- Speaker #0
Bonjour à tous, je m'appelle Alexia Kata et je suis la créatrice du podcast Au cœur de l'alternance, le podcast qui s'adresse aux acteurs de l'alternance. À travers les épisodes, vous retrouverez des solos, mais je recevrai également des invités pour partager cette expérience. Bienvenue sur le huitième épisode du podcast Au cœur de l'alternance. Aujourd'hui, je suis accompagnée d'Emeline Clair pour nous parler de handicap et d'alternance. C'est un épisode qui a été vraiment très enrichissant à mon sens, alors je l'espère pour vous également. Allez, c'est parti pour un peu plus de 40 minutes auprès d'Emeline. Je vais poser toutes les questions qui m'interpellent concernant ce sujet-là. Je vous souhaite une très bonne écoute.
Bonjour Emeline. Est-ce que tu pourrais te présenter aujourd'hui pour nos auditeurs ?
- Speaker #1
Salut Alexia. Moi, c'est Emeline. Aujourd'hui, je suis à la tête de ma propre entreprise que j'ai nommée RACOOM. Et du coup, aujourd'hui, si je suis ici, c'est parce que moi aussi, j'ai fait mes études en alternance. Voilà. Donc moi, aujourd'hui, je me suis spécialisée sur deux choses. Ma première casquette avec RACOOM, j'accompagne les TIH, les travailleurs indépendants en situation de handicap, à utiliser LinkedIn pour leur business. Et ma deuxième casquette, c'est que je suis intervenante en école et en entreprise pour apprendre à faire de la communication accessible pour les personnes en situation de handicap. Grosso modo, on voit à peu près tous les types de handicap, vu que je fais aussi de l'initiation au FALC. Donc, le facile à lire et à comprendre, qui est une écriture vraiment dédiée au handicap mental. On voit aussi tout ce qui va être soutenu, texte alternatif, etc. Donc, voilà. Et je me suis vraiment spécialisée sur la thématique de l'accessibilité, en fait.
- Speaker #0
Ok, super. Ton nom d'entreprise m'interpelle. Pourquoi RACOOM ?
- Speaker #1
Pour le coup, je le dois à un ami de LinkedIn qui s'appelle Rémi Côté. En fait, je cherchais un nom. assez court et assez facile à retenir qui mélange communication avec les ratons laveurs. Parce que je pense que tu as remarqué que sur mon Linkedin, tu as des ratons laveurs un peu partout. Et c'est tout simplement parce que le raton laveur c'est un symbole très fort pour moi. Il faut savoir que ma sœur elle c'est le renard donc on fait vraiment la paire. On est vu comme des animaux sournois mais la réalité c'est que le raton laveur il vient en tribu. C'est un peu comme le robin des bois de la forêt. Il vient en tribu et il va toujours tout faire pour trouver la solution si la tribu a un problème, pour toujours mettre sa tribu en sécurité. Et c'est vraiment parce que je voulais imprégner dans ma marque le fait que je ne faisais pas ce business pour moi, mais vraiment pour aider les personnes en situation de handicap à lancer leur business et à pouvoir en vivre. Parce qu'aujourd'hui, il y a plus de 75 000 TIH en France et la grande majorité ne dépasse pas les 20 000 euros de chiffre d'affaires annuel. Donc, ils ne peuvent pas en vivre, en fait, tout simplement. Donc j'avais vraiment dans l'idée de montrer au monde que si on lui laisse notre chance, nous aussi on est capables.
- Speaker #0
Alors il y a quelque chose sur lequel je rebondis, tu parles d'être capable. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ton parcours finalement, peut-être tes études, tes études supérieures et donc en alternance ?
- Speaker #1
Moi mon parcours il a pris un tournant en terminale. À la base j'ai fait un bac scientifique parce que je voulais devenir pilote de chasse, donc armée de l'air. Et en fait, c'est à ce moment-là que le diagnostic est tombé pour la première fois. Bon, après, il a été remis en compte, remis, enfin, revalidé, remis en compte, revalidé, etc. Il a vraiment été posé quand j'avais 20 ans. Et en fait, l'année du bac, je me suis cassé les ligaments en dormant. Donc là, on a commencé à se poser vraiment des questions.
- Speaker #0
Effectivement, c'est pas commun.
- Speaker #1
Donc, l'armée, c'était mort. Une fois que je me suis cassé les ligaments et qu'on a... On le savait déjà mais que vraiment on a dit non tu es malade. Je savais que je pouvais plus passer le concours d'entrée donc vraiment j'étais en mode ok qu'est ce que je vais faire de ma vie ? Nous sommes à six mois du bac. Donc je suis partie à la fac, à la base je voulais faire l'alternance dès la première année. Bon c'est quasiment, en tout cas en 2015 c'était quasiment impossible de trouver dès la première année donc je suis partie en DUT. Ce qui permettait quand même d'avoir de la pratique avec la théorie et de ne pas trop me nicher, comme on dit maintenant, dès le début. Ça restait quand même assez global parce que je faisais du développement web, de l'audiovisuel et de la communication. Et d'ailleurs, c'est en deuxième année que j'ai découvert la communication politique, qui après est devenue mon master. J'ai commencé l'alternance en troisième année à Toulouse. J'étais sur le campus Videl pour les toulousains qui nous écoutent. C'était l'école supérieure de la publicité. Là j'ai vraiment commencé à bosser et j'ai continué avec mes deux années de master aussi en alternance, donc cette fois sur Paris. Puisque comme je te l'ai dit, je suis partie en master pro politique, oui ça existe.
- Speaker #0
Oui c'est vrai que c'est pas quelque chose qui est très mis en avant mais tu vas nous en dire plus.
- Speaker #1
Après ma troisième année de licence, j'ai fait un burn-out parce que j'étais en bachelor intensif, donc ça veut dire que j'avais deux jours de cours très chargés, plus trois jours en entreprise et j'avais quand même un poste en responsabilité. Je ne comptais pas vraiment mes heures mais en plus de ça je me suis rendu compte que la publicité c'était pas le domaine qui m'intéressait dans la com en soit, j'adore la stratégie c'est mon coeur de métier encore aujourd'hui et je peux pas vivre sans la strat de com mais la pub avait un côté vraiment qui ne collait pas à ma personnalité. Je me suis un peu fait violence pendant un an et du coup je suis partie vivre en Australie pendant huit mois pour me remettre de ça et je suis tombée dans une famille d'avocats. Donc grands parents avocats, parents avocats, amis avocats, tout le monde était avocat. Et je me suis dit mais en fait c'est vrai que depuis toute petite je m'intéresse à la politique, je m'intéresse à la base même en fait de notre pays, pourquoi je ne pourrais pas faire de la stratégie de communication politique. Donc j'ai passé le concours et je me suis dit si je suis faite pour ça je réussirai. J'étais vraiment en mode si c'est fait pour moi j'y arriverai et si c'est pas fait pour moi tant pis, j'avais prévu de rentrer en école d'art.
-
Rien à voir effectivement. Et en fait j'ai été reçue avec les félicitations du directeur de l'école. A ce moment là on m'avait dit mais en fait c'est impossible de trouver une alternance en politique qui sera forcément en administratif et j'ai fait "non moi je rentre dans ce master pour faire de la politique donc je ferai de la politique en alternance et j'ai trouvé une place auprès d'un député".
- Speaker #1
J'étais la première de ma promo.
- Speaker #0
Mais tu vois, je ne pensais même pas que ça existait en fait, tout simplement. Donc, ravie de l'apprendre.
- Speaker #1
Si, on peut faire de l'alternance absolument partout, ne nous mettons pas de barrière.
- Speaker #0
C'est vrai, il ne faut pas s'en mettre, tu as raison. Ok, revenons peut-être sur ton année de bachelor qui, si je le comprends, a été assez intense. Dans quel type d'entreprise tu as eu l'opportunité de faire ton bachelor ?
- Speaker #1
C'était dans un grand groupe. Donc j'étais vraiment, on va dire, la seule pure communiquante, entre guillemets, dans l'équipe marketing. Mon tuteur était en marketing. Je pense que pour tous ceux qui ont fait des études de com, ils savent que des fois, ça peut être chaud entre le marketing et la com. Mais franchement, c'était intéressant. Très énergivore, mais très intéressant.
- Speaker #0
Et alors, pour faire le rapport avec le sujet d'aujourd'hui, en quoi le syndrome, le handicap, a pu avoir sa place dans cette expérience ?
- Speaker #1
Pour ceux qui me connaissent pas moi j'ai un syndrome d'Ehlers-Danlos la catégorie hypermobiles il faut savoir qu'il existe 11 ou 14 catégories je crois de ce syndrome donc on n'a vraiment pas tous les mêmes symptômes. En fait comme chez moi la maladie elle a commencé à être posée quand j'avais 18 ans, elle a été validée quand j'en avais 20 donc vraiment quand je commençais à faire le dossier mdph rqth, beaucoup d'administratif, beaucoup de stress aussi parce que je pense que comme une grande majorité de la population je voyais le handicap comme un frein en fait à la possibilité d'être embauchée. J'ai découvert les longues procédures de recrutement en cas de RQTH parce que tu passes par les RH, tu passes par le médecin du travail puis tu rencontres l'équipe et ton PDG et tu t'attends à ce qu'ils soient informés, ils ne le sont pas. Donc ouais ça a été une année compliquée pour moi parce que première alternance. Premier dossier MDPH, première année à jongler entre l'école l'entreprise les les médecins, même si j'ai pas de traitement en soit tout simplement parce qu'il n'y en a pas, j'avais quand même kiné deux fois par semaine suivi rhumatologique, centre de la douleur etc etc etc. Donc c'est pas un rendez vous spécialisé où tu peux pas trop faire la fine bouche pour prendre des rendez vous d'un autre côté, tu peux pas louper l'école je peux pas louper l'entreprise alors c'est un point de casse-tête ton agenda. Puis à ce moment là vraiment je connaissais rien au monde du travail non plus donc j'ai juste écouté les conseils qu'on me disait. Aujourd'hui avec le recul je me dis que c'était pas nécessairement des bons conseils même si ils se voulaient bienveillants parce que tout de suite on m'a dit oui tu mets que tu es RQTH mais tu mets que tu n'as pas besoin d'aménagement. Et effectivement ça a marché à peu près partout où j'ai envoyé mon CV. Du coup avec cette petite phrase j'ai été rappelée parce que c'est à ce moment-là que j'ai découvert que les entreprises avaient un quota de personnes en situation de handicap à recruter.
- Speaker #0
Tu connais le pourcentage pour les entreprises ?
- Speaker #1
Si je ne me trompe pas, c'est 6% à partir de 20 employés.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Enfin, à partir de 20 personnes dans la boîte. Mais du coup, en disant que je n'avais pas besoin d'aménagement, j'envoyais le signal de je vous remplis votre quota, mais je ne vous coûte pas d'argent
- Speaker #0
Comment on vit ça en fait ? C'est-à-dire qu'on se dit ? est-ce que je suis prise pour mes compétences ou est-ce que je suis prise pour le quota ? à quel moment on arrive à faire la distinction finalement sans se mettre trop de barrières ?
- Speaker #1
Ça passe beaucoup par la communication je dirais. Je l'ai beaucoup plus ressenti sur ma première alternance que sur ma deuxième en politique. Après il y a aussi l'avantage qu'en politique... on était un petit bureau, on était cinq donc forcément j'ai été recrutée par le député et son chef de cabinet, donc derrière il reste deux personnes qui ont tout de suite été mis au courant et qui n'hésitaient pas à me demander si ça allait je me souviens d'une fois j'étais arrivée vraiment crevée, je pense que j'avais des cernes jusqu'au milieu des genoux, pardon les genoux ça fait des grandes cernes quand même on m'a dit non mais c'est bon rentre chez toi repose toi, ça se voit que tu vas pas bien à... Et puis aussi, c'est dans la façon où tu communiques. Quand on commence à te prendre un peu avec des passettes et à te donner beaucoup de travail, puis d'un seul coup, tu n'en as plus. Là, tu peux commencer à te poser des questions. OK, qu'est-ce qui a changé ? Ah oui, en fait, c'est juste parce qu'ils ont appris. Est-ce que c'est vraiment ça ? Est-ce que je me fais des idées ? Là, tu commences vraiment à cogiter. Alors que dans mes autres expériences professionnelles, ça ne s'est jamais posé.
- Speaker #0
OK. Alors... Alors tu nous parlais de RQTH, est-ce que tu peux nous dire exactement ce que veut dire ce sigle ?
- Speaker #1
Oui, la RQTH c'est la reconnaissance qualité travailleurs handicapés. Donc pour ça, il faut faire un dossier à la LDPH, la maison départementale des personnes handicapées, un papier, on ne va pas se mentir, qui du coup, quand tu es en salariat, dit à ton employeur que tu as potentiellement besoin d'aménagement de temps et ou de ton bureau, à savoir que les entreprises ont des aides pour compenser ça. Ou quand tu es indépendant, comme moi aujourd'hui, tu as le statut de TIH, donc travailleur indépendant handicapé, Et dans ces cas-là, pareil, tu as des offres, enfin tu as des aides plutôt, notamment de l'AGFIP. Tu as une enveloppe de 6 500 euros, par exemple, pour t'aider à lancer ton entreprise. Tu as aussi des enveloppes pour t'aider à aménager un bureau qui soit accessible pour toi, que ce soit chez toi ou en co-working. Et après, tu vas avoir tout ce qui va être aussi accompagnement pour lancer ou reprendre une entreprise.
- Speaker #0
Ce qui est plutôt novateur, finalement. de pouvoir accompagner comme ça les TIH grâce à une aide, une enveloppe, même si ça ne suffira pas pour vivre, on l'aura bien compris, c'est vraiment pour adapter le poste de travail. Donc ça, c'est quelque chose que tu as pris, j'imagine, comme aide. Qu'est-ce que tu as ? Non ?
- Speaker #1
Moi, je ne l'ai pas vraiment parce qu'on ne me l'a pas dit.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
C'est vraiment à demander au moment où tu crées ton entreprise. Après, c'est trop tard. Il y a un délai de combien, tu sais ? Honnêtement, je n'en sais rien, mais on m'a dit que c'était vraiment au moment où tu crées ton entreprise. Donc pour moi c'était clairement trop tard.
- Speaker #0
Mince.
- Speaker #1
Je l'ai su trop tard en fait mais c'est parce que pour trouver les informations déjà pour tout le monde c'est compliqué. Quand tu cherches les informations sur le handicap j'ai l'impression que c'est encore plus compliqué. Ou alors si tu ne sais pas c'est ma perception. Donc j'ai raté ça. Mais par contre aujourd'hui j'ai l'information donc je sais que j'ai des clients qui peuvent mettre mon accompagnement dans leur... Parce qu'en fait quand tu fais ta demande de subvention... tu dois détailler pourquoi tu vas l'utiliser et du coup mon accompagnement peut rentrer dans cette enveloppe.
- Speaker #0
Donc il y a un réel accompagnement effectivement des différentes structures qui peuvent aider mais aujourd'hui c'est quelque chose qui est très méconnu et de manière générale le handicap est assez méconnu dans les subtilités on va dire que ce soit les aides ou que ce soit le quotidien je pense en tout cas
- Speaker #1
Ouais après on a quand même cette année les Jeux Paralympiques de Paris... Alors je sais que les gens sont assez partagés. Moi je pense en vrai que même si ce sera pas parfait bien sûr on va quand même tirer des points positifs parce que on a des clubs handisport qui sont mis en avant, on a des sports pour personnes en situation de handicap qui sont mis en avant. Et sans aller sur le héros qui gagne les médailles olympiques, ça montre aussi aux personnes qui se remettent d'un accident ou à des jeunes qui doivent appréhender leur handicap pour avoir une vie sociale que c'est possible. Tout ça.
- Speaker #0
Et alors, je reviens un petit peu sur ce que tu me disais tout à l'heure sur l'alternance. C'est compliqué de combiner effectivement les cours, l'entreprise, les rendez-vous médicaux, garder une vie sociale, ce dont tu viens de parler. Faire du sport. Enfin, déjà, c'est complexe, effectivement, pour une personne valide, si je puis dire. Et aujourd'hui, on vient y ajouter les rendez-vous médicaux que tu ne choisis pas, on va dire, ou du moins les horaires qui peuvent être... un petit peu contraignante. Est-ce que toi, tu as eu du temps pour garder la vie sociale ? J'ai l'impression pas trop. Oui, OK. Elle en a pris un coup. Et ça, c'est vrai que c'est des choses auxquelles on ne sensibilise pas, à mon avis, assez les alternances et garder une vie sociale pour garder un rythme et garder la tête hors de l'eau parce que c'est quand même très important. Et oui. Mais pareil, avec le recul, on s'en rend compte que plus tard. Donc, si quelqu'un peut nous faire cette recommandation, on la prend. Mais par contre, est-ce que toi, tu fais du sport aujourd'hui ? Est-ce que ta pathologie te le permet ?
- Speaker #1
Oui. Alors, j'ai une liste très, très petite de sports autorisés. Mais du coup, j'ai le droit en gros de faire du roller, de la natation et du vélo.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Je me suis remise au roller cette année après plus de dix ans sans sport.
- Speaker #0
Est-ce que tu as vu une évolution de ta pathologie ou est-ce que ça t'a fait du bien dans ton quotidien de pratiquer ce sport-là ?
- Speaker #1
Au niveau de ma pathologie, oui. Parce que moi, aujourd'hui, j'habite dans une région de France où trouver un kiné relève de l'exploit herculien, je pense. Donc... Clairement, je n'ai plus de kiné. On va tous en sortir deux fois par semaine. Donc, on va dire que ça compense un peu. Par contre, au niveau psychologique, ça aide beaucoup. Ça permet de libérer les tensions. Ça permet de vraiment laisser le cerveau s'échapper un petit peu. Et tu reviens, même si physiquement, tu es crevé, psychologiquement, tu as l'impression de repartir sur une page vierge. Et ça, c'est incroyablement agréable.
- Speaker #0
OK. Et alors, c'est alarmant ce que tu dis. Alors, on n'est pas sur un podcast médical, mais je pense qu'il y a plein de régions de France où effectivement, les médecins sont compliqués à trouver, les spécialistes aussi. Toi, tu es sur la région de Nice, si je ne dis pas de bêtises. C'est ça. Et donc, tu n'as pas de kiné. Pour ta pathologie, aujourd'hui, c'est quelque chose qui peut la faire aggraver ou du moins qui ne l'améliore pas.
- Speaker #1
Moi j'ai tendance à dire qu'il y a autant de handicaps que de personnes en situation de handicap. Donc ce qui est valable pour moi n'est pas valable pour les autres. J'ai la chance d'être relativement active en dehors, donc ne pas faire de kiné. Là qu'on est en été, ça ne me pose pas trop de problèmes. Hiver, automne, j'ai plus de difficultés, il fait plus humide. Mais dans ces cas-là, j'essaye d'aller nager, etc. pour dire de compenser. Parce qu'en fait, moi j'ai besoin de kiné plus pour faire du muscle, histoire de compenser mes tendons et mes ligaments. Mais dans tous les cas, les déserts médicaux, c'est un vrai problème en France.
- Speaker #0
Je vois que dans tes différentes expériences, tu as été un petit peu partout, même si tu es passée par la plus belle ville de France qui est Limoges, évidemment. Je vois que tu as fait Lille, je vois que tu as fait Toulouse. Aujourd'hui, est-ce que tu penses que la mobilité géographique, dans un premier temps, est importante pour faire de l'alternance ? Et est-ce que justement, le fait d'avoir une RQTH peut... bloquer un petit peu cette mobilité géographique ?
- Speaker #1
Pour la RQTh, je vais répondre tout de suite parce que c'est la question la plus simple. Ça bloque parce que je connais même des étudiants aujourd'hui qui ne peuvent tout simplement pas travailler en présentiel. Ils sont obligés de travailler en 100% de distanciel. D'accord. Et aujourd'hui, ce n'est pas quelque chose qui est pris en compte par beaucoup d'entre vous. Donc ils ont une difficulté supplémentaire pour dire de trouver leur alternance. Pour autant, je pense qu'ils ont tout aussi le droit que les autres de faire des études qui leur plaisent. C'est clair. Un métier qui leur plaise. Donc oui, la RQTH peut vite poser des problèmes de mobilité géographique. Après pour l'alternance en général, je suis peut-être pas la meilleure des personnes parce qu'en fait moi j'ai la bougeotte, je n'aime pas trop rester sur place. Donc je suis toujours partie du principe que si je voyais une offre d'emploi qui me plaisait, je regardais pas trop la localisation en fait. Après là pour le coup j'avais surtout regardé les études et passé les concours donc... Je suis arrivée à Toulouse un peu par hasard, je voulais juste me rapprocher de mes parents qui sont en Aquitaine.
- Speaker #0
Ah oui, effectivement.
- Speaker #1
Donc voilà, je voulais un peu me rapprocher, donc je suis arrivée à Toulouse. Après, Toulouse, c'est quand même un bon bassin d'emploi, en tout cas, ça l'était quand moi je suis arrivée. Donc, je n'ai pas trop galéré à trouver. Et après, en vrai, je pense que plus on est niché, plus on aura de facilité à trouver une alternance. à condition qu'on postule comme il faut. Il faut savoir qu'aujourd'hui, l'alternance est de plus en plus prisée par les étudiants. Il y a de plus en plus de demandes. Et pour autant, il n'y a pas nécessairement plus d'entreprises qui recrutent. Donc, on arrive vraiment sur des bouchons, comme on pourrait dire, même si moi, je considère qu'il y a toujours de la place pour tout le monde. Ça bouge quand même. Et si on ne sait pas nécessairement comment s'y prendre, on va envoyer 250 CV pour ne jamais avoir de réponse. Moi, clairement, quand j'ai postulé pour mon alternance en master politique, la première chose que l'école m'a dit, c'était que c'était impossible d'avoir une alternance en politique, et je n'étais pas d'accord avec elle. Donc, j'ai réfléchi à la méthode la plus efficace pour décrocher l'alternance que je voulais, et en fait, j'ai écrit un livre.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
J'avais déjà pas mal d'expérience vu que j'étais partie à l'étranger, que j'avais travaillé pendant l'année de mes 18 ans et pendant la fac, etc. Et du coup, j'ai écrit un livre. Je voulais postuler dans le Nord. À la base, je suis Lilloise, je suis née là-bas. Donc, je l'ai appelé Retour aux origines Ça fait très roman. C'est vrai. J'ai écrit mon livre, je l'ai fait imprimer, relier en imprimerie. J'ai collé une carte de visite avec de la pâte à fixer à l'intérieur et je suis allée toquer directement à la porte et j'ai déposé directement pour le député, qui m'a rappelé deux semaines plus tard pour me dire que c'était oui.
- Speaker #0
Waouh, c'est vrai que ça fait très roman, même l'histoire finalement, elle se finit bien.
- Speaker #1
Oui, après, je tiens quand même à préciser, là, en plus, j'ai quand même eu de la chance, on ne va pas se mentir, ça ne marche pas pour tout le monde. Mais ce que je veux dire, c'est qu'envoyer un CV, même s'il est très travaillé, très graphique et une lettre de motivation par mail, les entreprises, elles en ressentent 250 par jour. Donc, vous allez juste être un mail parmi les autres mails. Essayez de vous démarquer. Enfin, franchement, moi, toutes les personnes à qui j'ai conseillé d'aller postuler en physique ont eu un retour.
- Speaker #0
Oui. qui soit positif ou négatif mais c'est vrai que se déplacer ça fait déjà toute la différence oui après il faut pouvoir c'est à dire que si on veut postuler à Lille en étant dans le sud bon bah ça nécessite d'autres moyens logistiques on va dire ok oui c'est vrai super anecdote en tout cas ce livre génial c'est vrai qu'il faut arriver à se démarquer et le fait d'imprimer un bouquin malgré tout on C'est plutôt différenciant, on ne va pas se mentir.
- Speaker #1
Ouais, pour ça, je ne remercierai jamais assez mon prof principal en bachelor, qui nous avait raconté qu'une de ses étudiantes avait trouvé une alternance en éditant un jeu de cartes en CV. Moi, je n'étais pas jeu de cartes, mais j'ai toujours aimé... les bouquins.
- Speaker #0
J'ai pris cette idée.
C'est rigolo parce que là, j'accompagnais des bachelors, justement, RH, sur le livret d'employabilité. Donc, ils doivent parler de leur parcours, de leurs expériences, leurs valeurs, etc. sur un support. Et s'il est original, c'est quand même 100 fois mieux. Et effectivement, j'ai une étudiante qui est partie sur un bouquin et une autre qui est partie sur un jeu de cartes. Mais au moins, c'est quelque chose qui est sympa à faire, je pense. Un petit peu long, je dois l'avouer. Je pense qu'elles ont passé un peu de temps. Mais ce qui n'est pas plus mal, dans le sens où ça permet de savoir déjà dans quelle branche peut-être vouloir travailler, ça permet peut-être déjà de segmenter, de sélectionner pour ne pas s'éparpiller finalement et postuler à 300 entreprises. sans personnaliser la demande. Ça, c'est clair. J'ai une dernière question pour toi. Tout à l'heure, tu m'as dit que tu étais aussi intervenante. Donc, ça nous fait un point commun à ce niveau-là. C'est quoi ton point de vue par rapport à ce métier-là d'intervenante ? intervenantes, formatrices, comment est-ce que tu vis tes journées de formation, qu'est-ce que tu peux nous dire sur ton quotidien d'intervenante ?
- Speaker #1
Oui, c'est vrai. Ok, je veux dormir.
- Speaker #0
Moi aussi.
- Speaker #1
En vrai, je trouve ça incroyable. Je sais que je discute avec pas mal d'entrepreneurs de façon quotidienne, et quand je dis que je suis intervenante en école et que je suis capable de décaler parfois des contrats clients pour dire de faire ma mission. à l'école, ils ne comprennent pas beaucoup parce que pour eux en fait l'école c'est un complément. Alors que moi, vraiment je pense que si je ne donnais pas de cours, donc moi j'ai des L1 et des N2, donc première année post-bac et dernière année de master, mais je pense qu'en fait je serais triste à mourir. Vraiment, j'aime trop être au contact des étudiants, j'aime trop, je sais pas, t'as cette lueur dans le regard qui s'illumine et t'es en mode... Ok, là j'ai fait mon job.
- Speaker #0
Et tu interviens sur quel type de module alors ?
- Speaker #1
Pour les premières années post-bac, du coup, je suis sur de la communication 360. Par contre, les dernières années de master, donc là j'ai un module rendre sa communication accessible aux personnes en situation de handicap. Donc suivant les écoles, je ne le tourne pas nécessairement de la même façon. moi ce que j'aime bien faire dans tous les cas vu qu'on est quand même sur un module très humain, c'est de la science humaine en fait vraiment, c'est de leur faire pratiquer. J'essaye toujours d'avoir au moins un intervenant en situation de handicap qui va discuter avec eux, si possible deux. le but c'est vraiment de leur montrer que si on pense accessibilité dès le début du projet, c'est pas plus long et c'est pas plus compliqué que de faire une campagne de com de tout ce qui est plus classique comme ils font depuis cinq ans en fait.
- Speaker #0
C'est intéressant de le voir dans cette optique, dans l'autre sens en fait, de commencer par ça. Ok, très bien.
- Speaker #1
tu penses accessible dès l'idée même de ta campagne, tu vas voir qu'elle ne va pas coûter plus cher, elle ne va pas prendre de temps et ça ne sera pas plus compliqué. J'aimais vraiment en mode projet, en mode à la fin du module, vous avez une campagne de comme à me faire, je veux qu'elle soit accessible et maintenant on va voir les outils.
- Speaker #0
C'est bien de le prendre en mode projet comme ça parce qu'ils se rendent compte de la difficulté aussi peut-être et dès l'idée qu'ils devront le faire, peut-être soit dans leurs entreprises, soit dans leur futur job, ils auront en tête, ok, avant de me lancer, il faut que je vérifie. peut-être tel outil, est-ce que ça c'est accessible ou non et je pense qu'il n'y a rien de mieux en fait que de faire pratiquer pour la suite en réalité.
- Speaker #1
C'est très drôle parce que du coup le premier cours c'est vraiment introduction au handicap parce que de façon générale la population n'a pas les bonnes informations ou manque d'informations sur le handicap donc les jeunes ne sont pas épargnés par ça.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Donc on commence vraiment par initiation du handicap. et la réglementation, donc la loi de 2005 et les arrêtés qui se sont suivis. Et c'est toujours très drôle parce que j'ai toujours un ou deux élèves qui me font Oh là là, mais dans ma boite, on n'est pas du tout accessibles.
- Speaker #0
Ah, mais c'est bien parce que prise de conscience et... Et derrière, l'idée, c'est que c'est des étudiants en alternance, donc si je comprends bien, et de se dire, OK, j'ai vu ça aussi à l'école, ce qui permet de faire le lien entre les intervenants, les modules de formation à l'école et l'entreprise. Et en fait, c'est en ça que l'alternance est quand même incroyable, c'est pouvoir faire le lien, tu vois, dans un sens, dans l'autre. Donc, prise de conscience des étudiants sur un sujet qui est aujourd'hui, qui devrait être encore plus mis en avant, c'est vraiment... vraiment top. Le module sur le handicap dont tu me parles, comment est-ce qu'ils l'apprivoisent, les alternants ? Est-ce qu'ils se disent, oh là là, je ne suis pas concernée, ça ne m'intéresse pas trop ? Comment ils le perçoivent ?
- Speaker #1
Alors, ça fait deux ans que je le donne. Je vais attaquer ma troisième année à la rentrée prochaine. Et c'est toujours assez drôle parce que quand j'arrive et que je leur explique du coup... du coup, quel est le cours, j'ai en vrai très, très peu d'étudiants qui sont en mode, ah ouais, trop cool. La majorité, ils sont en mode, mais j'en ai pas besoin, ça va pas m'apporter de travail. Et pourtant, à la fin du cours, je suis quasiment à 100%, mais c'était trop bien, j'en veux encore, en fait.
- Speaker #0
Ok, génial.
- Speaker #1
Parce qu'en fait, ils prennent conscience que rendre accessible pour les personnes en situation de handicap, c'est aussi leur faciliter la vie à eux, et à elles en tant que consommateurs et consommatrices. Parce que tout simplement... D'ailleurs, je vais te poser la question, est-ce que tu n'as jamais été embêtée de vouloir regarder un réel ou un TikTok et que tu n'avais pas tes écouteurs ?
- Speaker #0
Si, tout le temps. Parce qu'en fait, du coup, tu n'as pas envie de mettre le son ou pour diverses raisons. Et je me dis que moi, c'est entre guillemets pas grave. Sauf qu'en fait, il y en a, ça doit être leur quotidien. Donc oui, non, c'est affreux.
- Speaker #1
Donc j'ai pensé que des bons sous-titres, c'est super important. Parce que ça ne sert pas que à la population sur des malentendants. Ça sert à tout le monde. à tout le monde. Pareil pour les textes alternatifs. Des fois, tu as Google qui bug ou tu as ton réseau qui bug, tu peux aller chercher le texte alternatif pour comprendre c'était quoi l'image sans pour autant commencer à éteindre ton téléphone, recharger, machin.
- Speaker #0
Effectivement. C'est vrai que sur les formats vidéo longs ou pas longs, sur les e-learning, les choses comme ça, c'est très rarement sous-titré. J'essaye de me souvenir des formations en ligne que j'ai faites mais effectivement, le sous-titrage n'y est pas de manière constante en réalité et c'est dommage que ce soit pas au moins une option c'est tellement feed mais moi j'ai que j'ai remarqué qu'il apparaît plus en plus dans mon fils et que le début de la vidéo est sous titré et à contenait mais le son Oui, oui,
- Speaker #1
c'est parce que...
- Speaker #0
Oui, oui, c'est un sur deux, quoi. OK, très bien. J'aimerais te poser une dernière question concernant tes interventions. Donc, tu as fait de l'alternance. C'est quoi les compétences que tu penses avoir développées en alternance et qui, aujourd'hui, te permettent de faire le métier que tu fais ?
- Speaker #1
Alors, ce n'est pas une compétence, mais déjà, je sais ce qu'ils vivent. Je sais ce que c'est de devoir gérer la charge de travail d'entreprise et la charge de travail d'études. Moi, je me mets à un point d'honneur à ne jamais leur donner de travail à la maison. La seule chose qu'ils ont à faire, c'est si l'école me demande des partiels, il faut qu'ils révisent pour les partiels. Ils n'ont pas d'exercice ou de recherche à faire à la maison. En tout cas, pour les dernières années de master, les premières années de licence, des fois, je leur donne des petits points. projets à faire en groupe pour le cours d'après, mais c'est histoire de gagner un peu de temps, c'est jamais des gros... Et sinon, qu'est-ce que l'alternance m'a apporté ? Bah déjà, il faut savoir énormément communiquer pour transmettre. Je sais pas pour toi, mais moi, mes tuteurs n'ont jamais été des pros de la stratégie de communication, en fait. Ils étaient soit en marketing, soit ils étaient même pas du tout dans la com. Ils en avaient juste une vague connaissance. C'était mon job d'expliquer, même de vulgariser, en fait, les actions qu'on allait faire pour obtenir tel et tel résultat et leur prouver que ça allait fonctionner et que c'était nécessaire, en fait.
- Speaker #0
Oui, donc tu avais un poste réellement stratégique et finalement un peu formatrice déjà à l'époque de ta propre équipe, en fait.
- Speaker #1
J'ai toujours été stratégique. C'est toujours ce qui m'a plu dans la communication. Ouais, c'est ça. Franchement, moi, tu me disais, il faut faire un dossier pour expliquer pourquoi on doit faire tel et tel post sur Instagram. J'étais la plus heureuse du jour.
- Speaker #0
Oui, carrément, quoi.
- Speaker #1
Alors, je pense que la majorité des gens n'aiment pas qu'on ait un dossier !
- Speaker #0
Je pense que ce n'est pas donné à tout le monde, non, effectivement.
- Speaker #1
si elle est passée.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
C'est expliqué, en fait. Oui,
- Speaker #0
c'est vrai. Oui, tu as raison, parce qu'en fait, le fait de le faire... pour soi, bon bah très bien mais enfin derrière le but de la communication c'est que ça atteigne une cible spécifique et si elle ne le comprend pas ne peut pas le lire pour moult raisons bah ça marche pas en fait, ça revient à ce que tu disais tout à l'heure réfléchir à que ce soit dans la publicité dans la communication de manière générale et puis dans tous les domaines d'activité penser accessibilité avant de lancer le projet en fait, c'est vraiment... Le point de départ. Bon, j'espère que le message est passé en tout cas. Mais tu vois, c'est intéressant parce que, très honnêtement, moi, je ne l'avais jamais visualisé comme ça. Et j'ai rarement eu d'intervenants qui ont évoqué le handicap. Et tu vois, de la manière dont tu l'amènes, en fait, ça paraît simple. Tout à l'heure, tu m'expliquais qu'il y avait... Il y avait une étude et une enquête qui étaient sorties sur les 15-25 ans et le mot-clé qui ressortait le plus, c'était le mot boulet Alors ça, je trouve ça assez alarmant. Et justement, la manière dont tu l'amènes, c'est tout l'inverse. Tu vois, c'est gagner du temps, ça ne coûte pas plus cher et les compétences développées, elles ne sont pas moindres. Donc la manière dont tu l'amènes,
- Speaker #1
elle est… Au sens où, pendant mon module, de rendre sa communication accessible… je fais une initiation au FALC, le Facile à lire et à comprendre, qui est une écriture développée pour et par les personnes en situation de handicap mental. Et en fait, la toute première année où j'ai donné ce cours, les élèves m'ont gardé, ils m'ont fait "Mais en fait, pourquoi on n'écrit pas tout le temps en FALC ?" C'est tellement plus simple ! Parce qu'en plus, à ce moment-là, j'étais en train de donner un cours sur les masters de communication politique, donc on faisait les programmes électoraux. Et c'est un mode, en fait, fais juste des professions de foi en fait, on comprend vachement mieux.
- Speaker #0
Tu vois, c'est même quelque chose que je n'avais jamais entendu, en fait, tout simplement. Donc, je me coucherais moins bête. C'est le plus intéressant, en fait. C'est le plus important. Bon, tu nous as expliqué plein de choses. C'est vraiment très intéressant. Je trouve ça topissime. Le message que tu fais passer, il est vraiment bon. Il est... Et puis c'est safe en fait, je trouve qu'il n'y a pas d'animosité, tu vois, tu l'amènes avec une douceur exceptionnelle, donc ça c'est top. Je crois que c'est le moment de nous parler de ce que tu fais un peu plus en détail au quotidien. Donc tu accompagnes des TIH, est-ce que tu peux nous en dire davantage ?
- Speaker #1
Alors moi aujourd'hui j'accompagne du coup les TIH, donc je rappelle c'est les travailleurs indépendants en situation de handicap, à utiliser LinkedIn pour leur business. Sauf que du coup dans ma formation, pas que de LinkedIn, je m'explique. En fait quand on est sur une cible comme les TIH, on va avoir une grosse problématique d'emploi du temps, que ce soit par les rendez-vous médicaux, la fatigue chronique, etc. Donc automatiquement j'ai ajouté un module. apprendre à se connaître parce que je considère qu'on est la base même de notre entreprise. Et très souvent, on a cette idée qu'on est expert uniquement en handicap, alors que c'est faux. On a une multitude de cordes à notre arc, donc autant aller sur un projet qui vraiment nous fait vibrer, qui nous donne la force de nous lever tous les matins. Si c'est le handicap, c'est génial, si c'est autre chose, c'est génial aussi. Et du coup, un deuxième module qui est vraiment sur organisation, comment optimiser son organisation, automatiser si on peut son processus. pour dire de gagner par-ci par-là, même si c'est juste 10 ou 20 minutes, mais c'est 10 ou 20 minutes où on va pouvoir se reposer en fait, et ça peut faire énormément de différence. Moi aujourd'hui, je travaille, pas quand j'ai l'école bien sûr, parce que là j'ai des blocs de 4 heures, mais sinon je travaille à peu près 5 heures par jour. Et franchement depuis, je fais quasiment plus de crises de douleur, et vraiment j'ai l'impression de revivre. Donc on est aussi sur cette problématique. que certaines maladies comme la mienne, elles créent des crises de douleurs, elles créent des crises inflammatoires et pour ça il n'y a pas meilleur antalgique que le repos en fait. Donc c'est super important de diminuer notre quantité de stress, de diminuer... En fait de toujours cette sensation de tirer sur la corde encore toute la journée. Il faut arrêter, il faut apprendre à poser, à se reposer et tout ça, ça joue énormément aussi sur notre corps.
- Speaker #0
Ok, effectivement, tu as tout dit. C'est savoir se connaître pour savoir où s'arrêter pour ne pas que ça craque à un moment donné. Donc ça, c'est top. Effectivement, LinkedIn, c'est la finalité, si je puis dire.
- Speaker #1
Je termine parce qu'en fait, LinkedIn, avec une bonne stratégie de LinkedIn, moi, par exemple, j'ai eu 32 leads en 30 en avril. Ok. Après, je fais aussi de la prospection chaude et froide. Mais ça, quand même... te permet de soulager une partie de prospection qui est quand même assez énergivore. Et après, si tu fais de la prospection chaude, tu as plus l'impression de discuter avec des amis. Donc, ça va aussi moins te demander d'énergie que d'appeler, envoyer des mails, faire du porte-à-porte, etc. Et c'est aussi dans cette optique-là que je préconise LinkedIn parce qu'on est sur un réseau professionnel où tu peux quand même être toi-même. On est très loin des codes très corporate que peuvent encore avoir certains sur la plateforme. Moi je te l'ai dit dès le début, tu retrouves des ratons laveurs. Ceux qui nous écoutent, c'est Emeline Clair avec un raton laveur à la fin de mon nom. Je ne suis pas la seule, il y a Amandine Bart qui te met des loutres partout en petit docteur. Tu as Juliette Cadot qui joue de son nom et qui met des cadeaux partout. Alexis Makunga qui utilise Luffy. Vraiment, on est très très loin du LinkedIn très corporel, costume, cravate. Maintenant, on peut vraiment s'éclater, on peut vraiment avoir une marque personnelle qui nous ressemble. qui est haute en couleur et qui est joyeuse. Donc, je pense qu'il ne faut pas s'en priver. Justement, c'est aussi ce qui attire nos clients.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai. En fait, c'est ça, c'est le personal branding. J'ai fait un épisode sur ce sujet-là. Et justement, le personal branding, aujourd'hui, c'est ce qui fait ta propre marque et c'est ce dont les gens se souviendront. Et donc, ça, c'est vrai que c'est vraiment top. Pour terminer... Si tu veux bien me donner le meilleur conseil à tous les alternants qui nous écoutent et le meilleur conseil aux intervenants des écoles, justement, pour... Ça fait beaucoup, hein ?
- Speaker #1
C'est surtout un seul, ça va être compliqué.
- Speaker #0
Après, ils prendront ton accompagnement si besoin.
- Speaker #1
Aux alternants, je leur dirais de pas nécessairement postuler partout, mais en fait de vraiment cibler pour faire quelque chose. ultra personnalisé et alors je dis pas nécessairement qu'il faut mettre beaucoup d'argent et de temps dedans j'ai juste que il faut personnaliser au maximum pour montrer en fait à l'employeur en gros qu'il est unique entre guillemets façon il est autant courant que vous que il n'est pas unique mais c'est juste lui donner ses sentiments vous allez être moins fatigué vous aurez plus de résultats que d'envoyer 250 cv identique à 250 entreprises partout à travers la France. Et pour les intervenants, je dirais de lier vraiment la pratique à la théorie. C'est un retour que j'ai beaucoup de mes étudiants, justement, qu'il y a encore pas mal de profs qui projettent un PowerPoint et qui font énormément de théories, où ils parlent pendant deux heures. Je pense que cette méthode d'enseignement, c'est pas qu'elle soit mauvaise, c'est juste qu'aujourd'hui les étudiants ils me demandent vraiment de la pratique, ils veulent faire pour comprendre. Et je pense qu'en vrai, à mon sens, c'est la meilleure des pratiques parce que je suis comme ça aussi en fait. Je me souviens quand j'ai appris à conduire, j'ai commencé à conduire en même temps que je passais le code et du coup j'ai passé mon code en deux semaines. Je suis pas sûre que j'aurais eu mon code en deux semaines si j'avais fait que de la théorie, tu vois.
- Speaker #0
Oui, non. Moi, je l'ai quatre fois le permis. Mais le code, très long, très long le code. J'aurais peut-être dû faire ça finalement, tu vois, peut-être allier la conduite et le code en même temps, parce que laborieux.
- Speaker #1
Je pense que c'est ce qui nous plaît en vrai, c'est que tu unifies en fait la pratique et la théorie tout de suite.
- Speaker #0
Tout de suite, c'est vrai, tu as raison.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu veux dire ? Dans six mois peut-être, je vais le mettre en place. Non,
- Speaker #0
c'est tout de suite. Oui, finalement, tu es contraint entre guillemets, mais du moins, ça te permet de mettre en place les choses. plus rapidement et c'est pour ça que l'alternance est vraiment pour moi le meilleur cursus aujourd'hui je prêche pour ma paroisse mais pour moi c'est la meilleure manière et je finirai là dessus quel est le message que tu veux faire passer par rapport au handicap justement que ce soit entre les les apprenants entre eux ou entre la relation qu'ils peuvent avoir avec leurs intervenants. S'il y a des personnes qui ont une RQTH, quel est le message que tu veux leur faire passer ?
- Speaker #1
Je leur dirais de ne pas se mettre de barrière. Il faut arrêter avec cette idée que parce qu'on a une RQTH, on est peut-être moins capable ou on doit plus donner pour prouver qu'on est tout aussi capable que les valides. En fait, vous êtes juste unique et vous êtes géniaux comme ça. Donc, soyez juste vous-même.
- Speaker #0
Merci beaucoup. Merci Emeline pour toutes ces belles choses, ces belles images, ces belles métaphores. J'ai passé un super moment, j'ai appris plein de choses, donc j'espère que nos auditeurs en apprendront aussi de nombreuses. Et tu vois, ma vision des choses a vraiment évolué. Je pense qu'il faut que ça continue de faire son bout de chemin. Mais en tout cas, j'appréhenderai différemment mes interventions en formation. Je ferais peut-être plus attention à certaines choses dont je n'avais pas forcément conscience, même si on me l'avait évoqué. Mais en réalité, c'est bien d'avoir discuté aujourd'hui parce que ça m'a vraiment ouvert les chakras, on va dire, par rapport à ce sujet-là. Donc, merci.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Oui, super. Merci beaucoup. En tout cas, je te remercie et je te souhaite bonne route avec Racoom.
- Speaker #2
Vous l'aurez compris, l'épisode touche à sa fin. Alors, je voulais une nouvelle fois remercier Emeline, mon invitée du jour, qui m'a appris de nombreuses choses sur le sujet du handicap et de l'alternance par corrélation. J'ai beaucoup aimé enregistrer cet épisode puisque finalement, ça permet d'avoir une nouvelle vision. Et ça, c'est génial que ce soit pour les formateurs, que ce soit pour les différents apprenants et même entre eux dans les différentes groupes. Alors, si cet épisode vous a plu et qu'il a été impactant pour vous également, N'hésitez pas à en parler autour de vous, que ce soit à vos tuteurs d'entreprise, que ce soit aussi à vos directeurs, directrices d'école, vos responsables pédagogiques. C'est un sujet vraiment spécifique et si on en parle, on en parle et on continue d'en parler, c'est quelque chose qui sera beaucoup plus abordé, peut-être, je l'espère. Et c'est vraiment l'objectif à travers cet épisode. Alors en fonction de votre plateforme d'écoute préférée, vous pouvez laisser un commentaire, laisser une note, vous pouvez me contacter sur LinkedIn, on peut échanger à ce sujet-là. Vous pouvez évidemment retrouver Emeline également sur LinkedIn. Je vous mettrai le lien qui vous envoie directement sur son profil LinkedIn. Je vous souhaite une très bonne journée, une très bonne soirée en fonction de quand vous écoutez l'épisode. Et je vous dis à très bientôt.