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La maternité, un tremplin pour sa carrière artistique #15 cover
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Bâ-Mbula

La maternité, un tremplin pour sa carrière artistique #15

La maternité, un tremplin pour sa carrière artistique #15

46min |31/12/2024
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La maternité, un tremplin pour sa carrière artistique #15

46min |31/12/2024
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Description

Devenue mère à l’âge de 22ans, Krissima est une artiste autodidacte et médiatrice scientifique qui doit faire face à un nouveau défi et à des difficultés qu'elle n'aurait jamais imaginé. Toutefois, elle verra en cette maternité bouleversante une opportunité d'en faire une force et de lancer sa carrière artistique.


Passionnée de sciences depuis sa tendre enfance, elle acquière de nouvelles connaissances et s'active à la vulgarisation scientifique notamment autour de la maternité et plus précisément l'allaitement.


Aujourd'hui, elle participe à de nombreuses actions d’éducation populaire et se bat pour les esprits critiques de toutes et de tous via la création de ses propres expositions photographiques et artistiques avec différentes entités.

Je vous laisse découvrir notre échange où nous y avons partagé nos expériences similaires sur la grossesse.


Une belle rencontre, merci Krissima 🥰


https://linktr.ee/Krissima

www.krissimapoba.com


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Bonne écoute ! 🤩


*Hyperémèse gravidique : cela consiste en des nausées intenses à l'origine d'une déshydratation, d'une perte de poids et d'une cétose survenant au cours de la grossesse.


Arrêtons de laisser les autres nous qualifier.


https://www.instagram.com/bambula_podcast?igsh=b3IwdTJ2dzhweTI2


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Bamboula, un podcast qui a pour ambition de vous faire réfléchir. Et oui, aujourd'hui j'accueille Chrissima Ausha, elle est photographe et médiatrice scientifique, également activiste, Chrissima va nous partager ses engagements et l'expérience de vie qui finalement a été la source de son inspiration, à savoir la maternité et plus précisément l'allaitement. Personnellement, si c'était il y a 10 ans, J'aurais clairement voulu être tombée sur sa dernière exposition intitulée MAM qui met en scène des faits scientifiques autour de l'alignement et elle va nous en parler. Alors, sans plus tarder, bonjour Chrissima et bienvenue à toi. Bonjour.

  • Speaker #1

    Alors comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Eh bien ça va, ça va comme un samedi de maman et toi.

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, je pense qu'on est pareil. Mais bon, ça va, au moins les enfants sont sortis, donc j'ai le temps libre pour discuter avec toi. Alors comme tu sais, dans cette émission, je pose souvent la question à mes invités, à savoir si tu connais la signification du mot Mboula.

  • Speaker #2

    Eh bien du coup, moi je sais que Mboula, c'est quelque chose qui peut vouloir dire quelque chose, que ce soit en Lingala ou en Lahari. Oui, mais... Mais sinon, après, j'ai que la signification française de bamboula et pas de bamboula, tu vois. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et qu'est-ce que ça signifie ? Qu'est-ce que ça évoque, toi, dans ton imaginaire, le bamboula ?

  • Speaker #2

    Eh bien, dans mon imaginaire, bamboula, c'est plutôt une insulte quand même à caractère racial, tu vois. Du coup, moi, de la manière dont tu le prononces, forcément, je retiens mboula dans ma tête. Et Mboula chez nous, soit Mboula, ça peut être la pluie, mais sinon Mboula, généralement, c'est la femme. C'est l'appareil reproducteur de la femme. Donc du coup, moi,

  • Speaker #1

    c'est plutôt le pôle. Ah oui, c'est vrai, le vagin.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, exactement. Exactement, Mboula, c'est ça.

  • Speaker #1

    En Lingala, non ?

  • Speaker #2

    Oui, en Lingala, oui.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai vu ces définitions également sur un site congolais, congolais-belgique, il me semble. Et effectivement, il y avait marqué vagin. Et ça m'a un peu interpellée, ça m'a même, disons, ça m'a fait réfléchir et mis un stop en me disant, attends, je pense que je m'aventure un peu trop vite dans le choix de ce podcast en utilisant Bobula. Mais ça a duré que 10 secondes. Et après coup, je me suis dit, attends, mais est-ce que ça ne peut pas avoir du sens parce que finalement, le vagin, l'appareil reproducteur de la femme. C'est de là, finalement, que nous venons. Beaucoup de choses s'y passent à cet endroit-là en termes d'énergie. Et même, voilà, il y a la poche des eaux qui se brise à cet endroit-là. Lorsque la femme est enceinte, c'est par là qu'on urine. Et je me dis que peut-être en replongeant dans les eaux, dans ces Ausha, c'est aussi une manière, quelque part, de retourner dans le passé. Et donc... se replonger dans des souvenirs oubliés. Voilà, c'était ça en fait l'image que j'avais dans ma tête. Mais voilà, c'est vrai que ça peut être assez audacieux, mais bon, ceux qui me connaissent savent que je suis assez audacieuse et que je tente des choses qui sont assez avant-gardistes et que tout le monde ne va pas forcément tenter. Mais voilà, c'était ça l'idée réellement.

  • Speaker #2

    De toute façon, c'est pour ça que Mboula et Mvoula, c'est proche en termes de nomenclature. Je pense que les mots ont un sens et que même si aujourd'hui, les gens utilisent ça pour une insulte parfois, ça reste quand même quelque chose. On est de là. Donc, c'est quand même quelque chose d'essentiel dans nos vies, cet endroit-là finalement.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est marrant, j'attendais que quelqu'un me donne cette signification, mais comme quoi, c'est souvent les femmes qui ont cette notion-là.

  • Speaker #2

    Tu penses aussi, c'est notre corps, donc forcément, on connaît ça.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, du coup, tu m'as parlé de Mpula, Mpula, et c'est vrai que dans les langues que j'ai pu voir, les langues bantoues essentiellement, telles que le Ausha ou le Tsonga, c'est des langues du Mozambique. ou des langues Zulu. Et en fait, c'est exactement ce que tu dis par rapport à la racine. C'est la même. Tamvula, tamvula, tamvura. Chez moi, en Rwanda, c'est mvura. Et pareil, ça désigne la pluie. Et dans l'idée, en fait, moi, j'avais choisi notamment ce nom-là parce que non seulement ça évoque, c'est vrai, la pluie et les années et les saisons passées, mais... Pour moi, il y a aussi cette idée de faire une rétrospective sur les années passées et donc en ciblant un peu le souvenir, de revenir à soi. Et pourquoi ? Parce qu'à un moment donné, je pense qu'on a besoin de revenir à soi et de revenir sur son histoire, son passé, pour comprendre en fait... quel est notre but dans la vie, quel est notre but sur ce monde en réalité. Et donc c'est pour ça que j'ai choisi Bamboula, et parce qu'en réalité je pense que le mot a vraiment été sorti de son contexte, et qu'en réalité ça se prononçait Bamboula comme je le prononce, et pas Bamboula comme on l'entend systématiquement, parce qu'il y a des insultes racistes en fait. Mais ouais, donc c'est ça. Bah écoute, on passe à la suite. donc déjà merci à toi d'avoir accepté mon invitation alors en parlant du souvenir te souviens-tu toi du jour où tu as décidé de rendre artistique l'allaitement parce que comme je le disais auparavant tu es artiste tu aussi activiste et tu représentes l'allaitement enfin je vais pas spoiler je préfère que ce soit toi qui parle un peu de ton art donc je te laisse te présenter en réalité

  • Speaker #2

    Moi, du coup, je suis Chrissie Mapoba, je suis artiste photographe, plasticienne et médiatrice scientifique. Alors, généralement, mes œuvres traitent de sujets critiques. Comme je suis médiatrice scientifique, j'essaie de faire en sorte qu'elles traitent de sujets de sciences exactes ou de sciences humaines. C'est-à-dire que je vais apporter à mon travail toujours une dimension scientifique, que ce soit par exemple sur des notions sociologiques avec ma série Banlieusard, ou tout simplement... avec mes photographies sur le lait maternel, des notions de sciences dures, dites dures, c'est-à-dire physiologie, chimie, et puis, en fait, nutrition aussi. Donc, j'essaye d'avoir un travail comme ça qui fait des ponts et des passerelles entre les différentes pratiques, quoi. Ouais,

  • Speaker #1

    non, mais c'est super. Et donc, du coup, donc, avant de parler de l'allaitement, t'étais déjà, en fait, initialement artiste. Enfin, t'avais cette formation-là, du moins.

  • Speaker #2

    Alors ? Alors moi de formation, du coup je suis médiatrice scientifique, mais je commençais à toucher à l'art avant de parler de l'allaitement. Ce qui a vraiment été un tournant dans ma carrière et ce qui a créé ma carrière, c'est vraiment ma grossesse et la naissance de mon fils. Donc effectivement, mes premières photographies professionnelles, mes premières publications dans des magazines, les premières fois que j'ai été rémunérée pour du travail artistique, ça a été avec mes photographies et de grossesse et d'allaitement.

  • Speaker #1

    Oui, donc tu es multipotentiel en réalité. Et tu te voyais faire ça étant plus jeune ? Rien que médiatrice scientifique, ce n'est pas un métier qui est courant. Moi, je n'ai jamais entendu ça de ma vie. Donc, comment tu en es arrivée à faire ce métier ? Ou c'est vraiment dans tes études scientifiques que tu en es arrivée à ce métier-là ?

  • Speaker #2

    Alors, la médiation scientifique, je pense, avant, je n'avais pas le mot quand j'étais petite, mais je pense que j'ai toujours voulu faire ça. parce que j'ai toujours été passionnée de documentaires et de livres de vulgarisation scientifique. Je ne lisais quasiment que ça quand j'étais petite, je ne regardais que ce type d'émissions et j'écoutais que ça à la radio. Par contre, j'ai découvert la médiation scientifique au lycée parce qu'il y a un studio qui était venu nous enregistrer sur nos pratiques qu'on pouvait avoir pédagogiques alternatives avec un professeur. Et là, j'ai adoré. À partir de là, j'ai commencé à faire des voix-off de documentaires. Et ma famille rigolait toujours, parce que comme je parle trop, ils disaient, mais ça, c'est ton métier, c'est parfait, tellement tu parles. Et des voix-off de documentaires, qui étaient du coup des documentaires scientifiques de chimie, eh bien, là, je me suis prise à cette passion. Mais j'ai quand même voulu avoir un socle d'études scientifiques. Et en fait, c'est en allant en licence de physique et en me rendant compte que finalement, j'adore raconter des sciences, mais je ne suis peut-être pas faite pour être scientifique. C'est là où je me suis dit... Tiens, je vais plutôt bifurquer vers la médiation scientifique. Mais ce n'est pas quelque chose qui est très connu parce que ce sont des études qui ne commencent qu'après la licence. Donc, quoi qu'il arrive, on doit faire un parcours scientifique avant de faire un parcours de médiation.

  • Speaker #1

    Ok, mais tu as été quand même sensibilisée déjà très tôt à tout ça. Et donc, tu m'as dit ensuite que c'était la grossesse qui a un peu déclenché ton travail sur l'allaitement. Alors, est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Speaker #2

    Alors... Déjà, avant la grossesse, je commençais à avoir une pratique artistique semi-amateur, c'est-à-dire que j'avais commencé à faire des expositions et ce côté-là m'intéressait d'un point de vue professionnel, mais j'étais quand même toujours fixée sur la médiation scientifique puisque j'étais étudiante quand je tombais enceinte. Mais pendant la grossesse, j'ai décidé de faire une série photographique documentaire sur ma grossesse. Parce que quand je suis tombée enceinte, moi j'ai eu un syndrome de grossesse qui s'appelle hyperhémèses gravidiques. Ce qui veut dire que...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #2

    Alors du coup, hyperhémèses gravidiques, qu'est-ce que c'est ? C'est des vomissements incontrôlables, incontrôlés, qui surviennent entre 30 et 50 fois par jour. Donc du coup, ça cause des nutritions, des hydratations, des chaussements des dents.

  • Speaker #1

    Perte de poids. Poids.

  • Speaker #2

    Voilà, ça peut causer après, à terme, décollement du placenta, fissure de la poche des os, ce que j'ai eu d'ailleurs. Donc ça peut causer pas mal de complications et surtout, c'est très mal diagnostiqué.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord.

  • Speaker #2

    Voilà. Malheureusement, comme il y a déjà des vomissements dans la grossesse, si tu vomis, mais que tu vomis trop, il faut que le professionnel remarque le trop. Or, moi, de 1, j'étais enceinte pendant le Covid, de 2, j'étais enceinte à 21 ans, et de 3, je suis noire.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    voilà, un combo qui fait qu'en termes de diagnostic, tous les personnels médicaux que j'ai croisés m'envoyaient vraiment chier, en fait. Tout simplement, jusqu'à une personne aux urgences qui m'avait dit, si vous êtes malade... Vous n'avez qu'à bouffer des baies de gougis et rentrer chez vous. Vraiment. Et le soir où cette personne m'a dit ça, j'ai été hospitalisée tellement mon état était grave. Alors qu'elle ne voulait pas m'ouvrir la porte des urgences à la base.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #2

    Et oui, le syndrome méditerranéen, quand on est enceinte et qu'on est une femme noire, jeune, à et j'ai oublié, en banlieue, ça joue aussi ça. Quand j'étais à Paris, je n'étais pas du tout traitée de la même manière que quand j'étais à Créteil. pas du tout, pas du tout, j'étais infantilisée quand même parce que j'avais 21 ans il y avait un côté paternaliste mais il y avait beaucoup plus d'empathie et il y avait beaucoup plus quelque chose de se dire peut-être que l'enfant elle l'a voulu alors qu'à 21 ans à Créteil on est en noir alors là c'est un accident voilà exactement c'est ça, limite pour ta question quoi, alors que à Paris aussi le fait que je sois dans une maternité pour les maternités plutôt dites naturelles c'est ça accouchement en piscine, accouchement sans péridural, allaitement, etc. C'est quand même une maternité pour laquelle j'ai dû faire une lettre de motivation pour entrer. Donc du coup, le traitement était meilleur. Mais attention, là-bas aussi, il y avait quand même du paternalisme. Et je suis persuadée que ce n'était pas dû qu'à mon âge, c'était aussi dû à ma couleur de peau.

  • Speaker #0

    Eh bien, dis donc, c'est incroyable parce que moi, j'ai eu la même chose que toi, tu vois, étonnamment. Et vraiment, pour dire à nos auditeurs, on n'avait pas parlé de ça avant maintenant. en tout cas de cette similarité qu'on peut avoir toutes les deux moi le nom en question là hypérémèse gravidique moi j'ai eu vraiment le nom de cette maladie du moins de cette pathologie on va dire qu'à ma quatrième grossesse et auparavant je disais écoute je vomis entre 10-15 fois par jour voire 20 fois ça dépendait en tout cas des grossesses euh Et bon, après, on va me prescrire des médicaments. Bon, les médicaments, je n'arrive pas à les ingérer parce que, bien évidemment, une fois pris, aussitôt rejeté. Mais c'est vrai qu'en réalité, c'est vraiment quand ma quatrième grossesse que j'ai eu ce nom-là. Et là, je me suis dit, mais c'est scandaleux, en fait.

  • Speaker #2

    Tu vois, c'est grave.

  • Speaker #0

    Il faut savoir quand même que je perdais minimum 10 kilos, en fait, par grossesse. Mais voilà, en tout cas, ça confirme bien ce que tu dis et que finalement, l'information n'est pas forcément donnée. Et puis, toi, tu as eu la chance d'avoir un externe qui te diagnostique cela. Moi, jamais, jusqu'à maintenant, après quatre grossesses, jamais un médecin n'a vu de me dire, oui, ce que vous avez, cette pathologie que vous avez, c'est l'hyper-MS gravidique. Et voilà, il faut suivre tel traitement, vous pouvez avoir des carences, vous pouvez avoir tel, tel... conséquences sur votre santé. Jamais. Donc en fait, moi, je tenais le coup. Je me nourrissais de ce que je pouvais, de ce qui pouvait passer. Et en fait, je serrais les dents jusqu'à ce que j'arrive à 5-6 mois. Mais voilà, très très difficile. Moi,

  • Speaker #2

    je trouve ça scandaleux, mais moi, si j'ai trouvé Hyper-MS gravidique, c'est parce que c'est un externe, même pas un interne. C'est un externe qui passait là aux urgences, qui m'a vue. et qui m'a dit, écoutez, madame, est-ce que je peux vous ausculter ? Moi, vraiment, je n'avais rien à faire. De toute façon, personne ne s'occupait de moi. Et c'est lui qui m'a dit, mais en fait, on va vous faire… Donc, c'est des analyses de sang qui regardent les ions qu'on a dans le corps, les électrolytes, en fait. Et c'est lui qui m'a fait cette analyse-là. Et suite à cette analyse-là, ça a été ordonné que je sois hospitalisée, du coup, vu la perte de poids et vu les carences que j'avais. Si il n'était pas tombé sur moi dans un couloir, je pense que comme toi, je me serais juste dit… Je vomis, je maigris, voilà. Et ce n'est pas normal. Nous, et pour le bébé, en fait, le problème aussi de la gynécologie en France, c'est que pour eux, quand ils font les examens, le bébé va bien, mais même si toi, tu es en train de mourir, j'ai l'impression que ce n'est pas vraiment leur problème. te disent, oui, la dame, le bébé va bien. Mais oui, mais si moi je meurs, le bébé meurt aussi.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais c'est incroyable. Franchement, je trouve ça incroyable ce que tu me racontes là, mais quelque part, ça me choque. Mais parce qu'en réalité, très peu de femmes, moi dans mon entourage, je ne connais personne qui a eu ce type de symptômes. Donc voilà, ça me choque en fait que le milieu médical, personne n'est capable de le diagnostiquer. et donc de faire ce qu'il faut en conséquence. Mais ça me soulage aussi de savoir que finalement, je ne suis pas la seule. Parce que clairement, c'est en cherchant que je suis tombée sur cette information. Mais sinon, je me suis auto-diagnostiquée hyper-MS, cravisique, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et excuse-moi, vas-y.

  • Speaker #2

    Parce que je disais, moi, période Covid. Donc, c'est aussi pour ça que la santé des femmes, à ce moment-là, on n'en avait encore plus rien à faire. C'est vraiment, madame, il y a une pandémie. Donc, vos vomissements, ça y est.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est incroyable. Et donc, du coup, tu as perdu combien de kilos ? Qu'est-ce que tu as eu comme carence ? Tu es restée hospitalisée combien de temps ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai perdu 10 kilos, peut-être un peu moins, 8, 9 kilos. J'ai été hospitalisée à domicile, du coup. En plus, comme c'était le Covid, ça m'arrangeait, parce que si j'étais hospitalisée... pendant le confinement j'allais être toute seule, personne n'allait pouvoir me voir. J'ai été hospitalisée à domicile un mois donc avec des perfusions tous les jours donc des perfusions d'anti-vomitifs et des perfusions pour me nourrir aussi vu que je pouvais plus me nourrir. Et après j'ai pris les anti-vomitifs jusqu'à à peu près 6-7 mois de grossesse et ensuite les derniers mois de grossesse comme les anti-vomitifs ce sont pas des médicaments qui sont bons en fait. Je prenais sur moi et je gardais des vomissements. Mais à la fin de la grossesse, c'était 2-3 vomissements par jour, donc ça allait. Mais la dernière fois que j'ai vomi, c'est vraiment, je crois, 5 minutes avant d'accueillir mon fils.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #2

    C'est vraiment le cas la dernière minute. Et quand il est sorti, libération totale. Plus aucun symptôme, plus rien. J'étais tellement en forme, même les personnes de l'hôpital ne comprenaient pas. Parce qu'avant, je ne pouvais pas marcher, j'étais en difficulté. j'étais amégrite, d'ailleurs être amégrite enceinte c'est d'une violence parce que les autres gens disent oh la chance, mais c'est pas une chance c'est tout, c'est au contraire en fait parce que nous on est inquiète déjà de, ah on a pas de ventre donc c'est même pas palpable ça veut dire que tu souffres d'une manière pas possible, tu peux même pas t'asseoir ou quoi que ce soit puisque toi t'as même pas de ventre alors que t'es déjà à 6 mois de grossesse comme t'es toute mince en plus et après, ah mais t'as de la chance mais non, vraiment c'est pas une chance de pas grossir quand on est enceinte, au contraire, nous, on veut grossir, on veut que l'enfant soit en bonne santé et on est inquiète. Et bon, après, la nature est bien faite. Finalement, l'enfant, il puise dans nos réserves, mais ça nous fatigue. Et tu pourras voir même, ça se trouve, il y a certains symptômes que tu as aujourd'hui qui sont liés à ça, que tu ne sais pas encore. Les dents, typiquement la fragilité au niveau des dents, le jaunissement des dents à cause des vomissements.

  • Speaker #1

    Oui, ben oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, voilà, tu vois. fragilité au niveau des os, parce qu'en fait, une fois que l'enfant, il a pris tout ce qu'il avait à prendre dans le sang, il faut savoir qu'on peut aussi puiser dans les os pour avoir des réserves de calcium. La grossesse, c'est pas rien. C'est pour ça qu'il y a des religions, ils disent qu'on a un pied dans la tombe. C'est vraiment pas rien. Je sais qu'on néglige beaucoup ça aujourd'hui, mais une grossesse, c'est vraiment quelque chose qui fait que, comme dans la nature, on doit privilégier ce qui est nouveau. Nous, notre corps, si on a un syndrome comme celui-ci, il est à rude épreuve, parce que Tu as dû voir, tu as sorti des bébés qui étaient en très bonne santé, alors que toi, tu allais mourir.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Moi,

  • Speaker #1

    je te dis, mon premier, jusqu'à cinq mois,

  • Speaker #0

    je vomissais. Oui.

  • Speaker #1

    J'avais aussi l'hypersalivation.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est horrible. J'ai oublié de parler de ce...

  • Speaker #1

    Voilà. C'est un symptôme. Ça,

  • Speaker #0

    pareil,

  • Speaker #1

    ça touche énormément les femmes africaines en général. Mais tu vois, c'est dingue. Là, je suis un peu... surprise et bref ça m'interpelle un peu c'est à dire que même si moi j'ai mis le nom sur la chose personne n'a dit ah oui vous avez ça il faut qu'on vous donne tel type de traitement ou telle chose etc c'est à dire que moi connaissant mes premières grossesses donc je savais je dis bon comme je sais qu'en réalité ça se passe comme ça et en fait j'ai pris sur moi donc ça va se passer comme ça et puis je vais juste prendre mon mal en patience et ça va bien se passer en fait et c'est ce qui s'est passé et comme tu dis bien bah toutes mes grossesses se sont bien passées certes Mais effectivement, l'enfant pisse dans les réserves.

  • Speaker #0

    Et certes, à terme,

  • Speaker #1

    l'enfant est en bonne santé. Mais c'est vrai que, par exemple, pour mon premier,

  • Speaker #0

    à l'accouchement,

  • Speaker #1

    juste avant que j'accouche, pareil,

  • Speaker #0

    j'ai vomi.

  • Speaker #1

    Et après que j'ai accouché... terminé donc c'est c'est temps j'ai souffert pendant ces grossesses là mais c'est malheureux un peu comme tu dis aussi par rapport au syndrome méditerranéen que malheureusement c'est pas identifié et que personne

  • Speaker #0

    n'est capable de te dire en réalité ce qu'il en est et du coup tu souffres mais tu souffres en silence en fait ouais donc du coup tu disais tout à l'heure que donc tu faisais des photos de ta grossesse Et que tu as lié ces photos-là à ta partie artistique. Alors, comment ça s'est passé ? Qu'est-ce que tu as fait exactement ? Qu'est-ce que tu as produit comme photo ? Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #2

    Alors, du coup, ce qui s'est passé, c'est que j'ai hésité longtemps avant de parler de ma grossesse sur les réseaux sociaux parce que culturellement, en fait, chez moi, pour tourner enceinte, on ne dit rien jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Exactement,

  • Speaker #0

    pareil.

  • Speaker #1

    Jusqu'à même 7 jours après la naissance de l'enfant.

  • Speaker #2

    Rien, normalement. Donc du coup, j'ai hésité. Et puis finalement, à cinq mois de grossesse, en fait, c'était mon anniversaire. Donc déjà, les gens sur les réseaux sociaux, mis à part le fait que ce soit le Covid, j'avais hyper MS gravidique, donc j'avais disparu. J'avais disparu, alors que voilà, j'étais quand même quelqu'un qui était assez active. Tu vois, je postais des photos et tout. Donc tout le monde se demanda un peu ce que j'avais. Et puis un jour, c'était mon anniversaire et j'ai fait une story. Donc, mon anniversaire. Bon, là, on voyait un petit peu mon ventre. Après, comme je t'ai dit, avec Hyper-M, j'étais tellement ainsi que personne n'aurait deviné, genre, elle est enceinte parce qu'elle a grossi, puisque c'était le contraire. Elle avait maigri, Chrissima, donc. Mais je commençais quand même à avoir un petit ventre. Enfin, en tout cas, je faisais vraiment tout pour mettre les vêtements les plus moulants possibles pour dessiner au maximum mon mini-bidou, parce qu'il est sorti vraiment tard, vu que, de toute façon, je maigrissais. Donc, il y avait une photo où on voyait un petit peu mon ventre. Au début, j'avais mis un emoji. Et puis après, en fait, je me suis dit que j'avais envie de parler de la grossesse. Et donc, j'en ai parlé. Et j'ai décidé de parler du symptôme d'hyper-MS gravidique. Et donc, j'ai posté une photo pour parler de ça. Je pense de moi à côté des toilettes, quelque chose comme ça. Parce que j'ai passé vraiment neuf mois à côté des toilettes. Et de là, en fait, moi, le père de mon fils, il avait trouvé un groupe qui s'appelle, d'ailleurs, je te conseille, si jamais tu as encore une grossesse, c'est un groupe qui s'appelle 9 mois avec ma bassine

  • Speaker #1

    Non, il n'y aura pas d'autre grossesse, mais je continue.

  • Speaker #2

    En tout cas, je conseille à toutes les femmes qui sont atteintes d'hyper-MS gravidique ce groupe. Donc, c'est un groupe Facebook qui s'appelle 9 mois avec ma bassine Et en fait, c'est un groupe de femmes qui racontent leur expérience d'hyper-MS gravidique et qui donnent des conseils sur des médecins, sur des traitements. Il y a même un petit livre qui existe. pour enfants, pour expliquer aux grands que maman, elle est atteinte d'hyper-MS gravidique, que ça va aller, mais que elle ne peut pas vraiment s'occuper d'eux pour l'instant. Ah oui,

  • Speaker #0

    super. Ok, je ne connaissais pas pour le groupe, mais je partagerai son problème.

  • Speaker #2

    Merci. Du coup, lui, il m'a dit, attends, je vais poster ta photo dans le groupe et tout. Je pense que c'est un témoignage qui peut aider beaucoup de mamans et tout. Et en fait, de là, il a posté également ma photo dans le groupe. Et en fait, c'est de là où tout le monde m'a dit, mais c'est super en fait de parler de la grossesse comme ça. de faire une photo où on est fatigué, de faire une photo cash comme ça, c'est trop bien. Et de là, moi, je me suis dit, bah oui, c'est vrai. Alors que moi, en fait, j'attendais que le fait d'être en forme pour pouvoir faire l'énorme gros shooting de grossesse que j'allais publier après la naissance de mon enfant, en fait. C'est ça. Et puis, en fait, je me suis dit, bah non, parce que l'énorme shooting de grossesse, en vérité, pour arriver là-bas, moi, déjà, pour mettre un pantalon, il me faut trop d'efforts.

  • Speaker #1

    Rien que ça.

  • Speaker #2

    Donc, ce serait hypocrite de ma part de faire un superbe shooting en étant maquillée et tout, alors que déjà, pour mettre un pantalon, je souffre. Et c'est de là que m'est venue l'idée de faire une série de photographies qui s'appelle Grossesse mise à nu, qui sont des nus, mais en fait, des nus où dans la grossesse, le nu, c'est on voit ton ventre, quoi, où je parle de tous les symptômes de grossesse que j'ai pu avoir. Donc, du coup, j'ai commencé en parlant d'hyper-MS gravidique. Ensuite, je parle d'hyperpilosité parce que moi. comme j'étais enceinte d'un garçon et que déjà de base je suis quand même velue bah en fait j'ai vécu l'hyperpilosité quand même hyper mal quand j'étais enceinte parce que j'étais vraiment... donc je parle de ça ensuite j'ai parlé comme je t'ai dit de la fissure de la poche d'iso puisque ça arrive avec Hyper MS Gravidique ça fragilise tellement que la poche d'iso fissure et donc j'ai parlé de ça j'ai parlé de des diastasis c'est les douleurs qu'on a...

  • Speaker #1

    Oui, au ventre, au niveau de l'appareil abdominal.

  • Speaker #2

    Exactement. Et puis, j'ai parlé aussi de la fatigue au niveau du visage, de la linéa negra. En fait, c'était un moyen pour moi, cette série photographique, d'allier ma passion pour les sciences et de faire mes photographies de grossesse. Et en fait... Cette série photographique-là, elle marchait bien parce que déjà, à chaque fois, les femmes disaient Oh là là, mais moi aussi, j'ai vécu ça ! Alors qu'en fait, il n'y a pas beaucoup de gens qui en parlent. Typiquement sur l'hyperpilosité, par exemple. Tu ne vois pas un million de femmes qui vont parler de l'hyperpilosité pendant la grossesse. Alors que c'est un phénomène très courant pour les femmes qui ont beaucoup de testostérone comme moi. Si tu es enceinte d'un garçon, tu vas avoir encore plus de testostérone. Donc bon, en termes de pilosité, tu vas être… Alors que c'est quelque chose dont on ne parle pas. Pourtant, c'est bête en fait et on est beaucoup de femmes. notamment les femmes africaines. Et là, quand je dis Afrique, je parle aussi de l'Afrique du Nord. On est énormément de femmes à avoir déjà un taux de testostérone qui est plus élevé que la norme occidentale. C'est juste qu'en fait, la norme occidentale, ce n'est pas la nôtre.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    D'ailleurs, on a vu le cas avec la boxeuse algérienne, par exemple, médaille olympique. C'est une situation qui est courante chez nous. C'est juste que les normes de testostérone, elles sont basées sur les femmes blanches. Donc, parfois, on va croire que nous, on en a trop. Ce n'est pas qu'on en a trop. C'est juste qu'on a la nôtre. qui n'est pas le même que celle des autres femmes. Donc, nous aussi, on a des symptômes qui peuvent être différents. Et en plus, avec le syndrome méditerranéen, ces symptômes-là, on les amoindrit du coup.

  • Speaker #1

    On les ignore même.

  • Speaker #2

    Oui, on les ignore. Typiquement, sur les carences en fer, par exemple, ce qu'on ne dit pas, c'est que nous, femmes africaines, on est très sujettes aux carences en fer. Mais au-delà d'être sujettes aux carences en fer, on a déjà de toute façon... un taux de fer qui est plus faible que la norme occidentale.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #2

    Donc du coup, par exemple, pour les accouchements à domicile, souvent, les femmes noires, ça arrive beaucoup. Je n'ai pas le cas pour les femmes nord-africaines. Il faudrait que je demande aux sages-femmes que je connais comment ça se passe pour les femmes nord-africaines parce qu'en fait, on est sur le même continent, donc on a quand même des choses en commun. Et le taux de fer, il me semble que c'est quand même commun. On l'a en commun aussi. Il y a beaucoup de femmes africaines noires qui se voient refuser les accouchements à domicile parce qu'elles n'ont pas le taux. de faire exiger. Or, de faire exiger, il est exigé pour une femme blanche et on n'a pas de mécanisme.

  • Speaker #1

    Tout est une question de prisme, en fait, d'où on se place. Et comme on n'est pas dans les mêmes normes, il faudrait créer nos normes, en fait. Une norme qui nous est dédiée. Mais voilà, après, encore une fois, faut-il trouver des médecins, des gens qui peuvent faire ça. D'autant plus que je pense que même en Afrique, les normes sont aussi des fois basées sur les occidentaux.

  • Speaker #2

    Alors maintenant, pour les prises de sang, tu pourras remarquer, moi qui fais souvent des prises de sang pour anémie, parce que j'ai une famille de drépanocystères, donc je fais beaucoup de prises de sang pour anémie. Moi, je ne suis pas drépano moi-même, mais j'ai une famille de drépanos. Du coup, maintenant, les normes de fer, ça y est, ils ont baissé le seuil. Pour les gens comme moi qui, de toute façon, ont des problèmes de sang, Moi, je n'attendrai jamais 12. Ça n'arrivera jamais, vraiment. Même si on me booste, on peut me donner tout l'acide folique et tout le fer du monde, ça n'arrivera pas. Donc, ça y est. Maintenant, quand je fais une prise de sang, je ne suis plus en carence parce que je pense que les laboratoires ont pris en compte qu'une personne comme moi, désolé, mais je serai toujours à 11. C'est la vie. Je ne monterai pas plus. Et 11, c'est vraiment mon max parce que quand je suis enceinte, je suis descendue bien bas en plus d'ailleurs. Moi, j'ai failli... avec Hyper-MES en plus, j'ai failli avoir une transfusion sanguine enceinte. Et moi, je ne voulais vraiment pas. Je ne voulais vraiment pas, comme je voulais allaiter et tout après. Ce n'est pas que c'est mauvais, ce n'est pas mauvais, mais moi, je ne voulais vraiment pas. Donc, jusqu'au bout, jusqu'à la veille de l'accouchement, on m'a même menacée de ne pas me faire accoucher par voix basse si je n'avais pas de transfusion. Mais heureusement, et Dieu merci, et c'est là où on voit la puissance. du fait d'avoir un bon médecin. Moi, la médecin qui me suivait pendant la grossesse, elle est asiatique et elle est du Vietnam. Donc, il y a certaines choses qu'elle connaît et surtout, elle a un prisme qui fait qu'elle, elle s'interroge mieux et elle se cale mieux aux problématiques de personnes parce qu'elle aussi, elle fait face à ça de son côté. Elle a des problématiques qui ne sont pas prises en compte par la médecine occidentale.

  • Speaker #0

    Et du coup, Dieu merci, elle m'a sauvée. Et elle, ce qu'elle m'a fait, c'est qu'elle m'a prescrit en non-stop des perfusions, mais de fer.

  • Speaker #1

    Avant l'accouchement,

  • Speaker #0

    pour remonter mon taux. Elle m'a dit, écoutez-là, de toute façon, vous êtes bas. Vous êtes tellement bas qu'il y a moyen qu'ils vous disent que vous n'allez pas à l'accouchement. Parce que ce qui se passe, c'est qu'ils ont une peur, il y a une peur incommensurable comme ça de l'hémorragie par l'accouchement par voie basse. Alors qu'en fait... Pourquoi est-ce que l'hémorragie arrive ? Et pourquoi est-ce qu'il y a des trop gros saignements à l'accouchement, souvent ici ? C'est à cause de la manière de laquelle on accouche.

  • Speaker #1

    Oui, la position, tu veux dire. Oui,

  • Speaker #0

    la position, pas que la position. Surtout, moi, par exemple, j'ai été déclenché. Ça, par exemple, c'est très mauvais, parce que c'est des grosses contractions qui sont inefficaces. Donc, qui des grosses contractions inefficaces dit stress sur le bébé ? Et le corps n'agit pas de manière normale, souvent. même pour les personnes qui ne sont pas déclenchées, on a tendance à leur mettre un petit peu d'ocytocine. Sauf que si l'ocytocine de synthèse, elle va saturer les récepteurs d'ocytocine naturelle, et ça coupe le processus en fait. Donc c'est logique qu'il y ait des complications. C'est la cascade d'intervention en fait. On commence par une petite intervention, et ça amène tellement d'interventions qu'on finit par dénaturer totalement l'accouchement. Alors que moi, ma médecin savait même si j'ai été déclenchée, j'étais consciente. D'ailleurs, il faut savoir ça, je le dis toujours aux femmes, quand on est déclenchée, on a 50% de chance d'aller à Césarienne, pour en avoir conscience. Et souvent, on ne le dit pas aux femmes. Et si on disait ça, il y en a plein qui n'accepteraient pas le déclenchement. Parce que moi, avec Hyper-MS et tout, j'avais vraiment plus de force. Donc, je me suis dit, j'accepte. Mais malheureusement, le déclenchement a fait que, par exemple, j'ai dû prendre une péridurale, alors que moi, je ne voulais pas de péridurale. C'était tellement douloureux et inefficace. J'ai eu une péridurale micro-dosée, donc je sentais des contractions. Mais j'ai quand même dû avoir une intervention que je ne voulais pas à la base.

  • Speaker #1

    Oui. Et pourquoi tu ne voulais pas la péridurale ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je voulais accoucher le plus naturellement possible.

  • Speaker #1

    D'accord. Voilà. Parce que déjà, de base, tu avais pris une clinique.

  • Speaker #0

    Voilà, j'avais pris une maternité qui était comme ça. Et puis même, vraiment, moi, dans ma famille, en tout cas, on a toujours parlé de l'accouchement. Et ma mère et ma grand-mère m'ont toujours vanté les bienfaits d'accouchement 100% naturel. et puis moi j'ai la chance de pouvoir lire des études scientifiques et j'ai aussi vu qu'effectivement il y a un bon nombre de complications qui existent qui sont dues à la surmédicalisation des accouchements évidemment c'est

  • Speaker #1

    logique en réalité le corps est fait pour ça normalement t'es pas censé avoir on va dire des boosters ou des choses à côté mais ça je pense que c'est une méconnaissance aussi de notre corps et de la façon d'accoucher et de... de certaines règles à suivre. Mais bon, après, comme on n'est pas éduqués et que les choses ne se transmettent plus, c'est pour ça aussi, je dis, il faut revenir à des choses qu'on a oubliées pour pouvoir réussir certaines choses. Comme là, un accouchement, je pense que si tout le monde était éduqué et sensibilisé là-dessus, ça se passerait très bien.

  • Speaker #0

    Bien sûr. En tout cas,

  • Speaker #1

    on éviterait des choses dramatiques.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Moi, je voulais même faire un accouchement à domicile. D'ailleurs, bon, après, avec Hyper MS, ce n'était vraiment pas possible. Parce que moi, mon taux de fer, il était vraiment beaucoup trop bas, en fait. Je ne serais jamais passée. Parce qu'il faut savoir que sur les accouchements à domicile, on a des sages-femmes afro-descendantes qui font ça et qui nous suivent avec toutes les particularités qu'on peut avoir, et c'est super. Mais malheureusement, il faut savoir qu'en France, les sages-femmes qui font des accouchements à domicile, elles sont vraiment boycottées, c'est très difficile pour elles. Donc, elles sont obligées de se protéger un maximum, et on est... obligées, obligées d'avoir vraiment les bonnes constantes, sinon elles ne peuvent plus nous suivre, parce qu'elles, elles peuvent perdre leur statut, en fait, carrément. Et du coup, moi, pour ça, je connaissais de très bonnes sages-femmes, mais je savais que l'accouchement à domicile, ce n'était pas possible avec Hyper-MES. Je n'avais pas envie que s'il y ait une complication, alors que la complication serait clairement due à Hyper-MES, je ne voulais pas qu'on la mette sur le dos de la sage-femme ou de l'accouchement à domicile. mais en tout cas pour un deuxième j'y pense moi je me dis que si je suis bien suivie et que je sais que j'ai hyper MS depuis le début et bah pour moi c'est possible bon après je sais qu'en termes de mon taux de fer c'est une catastrophe mais étant donné que je suis pas une personne non plus hémophile c'est à dire que je vais pas saigner énormément et à l'accouchement de mon fils moi j'ai pas du tout saigné mais tant mieux la pérille elle marche bon déjà j'avais pris une pérille micro dos��e donc je sentais des contractions et en plus comme c'était un déclenchement à la fin la pérille ne marchait plus Et vraiment, quand il n'y a pas de péridurale... En tout cas, pour moi, sans péridurale, c'est impossible de me déchirer. Tu sens tellement trop les choses que...

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui, je vois ce que tu veux dire. C'est trop.

  • Speaker #0

    La tête, elle est là, elle appuie.

  • Speaker #1

    Tu sens, ouais.

  • Speaker #0

    et je suis d'ailleurs super contente que la péridurale n'ait plus marché à la fin parce que même si j'étais en micro-dosé je suis sûre que si j'avais pas eu la douleur au moment de l'accouchement j'aurais mis plus de temps quand même parce que le micro-dosé, moi ça m'a permis de dormir, parce que clairement ils m'ont dit en fait madame si on vous met pas de péridurale étant donné que là vous avez des contractions inefficaces on va aller à la césarienne et moi il y a un truc que je voulais pas une seule chose, c'était la césarienne donc là Tout le monde m'a supplié, le père de mon fils, le personnel soignant, tout le monde m'a supplié, m'a dit Madame, vous êtes en train de vous fatiguer, vous ne mangez pas, vous vomissez. Ah, parce qu'il faut se rappeler que le déclenchement, ce qu'on donne comme hormone au déclenchement, ça fait vomir. Sauf que si tu as déjà hyper-MS gravidique, tu vomis encore plus.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Donc du coup, là, il y avait le père de mon fils et le personnel qui étaient inquiets, qui disaient Mais madame, vous avez déjà passé neuf mois à vomir, vous êtes déjà très faible, là vous vomissez encore. et m'ont supplié. Et c'est comme ça que j'ai accepté de prendre la péridurale micro-dosée.

  • Speaker #1

    Ah ouais, t'es tenace quand même aussi.

  • Speaker #0

    Je voulais pas la prendre. J'étais dans mon idée de sans péril, sans péril, sans péril. Mais c'est vrai que les contractions, plus les vomissements et tout. Bon, après, moi, j'étais dans une très bonne maternité. Faut savoir que même une fois que j'ai eu la péril, j'avais le droit de boire, de boire du jus et tout.

  • Speaker #1

    Bon, tu pouvais prendre de force.

  • Speaker #0

    Je n'avais pas le droit de prendre du péril ou de... Dès qu'on a la péri... Après, peut-être parce que je n'avais pas la péri complète aussi. C'est-à-dire que moi, je marchais et tout. Je vivais ma vie. J'avais juste ma petite perf. Et si je voulais, je pouvais appuyer sur le bouton. Ce n'est pas la même chose que la péri qui te paralyse là où tu dois rester. Et ça, pour moi, cette péri dural là, c'est une évidence de se dire mais si tu ne peux pas bouger tes jambes, comment est-ce que tu peux bien accoucher ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est d'une logique sans nous. Déjà, tu ne peux pas bouger les jambes. Mais comment tu veux pouvoir... parce que vraiment il n'y a que les femmes qui ont accouché sans péri qui peuvent le voir sans péri en ayant été préparées parce que je sais que les femmes qui n'ont pas été préparées au sans péri, généralement c'est une mauvaise expérience parce qu'elles, elles n'ont pas fait les exercices de respiration avant, elles n'ont pas fait les exercices de pérenné c'est ça le problème aussi si tu accouches avec la péri on ne te prépare pas à ressentir ça donc quand tu le sens, tu le vis mal mais quand tu es préparée vraiment, moi tout ce que le... comme c'était le Covid, j'ai pas eu le choix j'ai dû avoir un sage femme, homme du coup, qui faisait de l'hypnose alors que j'y crois pas du tout mais franchement, j'avais pas j'ai pris vraiment les gens que j'ai trouvé mais il y a des choses qu'il m'a dit sur la respiration et sur le fait que vu que lui il est spécialisé en hypnose il a que des femmes qui accouchent sans péril et du coup sur le fait que sur le moment il me disait à chaque fois, Madame Ausha je sais que vous n'y croyez pas Mais sachez que sur le moment, et avec la douleur, les exercices qu'on fait, vous allez les refaire et ça va couler de source. Et franchement, j'étais dubitative. Mais quand j'ai eu mal, j'ai demandé au père de mon fils de me rappeler les exercices parce qu'il savait ce qu'il fallait faire. Il m'a rappelé l'exercice. Et quand la dame m'a dit, écoutez madame, là, vous n'êtes pas dilatée à 10. Soit vous poussez maintenant, soit dans une heure, on monte à la césarienne. Je me suis relevée, j'ai poussé. 5 minutes, il était sorti. Parce que tout ce qu'il m'avait rappelé, c'est-à-dire, quand vous allez vous mettre dans cette position, ça va favoriser la descente du bassin, vous allez le sentir. Tout ce qu'il m'avait dit, alors que lui, d'ailleurs, c'est un homme, mais tout ce qu'il m'a dit, avec les exercices, avec la bonne respiration et la douleur qui m'a beaucoup aidé, ça m'a guidé. Parce que tu vois, l'hypnose aussi, il faut apprendre à... Et du coup, effectivement, même si je n'étais pas en état d'hypnose parce que je n'y croyais pas, mais en attendant son histoire de douleur qui me guide, c'était vrai. effectivement, dès que je me suis relevée, la tête, elle est descendue. Le fait qu'ils me disent, quand on veut, on peut, c'était son truc vraiment, que même si à l'hôpital, on vous dit que vous allez aller à la césarienne, visualisez toujours la voie basse, ça va aller. Eh bien, pareil, là, quand on m'a dit, on va aller à la césarienne, j'ai fait ce qu'il m'avait dit, je l'ai visualisé en disant, non, non, non, non, non, mon fils, il va sortir, alors qu'il pensait qu'il n'allait pas sortir, il est sorti et sans rien du tout. Il ne peut rien du tout. Et s'il n'y avait pas eu la douleur, je pense que je n'aurais pas pu avoir la force de faire ça. Parce que c'était un moment où j'avais plus... Moi, ça faisait 50 heures que j'avais des contractions, j'avais plus de force. Mais cette douleur-là, c'est ça qui m'a fait me dire, OK, il est là, en fait. Même à un moment donné...

  • Speaker #1

    Il te sent, là. Ben oui.

  • Speaker #0

    Et même les sages-femmes m'ont fait toucher la tête. Ils m'ont dit, regardez, touchez. En plus, il a beaucoup de cheveux. Tout de suite, c'est ça, c'est ses cheveux, là. Touchez tous ses cheveux et tout. Et à partir du moment où elles me disent Touchez ses cheveux c'est moi, dans ma maternité aussi, je pouvais me mettre dans la position que je voulais. Donc, elles m'ont dit que je veux et tout. Donc, à partir du moment où elles m'ont dit, quand vous êtes prêtes, que vous voulez pousser, vous nous dites. je me suis mise dans la position et d'ailleurs je n'ai même pas poussé parce qu'en vérité quand tu es dans la bonne position tu ne peux même pas pousser l'enfant si tu pousses j'avais l'impression qu'il allait tomber par terre si je poussais je me sentais tellement là à un moment donné c'est même elle qui m'a dit bloquer bloquer parce qu'il faut vérifier s'il est bien positionné et c'est moi même qui devais bloquer pour vérifier s'il était bien positionné avant qu'il descende pour dire à quel point je n'ai même pas poussé mais ça si j'avais pas bah oui Si je n'avais pas eu la douleur et les exercices de respiration, et ce sage-femme aussi qui m'a expliqué, parce que lui, il était convaincu, il croyait vraiment à l'accouchement naturel, lui, il fait des accouchements à domicile avec sa femme. Bon, moi, je ne pouvais pas en bénéficier parce que je ne rentrais pas dans le... Mais le fait que lui, qu'il fasse des accouchements à domicile tout le temps et qu'il soit un professionnel de santé qui croit profondément comme ça en la nature, moi, je pense que si je n'avais pas eu cet accompagnement-là, vraiment, mon accouchement ne se serait pas passé pareil. Et là je t'aurais dit, oh la la sans péridurale c'est atroce et tout tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, ah oui bon là c'est… je comprends, franchement c'est compliqué la péridurale, beaucoup sont pour, d'autres non. En vrai aujourd'hui je pense que c'est chacun, chacune comme elle le sont. Moi je ne peux pas dire à une personne oui, pas de péris, ne fais pas ça, c'est contre nature. ou pas de césarienne. Chacun fait comme il le sent en fonction de sa force aussi et de son besoin par rapport à l'accouchement. Oui, tu allais dire, tu allais rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    J'allais rajouter que, en fait, la péridurale, ça peut être un très bon outil. Typiquement, par exemple, moi, dans le cadre d'un accouchement pas naturel qui a un déclenchement, vu que ça fait trop mal, c'est pas naturel, il faut avoir la péridurale. En fait, le problème de la péridurale, Pour moi, selon moi, il y a une doula que je connais qui l'explique très bien. C'est qu'elle dit, elle, elle n'est pas contre la péridurale. Elle, son problème, c'est qu'à chaque fois qu'on signe la petite charte de la péridurale, tu peux demander à 9 femmes sur 10, elles ne l'ont pas lue. Le problème de la péridurale, c'est que c'est tellement devenu une norme dans notre société qu'on ne se pose même plus de questions sur les effets secondaires. Or, dans la vie, quand on prend une décision, il faut avoir conscience et des risques et des avantages. Là, on est dans une dissymétrie. Puisque les professionnels de santé ne nous parlent que des avantages, sans nous parler des inconvénients. Et franchement, moi, je vais dire aux femmes, lisez le petit papier, si elles l'ont toujours. Allez lire le petit papier que vous avez signé pour la péridurale. Des inconvénients, il y en a pas mal.

  • Speaker #1

    Bah ouais, du coup, pour moi, je l'ai lu. Mais auparavant, non, je ne l'avais pas lu. Parce qu'en tout cas, pour ma part, j'étais focus sur le fait de pouvoir avoir un enfant en bonne santé, en tout cas de sortir en bonne santé. Donc, je pense que c'est ça, en réalité. t'as en visuel parce que aussi les expériences précédentes que j'ai eues étaient plus compliquées. Bref. Mais oui, t'as raison. Quand tu lis les effets indésirables de la péridurale, ça t'amène forcément à réfléchir parce que moi, en tête, j'ai quelques effets indésirables qui me viennent là. Tu peux avoir tout ce qui est chute de tension, tu peux avoir des convulsions, des troubles respiratoires, tu peux avoir des difficultés à uriner. Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'on te demande, oui, vous avez pu aller à la selle, ça s'est bien passé, vous avez pu reprendre, en tout cas, aller aux toilettes correctement, normalement, comme avant. Et tu peux avoir quoi d'autre ? Laisse-moi réfléchir. Tu peux risquer de tomber parce qu'évidemment, l'anesthésie a un effet sur tes jambes. Donc voilà, en tout cas, ça mène à réfléchir, mais aussi je me dis que... Aujourd'hui, la péridurale est tellement banalisée qu'en fait, parfois, c'est presque systématique. En fait, tu l'apprends et puis c'est tout. Tu ne réfléchis même pas parce que finalement, entre celles qui diabolisent complètement l'accouchement, je ne dis pas que ça ne fait pas mal, ce n'est pas ça, mais je pense qu'on a perdu la connaissance de l'accouchement. Et ça, je pense que c'est dommage parce que peut-être qu'on pourrait y revenir. Merci. Les accouchements se passeraient beaucoup mieux et on aurait moins des agressions médicales durant l'accouchement. Enfin, donc ton accouchement se passe bien, tu accouches par voix basse, ton fils arrive en bonne santé. Et oui, les amis, c'est la fin de cet épisode. On va passer à la... conclusion avec chrysima donc qui nous a partagé son expérience de vie sur la grossesse et prochainement vous aurez donc l'épisode relatif à l'allaitement écoute on va conclure alors qu'est ce qu'on peut te souhaiter pour la suite

  • Speaker #0

    Eh bien, que mon travail soit diffusé et qu'il continue de toucher le plus grand nombre, mais quand même aussi qu'il touche un peu des collectionneurs, parce que j'aime bien que ça touche beaucoup de monde.

  • Speaker #1

    Oui, il faut quand même te rémunérer, il faut lui donner la force et la force économique, c'est plus important aussi. Il faut donner l'argent, pardon. En tout cas, merci encore une fois d'avoir accepté. de participer à mon podcast et comme j'ai dit en préambule c'est vraiment de parler de sujets qu'on n'a pas l'habitude d'entendre surtout dans notre communauté et moi c'est des sujets qui m'inspirent et là aujourd'hui le fait d'avoir discuté tu m'inspires d'autant plus et je suis contente de pouvoir partager cet épisode et ce sujet avec toi donc merci,

  • Speaker #0

    merci beaucoup merci à toi pour les doutes en tout cas c'était vraiment un super moment merci

  • Speaker #1

    Merci, merci beaucoup. Bon, à bientôt pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Salut. Salut. Bon, eh bien, si vous êtes là, c'est que vous avez écouté jusqu'au bout et que l'épisode vous a plu. La seconde partie, donc qui sera relative à l'allaitement, sera disponible prochainement. Et je vous assure que celle-ci sera aussi captivante que la première. Alors, comme vous l'avez entendu, elle reste à l'écoute si jamais vous avez des questions à lui poser. Son contact sera disponible dans la description de cet épisode. Et comme toujours, n'hésitez pas à le partager autour de vous. A très vite sur Bamboula !

Description

Devenue mère à l’âge de 22ans, Krissima est une artiste autodidacte et médiatrice scientifique qui doit faire face à un nouveau défi et à des difficultés qu'elle n'aurait jamais imaginé. Toutefois, elle verra en cette maternité bouleversante une opportunité d'en faire une force et de lancer sa carrière artistique.


Passionnée de sciences depuis sa tendre enfance, elle acquière de nouvelles connaissances et s'active à la vulgarisation scientifique notamment autour de la maternité et plus précisément l'allaitement.


Aujourd'hui, elle participe à de nombreuses actions d’éducation populaire et se bat pour les esprits critiques de toutes et de tous via la création de ses propres expositions photographiques et artistiques avec différentes entités.

Je vous laisse découvrir notre échange où nous y avons partagé nos expériences similaires sur la grossesse.


Une belle rencontre, merci Krissima 🥰


https://linktr.ee/Krissima

www.krissimapoba.com


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Bonne écoute ! 🤩


*Hyperémèse gravidique : cela consiste en des nausées intenses à l'origine d'une déshydratation, d'une perte de poids et d'une cétose survenant au cours de la grossesse.


Arrêtons de laisser les autres nous qualifier.


https://www.instagram.com/bambula_podcast?igsh=b3IwdTJ2dzhweTI2


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Bamboula, un podcast qui a pour ambition de vous faire réfléchir. Et oui, aujourd'hui j'accueille Chrissima Ausha, elle est photographe et médiatrice scientifique, également activiste, Chrissima va nous partager ses engagements et l'expérience de vie qui finalement a été la source de son inspiration, à savoir la maternité et plus précisément l'allaitement. Personnellement, si c'était il y a 10 ans, J'aurais clairement voulu être tombée sur sa dernière exposition intitulée MAM qui met en scène des faits scientifiques autour de l'alignement et elle va nous en parler. Alors, sans plus tarder, bonjour Chrissima et bienvenue à toi. Bonjour.

  • Speaker #1

    Alors comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Eh bien ça va, ça va comme un samedi de maman et toi.

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, je pense qu'on est pareil. Mais bon, ça va, au moins les enfants sont sortis, donc j'ai le temps libre pour discuter avec toi. Alors comme tu sais, dans cette émission, je pose souvent la question à mes invités, à savoir si tu connais la signification du mot Mboula.

  • Speaker #2

    Eh bien du coup, moi je sais que Mboula, c'est quelque chose qui peut vouloir dire quelque chose, que ce soit en Lingala ou en Lahari. Oui, mais... Mais sinon, après, j'ai que la signification française de bamboula et pas de bamboula, tu vois. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et qu'est-ce que ça signifie ? Qu'est-ce que ça évoque, toi, dans ton imaginaire, le bamboula ?

  • Speaker #2

    Eh bien, dans mon imaginaire, bamboula, c'est plutôt une insulte quand même à caractère racial, tu vois. Du coup, moi, de la manière dont tu le prononces, forcément, je retiens mboula dans ma tête. Et Mboula chez nous, soit Mboula, ça peut être la pluie, mais sinon Mboula, généralement, c'est la femme. C'est l'appareil reproducteur de la femme. Donc du coup, moi,

  • Speaker #1

    c'est plutôt le pôle. Ah oui, c'est vrai, le vagin.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, exactement. Exactement, Mboula, c'est ça.

  • Speaker #1

    En Lingala, non ?

  • Speaker #2

    Oui, en Lingala, oui.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai vu ces définitions également sur un site congolais, congolais-belgique, il me semble. Et effectivement, il y avait marqué vagin. Et ça m'a un peu interpellée, ça m'a même, disons, ça m'a fait réfléchir et mis un stop en me disant, attends, je pense que je m'aventure un peu trop vite dans le choix de ce podcast en utilisant Bobula. Mais ça a duré que 10 secondes. Et après coup, je me suis dit, attends, mais est-ce que ça ne peut pas avoir du sens parce que finalement, le vagin, l'appareil reproducteur de la femme. C'est de là, finalement, que nous venons. Beaucoup de choses s'y passent à cet endroit-là en termes d'énergie. Et même, voilà, il y a la poche des eaux qui se brise à cet endroit-là. Lorsque la femme est enceinte, c'est par là qu'on urine. Et je me dis que peut-être en replongeant dans les eaux, dans ces Ausha, c'est aussi une manière, quelque part, de retourner dans le passé. Et donc... se replonger dans des souvenirs oubliés. Voilà, c'était ça en fait l'image que j'avais dans ma tête. Mais voilà, c'est vrai que ça peut être assez audacieux, mais bon, ceux qui me connaissent savent que je suis assez audacieuse et que je tente des choses qui sont assez avant-gardistes et que tout le monde ne va pas forcément tenter. Mais voilà, c'était ça l'idée réellement.

  • Speaker #2

    De toute façon, c'est pour ça que Mboula et Mvoula, c'est proche en termes de nomenclature. Je pense que les mots ont un sens et que même si aujourd'hui, les gens utilisent ça pour une insulte parfois, ça reste quand même quelque chose. On est de là. Donc, c'est quand même quelque chose d'essentiel dans nos vies, cet endroit-là finalement.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est marrant, j'attendais que quelqu'un me donne cette signification, mais comme quoi, c'est souvent les femmes qui ont cette notion-là.

  • Speaker #2

    Tu penses aussi, c'est notre corps, donc forcément, on connaît ça.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, du coup, tu m'as parlé de Mpula, Mpula, et c'est vrai que dans les langues que j'ai pu voir, les langues bantoues essentiellement, telles que le Ausha ou le Tsonga, c'est des langues du Mozambique. ou des langues Zulu. Et en fait, c'est exactement ce que tu dis par rapport à la racine. C'est la même. Tamvula, tamvula, tamvura. Chez moi, en Rwanda, c'est mvura. Et pareil, ça désigne la pluie. Et dans l'idée, en fait, moi, j'avais choisi notamment ce nom-là parce que non seulement ça évoque, c'est vrai, la pluie et les années et les saisons passées, mais... Pour moi, il y a aussi cette idée de faire une rétrospective sur les années passées et donc en ciblant un peu le souvenir, de revenir à soi. Et pourquoi ? Parce qu'à un moment donné, je pense qu'on a besoin de revenir à soi et de revenir sur son histoire, son passé, pour comprendre en fait... quel est notre but dans la vie, quel est notre but sur ce monde en réalité. Et donc c'est pour ça que j'ai choisi Bamboula, et parce qu'en réalité je pense que le mot a vraiment été sorti de son contexte, et qu'en réalité ça se prononçait Bamboula comme je le prononce, et pas Bamboula comme on l'entend systématiquement, parce qu'il y a des insultes racistes en fait. Mais ouais, donc c'est ça. Bah écoute, on passe à la suite. donc déjà merci à toi d'avoir accepté mon invitation alors en parlant du souvenir te souviens-tu toi du jour où tu as décidé de rendre artistique l'allaitement parce que comme je le disais auparavant tu es artiste tu aussi activiste et tu représentes l'allaitement enfin je vais pas spoiler je préfère que ce soit toi qui parle un peu de ton art donc je te laisse te présenter en réalité

  • Speaker #2

    Moi, du coup, je suis Chrissie Mapoba, je suis artiste photographe, plasticienne et médiatrice scientifique. Alors, généralement, mes œuvres traitent de sujets critiques. Comme je suis médiatrice scientifique, j'essaie de faire en sorte qu'elles traitent de sujets de sciences exactes ou de sciences humaines. C'est-à-dire que je vais apporter à mon travail toujours une dimension scientifique, que ce soit par exemple sur des notions sociologiques avec ma série Banlieusard, ou tout simplement... avec mes photographies sur le lait maternel, des notions de sciences dures, dites dures, c'est-à-dire physiologie, chimie, et puis, en fait, nutrition aussi. Donc, j'essaye d'avoir un travail comme ça qui fait des ponts et des passerelles entre les différentes pratiques, quoi. Ouais,

  • Speaker #1

    non, mais c'est super. Et donc, du coup, donc, avant de parler de l'allaitement, t'étais déjà, en fait, initialement artiste. Enfin, t'avais cette formation-là, du moins.

  • Speaker #2

    Alors ? Alors moi de formation, du coup je suis médiatrice scientifique, mais je commençais à toucher à l'art avant de parler de l'allaitement. Ce qui a vraiment été un tournant dans ma carrière et ce qui a créé ma carrière, c'est vraiment ma grossesse et la naissance de mon fils. Donc effectivement, mes premières photographies professionnelles, mes premières publications dans des magazines, les premières fois que j'ai été rémunérée pour du travail artistique, ça a été avec mes photographies et de grossesse et d'allaitement.

  • Speaker #1

    Oui, donc tu es multipotentiel en réalité. Et tu te voyais faire ça étant plus jeune ? Rien que médiatrice scientifique, ce n'est pas un métier qui est courant. Moi, je n'ai jamais entendu ça de ma vie. Donc, comment tu en es arrivée à faire ce métier ? Ou c'est vraiment dans tes études scientifiques que tu en es arrivée à ce métier-là ?

  • Speaker #2

    Alors, la médiation scientifique, je pense, avant, je n'avais pas le mot quand j'étais petite, mais je pense que j'ai toujours voulu faire ça. parce que j'ai toujours été passionnée de documentaires et de livres de vulgarisation scientifique. Je ne lisais quasiment que ça quand j'étais petite, je ne regardais que ce type d'émissions et j'écoutais que ça à la radio. Par contre, j'ai découvert la médiation scientifique au lycée parce qu'il y a un studio qui était venu nous enregistrer sur nos pratiques qu'on pouvait avoir pédagogiques alternatives avec un professeur. Et là, j'ai adoré. À partir de là, j'ai commencé à faire des voix-off de documentaires. Et ma famille rigolait toujours, parce que comme je parle trop, ils disaient, mais ça, c'est ton métier, c'est parfait, tellement tu parles. Et des voix-off de documentaires, qui étaient du coup des documentaires scientifiques de chimie, eh bien, là, je me suis prise à cette passion. Mais j'ai quand même voulu avoir un socle d'études scientifiques. Et en fait, c'est en allant en licence de physique et en me rendant compte que finalement, j'adore raconter des sciences, mais je ne suis peut-être pas faite pour être scientifique. C'est là où je me suis dit... Tiens, je vais plutôt bifurquer vers la médiation scientifique. Mais ce n'est pas quelque chose qui est très connu parce que ce sont des études qui ne commencent qu'après la licence. Donc, quoi qu'il arrive, on doit faire un parcours scientifique avant de faire un parcours de médiation.

  • Speaker #1

    Ok, mais tu as été quand même sensibilisée déjà très tôt à tout ça. Et donc, tu m'as dit ensuite que c'était la grossesse qui a un peu déclenché ton travail sur l'allaitement. Alors, est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Speaker #2

    Alors... Déjà, avant la grossesse, je commençais à avoir une pratique artistique semi-amateur, c'est-à-dire que j'avais commencé à faire des expositions et ce côté-là m'intéressait d'un point de vue professionnel, mais j'étais quand même toujours fixée sur la médiation scientifique puisque j'étais étudiante quand je tombais enceinte. Mais pendant la grossesse, j'ai décidé de faire une série photographique documentaire sur ma grossesse. Parce que quand je suis tombée enceinte, moi j'ai eu un syndrome de grossesse qui s'appelle hyperhémèses gravidiques. Ce qui veut dire que...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #2

    Alors du coup, hyperhémèses gravidiques, qu'est-ce que c'est ? C'est des vomissements incontrôlables, incontrôlés, qui surviennent entre 30 et 50 fois par jour. Donc du coup, ça cause des nutritions, des hydratations, des chaussements des dents.

  • Speaker #1

    Perte de poids. Poids.

  • Speaker #2

    Voilà, ça peut causer après, à terme, décollement du placenta, fissure de la poche des os, ce que j'ai eu d'ailleurs. Donc ça peut causer pas mal de complications et surtout, c'est très mal diagnostiqué.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord.

  • Speaker #2

    Voilà. Malheureusement, comme il y a déjà des vomissements dans la grossesse, si tu vomis, mais que tu vomis trop, il faut que le professionnel remarque le trop. Or, moi, de 1, j'étais enceinte pendant le Covid, de 2, j'étais enceinte à 21 ans, et de 3, je suis noire.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    voilà, un combo qui fait qu'en termes de diagnostic, tous les personnels médicaux que j'ai croisés m'envoyaient vraiment chier, en fait. Tout simplement, jusqu'à une personne aux urgences qui m'avait dit, si vous êtes malade... Vous n'avez qu'à bouffer des baies de gougis et rentrer chez vous. Vraiment. Et le soir où cette personne m'a dit ça, j'ai été hospitalisée tellement mon état était grave. Alors qu'elle ne voulait pas m'ouvrir la porte des urgences à la base.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #2

    Et oui, le syndrome méditerranéen, quand on est enceinte et qu'on est une femme noire, jeune, à et j'ai oublié, en banlieue, ça joue aussi ça. Quand j'étais à Paris, je n'étais pas du tout traitée de la même manière que quand j'étais à Créteil. pas du tout, pas du tout, j'étais infantilisée quand même parce que j'avais 21 ans il y avait un côté paternaliste mais il y avait beaucoup plus d'empathie et il y avait beaucoup plus quelque chose de se dire peut-être que l'enfant elle l'a voulu alors qu'à 21 ans à Créteil on est en noir alors là c'est un accident voilà exactement c'est ça, limite pour ta question quoi, alors que à Paris aussi le fait que je sois dans une maternité pour les maternités plutôt dites naturelles c'est ça accouchement en piscine, accouchement sans péridural, allaitement, etc. C'est quand même une maternité pour laquelle j'ai dû faire une lettre de motivation pour entrer. Donc du coup, le traitement était meilleur. Mais attention, là-bas aussi, il y avait quand même du paternalisme. Et je suis persuadée que ce n'était pas dû qu'à mon âge, c'était aussi dû à ma couleur de peau.

  • Speaker #0

    Eh bien, dis donc, c'est incroyable parce que moi, j'ai eu la même chose que toi, tu vois, étonnamment. Et vraiment, pour dire à nos auditeurs, on n'avait pas parlé de ça avant maintenant. en tout cas de cette similarité qu'on peut avoir toutes les deux moi le nom en question là hypérémèse gravidique moi j'ai eu vraiment le nom de cette maladie du moins de cette pathologie on va dire qu'à ma quatrième grossesse et auparavant je disais écoute je vomis entre 10-15 fois par jour voire 20 fois ça dépendait en tout cas des grossesses euh Et bon, après, on va me prescrire des médicaments. Bon, les médicaments, je n'arrive pas à les ingérer parce que, bien évidemment, une fois pris, aussitôt rejeté. Mais c'est vrai qu'en réalité, c'est vraiment quand ma quatrième grossesse que j'ai eu ce nom-là. Et là, je me suis dit, mais c'est scandaleux, en fait.

  • Speaker #2

    Tu vois, c'est grave.

  • Speaker #0

    Il faut savoir quand même que je perdais minimum 10 kilos, en fait, par grossesse. Mais voilà, en tout cas, ça confirme bien ce que tu dis et que finalement, l'information n'est pas forcément donnée. Et puis, toi, tu as eu la chance d'avoir un externe qui te diagnostique cela. Moi, jamais, jusqu'à maintenant, après quatre grossesses, jamais un médecin n'a vu de me dire, oui, ce que vous avez, cette pathologie que vous avez, c'est l'hyper-MS gravidique. Et voilà, il faut suivre tel traitement, vous pouvez avoir des carences, vous pouvez avoir tel, tel... conséquences sur votre santé. Jamais. Donc en fait, moi, je tenais le coup. Je me nourrissais de ce que je pouvais, de ce qui pouvait passer. Et en fait, je serrais les dents jusqu'à ce que j'arrive à 5-6 mois. Mais voilà, très très difficile. Moi,

  • Speaker #2

    je trouve ça scandaleux, mais moi, si j'ai trouvé Hyper-MS gravidique, c'est parce que c'est un externe, même pas un interne. C'est un externe qui passait là aux urgences, qui m'a vue. et qui m'a dit, écoutez, madame, est-ce que je peux vous ausculter ? Moi, vraiment, je n'avais rien à faire. De toute façon, personne ne s'occupait de moi. Et c'est lui qui m'a dit, mais en fait, on va vous faire… Donc, c'est des analyses de sang qui regardent les ions qu'on a dans le corps, les électrolytes, en fait. Et c'est lui qui m'a fait cette analyse-là. Et suite à cette analyse-là, ça a été ordonné que je sois hospitalisée, du coup, vu la perte de poids et vu les carences que j'avais. Si il n'était pas tombé sur moi dans un couloir, je pense que comme toi, je me serais juste dit… Je vomis, je maigris, voilà. Et ce n'est pas normal. Nous, et pour le bébé, en fait, le problème aussi de la gynécologie en France, c'est que pour eux, quand ils font les examens, le bébé va bien, mais même si toi, tu es en train de mourir, j'ai l'impression que ce n'est pas vraiment leur problème. te disent, oui, la dame, le bébé va bien. Mais oui, mais si moi je meurs, le bébé meurt aussi.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais c'est incroyable. Franchement, je trouve ça incroyable ce que tu me racontes là, mais quelque part, ça me choque. Mais parce qu'en réalité, très peu de femmes, moi dans mon entourage, je ne connais personne qui a eu ce type de symptômes. Donc voilà, ça me choque en fait que le milieu médical, personne n'est capable de le diagnostiquer. et donc de faire ce qu'il faut en conséquence. Mais ça me soulage aussi de savoir que finalement, je ne suis pas la seule. Parce que clairement, c'est en cherchant que je suis tombée sur cette information. Mais sinon, je me suis auto-diagnostiquée hyper-MS, cravisique, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et excuse-moi, vas-y.

  • Speaker #2

    Parce que je disais, moi, période Covid. Donc, c'est aussi pour ça que la santé des femmes, à ce moment-là, on n'en avait encore plus rien à faire. C'est vraiment, madame, il y a une pandémie. Donc, vos vomissements, ça y est.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est incroyable. Et donc, du coup, tu as perdu combien de kilos ? Qu'est-ce que tu as eu comme carence ? Tu es restée hospitalisée combien de temps ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai perdu 10 kilos, peut-être un peu moins, 8, 9 kilos. J'ai été hospitalisée à domicile, du coup. En plus, comme c'était le Covid, ça m'arrangeait, parce que si j'étais hospitalisée... pendant le confinement j'allais être toute seule, personne n'allait pouvoir me voir. J'ai été hospitalisée à domicile un mois donc avec des perfusions tous les jours donc des perfusions d'anti-vomitifs et des perfusions pour me nourrir aussi vu que je pouvais plus me nourrir. Et après j'ai pris les anti-vomitifs jusqu'à à peu près 6-7 mois de grossesse et ensuite les derniers mois de grossesse comme les anti-vomitifs ce sont pas des médicaments qui sont bons en fait. Je prenais sur moi et je gardais des vomissements. Mais à la fin de la grossesse, c'était 2-3 vomissements par jour, donc ça allait. Mais la dernière fois que j'ai vomi, c'est vraiment, je crois, 5 minutes avant d'accueillir mon fils.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #2

    C'est vraiment le cas la dernière minute. Et quand il est sorti, libération totale. Plus aucun symptôme, plus rien. J'étais tellement en forme, même les personnes de l'hôpital ne comprenaient pas. Parce qu'avant, je ne pouvais pas marcher, j'étais en difficulté. j'étais amégrite, d'ailleurs être amégrite enceinte c'est d'une violence parce que les autres gens disent oh la chance, mais c'est pas une chance c'est tout, c'est au contraire en fait parce que nous on est inquiète déjà de, ah on a pas de ventre donc c'est même pas palpable ça veut dire que tu souffres d'une manière pas possible, tu peux même pas t'asseoir ou quoi que ce soit puisque toi t'as même pas de ventre alors que t'es déjà à 6 mois de grossesse comme t'es toute mince en plus et après, ah mais t'as de la chance mais non, vraiment c'est pas une chance de pas grossir quand on est enceinte, au contraire, nous, on veut grossir, on veut que l'enfant soit en bonne santé et on est inquiète. Et bon, après, la nature est bien faite. Finalement, l'enfant, il puise dans nos réserves, mais ça nous fatigue. Et tu pourras voir même, ça se trouve, il y a certains symptômes que tu as aujourd'hui qui sont liés à ça, que tu ne sais pas encore. Les dents, typiquement la fragilité au niveau des dents, le jaunissement des dents à cause des vomissements.

  • Speaker #1

    Oui, ben oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, voilà, tu vois. fragilité au niveau des os, parce qu'en fait, une fois que l'enfant, il a pris tout ce qu'il avait à prendre dans le sang, il faut savoir qu'on peut aussi puiser dans les os pour avoir des réserves de calcium. La grossesse, c'est pas rien. C'est pour ça qu'il y a des religions, ils disent qu'on a un pied dans la tombe. C'est vraiment pas rien. Je sais qu'on néglige beaucoup ça aujourd'hui, mais une grossesse, c'est vraiment quelque chose qui fait que, comme dans la nature, on doit privilégier ce qui est nouveau. Nous, notre corps, si on a un syndrome comme celui-ci, il est à rude épreuve, parce que Tu as dû voir, tu as sorti des bébés qui étaient en très bonne santé, alors que toi, tu allais mourir.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Moi,

  • Speaker #1

    je te dis, mon premier, jusqu'à cinq mois,

  • Speaker #0

    je vomissais. Oui.

  • Speaker #1

    J'avais aussi l'hypersalivation.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est horrible. J'ai oublié de parler de ce...

  • Speaker #1

    Voilà. C'est un symptôme. Ça,

  • Speaker #0

    pareil,

  • Speaker #1

    ça touche énormément les femmes africaines en général. Mais tu vois, c'est dingue. Là, je suis un peu... surprise et bref ça m'interpelle un peu c'est à dire que même si moi j'ai mis le nom sur la chose personne n'a dit ah oui vous avez ça il faut qu'on vous donne tel type de traitement ou telle chose etc c'est à dire que moi connaissant mes premières grossesses donc je savais je dis bon comme je sais qu'en réalité ça se passe comme ça et en fait j'ai pris sur moi donc ça va se passer comme ça et puis je vais juste prendre mon mal en patience et ça va bien se passer en fait et c'est ce qui s'est passé et comme tu dis bien bah toutes mes grossesses se sont bien passées certes Mais effectivement, l'enfant pisse dans les réserves.

  • Speaker #0

    Et certes, à terme,

  • Speaker #1

    l'enfant est en bonne santé. Mais c'est vrai que, par exemple, pour mon premier,

  • Speaker #0

    à l'accouchement,

  • Speaker #1

    juste avant que j'accouche, pareil,

  • Speaker #0

    j'ai vomi.

  • Speaker #1

    Et après que j'ai accouché... terminé donc c'est c'est temps j'ai souffert pendant ces grossesses là mais c'est malheureux un peu comme tu dis aussi par rapport au syndrome méditerranéen que malheureusement c'est pas identifié et que personne

  • Speaker #0

    n'est capable de te dire en réalité ce qu'il en est et du coup tu souffres mais tu souffres en silence en fait ouais donc du coup tu disais tout à l'heure que donc tu faisais des photos de ta grossesse Et que tu as lié ces photos-là à ta partie artistique. Alors, comment ça s'est passé ? Qu'est-ce que tu as fait exactement ? Qu'est-ce que tu as produit comme photo ? Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #2

    Alors, du coup, ce qui s'est passé, c'est que j'ai hésité longtemps avant de parler de ma grossesse sur les réseaux sociaux parce que culturellement, en fait, chez moi, pour tourner enceinte, on ne dit rien jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Exactement,

  • Speaker #0

    pareil.

  • Speaker #1

    Jusqu'à même 7 jours après la naissance de l'enfant.

  • Speaker #2

    Rien, normalement. Donc du coup, j'ai hésité. Et puis finalement, à cinq mois de grossesse, en fait, c'était mon anniversaire. Donc déjà, les gens sur les réseaux sociaux, mis à part le fait que ce soit le Covid, j'avais hyper MS gravidique, donc j'avais disparu. J'avais disparu, alors que voilà, j'étais quand même quelqu'un qui était assez active. Tu vois, je postais des photos et tout. Donc tout le monde se demanda un peu ce que j'avais. Et puis un jour, c'était mon anniversaire et j'ai fait une story. Donc, mon anniversaire. Bon, là, on voyait un petit peu mon ventre. Après, comme je t'ai dit, avec Hyper-M, j'étais tellement ainsi que personne n'aurait deviné, genre, elle est enceinte parce qu'elle a grossi, puisque c'était le contraire. Elle avait maigri, Chrissima, donc. Mais je commençais quand même à avoir un petit ventre. Enfin, en tout cas, je faisais vraiment tout pour mettre les vêtements les plus moulants possibles pour dessiner au maximum mon mini-bidou, parce qu'il est sorti vraiment tard, vu que, de toute façon, je maigrissais. Donc, il y avait une photo où on voyait un petit peu mon ventre. Au début, j'avais mis un emoji. Et puis après, en fait, je me suis dit que j'avais envie de parler de la grossesse. Et donc, j'en ai parlé. Et j'ai décidé de parler du symptôme d'hyper-MS gravidique. Et donc, j'ai posté une photo pour parler de ça. Je pense de moi à côté des toilettes, quelque chose comme ça. Parce que j'ai passé vraiment neuf mois à côté des toilettes. Et de là, en fait, moi, le père de mon fils, il avait trouvé un groupe qui s'appelle, d'ailleurs, je te conseille, si jamais tu as encore une grossesse, c'est un groupe qui s'appelle 9 mois avec ma bassine

  • Speaker #1

    Non, il n'y aura pas d'autre grossesse, mais je continue.

  • Speaker #2

    En tout cas, je conseille à toutes les femmes qui sont atteintes d'hyper-MS gravidique ce groupe. Donc, c'est un groupe Facebook qui s'appelle 9 mois avec ma bassine Et en fait, c'est un groupe de femmes qui racontent leur expérience d'hyper-MS gravidique et qui donnent des conseils sur des médecins, sur des traitements. Il y a même un petit livre qui existe. pour enfants, pour expliquer aux grands que maman, elle est atteinte d'hyper-MS gravidique, que ça va aller, mais que elle ne peut pas vraiment s'occuper d'eux pour l'instant. Ah oui,

  • Speaker #0

    super. Ok, je ne connaissais pas pour le groupe, mais je partagerai son problème.

  • Speaker #2

    Merci. Du coup, lui, il m'a dit, attends, je vais poster ta photo dans le groupe et tout. Je pense que c'est un témoignage qui peut aider beaucoup de mamans et tout. Et en fait, de là, il a posté également ma photo dans le groupe. Et en fait, c'est de là où tout le monde m'a dit, mais c'est super en fait de parler de la grossesse comme ça. de faire une photo où on est fatigué, de faire une photo cash comme ça, c'est trop bien. Et de là, moi, je me suis dit, bah oui, c'est vrai. Alors que moi, en fait, j'attendais que le fait d'être en forme pour pouvoir faire l'énorme gros shooting de grossesse que j'allais publier après la naissance de mon enfant, en fait. C'est ça. Et puis, en fait, je me suis dit, bah non, parce que l'énorme shooting de grossesse, en vérité, pour arriver là-bas, moi, déjà, pour mettre un pantalon, il me faut trop d'efforts.

  • Speaker #1

    Rien que ça.

  • Speaker #2

    Donc, ce serait hypocrite de ma part de faire un superbe shooting en étant maquillée et tout, alors que déjà, pour mettre un pantalon, je souffre. Et c'est de là que m'est venue l'idée de faire une série de photographies qui s'appelle Grossesse mise à nu, qui sont des nus, mais en fait, des nus où dans la grossesse, le nu, c'est on voit ton ventre, quoi, où je parle de tous les symptômes de grossesse que j'ai pu avoir. Donc, du coup, j'ai commencé en parlant d'hyper-MS gravidique. Ensuite, je parle d'hyperpilosité parce que moi. comme j'étais enceinte d'un garçon et que déjà de base je suis quand même velue bah en fait j'ai vécu l'hyperpilosité quand même hyper mal quand j'étais enceinte parce que j'étais vraiment... donc je parle de ça ensuite j'ai parlé comme je t'ai dit de la fissure de la poche d'iso puisque ça arrive avec Hyper MS Gravidique ça fragilise tellement que la poche d'iso fissure et donc j'ai parlé de ça j'ai parlé de des diastasis c'est les douleurs qu'on a...

  • Speaker #1

    Oui, au ventre, au niveau de l'appareil abdominal.

  • Speaker #2

    Exactement. Et puis, j'ai parlé aussi de la fatigue au niveau du visage, de la linéa negra. En fait, c'était un moyen pour moi, cette série photographique, d'allier ma passion pour les sciences et de faire mes photographies de grossesse. Et en fait... Cette série photographique-là, elle marchait bien parce que déjà, à chaque fois, les femmes disaient Oh là là, mais moi aussi, j'ai vécu ça ! Alors qu'en fait, il n'y a pas beaucoup de gens qui en parlent. Typiquement sur l'hyperpilosité, par exemple. Tu ne vois pas un million de femmes qui vont parler de l'hyperpilosité pendant la grossesse. Alors que c'est un phénomène très courant pour les femmes qui ont beaucoup de testostérone comme moi. Si tu es enceinte d'un garçon, tu vas avoir encore plus de testostérone. Donc bon, en termes de pilosité, tu vas être… Alors que c'est quelque chose dont on ne parle pas. Pourtant, c'est bête en fait et on est beaucoup de femmes. notamment les femmes africaines. Et là, quand je dis Afrique, je parle aussi de l'Afrique du Nord. On est énormément de femmes à avoir déjà un taux de testostérone qui est plus élevé que la norme occidentale. C'est juste qu'en fait, la norme occidentale, ce n'est pas la nôtre.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    D'ailleurs, on a vu le cas avec la boxeuse algérienne, par exemple, médaille olympique. C'est une situation qui est courante chez nous. C'est juste que les normes de testostérone, elles sont basées sur les femmes blanches. Donc, parfois, on va croire que nous, on en a trop. Ce n'est pas qu'on en a trop. C'est juste qu'on a la nôtre. qui n'est pas le même que celle des autres femmes. Donc, nous aussi, on a des symptômes qui peuvent être différents. Et en plus, avec le syndrome méditerranéen, ces symptômes-là, on les amoindrit du coup.

  • Speaker #1

    On les ignore même.

  • Speaker #2

    Oui, on les ignore. Typiquement, sur les carences en fer, par exemple, ce qu'on ne dit pas, c'est que nous, femmes africaines, on est très sujettes aux carences en fer. Mais au-delà d'être sujettes aux carences en fer, on a déjà de toute façon... un taux de fer qui est plus faible que la norme occidentale.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #2

    Donc du coup, par exemple, pour les accouchements à domicile, souvent, les femmes noires, ça arrive beaucoup. Je n'ai pas le cas pour les femmes nord-africaines. Il faudrait que je demande aux sages-femmes que je connais comment ça se passe pour les femmes nord-africaines parce qu'en fait, on est sur le même continent, donc on a quand même des choses en commun. Et le taux de fer, il me semble que c'est quand même commun. On l'a en commun aussi. Il y a beaucoup de femmes africaines noires qui se voient refuser les accouchements à domicile parce qu'elles n'ont pas le taux. de faire exiger. Or, de faire exiger, il est exigé pour une femme blanche et on n'a pas de mécanisme.

  • Speaker #1

    Tout est une question de prisme, en fait, d'où on se place. Et comme on n'est pas dans les mêmes normes, il faudrait créer nos normes, en fait. Une norme qui nous est dédiée. Mais voilà, après, encore une fois, faut-il trouver des médecins, des gens qui peuvent faire ça. D'autant plus que je pense que même en Afrique, les normes sont aussi des fois basées sur les occidentaux.

  • Speaker #2

    Alors maintenant, pour les prises de sang, tu pourras remarquer, moi qui fais souvent des prises de sang pour anémie, parce que j'ai une famille de drépanocystères, donc je fais beaucoup de prises de sang pour anémie. Moi, je ne suis pas drépano moi-même, mais j'ai une famille de drépanos. Du coup, maintenant, les normes de fer, ça y est, ils ont baissé le seuil. Pour les gens comme moi qui, de toute façon, ont des problèmes de sang, Moi, je n'attendrai jamais 12. Ça n'arrivera jamais, vraiment. Même si on me booste, on peut me donner tout l'acide folique et tout le fer du monde, ça n'arrivera pas. Donc, ça y est. Maintenant, quand je fais une prise de sang, je ne suis plus en carence parce que je pense que les laboratoires ont pris en compte qu'une personne comme moi, désolé, mais je serai toujours à 11. C'est la vie. Je ne monterai pas plus. Et 11, c'est vraiment mon max parce que quand je suis enceinte, je suis descendue bien bas en plus d'ailleurs. Moi, j'ai failli... avec Hyper-MES en plus, j'ai failli avoir une transfusion sanguine enceinte. Et moi, je ne voulais vraiment pas. Je ne voulais vraiment pas, comme je voulais allaiter et tout après. Ce n'est pas que c'est mauvais, ce n'est pas mauvais, mais moi, je ne voulais vraiment pas. Donc, jusqu'au bout, jusqu'à la veille de l'accouchement, on m'a même menacée de ne pas me faire accoucher par voix basse si je n'avais pas de transfusion. Mais heureusement, et Dieu merci, et c'est là où on voit la puissance. du fait d'avoir un bon médecin. Moi, la médecin qui me suivait pendant la grossesse, elle est asiatique et elle est du Vietnam. Donc, il y a certaines choses qu'elle connaît et surtout, elle a un prisme qui fait qu'elle, elle s'interroge mieux et elle se cale mieux aux problématiques de personnes parce qu'elle aussi, elle fait face à ça de son côté. Elle a des problématiques qui ne sont pas prises en compte par la médecine occidentale.

  • Speaker #0

    Et du coup, Dieu merci, elle m'a sauvée. Et elle, ce qu'elle m'a fait, c'est qu'elle m'a prescrit en non-stop des perfusions, mais de fer.

  • Speaker #1

    Avant l'accouchement,

  • Speaker #0

    pour remonter mon taux. Elle m'a dit, écoutez-là, de toute façon, vous êtes bas. Vous êtes tellement bas qu'il y a moyen qu'ils vous disent que vous n'allez pas à l'accouchement. Parce que ce qui se passe, c'est qu'ils ont une peur, il y a une peur incommensurable comme ça de l'hémorragie par l'accouchement par voie basse. Alors qu'en fait... Pourquoi est-ce que l'hémorragie arrive ? Et pourquoi est-ce qu'il y a des trop gros saignements à l'accouchement, souvent ici ? C'est à cause de la manière de laquelle on accouche.

  • Speaker #1

    Oui, la position, tu veux dire. Oui,

  • Speaker #0

    la position, pas que la position. Surtout, moi, par exemple, j'ai été déclenché. Ça, par exemple, c'est très mauvais, parce que c'est des grosses contractions qui sont inefficaces. Donc, qui des grosses contractions inefficaces dit stress sur le bébé ? Et le corps n'agit pas de manière normale, souvent. même pour les personnes qui ne sont pas déclenchées, on a tendance à leur mettre un petit peu d'ocytocine. Sauf que si l'ocytocine de synthèse, elle va saturer les récepteurs d'ocytocine naturelle, et ça coupe le processus en fait. Donc c'est logique qu'il y ait des complications. C'est la cascade d'intervention en fait. On commence par une petite intervention, et ça amène tellement d'interventions qu'on finit par dénaturer totalement l'accouchement. Alors que moi, ma médecin savait même si j'ai été déclenchée, j'étais consciente. D'ailleurs, il faut savoir ça, je le dis toujours aux femmes, quand on est déclenchée, on a 50% de chance d'aller à Césarienne, pour en avoir conscience. Et souvent, on ne le dit pas aux femmes. Et si on disait ça, il y en a plein qui n'accepteraient pas le déclenchement. Parce que moi, avec Hyper-MS et tout, j'avais vraiment plus de force. Donc, je me suis dit, j'accepte. Mais malheureusement, le déclenchement a fait que, par exemple, j'ai dû prendre une péridurale, alors que moi, je ne voulais pas de péridurale. C'était tellement douloureux et inefficace. J'ai eu une péridurale micro-dosée, donc je sentais des contractions. Mais j'ai quand même dû avoir une intervention que je ne voulais pas à la base.

  • Speaker #1

    Oui. Et pourquoi tu ne voulais pas la péridurale ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je voulais accoucher le plus naturellement possible.

  • Speaker #1

    D'accord. Voilà. Parce que déjà, de base, tu avais pris une clinique.

  • Speaker #0

    Voilà, j'avais pris une maternité qui était comme ça. Et puis même, vraiment, moi, dans ma famille, en tout cas, on a toujours parlé de l'accouchement. Et ma mère et ma grand-mère m'ont toujours vanté les bienfaits d'accouchement 100% naturel. et puis moi j'ai la chance de pouvoir lire des études scientifiques et j'ai aussi vu qu'effectivement il y a un bon nombre de complications qui existent qui sont dues à la surmédicalisation des accouchements évidemment c'est

  • Speaker #1

    logique en réalité le corps est fait pour ça normalement t'es pas censé avoir on va dire des boosters ou des choses à côté mais ça je pense que c'est une méconnaissance aussi de notre corps et de la façon d'accoucher et de... de certaines règles à suivre. Mais bon, après, comme on n'est pas éduqués et que les choses ne se transmettent plus, c'est pour ça aussi, je dis, il faut revenir à des choses qu'on a oubliées pour pouvoir réussir certaines choses. Comme là, un accouchement, je pense que si tout le monde était éduqué et sensibilisé là-dessus, ça se passerait très bien.

  • Speaker #0

    Bien sûr. En tout cas,

  • Speaker #1

    on éviterait des choses dramatiques.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Moi, je voulais même faire un accouchement à domicile. D'ailleurs, bon, après, avec Hyper MS, ce n'était vraiment pas possible. Parce que moi, mon taux de fer, il était vraiment beaucoup trop bas, en fait. Je ne serais jamais passée. Parce qu'il faut savoir que sur les accouchements à domicile, on a des sages-femmes afro-descendantes qui font ça et qui nous suivent avec toutes les particularités qu'on peut avoir, et c'est super. Mais malheureusement, il faut savoir qu'en France, les sages-femmes qui font des accouchements à domicile, elles sont vraiment boycottées, c'est très difficile pour elles. Donc, elles sont obligées de se protéger un maximum, et on est... obligées, obligées d'avoir vraiment les bonnes constantes, sinon elles ne peuvent plus nous suivre, parce qu'elles, elles peuvent perdre leur statut, en fait, carrément. Et du coup, moi, pour ça, je connaissais de très bonnes sages-femmes, mais je savais que l'accouchement à domicile, ce n'était pas possible avec Hyper-MES. Je n'avais pas envie que s'il y ait une complication, alors que la complication serait clairement due à Hyper-MES, je ne voulais pas qu'on la mette sur le dos de la sage-femme ou de l'accouchement à domicile. mais en tout cas pour un deuxième j'y pense moi je me dis que si je suis bien suivie et que je sais que j'ai hyper MS depuis le début et bah pour moi c'est possible bon après je sais qu'en termes de mon taux de fer c'est une catastrophe mais étant donné que je suis pas une personne non plus hémophile c'est à dire que je vais pas saigner énormément et à l'accouchement de mon fils moi j'ai pas du tout saigné mais tant mieux la pérille elle marche bon déjà j'avais pris une pérille micro dos��e donc je sentais des contractions et en plus comme c'était un déclenchement à la fin la pérille ne marchait plus Et vraiment, quand il n'y a pas de péridurale... En tout cas, pour moi, sans péridurale, c'est impossible de me déchirer. Tu sens tellement trop les choses que...

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui, je vois ce que tu veux dire. C'est trop.

  • Speaker #0

    La tête, elle est là, elle appuie.

  • Speaker #1

    Tu sens, ouais.

  • Speaker #0

    et je suis d'ailleurs super contente que la péridurale n'ait plus marché à la fin parce que même si j'étais en micro-dosé je suis sûre que si j'avais pas eu la douleur au moment de l'accouchement j'aurais mis plus de temps quand même parce que le micro-dosé, moi ça m'a permis de dormir, parce que clairement ils m'ont dit en fait madame si on vous met pas de péridurale étant donné que là vous avez des contractions inefficaces on va aller à la césarienne et moi il y a un truc que je voulais pas une seule chose, c'était la césarienne donc là Tout le monde m'a supplié, le père de mon fils, le personnel soignant, tout le monde m'a supplié, m'a dit Madame, vous êtes en train de vous fatiguer, vous ne mangez pas, vous vomissez. Ah, parce qu'il faut se rappeler que le déclenchement, ce qu'on donne comme hormone au déclenchement, ça fait vomir. Sauf que si tu as déjà hyper-MS gravidique, tu vomis encore plus.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Donc du coup, là, il y avait le père de mon fils et le personnel qui étaient inquiets, qui disaient Mais madame, vous avez déjà passé neuf mois à vomir, vous êtes déjà très faible, là vous vomissez encore. et m'ont supplié. Et c'est comme ça que j'ai accepté de prendre la péridurale micro-dosée.

  • Speaker #1

    Ah ouais, t'es tenace quand même aussi.

  • Speaker #0

    Je voulais pas la prendre. J'étais dans mon idée de sans péril, sans péril, sans péril. Mais c'est vrai que les contractions, plus les vomissements et tout. Bon, après, moi, j'étais dans une très bonne maternité. Faut savoir que même une fois que j'ai eu la péril, j'avais le droit de boire, de boire du jus et tout.

  • Speaker #1

    Bon, tu pouvais prendre de force.

  • Speaker #0

    Je n'avais pas le droit de prendre du péril ou de... Dès qu'on a la péri... Après, peut-être parce que je n'avais pas la péri complète aussi. C'est-à-dire que moi, je marchais et tout. Je vivais ma vie. J'avais juste ma petite perf. Et si je voulais, je pouvais appuyer sur le bouton. Ce n'est pas la même chose que la péri qui te paralyse là où tu dois rester. Et ça, pour moi, cette péri dural là, c'est une évidence de se dire mais si tu ne peux pas bouger tes jambes, comment est-ce que tu peux bien accoucher ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est d'une logique sans nous. Déjà, tu ne peux pas bouger les jambes. Mais comment tu veux pouvoir... parce que vraiment il n'y a que les femmes qui ont accouché sans péri qui peuvent le voir sans péri en ayant été préparées parce que je sais que les femmes qui n'ont pas été préparées au sans péri, généralement c'est une mauvaise expérience parce qu'elles, elles n'ont pas fait les exercices de respiration avant, elles n'ont pas fait les exercices de pérenné c'est ça le problème aussi si tu accouches avec la péri on ne te prépare pas à ressentir ça donc quand tu le sens, tu le vis mal mais quand tu es préparée vraiment, moi tout ce que le... comme c'était le Covid, j'ai pas eu le choix j'ai dû avoir un sage femme, homme du coup, qui faisait de l'hypnose alors que j'y crois pas du tout mais franchement, j'avais pas j'ai pris vraiment les gens que j'ai trouvé mais il y a des choses qu'il m'a dit sur la respiration et sur le fait que vu que lui il est spécialisé en hypnose il a que des femmes qui accouchent sans péril et du coup sur le fait que sur le moment il me disait à chaque fois, Madame Ausha je sais que vous n'y croyez pas Mais sachez que sur le moment, et avec la douleur, les exercices qu'on fait, vous allez les refaire et ça va couler de source. Et franchement, j'étais dubitative. Mais quand j'ai eu mal, j'ai demandé au père de mon fils de me rappeler les exercices parce qu'il savait ce qu'il fallait faire. Il m'a rappelé l'exercice. Et quand la dame m'a dit, écoutez madame, là, vous n'êtes pas dilatée à 10. Soit vous poussez maintenant, soit dans une heure, on monte à la césarienne. Je me suis relevée, j'ai poussé. 5 minutes, il était sorti. Parce que tout ce qu'il m'avait rappelé, c'est-à-dire, quand vous allez vous mettre dans cette position, ça va favoriser la descente du bassin, vous allez le sentir. Tout ce qu'il m'avait dit, alors que lui, d'ailleurs, c'est un homme, mais tout ce qu'il m'a dit, avec les exercices, avec la bonne respiration et la douleur qui m'a beaucoup aidé, ça m'a guidé. Parce que tu vois, l'hypnose aussi, il faut apprendre à... Et du coup, effectivement, même si je n'étais pas en état d'hypnose parce que je n'y croyais pas, mais en attendant son histoire de douleur qui me guide, c'était vrai. effectivement, dès que je me suis relevée, la tête, elle est descendue. Le fait qu'ils me disent, quand on veut, on peut, c'était son truc vraiment, que même si à l'hôpital, on vous dit que vous allez aller à la césarienne, visualisez toujours la voie basse, ça va aller. Eh bien, pareil, là, quand on m'a dit, on va aller à la césarienne, j'ai fait ce qu'il m'avait dit, je l'ai visualisé en disant, non, non, non, non, non, mon fils, il va sortir, alors qu'il pensait qu'il n'allait pas sortir, il est sorti et sans rien du tout. Il ne peut rien du tout. Et s'il n'y avait pas eu la douleur, je pense que je n'aurais pas pu avoir la force de faire ça. Parce que c'était un moment où j'avais plus... Moi, ça faisait 50 heures que j'avais des contractions, j'avais plus de force. Mais cette douleur-là, c'est ça qui m'a fait me dire, OK, il est là, en fait. Même à un moment donné...

  • Speaker #1

    Il te sent, là. Ben oui.

  • Speaker #0

    Et même les sages-femmes m'ont fait toucher la tête. Ils m'ont dit, regardez, touchez. En plus, il a beaucoup de cheveux. Tout de suite, c'est ça, c'est ses cheveux, là. Touchez tous ses cheveux et tout. Et à partir du moment où elles me disent Touchez ses cheveux c'est moi, dans ma maternité aussi, je pouvais me mettre dans la position que je voulais. Donc, elles m'ont dit que je veux et tout. Donc, à partir du moment où elles m'ont dit, quand vous êtes prêtes, que vous voulez pousser, vous nous dites. je me suis mise dans la position et d'ailleurs je n'ai même pas poussé parce qu'en vérité quand tu es dans la bonne position tu ne peux même pas pousser l'enfant si tu pousses j'avais l'impression qu'il allait tomber par terre si je poussais je me sentais tellement là à un moment donné c'est même elle qui m'a dit bloquer bloquer parce qu'il faut vérifier s'il est bien positionné et c'est moi même qui devais bloquer pour vérifier s'il était bien positionné avant qu'il descende pour dire à quel point je n'ai même pas poussé mais ça si j'avais pas bah oui Si je n'avais pas eu la douleur et les exercices de respiration, et ce sage-femme aussi qui m'a expliqué, parce que lui, il était convaincu, il croyait vraiment à l'accouchement naturel, lui, il fait des accouchements à domicile avec sa femme. Bon, moi, je ne pouvais pas en bénéficier parce que je ne rentrais pas dans le... Mais le fait que lui, qu'il fasse des accouchements à domicile tout le temps et qu'il soit un professionnel de santé qui croit profondément comme ça en la nature, moi, je pense que si je n'avais pas eu cet accompagnement-là, vraiment, mon accouchement ne se serait pas passé pareil. Et là je t'aurais dit, oh la la sans péridurale c'est atroce et tout tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, ah oui bon là c'est… je comprends, franchement c'est compliqué la péridurale, beaucoup sont pour, d'autres non. En vrai aujourd'hui je pense que c'est chacun, chacune comme elle le sont. Moi je ne peux pas dire à une personne oui, pas de péris, ne fais pas ça, c'est contre nature. ou pas de césarienne. Chacun fait comme il le sent en fonction de sa force aussi et de son besoin par rapport à l'accouchement. Oui, tu allais dire, tu allais rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    J'allais rajouter que, en fait, la péridurale, ça peut être un très bon outil. Typiquement, par exemple, moi, dans le cadre d'un accouchement pas naturel qui a un déclenchement, vu que ça fait trop mal, c'est pas naturel, il faut avoir la péridurale. En fait, le problème de la péridurale, Pour moi, selon moi, il y a une doula que je connais qui l'explique très bien. C'est qu'elle dit, elle, elle n'est pas contre la péridurale. Elle, son problème, c'est qu'à chaque fois qu'on signe la petite charte de la péridurale, tu peux demander à 9 femmes sur 10, elles ne l'ont pas lue. Le problème de la péridurale, c'est que c'est tellement devenu une norme dans notre société qu'on ne se pose même plus de questions sur les effets secondaires. Or, dans la vie, quand on prend une décision, il faut avoir conscience et des risques et des avantages. Là, on est dans une dissymétrie. Puisque les professionnels de santé ne nous parlent que des avantages, sans nous parler des inconvénients. Et franchement, moi, je vais dire aux femmes, lisez le petit papier, si elles l'ont toujours. Allez lire le petit papier que vous avez signé pour la péridurale. Des inconvénients, il y en a pas mal.

  • Speaker #1

    Bah ouais, du coup, pour moi, je l'ai lu. Mais auparavant, non, je ne l'avais pas lu. Parce qu'en tout cas, pour ma part, j'étais focus sur le fait de pouvoir avoir un enfant en bonne santé, en tout cas de sortir en bonne santé. Donc, je pense que c'est ça, en réalité. t'as en visuel parce que aussi les expériences précédentes que j'ai eues étaient plus compliquées. Bref. Mais oui, t'as raison. Quand tu lis les effets indésirables de la péridurale, ça t'amène forcément à réfléchir parce que moi, en tête, j'ai quelques effets indésirables qui me viennent là. Tu peux avoir tout ce qui est chute de tension, tu peux avoir des convulsions, des troubles respiratoires, tu peux avoir des difficultés à uriner. Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'on te demande, oui, vous avez pu aller à la selle, ça s'est bien passé, vous avez pu reprendre, en tout cas, aller aux toilettes correctement, normalement, comme avant. Et tu peux avoir quoi d'autre ? Laisse-moi réfléchir. Tu peux risquer de tomber parce qu'évidemment, l'anesthésie a un effet sur tes jambes. Donc voilà, en tout cas, ça mène à réfléchir, mais aussi je me dis que... Aujourd'hui, la péridurale est tellement banalisée qu'en fait, parfois, c'est presque systématique. En fait, tu l'apprends et puis c'est tout. Tu ne réfléchis même pas parce que finalement, entre celles qui diabolisent complètement l'accouchement, je ne dis pas que ça ne fait pas mal, ce n'est pas ça, mais je pense qu'on a perdu la connaissance de l'accouchement. Et ça, je pense que c'est dommage parce que peut-être qu'on pourrait y revenir. Merci. Les accouchements se passeraient beaucoup mieux et on aurait moins des agressions médicales durant l'accouchement. Enfin, donc ton accouchement se passe bien, tu accouches par voix basse, ton fils arrive en bonne santé. Et oui, les amis, c'est la fin de cet épisode. On va passer à la... conclusion avec chrysima donc qui nous a partagé son expérience de vie sur la grossesse et prochainement vous aurez donc l'épisode relatif à l'allaitement écoute on va conclure alors qu'est ce qu'on peut te souhaiter pour la suite

  • Speaker #0

    Eh bien, que mon travail soit diffusé et qu'il continue de toucher le plus grand nombre, mais quand même aussi qu'il touche un peu des collectionneurs, parce que j'aime bien que ça touche beaucoup de monde.

  • Speaker #1

    Oui, il faut quand même te rémunérer, il faut lui donner la force et la force économique, c'est plus important aussi. Il faut donner l'argent, pardon. En tout cas, merci encore une fois d'avoir accepté. de participer à mon podcast et comme j'ai dit en préambule c'est vraiment de parler de sujets qu'on n'a pas l'habitude d'entendre surtout dans notre communauté et moi c'est des sujets qui m'inspirent et là aujourd'hui le fait d'avoir discuté tu m'inspires d'autant plus et je suis contente de pouvoir partager cet épisode et ce sujet avec toi donc merci,

  • Speaker #0

    merci beaucoup merci à toi pour les doutes en tout cas c'était vraiment un super moment merci

  • Speaker #1

    Merci, merci beaucoup. Bon, à bientôt pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Salut. Salut. Bon, eh bien, si vous êtes là, c'est que vous avez écouté jusqu'au bout et que l'épisode vous a plu. La seconde partie, donc qui sera relative à l'allaitement, sera disponible prochainement. Et je vous assure que celle-ci sera aussi captivante que la première. Alors, comme vous l'avez entendu, elle reste à l'écoute si jamais vous avez des questions à lui poser. Son contact sera disponible dans la description de cet épisode. Et comme toujours, n'hésitez pas à le partager autour de vous. A très vite sur Bamboula !

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Description

Devenue mère à l’âge de 22ans, Krissima est une artiste autodidacte et médiatrice scientifique qui doit faire face à un nouveau défi et à des difficultés qu'elle n'aurait jamais imaginé. Toutefois, elle verra en cette maternité bouleversante une opportunité d'en faire une force et de lancer sa carrière artistique.


Passionnée de sciences depuis sa tendre enfance, elle acquière de nouvelles connaissances et s'active à la vulgarisation scientifique notamment autour de la maternité et plus précisément l'allaitement.


Aujourd'hui, elle participe à de nombreuses actions d’éducation populaire et se bat pour les esprits critiques de toutes et de tous via la création de ses propres expositions photographiques et artistiques avec différentes entités.

Je vous laisse découvrir notre échange où nous y avons partagé nos expériences similaires sur la grossesse.


Une belle rencontre, merci Krissima 🥰


https://linktr.ee/Krissima

www.krissimapoba.com


🌐 Partagez un maximum autour de vous !

⭐⭐⭐⭐⭐Laissez un commentaire 5 étoiles sur Apple Podcast et Spotify puis partagez pour agrandir la communauté.

Tout ceci aidera beaucoup à la production de davantage de contenu de qualité ! 🙏


Bonne écoute ! 🤩


*Hyperémèse gravidique : cela consiste en des nausées intenses à l'origine d'une déshydratation, d'une perte de poids et d'une cétose survenant au cours de la grossesse.


Arrêtons de laisser les autres nous qualifier.


https://www.instagram.com/bambula_podcast?igsh=b3IwdTJ2dzhweTI2


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Bamboula, un podcast qui a pour ambition de vous faire réfléchir. Et oui, aujourd'hui j'accueille Chrissima Ausha, elle est photographe et médiatrice scientifique, également activiste, Chrissima va nous partager ses engagements et l'expérience de vie qui finalement a été la source de son inspiration, à savoir la maternité et plus précisément l'allaitement. Personnellement, si c'était il y a 10 ans, J'aurais clairement voulu être tombée sur sa dernière exposition intitulée MAM qui met en scène des faits scientifiques autour de l'alignement et elle va nous en parler. Alors, sans plus tarder, bonjour Chrissima et bienvenue à toi. Bonjour.

  • Speaker #1

    Alors comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Eh bien ça va, ça va comme un samedi de maman et toi.

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, je pense qu'on est pareil. Mais bon, ça va, au moins les enfants sont sortis, donc j'ai le temps libre pour discuter avec toi. Alors comme tu sais, dans cette émission, je pose souvent la question à mes invités, à savoir si tu connais la signification du mot Mboula.

  • Speaker #2

    Eh bien du coup, moi je sais que Mboula, c'est quelque chose qui peut vouloir dire quelque chose, que ce soit en Lingala ou en Lahari. Oui, mais... Mais sinon, après, j'ai que la signification française de bamboula et pas de bamboula, tu vois. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et qu'est-ce que ça signifie ? Qu'est-ce que ça évoque, toi, dans ton imaginaire, le bamboula ?

  • Speaker #2

    Eh bien, dans mon imaginaire, bamboula, c'est plutôt une insulte quand même à caractère racial, tu vois. Du coup, moi, de la manière dont tu le prononces, forcément, je retiens mboula dans ma tête. Et Mboula chez nous, soit Mboula, ça peut être la pluie, mais sinon Mboula, généralement, c'est la femme. C'est l'appareil reproducteur de la femme. Donc du coup, moi,

  • Speaker #1

    c'est plutôt le pôle. Ah oui, c'est vrai, le vagin.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, exactement. Exactement, Mboula, c'est ça.

  • Speaker #1

    En Lingala, non ?

  • Speaker #2

    Oui, en Lingala, oui.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai vu ces définitions également sur un site congolais, congolais-belgique, il me semble. Et effectivement, il y avait marqué vagin. Et ça m'a un peu interpellée, ça m'a même, disons, ça m'a fait réfléchir et mis un stop en me disant, attends, je pense que je m'aventure un peu trop vite dans le choix de ce podcast en utilisant Bobula. Mais ça a duré que 10 secondes. Et après coup, je me suis dit, attends, mais est-ce que ça ne peut pas avoir du sens parce que finalement, le vagin, l'appareil reproducteur de la femme. C'est de là, finalement, que nous venons. Beaucoup de choses s'y passent à cet endroit-là en termes d'énergie. Et même, voilà, il y a la poche des eaux qui se brise à cet endroit-là. Lorsque la femme est enceinte, c'est par là qu'on urine. Et je me dis que peut-être en replongeant dans les eaux, dans ces Ausha, c'est aussi une manière, quelque part, de retourner dans le passé. Et donc... se replonger dans des souvenirs oubliés. Voilà, c'était ça en fait l'image que j'avais dans ma tête. Mais voilà, c'est vrai que ça peut être assez audacieux, mais bon, ceux qui me connaissent savent que je suis assez audacieuse et que je tente des choses qui sont assez avant-gardistes et que tout le monde ne va pas forcément tenter. Mais voilà, c'était ça l'idée réellement.

  • Speaker #2

    De toute façon, c'est pour ça que Mboula et Mvoula, c'est proche en termes de nomenclature. Je pense que les mots ont un sens et que même si aujourd'hui, les gens utilisent ça pour une insulte parfois, ça reste quand même quelque chose. On est de là. Donc, c'est quand même quelque chose d'essentiel dans nos vies, cet endroit-là finalement.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est marrant, j'attendais que quelqu'un me donne cette signification, mais comme quoi, c'est souvent les femmes qui ont cette notion-là.

  • Speaker #2

    Tu penses aussi, c'est notre corps, donc forcément, on connaît ça.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, du coup, tu m'as parlé de Mpula, Mpula, et c'est vrai que dans les langues que j'ai pu voir, les langues bantoues essentiellement, telles que le Ausha ou le Tsonga, c'est des langues du Mozambique. ou des langues Zulu. Et en fait, c'est exactement ce que tu dis par rapport à la racine. C'est la même. Tamvula, tamvula, tamvura. Chez moi, en Rwanda, c'est mvura. Et pareil, ça désigne la pluie. Et dans l'idée, en fait, moi, j'avais choisi notamment ce nom-là parce que non seulement ça évoque, c'est vrai, la pluie et les années et les saisons passées, mais... Pour moi, il y a aussi cette idée de faire une rétrospective sur les années passées et donc en ciblant un peu le souvenir, de revenir à soi. Et pourquoi ? Parce qu'à un moment donné, je pense qu'on a besoin de revenir à soi et de revenir sur son histoire, son passé, pour comprendre en fait... quel est notre but dans la vie, quel est notre but sur ce monde en réalité. Et donc c'est pour ça que j'ai choisi Bamboula, et parce qu'en réalité je pense que le mot a vraiment été sorti de son contexte, et qu'en réalité ça se prononçait Bamboula comme je le prononce, et pas Bamboula comme on l'entend systématiquement, parce qu'il y a des insultes racistes en fait. Mais ouais, donc c'est ça. Bah écoute, on passe à la suite. donc déjà merci à toi d'avoir accepté mon invitation alors en parlant du souvenir te souviens-tu toi du jour où tu as décidé de rendre artistique l'allaitement parce que comme je le disais auparavant tu es artiste tu aussi activiste et tu représentes l'allaitement enfin je vais pas spoiler je préfère que ce soit toi qui parle un peu de ton art donc je te laisse te présenter en réalité

  • Speaker #2

    Moi, du coup, je suis Chrissie Mapoba, je suis artiste photographe, plasticienne et médiatrice scientifique. Alors, généralement, mes œuvres traitent de sujets critiques. Comme je suis médiatrice scientifique, j'essaie de faire en sorte qu'elles traitent de sujets de sciences exactes ou de sciences humaines. C'est-à-dire que je vais apporter à mon travail toujours une dimension scientifique, que ce soit par exemple sur des notions sociologiques avec ma série Banlieusard, ou tout simplement... avec mes photographies sur le lait maternel, des notions de sciences dures, dites dures, c'est-à-dire physiologie, chimie, et puis, en fait, nutrition aussi. Donc, j'essaye d'avoir un travail comme ça qui fait des ponts et des passerelles entre les différentes pratiques, quoi. Ouais,

  • Speaker #1

    non, mais c'est super. Et donc, du coup, donc, avant de parler de l'allaitement, t'étais déjà, en fait, initialement artiste. Enfin, t'avais cette formation-là, du moins.

  • Speaker #2

    Alors ? Alors moi de formation, du coup je suis médiatrice scientifique, mais je commençais à toucher à l'art avant de parler de l'allaitement. Ce qui a vraiment été un tournant dans ma carrière et ce qui a créé ma carrière, c'est vraiment ma grossesse et la naissance de mon fils. Donc effectivement, mes premières photographies professionnelles, mes premières publications dans des magazines, les premières fois que j'ai été rémunérée pour du travail artistique, ça a été avec mes photographies et de grossesse et d'allaitement.

  • Speaker #1

    Oui, donc tu es multipotentiel en réalité. Et tu te voyais faire ça étant plus jeune ? Rien que médiatrice scientifique, ce n'est pas un métier qui est courant. Moi, je n'ai jamais entendu ça de ma vie. Donc, comment tu en es arrivée à faire ce métier ? Ou c'est vraiment dans tes études scientifiques que tu en es arrivée à ce métier-là ?

  • Speaker #2

    Alors, la médiation scientifique, je pense, avant, je n'avais pas le mot quand j'étais petite, mais je pense que j'ai toujours voulu faire ça. parce que j'ai toujours été passionnée de documentaires et de livres de vulgarisation scientifique. Je ne lisais quasiment que ça quand j'étais petite, je ne regardais que ce type d'émissions et j'écoutais que ça à la radio. Par contre, j'ai découvert la médiation scientifique au lycée parce qu'il y a un studio qui était venu nous enregistrer sur nos pratiques qu'on pouvait avoir pédagogiques alternatives avec un professeur. Et là, j'ai adoré. À partir de là, j'ai commencé à faire des voix-off de documentaires. Et ma famille rigolait toujours, parce que comme je parle trop, ils disaient, mais ça, c'est ton métier, c'est parfait, tellement tu parles. Et des voix-off de documentaires, qui étaient du coup des documentaires scientifiques de chimie, eh bien, là, je me suis prise à cette passion. Mais j'ai quand même voulu avoir un socle d'études scientifiques. Et en fait, c'est en allant en licence de physique et en me rendant compte que finalement, j'adore raconter des sciences, mais je ne suis peut-être pas faite pour être scientifique. C'est là où je me suis dit... Tiens, je vais plutôt bifurquer vers la médiation scientifique. Mais ce n'est pas quelque chose qui est très connu parce que ce sont des études qui ne commencent qu'après la licence. Donc, quoi qu'il arrive, on doit faire un parcours scientifique avant de faire un parcours de médiation.

  • Speaker #1

    Ok, mais tu as été quand même sensibilisée déjà très tôt à tout ça. Et donc, tu m'as dit ensuite que c'était la grossesse qui a un peu déclenché ton travail sur l'allaitement. Alors, est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Speaker #2

    Alors... Déjà, avant la grossesse, je commençais à avoir une pratique artistique semi-amateur, c'est-à-dire que j'avais commencé à faire des expositions et ce côté-là m'intéressait d'un point de vue professionnel, mais j'étais quand même toujours fixée sur la médiation scientifique puisque j'étais étudiante quand je tombais enceinte. Mais pendant la grossesse, j'ai décidé de faire une série photographique documentaire sur ma grossesse. Parce que quand je suis tombée enceinte, moi j'ai eu un syndrome de grossesse qui s'appelle hyperhémèses gravidiques. Ce qui veut dire que...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #2

    Alors du coup, hyperhémèses gravidiques, qu'est-ce que c'est ? C'est des vomissements incontrôlables, incontrôlés, qui surviennent entre 30 et 50 fois par jour. Donc du coup, ça cause des nutritions, des hydratations, des chaussements des dents.

  • Speaker #1

    Perte de poids. Poids.

  • Speaker #2

    Voilà, ça peut causer après, à terme, décollement du placenta, fissure de la poche des os, ce que j'ai eu d'ailleurs. Donc ça peut causer pas mal de complications et surtout, c'est très mal diagnostiqué.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord.

  • Speaker #2

    Voilà. Malheureusement, comme il y a déjà des vomissements dans la grossesse, si tu vomis, mais que tu vomis trop, il faut que le professionnel remarque le trop. Or, moi, de 1, j'étais enceinte pendant le Covid, de 2, j'étais enceinte à 21 ans, et de 3, je suis noire.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    voilà, un combo qui fait qu'en termes de diagnostic, tous les personnels médicaux que j'ai croisés m'envoyaient vraiment chier, en fait. Tout simplement, jusqu'à une personne aux urgences qui m'avait dit, si vous êtes malade... Vous n'avez qu'à bouffer des baies de gougis et rentrer chez vous. Vraiment. Et le soir où cette personne m'a dit ça, j'ai été hospitalisée tellement mon état était grave. Alors qu'elle ne voulait pas m'ouvrir la porte des urgences à la base.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #2

    Et oui, le syndrome méditerranéen, quand on est enceinte et qu'on est une femme noire, jeune, à et j'ai oublié, en banlieue, ça joue aussi ça. Quand j'étais à Paris, je n'étais pas du tout traitée de la même manière que quand j'étais à Créteil. pas du tout, pas du tout, j'étais infantilisée quand même parce que j'avais 21 ans il y avait un côté paternaliste mais il y avait beaucoup plus d'empathie et il y avait beaucoup plus quelque chose de se dire peut-être que l'enfant elle l'a voulu alors qu'à 21 ans à Créteil on est en noir alors là c'est un accident voilà exactement c'est ça, limite pour ta question quoi, alors que à Paris aussi le fait que je sois dans une maternité pour les maternités plutôt dites naturelles c'est ça accouchement en piscine, accouchement sans péridural, allaitement, etc. C'est quand même une maternité pour laquelle j'ai dû faire une lettre de motivation pour entrer. Donc du coup, le traitement était meilleur. Mais attention, là-bas aussi, il y avait quand même du paternalisme. Et je suis persuadée que ce n'était pas dû qu'à mon âge, c'était aussi dû à ma couleur de peau.

  • Speaker #0

    Eh bien, dis donc, c'est incroyable parce que moi, j'ai eu la même chose que toi, tu vois, étonnamment. Et vraiment, pour dire à nos auditeurs, on n'avait pas parlé de ça avant maintenant. en tout cas de cette similarité qu'on peut avoir toutes les deux moi le nom en question là hypérémèse gravidique moi j'ai eu vraiment le nom de cette maladie du moins de cette pathologie on va dire qu'à ma quatrième grossesse et auparavant je disais écoute je vomis entre 10-15 fois par jour voire 20 fois ça dépendait en tout cas des grossesses euh Et bon, après, on va me prescrire des médicaments. Bon, les médicaments, je n'arrive pas à les ingérer parce que, bien évidemment, une fois pris, aussitôt rejeté. Mais c'est vrai qu'en réalité, c'est vraiment quand ma quatrième grossesse que j'ai eu ce nom-là. Et là, je me suis dit, mais c'est scandaleux, en fait.

  • Speaker #2

    Tu vois, c'est grave.

  • Speaker #0

    Il faut savoir quand même que je perdais minimum 10 kilos, en fait, par grossesse. Mais voilà, en tout cas, ça confirme bien ce que tu dis et que finalement, l'information n'est pas forcément donnée. Et puis, toi, tu as eu la chance d'avoir un externe qui te diagnostique cela. Moi, jamais, jusqu'à maintenant, après quatre grossesses, jamais un médecin n'a vu de me dire, oui, ce que vous avez, cette pathologie que vous avez, c'est l'hyper-MS gravidique. Et voilà, il faut suivre tel traitement, vous pouvez avoir des carences, vous pouvez avoir tel, tel... conséquences sur votre santé. Jamais. Donc en fait, moi, je tenais le coup. Je me nourrissais de ce que je pouvais, de ce qui pouvait passer. Et en fait, je serrais les dents jusqu'à ce que j'arrive à 5-6 mois. Mais voilà, très très difficile. Moi,

  • Speaker #2

    je trouve ça scandaleux, mais moi, si j'ai trouvé Hyper-MS gravidique, c'est parce que c'est un externe, même pas un interne. C'est un externe qui passait là aux urgences, qui m'a vue. et qui m'a dit, écoutez, madame, est-ce que je peux vous ausculter ? Moi, vraiment, je n'avais rien à faire. De toute façon, personne ne s'occupait de moi. Et c'est lui qui m'a dit, mais en fait, on va vous faire… Donc, c'est des analyses de sang qui regardent les ions qu'on a dans le corps, les électrolytes, en fait. Et c'est lui qui m'a fait cette analyse-là. Et suite à cette analyse-là, ça a été ordonné que je sois hospitalisée, du coup, vu la perte de poids et vu les carences que j'avais. Si il n'était pas tombé sur moi dans un couloir, je pense que comme toi, je me serais juste dit… Je vomis, je maigris, voilà. Et ce n'est pas normal. Nous, et pour le bébé, en fait, le problème aussi de la gynécologie en France, c'est que pour eux, quand ils font les examens, le bébé va bien, mais même si toi, tu es en train de mourir, j'ai l'impression que ce n'est pas vraiment leur problème. te disent, oui, la dame, le bébé va bien. Mais oui, mais si moi je meurs, le bébé meurt aussi.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais c'est incroyable. Franchement, je trouve ça incroyable ce que tu me racontes là, mais quelque part, ça me choque. Mais parce qu'en réalité, très peu de femmes, moi dans mon entourage, je ne connais personne qui a eu ce type de symptômes. Donc voilà, ça me choque en fait que le milieu médical, personne n'est capable de le diagnostiquer. et donc de faire ce qu'il faut en conséquence. Mais ça me soulage aussi de savoir que finalement, je ne suis pas la seule. Parce que clairement, c'est en cherchant que je suis tombée sur cette information. Mais sinon, je me suis auto-diagnostiquée hyper-MS, cravisique, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et excuse-moi, vas-y.

  • Speaker #2

    Parce que je disais, moi, période Covid. Donc, c'est aussi pour ça que la santé des femmes, à ce moment-là, on n'en avait encore plus rien à faire. C'est vraiment, madame, il y a une pandémie. Donc, vos vomissements, ça y est.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est incroyable. Et donc, du coup, tu as perdu combien de kilos ? Qu'est-ce que tu as eu comme carence ? Tu es restée hospitalisée combien de temps ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai perdu 10 kilos, peut-être un peu moins, 8, 9 kilos. J'ai été hospitalisée à domicile, du coup. En plus, comme c'était le Covid, ça m'arrangeait, parce que si j'étais hospitalisée... pendant le confinement j'allais être toute seule, personne n'allait pouvoir me voir. J'ai été hospitalisée à domicile un mois donc avec des perfusions tous les jours donc des perfusions d'anti-vomitifs et des perfusions pour me nourrir aussi vu que je pouvais plus me nourrir. Et après j'ai pris les anti-vomitifs jusqu'à à peu près 6-7 mois de grossesse et ensuite les derniers mois de grossesse comme les anti-vomitifs ce sont pas des médicaments qui sont bons en fait. Je prenais sur moi et je gardais des vomissements. Mais à la fin de la grossesse, c'était 2-3 vomissements par jour, donc ça allait. Mais la dernière fois que j'ai vomi, c'est vraiment, je crois, 5 minutes avant d'accueillir mon fils.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #2

    C'est vraiment le cas la dernière minute. Et quand il est sorti, libération totale. Plus aucun symptôme, plus rien. J'étais tellement en forme, même les personnes de l'hôpital ne comprenaient pas. Parce qu'avant, je ne pouvais pas marcher, j'étais en difficulté. j'étais amégrite, d'ailleurs être amégrite enceinte c'est d'une violence parce que les autres gens disent oh la chance, mais c'est pas une chance c'est tout, c'est au contraire en fait parce que nous on est inquiète déjà de, ah on a pas de ventre donc c'est même pas palpable ça veut dire que tu souffres d'une manière pas possible, tu peux même pas t'asseoir ou quoi que ce soit puisque toi t'as même pas de ventre alors que t'es déjà à 6 mois de grossesse comme t'es toute mince en plus et après, ah mais t'as de la chance mais non, vraiment c'est pas une chance de pas grossir quand on est enceinte, au contraire, nous, on veut grossir, on veut que l'enfant soit en bonne santé et on est inquiète. Et bon, après, la nature est bien faite. Finalement, l'enfant, il puise dans nos réserves, mais ça nous fatigue. Et tu pourras voir même, ça se trouve, il y a certains symptômes que tu as aujourd'hui qui sont liés à ça, que tu ne sais pas encore. Les dents, typiquement la fragilité au niveau des dents, le jaunissement des dents à cause des vomissements.

  • Speaker #1

    Oui, ben oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, voilà, tu vois. fragilité au niveau des os, parce qu'en fait, une fois que l'enfant, il a pris tout ce qu'il avait à prendre dans le sang, il faut savoir qu'on peut aussi puiser dans les os pour avoir des réserves de calcium. La grossesse, c'est pas rien. C'est pour ça qu'il y a des religions, ils disent qu'on a un pied dans la tombe. C'est vraiment pas rien. Je sais qu'on néglige beaucoup ça aujourd'hui, mais une grossesse, c'est vraiment quelque chose qui fait que, comme dans la nature, on doit privilégier ce qui est nouveau. Nous, notre corps, si on a un syndrome comme celui-ci, il est à rude épreuve, parce que Tu as dû voir, tu as sorti des bébés qui étaient en très bonne santé, alors que toi, tu allais mourir.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Moi,

  • Speaker #1

    je te dis, mon premier, jusqu'à cinq mois,

  • Speaker #0

    je vomissais. Oui.

  • Speaker #1

    J'avais aussi l'hypersalivation.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est horrible. J'ai oublié de parler de ce...

  • Speaker #1

    Voilà. C'est un symptôme. Ça,

  • Speaker #0

    pareil,

  • Speaker #1

    ça touche énormément les femmes africaines en général. Mais tu vois, c'est dingue. Là, je suis un peu... surprise et bref ça m'interpelle un peu c'est à dire que même si moi j'ai mis le nom sur la chose personne n'a dit ah oui vous avez ça il faut qu'on vous donne tel type de traitement ou telle chose etc c'est à dire que moi connaissant mes premières grossesses donc je savais je dis bon comme je sais qu'en réalité ça se passe comme ça et en fait j'ai pris sur moi donc ça va se passer comme ça et puis je vais juste prendre mon mal en patience et ça va bien se passer en fait et c'est ce qui s'est passé et comme tu dis bien bah toutes mes grossesses se sont bien passées certes Mais effectivement, l'enfant pisse dans les réserves.

  • Speaker #0

    Et certes, à terme,

  • Speaker #1

    l'enfant est en bonne santé. Mais c'est vrai que, par exemple, pour mon premier,

  • Speaker #0

    à l'accouchement,

  • Speaker #1

    juste avant que j'accouche, pareil,

  • Speaker #0

    j'ai vomi.

  • Speaker #1

    Et après que j'ai accouché... terminé donc c'est c'est temps j'ai souffert pendant ces grossesses là mais c'est malheureux un peu comme tu dis aussi par rapport au syndrome méditerranéen que malheureusement c'est pas identifié et que personne

  • Speaker #0

    n'est capable de te dire en réalité ce qu'il en est et du coup tu souffres mais tu souffres en silence en fait ouais donc du coup tu disais tout à l'heure que donc tu faisais des photos de ta grossesse Et que tu as lié ces photos-là à ta partie artistique. Alors, comment ça s'est passé ? Qu'est-ce que tu as fait exactement ? Qu'est-ce que tu as produit comme photo ? Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #2

    Alors, du coup, ce qui s'est passé, c'est que j'ai hésité longtemps avant de parler de ma grossesse sur les réseaux sociaux parce que culturellement, en fait, chez moi, pour tourner enceinte, on ne dit rien jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Exactement,

  • Speaker #0

    pareil.

  • Speaker #1

    Jusqu'à même 7 jours après la naissance de l'enfant.

  • Speaker #2

    Rien, normalement. Donc du coup, j'ai hésité. Et puis finalement, à cinq mois de grossesse, en fait, c'était mon anniversaire. Donc déjà, les gens sur les réseaux sociaux, mis à part le fait que ce soit le Covid, j'avais hyper MS gravidique, donc j'avais disparu. J'avais disparu, alors que voilà, j'étais quand même quelqu'un qui était assez active. Tu vois, je postais des photos et tout. Donc tout le monde se demanda un peu ce que j'avais. Et puis un jour, c'était mon anniversaire et j'ai fait une story. Donc, mon anniversaire. Bon, là, on voyait un petit peu mon ventre. Après, comme je t'ai dit, avec Hyper-M, j'étais tellement ainsi que personne n'aurait deviné, genre, elle est enceinte parce qu'elle a grossi, puisque c'était le contraire. Elle avait maigri, Chrissima, donc. Mais je commençais quand même à avoir un petit ventre. Enfin, en tout cas, je faisais vraiment tout pour mettre les vêtements les plus moulants possibles pour dessiner au maximum mon mini-bidou, parce qu'il est sorti vraiment tard, vu que, de toute façon, je maigrissais. Donc, il y avait une photo où on voyait un petit peu mon ventre. Au début, j'avais mis un emoji. Et puis après, en fait, je me suis dit que j'avais envie de parler de la grossesse. Et donc, j'en ai parlé. Et j'ai décidé de parler du symptôme d'hyper-MS gravidique. Et donc, j'ai posté une photo pour parler de ça. Je pense de moi à côté des toilettes, quelque chose comme ça. Parce que j'ai passé vraiment neuf mois à côté des toilettes. Et de là, en fait, moi, le père de mon fils, il avait trouvé un groupe qui s'appelle, d'ailleurs, je te conseille, si jamais tu as encore une grossesse, c'est un groupe qui s'appelle 9 mois avec ma bassine

  • Speaker #1

    Non, il n'y aura pas d'autre grossesse, mais je continue.

  • Speaker #2

    En tout cas, je conseille à toutes les femmes qui sont atteintes d'hyper-MS gravidique ce groupe. Donc, c'est un groupe Facebook qui s'appelle 9 mois avec ma bassine Et en fait, c'est un groupe de femmes qui racontent leur expérience d'hyper-MS gravidique et qui donnent des conseils sur des médecins, sur des traitements. Il y a même un petit livre qui existe. pour enfants, pour expliquer aux grands que maman, elle est atteinte d'hyper-MS gravidique, que ça va aller, mais que elle ne peut pas vraiment s'occuper d'eux pour l'instant. Ah oui,

  • Speaker #0

    super. Ok, je ne connaissais pas pour le groupe, mais je partagerai son problème.

  • Speaker #2

    Merci. Du coup, lui, il m'a dit, attends, je vais poster ta photo dans le groupe et tout. Je pense que c'est un témoignage qui peut aider beaucoup de mamans et tout. Et en fait, de là, il a posté également ma photo dans le groupe. Et en fait, c'est de là où tout le monde m'a dit, mais c'est super en fait de parler de la grossesse comme ça. de faire une photo où on est fatigué, de faire une photo cash comme ça, c'est trop bien. Et de là, moi, je me suis dit, bah oui, c'est vrai. Alors que moi, en fait, j'attendais que le fait d'être en forme pour pouvoir faire l'énorme gros shooting de grossesse que j'allais publier après la naissance de mon enfant, en fait. C'est ça. Et puis, en fait, je me suis dit, bah non, parce que l'énorme shooting de grossesse, en vérité, pour arriver là-bas, moi, déjà, pour mettre un pantalon, il me faut trop d'efforts.

  • Speaker #1

    Rien que ça.

  • Speaker #2

    Donc, ce serait hypocrite de ma part de faire un superbe shooting en étant maquillée et tout, alors que déjà, pour mettre un pantalon, je souffre. Et c'est de là que m'est venue l'idée de faire une série de photographies qui s'appelle Grossesse mise à nu, qui sont des nus, mais en fait, des nus où dans la grossesse, le nu, c'est on voit ton ventre, quoi, où je parle de tous les symptômes de grossesse que j'ai pu avoir. Donc, du coup, j'ai commencé en parlant d'hyper-MS gravidique. Ensuite, je parle d'hyperpilosité parce que moi. comme j'étais enceinte d'un garçon et que déjà de base je suis quand même velue bah en fait j'ai vécu l'hyperpilosité quand même hyper mal quand j'étais enceinte parce que j'étais vraiment... donc je parle de ça ensuite j'ai parlé comme je t'ai dit de la fissure de la poche d'iso puisque ça arrive avec Hyper MS Gravidique ça fragilise tellement que la poche d'iso fissure et donc j'ai parlé de ça j'ai parlé de des diastasis c'est les douleurs qu'on a...

  • Speaker #1

    Oui, au ventre, au niveau de l'appareil abdominal.

  • Speaker #2

    Exactement. Et puis, j'ai parlé aussi de la fatigue au niveau du visage, de la linéa negra. En fait, c'était un moyen pour moi, cette série photographique, d'allier ma passion pour les sciences et de faire mes photographies de grossesse. Et en fait... Cette série photographique-là, elle marchait bien parce que déjà, à chaque fois, les femmes disaient Oh là là, mais moi aussi, j'ai vécu ça ! Alors qu'en fait, il n'y a pas beaucoup de gens qui en parlent. Typiquement sur l'hyperpilosité, par exemple. Tu ne vois pas un million de femmes qui vont parler de l'hyperpilosité pendant la grossesse. Alors que c'est un phénomène très courant pour les femmes qui ont beaucoup de testostérone comme moi. Si tu es enceinte d'un garçon, tu vas avoir encore plus de testostérone. Donc bon, en termes de pilosité, tu vas être… Alors que c'est quelque chose dont on ne parle pas. Pourtant, c'est bête en fait et on est beaucoup de femmes. notamment les femmes africaines. Et là, quand je dis Afrique, je parle aussi de l'Afrique du Nord. On est énormément de femmes à avoir déjà un taux de testostérone qui est plus élevé que la norme occidentale. C'est juste qu'en fait, la norme occidentale, ce n'est pas la nôtre.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    D'ailleurs, on a vu le cas avec la boxeuse algérienne, par exemple, médaille olympique. C'est une situation qui est courante chez nous. C'est juste que les normes de testostérone, elles sont basées sur les femmes blanches. Donc, parfois, on va croire que nous, on en a trop. Ce n'est pas qu'on en a trop. C'est juste qu'on a la nôtre. qui n'est pas le même que celle des autres femmes. Donc, nous aussi, on a des symptômes qui peuvent être différents. Et en plus, avec le syndrome méditerranéen, ces symptômes-là, on les amoindrit du coup.

  • Speaker #1

    On les ignore même.

  • Speaker #2

    Oui, on les ignore. Typiquement, sur les carences en fer, par exemple, ce qu'on ne dit pas, c'est que nous, femmes africaines, on est très sujettes aux carences en fer. Mais au-delà d'être sujettes aux carences en fer, on a déjà de toute façon... un taux de fer qui est plus faible que la norme occidentale.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #2

    Donc du coup, par exemple, pour les accouchements à domicile, souvent, les femmes noires, ça arrive beaucoup. Je n'ai pas le cas pour les femmes nord-africaines. Il faudrait que je demande aux sages-femmes que je connais comment ça se passe pour les femmes nord-africaines parce qu'en fait, on est sur le même continent, donc on a quand même des choses en commun. Et le taux de fer, il me semble que c'est quand même commun. On l'a en commun aussi. Il y a beaucoup de femmes africaines noires qui se voient refuser les accouchements à domicile parce qu'elles n'ont pas le taux. de faire exiger. Or, de faire exiger, il est exigé pour une femme blanche et on n'a pas de mécanisme.

  • Speaker #1

    Tout est une question de prisme, en fait, d'où on se place. Et comme on n'est pas dans les mêmes normes, il faudrait créer nos normes, en fait. Une norme qui nous est dédiée. Mais voilà, après, encore une fois, faut-il trouver des médecins, des gens qui peuvent faire ça. D'autant plus que je pense que même en Afrique, les normes sont aussi des fois basées sur les occidentaux.

  • Speaker #2

    Alors maintenant, pour les prises de sang, tu pourras remarquer, moi qui fais souvent des prises de sang pour anémie, parce que j'ai une famille de drépanocystères, donc je fais beaucoup de prises de sang pour anémie. Moi, je ne suis pas drépano moi-même, mais j'ai une famille de drépanos. Du coup, maintenant, les normes de fer, ça y est, ils ont baissé le seuil. Pour les gens comme moi qui, de toute façon, ont des problèmes de sang, Moi, je n'attendrai jamais 12. Ça n'arrivera jamais, vraiment. Même si on me booste, on peut me donner tout l'acide folique et tout le fer du monde, ça n'arrivera pas. Donc, ça y est. Maintenant, quand je fais une prise de sang, je ne suis plus en carence parce que je pense que les laboratoires ont pris en compte qu'une personne comme moi, désolé, mais je serai toujours à 11. C'est la vie. Je ne monterai pas plus. Et 11, c'est vraiment mon max parce que quand je suis enceinte, je suis descendue bien bas en plus d'ailleurs. Moi, j'ai failli... avec Hyper-MES en plus, j'ai failli avoir une transfusion sanguine enceinte. Et moi, je ne voulais vraiment pas. Je ne voulais vraiment pas, comme je voulais allaiter et tout après. Ce n'est pas que c'est mauvais, ce n'est pas mauvais, mais moi, je ne voulais vraiment pas. Donc, jusqu'au bout, jusqu'à la veille de l'accouchement, on m'a même menacée de ne pas me faire accoucher par voix basse si je n'avais pas de transfusion. Mais heureusement, et Dieu merci, et c'est là où on voit la puissance. du fait d'avoir un bon médecin. Moi, la médecin qui me suivait pendant la grossesse, elle est asiatique et elle est du Vietnam. Donc, il y a certaines choses qu'elle connaît et surtout, elle a un prisme qui fait qu'elle, elle s'interroge mieux et elle se cale mieux aux problématiques de personnes parce qu'elle aussi, elle fait face à ça de son côté. Elle a des problématiques qui ne sont pas prises en compte par la médecine occidentale.

  • Speaker #0

    Et du coup, Dieu merci, elle m'a sauvée. Et elle, ce qu'elle m'a fait, c'est qu'elle m'a prescrit en non-stop des perfusions, mais de fer.

  • Speaker #1

    Avant l'accouchement,

  • Speaker #0

    pour remonter mon taux. Elle m'a dit, écoutez-là, de toute façon, vous êtes bas. Vous êtes tellement bas qu'il y a moyen qu'ils vous disent que vous n'allez pas à l'accouchement. Parce que ce qui se passe, c'est qu'ils ont une peur, il y a une peur incommensurable comme ça de l'hémorragie par l'accouchement par voie basse. Alors qu'en fait... Pourquoi est-ce que l'hémorragie arrive ? Et pourquoi est-ce qu'il y a des trop gros saignements à l'accouchement, souvent ici ? C'est à cause de la manière de laquelle on accouche.

  • Speaker #1

    Oui, la position, tu veux dire. Oui,

  • Speaker #0

    la position, pas que la position. Surtout, moi, par exemple, j'ai été déclenché. Ça, par exemple, c'est très mauvais, parce que c'est des grosses contractions qui sont inefficaces. Donc, qui des grosses contractions inefficaces dit stress sur le bébé ? Et le corps n'agit pas de manière normale, souvent. même pour les personnes qui ne sont pas déclenchées, on a tendance à leur mettre un petit peu d'ocytocine. Sauf que si l'ocytocine de synthèse, elle va saturer les récepteurs d'ocytocine naturelle, et ça coupe le processus en fait. Donc c'est logique qu'il y ait des complications. C'est la cascade d'intervention en fait. On commence par une petite intervention, et ça amène tellement d'interventions qu'on finit par dénaturer totalement l'accouchement. Alors que moi, ma médecin savait même si j'ai été déclenchée, j'étais consciente. D'ailleurs, il faut savoir ça, je le dis toujours aux femmes, quand on est déclenchée, on a 50% de chance d'aller à Césarienne, pour en avoir conscience. Et souvent, on ne le dit pas aux femmes. Et si on disait ça, il y en a plein qui n'accepteraient pas le déclenchement. Parce que moi, avec Hyper-MS et tout, j'avais vraiment plus de force. Donc, je me suis dit, j'accepte. Mais malheureusement, le déclenchement a fait que, par exemple, j'ai dû prendre une péridurale, alors que moi, je ne voulais pas de péridurale. C'était tellement douloureux et inefficace. J'ai eu une péridurale micro-dosée, donc je sentais des contractions. Mais j'ai quand même dû avoir une intervention que je ne voulais pas à la base.

  • Speaker #1

    Oui. Et pourquoi tu ne voulais pas la péridurale ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je voulais accoucher le plus naturellement possible.

  • Speaker #1

    D'accord. Voilà. Parce que déjà, de base, tu avais pris une clinique.

  • Speaker #0

    Voilà, j'avais pris une maternité qui était comme ça. Et puis même, vraiment, moi, dans ma famille, en tout cas, on a toujours parlé de l'accouchement. Et ma mère et ma grand-mère m'ont toujours vanté les bienfaits d'accouchement 100% naturel. et puis moi j'ai la chance de pouvoir lire des études scientifiques et j'ai aussi vu qu'effectivement il y a un bon nombre de complications qui existent qui sont dues à la surmédicalisation des accouchements évidemment c'est

  • Speaker #1

    logique en réalité le corps est fait pour ça normalement t'es pas censé avoir on va dire des boosters ou des choses à côté mais ça je pense que c'est une méconnaissance aussi de notre corps et de la façon d'accoucher et de... de certaines règles à suivre. Mais bon, après, comme on n'est pas éduqués et que les choses ne se transmettent plus, c'est pour ça aussi, je dis, il faut revenir à des choses qu'on a oubliées pour pouvoir réussir certaines choses. Comme là, un accouchement, je pense que si tout le monde était éduqué et sensibilisé là-dessus, ça se passerait très bien.

  • Speaker #0

    Bien sûr. En tout cas,

  • Speaker #1

    on éviterait des choses dramatiques.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Moi, je voulais même faire un accouchement à domicile. D'ailleurs, bon, après, avec Hyper MS, ce n'était vraiment pas possible. Parce que moi, mon taux de fer, il était vraiment beaucoup trop bas, en fait. Je ne serais jamais passée. Parce qu'il faut savoir que sur les accouchements à domicile, on a des sages-femmes afro-descendantes qui font ça et qui nous suivent avec toutes les particularités qu'on peut avoir, et c'est super. Mais malheureusement, il faut savoir qu'en France, les sages-femmes qui font des accouchements à domicile, elles sont vraiment boycottées, c'est très difficile pour elles. Donc, elles sont obligées de se protéger un maximum, et on est... obligées, obligées d'avoir vraiment les bonnes constantes, sinon elles ne peuvent plus nous suivre, parce qu'elles, elles peuvent perdre leur statut, en fait, carrément. Et du coup, moi, pour ça, je connaissais de très bonnes sages-femmes, mais je savais que l'accouchement à domicile, ce n'était pas possible avec Hyper-MES. Je n'avais pas envie que s'il y ait une complication, alors que la complication serait clairement due à Hyper-MES, je ne voulais pas qu'on la mette sur le dos de la sage-femme ou de l'accouchement à domicile. mais en tout cas pour un deuxième j'y pense moi je me dis que si je suis bien suivie et que je sais que j'ai hyper MS depuis le début et bah pour moi c'est possible bon après je sais qu'en termes de mon taux de fer c'est une catastrophe mais étant donné que je suis pas une personne non plus hémophile c'est à dire que je vais pas saigner énormément et à l'accouchement de mon fils moi j'ai pas du tout saigné mais tant mieux la pérille elle marche bon déjà j'avais pris une pérille micro dos��e donc je sentais des contractions et en plus comme c'était un déclenchement à la fin la pérille ne marchait plus Et vraiment, quand il n'y a pas de péridurale... En tout cas, pour moi, sans péridurale, c'est impossible de me déchirer. Tu sens tellement trop les choses que...

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui, je vois ce que tu veux dire. C'est trop.

  • Speaker #0

    La tête, elle est là, elle appuie.

  • Speaker #1

    Tu sens, ouais.

  • Speaker #0

    et je suis d'ailleurs super contente que la péridurale n'ait plus marché à la fin parce que même si j'étais en micro-dosé je suis sûre que si j'avais pas eu la douleur au moment de l'accouchement j'aurais mis plus de temps quand même parce que le micro-dosé, moi ça m'a permis de dormir, parce que clairement ils m'ont dit en fait madame si on vous met pas de péridurale étant donné que là vous avez des contractions inefficaces on va aller à la césarienne et moi il y a un truc que je voulais pas une seule chose, c'était la césarienne donc là Tout le monde m'a supplié, le père de mon fils, le personnel soignant, tout le monde m'a supplié, m'a dit Madame, vous êtes en train de vous fatiguer, vous ne mangez pas, vous vomissez. Ah, parce qu'il faut se rappeler que le déclenchement, ce qu'on donne comme hormone au déclenchement, ça fait vomir. Sauf que si tu as déjà hyper-MS gravidique, tu vomis encore plus.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Donc du coup, là, il y avait le père de mon fils et le personnel qui étaient inquiets, qui disaient Mais madame, vous avez déjà passé neuf mois à vomir, vous êtes déjà très faible, là vous vomissez encore. et m'ont supplié. Et c'est comme ça que j'ai accepté de prendre la péridurale micro-dosée.

  • Speaker #1

    Ah ouais, t'es tenace quand même aussi.

  • Speaker #0

    Je voulais pas la prendre. J'étais dans mon idée de sans péril, sans péril, sans péril. Mais c'est vrai que les contractions, plus les vomissements et tout. Bon, après, moi, j'étais dans une très bonne maternité. Faut savoir que même une fois que j'ai eu la péril, j'avais le droit de boire, de boire du jus et tout.

  • Speaker #1

    Bon, tu pouvais prendre de force.

  • Speaker #0

    Je n'avais pas le droit de prendre du péril ou de... Dès qu'on a la péri... Après, peut-être parce que je n'avais pas la péri complète aussi. C'est-à-dire que moi, je marchais et tout. Je vivais ma vie. J'avais juste ma petite perf. Et si je voulais, je pouvais appuyer sur le bouton. Ce n'est pas la même chose que la péri qui te paralyse là où tu dois rester. Et ça, pour moi, cette péri dural là, c'est une évidence de se dire mais si tu ne peux pas bouger tes jambes, comment est-ce que tu peux bien accoucher ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est d'une logique sans nous. Déjà, tu ne peux pas bouger les jambes. Mais comment tu veux pouvoir... parce que vraiment il n'y a que les femmes qui ont accouché sans péri qui peuvent le voir sans péri en ayant été préparées parce que je sais que les femmes qui n'ont pas été préparées au sans péri, généralement c'est une mauvaise expérience parce qu'elles, elles n'ont pas fait les exercices de respiration avant, elles n'ont pas fait les exercices de pérenné c'est ça le problème aussi si tu accouches avec la péri on ne te prépare pas à ressentir ça donc quand tu le sens, tu le vis mal mais quand tu es préparée vraiment, moi tout ce que le... comme c'était le Covid, j'ai pas eu le choix j'ai dû avoir un sage femme, homme du coup, qui faisait de l'hypnose alors que j'y crois pas du tout mais franchement, j'avais pas j'ai pris vraiment les gens que j'ai trouvé mais il y a des choses qu'il m'a dit sur la respiration et sur le fait que vu que lui il est spécialisé en hypnose il a que des femmes qui accouchent sans péril et du coup sur le fait que sur le moment il me disait à chaque fois, Madame Ausha je sais que vous n'y croyez pas Mais sachez que sur le moment, et avec la douleur, les exercices qu'on fait, vous allez les refaire et ça va couler de source. Et franchement, j'étais dubitative. Mais quand j'ai eu mal, j'ai demandé au père de mon fils de me rappeler les exercices parce qu'il savait ce qu'il fallait faire. Il m'a rappelé l'exercice. Et quand la dame m'a dit, écoutez madame, là, vous n'êtes pas dilatée à 10. Soit vous poussez maintenant, soit dans une heure, on monte à la césarienne. Je me suis relevée, j'ai poussé. 5 minutes, il était sorti. Parce que tout ce qu'il m'avait rappelé, c'est-à-dire, quand vous allez vous mettre dans cette position, ça va favoriser la descente du bassin, vous allez le sentir. Tout ce qu'il m'avait dit, alors que lui, d'ailleurs, c'est un homme, mais tout ce qu'il m'a dit, avec les exercices, avec la bonne respiration et la douleur qui m'a beaucoup aidé, ça m'a guidé. Parce que tu vois, l'hypnose aussi, il faut apprendre à... Et du coup, effectivement, même si je n'étais pas en état d'hypnose parce que je n'y croyais pas, mais en attendant son histoire de douleur qui me guide, c'était vrai. effectivement, dès que je me suis relevée, la tête, elle est descendue. Le fait qu'ils me disent, quand on veut, on peut, c'était son truc vraiment, que même si à l'hôpital, on vous dit que vous allez aller à la césarienne, visualisez toujours la voie basse, ça va aller. Eh bien, pareil, là, quand on m'a dit, on va aller à la césarienne, j'ai fait ce qu'il m'avait dit, je l'ai visualisé en disant, non, non, non, non, non, mon fils, il va sortir, alors qu'il pensait qu'il n'allait pas sortir, il est sorti et sans rien du tout. Il ne peut rien du tout. Et s'il n'y avait pas eu la douleur, je pense que je n'aurais pas pu avoir la force de faire ça. Parce que c'était un moment où j'avais plus... Moi, ça faisait 50 heures que j'avais des contractions, j'avais plus de force. Mais cette douleur-là, c'est ça qui m'a fait me dire, OK, il est là, en fait. Même à un moment donné...

  • Speaker #1

    Il te sent, là. Ben oui.

  • Speaker #0

    Et même les sages-femmes m'ont fait toucher la tête. Ils m'ont dit, regardez, touchez. En plus, il a beaucoup de cheveux. Tout de suite, c'est ça, c'est ses cheveux, là. Touchez tous ses cheveux et tout. Et à partir du moment où elles me disent Touchez ses cheveux c'est moi, dans ma maternité aussi, je pouvais me mettre dans la position que je voulais. Donc, elles m'ont dit que je veux et tout. Donc, à partir du moment où elles m'ont dit, quand vous êtes prêtes, que vous voulez pousser, vous nous dites. je me suis mise dans la position et d'ailleurs je n'ai même pas poussé parce qu'en vérité quand tu es dans la bonne position tu ne peux même pas pousser l'enfant si tu pousses j'avais l'impression qu'il allait tomber par terre si je poussais je me sentais tellement là à un moment donné c'est même elle qui m'a dit bloquer bloquer parce qu'il faut vérifier s'il est bien positionné et c'est moi même qui devais bloquer pour vérifier s'il était bien positionné avant qu'il descende pour dire à quel point je n'ai même pas poussé mais ça si j'avais pas bah oui Si je n'avais pas eu la douleur et les exercices de respiration, et ce sage-femme aussi qui m'a expliqué, parce que lui, il était convaincu, il croyait vraiment à l'accouchement naturel, lui, il fait des accouchements à domicile avec sa femme. Bon, moi, je ne pouvais pas en bénéficier parce que je ne rentrais pas dans le... Mais le fait que lui, qu'il fasse des accouchements à domicile tout le temps et qu'il soit un professionnel de santé qui croit profondément comme ça en la nature, moi, je pense que si je n'avais pas eu cet accompagnement-là, vraiment, mon accouchement ne se serait pas passé pareil. Et là je t'aurais dit, oh la la sans péridurale c'est atroce et tout tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, ah oui bon là c'est… je comprends, franchement c'est compliqué la péridurale, beaucoup sont pour, d'autres non. En vrai aujourd'hui je pense que c'est chacun, chacune comme elle le sont. Moi je ne peux pas dire à une personne oui, pas de péris, ne fais pas ça, c'est contre nature. ou pas de césarienne. Chacun fait comme il le sent en fonction de sa force aussi et de son besoin par rapport à l'accouchement. Oui, tu allais dire, tu allais rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    J'allais rajouter que, en fait, la péridurale, ça peut être un très bon outil. Typiquement, par exemple, moi, dans le cadre d'un accouchement pas naturel qui a un déclenchement, vu que ça fait trop mal, c'est pas naturel, il faut avoir la péridurale. En fait, le problème de la péridurale, Pour moi, selon moi, il y a une doula que je connais qui l'explique très bien. C'est qu'elle dit, elle, elle n'est pas contre la péridurale. Elle, son problème, c'est qu'à chaque fois qu'on signe la petite charte de la péridurale, tu peux demander à 9 femmes sur 10, elles ne l'ont pas lue. Le problème de la péridurale, c'est que c'est tellement devenu une norme dans notre société qu'on ne se pose même plus de questions sur les effets secondaires. Or, dans la vie, quand on prend une décision, il faut avoir conscience et des risques et des avantages. Là, on est dans une dissymétrie. Puisque les professionnels de santé ne nous parlent que des avantages, sans nous parler des inconvénients. Et franchement, moi, je vais dire aux femmes, lisez le petit papier, si elles l'ont toujours. Allez lire le petit papier que vous avez signé pour la péridurale. Des inconvénients, il y en a pas mal.

  • Speaker #1

    Bah ouais, du coup, pour moi, je l'ai lu. Mais auparavant, non, je ne l'avais pas lu. Parce qu'en tout cas, pour ma part, j'étais focus sur le fait de pouvoir avoir un enfant en bonne santé, en tout cas de sortir en bonne santé. Donc, je pense que c'est ça, en réalité. t'as en visuel parce que aussi les expériences précédentes que j'ai eues étaient plus compliquées. Bref. Mais oui, t'as raison. Quand tu lis les effets indésirables de la péridurale, ça t'amène forcément à réfléchir parce que moi, en tête, j'ai quelques effets indésirables qui me viennent là. Tu peux avoir tout ce qui est chute de tension, tu peux avoir des convulsions, des troubles respiratoires, tu peux avoir des difficultés à uriner. Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'on te demande, oui, vous avez pu aller à la selle, ça s'est bien passé, vous avez pu reprendre, en tout cas, aller aux toilettes correctement, normalement, comme avant. Et tu peux avoir quoi d'autre ? Laisse-moi réfléchir. Tu peux risquer de tomber parce qu'évidemment, l'anesthésie a un effet sur tes jambes. Donc voilà, en tout cas, ça mène à réfléchir, mais aussi je me dis que... Aujourd'hui, la péridurale est tellement banalisée qu'en fait, parfois, c'est presque systématique. En fait, tu l'apprends et puis c'est tout. Tu ne réfléchis même pas parce que finalement, entre celles qui diabolisent complètement l'accouchement, je ne dis pas que ça ne fait pas mal, ce n'est pas ça, mais je pense qu'on a perdu la connaissance de l'accouchement. Et ça, je pense que c'est dommage parce que peut-être qu'on pourrait y revenir. Merci. Les accouchements se passeraient beaucoup mieux et on aurait moins des agressions médicales durant l'accouchement. Enfin, donc ton accouchement se passe bien, tu accouches par voix basse, ton fils arrive en bonne santé. Et oui, les amis, c'est la fin de cet épisode. On va passer à la... conclusion avec chrysima donc qui nous a partagé son expérience de vie sur la grossesse et prochainement vous aurez donc l'épisode relatif à l'allaitement écoute on va conclure alors qu'est ce qu'on peut te souhaiter pour la suite

  • Speaker #0

    Eh bien, que mon travail soit diffusé et qu'il continue de toucher le plus grand nombre, mais quand même aussi qu'il touche un peu des collectionneurs, parce que j'aime bien que ça touche beaucoup de monde.

  • Speaker #1

    Oui, il faut quand même te rémunérer, il faut lui donner la force et la force économique, c'est plus important aussi. Il faut donner l'argent, pardon. En tout cas, merci encore une fois d'avoir accepté. de participer à mon podcast et comme j'ai dit en préambule c'est vraiment de parler de sujets qu'on n'a pas l'habitude d'entendre surtout dans notre communauté et moi c'est des sujets qui m'inspirent et là aujourd'hui le fait d'avoir discuté tu m'inspires d'autant plus et je suis contente de pouvoir partager cet épisode et ce sujet avec toi donc merci,

  • Speaker #0

    merci beaucoup merci à toi pour les doutes en tout cas c'était vraiment un super moment merci

  • Speaker #1

    Merci, merci beaucoup. Bon, à bientôt pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Salut. Salut. Bon, eh bien, si vous êtes là, c'est que vous avez écouté jusqu'au bout et que l'épisode vous a plu. La seconde partie, donc qui sera relative à l'allaitement, sera disponible prochainement. Et je vous assure que celle-ci sera aussi captivante que la première. Alors, comme vous l'avez entendu, elle reste à l'écoute si jamais vous avez des questions à lui poser. Son contact sera disponible dans la description de cet épisode. Et comme toujours, n'hésitez pas à le partager autour de vous. A très vite sur Bamboula !

Description

Devenue mère à l’âge de 22ans, Krissima est une artiste autodidacte et médiatrice scientifique qui doit faire face à un nouveau défi et à des difficultés qu'elle n'aurait jamais imaginé. Toutefois, elle verra en cette maternité bouleversante une opportunité d'en faire une force et de lancer sa carrière artistique.


Passionnée de sciences depuis sa tendre enfance, elle acquière de nouvelles connaissances et s'active à la vulgarisation scientifique notamment autour de la maternité et plus précisément l'allaitement.


Aujourd'hui, elle participe à de nombreuses actions d’éducation populaire et se bat pour les esprits critiques de toutes et de tous via la création de ses propres expositions photographiques et artistiques avec différentes entités.

Je vous laisse découvrir notre échange où nous y avons partagé nos expériences similaires sur la grossesse.


Une belle rencontre, merci Krissima 🥰


https://linktr.ee/Krissima

www.krissimapoba.com


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Bonne écoute ! 🤩


*Hyperémèse gravidique : cela consiste en des nausées intenses à l'origine d'une déshydratation, d'une perte de poids et d'une cétose survenant au cours de la grossesse.


Arrêtons de laisser les autres nous qualifier.


https://www.instagram.com/bambula_podcast?igsh=b3IwdTJ2dzhweTI2


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Bamboula, un podcast qui a pour ambition de vous faire réfléchir. Et oui, aujourd'hui j'accueille Chrissima Ausha, elle est photographe et médiatrice scientifique, également activiste, Chrissima va nous partager ses engagements et l'expérience de vie qui finalement a été la source de son inspiration, à savoir la maternité et plus précisément l'allaitement. Personnellement, si c'était il y a 10 ans, J'aurais clairement voulu être tombée sur sa dernière exposition intitulée MAM qui met en scène des faits scientifiques autour de l'alignement et elle va nous en parler. Alors, sans plus tarder, bonjour Chrissima et bienvenue à toi. Bonjour.

  • Speaker #1

    Alors comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Eh bien ça va, ça va comme un samedi de maman et toi.

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, je pense qu'on est pareil. Mais bon, ça va, au moins les enfants sont sortis, donc j'ai le temps libre pour discuter avec toi. Alors comme tu sais, dans cette émission, je pose souvent la question à mes invités, à savoir si tu connais la signification du mot Mboula.

  • Speaker #2

    Eh bien du coup, moi je sais que Mboula, c'est quelque chose qui peut vouloir dire quelque chose, que ce soit en Lingala ou en Lahari. Oui, mais... Mais sinon, après, j'ai que la signification française de bamboula et pas de bamboula, tu vois. Ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et qu'est-ce que ça signifie ? Qu'est-ce que ça évoque, toi, dans ton imaginaire, le bamboula ?

  • Speaker #2

    Eh bien, dans mon imaginaire, bamboula, c'est plutôt une insulte quand même à caractère racial, tu vois. Du coup, moi, de la manière dont tu le prononces, forcément, je retiens mboula dans ma tête. Et Mboula chez nous, soit Mboula, ça peut être la pluie, mais sinon Mboula, généralement, c'est la femme. C'est l'appareil reproducteur de la femme. Donc du coup, moi,

  • Speaker #1

    c'est plutôt le pôle. Ah oui, c'est vrai, le vagin.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça, exactement. Exactement, Mboula, c'est ça.

  • Speaker #1

    En Lingala, non ?

  • Speaker #2

    Oui, en Lingala, oui.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai vu ces définitions également sur un site congolais, congolais-belgique, il me semble. Et effectivement, il y avait marqué vagin. Et ça m'a un peu interpellée, ça m'a même, disons, ça m'a fait réfléchir et mis un stop en me disant, attends, je pense que je m'aventure un peu trop vite dans le choix de ce podcast en utilisant Bobula. Mais ça a duré que 10 secondes. Et après coup, je me suis dit, attends, mais est-ce que ça ne peut pas avoir du sens parce que finalement, le vagin, l'appareil reproducteur de la femme. C'est de là, finalement, que nous venons. Beaucoup de choses s'y passent à cet endroit-là en termes d'énergie. Et même, voilà, il y a la poche des eaux qui se brise à cet endroit-là. Lorsque la femme est enceinte, c'est par là qu'on urine. Et je me dis que peut-être en replongeant dans les eaux, dans ces Ausha, c'est aussi une manière, quelque part, de retourner dans le passé. Et donc... se replonger dans des souvenirs oubliés. Voilà, c'était ça en fait l'image que j'avais dans ma tête. Mais voilà, c'est vrai que ça peut être assez audacieux, mais bon, ceux qui me connaissent savent que je suis assez audacieuse et que je tente des choses qui sont assez avant-gardistes et que tout le monde ne va pas forcément tenter. Mais voilà, c'était ça l'idée réellement.

  • Speaker #2

    De toute façon, c'est pour ça que Mboula et Mvoula, c'est proche en termes de nomenclature. Je pense que les mots ont un sens et que même si aujourd'hui, les gens utilisent ça pour une insulte parfois, ça reste quand même quelque chose. On est de là. Donc, c'est quand même quelque chose d'essentiel dans nos vies, cet endroit-là finalement.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est marrant, j'attendais que quelqu'un me donne cette signification, mais comme quoi, c'est souvent les femmes qui ont cette notion-là.

  • Speaker #2

    Tu penses aussi, c'est notre corps, donc forcément, on connaît ça.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, du coup, tu m'as parlé de Mpula, Mpula, et c'est vrai que dans les langues que j'ai pu voir, les langues bantoues essentiellement, telles que le Ausha ou le Tsonga, c'est des langues du Mozambique. ou des langues Zulu. Et en fait, c'est exactement ce que tu dis par rapport à la racine. C'est la même. Tamvula, tamvula, tamvura. Chez moi, en Rwanda, c'est mvura. Et pareil, ça désigne la pluie. Et dans l'idée, en fait, moi, j'avais choisi notamment ce nom-là parce que non seulement ça évoque, c'est vrai, la pluie et les années et les saisons passées, mais... Pour moi, il y a aussi cette idée de faire une rétrospective sur les années passées et donc en ciblant un peu le souvenir, de revenir à soi. Et pourquoi ? Parce qu'à un moment donné, je pense qu'on a besoin de revenir à soi et de revenir sur son histoire, son passé, pour comprendre en fait... quel est notre but dans la vie, quel est notre but sur ce monde en réalité. Et donc c'est pour ça que j'ai choisi Bamboula, et parce qu'en réalité je pense que le mot a vraiment été sorti de son contexte, et qu'en réalité ça se prononçait Bamboula comme je le prononce, et pas Bamboula comme on l'entend systématiquement, parce qu'il y a des insultes racistes en fait. Mais ouais, donc c'est ça. Bah écoute, on passe à la suite. donc déjà merci à toi d'avoir accepté mon invitation alors en parlant du souvenir te souviens-tu toi du jour où tu as décidé de rendre artistique l'allaitement parce que comme je le disais auparavant tu es artiste tu aussi activiste et tu représentes l'allaitement enfin je vais pas spoiler je préfère que ce soit toi qui parle un peu de ton art donc je te laisse te présenter en réalité

  • Speaker #2

    Moi, du coup, je suis Chrissie Mapoba, je suis artiste photographe, plasticienne et médiatrice scientifique. Alors, généralement, mes œuvres traitent de sujets critiques. Comme je suis médiatrice scientifique, j'essaie de faire en sorte qu'elles traitent de sujets de sciences exactes ou de sciences humaines. C'est-à-dire que je vais apporter à mon travail toujours une dimension scientifique, que ce soit par exemple sur des notions sociologiques avec ma série Banlieusard, ou tout simplement... avec mes photographies sur le lait maternel, des notions de sciences dures, dites dures, c'est-à-dire physiologie, chimie, et puis, en fait, nutrition aussi. Donc, j'essaye d'avoir un travail comme ça qui fait des ponts et des passerelles entre les différentes pratiques, quoi. Ouais,

  • Speaker #1

    non, mais c'est super. Et donc, du coup, donc, avant de parler de l'allaitement, t'étais déjà, en fait, initialement artiste. Enfin, t'avais cette formation-là, du moins.

  • Speaker #2

    Alors ? Alors moi de formation, du coup je suis médiatrice scientifique, mais je commençais à toucher à l'art avant de parler de l'allaitement. Ce qui a vraiment été un tournant dans ma carrière et ce qui a créé ma carrière, c'est vraiment ma grossesse et la naissance de mon fils. Donc effectivement, mes premières photographies professionnelles, mes premières publications dans des magazines, les premières fois que j'ai été rémunérée pour du travail artistique, ça a été avec mes photographies et de grossesse et d'allaitement.

  • Speaker #1

    Oui, donc tu es multipotentiel en réalité. Et tu te voyais faire ça étant plus jeune ? Rien que médiatrice scientifique, ce n'est pas un métier qui est courant. Moi, je n'ai jamais entendu ça de ma vie. Donc, comment tu en es arrivée à faire ce métier ? Ou c'est vraiment dans tes études scientifiques que tu en es arrivée à ce métier-là ?

  • Speaker #2

    Alors, la médiation scientifique, je pense, avant, je n'avais pas le mot quand j'étais petite, mais je pense que j'ai toujours voulu faire ça. parce que j'ai toujours été passionnée de documentaires et de livres de vulgarisation scientifique. Je ne lisais quasiment que ça quand j'étais petite, je ne regardais que ce type d'émissions et j'écoutais que ça à la radio. Par contre, j'ai découvert la médiation scientifique au lycée parce qu'il y a un studio qui était venu nous enregistrer sur nos pratiques qu'on pouvait avoir pédagogiques alternatives avec un professeur. Et là, j'ai adoré. À partir de là, j'ai commencé à faire des voix-off de documentaires. Et ma famille rigolait toujours, parce que comme je parle trop, ils disaient, mais ça, c'est ton métier, c'est parfait, tellement tu parles. Et des voix-off de documentaires, qui étaient du coup des documentaires scientifiques de chimie, eh bien, là, je me suis prise à cette passion. Mais j'ai quand même voulu avoir un socle d'études scientifiques. Et en fait, c'est en allant en licence de physique et en me rendant compte que finalement, j'adore raconter des sciences, mais je ne suis peut-être pas faite pour être scientifique. C'est là où je me suis dit... Tiens, je vais plutôt bifurquer vers la médiation scientifique. Mais ce n'est pas quelque chose qui est très connu parce que ce sont des études qui ne commencent qu'après la licence. Donc, quoi qu'il arrive, on doit faire un parcours scientifique avant de faire un parcours de médiation.

  • Speaker #1

    Ok, mais tu as été quand même sensibilisée déjà très tôt à tout ça. Et donc, tu m'as dit ensuite que c'était la grossesse qui a un peu déclenché ton travail sur l'allaitement. Alors, est-ce que tu peux nous en dire plus ?

  • Speaker #2

    Alors... Déjà, avant la grossesse, je commençais à avoir une pratique artistique semi-amateur, c'est-à-dire que j'avais commencé à faire des expositions et ce côté-là m'intéressait d'un point de vue professionnel, mais j'étais quand même toujours fixée sur la médiation scientifique puisque j'étais étudiante quand je tombais enceinte. Mais pendant la grossesse, j'ai décidé de faire une série photographique documentaire sur ma grossesse. Parce que quand je suis tombée enceinte, moi j'ai eu un syndrome de grossesse qui s'appelle hyperhémèses gravidiques. Ce qui veut dire que...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #2

    Alors du coup, hyperhémèses gravidiques, qu'est-ce que c'est ? C'est des vomissements incontrôlables, incontrôlés, qui surviennent entre 30 et 50 fois par jour. Donc du coup, ça cause des nutritions, des hydratations, des chaussements des dents.

  • Speaker #1

    Perte de poids. Poids.

  • Speaker #2

    Voilà, ça peut causer après, à terme, décollement du placenta, fissure de la poche des os, ce que j'ai eu d'ailleurs. Donc ça peut causer pas mal de complications et surtout, c'est très mal diagnostiqué.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord.

  • Speaker #2

    Voilà. Malheureusement, comme il y a déjà des vomissements dans la grossesse, si tu vomis, mais que tu vomis trop, il faut que le professionnel remarque le trop. Or, moi, de 1, j'étais enceinte pendant le Covid, de 2, j'étais enceinte à 21 ans, et de 3, je suis noire.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #2

    voilà, un combo qui fait qu'en termes de diagnostic, tous les personnels médicaux que j'ai croisés m'envoyaient vraiment chier, en fait. Tout simplement, jusqu'à une personne aux urgences qui m'avait dit, si vous êtes malade... Vous n'avez qu'à bouffer des baies de gougis et rentrer chez vous. Vraiment. Et le soir où cette personne m'a dit ça, j'ai été hospitalisée tellement mon état était grave. Alors qu'elle ne voulait pas m'ouvrir la porte des urgences à la base.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #2

    Et oui, le syndrome méditerranéen, quand on est enceinte et qu'on est une femme noire, jeune, à et j'ai oublié, en banlieue, ça joue aussi ça. Quand j'étais à Paris, je n'étais pas du tout traitée de la même manière que quand j'étais à Créteil. pas du tout, pas du tout, j'étais infantilisée quand même parce que j'avais 21 ans il y avait un côté paternaliste mais il y avait beaucoup plus d'empathie et il y avait beaucoup plus quelque chose de se dire peut-être que l'enfant elle l'a voulu alors qu'à 21 ans à Créteil on est en noir alors là c'est un accident voilà exactement c'est ça, limite pour ta question quoi, alors que à Paris aussi le fait que je sois dans une maternité pour les maternités plutôt dites naturelles c'est ça accouchement en piscine, accouchement sans péridural, allaitement, etc. C'est quand même une maternité pour laquelle j'ai dû faire une lettre de motivation pour entrer. Donc du coup, le traitement était meilleur. Mais attention, là-bas aussi, il y avait quand même du paternalisme. Et je suis persuadée que ce n'était pas dû qu'à mon âge, c'était aussi dû à ma couleur de peau.

  • Speaker #0

    Eh bien, dis donc, c'est incroyable parce que moi, j'ai eu la même chose que toi, tu vois, étonnamment. Et vraiment, pour dire à nos auditeurs, on n'avait pas parlé de ça avant maintenant. en tout cas de cette similarité qu'on peut avoir toutes les deux moi le nom en question là hypérémèse gravidique moi j'ai eu vraiment le nom de cette maladie du moins de cette pathologie on va dire qu'à ma quatrième grossesse et auparavant je disais écoute je vomis entre 10-15 fois par jour voire 20 fois ça dépendait en tout cas des grossesses euh Et bon, après, on va me prescrire des médicaments. Bon, les médicaments, je n'arrive pas à les ingérer parce que, bien évidemment, une fois pris, aussitôt rejeté. Mais c'est vrai qu'en réalité, c'est vraiment quand ma quatrième grossesse que j'ai eu ce nom-là. Et là, je me suis dit, mais c'est scandaleux, en fait.

  • Speaker #2

    Tu vois, c'est grave.

  • Speaker #0

    Il faut savoir quand même que je perdais minimum 10 kilos, en fait, par grossesse. Mais voilà, en tout cas, ça confirme bien ce que tu dis et que finalement, l'information n'est pas forcément donnée. Et puis, toi, tu as eu la chance d'avoir un externe qui te diagnostique cela. Moi, jamais, jusqu'à maintenant, après quatre grossesses, jamais un médecin n'a vu de me dire, oui, ce que vous avez, cette pathologie que vous avez, c'est l'hyper-MS gravidique. Et voilà, il faut suivre tel traitement, vous pouvez avoir des carences, vous pouvez avoir tel, tel... conséquences sur votre santé. Jamais. Donc en fait, moi, je tenais le coup. Je me nourrissais de ce que je pouvais, de ce qui pouvait passer. Et en fait, je serrais les dents jusqu'à ce que j'arrive à 5-6 mois. Mais voilà, très très difficile. Moi,

  • Speaker #2

    je trouve ça scandaleux, mais moi, si j'ai trouvé Hyper-MS gravidique, c'est parce que c'est un externe, même pas un interne. C'est un externe qui passait là aux urgences, qui m'a vue. et qui m'a dit, écoutez, madame, est-ce que je peux vous ausculter ? Moi, vraiment, je n'avais rien à faire. De toute façon, personne ne s'occupait de moi. Et c'est lui qui m'a dit, mais en fait, on va vous faire… Donc, c'est des analyses de sang qui regardent les ions qu'on a dans le corps, les électrolytes, en fait. Et c'est lui qui m'a fait cette analyse-là. Et suite à cette analyse-là, ça a été ordonné que je sois hospitalisée, du coup, vu la perte de poids et vu les carences que j'avais. Si il n'était pas tombé sur moi dans un couloir, je pense que comme toi, je me serais juste dit… Je vomis, je maigris, voilà. Et ce n'est pas normal. Nous, et pour le bébé, en fait, le problème aussi de la gynécologie en France, c'est que pour eux, quand ils font les examens, le bébé va bien, mais même si toi, tu es en train de mourir, j'ai l'impression que ce n'est pas vraiment leur problème. te disent, oui, la dame, le bébé va bien. Mais oui, mais si moi je meurs, le bébé meurt aussi.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais c'est incroyable. Franchement, je trouve ça incroyable ce que tu me racontes là, mais quelque part, ça me choque. Mais parce qu'en réalité, très peu de femmes, moi dans mon entourage, je ne connais personne qui a eu ce type de symptômes. Donc voilà, ça me choque en fait que le milieu médical, personne n'est capable de le diagnostiquer. et donc de faire ce qu'il faut en conséquence. Mais ça me soulage aussi de savoir que finalement, je ne suis pas la seule. Parce que clairement, c'est en cherchant que je suis tombée sur cette information. Mais sinon, je me suis auto-diagnostiquée hyper-MS, cravisique, tout simplement.

  • Speaker #1

    Et excuse-moi, vas-y.

  • Speaker #2

    Parce que je disais, moi, période Covid. Donc, c'est aussi pour ça que la santé des femmes, à ce moment-là, on n'en avait encore plus rien à faire. C'est vraiment, madame, il y a une pandémie. Donc, vos vomissements, ça y est.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est incroyable. Et donc, du coup, tu as perdu combien de kilos ? Qu'est-ce que tu as eu comme carence ? Tu es restée hospitalisée combien de temps ?

  • Speaker #2

    Moi, j'ai perdu 10 kilos, peut-être un peu moins, 8, 9 kilos. J'ai été hospitalisée à domicile, du coup. En plus, comme c'était le Covid, ça m'arrangeait, parce que si j'étais hospitalisée... pendant le confinement j'allais être toute seule, personne n'allait pouvoir me voir. J'ai été hospitalisée à domicile un mois donc avec des perfusions tous les jours donc des perfusions d'anti-vomitifs et des perfusions pour me nourrir aussi vu que je pouvais plus me nourrir. Et après j'ai pris les anti-vomitifs jusqu'à à peu près 6-7 mois de grossesse et ensuite les derniers mois de grossesse comme les anti-vomitifs ce sont pas des médicaments qui sont bons en fait. Je prenais sur moi et je gardais des vomissements. Mais à la fin de la grossesse, c'était 2-3 vomissements par jour, donc ça allait. Mais la dernière fois que j'ai vomi, c'est vraiment, je crois, 5 minutes avant d'accueillir mon fils.

  • Speaker #1

    C'est dingue.

  • Speaker #2

    C'est vraiment le cas la dernière minute. Et quand il est sorti, libération totale. Plus aucun symptôme, plus rien. J'étais tellement en forme, même les personnes de l'hôpital ne comprenaient pas. Parce qu'avant, je ne pouvais pas marcher, j'étais en difficulté. j'étais amégrite, d'ailleurs être amégrite enceinte c'est d'une violence parce que les autres gens disent oh la chance, mais c'est pas une chance c'est tout, c'est au contraire en fait parce que nous on est inquiète déjà de, ah on a pas de ventre donc c'est même pas palpable ça veut dire que tu souffres d'une manière pas possible, tu peux même pas t'asseoir ou quoi que ce soit puisque toi t'as même pas de ventre alors que t'es déjà à 6 mois de grossesse comme t'es toute mince en plus et après, ah mais t'as de la chance mais non, vraiment c'est pas une chance de pas grossir quand on est enceinte, au contraire, nous, on veut grossir, on veut que l'enfant soit en bonne santé et on est inquiète. Et bon, après, la nature est bien faite. Finalement, l'enfant, il puise dans nos réserves, mais ça nous fatigue. Et tu pourras voir même, ça se trouve, il y a certains symptômes que tu as aujourd'hui qui sont liés à ça, que tu ne sais pas encore. Les dents, typiquement la fragilité au niveau des dents, le jaunissement des dents à cause des vomissements.

  • Speaker #1

    Oui, ben oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Oui, voilà, tu vois. fragilité au niveau des os, parce qu'en fait, une fois que l'enfant, il a pris tout ce qu'il avait à prendre dans le sang, il faut savoir qu'on peut aussi puiser dans les os pour avoir des réserves de calcium. La grossesse, c'est pas rien. C'est pour ça qu'il y a des religions, ils disent qu'on a un pied dans la tombe. C'est vraiment pas rien. Je sais qu'on néglige beaucoup ça aujourd'hui, mais une grossesse, c'est vraiment quelque chose qui fait que, comme dans la nature, on doit privilégier ce qui est nouveau. Nous, notre corps, si on a un syndrome comme celui-ci, il est à rude épreuve, parce que Tu as dû voir, tu as sorti des bébés qui étaient en très bonne santé, alors que toi, tu allais mourir.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Moi,

  • Speaker #1

    je te dis, mon premier, jusqu'à cinq mois,

  • Speaker #0

    je vomissais. Oui.

  • Speaker #1

    J'avais aussi l'hypersalivation.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est horrible. J'ai oublié de parler de ce...

  • Speaker #1

    Voilà. C'est un symptôme. Ça,

  • Speaker #0

    pareil,

  • Speaker #1

    ça touche énormément les femmes africaines en général. Mais tu vois, c'est dingue. Là, je suis un peu... surprise et bref ça m'interpelle un peu c'est à dire que même si moi j'ai mis le nom sur la chose personne n'a dit ah oui vous avez ça il faut qu'on vous donne tel type de traitement ou telle chose etc c'est à dire que moi connaissant mes premières grossesses donc je savais je dis bon comme je sais qu'en réalité ça se passe comme ça et en fait j'ai pris sur moi donc ça va se passer comme ça et puis je vais juste prendre mon mal en patience et ça va bien se passer en fait et c'est ce qui s'est passé et comme tu dis bien bah toutes mes grossesses se sont bien passées certes Mais effectivement, l'enfant pisse dans les réserves.

  • Speaker #0

    Et certes, à terme,

  • Speaker #1

    l'enfant est en bonne santé. Mais c'est vrai que, par exemple, pour mon premier,

  • Speaker #0

    à l'accouchement,

  • Speaker #1

    juste avant que j'accouche, pareil,

  • Speaker #0

    j'ai vomi.

  • Speaker #1

    Et après que j'ai accouché... terminé donc c'est c'est temps j'ai souffert pendant ces grossesses là mais c'est malheureux un peu comme tu dis aussi par rapport au syndrome méditerranéen que malheureusement c'est pas identifié et que personne

  • Speaker #0

    n'est capable de te dire en réalité ce qu'il en est et du coup tu souffres mais tu souffres en silence en fait ouais donc du coup tu disais tout à l'heure que donc tu faisais des photos de ta grossesse Et que tu as lié ces photos-là à ta partie artistique. Alors, comment ça s'est passé ? Qu'est-ce que tu as fait exactement ? Qu'est-ce que tu as produit comme photo ? Est-ce que tu peux nous en parler ?

  • Speaker #2

    Alors, du coup, ce qui s'est passé, c'est que j'ai hésité longtemps avant de parler de ma grossesse sur les réseaux sociaux parce que culturellement, en fait, chez moi, pour tourner enceinte, on ne dit rien jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Exactement,

  • Speaker #0

    pareil.

  • Speaker #1

    Jusqu'à même 7 jours après la naissance de l'enfant.

  • Speaker #2

    Rien, normalement. Donc du coup, j'ai hésité. Et puis finalement, à cinq mois de grossesse, en fait, c'était mon anniversaire. Donc déjà, les gens sur les réseaux sociaux, mis à part le fait que ce soit le Covid, j'avais hyper MS gravidique, donc j'avais disparu. J'avais disparu, alors que voilà, j'étais quand même quelqu'un qui était assez active. Tu vois, je postais des photos et tout. Donc tout le monde se demanda un peu ce que j'avais. Et puis un jour, c'était mon anniversaire et j'ai fait une story. Donc, mon anniversaire. Bon, là, on voyait un petit peu mon ventre. Après, comme je t'ai dit, avec Hyper-M, j'étais tellement ainsi que personne n'aurait deviné, genre, elle est enceinte parce qu'elle a grossi, puisque c'était le contraire. Elle avait maigri, Chrissima, donc. Mais je commençais quand même à avoir un petit ventre. Enfin, en tout cas, je faisais vraiment tout pour mettre les vêtements les plus moulants possibles pour dessiner au maximum mon mini-bidou, parce qu'il est sorti vraiment tard, vu que, de toute façon, je maigrissais. Donc, il y avait une photo où on voyait un petit peu mon ventre. Au début, j'avais mis un emoji. Et puis après, en fait, je me suis dit que j'avais envie de parler de la grossesse. Et donc, j'en ai parlé. Et j'ai décidé de parler du symptôme d'hyper-MS gravidique. Et donc, j'ai posté une photo pour parler de ça. Je pense de moi à côté des toilettes, quelque chose comme ça. Parce que j'ai passé vraiment neuf mois à côté des toilettes. Et de là, en fait, moi, le père de mon fils, il avait trouvé un groupe qui s'appelle, d'ailleurs, je te conseille, si jamais tu as encore une grossesse, c'est un groupe qui s'appelle 9 mois avec ma bassine

  • Speaker #1

    Non, il n'y aura pas d'autre grossesse, mais je continue.

  • Speaker #2

    En tout cas, je conseille à toutes les femmes qui sont atteintes d'hyper-MS gravidique ce groupe. Donc, c'est un groupe Facebook qui s'appelle 9 mois avec ma bassine Et en fait, c'est un groupe de femmes qui racontent leur expérience d'hyper-MS gravidique et qui donnent des conseils sur des médecins, sur des traitements. Il y a même un petit livre qui existe. pour enfants, pour expliquer aux grands que maman, elle est atteinte d'hyper-MS gravidique, que ça va aller, mais que elle ne peut pas vraiment s'occuper d'eux pour l'instant. Ah oui,

  • Speaker #0

    super. Ok, je ne connaissais pas pour le groupe, mais je partagerai son problème.

  • Speaker #2

    Merci. Du coup, lui, il m'a dit, attends, je vais poster ta photo dans le groupe et tout. Je pense que c'est un témoignage qui peut aider beaucoup de mamans et tout. Et en fait, de là, il a posté également ma photo dans le groupe. Et en fait, c'est de là où tout le monde m'a dit, mais c'est super en fait de parler de la grossesse comme ça. de faire une photo où on est fatigué, de faire une photo cash comme ça, c'est trop bien. Et de là, moi, je me suis dit, bah oui, c'est vrai. Alors que moi, en fait, j'attendais que le fait d'être en forme pour pouvoir faire l'énorme gros shooting de grossesse que j'allais publier après la naissance de mon enfant, en fait. C'est ça. Et puis, en fait, je me suis dit, bah non, parce que l'énorme shooting de grossesse, en vérité, pour arriver là-bas, moi, déjà, pour mettre un pantalon, il me faut trop d'efforts.

  • Speaker #1

    Rien que ça.

  • Speaker #2

    Donc, ce serait hypocrite de ma part de faire un superbe shooting en étant maquillée et tout, alors que déjà, pour mettre un pantalon, je souffre. Et c'est de là que m'est venue l'idée de faire une série de photographies qui s'appelle Grossesse mise à nu, qui sont des nus, mais en fait, des nus où dans la grossesse, le nu, c'est on voit ton ventre, quoi, où je parle de tous les symptômes de grossesse que j'ai pu avoir. Donc, du coup, j'ai commencé en parlant d'hyper-MS gravidique. Ensuite, je parle d'hyperpilosité parce que moi. comme j'étais enceinte d'un garçon et que déjà de base je suis quand même velue bah en fait j'ai vécu l'hyperpilosité quand même hyper mal quand j'étais enceinte parce que j'étais vraiment... donc je parle de ça ensuite j'ai parlé comme je t'ai dit de la fissure de la poche d'iso puisque ça arrive avec Hyper MS Gravidique ça fragilise tellement que la poche d'iso fissure et donc j'ai parlé de ça j'ai parlé de des diastasis c'est les douleurs qu'on a...

  • Speaker #1

    Oui, au ventre, au niveau de l'appareil abdominal.

  • Speaker #2

    Exactement. Et puis, j'ai parlé aussi de la fatigue au niveau du visage, de la linéa negra. En fait, c'était un moyen pour moi, cette série photographique, d'allier ma passion pour les sciences et de faire mes photographies de grossesse. Et en fait... Cette série photographique-là, elle marchait bien parce que déjà, à chaque fois, les femmes disaient Oh là là, mais moi aussi, j'ai vécu ça ! Alors qu'en fait, il n'y a pas beaucoup de gens qui en parlent. Typiquement sur l'hyperpilosité, par exemple. Tu ne vois pas un million de femmes qui vont parler de l'hyperpilosité pendant la grossesse. Alors que c'est un phénomène très courant pour les femmes qui ont beaucoup de testostérone comme moi. Si tu es enceinte d'un garçon, tu vas avoir encore plus de testostérone. Donc bon, en termes de pilosité, tu vas être… Alors que c'est quelque chose dont on ne parle pas. Pourtant, c'est bête en fait et on est beaucoup de femmes. notamment les femmes africaines. Et là, quand je dis Afrique, je parle aussi de l'Afrique du Nord. On est énormément de femmes à avoir déjà un taux de testostérone qui est plus élevé que la norme occidentale. C'est juste qu'en fait, la norme occidentale, ce n'est pas la nôtre.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    D'ailleurs, on a vu le cas avec la boxeuse algérienne, par exemple, médaille olympique. C'est une situation qui est courante chez nous. C'est juste que les normes de testostérone, elles sont basées sur les femmes blanches. Donc, parfois, on va croire que nous, on en a trop. Ce n'est pas qu'on en a trop. C'est juste qu'on a la nôtre. qui n'est pas le même que celle des autres femmes. Donc, nous aussi, on a des symptômes qui peuvent être différents. Et en plus, avec le syndrome méditerranéen, ces symptômes-là, on les amoindrit du coup.

  • Speaker #1

    On les ignore même.

  • Speaker #2

    Oui, on les ignore. Typiquement, sur les carences en fer, par exemple, ce qu'on ne dit pas, c'est que nous, femmes africaines, on est très sujettes aux carences en fer. Mais au-delà d'être sujettes aux carences en fer, on a déjà de toute façon... un taux de fer qui est plus faible que la norme occidentale.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #2

    Donc du coup, par exemple, pour les accouchements à domicile, souvent, les femmes noires, ça arrive beaucoup. Je n'ai pas le cas pour les femmes nord-africaines. Il faudrait que je demande aux sages-femmes que je connais comment ça se passe pour les femmes nord-africaines parce qu'en fait, on est sur le même continent, donc on a quand même des choses en commun. Et le taux de fer, il me semble que c'est quand même commun. On l'a en commun aussi. Il y a beaucoup de femmes africaines noires qui se voient refuser les accouchements à domicile parce qu'elles n'ont pas le taux. de faire exiger. Or, de faire exiger, il est exigé pour une femme blanche et on n'a pas de mécanisme.

  • Speaker #1

    Tout est une question de prisme, en fait, d'où on se place. Et comme on n'est pas dans les mêmes normes, il faudrait créer nos normes, en fait. Une norme qui nous est dédiée. Mais voilà, après, encore une fois, faut-il trouver des médecins, des gens qui peuvent faire ça. D'autant plus que je pense que même en Afrique, les normes sont aussi des fois basées sur les occidentaux.

  • Speaker #2

    Alors maintenant, pour les prises de sang, tu pourras remarquer, moi qui fais souvent des prises de sang pour anémie, parce que j'ai une famille de drépanocystères, donc je fais beaucoup de prises de sang pour anémie. Moi, je ne suis pas drépano moi-même, mais j'ai une famille de drépanos. Du coup, maintenant, les normes de fer, ça y est, ils ont baissé le seuil. Pour les gens comme moi qui, de toute façon, ont des problèmes de sang, Moi, je n'attendrai jamais 12. Ça n'arrivera jamais, vraiment. Même si on me booste, on peut me donner tout l'acide folique et tout le fer du monde, ça n'arrivera pas. Donc, ça y est. Maintenant, quand je fais une prise de sang, je ne suis plus en carence parce que je pense que les laboratoires ont pris en compte qu'une personne comme moi, désolé, mais je serai toujours à 11. C'est la vie. Je ne monterai pas plus. Et 11, c'est vraiment mon max parce que quand je suis enceinte, je suis descendue bien bas en plus d'ailleurs. Moi, j'ai failli... avec Hyper-MES en plus, j'ai failli avoir une transfusion sanguine enceinte. Et moi, je ne voulais vraiment pas. Je ne voulais vraiment pas, comme je voulais allaiter et tout après. Ce n'est pas que c'est mauvais, ce n'est pas mauvais, mais moi, je ne voulais vraiment pas. Donc, jusqu'au bout, jusqu'à la veille de l'accouchement, on m'a même menacée de ne pas me faire accoucher par voix basse si je n'avais pas de transfusion. Mais heureusement, et Dieu merci, et c'est là où on voit la puissance. du fait d'avoir un bon médecin. Moi, la médecin qui me suivait pendant la grossesse, elle est asiatique et elle est du Vietnam. Donc, il y a certaines choses qu'elle connaît et surtout, elle a un prisme qui fait qu'elle, elle s'interroge mieux et elle se cale mieux aux problématiques de personnes parce qu'elle aussi, elle fait face à ça de son côté. Elle a des problématiques qui ne sont pas prises en compte par la médecine occidentale.

  • Speaker #0

    Et du coup, Dieu merci, elle m'a sauvée. Et elle, ce qu'elle m'a fait, c'est qu'elle m'a prescrit en non-stop des perfusions, mais de fer.

  • Speaker #1

    Avant l'accouchement,

  • Speaker #0

    pour remonter mon taux. Elle m'a dit, écoutez-là, de toute façon, vous êtes bas. Vous êtes tellement bas qu'il y a moyen qu'ils vous disent que vous n'allez pas à l'accouchement. Parce que ce qui se passe, c'est qu'ils ont une peur, il y a une peur incommensurable comme ça de l'hémorragie par l'accouchement par voie basse. Alors qu'en fait... Pourquoi est-ce que l'hémorragie arrive ? Et pourquoi est-ce qu'il y a des trop gros saignements à l'accouchement, souvent ici ? C'est à cause de la manière de laquelle on accouche.

  • Speaker #1

    Oui, la position, tu veux dire. Oui,

  • Speaker #0

    la position, pas que la position. Surtout, moi, par exemple, j'ai été déclenché. Ça, par exemple, c'est très mauvais, parce que c'est des grosses contractions qui sont inefficaces. Donc, qui des grosses contractions inefficaces dit stress sur le bébé ? Et le corps n'agit pas de manière normale, souvent. même pour les personnes qui ne sont pas déclenchées, on a tendance à leur mettre un petit peu d'ocytocine. Sauf que si l'ocytocine de synthèse, elle va saturer les récepteurs d'ocytocine naturelle, et ça coupe le processus en fait. Donc c'est logique qu'il y ait des complications. C'est la cascade d'intervention en fait. On commence par une petite intervention, et ça amène tellement d'interventions qu'on finit par dénaturer totalement l'accouchement. Alors que moi, ma médecin savait même si j'ai été déclenchée, j'étais consciente. D'ailleurs, il faut savoir ça, je le dis toujours aux femmes, quand on est déclenchée, on a 50% de chance d'aller à Césarienne, pour en avoir conscience. Et souvent, on ne le dit pas aux femmes. Et si on disait ça, il y en a plein qui n'accepteraient pas le déclenchement. Parce que moi, avec Hyper-MS et tout, j'avais vraiment plus de force. Donc, je me suis dit, j'accepte. Mais malheureusement, le déclenchement a fait que, par exemple, j'ai dû prendre une péridurale, alors que moi, je ne voulais pas de péridurale. C'était tellement douloureux et inefficace. J'ai eu une péridurale micro-dosée, donc je sentais des contractions. Mais j'ai quand même dû avoir une intervention que je ne voulais pas à la base.

  • Speaker #1

    Oui. Et pourquoi tu ne voulais pas la péridurale ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je voulais accoucher le plus naturellement possible.

  • Speaker #1

    D'accord. Voilà. Parce que déjà, de base, tu avais pris une clinique.

  • Speaker #0

    Voilà, j'avais pris une maternité qui était comme ça. Et puis même, vraiment, moi, dans ma famille, en tout cas, on a toujours parlé de l'accouchement. Et ma mère et ma grand-mère m'ont toujours vanté les bienfaits d'accouchement 100% naturel. et puis moi j'ai la chance de pouvoir lire des études scientifiques et j'ai aussi vu qu'effectivement il y a un bon nombre de complications qui existent qui sont dues à la surmédicalisation des accouchements évidemment c'est

  • Speaker #1

    logique en réalité le corps est fait pour ça normalement t'es pas censé avoir on va dire des boosters ou des choses à côté mais ça je pense que c'est une méconnaissance aussi de notre corps et de la façon d'accoucher et de... de certaines règles à suivre. Mais bon, après, comme on n'est pas éduqués et que les choses ne se transmettent plus, c'est pour ça aussi, je dis, il faut revenir à des choses qu'on a oubliées pour pouvoir réussir certaines choses. Comme là, un accouchement, je pense que si tout le monde était éduqué et sensibilisé là-dessus, ça se passerait très bien.

  • Speaker #0

    Bien sûr. En tout cas,

  • Speaker #1

    on éviterait des choses dramatiques.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Moi, je voulais même faire un accouchement à domicile. D'ailleurs, bon, après, avec Hyper MS, ce n'était vraiment pas possible. Parce que moi, mon taux de fer, il était vraiment beaucoup trop bas, en fait. Je ne serais jamais passée. Parce qu'il faut savoir que sur les accouchements à domicile, on a des sages-femmes afro-descendantes qui font ça et qui nous suivent avec toutes les particularités qu'on peut avoir, et c'est super. Mais malheureusement, il faut savoir qu'en France, les sages-femmes qui font des accouchements à domicile, elles sont vraiment boycottées, c'est très difficile pour elles. Donc, elles sont obligées de se protéger un maximum, et on est... obligées, obligées d'avoir vraiment les bonnes constantes, sinon elles ne peuvent plus nous suivre, parce qu'elles, elles peuvent perdre leur statut, en fait, carrément. Et du coup, moi, pour ça, je connaissais de très bonnes sages-femmes, mais je savais que l'accouchement à domicile, ce n'était pas possible avec Hyper-MES. Je n'avais pas envie que s'il y ait une complication, alors que la complication serait clairement due à Hyper-MES, je ne voulais pas qu'on la mette sur le dos de la sage-femme ou de l'accouchement à domicile. mais en tout cas pour un deuxième j'y pense moi je me dis que si je suis bien suivie et que je sais que j'ai hyper MS depuis le début et bah pour moi c'est possible bon après je sais qu'en termes de mon taux de fer c'est une catastrophe mais étant donné que je suis pas une personne non plus hémophile c'est à dire que je vais pas saigner énormément et à l'accouchement de mon fils moi j'ai pas du tout saigné mais tant mieux la pérille elle marche bon déjà j'avais pris une pérille micro dos��e donc je sentais des contractions et en plus comme c'était un déclenchement à la fin la pérille ne marchait plus Et vraiment, quand il n'y a pas de péridurale... En tout cas, pour moi, sans péridurale, c'est impossible de me déchirer. Tu sens tellement trop les choses que...

  • Speaker #1

    Ah oui, oui, oui, je vois ce que tu veux dire. C'est trop.

  • Speaker #0

    La tête, elle est là, elle appuie.

  • Speaker #1

    Tu sens, ouais.

  • Speaker #0

    et je suis d'ailleurs super contente que la péridurale n'ait plus marché à la fin parce que même si j'étais en micro-dosé je suis sûre que si j'avais pas eu la douleur au moment de l'accouchement j'aurais mis plus de temps quand même parce que le micro-dosé, moi ça m'a permis de dormir, parce que clairement ils m'ont dit en fait madame si on vous met pas de péridurale étant donné que là vous avez des contractions inefficaces on va aller à la césarienne et moi il y a un truc que je voulais pas une seule chose, c'était la césarienne donc là Tout le monde m'a supplié, le père de mon fils, le personnel soignant, tout le monde m'a supplié, m'a dit Madame, vous êtes en train de vous fatiguer, vous ne mangez pas, vous vomissez. Ah, parce qu'il faut se rappeler que le déclenchement, ce qu'on donne comme hormone au déclenchement, ça fait vomir. Sauf que si tu as déjà hyper-MS gravidique, tu vomis encore plus.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Donc du coup, là, il y avait le père de mon fils et le personnel qui étaient inquiets, qui disaient Mais madame, vous avez déjà passé neuf mois à vomir, vous êtes déjà très faible, là vous vomissez encore. et m'ont supplié. Et c'est comme ça que j'ai accepté de prendre la péridurale micro-dosée.

  • Speaker #1

    Ah ouais, t'es tenace quand même aussi.

  • Speaker #0

    Je voulais pas la prendre. J'étais dans mon idée de sans péril, sans péril, sans péril. Mais c'est vrai que les contractions, plus les vomissements et tout. Bon, après, moi, j'étais dans une très bonne maternité. Faut savoir que même une fois que j'ai eu la péril, j'avais le droit de boire, de boire du jus et tout.

  • Speaker #1

    Bon, tu pouvais prendre de force.

  • Speaker #0

    Je n'avais pas le droit de prendre du péril ou de... Dès qu'on a la péri... Après, peut-être parce que je n'avais pas la péri complète aussi. C'est-à-dire que moi, je marchais et tout. Je vivais ma vie. J'avais juste ma petite perf. Et si je voulais, je pouvais appuyer sur le bouton. Ce n'est pas la même chose que la péri qui te paralyse là où tu dois rester. Et ça, pour moi, cette péri dural là, c'est une évidence de se dire mais si tu ne peux pas bouger tes jambes, comment est-ce que tu peux bien accoucher ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est d'une logique sans nous. Déjà, tu ne peux pas bouger les jambes. Mais comment tu veux pouvoir... parce que vraiment il n'y a que les femmes qui ont accouché sans péri qui peuvent le voir sans péri en ayant été préparées parce que je sais que les femmes qui n'ont pas été préparées au sans péri, généralement c'est une mauvaise expérience parce qu'elles, elles n'ont pas fait les exercices de respiration avant, elles n'ont pas fait les exercices de pérenné c'est ça le problème aussi si tu accouches avec la péri on ne te prépare pas à ressentir ça donc quand tu le sens, tu le vis mal mais quand tu es préparée vraiment, moi tout ce que le... comme c'était le Covid, j'ai pas eu le choix j'ai dû avoir un sage femme, homme du coup, qui faisait de l'hypnose alors que j'y crois pas du tout mais franchement, j'avais pas j'ai pris vraiment les gens que j'ai trouvé mais il y a des choses qu'il m'a dit sur la respiration et sur le fait que vu que lui il est spécialisé en hypnose il a que des femmes qui accouchent sans péril et du coup sur le fait que sur le moment il me disait à chaque fois, Madame Ausha je sais que vous n'y croyez pas Mais sachez que sur le moment, et avec la douleur, les exercices qu'on fait, vous allez les refaire et ça va couler de source. Et franchement, j'étais dubitative. Mais quand j'ai eu mal, j'ai demandé au père de mon fils de me rappeler les exercices parce qu'il savait ce qu'il fallait faire. Il m'a rappelé l'exercice. Et quand la dame m'a dit, écoutez madame, là, vous n'êtes pas dilatée à 10. Soit vous poussez maintenant, soit dans une heure, on monte à la césarienne. Je me suis relevée, j'ai poussé. 5 minutes, il était sorti. Parce que tout ce qu'il m'avait rappelé, c'est-à-dire, quand vous allez vous mettre dans cette position, ça va favoriser la descente du bassin, vous allez le sentir. Tout ce qu'il m'avait dit, alors que lui, d'ailleurs, c'est un homme, mais tout ce qu'il m'a dit, avec les exercices, avec la bonne respiration et la douleur qui m'a beaucoup aidé, ça m'a guidé. Parce que tu vois, l'hypnose aussi, il faut apprendre à... Et du coup, effectivement, même si je n'étais pas en état d'hypnose parce que je n'y croyais pas, mais en attendant son histoire de douleur qui me guide, c'était vrai. effectivement, dès que je me suis relevée, la tête, elle est descendue. Le fait qu'ils me disent, quand on veut, on peut, c'était son truc vraiment, que même si à l'hôpital, on vous dit que vous allez aller à la césarienne, visualisez toujours la voie basse, ça va aller. Eh bien, pareil, là, quand on m'a dit, on va aller à la césarienne, j'ai fait ce qu'il m'avait dit, je l'ai visualisé en disant, non, non, non, non, non, mon fils, il va sortir, alors qu'il pensait qu'il n'allait pas sortir, il est sorti et sans rien du tout. Il ne peut rien du tout. Et s'il n'y avait pas eu la douleur, je pense que je n'aurais pas pu avoir la force de faire ça. Parce que c'était un moment où j'avais plus... Moi, ça faisait 50 heures que j'avais des contractions, j'avais plus de force. Mais cette douleur-là, c'est ça qui m'a fait me dire, OK, il est là, en fait. Même à un moment donné...

  • Speaker #1

    Il te sent, là. Ben oui.

  • Speaker #0

    Et même les sages-femmes m'ont fait toucher la tête. Ils m'ont dit, regardez, touchez. En plus, il a beaucoup de cheveux. Tout de suite, c'est ça, c'est ses cheveux, là. Touchez tous ses cheveux et tout. Et à partir du moment où elles me disent Touchez ses cheveux c'est moi, dans ma maternité aussi, je pouvais me mettre dans la position que je voulais. Donc, elles m'ont dit que je veux et tout. Donc, à partir du moment où elles m'ont dit, quand vous êtes prêtes, que vous voulez pousser, vous nous dites. je me suis mise dans la position et d'ailleurs je n'ai même pas poussé parce qu'en vérité quand tu es dans la bonne position tu ne peux même pas pousser l'enfant si tu pousses j'avais l'impression qu'il allait tomber par terre si je poussais je me sentais tellement là à un moment donné c'est même elle qui m'a dit bloquer bloquer parce qu'il faut vérifier s'il est bien positionné et c'est moi même qui devais bloquer pour vérifier s'il était bien positionné avant qu'il descende pour dire à quel point je n'ai même pas poussé mais ça si j'avais pas bah oui Si je n'avais pas eu la douleur et les exercices de respiration, et ce sage-femme aussi qui m'a expliqué, parce que lui, il était convaincu, il croyait vraiment à l'accouchement naturel, lui, il fait des accouchements à domicile avec sa femme. Bon, moi, je ne pouvais pas en bénéficier parce que je ne rentrais pas dans le... Mais le fait que lui, qu'il fasse des accouchements à domicile tout le temps et qu'il soit un professionnel de santé qui croit profondément comme ça en la nature, moi, je pense que si je n'avais pas eu cet accompagnement-là, vraiment, mon accouchement ne se serait pas passé pareil. Et là je t'aurais dit, oh la la sans péridurale c'est atroce et tout tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, ah oui bon là c'est… je comprends, franchement c'est compliqué la péridurale, beaucoup sont pour, d'autres non. En vrai aujourd'hui je pense que c'est chacun, chacune comme elle le sont. Moi je ne peux pas dire à une personne oui, pas de péris, ne fais pas ça, c'est contre nature. ou pas de césarienne. Chacun fait comme il le sent en fonction de sa force aussi et de son besoin par rapport à l'accouchement. Oui, tu allais dire, tu allais rajouter quelque chose ?

  • Speaker #0

    J'allais rajouter que, en fait, la péridurale, ça peut être un très bon outil. Typiquement, par exemple, moi, dans le cadre d'un accouchement pas naturel qui a un déclenchement, vu que ça fait trop mal, c'est pas naturel, il faut avoir la péridurale. En fait, le problème de la péridurale, Pour moi, selon moi, il y a une doula que je connais qui l'explique très bien. C'est qu'elle dit, elle, elle n'est pas contre la péridurale. Elle, son problème, c'est qu'à chaque fois qu'on signe la petite charte de la péridurale, tu peux demander à 9 femmes sur 10, elles ne l'ont pas lue. Le problème de la péridurale, c'est que c'est tellement devenu une norme dans notre société qu'on ne se pose même plus de questions sur les effets secondaires. Or, dans la vie, quand on prend une décision, il faut avoir conscience et des risques et des avantages. Là, on est dans une dissymétrie. Puisque les professionnels de santé ne nous parlent que des avantages, sans nous parler des inconvénients. Et franchement, moi, je vais dire aux femmes, lisez le petit papier, si elles l'ont toujours. Allez lire le petit papier que vous avez signé pour la péridurale. Des inconvénients, il y en a pas mal.

  • Speaker #1

    Bah ouais, du coup, pour moi, je l'ai lu. Mais auparavant, non, je ne l'avais pas lu. Parce qu'en tout cas, pour ma part, j'étais focus sur le fait de pouvoir avoir un enfant en bonne santé, en tout cas de sortir en bonne santé. Donc, je pense que c'est ça, en réalité. t'as en visuel parce que aussi les expériences précédentes que j'ai eues étaient plus compliquées. Bref. Mais oui, t'as raison. Quand tu lis les effets indésirables de la péridurale, ça t'amène forcément à réfléchir parce que moi, en tête, j'ai quelques effets indésirables qui me viennent là. Tu peux avoir tout ce qui est chute de tension, tu peux avoir des convulsions, des troubles respiratoires, tu peux avoir des difficultés à uriner. Et d'ailleurs, c'est pour ça qu'on te demande, oui, vous avez pu aller à la selle, ça s'est bien passé, vous avez pu reprendre, en tout cas, aller aux toilettes correctement, normalement, comme avant. Et tu peux avoir quoi d'autre ? Laisse-moi réfléchir. Tu peux risquer de tomber parce qu'évidemment, l'anesthésie a un effet sur tes jambes. Donc voilà, en tout cas, ça mène à réfléchir, mais aussi je me dis que... Aujourd'hui, la péridurale est tellement banalisée qu'en fait, parfois, c'est presque systématique. En fait, tu l'apprends et puis c'est tout. Tu ne réfléchis même pas parce que finalement, entre celles qui diabolisent complètement l'accouchement, je ne dis pas que ça ne fait pas mal, ce n'est pas ça, mais je pense qu'on a perdu la connaissance de l'accouchement. Et ça, je pense que c'est dommage parce que peut-être qu'on pourrait y revenir. Merci. Les accouchements se passeraient beaucoup mieux et on aurait moins des agressions médicales durant l'accouchement. Enfin, donc ton accouchement se passe bien, tu accouches par voix basse, ton fils arrive en bonne santé. Et oui, les amis, c'est la fin de cet épisode. On va passer à la... conclusion avec chrysima donc qui nous a partagé son expérience de vie sur la grossesse et prochainement vous aurez donc l'épisode relatif à l'allaitement écoute on va conclure alors qu'est ce qu'on peut te souhaiter pour la suite

  • Speaker #0

    Eh bien, que mon travail soit diffusé et qu'il continue de toucher le plus grand nombre, mais quand même aussi qu'il touche un peu des collectionneurs, parce que j'aime bien que ça touche beaucoup de monde.

  • Speaker #1

    Oui, il faut quand même te rémunérer, il faut lui donner la force et la force économique, c'est plus important aussi. Il faut donner l'argent, pardon. En tout cas, merci encore une fois d'avoir accepté. de participer à mon podcast et comme j'ai dit en préambule c'est vraiment de parler de sujets qu'on n'a pas l'habitude d'entendre surtout dans notre communauté et moi c'est des sujets qui m'inspirent et là aujourd'hui le fait d'avoir discuté tu m'inspires d'autant plus et je suis contente de pouvoir partager cet épisode et ce sujet avec toi donc merci,

  • Speaker #0

    merci beaucoup merci à toi pour les doutes en tout cas c'était vraiment un super moment merci

  • Speaker #1

    Merci, merci beaucoup. Bon, à bientôt pour un nouvel épisode.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Salut. Salut. Bon, eh bien, si vous êtes là, c'est que vous avez écouté jusqu'au bout et que l'épisode vous a plu. La seconde partie, donc qui sera relative à l'allaitement, sera disponible prochainement. Et je vous assure que celle-ci sera aussi captivante que la première. Alors, comme vous l'avez entendu, elle reste à l'écoute si jamais vous avez des questions à lui poser. Son contact sera disponible dans la description de cet épisode. Et comme toujours, n'hésitez pas à le partager autour de vous. A très vite sur Bamboula !

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