Speaker #0Hi there, ici Serena, host du podcast Hackers Ouverts, welcome back pour un nouvel épisode. Bonjour, my dear, comment tu vas ? J'espère que tu vas bien, que tout se passe bien pour toi, que ce soit l'université, l'école, le travail, whatever, we're doing fine. J'espère que si tu as des partiels, ça se passe bien. Et si tu les as déjà faits, on croise les doigts, j'espère que tu valides tout. Comme ça, tu passes dans une super mété. Et si ce n'est pas le cas et que tu en rattrapes un, ne t'inquiète pas, ça arrive à tout le monde. C'est ok. Tu as une autre chance d'y arriver. Et c'est sûr que tu vas le faire. J'espère que tu prends soin de toi. Soin des personnes que tu aimes et qui t'aiment. Et surtout que tu aimes la vie. Parce que la vie est faite pour être aimée. Si ça ne va pas, comme je dis toujours, il y a des hauts, il y a des bas. Ups and downs. Mais promis, ça ira. En tout cas, c'est tout ce que je te souhaite. J'espère que sinon moi, pas que personne ne m'a demandé mais... ça va je vais bien tout va bien la semaine dernière il n'y a pas eu d'épisode en fait je sais que je ne suis pas obligée de me justifier mais à chaque fois j'ai besoin de le faire je ne sais pas pourquoi mais la semaine dernière il n'y a pas eu d'épisode tout simplement parce que j'étais en train de préparer les colis j'avais 100 commandes à faire et même un peu plus parce que j'en ai offert à ... mes amis et tout, voilà quoi. C'est cardio de faire ça, surtout que je le fais toute seule, j'ai personne. Les personnes qui m'aident, ce sont des personnes qui travaillent ou qui vont en cours et machin, donc moi, quand j'ai le temps, pendant la journée, ils aillent, ils sont au travail, ils sont à l'école et tout, et je peux pas leur demander de faire ça. J'ai pas les moyens de prendre une assistante, alors vraiment pas, déjà que je me paye pas moi-même, je vais pas payer quelqu'un d'autre, ça c'est clair, donc c'est moi et moi-même, avec son commande, apprendre à gérer l'imprimante, les sites des entreprises pour tout ce qui est étiquettes d'envoi et machin. Et c'était une galère, c'était une galère, ça m'a pris bien 2-3 heures avant de tout pouvoir ficeler, surtout que moi, words of affirmation are my love language. Donc j'ai créé un mot personnalisé dans chaque commande, donc 100 commandes plus celle de mes copines et mes copains, c'était long, c'était très très long, donc ça m'a pris beaucoup de temps. Et je me suis dit, tu peux pas être partout dans la vie, c'est la même chose, tu peux pas être sur tous les fronts, concentre-toi sur quelque chose, et après tu feras... les autres choses. Je me suis concentrée sur ça. Normalement, tous les colis sont bons, sont faits. Il me reste juste à envoyer Canada, Dumtum et Suisse. Cette semaine, on est mardi, mercredi, demain tout est envoyé. Et il y aura normalement du restock à partir de vendredi ou sinon de lundi prochain, j'en ai aucune idée. Mais juste laisse-moi me reposer avant que je remette du stock et que je reparte dans les colis parce que oh my god ! Franchement, c'est un travail. C'est un travail de faire les emballages de colis. Surtout que si je ne faisais que ça, mais je fais tout, Merci. je fais la com, je fais la compta, je fais les colis, et être auto-entrepreneur, it's something else. But I wouldn't change a thing, I love it, I love it. J'ai trop hâte de voir tout plein de personnes jouer à Smalltalk, avoir les retours des gens et tout, franchement, j'ai trop hâte. Anyways, c'est la raison pour laquelle il n'y a pas eu d'épisode la semaine dernière, moi, ça va, je dirais que je me sens bien, tout va bien, donc voilà, je suis en train de penser à 2-3 petites idées pour le podcast. Stay tuned, baby, stay tuned, it's gonna be great. It's always great, parce que c'est moi qui le fais. Et donc voilà On parle un petit peu de musique vite fait et je pense que c'est la première fois qu'on ne va que parler de musique francophone et de musique française surtout. Parce que comme tu sais, on écoute énormément. J'ai envie de dire que j'écoute ce qui me m'inscrit mais c'est même pas vrai. J'écoute pas beaucoup beaucoup de musique française, de musique francophone de manière générale mais là j'en ai écouté et il y a des choses à dire. Et on va commencer par Ruti, j'espère que j'ai bien son prénom. On m'avait déjà dit. de l'écouter. On m'avait déjà proposé de l'écouter et j'ai voulu le faire. J'ai eu la flemme, tout simplement. J'ai eu la flemme d'aller cliquer sur sa discographie. Non, je ne vais pas mentir, c'est vraiment qu'une question de flemme. Là où les jambes ont brillé, tout le monde m'a dit de l'écouter, je ne l'ai pas fait. Est-ce que j'ai raté ? Oui, totalement. Parce qu'elle a une super belle voix. Et je ne sais pas, il y a quelqu'un qui avait partagé un extrait d'une des chansons qu'elle a sorti récemment qui s'appelle Le Mal de Toi. Et j'ai trouvé l'extrait Il faut grave que j'aille écouter en fait. Il faut que j'aille écouter ce que cette petite dame fait. Je suis allée écouter Le Mal de Toi. Et putain c'est du miel. Désolée c'est du miel pour les oreilles. Elle a une super belle voix. Les paroles sont super belles. La parole est géniale. Tout ce que je dois dire c'est que c'est 10 sur 10. Il faut aller l'écouter si c'est pas encore fait. Le Mal de Toi est génial. Et j'ai pas encore pris le temps d'écouter Là où les jambes ont brillé. Mais ça ne saurait tarder. Parce que franchement ce qu'elle m'a servi avec Le Mal de Toi. ça me donne juste envie de continuer à écouter, sans arrêt. Ensuite, on va parler de méga BBL de Théodora. Parce que oui, je ne suis pas très musique française, je ne suis pas très musique francophone, mais c'est Théodora. Et ce qu'elle fait compte, et je trouve qu'elle donne un certain j'affichisement à la musique française, à ce qu'on a toujours connu entre guillemets dans la musique française. Elle casse un peu les codes, c'est une fille noire un peu bizarre finalement. Et j'adore, j'adore ce qu'elle fait, je la trouve géniale. Je trouve que... Elle fait juste de la plaisir, tu sais. Vous savez que j'aime Luigi. et j'adore. Elle s'appelle Go et j'adore. J'ai écouté le feat avec Jul même si je suis pas une grande fan de Jul. C'est aussi très très sympathique. Je trouve qu'il y a énormément de feats dans l'album quand même mais les feats sont très bien faits. Les feats sont très bien faits. J'ai fatigué aussi que les gens disent que Théodora fait du rap parce que c'est émo, très raciste. C'est pas parce que c'est une personne noire qu'elle fait du rap. Elle fait de l'électro, pop, at least we can say that mais elle fait clairement pas Clairement pas du rap Je sais pas où est-ce que les gens entendent du rap dans ce qu'elle fait mais... It's a no for me. Genre vraiment pas. Et moi la boule est très très chouette. Y'a des titres très... dansants et tout. Et des titres assez... like sad. It's a mix of everything. En vrai, j'ai jamais écouté Pink Pantheresse. Mais ça me fait penser un peu. Genre la vibe un peu similaire dans les prods et tout. Enfin, quand je dis que j'ai jamais écouté Pink Pantheresse, je vais pas écouter plus que ça de sa discographie mais... y'a une vibe assez similaire je trouve. C'est à ça que je comparerais, entre guillemets, Théodora. Crack me if I'm wrong. Mais voilà, en tout cas, j'aime beaucoup. l'album et elle est fit qu'on a déjà entendu comme Paid avec Guy de Bassbar Do You Wanna qui est génial, Big Boss Lady aussi j'aime beaucoup. Donc vraiment l'album est juste top top top top top donc n'hésite pas à aller stream si tu l'as pas encore fait. Ça m'étonne de rire aussi parce que je sais que si ça se trouve sur les femmes noires et ça écoute les femmes noires et surtout les femmes noires talentueuses. Odile a aussi sorti une chanson London Summers mais Odile et l'été tu me diras c'est la paire finalement c'est grave la paire Odile c'est l'endégalité la chanson est géniale y'a rien à redire go listen to London Summers. Et voilà, je te laisse ma playlist de printemps slash été, du coup, en description. Et let's dive into today's episode. Merci. Pour être honnête, ça fait bientôt 4 ans. 4 whole freaking years que j'ai ce podcast. C'est fou. Genre, dans 6 mois, ça m'a fait 4 ans que j'ai un cœur ouvert. C'est dingue. Et ça fait 4 ans, du coup, que j'ai envie d'aborder ce sujet. Le problème, c'est que je ne sais jamais comment. Il faut sachez que il y a deux ans, en 2023 ou en 2023 j'ai enregistré un épisode dessus avec une personne l'épisode n'est jamais sorti parce que l'on n'était pas très fiers finalement de cet épisode, de comment on l'a abordé machin, de ce qui a été dit dans cet épisode donc il n'est jamais sorti et même moi j'ai essayé plusieurs fois de me poser et de savoir quoi en dire et que j'ai jamais su mettre les bons mots entre guillemets dessus parce que je pense que c'est toujours aussi un sujet sur lequel ... Je me pose pas mal de questions en tant que Serena, femme noire. Comment est-ce que je définis ma féminité en tant que Serena, femme noire ? Comment je peux être perçue en société en fonction de comment je me présente ? Moi, Serena, encore une fois, femme noire en France, surtout. Il y a plein de choses en tant que femme noire qui régissent, on dirait, ma féminité, à cause de la société dans laquelle on vit, obviously, qui est raciste, qui est patriarcale, qui est misogyne et surtout misogyne noire. Mais aujourd'hui je me dis que j'ai pas besoin d'avoir toutes les réponses Avant de pouvoir discuter de ça avec toi Ça reste une conversation ouverte Et surtout je pense qu'il y a pas de bonne ou mauvaise façon D'aborder le sujet Je pense que je l'aborde comme je le sens Et c'est ce qu'on va faire Et je pense que c'est important qu'on commence Par le début comme toujours L'enfance parce que tout vient de là Tout vient de là et tu connais Tu connais Serena Ça aime aller au plus bas Pour aller au plus bas Enfin... en chronologique quoi. Je sais pas si j'ai déjà dit ici mais même si je déteste ce terme parce que je veux rien dire en soi, on m'a souvent traité de garçon manqué en riguémé It was coming from inside of the house. Ma maman, mes tatas, ma mamie tout le monde disait de moi que j'étais un garçon manqué parce que j'aimais pas mettre de robe ou de jupe parce que ma mère elle m'a percé les deux trous quand j'étais petite elle m'a fait deux trous, elle en a pas fait qu'un et j'aimais pas mettre de boucles d'oreilles donc ça l'énervait et j'aimais pas les choses super girly, les choses genre et comme étant pour les femmes tu vois pour les petites filles surtout ma mère aimait me voir en tutu rose et en ballerine et ma mise à la danse classique moi j'ai couru vers le hip hop avec mes gros jogging et mes gros jeans on me disait que je faisais pas assez filles entre guillemets dans la manière dont je me présentais, que je prenais pas assez soin de moi, parce que j'aimais pas mettre des jupes, parce que j'aimais pas mettre des robes ou des boucles d'oreilles etc... que j'aimais pas être coquette quoi finalement, c'était pas mon truc. Moi je l'ai toujours dit, je voulais juste aller jouer avec mes petits copains, voilà. Mes petits copains, mes petites copines, c'est tout ce que je voulais, je voulais jouer avec eux et avec elles. J'étais pas féminine comme mon entourage l'entendait et le percevait. Donc je pense que, aussi mine de rien, j'ai rejeté cette définition-là de la féminité qu'on voulait que j'aie, parce que c'était quelque chose qu'on m'imposait. en tant qu'enfant. Et apparemment, j'étais une enfant rebelle. Je voulais pas m'y conformer, surtout que j'adorais ça, moi. Mes jeans, mes joggings, mes t-shirts un peu trop larges, mes chemises, mes baskets, le fait de pas porter de boucle d'oreille. Je sais pas pourquoi ça dérangeait autant qu'à 7, 8, allez même jusqu'à mes 15, 16 ans, j'aimais pas porter de boucle d'oreille. Je vois pas c'est quoi le problème de pas vouloir mettre de boucle d'oreille. Mais apparemment, c'en était un. J'aimais pas mettre de bijoux, les bagues, les bracelets, tous les colliers. Franchement, je voulais pas entendre parler de tout ça. Tout ce qui pouvait attirer les filles, entre guillemets, tout ce qui était vestimentairement parlant, parce que si on parle des Barbies, de Hello Kitty, machin, alors ça, j'étais hyper fan, mais vestimentairement parlant, ça m'attirait pas, tu vois, ça m'attirait pas. Et ça faisait apparemment que je t'ai pas considérée comme féminine, une fille féminine. J'avais pas forcément envie de changer ça. Et je voyais pas le problème, en fait, avec le fait de ne pas vouloir en mettre, de ne pas vouloir mettre de robe, de ne pas vouloir mettre de bijoux, de ne pas vouloir mettre de jupe, je comprenais pas. Spoiler alert, il y en avait et il y en a toujours pas, il y a toujours aucun problème avec. Je comprenais pas pourquoi mettre des pantalons faisait que j'étais peut-être moins fille, entre guillemets, que d'autres. Et ça m'a l'entendu sur le pied. Aujourd'hui, ma théorie sur le sujet, c'est juste que j'étais entourée de femmes, elles, Très féminine. On va prendre l'exemple tout simple de ma maman. Ma maman, c'est the feminine beauty. Dans le monde africain, ivoirien, comme la beauté, elle est perçue en Côte d'Ivoire, c'est the feminine beauty. Surtout que ma mère, elle est métisse. Donc, vu que le pays, il est coloriste à mort, elle est là. Tu vois, elle est là-haut, au niveau des standards de beauté en Côte d'Ivoire. Elle est magnifique. Ma maman est trop belle. Elle prend extrêmement soin d'elle. Tu ne vas jamais la voir sortir sans être... un minimum à prêter. Toujours en talons, même pour voyager, même si maintenant elle ne le fait plus. Mais moi, je me sens que quand j'étais petite, j'avais des souvenirs très clairs de ma mère saper comme si elle allait en mariage pour prendre l'avion. Je me demande comment elle faisait, d'ailleurs. Je me demande comment elle fait pour passer tout son temps en talons aiguilles. Mais ce n'est pas des petits talons, c'est des grands talons aiguilles. Elle vit très bien avec, tu vois. Elle vit très bien avec, elle adore ça. Donc ouais, ma mère, c'est le genre de personne à passer toute la journée en talons sans jamais se plaindre, elle sort toujours hyper apprêtée, maquillée, pimpée très bien habillée, bijoux coiffure, tout est carré donc j'ai grandi avec cette figure là de la féminité et je pense que voir ce contraste là sur moi ça l'a choqué parce que elle doit se dire mais moi je suis hyper girly comme fille, j'ai grandi dans un milieu hyper girly, pourquoi est-ce que ma fille ne veut pas l'être elle a dû se dire y'a un soucis tu vois mais moi j'ai grandi donc avec cette figure de féminité hyper présente, de la femme qui correspond à tout ce qu'on attend d'elle physiquement, toujours ... au Côte d'Ivoire à Dujan. Je précise parce que vraiment les attentes au niveau de la beauté et de la féminité sont très différents de l'Occident et de la France. Elle c'était vraiment... Tu demandes les critères de beauté d'une Ivoirienne à n'importe qui dans ce pays. Amine, ma mère n'est même pas Ivoirienne mais tu demandes les critères de beauté pour une femme en Côte d'Ivoire. Ça te sort ma mère. Vraiment ça te sort ma maman. Et ne me fais pas de erreurs, j'étais dans mes pantalons etc. Mais j'aime jouer en grand. et mettre ses talons, les talons de ma maman, essayer son maquillage, etc. Mon rêve quand j'étais petite, c'est d'avoir tout son, j'allais dire sa lampe de beauté, mais pas du tout, tout son make-up et tout, c'était mon rêve, surtout ses sacs. Ma mère, elle a une collection de sacs. Putain, elle, je donnerais tout pour l'avoir. Franchement, je donnerais tout pour l'avoir. Des sacs vintage, tout le monde court après aujourd'hui. Elle les a dans son placard. Le jour où je me pose, où je vais à Bijan, que je me pose dans son placard, elle a qu'à savoir que je lui voulais deux, trois petits trucs. Voilà. qu'elle le sache I love playing grown up, essayer son maquillage etc parce que elle en avait plein tu vois et ça faisait rêver la beauty que j'étais. Anyway, tout ça pour dire que j'ai grandi en étant perçu entre guillemets comme un garçon manqué, en étant entouré de figures perçu comme Très féminine. Je parle de ma mère, mais je parle aussi de ses amis, je parle de mes tantes, je parle de ma mamie, ma mamie que je n'ai jamais vue, je crois, en pantalon, ou peut-être 5 fois tout cassé dans ma vie, et j'ai 24 ans aujourd'hui, presque 25, donc je peux t'assurer que c'est très très rare. Ma mamie est toujours en robe, ou en jupe, pas en mini-jupe, bien évidemment, en jupe longue, mais ma mamie ne porte pas de basket, ma mamie porte uniquement des petits talons, même pour sortir, même pour aller faire... une petite course, tu vois, avec ses petits talons et tout. Et c'est avec ça que j'ai grandi, avec cette vision-là de la féminité. Et bien sûr, comme toujours, quand tu es une gosse, tu ne te remets pas à ce genre de questions. Moi, j'avais 7, 8, 9, 10 ans, mais je ne me posais pas de questions, je ne me disais pas pourquoi est-ce qu'on me traite de garçon manqué. Je me disais juste que je ne comprenais pas parce que je porte juste des pantalons et que ce n'est pas parce que je porte des pantalons que je ne suis pas une fille, tu vois. Moi, à l'époque, je voulais juste être moi, qu'on me foute la paix et qu'on me laisse jouer avec mes petits camarades, comme je le dis toujours. ne me posaient pas trop de questions sur ma féminité. Pour moi, j'étais juste Serena. Laissez-moi être qui je veux. Et à l'époque, je voulais être Serena qui porte des jeans, des joggings, des gros t-shirts. Et c'était ok. Et c'était ok. Et je pense, obviously, que c'est devenu une question, encore une fois, quand les garçons commençaient à rentrer dans la conversation. À partir de ce moment-là, je me suis demandé, est-ce que je suis assez féminine ? Mais surtout, est-ce que je suis assez féminine pour les garçons ? Pourquoi les garçons s'intéressent à moi ? Est-ce que quand ils me regardent, ils se disent c'est une fille qui m'attire ? Yeah, I know, it's crazy. Mais keep in mind que j'avais entre 12, 13 et 17 ans dans une année patriarcale où la validation masculine est là-haut. Et c'est un âge où tu questionnes pas beaucoup ce genre de choses. En tout cas, moi, je l'ai pas questionné du tout. Donc oui, à ce moment-là, les jeans, le look pas très apprêté a commencé à me déranger. Pas personnellement, pas parce que je l'aimais pas. Mais parce que les garçons ne l'aimaient pas. Ils n'aimaient peut-être pas ce look, ce style-là que j'avais. Chez une fille, en tout cas. Et c'est sûr que les « garçons » n'intéressaient pas les garçons. En tout cas, pas les garçons qui, moi, m'intéressaient. Apparemment. Donc, mes premiers questionnements sur la féminité ne venaient absolument pas de moi-même et de ma propre volonté à définir ma féminité. Mais, petit suspense, de mon besoin de validation masculine. Il fallait bien... que ça commence quelque part, you know, et ça a commencé par là. C'est à ce moment, je pense, que sans vraiment me demander pourquoi, en même temps, j'étais une ado, quoi, j'ai commencé à performer ma féminité. Et encore, ma mère ne me laissait pas me maquiller ou autre avant le lycée. En tout cas, pas à l'école. Elle me disait que c'était pas à l'école, c'était pour aller travailler, c'était pas pour se maquiller, donc... J'avais pas le droit de me maquiller pour aller à l'école avant, je crois, la seconde ou la première. Donc, au lycée. J'ai dû faire avec les bain-d'or du bord. On avait des uniformes, nous. dans mon lycée, dans mon collège. Donc mes jupes, je les raccourcissais au max du max. Pour pas qu'elles soient trop longues, parce que ça faisait pas assez féminin, pas assez sexy. Ou en tout cas, pas assez attirant pour les garçons. Mais ça, que je détestais à la base, je faisais en sorte de les mettre en avant de temps en temps pour le regard des garçons, encore une fois. Qui soit dit en passant, me dérangeait aussi beaucoup. C'est-à-dire que je faisais ça, mais savoir que je le faisais pourquoi plaire à des garçons parce que je sais que ça attirait les garçons, ça me dérangeait parce que j'aimais pas le regard qu'ils posaient sur moi mais j'avais quand même envie de ce regard. Ce qui est très contradictoire finalement. Une ado remplie de paradoxes à la fin de la journée. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Et quand j'ai pu mettre du maquillage, quand ma mère m'a autorisé en guillemets à mettre du maquillage, laisse tomber. I needed that to feel pretty. To feel feminine. Surtout dans mon uniforme sur lequel j'avais en théorie aucun choix. J'avais besoin d'être féminine pour le regard des hommes. Et c'est comme ça que je la définissais, que je définissais ma féminité. Je me suis pas plus posé de questions que ça, je me suis juste dit « Oh, je suis pas considérée comme assez féminine pour les garçons, je suis pas assez fine pour les garçons. » Donc je vais prendre leur vision de la féminité et m'y conformer. That's all I did. Sans forcément me demander ce que moi j'aimais vraiment, ce que je définissais comme étant ma féminité. Moi c'était plutôt « Si un garçon trouve ça féminin, c'est que ça doit être ça la féminité et c'est à ça que je dois me conformer. Et ça a créé quelque chose, bien évidemment, de très biaisé, de très faux. Parce qu'à l'époque, je ne savais pas et je ne comprenais pas que ce concept-là de féminité, déjà c'est une construction sociale, norme de genre, voilà, mais que aussi, pour la déconstruire, je pouvais me la réapproprier comme je voulais et comme je la définissais moi. Donc je fais mon petit bout de chemin. Je ressemble de plus en plus à ce que ma mère, les femmes de mon entourage attendent de moi. Je prends soin de mon apparence physique, tirée à quatre épingles, maquillée, coiffée. Je porte de plus en plus de choses considérées comme féminines, des jupes, des robes, des choses qui me mettent en avant. J'ai perdu du poids, donc ça aussi, ça m'a rapprochée de l'idéal féminin, selon encore une fois, les autres. Je sentais le regard des garçons sur moi changer. recevoir beaucoup plus de compliments, me désirer entre gros imi mais quand je dis désirer, Amine on était au lycée c'était des ados, des garçons ados oui désirer c'est le mot même si ça me met mal à l'aise. Et pour moi, du coup, c'était bon. J'avais atteint mon objectif de féminité ultime. Si les garçons me trouvaient assez féminine pour être attirée par moi, si je ressemblais de plus en plus à ma mère, à mes tantes et à leur féminité, everything was good. Mais quand les fondations d'une chose sont aussi fragiles et basées sur des concepts aussi futiles et changeants que le regard des garçons, et bien ça s'effondre très très très vite. Ça, je peux te le dire. Moi, j'ai grandi à Abidjan, au Côte d'Ivoire. Donc, un milieu où tout mon entourage me ressemble, tout mon entourage est noir. Et même si c'est pas nouveau, l'Afrique est un continent très coloriste, c'est qu'elle de la colonisation, tu me diras. Les normes de beauté étaient quand même très différentes de l'Occident. Ce que je veux dire, c'est que le fait d'avoir des formes comme moi j'en ai, c'était perçu comme quelque chose de beau. C'est pas... du tout perçue comme quelque chose de négatif, ou on va pas te dire que t'es grosse parce que t'as des gros seins, t'as des cuisses, t'as des fesses. Jamais de la vie. C'est les critères de beauté, on dit, mais là-bas. Tu vois ce que je veux dire ? Et même si j'étais pas considérée comme féminine dans ma façon de m'habiller, mon genre de femme n'a jamais été remis en question, là-bas. Tu vois ce que je veux dire ? Genre, je sais qu'ici, la musulmanité noire fait que des hommes traitent des femmes noires, enfin on va dire, on va les appeler une goloquantée, par exemple, ou les comparer à des hommes asifs parce qu'elles sont noires, leurs conditions de femmes elle est effacée, tu vois ce que je veux dire ça je l'ai pas connu, j'ai pas connu ça et comme je le disais mon genre de femme il a jamais été remis en question là bas en tout cas pas par les garçons parce que si tu entendais ma maman c'est autre chose mais en tout cas pas par les garçons tout ce qui est misogynoir je ne l'ai pas forcément vécu ou en tout cas if I'm dead je ne m'en souviens pas ou je ne l'ai pas identifié comme ça, comme j'ai dit avoir des formes c'est normal chez nous, les cheveux naturels aussi, plein de trucs qui en occident en France plus précisément le sont un peu moins ou Ça demande beaucoup plus de travail. Donc j'arrive en France en 2018. A l'époque, j'ai 17 ans, pensant que je suis cette meuf trop belle, trop féminine, qui attire tout le monde comme un dément. Et je me suis vite rendue compte que j'avais tort. Mais genre, très tort. Déjà, précisant quand même que j'étais en école de commerce, et que bien évidemment, j'ai détesté mon expérience en école de commerce, faut-il que je me pose un jour pour parler de mon expérience là-bas ? Parce que vraiment, that was something else. J'ai détesté sauf la première année parce que tu connais la liberté, tes parents ils te courent pas derrière ton dos, tu fais un petit peu ce que tu veux, c'est un peu fun. D'autant plus que moi j'avais des parents très très stricts, donc pour ça c'était très fun. Voilà, le reste c'était zéro, c'est dans une classe où il n'y avait que des personnes blanches. Dans une école même où il y avait une majorité de personnes blanches, normal on est en France tu le diras, mais il n'y avait pas énormément de diversité. diversité, le nombre de commentaires racistes que j'ai reçus alors que j'avais rédemandé les micro-agressions. C'était quelque chose. Et je pense que... On en parlera, on en parlera. C'est sûr et certain. Bref, j'arrive en France, en école de commerce, l'île noire, pas mince. C'est le vestimentaire très approximatif. Dans son coin, qui ne parle à personne, on trouvait des personnes blanches, des garçons blancs, d'hommes blancs, et de 3-4 garçons noirs, mais de 3-4 garçons noirs qui trouvent tout le monde attirant, sauf les femmes noires. Voilà. Alors oui, bien sûr, ce n'est pas explicitement dit, mais tu le sens. Et tu le vois. Donc pour une fille qui a basé sa féminité et sa conscience en soi. Sur le regard de l'autre. Et surtout sur le regard masculin. J'ai MDR. Il n'y a rien qui va. Et tout s'est très vite ébranlé. Tout s'est très vite cassé. Je pense que c'est vraiment à partir de là que j'ai commencé à performer ma féminité. Encore plus qu'avant. Et surtout de manière très consciente. Parce que j'estime qu'au lycée, je pense que je le faisais inconsciemment. Entre guillemets. Dans le sens où... Pour moi, c'était vraiment ça, être une femme. Que les autres te trouvent belle, te trouvent féminine, alors qu'en Isis supérieure, je savais et j'étais très consciente que j'étais une femme noire en France, dans un milieu entouré d'hommes blancs. J'avais vu tout ce qui s'était passé, le hashtag tout est noir sauf nos meufs, les femmes qu'on traite de niafous et tout, les débats sur les cheveux crépus, et aussi les femmes noires qu'on appelle par des noms d'hommes noirs et tout. Tout ça, j'ai vu. j'avais vu passer tu vois donc je savais que peu importe ce que je faisais ça ne servait à rien tu vois parce que j'étais pas dans un milieu qui allait me considérer comme une femme et que ma couleur de peau fait que je suis perçue comme moins femme, moins féminine moins attirante etc. Donc je voulais quand même le faire pour essayer de m'en sortir un petit peu. J'ai déjà expliqué je crois j'en suis sûre même mais je me levais à 5h du matin pour me faire une full face tous les matins parce que dans ma tête les garçons me trouveraient plus belle donc plus féminine, si j'étais super maquillée, si j'étais bien apprêtée. Impossible que j'aille en cours sans être apprêtée. Parce que je voulais pas... Paraître négligé, c'est un privilège qu'on n'a pas en tant que femme noire de paraître négligé. Donc je ne pouvais pas me permettre de l'être. Keep in mind qu'à l'époque, ma réflexion c'était toujours comment faire pour paraître femme aux yeux des hommes. Des hommes qui, soit dit en passant, n'en avaient absolument rien à faire. Peu importe ce à quoi je ressemblais. C'était toujours pas, mais Serena, c'est quoi être une femme pour toi ? Comment est-ce que tu perçois ta féminité ? Comment tu veux vivre ta féminité ? loin du regard des autres et surtout du regard des hommes. Nope. Je voyais et je savais pertinemment que leur regard ne changeait pas, que je restais Serena pas du tout belle, pas du tout féminine, mais j'avais quand même besoin de le faire, de me maquiller toujours plus, d'être toujours plus coquette pour paraître toujours plus féminine. Et quand je me revois à l'époque, je me dis mais Serena t'es complètement tarée. Enfin dans le sens où genre si je ressors des photos de l'époque, je m'habillais tellement mal. Ouuuuh ! Je ne savais pas c'était quoi mon style vestimentaire, je ne savais pas trop ce qui me malait, ce qui ne me malait pas. Surtout que, encore une fois, c'était une période où je faisais beaucoup le yo-yo avec mon poids, donc c'était compliqué. Je ressemblais à n'importe quoi, mais j'essayais en tout cas. C'est aussi une période où mes tessias étaient à leur paroxysme, parce que bien évidemment, je voulais maigrir. L'énorme de beauté ici, ce n'est pas avoir des formes, c'est être mince. On peut dire ce qu'on veut, oui il y a eu les bibiselles, oui il y a eu ce que tu veux, mais... La norme de beauté a toujours été d'être mince. D'être mince avec, oui, peut-être des grosses fesses et des gros seins et des hanches marquées. Mais il fallait être mince. Il fallait avoir le ventre plat. Il ne fallait pas avoir de silhouettes, etc. Donc oui, je voulais maigrir parce que le critère de beauté, c'était le fait d'être mince. Mais aussi parce que toute la terre et ma mère surtout me disaient que j'avais grossi. Donc j'avais ces deux trucs en tête pour pouvoir perdre du poids. Donc en même temps, j'avais l'impression de ma mère et l'impression que j'avais... moi-même parce que je voulais correspondre à la version de la féminité que tout le monde surtout que les hommes de France d'où j'habitais et d'où je vivais avaient. Ce que je ne comprenais pas ou surtout que je ne voulais pas comprendre c'est que déjà en tant que femme noire j'aurais pu faire ce que je voulais mais parce que je suis noire ça n'aurait pas fonctionné. On ne me regardait pas comme si j'étais une femme comme les autres. On me regardait juste comme si j'étais je sais pas juste noire I guess. Pas une femme qu'on peut trouver belle, qu'on peut trouver attirante. Et je ne me rendais pas compte que performer autant ma féminité, surtout pour le regard d'homme qui, quoi que je fasse, ne me trouverait jamais belle, féminine, etc. Ça ne servait à rien. Parce qu'en étant noire, je ne correspondais déjà pas à leur vision de la féminité. En tout cas, c'est comme ça que je le perçois aujourd'hui. C'était aussi simple que ça. Je n'étais pas la fille attirante. J'étais la bonne copine. Parfois même la tantine. donc quelqu'un avec qui on ne se voit pas du tout être finalement quelqu'un qu'on ne désire pas. Voilà, je t'ai dit. Et je pense qu'on peut dire ce qu'on veut, mais on revient toujours au fait qu'on vit dans une société patriarcale où l'homme, avec un petit h, domine et dirige tout. Où le regard, quand on ne se détache pas, et même quand on veut s'en détacher, est super important. Et moi, encore une fois, je déteste ça, je déteste avouer tout ça, parce que c'est... Enfin, aujourd'hui, je réalise à quel point c'est honteux, entre guillemets, tu vois. Mais à l'époque, j'étais une enfant, je ne savais pas, je n'étais pas éduquée sur la question, je ne me déconstruisais pas, en tout cas pas sur ces sujets-là. Ça a énormément joué, et je pense que je ne suis pas la seule, honnêtement. Et dans ma construction, dans la construction de ma confiance en soi, mais aussi dans celle de ma féminité, qui a, comme j'ai dit, été construite en dehors de mon propre regard sur la question. Je ne me suis même pas posé la question de, Serena, c'est quoi la féminité pour toi, tu vois ? Jamais. Parce que déjà, qui a été basée sur pas grand-chose quand j'étais en Côte d'Ivoire, en arrivant en France, ça a été un choc de voir à quel point en tant que femme ma couleur de peau pouvait avoir un impact sur comment les autres me définissaient en tant que femme et définissaient ma féminité. Le truc c'est qu'ils ne la définissaient tout simplement pas. Jamais eu à prouver le fait que je sois une femme et là j'arrive dans un endroit où parce que je suis noire et en plus non mince, ma féminité et ma condition entre guillemets de femme est remise en question par Merci. le seul regard dans lequel je l'ai construit, celui des hommes. Et quand j'ai compris qu'ici, ma finité était conditionnée à plein de choses, les traits de mon visage, ma coiffure, ma corpulence, ma teinte de peau, ma façon de m'habiller, de me maquiller, il n'y a pas longtemps, j'étais à un club de lecture, au club de glue sur Instagram, super club de lecture qui est centré sur la littérature noire, j'adore. Mais du coup, on parlait de tout ce qui était représentation et femmes noires, etc. Et il y avait une fille qui s'appelait Yasmine qui disait qu'il y avait une actrice qui se présentait à chaque fois à des auditions où il demandait une femme. Et elle voyait dans les personnes qui l'auditionnaient qu'ils étaient choqués de voir une femme noire. Parce que quand ils disent qu'ils cherchent une femme, c'est une femme blanche qu'ils cherchent. Et du coup, c'est fou qu'en 2025, marquer dans une audition « Chercher une femme » et ne pas s'attendre à voir une femme noire et s'attendre à ne voir uniquement que des femmes blanches, ça en dit long, je trouve. Parce que je suis noire, je ne suis pas considérée comme une femme ou il faut toujours préciser « femme noire » . Et qu'est-ce que tu entends par « femme noire » quand tu veux auditionner une personne noire pour un rôle ? Tu vois ce que je veux dire ? Donc il y a plein de choses comme ça qui te font dire, mais... Am I not simply a woman ? Mais comme je disais, ouais, j'ai compris en arrivant ici que ma féminité était conditionnée à plein de choses. Coiffure, les traits de mon visage, ma teinte de noir, ma teinte de peau, ma façon de m'habiller, de me maquiller. Et évidemment, ça m'a fait mal. Ça m'a fait mal. Tu demanderas à plein de femmes noires, je suis sûre que la majorité te dira qu'elles ne se permettent pas, à part quand c'est beau. aller faire les courses ou ce genre de choses, de sortir en paraissant négligée. Ou je me trompe, c'est que les femmes noires de mon trajet, mais moi je sais que ce n'est pas pour aller faire les courses juste à côté de chez moi, il est hors de question que je sorte en paraissant extrêmement négligée. Alors oui, certainement par choix pour certaines, parce qu'il y a plein de filles qui va mettre coquette tout le temps et s'apprêter même si c'est pour aller faire les courses, il n'y a pas de souci. Mais aussi parce qu'on est dans une société, une France, où en tant que femme noire, la perception que les gens ont de toi est conditionnée à ce à quoi tu ressembles. Et moi, ... qui construit ma féminité en fonction du regard des hommes, God knows, I did anything and everything. Oh my God. Et je ne peux pas m'empêcher de penser à la moi de 21 ans qui ne fait que me sexualiser pour le regard des hommes. Et plus j'analyse cette période de ma vie, plus je vois à quel point elle était problématique. Mais bref, je me sexualisais parce que aussi, c'était cette version-là que les hommes que je fréquentais attendaient de moi. ils attendaient que je sois une femme cette femme qui joue de ses atouts, qui en fait toujours plus pour les montrer, qui joue de son starme, de jouer la femme toute douce, toute attirante. En gros, le stéréotype de la femme qu'on attendait de moi. Pas du tout pour moi, pas du tout pour me faire plaisir parce que c'est ce que je voulais être, mais donc encore une fois, pour le regard des hommes et parce que je pensais que c'était toujours ça, ma féminité. Surtout que je suis passée dans un environnement où les hommes ne s'intéressent pas à moi, un environnement où c'était tout le contraire. Mais surtout parce que finalement... je me sexualisais et je me rendais pas compte d'à quel point, en tant que femme noire, on attendait également de moi à ce que je réponde à ce fantasme-là. De la femme noire avec des formes hyper sexuelles, mais du coup plus vue comme un objet, un objet sexuel, un objet de désir, que comme une réelle femme finalement, à qui on doit le respect et machin. Non. Donc je répondais aussi, en m'hyper sexualisant, à un fantasme, à une vision que les autres hommes avaient de moi. Et donc... Toute ma vie, j'ai construit cette féminité en fonction de l'autre, d'un homme, de ce qu'ils attendaient de moi, de leur vision de moi. Je l'ai performée, je l'ai exagérée sans jamais me demander. Sirena, c'est quoi la féminité pour toi ? Qu'est-ce que tu considères comme étant féminin ? Quelle femme est-ce que tu aimerais être en enlevant ce que la société, ta mère, tes pères, P-A-I-R-E-S, les garçons, pensent comme étant féminin ? Est-ce que tu as même envie d'être féminine ? BWAH de répondre à cette vision qu'ont les autres de la féminité. Parce que finalement, tu as le choix d'être féminine ou pas, d'être féminine selon ta propre vision de ce que c'est. Tu as le droit d'être qui tu veux, c'est rien. J'ai compris que je ne m'hypersexualisais pas parce que j'en avais forcément envie. Et je pense qu'on en reparlera de cette hypersexualisation que j'ai moi-même performée et tout. On en parlera. On en parlera. Donc j'ai compris que je ne m'hypersexualisais pas parce que j'en avais forcément envie. mais parce que c'est aussi ce que des hommes attendaient de moi en tant que femme et en tant que femme noire. Je pense qu'il n'y a que quand j'ai commencé à déconstruire mon besoin de validation masculine que j'ai aussi commencé à me demander qui j'étais vraiment et comment je voulais vivre ma féminité et ce que j'appelais moi-même féminité, que ce n'était pas du tout ce que je pensais parce que pour moi, ce n'était que ce qu'un homme percevait comme féminin et ça pendant très longtemps. Alors oui, aujourd'hui je sais que j'aime... les décolleter de temps en temps. Oui, j'aime avoir les ongles faits. Oui, j'aime me maquiller et être coquette. Tout ce qu'on attend finalement d'une femme. Mais je sais que je l'aime pour moi, réellement, et pas pour faire plaisir à un homme. Aussi, parce que j'ai compris que ma féminité ne s'est résumée pas qu'à une apparence, finalement, et à comment je me présentais. Que le simple fait d'être une femme et de m'identifier en tant que telle me rendait féminine. Que je sois grosse, mince, avec des formes ou pas. que je m'habille de manière hyper coquette, ou qu'au contraire j'aime habiller avec des baguilles, avec des gros pantalons et des hauts larges, que... je mette des talons ou pas, que je passe une heure à me maquiller ou que je ne me maquille pas du tout, que je fasse mes ongles, ma pédicure ou pas, c'est moi qui définis ma féminité. Même si je pense que même aujourd'hui, elle est régie par la société. Parce que je me pose tout le temps la question, est-ce que j'aime vraiment ça ? Est-ce que c'est la société qui me pousse à l'aimer parce que je suis une femme ? Il y a plein de moments où je vais sortir et où je vais m'habiller exactement comme je veux. Et d'autres où je suis hyper aware. du monde dans lequel je vis et j'évolue. Et je me demande comment est-ce que je vais être perçue en tant que femme, surtout en tant que femme noire, si je porte telle ou telle chose, si je me présente d'une telle ou telle manière. Parce que je sais que mine de rien, ça a une importance. J'ai appris à m'aimer moi entièrement, à me définir par ce que j'aime vraiment. Je sais qu'en tant que femme noire, je ne suis pas considérée comme féminine ou belle par une grande partie de la population. J'ai fait la paix avec ça parce qu'aujourd'hui... Ma conscience en moi, ma féminité et ce que je suis n'est pas régie par le regard de l'autre et le regard d'un homme surtout. Et on pourrait croire que je parle d'hommes non-noirs, mais je parle des hommes noirs parce que me, Serena, I like black men. Donc tu en tiens la conclusion que tu veux. J'ai fait la paix avec ça, j'ai fait la paix avec moi-même, j'ai arrêté de surperformer une féminité que personne ne voyait, en tout cas pas les personnes que je vivais et qui ne me correspondaient finalement pas du tout. m'hypersexualiser comme ça pour plaire aux hommes, c'est pas quelque chose... qui me convient. Et aujourd'hui, je réalise. God, how good does it feel de plus performer sa féminité, de plus performer, quoi que ce soit finalement. Je sais que oui, j'aime le rose, j'aime faire mes ongles, je peux sortir sans maquillage, comme avec une full face, je mets de plus en plus de talent, j'aime être coquette, et c'est comme ça que je me sens bien dans ma féminité, entre guillemets, mais ça ne m'empêche pas de me demander à quel point la société a quand même joué un rôle dans ma vision de celle-ci. Et à chaque fois que je sens que je serai identifiée en tant que femme à l'extérieur. En tout cas, à chaque fois que j'ai cette peur-là of being perceived à l'extérieur, ça m'empêche pas de me demander comment est-ce que je peux faire pour paraître très féminine, montrer que je suis une femme et c'est là aussi que je comprends que, quand bien même c'est en déconstruction, c'est toujours quelque chose d'hyper présent parce que je suis une femme noire et que, peu importe ce que je fais, la misogynoire existe et être une femme noire Merci. Surtout dans la France de Macron. Ce n'est pas quelque chose de simple. C'est quelque chose de difficile. Mais j'essaie de ne pas m'en vouloir pour ça. Parce que finalement c'est la société dans laquelle on vit. Et oui je déconstruis certaines choses. Mais d'autres sont plus difficiles que d'autres à déconstruire. Et ce concept là de féminité pour moi il est toujours toujours en déconstruction. Parce que oui je me pose toujours la question de ce que j'aime. Est-ce que c'est vraiment ce que tu aimes ? Ou est-ce que c'est parce que la société te pousse à le faire ? C'est une réflexion constante. mais je sais qu'aujourd'hui je suis beaucoup plus à l'aise avec ma féminité. Il y a plein de choses que j'aimais pas avant, que j'aime. Par exemple, tu vois, tout bêtement je te disais qu'au début que j'aimais pas mettre des bouts d'oreilles, j'aimais pas mettre des bijoux. Aujourd'hui c'est très rare que tu me vois sortir sans des bijoux, tu vois, sans mes bagues, sans mes bracelets, sans mes colliers. J'adore ça. Je sais aussi que je peux totalement mettre des baggies, des gros pull et des gros t-shirts et le lendemain porter une jolie petite robe avec des jolies petites sandales ou des jolies petites talons, tu vois. Et que ma féminité n'est pas régie par mon apparence. Elle est vraiment régie par ce que moi je veux. Et ce que moi j'appelle féminin. Et c'est pas quelqu'un d'autre de la décrire. Ou c'est pas dans le regard de quelqu'un d'autre que je suis censée la construire. Mais c'est selon mon propre regard. Et c'est ce que j'apprends à faire tous les jours. Et c'est tout pour moi aujourd'hui. Ma star. J'espère que je suis pas allée dans tous les sens. J'espère que mon épisode est là quand même été clair. Et t'as quand même plu. Voilà. Merci d'être resté jusque là. Ça me fait super plaisir. Et ça remplit mon coeur. de bonheur. Si cet épisode t'a plu, si ce que je fais te plaît, n'hésite pas à le partager à ta soeur, ta cousine, ta copine, ta tante, à whoever need that podcast, because you know, you definitely know that a lot of people need it. Oui, oui, oui, oui. Tu peux aussi laisser 5 étoiles sur Spotify ou Apple Podcast, ça te prend 5 secondes et moi ça m'aide énormément. Viens me suivre sur Instagram, à ta coeur ouverte, on est toujours super sympa là-bas. Je te fais plein de bisous, ma petite star, et je te dis à la prochaine. Au revoir.