- Speaker #0
Avec Anthony, mais si vous connaissez Anthony, c'est mon mari et bon ben voilà, il va y avoir des spectacles avec moi, à tel point que maintenant je pense qu'il est encore aussi bon juge que moi pour voir des pièces et les critiquer. Bref, avec Anthony, nous sommes partis à Paris pour nous encanailler. Et si vous suivez bien les épisodes, dans quelques épisodes, on vous posera la question, est-ce que Paris fait mieux ? En tout cas, nous... Avec Anthony, on a toujours eu une grande admiration pour cette ville lumière. C'est vrai parce qu'ils y proposent des spectacles qui ne sont pas ordinaires et qu'on ne peut pas vraiment trouver en Belgique. Et le spectacle qu'Anthony m'a offert pour mon anniversaire, et que nous sommes allés voir le 27 septembre, mon anniversaire n'est pas le 27 septembre, si vous voulez m'offrir quelque chose, eh bien, avec Anthony, nous sommes allés voir les producteurs d'Alexis Michalik. Bon, ce n'est pas d'Alexis Michalik, mais Alexis Michalik est le metteur en scène. Mais nous sommes allés voir le spectacle Les Producteurs de Melbrook, l'auteur de la pièce qui est devenue un spectacle télévisé, c'est-à-dire un film, et puis nous l'avons remis au bout du jour en comédie musicale au théâtre, parce que nous sommes deux fans de comédie musicale, on vous l'avait déjà dit ça dans les épisodes précédents. Et nous sommes allés voir aussi le cabaret de Madame Arthur, un show transformiste qui est à la fois transgressif et complètement... queer, bref, qui nous plaît complètement. Et c'est ce que nous allons discuter dans ce podcast. Comme le podcast paraît un tout petit peu long si je vous parle de deux spectacles à la fois, je vous fais le cadeau. Cette semaine, je vous parle des producteurs. Et la semaine prochaine, si vous le voulez bien, je vous parle de Madame Arthur. Vous écoutez le podcast À quoi tu joues ? Je ne sais même pas dire moi-même mon podcast. Vous écoutez le podcast À quoi tu joues ? Je suis Salvatore Giunta. J'écris le podcast, je le... Je le monte, je me filme comme je peux. Aujourd'hui, je vous parle des producteurs. 3, 2, 1, c'est parti. Musique. Est-ce que le programme te convient ? Non. T'as pas trop le choix non plus. Voilà. Alors, le premier spectacle, ce n'est pas dans l'ordre parce qu'on les a vus dans l'autre sens, mais on va parler d'abord du spectacle Les Producteurs. Le spectacle Les Producteurs, s'il faut résumer plus ou moins ce que c'est, c'est un spectacle de comédie musicale qui passe pour l'instant à Paris. Nous avons été le voir le 28 ou le 27 septembre. Et c'était un spectacle de comédie musicale dans lequel deux producteurs Un producteur en herbe, un producteur plus aguerri, un peu vieillissant, essaie de monter des spectacles, un spectacle le plus pourri du monde, pour pouvoir retoucher des assurances, parce qu'ils ont trouvé dans les papiers d'assurance qu'il était possible, c'était une petite astuce comptabilité, de récupérer de l'argent si le spectacle devait s'arrêter à la première représentation. Et donc ils ont l'idée de monter un spectacle, parmi toutes leurs lectures, qui parlerait de la gloire de Hitler. On les suit dans leur aventure, où ils vont d'abord chercher l'auteur, ensuite une assistante, les metteurs en scène et les comédiens. Donc on a tout ce monde du spectacle dans le monde du spectacle, parce qu'on est en train de voir un spectacle, mais en fait on est en train de voir un spectacle sur comment se monte un spectacle le plus pourri possible. Et là où ça devient hyper drôle, c'est que ce spectacle parle de ce personnage terrible qu'est Hitler. et que ça en tourne un peu au ridicule. Qu'est-ce que tu en as pensé ?
- Speaker #1
Moi, j'ai vraiment adoré. Je connaissais déjà bien l'histoire. Du coup, forcément, j'étais un peu familier de cette histoire, donc de ce spectacle-là. Et j'ai vraiment trouvé ça particulièrement brillant sur scène. Je m'attendais. Moi, ce que j'avais vu, c'était surtout les... Version cinéma, on l'avait déjà regardé une fois ensemble, j'avais revu plein de fois des extraits, notamment Springtime for Hitler et des trucs comme ça. Et franchement, j'ai été assez bluffé du coup de le voir sur scène, même si à la base c'était une comédie musicale déjà de Broadway. Mais moi, je l'ai vu dans l'occurrence du coup parce que j'ai d'abord vu le film et puis j'ai vu la comédie musicale. C'est que c'est des chansons qui font avancer l'histoire complètement. Il y a une mise en scène qui est quand même assez brillante. Et parfois, en quatre minutes, on voit tout un tableau qui n'est pas seulement dressé, mais on passe au suivant aussi. Et du coup, je trouvais que c'était assez bluffant.
- Speaker #0
Notamment, est-ce qu'il y a une scène que tu adorais particulièrement ?
- Speaker #1
En fait, c'est surtout que c'est une scène qui, dans le film, ne m'avait pas plus marqué que ça. Et là, sur scène, c'était vraiment impressionnant. Et j'ai oublié, ah oui, c'est « Je voudrais être un producteur » .
- Speaker #0
Donc,
- Speaker #1
en gros, on voit Léo Blum qui explique qu'il rêve de devenir producteur, mais on le voit d'abord dans sa vie quotidienne, où il travaille à la fiscalité, je crois, enfin, en tout cas dans l'administration. Et on le voit dans son quotidien un peu ennuyeux, on le voit rêver après, donc du coup toute la mise en scène se met comme si on était dans son rêve, donc déjà tout le plateau change, d'un coup il s'illumine avec des escaliers qui arrivent, lui qui est en guest star au milieu de tout ça, donc déjà on le voit rêver, donc c'est super, et puis boum, d'un coup la réalité retombe, on le revoit travailler dans son bureau de comptable avec tous ses collègues. qui était danseur il y a deux secondes, donc on s'est dit c'est fou de pouvoir passer de cet univers hyper lumineux à cet univers très gris où on s'emmerde royalement. Et puis boum, il redevient à la fois dans son rêve, et en fait ce deuxième rêve c'est quand il accomplit sa décision de quitter son job de même pas. Et du coup j'ai trouvé ça dingue en quelques minutes, ça a dû être un peu plus que deux ou trois minutes, parce qu'en comédie musicale souvent les chansons sont un peu plus longues. Mais c'est incroyable d'avoir... pu faire comprendre en une chanson tout ce qui se passe dans sa tête et tous les projets qu'il abandonne, tous les projets qu'il crée. Et ça va très vite. Il y a tout ça avec des danseurs qui arrivent, une scène qui repart, un décor qui arrive, qui change. C'est extrêmement dynamique. Autant le film, j'avais bien aimé, mais je trouve qu'il a des longueurs. Autant, j'ai trouvé que la comédie musicale, ça allait très vite.
- Speaker #0
Mais est-ce que ce n'est pas justement, quelque part, ça qui crée la magie de l'art vivant ? et en fait c'est c'est peut-être encore plus fort et encore plus prenant dans une comédie musicale. Parce que dans une comédie musicale qui est filmée, un film, on n'a peut-être pas cette chance de voir... On ne voit pas la magie, elle est dans la création même du cinéma, c'est-à-dire qu'on peut couper, qu'on peut recommencer, qu'on peut, entre la scène où il est dans le bureau et la scène où il devient, il s'imagine dans sa tête un grand producteur, on a changé de set. on a changé de plateau, on a changé les comédiens, on a changé les maquilleurs.
- Speaker #1
Et puis, il y a des effets de pétrole au cinéma.
- Speaker #0
Mais voilà, peut-être qu'ils nous aident. Et donc, est-ce que, justement, c'est ça qui crée la magie du spectacle et qui donne cette impression de grandiose ?
- Speaker #1
Oui. Ça vit, c'est plus dynamique, c'est aussi des prouesses qu'on regarde, en fait. On est un peu... D'ailleurs, je regardais les gens autour de moi, c'est pareil. On est tous un peu grands yeux comme ça en disant... Je pense qu'en deux minutes, on a vu tout ça avec des danseurs qui sont absolument incroyables, qui savent tout faire, tout type de danse, des acrobaties, des claquettes. On s'est dit, c'est vrai que c'est un peu merveilleux tout ça. Et ça se joue, c'est vrai que sous nos yeux, et surtout, il pourrait y avoir n'importe quel problème. Il n'y a pas de coupure possible. Même si on était un général public, il n'y aurait plus eu une coupure. Il n'y en a pas eu.
- Speaker #0
Mais moi, justement, c'est parce qu'ici, on est dans un podcast où on parle justement des arts vivants. Et c'est vraiment ce que je défends, moi. C'est-à-dire que c'est cette possibilité de se dire, c'est du début à la fin, il y a tous les accidents qui peuvent arriver. Il y a ce stress de se dire, comme c'est du direct, on ne peut pas s'arrêter parce qu'il y a une broutille qui nous a dérangés. On continue, on fait comme si. Et malgré tout, nous, on a la magie. Alors, peut-être que dans l'interne, on ne l'a pas vu, mais il y avait un tas de problèmes entre... un changement de décor ou un comédien mal habillé, finalement, avec la culotte qui dépasse, on ne sait pas. En tout cas, moi, je ne l'ai pas remarqué. Mais effectivement, c'est vrai que c'est, pour moi, des instants super forts et c'est ce que j'aime vraiment dans les comédies musicales. Alors, parfois, dans le théâtre, on a ça, c'est-à-dire qu'on a le texte et puis un comédien qui est sorti et puis, d'un coup, il réapparaît de côté ou du milieu et on se dit, mais enfin, comment il a pu se changer si vite ? Mais l'idée, en plus, qu'il y ait la musique, ça agrémente ce côté où on a changé presque d'univers.
- Speaker #1
C'est forcément la chanson qu'on attendait tous, je crois, Springtime for Hitler, qui est quand même dans le film. D'ailleurs, je vous conseille d'aller la voir sur YouTube parce qu'elle est excellente. Finalement, le numéro d'ouverture un peu de la communauté musicale qui va le monter, c'était assez, j'ai trouvé ça génial parce que... Donc il y a la glorification du nazisme. toute la première partie qui met un petit malaise quand même dans la pièce et dans la salle et j'ai trouvé ça génial d'avoir réussi. Moi quand j'avais vu la version cinématographique en fait si vous voulez, on voit, ceux qui ne l'ont pas vu mais j'encourage à aller le voir, on voit en fait ce numéro d'introduction et on voit vraiment tout le malaise avec les croix gammées partout, avec tous les soldats SDS hyper bien synchros. le salut à Hitler, donc c'est vrai que ça fait assez impressionnant, puis après il y a Hitler qui arrive, et pour la petite histoire, c'est là que ça devient drôle, parce que Hitler n'est pas du tout dans les clichés qu'on pourrait imaginer, loin du dictateur, c'est plutôt en gros le metteur en scène du spectacle qui a dû reprendre le rôle, et qui du coup était très gai, donc on a un Hitler très gai, et c'est ce qui fait en fait ce côté hyper décalé entre la glorification d'Hitler, et en fait un Hitler qui est hyper... hyper gay, donc il ne rentre pas du tout dans les codes de Hitler. Et du coup, ça devient une sorte de parodie, mais que dans la deuxième partie de la scène. Et du coup, au cinéma, ce qu'on voit, c'est que pour voir que c'est un succès finalement, on voit tous les gens qui voulaient partir au tout début, puis finalement, qui reviennent s'asseoir. C'est dans le film. Ça, c'est dans le film. Et forcément, là, ils ne peuvent pas le faire, puisque le public, c'est nous. Et ce qui est génial, c'est que ça a été fait de telle manière qu'à la fin de ce numéro, c'est clair qu'on est tous... subjugué par le truc tellement c'est à mourir de rire et très bien fait. Et du coup, tout le monde s'est fait applaudir, innovation dans la salle. Et en fait, du coup, ça rend ce que ça doit rendre dans l'histoire. Dans l'histoire, ça doit être un succès, cette première scène. Et c'est ce qui fait d'ailleurs tout le problème, parce qu'à la base, ils ne voulaient pas de succès, le producteur. Et je trouvais ça génial parce que je m'étais dit, c'est rigolo, on a tous réagi dans le sens du spectacle. Il faut vraiment que ce soit un succès. Et c'était effectivement une acclamation. Et donc, j'adorais cette scène aussi.
- Speaker #0
Dans le spectacle, et c'était un peu une attente, on va parler d'abord du fond, peut-être un peu de la forme, vraiment, mise en scène, scénographie, puisque tu sais qu'on en a parlé directement quand on en est sorti. Il y avait quand même, moi, je trouvais une sorte d'inquiétude que j'avais, et qui s'est légèrement confirmée, c'est toujours quand on est dans le public, enfin, quand moi je suis dans le public, je fais toujours un peu attention à la façon dont les gens... rigole de certaines choses, en me disant, est-ce que c'est bien compris ? Est-ce que le message est clair ? Alors, je ne veux pas paraître rabat-joie en disant qu'il ne faut plus rire de rien, ce n'est pas du tout ça, je pense qu'on peut justement rire de beaucoup de choses, mais il y a notamment cette histoire de gays, d'homosexuels, donc qui est mis en évidence dans ce spectacle, et par moment de me dire, est-ce que c'est bien clair qu'on rit de la situation ? et non pas des homosexuels. Pour toi ?
- Speaker #1
Pour moi, c'est clair. Maintenant, on ne pourra jamais se mettre dans la tête des gens. Donc, on imagine que... De toute façon, c'est vrai que cette comédie musicale est quand même vieille, il y a une quarantaine d'années. Forcément, il n'y avait pas le même regard sur l'homosexualité que maintenant et sur ce qu'on peut accepter de l'homosexualité. À l'époque, forcément, les clichés de la cage aux folles et tout ça... album. C'est sûr qu'ils étaient fort présents. Toutefois, je trouve que c'est quand même assez réussi parce que même si on reste dans des clichés du gay hyper efféminé, en fait, ça sert l'histoire. Est-ce que les gens se moquent du fait qu'on se moque du cliché du gay ou est-ce qu'ils rient parce que la situation est ubuesque et du coup fait rire de par le détonnement ? Ça, on n'est pas dans leur tête. On suppose que les gens soient assez intelligents pour ne pas se moquer de l'homosexualité, mais plutôt de se moquer de la situation. Maintenant, on ne va jamais se mettre à la place des gens non plus. Donc forcément, s'il y en a qui rient de ça, c'est triste pour eux.
- Speaker #0
Je te rejoins, le spectacle à 40 ans, il y a une façon de voir l'homosexualité ou de la montrer sur scène pour la rendre acceptable à l'époque en exagérant les traits de la féminité chez l'homme. Si les gens ont pour moi ce code-là, oui, c'est qu'on n'est pas dans la tête des gens. Mais après, par contre, c'est de la responsabilité des arrivants. de la mise en scène de 2025, je ne parle pas d'il y a 40 ans, de réfléchir à comment des anciens spectacles peuvent être repris. Et je disais au début du podcast que certainement Alexis Michalik n'a pas pu faire ce qu'il voulait parce que les mises en scène de Broadway, elles sont carrées, elles sont vendues telles quelles et il n'y a pas une marge de possibilité qui est énorme pour le metteur en scène. Il faudrait peut-être que je lui pose la question. mais je sais que Le roi lion, c'est le roi lion, c'est déposé dans tous les pays comme le roi lion avec ses mises en scène, ses costumes, ses trucs comme ça. Et les tessitures de voix ne changent pas d'un personnage à l'autre, d'un pays à un autre. Donc c'est un peu la même chose. Pour ce qui concerne les spectacles, après ils adaptent en fonction peut-être de l'humour français ou de l'humour anglais en fonction du pays, ça je ne dis pas. Je pense à Sister Act en pensant à ça, que nous avons vu aussi. Mais pour ce qui est véritablement du propos, si on va pêcher une pièce, alors que des communes musicales anglo-saxonnes, il en existe encore à la pelletée et qui sont récentes, si on va chercher une commune musicale de 40 ans, Qu'est-ce qu'on en fait aujourd'hui pour que le public d'aujourd'hui, en plein dans l'extrémisme en plus pour l'instant, ne vienne pas chercher une confirmation de quelque chose qui serait erroné ? Et ça, c'est important pour moi, je trouve. Alors, je comprends qu'il y a un humour genre c'est rigolo. Moi, j'ai le code, mais je me dis, je m'interroge sur ce que les gens pensent.
- Speaker #1
Pour moi, non. Je me dis que les gens qui viennent voir ça, ils savent à quoi s'attendre. Et je pense que si quelqu'un voit ça et se moque des clichés de l'homosexualité, c'est un con. Je crois que la pièce en soi, elle est construite justement pour qu'on comprenne que ce qui est drôle, c'est ce décalage entre le personnage d'Hitler dans l'histoire et le personnage d'Hitler sur scène. Et donc, c'est ce qui rend tout le succès à cette pièce-là. Pour moi, c'est évident. Après, si quelqu'un, quand je disais, on ne peut pas savoir ce que pensent les gens, Pour moi, c'est évident. Maintenant, si quelqu'un profite de ce spectacle pour se moquer des clichés de l'homosexualité, franchement, il le fera avec n'importe quel autre spectacle, avec n'importe quelle autre image, parce que le spectacle en soi ne souligne pas ça comme un cliché duquel il faut se moquer.
- Speaker #0
J'ai eu quand même des hésitations pendant le spectacle, mais après, je ne dis pas que ça ne m'a pas fait apprécier le spectacle. Je dis que ce sont des questions auxquelles je suis... peut-être plus sensible en 2025 et du coup je me dis quand on ressort des pièces qu'est-ce qu'on en fait pour que justement elles ne deviennent pas les clichés d'une ancienne époque mais qu'on reporte en disant ah oui c'est toujours les mêmes clichés après et par rapport au propos même du spectacle Les Producteurs Hitler étant quelqu'un qui a haï les homosexuels ou encore qui a manipulé les masses pour pouvoir en tuer un bon nombre. Clairement, en rendant le personnage de comédie musicale Hitler complètement efféminé, je trouve ça hyper drôle, je trouve ça hyper intéressant, je trouve ça une belle moquerie, et donc, du coup, pour moi, ça vaut la peine. Mais il y a tout cet avant, avant qu'on arrive à ce spectacle Springtime for Hitler, des fleurs pour Hitler en français, il y a toujours ce truc de, avant, on voit beau. où le metteur en scène de Brie habite, on est dans tous les clichés typiques de l'homosexuel. Mais voilà, c'est juste que là, je pousse la réflexion parce qu'on est dans un podcast et qu'on peut se permettre de pousser la réflexion. Ça ne m'a pas empêché d'apprécier le spectacle et le talent extraordinaire d'Andy Koch qui joue Patricia. et qui est extraordinaire. Du bout en bout, je le trouve. Moi, je ne pouvais pas décrocher mes yeux dès qu'il a été sur scène. Cette exagération, lui-même étant homosexuel, mais cette exagération de gestes, de cette...
- Speaker #1
Tu ne l'as pas outé ?
- Speaker #0
Non, je ne l'ai pas outé. Mais l'exagération de ce personnage, il est extraordinaire. Moi, je le trouve tellement drôle. qu'il pique la scène, mais il le fait parce que c'est son rôle, parce qu'il le fait bien. Et les autres personnages sont tout aussi bien. Les autres comédiens sont tout aussi bien. Je les ai trouvés tous extraordinaires. Et là-dessus, sur l'interprétation des comédiens, pour moi, c'est un big up parce que j'ai vraiment passé un bon moment avec chaque comédien. J'ai mon coup de cœur pour Andy Koch, mais je l'avais depuis Spamalot. aussi et dans les différents petits extraits de films ou de sketchs que j'ai déjà vu sur Youtube mais là sur scène je dois vraiment dire qu'il a mon cœur
- Speaker #1
C'est vraiment un très bon cast.
- Speaker #0
Oui. Mais sur la forme, j'ai eu moi un sacré problème de mise en scène sur les vidéos. Pour moi, lorsqu'on met une vidéo sur scène, il faut pouvoir justifier pourquoi c'est intéressant de voir de la vidéo alors qu'on est au théâtre. Et il y a eu plein de moments où j'avais l'impression que la vidéo ne servait à rien. Pour moi, la vidéo... c'est une technologie, elle peut apparaître au théâtre, mais alors il faut amener quelque chose avec cette histoire-là. Pourquoi il y en a une ? J'ai l'impression que je critique beaucoup le spectacle, mais en fait pas du tout, j'ai adoré le spectacle, parce que j'ai vraiment passé un extraordinaire moment, mais après c'est avec des yeux de personnes qui ont l'habitude d'aller au théâtre et peut-être de voir des comédies musiques à la force, je me dis pourquoi autant de fois la vidéo pour nous faire exactement la même chose et pas trouver des astuces ? de convention théâtrale, puisqu'on est au théâtre. Il y a un premier exemple, pour être très concret, c'est par exemple quand on met félicitations en faux ballon, et c'est juste affiché en version vidéo, sur le décor. Je trouve ça presque triste de mettre ça, parce que ça ne sert à rien, vu que la scène va nous raconter que finalement, Des Fleurs pour Hitler, ça a été un succès. Et dans la scène... de la mise en scène de la chanson d'ouverture du fameux spectacle des fleurs pour Hitler, Springtime for Hitler, à un moment donné, dans la comédie musicale, on peut voir normalement apparaître des musiciens qui sont habillés en tank, qui avec leur propre corps finissent par dessiner une croix gammée tout en dansant. Ce moment est hyper impressionnant parce qu'on est admiratif, c'est quelque chose de terrifiant. dans l'imaginaire collectif. Et là, on n'a pas eu ça, on a eu de nouveau de la vidéo qui nous a filmé le dessus de la scène où on les voyait plus ou moins, mais c'était retransmis sur un écran. Et je trouvais ça dommage parce que ça nous faisait perdre cet imaginaire qu'on peut juste avoir nous en ayant encore ce côté art vivant, c'est-à-dire c'est du direct. Et on peut faire deviner aux gens, est-ce qu'il n'y a pas d'autre moyen que la vidéo de faire voir cette croix gammée qui se dessine de par le corps des comédiens ?
- Speaker #1
Je ne suis plus mesuré. Il y a des moments où je suis d'accord avec toi, la partie sur Rio. Par contre, pour l'histoire de la croix gammée, je trouve que justement, je trouve ça bien d'avoir mis la caméra au-dessus pour voir que tous les danseurs ont mis une croix gammée. Ça, c'était, j'ai trouvé ça intéressant. J'ai trouvé ça bien aussi quand on a Hitler qui monte les escaliers et derrière il y a un écran rouge vif pour rappeler le rouge du drapeau nazi. Je trouve que c'est assez impressionnant, surtout qu'avec tout le monde qui fait le salut italiens, je trouve que ce rouge avec Hitler qui est en ombre chinoise, ça met le malaise très bien grâce à la puissance de l'écran à ce moment-là, je trouve. par contre c'est vrai que quand on non Normalement, notamment dans le film, et j'imagine dans la comédie musicale en vrai, quand on pousse à l'extrême le ridicule, enfin pas le ridicule, mais la moquerie en tout cas de la situation, quand à la fin des fleurs pour Hitler, il y a les tanks qui arrivent, il y a les parachutes, ils en balancent des bombes. Donc pour vraiment faire le rouleau compresseur nazi, c'est assez drôle dans la comédie musicale. Et là, c'est vrai que c'est un peu dommage d'avoir mis des parachutes en écran. je trouve que ça aurait été plus sympa surtout que je vois qu'ils étaient capables de le faire puisqu'ils ont fait des choses qui étaient bien plus impressionnantes que ça mais donc ils auraient été bien plus sympa de faire tomber des vrais parachutes avec des bombes sur scène ça aurait été drôle donc je trouve de pousser ça jusque là donc là sur ce point là je suis assez d'accord il y a des points je me dis la vidéo n'était pas indispensable il y a des points où je trouve qu'elle a mené quand même une plus-value donc voilà je suis d'accord sur le fait que de toute façon il vaut mieux éviter dans tous les spectacles en fait de toute façon On parle de comédie musicale, mais c'est un petit peu... Pour moi,
- Speaker #0
si ça se justifie, par exemple, j'ai vu des spectacles où on voit le comédien se filmer lui-même, et alors c'est retransmis sur un grand écran. Je ne sais plus exactement de quel spectacle je parle, mais en fait, la vue qu'on a avec une caméra de cette proximité qu'on peut avoir avec le comédien, et qui nous est retransmise sur l'écran, là, par rapport au contexte, je comprenais bien, parce qu'on avait plus cette impression d'intimité, de recherche de visage du comédien. qui est en train de renifler. On ne peut pas voir quand on est à 6, 8, 10 mètres du comédien, on n'a pas ça. Et donc, on ne peut pas éviter de chercher cette proximité avec peut-être la caméra. En tout cas, quand ça se justifie, la vidéo, oui. Quand ça ne se justifie pas ou quand c'est possible de l'éviter, je trouve que c'est un peu à la richesse du théâtre d'aller chercher d'autres moyens, d'autres conventions pour essayer de trouver l'astuce qui fait qu'on devine et qui ont donné... pas toutes les clés parce que j'adore au spectacle aller chercher les clés. Donc oui, j'attendais qu'il y ait des parachutes parce que j'aurais pu imaginer le déparquement. J'imaginais que on pouvait mettre un miroir à la place de la vidéo pour voir la croix gammée du dessus. Parce que je peux l'imaginer rien qu'avec le mouvement de la danse, parce que ça a été réfléchi comme ça. Il y a 40 ans, il n'y avait pas les effets vidéo, donc qu'est-ce qu'on a trouvé d'extraordinaire pour qu'à un moment donné, les gens qui étaient sur le parterre ou les gens qui étaient en balcon pouvaient voir cette croix gammée se dessiner et avoir la réaction, comme tu disais, dans le film, c'est-à-dire de rester assis plutôt que de se lever et d'être révolté, mais de se dire « putain, c'est super bien fait » et en fait, je suis en train d'adorer un truc qui a toujours été un symbole de haine. donc c'est là on est pour moi dans quelque chose le théâtre à quoi il sert et comment il peut servir les émotions et là on est dans des émotions simples on n'est pas dans de la réflexion intellect mais c'est un peu à la proposition du metteur en scène de faire ça ce qui nous amène à la conclusion par rapport en tout cas à les producteurs parce que je vais chercher des critiques mais en fait le débat qu'on a eu à la fin, j'étais quand même extraordinairement séduit par ce spectacle, mais par contre voilà, c'était un spectacle que j'ai adoré j'ai trouvé que les comédiens étaient d'un niveau extraordinaire, j'adore quand Paris se dépasse, parce que c'est un spectacle qu'on voit rarement en Belgique
- Speaker #1
Non mais de manière générale, de toute façon je trouve que de plus en plus un peu c'est des comédiens anglo-saxons qui arrivent dans le monde francophone plus en comédie musicale en tout cas j'ai vu qu'ils en programmaient souvent une ou deux à Paris simultanément, je trouve que c'est plutôt bien, parce que je trouve vraiment, en fait c'est important parce que moi qui ai une vision honnêtement avant d'être avec toi, je crois que j'ai déjà dit dans l'autre podcast, mais j'avais une vision des comédies musicales, Roméo et Juliette et Lady Commandement que je déteste, vraiment et donc je me dis c'est dommage que les francophones... Mais tu les détestes pourquoi ? Parce que c'est nul, c'est pas innovant, c'est mou, c'est nié. C'est des chansons, en fait. C'est un peu comme des chansons classiques, en fait. J'ai l'impression que c'est un répertoire de chansons. Bon, déjà, je n'aime pas trop ce type de chansons, mais ça, à la limite, on peut apprécier Pascal Obispo. Mais je ne me souviens pas que lui a fait ça. Mais bon, de toute façon, c'est un peu la même clique, tout ça. Je n'aime pas, déjà, les chansons en général, ces chansons-là. Mais alors, en plus, je trouve qu'elles n'ont... elle n'apporte rien au spectacle, en fait. C'est juste une succession de chansons, et entre les chansons, on a peut-être un peu de théâtre, qui est passé d'une chanson à l'autre. Je trouve que dans les comédies musicales américaines, en tout cas de type anglo-saxon, pas forcément américaine, parce qu'anglaise aussi, on a vraiment un vrai mélange des genres, et c'est ça qui rend le côté dynamique, et le côté pas niais du tout, du coup, justement, parce que même avec l'histoire la plus... simple qu'on pourrait avoir, on arrive à faire des choses tellement extraordinaires que si l'histoire ne nous touche pas plus que ça, parce que voilà, on est de toute façon émerveillé par la réalisation. Alors c'est encore mieux quand l'histoire nous touche. Ça c'est vrai que j'ai quelques exemples où il y a vraiment eu des histoires, en plus c'était vraiment vraiment chouette. Mais bon, je pense qu'on pourrait même avoir une communauté musicale où l'histoire me touche un peu moins, comme Kinky Boots par exemple. et que j'avais trouvé quand même génial en mise en scène. Donc, rien que pour ça, on passe un super moment parce qu'on se dit que c'est magique pendant deux heures.
- Speaker #0
Pour prolonger, justement, le 21 novembre, il y a Wicked qui sort en film. Je fais le lien, justement, entre l'importance, entre ces deux technologies que j'aime beaucoup, le cinéma et le théâtre. J'aime mon cœur pour le théâtre complètement. et je m'y connais très peu en cinéma, donc je ne me permettrais pas de faire les mêmes critiques que j'ai faites pour les producteurs que pour le cinéma. Mais là, par exemple, de nouveau, on a les retours. J'ai d'abord découvert en film, mais je l'ai ensuite découvert sur scène. Là, pour le coup, c'est l'inverse avec Wicked. Moi, j'attends que le film apporte d'autres choses. Oui,
- Speaker #1
après, cela dit, j'ai une vision plus positive sur le film Wicked. C'est moins impressionnant, mais c'est moins impressionnant en film, parce que forcément tout est beaucoup plus facile, même le monde en fait de Wicked, c'est un monde, on voit bien que par film, c'est que des effets spéciaux partout. Tandis que quand elle chante Defying Gravity dans le film, bon ben voilà, c'est super, mais elle est sur son balai, et on se doute bien que c'est des images de synthèse derrière, quand on est dans la salle de spectacle, et que de coup la sorcière s'envole sur son balai. et que tu as cette image de vent avec sa robe qui vole, sa cape, sa robe, sa cape. Bref.
- Speaker #0
C'est sûr que là, d'un coup, on est dedans. De toute façon, c'est... Mais parce qu'on peut s'imaginer. Moi, je trouve que... Enfin, moi, j'ai ce souvenir-là, pour Wicked, mais j'ai ce souvenir-là, attention, moment émotion, mais quand... Enfant, d'écouter cette prof de maternelle et de pouvoir me plonger dans une histoire. Et pourtant, les personnages ne sont pas devant moi, mais la voix, la façon de raconter, c'est déjà de la magie pour un enfant. Et j'ai l'impression que quand je vais au théâtre, Je termine là-dessus. Pour peu qu'il y ait de la technologie, quelque chose qui... J'arrive à m'immerger en me disant qu'on arrive à me raconter que la sorcière est folle. Alors qu'il y a juste un gros truc qui fait certainement un élévateur qui fait énormément bruit et qu'on essaie de muter avec le micro de la comédienne qui fait comme ça et qui la monte. Mais on arrive... Il y a de la technologie.
- Speaker #1
Quand on la voit voler comme ça, il y a de la technologie. Oui,
- Speaker #0
mais elle va me garder.
- Speaker #1
Tu veux dire, on va imaginer qu'il y a un monte-charge.
- Speaker #0
Il y a peut-être un monte-charge. En tout cas, j'ai vu les trucs et astuces pour quand Elsa perd sa robe, enfin, change sa robe dans Libéré, délivré pour la comédie musicale spectacle. Bon, on casse la magie, mais il n'y a rien d'extraordinaire. C'est-à-dire qu'il y a des scratchs, il y a une dame en tout cas, et oui, mais je veux dire, ce n'est pas un truc délicat. C'est vraiment, la comédienne, tu te mets là, on va t'arracher ton...
- Speaker #1
tout ton truc et tu vas continuer à chanter comme si de rien n'était mais c'est vrai que quand on a fait l'inverse, c'est ça qui est le plus marquant le roi lion par exemple, c'est quelque chose qui m'avait vraiment marqué de me dire comment est-ce qu'ils vont jouer la mort de Mufasa comment est-ce qu'ils vont jouer Hakuna Matata qui est toute l'évolution de Simba en fait c'était incroyable, on avait l'impression d'être vraiment dans ce canyon où Mufasa se fait écraser Euh... vraiment ce truc où il monte le mur comme s'il allait, il monte et puis que Scar le jette dans le troupeau. En fait, je me dis, c'est ça la magie, c'est de me dire, j'ai vraiment, pour le Roi Lion, ce qui m'avait marqué, c'est que je m'étais dit, on dessine, mais comme tu dis, c'est facile, parce que c'est un dessin animé, mais sur scène, c'est incroyable. Et puis me donner l'illusion qu'on est avec des animaux alors que ce sont des comédiens. Et on a toujours l'impression, dès le début, sur l'histoire de la vie, là où on a tous les animaux qui rentrent. par le public, on a vraiment l'impression, c'est incroyable, on a l'impression d'être dans la jeûne, dans la savane plutôt avec eux. Et il y a une étude des mouvements de la girafe et tout, on a vraiment l'impression d'être là, alors qu'en fait, c'est deux comédiens. Oui,
- Speaker #0
mais voilà, moi, c'est vraiment le truc, et là, je reviens sur ma croix gammée, c'est vraiment le truc, c'est la magie du théâtre, c'est de nous faire deviner. Et en fait, si on veut être cynique, on voit deux comédiens qui bouge une girafe. Mais comme on n'a pas envie, si on est légèrement quand même sensible et empathique, qu'on s'assoie sur une salle de théâtre qui va nous coûter cher aussi, ça compte, mais on va se dire j'ai envie de voir une girafe.
- Speaker #1
Allez voir le royaume.
- Speaker #0
Et donc, moi, si j'avais envie de voir une... Mon Dieu, j'ai dit sept phrases. J'ai envie de voir une croix gammée. J'espère que cette phrase ne sera pas sortie de son contexte, mais j'avais envie de l'imaginer par moi-même en disant c'est l'écho. des comédiens qui arrivent à faire ça. Waouh ! Pour le roi lion, tu as le meilleur exemple. Pour le roi lion, si je suis cynique, je vois toujours quelqu'un qui est en train de manipuler un oiseau en dessous, mais je n'ai pas envie de le regarder lui, même si lui-même est habillé en oiseau. Donc si je le regarde, de toute façon, l'illusion, elle est quand même dure à aller chercher, à déconstruire. Mais je m'en fous. Moi, je vois un oiseau qui tourne autour de moi, puis je vois une girafe, puis je vois un rhinocéros, un éléphant qui marche lentement avec sa trompe, qui bouge. Tout est fait pour pour qu'à un moment donné, je me dise, oui, il y a des comédiens, mais oui, ils sont là, les éléphants. Oui, je suis parti en savane en plein milieu de Paris. Et ça, pour moi, c'est magique. Donc ça, c'est un truc très important. Un immense merci à Anthony pour cette conversation. Et si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast À quoi tu joues sur toutes les plateformes, Spotify, Apple Podcasts, YouTube, SoundCloud. peu importe. Laissez-moi des notes. Cinq étoiles, ça fait du bien. Ça fait toujours plaisir. Et filez sur mon site www.salvatirecomédien.pe Il est nouveau, vous allez voir. Il est tout beau. Il est tout frais. Il a été fait par Beesbold. Je peux vous les conseiller. C'est vraiment deux garçons. C'est deux amours, ces garçons-là. Bref, allez voir mon site. Et s'ils vous inspirent, vous m'en ferez aussi des commentaires. Aussi, comme je vous le disais en début de post-cadre, podcast. Cet épisode est divisé en deux parties à Bordeaux-Vénard. Vous allez donc entendre dans le prochain épisode celui sur Madame Arthur qui est situé à Montmartre. Alors, merci d'avoir joué le jeu avec moi dans cet épisode. On se retrouve dans une semaine pour l'épisode Madame Arthur. Et n'oubliez pas, jouer, c'est du sérieux.