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Agriquoi ?! - L'agriculture en questions

Es-tu un consom'acteur ?

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11min |08/02/2024
Play
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Agriquoi ?! - L'agriculture en questions

Es-tu un consom'acteur ?

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11min |08/02/2024
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Description

⁉️Pour m'envoyer ta question : podcast.agriquoi@gmail.com et j’y répondrais dans un épisode

☕ Pour me soutenir => https://buymeacoffee.com/agriquoi


La théorie du consom'acteur est basée sur le fait que nous allons faire des achats responsables en fonction de nos valeurs personnelles. Elle fonctionne... en partie. Mais pour aller vers une transition agroécologique et alimentaire, nous allons devoir actionner d'autres leviers. Alors sommes-nous des consom'acteurs ? Et cette théorie fonctionne-t-elle vraiment ? C'est le sujet de l'épisode du jour !


Je remercie Charlie Brocard, chercheur à l'IDDRI (l'Institut du développement durable et des relations internationales) d'avoir accepté de répondre à mes questions !


Mes sources : Pour réaliser cet épisode, je me suis basée sur ma culpabilité personnelle (je rigole). Je cite dans l'épisode :


Je m’appelle Virginie Montmartin. Je suis journaliste scientifique et depuis 6 ans je me suis spécialisée en agriculture. Au départ, j’avais peur de poser des questions bêtes. Pas « d’agriculture pour les nuls » à l’horizon : c’est ce que je te propose dans ce podcast.   


Je suis aussi sur Instagram


Musique : Alice Krief, Les Belles Fréquences

Création, montage, mixage : Virginie Montmartin    


Mots clés : pesticide Mercosur élevage viande transition agroécologique manger local agriculture durable


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci d'avoir regardé cette

  • Virginie Montmartin

    Vous vous posez des questions sur l'agriculture ? Vous êtes au bon endroit. Je m'appelle Virginie, je suis journaliste agricole, mais aussi 100% urbaine et pas du tout issue du monde agricole. Depuis que je travaille dans ce domaine, je vois bien qu'on a tous des milliers de questions sur le sujet. Dans Agriquoi, j'ai décidé d'essayer de répondre à toutes ces questions qu'on n'ose pas poser. Bonne écoute ! Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Agriquoi. L'autre jour, je lisais de l'actualité sur les manifestations agricoles et j'ai lu cette phrase dans un article. La problématique des prix est cruciale pour les agriculteurs. Les Français sont-ils prêts à payer plus cher et acheter français ? Ce n'est pas la première fois que j'entends cette idée, celle selon laquelle nous, consommateurs, avons un rôle à jouer dans le système alimentaire et que nous pouvons inverser la vapeur grâce à notre pouvoir d'achat. On l'entend aussi souvent dans les milieux écologistes sous la phrase Voter avec sa carte bleue, par exemple. Cette idée, elle s'appelle la théorie du consom'acteur. Mais sommes-nous vraiment des consom'acteurs ? Et cette théorie fonctionne-t-elle ? C'est le sujet de l'épisode du jour. Après la métaphore de la tarte aux pommes pour l'épisode sur les manifestations agricoles, je vous propose dans celui-ci la métaphore du super-héros. J'espère que cela vous plaira ! Alors déjà, avant toute chose, d'où vient cette idée de consom-acteur ? En fait, c'est une idée assez ancienne, qui date du début du XXe siècle, mais qui a vraiment pris de l'ampleur ces 20 dernières années. Le consom-acteur Tel un super-héros fait usage de son pouvoir d'achat pour protéger les valeurs et les causes qu'il défend. L'idée, c'est qu'il fasse des achats responsables qui vont ensuite inspirer les autres à faire de même et permettre à l'offre proposée en rayon de s'adapter à cette nouvelle demande. Donc en gros, on fait changer la demande et du coup l'offre s'adapte à ça. C'est lui, et donc par définition nous, qui portons la responsabilité du changement de notre système alimentaire. et par extension de la transition écologique de notre alimentation également. Est-elle un bon captain America ? C'est une idée qui a du succès et qui est bien implantée. Pour vous donner un exemple, quand j'échange avec des agriculteurs ou des acteurs de la filière agricole, ça ne manque jamais d'arriver sur il faut que le consommateur achète plus cher nos produits, qu'il comprenne comment ils sont produits À l'inverse, dans mon entourage, j'entends aussi beaucoup de culpabilité. J'entends j'aimerais pouvoir acheter telle ou telle chose, mais je ne peux pas ou sinon le lieu est trop loin ou c'est trop cher Bref, cette responsabilité, elle se ressent. Est-ce qu'au moins la théorie, elle fonctionne ? Qui t'a culpabilisé pour ça ? Est-ce que ça marche ? Est-ce que le scénario, finalement, est bon ? Alors, au risque d'en décevoir certains, oui et non. Oui, dans le sens où on voit bien que nous sommes des parts de marché, et que si on trouve par exemple des produits végétariens en rayon, c'est bien que nous consommateurs, on a voulu les acheter. Mais on voit bien aussi que la transition alimentaire, elle est limitée, que nos habitudes alimentaires mettent du temps justement à changer. Juste un chiffre, 50% des français annoncent dans les sondages avoir baissé leur consommation de viande, et 38% de vouloir la réduire plus encore. Mais la consommation réelle de viande stagne depuis plusieurs années en France. De même, le bio reste encore un marché de niche, alors que certains voudraient pouvoir le consommer. Pourquoi cet écart ? Juste une question de prix ? Pas vraiment en fait. L'idée de consomme-acteur, en fait, elle repose sur l'idée d'une personne qui prendrait des décisions parfaitement rationnelles et justes. Elle serait basée sur trois critères. Le premier, c'est maximiser son bien-être individuel. On voit bien que ce n'est pas toujours manger bio, c'est parfois des petits plaisirs alimentaires qui n'ont rien d'équilibré. Le deuxième critère, c'est d'être parfaitement informé. Or là encore, quand on doit connaître 50 labels, que l'origine du produit est affichée une fois sur deux, c'est très difficile d'être informé sur le sujet de l'alimentation et de l'agriculture. Et le troisième critère, c'est de prendre le temps de l'analyse. Et certains n'ont pas tout ce temps pour faire les courses. On prend juste quelques secondes pour faire un choix dans un rayon. Donc au final, on manque également de temps. Donc en fait, avec toute la bonne volonté du monde, on voit bien qu'il y a d'autres choses à prendre en compte que seulement le pouvoir d'achat du consommateur. Ce consommateur super-héros qui lutte seul contre le changement climatique, il a deux, trois failles. Mais c'est justement ce qui fait qu'il est humain. On voit bien que juste mettre la responsabilité sur le consommateur peut en fait se révéler très frustrant, autant pour les agriculteurs, pour le système alimentaire que pour nous. Et c'est d'ailleurs là-dessus que travaille Charlie Brocard, chercheur spécialisé sur les politiques et les pratiques alimentaires à l'IDRI, l'Institut du Développement Durable et des Relations Internationales. Je l'ai interviewé pour réaliser cet épisode. Lui, il travaille sur en fait tous ces freins à l'action et comment on peut sortir de la théorie du consommateur. Alors quelles solutions sont possibles ? Quels autres scénarios peut-on envisager finalement ? En fait un super héros il a toujours des amis pour l'aider dans sa tâche normalement. Et ici par exemple on va voir ensemble ce que peut faire aussi l'État, les industries agroalimentaires et la grande distribution. Dans l'étude publiée en 2023, Charlie Brocard utilise le concept d'environnement alimentaire, qui est le milieu hostile dans lequel nous évoluons. Et cet environnement il est divisé en quatre piliers ou quatre mondes différents. Et dans chacun d'eux il y a des actions possibles. Le premier pilier, le premier niveau à passer, c'est le monde de l'information. Ici, c'est tout ce que tu penses et tout ce que tu sais. C'est ici que s'insère la théorie du consommateur. Selon laquelle, seulement en nous informant, nous allons faire le bon choix. Mais on n'est pas les seuls à devoir nous informer. En fait, il y a plein de choses que les autres peuvent faire aussi dans ce monde-là. Charlie Brocard explique que, par exemple, une des solutions disponibles, c'est la sensibilisation. Pour cela, par exemple, les autres acteurs du système alimentaire ont travaillé sur le Nutri-Score, que vous connaissez bien, sur l'affichage environnemental, et en fait, toutes les infos qu'on peut trouver sur l'emballage, pour nous aider à nous informer. On pense aussi à l'éducation, à l'alimentation. Ce monde-là, il est pas mal investi. On peut encore faire mieux parce qu'on voit que c'est difficile de s'informer. Mais au final, il y a déjà des choses qui sont mises en place. Le deuxième pilier, le niveau 2, c'est l'environnement économique ou le monde de l'argent. Là, on parle de la construction des prix, donc pourquoi tel produit coûte ce prix-là, et des ressources financières, quel est notre pouvoir d'achat. Ici, la distribution et l'agro-industrie peuvent travailler sur les promotions, par exemple, quels produits on met en promotion ou pas, et sur les marges aussi prises sur les produits. C'est d'ailleurs sur ce point-là, par exemple, que les agriculteurs manifestent, parce que le revenu qu'ils ont est très faible par rapport au prix que nous on paye en magasin. Donc l'objectif est par exemple soit d'augmenter les prix, et dans ce cas ça serait à nous d'accepter de payer plus cher, soit que la distribution et les transformateurs baissent leurs marges, ou un mix entre les deux bien sûr. A titre d'exemple, il y a le prix des produits de la marque C'est qui le patron qui ont augmenté pour soutenir davantage le revenu des agriculteurs, mais pour faire accepter ça, on a accès en ligne à la distribution du revenu de tout ce qui est payé pour faire arriver le produit en rayon. Donc je trouve que c'est un bon compromis entre le monde de l'argent et le monde de l'information. Ensuite, dans ce monde-là, dans le monde de l'argent, l'État peut aussi mettre des taxes spécifiques sur les boissons sucrées par exemple, ou encore développer l'aide alimentaire pour soutenir les ménages en difficulté. Le troisième niveau à passer, ou le troisième monde si vous voulez, c'est le monde de l'héritage, l'environnement socioculturel. À savoir d'où tu viens et dans quel milieu tu vis. C'est composé des normes et des représentations sociales. Par exemple, c'est le cas quand tu souhaites devenir végétarien, mais que tout ton entourage ne l'est pas du tout. Ici, Charlie Brocard explique que les acteurs du système peuvent travailler sur des campagnes d'engagement, comme le défi zéro gaspille. On peut aussi travailler sur les campagnes de publicité, manger moins gras, saler, sucrer, ou la régulation des pubs et du marketing. Bref, c'est en travaillant sur l'image de l'alimentation. Et là, on voit bien que tous les acteurs du système agroalimentaire sont concernés. Et enfin, on doit atteindre le quatrième niveau qui est l'environnement physique, à savoir le monde visuel on va dire. C'est tout ce que tu vois, ce sont les magasins alimentaires qui se trouvent autour de toi, l'organisation des rayons, bref tout ce que tu vois. Par exemple, tu peux vouloir faire le marché, passer au magasin de producteurs et chez le boulanger, mais s'il n'y en a pas proche de chez toi… C'est compliqué de l'appliquer en fait. Ici, le chercheur explique que, par exemple, les industries agroalimentaires peuvent travailler sur des produits avec une meilleure composition, pour qu'on puisse y avoir accès. La grande distribution, donc les supermarchés, peuvent aussi travailler pour que ces produits soient plus visibles en rayon. Genre ce que tu as pile au niveau des yeux, tu vois, ou que tu dois traverser tout le supermarché pour atteindre le rayon que tu cherches, par exemple. Et bien sûr, développer d'autres commerces. Ici, vous voyez bien que pour chacun des piliers, dans chacun des niveaux, nous avons des choses à faire, nous consommateurs, mais aussi les autres acteurs de l'alimentation. Et vous voyez aussi que beaucoup d'actions actuellement sont mises sur le niveau 1, sur le monde de l'information, à savoir, par exemple, travailler l'affichage environnemental, comme je disais, et au final, peu sur le monde de l'argent avec l'aide alimentaire, le travail-démarche prise par la grande distribution ou les industries agroalimentaires, ou même, surtout, sur ce que j'appelle le monde de l'héritage, à savoir l'image de l'alimentation aujourd'hui. Et tout ça, c'est d'ailleurs cité dans le dernier rapport du Haut Conseil pour le Climat, publié en 2024. Je cite Les politiques alimentaires françaises continuent de miser principalement sur l'information au consommateur pour faire évoluer les comportements alimentaires. Or, la littérature s'accorde sur le fait qu'une action publique limitée à l'information et l'éducation n'est pas suffisante. Pour résumer, nous on doit toujours s'informer, c'est indispensable et accepter parfois de payer plus cher. Mais l'agro-industrie doit travailler sur ses marges, la composition de ses produits et la transparence vis-à-vis de nous. La grande distribution pourrait nous mettre à dispo des produits cools et faire des promos dessus si c'est possible. Et l'Etat pourrait nous aider par exemple avec d'autres taxes et une aide alimentaire disponible. Je caricature un peu mais bon, vous avez compris, on est assez bloqué dans le niveau 1. dans le monde de l'information, et ça serait bien qu'on travaille un peu le monde de l'argent, le monde de l'héritage et notre monde visuel dans notre système alimentaire. Et les agriculteurs dans tout ça, en fait toutes ces actions, ça devrait aussi leur permettre de s'en sortir un peu mieux, à voir ce qui va changer dans les prochaines années. En conclusion, j'aime beaucoup l'histoire du consommateur qui sauve le monde avec sa carte bleue, mais comme tout super héros, il a des amis pour l'aider dans sa tâche. Donc autant aller chercher l'Etat, les industries agroalimentaires, ou même les restaurants d'ailleurs. Alors est-ce qu'on est responsable, nous consommateurs, de ce qu'on met dans notre assiette ? Oui, entièrement responsable, je ne pense pas. La prochaine fois que vous voyez un message bien culpabilisant, genre mais pourquoi ces consommateurs sont pas capables de payer plus cher ? n'hésitez pas à lui partager l'épisode. ça me fera plaisir. En tout cas, j'espère que cet épisode vous a plu. J'ai adoré le faire. C'est un sujet que je voulais traiter depuis longtemps. Mais ça m'a pris un peu de temps pour trouver le bon angle, pour pouvoir vous le proposer. Alors, n'hésitez pas à me faire un retour ou même à noter le podcast si l'épisode vous a plu. Ça me fera aussi super plaisir. Voilà, on se retrouve dans un prochain épisode. À bientôt !

Description

⁉️Pour m'envoyer ta question : podcast.agriquoi@gmail.com et j’y répondrais dans un épisode

☕ Pour me soutenir => https://buymeacoffee.com/agriquoi


La théorie du consom'acteur est basée sur le fait que nous allons faire des achats responsables en fonction de nos valeurs personnelles. Elle fonctionne... en partie. Mais pour aller vers une transition agroécologique et alimentaire, nous allons devoir actionner d'autres leviers. Alors sommes-nous des consom'acteurs ? Et cette théorie fonctionne-t-elle vraiment ? C'est le sujet de l'épisode du jour !


Je remercie Charlie Brocard, chercheur à l'IDDRI (l'Institut du développement durable et des relations internationales) d'avoir accepté de répondre à mes questions !


Mes sources : Pour réaliser cet épisode, je me suis basée sur ma culpabilité personnelle (je rigole). Je cite dans l'épisode :


Je m’appelle Virginie Montmartin. Je suis journaliste scientifique et depuis 6 ans je me suis spécialisée en agriculture. Au départ, j’avais peur de poser des questions bêtes. Pas « d’agriculture pour les nuls » à l’horizon : c’est ce que je te propose dans ce podcast.   


Je suis aussi sur Instagram


Musique : Alice Krief, Les Belles Fréquences

Création, montage, mixage : Virginie Montmartin    


Mots clés : pesticide Mercosur élevage viande transition agroécologique manger local agriculture durable


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci d'avoir regardé cette

  • Virginie Montmartin

    Vous vous posez des questions sur l'agriculture ? Vous êtes au bon endroit. Je m'appelle Virginie, je suis journaliste agricole, mais aussi 100% urbaine et pas du tout issue du monde agricole. Depuis que je travaille dans ce domaine, je vois bien qu'on a tous des milliers de questions sur le sujet. Dans Agriquoi, j'ai décidé d'essayer de répondre à toutes ces questions qu'on n'ose pas poser. Bonne écoute ! Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Agriquoi. L'autre jour, je lisais de l'actualité sur les manifestations agricoles et j'ai lu cette phrase dans un article. La problématique des prix est cruciale pour les agriculteurs. Les Français sont-ils prêts à payer plus cher et acheter français ? Ce n'est pas la première fois que j'entends cette idée, celle selon laquelle nous, consommateurs, avons un rôle à jouer dans le système alimentaire et que nous pouvons inverser la vapeur grâce à notre pouvoir d'achat. On l'entend aussi souvent dans les milieux écologistes sous la phrase Voter avec sa carte bleue, par exemple. Cette idée, elle s'appelle la théorie du consom'acteur. Mais sommes-nous vraiment des consom'acteurs ? Et cette théorie fonctionne-t-elle ? C'est le sujet de l'épisode du jour. Après la métaphore de la tarte aux pommes pour l'épisode sur les manifestations agricoles, je vous propose dans celui-ci la métaphore du super-héros. J'espère que cela vous plaira ! Alors déjà, avant toute chose, d'où vient cette idée de consom-acteur ? En fait, c'est une idée assez ancienne, qui date du début du XXe siècle, mais qui a vraiment pris de l'ampleur ces 20 dernières années. Le consom-acteur Tel un super-héros fait usage de son pouvoir d'achat pour protéger les valeurs et les causes qu'il défend. L'idée, c'est qu'il fasse des achats responsables qui vont ensuite inspirer les autres à faire de même et permettre à l'offre proposée en rayon de s'adapter à cette nouvelle demande. Donc en gros, on fait changer la demande et du coup l'offre s'adapte à ça. C'est lui, et donc par définition nous, qui portons la responsabilité du changement de notre système alimentaire. et par extension de la transition écologique de notre alimentation également. Est-elle un bon captain America ? C'est une idée qui a du succès et qui est bien implantée. Pour vous donner un exemple, quand j'échange avec des agriculteurs ou des acteurs de la filière agricole, ça ne manque jamais d'arriver sur il faut que le consommateur achète plus cher nos produits, qu'il comprenne comment ils sont produits À l'inverse, dans mon entourage, j'entends aussi beaucoup de culpabilité. J'entends j'aimerais pouvoir acheter telle ou telle chose, mais je ne peux pas ou sinon le lieu est trop loin ou c'est trop cher Bref, cette responsabilité, elle se ressent. Est-ce qu'au moins la théorie, elle fonctionne ? Qui t'a culpabilisé pour ça ? Est-ce que ça marche ? Est-ce que le scénario, finalement, est bon ? Alors, au risque d'en décevoir certains, oui et non. Oui, dans le sens où on voit bien que nous sommes des parts de marché, et que si on trouve par exemple des produits végétariens en rayon, c'est bien que nous consommateurs, on a voulu les acheter. Mais on voit bien aussi que la transition alimentaire, elle est limitée, que nos habitudes alimentaires mettent du temps justement à changer. Juste un chiffre, 50% des français annoncent dans les sondages avoir baissé leur consommation de viande, et 38% de vouloir la réduire plus encore. Mais la consommation réelle de viande stagne depuis plusieurs années en France. De même, le bio reste encore un marché de niche, alors que certains voudraient pouvoir le consommer. Pourquoi cet écart ? Juste une question de prix ? Pas vraiment en fait. L'idée de consomme-acteur, en fait, elle repose sur l'idée d'une personne qui prendrait des décisions parfaitement rationnelles et justes. Elle serait basée sur trois critères. Le premier, c'est maximiser son bien-être individuel. On voit bien que ce n'est pas toujours manger bio, c'est parfois des petits plaisirs alimentaires qui n'ont rien d'équilibré. Le deuxième critère, c'est d'être parfaitement informé. Or là encore, quand on doit connaître 50 labels, que l'origine du produit est affichée une fois sur deux, c'est très difficile d'être informé sur le sujet de l'alimentation et de l'agriculture. Et le troisième critère, c'est de prendre le temps de l'analyse. Et certains n'ont pas tout ce temps pour faire les courses. On prend juste quelques secondes pour faire un choix dans un rayon. Donc au final, on manque également de temps. Donc en fait, avec toute la bonne volonté du monde, on voit bien qu'il y a d'autres choses à prendre en compte que seulement le pouvoir d'achat du consommateur. Ce consommateur super-héros qui lutte seul contre le changement climatique, il a deux, trois failles. Mais c'est justement ce qui fait qu'il est humain. On voit bien que juste mettre la responsabilité sur le consommateur peut en fait se révéler très frustrant, autant pour les agriculteurs, pour le système alimentaire que pour nous. Et c'est d'ailleurs là-dessus que travaille Charlie Brocard, chercheur spécialisé sur les politiques et les pratiques alimentaires à l'IDRI, l'Institut du Développement Durable et des Relations Internationales. Je l'ai interviewé pour réaliser cet épisode. Lui, il travaille sur en fait tous ces freins à l'action et comment on peut sortir de la théorie du consommateur. Alors quelles solutions sont possibles ? Quels autres scénarios peut-on envisager finalement ? En fait un super héros il a toujours des amis pour l'aider dans sa tâche normalement. Et ici par exemple on va voir ensemble ce que peut faire aussi l'État, les industries agroalimentaires et la grande distribution. Dans l'étude publiée en 2023, Charlie Brocard utilise le concept d'environnement alimentaire, qui est le milieu hostile dans lequel nous évoluons. Et cet environnement il est divisé en quatre piliers ou quatre mondes différents. Et dans chacun d'eux il y a des actions possibles. Le premier pilier, le premier niveau à passer, c'est le monde de l'information. Ici, c'est tout ce que tu penses et tout ce que tu sais. C'est ici que s'insère la théorie du consommateur. Selon laquelle, seulement en nous informant, nous allons faire le bon choix. Mais on n'est pas les seuls à devoir nous informer. En fait, il y a plein de choses que les autres peuvent faire aussi dans ce monde-là. Charlie Brocard explique que, par exemple, une des solutions disponibles, c'est la sensibilisation. Pour cela, par exemple, les autres acteurs du système alimentaire ont travaillé sur le Nutri-Score, que vous connaissez bien, sur l'affichage environnemental, et en fait, toutes les infos qu'on peut trouver sur l'emballage, pour nous aider à nous informer. On pense aussi à l'éducation, à l'alimentation. Ce monde-là, il est pas mal investi. On peut encore faire mieux parce qu'on voit que c'est difficile de s'informer. Mais au final, il y a déjà des choses qui sont mises en place. Le deuxième pilier, le niveau 2, c'est l'environnement économique ou le monde de l'argent. Là, on parle de la construction des prix, donc pourquoi tel produit coûte ce prix-là, et des ressources financières, quel est notre pouvoir d'achat. Ici, la distribution et l'agro-industrie peuvent travailler sur les promotions, par exemple, quels produits on met en promotion ou pas, et sur les marges aussi prises sur les produits. C'est d'ailleurs sur ce point-là, par exemple, que les agriculteurs manifestent, parce que le revenu qu'ils ont est très faible par rapport au prix que nous on paye en magasin. Donc l'objectif est par exemple soit d'augmenter les prix, et dans ce cas ça serait à nous d'accepter de payer plus cher, soit que la distribution et les transformateurs baissent leurs marges, ou un mix entre les deux bien sûr. A titre d'exemple, il y a le prix des produits de la marque C'est qui le patron qui ont augmenté pour soutenir davantage le revenu des agriculteurs, mais pour faire accepter ça, on a accès en ligne à la distribution du revenu de tout ce qui est payé pour faire arriver le produit en rayon. Donc je trouve que c'est un bon compromis entre le monde de l'argent et le monde de l'information. Ensuite, dans ce monde-là, dans le monde de l'argent, l'État peut aussi mettre des taxes spécifiques sur les boissons sucrées par exemple, ou encore développer l'aide alimentaire pour soutenir les ménages en difficulté. Le troisième niveau à passer, ou le troisième monde si vous voulez, c'est le monde de l'héritage, l'environnement socioculturel. À savoir d'où tu viens et dans quel milieu tu vis. C'est composé des normes et des représentations sociales. Par exemple, c'est le cas quand tu souhaites devenir végétarien, mais que tout ton entourage ne l'est pas du tout. Ici, Charlie Brocard explique que les acteurs du système peuvent travailler sur des campagnes d'engagement, comme le défi zéro gaspille. On peut aussi travailler sur les campagnes de publicité, manger moins gras, saler, sucrer, ou la régulation des pubs et du marketing. Bref, c'est en travaillant sur l'image de l'alimentation. Et là, on voit bien que tous les acteurs du système agroalimentaire sont concernés. Et enfin, on doit atteindre le quatrième niveau qui est l'environnement physique, à savoir le monde visuel on va dire. C'est tout ce que tu vois, ce sont les magasins alimentaires qui se trouvent autour de toi, l'organisation des rayons, bref tout ce que tu vois. Par exemple, tu peux vouloir faire le marché, passer au magasin de producteurs et chez le boulanger, mais s'il n'y en a pas proche de chez toi… C'est compliqué de l'appliquer en fait. Ici, le chercheur explique que, par exemple, les industries agroalimentaires peuvent travailler sur des produits avec une meilleure composition, pour qu'on puisse y avoir accès. La grande distribution, donc les supermarchés, peuvent aussi travailler pour que ces produits soient plus visibles en rayon. Genre ce que tu as pile au niveau des yeux, tu vois, ou que tu dois traverser tout le supermarché pour atteindre le rayon que tu cherches, par exemple. Et bien sûr, développer d'autres commerces. Ici, vous voyez bien que pour chacun des piliers, dans chacun des niveaux, nous avons des choses à faire, nous consommateurs, mais aussi les autres acteurs de l'alimentation. Et vous voyez aussi que beaucoup d'actions actuellement sont mises sur le niveau 1, sur le monde de l'information, à savoir, par exemple, travailler l'affichage environnemental, comme je disais, et au final, peu sur le monde de l'argent avec l'aide alimentaire, le travail-démarche prise par la grande distribution ou les industries agroalimentaires, ou même, surtout, sur ce que j'appelle le monde de l'héritage, à savoir l'image de l'alimentation aujourd'hui. Et tout ça, c'est d'ailleurs cité dans le dernier rapport du Haut Conseil pour le Climat, publié en 2024. Je cite Les politiques alimentaires françaises continuent de miser principalement sur l'information au consommateur pour faire évoluer les comportements alimentaires. Or, la littérature s'accorde sur le fait qu'une action publique limitée à l'information et l'éducation n'est pas suffisante. Pour résumer, nous on doit toujours s'informer, c'est indispensable et accepter parfois de payer plus cher. Mais l'agro-industrie doit travailler sur ses marges, la composition de ses produits et la transparence vis-à-vis de nous. La grande distribution pourrait nous mettre à dispo des produits cools et faire des promos dessus si c'est possible. Et l'Etat pourrait nous aider par exemple avec d'autres taxes et une aide alimentaire disponible. Je caricature un peu mais bon, vous avez compris, on est assez bloqué dans le niveau 1. dans le monde de l'information, et ça serait bien qu'on travaille un peu le monde de l'argent, le monde de l'héritage et notre monde visuel dans notre système alimentaire. Et les agriculteurs dans tout ça, en fait toutes ces actions, ça devrait aussi leur permettre de s'en sortir un peu mieux, à voir ce qui va changer dans les prochaines années. En conclusion, j'aime beaucoup l'histoire du consommateur qui sauve le monde avec sa carte bleue, mais comme tout super héros, il a des amis pour l'aider dans sa tâche. Donc autant aller chercher l'Etat, les industries agroalimentaires, ou même les restaurants d'ailleurs. Alors est-ce qu'on est responsable, nous consommateurs, de ce qu'on met dans notre assiette ? Oui, entièrement responsable, je ne pense pas. La prochaine fois que vous voyez un message bien culpabilisant, genre mais pourquoi ces consommateurs sont pas capables de payer plus cher ? n'hésitez pas à lui partager l'épisode. ça me fera plaisir. En tout cas, j'espère que cet épisode vous a plu. J'ai adoré le faire. C'est un sujet que je voulais traiter depuis longtemps. Mais ça m'a pris un peu de temps pour trouver le bon angle, pour pouvoir vous le proposer. Alors, n'hésitez pas à me faire un retour ou même à noter le podcast si l'épisode vous a plu. Ça me fera aussi super plaisir. Voilà, on se retrouve dans un prochain épisode. À bientôt !

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☕ Pour me soutenir => https://buymeacoffee.com/agriquoi


La théorie du consom'acteur est basée sur le fait que nous allons faire des achats responsables en fonction de nos valeurs personnelles. Elle fonctionne... en partie. Mais pour aller vers une transition agroécologique et alimentaire, nous allons devoir actionner d'autres leviers. Alors sommes-nous des consom'acteurs ? Et cette théorie fonctionne-t-elle vraiment ? C'est le sujet de l'épisode du jour !


Je remercie Charlie Brocard, chercheur à l'IDDRI (l'Institut du développement durable et des relations internationales) d'avoir accepté de répondre à mes questions !


Mes sources : Pour réaliser cet épisode, je me suis basée sur ma culpabilité personnelle (je rigole). Je cite dans l'épisode :


Je m’appelle Virginie Montmartin. Je suis journaliste scientifique et depuis 6 ans je me suis spécialisée en agriculture. Au départ, j’avais peur de poser des questions bêtes. Pas « d’agriculture pour les nuls » à l’horizon : c’est ce que je te propose dans ce podcast.   


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Création, montage, mixage : Virginie Montmartin    


Mots clés : pesticide Mercosur élevage viande transition agroécologique manger local agriculture durable


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Transcription

  • Speaker #0

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  • Virginie Montmartin

    Vous vous posez des questions sur l'agriculture ? Vous êtes au bon endroit. Je m'appelle Virginie, je suis journaliste agricole, mais aussi 100% urbaine et pas du tout issue du monde agricole. Depuis que je travaille dans ce domaine, je vois bien qu'on a tous des milliers de questions sur le sujet. Dans Agriquoi, j'ai décidé d'essayer de répondre à toutes ces questions qu'on n'ose pas poser. Bonne écoute ! Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Agriquoi. L'autre jour, je lisais de l'actualité sur les manifestations agricoles et j'ai lu cette phrase dans un article. La problématique des prix est cruciale pour les agriculteurs. Les Français sont-ils prêts à payer plus cher et acheter français ? Ce n'est pas la première fois que j'entends cette idée, celle selon laquelle nous, consommateurs, avons un rôle à jouer dans le système alimentaire et que nous pouvons inverser la vapeur grâce à notre pouvoir d'achat. On l'entend aussi souvent dans les milieux écologistes sous la phrase Voter avec sa carte bleue, par exemple. Cette idée, elle s'appelle la théorie du consom'acteur. Mais sommes-nous vraiment des consom'acteurs ? Et cette théorie fonctionne-t-elle ? C'est le sujet de l'épisode du jour. Après la métaphore de la tarte aux pommes pour l'épisode sur les manifestations agricoles, je vous propose dans celui-ci la métaphore du super-héros. J'espère que cela vous plaira ! Alors déjà, avant toute chose, d'où vient cette idée de consom-acteur ? En fait, c'est une idée assez ancienne, qui date du début du XXe siècle, mais qui a vraiment pris de l'ampleur ces 20 dernières années. Le consom-acteur Tel un super-héros fait usage de son pouvoir d'achat pour protéger les valeurs et les causes qu'il défend. L'idée, c'est qu'il fasse des achats responsables qui vont ensuite inspirer les autres à faire de même et permettre à l'offre proposée en rayon de s'adapter à cette nouvelle demande. Donc en gros, on fait changer la demande et du coup l'offre s'adapte à ça. C'est lui, et donc par définition nous, qui portons la responsabilité du changement de notre système alimentaire. et par extension de la transition écologique de notre alimentation également. Est-elle un bon captain America ? C'est une idée qui a du succès et qui est bien implantée. Pour vous donner un exemple, quand j'échange avec des agriculteurs ou des acteurs de la filière agricole, ça ne manque jamais d'arriver sur il faut que le consommateur achète plus cher nos produits, qu'il comprenne comment ils sont produits À l'inverse, dans mon entourage, j'entends aussi beaucoup de culpabilité. J'entends j'aimerais pouvoir acheter telle ou telle chose, mais je ne peux pas ou sinon le lieu est trop loin ou c'est trop cher Bref, cette responsabilité, elle se ressent. Est-ce qu'au moins la théorie, elle fonctionne ? Qui t'a culpabilisé pour ça ? Est-ce que ça marche ? Est-ce que le scénario, finalement, est bon ? Alors, au risque d'en décevoir certains, oui et non. Oui, dans le sens où on voit bien que nous sommes des parts de marché, et que si on trouve par exemple des produits végétariens en rayon, c'est bien que nous consommateurs, on a voulu les acheter. Mais on voit bien aussi que la transition alimentaire, elle est limitée, que nos habitudes alimentaires mettent du temps justement à changer. Juste un chiffre, 50% des français annoncent dans les sondages avoir baissé leur consommation de viande, et 38% de vouloir la réduire plus encore. Mais la consommation réelle de viande stagne depuis plusieurs années en France. De même, le bio reste encore un marché de niche, alors que certains voudraient pouvoir le consommer. Pourquoi cet écart ? Juste une question de prix ? Pas vraiment en fait. L'idée de consomme-acteur, en fait, elle repose sur l'idée d'une personne qui prendrait des décisions parfaitement rationnelles et justes. Elle serait basée sur trois critères. Le premier, c'est maximiser son bien-être individuel. On voit bien que ce n'est pas toujours manger bio, c'est parfois des petits plaisirs alimentaires qui n'ont rien d'équilibré. Le deuxième critère, c'est d'être parfaitement informé. Or là encore, quand on doit connaître 50 labels, que l'origine du produit est affichée une fois sur deux, c'est très difficile d'être informé sur le sujet de l'alimentation et de l'agriculture. Et le troisième critère, c'est de prendre le temps de l'analyse. Et certains n'ont pas tout ce temps pour faire les courses. On prend juste quelques secondes pour faire un choix dans un rayon. Donc au final, on manque également de temps. Donc en fait, avec toute la bonne volonté du monde, on voit bien qu'il y a d'autres choses à prendre en compte que seulement le pouvoir d'achat du consommateur. Ce consommateur super-héros qui lutte seul contre le changement climatique, il a deux, trois failles. Mais c'est justement ce qui fait qu'il est humain. On voit bien que juste mettre la responsabilité sur le consommateur peut en fait se révéler très frustrant, autant pour les agriculteurs, pour le système alimentaire que pour nous. Et c'est d'ailleurs là-dessus que travaille Charlie Brocard, chercheur spécialisé sur les politiques et les pratiques alimentaires à l'IDRI, l'Institut du Développement Durable et des Relations Internationales. Je l'ai interviewé pour réaliser cet épisode. Lui, il travaille sur en fait tous ces freins à l'action et comment on peut sortir de la théorie du consommateur. Alors quelles solutions sont possibles ? Quels autres scénarios peut-on envisager finalement ? En fait un super héros il a toujours des amis pour l'aider dans sa tâche normalement. Et ici par exemple on va voir ensemble ce que peut faire aussi l'État, les industries agroalimentaires et la grande distribution. Dans l'étude publiée en 2023, Charlie Brocard utilise le concept d'environnement alimentaire, qui est le milieu hostile dans lequel nous évoluons. Et cet environnement il est divisé en quatre piliers ou quatre mondes différents. Et dans chacun d'eux il y a des actions possibles. Le premier pilier, le premier niveau à passer, c'est le monde de l'information. Ici, c'est tout ce que tu penses et tout ce que tu sais. C'est ici que s'insère la théorie du consommateur. Selon laquelle, seulement en nous informant, nous allons faire le bon choix. Mais on n'est pas les seuls à devoir nous informer. En fait, il y a plein de choses que les autres peuvent faire aussi dans ce monde-là. Charlie Brocard explique que, par exemple, une des solutions disponibles, c'est la sensibilisation. Pour cela, par exemple, les autres acteurs du système alimentaire ont travaillé sur le Nutri-Score, que vous connaissez bien, sur l'affichage environnemental, et en fait, toutes les infos qu'on peut trouver sur l'emballage, pour nous aider à nous informer. On pense aussi à l'éducation, à l'alimentation. Ce monde-là, il est pas mal investi. On peut encore faire mieux parce qu'on voit que c'est difficile de s'informer. Mais au final, il y a déjà des choses qui sont mises en place. Le deuxième pilier, le niveau 2, c'est l'environnement économique ou le monde de l'argent. Là, on parle de la construction des prix, donc pourquoi tel produit coûte ce prix-là, et des ressources financières, quel est notre pouvoir d'achat. Ici, la distribution et l'agro-industrie peuvent travailler sur les promotions, par exemple, quels produits on met en promotion ou pas, et sur les marges aussi prises sur les produits. C'est d'ailleurs sur ce point-là, par exemple, que les agriculteurs manifestent, parce que le revenu qu'ils ont est très faible par rapport au prix que nous on paye en magasin. Donc l'objectif est par exemple soit d'augmenter les prix, et dans ce cas ça serait à nous d'accepter de payer plus cher, soit que la distribution et les transformateurs baissent leurs marges, ou un mix entre les deux bien sûr. A titre d'exemple, il y a le prix des produits de la marque C'est qui le patron qui ont augmenté pour soutenir davantage le revenu des agriculteurs, mais pour faire accepter ça, on a accès en ligne à la distribution du revenu de tout ce qui est payé pour faire arriver le produit en rayon. Donc je trouve que c'est un bon compromis entre le monde de l'argent et le monde de l'information. Ensuite, dans ce monde-là, dans le monde de l'argent, l'État peut aussi mettre des taxes spécifiques sur les boissons sucrées par exemple, ou encore développer l'aide alimentaire pour soutenir les ménages en difficulté. Le troisième niveau à passer, ou le troisième monde si vous voulez, c'est le monde de l'héritage, l'environnement socioculturel. À savoir d'où tu viens et dans quel milieu tu vis. C'est composé des normes et des représentations sociales. Par exemple, c'est le cas quand tu souhaites devenir végétarien, mais que tout ton entourage ne l'est pas du tout. Ici, Charlie Brocard explique que les acteurs du système peuvent travailler sur des campagnes d'engagement, comme le défi zéro gaspille. On peut aussi travailler sur les campagnes de publicité, manger moins gras, saler, sucrer, ou la régulation des pubs et du marketing. Bref, c'est en travaillant sur l'image de l'alimentation. Et là, on voit bien que tous les acteurs du système agroalimentaire sont concernés. Et enfin, on doit atteindre le quatrième niveau qui est l'environnement physique, à savoir le monde visuel on va dire. C'est tout ce que tu vois, ce sont les magasins alimentaires qui se trouvent autour de toi, l'organisation des rayons, bref tout ce que tu vois. Par exemple, tu peux vouloir faire le marché, passer au magasin de producteurs et chez le boulanger, mais s'il n'y en a pas proche de chez toi… C'est compliqué de l'appliquer en fait. Ici, le chercheur explique que, par exemple, les industries agroalimentaires peuvent travailler sur des produits avec une meilleure composition, pour qu'on puisse y avoir accès. La grande distribution, donc les supermarchés, peuvent aussi travailler pour que ces produits soient plus visibles en rayon. Genre ce que tu as pile au niveau des yeux, tu vois, ou que tu dois traverser tout le supermarché pour atteindre le rayon que tu cherches, par exemple. Et bien sûr, développer d'autres commerces. Ici, vous voyez bien que pour chacun des piliers, dans chacun des niveaux, nous avons des choses à faire, nous consommateurs, mais aussi les autres acteurs de l'alimentation. Et vous voyez aussi que beaucoup d'actions actuellement sont mises sur le niveau 1, sur le monde de l'information, à savoir, par exemple, travailler l'affichage environnemental, comme je disais, et au final, peu sur le monde de l'argent avec l'aide alimentaire, le travail-démarche prise par la grande distribution ou les industries agroalimentaires, ou même, surtout, sur ce que j'appelle le monde de l'héritage, à savoir l'image de l'alimentation aujourd'hui. Et tout ça, c'est d'ailleurs cité dans le dernier rapport du Haut Conseil pour le Climat, publié en 2024. Je cite Les politiques alimentaires françaises continuent de miser principalement sur l'information au consommateur pour faire évoluer les comportements alimentaires. Or, la littérature s'accorde sur le fait qu'une action publique limitée à l'information et l'éducation n'est pas suffisante. Pour résumer, nous on doit toujours s'informer, c'est indispensable et accepter parfois de payer plus cher. Mais l'agro-industrie doit travailler sur ses marges, la composition de ses produits et la transparence vis-à-vis de nous. La grande distribution pourrait nous mettre à dispo des produits cools et faire des promos dessus si c'est possible. Et l'Etat pourrait nous aider par exemple avec d'autres taxes et une aide alimentaire disponible. Je caricature un peu mais bon, vous avez compris, on est assez bloqué dans le niveau 1. dans le monde de l'information, et ça serait bien qu'on travaille un peu le monde de l'argent, le monde de l'héritage et notre monde visuel dans notre système alimentaire. Et les agriculteurs dans tout ça, en fait toutes ces actions, ça devrait aussi leur permettre de s'en sortir un peu mieux, à voir ce qui va changer dans les prochaines années. En conclusion, j'aime beaucoup l'histoire du consommateur qui sauve le monde avec sa carte bleue, mais comme tout super héros, il a des amis pour l'aider dans sa tâche. Donc autant aller chercher l'Etat, les industries agroalimentaires, ou même les restaurants d'ailleurs. Alors est-ce qu'on est responsable, nous consommateurs, de ce qu'on met dans notre assiette ? Oui, entièrement responsable, je ne pense pas. La prochaine fois que vous voyez un message bien culpabilisant, genre mais pourquoi ces consommateurs sont pas capables de payer plus cher ? n'hésitez pas à lui partager l'épisode. ça me fera plaisir. En tout cas, j'espère que cet épisode vous a plu. J'ai adoré le faire. C'est un sujet que je voulais traiter depuis longtemps. Mais ça m'a pris un peu de temps pour trouver le bon angle, pour pouvoir vous le proposer. Alors, n'hésitez pas à me faire un retour ou même à noter le podcast si l'épisode vous a plu. Ça me fera aussi super plaisir. Voilà, on se retrouve dans un prochain épisode. À bientôt !

Description

⁉️Pour m'envoyer ta question : podcast.agriquoi@gmail.com et j’y répondrais dans un épisode

☕ Pour me soutenir => https://buymeacoffee.com/agriquoi


La théorie du consom'acteur est basée sur le fait que nous allons faire des achats responsables en fonction de nos valeurs personnelles. Elle fonctionne... en partie. Mais pour aller vers une transition agroécologique et alimentaire, nous allons devoir actionner d'autres leviers. Alors sommes-nous des consom'acteurs ? Et cette théorie fonctionne-t-elle vraiment ? C'est le sujet de l'épisode du jour !


Je remercie Charlie Brocard, chercheur à l'IDDRI (l'Institut du développement durable et des relations internationales) d'avoir accepté de répondre à mes questions !


Mes sources : Pour réaliser cet épisode, je me suis basée sur ma culpabilité personnelle (je rigole). Je cite dans l'épisode :


Je m’appelle Virginie Montmartin. Je suis journaliste scientifique et depuis 6 ans je me suis spécialisée en agriculture. Au départ, j’avais peur de poser des questions bêtes. Pas « d’agriculture pour les nuls » à l’horizon : c’est ce que je te propose dans ce podcast.   


Je suis aussi sur Instagram


Musique : Alice Krief, Les Belles Fréquences

Création, montage, mixage : Virginie Montmartin    


Mots clés : pesticide Mercosur élevage viande transition agroécologique manger local agriculture durable


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci d'avoir regardé cette

  • Virginie Montmartin

    Vous vous posez des questions sur l'agriculture ? Vous êtes au bon endroit. Je m'appelle Virginie, je suis journaliste agricole, mais aussi 100% urbaine et pas du tout issue du monde agricole. Depuis que je travaille dans ce domaine, je vois bien qu'on a tous des milliers de questions sur le sujet. Dans Agriquoi, j'ai décidé d'essayer de répondre à toutes ces questions qu'on n'ose pas poser. Bonne écoute ! Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Agriquoi. L'autre jour, je lisais de l'actualité sur les manifestations agricoles et j'ai lu cette phrase dans un article. La problématique des prix est cruciale pour les agriculteurs. Les Français sont-ils prêts à payer plus cher et acheter français ? Ce n'est pas la première fois que j'entends cette idée, celle selon laquelle nous, consommateurs, avons un rôle à jouer dans le système alimentaire et que nous pouvons inverser la vapeur grâce à notre pouvoir d'achat. On l'entend aussi souvent dans les milieux écologistes sous la phrase Voter avec sa carte bleue, par exemple. Cette idée, elle s'appelle la théorie du consom'acteur. Mais sommes-nous vraiment des consom'acteurs ? Et cette théorie fonctionne-t-elle ? C'est le sujet de l'épisode du jour. Après la métaphore de la tarte aux pommes pour l'épisode sur les manifestations agricoles, je vous propose dans celui-ci la métaphore du super-héros. J'espère que cela vous plaira ! Alors déjà, avant toute chose, d'où vient cette idée de consom-acteur ? En fait, c'est une idée assez ancienne, qui date du début du XXe siècle, mais qui a vraiment pris de l'ampleur ces 20 dernières années. Le consom-acteur Tel un super-héros fait usage de son pouvoir d'achat pour protéger les valeurs et les causes qu'il défend. L'idée, c'est qu'il fasse des achats responsables qui vont ensuite inspirer les autres à faire de même et permettre à l'offre proposée en rayon de s'adapter à cette nouvelle demande. Donc en gros, on fait changer la demande et du coup l'offre s'adapte à ça. C'est lui, et donc par définition nous, qui portons la responsabilité du changement de notre système alimentaire. et par extension de la transition écologique de notre alimentation également. Est-elle un bon captain America ? C'est une idée qui a du succès et qui est bien implantée. Pour vous donner un exemple, quand j'échange avec des agriculteurs ou des acteurs de la filière agricole, ça ne manque jamais d'arriver sur il faut que le consommateur achète plus cher nos produits, qu'il comprenne comment ils sont produits À l'inverse, dans mon entourage, j'entends aussi beaucoup de culpabilité. J'entends j'aimerais pouvoir acheter telle ou telle chose, mais je ne peux pas ou sinon le lieu est trop loin ou c'est trop cher Bref, cette responsabilité, elle se ressent. Est-ce qu'au moins la théorie, elle fonctionne ? Qui t'a culpabilisé pour ça ? Est-ce que ça marche ? Est-ce que le scénario, finalement, est bon ? Alors, au risque d'en décevoir certains, oui et non. Oui, dans le sens où on voit bien que nous sommes des parts de marché, et que si on trouve par exemple des produits végétariens en rayon, c'est bien que nous consommateurs, on a voulu les acheter. Mais on voit bien aussi que la transition alimentaire, elle est limitée, que nos habitudes alimentaires mettent du temps justement à changer. Juste un chiffre, 50% des français annoncent dans les sondages avoir baissé leur consommation de viande, et 38% de vouloir la réduire plus encore. Mais la consommation réelle de viande stagne depuis plusieurs années en France. De même, le bio reste encore un marché de niche, alors que certains voudraient pouvoir le consommer. Pourquoi cet écart ? Juste une question de prix ? Pas vraiment en fait. L'idée de consomme-acteur, en fait, elle repose sur l'idée d'une personne qui prendrait des décisions parfaitement rationnelles et justes. Elle serait basée sur trois critères. Le premier, c'est maximiser son bien-être individuel. On voit bien que ce n'est pas toujours manger bio, c'est parfois des petits plaisirs alimentaires qui n'ont rien d'équilibré. Le deuxième critère, c'est d'être parfaitement informé. Or là encore, quand on doit connaître 50 labels, que l'origine du produit est affichée une fois sur deux, c'est très difficile d'être informé sur le sujet de l'alimentation et de l'agriculture. Et le troisième critère, c'est de prendre le temps de l'analyse. Et certains n'ont pas tout ce temps pour faire les courses. On prend juste quelques secondes pour faire un choix dans un rayon. Donc au final, on manque également de temps. Donc en fait, avec toute la bonne volonté du monde, on voit bien qu'il y a d'autres choses à prendre en compte que seulement le pouvoir d'achat du consommateur. Ce consommateur super-héros qui lutte seul contre le changement climatique, il a deux, trois failles. Mais c'est justement ce qui fait qu'il est humain. On voit bien que juste mettre la responsabilité sur le consommateur peut en fait se révéler très frustrant, autant pour les agriculteurs, pour le système alimentaire que pour nous. Et c'est d'ailleurs là-dessus que travaille Charlie Brocard, chercheur spécialisé sur les politiques et les pratiques alimentaires à l'IDRI, l'Institut du Développement Durable et des Relations Internationales. Je l'ai interviewé pour réaliser cet épisode. Lui, il travaille sur en fait tous ces freins à l'action et comment on peut sortir de la théorie du consommateur. Alors quelles solutions sont possibles ? Quels autres scénarios peut-on envisager finalement ? En fait un super héros il a toujours des amis pour l'aider dans sa tâche normalement. Et ici par exemple on va voir ensemble ce que peut faire aussi l'État, les industries agroalimentaires et la grande distribution. Dans l'étude publiée en 2023, Charlie Brocard utilise le concept d'environnement alimentaire, qui est le milieu hostile dans lequel nous évoluons. Et cet environnement il est divisé en quatre piliers ou quatre mondes différents. Et dans chacun d'eux il y a des actions possibles. Le premier pilier, le premier niveau à passer, c'est le monde de l'information. Ici, c'est tout ce que tu penses et tout ce que tu sais. C'est ici que s'insère la théorie du consommateur. Selon laquelle, seulement en nous informant, nous allons faire le bon choix. Mais on n'est pas les seuls à devoir nous informer. En fait, il y a plein de choses que les autres peuvent faire aussi dans ce monde-là. Charlie Brocard explique que, par exemple, une des solutions disponibles, c'est la sensibilisation. Pour cela, par exemple, les autres acteurs du système alimentaire ont travaillé sur le Nutri-Score, que vous connaissez bien, sur l'affichage environnemental, et en fait, toutes les infos qu'on peut trouver sur l'emballage, pour nous aider à nous informer. On pense aussi à l'éducation, à l'alimentation. Ce monde-là, il est pas mal investi. On peut encore faire mieux parce qu'on voit que c'est difficile de s'informer. Mais au final, il y a déjà des choses qui sont mises en place. Le deuxième pilier, le niveau 2, c'est l'environnement économique ou le monde de l'argent. Là, on parle de la construction des prix, donc pourquoi tel produit coûte ce prix-là, et des ressources financières, quel est notre pouvoir d'achat. Ici, la distribution et l'agro-industrie peuvent travailler sur les promotions, par exemple, quels produits on met en promotion ou pas, et sur les marges aussi prises sur les produits. C'est d'ailleurs sur ce point-là, par exemple, que les agriculteurs manifestent, parce que le revenu qu'ils ont est très faible par rapport au prix que nous on paye en magasin. Donc l'objectif est par exemple soit d'augmenter les prix, et dans ce cas ça serait à nous d'accepter de payer plus cher, soit que la distribution et les transformateurs baissent leurs marges, ou un mix entre les deux bien sûr. A titre d'exemple, il y a le prix des produits de la marque C'est qui le patron qui ont augmenté pour soutenir davantage le revenu des agriculteurs, mais pour faire accepter ça, on a accès en ligne à la distribution du revenu de tout ce qui est payé pour faire arriver le produit en rayon. Donc je trouve que c'est un bon compromis entre le monde de l'argent et le monde de l'information. Ensuite, dans ce monde-là, dans le monde de l'argent, l'État peut aussi mettre des taxes spécifiques sur les boissons sucrées par exemple, ou encore développer l'aide alimentaire pour soutenir les ménages en difficulté. Le troisième niveau à passer, ou le troisième monde si vous voulez, c'est le monde de l'héritage, l'environnement socioculturel. À savoir d'où tu viens et dans quel milieu tu vis. C'est composé des normes et des représentations sociales. Par exemple, c'est le cas quand tu souhaites devenir végétarien, mais que tout ton entourage ne l'est pas du tout. Ici, Charlie Brocard explique que les acteurs du système peuvent travailler sur des campagnes d'engagement, comme le défi zéro gaspille. On peut aussi travailler sur les campagnes de publicité, manger moins gras, saler, sucrer, ou la régulation des pubs et du marketing. Bref, c'est en travaillant sur l'image de l'alimentation. Et là, on voit bien que tous les acteurs du système agroalimentaire sont concernés. Et enfin, on doit atteindre le quatrième niveau qui est l'environnement physique, à savoir le monde visuel on va dire. C'est tout ce que tu vois, ce sont les magasins alimentaires qui se trouvent autour de toi, l'organisation des rayons, bref tout ce que tu vois. Par exemple, tu peux vouloir faire le marché, passer au magasin de producteurs et chez le boulanger, mais s'il n'y en a pas proche de chez toi… C'est compliqué de l'appliquer en fait. Ici, le chercheur explique que, par exemple, les industries agroalimentaires peuvent travailler sur des produits avec une meilleure composition, pour qu'on puisse y avoir accès. La grande distribution, donc les supermarchés, peuvent aussi travailler pour que ces produits soient plus visibles en rayon. Genre ce que tu as pile au niveau des yeux, tu vois, ou que tu dois traverser tout le supermarché pour atteindre le rayon que tu cherches, par exemple. Et bien sûr, développer d'autres commerces. Ici, vous voyez bien que pour chacun des piliers, dans chacun des niveaux, nous avons des choses à faire, nous consommateurs, mais aussi les autres acteurs de l'alimentation. Et vous voyez aussi que beaucoup d'actions actuellement sont mises sur le niveau 1, sur le monde de l'information, à savoir, par exemple, travailler l'affichage environnemental, comme je disais, et au final, peu sur le monde de l'argent avec l'aide alimentaire, le travail-démarche prise par la grande distribution ou les industries agroalimentaires, ou même, surtout, sur ce que j'appelle le monde de l'héritage, à savoir l'image de l'alimentation aujourd'hui. Et tout ça, c'est d'ailleurs cité dans le dernier rapport du Haut Conseil pour le Climat, publié en 2024. Je cite Les politiques alimentaires françaises continuent de miser principalement sur l'information au consommateur pour faire évoluer les comportements alimentaires. Or, la littérature s'accorde sur le fait qu'une action publique limitée à l'information et l'éducation n'est pas suffisante. Pour résumer, nous on doit toujours s'informer, c'est indispensable et accepter parfois de payer plus cher. Mais l'agro-industrie doit travailler sur ses marges, la composition de ses produits et la transparence vis-à-vis de nous. La grande distribution pourrait nous mettre à dispo des produits cools et faire des promos dessus si c'est possible. Et l'Etat pourrait nous aider par exemple avec d'autres taxes et une aide alimentaire disponible. Je caricature un peu mais bon, vous avez compris, on est assez bloqué dans le niveau 1. dans le monde de l'information, et ça serait bien qu'on travaille un peu le monde de l'argent, le monde de l'héritage et notre monde visuel dans notre système alimentaire. Et les agriculteurs dans tout ça, en fait toutes ces actions, ça devrait aussi leur permettre de s'en sortir un peu mieux, à voir ce qui va changer dans les prochaines années. En conclusion, j'aime beaucoup l'histoire du consommateur qui sauve le monde avec sa carte bleue, mais comme tout super héros, il a des amis pour l'aider dans sa tâche. Donc autant aller chercher l'Etat, les industries agroalimentaires, ou même les restaurants d'ailleurs. Alors est-ce qu'on est responsable, nous consommateurs, de ce qu'on met dans notre assiette ? Oui, entièrement responsable, je ne pense pas. La prochaine fois que vous voyez un message bien culpabilisant, genre mais pourquoi ces consommateurs sont pas capables de payer plus cher ? n'hésitez pas à lui partager l'épisode. ça me fera plaisir. En tout cas, j'espère que cet épisode vous a plu. J'ai adoré le faire. C'est un sujet que je voulais traiter depuis longtemps. Mais ça m'a pris un peu de temps pour trouver le bon angle, pour pouvoir vous le proposer. Alors, n'hésitez pas à me faire un retour ou même à noter le podcast si l'épisode vous a plu. Ça me fera aussi super plaisir. Voilà, on se retrouve dans un prochain épisode. À bientôt !

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