- Speaker #0
Raconter son combat, c'est bien. L'incarner pleinement, c'est encore mieux. Et ça, Annie Picard l'a compris mieux que personne. Depuis 2014, cette experte SEO et rédactrice web développe des stratégies pour que le contenu écrit performe sur le long terme. Mais ce qui la distingue vraiment, c'est son audace. Dans le milieu des affaires, elle ose dénoncer, contredire et déconstruire. Annie mène un combat anticapitaliste qu'elle assume pleinement en remettant en question les systèmes en place avec une franchise désarmante. Dans cet épisode... Elle partage comment elle incarne ses convictions avec force sur tous ses canaux de communication. Prépare-toi à une discussion inspirante avec une entrepreneur qui n'a pas froid aux yeux et qui maîtrise l'art de défendre ses valeurs haut et fort. Bienvenue dans notre village virtuel où chaque entrepreneur est un artiste qui colore le monde à sa manière. À ta couleur, c'est le rendez-vous où on jase de storytelling puis de personal branding, mais avec une twist. On le fait au service des petites entreprises locales. Ici, on célèbre l'unicité. Chaque entrepreneur que je reçois a réussi à enflammer les réseaux sociaux avec son histoire et sa personnalité unique en son genre. On va décortiquer comment ils ont réussi à tisser des liens solides avec leur communauté, à créer un impact majeur et à forger une marque qui leur colle à la peau. Que tu sois la tête d'une petite entreprise locale ou que tu sois un solopreneur, ici c'est ta nouvelle maison et il y a une place pour toi dans notre village. En solo ou en voisin, la porte s'ouvrira à des invités ou même à des figures locales qui ont réussi à faire de leur entreprise ou de leur petit coin de pays. le nouveau point de rendez-vous de la communauté. Alors rentre, fais comme chez toi et laisse-toi inspirer. Salut à toi, bienvenue dans le podcast À ta couleur, où aujourd'hui, on aborde un élément essentiel de tout arc narratif de bonne histoire à raconter, le fameux combat. La lutte qu'on mène, la cause qu'on défend, bref, moi je l'appelle une pépite, dans mon langage, dans mon univers, ce sont des pépites que j'aime aller extraire, si on veut, dans l'expérience Pépites d'or que je propose à mes clients. D'ailleurs, c'est une des pépites qu'on va aller identifier et qu'on va intégrer dans les récits fondateurs du storytelling de mes clients. Donc, je trouve ça franchement intéressant de, finalement, faire un épisode complet sur ce sujet-là avec nulle autre que Annie Picard, alias La Slasheuse. Salut, Annie !
- Speaker #1
Salut !
- Speaker #0
Bienvenue !
- Speaker #1
Bien, merci.
- Speaker #0
Au podcast À ta couleur, vraiment contente que tu aies accepté mon invitation, d'autant plus que ça t'a demandé quelques petits déplacements, une petite escapade à Québec.
- Speaker #1
Oui, une petite route Rimouski-Québec, mais c'est parfait. Ça fait sortir, c'est pas un problème.
- Speaker #0
Annie, je trouve que tu es, dans mon réseau d'entrepreneurs, la personne qui, je vais le dire, incarne le mieux son combat dans tous tes canaux, dans toutes tes sphères, dans toute, finalement, ton entreprise. Donc, t'es la personne. Je m'en allais dire rêvée pour moi.
- Speaker #1
Mais là, ça me fait plaisir. Quelle belle intro!
- Speaker #0
Merci. Merci à toi d'avoir accepté l'invitation parce que je le sais, ça demande quand même beaucoup plus de travail que simplement on se plug sur Zoom. Bien, sur Zoom, c'est pas sur Zoom dans mon cas, mais on s'entend en mode virtuel. Parce que pour ceux qui écoutent présentement de façon audio... sachez que vous pouvez visionner cet épisode-ci sur YouTube entre autres, donc voilà et là on est à l'Ampli de Québec. L'ampli de Québec qui offre des studios d'enregistrement en fait aux artistes de la relève en arts de la scène. Je trouvais que c'était un lieu parfait pour toi, qui fit dans ton univers parce que... tu le sens toi aussi hein! Parce que la musique prend une place importante dans ta vie, dans ton entreprise, bref, dans ton univers de La Slasheuse. Parce que tu m'as confié une chose qui m'a fascinée. Tu m'as dit que tu avais engagé un groupe de musique pour créer, en fait, le son, la musique, de ton jingle d'intro puis de conclusion de ton podcast La Ligne Diagonale, que tu animes depuis trois ans. Oui,
- Speaker #1
C'est ça. My God, trois ans. Oui, exact.
- Speaker #0
Ça va vite, hein ? Oui, Et ça, ça m'a fascinée parce que la plupart des podcasteurs que je connais vont soit utiliser de la musique dans une banque de sons libres de droit, par exemple, puis ils vont s'enregistrer par-dessus, mettons, le classique, ou d'autres personnes comme moi vont engager, par exemple, un expert en audio branding, dans mon cas, c'est Emily Laliberté, et qui va créer, si on veut, un univers musical. Mais j'ai jamais entendu personne d'autre que toi qui m'a dit, moi, j'ai engagé un band qui crée ma musique. Pourquoi t'as fait ce choix-là, toi?
- Speaker #1
Hé, je me suis fait plaisir. On va se le dire, là. Je me suis fait plaisir, mais c'est juste que... Bien, c'est comme tu le dis, la musique, ça a quand même... Faites partie de ma vie, tu sais, j'ai étudié en musique dans une autre vie. J'ai jamais vraiment travaillé là-dedans, mais j'ai étudié en musique. J'ai beaucoup de musiciens, musiciennes dans mon entourage. Puis, il faut dire, j'ai débuté mon podcast, on sortait de la pandémie. Fait que je sais à quel point ça a été difficile pour tous les artistes de la scène, justement. Puis, j'avais le budget. Ça m'a pas coûté des milliers de dollars. Ça m'a coûté 1000 disons-le. Ça me dérange pas, justement. Voyons transparent. Soyons transparents, exactement. On va en reparler de la transparence. Puis je me suis dit, ça sonne tellement mieux. Quand on a l'oreille, souvent on s'en rend compte. Quand c'est de la musique en canne, puis quand c'est vraiment un band qui était en studio. Je leur ai laissé carte blanche. Je leur ai dit, voici c'est quoi l'univers de mon podcast. Je suis allée chercher un band punk. Je savais que je voulais du punk. C'est Bad Skin, un band de punk, juste des femmes. Oui, c'est ça. Quatre filles, puis elles m'ont enregistré ça en studio, puis ça m'a tellement fait plaisir. Puis je me rappelle, tu sais, quand j'ai reçu les tracks, puis tout ça, j'étais tellement fière. C'est... Ouais.
- Speaker #0
One take, là, dans le sens où ça faisait l'affaire. Toi, t'as enregistré ta vidéo.
- Speaker #1
C'est ça. En tout, je leur ai pas demandé de modification, rien. J'étais comme, c'est parfait. Mais tu sais, je fais beaucoup confiance aussi. Tu sais, les gens que j'engage, je me dis, sont meilleurs que moi dans ce qu'ils font. C'est rare. Même mes graphistes, là, j'ai travaillé avec quelques graphistes différents, puis tout ça, puis... Ils le disent tous comme, t'es sûr que c'est correct? T'as le droit de demander des modifs. Des fois, il y a des petites affaires pour des raisons plus techniques. Je me suis vraiment faite plaisir avec mon jingle de podcast. J'espère que les gens vont l'écouter peut-être d'un autre oreille. Parce que j'en parle dans l'épisode 1, mais je pense que je ne l'ai jamais renommé. By the way, c'est un band.
- Speaker #0
Oui. Puis, on entend une voix aussi. Est-ce que c'est ta voix, ça, ou c'est...
- Speaker #1
Ben, la voix dans la musique, c'est la chanteuse du band. OK,
- Speaker #0
je me le demandais parce que tu chantes.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
je ne savais pas, je me suis posée la question si c'était toi. Non,
- Speaker #1
ce n'est pas moi, par exemple, c'est vraiment le band. OK. Oui,
- Speaker #0
oui, oui. On a ta voix parce que c'est toi qui parles. Oui, je fais le narratif. Wow, génial. Donc, c'est ça, ça fait du sens d'être ici à l'AMPI de Québec, justement, pour ça. Donc, on est vraiment dans un vrai studio d'enregistrement. Oui. Là, vous ne le voyez pas, mais il y a la batterie juste en arrière de moi. Donc, vraiment, on a réorganisé l'espace pour les besoins de la cause, mais voilà. Annie, ton combat, toi, repose sur des valeurs fortes de gauche, très assumées. Est-ce que toi, tu as été accompagnée dans un processus à faire, par exemple, des exercices de recherche de valeurs quand tu t'es lancée en affaires, comme... On voit souvent, quand on se lance en affaires, on est porté à faire ces exercices-là. Où toi, c'était naturel? Comment ça s'est passé, l'identification de tes valeurs de gauche?
- Speaker #1
Bien, moi, c'était naturel parce que autant je sépare mon entreprise de moi, mais autant c'est quand même la même entité. C'est-à-dire que si Annie Picard ne ferait pas quelque chose, Slasheuse.co ne le fera pas non plus. Ça a été naturel parce que je me suis lancée en entrepreneuriat, pas par ambition, pas parce que... Je n'ai pas grandi quand j'étais enfant en me disant : « Je veux être entrepreneuse, je veux avoir ma business et tout ça. » Avoir du cash ! Non, c'est ça, ça n'a jamais... Je suis comme devenue entrepreneuse par accident et par dépit, c'est drôle à dire. Mais c'est vraiment ça parce que... En fait, j'ai eu des jobs étudiantes, mais en sortant de l'université, j'ai eu une job. J'ai été là 7 ans, une super belle équipe, je travaillais en événementiel. J'ai encore des liens avec les gens là-bas, je ne suis pas partie en mauvais terme. Mais à un moment donné, il y a eu le déclic de si mon travail s'améliore, si je développe des nouvelles compétences, j'enrichis quelqu'un d'autre. Mon salaire ne va pas... Je suis quand même... exploitée, puis là, les gens n'aiment pas bien ça quand j'utilise ce mot-là. C'est un mot fort. Mais travailler pour quelqu'un, c'est être exploité, parce que la définition d'exploitation, c'est vendre son temps, sa force de travail, tu sais. Puis moi, j'étais comme, bien, je ne veux pas être exploitée. Donc là, la seule personne qui m'exploite, c'est moi-même. Je ne suis pas toujours une bonne boss, mais j'essaye. Puis tu sais, je ne suis quand même pas pire avec moi-même. Fait que je suis devenue entrepreneuse par dépi, pour respecter justement mes valeurs, puis c'était plus aligné avec moi. Fait que moi, c'est... C'est plus l'entrepreneuriat pour ne pas être exploité que l'entrepreneuriat pour devenir millionnaire ou des affaires comme ça qui ne me parlent pas pantoute. Oui,
- Speaker #0
donc ça s'est fait naturellement.
- Speaker #1
Exact.
- Speaker #0
Tu n'as pas pris un papier et un crayon et tu t'es dit mes valeurs sont : deux points.
- Speaker #1
Oh my God, non!
- Speaker #0
Très loin de ça.
- Speaker #1
Très loin.
- Speaker #0
Wow ! C'est pour ça que je sens que c'est très ressenti, très incarné. C'est peut-être ce qui explique ça. Penses-tu que cette recherche de valeurs-là, c'est un processus constant qui évolue avec le temps et les expériences ? Ou tu considères plutôt que nos valeurs fondamentales restent toujours les mêmes au cours de notre vie ?
- Speaker #1
J'espère que les gens peuvent changer. Je pense qu'on a un... core qui va rester similaire, mais que c'est peut-être dans la mise en application qu'il va y avoir des ajustements. Puis tu sais, on est en constant apprentissage. Je veux dire, est-ce qu'il y a des choses... Est-ce que j'ai tout le temps eu un comportement exemplaire, mettons, au niveau de l'inclusivité ? Bien sûr que non. J'ai appris. J'ai fait des erreurs, puis il y a des gens qui ont pris de leur énergie émotionnelle pour m'éduquer. Puis après ça, j'ai compris des nouvelles choses, puis j'ai ajusté mes comportements, mes valeurs, mes mises en application, puis tout ça. Fait que je pense qu'il y a une évolution. Mais c'est certain que tout est graduel. Ça m'étonnerait que quelqu'un qui se positionne, par exemple, fondamentalement à droite, du jour au lendemain, va se mettre à ouvrir une coop, puis aller militer, puis tout ça. Peut-être que cette personne-là va se rendre là, mais ça va être un processus, je pense. Je ne sais pas si j'ai bien répondu à ta question, mais je pense que les gens changent, mais souvent très lentement. À moins qu'il y ait un gros, gros, gros événement déclencheur. Justement, on parle de récit. S'il y a un gros événement déclencheur, un gros déclic, c'est ça, un drame ou quelque chose, là, ça peut peut-être accélérer. Mais sinon, je pense que c'est dans la douceur. On suit notre flot, puis on suit notre apprentissage.
- Speaker #0
Oui, comme tu dis, je pense que fondamentalement, nos valeurs vont être, je pourrais dire, similaires, si on veut être dans un... Dans une même zone, peut-être, au cours de notre vie, peut-être qu'il y a des événements, des fois, oui, qu'on a des gens, comme je m'en disais, qui changent bout pour bout.
- Speaker #1
Oui, oui,
- Speaker #0
c'est ça. Mais effectivement, ça serait surprenant qu'une personne de droite vire à gauche en un claquement de doigt ou l'inverse.
- Speaker #1
Ben, sans un événement déclencheur, ce serait surprenant, oui.
- Speaker #0
Oui. Donc, toi, ça a toujours été des valeurs assumées de gauche depuis longtemps. Tu n'es pas arrivée en affaires, puis tu t'es dit... C'est là que ça naît, là, dans mon histoire.
- Speaker #1
Non, c'est ça, ça a quand même fait partie de moi. Puis c'est drôle parce que, justement, moi, j'ai pas l'impression d'avoir un événement tant déclencheur. Tu sais, oui, je parle de, tu sais, la grève étudiante de 2012 qui m'a politisée parce que, disons, peut-être qu'avant, tu sais, j'analysais moins dans le côté est-ce que c'est anti-capitaliste, mais j'étais plus comme, ah, je vais aider le monde, tu sais, ou... Tu sais, c'est... Probablement que c'était un peu la même chose justement, mais quand encore je dis dans la mise en application, la compréhension des concepts, c'était différent. C'était moins clair. Oui, c'est ça, c'était moins clair. Ça, c'est sûr que ça a joué un rôle, mais sinon, moi, je dis toujours que j'ai la chance d'avoir grandi dans une famille que c'était naturel pour nous. On n'est jamais une famille qui a été axée sur l'ambition, axée sur les profits, sur la croissance, sur les possessions matérielles. Tu sais, la personne dans la vie... qui m'a le plus encouragée à démissionner de mes emplois, même si j'étais bien payée, c'est ma mère. Elle me disait comme, : « non, mais si tu te fais chier, arrête de faire ça, puis va faire autre chose. » That's it. Tandis qu'il y a souvent des gens qui disent, moi, mes parents, c'était comme le gros salaire, puis c'est comme, bien, t'es pas heureux, mais au moins, t'es bien payée, fait que continue. Moi, ma mère, elle était comme, t'es-tu heureuse ? Si t'es pas heureuse, fais pas ça. C'était ça, la core valeur. Elle, elle a fait beaucoup de bénévolat quand on était enfant aussi. Elle faisait de la prévention contre les agressions sexuelles auprès des enfants dans les écoles puis des choses comme ça. Mon frère a étudié en travail social plus tard. C'est comme un peu dans notre...
- Speaker #0
Dans votre ADN.
- Speaker #1
Dans notre ADN. C'est pour ça, moi, dans le milieu des affaires, je me sens beaucoup comme une weirdo. Mais dans ma famille, je ne suis pas du tout une weirdo. Je ne suis pas « missfite » dans ma famille. Je fite... parfaitement. J'ai l'impression souvent de ne pas fitter dans la société ou surtout dans le monde des affaires. Moi, je me sens vraiment « outsider ». Est-ce que c'est moi qui se rejette ? Est-ce que le milieu me rejette vraiment ? C'est tout le temps comme une psychanalyse. Écoute, j'en parlerai en thérapie.
- Speaker #0
On n'ira pas là.
- Speaker #1
On n'ira pas là. Mais tu sais, il y a tout le temps... C'est sûr que je me sens un peu à côté de la plaque dans les réflexions. Qu'est-ce qui est, moi, un indicateur de performance pour mon entreprise ? C'est sûrement pas les mêmes que les autres, là, tu sais.
- Speaker #0
Parce que ton discours est...
- Speaker #1
Hum-hum !
- Speaker #0
Sur la ligne...
- Speaker #1
Sur la ligne diagonale. Oui, c'est ça le lien avec mon podcast, hein. C'est la gauche qui entre dans la droite, la droite qui entre dans la gauche, un peu, la fameuse ligne diagonale.
- Speaker #0
Quand je dis que t'incarnes.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Ton message, ton combat dans tous tes canaux, c'en est un exemple. Le fameux podcast, d'où ta narration, justement, l'indique clairement, sans flou. Et justement, comment tu traduis ces valeurs-là, anticapitalistes, dans les choix concrets que tu fais pour ton entreprise, comme, par exemple, tes tarifs, tes collaborations ou les projets sur lesquels tu vas mettre de l'énergie ?
- Speaker #1
Oui, bien, premièrement, dans ma structure d'entreprise, justement, j'ai décidé de ne pas... exploiter de gens, donc j'ai pas d'employés. Puis tu sais, je pense que là, avec la croissance que j'ai, justement, si je suivais la traque dominante, j'en serais à me poser la question, est-ce que justement, je vais fonder une agence puis je vais avoir des employés ? Tu sais, je pense que je serais à ce point tournant-là. Mais moi, tu sais, je me dis non, parce que je veux pas exploiter la force de travail des autres. J'ai déjà délégué du travail, mais ce que j'ai fait, c'est que j'ai carrément donné le contrat. Tu sais, je me suis pas pris une cote sur ma référence, tsé de dire justement, écoute, j'ai un contrat, un mandat de SEO, je n'ai pas le temps de le faire, je vais le prendre, mais je vais te demander de le faire et je vais te payer moindre que ce que je reçois. Ça, ça serait pour moi capitaliste. J'exploiterais quelqu'un. Ça fait que ça, je ne fais pas ça. Dans ma structure d'entreprise, après ça aussi, je suis beaucoup axée dans l'accessibilité. Donc, je vais avoir des structures tarifaires pour certains produits parce que ce n'est pas toujours possible. J'ai quand même une pensée de... Il faut que je verse de l'eau dans mon propre pichet avant d'être capable d'en verser dans le pichet des autres.
- Speaker #0
Sage.
- Speaker #1
Sage
- Speaker #0
proverbe, citation, en tous cas...
- Speaker #1
Mais pour certains produits, certaines offres que j'ai, je vais avoir, par exemple, des formules « pay what you can ». C'est-à-dire que je vais laisser ma clientèle choisir ce qu'elle peut se permettre de payer pour mes services.
- Speaker #0
Les fameux punk hour?
- Speaker #1
Oui, entre autres, c'est ça. J'ai les punk hour qui sont trois heures de consultation marketing par mois que j'ouvre aux gens qui sont inscrits à mon infolettre. Puis c'est « pay what you can ». Dans le fond, si la personne vient de se lancer en affaires ou est dans une période un peu plus difficile, elle peut payer moins cher. Si la personne considère qu'elle a le budget, qu'elle est capable de me payer plus cher, elle me paye plus cher. Les gens, dans le fond, quand ils arrivent à l'étape de la facturation, c'est eux qui entrent manuellement le montant sur la facture. Donc, ils se facturent eux-mêmes et elles-mêmes ce qu'ils sont capables de se permettre. Puis comme ça, je me dis, je veux pas qu'il y ait quelqu'un qui ait besoin de mes services, puis que ce qu'il arrête, c'est qu'il peut pas se le permettre.
- Speaker #0
Ça, c'est assez rare quand même, Annie. C'est rare. Je sais pas si t'as déjà vu ça ailleurs? Moi, t'es la seule dans mon réseau, je te dirais, qui a ce...
- Speaker #1
Ben, tu sais, je pense... Je pense jamais être la seule quoi que ce soit, là, tu sais, parce qu'on sait pas ce qu'on sait pas. Fait que je pense jamais être la seule. Ben,
- Speaker #0
on a déjà rencontré d'autres qui faisaient...
- Speaker #1
Tabarouette, j'essaie de réfléchir. Je pense pas. Je m'excuse si jamais il y a quelqu'un qui est comme Mais oui,
- Speaker #0
on a eu cette discussion-là ! Si c'est le cas, on veut le savoir !
- Speaker #1
Écris-moi sur Instagram ! Mais non, je pense pas l'avoir vu. C'est quelque chose qui arrive beaucoup dans le milieu artistique, dans le milieu militant. Là, bien sûr, j'en ai vu plein, des tonnes de shows, des tonnes de... Oui, oui, plein, mais vraiment dans le milieu marketing, ipelaille. Non, du SEO en « pay what you can », j'ai jamais vu ça dans ma vie.
- Speaker #0
Ça détonne énormément. Moi, j'ai jamais vu ça, en tout cas.
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Mais franchement, intéressant. Puis ça m'amène une question, justement. As-tu remarqué que quand on peut payer ce qu'on veut, justement, est-ce que les gens sont davantage, je m'en allais dire peut-être pas généreux, mais compréhensifs, empathiques ? Ou, tu sais, as-tu une... Comment je pourrais te dire? Ça doit être quand même un service qui te permet de...
- Speaker #1
de connecter avec les gens.
- Speaker #0
Bien oui, tu dois avoir des gens de toutes sortes de milieux aussi. Oui, justement, parce que c'est ce... Ce concept-là de tarif...
- Speaker #1
Oui, justement, j'ai eu beaucoup d'entrepreneurs, entrepreneuses dans les milieux des métiers d'art, dans la musique, justement. J'ai des musiciennes parmi ma clientèle, justement. Des artistes. Des artistes que, justement, pour eux et elles, investir des gros montants en marketing, c'est un gros risque. Mais ils ont besoin de ces connaissances-là quand même. Bien sûr. Fait que oui, puis un mythe que je veux défaire par rapport au « pay what you can » justement, c'est que les gens se disent : « oui, mais tout le monde va payer le moins possible. » C'est pas vrai, je veux dire, il y en a des gens qui vont payer. Est-ce que tout le monde qui paye le minimum, le fait de façon vraiment honnête qu'il y a eu une réelle introspection, une réelle examination de leurs finances? Non, je pense pas. Je pense qu'on se pense tous plus pauvres qu'on l'est pour vrai, honnêtement. Mais... Il y a des gens qui ont payé le maximum. Il y en a qui ont pris mes punk hour et qui ont payé parce que j'ai mis un plafond aussi. J'ai mis un prix minimum. C'est comme un range. Ce n'est pas un « pay what you can » complètement libre. La personne ne pourrait pas payer 2$. Il y a quand même un range. Mais c'est ça, les gens, ils ne payent pas tous. C'était rare. Je veux dire, je le sais, quand ça a été arrivé, c'est soit quelqu'un qui était en lancement ou quelqu'un qui a une entreprise plus artistique que je le sais qui ne roule pas sur l'or. Je veux dire, comme c'est connu, là. Fait que... Oui, les gens devraient l'essayer dans leur entreprise. Choisissez quelque chose. Puis justement, prenez pas des gros, gros risques pour commencer. Ferez-le pour une durée limitée ou une quantité limitée. Moi, c'est justement, est-ce que je pourrais faire rouler mon entreprise avec juste ça ? Peut-être que je pourrais augmenter, je sais pas. Mais moi, je me suis dit, trois heures par mois, c'était quoi le pire qui peut arriver ? Oui,
- Speaker #0
oui.
- Speaker #1
Le risque est pas grand, là.
- Speaker #0
Effectivement. Oui, tout à fait. Puis tu vois, ça me fait penser à l'exemple de quand on fait un freebie puis qu'on demande une adresse courriel versus on ne la demande pas. Tu sais, il y a eu cette... Oui, ce débat-là. Ce débat-là, puis cet exercice-là même qui a été fait, à savoir est-ce que quand tu exiges le courriel pour donner accès à ta gratuité versus quand tu ne l'exiges pas, tu vas grossir ta liste de courriel le plus avec... Avec quelle ? L'obligation ou pas l'obligation ? C'est quand tu ne l'obliges pas.
- Speaker #1
Ah oui, hein ?
- Speaker #0
Oui, c'est fou quand même. C'est assez impressionnant. C'est comme si le fait de ne pas mettre cette espèce de pression-là ou cette exigence-là, c'est comme si... C'est même que je l'analyse, remarque. Ce n'est peut-être pas la réelle façon de l'analyser, mais moi, je le vois comme ça. C'est comme si tu as envie de plus donner. Je ne sais pas, ça donne l'effet inverse, comme si tu sens que tu ne te feras pas exploiter ou harceler ou... davantage comme si elle donne le choix à cette personne-là, bien, je comprends. Tu comprends ce que je veux dire ? Oui. Comme si la décision te revenait. C'est intéressant. C'est un peu le même concept.
- Speaker #1
Tu sais, j'invite tout le temps les gens à justement s'introspecter, puis tu sais, à se dire, quand tu penses que tout le monde va faire telle affaire ou que tout le monde va faire ça, moi, je me dis, toi, tu le... Bien, non, mais au-delà de le tester, toi, tu ferais de ça? Tu sais, là, si toi, tu le ferais, tu te dis, bien, d'abord, c'est normal que les gens le fassent. Si toi, tu le ferais pas, bien... Les gens sont-ils vraiment si différents de toi ? Comment ça se fait ? Tu sais, juste de se poser des questions. Puis de le tester, c'est ça. Oui,
- Speaker #0
franchement intéressant. Super inspirant en début d'année comme ça.
- Speaker #1
Oui, bien,
- Speaker #0
Moi je serais curieuse de voir des gens en train de revoir certaines stratégies, certains écosystèmes d'offres. Ça peut être intéressant. En tout cas, si jamais il y en a qui sont à l'écoute et qui le font.
- Speaker #1
J'aimerais tellement le savoir! Tellement, je voudrais tellement le savoir.
- Speaker #0
Écrivez-nous, on peut savoir. Oui. Es-tu consciente, Annie, que tu as une posture de rebelle ? Bon, là, je pense que oui, tu l'as nommée. Dans le milieu des affaires, dans l'entrepreneuriat, tu es consciente de ça, mais est-ce que tu es consciente que tu peux être un modèle d'incarnation pour d'autres ? Comment tu réagis à cette idée-là ?
- Speaker #1
Et là, j'ai tellement un... Je ne sais pas parce que... Moi, ça m'est arrivé justement d'aller, de un, je vais très rarement dans des réseautages, il faut dire. Je suis pas mal introvertie, ça fait que c'est difficile pour moi, mais de quelqu'un qui a dit comme : « Wow, je te rencontre, je suis impressionnée, j'écoute ton podcast tout le temps. » Des gens qui m'envoient leur, justement, c'était la fin d'année, il n'y a pas longtemps, puis qui m'envoient leur top Spotify, puis ils sont comme : « Check, ton podcast est en numéro 1. » Puis je suis comme, Mais voyons donc ! C'était bizarre pour moi parce que... justement, moi, j'ai pas... Comment je pourrais dire ? Ça a l'air harsh, là, mais j'admire pas les gens. Pas que j'ai de la mauvaise estime pour les gens, mais j'ai pas cette espèce de groupie en moi, d'idolâtrie, puis tout ça, tu sais, je me... Peut-être que ça me vient, justement, quand je travaille en événementiel, j'en ai vu, là, tu sais, des artistes reconnus ou des présidents, présidentes de compagnies qui font des milliards. Tu sais, j'ai travaillé pour un milliardaire, là. Oui, oui, c'est rare. Pas un millionnaire, un milliardaire, là, tu sais. C'est rare, puis je veux dire, j'étais pas plus impressionnée par cette personne-là qu'une autre personne, tu sais. C'est juste son chemin l'a mené là, l'autre, son chemin l'a mené là, pis tout ça. Fait que moi, de me percevoir comme une influence, je sais pas, je sais jamais. Je suis comme... J'espère que les gens gardent leur agentivité pis qu'ils prennent pas tout ce que je dis pour du cash. Non, c'est vrai, genre... Ça se peut que je sois... que ça soit pas bon, ce que je dis, là, dans le sens comme n'importe qui. On est humain. On est exactement... Fait que je suis tout le temps comme garder votre esprit critique pis faites pas nécessairement tout ce que je dis, là. Tu sais, justement, si vous autres vous... regardez ce qu'on vient de parler, tsé le « pat what you can », pis que vous vous dites : « Ça n'a pas de bon sens, ça n'a pas rapport avec mes valeurs, avec où est-ce que je veux aller avec mon entreprise. » Mais faites-le pas ! Il n'y a jamais d'obligation. Je suis tout le temps gardez votre esprit ouvert, votre esprit critique. C'est sûr que si je peux... Moi, je voulais... Un de mes objectifs, je voulais juste montrer que ça se peut, par exemple. Parce que, tu sais, il y a... Il y a le discours dominant, justement, de si tu veux réussir en affaires, voici ce que tu dois faire pour avoir des profits croissants, pour être rentable, pour avoir une entreprise qui perdure. Je suis en affaires depuis 2017. Ça se peut. Tu peux être quelqu'un de gauche, puis être capable de vivre de ton entreprise. Puis tu peux avoir une entreprise et te respecter, respecter tes valeurs. Fait que les gens qui essaient de te faire croire que c'est impossible, puis qui essaient peut-être de se dédouaner de certaines de leurs pratiques parce qu'ils se disent : « Ah, mais je fais ça, mais tu sais, j'ai pas le choix, parce que sinon, je réussirais pas avec mon entreprise. » puis qui se dédouanent un peu, tu sais, en disant...
- Speaker #0
Justifient comme ça.
- Speaker #1
Qui se justifient en disant : « Bien, c'est pas de ma faute, c'est ça, je fais ce qu'il faut que je fasse. » Je ne suis pas si sûre de ça. Fait que si je peux être peut-être une preuve à l'appui, que ça se peut, ça, je suis à l'aise avec ça. Mais je ne veux pas être un mentor, un modèle ou être... Je ne veux pas avoir de fan. Ça, je ne serais vraiment pas à l'aise.
- Speaker #0
Est-ce que ça t'a déjà motivée, justement, ça, quand tu dis, si je peux... Et tu disais le mot prouver, sans nécessairement que tu ais quelque chose à te prouver toi-même. Je veux dire, de prouver au milieu des affaires que... Il y a d'autres façons de faire, il y a d'autres modèles que celui qu'on nous dicte, qu'on nous dit ou qu'on nous enseigne aussi.
- Speaker #1
Oui. Ah oui, mais ça, ça me drive constamment. Moi, j'aime ça prouver les gens wrong. J'ai un franglais, j'espère que ça ne dérange pas. Mais c'est ça, prouver tous les grands coachs d'affaires, justement.
- Speaker #0
Leur prouver le contraire. Ou pas. Ou pas. Oui.
- Speaker #1
Mais c'est ça, tu sais, prouver que dans le fond, non, tu peux faire autrement puis ça va marcher aussi.
- Speaker #0
Oui, exact. C'est motivant pour toi. C'est ça. Le combat, je l'ai dit en introduction, le combat, c'est ce que j'appelle une pépite d'un bon arc narratif quand on veut se raconter. Comment décrirais-tu ton propre combat ? Tu en as parlé un petit peu tantôt que... par rapport à sa progression. Toi, tu viens d'un milieu dans ta famille, où est-ce que c'est un milieu propice, si on veut, à ces valeurs-là. Mais est-ce qu'il y a eu une progression ? Est-ce qu'il y a eu des moments clés ? Tu as parlé de la grève. Tantôt quand même, la grève étudiante, il y en a-tu eu d'autres ? Il y a-tu eu une progression dans ton combat ? À partir de quand, là, tu dis, moi, là, c'est arrivé, il y a-tu un événement ?
- Speaker #1
Bien, je pense que, tu sais, j'ai... J'essaye de ne pas nommer de nom.
- Speaker #0
Quand cette personne m'a dit...
- Speaker #1
Non, mais je pense que c'est...
- Speaker #0
J'ai vu, mettons, certaines personnes, là, je vais utiliser le mot souffrir, qui est peut-être un peu trop fort, mais tu sais... Être atteint. Être atteint. C'est bien, c'est plus doux. Bravo, merci de me tempérer. Être atteint. Par certains, justement, coachs d'affaires, certaines pratiques, tu sais, de s'être fait promettre des choses qui ne leur ont pas été livrées, rendues, etc., de se remettre en question à cause de messages dominants, justement, qui... ne correspondaient pas à leurs valeurs,. De se sentir mal de faire des choses, mais d'avoir l'impression d'y être obligé, etc. Que, tu sais, ça, ça a été des éléments déclencheurs de, justement, prouver que, non, ça peut être fait autrement. Tu sais, il y a plein de modèles d'affaires qui sont présentés comme, tu sais, voici le succès.
- Speaker #1
Voici LA vérité.
- Speaker #0
Voici la vérité, ce que tu dois atteindre. Voici comment ça marche en backstage. Là, je prends, exemple, justement, les fameux bundles de formations qui sont en déclin, je dirais, je pense, après la pandémie, il y en a eu beaucoup. En tout cas, je ne veux pas me prononcer comme, encore une fois, la vérité, mais il y a eu une grosse mode. Puis, il y avait justement le : « Je n'ai pas le choix de mal payer les gens parce que sinon, je ne pourrais pas faire un bundle rentable, sinon ça ne fonctionnera pas. » Je l'ai faite, là. Ça se peut. Tu sais, justement, j'ai... Avec le beurk,
- Speaker #1
quand tu dis...
- Speaker #0
Bien, il y a eu... Bien, j'ai eu Chrono 67, qui était un bundle de quatre formations SEO qui était en 2021,
- Speaker #1
C'est tu ça ? En plein cœur de la pandémie,
- Speaker #0
là. Je pense, 2022. Hé, je ne sais pas, je ne suis tellement pas bonne avec les années, mais en tout cas, tout ça. Puis dans le fond, encore une fois, je splittais les profits en quatre. On était quatre... Parties égales. Quatre parties égales. Même, je pense que ça, c'était mon premier. Je ne m'étais même pas pris de cote pour l'organisation ou quoi que ce soit. Ça avait été quatre parties égales. Puis après ça, j'ai fait le BURK, le Festival des tâches répugnantes. Je l'ai fait pendant deux éditions. Que ça, encore une fois, là, je me suis gardée un pourcentage pour la prise en charge de l'organisation, le risque, etc.
- Speaker #1
Qui était une bonne dose de travail, on se le cachera pas. Oui,
- Speaker #0
c'était une bonne dose. C'était plus intelligent de ma part, on va se le dire. Puis après ça, par exemple, c'était pas... une question de qui a vendu le plus, qui a la plus grosse audience, tout ça, c'était splitté égal. Puis, ces événements-là ont existé, ça se peut. Tu sais, d'aller prouver, je pense qu'il y a le sommet de... périnatalité qui fonctionne comme ça. Il y a eu lieu en automne, justement, j'espère ne pas parler à travers mon chapeau.
- Speaker #1
En novembre 2024.
- Speaker #0
Mais je pense que l'organisatrice fonctionne aussi parce qu'on s'est parlées. Elle est venue me parler justement et me dire : « Hey comment ça marche? » parce qu'elle cherchait un modèle différent. Je pense qu'il y a certaines autres personnes, justement, je ne suis jamais la seule. Certaines autres personnes qui essayent des affaires, mais justement, c'est que ça marche. Arrêtez de vous faire brainwasher par les grandes voix du milieu de l'entrepreneuriat. Tsé les gens qui prennent de la place, justement. Puis je me demande tout le temps, qu'est-ce que ça leur apporte que tu crois ?ce qu'ils te disent? De garder son esprit critique un peu.
- Speaker #1
Intéressant. Tu dis, je ne suis jamais la seule. J'ai l'impression que, étant donné que tu l'incarnes fort, sur tous tes canaux, tout ça, on... Moi en tout cas je te vois comme un peu une pionnière si on veut. Quand tu dis qu'il y a une personne qui a organisé le salon ou le sommet de la périnatalité, elle m'a contacté... Moi en tout cas cette personne-là je ne le savais pas parce que peut-être que c'est moins dit dans ses communications. L'accent est peut-être pas mis là-dessus.
- Speaker #0
C'est moins aussi un domaine, les deux on est plus en marketing, en rédaction, des choses comme ça. On se tient moins... Moi, je n'aurais pas été... En plus, je n'ai pas d'enfant. J'aurais zéro été au courant de cet événement si on ne m'avait pas contactée.
- Speaker #1
C'est inspirant. C'est le fun de voir qu'il y a des gens qui te contactent et qui veulent savoir.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Qui sont ouverts à tester d'autres choses. Génial.
- Speaker #0
Moi, je dis tout le temps, venez me poser des questions si vous voulez savoir. Justement, mes DM sont ouverts sur Instagram. Puis tout ça. Des fois, je suis occupée et ça me prend un petit délai mais ...
- Speaker #1
Je témoigne que tu es super à l'écoute et rapide. Je vous le dis, écrivez à Annie, elle va vous répondre rapidement. Tu mets l'accent sur le fait de redonner à la communauté. Oui. Ça, c'est quelque chose qu'on partage, les deux, le mot communauté, l'entraide, la solidarité. Moi, j'ai un petit village rural, on s'entend, donc ça prend une forme forte pour moi aussi, cet aspect de communauté-là. À ton avis, comment ton combat personnel s'intègre dans une lutte beaucoup plus large pour transformer les mentalités dans le monde des affaires?
- Speaker #0
Il y a quelque chose que j'ai envie d'apporter comme nuance, c'est que moi, le fait de redonner, je le vois aussi comme le fait de ne pas prendre. Je ne sais pas si tu comprends? Souvent, mettons, il y a des gens qui vont... Je ne sais pas, mettons, ils vont charger un certain montant en calculant qu'ils vont redonner un pourcentage à une cause. Oui. OK ? Mais moi, des fois, je trouve ça bizarre. C'est quand la cause à laquelle tu redonnes, c'est les mêmes à qui tu as chargé. Tu comprends ? Oui. C'est comme, mettons, il y en a qui vont dire : « Ah, je vais donner une bourse aux entrepreneurs avec mon salaire », mettons, d'entrepreneuriat ou des affaires comme ça. Mais moi, je me dis, mais si tu avais facturé moins cher tes offres ou tu avais fait une initiative d'accessibilité, comme justement une fois un « pay what you can » ou quoi que ce soit, tu aurais redonné. Donner, c'est ne pas prendre. Je ne sais pas si...
- Speaker #1
C'est une belle façon de le voir. Oui, c'est ça. C'est une autre vision de le voir. Parce que,
- Speaker #0
mettons, moi, je me questionne constamment sur mes pratiques. J'essaie tout le temps d'être dans l'amélioration continue. Puis, mettons, faire des dons au nom de Slasheuse, ce n'est pas quelque chose que je fais. Je suis super transparente, encore une fois, avec ça. Mais je me dis, je redonne en ne prenant pas.
- Speaker #1
Est-ce que tu penses que c'est une façon de marketing ? Oui. Tu comprends ? De dire, je redonne tant. Oui. C'est vendeur!
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Mais il y a certaines choses que je vais faire et que je ne vais pas nécessairement annoncer publiquement. Oui, c'est ça. Il y a tout le temps, as-tu besoin d'aller chercher ton biscuit ? C'est quelque chose qu'on dit dans l'activisme ou dans le militantisme, d'aller chercher son biscuit, sa notoriété publique, puis d'être perçu. Est-ce que tu fais quelque chose pour être perçu comme une bonne personne ou tu le fais parce que c'est important pour toi ?
- Speaker #1
Oui, elle est là la nuance.
- Speaker #0
C'est là la nuance. Bon, ultimement... Si la seule façon que les gens dans la société donnent plus, c'est pour avoir leurs biscuits, je suis comme, OK, faites-le, je vais vous donner votre biscuit! Je suis comme, fine. Je vais jouer la game. Oui, c'est ça. OK, fair enough, pour qu'il y ait plus d'initiatives. Mais ultimement, j'aimerais ça que ça vienne du cœur, que ça soit juste plus naturel. Que ça soit vrai.
- Speaker #1
Oui. Que ça vienne vraiment du cœur. Ton positionnement, il est fort, on le sait. Même si... Ça n'a pas été stratégiquement pensé comme ça, tu l'incarnes naturellement. Tes idées marquent aussi beaucoup. As-tu des exemples d'histoire ou de storytelling que peut-être sans t'en rendre compte, tu as utilisé et tu as réussi avec ça à sensibiliser, à faire changer les perceptions de tes clients, tes partenaires ou tes collaborateurs ? Ça s'est-il déjà arrivé dans ton parcours entrepreneurial d'être témoin d'une personne qui fait comme, grande prise de conscience grâce à ton contact, grâce au fait de te côtoyer, bref.
- Speaker #0
C'est tellement dur à dire. J'ai des conversations avec plusieurs personnes, justement, en message privé, qui viennent me parler après un podcast, qui me disent que ça leur a fait réaliser des choses, puis tout ça. Est-ce que c'est des déclics qui perdurent dans le temps, qui vraiment font changer au niveau des actions ? Je ne sais pas, ça appartient comme à chaque... personne. Je pense qu'une des choses que je fais dans ma business qui a marqué, c'est mes fameuses vacances, c'est drôle à dire.
- Speaker #1
Tes vacances estivales.
- Speaker #0
C'est ça, c'est mes vacances estivales. C'est que ça fait deux étés que je prends trois mois de congé. Bravo. Ça, ça marque beaucoup parce qu'il y a beaucoup le... La mentalité que, tu sais, les entrepreneurs, c'est donc difficile de prendre congé. La business, vas-tu continuer à rouler si on n'est pas là ? Est-ce qu'on va perdre notre audience, notre communauté ? Comment on fait financièrement pour avoir assez d'argent ? Puis tout ça. Moi, la façon dont j'évalue la croissance de ma business, c'est avec mon nombre de semaines de vacances.
- Speaker #1
J'adore. J'adore!
- Speaker #0
Tu sais, mettons, je me suis lancée en entreprenariat. Tu sais, moi, j'ai tout le temps à peu près un salaire, ce qui me reste dans mes poches, après mes dépenses d'entreprise, d'à peu près entre 55 000 et 60 000. Tu sais, c'est ça, mon salaire. C'est pas astronomique, c'est dans la moyenne. Un petit peu au-dessus de la moyenne au Québec. Je pense que c'est 47. C'est-tu encore 47 ?
- Speaker #1
Je pense que ça frôle le 50.
- Speaker #0
Bien, c'est ça. Puis moi, j'arrive à vraiment bien vivre avec ça. Comment je l'ai calculé ? C'est que, mettons, la première année que j'étais en entreprise, mais pas la première année, parce que la première année, c'était un désastre. Je pense que j'ai fait 7 000, 20 000, puis après ça, j'ai eu un salaire qui avait de l'allure. Mais la première année, c'est ça. Non, je n'ai pas démarré à 50 000. Mais, tu sais, mettons, la première année que j'ai réussi à me payer ce montant-là, j'avais pris deux semaines de vacances. L'autre année que j'ai réussi à me payer ce montant-là, j'ai pris un mois de vacances. C'est-à-dire que moi... La question que les gens me posent tout le temps, c'est : « Oui, mais à prendre des vacances comme ça, ça ne joue pas sur ton chiffre d'affaires? » Mais oui, ça joue sur mon chiffre d'affaires!
- Speaker #2
Voyons donc,
- Speaker #0
je suis trois mois sans avoir de rentrée d'argent! C'est évident que ça joue sur mon chiffre d'affaires.
- Speaker #1
Mais on dirait que cette question-là a déjà… Elle a déjà répondu. Non, mais elle montre déjà aussi la vision de cette personne. Voyons donc, ça n'a pas d'allure.
- Speaker #0
Mais oui, c'est ça, exactement. Puis de dire que bien sûr que ça joue, mais justement, moi, j'ai besoin d'un salaire qui joue. Fait que j'aime mieux… Une fois que je l'ai atteint, prendre plus de congés. Tu vois cette année, je vais encore en 2024, l'année passée donc avec la publication du podcast, faire un salaire similaire, mais j'ai pris une semaine en avril. J'ai pris trois mois de congés l'été pour... mes vacances. J'ai pris presque un mois complet quand j'ai déménagé parce que j'ai acheté une maison. Puis je prends trois semaines à Noël. Puis tout ça. Mais quand je suis là, je travaille fort, par exemple. Travailler, peu. Je veux dire, c'est aussi, je travaille vraiment. Je fais des bonnes journées. J'ai la chance de ne pas être quelqu'un qui procrastine. Je suis vraiment disciplinée. C'est juste... Ça émerge de moi. Je ne peux pas vous donner de trucs de productivité. Je suis juste de même. Je suis hyper focus. Je n'ai pas de TDAH. Je suis vraiment comme let's do shit! Mais c'est ça. Ça se passe bien. Ça joue aussi sur tout ça. Encore une fois, je ne veux pas passer le message, par exemple, de si tu veux, tu peux toi aussi prendre plein de vacances parce que j'ai construit ma vie comme ça. Je n'ai pas d'enfants. Je n'ai pas d'animaux de compagnie. J'ai juste ma propre survie à assumer. Puis là, c'est nouveau que j'ai une maison. Avant, j'étais dans un microscopique appartement qui ne me coûtait pas cher, que j'étais là depuis 10 ans. Donc, les tarifs immobiliers d'il y a 10 ans, etc. Il y a plein de choses, plein de circonstances de ma vie qui font en sorte que je suis capable de faire ça. Mais moi, justement, je me suis dit, moi, c'est ça qui est important : mon temps. Je veux passer du temps avec mes amis, ma famille. Récemment, j'ai une petite nièce, une nouvelle nièce, tout ça. C'est ça, mon indicateur de succès dans mon entreprise.
- Speaker #1
Je comprends tellement.
- Speaker #0
C'est pas que j'aime pas ce que je fais ou que je veux mal servir mes clients. Justement, quand je suis avec mes clients,
- Speaker #1
je suis vraiment là.
- Speaker #0
Puis justement, moi, je dis tout le temps que le travail, pour moi, c'est pas important. Donc, tu peux être certain que ton travail va être bien fait. Parce qu'il n'est pas question que je le fasse deux fois. Tu comprends ?
- Speaker #1
J'adore. On partage beaucoup de similarités, toi et moi. Parce que, ben là, je te laisse le micro depuis tantôt, mais je souris en coin. Parce qu'il y a beaucoup de choses que tu dis qui résonnent beaucoup en moi. Ce n'est pas pour rien que j'ai adhéré au Team Cornichon l'été passé. Oui. C'est comme ça, d'ailleurs, qu'on s'est connus davantage. , qu'on a reserré nos liens, si on veut. Puis, je t'ai gardé dans mon réseau. Je n'ai pas voulu te laisser aller après. Oui, j'ai fait la Team Cornichon pour lancer mon service Pépite d'or, dont j'ai parlé en introduction. Et quand tu parlais, par exemple, de cotes que tu ne prends pas sur le dos des personnes à qui tu refiles des contrats, même chose pour moi. Quand tu parles de... prendre des vacances de trois mois. Bon, je ne suis pas encore rendue à cette étape-là, mais moi, je diminue mes heures. Oui, c'est ça. Donc, je réduis mes semaines de travail à plus ou moins 20-25 heures pour pouvoir passer plus de temps avec mon fils. Donc, il y a tous ces choix-là qui sont faits et on a, je pense, une définition similaire du succès qui détonne aussi de beaucoup d'autres entrepreneurs dans le milieu des affaires. Et c'est rafraîchissant, je te dirais, et ça fait du bien de constater qu'on n'est pas seules avec ces visions-là aussi. Donc, c'est intéressant. Ça me fait du bien de jaser avec toi, finalement. J'espère que... Oui,
- Speaker #0
j'apprécie vraiment la conversation.
- Speaker #1
Mais j'espère que ça aura cet effet-là aussi pour certaines personnes qui nous écoutent. J'en suis persuadée. Écoute, j'ai encore deux, trois questions pour toi. Je veux savoir, est-ce qu'il y a un moment où tu as réalisé, Annie, que... de bien incarner tes valeurs, ton combat, ça avait un pouvoir de connexion avec les autres. Est-ce que tu as pris conscience à un moment donné que c'était ça la façon de te démarquer ? Parce qu'on entend ça tout le temps, il faut se démarquer, comment se démarquer nos valeurs, notre combat, notre storytelling, bien sûr, c'en est une façon, on a juste une histoire. Il n'y a pas personne qui a la même. Est-ce que toi, tu as pris conscience de ça à un moment donné ?
- Speaker #0
Oui, j'ai pris conscience de ça parce que il m'est arrivé des trucs incroyables avec Slasheuse justement. Je sais que un épisode de La ligne diagonale a été cité au gouvernement concernant l'équité, l'inclusivité tout ça dans un document officiel. Donc on m'a partagé ça, c'est vraiment comme une citation puis dans les notes de bas de page épisode de La ligne diagonale. J'étais genre : « Ben voyons donc! » Il y a eu ça. Ensuite de ça, j'ai été sélectionnée par Desjardins pour une campagne qui s'appelle Entreprendre autrement. Ça, c'était il y a deux étés. J'avais mon visage sur des kiosques publics sur la rue Masson à Montréal. Des choses comme ça. Puis c'est fou parce que les gens sont comme : « Mais comment t'es allée chercher cette visibilité-là ? » Puis la réponse, c'est j'en ai aucune idée. Je ne sais pas, c'est eux et elles qui sont venus me chercher. Au gouvernement, ils ne m'ont pas consultée, ils l'ont juste faite, puis c'est bien correct. Je veux dire, mon podcast est public, mais quand j'ai été approchée par Air Commune qui travaillait avec Desjardins, justement, j'ai reçu un courriel, c'est tout. J'ai reçu un courriel, puis la personne a dit : « Hey, on cherche des entrepreneurs, entrepreneuses qui font les choses autrement, puis on aimerait ça t'interviewer sur ta vision anticapitaliste de l'entrepreneuriat. » C'est quand même Desjardins, c'est une institution financière, c'est une banque, c'est pas une banque, c'est une caisse, mais on s'entend là, pour les gens qui nous écoutent. Moi, ça me fait marrer d'être sélectionnée alors que je suis anticapitaliste. C'est très drôle.
- Speaker #1
Tu as fait cette entrevue ?
- Speaker #0
J'ai fait cette entrevue.
- Speaker #1
Comment ça s'est passé ?
- Speaker #0
Ça s'est passé super bien. J'étais super honnête. Je dis tout le temps, parce qu'il y a des gens, des trackers, des haters qui vont dire : « Ben là, tu sais... tu as une entreprise, tu es en bourse, tu as acheté une maison, tu as une hypothèque, tu la joues la game. » Mais oui, je la joue la game. Je n'ai pas le choix. Tu veux que je fasse quoi ? Je veux être un ermite dans le bois. Je veux dire, voyons donc.
- Speaker #1
Tu n'es pas dans un monastère chez les frères!
- Speaker #0
Non, mais exactement. Je veux dire, est-ce que toutes mes actions sont anticapitalistes? Non, je n'ai pas le choix de participer au système. C'est ça, il faudrait que je fasse pousser mes carottes et que je vives toute seule dans une maison en paille. Voyons donc! Il y a des gens qui le font. Il y a des gens qui le font. Grand bien leur en face. Bravo! Moi, je ne suis pas capable de faire ça. Oublie ça. Oui, je participe au système, mais est-ce que je pense que c'est le meilleur système ? Non. Mais c'est sûr que je n'ai pas le choix d'y participer aussi. Mais ça, c'est des opportunités qui sont arrivées que j'ai trouvées absolument incroyables. Puis là, justement, en avril, je vais aller donner une conférence pour le rassemblement annuel philanthropique. Donc, c'est des OBNL, des organismes à but non lucratif qui se rejoignent pour justement se former de façon commune. Puis ça, puis on m'a approchée pour donner justement un atelier sur la rédaction persuasive. Encore une fois, je n'ai pas proposé ma candidature. Je n'ai pas rien fait. C'est qu'à un moment donné, quand on est aligné puis qu'on est constant, parce que tu sais… Les gens, on se dit, les gens ne s'en rappellent pas. Ce n'est pas vrai. Les gens s'en rappellent. Les gens s'en rappellent. Qu'est-ce que tu fais ? Quand tu es constant et tu es cohérent et cohérente, les gens vont te remarquer et ils vont te faire confiance. La chose la plus précieuse que tu as dans ta business, c'est la confiance que les gens ont en toi. Si ça, tu le perds, ça va mal aller. Ça va vraiment mal aller.
- Speaker #1
Puis toi, tu l'incarne bien. Puis tu es alignée avec ça. C'est ça, tu dégages cette... Bon, on peut pas aller dans l'ésotérisme en disant, tu dégages cette espèce d'énergie-là. J'aimerais pas jusqu'à la loi de l'attraction, mais du moins... C'est ça, tu te suis cette ligne-là. On se vend cette... Je vais pas dire la ligne diagonale, mais non, mais la ligne éditoriale, cette espèce de ligne éditoriale-là naturelle, parce que... Tu te forces pas.
- Speaker #0
Non, c'est ça.
- Speaker #1
Non, t'as pas à te forcer, tu forces pas les choses.
- Speaker #0
Non,
- Speaker #1
si ça vient à toi. Dans toute bonne histoire, il y a des opposants. C'est ceux qui viennent te mettre des bâtons dans les roues. Ça, c'est une autre pépite d'un arc narratif, d'ailleurs. Quels obstacles, toi, t'as rencontré en incarnant tes idées ? Ces idées-là, anticapitalistes, ton combat.
- Speaker #0
Je pense que le plus gros obstacle que moi j'ai, c'est peut-être une espèce de solitude. Je ne sais pas si tu pensais que j'allais aller là. Mais j'aime ça. Oui, mais ce n'est pas... C'est pour ça que je dis une espèce de solitude parce que dans le sens que, justement, comme là, je connecte avec toi, je parle avec plein de gens en DM. Je ne suis pas isolée ou quoi que ce soit, mais cette espèce de vision ou impression d'être un peu à côté de la traque. Ou les gens disent des choses et tu es comme, mais voyons donc. De ne pas relate de ne pas avoir ce sentiment d'appartenance-là par rapport au milieu entrepreneurial. Ça, c'est la chose la plus difficile, je pense, que je trouve avec mon positionnement. J'ai essayé de me rapprocher d'autres entrepreneurs, entrepreneuses et tout ça, mais il y a tellement de choses que ces personnes-là ou que le milieu at large va faire qui vont me fâcher que c'est un éternel combat. C'est tout le temps de me forcer, qu'est-ce qui est le plus précieux, comment je vois la vie ou la relation avec cette personne-là, puis tout le temps d'être… Tout le temps, c'est ça, en remise en question, de me dire, est-ce que je suis capable d'être en relation avec ces personnes-là qui font des choses que moi, je trouve pas alignées. Que moi, je trouve horribles ou qui ont des dissonances cognitives, qui s'en rendent pas compte ou qui vont avoir un discours, mais que les actions suivent pas, etc., etc. Puis là, je pointe pas personne en particulier, mais plus, des fois, dans le milieu de l'entrepreneuriat, l'appât du gain va peut-être être présent, puis tout ça, fait que...
- Speaker #1
Dans le discours dominant.
- Speaker #0
Dans le discours dominant, exactement. Oui, c'est ça. Puis ça, je trouve ça difficile parce que de... Est-ce que je me suis compliquée la vie au niveau, tantôt on en parlait de la croissance de l'entreprise, mais au niveau de mes relations avec d'autres entrepreneurs, entrepreneuses aussi, en tenant mordicus à mes valeurs et en ne faisant pas de compromis sur mes valeurs ? Oui. Oui, je me suis compliquée la vie. J'en ai conscience, il y a des gens qui ne m'aiment pas. C'est correct, souvent c'est les mêmes personnes que moi j'aime pas, c'est mutuel. C'est correct. Dans le sens que je sais qu'il y a certains endroits où je ne serai pas invitée à cause de mon discours. Je sais qu'il y a certains endroits, certains réseautages, certains milieux, certaines cliques auxquelles je n'appartiendrai jamais. Est-ce que c'est des opportunités que je manque ? Probablement, encore une fois, que oui. Mais pour moi... C'est plus important, justement, d'être capable de me regarder en miroir puis d'être fière de la personne, puis de me faire des virtuels high-fives à moi-même, en me disant que c'est vrai, j'ai pas eu ce mandat-là, probablement parce que je suis en conflit avec cette personne-là, ou probablement parce que j'ai dit ou fait telles actions qui ont confronté ces personnes-là, mais je suis fière de la personne que je suis, puis je suis capable de me regarder en miroir, puis je ne regrette rien. Ça, c'est tellement plus précieux pour moi.
- Speaker #1
Être en cohérence.
- Speaker #0
Être en cohérence, c'est... tellement précieux pour moi. Mais ça, je te dirais que c'est mes plus grands opposants. Je le sais que des fois, je dis des choses à voix haute, puis qu'il y a plein de gens qui viennent me voir en DM pour me dire : « Ah, merci de dire à voix haute que tout le monde pense tout bas. » Puis moi, des fois, ça me fâche parce que je me dis : Merci de m'appuyer, ça me fait du bien que tu viennes me le dire en privé, mais la claque publique, c'est moi qui va la manger.
- Speaker #1
T'es comme la porte-parole.
- Speaker #0
Je suis comme la porte-parole. Puis c'est correct. J'assume, puis j'ai le courage, puis j'ai les épaules assez solides pour avoir ça. Mais en même temps, je me dis, c'est moi qui manque les opportunités. Puis je me dis, si ces personnes-là qui viennent me parler, mettons en DM, osaient parler à voix haute, on serait tellement plus de gens à parler à voix haute. Parce qu'il y en a des gens en tabarouette qui pensent comme moi, mais qui n'osent pas parce qu'ils ont peur. C'est correct. Je suis quelqu'un qui fait de l'anxiété généralisée. Je sais c'est quoi avoir peur. Je suis correcte avec ça. Mais c'est vrai que des fois, je trouve ça difficile, ce rôle peut-être de porte-parole-là. Puis c'est sûr qu'il n'y a personne qui m'y oublige. C'est un rôle que je me suis attitrée à moi-même. Fait que je ne suis pas...
- Speaker #1
Tu n'es pas une victime dans cette histoire-là.
- Speaker #0
Non, vraiment pas une victime dans cette histoire-là. Absolument pas. Puis j'assume 100% et je ne regrette rien de ce que j'ai dit ou fait. Mais des fois, c'est lourd. Oui, des fois, c'est lourd.
- Speaker #1
À porter. Tu sens que tu portes ça tout seul sur ton dos. Oui. Mais tu vois, quand tantôt je t'ai dit que ça fait du bien, cet impact-là. Tu parles de solitude, d'en parler, justement, ça ouvre la voie. Puis justement, ça m'amène à ma dernière question. Annie, déjà, ça va vite. Le temps file, je ne sais pas exactement combien de temps ça fait, mais ça va vite quand on est en bonne compagnie. Si une ou un jeune entrepreneur avait envie de se lancer en affaires, puis qui incarne les mêmes valeurs, ou en tout cas des valeurs similaires aux tiennes, mais qu'elle hésite à les afficher, à les dire, à les incarner, si on veut, pleinement, qu'est-ce que tu lui dirais pour l'encourager à le faire ?
- Speaker #0
Tu vas avoir des opportunités que tu n'aurais pas eues autrement. Puis aussi, le conseil que j'aurais à donner, c'est tu le sais à l'intérieur de toi, ce que tu as envie, puis ce que tu es capable, puis ce qu'il faut que tu fasses. Puis là, les faut-que, pas justement dans un point de vue productiviste, mais les faut-que pour être aligné. Tu le sais, c'est quoi qu'il faut que tu fasses. Je pense que mon conseil, ce serait... Tu sais, il y a tout le temps des voix fortes, des personnes qu'on va entendre plus dans tous les milieux. Avant, j'étais dans le milieu du voyage, puis il y avait des voix qu'on entendait plus que les autres. Dans n'importe quel milieu, il y a les populaires. C'est pas tout de la merde ce que ces gens-là disent, mais c'est pas tout vrai non plus, comme pour n'importe qui. Garde ton agentivité, garde ton esprit critique, fais-toi confiance, tu le sais qu'est-ce qui va te faire sentir bien, puis où est-ce que tu t'en vas avec ton... ton entreprise, tes valeurs, tes désirs, tes ambitions. Je pense que moins tu vas idolâtrer justement certaines personnes, moins tu vas vouloir être comme telle personne.
- Speaker #1
Entrer dans la clique.
- Speaker #0
Entrer, être accepté. Plus tu vas être capable de juste rester toi-même puis d'être aligné puis de garder ton esprit critique, mieux ça va se passer pour toi. Fait que je pense que ça serait ça, ne pas idolâtrer les voix fortes, garder son esprit critique. Ça serait ça mon conseil, je pense. Wow !
- Speaker #1
Merci,
- Speaker #0
Annie. Avec plaisir. Merci de m'avoir reçu.
- Speaker #1
Quelle belle jase !on a eu! Vraiment contente que tu l'aies acceptée. Et à toi qui nous écoutes, tu peux retrouver d'ailleurs, dans les notes de l'épisode, absolument tous les liens pour rentrer en contact avec Annie. Est-ce qu'il y a un endroit de prédilection où tu es plus active ? Oui,
- Speaker #0
je suis beaucoup plus active sur Instagram, donc /slasheuse.co. Ça va me faire un grand plaisir de jaser avec vous. Fait que venez dans mes DM, c'est ouvert.
- Speaker #1
Allez, on part un mouvement, on écrit à Annie. Oui,
- Speaker #0
non, non, non. Je ne dis pas de délai, mais un jour, je réponds à tout le monde. Je réponds à tout le monde.
- Speaker #1
Oui, tu es quand même assez réactive, je dirais. Merci encore. Et à toi qui nous écoutes, merci d'avoir été à l'écoute. Je te dis à dans deux semaines pour un prochain épisode. Salut! J'espère que tu repars avec de nouvelles idées pour colorer ta propre histoire et se connecter avec ta communauté. Continue
- Speaker #2
à te démarquer à créer des liens en apportant ta touche perçue. Puis d'ici là, si tu apprécies notre moment ensemble aujourd'hui ça serait génial si tu pouvais laisser un avis sur le podcast! C'est comme un petit signe de la main quand on se croise dans notre village virtuel Ça me réchauffe le cœur et ça me donne une meilleure idée de ce qui t'intéresse vraiment. N'hésite pas non plus à partager cet épisode-là avec tes amis ou sur les réseaux sociaux. Et si tu veux continuer la discussion, utilise le tag lavoisinepro sur Instagram. Ça va me faire vraiment plaisir d'échanger avec toi. On se retrouve très bientôt pour une nouvelle discussion en voisin.