En direct de la 79ème édition du festival d’Avignon. A nouveau arpenter l’asphalte. A la recherche de l’essentiel. Des mots tus. De situations embarrassantes. Des disparus, des oubliés. D’une certaine idée de la justice. « Du beau et du bien   puisque c’est tellement  mieux que tout » me disait mon ami le cinéaste Polonais Andrzej Zulawski, réalisateur de L’important c’est d’aimer.  Vibrer, vivre, encore vivant, ici et maintenant.

Je vais vous raconter une histoire, en 1987, quand j’ai seize ans je rencontre une adolescente de 14 ans. C’est ma première histoire d’amour. C’est une histoire compliquée à bien des égards. Parfois mon amoureuse est prise dans des contradictions et des violences incompréhensibles. Vingt ans plus tard en 2007 elle m’apprend sur les bords de la Garonne  qu’elle a été victime d’inceste de la part de son beau-père. Je me souviens qu’elle me demande de garder le silence, je suis la première personne a qui elle en parle. Quelques mois plus tard elle brisera à nouveau le silence avec sa mère qui vivait toujours avec son mari pédophile. La mère dira cette phrase : j’espère que c’est vrai car c’est grave ce que tu dis…Et quand elle demandera à son mari si c’est vrai il dira c’est parce qu’elle le voulait bien

Nous sommes maintenant à Avignon, c’est l’été 2025. Un homme parle dans la rue et dit : Encore les féministes, elles sont partout. Dans une autre rue une femme dit : on en peut plus de leurs histoires d’incestes de violences conjugales, elles ne peuvent pas passer à autre chose ? Eh bien non nous ne pouvons pas passer à autre chose. Par respect pour ses victimes qui osent parler. Qui ont le courage de parler et ce n’est pas rien de faire entendre ce que l’on voudrait faire taire. Nous devons par notre écoute restituer leur dignité, leur offrir de la compassion, un espace de parole, pour continuer à vivre ensemble dans une humanité humaine.

Pour cette 79e édition du Festival d’Avignon, un spectacle créé par le Collectif #MeToo Théâtre semait un vent de révolte: Les Histrioniques (Un trou dans la raquette). Frontal. Humour noir. Absurdité. Donnait à voir ce que certains voudraient cacher, à entendre ce que certains ne voudraient pas écouter. Sur scène, elles sont cinq, comme les doigts d’une main indéfectiblement liés par leur engagement pour restituer des instants de vie.

Sophie Marceau dans le film Mes nuits sont plus belles que vos jours « Il y des gens qui pensent qu’il des règles autres que le mensonge et ceux là me touchent beaucoup »

Voulez vous plonger dans cet été sans fin avec notre invitée Séphora Haymann ? Attention c’est parti.

Photo de Séphora Haymann - Béatrice Aurélia

Musique

Neige – Misocriminalité / Je n’aime pas les robes

Entretien et texte d’introduction: Fabien HECK

Prise de son : entretien, des cigales et du plongeon dans la piscine : MELVIL HECK-BELEY

Musique : Adrien DE ARAUJO

Création visuel Ah que l’art est belle : Stéphane PERRAUX

Photo visuel Ah que l’art est belle : Philipe LEVY

Contact Mail : whobyfireandheart@gmail.com

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