#296 - Continuer à courir pendant la grossesse : réalité ou mythe ? (avec Maria-Laura MAROTTA) cover
#296 - Continuer à courir pendant la grossesse : réalité ou mythe ? (avec Maria-Laura MAROTTA) cover
A côté de mes pompes !

#296 - Continuer à courir pendant la grossesse : réalité ou mythe ? (avec Maria-Laura MAROTTA)

#296 - Continuer à courir pendant la grossesse : réalité ou mythe ? (avec Maria-Laura MAROTTA)

37min |09/05/2025
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#296 - Continuer à courir pendant la grossesse : réalité ou mythe ? (avec Maria-Laura MAROTTA)

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Description

Dans ce nouvel épisode, nous allons aborder un sujet aussi passionnant que délicat : la grossesse et la pratique de la course à pied.

·        Peut-on continuer à courir en étant enceinte ?

·        Quels en sont les bénéfices,

·        Y’a-t-il des précautions à prendre, des signaux à surveiller ?

Pour répondre à ces questions et apporter un éclairage médical solide, j’ai le plaisir de recevoir Maria-Laura MAROTTA, gynécologue et passionnée de sport.

Elle accompagne au quotidien des femmes dans leur parcours de santé, et partage avec nous son expertise sur ce moment particulier de la vie d’une femme.

Que vous soyez directement concernée ou simplement curieuse d’en apprendre plus sur cette thématique, je vous invite à rester à l’écoute.

Vous verrez qu’il est tout à fait possible d’allier mouvement, bien-être et maternité, à condition de s’écouter et d’être bien accompagnée.

Cet épisode sera suivi d’un épisode complémentaire où des auditrices, mais aussi des invitées viendront livrer leur témoignage sur la pratique de la course à pied pendant la GROSSESSE.


Continuer à courir pendant la GROSSESSE, mythe ou réalité, c’est le nouvel épisode du podcast A COTE DE MES POMPES pour lequel je vous souhaite une bonne écoute.


Profil de Maria-Laura MAROTTA : https://www.instagram.com/maria_laura_1980/

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Chaque semaine j'aborde cet univers qui est ma passion : l'entraînement, les séances, les aspects techniques mais aussi ses à-côtés : la nutrition, le matériel, le lifestyle, les chaussures.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportifs, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous accueille pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, le 296e aujourd'hui, et nous allons aborder un sujet aussi passionnant que délicat, la grossesse et la pratique de la course à pied. La question, elle est très simple, peut-on continuer à courir en étant enceinte ? Quels en sont les bénéfices ? Y a-t-il des précautions à prendre ? des signaux à surveiller. Alors, mesdames, mais aussi messieurs, puisqu'il y a peut-être de futurs papas parmi les auditeurs, pour répondre à ces questions et apporter un éclairage médical solide, j'ai le plaisir de recevoir Maria Laura Marotta, gynécologue et passionnée de sport. Elle accompagne au quotidien des femmes dans leur parcours de santé et elle partage avec nous son expertise sur ce moment particulier dans la vie d'une femme. Alors que vous soyez directement concerné ou simplement curieux ou curieuse d'en apprendre plus sur cette thématique, je vous invite donc à rester à l'écoute et vous verrez qu'il est tout à fait possible d'allier mouvement, bien-être et maternité à condition de s'écouter et d'être bien accompagné. Cet épisode sera suivi d'un épisode complémentaire où des auditrices mais également des invités viendront livrer leurs témoignages sur la pratique. de la course à pied pendant leur grossesse. Je vous laisse sans plus attendre profiter de mon échange avec Maria Laura que je remercie d'avoir accepté l'invitation. Continuer à courir pendant la grossesse, mythe ou réalité, c'est le sujet du nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes pour lequel je vous souhaite une bonne écoute. Bonsoir Maria Laura, merci d'être l'invité du podcast à côté de mes pompes. Je t'ai fait venir aujourd'hui en tant qu'experte pour cet épisode consacré à la grossesse et à la course à pied parce qu'au-delà d'être une auditrice fidèle, d'être une des membres de la communauté des Patréons, tu as cette expertise en gynécologie. Donc sois la bienvenue sur le podcast. Je vais te laisser, comme le font tous les autres invités, te présenter de façon à ce que les auditeurs sachent qui tu es et d'où tu viens.

  • Speaker #1

    Bonsoir Sébastien, merci de m'accueillir au sein de ton podcast et pour cet épisode consacré à la grossesse et au sport. Je me présente en quelques mots, je suis gynécologue depuis une quinzaine d'années maintenant en Belgique et je vais travailler au sein d'un centre de procréation médicalement assisté avec la prise en charge de la fertilité aussi bien chez la femme que chez l'homme et également la prise en charge de la chirurgie gynécologique et du cancer du sein. Et donc ici maintenant, depuis quelques années maintenant, je me forme en médecine du sport pour pouvoir être gynécologue du sport et avoir une prise en charge des patientes, aussi bien les sportives que les patientes tout venant, je dirais, pour les remettre au sport et leur proposer les bienfaits du sport dans les problèmes gynécologiques.

  • Speaker #0

    Dans ta patientèle, est-ce qu'il y a beaucoup de pratiquantes en course à pied ?

  • Speaker #1

    de plus en plus, mais j'ai une... patientelles qui, en tout cas en fertilité, malheureusement, beaucoup de patientes sédentaires, et chez les patientes ménopausées également. Donc il y en a quelques-unes, et de plus en plus, je pense, dans les dernières années, mais ce n'est pas la majorité, malheureusement.

  • Speaker #0

    Alors en préparant cet épisode, tu avais quelques chiffres à donner aux auditrices et aux auditeurs sur cette thématique de la grossesse et de la course à pied. Je te laisse en donner quelques-uns. Et puis après, on va pouvoir attaquer un petit peu les questions que bon nombre d'auditrices peuvent se poser par rapport à cette période, ces neuf mois, entre guillemets, jusqu'à l'accouchement et à l'arrivée du bébé. Et est-ce que l'on va pouvoir concilier la course à pied ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, il faut savoir qu'à peu près 50% des femmes qui courent sont en âge de procréer. Donc, c'est quand même une grande partie de notre, entre guillemets, coronneuse. qui sont à même d'être enceintes et de présenter à un moment donné l'un ou l'autre bobo ou l'une ou l'autre question. Et il y en a beaucoup de ces reneuses, lorsqu'elles sont enceintes, qui malheureusement arrêtent la pratique ou diminuent drastiquement parce qu'elles n'ont pas les bonnes informations et que le corps médical ou le corps paramédical, les sages-femmes, ne parviennent pas à répondre à leurs questions de manière précise. et donc tout l'intérêt de pouvoir les guider au mieux dans ce questionnement.

  • Speaker #0

    Alors, la question première, Maria Laura, c'est est-ce qu'il est possible de continuer sa pratique de la course à pied pendant la grossesse ? Est-ce que là, on est dans le mythe ou dans la réalité ?

  • Speaker #1

    Alors, en effet, tout un temps, on avait dit les femmes ne peuvent pas courir, même en n'étant pas enceintes. D'accord ? Donc, on vient de très, très loin, je dirais, dans l'évolution de notre manière de voir la pratique du sport chez la femme. et donc en effet actuellement, on sait que la course à pied ne provoque pas de problème pour la grossesse. Et donc, on peut continuer à courir, alors en prenant certaines précautions, bien entendu, parce que certaines femmes ne peuvent pas continuer à courir pour des raisons de santé, je dirais liées à la grossesse, mais parfois liées à leurs problèmes de santé qui sont avant la grossesse. Et donc, d'adapter vraiment la course à pied à comment chaque femme vit sa grossesse également. Il y a des grandes trames d'idées pour conseiller nos patientes, mais c'est vraiment à adapter à chaque personne. Et d'une grossesse à l'autre, il va y avoir des différences également pour une même personne.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ces personnes qui pratiquent la course à pied et qui fréquentent ton cabinet, elles viennent de plus en plus te solliciter pour te poser ces questions et te demander jusqu'à quand je vais pouvoir courir, comment je vais pouvoir adapter ma pratique, ou est-ce que ça reste encore ? très marginal ces questionnements et ces interrogations ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça reste encore très marginal, mais il y en a de plus en plus, parce que je pense aussi que les réseaux sociaux, malgré tout, ça a quand même des bienfaits. On en parle de plus en plus et il y a de plus en plus de personnes qui influencent, des personnes qui en parlent beaucoup plus librement qu'avant. Et donc, ce n'est plus un sujet aussi tabou qu'au préalable et donc les personnes viennent spontanément en parler en consultation.

  • Speaker #0

    Même si, dans cet épisode, on ne pourra pas donner des règles qui seront applicables à toutes les auditrices. Tu vas peut-être enfoncer cette porte ouverte, mais c'est au cas par cas qu'il faut étudier la possibilité de continuer peut-être loin la pratique de la course à pied avec un dosage qui va être vraiment personnalisé.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Maintenant, il y a quand même la majorité des patientes la grossesse se passe très bien et il n'y a pas de contre-indication à poursuivre la grossesse. Ça, c'est quand même la grande majorité des patientes. Après, je dirais que c'est plutôt ponctuel où on va dire non, il y a une contre-indication qui est absolue parce que vous avez des risques d'accouchement prématuré, parce qu'il y a une poche qui est rompue, parce que votre placenta est mis juste au-dessus du col de votre utérus et qu'il peut commencer à saigner. Il y a des recommandations bien strictes où là, on ne peut pas déroger aux règles. et encore, mais c'est vraiment... de manière plus ponctuelle, où on va avoir des contre-indications à la poursuite du sport pendant la grossesse, en réalité. Et puis, en effet, l'adaptation, là où on va dire quel dosage de sport on va réaliser, quelle intensité, quel volume de course à pied la patiente va pouvoir poursuivre, là, ça va être vraiment au cas par cas. Et du début de la grossesse à la fin de la grossesse, il peut encore y avoir une évolution pour une même patiente. Donc c'est vraiment... au ressenti de la patiente. Et si, en cours de grossesse, il y a une évolution, quelque chose qui ne se passe pas bien, alors que tout allait bien jusqu'à, par exemple, la 24e semaine, et puis il y a un petit souci au niveau du col, là, on va réadapter, évidemment. Tout n'est pas figé dans le marbre et c'est ça qu'il faut se dire. Ce n'est pas un programme de course à pied qu'on va suivre pendant neuf mois. On a les neuf mois à suivre et puis tout va bien se passer. Comme ça, c'est vraiment à réadapter et aussi Merci. pour la patiente à avoir un ressenti, à connaître son ressenti, savoir jusqu'où elle peut aller, si elle est fatiguée, si elle a beaucoup de nausées. Vraiment, si elle a des contractions, elle doit être attentive à ces signaux, ces contractions qui persistent après l'arrêt du sport, si elle a des pertes de sang, si elle a des maux de tête, des choses qui... se rajoutent à la pratique de la course à pied ou du sport, là, elles doivent être vigilantes et on doit consulter à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que la course à pied et la grossesse, dans les premières semaines, est-ce que la femme va ressentir des modifications, des perturbations, avant que la silhouette, tu vois, ne se transforme ? Ou est-ce que, dans les premières semaines, finalement, il n'y a pas vraiment d'incidence sur le plan de cette activité sportive ?

  • Speaker #1

    Alors il y a une adaptation à la grossesse pour toutes les femmes, je dirais pratiquement dès les premiers jours de la grossesse. En fait, on va avoir ce qu'on appelle le volume circulant, donc le volume qui est dans nos vaisseaux sanguins, qui va augmenter parce qu'on a besoin de plus de sang, quelque part, pour alimenter la future grossesse, le placenta qui va se mettre en place à la fin du premier trimestre. Et donc, le volume circulant va augmenter, mais les globules rouges ne vont pas augmenter de la même manière. Et donc, on va avoir une légère anémie. qui va se mettre en place, une anémie relative, puisqu'en réalité, on a assez de globules rouges, mais par rapport au sang qui est présent au reste du volume, c'est un peu plus dilué. Et donc, on peut sentir un peu d'essoufflement. On va avoir une fréquence cardiaque qui va augmenter. Le débit cardiaque va augmenter, mais ça, c'est lié propre à la grossesse. On va respirer un peu plus rapidement. La fréquence respiratoire augmente. On peut avoir des petites chutes de tension. Donc ça, c'est vraiment, parfois on charrie un peu les femmes quand elles font une petite chute de tension, on dit « ah, elle est jeune, elle est en âge d'avoir une grossesse, est-ce qu'il ne faudrait pas faire une petite test de grossesse ? » Mais donc c'est vraiment lié à cette préparation du début de grossesse, à tout mettre en place pour accueillir le fœtus qui va grandir et avoir le placenta par après qui va prendre le relais. Et donc ça, ça va en plus des nausées, des vomissements qu'il peut y avoir en début de grossesse.

  • Speaker #0

    Ces nausées, ces manifestations un petit peu désagréables, c'est peut-être ça qui va bloquer à un moment donné les femmes à dire « bon ben c'est pas la peine que je continue à vouloir courir en sachant que j'ai déjà ces désagréments » . C'est peut-être un facteur d'abandon, ce que tu disais tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Voilà, ça peut être un facteur d'abandon. Comme pour certaines patientes, le fait de bouger va faire qu'elles vont avoir moins de nausées. Les nausées de début de grossesse ont plusieurs origines également. Il y a des patientes qui vont, enfin, c'est lié à l'hormone de grossesse en réalité, qui augmente en début de grossesse. Il y a des patientes qui sont plus sensibles que d'autres. Il y a des patientes qui, il y a un côté psychologique également assez nausé. Et le fait d'être à l'extérieur ou de penser à autre chose, elles vont se sentir mieux. Et donc, c'est très variable d'une personne à l'autre. Je ne peux pas te donner des chiffres, je ne peux pas dire que c'est 50% pour lesquels ça va être... les nausées vont être aggravées par le sport et 50% ça va être amélioré, pas du tout on n'en a pas les chiffres mais on sait que c'est très variable d'une patiente à l'autre en réalité

  • Speaker #0

    Au niveau des recommandations là si on se place sur un plan étatique, un plan même supranational est-ce qu'il y a des grandes lignes à respecter par rapport à cette activité physique et à la grossesse ?

  • Speaker #1

    Alors tout à fait vous avez eu par là le HAS en France, la Haute Autorité de Santé chez vous, des belles recommandations qui ont été faites et qui se sont inspirées des recommandations internationales. Quand je reprends les recommandations, que ce soit en Australie, aux États-Unis, au Danemark, c'est très semblable en réalité et heureusement. Et le Comité international olympique a établi aussi des recommandations. Donc, je dirais que qu'on prenne peu importe les recommandations de peu importe le pays, c'est assez similaire. Donc oui, la première chose que Merci. on va recommander, c'est de ne pas rester sédentaire, en réalité. C'est de bouger, quelle que soit la manière de bouger, de marcher, de courir, de nager. C'est vraiment de bouger. Et on recommande 150 à 180 minutes minimum par semaine. Alors, on préfère 30 minutes par jour, en réalité. Mais si on peut faire ces 150 minutes sur au moins trois jours, voire tous les jours, C'est très, très bien. Donc ça, ce sont les recommandations. Et également, de rajouter à cette pratique d'un sport d'endurance, d'un sport aérobie, de rajouter du renforcement musculaire à raison de deux activités par semaine.

  • Speaker #0

    Quel serait l'objectif de ce renforcement musculaire ? Est-ce qu'il est de permettre à la femme d'être plus à même, de vivre et de bien vivre cette grossesse jusqu'à l'accouchement ? Ou est-ce qu'on est déjà dans une optique post-accouchement, de ne pas... pas trop perdre avec un renforcement musculaire qui se fera durant toute cette période de grossesse ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est les deux. Le renforcement musculaire pendant la grossesse va permettre également de contrecarrer tant que possible le fait qu'à un moment donné, il va y avoir une imprégnation hormonale importante, il va y avoir une laxité ligamentaire qui va s'installer, il peut y avoir des douleurs ligamentaires et on voit le corps qui change. Les patientes qui sont en lordose, le bas du dos creusé, le ventre vers l'avant, on va avoir des modifications importantes et le corps se prépare à ce que ce ventre devienne de plus en plus gros et donc il faut laisser de la place au bébé. Mais les muscles se relâchent de trop, donc il faut vraiment préparer le corps à rester tonique quelque part. Et donc, en restant tonique aussi pendant la grossesse, on diminue les douleurs dans le bas du dos. Et pour les patientes qui continuent leur pratique de course à pied, on voit que la biomécanique de course est modifiée pendant la grossesse, à cause de ce ventre vers l'avant, du relâchement musculaire et ligamentaire. Il faut travailler certains muscles en particulier, les muscles du bassin, les muscles des jambes, les muscles du bas du dos, pour tenir ce tonus musculaire et améliorer le bien-être de la femme pendant la grossesse. Et puis en effet, il y a aussi la phase de l'accouchement. La phase de l'accouchement, on a besoin des muscles. Et puis après l'accouchement, les femmes qui ont fait une activité sportive et du renforcement pendant la grossesse, ont plus de facilité à récupérer leur tonus en post-accouchement, en post-partum. Et c'est vraiment un continuum dans l'évolution de la femme.

  • Speaker #0

    Alors face à ces modifications corporelles, tu l'as dit, on peut avoir des difficultés ligamentaires, cette lordose, un centre de gravité qui va aussi se déplacer, puisqu'on ne pourra plus courir de la même façon avec le bébé qui prendra de plus en plus de place. Ça nécessite des adaptations, forcément, et ça, on l'a dit par rapport à cette pratique de la course à pied. Mentalement, moralement, le fait de voir son corps changer pour une athlète, une sportive, qui aurait ce corps auquel elle est habituée, qui fonctionne bien sans la grossesse, est-ce que c'est difficile de l'accepter et d'avoir cette image qui va changer avec des kilos qui vont, et là, ça dépend aussi des personnes, être plus ou moins présents ? au fil des mois.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça va dépendre aussi du niveau de pratique de chaque personne. C'est sûr qu'on aura moins ce problème-là, peut-être, parce que je ne veux pas mettre tout le monde dans la même situation, mais chez la patiente qui pratique la course à pied en tant que hobby, elle sait que la grossesse va amener une prise de poids. Maintenant, on a moins l'objectif performance également. Mais une personne qui en pratique de hobby, mais qui a un objectif performance, qui fait vraiment hyper attention, ou il est sportif de haut niveau, il va falloir accepter le fait de prendre un peu de poids. Il faut savoir que la prise de poids que l'on considère normale sur une grossesse est variable en fonction de l'indice de masse corporelle de départ de grossesse. Plus on est « maigre » , où on a un rythme de masse corporelle qui est bas, plus on devrait prendre du poids pendant la grossesse. Et donc, c'est chez ces patientes-là qu'il est compliqué que l'aspect morphologique change, évidemment, que la prise de poids est plus compliquée, mais c'est elles qui doivent en prendre un peu plus, justement.

  • Speaker #0

    Et sur l'aspect émotionnel, on peut avoir également des variations entre des périodes d'euphorie, de doute ? Comment ça, on peut le réguler ? Est-ce que la course à pied va pouvoir aider, tu disais tout à l'heure, à sortir, à bouger et à éliminer un petit peu ces symptômes pour se retrouver sur un moment sympa, même si l'intensité est moindre, même si la distance est plus courte, mais au moins de garder cette habitude de sortir ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, je dirais que la course à pied, la pratique d'un sport, va avoir un impact psychologique important, qu'on soit enceinte ou pas enceinte. mais à cela se rajoute tout le yo-yo émotionnel d'une grossesse, tout à fait normal. C'est vraiment des moments de... Oui, on est très heureux d'avoir la grossesse, mais en même temps, des moments de stress, des moments de stress dans un couple, où si la patiente est maman célibataire, c'est aussi un stress qui se rajoute. Comment est-ce que ça va se passer ? Est-ce que tout va bien se passer ? Est-ce que ce que je fais est bien pour mon bébé ? Est-ce que je vais bien accoucher ? Est-ce que je vais être une bonne maman ? Est-ce que tout va bien se passer dans les premiers jours à la maternité ? Donc, il y a tous ces moments-là qui sont angoissants en réalité. Et on voit que la pratique d'un sport pendant la grossesse va améliorer l'état psychologique de la future maman et de la maman une fois qu'elle aura accouché. Donc, c'est tout bénéfice, en effet.

  • Speaker #0

    Dans le suivi de la grossesse, il y a des rendez-vous récurrents, réguliers avec une sage-femme, avec une gynécologue ou un gynécologue. Est-ce que c'est au fur et à mesure de ces étapes que la pratique de la course à pied va pouvoir être validée et à un moment donné peut-être réduite ? Là, tu parlais tout à l'heure de personnalisation. On est sur ce parcours un petit peu individualisé en disant, voilà On va peut-être commencer à réduire un petit peu plus. Là, on va passer à la marche. Là, vous allez vous contenter peut-être d'un petit peu de vélo. Comment ça se construit, justement, dans le cabinet d'un praticien ou d'une experte comme toi ?

  • Speaker #1

    Alors, idéalement, c'est vrai qu'il y a la part du côté, je dirais, examen clinique. Est-ce que le col se modifie, ne se modifie pas ? Est-ce qu'à l'échographie, on voit quelque chose qui s'est modifié ? Est-ce qu'il y a des points d'appel ? Et puis, il y a aussi le ressenti de la patiente. Donc, si la patiente ne se sent pas bien, qu'elle est fatiguée, elle ne doit pas attendre d'avoir vu le gynécologue pour ralentir. Ça, c'est clair. Et le gynécologue va plutôt aller voir s'il y a le col qui se modifie, s'il y a une menace d'accouchement prématuré, s'il y a des contractions. Ça va être plutôt un dialogue entre les deux. Mais il ne faut certainement pas attendre de voir le gynécologue pour ralentir ou pour s'écouter en tant que sportive. également et en tant que femme enceinte.

  • Speaker #0

    À cela, on peut ajouter, et on en a parlé un petit peu en off, c'est ce stress dont tu parlais tout à l'heure, mais c'est également la pression, peut-être du corps médical, peut-être également de l'entourage familial qui ne verra peut-être pas d'un bon oeil une jeune femme, une personne qui est en pleine période de grossesse, pratiquer la course à pied. Et là, on revient au mythe, ce qu'on disait tout à l'heure. Est-ce que c'est... nécessaire ? Est-ce que c'est bon pour toi ? Est-ce qu'il faut que tu ailles courir alors que tu es enceinte et que tu portes la vie ? Est-ce que tu entends ce type de discours de la part des entourages ou des jeunes femmes ? Des femmes, pas que des jeunes femmes, des femmes qui viennent jusqu'à toi pour consulter ?

  • Speaker #1

    Oui, et ça on en entend tout le temps. Mais on a heureusement les études maintenant qui prouvent qu'il y a beaucoup plus de bienfaits. que d'effets secondaires, je dirais, de la pratique d'un sport ou de la course à pied pendant la grossesse. Et donc, c'est là-dessus qu'il faut vraiment continuer à travailler et à sensibiliser la population sur le fait que pratiquer un sport pendant la grossesse est tout à fait possible et qu'il ne faut pas en avoir peur.

  • Speaker #0

    Sur un plan clinique, s'il n'y a pas de signe, comme tu l'évoquais en début d'épisode, on peut limite courir jusqu'à la veille de son accouchement ? Ça, c'est tout à fait possible ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. Il y en a qui le font, bien sûr. Il n'y en a pas beaucoup, mais il y en a qui le font et qui adaptent. En général, on essaye d'éviter les fractionnés, le seuil, etc. Ça, on essaye d'éviter. Mais les patientes, en général, ne recherchent pas à ce point-là, même de haut niveau. Elles savent qu'elles n'y parviennent plus. Mais on peut continuer à courir et à pratiquer son sport. jusqu'au bout, jusqu'à la veille de l'accouchement ou le jour de l'accouchement, pratiquement, oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui se passe entre le bébé et la maman quand on est en train de courir ? Est-ce que ça le berce, ce côté rebond de la course à pied ? Est-ce qu'il y a une incidence sur le bébé ? Est-ce que ça peut l'apaiser s'il a tendance à taper un petit peu dans le ventre de la maman ? Quelles sont les manifestations et les bénéfices que la course à pied peut avoir entre la maman et le bébé ?

  • Speaker #1

    Alors... En termes de bénéfices relationnels, je pense qu'une maman qui est apaisée, elle va être plus à l'aise dans le cadre de sa grossesse et de sa maternité. Alors, il n'y a pas vraiment d'études sur le fait de savoir s'il est bercé, qu'est-ce qui se passe au niveau endorphine chez le bébé ou des choses comme ça. Ça, on n'en a pas l'idée. Mais on sait que les bébés vont avoir un meilleur développement psychomoteur par la suite. Les études l'ont montré ici récemment qu'il y a un meilleur développement psychomoteur chez les enfants, dont les mamans ont continué une activité physique durant la grossesse. Mais peu importe l'intensité de l'activité physique et peu importe le sport également, donc c'est vraiment tout bénéfice. Et on voit également que le fait de pratiquer la course à pied chez la femme enceinte va avoir des bénéfices en termes de santé. Et on voit aussi moins d'hypertension, moins de diabète, moins de prise de poids. Merci. Et après l'accouchement, elles vont perdre du poids plus facilement également. Mais on voit que pour les bébés, il y a vraiment un bénéfice à ce niveau-là en termes de bien-être également. Et les bébés ne sont pas plus petits en poids, ne naissent pas prématurément. Il y a vraiment tout un bénéfice sur la pratique de la course à pied.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que la maman court pour deux dans ce cas-là ? Parce qu'on dit parfois dans l'assiette, elle va manger pour deux. Mais là, est-ce qu'elle court pour deux personnes ?

  • Speaker #1

    Alors, il faut faire la différence. Souvent, on dit on mange comme deux. Donc, il faut manger deux assiettes. En effet, tu as très bien dit, il faut manger pour deux. Donc, il faut manger pour soi et pour son bébé. Donc, on ne mange pas double ration. Mais ça ne veut pas dire qu'on va courir double volume non plus, du coup, que du contraire. Il faut vraiment adapter la pratique du sport. Aller plutôt vers de l'endurance. En premier trimestre, c'est vrai que, par exemple, les sportives de très haut niveau peuvent continuer les compétitions. Après, c'est au cas par cas. On voit des sportives faire des marathons en étant au deuxième, voire début du troisième trimestre. Ça, c'est, je dirais, exceptionnel également, parce que toutes les femmes ne sont pas prêtes à le faire en n'étant déjà pas enceintes. Alors, en étant enceintes, c'est un peu plus compliqué parce qu'il faut gérer les hypoglycémies également. mais donc c'est C'est tout à fait faisable, mais il faut vraiment faire au cas par cas à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il n'y a pas, pour ces sportives de haut niveau, une pression supplémentaire mise par des sponsors qui viendraient à les « contraindre » à continuer la course à pied pendant cette période de grossesse ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un risque qui pourrait arriver, parce qu'on parle de plus en plus de grossesse et de poursuite du sport de haut niveau. parce qu'on voit des exemples de femmes qui continuent leur pratique à haut niveau et on en voit de plus en plus, et c'est très bien, mais on ne doit pas le généraliser. C'est vraiment quelque chose qui doit être vécu dans l'intime, dans l'intime de la femme, du couple, et quelque chose qui doit être discuté vraiment en individuel avec le gynécologue ou la sage-femme également, et le coach, etc. Mais c'est un risque qu'on va voir de plus en plus. Les sportives de haut niveau sont fragiles dans le sens où elles sont Merci. tributaires et dépendantes du salaire qu'il aurait versé également. Et des sponsors, on l'a vu, il y a beaucoup de femmes sportives de haut niveau, dès qu'elles ont annoncé leur grossesse, les sponsors sont partis. C'est quelque chose qui doit évoluer dans nos mentalités et qui doit pouvoir être discuté, peut-être légiféré, je ne sais pas si c'est possible, mais de pouvoir avoir une assurance pour que ces femmes sportives de haut niveau, enceintes, qu'elles puissent continuer à pratiquer malgré tout leur sport, à un moindre niveau, pour qu'une fois qu'elles ont accouché, pouvoir revenir sereinement au moment où elles sont prêtes, aussi même après l'accouchement, parce qu'un accouchement n'est pas un autre, une maternité ne se passe pas de la même manière au début pour une femme comme pour une autre. Il faut pouvoir permettre à ces femmes de revenir à leur meilleur niveau quand elles se sentent prêtes.

  • Speaker #0

    Sans que ça ne marque. l'arrêt d'une carrière ou l'arrêt d'un partenariat avec quelconque sponsor qui existe ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Je pense que l'arrêt d'une carrière, c'est la sportive qui doit le décider. Il y a des blessures, bien entendu, qui malheureusement précipitent l'arrêt, mais la grossesse ne devrait pas précipiter l'arrêt d'une carrière.

  • Speaker #0

    Alors, au point peut-être que certaines ont masqué pendant les premiers temps, là où les signes physiques ne sont pas pour le moment visibles, cette grossesse. au risque d'être derrière peut-être évincé d'un contrat de sponsoring ou de quelconque rémunération ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Maintenant, c'est vrai que de manière culturelle, on attend toujours les trois premiers mois de grossesse pour l'annoncer également, même dans l'entourage, parce que c'est vrai qu'il y a un risque de fausse couche chez toutes les patientes sportives ou non sportives. Il y a un risque de fausse couche au premier trimestre. Mais du coup, on ne l'annonce pas spécialement. Est-ce que c'est à cause de ça ou parce qu'elles ont peur d'être évincées ? Là, je ne peux pas trancher, mais c'est quelque chose qui doit être discuté pour leur assurer, je dirais, une pérennité dans leur sport.

  • Speaker #0

    Mais globalement, si on reprend un petit peu le sujet autour de ce sport et de la grossesse, pas seulement de la course à pied, il est possible de débuter une activité sportive pendant cette période de grossesse alors que l'on aurait été dans, on va dire, la sédentarité. pendant de nombreuses années. Ça, c'est tout à fait possible.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait possible. C'est même recommandé, moyennant un certain contrôle, d'abord de voir s'il n'y a pas des pathologies liées à la sédentarité, l'obésité très importante, des problèmes de cœur, etc. Mais en général, c'est des femmes jeunes. Et si on autorise une grossesse, c'est qu'elles sont quand même en bonne santé normalement. Et donc, oui, on peut reprendre en se basant sur le fait qu'on va peut-être reprendre plutôt de la marche, plutôt de la natation. Le vélo, si elles n'ont pas l'habitude, peut-être du home trainer si elles sont équipées, ou du vélo, mais pas du VTT, pas du mountain bike, parce que si elles font des chutes, il faut quand même faire attention. Ça, on pourra aussi un petit peu en reparler des sports plus à risque à éviter, mais c'est vraiment…

  • Speaker #0

    La reprise d'une activité sportive alors qu'on était sédentaire est tout à fait possible, et je dirais de manière très progressive, comme on pourrait le faire dans une reprise de course à pied quand on n'est pas enceinte, quelque part.

  • Speaker #1

    Alors je pense à Laurie et à Sophie que je salue à travers cet épisode. Elles ont, elles, enclenché le mode tapis de course à la maison, ce qui fait qu'il n'y a pas vraiment de contraintes, et sur un plan sécuritaire, on peut limiter, éviter les chutes de ce côté-là.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, il faut éviter les sports... à risque de chute, parce que c'est vrai que le centre de gravité est complètement modifié, qu'on a l'hyperlaxité également qui est présente au niveau des chevilles, donc il faut faire attention à ne pas se faire d'entorses sur des terrains difficiles. Les ligaments croisés également, parfois on peut se faire mal. Donc oui, je dirais que toutes les solutions pour être dans une zone sécuritaire, il faut l'envisager, oui.

  • Speaker #1

    Quels seraient, Maria Laura, les signes vraiment impératifs où il faut stopper l'activité physique en période de grossesse pour nos auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors, si quand on pratique la course à pied, on sent des contractions qui ne s'arrêtent pas après le repos, enfin au moment du repos, on a des pertes de sang, pertes de liquide, parfois la perte de liquide, on ne sait pas si c'est des urines ou du liquide amniotique. Quoi qu'il en soit, on consulte et on arrête l'activité sportive. Si on est essoufflé de manière inhabituelle, si on a des douleurs dans les membres, dans les jambes, qui a un signe de phlébite, là, il faut consulter. Et si on a des douleurs thoraciques, des douleurs à la poitrine, là, c'est une urgence médicale, c'est on arrête, on va à l'hôpital. Voilà, c'est simple, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'on peut résumer, en quelques mots, pour conclure cet épisode ? Les liens entre la course à pied et la grossesse, et je dirais peut-être les bénéfices qu'il y a à pratiquer ce sport pendant cette période pour nos auditrices qui attendent un heureux événement.

  • Speaker #0

    Clairement, on peut continuer à pratiquer son sport ou la course à pied pendant la grossesse. Il faut être sûr qu'il n'y ait pas de contre-indications au départ ou en cours de grossesse qui apparaissent, qu'on n'ait pas de point d'alerte. Pendant l'activité sportive, des contractions, des pertes de sang, des pertes de liquide, on s'arrête, on consulte. Et puis, aller progressivement. Si on n'a jamais fait de course à pied ou si on n'a jamais fait de sport, y aller très progressivement. Pour celles qui font du sport, on adapte, on essaye d'éviter les fractionnés, la VMA. Là, on essaye d'éviter. Et pour les sportifs de haut niveau, c'est vraiment au cas par cas. et on peut continuer au premier trimestre les compétitions, et après on adapte. Essayer de viser, pour la patiente non sportive de haut niveau, donc la plupart d'entre nous, de viser 150 à 180 minutes au moins d'activité physique par semaine, idéalement tous les jours, mais au moins trois fois par semaine, et durant faux. Et plutôt viser des sports d'endurance, des sports portés, des sports qui nous plaisent aussi. et éviter les sports à risque de chute, tels que le VTT, l'équitation. On ne le fait pas de plongée, mais ça, ce n'est pas pour des risques de chute, c'est plus pour des risques de barotraumatisme, des risques liés à la plongée, parce que là, on ne sait pas suivre le bébé. Mais on évite les sports co, les sports collectifs et les sports de combat pour éviter les chutes, les coups directs, je dirais. Mais pour le reste, si on a envie de continuer, on continue, mais la chose la plus importante c'est qu'on s'écoute en tant que femme enceinte, on se sent fatiguée, on n'est pas bien, ça sert à rien, on va se blesser plus qu'autre chose et si on est bien, s'il y a des jours où on est mieux, on y va, c'est pas pour autant qu'il faut en faire plus ces jours-là, d'accord mais vraiment être très à l'écoute de son corps et profiter de ces moments, la grossesse doit rester un moment extraordinaire quelque part, un moment de vécu Merci. dans le couple ou avec l'entourage et le vécu avec le bébé. C'est quelque chose qu'on ne fera pas 20 fois a priori. Et donc, c'est vraiment des moments qu'il faut rester comme privilège et le passer le mieux possible. Donc, c'est vraiment tous les bénéfices du sport. Ils sont là, on les connaît. Il faut vraiment en profiter au maximum.

  • Speaker #1

    Donc, ne pas culpabiliser, ne pas se sentir anormal. Ce sera le maître mot également de cet épisode. Tout à fait. En couple. peut-être de pratiquer des activités aussi entre le futur papa et la future maman. C'est peut-être l'occasion de sortir ensemble.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Avec le coparent, de pouvoir aller marcher, de faire du yoga, d'aller à la piscine. Il y a du yoga prénatal qui peut être fait également, où le coparent peut être impliqué. Je pense que c'est vraiment quelque chose qui peut être salutaire pour tout le monde. Et quand la maman va bien et qu'elle est relaxe à la maison, en général, tout se passe mieux aussi. pour l'entourage. On est moins stressé aussi, l'entourage est moins stressé quand on voit que tout se passe bien pour la grossesse.

  • Speaker #1

    Maria Laura, pour conclure, si des auditrices ont envie de te poser des questions, peut-être un petit peu plus personnalisées, par quels moyens on peut venir jusqu'à toi ?

  • Speaker #0

    Alors, pour l'instant, c'est via Instagram. Mais prochainement, il y aura une possibilité de consultation, même à distance, que je vais mettre en place. Mais ce n'est pas pour tout de suite. Mais voilà, tout prend du temps. Et il faut faire les choses correctement, mais ça viendra.

  • Speaker #1

    Merci Maria Laura pour ton expertise et on se retrouve pour de prochains épisodes parce qu'autour de cette grossesse, on aura d'autres choses à dire une fois que l'accouchement est arrivé. Donc à très vite pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et pour les auditeurs et chères auditrices, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes. Bonne semaine à vous.

  • Speaker #2

    J'espère que cet épisode avec invité vous aura plu. Je vous remercie infiniment de votre écoute. Pour faire remonter le podcast dans les classements, je vous invite à laisser une petite évaluation sur Apple Podcast, 5 étoiles, un petit commentaire, ça me fera énormément plaisir et vous permettrez au podcast d'être remonté, diffusé, déployé sur ces différentes plateformes de façon plus importante encore qu'il n'est actuellement. Et puis, je vous invite à me retrouver sur les différents réseaux, Facebook, Instagram. Laissez votre petit message, votre commentaire, ça me fait plaisir d'échanger avec vous. Si vous avez des questions, si vous voulez échanger sur quelconque sujet en lien avec la course à pied, mais pas que, parce que le sport, c'est une philosophie de vie et c'est une passion qui nous anime de façon commune. Donc, n'hésitez pas à venir échanger avec moi. Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de semaine. un bon week-end et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes.

Description

Dans ce nouvel épisode, nous allons aborder un sujet aussi passionnant que délicat : la grossesse et la pratique de la course à pied.

·        Peut-on continuer à courir en étant enceinte ?

·        Quels en sont les bénéfices,

·        Y’a-t-il des précautions à prendre, des signaux à surveiller ?

Pour répondre à ces questions et apporter un éclairage médical solide, j’ai le plaisir de recevoir Maria-Laura MAROTTA, gynécologue et passionnée de sport.

Elle accompagne au quotidien des femmes dans leur parcours de santé, et partage avec nous son expertise sur ce moment particulier de la vie d’une femme.

Que vous soyez directement concernée ou simplement curieuse d’en apprendre plus sur cette thématique, je vous invite à rester à l’écoute.

Vous verrez qu’il est tout à fait possible d’allier mouvement, bien-être et maternité, à condition de s’écouter et d’être bien accompagnée.

Cet épisode sera suivi d’un épisode complémentaire où des auditrices, mais aussi des invitées viendront livrer leur témoignage sur la pratique de la course à pied pendant la GROSSESSE.


Continuer à courir pendant la GROSSESSE, mythe ou réalité, c’est le nouvel épisode du podcast A COTE DE MES POMPES pour lequel je vous souhaite une bonne écoute.


Profil de Maria-Laura MAROTTA : https://www.instagram.com/maria_laura_1980/

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportifs, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous accueille pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, le 296e aujourd'hui, et nous allons aborder un sujet aussi passionnant que délicat, la grossesse et la pratique de la course à pied. La question, elle est très simple, peut-on continuer à courir en étant enceinte ? Quels en sont les bénéfices ? Y a-t-il des précautions à prendre ? des signaux à surveiller. Alors, mesdames, mais aussi messieurs, puisqu'il y a peut-être de futurs papas parmi les auditeurs, pour répondre à ces questions et apporter un éclairage médical solide, j'ai le plaisir de recevoir Maria Laura Marotta, gynécologue et passionnée de sport. Elle accompagne au quotidien des femmes dans leur parcours de santé et elle partage avec nous son expertise sur ce moment particulier dans la vie d'une femme. Alors que vous soyez directement concerné ou simplement curieux ou curieuse d'en apprendre plus sur cette thématique, je vous invite donc à rester à l'écoute et vous verrez qu'il est tout à fait possible d'allier mouvement, bien-être et maternité à condition de s'écouter et d'être bien accompagné. Cet épisode sera suivi d'un épisode complémentaire où des auditrices mais également des invités viendront livrer leurs témoignages sur la pratique. de la course à pied pendant leur grossesse. Je vous laisse sans plus attendre profiter de mon échange avec Maria Laura que je remercie d'avoir accepté l'invitation. Continuer à courir pendant la grossesse, mythe ou réalité, c'est le sujet du nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes pour lequel je vous souhaite une bonne écoute. Bonsoir Maria Laura, merci d'être l'invité du podcast à côté de mes pompes. Je t'ai fait venir aujourd'hui en tant qu'experte pour cet épisode consacré à la grossesse et à la course à pied parce qu'au-delà d'être une auditrice fidèle, d'être une des membres de la communauté des Patréons, tu as cette expertise en gynécologie. Donc sois la bienvenue sur le podcast. Je vais te laisser, comme le font tous les autres invités, te présenter de façon à ce que les auditeurs sachent qui tu es et d'où tu viens.

  • Speaker #1

    Bonsoir Sébastien, merci de m'accueillir au sein de ton podcast et pour cet épisode consacré à la grossesse et au sport. Je me présente en quelques mots, je suis gynécologue depuis une quinzaine d'années maintenant en Belgique et je vais travailler au sein d'un centre de procréation médicalement assisté avec la prise en charge de la fertilité aussi bien chez la femme que chez l'homme et également la prise en charge de la chirurgie gynécologique et du cancer du sein. Et donc ici maintenant, depuis quelques années maintenant, je me forme en médecine du sport pour pouvoir être gynécologue du sport et avoir une prise en charge des patientes, aussi bien les sportives que les patientes tout venant, je dirais, pour les remettre au sport et leur proposer les bienfaits du sport dans les problèmes gynécologiques.

  • Speaker #0

    Dans ta patientèle, est-ce qu'il y a beaucoup de pratiquantes en course à pied ?

  • Speaker #1

    de plus en plus, mais j'ai une... patientelles qui, en tout cas en fertilité, malheureusement, beaucoup de patientes sédentaires, et chez les patientes ménopausées également. Donc il y en a quelques-unes, et de plus en plus, je pense, dans les dernières années, mais ce n'est pas la majorité, malheureusement.

  • Speaker #0

    Alors en préparant cet épisode, tu avais quelques chiffres à donner aux auditrices et aux auditeurs sur cette thématique de la grossesse et de la course à pied. Je te laisse en donner quelques-uns. Et puis après, on va pouvoir attaquer un petit peu les questions que bon nombre d'auditrices peuvent se poser par rapport à cette période, ces neuf mois, entre guillemets, jusqu'à l'accouchement et à l'arrivée du bébé. Et est-ce que l'on va pouvoir concilier la course à pied ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, il faut savoir qu'à peu près 50% des femmes qui courent sont en âge de procréer. Donc, c'est quand même une grande partie de notre, entre guillemets, coronneuse. qui sont à même d'être enceintes et de présenter à un moment donné l'un ou l'autre bobo ou l'une ou l'autre question. Et il y en a beaucoup de ces reneuses, lorsqu'elles sont enceintes, qui malheureusement arrêtent la pratique ou diminuent drastiquement parce qu'elles n'ont pas les bonnes informations et que le corps médical ou le corps paramédical, les sages-femmes, ne parviennent pas à répondre à leurs questions de manière précise. et donc tout l'intérêt de pouvoir les guider au mieux dans ce questionnement.

  • Speaker #0

    Alors, la question première, Maria Laura, c'est est-ce qu'il est possible de continuer sa pratique de la course à pied pendant la grossesse ? Est-ce que là, on est dans le mythe ou dans la réalité ?

  • Speaker #1

    Alors, en effet, tout un temps, on avait dit les femmes ne peuvent pas courir, même en n'étant pas enceintes. D'accord ? Donc, on vient de très, très loin, je dirais, dans l'évolution de notre manière de voir la pratique du sport chez la femme. et donc en effet actuellement, on sait que la course à pied ne provoque pas de problème pour la grossesse. Et donc, on peut continuer à courir, alors en prenant certaines précautions, bien entendu, parce que certaines femmes ne peuvent pas continuer à courir pour des raisons de santé, je dirais liées à la grossesse, mais parfois liées à leurs problèmes de santé qui sont avant la grossesse. Et donc, d'adapter vraiment la course à pied à comment chaque femme vit sa grossesse également. Il y a des grandes trames d'idées pour conseiller nos patientes, mais c'est vraiment à adapter à chaque personne. Et d'une grossesse à l'autre, il va y avoir des différences également pour une même personne.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ces personnes qui pratiquent la course à pied et qui fréquentent ton cabinet, elles viennent de plus en plus te solliciter pour te poser ces questions et te demander jusqu'à quand je vais pouvoir courir, comment je vais pouvoir adapter ma pratique, ou est-ce que ça reste encore ? très marginal ces questionnements et ces interrogations ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça reste encore très marginal, mais il y en a de plus en plus, parce que je pense aussi que les réseaux sociaux, malgré tout, ça a quand même des bienfaits. On en parle de plus en plus et il y a de plus en plus de personnes qui influencent, des personnes qui en parlent beaucoup plus librement qu'avant. Et donc, ce n'est plus un sujet aussi tabou qu'au préalable et donc les personnes viennent spontanément en parler en consultation.

  • Speaker #0

    Même si, dans cet épisode, on ne pourra pas donner des règles qui seront applicables à toutes les auditrices. Tu vas peut-être enfoncer cette porte ouverte, mais c'est au cas par cas qu'il faut étudier la possibilité de continuer peut-être loin la pratique de la course à pied avec un dosage qui va être vraiment personnalisé.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Maintenant, il y a quand même la majorité des patientes la grossesse se passe très bien et il n'y a pas de contre-indication à poursuivre la grossesse. Ça, c'est quand même la grande majorité des patientes. Après, je dirais que c'est plutôt ponctuel où on va dire non, il y a une contre-indication qui est absolue parce que vous avez des risques d'accouchement prématuré, parce qu'il y a une poche qui est rompue, parce que votre placenta est mis juste au-dessus du col de votre utérus et qu'il peut commencer à saigner. Il y a des recommandations bien strictes où là, on ne peut pas déroger aux règles. et encore, mais c'est vraiment... de manière plus ponctuelle, où on va avoir des contre-indications à la poursuite du sport pendant la grossesse, en réalité. Et puis, en effet, l'adaptation, là où on va dire quel dosage de sport on va réaliser, quelle intensité, quel volume de course à pied la patiente va pouvoir poursuivre, là, ça va être vraiment au cas par cas. Et du début de la grossesse à la fin de la grossesse, il peut encore y avoir une évolution pour une même patiente. Donc c'est vraiment... au ressenti de la patiente. Et si, en cours de grossesse, il y a une évolution, quelque chose qui ne se passe pas bien, alors que tout allait bien jusqu'à, par exemple, la 24e semaine, et puis il y a un petit souci au niveau du col, là, on va réadapter, évidemment. Tout n'est pas figé dans le marbre et c'est ça qu'il faut se dire. Ce n'est pas un programme de course à pied qu'on va suivre pendant neuf mois. On a les neuf mois à suivre et puis tout va bien se passer. Comme ça, c'est vraiment à réadapter et aussi Merci. pour la patiente à avoir un ressenti, à connaître son ressenti, savoir jusqu'où elle peut aller, si elle est fatiguée, si elle a beaucoup de nausées. Vraiment, si elle a des contractions, elle doit être attentive à ces signaux, ces contractions qui persistent après l'arrêt du sport, si elle a des pertes de sang, si elle a des maux de tête, des choses qui... se rajoutent à la pratique de la course à pied ou du sport, là, elles doivent être vigilantes et on doit consulter à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que la course à pied et la grossesse, dans les premières semaines, est-ce que la femme va ressentir des modifications, des perturbations, avant que la silhouette, tu vois, ne se transforme ? Ou est-ce que, dans les premières semaines, finalement, il n'y a pas vraiment d'incidence sur le plan de cette activité sportive ?

  • Speaker #1

    Alors il y a une adaptation à la grossesse pour toutes les femmes, je dirais pratiquement dès les premiers jours de la grossesse. En fait, on va avoir ce qu'on appelle le volume circulant, donc le volume qui est dans nos vaisseaux sanguins, qui va augmenter parce qu'on a besoin de plus de sang, quelque part, pour alimenter la future grossesse, le placenta qui va se mettre en place à la fin du premier trimestre. Et donc, le volume circulant va augmenter, mais les globules rouges ne vont pas augmenter de la même manière. Et donc, on va avoir une légère anémie. qui va se mettre en place, une anémie relative, puisqu'en réalité, on a assez de globules rouges, mais par rapport au sang qui est présent au reste du volume, c'est un peu plus dilué. Et donc, on peut sentir un peu d'essoufflement. On va avoir une fréquence cardiaque qui va augmenter. Le débit cardiaque va augmenter, mais ça, c'est lié propre à la grossesse. On va respirer un peu plus rapidement. La fréquence respiratoire augmente. On peut avoir des petites chutes de tension. Donc ça, c'est vraiment, parfois on charrie un peu les femmes quand elles font une petite chute de tension, on dit « ah, elle est jeune, elle est en âge d'avoir une grossesse, est-ce qu'il ne faudrait pas faire une petite test de grossesse ? » Mais donc c'est vraiment lié à cette préparation du début de grossesse, à tout mettre en place pour accueillir le fœtus qui va grandir et avoir le placenta par après qui va prendre le relais. Et donc ça, ça va en plus des nausées, des vomissements qu'il peut y avoir en début de grossesse.

  • Speaker #0

    Ces nausées, ces manifestations un petit peu désagréables, c'est peut-être ça qui va bloquer à un moment donné les femmes à dire « bon ben c'est pas la peine que je continue à vouloir courir en sachant que j'ai déjà ces désagréments » . C'est peut-être un facteur d'abandon, ce que tu disais tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Voilà, ça peut être un facteur d'abandon. Comme pour certaines patientes, le fait de bouger va faire qu'elles vont avoir moins de nausées. Les nausées de début de grossesse ont plusieurs origines également. Il y a des patientes qui vont, enfin, c'est lié à l'hormone de grossesse en réalité, qui augmente en début de grossesse. Il y a des patientes qui sont plus sensibles que d'autres. Il y a des patientes qui, il y a un côté psychologique également assez nausé. Et le fait d'être à l'extérieur ou de penser à autre chose, elles vont se sentir mieux. Et donc, c'est très variable d'une personne à l'autre. Je ne peux pas te donner des chiffres, je ne peux pas dire que c'est 50% pour lesquels ça va être... les nausées vont être aggravées par le sport et 50% ça va être amélioré, pas du tout on n'en a pas les chiffres mais on sait que c'est très variable d'une patiente à l'autre en réalité

  • Speaker #0

    Au niveau des recommandations là si on se place sur un plan étatique, un plan même supranational est-ce qu'il y a des grandes lignes à respecter par rapport à cette activité physique et à la grossesse ?

  • Speaker #1

    Alors tout à fait vous avez eu par là le HAS en France, la Haute Autorité de Santé chez vous, des belles recommandations qui ont été faites et qui se sont inspirées des recommandations internationales. Quand je reprends les recommandations, que ce soit en Australie, aux États-Unis, au Danemark, c'est très semblable en réalité et heureusement. Et le Comité international olympique a établi aussi des recommandations. Donc, je dirais que qu'on prenne peu importe les recommandations de peu importe le pays, c'est assez similaire. Donc oui, la première chose que Merci. on va recommander, c'est de ne pas rester sédentaire, en réalité. C'est de bouger, quelle que soit la manière de bouger, de marcher, de courir, de nager. C'est vraiment de bouger. Et on recommande 150 à 180 minutes minimum par semaine. Alors, on préfère 30 minutes par jour, en réalité. Mais si on peut faire ces 150 minutes sur au moins trois jours, voire tous les jours, C'est très, très bien. Donc ça, ce sont les recommandations. Et également, de rajouter à cette pratique d'un sport d'endurance, d'un sport aérobie, de rajouter du renforcement musculaire à raison de deux activités par semaine.

  • Speaker #0

    Quel serait l'objectif de ce renforcement musculaire ? Est-ce qu'il est de permettre à la femme d'être plus à même, de vivre et de bien vivre cette grossesse jusqu'à l'accouchement ? Ou est-ce qu'on est déjà dans une optique post-accouchement, de ne pas... pas trop perdre avec un renforcement musculaire qui se fera durant toute cette période de grossesse ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est les deux. Le renforcement musculaire pendant la grossesse va permettre également de contrecarrer tant que possible le fait qu'à un moment donné, il va y avoir une imprégnation hormonale importante, il va y avoir une laxité ligamentaire qui va s'installer, il peut y avoir des douleurs ligamentaires et on voit le corps qui change. Les patientes qui sont en lordose, le bas du dos creusé, le ventre vers l'avant, on va avoir des modifications importantes et le corps se prépare à ce que ce ventre devienne de plus en plus gros et donc il faut laisser de la place au bébé. Mais les muscles se relâchent de trop, donc il faut vraiment préparer le corps à rester tonique quelque part. Et donc, en restant tonique aussi pendant la grossesse, on diminue les douleurs dans le bas du dos. Et pour les patientes qui continuent leur pratique de course à pied, on voit que la biomécanique de course est modifiée pendant la grossesse, à cause de ce ventre vers l'avant, du relâchement musculaire et ligamentaire. Il faut travailler certains muscles en particulier, les muscles du bassin, les muscles des jambes, les muscles du bas du dos, pour tenir ce tonus musculaire et améliorer le bien-être de la femme pendant la grossesse. Et puis en effet, il y a aussi la phase de l'accouchement. La phase de l'accouchement, on a besoin des muscles. Et puis après l'accouchement, les femmes qui ont fait une activité sportive et du renforcement pendant la grossesse, ont plus de facilité à récupérer leur tonus en post-accouchement, en post-partum. Et c'est vraiment un continuum dans l'évolution de la femme.

  • Speaker #0

    Alors face à ces modifications corporelles, tu l'as dit, on peut avoir des difficultés ligamentaires, cette lordose, un centre de gravité qui va aussi se déplacer, puisqu'on ne pourra plus courir de la même façon avec le bébé qui prendra de plus en plus de place. Ça nécessite des adaptations, forcément, et ça, on l'a dit par rapport à cette pratique de la course à pied. Mentalement, moralement, le fait de voir son corps changer pour une athlète, une sportive, qui aurait ce corps auquel elle est habituée, qui fonctionne bien sans la grossesse, est-ce que c'est difficile de l'accepter et d'avoir cette image qui va changer avec des kilos qui vont, et là, ça dépend aussi des personnes, être plus ou moins présents ? au fil des mois.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça va dépendre aussi du niveau de pratique de chaque personne. C'est sûr qu'on aura moins ce problème-là, peut-être, parce que je ne veux pas mettre tout le monde dans la même situation, mais chez la patiente qui pratique la course à pied en tant que hobby, elle sait que la grossesse va amener une prise de poids. Maintenant, on a moins l'objectif performance également. Mais une personne qui en pratique de hobby, mais qui a un objectif performance, qui fait vraiment hyper attention, ou il est sportif de haut niveau, il va falloir accepter le fait de prendre un peu de poids. Il faut savoir que la prise de poids que l'on considère normale sur une grossesse est variable en fonction de l'indice de masse corporelle de départ de grossesse. Plus on est « maigre » , où on a un rythme de masse corporelle qui est bas, plus on devrait prendre du poids pendant la grossesse. Et donc, c'est chez ces patientes-là qu'il est compliqué que l'aspect morphologique change, évidemment, que la prise de poids est plus compliquée, mais c'est elles qui doivent en prendre un peu plus, justement.

  • Speaker #0

    Et sur l'aspect émotionnel, on peut avoir également des variations entre des périodes d'euphorie, de doute ? Comment ça, on peut le réguler ? Est-ce que la course à pied va pouvoir aider, tu disais tout à l'heure, à sortir, à bouger et à éliminer un petit peu ces symptômes pour se retrouver sur un moment sympa, même si l'intensité est moindre, même si la distance est plus courte, mais au moins de garder cette habitude de sortir ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, je dirais que la course à pied, la pratique d'un sport, va avoir un impact psychologique important, qu'on soit enceinte ou pas enceinte. mais à cela se rajoute tout le yo-yo émotionnel d'une grossesse, tout à fait normal. C'est vraiment des moments de... Oui, on est très heureux d'avoir la grossesse, mais en même temps, des moments de stress, des moments de stress dans un couple, où si la patiente est maman célibataire, c'est aussi un stress qui se rajoute. Comment est-ce que ça va se passer ? Est-ce que tout va bien se passer ? Est-ce que ce que je fais est bien pour mon bébé ? Est-ce que je vais bien accoucher ? Est-ce que je vais être une bonne maman ? Est-ce que tout va bien se passer dans les premiers jours à la maternité ? Donc, il y a tous ces moments-là qui sont angoissants en réalité. Et on voit que la pratique d'un sport pendant la grossesse va améliorer l'état psychologique de la future maman et de la maman une fois qu'elle aura accouché. Donc, c'est tout bénéfice, en effet.

  • Speaker #0

    Dans le suivi de la grossesse, il y a des rendez-vous récurrents, réguliers avec une sage-femme, avec une gynécologue ou un gynécologue. Est-ce que c'est au fur et à mesure de ces étapes que la pratique de la course à pied va pouvoir être validée et à un moment donné peut-être réduite ? Là, tu parlais tout à l'heure de personnalisation. On est sur ce parcours un petit peu individualisé en disant, voilà On va peut-être commencer à réduire un petit peu plus. Là, on va passer à la marche. Là, vous allez vous contenter peut-être d'un petit peu de vélo. Comment ça se construit, justement, dans le cabinet d'un praticien ou d'une experte comme toi ?

  • Speaker #1

    Alors, idéalement, c'est vrai qu'il y a la part du côté, je dirais, examen clinique. Est-ce que le col se modifie, ne se modifie pas ? Est-ce qu'à l'échographie, on voit quelque chose qui s'est modifié ? Est-ce qu'il y a des points d'appel ? Et puis, il y a aussi le ressenti de la patiente. Donc, si la patiente ne se sent pas bien, qu'elle est fatiguée, elle ne doit pas attendre d'avoir vu le gynécologue pour ralentir. Ça, c'est clair. Et le gynécologue va plutôt aller voir s'il y a le col qui se modifie, s'il y a une menace d'accouchement prématuré, s'il y a des contractions. Ça va être plutôt un dialogue entre les deux. Mais il ne faut certainement pas attendre de voir le gynécologue pour ralentir ou pour s'écouter en tant que sportive. également et en tant que femme enceinte.

  • Speaker #0

    À cela, on peut ajouter, et on en a parlé un petit peu en off, c'est ce stress dont tu parlais tout à l'heure, mais c'est également la pression, peut-être du corps médical, peut-être également de l'entourage familial qui ne verra peut-être pas d'un bon oeil une jeune femme, une personne qui est en pleine période de grossesse, pratiquer la course à pied. Et là, on revient au mythe, ce qu'on disait tout à l'heure. Est-ce que c'est... nécessaire ? Est-ce que c'est bon pour toi ? Est-ce qu'il faut que tu ailles courir alors que tu es enceinte et que tu portes la vie ? Est-ce que tu entends ce type de discours de la part des entourages ou des jeunes femmes ? Des femmes, pas que des jeunes femmes, des femmes qui viennent jusqu'à toi pour consulter ?

  • Speaker #1

    Oui, et ça on en entend tout le temps. Mais on a heureusement les études maintenant qui prouvent qu'il y a beaucoup plus de bienfaits. que d'effets secondaires, je dirais, de la pratique d'un sport ou de la course à pied pendant la grossesse. Et donc, c'est là-dessus qu'il faut vraiment continuer à travailler et à sensibiliser la population sur le fait que pratiquer un sport pendant la grossesse est tout à fait possible et qu'il ne faut pas en avoir peur.

  • Speaker #0

    Sur un plan clinique, s'il n'y a pas de signe, comme tu l'évoquais en début d'épisode, on peut limite courir jusqu'à la veille de son accouchement ? Ça, c'est tout à fait possible ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. Il y en a qui le font, bien sûr. Il n'y en a pas beaucoup, mais il y en a qui le font et qui adaptent. En général, on essaye d'éviter les fractionnés, le seuil, etc. Ça, on essaye d'éviter. Mais les patientes, en général, ne recherchent pas à ce point-là, même de haut niveau. Elles savent qu'elles n'y parviennent plus. Mais on peut continuer à courir et à pratiquer son sport. jusqu'au bout, jusqu'à la veille de l'accouchement ou le jour de l'accouchement, pratiquement, oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui se passe entre le bébé et la maman quand on est en train de courir ? Est-ce que ça le berce, ce côté rebond de la course à pied ? Est-ce qu'il y a une incidence sur le bébé ? Est-ce que ça peut l'apaiser s'il a tendance à taper un petit peu dans le ventre de la maman ? Quelles sont les manifestations et les bénéfices que la course à pied peut avoir entre la maman et le bébé ?

  • Speaker #1

    Alors... En termes de bénéfices relationnels, je pense qu'une maman qui est apaisée, elle va être plus à l'aise dans le cadre de sa grossesse et de sa maternité. Alors, il n'y a pas vraiment d'études sur le fait de savoir s'il est bercé, qu'est-ce qui se passe au niveau endorphine chez le bébé ou des choses comme ça. Ça, on n'en a pas l'idée. Mais on sait que les bébés vont avoir un meilleur développement psychomoteur par la suite. Les études l'ont montré ici récemment qu'il y a un meilleur développement psychomoteur chez les enfants, dont les mamans ont continué une activité physique durant la grossesse. Mais peu importe l'intensité de l'activité physique et peu importe le sport également, donc c'est vraiment tout bénéfice. Et on voit également que le fait de pratiquer la course à pied chez la femme enceinte va avoir des bénéfices en termes de santé. Et on voit aussi moins d'hypertension, moins de diabète, moins de prise de poids. Merci. Et après l'accouchement, elles vont perdre du poids plus facilement également. Mais on voit que pour les bébés, il y a vraiment un bénéfice à ce niveau-là en termes de bien-être également. Et les bébés ne sont pas plus petits en poids, ne naissent pas prématurément. Il y a vraiment tout un bénéfice sur la pratique de la course à pied.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que la maman court pour deux dans ce cas-là ? Parce qu'on dit parfois dans l'assiette, elle va manger pour deux. Mais là, est-ce qu'elle court pour deux personnes ?

  • Speaker #1

    Alors, il faut faire la différence. Souvent, on dit on mange comme deux. Donc, il faut manger deux assiettes. En effet, tu as très bien dit, il faut manger pour deux. Donc, il faut manger pour soi et pour son bébé. Donc, on ne mange pas double ration. Mais ça ne veut pas dire qu'on va courir double volume non plus, du coup, que du contraire. Il faut vraiment adapter la pratique du sport. Aller plutôt vers de l'endurance. En premier trimestre, c'est vrai que, par exemple, les sportives de très haut niveau peuvent continuer les compétitions. Après, c'est au cas par cas. On voit des sportives faire des marathons en étant au deuxième, voire début du troisième trimestre. Ça, c'est, je dirais, exceptionnel également, parce que toutes les femmes ne sont pas prêtes à le faire en n'étant déjà pas enceintes. Alors, en étant enceintes, c'est un peu plus compliqué parce qu'il faut gérer les hypoglycémies également. mais donc c'est C'est tout à fait faisable, mais il faut vraiment faire au cas par cas à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il n'y a pas, pour ces sportives de haut niveau, une pression supplémentaire mise par des sponsors qui viendraient à les « contraindre » à continuer la course à pied pendant cette période de grossesse ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un risque qui pourrait arriver, parce qu'on parle de plus en plus de grossesse et de poursuite du sport de haut niveau. parce qu'on voit des exemples de femmes qui continuent leur pratique à haut niveau et on en voit de plus en plus, et c'est très bien, mais on ne doit pas le généraliser. C'est vraiment quelque chose qui doit être vécu dans l'intime, dans l'intime de la femme, du couple, et quelque chose qui doit être discuté vraiment en individuel avec le gynécologue ou la sage-femme également, et le coach, etc. Mais c'est un risque qu'on va voir de plus en plus. Les sportives de haut niveau sont fragiles dans le sens où elles sont Merci. tributaires et dépendantes du salaire qu'il aurait versé également. Et des sponsors, on l'a vu, il y a beaucoup de femmes sportives de haut niveau, dès qu'elles ont annoncé leur grossesse, les sponsors sont partis. C'est quelque chose qui doit évoluer dans nos mentalités et qui doit pouvoir être discuté, peut-être légiféré, je ne sais pas si c'est possible, mais de pouvoir avoir une assurance pour que ces femmes sportives de haut niveau, enceintes, qu'elles puissent continuer à pratiquer malgré tout leur sport, à un moindre niveau, pour qu'une fois qu'elles ont accouché, pouvoir revenir sereinement au moment où elles sont prêtes, aussi même après l'accouchement, parce qu'un accouchement n'est pas un autre, une maternité ne se passe pas de la même manière au début pour une femme comme pour une autre. Il faut pouvoir permettre à ces femmes de revenir à leur meilleur niveau quand elles se sentent prêtes.

  • Speaker #0

    Sans que ça ne marque. l'arrêt d'une carrière ou l'arrêt d'un partenariat avec quelconque sponsor qui existe ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Je pense que l'arrêt d'une carrière, c'est la sportive qui doit le décider. Il y a des blessures, bien entendu, qui malheureusement précipitent l'arrêt, mais la grossesse ne devrait pas précipiter l'arrêt d'une carrière.

  • Speaker #0

    Alors, au point peut-être que certaines ont masqué pendant les premiers temps, là où les signes physiques ne sont pas pour le moment visibles, cette grossesse. au risque d'être derrière peut-être évincé d'un contrat de sponsoring ou de quelconque rémunération ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Maintenant, c'est vrai que de manière culturelle, on attend toujours les trois premiers mois de grossesse pour l'annoncer également, même dans l'entourage, parce que c'est vrai qu'il y a un risque de fausse couche chez toutes les patientes sportives ou non sportives. Il y a un risque de fausse couche au premier trimestre. Mais du coup, on ne l'annonce pas spécialement. Est-ce que c'est à cause de ça ou parce qu'elles ont peur d'être évincées ? Là, je ne peux pas trancher, mais c'est quelque chose qui doit être discuté pour leur assurer, je dirais, une pérennité dans leur sport.

  • Speaker #0

    Mais globalement, si on reprend un petit peu le sujet autour de ce sport et de la grossesse, pas seulement de la course à pied, il est possible de débuter une activité sportive pendant cette période de grossesse alors que l'on aurait été dans, on va dire, la sédentarité. pendant de nombreuses années. Ça, c'est tout à fait possible.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait possible. C'est même recommandé, moyennant un certain contrôle, d'abord de voir s'il n'y a pas des pathologies liées à la sédentarité, l'obésité très importante, des problèmes de cœur, etc. Mais en général, c'est des femmes jeunes. Et si on autorise une grossesse, c'est qu'elles sont quand même en bonne santé normalement. Et donc, oui, on peut reprendre en se basant sur le fait qu'on va peut-être reprendre plutôt de la marche, plutôt de la natation. Le vélo, si elles n'ont pas l'habitude, peut-être du home trainer si elles sont équipées, ou du vélo, mais pas du VTT, pas du mountain bike, parce que si elles font des chutes, il faut quand même faire attention. Ça, on pourra aussi un petit peu en reparler des sports plus à risque à éviter, mais c'est vraiment…

  • Speaker #0

    La reprise d'une activité sportive alors qu'on était sédentaire est tout à fait possible, et je dirais de manière très progressive, comme on pourrait le faire dans une reprise de course à pied quand on n'est pas enceinte, quelque part.

  • Speaker #1

    Alors je pense à Laurie et à Sophie que je salue à travers cet épisode. Elles ont, elles, enclenché le mode tapis de course à la maison, ce qui fait qu'il n'y a pas vraiment de contraintes, et sur un plan sécuritaire, on peut limiter, éviter les chutes de ce côté-là.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, il faut éviter les sports... à risque de chute, parce que c'est vrai que le centre de gravité est complètement modifié, qu'on a l'hyperlaxité également qui est présente au niveau des chevilles, donc il faut faire attention à ne pas se faire d'entorses sur des terrains difficiles. Les ligaments croisés également, parfois on peut se faire mal. Donc oui, je dirais que toutes les solutions pour être dans une zone sécuritaire, il faut l'envisager, oui.

  • Speaker #1

    Quels seraient, Maria Laura, les signes vraiment impératifs où il faut stopper l'activité physique en période de grossesse pour nos auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors, si quand on pratique la course à pied, on sent des contractions qui ne s'arrêtent pas après le repos, enfin au moment du repos, on a des pertes de sang, pertes de liquide, parfois la perte de liquide, on ne sait pas si c'est des urines ou du liquide amniotique. Quoi qu'il en soit, on consulte et on arrête l'activité sportive. Si on est essoufflé de manière inhabituelle, si on a des douleurs dans les membres, dans les jambes, qui a un signe de phlébite, là, il faut consulter. Et si on a des douleurs thoraciques, des douleurs à la poitrine, là, c'est une urgence médicale, c'est on arrête, on va à l'hôpital. Voilà, c'est simple, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'on peut résumer, en quelques mots, pour conclure cet épisode ? Les liens entre la course à pied et la grossesse, et je dirais peut-être les bénéfices qu'il y a à pratiquer ce sport pendant cette période pour nos auditrices qui attendent un heureux événement.

  • Speaker #0

    Clairement, on peut continuer à pratiquer son sport ou la course à pied pendant la grossesse. Il faut être sûr qu'il n'y ait pas de contre-indications au départ ou en cours de grossesse qui apparaissent, qu'on n'ait pas de point d'alerte. Pendant l'activité sportive, des contractions, des pertes de sang, des pertes de liquide, on s'arrête, on consulte. Et puis, aller progressivement. Si on n'a jamais fait de course à pied ou si on n'a jamais fait de sport, y aller très progressivement. Pour celles qui font du sport, on adapte, on essaye d'éviter les fractionnés, la VMA. Là, on essaye d'éviter. Et pour les sportifs de haut niveau, c'est vraiment au cas par cas. et on peut continuer au premier trimestre les compétitions, et après on adapte. Essayer de viser, pour la patiente non sportive de haut niveau, donc la plupart d'entre nous, de viser 150 à 180 minutes au moins d'activité physique par semaine, idéalement tous les jours, mais au moins trois fois par semaine, et durant faux. Et plutôt viser des sports d'endurance, des sports portés, des sports qui nous plaisent aussi. et éviter les sports à risque de chute, tels que le VTT, l'équitation. On ne le fait pas de plongée, mais ça, ce n'est pas pour des risques de chute, c'est plus pour des risques de barotraumatisme, des risques liés à la plongée, parce que là, on ne sait pas suivre le bébé. Mais on évite les sports co, les sports collectifs et les sports de combat pour éviter les chutes, les coups directs, je dirais. Mais pour le reste, si on a envie de continuer, on continue, mais la chose la plus importante c'est qu'on s'écoute en tant que femme enceinte, on se sent fatiguée, on n'est pas bien, ça sert à rien, on va se blesser plus qu'autre chose et si on est bien, s'il y a des jours où on est mieux, on y va, c'est pas pour autant qu'il faut en faire plus ces jours-là, d'accord mais vraiment être très à l'écoute de son corps et profiter de ces moments, la grossesse doit rester un moment extraordinaire quelque part, un moment de vécu Merci. dans le couple ou avec l'entourage et le vécu avec le bébé. C'est quelque chose qu'on ne fera pas 20 fois a priori. Et donc, c'est vraiment des moments qu'il faut rester comme privilège et le passer le mieux possible. Donc, c'est vraiment tous les bénéfices du sport. Ils sont là, on les connaît. Il faut vraiment en profiter au maximum.

  • Speaker #1

    Donc, ne pas culpabiliser, ne pas se sentir anormal. Ce sera le maître mot également de cet épisode. Tout à fait. En couple. peut-être de pratiquer des activités aussi entre le futur papa et la future maman. C'est peut-être l'occasion de sortir ensemble.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Avec le coparent, de pouvoir aller marcher, de faire du yoga, d'aller à la piscine. Il y a du yoga prénatal qui peut être fait également, où le coparent peut être impliqué. Je pense que c'est vraiment quelque chose qui peut être salutaire pour tout le monde. Et quand la maman va bien et qu'elle est relaxe à la maison, en général, tout se passe mieux aussi. pour l'entourage. On est moins stressé aussi, l'entourage est moins stressé quand on voit que tout se passe bien pour la grossesse.

  • Speaker #1

    Maria Laura, pour conclure, si des auditrices ont envie de te poser des questions, peut-être un petit peu plus personnalisées, par quels moyens on peut venir jusqu'à toi ?

  • Speaker #0

    Alors, pour l'instant, c'est via Instagram. Mais prochainement, il y aura une possibilité de consultation, même à distance, que je vais mettre en place. Mais ce n'est pas pour tout de suite. Mais voilà, tout prend du temps. Et il faut faire les choses correctement, mais ça viendra.

  • Speaker #1

    Merci Maria Laura pour ton expertise et on se retrouve pour de prochains épisodes parce qu'autour de cette grossesse, on aura d'autres choses à dire une fois que l'accouchement est arrivé. Donc à très vite pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et pour les auditeurs et chères auditrices, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes. Bonne semaine à vous.

  • Speaker #2

    J'espère que cet épisode avec invité vous aura plu. Je vous remercie infiniment de votre écoute. Pour faire remonter le podcast dans les classements, je vous invite à laisser une petite évaluation sur Apple Podcast, 5 étoiles, un petit commentaire, ça me fera énormément plaisir et vous permettrez au podcast d'être remonté, diffusé, déployé sur ces différentes plateformes de façon plus importante encore qu'il n'est actuellement. Et puis, je vous invite à me retrouver sur les différents réseaux, Facebook, Instagram. Laissez votre petit message, votre commentaire, ça me fait plaisir d'échanger avec vous. Si vous avez des questions, si vous voulez échanger sur quelconque sujet en lien avec la course à pied, mais pas que, parce que le sport, c'est une philosophie de vie et c'est une passion qui nous anime de façon commune. Donc, n'hésitez pas à venir échanger avec moi. Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de semaine. un bon week-end et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes.

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Description

Dans ce nouvel épisode, nous allons aborder un sujet aussi passionnant que délicat : la grossesse et la pratique de la course à pied.

·        Peut-on continuer à courir en étant enceinte ?

·        Quels en sont les bénéfices,

·        Y’a-t-il des précautions à prendre, des signaux à surveiller ?

Pour répondre à ces questions et apporter un éclairage médical solide, j’ai le plaisir de recevoir Maria-Laura MAROTTA, gynécologue et passionnée de sport.

Elle accompagne au quotidien des femmes dans leur parcours de santé, et partage avec nous son expertise sur ce moment particulier de la vie d’une femme.

Que vous soyez directement concernée ou simplement curieuse d’en apprendre plus sur cette thématique, je vous invite à rester à l’écoute.

Vous verrez qu’il est tout à fait possible d’allier mouvement, bien-être et maternité, à condition de s’écouter et d’être bien accompagnée.

Cet épisode sera suivi d’un épisode complémentaire où des auditrices, mais aussi des invitées viendront livrer leur témoignage sur la pratique de la course à pied pendant la GROSSESSE.


Continuer à courir pendant la GROSSESSE, mythe ou réalité, c’est le nouvel épisode du podcast A COTE DE MES POMPES pour lequel je vous souhaite une bonne écoute.


Profil de Maria-Laura MAROTTA : https://www.instagram.com/maria_laura_1980/

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportifs, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous accueille pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, le 296e aujourd'hui, et nous allons aborder un sujet aussi passionnant que délicat, la grossesse et la pratique de la course à pied. La question, elle est très simple, peut-on continuer à courir en étant enceinte ? Quels en sont les bénéfices ? Y a-t-il des précautions à prendre ? des signaux à surveiller. Alors, mesdames, mais aussi messieurs, puisqu'il y a peut-être de futurs papas parmi les auditeurs, pour répondre à ces questions et apporter un éclairage médical solide, j'ai le plaisir de recevoir Maria Laura Marotta, gynécologue et passionnée de sport. Elle accompagne au quotidien des femmes dans leur parcours de santé et elle partage avec nous son expertise sur ce moment particulier dans la vie d'une femme. Alors que vous soyez directement concerné ou simplement curieux ou curieuse d'en apprendre plus sur cette thématique, je vous invite donc à rester à l'écoute et vous verrez qu'il est tout à fait possible d'allier mouvement, bien-être et maternité à condition de s'écouter et d'être bien accompagné. Cet épisode sera suivi d'un épisode complémentaire où des auditrices mais également des invités viendront livrer leurs témoignages sur la pratique. de la course à pied pendant leur grossesse. Je vous laisse sans plus attendre profiter de mon échange avec Maria Laura que je remercie d'avoir accepté l'invitation. Continuer à courir pendant la grossesse, mythe ou réalité, c'est le sujet du nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes pour lequel je vous souhaite une bonne écoute. Bonsoir Maria Laura, merci d'être l'invité du podcast à côté de mes pompes. Je t'ai fait venir aujourd'hui en tant qu'experte pour cet épisode consacré à la grossesse et à la course à pied parce qu'au-delà d'être une auditrice fidèle, d'être une des membres de la communauté des Patréons, tu as cette expertise en gynécologie. Donc sois la bienvenue sur le podcast. Je vais te laisser, comme le font tous les autres invités, te présenter de façon à ce que les auditeurs sachent qui tu es et d'où tu viens.

  • Speaker #1

    Bonsoir Sébastien, merci de m'accueillir au sein de ton podcast et pour cet épisode consacré à la grossesse et au sport. Je me présente en quelques mots, je suis gynécologue depuis une quinzaine d'années maintenant en Belgique et je vais travailler au sein d'un centre de procréation médicalement assisté avec la prise en charge de la fertilité aussi bien chez la femme que chez l'homme et également la prise en charge de la chirurgie gynécologique et du cancer du sein. Et donc ici maintenant, depuis quelques années maintenant, je me forme en médecine du sport pour pouvoir être gynécologue du sport et avoir une prise en charge des patientes, aussi bien les sportives que les patientes tout venant, je dirais, pour les remettre au sport et leur proposer les bienfaits du sport dans les problèmes gynécologiques.

  • Speaker #0

    Dans ta patientèle, est-ce qu'il y a beaucoup de pratiquantes en course à pied ?

  • Speaker #1

    de plus en plus, mais j'ai une... patientelles qui, en tout cas en fertilité, malheureusement, beaucoup de patientes sédentaires, et chez les patientes ménopausées également. Donc il y en a quelques-unes, et de plus en plus, je pense, dans les dernières années, mais ce n'est pas la majorité, malheureusement.

  • Speaker #0

    Alors en préparant cet épisode, tu avais quelques chiffres à donner aux auditrices et aux auditeurs sur cette thématique de la grossesse et de la course à pied. Je te laisse en donner quelques-uns. Et puis après, on va pouvoir attaquer un petit peu les questions que bon nombre d'auditrices peuvent se poser par rapport à cette période, ces neuf mois, entre guillemets, jusqu'à l'accouchement et à l'arrivée du bébé. Et est-ce que l'on va pouvoir concilier la course à pied ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, il faut savoir qu'à peu près 50% des femmes qui courent sont en âge de procréer. Donc, c'est quand même une grande partie de notre, entre guillemets, coronneuse. qui sont à même d'être enceintes et de présenter à un moment donné l'un ou l'autre bobo ou l'une ou l'autre question. Et il y en a beaucoup de ces reneuses, lorsqu'elles sont enceintes, qui malheureusement arrêtent la pratique ou diminuent drastiquement parce qu'elles n'ont pas les bonnes informations et que le corps médical ou le corps paramédical, les sages-femmes, ne parviennent pas à répondre à leurs questions de manière précise. et donc tout l'intérêt de pouvoir les guider au mieux dans ce questionnement.

  • Speaker #0

    Alors, la question première, Maria Laura, c'est est-ce qu'il est possible de continuer sa pratique de la course à pied pendant la grossesse ? Est-ce que là, on est dans le mythe ou dans la réalité ?

  • Speaker #1

    Alors, en effet, tout un temps, on avait dit les femmes ne peuvent pas courir, même en n'étant pas enceintes. D'accord ? Donc, on vient de très, très loin, je dirais, dans l'évolution de notre manière de voir la pratique du sport chez la femme. et donc en effet actuellement, on sait que la course à pied ne provoque pas de problème pour la grossesse. Et donc, on peut continuer à courir, alors en prenant certaines précautions, bien entendu, parce que certaines femmes ne peuvent pas continuer à courir pour des raisons de santé, je dirais liées à la grossesse, mais parfois liées à leurs problèmes de santé qui sont avant la grossesse. Et donc, d'adapter vraiment la course à pied à comment chaque femme vit sa grossesse également. Il y a des grandes trames d'idées pour conseiller nos patientes, mais c'est vraiment à adapter à chaque personne. Et d'une grossesse à l'autre, il va y avoir des différences également pour une même personne.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ces personnes qui pratiquent la course à pied et qui fréquentent ton cabinet, elles viennent de plus en plus te solliciter pour te poser ces questions et te demander jusqu'à quand je vais pouvoir courir, comment je vais pouvoir adapter ma pratique, ou est-ce que ça reste encore ? très marginal ces questionnements et ces interrogations ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça reste encore très marginal, mais il y en a de plus en plus, parce que je pense aussi que les réseaux sociaux, malgré tout, ça a quand même des bienfaits. On en parle de plus en plus et il y a de plus en plus de personnes qui influencent, des personnes qui en parlent beaucoup plus librement qu'avant. Et donc, ce n'est plus un sujet aussi tabou qu'au préalable et donc les personnes viennent spontanément en parler en consultation.

  • Speaker #0

    Même si, dans cet épisode, on ne pourra pas donner des règles qui seront applicables à toutes les auditrices. Tu vas peut-être enfoncer cette porte ouverte, mais c'est au cas par cas qu'il faut étudier la possibilité de continuer peut-être loin la pratique de la course à pied avec un dosage qui va être vraiment personnalisé.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Maintenant, il y a quand même la majorité des patientes la grossesse se passe très bien et il n'y a pas de contre-indication à poursuivre la grossesse. Ça, c'est quand même la grande majorité des patientes. Après, je dirais que c'est plutôt ponctuel où on va dire non, il y a une contre-indication qui est absolue parce que vous avez des risques d'accouchement prématuré, parce qu'il y a une poche qui est rompue, parce que votre placenta est mis juste au-dessus du col de votre utérus et qu'il peut commencer à saigner. Il y a des recommandations bien strictes où là, on ne peut pas déroger aux règles. et encore, mais c'est vraiment... de manière plus ponctuelle, où on va avoir des contre-indications à la poursuite du sport pendant la grossesse, en réalité. Et puis, en effet, l'adaptation, là où on va dire quel dosage de sport on va réaliser, quelle intensité, quel volume de course à pied la patiente va pouvoir poursuivre, là, ça va être vraiment au cas par cas. Et du début de la grossesse à la fin de la grossesse, il peut encore y avoir une évolution pour une même patiente. Donc c'est vraiment... au ressenti de la patiente. Et si, en cours de grossesse, il y a une évolution, quelque chose qui ne se passe pas bien, alors que tout allait bien jusqu'à, par exemple, la 24e semaine, et puis il y a un petit souci au niveau du col, là, on va réadapter, évidemment. Tout n'est pas figé dans le marbre et c'est ça qu'il faut se dire. Ce n'est pas un programme de course à pied qu'on va suivre pendant neuf mois. On a les neuf mois à suivre et puis tout va bien se passer. Comme ça, c'est vraiment à réadapter et aussi Merci. pour la patiente à avoir un ressenti, à connaître son ressenti, savoir jusqu'où elle peut aller, si elle est fatiguée, si elle a beaucoup de nausées. Vraiment, si elle a des contractions, elle doit être attentive à ces signaux, ces contractions qui persistent après l'arrêt du sport, si elle a des pertes de sang, si elle a des maux de tête, des choses qui... se rajoutent à la pratique de la course à pied ou du sport, là, elles doivent être vigilantes et on doit consulter à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que la course à pied et la grossesse, dans les premières semaines, est-ce que la femme va ressentir des modifications, des perturbations, avant que la silhouette, tu vois, ne se transforme ? Ou est-ce que, dans les premières semaines, finalement, il n'y a pas vraiment d'incidence sur le plan de cette activité sportive ?

  • Speaker #1

    Alors il y a une adaptation à la grossesse pour toutes les femmes, je dirais pratiquement dès les premiers jours de la grossesse. En fait, on va avoir ce qu'on appelle le volume circulant, donc le volume qui est dans nos vaisseaux sanguins, qui va augmenter parce qu'on a besoin de plus de sang, quelque part, pour alimenter la future grossesse, le placenta qui va se mettre en place à la fin du premier trimestre. Et donc, le volume circulant va augmenter, mais les globules rouges ne vont pas augmenter de la même manière. Et donc, on va avoir une légère anémie. qui va se mettre en place, une anémie relative, puisqu'en réalité, on a assez de globules rouges, mais par rapport au sang qui est présent au reste du volume, c'est un peu plus dilué. Et donc, on peut sentir un peu d'essoufflement. On va avoir une fréquence cardiaque qui va augmenter. Le débit cardiaque va augmenter, mais ça, c'est lié propre à la grossesse. On va respirer un peu plus rapidement. La fréquence respiratoire augmente. On peut avoir des petites chutes de tension. Donc ça, c'est vraiment, parfois on charrie un peu les femmes quand elles font une petite chute de tension, on dit « ah, elle est jeune, elle est en âge d'avoir une grossesse, est-ce qu'il ne faudrait pas faire une petite test de grossesse ? » Mais donc c'est vraiment lié à cette préparation du début de grossesse, à tout mettre en place pour accueillir le fœtus qui va grandir et avoir le placenta par après qui va prendre le relais. Et donc ça, ça va en plus des nausées, des vomissements qu'il peut y avoir en début de grossesse.

  • Speaker #0

    Ces nausées, ces manifestations un petit peu désagréables, c'est peut-être ça qui va bloquer à un moment donné les femmes à dire « bon ben c'est pas la peine que je continue à vouloir courir en sachant que j'ai déjà ces désagréments » . C'est peut-être un facteur d'abandon, ce que tu disais tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Voilà, ça peut être un facteur d'abandon. Comme pour certaines patientes, le fait de bouger va faire qu'elles vont avoir moins de nausées. Les nausées de début de grossesse ont plusieurs origines également. Il y a des patientes qui vont, enfin, c'est lié à l'hormone de grossesse en réalité, qui augmente en début de grossesse. Il y a des patientes qui sont plus sensibles que d'autres. Il y a des patientes qui, il y a un côté psychologique également assez nausé. Et le fait d'être à l'extérieur ou de penser à autre chose, elles vont se sentir mieux. Et donc, c'est très variable d'une personne à l'autre. Je ne peux pas te donner des chiffres, je ne peux pas dire que c'est 50% pour lesquels ça va être... les nausées vont être aggravées par le sport et 50% ça va être amélioré, pas du tout on n'en a pas les chiffres mais on sait que c'est très variable d'une patiente à l'autre en réalité

  • Speaker #0

    Au niveau des recommandations là si on se place sur un plan étatique, un plan même supranational est-ce qu'il y a des grandes lignes à respecter par rapport à cette activité physique et à la grossesse ?

  • Speaker #1

    Alors tout à fait vous avez eu par là le HAS en France, la Haute Autorité de Santé chez vous, des belles recommandations qui ont été faites et qui se sont inspirées des recommandations internationales. Quand je reprends les recommandations, que ce soit en Australie, aux États-Unis, au Danemark, c'est très semblable en réalité et heureusement. Et le Comité international olympique a établi aussi des recommandations. Donc, je dirais que qu'on prenne peu importe les recommandations de peu importe le pays, c'est assez similaire. Donc oui, la première chose que Merci. on va recommander, c'est de ne pas rester sédentaire, en réalité. C'est de bouger, quelle que soit la manière de bouger, de marcher, de courir, de nager. C'est vraiment de bouger. Et on recommande 150 à 180 minutes minimum par semaine. Alors, on préfère 30 minutes par jour, en réalité. Mais si on peut faire ces 150 minutes sur au moins trois jours, voire tous les jours, C'est très, très bien. Donc ça, ce sont les recommandations. Et également, de rajouter à cette pratique d'un sport d'endurance, d'un sport aérobie, de rajouter du renforcement musculaire à raison de deux activités par semaine.

  • Speaker #0

    Quel serait l'objectif de ce renforcement musculaire ? Est-ce qu'il est de permettre à la femme d'être plus à même, de vivre et de bien vivre cette grossesse jusqu'à l'accouchement ? Ou est-ce qu'on est déjà dans une optique post-accouchement, de ne pas... pas trop perdre avec un renforcement musculaire qui se fera durant toute cette période de grossesse ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est les deux. Le renforcement musculaire pendant la grossesse va permettre également de contrecarrer tant que possible le fait qu'à un moment donné, il va y avoir une imprégnation hormonale importante, il va y avoir une laxité ligamentaire qui va s'installer, il peut y avoir des douleurs ligamentaires et on voit le corps qui change. Les patientes qui sont en lordose, le bas du dos creusé, le ventre vers l'avant, on va avoir des modifications importantes et le corps se prépare à ce que ce ventre devienne de plus en plus gros et donc il faut laisser de la place au bébé. Mais les muscles se relâchent de trop, donc il faut vraiment préparer le corps à rester tonique quelque part. Et donc, en restant tonique aussi pendant la grossesse, on diminue les douleurs dans le bas du dos. Et pour les patientes qui continuent leur pratique de course à pied, on voit que la biomécanique de course est modifiée pendant la grossesse, à cause de ce ventre vers l'avant, du relâchement musculaire et ligamentaire. Il faut travailler certains muscles en particulier, les muscles du bassin, les muscles des jambes, les muscles du bas du dos, pour tenir ce tonus musculaire et améliorer le bien-être de la femme pendant la grossesse. Et puis en effet, il y a aussi la phase de l'accouchement. La phase de l'accouchement, on a besoin des muscles. Et puis après l'accouchement, les femmes qui ont fait une activité sportive et du renforcement pendant la grossesse, ont plus de facilité à récupérer leur tonus en post-accouchement, en post-partum. Et c'est vraiment un continuum dans l'évolution de la femme.

  • Speaker #0

    Alors face à ces modifications corporelles, tu l'as dit, on peut avoir des difficultés ligamentaires, cette lordose, un centre de gravité qui va aussi se déplacer, puisqu'on ne pourra plus courir de la même façon avec le bébé qui prendra de plus en plus de place. Ça nécessite des adaptations, forcément, et ça, on l'a dit par rapport à cette pratique de la course à pied. Mentalement, moralement, le fait de voir son corps changer pour une athlète, une sportive, qui aurait ce corps auquel elle est habituée, qui fonctionne bien sans la grossesse, est-ce que c'est difficile de l'accepter et d'avoir cette image qui va changer avec des kilos qui vont, et là, ça dépend aussi des personnes, être plus ou moins présents ? au fil des mois.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça va dépendre aussi du niveau de pratique de chaque personne. C'est sûr qu'on aura moins ce problème-là, peut-être, parce que je ne veux pas mettre tout le monde dans la même situation, mais chez la patiente qui pratique la course à pied en tant que hobby, elle sait que la grossesse va amener une prise de poids. Maintenant, on a moins l'objectif performance également. Mais une personne qui en pratique de hobby, mais qui a un objectif performance, qui fait vraiment hyper attention, ou il est sportif de haut niveau, il va falloir accepter le fait de prendre un peu de poids. Il faut savoir que la prise de poids que l'on considère normale sur une grossesse est variable en fonction de l'indice de masse corporelle de départ de grossesse. Plus on est « maigre » , où on a un rythme de masse corporelle qui est bas, plus on devrait prendre du poids pendant la grossesse. Et donc, c'est chez ces patientes-là qu'il est compliqué que l'aspect morphologique change, évidemment, que la prise de poids est plus compliquée, mais c'est elles qui doivent en prendre un peu plus, justement.

  • Speaker #0

    Et sur l'aspect émotionnel, on peut avoir également des variations entre des périodes d'euphorie, de doute ? Comment ça, on peut le réguler ? Est-ce que la course à pied va pouvoir aider, tu disais tout à l'heure, à sortir, à bouger et à éliminer un petit peu ces symptômes pour se retrouver sur un moment sympa, même si l'intensité est moindre, même si la distance est plus courte, mais au moins de garder cette habitude de sortir ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, je dirais que la course à pied, la pratique d'un sport, va avoir un impact psychologique important, qu'on soit enceinte ou pas enceinte. mais à cela se rajoute tout le yo-yo émotionnel d'une grossesse, tout à fait normal. C'est vraiment des moments de... Oui, on est très heureux d'avoir la grossesse, mais en même temps, des moments de stress, des moments de stress dans un couple, où si la patiente est maman célibataire, c'est aussi un stress qui se rajoute. Comment est-ce que ça va se passer ? Est-ce que tout va bien se passer ? Est-ce que ce que je fais est bien pour mon bébé ? Est-ce que je vais bien accoucher ? Est-ce que je vais être une bonne maman ? Est-ce que tout va bien se passer dans les premiers jours à la maternité ? Donc, il y a tous ces moments-là qui sont angoissants en réalité. Et on voit que la pratique d'un sport pendant la grossesse va améliorer l'état psychologique de la future maman et de la maman une fois qu'elle aura accouché. Donc, c'est tout bénéfice, en effet.

  • Speaker #0

    Dans le suivi de la grossesse, il y a des rendez-vous récurrents, réguliers avec une sage-femme, avec une gynécologue ou un gynécologue. Est-ce que c'est au fur et à mesure de ces étapes que la pratique de la course à pied va pouvoir être validée et à un moment donné peut-être réduite ? Là, tu parlais tout à l'heure de personnalisation. On est sur ce parcours un petit peu individualisé en disant, voilà On va peut-être commencer à réduire un petit peu plus. Là, on va passer à la marche. Là, vous allez vous contenter peut-être d'un petit peu de vélo. Comment ça se construit, justement, dans le cabinet d'un praticien ou d'une experte comme toi ?

  • Speaker #1

    Alors, idéalement, c'est vrai qu'il y a la part du côté, je dirais, examen clinique. Est-ce que le col se modifie, ne se modifie pas ? Est-ce qu'à l'échographie, on voit quelque chose qui s'est modifié ? Est-ce qu'il y a des points d'appel ? Et puis, il y a aussi le ressenti de la patiente. Donc, si la patiente ne se sent pas bien, qu'elle est fatiguée, elle ne doit pas attendre d'avoir vu le gynécologue pour ralentir. Ça, c'est clair. Et le gynécologue va plutôt aller voir s'il y a le col qui se modifie, s'il y a une menace d'accouchement prématuré, s'il y a des contractions. Ça va être plutôt un dialogue entre les deux. Mais il ne faut certainement pas attendre de voir le gynécologue pour ralentir ou pour s'écouter en tant que sportive. également et en tant que femme enceinte.

  • Speaker #0

    À cela, on peut ajouter, et on en a parlé un petit peu en off, c'est ce stress dont tu parlais tout à l'heure, mais c'est également la pression, peut-être du corps médical, peut-être également de l'entourage familial qui ne verra peut-être pas d'un bon oeil une jeune femme, une personne qui est en pleine période de grossesse, pratiquer la course à pied. Et là, on revient au mythe, ce qu'on disait tout à l'heure. Est-ce que c'est... nécessaire ? Est-ce que c'est bon pour toi ? Est-ce qu'il faut que tu ailles courir alors que tu es enceinte et que tu portes la vie ? Est-ce que tu entends ce type de discours de la part des entourages ou des jeunes femmes ? Des femmes, pas que des jeunes femmes, des femmes qui viennent jusqu'à toi pour consulter ?

  • Speaker #1

    Oui, et ça on en entend tout le temps. Mais on a heureusement les études maintenant qui prouvent qu'il y a beaucoup plus de bienfaits. que d'effets secondaires, je dirais, de la pratique d'un sport ou de la course à pied pendant la grossesse. Et donc, c'est là-dessus qu'il faut vraiment continuer à travailler et à sensibiliser la population sur le fait que pratiquer un sport pendant la grossesse est tout à fait possible et qu'il ne faut pas en avoir peur.

  • Speaker #0

    Sur un plan clinique, s'il n'y a pas de signe, comme tu l'évoquais en début d'épisode, on peut limite courir jusqu'à la veille de son accouchement ? Ça, c'est tout à fait possible ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. Il y en a qui le font, bien sûr. Il n'y en a pas beaucoup, mais il y en a qui le font et qui adaptent. En général, on essaye d'éviter les fractionnés, le seuil, etc. Ça, on essaye d'éviter. Mais les patientes, en général, ne recherchent pas à ce point-là, même de haut niveau. Elles savent qu'elles n'y parviennent plus. Mais on peut continuer à courir et à pratiquer son sport. jusqu'au bout, jusqu'à la veille de l'accouchement ou le jour de l'accouchement, pratiquement, oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui se passe entre le bébé et la maman quand on est en train de courir ? Est-ce que ça le berce, ce côté rebond de la course à pied ? Est-ce qu'il y a une incidence sur le bébé ? Est-ce que ça peut l'apaiser s'il a tendance à taper un petit peu dans le ventre de la maman ? Quelles sont les manifestations et les bénéfices que la course à pied peut avoir entre la maman et le bébé ?

  • Speaker #1

    Alors... En termes de bénéfices relationnels, je pense qu'une maman qui est apaisée, elle va être plus à l'aise dans le cadre de sa grossesse et de sa maternité. Alors, il n'y a pas vraiment d'études sur le fait de savoir s'il est bercé, qu'est-ce qui se passe au niveau endorphine chez le bébé ou des choses comme ça. Ça, on n'en a pas l'idée. Mais on sait que les bébés vont avoir un meilleur développement psychomoteur par la suite. Les études l'ont montré ici récemment qu'il y a un meilleur développement psychomoteur chez les enfants, dont les mamans ont continué une activité physique durant la grossesse. Mais peu importe l'intensité de l'activité physique et peu importe le sport également, donc c'est vraiment tout bénéfice. Et on voit également que le fait de pratiquer la course à pied chez la femme enceinte va avoir des bénéfices en termes de santé. Et on voit aussi moins d'hypertension, moins de diabète, moins de prise de poids. Merci. Et après l'accouchement, elles vont perdre du poids plus facilement également. Mais on voit que pour les bébés, il y a vraiment un bénéfice à ce niveau-là en termes de bien-être également. Et les bébés ne sont pas plus petits en poids, ne naissent pas prématurément. Il y a vraiment tout un bénéfice sur la pratique de la course à pied.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que la maman court pour deux dans ce cas-là ? Parce qu'on dit parfois dans l'assiette, elle va manger pour deux. Mais là, est-ce qu'elle court pour deux personnes ?

  • Speaker #1

    Alors, il faut faire la différence. Souvent, on dit on mange comme deux. Donc, il faut manger deux assiettes. En effet, tu as très bien dit, il faut manger pour deux. Donc, il faut manger pour soi et pour son bébé. Donc, on ne mange pas double ration. Mais ça ne veut pas dire qu'on va courir double volume non plus, du coup, que du contraire. Il faut vraiment adapter la pratique du sport. Aller plutôt vers de l'endurance. En premier trimestre, c'est vrai que, par exemple, les sportives de très haut niveau peuvent continuer les compétitions. Après, c'est au cas par cas. On voit des sportives faire des marathons en étant au deuxième, voire début du troisième trimestre. Ça, c'est, je dirais, exceptionnel également, parce que toutes les femmes ne sont pas prêtes à le faire en n'étant déjà pas enceintes. Alors, en étant enceintes, c'est un peu plus compliqué parce qu'il faut gérer les hypoglycémies également. mais donc c'est C'est tout à fait faisable, mais il faut vraiment faire au cas par cas à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il n'y a pas, pour ces sportives de haut niveau, une pression supplémentaire mise par des sponsors qui viendraient à les « contraindre » à continuer la course à pied pendant cette période de grossesse ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un risque qui pourrait arriver, parce qu'on parle de plus en plus de grossesse et de poursuite du sport de haut niveau. parce qu'on voit des exemples de femmes qui continuent leur pratique à haut niveau et on en voit de plus en plus, et c'est très bien, mais on ne doit pas le généraliser. C'est vraiment quelque chose qui doit être vécu dans l'intime, dans l'intime de la femme, du couple, et quelque chose qui doit être discuté vraiment en individuel avec le gynécologue ou la sage-femme également, et le coach, etc. Mais c'est un risque qu'on va voir de plus en plus. Les sportives de haut niveau sont fragiles dans le sens où elles sont Merci. tributaires et dépendantes du salaire qu'il aurait versé également. Et des sponsors, on l'a vu, il y a beaucoup de femmes sportives de haut niveau, dès qu'elles ont annoncé leur grossesse, les sponsors sont partis. C'est quelque chose qui doit évoluer dans nos mentalités et qui doit pouvoir être discuté, peut-être légiféré, je ne sais pas si c'est possible, mais de pouvoir avoir une assurance pour que ces femmes sportives de haut niveau, enceintes, qu'elles puissent continuer à pratiquer malgré tout leur sport, à un moindre niveau, pour qu'une fois qu'elles ont accouché, pouvoir revenir sereinement au moment où elles sont prêtes, aussi même après l'accouchement, parce qu'un accouchement n'est pas un autre, une maternité ne se passe pas de la même manière au début pour une femme comme pour une autre. Il faut pouvoir permettre à ces femmes de revenir à leur meilleur niveau quand elles se sentent prêtes.

  • Speaker #0

    Sans que ça ne marque. l'arrêt d'une carrière ou l'arrêt d'un partenariat avec quelconque sponsor qui existe ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Je pense que l'arrêt d'une carrière, c'est la sportive qui doit le décider. Il y a des blessures, bien entendu, qui malheureusement précipitent l'arrêt, mais la grossesse ne devrait pas précipiter l'arrêt d'une carrière.

  • Speaker #0

    Alors, au point peut-être que certaines ont masqué pendant les premiers temps, là où les signes physiques ne sont pas pour le moment visibles, cette grossesse. au risque d'être derrière peut-être évincé d'un contrat de sponsoring ou de quelconque rémunération ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Maintenant, c'est vrai que de manière culturelle, on attend toujours les trois premiers mois de grossesse pour l'annoncer également, même dans l'entourage, parce que c'est vrai qu'il y a un risque de fausse couche chez toutes les patientes sportives ou non sportives. Il y a un risque de fausse couche au premier trimestre. Mais du coup, on ne l'annonce pas spécialement. Est-ce que c'est à cause de ça ou parce qu'elles ont peur d'être évincées ? Là, je ne peux pas trancher, mais c'est quelque chose qui doit être discuté pour leur assurer, je dirais, une pérennité dans leur sport.

  • Speaker #0

    Mais globalement, si on reprend un petit peu le sujet autour de ce sport et de la grossesse, pas seulement de la course à pied, il est possible de débuter une activité sportive pendant cette période de grossesse alors que l'on aurait été dans, on va dire, la sédentarité. pendant de nombreuses années. Ça, c'est tout à fait possible.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait possible. C'est même recommandé, moyennant un certain contrôle, d'abord de voir s'il n'y a pas des pathologies liées à la sédentarité, l'obésité très importante, des problèmes de cœur, etc. Mais en général, c'est des femmes jeunes. Et si on autorise une grossesse, c'est qu'elles sont quand même en bonne santé normalement. Et donc, oui, on peut reprendre en se basant sur le fait qu'on va peut-être reprendre plutôt de la marche, plutôt de la natation. Le vélo, si elles n'ont pas l'habitude, peut-être du home trainer si elles sont équipées, ou du vélo, mais pas du VTT, pas du mountain bike, parce que si elles font des chutes, il faut quand même faire attention. Ça, on pourra aussi un petit peu en reparler des sports plus à risque à éviter, mais c'est vraiment…

  • Speaker #0

    La reprise d'une activité sportive alors qu'on était sédentaire est tout à fait possible, et je dirais de manière très progressive, comme on pourrait le faire dans une reprise de course à pied quand on n'est pas enceinte, quelque part.

  • Speaker #1

    Alors je pense à Laurie et à Sophie que je salue à travers cet épisode. Elles ont, elles, enclenché le mode tapis de course à la maison, ce qui fait qu'il n'y a pas vraiment de contraintes, et sur un plan sécuritaire, on peut limiter, éviter les chutes de ce côté-là.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, il faut éviter les sports... à risque de chute, parce que c'est vrai que le centre de gravité est complètement modifié, qu'on a l'hyperlaxité également qui est présente au niveau des chevilles, donc il faut faire attention à ne pas se faire d'entorses sur des terrains difficiles. Les ligaments croisés également, parfois on peut se faire mal. Donc oui, je dirais que toutes les solutions pour être dans une zone sécuritaire, il faut l'envisager, oui.

  • Speaker #1

    Quels seraient, Maria Laura, les signes vraiment impératifs où il faut stopper l'activité physique en période de grossesse pour nos auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors, si quand on pratique la course à pied, on sent des contractions qui ne s'arrêtent pas après le repos, enfin au moment du repos, on a des pertes de sang, pertes de liquide, parfois la perte de liquide, on ne sait pas si c'est des urines ou du liquide amniotique. Quoi qu'il en soit, on consulte et on arrête l'activité sportive. Si on est essoufflé de manière inhabituelle, si on a des douleurs dans les membres, dans les jambes, qui a un signe de phlébite, là, il faut consulter. Et si on a des douleurs thoraciques, des douleurs à la poitrine, là, c'est une urgence médicale, c'est on arrête, on va à l'hôpital. Voilà, c'est simple, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'on peut résumer, en quelques mots, pour conclure cet épisode ? Les liens entre la course à pied et la grossesse, et je dirais peut-être les bénéfices qu'il y a à pratiquer ce sport pendant cette période pour nos auditrices qui attendent un heureux événement.

  • Speaker #0

    Clairement, on peut continuer à pratiquer son sport ou la course à pied pendant la grossesse. Il faut être sûr qu'il n'y ait pas de contre-indications au départ ou en cours de grossesse qui apparaissent, qu'on n'ait pas de point d'alerte. Pendant l'activité sportive, des contractions, des pertes de sang, des pertes de liquide, on s'arrête, on consulte. Et puis, aller progressivement. Si on n'a jamais fait de course à pied ou si on n'a jamais fait de sport, y aller très progressivement. Pour celles qui font du sport, on adapte, on essaye d'éviter les fractionnés, la VMA. Là, on essaye d'éviter. Et pour les sportifs de haut niveau, c'est vraiment au cas par cas. et on peut continuer au premier trimestre les compétitions, et après on adapte. Essayer de viser, pour la patiente non sportive de haut niveau, donc la plupart d'entre nous, de viser 150 à 180 minutes au moins d'activité physique par semaine, idéalement tous les jours, mais au moins trois fois par semaine, et durant faux. Et plutôt viser des sports d'endurance, des sports portés, des sports qui nous plaisent aussi. et éviter les sports à risque de chute, tels que le VTT, l'équitation. On ne le fait pas de plongée, mais ça, ce n'est pas pour des risques de chute, c'est plus pour des risques de barotraumatisme, des risques liés à la plongée, parce que là, on ne sait pas suivre le bébé. Mais on évite les sports co, les sports collectifs et les sports de combat pour éviter les chutes, les coups directs, je dirais. Mais pour le reste, si on a envie de continuer, on continue, mais la chose la plus importante c'est qu'on s'écoute en tant que femme enceinte, on se sent fatiguée, on n'est pas bien, ça sert à rien, on va se blesser plus qu'autre chose et si on est bien, s'il y a des jours où on est mieux, on y va, c'est pas pour autant qu'il faut en faire plus ces jours-là, d'accord mais vraiment être très à l'écoute de son corps et profiter de ces moments, la grossesse doit rester un moment extraordinaire quelque part, un moment de vécu Merci. dans le couple ou avec l'entourage et le vécu avec le bébé. C'est quelque chose qu'on ne fera pas 20 fois a priori. Et donc, c'est vraiment des moments qu'il faut rester comme privilège et le passer le mieux possible. Donc, c'est vraiment tous les bénéfices du sport. Ils sont là, on les connaît. Il faut vraiment en profiter au maximum.

  • Speaker #1

    Donc, ne pas culpabiliser, ne pas se sentir anormal. Ce sera le maître mot également de cet épisode. Tout à fait. En couple. peut-être de pratiquer des activités aussi entre le futur papa et la future maman. C'est peut-être l'occasion de sortir ensemble.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Avec le coparent, de pouvoir aller marcher, de faire du yoga, d'aller à la piscine. Il y a du yoga prénatal qui peut être fait également, où le coparent peut être impliqué. Je pense que c'est vraiment quelque chose qui peut être salutaire pour tout le monde. Et quand la maman va bien et qu'elle est relaxe à la maison, en général, tout se passe mieux aussi. pour l'entourage. On est moins stressé aussi, l'entourage est moins stressé quand on voit que tout se passe bien pour la grossesse.

  • Speaker #1

    Maria Laura, pour conclure, si des auditrices ont envie de te poser des questions, peut-être un petit peu plus personnalisées, par quels moyens on peut venir jusqu'à toi ?

  • Speaker #0

    Alors, pour l'instant, c'est via Instagram. Mais prochainement, il y aura une possibilité de consultation, même à distance, que je vais mettre en place. Mais ce n'est pas pour tout de suite. Mais voilà, tout prend du temps. Et il faut faire les choses correctement, mais ça viendra.

  • Speaker #1

    Merci Maria Laura pour ton expertise et on se retrouve pour de prochains épisodes parce qu'autour de cette grossesse, on aura d'autres choses à dire une fois que l'accouchement est arrivé. Donc à très vite pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et pour les auditeurs et chères auditrices, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes. Bonne semaine à vous.

  • Speaker #2

    J'espère que cet épisode avec invité vous aura plu. Je vous remercie infiniment de votre écoute. Pour faire remonter le podcast dans les classements, je vous invite à laisser une petite évaluation sur Apple Podcast, 5 étoiles, un petit commentaire, ça me fera énormément plaisir et vous permettrez au podcast d'être remonté, diffusé, déployé sur ces différentes plateformes de façon plus importante encore qu'il n'est actuellement. Et puis, je vous invite à me retrouver sur les différents réseaux, Facebook, Instagram. Laissez votre petit message, votre commentaire, ça me fait plaisir d'échanger avec vous. Si vous avez des questions, si vous voulez échanger sur quelconque sujet en lien avec la course à pied, mais pas que, parce que le sport, c'est une philosophie de vie et c'est une passion qui nous anime de façon commune. Donc, n'hésitez pas à venir échanger avec moi. Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de semaine. un bon week-end et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes.

Description

Dans ce nouvel épisode, nous allons aborder un sujet aussi passionnant que délicat : la grossesse et la pratique de la course à pied.

·        Peut-on continuer à courir en étant enceinte ?

·        Quels en sont les bénéfices,

·        Y’a-t-il des précautions à prendre, des signaux à surveiller ?

Pour répondre à ces questions et apporter un éclairage médical solide, j’ai le plaisir de recevoir Maria-Laura MAROTTA, gynécologue et passionnée de sport.

Elle accompagne au quotidien des femmes dans leur parcours de santé, et partage avec nous son expertise sur ce moment particulier de la vie d’une femme.

Que vous soyez directement concernée ou simplement curieuse d’en apprendre plus sur cette thématique, je vous invite à rester à l’écoute.

Vous verrez qu’il est tout à fait possible d’allier mouvement, bien-être et maternité, à condition de s’écouter et d’être bien accompagnée.

Cet épisode sera suivi d’un épisode complémentaire où des auditrices, mais aussi des invitées viendront livrer leur témoignage sur la pratique de la course à pied pendant la GROSSESSE.


Continuer à courir pendant la GROSSESSE, mythe ou réalité, c’est le nouvel épisode du podcast A COTE DE MES POMPES pour lequel je vous souhaite une bonne écoute.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportifs, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous accueille pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, le 296e aujourd'hui, et nous allons aborder un sujet aussi passionnant que délicat, la grossesse et la pratique de la course à pied. La question, elle est très simple, peut-on continuer à courir en étant enceinte ? Quels en sont les bénéfices ? Y a-t-il des précautions à prendre ? des signaux à surveiller. Alors, mesdames, mais aussi messieurs, puisqu'il y a peut-être de futurs papas parmi les auditeurs, pour répondre à ces questions et apporter un éclairage médical solide, j'ai le plaisir de recevoir Maria Laura Marotta, gynécologue et passionnée de sport. Elle accompagne au quotidien des femmes dans leur parcours de santé et elle partage avec nous son expertise sur ce moment particulier dans la vie d'une femme. Alors que vous soyez directement concerné ou simplement curieux ou curieuse d'en apprendre plus sur cette thématique, je vous invite donc à rester à l'écoute et vous verrez qu'il est tout à fait possible d'allier mouvement, bien-être et maternité à condition de s'écouter et d'être bien accompagné. Cet épisode sera suivi d'un épisode complémentaire où des auditrices mais également des invités viendront livrer leurs témoignages sur la pratique. de la course à pied pendant leur grossesse. Je vous laisse sans plus attendre profiter de mon échange avec Maria Laura que je remercie d'avoir accepté l'invitation. Continuer à courir pendant la grossesse, mythe ou réalité, c'est le sujet du nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes pour lequel je vous souhaite une bonne écoute. Bonsoir Maria Laura, merci d'être l'invité du podcast à côté de mes pompes. Je t'ai fait venir aujourd'hui en tant qu'experte pour cet épisode consacré à la grossesse et à la course à pied parce qu'au-delà d'être une auditrice fidèle, d'être une des membres de la communauté des Patréons, tu as cette expertise en gynécologie. Donc sois la bienvenue sur le podcast. Je vais te laisser, comme le font tous les autres invités, te présenter de façon à ce que les auditeurs sachent qui tu es et d'où tu viens.

  • Speaker #1

    Bonsoir Sébastien, merci de m'accueillir au sein de ton podcast et pour cet épisode consacré à la grossesse et au sport. Je me présente en quelques mots, je suis gynécologue depuis une quinzaine d'années maintenant en Belgique et je vais travailler au sein d'un centre de procréation médicalement assisté avec la prise en charge de la fertilité aussi bien chez la femme que chez l'homme et également la prise en charge de la chirurgie gynécologique et du cancer du sein. Et donc ici maintenant, depuis quelques années maintenant, je me forme en médecine du sport pour pouvoir être gynécologue du sport et avoir une prise en charge des patientes, aussi bien les sportives que les patientes tout venant, je dirais, pour les remettre au sport et leur proposer les bienfaits du sport dans les problèmes gynécologiques.

  • Speaker #0

    Dans ta patientèle, est-ce qu'il y a beaucoup de pratiquantes en course à pied ?

  • Speaker #1

    de plus en plus, mais j'ai une... patientelles qui, en tout cas en fertilité, malheureusement, beaucoup de patientes sédentaires, et chez les patientes ménopausées également. Donc il y en a quelques-unes, et de plus en plus, je pense, dans les dernières années, mais ce n'est pas la majorité, malheureusement.

  • Speaker #0

    Alors en préparant cet épisode, tu avais quelques chiffres à donner aux auditrices et aux auditeurs sur cette thématique de la grossesse et de la course à pied. Je te laisse en donner quelques-uns. Et puis après, on va pouvoir attaquer un petit peu les questions que bon nombre d'auditrices peuvent se poser par rapport à cette période, ces neuf mois, entre guillemets, jusqu'à l'accouchement et à l'arrivée du bébé. Et est-ce que l'on va pouvoir concilier la course à pied ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, il faut savoir qu'à peu près 50% des femmes qui courent sont en âge de procréer. Donc, c'est quand même une grande partie de notre, entre guillemets, coronneuse. qui sont à même d'être enceintes et de présenter à un moment donné l'un ou l'autre bobo ou l'une ou l'autre question. Et il y en a beaucoup de ces reneuses, lorsqu'elles sont enceintes, qui malheureusement arrêtent la pratique ou diminuent drastiquement parce qu'elles n'ont pas les bonnes informations et que le corps médical ou le corps paramédical, les sages-femmes, ne parviennent pas à répondre à leurs questions de manière précise. et donc tout l'intérêt de pouvoir les guider au mieux dans ce questionnement.

  • Speaker #0

    Alors, la question première, Maria Laura, c'est est-ce qu'il est possible de continuer sa pratique de la course à pied pendant la grossesse ? Est-ce que là, on est dans le mythe ou dans la réalité ?

  • Speaker #1

    Alors, en effet, tout un temps, on avait dit les femmes ne peuvent pas courir, même en n'étant pas enceintes. D'accord ? Donc, on vient de très, très loin, je dirais, dans l'évolution de notre manière de voir la pratique du sport chez la femme. et donc en effet actuellement, on sait que la course à pied ne provoque pas de problème pour la grossesse. Et donc, on peut continuer à courir, alors en prenant certaines précautions, bien entendu, parce que certaines femmes ne peuvent pas continuer à courir pour des raisons de santé, je dirais liées à la grossesse, mais parfois liées à leurs problèmes de santé qui sont avant la grossesse. Et donc, d'adapter vraiment la course à pied à comment chaque femme vit sa grossesse également. Il y a des grandes trames d'idées pour conseiller nos patientes, mais c'est vraiment à adapter à chaque personne. Et d'une grossesse à l'autre, il va y avoir des différences également pour une même personne.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ces personnes qui pratiquent la course à pied et qui fréquentent ton cabinet, elles viennent de plus en plus te solliciter pour te poser ces questions et te demander jusqu'à quand je vais pouvoir courir, comment je vais pouvoir adapter ma pratique, ou est-ce que ça reste encore ? très marginal ces questionnements et ces interrogations ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça reste encore très marginal, mais il y en a de plus en plus, parce que je pense aussi que les réseaux sociaux, malgré tout, ça a quand même des bienfaits. On en parle de plus en plus et il y a de plus en plus de personnes qui influencent, des personnes qui en parlent beaucoup plus librement qu'avant. Et donc, ce n'est plus un sujet aussi tabou qu'au préalable et donc les personnes viennent spontanément en parler en consultation.

  • Speaker #0

    Même si, dans cet épisode, on ne pourra pas donner des règles qui seront applicables à toutes les auditrices. Tu vas peut-être enfoncer cette porte ouverte, mais c'est au cas par cas qu'il faut étudier la possibilité de continuer peut-être loin la pratique de la course à pied avec un dosage qui va être vraiment personnalisé.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Maintenant, il y a quand même la majorité des patientes la grossesse se passe très bien et il n'y a pas de contre-indication à poursuivre la grossesse. Ça, c'est quand même la grande majorité des patientes. Après, je dirais que c'est plutôt ponctuel où on va dire non, il y a une contre-indication qui est absolue parce que vous avez des risques d'accouchement prématuré, parce qu'il y a une poche qui est rompue, parce que votre placenta est mis juste au-dessus du col de votre utérus et qu'il peut commencer à saigner. Il y a des recommandations bien strictes où là, on ne peut pas déroger aux règles. et encore, mais c'est vraiment... de manière plus ponctuelle, où on va avoir des contre-indications à la poursuite du sport pendant la grossesse, en réalité. Et puis, en effet, l'adaptation, là où on va dire quel dosage de sport on va réaliser, quelle intensité, quel volume de course à pied la patiente va pouvoir poursuivre, là, ça va être vraiment au cas par cas. Et du début de la grossesse à la fin de la grossesse, il peut encore y avoir une évolution pour une même patiente. Donc c'est vraiment... au ressenti de la patiente. Et si, en cours de grossesse, il y a une évolution, quelque chose qui ne se passe pas bien, alors que tout allait bien jusqu'à, par exemple, la 24e semaine, et puis il y a un petit souci au niveau du col, là, on va réadapter, évidemment. Tout n'est pas figé dans le marbre et c'est ça qu'il faut se dire. Ce n'est pas un programme de course à pied qu'on va suivre pendant neuf mois. On a les neuf mois à suivre et puis tout va bien se passer. Comme ça, c'est vraiment à réadapter et aussi Merci. pour la patiente à avoir un ressenti, à connaître son ressenti, savoir jusqu'où elle peut aller, si elle est fatiguée, si elle a beaucoup de nausées. Vraiment, si elle a des contractions, elle doit être attentive à ces signaux, ces contractions qui persistent après l'arrêt du sport, si elle a des pertes de sang, si elle a des maux de tête, des choses qui... se rajoutent à la pratique de la course à pied ou du sport, là, elles doivent être vigilantes et on doit consulter à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que la course à pied et la grossesse, dans les premières semaines, est-ce que la femme va ressentir des modifications, des perturbations, avant que la silhouette, tu vois, ne se transforme ? Ou est-ce que, dans les premières semaines, finalement, il n'y a pas vraiment d'incidence sur le plan de cette activité sportive ?

  • Speaker #1

    Alors il y a une adaptation à la grossesse pour toutes les femmes, je dirais pratiquement dès les premiers jours de la grossesse. En fait, on va avoir ce qu'on appelle le volume circulant, donc le volume qui est dans nos vaisseaux sanguins, qui va augmenter parce qu'on a besoin de plus de sang, quelque part, pour alimenter la future grossesse, le placenta qui va se mettre en place à la fin du premier trimestre. Et donc, le volume circulant va augmenter, mais les globules rouges ne vont pas augmenter de la même manière. Et donc, on va avoir une légère anémie. qui va se mettre en place, une anémie relative, puisqu'en réalité, on a assez de globules rouges, mais par rapport au sang qui est présent au reste du volume, c'est un peu plus dilué. Et donc, on peut sentir un peu d'essoufflement. On va avoir une fréquence cardiaque qui va augmenter. Le débit cardiaque va augmenter, mais ça, c'est lié propre à la grossesse. On va respirer un peu plus rapidement. La fréquence respiratoire augmente. On peut avoir des petites chutes de tension. Donc ça, c'est vraiment, parfois on charrie un peu les femmes quand elles font une petite chute de tension, on dit « ah, elle est jeune, elle est en âge d'avoir une grossesse, est-ce qu'il ne faudrait pas faire une petite test de grossesse ? » Mais donc c'est vraiment lié à cette préparation du début de grossesse, à tout mettre en place pour accueillir le fœtus qui va grandir et avoir le placenta par après qui va prendre le relais. Et donc ça, ça va en plus des nausées, des vomissements qu'il peut y avoir en début de grossesse.

  • Speaker #0

    Ces nausées, ces manifestations un petit peu désagréables, c'est peut-être ça qui va bloquer à un moment donné les femmes à dire « bon ben c'est pas la peine que je continue à vouloir courir en sachant que j'ai déjà ces désagréments » . C'est peut-être un facteur d'abandon, ce que tu disais tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Voilà, ça peut être un facteur d'abandon. Comme pour certaines patientes, le fait de bouger va faire qu'elles vont avoir moins de nausées. Les nausées de début de grossesse ont plusieurs origines également. Il y a des patientes qui vont, enfin, c'est lié à l'hormone de grossesse en réalité, qui augmente en début de grossesse. Il y a des patientes qui sont plus sensibles que d'autres. Il y a des patientes qui, il y a un côté psychologique également assez nausé. Et le fait d'être à l'extérieur ou de penser à autre chose, elles vont se sentir mieux. Et donc, c'est très variable d'une personne à l'autre. Je ne peux pas te donner des chiffres, je ne peux pas dire que c'est 50% pour lesquels ça va être... les nausées vont être aggravées par le sport et 50% ça va être amélioré, pas du tout on n'en a pas les chiffres mais on sait que c'est très variable d'une patiente à l'autre en réalité

  • Speaker #0

    Au niveau des recommandations là si on se place sur un plan étatique, un plan même supranational est-ce qu'il y a des grandes lignes à respecter par rapport à cette activité physique et à la grossesse ?

  • Speaker #1

    Alors tout à fait vous avez eu par là le HAS en France, la Haute Autorité de Santé chez vous, des belles recommandations qui ont été faites et qui se sont inspirées des recommandations internationales. Quand je reprends les recommandations, que ce soit en Australie, aux États-Unis, au Danemark, c'est très semblable en réalité et heureusement. Et le Comité international olympique a établi aussi des recommandations. Donc, je dirais que qu'on prenne peu importe les recommandations de peu importe le pays, c'est assez similaire. Donc oui, la première chose que Merci. on va recommander, c'est de ne pas rester sédentaire, en réalité. C'est de bouger, quelle que soit la manière de bouger, de marcher, de courir, de nager. C'est vraiment de bouger. Et on recommande 150 à 180 minutes minimum par semaine. Alors, on préfère 30 minutes par jour, en réalité. Mais si on peut faire ces 150 minutes sur au moins trois jours, voire tous les jours, C'est très, très bien. Donc ça, ce sont les recommandations. Et également, de rajouter à cette pratique d'un sport d'endurance, d'un sport aérobie, de rajouter du renforcement musculaire à raison de deux activités par semaine.

  • Speaker #0

    Quel serait l'objectif de ce renforcement musculaire ? Est-ce qu'il est de permettre à la femme d'être plus à même, de vivre et de bien vivre cette grossesse jusqu'à l'accouchement ? Ou est-ce qu'on est déjà dans une optique post-accouchement, de ne pas... pas trop perdre avec un renforcement musculaire qui se fera durant toute cette période de grossesse ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est les deux. Le renforcement musculaire pendant la grossesse va permettre également de contrecarrer tant que possible le fait qu'à un moment donné, il va y avoir une imprégnation hormonale importante, il va y avoir une laxité ligamentaire qui va s'installer, il peut y avoir des douleurs ligamentaires et on voit le corps qui change. Les patientes qui sont en lordose, le bas du dos creusé, le ventre vers l'avant, on va avoir des modifications importantes et le corps se prépare à ce que ce ventre devienne de plus en plus gros et donc il faut laisser de la place au bébé. Mais les muscles se relâchent de trop, donc il faut vraiment préparer le corps à rester tonique quelque part. Et donc, en restant tonique aussi pendant la grossesse, on diminue les douleurs dans le bas du dos. Et pour les patientes qui continuent leur pratique de course à pied, on voit que la biomécanique de course est modifiée pendant la grossesse, à cause de ce ventre vers l'avant, du relâchement musculaire et ligamentaire. Il faut travailler certains muscles en particulier, les muscles du bassin, les muscles des jambes, les muscles du bas du dos, pour tenir ce tonus musculaire et améliorer le bien-être de la femme pendant la grossesse. Et puis en effet, il y a aussi la phase de l'accouchement. La phase de l'accouchement, on a besoin des muscles. Et puis après l'accouchement, les femmes qui ont fait une activité sportive et du renforcement pendant la grossesse, ont plus de facilité à récupérer leur tonus en post-accouchement, en post-partum. Et c'est vraiment un continuum dans l'évolution de la femme.

  • Speaker #0

    Alors face à ces modifications corporelles, tu l'as dit, on peut avoir des difficultés ligamentaires, cette lordose, un centre de gravité qui va aussi se déplacer, puisqu'on ne pourra plus courir de la même façon avec le bébé qui prendra de plus en plus de place. Ça nécessite des adaptations, forcément, et ça, on l'a dit par rapport à cette pratique de la course à pied. Mentalement, moralement, le fait de voir son corps changer pour une athlète, une sportive, qui aurait ce corps auquel elle est habituée, qui fonctionne bien sans la grossesse, est-ce que c'est difficile de l'accepter et d'avoir cette image qui va changer avec des kilos qui vont, et là, ça dépend aussi des personnes, être plus ou moins présents ? au fil des mois.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça va dépendre aussi du niveau de pratique de chaque personne. C'est sûr qu'on aura moins ce problème-là, peut-être, parce que je ne veux pas mettre tout le monde dans la même situation, mais chez la patiente qui pratique la course à pied en tant que hobby, elle sait que la grossesse va amener une prise de poids. Maintenant, on a moins l'objectif performance également. Mais une personne qui en pratique de hobby, mais qui a un objectif performance, qui fait vraiment hyper attention, ou il est sportif de haut niveau, il va falloir accepter le fait de prendre un peu de poids. Il faut savoir que la prise de poids que l'on considère normale sur une grossesse est variable en fonction de l'indice de masse corporelle de départ de grossesse. Plus on est « maigre » , où on a un rythme de masse corporelle qui est bas, plus on devrait prendre du poids pendant la grossesse. Et donc, c'est chez ces patientes-là qu'il est compliqué que l'aspect morphologique change, évidemment, que la prise de poids est plus compliquée, mais c'est elles qui doivent en prendre un peu plus, justement.

  • Speaker #0

    Et sur l'aspect émotionnel, on peut avoir également des variations entre des périodes d'euphorie, de doute ? Comment ça, on peut le réguler ? Est-ce que la course à pied va pouvoir aider, tu disais tout à l'heure, à sortir, à bouger et à éliminer un petit peu ces symptômes pour se retrouver sur un moment sympa, même si l'intensité est moindre, même si la distance est plus courte, mais au moins de garder cette habitude de sortir ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, je dirais que la course à pied, la pratique d'un sport, va avoir un impact psychologique important, qu'on soit enceinte ou pas enceinte. mais à cela se rajoute tout le yo-yo émotionnel d'une grossesse, tout à fait normal. C'est vraiment des moments de... Oui, on est très heureux d'avoir la grossesse, mais en même temps, des moments de stress, des moments de stress dans un couple, où si la patiente est maman célibataire, c'est aussi un stress qui se rajoute. Comment est-ce que ça va se passer ? Est-ce que tout va bien se passer ? Est-ce que ce que je fais est bien pour mon bébé ? Est-ce que je vais bien accoucher ? Est-ce que je vais être une bonne maman ? Est-ce que tout va bien se passer dans les premiers jours à la maternité ? Donc, il y a tous ces moments-là qui sont angoissants en réalité. Et on voit que la pratique d'un sport pendant la grossesse va améliorer l'état psychologique de la future maman et de la maman une fois qu'elle aura accouché. Donc, c'est tout bénéfice, en effet.

  • Speaker #0

    Dans le suivi de la grossesse, il y a des rendez-vous récurrents, réguliers avec une sage-femme, avec une gynécologue ou un gynécologue. Est-ce que c'est au fur et à mesure de ces étapes que la pratique de la course à pied va pouvoir être validée et à un moment donné peut-être réduite ? Là, tu parlais tout à l'heure de personnalisation. On est sur ce parcours un petit peu individualisé en disant, voilà On va peut-être commencer à réduire un petit peu plus. Là, on va passer à la marche. Là, vous allez vous contenter peut-être d'un petit peu de vélo. Comment ça se construit, justement, dans le cabinet d'un praticien ou d'une experte comme toi ?

  • Speaker #1

    Alors, idéalement, c'est vrai qu'il y a la part du côté, je dirais, examen clinique. Est-ce que le col se modifie, ne se modifie pas ? Est-ce qu'à l'échographie, on voit quelque chose qui s'est modifié ? Est-ce qu'il y a des points d'appel ? Et puis, il y a aussi le ressenti de la patiente. Donc, si la patiente ne se sent pas bien, qu'elle est fatiguée, elle ne doit pas attendre d'avoir vu le gynécologue pour ralentir. Ça, c'est clair. Et le gynécologue va plutôt aller voir s'il y a le col qui se modifie, s'il y a une menace d'accouchement prématuré, s'il y a des contractions. Ça va être plutôt un dialogue entre les deux. Mais il ne faut certainement pas attendre de voir le gynécologue pour ralentir ou pour s'écouter en tant que sportive. également et en tant que femme enceinte.

  • Speaker #0

    À cela, on peut ajouter, et on en a parlé un petit peu en off, c'est ce stress dont tu parlais tout à l'heure, mais c'est également la pression, peut-être du corps médical, peut-être également de l'entourage familial qui ne verra peut-être pas d'un bon oeil une jeune femme, une personne qui est en pleine période de grossesse, pratiquer la course à pied. Et là, on revient au mythe, ce qu'on disait tout à l'heure. Est-ce que c'est... nécessaire ? Est-ce que c'est bon pour toi ? Est-ce qu'il faut que tu ailles courir alors que tu es enceinte et que tu portes la vie ? Est-ce que tu entends ce type de discours de la part des entourages ou des jeunes femmes ? Des femmes, pas que des jeunes femmes, des femmes qui viennent jusqu'à toi pour consulter ?

  • Speaker #1

    Oui, et ça on en entend tout le temps. Mais on a heureusement les études maintenant qui prouvent qu'il y a beaucoup plus de bienfaits. que d'effets secondaires, je dirais, de la pratique d'un sport ou de la course à pied pendant la grossesse. Et donc, c'est là-dessus qu'il faut vraiment continuer à travailler et à sensibiliser la population sur le fait que pratiquer un sport pendant la grossesse est tout à fait possible et qu'il ne faut pas en avoir peur.

  • Speaker #0

    Sur un plan clinique, s'il n'y a pas de signe, comme tu l'évoquais en début d'épisode, on peut limite courir jusqu'à la veille de son accouchement ? Ça, c'est tout à fait possible ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. Il y en a qui le font, bien sûr. Il n'y en a pas beaucoup, mais il y en a qui le font et qui adaptent. En général, on essaye d'éviter les fractionnés, le seuil, etc. Ça, on essaye d'éviter. Mais les patientes, en général, ne recherchent pas à ce point-là, même de haut niveau. Elles savent qu'elles n'y parviennent plus. Mais on peut continuer à courir et à pratiquer son sport. jusqu'au bout, jusqu'à la veille de l'accouchement ou le jour de l'accouchement, pratiquement, oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui se passe entre le bébé et la maman quand on est en train de courir ? Est-ce que ça le berce, ce côté rebond de la course à pied ? Est-ce qu'il y a une incidence sur le bébé ? Est-ce que ça peut l'apaiser s'il a tendance à taper un petit peu dans le ventre de la maman ? Quelles sont les manifestations et les bénéfices que la course à pied peut avoir entre la maman et le bébé ?

  • Speaker #1

    Alors... En termes de bénéfices relationnels, je pense qu'une maman qui est apaisée, elle va être plus à l'aise dans le cadre de sa grossesse et de sa maternité. Alors, il n'y a pas vraiment d'études sur le fait de savoir s'il est bercé, qu'est-ce qui se passe au niveau endorphine chez le bébé ou des choses comme ça. Ça, on n'en a pas l'idée. Mais on sait que les bébés vont avoir un meilleur développement psychomoteur par la suite. Les études l'ont montré ici récemment qu'il y a un meilleur développement psychomoteur chez les enfants, dont les mamans ont continué une activité physique durant la grossesse. Mais peu importe l'intensité de l'activité physique et peu importe le sport également, donc c'est vraiment tout bénéfice. Et on voit également que le fait de pratiquer la course à pied chez la femme enceinte va avoir des bénéfices en termes de santé. Et on voit aussi moins d'hypertension, moins de diabète, moins de prise de poids. Merci. Et après l'accouchement, elles vont perdre du poids plus facilement également. Mais on voit que pour les bébés, il y a vraiment un bénéfice à ce niveau-là en termes de bien-être également. Et les bébés ne sont pas plus petits en poids, ne naissent pas prématurément. Il y a vraiment tout un bénéfice sur la pratique de la course à pied.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que la maman court pour deux dans ce cas-là ? Parce qu'on dit parfois dans l'assiette, elle va manger pour deux. Mais là, est-ce qu'elle court pour deux personnes ?

  • Speaker #1

    Alors, il faut faire la différence. Souvent, on dit on mange comme deux. Donc, il faut manger deux assiettes. En effet, tu as très bien dit, il faut manger pour deux. Donc, il faut manger pour soi et pour son bébé. Donc, on ne mange pas double ration. Mais ça ne veut pas dire qu'on va courir double volume non plus, du coup, que du contraire. Il faut vraiment adapter la pratique du sport. Aller plutôt vers de l'endurance. En premier trimestre, c'est vrai que, par exemple, les sportives de très haut niveau peuvent continuer les compétitions. Après, c'est au cas par cas. On voit des sportives faire des marathons en étant au deuxième, voire début du troisième trimestre. Ça, c'est, je dirais, exceptionnel également, parce que toutes les femmes ne sont pas prêtes à le faire en n'étant déjà pas enceintes. Alors, en étant enceintes, c'est un peu plus compliqué parce qu'il faut gérer les hypoglycémies également. mais donc c'est C'est tout à fait faisable, mais il faut vraiment faire au cas par cas à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il n'y a pas, pour ces sportives de haut niveau, une pression supplémentaire mise par des sponsors qui viendraient à les « contraindre » à continuer la course à pied pendant cette période de grossesse ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un risque qui pourrait arriver, parce qu'on parle de plus en plus de grossesse et de poursuite du sport de haut niveau. parce qu'on voit des exemples de femmes qui continuent leur pratique à haut niveau et on en voit de plus en plus, et c'est très bien, mais on ne doit pas le généraliser. C'est vraiment quelque chose qui doit être vécu dans l'intime, dans l'intime de la femme, du couple, et quelque chose qui doit être discuté vraiment en individuel avec le gynécologue ou la sage-femme également, et le coach, etc. Mais c'est un risque qu'on va voir de plus en plus. Les sportives de haut niveau sont fragiles dans le sens où elles sont Merci. tributaires et dépendantes du salaire qu'il aurait versé également. Et des sponsors, on l'a vu, il y a beaucoup de femmes sportives de haut niveau, dès qu'elles ont annoncé leur grossesse, les sponsors sont partis. C'est quelque chose qui doit évoluer dans nos mentalités et qui doit pouvoir être discuté, peut-être légiféré, je ne sais pas si c'est possible, mais de pouvoir avoir une assurance pour que ces femmes sportives de haut niveau, enceintes, qu'elles puissent continuer à pratiquer malgré tout leur sport, à un moindre niveau, pour qu'une fois qu'elles ont accouché, pouvoir revenir sereinement au moment où elles sont prêtes, aussi même après l'accouchement, parce qu'un accouchement n'est pas un autre, une maternité ne se passe pas de la même manière au début pour une femme comme pour une autre. Il faut pouvoir permettre à ces femmes de revenir à leur meilleur niveau quand elles se sentent prêtes.

  • Speaker #0

    Sans que ça ne marque. l'arrêt d'une carrière ou l'arrêt d'un partenariat avec quelconque sponsor qui existe ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Je pense que l'arrêt d'une carrière, c'est la sportive qui doit le décider. Il y a des blessures, bien entendu, qui malheureusement précipitent l'arrêt, mais la grossesse ne devrait pas précipiter l'arrêt d'une carrière.

  • Speaker #0

    Alors, au point peut-être que certaines ont masqué pendant les premiers temps, là où les signes physiques ne sont pas pour le moment visibles, cette grossesse. au risque d'être derrière peut-être évincé d'un contrat de sponsoring ou de quelconque rémunération ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Maintenant, c'est vrai que de manière culturelle, on attend toujours les trois premiers mois de grossesse pour l'annoncer également, même dans l'entourage, parce que c'est vrai qu'il y a un risque de fausse couche chez toutes les patientes sportives ou non sportives. Il y a un risque de fausse couche au premier trimestre. Mais du coup, on ne l'annonce pas spécialement. Est-ce que c'est à cause de ça ou parce qu'elles ont peur d'être évincées ? Là, je ne peux pas trancher, mais c'est quelque chose qui doit être discuté pour leur assurer, je dirais, une pérennité dans leur sport.

  • Speaker #0

    Mais globalement, si on reprend un petit peu le sujet autour de ce sport et de la grossesse, pas seulement de la course à pied, il est possible de débuter une activité sportive pendant cette période de grossesse alors que l'on aurait été dans, on va dire, la sédentarité. pendant de nombreuses années. Ça, c'est tout à fait possible.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait possible. C'est même recommandé, moyennant un certain contrôle, d'abord de voir s'il n'y a pas des pathologies liées à la sédentarité, l'obésité très importante, des problèmes de cœur, etc. Mais en général, c'est des femmes jeunes. Et si on autorise une grossesse, c'est qu'elles sont quand même en bonne santé normalement. Et donc, oui, on peut reprendre en se basant sur le fait qu'on va peut-être reprendre plutôt de la marche, plutôt de la natation. Le vélo, si elles n'ont pas l'habitude, peut-être du home trainer si elles sont équipées, ou du vélo, mais pas du VTT, pas du mountain bike, parce que si elles font des chutes, il faut quand même faire attention. Ça, on pourra aussi un petit peu en reparler des sports plus à risque à éviter, mais c'est vraiment…

  • Speaker #0

    La reprise d'une activité sportive alors qu'on était sédentaire est tout à fait possible, et je dirais de manière très progressive, comme on pourrait le faire dans une reprise de course à pied quand on n'est pas enceinte, quelque part.

  • Speaker #1

    Alors je pense à Laurie et à Sophie que je salue à travers cet épisode. Elles ont, elles, enclenché le mode tapis de course à la maison, ce qui fait qu'il n'y a pas vraiment de contraintes, et sur un plan sécuritaire, on peut limiter, éviter les chutes de ce côté-là.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, il faut éviter les sports... à risque de chute, parce que c'est vrai que le centre de gravité est complètement modifié, qu'on a l'hyperlaxité également qui est présente au niveau des chevilles, donc il faut faire attention à ne pas se faire d'entorses sur des terrains difficiles. Les ligaments croisés également, parfois on peut se faire mal. Donc oui, je dirais que toutes les solutions pour être dans une zone sécuritaire, il faut l'envisager, oui.

  • Speaker #1

    Quels seraient, Maria Laura, les signes vraiment impératifs où il faut stopper l'activité physique en période de grossesse pour nos auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors, si quand on pratique la course à pied, on sent des contractions qui ne s'arrêtent pas après le repos, enfin au moment du repos, on a des pertes de sang, pertes de liquide, parfois la perte de liquide, on ne sait pas si c'est des urines ou du liquide amniotique. Quoi qu'il en soit, on consulte et on arrête l'activité sportive. Si on est essoufflé de manière inhabituelle, si on a des douleurs dans les membres, dans les jambes, qui a un signe de phlébite, là, il faut consulter. Et si on a des douleurs thoraciques, des douleurs à la poitrine, là, c'est une urgence médicale, c'est on arrête, on va à l'hôpital. Voilà, c'est simple, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'on peut résumer, en quelques mots, pour conclure cet épisode ? Les liens entre la course à pied et la grossesse, et je dirais peut-être les bénéfices qu'il y a à pratiquer ce sport pendant cette période pour nos auditrices qui attendent un heureux événement.

  • Speaker #0

    Clairement, on peut continuer à pratiquer son sport ou la course à pied pendant la grossesse. Il faut être sûr qu'il n'y ait pas de contre-indications au départ ou en cours de grossesse qui apparaissent, qu'on n'ait pas de point d'alerte. Pendant l'activité sportive, des contractions, des pertes de sang, des pertes de liquide, on s'arrête, on consulte. Et puis, aller progressivement. Si on n'a jamais fait de course à pied ou si on n'a jamais fait de sport, y aller très progressivement. Pour celles qui font du sport, on adapte, on essaye d'éviter les fractionnés, la VMA. Là, on essaye d'éviter. Et pour les sportifs de haut niveau, c'est vraiment au cas par cas. et on peut continuer au premier trimestre les compétitions, et après on adapte. Essayer de viser, pour la patiente non sportive de haut niveau, donc la plupart d'entre nous, de viser 150 à 180 minutes au moins d'activité physique par semaine, idéalement tous les jours, mais au moins trois fois par semaine, et durant faux. Et plutôt viser des sports d'endurance, des sports portés, des sports qui nous plaisent aussi. et éviter les sports à risque de chute, tels que le VTT, l'équitation. On ne le fait pas de plongée, mais ça, ce n'est pas pour des risques de chute, c'est plus pour des risques de barotraumatisme, des risques liés à la plongée, parce que là, on ne sait pas suivre le bébé. Mais on évite les sports co, les sports collectifs et les sports de combat pour éviter les chutes, les coups directs, je dirais. Mais pour le reste, si on a envie de continuer, on continue, mais la chose la plus importante c'est qu'on s'écoute en tant que femme enceinte, on se sent fatiguée, on n'est pas bien, ça sert à rien, on va se blesser plus qu'autre chose et si on est bien, s'il y a des jours où on est mieux, on y va, c'est pas pour autant qu'il faut en faire plus ces jours-là, d'accord mais vraiment être très à l'écoute de son corps et profiter de ces moments, la grossesse doit rester un moment extraordinaire quelque part, un moment de vécu Merci. dans le couple ou avec l'entourage et le vécu avec le bébé. C'est quelque chose qu'on ne fera pas 20 fois a priori. Et donc, c'est vraiment des moments qu'il faut rester comme privilège et le passer le mieux possible. Donc, c'est vraiment tous les bénéfices du sport. Ils sont là, on les connaît. Il faut vraiment en profiter au maximum.

  • Speaker #1

    Donc, ne pas culpabiliser, ne pas se sentir anormal. Ce sera le maître mot également de cet épisode. Tout à fait. En couple. peut-être de pratiquer des activités aussi entre le futur papa et la future maman. C'est peut-être l'occasion de sortir ensemble.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Avec le coparent, de pouvoir aller marcher, de faire du yoga, d'aller à la piscine. Il y a du yoga prénatal qui peut être fait également, où le coparent peut être impliqué. Je pense que c'est vraiment quelque chose qui peut être salutaire pour tout le monde. Et quand la maman va bien et qu'elle est relaxe à la maison, en général, tout se passe mieux aussi. pour l'entourage. On est moins stressé aussi, l'entourage est moins stressé quand on voit que tout se passe bien pour la grossesse.

  • Speaker #1

    Maria Laura, pour conclure, si des auditrices ont envie de te poser des questions, peut-être un petit peu plus personnalisées, par quels moyens on peut venir jusqu'à toi ?

  • Speaker #0

    Alors, pour l'instant, c'est via Instagram. Mais prochainement, il y aura une possibilité de consultation, même à distance, que je vais mettre en place. Mais ce n'est pas pour tout de suite. Mais voilà, tout prend du temps. Et il faut faire les choses correctement, mais ça viendra.

  • Speaker #1

    Merci Maria Laura pour ton expertise et on se retrouve pour de prochains épisodes parce qu'autour de cette grossesse, on aura d'autres choses à dire une fois que l'accouchement est arrivé. Donc à très vite pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et pour les auditeurs et chères auditrices, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes. Bonne semaine à vous.

  • Speaker #2

    J'espère que cet épisode avec invité vous aura plu. Je vous remercie infiniment de votre écoute. Pour faire remonter le podcast dans les classements, je vous invite à laisser une petite évaluation sur Apple Podcast, 5 étoiles, un petit commentaire, ça me fera énormément plaisir et vous permettrez au podcast d'être remonté, diffusé, déployé sur ces différentes plateformes de façon plus importante encore qu'il n'est actuellement. Et puis, je vous invite à me retrouver sur les différents réseaux, Facebook, Instagram. Laissez votre petit message, votre commentaire, ça me fait plaisir d'échanger avec vous. Si vous avez des questions, si vous voulez échanger sur quelconque sujet en lien avec la course à pied, mais pas que, parce que le sport, c'est une philosophie de vie et c'est une passion qui nous anime de façon commune. Donc, n'hésitez pas à venir échanger avec moi. Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de semaine. un bon week-end et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes.

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