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Ce qu’un artiste de cirque comprend…qu'aucun manager n'applique - Vincent Giraudeaux (Yseis, Gruss) - #27 cover
Ce qu’un artiste de cirque comprend…qu'aucun manager n'applique - Vincent Giraudeaux (Yseis, Gruss) - #27 cover
A Poil et Sans Filet

Ce qu’un artiste de cirque comprend…qu'aucun manager n'applique - Vincent Giraudeaux (Yseis, Gruss) - #27

Ce qu’un artiste de cirque comprend…qu'aucun manager n'applique - Vincent Giraudeaux (Yseis, Gruss) - #27

1h26 |17/07/2025
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A Poil et Sans Filet

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1h26 |17/07/2025
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Description

En 2002, une chute met fin à sa carrière artistique. Aujourd'hui, il apprend aux autres à rester debout. Un dimanche de fin d’après-midi, aux folies Gruss. Vincent fait des acrobaties sur un fil tendu à 4 mètres du sol. Il rate sa réception. Son corps s’écrase. Direction l’hôpital.


Cet accident met un terme brutal à 5 années de piste.

Plutôt que de s’apitoyer, il transforme sa douleur en moteur.

Il fonde YSEIS, une entreprise dédiée à la qualité de vie au travail.

22 ans plus tard, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

→ 100 collaborateurs

→ 8M€ de chiffre d’affaires

→ 0 levée de fonds, 100% bootstrap

Cette longévité impressionne. Mais ce qui rend Vincent fier, c’est autre chose :

→ En 2023, YSEIS devient société à mission

→ 5% des bénéfices reversés à des enfants malades

→ Une culture basée sur le respect, l’humilité et l’exigence

Vincent a simplement transposé les valeurs du cirque à l’entreprise :

Il encourage l’erreur : le public ne veut pas la perfection mais que tu te relèves avec le sourire.

Il délègue sans hésiter. À 4 mètres du sol - pas le choix - tu dois faire confiance à ton partenaire.

Il interdit les téléphones en réunion. Avant un spectacle, aucune distraction n’est tolérée.

Aujourd’hui, Vincent passe 60% de son temps sur scène à nouveau.

Mais cette fois pour donner des conférences.

Son TEDx sur le management en jonglant est une masterclass.

Il y raconte comment il jongle désormais… avec les enjeux humains.

---------------------

⏱️ Timeline de l'épisode ⏱️

00:00 | Introduction

05:44 | Qui est Vincent Giraudeaux

10:13 | Savoir se dire les choses

14:36 | Le droit à l’échec

22:03 | La transmission

27:45 | Apprendre à mieux manager

45:29 | Faire confiance

51:35 | Les travers du téléphone

1:00:00 | Garder la flamme

1:11:44 | Recréer en gardant le meilleur

1:16:19 | Le rôle du leader

Ma chaîne Youtube (épisodes en vidéo) : @MatthieuLaulan
Pour être sponsor de l'émission : matthieulaulan01@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En acrobatie, la première chose qu'on apprend à faire, c'est à tomber. Et en entreprise, on devrait apprendre aux gens à tomber, parce que de toute façon, si tu vas tomber, ce qui est important, c'est d'être capable de se relever. Et pour moi, le leadership, c'est ça, c'est d'accompagner, d'être là en disant, je vais te laisser chuter, mais t'inquiète pas, tu te feras jamais mal parce que je serai là. Mais c'est important que tu tombes, que tu fasses des erreurs, parce que c'est comme ça que tu vas progresser. J'ai toujours dit à tous mes salariés que quelqu'un qui ne fait pas d'erreur, c'est louche. c'est qu'il planque tout sous le tapis j'ai aussi appris avec Alexis Gruss il n'a jamais triché Parce que de toute façon, quand tu jongles et que ta balle est par terre, tu peux toujours inventer mille prétextes et elle est par terre. Et le public, il n'attend pas des excuses, il attend que tu recommences et que tu réussisses. Déléguer, c'est apprendre à ce que les choses soient faites différemment et souvent mieux. Et là, on joue sur l'ego. Mais tu peux être le meilleur du monde quand tu es chef d'entreprise, tu es accaparé par tellement de trucs, tu as tellement de trucs en tête que le moindre salarié sera meilleur que toi parce que lui, il a 100% sur le sujet.

  • Speaker #1

    Tu me disais que à poil et sans filet, c'est quoi l'étymologie ?

  • Speaker #0

    À poil, je ne sais pas. Sans filet, c'est que, pour moi, dans le spectacle vivant et notamment dans l'art circassien, tu avais ce qu'on appelle le trapèze volant et tu n'as pas de sécurité, mais tu as un filet en dessous pour te récupérer. Donc quand on dit je me lance sans filet, c'est je me lance dans le vide, il n'y a rien. Il n'y a même pas le filet.

  • Speaker #1

    Mais ça n'existe pas dans le cirque de se lancer sans le filet ?

  • Speaker #0

    Normalement, non. Puis maintenant, parce qu'on est dans une société très aseptisée, mais à l'époque, si tu le faisais sans filet, les gens venaient deux fois plus au spectacle.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait la possibilité que tu écrases au sol.

  • Speaker #0

    Moi, où j'ai eu mon accident grave, il n'y avait pas de filet. Tout le monde me dit « mais comment ça se fait ? » Un, parce que c'était trop compliqué. Et deux, si j'avais mis des filets de partout, les gens ne seraient plus venus. Comme une course de Formule 1, si tu brides les bagnoles à 40 km heure, il n'y aurait plus de morts, mais on sera chiés. Le paradoxe c'est que dans le spectacle vivant Comme dans les sports extrêmes C'est ça qui fait venir les gens. Et d'un autre côté, on veut tout aseptiser.

  • Speaker #1

    Tu as raison. C'est la bonne justesse entre avoir de l'adrénaline qui demande un vrai danger et en même temps protéger les sportifs. Parce que la Formule 1, il y a eu un paquet de morts avant qu'on en arrive aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Même aujourd'hui, il y en a encore de temps en temps. Mais le seul moyen, ce serait de rouler à 30 tranquille. Et ça rejoint un peu, on ne va pas faire le débat maintenant, mais dans l'entreprise, il faut prendre des risques. Pas inconsidéré. Et donc pour moi, on dit j'y vais sans filet, c'est...

  • Speaker #1

    Pourquoi t'arrêtes là-dessus ? En effet, ça remonte à l'accident. On va en parler tout à l'heure de ton accident de 2002 quand tu étais artiste circassien, donc jongleur équestre.

  • Speaker #0

    Pas jongleur équestre, je faisais du jonglage, de l'acrobatie à cheval, mais je n'arrivais pas à faire les deux en même temps.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je faisais de la slackline, c'est là-dessus que j'ai eu mon accident grave.

  • Speaker #1

    Slackline, tu peux expliquer ce que c'est ?

  • Speaker #0

    Tu sais ce qu'on voit dans les parcs, les gens qui s'y... sur une grosse sangle ou même très haut. Et moi, je faisais ça à 3 mètres de haut, 4 mètres, mais je rebondissais dessus, je faisais des sauts périlleux, etc. Donc tu allies l'équilibre comme sur un fil et le trampoline. Tu fais du trampoline sur une corde qui fait 4 centimètres de diamètre.

  • Speaker #1

    Et donc toi, tu faisais ça, c'était en 2002, ça faisait 5 ans que tu faisais ça en spectacle. Donc tu fais des énormes sauts périlleux sur une corde à 4 mètres du sol. rebondissant dessus et on est sans filet.

  • Speaker #0

    Et un vol plané de 7 mètres, retombé sur le bras, tout écrasé, deux heures à peine pour opérer et pour pas amputer le bras. Et là, ça bascule sur le lit d'hôpital, bam.

  • Speaker #1

    Ah oui, alors, ok, écoute, je... je... ok, c'est un truc de fou parce que du coup... euh... Ça faisait cinq ans que tu faisais ça et là, du jour au lendemain, tout s'arrête en fait.

  • Speaker #0

    Je dois prendre une décision. Je me souviens, mes parents viennent me voir à l'hôpital et je dis à ma mère, c'est terminé. J'avais fait le calcul, ce qu'il fallait pour reprendre, c'était mon deuxième accident en trois mois. J'avais 30 ans, je me suis dit, là, j'ai un point de bascule. Soit je fais ce métier toute ma vie et je fais ma vie là-dedans. Je me marie avec quelqu'un qui est dans cet univers, c'est très particulier. soit je me reconvertis c'est maintenant parce qu'à l'époque à 30 ans Il fallait justifier ton CV d'avant. On n'était pas dans une société comme aujourd'hui où c'est fun. Je me disais, putain, à 40 ans, je ne me reconvertirai pas. Et je switch en quelques minutes en me disant, allez hop. Et j'ai créé ma boîte avec le bras dans le plat. Mais parce qu'il fallait que je bouge, que je fasse quelque chose.

  • Speaker #1

    Tu t'es défini la vie d'artiste sur ton lit d'hôpital. Je deviens entrepreneur.

  • Speaker #0

    Ouais, je me lance dans autre chose. Franchement, je n'ai pas calculé. J'ai dit, je me lance dans autre chose. Il m'a fallu presque dix ans pour me rendre compte que je l'avais développé exactement comme un spectacle vivant et comme tout ce que j'avais appris là-dedans et que c'est pour ça que ça a marché. Moi, je faisais les choses naturellement. On me dit, mais pourquoi tu fais ça ? Parce que j'ai toujours fait comme ça. Et en fait, j'ai transposé. Et je dis souvent aux gens que tout ce que je respecte, mes engagements, mes valeurs, tout, c'est parce que dans mon ancienne vie, si je ne le faisais pas, j'étais mort. Et qu'aujourd'hui, dans l'entreprise, on se dit, t'es en retard, c'est pas grave. Quand t'es en retard et que t'as un mec qui t'attend pour te récupérer sur ses épaules, une seconde de retard, t'es mort. donc tu peux pas dire, oups le mail est pas parti, il est resté dans la boîte d'envoi et donc t'apprends ces trucs là parce que ta vie est un enjeu tous les jours donc derrière tu fais ça à l'échelle d'une réunion d'un mail, d'un coup de fil, c'est que dalle.

Description

En 2002, une chute met fin à sa carrière artistique. Aujourd'hui, il apprend aux autres à rester debout. Un dimanche de fin d’après-midi, aux folies Gruss. Vincent fait des acrobaties sur un fil tendu à 4 mètres du sol. Il rate sa réception. Son corps s’écrase. Direction l’hôpital.


Cet accident met un terme brutal à 5 années de piste.

Plutôt que de s’apitoyer, il transforme sa douleur en moteur.

Il fonde YSEIS, une entreprise dédiée à la qualité de vie au travail.

22 ans plus tard, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

→ 100 collaborateurs

→ 8M€ de chiffre d’affaires

→ 0 levée de fonds, 100% bootstrap

Cette longévité impressionne. Mais ce qui rend Vincent fier, c’est autre chose :

→ En 2023, YSEIS devient société à mission

→ 5% des bénéfices reversés à des enfants malades

→ Une culture basée sur le respect, l’humilité et l’exigence

Vincent a simplement transposé les valeurs du cirque à l’entreprise :

Il encourage l’erreur : le public ne veut pas la perfection mais que tu te relèves avec le sourire.

Il délègue sans hésiter. À 4 mètres du sol - pas le choix - tu dois faire confiance à ton partenaire.

Il interdit les téléphones en réunion. Avant un spectacle, aucune distraction n’est tolérée.

Aujourd’hui, Vincent passe 60% de son temps sur scène à nouveau.

Mais cette fois pour donner des conférences.

Son TEDx sur le management en jonglant est une masterclass.

Il y raconte comment il jongle désormais… avec les enjeux humains.

---------------------

⏱️ Timeline de l'épisode ⏱️

00:00 | Introduction

05:44 | Qui est Vincent Giraudeaux

10:13 | Savoir se dire les choses

14:36 | Le droit à l’échec

22:03 | La transmission

27:45 | Apprendre à mieux manager

45:29 | Faire confiance

51:35 | Les travers du téléphone

1:00:00 | Garder la flamme

1:11:44 | Recréer en gardant le meilleur

1:16:19 | Le rôle du leader

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Pour être sponsor de l'émission : matthieulaulan01@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En acrobatie, la première chose qu'on apprend à faire, c'est à tomber. Et en entreprise, on devrait apprendre aux gens à tomber, parce que de toute façon, si tu vas tomber, ce qui est important, c'est d'être capable de se relever. Et pour moi, le leadership, c'est ça, c'est d'accompagner, d'être là en disant, je vais te laisser chuter, mais t'inquiète pas, tu te feras jamais mal parce que je serai là. Mais c'est important que tu tombes, que tu fasses des erreurs, parce que c'est comme ça que tu vas progresser. J'ai toujours dit à tous mes salariés que quelqu'un qui ne fait pas d'erreur, c'est louche. c'est qu'il planque tout sous le tapis j'ai aussi appris avec Alexis Gruss il n'a jamais triché Parce que de toute façon, quand tu jongles et que ta balle est par terre, tu peux toujours inventer mille prétextes et elle est par terre. Et le public, il n'attend pas des excuses, il attend que tu recommences et que tu réussisses. Déléguer, c'est apprendre à ce que les choses soient faites différemment et souvent mieux. Et là, on joue sur l'ego. Mais tu peux être le meilleur du monde quand tu es chef d'entreprise, tu es accaparé par tellement de trucs, tu as tellement de trucs en tête que le moindre salarié sera meilleur que toi parce que lui, il a 100% sur le sujet.

  • Speaker #1

    Tu me disais que à poil et sans filet, c'est quoi l'étymologie ?

  • Speaker #0

    À poil, je ne sais pas. Sans filet, c'est que, pour moi, dans le spectacle vivant et notamment dans l'art circassien, tu avais ce qu'on appelle le trapèze volant et tu n'as pas de sécurité, mais tu as un filet en dessous pour te récupérer. Donc quand on dit je me lance sans filet, c'est je me lance dans le vide, il n'y a rien. Il n'y a même pas le filet.

  • Speaker #1

    Mais ça n'existe pas dans le cirque de se lancer sans le filet ?

  • Speaker #0

    Normalement, non. Puis maintenant, parce qu'on est dans une société très aseptisée, mais à l'époque, si tu le faisais sans filet, les gens venaient deux fois plus au spectacle.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait la possibilité que tu écrases au sol.

  • Speaker #0

    Moi, où j'ai eu mon accident grave, il n'y avait pas de filet. Tout le monde me dit « mais comment ça se fait ? » Un, parce que c'était trop compliqué. Et deux, si j'avais mis des filets de partout, les gens ne seraient plus venus. Comme une course de Formule 1, si tu brides les bagnoles à 40 km heure, il n'y aurait plus de morts, mais on sera chiés. Le paradoxe c'est que dans le spectacle vivant Comme dans les sports extrêmes C'est ça qui fait venir les gens. Et d'un autre côté, on veut tout aseptiser.

  • Speaker #1

    Tu as raison. C'est la bonne justesse entre avoir de l'adrénaline qui demande un vrai danger et en même temps protéger les sportifs. Parce que la Formule 1, il y a eu un paquet de morts avant qu'on en arrive aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Même aujourd'hui, il y en a encore de temps en temps. Mais le seul moyen, ce serait de rouler à 30 tranquille. Et ça rejoint un peu, on ne va pas faire le débat maintenant, mais dans l'entreprise, il faut prendre des risques. Pas inconsidéré. Et donc pour moi, on dit j'y vais sans filet, c'est...

  • Speaker #1

    Pourquoi t'arrêtes là-dessus ? En effet, ça remonte à l'accident. On va en parler tout à l'heure de ton accident de 2002 quand tu étais artiste circassien, donc jongleur équestre.

  • Speaker #0

    Pas jongleur équestre, je faisais du jonglage, de l'acrobatie à cheval, mais je n'arrivais pas à faire les deux en même temps.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je faisais de la slackline, c'est là-dessus que j'ai eu mon accident grave.

  • Speaker #1

    Slackline, tu peux expliquer ce que c'est ?

  • Speaker #0

    Tu sais ce qu'on voit dans les parcs, les gens qui s'y... sur une grosse sangle ou même très haut. Et moi, je faisais ça à 3 mètres de haut, 4 mètres, mais je rebondissais dessus, je faisais des sauts périlleux, etc. Donc tu allies l'équilibre comme sur un fil et le trampoline. Tu fais du trampoline sur une corde qui fait 4 centimètres de diamètre.

  • Speaker #1

    Et donc toi, tu faisais ça, c'était en 2002, ça faisait 5 ans que tu faisais ça en spectacle. Donc tu fais des énormes sauts périlleux sur une corde à 4 mètres du sol. rebondissant dessus et on est sans filet.

  • Speaker #0

    Et un vol plané de 7 mètres, retombé sur le bras, tout écrasé, deux heures à peine pour opérer et pour pas amputer le bras. Et là, ça bascule sur le lit d'hôpital, bam.

  • Speaker #1

    Ah oui, alors, ok, écoute, je... je... ok, c'est un truc de fou parce que du coup... euh... Ça faisait cinq ans que tu faisais ça et là, du jour au lendemain, tout s'arrête en fait.

  • Speaker #0

    Je dois prendre une décision. Je me souviens, mes parents viennent me voir à l'hôpital et je dis à ma mère, c'est terminé. J'avais fait le calcul, ce qu'il fallait pour reprendre, c'était mon deuxième accident en trois mois. J'avais 30 ans, je me suis dit, là, j'ai un point de bascule. Soit je fais ce métier toute ma vie et je fais ma vie là-dedans. Je me marie avec quelqu'un qui est dans cet univers, c'est très particulier. soit je me reconvertis c'est maintenant parce qu'à l'époque à 30 ans Il fallait justifier ton CV d'avant. On n'était pas dans une société comme aujourd'hui où c'est fun. Je me disais, putain, à 40 ans, je ne me reconvertirai pas. Et je switch en quelques minutes en me disant, allez hop. Et j'ai créé ma boîte avec le bras dans le plat. Mais parce qu'il fallait que je bouge, que je fasse quelque chose.

  • Speaker #1

    Tu t'es défini la vie d'artiste sur ton lit d'hôpital. Je deviens entrepreneur.

  • Speaker #0

    Ouais, je me lance dans autre chose. Franchement, je n'ai pas calculé. J'ai dit, je me lance dans autre chose. Il m'a fallu presque dix ans pour me rendre compte que je l'avais développé exactement comme un spectacle vivant et comme tout ce que j'avais appris là-dedans et que c'est pour ça que ça a marché. Moi, je faisais les choses naturellement. On me dit, mais pourquoi tu fais ça ? Parce que j'ai toujours fait comme ça. Et en fait, j'ai transposé. Et je dis souvent aux gens que tout ce que je respecte, mes engagements, mes valeurs, tout, c'est parce que dans mon ancienne vie, si je ne le faisais pas, j'étais mort. Et qu'aujourd'hui, dans l'entreprise, on se dit, t'es en retard, c'est pas grave. Quand t'es en retard et que t'as un mec qui t'attend pour te récupérer sur ses épaules, une seconde de retard, t'es mort. donc tu peux pas dire, oups le mail est pas parti, il est resté dans la boîte d'envoi et donc t'apprends ces trucs là parce que ta vie est un enjeu tous les jours donc derrière tu fais ça à l'échelle d'une réunion d'un mail, d'un coup de fil, c'est que dalle.

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En 2002, une chute met fin à sa carrière artistique. Aujourd'hui, il apprend aux autres à rester debout. Un dimanche de fin d’après-midi, aux folies Gruss. Vincent fait des acrobaties sur un fil tendu à 4 mètres du sol. Il rate sa réception. Son corps s’écrase. Direction l’hôpital.


Cet accident met un terme brutal à 5 années de piste.

Plutôt que de s’apitoyer, il transforme sa douleur en moteur.

Il fonde YSEIS, une entreprise dédiée à la qualité de vie au travail.

22 ans plus tard, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

→ 100 collaborateurs

→ 8M€ de chiffre d’affaires

→ 0 levée de fonds, 100% bootstrap

Cette longévité impressionne. Mais ce qui rend Vincent fier, c’est autre chose :

→ En 2023, YSEIS devient société à mission

→ 5% des bénéfices reversés à des enfants malades

→ Une culture basée sur le respect, l’humilité et l’exigence

Vincent a simplement transposé les valeurs du cirque à l’entreprise :

Il encourage l’erreur : le public ne veut pas la perfection mais que tu te relèves avec le sourire.

Il délègue sans hésiter. À 4 mètres du sol - pas le choix - tu dois faire confiance à ton partenaire.

Il interdit les téléphones en réunion. Avant un spectacle, aucune distraction n’est tolérée.

Aujourd’hui, Vincent passe 60% de son temps sur scène à nouveau.

Mais cette fois pour donner des conférences.

Son TEDx sur le management en jonglant est une masterclass.

Il y raconte comment il jongle désormais… avec les enjeux humains.

---------------------

⏱️ Timeline de l'épisode ⏱️

00:00 | Introduction

05:44 | Qui est Vincent Giraudeaux

10:13 | Savoir se dire les choses

14:36 | Le droit à l’échec

22:03 | La transmission

27:45 | Apprendre à mieux manager

45:29 | Faire confiance

51:35 | Les travers du téléphone

1:00:00 | Garder la flamme

1:11:44 | Recréer en gardant le meilleur

1:16:19 | Le rôle du leader

Ma chaîne Youtube (épisodes en vidéo) : @MatthieuLaulan
Pour être sponsor de l'émission : matthieulaulan01@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En acrobatie, la première chose qu'on apprend à faire, c'est à tomber. Et en entreprise, on devrait apprendre aux gens à tomber, parce que de toute façon, si tu vas tomber, ce qui est important, c'est d'être capable de se relever. Et pour moi, le leadership, c'est ça, c'est d'accompagner, d'être là en disant, je vais te laisser chuter, mais t'inquiète pas, tu te feras jamais mal parce que je serai là. Mais c'est important que tu tombes, que tu fasses des erreurs, parce que c'est comme ça que tu vas progresser. J'ai toujours dit à tous mes salariés que quelqu'un qui ne fait pas d'erreur, c'est louche. c'est qu'il planque tout sous le tapis j'ai aussi appris avec Alexis Gruss il n'a jamais triché Parce que de toute façon, quand tu jongles et que ta balle est par terre, tu peux toujours inventer mille prétextes et elle est par terre. Et le public, il n'attend pas des excuses, il attend que tu recommences et que tu réussisses. Déléguer, c'est apprendre à ce que les choses soient faites différemment et souvent mieux. Et là, on joue sur l'ego. Mais tu peux être le meilleur du monde quand tu es chef d'entreprise, tu es accaparé par tellement de trucs, tu as tellement de trucs en tête que le moindre salarié sera meilleur que toi parce que lui, il a 100% sur le sujet.

  • Speaker #1

    Tu me disais que à poil et sans filet, c'est quoi l'étymologie ?

  • Speaker #0

    À poil, je ne sais pas. Sans filet, c'est que, pour moi, dans le spectacle vivant et notamment dans l'art circassien, tu avais ce qu'on appelle le trapèze volant et tu n'as pas de sécurité, mais tu as un filet en dessous pour te récupérer. Donc quand on dit je me lance sans filet, c'est je me lance dans le vide, il n'y a rien. Il n'y a même pas le filet.

  • Speaker #1

    Mais ça n'existe pas dans le cirque de se lancer sans le filet ?

  • Speaker #0

    Normalement, non. Puis maintenant, parce qu'on est dans une société très aseptisée, mais à l'époque, si tu le faisais sans filet, les gens venaient deux fois plus au spectacle.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait la possibilité que tu écrases au sol.

  • Speaker #0

    Moi, où j'ai eu mon accident grave, il n'y avait pas de filet. Tout le monde me dit « mais comment ça se fait ? » Un, parce que c'était trop compliqué. Et deux, si j'avais mis des filets de partout, les gens ne seraient plus venus. Comme une course de Formule 1, si tu brides les bagnoles à 40 km heure, il n'y aurait plus de morts, mais on sera chiés. Le paradoxe c'est que dans le spectacle vivant Comme dans les sports extrêmes C'est ça qui fait venir les gens. Et d'un autre côté, on veut tout aseptiser.

  • Speaker #1

    Tu as raison. C'est la bonne justesse entre avoir de l'adrénaline qui demande un vrai danger et en même temps protéger les sportifs. Parce que la Formule 1, il y a eu un paquet de morts avant qu'on en arrive aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Même aujourd'hui, il y en a encore de temps en temps. Mais le seul moyen, ce serait de rouler à 30 tranquille. Et ça rejoint un peu, on ne va pas faire le débat maintenant, mais dans l'entreprise, il faut prendre des risques. Pas inconsidéré. Et donc pour moi, on dit j'y vais sans filet, c'est...

  • Speaker #1

    Pourquoi t'arrêtes là-dessus ? En effet, ça remonte à l'accident. On va en parler tout à l'heure de ton accident de 2002 quand tu étais artiste circassien, donc jongleur équestre.

  • Speaker #0

    Pas jongleur équestre, je faisais du jonglage, de l'acrobatie à cheval, mais je n'arrivais pas à faire les deux en même temps.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je faisais de la slackline, c'est là-dessus que j'ai eu mon accident grave.

  • Speaker #1

    Slackline, tu peux expliquer ce que c'est ?

  • Speaker #0

    Tu sais ce qu'on voit dans les parcs, les gens qui s'y... sur une grosse sangle ou même très haut. Et moi, je faisais ça à 3 mètres de haut, 4 mètres, mais je rebondissais dessus, je faisais des sauts périlleux, etc. Donc tu allies l'équilibre comme sur un fil et le trampoline. Tu fais du trampoline sur une corde qui fait 4 centimètres de diamètre.

  • Speaker #1

    Et donc toi, tu faisais ça, c'était en 2002, ça faisait 5 ans que tu faisais ça en spectacle. Donc tu fais des énormes sauts périlleux sur une corde à 4 mètres du sol. rebondissant dessus et on est sans filet.

  • Speaker #0

    Et un vol plané de 7 mètres, retombé sur le bras, tout écrasé, deux heures à peine pour opérer et pour pas amputer le bras. Et là, ça bascule sur le lit d'hôpital, bam.

  • Speaker #1

    Ah oui, alors, ok, écoute, je... je... ok, c'est un truc de fou parce que du coup... euh... Ça faisait cinq ans que tu faisais ça et là, du jour au lendemain, tout s'arrête en fait.

  • Speaker #0

    Je dois prendre une décision. Je me souviens, mes parents viennent me voir à l'hôpital et je dis à ma mère, c'est terminé. J'avais fait le calcul, ce qu'il fallait pour reprendre, c'était mon deuxième accident en trois mois. J'avais 30 ans, je me suis dit, là, j'ai un point de bascule. Soit je fais ce métier toute ma vie et je fais ma vie là-dedans. Je me marie avec quelqu'un qui est dans cet univers, c'est très particulier. soit je me reconvertis c'est maintenant parce qu'à l'époque à 30 ans Il fallait justifier ton CV d'avant. On n'était pas dans une société comme aujourd'hui où c'est fun. Je me disais, putain, à 40 ans, je ne me reconvertirai pas. Et je switch en quelques minutes en me disant, allez hop. Et j'ai créé ma boîte avec le bras dans le plat. Mais parce qu'il fallait que je bouge, que je fasse quelque chose.

  • Speaker #1

    Tu t'es défini la vie d'artiste sur ton lit d'hôpital. Je deviens entrepreneur.

  • Speaker #0

    Ouais, je me lance dans autre chose. Franchement, je n'ai pas calculé. J'ai dit, je me lance dans autre chose. Il m'a fallu presque dix ans pour me rendre compte que je l'avais développé exactement comme un spectacle vivant et comme tout ce que j'avais appris là-dedans et que c'est pour ça que ça a marché. Moi, je faisais les choses naturellement. On me dit, mais pourquoi tu fais ça ? Parce que j'ai toujours fait comme ça. Et en fait, j'ai transposé. Et je dis souvent aux gens que tout ce que je respecte, mes engagements, mes valeurs, tout, c'est parce que dans mon ancienne vie, si je ne le faisais pas, j'étais mort. Et qu'aujourd'hui, dans l'entreprise, on se dit, t'es en retard, c'est pas grave. Quand t'es en retard et que t'as un mec qui t'attend pour te récupérer sur ses épaules, une seconde de retard, t'es mort. donc tu peux pas dire, oups le mail est pas parti, il est resté dans la boîte d'envoi et donc t'apprends ces trucs là parce que ta vie est un enjeu tous les jours donc derrière tu fais ça à l'échelle d'une réunion d'un mail, d'un coup de fil, c'est que dalle.

Description

En 2002, une chute met fin à sa carrière artistique. Aujourd'hui, il apprend aux autres à rester debout. Un dimanche de fin d’après-midi, aux folies Gruss. Vincent fait des acrobaties sur un fil tendu à 4 mètres du sol. Il rate sa réception. Son corps s’écrase. Direction l’hôpital.


Cet accident met un terme brutal à 5 années de piste.

Plutôt que de s’apitoyer, il transforme sa douleur en moteur.

Il fonde YSEIS, une entreprise dédiée à la qualité de vie au travail.

22 ans plus tard, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

→ 100 collaborateurs

→ 8M€ de chiffre d’affaires

→ 0 levée de fonds, 100% bootstrap

Cette longévité impressionne. Mais ce qui rend Vincent fier, c’est autre chose :

→ En 2023, YSEIS devient société à mission

→ 5% des bénéfices reversés à des enfants malades

→ Une culture basée sur le respect, l’humilité et l’exigence

Vincent a simplement transposé les valeurs du cirque à l’entreprise :

Il encourage l’erreur : le public ne veut pas la perfection mais que tu te relèves avec le sourire.

Il délègue sans hésiter. À 4 mètres du sol - pas le choix - tu dois faire confiance à ton partenaire.

Il interdit les téléphones en réunion. Avant un spectacle, aucune distraction n’est tolérée.

Aujourd’hui, Vincent passe 60% de son temps sur scène à nouveau.

Mais cette fois pour donner des conférences.

Son TEDx sur le management en jonglant est une masterclass.

Il y raconte comment il jongle désormais… avec les enjeux humains.

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⏱️ Timeline de l'épisode ⏱️

00:00 | Introduction

05:44 | Qui est Vincent Giraudeaux

10:13 | Savoir se dire les choses

14:36 | Le droit à l’échec

22:03 | La transmission

27:45 | Apprendre à mieux manager

45:29 | Faire confiance

51:35 | Les travers du téléphone

1:00:00 | Garder la flamme

1:11:44 | Recréer en gardant le meilleur

1:16:19 | Le rôle du leader

Ma chaîne Youtube (épisodes en vidéo) : @MatthieuLaulan
Pour être sponsor de l'émission : matthieulaulan01@gmail.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    En acrobatie, la première chose qu'on apprend à faire, c'est à tomber. Et en entreprise, on devrait apprendre aux gens à tomber, parce que de toute façon, si tu vas tomber, ce qui est important, c'est d'être capable de se relever. Et pour moi, le leadership, c'est ça, c'est d'accompagner, d'être là en disant, je vais te laisser chuter, mais t'inquiète pas, tu te feras jamais mal parce que je serai là. Mais c'est important que tu tombes, que tu fasses des erreurs, parce que c'est comme ça que tu vas progresser. J'ai toujours dit à tous mes salariés que quelqu'un qui ne fait pas d'erreur, c'est louche. c'est qu'il planque tout sous le tapis j'ai aussi appris avec Alexis Gruss il n'a jamais triché Parce que de toute façon, quand tu jongles et que ta balle est par terre, tu peux toujours inventer mille prétextes et elle est par terre. Et le public, il n'attend pas des excuses, il attend que tu recommences et que tu réussisses. Déléguer, c'est apprendre à ce que les choses soient faites différemment et souvent mieux. Et là, on joue sur l'ego. Mais tu peux être le meilleur du monde quand tu es chef d'entreprise, tu es accaparé par tellement de trucs, tu as tellement de trucs en tête que le moindre salarié sera meilleur que toi parce que lui, il a 100% sur le sujet.

  • Speaker #1

    Tu me disais que à poil et sans filet, c'est quoi l'étymologie ?

  • Speaker #0

    À poil, je ne sais pas. Sans filet, c'est que, pour moi, dans le spectacle vivant et notamment dans l'art circassien, tu avais ce qu'on appelle le trapèze volant et tu n'as pas de sécurité, mais tu as un filet en dessous pour te récupérer. Donc quand on dit je me lance sans filet, c'est je me lance dans le vide, il n'y a rien. Il n'y a même pas le filet.

  • Speaker #1

    Mais ça n'existe pas dans le cirque de se lancer sans le filet ?

  • Speaker #0

    Normalement, non. Puis maintenant, parce qu'on est dans une société très aseptisée, mais à l'époque, si tu le faisais sans filet, les gens venaient deux fois plus au spectacle.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y avait la possibilité que tu écrases au sol.

  • Speaker #0

    Moi, où j'ai eu mon accident grave, il n'y avait pas de filet. Tout le monde me dit « mais comment ça se fait ? » Un, parce que c'était trop compliqué. Et deux, si j'avais mis des filets de partout, les gens ne seraient plus venus. Comme une course de Formule 1, si tu brides les bagnoles à 40 km heure, il n'y aurait plus de morts, mais on sera chiés. Le paradoxe c'est que dans le spectacle vivant Comme dans les sports extrêmes C'est ça qui fait venir les gens. Et d'un autre côté, on veut tout aseptiser.

  • Speaker #1

    Tu as raison. C'est la bonne justesse entre avoir de l'adrénaline qui demande un vrai danger et en même temps protéger les sportifs. Parce que la Formule 1, il y a eu un paquet de morts avant qu'on en arrive aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Même aujourd'hui, il y en a encore de temps en temps. Mais le seul moyen, ce serait de rouler à 30 tranquille. Et ça rejoint un peu, on ne va pas faire le débat maintenant, mais dans l'entreprise, il faut prendre des risques. Pas inconsidéré. Et donc pour moi, on dit j'y vais sans filet, c'est...

  • Speaker #1

    Pourquoi t'arrêtes là-dessus ? En effet, ça remonte à l'accident. On va en parler tout à l'heure de ton accident de 2002 quand tu étais artiste circassien, donc jongleur équestre.

  • Speaker #0

    Pas jongleur équestre, je faisais du jonglage, de l'acrobatie à cheval, mais je n'arrivais pas à faire les deux en même temps.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je faisais de la slackline, c'est là-dessus que j'ai eu mon accident grave.

  • Speaker #1

    Slackline, tu peux expliquer ce que c'est ?

  • Speaker #0

    Tu sais ce qu'on voit dans les parcs, les gens qui s'y... sur une grosse sangle ou même très haut. Et moi, je faisais ça à 3 mètres de haut, 4 mètres, mais je rebondissais dessus, je faisais des sauts périlleux, etc. Donc tu allies l'équilibre comme sur un fil et le trampoline. Tu fais du trampoline sur une corde qui fait 4 centimètres de diamètre.

  • Speaker #1

    Et donc toi, tu faisais ça, c'était en 2002, ça faisait 5 ans que tu faisais ça en spectacle. Donc tu fais des énormes sauts périlleux sur une corde à 4 mètres du sol. rebondissant dessus et on est sans filet.

  • Speaker #0

    Et un vol plané de 7 mètres, retombé sur le bras, tout écrasé, deux heures à peine pour opérer et pour pas amputer le bras. Et là, ça bascule sur le lit d'hôpital, bam.

  • Speaker #1

    Ah oui, alors, ok, écoute, je... je... ok, c'est un truc de fou parce que du coup... euh... Ça faisait cinq ans que tu faisais ça et là, du jour au lendemain, tout s'arrête en fait.

  • Speaker #0

    Je dois prendre une décision. Je me souviens, mes parents viennent me voir à l'hôpital et je dis à ma mère, c'est terminé. J'avais fait le calcul, ce qu'il fallait pour reprendre, c'était mon deuxième accident en trois mois. J'avais 30 ans, je me suis dit, là, j'ai un point de bascule. Soit je fais ce métier toute ma vie et je fais ma vie là-dedans. Je me marie avec quelqu'un qui est dans cet univers, c'est très particulier. soit je me reconvertis c'est maintenant parce qu'à l'époque à 30 ans Il fallait justifier ton CV d'avant. On n'était pas dans une société comme aujourd'hui où c'est fun. Je me disais, putain, à 40 ans, je ne me reconvertirai pas. Et je switch en quelques minutes en me disant, allez hop. Et j'ai créé ma boîte avec le bras dans le plat. Mais parce qu'il fallait que je bouge, que je fasse quelque chose.

  • Speaker #1

    Tu t'es défini la vie d'artiste sur ton lit d'hôpital. Je deviens entrepreneur.

  • Speaker #0

    Ouais, je me lance dans autre chose. Franchement, je n'ai pas calculé. J'ai dit, je me lance dans autre chose. Il m'a fallu presque dix ans pour me rendre compte que je l'avais développé exactement comme un spectacle vivant et comme tout ce que j'avais appris là-dedans et que c'est pour ça que ça a marché. Moi, je faisais les choses naturellement. On me dit, mais pourquoi tu fais ça ? Parce que j'ai toujours fait comme ça. Et en fait, j'ai transposé. Et je dis souvent aux gens que tout ce que je respecte, mes engagements, mes valeurs, tout, c'est parce que dans mon ancienne vie, si je ne le faisais pas, j'étais mort. Et qu'aujourd'hui, dans l'entreprise, on se dit, t'es en retard, c'est pas grave. Quand t'es en retard et que t'as un mec qui t'attend pour te récupérer sur ses épaules, une seconde de retard, t'es mort. donc tu peux pas dire, oups le mail est pas parti, il est resté dans la boîte d'envoi et donc t'apprends ces trucs là parce que ta vie est un enjeu tous les jours donc derrière tu fais ça à l'échelle d'une réunion d'un mail, d'un coup de fil, c'est que dalle.

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