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LES SOURIRES DU VIN

#104 Un fragment de soleil Camille Anaïs au Domaine Maestracci

#104 Un fragment de soleil Camille Anaïs au Domaine Maestracci

47min |29/12/2024|

320

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LES SOURIRES DU VIN

#104 Un fragment de soleil Camille Anaïs au Domaine Maestracci

#104 Un fragment de soleil Camille Anaïs au Domaine Maestracci

47min |29/12/2024|

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Description

Aujourd’hui, je vous emmène dans un voyage sensoriel, à la rencontre de Camille Anaïs, vigneronne et jeune maman, qui nous ouvre les portes du Domaine Maestracci.
Niché dans un paysage à couper le souffle, baigné d’une lumière éclatante ce lieu incarne la beauté et la richesse de la Corse viticole.

Avec Camille Anaïs, nous avons parlé de vieilles vignes, de la notion de terroir frais, et de ce qui fait l’âme de ce domaine unique.
Entre les chants d’oiseaux et la sérénité du vignoble, cet épisode est une véritable bouffée d’air pur, un rayon de soleil calme dans la saison froide.

Ce podcast, c’est aussi l’occasion de mettre en avant le travail du Conseil Interprofessionnel des Vins de Corse (CIVC). Avec leur engagement aux côtés des sommeliers, cavistes et vignerons, ils donnent une visibilité exceptionnelle aux vins corses, bien au-delà des frontières de l’île. Leur modèle d’organisation collective inspire et élève toute la filière.

vous pouvez suivre le compte Instagram @vinsdecorse pour plonger dans l’univers visuel et sonore de ce projet, sublimé par les superbes illustrations de Matthias Bourdelier.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si on ne se balade pas dans les vignes, on se déconnecte du produit. Et la base d'un vin, c'est la vigne. Ça, il ne faut pas l'oublier. Sans elle, on n'est rien.

  • Speaker #1

    Les Sourires du Vin, un podcast au service du vin. C'est quand même bon, le fait que ça fait... Un peu de silence. Aujourd'hui, je vous emmène dans un voyage sensoriel à la rencontre de Camille et Anaïs, vigneronnes et jeunes mamans qui nous ouvrent les portes du domaine maestrati, nichées dans un paysage à coups de souffle, baignées par une lumière éclatante. Ce lieu incarne la beauté et la richesse de la Corse viticole. Avec Camille Anaïs, nous avons parlé de vieilles vignes, de la notion de terroir frais, de ce qui fait l'âme de ce domaine unique. Entre le chant des oiseaux et la sérénité du vignoble, cet épisode est une véritable bouffée d'air pur, un rayon de soleil calme dans la saison froide. Ce podcast, c'est aussi l'occasion de mettre en avant le travail du Conseil interprofessionnel des vins corse. Le CIVC, avec leur engagement aux côtés des sommeliers, des cavises, des vignerons, ils donnent une visibilité exceptionnelle aux vins Corses, bien au-delà des frontières de l'île. Leur modèle d'organisation collective inspire et élève toute la filière. Vous pouvez suivre le compte Instagram vinsdeCorses, V-I-N-S, pour plonger dans l'univers visuel et sonore de ce projet, sublimé par les superbes illustrations de Mathias Bourdelier, lui aussi sur Instagram, at Mathias avec de T, Bourdelier. Hello, c'est Diolo au micro. Ici c'est Yann Diolojean, rue de la Roquette. Les Sourires du Vin, c'est un podcast pour vous aider à cheminer dans le et les mondes du vin. Ce que je veux, mieux savoir, mieux comprendre, nourrir de belles relations au profit de nos oreilles et le comment du pourquoi des gens du vin, le comment du pourquoi des gens du vin, une conversation à boire avec les oreilles. Pour me suivre et communiquer, je réponds sur Insta at Yann Diolo, Y-A-N-D-I-O-L-O ou par email yanndiolo.com And now, let's talk with Camille Anaïs. Bonjour Camille et Laïs.

  • Speaker #0

    Bonjour Yann.

  • Speaker #1

    On est dans un endroit magnifique, spectaculaire. Nous sommes à l'extérieur, c'est le printemps, le soleil vient de nous lécher la peau, le dos. Il fait presque chaud. Alors qu'il est quelle heure ? Je ne sais pas,

  • Speaker #0

    9h, 9h30 ? Oui, parce que 10h du matin.

  • Speaker #1

    Ah bah super, comment elle s'appelle ?

  • Speaker #0

    Tatanka.

  • Speaker #1

    Tatanka, bonjour Tatanka. Elle est vraiment extérieure. Et lui là, comment il s'appelle ? Ouh ouh ouh ouh ?

  • Speaker #0

    Ah ça, je peux la surnommer.

  • Speaker #1

    C'est quel oiseau, tu sais ?

  • Speaker #0

    C'est le coucou qui fait ouh ouh comme ça.

  • Speaker #1

    C'est le coucou ? C'est le cheval ? On entend les moineaux qui font piou piou piou piou ? On entend le Milan qui fait comment ?

  • Speaker #0

    Ah non, là on n'entend pas le Milan. Le Milan a un cri hyper strident. C'est lui qui fait ça ? Non, il fait un... Je ne peux pas le limiter. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Bienvenue au domaine maestratique. Alors, on est où ? Où est-ce que nous sommes,

  • Speaker #0

    là ? Plus largement, on est au nord-ouest de la Corse, mais plus précisément, on est au sein de la vallée du Rédyline, ou en Balagne. Et on est dans un coin plutôt écarté de la zone touristique, un peu en retrait.

  • Speaker #1

    En effet.

  • Speaker #0

    Et au milieu des villages.

  • Speaker #1

    Et comment on pourrait décrire ce lieu-là ? Autour de nous, il y a quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un cirque de montagne. On est entouré de montagne. On ne voit pas du tout la mer. On est sur une ambiance, comme on peut en avoir en Corse, complètement différente.

  • Speaker #1

    C'est des montagnes partout, c'est bleu tout autour de nous, et on a l'impression qu'on est en altitude quand même.

  • Speaker #0

    On n'est pas si haut que ça, on est à 170 mètres.

  • Speaker #1

    170 mètres, d'accord. Parce que ça fait comme si c'était un cirque dans un plateau. Et on voit, c'est assez rare de voir des parcelles comme ça, on est au milieu des parcelles là.

  • Speaker #0

    Oui, il y a la principale parcelle qui fait 25 hectares qui est autour de nous. Donc on a aussi un domaine qui est d'un seul tenant. Ce qui est aussi assez... assez intéressant parce que quand on rentre, on rentre vraiment dans une ambiance viticole.

  • Speaker #1

    Oui, oui. J'ai vu à l'entrée que c'était un mur de pierre.

  • Speaker #0

    Oui, on est sur un clos.

  • Speaker #1

    Donc c'est un clos et ça fait quelque chose un peu bourguignon.

  • Speaker #0

    Ça fait rien. Juste...

  • Speaker #1

    Je vais voir.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu veux moi ?

  • Speaker #1

    Tu t'appelles Anatole.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas Anatole.

  • Speaker #1

    Anatole Latuile. Tu connais ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. Mon cœur, regarde, on discute, donc tu restes au bureau. Ah, c'est pour moi, merci mon chéri.

  • Speaker #1

    Donc maman de deux enfants au moins ?

  • Speaker #0

    Deux enfants, tout à fait.

  • Speaker #1

    Exploitation avec combien de personnes ?

  • Speaker #0

    En ce moment, on est cinq à l'année.

  • Speaker #1

    Cinq à l'année. Et 25 hectares ? 30. 30 hectares ?

  • Speaker #0

    30 hectares de vignes, 2 hectares d'oliviers.

  • Speaker #1

    Waouh. Et c'est quoi ? C'est du coup 200 000 bouteilles peut-être ?

  • Speaker #0

    Non, 100 000 bouteilles.

  • Speaker #1

    100 000 bouteilles.

  • Speaker #0

    120 000 bouteilles. 120 000 bouteilles. J'ai des vieilles vignes, donc je ne suis pas sur des rendements exceptionnels sur les vieilles vignes. Les jeunes vignes ont des jolis rendements normaux, mais voilà.

  • Speaker #1

    Quel est l'avantage des vieilles vignes ?

  • Speaker #0

    C'est l'ADN du domaine.

  • Speaker #1

    C'est l'ADN du domaine ?

  • Speaker #0

    Elles sont en place, c'est-à-dire que leur système racinaire est en place, et elles permettent de donner des notions terroires qu'aucune ville ne pourrait donner.

  • Speaker #1

    D'accord. Le système racinaire plonge dans le sol, c'est ça ? Et le fait qu'elle soit vieille, ça concentre la baie ?

  • Speaker #0

    On est sur un équilibre tannique parfait. C'est-à-dire qu'il n'y a pas forcément une concentration, mais il y a vraiment un équilibre entre les sucres, les tannins, enfin les tannins, les polyphénols en général, et les acides qui sont beaucoup plus intéressantes que sur de la jeune vigne. Qui aura plus de difficultés sur les années chaudes ou sur les années atypiques, c'est là qu'on voit l'intérêt de la vieille vigne.

  • Speaker #1

    Quels sont les sujets brûlants au domaine, en avril ?

  • Speaker #0

    En avril ?

  • Speaker #1

    Alors là, maintenant, qu'est-ce qui vous préoccupe ?

  • Speaker #0

    Là, on est sur la vigne, on est en biodynamie, nous, depuis 2016. D'accord,

  • Speaker #1

    c'est scientifié Déméter.

  • Speaker #0

    Scientifié Déméter depuis 2019. Super. Et donc du coup, là, il y a tellement de sujets. On est sur les traitements, parce que je fais des traitements homéopathiques, de cuivre et de soufre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et comme la vigne pousse... On passe à peu près toutes les semaines. On finit l'attachage parce qu'on a beaucoup de jeunes vignes, donc il faut attacher. En parallèle, il faut qu'on ait bourgeonne, parce qu'il y a des vignes qui étaient à bourgeon enflé il y a dix jours et qui sont déjà à quatre, cinq feuilles. Donc il faut commencer. C'est rapide. C'est hyper rapide. Nous, on déboure beaucoup plus tard que les autres, du fait qu'on soit au milieu des montagnes. En fait, on a un climat plutôt continental. Quand ? Ici, un ami intime de mon père a appelé la plaine du Régine ou le Pontellet de Chadebalagne. Je ne sais pas si on vous l'a déjà dit, mais en fait, quand vous partez d'ici, l'hiver, il fait moins 2, moins 3. On a trois quarts d'heure de route. Quand on arrive à Pontellet, il fait moins 2, moins 3. On a exactement la même température à une petite heure de différence qu'à Pontellet. Donc, du coup, on est dans une région qui est très, très froide l'hiver et très, très chaude l'été, par contre. Et je disais ça parce que du coup, on déboure beaucoup plus tard, mais il y a une accélération qui se fait dans le développement impressionnante.

  • Speaker #1

    Rapide. Tu as dit que tu ébourgeonnais ? Ça sert à quoi ?

  • Speaker #0

    Ébourgeonner, c'est-à-dire qu'on choisit le beau. Il n'y a plus sur un seul... Sur un seul courson, il y a plusieurs bourgeons qui se développent. Et on choisit le bourgeon qui sera propice au développement du raisin, de manière à ce qu'il n'y ait pas trop de... Si on les laisse tous, en fait, il y aura trop de raisins, pas assez qualitatifs. Et puis il y aura de la concurrence entre les uns et les autres sur le soleil.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un geste pour une qualité.

  • Speaker #0

    Oui, oui, tout à fait. Il y a des vignes qui n'en ont pas forcément besoin. Il y a des vignes qui ont... qui développent beaucoup leur végétation, d'autres moins.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux m'expliquer la différence entre un traitement homéopathique de la vigne et un traitement plutôt traditionnel ?

  • Speaker #0

    Nous, on commence les traitements très tôt, et par contre, on passe 50 grammes de cuivre par traitement. D'autres seraient déjà 150-200 grammes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Nous, on est à moins d'un kilo de cuivre par an, même si on est sur des années qui sont très, très... avec beaucoup de pression maladie, alors qu'on a le droit en bio et en biodynamie à 3 kilos par an sur une moyenne de 4 ou 5 ans. Je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Sur maladie, on entend médio-hélium.

  • Speaker #0

    Medio-hélium, oui. Principalement chez nous, c'est médio-hélium. Et avec le fait de passer plus souvent, mais des doses moindres, on arrive à gérer la maladie différemment. Ce qui nous permet de... de rester sur des doses très très faibles.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il pleut beaucoup ?

  • Speaker #0

    Ici ? On a cette chance, regardez comme c'est vert.

  • Speaker #1

    C'est incroyablement vert. C'est vert. Ce qui est rigolo, c'est que c'est un vert de l'herbe, un vert profond, là-bas dans le maquis au fond, mais le vert des jeunes feuilles de vignes qui sont presque d'un vert clair. presque qui tire vers le jaune mais pas un jaune fané, un jaune qui fait éclater le verre.

  • Speaker #0

    Un peu pétard, oui.

  • Speaker #1

    Et c'est absolument... Alors là, il y a le rayon du soleil qui passe dedans. Ces cépages sont magnifiques. Est-ce que tu nous dirais quels sont les...

  • Speaker #0

    Oui mais il y a dix jours, il y avait les amandilles en fleurs aussi.

  • Speaker #1

    Les amandilles en fleurs, oui. C'est vrai qu'on a encore quelques arbres en fleurs là sur la route, c'est magnifique. Et quels sont les raisins qui poussent ici ? Quels sont les cépages dans le domaine ?

  • Speaker #0

    Dans le domaine principalement, il y a le tutchacaré, le grenache. qu'on appelle l'Elegante.

  • Speaker #1

    Tu me refais celle-là ? Oui, redis.

  • Speaker #0

    Nieluccio, Chacarello et Grenache.

  • Speaker #1

    Magnifique, merci. C'est pour la musique.

  • Speaker #0

    Pour les rouls et les rosés et Vermintino pour les blancs. Principalement. Après, on a quand même de la Syrah, on a du Carignan, on a du Cinso, on a de l'Aleatico, Carcaio Lunero. D'accord. Et pour les blancs, on a du Bianco Gentile, Rimines, Genovese.

  • Speaker #1

    J'ai une douzaine de cépages différents.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est une diversité incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, j'ai planté des demi-hectares par-ci, par-là, pour voir ce que ça pouvait donner. Historiquement parlant, je suis la cinquième génération. Je suis arrivée en 1914. 2014.

  • Speaker #1

    1914. Camille-Anaïs est une Highlander.

  • Speaker #0

    Quand tu dis je suis arrivée en 1914 ça fait un peu...

  • Speaker #1

    Ça fait penser à d'autres trucs. Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Je me suis installée en 2014. Mon grand-père, qui a récupéré le domaine après-guerre, il n'y avait que 4 ou 5 hectares à l'époque. C'était un fan des vins de la vallée du Rh��ne. Et donc, il a planté de la Syrah, du Grenache... Et du Carignan. Il y avait même du Mourvèdre à l'époque. Génial. J'ai arraché le Mourvèdre parce que c'était un peu plus compliqué. Il était vraiment très vieux.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Et du coup, donc toi, t'es arrivée en 2014, tu disais ?

  • Speaker #0

    Je me suis installée en 2014,

  • Speaker #1

    ouais. Et qu'est-ce que t'as mené comme chantier tout de suite ?

  • Speaker #0

    Ah mais alors, j'ai tout de suite arrêté les désherbants et les antigerminatifs pour que les vignes puissent retrouver de la vie, que le sol puisse retrouver de la vie. D'ailleurs, à l'époque, je me suis moquée de mon père en lui disant Papa, je comprends pas pourquoi t'as pas arrêté plus tôt, parce que franchement, c'est simple. Les deux premières années, on avait un boulot de Rome. Et alors la troisième année, j'ai mis deux gars pendant trois mois à la débroussailleuse parce qu'on ne savait plus comment gérer l'herbe. C'était beau, il y en avait de partout, il y avait des fleurs de partout, c'était beau mais c'était ingérable. Après on s'est équipés et on a fait de la biodynamie. D'accord. On a fait les choses par étapes.

  • Speaker #1

    Quels sont les sols qu'on trouve ici ?

  • Speaker #0

    On est sur sableau limonneux.

  • Speaker #1

    Sableau limonneux.

  • Speaker #0

    Donc beaucoup de sable et de limon, et un petit peu d'argile.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça fait sur le bout du vin, le sable ou les limons ?

  • Speaker #0

    on est sur des terroirs avec de belles amers assez francs et avec la biodynamie de plus en plus de fraîcheur donc je pense que c'est vraiment une révélation ça change un peu

  • Speaker #1

    parce que bon on sent souvent granit en fait, ou schiste, parfois calcaire, mais là ça bleut limoneux. Et l'argile ça te permet quoi pour la vigne ? Ça te permet d'avoir une réserve d'eau supplémentaire ?

  • Speaker #0

    Alors l'eau on l'a, enfin je sais pas si tu vois, mais regarde, là on a le bassin versant du Régine, du fleuve du Régine, le lac de Côte-Aulay à côté duquel vous êtes passé, c'est une retenue qui est sur le Régine. Et là, vous avez le bassin versant de la rivière de Mour. Donc, en fait, de l'eau, en sous-sol, on en a. On a un forage qui descend à 30 mètres. Il ne descend pas très bas, en fait. Donc, est-ce que l'argile permet une meilleure retenue d'eau ? Oui, forcément, mais avec les taux qu'on a, ce n'est pas non plus... Il y a une remontée par capillarité aussi.

  • Speaker #1

    C'est vrai que la gestion de l'eau, c'est spécifique, puisque je vois que c'est un goutte-à-goutte que je vois.

  • Speaker #0

    Alors oui, mais il est présent, il est visuel, mais on ne s'en sert plus depuis

  • Speaker #1

    2015. Ah c'est vrai ? Oh là là !

  • Speaker #0

    J'ai pris le pari d'arrêter le goutte-à-goutte, parce que les vieilles vignes tenaient très bien. Donc il y a un moment où, malgré les années sèches, je n'ai pas eu énormément de pertes sur mes vieilles vignes. Donc je me suis dit...... Dans ces cas-là,

  • Speaker #1

    c'est capable de le faire. Tu as pris des grosses décisions très fortes, en fait, dès le début.

  • Speaker #0

    Je pense que, heureusement, j'étais jeune et un peu folle. Je suis arrivée à moins de 30 ans sur le domaine. Je serais arrivée à... Un peu plus tard, je ne suis pas sûre que j'aurais pris les mêmes décisions.

  • Speaker #1

    Mais les parents, ils étaient OK ?

  • Speaker #0

    Ah non, non. Ils m'ont dit, tu vas droit dans le mur, mais bon, fais ta vie, quoi.

  • Speaker #1

    Ah, quand même. Oui. Fais le bise-nom, mais fais-le.

  • Speaker #0

    Ils n'ont pas trop le choix, j'ai un sale caractère. Donc voilà. Donc c'est fait.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors comment était le... J'imagine que dans les cuves, là, tu as des vins de la récolte 2023 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'était comment, 2023, ici ?

  • Speaker #0

    C'est très joli. Alors, nous, on a eu un petit souci, c'est que, comme l'été a été très sec, on a les sangliers qui sont rabattus sur les vignes, c'est la première année qui nous font un peu le dégât. On a perdu 50% sur les vermentines et sur les grenages, enfin, voilà. Mais sinon, c'est très, très joli, très frais, très gourmand, 2023.

  • Speaker #1

    Quelle est ta vision d'un bon vin ?

  • Speaker #0

    Un bon vin ? C'est un vin qui se boit.

  • Speaker #1

    Et comment tu le ressens ? Comment tu expliques ta dégustation ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'aimerais arriver au point où quand on déguste le vin, on n'est plus sur du vin, on est sur des sensations, forcément quand on parle de vin, on parle de partage, mais je ne parle pas de ça. Je veux dire que quand la personne déguste le vin, Elles ressentent des choses qui la dépassent, en fait. Je veux que la biodynamie nous emmène à une complémentarité qui nous permet de dire, ben voilà, vous dégustez pas un vin, vous dégustez un moment, vous dégustez du plaisir. Anatole, regarde mon cœur. Tu vois, là, par contre, là, on n'est pas d'accord, parce que ça, c'est très important, et si tu l'abîmes...

  • Speaker #1

    Tu veux dire bonjour dans mon micro ? Bonjour. Ça fait plaisir, il y a beaucoup de vie dans ce domaine. Ça pétille, pépille de partout. Avec des petits poussins comme ça, ça fait plaisir. Donc une sorte de dépassement finalement, l'idéal ce serait de boire le vin, alors ça se passerait comment ? Ce serait plutôt intérieur, une sensation physique, ou alors ce serait plutôt des rêves ?

  • Speaker #0

    Il faut qu'il transporte, donc oui il faut qu'il y ait des rêves, des moments, des images, que ça ramène que des bons côtés et que des bonnes choses. Un moment de plaisir et d'amour, enfin voilà, je veux vraiment que... Je ne sais pas comment l'expliquer mais j'ai dégusté des vins. Je veux dire, je m'en souviendrai toute ma vie, quoi.

  • Speaker #1

    Et ce souvenir, comment il s'inscrit dans ta mémoire ? Est-ce que c'est un souvenir technique ? Est-ce que c'est un goût ?

  • Speaker #0

    Non, ces vins-là, en fait, malgré le fait... Parce que moi, je suis formée, donc je suis oenologue aussi. Mais malgré sa formation, en fait, on n'y pense plus. On ne pense plus aux défauts ou au contraire au fait que le vin soit bien fait. On ne pense plus à la partie technique et au structurel. On pense plus qu'au moment qu'on a passé.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse que tu sois oenologue, parce que avoir ce rapport sensitif et imaginaire, alors que tu es scientifique, on dirait.

  • Speaker #0

    Ah oui, j'ai une formation scientifique. Mais pour autant, je suis allée dans la biodynamie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    et j'y crois,

  • Speaker #1

    dur comme fer tu veux nous expliquer un peu ton cheminement ou alors ton parcours d'étudiante, tes premières expériences et puis comment tu arrives à ça c'est une rencontre qui a été décisive c'est une manière d'envisager le monde il n'y a pas de rencontre particulière je

  • Speaker #0

    suis une fan d'arboristerie, je suis une fan de plantes d'accord pour autant je suis issue d'une famille de médecins et de pharmaciens ça va un peu ensemble quand même mes grand-mères pharmaciennes l'ont fait par passion des plantes donc elles m'ont transmis leur passion et depuis toute petite j'allais avec elles herboriser et chercher des plantes à droite à gauche et les transformer pour m'en faire des citizanes enfin là j'ai un peu moins le temps parce que j'ai des enfants ils ont 3 et 4 ans c'est ça ? ça prend beaucoup d'énergie mais c'est pas mal Mais avant d'en arriver aux médicaments, on commençait par des choses douces. Et pour moi, c'était naturel de se dire, si on le fait sur les humains, on peut le faire sur de la vigne. Donc par quel biais ? C'est comme ça que j'en suis arrivée à la biodynamie. Ma formation scientifique et pragmatique me permet de garder les pieds sur terre sur certaines décisions.

  • Speaker #1

    Comme quoi, par exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, arrêter le soufre sur les vins ? Non, c'est... On va le garder encore un peu, être sûr que la qualité du vin soit à son optimum pour être sûr de pouvoir arrêter le soufre.

  • Speaker #1

    Il va diminuer les doses,

  • Speaker #0

    j'imagine. Je diminue énormément les doses, malgré tout, je garde des doses de soufre, oui.

  • Speaker #1

    Par exemple, sur une bouteille totale, tu arrives à combien ?

  • Speaker #0

    Entre 55 et 60.

  • Speaker #1

    Donc tu as un vin qui peut voyager, qui est protégé. Pourquoi tu fais ça ? En fait, tu fais ça pour peut-être le côté table ?

  • Speaker #0

    Je le fais, oui, pour garder une certaine stabilité et parce que j'aime les vins qui sont le plus représentant du terroir. Mais représentant du terroir, ça ne signifie pas vin déviant. Je ne veux pas que des déviances ressortent sur mes vins, ce n'est pas le but de la manœuvre.

  • Speaker #1

    Comment on fait cette éducation au goût pour savoir ce qui est bon et pas bon ?

  • Speaker #0

    Les études d'œnologie m'ont beaucoup aidé. Pour savoir les tendances actuelles. Ce qui est bon et ce qui n'est pas bon, c'est très personnel, mais au moins, ce qui correspond à quelque chose. En même temps, on déguste énormément des vins d'ailleurs. Mais les études d'œnologie avec une dégustation scientifique qui permettent justement de manière très pragmatique de voir les défauts et pas les défauts, c'est capital.

  • Speaker #1

    Donc pour toi, si je comprends bien, la déviance oenologique est réduite, cadrée par le soufre ?

  • Speaker #0

    Pas que, mais ça aide.

  • Speaker #1

    Ça aide. Et à différentes étapes.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et ça permet une certaine révélation des aromatiques des vins liés au terroir. C'est ça, je comprends bien.

  • Speaker #0

    La non-déviance permet une révélation des... Des arômes liés à ton terroir. Au terroir, oui. Mais je pense qu'un jour, on y arrivera au sans-soufre. Le problème, c'est que je ne veux pas faire du sans-soufre en mettant d'autres additifs dont on ne connaît pas la nocivité actuelle. Autant dans 20 ans, les additifs des vins sans-soufre, on va dire que c'est hyper nocif, c'est encore pire que le soufre. Alors que le soufre, on en connaît ses limites. Donc moi, si j'arrive à du sans-soufre, c'est du sans-soufre sans rien.

  • Speaker #1

    Oui, tu ne vas pas mettre un autre produit ? Non. ou faire une filtration tellement forte qu'il y aurait plus de...

  • Speaker #0

    C'est ça, on va pas décharner le vin on va en rester sur...

  • Speaker #1

    Finalement pour l'instant c'est la technique optimum pour toi

  • Speaker #0

    J'essaye de limiter la technique mais bon je peux pas m'en défaire totalement

  • Speaker #1

    Pas encore Ouais je comprends bien Donc, oenologue, herboriste, tu as une gamme de vin qui est assez grande, large. Est-ce que tu pourrais nous l'expliquer ? Quelle est ta vision de cette gamme ? Je vois qu'il y a plusieurs noms.

  • Speaker #0

    Alors, on a une gamme traditionnelle, le Chloregin ou Hebro et Villa Maestrati. C'est la gamme que mon père a créée. pour laquelle je respecte les façons, les modes de... le modus operandi, je dirais, la façon de faire de mon père. Et je continue en partie dans son... dans ses vinifications, puisque voilà, j'ai essayé quand même d'assouplir les choses et d'alléger un petit peu sur les rouges, qui étaient vraiment des rouges très costauds, très... C'est pour ça qu'on a réussi à faire en sorte de vendre des 2019, maintenant, sur le... notre cœur de cuvée qui est l'ébro, on est sur 2019. Lui, il était à l'époque sur 2021. Il avait deux ou trois ans d'écart, 2020-2021, et là, on est sur 2019.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ce que j'entends, c'est que tu te sers du temps pour affiner, pour...

  • Speaker #0

    Pour affiner, assouplir les vins. Et pour leur donner, pour qu'ils soient à leur optimum.

  • Speaker #1

    Ok, donc ça, c'est ce que tu commercialises maintenant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et ensuite, il y a à côté des gammes traditionnelles qui sont Chlorégino et Breuil-Villa, les gammes, les micro-cuvées, les Marodanaïs et les Signorines. Ça, ce sont deux cuvées sur lesquelles, à un moment donné, dans ma vie de vigneronne, j'ai eu besoin de sortir du carcan des gammes traditionnelles et de m'amuser. Et donc, voilà, différentes périodes de ma vie, j'ai essayé, fait des tests et il en est sorti, Signorine et les Marottes.

  • Speaker #1

    Super, alors tu pourrais nous les raconter ces cuvées ? Qu'est-ce que tu cherches ? C'est une cuisine un peu ? Parce que c'est des aisselles donc...

  • Speaker #0

    La cave est une cuisine ! C'est ça,

  • Speaker #1

    je suis assez d'accord avec ça. Tu t'éclates plus à la cuisine ou au chant ? À la vitie.

  • Speaker #0

    Les deux. Les deux. Je n'ai pas assez de temps ni pour l'un ni pour l'autre, mais les deux. Non, eh bien, sur les deux, j'ai fait des vignifes un peu à vue de nez, à bestos des nains, comme diraient certains. Je fais des études à Toulouse, donc... Et... Et... J'ai voulu des vins qui explosent, des vins gourmands, mais pour autant qu'ils puissent tenir dans le temps.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça donne une idée. Tiens, on se dit, ouais, ça a du peps. Les vins, ils sont fruités. Ça, ça donne envie de goûter, ouais. Et les autres, ils sont comment ? C'est des parcellaires ? T'es cherché des expressions de salt ?

  • Speaker #0

    Sur les traditionnels ? Alors, sur les micro-cuvées, oui, des parcellaires. J'ai des parcellaires et j'ai des...

  • Speaker #1

    C'est qui lui ? On ne sait pas, c'est un truc qui tape à pivert ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    on parlait des expressions de sol des micro-cuvées donc il y a du parcellaire et du cépage,

  • Speaker #0

    les deux

  • Speaker #1

    Ah donc quand tu dis du cépage, tu veux construire des assemblages ? Oui. Comment tu vois ça ? C'est-à-dire la construction des assemblages. Par exemple, si tu pouvais nous raconter une cuvée, qu'est-ce que tu prends comme raisin pour obtenir quel goût ?

  • Speaker #0

    Alors, on va prendre la première que j'ai créée, c'est les marottes en rouge. Voilà,

  • Speaker #1

    raconte-nous.

  • Speaker #0

    Les marottes en rouge, à l'époque mon père était en 100% vendange machine, j'ai voulu reprendre la vendange manuelle. Très bien. Donc, voilà. Donc, je me dis, bon, je me vais prendre et je vais faire un essai. Je vais faire un essai sur quoi ? Je prends, du coup, l'ADN du domaine, forcément. Je prends la vieille co-plantation que mon grand-père avait mis en place, de Nielu Chouchakaré. Et je me dis, bon, tout le monde dit que le Nielu Choussi, le Nielu Ausha, bon, on va tester quelque chose. Je les ai pris, j'ai fait une légère macération, Et j'ai vu ce que ça donnait la première année. On l'a recoupé dans les brots et je me suis dit, en fait, avec une légère macération, on a quelque chose d'hyper gourmand. Pour ragoûter de la gourmandise, je l'ai vinifié en 6 chaînes l'année d'après. Et là, je l'ai fait goûter. Et ça, sans qu'on sache que c'était moi la vigneronne, parce qu'il fallait faire goûter à l'aveugle et par des personnes qui feraient goûter à l'aveugle. Ça a fait, sur les dégustations au sein des sommeliers de Corse et tout ça, il y a eu un super retour. Et personne n'a su situer que c'était moi et que c'était en balagne. Et qu'il y avait du Nielouch dedans. Tout le monde mettait un 100% de Chacarelle ou du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup, je me suis dit, allez, on va surprendre tout le monde, on va le sortir. Et ça fait un tabac.

  • Speaker #1

    Ah bah génial. Tu nous redis le nom de cette cuvée ?

  • Speaker #0

    Les Marottes d'Anaïs.

  • Speaker #1

    Les Marottes d'Anaïs. Je suis curieux. Comment tu organises ton commerce ? C'est-à-dire que 100 000 ou 120 000 bouteilles, tu les vends principalement en Corse, en France ou à New York ?

  • Speaker #0

    Mon père avait énormément de... Il avait un gros marché aux États-Unis que j'ai gardé. Moi, j'avais développé un marché en Angleterre, mais avec le Brexit, ça s'est cassé la figure. Je préfère les marchés export. J'aime beaucoup les marchés export. Parce que déjà, on peut voyager.

  • Speaker #1

    C'est un vrai avantage. Tu parles anglais ?

  • Speaker #0

    Un peu. Je me débrouille. Et ensuite, c'est des marchés où on envoie les échantillons. À l'aveugle, ils aiment, ils n'aiment pas. Ils valident, ils ne valident pas. Ils référencent, ils ne référencent pas. Ça, c'est top. Franchement, c'est top.

  • Speaker #1

    Il y a un côté pratique ? Pragmatique ?

  • Speaker #0

    Pragmatique et très professionnel. Voilà. Et je suis en pleine restructuration du commerce. J'ai une nouvelle structure de distribution sur la Corse parce que justement, avec la biodynamie, on est sur des vins qui ont évolué, qui sont plus sur les tonalités des vins traditionnels que faisait mon père. Et toutes les personnes qui ont continué à nous vendre mais sans valider cette évolution et sans accompagner cette évolution et sans la soutenir. Je m'en sépare petit à petit. Je crois que je me suis séparée d'à peu près tout le monde. Voilà. Même si on va être sur... Enfin, voilà, je tourne beaucoup, je bouffe beaucoup, malgré les petits loups, mais il y a un moment où il me semble que quand on doit avoir un partenariat commercial, c'est un partenariat double... qui est vraiment un partenariat, quoi. Un échange. Des deux côtés. Et on doit avancer ensemble et évoluer ensemble. Et voilà. Et là, j'ai trouvé une structure en Corse qui a vraiment une façon de voir les choses qui est comme la nôtre, avec des jeunes super dynamiques. C'est un plaisir à entendre. Et ça fait du bien.

  • Speaker #1

    C'est quel nom ?

  • Speaker #0

    C'est la Galerie des Vins.

  • Speaker #1

    D'accord. Et le fait d'avoir des jeunes, qu'est-ce que ça change ?

  • Speaker #0

    Ça change beaucoup parce que ça nous permet aussi de voir que les vins plaisent à toutes les générations. Ça, ça fait du bien aussi de se dire, en fait, les vins qu'on produit, parce qu'il y a des domaines que l'on aime beaucoup, mais on s'aperçoit qu'au final, la pyramide des âges des buveurs de ce vin-là, elle est vieillissante. C'était un peu le cas de l'ébro et rouge. Et ce n'est pas facile d'avoir une marque qui a plus de 40 ans et qu'il faut rajeunir.

  • Speaker #1

    Comment se renouveler ? Comment faire du nouveau avec du vieux ? Donc là, tu mènes un gros chantier commercial. Est-ce que, par exemple, la vente par correspondance, j'ai cru voir ça sur ton site internet, c'est quelque chose que tu vas passer, qui va s'arrêter ou que tu vas plutôt accentuer ?

  • Speaker #0

    On va la garder, mais je ne suis pas sûre que ce soit le futur. Le but étant d'être représenté le plus possible.

  • Speaker #1

    Quand tu dis représenté, c'est que tu as envie d'être vendu chez des cavistes et des restaurateurs.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Des hôtels, peut-être, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Donc on est en plein dans cette restructuration-là.

  • Speaker #1

    Quelle est la part dans ton commerce de l'onotourisme ? Est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui viennent ici ?

  • Speaker #0

    Il y en a. On a développé des prestations onotouristiques. Avec dégustation, visite, voilà. Et puis alors, on a plein d'idées, bien sûr. On n'a pas assez de monde pour pouvoir tout concrétiser. Tu cherches du monde ? Ça marche du tonnerre. Non, je ne cherche pas vraiment, parce qu'il faut qu'on organise les choses avant de pouvoir embaucher. Il faut que l'équipe soit carrée avant de pouvoir embaucher.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, unotouristiquement, qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    On a un partenariat avec Aboxit. qui est la nouvelle box en Corse, je ne sais pas si vous en avez entendu parler. Je ne connais pas. Sur le continent, à une époque, il y avait ces box qu'on offrait aux gens pour avoir des expériences. Ils ont fait la version Corse. Et ça marche super bien, c'est vendu à la FNAC, c'est vendu partout. Donc les gens achètent une boxette et viennent au domaine pour découvrir. On a un partenariat avec le fil du tourisme à Île-Rousse, où on a une dégustation par semaine. Et après, on fait des prestations. Plus ou moins à la demande.

  • Speaker #1

    Génial, génial. Et de la visite juste pour le tourisme curieux, d'amateurs ou des gens qui viennent ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et vous recevez au domaine ?

  • Speaker #0

    On reçoit au domaine, tout à fait. On a des horaires d'ouverture.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a des horaires d'ouverture, il faut prendre rendez-vous ou pas ?

  • Speaker #0

    Si c'est sur des horaires atypiques, oui. Sinon, l'été, on est ouvert quand même 6 jours sur 7 et presque toute la journée. Super.

  • Speaker #1

    Quand on a marre de tout ça, du monde des vins, du lieu, je sais pas comment on puisse... J'ai du mal à m'imaginer qu'on puisse avoir marre de ce lieu, mais... On peut avoir, j'imagine, des tourments dans la tête et tout ça. Quand on a marre, comment tu fais pour te ressourcer ?

  • Speaker #0

    Je pars. Tu pars ? Je prends l'avion.

  • Speaker #1

    Tu prends l'avion ?

  • Speaker #0

    L'avion ou le bateau,

  • Speaker #1

    oui. Tu voyages, et qu'est-ce que tu cherches pendant le voyage ? Tu vas marcher, tu vas faire du sport, tu vas lire ?

  • Speaker #0

    Oui, je vais essayer de me vider la tête.

  • Speaker #1

    Et la tête. Quel est le prochain livre que tu vas lire ?

  • Speaker #0

    Quel est le prochain livre ? Oh, j'ai une pile de livres.

  • Speaker #1

    Tu as tous une pile de livres.

  • Speaker #0

    Il y a celui qui est au-dessus de la pile.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'envie ?

  • Speaker #0

    Oh là là, j'ai des trucs un peu bizarres là.

  • Speaker #1

    On va tout savoir.

  • Speaker #0

    Non, vraiment ? Là, avec le Me Too, j'ai commencé à lire un livre sur l'anthropologie de l'inceste, pour vous dire. Donc, j'ai vraiment des trucs bizarres en ce moment. Ah oui,

  • Speaker #1

    donc c'est puissant,

  • Speaker #0

    quand même. C'est pas très reposant, non ? C'est pour ça que je vous dis, en ce moment, je sais pas trop... Ah oui ! Du coup, comme j'ai deux enfants en bas âge, j'ai un livre aussi de Fanny Vela, des BD, ça me permet de... des BD de Fanny Vela qui est une jeune nénette qui fait des petits des BD assez courtes sur l'éducation positive et tout ça et je trouve ça super, super bien monté,

  • Speaker #1

    super bien fait donc quand je veux me détendre vraiment je regarde un petit peu ça en ce moment toute la partie éducation je reste sur des choses assez ciblées quand même est-ce que t'as d'autres loisirs qui te plaisent et qui te nourrissent ici ? Tu as des tréprises, des enfants, du domaine.

  • Speaker #0

    Déjà, marcher et faire un tour toute seule, c'est top.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça apporte, la marche ? Ça te permet de réfléchir, ça te permet de l'attendre à des idées ? Oui,

  • Speaker #0

    voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu vas projeter les vins, par exemple ? Ou est-ce que tu vas projeter les vendanges ? Ou est-ce que tu vas penser, imaginons, à un sujet dont on n'a pas encore parlé, est-ce que tu vas penser au recrutement, au management ?

  • Speaker #0

    Ça dépend du sujet du moment. Mais c'est vrai que ça fait du bien de partir et de marcher seule dans les vignes. Sinon, je vais aux champignons quand c'est la période. Il y a eu des asperges il n'y a pas longtemps. Je me balade et récupère des trucs.

  • Speaker #1

    C'est l'herboriste en toi qui...

  • Speaker #0

    Après, il faut ramasser les herbes pour les tisanes. On va ramasser l'immortel, en famille. On fait des choses comme ça qui nous sortent un petit peu du domaine et qui nous font du bien.

  • Speaker #1

    Peut-être paraît bizarre sur une émission, sur le vin, de poser toutes ces questions, mais il pose toutes ces questions, c'est vraiment parce que je pense que la personnalité influe sur la manière dont on fait les vins. C'est-à-dire qu'une personnalité, tu vois, dans quel cadre tu t'inscris, comment tu vas envisager les choses, et là je pense qu'on comprend bien comment tu peux conduire un domaine avec tes réflexions.

  • Speaker #0

    On va dire que c'est un peu particulier.

  • Speaker #1

    Comme question ?

  • Speaker #0

    Non, pas comme question,

  • Speaker #1

    mais comme question.

  • Speaker #0

    Non mais il faut toujours, en tout cas en tant que vigneron, il faut qu'on prenne du temps dans nos vignes. C'est essentiel, ça. Parce que si on ne prend pas du temps, si on ne les regarde pas se développer, on ne peut pas les comprendre. Et si on ne les comprend pas, on ne saura pas comment les gérer derrière. Parce que là, vous voyez une vigne avec des fleurs, mais des feuilles plutôt. Il y a déjà, d'ailleurs, le prémice des fleurs, il y a déjà les grappes qui sont toutes petites, qui sont mignonnes. Il faudrait que vous les voyez, elles sont vraiment magnifiques. Mais la variation de couleur, la variation de vert, elle va me dire, ça va en ce moment ou ça ne va pas trop bien. Si la fleur se développe vers le soleil, si la fleur se développe un peu... Elle me donne des indications. Donc c'est essentiel de se balader dans les vignes. Si on ne se balade pas dans les vignes, on se déconnecte du produit. Et la base d'un vin, c'est la vigne. Ça, il ne faut pas l'oublier. Sans elle, on n'est rien.

  • Speaker #1

    C'est quoi le tempo de l'observation ? Est-ce que ce verre, cette orientation, ça prend une journée ou ça prend une semaine ?

  • Speaker #0

    Non, il faut juste y aller régulièrement, il n'y a pas besoin de passer... En se baladant, en faisant le tour régulièrement...

  • Speaker #1

    Mais ça peut changer à quelle vitesse ?

  • Speaker #0

    Ah, ça peut changer à quelle vitesse ? Bon, j'y vais toutes les semaines à peu près.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Donc c'est la connexion avec l'environnement qui va permettre de savoir quel est le bon geste ?

  • Speaker #0

    Pour adapter son fonctionnement.

  • Speaker #1

    Par exemple, quel est le prochain geste que vous allez faire dans les vignes ?

  • Speaker #0

    Là justement, je fais un tour pour voir la croissance et pour savoir si on allait repasser la semaine prochaine. Et j'ai vu Gabriel, je lui ai dit il faut absolument que tu t'organises pour repasser la semaine prochaine parce que la croissance est rapide. Quand ? Plus rapide que l'an dernier j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    L'herbe, tout le temps ? toute la saison, l'herbe va rester comme ça ? Il y a pas mal d'herbe ?

  • Speaker #0

    On la tond, on la gère, on la gère aussi sous le rang. J'aime bien quand il y a de l'herbe. Il y a juste un moment où ça me stresse, c'est quand il y a une pression du feu, la pression du feu, parce qu'il faut savoir que les pompiers, en général, quand il y a un feu, les renvoient vers des vignes puisque c'est un pare-feu. Donc à ce moment-là, il m'arrive de, pas de faire un boulot de rhum, mais bon, d'enfouir l'herbe au maximum, de manière à ce que si jamais il y a le feu qui arrive, si on voit que c'est une année avec beaucoup de pression, on enfouit au maximum.

  • Speaker #1

    C'est intéressant de penser la vigne comme un pare-feu.

  • Speaker #0

    Oui parce que c'est bas, parce que voilà.

  • Speaker #1

    Et si je comprends bien, si ton herbe elle est haute et qu'elle sèche, elle fait un petit héros qui s'enflamme en deux secondes. Donc c'est à la fois un pare-feu et à la fois un...

  • Speaker #0

    Ça dépend comment on la gère.

  • Speaker #1

    Comment dire... Un foyer quoi. A quoi ils servent ces grands piquets ? C'est des piquets plus hauts que les autres ou c'est juste le palissage normal ?

  • Speaker #0

    C'est parce que ça c'est un palissage qui date de 2010 et que les autres ils datent de 1950.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup la logique date de 1950, pas forcément le piquet.

  • Speaker #1

    Ouais, quelle est la logique ?

  • Speaker #0

    Et on montait les vignes beaucoup plus bas parce que les piquets étaient beaucoup moins résistants au vent. Maintenant, parce qu'ici en fait c'est un couloir à vent. Le vent s'engouffre là et...

  • Speaker #1

    Bon, il s'appelle le vent ici ?

  • Speaker #0

    Il y a la tramontane, il y a le libé, tout, il y a... Voilà, on a un coup de ventre. Mais principalement du libé, tout, qui s'engouffre de là, justement, c'est le... Et du coup, il a fallu qu'il y ait une évolution technique de manière à pouvoir monter les vignes un peu plus haut pour qu'il y ait plus de surface foliaire.

  • Speaker #1

    D'accord. Qu'est-ce que ça apporte, les feuilles, à la plante ?

  • Speaker #0

    Les feuilles, en fait, selon leur âge, elles fournissent de l'énergie. où elles en absorbent. Donc l'intérêt, c'est d'avoir des feuilles assez jeunes. Si on est sur des feuilles vieillissantes, vraiment grosses, et qui commencent à s'abîmer, c'est des feuilles qu'on appelle les feuilles puits. Elles absorbent de l'énergie à la plante. Donc il faut un maximum de jeunes feuilles, de manière à ce qu'elles fournissent de l'énergie à la plante.

  • Speaker #1

    Trop compliqué, ça te sert à régler les feuilles ?

  • Speaker #0

    À avoir, en tout cas, une surface foliaire un petit peu plus importante. Alors, exposée. parce que sinon on l'enroule et elle est moins exposée au soleil.

  • Speaker #1

    Est-ce que le vent est un avantage ou un inconvénient ?

  • Speaker #0

    Ça dépend des années. Certaines années c'est un avantage, ça nous permet de beaucoup moins traiter parce que derrière une pluie il y a du vent, ça sèche tout. Donc ça c'est magique. Et certaines années pour positionner un traitement biodynamique ou une tisane ou un traitement tout court parce qu'on voit qu'il y a de la maladie, c'est une galère totale. Parce qu'on peut pas. Il fait du vent tout le temps.

  • Speaker #1

    Galère. Est-ce que tu bois du vin Camille et Anaïs ?

  • Speaker #0

    Oui, malheureusement

  • Speaker #1

    Est-ce que tu bois d'autres vins que les vins du domaine ?

  • Speaker #0

    Principalement

  • Speaker #1

    Principalement les vins du domaine ? Non, principalement autre chose Des coups de coeur récemment ? Qu'est-ce que tu cherches comme style de vin ? Tu rentres chez le caviste, tu as besoin de quoi ?

  • Speaker #0

    Non mais ça c'est trop vaste, je suis un peu hétéroclite, ça dépend du moment, ça dépend ce qu'on veut voir et ça dépend pourquoi.

  • Speaker #1

    Ok d'accord alors allons-y, ta cuisinée, c'est l'apéro, il y a des copains et... c'est assez simple, fromage et charcuterie.

  • Speaker #0

    Alors là, pour le fromage, on va aller sur du blanc. On va aller sur un blanc plutôt rond, avec une petite sucrosité, mais j'aime pas les vins sucrés, mais avec une légère sucrosité. Ça peut être du Languedoc, ça peut être du Roussillon, ça peut être... Enfin voilà. Et on va aller sur des fromages un peu forts, sur des fromages légers. Un truc que j'adore, c'est le comté avec du vin jaune. Un vieux vin jaune et un bon comté bien acheté. C'est trop bon !

  • Speaker #1

    Beaucoup de caractère. Un autre exemple, c'est un repas familial, c'est la famille, c'est papa qui est là, t'as préparé une viande certainement, qu'est-ce que tu vas chercher ?

  • Speaker #0

    Je vais chercher.

  • Speaker #1

    C'est plutôt Grenache vers Châteauneuf ou c'est plutôt les Syrah, les Côte-Crotie, les deux ? T'as une préférence ?

  • Speaker #0

    Moi ? Ouais. Non, ça dépend vraiment de qui le fait.

  • Speaker #1

    Ok. Qu'est-ce que tu cherches ? Boisé puissant ? Non. Acidulé maigre ?

  • Speaker #0

    Je cherche quelque chose d'assez complet, mais vraiment souple. Vraiment souple.

  • Speaker #1

    Souple, donc pas forcément...

  • Speaker #0

    Je veux bien de la puissance, mais le côté bois... on cherche de l'intensité c'est une soirée en amoureux,

  • Speaker #1

    t'as fait de la cuisine les enfants sont gardés par les parents tu veux draguer ?

  • Speaker #0

    qu'est-ce que tu ouvres ? une petite champagne fine bulle en apéro un petit blanc après ou un rouge un peu intense ça dépend Tu vois, c'est vachement...

  • Speaker #1

    Bien sûr. C'est un peu ce qui est magique.

  • Speaker #0

    On fait un barbeque entre copains, on se prend un rosé glouglou. C'est vraiment hétéroclite.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une... C'est bientôt la fin, j'ai quatre questions. C'est un petit rituel. C'est comme un rituel de fin, de passage à autre chose. Est-ce que tu as l'odeur préférée ?

  • Speaker #0

    Une madeleine ?

  • Speaker #1

    Une madeleine, un truc que tu adores, chaque fois que tu le sens, tu te dis...

  • Speaker #0

    Hyper compliqué. J'ai... la fleur d'oranger.

  • Speaker #1

    Il va sembler en sentir. Tu l'as senti ou pas ? T'as une fleur d'oranger dans le temps ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    J'ai senti une fleur blanche.

  • Speaker #0

    T'as senti une fleur blanche. Oui, c'est le cerisier qui est là-bas.

  • Speaker #1

    Là-bas, là ?

  • Speaker #0

    T'as vu avant ?

  • Speaker #1

    Au moins à 100 mètres.

  • Speaker #0

    Non, mais tu crois ?

  • Speaker #1

    Il y a eu une petite croissance à un moment. Je me suis dit, tiens, c'est la fleur blanche. Donc, fleur d'oranger. Écoute, c'est délicieux.

  • Speaker #0

    Fleur d'oranger. Ou alors, quand j'étais petite, quand on arrivait, il y avait les amandiers en fleurs et cette odeur d'amandier en fleurs. C'est magique.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose, une odeur ou un goût, qui te repousse, qui te répulse, un truc que tu dégustes ?

  • Speaker #0

    C'est marrant, je dois faire partie des 2% de la population. Je ne peux pas prendre de... qui est vachement à la mode dans les plateailles asiatiques...

  • Speaker #1

    Coriandre.

  • Speaker #0

    D'accord, coriandre. Pour moi, c'est un goût de punaise, une odeur de punaise, je n'y arrive pas.

  • Speaker #1

    Ça, c'est incroyable. J'ai entendu dire que c'était vraiment clivant, net, il n'y a pas de doute.

  • Speaker #0

    Et j'ai regardé, du coup, je me suis renseignée et apparemment, il y a très peu de personnes. Et puis vraiment, ce truc de punaise. Et je me suis dit, mais je suis folle, je suis seule. Et en fait, non, c'est typique et il y a très peu de personnes pour lesquelles ça le fait, mais ça le fait. Et dans ces cas-là, c'est rébutant et on ne peut pas.

  • Speaker #1

    Quel serait le pouvoir magique du vin ?

  • Speaker #0

    Le pouvoir magique du vin ? Ça va faire cul-cul à Praline, mais vraiment développer l'amitié, l'amour et l'entraide.

  • Speaker #1

    Développer l'amitié, l'amour, l'entraide, c'est parfait. Ça permet de connecter. C'est l'heure où je regarde les chaussures. Oh là, je n'en ai pas vu des comme ça. Ce sont des baskets noires, très fines, avec quand même un bon talon. Donc on dirait que tu marches un peu incliné. Je pense que ça doit être confortable. Alors, il y a une petite astuce quand même. C'est que la subtilité, c'est que tu as des lacets, mais une fermeture éclair. Ce qui fait que tu n'as pas besoin de faire les lacets.

  • Speaker #0

    Non mais c'est hyper rapide Zip zou Mais hyper pratique

  • Speaker #1

    Donc on a tout quoi Mais rapidement On a une petite languette Avec une sorte d'écaille de crocodile Mais tout en noir Du brillant Mais ça se voit pas trop Tout ça c'est fin

  • Speaker #0

    On peut bosser avec, mais en même temps, on peut te servir un client.

  • Speaker #1

    On peut rentrer dans la maison, se déchausser, se rechausser vite. C'est super. C'est l'heure de Message in the Bottle. On met un message à la mer. Est-ce qu'un message dans la bouteille, on la jette à la mer ? Est-ce que tu as un grand projet que tu portes ? Un message d'espoir peut-être à donner, ou ça peut être un coup de gueule, un cri. Mais est-ce que tu... Oui, voilà, un grand projet. Est-ce que tu as quelque chose qui te tient à cœur, dans le fond ? que tu voudrais partager ?

  • Speaker #0

    En ce moment, je suis à fond dans la biodiversité. Donc, faisons en sorte de respecter au maximum notre nature et de développer notre biodiversité. En ce moment, je réfléchis à mes futures plantations et je ne sais pas si je vais planter que de la vigne ou de la vigne avec des arbres. Faire des nichoirs à oiseaux. On en a plein, mais il faut les garder. Et depuis qu'on est en biodynamie, on voit sur les vignes des choses qu'on n'avait plus vues depuis longtemps. On a des abeilles qui ont commencé à se voir et dire domicile. Forcément, on a appelé un apiculteur. On a des nids d'oiseaux. On a tous les niveaux de développement des coccinelles. Parce que tout le monde connaît la coccinelle rouge à points noirs. Mais avant d'être comme ça, c'est un ersatz de trucs verts qui se développent petit à petit. Et c'est magnifique à voir. Vraiment, nous on a des chauves-souris, je n'ai pas fermé certains endroits de manière à ce qu'elles puissent garder leur nichoir. Le but, c'est vraiment de respecter la nature au maximum et de faire en sorte que ces vignes puissent rester quelques générations encore. Pas grand-chose de plus, mais c'est déjà beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci Camille.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est quand même bon, le fait que ça fait. Un bon épisode, c'est comme un bon vin corse, ça se partage. Merci Camille Anaïs, merci Philippe pour le son, merci Caroline Francky, merci Mathias Bordelier, merci pour votre écoute, je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d'année et de début d'année. Au plaisir, à bientôt. Attends, il est dans le... En plus il lance... J'ai oublié de faire ça, je ne sais pas comment faire.

Description

Aujourd’hui, je vous emmène dans un voyage sensoriel, à la rencontre de Camille Anaïs, vigneronne et jeune maman, qui nous ouvre les portes du Domaine Maestracci.
Niché dans un paysage à couper le souffle, baigné d’une lumière éclatante ce lieu incarne la beauté et la richesse de la Corse viticole.

Avec Camille Anaïs, nous avons parlé de vieilles vignes, de la notion de terroir frais, et de ce qui fait l’âme de ce domaine unique.
Entre les chants d’oiseaux et la sérénité du vignoble, cet épisode est une véritable bouffée d’air pur, un rayon de soleil calme dans la saison froide.

Ce podcast, c’est aussi l’occasion de mettre en avant le travail du Conseil Interprofessionnel des Vins de Corse (CIVC). Avec leur engagement aux côtés des sommeliers, cavistes et vignerons, ils donnent une visibilité exceptionnelle aux vins corses, bien au-delà des frontières de l’île. Leur modèle d’organisation collective inspire et élève toute la filière.

vous pouvez suivre le compte Instagram @vinsdecorse pour plonger dans l’univers visuel et sonore de ce projet, sublimé par les superbes illustrations de Matthias Bourdelier.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si on ne se balade pas dans les vignes, on se déconnecte du produit. Et la base d'un vin, c'est la vigne. Ça, il ne faut pas l'oublier. Sans elle, on n'est rien.

  • Speaker #1

    Les Sourires du Vin, un podcast au service du vin. C'est quand même bon, le fait que ça fait... Un peu de silence. Aujourd'hui, je vous emmène dans un voyage sensoriel à la rencontre de Camille et Anaïs, vigneronnes et jeunes mamans qui nous ouvrent les portes du domaine maestrati, nichées dans un paysage à coups de souffle, baignées par une lumière éclatante. Ce lieu incarne la beauté et la richesse de la Corse viticole. Avec Camille Anaïs, nous avons parlé de vieilles vignes, de la notion de terroir frais, de ce qui fait l'âme de ce domaine unique. Entre le chant des oiseaux et la sérénité du vignoble, cet épisode est une véritable bouffée d'air pur, un rayon de soleil calme dans la saison froide. Ce podcast, c'est aussi l'occasion de mettre en avant le travail du Conseil interprofessionnel des vins corse. Le CIVC, avec leur engagement aux côtés des sommeliers, des cavises, des vignerons, ils donnent une visibilité exceptionnelle aux vins Corses, bien au-delà des frontières de l'île. Leur modèle d'organisation collective inspire et élève toute la filière. Vous pouvez suivre le compte Instagram vinsdeCorses, V-I-N-S, pour plonger dans l'univers visuel et sonore de ce projet, sublimé par les superbes illustrations de Mathias Bourdelier, lui aussi sur Instagram, at Mathias avec de T, Bourdelier. Hello, c'est Diolo au micro. Ici c'est Yann Diolojean, rue de la Roquette. Les Sourires du Vin, c'est un podcast pour vous aider à cheminer dans le et les mondes du vin. Ce que je veux, mieux savoir, mieux comprendre, nourrir de belles relations au profit de nos oreilles et le comment du pourquoi des gens du vin, le comment du pourquoi des gens du vin, une conversation à boire avec les oreilles. Pour me suivre et communiquer, je réponds sur Insta at Yann Diolo, Y-A-N-D-I-O-L-O ou par email yanndiolo.com And now, let's talk with Camille Anaïs. Bonjour Camille et Laïs.

  • Speaker #0

    Bonjour Yann.

  • Speaker #1

    On est dans un endroit magnifique, spectaculaire. Nous sommes à l'extérieur, c'est le printemps, le soleil vient de nous lécher la peau, le dos. Il fait presque chaud. Alors qu'il est quelle heure ? Je ne sais pas,

  • Speaker #0

    9h, 9h30 ? Oui, parce que 10h du matin.

  • Speaker #1

    Ah bah super, comment elle s'appelle ?

  • Speaker #0

    Tatanka.

  • Speaker #1

    Tatanka, bonjour Tatanka. Elle est vraiment extérieure. Et lui là, comment il s'appelle ? Ouh ouh ouh ouh ?

  • Speaker #0

    Ah ça, je peux la surnommer.

  • Speaker #1

    C'est quel oiseau, tu sais ?

  • Speaker #0

    C'est le coucou qui fait ouh ouh comme ça.

  • Speaker #1

    C'est le coucou ? C'est le cheval ? On entend les moineaux qui font piou piou piou piou ? On entend le Milan qui fait comment ?

  • Speaker #0

    Ah non, là on n'entend pas le Milan. Le Milan a un cri hyper strident. C'est lui qui fait ça ? Non, il fait un... Je ne peux pas le limiter. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Bienvenue au domaine maestratique. Alors, on est où ? Où est-ce que nous sommes,

  • Speaker #0

    là ? Plus largement, on est au nord-ouest de la Corse, mais plus précisément, on est au sein de la vallée du Rédyline, ou en Balagne. Et on est dans un coin plutôt écarté de la zone touristique, un peu en retrait.

  • Speaker #1

    En effet.

  • Speaker #0

    Et au milieu des villages.

  • Speaker #1

    Et comment on pourrait décrire ce lieu-là ? Autour de nous, il y a quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un cirque de montagne. On est entouré de montagne. On ne voit pas du tout la mer. On est sur une ambiance, comme on peut en avoir en Corse, complètement différente.

  • Speaker #1

    C'est des montagnes partout, c'est bleu tout autour de nous, et on a l'impression qu'on est en altitude quand même.

  • Speaker #0

    On n'est pas si haut que ça, on est à 170 mètres.

  • Speaker #1

    170 mètres, d'accord. Parce que ça fait comme si c'était un cirque dans un plateau. Et on voit, c'est assez rare de voir des parcelles comme ça, on est au milieu des parcelles là.

  • Speaker #0

    Oui, il y a la principale parcelle qui fait 25 hectares qui est autour de nous. Donc on a aussi un domaine qui est d'un seul tenant. Ce qui est aussi assez... assez intéressant parce que quand on rentre, on rentre vraiment dans une ambiance viticole.

  • Speaker #1

    Oui, oui. J'ai vu à l'entrée que c'était un mur de pierre.

  • Speaker #0

    Oui, on est sur un clos.

  • Speaker #1

    Donc c'est un clos et ça fait quelque chose un peu bourguignon.

  • Speaker #0

    Ça fait rien. Juste...

  • Speaker #1

    Je vais voir.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu veux moi ?

  • Speaker #1

    Tu t'appelles Anatole.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas Anatole.

  • Speaker #1

    Anatole Latuile. Tu connais ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. Mon cœur, regarde, on discute, donc tu restes au bureau. Ah, c'est pour moi, merci mon chéri.

  • Speaker #1

    Donc maman de deux enfants au moins ?

  • Speaker #0

    Deux enfants, tout à fait.

  • Speaker #1

    Exploitation avec combien de personnes ?

  • Speaker #0

    En ce moment, on est cinq à l'année.

  • Speaker #1

    Cinq à l'année. Et 25 hectares ? 30. 30 hectares ?

  • Speaker #0

    30 hectares de vignes, 2 hectares d'oliviers.

  • Speaker #1

    Waouh. Et c'est quoi ? C'est du coup 200 000 bouteilles peut-être ?

  • Speaker #0

    Non, 100 000 bouteilles.

  • Speaker #1

    100 000 bouteilles.

  • Speaker #0

    120 000 bouteilles. 120 000 bouteilles. J'ai des vieilles vignes, donc je ne suis pas sur des rendements exceptionnels sur les vieilles vignes. Les jeunes vignes ont des jolis rendements normaux, mais voilà.

  • Speaker #1

    Quel est l'avantage des vieilles vignes ?

  • Speaker #0

    C'est l'ADN du domaine.

  • Speaker #1

    C'est l'ADN du domaine ?

  • Speaker #0

    Elles sont en place, c'est-à-dire que leur système racinaire est en place, et elles permettent de donner des notions terroires qu'aucune ville ne pourrait donner.

  • Speaker #1

    D'accord. Le système racinaire plonge dans le sol, c'est ça ? Et le fait qu'elle soit vieille, ça concentre la baie ?

  • Speaker #0

    On est sur un équilibre tannique parfait. C'est-à-dire qu'il n'y a pas forcément une concentration, mais il y a vraiment un équilibre entre les sucres, les tannins, enfin les tannins, les polyphénols en général, et les acides qui sont beaucoup plus intéressantes que sur de la jeune vigne. Qui aura plus de difficultés sur les années chaudes ou sur les années atypiques, c'est là qu'on voit l'intérêt de la vieille vigne.

  • Speaker #1

    Quels sont les sujets brûlants au domaine, en avril ?

  • Speaker #0

    En avril ?

  • Speaker #1

    Alors là, maintenant, qu'est-ce qui vous préoccupe ?

  • Speaker #0

    Là, on est sur la vigne, on est en biodynamie, nous, depuis 2016. D'accord,

  • Speaker #1

    c'est scientifié Déméter.

  • Speaker #0

    Scientifié Déméter depuis 2019. Super. Et donc du coup, là, il y a tellement de sujets. On est sur les traitements, parce que je fais des traitements homéopathiques, de cuivre et de soufre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et comme la vigne pousse... On passe à peu près toutes les semaines. On finit l'attachage parce qu'on a beaucoup de jeunes vignes, donc il faut attacher. En parallèle, il faut qu'on ait bourgeonne, parce qu'il y a des vignes qui étaient à bourgeon enflé il y a dix jours et qui sont déjà à quatre, cinq feuilles. Donc il faut commencer. C'est rapide. C'est hyper rapide. Nous, on déboure beaucoup plus tard que les autres, du fait qu'on soit au milieu des montagnes. En fait, on a un climat plutôt continental. Quand ? Ici, un ami intime de mon père a appelé la plaine du Régine ou le Pontellet de Chadebalagne. Je ne sais pas si on vous l'a déjà dit, mais en fait, quand vous partez d'ici, l'hiver, il fait moins 2, moins 3. On a trois quarts d'heure de route. Quand on arrive à Pontellet, il fait moins 2, moins 3. On a exactement la même température à une petite heure de différence qu'à Pontellet. Donc, du coup, on est dans une région qui est très, très froide l'hiver et très, très chaude l'été, par contre. Et je disais ça parce que du coup, on déboure beaucoup plus tard, mais il y a une accélération qui se fait dans le développement impressionnante.

  • Speaker #1

    Rapide. Tu as dit que tu ébourgeonnais ? Ça sert à quoi ?

  • Speaker #0

    Ébourgeonner, c'est-à-dire qu'on choisit le beau. Il n'y a plus sur un seul... Sur un seul courson, il y a plusieurs bourgeons qui se développent. Et on choisit le bourgeon qui sera propice au développement du raisin, de manière à ce qu'il n'y ait pas trop de... Si on les laisse tous, en fait, il y aura trop de raisins, pas assez qualitatifs. Et puis il y aura de la concurrence entre les uns et les autres sur le soleil.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un geste pour une qualité.

  • Speaker #0

    Oui, oui, tout à fait. Il y a des vignes qui n'en ont pas forcément besoin. Il y a des vignes qui ont... qui développent beaucoup leur végétation, d'autres moins.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux m'expliquer la différence entre un traitement homéopathique de la vigne et un traitement plutôt traditionnel ?

  • Speaker #0

    Nous, on commence les traitements très tôt, et par contre, on passe 50 grammes de cuivre par traitement. D'autres seraient déjà 150-200 grammes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Nous, on est à moins d'un kilo de cuivre par an, même si on est sur des années qui sont très, très... avec beaucoup de pression maladie, alors qu'on a le droit en bio et en biodynamie à 3 kilos par an sur une moyenne de 4 ou 5 ans. Je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Sur maladie, on entend médio-hélium.

  • Speaker #0

    Medio-hélium, oui. Principalement chez nous, c'est médio-hélium. Et avec le fait de passer plus souvent, mais des doses moindres, on arrive à gérer la maladie différemment. Ce qui nous permet de... de rester sur des doses très très faibles.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il pleut beaucoup ?

  • Speaker #0

    Ici ? On a cette chance, regardez comme c'est vert.

  • Speaker #1

    C'est incroyablement vert. C'est vert. Ce qui est rigolo, c'est que c'est un vert de l'herbe, un vert profond, là-bas dans le maquis au fond, mais le vert des jeunes feuilles de vignes qui sont presque d'un vert clair. presque qui tire vers le jaune mais pas un jaune fané, un jaune qui fait éclater le verre.

  • Speaker #0

    Un peu pétard, oui.

  • Speaker #1

    Et c'est absolument... Alors là, il y a le rayon du soleil qui passe dedans. Ces cépages sont magnifiques. Est-ce que tu nous dirais quels sont les...

  • Speaker #0

    Oui mais il y a dix jours, il y avait les amandilles en fleurs aussi.

  • Speaker #1

    Les amandilles en fleurs, oui. C'est vrai qu'on a encore quelques arbres en fleurs là sur la route, c'est magnifique. Et quels sont les raisins qui poussent ici ? Quels sont les cépages dans le domaine ?

  • Speaker #0

    Dans le domaine principalement, il y a le tutchacaré, le grenache. qu'on appelle l'Elegante.

  • Speaker #1

    Tu me refais celle-là ? Oui, redis.

  • Speaker #0

    Nieluccio, Chacarello et Grenache.

  • Speaker #1

    Magnifique, merci. C'est pour la musique.

  • Speaker #0

    Pour les rouls et les rosés et Vermintino pour les blancs. Principalement. Après, on a quand même de la Syrah, on a du Carignan, on a du Cinso, on a de l'Aleatico, Carcaio Lunero. D'accord. Et pour les blancs, on a du Bianco Gentile, Rimines, Genovese.

  • Speaker #1

    J'ai une douzaine de cépages différents.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est une diversité incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, j'ai planté des demi-hectares par-ci, par-là, pour voir ce que ça pouvait donner. Historiquement parlant, je suis la cinquième génération. Je suis arrivée en 1914. 2014.

  • Speaker #1

    1914. Camille-Anaïs est une Highlander.

  • Speaker #0

    Quand tu dis je suis arrivée en 1914 ça fait un peu...

  • Speaker #1

    Ça fait penser à d'autres trucs. Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Je me suis installée en 2014. Mon grand-père, qui a récupéré le domaine après-guerre, il n'y avait que 4 ou 5 hectares à l'époque. C'était un fan des vins de la vallée du Rh��ne. Et donc, il a planté de la Syrah, du Grenache... Et du Carignan. Il y avait même du Mourvèdre à l'époque. Génial. J'ai arraché le Mourvèdre parce que c'était un peu plus compliqué. Il était vraiment très vieux.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Et du coup, donc toi, t'es arrivée en 2014, tu disais ?

  • Speaker #0

    Je me suis installée en 2014,

  • Speaker #1

    ouais. Et qu'est-ce que t'as mené comme chantier tout de suite ?

  • Speaker #0

    Ah mais alors, j'ai tout de suite arrêté les désherbants et les antigerminatifs pour que les vignes puissent retrouver de la vie, que le sol puisse retrouver de la vie. D'ailleurs, à l'époque, je me suis moquée de mon père en lui disant Papa, je comprends pas pourquoi t'as pas arrêté plus tôt, parce que franchement, c'est simple. Les deux premières années, on avait un boulot de Rome. Et alors la troisième année, j'ai mis deux gars pendant trois mois à la débroussailleuse parce qu'on ne savait plus comment gérer l'herbe. C'était beau, il y en avait de partout, il y avait des fleurs de partout, c'était beau mais c'était ingérable. Après on s'est équipés et on a fait de la biodynamie. D'accord. On a fait les choses par étapes.

  • Speaker #1

    Quels sont les sols qu'on trouve ici ?

  • Speaker #0

    On est sur sableau limonneux.

  • Speaker #1

    Sableau limonneux.

  • Speaker #0

    Donc beaucoup de sable et de limon, et un petit peu d'argile.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça fait sur le bout du vin, le sable ou les limons ?

  • Speaker #0

    on est sur des terroirs avec de belles amers assez francs et avec la biodynamie de plus en plus de fraîcheur donc je pense que c'est vraiment une révélation ça change un peu

  • Speaker #1

    parce que bon on sent souvent granit en fait, ou schiste, parfois calcaire, mais là ça bleut limoneux. Et l'argile ça te permet quoi pour la vigne ? Ça te permet d'avoir une réserve d'eau supplémentaire ?

  • Speaker #0

    Alors l'eau on l'a, enfin je sais pas si tu vois, mais regarde, là on a le bassin versant du Régine, du fleuve du Régine, le lac de Côte-Aulay à côté duquel vous êtes passé, c'est une retenue qui est sur le Régine. Et là, vous avez le bassin versant de la rivière de Mour. Donc, en fait, de l'eau, en sous-sol, on en a. On a un forage qui descend à 30 mètres. Il ne descend pas très bas, en fait. Donc, est-ce que l'argile permet une meilleure retenue d'eau ? Oui, forcément, mais avec les taux qu'on a, ce n'est pas non plus... Il y a une remontée par capillarité aussi.

  • Speaker #1

    C'est vrai que la gestion de l'eau, c'est spécifique, puisque je vois que c'est un goutte-à-goutte que je vois.

  • Speaker #0

    Alors oui, mais il est présent, il est visuel, mais on ne s'en sert plus depuis

  • Speaker #1

    2015. Ah c'est vrai ? Oh là là !

  • Speaker #0

    J'ai pris le pari d'arrêter le goutte-à-goutte, parce que les vieilles vignes tenaient très bien. Donc il y a un moment où, malgré les années sèches, je n'ai pas eu énormément de pertes sur mes vieilles vignes. Donc je me suis dit...... Dans ces cas-là,

  • Speaker #1

    c'est capable de le faire. Tu as pris des grosses décisions très fortes, en fait, dès le début.

  • Speaker #0

    Je pense que, heureusement, j'étais jeune et un peu folle. Je suis arrivée à moins de 30 ans sur le domaine. Je serais arrivée à... Un peu plus tard, je ne suis pas sûre que j'aurais pris les mêmes décisions.

  • Speaker #1

    Mais les parents, ils étaient OK ?

  • Speaker #0

    Ah non, non. Ils m'ont dit, tu vas droit dans le mur, mais bon, fais ta vie, quoi.

  • Speaker #1

    Ah, quand même. Oui. Fais le bise-nom, mais fais-le.

  • Speaker #0

    Ils n'ont pas trop le choix, j'ai un sale caractère. Donc voilà. Donc c'est fait.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors comment était le... J'imagine que dans les cuves, là, tu as des vins de la récolte 2023 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'était comment, 2023, ici ?

  • Speaker #0

    C'est très joli. Alors, nous, on a eu un petit souci, c'est que, comme l'été a été très sec, on a les sangliers qui sont rabattus sur les vignes, c'est la première année qui nous font un peu le dégât. On a perdu 50% sur les vermentines et sur les grenages, enfin, voilà. Mais sinon, c'est très, très joli, très frais, très gourmand, 2023.

  • Speaker #1

    Quelle est ta vision d'un bon vin ?

  • Speaker #0

    Un bon vin ? C'est un vin qui se boit.

  • Speaker #1

    Et comment tu le ressens ? Comment tu expliques ta dégustation ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'aimerais arriver au point où quand on déguste le vin, on n'est plus sur du vin, on est sur des sensations, forcément quand on parle de vin, on parle de partage, mais je ne parle pas de ça. Je veux dire que quand la personne déguste le vin, Elles ressentent des choses qui la dépassent, en fait. Je veux que la biodynamie nous emmène à une complémentarité qui nous permet de dire, ben voilà, vous dégustez pas un vin, vous dégustez un moment, vous dégustez du plaisir. Anatole, regarde mon cœur. Tu vois, là, par contre, là, on n'est pas d'accord, parce que ça, c'est très important, et si tu l'abîmes...

  • Speaker #1

    Tu veux dire bonjour dans mon micro ? Bonjour. Ça fait plaisir, il y a beaucoup de vie dans ce domaine. Ça pétille, pépille de partout. Avec des petits poussins comme ça, ça fait plaisir. Donc une sorte de dépassement finalement, l'idéal ce serait de boire le vin, alors ça se passerait comment ? Ce serait plutôt intérieur, une sensation physique, ou alors ce serait plutôt des rêves ?

  • Speaker #0

    Il faut qu'il transporte, donc oui il faut qu'il y ait des rêves, des moments, des images, que ça ramène que des bons côtés et que des bonnes choses. Un moment de plaisir et d'amour, enfin voilà, je veux vraiment que... Je ne sais pas comment l'expliquer mais j'ai dégusté des vins. Je veux dire, je m'en souviendrai toute ma vie, quoi.

  • Speaker #1

    Et ce souvenir, comment il s'inscrit dans ta mémoire ? Est-ce que c'est un souvenir technique ? Est-ce que c'est un goût ?

  • Speaker #0

    Non, ces vins-là, en fait, malgré le fait... Parce que moi, je suis formée, donc je suis oenologue aussi. Mais malgré sa formation, en fait, on n'y pense plus. On ne pense plus aux défauts ou au contraire au fait que le vin soit bien fait. On ne pense plus à la partie technique et au structurel. On pense plus qu'au moment qu'on a passé.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse que tu sois oenologue, parce que avoir ce rapport sensitif et imaginaire, alors que tu es scientifique, on dirait.

  • Speaker #0

    Ah oui, j'ai une formation scientifique. Mais pour autant, je suis allée dans la biodynamie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    et j'y crois,

  • Speaker #1

    dur comme fer tu veux nous expliquer un peu ton cheminement ou alors ton parcours d'étudiante, tes premières expériences et puis comment tu arrives à ça c'est une rencontre qui a été décisive c'est une manière d'envisager le monde il n'y a pas de rencontre particulière je

  • Speaker #0

    suis une fan d'arboristerie, je suis une fan de plantes d'accord pour autant je suis issue d'une famille de médecins et de pharmaciens ça va un peu ensemble quand même mes grand-mères pharmaciennes l'ont fait par passion des plantes donc elles m'ont transmis leur passion et depuis toute petite j'allais avec elles herboriser et chercher des plantes à droite à gauche et les transformer pour m'en faire des citizanes enfin là j'ai un peu moins le temps parce que j'ai des enfants ils ont 3 et 4 ans c'est ça ? ça prend beaucoup d'énergie mais c'est pas mal Mais avant d'en arriver aux médicaments, on commençait par des choses douces. Et pour moi, c'était naturel de se dire, si on le fait sur les humains, on peut le faire sur de la vigne. Donc par quel biais ? C'est comme ça que j'en suis arrivée à la biodynamie. Ma formation scientifique et pragmatique me permet de garder les pieds sur terre sur certaines décisions.

  • Speaker #1

    Comme quoi, par exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, arrêter le soufre sur les vins ? Non, c'est... On va le garder encore un peu, être sûr que la qualité du vin soit à son optimum pour être sûr de pouvoir arrêter le soufre.

  • Speaker #1

    Il va diminuer les doses,

  • Speaker #0

    j'imagine. Je diminue énormément les doses, malgré tout, je garde des doses de soufre, oui.

  • Speaker #1

    Par exemple, sur une bouteille totale, tu arrives à combien ?

  • Speaker #0

    Entre 55 et 60.

  • Speaker #1

    Donc tu as un vin qui peut voyager, qui est protégé. Pourquoi tu fais ça ? En fait, tu fais ça pour peut-être le côté table ?

  • Speaker #0

    Je le fais, oui, pour garder une certaine stabilité et parce que j'aime les vins qui sont le plus représentant du terroir. Mais représentant du terroir, ça ne signifie pas vin déviant. Je ne veux pas que des déviances ressortent sur mes vins, ce n'est pas le but de la manœuvre.

  • Speaker #1

    Comment on fait cette éducation au goût pour savoir ce qui est bon et pas bon ?

  • Speaker #0

    Les études d'œnologie m'ont beaucoup aidé. Pour savoir les tendances actuelles. Ce qui est bon et ce qui n'est pas bon, c'est très personnel, mais au moins, ce qui correspond à quelque chose. En même temps, on déguste énormément des vins d'ailleurs. Mais les études d'œnologie avec une dégustation scientifique qui permettent justement de manière très pragmatique de voir les défauts et pas les défauts, c'est capital.

  • Speaker #1

    Donc pour toi, si je comprends bien, la déviance oenologique est réduite, cadrée par le soufre ?

  • Speaker #0

    Pas que, mais ça aide.

  • Speaker #1

    Ça aide. Et à différentes étapes.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et ça permet une certaine révélation des aromatiques des vins liés au terroir. C'est ça, je comprends bien.

  • Speaker #0

    La non-déviance permet une révélation des... Des arômes liés à ton terroir. Au terroir, oui. Mais je pense qu'un jour, on y arrivera au sans-soufre. Le problème, c'est que je ne veux pas faire du sans-soufre en mettant d'autres additifs dont on ne connaît pas la nocivité actuelle. Autant dans 20 ans, les additifs des vins sans-soufre, on va dire que c'est hyper nocif, c'est encore pire que le soufre. Alors que le soufre, on en connaît ses limites. Donc moi, si j'arrive à du sans-soufre, c'est du sans-soufre sans rien.

  • Speaker #1

    Oui, tu ne vas pas mettre un autre produit ? Non. ou faire une filtration tellement forte qu'il y aurait plus de...

  • Speaker #0

    C'est ça, on va pas décharner le vin on va en rester sur...

  • Speaker #1

    Finalement pour l'instant c'est la technique optimum pour toi

  • Speaker #0

    J'essaye de limiter la technique mais bon je peux pas m'en défaire totalement

  • Speaker #1

    Pas encore Ouais je comprends bien Donc, oenologue, herboriste, tu as une gamme de vin qui est assez grande, large. Est-ce que tu pourrais nous l'expliquer ? Quelle est ta vision de cette gamme ? Je vois qu'il y a plusieurs noms.

  • Speaker #0

    Alors, on a une gamme traditionnelle, le Chloregin ou Hebro et Villa Maestrati. C'est la gamme que mon père a créée. pour laquelle je respecte les façons, les modes de... le modus operandi, je dirais, la façon de faire de mon père. Et je continue en partie dans son... dans ses vinifications, puisque voilà, j'ai essayé quand même d'assouplir les choses et d'alléger un petit peu sur les rouges, qui étaient vraiment des rouges très costauds, très... C'est pour ça qu'on a réussi à faire en sorte de vendre des 2019, maintenant, sur le... notre cœur de cuvée qui est l'ébro, on est sur 2019. Lui, il était à l'époque sur 2021. Il avait deux ou trois ans d'écart, 2020-2021, et là, on est sur 2019.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ce que j'entends, c'est que tu te sers du temps pour affiner, pour...

  • Speaker #0

    Pour affiner, assouplir les vins. Et pour leur donner, pour qu'ils soient à leur optimum.

  • Speaker #1

    Ok, donc ça, c'est ce que tu commercialises maintenant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et ensuite, il y a à côté des gammes traditionnelles qui sont Chlorégino et Breuil-Villa, les gammes, les micro-cuvées, les Marodanaïs et les Signorines. Ça, ce sont deux cuvées sur lesquelles, à un moment donné, dans ma vie de vigneronne, j'ai eu besoin de sortir du carcan des gammes traditionnelles et de m'amuser. Et donc, voilà, différentes périodes de ma vie, j'ai essayé, fait des tests et il en est sorti, Signorine et les Marottes.

  • Speaker #1

    Super, alors tu pourrais nous les raconter ces cuvées ? Qu'est-ce que tu cherches ? C'est une cuisine un peu ? Parce que c'est des aisselles donc...

  • Speaker #0

    La cave est une cuisine ! C'est ça,

  • Speaker #1

    je suis assez d'accord avec ça. Tu t'éclates plus à la cuisine ou au chant ? À la vitie.

  • Speaker #0

    Les deux. Les deux. Je n'ai pas assez de temps ni pour l'un ni pour l'autre, mais les deux. Non, eh bien, sur les deux, j'ai fait des vignifes un peu à vue de nez, à bestos des nains, comme diraient certains. Je fais des études à Toulouse, donc... Et... Et... J'ai voulu des vins qui explosent, des vins gourmands, mais pour autant qu'ils puissent tenir dans le temps.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça donne une idée. Tiens, on se dit, ouais, ça a du peps. Les vins, ils sont fruités. Ça, ça donne envie de goûter, ouais. Et les autres, ils sont comment ? C'est des parcellaires ? T'es cherché des expressions de salt ?

  • Speaker #0

    Sur les traditionnels ? Alors, sur les micro-cuvées, oui, des parcellaires. J'ai des parcellaires et j'ai des...

  • Speaker #1

    C'est qui lui ? On ne sait pas, c'est un truc qui tape à pivert ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    on parlait des expressions de sol des micro-cuvées donc il y a du parcellaire et du cépage,

  • Speaker #0

    les deux

  • Speaker #1

    Ah donc quand tu dis du cépage, tu veux construire des assemblages ? Oui. Comment tu vois ça ? C'est-à-dire la construction des assemblages. Par exemple, si tu pouvais nous raconter une cuvée, qu'est-ce que tu prends comme raisin pour obtenir quel goût ?

  • Speaker #0

    Alors, on va prendre la première que j'ai créée, c'est les marottes en rouge. Voilà,

  • Speaker #1

    raconte-nous.

  • Speaker #0

    Les marottes en rouge, à l'époque mon père était en 100% vendange machine, j'ai voulu reprendre la vendange manuelle. Très bien. Donc, voilà. Donc, je me dis, bon, je me vais prendre et je vais faire un essai. Je vais faire un essai sur quoi ? Je prends, du coup, l'ADN du domaine, forcément. Je prends la vieille co-plantation que mon grand-père avait mis en place, de Nielu Chouchakaré. Et je me dis, bon, tout le monde dit que le Nielu Choussi, le Nielu Ausha, bon, on va tester quelque chose. Je les ai pris, j'ai fait une légère macération, Et j'ai vu ce que ça donnait la première année. On l'a recoupé dans les brots et je me suis dit, en fait, avec une légère macération, on a quelque chose d'hyper gourmand. Pour ragoûter de la gourmandise, je l'ai vinifié en 6 chaînes l'année d'après. Et là, je l'ai fait goûter. Et ça, sans qu'on sache que c'était moi la vigneronne, parce qu'il fallait faire goûter à l'aveugle et par des personnes qui feraient goûter à l'aveugle. Ça a fait, sur les dégustations au sein des sommeliers de Corse et tout ça, il y a eu un super retour. Et personne n'a su situer que c'était moi et que c'était en balagne. Et qu'il y avait du Nielouch dedans. Tout le monde mettait un 100% de Chacarelle ou du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup, je me suis dit, allez, on va surprendre tout le monde, on va le sortir. Et ça fait un tabac.

  • Speaker #1

    Ah bah génial. Tu nous redis le nom de cette cuvée ?

  • Speaker #0

    Les Marottes d'Anaïs.

  • Speaker #1

    Les Marottes d'Anaïs. Je suis curieux. Comment tu organises ton commerce ? C'est-à-dire que 100 000 ou 120 000 bouteilles, tu les vends principalement en Corse, en France ou à New York ?

  • Speaker #0

    Mon père avait énormément de... Il avait un gros marché aux États-Unis que j'ai gardé. Moi, j'avais développé un marché en Angleterre, mais avec le Brexit, ça s'est cassé la figure. Je préfère les marchés export. J'aime beaucoup les marchés export. Parce que déjà, on peut voyager.

  • Speaker #1

    C'est un vrai avantage. Tu parles anglais ?

  • Speaker #0

    Un peu. Je me débrouille. Et ensuite, c'est des marchés où on envoie les échantillons. À l'aveugle, ils aiment, ils n'aiment pas. Ils valident, ils ne valident pas. Ils référencent, ils ne référencent pas. Ça, c'est top. Franchement, c'est top.

  • Speaker #1

    Il y a un côté pratique ? Pragmatique ?

  • Speaker #0

    Pragmatique et très professionnel. Voilà. Et je suis en pleine restructuration du commerce. J'ai une nouvelle structure de distribution sur la Corse parce que justement, avec la biodynamie, on est sur des vins qui ont évolué, qui sont plus sur les tonalités des vins traditionnels que faisait mon père. Et toutes les personnes qui ont continué à nous vendre mais sans valider cette évolution et sans accompagner cette évolution et sans la soutenir. Je m'en sépare petit à petit. Je crois que je me suis séparée d'à peu près tout le monde. Voilà. Même si on va être sur... Enfin, voilà, je tourne beaucoup, je bouffe beaucoup, malgré les petits loups, mais il y a un moment où il me semble que quand on doit avoir un partenariat commercial, c'est un partenariat double... qui est vraiment un partenariat, quoi. Un échange. Des deux côtés. Et on doit avancer ensemble et évoluer ensemble. Et voilà. Et là, j'ai trouvé une structure en Corse qui a vraiment une façon de voir les choses qui est comme la nôtre, avec des jeunes super dynamiques. C'est un plaisir à entendre. Et ça fait du bien.

  • Speaker #1

    C'est quel nom ?

  • Speaker #0

    C'est la Galerie des Vins.

  • Speaker #1

    D'accord. Et le fait d'avoir des jeunes, qu'est-ce que ça change ?

  • Speaker #0

    Ça change beaucoup parce que ça nous permet aussi de voir que les vins plaisent à toutes les générations. Ça, ça fait du bien aussi de se dire, en fait, les vins qu'on produit, parce qu'il y a des domaines que l'on aime beaucoup, mais on s'aperçoit qu'au final, la pyramide des âges des buveurs de ce vin-là, elle est vieillissante. C'était un peu le cas de l'ébro et rouge. Et ce n'est pas facile d'avoir une marque qui a plus de 40 ans et qu'il faut rajeunir.

  • Speaker #1

    Comment se renouveler ? Comment faire du nouveau avec du vieux ? Donc là, tu mènes un gros chantier commercial. Est-ce que, par exemple, la vente par correspondance, j'ai cru voir ça sur ton site internet, c'est quelque chose que tu vas passer, qui va s'arrêter ou que tu vas plutôt accentuer ?

  • Speaker #0

    On va la garder, mais je ne suis pas sûre que ce soit le futur. Le but étant d'être représenté le plus possible.

  • Speaker #1

    Quand tu dis représenté, c'est que tu as envie d'être vendu chez des cavistes et des restaurateurs.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Des hôtels, peut-être, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Donc on est en plein dans cette restructuration-là.

  • Speaker #1

    Quelle est la part dans ton commerce de l'onotourisme ? Est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui viennent ici ?

  • Speaker #0

    Il y en a. On a développé des prestations onotouristiques. Avec dégustation, visite, voilà. Et puis alors, on a plein d'idées, bien sûr. On n'a pas assez de monde pour pouvoir tout concrétiser. Tu cherches du monde ? Ça marche du tonnerre. Non, je ne cherche pas vraiment, parce qu'il faut qu'on organise les choses avant de pouvoir embaucher. Il faut que l'équipe soit carrée avant de pouvoir embaucher.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, unotouristiquement, qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    On a un partenariat avec Aboxit. qui est la nouvelle box en Corse, je ne sais pas si vous en avez entendu parler. Je ne connais pas. Sur le continent, à une époque, il y avait ces box qu'on offrait aux gens pour avoir des expériences. Ils ont fait la version Corse. Et ça marche super bien, c'est vendu à la FNAC, c'est vendu partout. Donc les gens achètent une boxette et viennent au domaine pour découvrir. On a un partenariat avec le fil du tourisme à Île-Rousse, où on a une dégustation par semaine. Et après, on fait des prestations. Plus ou moins à la demande.

  • Speaker #1

    Génial, génial. Et de la visite juste pour le tourisme curieux, d'amateurs ou des gens qui viennent ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et vous recevez au domaine ?

  • Speaker #0

    On reçoit au domaine, tout à fait. On a des horaires d'ouverture.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a des horaires d'ouverture, il faut prendre rendez-vous ou pas ?

  • Speaker #0

    Si c'est sur des horaires atypiques, oui. Sinon, l'été, on est ouvert quand même 6 jours sur 7 et presque toute la journée. Super.

  • Speaker #1

    Quand on a marre de tout ça, du monde des vins, du lieu, je sais pas comment on puisse... J'ai du mal à m'imaginer qu'on puisse avoir marre de ce lieu, mais... On peut avoir, j'imagine, des tourments dans la tête et tout ça. Quand on a marre, comment tu fais pour te ressourcer ?

  • Speaker #0

    Je pars. Tu pars ? Je prends l'avion.

  • Speaker #1

    Tu prends l'avion ?

  • Speaker #0

    L'avion ou le bateau,

  • Speaker #1

    oui. Tu voyages, et qu'est-ce que tu cherches pendant le voyage ? Tu vas marcher, tu vas faire du sport, tu vas lire ?

  • Speaker #0

    Oui, je vais essayer de me vider la tête.

  • Speaker #1

    Et la tête. Quel est le prochain livre que tu vas lire ?

  • Speaker #0

    Quel est le prochain livre ? Oh, j'ai une pile de livres.

  • Speaker #1

    Tu as tous une pile de livres.

  • Speaker #0

    Il y a celui qui est au-dessus de la pile.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'envie ?

  • Speaker #0

    Oh là là, j'ai des trucs un peu bizarres là.

  • Speaker #1

    On va tout savoir.

  • Speaker #0

    Non, vraiment ? Là, avec le Me Too, j'ai commencé à lire un livre sur l'anthropologie de l'inceste, pour vous dire. Donc, j'ai vraiment des trucs bizarres en ce moment. Ah oui,

  • Speaker #1

    donc c'est puissant,

  • Speaker #0

    quand même. C'est pas très reposant, non ? C'est pour ça que je vous dis, en ce moment, je sais pas trop... Ah oui ! Du coup, comme j'ai deux enfants en bas âge, j'ai un livre aussi de Fanny Vela, des BD, ça me permet de... des BD de Fanny Vela qui est une jeune nénette qui fait des petits des BD assez courtes sur l'éducation positive et tout ça et je trouve ça super, super bien monté,

  • Speaker #1

    super bien fait donc quand je veux me détendre vraiment je regarde un petit peu ça en ce moment toute la partie éducation je reste sur des choses assez ciblées quand même est-ce que t'as d'autres loisirs qui te plaisent et qui te nourrissent ici ? Tu as des tréprises, des enfants, du domaine.

  • Speaker #0

    Déjà, marcher et faire un tour toute seule, c'est top.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça apporte, la marche ? Ça te permet de réfléchir, ça te permet de l'attendre à des idées ? Oui,

  • Speaker #0

    voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu vas projeter les vins, par exemple ? Ou est-ce que tu vas projeter les vendanges ? Ou est-ce que tu vas penser, imaginons, à un sujet dont on n'a pas encore parlé, est-ce que tu vas penser au recrutement, au management ?

  • Speaker #0

    Ça dépend du sujet du moment. Mais c'est vrai que ça fait du bien de partir et de marcher seule dans les vignes. Sinon, je vais aux champignons quand c'est la période. Il y a eu des asperges il n'y a pas longtemps. Je me balade et récupère des trucs.

  • Speaker #1

    C'est l'herboriste en toi qui...

  • Speaker #0

    Après, il faut ramasser les herbes pour les tisanes. On va ramasser l'immortel, en famille. On fait des choses comme ça qui nous sortent un petit peu du domaine et qui nous font du bien.

  • Speaker #1

    Peut-être paraît bizarre sur une émission, sur le vin, de poser toutes ces questions, mais il pose toutes ces questions, c'est vraiment parce que je pense que la personnalité influe sur la manière dont on fait les vins. C'est-à-dire qu'une personnalité, tu vois, dans quel cadre tu t'inscris, comment tu vas envisager les choses, et là je pense qu'on comprend bien comment tu peux conduire un domaine avec tes réflexions.

  • Speaker #0

    On va dire que c'est un peu particulier.

  • Speaker #1

    Comme question ?

  • Speaker #0

    Non, pas comme question,

  • Speaker #1

    mais comme question.

  • Speaker #0

    Non mais il faut toujours, en tout cas en tant que vigneron, il faut qu'on prenne du temps dans nos vignes. C'est essentiel, ça. Parce que si on ne prend pas du temps, si on ne les regarde pas se développer, on ne peut pas les comprendre. Et si on ne les comprend pas, on ne saura pas comment les gérer derrière. Parce que là, vous voyez une vigne avec des fleurs, mais des feuilles plutôt. Il y a déjà, d'ailleurs, le prémice des fleurs, il y a déjà les grappes qui sont toutes petites, qui sont mignonnes. Il faudrait que vous les voyez, elles sont vraiment magnifiques. Mais la variation de couleur, la variation de vert, elle va me dire, ça va en ce moment ou ça ne va pas trop bien. Si la fleur se développe vers le soleil, si la fleur se développe un peu... Elle me donne des indications. Donc c'est essentiel de se balader dans les vignes. Si on ne se balade pas dans les vignes, on se déconnecte du produit. Et la base d'un vin, c'est la vigne. Ça, il ne faut pas l'oublier. Sans elle, on n'est rien.

  • Speaker #1

    C'est quoi le tempo de l'observation ? Est-ce que ce verre, cette orientation, ça prend une journée ou ça prend une semaine ?

  • Speaker #0

    Non, il faut juste y aller régulièrement, il n'y a pas besoin de passer... En se baladant, en faisant le tour régulièrement...

  • Speaker #1

    Mais ça peut changer à quelle vitesse ?

  • Speaker #0

    Ah, ça peut changer à quelle vitesse ? Bon, j'y vais toutes les semaines à peu près.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Donc c'est la connexion avec l'environnement qui va permettre de savoir quel est le bon geste ?

  • Speaker #0

    Pour adapter son fonctionnement.

  • Speaker #1

    Par exemple, quel est le prochain geste que vous allez faire dans les vignes ?

  • Speaker #0

    Là justement, je fais un tour pour voir la croissance et pour savoir si on allait repasser la semaine prochaine. Et j'ai vu Gabriel, je lui ai dit il faut absolument que tu t'organises pour repasser la semaine prochaine parce que la croissance est rapide. Quand ? Plus rapide que l'an dernier j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    L'herbe, tout le temps ? toute la saison, l'herbe va rester comme ça ? Il y a pas mal d'herbe ?

  • Speaker #0

    On la tond, on la gère, on la gère aussi sous le rang. J'aime bien quand il y a de l'herbe. Il y a juste un moment où ça me stresse, c'est quand il y a une pression du feu, la pression du feu, parce qu'il faut savoir que les pompiers, en général, quand il y a un feu, les renvoient vers des vignes puisque c'est un pare-feu. Donc à ce moment-là, il m'arrive de, pas de faire un boulot de rhum, mais bon, d'enfouir l'herbe au maximum, de manière à ce que si jamais il y a le feu qui arrive, si on voit que c'est une année avec beaucoup de pression, on enfouit au maximum.

  • Speaker #1

    C'est intéressant de penser la vigne comme un pare-feu.

  • Speaker #0

    Oui parce que c'est bas, parce que voilà.

  • Speaker #1

    Et si je comprends bien, si ton herbe elle est haute et qu'elle sèche, elle fait un petit héros qui s'enflamme en deux secondes. Donc c'est à la fois un pare-feu et à la fois un...

  • Speaker #0

    Ça dépend comment on la gère.

  • Speaker #1

    Comment dire... Un foyer quoi. A quoi ils servent ces grands piquets ? C'est des piquets plus hauts que les autres ou c'est juste le palissage normal ?

  • Speaker #0

    C'est parce que ça c'est un palissage qui date de 2010 et que les autres ils datent de 1950.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup la logique date de 1950, pas forcément le piquet.

  • Speaker #1

    Ouais, quelle est la logique ?

  • Speaker #0

    Et on montait les vignes beaucoup plus bas parce que les piquets étaient beaucoup moins résistants au vent. Maintenant, parce qu'ici en fait c'est un couloir à vent. Le vent s'engouffre là et...

  • Speaker #1

    Bon, il s'appelle le vent ici ?

  • Speaker #0

    Il y a la tramontane, il y a le libé, tout, il y a... Voilà, on a un coup de ventre. Mais principalement du libé, tout, qui s'engouffre de là, justement, c'est le... Et du coup, il a fallu qu'il y ait une évolution technique de manière à pouvoir monter les vignes un peu plus haut pour qu'il y ait plus de surface foliaire.

  • Speaker #1

    D'accord. Qu'est-ce que ça apporte, les feuilles, à la plante ?

  • Speaker #0

    Les feuilles, en fait, selon leur âge, elles fournissent de l'énergie. où elles en absorbent. Donc l'intérêt, c'est d'avoir des feuilles assez jeunes. Si on est sur des feuilles vieillissantes, vraiment grosses, et qui commencent à s'abîmer, c'est des feuilles qu'on appelle les feuilles puits. Elles absorbent de l'énergie à la plante. Donc il faut un maximum de jeunes feuilles, de manière à ce qu'elles fournissent de l'énergie à la plante.

  • Speaker #1

    Trop compliqué, ça te sert à régler les feuilles ?

  • Speaker #0

    À avoir, en tout cas, une surface foliaire un petit peu plus importante. Alors, exposée. parce que sinon on l'enroule et elle est moins exposée au soleil.

  • Speaker #1

    Est-ce que le vent est un avantage ou un inconvénient ?

  • Speaker #0

    Ça dépend des années. Certaines années c'est un avantage, ça nous permet de beaucoup moins traiter parce que derrière une pluie il y a du vent, ça sèche tout. Donc ça c'est magique. Et certaines années pour positionner un traitement biodynamique ou une tisane ou un traitement tout court parce qu'on voit qu'il y a de la maladie, c'est une galère totale. Parce qu'on peut pas. Il fait du vent tout le temps.

  • Speaker #1

    Galère. Est-ce que tu bois du vin Camille et Anaïs ?

  • Speaker #0

    Oui, malheureusement

  • Speaker #1

    Est-ce que tu bois d'autres vins que les vins du domaine ?

  • Speaker #0

    Principalement

  • Speaker #1

    Principalement les vins du domaine ? Non, principalement autre chose Des coups de coeur récemment ? Qu'est-ce que tu cherches comme style de vin ? Tu rentres chez le caviste, tu as besoin de quoi ?

  • Speaker #0

    Non mais ça c'est trop vaste, je suis un peu hétéroclite, ça dépend du moment, ça dépend ce qu'on veut voir et ça dépend pourquoi.

  • Speaker #1

    Ok d'accord alors allons-y, ta cuisinée, c'est l'apéro, il y a des copains et... c'est assez simple, fromage et charcuterie.

  • Speaker #0

    Alors là, pour le fromage, on va aller sur du blanc. On va aller sur un blanc plutôt rond, avec une petite sucrosité, mais j'aime pas les vins sucrés, mais avec une légère sucrosité. Ça peut être du Languedoc, ça peut être du Roussillon, ça peut être... Enfin voilà. Et on va aller sur des fromages un peu forts, sur des fromages légers. Un truc que j'adore, c'est le comté avec du vin jaune. Un vieux vin jaune et un bon comté bien acheté. C'est trop bon !

  • Speaker #1

    Beaucoup de caractère. Un autre exemple, c'est un repas familial, c'est la famille, c'est papa qui est là, t'as préparé une viande certainement, qu'est-ce que tu vas chercher ?

  • Speaker #0

    Je vais chercher.

  • Speaker #1

    C'est plutôt Grenache vers Châteauneuf ou c'est plutôt les Syrah, les Côte-Crotie, les deux ? T'as une préférence ?

  • Speaker #0

    Moi ? Ouais. Non, ça dépend vraiment de qui le fait.

  • Speaker #1

    Ok. Qu'est-ce que tu cherches ? Boisé puissant ? Non. Acidulé maigre ?

  • Speaker #0

    Je cherche quelque chose d'assez complet, mais vraiment souple. Vraiment souple.

  • Speaker #1

    Souple, donc pas forcément...

  • Speaker #0

    Je veux bien de la puissance, mais le côté bois... on cherche de l'intensité c'est une soirée en amoureux,

  • Speaker #1

    t'as fait de la cuisine les enfants sont gardés par les parents tu veux draguer ?

  • Speaker #0

    qu'est-ce que tu ouvres ? une petite champagne fine bulle en apéro un petit blanc après ou un rouge un peu intense ça dépend Tu vois, c'est vachement...

  • Speaker #1

    Bien sûr. C'est un peu ce qui est magique.

  • Speaker #0

    On fait un barbeque entre copains, on se prend un rosé glouglou. C'est vraiment hétéroclite.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une... C'est bientôt la fin, j'ai quatre questions. C'est un petit rituel. C'est comme un rituel de fin, de passage à autre chose. Est-ce que tu as l'odeur préférée ?

  • Speaker #0

    Une madeleine ?

  • Speaker #1

    Une madeleine, un truc que tu adores, chaque fois que tu le sens, tu te dis...

  • Speaker #0

    Hyper compliqué. J'ai... la fleur d'oranger.

  • Speaker #1

    Il va sembler en sentir. Tu l'as senti ou pas ? T'as une fleur d'oranger dans le temps ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    J'ai senti une fleur blanche.

  • Speaker #0

    T'as senti une fleur blanche. Oui, c'est le cerisier qui est là-bas.

  • Speaker #1

    Là-bas, là ?

  • Speaker #0

    T'as vu avant ?

  • Speaker #1

    Au moins à 100 mètres.

  • Speaker #0

    Non, mais tu crois ?

  • Speaker #1

    Il y a eu une petite croissance à un moment. Je me suis dit, tiens, c'est la fleur blanche. Donc, fleur d'oranger. Écoute, c'est délicieux.

  • Speaker #0

    Fleur d'oranger. Ou alors, quand j'étais petite, quand on arrivait, il y avait les amandiers en fleurs et cette odeur d'amandier en fleurs. C'est magique.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose, une odeur ou un goût, qui te repousse, qui te répulse, un truc que tu dégustes ?

  • Speaker #0

    C'est marrant, je dois faire partie des 2% de la population. Je ne peux pas prendre de... qui est vachement à la mode dans les plateailles asiatiques...

  • Speaker #1

    Coriandre.

  • Speaker #0

    D'accord, coriandre. Pour moi, c'est un goût de punaise, une odeur de punaise, je n'y arrive pas.

  • Speaker #1

    Ça, c'est incroyable. J'ai entendu dire que c'était vraiment clivant, net, il n'y a pas de doute.

  • Speaker #0

    Et j'ai regardé, du coup, je me suis renseignée et apparemment, il y a très peu de personnes. Et puis vraiment, ce truc de punaise. Et je me suis dit, mais je suis folle, je suis seule. Et en fait, non, c'est typique et il y a très peu de personnes pour lesquelles ça le fait, mais ça le fait. Et dans ces cas-là, c'est rébutant et on ne peut pas.

  • Speaker #1

    Quel serait le pouvoir magique du vin ?

  • Speaker #0

    Le pouvoir magique du vin ? Ça va faire cul-cul à Praline, mais vraiment développer l'amitié, l'amour et l'entraide.

  • Speaker #1

    Développer l'amitié, l'amour, l'entraide, c'est parfait. Ça permet de connecter. C'est l'heure où je regarde les chaussures. Oh là, je n'en ai pas vu des comme ça. Ce sont des baskets noires, très fines, avec quand même un bon talon. Donc on dirait que tu marches un peu incliné. Je pense que ça doit être confortable. Alors, il y a une petite astuce quand même. C'est que la subtilité, c'est que tu as des lacets, mais une fermeture éclair. Ce qui fait que tu n'as pas besoin de faire les lacets.

  • Speaker #0

    Non mais c'est hyper rapide Zip zou Mais hyper pratique

  • Speaker #1

    Donc on a tout quoi Mais rapidement On a une petite languette Avec une sorte d'écaille de crocodile Mais tout en noir Du brillant Mais ça se voit pas trop Tout ça c'est fin

  • Speaker #0

    On peut bosser avec, mais en même temps, on peut te servir un client.

  • Speaker #1

    On peut rentrer dans la maison, se déchausser, se rechausser vite. C'est super. C'est l'heure de Message in the Bottle. On met un message à la mer. Est-ce qu'un message dans la bouteille, on la jette à la mer ? Est-ce que tu as un grand projet que tu portes ? Un message d'espoir peut-être à donner, ou ça peut être un coup de gueule, un cri. Mais est-ce que tu... Oui, voilà, un grand projet. Est-ce que tu as quelque chose qui te tient à cœur, dans le fond ? que tu voudrais partager ?

  • Speaker #0

    En ce moment, je suis à fond dans la biodiversité. Donc, faisons en sorte de respecter au maximum notre nature et de développer notre biodiversité. En ce moment, je réfléchis à mes futures plantations et je ne sais pas si je vais planter que de la vigne ou de la vigne avec des arbres. Faire des nichoirs à oiseaux. On en a plein, mais il faut les garder. Et depuis qu'on est en biodynamie, on voit sur les vignes des choses qu'on n'avait plus vues depuis longtemps. On a des abeilles qui ont commencé à se voir et dire domicile. Forcément, on a appelé un apiculteur. On a des nids d'oiseaux. On a tous les niveaux de développement des coccinelles. Parce que tout le monde connaît la coccinelle rouge à points noirs. Mais avant d'être comme ça, c'est un ersatz de trucs verts qui se développent petit à petit. Et c'est magnifique à voir. Vraiment, nous on a des chauves-souris, je n'ai pas fermé certains endroits de manière à ce qu'elles puissent garder leur nichoir. Le but, c'est vraiment de respecter la nature au maximum et de faire en sorte que ces vignes puissent rester quelques générations encore. Pas grand-chose de plus, mais c'est déjà beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci Camille.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est quand même bon, le fait que ça fait. Un bon épisode, c'est comme un bon vin corse, ça se partage. Merci Camille Anaïs, merci Philippe pour le son, merci Caroline Francky, merci Mathias Bordelier, merci pour votre écoute, je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d'année et de début d'année. Au plaisir, à bientôt. Attends, il est dans le... En plus il lance... J'ai oublié de faire ça, je ne sais pas comment faire.

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Description

Aujourd’hui, je vous emmène dans un voyage sensoriel, à la rencontre de Camille Anaïs, vigneronne et jeune maman, qui nous ouvre les portes du Domaine Maestracci.
Niché dans un paysage à couper le souffle, baigné d’une lumière éclatante ce lieu incarne la beauté et la richesse de la Corse viticole.

Avec Camille Anaïs, nous avons parlé de vieilles vignes, de la notion de terroir frais, et de ce qui fait l’âme de ce domaine unique.
Entre les chants d’oiseaux et la sérénité du vignoble, cet épisode est une véritable bouffée d’air pur, un rayon de soleil calme dans la saison froide.

Ce podcast, c’est aussi l’occasion de mettre en avant le travail du Conseil Interprofessionnel des Vins de Corse (CIVC). Avec leur engagement aux côtés des sommeliers, cavistes et vignerons, ils donnent une visibilité exceptionnelle aux vins corses, bien au-delà des frontières de l’île. Leur modèle d’organisation collective inspire et élève toute la filière.

vous pouvez suivre le compte Instagram @vinsdecorse pour plonger dans l’univers visuel et sonore de ce projet, sublimé par les superbes illustrations de Matthias Bourdelier.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si on ne se balade pas dans les vignes, on se déconnecte du produit. Et la base d'un vin, c'est la vigne. Ça, il ne faut pas l'oublier. Sans elle, on n'est rien.

  • Speaker #1

    Les Sourires du Vin, un podcast au service du vin. C'est quand même bon, le fait que ça fait... Un peu de silence. Aujourd'hui, je vous emmène dans un voyage sensoriel à la rencontre de Camille et Anaïs, vigneronnes et jeunes mamans qui nous ouvrent les portes du domaine maestrati, nichées dans un paysage à coups de souffle, baignées par une lumière éclatante. Ce lieu incarne la beauté et la richesse de la Corse viticole. Avec Camille Anaïs, nous avons parlé de vieilles vignes, de la notion de terroir frais, de ce qui fait l'âme de ce domaine unique. Entre le chant des oiseaux et la sérénité du vignoble, cet épisode est une véritable bouffée d'air pur, un rayon de soleil calme dans la saison froide. Ce podcast, c'est aussi l'occasion de mettre en avant le travail du Conseil interprofessionnel des vins corse. Le CIVC, avec leur engagement aux côtés des sommeliers, des cavises, des vignerons, ils donnent une visibilité exceptionnelle aux vins Corses, bien au-delà des frontières de l'île. Leur modèle d'organisation collective inspire et élève toute la filière. Vous pouvez suivre le compte Instagram vinsdeCorses, V-I-N-S, pour plonger dans l'univers visuel et sonore de ce projet, sublimé par les superbes illustrations de Mathias Bourdelier, lui aussi sur Instagram, at Mathias avec de T, Bourdelier. Hello, c'est Diolo au micro. Ici c'est Yann Diolojean, rue de la Roquette. Les Sourires du Vin, c'est un podcast pour vous aider à cheminer dans le et les mondes du vin. Ce que je veux, mieux savoir, mieux comprendre, nourrir de belles relations au profit de nos oreilles et le comment du pourquoi des gens du vin, le comment du pourquoi des gens du vin, une conversation à boire avec les oreilles. Pour me suivre et communiquer, je réponds sur Insta at Yann Diolo, Y-A-N-D-I-O-L-O ou par email yanndiolo.com And now, let's talk with Camille Anaïs. Bonjour Camille et Laïs.

  • Speaker #0

    Bonjour Yann.

  • Speaker #1

    On est dans un endroit magnifique, spectaculaire. Nous sommes à l'extérieur, c'est le printemps, le soleil vient de nous lécher la peau, le dos. Il fait presque chaud. Alors qu'il est quelle heure ? Je ne sais pas,

  • Speaker #0

    9h, 9h30 ? Oui, parce que 10h du matin.

  • Speaker #1

    Ah bah super, comment elle s'appelle ?

  • Speaker #0

    Tatanka.

  • Speaker #1

    Tatanka, bonjour Tatanka. Elle est vraiment extérieure. Et lui là, comment il s'appelle ? Ouh ouh ouh ouh ?

  • Speaker #0

    Ah ça, je peux la surnommer.

  • Speaker #1

    C'est quel oiseau, tu sais ?

  • Speaker #0

    C'est le coucou qui fait ouh ouh comme ça.

  • Speaker #1

    C'est le coucou ? C'est le cheval ? On entend les moineaux qui font piou piou piou piou ? On entend le Milan qui fait comment ?

  • Speaker #0

    Ah non, là on n'entend pas le Milan. Le Milan a un cri hyper strident. C'est lui qui fait ça ? Non, il fait un... Je ne peux pas le limiter. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Bienvenue au domaine maestratique. Alors, on est où ? Où est-ce que nous sommes,

  • Speaker #0

    là ? Plus largement, on est au nord-ouest de la Corse, mais plus précisément, on est au sein de la vallée du Rédyline, ou en Balagne. Et on est dans un coin plutôt écarté de la zone touristique, un peu en retrait.

  • Speaker #1

    En effet.

  • Speaker #0

    Et au milieu des villages.

  • Speaker #1

    Et comment on pourrait décrire ce lieu-là ? Autour de nous, il y a quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un cirque de montagne. On est entouré de montagne. On ne voit pas du tout la mer. On est sur une ambiance, comme on peut en avoir en Corse, complètement différente.

  • Speaker #1

    C'est des montagnes partout, c'est bleu tout autour de nous, et on a l'impression qu'on est en altitude quand même.

  • Speaker #0

    On n'est pas si haut que ça, on est à 170 mètres.

  • Speaker #1

    170 mètres, d'accord. Parce que ça fait comme si c'était un cirque dans un plateau. Et on voit, c'est assez rare de voir des parcelles comme ça, on est au milieu des parcelles là.

  • Speaker #0

    Oui, il y a la principale parcelle qui fait 25 hectares qui est autour de nous. Donc on a aussi un domaine qui est d'un seul tenant. Ce qui est aussi assez... assez intéressant parce que quand on rentre, on rentre vraiment dans une ambiance viticole.

  • Speaker #1

    Oui, oui. J'ai vu à l'entrée que c'était un mur de pierre.

  • Speaker #0

    Oui, on est sur un clos.

  • Speaker #1

    Donc c'est un clos et ça fait quelque chose un peu bourguignon.

  • Speaker #0

    Ça fait rien. Juste...

  • Speaker #1

    Je vais voir.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu veux moi ?

  • Speaker #1

    Tu t'appelles Anatole.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas Anatole.

  • Speaker #1

    Anatole Latuile. Tu connais ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. Mon cœur, regarde, on discute, donc tu restes au bureau. Ah, c'est pour moi, merci mon chéri.

  • Speaker #1

    Donc maman de deux enfants au moins ?

  • Speaker #0

    Deux enfants, tout à fait.

  • Speaker #1

    Exploitation avec combien de personnes ?

  • Speaker #0

    En ce moment, on est cinq à l'année.

  • Speaker #1

    Cinq à l'année. Et 25 hectares ? 30. 30 hectares ?

  • Speaker #0

    30 hectares de vignes, 2 hectares d'oliviers.

  • Speaker #1

    Waouh. Et c'est quoi ? C'est du coup 200 000 bouteilles peut-être ?

  • Speaker #0

    Non, 100 000 bouteilles.

  • Speaker #1

    100 000 bouteilles.

  • Speaker #0

    120 000 bouteilles. 120 000 bouteilles. J'ai des vieilles vignes, donc je ne suis pas sur des rendements exceptionnels sur les vieilles vignes. Les jeunes vignes ont des jolis rendements normaux, mais voilà.

  • Speaker #1

    Quel est l'avantage des vieilles vignes ?

  • Speaker #0

    C'est l'ADN du domaine.

  • Speaker #1

    C'est l'ADN du domaine ?

  • Speaker #0

    Elles sont en place, c'est-à-dire que leur système racinaire est en place, et elles permettent de donner des notions terroires qu'aucune ville ne pourrait donner.

  • Speaker #1

    D'accord. Le système racinaire plonge dans le sol, c'est ça ? Et le fait qu'elle soit vieille, ça concentre la baie ?

  • Speaker #0

    On est sur un équilibre tannique parfait. C'est-à-dire qu'il n'y a pas forcément une concentration, mais il y a vraiment un équilibre entre les sucres, les tannins, enfin les tannins, les polyphénols en général, et les acides qui sont beaucoup plus intéressantes que sur de la jeune vigne. Qui aura plus de difficultés sur les années chaudes ou sur les années atypiques, c'est là qu'on voit l'intérêt de la vieille vigne.

  • Speaker #1

    Quels sont les sujets brûlants au domaine, en avril ?

  • Speaker #0

    En avril ?

  • Speaker #1

    Alors là, maintenant, qu'est-ce qui vous préoccupe ?

  • Speaker #0

    Là, on est sur la vigne, on est en biodynamie, nous, depuis 2016. D'accord,

  • Speaker #1

    c'est scientifié Déméter.

  • Speaker #0

    Scientifié Déméter depuis 2019. Super. Et donc du coup, là, il y a tellement de sujets. On est sur les traitements, parce que je fais des traitements homéopathiques, de cuivre et de soufre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et comme la vigne pousse... On passe à peu près toutes les semaines. On finit l'attachage parce qu'on a beaucoup de jeunes vignes, donc il faut attacher. En parallèle, il faut qu'on ait bourgeonne, parce qu'il y a des vignes qui étaient à bourgeon enflé il y a dix jours et qui sont déjà à quatre, cinq feuilles. Donc il faut commencer. C'est rapide. C'est hyper rapide. Nous, on déboure beaucoup plus tard que les autres, du fait qu'on soit au milieu des montagnes. En fait, on a un climat plutôt continental. Quand ? Ici, un ami intime de mon père a appelé la plaine du Régine ou le Pontellet de Chadebalagne. Je ne sais pas si on vous l'a déjà dit, mais en fait, quand vous partez d'ici, l'hiver, il fait moins 2, moins 3. On a trois quarts d'heure de route. Quand on arrive à Pontellet, il fait moins 2, moins 3. On a exactement la même température à une petite heure de différence qu'à Pontellet. Donc, du coup, on est dans une région qui est très, très froide l'hiver et très, très chaude l'été, par contre. Et je disais ça parce que du coup, on déboure beaucoup plus tard, mais il y a une accélération qui se fait dans le développement impressionnante.

  • Speaker #1

    Rapide. Tu as dit que tu ébourgeonnais ? Ça sert à quoi ?

  • Speaker #0

    Ébourgeonner, c'est-à-dire qu'on choisit le beau. Il n'y a plus sur un seul... Sur un seul courson, il y a plusieurs bourgeons qui se développent. Et on choisit le bourgeon qui sera propice au développement du raisin, de manière à ce qu'il n'y ait pas trop de... Si on les laisse tous, en fait, il y aura trop de raisins, pas assez qualitatifs. Et puis il y aura de la concurrence entre les uns et les autres sur le soleil.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un geste pour une qualité.

  • Speaker #0

    Oui, oui, tout à fait. Il y a des vignes qui n'en ont pas forcément besoin. Il y a des vignes qui ont... qui développent beaucoup leur végétation, d'autres moins.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux m'expliquer la différence entre un traitement homéopathique de la vigne et un traitement plutôt traditionnel ?

  • Speaker #0

    Nous, on commence les traitements très tôt, et par contre, on passe 50 grammes de cuivre par traitement. D'autres seraient déjà 150-200 grammes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Nous, on est à moins d'un kilo de cuivre par an, même si on est sur des années qui sont très, très... avec beaucoup de pression maladie, alors qu'on a le droit en bio et en biodynamie à 3 kilos par an sur une moyenne de 4 ou 5 ans. Je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Sur maladie, on entend médio-hélium.

  • Speaker #0

    Medio-hélium, oui. Principalement chez nous, c'est médio-hélium. Et avec le fait de passer plus souvent, mais des doses moindres, on arrive à gérer la maladie différemment. Ce qui nous permet de... de rester sur des doses très très faibles.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il pleut beaucoup ?

  • Speaker #0

    Ici ? On a cette chance, regardez comme c'est vert.

  • Speaker #1

    C'est incroyablement vert. C'est vert. Ce qui est rigolo, c'est que c'est un vert de l'herbe, un vert profond, là-bas dans le maquis au fond, mais le vert des jeunes feuilles de vignes qui sont presque d'un vert clair. presque qui tire vers le jaune mais pas un jaune fané, un jaune qui fait éclater le verre.

  • Speaker #0

    Un peu pétard, oui.

  • Speaker #1

    Et c'est absolument... Alors là, il y a le rayon du soleil qui passe dedans. Ces cépages sont magnifiques. Est-ce que tu nous dirais quels sont les...

  • Speaker #0

    Oui mais il y a dix jours, il y avait les amandilles en fleurs aussi.

  • Speaker #1

    Les amandilles en fleurs, oui. C'est vrai qu'on a encore quelques arbres en fleurs là sur la route, c'est magnifique. Et quels sont les raisins qui poussent ici ? Quels sont les cépages dans le domaine ?

  • Speaker #0

    Dans le domaine principalement, il y a le tutchacaré, le grenache. qu'on appelle l'Elegante.

  • Speaker #1

    Tu me refais celle-là ? Oui, redis.

  • Speaker #0

    Nieluccio, Chacarello et Grenache.

  • Speaker #1

    Magnifique, merci. C'est pour la musique.

  • Speaker #0

    Pour les rouls et les rosés et Vermintino pour les blancs. Principalement. Après, on a quand même de la Syrah, on a du Carignan, on a du Cinso, on a de l'Aleatico, Carcaio Lunero. D'accord. Et pour les blancs, on a du Bianco Gentile, Rimines, Genovese.

  • Speaker #1

    J'ai une douzaine de cépages différents.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est une diversité incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, j'ai planté des demi-hectares par-ci, par-là, pour voir ce que ça pouvait donner. Historiquement parlant, je suis la cinquième génération. Je suis arrivée en 1914. 2014.

  • Speaker #1

    1914. Camille-Anaïs est une Highlander.

  • Speaker #0

    Quand tu dis je suis arrivée en 1914 ça fait un peu...

  • Speaker #1

    Ça fait penser à d'autres trucs. Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Je me suis installée en 2014. Mon grand-père, qui a récupéré le domaine après-guerre, il n'y avait que 4 ou 5 hectares à l'époque. C'était un fan des vins de la vallée du Rh��ne. Et donc, il a planté de la Syrah, du Grenache... Et du Carignan. Il y avait même du Mourvèdre à l'époque. Génial. J'ai arraché le Mourvèdre parce que c'était un peu plus compliqué. Il était vraiment très vieux.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Et du coup, donc toi, t'es arrivée en 2014, tu disais ?

  • Speaker #0

    Je me suis installée en 2014,

  • Speaker #1

    ouais. Et qu'est-ce que t'as mené comme chantier tout de suite ?

  • Speaker #0

    Ah mais alors, j'ai tout de suite arrêté les désherbants et les antigerminatifs pour que les vignes puissent retrouver de la vie, que le sol puisse retrouver de la vie. D'ailleurs, à l'époque, je me suis moquée de mon père en lui disant Papa, je comprends pas pourquoi t'as pas arrêté plus tôt, parce que franchement, c'est simple. Les deux premières années, on avait un boulot de Rome. Et alors la troisième année, j'ai mis deux gars pendant trois mois à la débroussailleuse parce qu'on ne savait plus comment gérer l'herbe. C'était beau, il y en avait de partout, il y avait des fleurs de partout, c'était beau mais c'était ingérable. Après on s'est équipés et on a fait de la biodynamie. D'accord. On a fait les choses par étapes.

  • Speaker #1

    Quels sont les sols qu'on trouve ici ?

  • Speaker #0

    On est sur sableau limonneux.

  • Speaker #1

    Sableau limonneux.

  • Speaker #0

    Donc beaucoup de sable et de limon, et un petit peu d'argile.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça fait sur le bout du vin, le sable ou les limons ?

  • Speaker #0

    on est sur des terroirs avec de belles amers assez francs et avec la biodynamie de plus en plus de fraîcheur donc je pense que c'est vraiment une révélation ça change un peu

  • Speaker #1

    parce que bon on sent souvent granit en fait, ou schiste, parfois calcaire, mais là ça bleut limoneux. Et l'argile ça te permet quoi pour la vigne ? Ça te permet d'avoir une réserve d'eau supplémentaire ?

  • Speaker #0

    Alors l'eau on l'a, enfin je sais pas si tu vois, mais regarde, là on a le bassin versant du Régine, du fleuve du Régine, le lac de Côte-Aulay à côté duquel vous êtes passé, c'est une retenue qui est sur le Régine. Et là, vous avez le bassin versant de la rivière de Mour. Donc, en fait, de l'eau, en sous-sol, on en a. On a un forage qui descend à 30 mètres. Il ne descend pas très bas, en fait. Donc, est-ce que l'argile permet une meilleure retenue d'eau ? Oui, forcément, mais avec les taux qu'on a, ce n'est pas non plus... Il y a une remontée par capillarité aussi.

  • Speaker #1

    C'est vrai que la gestion de l'eau, c'est spécifique, puisque je vois que c'est un goutte-à-goutte que je vois.

  • Speaker #0

    Alors oui, mais il est présent, il est visuel, mais on ne s'en sert plus depuis

  • Speaker #1

    2015. Ah c'est vrai ? Oh là là !

  • Speaker #0

    J'ai pris le pari d'arrêter le goutte-à-goutte, parce que les vieilles vignes tenaient très bien. Donc il y a un moment où, malgré les années sèches, je n'ai pas eu énormément de pertes sur mes vieilles vignes. Donc je me suis dit...... Dans ces cas-là,

  • Speaker #1

    c'est capable de le faire. Tu as pris des grosses décisions très fortes, en fait, dès le début.

  • Speaker #0

    Je pense que, heureusement, j'étais jeune et un peu folle. Je suis arrivée à moins de 30 ans sur le domaine. Je serais arrivée à... Un peu plus tard, je ne suis pas sûre que j'aurais pris les mêmes décisions.

  • Speaker #1

    Mais les parents, ils étaient OK ?

  • Speaker #0

    Ah non, non. Ils m'ont dit, tu vas droit dans le mur, mais bon, fais ta vie, quoi.

  • Speaker #1

    Ah, quand même. Oui. Fais le bise-nom, mais fais-le.

  • Speaker #0

    Ils n'ont pas trop le choix, j'ai un sale caractère. Donc voilà. Donc c'est fait.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors comment était le... J'imagine que dans les cuves, là, tu as des vins de la récolte 2023 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'était comment, 2023, ici ?

  • Speaker #0

    C'est très joli. Alors, nous, on a eu un petit souci, c'est que, comme l'été a été très sec, on a les sangliers qui sont rabattus sur les vignes, c'est la première année qui nous font un peu le dégât. On a perdu 50% sur les vermentines et sur les grenages, enfin, voilà. Mais sinon, c'est très, très joli, très frais, très gourmand, 2023.

  • Speaker #1

    Quelle est ta vision d'un bon vin ?

  • Speaker #0

    Un bon vin ? C'est un vin qui se boit.

  • Speaker #1

    Et comment tu le ressens ? Comment tu expliques ta dégustation ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'aimerais arriver au point où quand on déguste le vin, on n'est plus sur du vin, on est sur des sensations, forcément quand on parle de vin, on parle de partage, mais je ne parle pas de ça. Je veux dire que quand la personne déguste le vin, Elles ressentent des choses qui la dépassent, en fait. Je veux que la biodynamie nous emmène à une complémentarité qui nous permet de dire, ben voilà, vous dégustez pas un vin, vous dégustez un moment, vous dégustez du plaisir. Anatole, regarde mon cœur. Tu vois, là, par contre, là, on n'est pas d'accord, parce que ça, c'est très important, et si tu l'abîmes...

  • Speaker #1

    Tu veux dire bonjour dans mon micro ? Bonjour. Ça fait plaisir, il y a beaucoup de vie dans ce domaine. Ça pétille, pépille de partout. Avec des petits poussins comme ça, ça fait plaisir. Donc une sorte de dépassement finalement, l'idéal ce serait de boire le vin, alors ça se passerait comment ? Ce serait plutôt intérieur, une sensation physique, ou alors ce serait plutôt des rêves ?

  • Speaker #0

    Il faut qu'il transporte, donc oui il faut qu'il y ait des rêves, des moments, des images, que ça ramène que des bons côtés et que des bonnes choses. Un moment de plaisir et d'amour, enfin voilà, je veux vraiment que... Je ne sais pas comment l'expliquer mais j'ai dégusté des vins. Je veux dire, je m'en souviendrai toute ma vie, quoi.

  • Speaker #1

    Et ce souvenir, comment il s'inscrit dans ta mémoire ? Est-ce que c'est un souvenir technique ? Est-ce que c'est un goût ?

  • Speaker #0

    Non, ces vins-là, en fait, malgré le fait... Parce que moi, je suis formée, donc je suis oenologue aussi. Mais malgré sa formation, en fait, on n'y pense plus. On ne pense plus aux défauts ou au contraire au fait que le vin soit bien fait. On ne pense plus à la partie technique et au structurel. On pense plus qu'au moment qu'on a passé.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse que tu sois oenologue, parce que avoir ce rapport sensitif et imaginaire, alors que tu es scientifique, on dirait.

  • Speaker #0

    Ah oui, j'ai une formation scientifique. Mais pour autant, je suis allée dans la biodynamie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    et j'y crois,

  • Speaker #1

    dur comme fer tu veux nous expliquer un peu ton cheminement ou alors ton parcours d'étudiante, tes premières expériences et puis comment tu arrives à ça c'est une rencontre qui a été décisive c'est une manière d'envisager le monde il n'y a pas de rencontre particulière je

  • Speaker #0

    suis une fan d'arboristerie, je suis une fan de plantes d'accord pour autant je suis issue d'une famille de médecins et de pharmaciens ça va un peu ensemble quand même mes grand-mères pharmaciennes l'ont fait par passion des plantes donc elles m'ont transmis leur passion et depuis toute petite j'allais avec elles herboriser et chercher des plantes à droite à gauche et les transformer pour m'en faire des citizanes enfin là j'ai un peu moins le temps parce que j'ai des enfants ils ont 3 et 4 ans c'est ça ? ça prend beaucoup d'énergie mais c'est pas mal Mais avant d'en arriver aux médicaments, on commençait par des choses douces. Et pour moi, c'était naturel de se dire, si on le fait sur les humains, on peut le faire sur de la vigne. Donc par quel biais ? C'est comme ça que j'en suis arrivée à la biodynamie. Ma formation scientifique et pragmatique me permet de garder les pieds sur terre sur certaines décisions.

  • Speaker #1

    Comme quoi, par exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, arrêter le soufre sur les vins ? Non, c'est... On va le garder encore un peu, être sûr que la qualité du vin soit à son optimum pour être sûr de pouvoir arrêter le soufre.

  • Speaker #1

    Il va diminuer les doses,

  • Speaker #0

    j'imagine. Je diminue énormément les doses, malgré tout, je garde des doses de soufre, oui.

  • Speaker #1

    Par exemple, sur une bouteille totale, tu arrives à combien ?

  • Speaker #0

    Entre 55 et 60.

  • Speaker #1

    Donc tu as un vin qui peut voyager, qui est protégé. Pourquoi tu fais ça ? En fait, tu fais ça pour peut-être le côté table ?

  • Speaker #0

    Je le fais, oui, pour garder une certaine stabilité et parce que j'aime les vins qui sont le plus représentant du terroir. Mais représentant du terroir, ça ne signifie pas vin déviant. Je ne veux pas que des déviances ressortent sur mes vins, ce n'est pas le but de la manœuvre.

  • Speaker #1

    Comment on fait cette éducation au goût pour savoir ce qui est bon et pas bon ?

  • Speaker #0

    Les études d'œnologie m'ont beaucoup aidé. Pour savoir les tendances actuelles. Ce qui est bon et ce qui n'est pas bon, c'est très personnel, mais au moins, ce qui correspond à quelque chose. En même temps, on déguste énormément des vins d'ailleurs. Mais les études d'œnologie avec une dégustation scientifique qui permettent justement de manière très pragmatique de voir les défauts et pas les défauts, c'est capital.

  • Speaker #1

    Donc pour toi, si je comprends bien, la déviance oenologique est réduite, cadrée par le soufre ?

  • Speaker #0

    Pas que, mais ça aide.

  • Speaker #1

    Ça aide. Et à différentes étapes.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et ça permet une certaine révélation des aromatiques des vins liés au terroir. C'est ça, je comprends bien.

  • Speaker #0

    La non-déviance permet une révélation des... Des arômes liés à ton terroir. Au terroir, oui. Mais je pense qu'un jour, on y arrivera au sans-soufre. Le problème, c'est que je ne veux pas faire du sans-soufre en mettant d'autres additifs dont on ne connaît pas la nocivité actuelle. Autant dans 20 ans, les additifs des vins sans-soufre, on va dire que c'est hyper nocif, c'est encore pire que le soufre. Alors que le soufre, on en connaît ses limites. Donc moi, si j'arrive à du sans-soufre, c'est du sans-soufre sans rien.

  • Speaker #1

    Oui, tu ne vas pas mettre un autre produit ? Non. ou faire une filtration tellement forte qu'il y aurait plus de...

  • Speaker #0

    C'est ça, on va pas décharner le vin on va en rester sur...

  • Speaker #1

    Finalement pour l'instant c'est la technique optimum pour toi

  • Speaker #0

    J'essaye de limiter la technique mais bon je peux pas m'en défaire totalement

  • Speaker #1

    Pas encore Ouais je comprends bien Donc, oenologue, herboriste, tu as une gamme de vin qui est assez grande, large. Est-ce que tu pourrais nous l'expliquer ? Quelle est ta vision de cette gamme ? Je vois qu'il y a plusieurs noms.

  • Speaker #0

    Alors, on a une gamme traditionnelle, le Chloregin ou Hebro et Villa Maestrati. C'est la gamme que mon père a créée. pour laquelle je respecte les façons, les modes de... le modus operandi, je dirais, la façon de faire de mon père. Et je continue en partie dans son... dans ses vinifications, puisque voilà, j'ai essayé quand même d'assouplir les choses et d'alléger un petit peu sur les rouges, qui étaient vraiment des rouges très costauds, très... C'est pour ça qu'on a réussi à faire en sorte de vendre des 2019, maintenant, sur le... notre cœur de cuvée qui est l'ébro, on est sur 2019. Lui, il était à l'époque sur 2021. Il avait deux ou trois ans d'écart, 2020-2021, et là, on est sur 2019.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ce que j'entends, c'est que tu te sers du temps pour affiner, pour...

  • Speaker #0

    Pour affiner, assouplir les vins. Et pour leur donner, pour qu'ils soient à leur optimum.

  • Speaker #1

    Ok, donc ça, c'est ce que tu commercialises maintenant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et ensuite, il y a à côté des gammes traditionnelles qui sont Chlorégino et Breuil-Villa, les gammes, les micro-cuvées, les Marodanaïs et les Signorines. Ça, ce sont deux cuvées sur lesquelles, à un moment donné, dans ma vie de vigneronne, j'ai eu besoin de sortir du carcan des gammes traditionnelles et de m'amuser. Et donc, voilà, différentes périodes de ma vie, j'ai essayé, fait des tests et il en est sorti, Signorine et les Marottes.

  • Speaker #1

    Super, alors tu pourrais nous les raconter ces cuvées ? Qu'est-ce que tu cherches ? C'est une cuisine un peu ? Parce que c'est des aisselles donc...

  • Speaker #0

    La cave est une cuisine ! C'est ça,

  • Speaker #1

    je suis assez d'accord avec ça. Tu t'éclates plus à la cuisine ou au chant ? À la vitie.

  • Speaker #0

    Les deux. Les deux. Je n'ai pas assez de temps ni pour l'un ni pour l'autre, mais les deux. Non, eh bien, sur les deux, j'ai fait des vignifes un peu à vue de nez, à bestos des nains, comme diraient certains. Je fais des études à Toulouse, donc... Et... Et... J'ai voulu des vins qui explosent, des vins gourmands, mais pour autant qu'ils puissent tenir dans le temps.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça donne une idée. Tiens, on se dit, ouais, ça a du peps. Les vins, ils sont fruités. Ça, ça donne envie de goûter, ouais. Et les autres, ils sont comment ? C'est des parcellaires ? T'es cherché des expressions de salt ?

  • Speaker #0

    Sur les traditionnels ? Alors, sur les micro-cuvées, oui, des parcellaires. J'ai des parcellaires et j'ai des...

  • Speaker #1

    C'est qui lui ? On ne sait pas, c'est un truc qui tape à pivert ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    on parlait des expressions de sol des micro-cuvées donc il y a du parcellaire et du cépage,

  • Speaker #0

    les deux

  • Speaker #1

    Ah donc quand tu dis du cépage, tu veux construire des assemblages ? Oui. Comment tu vois ça ? C'est-à-dire la construction des assemblages. Par exemple, si tu pouvais nous raconter une cuvée, qu'est-ce que tu prends comme raisin pour obtenir quel goût ?

  • Speaker #0

    Alors, on va prendre la première que j'ai créée, c'est les marottes en rouge. Voilà,

  • Speaker #1

    raconte-nous.

  • Speaker #0

    Les marottes en rouge, à l'époque mon père était en 100% vendange machine, j'ai voulu reprendre la vendange manuelle. Très bien. Donc, voilà. Donc, je me dis, bon, je me vais prendre et je vais faire un essai. Je vais faire un essai sur quoi ? Je prends, du coup, l'ADN du domaine, forcément. Je prends la vieille co-plantation que mon grand-père avait mis en place, de Nielu Chouchakaré. Et je me dis, bon, tout le monde dit que le Nielu Choussi, le Nielu Ausha, bon, on va tester quelque chose. Je les ai pris, j'ai fait une légère macération, Et j'ai vu ce que ça donnait la première année. On l'a recoupé dans les brots et je me suis dit, en fait, avec une légère macération, on a quelque chose d'hyper gourmand. Pour ragoûter de la gourmandise, je l'ai vinifié en 6 chaînes l'année d'après. Et là, je l'ai fait goûter. Et ça, sans qu'on sache que c'était moi la vigneronne, parce qu'il fallait faire goûter à l'aveugle et par des personnes qui feraient goûter à l'aveugle. Ça a fait, sur les dégustations au sein des sommeliers de Corse et tout ça, il y a eu un super retour. Et personne n'a su situer que c'était moi et que c'était en balagne. Et qu'il y avait du Nielouch dedans. Tout le monde mettait un 100% de Chacarelle ou du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup, je me suis dit, allez, on va surprendre tout le monde, on va le sortir. Et ça fait un tabac.

  • Speaker #1

    Ah bah génial. Tu nous redis le nom de cette cuvée ?

  • Speaker #0

    Les Marottes d'Anaïs.

  • Speaker #1

    Les Marottes d'Anaïs. Je suis curieux. Comment tu organises ton commerce ? C'est-à-dire que 100 000 ou 120 000 bouteilles, tu les vends principalement en Corse, en France ou à New York ?

  • Speaker #0

    Mon père avait énormément de... Il avait un gros marché aux États-Unis que j'ai gardé. Moi, j'avais développé un marché en Angleterre, mais avec le Brexit, ça s'est cassé la figure. Je préfère les marchés export. J'aime beaucoup les marchés export. Parce que déjà, on peut voyager.

  • Speaker #1

    C'est un vrai avantage. Tu parles anglais ?

  • Speaker #0

    Un peu. Je me débrouille. Et ensuite, c'est des marchés où on envoie les échantillons. À l'aveugle, ils aiment, ils n'aiment pas. Ils valident, ils ne valident pas. Ils référencent, ils ne référencent pas. Ça, c'est top. Franchement, c'est top.

  • Speaker #1

    Il y a un côté pratique ? Pragmatique ?

  • Speaker #0

    Pragmatique et très professionnel. Voilà. Et je suis en pleine restructuration du commerce. J'ai une nouvelle structure de distribution sur la Corse parce que justement, avec la biodynamie, on est sur des vins qui ont évolué, qui sont plus sur les tonalités des vins traditionnels que faisait mon père. Et toutes les personnes qui ont continué à nous vendre mais sans valider cette évolution et sans accompagner cette évolution et sans la soutenir. Je m'en sépare petit à petit. Je crois que je me suis séparée d'à peu près tout le monde. Voilà. Même si on va être sur... Enfin, voilà, je tourne beaucoup, je bouffe beaucoup, malgré les petits loups, mais il y a un moment où il me semble que quand on doit avoir un partenariat commercial, c'est un partenariat double... qui est vraiment un partenariat, quoi. Un échange. Des deux côtés. Et on doit avancer ensemble et évoluer ensemble. Et voilà. Et là, j'ai trouvé une structure en Corse qui a vraiment une façon de voir les choses qui est comme la nôtre, avec des jeunes super dynamiques. C'est un plaisir à entendre. Et ça fait du bien.

  • Speaker #1

    C'est quel nom ?

  • Speaker #0

    C'est la Galerie des Vins.

  • Speaker #1

    D'accord. Et le fait d'avoir des jeunes, qu'est-ce que ça change ?

  • Speaker #0

    Ça change beaucoup parce que ça nous permet aussi de voir que les vins plaisent à toutes les générations. Ça, ça fait du bien aussi de se dire, en fait, les vins qu'on produit, parce qu'il y a des domaines que l'on aime beaucoup, mais on s'aperçoit qu'au final, la pyramide des âges des buveurs de ce vin-là, elle est vieillissante. C'était un peu le cas de l'ébro et rouge. Et ce n'est pas facile d'avoir une marque qui a plus de 40 ans et qu'il faut rajeunir.

  • Speaker #1

    Comment se renouveler ? Comment faire du nouveau avec du vieux ? Donc là, tu mènes un gros chantier commercial. Est-ce que, par exemple, la vente par correspondance, j'ai cru voir ça sur ton site internet, c'est quelque chose que tu vas passer, qui va s'arrêter ou que tu vas plutôt accentuer ?

  • Speaker #0

    On va la garder, mais je ne suis pas sûre que ce soit le futur. Le but étant d'être représenté le plus possible.

  • Speaker #1

    Quand tu dis représenté, c'est que tu as envie d'être vendu chez des cavistes et des restaurateurs.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Des hôtels, peut-être, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Donc on est en plein dans cette restructuration-là.

  • Speaker #1

    Quelle est la part dans ton commerce de l'onotourisme ? Est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui viennent ici ?

  • Speaker #0

    Il y en a. On a développé des prestations onotouristiques. Avec dégustation, visite, voilà. Et puis alors, on a plein d'idées, bien sûr. On n'a pas assez de monde pour pouvoir tout concrétiser. Tu cherches du monde ? Ça marche du tonnerre. Non, je ne cherche pas vraiment, parce qu'il faut qu'on organise les choses avant de pouvoir embaucher. Il faut que l'équipe soit carrée avant de pouvoir embaucher.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, unotouristiquement, qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    On a un partenariat avec Aboxit. qui est la nouvelle box en Corse, je ne sais pas si vous en avez entendu parler. Je ne connais pas. Sur le continent, à une époque, il y avait ces box qu'on offrait aux gens pour avoir des expériences. Ils ont fait la version Corse. Et ça marche super bien, c'est vendu à la FNAC, c'est vendu partout. Donc les gens achètent une boxette et viennent au domaine pour découvrir. On a un partenariat avec le fil du tourisme à Île-Rousse, où on a une dégustation par semaine. Et après, on fait des prestations. Plus ou moins à la demande.

  • Speaker #1

    Génial, génial. Et de la visite juste pour le tourisme curieux, d'amateurs ou des gens qui viennent ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et vous recevez au domaine ?

  • Speaker #0

    On reçoit au domaine, tout à fait. On a des horaires d'ouverture.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a des horaires d'ouverture, il faut prendre rendez-vous ou pas ?

  • Speaker #0

    Si c'est sur des horaires atypiques, oui. Sinon, l'été, on est ouvert quand même 6 jours sur 7 et presque toute la journée. Super.

  • Speaker #1

    Quand on a marre de tout ça, du monde des vins, du lieu, je sais pas comment on puisse... J'ai du mal à m'imaginer qu'on puisse avoir marre de ce lieu, mais... On peut avoir, j'imagine, des tourments dans la tête et tout ça. Quand on a marre, comment tu fais pour te ressourcer ?

  • Speaker #0

    Je pars. Tu pars ? Je prends l'avion.

  • Speaker #1

    Tu prends l'avion ?

  • Speaker #0

    L'avion ou le bateau,

  • Speaker #1

    oui. Tu voyages, et qu'est-ce que tu cherches pendant le voyage ? Tu vas marcher, tu vas faire du sport, tu vas lire ?

  • Speaker #0

    Oui, je vais essayer de me vider la tête.

  • Speaker #1

    Et la tête. Quel est le prochain livre que tu vas lire ?

  • Speaker #0

    Quel est le prochain livre ? Oh, j'ai une pile de livres.

  • Speaker #1

    Tu as tous une pile de livres.

  • Speaker #0

    Il y a celui qui est au-dessus de la pile.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'envie ?

  • Speaker #0

    Oh là là, j'ai des trucs un peu bizarres là.

  • Speaker #1

    On va tout savoir.

  • Speaker #0

    Non, vraiment ? Là, avec le Me Too, j'ai commencé à lire un livre sur l'anthropologie de l'inceste, pour vous dire. Donc, j'ai vraiment des trucs bizarres en ce moment. Ah oui,

  • Speaker #1

    donc c'est puissant,

  • Speaker #0

    quand même. C'est pas très reposant, non ? C'est pour ça que je vous dis, en ce moment, je sais pas trop... Ah oui ! Du coup, comme j'ai deux enfants en bas âge, j'ai un livre aussi de Fanny Vela, des BD, ça me permet de... des BD de Fanny Vela qui est une jeune nénette qui fait des petits des BD assez courtes sur l'éducation positive et tout ça et je trouve ça super, super bien monté,

  • Speaker #1

    super bien fait donc quand je veux me détendre vraiment je regarde un petit peu ça en ce moment toute la partie éducation je reste sur des choses assez ciblées quand même est-ce que t'as d'autres loisirs qui te plaisent et qui te nourrissent ici ? Tu as des tréprises, des enfants, du domaine.

  • Speaker #0

    Déjà, marcher et faire un tour toute seule, c'est top.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça apporte, la marche ? Ça te permet de réfléchir, ça te permet de l'attendre à des idées ? Oui,

  • Speaker #0

    voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu vas projeter les vins, par exemple ? Ou est-ce que tu vas projeter les vendanges ? Ou est-ce que tu vas penser, imaginons, à un sujet dont on n'a pas encore parlé, est-ce que tu vas penser au recrutement, au management ?

  • Speaker #0

    Ça dépend du sujet du moment. Mais c'est vrai que ça fait du bien de partir et de marcher seule dans les vignes. Sinon, je vais aux champignons quand c'est la période. Il y a eu des asperges il n'y a pas longtemps. Je me balade et récupère des trucs.

  • Speaker #1

    C'est l'herboriste en toi qui...

  • Speaker #0

    Après, il faut ramasser les herbes pour les tisanes. On va ramasser l'immortel, en famille. On fait des choses comme ça qui nous sortent un petit peu du domaine et qui nous font du bien.

  • Speaker #1

    Peut-être paraît bizarre sur une émission, sur le vin, de poser toutes ces questions, mais il pose toutes ces questions, c'est vraiment parce que je pense que la personnalité influe sur la manière dont on fait les vins. C'est-à-dire qu'une personnalité, tu vois, dans quel cadre tu t'inscris, comment tu vas envisager les choses, et là je pense qu'on comprend bien comment tu peux conduire un domaine avec tes réflexions.

  • Speaker #0

    On va dire que c'est un peu particulier.

  • Speaker #1

    Comme question ?

  • Speaker #0

    Non, pas comme question,

  • Speaker #1

    mais comme question.

  • Speaker #0

    Non mais il faut toujours, en tout cas en tant que vigneron, il faut qu'on prenne du temps dans nos vignes. C'est essentiel, ça. Parce que si on ne prend pas du temps, si on ne les regarde pas se développer, on ne peut pas les comprendre. Et si on ne les comprend pas, on ne saura pas comment les gérer derrière. Parce que là, vous voyez une vigne avec des fleurs, mais des feuilles plutôt. Il y a déjà, d'ailleurs, le prémice des fleurs, il y a déjà les grappes qui sont toutes petites, qui sont mignonnes. Il faudrait que vous les voyez, elles sont vraiment magnifiques. Mais la variation de couleur, la variation de vert, elle va me dire, ça va en ce moment ou ça ne va pas trop bien. Si la fleur se développe vers le soleil, si la fleur se développe un peu... Elle me donne des indications. Donc c'est essentiel de se balader dans les vignes. Si on ne se balade pas dans les vignes, on se déconnecte du produit. Et la base d'un vin, c'est la vigne. Ça, il ne faut pas l'oublier. Sans elle, on n'est rien.

  • Speaker #1

    C'est quoi le tempo de l'observation ? Est-ce que ce verre, cette orientation, ça prend une journée ou ça prend une semaine ?

  • Speaker #0

    Non, il faut juste y aller régulièrement, il n'y a pas besoin de passer... En se baladant, en faisant le tour régulièrement...

  • Speaker #1

    Mais ça peut changer à quelle vitesse ?

  • Speaker #0

    Ah, ça peut changer à quelle vitesse ? Bon, j'y vais toutes les semaines à peu près.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Donc c'est la connexion avec l'environnement qui va permettre de savoir quel est le bon geste ?

  • Speaker #0

    Pour adapter son fonctionnement.

  • Speaker #1

    Par exemple, quel est le prochain geste que vous allez faire dans les vignes ?

  • Speaker #0

    Là justement, je fais un tour pour voir la croissance et pour savoir si on allait repasser la semaine prochaine. Et j'ai vu Gabriel, je lui ai dit il faut absolument que tu t'organises pour repasser la semaine prochaine parce que la croissance est rapide. Quand ? Plus rapide que l'an dernier j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    L'herbe, tout le temps ? toute la saison, l'herbe va rester comme ça ? Il y a pas mal d'herbe ?

  • Speaker #0

    On la tond, on la gère, on la gère aussi sous le rang. J'aime bien quand il y a de l'herbe. Il y a juste un moment où ça me stresse, c'est quand il y a une pression du feu, la pression du feu, parce qu'il faut savoir que les pompiers, en général, quand il y a un feu, les renvoient vers des vignes puisque c'est un pare-feu. Donc à ce moment-là, il m'arrive de, pas de faire un boulot de rhum, mais bon, d'enfouir l'herbe au maximum, de manière à ce que si jamais il y a le feu qui arrive, si on voit que c'est une année avec beaucoup de pression, on enfouit au maximum.

  • Speaker #1

    C'est intéressant de penser la vigne comme un pare-feu.

  • Speaker #0

    Oui parce que c'est bas, parce que voilà.

  • Speaker #1

    Et si je comprends bien, si ton herbe elle est haute et qu'elle sèche, elle fait un petit héros qui s'enflamme en deux secondes. Donc c'est à la fois un pare-feu et à la fois un...

  • Speaker #0

    Ça dépend comment on la gère.

  • Speaker #1

    Comment dire... Un foyer quoi. A quoi ils servent ces grands piquets ? C'est des piquets plus hauts que les autres ou c'est juste le palissage normal ?

  • Speaker #0

    C'est parce que ça c'est un palissage qui date de 2010 et que les autres ils datent de 1950.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup la logique date de 1950, pas forcément le piquet.

  • Speaker #1

    Ouais, quelle est la logique ?

  • Speaker #0

    Et on montait les vignes beaucoup plus bas parce que les piquets étaient beaucoup moins résistants au vent. Maintenant, parce qu'ici en fait c'est un couloir à vent. Le vent s'engouffre là et...

  • Speaker #1

    Bon, il s'appelle le vent ici ?

  • Speaker #0

    Il y a la tramontane, il y a le libé, tout, il y a... Voilà, on a un coup de ventre. Mais principalement du libé, tout, qui s'engouffre de là, justement, c'est le... Et du coup, il a fallu qu'il y ait une évolution technique de manière à pouvoir monter les vignes un peu plus haut pour qu'il y ait plus de surface foliaire.

  • Speaker #1

    D'accord. Qu'est-ce que ça apporte, les feuilles, à la plante ?

  • Speaker #0

    Les feuilles, en fait, selon leur âge, elles fournissent de l'énergie. où elles en absorbent. Donc l'intérêt, c'est d'avoir des feuilles assez jeunes. Si on est sur des feuilles vieillissantes, vraiment grosses, et qui commencent à s'abîmer, c'est des feuilles qu'on appelle les feuilles puits. Elles absorbent de l'énergie à la plante. Donc il faut un maximum de jeunes feuilles, de manière à ce qu'elles fournissent de l'énergie à la plante.

  • Speaker #1

    Trop compliqué, ça te sert à régler les feuilles ?

  • Speaker #0

    À avoir, en tout cas, une surface foliaire un petit peu plus importante. Alors, exposée. parce que sinon on l'enroule et elle est moins exposée au soleil.

  • Speaker #1

    Est-ce que le vent est un avantage ou un inconvénient ?

  • Speaker #0

    Ça dépend des années. Certaines années c'est un avantage, ça nous permet de beaucoup moins traiter parce que derrière une pluie il y a du vent, ça sèche tout. Donc ça c'est magique. Et certaines années pour positionner un traitement biodynamique ou une tisane ou un traitement tout court parce qu'on voit qu'il y a de la maladie, c'est une galère totale. Parce qu'on peut pas. Il fait du vent tout le temps.

  • Speaker #1

    Galère. Est-ce que tu bois du vin Camille et Anaïs ?

  • Speaker #0

    Oui, malheureusement

  • Speaker #1

    Est-ce que tu bois d'autres vins que les vins du domaine ?

  • Speaker #0

    Principalement

  • Speaker #1

    Principalement les vins du domaine ? Non, principalement autre chose Des coups de coeur récemment ? Qu'est-ce que tu cherches comme style de vin ? Tu rentres chez le caviste, tu as besoin de quoi ?

  • Speaker #0

    Non mais ça c'est trop vaste, je suis un peu hétéroclite, ça dépend du moment, ça dépend ce qu'on veut voir et ça dépend pourquoi.

  • Speaker #1

    Ok d'accord alors allons-y, ta cuisinée, c'est l'apéro, il y a des copains et... c'est assez simple, fromage et charcuterie.

  • Speaker #0

    Alors là, pour le fromage, on va aller sur du blanc. On va aller sur un blanc plutôt rond, avec une petite sucrosité, mais j'aime pas les vins sucrés, mais avec une légère sucrosité. Ça peut être du Languedoc, ça peut être du Roussillon, ça peut être... Enfin voilà. Et on va aller sur des fromages un peu forts, sur des fromages légers. Un truc que j'adore, c'est le comté avec du vin jaune. Un vieux vin jaune et un bon comté bien acheté. C'est trop bon !

  • Speaker #1

    Beaucoup de caractère. Un autre exemple, c'est un repas familial, c'est la famille, c'est papa qui est là, t'as préparé une viande certainement, qu'est-ce que tu vas chercher ?

  • Speaker #0

    Je vais chercher.

  • Speaker #1

    C'est plutôt Grenache vers Châteauneuf ou c'est plutôt les Syrah, les Côte-Crotie, les deux ? T'as une préférence ?

  • Speaker #0

    Moi ? Ouais. Non, ça dépend vraiment de qui le fait.

  • Speaker #1

    Ok. Qu'est-ce que tu cherches ? Boisé puissant ? Non. Acidulé maigre ?

  • Speaker #0

    Je cherche quelque chose d'assez complet, mais vraiment souple. Vraiment souple.

  • Speaker #1

    Souple, donc pas forcément...

  • Speaker #0

    Je veux bien de la puissance, mais le côté bois... on cherche de l'intensité c'est une soirée en amoureux,

  • Speaker #1

    t'as fait de la cuisine les enfants sont gardés par les parents tu veux draguer ?

  • Speaker #0

    qu'est-ce que tu ouvres ? une petite champagne fine bulle en apéro un petit blanc après ou un rouge un peu intense ça dépend Tu vois, c'est vachement...

  • Speaker #1

    Bien sûr. C'est un peu ce qui est magique.

  • Speaker #0

    On fait un barbeque entre copains, on se prend un rosé glouglou. C'est vraiment hétéroclite.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une... C'est bientôt la fin, j'ai quatre questions. C'est un petit rituel. C'est comme un rituel de fin, de passage à autre chose. Est-ce que tu as l'odeur préférée ?

  • Speaker #0

    Une madeleine ?

  • Speaker #1

    Une madeleine, un truc que tu adores, chaque fois que tu le sens, tu te dis...

  • Speaker #0

    Hyper compliqué. J'ai... la fleur d'oranger.

  • Speaker #1

    Il va sembler en sentir. Tu l'as senti ou pas ? T'as une fleur d'oranger dans le temps ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    J'ai senti une fleur blanche.

  • Speaker #0

    T'as senti une fleur blanche. Oui, c'est le cerisier qui est là-bas.

  • Speaker #1

    Là-bas, là ?

  • Speaker #0

    T'as vu avant ?

  • Speaker #1

    Au moins à 100 mètres.

  • Speaker #0

    Non, mais tu crois ?

  • Speaker #1

    Il y a eu une petite croissance à un moment. Je me suis dit, tiens, c'est la fleur blanche. Donc, fleur d'oranger. Écoute, c'est délicieux.

  • Speaker #0

    Fleur d'oranger. Ou alors, quand j'étais petite, quand on arrivait, il y avait les amandiers en fleurs et cette odeur d'amandier en fleurs. C'est magique.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose, une odeur ou un goût, qui te repousse, qui te répulse, un truc que tu dégustes ?

  • Speaker #0

    C'est marrant, je dois faire partie des 2% de la population. Je ne peux pas prendre de... qui est vachement à la mode dans les plateailles asiatiques...

  • Speaker #1

    Coriandre.

  • Speaker #0

    D'accord, coriandre. Pour moi, c'est un goût de punaise, une odeur de punaise, je n'y arrive pas.

  • Speaker #1

    Ça, c'est incroyable. J'ai entendu dire que c'était vraiment clivant, net, il n'y a pas de doute.

  • Speaker #0

    Et j'ai regardé, du coup, je me suis renseignée et apparemment, il y a très peu de personnes. Et puis vraiment, ce truc de punaise. Et je me suis dit, mais je suis folle, je suis seule. Et en fait, non, c'est typique et il y a très peu de personnes pour lesquelles ça le fait, mais ça le fait. Et dans ces cas-là, c'est rébutant et on ne peut pas.

  • Speaker #1

    Quel serait le pouvoir magique du vin ?

  • Speaker #0

    Le pouvoir magique du vin ? Ça va faire cul-cul à Praline, mais vraiment développer l'amitié, l'amour et l'entraide.

  • Speaker #1

    Développer l'amitié, l'amour, l'entraide, c'est parfait. Ça permet de connecter. C'est l'heure où je regarde les chaussures. Oh là, je n'en ai pas vu des comme ça. Ce sont des baskets noires, très fines, avec quand même un bon talon. Donc on dirait que tu marches un peu incliné. Je pense que ça doit être confortable. Alors, il y a une petite astuce quand même. C'est que la subtilité, c'est que tu as des lacets, mais une fermeture éclair. Ce qui fait que tu n'as pas besoin de faire les lacets.

  • Speaker #0

    Non mais c'est hyper rapide Zip zou Mais hyper pratique

  • Speaker #1

    Donc on a tout quoi Mais rapidement On a une petite languette Avec une sorte d'écaille de crocodile Mais tout en noir Du brillant Mais ça se voit pas trop Tout ça c'est fin

  • Speaker #0

    On peut bosser avec, mais en même temps, on peut te servir un client.

  • Speaker #1

    On peut rentrer dans la maison, se déchausser, se rechausser vite. C'est super. C'est l'heure de Message in the Bottle. On met un message à la mer. Est-ce qu'un message dans la bouteille, on la jette à la mer ? Est-ce que tu as un grand projet que tu portes ? Un message d'espoir peut-être à donner, ou ça peut être un coup de gueule, un cri. Mais est-ce que tu... Oui, voilà, un grand projet. Est-ce que tu as quelque chose qui te tient à cœur, dans le fond ? que tu voudrais partager ?

  • Speaker #0

    En ce moment, je suis à fond dans la biodiversité. Donc, faisons en sorte de respecter au maximum notre nature et de développer notre biodiversité. En ce moment, je réfléchis à mes futures plantations et je ne sais pas si je vais planter que de la vigne ou de la vigne avec des arbres. Faire des nichoirs à oiseaux. On en a plein, mais il faut les garder. Et depuis qu'on est en biodynamie, on voit sur les vignes des choses qu'on n'avait plus vues depuis longtemps. On a des abeilles qui ont commencé à se voir et dire domicile. Forcément, on a appelé un apiculteur. On a des nids d'oiseaux. On a tous les niveaux de développement des coccinelles. Parce que tout le monde connaît la coccinelle rouge à points noirs. Mais avant d'être comme ça, c'est un ersatz de trucs verts qui se développent petit à petit. Et c'est magnifique à voir. Vraiment, nous on a des chauves-souris, je n'ai pas fermé certains endroits de manière à ce qu'elles puissent garder leur nichoir. Le but, c'est vraiment de respecter la nature au maximum et de faire en sorte que ces vignes puissent rester quelques générations encore. Pas grand-chose de plus, mais c'est déjà beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci Camille.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est quand même bon, le fait que ça fait. Un bon épisode, c'est comme un bon vin corse, ça se partage. Merci Camille Anaïs, merci Philippe pour le son, merci Caroline Francky, merci Mathias Bordelier, merci pour votre écoute, je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d'année et de début d'année. Au plaisir, à bientôt. Attends, il est dans le... En plus il lance... J'ai oublié de faire ça, je ne sais pas comment faire.

Description

Aujourd’hui, je vous emmène dans un voyage sensoriel, à la rencontre de Camille Anaïs, vigneronne et jeune maman, qui nous ouvre les portes du Domaine Maestracci.
Niché dans un paysage à couper le souffle, baigné d’une lumière éclatante ce lieu incarne la beauté et la richesse de la Corse viticole.

Avec Camille Anaïs, nous avons parlé de vieilles vignes, de la notion de terroir frais, et de ce qui fait l’âme de ce domaine unique.
Entre les chants d’oiseaux et la sérénité du vignoble, cet épisode est une véritable bouffée d’air pur, un rayon de soleil calme dans la saison froide.

Ce podcast, c’est aussi l’occasion de mettre en avant le travail du Conseil Interprofessionnel des Vins de Corse (CIVC). Avec leur engagement aux côtés des sommeliers, cavistes et vignerons, ils donnent une visibilité exceptionnelle aux vins corses, bien au-delà des frontières de l’île. Leur modèle d’organisation collective inspire et élève toute la filière.

vous pouvez suivre le compte Instagram @vinsdecorse pour plonger dans l’univers visuel et sonore de ce projet, sublimé par les superbes illustrations de Matthias Bourdelier.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si on ne se balade pas dans les vignes, on se déconnecte du produit. Et la base d'un vin, c'est la vigne. Ça, il ne faut pas l'oublier. Sans elle, on n'est rien.

  • Speaker #1

    Les Sourires du Vin, un podcast au service du vin. C'est quand même bon, le fait que ça fait... Un peu de silence. Aujourd'hui, je vous emmène dans un voyage sensoriel à la rencontre de Camille et Anaïs, vigneronnes et jeunes mamans qui nous ouvrent les portes du domaine maestrati, nichées dans un paysage à coups de souffle, baignées par une lumière éclatante. Ce lieu incarne la beauté et la richesse de la Corse viticole. Avec Camille Anaïs, nous avons parlé de vieilles vignes, de la notion de terroir frais, de ce qui fait l'âme de ce domaine unique. Entre le chant des oiseaux et la sérénité du vignoble, cet épisode est une véritable bouffée d'air pur, un rayon de soleil calme dans la saison froide. Ce podcast, c'est aussi l'occasion de mettre en avant le travail du Conseil interprofessionnel des vins corse. Le CIVC, avec leur engagement aux côtés des sommeliers, des cavises, des vignerons, ils donnent une visibilité exceptionnelle aux vins Corses, bien au-delà des frontières de l'île. Leur modèle d'organisation collective inspire et élève toute la filière. Vous pouvez suivre le compte Instagram vinsdeCorses, V-I-N-S, pour plonger dans l'univers visuel et sonore de ce projet, sublimé par les superbes illustrations de Mathias Bourdelier, lui aussi sur Instagram, at Mathias avec de T, Bourdelier. Hello, c'est Diolo au micro. Ici c'est Yann Diolojean, rue de la Roquette. Les Sourires du Vin, c'est un podcast pour vous aider à cheminer dans le et les mondes du vin. Ce que je veux, mieux savoir, mieux comprendre, nourrir de belles relations au profit de nos oreilles et le comment du pourquoi des gens du vin, le comment du pourquoi des gens du vin, une conversation à boire avec les oreilles. Pour me suivre et communiquer, je réponds sur Insta at Yann Diolo, Y-A-N-D-I-O-L-O ou par email yanndiolo.com And now, let's talk with Camille Anaïs. Bonjour Camille et Laïs.

  • Speaker #0

    Bonjour Yann.

  • Speaker #1

    On est dans un endroit magnifique, spectaculaire. Nous sommes à l'extérieur, c'est le printemps, le soleil vient de nous lécher la peau, le dos. Il fait presque chaud. Alors qu'il est quelle heure ? Je ne sais pas,

  • Speaker #0

    9h, 9h30 ? Oui, parce que 10h du matin.

  • Speaker #1

    Ah bah super, comment elle s'appelle ?

  • Speaker #0

    Tatanka.

  • Speaker #1

    Tatanka, bonjour Tatanka. Elle est vraiment extérieure. Et lui là, comment il s'appelle ? Ouh ouh ouh ouh ?

  • Speaker #0

    Ah ça, je peux la surnommer.

  • Speaker #1

    C'est quel oiseau, tu sais ?

  • Speaker #0

    C'est le coucou qui fait ouh ouh comme ça.

  • Speaker #1

    C'est le coucou ? C'est le cheval ? On entend les moineaux qui font piou piou piou piou ? On entend le Milan qui fait comment ?

  • Speaker #0

    Ah non, là on n'entend pas le Milan. Le Milan a un cri hyper strident. C'est lui qui fait ça ? Non, il fait un... Je ne peux pas le limiter. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Bienvenue au domaine maestratique. Alors, on est où ? Où est-ce que nous sommes,

  • Speaker #0

    là ? Plus largement, on est au nord-ouest de la Corse, mais plus précisément, on est au sein de la vallée du Rédyline, ou en Balagne. Et on est dans un coin plutôt écarté de la zone touristique, un peu en retrait.

  • Speaker #1

    En effet.

  • Speaker #0

    Et au milieu des villages.

  • Speaker #1

    Et comment on pourrait décrire ce lieu-là ? Autour de nous, il y a quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un cirque de montagne. On est entouré de montagne. On ne voit pas du tout la mer. On est sur une ambiance, comme on peut en avoir en Corse, complètement différente.

  • Speaker #1

    C'est des montagnes partout, c'est bleu tout autour de nous, et on a l'impression qu'on est en altitude quand même.

  • Speaker #0

    On n'est pas si haut que ça, on est à 170 mètres.

  • Speaker #1

    170 mètres, d'accord. Parce que ça fait comme si c'était un cirque dans un plateau. Et on voit, c'est assez rare de voir des parcelles comme ça, on est au milieu des parcelles là.

  • Speaker #0

    Oui, il y a la principale parcelle qui fait 25 hectares qui est autour de nous. Donc on a aussi un domaine qui est d'un seul tenant. Ce qui est aussi assez... assez intéressant parce que quand on rentre, on rentre vraiment dans une ambiance viticole.

  • Speaker #1

    Oui, oui. J'ai vu à l'entrée que c'était un mur de pierre.

  • Speaker #0

    Oui, on est sur un clos.

  • Speaker #1

    Donc c'est un clos et ça fait quelque chose un peu bourguignon.

  • Speaker #0

    Ça fait rien. Juste...

  • Speaker #1

    Je vais voir.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu veux moi ?

  • Speaker #1

    Tu t'appelles Anatole.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas Anatole.

  • Speaker #1

    Anatole Latuile. Tu connais ?

  • Speaker #0

    Non, pas encore. Mon cœur, regarde, on discute, donc tu restes au bureau. Ah, c'est pour moi, merci mon chéri.

  • Speaker #1

    Donc maman de deux enfants au moins ?

  • Speaker #0

    Deux enfants, tout à fait.

  • Speaker #1

    Exploitation avec combien de personnes ?

  • Speaker #0

    En ce moment, on est cinq à l'année.

  • Speaker #1

    Cinq à l'année. Et 25 hectares ? 30. 30 hectares ?

  • Speaker #0

    30 hectares de vignes, 2 hectares d'oliviers.

  • Speaker #1

    Waouh. Et c'est quoi ? C'est du coup 200 000 bouteilles peut-être ?

  • Speaker #0

    Non, 100 000 bouteilles.

  • Speaker #1

    100 000 bouteilles.

  • Speaker #0

    120 000 bouteilles. 120 000 bouteilles. J'ai des vieilles vignes, donc je ne suis pas sur des rendements exceptionnels sur les vieilles vignes. Les jeunes vignes ont des jolis rendements normaux, mais voilà.

  • Speaker #1

    Quel est l'avantage des vieilles vignes ?

  • Speaker #0

    C'est l'ADN du domaine.

  • Speaker #1

    C'est l'ADN du domaine ?

  • Speaker #0

    Elles sont en place, c'est-à-dire que leur système racinaire est en place, et elles permettent de donner des notions terroires qu'aucune ville ne pourrait donner.

  • Speaker #1

    D'accord. Le système racinaire plonge dans le sol, c'est ça ? Et le fait qu'elle soit vieille, ça concentre la baie ?

  • Speaker #0

    On est sur un équilibre tannique parfait. C'est-à-dire qu'il n'y a pas forcément une concentration, mais il y a vraiment un équilibre entre les sucres, les tannins, enfin les tannins, les polyphénols en général, et les acides qui sont beaucoup plus intéressantes que sur de la jeune vigne. Qui aura plus de difficultés sur les années chaudes ou sur les années atypiques, c'est là qu'on voit l'intérêt de la vieille vigne.

  • Speaker #1

    Quels sont les sujets brûlants au domaine, en avril ?

  • Speaker #0

    En avril ?

  • Speaker #1

    Alors là, maintenant, qu'est-ce qui vous préoccupe ?

  • Speaker #0

    Là, on est sur la vigne, on est en biodynamie, nous, depuis 2016. D'accord,

  • Speaker #1

    c'est scientifié Déméter.

  • Speaker #0

    Scientifié Déméter depuis 2019. Super. Et donc du coup, là, il y a tellement de sujets. On est sur les traitements, parce que je fais des traitements homéopathiques, de cuivre et de soufre.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et comme la vigne pousse... On passe à peu près toutes les semaines. On finit l'attachage parce qu'on a beaucoup de jeunes vignes, donc il faut attacher. En parallèle, il faut qu'on ait bourgeonne, parce qu'il y a des vignes qui étaient à bourgeon enflé il y a dix jours et qui sont déjà à quatre, cinq feuilles. Donc il faut commencer. C'est rapide. C'est hyper rapide. Nous, on déboure beaucoup plus tard que les autres, du fait qu'on soit au milieu des montagnes. En fait, on a un climat plutôt continental. Quand ? Ici, un ami intime de mon père a appelé la plaine du Régine ou le Pontellet de Chadebalagne. Je ne sais pas si on vous l'a déjà dit, mais en fait, quand vous partez d'ici, l'hiver, il fait moins 2, moins 3. On a trois quarts d'heure de route. Quand on arrive à Pontellet, il fait moins 2, moins 3. On a exactement la même température à une petite heure de différence qu'à Pontellet. Donc, du coup, on est dans une région qui est très, très froide l'hiver et très, très chaude l'été, par contre. Et je disais ça parce que du coup, on déboure beaucoup plus tard, mais il y a une accélération qui se fait dans le développement impressionnante.

  • Speaker #1

    Rapide. Tu as dit que tu ébourgeonnais ? Ça sert à quoi ?

  • Speaker #0

    Ébourgeonner, c'est-à-dire qu'on choisit le beau. Il n'y a plus sur un seul... Sur un seul courson, il y a plusieurs bourgeons qui se développent. Et on choisit le bourgeon qui sera propice au développement du raisin, de manière à ce qu'il n'y ait pas trop de... Si on les laisse tous, en fait, il y aura trop de raisins, pas assez qualitatifs. Et puis il y aura de la concurrence entre les uns et les autres sur le soleil.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un geste pour une qualité.

  • Speaker #0

    Oui, oui, tout à fait. Il y a des vignes qui n'en ont pas forcément besoin. Il y a des vignes qui ont... qui développent beaucoup leur végétation, d'autres moins.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux m'expliquer la différence entre un traitement homéopathique de la vigne et un traitement plutôt traditionnel ?

  • Speaker #0

    Nous, on commence les traitements très tôt, et par contre, on passe 50 grammes de cuivre par traitement. D'autres seraient déjà 150-200 grammes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Nous, on est à moins d'un kilo de cuivre par an, même si on est sur des années qui sont très, très... avec beaucoup de pression maladie, alors qu'on a le droit en bio et en biodynamie à 3 kilos par an sur une moyenne de 4 ou 5 ans. Je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Sur maladie, on entend médio-hélium.

  • Speaker #0

    Medio-hélium, oui. Principalement chez nous, c'est médio-hélium. Et avec le fait de passer plus souvent, mais des doses moindres, on arrive à gérer la maladie différemment. Ce qui nous permet de... de rester sur des doses très très faibles.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il pleut beaucoup ?

  • Speaker #0

    Ici ? On a cette chance, regardez comme c'est vert.

  • Speaker #1

    C'est incroyablement vert. C'est vert. Ce qui est rigolo, c'est que c'est un vert de l'herbe, un vert profond, là-bas dans le maquis au fond, mais le vert des jeunes feuilles de vignes qui sont presque d'un vert clair. presque qui tire vers le jaune mais pas un jaune fané, un jaune qui fait éclater le verre.

  • Speaker #0

    Un peu pétard, oui.

  • Speaker #1

    Et c'est absolument... Alors là, il y a le rayon du soleil qui passe dedans. Ces cépages sont magnifiques. Est-ce que tu nous dirais quels sont les...

  • Speaker #0

    Oui mais il y a dix jours, il y avait les amandilles en fleurs aussi.

  • Speaker #1

    Les amandilles en fleurs, oui. C'est vrai qu'on a encore quelques arbres en fleurs là sur la route, c'est magnifique. Et quels sont les raisins qui poussent ici ? Quels sont les cépages dans le domaine ?

  • Speaker #0

    Dans le domaine principalement, il y a le tutchacaré, le grenache. qu'on appelle l'Elegante.

  • Speaker #1

    Tu me refais celle-là ? Oui, redis.

  • Speaker #0

    Nieluccio, Chacarello et Grenache.

  • Speaker #1

    Magnifique, merci. C'est pour la musique.

  • Speaker #0

    Pour les rouls et les rosés et Vermintino pour les blancs. Principalement. Après, on a quand même de la Syrah, on a du Carignan, on a du Cinso, on a de l'Aleatico, Carcaio Lunero. D'accord. Et pour les blancs, on a du Bianco Gentile, Rimines, Genovese.

  • Speaker #1

    J'ai une douzaine de cépages différents.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est une diversité incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, j'ai planté des demi-hectares par-ci, par-là, pour voir ce que ça pouvait donner. Historiquement parlant, je suis la cinquième génération. Je suis arrivée en 1914. 2014.

  • Speaker #1

    1914. Camille-Anaïs est une Highlander.

  • Speaker #0

    Quand tu dis je suis arrivée en 1914 ça fait un peu...

  • Speaker #1

    Ça fait penser à d'autres trucs. Oui.

  • Speaker #0

    Oui. Je me suis installée en 2014. Mon grand-père, qui a récupéré le domaine après-guerre, il n'y avait que 4 ou 5 hectares à l'époque. C'était un fan des vins de la vallée du Rh��ne. Et donc, il a planté de la Syrah, du Grenache... Et du Carignan. Il y avait même du Mourvèdre à l'époque. Génial. J'ai arraché le Mourvèdre parce que c'était un peu plus compliqué. Il était vraiment très vieux.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Et du coup, donc toi, t'es arrivée en 2014, tu disais ?

  • Speaker #0

    Je me suis installée en 2014,

  • Speaker #1

    ouais. Et qu'est-ce que t'as mené comme chantier tout de suite ?

  • Speaker #0

    Ah mais alors, j'ai tout de suite arrêté les désherbants et les antigerminatifs pour que les vignes puissent retrouver de la vie, que le sol puisse retrouver de la vie. D'ailleurs, à l'époque, je me suis moquée de mon père en lui disant Papa, je comprends pas pourquoi t'as pas arrêté plus tôt, parce que franchement, c'est simple. Les deux premières années, on avait un boulot de Rome. Et alors la troisième année, j'ai mis deux gars pendant trois mois à la débroussailleuse parce qu'on ne savait plus comment gérer l'herbe. C'était beau, il y en avait de partout, il y avait des fleurs de partout, c'était beau mais c'était ingérable. Après on s'est équipés et on a fait de la biodynamie. D'accord. On a fait les choses par étapes.

  • Speaker #1

    Quels sont les sols qu'on trouve ici ?

  • Speaker #0

    On est sur sableau limonneux.

  • Speaker #1

    Sableau limonneux.

  • Speaker #0

    Donc beaucoup de sable et de limon, et un petit peu d'argile.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça fait sur le bout du vin, le sable ou les limons ?

  • Speaker #0

    on est sur des terroirs avec de belles amers assez francs et avec la biodynamie de plus en plus de fraîcheur donc je pense que c'est vraiment une révélation ça change un peu

  • Speaker #1

    parce que bon on sent souvent granit en fait, ou schiste, parfois calcaire, mais là ça bleut limoneux. Et l'argile ça te permet quoi pour la vigne ? Ça te permet d'avoir une réserve d'eau supplémentaire ?

  • Speaker #0

    Alors l'eau on l'a, enfin je sais pas si tu vois, mais regarde, là on a le bassin versant du Régine, du fleuve du Régine, le lac de Côte-Aulay à côté duquel vous êtes passé, c'est une retenue qui est sur le Régine. Et là, vous avez le bassin versant de la rivière de Mour. Donc, en fait, de l'eau, en sous-sol, on en a. On a un forage qui descend à 30 mètres. Il ne descend pas très bas, en fait. Donc, est-ce que l'argile permet une meilleure retenue d'eau ? Oui, forcément, mais avec les taux qu'on a, ce n'est pas non plus... Il y a une remontée par capillarité aussi.

  • Speaker #1

    C'est vrai que la gestion de l'eau, c'est spécifique, puisque je vois que c'est un goutte-à-goutte que je vois.

  • Speaker #0

    Alors oui, mais il est présent, il est visuel, mais on ne s'en sert plus depuis

  • Speaker #1

    2015. Ah c'est vrai ? Oh là là !

  • Speaker #0

    J'ai pris le pari d'arrêter le goutte-à-goutte, parce que les vieilles vignes tenaient très bien. Donc il y a un moment où, malgré les années sèches, je n'ai pas eu énormément de pertes sur mes vieilles vignes. Donc je me suis dit...... Dans ces cas-là,

  • Speaker #1

    c'est capable de le faire. Tu as pris des grosses décisions très fortes, en fait, dès le début.

  • Speaker #0

    Je pense que, heureusement, j'étais jeune et un peu folle. Je suis arrivée à moins de 30 ans sur le domaine. Je serais arrivée à... Un peu plus tard, je ne suis pas sûre que j'aurais pris les mêmes décisions.

  • Speaker #1

    Mais les parents, ils étaient OK ?

  • Speaker #0

    Ah non, non. Ils m'ont dit, tu vas droit dans le mur, mais bon, fais ta vie, quoi.

  • Speaker #1

    Ah, quand même. Oui. Fais le bise-nom, mais fais-le.

  • Speaker #0

    Ils n'ont pas trop le choix, j'ai un sale caractère. Donc voilà. Donc c'est fait.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors comment était le... J'imagine que dans les cuves, là, tu as des vins de la récolte 2023 ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'était comment, 2023, ici ?

  • Speaker #0

    C'est très joli. Alors, nous, on a eu un petit souci, c'est que, comme l'été a été très sec, on a les sangliers qui sont rabattus sur les vignes, c'est la première année qui nous font un peu le dégât. On a perdu 50% sur les vermentines et sur les grenages, enfin, voilà. Mais sinon, c'est très, très joli, très frais, très gourmand, 2023.

  • Speaker #1

    Quelle est ta vision d'un bon vin ?

  • Speaker #0

    Un bon vin ? C'est un vin qui se boit.

  • Speaker #1

    Et comment tu le ressens ? Comment tu expliques ta dégustation ?

  • Speaker #0

    Alors, moi j'aimerais arriver au point où quand on déguste le vin, on n'est plus sur du vin, on est sur des sensations, forcément quand on parle de vin, on parle de partage, mais je ne parle pas de ça. Je veux dire que quand la personne déguste le vin, Elles ressentent des choses qui la dépassent, en fait. Je veux que la biodynamie nous emmène à une complémentarité qui nous permet de dire, ben voilà, vous dégustez pas un vin, vous dégustez un moment, vous dégustez du plaisir. Anatole, regarde mon cœur. Tu vois, là, par contre, là, on n'est pas d'accord, parce que ça, c'est très important, et si tu l'abîmes...

  • Speaker #1

    Tu veux dire bonjour dans mon micro ? Bonjour. Ça fait plaisir, il y a beaucoup de vie dans ce domaine. Ça pétille, pépille de partout. Avec des petits poussins comme ça, ça fait plaisir. Donc une sorte de dépassement finalement, l'idéal ce serait de boire le vin, alors ça se passerait comment ? Ce serait plutôt intérieur, une sensation physique, ou alors ce serait plutôt des rêves ?

  • Speaker #0

    Il faut qu'il transporte, donc oui il faut qu'il y ait des rêves, des moments, des images, que ça ramène que des bons côtés et que des bonnes choses. Un moment de plaisir et d'amour, enfin voilà, je veux vraiment que... Je ne sais pas comment l'expliquer mais j'ai dégusté des vins. Je veux dire, je m'en souviendrai toute ma vie, quoi.

  • Speaker #1

    Et ce souvenir, comment il s'inscrit dans ta mémoire ? Est-ce que c'est un souvenir technique ? Est-ce que c'est un goût ?

  • Speaker #0

    Non, ces vins-là, en fait, malgré le fait... Parce que moi, je suis formée, donc je suis oenologue aussi. Mais malgré sa formation, en fait, on n'y pense plus. On ne pense plus aux défauts ou au contraire au fait que le vin soit bien fait. On ne pense plus à la partie technique et au structurel. On pense plus qu'au moment qu'on a passé.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse que tu sois oenologue, parce que avoir ce rapport sensitif et imaginaire, alors que tu es scientifique, on dirait.

  • Speaker #0

    Ah oui, j'ai une formation scientifique. Mais pour autant, je suis allée dans la biodynamie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    et j'y crois,

  • Speaker #1

    dur comme fer tu veux nous expliquer un peu ton cheminement ou alors ton parcours d'étudiante, tes premières expériences et puis comment tu arrives à ça c'est une rencontre qui a été décisive c'est une manière d'envisager le monde il n'y a pas de rencontre particulière je

  • Speaker #0

    suis une fan d'arboristerie, je suis une fan de plantes d'accord pour autant je suis issue d'une famille de médecins et de pharmaciens ça va un peu ensemble quand même mes grand-mères pharmaciennes l'ont fait par passion des plantes donc elles m'ont transmis leur passion et depuis toute petite j'allais avec elles herboriser et chercher des plantes à droite à gauche et les transformer pour m'en faire des citizanes enfin là j'ai un peu moins le temps parce que j'ai des enfants ils ont 3 et 4 ans c'est ça ? ça prend beaucoup d'énergie mais c'est pas mal Mais avant d'en arriver aux médicaments, on commençait par des choses douces. Et pour moi, c'était naturel de se dire, si on le fait sur les humains, on peut le faire sur de la vigne. Donc par quel biais ? C'est comme ça que j'en suis arrivée à la biodynamie. Ma formation scientifique et pragmatique me permet de garder les pieds sur terre sur certaines décisions.

  • Speaker #1

    Comme quoi, par exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, arrêter le soufre sur les vins ? Non, c'est... On va le garder encore un peu, être sûr que la qualité du vin soit à son optimum pour être sûr de pouvoir arrêter le soufre.

  • Speaker #1

    Il va diminuer les doses,

  • Speaker #0

    j'imagine. Je diminue énormément les doses, malgré tout, je garde des doses de soufre, oui.

  • Speaker #1

    Par exemple, sur une bouteille totale, tu arrives à combien ?

  • Speaker #0

    Entre 55 et 60.

  • Speaker #1

    Donc tu as un vin qui peut voyager, qui est protégé. Pourquoi tu fais ça ? En fait, tu fais ça pour peut-être le côté table ?

  • Speaker #0

    Je le fais, oui, pour garder une certaine stabilité et parce que j'aime les vins qui sont le plus représentant du terroir. Mais représentant du terroir, ça ne signifie pas vin déviant. Je ne veux pas que des déviances ressortent sur mes vins, ce n'est pas le but de la manœuvre.

  • Speaker #1

    Comment on fait cette éducation au goût pour savoir ce qui est bon et pas bon ?

  • Speaker #0

    Les études d'œnologie m'ont beaucoup aidé. Pour savoir les tendances actuelles. Ce qui est bon et ce qui n'est pas bon, c'est très personnel, mais au moins, ce qui correspond à quelque chose. En même temps, on déguste énormément des vins d'ailleurs. Mais les études d'œnologie avec une dégustation scientifique qui permettent justement de manière très pragmatique de voir les défauts et pas les défauts, c'est capital.

  • Speaker #1

    Donc pour toi, si je comprends bien, la déviance oenologique est réduite, cadrée par le soufre ?

  • Speaker #0

    Pas que, mais ça aide.

  • Speaker #1

    Ça aide. Et à différentes étapes.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Et ça permet une certaine révélation des aromatiques des vins liés au terroir. C'est ça, je comprends bien.

  • Speaker #0

    La non-déviance permet une révélation des... Des arômes liés à ton terroir. Au terroir, oui. Mais je pense qu'un jour, on y arrivera au sans-soufre. Le problème, c'est que je ne veux pas faire du sans-soufre en mettant d'autres additifs dont on ne connaît pas la nocivité actuelle. Autant dans 20 ans, les additifs des vins sans-soufre, on va dire que c'est hyper nocif, c'est encore pire que le soufre. Alors que le soufre, on en connaît ses limites. Donc moi, si j'arrive à du sans-soufre, c'est du sans-soufre sans rien.

  • Speaker #1

    Oui, tu ne vas pas mettre un autre produit ? Non. ou faire une filtration tellement forte qu'il y aurait plus de...

  • Speaker #0

    C'est ça, on va pas décharner le vin on va en rester sur...

  • Speaker #1

    Finalement pour l'instant c'est la technique optimum pour toi

  • Speaker #0

    J'essaye de limiter la technique mais bon je peux pas m'en défaire totalement

  • Speaker #1

    Pas encore Ouais je comprends bien Donc, oenologue, herboriste, tu as une gamme de vin qui est assez grande, large. Est-ce que tu pourrais nous l'expliquer ? Quelle est ta vision de cette gamme ? Je vois qu'il y a plusieurs noms.

  • Speaker #0

    Alors, on a une gamme traditionnelle, le Chloregin ou Hebro et Villa Maestrati. C'est la gamme que mon père a créée. pour laquelle je respecte les façons, les modes de... le modus operandi, je dirais, la façon de faire de mon père. Et je continue en partie dans son... dans ses vinifications, puisque voilà, j'ai essayé quand même d'assouplir les choses et d'alléger un petit peu sur les rouges, qui étaient vraiment des rouges très costauds, très... C'est pour ça qu'on a réussi à faire en sorte de vendre des 2019, maintenant, sur le... notre cœur de cuvée qui est l'ébro, on est sur 2019. Lui, il était à l'époque sur 2021. Il avait deux ou trois ans d'écart, 2020-2021, et là, on est sur 2019.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ce que j'entends, c'est que tu te sers du temps pour affiner, pour...

  • Speaker #0

    Pour affiner, assouplir les vins. Et pour leur donner, pour qu'ils soient à leur optimum.

  • Speaker #1

    Ok, donc ça, c'est ce que tu commercialises maintenant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et ensuite, il y a à côté des gammes traditionnelles qui sont Chlorégino et Breuil-Villa, les gammes, les micro-cuvées, les Marodanaïs et les Signorines. Ça, ce sont deux cuvées sur lesquelles, à un moment donné, dans ma vie de vigneronne, j'ai eu besoin de sortir du carcan des gammes traditionnelles et de m'amuser. Et donc, voilà, différentes périodes de ma vie, j'ai essayé, fait des tests et il en est sorti, Signorine et les Marottes.

  • Speaker #1

    Super, alors tu pourrais nous les raconter ces cuvées ? Qu'est-ce que tu cherches ? C'est une cuisine un peu ? Parce que c'est des aisselles donc...

  • Speaker #0

    La cave est une cuisine ! C'est ça,

  • Speaker #1

    je suis assez d'accord avec ça. Tu t'éclates plus à la cuisine ou au chant ? À la vitie.

  • Speaker #0

    Les deux. Les deux. Je n'ai pas assez de temps ni pour l'un ni pour l'autre, mais les deux. Non, eh bien, sur les deux, j'ai fait des vignifes un peu à vue de nez, à bestos des nains, comme diraient certains. Je fais des études à Toulouse, donc... Et... Et... J'ai voulu des vins qui explosent, des vins gourmands, mais pour autant qu'ils puissent tenir dans le temps.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça donne une idée. Tiens, on se dit, ouais, ça a du peps. Les vins, ils sont fruités. Ça, ça donne envie de goûter, ouais. Et les autres, ils sont comment ? C'est des parcellaires ? T'es cherché des expressions de salt ?

  • Speaker #0

    Sur les traditionnels ? Alors, sur les micro-cuvées, oui, des parcellaires. J'ai des parcellaires et j'ai des...

  • Speaker #1

    C'est qui lui ? On ne sait pas, c'est un truc qui tape à pivert ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    on parlait des expressions de sol des micro-cuvées donc il y a du parcellaire et du cépage,

  • Speaker #0

    les deux

  • Speaker #1

    Ah donc quand tu dis du cépage, tu veux construire des assemblages ? Oui. Comment tu vois ça ? C'est-à-dire la construction des assemblages. Par exemple, si tu pouvais nous raconter une cuvée, qu'est-ce que tu prends comme raisin pour obtenir quel goût ?

  • Speaker #0

    Alors, on va prendre la première que j'ai créée, c'est les marottes en rouge. Voilà,

  • Speaker #1

    raconte-nous.

  • Speaker #0

    Les marottes en rouge, à l'époque mon père était en 100% vendange machine, j'ai voulu reprendre la vendange manuelle. Très bien. Donc, voilà. Donc, je me dis, bon, je me vais prendre et je vais faire un essai. Je vais faire un essai sur quoi ? Je prends, du coup, l'ADN du domaine, forcément. Je prends la vieille co-plantation que mon grand-père avait mis en place, de Nielu Chouchakaré. Et je me dis, bon, tout le monde dit que le Nielu Choussi, le Nielu Ausha, bon, on va tester quelque chose. Je les ai pris, j'ai fait une légère macération, Et j'ai vu ce que ça donnait la première année. On l'a recoupé dans les brots et je me suis dit, en fait, avec une légère macération, on a quelque chose d'hyper gourmand. Pour ragoûter de la gourmandise, je l'ai vinifié en 6 chaînes l'année d'après. Et là, je l'ai fait goûter. Et ça, sans qu'on sache que c'était moi la vigneronne, parce qu'il fallait faire goûter à l'aveugle et par des personnes qui feraient goûter à l'aveugle. Ça a fait, sur les dégustations au sein des sommeliers de Corse et tout ça, il y a eu un super retour. Et personne n'a su situer que c'était moi et que c'était en balagne. Et qu'il y avait du Nielouch dedans. Tout le monde mettait un 100% de Chacarelle ou du Sud.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup, je me suis dit, allez, on va surprendre tout le monde, on va le sortir. Et ça fait un tabac.

  • Speaker #1

    Ah bah génial. Tu nous redis le nom de cette cuvée ?

  • Speaker #0

    Les Marottes d'Anaïs.

  • Speaker #1

    Les Marottes d'Anaïs. Je suis curieux. Comment tu organises ton commerce ? C'est-à-dire que 100 000 ou 120 000 bouteilles, tu les vends principalement en Corse, en France ou à New York ?

  • Speaker #0

    Mon père avait énormément de... Il avait un gros marché aux États-Unis que j'ai gardé. Moi, j'avais développé un marché en Angleterre, mais avec le Brexit, ça s'est cassé la figure. Je préfère les marchés export. J'aime beaucoup les marchés export. Parce que déjà, on peut voyager.

  • Speaker #1

    C'est un vrai avantage. Tu parles anglais ?

  • Speaker #0

    Un peu. Je me débrouille. Et ensuite, c'est des marchés où on envoie les échantillons. À l'aveugle, ils aiment, ils n'aiment pas. Ils valident, ils ne valident pas. Ils référencent, ils ne référencent pas. Ça, c'est top. Franchement, c'est top.

  • Speaker #1

    Il y a un côté pratique ? Pragmatique ?

  • Speaker #0

    Pragmatique et très professionnel. Voilà. Et je suis en pleine restructuration du commerce. J'ai une nouvelle structure de distribution sur la Corse parce que justement, avec la biodynamie, on est sur des vins qui ont évolué, qui sont plus sur les tonalités des vins traditionnels que faisait mon père. Et toutes les personnes qui ont continué à nous vendre mais sans valider cette évolution et sans accompagner cette évolution et sans la soutenir. Je m'en sépare petit à petit. Je crois que je me suis séparée d'à peu près tout le monde. Voilà. Même si on va être sur... Enfin, voilà, je tourne beaucoup, je bouffe beaucoup, malgré les petits loups, mais il y a un moment où il me semble que quand on doit avoir un partenariat commercial, c'est un partenariat double... qui est vraiment un partenariat, quoi. Un échange. Des deux côtés. Et on doit avancer ensemble et évoluer ensemble. Et voilà. Et là, j'ai trouvé une structure en Corse qui a vraiment une façon de voir les choses qui est comme la nôtre, avec des jeunes super dynamiques. C'est un plaisir à entendre. Et ça fait du bien.

  • Speaker #1

    C'est quel nom ?

  • Speaker #0

    C'est la Galerie des Vins.

  • Speaker #1

    D'accord. Et le fait d'avoir des jeunes, qu'est-ce que ça change ?

  • Speaker #0

    Ça change beaucoup parce que ça nous permet aussi de voir que les vins plaisent à toutes les générations. Ça, ça fait du bien aussi de se dire, en fait, les vins qu'on produit, parce qu'il y a des domaines que l'on aime beaucoup, mais on s'aperçoit qu'au final, la pyramide des âges des buveurs de ce vin-là, elle est vieillissante. C'était un peu le cas de l'ébro et rouge. Et ce n'est pas facile d'avoir une marque qui a plus de 40 ans et qu'il faut rajeunir.

  • Speaker #1

    Comment se renouveler ? Comment faire du nouveau avec du vieux ? Donc là, tu mènes un gros chantier commercial. Est-ce que, par exemple, la vente par correspondance, j'ai cru voir ça sur ton site internet, c'est quelque chose que tu vas passer, qui va s'arrêter ou que tu vas plutôt accentuer ?

  • Speaker #0

    On va la garder, mais je ne suis pas sûre que ce soit le futur. Le but étant d'être représenté le plus possible.

  • Speaker #1

    Quand tu dis représenté, c'est que tu as envie d'être vendu chez des cavistes et des restaurateurs.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Des hôtels, peut-être, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Donc on est en plein dans cette restructuration-là.

  • Speaker #1

    Quelle est la part dans ton commerce de l'onotourisme ? Est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui viennent ici ?

  • Speaker #0

    Il y en a. On a développé des prestations onotouristiques. Avec dégustation, visite, voilà. Et puis alors, on a plein d'idées, bien sûr. On n'a pas assez de monde pour pouvoir tout concrétiser. Tu cherches du monde ? Ça marche du tonnerre. Non, je ne cherche pas vraiment, parce qu'il faut qu'on organise les choses avant de pouvoir embaucher. Il faut que l'équipe soit carrée avant de pouvoir embaucher.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, unotouristiquement, qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    On a un partenariat avec Aboxit. qui est la nouvelle box en Corse, je ne sais pas si vous en avez entendu parler. Je ne connais pas. Sur le continent, à une époque, il y avait ces box qu'on offrait aux gens pour avoir des expériences. Ils ont fait la version Corse. Et ça marche super bien, c'est vendu à la FNAC, c'est vendu partout. Donc les gens achètent une boxette et viennent au domaine pour découvrir. On a un partenariat avec le fil du tourisme à Île-Rousse, où on a une dégustation par semaine. Et après, on fait des prestations. Plus ou moins à la demande.

  • Speaker #1

    Génial, génial. Et de la visite juste pour le tourisme curieux, d'amateurs ou des gens qui viennent ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et vous recevez au domaine ?

  • Speaker #0

    On reçoit au domaine, tout à fait. On a des horaires d'ouverture.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a des horaires d'ouverture, il faut prendre rendez-vous ou pas ?

  • Speaker #0

    Si c'est sur des horaires atypiques, oui. Sinon, l'été, on est ouvert quand même 6 jours sur 7 et presque toute la journée. Super.

  • Speaker #1

    Quand on a marre de tout ça, du monde des vins, du lieu, je sais pas comment on puisse... J'ai du mal à m'imaginer qu'on puisse avoir marre de ce lieu, mais... On peut avoir, j'imagine, des tourments dans la tête et tout ça. Quand on a marre, comment tu fais pour te ressourcer ?

  • Speaker #0

    Je pars. Tu pars ? Je prends l'avion.

  • Speaker #1

    Tu prends l'avion ?

  • Speaker #0

    L'avion ou le bateau,

  • Speaker #1

    oui. Tu voyages, et qu'est-ce que tu cherches pendant le voyage ? Tu vas marcher, tu vas faire du sport, tu vas lire ?

  • Speaker #0

    Oui, je vais essayer de me vider la tête.

  • Speaker #1

    Et la tête. Quel est le prochain livre que tu vas lire ?

  • Speaker #0

    Quel est le prochain livre ? Oh, j'ai une pile de livres.

  • Speaker #1

    Tu as tous une pile de livres.

  • Speaker #0

    Il y a celui qui est au-dessus de la pile.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'envie ?

  • Speaker #0

    Oh là là, j'ai des trucs un peu bizarres là.

  • Speaker #1

    On va tout savoir.

  • Speaker #0

    Non, vraiment ? Là, avec le Me Too, j'ai commencé à lire un livre sur l'anthropologie de l'inceste, pour vous dire. Donc, j'ai vraiment des trucs bizarres en ce moment. Ah oui,

  • Speaker #1

    donc c'est puissant,

  • Speaker #0

    quand même. C'est pas très reposant, non ? C'est pour ça que je vous dis, en ce moment, je sais pas trop... Ah oui ! Du coup, comme j'ai deux enfants en bas âge, j'ai un livre aussi de Fanny Vela, des BD, ça me permet de... des BD de Fanny Vela qui est une jeune nénette qui fait des petits des BD assez courtes sur l'éducation positive et tout ça et je trouve ça super, super bien monté,

  • Speaker #1

    super bien fait donc quand je veux me détendre vraiment je regarde un petit peu ça en ce moment toute la partie éducation je reste sur des choses assez ciblées quand même est-ce que t'as d'autres loisirs qui te plaisent et qui te nourrissent ici ? Tu as des tréprises, des enfants, du domaine.

  • Speaker #0

    Déjà, marcher et faire un tour toute seule, c'est top.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça apporte, la marche ? Ça te permet de réfléchir, ça te permet de l'attendre à des idées ? Oui,

  • Speaker #0

    voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu vas projeter les vins, par exemple ? Ou est-ce que tu vas projeter les vendanges ? Ou est-ce que tu vas penser, imaginons, à un sujet dont on n'a pas encore parlé, est-ce que tu vas penser au recrutement, au management ?

  • Speaker #0

    Ça dépend du sujet du moment. Mais c'est vrai que ça fait du bien de partir et de marcher seule dans les vignes. Sinon, je vais aux champignons quand c'est la période. Il y a eu des asperges il n'y a pas longtemps. Je me balade et récupère des trucs.

  • Speaker #1

    C'est l'herboriste en toi qui...

  • Speaker #0

    Après, il faut ramasser les herbes pour les tisanes. On va ramasser l'immortel, en famille. On fait des choses comme ça qui nous sortent un petit peu du domaine et qui nous font du bien.

  • Speaker #1

    Peut-être paraît bizarre sur une émission, sur le vin, de poser toutes ces questions, mais il pose toutes ces questions, c'est vraiment parce que je pense que la personnalité influe sur la manière dont on fait les vins. C'est-à-dire qu'une personnalité, tu vois, dans quel cadre tu t'inscris, comment tu vas envisager les choses, et là je pense qu'on comprend bien comment tu peux conduire un domaine avec tes réflexions.

  • Speaker #0

    On va dire que c'est un peu particulier.

  • Speaker #1

    Comme question ?

  • Speaker #0

    Non, pas comme question,

  • Speaker #1

    mais comme question.

  • Speaker #0

    Non mais il faut toujours, en tout cas en tant que vigneron, il faut qu'on prenne du temps dans nos vignes. C'est essentiel, ça. Parce que si on ne prend pas du temps, si on ne les regarde pas se développer, on ne peut pas les comprendre. Et si on ne les comprend pas, on ne saura pas comment les gérer derrière. Parce que là, vous voyez une vigne avec des fleurs, mais des feuilles plutôt. Il y a déjà, d'ailleurs, le prémice des fleurs, il y a déjà les grappes qui sont toutes petites, qui sont mignonnes. Il faudrait que vous les voyez, elles sont vraiment magnifiques. Mais la variation de couleur, la variation de vert, elle va me dire, ça va en ce moment ou ça ne va pas trop bien. Si la fleur se développe vers le soleil, si la fleur se développe un peu... Elle me donne des indications. Donc c'est essentiel de se balader dans les vignes. Si on ne se balade pas dans les vignes, on se déconnecte du produit. Et la base d'un vin, c'est la vigne. Ça, il ne faut pas l'oublier. Sans elle, on n'est rien.

  • Speaker #1

    C'est quoi le tempo de l'observation ? Est-ce que ce verre, cette orientation, ça prend une journée ou ça prend une semaine ?

  • Speaker #0

    Non, il faut juste y aller régulièrement, il n'y a pas besoin de passer... En se baladant, en faisant le tour régulièrement...

  • Speaker #1

    Mais ça peut changer à quelle vitesse ?

  • Speaker #0

    Ah, ça peut changer à quelle vitesse ? Bon, j'y vais toutes les semaines à peu près.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Donc c'est la connexion avec l'environnement qui va permettre de savoir quel est le bon geste ?

  • Speaker #0

    Pour adapter son fonctionnement.

  • Speaker #1

    Par exemple, quel est le prochain geste que vous allez faire dans les vignes ?

  • Speaker #0

    Là justement, je fais un tour pour voir la croissance et pour savoir si on allait repasser la semaine prochaine. Et j'ai vu Gabriel, je lui ai dit il faut absolument que tu t'organises pour repasser la semaine prochaine parce que la croissance est rapide. Quand ? Plus rapide que l'an dernier j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    L'herbe, tout le temps ? toute la saison, l'herbe va rester comme ça ? Il y a pas mal d'herbe ?

  • Speaker #0

    On la tond, on la gère, on la gère aussi sous le rang. J'aime bien quand il y a de l'herbe. Il y a juste un moment où ça me stresse, c'est quand il y a une pression du feu, la pression du feu, parce qu'il faut savoir que les pompiers, en général, quand il y a un feu, les renvoient vers des vignes puisque c'est un pare-feu. Donc à ce moment-là, il m'arrive de, pas de faire un boulot de rhum, mais bon, d'enfouir l'herbe au maximum, de manière à ce que si jamais il y a le feu qui arrive, si on voit que c'est une année avec beaucoup de pression, on enfouit au maximum.

  • Speaker #1

    C'est intéressant de penser la vigne comme un pare-feu.

  • Speaker #0

    Oui parce que c'est bas, parce que voilà.

  • Speaker #1

    Et si je comprends bien, si ton herbe elle est haute et qu'elle sèche, elle fait un petit héros qui s'enflamme en deux secondes. Donc c'est à la fois un pare-feu et à la fois un...

  • Speaker #0

    Ça dépend comment on la gère.

  • Speaker #1

    Comment dire... Un foyer quoi. A quoi ils servent ces grands piquets ? C'est des piquets plus hauts que les autres ou c'est juste le palissage normal ?

  • Speaker #0

    C'est parce que ça c'est un palissage qui date de 2010 et que les autres ils datent de 1950.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc du coup la logique date de 1950, pas forcément le piquet.

  • Speaker #1

    Ouais, quelle est la logique ?

  • Speaker #0

    Et on montait les vignes beaucoup plus bas parce que les piquets étaient beaucoup moins résistants au vent. Maintenant, parce qu'ici en fait c'est un couloir à vent. Le vent s'engouffre là et...

  • Speaker #1

    Bon, il s'appelle le vent ici ?

  • Speaker #0

    Il y a la tramontane, il y a le libé, tout, il y a... Voilà, on a un coup de ventre. Mais principalement du libé, tout, qui s'engouffre de là, justement, c'est le... Et du coup, il a fallu qu'il y ait une évolution technique de manière à pouvoir monter les vignes un peu plus haut pour qu'il y ait plus de surface foliaire.

  • Speaker #1

    D'accord. Qu'est-ce que ça apporte, les feuilles, à la plante ?

  • Speaker #0

    Les feuilles, en fait, selon leur âge, elles fournissent de l'énergie. où elles en absorbent. Donc l'intérêt, c'est d'avoir des feuilles assez jeunes. Si on est sur des feuilles vieillissantes, vraiment grosses, et qui commencent à s'abîmer, c'est des feuilles qu'on appelle les feuilles puits. Elles absorbent de l'énergie à la plante. Donc il faut un maximum de jeunes feuilles, de manière à ce qu'elles fournissent de l'énergie à la plante.

  • Speaker #1

    Trop compliqué, ça te sert à régler les feuilles ?

  • Speaker #0

    À avoir, en tout cas, une surface foliaire un petit peu plus importante. Alors, exposée. parce que sinon on l'enroule et elle est moins exposée au soleil.

  • Speaker #1

    Est-ce que le vent est un avantage ou un inconvénient ?

  • Speaker #0

    Ça dépend des années. Certaines années c'est un avantage, ça nous permet de beaucoup moins traiter parce que derrière une pluie il y a du vent, ça sèche tout. Donc ça c'est magique. Et certaines années pour positionner un traitement biodynamique ou une tisane ou un traitement tout court parce qu'on voit qu'il y a de la maladie, c'est une galère totale. Parce qu'on peut pas. Il fait du vent tout le temps.

  • Speaker #1

    Galère. Est-ce que tu bois du vin Camille et Anaïs ?

  • Speaker #0

    Oui, malheureusement

  • Speaker #1

    Est-ce que tu bois d'autres vins que les vins du domaine ?

  • Speaker #0

    Principalement

  • Speaker #1

    Principalement les vins du domaine ? Non, principalement autre chose Des coups de coeur récemment ? Qu'est-ce que tu cherches comme style de vin ? Tu rentres chez le caviste, tu as besoin de quoi ?

  • Speaker #0

    Non mais ça c'est trop vaste, je suis un peu hétéroclite, ça dépend du moment, ça dépend ce qu'on veut voir et ça dépend pourquoi.

  • Speaker #1

    Ok d'accord alors allons-y, ta cuisinée, c'est l'apéro, il y a des copains et... c'est assez simple, fromage et charcuterie.

  • Speaker #0

    Alors là, pour le fromage, on va aller sur du blanc. On va aller sur un blanc plutôt rond, avec une petite sucrosité, mais j'aime pas les vins sucrés, mais avec une légère sucrosité. Ça peut être du Languedoc, ça peut être du Roussillon, ça peut être... Enfin voilà. Et on va aller sur des fromages un peu forts, sur des fromages légers. Un truc que j'adore, c'est le comté avec du vin jaune. Un vieux vin jaune et un bon comté bien acheté. C'est trop bon !

  • Speaker #1

    Beaucoup de caractère. Un autre exemple, c'est un repas familial, c'est la famille, c'est papa qui est là, t'as préparé une viande certainement, qu'est-ce que tu vas chercher ?

  • Speaker #0

    Je vais chercher.

  • Speaker #1

    C'est plutôt Grenache vers Châteauneuf ou c'est plutôt les Syrah, les Côte-Crotie, les deux ? T'as une préférence ?

  • Speaker #0

    Moi ? Ouais. Non, ça dépend vraiment de qui le fait.

  • Speaker #1

    Ok. Qu'est-ce que tu cherches ? Boisé puissant ? Non. Acidulé maigre ?

  • Speaker #0

    Je cherche quelque chose d'assez complet, mais vraiment souple. Vraiment souple.

  • Speaker #1

    Souple, donc pas forcément...

  • Speaker #0

    Je veux bien de la puissance, mais le côté bois... on cherche de l'intensité c'est une soirée en amoureux,

  • Speaker #1

    t'as fait de la cuisine les enfants sont gardés par les parents tu veux draguer ?

  • Speaker #0

    qu'est-ce que tu ouvres ? une petite champagne fine bulle en apéro un petit blanc après ou un rouge un peu intense ça dépend Tu vois, c'est vachement...

  • Speaker #1

    Bien sûr. C'est un peu ce qui est magique.

  • Speaker #0

    On fait un barbeque entre copains, on se prend un rosé glouglou. C'est vraiment hétéroclite.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une... C'est bientôt la fin, j'ai quatre questions. C'est un petit rituel. C'est comme un rituel de fin, de passage à autre chose. Est-ce que tu as l'odeur préférée ?

  • Speaker #0

    Une madeleine ?

  • Speaker #1

    Une madeleine, un truc que tu adores, chaque fois que tu le sens, tu te dis...

  • Speaker #0

    Hyper compliqué. J'ai... la fleur d'oranger.

  • Speaker #1

    Il va sembler en sentir. Tu l'as senti ou pas ? T'as une fleur d'oranger dans le temps ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    J'ai senti une fleur blanche.

  • Speaker #0

    T'as senti une fleur blanche. Oui, c'est le cerisier qui est là-bas.

  • Speaker #1

    Là-bas, là ?

  • Speaker #0

    T'as vu avant ?

  • Speaker #1

    Au moins à 100 mètres.

  • Speaker #0

    Non, mais tu crois ?

  • Speaker #1

    Il y a eu une petite croissance à un moment. Je me suis dit, tiens, c'est la fleur blanche. Donc, fleur d'oranger. Écoute, c'est délicieux.

  • Speaker #0

    Fleur d'oranger. Ou alors, quand j'étais petite, quand on arrivait, il y avait les amandiers en fleurs et cette odeur d'amandier en fleurs. C'est magique.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose, une odeur ou un goût, qui te repousse, qui te répulse, un truc que tu dégustes ?

  • Speaker #0

    C'est marrant, je dois faire partie des 2% de la population. Je ne peux pas prendre de... qui est vachement à la mode dans les plateailles asiatiques...

  • Speaker #1

    Coriandre.

  • Speaker #0

    D'accord, coriandre. Pour moi, c'est un goût de punaise, une odeur de punaise, je n'y arrive pas.

  • Speaker #1

    Ça, c'est incroyable. J'ai entendu dire que c'était vraiment clivant, net, il n'y a pas de doute.

  • Speaker #0

    Et j'ai regardé, du coup, je me suis renseignée et apparemment, il y a très peu de personnes. Et puis vraiment, ce truc de punaise. Et je me suis dit, mais je suis folle, je suis seule. Et en fait, non, c'est typique et il y a très peu de personnes pour lesquelles ça le fait, mais ça le fait. Et dans ces cas-là, c'est rébutant et on ne peut pas.

  • Speaker #1

    Quel serait le pouvoir magique du vin ?

  • Speaker #0

    Le pouvoir magique du vin ? Ça va faire cul-cul à Praline, mais vraiment développer l'amitié, l'amour et l'entraide.

  • Speaker #1

    Développer l'amitié, l'amour, l'entraide, c'est parfait. Ça permet de connecter. C'est l'heure où je regarde les chaussures. Oh là, je n'en ai pas vu des comme ça. Ce sont des baskets noires, très fines, avec quand même un bon talon. Donc on dirait que tu marches un peu incliné. Je pense que ça doit être confortable. Alors, il y a une petite astuce quand même. C'est que la subtilité, c'est que tu as des lacets, mais une fermeture éclair. Ce qui fait que tu n'as pas besoin de faire les lacets.

  • Speaker #0

    Non mais c'est hyper rapide Zip zou Mais hyper pratique

  • Speaker #1

    Donc on a tout quoi Mais rapidement On a une petite languette Avec une sorte d'écaille de crocodile Mais tout en noir Du brillant Mais ça se voit pas trop Tout ça c'est fin

  • Speaker #0

    On peut bosser avec, mais en même temps, on peut te servir un client.

  • Speaker #1

    On peut rentrer dans la maison, se déchausser, se rechausser vite. C'est super. C'est l'heure de Message in the Bottle. On met un message à la mer. Est-ce qu'un message dans la bouteille, on la jette à la mer ? Est-ce que tu as un grand projet que tu portes ? Un message d'espoir peut-être à donner, ou ça peut être un coup de gueule, un cri. Mais est-ce que tu... Oui, voilà, un grand projet. Est-ce que tu as quelque chose qui te tient à cœur, dans le fond ? que tu voudrais partager ?

  • Speaker #0

    En ce moment, je suis à fond dans la biodiversité. Donc, faisons en sorte de respecter au maximum notre nature et de développer notre biodiversité. En ce moment, je réfléchis à mes futures plantations et je ne sais pas si je vais planter que de la vigne ou de la vigne avec des arbres. Faire des nichoirs à oiseaux. On en a plein, mais il faut les garder. Et depuis qu'on est en biodynamie, on voit sur les vignes des choses qu'on n'avait plus vues depuis longtemps. On a des abeilles qui ont commencé à se voir et dire domicile. Forcément, on a appelé un apiculteur. On a des nids d'oiseaux. On a tous les niveaux de développement des coccinelles. Parce que tout le monde connaît la coccinelle rouge à points noirs. Mais avant d'être comme ça, c'est un ersatz de trucs verts qui se développent petit à petit. Et c'est magnifique à voir. Vraiment, nous on a des chauves-souris, je n'ai pas fermé certains endroits de manière à ce qu'elles puissent garder leur nichoir. Le but, c'est vraiment de respecter la nature au maximum et de faire en sorte que ces vignes puissent rester quelques générations encore. Pas grand-chose de plus, mais c'est déjà beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci Camille.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est quand même bon, le fait que ça fait. Un bon épisode, c'est comme un bon vin corse, ça se partage. Merci Camille Anaïs, merci Philippe pour le son, merci Caroline Francky, merci Mathias Bordelier, merci pour votre écoute, je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d'année et de début d'année. Au plaisir, à bientôt. Attends, il est dans le... En plus il lance... J'ai oublié de faire ça, je ne sais pas comment faire.

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