La fabrique d’un succès : le podcast “13 Novembre l’enquête”, avec Sara Ghibaudo cover
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A Parte

La fabrique d’un succès : le podcast “13 Novembre l’enquête”, avec Sara Ghibaudo

La fabrique d’un succès : le podcast “13 Novembre l’enquête”, avec Sara Ghibaudo

29min |28/05/2020
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La fabrique d’un succès : le podcast “13 Novembre l’enquête”, avec Sara Ghibaudo

29min |28/05/2020
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Description

Dans cet épisode (enregistré avant le confinement), la journaliste de France Inter Sara Ghibaudo raconte les coulisses de la création de “13 Novembre, l’enquête”. Ce podcast natif publié en novembre dernier est un des tout premiers de la grande chaîne publique. Il connaît un succès phénoménal avec plus de deux millions d’écoutes.

En 9 épisodes d’une vingtaine de minutes, Sara Ghibaudo remonte le parcours des terroristes du 13 Novembre, avec notamment leur passage et leur “formation” en Syrie. C’est la journaliste qui a eu l’idée de proposer à sa direction cette reconstitution, rendue possible par ses quatre années passées à couvrir au jour le jour cette actualité tentaculaire. Elle a pu réaliser quelques interviews majeures - un repenti ou le procureur fédéral de Belgique - et travaillé avec deux productrices de Radio France pour retracer le récit de ce petit groupe d’individus qui ont plongé la France dans l’effroi.

Une saison 2 ? Rendez-vous peut-être en 2021, l’année du procès de Salah Abdeslam. Une chose est sûre, pour France Inter c’est le premier grand succès de la catégorie des podcasts originaux.

-----

Pour aller plus loin 

https://www.franceinter.fr/emissions/13-novembre-l-enquete

https://www.franceinter.fr/personnes/sara-ghibaudo

-----

L’essentiel de l’épisode 

Un podcast à France Inter

[00:03:54] 

Il fallait restituer la vision d'ensemble (sur les attentats) et recoller un peu tous ces morceaux. Et c'est le moment où, effectivement, France Inter a lancé sa politique de podcasts natifs, et je me suis dit : c'est un format qui permet d'être à la fois dans la narration, dans le documentaire, et je vais pouvoir utiliser largement la matière accumulée. On ne va  pas du tout réinventer la radio, le feuilleton, la série, tous ces choses qui existent depuis très longtemps, mais là je me suis dit que c'était vraiment un format à exploiter pour ce projet. 

[00:07:27] 

Je pense que c'est vraiment quelque chose qu'il faudrait refaire honnêtement, d'exploiter les enquêtes ou des sujets qui se prêtent comme ça à une narration longue sous ce format-là.

Dire “je”

[00:08:05] 

C'est sûr que quand on est habituée comme moi à des formats très courts, c'est une autre écriture. Moi, j'avais eu l'occasion déjà d'écrire un livre d'enquête. Quand on est journaliste, on sait jongler un peu avec les formats. Moi, j’ai trouvé ça vraiment enthousiasmant. Après, ce qui était plus déroutant pour moi, c'est quand on a commencé à m'expliquer : tu sais Sara, le podcast il faut parler à la première personne, c'est très loin de ma culture.

C'était notamment lors des conversations avec mes réalisatrices puisque j'ai travaillé avec des réalisatrices qui étaient chargées de la mise en ondes, qui ont trouvé le générique, la musique. Et même la directrice de France-Inter, Laurence Bloch, me l'avait dit. Il faut non seulement raconter cette histoire, mais aussi expliquer comment tu travailles. Et c'est très intéressant d'ailleurs, je trouve que ça fait partie d'une d'une charte de transparence et d'une nouvelle relation à l'auditeur. Si on peut lui expliquer pourquoi je vous raconte ça, comment je le sais, d'où ça vient, ce que je ne sais pas aussi, pourquoi je fais plusieurs hypothèses et finalement, on ne peut pas trancher... Ça, c'était la démarche pour moi qui tranchait le plus avec mon travail habituel.

[00:09:49] 

Dire “je”, je trouve que c'est pertinent quand il s'agit d'expliquer mon travail, comment je procède et sans doute que j'aurais pu aller un peu plus loin et prendre encore plus le temps de le faire. Pourquoi je vous dis ça? Comment je le sais? Les questions que je me pose, les questions que d'autres se posent, les doutes que je peux avoir. Ça, c'est une démarche journalistique intéressante. 

Réalisation

[00:16:33] 

Donc, si j'ai pu le faire, c'est parce que j'avais suivi ça pour France Inter et donc je connaissais déjà bien le dossier quand je me suis lancée dedans. Après, j'ai travaillé sur mon temps libre, c'était le deal, pour ce qui est de la conception et de l'écriture. Et à la rentrée de septembre, j'ai eu un mois et demi dégagé puisque là, il fallait vraiment travailler avec les réalisatrices notamment, pour finir le montage des interviews, l'écriture, et puis enregistrer, mixer.

Et ça, c'est vraiment très précieux. Je trouve qu'il y'a vraiment un très beau travail de réalisation sonore aussi avec les réalisatrices de France Inter qui sont dédiées à ces podcasts d'ailleurs, comme Fanny Bohuon et Anne-Sophie Ladonne, qui ont trouvé par exemple la musique du générique, qui m'ont suggéré plein de choses. C'est un beau produit sonore. 

Bilan

[00:26:12] 

Pour la radio, on est vraiment dans notre fonction de service public. C'est quand même un évènement majeur de notre histoire contemporaine, même une page importante qui a eu des répercussions géopolitiques, sociales, politiques. Et donc essayer d'expliquer un peu en détail les faits, le déroulement, moi, je suis très contente de l'avoir fait et je pense que ça fait vraiment partie du cahier des charges et de la mission de France Inter.

Qu'est ce que ça m'a apporté, d’un point de vue personnel ? Moi, j'étais à la fin d'un cycle. Je savais que j'allais quitter le service police-justice pour me tourner vers d'autres fonctions. Moi aussi ça m'a évidemment beaucoup marqué ces dernières années. J'avais envie, encore une fois, de recoller les morceaux et de laisser de laisser un produit qui me permette, pas de mettre un point final, mais en tout cas de faire, j'espère, un bon résumé de ce que je savais à ce moment-là.

Crédits 

Interviews : Sébastien Bailly, Elise Colette, Philippe Couve, Jean-Baptiste Diebold, Marianne Rigaux
Idée originale :  Elise Colette et Jean-Baptiste Diebold
Réalisation sonore : Raphaël Bellon
Design graphique : Benjamin Laible
Communication : Laurie Lejeune
Générique et habillage sonore : Boris Laible
Intégration web : Florent Jonville
Production : Ginkio et Samsa.fr

Description

Dans cet épisode (enregistré avant le confinement), la journaliste de France Inter Sara Ghibaudo raconte les coulisses de la création de “13 Novembre, l’enquête”. Ce podcast natif publié en novembre dernier est un des tout premiers de la grande chaîne publique. Il connaît un succès phénoménal avec plus de deux millions d’écoutes.

En 9 épisodes d’une vingtaine de minutes, Sara Ghibaudo remonte le parcours des terroristes du 13 Novembre, avec notamment leur passage et leur “formation” en Syrie. C’est la journaliste qui a eu l’idée de proposer à sa direction cette reconstitution, rendue possible par ses quatre années passées à couvrir au jour le jour cette actualité tentaculaire. Elle a pu réaliser quelques interviews majeures - un repenti ou le procureur fédéral de Belgique - et travaillé avec deux productrices de Radio France pour retracer le récit de ce petit groupe d’individus qui ont plongé la France dans l’effroi.

Une saison 2 ? Rendez-vous peut-être en 2021, l’année du procès de Salah Abdeslam. Une chose est sûre, pour France Inter c’est le premier grand succès de la catégorie des podcasts originaux.

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Pour aller plus loin 

https://www.franceinter.fr/emissions/13-novembre-l-enquete

https://www.franceinter.fr/personnes/sara-ghibaudo

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L’essentiel de l’épisode 

Un podcast à France Inter

[00:03:54] 

Il fallait restituer la vision d'ensemble (sur les attentats) et recoller un peu tous ces morceaux. Et c'est le moment où, effectivement, France Inter a lancé sa politique de podcasts natifs, et je me suis dit : c'est un format qui permet d'être à la fois dans la narration, dans le documentaire, et je vais pouvoir utiliser largement la matière accumulée. On ne va  pas du tout réinventer la radio, le feuilleton, la série, tous ces choses qui existent depuis très longtemps, mais là je me suis dit que c'était vraiment un format à exploiter pour ce projet. 

[00:07:27] 

Je pense que c'est vraiment quelque chose qu'il faudrait refaire honnêtement, d'exploiter les enquêtes ou des sujets qui se prêtent comme ça à une narration longue sous ce format-là.

Dire “je”

[00:08:05] 

C'est sûr que quand on est habituée comme moi à des formats très courts, c'est une autre écriture. Moi, j'avais eu l'occasion déjà d'écrire un livre d'enquête. Quand on est journaliste, on sait jongler un peu avec les formats. Moi, j’ai trouvé ça vraiment enthousiasmant. Après, ce qui était plus déroutant pour moi, c'est quand on a commencé à m'expliquer : tu sais Sara, le podcast il faut parler à la première personne, c'est très loin de ma culture.

C'était notamment lors des conversations avec mes réalisatrices puisque j'ai travaillé avec des réalisatrices qui étaient chargées de la mise en ondes, qui ont trouvé le générique, la musique. Et même la directrice de France-Inter, Laurence Bloch, me l'avait dit. Il faut non seulement raconter cette histoire, mais aussi expliquer comment tu travailles. Et c'est très intéressant d'ailleurs, je trouve que ça fait partie d'une d'une charte de transparence et d'une nouvelle relation à l'auditeur. Si on peut lui expliquer pourquoi je vous raconte ça, comment je le sais, d'où ça vient, ce que je ne sais pas aussi, pourquoi je fais plusieurs hypothèses et finalement, on ne peut pas trancher... Ça, c'était la démarche pour moi qui tranchait le plus avec mon travail habituel.

[00:09:49] 

Dire “je”, je trouve que c'est pertinent quand il s'agit d'expliquer mon travail, comment je procède et sans doute que j'aurais pu aller un peu plus loin et prendre encore plus le temps de le faire. Pourquoi je vous dis ça? Comment je le sais? Les questions que je me pose, les questions que d'autres se posent, les doutes que je peux avoir. Ça, c'est une démarche journalistique intéressante. 

Réalisation

[00:16:33] 

Donc, si j'ai pu le faire, c'est parce que j'avais suivi ça pour France Inter et donc je connaissais déjà bien le dossier quand je me suis lancée dedans. Après, j'ai travaillé sur mon temps libre, c'était le deal, pour ce qui est de la conception et de l'écriture. Et à la rentrée de septembre, j'ai eu un mois et demi dégagé puisque là, il fallait vraiment travailler avec les réalisatrices notamment, pour finir le montage des interviews, l'écriture, et puis enregistrer, mixer.

Et ça, c'est vraiment très précieux. Je trouve qu'il y'a vraiment un très beau travail de réalisation sonore aussi avec les réalisatrices de France Inter qui sont dédiées à ces podcasts d'ailleurs, comme Fanny Bohuon et Anne-Sophie Ladonne, qui ont trouvé par exemple la musique du générique, qui m'ont suggéré plein de choses. C'est un beau produit sonore. 

Bilan

[00:26:12] 

Pour la radio, on est vraiment dans notre fonction de service public. C'est quand même un évènement majeur de notre histoire contemporaine, même une page importante qui a eu des répercussions géopolitiques, sociales, politiques. Et donc essayer d'expliquer un peu en détail les faits, le déroulement, moi, je suis très contente de l'avoir fait et je pense que ça fait vraiment partie du cahier des charges et de la mission de France Inter.

Qu'est ce que ça m'a apporté, d’un point de vue personnel ? Moi, j'étais à la fin d'un cycle. Je savais que j'allais quitter le service police-justice pour me tourner vers d'autres fonctions. Moi aussi ça m'a évidemment beaucoup marqué ces dernières années. J'avais envie, encore une fois, de recoller les morceaux et de laisser de laisser un produit qui me permette, pas de mettre un point final, mais en tout cas de faire, j'espère, un bon résumé de ce que je savais à ce moment-là.

Crédits 

Interviews : Sébastien Bailly, Elise Colette, Philippe Couve, Jean-Baptiste Diebold, Marianne Rigaux
Idée originale :  Elise Colette et Jean-Baptiste Diebold
Réalisation sonore : Raphaël Bellon
Design graphique : Benjamin Laible
Communication : Laurie Lejeune
Générique et habillage sonore : Boris Laible
Intégration web : Florent Jonville
Production : Ginkio et Samsa.fr

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Dans cet épisode (enregistré avant le confinement), la journaliste de France Inter Sara Ghibaudo raconte les coulisses de la création de “13 Novembre, l’enquête”. Ce podcast natif publié en novembre dernier est un des tout premiers de la grande chaîne publique. Il connaît un succès phénoménal avec plus de deux millions d’écoutes.

En 9 épisodes d’une vingtaine de minutes, Sara Ghibaudo remonte le parcours des terroristes du 13 Novembre, avec notamment leur passage et leur “formation” en Syrie. C’est la journaliste qui a eu l’idée de proposer à sa direction cette reconstitution, rendue possible par ses quatre années passées à couvrir au jour le jour cette actualité tentaculaire. Elle a pu réaliser quelques interviews majeures - un repenti ou le procureur fédéral de Belgique - et travaillé avec deux productrices de Radio France pour retracer le récit de ce petit groupe d’individus qui ont plongé la France dans l’effroi.

Une saison 2 ? Rendez-vous peut-être en 2021, l’année du procès de Salah Abdeslam. Une chose est sûre, pour France Inter c’est le premier grand succès de la catégorie des podcasts originaux.

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Pour aller plus loin 

https://www.franceinter.fr/emissions/13-novembre-l-enquete

https://www.franceinter.fr/personnes/sara-ghibaudo

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L’essentiel de l’épisode 

Un podcast à France Inter

[00:03:54] 

Il fallait restituer la vision d'ensemble (sur les attentats) et recoller un peu tous ces morceaux. Et c'est le moment où, effectivement, France Inter a lancé sa politique de podcasts natifs, et je me suis dit : c'est un format qui permet d'être à la fois dans la narration, dans le documentaire, et je vais pouvoir utiliser largement la matière accumulée. On ne va  pas du tout réinventer la radio, le feuilleton, la série, tous ces choses qui existent depuis très longtemps, mais là je me suis dit que c'était vraiment un format à exploiter pour ce projet. 

[00:07:27] 

Je pense que c'est vraiment quelque chose qu'il faudrait refaire honnêtement, d'exploiter les enquêtes ou des sujets qui se prêtent comme ça à une narration longue sous ce format-là.

Dire “je”

[00:08:05] 

C'est sûr que quand on est habituée comme moi à des formats très courts, c'est une autre écriture. Moi, j'avais eu l'occasion déjà d'écrire un livre d'enquête. Quand on est journaliste, on sait jongler un peu avec les formats. Moi, j’ai trouvé ça vraiment enthousiasmant. Après, ce qui était plus déroutant pour moi, c'est quand on a commencé à m'expliquer : tu sais Sara, le podcast il faut parler à la première personne, c'est très loin de ma culture.

C'était notamment lors des conversations avec mes réalisatrices puisque j'ai travaillé avec des réalisatrices qui étaient chargées de la mise en ondes, qui ont trouvé le générique, la musique. Et même la directrice de France-Inter, Laurence Bloch, me l'avait dit. Il faut non seulement raconter cette histoire, mais aussi expliquer comment tu travailles. Et c'est très intéressant d'ailleurs, je trouve que ça fait partie d'une d'une charte de transparence et d'une nouvelle relation à l'auditeur. Si on peut lui expliquer pourquoi je vous raconte ça, comment je le sais, d'où ça vient, ce que je ne sais pas aussi, pourquoi je fais plusieurs hypothèses et finalement, on ne peut pas trancher... Ça, c'était la démarche pour moi qui tranchait le plus avec mon travail habituel.

[00:09:49] 

Dire “je”, je trouve que c'est pertinent quand il s'agit d'expliquer mon travail, comment je procède et sans doute que j'aurais pu aller un peu plus loin et prendre encore plus le temps de le faire. Pourquoi je vous dis ça? Comment je le sais? Les questions que je me pose, les questions que d'autres se posent, les doutes que je peux avoir. Ça, c'est une démarche journalistique intéressante. 

Réalisation

[00:16:33] 

Donc, si j'ai pu le faire, c'est parce que j'avais suivi ça pour France Inter et donc je connaissais déjà bien le dossier quand je me suis lancée dedans. Après, j'ai travaillé sur mon temps libre, c'était le deal, pour ce qui est de la conception et de l'écriture. Et à la rentrée de septembre, j'ai eu un mois et demi dégagé puisque là, il fallait vraiment travailler avec les réalisatrices notamment, pour finir le montage des interviews, l'écriture, et puis enregistrer, mixer.

Et ça, c'est vraiment très précieux. Je trouve qu'il y'a vraiment un très beau travail de réalisation sonore aussi avec les réalisatrices de France Inter qui sont dédiées à ces podcasts d'ailleurs, comme Fanny Bohuon et Anne-Sophie Ladonne, qui ont trouvé par exemple la musique du générique, qui m'ont suggéré plein de choses. C'est un beau produit sonore. 

Bilan

[00:26:12] 

Pour la radio, on est vraiment dans notre fonction de service public. C'est quand même un évènement majeur de notre histoire contemporaine, même une page importante qui a eu des répercussions géopolitiques, sociales, politiques. Et donc essayer d'expliquer un peu en détail les faits, le déroulement, moi, je suis très contente de l'avoir fait et je pense que ça fait vraiment partie du cahier des charges et de la mission de France Inter.

Qu'est ce que ça m'a apporté, d’un point de vue personnel ? Moi, j'étais à la fin d'un cycle. Je savais que j'allais quitter le service police-justice pour me tourner vers d'autres fonctions. Moi aussi ça m'a évidemment beaucoup marqué ces dernières années. J'avais envie, encore une fois, de recoller les morceaux et de laisser de laisser un produit qui me permette, pas de mettre un point final, mais en tout cas de faire, j'espère, un bon résumé de ce que je savais à ce moment-là.

Crédits 

Interviews : Sébastien Bailly, Elise Colette, Philippe Couve, Jean-Baptiste Diebold, Marianne Rigaux
Idée originale :  Elise Colette et Jean-Baptiste Diebold
Réalisation sonore : Raphaël Bellon
Design graphique : Benjamin Laible
Communication : Laurie Lejeune
Générique et habillage sonore : Boris Laible
Intégration web : Florent Jonville
Production : Ginkio et Samsa.fr

Description

Dans cet épisode (enregistré avant le confinement), la journaliste de France Inter Sara Ghibaudo raconte les coulisses de la création de “13 Novembre, l’enquête”. Ce podcast natif publié en novembre dernier est un des tout premiers de la grande chaîne publique. Il connaît un succès phénoménal avec plus de deux millions d’écoutes.

En 9 épisodes d’une vingtaine de minutes, Sara Ghibaudo remonte le parcours des terroristes du 13 Novembre, avec notamment leur passage et leur “formation” en Syrie. C’est la journaliste qui a eu l’idée de proposer à sa direction cette reconstitution, rendue possible par ses quatre années passées à couvrir au jour le jour cette actualité tentaculaire. Elle a pu réaliser quelques interviews majeures - un repenti ou le procureur fédéral de Belgique - et travaillé avec deux productrices de Radio France pour retracer le récit de ce petit groupe d’individus qui ont plongé la France dans l’effroi.

Une saison 2 ? Rendez-vous peut-être en 2021, l’année du procès de Salah Abdeslam. Une chose est sûre, pour France Inter c’est le premier grand succès de la catégorie des podcasts originaux.

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Pour aller plus loin 

https://www.franceinter.fr/emissions/13-novembre-l-enquete

https://www.franceinter.fr/personnes/sara-ghibaudo

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L’essentiel de l’épisode 

Un podcast à France Inter

[00:03:54] 

Il fallait restituer la vision d'ensemble (sur les attentats) et recoller un peu tous ces morceaux. Et c'est le moment où, effectivement, France Inter a lancé sa politique de podcasts natifs, et je me suis dit : c'est un format qui permet d'être à la fois dans la narration, dans le documentaire, et je vais pouvoir utiliser largement la matière accumulée. On ne va  pas du tout réinventer la radio, le feuilleton, la série, tous ces choses qui existent depuis très longtemps, mais là je me suis dit que c'était vraiment un format à exploiter pour ce projet. 

[00:07:27] 

Je pense que c'est vraiment quelque chose qu'il faudrait refaire honnêtement, d'exploiter les enquêtes ou des sujets qui se prêtent comme ça à une narration longue sous ce format-là.

Dire “je”

[00:08:05] 

C'est sûr que quand on est habituée comme moi à des formats très courts, c'est une autre écriture. Moi, j'avais eu l'occasion déjà d'écrire un livre d'enquête. Quand on est journaliste, on sait jongler un peu avec les formats. Moi, j’ai trouvé ça vraiment enthousiasmant. Après, ce qui était plus déroutant pour moi, c'est quand on a commencé à m'expliquer : tu sais Sara, le podcast il faut parler à la première personne, c'est très loin de ma culture.

C'était notamment lors des conversations avec mes réalisatrices puisque j'ai travaillé avec des réalisatrices qui étaient chargées de la mise en ondes, qui ont trouvé le générique, la musique. Et même la directrice de France-Inter, Laurence Bloch, me l'avait dit. Il faut non seulement raconter cette histoire, mais aussi expliquer comment tu travailles. Et c'est très intéressant d'ailleurs, je trouve que ça fait partie d'une d'une charte de transparence et d'une nouvelle relation à l'auditeur. Si on peut lui expliquer pourquoi je vous raconte ça, comment je le sais, d'où ça vient, ce que je ne sais pas aussi, pourquoi je fais plusieurs hypothèses et finalement, on ne peut pas trancher... Ça, c'était la démarche pour moi qui tranchait le plus avec mon travail habituel.

[00:09:49] 

Dire “je”, je trouve que c'est pertinent quand il s'agit d'expliquer mon travail, comment je procède et sans doute que j'aurais pu aller un peu plus loin et prendre encore plus le temps de le faire. Pourquoi je vous dis ça? Comment je le sais? Les questions que je me pose, les questions que d'autres se posent, les doutes que je peux avoir. Ça, c'est une démarche journalistique intéressante. 

Réalisation

[00:16:33] 

Donc, si j'ai pu le faire, c'est parce que j'avais suivi ça pour France Inter et donc je connaissais déjà bien le dossier quand je me suis lancée dedans. Après, j'ai travaillé sur mon temps libre, c'était le deal, pour ce qui est de la conception et de l'écriture. Et à la rentrée de septembre, j'ai eu un mois et demi dégagé puisque là, il fallait vraiment travailler avec les réalisatrices notamment, pour finir le montage des interviews, l'écriture, et puis enregistrer, mixer.

Et ça, c'est vraiment très précieux. Je trouve qu'il y'a vraiment un très beau travail de réalisation sonore aussi avec les réalisatrices de France Inter qui sont dédiées à ces podcasts d'ailleurs, comme Fanny Bohuon et Anne-Sophie Ladonne, qui ont trouvé par exemple la musique du générique, qui m'ont suggéré plein de choses. C'est un beau produit sonore. 

Bilan

[00:26:12] 

Pour la radio, on est vraiment dans notre fonction de service public. C'est quand même un évènement majeur de notre histoire contemporaine, même une page importante qui a eu des répercussions géopolitiques, sociales, politiques. Et donc essayer d'expliquer un peu en détail les faits, le déroulement, moi, je suis très contente de l'avoir fait et je pense que ça fait vraiment partie du cahier des charges et de la mission de France Inter.

Qu'est ce que ça m'a apporté, d’un point de vue personnel ? Moi, j'étais à la fin d'un cycle. Je savais que j'allais quitter le service police-justice pour me tourner vers d'autres fonctions. Moi aussi ça m'a évidemment beaucoup marqué ces dernières années. J'avais envie, encore une fois, de recoller les morceaux et de laisser de laisser un produit qui me permette, pas de mettre un point final, mais en tout cas de faire, j'espère, un bon résumé de ce que je savais à ce moment-là.

Crédits 

Interviews : Sébastien Bailly, Elise Colette, Philippe Couve, Jean-Baptiste Diebold, Marianne Rigaux
Idée originale :  Elise Colette et Jean-Baptiste Diebold
Réalisation sonore : Raphaël Bellon
Design graphique : Benjamin Laible
Communication : Laurie Lejeune
Générique et habillage sonore : Boris Laible
Intégration web : Florent Jonville
Production : Ginkio et Samsa.fr

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