Description
La défiance vis-à-vis des grands médias tient en partie à l’actionnariat de ces entreprises, avec la présence de nombreux milliardaires, et au doute sur l’indépendance des rédactions qui en découle. Ce constat constitue le point de départ d’Un Bout du Monde qui propose, via un financement participatif, à tout un chacun de devenir membre de cette association qui a vocation à peser sur la gouvernance du Monde et d’autres médias.
Les deux animateurs de la campagne, Assen Lekarski, fondateur de l'agence Kokoshka (ex-Newspayper), et Cécile Calmon, chargée d'opérations au sein d'Un Bout du Monde, nous racontent ce projet porté par l’économiste Julia Cagé, autrice de Sauver les médias et présidente de la société des lecteurs du Monde.
Cette association souhaite devenir une sorte d’ «ONG» pour les médias français, permettant à la fois de mobiliser une communauté impliquée dans l’indépendance des rédactions et de fournir un support logistique, juridique… aux médias ayant des problématiques d’actionnariat.
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Pour suivre Un Bout du Monde
- Site Un Bout du Monde : https://unboutdumonde.org/
- Campagne KisskissBankbank : https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/unboutdumonde?utm_source=unboutdumonde&utm_campaign=aparte&utm_medium=podcast
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L’essentiel de l’épisode
[06:07] L’idée de Julia Cagé est de concrétiser pour le Monde et les grands médias la capacité à fédérer de manière citoyenne et démocratique les journalistes, les salariés et les lecteurs afin de leur permettre d’entrer dans le capital de ces médias
[07:14] Pourquoi c’est intéressant de faire appel au grand public ? En France la question de la production de l’information est éminemment politique, c’est très présent dans le débat. Tout le monde a un avis sur les médias, notamment mainstream. Il suffit de regarder l’arrivée de Daniel Kretinski au capital du Monde.
[08:37] Il y a un besoin de fiabilité, un besoin de comprendre, avec beaucoup de sujets complexes à appréhender (climat, 5G…). L’association fait aussi le constat d’un manque de confiance dans l’information proposée avec, parmi les facteurs évoqués, la question de l’actionnariat. Il y a une volonté de s’investir à l’échelle individuelle et pas forcément la structure qui permet de s’organiser collectivement pour peser dans le débat public et participer au financement des médias.
Donc l’idée du financement participatif, c’est de remettre les citoyens au centre du jeu. Les médias sont un pilier de la démocratie : aujourd’hui on fait le constat d’un doute grandissant vis-à-vis des médias dits mainstream. Le financement participatif permet de parler à chacun et de peser collectivement. Il y a vraiment cet effet de bascule.
[11:21] Quand Daniel Kretinski a racheté la participation de Mathieu Pigasse dans Le Monde, c’est uniquement grâce à la mobilisation des journalistes, des salariés et des lecteurs mobilisés par le journal contre cet actionnaire non désiré qu’un droit d’agrément a pu être obtenu par les journalistes et le pôle d’indépendance.
L’association Un Bout du Monde vise à consolider ce soutien dans le temps et de se doter de fonds pour mener des actions d’entrée au capital là où ce sera possible, avec une présence au conseil d’administration. Et tout simplement aussi avoir cette foule prête à se battre pour l’indépendance des journalistes, des gens identifiés, prêts à se battre et facilement mobilisables.
[12:58] C’est une sorte d’ONG des médias qu’on est en train de créer avec Au Bout du Monde, comme dans l’environnement, avec des gens prêts à se mobiliser pour des causes et des initiatives.
[14:12] Julia Cagé, en tant que présidente de la Société des Lecteurs du Monde, participe aux réunions avec les actionnaires et a évoqué l’association. La direction du Monde soutient l’initiative, ainsi que le po^le d’indépendance, membre de l’association, et la Société des Rédacteurs du Monde.
[15:42] Un point lié au financement participatif : quel que soit le montant de la participation, 5 ou 30 euros, chaque personne a une voix en assemblée générale. Une personne, une voix.
[17:11] Dans l’action d’Un Bout du Monde vis-à-vis des autres médias, il y a bien sûr les situations de crise, avec des actionnaires non désirés, pour mobiliser l’opinion mais il existe aussi des situations où des rédactions ont envie d’une nouvelle gouvernance et ont besoin d’un accompagnement. Par exemple de petits médias indépendants qui ont fait des choix courageux et ont des questionnements juridiques pour évoluer vers un schéma de fondation comme on le pousse.
[19:30] On peut aussi soutenir l’action des journalistes s’ils sont en grève, s’ils veulent défendre leur indépendance à cause de décisions qui touchent leur éthique ou leurs conditions de travail, on sera là pour les défendre, nous et la communauté.
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Crédits
Interviews : Jean-Baptiste Diebold
Idée originale : Elise Colette et Jean-Baptiste Diebold
Design graphique : Benjamin Laible
Générique et habillage sonore : Boris Laible
Intégration web : Florent Jonville
Production : Ginkio