- Speaker #0
Au revoir est un podcast consacré au deuil périnatal. Le deuil périnatal, c'est le fait de perdre son bébé durant la grossesse, au moment de l'accouchement ou quelques temps après sa naissance. Par conséquent, les épisodes de ce podcast abordent des questions sensibles et douloureuses. Avec mes invités, nous parlerons notamment d'arrêt naturel de grossesse, d'interruption médicale de grossesse, de mort in utero ou encore du décès d'un enfant quelques minutes, heures, jours. ou semaine après sa naissance. Assurez-vous de pouvoir écouter cet épisode dans de bonnes conditions.
- Speaker #1
Et surtout, n'oubliez pas.
- Speaker #0
Et surtout, n'oubliez pas. Dans le mot deuil,
- Speaker #1
il y a certes le D de décès, mais il y a aussi le E d'espoir d'espoir et le I qu'on retrouve dans le mot vie.
- Speaker #2
qu'on retrouve dans le mot vie.
- Speaker #0
Je vous souhaite une bonne écoute.
- Speaker #3
Il est 21h, une sage-femme m'accueille, elle s'appelle Alexandra et elle va être mon ange gardien.
- Speaker #4
Céline m'a permis de débuter ma reconstruction physique et psychologique. Alors merci à elle et merci à vous sage-femme. de votre présence dans les plus beaux comme dans les pires moments de nos vies.
- Speaker #1
À toutes les Florence, à toutes les Lucie, à toutes les Audrey que j'ai pu croiser dans les couloirs du CHU de Nantes, je tenais vraiment à dire merci pour cet accompagnement et cette douceur dans des moments qui sont très, très difficiles.
- Speaker #5
C'est vrai que l'image de la sage-femme, c'est souvent associé à un moment heureux, mais lorsqu'ils sont amenés à accompagner le décès d'un bébé, ça doit être... Difficile pour eux aussi, alors un grand merci à Catherine et à tous les sages-femmes qui sont confrontées à cette situation dans leur vie.
- Speaker #6
Quel que soit ton prénom, que tu pratiques à l'hôpital de Poissy, en libéral aux alentours de Versailles ou dans le reste du pays ou du monde, que tu sois sage-femme ou pas tout à fait, que tu sois femme ou pas du tout, je voulais te dire merci.
- Speaker #0
« Sage femme » , deux mots pour désigner une profession qui suscite chez moi une admiration sans borne et un profond respect. Une profession à 97% féminine, mais une profession peu reconnue, peu soutenue, une profession pour laquelle les conditions de travail, notamment en milieu hospitalier, sont de plus en plus catastrophiques. Et pourtant, on en a besoin de ces femmes, de ces sages-femmes. ... On a besoin de leur connaissance, de leur savoir, de leur humanité, de leur temps. Dans une tribune portée par Anna Roy, elle-même sage-femme, et publiée dans le journal Le Point en février 2022, les mots sont clairs. Aujourd'hui, il est difficile, impossible, de prendre soin correctement des femmes qui viennent en salle d'accouchement ou aux urgences gynécologiques et obstétricales. Comment faire son devoir lorsqu'on a trop de patientes ? Qu'il faut choisir entre la femme qui a besoin de sa péridurale, celle qu'il faut préparer à la césarienne, ou celle qui est en train de perdre l'enfant qu'elle porte. Prioriser les soins, d'accord, mais choisir entre des soins qui sont tous nécessaires et urgents, comment s'y résoudre ? Une unique sage-femme pour trois ou quatre accouchements simultanés, sans compter les urgences, cela relève du scandale. C'est un scandale, effectivement. Parce que les sages-femmes, elles se... tue à la tâche pour donner la vie. Elle s'épuise pour accompagner au mieux celles qui souffrent. Alors aujourd'hui, en ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, ce sont des sages-femmes dont j'ai envie de parler. Ces sages-femmes qui luttent pour leurs droits, ces sages-femmes qui luttent pour accompagner au mieux les femmes et qui sont depuis des mois et des mois en grève.
- Speaker #3
Ce matin,
- Speaker #2
à la maternité Monaco, toutes les sages-femmes étaient en grève.
- Speaker #0
Celles qui travaillaient avaient été réquisitionnées.
- Speaker #2
Le service de ce centre hospitalier de Valenciennes compte 58 sages-femmes.
- Speaker #6
En deux ans,
- Speaker #2
25 ont quitté la maternité, faute de reconnaissance salariale. et de leurs responsabilités au quotidien. On est fatigué, on est épuisé parce qu'on est en sous-effectif, on est rappelé sur nos jours de repos pour reprendre des gardes parce qu'il manque des personnes, parce que les gens partent de l'hôpital, parce que les conditions sont exécrables. On n'est plus en sécurité pour prendre en charge les patients indignement.
- Speaker #0
Quand on évoque la question du deuil périnatal, il y a un ou plusieurs visages qui resteront parfois gravés en nous pendant longtemps. Ces visages... Ce sont souvent ceux des sages-femmes, justement. Alors oui, il y a celles qui n'auront pas eu les mots adéquats ou les gestes réconfortants, mais ce n'est pas d'elles dont j'ai envie de parler aujourd'hui. C'est plutôt de celles qui nous ont accueillies aux urgences gynécologiques au milieu de la nuit et qui ont pris le temps d'être avec nous alors que la détresse et l'inquiétude étaient en train de briser nos rêves. De celles qui nous ont épongé le front pendant qu'il fallait dire au revoir à ce bébé tant attendu. De celles qui ont prononcé ces mots magiques et qui nous ont fait du bien, qui ont apaisé nos angoisses, de celles qui nous ont portées au moment de l'accouchement et qui ont ensuite porté notre bébé, de celles qui ont été là, qui nous ont donné du temps, ce temps précieux dont elle manque cruellement et après lequel elle court. Neuf femmes prennent aujourd'hui la parole pour rendre hommage à celles qui ont su les accompagner au mieux au moment où le pire était en train de se passer. Chères sages-femmes, vous qui nous avez tant soutenues Merci. qui avait su laisser les tracas de votre profession à la porte de cette salle de naissance où vie et mort se mêlaient si puissamment, voici quelques témoignages pour vous soutenir à notre tour. Au revoir podcast épisode 27. Sages-femmes, à notre tour de soutenir celles qui nous ont tant aidées dans notre deuil périnatal.
- Speaker #5
Ce 13 septembre, nous étions à l'hôpital intercommunal de Créteil.
- Speaker #0
Carole est la maman de Camille, née sans vie en septembre 2020, suite à une interruption médicale de grossesse.
- Speaker #5
Et nous avons été accompagnées par la sage-femme Catherine. Elle a été d'une douceur incroyable. Je crois que je peux dire qu'elle a eu une place importante et qu'elle a rendu cette journée plus ensoleillée par sa présence et par ses mots. Elle a su nous rassurer. Et lorsque Camille a vu le jour, elle nous a demandé si nous voulions le voir tout de suite ou si nous préférions qu'elle le prépare avant. Et on avait préféré le voir après. Et lorsqu'elle nous l'a ramené dans son nid d'ange et qu'elle nous l'a déposé dans nos bras, elle nous a dit que c'était un beau petit garçon. Et je ne la remercierai jamais assez pour cette parole parce que dans ces moments-là, c'est si important d'avoir des mots réconfortants. On a aussi beaucoup apprécié qu'on nous laisse tout seul durant cet après-midi, qu'on a pu passer avec lui. Il venait seulement de temps en temps pour savoir si on avait besoin de quelque chose, mais sinon on était tout seul, on était bien, on était entre nous. Et pour la nuit, on a été transférés au service gynécologie, et la sage-femme est revenue nous voir le soir pour prendre de nos nouvelles, nous souhaiter une nuit la plus douce possible et le plus beau des avenirs. Et je crois que c'est cette attention qui nous a vraiment le plus touchés. Si j'avais un seul souhait à exprimer, ce serait que le personnel médical propose aux parents de les prendre en photo avec leur bébé pour avoir cette seule et unique photo de famille. Parce que finalement, c'est tout ce qui nous reste pour le reste de notre vie. Et pour finir, c'est vrai que l'image de la sage-femme, c'est souvent associé à un moment heureux. mais Lorsqu'ils sont amenés à accompagner le décès d'un bébé, ça doit être difficile pour eux aussi. Alors un grand merci à Catherine et à tous les sages-femmes qui sont confrontées à cette situation dans leur vie.
- Speaker #1
En janvier 2019, il s'agissait de ma première grossesse. On était très heureux de cette grossesse qui était intervenue par surprise.
- Speaker #0
Céline a connu le deuil périnatal par deux fois. En 2019, ses petites jumelles, Esmé et Joséphine, sont décédées in utero à 22 semaines d'aménorée. En janvier dernier, Céline était de nouveau enceinte de 3 mois lorsque sa grossesse s'est interrompue.
- Speaker #1
Et l'annonce de la géméité nous avait tout de suite rendu fous de joie. C'était par contre une grossesse extrêmement surveillée, avec une échographie toutes les 2 semaines, dès lors qu'on a su qu'il y avait 2 bébés. de bébé donc Monozygote pyaméotique, donc à risque de développer ce qui s'appelle un syndrome transfuseur-transfusé, qui s'est en fait effectivement passé et qui a causé du coup la mort des jumelles. dans mon ventre. Cette fois-là, on est tombé de très très haut. Au matin du 20 janvier 2019, je me suis réveillée avec un petit peu de sang et donc on est allé aux urgences pour vérifier que tout allait bien, ce qui n'a pas été le cas, la grossesse était interrompue. Et la prise en charge par le personnel soignant et notamment les sages-femmes ont été vraiment incroyables. On est vraiment tombé de très très haut, on ne s'attendait pas à ça. J'imagine que personne ne s'attend au deuil périnatal, surtout sur sa première grossesse. Mais j'avoue qu'avec une échographie tous les 15 jours, comme c'était le cas pour nous, je ne voyais pas bien ce qui pouvait nous arriver. Donc mon monde à ce moment-là a volé un peu en éclats. Et le soutien des sages-femmes du CHU de Nantes et notamment de Florence, dont je ne connais pas le nom de famille. qui m'a beaucoup marquée par sa douceur, ont été vraiment, vraiment essentielles. Je me rappelle notamment d'une situation où j'essayais d'être forte, peut-être dans une forme de déni de la réalité, mais j'étais en salle d'accouchement, puisque j'ai dû accoucher par voix basse, et Florence me réconfortait par des paroles bienveillantes et douces. Et je me rappelle lui dire que c'était certainement pas la première fois qu'elle voyait ça et que ça devait arriver, c'était arrivé à d'autres gens avant nous et ça arriverait encore après nous. Et elle m'a répondu que c'était pas une raison en fait pour nier notre vécu, notre ressenti, notre douleur, parce que c'était notre histoire et qu'il ne fallait surtout pas la minimiser, qu'elle était importante. Et en fait ce que j'ai entendu moi derrière c'est qu'elle était importante à nos yeux dans notre histoire, à mon mari et à moi, mais que... Pour elle aussi, je crois qu'en fait, cette grossesse, cet accouchement avait une certaine importance. Et je me suis sentie soutenue. Alors Florence, merci. Et Florence a également été très présente tout au long de l'accouchement. Elle a été là pour me tenir, que je puisse me cramponner à elle sur le moment de pause de la péridurale, puisque mon mari n'a pas pu rester dans la pièce. Il y avait toute cette douceur, tous ces moments d'accompagnement. qui m'ont vraiment vraiment fait du bien et je dois dire que c'est la stupeur initiale de madame il va falloir accoucher par voie basse ça a été un très bel accouchement et j'en garde un très bon souvenir malgré malgré la fin qui n'était pas de l'ordre de celle que j'aurais pu espérer le mois dernier quand j'ai constaté encore une fois que je saignais un petit peu à trois mois de grossesse, je suis retournée au CHU de Nantes pour vérifier le bon déroulement de la grossesse, qui du coup était arrêtée. Et là encore, j'ai été prise en charge par une équipe de sages-femmes, bien sûr, mais pas que, d'anesthésistes, d'aides-soignantes, qui ont été vraiment formidables. Elles s'appelaient Lucie, elles s'appelaient... je ne sais même plus. Audrey, je crois. En tout cas, ce que je veux dire, c'est à toutes les Florence, à toutes les Lucie, à toutes les Audrey que j'ai pu croiser. Dans les couloirs du CHU de Nantes, je tenais vraiment à dire merci pour cet accompagnement et cette douceur dans des moments qui sont très, très difficiles.
- Speaker #4
J'avais été suivie dans le cadre de ma première grossesse par le cabinet de sache-femme libérale de la clinique Lévecaux-Châteaubouche. L'accompagnement que j'avais eu dans le cadre de ma préparation à l'accouchement avait été tellement bienveillant que j'y suis naturellement retournée un an et demi plus tard pour ma deuxième grossesse. Cependant... La grossesse que j'étais en train de vivre n'avait rien de la grossesse facile que j'avais eue pour mon aîné.
- Speaker #0
La petite fille d'Emmanuela est décédée à quelques heures de vie en mai 2021.
- Speaker #4
Cette seconde grossesse était rythmée par les échographies, les examens complémentaires, sans que les médecins arrivent à nous dire si notre fille était oui ou non en bonne santé. Lors de mon premier rendez-vous à la clinique, je retrouve avec bonheur Céline, ma sage-homme coup de cœur de ma première grossesse. Nous parlons de cette nouvelle grossesse et je me sens assez en confiance pour lui parler de tout, des examens, de l'absence de réponse, de mes peurs, et c'est la première fois que quelqu'un va me parler de moi et de l'importance de prendre soin de moi. J'étais en effet prise dans cette ouragan d'examens, dans l'espoir de savoir enfin si ma fille allait bien, et je m'étais complètement oubliée. Elle m'a donc orientée vers l'équipe de psychologues en périnatalité. Ce fut là le début de ma prise en charge. Puis la naissance et le décès sont arrivés. J'ai très vite souhaité effectuer ma rééducation comme pour sortir au plus vite de ce postpartum qui me renvoyait encore et toujours à l'absence de mon bébé. Et comme un ange tombé du ciel, Céline s'est occupée de moi pendant plusieurs semaines, durant lesquelles nous passions les trois quarts du rendez-vous à parler. Elle a su être l'épaule sur laquelle pleurait lors de mes premières visites à la vue de tous ces nouveaux-nés, puis cette oreille attentive sur mon processus de deuil, sur le tsunami que notre couple venait de prendre en pleine face. Je pense que je n'aurai jamais assez de mots pour lui exprimer ma reconnaissance, celle d'avoir pris le temps d'écouter, celle d'avoir su trouver les mots pour m'accompagner. Céline m'a permis de débuter ma reconstruction physique et psychologique. Alors merci à elle et merci à vous, sages-femmes, de votre présence dans les plus beaux comme dans les pires moments de nos vies.
- Speaker #3
Je tiens à remercier les sages-femmes présentes la nuit du 27 au 28 juillet 2021, mais également toutes les sages-femmes qui font un travail exceptionnel.
- Speaker #0
En 2021, Margot a donné naissance à son petit Gabriel, décédé in utero.
- Speaker #3
Nous sommes le 27 juillet 2021. Je suis paniquée. Mon bébé, si actif pendant 9 mois, ne bouge plus depuis quelques heures. Alors je décide de me rendre à la maternité pour me rassurer. Il est 21h, une sage-femme m'accueille. Elle s'appelle Alexandra et elle va être mon ange gardien. Elle est présente lorsque la gynécologue de garde nous annonce Le cœur de Gabrielle ne bat plus. Lorsque mon mari s'écroule au sol sous le choc de l'annonce, elle est là, accroupie près de lui. Elle lui tient la main. Vérifie qu'il ne se soit pas blessé. Elle prend soin de lui. Elle me caresse la main avec douceur alors que je lui répète que je suis incapable d'accoucher dans ces conditions. C'est au-dessus de mes forces. Elle est douce, bienveillante. Elle m'encourage et m'assure que je suis forte et que je vais y arriver. Elle prend soin de nous. Car à partir de cet instant, mon mari et moi ne pensons plus à nous. Nous ne pensons qu'à lui, qu'à notre petite ange qui a rejoint les étoiles. La souffrance psychologique est déjà intense, et elle le sait. Alors Alexandra va faire tout ce qu'elle peut pour m'éviter de souffrir d'avant-délage physiquement. Elle va jusqu'à convaincre mon anesthésiste de réaliser une deuxième péridurale, la première n'ayant pas fonctionné. Elle me donne de la force. elle trouve toujours les mots justes elle parle avec son coeur a chaque étape de mon accouchement elle est là et elle m'explique en détail ce qui nous attend comme pour nous laisser le temps de digérer chaque information nous laisser le temps d'accepter la réalité mes contractions s'intensifient je n'arrive plus à les gérer tant que la douleur est puissante alors malgré sa fatigue malgré la fin de son service alexandra reste pour aider l'équipe de jour à préparer la deuxième anesthésie en urgence. Grâce à elle, la deuxième prière est durale et posée rapidement. Je suis enfin prête à accueillir mon fils. Toutes les sages-femmes présentes les 27 et 28 juillet 2021 ont été exceptionnelles. Marlène et Margot ont pris soin de Gabriel. Elles ont permis à mon papa de voir et de prendre son petit-fils dans les bras. malgré les restrictions dues au Covid. Grâce à elle, j'ai pu rester avec mon fils pendant 4 heures en salle de naissance. Merci de m'avoir laissé ce moment près de lui. J'ai pu imprégner son magnifique visage, ses petites mains, sa petite bouche en cœur cravée à jamais dans ma mémoire. Merci d'avoir réalisé ses empreintes de pied, ses photos, c'est tout ce qu'il me reste de lui aujourd'hui. Ce qui m'a beaucoup touchée aussi. c'est que vous ayez pris le temps de me mettre dans la chambre la plus éloignée des autres, pour me préserver. Entendre les pleurs des autres bébés, en pleine santé, alors que j'aurais tout donné pour entendre la voix de mon fils, c'est inimaginable. Merci Alexandra, Marlène, Margot, et toutes les autres, pour votre empathie, votre gentillesse, votre patience, votre douceur. Alors si je pouvais donner un conseil, Ce serait de permettre à l'association Souvenange de signer une convention de partenariat avec les maternités, et notamment auprès de la maternité Bouchard à Marseille. Souvenange, c'est une association qui offre gratuitement aux parents qui le souhaitent des photographies de qualité professionnelle de leur bébé parti trop tôt, en intervenant à la maternité directement. Personnellement, j'aurais adoré avoir de vraies photos professionnelles de mon bébé.
- Speaker #2
Aujourd'hui J'aimerais rendre hommage aux sages-femmes en remerciant celles et ceux qui m'ont accompagnée dans la traversée de cette tourmente, par leur présence, leurs mots et leur empathie.
- Speaker #0
Marie est la maman d'une petite fille, Charlie, née en 2019, et d'un petit Maxence, décédé au cours de l'accouchement en 2021.
- Speaker #2
Je vais d'abord vous parler de Christelle, qui ce jour-là est la sage-femme en charge de mon accouchement. Elle surveille le déclenchement puis me prépare pour la césarienne faute d'avancement. Quand tout va s'accélérer face à des signaux inquiétants, sa présence sera rassurante et m'aidera à rester sereine en salle de réveil les médecins viendront malheureusement nous annoncer que malgré la réanimation notre fils n'a pas survécu les souvenirs de ces moments sont flous sauf celui où christaine nous rejoindra je me souviens exactement qu'elle m'attrapera le bras pour me dire votre fils n'est jamais resté seul il était dans mes bras et pendant que je suis là il est dans ceux de mimi l'auxiliaire s'occupant de nous ce jour-là elle nous demandera ensuite si nous voulons voir maxence en ajoutant il est beau votre bébé Il est parfait. Ces phrases semblent peu, et pourtant elles sont gravées dans mon cœur et dans la mémoire de cet instant. Après ça, Christelle sera présente pour nous tout au long de cette difficile journée, alors qu'elle est en même temps censée gérer les autres accouchements. Je me rappelle notamment de ce café chaud qu'elle me proposera dans l'après-midi, pour voir si mon estomac est remis de l'anesthésie. Mais surtout de cette douche où elle viendra m'aider en me frottant le dos tandis que je peine assise sur mon tabouret. Là encore, un café et une douche ne semblent peut-être rien, et pourtant... d'une part ce jour-là ils m'ont fait me sentir encore un peu vivante malgré le vide intérieur et d'autre part dans la journée d'une sage femme au bloc c'est précieux d'avoir trouvé ce temps pour nous d'ailleurs à chaque fois qu'elle passera dans notre chambre ce jour-là et le suivant elle prendra toujours le temps de discuter même un tout petit moment généralement elle sera assise au bord du lit vraiment là avec nous comme si elle avait tout son temps je l'ai déjà remerciée de nombreuses fois mais je pense qu'elle ne peut imaginer à quel point la traversée de ce tsunami qui nous a submergés a été moins difficile grâce à sa présence à nos côtés ensuite j'ai aussi envie de vous parler de quatre autres sages-femmes dont la présence a beaucoup compté dans notre histoire et pour cela je vous raconte la suite de notre séjour le lendemain de l'accouchement après une nuit difficile nous nous réveillons à peine quelques instants avant qu'une main frappe à la porte il s'avère qu'il y a du monde dans le couloir Après le passage des médecins va entrer Nadine, la sage-femme qui a assuré le suivi à l'hôpital en fin de grossesse pour mes deux enfants. Elle va se placer au bout de mon lit, les yeux embués. poser sa main sur ma cheville et me dire, je ne sais même pas quoi dire, j'ai juste envie de vous serrer dans mes bras. Et c'est ce qu'elle fera, un geste qui a d'autant plus de valeur en pleine pandémie. Puis elle me dira, je me suis permise de prévenir Anne et Raphaël dès que j'ai su. Vous avez bien fait, lui ai-je répondu. Raphaël est le sage femme échographiste qui a réalisé le suivi pour mes deux enfants. C'est un praticien rigoureux, adorable et plein d'humour. Il va m'envoyer un long message pour m'exprimer sa tristesse et tout son soutien, m'assurant qu'au moindre besoin il répondra présent. Puis il continuera de prendre des nouvelles au fil des mois qui suivront. Anne est « ma sage-femme » , comme j'aime à l'appeler. Ancienne pratiquante en milieu hospitalier, je l'ai connue dans son cabinet libéral, où elle m'a suivie avant, pendant et après mes deux accouchements. C'est quelqu'un d'un professionnalisme, d'une bienveillance et d'une disponibilité extraordinaire, avec qui j'ai tissé un lien au fil de mes deux grossesses. Elle va m'appeler dans la journée et m'écouter lui raconter, alors que je suis encore complètement sidérée. J'entendrai dans sa voix l'émotion dans laquelle elle se trouve. effondrée pour nous dans les jours qui suivront elle sera là pour les soins à la maison pour verbaliser les événements auprès de ma fille de vingt mois puis ensuite au téléphone régulièrement pour prendre des nouvelles elle a été un pilier dans ma reconstruction pour finir ce matin-là entrera christine sage femme coordinatrice fraîchement arrivée dans le service déjà d'une présence douce la veille ce matin-là elle viendra nous annoncer qu'elle a pu trouver in extremis un transport pour le corps de notre fils afin que son autopsie ait lieu le jour même au lieu du lundi suivant avant de partir en week-end elle viendra me dire au revoir en s'assurant que je me sente à l'aise de la contacter pour n'importe quelle raison et en me rappelant qu'elle garde précieusement les photos de maxence pour le jour où nous souhaiterons les récupérer nous nous recroiserons plusieurs fois ensuite et elle prendra toujours le temps de savoir comment nous allons elle ira même jusqu'à me dire une fois venez christelle est au bloc aujourd'hui elle sera contente de vous voir et la vérité c'est que moi aussi j'étais ravie ce jour-là en fait Je suis toujours ravie de revoir ces cinq sages femmes, parce qu'ils ont été au cœur de la courte existence de mon fils. Chacun à leur façon, mais tous brillamment. Leur présence réveille le lien qui munit à maissance, et c'est une sorte de force très rassurante, presque familiale, à tel point qu'envisagée, une grossesse d'après tout ce qu'elle implique n'est possible qu'en imaginant leur visage et leur parole m'accompagner. Je termine en les remerciant à nouveau tous les cinq du fond du cœur pour avoir été à nos côtés avant, pendant et après cette épreuve. Il est vraiment grand temps. que l'importance de leur profession, si vitale, soit bien mieux reconnue.
- Speaker #1
Après t'avoir rencontré lors d'un passage aux urgences avec mon conjoint, nous rêvions de t'avoir pour mon accouchement. Tant ta bienveillance et ta douceur nous a touchés.
- Speaker #0
Suite à une pré-éclampsie et un help syndrome, Marie-Sophie a perdu Luna, sa fille, à 8 mois de grossesse. Dans ce message, elle s'adresse à Caroline, une sage-femme.
- Speaker #1
Malheureusement, les choses ne se sont pas passées comme nous espérions. Malgré tout, tu étais là et tu nous as présenté notre petit bébé. quand tu m'as proposé de prendre des photos de moi et de ma petite luna je n'ai pas réalisé mais ce sont à présent les plus précieuses et les plus belles photos de toute ma vie merci pour cela merci pour tes passages jour et nuit merci pour ta douceur nous pensons souvent à toi et nous espérons te revoir un jour et pleurer mais cette fois de joie
- Speaker #6
Les sages-femmes sont entrées dans nos vies lors de cette dernière grossesse et se sont avérées précieuses, voire indispensables à chaque étape. Avant, pendant et après l'interminable nuit que nous avons dû traverser.
- Speaker #0
Nastassia a connu le deuil périnatal par trois fois. Après deux grossesses arrêtées, elle a connu l'épreuve de l'IMG en novembre 2021. Son petit garçon, Elio, est né sans vie à 31 semaines d'aménorée.
- Speaker #6
À défaut d'être la boussole que chaque parent endeuillé égare le jour où tout bascule, nous les avons découvertes tel un groupe de lucioles dont la présence permet d'y voir si ce n'est un peu plus clair un peu moins sombre alors que tu t'appelles berangère anne-cécile sarah sylvie elsa marie odile ou clémence Quel que soit ton prénom, que tu pratiques à l'hôpital de Poissy, en libéral aux alentours de Versailles ou dans le reste du pays, ou du monde, que tu sois sage-femme ou pas tout à fait, que tu sois femme ou pas du tout, je voulais te dire merci. Merci d'avoir été là. Là pour nous féliciter quand nous avons appris, plein d'espoir mais à l'insouciance toute relative, le sexe de notre petit garçon. Là pour nous accompagner quand la confirmation du diagnostic de malformation cérébrale est tombée. comme un coup près sur notre parentalité.
- Speaker #0
Là,
- Speaker #6
pour nous apporter ton regard, empli d'une humanité et d'une empathie propres aux êtres qui nous sont les plus proches.
- Speaker #0
Là,
- Speaker #6
pour nous expliquer et nous réexpliquer les tenants un peu flous, les aboutissants pas très clairs, les protocoles millimétrés, autant de fois que nécessaire, et ainsi percer les résistances que nos cœurs avaient construits autour de nos têtes.
- Speaker #0
Là,
- Speaker #6
pour nous soutenir quand la décision nous a explosé au visage et que nous nous sommes effondrés après deux mois de combat.
- Speaker #0
Là,
- Speaker #6
pour recentrer les soins quand certains avaient tendance à oublier que je n'étais pas la seule patiente, mais que nous étions bel et bien trois dans le besoin.
- Speaker #0
Là,
- Speaker #6
pour caresser mes cheveux ou pour mettre une main sur son épaule voûtée de papa brisé au moment où tout s'est arrêté. là pour nous aider quand il a fallu rassembler toutes nos forces physiques et mentales pour donner la mort sans y avoir été préparé là pour porter doucement notre fils au creux de tes bras quand nous l'avons rencontré lui petit soleil aux paupières closes dans cette obscurité écrasante que nous devions affronter là pour nous insuffler une once d'espoir en nous rappelant à l'aube de cette vie d'après que de belles histoires sont encore possibles merci pour ta présence dans toutes ces épreuves et pour ta bienveillance de tous les instants malgré l'adversité professionnelle actuelle et tes très probables difficultés personnelles merci d'avoir fait de nous des parents en dépit de l'absence de notre enfant
- Speaker #0
Merci d'avoir été là,
- Speaker #1
merci de l'être encore. Nous espérons te revoir bientôt, mais cette fois,
- Speaker #2
dans les lueurs d'une belle journée sans crépuscule.
- Speaker #0
Je me souviens m'être dit en début de semaine qu'il fallait qu'elle reste bien au chaud encore trois semaines, car je ne voulais pas être à l'hôpital sur cette période particulière.
- Speaker #1
Rosen a traversé l'épreuve de la mort fétale in utero. C'est le 7 octobre 2021. Jour de grève nationale des sages-femmes, que sa petite fille est née sans vie.
- Speaker #0
Mais ça ne s'est pas passé comme je l'espérais. Je souhaite témoigner aujourd'hui pour le travail exceptionnel des sages-femmes qui ont un rôle essentiel dans ces moments difficiles. Je savais que ce jour était particulier pour elles, la grève étant très suivie. Mais je voudrais montrer, au travers de mon témoignage, leur force et leur volonté de réaliser un travail parfait pour nous, les parents, qui sommes déboussolés et terrorisés par un tel événement. Tout au long de notre suivi, nous n'avons pas une seule fois ressenti l'effet d'un effectif réduit en raison de la grève. Dès le début, nous avons eu beaucoup d'attention et nous avons été mis dans une salle à l'écart des autres femmes. Je me souviendrai toujours d'une phrase que m'a dit ma sage femme, qui m'a suivie en début de travail lorsque je faisais une violente crise d'angoisse. Je suis vraiment désolée. J'aimerais... tellement resté auprès de vous toute la journée. Cette petite phrase anodine m'a un peu réchauffé le cœur. Malgré les nombreux appels provenant d'autres chambres, elle continuait à venir me soutenir régulièrement. Lorsque la sonnerie retentissait à nouveau, jamais elle n'a soupiré, jamais elle n'a râlé. Elle y allait et revenait me voir pour m'aider, et tentait de répondre comme elle pouvait à tous mes questionnements à propos des quelques heures qui allaient suivre. Je me rappelle également qu'elle a essayé de me mettre un peu de musique douce sur son smartphone mais la technologie n'est malheureusement pas toujours au rendez-vous et elle s'est sentie vraiment désolée pour moi de ne pas avoir réussi. Je me souviens également qu'elle n'a pas oublié de venir me voir avant son départ car sa garde était terminée. J'en ai vraiment été très touchée. Elle m'a prise en ses bras et a tenté de nous rassurer. Après l'accouchement, j'ai également le souvenir de la sage-femme qui s'est démenée pour nous trouver un plateau repas alors que le service de repas était terminé. Elle y a mis tout son amour, avec même l'ajout d'un petit croissant qui je pense devait leur être destiné pour leur pause café. Pour que nous puissions essayer de fermer l'œil quelques minutes ou quelques heures, elle a également cherché un lit d'appoint pour mon conjoint qui avait passé une première nuit inconfortable sur un fauteuil. Je me souviens de toutes ces petites attentions qui changent tout, qui apportent un peu de douceur pour ce moment le plus terrible de notre vie. Alors même si nos chemins se croisent seulement pendant quelques heures, ce sont beaucoup de gestes, d'attention et de paroles que nous n'oublierons pas. Leur travail dépasse le simple suivi de l'accouchement. Elles sont là pour tous les moments, qu'ils soient heureux ou non. Les sages-femmes méritent vraiment une meilleure reconnaissance, car même si les médecins, gynécologues ou anesthésistes ont également fait pour nous un très bon travail, ce sont les sages-femmes qui nous tiennent la main, nous soutiennent, ce sont elles qui sont les plus proches de nous. Alors pour toi, sages-femmes, ou tout personnel de l'équipe hospitalière qui fait face au deuil périnatal, je souhaite te dire qu'il ne faut pas avoir peur de ce couple à l'air dévasté. Mais être là. avec le temps que vous avez de disponible, pour les écouter, pour leur tenir la main, pour leur expliquer également toutes les démarches qui peuvent être faites pour se souvenir de ce bébé. Surtout, ne pas les laisser sans explication, car c'est un moment pour nous, parents, où notre tête ne fonctionne plus et où nous avons juste besoin de se laisser guider avec sagesse et douceur. Je souhaiterais encore dire un grand merci si elle m'écoute. à l'équipe hospitalière qui était présente pour nous ce 7 octobre 2021.
- Speaker #2
J'ai décidé de participer à cet épisode parce que je voulais rendre hommage et remercier encore une fois deux merveilleuses femmes que la vie m'a fait rencontrer, ces deux merveilleuses femmes, ces deux sages-femmes, qui étaient là à l'accouchement de ma fille.
- Speaker #1
Sarah était enceinte de 39 semaines lorsque son bébé, une petite fille, est décédée in utero. C'était au printemps 2020.
- Speaker #2
La première s'appelle Alison. Alison, c'est la sage-femme qui a pratiqué mon accouchement. Elle a été vraiment merveilleuse, elle n'aurait pas pu faire les choses mieux, je pense. Elle a été très très douce, elle est restée du début à la fin de l'accouchement avec nous, très bienveillante, avec des mots doux au bord de l'oreille. Je me souviens quand on me posait la péridurale, elle me chutait des petits mots dans l'oreille pour essayer de m'apaiser. bon moi j'étais J'étais en train de pleurer, je pense que ça m'a aidée à me concentrer sur l'accouchement. Parce qu'on vit tellement un bouleversement immense qu'on a besoin de se raccrocher à quelque chose. Je voulais vraiment que cet accouchement soit pas parfait, mais je voulais faire les choses correctement, comme une maman accouche de son enfant. Et en fait, c'est la voix d'Alison qui m'a raccrochée. Et elle a été parfaite du début à la fin, elle a respecté tout ce qu'on voulait, elle nous a aidé à faire des choix, elle nous a accompagné vraiment dans la douceur et la bienveillance. Je l'ai revue aussi pendant mon séjour à la maternité et il y a eu quelque chose, un lien spécifique qui s'est créé entre nous et je ne la remercierai jamais assez de ce qu'elle a fait pour nous. Et vraiment, elles ne pouvaient pas mieux faire et je suis vraiment contente qu'il y ait des professionnels comme elles qui puissent accompagner des parents qui perdent leur enfant. La deuxième sage-femme qui s'appelle Émilie, on a une histoire un petit peu particulière. Émilie, c'est elle qui a mis au monde mon premier enfant, mon fils. Donc c'est elle qui a participé à mon accouchement. Il s'est passé quelque chose pendant cet accouchement, je ne sais pas. Sa douceur et sa bienveillance m'ont marquée et on a passé de très bons moments ensemble pendant l'accouchement de mon petit garçon. Et deux ans après, quand je suis venue accoucher de ma fille sans vie, Émilie était à l'étage supérieur, elle s'occupait des suites de couches. Et en fait, Alison m'a demandé si ça me dérangeait qu'une autre sage-femme participe à l'accouchement. J'ai dit qu'il n'y avait pas de soucis, ça ne me dérangeait pas et en fait c'était Émilie. Émilie qui a eu mon nom, qui a su que j'étais en salle de naissance et en fait elle est descendue et elle voulait être présente dans ce moment avec nous. Je suis très émue d'en parler à chaque fois parce que je trouve ça merveilleux. Donc Émilie qui a participé à la venue au monde de mon fils. Elle a participé aussi, elle a venu au monde de ma fille qui était sans vie. Elle m'a tenu la main, elle m'a parlé pendant l'accouchement, elle est restée tout le long. Elle s'est souvenue de nous, de notre premier accouchement et elle a été extrêmement touchée. Je suis contente qu'elle ait été là quand on a vu notre fille, quand on a pu discuter, je l'ai vue pleurer. avec nous quand on a mené notre notre petite fille pour la voir, elles étaient toutes les deux avec nous et Émilie a lâché une petite larme et ça rend ce soignant humain. Et le fait qu'elle se souvienne de nous, ça m'a émue, ça m'a beaucoup touchée. On est encore en contact. Aujourd'hui, de temps en temps, on voit des petites nouvelles et j'aimerais qu'elle... qu'elle participe à la venue au monde de mes autres enfants, pour moi, c'est une suite logique. Donc, voilà, je participe ici pour remercier, encore une fois, Alison et Mimi, qui ont été vraiment notre voile de douceur dans cette terrible épreuve. Je pense que sans elles, ça aurait été encore plus difficile, parce que l'accompagnement et le moment, c'est important. et grâce à elle, on a pu avoir... de jolis cadeaux, malgré l'épreuve. Donc, merci à toutes ces sages-femmes qui s'occupent de nous, parents deuillés, et qui mettent toute la personne qu'elles sont.
- Speaker #1
Vous êtes une championne, madame. Je ne me sentais pas comme une championne alors que le 11 décembre 2017, on me posait une péridurale avant que je puisse accoucher de mon bébé décédé. Ces mots, je m'en souviens comme si c'était hier et je m'en souviendrai toute ma vie. Dans la salle d'accouchement, il y avait une sage femme ainsi qu'une étudiante. Deux femmes exceptionnelles, rien que pour moi. Et puis il y a eu ce geste lorsque l'une d'elles m'a amené mon bébé. Par la suite, mon bébé a mailloté dans son nom. J'avais peur de voir la mort en face, mais ce n'était pas la mort qui était blottie dans ses bras. C'était mon enfant. Cet enfant qu'elle regardait, à qui elle parlait comme un n'importe quel bébé. Cette étudiante sage-femme, elle m'a marquée. Je ne me souviens plus de son prénom, mais elle s'incarne maintenant dans ses mots et dans ce geste d'une humanité rare. Cher sage-femme, si tu entends ces mots et que reviennent à toi les souvenirs d'un accouchement silencieux dans une salle de naissance du CHU de Caen le 11 décembre 2017, Alors je souhaite juste te dire merci. Les sages-femmes, elles font naître nos bébés, parfois déjà décédés, mais elles nous aident aussi à accoucher de ce statut de mère si cabossée qui est le nôtre malgré le deuil. Un immense merci à toutes celles qui ont participé à cet épisode et qui se sont jointes à moi pour envoyer tout leur soutien aux sages-femmes. Car en ce 8 mars, c'est aussi soutenir leur lutte. pour plus de reconnaissance, leur lutte pour travailler dans des conditions dignes, dignes des femmes qu'elles accompagnent. Je suis Sophie Dechivray et j'ai eu le plaisir de réaliser, monter et mixer cet épisode. Alors si vous avez à cœur de soutenir Au Revoir Podcast et d'offrir à ce projet une plus grande visibilité, n'hésitez pas à mettre un petit commentaire et à lui attribuer 5 étoiles sur Apple Podcast et Spotify. Je vous remercie pour votre écoute et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour le deuxième épisode de la mini-série Le Journal d'une grossesse d'après. En attendant, n'hésitez pas à suivre l'actualité d'Aurorevoir Podcast sur les réseaux sociaux et plus particulièrement sur le compte Instagram aurorevoir.podcast pour découvrir du contenu supplémentaire pour lever le voile sur le deuil périnatal. Je vous dis à très bientôt.