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#245 - Comment motiver nos enfants à pratiquer la course à pied ? (avec Bruno HEUBI) [CAPSULE L'OEIL DU COACH] cover
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A côté de mes pompes !

#245 - Comment motiver nos enfants à pratiquer la course à pied ? (avec Bruno HEUBI) [CAPSULE L'OEIL DU COACH]

#245 - Comment motiver nos enfants à pratiquer la course à pied ? (avec Bruno HEUBI) [CAPSULE L'OEIL DU COACH]

37min |17/05/2024
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#245 - Comment motiver nos enfants à pratiquer la course à pied ? (avec Bruno HEUBI) [CAPSULE L'OEIL DU COACH]

#245 - Comment motiver nos enfants à pratiquer la course à pied ? (avec Bruno HEUBI) [CAPSULE L'OEIL DU COACH]

37min |17/05/2024
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Description

Comment motiver et intéresser nos enfants à la course à pied ? c'est la question posée par Vincent, un auditeur que je salue et que je remercie.


Bruno, fort de son expérience d'enseignant en éducation physique, partage ses techniques pour rendre cette activité ludique et attrayante.


Nous abordons les bienfaits physiques de la course, en contraste avec la sédentarité préoccupante induite par les écrans. Bruno souligne l'importance de donner le "goût de l'effort" aux enfants, en intégrant plaisir et jeux dans leurs routines sportives.


Nous explorons aussi les aspects pratiques : quel matériel utiliser, la durée et fréquence des séances, et la manière de structurer ces dernières pour qu'elles soient profitables et amusantes pour les enfants. L'accent est mis sur les exercices de VMA (Vitesse Maximale Aérobie) adaptés aux enfants et sur l'importance d'une variété d'activités pour maintenir leur motivation.


Bruno explique comment trouver un équilibre entre compétition et plaisir, en insistant sur la motivation intrinsèque.


Nous rappelons qu'il est essentiel de soutenir nos enfants sans les pousser à outrance et de toujours privilégier le plaisir et l'épanouissement personnel.


Pour résumer, cette capsule aborde les grands principes pour encourager et accompagner nos enfants dans la pratique de la course à pied, tout en s'assurant qu'ils y trouvent du plaisir et du bien-être.

Bonne écoute et allez jouer, allez courir avec vos enfants !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportives, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous retrouve pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, épisode 245. Aujourd'hui, c'est une capsule, l'œil du coach avec Bruno, mais avant de vous dévoiler la thématique sur laquelle nous allons échanger, j'avais une petite nouvelle, voire une grande nouvelle à vous annoncer puisque je serai de cette aventure olympique le 10 août. prochain ayant un dossard pour le marathon pour tous. Alors ça va en surprendre beaucoup parce que depuis 4 ans, pour les fidèles auditeurs du podcast, je m'étais très loin cette aventure du marathon. Je ne voulais pas tomber dans ce cliché du marathon pour mes 40 ans, encore moins pour mes 42 ans. Et au-delà de la symbolique chiffrée, il est vrai que ma pratique de la course à pied est plus orientée vers des distances. tels que le 10 km et le semi-marathon. J'ai plaisir à préparer ces courses et je pense que ça demande également beaucoup moins de temps et d'investissement qu'une préparation telle que ces 42 km 195 à parcourir. Mais cette année, comme dirait Johan Stuck, les planètes sont alignées. J'ai cette chance de pouvoir prendre part à cette grande fête du sport du côté de Paris avec cette Olympiade. J'accepte donc le défi, je me lance dans l'inconnu. C'est un mélange d'excitation mais également de peur car je n'ai jamais réalisé de telles distances en course à pied. Je serai de toute façon bien accompagné. Ça va être l'occasion de réaliser des épisodes dans les prochaines semaines. Et dès la semaine prochaine, je vous invite à me poser toutes vos questions sur ce marathon pour tous. J'enregistrerai un épisode en me servant également de vos remontées, de vos interrogations, de vos questionnements, de vos remarques. Et pour celles et ceux qui ont la chance d'avoir ce dossard pour le Marathon pour tous, je vous donne rendez-vous ce 10 août prochain sur la ligne de départ, sur le parcours ou sur la ligne d'arrivée, de façon à ce que nous fêtions ensemble ce Marathon olympique et que la communauté du podcast à côté de mes pompes... puissent se réunir en grande pompe. Justement, c'est l'occasion. J'en ai donc terminé avec cette actualité brûlante, ce qui va m'occuper quand même sur les prochaines semaines avec cette préparation. Pour cette capsule L'œil du coach, aujourd'hui, nous allons aborder la question posée par Vincent, que je remercie et que je salue du côté de l'Auvergne. Je vous laisse prendre connaissance tout de suite de son petit message.

  • Speaker #1

    Bonjour Bruno, bonjour Seb. Tout d'abord, merci pour vos capsules que j'écoute toutes les semaines avec la plus grande attention. Et du coup, j'ai une petite question pour vous. Comment appréhender la course à pied avec ses enfants, leur permettre de développer leurs futures capacités physiques qui leur serviront tout le reste de leur vie, mais que ça soit quand même ludique et surtout pas un fardeau pour eux ? Voilà, si vous avez des petits tips à nous donner, on écoutera ça avec le plus grand plaisir. Je vous remercie, bonne semaine.

  • Speaker #0

    Je vous laisse donc sans plus attendre profiter de cette capsule enregistrée avec Bruno Eubie. C'est l'œil du coach sur le podcast à côté de mes pompes. Comment motiver nos enfants à pratiquer un sport et plus particulièrement la course à pied ? Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Bruno, alors en réponse à cette question posée par Vincent, que je remercie pour cette petite capsule vocale, comment on va pouvoir intéresser, motiver, mettre en mouvement nos enfants dans cette pratique de la course à pied ? Alors là, j'en réfère à ton expertise d'enseignant pendant de nombreuses années. Tu as dû côtoyer des jeunes qui n'étaient peut-être pas toujours motivés, comme j'ai pu l'être, à courir et à faire des tours de pistes.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai. C'est vrai que c'est une activité qui ne laisse pas forcément de bons souvenirs aux gens. Je l'entends souvent, les gens me disaient, les gens qui sont passionnés, qui font de la course à pied maintenant, et qui disaient, mais moi, mes pires courses, c'était les cours d'EPS, où on nous faisait tourner autour du stade, où on nous faisait courir pendant 20 minutes, je détestais ça. Et oui, je comprends, parce que quand on regarde un enfant, un enfant, quand il est spontanément, quand il sort de la classe, si on regarde une cour d'école, ils sont en train de courir dans tous les sens. Donc les enfants aiment courir, les enfants aiment se dépenser, ils ont besoin de ça d'ailleurs, et il faut les encourager, il faut les pousser à faire ça. Donc naturellement, l'enfant, il aime courir. Donc c'est souvent l'éducation et c'est souvent le... l'environnement qui va faire que cette envie spontanée de courir, elle va disparaître, mais sans doute parce qu'on ne s'y prend pas de la bonne manière.

  • Speaker #0

    De ton regard d'éducateur, quels sont les bienfaits de cette activité physique pour nos enfants ? On constate aujourd'hui d'énormes dérives quant aux écrans, quant à cette sédentarité. Qu'est-ce que tu perçois ? Qu'est-ce que tu vois, toi, comme bienfait de cette activité physique ?

  • Speaker #2

    On en parlait dans une autre capsule, on parlait d'endurance fondamentale, on parlait de matière fondamentale. Moi, je pense que ce qui est en train de se produire dans notre société avec la prise de poids, avec la malbouffe, c'est un fléau. Un fléau qui, non seulement rend les gens malheureux, mais coûte très cher à notre société. Donc, je crois que l'éducation physique et sportive, l'EPS, a un rôle fondamental. À ce niveau-là, d'abord, normalement, l'éducation physique et sportive, elle est là pour donner des outils aux futurs adultes, donner des clés pour la vie physique future. Donc déjà, nous, les enseignants, on a cette fonction de donner des clés pour que quand la personne sera adulte, qu'elle ait des ressources pour se mettre à faire de l'activité physique. Mais on peut aussi, nous, en tant qu'enseignants, leur donner le goût de l'effort, ce goût de l'effort qu'on rabâche un peu à toutes les sauces, mais qui est effectivement très très important. Alors le goût de l'effort, ce n'est pas les faire courir avec un bâton ou avec une carotte, c'est essayer de trouver des activités qui soient ludiques, qui correspondent à ce que l'enfant aime faire, c'est-à-dire courir vite, courir pas forcément très longtemps. Il y a une activité qui est très très simple que nous les coureurs on connaît tous, qui est la VMA. Donc si on demande à les enfants de courir vite... mais pas forcément de courir très longtemps, mais de courir plein de fois vite, ou de courir en équipe vite, ce sont des exercices qui plaisent. Donc on peut trouver un intérêt pour l'élève à faire de la course à pied sans que ce soit forcément rébarbatif.

  • Speaker #0

    Comme tu le fais dans les capsules, est-ce que tu avais cette transmission, ce sens que tu donnais à tes séances en leur expliquant qu'en travaillant la course à pied, on peut développer l'appareil cardio-respiratoire, contrôler son poids si on pratique des séances relativement longues avec cette partie d'endurance, ce développement musculaire puisque ça construit également le corps. Est-ce que tu avais l'occasion de le faire ou est-ce que tu étais un petit peu plus contraint ? dans ton activité physique et sportive, parce qu'il faut se déplacer jusqu'au stade d'entraînement, changer les enfants dans les vestiaires, et puis derrière, une séance qui parfois était peut-être réduite. Est-ce que tu arrivais quand même à donner ce sens, comme tu le fais dans ces capsules, et auprès des personnes que tu accompagnes aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    C'est vrai que j'avais toujours à l'idée, quand j'enseignais, que ce que j'appelais le temps d'engagement moteur soit important. Sur une séance d'EPS qui dure 55 minutes, si le temps d'engagement moteur est de 10 minutes, l'élève ne peut pas progresser. Et puis, ce n'est pas pour ça qu'il vient. Donc, la nécessité absolue d'avoir un temps d'engagement moteur important était pour moi la première des préoccupations. Et en course à pied, par exemple... il fallait que la partie chorus corresponde au moins à 30, voire 35 ou 40 minutes de la séance. Donc, j'étais plutôt centré sur la pratique que sur les explications. Je n'avais pas la même attitude quand je m'adressais à des étudiants en STAPS que quand je m'adressais à des élèves de 6e, où là, on est plus sur la partie instinctive. On va jouer sur le jeu, on va jouer sur la confrontation, on va faire des relais. Les enfants, ils adorent ça. On a eu un moment... l'impression qu'il ne fallait pas sélectionner les élèves, qu'il ne fallait pas les classer, que ce n'était pas bon. Enfin bref, on a eu toute une mouvance comme ça de l'enseignement où il fallait leur faire croire qu'ils étaient tous identiques, mais ce n'est pas ça la vie. Donc moi, j'ai toujours joué sur l'aspect compétitif, j'ai toujours joué sur les classements, j'ai toujours joué sur la motivation que ça exerce chez les élèves parce que quand on les regarde dans la cour de l'école, quel que soit le jeu qu'ils fassent, c'est toi le premier, c'est moi le deuxième, ils ont cet instinct. ils ont naturellement cette envie de se comparer, cette envie d'aller plus vite que l'autre. Donc ça, il faut jouer là-dessus. Un élève de sixième, on peut vraiment jouer sur les aspects ludiques pour le faire courir sans qu'il s'en rende compte, en fait. Des petits challenges qui sont simples à mettre en œuvre. Après, effectivement, si on s'adresse à une élève... de lycée en première qui commence à avoir un peu de perte, qui commence un peu à prendre du poids, qui a nécessité de faire attention à son apparence. Là, on va aller sur un discours en lui disant Tu sais, si tu cours très lentement, tu vas utiliser tes graisses. Et d'ailleurs, on a, moi j'ai enseigné en lycée, j'ai enseigné en collège, j'ai enseigné à la fac, on a aussi cette nécessité de leur donner ces connaissances. Ça fait partie des contenus des cours. On ne va pas nous demander en sixième qu'ils soient spécialistes en physiologie. Par contre, en première, en terminale, on leur demande d'avoir des connaissances, qu'ils sachent pourquoi ils vont faire infractionnés courts, pourquoi ils vont faire infractionnés longues, quelle est la différence, quel est l'impact au niveau physiologique. On a aussi cette... cette nécessité de donner du sens sur un plan physiologique à leur pratique. Et puis après, si on a des étudiants en STAPS comme j'en ai eu, là on est encore dans une autre dimension où on va effectivement expliquer très en détail pourquoi en fait l'activité et à quoi ça sert.

  • Speaker #0

    Alors de la course à pied, pratiquée dans la cour de récréation ou dans un lotissement ou autour de chez soi avec les copains, comment on va pouvoir... aller pratiquer cette course à pied avec des enfants qui peuvent être, on va dire, en bas âge, 8, 10 ans. J'ai un profil à la maison, Adam a 10 ans, Yael a 13 ans. Comment je vais pouvoir, moi, les appâter pour qu'ils puissent pratiquer la course à pied ? Et c'est la question de Vincent, à travers ses enfants également. Par quels moyens on va pouvoir participer à cet engagement sportif ? Quelles sont finalement tes recommandations ? Est-ce qu'on passe par une école d'athlètes ? Est-ce que c'est par le biais des parents que ça peut se faire ? Parce qu'on ne peut pas leur faire faire n'importe quoi. Il y a cette construction corporelle qui nécessite peut-être des précautions.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc, alors souvent, ce qui se passe à l'âge de 8, 10, 12 ans, ils ont envie de faire comme papa et maman. Donc, c'est facile sur la motivation. On va plutôt presque les freiner que les pousser. C'est un autre problème quand on a affaire à des ados ou à d'autres âges. Alors souvent, ce qu'on me demande, c'est combien de kilomètres je peux faire faire à mon enfant ? Quel est le type de séance que je peux lui faire faire ? Nous... enseignant, quand j'enseignais en collège, on avait, c'était écrit dans les textes, dans les programmes, cette obligation d'améliorer la consommation maximale d'oxygène, d'améliorer la capacité fonctionnelle de l'enfant. Parce qu'on sait que l'âge d'or des apprentissages, c'est entre 10 et 20 ans. Donc, ça veut dire qu'entre 10 et 20 ans, il ne faut pas avoir peur de faire faire à l'enfant des activités intenses, soutenues et répétées. Donc, de faire de la VMA. faire de la VMA, c'est une assurance pour toute leur vie d'avoir un système cardiovasculaire qui soit solide, qui soit développé, qui soit étoffé. Donc, on ne doit pas avoir peur de ça. Moi, j'ai connu une époque où on contre-indiquait le fractionner aux enfants. La VMA, si elle est bien faite, si elle est bien structurée, comme elle doit l'être d'ailleurs pour un adulte, ça ne pose aucun problème à un enfant. Et au contraire, c'est bien plus intéressant, on a parlé d'endurance fondamentale dans une autre capsule, c'est bien plus amusant pour un gamin de faire de la VMA que de faire un footing ou que de faire des tours de piste toujours à la même vitesse. C'est ennuyeux, ça ne l'amuse pas. Donc n'hésitez pas avec vos enfants à leur faire faire des jeux où vous les faites courir 20 secondes, 30 secondes avec des petites phases de récupération. C'est ce qu'ils font dans la cour de l'école. Dans la cour de l'école, les enfants font de la VMA. Ils courent, ils s'arrêtent, ils s'attrapent, ils se touchent, ils repartent. qu'est-ce qui les guide ? Leurs sensations. Quand ils sont essoufflés, ils s'arrêtent. Et quand ils ont récupéré, ils repartent. Et comme un enfant récupère très vite, et on sait que physiologiquement, ils sont en capacité de bien supporter, entre guillemets, ce type d'activité. Ce que l'enfant ne supportera pas, parce qu'il n'a pas le système pour ça, ce sont les efforts anaérobies. Donc les efforts anaérobies, ce sont les efforts qui vont aller au-delà de la VMA, donc des efforts intenses qui vont être longs. au-delà de 1 minute, 1 minute 30, 2 minutes. Là, si on demande à l'enfant de forcer, on va rentrer dans un système où il ne sait pas physiologiquement resynthétiser l'acide lactique, et là, ce sera néfaste pour lui. Donc, pas l'activité anaérobie, mais un enfant spontanément ne le fera jamais, et dans les entraînements, il n'y a pas de raison de le faire, pour se tourner vraiment vers des activités purement aérobie, où on est dans un entraînement de VMA.

  • Speaker #0

    Comment tu évalues la durée d'une séance que l'on pourrait faire avec son enfant ? Parce que, tu le dis, l'enfant a la sensation, il va être capable de dire, bon ben là, j'ai suffisamment couru. En termes de fraction, combien tu vas le répéter ? Et si on devait donner l'estimation d'une durée de séance ?

  • Speaker #2

    Alors, l'enfant, il n'aime pas s'échauffer. C'est long, ça le saoule. Il n'a pas envie de se taper un échauffement trop long. Et il n'en a pas besoin parce que physiologiquement, il est en capacité de faire des efforts rapides très vite. Donc, on va faire un échauffement assez court, 5-10 minutes maximum. Parce qu'il faut aussi qu'il ait conscience de ses routines. Il y a une phase de préparation, il y a une phase qui est un peu plus diff, difficile. Et après, une phase de retour au calme. Donc, 5-10 minutes d'échauffement, ça suffit largement. Après, un enfant, comme un adulte, il est très vite capable de faire 15 à 20 minutes de répétition, de fractionner sans que ça ne pose aucun problème. Au-delà de 20 minutes, à mon avis, ça commence à être un peu long. On va dire entre 15 et 20 minutes. Alors pour faire simple, pour ceux qui nous écoutent et qui voudraient avoir des outils concrets, 15 fois 30, 30. 15 fois 30, 30, un enfant ne se fatiguera pas à faire 15 fois 30, 30. Il n'ira pas trop vite. Il n'y a pas d'effet délétère. On peut aller jusqu'à 20 minutes. Donc entre 15 et 20 minutes. de fractionner court. où on va mettre autant de récupération que de durée d'effort, on sait que ça va être profitable et que ça va développer son système aérobie. On l'a déjà dit par ailleurs, il faut que la durée soit suffisamment importante pour qu'il y ait un effet sur les fonctions aérobie. Donc au moins 15 minutes. alors au début on peut commencer par 10 on ne développera pas grand chose mais on va préparer l'organisme à ça mais de la progressivité toujours et puis un retour au calme assez court parce que c'est pareil l'enfant on n'a pas produit d'acide lactique l'enfant il récupère très vite donc si derrière on fait une petite phase de retour au calme de 4 à 5 minutes c'est largement suffisant donc on n'est pas dans des durées d'effort qui sont trop longues on est dans quelque chose qui va durer entre 30 et

  • Speaker #0

    40 minutes chose qu'on peut partager ok avec ses enfants. Donc, il y a un côté aussi transmission, plaisir où papa, maman travaillent avec l'enfant et ça permet de caser une séance un petit peu plus ludique en étant accompagné. Là, je suis dans le côté transmission, donner le goût de l'effort, ce qu'on disait tout à l'heure. C'est un bon moyen de se mettre tous ensemble sur une seule et même séance.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Et puis, il y a des... des tas de façons de challenger l'enfant. On va lui dire, voilà, tu vas courir 30 secondes vite. Alors bien sûr, il va aller trop vite, il va partir comme une balle, mais ce n'est pas très grave. Alors, on peut mesurer combien il a parcouru. Il a parcouru 125 mètres. On lui dit, voilà, maintenant, à chaque répétition, tu vas essayer de faire autant. Bien sûr, il n'y arrivera pas parce qu'il est parti trop vite. Et on va lui expliquer, tu vois, regarde là, tu es parti un petit peu trop vite. Moi, ce que je te propose, c'est d'essayer de faire toutes tes répétitions à la même vitesse. Donc on peut trouver plein de biais, on met un plot pour représenter la distance, ça paraît simple, ça paraît tout bête, mais un plot qui va matérialiser la distance que l'enfant a parcouru, ça le motive, ça l'aide. Les 30-30 en aller-retour, tu es arrivé jusqu'au plot 125 mètres, maintenant tu vas repartir de ce plot et tu vas revenir à ton point de départ. Ah bah tu n'y es pas arrivé, tu vois, donc on peut trouver plein d'exercices sans beaucoup, on peut faire ça sur un bout de route. avec un groupe d'entraînement j'ai fait ça pendant des années on faisait ça devant chez moi sur un bout de route avec des plots ça nécessite quasiment aucune installation et c'est facile à mettre en place et c'est ludique et on peut le faire en groupe comme tu le dis il y en a qui fera 120 l'autre qui fera 130 l'autre qui fera 140 l'autre qui fera 100 mètres mais on est tous ensemble on

  • Speaker #0

    participe ensemble à la séance c'est extrêmement motivant en termes de régularité de répétition de ces séances en termes de rythme donc une fois par semaine, deux fois par semaine, quelles seraient tes recommandations ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je pense que deux fois par semaine, c'est bien, parce que ça permet vraiment d'avoir un effet sur les fonctions aérobie. Donc, deux séances comme ça, de fractionner un petit peu court, avec des intensités qui peuvent être différentes, pour que l'enfant n'ait pas l'impression de faire toujours la même chose. Donc, deux séances par semaine, ça me paraît bien. Bien sûr, si on peut rajouter... un footing ou une troisième séance, ce sera encore mieux, parce que l'enfant doit aussi apprendre à courir lentement, il doit aussi apprendre à construire sa bibliothèque d'allures, comme on en parle souvent. Donc, varier les allures, varier les intensités, c'est bien. Donc, c'est bien s'il peut y avoir deux ou trois séances par semaine, mais les enfants sont demandeurs, je pense que ça ne pose pas vraiment de problème de prévoir ça. Et puis... Moi, ce que j'explique souvent, alors c'était plus pour les lycéens, mais c'est de leur dire, tu vois, cette séance que tu fais là, elle a tel, tel, tel impact au niveau physiologique. D'ailleurs, ils doivent être capables de le verbaliser et de le dire. En lycée, par exemple, on leur proposait, moi, quand j'enseignais, on leur proposait des projets. Ils avaient un projet, c'est eux qui étaient maîtres de leur projet puisque l'idée, c'est que l'élève soit acteur de ce qu'il fait. Donc, il y avait un projet endurance, il y avait un projet... résistance ou intensité et l'enfant choisit son projet. Alors toi, tu fais du tennis, tu as besoin de faire peut-être plus d'intensité parce que c'est ton projet. Ça va te servir, cette séance d'EPS, ça va te servir dans ton sport. Ou tu fais du foot, fais des séances de fractionnés, tu vas voir, ça va t'aider pour tes changements de rythme, etc. Toi, tu es plutôt un peu en prise de poids. Alors on essaye bien sûr de le dire de manière élégante à l'élève. On ne va pas lui dire, tu es grosse, il faut que tu fasses le projet endurance. Mais voilà, on présente les trois projets avec les activités. différents que les intérêts, les avantages, les inconvénients, et l'enfant choisit son projet. Donc, en plus, ça a du sens. Il sait que ce qu'il fait, ça va aussi lui rapporter, entre guillemets, à l'extérieur. Donc, on essaie toujours de rendre ça utile et intéressant et de donner du sens. C'est très important.

  • Speaker #0

    Pour le nombre de séances, c'était un petit clin d'œil aux grands-parents qui, quand on annonce que l'enfant va faire deux, trois séances de sport par semaine, viennent nous dire mais il en fait bien trop ce petit, vous allez le casser, vous allez le fatiguer Là, tu confirmes que la répétition, les progrès, la progressivité, c'est des choses qui vont être bénéfiques dans sa construction future.

  • Speaker #2

    Bien sûr. la catastrophe, le fléau, c'est l'enfant sur son canapé en train de jouer à la PlayStation ou autre chose d'ailleurs, peu importe, je dis PlayStation, mais voilà, c'est ça, le vrai fléau, c'est ça, le vrai danger, c'est ça. Il y a un véritable danger pour nos enfants. Moi, j'ai enseigné plusieurs dizaines d'années dans un collège, et donc population stable, et je voyais d'année en année mes barèmes, je faisais évoluer mes barèmes parce que ce que je demandais au fur et à mesure de l'année n'était plus atteint. Donc j'ai vu, j'ai écrit un article d'ailleurs là-dessus, j'ai vu la condition physique de mes élèves. se détériorer au fur et à mesure des années. Ça, c'est le vrai danger, ça, c'est la vraie catastrophe. Et je disais souvent aux parents, puisque j'ai eu le privilège d'avoir les enfants et même parfois les petits-enfants, ce que je te demandais à toi quand t'avais le même âge que ton fils, ça n'a plus rien à voir. Et les parents m'ont dit à l'âge, pourquoi ? Moi, je n'étais pas un grand sportif. Ben oui, c'est comme ça. Donc, c'est ça le fléau. Le fléau, c'est de laisser les enfants inactifs. C'est une catastrophe. Et donc, trois séances d'entraînement par semaine, non, c'est vraiment pas trop... Regardez dans les pays où il n'y a pas tout le confort qu'on a nous, les enfants vont à l'école en courant tous les jours, et ils s'en portent très bien. Et ce sont souvent eux qui gagnent toutes les plus grandes courses dans le monde.

  • Speaker #0

    Alors avec un matériel, parce que là tu me tends une perche Bruno, quel matériel on va mettre entre les mains de nos enfants ou entre les pieds justement ? Est-ce qu'il y a des choses sur particulières ? Est-ce qu'il faut avoir une vigilance spécifique sur le chaussage, sur les équipements que nos enfants vont pouvoir porter pour pratiquer une activité physique comme la course à pied quand ils sont débutants, quand ils intègrent peut-être une école d'athlétisme sur laquelle je reviendrai après ?

  • Speaker #2

    Oui, de même que quand j'étais enseignant et qu'on les accueillait pour faire du badminton ou du handball, on leur disait tu ne mets pas tes chaussures de running parce que tu risques de te tordre la cheville et de te faire du mal. Elles ne sont pas faites pour ça, parce que les enfants ont plus des chaussures de running que des baskets. Donc voilà, on lui disait non, non, non, la chaussure de running que tu as là, ça ne va pas pour faire du badminton. Et là, c'est la même chose. La chaussure de badminton, la chaussure toute plate, elle ne va pas trop bien pour faire du running parce que forcément les articulations... Enfin bref, ça impose des contraintes qu'il faut essayer d'éviter. L'enfant est en construction, donc... il faut l'équiper de chaussures dédiées à la course à pied pour qu'il puisse pratiquer comme il faut.

  • Speaker #0

    L'école d'athlétisme, est-ce qu'il est pour toi utile ? Adam, de mon côté, a fait quelques séances sur le club d'athlétisme là où j'habite. Et il me dit, moi, papa, je m'ennuie parce qu'on me demande de faire du lancer, on me demande de faire du saut, alors que moi, je veux courir. Alors, qu'est-ce que je peux lui répondre ?

  • Speaker #2

    Qu'il a raison. Qu'il a tout à fait raison. J'ai eu le privilège d'être directeur sportif d'un des plus grands clubs français à l'époque. À l'époque, c'est méchant ce que je dis là. Je ne sais plus où ils sont maintenant. Je m'y intéresse moins que le club de Reims, donc l'EFSA. Je leur fais un petit coucou s'ils nous écoutent. Et je me suis battu contre les responsables de l'école d'athlètes. Je me suis battu en leur disant... ok, sur le principe c'est bien de dire à quelqu'un, tu viens faire de l'athlée, tu vas découvrir le lancé de jableau, tu vas découvrir le lancé de poids, tu vas découvrir le saut en hauteur, sur le principe c'est bien et il n'y a rien à dire. Il faut conserver ça. Mais très vite, l'éducateur, c'est un éducateur, il doit être très vite en capacité de comprendre et de savoir que le gamin qui vient faire du lancé de poids parce qu'il a de la force, on ne va pas lui imposer de faire les crosses. et le championnat départemental parce qu'il fait partie de l'équipe d'athlètes et que c'est comme ça qu'on fait. Et à l'inverse, l'enfant qui vient pour courir, on ne va pas lui obliger à lancer le poids, surtout que 9 fois sur 10, il risque de se le mettre sur le pied, tellement il ne lance pas loin, et de l'obliger à faire quelque chose qu'il n'a pas envie. Mais ça, je me suis battu. Et je pense que dès que j'ai quitté mes fonctions, on est revenu au bon vieux système parce que c'est ancré, parce que c'est comme ça. Et je suis désolé si les gens de la FFA sont choqués par mes propos, Je pense qu'on ne doit pas contraindre l'enfant quand il a une vraie passion. On le sait, moi dans la course à pied, j'ai vraiment vu des gamins doués qui avaient une vraie passion pour ça, qui, comme tu le décris pour tes enfants, adorent courir. Si on leur fait faire du javelot ou du poids, on va les faire fuir, on va les perdre. La concurrence est trop importante avec les autres sports pour qu'on perde ces gamins. Donc, il faut vraiment qu'on les accueille et qu'on leur propose quelque chose qu'ils ont envie de faire.

  • Speaker #0

    Alors après, pour contrebalancer ce qu'on vient de dire, est-ce que l'apprentissage... de la course à pied, là sur le plan de la motricité, des mouvements, du placement, est-ce que c'est quand même bien d'inscrire nos enfants dans de telles écoles d'athlétisme ? On parle des gammes, on en a déjà parlé dans ces capsules, où tu dis qu'il ne vaut mieux pas en faire si on ne sait pas les faire et si on les fait mal. Est-ce que là, avec des enfants, on va pouvoir leur apprendre ces mouvements et les... mettre dans de bonnes dispositions pour cette pratique de la course à pied. On dit que c'est aussi simple que de prendre des chaussures et de les mettre, mais il y a quand même des fondamentaux qui vont pouvoir être ancrés et appris dans ces écoles.

  • Speaker #2

    Exactement. Moi, j'ai eu la chance, mes trois enfants ont fait de la course à pied étant jeunes, et je les ai vus apprendre toutes ces gammes, tous ces éducatifs. Et quand je les voyais pratiquer, quand je les voyais s'échauffer, je... je trouvais ça, c'est presque comme un ballet, comme une danse, c'était beau, parce que c'était bien fait, donc oui, les clubs d'athlètes, quand les entraîneurs sont compétents, et qu'ils savent apprendre aux élèves, les enfants c'est du chewing-gum, ils apprennent vite, ils apprennent bien, donc là oui, il y a un réel intérêt à leur faire pratiquer cette motricité variée et adaptée, parce qu'il ne faut quand même pas se mentir, la course à pied, ce n'est pas le sport qui apporte le plus de coordination, ce n'est pas le sport qui apporte le schéma, corporel et moteur le plus complet. Donc, le peu qu'il y a à prendre, enfin, ce qu'il y a à prendre au niveau technique, il faut vraiment mettre l'accent dessus, c'est très important.

  • Speaker #0

    Alors vient très vite l'enjeu d'un dossard. On a de nombreuses courses qui proposent aujourd'hui des formats adaptés pour les enfants en fonction de la tranche d'âge. Est-ce qu'il est pour toi important de conduire nos bambins vers ces compétitions avec ce côté dépassement, ce côté effort, la recherche ou la quête de la médaille qui sera en ligne de mire avec l'arrivée ?

  • Speaker #2

    Alors oui. une fois de plus je me base sur mes connaissances sur mon métier d'enseignant mais aussi je suis le papa de trois enfants qui ont tous fait de la compétition Je crois que c'est très important. Les enfants aiment se confronter, les enfants aiment, on l'a dit tout à l'heure, les enfants aiment la compétition, c'est moi le meilleur, j'y suis arrivé avant toi, j'y arrive, tu n'y arrives pas. Ils aiment ça, ils ont ça dans le sang, c'est naturel. Donc, dire que la compétition ne doit pas exister entre les gens et entre les individus, comme on l'entend parfois dans l'enseignement, je trouve ça... On pourrait parler des classes de niveau qui sont en train de se mettre en place. enfin voilà, on est tous différents et on doit les préparer à une société où la compétition existe, où ils sont tous différents alors bien sûr elle ne doit pas être effrénée cette compétition mais on ne doit pas non plus les empêcher de faire, donc pour moi la compétition très jeune, ça ne pose aucun problème, les enfants aiment ça c'est une manière pour eux de se dépasser de se confronter, néanmoins moi j'ai été très très attentif quand j'ai élever mes enfants, quand j'ai éduqué mes enfants, à cette notion qui est pour moi hyper importante de motivation intrinsèque, motivation extrinsèque. La motivation, elle doit être intrinsèque, elle doit être en soi. C'est-à-dire que tu as donné le meilleur de toi-même, tu as fait ce que tu pouvais, c'est bien. mais pas tu dois finir premier Gaëtan t'a battu, donc t'as mal couru c'est cette motivation extrinsèque, ou t'as eu une médaille Toutes ces gratifications extérieures, la compétition, le classement, la médaille, ça dévie l'enfant de ce qui doit être sa préoccupation première, c'est-à-dire de prendre du plaisir. Donc faisons très attention à ça, attention les parents, la médaille c'est bien, mais c'est accessoire, c'est même secondaire, qu'il ait battu son voisin ou pas, on s'en moque. Ce qui compte, c'est qu'il donne le meilleur de lui-même et qu'il progresse. Regarde, tu as couru 1000 mètres en 4 minutes. La dernière fois, tu avais couru 1000 mètres en 4'10. C'est bien. Tu t'es amélioré. Tu progresses. Bravo. Après qu'il soit 5e, 10e, 20e, 30e, on s'en fout. Ça n'a aucune importance. Donc, soyons très vigilants à ça, à préserver la motivation intrinsèque et à essayer de le préserver de cette motivation extrinsèque parce que... quand on gagne, quand on court pour gagner tout le temps et qu'on est très doué, ça arrive, il y en a plein. Dès qu'on ne gagne plus, on ne comprend pas. Et donc du coup, on arrête. Et là, on a perdu beaucoup, beaucoup de gens qui, du jour au lendemain, se sont arrêtés parce que pour eux, le sport n'avait de sens que de gagner. Donc il faut faire très attention à ça. Ça, c'est valable pour les meilleurs. Oui, eux, ils ont besoin de gagner tout le temps et il faut activer ça. Mais ça représente un pourcentage infime de la population des enfants et des sportifs.

  • Speaker #0

    Autre facteur Bruno, je le vois tous les samedis sur les terrains de foot dans le Loiret, c'est la projection des parents et le rôle que ces pères de famille, mères de famille peuvent avoir sur leur enfant. Les encourager, je pense que c'est indispensable. L'enfant se sent soutenu, se sent poussé des ailes parce que papa est derrière. Mais attention à ne pas avoir une projection et un comportement qui peut être peut-être délétère. C'est peut-être le cas également en course à pied, à vouloir trop les pousser. trop les emmener vers cet esprit de compétition où le fondement n'est pas le bon. C'est ce que tu disais tout à l'heure, le classement, battre le camarade, alors que la motivation est plutôt personnelle.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. Il faut être très vigilant par rapport à ça. Il y a un symptôme, le symptôme du papa ou de la maman qui vit à travers son enfance qu'elle n'a pas vécu. Et c'est là souvent qu'on a les pires comportements de ces parents qui n'ont pas réussi à être de bons sportifs et qui se projettent dans leurs enfants et qui veulent qu'ils réussissent à tout prix. Et là, on a des comportements qui sont déviants, qui sont même dangereux pour l'enfant. Et d'ailleurs, on a des tas d'exemples d'enfants qui, dès qu'ils sont sortis de l'influence de leurs parents, ont tout arrêté. Donc, soyons très vigilants à ça en tant que parents. comme tu le disais, on est là, on les soutient, on les accompagne, on fait des efforts pour les aider, mais en aucun cas on va les motiver à outrance et on va les mettre dans un schéma de motivation qui n'est pas le bon.

  • Speaker #0

    Alors j'avais un dernier aspect Bruno sur cette pratique de la course à pied pour nos jeunes et nos enfants, c'est des considérations plutôt psychosociales. Je vois moi des jeunes qui débutent une activité sportive, la course à pied notamment, et qui vont peu à peu prendre confiance en eux, vont se socialiser parce que même si la course à pied est un sport individuel, on fonctionne au sein d'un groupe, et pour d'autres, ça les aide à peut-être s'apaiser, à gérer leur stress, à gérer certaines frustrations. et je trouve que c'est quand même un aspect qui n'est pas toujours évoqué. On voit le côté chrono, le côté distance, le côté performance, mais ce côté psychologique et social, je trouve qu'il est quand même important à mettre en lumière dans l'activité physique pour nos enfants.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est très important. Et l'enfant turbulent que j'étais se souvient bien de tout ça. Moi, je ne tenais pas en place et je pense que le sport m'a vraiment beaucoup aidé. Donc oui, il y a tous ces aspects psychologiques qui sont très, très importants dans le sport. on a eu aussi un moment, je reviens à mon passé d'enseignant, mais l'élève qui échoue partout, qui échoue en français, qui échoue en maths et qui réussit en EPS, alors on avait tendance à dire bah oui, c'est normal, des gros bras et rien dans la tête, mais non, c'est pas vrai, c'est pas comme ça que ça se passe, c'est pas aussi simple et donc le fait qu'un enfant réussisse à s'exprimer à travers son corps, parce que ce sont ses capacités et c'est là où il a des... des aptitudes, il faut le valoriser et il faut le mettre en avant. Et c'est vrai que le sport, c'est souvent aussi un moment d'épanouissement, de réussite qu'on retrouve peut-être par ailleurs ou parfois qu'on retrouve ailleurs. C'est aussi une confiance en soi, une connaissance de son corps qui est très importante. Notre corps, on va l'habiter toute notre vie. Donc c'est important qu'on soit connecté à lui et qu'on soit en capacité d'exprimer ce qu'il est capable d'exprimer quand il a besoin de s'exprimer, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai pour habitude, avec mes élèves, de réaliser un test sur les intelligences multiples et des profils d'élèves se révèlent, pour certains, très littéraires, d'autres très tournés vers la nature. Et on a des jeunes, quand on fait ce test, qui me disent Ah bah oui, moi j'aime bien le sport, j'aime bien être à l'extérieur. Et je dis C'est par là que tu vas pouvoir peut-être trouver plus tard une orientation, une profession qui puisse te permettre d'être épanoui à travers... ce que tu as en toi, cette connaissance de soi. Et je trouve que ça rejoint un petit peu ce que tu disais tout à l'heure. Un jeune qui est doué pour l'activité physique, ce n'est pas qu'il n'y a rien dans le cerveau. Bien au contraire, il a une façon de l'exprimer, mais avec sa connaissance et ses émotions. Donc, je trouve quelque chose qui doit être plus mis en avant. Et le professeur d'éducation physique, ce n'est pas la partie pauvre de la salle des profs. Moi, je me bats contre ça en tout cas.

  • Speaker #1

    Ouais, je me suis battu contre ça tout au long de ma carrière et c'est pas toujours facile, mais c'est vrai que si on arrêtait de faire cette dichotomie entre le corps et l'esprit et de faire cette séparation, je pense qu'on aurait des... une population, des habitudes de vie qui seraient différents. Et ça va bien au-delà du sport. Moi, je pense qu'on est sur un enjeu de société. Ça va bien au-delà de juste prendre un dosard et courir ou de se dépenser. On est vraiment, pour moi, sur un enjeu de société. Il y a très longtemps, 1980, quand j'ai fait mon dossier, quand j'ai fait mon mémoire de fin d'études, j'avais dit en rigolant la course à pied, ça devrait être remboursé par la sécurité sociale. Je pense que là, il faut que les gens comprennent, puisqu'on parle des enfants, que c'est l'avenir de demain et que des enfants en bonne santé, une société en bonne santé, ça coûtera moins cher. On est là dans des problématiques en ce moment politiques qui sont vraiment complexes et l'activité physique a pour moi un rôle clé, un rôle fondamental. Moi, je rêve de dirigeants qui prennent ça en compte et qui mettent en place les choses nécessaires pour que l'activité physique ne soit pas le parent pauvre. J'aurais presque envie de rebondir sur ce qu'ont dit nos nos deux grands champions Teddy Riner et Florent Manoudou qui ont dit en substance on n'est pas un pays de sportifs on pourra dire ce qu'on veut on y arrivera enfin les Jeux Olympiques c'est juste un épiphénomène mais je crois vraiment qu'au niveau de la culture on a beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup de progrès à faire

  • Speaker #0

    Alors Bruno, pour finir cette petite capsule, comment on pourrait résumer les grands principes pour mettre nos enfants, nos plus jeunes, à l'activité physique et sportive, et en l'occurrence la course à pied ?

  • Speaker #1

    J'aurais tendance à dire faites les jouer ! faites les jouer, il faut qu'ils s'amusent, il faut que les exercices qu'on leur propose soient ludiques, parce que c'est ça qu'un enfant aime. Donc soyons inventifs, soyons ludiques, faisons-leur pratiquer des choses qui les amusent, mais attention à ne pas tomber dans le piège de la compétition à outrance, attention à ne pas vouloir en faire des champions à tout prix. gardons à l'esprit que ce sont des enfants, gardons à l'esprit que le plaisir et l'épanouissement personnel et le progrès et l'amélioration doivent être les axes prioritaires qu'on doit avoir quand on veut accompagner un de nos enfants ou nos enfants à faire de l'activité physique. C'est ça qui compte avant tout.

  • Speaker #0

    Merci, monsieur le professeur d'éducation physique. Merci, Bruno, pour ces éclairages en réponse à la question de Vincent sur l'activité physique de nos enfants. On se retrouve très vite pour une capsule L'œil du coach. C'était avec Bruno. Et pour les auditeurs, allez jouer, allez courir avec vos enfants. Et on vous souhaite une très belle semaine.

  • Speaker #2

    Cette capsule L'œil du coach avec Bruno Hubi est désormais terminée. Merci à vous pour votre écoute, mais aussi pour vos retours sur ce format d'épisode un petit peu plus court. N'hésitez pas à nous transmettre vos questions, vos interrogations via les différents réseaux Facebook et Instagram. N'hésitez pas à nous soumettre vos idées d'épisodes pour de prochaines capsules. Belle semaine à vous !

Description

Comment motiver et intéresser nos enfants à la course à pied ? c'est la question posée par Vincent, un auditeur que je salue et que je remercie.


Bruno, fort de son expérience d'enseignant en éducation physique, partage ses techniques pour rendre cette activité ludique et attrayante.


Nous abordons les bienfaits physiques de la course, en contraste avec la sédentarité préoccupante induite par les écrans. Bruno souligne l'importance de donner le "goût de l'effort" aux enfants, en intégrant plaisir et jeux dans leurs routines sportives.


Nous explorons aussi les aspects pratiques : quel matériel utiliser, la durée et fréquence des séances, et la manière de structurer ces dernières pour qu'elles soient profitables et amusantes pour les enfants. L'accent est mis sur les exercices de VMA (Vitesse Maximale Aérobie) adaptés aux enfants et sur l'importance d'une variété d'activités pour maintenir leur motivation.


Bruno explique comment trouver un équilibre entre compétition et plaisir, en insistant sur la motivation intrinsèque.


Nous rappelons qu'il est essentiel de soutenir nos enfants sans les pousser à outrance et de toujours privilégier le plaisir et l'épanouissement personnel.


Pour résumer, cette capsule aborde les grands principes pour encourager et accompagner nos enfants dans la pratique de la course à pied, tout en s'assurant qu'ils y trouvent du plaisir et du bien-être.

Bonne écoute et allez jouer, allez courir avec vos enfants !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportives, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous retrouve pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, épisode 245. Aujourd'hui, c'est une capsule, l'œil du coach avec Bruno, mais avant de vous dévoiler la thématique sur laquelle nous allons échanger, j'avais une petite nouvelle, voire une grande nouvelle à vous annoncer puisque je serai de cette aventure olympique le 10 août. prochain ayant un dossard pour le marathon pour tous. Alors ça va en surprendre beaucoup parce que depuis 4 ans, pour les fidèles auditeurs du podcast, je m'étais très loin cette aventure du marathon. Je ne voulais pas tomber dans ce cliché du marathon pour mes 40 ans, encore moins pour mes 42 ans. Et au-delà de la symbolique chiffrée, il est vrai que ma pratique de la course à pied est plus orientée vers des distances. tels que le 10 km et le semi-marathon. J'ai plaisir à préparer ces courses et je pense que ça demande également beaucoup moins de temps et d'investissement qu'une préparation telle que ces 42 km 195 à parcourir. Mais cette année, comme dirait Johan Stuck, les planètes sont alignées. J'ai cette chance de pouvoir prendre part à cette grande fête du sport du côté de Paris avec cette Olympiade. J'accepte donc le défi, je me lance dans l'inconnu. C'est un mélange d'excitation mais également de peur car je n'ai jamais réalisé de telles distances en course à pied. Je serai de toute façon bien accompagné. Ça va être l'occasion de réaliser des épisodes dans les prochaines semaines. Et dès la semaine prochaine, je vous invite à me poser toutes vos questions sur ce marathon pour tous. J'enregistrerai un épisode en me servant également de vos remontées, de vos interrogations, de vos questionnements, de vos remarques. Et pour celles et ceux qui ont la chance d'avoir ce dossard pour le Marathon pour tous, je vous donne rendez-vous ce 10 août prochain sur la ligne de départ, sur le parcours ou sur la ligne d'arrivée, de façon à ce que nous fêtions ensemble ce Marathon olympique et que la communauté du podcast à côté de mes pompes... puissent se réunir en grande pompe. Justement, c'est l'occasion. J'en ai donc terminé avec cette actualité brûlante, ce qui va m'occuper quand même sur les prochaines semaines avec cette préparation. Pour cette capsule L'œil du coach, aujourd'hui, nous allons aborder la question posée par Vincent, que je remercie et que je salue du côté de l'Auvergne. Je vous laisse prendre connaissance tout de suite de son petit message.

  • Speaker #1

    Bonjour Bruno, bonjour Seb. Tout d'abord, merci pour vos capsules que j'écoute toutes les semaines avec la plus grande attention. Et du coup, j'ai une petite question pour vous. Comment appréhender la course à pied avec ses enfants, leur permettre de développer leurs futures capacités physiques qui leur serviront tout le reste de leur vie, mais que ça soit quand même ludique et surtout pas un fardeau pour eux ? Voilà, si vous avez des petits tips à nous donner, on écoutera ça avec le plus grand plaisir. Je vous remercie, bonne semaine.

  • Speaker #0

    Je vous laisse donc sans plus attendre profiter de cette capsule enregistrée avec Bruno Eubie. C'est l'œil du coach sur le podcast à côté de mes pompes. Comment motiver nos enfants à pratiquer un sport et plus particulièrement la course à pied ? Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Bruno, alors en réponse à cette question posée par Vincent, que je remercie pour cette petite capsule vocale, comment on va pouvoir intéresser, motiver, mettre en mouvement nos enfants dans cette pratique de la course à pied ? Alors là, j'en réfère à ton expertise d'enseignant pendant de nombreuses années. Tu as dû côtoyer des jeunes qui n'étaient peut-être pas toujours motivés, comme j'ai pu l'être, à courir et à faire des tours de pistes.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai. C'est vrai que c'est une activité qui ne laisse pas forcément de bons souvenirs aux gens. Je l'entends souvent, les gens me disaient, les gens qui sont passionnés, qui font de la course à pied maintenant, et qui disaient, mais moi, mes pires courses, c'était les cours d'EPS, où on nous faisait tourner autour du stade, où on nous faisait courir pendant 20 minutes, je détestais ça. Et oui, je comprends, parce que quand on regarde un enfant, un enfant, quand il est spontanément, quand il sort de la classe, si on regarde une cour d'école, ils sont en train de courir dans tous les sens. Donc les enfants aiment courir, les enfants aiment se dépenser, ils ont besoin de ça d'ailleurs, et il faut les encourager, il faut les pousser à faire ça. Donc naturellement, l'enfant, il aime courir. Donc c'est souvent l'éducation et c'est souvent le... l'environnement qui va faire que cette envie spontanée de courir, elle va disparaître, mais sans doute parce qu'on ne s'y prend pas de la bonne manière.

  • Speaker #0

    De ton regard d'éducateur, quels sont les bienfaits de cette activité physique pour nos enfants ? On constate aujourd'hui d'énormes dérives quant aux écrans, quant à cette sédentarité. Qu'est-ce que tu perçois ? Qu'est-ce que tu vois, toi, comme bienfait de cette activité physique ?

  • Speaker #2

    On en parlait dans une autre capsule, on parlait d'endurance fondamentale, on parlait de matière fondamentale. Moi, je pense que ce qui est en train de se produire dans notre société avec la prise de poids, avec la malbouffe, c'est un fléau. Un fléau qui, non seulement rend les gens malheureux, mais coûte très cher à notre société. Donc, je crois que l'éducation physique et sportive, l'EPS, a un rôle fondamental. À ce niveau-là, d'abord, normalement, l'éducation physique et sportive, elle est là pour donner des outils aux futurs adultes, donner des clés pour la vie physique future. Donc déjà, nous, les enseignants, on a cette fonction de donner des clés pour que quand la personne sera adulte, qu'elle ait des ressources pour se mettre à faire de l'activité physique. Mais on peut aussi, nous, en tant qu'enseignants, leur donner le goût de l'effort, ce goût de l'effort qu'on rabâche un peu à toutes les sauces, mais qui est effectivement très très important. Alors le goût de l'effort, ce n'est pas les faire courir avec un bâton ou avec une carotte, c'est essayer de trouver des activités qui soient ludiques, qui correspondent à ce que l'enfant aime faire, c'est-à-dire courir vite, courir pas forcément très longtemps. Il y a une activité qui est très très simple que nous les coureurs on connaît tous, qui est la VMA. Donc si on demande à les enfants de courir vite... mais pas forcément de courir très longtemps, mais de courir plein de fois vite, ou de courir en équipe vite, ce sont des exercices qui plaisent. Donc on peut trouver un intérêt pour l'élève à faire de la course à pied sans que ce soit forcément rébarbatif.

  • Speaker #0

    Comme tu le fais dans les capsules, est-ce que tu avais cette transmission, ce sens que tu donnais à tes séances en leur expliquant qu'en travaillant la course à pied, on peut développer l'appareil cardio-respiratoire, contrôler son poids si on pratique des séances relativement longues avec cette partie d'endurance, ce développement musculaire puisque ça construit également le corps. Est-ce que tu avais l'occasion de le faire ou est-ce que tu étais un petit peu plus contraint ? dans ton activité physique et sportive, parce qu'il faut se déplacer jusqu'au stade d'entraînement, changer les enfants dans les vestiaires, et puis derrière, une séance qui parfois était peut-être réduite. Est-ce que tu arrivais quand même à donner ce sens, comme tu le fais dans ces capsules, et auprès des personnes que tu accompagnes aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    C'est vrai que j'avais toujours à l'idée, quand j'enseignais, que ce que j'appelais le temps d'engagement moteur soit important. Sur une séance d'EPS qui dure 55 minutes, si le temps d'engagement moteur est de 10 minutes, l'élève ne peut pas progresser. Et puis, ce n'est pas pour ça qu'il vient. Donc, la nécessité absolue d'avoir un temps d'engagement moteur important était pour moi la première des préoccupations. Et en course à pied, par exemple... il fallait que la partie chorus corresponde au moins à 30, voire 35 ou 40 minutes de la séance. Donc, j'étais plutôt centré sur la pratique que sur les explications. Je n'avais pas la même attitude quand je m'adressais à des étudiants en STAPS que quand je m'adressais à des élèves de 6e, où là, on est plus sur la partie instinctive. On va jouer sur le jeu, on va jouer sur la confrontation, on va faire des relais. Les enfants, ils adorent ça. On a eu un moment... l'impression qu'il ne fallait pas sélectionner les élèves, qu'il ne fallait pas les classer, que ce n'était pas bon. Enfin bref, on a eu toute une mouvance comme ça de l'enseignement où il fallait leur faire croire qu'ils étaient tous identiques, mais ce n'est pas ça la vie. Donc moi, j'ai toujours joué sur l'aspect compétitif, j'ai toujours joué sur les classements, j'ai toujours joué sur la motivation que ça exerce chez les élèves parce que quand on les regarde dans la cour de l'école, quel que soit le jeu qu'ils fassent, c'est toi le premier, c'est moi le deuxième, ils ont cet instinct. ils ont naturellement cette envie de se comparer, cette envie d'aller plus vite que l'autre. Donc ça, il faut jouer là-dessus. Un élève de sixième, on peut vraiment jouer sur les aspects ludiques pour le faire courir sans qu'il s'en rende compte, en fait. Des petits challenges qui sont simples à mettre en œuvre. Après, effectivement, si on s'adresse à une élève... de lycée en première qui commence à avoir un peu de perte, qui commence un peu à prendre du poids, qui a nécessité de faire attention à son apparence. Là, on va aller sur un discours en lui disant Tu sais, si tu cours très lentement, tu vas utiliser tes graisses. Et d'ailleurs, on a, moi j'ai enseigné en lycée, j'ai enseigné en collège, j'ai enseigné à la fac, on a aussi cette nécessité de leur donner ces connaissances. Ça fait partie des contenus des cours. On ne va pas nous demander en sixième qu'ils soient spécialistes en physiologie. Par contre, en première, en terminale, on leur demande d'avoir des connaissances, qu'ils sachent pourquoi ils vont faire infractionnés courts, pourquoi ils vont faire infractionnés longues, quelle est la différence, quel est l'impact au niveau physiologique. On a aussi cette... cette nécessité de donner du sens sur un plan physiologique à leur pratique. Et puis après, si on a des étudiants en STAPS comme j'en ai eu, là on est encore dans une autre dimension où on va effectivement expliquer très en détail pourquoi en fait l'activité et à quoi ça sert.

  • Speaker #0

    Alors de la course à pied, pratiquée dans la cour de récréation ou dans un lotissement ou autour de chez soi avec les copains, comment on va pouvoir... aller pratiquer cette course à pied avec des enfants qui peuvent être, on va dire, en bas âge, 8, 10 ans. J'ai un profil à la maison, Adam a 10 ans, Yael a 13 ans. Comment je vais pouvoir, moi, les appâter pour qu'ils puissent pratiquer la course à pied ? Et c'est la question de Vincent, à travers ses enfants également. Par quels moyens on va pouvoir participer à cet engagement sportif ? Quelles sont finalement tes recommandations ? Est-ce qu'on passe par une école d'athlètes ? Est-ce que c'est par le biais des parents que ça peut se faire ? Parce qu'on ne peut pas leur faire faire n'importe quoi. Il y a cette construction corporelle qui nécessite peut-être des précautions.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc, alors souvent, ce qui se passe à l'âge de 8, 10, 12 ans, ils ont envie de faire comme papa et maman. Donc, c'est facile sur la motivation. On va plutôt presque les freiner que les pousser. C'est un autre problème quand on a affaire à des ados ou à d'autres âges. Alors souvent, ce qu'on me demande, c'est combien de kilomètres je peux faire faire à mon enfant ? Quel est le type de séance que je peux lui faire faire ? Nous... enseignant, quand j'enseignais en collège, on avait, c'était écrit dans les textes, dans les programmes, cette obligation d'améliorer la consommation maximale d'oxygène, d'améliorer la capacité fonctionnelle de l'enfant. Parce qu'on sait que l'âge d'or des apprentissages, c'est entre 10 et 20 ans. Donc, ça veut dire qu'entre 10 et 20 ans, il ne faut pas avoir peur de faire faire à l'enfant des activités intenses, soutenues et répétées. Donc, de faire de la VMA. faire de la VMA, c'est une assurance pour toute leur vie d'avoir un système cardiovasculaire qui soit solide, qui soit développé, qui soit étoffé. Donc, on ne doit pas avoir peur de ça. Moi, j'ai connu une époque où on contre-indiquait le fractionner aux enfants. La VMA, si elle est bien faite, si elle est bien structurée, comme elle doit l'être d'ailleurs pour un adulte, ça ne pose aucun problème à un enfant. Et au contraire, c'est bien plus intéressant, on a parlé d'endurance fondamentale dans une autre capsule, c'est bien plus amusant pour un gamin de faire de la VMA que de faire un footing ou que de faire des tours de piste toujours à la même vitesse. C'est ennuyeux, ça ne l'amuse pas. Donc n'hésitez pas avec vos enfants à leur faire faire des jeux où vous les faites courir 20 secondes, 30 secondes avec des petites phases de récupération. C'est ce qu'ils font dans la cour de l'école. Dans la cour de l'école, les enfants font de la VMA. Ils courent, ils s'arrêtent, ils s'attrapent, ils se touchent, ils repartent. qu'est-ce qui les guide ? Leurs sensations. Quand ils sont essoufflés, ils s'arrêtent. Et quand ils ont récupéré, ils repartent. Et comme un enfant récupère très vite, et on sait que physiologiquement, ils sont en capacité de bien supporter, entre guillemets, ce type d'activité. Ce que l'enfant ne supportera pas, parce qu'il n'a pas le système pour ça, ce sont les efforts anaérobies. Donc les efforts anaérobies, ce sont les efforts qui vont aller au-delà de la VMA, donc des efforts intenses qui vont être longs. au-delà de 1 minute, 1 minute 30, 2 minutes. Là, si on demande à l'enfant de forcer, on va rentrer dans un système où il ne sait pas physiologiquement resynthétiser l'acide lactique, et là, ce sera néfaste pour lui. Donc, pas l'activité anaérobie, mais un enfant spontanément ne le fera jamais, et dans les entraînements, il n'y a pas de raison de le faire, pour se tourner vraiment vers des activités purement aérobie, où on est dans un entraînement de VMA.

  • Speaker #0

    Comment tu évalues la durée d'une séance que l'on pourrait faire avec son enfant ? Parce que, tu le dis, l'enfant a la sensation, il va être capable de dire, bon ben là, j'ai suffisamment couru. En termes de fraction, combien tu vas le répéter ? Et si on devait donner l'estimation d'une durée de séance ?

  • Speaker #2

    Alors, l'enfant, il n'aime pas s'échauffer. C'est long, ça le saoule. Il n'a pas envie de se taper un échauffement trop long. Et il n'en a pas besoin parce que physiologiquement, il est en capacité de faire des efforts rapides très vite. Donc, on va faire un échauffement assez court, 5-10 minutes maximum. Parce qu'il faut aussi qu'il ait conscience de ses routines. Il y a une phase de préparation, il y a une phase qui est un peu plus diff, difficile. Et après, une phase de retour au calme. Donc, 5-10 minutes d'échauffement, ça suffit largement. Après, un enfant, comme un adulte, il est très vite capable de faire 15 à 20 minutes de répétition, de fractionner sans que ça ne pose aucun problème. Au-delà de 20 minutes, à mon avis, ça commence à être un peu long. On va dire entre 15 et 20 minutes. Alors pour faire simple, pour ceux qui nous écoutent et qui voudraient avoir des outils concrets, 15 fois 30, 30. 15 fois 30, 30, un enfant ne se fatiguera pas à faire 15 fois 30, 30. Il n'ira pas trop vite. Il n'y a pas d'effet délétère. On peut aller jusqu'à 20 minutes. Donc entre 15 et 20 minutes. de fractionner court. où on va mettre autant de récupération que de durée d'effort, on sait que ça va être profitable et que ça va développer son système aérobie. On l'a déjà dit par ailleurs, il faut que la durée soit suffisamment importante pour qu'il y ait un effet sur les fonctions aérobie. Donc au moins 15 minutes. alors au début on peut commencer par 10 on ne développera pas grand chose mais on va préparer l'organisme à ça mais de la progressivité toujours et puis un retour au calme assez court parce que c'est pareil l'enfant on n'a pas produit d'acide lactique l'enfant il récupère très vite donc si derrière on fait une petite phase de retour au calme de 4 à 5 minutes c'est largement suffisant donc on n'est pas dans des durées d'effort qui sont trop longues on est dans quelque chose qui va durer entre 30 et

  • Speaker #0

    40 minutes chose qu'on peut partager ok avec ses enfants. Donc, il y a un côté aussi transmission, plaisir où papa, maman travaillent avec l'enfant et ça permet de caser une séance un petit peu plus ludique en étant accompagné. Là, je suis dans le côté transmission, donner le goût de l'effort, ce qu'on disait tout à l'heure. C'est un bon moyen de se mettre tous ensemble sur une seule et même séance.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Et puis, il y a des... des tas de façons de challenger l'enfant. On va lui dire, voilà, tu vas courir 30 secondes vite. Alors bien sûr, il va aller trop vite, il va partir comme une balle, mais ce n'est pas très grave. Alors, on peut mesurer combien il a parcouru. Il a parcouru 125 mètres. On lui dit, voilà, maintenant, à chaque répétition, tu vas essayer de faire autant. Bien sûr, il n'y arrivera pas parce qu'il est parti trop vite. Et on va lui expliquer, tu vois, regarde là, tu es parti un petit peu trop vite. Moi, ce que je te propose, c'est d'essayer de faire toutes tes répétitions à la même vitesse. Donc on peut trouver plein de biais, on met un plot pour représenter la distance, ça paraît simple, ça paraît tout bête, mais un plot qui va matérialiser la distance que l'enfant a parcouru, ça le motive, ça l'aide. Les 30-30 en aller-retour, tu es arrivé jusqu'au plot 125 mètres, maintenant tu vas repartir de ce plot et tu vas revenir à ton point de départ. Ah bah tu n'y es pas arrivé, tu vois, donc on peut trouver plein d'exercices sans beaucoup, on peut faire ça sur un bout de route. avec un groupe d'entraînement j'ai fait ça pendant des années on faisait ça devant chez moi sur un bout de route avec des plots ça nécessite quasiment aucune installation et c'est facile à mettre en place et c'est ludique et on peut le faire en groupe comme tu le dis il y en a qui fera 120 l'autre qui fera 130 l'autre qui fera 140 l'autre qui fera 100 mètres mais on est tous ensemble on

  • Speaker #0

    participe ensemble à la séance c'est extrêmement motivant en termes de régularité de répétition de ces séances en termes de rythme donc une fois par semaine, deux fois par semaine, quelles seraient tes recommandations ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je pense que deux fois par semaine, c'est bien, parce que ça permet vraiment d'avoir un effet sur les fonctions aérobie. Donc, deux séances comme ça, de fractionner un petit peu court, avec des intensités qui peuvent être différentes, pour que l'enfant n'ait pas l'impression de faire toujours la même chose. Donc, deux séances par semaine, ça me paraît bien. Bien sûr, si on peut rajouter... un footing ou une troisième séance, ce sera encore mieux, parce que l'enfant doit aussi apprendre à courir lentement, il doit aussi apprendre à construire sa bibliothèque d'allures, comme on en parle souvent. Donc, varier les allures, varier les intensités, c'est bien. Donc, c'est bien s'il peut y avoir deux ou trois séances par semaine, mais les enfants sont demandeurs, je pense que ça ne pose pas vraiment de problème de prévoir ça. Et puis... Moi, ce que j'explique souvent, alors c'était plus pour les lycéens, mais c'est de leur dire, tu vois, cette séance que tu fais là, elle a tel, tel, tel impact au niveau physiologique. D'ailleurs, ils doivent être capables de le verbaliser et de le dire. En lycée, par exemple, on leur proposait, moi, quand j'enseignais, on leur proposait des projets. Ils avaient un projet, c'est eux qui étaient maîtres de leur projet puisque l'idée, c'est que l'élève soit acteur de ce qu'il fait. Donc, il y avait un projet endurance, il y avait un projet... résistance ou intensité et l'enfant choisit son projet. Alors toi, tu fais du tennis, tu as besoin de faire peut-être plus d'intensité parce que c'est ton projet. Ça va te servir, cette séance d'EPS, ça va te servir dans ton sport. Ou tu fais du foot, fais des séances de fractionnés, tu vas voir, ça va t'aider pour tes changements de rythme, etc. Toi, tu es plutôt un peu en prise de poids. Alors on essaye bien sûr de le dire de manière élégante à l'élève. On ne va pas lui dire, tu es grosse, il faut que tu fasses le projet endurance. Mais voilà, on présente les trois projets avec les activités. différents que les intérêts, les avantages, les inconvénients, et l'enfant choisit son projet. Donc, en plus, ça a du sens. Il sait que ce qu'il fait, ça va aussi lui rapporter, entre guillemets, à l'extérieur. Donc, on essaie toujours de rendre ça utile et intéressant et de donner du sens. C'est très important.

  • Speaker #0

    Pour le nombre de séances, c'était un petit clin d'œil aux grands-parents qui, quand on annonce que l'enfant va faire deux, trois séances de sport par semaine, viennent nous dire mais il en fait bien trop ce petit, vous allez le casser, vous allez le fatiguer Là, tu confirmes que la répétition, les progrès, la progressivité, c'est des choses qui vont être bénéfiques dans sa construction future.

  • Speaker #2

    Bien sûr. la catastrophe, le fléau, c'est l'enfant sur son canapé en train de jouer à la PlayStation ou autre chose d'ailleurs, peu importe, je dis PlayStation, mais voilà, c'est ça, le vrai fléau, c'est ça, le vrai danger, c'est ça. Il y a un véritable danger pour nos enfants. Moi, j'ai enseigné plusieurs dizaines d'années dans un collège, et donc population stable, et je voyais d'année en année mes barèmes, je faisais évoluer mes barèmes parce que ce que je demandais au fur et à mesure de l'année n'était plus atteint. Donc j'ai vu, j'ai écrit un article d'ailleurs là-dessus, j'ai vu la condition physique de mes élèves. se détériorer au fur et à mesure des années. Ça, c'est le vrai danger, ça, c'est la vraie catastrophe. Et je disais souvent aux parents, puisque j'ai eu le privilège d'avoir les enfants et même parfois les petits-enfants, ce que je te demandais à toi quand t'avais le même âge que ton fils, ça n'a plus rien à voir. Et les parents m'ont dit à l'âge, pourquoi ? Moi, je n'étais pas un grand sportif. Ben oui, c'est comme ça. Donc, c'est ça le fléau. Le fléau, c'est de laisser les enfants inactifs. C'est une catastrophe. Et donc, trois séances d'entraînement par semaine, non, c'est vraiment pas trop... Regardez dans les pays où il n'y a pas tout le confort qu'on a nous, les enfants vont à l'école en courant tous les jours, et ils s'en portent très bien. Et ce sont souvent eux qui gagnent toutes les plus grandes courses dans le monde.

  • Speaker #0

    Alors avec un matériel, parce que là tu me tends une perche Bruno, quel matériel on va mettre entre les mains de nos enfants ou entre les pieds justement ? Est-ce qu'il y a des choses sur particulières ? Est-ce qu'il faut avoir une vigilance spécifique sur le chaussage, sur les équipements que nos enfants vont pouvoir porter pour pratiquer une activité physique comme la course à pied quand ils sont débutants, quand ils intègrent peut-être une école d'athlétisme sur laquelle je reviendrai après ?

  • Speaker #2

    Oui, de même que quand j'étais enseignant et qu'on les accueillait pour faire du badminton ou du handball, on leur disait tu ne mets pas tes chaussures de running parce que tu risques de te tordre la cheville et de te faire du mal. Elles ne sont pas faites pour ça, parce que les enfants ont plus des chaussures de running que des baskets. Donc voilà, on lui disait non, non, non, la chaussure de running que tu as là, ça ne va pas pour faire du badminton. Et là, c'est la même chose. La chaussure de badminton, la chaussure toute plate, elle ne va pas trop bien pour faire du running parce que forcément les articulations... Enfin bref, ça impose des contraintes qu'il faut essayer d'éviter. L'enfant est en construction, donc... il faut l'équiper de chaussures dédiées à la course à pied pour qu'il puisse pratiquer comme il faut.

  • Speaker #0

    L'école d'athlétisme, est-ce qu'il est pour toi utile ? Adam, de mon côté, a fait quelques séances sur le club d'athlétisme là où j'habite. Et il me dit, moi, papa, je m'ennuie parce qu'on me demande de faire du lancer, on me demande de faire du saut, alors que moi, je veux courir. Alors, qu'est-ce que je peux lui répondre ?

  • Speaker #2

    Qu'il a raison. Qu'il a tout à fait raison. J'ai eu le privilège d'être directeur sportif d'un des plus grands clubs français à l'époque. À l'époque, c'est méchant ce que je dis là. Je ne sais plus où ils sont maintenant. Je m'y intéresse moins que le club de Reims, donc l'EFSA. Je leur fais un petit coucou s'ils nous écoutent. Et je me suis battu contre les responsables de l'école d'athlètes. Je me suis battu en leur disant... ok, sur le principe c'est bien de dire à quelqu'un, tu viens faire de l'athlée, tu vas découvrir le lancé de jableau, tu vas découvrir le lancé de poids, tu vas découvrir le saut en hauteur, sur le principe c'est bien et il n'y a rien à dire. Il faut conserver ça. Mais très vite, l'éducateur, c'est un éducateur, il doit être très vite en capacité de comprendre et de savoir que le gamin qui vient faire du lancé de poids parce qu'il a de la force, on ne va pas lui imposer de faire les crosses. et le championnat départemental parce qu'il fait partie de l'équipe d'athlètes et que c'est comme ça qu'on fait. Et à l'inverse, l'enfant qui vient pour courir, on ne va pas lui obliger à lancer le poids, surtout que 9 fois sur 10, il risque de se le mettre sur le pied, tellement il ne lance pas loin, et de l'obliger à faire quelque chose qu'il n'a pas envie. Mais ça, je me suis battu. Et je pense que dès que j'ai quitté mes fonctions, on est revenu au bon vieux système parce que c'est ancré, parce que c'est comme ça. Et je suis désolé si les gens de la FFA sont choqués par mes propos, Je pense qu'on ne doit pas contraindre l'enfant quand il a une vraie passion. On le sait, moi dans la course à pied, j'ai vraiment vu des gamins doués qui avaient une vraie passion pour ça, qui, comme tu le décris pour tes enfants, adorent courir. Si on leur fait faire du javelot ou du poids, on va les faire fuir, on va les perdre. La concurrence est trop importante avec les autres sports pour qu'on perde ces gamins. Donc, il faut vraiment qu'on les accueille et qu'on leur propose quelque chose qu'ils ont envie de faire.

  • Speaker #0

    Alors après, pour contrebalancer ce qu'on vient de dire, est-ce que l'apprentissage... de la course à pied, là sur le plan de la motricité, des mouvements, du placement, est-ce que c'est quand même bien d'inscrire nos enfants dans de telles écoles d'athlétisme ? On parle des gammes, on en a déjà parlé dans ces capsules, où tu dis qu'il ne vaut mieux pas en faire si on ne sait pas les faire et si on les fait mal. Est-ce que là, avec des enfants, on va pouvoir leur apprendre ces mouvements et les... mettre dans de bonnes dispositions pour cette pratique de la course à pied. On dit que c'est aussi simple que de prendre des chaussures et de les mettre, mais il y a quand même des fondamentaux qui vont pouvoir être ancrés et appris dans ces écoles.

  • Speaker #2

    Exactement. Moi, j'ai eu la chance, mes trois enfants ont fait de la course à pied étant jeunes, et je les ai vus apprendre toutes ces gammes, tous ces éducatifs. Et quand je les voyais pratiquer, quand je les voyais s'échauffer, je... je trouvais ça, c'est presque comme un ballet, comme une danse, c'était beau, parce que c'était bien fait, donc oui, les clubs d'athlètes, quand les entraîneurs sont compétents, et qu'ils savent apprendre aux élèves, les enfants c'est du chewing-gum, ils apprennent vite, ils apprennent bien, donc là oui, il y a un réel intérêt à leur faire pratiquer cette motricité variée et adaptée, parce qu'il ne faut quand même pas se mentir, la course à pied, ce n'est pas le sport qui apporte le plus de coordination, ce n'est pas le sport qui apporte le schéma, corporel et moteur le plus complet. Donc, le peu qu'il y a à prendre, enfin, ce qu'il y a à prendre au niveau technique, il faut vraiment mettre l'accent dessus, c'est très important.

  • Speaker #0

    Alors vient très vite l'enjeu d'un dossard. On a de nombreuses courses qui proposent aujourd'hui des formats adaptés pour les enfants en fonction de la tranche d'âge. Est-ce qu'il est pour toi important de conduire nos bambins vers ces compétitions avec ce côté dépassement, ce côté effort, la recherche ou la quête de la médaille qui sera en ligne de mire avec l'arrivée ?

  • Speaker #2

    Alors oui. une fois de plus je me base sur mes connaissances sur mon métier d'enseignant mais aussi je suis le papa de trois enfants qui ont tous fait de la compétition Je crois que c'est très important. Les enfants aiment se confronter, les enfants aiment, on l'a dit tout à l'heure, les enfants aiment la compétition, c'est moi le meilleur, j'y suis arrivé avant toi, j'y arrive, tu n'y arrives pas. Ils aiment ça, ils ont ça dans le sang, c'est naturel. Donc, dire que la compétition ne doit pas exister entre les gens et entre les individus, comme on l'entend parfois dans l'enseignement, je trouve ça... On pourrait parler des classes de niveau qui sont en train de se mettre en place. enfin voilà, on est tous différents et on doit les préparer à une société où la compétition existe, où ils sont tous différents alors bien sûr elle ne doit pas être effrénée cette compétition mais on ne doit pas non plus les empêcher de faire, donc pour moi la compétition très jeune, ça ne pose aucun problème, les enfants aiment ça c'est une manière pour eux de se dépasser de se confronter, néanmoins moi j'ai été très très attentif quand j'ai élever mes enfants, quand j'ai éduqué mes enfants, à cette notion qui est pour moi hyper importante de motivation intrinsèque, motivation extrinsèque. La motivation, elle doit être intrinsèque, elle doit être en soi. C'est-à-dire que tu as donné le meilleur de toi-même, tu as fait ce que tu pouvais, c'est bien. mais pas tu dois finir premier Gaëtan t'a battu, donc t'as mal couru c'est cette motivation extrinsèque, ou t'as eu une médaille Toutes ces gratifications extérieures, la compétition, le classement, la médaille, ça dévie l'enfant de ce qui doit être sa préoccupation première, c'est-à-dire de prendre du plaisir. Donc faisons très attention à ça, attention les parents, la médaille c'est bien, mais c'est accessoire, c'est même secondaire, qu'il ait battu son voisin ou pas, on s'en moque. Ce qui compte, c'est qu'il donne le meilleur de lui-même et qu'il progresse. Regarde, tu as couru 1000 mètres en 4 minutes. La dernière fois, tu avais couru 1000 mètres en 4'10. C'est bien. Tu t'es amélioré. Tu progresses. Bravo. Après qu'il soit 5e, 10e, 20e, 30e, on s'en fout. Ça n'a aucune importance. Donc, soyons très vigilants à ça, à préserver la motivation intrinsèque et à essayer de le préserver de cette motivation extrinsèque parce que... quand on gagne, quand on court pour gagner tout le temps et qu'on est très doué, ça arrive, il y en a plein. Dès qu'on ne gagne plus, on ne comprend pas. Et donc du coup, on arrête. Et là, on a perdu beaucoup, beaucoup de gens qui, du jour au lendemain, se sont arrêtés parce que pour eux, le sport n'avait de sens que de gagner. Donc il faut faire très attention à ça. Ça, c'est valable pour les meilleurs. Oui, eux, ils ont besoin de gagner tout le temps et il faut activer ça. Mais ça représente un pourcentage infime de la population des enfants et des sportifs.

  • Speaker #0

    Autre facteur Bruno, je le vois tous les samedis sur les terrains de foot dans le Loiret, c'est la projection des parents et le rôle que ces pères de famille, mères de famille peuvent avoir sur leur enfant. Les encourager, je pense que c'est indispensable. L'enfant se sent soutenu, se sent poussé des ailes parce que papa est derrière. Mais attention à ne pas avoir une projection et un comportement qui peut être peut-être délétère. C'est peut-être le cas également en course à pied, à vouloir trop les pousser. trop les emmener vers cet esprit de compétition où le fondement n'est pas le bon. C'est ce que tu disais tout à l'heure, le classement, battre le camarade, alors que la motivation est plutôt personnelle.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. Il faut être très vigilant par rapport à ça. Il y a un symptôme, le symptôme du papa ou de la maman qui vit à travers son enfance qu'elle n'a pas vécu. Et c'est là souvent qu'on a les pires comportements de ces parents qui n'ont pas réussi à être de bons sportifs et qui se projettent dans leurs enfants et qui veulent qu'ils réussissent à tout prix. Et là, on a des comportements qui sont déviants, qui sont même dangereux pour l'enfant. Et d'ailleurs, on a des tas d'exemples d'enfants qui, dès qu'ils sont sortis de l'influence de leurs parents, ont tout arrêté. Donc, soyons très vigilants à ça en tant que parents. comme tu le disais, on est là, on les soutient, on les accompagne, on fait des efforts pour les aider, mais en aucun cas on va les motiver à outrance et on va les mettre dans un schéma de motivation qui n'est pas le bon.

  • Speaker #0

    Alors j'avais un dernier aspect Bruno sur cette pratique de la course à pied pour nos jeunes et nos enfants, c'est des considérations plutôt psychosociales. Je vois moi des jeunes qui débutent une activité sportive, la course à pied notamment, et qui vont peu à peu prendre confiance en eux, vont se socialiser parce que même si la course à pied est un sport individuel, on fonctionne au sein d'un groupe, et pour d'autres, ça les aide à peut-être s'apaiser, à gérer leur stress, à gérer certaines frustrations. et je trouve que c'est quand même un aspect qui n'est pas toujours évoqué. On voit le côté chrono, le côté distance, le côté performance, mais ce côté psychologique et social, je trouve qu'il est quand même important à mettre en lumière dans l'activité physique pour nos enfants.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est très important. Et l'enfant turbulent que j'étais se souvient bien de tout ça. Moi, je ne tenais pas en place et je pense que le sport m'a vraiment beaucoup aidé. Donc oui, il y a tous ces aspects psychologiques qui sont très, très importants dans le sport. on a eu aussi un moment, je reviens à mon passé d'enseignant, mais l'élève qui échoue partout, qui échoue en français, qui échoue en maths et qui réussit en EPS, alors on avait tendance à dire bah oui, c'est normal, des gros bras et rien dans la tête, mais non, c'est pas vrai, c'est pas comme ça que ça se passe, c'est pas aussi simple et donc le fait qu'un enfant réussisse à s'exprimer à travers son corps, parce que ce sont ses capacités et c'est là où il a des... des aptitudes, il faut le valoriser et il faut le mettre en avant. Et c'est vrai que le sport, c'est souvent aussi un moment d'épanouissement, de réussite qu'on retrouve peut-être par ailleurs ou parfois qu'on retrouve ailleurs. C'est aussi une confiance en soi, une connaissance de son corps qui est très importante. Notre corps, on va l'habiter toute notre vie. Donc c'est important qu'on soit connecté à lui et qu'on soit en capacité d'exprimer ce qu'il est capable d'exprimer quand il a besoin de s'exprimer, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai pour habitude, avec mes élèves, de réaliser un test sur les intelligences multiples et des profils d'élèves se révèlent, pour certains, très littéraires, d'autres très tournés vers la nature. Et on a des jeunes, quand on fait ce test, qui me disent Ah bah oui, moi j'aime bien le sport, j'aime bien être à l'extérieur. Et je dis C'est par là que tu vas pouvoir peut-être trouver plus tard une orientation, une profession qui puisse te permettre d'être épanoui à travers... ce que tu as en toi, cette connaissance de soi. Et je trouve que ça rejoint un petit peu ce que tu disais tout à l'heure. Un jeune qui est doué pour l'activité physique, ce n'est pas qu'il n'y a rien dans le cerveau. Bien au contraire, il a une façon de l'exprimer, mais avec sa connaissance et ses émotions. Donc, je trouve quelque chose qui doit être plus mis en avant. Et le professeur d'éducation physique, ce n'est pas la partie pauvre de la salle des profs. Moi, je me bats contre ça en tout cas.

  • Speaker #1

    Ouais, je me suis battu contre ça tout au long de ma carrière et c'est pas toujours facile, mais c'est vrai que si on arrêtait de faire cette dichotomie entre le corps et l'esprit et de faire cette séparation, je pense qu'on aurait des... une population, des habitudes de vie qui seraient différents. Et ça va bien au-delà du sport. Moi, je pense qu'on est sur un enjeu de société. Ça va bien au-delà de juste prendre un dosard et courir ou de se dépenser. On est vraiment, pour moi, sur un enjeu de société. Il y a très longtemps, 1980, quand j'ai fait mon dossier, quand j'ai fait mon mémoire de fin d'études, j'avais dit en rigolant la course à pied, ça devrait être remboursé par la sécurité sociale. Je pense que là, il faut que les gens comprennent, puisqu'on parle des enfants, que c'est l'avenir de demain et que des enfants en bonne santé, une société en bonne santé, ça coûtera moins cher. On est là dans des problématiques en ce moment politiques qui sont vraiment complexes et l'activité physique a pour moi un rôle clé, un rôle fondamental. Moi, je rêve de dirigeants qui prennent ça en compte et qui mettent en place les choses nécessaires pour que l'activité physique ne soit pas le parent pauvre. J'aurais presque envie de rebondir sur ce qu'ont dit nos nos deux grands champions Teddy Riner et Florent Manoudou qui ont dit en substance on n'est pas un pays de sportifs on pourra dire ce qu'on veut on y arrivera enfin les Jeux Olympiques c'est juste un épiphénomène mais je crois vraiment qu'au niveau de la culture on a beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup de progrès à faire

  • Speaker #0

    Alors Bruno, pour finir cette petite capsule, comment on pourrait résumer les grands principes pour mettre nos enfants, nos plus jeunes, à l'activité physique et sportive, et en l'occurrence la course à pied ?

  • Speaker #1

    J'aurais tendance à dire faites les jouer ! faites les jouer, il faut qu'ils s'amusent, il faut que les exercices qu'on leur propose soient ludiques, parce que c'est ça qu'un enfant aime. Donc soyons inventifs, soyons ludiques, faisons-leur pratiquer des choses qui les amusent, mais attention à ne pas tomber dans le piège de la compétition à outrance, attention à ne pas vouloir en faire des champions à tout prix. gardons à l'esprit que ce sont des enfants, gardons à l'esprit que le plaisir et l'épanouissement personnel et le progrès et l'amélioration doivent être les axes prioritaires qu'on doit avoir quand on veut accompagner un de nos enfants ou nos enfants à faire de l'activité physique. C'est ça qui compte avant tout.

  • Speaker #0

    Merci, monsieur le professeur d'éducation physique. Merci, Bruno, pour ces éclairages en réponse à la question de Vincent sur l'activité physique de nos enfants. On se retrouve très vite pour une capsule L'œil du coach. C'était avec Bruno. Et pour les auditeurs, allez jouer, allez courir avec vos enfants. Et on vous souhaite une très belle semaine.

  • Speaker #2

    Cette capsule L'œil du coach avec Bruno Hubi est désormais terminée. Merci à vous pour votre écoute, mais aussi pour vos retours sur ce format d'épisode un petit peu plus court. N'hésitez pas à nous transmettre vos questions, vos interrogations via les différents réseaux Facebook et Instagram. N'hésitez pas à nous soumettre vos idées d'épisodes pour de prochaines capsules. Belle semaine à vous !

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Description

Comment motiver et intéresser nos enfants à la course à pied ? c'est la question posée par Vincent, un auditeur que je salue et que je remercie.


Bruno, fort de son expérience d'enseignant en éducation physique, partage ses techniques pour rendre cette activité ludique et attrayante.


Nous abordons les bienfaits physiques de la course, en contraste avec la sédentarité préoccupante induite par les écrans. Bruno souligne l'importance de donner le "goût de l'effort" aux enfants, en intégrant plaisir et jeux dans leurs routines sportives.


Nous explorons aussi les aspects pratiques : quel matériel utiliser, la durée et fréquence des séances, et la manière de structurer ces dernières pour qu'elles soient profitables et amusantes pour les enfants. L'accent est mis sur les exercices de VMA (Vitesse Maximale Aérobie) adaptés aux enfants et sur l'importance d'une variété d'activités pour maintenir leur motivation.


Bruno explique comment trouver un équilibre entre compétition et plaisir, en insistant sur la motivation intrinsèque.


Nous rappelons qu'il est essentiel de soutenir nos enfants sans les pousser à outrance et de toujours privilégier le plaisir et l'épanouissement personnel.


Pour résumer, cette capsule aborde les grands principes pour encourager et accompagner nos enfants dans la pratique de la course à pied, tout en s'assurant qu'ils y trouvent du plaisir et du bien-être.

Bonne écoute et allez jouer, allez courir avec vos enfants !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportives, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous retrouve pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, épisode 245. Aujourd'hui, c'est une capsule, l'œil du coach avec Bruno, mais avant de vous dévoiler la thématique sur laquelle nous allons échanger, j'avais une petite nouvelle, voire une grande nouvelle à vous annoncer puisque je serai de cette aventure olympique le 10 août. prochain ayant un dossard pour le marathon pour tous. Alors ça va en surprendre beaucoup parce que depuis 4 ans, pour les fidèles auditeurs du podcast, je m'étais très loin cette aventure du marathon. Je ne voulais pas tomber dans ce cliché du marathon pour mes 40 ans, encore moins pour mes 42 ans. Et au-delà de la symbolique chiffrée, il est vrai que ma pratique de la course à pied est plus orientée vers des distances. tels que le 10 km et le semi-marathon. J'ai plaisir à préparer ces courses et je pense que ça demande également beaucoup moins de temps et d'investissement qu'une préparation telle que ces 42 km 195 à parcourir. Mais cette année, comme dirait Johan Stuck, les planètes sont alignées. J'ai cette chance de pouvoir prendre part à cette grande fête du sport du côté de Paris avec cette Olympiade. J'accepte donc le défi, je me lance dans l'inconnu. C'est un mélange d'excitation mais également de peur car je n'ai jamais réalisé de telles distances en course à pied. Je serai de toute façon bien accompagné. Ça va être l'occasion de réaliser des épisodes dans les prochaines semaines. Et dès la semaine prochaine, je vous invite à me poser toutes vos questions sur ce marathon pour tous. J'enregistrerai un épisode en me servant également de vos remontées, de vos interrogations, de vos questionnements, de vos remarques. Et pour celles et ceux qui ont la chance d'avoir ce dossard pour le Marathon pour tous, je vous donne rendez-vous ce 10 août prochain sur la ligne de départ, sur le parcours ou sur la ligne d'arrivée, de façon à ce que nous fêtions ensemble ce Marathon olympique et que la communauté du podcast à côté de mes pompes... puissent se réunir en grande pompe. Justement, c'est l'occasion. J'en ai donc terminé avec cette actualité brûlante, ce qui va m'occuper quand même sur les prochaines semaines avec cette préparation. Pour cette capsule L'œil du coach, aujourd'hui, nous allons aborder la question posée par Vincent, que je remercie et que je salue du côté de l'Auvergne. Je vous laisse prendre connaissance tout de suite de son petit message.

  • Speaker #1

    Bonjour Bruno, bonjour Seb. Tout d'abord, merci pour vos capsules que j'écoute toutes les semaines avec la plus grande attention. Et du coup, j'ai une petite question pour vous. Comment appréhender la course à pied avec ses enfants, leur permettre de développer leurs futures capacités physiques qui leur serviront tout le reste de leur vie, mais que ça soit quand même ludique et surtout pas un fardeau pour eux ? Voilà, si vous avez des petits tips à nous donner, on écoutera ça avec le plus grand plaisir. Je vous remercie, bonne semaine.

  • Speaker #0

    Je vous laisse donc sans plus attendre profiter de cette capsule enregistrée avec Bruno Eubie. C'est l'œil du coach sur le podcast à côté de mes pompes. Comment motiver nos enfants à pratiquer un sport et plus particulièrement la course à pied ? Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Bruno, alors en réponse à cette question posée par Vincent, que je remercie pour cette petite capsule vocale, comment on va pouvoir intéresser, motiver, mettre en mouvement nos enfants dans cette pratique de la course à pied ? Alors là, j'en réfère à ton expertise d'enseignant pendant de nombreuses années. Tu as dû côtoyer des jeunes qui n'étaient peut-être pas toujours motivés, comme j'ai pu l'être, à courir et à faire des tours de pistes.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai. C'est vrai que c'est une activité qui ne laisse pas forcément de bons souvenirs aux gens. Je l'entends souvent, les gens me disaient, les gens qui sont passionnés, qui font de la course à pied maintenant, et qui disaient, mais moi, mes pires courses, c'était les cours d'EPS, où on nous faisait tourner autour du stade, où on nous faisait courir pendant 20 minutes, je détestais ça. Et oui, je comprends, parce que quand on regarde un enfant, un enfant, quand il est spontanément, quand il sort de la classe, si on regarde une cour d'école, ils sont en train de courir dans tous les sens. Donc les enfants aiment courir, les enfants aiment se dépenser, ils ont besoin de ça d'ailleurs, et il faut les encourager, il faut les pousser à faire ça. Donc naturellement, l'enfant, il aime courir. Donc c'est souvent l'éducation et c'est souvent le... l'environnement qui va faire que cette envie spontanée de courir, elle va disparaître, mais sans doute parce qu'on ne s'y prend pas de la bonne manière.

  • Speaker #0

    De ton regard d'éducateur, quels sont les bienfaits de cette activité physique pour nos enfants ? On constate aujourd'hui d'énormes dérives quant aux écrans, quant à cette sédentarité. Qu'est-ce que tu perçois ? Qu'est-ce que tu vois, toi, comme bienfait de cette activité physique ?

  • Speaker #2

    On en parlait dans une autre capsule, on parlait d'endurance fondamentale, on parlait de matière fondamentale. Moi, je pense que ce qui est en train de se produire dans notre société avec la prise de poids, avec la malbouffe, c'est un fléau. Un fléau qui, non seulement rend les gens malheureux, mais coûte très cher à notre société. Donc, je crois que l'éducation physique et sportive, l'EPS, a un rôle fondamental. À ce niveau-là, d'abord, normalement, l'éducation physique et sportive, elle est là pour donner des outils aux futurs adultes, donner des clés pour la vie physique future. Donc déjà, nous, les enseignants, on a cette fonction de donner des clés pour que quand la personne sera adulte, qu'elle ait des ressources pour se mettre à faire de l'activité physique. Mais on peut aussi, nous, en tant qu'enseignants, leur donner le goût de l'effort, ce goût de l'effort qu'on rabâche un peu à toutes les sauces, mais qui est effectivement très très important. Alors le goût de l'effort, ce n'est pas les faire courir avec un bâton ou avec une carotte, c'est essayer de trouver des activités qui soient ludiques, qui correspondent à ce que l'enfant aime faire, c'est-à-dire courir vite, courir pas forcément très longtemps. Il y a une activité qui est très très simple que nous les coureurs on connaît tous, qui est la VMA. Donc si on demande à les enfants de courir vite... mais pas forcément de courir très longtemps, mais de courir plein de fois vite, ou de courir en équipe vite, ce sont des exercices qui plaisent. Donc on peut trouver un intérêt pour l'élève à faire de la course à pied sans que ce soit forcément rébarbatif.

  • Speaker #0

    Comme tu le fais dans les capsules, est-ce que tu avais cette transmission, ce sens que tu donnais à tes séances en leur expliquant qu'en travaillant la course à pied, on peut développer l'appareil cardio-respiratoire, contrôler son poids si on pratique des séances relativement longues avec cette partie d'endurance, ce développement musculaire puisque ça construit également le corps. Est-ce que tu avais l'occasion de le faire ou est-ce que tu étais un petit peu plus contraint ? dans ton activité physique et sportive, parce qu'il faut se déplacer jusqu'au stade d'entraînement, changer les enfants dans les vestiaires, et puis derrière, une séance qui parfois était peut-être réduite. Est-ce que tu arrivais quand même à donner ce sens, comme tu le fais dans ces capsules, et auprès des personnes que tu accompagnes aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    C'est vrai que j'avais toujours à l'idée, quand j'enseignais, que ce que j'appelais le temps d'engagement moteur soit important. Sur une séance d'EPS qui dure 55 minutes, si le temps d'engagement moteur est de 10 minutes, l'élève ne peut pas progresser. Et puis, ce n'est pas pour ça qu'il vient. Donc, la nécessité absolue d'avoir un temps d'engagement moteur important était pour moi la première des préoccupations. Et en course à pied, par exemple... il fallait que la partie chorus corresponde au moins à 30, voire 35 ou 40 minutes de la séance. Donc, j'étais plutôt centré sur la pratique que sur les explications. Je n'avais pas la même attitude quand je m'adressais à des étudiants en STAPS que quand je m'adressais à des élèves de 6e, où là, on est plus sur la partie instinctive. On va jouer sur le jeu, on va jouer sur la confrontation, on va faire des relais. Les enfants, ils adorent ça. On a eu un moment... l'impression qu'il ne fallait pas sélectionner les élèves, qu'il ne fallait pas les classer, que ce n'était pas bon. Enfin bref, on a eu toute une mouvance comme ça de l'enseignement où il fallait leur faire croire qu'ils étaient tous identiques, mais ce n'est pas ça la vie. Donc moi, j'ai toujours joué sur l'aspect compétitif, j'ai toujours joué sur les classements, j'ai toujours joué sur la motivation que ça exerce chez les élèves parce que quand on les regarde dans la cour de l'école, quel que soit le jeu qu'ils fassent, c'est toi le premier, c'est moi le deuxième, ils ont cet instinct. ils ont naturellement cette envie de se comparer, cette envie d'aller plus vite que l'autre. Donc ça, il faut jouer là-dessus. Un élève de sixième, on peut vraiment jouer sur les aspects ludiques pour le faire courir sans qu'il s'en rende compte, en fait. Des petits challenges qui sont simples à mettre en œuvre. Après, effectivement, si on s'adresse à une élève... de lycée en première qui commence à avoir un peu de perte, qui commence un peu à prendre du poids, qui a nécessité de faire attention à son apparence. Là, on va aller sur un discours en lui disant Tu sais, si tu cours très lentement, tu vas utiliser tes graisses. Et d'ailleurs, on a, moi j'ai enseigné en lycée, j'ai enseigné en collège, j'ai enseigné à la fac, on a aussi cette nécessité de leur donner ces connaissances. Ça fait partie des contenus des cours. On ne va pas nous demander en sixième qu'ils soient spécialistes en physiologie. Par contre, en première, en terminale, on leur demande d'avoir des connaissances, qu'ils sachent pourquoi ils vont faire infractionnés courts, pourquoi ils vont faire infractionnés longues, quelle est la différence, quel est l'impact au niveau physiologique. On a aussi cette... cette nécessité de donner du sens sur un plan physiologique à leur pratique. Et puis après, si on a des étudiants en STAPS comme j'en ai eu, là on est encore dans une autre dimension où on va effectivement expliquer très en détail pourquoi en fait l'activité et à quoi ça sert.

  • Speaker #0

    Alors de la course à pied, pratiquée dans la cour de récréation ou dans un lotissement ou autour de chez soi avec les copains, comment on va pouvoir... aller pratiquer cette course à pied avec des enfants qui peuvent être, on va dire, en bas âge, 8, 10 ans. J'ai un profil à la maison, Adam a 10 ans, Yael a 13 ans. Comment je vais pouvoir, moi, les appâter pour qu'ils puissent pratiquer la course à pied ? Et c'est la question de Vincent, à travers ses enfants également. Par quels moyens on va pouvoir participer à cet engagement sportif ? Quelles sont finalement tes recommandations ? Est-ce qu'on passe par une école d'athlètes ? Est-ce que c'est par le biais des parents que ça peut se faire ? Parce qu'on ne peut pas leur faire faire n'importe quoi. Il y a cette construction corporelle qui nécessite peut-être des précautions.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc, alors souvent, ce qui se passe à l'âge de 8, 10, 12 ans, ils ont envie de faire comme papa et maman. Donc, c'est facile sur la motivation. On va plutôt presque les freiner que les pousser. C'est un autre problème quand on a affaire à des ados ou à d'autres âges. Alors souvent, ce qu'on me demande, c'est combien de kilomètres je peux faire faire à mon enfant ? Quel est le type de séance que je peux lui faire faire ? Nous... enseignant, quand j'enseignais en collège, on avait, c'était écrit dans les textes, dans les programmes, cette obligation d'améliorer la consommation maximale d'oxygène, d'améliorer la capacité fonctionnelle de l'enfant. Parce qu'on sait que l'âge d'or des apprentissages, c'est entre 10 et 20 ans. Donc, ça veut dire qu'entre 10 et 20 ans, il ne faut pas avoir peur de faire faire à l'enfant des activités intenses, soutenues et répétées. Donc, de faire de la VMA. faire de la VMA, c'est une assurance pour toute leur vie d'avoir un système cardiovasculaire qui soit solide, qui soit développé, qui soit étoffé. Donc, on ne doit pas avoir peur de ça. Moi, j'ai connu une époque où on contre-indiquait le fractionner aux enfants. La VMA, si elle est bien faite, si elle est bien structurée, comme elle doit l'être d'ailleurs pour un adulte, ça ne pose aucun problème à un enfant. Et au contraire, c'est bien plus intéressant, on a parlé d'endurance fondamentale dans une autre capsule, c'est bien plus amusant pour un gamin de faire de la VMA que de faire un footing ou que de faire des tours de piste toujours à la même vitesse. C'est ennuyeux, ça ne l'amuse pas. Donc n'hésitez pas avec vos enfants à leur faire faire des jeux où vous les faites courir 20 secondes, 30 secondes avec des petites phases de récupération. C'est ce qu'ils font dans la cour de l'école. Dans la cour de l'école, les enfants font de la VMA. Ils courent, ils s'arrêtent, ils s'attrapent, ils se touchent, ils repartent. qu'est-ce qui les guide ? Leurs sensations. Quand ils sont essoufflés, ils s'arrêtent. Et quand ils ont récupéré, ils repartent. Et comme un enfant récupère très vite, et on sait que physiologiquement, ils sont en capacité de bien supporter, entre guillemets, ce type d'activité. Ce que l'enfant ne supportera pas, parce qu'il n'a pas le système pour ça, ce sont les efforts anaérobies. Donc les efforts anaérobies, ce sont les efforts qui vont aller au-delà de la VMA, donc des efforts intenses qui vont être longs. au-delà de 1 minute, 1 minute 30, 2 minutes. Là, si on demande à l'enfant de forcer, on va rentrer dans un système où il ne sait pas physiologiquement resynthétiser l'acide lactique, et là, ce sera néfaste pour lui. Donc, pas l'activité anaérobie, mais un enfant spontanément ne le fera jamais, et dans les entraînements, il n'y a pas de raison de le faire, pour se tourner vraiment vers des activités purement aérobie, où on est dans un entraînement de VMA.

  • Speaker #0

    Comment tu évalues la durée d'une séance que l'on pourrait faire avec son enfant ? Parce que, tu le dis, l'enfant a la sensation, il va être capable de dire, bon ben là, j'ai suffisamment couru. En termes de fraction, combien tu vas le répéter ? Et si on devait donner l'estimation d'une durée de séance ?

  • Speaker #2

    Alors, l'enfant, il n'aime pas s'échauffer. C'est long, ça le saoule. Il n'a pas envie de se taper un échauffement trop long. Et il n'en a pas besoin parce que physiologiquement, il est en capacité de faire des efforts rapides très vite. Donc, on va faire un échauffement assez court, 5-10 minutes maximum. Parce qu'il faut aussi qu'il ait conscience de ses routines. Il y a une phase de préparation, il y a une phase qui est un peu plus diff, difficile. Et après, une phase de retour au calme. Donc, 5-10 minutes d'échauffement, ça suffit largement. Après, un enfant, comme un adulte, il est très vite capable de faire 15 à 20 minutes de répétition, de fractionner sans que ça ne pose aucun problème. Au-delà de 20 minutes, à mon avis, ça commence à être un peu long. On va dire entre 15 et 20 minutes. Alors pour faire simple, pour ceux qui nous écoutent et qui voudraient avoir des outils concrets, 15 fois 30, 30. 15 fois 30, 30, un enfant ne se fatiguera pas à faire 15 fois 30, 30. Il n'ira pas trop vite. Il n'y a pas d'effet délétère. On peut aller jusqu'à 20 minutes. Donc entre 15 et 20 minutes. de fractionner court. où on va mettre autant de récupération que de durée d'effort, on sait que ça va être profitable et que ça va développer son système aérobie. On l'a déjà dit par ailleurs, il faut que la durée soit suffisamment importante pour qu'il y ait un effet sur les fonctions aérobie. Donc au moins 15 minutes. alors au début on peut commencer par 10 on ne développera pas grand chose mais on va préparer l'organisme à ça mais de la progressivité toujours et puis un retour au calme assez court parce que c'est pareil l'enfant on n'a pas produit d'acide lactique l'enfant il récupère très vite donc si derrière on fait une petite phase de retour au calme de 4 à 5 minutes c'est largement suffisant donc on n'est pas dans des durées d'effort qui sont trop longues on est dans quelque chose qui va durer entre 30 et

  • Speaker #0

    40 minutes chose qu'on peut partager ok avec ses enfants. Donc, il y a un côté aussi transmission, plaisir où papa, maman travaillent avec l'enfant et ça permet de caser une séance un petit peu plus ludique en étant accompagné. Là, je suis dans le côté transmission, donner le goût de l'effort, ce qu'on disait tout à l'heure. C'est un bon moyen de se mettre tous ensemble sur une seule et même séance.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Et puis, il y a des... des tas de façons de challenger l'enfant. On va lui dire, voilà, tu vas courir 30 secondes vite. Alors bien sûr, il va aller trop vite, il va partir comme une balle, mais ce n'est pas très grave. Alors, on peut mesurer combien il a parcouru. Il a parcouru 125 mètres. On lui dit, voilà, maintenant, à chaque répétition, tu vas essayer de faire autant. Bien sûr, il n'y arrivera pas parce qu'il est parti trop vite. Et on va lui expliquer, tu vois, regarde là, tu es parti un petit peu trop vite. Moi, ce que je te propose, c'est d'essayer de faire toutes tes répétitions à la même vitesse. Donc on peut trouver plein de biais, on met un plot pour représenter la distance, ça paraît simple, ça paraît tout bête, mais un plot qui va matérialiser la distance que l'enfant a parcouru, ça le motive, ça l'aide. Les 30-30 en aller-retour, tu es arrivé jusqu'au plot 125 mètres, maintenant tu vas repartir de ce plot et tu vas revenir à ton point de départ. Ah bah tu n'y es pas arrivé, tu vois, donc on peut trouver plein d'exercices sans beaucoup, on peut faire ça sur un bout de route. avec un groupe d'entraînement j'ai fait ça pendant des années on faisait ça devant chez moi sur un bout de route avec des plots ça nécessite quasiment aucune installation et c'est facile à mettre en place et c'est ludique et on peut le faire en groupe comme tu le dis il y en a qui fera 120 l'autre qui fera 130 l'autre qui fera 140 l'autre qui fera 100 mètres mais on est tous ensemble on

  • Speaker #0

    participe ensemble à la séance c'est extrêmement motivant en termes de régularité de répétition de ces séances en termes de rythme donc une fois par semaine, deux fois par semaine, quelles seraient tes recommandations ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je pense que deux fois par semaine, c'est bien, parce que ça permet vraiment d'avoir un effet sur les fonctions aérobie. Donc, deux séances comme ça, de fractionner un petit peu court, avec des intensités qui peuvent être différentes, pour que l'enfant n'ait pas l'impression de faire toujours la même chose. Donc, deux séances par semaine, ça me paraît bien. Bien sûr, si on peut rajouter... un footing ou une troisième séance, ce sera encore mieux, parce que l'enfant doit aussi apprendre à courir lentement, il doit aussi apprendre à construire sa bibliothèque d'allures, comme on en parle souvent. Donc, varier les allures, varier les intensités, c'est bien. Donc, c'est bien s'il peut y avoir deux ou trois séances par semaine, mais les enfants sont demandeurs, je pense que ça ne pose pas vraiment de problème de prévoir ça. Et puis... Moi, ce que j'explique souvent, alors c'était plus pour les lycéens, mais c'est de leur dire, tu vois, cette séance que tu fais là, elle a tel, tel, tel impact au niveau physiologique. D'ailleurs, ils doivent être capables de le verbaliser et de le dire. En lycée, par exemple, on leur proposait, moi, quand j'enseignais, on leur proposait des projets. Ils avaient un projet, c'est eux qui étaient maîtres de leur projet puisque l'idée, c'est que l'élève soit acteur de ce qu'il fait. Donc, il y avait un projet endurance, il y avait un projet... résistance ou intensité et l'enfant choisit son projet. Alors toi, tu fais du tennis, tu as besoin de faire peut-être plus d'intensité parce que c'est ton projet. Ça va te servir, cette séance d'EPS, ça va te servir dans ton sport. Ou tu fais du foot, fais des séances de fractionnés, tu vas voir, ça va t'aider pour tes changements de rythme, etc. Toi, tu es plutôt un peu en prise de poids. Alors on essaye bien sûr de le dire de manière élégante à l'élève. On ne va pas lui dire, tu es grosse, il faut que tu fasses le projet endurance. Mais voilà, on présente les trois projets avec les activités. différents que les intérêts, les avantages, les inconvénients, et l'enfant choisit son projet. Donc, en plus, ça a du sens. Il sait que ce qu'il fait, ça va aussi lui rapporter, entre guillemets, à l'extérieur. Donc, on essaie toujours de rendre ça utile et intéressant et de donner du sens. C'est très important.

  • Speaker #0

    Pour le nombre de séances, c'était un petit clin d'œil aux grands-parents qui, quand on annonce que l'enfant va faire deux, trois séances de sport par semaine, viennent nous dire mais il en fait bien trop ce petit, vous allez le casser, vous allez le fatiguer Là, tu confirmes que la répétition, les progrès, la progressivité, c'est des choses qui vont être bénéfiques dans sa construction future.

  • Speaker #2

    Bien sûr. la catastrophe, le fléau, c'est l'enfant sur son canapé en train de jouer à la PlayStation ou autre chose d'ailleurs, peu importe, je dis PlayStation, mais voilà, c'est ça, le vrai fléau, c'est ça, le vrai danger, c'est ça. Il y a un véritable danger pour nos enfants. Moi, j'ai enseigné plusieurs dizaines d'années dans un collège, et donc population stable, et je voyais d'année en année mes barèmes, je faisais évoluer mes barèmes parce que ce que je demandais au fur et à mesure de l'année n'était plus atteint. Donc j'ai vu, j'ai écrit un article d'ailleurs là-dessus, j'ai vu la condition physique de mes élèves. se détériorer au fur et à mesure des années. Ça, c'est le vrai danger, ça, c'est la vraie catastrophe. Et je disais souvent aux parents, puisque j'ai eu le privilège d'avoir les enfants et même parfois les petits-enfants, ce que je te demandais à toi quand t'avais le même âge que ton fils, ça n'a plus rien à voir. Et les parents m'ont dit à l'âge, pourquoi ? Moi, je n'étais pas un grand sportif. Ben oui, c'est comme ça. Donc, c'est ça le fléau. Le fléau, c'est de laisser les enfants inactifs. C'est une catastrophe. Et donc, trois séances d'entraînement par semaine, non, c'est vraiment pas trop... Regardez dans les pays où il n'y a pas tout le confort qu'on a nous, les enfants vont à l'école en courant tous les jours, et ils s'en portent très bien. Et ce sont souvent eux qui gagnent toutes les plus grandes courses dans le monde.

  • Speaker #0

    Alors avec un matériel, parce que là tu me tends une perche Bruno, quel matériel on va mettre entre les mains de nos enfants ou entre les pieds justement ? Est-ce qu'il y a des choses sur particulières ? Est-ce qu'il faut avoir une vigilance spécifique sur le chaussage, sur les équipements que nos enfants vont pouvoir porter pour pratiquer une activité physique comme la course à pied quand ils sont débutants, quand ils intègrent peut-être une école d'athlétisme sur laquelle je reviendrai après ?

  • Speaker #2

    Oui, de même que quand j'étais enseignant et qu'on les accueillait pour faire du badminton ou du handball, on leur disait tu ne mets pas tes chaussures de running parce que tu risques de te tordre la cheville et de te faire du mal. Elles ne sont pas faites pour ça, parce que les enfants ont plus des chaussures de running que des baskets. Donc voilà, on lui disait non, non, non, la chaussure de running que tu as là, ça ne va pas pour faire du badminton. Et là, c'est la même chose. La chaussure de badminton, la chaussure toute plate, elle ne va pas trop bien pour faire du running parce que forcément les articulations... Enfin bref, ça impose des contraintes qu'il faut essayer d'éviter. L'enfant est en construction, donc... il faut l'équiper de chaussures dédiées à la course à pied pour qu'il puisse pratiquer comme il faut.

  • Speaker #0

    L'école d'athlétisme, est-ce qu'il est pour toi utile ? Adam, de mon côté, a fait quelques séances sur le club d'athlétisme là où j'habite. Et il me dit, moi, papa, je m'ennuie parce qu'on me demande de faire du lancer, on me demande de faire du saut, alors que moi, je veux courir. Alors, qu'est-ce que je peux lui répondre ?

  • Speaker #2

    Qu'il a raison. Qu'il a tout à fait raison. J'ai eu le privilège d'être directeur sportif d'un des plus grands clubs français à l'époque. À l'époque, c'est méchant ce que je dis là. Je ne sais plus où ils sont maintenant. Je m'y intéresse moins que le club de Reims, donc l'EFSA. Je leur fais un petit coucou s'ils nous écoutent. Et je me suis battu contre les responsables de l'école d'athlètes. Je me suis battu en leur disant... ok, sur le principe c'est bien de dire à quelqu'un, tu viens faire de l'athlée, tu vas découvrir le lancé de jableau, tu vas découvrir le lancé de poids, tu vas découvrir le saut en hauteur, sur le principe c'est bien et il n'y a rien à dire. Il faut conserver ça. Mais très vite, l'éducateur, c'est un éducateur, il doit être très vite en capacité de comprendre et de savoir que le gamin qui vient faire du lancé de poids parce qu'il a de la force, on ne va pas lui imposer de faire les crosses. et le championnat départemental parce qu'il fait partie de l'équipe d'athlètes et que c'est comme ça qu'on fait. Et à l'inverse, l'enfant qui vient pour courir, on ne va pas lui obliger à lancer le poids, surtout que 9 fois sur 10, il risque de se le mettre sur le pied, tellement il ne lance pas loin, et de l'obliger à faire quelque chose qu'il n'a pas envie. Mais ça, je me suis battu. Et je pense que dès que j'ai quitté mes fonctions, on est revenu au bon vieux système parce que c'est ancré, parce que c'est comme ça. Et je suis désolé si les gens de la FFA sont choqués par mes propos, Je pense qu'on ne doit pas contraindre l'enfant quand il a une vraie passion. On le sait, moi dans la course à pied, j'ai vraiment vu des gamins doués qui avaient une vraie passion pour ça, qui, comme tu le décris pour tes enfants, adorent courir. Si on leur fait faire du javelot ou du poids, on va les faire fuir, on va les perdre. La concurrence est trop importante avec les autres sports pour qu'on perde ces gamins. Donc, il faut vraiment qu'on les accueille et qu'on leur propose quelque chose qu'ils ont envie de faire.

  • Speaker #0

    Alors après, pour contrebalancer ce qu'on vient de dire, est-ce que l'apprentissage... de la course à pied, là sur le plan de la motricité, des mouvements, du placement, est-ce que c'est quand même bien d'inscrire nos enfants dans de telles écoles d'athlétisme ? On parle des gammes, on en a déjà parlé dans ces capsules, où tu dis qu'il ne vaut mieux pas en faire si on ne sait pas les faire et si on les fait mal. Est-ce que là, avec des enfants, on va pouvoir leur apprendre ces mouvements et les... mettre dans de bonnes dispositions pour cette pratique de la course à pied. On dit que c'est aussi simple que de prendre des chaussures et de les mettre, mais il y a quand même des fondamentaux qui vont pouvoir être ancrés et appris dans ces écoles.

  • Speaker #2

    Exactement. Moi, j'ai eu la chance, mes trois enfants ont fait de la course à pied étant jeunes, et je les ai vus apprendre toutes ces gammes, tous ces éducatifs. Et quand je les voyais pratiquer, quand je les voyais s'échauffer, je... je trouvais ça, c'est presque comme un ballet, comme une danse, c'était beau, parce que c'était bien fait, donc oui, les clubs d'athlètes, quand les entraîneurs sont compétents, et qu'ils savent apprendre aux élèves, les enfants c'est du chewing-gum, ils apprennent vite, ils apprennent bien, donc là oui, il y a un réel intérêt à leur faire pratiquer cette motricité variée et adaptée, parce qu'il ne faut quand même pas se mentir, la course à pied, ce n'est pas le sport qui apporte le plus de coordination, ce n'est pas le sport qui apporte le schéma, corporel et moteur le plus complet. Donc, le peu qu'il y a à prendre, enfin, ce qu'il y a à prendre au niveau technique, il faut vraiment mettre l'accent dessus, c'est très important.

  • Speaker #0

    Alors vient très vite l'enjeu d'un dossard. On a de nombreuses courses qui proposent aujourd'hui des formats adaptés pour les enfants en fonction de la tranche d'âge. Est-ce qu'il est pour toi important de conduire nos bambins vers ces compétitions avec ce côté dépassement, ce côté effort, la recherche ou la quête de la médaille qui sera en ligne de mire avec l'arrivée ?

  • Speaker #2

    Alors oui. une fois de plus je me base sur mes connaissances sur mon métier d'enseignant mais aussi je suis le papa de trois enfants qui ont tous fait de la compétition Je crois que c'est très important. Les enfants aiment se confronter, les enfants aiment, on l'a dit tout à l'heure, les enfants aiment la compétition, c'est moi le meilleur, j'y suis arrivé avant toi, j'y arrive, tu n'y arrives pas. Ils aiment ça, ils ont ça dans le sang, c'est naturel. Donc, dire que la compétition ne doit pas exister entre les gens et entre les individus, comme on l'entend parfois dans l'enseignement, je trouve ça... On pourrait parler des classes de niveau qui sont en train de se mettre en place. enfin voilà, on est tous différents et on doit les préparer à une société où la compétition existe, où ils sont tous différents alors bien sûr elle ne doit pas être effrénée cette compétition mais on ne doit pas non plus les empêcher de faire, donc pour moi la compétition très jeune, ça ne pose aucun problème, les enfants aiment ça c'est une manière pour eux de se dépasser de se confronter, néanmoins moi j'ai été très très attentif quand j'ai élever mes enfants, quand j'ai éduqué mes enfants, à cette notion qui est pour moi hyper importante de motivation intrinsèque, motivation extrinsèque. La motivation, elle doit être intrinsèque, elle doit être en soi. C'est-à-dire que tu as donné le meilleur de toi-même, tu as fait ce que tu pouvais, c'est bien. mais pas tu dois finir premier Gaëtan t'a battu, donc t'as mal couru c'est cette motivation extrinsèque, ou t'as eu une médaille Toutes ces gratifications extérieures, la compétition, le classement, la médaille, ça dévie l'enfant de ce qui doit être sa préoccupation première, c'est-à-dire de prendre du plaisir. Donc faisons très attention à ça, attention les parents, la médaille c'est bien, mais c'est accessoire, c'est même secondaire, qu'il ait battu son voisin ou pas, on s'en moque. Ce qui compte, c'est qu'il donne le meilleur de lui-même et qu'il progresse. Regarde, tu as couru 1000 mètres en 4 minutes. La dernière fois, tu avais couru 1000 mètres en 4'10. C'est bien. Tu t'es amélioré. Tu progresses. Bravo. Après qu'il soit 5e, 10e, 20e, 30e, on s'en fout. Ça n'a aucune importance. Donc, soyons très vigilants à ça, à préserver la motivation intrinsèque et à essayer de le préserver de cette motivation extrinsèque parce que... quand on gagne, quand on court pour gagner tout le temps et qu'on est très doué, ça arrive, il y en a plein. Dès qu'on ne gagne plus, on ne comprend pas. Et donc du coup, on arrête. Et là, on a perdu beaucoup, beaucoup de gens qui, du jour au lendemain, se sont arrêtés parce que pour eux, le sport n'avait de sens que de gagner. Donc il faut faire très attention à ça. Ça, c'est valable pour les meilleurs. Oui, eux, ils ont besoin de gagner tout le temps et il faut activer ça. Mais ça représente un pourcentage infime de la population des enfants et des sportifs.

  • Speaker #0

    Autre facteur Bruno, je le vois tous les samedis sur les terrains de foot dans le Loiret, c'est la projection des parents et le rôle que ces pères de famille, mères de famille peuvent avoir sur leur enfant. Les encourager, je pense que c'est indispensable. L'enfant se sent soutenu, se sent poussé des ailes parce que papa est derrière. Mais attention à ne pas avoir une projection et un comportement qui peut être peut-être délétère. C'est peut-être le cas également en course à pied, à vouloir trop les pousser. trop les emmener vers cet esprit de compétition où le fondement n'est pas le bon. C'est ce que tu disais tout à l'heure, le classement, battre le camarade, alors que la motivation est plutôt personnelle.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. Il faut être très vigilant par rapport à ça. Il y a un symptôme, le symptôme du papa ou de la maman qui vit à travers son enfance qu'elle n'a pas vécu. Et c'est là souvent qu'on a les pires comportements de ces parents qui n'ont pas réussi à être de bons sportifs et qui se projettent dans leurs enfants et qui veulent qu'ils réussissent à tout prix. Et là, on a des comportements qui sont déviants, qui sont même dangereux pour l'enfant. Et d'ailleurs, on a des tas d'exemples d'enfants qui, dès qu'ils sont sortis de l'influence de leurs parents, ont tout arrêté. Donc, soyons très vigilants à ça en tant que parents. comme tu le disais, on est là, on les soutient, on les accompagne, on fait des efforts pour les aider, mais en aucun cas on va les motiver à outrance et on va les mettre dans un schéma de motivation qui n'est pas le bon.

  • Speaker #0

    Alors j'avais un dernier aspect Bruno sur cette pratique de la course à pied pour nos jeunes et nos enfants, c'est des considérations plutôt psychosociales. Je vois moi des jeunes qui débutent une activité sportive, la course à pied notamment, et qui vont peu à peu prendre confiance en eux, vont se socialiser parce que même si la course à pied est un sport individuel, on fonctionne au sein d'un groupe, et pour d'autres, ça les aide à peut-être s'apaiser, à gérer leur stress, à gérer certaines frustrations. et je trouve que c'est quand même un aspect qui n'est pas toujours évoqué. On voit le côté chrono, le côté distance, le côté performance, mais ce côté psychologique et social, je trouve qu'il est quand même important à mettre en lumière dans l'activité physique pour nos enfants.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est très important. Et l'enfant turbulent que j'étais se souvient bien de tout ça. Moi, je ne tenais pas en place et je pense que le sport m'a vraiment beaucoup aidé. Donc oui, il y a tous ces aspects psychologiques qui sont très, très importants dans le sport. on a eu aussi un moment, je reviens à mon passé d'enseignant, mais l'élève qui échoue partout, qui échoue en français, qui échoue en maths et qui réussit en EPS, alors on avait tendance à dire bah oui, c'est normal, des gros bras et rien dans la tête, mais non, c'est pas vrai, c'est pas comme ça que ça se passe, c'est pas aussi simple et donc le fait qu'un enfant réussisse à s'exprimer à travers son corps, parce que ce sont ses capacités et c'est là où il a des... des aptitudes, il faut le valoriser et il faut le mettre en avant. Et c'est vrai que le sport, c'est souvent aussi un moment d'épanouissement, de réussite qu'on retrouve peut-être par ailleurs ou parfois qu'on retrouve ailleurs. C'est aussi une confiance en soi, une connaissance de son corps qui est très importante. Notre corps, on va l'habiter toute notre vie. Donc c'est important qu'on soit connecté à lui et qu'on soit en capacité d'exprimer ce qu'il est capable d'exprimer quand il a besoin de s'exprimer, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai pour habitude, avec mes élèves, de réaliser un test sur les intelligences multiples et des profils d'élèves se révèlent, pour certains, très littéraires, d'autres très tournés vers la nature. Et on a des jeunes, quand on fait ce test, qui me disent Ah bah oui, moi j'aime bien le sport, j'aime bien être à l'extérieur. Et je dis C'est par là que tu vas pouvoir peut-être trouver plus tard une orientation, une profession qui puisse te permettre d'être épanoui à travers... ce que tu as en toi, cette connaissance de soi. Et je trouve que ça rejoint un petit peu ce que tu disais tout à l'heure. Un jeune qui est doué pour l'activité physique, ce n'est pas qu'il n'y a rien dans le cerveau. Bien au contraire, il a une façon de l'exprimer, mais avec sa connaissance et ses émotions. Donc, je trouve quelque chose qui doit être plus mis en avant. Et le professeur d'éducation physique, ce n'est pas la partie pauvre de la salle des profs. Moi, je me bats contre ça en tout cas.

  • Speaker #1

    Ouais, je me suis battu contre ça tout au long de ma carrière et c'est pas toujours facile, mais c'est vrai que si on arrêtait de faire cette dichotomie entre le corps et l'esprit et de faire cette séparation, je pense qu'on aurait des... une population, des habitudes de vie qui seraient différents. Et ça va bien au-delà du sport. Moi, je pense qu'on est sur un enjeu de société. Ça va bien au-delà de juste prendre un dosard et courir ou de se dépenser. On est vraiment, pour moi, sur un enjeu de société. Il y a très longtemps, 1980, quand j'ai fait mon dossier, quand j'ai fait mon mémoire de fin d'études, j'avais dit en rigolant la course à pied, ça devrait être remboursé par la sécurité sociale. Je pense que là, il faut que les gens comprennent, puisqu'on parle des enfants, que c'est l'avenir de demain et que des enfants en bonne santé, une société en bonne santé, ça coûtera moins cher. On est là dans des problématiques en ce moment politiques qui sont vraiment complexes et l'activité physique a pour moi un rôle clé, un rôle fondamental. Moi, je rêve de dirigeants qui prennent ça en compte et qui mettent en place les choses nécessaires pour que l'activité physique ne soit pas le parent pauvre. J'aurais presque envie de rebondir sur ce qu'ont dit nos nos deux grands champions Teddy Riner et Florent Manoudou qui ont dit en substance on n'est pas un pays de sportifs on pourra dire ce qu'on veut on y arrivera enfin les Jeux Olympiques c'est juste un épiphénomène mais je crois vraiment qu'au niveau de la culture on a beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup de progrès à faire

  • Speaker #0

    Alors Bruno, pour finir cette petite capsule, comment on pourrait résumer les grands principes pour mettre nos enfants, nos plus jeunes, à l'activité physique et sportive, et en l'occurrence la course à pied ?

  • Speaker #1

    J'aurais tendance à dire faites les jouer ! faites les jouer, il faut qu'ils s'amusent, il faut que les exercices qu'on leur propose soient ludiques, parce que c'est ça qu'un enfant aime. Donc soyons inventifs, soyons ludiques, faisons-leur pratiquer des choses qui les amusent, mais attention à ne pas tomber dans le piège de la compétition à outrance, attention à ne pas vouloir en faire des champions à tout prix. gardons à l'esprit que ce sont des enfants, gardons à l'esprit que le plaisir et l'épanouissement personnel et le progrès et l'amélioration doivent être les axes prioritaires qu'on doit avoir quand on veut accompagner un de nos enfants ou nos enfants à faire de l'activité physique. C'est ça qui compte avant tout.

  • Speaker #0

    Merci, monsieur le professeur d'éducation physique. Merci, Bruno, pour ces éclairages en réponse à la question de Vincent sur l'activité physique de nos enfants. On se retrouve très vite pour une capsule L'œil du coach. C'était avec Bruno. Et pour les auditeurs, allez jouer, allez courir avec vos enfants. Et on vous souhaite une très belle semaine.

  • Speaker #2

    Cette capsule L'œil du coach avec Bruno Hubi est désormais terminée. Merci à vous pour votre écoute, mais aussi pour vos retours sur ce format d'épisode un petit peu plus court. N'hésitez pas à nous transmettre vos questions, vos interrogations via les différents réseaux Facebook et Instagram. N'hésitez pas à nous soumettre vos idées d'épisodes pour de prochaines capsules. Belle semaine à vous !

Description

Comment motiver et intéresser nos enfants à la course à pied ? c'est la question posée par Vincent, un auditeur que je salue et que je remercie.


Bruno, fort de son expérience d'enseignant en éducation physique, partage ses techniques pour rendre cette activité ludique et attrayante.


Nous abordons les bienfaits physiques de la course, en contraste avec la sédentarité préoccupante induite par les écrans. Bruno souligne l'importance de donner le "goût de l'effort" aux enfants, en intégrant plaisir et jeux dans leurs routines sportives.


Nous explorons aussi les aspects pratiques : quel matériel utiliser, la durée et fréquence des séances, et la manière de structurer ces dernières pour qu'elles soient profitables et amusantes pour les enfants. L'accent est mis sur les exercices de VMA (Vitesse Maximale Aérobie) adaptés aux enfants et sur l'importance d'une variété d'activités pour maintenir leur motivation.


Bruno explique comment trouver un équilibre entre compétition et plaisir, en insistant sur la motivation intrinsèque.


Nous rappelons qu'il est essentiel de soutenir nos enfants sans les pousser à outrance et de toujours privilégier le plaisir et l'épanouissement personnel.


Pour résumer, cette capsule aborde les grands principes pour encourager et accompagner nos enfants dans la pratique de la course à pied, tout en s'assurant qu'ils y trouvent du plaisir et du bien-être.

Bonne écoute et allez jouer, allez courir avec vos enfants !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportives, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous retrouve pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, épisode 245. Aujourd'hui, c'est une capsule, l'œil du coach avec Bruno, mais avant de vous dévoiler la thématique sur laquelle nous allons échanger, j'avais une petite nouvelle, voire une grande nouvelle à vous annoncer puisque je serai de cette aventure olympique le 10 août. prochain ayant un dossard pour le marathon pour tous. Alors ça va en surprendre beaucoup parce que depuis 4 ans, pour les fidèles auditeurs du podcast, je m'étais très loin cette aventure du marathon. Je ne voulais pas tomber dans ce cliché du marathon pour mes 40 ans, encore moins pour mes 42 ans. Et au-delà de la symbolique chiffrée, il est vrai que ma pratique de la course à pied est plus orientée vers des distances. tels que le 10 km et le semi-marathon. J'ai plaisir à préparer ces courses et je pense que ça demande également beaucoup moins de temps et d'investissement qu'une préparation telle que ces 42 km 195 à parcourir. Mais cette année, comme dirait Johan Stuck, les planètes sont alignées. J'ai cette chance de pouvoir prendre part à cette grande fête du sport du côté de Paris avec cette Olympiade. J'accepte donc le défi, je me lance dans l'inconnu. C'est un mélange d'excitation mais également de peur car je n'ai jamais réalisé de telles distances en course à pied. Je serai de toute façon bien accompagné. Ça va être l'occasion de réaliser des épisodes dans les prochaines semaines. Et dès la semaine prochaine, je vous invite à me poser toutes vos questions sur ce marathon pour tous. J'enregistrerai un épisode en me servant également de vos remontées, de vos interrogations, de vos questionnements, de vos remarques. Et pour celles et ceux qui ont la chance d'avoir ce dossard pour le Marathon pour tous, je vous donne rendez-vous ce 10 août prochain sur la ligne de départ, sur le parcours ou sur la ligne d'arrivée, de façon à ce que nous fêtions ensemble ce Marathon olympique et que la communauté du podcast à côté de mes pompes... puissent se réunir en grande pompe. Justement, c'est l'occasion. J'en ai donc terminé avec cette actualité brûlante, ce qui va m'occuper quand même sur les prochaines semaines avec cette préparation. Pour cette capsule L'œil du coach, aujourd'hui, nous allons aborder la question posée par Vincent, que je remercie et que je salue du côté de l'Auvergne. Je vous laisse prendre connaissance tout de suite de son petit message.

  • Speaker #1

    Bonjour Bruno, bonjour Seb. Tout d'abord, merci pour vos capsules que j'écoute toutes les semaines avec la plus grande attention. Et du coup, j'ai une petite question pour vous. Comment appréhender la course à pied avec ses enfants, leur permettre de développer leurs futures capacités physiques qui leur serviront tout le reste de leur vie, mais que ça soit quand même ludique et surtout pas un fardeau pour eux ? Voilà, si vous avez des petits tips à nous donner, on écoutera ça avec le plus grand plaisir. Je vous remercie, bonne semaine.

  • Speaker #0

    Je vous laisse donc sans plus attendre profiter de cette capsule enregistrée avec Bruno Eubie. C'est l'œil du coach sur le podcast à côté de mes pompes. Comment motiver nos enfants à pratiquer un sport et plus particulièrement la course à pied ? Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Bruno, alors en réponse à cette question posée par Vincent, que je remercie pour cette petite capsule vocale, comment on va pouvoir intéresser, motiver, mettre en mouvement nos enfants dans cette pratique de la course à pied ? Alors là, j'en réfère à ton expertise d'enseignant pendant de nombreuses années. Tu as dû côtoyer des jeunes qui n'étaient peut-être pas toujours motivés, comme j'ai pu l'être, à courir et à faire des tours de pistes.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai. C'est vrai que c'est une activité qui ne laisse pas forcément de bons souvenirs aux gens. Je l'entends souvent, les gens me disaient, les gens qui sont passionnés, qui font de la course à pied maintenant, et qui disaient, mais moi, mes pires courses, c'était les cours d'EPS, où on nous faisait tourner autour du stade, où on nous faisait courir pendant 20 minutes, je détestais ça. Et oui, je comprends, parce que quand on regarde un enfant, un enfant, quand il est spontanément, quand il sort de la classe, si on regarde une cour d'école, ils sont en train de courir dans tous les sens. Donc les enfants aiment courir, les enfants aiment se dépenser, ils ont besoin de ça d'ailleurs, et il faut les encourager, il faut les pousser à faire ça. Donc naturellement, l'enfant, il aime courir. Donc c'est souvent l'éducation et c'est souvent le... l'environnement qui va faire que cette envie spontanée de courir, elle va disparaître, mais sans doute parce qu'on ne s'y prend pas de la bonne manière.

  • Speaker #0

    De ton regard d'éducateur, quels sont les bienfaits de cette activité physique pour nos enfants ? On constate aujourd'hui d'énormes dérives quant aux écrans, quant à cette sédentarité. Qu'est-ce que tu perçois ? Qu'est-ce que tu vois, toi, comme bienfait de cette activité physique ?

  • Speaker #2

    On en parlait dans une autre capsule, on parlait d'endurance fondamentale, on parlait de matière fondamentale. Moi, je pense que ce qui est en train de se produire dans notre société avec la prise de poids, avec la malbouffe, c'est un fléau. Un fléau qui, non seulement rend les gens malheureux, mais coûte très cher à notre société. Donc, je crois que l'éducation physique et sportive, l'EPS, a un rôle fondamental. À ce niveau-là, d'abord, normalement, l'éducation physique et sportive, elle est là pour donner des outils aux futurs adultes, donner des clés pour la vie physique future. Donc déjà, nous, les enseignants, on a cette fonction de donner des clés pour que quand la personne sera adulte, qu'elle ait des ressources pour se mettre à faire de l'activité physique. Mais on peut aussi, nous, en tant qu'enseignants, leur donner le goût de l'effort, ce goût de l'effort qu'on rabâche un peu à toutes les sauces, mais qui est effectivement très très important. Alors le goût de l'effort, ce n'est pas les faire courir avec un bâton ou avec une carotte, c'est essayer de trouver des activités qui soient ludiques, qui correspondent à ce que l'enfant aime faire, c'est-à-dire courir vite, courir pas forcément très longtemps. Il y a une activité qui est très très simple que nous les coureurs on connaît tous, qui est la VMA. Donc si on demande à les enfants de courir vite... mais pas forcément de courir très longtemps, mais de courir plein de fois vite, ou de courir en équipe vite, ce sont des exercices qui plaisent. Donc on peut trouver un intérêt pour l'élève à faire de la course à pied sans que ce soit forcément rébarbatif.

  • Speaker #0

    Comme tu le fais dans les capsules, est-ce que tu avais cette transmission, ce sens que tu donnais à tes séances en leur expliquant qu'en travaillant la course à pied, on peut développer l'appareil cardio-respiratoire, contrôler son poids si on pratique des séances relativement longues avec cette partie d'endurance, ce développement musculaire puisque ça construit également le corps. Est-ce que tu avais l'occasion de le faire ou est-ce que tu étais un petit peu plus contraint ? dans ton activité physique et sportive, parce qu'il faut se déplacer jusqu'au stade d'entraînement, changer les enfants dans les vestiaires, et puis derrière, une séance qui parfois était peut-être réduite. Est-ce que tu arrivais quand même à donner ce sens, comme tu le fais dans ces capsules, et auprès des personnes que tu accompagnes aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    C'est vrai que j'avais toujours à l'idée, quand j'enseignais, que ce que j'appelais le temps d'engagement moteur soit important. Sur une séance d'EPS qui dure 55 minutes, si le temps d'engagement moteur est de 10 minutes, l'élève ne peut pas progresser. Et puis, ce n'est pas pour ça qu'il vient. Donc, la nécessité absolue d'avoir un temps d'engagement moteur important était pour moi la première des préoccupations. Et en course à pied, par exemple... il fallait que la partie chorus corresponde au moins à 30, voire 35 ou 40 minutes de la séance. Donc, j'étais plutôt centré sur la pratique que sur les explications. Je n'avais pas la même attitude quand je m'adressais à des étudiants en STAPS que quand je m'adressais à des élèves de 6e, où là, on est plus sur la partie instinctive. On va jouer sur le jeu, on va jouer sur la confrontation, on va faire des relais. Les enfants, ils adorent ça. On a eu un moment... l'impression qu'il ne fallait pas sélectionner les élèves, qu'il ne fallait pas les classer, que ce n'était pas bon. Enfin bref, on a eu toute une mouvance comme ça de l'enseignement où il fallait leur faire croire qu'ils étaient tous identiques, mais ce n'est pas ça la vie. Donc moi, j'ai toujours joué sur l'aspect compétitif, j'ai toujours joué sur les classements, j'ai toujours joué sur la motivation que ça exerce chez les élèves parce que quand on les regarde dans la cour de l'école, quel que soit le jeu qu'ils fassent, c'est toi le premier, c'est moi le deuxième, ils ont cet instinct. ils ont naturellement cette envie de se comparer, cette envie d'aller plus vite que l'autre. Donc ça, il faut jouer là-dessus. Un élève de sixième, on peut vraiment jouer sur les aspects ludiques pour le faire courir sans qu'il s'en rende compte, en fait. Des petits challenges qui sont simples à mettre en œuvre. Après, effectivement, si on s'adresse à une élève... de lycée en première qui commence à avoir un peu de perte, qui commence un peu à prendre du poids, qui a nécessité de faire attention à son apparence. Là, on va aller sur un discours en lui disant Tu sais, si tu cours très lentement, tu vas utiliser tes graisses. Et d'ailleurs, on a, moi j'ai enseigné en lycée, j'ai enseigné en collège, j'ai enseigné à la fac, on a aussi cette nécessité de leur donner ces connaissances. Ça fait partie des contenus des cours. On ne va pas nous demander en sixième qu'ils soient spécialistes en physiologie. Par contre, en première, en terminale, on leur demande d'avoir des connaissances, qu'ils sachent pourquoi ils vont faire infractionnés courts, pourquoi ils vont faire infractionnés longues, quelle est la différence, quel est l'impact au niveau physiologique. On a aussi cette... cette nécessité de donner du sens sur un plan physiologique à leur pratique. Et puis après, si on a des étudiants en STAPS comme j'en ai eu, là on est encore dans une autre dimension où on va effectivement expliquer très en détail pourquoi en fait l'activité et à quoi ça sert.

  • Speaker #0

    Alors de la course à pied, pratiquée dans la cour de récréation ou dans un lotissement ou autour de chez soi avec les copains, comment on va pouvoir... aller pratiquer cette course à pied avec des enfants qui peuvent être, on va dire, en bas âge, 8, 10 ans. J'ai un profil à la maison, Adam a 10 ans, Yael a 13 ans. Comment je vais pouvoir, moi, les appâter pour qu'ils puissent pratiquer la course à pied ? Et c'est la question de Vincent, à travers ses enfants également. Par quels moyens on va pouvoir participer à cet engagement sportif ? Quelles sont finalement tes recommandations ? Est-ce qu'on passe par une école d'athlètes ? Est-ce que c'est par le biais des parents que ça peut se faire ? Parce qu'on ne peut pas leur faire faire n'importe quoi. Il y a cette construction corporelle qui nécessite peut-être des précautions.

  • Speaker #2

    Exactement. Donc, alors souvent, ce qui se passe à l'âge de 8, 10, 12 ans, ils ont envie de faire comme papa et maman. Donc, c'est facile sur la motivation. On va plutôt presque les freiner que les pousser. C'est un autre problème quand on a affaire à des ados ou à d'autres âges. Alors souvent, ce qu'on me demande, c'est combien de kilomètres je peux faire faire à mon enfant ? Quel est le type de séance que je peux lui faire faire ? Nous... enseignant, quand j'enseignais en collège, on avait, c'était écrit dans les textes, dans les programmes, cette obligation d'améliorer la consommation maximale d'oxygène, d'améliorer la capacité fonctionnelle de l'enfant. Parce qu'on sait que l'âge d'or des apprentissages, c'est entre 10 et 20 ans. Donc, ça veut dire qu'entre 10 et 20 ans, il ne faut pas avoir peur de faire faire à l'enfant des activités intenses, soutenues et répétées. Donc, de faire de la VMA. faire de la VMA, c'est une assurance pour toute leur vie d'avoir un système cardiovasculaire qui soit solide, qui soit développé, qui soit étoffé. Donc, on ne doit pas avoir peur de ça. Moi, j'ai connu une époque où on contre-indiquait le fractionner aux enfants. La VMA, si elle est bien faite, si elle est bien structurée, comme elle doit l'être d'ailleurs pour un adulte, ça ne pose aucun problème à un enfant. Et au contraire, c'est bien plus intéressant, on a parlé d'endurance fondamentale dans une autre capsule, c'est bien plus amusant pour un gamin de faire de la VMA que de faire un footing ou que de faire des tours de piste toujours à la même vitesse. C'est ennuyeux, ça ne l'amuse pas. Donc n'hésitez pas avec vos enfants à leur faire faire des jeux où vous les faites courir 20 secondes, 30 secondes avec des petites phases de récupération. C'est ce qu'ils font dans la cour de l'école. Dans la cour de l'école, les enfants font de la VMA. Ils courent, ils s'arrêtent, ils s'attrapent, ils se touchent, ils repartent. qu'est-ce qui les guide ? Leurs sensations. Quand ils sont essoufflés, ils s'arrêtent. Et quand ils ont récupéré, ils repartent. Et comme un enfant récupère très vite, et on sait que physiologiquement, ils sont en capacité de bien supporter, entre guillemets, ce type d'activité. Ce que l'enfant ne supportera pas, parce qu'il n'a pas le système pour ça, ce sont les efforts anaérobies. Donc les efforts anaérobies, ce sont les efforts qui vont aller au-delà de la VMA, donc des efforts intenses qui vont être longs. au-delà de 1 minute, 1 minute 30, 2 minutes. Là, si on demande à l'enfant de forcer, on va rentrer dans un système où il ne sait pas physiologiquement resynthétiser l'acide lactique, et là, ce sera néfaste pour lui. Donc, pas l'activité anaérobie, mais un enfant spontanément ne le fera jamais, et dans les entraînements, il n'y a pas de raison de le faire, pour se tourner vraiment vers des activités purement aérobie, où on est dans un entraînement de VMA.

  • Speaker #0

    Comment tu évalues la durée d'une séance que l'on pourrait faire avec son enfant ? Parce que, tu le dis, l'enfant a la sensation, il va être capable de dire, bon ben là, j'ai suffisamment couru. En termes de fraction, combien tu vas le répéter ? Et si on devait donner l'estimation d'une durée de séance ?

  • Speaker #2

    Alors, l'enfant, il n'aime pas s'échauffer. C'est long, ça le saoule. Il n'a pas envie de se taper un échauffement trop long. Et il n'en a pas besoin parce que physiologiquement, il est en capacité de faire des efforts rapides très vite. Donc, on va faire un échauffement assez court, 5-10 minutes maximum. Parce qu'il faut aussi qu'il ait conscience de ses routines. Il y a une phase de préparation, il y a une phase qui est un peu plus diff, difficile. Et après, une phase de retour au calme. Donc, 5-10 minutes d'échauffement, ça suffit largement. Après, un enfant, comme un adulte, il est très vite capable de faire 15 à 20 minutes de répétition, de fractionner sans que ça ne pose aucun problème. Au-delà de 20 minutes, à mon avis, ça commence à être un peu long. On va dire entre 15 et 20 minutes. Alors pour faire simple, pour ceux qui nous écoutent et qui voudraient avoir des outils concrets, 15 fois 30, 30. 15 fois 30, 30, un enfant ne se fatiguera pas à faire 15 fois 30, 30. Il n'ira pas trop vite. Il n'y a pas d'effet délétère. On peut aller jusqu'à 20 minutes. Donc entre 15 et 20 minutes. de fractionner court. où on va mettre autant de récupération que de durée d'effort, on sait que ça va être profitable et que ça va développer son système aérobie. On l'a déjà dit par ailleurs, il faut que la durée soit suffisamment importante pour qu'il y ait un effet sur les fonctions aérobie. Donc au moins 15 minutes. alors au début on peut commencer par 10 on ne développera pas grand chose mais on va préparer l'organisme à ça mais de la progressivité toujours et puis un retour au calme assez court parce que c'est pareil l'enfant on n'a pas produit d'acide lactique l'enfant il récupère très vite donc si derrière on fait une petite phase de retour au calme de 4 à 5 minutes c'est largement suffisant donc on n'est pas dans des durées d'effort qui sont trop longues on est dans quelque chose qui va durer entre 30 et

  • Speaker #0

    40 minutes chose qu'on peut partager ok avec ses enfants. Donc, il y a un côté aussi transmission, plaisir où papa, maman travaillent avec l'enfant et ça permet de caser une séance un petit peu plus ludique en étant accompagné. Là, je suis dans le côté transmission, donner le goût de l'effort, ce qu'on disait tout à l'heure. C'est un bon moyen de se mettre tous ensemble sur une seule et même séance.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Et puis, il y a des... des tas de façons de challenger l'enfant. On va lui dire, voilà, tu vas courir 30 secondes vite. Alors bien sûr, il va aller trop vite, il va partir comme une balle, mais ce n'est pas très grave. Alors, on peut mesurer combien il a parcouru. Il a parcouru 125 mètres. On lui dit, voilà, maintenant, à chaque répétition, tu vas essayer de faire autant. Bien sûr, il n'y arrivera pas parce qu'il est parti trop vite. Et on va lui expliquer, tu vois, regarde là, tu es parti un petit peu trop vite. Moi, ce que je te propose, c'est d'essayer de faire toutes tes répétitions à la même vitesse. Donc on peut trouver plein de biais, on met un plot pour représenter la distance, ça paraît simple, ça paraît tout bête, mais un plot qui va matérialiser la distance que l'enfant a parcouru, ça le motive, ça l'aide. Les 30-30 en aller-retour, tu es arrivé jusqu'au plot 125 mètres, maintenant tu vas repartir de ce plot et tu vas revenir à ton point de départ. Ah bah tu n'y es pas arrivé, tu vois, donc on peut trouver plein d'exercices sans beaucoup, on peut faire ça sur un bout de route. avec un groupe d'entraînement j'ai fait ça pendant des années on faisait ça devant chez moi sur un bout de route avec des plots ça nécessite quasiment aucune installation et c'est facile à mettre en place et c'est ludique et on peut le faire en groupe comme tu le dis il y en a qui fera 120 l'autre qui fera 130 l'autre qui fera 140 l'autre qui fera 100 mètres mais on est tous ensemble on

  • Speaker #0

    participe ensemble à la séance c'est extrêmement motivant en termes de régularité de répétition de ces séances en termes de rythme donc une fois par semaine, deux fois par semaine, quelles seraient tes recommandations ?

  • Speaker #2

    Alors, moi, je pense que deux fois par semaine, c'est bien, parce que ça permet vraiment d'avoir un effet sur les fonctions aérobie. Donc, deux séances comme ça, de fractionner un petit peu court, avec des intensités qui peuvent être différentes, pour que l'enfant n'ait pas l'impression de faire toujours la même chose. Donc, deux séances par semaine, ça me paraît bien. Bien sûr, si on peut rajouter... un footing ou une troisième séance, ce sera encore mieux, parce que l'enfant doit aussi apprendre à courir lentement, il doit aussi apprendre à construire sa bibliothèque d'allures, comme on en parle souvent. Donc, varier les allures, varier les intensités, c'est bien. Donc, c'est bien s'il peut y avoir deux ou trois séances par semaine, mais les enfants sont demandeurs, je pense que ça ne pose pas vraiment de problème de prévoir ça. Et puis... Moi, ce que j'explique souvent, alors c'était plus pour les lycéens, mais c'est de leur dire, tu vois, cette séance que tu fais là, elle a tel, tel, tel impact au niveau physiologique. D'ailleurs, ils doivent être capables de le verbaliser et de le dire. En lycée, par exemple, on leur proposait, moi, quand j'enseignais, on leur proposait des projets. Ils avaient un projet, c'est eux qui étaient maîtres de leur projet puisque l'idée, c'est que l'élève soit acteur de ce qu'il fait. Donc, il y avait un projet endurance, il y avait un projet... résistance ou intensité et l'enfant choisit son projet. Alors toi, tu fais du tennis, tu as besoin de faire peut-être plus d'intensité parce que c'est ton projet. Ça va te servir, cette séance d'EPS, ça va te servir dans ton sport. Ou tu fais du foot, fais des séances de fractionnés, tu vas voir, ça va t'aider pour tes changements de rythme, etc. Toi, tu es plutôt un peu en prise de poids. Alors on essaye bien sûr de le dire de manière élégante à l'élève. On ne va pas lui dire, tu es grosse, il faut que tu fasses le projet endurance. Mais voilà, on présente les trois projets avec les activités. différents que les intérêts, les avantages, les inconvénients, et l'enfant choisit son projet. Donc, en plus, ça a du sens. Il sait que ce qu'il fait, ça va aussi lui rapporter, entre guillemets, à l'extérieur. Donc, on essaie toujours de rendre ça utile et intéressant et de donner du sens. C'est très important.

  • Speaker #0

    Pour le nombre de séances, c'était un petit clin d'œil aux grands-parents qui, quand on annonce que l'enfant va faire deux, trois séances de sport par semaine, viennent nous dire mais il en fait bien trop ce petit, vous allez le casser, vous allez le fatiguer Là, tu confirmes que la répétition, les progrès, la progressivité, c'est des choses qui vont être bénéfiques dans sa construction future.

  • Speaker #2

    Bien sûr. la catastrophe, le fléau, c'est l'enfant sur son canapé en train de jouer à la PlayStation ou autre chose d'ailleurs, peu importe, je dis PlayStation, mais voilà, c'est ça, le vrai fléau, c'est ça, le vrai danger, c'est ça. Il y a un véritable danger pour nos enfants. Moi, j'ai enseigné plusieurs dizaines d'années dans un collège, et donc population stable, et je voyais d'année en année mes barèmes, je faisais évoluer mes barèmes parce que ce que je demandais au fur et à mesure de l'année n'était plus atteint. Donc j'ai vu, j'ai écrit un article d'ailleurs là-dessus, j'ai vu la condition physique de mes élèves. se détériorer au fur et à mesure des années. Ça, c'est le vrai danger, ça, c'est la vraie catastrophe. Et je disais souvent aux parents, puisque j'ai eu le privilège d'avoir les enfants et même parfois les petits-enfants, ce que je te demandais à toi quand t'avais le même âge que ton fils, ça n'a plus rien à voir. Et les parents m'ont dit à l'âge, pourquoi ? Moi, je n'étais pas un grand sportif. Ben oui, c'est comme ça. Donc, c'est ça le fléau. Le fléau, c'est de laisser les enfants inactifs. C'est une catastrophe. Et donc, trois séances d'entraînement par semaine, non, c'est vraiment pas trop... Regardez dans les pays où il n'y a pas tout le confort qu'on a nous, les enfants vont à l'école en courant tous les jours, et ils s'en portent très bien. Et ce sont souvent eux qui gagnent toutes les plus grandes courses dans le monde.

  • Speaker #0

    Alors avec un matériel, parce que là tu me tends une perche Bruno, quel matériel on va mettre entre les mains de nos enfants ou entre les pieds justement ? Est-ce qu'il y a des choses sur particulières ? Est-ce qu'il faut avoir une vigilance spécifique sur le chaussage, sur les équipements que nos enfants vont pouvoir porter pour pratiquer une activité physique comme la course à pied quand ils sont débutants, quand ils intègrent peut-être une école d'athlétisme sur laquelle je reviendrai après ?

  • Speaker #2

    Oui, de même que quand j'étais enseignant et qu'on les accueillait pour faire du badminton ou du handball, on leur disait tu ne mets pas tes chaussures de running parce que tu risques de te tordre la cheville et de te faire du mal. Elles ne sont pas faites pour ça, parce que les enfants ont plus des chaussures de running que des baskets. Donc voilà, on lui disait non, non, non, la chaussure de running que tu as là, ça ne va pas pour faire du badminton. Et là, c'est la même chose. La chaussure de badminton, la chaussure toute plate, elle ne va pas trop bien pour faire du running parce que forcément les articulations... Enfin bref, ça impose des contraintes qu'il faut essayer d'éviter. L'enfant est en construction, donc... il faut l'équiper de chaussures dédiées à la course à pied pour qu'il puisse pratiquer comme il faut.

  • Speaker #0

    L'école d'athlétisme, est-ce qu'il est pour toi utile ? Adam, de mon côté, a fait quelques séances sur le club d'athlétisme là où j'habite. Et il me dit, moi, papa, je m'ennuie parce qu'on me demande de faire du lancer, on me demande de faire du saut, alors que moi, je veux courir. Alors, qu'est-ce que je peux lui répondre ?

  • Speaker #2

    Qu'il a raison. Qu'il a tout à fait raison. J'ai eu le privilège d'être directeur sportif d'un des plus grands clubs français à l'époque. À l'époque, c'est méchant ce que je dis là. Je ne sais plus où ils sont maintenant. Je m'y intéresse moins que le club de Reims, donc l'EFSA. Je leur fais un petit coucou s'ils nous écoutent. Et je me suis battu contre les responsables de l'école d'athlètes. Je me suis battu en leur disant... ok, sur le principe c'est bien de dire à quelqu'un, tu viens faire de l'athlée, tu vas découvrir le lancé de jableau, tu vas découvrir le lancé de poids, tu vas découvrir le saut en hauteur, sur le principe c'est bien et il n'y a rien à dire. Il faut conserver ça. Mais très vite, l'éducateur, c'est un éducateur, il doit être très vite en capacité de comprendre et de savoir que le gamin qui vient faire du lancé de poids parce qu'il a de la force, on ne va pas lui imposer de faire les crosses. et le championnat départemental parce qu'il fait partie de l'équipe d'athlètes et que c'est comme ça qu'on fait. Et à l'inverse, l'enfant qui vient pour courir, on ne va pas lui obliger à lancer le poids, surtout que 9 fois sur 10, il risque de se le mettre sur le pied, tellement il ne lance pas loin, et de l'obliger à faire quelque chose qu'il n'a pas envie. Mais ça, je me suis battu. Et je pense que dès que j'ai quitté mes fonctions, on est revenu au bon vieux système parce que c'est ancré, parce que c'est comme ça. Et je suis désolé si les gens de la FFA sont choqués par mes propos, Je pense qu'on ne doit pas contraindre l'enfant quand il a une vraie passion. On le sait, moi dans la course à pied, j'ai vraiment vu des gamins doués qui avaient une vraie passion pour ça, qui, comme tu le décris pour tes enfants, adorent courir. Si on leur fait faire du javelot ou du poids, on va les faire fuir, on va les perdre. La concurrence est trop importante avec les autres sports pour qu'on perde ces gamins. Donc, il faut vraiment qu'on les accueille et qu'on leur propose quelque chose qu'ils ont envie de faire.

  • Speaker #0

    Alors après, pour contrebalancer ce qu'on vient de dire, est-ce que l'apprentissage... de la course à pied, là sur le plan de la motricité, des mouvements, du placement, est-ce que c'est quand même bien d'inscrire nos enfants dans de telles écoles d'athlétisme ? On parle des gammes, on en a déjà parlé dans ces capsules, où tu dis qu'il ne vaut mieux pas en faire si on ne sait pas les faire et si on les fait mal. Est-ce que là, avec des enfants, on va pouvoir leur apprendre ces mouvements et les... mettre dans de bonnes dispositions pour cette pratique de la course à pied. On dit que c'est aussi simple que de prendre des chaussures et de les mettre, mais il y a quand même des fondamentaux qui vont pouvoir être ancrés et appris dans ces écoles.

  • Speaker #2

    Exactement. Moi, j'ai eu la chance, mes trois enfants ont fait de la course à pied étant jeunes, et je les ai vus apprendre toutes ces gammes, tous ces éducatifs. Et quand je les voyais pratiquer, quand je les voyais s'échauffer, je... je trouvais ça, c'est presque comme un ballet, comme une danse, c'était beau, parce que c'était bien fait, donc oui, les clubs d'athlètes, quand les entraîneurs sont compétents, et qu'ils savent apprendre aux élèves, les enfants c'est du chewing-gum, ils apprennent vite, ils apprennent bien, donc là oui, il y a un réel intérêt à leur faire pratiquer cette motricité variée et adaptée, parce qu'il ne faut quand même pas se mentir, la course à pied, ce n'est pas le sport qui apporte le plus de coordination, ce n'est pas le sport qui apporte le schéma, corporel et moteur le plus complet. Donc, le peu qu'il y a à prendre, enfin, ce qu'il y a à prendre au niveau technique, il faut vraiment mettre l'accent dessus, c'est très important.

  • Speaker #0

    Alors vient très vite l'enjeu d'un dossard. On a de nombreuses courses qui proposent aujourd'hui des formats adaptés pour les enfants en fonction de la tranche d'âge. Est-ce qu'il est pour toi important de conduire nos bambins vers ces compétitions avec ce côté dépassement, ce côté effort, la recherche ou la quête de la médaille qui sera en ligne de mire avec l'arrivée ?

  • Speaker #2

    Alors oui. une fois de plus je me base sur mes connaissances sur mon métier d'enseignant mais aussi je suis le papa de trois enfants qui ont tous fait de la compétition Je crois que c'est très important. Les enfants aiment se confronter, les enfants aiment, on l'a dit tout à l'heure, les enfants aiment la compétition, c'est moi le meilleur, j'y suis arrivé avant toi, j'y arrive, tu n'y arrives pas. Ils aiment ça, ils ont ça dans le sang, c'est naturel. Donc, dire que la compétition ne doit pas exister entre les gens et entre les individus, comme on l'entend parfois dans l'enseignement, je trouve ça... On pourrait parler des classes de niveau qui sont en train de se mettre en place. enfin voilà, on est tous différents et on doit les préparer à une société où la compétition existe, où ils sont tous différents alors bien sûr elle ne doit pas être effrénée cette compétition mais on ne doit pas non plus les empêcher de faire, donc pour moi la compétition très jeune, ça ne pose aucun problème, les enfants aiment ça c'est une manière pour eux de se dépasser de se confronter, néanmoins moi j'ai été très très attentif quand j'ai élever mes enfants, quand j'ai éduqué mes enfants, à cette notion qui est pour moi hyper importante de motivation intrinsèque, motivation extrinsèque. La motivation, elle doit être intrinsèque, elle doit être en soi. C'est-à-dire que tu as donné le meilleur de toi-même, tu as fait ce que tu pouvais, c'est bien. mais pas tu dois finir premier Gaëtan t'a battu, donc t'as mal couru c'est cette motivation extrinsèque, ou t'as eu une médaille Toutes ces gratifications extérieures, la compétition, le classement, la médaille, ça dévie l'enfant de ce qui doit être sa préoccupation première, c'est-à-dire de prendre du plaisir. Donc faisons très attention à ça, attention les parents, la médaille c'est bien, mais c'est accessoire, c'est même secondaire, qu'il ait battu son voisin ou pas, on s'en moque. Ce qui compte, c'est qu'il donne le meilleur de lui-même et qu'il progresse. Regarde, tu as couru 1000 mètres en 4 minutes. La dernière fois, tu avais couru 1000 mètres en 4'10. C'est bien. Tu t'es amélioré. Tu progresses. Bravo. Après qu'il soit 5e, 10e, 20e, 30e, on s'en fout. Ça n'a aucune importance. Donc, soyons très vigilants à ça, à préserver la motivation intrinsèque et à essayer de le préserver de cette motivation extrinsèque parce que... quand on gagne, quand on court pour gagner tout le temps et qu'on est très doué, ça arrive, il y en a plein. Dès qu'on ne gagne plus, on ne comprend pas. Et donc du coup, on arrête. Et là, on a perdu beaucoup, beaucoup de gens qui, du jour au lendemain, se sont arrêtés parce que pour eux, le sport n'avait de sens que de gagner. Donc il faut faire très attention à ça. Ça, c'est valable pour les meilleurs. Oui, eux, ils ont besoin de gagner tout le temps et il faut activer ça. Mais ça représente un pourcentage infime de la population des enfants et des sportifs.

  • Speaker #0

    Autre facteur Bruno, je le vois tous les samedis sur les terrains de foot dans le Loiret, c'est la projection des parents et le rôle que ces pères de famille, mères de famille peuvent avoir sur leur enfant. Les encourager, je pense que c'est indispensable. L'enfant se sent soutenu, se sent poussé des ailes parce que papa est derrière. Mais attention à ne pas avoir une projection et un comportement qui peut être peut-être délétère. C'est peut-être le cas également en course à pied, à vouloir trop les pousser. trop les emmener vers cet esprit de compétition où le fondement n'est pas le bon. C'est ce que tu disais tout à l'heure, le classement, battre le camarade, alors que la motivation est plutôt personnelle.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. Il faut être très vigilant par rapport à ça. Il y a un symptôme, le symptôme du papa ou de la maman qui vit à travers son enfance qu'elle n'a pas vécu. Et c'est là souvent qu'on a les pires comportements de ces parents qui n'ont pas réussi à être de bons sportifs et qui se projettent dans leurs enfants et qui veulent qu'ils réussissent à tout prix. Et là, on a des comportements qui sont déviants, qui sont même dangereux pour l'enfant. Et d'ailleurs, on a des tas d'exemples d'enfants qui, dès qu'ils sont sortis de l'influence de leurs parents, ont tout arrêté. Donc, soyons très vigilants à ça en tant que parents. comme tu le disais, on est là, on les soutient, on les accompagne, on fait des efforts pour les aider, mais en aucun cas on va les motiver à outrance et on va les mettre dans un schéma de motivation qui n'est pas le bon.

  • Speaker #0

    Alors j'avais un dernier aspect Bruno sur cette pratique de la course à pied pour nos jeunes et nos enfants, c'est des considérations plutôt psychosociales. Je vois moi des jeunes qui débutent une activité sportive, la course à pied notamment, et qui vont peu à peu prendre confiance en eux, vont se socialiser parce que même si la course à pied est un sport individuel, on fonctionne au sein d'un groupe, et pour d'autres, ça les aide à peut-être s'apaiser, à gérer leur stress, à gérer certaines frustrations. et je trouve que c'est quand même un aspect qui n'est pas toujours évoqué. On voit le côté chrono, le côté distance, le côté performance, mais ce côté psychologique et social, je trouve qu'il est quand même important à mettre en lumière dans l'activité physique pour nos enfants.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est très important. Et l'enfant turbulent que j'étais se souvient bien de tout ça. Moi, je ne tenais pas en place et je pense que le sport m'a vraiment beaucoup aidé. Donc oui, il y a tous ces aspects psychologiques qui sont très, très importants dans le sport. on a eu aussi un moment, je reviens à mon passé d'enseignant, mais l'élève qui échoue partout, qui échoue en français, qui échoue en maths et qui réussit en EPS, alors on avait tendance à dire bah oui, c'est normal, des gros bras et rien dans la tête, mais non, c'est pas vrai, c'est pas comme ça que ça se passe, c'est pas aussi simple et donc le fait qu'un enfant réussisse à s'exprimer à travers son corps, parce que ce sont ses capacités et c'est là où il a des... des aptitudes, il faut le valoriser et il faut le mettre en avant. Et c'est vrai que le sport, c'est souvent aussi un moment d'épanouissement, de réussite qu'on retrouve peut-être par ailleurs ou parfois qu'on retrouve ailleurs. C'est aussi une confiance en soi, une connaissance de son corps qui est très importante. Notre corps, on va l'habiter toute notre vie. Donc c'est important qu'on soit connecté à lui et qu'on soit en capacité d'exprimer ce qu'il est capable d'exprimer quand il a besoin de s'exprimer, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai pour habitude, avec mes élèves, de réaliser un test sur les intelligences multiples et des profils d'élèves se révèlent, pour certains, très littéraires, d'autres très tournés vers la nature. Et on a des jeunes, quand on fait ce test, qui me disent Ah bah oui, moi j'aime bien le sport, j'aime bien être à l'extérieur. Et je dis C'est par là que tu vas pouvoir peut-être trouver plus tard une orientation, une profession qui puisse te permettre d'être épanoui à travers... ce que tu as en toi, cette connaissance de soi. Et je trouve que ça rejoint un petit peu ce que tu disais tout à l'heure. Un jeune qui est doué pour l'activité physique, ce n'est pas qu'il n'y a rien dans le cerveau. Bien au contraire, il a une façon de l'exprimer, mais avec sa connaissance et ses émotions. Donc, je trouve quelque chose qui doit être plus mis en avant. Et le professeur d'éducation physique, ce n'est pas la partie pauvre de la salle des profs. Moi, je me bats contre ça en tout cas.

  • Speaker #1

    Ouais, je me suis battu contre ça tout au long de ma carrière et c'est pas toujours facile, mais c'est vrai que si on arrêtait de faire cette dichotomie entre le corps et l'esprit et de faire cette séparation, je pense qu'on aurait des... une population, des habitudes de vie qui seraient différents. Et ça va bien au-delà du sport. Moi, je pense qu'on est sur un enjeu de société. Ça va bien au-delà de juste prendre un dosard et courir ou de se dépenser. On est vraiment, pour moi, sur un enjeu de société. Il y a très longtemps, 1980, quand j'ai fait mon dossier, quand j'ai fait mon mémoire de fin d'études, j'avais dit en rigolant la course à pied, ça devrait être remboursé par la sécurité sociale. Je pense que là, il faut que les gens comprennent, puisqu'on parle des enfants, que c'est l'avenir de demain et que des enfants en bonne santé, une société en bonne santé, ça coûtera moins cher. On est là dans des problématiques en ce moment politiques qui sont vraiment complexes et l'activité physique a pour moi un rôle clé, un rôle fondamental. Moi, je rêve de dirigeants qui prennent ça en compte et qui mettent en place les choses nécessaires pour que l'activité physique ne soit pas le parent pauvre. J'aurais presque envie de rebondir sur ce qu'ont dit nos nos deux grands champions Teddy Riner et Florent Manoudou qui ont dit en substance on n'est pas un pays de sportifs on pourra dire ce qu'on veut on y arrivera enfin les Jeux Olympiques c'est juste un épiphénomène mais je crois vraiment qu'au niveau de la culture on a beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup de progrès à faire

  • Speaker #0

    Alors Bruno, pour finir cette petite capsule, comment on pourrait résumer les grands principes pour mettre nos enfants, nos plus jeunes, à l'activité physique et sportive, et en l'occurrence la course à pied ?

  • Speaker #1

    J'aurais tendance à dire faites les jouer ! faites les jouer, il faut qu'ils s'amusent, il faut que les exercices qu'on leur propose soient ludiques, parce que c'est ça qu'un enfant aime. Donc soyons inventifs, soyons ludiques, faisons-leur pratiquer des choses qui les amusent, mais attention à ne pas tomber dans le piège de la compétition à outrance, attention à ne pas vouloir en faire des champions à tout prix. gardons à l'esprit que ce sont des enfants, gardons à l'esprit que le plaisir et l'épanouissement personnel et le progrès et l'amélioration doivent être les axes prioritaires qu'on doit avoir quand on veut accompagner un de nos enfants ou nos enfants à faire de l'activité physique. C'est ça qui compte avant tout.

  • Speaker #0

    Merci, monsieur le professeur d'éducation physique. Merci, Bruno, pour ces éclairages en réponse à la question de Vincent sur l'activité physique de nos enfants. On se retrouve très vite pour une capsule L'œil du coach. C'était avec Bruno. Et pour les auditeurs, allez jouer, allez courir avec vos enfants. Et on vous souhaite une très belle semaine.

  • Speaker #2

    Cette capsule L'œil du coach avec Bruno Hubi est désormais terminée. Merci à vous pour votre écoute, mais aussi pour vos retours sur ce format d'épisode un petit peu plus court. N'hésitez pas à nous transmettre vos questions, vos interrogations via les différents réseaux Facebook et Instagram. N'hésitez pas à nous soumettre vos idées d'épisodes pour de prochaines capsules. Belle semaine à vous !

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