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Bâ-Mbula

J'ai quitté la religion pour celle de mes ancêtres - Apostat #11

J'ai quitté la religion pour celle de mes ancêtres - Apostat #11

57min |06/11/2024
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J'ai quitté la religion pour celle de mes ancêtres - Apostat #11

J'ai quitté la religion pour celle de mes ancêtres - Apostat #11

57min |06/11/2024
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Description

Ayoka, une femme inspirante et engagée, toujours dans le souci d'évoluer et de grandir spirituellement nous raconte comment elle a quitté le christianisme, son processus d'éveil, un chemin vers l'émancipation et la découverte de sa vraie nature. Cette prise de conscience lui a ouvert la porte du champ des possibles et devient un voyage profondément personnel qui a entraîné des changements profonds dans sa vie. Durant cette période, Ayoka a découvert un pan de son histoire qui lui a permis de reconnecter avec ses racines et lui a permit de revenir à son authenticité et à son ultime soi.


Elle nous livre avec sincérité ce cheminement et les obstacles qu'elle a pu rencontrer...


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Bonne écoute ! 🤩


Co-fondatrice de l'agence événementielle : @omuwala.events
Graphic Designer : @ayoka.design


Arrêtons de laisser les autres nous qualifier.

https://www.instagram.com/bambula_podcast?igsh=b3IwdTJ2dzhweTI2



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et bienvenue dans l'émission Bamboula, un podcast qui a pour ambition de vous faire réfléchir. Oui, oui, vous avez très bien entendu, j'ai bien dit Bamboula, mais connaissez-vous réellement le sens de ce mot et son origine ? Moi, c'est Joa, une femme du monde, et j'ai décidé de mettre la lumière sur la vraie définition de ce mot qui est considéré dans l'influence collective comme un terme négatif et surtout négrophobe. Et je vous entends tous me répondre,

  • Speaker #1

    évidemment !

  • Speaker #0

    Bamboula est un mot raciste désignant les Noirs. Hum, détrompez-vous, on en est très loin. Notre ami Internet parle d'un instrument de musique, le tam-tam, ou encore qu'il s'agit d'une danse effectuée au son d'une variété de tambours africains. Certains auront même en tête des biscuits inspirés d'un zoo humain. Pourtant, des chercheurs et linguistes ont tenté de définir son étymologie, mais sans succès. C'est à se demander s'ils avaient réellement à cœur de fournir le vrai son du mot. Ainsi donc, dans ce programme, je reçois des invités avec lesquels nous allons aborder des sujets tels que l'histoire, l'éducation, la santé, la parentalité et plein d'autres encore. Avant de vous révéler la réelle signification de ce mot, voyons avec mon hôte du jour qu'est-ce que ce mot lui évoque et s'il a des anecdotes à nous partager là-dessus.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, j'ai avec moi une invitée et avec elle, on va pouvoir discuter de spiritualité. Avant tout, je vais lui demander de se présenter. Bonjour Ayuka.

  • Speaker #2

    Bonjour Joie.

  • Speaker #1

    Alors, avant de commencer à parler un peu de toi, j'aimerais que tu me donnes, toi, la signification de Bamboula.

  • Speaker #2

    Justement, vraiment, quand on en avait parlé à l'époque où tu m'avais parlé de ce projet-là, pour moi, c'était directement la connotation raciste, mais je me disais forcément que, comme la plupart des insultes, il y avait une racine. Peut-être un mot qui a été déformé ou je ne sais pas, peut-être un mot qui signifie quelque chose dans une autre langue. Mais moi, je trouve ça pertinent de déconstruire et de se réapproprier des termes qui ont été utilisés pour nous rabaisser, sachant que ça vient du Kikongo, tu m'avais dit ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    ça vient du Kikongo. Oui, c'est ça. Effectivement, à l'époque, quand je t'en ai parlé, je voulais aussi voir un peu ta réaction.

  • Speaker #2

    Après, moi, j'étais quand même curieuse de me dire... curieuse de savoir un peu plus sur la signification, mais je n'étais pas fermée à ce mot, personnellement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et aujourd'hui, tu sais ce que ça veut dire, au final ? Je crois que je te l'avais expliqué.

  • Speaker #2

    Ça vient d'un mot en kikongo qui veut dire les gens, les humains, ou un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Non, pas réellement, mais je te le respecte. Comme ça aussi, les auditeurs qui tomberont sur cet épisode auront la définition. Donc, en fait... En réalité, le mot se décompose en bamboula, comme je l'ai bien notifié dans le logo du podcast. Et en fait, boulat, ça veut dire en Lingala ou en Kikongo. Ça fait référence aux années, aux années passées. Et c'est aussi un rappel aux saisons. Et en fait, c'est comme ça que nos anciens ont utilisé ce mot-là pour parler des années passées et pour faire référence au passé. Et du coup, les... les esclaves en Louisiane aussi avaient utilisé ce mot, en tout cas ils le scandaient ce mot, pour se rappeler en fait d'où ils venaient, et donc se souvenir aussi de leur passé, et de ne pas oublier, et comme ça leur histoire en fait, et d'où ils viennent, reste ancrée en fait par rapport à la génération qui va suivre. Ok ! Donc voilà, d'où le bambou là, et parce qu'aujourd'hui, comme tu le disais aussi au départ, Il est important de se souvenir de ce qu'on a fait auparavant pour aussi construire l'avenir. Et donc du coup, maintenant que tu connais la définition, moi aujourd'hui j'ai envie de parler d'un sujet qui est assez particulier, notamment dans notre communauté, donc la communauté afro-caribéenne. On connaît les religions dominantes, donc l'islam, le christianisme, le judaïsme, et à quel point aussi dans notre communauté. elle est très spirituelle et très engagée dans ses religions. On entend souvent des gens qui témoignent de la façon dont ils ont rencontré Jésus ou Mahomet, mais très peu racontent comment ils ont quitté ces mêmes prophètes. Donc du coup, avant de parler de ça, est-ce que déjà toi, Ayoka, tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Alors, je m'appelle Ayoka, j'ai 25 ans, je suis d'origine haïtienne. J'ai grandi en France et je suis graphiste, entrepreneur en fait sur plusieurs projets, graphiste. Je suis en train de monter mon agence de communication. À côté, je monte une agence d'événementiel qui s'appelle Omoala Event. Et voilà, les projets sur lesquels je travaille actuellement.

  • Speaker #1

    C'est super, c'est des gros projets.

  • Speaker #2

    Oui, mais je travaille sur ça parce que j'ai énormément un syndrome de l'imposteur qui fait qu'à chaque fois que je parle de mes projets, j'ai tendance à dire Ah, c'est des petits projets, je fais ça à côté, etc. alors que non, c'est vraiment des projets qui me prennent énormément de temps.

  • Speaker #1

    Et grands projets.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu un peu sur les réseaux ce que vous produisiez. C'est incroyable. Donc, comme tu dis, il faut penser à valoriser tout ça. Mais voilà, c'est un travail à faire sur soi. Mais ça viendra.

  • Speaker #2

    Totalement. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Donc, du coup, toi, tu vas nous raconter un peu ton processus, disons, d'éveil, comme on dit aujourd'hui. Et surtout, comment tu t'es apostasie au christianisme. Donc, l'apostas, comme tu l'es, c'est quelqu'un qui quitte, en fait, une religion donnée. Donc aujourd'hui, pour ton cas du moins, c'est le christianisme. C'est ça. Donc du coup, alors est-ce que tu te souviens du jour où tu as décidé d'arrêter l'église, de quitter cette religion ?

  • Speaker #2

    Franchement, ça ne s'est pas fait en un jour, mais ça s'est vraiment fait en une période. Je sais que c'était en 2022, je crois que c'était vers février-mars 2022. Je vais raconter un petit peu le process. Alors, il faut savoir que moi, j'ai grandi dans une famille chrétienne. Mes parents sont vraiment à fond dans la religion, ils sont très chrétiens. J'ai grandi dans une branche du christianisme qui était assez particulière. Ça se ressent plus ou moins aux témoins de Jéhovah, ça s'appelle l'église de Dieu du septième jour. C'est un peu comme des adventistes. C'est un mythe de pure croyance, qui fait que principalement, cette branche se démarque des autres branches chrétiennes. C'est qu'au lieu que le culte soit le dimanche, le culte est le samedi. Toutes les religions dites du monde sont interdites, donc tout ce qui est fêter son anniversaire, Noël, Halloween, tout ça ce sont des fêtes païennes qui sont interdites dans la religion. Et c'est une religion où on suit l'Ancien Testament, donc c'est-à-dire que les femmes n'ont pas le droit de porter de pantalon, tout ce qui est artifices, maquillage, ongles, cheveux, etc. c'est mal vu. Tout ce qui est manger du porc, tout ce qui est manger des fruits de mer, il y a vraiment plein de préceptes. mais qui sont de l'Ancien Testament.

  • Speaker #1

    D'accord. Et quel a été ton déclic ?

  • Speaker #2

    Vraiment, je n'ai pas eu de déclic en soi. Ça s'est vraiment fait sur une période, plusieurs mois, on va dire. Moi, j'ai toujours été une personne qui était très intéressée par tout ce qui était plantes, tout ce qui est naturopathie, se soigner avec les plantes, etc. Ça m'a toujours passionnée. C'est toujours quelque chose que j'ai aimé. Et j'ai toujours, en grandissant, j'ai vraiment eu aussi cette... cette passion, cette aptitude pour tout ce qui est relié à l'africanité, tout ce qui est sur le continent, etc. Ça a commencé à vraiment m'intéresser, ça a commencé à vraiment me plaire. Parce qu'en tant qu'haïtienne, je pense que beaucoup de personnes qui sont issues de la Caraïbe vont se reconnaître dans mon témoignage. C'est assez difficile de vraiment connaître son identité quand on est caribéen, parce qu'on sait que la plupart de ces nations se sont créées avec... l'horreur de l'histoire, tout ce qui est la colonisation, l'esclavage, etc. Donc c'est assez difficile de créer son identité quand on sait que son peuple s'est bâti sur toute cette violence. Moi je sais qu'en tant qu'haïtienne, c'était difficile pour moi de vraiment pouvoir m'identifier parce que je me disais je dis que je suis haïtienne, mais si demain je vais en Haïti, est-ce qu'on va me considérer comme une haïtienne ? Si je dis que je suis française, est-ce qu'ici on me considère comme une française ? Mais en même temps, je ne peux pas dire que je suis africaine de tel ou tel pays parce que je n'ai pas grandi là-bas, je n'ai pas la culture, etc. Donc, ça a toujours été un petit peu difficile pour moi. Et c'est vraiment après mon éveil que petit à petit, j'ai été un peu plus à l'aise avec ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et auparavant, tu étais croyante dans le sens que tu étais une fervente croyante ou tu étais juste allée à l'église pour suivre la famille parce que depuis petite, vous faites ça et c'est simplement ça ?

  • Speaker #2

    Ouais, j'ai jamais été vraiment à fond dans la religion, vraiment fervente, à fond, etc. Mais avec le recul, je me rends compte que ma croyance, c'était plus de la peur. Parce que je me rappelle très bien cet épisode qui m'avait marqué, j'avais 8 ans. Et je sais pas pourquoi, là, vraiment, toi qui parlais de prise de conscience, là, c'est comme si ça m'avait fait un flash. Je me suis dit, mais imagine, je vais en enfer. Et à partir de ce jour-là, j'ai développé une phobie de l'enfer. J'avais tellement peur, je me disais... Waouh, j'aime trop la religion, j'aime trop prier, j'aime trop chanter, j'aime trop la Bible. Non, c'était vraiment… Mais imagine, tu vas en enfer, tu vas brûler tout le temps, tu seras trop mal, tu ne seras pas avec ta famille, etc. Et donc voilà, mon rapport à la religion, c'était plus une peur. irrationnel, vraiment démesuré de l'enfer. Donc, avec le recul, je me dis, mais en fait, ma pratique de la religion, c'était plus de l'hypocrisie parce que je ne faisais pas ça par amour de ces croyances-là, mais par peur de, bon, imagine tu n'y crois pas et tu vas en enfer. Comment tu vas faire quand tu seras en enfer ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, d'accord. Donc ça veut dire qu'en fait, quelque part, dans cette religion, on vous dit si tu ne crois pas, tu vas aller en enfer, c'est ça ? Tu es en train de m'expliquer ?

  • Speaker #2

    C'est ça. Mais même les termes qui sont utilisés, la crainte de Dieu, c'est plus la peur du châtiment, la peur du châtiment divin. En tout cas, moi, c'est comme ça que je l'avais vécu quand j'avais cette foi-là.

  • Speaker #1

    Donc, de plus petite, en fait, 8 ans, tu avais peur, quoi. C'est ça. Tu vivais avec la peur permanente de terminer en enfer. Et donc, c'est ça qui, finalement, te faisait rester, qui te faisait croire en tout ça. Parce que tu avais cette épée d'Amoclès qui te disait, si je quitte... Parce que je vais finir.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et comment tu l'as annoncé, cette décision à tes proches ?

  • Speaker #2

    Peut-être que tu ne l'as pas fait,

  • Speaker #1

    d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Si, si, si. Comment ça s'est fait ? Justement, comme je disais, après j'avais perdu le fil, donc je disais qu'à l'époque, j'avais toujours été une personne qui aimait les plantes, etc. Et en 2022, je pense que c'était vers février-mars 2022, sur Instagram, j'étais tombée sur une conférence sur comment soigner les mots féminins. avec les plantes. Il faut savoir qu'à l'époque, moi, j'avais des règles douloureuses. Donc quand j'ai vu ce truc, je me suis dit que c'était super intéressant, je vais y participer, parce que je n'ai jamais été une personne qui aimait prendre des médicaments, etc. Donc j'essayais toujours d'éviter les médicaments quand j'avais mes règles. Je me suis dit que si pendant cette conférence, je peux découvrir des plantes pour apaiser mes douleurs de règles, go ! Du coup, j'y suis allée, ça s'est super bien passé. C'est là que j'ai découvert plein de plantes, je pense qu'elles sont encore plus connues aujourd'hui. Tout ce qui est JK, K de côté, Kamare, toutes ces plantes-là. Et donc, du coup, à partir de ce jour-là, j'ai commencé à acheter ces plantes. Et en fait, quand je suis partie à cet événement-là, c'est pour ça que moi, vraiment, je ne crois pas au hasard. Je me dis que tout a été guidé, en fait. Tout a été... Je devais rencontrer cette personne-là. Donc, du coup, quand je suis partie à cet événement-là, ils vendaient des plantes pour la tension, je crois. Je crois que c'était pour la tension ou le diabète. Et ma mère, elle a cette maladie-là, donc. J'étais très intéressée par acheter ce produit, mais il n'en restait que un. Et c'est une personne qui l'a acheté. Et je lui ai dit, ah, j'étais trop intéressée par acheter ce produit, est-ce qu'on peut rester en contact pour que tu me dises si ça a marché, etc. Comme ça, moi, je l'achèterai. Et en même temps, je ne sais pas pourquoi cette personne-là m'intéressait. Genre, je me disais, cette personne, je ne sais pas pourquoi cette personne m'intéresse. Et donc, du coup, j'ai pris le contact de la personne, de cette femme. On a commencé à discuter, on s'est rejus et franchement, on s'est super bien entendus. On a vraiment matché, on a vraiment refait le monde, on a parlé de plein de sujets. Elle est d'origine nigerienne et ça fait beaucoup plus d'années qu'elle est dans les veilles, donc elle avait beaucoup plus d'expérience que moi. On s'est super bien entendus, franchement, c'est comme si ça coulait de source, tu vois. Et après, elle m'a fait rencontrer d'autres personnes, d'autres femmes. Avec Rhi, on a créé une réelle sororité et on s'est... déconstruits ensemble, on s'est éduqués ensemble, on a appris plein de choses ensemble. Et c'est à la rencontre de ces femmes que j'ai énormément changé, j'ai appris énormément de choses. Et que c'est comme naturellement, en fait, ma peur d'aller en enfer, ma foi, etc. Tout ça s'est déconstruit, j'ai creusé, j'ai compris l'histoire, j'ai appris plein de choses. Tout ça s'est fait et c'est à ce moment-là que mon éveil a eu lieu. C'était vraiment... 2022, après mars, juin, juillet, après pendant l'été, etc.

  • Speaker #1

    En fait, t'as été... En fait. En fait, t'as été sensibilisée à un monde que tu n'avais pas eu avant, auparavant. Ça t'a ouvert un pan de connaissances auxquelles tu n'avais pas accès auparavant. Et c'est en cherchant, finalement, à remettre pour toi ton corps et tes troubles mensuels, voilà. C'est ça, finalement, qui t'a fait découvrir. Parce que souvent, il y a des gens qui s'éveillent. quelqu'un en discutant avec une personne, qu'on arrive à... Et en fait, on se fait embrigader dans telle ou telle religion. Mais là, finalement, c'est parce que t'as eu un besoin et que ça t'a mis des connexions avec telle ou telle personne et que, par curiosité, en réalité, t'as commencé à t'y intéresser et t'as découvert pas mal de choses. C'est intéressant. Comme quoi, l'éveil de chaque personne est complètement différent. Et qu'est-ce que ce groupe-là de femmes, ça t'a apporté quoi d'autre que les plantes Est-ce que justement, vous parlez aussi de spiritualité dans ces groupes-là ?

  • Speaker #2

    Oui, franchement, on parle de tout. On parle de spiritualité, on parle de déconstruction, de nos traumas. En fait, vraiment avoir une safe place. où tu peux parler de tout ce que tu as en tête sans qu'on te voie comme une folle, sans qu'on te dise mais non, c'est pas bien de penser ça, ne dis pas ça, etc. Vraiment pouvoir être à l'aise, poser toutes les questions des personnes qui ont plus d'expérience que moi. Oui, c'est veiller mutuellement, en fait, vraiment, des personnes bienveillantes qui sont là pour ton bien. Et aujourd'hui, du coup, ça fait presque 3 ans, 2 ans et quelques, qu'on est amis. On se parle tout le temps, on s'entend très bien, on se voit régulièrement. Je les considère vraiment comme mes sœurs.

  • Speaker #1

    Super. Et par la suite, comment tu as amassé ça à tes proches ?

  • Speaker #2

    Je pense que déjà mes proches l'ont vu dans mon changement.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Est-ce que tu n'allais plus à l'église ?

  • Speaker #2

    En fait, je n'allais plus à l'église depuis un moment parce qu'il s'était passé des dramas dans l'église que je fréquentais. Donc, je n'allais plus à l'église depuis un moment. Mais je pense qu'ils l'ont vu dans ma façon d'être. Et aussi le discours que j'avais, parce qu'on abordait certains sujets, vu que, en fait, comment dire, quand t'as l'impression qu'on t'a menti toute ta vie et que tu découvres tout ce qui est le code noir, la colonisation, comment on a utilisé la religion pour dominer les gens, toutes les horreurs, toutes les tortures qui ont été faites à ton peuple, ça déclenche une haine. C'est-à-dire que moi, je me rappelle, au début de mon éveil, j'avais une haine. contre les Blancs. Voilà, je vais le dire casse. J'avais une haine contre les Blancs qui était vraiment... J'avais la haine contre la France. Je me disais, en tant qu'Haïtienne en plus, la France et Haïti ont une histoire très particulière. Quand je vois la Tour Eiffel, le symbole de Paris, et de savoir qu'il a été financé par l'argent qu'ils ont volé en Haïti. En fait, quand tu apprends toutes ces historiques qui t'ont été cachées, j'avais une haine. Aujourd'hui, heureusement, j'ai dépassé ce stade-là parce que vivre dans la haine constamment, ce n'est pas du tout simple. Mais j'avais une haine, c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on me parlait... J'étais obligée de faire un lien parce que la plupart des sujets même basiques avaient toujours un lien avec le passé, notre histoire, etc. Et quand j'en parlais avec mes proches, ils remarquaient que vraiment, j'étais dans cette énergie de haine. Ils me disaient, mais en fait, elle a un truc à changer. Elle n'était pas comme ça avant. Pourquoi aujourd'hui, elle déteste les Blancs ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Et moi, j'étais proche de mes frères et sœurs et j'en parlais avec eux. Et je me rappelle vraiment, je crois que c'était un samedi soir ou un dimanche soir, ils m'ont fait mon procès. ils m'ont dit viens et tout, on doit te parler il y avait ma mère aussi ils m'ont pris, ils m'ont dit mais qu'est-ce qu'il se passe, et faut savoir que moi je suis une personne très radicale c'était soit 100% soit 0% avec moi, donc ça veut dire que quand j'ai eu mon éveil, j'ai ressenti un besoin d'aller en Afrique, ça veut dire que c'est à ce moment là que j'ai annoncé à mes parents que j'avais envie de voyager j'avais décidé de partir un an en Afrique et de voyager dans différents pays pour me retrouver je trouve vraiment que c'était une quête identitaire j'avais besoin de me retrouver, j'avais besoin d'être parmi les miens parce qu'en France je me sentais vraiment déracinée un retour aux sources finalement exactement et donc du coup quand j'ai décidé, j'ai annoncé à mes parents que j'allais en Afrique ils étaient... pour eux c'était la fin du monde c'était la fin du monde parce qu'en fait mes parents c'est triste mais ils sont très... comment dire comment expliquer qu'ils ont une vision très très très très très négative de l'Afrique

  • Speaker #1

    Oui, comme la majorité des Caraïbais.

  • Speaker #2

    Ils me disaient, mais en fait, tu viens d'avoir, en plus, c'était au moment où je venais de valider mon bac plus sain, tu viens d'avoir ton master. Au lieu d'aller chercher, je ne sais pas si tu veux vraiment voyager, mon père me disait ça, d'aller en Angleterre ou d'aller en Allemagne pour trouver un travail, toi, tu veux aller en Afrique, qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? Eux-mêmes, ils ont envie de venir en Europe, pourquoi tu veux aller là-bas ? Ils ne comprenaient pas. Et je n'avais pas spécialement envie de m'expliquer, parce que je savais aussi qu'ils n'étaient pas forcément dans la capacité de me comprendre. Donc, je ne cherchais pas forcément à me justifier. Je me rappelle que ma mère m'avait dit Si tu pars, tu m'oublies. Et je lui ai dit Désolée, mais je vais quand même partir.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? C'était violent.

  • Speaker #2

    Heureusement que je suis très forte psychologiquement, mais j'aurais pu me dire Ah non, j'annule mon voyage parce que mes parents ne me valident pas. Mais non, au contraire, ça m'a limite encore plus motivée. En fait, voire autant de réticence, je me suis dit Il y a vraiment un truc à creuser. Comme moi, contre, il y a un truc.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que je dois découvrir quelque chose.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et vraiment, ma famille, en fait, ça faisait trop d'accumulation. Et je me rappelle, à cette période-là, je la porte toujours. J'avais un collier où c'est une croix Ankh, et je la portais tout le temps. Et dans ma famille, ils me voyaient comme illuminée. Ils se disaient, mais celle-là, elle est rentrée dans quel secte encore ? Elle porte tout le temps ce collier, elle n'aime plus les Blancs, elle veut partir en Afrique. Ils vont la prendre, ils vont la marier. Ils se disaient que j'étais rentrée dans une secte. alors que pas du tout en fait ça fait deux ans que je suis dans cette secte et c'est pas très bien pour moi tu t'es découverte c'est ça et même c'est à cette époque là aussi que j'ai parl�� à ma famille du fait que j'avais envie de changer de prénom parce que Ayoka c'est pas mon prénom de naissance c'est un prénom que j'ai choisi donc du coup ça faisait trop d'informations d'un coup pour eux vraiment ils se sont dit mais elle C'est trop d'informations pour eux d'un coup et moi je les ai rassurées que non, je ne suis pas dans une secte, tout va très bien pour moi. Tout ce que j'avance, ce n'est pas des trucs qu'on m'a mis dans le cerveau ou que j'ai inventé, c'est des faits que j'ai moi-même trouvés. C'est juste la réalité en fait. C'est juste ouvrir les yeux malheureusement sur des vérités qu'on nous cache, sur des vérités qui sont très très difficiles à avaler, mais qui sont nécessaires de découvrir pour se connaître. Et voilà.

  • Speaker #1

    Et quand tu as fait ton changement de nom, est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ? Comment ça s'est passé ? Comment ça se passe en réalité quand quelqu'un veut changer de nom ? Parce que peut-être qu'il y a des auditeurs qui aussi sont dans ce processus-là de, disons, ne plus utiliser leur nom colonial, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #2

    Oui, avec plaisir, Afrocentricity.

  • Speaker #1

    Oui, donc l'association ?

  • Speaker #2

    Afrocentricity.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je connais.

  • Speaker #2

    Voilà, donc à l'époque, comme je t'ai dit, les femmes que j'ai rencontrées, c'est pour ça que c'était hyper intéressant et hyper important pour moi d'être accompagnée et entourée de personnes qui ont de l'expérience dans tout ça, qui se connaissent. On allait à beaucoup d'événements, etc. ensemble. Et je ne me rappelle même plus comment j'ai entendu parler de cette association de socro. Mais j'ai entendu parler d'eux et j'ai vu qu'il y avait une cérémonie de changement de prénom et ça m'a intéressée parce que dans tous les cas, je... J'avais déjà changé de prénom, j'avais déjà choisi un nouveau prénom. Et là, c'était juste pour vraiment marquer le coup. Et donc voilà, on a fait une cérémonie. Il y avait des rituels, etc. Pour vraiment passer avec son ancien prénom et vraiment avoir une nouvelle vie, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'était vraiment une cérémonie un peu comme un baptême, en fait.

  • Speaker #2

    C'est ça. Vraiment, c'était ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, ta famille, comment... Comment... a pris cette annonce tes parents ? Parce que c'est eux qui ont choisi ton prénom et ils ne t'ont pas dit. Mais tu n'as plus aucun respect pour nous, là.

  • Speaker #2

    Mes parents ? Mon père, on a une relation assez conflictuelle, donc on ne se parle pas vraiment. Mais ma mère, comment dire ? Je ne l'ai jamais vraiment prise pour lui dire Hello, bonjour, j'ai décidé de changer de prénom. Maintenant, tu m'appelles Alex Mais elle l'a vue déjà, par exemple, le truc tout bête, mon statut WhatsApp. des nouvelles personnes que je rencontre. Parce que moi, toutes les nouvelles personnes que j'ai rencontrées, je leur ai dit que je m'appelais Ayoka. Elles ne m'ont jamais questionné, est-ce que c'est ton prénom ? Non, je m'appelle Ayoka, un point de règle, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Moi, je ne savais pas. Peut-être que tu l'as dit, mais j'ai oublié, peut-être. Je ne sais plus, mais j'ai dû oublier. Bon, écoute, ce n'est pas grave. Moi, je te connais en tant qu'Ayoka et c'est tout.

  • Speaker #2

    Ok, j'ai cru que tu te l'avais dit. Et même quand je suis revenue de mon voyage, comme j'avais dit, j'ai fait un an en Afrique. Quand je suis partie au Bénin, J'ai fait un bracelet en cuivre où j'ai gravé Ayoka. Et je le porte tout le temps. Même là, pendant que je te parle, je l'ai. Et ma mère, quand elle l'a vue, elle a dit Mais c'est quoi ça ? En fait, ma mère, elle est dans le déni. Elle le sait, mais elle n'a pas envie d'en parler. Par exemple, je sais que l'autre fois, il y avait mon passeport. Et elle a vérifié mon passeport pour voir si j'avais changé de prénom officiellement ou pas. En fait, elle le sait, mais il y a une sorte d'omerta sur le sujet. On n'en parle pas vraiment parce que je sais qu'elle n'est pas prête. à accepter ça. Et en soi, je n'ai pas besoin de sa validation pour porter fièrement ce prénom. Donc, je n'ai pas envie de faire cet affront que de remettre en question le prénom qu'elle avait choisi pour son enfant. Et je suis très heureuse avec le prénom que j'ai actuellement.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et sinon, mon entourage, mes frères, sœurs, je leur en ai parlé. J'ai vu que c'était... Je ne sais pas ce que ça a déclenché en eux, mais ils n'avaient pas forcément envie de changer. le prénom qu'ils avaient l'habitude d'utiliser pour s'adresser à moi. Et je n'ai pas non plus insisté parce que ce n'était pas... Comment dire ça ? En fait, je n'ai pas besoin de la validation des gens. Donc, je n'ai pas besoin qu'on confirme Ok, à partir de maintenant, on t'appelle comme ça pour estimer qu'on me respecte. Tant que moi, les nouvelles personnes que je rencontre, les nouvelles personnes que je décide de rentrer dans ma vie m'appellent comme ça, me parlent comme ça, s'adressent à moi avec ce prénom-là, ça me convient. Donc, je n'ai pas non plus insisté auprès de ma famille parce que j'ai d'autres combats que... Mais après, il y a des personnes pour lesquelles c'est très important que tout leur entourage les appelle comme ça. Et franchement, chacun son combat. Si toi, tu estimes que c'est important pour toi, vas-y, va jusqu'au bout. Mais moi, je n'ai pas estimé que c'était important pour moi, parce que je n'avais pas besoin de leur accord ni de leur validation. Donc, j'ai fait avec.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ton choix, en réalité. Parce que je sais que ce type de religion, une fois que tu les quittes, t'es mise à l'écart. C'est-à-dire que... Enfin... Par exemple, les témoins de Jéhovah, quand tu quittes, tous tes amis qui étaient témoins de Jéhovah, tu n'as plus le droit de leur parler. Même ta famille te renie. On ne peut même plus te voir. Et c'est juste horrible. Donc, est-ce que toi, c'était la même chose ? Parce que j'imagine que tes parents, tu leur parles encore d'après ce que j'ai compris. Peut-être tes amis ou d'autres personnes, des cousins ? Est-ce que t'es toujours en contact avec ces personnes-là ?

  • Speaker #2

    Quand j'avais quitté cette église, c'était vraiment même quelques mois, quelques années, peut-être je dirais, avant mon éveil. Et en fait, en grandissant, après l'adolescence, ça a toujours été assez conflictuel, même si c'est des personnes avec qui j'avais grandi. Ça a toujours été assez conflictuel, ça a toujours été un rapport de force, beaucoup de disputes d'adultes. Une fois que tu grandis, tu te rends compte que... T'as pas envie de ça, en fait. Donc quand moi, j'ai commencé à quitter l'église, toutes les personnes que j'ai fréquentées dans cette église, j'ai aussi arrêté de les quitter. Il n'y a pas vraiment eu cette rupture pour moi. Parce que je sais qu'il y a des personnes, comme tu l'as expliqué, c'est vraiment très violent. Soit tu décides de suivre ton propre chemin et de faire ce que t'as envie de faire, la spiritualité, avoir tes propres croyances, avoir ta remise en question et ton éveil. Soit tu choisis ta famille et tes proches. Et il y a des gens qui n'arrivent pas à... Faire ce choix parce qu'il est très difficile. Moi, je n'ai pas eu à faire ce choix. Je n'ai pas eu à faire un choix ou à couper les ponts avec des gens, etc. Je n'ai pas eu à faire tout ça, heureusement.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu arrives à en discuter auprès de ta famille, malgré tout, avec tes frères et soeurs ? Est-ce que tu arrives à partager, par exemple, ce que tu as appris sur l'histoire d'Haïti et de l'hôtellerie pour qu'eux-mêmes se disent ? Ah oui, mais c'est vrai, on n'a jamais cherché, en fait. On a juste suivi ce qu'il y avait écrit dans la Bible et c'est tout.

  • Speaker #2

    Je pense que toi aussi, tu vas te reconnaître dans ce témoignage-là. Mais quand tu es au début de ton éveil aussi, en fait, quand tu as découvert la lumière, quand tu as découvert la vérité, tu as envie de la partager avec tout le monde. Tu as envie de parler de ça avec tout le monde. Sauf que tu te rends compte que tout le monde n'est pas prêt, en fait. Et tout le monde n'a même pas envie. Donc ça veut dire que moi, je sais que lors de mon éveil, c'est triste à dire, mais je me suis éloignée de certaines personnes parce qu'on n'est plus sur la même longueur d'onde, tu vois. Et forcément, après, tu te rapproches de personnes qui ont la même manière de penser que toi, des personnes qui t'éveillent, des personnes qui t'élèvent aussi et les personnes où tu estimes que on a... Alors que c'est fondamental, franchement, les croyances, la spiritualité, c'est hyper important. En tout cas, moi, c'est comme ça ma vision des choses. Si je n'arrive pas à me sentir en phase avec toi à ce niveau-là, ça va être difficile pour moi de rester... aussi proche que je l'étais de toi parce que je vais estimer que je serais plus aussi à l'aise d'aborder certains sujets avec toi. Moi, au début de mon éveil, je voulais en parler à tout le monde, en fait. Vraiment, maman, une fourmi, si je la vois sur la route, je voulais lui raconter ce que j'avais découvert. Ça m'a choquée. C'était assez violent de voir qu'il y a certaines personnes qui étaient très hostiles à ça et qui ne voulaient pas, en fait, qui ne voulaient pas. Moi, je me rappelle, comme je t'ai dit, j'étais beaucoup dans la haine. C'est-à-dire que, par exemple, sur les réseaux sociaux, j'ai partagé sur ma story des trucs qui critiquent la religion, des trucs comme ça. Et malheureusement, ça heurtait certaines personnes qui se disaient Mais non, moi, ça me fait du mal quand tu dis ça, etc. Par exemple, certains termes. Moi, je me rappelle que j'étais vraiment beaucoup dans la violence. Ça veut dire les chrétiens, j'aimerais trop les appeler les jésulâtres. Et ça, c'est quelque chose qui... Certains, ça les heurtait. Ça les blessait, tu vois. Et avec le temps, j'ai appris à, comment dire, moi, être dans le pic. Parce que j'ai plus ça à faire, tu vois, j'ai plus envie de convaincre les gens de quoi que ce soit. Au bout d'un moment, on est en 2024, si t'as envie de t'éveiller, tu t'éveilles, si t'as pas envie, tu le fais pas. Moi, je vais pas être la personne, je vais pas être le messie, en fait, qui va répondre la parole. J'ai trop de combats déjà à mener pour avoir ce combat-là.

  • Speaker #1

    Pasteur Ayoka, non ? Tu veux pas postuler pour le pasteur Ayoka ? Non,

  • Speaker #2

    franchement, non ! Pour le quart de jour, et franchement, je les remercie, parce qu'on a besoin de ces personnes-là dans la communauté. Mais moi, personnellement, c'est un travail qui demande trop d'énergie. trop de... Oh,

  • Speaker #1

    je peux pas. Non, je comprends.

  • Speaker #2

    Je peux vraiment pas. J'en ai parlé du coup un petit peu avec mon entourage et quand j'ai vu qu'ils étaient très hostiles, même mes frères et sœurs, petit à petit, j'ai laissé tomber. Mais je sais que j'ai inspiré des membres de ma fratrie parce que ma sœur, elle est partie au Sénégal après, quelques mois après, enfin, quelques temps après moi. Et oui, je sais que mes frères et sœurs, ils sont beaucoup plus ouverts d'esprit sur ce sujet-là qu'avant. Donc oui, je sais. Mais franchement, sans vouloir me lancer des fleurs, je sais que dans cette fratrie, j'ai vraiment un rôle de... Comment dire ? J'ai un rôle dans ma fratrie de vraiment...

  • Speaker #1

    Évager.

  • Speaker #2

    Je te jure. Parce que sur plein de sujets, je me rends compte que c'est moi qui ouvre les esprits des gens, qui fait changer, qui fait shifter plein de choses en fait.

  • Speaker #1

    Attends, t'es située où dans la fratrie ?

  • Speaker #2

    Avant-dernière.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, écoute, tu nous en diras plus d'ici quelques années. Tu reviendras témoigner d'ici 3-4 ans pour voir si tes frères et sœurs ont basculé.

  • Speaker #1

    Ah, j'espère !

  • Speaker #0

    On te le souhaite. Et sinon, ça a eu quel impact sur ton quotidien, ce changement ? Est-ce qu'il y a eu un grand changement, un chamboulement, étant donné déjà que tu ne faisais pas certaines fêtes ? Est-ce qu'il y a des fêtes que tu continues à faire ou peut-être d'autres fêtes qui se sont rajoutées ?

  • Speaker #1

    Fêtes, au niveau des fêtes... Dernièrement, c'était l'année dernière, non ? On avait fêté

  • Speaker #0

    Kwanzaa. Ah oui, Kwanzaa.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, une fois j'avais fêté Kwanzaa, c'était cool, c'était intéressant. Sinon, non, pas vraiment, il n'y a pas de fête que je fête en particulier.

  • Speaker #0

    Ou des habitudes que tu avais l'habitude de faire. Est-ce qu'il y a des choses que tu faisais dans ta religion que tu ne fais plus, peut-être des habitudes même alimentaires ? Je ne sais pas, est-ce qu'il y a des choses qu'ils ne mangeaient pas et qu'aujourd'hui tu manges parce que tu es éveillé ?

  • Speaker #1

    Oui, les habitudes améliorataires, comme tu le disais, par exemple, quand j'étais chrétienne, dans la branche de la religion de mes parents, on n'avait pas le droit aux fruits de mer et au porc, par exemple. C'était interdit. Et moi, ce n'est pas forcément par rapport à cette religion-là, mais le porc, ça n'a jamais été une viande qui m'a vraiment plus attiré que ça. Ça m'arrive d'en manger. mais je ne vais pas manger du porc tous les jours. Mais les fruits de mer, par contre, oui, c'est vraiment quelque chose que j'aime bien aujourd'hui, que je consomme de temps en temps. Il n'y a aucun souci par rapport à ça. Et je sais que dans la branche aussi, le samedi, tu n'avais pas le droit d'utiliser tout ce qui est électricité.

  • Speaker #0

    Comme c'est les Juifs qui font ça le vendredi Shabbat. Oui,

  • Speaker #1

    je crois que c'est les Juifs. Le sabbat. Tu n'as pas le droit d'utiliser l'électricité. En fait, tu ne dois pas te reconsacrer qu'à la pratique de la religion. Aujourd'hui, par exemple, je sais que je ne vois plus ma vie en France. Vraiment, mon objectif, ce serait dans quelques années de quitter la France.

  • Speaker #0

    Tu es dans quel pays ? Tu as une idée ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai vécu au Nigeria l'année dernière. J'ai vraiment aimé. Pourquoi pas ? Après, je n'ai pas d'idée prédéfinie parce que, par exemple, je sais que le Kenya, j'aimerais vraiment beaucoup y visiter. mais vraiment dans quelques années je sais que je vais partir je vois pas la fin de ma vie en France en fait je me vois pas me marier ici fonder mon foyer mon patrimoine etc non j'ai vraiment envie de quitter avec la France ah oui je me sens pas à l'aise quand je suis ici pour avoir goûté à être dans un lieu où tu es la norme par exemple quand je suis arrivée au Nigeria un autre truc m'a choqué je suis allée dans un supermarché vraiment j'ai des images en tête j'ai vu un paquet de couches Il y avait un père noir, une mère noire, un bébé noir. Ça m'a mind-blowing. Vraiment, j'étais en mode, mais en fait, c'est ça d'être la norme. Genre, t'es pas un quota. Bon, il nous faut un noir pour que la pub passe. Non, t'es juste la norme. T'es juste une femme. T'es juste un homme. T'es juste une sœur, un enfant. En fait, de découvrir ça, je me suis dit, mais en fait, tu peux pas retourner en France. Où t'es une black, où t'es une personne de couleur, où t'es... Non, je peux pas.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Tu comprends. Du coup, ça doit être difficile, le quotidien en France.

  • Speaker #1

    Heureusement, comme je suis entrepreneur, je ne suis pas retournée dans le monde du travail ou dans la vie active où tu sors quotidiennement et que tu es ouverte au monde extérieur. Mais c'est pour ça que je travaille à fond sur mes projets pour pouvoir partir rapidement parce que vraiment, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Mais oui, d'ailleurs, c'est pour ça que tu travailles à mettre en couple des hommes noirs et des femmes noires. Ah,

  • Speaker #1

    exactement. Voilà. En fait, suite à mon voyage, quand j'étais au Nigeria, j'ai rencontré un groupe. Je me suis rajoutée sur un groupe WhatsApp qui permet de faire des activités, sortir, rencontrer des gens, etc. sur les Ghosts. Et j'ai vraiment trop aimé le concept. Je me suis dit, en fait, j'ai envie de refaire ça en France. Ça n'aura forcément pas la même portée parce que là-bas, c'est juste des jeunes, alors qu'en France, ce sera des Noirs, tu vois. Donc, ce n'était pas la même portée pour le projet. Et on a commencé au Mouala Event en mai 2023, 2024. Notre premier événement, c'était un speed dating. Et après, on a fait un pique-nique. Et là, on a lancé un groupe aussi WhatsApp. On a une communauté, on est plus d'une centaine. Là, ça commence à augmenter petit à petit. C'est super.

  • Speaker #0

    Super. Et est-ce que tu participes à des événements religieux avec ta famille ? Non. Communion ? Non, non, non. Quand on te dit, voilà, il y a tel qui se marie, on va à l'église, est-ce que tu viens ? Est-ce que c'est des endroits où tu vas ?

  • Speaker #1

    Je suis très fermée à tout ça, honnêtement. Je sais que par exemple, s'il y a un mariage, Je ne vais pas aller à l'église. Je n'en suis pas tempe.

  • Speaker #0

    Ton choix, c'est que vraiment, tu as coupé tout lien avec cette religion. Mais c'est juste que c'est la famille qui est encore ancrée dedans. Est-ce que eux, par exemple, n'essaient pas justement de te refaire venir dans ce culte ? Parce que tout à l'heure, tu as parlé d'une réunion que tes parents et ta famille ont organisée. Comment ça s'est passé ? Parce que finalement, c'est dur. C'est comme un procès. On te fait un procès en te disant en fait, qu'est-ce que tu fais ? Il faut que tu reviennes vers le droit chemin parce que sinon, tu vas finir en enfer.

  • Speaker #1

    C'est vrai. En fait, moi, je l'ai pris avec... Je ne l'ai pas pris au sérieux. Je l'ai vraiment pris avec humour parce que je me suis dit... Tu vois, en plus, il y a une phrase dans la Bible. Père, pardonne-les parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font. Je l'ai vraiment pris comme ça, en mode, ne les calcule pas, ne les prends pas au sérieux. je ne l'ai pas pris sérieusement je me suis dit mais les pauvres en fait c'est juste de la peur en fait c'est juste de la peur, là ils sont en terre inconnue ils se disent mais qu'est-ce qu'elle fait, on n'a jamais vu quelqu'un qui fait ça dans notre entourage où elle va là, mais où elle a trouvé ces histoires d'Afrique là, qu'est-ce que tu fais ma belle reviens parmi nous donc moi je l'ai plus pris en fait je l'ai vraiment pris avec bienveillance de leur part parce que je me suis dit tout ça c'est animé premièrement par de l'amour et après je l'ai plus pris comme indien Avec calme, bienveillant, j'ai essayé de leur expliquer, j'ai essayé de leur incurer, de leur dire, mais en fait, je ne vais pas devenir extrémiste ou quoi. Je suis toujours moi, toujours la fille, la sœur que vous connaissez. C'est juste que j'ai pris parti sur certains sujets où avant, je laissais les gens décider pour moi. Mais non, toujours la même, il n'y a aucun souci par rapport à ça. Et sinon, non, ils savent très bien mon avis là-dessus. Au contraire, c'est moi parfois qui fais des petits pics. Des petites piqûres de rappel pour les petits piquets de temps en temps sur des petits trucs. Et sinon, juste ma mère, parfois, elle a des petites phrases en mode Oui, même si vous êtes un gras pour Dieu, lui, il vous aime, moi, je prie pour vous. Des petites phrases comme ça, tu vois. Mais bon, je la calcule pas et voilà, quoi. Je pense qu'elle a compris, en fait, que malheureusement, j'étais plus dans ce truc-là, quoi.

  • Speaker #0

    Ils t'ont perdu.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et sinon, il y a une question que je me pose souvent, c'est, tu sais quand tu es dans une religion, souvent tu appartiens aussi à un groupe. Et souvent aussi, je pense que les gens qui ne quittent pas ce type de religion, c'est parce qu'ils ont peur d'être confrontés à eux-mêmes et de ne plus appartenir à un groupe. Du coup, est-ce que toi, tu reçois un besoin peut-être d'appartenir à un groupe, de dire, oui, le samedi, je vais à l'église, oh, il y a tel baptême, on va organiser ça. Est-ce que c'est des choses qui… Est-ce que tu te sens quand même le besoin d'avoir ce type d'appartenance ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, non. Parce qu'en fait, quand j'allais à l'église, ça n'a jamais été avec le sourire. Ça n'a vraiment jamais été en mode j'adore etc. J'ai fini par m'y habituer parce que c'était toute ma vie. J'ai dû aller à l'église de mes… Aussi loin que je me rappelle, donc 3-4 ans jusqu'à 17-18 ans, où c'était vraiment imposé. Mais ça n'a jamais été avec le sourire, quoi. Parce que toute la semaine, tu vas à l'école. Le samedi, il faut se lever tôt pour aller à l'église. Et le dimanche, mes parents, ma mère me lèvent tôt pour faire le ménage, à manger, etc. Donc j'avais vraiment pas vraiment un temps pour me reposer. Donc ça n'a jamais été en mode une partie de plaisir pour moi. Donc j'avais pas cette routine de vraiment me dire que c'est mon rituel de tous les samedis, etc. Et l'aspect communauté que tu évoques, je suis totalement d'accord avec toi. Il y a beaucoup de gens qui ont peur de quitter les religions parce qu'ils se disent... Ok, là, j'étais chrétien, j'étais musulman, j'étais dans un groupe, je faisais partie de quelque chose. Il y a quelqu'un qui me dit Ok, ça, c'est bien, tu vas aller au paradis, tu vas aller en enfer. Mais ne plus avoir tout ça, ne plus avoir de repères et avoir le libre arbitre de vraiment être son propre maître, son propre guide. Il y a plein de gens que ça fait très, très, très peur. Moi, j'avoue qu'au début, c'était assez flippant de prendre la propre responsabilité de sa vie sans pouvoir se reposer sur quelqu'un que Ouais, c'est mon pasteur qui m'a dit de faire ça. Je sais que c'est la Bible qui me dit de faire ça, ça c'est bien, ça c'est mal. Devoir réfléchir par soi-même, c'est assez déroutant. Mais comme je t'ai dit, comme j'ai rencontré mes sœurs au début de mon éveil, elles ont vraiment eu ce rôle de soutien pour moi parce qu'on a nos petites habitudes, on se voit, on se parle, si on a des questions, on se partage. Donc, je n'ai jamais eu ce truc de j'ai l'impression que je suis toute seule, je suis paumée, je suis abandonnée.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour ça que franchement, les personnes qui sont au début de leur réveil, je leur conseille vraiment d'aller à des événements, d'être ouvert, de rencontrer des gens. Parce qu'avoir sa petite communauté, son petit groupe, ça permet vraiment de... D'être plus solide dans ça, de pouvoir avoir des gens à qui on posait des questions, s'éveiller mutuellement, sortir, et aussi faire autre chose, parce qu'il n'y a pas que la spiritualité dans la vie. C'est un sujet qui m'intéresse, mais je ne vais pas commencer à parler de méditation et de prière toute la vie. Il y a d'autres sujets dans la vie. Je pense que c'est important de varier, de pouvoir profiter de la vie, de sortir, aller au récit, voyager, écoler.

  • Speaker #0

    Vivre.

  • Speaker #1

    Voilà, vivre en fait. Faire avoir cette pression, en fait.

  • Speaker #0

    Comprends. Et là, je rebondis par rapport à la spiritualité. Tu fais une différence, toi, entre la religion et la spiritualité ?

  • Speaker #1

    Pour moi, oui. J'avais vu une image qui m'avait vraiment percutée et que je trouvais très pertinente. C'était une représentation de... La religion, c'est comme un poisson dans un bocal. Et la spiritualité, c'est un poisson dans la mer.

  • Speaker #0

    Hum, hum. Pas mal.

  • Speaker #1

    On prend la personne vie quand même, mais dans une cage, en fait. C'est un dogme. On te dit ça c'est bien, ça c'est pas bien, fais ci, fais ça. On réfléchit à ta place, en fait. Et je pense que c'est aussi par peur et flemme intellectuelle qu'il y a beaucoup de gens qui restent dans les religions, parce qu'au moins il y a quelqu'un qui a la responsabilité de ta vie. Il y a quelqu'un qui décide pour toi, il y a quelqu'un qui te dit quoi faire. Et t'es pas livré à toi-même.

  • Speaker #0

    Les gens, je trouve qu'ils font ça, c'est que justement ils veulent pas, comme tu disais tout à l'heure, avoir la responsabilité de leur vie. Donc, tu préfères dire, oui, je fais cette décision parce que le pasteur ou un tel a dit ça, l'imam a dit ça. Mais quand il y a des problématiques, jamais tu vas dire, ah oui, mais c'est à cause du pasteur qu'il s'est passé ça, finalement. Tu vois, et on a prié pour moi, mais ce que j'attendais, ça ne s'est pas passé. Et tu ne vas jamais voir le pasteur pour dire, ouais, pasteur, par contre, ce n'est pas ce que j'ai demandé, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'il y a beaucoup de facteurs. Comme tu dis, l'aspect communauté. l'aspect famille, l'habitude, la routine, quand t'es dans un truc depuis toute ta vie, mais en fait, ok, j'étais dans ça, maintenant c'est quoi ? C'est le néant, en fait. Ça veut dire que je dois tout découvrir toute seule. C'est très, très effrayant. Moi, je sais que, par exemple, au début de mon éveil, en fait, je me mettais énormément la pression parce que je me disais, meuf, t'as plus de 20 ans à rattraper, là. Au boulot. Regarde des vidéos, lis des livres, des articles, écoute des trucs, va à des événements. Je me mettais énormément la pression, après, je me suis dit, mais en fait... Ma belle, la spiritualité, ce n'est pas une course. C'est à ton rythme. Tu apprends aujourd'hui, tu expérimentes. Même la vie, vivre, c'est déjà expérimenter, c'est déjà être spirituel. C'est écouter, être connecté à ses émotions, essayer de se comprendre, essayer de ne pas reproduire les erreurs. Tout ça, c'est la pratique de la spiritualité, selon moi. C'est ça, ma vision de la spiritualité. Alors qu'avant, pour moi, la spiritualité, c'était forcément des rituels, des prières, la méditation, des actes très forts, alors que je me rends compte que dans la vie de tous les jours, des petits actes, c'est déjà se connecter à soi-même, et c'est ça pour moi la spiritualité. Écouter son âme, se respecter, quand tu sens un mauvais pressentiment sur quelque chose, t'écouter, ne pas te forcer à faire des choses que t'as pas envie de faire, ne pas te mettre dans des situations où tu sais que tu vas briser tes valeurs, tu ne vas pas être à l'aise, tu ne vas pas être toi-même. Pour moi, tout ça, ça fait partie d'être une personne spirituelle.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, la spiritualité, c'est en lien avec l'esprit, donc avec toi-même. Donc forcément, si tu as un esprit, tu es à même de réfléchir et de t'écouter, comme tu disais. Et c'est vrai que dans les religions, c'est bon. Après, moi, l'expérience que j'ai faite, c'est que c'est quelque chose qui est très mis en sourdine, en fait, et on t'invite juste à suivre la religion, bête et méchanté, c'est tout, sans forcément t'inviter. à réfléchir par toi-même. C'est plus le groupe. Et avoir ton libre arbitre. Quel message tu souhaites passer à travers ton témoignage ?

  • Speaker #1

    Le message, ce serait aux personnes qui sont au début de leur éveil, vraiment. Quand tu commences à te poser des questions, vraiment les trucs basiques, genre pourquoi Dieu serait un homme ? C'est qui Jésus ? Est-ce qu'il serait noir ? Pourquoi il a créé le diable s'il est omniscient alors qu'il savait que le diable allait le trahir ? Tu vois ce genre de questions. Quand tu commences à te poser ce genre de questions et que tu les poses à des personnes spirituelles de tes groupes, ton pasteur, ton imam, et que ces personnes-là te disent Non, ça c'est le diable, fais confiance, le Saint-Esprit, etc. Aie la foi, ça c'est des questions pour te détourner, etc. Quand tu commences à te poser ces questions-là et que tu n'as pas tes réponses, ça veut dire que petit à petit, ton âme a envie de plus. Elle a envie de...

  • Speaker #0

    Tu cherches des réponses et tu n'as pas les réponses.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc pose-toi les... En fait, ne va pas poser ces questions-là aux personnes qui t'ont mis dans ces environnements. C'est comme si tu vas aller demander à ton bourreau... pourquoi tu fais du mal ? Tu ne peux pas demander à la personne... Tu as compris ce que je voulais dire ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois très bien. Tu ne vas pas demander à ton bureau, il ne va pas te dire. Il va tout faire pour que tu restes sa victime.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc pour moi, quand tu commences à te poser cette question-là, vraiment, Internet peut être ton meilleur ami quand il peut être ton meilleur ennemi. Donc ça veut dire, n'hésite pas à poser des questions, n'hésite pas à aller à des événements. Ta mairie, va à la bibliothèque, lis des livres, rencontre des gens. Même toi et moi, on s'est rencontrés sur Facebook.

  • Speaker #0

    Oui, c'était vrai.

  • Speaker #1

    Hyper random, rencontre des gens, va à des événements, voyage, expérimente. En fait, recherche toi-même tes réponses. Au lieu de, comme d'habitude, t'asseoir et attendre que ça tombe tout cuit dans le bec, expérimente, cherche, creuse, ose, n'aie pas peur. En fait, vraiment n'aie pas peur. Parce que c'est la peur de l'enfer, la peur de mal finir qui t'attache, qui te bloque, qui te met dans une boîte et qui... qui t'empêche de vraiment vivre, de vraiment expérimenter, de vraiment te connecter avec ta propre personne. Donc ce sera ça mon petit mot de la fin. N'hésite pas à peser, rencontrer les bonnes personnes. Moi, je suis vraiment partisane de le hasard n'existe pas. Tu rencontres des personnes, tu te mets dans des situations, il t'arrive des choses parce que t'avais besoin d'avoir une leçon, t'avais besoin d'apprendre quelque chose. Et parfois, c'est une rencontre toute bête que tu peux faire. Je ne sais pas, en allant comme moi dans un événement pour trouver des plantes pour ne plus avoir mal pendant mes rêves, qui fait que je me retrouve aujourd'hui là à parler de spiritualité avec toi.

  • Speaker #0

    Mais attends, mais du coup, j'ai rebondi sur les plantes. Parce que tu es partie chercher des plantes. Pourquoi tu n'as pas pris des médicaments ? Tu as dit que c'est parce que tu ne voulais pas prendre des médicaments. Mais qu'est-ce qui t'a fait penser que les plantes allaient fonctionner ?

  • Speaker #1

    Parce que moi, comme je t'ai dit, j'ai toujours été une personne qui aime trop les plantes, dont tout ce qui est les graines. Faire ses propres produits capillaires, les petites huiles. J'ai toujours été curieuse, en fait. Toujours été curieuse, toujours été manuelle. Toujours... Même quand je prenais soin de mes cheveux, j'aimais bien faire mes propres crèmes, mes propres soins. Aromazone, tu vois, tu fais tes petites tambouilles, tu fais des blogs, tu fais des vidéos. J'ai toujours été une personne assez curieuse, qui sort un peu de l'ordinaire, qui aime aller dans les sentiers battus, etc. J'ai toujours aimé ça. Et c'est bon. Les plantes ont très bien marché parce qu'aujourd'hui, je n'ai plus de règles douloureuses d'encre aussi.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est super. Moi, je sais que ça marche, mais beaucoup n'y croient pas forcément. Alors que ça marche très bien. En tout cas, pour beaucoup de personnes, ça fonctionne. Dont toi, visiblement, puisque tu as une expérience.

  • Speaker #1

    Totalement.

  • Speaker #0

    En plus, tu pensais, tu croyais aussi en plantes parce que tu as eu l'expérience avec tes cheveux. Étant donné qu'à un moment donné, tu étais très concentrée, il me semble, dans le fait de faire pousser tes cheveux. Donc, j'imagine que tu lisais tout ce qui est dans ta cuisine, tout ce qui est clous du girofle, romarin, pour faire pousser tes cheveux. Et donc là, tu as eu aussi la preuve que le naturel fonctionne. Et donc, tu te dis, si ça fonctionne sur mes cheveux, il n'y a pas de raison que ça ne fonctionne pas non plus sur mes troubles gynécologiques.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai été ouverte d'esprit par rapport à ça. Je me suis toujours dit que tout ce qui était médicaments, c'est à éviter, à éviter au max. Parce que je sais que ma mère, par exemple, elle prend beaucoup de médicaments à cause de, comme je t'ai dit, ses problèmes de tension, de diabète. Et c'est vraiment quelque chose que je n'ai pas envie de reproduire, être dépendant d'un médicament. C'est vraiment quelque chose que je ne voudrais pas avoir plus tard. Donc si je me dis qu'il y a des petites plantes, des petits thés, des petites décoctions, tisanes, j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Mais cet attrait pour les plantes, c'est peut-être en lien aussi avec ta terre natale, Haïti. Parce qu'à Haïti, ils sont très portés sur les plantes aussi, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Totalement. Si ça se trouve, dans une ancienne vie, j'étais guérisseuse.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est possible.

  • Speaker #1

    Totalement. Moi, je sais que quand le pays sera un peu plus stable, j'ai vraiment envie d'aller en Haïti. Si ça se trouve, là-bas, j'aurai un appel, je vais découvrir des choses, etc., j'aurai des flashbacks. Mais franchement, je me dis oui, si ça se trouve.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça serait incroyable. Et tes parents, eux, c'est des choses qu'ils ont envie de retourner en Haïti, comme tu as dit, une fois que la situation sera apaisée.

  • Speaker #1

    Du tout.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    C'est très hostile à

  • Speaker #0

    Haïti. Donc Haïti, pour eux, c'est l'Afrique, peut-être, non ? Ou peut-être c'est même pire.

  • Speaker #1

    Je ne saurais même pas lequel est pire.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Ouais. Pour eux, et aussi ils ont ce petit raccourci que pas mal d'haïtiens font, qui est très triste. C'est que oui, Haïti, en gros, c'est dans cet état-là parce que les gens là-bas sont trop méchants, ils font trop de sorcellerie, etc. C'est pour ça que Dieu a puni Haïti et qu'il est dans cet état-là, le pays. C'est très triste.

  • Speaker #0

    Il connaît très fort de tout ça en ouverture.

  • Speaker #1

    J'en ai vraiment jamais parlé avec eux, honnêtement. Je sais que mes parents... Cette phrase aussi, je pense qu'elle va faire écho. Mes parents sont chrétiens avant des trahissants. Donc c'est-à-dire que leur identité... reposent dans leur religion avant tout. Donc quand j'ai eu mon éveil, je n'ai pas cherché mes réponses auprès de mes parents, parce que quand j'ai essayé, ma mère était très hostile. Je me rappelle quand elle avait fait mon procès, elle m'avait dit oui, c'est pour ça que tu m'avais posé des questions, etc. Donc je me suis dit, à partir de ce moment-là, ce n'est pas vers ces personnes-là malheureusement que tu pourras avoir des réponses, parce qu'ils sont très fermés, très hostiles. Je ne sais pas ce qu'ils ont vécu en Haïti ou quoi, mais mes parents ont une relation très conflictuelle avec le pays. Et... Je pense qu'ils sont très fermés à ce qu'on y retourne. Ils ne nous ont jamais ramenés là-bas. Maman, avant, quand le pays était un peu plus stable, ils ne nous ont jamais ramenés. Ils ne nous ont jamais vraiment pris pour nous expliquer l'histoire d'Haïti, de ce qu'ils savaient. Moi, je sais que c'est en 2022 que j'ai découvert que Haïti, c'était la première nation noire libre en tant qu'Haïtienne. C'est en 2022. Ça,

  • Speaker #0

    c'est triste.

  • Speaker #1

    Mame, je crois que c'était l'année de 2023 ou 2022. qu'en faisant mes recherches, j'ai découvert que la soupe Jumou, en fait, ma mère, elle a gardé cette petite tradition tous les premiers janviers de faire la soupe Jumou.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais je pense qu'elle la faisait juste par réflexe ou en habitude. Et en faisant mes recherches, j'ai découvert que c'était une fête, une soupe pour célébrer l'indépendance. Je ne comprends pas ça.

  • Speaker #0

    Comment ça s'appelle la soupe Jumou,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Au Jumou,

  • Speaker #0

    oui. Je me rappelle.

  • Speaker #1

    C'est que pendant l'esclavage, tous les légumes, même le Jumou, le Jumou, c'est une plante... une sorte de courge, comme une citrouille, on va dire, de la famille de la citrouille. Toute la viande, les autres légumes, etc. étaient interdits pour les Haïtiens, pour les esclaves, les descendants des esclaves, du coup. Ils ont décidé que la fête de l'indépendance de leur pays allait célébrer ça en faisant une soupe qui contient tous les trucs qu'on leur avait interdits avant. Et tous les premiers janviers, les Haïtiens sont conviés à faire cette soupe en famille, à se remémorer, en fait, de l'histoire de leur pays, tu vois. Et moi, en faisant mes recherches, que j'ai découvert ça, je me suis dit, mais c'est trop triste que la transition soit quand même un peu restée, parce que ma mère la faisait sans pour autant expliquer l'histoire derrière.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que tu penses qu'elle connaissait l'histoire ? Peut-être qu'elle ne connaissait pas l'histoire ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, je n'ai jamais demandé, je ne sais pas. Je lui demanderais.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas. Bon, ce n'est pas grave. En tout cas, l'histoire, enfin, Haïti... C'est le premier territoire africain à être indépendant. Donc, clairement, en tout cas pour tous les Haïtiens qui nous écoutent, c'est très important de le savoir. Et je pense que toi, ça a ouvert beaucoup de choses sur ton histoire, ton pays. Et ça a même peut-être donné une confiance que tu n'avais pas avant.

  • Speaker #1

    Non, totalement, ça a été important pour moi.

  • Speaker #0

    Avant de clôturer, tu es graphiste et avec une amie à toi, vous avez aussi créé une agence événementielle. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir. Avec une amie à moi, on a créé Omoala Event en mars 2024. Omoala Event, c'est un mot en louganda, la langue officielle de louganda. Ça signifie jeune fille parce qu'on est deux jeunes filles, deux amis qui ont eu l'idée de ce projet-là. On a décidé évidemment d'avoir un prénom dans une langue africaine, parce que c'était pertinent pour nous, qu'on se reconnaisse déjà entre nous et qu'on appuie directement l'identité de notre projet. On organise des événements pour la communauté afro-caribéenne de Paris. Notre premier événement, c'était un speed dating. Ensuite, on a fait un événement pique-nique. Là, on a un groupe WhatsApp aussi où... Les gens peuvent vraiment rencontrer d'autres personnes, fédérer une communauté, discuter entre nous. Vraiment une safe zone pour nous, par nous. Notre prochain événement, ce sera une table ronde sur différentes problématiques qui concernent la communauté noire en France. Et voilà, ce sera le 16 novembre, si ça vous intéresse. Ce sera avec plaisir, il n'y aura pas beaucoup de place. On n'a pas encore décidé de quels sujets seront abordés. Mais on a fait ça aussi lors de notre dernier événement. Notre dernier événement, c'est un speed dating qui a eu lieu la semaine dernière. Ça s'est super bien passé. On a clôturé l'événement en faisant une table ronde sur les relations au 21e siècle, l'éducation, la parentalité, la santé mentale. C'était tellement intéressant. C'était super bien. Et on a décidé de faire une table ronde et un événement vraiment dédié à ça pour reprendre un petit peu ce format-là. pouvoir aborder plein de sujets dont on n'a pas forcément l'habitude de parler dans la communauté noire.

  • Speaker #0

    Super, c'est trop bien. Ça a l'air super intéressant. En tout cas, j'espère qu'il y aura beaucoup de monde qui viendront à votre événement.

  • Speaker #1

    Justement, on a envie qu'il y ait 15 personnes au maximum parce que quand on commence à être trop, on n'arrive plus à 100, ce sera dans un petit lieu. Donc, il n'y aura que 15 places. Je sais qu'il y a déjà plein de gens du groupe, de notre communauté qui sont intéressés. Donc, si toi qui écoutes ce podcast, tu es intéressé, il faut y aller vite. pour avoir une place.

  • Speaker #0

    Super. De toute façon, je mettrai ton contact dans la bio de cet épisode. Comme ça, les gens iront sur ta page Instagram s'abonner ou poser toutes autres questions qui leur passent par la tête.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    En tout cas, sachez que chacun a son cheminement par rapport à l'éveil spirituel. Le parcours d'éveil est propre et à chaque personne et puis tout le monde n'est pas destiné à ça en réalité. Si toi aussi, tu te poses des questions, il est possible que tu aies été choisi par tes aïeux, tes ancêtres et donc que tu es important pour ta lignée. Voilà, je ne sais pas si toi tu as un mot de fin à partager à nos auditeurs.

  • Speaker #1

    Non, franchement, c'était vraiment le message le plus important.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Seul, s'entourer des bonnes personnes. Ne pas s'enfermer, ne pas penser qu'on est anormal, penser qu'on va à l'enfer. Ne pas hésiter à poser les bonnes questions aux bonnes personnes et aussi essayer de trouver les réponses par soi-même.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'était un super épisode. J'ai aimé échanger avec toi. C'était super agréable. Merci d'avoir partagé avec honnêteté ton parcours d'évêque. C'est quelque chose qui n'est pas facile à partager de nos jours. Merci à toi. et merci encore une fois pour ta disponibilité à Youka et du coup je te souhaite le meilleur pour la suite autant dans ta vie personnelle, spirituelle et aussi professionnelle

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, ça me fait super plaisir ça me tenait à cœur de partager mon histoire et de partager aussi les projets que j'ai en cours parce que c'est des projets qui concernent la communauté donc merci beaucoup pour ton invitation ça me fait super plaisir et rendez-vous peut-être dans un prochain épisode

  • Speaker #0

    C'était Joie pour le podcast Bamboula. A bientôt pour un nouvel épisode. Salut Ayoka.

  • Speaker #1

    Bonne soirée.

  • Speaker #0

    A plus, bye.

Description

Ayoka, une femme inspirante et engagée, toujours dans le souci d'évoluer et de grandir spirituellement nous raconte comment elle a quitté le christianisme, son processus d'éveil, un chemin vers l'émancipation et la découverte de sa vraie nature. Cette prise de conscience lui a ouvert la porte du champ des possibles et devient un voyage profondément personnel qui a entraîné des changements profonds dans sa vie. Durant cette période, Ayoka a découvert un pan de son histoire qui lui a permis de reconnecter avec ses racines et lui a permit de revenir à son authenticité et à son ultime soi.


Elle nous livre avec sincérité ce cheminement et les obstacles qu'elle a pu rencontrer...


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Bonne écoute ! 🤩


Co-fondatrice de l'agence événementielle : @omuwala.events
Graphic Designer : @ayoka.design


Arrêtons de laisser les autres nous qualifier.

https://www.instagram.com/bambula_podcast?igsh=b3IwdTJ2dzhweTI2



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et bienvenue dans l'émission Bamboula, un podcast qui a pour ambition de vous faire réfléchir. Oui, oui, vous avez très bien entendu, j'ai bien dit Bamboula, mais connaissez-vous réellement le sens de ce mot et son origine ? Moi, c'est Joa, une femme du monde, et j'ai décidé de mettre la lumière sur la vraie définition de ce mot qui est considéré dans l'influence collective comme un terme négatif et surtout négrophobe. Et je vous entends tous me répondre,

  • Speaker #1

    évidemment !

  • Speaker #0

    Bamboula est un mot raciste désignant les Noirs. Hum, détrompez-vous, on en est très loin. Notre ami Internet parle d'un instrument de musique, le tam-tam, ou encore qu'il s'agit d'une danse effectuée au son d'une variété de tambours africains. Certains auront même en tête des biscuits inspirés d'un zoo humain. Pourtant, des chercheurs et linguistes ont tenté de définir son étymologie, mais sans succès. C'est à se demander s'ils avaient réellement à cœur de fournir le vrai son du mot. Ainsi donc, dans ce programme, je reçois des invités avec lesquels nous allons aborder des sujets tels que l'histoire, l'éducation, la santé, la parentalité et plein d'autres encore. Avant de vous révéler la réelle signification de ce mot, voyons avec mon hôte du jour qu'est-ce que ce mot lui évoque et s'il a des anecdotes à nous partager là-dessus.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, j'ai avec moi une invitée et avec elle, on va pouvoir discuter de spiritualité. Avant tout, je vais lui demander de se présenter. Bonjour Ayuka.

  • Speaker #2

    Bonjour Joie.

  • Speaker #1

    Alors, avant de commencer à parler un peu de toi, j'aimerais que tu me donnes, toi, la signification de Bamboula.

  • Speaker #2

    Justement, vraiment, quand on en avait parlé à l'époque où tu m'avais parlé de ce projet-là, pour moi, c'était directement la connotation raciste, mais je me disais forcément que, comme la plupart des insultes, il y avait une racine. Peut-être un mot qui a été déformé ou je ne sais pas, peut-être un mot qui signifie quelque chose dans une autre langue. Mais moi, je trouve ça pertinent de déconstruire et de se réapproprier des termes qui ont été utilisés pour nous rabaisser, sachant que ça vient du Kikongo, tu m'avais dit ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    ça vient du Kikongo. Oui, c'est ça. Effectivement, à l'époque, quand je t'en ai parlé, je voulais aussi voir un peu ta réaction.

  • Speaker #2

    Après, moi, j'étais quand même curieuse de me dire... curieuse de savoir un peu plus sur la signification, mais je n'étais pas fermée à ce mot, personnellement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et aujourd'hui, tu sais ce que ça veut dire, au final ? Je crois que je te l'avais expliqué.

  • Speaker #2

    Ça vient d'un mot en kikongo qui veut dire les gens, les humains, ou un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Non, pas réellement, mais je te le respecte. Comme ça aussi, les auditeurs qui tomberont sur cet épisode auront la définition. Donc, en fait... En réalité, le mot se décompose en bamboula, comme je l'ai bien notifié dans le logo du podcast. Et en fait, boulat, ça veut dire en Lingala ou en Kikongo. Ça fait référence aux années, aux années passées. Et c'est aussi un rappel aux saisons. Et en fait, c'est comme ça que nos anciens ont utilisé ce mot-là pour parler des années passées et pour faire référence au passé. Et du coup, les... les esclaves en Louisiane aussi avaient utilisé ce mot, en tout cas ils le scandaient ce mot, pour se rappeler en fait d'où ils venaient, et donc se souvenir aussi de leur passé, et de ne pas oublier, et comme ça leur histoire en fait, et d'où ils viennent, reste ancrée en fait par rapport à la génération qui va suivre. Ok ! Donc voilà, d'où le bambou là, et parce qu'aujourd'hui, comme tu le disais aussi au départ, Il est important de se souvenir de ce qu'on a fait auparavant pour aussi construire l'avenir. Et donc du coup, maintenant que tu connais la définition, moi aujourd'hui j'ai envie de parler d'un sujet qui est assez particulier, notamment dans notre communauté, donc la communauté afro-caribéenne. On connaît les religions dominantes, donc l'islam, le christianisme, le judaïsme, et à quel point aussi dans notre communauté. elle est très spirituelle et très engagée dans ses religions. On entend souvent des gens qui témoignent de la façon dont ils ont rencontré Jésus ou Mahomet, mais très peu racontent comment ils ont quitté ces mêmes prophètes. Donc du coup, avant de parler de ça, est-ce que déjà toi, Ayoka, tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Alors, je m'appelle Ayoka, j'ai 25 ans, je suis d'origine haïtienne. J'ai grandi en France et je suis graphiste, entrepreneur en fait sur plusieurs projets, graphiste. Je suis en train de monter mon agence de communication. À côté, je monte une agence d'événementiel qui s'appelle Omoala Event. Et voilà, les projets sur lesquels je travaille actuellement.

  • Speaker #1

    C'est super, c'est des gros projets.

  • Speaker #2

    Oui, mais je travaille sur ça parce que j'ai énormément un syndrome de l'imposteur qui fait qu'à chaque fois que je parle de mes projets, j'ai tendance à dire Ah, c'est des petits projets, je fais ça à côté, etc. alors que non, c'est vraiment des projets qui me prennent énormément de temps.

  • Speaker #1

    Et grands projets.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu un peu sur les réseaux ce que vous produisiez. C'est incroyable. Donc, comme tu dis, il faut penser à valoriser tout ça. Mais voilà, c'est un travail à faire sur soi. Mais ça viendra.

  • Speaker #2

    Totalement. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Donc, du coup, toi, tu vas nous raconter un peu ton processus, disons, d'éveil, comme on dit aujourd'hui. Et surtout, comment tu t'es apostasie au christianisme. Donc, l'apostas, comme tu l'es, c'est quelqu'un qui quitte, en fait, une religion donnée. Donc aujourd'hui, pour ton cas du moins, c'est le christianisme. C'est ça. Donc du coup, alors est-ce que tu te souviens du jour où tu as décidé d'arrêter l'église, de quitter cette religion ?

  • Speaker #2

    Franchement, ça ne s'est pas fait en un jour, mais ça s'est vraiment fait en une période. Je sais que c'était en 2022, je crois que c'était vers février-mars 2022. Je vais raconter un petit peu le process. Alors, il faut savoir que moi, j'ai grandi dans une famille chrétienne. Mes parents sont vraiment à fond dans la religion, ils sont très chrétiens. J'ai grandi dans une branche du christianisme qui était assez particulière. Ça se ressent plus ou moins aux témoins de Jéhovah, ça s'appelle l'église de Dieu du septième jour. C'est un peu comme des adventistes. C'est un mythe de pure croyance, qui fait que principalement, cette branche se démarque des autres branches chrétiennes. C'est qu'au lieu que le culte soit le dimanche, le culte est le samedi. Toutes les religions dites du monde sont interdites, donc tout ce qui est fêter son anniversaire, Noël, Halloween, tout ça ce sont des fêtes païennes qui sont interdites dans la religion. Et c'est une religion où on suit l'Ancien Testament, donc c'est-à-dire que les femmes n'ont pas le droit de porter de pantalon, tout ce qui est artifices, maquillage, ongles, cheveux, etc. c'est mal vu. Tout ce qui est manger du porc, tout ce qui est manger des fruits de mer, il y a vraiment plein de préceptes. mais qui sont de l'Ancien Testament.

  • Speaker #1

    D'accord. Et quel a été ton déclic ?

  • Speaker #2

    Vraiment, je n'ai pas eu de déclic en soi. Ça s'est vraiment fait sur une période, plusieurs mois, on va dire. Moi, j'ai toujours été une personne qui était très intéressée par tout ce qui était plantes, tout ce qui est naturopathie, se soigner avec les plantes, etc. Ça m'a toujours passionnée. C'est toujours quelque chose que j'ai aimé. Et j'ai toujours, en grandissant, j'ai vraiment eu aussi cette... cette passion, cette aptitude pour tout ce qui est relié à l'africanité, tout ce qui est sur le continent, etc. Ça a commencé à vraiment m'intéresser, ça a commencé à vraiment me plaire. Parce qu'en tant qu'haïtienne, je pense que beaucoup de personnes qui sont issues de la Caraïbe vont se reconnaître dans mon témoignage. C'est assez difficile de vraiment connaître son identité quand on est caribéen, parce qu'on sait que la plupart de ces nations se sont créées avec... l'horreur de l'histoire, tout ce qui est la colonisation, l'esclavage, etc. Donc c'est assez difficile de créer son identité quand on sait que son peuple s'est bâti sur toute cette violence. Moi je sais qu'en tant qu'haïtienne, c'était difficile pour moi de vraiment pouvoir m'identifier parce que je me disais je dis que je suis haïtienne, mais si demain je vais en Haïti, est-ce qu'on va me considérer comme une haïtienne ? Si je dis que je suis française, est-ce qu'ici on me considère comme une française ? Mais en même temps, je ne peux pas dire que je suis africaine de tel ou tel pays parce que je n'ai pas grandi là-bas, je n'ai pas la culture, etc. Donc, ça a toujours été un petit peu difficile pour moi. Et c'est vraiment après mon éveil que petit à petit, j'ai été un peu plus à l'aise avec ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et auparavant, tu étais croyante dans le sens que tu étais une fervente croyante ou tu étais juste allée à l'église pour suivre la famille parce que depuis petite, vous faites ça et c'est simplement ça ?

  • Speaker #2

    Ouais, j'ai jamais été vraiment à fond dans la religion, vraiment fervente, à fond, etc. Mais avec le recul, je me rends compte que ma croyance, c'était plus de la peur. Parce que je me rappelle très bien cet épisode qui m'avait marqué, j'avais 8 ans. Et je sais pas pourquoi, là, vraiment, toi qui parlais de prise de conscience, là, c'est comme si ça m'avait fait un flash. Je me suis dit, mais imagine, je vais en enfer. Et à partir de ce jour-là, j'ai développé une phobie de l'enfer. J'avais tellement peur, je me disais... Waouh, j'aime trop la religion, j'aime trop prier, j'aime trop chanter, j'aime trop la Bible. Non, c'était vraiment… Mais imagine, tu vas en enfer, tu vas brûler tout le temps, tu seras trop mal, tu ne seras pas avec ta famille, etc. Et donc voilà, mon rapport à la religion, c'était plus une peur. irrationnel, vraiment démesuré de l'enfer. Donc, avec le recul, je me dis, mais en fait, ma pratique de la religion, c'était plus de l'hypocrisie parce que je ne faisais pas ça par amour de ces croyances-là, mais par peur de, bon, imagine tu n'y crois pas et tu vas en enfer. Comment tu vas faire quand tu seras en enfer ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, d'accord. Donc ça veut dire qu'en fait, quelque part, dans cette religion, on vous dit si tu ne crois pas, tu vas aller en enfer, c'est ça ? Tu es en train de m'expliquer ?

  • Speaker #2

    C'est ça. Mais même les termes qui sont utilisés, la crainte de Dieu, c'est plus la peur du châtiment, la peur du châtiment divin. En tout cas, moi, c'est comme ça que je l'avais vécu quand j'avais cette foi-là.

  • Speaker #1

    Donc, de plus petite, en fait, 8 ans, tu avais peur, quoi. C'est ça. Tu vivais avec la peur permanente de terminer en enfer. Et donc, c'est ça qui, finalement, te faisait rester, qui te faisait croire en tout ça. Parce que tu avais cette épée d'Amoclès qui te disait, si je quitte... Parce que je vais finir.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et comment tu l'as annoncé, cette décision à tes proches ?

  • Speaker #2

    Peut-être que tu ne l'as pas fait,

  • Speaker #1

    d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Si, si, si. Comment ça s'est fait ? Justement, comme je disais, après j'avais perdu le fil, donc je disais qu'à l'époque, j'avais toujours été une personne qui aimait les plantes, etc. Et en 2022, je pense que c'était vers février-mars 2022, sur Instagram, j'étais tombée sur une conférence sur comment soigner les mots féminins. avec les plantes. Il faut savoir qu'à l'époque, moi, j'avais des règles douloureuses. Donc quand j'ai vu ce truc, je me suis dit que c'était super intéressant, je vais y participer, parce que je n'ai jamais été une personne qui aimait prendre des médicaments, etc. Donc j'essayais toujours d'éviter les médicaments quand j'avais mes règles. Je me suis dit que si pendant cette conférence, je peux découvrir des plantes pour apaiser mes douleurs de règles, go ! Du coup, j'y suis allée, ça s'est super bien passé. C'est là que j'ai découvert plein de plantes, je pense qu'elles sont encore plus connues aujourd'hui. Tout ce qui est JK, K de côté, Kamare, toutes ces plantes-là. Et donc, du coup, à partir de ce jour-là, j'ai commencé à acheter ces plantes. Et en fait, quand je suis partie à cet événement-là, c'est pour ça que moi, vraiment, je ne crois pas au hasard. Je me dis que tout a été guidé, en fait. Tout a été... Je devais rencontrer cette personne-là. Donc, du coup, quand je suis partie à cet événement-là, ils vendaient des plantes pour la tension, je crois. Je crois que c'était pour la tension ou le diabète. Et ma mère, elle a cette maladie-là, donc. J'étais très intéressée par acheter ce produit, mais il n'en restait que un. Et c'est une personne qui l'a acheté. Et je lui ai dit, ah, j'étais trop intéressée par acheter ce produit, est-ce qu'on peut rester en contact pour que tu me dises si ça a marché, etc. Comme ça, moi, je l'achèterai. Et en même temps, je ne sais pas pourquoi cette personne-là m'intéressait. Genre, je me disais, cette personne, je ne sais pas pourquoi cette personne m'intéresse. Et donc, du coup, j'ai pris le contact de la personne, de cette femme. On a commencé à discuter, on s'est rejus et franchement, on s'est super bien entendus. On a vraiment matché, on a vraiment refait le monde, on a parlé de plein de sujets. Elle est d'origine nigerienne et ça fait beaucoup plus d'années qu'elle est dans les veilles, donc elle avait beaucoup plus d'expérience que moi. On s'est super bien entendus, franchement, c'est comme si ça coulait de source, tu vois. Et après, elle m'a fait rencontrer d'autres personnes, d'autres femmes. Avec Rhi, on a créé une réelle sororité et on s'est... déconstruits ensemble, on s'est éduqués ensemble, on a appris plein de choses ensemble. Et c'est à la rencontre de ces femmes que j'ai énormément changé, j'ai appris énormément de choses. Et que c'est comme naturellement, en fait, ma peur d'aller en enfer, ma foi, etc. Tout ça s'est déconstruit, j'ai creusé, j'ai compris l'histoire, j'ai appris plein de choses. Tout ça s'est fait et c'est à ce moment-là que mon éveil a eu lieu. C'était vraiment... 2022, après mars, juin, juillet, après pendant l'été, etc.

  • Speaker #1

    En fait, t'as été... En fait. En fait, t'as été sensibilisée à un monde que tu n'avais pas eu avant, auparavant. Ça t'a ouvert un pan de connaissances auxquelles tu n'avais pas accès auparavant. Et c'est en cherchant, finalement, à remettre pour toi ton corps et tes troubles mensuels, voilà. C'est ça, finalement, qui t'a fait découvrir. Parce que souvent, il y a des gens qui s'éveillent. quelqu'un en discutant avec une personne, qu'on arrive à... Et en fait, on se fait embrigader dans telle ou telle religion. Mais là, finalement, c'est parce que t'as eu un besoin et que ça t'a mis des connexions avec telle ou telle personne et que, par curiosité, en réalité, t'as commencé à t'y intéresser et t'as découvert pas mal de choses. C'est intéressant. Comme quoi, l'éveil de chaque personne est complètement différent. Et qu'est-ce que ce groupe-là de femmes, ça t'a apporté quoi d'autre que les plantes Est-ce que justement, vous parlez aussi de spiritualité dans ces groupes-là ?

  • Speaker #2

    Oui, franchement, on parle de tout. On parle de spiritualité, on parle de déconstruction, de nos traumas. En fait, vraiment avoir une safe place. où tu peux parler de tout ce que tu as en tête sans qu'on te voie comme une folle, sans qu'on te dise mais non, c'est pas bien de penser ça, ne dis pas ça, etc. Vraiment pouvoir être à l'aise, poser toutes les questions des personnes qui ont plus d'expérience que moi. Oui, c'est veiller mutuellement, en fait, vraiment, des personnes bienveillantes qui sont là pour ton bien. Et aujourd'hui, du coup, ça fait presque 3 ans, 2 ans et quelques, qu'on est amis. On se parle tout le temps, on s'entend très bien, on se voit régulièrement. Je les considère vraiment comme mes sœurs.

  • Speaker #1

    Super. Et par la suite, comment tu as amassé ça à tes proches ?

  • Speaker #2

    Je pense que déjà mes proches l'ont vu dans mon changement.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Est-ce que tu n'allais plus à l'église ?

  • Speaker #2

    En fait, je n'allais plus à l'église depuis un moment parce qu'il s'était passé des dramas dans l'église que je fréquentais. Donc, je n'allais plus à l'église depuis un moment. Mais je pense qu'ils l'ont vu dans ma façon d'être. Et aussi le discours que j'avais, parce qu'on abordait certains sujets, vu que, en fait, comment dire, quand t'as l'impression qu'on t'a menti toute ta vie et que tu découvres tout ce qui est le code noir, la colonisation, comment on a utilisé la religion pour dominer les gens, toutes les horreurs, toutes les tortures qui ont été faites à ton peuple, ça déclenche une haine. C'est-à-dire que moi, je me rappelle, au début de mon éveil, j'avais une haine. contre les Blancs. Voilà, je vais le dire casse. J'avais une haine contre les Blancs qui était vraiment... J'avais la haine contre la France. Je me disais, en tant qu'Haïtienne en plus, la France et Haïti ont une histoire très particulière. Quand je vois la Tour Eiffel, le symbole de Paris, et de savoir qu'il a été financé par l'argent qu'ils ont volé en Haïti. En fait, quand tu apprends toutes ces historiques qui t'ont été cachées, j'avais une haine. Aujourd'hui, heureusement, j'ai dépassé ce stade-là parce que vivre dans la haine constamment, ce n'est pas du tout simple. Mais j'avais une haine, c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on me parlait... J'étais obligée de faire un lien parce que la plupart des sujets même basiques avaient toujours un lien avec le passé, notre histoire, etc. Et quand j'en parlais avec mes proches, ils remarquaient que vraiment, j'étais dans cette énergie de haine. Ils me disaient, mais en fait, elle a un truc à changer. Elle n'était pas comme ça avant. Pourquoi aujourd'hui, elle déteste les Blancs ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Et moi, j'étais proche de mes frères et sœurs et j'en parlais avec eux. Et je me rappelle vraiment, je crois que c'était un samedi soir ou un dimanche soir, ils m'ont fait mon procès. ils m'ont dit viens et tout, on doit te parler il y avait ma mère aussi ils m'ont pris, ils m'ont dit mais qu'est-ce qu'il se passe, et faut savoir que moi je suis une personne très radicale c'était soit 100% soit 0% avec moi, donc ça veut dire que quand j'ai eu mon éveil, j'ai ressenti un besoin d'aller en Afrique, ça veut dire que c'est à ce moment là que j'ai annoncé à mes parents que j'avais envie de voyager j'avais décidé de partir un an en Afrique et de voyager dans différents pays pour me retrouver je trouve vraiment que c'était une quête identitaire j'avais besoin de me retrouver, j'avais besoin d'être parmi les miens parce qu'en France je me sentais vraiment déracinée un retour aux sources finalement exactement et donc du coup quand j'ai décidé, j'ai annoncé à mes parents que j'allais en Afrique ils étaient... pour eux c'était la fin du monde c'était la fin du monde parce qu'en fait mes parents c'est triste mais ils sont très... comment dire comment expliquer qu'ils ont une vision très très très très très négative de l'Afrique

  • Speaker #1

    Oui, comme la majorité des Caraïbais.

  • Speaker #2

    Ils me disaient, mais en fait, tu viens d'avoir, en plus, c'était au moment où je venais de valider mon bac plus sain, tu viens d'avoir ton master. Au lieu d'aller chercher, je ne sais pas si tu veux vraiment voyager, mon père me disait ça, d'aller en Angleterre ou d'aller en Allemagne pour trouver un travail, toi, tu veux aller en Afrique, qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? Eux-mêmes, ils ont envie de venir en Europe, pourquoi tu veux aller là-bas ? Ils ne comprenaient pas. Et je n'avais pas spécialement envie de m'expliquer, parce que je savais aussi qu'ils n'étaient pas forcément dans la capacité de me comprendre. Donc, je ne cherchais pas forcément à me justifier. Je me rappelle que ma mère m'avait dit Si tu pars, tu m'oublies. Et je lui ai dit Désolée, mais je vais quand même partir.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? C'était violent.

  • Speaker #2

    Heureusement que je suis très forte psychologiquement, mais j'aurais pu me dire Ah non, j'annule mon voyage parce que mes parents ne me valident pas. Mais non, au contraire, ça m'a limite encore plus motivée. En fait, voire autant de réticence, je me suis dit Il y a vraiment un truc à creuser. Comme moi, contre, il y a un truc.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que je dois découvrir quelque chose.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et vraiment, ma famille, en fait, ça faisait trop d'accumulation. Et je me rappelle, à cette période-là, je la porte toujours. J'avais un collier où c'est une croix Ankh, et je la portais tout le temps. Et dans ma famille, ils me voyaient comme illuminée. Ils se disaient, mais celle-là, elle est rentrée dans quel secte encore ? Elle porte tout le temps ce collier, elle n'aime plus les Blancs, elle veut partir en Afrique. Ils vont la prendre, ils vont la marier. Ils se disaient que j'étais rentrée dans une secte. alors que pas du tout en fait ça fait deux ans que je suis dans cette secte et c'est pas très bien pour moi tu t'es découverte c'est ça et même c'est à cette époque là aussi que j'ai parl�� à ma famille du fait que j'avais envie de changer de prénom parce que Ayoka c'est pas mon prénom de naissance c'est un prénom que j'ai choisi donc du coup ça faisait trop d'informations d'un coup pour eux vraiment ils se sont dit mais elle C'est trop d'informations pour eux d'un coup et moi je les ai rassurées que non, je ne suis pas dans une secte, tout va très bien pour moi. Tout ce que j'avance, ce n'est pas des trucs qu'on m'a mis dans le cerveau ou que j'ai inventé, c'est des faits que j'ai moi-même trouvés. C'est juste la réalité en fait. C'est juste ouvrir les yeux malheureusement sur des vérités qu'on nous cache, sur des vérités qui sont très très difficiles à avaler, mais qui sont nécessaires de découvrir pour se connaître. Et voilà.

  • Speaker #1

    Et quand tu as fait ton changement de nom, est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ? Comment ça s'est passé ? Comment ça se passe en réalité quand quelqu'un veut changer de nom ? Parce que peut-être qu'il y a des auditeurs qui aussi sont dans ce processus-là de, disons, ne plus utiliser leur nom colonial, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #2

    Oui, avec plaisir, Afrocentricity.

  • Speaker #1

    Oui, donc l'association ?

  • Speaker #2

    Afrocentricity.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je connais.

  • Speaker #2

    Voilà, donc à l'époque, comme je t'ai dit, les femmes que j'ai rencontrées, c'est pour ça que c'était hyper intéressant et hyper important pour moi d'être accompagnée et entourée de personnes qui ont de l'expérience dans tout ça, qui se connaissent. On allait à beaucoup d'événements, etc. ensemble. Et je ne me rappelle même plus comment j'ai entendu parler de cette association de socro. Mais j'ai entendu parler d'eux et j'ai vu qu'il y avait une cérémonie de changement de prénom et ça m'a intéressée parce que dans tous les cas, je... J'avais déjà changé de prénom, j'avais déjà choisi un nouveau prénom. Et là, c'était juste pour vraiment marquer le coup. Et donc voilà, on a fait une cérémonie. Il y avait des rituels, etc. Pour vraiment passer avec son ancien prénom et vraiment avoir une nouvelle vie, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'était vraiment une cérémonie un peu comme un baptême, en fait.

  • Speaker #2

    C'est ça. Vraiment, c'était ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, ta famille, comment... Comment... a pris cette annonce tes parents ? Parce que c'est eux qui ont choisi ton prénom et ils ne t'ont pas dit. Mais tu n'as plus aucun respect pour nous, là.

  • Speaker #2

    Mes parents ? Mon père, on a une relation assez conflictuelle, donc on ne se parle pas vraiment. Mais ma mère, comment dire ? Je ne l'ai jamais vraiment prise pour lui dire Hello, bonjour, j'ai décidé de changer de prénom. Maintenant, tu m'appelles Alex Mais elle l'a vue déjà, par exemple, le truc tout bête, mon statut WhatsApp. des nouvelles personnes que je rencontre. Parce que moi, toutes les nouvelles personnes que j'ai rencontrées, je leur ai dit que je m'appelais Ayoka. Elles ne m'ont jamais questionné, est-ce que c'est ton prénom ? Non, je m'appelle Ayoka, un point de règle, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Moi, je ne savais pas. Peut-être que tu l'as dit, mais j'ai oublié, peut-être. Je ne sais plus, mais j'ai dû oublier. Bon, écoute, ce n'est pas grave. Moi, je te connais en tant qu'Ayoka et c'est tout.

  • Speaker #2

    Ok, j'ai cru que tu te l'avais dit. Et même quand je suis revenue de mon voyage, comme j'avais dit, j'ai fait un an en Afrique. Quand je suis partie au Bénin, J'ai fait un bracelet en cuivre où j'ai gravé Ayoka. Et je le porte tout le temps. Même là, pendant que je te parle, je l'ai. Et ma mère, quand elle l'a vue, elle a dit Mais c'est quoi ça ? En fait, ma mère, elle est dans le déni. Elle le sait, mais elle n'a pas envie d'en parler. Par exemple, je sais que l'autre fois, il y avait mon passeport. Et elle a vérifié mon passeport pour voir si j'avais changé de prénom officiellement ou pas. En fait, elle le sait, mais il y a une sorte d'omerta sur le sujet. On n'en parle pas vraiment parce que je sais qu'elle n'est pas prête. à accepter ça. Et en soi, je n'ai pas besoin de sa validation pour porter fièrement ce prénom. Donc, je n'ai pas envie de faire cet affront que de remettre en question le prénom qu'elle avait choisi pour son enfant. Et je suis très heureuse avec le prénom que j'ai actuellement.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et sinon, mon entourage, mes frères, sœurs, je leur en ai parlé. J'ai vu que c'était... Je ne sais pas ce que ça a déclenché en eux, mais ils n'avaient pas forcément envie de changer. le prénom qu'ils avaient l'habitude d'utiliser pour s'adresser à moi. Et je n'ai pas non plus insisté parce que ce n'était pas... Comment dire ça ? En fait, je n'ai pas besoin de la validation des gens. Donc, je n'ai pas besoin qu'on confirme Ok, à partir de maintenant, on t'appelle comme ça pour estimer qu'on me respecte. Tant que moi, les nouvelles personnes que je rencontre, les nouvelles personnes que je décide de rentrer dans ma vie m'appellent comme ça, me parlent comme ça, s'adressent à moi avec ce prénom-là, ça me convient. Donc, je n'ai pas non plus insisté auprès de ma famille parce que j'ai d'autres combats que... Mais après, il y a des personnes pour lesquelles c'est très important que tout leur entourage les appelle comme ça. Et franchement, chacun son combat. Si toi, tu estimes que c'est important pour toi, vas-y, va jusqu'au bout. Mais moi, je n'ai pas estimé que c'était important pour moi, parce que je n'avais pas besoin de leur accord ni de leur validation. Donc, j'ai fait avec.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ton choix, en réalité. Parce que je sais que ce type de religion, une fois que tu les quittes, t'es mise à l'écart. C'est-à-dire que... Enfin... Par exemple, les témoins de Jéhovah, quand tu quittes, tous tes amis qui étaient témoins de Jéhovah, tu n'as plus le droit de leur parler. Même ta famille te renie. On ne peut même plus te voir. Et c'est juste horrible. Donc, est-ce que toi, c'était la même chose ? Parce que j'imagine que tes parents, tu leur parles encore d'après ce que j'ai compris. Peut-être tes amis ou d'autres personnes, des cousins ? Est-ce que t'es toujours en contact avec ces personnes-là ?

  • Speaker #2

    Quand j'avais quitté cette église, c'était vraiment même quelques mois, quelques années, peut-être je dirais, avant mon éveil. Et en fait, en grandissant, après l'adolescence, ça a toujours été assez conflictuel, même si c'est des personnes avec qui j'avais grandi. Ça a toujours été assez conflictuel, ça a toujours été un rapport de force, beaucoup de disputes d'adultes. Une fois que tu grandis, tu te rends compte que... T'as pas envie de ça, en fait. Donc quand moi, j'ai commencé à quitter l'église, toutes les personnes que j'ai fréquentées dans cette église, j'ai aussi arrêté de les quitter. Il n'y a pas vraiment eu cette rupture pour moi. Parce que je sais qu'il y a des personnes, comme tu l'as expliqué, c'est vraiment très violent. Soit tu décides de suivre ton propre chemin et de faire ce que t'as envie de faire, la spiritualité, avoir tes propres croyances, avoir ta remise en question et ton éveil. Soit tu choisis ta famille et tes proches. Et il y a des gens qui n'arrivent pas à... Faire ce choix parce qu'il est très difficile. Moi, je n'ai pas eu à faire ce choix. Je n'ai pas eu à faire un choix ou à couper les ponts avec des gens, etc. Je n'ai pas eu à faire tout ça, heureusement.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu arrives à en discuter auprès de ta famille, malgré tout, avec tes frères et soeurs ? Est-ce que tu arrives à partager, par exemple, ce que tu as appris sur l'histoire d'Haïti et de l'hôtellerie pour qu'eux-mêmes se disent ? Ah oui, mais c'est vrai, on n'a jamais cherché, en fait. On a juste suivi ce qu'il y avait écrit dans la Bible et c'est tout.

  • Speaker #2

    Je pense que toi aussi, tu vas te reconnaître dans ce témoignage-là. Mais quand tu es au début de ton éveil aussi, en fait, quand tu as découvert la lumière, quand tu as découvert la vérité, tu as envie de la partager avec tout le monde. Tu as envie de parler de ça avec tout le monde. Sauf que tu te rends compte que tout le monde n'est pas prêt, en fait. Et tout le monde n'a même pas envie. Donc ça veut dire que moi, je sais que lors de mon éveil, c'est triste à dire, mais je me suis éloignée de certaines personnes parce qu'on n'est plus sur la même longueur d'onde, tu vois. Et forcément, après, tu te rapproches de personnes qui ont la même manière de penser que toi, des personnes qui t'éveillent, des personnes qui t'élèvent aussi et les personnes où tu estimes que on a... Alors que c'est fondamental, franchement, les croyances, la spiritualité, c'est hyper important. En tout cas, moi, c'est comme ça ma vision des choses. Si je n'arrive pas à me sentir en phase avec toi à ce niveau-là, ça va être difficile pour moi de rester... aussi proche que je l'étais de toi parce que je vais estimer que je serais plus aussi à l'aise d'aborder certains sujets avec toi. Moi, au début de mon éveil, je voulais en parler à tout le monde, en fait. Vraiment, maman, une fourmi, si je la vois sur la route, je voulais lui raconter ce que j'avais découvert. Ça m'a choquée. C'était assez violent de voir qu'il y a certaines personnes qui étaient très hostiles à ça et qui ne voulaient pas, en fait, qui ne voulaient pas. Moi, je me rappelle, comme je t'ai dit, j'étais beaucoup dans la haine. C'est-à-dire que, par exemple, sur les réseaux sociaux, j'ai partagé sur ma story des trucs qui critiquent la religion, des trucs comme ça. Et malheureusement, ça heurtait certaines personnes qui se disaient Mais non, moi, ça me fait du mal quand tu dis ça, etc. Par exemple, certains termes. Moi, je me rappelle que j'étais vraiment beaucoup dans la violence. Ça veut dire les chrétiens, j'aimerais trop les appeler les jésulâtres. Et ça, c'est quelque chose qui... Certains, ça les heurtait. Ça les blessait, tu vois. Et avec le temps, j'ai appris à, comment dire, moi, être dans le pic. Parce que j'ai plus ça à faire, tu vois, j'ai plus envie de convaincre les gens de quoi que ce soit. Au bout d'un moment, on est en 2024, si t'as envie de t'éveiller, tu t'éveilles, si t'as pas envie, tu le fais pas. Moi, je vais pas être la personne, je vais pas être le messie, en fait, qui va répondre la parole. J'ai trop de combats déjà à mener pour avoir ce combat-là.

  • Speaker #1

    Pasteur Ayoka, non ? Tu veux pas postuler pour le pasteur Ayoka ? Non,

  • Speaker #2

    franchement, non ! Pour le quart de jour, et franchement, je les remercie, parce qu'on a besoin de ces personnes-là dans la communauté. Mais moi, personnellement, c'est un travail qui demande trop d'énergie. trop de... Oh,

  • Speaker #1

    je peux pas. Non, je comprends.

  • Speaker #2

    Je peux vraiment pas. J'en ai parlé du coup un petit peu avec mon entourage et quand j'ai vu qu'ils étaient très hostiles, même mes frères et sœurs, petit à petit, j'ai laissé tomber. Mais je sais que j'ai inspiré des membres de ma fratrie parce que ma sœur, elle est partie au Sénégal après, quelques mois après, enfin, quelques temps après moi. Et oui, je sais que mes frères et sœurs, ils sont beaucoup plus ouverts d'esprit sur ce sujet-là qu'avant. Donc oui, je sais. Mais franchement, sans vouloir me lancer des fleurs, je sais que dans cette fratrie, j'ai vraiment un rôle de... Comment dire ? J'ai un rôle dans ma fratrie de vraiment...

  • Speaker #1

    Évager.

  • Speaker #2

    Je te jure. Parce que sur plein de sujets, je me rends compte que c'est moi qui ouvre les esprits des gens, qui fait changer, qui fait shifter plein de choses en fait.

  • Speaker #1

    Attends, t'es située où dans la fratrie ?

  • Speaker #2

    Avant-dernière.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, écoute, tu nous en diras plus d'ici quelques années. Tu reviendras témoigner d'ici 3-4 ans pour voir si tes frères et sœurs ont basculé.

  • Speaker #1

    Ah, j'espère !

  • Speaker #0

    On te le souhaite. Et sinon, ça a eu quel impact sur ton quotidien, ce changement ? Est-ce qu'il y a eu un grand changement, un chamboulement, étant donné déjà que tu ne faisais pas certaines fêtes ? Est-ce qu'il y a des fêtes que tu continues à faire ou peut-être d'autres fêtes qui se sont rajoutées ?

  • Speaker #1

    Fêtes, au niveau des fêtes... Dernièrement, c'était l'année dernière, non ? On avait fêté

  • Speaker #0

    Kwanzaa. Ah oui, Kwanzaa.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, une fois j'avais fêté Kwanzaa, c'était cool, c'était intéressant. Sinon, non, pas vraiment, il n'y a pas de fête que je fête en particulier.

  • Speaker #0

    Ou des habitudes que tu avais l'habitude de faire. Est-ce qu'il y a des choses que tu faisais dans ta religion que tu ne fais plus, peut-être des habitudes même alimentaires ? Je ne sais pas, est-ce qu'il y a des choses qu'ils ne mangeaient pas et qu'aujourd'hui tu manges parce que tu es éveillé ?

  • Speaker #1

    Oui, les habitudes améliorataires, comme tu le disais, par exemple, quand j'étais chrétienne, dans la branche de la religion de mes parents, on n'avait pas le droit aux fruits de mer et au porc, par exemple. C'était interdit. Et moi, ce n'est pas forcément par rapport à cette religion-là, mais le porc, ça n'a jamais été une viande qui m'a vraiment plus attiré que ça. Ça m'arrive d'en manger. mais je ne vais pas manger du porc tous les jours. Mais les fruits de mer, par contre, oui, c'est vraiment quelque chose que j'aime bien aujourd'hui, que je consomme de temps en temps. Il n'y a aucun souci par rapport à ça. Et je sais que dans la branche aussi, le samedi, tu n'avais pas le droit d'utiliser tout ce qui est électricité.

  • Speaker #0

    Comme c'est les Juifs qui font ça le vendredi Shabbat. Oui,

  • Speaker #1

    je crois que c'est les Juifs. Le sabbat. Tu n'as pas le droit d'utiliser l'électricité. En fait, tu ne dois pas te reconsacrer qu'à la pratique de la religion. Aujourd'hui, par exemple, je sais que je ne vois plus ma vie en France. Vraiment, mon objectif, ce serait dans quelques années de quitter la France.

  • Speaker #0

    Tu es dans quel pays ? Tu as une idée ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai vécu au Nigeria l'année dernière. J'ai vraiment aimé. Pourquoi pas ? Après, je n'ai pas d'idée prédéfinie parce que, par exemple, je sais que le Kenya, j'aimerais vraiment beaucoup y visiter. mais vraiment dans quelques années je sais que je vais partir je vois pas la fin de ma vie en France en fait je me vois pas me marier ici fonder mon foyer mon patrimoine etc non j'ai vraiment envie de quitter avec la France ah oui je me sens pas à l'aise quand je suis ici pour avoir goûté à être dans un lieu où tu es la norme par exemple quand je suis arrivée au Nigeria un autre truc m'a choqué je suis allée dans un supermarché vraiment j'ai des images en tête j'ai vu un paquet de couches Il y avait un père noir, une mère noire, un bébé noir. Ça m'a mind-blowing. Vraiment, j'étais en mode, mais en fait, c'est ça d'être la norme. Genre, t'es pas un quota. Bon, il nous faut un noir pour que la pub passe. Non, t'es juste la norme. T'es juste une femme. T'es juste un homme. T'es juste une sœur, un enfant. En fait, de découvrir ça, je me suis dit, mais en fait, tu peux pas retourner en France. Où t'es une black, où t'es une personne de couleur, où t'es... Non, je peux pas.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Tu comprends. Du coup, ça doit être difficile, le quotidien en France.

  • Speaker #1

    Heureusement, comme je suis entrepreneur, je ne suis pas retournée dans le monde du travail ou dans la vie active où tu sors quotidiennement et que tu es ouverte au monde extérieur. Mais c'est pour ça que je travaille à fond sur mes projets pour pouvoir partir rapidement parce que vraiment, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Mais oui, d'ailleurs, c'est pour ça que tu travailles à mettre en couple des hommes noirs et des femmes noires. Ah,

  • Speaker #1

    exactement. Voilà. En fait, suite à mon voyage, quand j'étais au Nigeria, j'ai rencontré un groupe. Je me suis rajoutée sur un groupe WhatsApp qui permet de faire des activités, sortir, rencontrer des gens, etc. sur les Ghosts. Et j'ai vraiment trop aimé le concept. Je me suis dit, en fait, j'ai envie de refaire ça en France. Ça n'aura forcément pas la même portée parce que là-bas, c'est juste des jeunes, alors qu'en France, ce sera des Noirs, tu vois. Donc, ce n'était pas la même portée pour le projet. Et on a commencé au Mouala Event en mai 2023, 2024. Notre premier événement, c'était un speed dating. Et après, on a fait un pique-nique. Et là, on a lancé un groupe aussi WhatsApp. On a une communauté, on est plus d'une centaine. Là, ça commence à augmenter petit à petit. C'est super.

  • Speaker #0

    Super. Et est-ce que tu participes à des événements religieux avec ta famille ? Non. Communion ? Non, non, non. Quand on te dit, voilà, il y a tel qui se marie, on va à l'église, est-ce que tu viens ? Est-ce que c'est des endroits où tu vas ?

  • Speaker #1

    Je suis très fermée à tout ça, honnêtement. Je sais que par exemple, s'il y a un mariage, Je ne vais pas aller à l'église. Je n'en suis pas tempe.

  • Speaker #0

    Ton choix, c'est que vraiment, tu as coupé tout lien avec cette religion. Mais c'est juste que c'est la famille qui est encore ancrée dedans. Est-ce que eux, par exemple, n'essaient pas justement de te refaire venir dans ce culte ? Parce que tout à l'heure, tu as parlé d'une réunion que tes parents et ta famille ont organisée. Comment ça s'est passé ? Parce que finalement, c'est dur. C'est comme un procès. On te fait un procès en te disant en fait, qu'est-ce que tu fais ? Il faut que tu reviennes vers le droit chemin parce que sinon, tu vas finir en enfer.

  • Speaker #1

    C'est vrai. En fait, moi, je l'ai pris avec... Je ne l'ai pas pris au sérieux. Je l'ai vraiment pris avec humour parce que je me suis dit... Tu vois, en plus, il y a une phrase dans la Bible. Père, pardonne-les parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font. Je l'ai vraiment pris comme ça, en mode, ne les calcule pas, ne les prends pas au sérieux. je ne l'ai pas pris sérieusement je me suis dit mais les pauvres en fait c'est juste de la peur en fait c'est juste de la peur, là ils sont en terre inconnue ils se disent mais qu'est-ce qu'elle fait, on n'a jamais vu quelqu'un qui fait ça dans notre entourage où elle va là, mais où elle a trouvé ces histoires d'Afrique là, qu'est-ce que tu fais ma belle reviens parmi nous donc moi je l'ai plus pris en fait je l'ai vraiment pris avec bienveillance de leur part parce que je me suis dit tout ça c'est animé premièrement par de l'amour et après je l'ai plus pris comme indien Avec calme, bienveillant, j'ai essayé de leur expliquer, j'ai essayé de leur incurer, de leur dire, mais en fait, je ne vais pas devenir extrémiste ou quoi. Je suis toujours moi, toujours la fille, la sœur que vous connaissez. C'est juste que j'ai pris parti sur certains sujets où avant, je laissais les gens décider pour moi. Mais non, toujours la même, il n'y a aucun souci par rapport à ça. Et sinon, non, ils savent très bien mon avis là-dessus. Au contraire, c'est moi parfois qui fais des petits pics. Des petites piqûres de rappel pour les petits piquets de temps en temps sur des petits trucs. Et sinon, juste ma mère, parfois, elle a des petites phrases en mode Oui, même si vous êtes un gras pour Dieu, lui, il vous aime, moi, je prie pour vous. Des petites phrases comme ça, tu vois. Mais bon, je la calcule pas et voilà, quoi. Je pense qu'elle a compris, en fait, que malheureusement, j'étais plus dans ce truc-là, quoi.

  • Speaker #0

    Ils t'ont perdu.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et sinon, il y a une question que je me pose souvent, c'est, tu sais quand tu es dans une religion, souvent tu appartiens aussi à un groupe. Et souvent aussi, je pense que les gens qui ne quittent pas ce type de religion, c'est parce qu'ils ont peur d'être confrontés à eux-mêmes et de ne plus appartenir à un groupe. Du coup, est-ce que toi, tu reçois un besoin peut-être d'appartenir à un groupe, de dire, oui, le samedi, je vais à l'église, oh, il y a tel baptême, on va organiser ça. Est-ce que c'est des choses qui… Est-ce que tu te sens quand même le besoin d'avoir ce type d'appartenance ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, non. Parce qu'en fait, quand j'allais à l'église, ça n'a jamais été avec le sourire. Ça n'a vraiment jamais été en mode j'adore etc. J'ai fini par m'y habituer parce que c'était toute ma vie. J'ai dû aller à l'église de mes… Aussi loin que je me rappelle, donc 3-4 ans jusqu'à 17-18 ans, où c'était vraiment imposé. Mais ça n'a jamais été avec le sourire, quoi. Parce que toute la semaine, tu vas à l'école. Le samedi, il faut se lever tôt pour aller à l'église. Et le dimanche, mes parents, ma mère me lèvent tôt pour faire le ménage, à manger, etc. Donc j'avais vraiment pas vraiment un temps pour me reposer. Donc ça n'a jamais été en mode une partie de plaisir pour moi. Donc j'avais pas cette routine de vraiment me dire que c'est mon rituel de tous les samedis, etc. Et l'aspect communauté que tu évoques, je suis totalement d'accord avec toi. Il y a beaucoup de gens qui ont peur de quitter les religions parce qu'ils se disent... Ok, là, j'étais chrétien, j'étais musulman, j'étais dans un groupe, je faisais partie de quelque chose. Il y a quelqu'un qui me dit Ok, ça, c'est bien, tu vas aller au paradis, tu vas aller en enfer. Mais ne plus avoir tout ça, ne plus avoir de repères et avoir le libre arbitre de vraiment être son propre maître, son propre guide. Il y a plein de gens que ça fait très, très, très peur. Moi, j'avoue qu'au début, c'était assez flippant de prendre la propre responsabilité de sa vie sans pouvoir se reposer sur quelqu'un que Ouais, c'est mon pasteur qui m'a dit de faire ça. Je sais que c'est la Bible qui me dit de faire ça, ça c'est bien, ça c'est mal. Devoir réfléchir par soi-même, c'est assez déroutant. Mais comme je t'ai dit, comme j'ai rencontré mes sœurs au début de mon éveil, elles ont vraiment eu ce rôle de soutien pour moi parce qu'on a nos petites habitudes, on se voit, on se parle, si on a des questions, on se partage. Donc, je n'ai jamais eu ce truc de j'ai l'impression que je suis toute seule, je suis paumée, je suis abandonnée.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour ça que franchement, les personnes qui sont au début de leur réveil, je leur conseille vraiment d'aller à des événements, d'être ouvert, de rencontrer des gens. Parce qu'avoir sa petite communauté, son petit groupe, ça permet vraiment de... D'être plus solide dans ça, de pouvoir avoir des gens à qui on posait des questions, s'éveiller mutuellement, sortir, et aussi faire autre chose, parce qu'il n'y a pas que la spiritualité dans la vie. C'est un sujet qui m'intéresse, mais je ne vais pas commencer à parler de méditation et de prière toute la vie. Il y a d'autres sujets dans la vie. Je pense que c'est important de varier, de pouvoir profiter de la vie, de sortir, aller au récit, voyager, écoler.

  • Speaker #0

    Vivre.

  • Speaker #1

    Voilà, vivre en fait. Faire avoir cette pression, en fait.

  • Speaker #0

    Comprends. Et là, je rebondis par rapport à la spiritualité. Tu fais une différence, toi, entre la religion et la spiritualité ?

  • Speaker #1

    Pour moi, oui. J'avais vu une image qui m'avait vraiment percutée et que je trouvais très pertinente. C'était une représentation de... La religion, c'est comme un poisson dans un bocal. Et la spiritualité, c'est un poisson dans la mer.

  • Speaker #0

    Hum, hum. Pas mal.

  • Speaker #1

    On prend la personne vie quand même, mais dans une cage, en fait. C'est un dogme. On te dit ça c'est bien, ça c'est pas bien, fais ci, fais ça. On réfléchit à ta place, en fait. Et je pense que c'est aussi par peur et flemme intellectuelle qu'il y a beaucoup de gens qui restent dans les religions, parce qu'au moins il y a quelqu'un qui a la responsabilité de ta vie. Il y a quelqu'un qui décide pour toi, il y a quelqu'un qui te dit quoi faire. Et t'es pas livré à toi-même.

  • Speaker #0

    Les gens, je trouve qu'ils font ça, c'est que justement ils veulent pas, comme tu disais tout à l'heure, avoir la responsabilité de leur vie. Donc, tu préfères dire, oui, je fais cette décision parce que le pasteur ou un tel a dit ça, l'imam a dit ça. Mais quand il y a des problématiques, jamais tu vas dire, ah oui, mais c'est à cause du pasteur qu'il s'est passé ça, finalement. Tu vois, et on a prié pour moi, mais ce que j'attendais, ça ne s'est pas passé. Et tu ne vas jamais voir le pasteur pour dire, ouais, pasteur, par contre, ce n'est pas ce que j'ai demandé, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'il y a beaucoup de facteurs. Comme tu dis, l'aspect communauté. l'aspect famille, l'habitude, la routine, quand t'es dans un truc depuis toute ta vie, mais en fait, ok, j'étais dans ça, maintenant c'est quoi ? C'est le néant, en fait. Ça veut dire que je dois tout découvrir toute seule. C'est très, très effrayant. Moi, je sais que, par exemple, au début de mon éveil, en fait, je me mettais énormément la pression parce que je me disais, meuf, t'as plus de 20 ans à rattraper, là. Au boulot. Regarde des vidéos, lis des livres, des articles, écoute des trucs, va à des événements. Je me mettais énormément la pression, après, je me suis dit, mais en fait... Ma belle, la spiritualité, ce n'est pas une course. C'est à ton rythme. Tu apprends aujourd'hui, tu expérimentes. Même la vie, vivre, c'est déjà expérimenter, c'est déjà être spirituel. C'est écouter, être connecté à ses émotions, essayer de se comprendre, essayer de ne pas reproduire les erreurs. Tout ça, c'est la pratique de la spiritualité, selon moi. C'est ça, ma vision de la spiritualité. Alors qu'avant, pour moi, la spiritualité, c'était forcément des rituels, des prières, la méditation, des actes très forts, alors que je me rends compte que dans la vie de tous les jours, des petits actes, c'est déjà se connecter à soi-même, et c'est ça pour moi la spiritualité. Écouter son âme, se respecter, quand tu sens un mauvais pressentiment sur quelque chose, t'écouter, ne pas te forcer à faire des choses que t'as pas envie de faire, ne pas te mettre dans des situations où tu sais que tu vas briser tes valeurs, tu ne vas pas être à l'aise, tu ne vas pas être toi-même. Pour moi, tout ça, ça fait partie d'être une personne spirituelle.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, la spiritualité, c'est en lien avec l'esprit, donc avec toi-même. Donc forcément, si tu as un esprit, tu es à même de réfléchir et de t'écouter, comme tu disais. Et c'est vrai que dans les religions, c'est bon. Après, moi, l'expérience que j'ai faite, c'est que c'est quelque chose qui est très mis en sourdine, en fait, et on t'invite juste à suivre la religion, bête et méchanté, c'est tout, sans forcément t'inviter. à réfléchir par toi-même. C'est plus le groupe. Et avoir ton libre arbitre. Quel message tu souhaites passer à travers ton témoignage ?

  • Speaker #1

    Le message, ce serait aux personnes qui sont au début de leur éveil, vraiment. Quand tu commences à te poser des questions, vraiment les trucs basiques, genre pourquoi Dieu serait un homme ? C'est qui Jésus ? Est-ce qu'il serait noir ? Pourquoi il a créé le diable s'il est omniscient alors qu'il savait que le diable allait le trahir ? Tu vois ce genre de questions. Quand tu commences à te poser ce genre de questions et que tu les poses à des personnes spirituelles de tes groupes, ton pasteur, ton imam, et que ces personnes-là te disent Non, ça c'est le diable, fais confiance, le Saint-Esprit, etc. Aie la foi, ça c'est des questions pour te détourner, etc. Quand tu commences à te poser ces questions-là et que tu n'as pas tes réponses, ça veut dire que petit à petit, ton âme a envie de plus. Elle a envie de...

  • Speaker #0

    Tu cherches des réponses et tu n'as pas les réponses.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc pose-toi les... En fait, ne va pas poser ces questions-là aux personnes qui t'ont mis dans ces environnements. C'est comme si tu vas aller demander à ton bourreau... pourquoi tu fais du mal ? Tu ne peux pas demander à la personne... Tu as compris ce que je voulais dire ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois très bien. Tu ne vas pas demander à ton bureau, il ne va pas te dire. Il va tout faire pour que tu restes sa victime.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc pour moi, quand tu commences à te poser cette question-là, vraiment, Internet peut être ton meilleur ami quand il peut être ton meilleur ennemi. Donc ça veut dire, n'hésite pas à poser des questions, n'hésite pas à aller à des événements. Ta mairie, va à la bibliothèque, lis des livres, rencontre des gens. Même toi et moi, on s'est rencontrés sur Facebook.

  • Speaker #0

    Oui, c'était vrai.

  • Speaker #1

    Hyper random, rencontre des gens, va à des événements, voyage, expérimente. En fait, recherche toi-même tes réponses. Au lieu de, comme d'habitude, t'asseoir et attendre que ça tombe tout cuit dans le bec, expérimente, cherche, creuse, ose, n'aie pas peur. En fait, vraiment n'aie pas peur. Parce que c'est la peur de l'enfer, la peur de mal finir qui t'attache, qui te bloque, qui te met dans une boîte et qui... qui t'empêche de vraiment vivre, de vraiment expérimenter, de vraiment te connecter avec ta propre personne. Donc ce sera ça mon petit mot de la fin. N'hésite pas à peser, rencontrer les bonnes personnes. Moi, je suis vraiment partisane de le hasard n'existe pas. Tu rencontres des personnes, tu te mets dans des situations, il t'arrive des choses parce que t'avais besoin d'avoir une leçon, t'avais besoin d'apprendre quelque chose. Et parfois, c'est une rencontre toute bête que tu peux faire. Je ne sais pas, en allant comme moi dans un événement pour trouver des plantes pour ne plus avoir mal pendant mes rêves, qui fait que je me retrouve aujourd'hui là à parler de spiritualité avec toi.

  • Speaker #0

    Mais attends, mais du coup, j'ai rebondi sur les plantes. Parce que tu es partie chercher des plantes. Pourquoi tu n'as pas pris des médicaments ? Tu as dit que c'est parce que tu ne voulais pas prendre des médicaments. Mais qu'est-ce qui t'a fait penser que les plantes allaient fonctionner ?

  • Speaker #1

    Parce que moi, comme je t'ai dit, j'ai toujours été une personne qui aime trop les plantes, dont tout ce qui est les graines. Faire ses propres produits capillaires, les petites huiles. J'ai toujours été curieuse, en fait. Toujours été curieuse, toujours été manuelle. Toujours... Même quand je prenais soin de mes cheveux, j'aimais bien faire mes propres crèmes, mes propres soins. Aromazone, tu vois, tu fais tes petites tambouilles, tu fais des blogs, tu fais des vidéos. J'ai toujours été une personne assez curieuse, qui sort un peu de l'ordinaire, qui aime aller dans les sentiers battus, etc. J'ai toujours aimé ça. Et c'est bon. Les plantes ont très bien marché parce qu'aujourd'hui, je n'ai plus de règles douloureuses d'encre aussi.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est super. Moi, je sais que ça marche, mais beaucoup n'y croient pas forcément. Alors que ça marche très bien. En tout cas, pour beaucoup de personnes, ça fonctionne. Dont toi, visiblement, puisque tu as une expérience.

  • Speaker #1

    Totalement.

  • Speaker #0

    En plus, tu pensais, tu croyais aussi en plantes parce que tu as eu l'expérience avec tes cheveux. Étant donné qu'à un moment donné, tu étais très concentrée, il me semble, dans le fait de faire pousser tes cheveux. Donc, j'imagine que tu lisais tout ce qui est dans ta cuisine, tout ce qui est clous du girofle, romarin, pour faire pousser tes cheveux. Et donc là, tu as eu aussi la preuve que le naturel fonctionne. Et donc, tu te dis, si ça fonctionne sur mes cheveux, il n'y a pas de raison que ça ne fonctionne pas non plus sur mes troubles gynécologiques.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai été ouverte d'esprit par rapport à ça. Je me suis toujours dit que tout ce qui était médicaments, c'est à éviter, à éviter au max. Parce que je sais que ma mère, par exemple, elle prend beaucoup de médicaments à cause de, comme je t'ai dit, ses problèmes de tension, de diabète. Et c'est vraiment quelque chose que je n'ai pas envie de reproduire, être dépendant d'un médicament. C'est vraiment quelque chose que je ne voudrais pas avoir plus tard. Donc si je me dis qu'il y a des petites plantes, des petits thés, des petites décoctions, tisanes, j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Mais cet attrait pour les plantes, c'est peut-être en lien aussi avec ta terre natale, Haïti. Parce qu'à Haïti, ils sont très portés sur les plantes aussi, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Totalement. Si ça se trouve, dans une ancienne vie, j'étais guérisseuse.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est possible.

  • Speaker #1

    Totalement. Moi, je sais que quand le pays sera un peu plus stable, j'ai vraiment envie d'aller en Haïti. Si ça se trouve, là-bas, j'aurai un appel, je vais découvrir des choses, etc., j'aurai des flashbacks. Mais franchement, je me dis oui, si ça se trouve.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça serait incroyable. Et tes parents, eux, c'est des choses qu'ils ont envie de retourner en Haïti, comme tu as dit, une fois que la situation sera apaisée.

  • Speaker #1

    Du tout.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    C'est très hostile à

  • Speaker #0

    Haïti. Donc Haïti, pour eux, c'est l'Afrique, peut-être, non ? Ou peut-être c'est même pire.

  • Speaker #1

    Je ne saurais même pas lequel est pire.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Ouais. Pour eux, et aussi ils ont ce petit raccourci que pas mal d'haïtiens font, qui est très triste. C'est que oui, Haïti, en gros, c'est dans cet état-là parce que les gens là-bas sont trop méchants, ils font trop de sorcellerie, etc. C'est pour ça que Dieu a puni Haïti et qu'il est dans cet état-là, le pays. C'est très triste.

  • Speaker #0

    Il connaît très fort de tout ça en ouverture.

  • Speaker #1

    J'en ai vraiment jamais parlé avec eux, honnêtement. Je sais que mes parents... Cette phrase aussi, je pense qu'elle va faire écho. Mes parents sont chrétiens avant des trahissants. Donc c'est-à-dire que leur identité... reposent dans leur religion avant tout. Donc quand j'ai eu mon éveil, je n'ai pas cherché mes réponses auprès de mes parents, parce que quand j'ai essayé, ma mère était très hostile. Je me rappelle quand elle avait fait mon procès, elle m'avait dit oui, c'est pour ça que tu m'avais posé des questions, etc. Donc je me suis dit, à partir de ce moment-là, ce n'est pas vers ces personnes-là malheureusement que tu pourras avoir des réponses, parce qu'ils sont très fermés, très hostiles. Je ne sais pas ce qu'ils ont vécu en Haïti ou quoi, mais mes parents ont une relation très conflictuelle avec le pays. Et... Je pense qu'ils sont très fermés à ce qu'on y retourne. Ils ne nous ont jamais ramenés là-bas. Maman, avant, quand le pays était un peu plus stable, ils ne nous ont jamais ramenés. Ils ne nous ont jamais vraiment pris pour nous expliquer l'histoire d'Haïti, de ce qu'ils savaient. Moi, je sais que c'est en 2022 que j'ai découvert que Haïti, c'était la première nation noire libre en tant qu'Haïtienne. C'est en 2022. Ça,

  • Speaker #0

    c'est triste.

  • Speaker #1

    Mame, je crois que c'était l'année de 2023 ou 2022. qu'en faisant mes recherches, j'ai découvert que la soupe Jumou, en fait, ma mère, elle a gardé cette petite tradition tous les premiers janviers de faire la soupe Jumou.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais je pense qu'elle la faisait juste par réflexe ou en habitude. Et en faisant mes recherches, j'ai découvert que c'était une fête, une soupe pour célébrer l'indépendance. Je ne comprends pas ça.

  • Speaker #0

    Comment ça s'appelle la soupe Jumou,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Au Jumou,

  • Speaker #0

    oui. Je me rappelle.

  • Speaker #1

    C'est que pendant l'esclavage, tous les légumes, même le Jumou, le Jumou, c'est une plante... une sorte de courge, comme une citrouille, on va dire, de la famille de la citrouille. Toute la viande, les autres légumes, etc. étaient interdits pour les Haïtiens, pour les esclaves, les descendants des esclaves, du coup. Ils ont décidé que la fête de l'indépendance de leur pays allait célébrer ça en faisant une soupe qui contient tous les trucs qu'on leur avait interdits avant. Et tous les premiers janviers, les Haïtiens sont conviés à faire cette soupe en famille, à se remémorer, en fait, de l'histoire de leur pays, tu vois. Et moi, en faisant mes recherches, que j'ai découvert ça, je me suis dit, mais c'est trop triste que la transition soit quand même un peu restée, parce que ma mère la faisait sans pour autant expliquer l'histoire derrière.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que tu penses qu'elle connaissait l'histoire ? Peut-être qu'elle ne connaissait pas l'histoire ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, je n'ai jamais demandé, je ne sais pas. Je lui demanderais.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas. Bon, ce n'est pas grave. En tout cas, l'histoire, enfin, Haïti... C'est le premier territoire africain à être indépendant. Donc, clairement, en tout cas pour tous les Haïtiens qui nous écoutent, c'est très important de le savoir. Et je pense que toi, ça a ouvert beaucoup de choses sur ton histoire, ton pays. Et ça a même peut-être donné une confiance que tu n'avais pas avant.

  • Speaker #1

    Non, totalement, ça a été important pour moi.

  • Speaker #0

    Avant de clôturer, tu es graphiste et avec une amie à toi, vous avez aussi créé une agence événementielle. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir. Avec une amie à moi, on a créé Omoala Event en mars 2024. Omoala Event, c'est un mot en louganda, la langue officielle de louganda. Ça signifie jeune fille parce qu'on est deux jeunes filles, deux amis qui ont eu l'idée de ce projet-là. On a décidé évidemment d'avoir un prénom dans une langue africaine, parce que c'était pertinent pour nous, qu'on se reconnaisse déjà entre nous et qu'on appuie directement l'identité de notre projet. On organise des événements pour la communauté afro-caribéenne de Paris. Notre premier événement, c'était un speed dating. Ensuite, on a fait un événement pique-nique. Là, on a un groupe WhatsApp aussi où... Les gens peuvent vraiment rencontrer d'autres personnes, fédérer une communauté, discuter entre nous. Vraiment une safe zone pour nous, par nous. Notre prochain événement, ce sera une table ronde sur différentes problématiques qui concernent la communauté noire en France. Et voilà, ce sera le 16 novembre, si ça vous intéresse. Ce sera avec plaisir, il n'y aura pas beaucoup de place. On n'a pas encore décidé de quels sujets seront abordés. Mais on a fait ça aussi lors de notre dernier événement. Notre dernier événement, c'est un speed dating qui a eu lieu la semaine dernière. Ça s'est super bien passé. On a clôturé l'événement en faisant une table ronde sur les relations au 21e siècle, l'éducation, la parentalité, la santé mentale. C'était tellement intéressant. C'était super bien. Et on a décidé de faire une table ronde et un événement vraiment dédié à ça pour reprendre un petit peu ce format-là. pouvoir aborder plein de sujets dont on n'a pas forcément l'habitude de parler dans la communauté noire.

  • Speaker #0

    Super, c'est trop bien. Ça a l'air super intéressant. En tout cas, j'espère qu'il y aura beaucoup de monde qui viendront à votre événement.

  • Speaker #1

    Justement, on a envie qu'il y ait 15 personnes au maximum parce que quand on commence à être trop, on n'arrive plus à 100, ce sera dans un petit lieu. Donc, il n'y aura que 15 places. Je sais qu'il y a déjà plein de gens du groupe, de notre communauté qui sont intéressés. Donc, si toi qui écoutes ce podcast, tu es intéressé, il faut y aller vite. pour avoir une place.

  • Speaker #0

    Super. De toute façon, je mettrai ton contact dans la bio de cet épisode. Comme ça, les gens iront sur ta page Instagram s'abonner ou poser toutes autres questions qui leur passent par la tête.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    En tout cas, sachez que chacun a son cheminement par rapport à l'éveil spirituel. Le parcours d'éveil est propre et à chaque personne et puis tout le monde n'est pas destiné à ça en réalité. Si toi aussi, tu te poses des questions, il est possible que tu aies été choisi par tes aïeux, tes ancêtres et donc que tu es important pour ta lignée. Voilà, je ne sais pas si toi tu as un mot de fin à partager à nos auditeurs.

  • Speaker #1

    Non, franchement, c'était vraiment le message le plus important.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Seul, s'entourer des bonnes personnes. Ne pas s'enfermer, ne pas penser qu'on est anormal, penser qu'on va à l'enfer. Ne pas hésiter à poser les bonnes questions aux bonnes personnes et aussi essayer de trouver les réponses par soi-même.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'était un super épisode. J'ai aimé échanger avec toi. C'était super agréable. Merci d'avoir partagé avec honnêteté ton parcours d'évêque. C'est quelque chose qui n'est pas facile à partager de nos jours. Merci à toi. et merci encore une fois pour ta disponibilité à Youka et du coup je te souhaite le meilleur pour la suite autant dans ta vie personnelle, spirituelle et aussi professionnelle

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, ça me fait super plaisir ça me tenait à cœur de partager mon histoire et de partager aussi les projets que j'ai en cours parce que c'est des projets qui concernent la communauté donc merci beaucoup pour ton invitation ça me fait super plaisir et rendez-vous peut-être dans un prochain épisode

  • Speaker #0

    C'était Joie pour le podcast Bamboula. A bientôt pour un nouvel épisode. Salut Ayoka.

  • Speaker #1

    Bonne soirée.

  • Speaker #0

    A plus, bye.

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Description

Ayoka, une femme inspirante et engagée, toujours dans le souci d'évoluer et de grandir spirituellement nous raconte comment elle a quitté le christianisme, son processus d'éveil, un chemin vers l'émancipation et la découverte de sa vraie nature. Cette prise de conscience lui a ouvert la porte du champ des possibles et devient un voyage profondément personnel qui a entraîné des changements profonds dans sa vie. Durant cette période, Ayoka a découvert un pan de son histoire qui lui a permis de reconnecter avec ses racines et lui a permit de revenir à son authenticité et à son ultime soi.


Elle nous livre avec sincérité ce cheminement et les obstacles qu'elle a pu rencontrer...


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Bonne écoute ! 🤩


Co-fondatrice de l'agence événementielle : @omuwala.events
Graphic Designer : @ayoka.design


Arrêtons de laisser les autres nous qualifier.

https://www.instagram.com/bambula_podcast?igsh=b3IwdTJ2dzhweTI2



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et bienvenue dans l'émission Bamboula, un podcast qui a pour ambition de vous faire réfléchir. Oui, oui, vous avez très bien entendu, j'ai bien dit Bamboula, mais connaissez-vous réellement le sens de ce mot et son origine ? Moi, c'est Joa, une femme du monde, et j'ai décidé de mettre la lumière sur la vraie définition de ce mot qui est considéré dans l'influence collective comme un terme négatif et surtout négrophobe. Et je vous entends tous me répondre,

  • Speaker #1

    évidemment !

  • Speaker #0

    Bamboula est un mot raciste désignant les Noirs. Hum, détrompez-vous, on en est très loin. Notre ami Internet parle d'un instrument de musique, le tam-tam, ou encore qu'il s'agit d'une danse effectuée au son d'une variété de tambours africains. Certains auront même en tête des biscuits inspirés d'un zoo humain. Pourtant, des chercheurs et linguistes ont tenté de définir son étymologie, mais sans succès. C'est à se demander s'ils avaient réellement à cœur de fournir le vrai son du mot. Ainsi donc, dans ce programme, je reçois des invités avec lesquels nous allons aborder des sujets tels que l'histoire, l'éducation, la santé, la parentalité et plein d'autres encore. Avant de vous révéler la réelle signification de ce mot, voyons avec mon hôte du jour qu'est-ce que ce mot lui évoque et s'il a des anecdotes à nous partager là-dessus.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, j'ai avec moi une invitée et avec elle, on va pouvoir discuter de spiritualité. Avant tout, je vais lui demander de se présenter. Bonjour Ayuka.

  • Speaker #2

    Bonjour Joie.

  • Speaker #1

    Alors, avant de commencer à parler un peu de toi, j'aimerais que tu me donnes, toi, la signification de Bamboula.

  • Speaker #2

    Justement, vraiment, quand on en avait parlé à l'époque où tu m'avais parlé de ce projet-là, pour moi, c'était directement la connotation raciste, mais je me disais forcément que, comme la plupart des insultes, il y avait une racine. Peut-être un mot qui a été déformé ou je ne sais pas, peut-être un mot qui signifie quelque chose dans une autre langue. Mais moi, je trouve ça pertinent de déconstruire et de se réapproprier des termes qui ont été utilisés pour nous rabaisser, sachant que ça vient du Kikongo, tu m'avais dit ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    ça vient du Kikongo. Oui, c'est ça. Effectivement, à l'époque, quand je t'en ai parlé, je voulais aussi voir un peu ta réaction.

  • Speaker #2

    Après, moi, j'étais quand même curieuse de me dire... curieuse de savoir un peu plus sur la signification, mais je n'étais pas fermée à ce mot, personnellement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et aujourd'hui, tu sais ce que ça veut dire, au final ? Je crois que je te l'avais expliqué.

  • Speaker #2

    Ça vient d'un mot en kikongo qui veut dire les gens, les humains, ou un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Non, pas réellement, mais je te le respecte. Comme ça aussi, les auditeurs qui tomberont sur cet épisode auront la définition. Donc, en fait... En réalité, le mot se décompose en bamboula, comme je l'ai bien notifié dans le logo du podcast. Et en fait, boulat, ça veut dire en Lingala ou en Kikongo. Ça fait référence aux années, aux années passées. Et c'est aussi un rappel aux saisons. Et en fait, c'est comme ça que nos anciens ont utilisé ce mot-là pour parler des années passées et pour faire référence au passé. Et du coup, les... les esclaves en Louisiane aussi avaient utilisé ce mot, en tout cas ils le scandaient ce mot, pour se rappeler en fait d'où ils venaient, et donc se souvenir aussi de leur passé, et de ne pas oublier, et comme ça leur histoire en fait, et d'où ils viennent, reste ancrée en fait par rapport à la génération qui va suivre. Ok ! Donc voilà, d'où le bambou là, et parce qu'aujourd'hui, comme tu le disais aussi au départ, Il est important de se souvenir de ce qu'on a fait auparavant pour aussi construire l'avenir. Et donc du coup, maintenant que tu connais la définition, moi aujourd'hui j'ai envie de parler d'un sujet qui est assez particulier, notamment dans notre communauté, donc la communauté afro-caribéenne. On connaît les religions dominantes, donc l'islam, le christianisme, le judaïsme, et à quel point aussi dans notre communauté. elle est très spirituelle et très engagée dans ses religions. On entend souvent des gens qui témoignent de la façon dont ils ont rencontré Jésus ou Mahomet, mais très peu racontent comment ils ont quitté ces mêmes prophètes. Donc du coup, avant de parler de ça, est-ce que déjà toi, Ayoka, tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Alors, je m'appelle Ayoka, j'ai 25 ans, je suis d'origine haïtienne. J'ai grandi en France et je suis graphiste, entrepreneur en fait sur plusieurs projets, graphiste. Je suis en train de monter mon agence de communication. À côté, je monte une agence d'événementiel qui s'appelle Omoala Event. Et voilà, les projets sur lesquels je travaille actuellement.

  • Speaker #1

    C'est super, c'est des gros projets.

  • Speaker #2

    Oui, mais je travaille sur ça parce que j'ai énormément un syndrome de l'imposteur qui fait qu'à chaque fois que je parle de mes projets, j'ai tendance à dire Ah, c'est des petits projets, je fais ça à côté, etc. alors que non, c'est vraiment des projets qui me prennent énormément de temps.

  • Speaker #1

    Et grands projets.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu un peu sur les réseaux ce que vous produisiez. C'est incroyable. Donc, comme tu dis, il faut penser à valoriser tout ça. Mais voilà, c'est un travail à faire sur soi. Mais ça viendra.

  • Speaker #2

    Totalement. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Donc, du coup, toi, tu vas nous raconter un peu ton processus, disons, d'éveil, comme on dit aujourd'hui. Et surtout, comment tu t'es apostasie au christianisme. Donc, l'apostas, comme tu l'es, c'est quelqu'un qui quitte, en fait, une religion donnée. Donc aujourd'hui, pour ton cas du moins, c'est le christianisme. C'est ça. Donc du coup, alors est-ce que tu te souviens du jour où tu as décidé d'arrêter l'église, de quitter cette religion ?

  • Speaker #2

    Franchement, ça ne s'est pas fait en un jour, mais ça s'est vraiment fait en une période. Je sais que c'était en 2022, je crois que c'était vers février-mars 2022. Je vais raconter un petit peu le process. Alors, il faut savoir que moi, j'ai grandi dans une famille chrétienne. Mes parents sont vraiment à fond dans la religion, ils sont très chrétiens. J'ai grandi dans une branche du christianisme qui était assez particulière. Ça se ressent plus ou moins aux témoins de Jéhovah, ça s'appelle l'église de Dieu du septième jour. C'est un peu comme des adventistes. C'est un mythe de pure croyance, qui fait que principalement, cette branche se démarque des autres branches chrétiennes. C'est qu'au lieu que le culte soit le dimanche, le culte est le samedi. Toutes les religions dites du monde sont interdites, donc tout ce qui est fêter son anniversaire, Noël, Halloween, tout ça ce sont des fêtes païennes qui sont interdites dans la religion. Et c'est une religion où on suit l'Ancien Testament, donc c'est-à-dire que les femmes n'ont pas le droit de porter de pantalon, tout ce qui est artifices, maquillage, ongles, cheveux, etc. c'est mal vu. Tout ce qui est manger du porc, tout ce qui est manger des fruits de mer, il y a vraiment plein de préceptes. mais qui sont de l'Ancien Testament.

  • Speaker #1

    D'accord. Et quel a été ton déclic ?

  • Speaker #2

    Vraiment, je n'ai pas eu de déclic en soi. Ça s'est vraiment fait sur une période, plusieurs mois, on va dire. Moi, j'ai toujours été une personne qui était très intéressée par tout ce qui était plantes, tout ce qui est naturopathie, se soigner avec les plantes, etc. Ça m'a toujours passionnée. C'est toujours quelque chose que j'ai aimé. Et j'ai toujours, en grandissant, j'ai vraiment eu aussi cette... cette passion, cette aptitude pour tout ce qui est relié à l'africanité, tout ce qui est sur le continent, etc. Ça a commencé à vraiment m'intéresser, ça a commencé à vraiment me plaire. Parce qu'en tant qu'haïtienne, je pense que beaucoup de personnes qui sont issues de la Caraïbe vont se reconnaître dans mon témoignage. C'est assez difficile de vraiment connaître son identité quand on est caribéen, parce qu'on sait que la plupart de ces nations se sont créées avec... l'horreur de l'histoire, tout ce qui est la colonisation, l'esclavage, etc. Donc c'est assez difficile de créer son identité quand on sait que son peuple s'est bâti sur toute cette violence. Moi je sais qu'en tant qu'haïtienne, c'était difficile pour moi de vraiment pouvoir m'identifier parce que je me disais je dis que je suis haïtienne, mais si demain je vais en Haïti, est-ce qu'on va me considérer comme une haïtienne ? Si je dis que je suis française, est-ce qu'ici on me considère comme une française ? Mais en même temps, je ne peux pas dire que je suis africaine de tel ou tel pays parce que je n'ai pas grandi là-bas, je n'ai pas la culture, etc. Donc, ça a toujours été un petit peu difficile pour moi. Et c'est vraiment après mon éveil que petit à petit, j'ai été un peu plus à l'aise avec ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et auparavant, tu étais croyante dans le sens que tu étais une fervente croyante ou tu étais juste allée à l'église pour suivre la famille parce que depuis petite, vous faites ça et c'est simplement ça ?

  • Speaker #2

    Ouais, j'ai jamais été vraiment à fond dans la religion, vraiment fervente, à fond, etc. Mais avec le recul, je me rends compte que ma croyance, c'était plus de la peur. Parce que je me rappelle très bien cet épisode qui m'avait marqué, j'avais 8 ans. Et je sais pas pourquoi, là, vraiment, toi qui parlais de prise de conscience, là, c'est comme si ça m'avait fait un flash. Je me suis dit, mais imagine, je vais en enfer. Et à partir de ce jour-là, j'ai développé une phobie de l'enfer. J'avais tellement peur, je me disais... Waouh, j'aime trop la religion, j'aime trop prier, j'aime trop chanter, j'aime trop la Bible. Non, c'était vraiment… Mais imagine, tu vas en enfer, tu vas brûler tout le temps, tu seras trop mal, tu ne seras pas avec ta famille, etc. Et donc voilà, mon rapport à la religion, c'était plus une peur. irrationnel, vraiment démesuré de l'enfer. Donc, avec le recul, je me dis, mais en fait, ma pratique de la religion, c'était plus de l'hypocrisie parce que je ne faisais pas ça par amour de ces croyances-là, mais par peur de, bon, imagine tu n'y crois pas et tu vas en enfer. Comment tu vas faire quand tu seras en enfer ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, d'accord. Donc ça veut dire qu'en fait, quelque part, dans cette religion, on vous dit si tu ne crois pas, tu vas aller en enfer, c'est ça ? Tu es en train de m'expliquer ?

  • Speaker #2

    C'est ça. Mais même les termes qui sont utilisés, la crainte de Dieu, c'est plus la peur du châtiment, la peur du châtiment divin. En tout cas, moi, c'est comme ça que je l'avais vécu quand j'avais cette foi-là.

  • Speaker #1

    Donc, de plus petite, en fait, 8 ans, tu avais peur, quoi. C'est ça. Tu vivais avec la peur permanente de terminer en enfer. Et donc, c'est ça qui, finalement, te faisait rester, qui te faisait croire en tout ça. Parce que tu avais cette épée d'Amoclès qui te disait, si je quitte... Parce que je vais finir.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et comment tu l'as annoncé, cette décision à tes proches ?

  • Speaker #2

    Peut-être que tu ne l'as pas fait,

  • Speaker #1

    d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Si, si, si. Comment ça s'est fait ? Justement, comme je disais, après j'avais perdu le fil, donc je disais qu'à l'époque, j'avais toujours été une personne qui aimait les plantes, etc. Et en 2022, je pense que c'était vers février-mars 2022, sur Instagram, j'étais tombée sur une conférence sur comment soigner les mots féminins. avec les plantes. Il faut savoir qu'à l'époque, moi, j'avais des règles douloureuses. Donc quand j'ai vu ce truc, je me suis dit que c'était super intéressant, je vais y participer, parce que je n'ai jamais été une personne qui aimait prendre des médicaments, etc. Donc j'essayais toujours d'éviter les médicaments quand j'avais mes règles. Je me suis dit que si pendant cette conférence, je peux découvrir des plantes pour apaiser mes douleurs de règles, go ! Du coup, j'y suis allée, ça s'est super bien passé. C'est là que j'ai découvert plein de plantes, je pense qu'elles sont encore plus connues aujourd'hui. Tout ce qui est JK, K de côté, Kamare, toutes ces plantes-là. Et donc, du coup, à partir de ce jour-là, j'ai commencé à acheter ces plantes. Et en fait, quand je suis partie à cet événement-là, c'est pour ça que moi, vraiment, je ne crois pas au hasard. Je me dis que tout a été guidé, en fait. Tout a été... Je devais rencontrer cette personne-là. Donc, du coup, quand je suis partie à cet événement-là, ils vendaient des plantes pour la tension, je crois. Je crois que c'était pour la tension ou le diabète. Et ma mère, elle a cette maladie-là, donc. J'étais très intéressée par acheter ce produit, mais il n'en restait que un. Et c'est une personne qui l'a acheté. Et je lui ai dit, ah, j'étais trop intéressée par acheter ce produit, est-ce qu'on peut rester en contact pour que tu me dises si ça a marché, etc. Comme ça, moi, je l'achèterai. Et en même temps, je ne sais pas pourquoi cette personne-là m'intéressait. Genre, je me disais, cette personne, je ne sais pas pourquoi cette personne m'intéresse. Et donc, du coup, j'ai pris le contact de la personne, de cette femme. On a commencé à discuter, on s'est rejus et franchement, on s'est super bien entendus. On a vraiment matché, on a vraiment refait le monde, on a parlé de plein de sujets. Elle est d'origine nigerienne et ça fait beaucoup plus d'années qu'elle est dans les veilles, donc elle avait beaucoup plus d'expérience que moi. On s'est super bien entendus, franchement, c'est comme si ça coulait de source, tu vois. Et après, elle m'a fait rencontrer d'autres personnes, d'autres femmes. Avec Rhi, on a créé une réelle sororité et on s'est... déconstruits ensemble, on s'est éduqués ensemble, on a appris plein de choses ensemble. Et c'est à la rencontre de ces femmes que j'ai énormément changé, j'ai appris énormément de choses. Et que c'est comme naturellement, en fait, ma peur d'aller en enfer, ma foi, etc. Tout ça s'est déconstruit, j'ai creusé, j'ai compris l'histoire, j'ai appris plein de choses. Tout ça s'est fait et c'est à ce moment-là que mon éveil a eu lieu. C'était vraiment... 2022, après mars, juin, juillet, après pendant l'été, etc.

  • Speaker #1

    En fait, t'as été... En fait. En fait, t'as été sensibilisée à un monde que tu n'avais pas eu avant, auparavant. Ça t'a ouvert un pan de connaissances auxquelles tu n'avais pas accès auparavant. Et c'est en cherchant, finalement, à remettre pour toi ton corps et tes troubles mensuels, voilà. C'est ça, finalement, qui t'a fait découvrir. Parce que souvent, il y a des gens qui s'éveillent. quelqu'un en discutant avec une personne, qu'on arrive à... Et en fait, on se fait embrigader dans telle ou telle religion. Mais là, finalement, c'est parce que t'as eu un besoin et que ça t'a mis des connexions avec telle ou telle personne et que, par curiosité, en réalité, t'as commencé à t'y intéresser et t'as découvert pas mal de choses. C'est intéressant. Comme quoi, l'éveil de chaque personne est complètement différent. Et qu'est-ce que ce groupe-là de femmes, ça t'a apporté quoi d'autre que les plantes Est-ce que justement, vous parlez aussi de spiritualité dans ces groupes-là ?

  • Speaker #2

    Oui, franchement, on parle de tout. On parle de spiritualité, on parle de déconstruction, de nos traumas. En fait, vraiment avoir une safe place. où tu peux parler de tout ce que tu as en tête sans qu'on te voie comme une folle, sans qu'on te dise mais non, c'est pas bien de penser ça, ne dis pas ça, etc. Vraiment pouvoir être à l'aise, poser toutes les questions des personnes qui ont plus d'expérience que moi. Oui, c'est veiller mutuellement, en fait, vraiment, des personnes bienveillantes qui sont là pour ton bien. Et aujourd'hui, du coup, ça fait presque 3 ans, 2 ans et quelques, qu'on est amis. On se parle tout le temps, on s'entend très bien, on se voit régulièrement. Je les considère vraiment comme mes sœurs.

  • Speaker #1

    Super. Et par la suite, comment tu as amassé ça à tes proches ?

  • Speaker #2

    Je pense que déjà mes proches l'ont vu dans mon changement.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Est-ce que tu n'allais plus à l'église ?

  • Speaker #2

    En fait, je n'allais plus à l'église depuis un moment parce qu'il s'était passé des dramas dans l'église que je fréquentais. Donc, je n'allais plus à l'église depuis un moment. Mais je pense qu'ils l'ont vu dans ma façon d'être. Et aussi le discours que j'avais, parce qu'on abordait certains sujets, vu que, en fait, comment dire, quand t'as l'impression qu'on t'a menti toute ta vie et que tu découvres tout ce qui est le code noir, la colonisation, comment on a utilisé la religion pour dominer les gens, toutes les horreurs, toutes les tortures qui ont été faites à ton peuple, ça déclenche une haine. C'est-à-dire que moi, je me rappelle, au début de mon éveil, j'avais une haine. contre les Blancs. Voilà, je vais le dire casse. J'avais une haine contre les Blancs qui était vraiment... J'avais la haine contre la France. Je me disais, en tant qu'Haïtienne en plus, la France et Haïti ont une histoire très particulière. Quand je vois la Tour Eiffel, le symbole de Paris, et de savoir qu'il a été financé par l'argent qu'ils ont volé en Haïti. En fait, quand tu apprends toutes ces historiques qui t'ont été cachées, j'avais une haine. Aujourd'hui, heureusement, j'ai dépassé ce stade-là parce que vivre dans la haine constamment, ce n'est pas du tout simple. Mais j'avais une haine, c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on me parlait... J'étais obligée de faire un lien parce que la plupart des sujets même basiques avaient toujours un lien avec le passé, notre histoire, etc. Et quand j'en parlais avec mes proches, ils remarquaient que vraiment, j'étais dans cette énergie de haine. Ils me disaient, mais en fait, elle a un truc à changer. Elle n'était pas comme ça avant. Pourquoi aujourd'hui, elle déteste les Blancs ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Et moi, j'étais proche de mes frères et sœurs et j'en parlais avec eux. Et je me rappelle vraiment, je crois que c'était un samedi soir ou un dimanche soir, ils m'ont fait mon procès. ils m'ont dit viens et tout, on doit te parler il y avait ma mère aussi ils m'ont pris, ils m'ont dit mais qu'est-ce qu'il se passe, et faut savoir que moi je suis une personne très radicale c'était soit 100% soit 0% avec moi, donc ça veut dire que quand j'ai eu mon éveil, j'ai ressenti un besoin d'aller en Afrique, ça veut dire que c'est à ce moment là que j'ai annoncé à mes parents que j'avais envie de voyager j'avais décidé de partir un an en Afrique et de voyager dans différents pays pour me retrouver je trouve vraiment que c'était une quête identitaire j'avais besoin de me retrouver, j'avais besoin d'être parmi les miens parce qu'en France je me sentais vraiment déracinée un retour aux sources finalement exactement et donc du coup quand j'ai décidé, j'ai annoncé à mes parents que j'allais en Afrique ils étaient... pour eux c'était la fin du monde c'était la fin du monde parce qu'en fait mes parents c'est triste mais ils sont très... comment dire comment expliquer qu'ils ont une vision très très très très très négative de l'Afrique

  • Speaker #1

    Oui, comme la majorité des Caraïbais.

  • Speaker #2

    Ils me disaient, mais en fait, tu viens d'avoir, en plus, c'était au moment où je venais de valider mon bac plus sain, tu viens d'avoir ton master. Au lieu d'aller chercher, je ne sais pas si tu veux vraiment voyager, mon père me disait ça, d'aller en Angleterre ou d'aller en Allemagne pour trouver un travail, toi, tu veux aller en Afrique, qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? Eux-mêmes, ils ont envie de venir en Europe, pourquoi tu veux aller là-bas ? Ils ne comprenaient pas. Et je n'avais pas spécialement envie de m'expliquer, parce que je savais aussi qu'ils n'étaient pas forcément dans la capacité de me comprendre. Donc, je ne cherchais pas forcément à me justifier. Je me rappelle que ma mère m'avait dit Si tu pars, tu m'oublies. Et je lui ai dit Désolée, mais je vais quand même partir.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? C'était violent.

  • Speaker #2

    Heureusement que je suis très forte psychologiquement, mais j'aurais pu me dire Ah non, j'annule mon voyage parce que mes parents ne me valident pas. Mais non, au contraire, ça m'a limite encore plus motivée. En fait, voire autant de réticence, je me suis dit Il y a vraiment un truc à creuser. Comme moi, contre, il y a un truc.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que je dois découvrir quelque chose.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et vraiment, ma famille, en fait, ça faisait trop d'accumulation. Et je me rappelle, à cette période-là, je la porte toujours. J'avais un collier où c'est une croix Ankh, et je la portais tout le temps. Et dans ma famille, ils me voyaient comme illuminée. Ils se disaient, mais celle-là, elle est rentrée dans quel secte encore ? Elle porte tout le temps ce collier, elle n'aime plus les Blancs, elle veut partir en Afrique. Ils vont la prendre, ils vont la marier. Ils se disaient que j'étais rentrée dans une secte. alors que pas du tout en fait ça fait deux ans que je suis dans cette secte et c'est pas très bien pour moi tu t'es découverte c'est ça et même c'est à cette époque là aussi que j'ai parl�� à ma famille du fait que j'avais envie de changer de prénom parce que Ayoka c'est pas mon prénom de naissance c'est un prénom que j'ai choisi donc du coup ça faisait trop d'informations d'un coup pour eux vraiment ils se sont dit mais elle C'est trop d'informations pour eux d'un coup et moi je les ai rassurées que non, je ne suis pas dans une secte, tout va très bien pour moi. Tout ce que j'avance, ce n'est pas des trucs qu'on m'a mis dans le cerveau ou que j'ai inventé, c'est des faits que j'ai moi-même trouvés. C'est juste la réalité en fait. C'est juste ouvrir les yeux malheureusement sur des vérités qu'on nous cache, sur des vérités qui sont très très difficiles à avaler, mais qui sont nécessaires de découvrir pour se connaître. Et voilà.

  • Speaker #1

    Et quand tu as fait ton changement de nom, est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ? Comment ça s'est passé ? Comment ça se passe en réalité quand quelqu'un veut changer de nom ? Parce que peut-être qu'il y a des auditeurs qui aussi sont dans ce processus-là de, disons, ne plus utiliser leur nom colonial, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #2

    Oui, avec plaisir, Afrocentricity.

  • Speaker #1

    Oui, donc l'association ?

  • Speaker #2

    Afrocentricity.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je connais.

  • Speaker #2

    Voilà, donc à l'époque, comme je t'ai dit, les femmes que j'ai rencontrées, c'est pour ça que c'était hyper intéressant et hyper important pour moi d'être accompagnée et entourée de personnes qui ont de l'expérience dans tout ça, qui se connaissent. On allait à beaucoup d'événements, etc. ensemble. Et je ne me rappelle même plus comment j'ai entendu parler de cette association de socro. Mais j'ai entendu parler d'eux et j'ai vu qu'il y avait une cérémonie de changement de prénom et ça m'a intéressée parce que dans tous les cas, je... J'avais déjà changé de prénom, j'avais déjà choisi un nouveau prénom. Et là, c'était juste pour vraiment marquer le coup. Et donc voilà, on a fait une cérémonie. Il y avait des rituels, etc. Pour vraiment passer avec son ancien prénom et vraiment avoir une nouvelle vie, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'était vraiment une cérémonie un peu comme un baptême, en fait.

  • Speaker #2

    C'est ça. Vraiment, c'était ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, ta famille, comment... Comment... a pris cette annonce tes parents ? Parce que c'est eux qui ont choisi ton prénom et ils ne t'ont pas dit. Mais tu n'as plus aucun respect pour nous, là.

  • Speaker #2

    Mes parents ? Mon père, on a une relation assez conflictuelle, donc on ne se parle pas vraiment. Mais ma mère, comment dire ? Je ne l'ai jamais vraiment prise pour lui dire Hello, bonjour, j'ai décidé de changer de prénom. Maintenant, tu m'appelles Alex Mais elle l'a vue déjà, par exemple, le truc tout bête, mon statut WhatsApp. des nouvelles personnes que je rencontre. Parce que moi, toutes les nouvelles personnes que j'ai rencontrées, je leur ai dit que je m'appelais Ayoka. Elles ne m'ont jamais questionné, est-ce que c'est ton prénom ? Non, je m'appelle Ayoka, un point de règle, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Moi, je ne savais pas. Peut-être que tu l'as dit, mais j'ai oublié, peut-être. Je ne sais plus, mais j'ai dû oublier. Bon, écoute, ce n'est pas grave. Moi, je te connais en tant qu'Ayoka et c'est tout.

  • Speaker #2

    Ok, j'ai cru que tu te l'avais dit. Et même quand je suis revenue de mon voyage, comme j'avais dit, j'ai fait un an en Afrique. Quand je suis partie au Bénin, J'ai fait un bracelet en cuivre où j'ai gravé Ayoka. Et je le porte tout le temps. Même là, pendant que je te parle, je l'ai. Et ma mère, quand elle l'a vue, elle a dit Mais c'est quoi ça ? En fait, ma mère, elle est dans le déni. Elle le sait, mais elle n'a pas envie d'en parler. Par exemple, je sais que l'autre fois, il y avait mon passeport. Et elle a vérifié mon passeport pour voir si j'avais changé de prénom officiellement ou pas. En fait, elle le sait, mais il y a une sorte d'omerta sur le sujet. On n'en parle pas vraiment parce que je sais qu'elle n'est pas prête. à accepter ça. Et en soi, je n'ai pas besoin de sa validation pour porter fièrement ce prénom. Donc, je n'ai pas envie de faire cet affront que de remettre en question le prénom qu'elle avait choisi pour son enfant. Et je suis très heureuse avec le prénom que j'ai actuellement.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et sinon, mon entourage, mes frères, sœurs, je leur en ai parlé. J'ai vu que c'était... Je ne sais pas ce que ça a déclenché en eux, mais ils n'avaient pas forcément envie de changer. le prénom qu'ils avaient l'habitude d'utiliser pour s'adresser à moi. Et je n'ai pas non plus insisté parce que ce n'était pas... Comment dire ça ? En fait, je n'ai pas besoin de la validation des gens. Donc, je n'ai pas besoin qu'on confirme Ok, à partir de maintenant, on t'appelle comme ça pour estimer qu'on me respecte. Tant que moi, les nouvelles personnes que je rencontre, les nouvelles personnes que je décide de rentrer dans ma vie m'appellent comme ça, me parlent comme ça, s'adressent à moi avec ce prénom-là, ça me convient. Donc, je n'ai pas non plus insisté auprès de ma famille parce que j'ai d'autres combats que... Mais après, il y a des personnes pour lesquelles c'est très important que tout leur entourage les appelle comme ça. Et franchement, chacun son combat. Si toi, tu estimes que c'est important pour toi, vas-y, va jusqu'au bout. Mais moi, je n'ai pas estimé que c'était important pour moi, parce que je n'avais pas besoin de leur accord ni de leur validation. Donc, j'ai fait avec.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ton choix, en réalité. Parce que je sais que ce type de religion, une fois que tu les quittes, t'es mise à l'écart. C'est-à-dire que... Enfin... Par exemple, les témoins de Jéhovah, quand tu quittes, tous tes amis qui étaient témoins de Jéhovah, tu n'as plus le droit de leur parler. Même ta famille te renie. On ne peut même plus te voir. Et c'est juste horrible. Donc, est-ce que toi, c'était la même chose ? Parce que j'imagine que tes parents, tu leur parles encore d'après ce que j'ai compris. Peut-être tes amis ou d'autres personnes, des cousins ? Est-ce que t'es toujours en contact avec ces personnes-là ?

  • Speaker #2

    Quand j'avais quitté cette église, c'était vraiment même quelques mois, quelques années, peut-être je dirais, avant mon éveil. Et en fait, en grandissant, après l'adolescence, ça a toujours été assez conflictuel, même si c'est des personnes avec qui j'avais grandi. Ça a toujours été assez conflictuel, ça a toujours été un rapport de force, beaucoup de disputes d'adultes. Une fois que tu grandis, tu te rends compte que... T'as pas envie de ça, en fait. Donc quand moi, j'ai commencé à quitter l'église, toutes les personnes que j'ai fréquentées dans cette église, j'ai aussi arrêté de les quitter. Il n'y a pas vraiment eu cette rupture pour moi. Parce que je sais qu'il y a des personnes, comme tu l'as expliqué, c'est vraiment très violent. Soit tu décides de suivre ton propre chemin et de faire ce que t'as envie de faire, la spiritualité, avoir tes propres croyances, avoir ta remise en question et ton éveil. Soit tu choisis ta famille et tes proches. Et il y a des gens qui n'arrivent pas à... Faire ce choix parce qu'il est très difficile. Moi, je n'ai pas eu à faire ce choix. Je n'ai pas eu à faire un choix ou à couper les ponts avec des gens, etc. Je n'ai pas eu à faire tout ça, heureusement.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu arrives à en discuter auprès de ta famille, malgré tout, avec tes frères et soeurs ? Est-ce que tu arrives à partager, par exemple, ce que tu as appris sur l'histoire d'Haïti et de l'hôtellerie pour qu'eux-mêmes se disent ? Ah oui, mais c'est vrai, on n'a jamais cherché, en fait. On a juste suivi ce qu'il y avait écrit dans la Bible et c'est tout.

  • Speaker #2

    Je pense que toi aussi, tu vas te reconnaître dans ce témoignage-là. Mais quand tu es au début de ton éveil aussi, en fait, quand tu as découvert la lumière, quand tu as découvert la vérité, tu as envie de la partager avec tout le monde. Tu as envie de parler de ça avec tout le monde. Sauf que tu te rends compte que tout le monde n'est pas prêt, en fait. Et tout le monde n'a même pas envie. Donc ça veut dire que moi, je sais que lors de mon éveil, c'est triste à dire, mais je me suis éloignée de certaines personnes parce qu'on n'est plus sur la même longueur d'onde, tu vois. Et forcément, après, tu te rapproches de personnes qui ont la même manière de penser que toi, des personnes qui t'éveillent, des personnes qui t'élèvent aussi et les personnes où tu estimes que on a... Alors que c'est fondamental, franchement, les croyances, la spiritualité, c'est hyper important. En tout cas, moi, c'est comme ça ma vision des choses. Si je n'arrive pas à me sentir en phase avec toi à ce niveau-là, ça va être difficile pour moi de rester... aussi proche que je l'étais de toi parce que je vais estimer que je serais plus aussi à l'aise d'aborder certains sujets avec toi. Moi, au début de mon éveil, je voulais en parler à tout le monde, en fait. Vraiment, maman, une fourmi, si je la vois sur la route, je voulais lui raconter ce que j'avais découvert. Ça m'a choquée. C'était assez violent de voir qu'il y a certaines personnes qui étaient très hostiles à ça et qui ne voulaient pas, en fait, qui ne voulaient pas. Moi, je me rappelle, comme je t'ai dit, j'étais beaucoup dans la haine. C'est-à-dire que, par exemple, sur les réseaux sociaux, j'ai partagé sur ma story des trucs qui critiquent la religion, des trucs comme ça. Et malheureusement, ça heurtait certaines personnes qui se disaient Mais non, moi, ça me fait du mal quand tu dis ça, etc. Par exemple, certains termes. Moi, je me rappelle que j'étais vraiment beaucoup dans la violence. Ça veut dire les chrétiens, j'aimerais trop les appeler les jésulâtres. Et ça, c'est quelque chose qui... Certains, ça les heurtait. Ça les blessait, tu vois. Et avec le temps, j'ai appris à, comment dire, moi, être dans le pic. Parce que j'ai plus ça à faire, tu vois, j'ai plus envie de convaincre les gens de quoi que ce soit. Au bout d'un moment, on est en 2024, si t'as envie de t'éveiller, tu t'éveilles, si t'as pas envie, tu le fais pas. Moi, je vais pas être la personne, je vais pas être le messie, en fait, qui va répondre la parole. J'ai trop de combats déjà à mener pour avoir ce combat-là.

  • Speaker #1

    Pasteur Ayoka, non ? Tu veux pas postuler pour le pasteur Ayoka ? Non,

  • Speaker #2

    franchement, non ! Pour le quart de jour, et franchement, je les remercie, parce qu'on a besoin de ces personnes-là dans la communauté. Mais moi, personnellement, c'est un travail qui demande trop d'énergie. trop de... Oh,

  • Speaker #1

    je peux pas. Non, je comprends.

  • Speaker #2

    Je peux vraiment pas. J'en ai parlé du coup un petit peu avec mon entourage et quand j'ai vu qu'ils étaient très hostiles, même mes frères et sœurs, petit à petit, j'ai laissé tomber. Mais je sais que j'ai inspiré des membres de ma fratrie parce que ma sœur, elle est partie au Sénégal après, quelques mois après, enfin, quelques temps après moi. Et oui, je sais que mes frères et sœurs, ils sont beaucoup plus ouverts d'esprit sur ce sujet-là qu'avant. Donc oui, je sais. Mais franchement, sans vouloir me lancer des fleurs, je sais que dans cette fratrie, j'ai vraiment un rôle de... Comment dire ? J'ai un rôle dans ma fratrie de vraiment...

  • Speaker #1

    Évager.

  • Speaker #2

    Je te jure. Parce que sur plein de sujets, je me rends compte que c'est moi qui ouvre les esprits des gens, qui fait changer, qui fait shifter plein de choses en fait.

  • Speaker #1

    Attends, t'es située où dans la fratrie ?

  • Speaker #2

    Avant-dernière.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, écoute, tu nous en diras plus d'ici quelques années. Tu reviendras témoigner d'ici 3-4 ans pour voir si tes frères et sœurs ont basculé.

  • Speaker #1

    Ah, j'espère !

  • Speaker #0

    On te le souhaite. Et sinon, ça a eu quel impact sur ton quotidien, ce changement ? Est-ce qu'il y a eu un grand changement, un chamboulement, étant donné déjà que tu ne faisais pas certaines fêtes ? Est-ce qu'il y a des fêtes que tu continues à faire ou peut-être d'autres fêtes qui se sont rajoutées ?

  • Speaker #1

    Fêtes, au niveau des fêtes... Dernièrement, c'était l'année dernière, non ? On avait fêté

  • Speaker #0

    Kwanzaa. Ah oui, Kwanzaa.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, une fois j'avais fêté Kwanzaa, c'était cool, c'était intéressant. Sinon, non, pas vraiment, il n'y a pas de fête que je fête en particulier.

  • Speaker #0

    Ou des habitudes que tu avais l'habitude de faire. Est-ce qu'il y a des choses que tu faisais dans ta religion que tu ne fais plus, peut-être des habitudes même alimentaires ? Je ne sais pas, est-ce qu'il y a des choses qu'ils ne mangeaient pas et qu'aujourd'hui tu manges parce que tu es éveillé ?

  • Speaker #1

    Oui, les habitudes améliorataires, comme tu le disais, par exemple, quand j'étais chrétienne, dans la branche de la religion de mes parents, on n'avait pas le droit aux fruits de mer et au porc, par exemple. C'était interdit. Et moi, ce n'est pas forcément par rapport à cette religion-là, mais le porc, ça n'a jamais été une viande qui m'a vraiment plus attiré que ça. Ça m'arrive d'en manger. mais je ne vais pas manger du porc tous les jours. Mais les fruits de mer, par contre, oui, c'est vraiment quelque chose que j'aime bien aujourd'hui, que je consomme de temps en temps. Il n'y a aucun souci par rapport à ça. Et je sais que dans la branche aussi, le samedi, tu n'avais pas le droit d'utiliser tout ce qui est électricité.

  • Speaker #0

    Comme c'est les Juifs qui font ça le vendredi Shabbat. Oui,

  • Speaker #1

    je crois que c'est les Juifs. Le sabbat. Tu n'as pas le droit d'utiliser l'électricité. En fait, tu ne dois pas te reconsacrer qu'à la pratique de la religion. Aujourd'hui, par exemple, je sais que je ne vois plus ma vie en France. Vraiment, mon objectif, ce serait dans quelques années de quitter la France.

  • Speaker #0

    Tu es dans quel pays ? Tu as une idée ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai vécu au Nigeria l'année dernière. J'ai vraiment aimé. Pourquoi pas ? Après, je n'ai pas d'idée prédéfinie parce que, par exemple, je sais que le Kenya, j'aimerais vraiment beaucoup y visiter. mais vraiment dans quelques années je sais que je vais partir je vois pas la fin de ma vie en France en fait je me vois pas me marier ici fonder mon foyer mon patrimoine etc non j'ai vraiment envie de quitter avec la France ah oui je me sens pas à l'aise quand je suis ici pour avoir goûté à être dans un lieu où tu es la norme par exemple quand je suis arrivée au Nigeria un autre truc m'a choqué je suis allée dans un supermarché vraiment j'ai des images en tête j'ai vu un paquet de couches Il y avait un père noir, une mère noire, un bébé noir. Ça m'a mind-blowing. Vraiment, j'étais en mode, mais en fait, c'est ça d'être la norme. Genre, t'es pas un quota. Bon, il nous faut un noir pour que la pub passe. Non, t'es juste la norme. T'es juste une femme. T'es juste un homme. T'es juste une sœur, un enfant. En fait, de découvrir ça, je me suis dit, mais en fait, tu peux pas retourner en France. Où t'es une black, où t'es une personne de couleur, où t'es... Non, je peux pas.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Tu comprends. Du coup, ça doit être difficile, le quotidien en France.

  • Speaker #1

    Heureusement, comme je suis entrepreneur, je ne suis pas retournée dans le monde du travail ou dans la vie active où tu sors quotidiennement et que tu es ouverte au monde extérieur. Mais c'est pour ça que je travaille à fond sur mes projets pour pouvoir partir rapidement parce que vraiment, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Mais oui, d'ailleurs, c'est pour ça que tu travailles à mettre en couple des hommes noirs et des femmes noires. Ah,

  • Speaker #1

    exactement. Voilà. En fait, suite à mon voyage, quand j'étais au Nigeria, j'ai rencontré un groupe. Je me suis rajoutée sur un groupe WhatsApp qui permet de faire des activités, sortir, rencontrer des gens, etc. sur les Ghosts. Et j'ai vraiment trop aimé le concept. Je me suis dit, en fait, j'ai envie de refaire ça en France. Ça n'aura forcément pas la même portée parce que là-bas, c'est juste des jeunes, alors qu'en France, ce sera des Noirs, tu vois. Donc, ce n'était pas la même portée pour le projet. Et on a commencé au Mouala Event en mai 2023, 2024. Notre premier événement, c'était un speed dating. Et après, on a fait un pique-nique. Et là, on a lancé un groupe aussi WhatsApp. On a une communauté, on est plus d'une centaine. Là, ça commence à augmenter petit à petit. C'est super.

  • Speaker #0

    Super. Et est-ce que tu participes à des événements religieux avec ta famille ? Non. Communion ? Non, non, non. Quand on te dit, voilà, il y a tel qui se marie, on va à l'église, est-ce que tu viens ? Est-ce que c'est des endroits où tu vas ?

  • Speaker #1

    Je suis très fermée à tout ça, honnêtement. Je sais que par exemple, s'il y a un mariage, Je ne vais pas aller à l'église. Je n'en suis pas tempe.

  • Speaker #0

    Ton choix, c'est que vraiment, tu as coupé tout lien avec cette religion. Mais c'est juste que c'est la famille qui est encore ancrée dedans. Est-ce que eux, par exemple, n'essaient pas justement de te refaire venir dans ce culte ? Parce que tout à l'heure, tu as parlé d'une réunion que tes parents et ta famille ont organisée. Comment ça s'est passé ? Parce que finalement, c'est dur. C'est comme un procès. On te fait un procès en te disant en fait, qu'est-ce que tu fais ? Il faut que tu reviennes vers le droit chemin parce que sinon, tu vas finir en enfer.

  • Speaker #1

    C'est vrai. En fait, moi, je l'ai pris avec... Je ne l'ai pas pris au sérieux. Je l'ai vraiment pris avec humour parce que je me suis dit... Tu vois, en plus, il y a une phrase dans la Bible. Père, pardonne-les parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font. Je l'ai vraiment pris comme ça, en mode, ne les calcule pas, ne les prends pas au sérieux. je ne l'ai pas pris sérieusement je me suis dit mais les pauvres en fait c'est juste de la peur en fait c'est juste de la peur, là ils sont en terre inconnue ils se disent mais qu'est-ce qu'elle fait, on n'a jamais vu quelqu'un qui fait ça dans notre entourage où elle va là, mais où elle a trouvé ces histoires d'Afrique là, qu'est-ce que tu fais ma belle reviens parmi nous donc moi je l'ai plus pris en fait je l'ai vraiment pris avec bienveillance de leur part parce que je me suis dit tout ça c'est animé premièrement par de l'amour et après je l'ai plus pris comme indien Avec calme, bienveillant, j'ai essayé de leur expliquer, j'ai essayé de leur incurer, de leur dire, mais en fait, je ne vais pas devenir extrémiste ou quoi. Je suis toujours moi, toujours la fille, la sœur que vous connaissez. C'est juste que j'ai pris parti sur certains sujets où avant, je laissais les gens décider pour moi. Mais non, toujours la même, il n'y a aucun souci par rapport à ça. Et sinon, non, ils savent très bien mon avis là-dessus. Au contraire, c'est moi parfois qui fais des petits pics. Des petites piqûres de rappel pour les petits piquets de temps en temps sur des petits trucs. Et sinon, juste ma mère, parfois, elle a des petites phrases en mode Oui, même si vous êtes un gras pour Dieu, lui, il vous aime, moi, je prie pour vous. Des petites phrases comme ça, tu vois. Mais bon, je la calcule pas et voilà, quoi. Je pense qu'elle a compris, en fait, que malheureusement, j'étais plus dans ce truc-là, quoi.

  • Speaker #0

    Ils t'ont perdu.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et sinon, il y a une question que je me pose souvent, c'est, tu sais quand tu es dans une religion, souvent tu appartiens aussi à un groupe. Et souvent aussi, je pense que les gens qui ne quittent pas ce type de religion, c'est parce qu'ils ont peur d'être confrontés à eux-mêmes et de ne plus appartenir à un groupe. Du coup, est-ce que toi, tu reçois un besoin peut-être d'appartenir à un groupe, de dire, oui, le samedi, je vais à l'église, oh, il y a tel baptême, on va organiser ça. Est-ce que c'est des choses qui… Est-ce que tu te sens quand même le besoin d'avoir ce type d'appartenance ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, non. Parce qu'en fait, quand j'allais à l'église, ça n'a jamais été avec le sourire. Ça n'a vraiment jamais été en mode j'adore etc. J'ai fini par m'y habituer parce que c'était toute ma vie. J'ai dû aller à l'église de mes… Aussi loin que je me rappelle, donc 3-4 ans jusqu'à 17-18 ans, où c'était vraiment imposé. Mais ça n'a jamais été avec le sourire, quoi. Parce que toute la semaine, tu vas à l'école. Le samedi, il faut se lever tôt pour aller à l'église. Et le dimanche, mes parents, ma mère me lèvent tôt pour faire le ménage, à manger, etc. Donc j'avais vraiment pas vraiment un temps pour me reposer. Donc ça n'a jamais été en mode une partie de plaisir pour moi. Donc j'avais pas cette routine de vraiment me dire que c'est mon rituel de tous les samedis, etc. Et l'aspect communauté que tu évoques, je suis totalement d'accord avec toi. Il y a beaucoup de gens qui ont peur de quitter les religions parce qu'ils se disent... Ok, là, j'étais chrétien, j'étais musulman, j'étais dans un groupe, je faisais partie de quelque chose. Il y a quelqu'un qui me dit Ok, ça, c'est bien, tu vas aller au paradis, tu vas aller en enfer. Mais ne plus avoir tout ça, ne plus avoir de repères et avoir le libre arbitre de vraiment être son propre maître, son propre guide. Il y a plein de gens que ça fait très, très, très peur. Moi, j'avoue qu'au début, c'était assez flippant de prendre la propre responsabilité de sa vie sans pouvoir se reposer sur quelqu'un que Ouais, c'est mon pasteur qui m'a dit de faire ça. Je sais que c'est la Bible qui me dit de faire ça, ça c'est bien, ça c'est mal. Devoir réfléchir par soi-même, c'est assez déroutant. Mais comme je t'ai dit, comme j'ai rencontré mes sœurs au début de mon éveil, elles ont vraiment eu ce rôle de soutien pour moi parce qu'on a nos petites habitudes, on se voit, on se parle, si on a des questions, on se partage. Donc, je n'ai jamais eu ce truc de j'ai l'impression que je suis toute seule, je suis paumée, je suis abandonnée.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour ça que franchement, les personnes qui sont au début de leur réveil, je leur conseille vraiment d'aller à des événements, d'être ouvert, de rencontrer des gens. Parce qu'avoir sa petite communauté, son petit groupe, ça permet vraiment de... D'être plus solide dans ça, de pouvoir avoir des gens à qui on posait des questions, s'éveiller mutuellement, sortir, et aussi faire autre chose, parce qu'il n'y a pas que la spiritualité dans la vie. C'est un sujet qui m'intéresse, mais je ne vais pas commencer à parler de méditation et de prière toute la vie. Il y a d'autres sujets dans la vie. Je pense que c'est important de varier, de pouvoir profiter de la vie, de sortir, aller au récit, voyager, écoler.

  • Speaker #0

    Vivre.

  • Speaker #1

    Voilà, vivre en fait. Faire avoir cette pression, en fait.

  • Speaker #0

    Comprends. Et là, je rebondis par rapport à la spiritualité. Tu fais une différence, toi, entre la religion et la spiritualité ?

  • Speaker #1

    Pour moi, oui. J'avais vu une image qui m'avait vraiment percutée et que je trouvais très pertinente. C'était une représentation de... La religion, c'est comme un poisson dans un bocal. Et la spiritualité, c'est un poisson dans la mer.

  • Speaker #0

    Hum, hum. Pas mal.

  • Speaker #1

    On prend la personne vie quand même, mais dans une cage, en fait. C'est un dogme. On te dit ça c'est bien, ça c'est pas bien, fais ci, fais ça. On réfléchit à ta place, en fait. Et je pense que c'est aussi par peur et flemme intellectuelle qu'il y a beaucoup de gens qui restent dans les religions, parce qu'au moins il y a quelqu'un qui a la responsabilité de ta vie. Il y a quelqu'un qui décide pour toi, il y a quelqu'un qui te dit quoi faire. Et t'es pas livré à toi-même.

  • Speaker #0

    Les gens, je trouve qu'ils font ça, c'est que justement ils veulent pas, comme tu disais tout à l'heure, avoir la responsabilité de leur vie. Donc, tu préfères dire, oui, je fais cette décision parce que le pasteur ou un tel a dit ça, l'imam a dit ça. Mais quand il y a des problématiques, jamais tu vas dire, ah oui, mais c'est à cause du pasteur qu'il s'est passé ça, finalement. Tu vois, et on a prié pour moi, mais ce que j'attendais, ça ne s'est pas passé. Et tu ne vas jamais voir le pasteur pour dire, ouais, pasteur, par contre, ce n'est pas ce que j'ai demandé, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'il y a beaucoup de facteurs. Comme tu dis, l'aspect communauté. l'aspect famille, l'habitude, la routine, quand t'es dans un truc depuis toute ta vie, mais en fait, ok, j'étais dans ça, maintenant c'est quoi ? C'est le néant, en fait. Ça veut dire que je dois tout découvrir toute seule. C'est très, très effrayant. Moi, je sais que, par exemple, au début de mon éveil, en fait, je me mettais énormément la pression parce que je me disais, meuf, t'as plus de 20 ans à rattraper, là. Au boulot. Regarde des vidéos, lis des livres, des articles, écoute des trucs, va à des événements. Je me mettais énormément la pression, après, je me suis dit, mais en fait... Ma belle, la spiritualité, ce n'est pas une course. C'est à ton rythme. Tu apprends aujourd'hui, tu expérimentes. Même la vie, vivre, c'est déjà expérimenter, c'est déjà être spirituel. C'est écouter, être connecté à ses émotions, essayer de se comprendre, essayer de ne pas reproduire les erreurs. Tout ça, c'est la pratique de la spiritualité, selon moi. C'est ça, ma vision de la spiritualité. Alors qu'avant, pour moi, la spiritualité, c'était forcément des rituels, des prières, la méditation, des actes très forts, alors que je me rends compte que dans la vie de tous les jours, des petits actes, c'est déjà se connecter à soi-même, et c'est ça pour moi la spiritualité. Écouter son âme, se respecter, quand tu sens un mauvais pressentiment sur quelque chose, t'écouter, ne pas te forcer à faire des choses que t'as pas envie de faire, ne pas te mettre dans des situations où tu sais que tu vas briser tes valeurs, tu ne vas pas être à l'aise, tu ne vas pas être toi-même. Pour moi, tout ça, ça fait partie d'être une personne spirituelle.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, la spiritualité, c'est en lien avec l'esprit, donc avec toi-même. Donc forcément, si tu as un esprit, tu es à même de réfléchir et de t'écouter, comme tu disais. Et c'est vrai que dans les religions, c'est bon. Après, moi, l'expérience que j'ai faite, c'est que c'est quelque chose qui est très mis en sourdine, en fait, et on t'invite juste à suivre la religion, bête et méchanté, c'est tout, sans forcément t'inviter. à réfléchir par toi-même. C'est plus le groupe. Et avoir ton libre arbitre. Quel message tu souhaites passer à travers ton témoignage ?

  • Speaker #1

    Le message, ce serait aux personnes qui sont au début de leur éveil, vraiment. Quand tu commences à te poser des questions, vraiment les trucs basiques, genre pourquoi Dieu serait un homme ? C'est qui Jésus ? Est-ce qu'il serait noir ? Pourquoi il a créé le diable s'il est omniscient alors qu'il savait que le diable allait le trahir ? Tu vois ce genre de questions. Quand tu commences à te poser ce genre de questions et que tu les poses à des personnes spirituelles de tes groupes, ton pasteur, ton imam, et que ces personnes-là te disent Non, ça c'est le diable, fais confiance, le Saint-Esprit, etc. Aie la foi, ça c'est des questions pour te détourner, etc. Quand tu commences à te poser ces questions-là et que tu n'as pas tes réponses, ça veut dire que petit à petit, ton âme a envie de plus. Elle a envie de...

  • Speaker #0

    Tu cherches des réponses et tu n'as pas les réponses.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc pose-toi les... En fait, ne va pas poser ces questions-là aux personnes qui t'ont mis dans ces environnements. C'est comme si tu vas aller demander à ton bourreau... pourquoi tu fais du mal ? Tu ne peux pas demander à la personne... Tu as compris ce que je voulais dire ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois très bien. Tu ne vas pas demander à ton bureau, il ne va pas te dire. Il va tout faire pour que tu restes sa victime.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc pour moi, quand tu commences à te poser cette question-là, vraiment, Internet peut être ton meilleur ami quand il peut être ton meilleur ennemi. Donc ça veut dire, n'hésite pas à poser des questions, n'hésite pas à aller à des événements. Ta mairie, va à la bibliothèque, lis des livres, rencontre des gens. Même toi et moi, on s'est rencontrés sur Facebook.

  • Speaker #0

    Oui, c'était vrai.

  • Speaker #1

    Hyper random, rencontre des gens, va à des événements, voyage, expérimente. En fait, recherche toi-même tes réponses. Au lieu de, comme d'habitude, t'asseoir et attendre que ça tombe tout cuit dans le bec, expérimente, cherche, creuse, ose, n'aie pas peur. En fait, vraiment n'aie pas peur. Parce que c'est la peur de l'enfer, la peur de mal finir qui t'attache, qui te bloque, qui te met dans une boîte et qui... qui t'empêche de vraiment vivre, de vraiment expérimenter, de vraiment te connecter avec ta propre personne. Donc ce sera ça mon petit mot de la fin. N'hésite pas à peser, rencontrer les bonnes personnes. Moi, je suis vraiment partisane de le hasard n'existe pas. Tu rencontres des personnes, tu te mets dans des situations, il t'arrive des choses parce que t'avais besoin d'avoir une leçon, t'avais besoin d'apprendre quelque chose. Et parfois, c'est une rencontre toute bête que tu peux faire. Je ne sais pas, en allant comme moi dans un événement pour trouver des plantes pour ne plus avoir mal pendant mes rêves, qui fait que je me retrouve aujourd'hui là à parler de spiritualité avec toi.

  • Speaker #0

    Mais attends, mais du coup, j'ai rebondi sur les plantes. Parce que tu es partie chercher des plantes. Pourquoi tu n'as pas pris des médicaments ? Tu as dit que c'est parce que tu ne voulais pas prendre des médicaments. Mais qu'est-ce qui t'a fait penser que les plantes allaient fonctionner ?

  • Speaker #1

    Parce que moi, comme je t'ai dit, j'ai toujours été une personne qui aime trop les plantes, dont tout ce qui est les graines. Faire ses propres produits capillaires, les petites huiles. J'ai toujours été curieuse, en fait. Toujours été curieuse, toujours été manuelle. Toujours... Même quand je prenais soin de mes cheveux, j'aimais bien faire mes propres crèmes, mes propres soins. Aromazone, tu vois, tu fais tes petites tambouilles, tu fais des blogs, tu fais des vidéos. J'ai toujours été une personne assez curieuse, qui sort un peu de l'ordinaire, qui aime aller dans les sentiers battus, etc. J'ai toujours aimé ça. Et c'est bon. Les plantes ont très bien marché parce qu'aujourd'hui, je n'ai plus de règles douloureuses d'encre aussi.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est super. Moi, je sais que ça marche, mais beaucoup n'y croient pas forcément. Alors que ça marche très bien. En tout cas, pour beaucoup de personnes, ça fonctionne. Dont toi, visiblement, puisque tu as une expérience.

  • Speaker #1

    Totalement.

  • Speaker #0

    En plus, tu pensais, tu croyais aussi en plantes parce que tu as eu l'expérience avec tes cheveux. Étant donné qu'à un moment donné, tu étais très concentrée, il me semble, dans le fait de faire pousser tes cheveux. Donc, j'imagine que tu lisais tout ce qui est dans ta cuisine, tout ce qui est clous du girofle, romarin, pour faire pousser tes cheveux. Et donc là, tu as eu aussi la preuve que le naturel fonctionne. Et donc, tu te dis, si ça fonctionne sur mes cheveux, il n'y a pas de raison que ça ne fonctionne pas non plus sur mes troubles gynécologiques.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai été ouverte d'esprit par rapport à ça. Je me suis toujours dit que tout ce qui était médicaments, c'est à éviter, à éviter au max. Parce que je sais que ma mère, par exemple, elle prend beaucoup de médicaments à cause de, comme je t'ai dit, ses problèmes de tension, de diabète. Et c'est vraiment quelque chose que je n'ai pas envie de reproduire, être dépendant d'un médicament. C'est vraiment quelque chose que je ne voudrais pas avoir plus tard. Donc si je me dis qu'il y a des petites plantes, des petits thés, des petites décoctions, tisanes, j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Mais cet attrait pour les plantes, c'est peut-être en lien aussi avec ta terre natale, Haïti. Parce qu'à Haïti, ils sont très portés sur les plantes aussi, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Totalement. Si ça se trouve, dans une ancienne vie, j'étais guérisseuse.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est possible.

  • Speaker #1

    Totalement. Moi, je sais que quand le pays sera un peu plus stable, j'ai vraiment envie d'aller en Haïti. Si ça se trouve, là-bas, j'aurai un appel, je vais découvrir des choses, etc., j'aurai des flashbacks. Mais franchement, je me dis oui, si ça se trouve.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça serait incroyable. Et tes parents, eux, c'est des choses qu'ils ont envie de retourner en Haïti, comme tu as dit, une fois que la situation sera apaisée.

  • Speaker #1

    Du tout.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    C'est très hostile à

  • Speaker #0

    Haïti. Donc Haïti, pour eux, c'est l'Afrique, peut-être, non ? Ou peut-être c'est même pire.

  • Speaker #1

    Je ne saurais même pas lequel est pire.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Ouais. Pour eux, et aussi ils ont ce petit raccourci que pas mal d'haïtiens font, qui est très triste. C'est que oui, Haïti, en gros, c'est dans cet état-là parce que les gens là-bas sont trop méchants, ils font trop de sorcellerie, etc. C'est pour ça que Dieu a puni Haïti et qu'il est dans cet état-là, le pays. C'est très triste.

  • Speaker #0

    Il connaît très fort de tout ça en ouverture.

  • Speaker #1

    J'en ai vraiment jamais parlé avec eux, honnêtement. Je sais que mes parents... Cette phrase aussi, je pense qu'elle va faire écho. Mes parents sont chrétiens avant des trahissants. Donc c'est-à-dire que leur identité... reposent dans leur religion avant tout. Donc quand j'ai eu mon éveil, je n'ai pas cherché mes réponses auprès de mes parents, parce que quand j'ai essayé, ma mère était très hostile. Je me rappelle quand elle avait fait mon procès, elle m'avait dit oui, c'est pour ça que tu m'avais posé des questions, etc. Donc je me suis dit, à partir de ce moment-là, ce n'est pas vers ces personnes-là malheureusement que tu pourras avoir des réponses, parce qu'ils sont très fermés, très hostiles. Je ne sais pas ce qu'ils ont vécu en Haïti ou quoi, mais mes parents ont une relation très conflictuelle avec le pays. Et... Je pense qu'ils sont très fermés à ce qu'on y retourne. Ils ne nous ont jamais ramenés là-bas. Maman, avant, quand le pays était un peu plus stable, ils ne nous ont jamais ramenés. Ils ne nous ont jamais vraiment pris pour nous expliquer l'histoire d'Haïti, de ce qu'ils savaient. Moi, je sais que c'est en 2022 que j'ai découvert que Haïti, c'était la première nation noire libre en tant qu'Haïtienne. C'est en 2022. Ça,

  • Speaker #0

    c'est triste.

  • Speaker #1

    Mame, je crois que c'était l'année de 2023 ou 2022. qu'en faisant mes recherches, j'ai découvert que la soupe Jumou, en fait, ma mère, elle a gardé cette petite tradition tous les premiers janviers de faire la soupe Jumou.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais je pense qu'elle la faisait juste par réflexe ou en habitude. Et en faisant mes recherches, j'ai découvert que c'était une fête, une soupe pour célébrer l'indépendance. Je ne comprends pas ça.

  • Speaker #0

    Comment ça s'appelle la soupe Jumou,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Au Jumou,

  • Speaker #0

    oui. Je me rappelle.

  • Speaker #1

    C'est que pendant l'esclavage, tous les légumes, même le Jumou, le Jumou, c'est une plante... une sorte de courge, comme une citrouille, on va dire, de la famille de la citrouille. Toute la viande, les autres légumes, etc. étaient interdits pour les Haïtiens, pour les esclaves, les descendants des esclaves, du coup. Ils ont décidé que la fête de l'indépendance de leur pays allait célébrer ça en faisant une soupe qui contient tous les trucs qu'on leur avait interdits avant. Et tous les premiers janviers, les Haïtiens sont conviés à faire cette soupe en famille, à se remémorer, en fait, de l'histoire de leur pays, tu vois. Et moi, en faisant mes recherches, que j'ai découvert ça, je me suis dit, mais c'est trop triste que la transition soit quand même un peu restée, parce que ma mère la faisait sans pour autant expliquer l'histoire derrière.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que tu penses qu'elle connaissait l'histoire ? Peut-être qu'elle ne connaissait pas l'histoire ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, je n'ai jamais demandé, je ne sais pas. Je lui demanderais.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas. Bon, ce n'est pas grave. En tout cas, l'histoire, enfin, Haïti... C'est le premier territoire africain à être indépendant. Donc, clairement, en tout cas pour tous les Haïtiens qui nous écoutent, c'est très important de le savoir. Et je pense que toi, ça a ouvert beaucoup de choses sur ton histoire, ton pays. Et ça a même peut-être donné une confiance que tu n'avais pas avant.

  • Speaker #1

    Non, totalement, ça a été important pour moi.

  • Speaker #0

    Avant de clôturer, tu es graphiste et avec une amie à toi, vous avez aussi créé une agence événementielle. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir. Avec une amie à moi, on a créé Omoala Event en mars 2024. Omoala Event, c'est un mot en louganda, la langue officielle de louganda. Ça signifie jeune fille parce qu'on est deux jeunes filles, deux amis qui ont eu l'idée de ce projet-là. On a décidé évidemment d'avoir un prénom dans une langue africaine, parce que c'était pertinent pour nous, qu'on se reconnaisse déjà entre nous et qu'on appuie directement l'identité de notre projet. On organise des événements pour la communauté afro-caribéenne de Paris. Notre premier événement, c'était un speed dating. Ensuite, on a fait un événement pique-nique. Là, on a un groupe WhatsApp aussi où... Les gens peuvent vraiment rencontrer d'autres personnes, fédérer une communauté, discuter entre nous. Vraiment une safe zone pour nous, par nous. Notre prochain événement, ce sera une table ronde sur différentes problématiques qui concernent la communauté noire en France. Et voilà, ce sera le 16 novembre, si ça vous intéresse. Ce sera avec plaisir, il n'y aura pas beaucoup de place. On n'a pas encore décidé de quels sujets seront abordés. Mais on a fait ça aussi lors de notre dernier événement. Notre dernier événement, c'est un speed dating qui a eu lieu la semaine dernière. Ça s'est super bien passé. On a clôturé l'événement en faisant une table ronde sur les relations au 21e siècle, l'éducation, la parentalité, la santé mentale. C'était tellement intéressant. C'était super bien. Et on a décidé de faire une table ronde et un événement vraiment dédié à ça pour reprendre un petit peu ce format-là. pouvoir aborder plein de sujets dont on n'a pas forcément l'habitude de parler dans la communauté noire.

  • Speaker #0

    Super, c'est trop bien. Ça a l'air super intéressant. En tout cas, j'espère qu'il y aura beaucoup de monde qui viendront à votre événement.

  • Speaker #1

    Justement, on a envie qu'il y ait 15 personnes au maximum parce que quand on commence à être trop, on n'arrive plus à 100, ce sera dans un petit lieu. Donc, il n'y aura que 15 places. Je sais qu'il y a déjà plein de gens du groupe, de notre communauté qui sont intéressés. Donc, si toi qui écoutes ce podcast, tu es intéressé, il faut y aller vite. pour avoir une place.

  • Speaker #0

    Super. De toute façon, je mettrai ton contact dans la bio de cet épisode. Comme ça, les gens iront sur ta page Instagram s'abonner ou poser toutes autres questions qui leur passent par la tête.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    En tout cas, sachez que chacun a son cheminement par rapport à l'éveil spirituel. Le parcours d'éveil est propre et à chaque personne et puis tout le monde n'est pas destiné à ça en réalité. Si toi aussi, tu te poses des questions, il est possible que tu aies été choisi par tes aïeux, tes ancêtres et donc que tu es important pour ta lignée. Voilà, je ne sais pas si toi tu as un mot de fin à partager à nos auditeurs.

  • Speaker #1

    Non, franchement, c'était vraiment le message le plus important.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Seul, s'entourer des bonnes personnes. Ne pas s'enfermer, ne pas penser qu'on est anormal, penser qu'on va à l'enfer. Ne pas hésiter à poser les bonnes questions aux bonnes personnes et aussi essayer de trouver les réponses par soi-même.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'était un super épisode. J'ai aimé échanger avec toi. C'était super agréable. Merci d'avoir partagé avec honnêteté ton parcours d'évêque. C'est quelque chose qui n'est pas facile à partager de nos jours. Merci à toi. et merci encore une fois pour ta disponibilité à Youka et du coup je te souhaite le meilleur pour la suite autant dans ta vie personnelle, spirituelle et aussi professionnelle

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, ça me fait super plaisir ça me tenait à cœur de partager mon histoire et de partager aussi les projets que j'ai en cours parce que c'est des projets qui concernent la communauté donc merci beaucoup pour ton invitation ça me fait super plaisir et rendez-vous peut-être dans un prochain épisode

  • Speaker #0

    C'était Joie pour le podcast Bamboula. A bientôt pour un nouvel épisode. Salut Ayoka.

  • Speaker #1

    Bonne soirée.

  • Speaker #0

    A plus, bye.

Description

Ayoka, une femme inspirante et engagée, toujours dans le souci d'évoluer et de grandir spirituellement nous raconte comment elle a quitté le christianisme, son processus d'éveil, un chemin vers l'émancipation et la découverte de sa vraie nature. Cette prise de conscience lui a ouvert la porte du champ des possibles et devient un voyage profondément personnel qui a entraîné des changements profonds dans sa vie. Durant cette période, Ayoka a découvert un pan de son histoire qui lui a permis de reconnecter avec ses racines et lui a permit de revenir à son authenticité et à son ultime soi.


Elle nous livre avec sincérité ce cheminement et les obstacles qu'elle a pu rencontrer...


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Co-fondatrice de l'agence événementielle : @omuwala.events
Graphic Designer : @ayoka.design


Arrêtons de laisser les autres nous qualifier.

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Transcription

  • Speaker #0

    Et bienvenue dans l'émission Bamboula, un podcast qui a pour ambition de vous faire réfléchir. Oui, oui, vous avez très bien entendu, j'ai bien dit Bamboula, mais connaissez-vous réellement le sens de ce mot et son origine ? Moi, c'est Joa, une femme du monde, et j'ai décidé de mettre la lumière sur la vraie définition de ce mot qui est considéré dans l'influence collective comme un terme négatif et surtout négrophobe. Et je vous entends tous me répondre,

  • Speaker #1

    évidemment !

  • Speaker #0

    Bamboula est un mot raciste désignant les Noirs. Hum, détrompez-vous, on en est très loin. Notre ami Internet parle d'un instrument de musique, le tam-tam, ou encore qu'il s'agit d'une danse effectuée au son d'une variété de tambours africains. Certains auront même en tête des biscuits inspirés d'un zoo humain. Pourtant, des chercheurs et linguistes ont tenté de définir son étymologie, mais sans succès. C'est à se demander s'ils avaient réellement à cœur de fournir le vrai son du mot. Ainsi donc, dans ce programme, je reçois des invités avec lesquels nous allons aborder des sujets tels que l'histoire, l'éducation, la santé, la parentalité et plein d'autres encore. Avant de vous révéler la réelle signification de ce mot, voyons avec mon hôte du jour qu'est-ce que ce mot lui évoque et s'il a des anecdotes à nous partager là-dessus.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, j'ai avec moi une invitée et avec elle, on va pouvoir discuter de spiritualité. Avant tout, je vais lui demander de se présenter. Bonjour Ayuka.

  • Speaker #2

    Bonjour Joie.

  • Speaker #1

    Alors, avant de commencer à parler un peu de toi, j'aimerais que tu me donnes, toi, la signification de Bamboula.

  • Speaker #2

    Justement, vraiment, quand on en avait parlé à l'époque où tu m'avais parlé de ce projet-là, pour moi, c'était directement la connotation raciste, mais je me disais forcément que, comme la plupart des insultes, il y avait une racine. Peut-être un mot qui a été déformé ou je ne sais pas, peut-être un mot qui signifie quelque chose dans une autre langue. Mais moi, je trouve ça pertinent de déconstruire et de se réapproprier des termes qui ont été utilisés pour nous rabaisser, sachant que ça vient du Kikongo, tu m'avais dit ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    ça vient du Kikongo. Oui, c'est ça. Effectivement, à l'époque, quand je t'en ai parlé, je voulais aussi voir un peu ta réaction.

  • Speaker #2

    Après, moi, j'étais quand même curieuse de me dire... curieuse de savoir un peu plus sur la signification, mais je n'étais pas fermée à ce mot, personnellement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et aujourd'hui, tu sais ce que ça veut dire, au final ? Je crois que je te l'avais expliqué.

  • Speaker #2

    Ça vient d'un mot en kikongo qui veut dire les gens, les humains, ou un truc comme ça.

  • Speaker #1

    Non, pas réellement, mais je te le respecte. Comme ça aussi, les auditeurs qui tomberont sur cet épisode auront la définition. Donc, en fait... En réalité, le mot se décompose en bamboula, comme je l'ai bien notifié dans le logo du podcast. Et en fait, boulat, ça veut dire en Lingala ou en Kikongo. Ça fait référence aux années, aux années passées. Et c'est aussi un rappel aux saisons. Et en fait, c'est comme ça que nos anciens ont utilisé ce mot-là pour parler des années passées et pour faire référence au passé. Et du coup, les... les esclaves en Louisiane aussi avaient utilisé ce mot, en tout cas ils le scandaient ce mot, pour se rappeler en fait d'où ils venaient, et donc se souvenir aussi de leur passé, et de ne pas oublier, et comme ça leur histoire en fait, et d'où ils viennent, reste ancrée en fait par rapport à la génération qui va suivre. Ok ! Donc voilà, d'où le bambou là, et parce qu'aujourd'hui, comme tu le disais aussi au départ, Il est important de se souvenir de ce qu'on a fait auparavant pour aussi construire l'avenir. Et donc du coup, maintenant que tu connais la définition, moi aujourd'hui j'ai envie de parler d'un sujet qui est assez particulier, notamment dans notre communauté, donc la communauté afro-caribéenne. On connaît les religions dominantes, donc l'islam, le christianisme, le judaïsme, et à quel point aussi dans notre communauté. elle est très spirituelle et très engagée dans ses religions. On entend souvent des gens qui témoignent de la façon dont ils ont rencontré Jésus ou Mahomet, mais très peu racontent comment ils ont quitté ces mêmes prophètes. Donc du coup, avant de parler de ça, est-ce que déjà toi, Ayoka, tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Alors, je m'appelle Ayoka, j'ai 25 ans, je suis d'origine haïtienne. J'ai grandi en France et je suis graphiste, entrepreneur en fait sur plusieurs projets, graphiste. Je suis en train de monter mon agence de communication. À côté, je monte une agence d'événementiel qui s'appelle Omoala Event. Et voilà, les projets sur lesquels je travaille actuellement.

  • Speaker #1

    C'est super, c'est des gros projets.

  • Speaker #2

    Oui, mais je travaille sur ça parce que j'ai énormément un syndrome de l'imposteur qui fait qu'à chaque fois que je parle de mes projets, j'ai tendance à dire Ah, c'est des petits projets, je fais ça à côté, etc. alors que non, c'est vraiment des projets qui me prennent énormément de temps.

  • Speaker #1

    Et grands projets.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vu un peu sur les réseaux ce que vous produisiez. C'est incroyable. Donc, comme tu dis, il faut penser à valoriser tout ça. Mais voilà, c'est un travail à faire sur soi. Mais ça viendra.

  • Speaker #2

    Totalement. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Donc, du coup, toi, tu vas nous raconter un peu ton processus, disons, d'éveil, comme on dit aujourd'hui. Et surtout, comment tu t'es apostasie au christianisme. Donc, l'apostas, comme tu l'es, c'est quelqu'un qui quitte, en fait, une religion donnée. Donc aujourd'hui, pour ton cas du moins, c'est le christianisme. C'est ça. Donc du coup, alors est-ce que tu te souviens du jour où tu as décidé d'arrêter l'église, de quitter cette religion ?

  • Speaker #2

    Franchement, ça ne s'est pas fait en un jour, mais ça s'est vraiment fait en une période. Je sais que c'était en 2022, je crois que c'était vers février-mars 2022. Je vais raconter un petit peu le process. Alors, il faut savoir que moi, j'ai grandi dans une famille chrétienne. Mes parents sont vraiment à fond dans la religion, ils sont très chrétiens. J'ai grandi dans une branche du christianisme qui était assez particulière. Ça se ressent plus ou moins aux témoins de Jéhovah, ça s'appelle l'église de Dieu du septième jour. C'est un peu comme des adventistes. C'est un mythe de pure croyance, qui fait que principalement, cette branche se démarque des autres branches chrétiennes. C'est qu'au lieu que le culte soit le dimanche, le culte est le samedi. Toutes les religions dites du monde sont interdites, donc tout ce qui est fêter son anniversaire, Noël, Halloween, tout ça ce sont des fêtes païennes qui sont interdites dans la religion. Et c'est une religion où on suit l'Ancien Testament, donc c'est-à-dire que les femmes n'ont pas le droit de porter de pantalon, tout ce qui est artifices, maquillage, ongles, cheveux, etc. c'est mal vu. Tout ce qui est manger du porc, tout ce qui est manger des fruits de mer, il y a vraiment plein de préceptes. mais qui sont de l'Ancien Testament.

  • Speaker #1

    D'accord. Et quel a été ton déclic ?

  • Speaker #2

    Vraiment, je n'ai pas eu de déclic en soi. Ça s'est vraiment fait sur une période, plusieurs mois, on va dire. Moi, j'ai toujours été une personne qui était très intéressée par tout ce qui était plantes, tout ce qui est naturopathie, se soigner avec les plantes, etc. Ça m'a toujours passionnée. C'est toujours quelque chose que j'ai aimé. Et j'ai toujours, en grandissant, j'ai vraiment eu aussi cette... cette passion, cette aptitude pour tout ce qui est relié à l'africanité, tout ce qui est sur le continent, etc. Ça a commencé à vraiment m'intéresser, ça a commencé à vraiment me plaire. Parce qu'en tant qu'haïtienne, je pense que beaucoup de personnes qui sont issues de la Caraïbe vont se reconnaître dans mon témoignage. C'est assez difficile de vraiment connaître son identité quand on est caribéen, parce qu'on sait que la plupart de ces nations se sont créées avec... l'horreur de l'histoire, tout ce qui est la colonisation, l'esclavage, etc. Donc c'est assez difficile de créer son identité quand on sait que son peuple s'est bâti sur toute cette violence. Moi je sais qu'en tant qu'haïtienne, c'était difficile pour moi de vraiment pouvoir m'identifier parce que je me disais je dis que je suis haïtienne, mais si demain je vais en Haïti, est-ce qu'on va me considérer comme une haïtienne ? Si je dis que je suis française, est-ce qu'ici on me considère comme une française ? Mais en même temps, je ne peux pas dire que je suis africaine de tel ou tel pays parce que je n'ai pas grandi là-bas, je n'ai pas la culture, etc. Donc, ça a toujours été un petit peu difficile pour moi. Et c'est vraiment après mon éveil que petit à petit, j'ai été un peu plus à l'aise avec ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et auparavant, tu étais croyante dans le sens que tu étais une fervente croyante ou tu étais juste allée à l'église pour suivre la famille parce que depuis petite, vous faites ça et c'est simplement ça ?

  • Speaker #2

    Ouais, j'ai jamais été vraiment à fond dans la religion, vraiment fervente, à fond, etc. Mais avec le recul, je me rends compte que ma croyance, c'était plus de la peur. Parce que je me rappelle très bien cet épisode qui m'avait marqué, j'avais 8 ans. Et je sais pas pourquoi, là, vraiment, toi qui parlais de prise de conscience, là, c'est comme si ça m'avait fait un flash. Je me suis dit, mais imagine, je vais en enfer. Et à partir de ce jour-là, j'ai développé une phobie de l'enfer. J'avais tellement peur, je me disais... Waouh, j'aime trop la religion, j'aime trop prier, j'aime trop chanter, j'aime trop la Bible. Non, c'était vraiment… Mais imagine, tu vas en enfer, tu vas brûler tout le temps, tu seras trop mal, tu ne seras pas avec ta famille, etc. Et donc voilà, mon rapport à la religion, c'était plus une peur. irrationnel, vraiment démesuré de l'enfer. Donc, avec le recul, je me dis, mais en fait, ma pratique de la religion, c'était plus de l'hypocrisie parce que je ne faisais pas ça par amour de ces croyances-là, mais par peur de, bon, imagine tu n'y crois pas et tu vas en enfer. Comment tu vas faire quand tu seras en enfer ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, d'accord. Donc ça veut dire qu'en fait, quelque part, dans cette religion, on vous dit si tu ne crois pas, tu vas aller en enfer, c'est ça ? Tu es en train de m'expliquer ?

  • Speaker #2

    C'est ça. Mais même les termes qui sont utilisés, la crainte de Dieu, c'est plus la peur du châtiment, la peur du châtiment divin. En tout cas, moi, c'est comme ça que je l'avais vécu quand j'avais cette foi-là.

  • Speaker #1

    Donc, de plus petite, en fait, 8 ans, tu avais peur, quoi. C'est ça. Tu vivais avec la peur permanente de terminer en enfer. Et donc, c'est ça qui, finalement, te faisait rester, qui te faisait croire en tout ça. Parce que tu avais cette épée d'Amoclès qui te disait, si je quitte... Parce que je vais finir.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et comment tu l'as annoncé, cette décision à tes proches ?

  • Speaker #2

    Peut-être que tu ne l'as pas fait,

  • Speaker #1

    d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Si, si, si. Comment ça s'est fait ? Justement, comme je disais, après j'avais perdu le fil, donc je disais qu'à l'époque, j'avais toujours été une personne qui aimait les plantes, etc. Et en 2022, je pense que c'était vers février-mars 2022, sur Instagram, j'étais tombée sur une conférence sur comment soigner les mots féminins. avec les plantes. Il faut savoir qu'à l'époque, moi, j'avais des règles douloureuses. Donc quand j'ai vu ce truc, je me suis dit que c'était super intéressant, je vais y participer, parce que je n'ai jamais été une personne qui aimait prendre des médicaments, etc. Donc j'essayais toujours d'éviter les médicaments quand j'avais mes règles. Je me suis dit que si pendant cette conférence, je peux découvrir des plantes pour apaiser mes douleurs de règles, go ! Du coup, j'y suis allée, ça s'est super bien passé. C'est là que j'ai découvert plein de plantes, je pense qu'elles sont encore plus connues aujourd'hui. Tout ce qui est JK, K de côté, Kamare, toutes ces plantes-là. Et donc, du coup, à partir de ce jour-là, j'ai commencé à acheter ces plantes. Et en fait, quand je suis partie à cet événement-là, c'est pour ça que moi, vraiment, je ne crois pas au hasard. Je me dis que tout a été guidé, en fait. Tout a été... Je devais rencontrer cette personne-là. Donc, du coup, quand je suis partie à cet événement-là, ils vendaient des plantes pour la tension, je crois. Je crois que c'était pour la tension ou le diabète. Et ma mère, elle a cette maladie-là, donc. J'étais très intéressée par acheter ce produit, mais il n'en restait que un. Et c'est une personne qui l'a acheté. Et je lui ai dit, ah, j'étais trop intéressée par acheter ce produit, est-ce qu'on peut rester en contact pour que tu me dises si ça a marché, etc. Comme ça, moi, je l'achèterai. Et en même temps, je ne sais pas pourquoi cette personne-là m'intéressait. Genre, je me disais, cette personne, je ne sais pas pourquoi cette personne m'intéresse. Et donc, du coup, j'ai pris le contact de la personne, de cette femme. On a commencé à discuter, on s'est rejus et franchement, on s'est super bien entendus. On a vraiment matché, on a vraiment refait le monde, on a parlé de plein de sujets. Elle est d'origine nigerienne et ça fait beaucoup plus d'années qu'elle est dans les veilles, donc elle avait beaucoup plus d'expérience que moi. On s'est super bien entendus, franchement, c'est comme si ça coulait de source, tu vois. Et après, elle m'a fait rencontrer d'autres personnes, d'autres femmes. Avec Rhi, on a créé une réelle sororité et on s'est... déconstruits ensemble, on s'est éduqués ensemble, on a appris plein de choses ensemble. Et c'est à la rencontre de ces femmes que j'ai énormément changé, j'ai appris énormément de choses. Et que c'est comme naturellement, en fait, ma peur d'aller en enfer, ma foi, etc. Tout ça s'est déconstruit, j'ai creusé, j'ai compris l'histoire, j'ai appris plein de choses. Tout ça s'est fait et c'est à ce moment-là que mon éveil a eu lieu. C'était vraiment... 2022, après mars, juin, juillet, après pendant l'été, etc.

  • Speaker #1

    En fait, t'as été... En fait. En fait, t'as été sensibilisée à un monde que tu n'avais pas eu avant, auparavant. Ça t'a ouvert un pan de connaissances auxquelles tu n'avais pas accès auparavant. Et c'est en cherchant, finalement, à remettre pour toi ton corps et tes troubles mensuels, voilà. C'est ça, finalement, qui t'a fait découvrir. Parce que souvent, il y a des gens qui s'éveillent. quelqu'un en discutant avec une personne, qu'on arrive à... Et en fait, on se fait embrigader dans telle ou telle religion. Mais là, finalement, c'est parce que t'as eu un besoin et que ça t'a mis des connexions avec telle ou telle personne et que, par curiosité, en réalité, t'as commencé à t'y intéresser et t'as découvert pas mal de choses. C'est intéressant. Comme quoi, l'éveil de chaque personne est complètement différent. Et qu'est-ce que ce groupe-là de femmes, ça t'a apporté quoi d'autre que les plantes Est-ce que justement, vous parlez aussi de spiritualité dans ces groupes-là ?

  • Speaker #2

    Oui, franchement, on parle de tout. On parle de spiritualité, on parle de déconstruction, de nos traumas. En fait, vraiment avoir une safe place. où tu peux parler de tout ce que tu as en tête sans qu'on te voie comme une folle, sans qu'on te dise mais non, c'est pas bien de penser ça, ne dis pas ça, etc. Vraiment pouvoir être à l'aise, poser toutes les questions des personnes qui ont plus d'expérience que moi. Oui, c'est veiller mutuellement, en fait, vraiment, des personnes bienveillantes qui sont là pour ton bien. Et aujourd'hui, du coup, ça fait presque 3 ans, 2 ans et quelques, qu'on est amis. On se parle tout le temps, on s'entend très bien, on se voit régulièrement. Je les considère vraiment comme mes sœurs.

  • Speaker #1

    Super. Et par la suite, comment tu as amassé ça à tes proches ?

  • Speaker #2

    Je pense que déjà mes proches l'ont vu dans mon changement.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Est-ce que tu n'allais plus à l'église ?

  • Speaker #2

    En fait, je n'allais plus à l'église depuis un moment parce qu'il s'était passé des dramas dans l'église que je fréquentais. Donc, je n'allais plus à l'église depuis un moment. Mais je pense qu'ils l'ont vu dans ma façon d'être. Et aussi le discours que j'avais, parce qu'on abordait certains sujets, vu que, en fait, comment dire, quand t'as l'impression qu'on t'a menti toute ta vie et que tu découvres tout ce qui est le code noir, la colonisation, comment on a utilisé la religion pour dominer les gens, toutes les horreurs, toutes les tortures qui ont été faites à ton peuple, ça déclenche une haine. C'est-à-dire que moi, je me rappelle, au début de mon éveil, j'avais une haine. contre les Blancs. Voilà, je vais le dire casse. J'avais une haine contre les Blancs qui était vraiment... J'avais la haine contre la France. Je me disais, en tant qu'Haïtienne en plus, la France et Haïti ont une histoire très particulière. Quand je vois la Tour Eiffel, le symbole de Paris, et de savoir qu'il a été financé par l'argent qu'ils ont volé en Haïti. En fait, quand tu apprends toutes ces historiques qui t'ont été cachées, j'avais une haine. Aujourd'hui, heureusement, j'ai dépassé ce stade-là parce que vivre dans la haine constamment, ce n'est pas du tout simple. Mais j'avais une haine, c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on me parlait... J'étais obligée de faire un lien parce que la plupart des sujets même basiques avaient toujours un lien avec le passé, notre histoire, etc. Et quand j'en parlais avec mes proches, ils remarquaient que vraiment, j'étais dans cette énergie de haine. Ils me disaient, mais en fait, elle a un truc à changer. Elle n'était pas comme ça avant. Pourquoi aujourd'hui, elle déteste les Blancs ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Et moi, j'étais proche de mes frères et sœurs et j'en parlais avec eux. Et je me rappelle vraiment, je crois que c'était un samedi soir ou un dimanche soir, ils m'ont fait mon procès. ils m'ont dit viens et tout, on doit te parler il y avait ma mère aussi ils m'ont pris, ils m'ont dit mais qu'est-ce qu'il se passe, et faut savoir que moi je suis une personne très radicale c'était soit 100% soit 0% avec moi, donc ça veut dire que quand j'ai eu mon éveil, j'ai ressenti un besoin d'aller en Afrique, ça veut dire que c'est à ce moment là que j'ai annoncé à mes parents que j'avais envie de voyager j'avais décidé de partir un an en Afrique et de voyager dans différents pays pour me retrouver je trouve vraiment que c'était une quête identitaire j'avais besoin de me retrouver, j'avais besoin d'être parmi les miens parce qu'en France je me sentais vraiment déracinée un retour aux sources finalement exactement et donc du coup quand j'ai décidé, j'ai annoncé à mes parents que j'allais en Afrique ils étaient... pour eux c'était la fin du monde c'était la fin du monde parce qu'en fait mes parents c'est triste mais ils sont très... comment dire comment expliquer qu'ils ont une vision très très très très très négative de l'Afrique

  • Speaker #1

    Oui, comme la majorité des Caraïbais.

  • Speaker #2

    Ils me disaient, mais en fait, tu viens d'avoir, en plus, c'était au moment où je venais de valider mon bac plus sain, tu viens d'avoir ton master. Au lieu d'aller chercher, je ne sais pas si tu veux vraiment voyager, mon père me disait ça, d'aller en Angleterre ou d'aller en Allemagne pour trouver un travail, toi, tu veux aller en Afrique, qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? Eux-mêmes, ils ont envie de venir en Europe, pourquoi tu veux aller là-bas ? Ils ne comprenaient pas. Et je n'avais pas spécialement envie de m'expliquer, parce que je savais aussi qu'ils n'étaient pas forcément dans la capacité de me comprendre. Donc, je ne cherchais pas forcément à me justifier. Je me rappelle que ma mère m'avait dit Si tu pars, tu m'oublies. Et je lui ai dit Désolée, mais je vais quand même partir.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? C'était violent.

  • Speaker #2

    Heureusement que je suis très forte psychologiquement, mais j'aurais pu me dire Ah non, j'annule mon voyage parce que mes parents ne me valident pas. Mais non, au contraire, ça m'a limite encore plus motivée. En fait, voire autant de réticence, je me suis dit Il y a vraiment un truc à creuser. Comme moi, contre, il y a un truc.

  • Speaker #1

    Ça veut dire que je dois découvrir quelque chose.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et vraiment, ma famille, en fait, ça faisait trop d'accumulation. Et je me rappelle, à cette période-là, je la porte toujours. J'avais un collier où c'est une croix Ankh, et je la portais tout le temps. Et dans ma famille, ils me voyaient comme illuminée. Ils se disaient, mais celle-là, elle est rentrée dans quel secte encore ? Elle porte tout le temps ce collier, elle n'aime plus les Blancs, elle veut partir en Afrique. Ils vont la prendre, ils vont la marier. Ils se disaient que j'étais rentrée dans une secte. alors que pas du tout en fait ça fait deux ans que je suis dans cette secte et c'est pas très bien pour moi tu t'es découverte c'est ça et même c'est à cette époque là aussi que j'ai parl�� à ma famille du fait que j'avais envie de changer de prénom parce que Ayoka c'est pas mon prénom de naissance c'est un prénom que j'ai choisi donc du coup ça faisait trop d'informations d'un coup pour eux vraiment ils se sont dit mais elle C'est trop d'informations pour eux d'un coup et moi je les ai rassurées que non, je ne suis pas dans une secte, tout va très bien pour moi. Tout ce que j'avance, ce n'est pas des trucs qu'on m'a mis dans le cerveau ou que j'ai inventé, c'est des faits que j'ai moi-même trouvés. C'est juste la réalité en fait. C'est juste ouvrir les yeux malheureusement sur des vérités qu'on nous cache, sur des vérités qui sont très très difficiles à avaler, mais qui sont nécessaires de découvrir pour se connaître. Et voilà.

  • Speaker #1

    Et quand tu as fait ton changement de nom, est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ? Comment ça s'est passé ? Comment ça se passe en réalité quand quelqu'un veut changer de nom ? Parce que peut-être qu'il y a des auditeurs qui aussi sont dans ce processus-là de, disons, ne plus utiliser leur nom colonial, on va dire ça comme ça.

  • Speaker #2

    Oui, avec plaisir, Afrocentricity.

  • Speaker #1

    Oui, donc l'association ?

  • Speaker #2

    Afrocentricity.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je connais.

  • Speaker #2

    Voilà, donc à l'époque, comme je t'ai dit, les femmes que j'ai rencontrées, c'est pour ça que c'était hyper intéressant et hyper important pour moi d'être accompagnée et entourée de personnes qui ont de l'expérience dans tout ça, qui se connaissent. On allait à beaucoup d'événements, etc. ensemble. Et je ne me rappelle même plus comment j'ai entendu parler de cette association de socro. Mais j'ai entendu parler d'eux et j'ai vu qu'il y avait une cérémonie de changement de prénom et ça m'a intéressée parce que dans tous les cas, je... J'avais déjà changé de prénom, j'avais déjà choisi un nouveau prénom. Et là, c'était juste pour vraiment marquer le coup. Et donc voilà, on a fait une cérémonie. Il y avait des rituels, etc. Pour vraiment passer avec son ancien prénom et vraiment avoir une nouvelle vie, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'était vraiment une cérémonie un peu comme un baptême, en fait.

  • Speaker #2

    C'est ça. Vraiment, c'était ça.

  • Speaker #1

    D'accord. Et alors, ta famille, comment... Comment... a pris cette annonce tes parents ? Parce que c'est eux qui ont choisi ton prénom et ils ne t'ont pas dit. Mais tu n'as plus aucun respect pour nous, là.

  • Speaker #2

    Mes parents ? Mon père, on a une relation assez conflictuelle, donc on ne se parle pas vraiment. Mais ma mère, comment dire ? Je ne l'ai jamais vraiment prise pour lui dire Hello, bonjour, j'ai décidé de changer de prénom. Maintenant, tu m'appelles Alex Mais elle l'a vue déjà, par exemple, le truc tout bête, mon statut WhatsApp. des nouvelles personnes que je rencontre. Parce que moi, toutes les nouvelles personnes que j'ai rencontrées, je leur ai dit que je m'appelais Ayoka. Elles ne m'ont jamais questionné, est-ce que c'est ton prénom ? Non, je m'appelle Ayoka, un point de règle, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Moi, je ne savais pas. Peut-être que tu l'as dit, mais j'ai oublié, peut-être. Je ne sais plus, mais j'ai dû oublier. Bon, écoute, ce n'est pas grave. Moi, je te connais en tant qu'Ayoka et c'est tout.

  • Speaker #2

    Ok, j'ai cru que tu te l'avais dit. Et même quand je suis revenue de mon voyage, comme j'avais dit, j'ai fait un an en Afrique. Quand je suis partie au Bénin, J'ai fait un bracelet en cuivre où j'ai gravé Ayoka. Et je le porte tout le temps. Même là, pendant que je te parle, je l'ai. Et ma mère, quand elle l'a vue, elle a dit Mais c'est quoi ça ? En fait, ma mère, elle est dans le déni. Elle le sait, mais elle n'a pas envie d'en parler. Par exemple, je sais que l'autre fois, il y avait mon passeport. Et elle a vérifié mon passeport pour voir si j'avais changé de prénom officiellement ou pas. En fait, elle le sait, mais il y a une sorte d'omerta sur le sujet. On n'en parle pas vraiment parce que je sais qu'elle n'est pas prête. à accepter ça. Et en soi, je n'ai pas besoin de sa validation pour porter fièrement ce prénom. Donc, je n'ai pas envie de faire cet affront que de remettre en question le prénom qu'elle avait choisi pour son enfant. Et je suis très heureuse avec le prénom que j'ai actuellement.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et sinon, mon entourage, mes frères, sœurs, je leur en ai parlé. J'ai vu que c'était... Je ne sais pas ce que ça a déclenché en eux, mais ils n'avaient pas forcément envie de changer. le prénom qu'ils avaient l'habitude d'utiliser pour s'adresser à moi. Et je n'ai pas non plus insisté parce que ce n'était pas... Comment dire ça ? En fait, je n'ai pas besoin de la validation des gens. Donc, je n'ai pas besoin qu'on confirme Ok, à partir de maintenant, on t'appelle comme ça pour estimer qu'on me respecte. Tant que moi, les nouvelles personnes que je rencontre, les nouvelles personnes que je décide de rentrer dans ma vie m'appellent comme ça, me parlent comme ça, s'adressent à moi avec ce prénom-là, ça me convient. Donc, je n'ai pas non plus insisté auprès de ma famille parce que j'ai d'autres combats que... Mais après, il y a des personnes pour lesquelles c'est très important que tout leur entourage les appelle comme ça. Et franchement, chacun son combat. Si toi, tu estimes que c'est important pour toi, vas-y, va jusqu'au bout. Mais moi, je n'ai pas estimé que c'était important pour moi, parce que je n'avais pas besoin de leur accord ni de leur validation. Donc, j'ai fait avec.

  • Speaker #1

    Oui, oui, c'est ton choix, en réalité. Parce que je sais que ce type de religion, une fois que tu les quittes, t'es mise à l'écart. C'est-à-dire que... Enfin... Par exemple, les témoins de Jéhovah, quand tu quittes, tous tes amis qui étaient témoins de Jéhovah, tu n'as plus le droit de leur parler. Même ta famille te renie. On ne peut même plus te voir. Et c'est juste horrible. Donc, est-ce que toi, c'était la même chose ? Parce que j'imagine que tes parents, tu leur parles encore d'après ce que j'ai compris. Peut-être tes amis ou d'autres personnes, des cousins ? Est-ce que t'es toujours en contact avec ces personnes-là ?

  • Speaker #2

    Quand j'avais quitté cette église, c'était vraiment même quelques mois, quelques années, peut-être je dirais, avant mon éveil. Et en fait, en grandissant, après l'adolescence, ça a toujours été assez conflictuel, même si c'est des personnes avec qui j'avais grandi. Ça a toujours été assez conflictuel, ça a toujours été un rapport de force, beaucoup de disputes d'adultes. Une fois que tu grandis, tu te rends compte que... T'as pas envie de ça, en fait. Donc quand moi, j'ai commencé à quitter l'église, toutes les personnes que j'ai fréquentées dans cette église, j'ai aussi arrêté de les quitter. Il n'y a pas vraiment eu cette rupture pour moi. Parce que je sais qu'il y a des personnes, comme tu l'as expliqué, c'est vraiment très violent. Soit tu décides de suivre ton propre chemin et de faire ce que t'as envie de faire, la spiritualité, avoir tes propres croyances, avoir ta remise en question et ton éveil. Soit tu choisis ta famille et tes proches. Et il y a des gens qui n'arrivent pas à... Faire ce choix parce qu'il est très difficile. Moi, je n'ai pas eu à faire ce choix. Je n'ai pas eu à faire un choix ou à couper les ponts avec des gens, etc. Je n'ai pas eu à faire tout ça, heureusement.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu arrives à en discuter auprès de ta famille, malgré tout, avec tes frères et soeurs ? Est-ce que tu arrives à partager, par exemple, ce que tu as appris sur l'histoire d'Haïti et de l'hôtellerie pour qu'eux-mêmes se disent ? Ah oui, mais c'est vrai, on n'a jamais cherché, en fait. On a juste suivi ce qu'il y avait écrit dans la Bible et c'est tout.

  • Speaker #2

    Je pense que toi aussi, tu vas te reconnaître dans ce témoignage-là. Mais quand tu es au début de ton éveil aussi, en fait, quand tu as découvert la lumière, quand tu as découvert la vérité, tu as envie de la partager avec tout le monde. Tu as envie de parler de ça avec tout le monde. Sauf que tu te rends compte que tout le monde n'est pas prêt, en fait. Et tout le monde n'a même pas envie. Donc ça veut dire que moi, je sais que lors de mon éveil, c'est triste à dire, mais je me suis éloignée de certaines personnes parce qu'on n'est plus sur la même longueur d'onde, tu vois. Et forcément, après, tu te rapproches de personnes qui ont la même manière de penser que toi, des personnes qui t'éveillent, des personnes qui t'élèvent aussi et les personnes où tu estimes que on a... Alors que c'est fondamental, franchement, les croyances, la spiritualité, c'est hyper important. En tout cas, moi, c'est comme ça ma vision des choses. Si je n'arrive pas à me sentir en phase avec toi à ce niveau-là, ça va être difficile pour moi de rester... aussi proche que je l'étais de toi parce que je vais estimer que je serais plus aussi à l'aise d'aborder certains sujets avec toi. Moi, au début de mon éveil, je voulais en parler à tout le monde, en fait. Vraiment, maman, une fourmi, si je la vois sur la route, je voulais lui raconter ce que j'avais découvert. Ça m'a choquée. C'était assez violent de voir qu'il y a certaines personnes qui étaient très hostiles à ça et qui ne voulaient pas, en fait, qui ne voulaient pas. Moi, je me rappelle, comme je t'ai dit, j'étais beaucoup dans la haine. C'est-à-dire que, par exemple, sur les réseaux sociaux, j'ai partagé sur ma story des trucs qui critiquent la religion, des trucs comme ça. Et malheureusement, ça heurtait certaines personnes qui se disaient Mais non, moi, ça me fait du mal quand tu dis ça, etc. Par exemple, certains termes. Moi, je me rappelle que j'étais vraiment beaucoup dans la violence. Ça veut dire les chrétiens, j'aimerais trop les appeler les jésulâtres. Et ça, c'est quelque chose qui... Certains, ça les heurtait. Ça les blessait, tu vois. Et avec le temps, j'ai appris à, comment dire, moi, être dans le pic. Parce que j'ai plus ça à faire, tu vois, j'ai plus envie de convaincre les gens de quoi que ce soit. Au bout d'un moment, on est en 2024, si t'as envie de t'éveiller, tu t'éveilles, si t'as pas envie, tu le fais pas. Moi, je vais pas être la personne, je vais pas être le messie, en fait, qui va répondre la parole. J'ai trop de combats déjà à mener pour avoir ce combat-là.

  • Speaker #1

    Pasteur Ayoka, non ? Tu veux pas postuler pour le pasteur Ayoka ? Non,

  • Speaker #2

    franchement, non ! Pour le quart de jour, et franchement, je les remercie, parce qu'on a besoin de ces personnes-là dans la communauté. Mais moi, personnellement, c'est un travail qui demande trop d'énergie. trop de... Oh,

  • Speaker #1

    je peux pas. Non, je comprends.

  • Speaker #2

    Je peux vraiment pas. J'en ai parlé du coup un petit peu avec mon entourage et quand j'ai vu qu'ils étaient très hostiles, même mes frères et sœurs, petit à petit, j'ai laissé tomber. Mais je sais que j'ai inspiré des membres de ma fratrie parce que ma sœur, elle est partie au Sénégal après, quelques mois après, enfin, quelques temps après moi. Et oui, je sais que mes frères et sœurs, ils sont beaucoup plus ouverts d'esprit sur ce sujet-là qu'avant. Donc oui, je sais. Mais franchement, sans vouloir me lancer des fleurs, je sais que dans cette fratrie, j'ai vraiment un rôle de... Comment dire ? J'ai un rôle dans ma fratrie de vraiment...

  • Speaker #1

    Évager.

  • Speaker #2

    Je te jure. Parce que sur plein de sujets, je me rends compte que c'est moi qui ouvre les esprits des gens, qui fait changer, qui fait shifter plein de choses en fait.

  • Speaker #1

    Attends, t'es située où dans la fratrie ?

  • Speaker #2

    Avant-dernière.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ok, écoute, tu nous en diras plus d'ici quelques années. Tu reviendras témoigner d'ici 3-4 ans pour voir si tes frères et sœurs ont basculé.

  • Speaker #1

    Ah, j'espère !

  • Speaker #0

    On te le souhaite. Et sinon, ça a eu quel impact sur ton quotidien, ce changement ? Est-ce qu'il y a eu un grand changement, un chamboulement, étant donné déjà que tu ne faisais pas certaines fêtes ? Est-ce qu'il y a des fêtes que tu continues à faire ou peut-être d'autres fêtes qui se sont rajoutées ?

  • Speaker #1

    Fêtes, au niveau des fêtes... Dernièrement, c'était l'année dernière, non ? On avait fêté

  • Speaker #0

    Kwanzaa. Ah oui, Kwanzaa.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, une fois j'avais fêté Kwanzaa, c'était cool, c'était intéressant. Sinon, non, pas vraiment, il n'y a pas de fête que je fête en particulier.

  • Speaker #0

    Ou des habitudes que tu avais l'habitude de faire. Est-ce qu'il y a des choses que tu faisais dans ta religion que tu ne fais plus, peut-être des habitudes même alimentaires ? Je ne sais pas, est-ce qu'il y a des choses qu'ils ne mangeaient pas et qu'aujourd'hui tu manges parce que tu es éveillé ?

  • Speaker #1

    Oui, les habitudes améliorataires, comme tu le disais, par exemple, quand j'étais chrétienne, dans la branche de la religion de mes parents, on n'avait pas le droit aux fruits de mer et au porc, par exemple. C'était interdit. Et moi, ce n'est pas forcément par rapport à cette religion-là, mais le porc, ça n'a jamais été une viande qui m'a vraiment plus attiré que ça. Ça m'arrive d'en manger. mais je ne vais pas manger du porc tous les jours. Mais les fruits de mer, par contre, oui, c'est vraiment quelque chose que j'aime bien aujourd'hui, que je consomme de temps en temps. Il n'y a aucun souci par rapport à ça. Et je sais que dans la branche aussi, le samedi, tu n'avais pas le droit d'utiliser tout ce qui est électricité.

  • Speaker #0

    Comme c'est les Juifs qui font ça le vendredi Shabbat. Oui,

  • Speaker #1

    je crois que c'est les Juifs. Le sabbat. Tu n'as pas le droit d'utiliser l'électricité. En fait, tu ne dois pas te reconsacrer qu'à la pratique de la religion. Aujourd'hui, par exemple, je sais que je ne vois plus ma vie en France. Vraiment, mon objectif, ce serait dans quelques années de quitter la France.

  • Speaker #0

    Tu es dans quel pays ? Tu as une idée ou pas ?

  • Speaker #1

    J'ai vécu au Nigeria l'année dernière. J'ai vraiment aimé. Pourquoi pas ? Après, je n'ai pas d'idée prédéfinie parce que, par exemple, je sais que le Kenya, j'aimerais vraiment beaucoup y visiter. mais vraiment dans quelques années je sais que je vais partir je vois pas la fin de ma vie en France en fait je me vois pas me marier ici fonder mon foyer mon patrimoine etc non j'ai vraiment envie de quitter avec la France ah oui je me sens pas à l'aise quand je suis ici pour avoir goûté à être dans un lieu où tu es la norme par exemple quand je suis arrivée au Nigeria un autre truc m'a choqué je suis allée dans un supermarché vraiment j'ai des images en tête j'ai vu un paquet de couches Il y avait un père noir, une mère noire, un bébé noir. Ça m'a mind-blowing. Vraiment, j'étais en mode, mais en fait, c'est ça d'être la norme. Genre, t'es pas un quota. Bon, il nous faut un noir pour que la pub passe. Non, t'es juste la norme. T'es juste une femme. T'es juste un homme. T'es juste une sœur, un enfant. En fait, de découvrir ça, je me suis dit, mais en fait, tu peux pas retourner en France. Où t'es une black, où t'es une personne de couleur, où t'es... Non, je peux pas.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Tu comprends. Du coup, ça doit être difficile, le quotidien en France.

  • Speaker #1

    Heureusement, comme je suis entrepreneur, je ne suis pas retournée dans le monde du travail ou dans la vie active où tu sors quotidiennement et que tu es ouverte au monde extérieur. Mais c'est pour ça que je travaille à fond sur mes projets pour pouvoir partir rapidement parce que vraiment, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Mais oui, d'ailleurs, c'est pour ça que tu travailles à mettre en couple des hommes noirs et des femmes noires. Ah,

  • Speaker #1

    exactement. Voilà. En fait, suite à mon voyage, quand j'étais au Nigeria, j'ai rencontré un groupe. Je me suis rajoutée sur un groupe WhatsApp qui permet de faire des activités, sortir, rencontrer des gens, etc. sur les Ghosts. Et j'ai vraiment trop aimé le concept. Je me suis dit, en fait, j'ai envie de refaire ça en France. Ça n'aura forcément pas la même portée parce que là-bas, c'est juste des jeunes, alors qu'en France, ce sera des Noirs, tu vois. Donc, ce n'était pas la même portée pour le projet. Et on a commencé au Mouala Event en mai 2023, 2024. Notre premier événement, c'était un speed dating. Et après, on a fait un pique-nique. Et là, on a lancé un groupe aussi WhatsApp. On a une communauté, on est plus d'une centaine. Là, ça commence à augmenter petit à petit. C'est super.

  • Speaker #0

    Super. Et est-ce que tu participes à des événements religieux avec ta famille ? Non. Communion ? Non, non, non. Quand on te dit, voilà, il y a tel qui se marie, on va à l'église, est-ce que tu viens ? Est-ce que c'est des endroits où tu vas ?

  • Speaker #1

    Je suis très fermée à tout ça, honnêtement. Je sais que par exemple, s'il y a un mariage, Je ne vais pas aller à l'église. Je n'en suis pas tempe.

  • Speaker #0

    Ton choix, c'est que vraiment, tu as coupé tout lien avec cette religion. Mais c'est juste que c'est la famille qui est encore ancrée dedans. Est-ce que eux, par exemple, n'essaient pas justement de te refaire venir dans ce culte ? Parce que tout à l'heure, tu as parlé d'une réunion que tes parents et ta famille ont organisée. Comment ça s'est passé ? Parce que finalement, c'est dur. C'est comme un procès. On te fait un procès en te disant en fait, qu'est-ce que tu fais ? Il faut que tu reviennes vers le droit chemin parce que sinon, tu vas finir en enfer.

  • Speaker #1

    C'est vrai. En fait, moi, je l'ai pris avec... Je ne l'ai pas pris au sérieux. Je l'ai vraiment pris avec humour parce que je me suis dit... Tu vois, en plus, il y a une phrase dans la Bible. Père, pardonne-les parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font. Je l'ai vraiment pris comme ça, en mode, ne les calcule pas, ne les prends pas au sérieux. je ne l'ai pas pris sérieusement je me suis dit mais les pauvres en fait c'est juste de la peur en fait c'est juste de la peur, là ils sont en terre inconnue ils se disent mais qu'est-ce qu'elle fait, on n'a jamais vu quelqu'un qui fait ça dans notre entourage où elle va là, mais où elle a trouvé ces histoires d'Afrique là, qu'est-ce que tu fais ma belle reviens parmi nous donc moi je l'ai plus pris en fait je l'ai vraiment pris avec bienveillance de leur part parce que je me suis dit tout ça c'est animé premièrement par de l'amour et après je l'ai plus pris comme indien Avec calme, bienveillant, j'ai essayé de leur expliquer, j'ai essayé de leur incurer, de leur dire, mais en fait, je ne vais pas devenir extrémiste ou quoi. Je suis toujours moi, toujours la fille, la sœur que vous connaissez. C'est juste que j'ai pris parti sur certains sujets où avant, je laissais les gens décider pour moi. Mais non, toujours la même, il n'y a aucun souci par rapport à ça. Et sinon, non, ils savent très bien mon avis là-dessus. Au contraire, c'est moi parfois qui fais des petits pics. Des petites piqûres de rappel pour les petits piquets de temps en temps sur des petits trucs. Et sinon, juste ma mère, parfois, elle a des petites phrases en mode Oui, même si vous êtes un gras pour Dieu, lui, il vous aime, moi, je prie pour vous. Des petites phrases comme ça, tu vois. Mais bon, je la calcule pas et voilà, quoi. Je pense qu'elle a compris, en fait, que malheureusement, j'étais plus dans ce truc-là, quoi.

  • Speaker #0

    Ils t'ont perdu.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et sinon, il y a une question que je me pose souvent, c'est, tu sais quand tu es dans une religion, souvent tu appartiens aussi à un groupe. Et souvent aussi, je pense que les gens qui ne quittent pas ce type de religion, c'est parce qu'ils ont peur d'être confrontés à eux-mêmes et de ne plus appartenir à un groupe. Du coup, est-ce que toi, tu reçois un besoin peut-être d'appartenir à un groupe, de dire, oui, le samedi, je vais à l'église, oh, il y a tel baptême, on va organiser ça. Est-ce que c'est des choses qui… Est-ce que tu te sens quand même le besoin d'avoir ce type d'appartenance ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, non. Parce qu'en fait, quand j'allais à l'église, ça n'a jamais été avec le sourire. Ça n'a vraiment jamais été en mode j'adore etc. J'ai fini par m'y habituer parce que c'était toute ma vie. J'ai dû aller à l'église de mes… Aussi loin que je me rappelle, donc 3-4 ans jusqu'à 17-18 ans, où c'était vraiment imposé. Mais ça n'a jamais été avec le sourire, quoi. Parce que toute la semaine, tu vas à l'école. Le samedi, il faut se lever tôt pour aller à l'église. Et le dimanche, mes parents, ma mère me lèvent tôt pour faire le ménage, à manger, etc. Donc j'avais vraiment pas vraiment un temps pour me reposer. Donc ça n'a jamais été en mode une partie de plaisir pour moi. Donc j'avais pas cette routine de vraiment me dire que c'est mon rituel de tous les samedis, etc. Et l'aspect communauté que tu évoques, je suis totalement d'accord avec toi. Il y a beaucoup de gens qui ont peur de quitter les religions parce qu'ils se disent... Ok, là, j'étais chrétien, j'étais musulman, j'étais dans un groupe, je faisais partie de quelque chose. Il y a quelqu'un qui me dit Ok, ça, c'est bien, tu vas aller au paradis, tu vas aller en enfer. Mais ne plus avoir tout ça, ne plus avoir de repères et avoir le libre arbitre de vraiment être son propre maître, son propre guide. Il y a plein de gens que ça fait très, très, très peur. Moi, j'avoue qu'au début, c'était assez flippant de prendre la propre responsabilité de sa vie sans pouvoir se reposer sur quelqu'un que Ouais, c'est mon pasteur qui m'a dit de faire ça. Je sais que c'est la Bible qui me dit de faire ça, ça c'est bien, ça c'est mal. Devoir réfléchir par soi-même, c'est assez déroutant. Mais comme je t'ai dit, comme j'ai rencontré mes sœurs au début de mon éveil, elles ont vraiment eu ce rôle de soutien pour moi parce qu'on a nos petites habitudes, on se voit, on se parle, si on a des questions, on se partage. Donc, je n'ai jamais eu ce truc de j'ai l'impression que je suis toute seule, je suis paumée, je suis abandonnée.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour ça que franchement, les personnes qui sont au début de leur réveil, je leur conseille vraiment d'aller à des événements, d'être ouvert, de rencontrer des gens. Parce qu'avoir sa petite communauté, son petit groupe, ça permet vraiment de... D'être plus solide dans ça, de pouvoir avoir des gens à qui on posait des questions, s'éveiller mutuellement, sortir, et aussi faire autre chose, parce qu'il n'y a pas que la spiritualité dans la vie. C'est un sujet qui m'intéresse, mais je ne vais pas commencer à parler de méditation et de prière toute la vie. Il y a d'autres sujets dans la vie. Je pense que c'est important de varier, de pouvoir profiter de la vie, de sortir, aller au récit, voyager, écoler.

  • Speaker #0

    Vivre.

  • Speaker #1

    Voilà, vivre en fait. Faire avoir cette pression, en fait.

  • Speaker #0

    Comprends. Et là, je rebondis par rapport à la spiritualité. Tu fais une différence, toi, entre la religion et la spiritualité ?

  • Speaker #1

    Pour moi, oui. J'avais vu une image qui m'avait vraiment percutée et que je trouvais très pertinente. C'était une représentation de... La religion, c'est comme un poisson dans un bocal. Et la spiritualité, c'est un poisson dans la mer.

  • Speaker #0

    Hum, hum. Pas mal.

  • Speaker #1

    On prend la personne vie quand même, mais dans une cage, en fait. C'est un dogme. On te dit ça c'est bien, ça c'est pas bien, fais ci, fais ça. On réfléchit à ta place, en fait. Et je pense que c'est aussi par peur et flemme intellectuelle qu'il y a beaucoup de gens qui restent dans les religions, parce qu'au moins il y a quelqu'un qui a la responsabilité de ta vie. Il y a quelqu'un qui décide pour toi, il y a quelqu'un qui te dit quoi faire. Et t'es pas livré à toi-même.

  • Speaker #0

    Les gens, je trouve qu'ils font ça, c'est que justement ils veulent pas, comme tu disais tout à l'heure, avoir la responsabilité de leur vie. Donc, tu préfères dire, oui, je fais cette décision parce que le pasteur ou un tel a dit ça, l'imam a dit ça. Mais quand il y a des problématiques, jamais tu vas dire, ah oui, mais c'est à cause du pasteur qu'il s'est passé ça, finalement. Tu vois, et on a prié pour moi, mais ce que j'attendais, ça ne s'est pas passé. Et tu ne vas jamais voir le pasteur pour dire, ouais, pasteur, par contre, ce n'est pas ce que j'ai demandé, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'il y a beaucoup de facteurs. Comme tu dis, l'aspect communauté. l'aspect famille, l'habitude, la routine, quand t'es dans un truc depuis toute ta vie, mais en fait, ok, j'étais dans ça, maintenant c'est quoi ? C'est le néant, en fait. Ça veut dire que je dois tout découvrir toute seule. C'est très, très effrayant. Moi, je sais que, par exemple, au début de mon éveil, en fait, je me mettais énormément la pression parce que je me disais, meuf, t'as plus de 20 ans à rattraper, là. Au boulot. Regarde des vidéos, lis des livres, des articles, écoute des trucs, va à des événements. Je me mettais énormément la pression, après, je me suis dit, mais en fait... Ma belle, la spiritualité, ce n'est pas une course. C'est à ton rythme. Tu apprends aujourd'hui, tu expérimentes. Même la vie, vivre, c'est déjà expérimenter, c'est déjà être spirituel. C'est écouter, être connecté à ses émotions, essayer de se comprendre, essayer de ne pas reproduire les erreurs. Tout ça, c'est la pratique de la spiritualité, selon moi. C'est ça, ma vision de la spiritualité. Alors qu'avant, pour moi, la spiritualité, c'était forcément des rituels, des prières, la méditation, des actes très forts, alors que je me rends compte que dans la vie de tous les jours, des petits actes, c'est déjà se connecter à soi-même, et c'est ça pour moi la spiritualité. Écouter son âme, se respecter, quand tu sens un mauvais pressentiment sur quelque chose, t'écouter, ne pas te forcer à faire des choses que t'as pas envie de faire, ne pas te mettre dans des situations où tu sais que tu vas briser tes valeurs, tu ne vas pas être à l'aise, tu ne vas pas être toi-même. Pour moi, tout ça, ça fait partie d'être une personne spirituelle.

  • Speaker #0

    Oui, de toute façon, la spiritualité, c'est en lien avec l'esprit, donc avec toi-même. Donc forcément, si tu as un esprit, tu es à même de réfléchir et de t'écouter, comme tu disais. Et c'est vrai que dans les religions, c'est bon. Après, moi, l'expérience que j'ai faite, c'est que c'est quelque chose qui est très mis en sourdine, en fait, et on t'invite juste à suivre la religion, bête et méchanté, c'est tout, sans forcément t'inviter. à réfléchir par toi-même. C'est plus le groupe. Et avoir ton libre arbitre. Quel message tu souhaites passer à travers ton témoignage ?

  • Speaker #1

    Le message, ce serait aux personnes qui sont au début de leur éveil, vraiment. Quand tu commences à te poser des questions, vraiment les trucs basiques, genre pourquoi Dieu serait un homme ? C'est qui Jésus ? Est-ce qu'il serait noir ? Pourquoi il a créé le diable s'il est omniscient alors qu'il savait que le diable allait le trahir ? Tu vois ce genre de questions. Quand tu commences à te poser ce genre de questions et que tu les poses à des personnes spirituelles de tes groupes, ton pasteur, ton imam, et que ces personnes-là te disent Non, ça c'est le diable, fais confiance, le Saint-Esprit, etc. Aie la foi, ça c'est des questions pour te détourner, etc. Quand tu commences à te poser ces questions-là et que tu n'as pas tes réponses, ça veut dire que petit à petit, ton âme a envie de plus. Elle a envie de...

  • Speaker #0

    Tu cherches des réponses et tu n'as pas les réponses.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc pose-toi les... En fait, ne va pas poser ces questions-là aux personnes qui t'ont mis dans ces environnements. C'est comme si tu vas aller demander à ton bourreau... pourquoi tu fais du mal ? Tu ne peux pas demander à la personne... Tu as compris ce que je voulais dire ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois très bien. Tu ne vas pas demander à ton bureau, il ne va pas te dire. Il va tout faire pour que tu restes sa victime.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc pour moi, quand tu commences à te poser cette question-là, vraiment, Internet peut être ton meilleur ami quand il peut être ton meilleur ennemi. Donc ça veut dire, n'hésite pas à poser des questions, n'hésite pas à aller à des événements. Ta mairie, va à la bibliothèque, lis des livres, rencontre des gens. Même toi et moi, on s'est rencontrés sur Facebook.

  • Speaker #0

    Oui, c'était vrai.

  • Speaker #1

    Hyper random, rencontre des gens, va à des événements, voyage, expérimente. En fait, recherche toi-même tes réponses. Au lieu de, comme d'habitude, t'asseoir et attendre que ça tombe tout cuit dans le bec, expérimente, cherche, creuse, ose, n'aie pas peur. En fait, vraiment n'aie pas peur. Parce que c'est la peur de l'enfer, la peur de mal finir qui t'attache, qui te bloque, qui te met dans une boîte et qui... qui t'empêche de vraiment vivre, de vraiment expérimenter, de vraiment te connecter avec ta propre personne. Donc ce sera ça mon petit mot de la fin. N'hésite pas à peser, rencontrer les bonnes personnes. Moi, je suis vraiment partisane de le hasard n'existe pas. Tu rencontres des personnes, tu te mets dans des situations, il t'arrive des choses parce que t'avais besoin d'avoir une leçon, t'avais besoin d'apprendre quelque chose. Et parfois, c'est une rencontre toute bête que tu peux faire. Je ne sais pas, en allant comme moi dans un événement pour trouver des plantes pour ne plus avoir mal pendant mes rêves, qui fait que je me retrouve aujourd'hui là à parler de spiritualité avec toi.

  • Speaker #0

    Mais attends, mais du coup, j'ai rebondi sur les plantes. Parce que tu es partie chercher des plantes. Pourquoi tu n'as pas pris des médicaments ? Tu as dit que c'est parce que tu ne voulais pas prendre des médicaments. Mais qu'est-ce qui t'a fait penser que les plantes allaient fonctionner ?

  • Speaker #1

    Parce que moi, comme je t'ai dit, j'ai toujours été une personne qui aime trop les plantes, dont tout ce qui est les graines. Faire ses propres produits capillaires, les petites huiles. J'ai toujours été curieuse, en fait. Toujours été curieuse, toujours été manuelle. Toujours... Même quand je prenais soin de mes cheveux, j'aimais bien faire mes propres crèmes, mes propres soins. Aromazone, tu vois, tu fais tes petites tambouilles, tu fais des blogs, tu fais des vidéos. J'ai toujours été une personne assez curieuse, qui sort un peu de l'ordinaire, qui aime aller dans les sentiers battus, etc. J'ai toujours aimé ça. Et c'est bon. Les plantes ont très bien marché parce qu'aujourd'hui, je n'ai plus de règles douloureuses d'encre aussi.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est super. Moi, je sais que ça marche, mais beaucoup n'y croient pas forcément. Alors que ça marche très bien. En tout cas, pour beaucoup de personnes, ça fonctionne. Dont toi, visiblement, puisque tu as une expérience.

  • Speaker #1

    Totalement.

  • Speaker #0

    En plus, tu pensais, tu croyais aussi en plantes parce que tu as eu l'expérience avec tes cheveux. Étant donné qu'à un moment donné, tu étais très concentrée, il me semble, dans le fait de faire pousser tes cheveux. Donc, j'imagine que tu lisais tout ce qui est dans ta cuisine, tout ce qui est clous du girofle, romarin, pour faire pousser tes cheveux. Et donc là, tu as eu aussi la preuve que le naturel fonctionne. Et donc, tu te dis, si ça fonctionne sur mes cheveux, il n'y a pas de raison que ça ne fonctionne pas non plus sur mes troubles gynécologiques.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai été ouverte d'esprit par rapport à ça. Je me suis toujours dit que tout ce qui était médicaments, c'est à éviter, à éviter au max. Parce que je sais que ma mère, par exemple, elle prend beaucoup de médicaments à cause de, comme je t'ai dit, ses problèmes de tension, de diabète. Et c'est vraiment quelque chose que je n'ai pas envie de reproduire, être dépendant d'un médicament. C'est vraiment quelque chose que je ne voudrais pas avoir plus tard. Donc si je me dis qu'il y a des petites plantes, des petits thés, des petites décoctions, tisanes, j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Mais cet attrait pour les plantes, c'est peut-être en lien aussi avec ta terre natale, Haïti. Parce qu'à Haïti, ils sont très portés sur les plantes aussi, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Totalement. Si ça se trouve, dans une ancienne vie, j'étais guérisseuse.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est possible.

  • Speaker #1

    Totalement. Moi, je sais que quand le pays sera un peu plus stable, j'ai vraiment envie d'aller en Haïti. Si ça se trouve, là-bas, j'aurai un appel, je vais découvrir des choses, etc., j'aurai des flashbacks. Mais franchement, je me dis oui, si ça se trouve.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça serait incroyable. Et tes parents, eux, c'est des choses qu'ils ont envie de retourner en Haïti, comme tu as dit, une fois que la situation sera apaisée.

  • Speaker #1

    Du tout.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    C'est très hostile à

  • Speaker #0

    Haïti. Donc Haïti, pour eux, c'est l'Afrique, peut-être, non ? Ou peut-être c'est même pire.

  • Speaker #1

    Je ne saurais même pas lequel est pire.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Ouais. Pour eux, et aussi ils ont ce petit raccourci que pas mal d'haïtiens font, qui est très triste. C'est que oui, Haïti, en gros, c'est dans cet état-là parce que les gens là-bas sont trop méchants, ils font trop de sorcellerie, etc. C'est pour ça que Dieu a puni Haïti et qu'il est dans cet état-là, le pays. C'est très triste.

  • Speaker #0

    Il connaît très fort de tout ça en ouverture.

  • Speaker #1

    J'en ai vraiment jamais parlé avec eux, honnêtement. Je sais que mes parents... Cette phrase aussi, je pense qu'elle va faire écho. Mes parents sont chrétiens avant des trahissants. Donc c'est-à-dire que leur identité... reposent dans leur religion avant tout. Donc quand j'ai eu mon éveil, je n'ai pas cherché mes réponses auprès de mes parents, parce que quand j'ai essayé, ma mère était très hostile. Je me rappelle quand elle avait fait mon procès, elle m'avait dit oui, c'est pour ça que tu m'avais posé des questions, etc. Donc je me suis dit, à partir de ce moment-là, ce n'est pas vers ces personnes-là malheureusement que tu pourras avoir des réponses, parce qu'ils sont très fermés, très hostiles. Je ne sais pas ce qu'ils ont vécu en Haïti ou quoi, mais mes parents ont une relation très conflictuelle avec le pays. Et... Je pense qu'ils sont très fermés à ce qu'on y retourne. Ils ne nous ont jamais ramenés là-bas. Maman, avant, quand le pays était un peu plus stable, ils ne nous ont jamais ramenés. Ils ne nous ont jamais vraiment pris pour nous expliquer l'histoire d'Haïti, de ce qu'ils savaient. Moi, je sais que c'est en 2022 que j'ai découvert que Haïti, c'était la première nation noire libre en tant qu'Haïtienne. C'est en 2022. Ça,

  • Speaker #0

    c'est triste.

  • Speaker #1

    Mame, je crois que c'était l'année de 2023 ou 2022. qu'en faisant mes recherches, j'ai découvert que la soupe Jumou, en fait, ma mère, elle a gardé cette petite tradition tous les premiers janviers de faire la soupe Jumou.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais je pense qu'elle la faisait juste par réflexe ou en habitude. Et en faisant mes recherches, j'ai découvert que c'était une fête, une soupe pour célébrer l'indépendance. Je ne comprends pas ça.

  • Speaker #0

    Comment ça s'appelle la soupe Jumou,

  • Speaker #1

    c'est ça ? Au Jumou,

  • Speaker #0

    oui. Je me rappelle.

  • Speaker #1

    C'est que pendant l'esclavage, tous les légumes, même le Jumou, le Jumou, c'est une plante... une sorte de courge, comme une citrouille, on va dire, de la famille de la citrouille. Toute la viande, les autres légumes, etc. étaient interdits pour les Haïtiens, pour les esclaves, les descendants des esclaves, du coup. Ils ont décidé que la fête de l'indépendance de leur pays allait célébrer ça en faisant une soupe qui contient tous les trucs qu'on leur avait interdits avant. Et tous les premiers janviers, les Haïtiens sont conviés à faire cette soupe en famille, à se remémorer, en fait, de l'histoire de leur pays, tu vois. Et moi, en faisant mes recherches, que j'ai découvert ça, je me suis dit, mais c'est trop triste que la transition soit quand même un peu restée, parce que ma mère la faisait sans pour autant expliquer l'histoire derrière.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que tu penses qu'elle connaissait l'histoire ? Peut-être qu'elle ne connaissait pas l'histoire ?

  • Speaker #1

    Honnêtement, je n'ai jamais demandé, je ne sais pas. Je lui demanderais.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas. Bon, ce n'est pas grave. En tout cas, l'histoire, enfin, Haïti... C'est le premier territoire africain à être indépendant. Donc, clairement, en tout cas pour tous les Haïtiens qui nous écoutent, c'est très important de le savoir. Et je pense que toi, ça a ouvert beaucoup de choses sur ton histoire, ton pays. Et ça a même peut-être donné une confiance que tu n'avais pas avant.

  • Speaker #1

    Non, totalement, ça a été important pour moi.

  • Speaker #0

    Avant de clôturer, tu es graphiste et avec une amie à toi, vous avez aussi créé une agence événementielle. Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir. Avec une amie à moi, on a créé Omoala Event en mars 2024. Omoala Event, c'est un mot en louganda, la langue officielle de louganda. Ça signifie jeune fille parce qu'on est deux jeunes filles, deux amis qui ont eu l'idée de ce projet-là. On a décidé évidemment d'avoir un prénom dans une langue africaine, parce que c'était pertinent pour nous, qu'on se reconnaisse déjà entre nous et qu'on appuie directement l'identité de notre projet. On organise des événements pour la communauté afro-caribéenne de Paris. Notre premier événement, c'était un speed dating. Ensuite, on a fait un événement pique-nique. Là, on a un groupe WhatsApp aussi où... Les gens peuvent vraiment rencontrer d'autres personnes, fédérer une communauté, discuter entre nous. Vraiment une safe zone pour nous, par nous. Notre prochain événement, ce sera une table ronde sur différentes problématiques qui concernent la communauté noire en France. Et voilà, ce sera le 16 novembre, si ça vous intéresse. Ce sera avec plaisir, il n'y aura pas beaucoup de place. On n'a pas encore décidé de quels sujets seront abordés. Mais on a fait ça aussi lors de notre dernier événement. Notre dernier événement, c'est un speed dating qui a eu lieu la semaine dernière. Ça s'est super bien passé. On a clôturé l'événement en faisant une table ronde sur les relations au 21e siècle, l'éducation, la parentalité, la santé mentale. C'était tellement intéressant. C'était super bien. Et on a décidé de faire une table ronde et un événement vraiment dédié à ça pour reprendre un petit peu ce format-là. pouvoir aborder plein de sujets dont on n'a pas forcément l'habitude de parler dans la communauté noire.

  • Speaker #0

    Super, c'est trop bien. Ça a l'air super intéressant. En tout cas, j'espère qu'il y aura beaucoup de monde qui viendront à votre événement.

  • Speaker #1

    Justement, on a envie qu'il y ait 15 personnes au maximum parce que quand on commence à être trop, on n'arrive plus à 100, ce sera dans un petit lieu. Donc, il n'y aura que 15 places. Je sais qu'il y a déjà plein de gens du groupe, de notre communauté qui sont intéressés. Donc, si toi qui écoutes ce podcast, tu es intéressé, il faut y aller vite. pour avoir une place.

  • Speaker #0

    Super. De toute façon, je mettrai ton contact dans la bio de cet épisode. Comme ça, les gens iront sur ta page Instagram s'abonner ou poser toutes autres questions qui leur passent par la tête.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    En tout cas, sachez que chacun a son cheminement par rapport à l'éveil spirituel. Le parcours d'éveil est propre et à chaque personne et puis tout le monde n'est pas destiné à ça en réalité. Si toi aussi, tu te poses des questions, il est possible que tu aies été choisi par tes aïeux, tes ancêtres et donc que tu es important pour ta lignée. Voilà, je ne sais pas si toi tu as un mot de fin à partager à nos auditeurs.

  • Speaker #1

    Non, franchement, c'était vraiment le message le plus important.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Seul, s'entourer des bonnes personnes. Ne pas s'enfermer, ne pas penser qu'on est anormal, penser qu'on va à l'enfer. Ne pas hésiter à poser les bonnes questions aux bonnes personnes et aussi essayer de trouver les réponses par soi-même.

  • Speaker #0

    C'est vrai. C'était un super épisode. J'ai aimé échanger avec toi. C'était super agréable. Merci d'avoir partagé avec honnêteté ton parcours d'évêque. C'est quelque chose qui n'est pas facile à partager de nos jours. Merci à toi. et merci encore une fois pour ta disponibilité à Youka et du coup je te souhaite le meilleur pour la suite autant dans ta vie personnelle, spirituelle et aussi professionnelle

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, ça me fait super plaisir ça me tenait à cœur de partager mon histoire et de partager aussi les projets que j'ai en cours parce que c'est des projets qui concernent la communauté donc merci beaucoup pour ton invitation ça me fait super plaisir et rendez-vous peut-être dans un prochain épisode

  • Speaker #0

    C'était Joie pour le podcast Bamboula. A bientôt pour un nouvel épisode. Salut Ayoka.

  • Speaker #1

    Bonne soirée.

  • Speaker #0

    A plus, bye.

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