confiance, prendre du plaisir aussi. La bannéra de Carmen, c'est exactement ça. Take Five, la bannéra de Carmen, alors, la chanteuse s'appelle Caroline. Et là, j'adore cette expérience, surtout avec des jeunes de 20 ans, parce que on se dit, qu'est-ce qu'il nous fait écouter ? C'est la bannéra. Mais c'est top ! donc que tu peux déconstruire en plus tu peux enlever Caroline tu peux enlever Caroline enlève-en et puis après tu peux la transformer en Roger c'est marrant là c'est un voyage à travers le temps typiquement donc c'est à dire qu'avec le vocabulaire qui considère ta culture à toi tu vas pouvoir la pendre et on peut aller très loin parce qu'on peut aller en électro quoi du coup Et c'est pas de la vulgarisation. Ouais,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Absolument pas. C'est pouvoir s'approprier une musicalité avec le vocabulaire à notre disposition. Les mêmes dubstep. Pourquoi pas ? Voilà. Après, il y a cette...

  • Speaker #2

    On a le droit de couper. C'est pas terrible. Ton truc, c'est qu'on a le droit de couper, Caroline.

  • Speaker #0

    On est dans l'instant présent. C'est super. C'est ça qui est important. C'est l'expérience.

  • Speaker #1

    Ça donne envie d'essayer.

  • Speaker #2

    Franchement, là, on est un peu frustrés.

  • Speaker #1

    J'espère que t'en as un étroit.

  • Speaker #0

    C'est le pouvoir qui nous relie. C'est le lien social que crée la musique. Il crée de la joie. Il crée envie d'être ensemble,

  • Speaker #1

    de partager. T'as envie d'écouter ce que ça donne quand tu mélanges.

  • Speaker #2

    Oui, et puis ce que tu disais tout à l'heure, on parlait un peu d'embouille avec Baopao et tout ça, c'est-à-dire que et en plus, tu parlais en termes de comment on joue soi-même son morceau concret, etc., où on va être concentré sur ce qu'on fait, même si c'est une note préenregistrée avec un capteur, etc., et là, en fait, la chose est là, et en fait, tu vas lever les capuchons ou mettre le bouton pour dire, tiens, j'ai envie d'entendre ça, etc., etc., et c'est hyper éducatif parce que finalement, t'as quand même pas souvent chez toi... admettons que tu aies besoin de 5 instruments de 6, il en faut un peu plus, ou tu peux dire arrête, joue, vas-y, et en plus il le prendrait mal.

  • Speaker #0

    Et en plus c'est facile.

  • Speaker #2

    C'est hyper facile, voilà.

  • Speaker #0

    C'est jouer avec la musique, on est vraiment là-dessus. Et la rencontre avec sa propre musicalité, parce que là je le vois en crèche, c'est extraordinaire. Ah bah je ne savais pas qu'il avait une telle appétence à la musique. Donc c'est aussi des potentiels qu'il faut découvrir. Et puis sur ce que tu dis,

  • Speaker #2

    les bacs, crèche, école, tu as aussi plein de professionnels qui se censurent. à l'idée de faire de la musique parce que moi, je ne sais pas faire, je ne sais pas bien chanter, je ne sais pas jouer, je sais faire de deux doigts, je sais mettre un disque, mais c'est trop tard. Tant pis, il faut faire venir un intervenant extérieur. Alors du coup, ils n'en font pas jusqu'à la personne vient. Alors que là, en fait, tiens, vas-y, hop, c'est là. En fait, je peux faire quelque chose.

  • Speaker #1

    Non, puis ce n'est pas cheap. Enfin, ce que je veux dire, c'est ce qu'on entend, ce n'est pas cheap. Tu vois ce que je veux dire ? C'est bien enregistré, c'est joli,

  • Speaker #0

    ça sonne bien ? C'est la première mouture, j'allais dire, du maestro. Donc on va attendre. Là, on était plutôt sur la fabrication de l'objet, parce que ça nous a pris beaucoup de temps. d'argent évidemment aussi et puis maintenant on va pouvoir développer et moi justement développer toute la partie production musicale parce que c'est un travail de cinglé et puis je fais tout seul donc on va pouvoir maintenant s'entourer même s'il y a des chanteuses, il y a des instrumentistes qui viennent jouer, il y a Flûte Denis que je salue Denis de Mes souliers sont rouges sur les populaires qui a chanté sur la foule.

  • Speaker #2

    C'est très étrange, le conservatoire orchestre de Caen n'est pas cet instrument, je vais en parler au direct.

  • Speaker #0

    On ne les a pas rencontrés encore, c'est vrai qu'on est une toute petite équipe. En fait, ça se fait au biais des rencontres. Par exemple, la ville de Château et d'Hérouville d'ailleurs, parce qu'Hérouville a fait le choix politique aussi d'acheter 13 maestros.

  • Speaker #3

    Du coup, tu viens de nous montrer comment diriger ton maestro avec ces espèces de petits légos que tu viens assembler. Les modules. Et toi Aurélien, tu as dirigé, tu l'as mentionné rapidement tout à l'heure, un orchestre ou des orchestres ?

  • Speaker #2

    Oui, des élèves, des orchestres d'amateurs et d'élèves.

  • Speaker #3

    Comment ça se passe pour diriger un orchestre ?

  • Speaker #1

    C'est un petit peu plus compliqué que déplacer

  • Speaker #0

    Caroline à tête.

  • Speaker #2

    Là, il y a quand même un truc hyper bien dans le maestro, c'est que quand tu mets le bouton, sauf si tu as la batterie qui est en rade, normalement il fait ce que tu lui demandes déjà. Et toujours de la même manière. C'est quand même déjà quelque chose d'assez important. Et donc, oui, j'ai dirigé des orchestres d'harmonie et puis des orchestres d'élèves symphoniques, mais ce n'est vraiment pas ma carrière principale. C'était une activité un peu accessoire, mais c'est très agréable d'expérimenter ça. Peut-être ce qui est extrêmement difficile, d'abord, quand tu diriges des amateurs, il faut qu'ils viennent à l'heure et qu'ils reviennent. Et pour qu'ils reviennent, il faut qu'ils aient envie de revenir. Et donc, toi, t'es dans ton idée, t'as monté un programme, t'as très envie qu'il aboutisse. Soit tu réussis à embarquer les gens, soit pas vraiment. Soit un moment aussi, tu peux être un peu frustrant ou blessant parce qu'il y a un concert qui se rapproche. Et donc, il faut à la fois tirer le meilleur de chacun une des personnes qui est en face de toi. Donc, il faut les embarquer dans une histoire. Et puis, à un moment, il faut quand même pousser un peu parce qu'en plus, si juste, c'est sympa. Les gens au bout d'un moment vont dire « oui, moi je viens pas pour juste passer un bon moment, je veux passer un bon moment, mais je veux progresser, ou si je veux là » . Et donc voilà, il faut tirer le meilleur de chacun, être exigeant et en même temps dans une super ambiance. Et j'avais un copain qui dirigeait des orchestres d'harmonie, comme ça il disait « un orchestre d'harmonie, 80% c'est l'ambiance » , puis il disait aux musiciens « on a déjà l'ambiance » . De dire « bon, chouette, comment on y va ? » . Mais finalement...

  • Speaker #1

    Tous en tête un pupitre.

  • Speaker #2

    Oui, par exemple. Ils se sont enlevés. finalement Avec le recul et puis les expériences que j'ai eues, je me rends compte que finalement, les meilleurs souvenirs des musiciens amateurs que je recroise, que j'ai pu accompagner à un moment, ce n'est pas forcément sur la réalisation artistique du jour du concert. Ils se souviennent plutôt de ça, des répètes, d'une anecdote, du travail qu'on a pu fournir, des efforts qu'on a faits. Mais finalement, le moment du concert, oui, il y a un peu d'adrénaline, etc. Mais on passe vite à autre chose. et donc l'empreinte qu'on va garder c'est plutôt les relations mais pour répondre à ta question il y a quand même vraiment ça et comment tu fais alors ça me rappelle on parlait, Alexandre disait ça débloque des souvenirs, moi aussi quand je dirigeais l'orchestre d'harmonie où quand même t'as des gens très avancés vraiment il y a des gens qui ont des niveaux mais incroyables dans des orchestres comme ça et des gens qui ont des niveaux extrêmement modestes moi je me souviens d'une jeune femme qui voulait absolument faire du tuba ... Et donc, je lui ai dit, viens. Et il me dit, mais je ne fais pas de tuba. Va prendre des cours, mais viens. Il me dit, mais je ne peux pas encore jouer. Ce n'est pas grave, tu t'assoies à côté des deux tubas. Ils vont te dire où est-ce qu'on va enfoncer. Et puis, tu n'y arrives pas déjà. Juste savoir où tu es dans la partition, ce sera super. Mais on est ensemble, en fait. Donc, on passe un excellent moment. Et arriver à faire que dans un même orchestre, se retrouve au sens, pas géographique, physique, mais se retrouve, trouve de l'intérêt et du plaisir. des gens qui ont des niveaux extrêmement différents. Là, c'est pour moi un petit challenge quand même. Je me souviens, un papy, Pierre-Jean, il s'appelait, au saxophone bariton, qui se souvenait du bombardement de la ville et qui avait cette anecdote. À chaque fois qu'il n'arrivait pas à faire un truc, je me souviens, il disait « C'est de la faute des Allemands ! » Alors, je disais « Bon, alors, mais Pierre, oh, j'y arrive pas ! » Il jouait plutôt bien du saxophone bariton, même s'il était très âgé. Puis alors, après, on rigolait un peu. Je dis « Mais Pierre, pourquoi tu dis toujours et fait bah c'est facile en fait les Allemands ils ont occupé Vire Après, il y a eu la libération. Les Américains, ils ont tout bombardé. On s'est pris des bombes. La ville a été détruite. Et l'école de musique a été fermée pendant un an et demi, deux ans. Il n'y avait plus de cours de solfège. Moi, je n'ai pas appris à lire assez bien la musique pour pouvoir jouer les partitions. C'est la faute des Allemands. Ce n'était pas du tout des histoires. Il n'y avait plus de cours. C'est ça que j'aimais vraiment bien. Mais c'est une difficulté en même temps. Parce que ce n'est pas simple. parce que quand t'as 5 musiciens c'est une chose mais quand t'as des orchestres de amateurs qui vont 20, 30, 40, 50 70 personnes, faut quand même leur donner à manger chaque semaine et puis je peux te dire que quand ils viennent ils ont faim et ils ont des attentes donc il faut essayer de combler toutes ces attentes en même temps mais c'est ce qui est passionnant Comment on fait pour lire en même temps 20,

  • Speaker #1

    30, 70 lignes d'un conducteur ? Ah oui,

  • Speaker #2

    j'ai un conducteur dans ma voiture

  • Speaker #1

    On a des petites images pour que les gens se rendent compte Ouais ouais Merci.

  • Speaker #2

    Moi, ce n'est plus du tout mon métier, mais néanmoins, je vois très bien comment ça marche. Et puis, je le fais encore pour le plaisir. C'est-à-dire que quand j'écoute une symphonie, je peux très bien ressortir une partition et lire, suivre la partition. Donc, en fait, chaque musicien, il a une partition, des notes qui sont indiquées sur son pupitre. Ou chaque couple de partition, puisque de musiciens, puisqu'à l'orchestre, par exemple, les violons, ils ont une partition pour deux. Et le chef, lui, il a, sur ce qu'on appelle un conducteur d'orchestre, toutes les lignes. de chaque musicien. Donc s'il y a 37 musiciens, c'est un peu faux de dire qu'il y a 37 parties parce que tous les violons 1 vont lire la même manière, mais enfin, si t'as 37, 40, 50 musiciens, t'as quand même une bonne vingtaine de parties à lire. Donc d'abord, ça s'apprend à lire la musique. C'est quand même un long travail de comprendre ce qui se passe. Après, ça s'entend. Alors moi, j'avoue que je suis... Je vais dire que je suis pas assez aguerri, même si c'est mon métier, pour entendre comme ça, de prendre un conducteur, d'être capable d'entendre ce qui va se passer. En revanche, je connais tout un tas de musiciens, de chefs, même de jeunes gens très talentueux. Ils font ça, ils entendent ce qui se passe. Moi, je suis à peu près capable de dire à quoi ça va ressembler, mais je n'entends pas quand même l'orchestre dans ma petite tête, il faut être honnête. Et donc, cette lecture horizontale, cette lecture verticale, et puis après, il y a des techniques, ça s'apprend. Être chef d'orchestre, c'est quand même un métier. Alors, soit on l'apprend sur le tas, comme ça a été mon cas, parce qu'on se retrouve en position de direction, donc il faut le faire. Et comme on a été souvent de l'autre côté de la chaise, normalement, par mimétisme, on arrive à faire des choses. Et aujourd'hui, il y a des classes de direction qui sont fabuleuses, et des cours incroyables, des cours d'écriture, d'harmonie, la science des accords, la science de l'écriture, etc. L'analyse aussi, pour comprendre ce qui va se passer. Et puis, ce qui est drôle, c'est de regarder un conducteur vierge, on achète une partition, elle est là, et puis de regarder le conducteur crabouillé par le chef qui prépare, ce qui fait ce qu'on appelle du travail à la table. C'est-à-dire qu'en fait, il va prendre... Avec deux entrées très différentes. La première, c'est de la musique dite de répertoire. Tu fais une symphonie de Mozart, a priori, elle a été enregistrée je ne sais combien de fois. Maintenant, tu peux aller sur toutes les plateformes, les vidéos, le machin, et donc tu peux entendre des versions, etc. Et puis, de la musique de création. Un compositeur a écrit une œuvre, elle n'a jamais été jouée, donc c'est une commande, ce qu'on appelle une commande, ce qui nous arrive régulièrement. Et donc, tu as la partition, tu envoies ça au chef, mais cette œuvre, elle n'a jamais été jouée. donc il est là pour le couiller que le travail à la table qui fonctionne. Et puis après, c'est le moment où tu travailles avec l'orchestre où tu te rends compte si tu as bien entendu ou pas. Ceci étant, à peu près dans les orchestres professionnels, chaque musicien va faire quand même les notes qui sont marquées à quelque chose près. Il peut y avoir des erreurs, mais en gros, tout le monde fait bien son travail et connaît la partition. Mais par contre, tout ce que toi, tu as imaginé d'équilibre, de bloc, etc., tu vas vraiment pouvoir l'éprouver au moment du travail. sachant qu'en plus il y a de fortes chances si t'as passé une commande que t'es le compositeur qui soit là dans les dernières répètes et qui soit dans la salle donc il y a aussi un échange sur ce qu'a voulu dire le compositeur parce que finalement ce qu'a voulu dire Mozart, Beethoven, Brahms bien sûr il y a de la correspondance des écrits etc mais d'abord on n'en sait rien et puis deuxième chose en plus il sera pas là au concert donc si on déforme un peu il va pas rentrer donc c'est deux choses un peu différentes

  • Speaker #3

    Merci pour avoir passé ce temps avec nous et puis nous avoir transmis un petit peu Votre savoir, et puis c'était un réel plaisir de vous avoir sur ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir suivis sur cette émission. Si vous avez des questions à poser ou si vous voulez réagir, n'hésitez pas à interagir dans les commentaires. Encore une fois, on remercie à nouveau Face à Face de nous accueillir, Face à Face quand ? Je vous invite à aller découvrir sur Internet. Et bien entendu, cette vidéo, il faut le rappeler, est toujours en partenariat avec Tom Henner, qui est encore une fois derrière la caméra, donc on ne le voit pas. D'ailleurs, il n'est même pas là, il est là. Et qui s'occupe de toute la partie logistique, celle qu'on ne voit pas à l'écran.

  • Speaker #3

    Et puis surtout, n'hésitez pas à nous suivre sur les réseaux sociaux et à retrouver les précédents podcasts sur notre chaîne YouTube ou même sur le site internet de Hakan Lacombe, qui est toujours disponible et qui, d'ici là, se sera refait une beauté.

  • Speaker #0

    Peut-être.

  • Speaker #1

    On ne va pas s'avancer.

  • Speaker #3

    Allez le voir pour le découvrir.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci. Au revoir. Au revoir. Merci.

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