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Arty Time : je visite les musées et je fais des résumés humoristiques et j'interviewe des comédien.ne !

MARIE_CLAIRE_NEVEU & CYRIL_DION 🍃

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21min |03/11/2024
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Description

Découvrez ma jolie discussion avec une comédienne engagée : Marie-Claire Neveu. Elle nous parle de Cyril Dion : le magicien des nouveaux récits !


Découvrez Marie-Claire dans son spectacle "Hépatik Girl" une histoire vraie, drôle, optimiste et très touchant.


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et en fait des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interview un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur ArtiTime avec une déclinaison de mon podcast ArtiTime, cadeau d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests, et pas n'importe lesquels, des humoristes, pour qu'ils me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'une ou l'un d'entre eux, pour partager ce qui les a fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être au complet, alors va faire chauffer la bouilloire. ou à cafetière, ça marche aussi, pour partager un ArtiTime. Bonne écoute ! Hello mes petits curieux et bienvenue dans ce nouvel épisode d'ArtiTime Avec. Et aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir une nouvelle comédienne, Marie-Claire Neveu. Marie-Claire, bienvenue !

  • Speaker #1

    Merci ! Merci beaucoup Célia !

  • Speaker #0

    Ravi que tu aies accepté mon invitation pour ce thé. J'ai eu la chance de te découvrir au détour d'une ruelle à Avignon. D'abord, été 2022, j'avais pas vu ton spectacle, mais été 2023, je suis revenue et j'en ai vu un autre. Je suis en... En plus, encore plus heureuse de te recevoir parce que je suis également fan de ton coach artistique. Méga fan, même méga amoureuse, on peut le dire. Que je te laisse annoncer. Tu as choisi de parler de qui ?

  • Speaker #1

    J'ai choisi de parler de Cyril Dion.

  • Speaker #0

    En faisant mes recherches sur lui, j'ai appris que comme toi, il avait un prénom composé. Est-ce que tu savais ça déjà ? Promis, ce sera la seule info inutile de ce podcast. C'est Cyril Christophe Dion. Je trouve que ça match beaucoup moins bien que Marie-Éclair quand même.

  • Speaker #1

    Mais c'est génial, je me sens encore plus proche de lui.

  • Speaker #0

    Génial. Donc qui est donc ce Cyril ? Alors par respect pour son choix, on va rester sur Cyril, c'est suffisant. Donc si certains de nos auditeurs ne le connaissent pas encore, toi tu auras envie de décrire comment ?

  • Speaker #1

    Cyril Dion, c'est un artiste et un activiste profondément engagé dans la préservation du vivant et qui a la capacité... de fédérer dans l'action mais aussi dans l'art, à travers la poésie, à travers les films, à travers l'écriture. C'est quelqu'un que j'admire beaucoup sur ce plan-là. Je l'ai choisi pour plusieurs raisons parce que je pense qu'il fait partie déjà pour moi d'un des premiers un peu représentants qui a contribué à mon engagement artistique, qui a nourri cet engagement artistique aussi. Et ce que j'admire en fait beaucoup chez lui, c'est son calme apparent, j'ai envie de dire. Mais c'est le calme qu'il garde lors de toute prise de parole. Il a cette capacité à rester calme alors qu'il a parfois en face de lui soit des questions ou des réactions qui, in fine, peuvent vraiment nous agacer. Quand on a conscience à quel point l'urgence est là pour vraiment procéder à un changement, une transition écologique et sociale. Et c'est le calme qu'il garde et toujours la capacité à être le plus juste possible dans son langage. Il a un langage très fourni, il est très précis dans les mots qu'il choisit, il explique toujours très très bien, avec beaucoup de pédagogie. Et tout ça fait que c'est, entre guillemets, peut-être aussi, je ne sais pas si c'est ça un bon activiste, parce qu'il faut tout, il faut aussi tous les tempéraments, il faut les moteurs, mais il a cette capacité à avoir canalisé une colère folle en la rendant toujours accessible en fait. douce et sereine je ne sais pas comment il arrive à être à ce point d'apparence sereine parce que je pense qu'il ne l'est pas vraiment au fond de lui comme beaucoup d'autres c'est peut-être grâce à ses talents de comédien parce que je ne sais pas si tu l'as mais en fait il a commencé sa vie par des cours de théâtre est-ce que toi tu as toujours voulu être comédienne,

  • Speaker #0

    c'était une vocation depuis le début ?

  • Speaker #1

    oui moi enfin je voulais être soit comédienne, soit chanteuse, soit présidente c'était vraiment une des trois voies à suivre ... Et finalement, je joue, il y a beaucoup de musique dans mon travail, et mon travail est très engagé. Et je pense aussi que l'art est extrêmement politique. En fait, quoi qu'on en dise, l'art est politique. Dépenser de l'argent est politique. Prendre une décision, c'est politique. Donc choisir ce qu'on met sur un plateau et ce qu'on veut défendre, c'est politique. Donc j'ai peut-être réussi à combiner là tout ce que j'avais envie de faire. Et c'est vrai que j'avais entendu qu'il avait voulu être comédien. Il parle un peu de tout son parcours de vie dans un grand entretien qu'il a fait. Et c'est aussi ça pourquoi je l'ai choisi, c'est que dans tout son parcours de vie, je me suis retrouvée à plein plein d'endroits. Et j'ai eu l'impression de rencontrer un peu un grand frère qui avait eu une vie avec plein de rendez-vous heureux ou malheureux similaires, dans lesquels je me suis énormément retrouvée. Et il a aussi verbalisé quelque chose que moi je n'avais pas conscientisé. Il a verbalisé le fait que enfants avoir été brisés, quand on a été brisé, parfois il y a un mécanisme qui fait qu'on a envie de réparer le monde. avant de se réparer soi. Et c'est en voulant réparer le monde qu'on se rend compte qu'on a besoin de se réparer soi. Et dans tout ce parcours, je me suis énormément retrouvée dans cette quête, dans ses fragilités. Et que son engagement écologique avant a été aussi un engagement politique, dans le sens où il est parti par exemple s'engager en Palestine et en Israël pour mener des grands dialogues. Peut-être que tu voulais en parler plus tard.

  • Speaker #0

    Justement, juste après son expérience théâtrale, il est devenu directeur éditorial pour la fondation Hommes de Parole. Hommes avec un grand A.

  • Speaker #1

    C'est chiant.

  • Speaker #0

    C'est une asso qui est engagée pour la paix à travers le dialogue interculturel et interreligieux. Et c'est à cette occasion, effectivement, et c'est complètement ce que tu dis, donc les mots et tous les cris étaient déjà finalement vachement présents dans sa vie, bien sûr. Très engagée politiquement.

  • Speaker #1

    Et voilà le fait d'apprendre qu'il avait eu cet engagement politique aussi là-bas. dans cette région du monde et que moi à 20 ans je me suis aussi passionnée pour cette région du monde et que je suis partie vouloir aussi faire un documentaire interviewer des gens, les mettre en relation pour essayer de recréer un dialogue, essayer de comprendre essayer de résoudre, essayer de penser, essayer de réparer et je pensais naïvement y parvenir

  • Speaker #0

    Justement tu parlais de ce projet ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui il a pu lieu d'être mais c'était un projet que j'ai porté à l'époque Merci J'avais 22 ans quand je suis partie, j'ai eu 23 ans là-bas, où je suis partie en Israël, en Palestine, et je me questionnais sur qu'est-ce que je peux faire moi pour réparer tout ça ? Est-ce que je peux ? J'ai été confrontée à tellement de souffrances, et de me dire mais c'est indigérable tout ça. Et en fait voilà, le fait de retrouver dans une autre personnalité qui a eu tout ce parcours avec tous ces rendez-vous similaires m'a beaucoup touchée, interpellée. Voilà, c'est peut-être un des processus naturels.

  • Speaker #0

    Tu t'es retrouvée là-dedans, effectivement. Toi, tu as une mécanique d'écriture. Là, j'ai l'impression que c'est aussi très cathartique, prioritaire de l'écrit, de partir de quelque chose qui fait souffrance et qui, après, permet de pouvoir se libérer. Toi, tu as ce réflexe-là d'écriture, ou comment ça te vient ?

  • Speaker #1

    Moi, je n'avais pas du tout conscience de ça. de faire quelque chose de cartagas.

  • Speaker #0

    Si,

  • Speaker #1

    c'est comme ça. J'ai beaucoup de mal avec ce mot. J'ai beaucoup de mal avec ce mot. Mais ce que je sais, c'est qu'avec mon premier solo, qui s'appelait Nina des tomates et des bons, j'avais vraiment cette volonté de faire un état du lieu du monde pour essayer de le réparer, en prendre soin, en prendre conscience, dénoncer et insuffler l'envie d'agir chez le spectateur tout en essayant de le divertir. Et c'est au fil des années que j'ai aussi réalisé que cette volonté de prendre soin du monde, c'était vouloir prendre soin de son corps et de mon corps à moi.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est né de là, en fait, tes engagements ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'inconsciemment, c'est le chemin que ça a eu, mais moi, j'en étais pas consciente. Et mon engagement à moi, d'où il est né, je pense que je suis une enfant qui a été très, très en colère, très jeune, et probablement à cause ou grâce... aux maladies qui se sont développées en moi. Et ça a dû... Voilà, ça doit être intimement relié, en fait. C'est vrai que... Mais cette colère, j'ai essayé d'en faire quelque chose de productif, créatif.

  • Speaker #0

    Et de beau, bien sûr.

  • Speaker #1

    De beau. Enfin, j'ai tenté.

  • Speaker #0

    Il y a un beau parallèle aussi, de nouveau, avec Cyril, puisqu'en 2006, il participe à la création du mouvement Colibri. Oui. C'est un mouvement qui... fondé sur l'action citoyenne, qui relie transition personnelle et transition sociétale. Et donc, il encourage chacun à faire sa part, donc la fameuse petite histoire du colibri, pour enclencher la transition écologique et sociétale. Je te propose justement de nous parler de ton premier spectacle.

  • Speaker #1

    Nina, à l'origine, c'est... D'abord, je l'ai créé, ce personnage, avec un petit essai que j'avais publié en 2011, si je ne me trompe pas bien. 2012 même, je crois. C'est un personnage assez candide, assez naïf et je cherchais, et avec le prénom de ce personnage, et avec la forme dans l'écriture, de vulgariser, de simplifier au maximum des choses qui me semblaient extrêmement complexes, l'économie, le capitalisme, et plein de choses que j'avais encore du mal à comprendre, à assimiler. Les années passant, c'est devenu un personnage de spectacle, j'essayais comme ça d'aborder des thématiques qui m'importaient, qui me... foudroyer aussi la disparition des abeilles, la perte de la biodiversité, la privatisation de l'eau, et tout ce que fait Nestlé par exemple, toute cette industrie. Je m'étais renseignée sur, par exemple, les migrants érythréens qui doivent fuir l'Érythrée, quel devient leur avenir, et tous ces sujets, ça faisait une vraie cacophonie dans mon esprit, ça me mettait en colère, je ne savais plus où donner de la tête, et j'essayais de faire un état des lieux. Et je suis partie avec beaucoup de colère, mais encore une fois, je voulais en faire quelque chose de divertissant, je voulais en faire un peu un cabaret, donc il y avait de la musique, il y avait de l'humour, assez noir, assez grinçant, il y avait un peu de danse, et je me suis entourée d'abord de Nicolas Bazin, puis de Pascal Legitimus. pour ce spectacle qui est devenu de plus en plus drôle, de plus en plus solaire, qui au début était beaucoup plus sombre. Et c'était aussi le reflet, je pense, de ma maturité, de mon état d'esprit. D'être dans la culpabilisation aussi du spectateur, d'arriver à l'inviter avec nous. Donc c'était très intéressant pour moi aussi. Puis ça m'a fait grandir dans ma pratique. Et c'était chouette à vivre au fil des années. Et le spectacle a quand même beaucoup joué, plus de 220 fois, on dirait comme ça.

  • Speaker #0

    En 2015, Cyril écrit et co-réalise avec Mélanie Laurent le documentaire Demain, qui a plusieurs prix, dont celui du César, du meilleur documentaire en 2016. On dévie un peu sur l'aspect film, c'est vraiment un artiste complet. Je crois que toi aussi, tu as participé à des courts-métrages.

  • Speaker #1

    Moi, à l'origine, je voulais faire du cinéma, plus que du théâtre. J'ai une formation aussi en audiovisuel, en production et aussi en réalisation et scénario. Et la vie fait que je suis retournée à la scène parce que j'avais besoin de jouer et que c'était le moyen le plus rapide et le plus pratique pour pouvoir retourner au jeu. Mais je suis une cinéphile passionnée et encore plus même de documentaire. Donc un peu comme toi. Cyril Dion, son travail s'est un peu révélé à moi avec deux mains, comme pour beaucoup de gens. Puis après, je suis allée chercher ce qu'il avait fait par ailleurs. dans des livres comme en audiovisuel par la suite. Mais je pense qu'on se rejoint sur le point de découverte un peu là.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment un artiste complet, puisqu'il s'est même mis à chanter récemment, en 2019, le spectacle Résistance Poétique. Tu as eu l'occasion de le voir ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas eu l'occasion de le voir, mais j'en ai entendu parler, oui.

  • Speaker #0

    Je crois que je t'ai aperçue à un micro, il n'y a pas longtemps, sur une story Insta. Tu peux nous en dire plus ou c'est encore top secret ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors, ça, c'est dans le cadre de mon nouveau spectacle, Hepatite Girl. Et dans ce spectacle, il y a un slam pour lequel j'ai très, très envie de sortir un single. Comme je chante, par ailleurs, je suis musicienne, j'avais déjà sorti un single il y a quelques années qui parlait du droit à l'avortement. Et là, c'est un slam qui est beaucoup plus en lien avec le sujet de Hepatite Girl. dont j'ai très envie de sortir un single dans l'année. On enregistre la voix.

  • Speaker #0

    Parle-nous de ton spectacle actuel, Hepatite Girl.

  • Speaker #1

    Alors écoute, Hepatite Girl, c'est une épopée auto-immune. Je raconte à travers l'histoire de Claire, le personnage du spectacle. C'est indirectement mon histoire que je raconte. C'est un spectacle qui va raconter comment Claire essaye d'acheter un appartement. et donc souscrire à une assurance de prêt immobilier alors que par chance elle a trois maladies auto-immunes et inflammatoires. Ce qui est mon cas, je parlais à la troisième personne, c'est un peu bizarre mais c'est des fois plus facile pour faire un pitch de spectacle et pas avoir l'air aussi complaisant, patos et tout ce qu'on veut. Et donc oui ce spectacle en fait c'est un peu un... ça questionne ces maladies rares, invisibles, chroniques, auto-immunes qui... dont la prévalence augmente en fait. Et pourquoi on développe ces maladies ? C'est vraiment tout. Le spectacle questionne ça. Pourquoi on développe ces maladies ? Quel élément déclencheur ? La quête du patient pour essayer de comprendre nos avions et aussi comprendre tous les impacts au quotidien que ça a et dont on ne prend pas forcément conscience quand on est extérieur et qu'on est en bonne santé. Voilà. Et donc ça questionne aussi et surtout finalement au-delà de... Au-delà du fait que ces maladies sont multifactorielles, ça questionne beaucoup le lien avec la dégradation de l'environnement, et donc la fragilisation de nos microbiotes intestinaux, et le fait qu'on n'est plus sujet à développer ce type de maladie. Donc le sujet dit comme ça, oh mon dieu !

  • Speaker #0

    Mais c'est très promis !

  • Speaker #1

    Mais c'est voilà, le challenge était vraiment d'en parler avec humour, avec poésie, avec force, il y a du slam, il y a de la danse, c'est...

  • Speaker #0

    vraiment c'est divertissant il ya pas un personnage et c'est énormément d'émotions enfin c'est une palette d'émotions pas du vin vraiment je suis très sensible j'arrive à traîner pleurer mais d'autres personnes autour de moi qui pleuraient en plus j'y suis allé avec un metteur en scène dans la salle mais tout aussi ça donne une autre peut-être un autre jeu, plus ou moins, je ne sais pas, mais en tout cas, autre chose, encore une autre force.

  • Speaker #1

    Oui, donc ce spectacle, je l'ai co-écrit avec Tatiana Gousseff, et elle l'écrit également. Le fait de l'avoir co-écrit avec une personne extérieure à mon histoire, c'était très important, parce qu'elle a apporté aussi beaucoup d'humour et a permis la vraie distance, en fait, à avoir sur son histoire pour ne pas rentrer dans le pathos, la complaisance, etc. Et qu'on reste dans un spectacle, une œuvre dramatique. On n'est pas dans un témoignage, on n'est pas dans une conférence. même si on apprend plein de choses, il y a une vulgarisation scientifique de plein d'éléments. Et aussi, surtout, c'est pas un spectacle à destination que des malades, c'est un spectacle qui parle de la vie, en fait. On parle de nos...

  • Speaker #0

    Oui, puis d'écologie, je trouve que le corps est hyper engagé. C'est intéressant, c'est en ça qu'il est aussi très lié à ton premier spectacle.

  • Speaker #1

    Disons que dans le premier, j'ai voulu faire un état du monde qui, finalement, est arrivé à... Je parlais un peu de ma santé, je parlais un peu de maladie, je parlais un peu de médicaments, mais ce n'était pas complètement assumé, clair, je n'avais pas le bon angle. Et autant le premier, c'est un spectacle que je n'ai cessé de réécrire, autant « A Petty Girl » , à partir du moment où on a commencé à le jouer, on a réaffiné des choses, mais ce n'est pas du tout le même travail. Et voilà, dans le premier, c'est un état des lieux du monde pour prendre soin de nos corps, et dans le deuxième, c'est plutôt un état des lieux de nos corps qui nous invite à prendre soin du monde.

  • Speaker #0

    disons que j'ai pas pris le même chemin du coup tu parles quand même alors tout à l'heure tu as cité Nestlé ce podcast est sponsorisé par Danone j'ai travaillé c'est la petite boutade mais on parle beaucoup t'as beaucoup d'engagement fort et on parle vachement de ça depuis le début de notre discussion est-ce que t'as pas peur d'être écartée de certains projets ?

  • Speaker #1

    ça va dépendre quel projet encore une fois oui je te cache pas que je fais pas vraiment de pub parce que Parce qu'on ne m'appelle pas forcément, parce que dans la plupart des agences de pub où je suis en tant que comédienne, j'ai un peu dit, pour ça, ça, ça, ça ne m'appelait pas. Et il m'est arrivé de passer des castings pour des marques où je me suis retrouvée confrontée à me dire, en fait, je suis en train de passer un casting pour telle marque, est-ce que c'est cohérent ou pas ? Et avec aussi cette problématique concrète de l'argent, du revenu, et qu'à un moment, on a aussi besoin de vivre. Moi, j'ai monté ma compagnie, je suis porteuse de projet, j'écris, je produis, je cherche les financements, je joue, je fais énormément de choses. Et tout ce temps de travail que je fournis, ce n'est pas du tout un temps qui est toujours rémunéré. Loin de là. Je ne me rémunère que quand je joue et un peu quand je répète. Et c'est tout, finalement. Et je travaille toute l'année. Donc, je suis forcément confrontée, comme beaucoup d'artistes porteurs de projet, à des problématiques très concrètes. Il faut que je travaille ailleurs. Et donc là... quels sont mes interlocuteurs et j'ai pas vraiment peur d'être écartée parce que si on veut pas de moi pour un projet,

  • Speaker #0

    il est très amiable.

  • Speaker #1

    Comme dit Tatiana, il ne faut jamais regretter les gens qui ne veulent pas de nous. Donc si Total, Danone, Nestlé ou je sais pas qui, Nike, veut pas de moi, je m'en fous.

  • Speaker #0

    On vient leur faire.

  • Speaker #1

    Je pense qu'ils n'ont pas besoin de moi, en fait, parce que je suis qui pour leur apporter quoi que ce soit ? Rien.

  • Speaker #0

    À l'image du petit colibri, qui est mon animal totem. On sait si on s'en fout. Tu fais ta part pour faire bouger les lignes sur les sujets que tu choisis. Je sais, je sais. Est-ce que tu as en tête ton prochain combat, même si l'écologie et l'aspect sociétal semblent bien intégrés et bien imprégnés, pardon, ton engagement ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas que je changerais de combat. Mon combat, il va être de... Je pense que j'ai vraiment, moi aussi, évolué sur le sujet, dans le sens, j'ai vraiment conscientisé à quel point il ne peut pas y avoir une justice climatique sans justice sociale. Et que le capitalisme actuel et la précarité dans laquelle sont tellement de gens fait que c'est aussi une urgence au même titre, en fait, que... que la problématique écologique. Et c'est difficile de changer de combat parce qu'on parle quand même de préservation du vivant, de notre santé. Bien sûr. Et d'essayer de tendre vers un monde où on ne va pas tous s'entretuer parce qu'on va manquer d'eau.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Alors c'est peut-être plus un angle d'attaque.

  • Speaker #1

    Un angle d'attaque.

  • Speaker #0

    Tu vois, tu parles de société, en réalité c'est des inégalités sociales. Le dernier spectacle d'Alexis Michalik qui parle de...

  • Speaker #1

    Je ne suis pas encore allée le voir, j'aimerais. parce que du coup ça parle de l'érythrée et c'est exactement le pays que tu as cité oui oui porter un spectacle c'est une aventure assez magique, assez forte réjouissante et voilà je suis encore même si j'ai avancé dans cette aventure je suis encore qu'au début et j'espère qu'il va continuer à se jouer à toucher beaucoup de gens et que ça va aussi devenir un outil parce que finalement le texte du spectacle est sorti en livre édité chez l'Avancène Théâtre et l'outil du livre permet aussi une autre accessibilité au théâtre contemporain et j'espère qu'il pourrait être lu autant. par des écologistes chevronnés que par des médecins dans des hôpitaux ou des patients.

  • Speaker #0

    Pour découvrir le sujet.

  • Speaker #1

    Pour découvrir le sujet, le conscientiser dans son ensemble, comme on prend soin d'un corps en son entier et pas juste d'un organe, voilà, prendre conscience du problème dans l'ensemble.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de porter ces sujets de façon créative, aussi jolie et aussi engagée.

  • Speaker #1

    Merci à toi et merci Cyril Dion.

  • Speaker #0

    J'allais remercier Cyril absolument. Et merci de nous avoir écoutés. Il y a plein d'autres jolis moments avec d'autres superbes comédiens, comédiennes à découvrir dans la bibliothèque des épisodes. Bonne écoute et à bientôt, mes petits curieux. Merci.

  • Speaker #1

    Merci, Célia.

  • Speaker #0

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire. Ça aidera mes amis, les algorithmes à propulser ce podcast. Et par exemple, on tourne autour de nous à la machine à gaffer, dans le médecin. Bah tiens, oui, si là, c'est dans le médecin, en ce moment, par exemple, ton voisin, tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Artitaï. Merci. Allez, puis je vous dis à la prochaine.

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Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et en fait des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interview un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


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  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur ArtiTime avec une déclinaison de mon podcast ArtiTime, cadeau d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests, et pas n'importe lesquels, des humoristes, pour qu'ils me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'une ou l'un d'entre eux, pour partager ce qui les a fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être au complet, alors va faire chauffer la bouilloire. ou à cafetière, ça marche aussi, pour partager un ArtiTime. Bonne écoute ! Hello mes petits curieux et bienvenue dans ce nouvel épisode d'ArtiTime Avec. Et aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir une nouvelle comédienne, Marie-Claire Neveu. Marie-Claire, bienvenue !

  • Speaker #1

    Merci ! Merci beaucoup Célia !

  • Speaker #0

    Ravi que tu aies accepté mon invitation pour ce thé. J'ai eu la chance de te découvrir au détour d'une ruelle à Avignon. D'abord, été 2022, j'avais pas vu ton spectacle, mais été 2023, je suis revenue et j'en ai vu un autre. Je suis en... En plus, encore plus heureuse de te recevoir parce que je suis également fan de ton coach artistique. Méga fan, même méga amoureuse, on peut le dire. Que je te laisse annoncer. Tu as choisi de parler de qui ?

  • Speaker #1

    J'ai choisi de parler de Cyril Dion.

  • Speaker #0

    En faisant mes recherches sur lui, j'ai appris que comme toi, il avait un prénom composé. Est-ce que tu savais ça déjà ? Promis, ce sera la seule info inutile de ce podcast. C'est Cyril Christophe Dion. Je trouve que ça match beaucoup moins bien que Marie-Éclair quand même.

  • Speaker #1

    Mais c'est génial, je me sens encore plus proche de lui.

  • Speaker #0

    Génial. Donc qui est donc ce Cyril ? Alors par respect pour son choix, on va rester sur Cyril, c'est suffisant. Donc si certains de nos auditeurs ne le connaissent pas encore, toi tu auras envie de décrire comment ?

  • Speaker #1

    Cyril Dion, c'est un artiste et un activiste profondément engagé dans la préservation du vivant et qui a la capacité... de fédérer dans l'action mais aussi dans l'art, à travers la poésie, à travers les films, à travers l'écriture. C'est quelqu'un que j'admire beaucoup sur ce plan-là. Je l'ai choisi pour plusieurs raisons parce que je pense qu'il fait partie déjà pour moi d'un des premiers un peu représentants qui a contribué à mon engagement artistique, qui a nourri cet engagement artistique aussi. Et ce que j'admire en fait beaucoup chez lui, c'est son calme apparent, j'ai envie de dire. Mais c'est le calme qu'il garde lors de toute prise de parole. Il a cette capacité à rester calme alors qu'il a parfois en face de lui soit des questions ou des réactions qui, in fine, peuvent vraiment nous agacer. Quand on a conscience à quel point l'urgence est là pour vraiment procéder à un changement, une transition écologique et sociale. Et c'est le calme qu'il garde et toujours la capacité à être le plus juste possible dans son langage. Il a un langage très fourni, il est très précis dans les mots qu'il choisit, il explique toujours très très bien, avec beaucoup de pédagogie. Et tout ça fait que c'est, entre guillemets, peut-être aussi, je ne sais pas si c'est ça un bon activiste, parce qu'il faut tout, il faut aussi tous les tempéraments, il faut les moteurs, mais il a cette capacité à avoir canalisé une colère folle en la rendant toujours accessible en fait. douce et sereine je ne sais pas comment il arrive à être à ce point d'apparence sereine parce que je pense qu'il ne l'est pas vraiment au fond de lui comme beaucoup d'autres c'est peut-être grâce à ses talents de comédien parce que je ne sais pas si tu l'as mais en fait il a commencé sa vie par des cours de théâtre est-ce que toi tu as toujours voulu être comédienne,

  • Speaker #0

    c'était une vocation depuis le début ?

  • Speaker #1

    oui moi enfin je voulais être soit comédienne, soit chanteuse, soit présidente c'était vraiment une des trois voies à suivre ... Et finalement, je joue, il y a beaucoup de musique dans mon travail, et mon travail est très engagé. Et je pense aussi que l'art est extrêmement politique. En fait, quoi qu'on en dise, l'art est politique. Dépenser de l'argent est politique. Prendre une décision, c'est politique. Donc choisir ce qu'on met sur un plateau et ce qu'on veut défendre, c'est politique. Donc j'ai peut-être réussi à combiner là tout ce que j'avais envie de faire. Et c'est vrai que j'avais entendu qu'il avait voulu être comédien. Il parle un peu de tout son parcours de vie dans un grand entretien qu'il a fait. Et c'est aussi ça pourquoi je l'ai choisi, c'est que dans tout son parcours de vie, je me suis retrouvée à plein plein d'endroits. Et j'ai eu l'impression de rencontrer un peu un grand frère qui avait eu une vie avec plein de rendez-vous heureux ou malheureux similaires, dans lesquels je me suis énormément retrouvée. Et il a aussi verbalisé quelque chose que moi je n'avais pas conscientisé. Il a verbalisé le fait que enfants avoir été brisés, quand on a été brisé, parfois il y a un mécanisme qui fait qu'on a envie de réparer le monde. avant de se réparer soi. Et c'est en voulant réparer le monde qu'on se rend compte qu'on a besoin de se réparer soi. Et dans tout ce parcours, je me suis énormément retrouvée dans cette quête, dans ses fragilités. Et que son engagement écologique avant a été aussi un engagement politique, dans le sens où il est parti par exemple s'engager en Palestine et en Israël pour mener des grands dialogues. Peut-être que tu voulais en parler plus tard.

  • Speaker #0

    Justement, juste après son expérience théâtrale, il est devenu directeur éditorial pour la fondation Hommes de Parole. Hommes avec un grand A.

  • Speaker #1

    C'est chiant.

  • Speaker #0

    C'est une asso qui est engagée pour la paix à travers le dialogue interculturel et interreligieux. Et c'est à cette occasion, effectivement, et c'est complètement ce que tu dis, donc les mots et tous les cris étaient déjà finalement vachement présents dans sa vie, bien sûr. Très engagée politiquement.

  • Speaker #1

    Et voilà le fait d'apprendre qu'il avait eu cet engagement politique aussi là-bas. dans cette région du monde et que moi à 20 ans je me suis aussi passionnée pour cette région du monde et que je suis partie vouloir aussi faire un documentaire interviewer des gens, les mettre en relation pour essayer de recréer un dialogue, essayer de comprendre essayer de résoudre, essayer de penser, essayer de réparer et je pensais naïvement y parvenir

  • Speaker #0

    Justement tu parlais de ce projet ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui il a pu lieu d'être mais c'était un projet que j'ai porté à l'époque Merci J'avais 22 ans quand je suis partie, j'ai eu 23 ans là-bas, où je suis partie en Israël, en Palestine, et je me questionnais sur qu'est-ce que je peux faire moi pour réparer tout ça ? Est-ce que je peux ? J'ai été confrontée à tellement de souffrances, et de me dire mais c'est indigérable tout ça. Et en fait voilà, le fait de retrouver dans une autre personnalité qui a eu tout ce parcours avec tous ces rendez-vous similaires m'a beaucoup touchée, interpellée. Voilà, c'est peut-être un des processus naturels.

  • Speaker #0

    Tu t'es retrouvée là-dedans, effectivement. Toi, tu as une mécanique d'écriture. Là, j'ai l'impression que c'est aussi très cathartique, prioritaire de l'écrit, de partir de quelque chose qui fait souffrance et qui, après, permet de pouvoir se libérer. Toi, tu as ce réflexe-là d'écriture, ou comment ça te vient ?

  • Speaker #1

    Moi, je n'avais pas du tout conscience de ça. de faire quelque chose de cartagas.

  • Speaker #0

    Si,

  • Speaker #1

    c'est comme ça. J'ai beaucoup de mal avec ce mot. J'ai beaucoup de mal avec ce mot. Mais ce que je sais, c'est qu'avec mon premier solo, qui s'appelait Nina des tomates et des bons, j'avais vraiment cette volonté de faire un état du lieu du monde pour essayer de le réparer, en prendre soin, en prendre conscience, dénoncer et insuffler l'envie d'agir chez le spectateur tout en essayant de le divertir. Et c'est au fil des années que j'ai aussi réalisé que cette volonté de prendre soin du monde, c'était vouloir prendre soin de son corps et de mon corps à moi.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est né de là, en fait, tes engagements ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'inconsciemment, c'est le chemin que ça a eu, mais moi, j'en étais pas consciente. Et mon engagement à moi, d'où il est né, je pense que je suis une enfant qui a été très, très en colère, très jeune, et probablement à cause ou grâce... aux maladies qui se sont développées en moi. Et ça a dû... Voilà, ça doit être intimement relié, en fait. C'est vrai que... Mais cette colère, j'ai essayé d'en faire quelque chose de productif, créatif.

  • Speaker #0

    Et de beau, bien sûr.

  • Speaker #1

    De beau. Enfin, j'ai tenté.

  • Speaker #0

    Il y a un beau parallèle aussi, de nouveau, avec Cyril, puisqu'en 2006, il participe à la création du mouvement Colibri. Oui. C'est un mouvement qui... fondé sur l'action citoyenne, qui relie transition personnelle et transition sociétale. Et donc, il encourage chacun à faire sa part, donc la fameuse petite histoire du colibri, pour enclencher la transition écologique et sociétale. Je te propose justement de nous parler de ton premier spectacle.

  • Speaker #1

    Nina, à l'origine, c'est... D'abord, je l'ai créé, ce personnage, avec un petit essai que j'avais publié en 2011, si je ne me trompe pas bien. 2012 même, je crois. C'est un personnage assez candide, assez naïf et je cherchais, et avec le prénom de ce personnage, et avec la forme dans l'écriture, de vulgariser, de simplifier au maximum des choses qui me semblaient extrêmement complexes, l'économie, le capitalisme, et plein de choses que j'avais encore du mal à comprendre, à assimiler. Les années passant, c'est devenu un personnage de spectacle, j'essayais comme ça d'aborder des thématiques qui m'importaient, qui me... foudroyer aussi la disparition des abeilles, la perte de la biodiversité, la privatisation de l'eau, et tout ce que fait Nestlé par exemple, toute cette industrie. Je m'étais renseignée sur, par exemple, les migrants érythréens qui doivent fuir l'Érythrée, quel devient leur avenir, et tous ces sujets, ça faisait une vraie cacophonie dans mon esprit, ça me mettait en colère, je ne savais plus où donner de la tête, et j'essayais de faire un état des lieux. Et je suis partie avec beaucoup de colère, mais encore une fois, je voulais en faire quelque chose de divertissant, je voulais en faire un peu un cabaret, donc il y avait de la musique, il y avait de l'humour, assez noir, assez grinçant, il y avait un peu de danse, et je me suis entourée d'abord de Nicolas Bazin, puis de Pascal Legitimus. pour ce spectacle qui est devenu de plus en plus drôle, de plus en plus solaire, qui au début était beaucoup plus sombre. Et c'était aussi le reflet, je pense, de ma maturité, de mon état d'esprit. D'être dans la culpabilisation aussi du spectateur, d'arriver à l'inviter avec nous. Donc c'était très intéressant pour moi aussi. Puis ça m'a fait grandir dans ma pratique. Et c'était chouette à vivre au fil des années. Et le spectacle a quand même beaucoup joué, plus de 220 fois, on dirait comme ça.

  • Speaker #0

    En 2015, Cyril écrit et co-réalise avec Mélanie Laurent le documentaire Demain, qui a plusieurs prix, dont celui du César, du meilleur documentaire en 2016. On dévie un peu sur l'aspect film, c'est vraiment un artiste complet. Je crois que toi aussi, tu as participé à des courts-métrages.

  • Speaker #1

    Moi, à l'origine, je voulais faire du cinéma, plus que du théâtre. J'ai une formation aussi en audiovisuel, en production et aussi en réalisation et scénario. Et la vie fait que je suis retournée à la scène parce que j'avais besoin de jouer et que c'était le moyen le plus rapide et le plus pratique pour pouvoir retourner au jeu. Mais je suis une cinéphile passionnée et encore plus même de documentaire. Donc un peu comme toi. Cyril Dion, son travail s'est un peu révélé à moi avec deux mains, comme pour beaucoup de gens. Puis après, je suis allée chercher ce qu'il avait fait par ailleurs. dans des livres comme en audiovisuel par la suite. Mais je pense qu'on se rejoint sur le point de découverte un peu là.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment un artiste complet, puisqu'il s'est même mis à chanter récemment, en 2019, le spectacle Résistance Poétique. Tu as eu l'occasion de le voir ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas eu l'occasion de le voir, mais j'en ai entendu parler, oui.

  • Speaker #0

    Je crois que je t'ai aperçue à un micro, il n'y a pas longtemps, sur une story Insta. Tu peux nous en dire plus ou c'est encore top secret ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors, ça, c'est dans le cadre de mon nouveau spectacle, Hepatite Girl. Et dans ce spectacle, il y a un slam pour lequel j'ai très, très envie de sortir un single. Comme je chante, par ailleurs, je suis musicienne, j'avais déjà sorti un single il y a quelques années qui parlait du droit à l'avortement. Et là, c'est un slam qui est beaucoup plus en lien avec le sujet de Hepatite Girl. dont j'ai très envie de sortir un single dans l'année. On enregistre la voix.

  • Speaker #0

    Parle-nous de ton spectacle actuel, Hepatite Girl.

  • Speaker #1

    Alors écoute, Hepatite Girl, c'est une épopée auto-immune. Je raconte à travers l'histoire de Claire, le personnage du spectacle. C'est indirectement mon histoire que je raconte. C'est un spectacle qui va raconter comment Claire essaye d'acheter un appartement. et donc souscrire à une assurance de prêt immobilier alors que par chance elle a trois maladies auto-immunes et inflammatoires. Ce qui est mon cas, je parlais à la troisième personne, c'est un peu bizarre mais c'est des fois plus facile pour faire un pitch de spectacle et pas avoir l'air aussi complaisant, patos et tout ce qu'on veut. Et donc oui ce spectacle en fait c'est un peu un... ça questionne ces maladies rares, invisibles, chroniques, auto-immunes qui... dont la prévalence augmente en fait. Et pourquoi on développe ces maladies ? C'est vraiment tout. Le spectacle questionne ça. Pourquoi on développe ces maladies ? Quel élément déclencheur ? La quête du patient pour essayer de comprendre nos avions et aussi comprendre tous les impacts au quotidien que ça a et dont on ne prend pas forcément conscience quand on est extérieur et qu'on est en bonne santé. Voilà. Et donc ça questionne aussi et surtout finalement au-delà de... Au-delà du fait que ces maladies sont multifactorielles, ça questionne beaucoup le lien avec la dégradation de l'environnement, et donc la fragilisation de nos microbiotes intestinaux, et le fait qu'on n'est plus sujet à développer ce type de maladie. Donc le sujet dit comme ça, oh mon dieu !

  • Speaker #0

    Mais c'est très promis !

  • Speaker #1

    Mais c'est voilà, le challenge était vraiment d'en parler avec humour, avec poésie, avec force, il y a du slam, il y a de la danse, c'est...

  • Speaker #0

    vraiment c'est divertissant il ya pas un personnage et c'est énormément d'émotions enfin c'est une palette d'émotions pas du vin vraiment je suis très sensible j'arrive à traîner pleurer mais d'autres personnes autour de moi qui pleuraient en plus j'y suis allé avec un metteur en scène dans la salle mais tout aussi ça donne une autre peut-être un autre jeu, plus ou moins, je ne sais pas, mais en tout cas, autre chose, encore une autre force.

  • Speaker #1

    Oui, donc ce spectacle, je l'ai co-écrit avec Tatiana Gousseff, et elle l'écrit également. Le fait de l'avoir co-écrit avec une personne extérieure à mon histoire, c'était très important, parce qu'elle a apporté aussi beaucoup d'humour et a permis la vraie distance, en fait, à avoir sur son histoire pour ne pas rentrer dans le pathos, la complaisance, etc. Et qu'on reste dans un spectacle, une œuvre dramatique. On n'est pas dans un témoignage, on n'est pas dans une conférence. même si on apprend plein de choses, il y a une vulgarisation scientifique de plein d'éléments. Et aussi, surtout, c'est pas un spectacle à destination que des malades, c'est un spectacle qui parle de la vie, en fait. On parle de nos...

  • Speaker #0

    Oui, puis d'écologie, je trouve que le corps est hyper engagé. C'est intéressant, c'est en ça qu'il est aussi très lié à ton premier spectacle.

  • Speaker #1

    Disons que dans le premier, j'ai voulu faire un état du monde qui, finalement, est arrivé à... Je parlais un peu de ma santé, je parlais un peu de maladie, je parlais un peu de médicaments, mais ce n'était pas complètement assumé, clair, je n'avais pas le bon angle. Et autant le premier, c'est un spectacle que je n'ai cessé de réécrire, autant « A Petty Girl » , à partir du moment où on a commencé à le jouer, on a réaffiné des choses, mais ce n'est pas du tout le même travail. Et voilà, dans le premier, c'est un état des lieux du monde pour prendre soin de nos corps, et dans le deuxième, c'est plutôt un état des lieux de nos corps qui nous invite à prendre soin du monde.

  • Speaker #0

    disons que j'ai pas pris le même chemin du coup tu parles quand même alors tout à l'heure tu as cité Nestlé ce podcast est sponsorisé par Danone j'ai travaillé c'est la petite boutade mais on parle beaucoup t'as beaucoup d'engagement fort et on parle vachement de ça depuis le début de notre discussion est-ce que t'as pas peur d'être écartée de certains projets ?

  • Speaker #1

    ça va dépendre quel projet encore une fois oui je te cache pas que je fais pas vraiment de pub parce que Parce qu'on ne m'appelle pas forcément, parce que dans la plupart des agences de pub où je suis en tant que comédienne, j'ai un peu dit, pour ça, ça, ça, ça ne m'appelait pas. Et il m'est arrivé de passer des castings pour des marques où je me suis retrouvée confrontée à me dire, en fait, je suis en train de passer un casting pour telle marque, est-ce que c'est cohérent ou pas ? Et avec aussi cette problématique concrète de l'argent, du revenu, et qu'à un moment, on a aussi besoin de vivre. Moi, j'ai monté ma compagnie, je suis porteuse de projet, j'écris, je produis, je cherche les financements, je joue, je fais énormément de choses. Et tout ce temps de travail que je fournis, ce n'est pas du tout un temps qui est toujours rémunéré. Loin de là. Je ne me rémunère que quand je joue et un peu quand je répète. Et c'est tout, finalement. Et je travaille toute l'année. Donc, je suis forcément confrontée, comme beaucoup d'artistes porteurs de projet, à des problématiques très concrètes. Il faut que je travaille ailleurs. Et donc là... quels sont mes interlocuteurs et j'ai pas vraiment peur d'être écartée parce que si on veut pas de moi pour un projet,

  • Speaker #0

    il est très amiable.

  • Speaker #1

    Comme dit Tatiana, il ne faut jamais regretter les gens qui ne veulent pas de nous. Donc si Total, Danone, Nestlé ou je sais pas qui, Nike, veut pas de moi, je m'en fous.

  • Speaker #0

    On vient leur faire.

  • Speaker #1

    Je pense qu'ils n'ont pas besoin de moi, en fait, parce que je suis qui pour leur apporter quoi que ce soit ? Rien.

  • Speaker #0

    À l'image du petit colibri, qui est mon animal totem. On sait si on s'en fout. Tu fais ta part pour faire bouger les lignes sur les sujets que tu choisis. Je sais, je sais. Est-ce que tu as en tête ton prochain combat, même si l'écologie et l'aspect sociétal semblent bien intégrés et bien imprégnés, pardon, ton engagement ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas que je changerais de combat. Mon combat, il va être de... Je pense que j'ai vraiment, moi aussi, évolué sur le sujet, dans le sens, j'ai vraiment conscientisé à quel point il ne peut pas y avoir une justice climatique sans justice sociale. Et que le capitalisme actuel et la précarité dans laquelle sont tellement de gens fait que c'est aussi une urgence au même titre, en fait, que... que la problématique écologique. Et c'est difficile de changer de combat parce qu'on parle quand même de préservation du vivant, de notre santé. Bien sûr. Et d'essayer de tendre vers un monde où on ne va pas tous s'entretuer parce qu'on va manquer d'eau.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Alors c'est peut-être plus un angle d'attaque.

  • Speaker #1

    Un angle d'attaque.

  • Speaker #0

    Tu vois, tu parles de société, en réalité c'est des inégalités sociales. Le dernier spectacle d'Alexis Michalik qui parle de...

  • Speaker #1

    Je ne suis pas encore allée le voir, j'aimerais. parce que du coup ça parle de l'érythrée et c'est exactement le pays que tu as cité oui oui porter un spectacle c'est une aventure assez magique, assez forte réjouissante et voilà je suis encore même si j'ai avancé dans cette aventure je suis encore qu'au début et j'espère qu'il va continuer à se jouer à toucher beaucoup de gens et que ça va aussi devenir un outil parce que finalement le texte du spectacle est sorti en livre édité chez l'Avancène Théâtre et l'outil du livre permet aussi une autre accessibilité au théâtre contemporain et j'espère qu'il pourrait être lu autant. par des écologistes chevronnés que par des médecins dans des hôpitaux ou des patients.

  • Speaker #0

    Pour découvrir le sujet.

  • Speaker #1

    Pour découvrir le sujet, le conscientiser dans son ensemble, comme on prend soin d'un corps en son entier et pas juste d'un organe, voilà, prendre conscience du problème dans l'ensemble.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de porter ces sujets de façon créative, aussi jolie et aussi engagée.

  • Speaker #1

    Merci à toi et merci Cyril Dion.

  • Speaker #0

    J'allais remercier Cyril absolument. Et merci de nous avoir écoutés. Il y a plein d'autres jolis moments avec d'autres superbes comédiens, comédiennes à découvrir dans la bibliothèque des épisodes. Bonne écoute et à bientôt, mes petits curieux. Merci.

  • Speaker #1

    Merci, Célia.

  • Speaker #0

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire. Ça aidera mes amis, les algorithmes à propulser ce podcast. Et par exemple, on tourne autour de nous à la machine à gaffer, dans le médecin. Bah tiens, oui, si là, c'est dans le médecin, en ce moment, par exemple, ton voisin, tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Artitaï. Merci. Allez, puis je vous dis à la prochaine.

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Description

Découvrez ma jolie discussion avec une comédienne engagée : Marie-Claire Neveu. Elle nous parle de Cyril Dion : le magicien des nouveaux récits !


Découvrez Marie-Claire dans son spectacle "Hépatik Girl" une histoire vraie, drôle, optimiste et très touchant.


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et en fait des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interview un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur ArtiTime avec une déclinaison de mon podcast ArtiTime, cadeau d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests, et pas n'importe lesquels, des humoristes, pour qu'ils me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'une ou l'un d'entre eux, pour partager ce qui les a fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être au complet, alors va faire chauffer la bouilloire. ou à cafetière, ça marche aussi, pour partager un ArtiTime. Bonne écoute ! Hello mes petits curieux et bienvenue dans ce nouvel épisode d'ArtiTime Avec. Et aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir une nouvelle comédienne, Marie-Claire Neveu. Marie-Claire, bienvenue !

  • Speaker #1

    Merci ! Merci beaucoup Célia !

  • Speaker #0

    Ravi que tu aies accepté mon invitation pour ce thé. J'ai eu la chance de te découvrir au détour d'une ruelle à Avignon. D'abord, été 2022, j'avais pas vu ton spectacle, mais été 2023, je suis revenue et j'en ai vu un autre. Je suis en... En plus, encore plus heureuse de te recevoir parce que je suis également fan de ton coach artistique. Méga fan, même méga amoureuse, on peut le dire. Que je te laisse annoncer. Tu as choisi de parler de qui ?

  • Speaker #1

    J'ai choisi de parler de Cyril Dion.

  • Speaker #0

    En faisant mes recherches sur lui, j'ai appris que comme toi, il avait un prénom composé. Est-ce que tu savais ça déjà ? Promis, ce sera la seule info inutile de ce podcast. C'est Cyril Christophe Dion. Je trouve que ça match beaucoup moins bien que Marie-Éclair quand même.

  • Speaker #1

    Mais c'est génial, je me sens encore plus proche de lui.

  • Speaker #0

    Génial. Donc qui est donc ce Cyril ? Alors par respect pour son choix, on va rester sur Cyril, c'est suffisant. Donc si certains de nos auditeurs ne le connaissent pas encore, toi tu auras envie de décrire comment ?

  • Speaker #1

    Cyril Dion, c'est un artiste et un activiste profondément engagé dans la préservation du vivant et qui a la capacité... de fédérer dans l'action mais aussi dans l'art, à travers la poésie, à travers les films, à travers l'écriture. C'est quelqu'un que j'admire beaucoup sur ce plan-là. Je l'ai choisi pour plusieurs raisons parce que je pense qu'il fait partie déjà pour moi d'un des premiers un peu représentants qui a contribué à mon engagement artistique, qui a nourri cet engagement artistique aussi. Et ce que j'admire en fait beaucoup chez lui, c'est son calme apparent, j'ai envie de dire. Mais c'est le calme qu'il garde lors de toute prise de parole. Il a cette capacité à rester calme alors qu'il a parfois en face de lui soit des questions ou des réactions qui, in fine, peuvent vraiment nous agacer. Quand on a conscience à quel point l'urgence est là pour vraiment procéder à un changement, une transition écologique et sociale. Et c'est le calme qu'il garde et toujours la capacité à être le plus juste possible dans son langage. Il a un langage très fourni, il est très précis dans les mots qu'il choisit, il explique toujours très très bien, avec beaucoup de pédagogie. Et tout ça fait que c'est, entre guillemets, peut-être aussi, je ne sais pas si c'est ça un bon activiste, parce qu'il faut tout, il faut aussi tous les tempéraments, il faut les moteurs, mais il a cette capacité à avoir canalisé une colère folle en la rendant toujours accessible en fait. douce et sereine je ne sais pas comment il arrive à être à ce point d'apparence sereine parce que je pense qu'il ne l'est pas vraiment au fond de lui comme beaucoup d'autres c'est peut-être grâce à ses talents de comédien parce que je ne sais pas si tu l'as mais en fait il a commencé sa vie par des cours de théâtre est-ce que toi tu as toujours voulu être comédienne,

  • Speaker #0

    c'était une vocation depuis le début ?

  • Speaker #1

    oui moi enfin je voulais être soit comédienne, soit chanteuse, soit présidente c'était vraiment une des trois voies à suivre ... Et finalement, je joue, il y a beaucoup de musique dans mon travail, et mon travail est très engagé. Et je pense aussi que l'art est extrêmement politique. En fait, quoi qu'on en dise, l'art est politique. Dépenser de l'argent est politique. Prendre une décision, c'est politique. Donc choisir ce qu'on met sur un plateau et ce qu'on veut défendre, c'est politique. Donc j'ai peut-être réussi à combiner là tout ce que j'avais envie de faire. Et c'est vrai que j'avais entendu qu'il avait voulu être comédien. Il parle un peu de tout son parcours de vie dans un grand entretien qu'il a fait. Et c'est aussi ça pourquoi je l'ai choisi, c'est que dans tout son parcours de vie, je me suis retrouvée à plein plein d'endroits. Et j'ai eu l'impression de rencontrer un peu un grand frère qui avait eu une vie avec plein de rendez-vous heureux ou malheureux similaires, dans lesquels je me suis énormément retrouvée. Et il a aussi verbalisé quelque chose que moi je n'avais pas conscientisé. Il a verbalisé le fait que enfants avoir été brisés, quand on a été brisé, parfois il y a un mécanisme qui fait qu'on a envie de réparer le monde. avant de se réparer soi. Et c'est en voulant réparer le monde qu'on se rend compte qu'on a besoin de se réparer soi. Et dans tout ce parcours, je me suis énormément retrouvée dans cette quête, dans ses fragilités. Et que son engagement écologique avant a été aussi un engagement politique, dans le sens où il est parti par exemple s'engager en Palestine et en Israël pour mener des grands dialogues. Peut-être que tu voulais en parler plus tard.

  • Speaker #0

    Justement, juste après son expérience théâtrale, il est devenu directeur éditorial pour la fondation Hommes de Parole. Hommes avec un grand A.

  • Speaker #1

    C'est chiant.

  • Speaker #0

    C'est une asso qui est engagée pour la paix à travers le dialogue interculturel et interreligieux. Et c'est à cette occasion, effectivement, et c'est complètement ce que tu dis, donc les mots et tous les cris étaient déjà finalement vachement présents dans sa vie, bien sûr. Très engagée politiquement.

  • Speaker #1

    Et voilà le fait d'apprendre qu'il avait eu cet engagement politique aussi là-bas. dans cette région du monde et que moi à 20 ans je me suis aussi passionnée pour cette région du monde et que je suis partie vouloir aussi faire un documentaire interviewer des gens, les mettre en relation pour essayer de recréer un dialogue, essayer de comprendre essayer de résoudre, essayer de penser, essayer de réparer et je pensais naïvement y parvenir

  • Speaker #0

    Justement tu parlais de ce projet ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui il a pu lieu d'être mais c'était un projet que j'ai porté à l'époque Merci J'avais 22 ans quand je suis partie, j'ai eu 23 ans là-bas, où je suis partie en Israël, en Palestine, et je me questionnais sur qu'est-ce que je peux faire moi pour réparer tout ça ? Est-ce que je peux ? J'ai été confrontée à tellement de souffrances, et de me dire mais c'est indigérable tout ça. Et en fait voilà, le fait de retrouver dans une autre personnalité qui a eu tout ce parcours avec tous ces rendez-vous similaires m'a beaucoup touchée, interpellée. Voilà, c'est peut-être un des processus naturels.

  • Speaker #0

    Tu t'es retrouvée là-dedans, effectivement. Toi, tu as une mécanique d'écriture. Là, j'ai l'impression que c'est aussi très cathartique, prioritaire de l'écrit, de partir de quelque chose qui fait souffrance et qui, après, permet de pouvoir se libérer. Toi, tu as ce réflexe-là d'écriture, ou comment ça te vient ?

  • Speaker #1

    Moi, je n'avais pas du tout conscience de ça. de faire quelque chose de cartagas.

  • Speaker #0

    Si,

  • Speaker #1

    c'est comme ça. J'ai beaucoup de mal avec ce mot. J'ai beaucoup de mal avec ce mot. Mais ce que je sais, c'est qu'avec mon premier solo, qui s'appelait Nina des tomates et des bons, j'avais vraiment cette volonté de faire un état du lieu du monde pour essayer de le réparer, en prendre soin, en prendre conscience, dénoncer et insuffler l'envie d'agir chez le spectateur tout en essayant de le divertir. Et c'est au fil des années que j'ai aussi réalisé que cette volonté de prendre soin du monde, c'était vouloir prendre soin de son corps et de mon corps à moi.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est né de là, en fait, tes engagements ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'inconsciemment, c'est le chemin que ça a eu, mais moi, j'en étais pas consciente. Et mon engagement à moi, d'où il est né, je pense que je suis une enfant qui a été très, très en colère, très jeune, et probablement à cause ou grâce... aux maladies qui se sont développées en moi. Et ça a dû... Voilà, ça doit être intimement relié, en fait. C'est vrai que... Mais cette colère, j'ai essayé d'en faire quelque chose de productif, créatif.

  • Speaker #0

    Et de beau, bien sûr.

  • Speaker #1

    De beau. Enfin, j'ai tenté.

  • Speaker #0

    Il y a un beau parallèle aussi, de nouveau, avec Cyril, puisqu'en 2006, il participe à la création du mouvement Colibri. Oui. C'est un mouvement qui... fondé sur l'action citoyenne, qui relie transition personnelle et transition sociétale. Et donc, il encourage chacun à faire sa part, donc la fameuse petite histoire du colibri, pour enclencher la transition écologique et sociétale. Je te propose justement de nous parler de ton premier spectacle.

  • Speaker #1

    Nina, à l'origine, c'est... D'abord, je l'ai créé, ce personnage, avec un petit essai que j'avais publié en 2011, si je ne me trompe pas bien. 2012 même, je crois. C'est un personnage assez candide, assez naïf et je cherchais, et avec le prénom de ce personnage, et avec la forme dans l'écriture, de vulgariser, de simplifier au maximum des choses qui me semblaient extrêmement complexes, l'économie, le capitalisme, et plein de choses que j'avais encore du mal à comprendre, à assimiler. Les années passant, c'est devenu un personnage de spectacle, j'essayais comme ça d'aborder des thématiques qui m'importaient, qui me... foudroyer aussi la disparition des abeilles, la perte de la biodiversité, la privatisation de l'eau, et tout ce que fait Nestlé par exemple, toute cette industrie. Je m'étais renseignée sur, par exemple, les migrants érythréens qui doivent fuir l'Érythrée, quel devient leur avenir, et tous ces sujets, ça faisait une vraie cacophonie dans mon esprit, ça me mettait en colère, je ne savais plus où donner de la tête, et j'essayais de faire un état des lieux. Et je suis partie avec beaucoup de colère, mais encore une fois, je voulais en faire quelque chose de divertissant, je voulais en faire un peu un cabaret, donc il y avait de la musique, il y avait de l'humour, assez noir, assez grinçant, il y avait un peu de danse, et je me suis entourée d'abord de Nicolas Bazin, puis de Pascal Legitimus. pour ce spectacle qui est devenu de plus en plus drôle, de plus en plus solaire, qui au début était beaucoup plus sombre. Et c'était aussi le reflet, je pense, de ma maturité, de mon état d'esprit. D'être dans la culpabilisation aussi du spectateur, d'arriver à l'inviter avec nous. Donc c'était très intéressant pour moi aussi. Puis ça m'a fait grandir dans ma pratique. Et c'était chouette à vivre au fil des années. Et le spectacle a quand même beaucoup joué, plus de 220 fois, on dirait comme ça.

  • Speaker #0

    En 2015, Cyril écrit et co-réalise avec Mélanie Laurent le documentaire Demain, qui a plusieurs prix, dont celui du César, du meilleur documentaire en 2016. On dévie un peu sur l'aspect film, c'est vraiment un artiste complet. Je crois que toi aussi, tu as participé à des courts-métrages.

  • Speaker #1

    Moi, à l'origine, je voulais faire du cinéma, plus que du théâtre. J'ai une formation aussi en audiovisuel, en production et aussi en réalisation et scénario. Et la vie fait que je suis retournée à la scène parce que j'avais besoin de jouer et que c'était le moyen le plus rapide et le plus pratique pour pouvoir retourner au jeu. Mais je suis une cinéphile passionnée et encore plus même de documentaire. Donc un peu comme toi. Cyril Dion, son travail s'est un peu révélé à moi avec deux mains, comme pour beaucoup de gens. Puis après, je suis allée chercher ce qu'il avait fait par ailleurs. dans des livres comme en audiovisuel par la suite. Mais je pense qu'on se rejoint sur le point de découverte un peu là.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment un artiste complet, puisqu'il s'est même mis à chanter récemment, en 2019, le spectacle Résistance Poétique. Tu as eu l'occasion de le voir ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas eu l'occasion de le voir, mais j'en ai entendu parler, oui.

  • Speaker #0

    Je crois que je t'ai aperçue à un micro, il n'y a pas longtemps, sur une story Insta. Tu peux nous en dire plus ou c'est encore top secret ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors, ça, c'est dans le cadre de mon nouveau spectacle, Hepatite Girl. Et dans ce spectacle, il y a un slam pour lequel j'ai très, très envie de sortir un single. Comme je chante, par ailleurs, je suis musicienne, j'avais déjà sorti un single il y a quelques années qui parlait du droit à l'avortement. Et là, c'est un slam qui est beaucoup plus en lien avec le sujet de Hepatite Girl. dont j'ai très envie de sortir un single dans l'année. On enregistre la voix.

  • Speaker #0

    Parle-nous de ton spectacle actuel, Hepatite Girl.

  • Speaker #1

    Alors écoute, Hepatite Girl, c'est une épopée auto-immune. Je raconte à travers l'histoire de Claire, le personnage du spectacle. C'est indirectement mon histoire que je raconte. C'est un spectacle qui va raconter comment Claire essaye d'acheter un appartement. et donc souscrire à une assurance de prêt immobilier alors que par chance elle a trois maladies auto-immunes et inflammatoires. Ce qui est mon cas, je parlais à la troisième personne, c'est un peu bizarre mais c'est des fois plus facile pour faire un pitch de spectacle et pas avoir l'air aussi complaisant, patos et tout ce qu'on veut. Et donc oui ce spectacle en fait c'est un peu un... ça questionne ces maladies rares, invisibles, chroniques, auto-immunes qui... dont la prévalence augmente en fait. Et pourquoi on développe ces maladies ? C'est vraiment tout. Le spectacle questionne ça. Pourquoi on développe ces maladies ? Quel élément déclencheur ? La quête du patient pour essayer de comprendre nos avions et aussi comprendre tous les impacts au quotidien que ça a et dont on ne prend pas forcément conscience quand on est extérieur et qu'on est en bonne santé. Voilà. Et donc ça questionne aussi et surtout finalement au-delà de... Au-delà du fait que ces maladies sont multifactorielles, ça questionne beaucoup le lien avec la dégradation de l'environnement, et donc la fragilisation de nos microbiotes intestinaux, et le fait qu'on n'est plus sujet à développer ce type de maladie. Donc le sujet dit comme ça, oh mon dieu !

  • Speaker #0

    Mais c'est très promis !

  • Speaker #1

    Mais c'est voilà, le challenge était vraiment d'en parler avec humour, avec poésie, avec force, il y a du slam, il y a de la danse, c'est...

  • Speaker #0

    vraiment c'est divertissant il ya pas un personnage et c'est énormément d'émotions enfin c'est une palette d'émotions pas du vin vraiment je suis très sensible j'arrive à traîner pleurer mais d'autres personnes autour de moi qui pleuraient en plus j'y suis allé avec un metteur en scène dans la salle mais tout aussi ça donne une autre peut-être un autre jeu, plus ou moins, je ne sais pas, mais en tout cas, autre chose, encore une autre force.

  • Speaker #1

    Oui, donc ce spectacle, je l'ai co-écrit avec Tatiana Gousseff, et elle l'écrit également. Le fait de l'avoir co-écrit avec une personne extérieure à mon histoire, c'était très important, parce qu'elle a apporté aussi beaucoup d'humour et a permis la vraie distance, en fait, à avoir sur son histoire pour ne pas rentrer dans le pathos, la complaisance, etc. Et qu'on reste dans un spectacle, une œuvre dramatique. On n'est pas dans un témoignage, on n'est pas dans une conférence. même si on apprend plein de choses, il y a une vulgarisation scientifique de plein d'éléments. Et aussi, surtout, c'est pas un spectacle à destination que des malades, c'est un spectacle qui parle de la vie, en fait. On parle de nos...

  • Speaker #0

    Oui, puis d'écologie, je trouve que le corps est hyper engagé. C'est intéressant, c'est en ça qu'il est aussi très lié à ton premier spectacle.

  • Speaker #1

    Disons que dans le premier, j'ai voulu faire un état du monde qui, finalement, est arrivé à... Je parlais un peu de ma santé, je parlais un peu de maladie, je parlais un peu de médicaments, mais ce n'était pas complètement assumé, clair, je n'avais pas le bon angle. Et autant le premier, c'est un spectacle que je n'ai cessé de réécrire, autant « A Petty Girl » , à partir du moment où on a commencé à le jouer, on a réaffiné des choses, mais ce n'est pas du tout le même travail. Et voilà, dans le premier, c'est un état des lieux du monde pour prendre soin de nos corps, et dans le deuxième, c'est plutôt un état des lieux de nos corps qui nous invite à prendre soin du monde.

  • Speaker #0

    disons que j'ai pas pris le même chemin du coup tu parles quand même alors tout à l'heure tu as cité Nestlé ce podcast est sponsorisé par Danone j'ai travaillé c'est la petite boutade mais on parle beaucoup t'as beaucoup d'engagement fort et on parle vachement de ça depuis le début de notre discussion est-ce que t'as pas peur d'être écartée de certains projets ?

  • Speaker #1

    ça va dépendre quel projet encore une fois oui je te cache pas que je fais pas vraiment de pub parce que Parce qu'on ne m'appelle pas forcément, parce que dans la plupart des agences de pub où je suis en tant que comédienne, j'ai un peu dit, pour ça, ça, ça, ça ne m'appelait pas. Et il m'est arrivé de passer des castings pour des marques où je me suis retrouvée confrontée à me dire, en fait, je suis en train de passer un casting pour telle marque, est-ce que c'est cohérent ou pas ? Et avec aussi cette problématique concrète de l'argent, du revenu, et qu'à un moment, on a aussi besoin de vivre. Moi, j'ai monté ma compagnie, je suis porteuse de projet, j'écris, je produis, je cherche les financements, je joue, je fais énormément de choses. Et tout ce temps de travail que je fournis, ce n'est pas du tout un temps qui est toujours rémunéré. Loin de là. Je ne me rémunère que quand je joue et un peu quand je répète. Et c'est tout, finalement. Et je travaille toute l'année. Donc, je suis forcément confrontée, comme beaucoup d'artistes porteurs de projet, à des problématiques très concrètes. Il faut que je travaille ailleurs. Et donc là... quels sont mes interlocuteurs et j'ai pas vraiment peur d'être écartée parce que si on veut pas de moi pour un projet,

  • Speaker #0

    il est très amiable.

  • Speaker #1

    Comme dit Tatiana, il ne faut jamais regretter les gens qui ne veulent pas de nous. Donc si Total, Danone, Nestlé ou je sais pas qui, Nike, veut pas de moi, je m'en fous.

  • Speaker #0

    On vient leur faire.

  • Speaker #1

    Je pense qu'ils n'ont pas besoin de moi, en fait, parce que je suis qui pour leur apporter quoi que ce soit ? Rien.

  • Speaker #0

    À l'image du petit colibri, qui est mon animal totem. On sait si on s'en fout. Tu fais ta part pour faire bouger les lignes sur les sujets que tu choisis. Je sais, je sais. Est-ce que tu as en tête ton prochain combat, même si l'écologie et l'aspect sociétal semblent bien intégrés et bien imprégnés, pardon, ton engagement ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas que je changerais de combat. Mon combat, il va être de... Je pense que j'ai vraiment, moi aussi, évolué sur le sujet, dans le sens, j'ai vraiment conscientisé à quel point il ne peut pas y avoir une justice climatique sans justice sociale. Et que le capitalisme actuel et la précarité dans laquelle sont tellement de gens fait que c'est aussi une urgence au même titre, en fait, que... que la problématique écologique. Et c'est difficile de changer de combat parce qu'on parle quand même de préservation du vivant, de notre santé. Bien sûr. Et d'essayer de tendre vers un monde où on ne va pas tous s'entretuer parce qu'on va manquer d'eau.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Alors c'est peut-être plus un angle d'attaque.

  • Speaker #1

    Un angle d'attaque.

  • Speaker #0

    Tu vois, tu parles de société, en réalité c'est des inégalités sociales. Le dernier spectacle d'Alexis Michalik qui parle de...

  • Speaker #1

    Je ne suis pas encore allée le voir, j'aimerais. parce que du coup ça parle de l'érythrée et c'est exactement le pays que tu as cité oui oui porter un spectacle c'est une aventure assez magique, assez forte réjouissante et voilà je suis encore même si j'ai avancé dans cette aventure je suis encore qu'au début et j'espère qu'il va continuer à se jouer à toucher beaucoup de gens et que ça va aussi devenir un outil parce que finalement le texte du spectacle est sorti en livre édité chez l'Avancène Théâtre et l'outil du livre permet aussi une autre accessibilité au théâtre contemporain et j'espère qu'il pourrait être lu autant. par des écologistes chevronnés que par des médecins dans des hôpitaux ou des patients.

  • Speaker #0

    Pour découvrir le sujet.

  • Speaker #1

    Pour découvrir le sujet, le conscientiser dans son ensemble, comme on prend soin d'un corps en son entier et pas juste d'un organe, voilà, prendre conscience du problème dans l'ensemble.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de porter ces sujets de façon créative, aussi jolie et aussi engagée.

  • Speaker #1

    Merci à toi et merci Cyril Dion.

  • Speaker #0

    J'allais remercier Cyril absolument. Et merci de nous avoir écoutés. Il y a plein d'autres jolis moments avec d'autres superbes comédiens, comédiennes à découvrir dans la bibliothèque des épisodes. Bonne écoute et à bientôt, mes petits curieux. Merci.

  • Speaker #1

    Merci, Célia.

  • Speaker #0

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire. Ça aidera mes amis, les algorithmes à propulser ce podcast. Et par exemple, on tourne autour de nous à la machine à gaffer, dans le médecin. Bah tiens, oui, si là, c'est dans le médecin, en ce moment, par exemple, ton voisin, tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Artitaï. Merci. Allez, puis je vous dis à la prochaine.

Description

Découvrez ma jolie discussion avec une comédienne engagée : Marie-Claire Neveu. Elle nous parle de Cyril Dion : le magicien des nouveaux récits !


Découvrez Marie-Claire dans son spectacle "Hépatik Girl" une histoire vraie, drôle, optimiste et très touchant.


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et en fait des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interview un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur ArtiTime avec une déclinaison de mon podcast ArtiTime, cadeau d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests, et pas n'importe lesquels, des humoristes, pour qu'ils me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'une ou l'un d'entre eux, pour partager ce qui les a fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être au complet, alors va faire chauffer la bouilloire. ou à cafetière, ça marche aussi, pour partager un ArtiTime. Bonne écoute ! Hello mes petits curieux et bienvenue dans ce nouvel épisode d'ArtiTime Avec. Et aujourd'hui, j'ai l'immense plaisir de recevoir une nouvelle comédienne, Marie-Claire Neveu. Marie-Claire, bienvenue !

  • Speaker #1

    Merci ! Merci beaucoup Célia !

  • Speaker #0

    Ravi que tu aies accepté mon invitation pour ce thé. J'ai eu la chance de te découvrir au détour d'une ruelle à Avignon. D'abord, été 2022, j'avais pas vu ton spectacle, mais été 2023, je suis revenue et j'en ai vu un autre. Je suis en... En plus, encore plus heureuse de te recevoir parce que je suis également fan de ton coach artistique. Méga fan, même méga amoureuse, on peut le dire. Que je te laisse annoncer. Tu as choisi de parler de qui ?

  • Speaker #1

    J'ai choisi de parler de Cyril Dion.

  • Speaker #0

    En faisant mes recherches sur lui, j'ai appris que comme toi, il avait un prénom composé. Est-ce que tu savais ça déjà ? Promis, ce sera la seule info inutile de ce podcast. C'est Cyril Christophe Dion. Je trouve que ça match beaucoup moins bien que Marie-Éclair quand même.

  • Speaker #1

    Mais c'est génial, je me sens encore plus proche de lui.

  • Speaker #0

    Génial. Donc qui est donc ce Cyril ? Alors par respect pour son choix, on va rester sur Cyril, c'est suffisant. Donc si certains de nos auditeurs ne le connaissent pas encore, toi tu auras envie de décrire comment ?

  • Speaker #1

    Cyril Dion, c'est un artiste et un activiste profondément engagé dans la préservation du vivant et qui a la capacité... de fédérer dans l'action mais aussi dans l'art, à travers la poésie, à travers les films, à travers l'écriture. C'est quelqu'un que j'admire beaucoup sur ce plan-là. Je l'ai choisi pour plusieurs raisons parce que je pense qu'il fait partie déjà pour moi d'un des premiers un peu représentants qui a contribué à mon engagement artistique, qui a nourri cet engagement artistique aussi. Et ce que j'admire en fait beaucoup chez lui, c'est son calme apparent, j'ai envie de dire. Mais c'est le calme qu'il garde lors de toute prise de parole. Il a cette capacité à rester calme alors qu'il a parfois en face de lui soit des questions ou des réactions qui, in fine, peuvent vraiment nous agacer. Quand on a conscience à quel point l'urgence est là pour vraiment procéder à un changement, une transition écologique et sociale. Et c'est le calme qu'il garde et toujours la capacité à être le plus juste possible dans son langage. Il a un langage très fourni, il est très précis dans les mots qu'il choisit, il explique toujours très très bien, avec beaucoup de pédagogie. Et tout ça fait que c'est, entre guillemets, peut-être aussi, je ne sais pas si c'est ça un bon activiste, parce qu'il faut tout, il faut aussi tous les tempéraments, il faut les moteurs, mais il a cette capacité à avoir canalisé une colère folle en la rendant toujours accessible en fait. douce et sereine je ne sais pas comment il arrive à être à ce point d'apparence sereine parce que je pense qu'il ne l'est pas vraiment au fond de lui comme beaucoup d'autres c'est peut-être grâce à ses talents de comédien parce que je ne sais pas si tu l'as mais en fait il a commencé sa vie par des cours de théâtre est-ce que toi tu as toujours voulu être comédienne,

  • Speaker #0

    c'était une vocation depuis le début ?

  • Speaker #1

    oui moi enfin je voulais être soit comédienne, soit chanteuse, soit présidente c'était vraiment une des trois voies à suivre ... Et finalement, je joue, il y a beaucoup de musique dans mon travail, et mon travail est très engagé. Et je pense aussi que l'art est extrêmement politique. En fait, quoi qu'on en dise, l'art est politique. Dépenser de l'argent est politique. Prendre une décision, c'est politique. Donc choisir ce qu'on met sur un plateau et ce qu'on veut défendre, c'est politique. Donc j'ai peut-être réussi à combiner là tout ce que j'avais envie de faire. Et c'est vrai que j'avais entendu qu'il avait voulu être comédien. Il parle un peu de tout son parcours de vie dans un grand entretien qu'il a fait. Et c'est aussi ça pourquoi je l'ai choisi, c'est que dans tout son parcours de vie, je me suis retrouvée à plein plein d'endroits. Et j'ai eu l'impression de rencontrer un peu un grand frère qui avait eu une vie avec plein de rendez-vous heureux ou malheureux similaires, dans lesquels je me suis énormément retrouvée. Et il a aussi verbalisé quelque chose que moi je n'avais pas conscientisé. Il a verbalisé le fait que enfants avoir été brisés, quand on a été brisé, parfois il y a un mécanisme qui fait qu'on a envie de réparer le monde. avant de se réparer soi. Et c'est en voulant réparer le monde qu'on se rend compte qu'on a besoin de se réparer soi. Et dans tout ce parcours, je me suis énormément retrouvée dans cette quête, dans ses fragilités. Et que son engagement écologique avant a été aussi un engagement politique, dans le sens où il est parti par exemple s'engager en Palestine et en Israël pour mener des grands dialogues. Peut-être que tu voulais en parler plus tard.

  • Speaker #0

    Justement, juste après son expérience théâtrale, il est devenu directeur éditorial pour la fondation Hommes de Parole. Hommes avec un grand A.

  • Speaker #1

    C'est chiant.

  • Speaker #0

    C'est une asso qui est engagée pour la paix à travers le dialogue interculturel et interreligieux. Et c'est à cette occasion, effectivement, et c'est complètement ce que tu dis, donc les mots et tous les cris étaient déjà finalement vachement présents dans sa vie, bien sûr. Très engagée politiquement.

  • Speaker #1

    Et voilà le fait d'apprendre qu'il avait eu cet engagement politique aussi là-bas. dans cette région du monde et que moi à 20 ans je me suis aussi passionnée pour cette région du monde et que je suis partie vouloir aussi faire un documentaire interviewer des gens, les mettre en relation pour essayer de recréer un dialogue, essayer de comprendre essayer de résoudre, essayer de penser, essayer de réparer et je pensais naïvement y parvenir

  • Speaker #0

    Justement tu parlais de ce projet ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui il a pu lieu d'être mais c'était un projet que j'ai porté à l'époque Merci J'avais 22 ans quand je suis partie, j'ai eu 23 ans là-bas, où je suis partie en Israël, en Palestine, et je me questionnais sur qu'est-ce que je peux faire moi pour réparer tout ça ? Est-ce que je peux ? J'ai été confrontée à tellement de souffrances, et de me dire mais c'est indigérable tout ça. Et en fait voilà, le fait de retrouver dans une autre personnalité qui a eu tout ce parcours avec tous ces rendez-vous similaires m'a beaucoup touchée, interpellée. Voilà, c'est peut-être un des processus naturels.

  • Speaker #0

    Tu t'es retrouvée là-dedans, effectivement. Toi, tu as une mécanique d'écriture. Là, j'ai l'impression que c'est aussi très cathartique, prioritaire de l'écrit, de partir de quelque chose qui fait souffrance et qui, après, permet de pouvoir se libérer. Toi, tu as ce réflexe-là d'écriture, ou comment ça te vient ?

  • Speaker #1

    Moi, je n'avais pas du tout conscience de ça. de faire quelque chose de cartagas.

  • Speaker #0

    Si,

  • Speaker #1

    c'est comme ça. J'ai beaucoup de mal avec ce mot. J'ai beaucoup de mal avec ce mot. Mais ce que je sais, c'est qu'avec mon premier solo, qui s'appelait Nina des tomates et des bons, j'avais vraiment cette volonté de faire un état du lieu du monde pour essayer de le réparer, en prendre soin, en prendre conscience, dénoncer et insuffler l'envie d'agir chez le spectateur tout en essayant de le divertir. Et c'est au fil des années que j'ai aussi réalisé que cette volonté de prendre soin du monde, c'était vouloir prendre soin de son corps et de mon corps à moi.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est né de là, en fait, tes engagements ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'inconsciemment, c'est le chemin que ça a eu, mais moi, j'en étais pas consciente. Et mon engagement à moi, d'où il est né, je pense que je suis une enfant qui a été très, très en colère, très jeune, et probablement à cause ou grâce... aux maladies qui se sont développées en moi. Et ça a dû... Voilà, ça doit être intimement relié, en fait. C'est vrai que... Mais cette colère, j'ai essayé d'en faire quelque chose de productif, créatif.

  • Speaker #0

    Et de beau, bien sûr.

  • Speaker #1

    De beau. Enfin, j'ai tenté.

  • Speaker #0

    Il y a un beau parallèle aussi, de nouveau, avec Cyril, puisqu'en 2006, il participe à la création du mouvement Colibri. Oui. C'est un mouvement qui... fondé sur l'action citoyenne, qui relie transition personnelle et transition sociétale. Et donc, il encourage chacun à faire sa part, donc la fameuse petite histoire du colibri, pour enclencher la transition écologique et sociétale. Je te propose justement de nous parler de ton premier spectacle.

  • Speaker #1

    Nina, à l'origine, c'est... D'abord, je l'ai créé, ce personnage, avec un petit essai que j'avais publié en 2011, si je ne me trompe pas bien. 2012 même, je crois. C'est un personnage assez candide, assez naïf et je cherchais, et avec le prénom de ce personnage, et avec la forme dans l'écriture, de vulgariser, de simplifier au maximum des choses qui me semblaient extrêmement complexes, l'économie, le capitalisme, et plein de choses que j'avais encore du mal à comprendre, à assimiler. Les années passant, c'est devenu un personnage de spectacle, j'essayais comme ça d'aborder des thématiques qui m'importaient, qui me... foudroyer aussi la disparition des abeilles, la perte de la biodiversité, la privatisation de l'eau, et tout ce que fait Nestlé par exemple, toute cette industrie. Je m'étais renseignée sur, par exemple, les migrants érythréens qui doivent fuir l'Érythrée, quel devient leur avenir, et tous ces sujets, ça faisait une vraie cacophonie dans mon esprit, ça me mettait en colère, je ne savais plus où donner de la tête, et j'essayais de faire un état des lieux. Et je suis partie avec beaucoup de colère, mais encore une fois, je voulais en faire quelque chose de divertissant, je voulais en faire un peu un cabaret, donc il y avait de la musique, il y avait de l'humour, assez noir, assez grinçant, il y avait un peu de danse, et je me suis entourée d'abord de Nicolas Bazin, puis de Pascal Legitimus. pour ce spectacle qui est devenu de plus en plus drôle, de plus en plus solaire, qui au début était beaucoup plus sombre. Et c'était aussi le reflet, je pense, de ma maturité, de mon état d'esprit. D'être dans la culpabilisation aussi du spectateur, d'arriver à l'inviter avec nous. Donc c'était très intéressant pour moi aussi. Puis ça m'a fait grandir dans ma pratique. Et c'était chouette à vivre au fil des années. Et le spectacle a quand même beaucoup joué, plus de 220 fois, on dirait comme ça.

  • Speaker #0

    En 2015, Cyril écrit et co-réalise avec Mélanie Laurent le documentaire Demain, qui a plusieurs prix, dont celui du César, du meilleur documentaire en 2016. On dévie un peu sur l'aspect film, c'est vraiment un artiste complet. Je crois que toi aussi, tu as participé à des courts-métrages.

  • Speaker #1

    Moi, à l'origine, je voulais faire du cinéma, plus que du théâtre. J'ai une formation aussi en audiovisuel, en production et aussi en réalisation et scénario. Et la vie fait que je suis retournée à la scène parce que j'avais besoin de jouer et que c'était le moyen le plus rapide et le plus pratique pour pouvoir retourner au jeu. Mais je suis une cinéphile passionnée et encore plus même de documentaire. Donc un peu comme toi. Cyril Dion, son travail s'est un peu révélé à moi avec deux mains, comme pour beaucoup de gens. Puis après, je suis allée chercher ce qu'il avait fait par ailleurs. dans des livres comme en audiovisuel par la suite. Mais je pense qu'on se rejoint sur le point de découverte un peu là.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment un artiste complet, puisqu'il s'est même mis à chanter récemment, en 2019, le spectacle Résistance Poétique. Tu as eu l'occasion de le voir ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas eu l'occasion de le voir, mais j'en ai entendu parler, oui.

  • Speaker #0

    Je crois que je t'ai aperçue à un micro, il n'y a pas longtemps, sur une story Insta. Tu peux nous en dire plus ou c'est encore top secret ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors, ça, c'est dans le cadre de mon nouveau spectacle, Hepatite Girl. Et dans ce spectacle, il y a un slam pour lequel j'ai très, très envie de sortir un single. Comme je chante, par ailleurs, je suis musicienne, j'avais déjà sorti un single il y a quelques années qui parlait du droit à l'avortement. Et là, c'est un slam qui est beaucoup plus en lien avec le sujet de Hepatite Girl. dont j'ai très envie de sortir un single dans l'année. On enregistre la voix.

  • Speaker #0

    Parle-nous de ton spectacle actuel, Hepatite Girl.

  • Speaker #1

    Alors écoute, Hepatite Girl, c'est une épopée auto-immune. Je raconte à travers l'histoire de Claire, le personnage du spectacle. C'est indirectement mon histoire que je raconte. C'est un spectacle qui va raconter comment Claire essaye d'acheter un appartement. et donc souscrire à une assurance de prêt immobilier alors que par chance elle a trois maladies auto-immunes et inflammatoires. Ce qui est mon cas, je parlais à la troisième personne, c'est un peu bizarre mais c'est des fois plus facile pour faire un pitch de spectacle et pas avoir l'air aussi complaisant, patos et tout ce qu'on veut. Et donc oui ce spectacle en fait c'est un peu un... ça questionne ces maladies rares, invisibles, chroniques, auto-immunes qui... dont la prévalence augmente en fait. Et pourquoi on développe ces maladies ? C'est vraiment tout. Le spectacle questionne ça. Pourquoi on développe ces maladies ? Quel élément déclencheur ? La quête du patient pour essayer de comprendre nos avions et aussi comprendre tous les impacts au quotidien que ça a et dont on ne prend pas forcément conscience quand on est extérieur et qu'on est en bonne santé. Voilà. Et donc ça questionne aussi et surtout finalement au-delà de... Au-delà du fait que ces maladies sont multifactorielles, ça questionne beaucoup le lien avec la dégradation de l'environnement, et donc la fragilisation de nos microbiotes intestinaux, et le fait qu'on n'est plus sujet à développer ce type de maladie. Donc le sujet dit comme ça, oh mon dieu !

  • Speaker #0

    Mais c'est très promis !

  • Speaker #1

    Mais c'est voilà, le challenge était vraiment d'en parler avec humour, avec poésie, avec force, il y a du slam, il y a de la danse, c'est...

  • Speaker #0

    vraiment c'est divertissant il ya pas un personnage et c'est énormément d'émotions enfin c'est une palette d'émotions pas du vin vraiment je suis très sensible j'arrive à traîner pleurer mais d'autres personnes autour de moi qui pleuraient en plus j'y suis allé avec un metteur en scène dans la salle mais tout aussi ça donne une autre peut-être un autre jeu, plus ou moins, je ne sais pas, mais en tout cas, autre chose, encore une autre force.

  • Speaker #1

    Oui, donc ce spectacle, je l'ai co-écrit avec Tatiana Gousseff, et elle l'écrit également. Le fait de l'avoir co-écrit avec une personne extérieure à mon histoire, c'était très important, parce qu'elle a apporté aussi beaucoup d'humour et a permis la vraie distance, en fait, à avoir sur son histoire pour ne pas rentrer dans le pathos, la complaisance, etc. Et qu'on reste dans un spectacle, une œuvre dramatique. On n'est pas dans un témoignage, on n'est pas dans une conférence. même si on apprend plein de choses, il y a une vulgarisation scientifique de plein d'éléments. Et aussi, surtout, c'est pas un spectacle à destination que des malades, c'est un spectacle qui parle de la vie, en fait. On parle de nos...

  • Speaker #0

    Oui, puis d'écologie, je trouve que le corps est hyper engagé. C'est intéressant, c'est en ça qu'il est aussi très lié à ton premier spectacle.

  • Speaker #1

    Disons que dans le premier, j'ai voulu faire un état du monde qui, finalement, est arrivé à... Je parlais un peu de ma santé, je parlais un peu de maladie, je parlais un peu de médicaments, mais ce n'était pas complètement assumé, clair, je n'avais pas le bon angle. Et autant le premier, c'est un spectacle que je n'ai cessé de réécrire, autant « A Petty Girl » , à partir du moment où on a commencé à le jouer, on a réaffiné des choses, mais ce n'est pas du tout le même travail. Et voilà, dans le premier, c'est un état des lieux du monde pour prendre soin de nos corps, et dans le deuxième, c'est plutôt un état des lieux de nos corps qui nous invite à prendre soin du monde.

  • Speaker #0

    disons que j'ai pas pris le même chemin du coup tu parles quand même alors tout à l'heure tu as cité Nestlé ce podcast est sponsorisé par Danone j'ai travaillé c'est la petite boutade mais on parle beaucoup t'as beaucoup d'engagement fort et on parle vachement de ça depuis le début de notre discussion est-ce que t'as pas peur d'être écartée de certains projets ?

  • Speaker #1

    ça va dépendre quel projet encore une fois oui je te cache pas que je fais pas vraiment de pub parce que Parce qu'on ne m'appelle pas forcément, parce que dans la plupart des agences de pub où je suis en tant que comédienne, j'ai un peu dit, pour ça, ça, ça, ça ne m'appelait pas. Et il m'est arrivé de passer des castings pour des marques où je me suis retrouvée confrontée à me dire, en fait, je suis en train de passer un casting pour telle marque, est-ce que c'est cohérent ou pas ? Et avec aussi cette problématique concrète de l'argent, du revenu, et qu'à un moment, on a aussi besoin de vivre. Moi, j'ai monté ma compagnie, je suis porteuse de projet, j'écris, je produis, je cherche les financements, je joue, je fais énormément de choses. Et tout ce temps de travail que je fournis, ce n'est pas du tout un temps qui est toujours rémunéré. Loin de là. Je ne me rémunère que quand je joue et un peu quand je répète. Et c'est tout, finalement. Et je travaille toute l'année. Donc, je suis forcément confrontée, comme beaucoup d'artistes porteurs de projet, à des problématiques très concrètes. Il faut que je travaille ailleurs. Et donc là... quels sont mes interlocuteurs et j'ai pas vraiment peur d'être écartée parce que si on veut pas de moi pour un projet,

  • Speaker #0

    il est très amiable.

  • Speaker #1

    Comme dit Tatiana, il ne faut jamais regretter les gens qui ne veulent pas de nous. Donc si Total, Danone, Nestlé ou je sais pas qui, Nike, veut pas de moi, je m'en fous.

  • Speaker #0

    On vient leur faire.

  • Speaker #1

    Je pense qu'ils n'ont pas besoin de moi, en fait, parce que je suis qui pour leur apporter quoi que ce soit ? Rien.

  • Speaker #0

    À l'image du petit colibri, qui est mon animal totem. On sait si on s'en fout. Tu fais ta part pour faire bouger les lignes sur les sujets que tu choisis. Je sais, je sais. Est-ce que tu as en tête ton prochain combat, même si l'écologie et l'aspect sociétal semblent bien intégrés et bien imprégnés, pardon, ton engagement ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas que je changerais de combat. Mon combat, il va être de... Je pense que j'ai vraiment, moi aussi, évolué sur le sujet, dans le sens, j'ai vraiment conscientisé à quel point il ne peut pas y avoir une justice climatique sans justice sociale. Et que le capitalisme actuel et la précarité dans laquelle sont tellement de gens fait que c'est aussi une urgence au même titre, en fait, que... que la problématique écologique. Et c'est difficile de changer de combat parce qu'on parle quand même de préservation du vivant, de notre santé. Bien sûr. Et d'essayer de tendre vers un monde où on ne va pas tous s'entretuer parce qu'on va manquer d'eau.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Alors c'est peut-être plus un angle d'attaque.

  • Speaker #1

    Un angle d'attaque.

  • Speaker #0

    Tu vois, tu parles de société, en réalité c'est des inégalités sociales. Le dernier spectacle d'Alexis Michalik qui parle de...

  • Speaker #1

    Je ne suis pas encore allée le voir, j'aimerais. parce que du coup ça parle de l'érythrée et c'est exactement le pays que tu as cité oui oui porter un spectacle c'est une aventure assez magique, assez forte réjouissante et voilà je suis encore même si j'ai avancé dans cette aventure je suis encore qu'au début et j'espère qu'il va continuer à se jouer à toucher beaucoup de gens et que ça va aussi devenir un outil parce que finalement le texte du spectacle est sorti en livre édité chez l'Avancène Théâtre et l'outil du livre permet aussi une autre accessibilité au théâtre contemporain et j'espère qu'il pourrait être lu autant. par des écologistes chevronnés que par des médecins dans des hôpitaux ou des patients.

  • Speaker #0

    Pour découvrir le sujet.

  • Speaker #1

    Pour découvrir le sujet, le conscientiser dans son ensemble, comme on prend soin d'un corps en son entier et pas juste d'un organe, voilà, prendre conscience du problème dans l'ensemble.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de porter ces sujets de façon créative, aussi jolie et aussi engagée.

  • Speaker #1

    Merci à toi et merci Cyril Dion.

  • Speaker #0

    J'allais remercier Cyril absolument. Et merci de nous avoir écoutés. Il y a plein d'autres jolis moments avec d'autres superbes comédiens, comédiennes à découvrir dans la bibliothèque des épisodes. Bonne écoute et à bientôt, mes petits curieux. Merci.

  • Speaker #1

    Merci, Célia.

  • Speaker #0

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire. Ça aidera mes amis, les algorithmes à propulser ce podcast. Et par exemple, on tourne autour de nous à la machine à gaffer, dans le médecin. Bah tiens, oui, si là, c'est dans le médecin, en ce moment, par exemple, ton voisin, tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Artitaï. Merci. Allez, puis je vous dis à la prochaine.

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