- Speaker #0
Ça me permet de dire c'est quoi un mobilier responsable ? Ça c'est la première question. La première réponse à un mobilier responsable, c'est un mobilier qu'on n'achète pas. Je sais déjà que c'est un mobilier de seconde vente.
- Speaker #1
Bienvenue dans Au Bercail, le podcast qui te fait découvrir des solutions concrètes et éthiques pour améliorer ton habitat. Je m'appelle Caroline et à travers chaque épisode, je donne la parole à un acteur de l'habitat éthique, comme toi. je me pose de nombreuses questions sur la rénovation et la construction de mon futur chez moi. Alors ensemble, partons à la recherche de solutions adaptées à chacun d'entre nous, et cela commence dès maintenant. Bonjour et bienvenue sur Obercai. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Camille Couste. Bonjour Camille.
- Speaker #0
Bonjour.
- Speaker #1
Alors Camille, tu viens du secteur du mobilier où tu as commencé comme acheteuse, spécialisée dans la sélection de marques et de produits design. très tôt tu t'es interrogé sur le manque d'informations disponibles concernant les matériaux et sur la multiplication de labels parfois peu clairs c'est pourquoi tu as cofondé avec Grégoire une société qui s'appelle Eco-Impact c'est une entreprise dédiée à apporter plus de transparence dans l'industrie du mobilier originaire de Bretagne tu es également à l'origine de Très.EcoDesign je prononce bien une enseigne spécialisée dans les meubles responsables ... Avec Eco-Impact, ton objectif est de créer un système de notation fiable pour évaluer l'empreinte écologique et sociale des meubles. Aujourd'hui, on va parler ensemble de comment explorer, enfin on va explorer, pardon, comment choisir des meubles responsables et comprendre les enjeux écologiques et économiques qui y sont liés. Est-ce que tu es prête à aller sur ce sujet ?
- Speaker #0
Carrément, j'ai très hâte.
- Speaker #1
Allez, c'est parti. Bon, c'est quand même toi qui va commencer puisqu'on a notre fameux jeu brise-glace. Pour commencer l'épisode, tu as deux affirmations, une vraie, une fausse, et à toi de me piéger sur ce thème.
- Speaker #0
Ok. Première affirmation, bonne nouvelle. Aujourd'hui, il existe enfin déjà une obligation d'affichage des informations sur l'impact des produits du mobilier.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Deuxième affirmation, c'est sûr, si j'achète un produit en matière responsable, je ne peux pas me tromper.
- Speaker #1
J'ai envie de dire que la deuxième est fausse. J'ai envie de dire que la deuxième est fausse. Je pense qu'il existe déjà effectivement une notation et que la deuxième, en fait, il y a toujours des petites lignes qu'il faut lire. Donc, je dis que la deuxième est fausse.
- Speaker #0
C'est une bonne réponse.
- Speaker #1
Merci, merci. Est-ce que tu peux mettre un petit peu de contexte derrière ces deux affirmations ? Oui,
- Speaker #0
carrément. Aujourd'hui, il existe déjà des obligations pour les marques d'afficher des informations sur l'impact des produits. C'est vrai et ce n'est pas du tout comme nous ce qu'on fait aujourd'hui, le score éco-impact qui est un score ABCDE sur les produits. Mais ça y est maintenant, les marques sont obligées, en tout cas certaines grosses entreprises, ça dépend de leur chiffre d'affaires, les toutes petites ne sont pas encore obligées de le faire, mais les grosses marques sont obligées de dire, moi j'ai tant de matières recyclées dans ce produit, ce produit est recyclable ou il n'est pas recyclable, il y a des substances dangereuses. Donc on commence à avoir des débuts d'informations obligatoires, illégalement, vraiment avec... C'est vraiment le début de l'affichage environnemental. Donc ça c'est une bonne nouvelle, mais c'est très peu connu. Et effectivement, pour donner du contexte sur la deuxième affirmation, si je choisis des matériaux responsables, c'est sûr que je ne me trompe pas. Bon, j'ai un peu tiré le trait, parce que des matériaux responsables, ça compte pour choisir un meuble responsable, mais il n'y a pas que ça. Par définition, tu as compris. tout est une histoire de compromis et il faut calculer l'impact. Normalement, il y a plein de choses où on a du bon sens, mais il y a plein de choses où on n'a aucune idée. Et donc, il faut des gens qui se penchent sur le sujet de l'étude d'impact des produits. C'est notre métier. Il faut des ingés spécialisés là-dedans. On n'est pas tous capables de le faire. Et c'est pour ça que nous, on propose le score éco-impact, la BCDE, et que demain, il y aura un affichage environnemental obligatoire parce qu'on est tous, personne n'est capable de vraiment faire ce calcul qui est pourtant obligatoire si on ne veut pas se tromper.
- Speaker #1
D'avoir cette lecture dans les détails, en fait, c'est surtout ça.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Ok. Et bien, on va en parler de toute façon du score. D'abord, j'aimerais bien que tu me parles un petit peu de l'impact sur le secteur de l'immobilier. J'aimerais bien parler du comportement d'achat des gens. Comment tu penses que les comportements d'achat actuels influencent le secteur de l'immobilier et notamment en ce qui concerne la durabilité ? Tu dois le voir, je suppose, avec Echo Impact.
- Speaker #0
Il y a l'énorme changement qui a lieu depuis maintenant au moins cinq ans, voire un peu plus, qui est l'arrivée de la fast déco. Alors ce n'est pas encore très documenté d'un point de vue journalistique ou recherche, mais on a tous entendu parler de la fast fashion. Toutes ces grandes entreprises ont lancé maintenant des gammes de déco. Et donc autant il y a même encore 15 ans, on pouvait à un point garder des pièces plus longtemps, autant vraiment la rotation des pièces, pas cool. de petites décos, pas que de petits coussins, mais vraiment de changer le canapé, changer de table basse, ça s'est énormément accéléré, depuis pas si longtemps que ça, mais voilà, cette phase déco, maintenant, elle a fait vraiment des changements de comportement d'achat chez le conso, qui soit plus trop le problème de changer le canapé tous les 5 ans, alors que c'est quand même un comportement qui a été assez rare il y a plus longtemps que ça, et ça, forcément, par définition, c'est ce qui augmente drastiquement l'impact du secteur.
- Speaker #1
Et là, avec un peu tout ce qu'on sait aujourd'hui, au niveau de l'environnement. Est-ce que vous voyez quand même des tendances ou des prémices à un retour en arrière par rapport à ce qu'on faisait avant, c'est-à-dire garder plus longtemps ses meubles ou est-ce que c'est vraiment une tendance de dire la phase déco, c'est le 90% des cas ?
- Speaker #0
Alors, ce que j'aime bien aussi, c'est que parfois, donc la phase déco, il y a beaucoup de personnes qui donnent un arrêt de vôme même financier. Je n'ai pas de soule, je ne peux pas m'acheter une grosse pièce qui dure longtemps et tout. Il y a quand même... Les sujets logistiques, technos, plein de choses ont fait avancer le sujet de l'immobilier de seconde main et ça devient aussi complètement trendy et pas forcément populaire. Il y a quand même le revival de la seconde main qui coule avec les CLNC, avec les US, avec plein de choses. Donc, il y a quand même ce comportement d'achat-là qui est canon. Et il commence gentiment, mais vraiment beaucoup trop calmement, à avoir une prise de conscience, même dans le secteur de la maison, la prise de conscience dans l'alimentaire, je pense qu'elle est largement arrivée. On prend les enjeux de manger bio,
- Speaker #1
moins de viande,
- Speaker #0
ça commence. Dans les fringues, on commence à penser à acheter plus local. Il y a eu des scandales quand même assez nombreux dans le textile pour faire attention à comment je m'habille. C'est encore un peu long sur la maison parce qu'on se dit « ça va, j'ai un canapé, je vais le garder debout, sans le camp » . Alors que si on imagine la taille d'un canapé par rapport à une taille de t-shirt, on se rend bien compte qu'il y a quand même beaucoup de matière, beaucoup d'impact. Donc voilà, c'est en train d'arriver un petit peu… trop l'ensemble.
- Speaker #1
Il y a encore beaucoup de pédagogie à voir.
- Speaker #0
Beaucoup de pédagogie, surtout que ce que moi j'aime bien raconter, c'est que contrairement à... Je vais faire le parallèle avec un textile ou même avec un yaourt. Quand tu mets un yaourt sur le marché, quand tu veux vendre un nouveau yaourt, t'es obligée de dire qu'il y a tant de gras, tant de sucre, tant de sel et donc c'est comme ça que le yucca est arrivé et il a pu te dire que ça c'est bon pour ta santé, ça c'est mauvais pour ta santé, ça vient de loin, ça vient de pas loin. Donc, il me chaisait. Quand tu la regardes, c'est impossible de comprendre si elle est responsable ou pas. Entre deux chaises en plastique, deux chaises en bois, même des matériaux similaires, personne ne comprend l'impact d'un produit si tu n'es pas allé rentrer concrètement dans sa composition. C'est tellement flou et obscur que tout le monde se galère à trouver la chaise qui va bien dans son budget, dans son style. Rajouter une information qui est invisible de l'impact environnemental, c'est la cassette sans nom. C'est normal que les gens s'y mettent encore moins.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr. Justement, d'un point de vue, ça me permet de poser un peu le cadre autour de tout ça, mais législation et réglementation, est-ce que tu peux expliquer ce que c'est la loi AGEC et quelles obligations elles imposent aux fabricants et distributeurs de mobilier, ce qui va permettre aussi un peu de comprendre derrière tous les engagements qu'il doit y avoir aussi pour le consommateur. Oui,
- Speaker #0
alors en fait, il y a deux lois. C'est d'abord la loi AGEC et après la loi Climat et Résilience. La loi AGEC, c'est la première loi qui a travaillé sur... ... qui a commencé à donner les pistes de la future loi Climat et Résilience, c'est elle qui commence à imposer ce dont on parlait, les pourcentages de produits recyclés et recyclables. C'est une très grosse loi, mais je ne sais pas, il y a plein de choses. Je vais rester spécialement sur la partie immobilier et sur les sujets qui ont commencé à faire des premiers affichages environnementaux. Et après est arrivée la loi Climat et Résilience qui va encore plus nous concerner, qui, elle, dit, OK, à partir de très bientôt, il y aura ce type de produit, un affichage simple, clair pour le consommateur et gratuit. pour comparer les produits entre eux.
- Speaker #1
Ok. Et donc ça, derrière, le consommateur peut s'en servir pour s'assurer que le produit qu'il achète répond à des normes conformes à la législation environnementale ? Oui.
- Speaker #0
Alors, plus que de répondre à des normes, en fait, ça va vraiment dire, celui-là, il est très peu impactant, celui-là, il est très impactant. Au contraire, c'est vraiment de pouvoir comparer les produits entre eux. Est-ce qu'entre... Comme on peut se parler juste à l'instant, entre deux chaises, celle-là, qui est au centre, elles ont presque le même prix, celle-là est plus responsable que celle-là. L'idée, c'est vraiment de pouvoir donner un baromètre. au consommateur.
- Speaker #1
Est-ce que tu saurais donner, par le biais de ton expérience, un peu les avantages et les contraintes de l'achat d'un mobilier responsable pour le consommateur, tant pour l'environnement que sur le côté coût, etc. Oui.
- Speaker #0
Alors, ça me permet de dire c'est quoi un mobilier responsable. Ça, c'est la première question. La première question, c'est... La première réponse, c'est un mobilier responsable, c'est un mobilier qu'on n'achète pas. Déjà, c'est un mobilier de seconde main, parce qu'on ne recrée pas de nouvelles matières. Et donc, ça paraît bête quand je le dis, mais un mobilier responsable, c'est d'abord un mobilier qu'on n'achète pas, et donc la solution de la seconde main. Ce qui est trop bien, c'est qu'on ne produit pas de nouveaux matériaux, c'est souvent dans un prix qui est assez concurrentiel, ce qui est l'inconvénient, c'est que ce ne sont pas des collections illimitées de meubles disponibles juste à côté de chez soi. Si on veut acheter une commode qui a pile la taille qu'on veut, dans la couleur qu'on veut, on ne peut pas forcément aller la chercher. Donc il y a énormément de contraintes. Autant on a bien rouillé l'impact, autant le prix et surtout le look, c'est ça le plus difficile. Donc en gros, le premier conseil, c'est d'acheter du seconde main, mais ce n'est pas toujours possible. Et du coup, on est régulièrement obligé de se tourner vers du mobilier neuf. Et donc pour trouver du mobilier neuf, pourquoi est-ce qu'on dit que c'est plus cher ? Parce que... on va voir ça après, mais oui la matière première ça compte, on préfèrera, je vais aux caricatures, mais du mobilier en bois massif qu'en plastique vierge, c'est aussi un mobilier qui est produit plus localement, on va oublier les coussines chinoises, même si on peut faire des mobiliers très responsables, il y a plein de choses à faire en France, donc oui parfois il y a un critère coup, et donc en gros il faut savoir s'orienter, et je vis. Et ce n'est pas forcément le meilleur. En revanche, le plus cher est le plus responsable. Ça ne veut rien dire. C'est pas un critère. Non, non, non. Le plus cher n'est pas forcément le plus responsable. Heureusement. Oui,
- Speaker #1
heureusement. Justement, je rebondis là-dessus. Qu'est-ce que tu conseillerais, du coup, à des personnes qui ont envie de s'assurer qu'ils achètent vraiment des meubles responsables, ou s'ils achètent, du coup, qu'ils ne font pas forcément de la seconde main, sur quels critères ils peuvent se dire qu'on ne rentre pas dans le piège du greenwashing que peut avoir certaines marques en disant Mais non, mais en fait, nous, on replante des arbres, on fait des choses finalement et on est vert.
- Speaker #0
Alors, les conseils très rapidement à portée de main de tout le monde, c'est qu'on réfléchit à la matière première. Donc, pour se donner des ordres de grandeur, oui, le bois, ça sera toujours plus responsable que, on va dire, à peu près le métal, puis le plastique. Donc, le bois, c'est une des métiers. plus responsable. Le métal, c'est une matière première qui est top parce qu'elle est durable, elle est facilement recyclable, ça prend plus d'énergie. Entre les deux, le bois se fera mieux, mais le métal, c'est tout aussi durable. Les deux matières sont vraiment fortes. On dit bien qu'il y a le plastique, mais en fait, dans le plastique, il y a mille plastiques différents. Aujourd'hui, on est complètement capable d'acheter un meuble en plastique recyclé, et ça, c'est une vraiment très bonne démarche. Et après, toutes les matières vierges non renouvelables sont effectivement en fin de peloton. Donc ça, c'est la matière première. Et le deuxième critère auquel il faut penser, qu'on ne pense pas tout le temps, parce que la matière première, ça vient assez spontanément, c'est de penser à la durabilité du produit. Combien de temps je vais pouvoir garder mon meuble ? Ça paraît un peu bête, conseil de grand-mère, mais entre un meuble qui va durer deux ans ou un meuble qui va durer dix ans, et bien, pour durer dix ans, il me faudra cinq meubles d'autres qui durent plus. 10 ans le falqueur, donc le meuble qui a, dans le calcul que l'on fait, le meuble qui dure 2 ans, il a 5 fois plus d'impact, toute info similaire sur les autres créatrices ici, donc il a 5 fois plus d'impact qu'un meuble qui dure 10 ans. Donc en fait, ça va très vite de changer l'impact d'un meuble avec sa durabilité. C'est un des critères vraiment à ne pas oublier. Et donc, c'est quoi durabilité ? Ça peut être la modularité, est-ce que je peux faire évoluer mon meuble en quelque chose qui me plaira toujours demain ? C'est par exemple un look, une jolie peau. Ce n'est pas très marrant pour les fans de design. Tout simplement qu'ils se réparent. Si tu peux réparer un meuble et que tu n'es pas obligé de le jeter, tu as déjà tout gagné.
- Speaker #1
Complètement. Est-ce qu'il y a aussi des critères où on pourrait faire attention par rapport aux certifications, aux labels qu'on peut donner ? Parce qu'il y a énormément de choix. Je disais dans ton introduction, c'était une de tes premières interrogations quand tu étais acheteuse, au niveau de la labellisation qui était parfois peu fiable. où on ne savait pas très bien ce que ça signifiait. Est-ce que tu as des critères là-dessus ou des astuces à donner ?
- Speaker #0
Il y a pas mal de labels sur les matières premières. On pense au bois avec FSC, PEFC, qui sont des gestions de forêts durables, où on laisse le temps aux arbres de pousser. Donc il y a plein de débats sur ce sujet. Est-ce que c'est bien responsable ? Est-ce que ce n'est pas bien responsable ? Moi, j'ai décidé de dire que c'était déjà une première démarche. Tout ne peut pas être parfait en sachant le même sujet. Donc voilà, il y a des labels sur le bois. Pour reprendre du recul, aujourd'hui, il n'y a pas un label qui résumerait tout. En tout cas, c'est nous, c'est le travail qu'on fait chez les contacts, c'est de donner un critère et un label qui résument tout. Demain, il y aura l'affichage environnemental.
- Speaker #1
Aujourd'hui,
- Speaker #0
il y a les contacts. À part ça, franchement, ce n'est pas facile. Il n'y a pas mille choses où tu peux dire, ça, c'est sûr, c'est bon. Parce que, pour faire la suite avec la discussion, le calcul d'impact d'un produit, ça prend tout son cycle de vie. Et donc, qu'est-ce que c'est que le cycle de vie ?
- Speaker #1
Exactement, j'allais te poser la question juste après.
- Speaker #0
Parfait, je m'auto-introduis alors. En gros, tu regardes l'impact de la matière première, ça c'était très important, après il y a l'impact de la fabrication, concrètement quelle énergie ça va prendre de transformer une planche de bois en une chaise, il y a l'impact du transport, le transport amont des matières premières, aval après le produit fini, on va tout recalculer. Il y a l'utilisation, combien de temps vraiment ça va durer ? Et après, qu'est-ce que ça va devenir en fin de vie ? Est-ce qu'on peut le recycler ? Est-ce qu'on est obligé de le mettre à la peine ? Est-ce que c'est incinéré ? Tout ça, ça compte. Et pas toutes dans les mêmes proportions, évidemment. Mais on est obligé de faire ce cycle de vie du produit pour avoir une image complète.
- Speaker #1
Et du coup, par rapport à ce cycle de vie, donc là, j'en viens vraiment au score que vous, vous avez créé avec Eco-Impact. c'est quoi les principaux critères à considérer pour choisir son meuble et est-ce que tu peux du coup en parallèle expliquer un peu cette notation qu'est-ce que ça correspond les catégories A, B, C, D, E c'est réel tu sais parfois ça englobe beaucoup de choses ouais clairement donc ta première,
- Speaker #0
en gros juste pour répondre au départ comment ça marche et comment je le décris par rapport au cycle de vie ouais ça marche On disait, c'est hyper dur de comprendre l'impact d'un produit quand on le voit tel quel. La vraie méthode, c'est une méthode internationale qui est reconnue, qui est vraiment très encadrée, ça s'appelle l'analyse du cycle de vie, ACV pour les intimes. Cette méthode-là, elle est géniale, parce que tu vas rentrer vraiment dans le détail du produit, tu vas tout de suite savoir quelle est la phase la plus contributrice, en gros, est-ce que c'est ma matière première qui pose un problème, ou le transport, tu sais tout de suite ça très vite. C'est un métier assez technique quand même, il faut s'ingérer pour le faire. Et surtout, même pour le lire à la fin, il faut être aussi presque un G pour lire une résultat d'ACV. Donc l'outil est génial, mais c'est incompréhensible. Donc à partir de là, on fait quoi ? Nous, on a découvert l'outil, on a dit c'est génial, mais sauf que personne ne comprend, ça ne sert à rien. Et si personne ne comprend, ça ne sert à rien. Et donc on a décidé de transformer, à partir de cet ACV-là, l'analyse des cycles de vie, on a dit qu'il faut absolument qu'on passe un score qui soit compréhensible en un clin d'œil. On avait tous en tête le Nutri-Score, donc on est partis sur ce même critère, ABCDE. Il y avait déjà des recherches expérimentales justement sur un éco-score, un affichage environnemental dans le meuble ABCDE, qui était resté à VGT, ça fait dix ans qu'on en parle en fait, et on s'est dit, on est tombé sur des vieilles recherches, c'était déjà lancé ABCDE pour les meubles, base analyse du cycle de vie, mais ça était resté un peu l'être morte. Et du coup, on a dit, c'est déjà fait. parce que c'est génial que ça existe vraiment, et pourquoi ça n'a pas avancé, et donc on a repris les recherches, jusqu'à sortir ce score ABCDE, qui comprend une analyse de cycle de vie, donc c'est une méthode très quantitative, vraiment de la data, et il y a du qualitatif, des initiatives qui sont mises en place par les marques, qui viennent compléter l'étude quanti, donc quanti-qualit, qui se regroupe dans ABCDE. Et A, qu'est-ce que c'est ? C'est les 20% les plus responsables du marché, et E, c'est les... 20% est pire. Il y a autant de A, de B, de C, de D et de E dans le monde. Parce que nous, en fait, on a créé des énormes échantillons de produits. Un exemple, toujours notre chaise en bois. J'ai dit, en gros, une chaise, elle a X% de chances de venir. Sur le plan d'études, on a potassé les études, X% qui viennent de la grande distrib, X% qui viennent de la distribution sélective, X% qui a été fabriquée en France, dans tel pays, en telle matière. On a vraiment tous ces énormes échantillons. représentatif, ça fait un gros travail. Et donc on a pu définir le produit médian, le produit moyen, le C. Et donc à partir de ce C là, soit t'es au dessus, soit t'es en dessous.
- Speaker #1
Ok, ok. J'aimerais bien que tu me dises comment tu vois cette notation, comment elle va rentrer en vigueur par rapport à la loi, aux changements qui vont arriver dans le futur. Et est-ce que ça va vraiment devenir une obligation pour les marques ? Vraiment que le consommateur, il se sente de plus en plus concerné et puis il va pouvoir plus regarder justement ce qu'il achète en termes de mobilier.
- Speaker #0
Alors la bonne nouvelle c'est que oui ça va devenir une obligation pour les marques et tous les produits auront cet affichage environnemental. On parle du mobilier mais il y a plein d'autres catégories, il va y avoir l'alimentaire, il va y avoir le textile, on parle des hôtels, des produits électroniques. Il va y en avoir partout des affichages environnementaux et ça c'est une bonne nouvelle. Et comment ça va se passer, comment ça va arriver ? Donc là on enregistre à la fin de l'été 2024, rentrée de retour 2024. Les... tests sur le textile et l'alimentaire sont en train de se finaliser, c'était le secteur pilote et on va vraiment passer sur le mobilier dans quelques semaines, mois. La cible qui a été positionnée c'est qu'en 2026, on a un peu moins de deux ans maintenant, les produits et cet affichage environnemental. Au départ, ce sera pour les plus grosses marques, ça va être au fur et à mesure, et au fur et à mesure, je pourrais aller jusqu'aux plus petites marques. En 2026, tout le monde aura un affichage environnemental obligatoire.
- Speaker #1
Parfait. Dernière petite question et passage à l'action. Quels seraient un peu les conseils pratiques que tu donnerais aux consommateurs pour intégrer plus de mobiliers responsables dans leur intérieur ? Comment tu penses que ça peut influencer aussi le marché positivement à aller vers ce type de mobilier ?
- Speaker #0
Alors, pour te répondre, j'avance. Je vais commencer par le marché et après, je vais terminer par les conseils consos. Le marché… à mon avis, va être driveée quand même par... Je suis peut-être trop optimiste, mais l'idée, c'est qu'il y a déjà des enquêtes qui ont été faites pour les magasins de meubles avec le score ABCDE, et donc il y avait des bonnes notes, des mauvaises notes. On a fait des tests sur les consos en sortie des magasins, et la réponse des consos, c'était de dire qu'il y a la moitié qui ne regarde même plus les produits mal notés, les produits D et E. Donc, quand on dit ça... Là, je parle vraiment par rapport au marché. On se dit que si moi, aujourd'hui, je suis fabricant de l'oblier et que je découvre que mes best-sellers, mes meilleures ventes sont mal notées, j'ai une forte probabilité que mes ventes s'écroulent, au moins que je perde la moitié de mon chiffre d'affaires sur ces références-là. Donc, je pense qu'aujourd'hui, ça alerte beaucoup de chefs d'entreprise. Ok, je ne peux pas avoir ce risque économique aussi énorme devant moi. Il faut que je prenne les devants. Changer des produits, ça prend du temps. Donc, il faut se lancer et essayer maintenant avant que ça ne vienne au quai de Troyes. Alors, pour moi, ça va. forcément faire bouger le marché, il y aura plus de produits responsables, on va plus grandir tous ensemble. Je pense que l'information, la pédagogie va faire que les gens auront plus de questions auprès de ces marques. Nous, en tant que consommateurs individuels, il ne faut pas hésiter à poser des questions à nos marques. Je pense que le marché va forcément être impacté par ça. Et en tant que consommateur perso, on en a un petit peu parlé au départ, mais c'est poser la question du besoin, est-ce que j'ai vraiment besoin de ce nouveau canapé ? Et c'est l'achat de secondement. Et si on ne lâchait pas de seconde main, penser forcément à des matières responsables et à de la durabilité, à comment est-ce que je peux le garder le plus longtemps possible. Ça paraît un peu basique, mais c'est vraiment les sujets qu'il faut retenir.
- Speaker #1
Ok. Est-ce que tu vois autre chose sur ce sujet qu'on n'aurait pas évoqué et qui te semble pertinent de dénoncer dans ce podcast ?
- Speaker #0
Je pense qu'on a fait un bon tour déjà. Là, je n'ai pas d'idée supplémentaire.
- Speaker #1
Il n'y a pas... C'est très bien. C'est très bien. C'est qu'on a fait le tour. Je te propose, si tu souhaites Camille, qu'on passe à la phase actionnable et tacotec de ce podcast.
- Speaker #0
Ok. Let's go.
- Speaker #1
Je profite de cette coupure. Tu te demandes peut-être comment soutenir notre travail sur Ubercai. Déjà, tu peux noter ce podcast. C'est un moyen simple mais crucial pour atteindre un public plus large. Sur Apple Podcasts ou iTunes, on t'invite à laisser une note et un commentaire. Et si c'est sur Spotify, tu peux également nous soutenir en partageant ce podcast en story et en nous taguant sous le nom aubercaille-media. On compte sur toi ! Et maintenant, retour à notre intervenant. Concrètement, comment ça se passe pour son bercail ? Nos éditeurs, ils ont un projet d'aménagement avec du mobilier plus responsable. Qu'est-ce que tu donnerais comme étape, toi qui as été acheteuse un peu dans ce secteur, qui connais un peu ce secteur, comment tu leur... conseils dans leur acte d'achat de se renseigner pour déterminer ce besoin, un peu étape par étape.
- Speaker #0
Normalement, c'est d'aller effectivement interroger les sujets en quelle matière c'est fait, combien de temps ça va durer, je répète toujours un peu la même chose, mais voilà. Et il y a déjà des marques qui jouent le jeu de la transparence. Moi, forcément, je dirais me diriger vers ces marques qui jouent déjà le jeu. Il y en a presque deux. plus d'une centaine presque 150 en France qui commencent à afficher. Alors nous le score éco-impact, forcément c'est ceux qu'on connaît, mais d'ailleurs pour l'instant on est quand même toujours les seuls donc forcément je peux recommander que des gens qui jouent le jeu de la transparence parce que c'est là où il y aura un peu d'infos.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a des plateformes justement pour aider ces consommateurs qui essayent d'acheter mieux leur mobilier ? Est-ce que tu connais des... tu en as quelques unes ou si tu peux les citer ou si c'est...
- Speaker #0
Ouais... spontanément je vais te parler de 13 Eco Design qui sont des produits qui ont des scores et qui sont bien sélectionnés donc 13 Eco Design et ensuite il n'y a pas encore vraiment une plateforme en plus parfaite qui regroupe tous les produits responsables c'était pour ça la première idée c'est pas si simple ok pas de soucis question
- Speaker #1
plus personnelle du coup qui concerne un peu plus toi Camille oui C'est quoi pour toi ton bercail idéal ? Comment tu le décrirais ?
- Speaker #0
Alors mon bercail idéal, le rêve concrètement pour moi, ce serait qu'il y ait de plus en plus… En fait, il y a un trou dans la raquette, dans l'offre, je trouve. C'est qu'on parle de modulaire, de choses réparables facilement, et je trouve que ce n'est pas forcément ces produits-là sur le marché. Moi, j'adorerais dans mon bercail idéal qu'on ait plein de produits dont on peut faire changer la fonction. tous mes canapés, que je puisse hyper facilement changer les housses. On dit oui, c'est déhoussable, mais en fait, on ne trouve jamais la housse pour remplacer. J'aimerais trop qu'on me propose une proposition justement quand je vous change ce canapé, que ce soit hyper facile de faire la reprise de mon premier canapé. Il faut savoir que maintenant, c'est obligatoire. On a déjà, quand on achète un canapé, on a déjà le droit de donner son ancien canapé et notre vendeur est obligé de le reprendre. Mais j'aimerais bien que ce soit beaucoup plus connu et que ça se développe beaucoup plus. Et... et j'avais trouvé par exemple une initiative que j'adore, que j'aimerais vraiment qu'il se développe par exemple je ne sais pas si tu as entendu parler mais la CAMIF maintenant ils louent du mobilier du mobilier qui ne te servira pas toute ta vie, ils ont commencé par exemple par la chambre de bébé, quand tu as un enfant qui achète plein de mobilier, la table à manger tout ça, la CAMIF c'est les premiers à avoir dit bah en fait la table à manger vous n'allez pas vous en servir toute votre vie, on va vous la louer pour une durée assez longue et à la fin on viendra la récupérer Dans mon percail idéal, ce serait super.
- Speaker #1
C'est trop bien ça comme initiative. Effectivement, je ne connaissais pas. Merci pour les tips. On ne savait pas non plus pour le fait que le revendeur était obligé de récupérer son canapé. Ça, on note aussi, ça peut servir.
- Speaker #0
Les vendeurs ne le disent pas tous forcément.
- Speaker #1
Non, j'imagine. Après, le but, c'est de voir dans quel circuit ça retourne. Mais ça, c'est une autre question.
- Speaker #0
En fait, au moins, ils sont obligés de le mettre au moins dans les bons tris, dans les bonnes bennes, de bien assurer la fin de vie. C'est mieux que de le jeter devant sa maison.
- Speaker #1
Complètement. Si tu avais un mot, du coup, pour définir ce bercail idéal, ce serait quoi ?
- Speaker #0
Ben, beau du l'air. Quelque chose qui puisse changer régulièrement, parce qu'on est tous pareils, on a tous envie de choses qui durent, mais on a envie de changer de déco, c'est juste facile à faire.
- Speaker #1
Ok. Est-ce que tu aurais des ressources, des personnes à suivre, des livres, des choses qui t'ont percuté par rapport à ce sujet et que tu pourrais conseiller à nos auditeurs d'aller voir ?
- Speaker #0
J'avais quelques ressources. Le premier, sans faire d'auto-promo, mais on vient de rédiger un gros livre blanc qui explique qu'est-ce qu'on a le droit de dire, qu'est-ce qu'on n'a pas le droit de dire en communication environnementale. Pourquoi on n'a pas le droit de juste dire que c'est responsable sans justifier ? Pourquoi on n'a pas le droit de dire juste matière naturelle ? Il y a plein de choses comme ça qui sont décryptées. Il y a un gros travail qui a été fait du Centre national de la consommation. mis en plus accessible. Je t'enverrai le lien si tu veux mettre le lien. Oui,
- Speaker #1
on y est en lien.
- Speaker #0
Ce livre du greenwashing. Et après, pour ouvrir plus largement, pour ne pas parler que du mobilier, tu le connais sûrement, mais moi, c'est les deux podcasts qui m'ont aidée dans ma transition. Avant, je n'étais pas forcément aussi au courant de tout. Donc, les deux podcasts préférés que j'ai tout le temps dans les oreilles, c'est... Tu me dis si tu connais. Le premier, c'est comment... chaleur humaine du monde avec Nabil Ouakil, je ne sais pas si tu connais.
- Speaker #1
J'ai déjà entendu parler, mais je n'ai jamais eu l'occasion d'écouter, donc je me le note.
- Speaker #0
Il est vraiment trop fort, il prend des sujets vraiment de société et il décrypte avec une position d'avoir rien compris et au besoin qu'on lui explique un peu, parfois, comme un enfant de 5 ans, et ça fait du bien. Il prend des sujets assez complexes ou très quotidiens. C'est chaleur humaine, c'est sur le monde, c'est gratuit, c'est un podcast. Et le deuxième podcast que j'adore... qui fait beaucoup rire. Je ne sais pas si tu la connais, elle s'appelle Swan Perisset. Swan Perisset. Et elle a fait un few. Oui, exactement. Et elle prouve qu'on peut vraiment rire de tout, même un peu de la foule du monde. Elle interdit des jours visants, et c'est quand même d'un bon niveau. Et moi, ça me fait du bien de pouvoir rire sur des sujets compliqués.
- Speaker #1
Complètement. Écoute, je les citerai, je les mettrai dans les ressources du podcast. Je pose toujours cette question maintenant. Est-ce qu'il y aurait une personne ou un sujet si t'as pas en tête, que t'aimerais voir sur ce podcast, sur Berkay qui pourrait être intéressant pour peut-être ton Berkay idéal ou alors juste parce que tu penses qu'elle serait pertinente à être interviewée sur Berkay écoute,
- Speaker #0
spontanément je gérerais soit sur quelque chose de location immobilier ou de seconde main location immobilier j'en connais beaucoup en bureau je vais réfléchir à ça après il y a les... les classiques Selency, Yousd et tout ça, je ne sais pas si tu les as déjà eues. Pour voir,
- Speaker #1
pour voir. OK. Eh bien, écoute, je note aussi. Je n'ai plus qu'à te remercier, Camille. On peut te retrouver sur LinkedIn, sur Instagram, sur le site aussi et sur Impact. Est-ce que j'oublie un endroit ?
- Speaker #0
Non, ce n'est pas mal, effectivement. Et je réponds bien sur LinkedIn. OK.
- Speaker #1
Eh bien, voilà, je mettrai tes liens en description aussi. Encore merci pour ce moment.
- Speaker #0
Merci pour ton invitation, Caroline.
- Speaker #1
Et puis, merci pour tout ça. Et puis, j'ai plus qu'à souhaiter à tous nos auditeurs, à bientôt dans Robert Caille. Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Bon, tu le sais déjà, mais un dernier rappel. Si tu as aimé cet épisode, tu peux nous soutenir en laissant 5 étoiles sur Spotify et Apple Podcasts et en laissant un commentaire pour nous dire ce qui t'a plu et les sujets que tu souhaiterais voir abordés dans nos futurs épisodes. Allez, viens ! Construisons au Bercail ensemble. Ta voix compte et tes idées sont hyper précieuses pour faire évoluer ce média. Merci d'être là, merci de nous écouter et surtout merci de contribuer à cette belle communauté. Prends soin de toi et à bientôt dans ton Bercail.