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#49 - Mathieu Allouch @mathieu_le_steward : influenceur des airs, la vérité sur les turbulences et secrets de cabine cover
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Beau Voyage

#49 - Mathieu Allouch @mathieu_le_steward : influenceur des airs, la vérité sur les turbulences et secrets de cabine

#49 - Mathieu Allouch @mathieu_le_steward : influenceur des airs, la vérité sur les turbulences et secrets de cabine

47min |21/01/2025
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#49 - Mathieu Allouch @mathieu_le_steward : influenceur des airs, la vérité sur les turbulences et secrets de cabine

#49 - Mathieu Allouch @mathieu_le_steward : influenceur des airs, la vérité sur les turbulences et secrets de cabine

47min |21/01/2025
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Description

Notre invité, c'est un peu la star d'Instagram côté piste d'atterrissage. C'est le steward que vous êtes des millions à suivre sur Instagram pour son humour et ses incroyables vidéos.

Mathieu Allouch, aka @Mathieu_le_steward, est celui qui nous fait rire avec ses stories sur les passagers qui essaient de ranger une valise XXXL dans un compartiment XS, ou qui nous rassure quand on flippe à cause des turbulences.


Dans cet épisode pépite, il va nous raconter comment on passe d'étudiant normal à superman des airs. Les galères des premiers vols, les passagers impossibles, les situations complètement dingues qu'il a dû gérer... Mais aussi les moments magiques, ces rencontres qui changent une vie, ces levers de soleil à 10 000 mètres d'altitude que personne d'autre ne verra jamais.


On va parler des coulisses -vous savez ces secrets que l'on a toujours rêvé de connaitre- : les fameuses zones de repos secrètes de l'équipage, la vérité sur la nourriture en avion (et pourquoi, sérieusement, tout le monde devient accro au jus de tomate ?), les petits codes entre personnel navigant, et même... ce qu'il se passe vraiment quand un bébé pleure pendant 8 heures de vol !


Et comme notre invité n'a pas sa langue dans sa poche, il va aussi nous dire ce qui l'agace le plus chez les passagers - prenez des notes, ça pourrait vous servir pour votre prochain vol ! - mais aussi nous donner tous ses secrets pour voyager comme un pro.


Alors attachez vos ceintures, rangez vos tablettes en position verticale, et éteignez vos appareils électroniques... Quoique non, gardez-les allumés, vous allez vouloir prendre des notes ! C'est parti pour un des épisodes les plus déjantés de Beau Voyage.


Retrouvez-nous sur @beauvoyage !


**************************************

Production : Sakti Productions

Musique : Chase The Mississipi, Michael Shynes

Vous êtes une marque et vous souhaitez collaborer avec Beau Voyage ? 

Ecrivez-nous : mariegarreau@saktiproductions.com 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les turbulences, c'est un non-événement, mais vraiment, il faut vraiment me croire, il n'y a pas de risque, si ce n'est de se faire mal parce qu'on n'est pas attaché. Et si tu n'es pas attaché, tu peux te cogner et te retrouver la tête au plafond, retomber, retomber sur ton passager voisin, lui faire mal aussi, donc c'est toi qui seras responsable, et tu peux te faire super super mal. Nous, dès qu'il y a des turbulences un peu trop importantes, le commandant de bord nous dit, PNC, vous allez vous asseoir tout de suite, et vous allez vous attacher. Là, ça fait peur.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, là, quand tu es passager, ça fait peur.

  • Speaker #0

    Ça fait peur, mais en fait, c'est juste pour nous sécuriser. Parce que si nous on n'est pas là, si on est tout l'équipage avec les bras cassés, les machins, si derrière t'as un bobo, on va pas pouvoir t'aider. Et en fait, on est là pour ça. Donc non, on se sécurise. Moi, sur un de mes d'un les vols, ça bougeait un peu trop. À l'avant, ça bouge toujours un petit peu moins que derrière. Donc les pilotes, parfois, ils se disent, bon, ça turbule un petit peu, mais nous, derrière, ça secouait grave. On s'est assis, on s'est attachés, on les a appelés. Bon, on s'est assis, on s'est attachés parce que ça bougeait pas mal. Mais en soi, il n'y a pas l'avion.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Marie et vous écoutez Beau Voyage. De l'ascension du Mer Apic au Népal, au tour du monde en famille, du road trip au Chili au bivouac en Inde dans les Pyrénées, vous entendrez des hommes et des femmes qui partagent leurs aventures hors des sentiers battus. Des aventuriers ordinaires qui vous racontent leurs aventures extraordinaires. À deux ou en tribu, à l'autre bout du monde ou en bas de chez eux, avec trois sous ou en claquant leur PEL, Ces voyageurs nous confient leurs histoires, leurs galères, leurs bons plans et leurs podcasts. Sur Beau Voyage, nous allons vous prouver que l'aventure est partout et à la portée de tout le monde. Alors montez le son et venez rêver avec nous. Aujourd'hui, on reçoit Mathieu Allouche, le steward le plus déjanté d'Instagram. Bonjour Mathieu.

  • Speaker #0

    Bonjour Marie, bonjour tout le monde.

  • Speaker #1

    Mi-influenceur, mi-PNC, totalement influenceur, totalement PNC. Tu es celui qui comprend toutes nos peurs, en tout cas les miennes. et les apaisent tout en dévoilant les coulisses d'une vie en l'air sans aucun tabou. A priori, on est beaucoup, parce que je l'ai vu que la dernière vidéo, c'était 2,7 millions.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai des vidéos qui font beaucoup de vues, c'est dingue. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    T'apaises mes peurs, mais t'apaises celles de beaucoup de monde. J'essaie. En tout cas, moi, j'adore regarder tes vidéos. Merci d'être venu entre deux vols te poser à mon micro pour répondre à toutes nos questions sur le métier de steward et ta vie en l'air. Est-ce que déjà, tu viens d'une famille de voyageurs ?

  • Speaker #0

    Eh bien, oui. En fait, mon père était navigant. Lui aussi, il était steward. au départ et puis après il était plus dans l'encadrement des hôtesses et des stewards et après un peu plus dans la direction de la compagnie pour laquelle il travaillait. Mais ouais, en fait, on a toujours voyagé. Je suis né dans le voyage. Ma mère est écossaise en plus, donc on allait souvent en Écosse et puis on partait en vacances à droite à gauche. Donc ouais, l'avion, c'est un peu ma maison.

  • Speaker #1

    Comment tu décides de devenir steward ?

  • Speaker #0

    Je crois qu'il y a plusieurs choses qui m'ont mis la puce à l'oreille. Déjà, j'ai toujours adoré être dans l'avion. Je trouve qu'il y a une espèce d'ambiance particulière, surtout quand j'étais môme. Il y avait un côté magique d'arriver en Écosse le soir, on voyait les petites lumières. Enfin, il y a un côté très... un peu comme à Disney, tu sais, quand tu prends le petit manège de Peter Pan, tu vois la petite ville, tout ça. Il y a un truc très magique et puis une ambiance, t'es coupé du monde, t'es coupé du temps, t'es coupé de tout. Et je trouve ça chouette, t'es au-dessus des nuages. Il y a un côté magique. Mon frère a été steward saisonnier. Ça, c'est un job un peu méconnu, mais très chouette. En fait, steward ou hôtesse, juste l'été, quand t'es étudiant ou étudiante. Il a fait ça sur peut-être six saisons ou un truc comme ça. Et je me suis dit, ça a l'air quand même super, super chouette. Et un jour, j'ai le bac et il fallait que je trouve un job étudiant. Et ma mère m'a dit, tu sais, Dame, il a été steward. Tu ne voudrais pas le faire toi aussi ? Je fais, mais si, mais carrément, mais c'est possible. Bah ouais, passe les sélections. J'ai passé les sélections, ça a marché. J'ai fait ça deux étés.

  • Speaker #1

    Et donc, tu fais ça pendant combien de temps quand tu fais ça l'été ?

  • Speaker #0

    Tu fais ça deux, trois mois. Tu fais ça juin, juillet, août ou juin, juillet, août, septembre. Bon, moi, j'ai fait ça à chaque fois deux mois et demi à peu près. Donc là, tu goûtes. au métier. Alors, je ne te cache pas que quand tu as 19 ans, on te donne un salaire, on te fait faire le tour du monde. C'est bien.

  • Speaker #1

    C'est génial.

  • Speaker #0

    C'est le beau métier du monde et ça l'est. Mais ça te permet d'appréhender le truc parce que ce n'est pas anodin comme métier. Après, j'ai une autre carrière. J'ai fait complètement autre chose que de travailler dans l'aviation et j'y suis revenu il y a maintenant 6 ans et demi. J'ai 36 ans. Vers mes 30 ans, je suis revenu dans les avions. Donc, je crois que j'ai toujours voulu bosser dans les avions entre autres.

  • Speaker #1

    Et on reste IWAR toute sa vie ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Comment on évolue ?

  • Speaker #0

    Tu as plein d'évolutions possibles. Soit tu restes hôtesse, steward toute ta vie, ou alors tu t'arrêtes au bout de 5 ou 10 ans parce que tu es crevé, parce que c'est vraiment épuisant comme métier. J'ai plein de collègues qui font ça depuis 25, 30, 35 ans. Soit tu restes hôtesse, steward, ou alors tu peux passer chef de cabine. Là, tu es manager de ton équipe. Après, en fonction des compagnies, tu peux aussi devenir chef de cabine principal. C'est vraiment toi. Je ne vais pas dire le haut de la pyramide parce que le haut de la pyramide, ce sera toujours les pilotes et le commandant de bord. Mais en tout cas, pour ce qui est de l'équipage commercial, tu peux évoluer là-dedans. Ou alors, tu peux faire un peu moins de vols et passer dans l'encadrement, mais plus dans les bureaux. Donc là, tu vas devenir instructeur ou instructrice. Tu peux passer chef de secteur, etc. Et plus dans l'encadrement. Et donc voler un tout petit peu moins.

  • Speaker #1

    C'est moins ce que tu aimes en fait.

  • Speaker #0

    C'est moins ce que j'aime. Mais il y a un côté chouette quand même, parce que c'est vraiment des coachs, des managers, les instructeurs, ils sont là vraiment pour t'accompagner dans ta carrière. Donc ça peut être chouette aussi. Mais tu voles moins. Tu es plus dans les bureaux. C'est moins... Il y a des trombones, il y a des agrafeuses. C'est moins rigolo.

  • Speaker #1

    Il y a moins de jus de tomate. Toi,

  • Speaker #0

    tu as peur de l'avion. Moi, j'ai peur des bureaux. Chacun ses phobies.

  • Speaker #1

    Et tu préfères... Est-ce que c'est les mêmes stewards qui travaillent en business ? et en éco ?

  • Speaker #0

    Oui. Après, je crois que ça dépend des compagnies. Dans la plupart des compagnies, oui. Après, tu as des compagnies qui ont des first class, des premières classes et tout ça. Là, ça demande une formation en plus qui va prendre quelques jours. Mais la plupart du temps, entre business et classe éco, ça va être les mêmes PNC. Quand je dis PNC, c'est personnel, navigant, commercial. Les hôtesses et les stewards. Mais en général, oui, on ne va pas travailler de la même manière. On va avoir parfois une petite formation en plus, mais ça peut être les mêmes.

  • Speaker #1

    Tu préfères quoi, toi ?

  • Speaker #0

    Moi, j'adore travailler en business.

  • Speaker #1

    Je savais qu'il fallait qu'on se rende compte. Moi aussi j'adore Ville en business, j'ai beaucoup moins peur.

  • Speaker #0

    Comme par hasard. C'est marrant ça. On a moins peur devant que derrière. En même temps, ça bouge moins devant.

  • Speaker #1

    Mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    tu es bien. Et pourquoi tu montes un compte Instagram ? Tu viens de te voir, tu montes un compte Insta.

  • Speaker #0

    En fait, j'ai toujours été dans le côté audiovisuel. C'est-à-dire qu'après mes deux étés en tant que steward saisonnier, moi j'ai travaillé à la radio et à la télé et sur le web pendant quasiment dix ans. Et je pense que c'est ma passion number one, ça va être la création de contenu, de podcast, d'émissions, d'interviews, de vidéos. Et j'ai toujours posté tout plein de trucs sur mes réseaux sociaux. Et ça prenait pas. Enfin, c'est pas que ça prenait pas, c'est que bon, voilà, j'avais quelques abonnés, c'était sympa, des copains, des copines. Et j'ai eu les précieux conseils de trois amis qui se connaissaient pas, qui m'ont dit Mathieu, si tu veux que ça marche un peu sur les réseaux, si tu veux faire quelque chose, qui intéressent un peu les autres, il faut que tu aies vraiment un sujet. Tu es steward, tu kiffes ça, quand tu en parles, c'est hyper intéressant, focus-toi là-dessus. J'ai un copain qui est sur les réseaux sociaux qui s'appelle Vito, qui m'a dit, appelle-toi le steward de TikTok. Comme ça, au moins, c'est que c'est toi, il n'y en a pas d'autres, c'est toi. Bien sûr qu'il y en a d'autres, et tant mieux, mais c'est pour au moins expliquer...

  • Speaker #1

    Tant qu'expert à un moment. Oui,

  • Speaker #0

    voilà. Et d'autres amis qui m'ont dit la même chose, ils m'ont dit, il faut vraiment avoir un sujet si tu t'éparpilles. Alors c'est cool, tu fais de la guitare, c'est sympa, tu montres ce que tu manges, tu fais la cuisine, c'est sympa, mais en fait, on ne sait pas trop pourquoi on doit te suivre. Je me suis dit, pas de problème, j'adore mon métier de steward. J'ai commencé par des vidéos qui s'appelaient I Love World, où je faisais des petits reportages de 3, 4, 5, 6 minutes, où j'embarquais avec moi les gens qui ne pouvaient pas forcément voyager, pour leur montrer à quoi ça ressemblait. Chose que je faisais quand j'étais étudiant, il y a 15 ans, je prenais mon ordinateur portable, je l'ouvrais dans la rue, et je disais coucou tout le monde, parce qu'on me demandait, tu fais quoi pendant tes escalades, montre-nous, et tout ça. Je sortais l'ordinateur, et je faisais voyager mes copains, mes copines en vidéo. C'était moche comme pas possible, mais c'était un début. Et donc, j'ai repris ça, en fait, ces vidéos où je faisais vivre mes escales à travers ma petite caméra. Donc, je faisais ça carrément avec un drone et tout ça. J'essayais de faire ça bien, peut-être pas de façon professionnelle, mais pas loin. Et ensuite, il y a eu le Covid. À ce moment-là, je volais beaucoup moins, donc j'avais moins d'expérience à partager. Il y a eu un petit créneau pendant deux ans où j'ai lancé une chaîne YouTube qui s'appelle toujours Off Art. Donc là, je me suis plus lancé dans l'art. Et au retour de la vie normale, après le confinement, j'ai décidé de faire découvrir... des hôtesses, des stewards, mais via mon spectre à moi. Je faisais des sketchs vidéo où j'imitais des hôtesses, des pilotes, des stewards. Et là, il y a eu comme un petit quelque chose qui s'est opéré. Il y a eu un peu plus de monde qui s'est mis à me suivre. Et là, j'ai adoré. Ça a été un partage d'humour, d'humeur et tout ça, avec tous ces personnages, Christine, Karine, Bernard de la Rolex, le pilote, c'était très, très rigolo. Et au bout de deux ans, j'ai un peu fait le tour de mes personnages. Ça me faisait un petit peu moins rire. À la maison, on regardait mes vidéos, on se mariait un petit peu moins qu'au départ parce que ça faisait deux ans et qu'on avait fait un peu le tour. Et là, je me suis dit, vas-y, enfile un uniforme, une cravate et parle de ton métier, de ton quotidien. Essaye de rassurer les gens qui ont peur en avion.

  • Speaker #1

    Parce que tu l'as senti, cette histoire de la peur. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait, on me posait la question hyper souvent. Et en fait, sur Instagram, si tu veux, je postais mes sketchs, ça prenait bien. Et sur TikTok, en parallèle, je les postais, ça ne prenait pas trop, mais je racontais un petit peu mon métier de steward. Donc, je recevais plein de questions et je me suis rendu compte qu'il y avait à peu près... 50, 60 questions, toujours les mêmes. Mais vraiment toujours toujours les mêmes. Et je me dis, il y a vraiment beaucoup de gens qui se posent plein de questions, qui n'osent pas nous les poser dans l'avion. Et c'est peut-être le moment où jamais on peut essayer de tenter de rassurer un petit peu les gens. Parce que le voyage c'est tellement cool, c'est tellement important. Enfin tu le sais, je ne sais pas à toi que je vais expliquer que c'est important le voyage. Que c'est dommage de partir avec une appréhension parce que le voyage il commence, si ce n'est à l'aéroport, il commence vraiment dans l'avion. Je trouve qu'il y a un côté déjà très... je le disais tout à l'heure, magique à être dans l'avion si on peut faire en sorte que ce moment à bord soit aussi magique que moi je le ressens, parce qu'encore une fois quand je suis dans l'avion, j'ai pas l'impression de travailler je travaille pas quand je suis dans l'avion je suis en train de vivre ma passion et c'est magique et j'ai envie que tous les passagers, que toutes les passagères puissent passer un bon moment et se dire allez, mon voyage il commence maintenant

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu fais d'ailleurs si tu vois que quelqu'un a peur ?

  • Speaker #0

    Déjà, je vais l'écouter, parce que je pense que c'est important de vider un peu son sac quand il y a un truc qui ne va pas bien. Souvent, je vais être un peu speed, en plein embarquement, tout ça. Là, je vais essayer de me caler un petit peu sur la personne, de parler lentement, gentiment. Je vais un peu m'apaiser. Si la personne est stressée et part dans tous les sens, je vais faire la même chose pour la ramener un petit peu vers quelque chose de plus calme. On va faire quelques exercices, peut-être pas de relaxation, mais en tout cas de respiration. Je peux tenter de faire en sorte... que la personne puisse rencontrer le commandant de bord ou en tout cas un des pilotes ou une des pilotes. Je lui ai demandé aussi de quoi tu as peur. C'est con parce que la peur en avion, en fait, tu as plein de peurs différentes. Tu peux avoir tout simplement peur de la mort. Donc là, sur le moment, ça va être compliqué parce que je vais devoir te dire d'aller voir un psy. Ça prend du temps.

  • Speaker #1

    T'es glissant, madame.

  • Speaker #0

    Mais tu peux avoir peur tout simplement parce que tu ne comprends pas certains bruits. Tu peux avoir peur parce que l'accélération, le truc, le machin, tu ne vas pas le comprendre. Donc si je peux t'expliquer un petit peu comment ça va se passer, les petits bruits comme ça dans l'avion. Il y en a plein qui ont peur de ces bruits parce qu'ils ne savent pas ce que c'est. C'est tout simplement parfois juste des appels qu'on se passe entre nous. Si tu es hôtesse en porte 1 tout devant de l'avion et que tu dois m'appeler derrière, je suis en porte 5, plutôt que de traverser les 72 mètres de l'avion, on va s'appeler. Ça va faire toum toum Parfois, juste le fait d'attacher sa ceinture, le petit signal, la petite lumière, ça fait un petit toum Voilà, et juste dire que ces bruits-là sont normaux. Donc j'essaie de comprendre un petit peu et je donne quelques petits tips. On va être super attentionnés. Je vais passer le mot à l'équipage. Je vais dire attention, cette personne en 32B a peur en avion. Si on peut aller lui faire un petit coucou, un petit signe, machin, en général ça marche bien.

  • Speaker #1

    Donc il vaut mieux le dire. Si je rentre dans un avion, il vaut mieux que je le dise en entrant. Je vais juste vous dire, j'ai un peu peur, je suis pas bien.

  • Speaker #0

    Moi je préfère parce que il n'y a pas de honte à avoir peur, c'est normal. Enfin tout le monde a peur en avion. Enfin, je veux pas dire tout le monde.

  • Speaker #1

    Non mais il y a de l'appréhension.

  • Speaker #0

    Il y a de l'appréhension en fait, il y a une inquiétude. Et puis il y a tellement de différents degrés d'inquiétude en avion et encore une fois, il n'y a pas de honte à avoir peur. En fait, on n'est pas des oiseaux, on n'a rien à foutre dans le ciel. Donc c'est normal d'avoir... Non mais c'est vrai, tu es à 10 000 mètres d'altitude dans un tube de 70 mètres de long, au-dessus de l'Atlantique, ce n'est pas normal. Donc fatalement, tu as une petite inquiétude. Donc vous pouvez en parler. Parfois, ça va être compliqué sur des vols court-courrier. Il y a très peu de... L'équipage va être constitué de 3-4 personnes, donc on ne va pas être très nombreux. Mais on peut avoir une petite attention, un petit quelque chose. On a été embauché pour ça, à priori, dans un premier temps pour la sécurité, commercial donc pour l'empathie pour l'écouter tout ça.

  • Speaker #1

    Ça se passe bien quoi ?

  • Speaker #0

    On peut en parler il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    T'as déjà eu des gens qui ont fait des crises de panique ?

  • Speaker #0

    J'ai pas eu de crise de panique quoi que sur un de mes derniers vols on a une passagère qui est arrivée littéralement en larmes et tout ça et j'ai mon collègue Romain que je connais bien qui a passé beaucoup de temps avec elle, à lui expliquer tout plein de choses, à l'écouter à me passer le mot, tiens Mathieu voilà cette passagère a peur si tu veux aller lui faire un petit coucou à un moment donné c'est cool donc tu vois pendant tout le vol je suis allé la voir trois quatre fois savoir si ça allait bien. Lui, il a pris la relève, tout ça, elle a pu voir les pilotes. Vraiment, ça nous touche. Les hôtesses, les stewards, on est assez humains, entre guillemets. Donc, on préfère qu'une personne passe un bon moment plutôt qu'un mauvais moment.

  • Speaker #1

    Moi, dans l'avion en Colombie, l'année dernière, on n'a pas décollé. Il y a une fille qui ne pouvait pas, en fait. Elle a eu une crise de nerfs au début et elle est sortie avec son père. Elle ne pouvait pas prendre l'avion.

  • Speaker #0

    C'est dommage parce que c'est son voyage, mais effectivement, il vaut mieux. Il vaut mieux sortir parce que si elle n'était pas là, il y a 350 passagers derrière qui attendent aussi. Ils doivent partir. Un avion scotché au sol, c'est des milliers et des milliers d'euros. Je n'aime pas parler d'argent,

  • Speaker #1

    mais c'est une entreprise.

  • Speaker #0

    Il faut éviter d'être trop longtemps au sol.

  • Speaker #1

    Alors, à quoi ça ressemble ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Rien du tout. Mon quotidien est tellement bizarre qu'on ne peut pas le calquer sur le métro boulot-dodo du lundi au vendredi. On va dire que j'ai un peu plusieurs vies en plus. On va essayer de faire un schéma. Sur un mois, je vais avoir entre trois et quatre rotations. Une rotation, c'est le vol aller, l'escale sur place et le vol retour. Admettons, je pars le lundi matin en vol. Je vais avoir un briefing avec mon équipage avant de partir en vol. C'est là où on se rencontre, on rencontre notre équipage.

  • Speaker #1

    Et c'est là où tu découvres où tu vas ou tu sais avant ?

  • Speaker #0

    Je le sais avant, je le sais un mois, un mois et demi avant.

  • Speaker #1

    Donc là, tu sais que dans un mois,

  • Speaker #0

    tu vas... Je sais que je pars à Rio. Mais je ne connais pas forcément mon équipage. Je ne sais pas avec qui je vais travailler. Et donc là, on a un briefing qui va durer à peu près 8 minutes où en fait, toute la magie va opérer à ce moment-là. On va créer l'équipage là. On a nos chefs de cabine en face de nous. On va dire qui travaille où dans l'avion, les particularités sécurité, santé, sécurité au travail, la sûreté, vraiment faire un gros point là-dessus. Et sur le côté commercial, est-ce qu'on a des... bébé à bord ? Est-ce qu'on a des personnes qui sont porteuses de handicap ? On va voir tout ça. Et ensuite, on part à l'avion.

  • Speaker #1

    Attends, parce que dans cette réunion, est-ce que c'est comme à l'école, tu as le droit de dire moi, je ne vole pas avec Michel

  • Speaker #0

    Dans certains cas extrêmes, il me semble que c'est possible. S'il y a eu des antécédents et que ça a été noté quelque part, stipulé quelque part, effectivement, si ça peut compromettre la sécurité du vol. vaut mieux dire, je ne peux pas, c'est un no-go.

  • Speaker #1

    Je ne fais pas bonne équipe avec cette,

  • Speaker #0

    non,

  • Speaker #1

    non, d'accord, ok, tu ne l'as jamais eu.

  • Speaker #0

    Parce que je n'ai jamais eu de gros soucis avec qui que ce soit, mais c'est des choses dont on a déjà entendu parler, et à la limite, moi ça me rassure. Je n'ai pas envie que ma chef de cabine ait un énorme contentieux avec le pilote, ou un truc comme ça, parce que là, il s'agit de la cohésion d'équipage, et si on n'en a pas,

  • Speaker #1

    c'est plus compliqué. Et est-ce que c'est dans ce briefing qu'on va te dire, hé, malheureusement, sur le Paris-Réau, les amis, on a une grosse dépression au milieu, donc ça va être un vol compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, les pilotes vont venir nous voir à la fin de ce briefing et vont nous dire, bon, on va dire 9 heures de temps de vol et des turbulences sur la première demi-heure du vol. On va avoir des turbulences au bout de 3 heures de vol et on va avoir des turbulences à la fin. Voilà. Ils le savent en fait. Ils font tout pour les éviter, mais à un moment donné, on ne va pas faire le tour de la planète pour aller d'un point A à un point B. Mais s'il y a vraiment des zones dangereuses, on ne peut pas aller dedans. Les turbulences, ce n'est pas dangereux, donc on peut les prendre, il n'y a aucun souci. En général, ils le savent. Ils savent que de tel endroit à tel endroit, ça va secouer un petit peu. Il ne faut pas sortir le matériel de service, par exemple. Et puis après, tu as des turbulences qui ne sont pas prévues et là,

  • Speaker #1

    c'est la surprise. On se souvient. C'était quoi le vol, là, le Singapore Airlines ? Je crois que c'est là où je t'ai découvert, moi. Tu sais, dans le vol où ils se sont fait vraiment super mal.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est là où il y a une personne qui est décédée ou pas ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelqu'un qui était, mais ils ont eu des commotions.

  • Speaker #0

    C'est quelqu'un qui était cardiaque, il avait déjà plein de soucis.

  • Speaker #1

    Il y en a plein qui n'étaient pas attachés.

  • Speaker #0

    Il y en a plein qui n'étaient pas attachés. C'est ce que je dis à chaque fois. En fait, les turbulences, c'est un non-événement. Mais vraiment, il faut vraiment me croire, il n'y a pas de risque, si ce n'est de se faire mal parce qu'on n'est pas attaché. Et si tu n'es pas attaché, tu peux te cogner et te retrouver la tête au plafond, retomber, retomber sur ton passager voisin, lui faire mal aussi. Donc, c'est toi qui seras responsable. Enfin, tu peux te faire super, super mal. Nous, dès qu'il y a des turbulences un peu trop importantes, le commande-bord nous dit PNC. Vous allez vous asseoir tout de suite et vous allez vous attacher. Là, ça fait peur.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, là, quand t'es pas assagé,

  • Speaker #0

    ça fait peur. Ça fait peur, mais en fait, c'est juste pour nous sécuriser. Parce que si nous, on n'est pas là, si on est tout, l'équipage avec les bras cassés, les machins, si derrière, t'as un bobo, on va pas pouvoir t'aider. Et en fait, on est là pour ça. Donc non, on se sécurise. Moi, sur un de mes d'un les vols, ça bougeait un peu trop. À l'avant, ça bouge toujours un petit peu moins que derrière. Donc les pilotes, parfois, ils se disent, bon, ça turbule un petit peu, mais nous, derrière, ça secouait grave. On s'est assis, on s'est attachés, on les a appelés. Bon, on s'est assis, on s'est attachés, parce que ça bougeait pas mal. Mais en soi, il n'y a pas l'avion, il va juste bouger un petit peu.

  • Speaker #1

    Donc on est d'accord qu'on arrête de poser ses enfants par terre dans les longs courriers pour les faire dormir en fait ?

  • Speaker #0

    C'est interdit en plus.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu vois qu'il y a plein de gens qui font ça.

  • Speaker #0

    Oui, mais à chaque fois, moi, dès que je vois un enfant par terre ou quoi, je dis non. Le bébé, en dessous de deux ans, c'est sur tes genoux avec la ceinture. Ou dans son berceau, s'il y a un berceau. Et s'il y a des turbulences, c'est attaché avec toi. Les bébés par terre, non. En plus, c'est un petit peu sale. C'est ce que je me disais. Les avions sont nettoyés avant chaque vol. Mais quand même, tu as eu tes chaussures, tes pieds, non.

  • Speaker #1

    Donc, OK, j'ai compris les turbulences. C'est normal, je n'ai pas peur. Je n'ai plus peur de rien. Qu'est-ce qui te fait peur à toi ? C'est quoi le plus dangereux quand tu voyages ?

  • Speaker #0

    C'est de prendre mon scooter pour aller à l'aéroport.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas avec toi à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu prends certainement la voiture, tu prends peut-être le RER. Quand tu vas à l'aéroport, tu as plus de risques d'aller à l'aéroport. Tu as plus de risques qu'il y ait un feu à bord. Donc là, on est plus dans l'avion, mais t'inquiète pas, nous on est formés à ça, on est vraiment formés à maîtriser tout type de feu à bord. Tu vas avoir plus de risques de t'étouffer, de mourir d'une crise cardiaque, de faire une crise d'asthme.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce qui se passe s'il y a un feu à bord ?

  • Speaker #0

    Nous, en fait, on va tout de suite gérer, on va prévenir les pilotes. Eux, tout de suite, ils vont faire en sorte de dérouter le plus vite possible pour aller se poser le plus vite possible. Et nous, on va maîtriser, c'est-à-dire qu'on a tous les outils pour, que ce soit extincteur, cagoule de protection respiratoire. des gants, des machins, et en fait on va gérer la situation. Donc le feu, on va l'attaquer le plus vite possible, et on sait le faire, on est formé pour ça. Donc oui, c'est dangereux, parce qu'en plus dans un avion, les flammes, ça arrive de plus en plus vite, la combustion est plus rapide dans un avion. Je pense que c'est vraiment le truc qu'on craint le plus, nous, en tant que navigants dans un avion, ça va être le feu à bord. En plus, aujourd'hui, on a tous un ordinateur avec nous, un iPhone, une cigarette électronique, des écouteurs.

  • Speaker #1

    Ça, ça peut s'enflammer. Ah bah ouais !

  • Speaker #0

    Si ça tombe sous un siège et que tu bouges ton siège, ça le plie, ça peut péter, ça peut exploser.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'on dit, si vous faites tomber votre téléphone, ne cherchez pas tout seul.

  • Speaker #0

    On va prendre une lumière, une lampe de poche, on a une petite lumière de sécurité, on va le chercher, on va le faire. On va faire ça bien. Il ne faut pas qu'il y ait de feu dans un avion. Non, ça, on n'aime pas trop. Mais on sait le gérer.

  • Speaker #1

    Je t'ai coupé de plein de trucs, mais excuse-moi, j'avais tellement de questions. Donc ça, c'est 8 minutes de briefing.

  • Speaker #0

    Oui, pendant ce briefing-là, on répartit un petit peu les tâches, on voit les choses les plus importantes à voir qui vont se passer pendant le vol. Et puis ensuite, on part en navette spéciale, en bus à notre avion. On passe les filtres de sécurité, nous aussi, bien évidemment. On se fait un check, ce qu'on appelle une checklist. On fait une pré-vol de tous nos petits items de sécurité. Parce qu'à chaque poste de sécurité, on va avoir des extincteurs, on va avoir des cagoules de protection respiratoire, on va avoir plein de trucs. Donc on vérifie que tout est là, les bouteilles d'oxygène, est-ce que tout est là, est-ce que tout est fonctionnel, est-ce qu'on peut tout attraper facilement à la main. On va vérifier aussi en termes de sûreté s'il n'y a pas des trucs qui traînent dans les pochettes, des couteaux, des pochons de cocaïne, des machins, des trucs. On vient vérifier tout ça.

  • Speaker #1

    et les filles et ses parents c'est très bien Tu es toujours sur le même avion ?

  • Speaker #0

    Non, non, non.

  • Speaker #1

    Tu connais plein d'avions ? Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Et ça, encore une fois, ça dépend des compagnies, ça dépend de ton ancienneté dans ta compagnie. Au départ, tu vas commencer, tu vas être qualifié sur un appareil, sur un type d'appareil. Mais un, alors ça, là, ça rentre un peu dans le détail, mais par exemple, admettons, sur un Airbus 777, tu vas être qualifié sur l'Airbus 777, mais tu as le 777-200, le 300, tu en as avec des coupures d'eau ici ou là. Mais ça, tu es censé le réviser un petit peu avant tes vols. D'accord, ok. Et puis tu les connais, tu es qualifié dessus. Donc en fait, tu es formé sur toutes ces machines-là.

  • Speaker #1

    Donc c'est bon, tu accueilles tes passagers.

  • Speaker #0

    Oui, et là, la fête commence. Pour moi, c'est le moment préféré. Là, j'adore. Le avant, je ne sais pas que je n'aime pas, mais avant un vol, j'ai toujours un peu d'appréhension. Si tu dis, à quelle sauce je vais te manger ? Est-ce que mes collègues ne me sentent pas ?

  • Speaker #1

    Il y a une rencontre humaine. Exactement. C'est fou en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et si tu veux, quand les clients arrivent à bord, pour moi, c'est un peu le parallèle que je vais faire et ce que je faisais avant en radio ou en télé. Pour moi, c'est la même chose. tu accueilles tes clients, tout comme tu accueilles tes auditeurs. Tu es là avec le sourire, tu es content. Tu sais qu'ils vont faire un truc particulier. Ils partent pour un voyage. Donc, ils vont peut-être partir pour un voyage positif, un voyage sympa. Peut-être qu'ils vont partir pour un dessert, un interment, quelque chose. Donc, il faut être vachement à l'écoute. Le côté humain, il prend toute sa dimension. Et puis, tu observes aussi pour voir s'il n'y a pas quelqu'un qui est bourré, par exemple. Si quelqu'un a bu ou quelque chose comme ça. Les personnes qui pourraient être anxieuses. C'est vraiment le moment magique où c'est là que tu vas donner le tempo de ton vol. Et faire en sorte que ça se passe du mieux que possible. J'aime bien ce moment. L'embarquement.

  • Speaker #1

    L'embarquement. Et après, tu voles.

  • Speaker #0

    Je vole. Après, tu arrives en escale. Après, ça dépend où tu es. Là, sur ma dernière rotation, Rio, en temps normal. Là, ce n'était pas le cas parce que j'étais un petit peu fatigué. Mais tu arrives dans ta chambre, tu te prends une petite douche. Et avec l'équipage, tu te retrouves une demi-heure après pour aller boire une petite caipi au bord de la plage.

  • Speaker #1

    Ouais normal, après le bout,

  • Speaker #0

    toi t'es en débrief Ton petit pot d'équipage Là c'est nous, c'est 48h Après tu vas avoir des escales Moins loin, genre New York, tu restes 24h T'as tes escales, tu peux rester 3 jours C'est un peu plus court qu'avant Avant c'était un petit peu plus long L'idée en fait pendant ton escale c'est Oui, tu vas en profiter un petit peu T'es quand même amoureux du voyage Donc à un moment donné t'as envie d'aller parler avec des gens T'as envie de vivre le... Le truc, il faut se reposer. En fait, l'escale, elle est faite pour ça, parce que tu as le vol-retour à effectuer derrière. Il faut être en forme. Donc oui, peut-être que tu vas sortir, tu vas dîner, tu vas boire un petit coup, mais tu vas te reposer aussi, parce que pour le vol-retour, qui est souvent un vol de nuit, éclaté de fatigue, il faut se reposer au maximum.

  • Speaker #1

    Il faut que tu tiennes, quoi.

  • Speaker #0

    Mais en même temps, c'est hyper important d'aller marcher, de balader. J'ai fait le jardin botanique à Rio, j'ai marché pendant quelques heures là-dedans, c'est un bonheur. Et puis ça te fait du bien de prendre le soleil, de marcher, de faire un petit peu de sport, de courir le matin, machin. Après, il y a plusieurs écoles. J'ai des collègues qui ont des gosses à la maison. Donc, eux, ils essaient de rester à l'heure française. Ils se reposent.

  • Speaker #1

    Donc, ils ne profitent pas vraiment de la destination. Moins,

  • Speaker #0

    quoi. Différemment. Il y a 20 ans, quand ils ont commencé, ils profitaient beaucoup plus. Tu vois, là, ça fait six ans et demi que je bosse. Et là, cette semaine, vraiment cette semaine, je ressens la fatigue du métier. Vraiment, je sens que ce n'est pas anodin. Tu le sens quand tu rentres de vol le lendemain, que tu te prends une claque dans la tronche à un moment donné. Et c'est ce que j'essaie d'expliquer aussi sur les réseaux sociaux à ceux qui veulent devenir hôtesses ou stewards. C'est tellement pas anodin. Tu vois,

  • Speaker #1

    le cas de l'horloge, en fait, c'est que tu es totalement déréglé.

  • Speaker #0

    Totalement déréglé. Parfois, tu peux manger cinq fois par jour. En plus, tu vas prendre ton petit déjeuner chez toi. Après, quand tu es à bord, tu vas manger. Après, tu vas remanger parce que tu arrives en escale. Après, tu vas remanger avant de te coucher.

  • Speaker #1

    Et tu n'as toujours pas dormi. Tu n'as toujours pas dormi.

  • Speaker #0

    Parfois, tu fais des amplitudes de 30-35 heures sans dormir dans un lit. Tu vas dormir deux ou trois heures dans un poste de repos dans l'avion.

  • Speaker #1

    Ah, on va en parler de ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Dormez, stewards !

  • Speaker #0

    Ah ouais, on se repose dans l'avion. Imagine, sur un vol de 10 heures, il va y avoir les deux premières heures du vol, puis le premier service du premier repas. Et à la fin du vol, tu vas avoir le petit déjeuner. Il reste 6 heures au milieu. Dans ces 6 heures, tu vas les couper en deux. Pendant 3 heures, tu as la moitié de l'équipage qui va se reposer. Pendant que l'autre est de garde, qui va vérifier les toilettes toutes les 15 minutes, s'il n'y a pas un départ de feu, si elles sont bien propres, voir s'il n'y a pas un malaise en cabine, ou un problème médical ou autre. Être là pour aller voir les pilotes aussi, très régulièrement. On va les voir à des heures très particulières. savoir s'ils vont bien, s'ils sont... En forme, s'ils ne sont pas endormis, c'est hyper important. Ils ne le sont pas, je te rassure, mais parce que justement, on met tout ça en place.

  • Speaker #1

    Eux, ils ne sortent pas de leur cabine ?

  • Speaker #0

    Si ils sont trois, il y en a un des trois qui peut aller faire un petit tour. De toute façon, s'ils sont trois, il va rester deux dans le cockpit. Il y en a un qui va aller se reposer et après, il tourne. S'ils ne sont que deux, par contre, ils ne peuvent pas sortir. Et nous, on va se reposer. Ce n'est pas juste parce que c'est cool et qu'on a du temps. Non, c'est que c'est réglementaire. Tu es obligé de te reposer pour reprendre un petit peu d'énergie, pour être à 100% là. Encore une fois, pour la sécurité à bord. En fait, vraiment, ce métier, c'est la sécurité avant tout. Donc, on se repose un petit peu à bord.

  • Speaker #1

    Et tu dors alors ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si je vous dirais exactement ce que je vais vous dire. Mais on a des cabines. Alors, ça peut être au niveau des soutes, ça peut être au-dessus des clients. On a des petites couchettes. Alors, pas tous les avions. Il y a des avions où, en fait, ils vont bloquer trois ou quatre sièges pour les hôtesses et les stewards pour se reposer un petit peu. Ferme un rideau et tu te reposes. Mais maintenant, de plus en plus d'avions ont... un poste de repos pour se reposer.

  • Speaker #1

    Tu peux choisir ta destination ?

  • Speaker #0

    Oui, quelques unes.

  • Speaker #1

    Ton rêve c'est d'aller à Buenos Aires ?

  • Speaker #0

    Ouais ouais ouais, en fait tu as un système de demandes. Tu dis voilà j'aimerais bien dans deux mois aller à tel endroit à telle date, donc tu demandes. Après je sais pas comment ça se passe dans toutes les compagnies mais en gros ça se passe un peu comme ça et il va y avoir une histoire d'ancienneté, une histoire de points, une histoire de... enfin c'est un peu obscur moi j'ai pas... totalement tout compris, mais je demande pas des vols trop compliqués à avoir et en général, je les ai.

  • Speaker #1

    Et si j'ai envie de partir avec toi, tu m'invites ? C'est gratuit ?

  • Speaker #0

    Non ! J'aimerais bien ! Qu'est-ce que t'aimerais bien ? Je peux faire profiter de ce qu'on appelle les billets GP. Donc, j'oublie à chaque fois si ça veut dire que c'est gratuit, key passenger ou quelque chose comme ça. Je suis désolé, je l'ai pas en tête, mais en gros, c'est tu payes que les taxes aéroportuaires et ça, genre ton mari ou ta femme, tu peux faire profiter de ça.

  • Speaker #1

    Mais à chaque vol ? Ou tu as un quota dans l'année.

  • Speaker #0

    Oui, quand tu es marié avec quelqu'un, la personne peut venir. À chaque fois ? À chaque fois, toute la vie même, tant que tu es en fonction, dans ma compagnie. Et tu peux faire profiter trois, quatre copains ou copines dans l'année aussi, les ramener avec toi en escale.

  • Speaker #1

    C'est quand même trop sympa.

  • Speaker #0

    Alors, c'est trop sympa sur le papier. Si tu veux, c'est beaucoup d'énergie, c'est beaucoup de stress. Est-ce qu'il va y avoir une place dans l'avion ? Oui ou non ? Il faut arriver un petit peu plus tôt. S'il y a trop de queue à l'arrivée, pour les passeports, les machins, est-ce que l'équipage, on va l'attendre ? C'est... Donc pas à chaque fois. Pas à chaque fois. Et puis surtout, encore une fois, tout à l'heure, je te parlais de repos en escale. Quand tu es avec quelqu'un en escale, tu vas te balader, tu vas marcher, tu vas visiter, tu vas machin. Donc en fait, tu ne vas pas te reposer, tu vas être crevé. Et franchement, ça pique. Parce que ton copain, ta copine, c'est cool. Il va être sur un siège tranquille, il va dormir pendant le vol aller, pendant le vol retour. Et ouais.

  • Speaker #1

    C'est quoi ta pire escale ? Il y a des escales que tu détestes ?

  • Speaker #0

    Il n'y a pas d'escale que je déteste. On a parfois des destinations où en termes de sûreté et de sécurité, tu ne peux pas sortir de ton hôtel. Mais ça, c'est des trucs qui sont vus avec les ambassades. Forcément, ce n'est pas hyper rigolo. Tu pars deux jours, tu restes à l'hôtel. Il y a pire quand même, parce que souvent, c'est vraiment que de boulouer. Tu as toujours en tête le fait que ce n'est pas dingue où tu es. Je ne pourrais pas te dire. Est-ce qu'il y en a une qui te fait rêver et où tu n'es pas allé ? Je ne suis pas allé encore. Je crois que je suis allé à peu près partout. Mais Tokyo, je l'ai fait une fois. Et j'ai retrouvé... tourne bientôt et je suis hyper excité à l'idée.

  • Speaker #1

    C'est génial. Et tu restes longtemps quand tu vas à Tokyo ?

  • Speaker #0

    Moi, je n'y ai resté que deux ou trois jours, mais tu peux rester jusqu'à quatre jours.

  • Speaker #1

    Et tu peux demander ? Tu peux dire j'aimerais bien rentrer dans une semaine ou ton équipe, c'est la même ?

  • Speaker #0

    Ah non, t'es obligé de rentrer avec ton équipage. Sauf si c'est mis en place par la compagnie et que tu fais le vol, aller avec tel avion et te rentrer avec un autre avion. Parfois, tu peux rester un jour de plus et rentrer avec un autre équipage. Oui,

  • Speaker #1

    mais je peux pas dire tiens, j'aimerais bien profiter pour...

  • Speaker #0

    Ah non, t'imagines ? J'aimerais trop. Ça serait trop bien. Non, mais c'est bon, repartez. Moi, je suis bien. Je vais rester là, comme ça, manger des sushis, c'est bien.

  • Speaker #1

    Donc quatre jours, c'est rapide, parce que c'est quand même le bout du monde.

  • Speaker #0

    Et encore quatre jours, c'est pas mal. Quatre jours en escale, c'est rare, tu les as pas à chaque fois. Non, là, je vais y aller, je vais rester, je crois que c'est un petit peu plus de deux jours. Ce qui est déjà super chouette. Mais ouais, je suis très très content d'y aller là.

  • Speaker #1

    Donc il y en a pas où t'es pas allé ?

  • Speaker #0

    Je dis certainement, mais j'ai rien qui me vient en tête.

  • Speaker #1

    Polynésie, t'es allé ?

  • Speaker #0

    Bah ouais, en fait, mes parents habitaient là-bas. Donc à Tahiti, je l'ai fait, je sais pas, dix ou quinze fois, je crois. Donc limite, j'ai... Si je devais claquer des doigts et arriver là-bas, avec plaisir, mais me retaper 24 heures de vol aller, 24 heures de vol retour, alors que je suis déjà dans mon métier normal, flemme.

  • Speaker #1

    Tu prends l'avion en vacances ?

  • Speaker #0

    Je ne pars pas en vacances.

  • Speaker #1

    Tu ne pars pas en vacances, tu ne pars pas en voyage ?

  • Speaker #0

    Non, je n'en ressens pas le besoin. J'ai tellement de plaisir à être chez moi, dans mon cocon, d'avoir mes petites habitudes. En plus, j'ai d'autres activités à côté, donc ça me demande pas mal de temps. Mais j'aime être chez moi. Et limite, je vois un peu moins de monde parce que je vois tellement de clients, tellement de passagers. Tu changes de collecte toutes les semaines et tout ça. C'est cool aussi de te retrouver chez toi un petit peu tranquille. Mais je sais que toutes les semaines, je vais aller à l'autre bout du monde.

  • Speaker #1

    T'as envie d'avoir des enfants ?

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Et tu penses que c'est compatible ?

  • Speaker #0

    C'était radical la comme question.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est compatible avec une vie de famille ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai plein de collègues qui ont des gosses. Je pense que c'est énormément d'organisation, beaucoup de boulot, beaucoup de fatigue. Parce que je pense que déjà juste avoir des gosses, ça doit être très fatigant déjà normalement. Mais je pense que c'est compatible. Après, tout dépend de ton couple. Si tu arrives à bien fonctionner. Tu peux avoir de la famille à côté qui peut t'aider pour aller chercher les enfants à l'école. Ça peut aider aussi. Mon père a été navigant, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, quand tu rentres, par exemple, je voulais te parler du jet lag, mais par exemple, quand tu rentres, est-ce que tu te réveilles à 8h ? Tu te dis, peu importe, maintenant je suis en France, je me réveille à 8h. Ou toi, tu te laisses te reposer et tu ne te mets pas de timing ?

  • Speaker #0

    J'essaie de ne pas mettre de réveil. En plus, je fais en sorte de tout le temps partir sur la côte est des Etats-Unis. C'est un petit décalage. Quand je dis Etats-Unis, mais même de l'Amérique, un Buenos Aires, tout ça, c'est 4-5 heures de décalage. New York, c'est 5-6 heures. Vu qu'on reste que 24-48 heures sur place... tu n'as pas le temps d'être vraiment jetlagué sur plusieurs jours. Donc en fait, quand je rentre de vol, très souvent on arrive le matin, je vais faire une sieste, je vais dormir, je vais aller au sport en fin de journée, je vais essayer de me coucher avant minuit, le lendemain je vais me réveiller. Alors je vais avoir la tête dans le cul grave. Mais tu te réveilles. Mais je me réveille. Je vais mettre un réveil si j'ai un rendez-vous. Mais sinon, je ne mets pas de réveil. Ça me terrorise le réveil. Je ne veux plus de réveil.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui te passe si tu es malade ?

  • Speaker #0

    Je ne vole pas.

  • Speaker #1

    Donc tu appelles l'accompagné le matin, tu dis j'ai de la fièvre et tout.

  • Speaker #0

    Ouais, il faudra voir le médecin dans la foulée, pour qu'il valide, effectivement, pour qu'il te fasse un arrêt maladie. Mais même vous qui nous écoutez, si vous avez un rhume, si vous avez un tout petit peu mal aux oreilles, allez voir un médecin et si vous n'avez pas le temps d'aller voir le médecin, je suis désolé, mais ne prenez pas l'avion si vous êtes enrhumé ou pas. Là par exemple, j'ai eu un rhume le week-end dernier, là c'est bon, il est en train de partir, j'ai juste encore le nez un petit peu bouché, je ne vole pas avant 4-5 jours. Bon, ça va, je vais voir le médecin samedi quand même au cas où,

  • Speaker #1

    on ne sait jamais. Tu vas être dans les airs pour Noël ?

  • Speaker #0

    Je reviens le 25 au matin. Je vais peut-être croiser le Père Noël.

  • Speaker #1

    Tu nous diras.

  • Speaker #0

    Je l'ai vu une fois le Père Noël. Je l'ai pris en photo. Je le montre à chaque fois.

  • Speaker #1

    Et tu vois d'autres avions parfois aussi ? Oui,

  • Speaker #0

    j'adore ça.

  • Speaker #1

    C'est génial.

  • Speaker #0

    Je trouve ça vraiment dingue. Surtout quand je vais faire un tour dans le cockpit, voir les pilotes, et qu'on voit un avion au-dessus de notre tête, en dessous, sur le côté, machin. C'est assez rigolo.

  • Speaker #1

    Bon, tu as été très franc avec les enfants. Mais tu fais quoi quand tu vois avec une famille, avec plein d'enfants qui montent dans l'avion ?

  • Speaker #0

    Alors, on a une petite trappe cachée. Et les enfants qui font trop de bruit. Ils ont aspiré.

  • Speaker #1

    La maman en fitness, les enfants dans la trappe.

  • Speaker #0

    Non, moi, je trouve que c'est assez délire. Encore une fois, je me remets. C'est-à-dire que je me rappelle des émotions que j'avais quand j'étais petit dans l'avion. Donc, j'essaie de faire en sorte que les gamins trouvent ça magique aussi. Donc, quand je vais les voir, je vais leur faire un petit signe. Genre, bonjour, bienvenue à bord. Enfin, c'est un truc un petit peu tout bête. Mais tu regardes comme ça, tu as un costume.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu as un uniforme, mais tu as un truc presque de super-héros pour eux. Donc ouais, on va essayer de rigoler un petit peu ensemble, on leur apporte des jouets. Tu vois ce que je disais il y a quelques années, j'ai eu la chance de voir le Père Noël au-dessus des nuages. Bon bah j'ai la photo, je leur montre le Père Noël, enfin tu vois. Donc on essaie de créer un petit contact comme ça. Je sais que parfois c'est un peu difficile de voyager quand il y a des bébés autour, parce que parfois les bébés peuvent pleurer, ça fait du bruit, ça m'a genre...

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce que tu fais toi ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je fais ?

  • Speaker #1

    Parce que moi j'en ai entendu des gens d'un mois dire Ah ça saoule,

  • Speaker #0

    blablabla Je disais à la maman ou au papa qui a l'enfant de venir avec nous, tu sais dans les petites cuisines qu'on appelle des galets. pour changer un petit peu d'environnement. Souvent, le bébé, s'il pleure, mais ce n'est pas moi qui vais vous l'apprendre, c'est peut-être qu'il a faim, peut-être qu'il a mal aux dents, peut-être qu'il a envie de dormir, mais qu'il n'y arrive pas. Moi, j'aime bien l'idée de changer un peu d'environnement.

  • Speaker #1

    Oui, marcher un peu, quoi. Ah, oui.

  • Speaker #0

    J'allais dire prendre l'air, c'est un petit peu compliqué quand t'es dans l'avion mais...

  • Speaker #1

    Non mais même oui, bouger un peu de ta place parce que c'est dur quand t'es un enfant qui pleure et que t'es coincé toi à ta place, tu peux pas bouger et tout.

  • Speaker #0

    C'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Et quand t'entends les gens râler derrière toi, c'est pas une situation très grave non plus quoi.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je conseille aux papas, aux mamans qui voyagent avec leurs enfants de prendre vraiment un sac assez facile à transporter mais avec vraiment les doudous, même des trucs assez confortables, un petit peu cosy, des jeux, enfin plein de petites choses qui vont les occuper et tout ça. Alors je sais que c'est... compliqué et que c'est pas la meilleure idée du siècle de montrer des écrans à des enfants mais je pense qu'exceptionnellement on peut dire ça j'ai déjà fait avec pas mal de parents dire bon c'est exceptionnel mais on est dans l'avion et dire aux gamins voilà t'as pas les écrans à la maison ni rien mais là on n'est pas à la maison et dans l'avion c'est différent et les parents ils jouent le jeu en plus dans ces moments là en fait c'est vraiment beaucoup d'improvisation et sur le moment et je pense qu'il faut se dire parce que je suis passager aussi parfois que ce soit dans la vie c'est dur mais bon on est tous passé par là, on a tous fait du bruit quand on était petit peut-être,

  • Speaker #1

    surtout moi c'est chiant le problème en fait c'est pas tant les enfants moi je trouve que c'est les parents qui s'en foutent tu peux pas faire l'éducation des parents évidemment, mais tu vois il y a des enfants qui crient puis après il y a des parents qui les laissent quand je te dis de dormir par terre, courir là moi je suis une maman, je voyage avec mes trois enfants Moi, la cinquième fois qu'il y a un enfant de 4 ans qui vient me tirer la jambe, ça me saoule. Oui,

  • Speaker #0

    alors ça, si tu veux, à un moment donné, c'est à nous aussi de faire respecter certaines règles. Donc on a aussi une autorité et une légitimité à se dire, bon, maintenant, là, ça commence à devenir un petit peu compliqué. Alors tu le dis gentiment. Et après, il faut être ferme quand même. Dire aux parents, s'il vous plaît, faites un effort, parce que là, il y a toutes les personnes autour qui ont du mal à dormir. Mais ça, encore une fois, c'est une jauge au feeling, au moment. Et puis peut-être que ce n'est pas moi qui vais le dire, mais peut-être que je vais demander à un collègue ou à une collègue de le faire. Peut-être que...

  • Speaker #1

    Ça passera mieux ? C'est comme la personne qui s'allonge quand tu dînes, excuse-moi.

  • Speaker #0

    Oui, alors là, l'idée, et moi, c'est ce que je demande à chaque fois, c'est juste pendant le dîner ou le déjeuner, là, quand tu manges, juste, s'il vous plaît, tout le monde... On relève les sièges. Je le fais avant que... Vraiment, je passe en cabine, je dis à la plat, on va manger. On relève les... Tu vois ? Non, je... Oui.

  • Speaker #1

    C'est plus rigide, t'as raison. C'est un peu toi, quand même, qui met la danse, quoi.

  • Speaker #0

    De toute façon, t'as pas le choix. Les gens n'osent pas demander eux-mêmes à la personne d'en face de remonter le siège. Et je me dis, mais c'est marrant, quand même, ça. Donc, bon, maintenant, je suis habitué, mais ils nous demandent à nous, mais parfois, ils se lèvent. Ils vont au bout de l'avion pour venir nous chercher, pour nous dire, Du coup, j'y vais et je me dis on va bientôt manger, est-ce que vous voulez bien ? En revanche, le reste du vol, si toi tu t'inclines, la personne peut s'incliner derrière, ça fait l'effet domino et finalement tout se passe bien. Et parfois c'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai la tête dans l'écran, je sais pas si vous reculez un petit peu. Si tout le monde recule, l'effet domino.

  • Speaker #1

    C'est marrant que tu dis ça, c'est quand même vous qui menez un peu la danse.

  • Speaker #0

    Complètement. Et puis en plus, on fait figure d'autorité encore une fois. En fait, les clients, les passagers d'un avion, ils ont… Je ne sais pas si c'est une vraie étude ou si c'est avec l'expérience que j'ai déduit cela. Ils ont un âge mental d'environ 10 ans. Non, mais blague à part, ils se font perdus. Enfin, tu ne sais pas où... Enfin, tu es dans un avion, mais tu ne sais pas ce que c'est. Souvent, peut-être que tu n'as jamais pris l'avion. Tu as peut-être peur. Tu ne comprends pas les bruits, l'environnement, le truc. C'est quelqu'un qui pilote l'avion, tu ne le connais pas. Il y a trop de trucs qui font que...

  • Speaker #1

    Mais tu es infantilisé à mort. On t'apporte à manger, on te dit quand tu as le droit de faire pipi.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et puis nous, on est debout, on a un uniforme, on est coiffé, tac, nickel, les cheveux en banane, machin, le truc, le chignon en banane, parce que moi, je n'ai pas une banane, sinon c'est vraiment ridicule. Donc, on représente une certaine autorité. Donc, forcément, ça infantilise un petit peu les passagers. Parfois, tu les grondes un peu, ça marche. C'est marrant. C'est vrai. Tu as une façon aussi d'amener les choses. Parfois, tu as des passagers.

  • Speaker #1

    Tu relèves ton siège, Jean-Pierre.

  • Speaker #0

    Oui. Parfois, tu demandes gentiment et très poliment, parce que moi, je respecte tous mes clients, il n'y a pas de problème avec ça. Tu demandes gentiment, après un peu plus fermement, et puis parfois ça marche pas, ça veut pas, donc il demande à un collègue ou une collègue de le faire. Elle va essayer, ça va pas prendre non plus.

  • Speaker #1

    Le dernier, c'est le commandant, si vraiment il y a quelqu'un qui te saoule.

  • Speaker #0

    Ah ouais, et là ça marche encore mieux. Je peux te dire quand il y a les galons dorés qui débarquent. Je suis pas en train de piloter là. Il y a des autres pilotes devant quand même. Mais là, sur mon dernier vol, sur le vol retour, il a commencé à y avoir un petit début d'émeute dans la cabine, avec des passagers debout qui commençaient à s'engueuler, des trucs machins. J'avais une collègue qui essayait d'être assez ferme. avec un passager mais ça prenait pas, au bout d'un moment je fais You, come here ! et comme ça avec le french accent direct ah ouais il est venu et puis ça s'est très bien passé on a passé un très bon moment ensemble après on a échangé et tout ça mais il fallait un peu montrer bah c'est nous les chefs et si je te demande une troisième petite mignonnette de whisky ou de champagne ? ça te vendra ton état et si je suis pas bien ? ah bah tu n'auras pas tu me dis non non non non en fait Alors, tu as des compagnies où tu payes pour ce que tu bois, d'autres compagnies où tu ne payes pas. Mais à un moment donné, que tu payes ou que tu ne payes pas, tu es quand même dans un avion. Et si ton taux d'alcoolémie... Il faut savoir que les effets de l'alcool sont multipliés par deux ou trois dans l'avion. Entre le manque d'oxygène, la déshydratation, tout ça, tu peux vite être sous plus rapidement. Et nous, on est hyper attentifs à ça. Donc, je passe le mot. Attention, tel passager ou telle passagère commence à... Ah oui, ok. On a déjà bu trois, quatre bouteilles de vin, on va faire attention. Voilà, on ne sert plus d'alcool.

  • Speaker #1

    D'accord, tu dis donc quoi ?

  • Speaker #0

    T'imagines s'il reste 8 heures de vol avec des passagers ivre-casse ? C'est compliqué. Bah ouais, c'est compliqué parce que tu peux pas lui dire Vas-y, va prendre l'air 2 minutes en terrasse.

  • Speaker #1

    Enfin, va avec le commandant.

  • Speaker #0

    Ah, y'en a qui ont essayé.

  • Speaker #1

    Alors attends, j'ai vu une vidéo ce matin. Qu'est-ce que tu fais quand des gens font l'amour dans les toilettes ? Ah !

  • Speaker #0

    Je les filme.

  • Speaker #1

    Je fais des vidéos pour TikTok. Bah oui !

  • Speaker #0

    Eh, buzz, buzz ! Non, qu'est-ce que je fais ? Alors moi, ça m'est jamais arrivé de tomber sur des passagers qui faisaient ça.

  • Speaker #1

    Dans les toilettes ou d'ailleurs dans les sièges la nuit. Oui,

  • Speaker #0

    on a toutes les histoires. Il y en a sur les sièges, dans les toilettes, dans les galets, dans les petites cuisines. En fait, c'est interdit. Je tiens à le dire, on n'a pas le droit de faire de sexe ou de s'exhiber sexuellement. C'est un lieu public. Forcément, c'est interdit. Et même le simple fait de faire beaucoup de bruit, que ce soit entendu, il ne faut pas le faire. Là, on parle quand même de potentiellement, je crois que c'est un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende. Sérieux ? C'est de l'exhibition. Tu n'es pas censé faire ça dans plein de gens. Très personnellement, si moi j'entends des clients faire des trucs dans les toilettes, je vais toquer. Une fois, deux fois. Et puis au bout d'un moment, on a quand même une façon de pouvoir ouvrir. Après, si ça ne fait pas de bruit, si je ne suis pas au courant, je...

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais très personnellement, je vais fermer les yeux tant que personne n'est au courant. Je ne vais pas ouvrir la porte des toilettes parce que là, du coup, tout le monde va les voir. Enfin, ça risque de créer un truc un peu gênant. Et si c'est quelqu'un, en revanche, qui fait ça à son siège, et si d'autres personnes le voient, là, on ne rigole pas du tout. C'est-à-dire que le mot passe directement au chef de cabine principal. au commandant de bord et puis c'est eux qui prendront la décision.

  • Speaker #1

    Donc on ne s'amuse pas dans les toilettes de l'avion ?

  • Speaker #0

    Franchement, je ne le conseille pas et puis ça reste des toilettes, c'est pas hyper bien.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que t'as un truc avec la propreté quand même, c'est plusieurs fois que tu m'en parles. Non mais ça arrive, on est d'accord ?

  • Speaker #0

    Oui ça arrive.

  • Speaker #1

    Et je sais plus, il y a des gens qui ont ce fantasme sans doute, tu vois.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, je peux comprendre. C'est interdit. Ah vous faites pas choper quoi, juste ça.

  • Speaker #1

    Et dans les petites chambres, je vois dans les cabines first, je suis tombée sur une vidéo tout à l'heure des cabines first mais qui ressemblent à des chambres et des trucs comme ça et tout.

  • Speaker #0

    Ah bah il y en a avoir des histoires.

  • Speaker #1

    Ça c'est privé, c'est ta cabine tu penses ? J'y suis jamais allé en vrai.

  • Speaker #0

    C'est un peu compliqué, encore une fois. Moi, je suis censé faire respecter les règles, c'est mon métier.

  • Speaker #1

    C'est la loi,

  • Speaker #0

    quoi. Mais ouais, après, c'est quand même vachement délicat d'aller voir quelqu'un pendant l'acte pour lui dire, excusez-moi, vous pouvez arrêter ? Encore une fois, je pense que je m'adapterais à la situation. C'est compliqué, là, dans cette situation, de te dire ce que je ferais. Mais je garde en tête qu'il faut que je fasse respecter les règles. C'est mon métier. Après, encore une fois, si ça n'empiète pas sur les autres personnes autour. Bon, et tant qu'au-dessus de ta tête, il y a deux... Si vous êtes deux, parce que peut-être qu'ils sont trois ou je ne sais pas. Mais tant qu'il y a suffisamment de masques à oxygène et de ceintures de sécurité disponibles, c'est le plus important. Le problème, c'est ça aussi. Dans les toilettes, si tu es à deux, il y a des turbulences. Enfin, on fait comment ? Ou même à un siège. Il ne faut pas qu'il y ait deux personnes sur un siège. Parce que s'il y a des grosses turbulences et qu'il n'y a pas de siège avec des ceintures dispo à côté, tu ne peux pas t'attacher. C'est toujours la sécurité qui prime avant tout.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi ton pire souvenir de vol ?

  • Speaker #0

    Je crois que c'était un peu la semaine dernière, le début. je sais pas si on peut appeler ça le début des meutes, mais effectivement, on était en vol, ça faisait déjà une petite heure qu'on volait, et t'avais deux passagers qui avaient à côté d'eux une femme qui toussait et qui ont littéralement pété un câble parce qu'elle toussait. Donc on allait apporter des masques un petit peu à tout le monde, mais le temps d'aller chercher, ils étaient déjà debout en train de s'embrouiller dans tous les sens, ils ne parlaient ni anglais ni français, donc la communication devient très compliquée. Heureusement que j'ai trouvé un autre passager, il faut se faire des alliés dans ces cas-là. Un passager qui parlait, je crois qu'ils étaient polonais, donc il parlait polonais et anglais, et là tu dis ok, il faut... pas que ça dégénère parce que là si c'est 20 30 passagers qui se foutent sur la gueule c'est un petit peu moins rigolo donc ouais là c'est le genre de truc qui me plaît pas trop ok ouais après est-ce que j'ai eu d'autres moments non honnêtement non une crise d'appendicite un arrêt cardiaque un accouchement je touche du bois non un de mes meilleurs potes qui a eu un accouchement à bord le fameux malaise vagal ça on en a très souvent mais c'est pas anodin quoi parce que sur le moment il faut que tu vois que c'est un malaise vagal il y a des médecins avec vous ? non, nous on a une formation au secourisme comme je disais sur la formation initiale et puis tous les ans on passe des maintiens de compétences sur la réanimation, enfin sur le massage cardiaque sur tout plein de trucs même la méthode d'Amnish, enfin tous ces trucs là les statistiques prouvent que alors je sais plus le chiffre exact mais peut-être 8 sur 10 fois sur alors attends c'est pas français ce que je dis il y a beaucoup de médecins je suis steward, j'ai pas fait de physique il y a très souvent des médecins à bord... quasiment 8 fois sur 10. Qu'on ait aidé et puis ils viennent nous filer un coup de main.

  • Speaker #1

    Tu mets des bas de contention ?

  • Speaker #0

    Ça ne regarde pas. Oui, je mets des bas de contention. C'est important,

  • Speaker #1

    non ? On en met.

  • Speaker #0

    La première année, je n'en mettais pas. J'ai des collègues qui m'ont dit, si, mets-en, parce qu'en fait, tu vas avoir tes mollets, tes jambes, tu vas les ressentir. Et effectivement, maintenant, j'en mets tout le temps et alors, ça fait la différence. Mais vraiment, si vous avez des bas de contention, mettez-les pendant vos longs voyages. Franchement, ça fait du bien. Ça se terre et tout ça, mais ça évite d'avoir... plein de problèmes aux jambes sur le long terme. Surtout quand on est au Tess et Steward, on voyage beaucoup. Moi, j'ai vu la différence. Après, je veux gambattre comme une petite gazelle dans les rues de New York. J'aime beaucoup moins mal.

  • Speaker #1

    Et tes secrets de beauté, avant, tu mets de la crème hydratante. Qu'est-ce qu'on fait avant de faire un vol de 14 heures ?

  • Speaker #0

    Alors, très honnêtement, je ne fais rien du tout. Mais c'est bien de se mettre de la crème Nivea ou n'importe quelle crème basique. Je pense que c'est hyper bien d'en mettre à bord.

  • Speaker #1

    Parce que c'est hyper sec, en fait.

  • Speaker #0

    L'avion est hyper sec. On se déshydrate énormément. Normalement, le truc le plus important à faire, c'est de boire de l'eau. Mais vraiment beaucoup. Moi, parfois, je propose des verres d'eau comme ça. On me dit non, non, chez Sisi, ils buvaient de l'eau. Il faut boire une bouteille, une bouteille et demie par vol à peu près.

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Idéalement.

  • Speaker #1

    Alors pourquoi on boit tous du jus de tomate ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas ? Mais tu as vu qu'il y avait des études. Il y avait des études comme quoi ça avait un goût spécial en vol. Ou je ne sais pas, c'est le seul endroit au monde où on t'en propose. Je ne sais pas, il y a un truc qui est marrant.

  • Speaker #0

    En fait, il y a plein de théories sur le jus de tomate. C'est un sujet, le jus de tomate. Le jus de tomate, tu n'en bois jamais quand tu es chez toi ?

  • Speaker #1

    Jamais.

  • Speaker #0

    T'en bois pas quand tu vas au bar, éventuellement au lendemain de gueule de bois, tu vas prendre un bodyberry avec le brunch. Mais le jus de tomate, t'en bois pas. C'est quand même super bizarre que dans l'avion, il y a un truc qui fait que tu veux un jus de tomate. Alors je sais pas si c'est un truc magique ou quoi. Je sais que les goûts,

  • Speaker #1

    les tapis et tout ça,

  • Speaker #0

    ils sont différents. En fait, tu ressens pas les mêmes choses dans l'avion. Un vin ne va pas avoir le même goût ici sur ta table que dans l'avion. Et le jus de tomate, si tu veux... Alors, j'ai une théorie. T'en bois tellement jamais du jus de tomate, et vu que l'avion, tu le prends jamais, tu te dis, tiens... boire un jus de tomate c'est exceptionnel prendre l'avion c'est exceptionnel bingo je fais un tiercé gagnant tu vois je me dis peut-être qu'il y a un côté et puis aussi dans l'avion souvent t'as faim donc le jus de tomate c'est un peu comme c'est long quand même d'attendre le repas donc c'est un peu comme un potage c'est un jus de tomate un peu épais non mais c'est vrai

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est la théorie de Mathieu. C'est Mathieu, je ne sais pas. Jus d'automate. Alors attends, et dernière question. Tu me dis quoi si j'ai peur en avion alors ?

  • Speaker #0

    Que c'est normal d'être inquiet, inquiet en avion. Que je vais te demander où tu vas, ce que tu vas faire. Et on va essayer de parler de ce voyage qui va être super chouette. Et que le voyage, il commence maintenant. Et que nous, on est là pour assurer ta sécurité. Qu'on a des super pilotes devant qui connaissent super bien leur métier, qui sont archi bien formés. Que nous, on est formés à toutes les éventualités. Qu'est-ce qu'il se passe ? Quoi que ce soit, on sera là pour assurer ta sécurité à bord. Et si tu as besoin de parler avec moi pendant le voyage, je serai là pour toi.

  • Speaker #1

    Et si je prends un Lexo, tu crois que c'est mieux ?

  • Speaker #0

    Je trouve que c'est quand même mieux de ne pas prendre de médicaments à bord si tu n'as pas besoin d'en prendre pour ta santé. De surtout ne pas boire d'alcool si tu prends un médicament. Parce que là, tu vas te sentir mal, tu vas être malade et tout ça. Si ton médecin t'a dit que c'était OK, qu'il t'a dit de prendre un demi-caché, c'est ton médecin qui te l'a dit,

  • Speaker #1

    c'est pas moi. Oui, mais pas tout seul.

  • Speaker #0

    Je pense que l'automédication, il faut toujours faire un petit peu attention, surtout dans l'avion. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne sais pas quoi, tu as raison.

  • Speaker #0

    Après, si vraiment tu es dans un état catastrophique, on va dérouter, on va se poser, on va t'amener à un hôpital assez proche. Mais bon, il va falloir assumer les 350 passagers derrière qui vont devoir sortir de l'avion.

  • Speaker #1

    Alors franchement, tu as répondu à toutes mes questions. La dernière, c'est de savoir qu'est-ce que va faire Mathieu Allouche demain ?

  • Speaker #0

    Je ne sais tellement pas.

  • Speaker #1

    Où est-ce qu'on va le retrouver, cet Instagrammeur déjanté ?

  • Speaker #0

    J'ai quelques idées à la tête, quelques projets en cours. Je ne sais pas, est-ce qu'on ne me verrait pas à la télé ? J'aimerais bien y retourner.

  • Speaker #1

    Mais toujours en étant en steward ?

  • Speaker #0

    Éventuellement, ce serait la bonne porte d'entrée, je pense, pour revenir. Pas forcément en steward, mais en tout cas autour du voyage ou de la découverte. Ça peut même être en France. J'avais fait une série de vidéos pour les hôtels Mercure il y a 6 ans, 6-7 ans. J'ai fait 25 vidéos avec une boîte de prod qui s'appelle Free Mental, où on est allé à la découverte de plein d'hôtels différents. C'était trop, trop bien. Et moi, j'aime bien rencontrer des personnalités. J'aime bien découvrir des façons de manger. J'aime bien des trucs un peu à la France 5, France 3. Bien sûr. Ah là là.

  • Speaker #1

    Il y a plein de trucs à faire.

  • Speaker #0

    Et moi, je pense que le voyage, c'est hyper important. Il faut absolument voyager, qu'on n'est pas obligé d'aller à l'autre bout du monde pour voyager. En France, on a tout. Mais quand je dis tout, c'est... Je crois qu'on n'a pas assez d'une vie pour faire toute la France et qu'il y a de quoi faire. Et que pour notre planète, c'est important aussi de ne pas forcément aller à l'autre bout du monde.

  • Speaker #1

    On peut dire un peu ça sur ton boulot ?

  • Speaker #0

    Pas trop, mais moi, j'en ai conscience. En tout cas, c'est-à-dire que je sais qu'aujourd'hui, tous les constructeurs, tous les fabricants d'avions et même toutes les compagnies aériennes font hyper attention à leur bilan carbone, que les pilotes font attention à prendre le moins de kérosène possible, d'en économiser le plus possible et qu'il y a énormément d'efforts qui sont faits. Mais je me dis quand même, bon... C'est un peu compliqué, sa conscience écologique et les faits. Parfois, ça va un petit peu en contradiction, mais on a tous nos consciences.

  • Speaker #1

    Bien sûr, carrément.

  • Speaker #0

    On ne pourrait jamais dire aux gens de ne pas voyager ou de le faire que 3-4 fois par vie, juste de le faire en toute conscience et de se dire, ok, je vais à l'autre bout du monde, mais peut-être que quand je serai là-bas, je ne vais peut-être pas faire du 4x4 tous les jours, je ne vais peut-être pas faire du bateau tous les jours, je ne vais peut-être pas aller au McDo tous les jours.

  • Speaker #1

    Tu vas le faire différemment.

  • Speaker #0

    Je vais le faire différemment, juste en conscience. de ne pas mettre trop de trucs dans sa valise pour pas que ce soit trop lourd. Enfin, tu sais, plein de petits trucs qu'il faut voyager. Oui, c'est bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci Marie,

  • Speaker #1

    c'était trop cool.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    C'est la fin. Merci mille fois de nous avoir écoutés jusqu'au bout. J'espère que vous aussi, vous avez voyagé. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcast et un petit commentaire. On attend avec impatience vos retours et vos impressions. Et si vous aussi, vous avez envie de nous raconter un extraordinaire voyage ou une aventure au bout de votre rue, envoyez-nous un petit message sur Instagram. À très vite, merci et à bientôt !

Description

Notre invité, c'est un peu la star d'Instagram côté piste d'atterrissage. C'est le steward que vous êtes des millions à suivre sur Instagram pour son humour et ses incroyables vidéos.

Mathieu Allouch, aka @Mathieu_le_steward, est celui qui nous fait rire avec ses stories sur les passagers qui essaient de ranger une valise XXXL dans un compartiment XS, ou qui nous rassure quand on flippe à cause des turbulences.


Dans cet épisode pépite, il va nous raconter comment on passe d'étudiant normal à superman des airs. Les galères des premiers vols, les passagers impossibles, les situations complètement dingues qu'il a dû gérer... Mais aussi les moments magiques, ces rencontres qui changent une vie, ces levers de soleil à 10 000 mètres d'altitude que personne d'autre ne verra jamais.


On va parler des coulisses -vous savez ces secrets que l'on a toujours rêvé de connaitre- : les fameuses zones de repos secrètes de l'équipage, la vérité sur la nourriture en avion (et pourquoi, sérieusement, tout le monde devient accro au jus de tomate ?), les petits codes entre personnel navigant, et même... ce qu'il se passe vraiment quand un bébé pleure pendant 8 heures de vol !


Et comme notre invité n'a pas sa langue dans sa poche, il va aussi nous dire ce qui l'agace le plus chez les passagers - prenez des notes, ça pourrait vous servir pour votre prochain vol ! - mais aussi nous donner tous ses secrets pour voyager comme un pro.


Alors attachez vos ceintures, rangez vos tablettes en position verticale, et éteignez vos appareils électroniques... Quoique non, gardez-les allumés, vous allez vouloir prendre des notes ! C'est parti pour un des épisodes les plus déjantés de Beau Voyage.


Retrouvez-nous sur @beauvoyage !


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Production : Sakti Productions

Musique : Chase The Mississipi, Michael Shynes

Vous êtes une marque et vous souhaitez collaborer avec Beau Voyage ? 

Ecrivez-nous : mariegarreau@saktiproductions.com 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les turbulences, c'est un non-événement, mais vraiment, il faut vraiment me croire, il n'y a pas de risque, si ce n'est de se faire mal parce qu'on n'est pas attaché. Et si tu n'es pas attaché, tu peux te cogner et te retrouver la tête au plafond, retomber, retomber sur ton passager voisin, lui faire mal aussi, donc c'est toi qui seras responsable, et tu peux te faire super super mal. Nous, dès qu'il y a des turbulences un peu trop importantes, le commandant de bord nous dit, PNC, vous allez vous asseoir tout de suite, et vous allez vous attacher. Là, ça fait peur.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, là, quand tu es passager, ça fait peur.

  • Speaker #0

    Ça fait peur, mais en fait, c'est juste pour nous sécuriser. Parce que si nous on n'est pas là, si on est tout l'équipage avec les bras cassés, les machins, si derrière t'as un bobo, on va pas pouvoir t'aider. Et en fait, on est là pour ça. Donc non, on se sécurise. Moi, sur un de mes d'un les vols, ça bougeait un peu trop. À l'avant, ça bouge toujours un petit peu moins que derrière. Donc les pilotes, parfois, ils se disent, bon, ça turbule un petit peu, mais nous, derrière, ça secouait grave. On s'est assis, on s'est attachés, on les a appelés. Bon, on s'est assis, on s'est attachés parce que ça bougeait pas mal. Mais en soi, il n'y a pas l'avion.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Marie et vous écoutez Beau Voyage. De l'ascension du Mer Apic au Népal, au tour du monde en famille, du road trip au Chili au bivouac en Inde dans les Pyrénées, vous entendrez des hommes et des femmes qui partagent leurs aventures hors des sentiers battus. Des aventuriers ordinaires qui vous racontent leurs aventures extraordinaires. À deux ou en tribu, à l'autre bout du monde ou en bas de chez eux, avec trois sous ou en claquant leur PEL, Ces voyageurs nous confient leurs histoires, leurs galères, leurs bons plans et leurs podcasts. Sur Beau Voyage, nous allons vous prouver que l'aventure est partout et à la portée de tout le monde. Alors montez le son et venez rêver avec nous. Aujourd'hui, on reçoit Mathieu Allouche, le steward le plus déjanté d'Instagram. Bonjour Mathieu.

  • Speaker #0

    Bonjour Marie, bonjour tout le monde.

  • Speaker #1

    Mi-influenceur, mi-PNC, totalement influenceur, totalement PNC. Tu es celui qui comprend toutes nos peurs, en tout cas les miennes. et les apaisent tout en dévoilant les coulisses d'une vie en l'air sans aucun tabou. A priori, on est beaucoup, parce que je l'ai vu que la dernière vidéo, c'était 2,7 millions.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai des vidéos qui font beaucoup de vues, c'est dingue. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    T'apaises mes peurs, mais t'apaises celles de beaucoup de monde. J'essaie. En tout cas, moi, j'adore regarder tes vidéos. Merci d'être venu entre deux vols te poser à mon micro pour répondre à toutes nos questions sur le métier de steward et ta vie en l'air. Est-ce que déjà, tu viens d'une famille de voyageurs ?

  • Speaker #0

    Eh bien, oui. En fait, mon père était navigant. Lui aussi, il était steward. au départ et puis après il était plus dans l'encadrement des hôtesses et des stewards et après un peu plus dans la direction de la compagnie pour laquelle il travaillait. Mais ouais, en fait, on a toujours voyagé. Je suis né dans le voyage. Ma mère est écossaise en plus, donc on allait souvent en Écosse et puis on partait en vacances à droite à gauche. Donc ouais, l'avion, c'est un peu ma maison.

  • Speaker #1

    Comment tu décides de devenir steward ?

  • Speaker #0

    Je crois qu'il y a plusieurs choses qui m'ont mis la puce à l'oreille. Déjà, j'ai toujours adoré être dans l'avion. Je trouve qu'il y a une espèce d'ambiance particulière, surtout quand j'étais môme. Il y avait un côté magique d'arriver en Écosse le soir, on voyait les petites lumières. Enfin, il y a un côté très... un peu comme à Disney, tu sais, quand tu prends le petit manège de Peter Pan, tu vois la petite ville, tout ça. Il y a un truc très magique et puis une ambiance, t'es coupé du monde, t'es coupé du temps, t'es coupé de tout. Et je trouve ça chouette, t'es au-dessus des nuages. Il y a un côté magique. Mon frère a été steward saisonnier. Ça, c'est un job un peu méconnu, mais très chouette. En fait, steward ou hôtesse, juste l'été, quand t'es étudiant ou étudiante. Il a fait ça sur peut-être six saisons ou un truc comme ça. Et je me suis dit, ça a l'air quand même super, super chouette. Et un jour, j'ai le bac et il fallait que je trouve un job étudiant. Et ma mère m'a dit, tu sais, Dame, il a été steward. Tu ne voudrais pas le faire toi aussi ? Je fais, mais si, mais carrément, mais c'est possible. Bah ouais, passe les sélections. J'ai passé les sélections, ça a marché. J'ai fait ça deux étés.

  • Speaker #1

    Et donc, tu fais ça pendant combien de temps quand tu fais ça l'été ?

  • Speaker #0

    Tu fais ça deux, trois mois. Tu fais ça juin, juillet, août ou juin, juillet, août, septembre. Bon, moi, j'ai fait ça à chaque fois deux mois et demi à peu près. Donc là, tu goûtes. au métier. Alors, je ne te cache pas que quand tu as 19 ans, on te donne un salaire, on te fait faire le tour du monde. C'est bien.

  • Speaker #1

    C'est génial.

  • Speaker #0

    C'est le beau métier du monde et ça l'est. Mais ça te permet d'appréhender le truc parce que ce n'est pas anodin comme métier. Après, j'ai une autre carrière. J'ai fait complètement autre chose que de travailler dans l'aviation et j'y suis revenu il y a maintenant 6 ans et demi. J'ai 36 ans. Vers mes 30 ans, je suis revenu dans les avions. Donc, je crois que j'ai toujours voulu bosser dans les avions entre autres.

  • Speaker #1

    Et on reste IWAR toute sa vie ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Comment on évolue ?

  • Speaker #0

    Tu as plein d'évolutions possibles. Soit tu restes hôtesse, steward toute ta vie, ou alors tu t'arrêtes au bout de 5 ou 10 ans parce que tu es crevé, parce que c'est vraiment épuisant comme métier. J'ai plein de collègues qui font ça depuis 25, 30, 35 ans. Soit tu restes hôtesse, steward, ou alors tu peux passer chef de cabine. Là, tu es manager de ton équipe. Après, en fonction des compagnies, tu peux aussi devenir chef de cabine principal. C'est vraiment toi. Je ne vais pas dire le haut de la pyramide parce que le haut de la pyramide, ce sera toujours les pilotes et le commandant de bord. Mais en tout cas, pour ce qui est de l'équipage commercial, tu peux évoluer là-dedans. Ou alors, tu peux faire un peu moins de vols et passer dans l'encadrement, mais plus dans les bureaux. Donc là, tu vas devenir instructeur ou instructrice. Tu peux passer chef de secteur, etc. Et plus dans l'encadrement. Et donc voler un tout petit peu moins.

  • Speaker #1

    C'est moins ce que tu aimes en fait.

  • Speaker #0

    C'est moins ce que j'aime. Mais il y a un côté chouette quand même, parce que c'est vraiment des coachs, des managers, les instructeurs, ils sont là vraiment pour t'accompagner dans ta carrière. Donc ça peut être chouette aussi. Mais tu voles moins. Tu es plus dans les bureaux. C'est moins... Il y a des trombones, il y a des agrafeuses. C'est moins rigolo.

  • Speaker #1

    Il y a moins de jus de tomate. Toi,

  • Speaker #0

    tu as peur de l'avion. Moi, j'ai peur des bureaux. Chacun ses phobies.

  • Speaker #1

    Et tu préfères... Est-ce que c'est les mêmes stewards qui travaillent en business ? et en éco ?

  • Speaker #0

    Oui. Après, je crois que ça dépend des compagnies. Dans la plupart des compagnies, oui. Après, tu as des compagnies qui ont des first class, des premières classes et tout ça. Là, ça demande une formation en plus qui va prendre quelques jours. Mais la plupart du temps, entre business et classe éco, ça va être les mêmes PNC. Quand je dis PNC, c'est personnel, navigant, commercial. Les hôtesses et les stewards. Mais en général, oui, on ne va pas travailler de la même manière. On va avoir parfois une petite formation en plus, mais ça peut être les mêmes.

  • Speaker #1

    Tu préfères quoi, toi ?

  • Speaker #0

    Moi, j'adore travailler en business.

  • Speaker #1

    Je savais qu'il fallait qu'on se rende compte. Moi aussi j'adore Ville en business, j'ai beaucoup moins peur.

  • Speaker #0

    Comme par hasard. C'est marrant ça. On a moins peur devant que derrière. En même temps, ça bouge moins devant.

  • Speaker #1

    Mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    tu es bien. Et pourquoi tu montes un compte Instagram ? Tu viens de te voir, tu montes un compte Insta.

  • Speaker #0

    En fait, j'ai toujours été dans le côté audiovisuel. C'est-à-dire qu'après mes deux étés en tant que steward saisonnier, moi j'ai travaillé à la radio et à la télé et sur le web pendant quasiment dix ans. Et je pense que c'est ma passion number one, ça va être la création de contenu, de podcast, d'émissions, d'interviews, de vidéos. Et j'ai toujours posté tout plein de trucs sur mes réseaux sociaux. Et ça prenait pas. Enfin, c'est pas que ça prenait pas, c'est que bon, voilà, j'avais quelques abonnés, c'était sympa, des copains, des copines. Et j'ai eu les précieux conseils de trois amis qui se connaissaient pas, qui m'ont dit Mathieu, si tu veux que ça marche un peu sur les réseaux, si tu veux faire quelque chose, qui intéressent un peu les autres, il faut que tu aies vraiment un sujet. Tu es steward, tu kiffes ça, quand tu en parles, c'est hyper intéressant, focus-toi là-dessus. J'ai un copain qui est sur les réseaux sociaux qui s'appelle Vito, qui m'a dit, appelle-toi le steward de TikTok. Comme ça, au moins, c'est que c'est toi, il n'y en a pas d'autres, c'est toi. Bien sûr qu'il y en a d'autres, et tant mieux, mais c'est pour au moins expliquer...

  • Speaker #1

    Tant qu'expert à un moment. Oui,

  • Speaker #0

    voilà. Et d'autres amis qui m'ont dit la même chose, ils m'ont dit, il faut vraiment avoir un sujet si tu t'éparpilles. Alors c'est cool, tu fais de la guitare, c'est sympa, tu montres ce que tu manges, tu fais la cuisine, c'est sympa, mais en fait, on ne sait pas trop pourquoi on doit te suivre. Je me suis dit, pas de problème, j'adore mon métier de steward. J'ai commencé par des vidéos qui s'appelaient I Love World, où je faisais des petits reportages de 3, 4, 5, 6 minutes, où j'embarquais avec moi les gens qui ne pouvaient pas forcément voyager, pour leur montrer à quoi ça ressemblait. Chose que je faisais quand j'étais étudiant, il y a 15 ans, je prenais mon ordinateur portable, je l'ouvrais dans la rue, et je disais coucou tout le monde, parce qu'on me demandait, tu fais quoi pendant tes escalades, montre-nous, et tout ça. Je sortais l'ordinateur, et je faisais voyager mes copains, mes copines en vidéo. C'était moche comme pas possible, mais c'était un début. Et donc, j'ai repris ça, en fait, ces vidéos où je faisais vivre mes escales à travers ma petite caméra. Donc, je faisais ça carrément avec un drone et tout ça. J'essayais de faire ça bien, peut-être pas de façon professionnelle, mais pas loin. Et ensuite, il y a eu le Covid. À ce moment-là, je volais beaucoup moins, donc j'avais moins d'expérience à partager. Il y a eu un petit créneau pendant deux ans où j'ai lancé une chaîne YouTube qui s'appelle toujours Off Art. Donc là, je me suis plus lancé dans l'art. Et au retour de la vie normale, après le confinement, j'ai décidé de faire découvrir... des hôtesses, des stewards, mais via mon spectre à moi. Je faisais des sketchs vidéo où j'imitais des hôtesses, des pilotes, des stewards. Et là, il y a eu comme un petit quelque chose qui s'est opéré. Il y a eu un peu plus de monde qui s'est mis à me suivre. Et là, j'ai adoré. Ça a été un partage d'humour, d'humeur et tout ça, avec tous ces personnages, Christine, Karine, Bernard de la Rolex, le pilote, c'était très, très rigolo. Et au bout de deux ans, j'ai un peu fait le tour de mes personnages. Ça me faisait un petit peu moins rire. À la maison, on regardait mes vidéos, on se mariait un petit peu moins qu'au départ parce que ça faisait deux ans et qu'on avait fait un peu le tour. Et là, je me suis dit, vas-y, enfile un uniforme, une cravate et parle de ton métier, de ton quotidien. Essaye de rassurer les gens qui ont peur en avion.

  • Speaker #1

    Parce que tu l'as senti, cette histoire de la peur. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait, on me posait la question hyper souvent. Et en fait, sur Instagram, si tu veux, je postais mes sketchs, ça prenait bien. Et sur TikTok, en parallèle, je les postais, ça ne prenait pas trop, mais je racontais un petit peu mon métier de steward. Donc, je recevais plein de questions et je me suis rendu compte qu'il y avait à peu près... 50, 60 questions, toujours les mêmes. Mais vraiment toujours toujours les mêmes. Et je me dis, il y a vraiment beaucoup de gens qui se posent plein de questions, qui n'osent pas nous les poser dans l'avion. Et c'est peut-être le moment où jamais on peut essayer de tenter de rassurer un petit peu les gens. Parce que le voyage c'est tellement cool, c'est tellement important. Enfin tu le sais, je ne sais pas à toi que je vais expliquer que c'est important le voyage. Que c'est dommage de partir avec une appréhension parce que le voyage il commence, si ce n'est à l'aéroport, il commence vraiment dans l'avion. Je trouve qu'il y a un côté déjà très... je le disais tout à l'heure, magique à être dans l'avion si on peut faire en sorte que ce moment à bord soit aussi magique que moi je le ressens, parce qu'encore une fois quand je suis dans l'avion, j'ai pas l'impression de travailler je travaille pas quand je suis dans l'avion je suis en train de vivre ma passion et c'est magique et j'ai envie que tous les passagers, que toutes les passagères puissent passer un bon moment et se dire allez, mon voyage il commence maintenant

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu fais d'ailleurs si tu vois que quelqu'un a peur ?

  • Speaker #0

    Déjà, je vais l'écouter, parce que je pense que c'est important de vider un peu son sac quand il y a un truc qui ne va pas bien. Souvent, je vais être un peu speed, en plein embarquement, tout ça. Là, je vais essayer de me caler un petit peu sur la personne, de parler lentement, gentiment. Je vais un peu m'apaiser. Si la personne est stressée et part dans tous les sens, je vais faire la même chose pour la ramener un petit peu vers quelque chose de plus calme. On va faire quelques exercices, peut-être pas de relaxation, mais en tout cas de respiration. Je peux tenter de faire en sorte... que la personne puisse rencontrer le commandant de bord ou en tout cas un des pilotes ou une des pilotes. Je lui ai demandé aussi de quoi tu as peur. C'est con parce que la peur en avion, en fait, tu as plein de peurs différentes. Tu peux avoir tout simplement peur de la mort. Donc là, sur le moment, ça va être compliqué parce que je vais devoir te dire d'aller voir un psy. Ça prend du temps.

  • Speaker #1

    T'es glissant, madame.

  • Speaker #0

    Mais tu peux avoir peur tout simplement parce que tu ne comprends pas certains bruits. Tu peux avoir peur parce que l'accélération, le truc, le machin, tu ne vas pas le comprendre. Donc si je peux t'expliquer un petit peu comment ça va se passer, les petits bruits comme ça dans l'avion. Il y en a plein qui ont peur de ces bruits parce qu'ils ne savent pas ce que c'est. C'est tout simplement parfois juste des appels qu'on se passe entre nous. Si tu es hôtesse en porte 1 tout devant de l'avion et que tu dois m'appeler derrière, je suis en porte 5, plutôt que de traverser les 72 mètres de l'avion, on va s'appeler. Ça va faire toum toum Parfois, juste le fait d'attacher sa ceinture, le petit signal, la petite lumière, ça fait un petit toum Voilà, et juste dire que ces bruits-là sont normaux. Donc j'essaie de comprendre un petit peu et je donne quelques petits tips. On va être super attentionnés. Je vais passer le mot à l'équipage. Je vais dire attention, cette personne en 32B a peur en avion. Si on peut aller lui faire un petit coucou, un petit signe, machin, en général ça marche bien.

  • Speaker #1

    Donc il vaut mieux le dire. Si je rentre dans un avion, il vaut mieux que je le dise en entrant. Je vais juste vous dire, j'ai un peu peur, je suis pas bien.

  • Speaker #0

    Moi je préfère parce que il n'y a pas de honte à avoir peur, c'est normal. Enfin tout le monde a peur en avion. Enfin, je veux pas dire tout le monde.

  • Speaker #1

    Non mais il y a de l'appréhension.

  • Speaker #0

    Il y a de l'appréhension en fait, il y a une inquiétude. Et puis il y a tellement de différents degrés d'inquiétude en avion et encore une fois, il n'y a pas de honte à avoir peur. En fait, on n'est pas des oiseaux, on n'a rien à foutre dans le ciel. Donc c'est normal d'avoir... Non mais c'est vrai, tu es à 10 000 mètres d'altitude dans un tube de 70 mètres de long, au-dessus de l'Atlantique, ce n'est pas normal. Donc fatalement, tu as une petite inquiétude. Donc vous pouvez en parler. Parfois, ça va être compliqué sur des vols court-courrier. Il y a très peu de... L'équipage va être constitué de 3-4 personnes, donc on ne va pas être très nombreux. Mais on peut avoir une petite attention, un petit quelque chose. On a été embauché pour ça, à priori, dans un premier temps pour la sécurité, commercial donc pour l'empathie pour l'écouter tout ça.

  • Speaker #1

    Ça se passe bien quoi ?

  • Speaker #0

    On peut en parler il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    T'as déjà eu des gens qui ont fait des crises de panique ?

  • Speaker #0

    J'ai pas eu de crise de panique quoi que sur un de mes derniers vols on a une passagère qui est arrivée littéralement en larmes et tout ça et j'ai mon collègue Romain que je connais bien qui a passé beaucoup de temps avec elle, à lui expliquer tout plein de choses, à l'écouter à me passer le mot, tiens Mathieu voilà cette passagère a peur si tu veux aller lui faire un petit coucou à un moment donné c'est cool donc tu vois pendant tout le vol je suis allé la voir trois quatre fois savoir si ça allait bien. Lui, il a pris la relève, tout ça, elle a pu voir les pilotes. Vraiment, ça nous touche. Les hôtesses, les stewards, on est assez humains, entre guillemets. Donc, on préfère qu'une personne passe un bon moment plutôt qu'un mauvais moment.

  • Speaker #1

    Moi, dans l'avion en Colombie, l'année dernière, on n'a pas décollé. Il y a une fille qui ne pouvait pas, en fait. Elle a eu une crise de nerfs au début et elle est sortie avec son père. Elle ne pouvait pas prendre l'avion.

  • Speaker #0

    C'est dommage parce que c'est son voyage, mais effectivement, il vaut mieux. Il vaut mieux sortir parce que si elle n'était pas là, il y a 350 passagers derrière qui attendent aussi. Ils doivent partir. Un avion scotché au sol, c'est des milliers et des milliers d'euros. Je n'aime pas parler d'argent,

  • Speaker #1

    mais c'est une entreprise.

  • Speaker #0

    Il faut éviter d'être trop longtemps au sol.

  • Speaker #1

    Alors, à quoi ça ressemble ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Rien du tout. Mon quotidien est tellement bizarre qu'on ne peut pas le calquer sur le métro boulot-dodo du lundi au vendredi. On va dire que j'ai un peu plusieurs vies en plus. On va essayer de faire un schéma. Sur un mois, je vais avoir entre trois et quatre rotations. Une rotation, c'est le vol aller, l'escale sur place et le vol retour. Admettons, je pars le lundi matin en vol. Je vais avoir un briefing avec mon équipage avant de partir en vol. C'est là où on se rencontre, on rencontre notre équipage.

  • Speaker #1

    Et c'est là où tu découvres où tu vas ou tu sais avant ?

  • Speaker #0

    Je le sais avant, je le sais un mois, un mois et demi avant.

  • Speaker #1

    Donc là, tu sais que dans un mois,

  • Speaker #0

    tu vas... Je sais que je pars à Rio. Mais je ne connais pas forcément mon équipage. Je ne sais pas avec qui je vais travailler. Et donc là, on a un briefing qui va durer à peu près 8 minutes où en fait, toute la magie va opérer à ce moment-là. On va créer l'équipage là. On a nos chefs de cabine en face de nous. On va dire qui travaille où dans l'avion, les particularités sécurité, santé, sécurité au travail, la sûreté, vraiment faire un gros point là-dessus. Et sur le côté commercial, est-ce qu'on a des... bébé à bord ? Est-ce qu'on a des personnes qui sont porteuses de handicap ? On va voir tout ça. Et ensuite, on part à l'avion.

  • Speaker #1

    Attends, parce que dans cette réunion, est-ce que c'est comme à l'école, tu as le droit de dire moi, je ne vole pas avec Michel

  • Speaker #0

    Dans certains cas extrêmes, il me semble que c'est possible. S'il y a eu des antécédents et que ça a été noté quelque part, stipulé quelque part, effectivement, si ça peut compromettre la sécurité du vol. vaut mieux dire, je ne peux pas, c'est un no-go.

  • Speaker #1

    Je ne fais pas bonne équipe avec cette,

  • Speaker #0

    non,

  • Speaker #1

    non, d'accord, ok, tu ne l'as jamais eu.

  • Speaker #0

    Parce que je n'ai jamais eu de gros soucis avec qui que ce soit, mais c'est des choses dont on a déjà entendu parler, et à la limite, moi ça me rassure. Je n'ai pas envie que ma chef de cabine ait un énorme contentieux avec le pilote, ou un truc comme ça, parce que là, il s'agit de la cohésion d'équipage, et si on n'en a pas,

  • Speaker #1

    c'est plus compliqué. Et est-ce que c'est dans ce briefing qu'on va te dire, hé, malheureusement, sur le Paris-Réau, les amis, on a une grosse dépression au milieu, donc ça va être un vol compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, les pilotes vont venir nous voir à la fin de ce briefing et vont nous dire, bon, on va dire 9 heures de temps de vol et des turbulences sur la première demi-heure du vol. On va avoir des turbulences au bout de 3 heures de vol et on va avoir des turbulences à la fin. Voilà. Ils le savent en fait. Ils font tout pour les éviter, mais à un moment donné, on ne va pas faire le tour de la planète pour aller d'un point A à un point B. Mais s'il y a vraiment des zones dangereuses, on ne peut pas aller dedans. Les turbulences, ce n'est pas dangereux, donc on peut les prendre, il n'y a aucun souci. En général, ils le savent. Ils savent que de tel endroit à tel endroit, ça va secouer un petit peu. Il ne faut pas sortir le matériel de service, par exemple. Et puis après, tu as des turbulences qui ne sont pas prévues et là,

  • Speaker #1

    c'est la surprise. On se souvient. C'était quoi le vol, là, le Singapore Airlines ? Je crois que c'est là où je t'ai découvert, moi. Tu sais, dans le vol où ils se sont fait vraiment super mal.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est là où il y a une personne qui est décédée ou pas ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelqu'un qui était, mais ils ont eu des commotions.

  • Speaker #0

    C'est quelqu'un qui était cardiaque, il avait déjà plein de soucis.

  • Speaker #1

    Il y en a plein qui n'étaient pas attachés.

  • Speaker #0

    Il y en a plein qui n'étaient pas attachés. C'est ce que je dis à chaque fois. En fait, les turbulences, c'est un non-événement. Mais vraiment, il faut vraiment me croire, il n'y a pas de risque, si ce n'est de se faire mal parce qu'on n'est pas attaché. Et si tu n'es pas attaché, tu peux te cogner et te retrouver la tête au plafond, retomber, retomber sur ton passager voisin, lui faire mal aussi. Donc, c'est toi qui seras responsable. Enfin, tu peux te faire super, super mal. Nous, dès qu'il y a des turbulences un peu trop importantes, le commande-bord nous dit PNC. Vous allez vous asseoir tout de suite et vous allez vous attacher. Là, ça fait peur.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, là, quand t'es pas assagé,

  • Speaker #0

    ça fait peur. Ça fait peur, mais en fait, c'est juste pour nous sécuriser. Parce que si nous, on n'est pas là, si on est tout, l'équipage avec les bras cassés, les machins, si derrière, t'as un bobo, on va pas pouvoir t'aider. Et en fait, on est là pour ça. Donc non, on se sécurise. Moi, sur un de mes d'un les vols, ça bougeait un peu trop. À l'avant, ça bouge toujours un petit peu moins que derrière. Donc les pilotes, parfois, ils se disent, bon, ça turbule un petit peu, mais nous, derrière, ça secouait grave. On s'est assis, on s'est attachés, on les a appelés. Bon, on s'est assis, on s'est attachés, parce que ça bougeait pas mal. Mais en soi, il n'y a pas l'avion, il va juste bouger un petit peu.

  • Speaker #1

    Donc on est d'accord qu'on arrête de poser ses enfants par terre dans les longs courriers pour les faire dormir en fait ?

  • Speaker #0

    C'est interdit en plus.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu vois qu'il y a plein de gens qui font ça.

  • Speaker #0

    Oui, mais à chaque fois, moi, dès que je vois un enfant par terre ou quoi, je dis non. Le bébé, en dessous de deux ans, c'est sur tes genoux avec la ceinture. Ou dans son berceau, s'il y a un berceau. Et s'il y a des turbulences, c'est attaché avec toi. Les bébés par terre, non. En plus, c'est un petit peu sale. C'est ce que je me disais. Les avions sont nettoyés avant chaque vol. Mais quand même, tu as eu tes chaussures, tes pieds, non.

  • Speaker #1

    Donc, OK, j'ai compris les turbulences. C'est normal, je n'ai pas peur. Je n'ai plus peur de rien. Qu'est-ce qui te fait peur à toi ? C'est quoi le plus dangereux quand tu voyages ?

  • Speaker #0

    C'est de prendre mon scooter pour aller à l'aéroport.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas avec toi à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu prends certainement la voiture, tu prends peut-être le RER. Quand tu vas à l'aéroport, tu as plus de risques d'aller à l'aéroport. Tu as plus de risques qu'il y ait un feu à bord. Donc là, on est plus dans l'avion, mais t'inquiète pas, nous on est formés à ça, on est vraiment formés à maîtriser tout type de feu à bord. Tu vas avoir plus de risques de t'étouffer, de mourir d'une crise cardiaque, de faire une crise d'asthme.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce qui se passe s'il y a un feu à bord ?

  • Speaker #0

    Nous, en fait, on va tout de suite gérer, on va prévenir les pilotes. Eux, tout de suite, ils vont faire en sorte de dérouter le plus vite possible pour aller se poser le plus vite possible. Et nous, on va maîtriser, c'est-à-dire qu'on a tous les outils pour, que ce soit extincteur, cagoule de protection respiratoire. des gants, des machins, et en fait on va gérer la situation. Donc le feu, on va l'attaquer le plus vite possible, et on sait le faire, on est formé pour ça. Donc oui, c'est dangereux, parce qu'en plus dans un avion, les flammes, ça arrive de plus en plus vite, la combustion est plus rapide dans un avion. Je pense que c'est vraiment le truc qu'on craint le plus, nous, en tant que navigants dans un avion, ça va être le feu à bord. En plus, aujourd'hui, on a tous un ordinateur avec nous, un iPhone, une cigarette électronique, des écouteurs.

  • Speaker #1

    Ça, ça peut s'enflammer. Ah bah ouais !

  • Speaker #0

    Si ça tombe sous un siège et que tu bouges ton siège, ça le plie, ça peut péter, ça peut exploser.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'on dit, si vous faites tomber votre téléphone, ne cherchez pas tout seul.

  • Speaker #0

    On va prendre une lumière, une lampe de poche, on a une petite lumière de sécurité, on va le chercher, on va le faire. On va faire ça bien. Il ne faut pas qu'il y ait de feu dans un avion. Non, ça, on n'aime pas trop. Mais on sait le gérer.

  • Speaker #1

    Je t'ai coupé de plein de trucs, mais excuse-moi, j'avais tellement de questions. Donc ça, c'est 8 minutes de briefing.

  • Speaker #0

    Oui, pendant ce briefing-là, on répartit un petit peu les tâches, on voit les choses les plus importantes à voir qui vont se passer pendant le vol. Et puis ensuite, on part en navette spéciale, en bus à notre avion. On passe les filtres de sécurité, nous aussi, bien évidemment. On se fait un check, ce qu'on appelle une checklist. On fait une pré-vol de tous nos petits items de sécurité. Parce qu'à chaque poste de sécurité, on va avoir des extincteurs, on va avoir des cagoules de protection respiratoire, on va avoir plein de trucs. Donc on vérifie que tout est là, les bouteilles d'oxygène, est-ce que tout est là, est-ce que tout est fonctionnel, est-ce qu'on peut tout attraper facilement à la main. On va vérifier aussi en termes de sûreté s'il n'y a pas des trucs qui traînent dans les pochettes, des couteaux, des pochons de cocaïne, des machins, des trucs. On vient vérifier tout ça.

  • Speaker #1

    et les filles et ses parents c'est très bien Tu es toujours sur le même avion ?

  • Speaker #0

    Non, non, non.

  • Speaker #1

    Tu connais plein d'avions ? Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Et ça, encore une fois, ça dépend des compagnies, ça dépend de ton ancienneté dans ta compagnie. Au départ, tu vas commencer, tu vas être qualifié sur un appareil, sur un type d'appareil. Mais un, alors ça, là, ça rentre un peu dans le détail, mais par exemple, admettons, sur un Airbus 777, tu vas être qualifié sur l'Airbus 777, mais tu as le 777-200, le 300, tu en as avec des coupures d'eau ici ou là. Mais ça, tu es censé le réviser un petit peu avant tes vols. D'accord, ok. Et puis tu les connais, tu es qualifié dessus. Donc en fait, tu es formé sur toutes ces machines-là.

  • Speaker #1

    Donc c'est bon, tu accueilles tes passagers.

  • Speaker #0

    Oui, et là, la fête commence. Pour moi, c'est le moment préféré. Là, j'adore. Le avant, je ne sais pas que je n'aime pas, mais avant un vol, j'ai toujours un peu d'appréhension. Si tu dis, à quelle sauce je vais te manger ? Est-ce que mes collègues ne me sentent pas ?

  • Speaker #1

    Il y a une rencontre humaine. Exactement. C'est fou en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et si tu veux, quand les clients arrivent à bord, pour moi, c'est un peu le parallèle que je vais faire et ce que je faisais avant en radio ou en télé. Pour moi, c'est la même chose. tu accueilles tes clients, tout comme tu accueilles tes auditeurs. Tu es là avec le sourire, tu es content. Tu sais qu'ils vont faire un truc particulier. Ils partent pour un voyage. Donc, ils vont peut-être partir pour un voyage positif, un voyage sympa. Peut-être qu'ils vont partir pour un dessert, un interment, quelque chose. Donc, il faut être vachement à l'écoute. Le côté humain, il prend toute sa dimension. Et puis, tu observes aussi pour voir s'il n'y a pas quelqu'un qui est bourré, par exemple. Si quelqu'un a bu ou quelque chose comme ça. Les personnes qui pourraient être anxieuses. C'est vraiment le moment magique où c'est là que tu vas donner le tempo de ton vol. Et faire en sorte que ça se passe du mieux que possible. J'aime bien ce moment. L'embarquement.

  • Speaker #1

    L'embarquement. Et après, tu voles.

  • Speaker #0

    Je vole. Après, tu arrives en escale. Après, ça dépend où tu es. Là, sur ma dernière rotation, Rio, en temps normal. Là, ce n'était pas le cas parce que j'étais un petit peu fatigué. Mais tu arrives dans ta chambre, tu te prends une petite douche. Et avec l'équipage, tu te retrouves une demi-heure après pour aller boire une petite caipi au bord de la plage.

  • Speaker #1

    Ouais normal, après le bout,

  • Speaker #0

    toi t'es en débrief Ton petit pot d'équipage Là c'est nous, c'est 48h Après tu vas avoir des escales Moins loin, genre New York, tu restes 24h T'as tes escales, tu peux rester 3 jours C'est un peu plus court qu'avant Avant c'était un petit peu plus long L'idée en fait pendant ton escale c'est Oui, tu vas en profiter un petit peu T'es quand même amoureux du voyage Donc à un moment donné t'as envie d'aller parler avec des gens T'as envie de vivre le... Le truc, il faut se reposer. En fait, l'escale, elle est faite pour ça, parce que tu as le vol-retour à effectuer derrière. Il faut être en forme. Donc oui, peut-être que tu vas sortir, tu vas dîner, tu vas boire un petit coup, mais tu vas te reposer aussi, parce que pour le vol-retour, qui est souvent un vol de nuit, éclaté de fatigue, il faut se reposer au maximum.

  • Speaker #1

    Il faut que tu tiennes, quoi.

  • Speaker #0

    Mais en même temps, c'est hyper important d'aller marcher, de balader. J'ai fait le jardin botanique à Rio, j'ai marché pendant quelques heures là-dedans, c'est un bonheur. Et puis ça te fait du bien de prendre le soleil, de marcher, de faire un petit peu de sport, de courir le matin, machin. Après, il y a plusieurs écoles. J'ai des collègues qui ont des gosses à la maison. Donc, eux, ils essaient de rester à l'heure française. Ils se reposent.

  • Speaker #1

    Donc, ils ne profitent pas vraiment de la destination. Moins,

  • Speaker #0

    quoi. Différemment. Il y a 20 ans, quand ils ont commencé, ils profitaient beaucoup plus. Tu vois, là, ça fait six ans et demi que je bosse. Et là, cette semaine, vraiment cette semaine, je ressens la fatigue du métier. Vraiment, je sens que ce n'est pas anodin. Tu le sens quand tu rentres de vol le lendemain, que tu te prends une claque dans la tronche à un moment donné. Et c'est ce que j'essaie d'expliquer aussi sur les réseaux sociaux à ceux qui veulent devenir hôtesses ou stewards. C'est tellement pas anodin. Tu vois,

  • Speaker #1

    le cas de l'horloge, en fait, c'est que tu es totalement déréglé.

  • Speaker #0

    Totalement déréglé. Parfois, tu peux manger cinq fois par jour. En plus, tu vas prendre ton petit déjeuner chez toi. Après, quand tu es à bord, tu vas manger. Après, tu vas remanger parce que tu arrives en escale. Après, tu vas remanger avant de te coucher.

  • Speaker #1

    Et tu n'as toujours pas dormi. Tu n'as toujours pas dormi.

  • Speaker #0

    Parfois, tu fais des amplitudes de 30-35 heures sans dormir dans un lit. Tu vas dormir deux ou trois heures dans un poste de repos dans l'avion.

  • Speaker #1

    Ah, on va en parler de ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Dormez, stewards !

  • Speaker #0

    Ah ouais, on se repose dans l'avion. Imagine, sur un vol de 10 heures, il va y avoir les deux premières heures du vol, puis le premier service du premier repas. Et à la fin du vol, tu vas avoir le petit déjeuner. Il reste 6 heures au milieu. Dans ces 6 heures, tu vas les couper en deux. Pendant 3 heures, tu as la moitié de l'équipage qui va se reposer. Pendant que l'autre est de garde, qui va vérifier les toilettes toutes les 15 minutes, s'il n'y a pas un départ de feu, si elles sont bien propres, voir s'il n'y a pas un malaise en cabine, ou un problème médical ou autre. Être là pour aller voir les pilotes aussi, très régulièrement. On va les voir à des heures très particulières. savoir s'ils vont bien, s'ils sont... En forme, s'ils ne sont pas endormis, c'est hyper important. Ils ne le sont pas, je te rassure, mais parce que justement, on met tout ça en place.

  • Speaker #1

    Eux, ils ne sortent pas de leur cabine ?

  • Speaker #0

    Si ils sont trois, il y en a un des trois qui peut aller faire un petit tour. De toute façon, s'ils sont trois, il va rester deux dans le cockpit. Il y en a un qui va aller se reposer et après, il tourne. S'ils ne sont que deux, par contre, ils ne peuvent pas sortir. Et nous, on va se reposer. Ce n'est pas juste parce que c'est cool et qu'on a du temps. Non, c'est que c'est réglementaire. Tu es obligé de te reposer pour reprendre un petit peu d'énergie, pour être à 100% là. Encore une fois, pour la sécurité à bord. En fait, vraiment, ce métier, c'est la sécurité avant tout. Donc, on se repose un petit peu à bord.

  • Speaker #1

    Et tu dors alors ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si je vous dirais exactement ce que je vais vous dire. Mais on a des cabines. Alors, ça peut être au niveau des soutes, ça peut être au-dessus des clients. On a des petites couchettes. Alors, pas tous les avions. Il y a des avions où, en fait, ils vont bloquer trois ou quatre sièges pour les hôtesses et les stewards pour se reposer un petit peu. Ferme un rideau et tu te reposes. Mais maintenant, de plus en plus d'avions ont... un poste de repos pour se reposer.

  • Speaker #1

    Tu peux choisir ta destination ?

  • Speaker #0

    Oui, quelques unes.

  • Speaker #1

    Ton rêve c'est d'aller à Buenos Aires ?

  • Speaker #0

    Ouais ouais ouais, en fait tu as un système de demandes. Tu dis voilà j'aimerais bien dans deux mois aller à tel endroit à telle date, donc tu demandes. Après je sais pas comment ça se passe dans toutes les compagnies mais en gros ça se passe un peu comme ça et il va y avoir une histoire d'ancienneté, une histoire de points, une histoire de... enfin c'est un peu obscur moi j'ai pas... totalement tout compris, mais je demande pas des vols trop compliqués à avoir et en général, je les ai.

  • Speaker #1

    Et si j'ai envie de partir avec toi, tu m'invites ? C'est gratuit ?

  • Speaker #0

    Non ! J'aimerais bien ! Qu'est-ce que t'aimerais bien ? Je peux faire profiter de ce qu'on appelle les billets GP. Donc, j'oublie à chaque fois si ça veut dire que c'est gratuit, key passenger ou quelque chose comme ça. Je suis désolé, je l'ai pas en tête, mais en gros, c'est tu payes que les taxes aéroportuaires et ça, genre ton mari ou ta femme, tu peux faire profiter de ça.

  • Speaker #1

    Mais à chaque vol ? Ou tu as un quota dans l'année.

  • Speaker #0

    Oui, quand tu es marié avec quelqu'un, la personne peut venir. À chaque fois ? À chaque fois, toute la vie même, tant que tu es en fonction, dans ma compagnie. Et tu peux faire profiter trois, quatre copains ou copines dans l'année aussi, les ramener avec toi en escale.

  • Speaker #1

    C'est quand même trop sympa.

  • Speaker #0

    Alors, c'est trop sympa sur le papier. Si tu veux, c'est beaucoup d'énergie, c'est beaucoup de stress. Est-ce qu'il va y avoir une place dans l'avion ? Oui ou non ? Il faut arriver un petit peu plus tôt. S'il y a trop de queue à l'arrivée, pour les passeports, les machins, est-ce que l'équipage, on va l'attendre ? C'est... Donc pas à chaque fois. Pas à chaque fois. Et puis surtout, encore une fois, tout à l'heure, je te parlais de repos en escale. Quand tu es avec quelqu'un en escale, tu vas te balader, tu vas marcher, tu vas visiter, tu vas machin. Donc en fait, tu ne vas pas te reposer, tu vas être crevé. Et franchement, ça pique. Parce que ton copain, ta copine, c'est cool. Il va être sur un siège tranquille, il va dormir pendant le vol aller, pendant le vol retour. Et ouais.

  • Speaker #1

    C'est quoi ta pire escale ? Il y a des escales que tu détestes ?

  • Speaker #0

    Il n'y a pas d'escale que je déteste. On a parfois des destinations où en termes de sûreté et de sécurité, tu ne peux pas sortir de ton hôtel. Mais ça, c'est des trucs qui sont vus avec les ambassades. Forcément, ce n'est pas hyper rigolo. Tu pars deux jours, tu restes à l'hôtel. Il y a pire quand même, parce que souvent, c'est vraiment que de boulouer. Tu as toujours en tête le fait que ce n'est pas dingue où tu es. Je ne pourrais pas te dire. Est-ce qu'il y en a une qui te fait rêver et où tu n'es pas allé ? Je ne suis pas allé encore. Je crois que je suis allé à peu près partout. Mais Tokyo, je l'ai fait une fois. Et j'ai retrouvé... tourne bientôt et je suis hyper excité à l'idée.

  • Speaker #1

    C'est génial. Et tu restes longtemps quand tu vas à Tokyo ?

  • Speaker #0

    Moi, je n'y ai resté que deux ou trois jours, mais tu peux rester jusqu'à quatre jours.

  • Speaker #1

    Et tu peux demander ? Tu peux dire j'aimerais bien rentrer dans une semaine ou ton équipe, c'est la même ?

  • Speaker #0

    Ah non, t'es obligé de rentrer avec ton équipage. Sauf si c'est mis en place par la compagnie et que tu fais le vol, aller avec tel avion et te rentrer avec un autre avion. Parfois, tu peux rester un jour de plus et rentrer avec un autre équipage. Oui,

  • Speaker #1

    mais je peux pas dire tiens, j'aimerais bien profiter pour...

  • Speaker #0

    Ah non, t'imagines ? J'aimerais trop. Ça serait trop bien. Non, mais c'est bon, repartez. Moi, je suis bien. Je vais rester là, comme ça, manger des sushis, c'est bien.

  • Speaker #1

    Donc quatre jours, c'est rapide, parce que c'est quand même le bout du monde.

  • Speaker #0

    Et encore quatre jours, c'est pas mal. Quatre jours en escale, c'est rare, tu les as pas à chaque fois. Non, là, je vais y aller, je vais rester, je crois que c'est un petit peu plus de deux jours. Ce qui est déjà super chouette. Mais ouais, je suis très très content d'y aller là.

  • Speaker #1

    Donc il y en a pas où t'es pas allé ?

  • Speaker #0

    Je dis certainement, mais j'ai rien qui me vient en tête.

  • Speaker #1

    Polynésie, t'es allé ?

  • Speaker #0

    Bah ouais, en fait, mes parents habitaient là-bas. Donc à Tahiti, je l'ai fait, je sais pas, dix ou quinze fois, je crois. Donc limite, j'ai... Si je devais claquer des doigts et arriver là-bas, avec plaisir, mais me retaper 24 heures de vol aller, 24 heures de vol retour, alors que je suis déjà dans mon métier normal, flemme.

  • Speaker #1

    Tu prends l'avion en vacances ?

  • Speaker #0

    Je ne pars pas en vacances.

  • Speaker #1

    Tu ne pars pas en vacances, tu ne pars pas en voyage ?

  • Speaker #0

    Non, je n'en ressens pas le besoin. J'ai tellement de plaisir à être chez moi, dans mon cocon, d'avoir mes petites habitudes. En plus, j'ai d'autres activités à côté, donc ça me demande pas mal de temps. Mais j'aime être chez moi. Et limite, je vois un peu moins de monde parce que je vois tellement de clients, tellement de passagers. Tu changes de collecte toutes les semaines et tout ça. C'est cool aussi de te retrouver chez toi un petit peu tranquille. Mais je sais que toutes les semaines, je vais aller à l'autre bout du monde.

  • Speaker #1

    T'as envie d'avoir des enfants ?

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Et tu penses que c'est compatible ?

  • Speaker #0

    C'était radical la comme question.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est compatible avec une vie de famille ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai plein de collègues qui ont des gosses. Je pense que c'est énormément d'organisation, beaucoup de boulot, beaucoup de fatigue. Parce que je pense que déjà juste avoir des gosses, ça doit être très fatigant déjà normalement. Mais je pense que c'est compatible. Après, tout dépend de ton couple. Si tu arrives à bien fonctionner. Tu peux avoir de la famille à côté qui peut t'aider pour aller chercher les enfants à l'école. Ça peut aider aussi. Mon père a été navigant, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, quand tu rentres, par exemple, je voulais te parler du jet lag, mais par exemple, quand tu rentres, est-ce que tu te réveilles à 8h ? Tu te dis, peu importe, maintenant je suis en France, je me réveille à 8h. Ou toi, tu te laisses te reposer et tu ne te mets pas de timing ?

  • Speaker #0

    J'essaie de ne pas mettre de réveil. En plus, je fais en sorte de tout le temps partir sur la côte est des Etats-Unis. C'est un petit décalage. Quand je dis Etats-Unis, mais même de l'Amérique, un Buenos Aires, tout ça, c'est 4-5 heures de décalage. New York, c'est 5-6 heures. Vu qu'on reste que 24-48 heures sur place... tu n'as pas le temps d'être vraiment jetlagué sur plusieurs jours. Donc en fait, quand je rentre de vol, très souvent on arrive le matin, je vais faire une sieste, je vais dormir, je vais aller au sport en fin de journée, je vais essayer de me coucher avant minuit, le lendemain je vais me réveiller. Alors je vais avoir la tête dans le cul grave. Mais tu te réveilles. Mais je me réveille. Je vais mettre un réveil si j'ai un rendez-vous. Mais sinon, je ne mets pas de réveil. Ça me terrorise le réveil. Je ne veux plus de réveil.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui te passe si tu es malade ?

  • Speaker #0

    Je ne vole pas.

  • Speaker #1

    Donc tu appelles l'accompagné le matin, tu dis j'ai de la fièvre et tout.

  • Speaker #0

    Ouais, il faudra voir le médecin dans la foulée, pour qu'il valide, effectivement, pour qu'il te fasse un arrêt maladie. Mais même vous qui nous écoutez, si vous avez un rhume, si vous avez un tout petit peu mal aux oreilles, allez voir un médecin et si vous n'avez pas le temps d'aller voir le médecin, je suis désolé, mais ne prenez pas l'avion si vous êtes enrhumé ou pas. Là par exemple, j'ai eu un rhume le week-end dernier, là c'est bon, il est en train de partir, j'ai juste encore le nez un petit peu bouché, je ne vole pas avant 4-5 jours. Bon, ça va, je vais voir le médecin samedi quand même au cas où,

  • Speaker #1

    on ne sait jamais. Tu vas être dans les airs pour Noël ?

  • Speaker #0

    Je reviens le 25 au matin. Je vais peut-être croiser le Père Noël.

  • Speaker #1

    Tu nous diras.

  • Speaker #0

    Je l'ai vu une fois le Père Noël. Je l'ai pris en photo. Je le montre à chaque fois.

  • Speaker #1

    Et tu vois d'autres avions parfois aussi ? Oui,

  • Speaker #0

    j'adore ça.

  • Speaker #1

    C'est génial.

  • Speaker #0

    Je trouve ça vraiment dingue. Surtout quand je vais faire un tour dans le cockpit, voir les pilotes, et qu'on voit un avion au-dessus de notre tête, en dessous, sur le côté, machin. C'est assez rigolo.

  • Speaker #1

    Bon, tu as été très franc avec les enfants. Mais tu fais quoi quand tu vois avec une famille, avec plein d'enfants qui montent dans l'avion ?

  • Speaker #0

    Alors, on a une petite trappe cachée. Et les enfants qui font trop de bruit. Ils ont aspiré.

  • Speaker #1

    La maman en fitness, les enfants dans la trappe.

  • Speaker #0

    Non, moi, je trouve que c'est assez délire. Encore une fois, je me remets. C'est-à-dire que je me rappelle des émotions que j'avais quand j'étais petit dans l'avion. Donc, j'essaie de faire en sorte que les gamins trouvent ça magique aussi. Donc, quand je vais les voir, je vais leur faire un petit signe. Genre, bonjour, bienvenue à bord. Enfin, c'est un truc un petit peu tout bête. Mais tu regardes comme ça, tu as un costume.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu as un uniforme, mais tu as un truc presque de super-héros pour eux. Donc ouais, on va essayer de rigoler un petit peu ensemble, on leur apporte des jouets. Tu vois ce que je disais il y a quelques années, j'ai eu la chance de voir le Père Noël au-dessus des nuages. Bon bah j'ai la photo, je leur montre le Père Noël, enfin tu vois. Donc on essaie de créer un petit contact comme ça. Je sais que parfois c'est un peu difficile de voyager quand il y a des bébés autour, parce que parfois les bébés peuvent pleurer, ça fait du bruit, ça m'a genre...

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce que tu fais toi ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je fais ?

  • Speaker #1

    Parce que moi j'en ai entendu des gens d'un mois dire Ah ça saoule,

  • Speaker #0

    blablabla Je disais à la maman ou au papa qui a l'enfant de venir avec nous, tu sais dans les petites cuisines qu'on appelle des galets. pour changer un petit peu d'environnement. Souvent, le bébé, s'il pleure, mais ce n'est pas moi qui vais vous l'apprendre, c'est peut-être qu'il a faim, peut-être qu'il a mal aux dents, peut-être qu'il a envie de dormir, mais qu'il n'y arrive pas. Moi, j'aime bien l'idée de changer un peu d'environnement.

  • Speaker #1

    Oui, marcher un peu, quoi. Ah, oui.

  • Speaker #0

    J'allais dire prendre l'air, c'est un petit peu compliqué quand t'es dans l'avion mais...

  • Speaker #1

    Non mais même oui, bouger un peu de ta place parce que c'est dur quand t'es un enfant qui pleure et que t'es coincé toi à ta place, tu peux pas bouger et tout.

  • Speaker #0

    C'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Et quand t'entends les gens râler derrière toi, c'est pas une situation très grave non plus quoi.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je conseille aux papas, aux mamans qui voyagent avec leurs enfants de prendre vraiment un sac assez facile à transporter mais avec vraiment les doudous, même des trucs assez confortables, un petit peu cosy, des jeux, enfin plein de petites choses qui vont les occuper et tout ça. Alors je sais que c'est... compliqué et que c'est pas la meilleure idée du siècle de montrer des écrans à des enfants mais je pense qu'exceptionnellement on peut dire ça j'ai déjà fait avec pas mal de parents dire bon c'est exceptionnel mais on est dans l'avion et dire aux gamins voilà t'as pas les écrans à la maison ni rien mais là on n'est pas à la maison et dans l'avion c'est différent et les parents ils jouent le jeu en plus dans ces moments là en fait c'est vraiment beaucoup d'improvisation et sur le moment et je pense qu'il faut se dire parce que je suis passager aussi parfois que ce soit dans la vie c'est dur mais bon on est tous passé par là, on a tous fait du bruit quand on était petit peut-être,

  • Speaker #1

    surtout moi c'est chiant le problème en fait c'est pas tant les enfants moi je trouve que c'est les parents qui s'en foutent tu peux pas faire l'éducation des parents évidemment, mais tu vois il y a des enfants qui crient puis après il y a des parents qui les laissent quand je te dis de dormir par terre, courir là moi je suis une maman, je voyage avec mes trois enfants Moi, la cinquième fois qu'il y a un enfant de 4 ans qui vient me tirer la jambe, ça me saoule. Oui,

  • Speaker #0

    alors ça, si tu veux, à un moment donné, c'est à nous aussi de faire respecter certaines règles. Donc on a aussi une autorité et une légitimité à se dire, bon, maintenant, là, ça commence à devenir un petit peu compliqué. Alors tu le dis gentiment. Et après, il faut être ferme quand même. Dire aux parents, s'il vous plaît, faites un effort, parce que là, il y a toutes les personnes autour qui ont du mal à dormir. Mais ça, encore une fois, c'est une jauge au feeling, au moment. Et puis peut-être que ce n'est pas moi qui vais le dire, mais peut-être que je vais demander à un collègue ou à une collègue de le faire. Peut-être que...

  • Speaker #1

    Ça passera mieux ? C'est comme la personne qui s'allonge quand tu dînes, excuse-moi.

  • Speaker #0

    Oui, alors là, l'idée, et moi, c'est ce que je demande à chaque fois, c'est juste pendant le dîner ou le déjeuner, là, quand tu manges, juste, s'il vous plaît, tout le monde... On relève les sièges. Je le fais avant que... Vraiment, je passe en cabine, je dis à la plat, on va manger. On relève les... Tu vois ? Non, je... Oui.

  • Speaker #1

    C'est plus rigide, t'as raison. C'est un peu toi, quand même, qui met la danse, quoi.

  • Speaker #0

    De toute façon, t'as pas le choix. Les gens n'osent pas demander eux-mêmes à la personne d'en face de remonter le siège. Et je me dis, mais c'est marrant, quand même, ça. Donc, bon, maintenant, je suis habitué, mais ils nous demandent à nous, mais parfois, ils se lèvent. Ils vont au bout de l'avion pour venir nous chercher, pour nous dire, Du coup, j'y vais et je me dis on va bientôt manger, est-ce que vous voulez bien ? En revanche, le reste du vol, si toi tu t'inclines, la personne peut s'incliner derrière, ça fait l'effet domino et finalement tout se passe bien. Et parfois c'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai la tête dans l'écran, je sais pas si vous reculez un petit peu. Si tout le monde recule, l'effet domino.

  • Speaker #1

    C'est marrant que tu dis ça, c'est quand même vous qui menez un peu la danse.

  • Speaker #0

    Complètement. Et puis en plus, on fait figure d'autorité encore une fois. En fait, les clients, les passagers d'un avion, ils ont… Je ne sais pas si c'est une vraie étude ou si c'est avec l'expérience que j'ai déduit cela. Ils ont un âge mental d'environ 10 ans. Non, mais blague à part, ils se font perdus. Enfin, tu ne sais pas où... Enfin, tu es dans un avion, mais tu ne sais pas ce que c'est. Souvent, peut-être que tu n'as jamais pris l'avion. Tu as peut-être peur. Tu ne comprends pas les bruits, l'environnement, le truc. C'est quelqu'un qui pilote l'avion, tu ne le connais pas. Il y a trop de trucs qui font que...

  • Speaker #1

    Mais tu es infantilisé à mort. On t'apporte à manger, on te dit quand tu as le droit de faire pipi.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et puis nous, on est debout, on a un uniforme, on est coiffé, tac, nickel, les cheveux en banane, machin, le truc, le chignon en banane, parce que moi, je n'ai pas une banane, sinon c'est vraiment ridicule. Donc, on représente une certaine autorité. Donc, forcément, ça infantilise un petit peu les passagers. Parfois, tu les grondes un peu, ça marche. C'est marrant. C'est vrai. Tu as une façon aussi d'amener les choses. Parfois, tu as des passagers.

  • Speaker #1

    Tu relèves ton siège, Jean-Pierre.

  • Speaker #0

    Oui. Parfois, tu demandes gentiment et très poliment, parce que moi, je respecte tous mes clients, il n'y a pas de problème avec ça. Tu demandes gentiment, après un peu plus fermement, et puis parfois ça marche pas, ça veut pas, donc il demande à un collègue ou une collègue de le faire. Elle va essayer, ça va pas prendre non plus.

  • Speaker #1

    Le dernier, c'est le commandant, si vraiment il y a quelqu'un qui te saoule.

  • Speaker #0

    Ah ouais, et là ça marche encore mieux. Je peux te dire quand il y a les galons dorés qui débarquent. Je suis pas en train de piloter là. Il y a des autres pilotes devant quand même. Mais là, sur mon dernier vol, sur le vol retour, il a commencé à y avoir un petit début d'émeute dans la cabine, avec des passagers debout qui commençaient à s'engueuler, des trucs machins. J'avais une collègue qui essayait d'être assez ferme. avec un passager mais ça prenait pas, au bout d'un moment je fais You, come here ! et comme ça avec le french accent direct ah ouais il est venu et puis ça s'est très bien passé on a passé un très bon moment ensemble après on a échangé et tout ça mais il fallait un peu montrer bah c'est nous les chefs et si je te demande une troisième petite mignonnette de whisky ou de champagne ? ça te vendra ton état et si je suis pas bien ? ah bah tu n'auras pas tu me dis non non non non en fait Alors, tu as des compagnies où tu payes pour ce que tu bois, d'autres compagnies où tu ne payes pas. Mais à un moment donné, que tu payes ou que tu ne payes pas, tu es quand même dans un avion. Et si ton taux d'alcoolémie... Il faut savoir que les effets de l'alcool sont multipliés par deux ou trois dans l'avion. Entre le manque d'oxygène, la déshydratation, tout ça, tu peux vite être sous plus rapidement. Et nous, on est hyper attentifs à ça. Donc, je passe le mot. Attention, tel passager ou telle passagère commence à... Ah oui, ok. On a déjà bu trois, quatre bouteilles de vin, on va faire attention. Voilà, on ne sert plus d'alcool.

  • Speaker #1

    D'accord, tu dis donc quoi ?

  • Speaker #0

    T'imagines s'il reste 8 heures de vol avec des passagers ivre-casse ? C'est compliqué. Bah ouais, c'est compliqué parce que tu peux pas lui dire Vas-y, va prendre l'air 2 minutes en terrasse.

  • Speaker #1

    Enfin, va avec le commandant.

  • Speaker #0

    Ah, y'en a qui ont essayé.

  • Speaker #1

    Alors attends, j'ai vu une vidéo ce matin. Qu'est-ce que tu fais quand des gens font l'amour dans les toilettes ? Ah !

  • Speaker #0

    Je les filme.

  • Speaker #1

    Je fais des vidéos pour TikTok. Bah oui !

  • Speaker #0

    Eh, buzz, buzz ! Non, qu'est-ce que je fais ? Alors moi, ça m'est jamais arrivé de tomber sur des passagers qui faisaient ça.

  • Speaker #1

    Dans les toilettes ou d'ailleurs dans les sièges la nuit. Oui,

  • Speaker #0

    on a toutes les histoires. Il y en a sur les sièges, dans les toilettes, dans les galets, dans les petites cuisines. En fait, c'est interdit. Je tiens à le dire, on n'a pas le droit de faire de sexe ou de s'exhiber sexuellement. C'est un lieu public. Forcément, c'est interdit. Et même le simple fait de faire beaucoup de bruit, que ce soit entendu, il ne faut pas le faire. Là, on parle quand même de potentiellement, je crois que c'est un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende. Sérieux ? C'est de l'exhibition. Tu n'es pas censé faire ça dans plein de gens. Très personnellement, si moi j'entends des clients faire des trucs dans les toilettes, je vais toquer. Une fois, deux fois. Et puis au bout d'un moment, on a quand même une façon de pouvoir ouvrir. Après, si ça ne fait pas de bruit, si je ne suis pas au courant, je...

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais très personnellement, je vais fermer les yeux tant que personne n'est au courant. Je ne vais pas ouvrir la porte des toilettes parce que là, du coup, tout le monde va les voir. Enfin, ça risque de créer un truc un peu gênant. Et si c'est quelqu'un, en revanche, qui fait ça à son siège, et si d'autres personnes le voient, là, on ne rigole pas du tout. C'est-à-dire que le mot passe directement au chef de cabine principal. au commandant de bord et puis c'est eux qui prendront la décision.

  • Speaker #1

    Donc on ne s'amuse pas dans les toilettes de l'avion ?

  • Speaker #0

    Franchement, je ne le conseille pas et puis ça reste des toilettes, c'est pas hyper bien.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que t'as un truc avec la propreté quand même, c'est plusieurs fois que tu m'en parles. Non mais ça arrive, on est d'accord ?

  • Speaker #0

    Oui ça arrive.

  • Speaker #1

    Et je sais plus, il y a des gens qui ont ce fantasme sans doute, tu vois.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, je peux comprendre. C'est interdit. Ah vous faites pas choper quoi, juste ça.

  • Speaker #1

    Et dans les petites chambres, je vois dans les cabines first, je suis tombée sur une vidéo tout à l'heure des cabines first mais qui ressemblent à des chambres et des trucs comme ça et tout.

  • Speaker #0

    Ah bah il y en a avoir des histoires.

  • Speaker #1

    Ça c'est privé, c'est ta cabine tu penses ? J'y suis jamais allé en vrai.

  • Speaker #0

    C'est un peu compliqué, encore une fois. Moi, je suis censé faire respecter les règles, c'est mon métier.

  • Speaker #1

    C'est la loi,

  • Speaker #0

    quoi. Mais ouais, après, c'est quand même vachement délicat d'aller voir quelqu'un pendant l'acte pour lui dire, excusez-moi, vous pouvez arrêter ? Encore une fois, je pense que je m'adapterais à la situation. C'est compliqué, là, dans cette situation, de te dire ce que je ferais. Mais je garde en tête qu'il faut que je fasse respecter les règles. C'est mon métier. Après, encore une fois, si ça n'empiète pas sur les autres personnes autour. Bon, et tant qu'au-dessus de ta tête, il y a deux... Si vous êtes deux, parce que peut-être qu'ils sont trois ou je ne sais pas. Mais tant qu'il y a suffisamment de masques à oxygène et de ceintures de sécurité disponibles, c'est le plus important. Le problème, c'est ça aussi. Dans les toilettes, si tu es à deux, il y a des turbulences. Enfin, on fait comment ? Ou même à un siège. Il ne faut pas qu'il y ait deux personnes sur un siège. Parce que s'il y a des grosses turbulences et qu'il n'y a pas de siège avec des ceintures dispo à côté, tu ne peux pas t'attacher. C'est toujours la sécurité qui prime avant tout.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi ton pire souvenir de vol ?

  • Speaker #0

    Je crois que c'était un peu la semaine dernière, le début. je sais pas si on peut appeler ça le début des meutes, mais effectivement, on était en vol, ça faisait déjà une petite heure qu'on volait, et t'avais deux passagers qui avaient à côté d'eux une femme qui toussait et qui ont littéralement pété un câble parce qu'elle toussait. Donc on allait apporter des masques un petit peu à tout le monde, mais le temps d'aller chercher, ils étaient déjà debout en train de s'embrouiller dans tous les sens, ils ne parlaient ni anglais ni français, donc la communication devient très compliquée. Heureusement que j'ai trouvé un autre passager, il faut se faire des alliés dans ces cas-là. Un passager qui parlait, je crois qu'ils étaient polonais, donc il parlait polonais et anglais, et là tu dis ok, il faut... pas que ça dégénère parce que là si c'est 20 30 passagers qui se foutent sur la gueule c'est un petit peu moins rigolo donc ouais là c'est le genre de truc qui me plaît pas trop ok ouais après est-ce que j'ai eu d'autres moments non honnêtement non une crise d'appendicite un arrêt cardiaque un accouchement je touche du bois non un de mes meilleurs potes qui a eu un accouchement à bord le fameux malaise vagal ça on en a très souvent mais c'est pas anodin quoi parce que sur le moment il faut que tu vois que c'est un malaise vagal il y a des médecins avec vous ? non, nous on a une formation au secourisme comme je disais sur la formation initiale et puis tous les ans on passe des maintiens de compétences sur la réanimation, enfin sur le massage cardiaque sur tout plein de trucs même la méthode d'Amnish, enfin tous ces trucs là les statistiques prouvent que alors je sais plus le chiffre exact mais peut-être 8 sur 10 fois sur alors attends c'est pas français ce que je dis il y a beaucoup de médecins je suis steward, j'ai pas fait de physique il y a très souvent des médecins à bord... quasiment 8 fois sur 10. Qu'on ait aidé et puis ils viennent nous filer un coup de main.

  • Speaker #1

    Tu mets des bas de contention ?

  • Speaker #0

    Ça ne regarde pas. Oui, je mets des bas de contention. C'est important,

  • Speaker #1

    non ? On en met.

  • Speaker #0

    La première année, je n'en mettais pas. J'ai des collègues qui m'ont dit, si, mets-en, parce qu'en fait, tu vas avoir tes mollets, tes jambes, tu vas les ressentir. Et effectivement, maintenant, j'en mets tout le temps et alors, ça fait la différence. Mais vraiment, si vous avez des bas de contention, mettez-les pendant vos longs voyages. Franchement, ça fait du bien. Ça se terre et tout ça, mais ça évite d'avoir... plein de problèmes aux jambes sur le long terme. Surtout quand on est au Tess et Steward, on voyage beaucoup. Moi, j'ai vu la différence. Après, je veux gambattre comme une petite gazelle dans les rues de New York. J'aime beaucoup moins mal.

  • Speaker #1

    Et tes secrets de beauté, avant, tu mets de la crème hydratante. Qu'est-ce qu'on fait avant de faire un vol de 14 heures ?

  • Speaker #0

    Alors, très honnêtement, je ne fais rien du tout. Mais c'est bien de se mettre de la crème Nivea ou n'importe quelle crème basique. Je pense que c'est hyper bien d'en mettre à bord.

  • Speaker #1

    Parce que c'est hyper sec, en fait.

  • Speaker #0

    L'avion est hyper sec. On se déshydrate énormément. Normalement, le truc le plus important à faire, c'est de boire de l'eau. Mais vraiment beaucoup. Moi, parfois, je propose des verres d'eau comme ça. On me dit non, non, chez Sisi, ils buvaient de l'eau. Il faut boire une bouteille, une bouteille et demie par vol à peu près.

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Idéalement.

  • Speaker #1

    Alors pourquoi on boit tous du jus de tomate ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas ? Mais tu as vu qu'il y avait des études. Il y avait des études comme quoi ça avait un goût spécial en vol. Ou je ne sais pas, c'est le seul endroit au monde où on t'en propose. Je ne sais pas, il y a un truc qui est marrant.

  • Speaker #0

    En fait, il y a plein de théories sur le jus de tomate. C'est un sujet, le jus de tomate. Le jus de tomate, tu n'en bois jamais quand tu es chez toi ?

  • Speaker #1

    Jamais.

  • Speaker #0

    T'en bois pas quand tu vas au bar, éventuellement au lendemain de gueule de bois, tu vas prendre un bodyberry avec le brunch. Mais le jus de tomate, t'en bois pas. C'est quand même super bizarre que dans l'avion, il y a un truc qui fait que tu veux un jus de tomate. Alors je sais pas si c'est un truc magique ou quoi. Je sais que les goûts,

  • Speaker #1

    les tapis et tout ça,

  • Speaker #0

    ils sont différents. En fait, tu ressens pas les mêmes choses dans l'avion. Un vin ne va pas avoir le même goût ici sur ta table que dans l'avion. Et le jus de tomate, si tu veux... Alors, j'ai une théorie. T'en bois tellement jamais du jus de tomate, et vu que l'avion, tu le prends jamais, tu te dis, tiens... boire un jus de tomate c'est exceptionnel prendre l'avion c'est exceptionnel bingo je fais un tiercé gagnant tu vois je me dis peut-être qu'il y a un côté et puis aussi dans l'avion souvent t'as faim donc le jus de tomate c'est un peu comme c'est long quand même d'attendre le repas donc c'est un peu comme un potage c'est un jus de tomate un peu épais non mais c'est vrai

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est la théorie de Mathieu. C'est Mathieu, je ne sais pas. Jus d'automate. Alors attends, et dernière question. Tu me dis quoi si j'ai peur en avion alors ?

  • Speaker #0

    Que c'est normal d'être inquiet, inquiet en avion. Que je vais te demander où tu vas, ce que tu vas faire. Et on va essayer de parler de ce voyage qui va être super chouette. Et que le voyage, il commence maintenant. Et que nous, on est là pour assurer ta sécurité. Qu'on a des super pilotes devant qui connaissent super bien leur métier, qui sont archi bien formés. Que nous, on est formés à toutes les éventualités. Qu'est-ce qu'il se passe ? Quoi que ce soit, on sera là pour assurer ta sécurité à bord. Et si tu as besoin de parler avec moi pendant le voyage, je serai là pour toi.

  • Speaker #1

    Et si je prends un Lexo, tu crois que c'est mieux ?

  • Speaker #0

    Je trouve que c'est quand même mieux de ne pas prendre de médicaments à bord si tu n'as pas besoin d'en prendre pour ta santé. De surtout ne pas boire d'alcool si tu prends un médicament. Parce que là, tu vas te sentir mal, tu vas être malade et tout ça. Si ton médecin t'a dit que c'était OK, qu'il t'a dit de prendre un demi-caché, c'est ton médecin qui te l'a dit,

  • Speaker #1

    c'est pas moi. Oui, mais pas tout seul.

  • Speaker #0

    Je pense que l'automédication, il faut toujours faire un petit peu attention, surtout dans l'avion. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne sais pas quoi, tu as raison.

  • Speaker #0

    Après, si vraiment tu es dans un état catastrophique, on va dérouter, on va se poser, on va t'amener à un hôpital assez proche. Mais bon, il va falloir assumer les 350 passagers derrière qui vont devoir sortir de l'avion.

  • Speaker #1

    Alors franchement, tu as répondu à toutes mes questions. La dernière, c'est de savoir qu'est-ce que va faire Mathieu Allouche demain ?

  • Speaker #0

    Je ne sais tellement pas.

  • Speaker #1

    Où est-ce qu'on va le retrouver, cet Instagrammeur déjanté ?

  • Speaker #0

    J'ai quelques idées à la tête, quelques projets en cours. Je ne sais pas, est-ce qu'on ne me verrait pas à la télé ? J'aimerais bien y retourner.

  • Speaker #1

    Mais toujours en étant en steward ?

  • Speaker #0

    Éventuellement, ce serait la bonne porte d'entrée, je pense, pour revenir. Pas forcément en steward, mais en tout cas autour du voyage ou de la découverte. Ça peut même être en France. J'avais fait une série de vidéos pour les hôtels Mercure il y a 6 ans, 6-7 ans. J'ai fait 25 vidéos avec une boîte de prod qui s'appelle Free Mental, où on est allé à la découverte de plein d'hôtels différents. C'était trop, trop bien. Et moi, j'aime bien rencontrer des personnalités. J'aime bien découvrir des façons de manger. J'aime bien des trucs un peu à la France 5, France 3. Bien sûr. Ah là là.

  • Speaker #1

    Il y a plein de trucs à faire.

  • Speaker #0

    Et moi, je pense que le voyage, c'est hyper important. Il faut absolument voyager, qu'on n'est pas obligé d'aller à l'autre bout du monde pour voyager. En France, on a tout. Mais quand je dis tout, c'est... Je crois qu'on n'a pas assez d'une vie pour faire toute la France et qu'il y a de quoi faire. Et que pour notre planète, c'est important aussi de ne pas forcément aller à l'autre bout du monde.

  • Speaker #1

    On peut dire un peu ça sur ton boulot ?

  • Speaker #0

    Pas trop, mais moi, j'en ai conscience. En tout cas, c'est-à-dire que je sais qu'aujourd'hui, tous les constructeurs, tous les fabricants d'avions et même toutes les compagnies aériennes font hyper attention à leur bilan carbone, que les pilotes font attention à prendre le moins de kérosène possible, d'en économiser le plus possible et qu'il y a énormément d'efforts qui sont faits. Mais je me dis quand même, bon... C'est un peu compliqué, sa conscience écologique et les faits. Parfois, ça va un petit peu en contradiction, mais on a tous nos consciences.

  • Speaker #1

    Bien sûr, carrément.

  • Speaker #0

    On ne pourrait jamais dire aux gens de ne pas voyager ou de le faire que 3-4 fois par vie, juste de le faire en toute conscience et de se dire, ok, je vais à l'autre bout du monde, mais peut-être que quand je serai là-bas, je ne vais peut-être pas faire du 4x4 tous les jours, je ne vais peut-être pas faire du bateau tous les jours, je ne vais peut-être pas aller au McDo tous les jours.

  • Speaker #1

    Tu vas le faire différemment.

  • Speaker #0

    Je vais le faire différemment, juste en conscience. de ne pas mettre trop de trucs dans sa valise pour pas que ce soit trop lourd. Enfin, tu sais, plein de petits trucs qu'il faut voyager. Oui, c'est bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci Marie,

  • Speaker #1

    c'était trop cool.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    C'est la fin. Merci mille fois de nous avoir écoutés jusqu'au bout. J'espère que vous aussi, vous avez voyagé. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcast et un petit commentaire. On attend avec impatience vos retours et vos impressions. Et si vous aussi, vous avez envie de nous raconter un extraordinaire voyage ou une aventure au bout de votre rue, envoyez-nous un petit message sur Instagram. À très vite, merci et à bientôt !

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Description

Notre invité, c'est un peu la star d'Instagram côté piste d'atterrissage. C'est le steward que vous êtes des millions à suivre sur Instagram pour son humour et ses incroyables vidéos.

Mathieu Allouch, aka @Mathieu_le_steward, est celui qui nous fait rire avec ses stories sur les passagers qui essaient de ranger une valise XXXL dans un compartiment XS, ou qui nous rassure quand on flippe à cause des turbulences.


Dans cet épisode pépite, il va nous raconter comment on passe d'étudiant normal à superman des airs. Les galères des premiers vols, les passagers impossibles, les situations complètement dingues qu'il a dû gérer... Mais aussi les moments magiques, ces rencontres qui changent une vie, ces levers de soleil à 10 000 mètres d'altitude que personne d'autre ne verra jamais.


On va parler des coulisses -vous savez ces secrets que l'on a toujours rêvé de connaitre- : les fameuses zones de repos secrètes de l'équipage, la vérité sur la nourriture en avion (et pourquoi, sérieusement, tout le monde devient accro au jus de tomate ?), les petits codes entre personnel navigant, et même... ce qu'il se passe vraiment quand un bébé pleure pendant 8 heures de vol !


Et comme notre invité n'a pas sa langue dans sa poche, il va aussi nous dire ce qui l'agace le plus chez les passagers - prenez des notes, ça pourrait vous servir pour votre prochain vol ! - mais aussi nous donner tous ses secrets pour voyager comme un pro.


Alors attachez vos ceintures, rangez vos tablettes en position verticale, et éteignez vos appareils électroniques... Quoique non, gardez-les allumés, vous allez vouloir prendre des notes ! C'est parti pour un des épisodes les plus déjantés de Beau Voyage.


Retrouvez-nous sur @beauvoyage !


**************************************

Production : Sakti Productions

Musique : Chase The Mississipi, Michael Shynes

Vous êtes une marque et vous souhaitez collaborer avec Beau Voyage ? 

Ecrivez-nous : mariegarreau@saktiproductions.com 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les turbulences, c'est un non-événement, mais vraiment, il faut vraiment me croire, il n'y a pas de risque, si ce n'est de se faire mal parce qu'on n'est pas attaché. Et si tu n'es pas attaché, tu peux te cogner et te retrouver la tête au plafond, retomber, retomber sur ton passager voisin, lui faire mal aussi, donc c'est toi qui seras responsable, et tu peux te faire super super mal. Nous, dès qu'il y a des turbulences un peu trop importantes, le commandant de bord nous dit, PNC, vous allez vous asseoir tout de suite, et vous allez vous attacher. Là, ça fait peur.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, là, quand tu es passager, ça fait peur.

  • Speaker #0

    Ça fait peur, mais en fait, c'est juste pour nous sécuriser. Parce que si nous on n'est pas là, si on est tout l'équipage avec les bras cassés, les machins, si derrière t'as un bobo, on va pas pouvoir t'aider. Et en fait, on est là pour ça. Donc non, on se sécurise. Moi, sur un de mes d'un les vols, ça bougeait un peu trop. À l'avant, ça bouge toujours un petit peu moins que derrière. Donc les pilotes, parfois, ils se disent, bon, ça turbule un petit peu, mais nous, derrière, ça secouait grave. On s'est assis, on s'est attachés, on les a appelés. Bon, on s'est assis, on s'est attachés parce que ça bougeait pas mal. Mais en soi, il n'y a pas l'avion.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Marie et vous écoutez Beau Voyage. De l'ascension du Mer Apic au Népal, au tour du monde en famille, du road trip au Chili au bivouac en Inde dans les Pyrénées, vous entendrez des hommes et des femmes qui partagent leurs aventures hors des sentiers battus. Des aventuriers ordinaires qui vous racontent leurs aventures extraordinaires. À deux ou en tribu, à l'autre bout du monde ou en bas de chez eux, avec trois sous ou en claquant leur PEL, Ces voyageurs nous confient leurs histoires, leurs galères, leurs bons plans et leurs podcasts. Sur Beau Voyage, nous allons vous prouver que l'aventure est partout et à la portée de tout le monde. Alors montez le son et venez rêver avec nous. Aujourd'hui, on reçoit Mathieu Allouche, le steward le plus déjanté d'Instagram. Bonjour Mathieu.

  • Speaker #0

    Bonjour Marie, bonjour tout le monde.

  • Speaker #1

    Mi-influenceur, mi-PNC, totalement influenceur, totalement PNC. Tu es celui qui comprend toutes nos peurs, en tout cas les miennes. et les apaisent tout en dévoilant les coulisses d'une vie en l'air sans aucun tabou. A priori, on est beaucoup, parce que je l'ai vu que la dernière vidéo, c'était 2,7 millions.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai des vidéos qui font beaucoup de vues, c'est dingue. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    T'apaises mes peurs, mais t'apaises celles de beaucoup de monde. J'essaie. En tout cas, moi, j'adore regarder tes vidéos. Merci d'être venu entre deux vols te poser à mon micro pour répondre à toutes nos questions sur le métier de steward et ta vie en l'air. Est-ce que déjà, tu viens d'une famille de voyageurs ?

  • Speaker #0

    Eh bien, oui. En fait, mon père était navigant. Lui aussi, il était steward. au départ et puis après il était plus dans l'encadrement des hôtesses et des stewards et après un peu plus dans la direction de la compagnie pour laquelle il travaillait. Mais ouais, en fait, on a toujours voyagé. Je suis né dans le voyage. Ma mère est écossaise en plus, donc on allait souvent en Écosse et puis on partait en vacances à droite à gauche. Donc ouais, l'avion, c'est un peu ma maison.

  • Speaker #1

    Comment tu décides de devenir steward ?

  • Speaker #0

    Je crois qu'il y a plusieurs choses qui m'ont mis la puce à l'oreille. Déjà, j'ai toujours adoré être dans l'avion. Je trouve qu'il y a une espèce d'ambiance particulière, surtout quand j'étais môme. Il y avait un côté magique d'arriver en Écosse le soir, on voyait les petites lumières. Enfin, il y a un côté très... un peu comme à Disney, tu sais, quand tu prends le petit manège de Peter Pan, tu vois la petite ville, tout ça. Il y a un truc très magique et puis une ambiance, t'es coupé du monde, t'es coupé du temps, t'es coupé de tout. Et je trouve ça chouette, t'es au-dessus des nuages. Il y a un côté magique. Mon frère a été steward saisonnier. Ça, c'est un job un peu méconnu, mais très chouette. En fait, steward ou hôtesse, juste l'été, quand t'es étudiant ou étudiante. Il a fait ça sur peut-être six saisons ou un truc comme ça. Et je me suis dit, ça a l'air quand même super, super chouette. Et un jour, j'ai le bac et il fallait que je trouve un job étudiant. Et ma mère m'a dit, tu sais, Dame, il a été steward. Tu ne voudrais pas le faire toi aussi ? Je fais, mais si, mais carrément, mais c'est possible. Bah ouais, passe les sélections. J'ai passé les sélections, ça a marché. J'ai fait ça deux étés.

  • Speaker #1

    Et donc, tu fais ça pendant combien de temps quand tu fais ça l'été ?

  • Speaker #0

    Tu fais ça deux, trois mois. Tu fais ça juin, juillet, août ou juin, juillet, août, septembre. Bon, moi, j'ai fait ça à chaque fois deux mois et demi à peu près. Donc là, tu goûtes. au métier. Alors, je ne te cache pas que quand tu as 19 ans, on te donne un salaire, on te fait faire le tour du monde. C'est bien.

  • Speaker #1

    C'est génial.

  • Speaker #0

    C'est le beau métier du monde et ça l'est. Mais ça te permet d'appréhender le truc parce que ce n'est pas anodin comme métier. Après, j'ai une autre carrière. J'ai fait complètement autre chose que de travailler dans l'aviation et j'y suis revenu il y a maintenant 6 ans et demi. J'ai 36 ans. Vers mes 30 ans, je suis revenu dans les avions. Donc, je crois que j'ai toujours voulu bosser dans les avions entre autres.

  • Speaker #1

    Et on reste IWAR toute sa vie ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Comment on évolue ?

  • Speaker #0

    Tu as plein d'évolutions possibles. Soit tu restes hôtesse, steward toute ta vie, ou alors tu t'arrêtes au bout de 5 ou 10 ans parce que tu es crevé, parce que c'est vraiment épuisant comme métier. J'ai plein de collègues qui font ça depuis 25, 30, 35 ans. Soit tu restes hôtesse, steward, ou alors tu peux passer chef de cabine. Là, tu es manager de ton équipe. Après, en fonction des compagnies, tu peux aussi devenir chef de cabine principal. C'est vraiment toi. Je ne vais pas dire le haut de la pyramide parce que le haut de la pyramide, ce sera toujours les pilotes et le commandant de bord. Mais en tout cas, pour ce qui est de l'équipage commercial, tu peux évoluer là-dedans. Ou alors, tu peux faire un peu moins de vols et passer dans l'encadrement, mais plus dans les bureaux. Donc là, tu vas devenir instructeur ou instructrice. Tu peux passer chef de secteur, etc. Et plus dans l'encadrement. Et donc voler un tout petit peu moins.

  • Speaker #1

    C'est moins ce que tu aimes en fait.

  • Speaker #0

    C'est moins ce que j'aime. Mais il y a un côté chouette quand même, parce que c'est vraiment des coachs, des managers, les instructeurs, ils sont là vraiment pour t'accompagner dans ta carrière. Donc ça peut être chouette aussi. Mais tu voles moins. Tu es plus dans les bureaux. C'est moins... Il y a des trombones, il y a des agrafeuses. C'est moins rigolo.

  • Speaker #1

    Il y a moins de jus de tomate. Toi,

  • Speaker #0

    tu as peur de l'avion. Moi, j'ai peur des bureaux. Chacun ses phobies.

  • Speaker #1

    Et tu préfères... Est-ce que c'est les mêmes stewards qui travaillent en business ? et en éco ?

  • Speaker #0

    Oui. Après, je crois que ça dépend des compagnies. Dans la plupart des compagnies, oui. Après, tu as des compagnies qui ont des first class, des premières classes et tout ça. Là, ça demande une formation en plus qui va prendre quelques jours. Mais la plupart du temps, entre business et classe éco, ça va être les mêmes PNC. Quand je dis PNC, c'est personnel, navigant, commercial. Les hôtesses et les stewards. Mais en général, oui, on ne va pas travailler de la même manière. On va avoir parfois une petite formation en plus, mais ça peut être les mêmes.

  • Speaker #1

    Tu préfères quoi, toi ?

  • Speaker #0

    Moi, j'adore travailler en business.

  • Speaker #1

    Je savais qu'il fallait qu'on se rende compte. Moi aussi j'adore Ville en business, j'ai beaucoup moins peur.

  • Speaker #0

    Comme par hasard. C'est marrant ça. On a moins peur devant que derrière. En même temps, ça bouge moins devant.

  • Speaker #1

    Mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    tu es bien. Et pourquoi tu montes un compte Instagram ? Tu viens de te voir, tu montes un compte Insta.

  • Speaker #0

    En fait, j'ai toujours été dans le côté audiovisuel. C'est-à-dire qu'après mes deux étés en tant que steward saisonnier, moi j'ai travaillé à la radio et à la télé et sur le web pendant quasiment dix ans. Et je pense que c'est ma passion number one, ça va être la création de contenu, de podcast, d'émissions, d'interviews, de vidéos. Et j'ai toujours posté tout plein de trucs sur mes réseaux sociaux. Et ça prenait pas. Enfin, c'est pas que ça prenait pas, c'est que bon, voilà, j'avais quelques abonnés, c'était sympa, des copains, des copines. Et j'ai eu les précieux conseils de trois amis qui se connaissaient pas, qui m'ont dit Mathieu, si tu veux que ça marche un peu sur les réseaux, si tu veux faire quelque chose, qui intéressent un peu les autres, il faut que tu aies vraiment un sujet. Tu es steward, tu kiffes ça, quand tu en parles, c'est hyper intéressant, focus-toi là-dessus. J'ai un copain qui est sur les réseaux sociaux qui s'appelle Vito, qui m'a dit, appelle-toi le steward de TikTok. Comme ça, au moins, c'est que c'est toi, il n'y en a pas d'autres, c'est toi. Bien sûr qu'il y en a d'autres, et tant mieux, mais c'est pour au moins expliquer...

  • Speaker #1

    Tant qu'expert à un moment. Oui,

  • Speaker #0

    voilà. Et d'autres amis qui m'ont dit la même chose, ils m'ont dit, il faut vraiment avoir un sujet si tu t'éparpilles. Alors c'est cool, tu fais de la guitare, c'est sympa, tu montres ce que tu manges, tu fais la cuisine, c'est sympa, mais en fait, on ne sait pas trop pourquoi on doit te suivre. Je me suis dit, pas de problème, j'adore mon métier de steward. J'ai commencé par des vidéos qui s'appelaient I Love World, où je faisais des petits reportages de 3, 4, 5, 6 minutes, où j'embarquais avec moi les gens qui ne pouvaient pas forcément voyager, pour leur montrer à quoi ça ressemblait. Chose que je faisais quand j'étais étudiant, il y a 15 ans, je prenais mon ordinateur portable, je l'ouvrais dans la rue, et je disais coucou tout le monde, parce qu'on me demandait, tu fais quoi pendant tes escalades, montre-nous, et tout ça. Je sortais l'ordinateur, et je faisais voyager mes copains, mes copines en vidéo. C'était moche comme pas possible, mais c'était un début. Et donc, j'ai repris ça, en fait, ces vidéos où je faisais vivre mes escales à travers ma petite caméra. Donc, je faisais ça carrément avec un drone et tout ça. J'essayais de faire ça bien, peut-être pas de façon professionnelle, mais pas loin. Et ensuite, il y a eu le Covid. À ce moment-là, je volais beaucoup moins, donc j'avais moins d'expérience à partager. Il y a eu un petit créneau pendant deux ans où j'ai lancé une chaîne YouTube qui s'appelle toujours Off Art. Donc là, je me suis plus lancé dans l'art. Et au retour de la vie normale, après le confinement, j'ai décidé de faire découvrir... des hôtesses, des stewards, mais via mon spectre à moi. Je faisais des sketchs vidéo où j'imitais des hôtesses, des pilotes, des stewards. Et là, il y a eu comme un petit quelque chose qui s'est opéré. Il y a eu un peu plus de monde qui s'est mis à me suivre. Et là, j'ai adoré. Ça a été un partage d'humour, d'humeur et tout ça, avec tous ces personnages, Christine, Karine, Bernard de la Rolex, le pilote, c'était très, très rigolo. Et au bout de deux ans, j'ai un peu fait le tour de mes personnages. Ça me faisait un petit peu moins rire. À la maison, on regardait mes vidéos, on se mariait un petit peu moins qu'au départ parce que ça faisait deux ans et qu'on avait fait un peu le tour. Et là, je me suis dit, vas-y, enfile un uniforme, une cravate et parle de ton métier, de ton quotidien. Essaye de rassurer les gens qui ont peur en avion.

  • Speaker #1

    Parce que tu l'as senti, cette histoire de la peur. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait, on me posait la question hyper souvent. Et en fait, sur Instagram, si tu veux, je postais mes sketchs, ça prenait bien. Et sur TikTok, en parallèle, je les postais, ça ne prenait pas trop, mais je racontais un petit peu mon métier de steward. Donc, je recevais plein de questions et je me suis rendu compte qu'il y avait à peu près... 50, 60 questions, toujours les mêmes. Mais vraiment toujours toujours les mêmes. Et je me dis, il y a vraiment beaucoup de gens qui se posent plein de questions, qui n'osent pas nous les poser dans l'avion. Et c'est peut-être le moment où jamais on peut essayer de tenter de rassurer un petit peu les gens. Parce que le voyage c'est tellement cool, c'est tellement important. Enfin tu le sais, je ne sais pas à toi que je vais expliquer que c'est important le voyage. Que c'est dommage de partir avec une appréhension parce que le voyage il commence, si ce n'est à l'aéroport, il commence vraiment dans l'avion. Je trouve qu'il y a un côté déjà très... je le disais tout à l'heure, magique à être dans l'avion si on peut faire en sorte que ce moment à bord soit aussi magique que moi je le ressens, parce qu'encore une fois quand je suis dans l'avion, j'ai pas l'impression de travailler je travaille pas quand je suis dans l'avion je suis en train de vivre ma passion et c'est magique et j'ai envie que tous les passagers, que toutes les passagères puissent passer un bon moment et se dire allez, mon voyage il commence maintenant

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu fais d'ailleurs si tu vois que quelqu'un a peur ?

  • Speaker #0

    Déjà, je vais l'écouter, parce que je pense que c'est important de vider un peu son sac quand il y a un truc qui ne va pas bien. Souvent, je vais être un peu speed, en plein embarquement, tout ça. Là, je vais essayer de me caler un petit peu sur la personne, de parler lentement, gentiment. Je vais un peu m'apaiser. Si la personne est stressée et part dans tous les sens, je vais faire la même chose pour la ramener un petit peu vers quelque chose de plus calme. On va faire quelques exercices, peut-être pas de relaxation, mais en tout cas de respiration. Je peux tenter de faire en sorte... que la personne puisse rencontrer le commandant de bord ou en tout cas un des pilotes ou une des pilotes. Je lui ai demandé aussi de quoi tu as peur. C'est con parce que la peur en avion, en fait, tu as plein de peurs différentes. Tu peux avoir tout simplement peur de la mort. Donc là, sur le moment, ça va être compliqué parce que je vais devoir te dire d'aller voir un psy. Ça prend du temps.

  • Speaker #1

    T'es glissant, madame.

  • Speaker #0

    Mais tu peux avoir peur tout simplement parce que tu ne comprends pas certains bruits. Tu peux avoir peur parce que l'accélération, le truc, le machin, tu ne vas pas le comprendre. Donc si je peux t'expliquer un petit peu comment ça va se passer, les petits bruits comme ça dans l'avion. Il y en a plein qui ont peur de ces bruits parce qu'ils ne savent pas ce que c'est. C'est tout simplement parfois juste des appels qu'on se passe entre nous. Si tu es hôtesse en porte 1 tout devant de l'avion et que tu dois m'appeler derrière, je suis en porte 5, plutôt que de traverser les 72 mètres de l'avion, on va s'appeler. Ça va faire toum toum Parfois, juste le fait d'attacher sa ceinture, le petit signal, la petite lumière, ça fait un petit toum Voilà, et juste dire que ces bruits-là sont normaux. Donc j'essaie de comprendre un petit peu et je donne quelques petits tips. On va être super attentionnés. Je vais passer le mot à l'équipage. Je vais dire attention, cette personne en 32B a peur en avion. Si on peut aller lui faire un petit coucou, un petit signe, machin, en général ça marche bien.

  • Speaker #1

    Donc il vaut mieux le dire. Si je rentre dans un avion, il vaut mieux que je le dise en entrant. Je vais juste vous dire, j'ai un peu peur, je suis pas bien.

  • Speaker #0

    Moi je préfère parce que il n'y a pas de honte à avoir peur, c'est normal. Enfin tout le monde a peur en avion. Enfin, je veux pas dire tout le monde.

  • Speaker #1

    Non mais il y a de l'appréhension.

  • Speaker #0

    Il y a de l'appréhension en fait, il y a une inquiétude. Et puis il y a tellement de différents degrés d'inquiétude en avion et encore une fois, il n'y a pas de honte à avoir peur. En fait, on n'est pas des oiseaux, on n'a rien à foutre dans le ciel. Donc c'est normal d'avoir... Non mais c'est vrai, tu es à 10 000 mètres d'altitude dans un tube de 70 mètres de long, au-dessus de l'Atlantique, ce n'est pas normal. Donc fatalement, tu as une petite inquiétude. Donc vous pouvez en parler. Parfois, ça va être compliqué sur des vols court-courrier. Il y a très peu de... L'équipage va être constitué de 3-4 personnes, donc on ne va pas être très nombreux. Mais on peut avoir une petite attention, un petit quelque chose. On a été embauché pour ça, à priori, dans un premier temps pour la sécurité, commercial donc pour l'empathie pour l'écouter tout ça.

  • Speaker #1

    Ça se passe bien quoi ?

  • Speaker #0

    On peut en parler il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    T'as déjà eu des gens qui ont fait des crises de panique ?

  • Speaker #0

    J'ai pas eu de crise de panique quoi que sur un de mes derniers vols on a une passagère qui est arrivée littéralement en larmes et tout ça et j'ai mon collègue Romain que je connais bien qui a passé beaucoup de temps avec elle, à lui expliquer tout plein de choses, à l'écouter à me passer le mot, tiens Mathieu voilà cette passagère a peur si tu veux aller lui faire un petit coucou à un moment donné c'est cool donc tu vois pendant tout le vol je suis allé la voir trois quatre fois savoir si ça allait bien. Lui, il a pris la relève, tout ça, elle a pu voir les pilotes. Vraiment, ça nous touche. Les hôtesses, les stewards, on est assez humains, entre guillemets. Donc, on préfère qu'une personne passe un bon moment plutôt qu'un mauvais moment.

  • Speaker #1

    Moi, dans l'avion en Colombie, l'année dernière, on n'a pas décollé. Il y a une fille qui ne pouvait pas, en fait. Elle a eu une crise de nerfs au début et elle est sortie avec son père. Elle ne pouvait pas prendre l'avion.

  • Speaker #0

    C'est dommage parce que c'est son voyage, mais effectivement, il vaut mieux. Il vaut mieux sortir parce que si elle n'était pas là, il y a 350 passagers derrière qui attendent aussi. Ils doivent partir. Un avion scotché au sol, c'est des milliers et des milliers d'euros. Je n'aime pas parler d'argent,

  • Speaker #1

    mais c'est une entreprise.

  • Speaker #0

    Il faut éviter d'être trop longtemps au sol.

  • Speaker #1

    Alors, à quoi ça ressemble ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Rien du tout. Mon quotidien est tellement bizarre qu'on ne peut pas le calquer sur le métro boulot-dodo du lundi au vendredi. On va dire que j'ai un peu plusieurs vies en plus. On va essayer de faire un schéma. Sur un mois, je vais avoir entre trois et quatre rotations. Une rotation, c'est le vol aller, l'escale sur place et le vol retour. Admettons, je pars le lundi matin en vol. Je vais avoir un briefing avec mon équipage avant de partir en vol. C'est là où on se rencontre, on rencontre notre équipage.

  • Speaker #1

    Et c'est là où tu découvres où tu vas ou tu sais avant ?

  • Speaker #0

    Je le sais avant, je le sais un mois, un mois et demi avant.

  • Speaker #1

    Donc là, tu sais que dans un mois,

  • Speaker #0

    tu vas... Je sais que je pars à Rio. Mais je ne connais pas forcément mon équipage. Je ne sais pas avec qui je vais travailler. Et donc là, on a un briefing qui va durer à peu près 8 minutes où en fait, toute la magie va opérer à ce moment-là. On va créer l'équipage là. On a nos chefs de cabine en face de nous. On va dire qui travaille où dans l'avion, les particularités sécurité, santé, sécurité au travail, la sûreté, vraiment faire un gros point là-dessus. Et sur le côté commercial, est-ce qu'on a des... bébé à bord ? Est-ce qu'on a des personnes qui sont porteuses de handicap ? On va voir tout ça. Et ensuite, on part à l'avion.

  • Speaker #1

    Attends, parce que dans cette réunion, est-ce que c'est comme à l'école, tu as le droit de dire moi, je ne vole pas avec Michel

  • Speaker #0

    Dans certains cas extrêmes, il me semble que c'est possible. S'il y a eu des antécédents et que ça a été noté quelque part, stipulé quelque part, effectivement, si ça peut compromettre la sécurité du vol. vaut mieux dire, je ne peux pas, c'est un no-go.

  • Speaker #1

    Je ne fais pas bonne équipe avec cette,

  • Speaker #0

    non,

  • Speaker #1

    non, d'accord, ok, tu ne l'as jamais eu.

  • Speaker #0

    Parce que je n'ai jamais eu de gros soucis avec qui que ce soit, mais c'est des choses dont on a déjà entendu parler, et à la limite, moi ça me rassure. Je n'ai pas envie que ma chef de cabine ait un énorme contentieux avec le pilote, ou un truc comme ça, parce que là, il s'agit de la cohésion d'équipage, et si on n'en a pas,

  • Speaker #1

    c'est plus compliqué. Et est-ce que c'est dans ce briefing qu'on va te dire, hé, malheureusement, sur le Paris-Réau, les amis, on a une grosse dépression au milieu, donc ça va être un vol compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, les pilotes vont venir nous voir à la fin de ce briefing et vont nous dire, bon, on va dire 9 heures de temps de vol et des turbulences sur la première demi-heure du vol. On va avoir des turbulences au bout de 3 heures de vol et on va avoir des turbulences à la fin. Voilà. Ils le savent en fait. Ils font tout pour les éviter, mais à un moment donné, on ne va pas faire le tour de la planète pour aller d'un point A à un point B. Mais s'il y a vraiment des zones dangereuses, on ne peut pas aller dedans. Les turbulences, ce n'est pas dangereux, donc on peut les prendre, il n'y a aucun souci. En général, ils le savent. Ils savent que de tel endroit à tel endroit, ça va secouer un petit peu. Il ne faut pas sortir le matériel de service, par exemple. Et puis après, tu as des turbulences qui ne sont pas prévues et là,

  • Speaker #1

    c'est la surprise. On se souvient. C'était quoi le vol, là, le Singapore Airlines ? Je crois que c'est là où je t'ai découvert, moi. Tu sais, dans le vol où ils se sont fait vraiment super mal.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est là où il y a une personne qui est décédée ou pas ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelqu'un qui était, mais ils ont eu des commotions.

  • Speaker #0

    C'est quelqu'un qui était cardiaque, il avait déjà plein de soucis.

  • Speaker #1

    Il y en a plein qui n'étaient pas attachés.

  • Speaker #0

    Il y en a plein qui n'étaient pas attachés. C'est ce que je dis à chaque fois. En fait, les turbulences, c'est un non-événement. Mais vraiment, il faut vraiment me croire, il n'y a pas de risque, si ce n'est de se faire mal parce qu'on n'est pas attaché. Et si tu n'es pas attaché, tu peux te cogner et te retrouver la tête au plafond, retomber, retomber sur ton passager voisin, lui faire mal aussi. Donc, c'est toi qui seras responsable. Enfin, tu peux te faire super, super mal. Nous, dès qu'il y a des turbulences un peu trop importantes, le commande-bord nous dit PNC. Vous allez vous asseoir tout de suite et vous allez vous attacher. Là, ça fait peur.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, là, quand t'es pas assagé,

  • Speaker #0

    ça fait peur. Ça fait peur, mais en fait, c'est juste pour nous sécuriser. Parce que si nous, on n'est pas là, si on est tout, l'équipage avec les bras cassés, les machins, si derrière, t'as un bobo, on va pas pouvoir t'aider. Et en fait, on est là pour ça. Donc non, on se sécurise. Moi, sur un de mes d'un les vols, ça bougeait un peu trop. À l'avant, ça bouge toujours un petit peu moins que derrière. Donc les pilotes, parfois, ils se disent, bon, ça turbule un petit peu, mais nous, derrière, ça secouait grave. On s'est assis, on s'est attachés, on les a appelés. Bon, on s'est assis, on s'est attachés, parce que ça bougeait pas mal. Mais en soi, il n'y a pas l'avion, il va juste bouger un petit peu.

  • Speaker #1

    Donc on est d'accord qu'on arrête de poser ses enfants par terre dans les longs courriers pour les faire dormir en fait ?

  • Speaker #0

    C'est interdit en plus.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu vois qu'il y a plein de gens qui font ça.

  • Speaker #0

    Oui, mais à chaque fois, moi, dès que je vois un enfant par terre ou quoi, je dis non. Le bébé, en dessous de deux ans, c'est sur tes genoux avec la ceinture. Ou dans son berceau, s'il y a un berceau. Et s'il y a des turbulences, c'est attaché avec toi. Les bébés par terre, non. En plus, c'est un petit peu sale. C'est ce que je me disais. Les avions sont nettoyés avant chaque vol. Mais quand même, tu as eu tes chaussures, tes pieds, non.

  • Speaker #1

    Donc, OK, j'ai compris les turbulences. C'est normal, je n'ai pas peur. Je n'ai plus peur de rien. Qu'est-ce qui te fait peur à toi ? C'est quoi le plus dangereux quand tu voyages ?

  • Speaker #0

    C'est de prendre mon scooter pour aller à l'aéroport.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas avec toi à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu prends certainement la voiture, tu prends peut-être le RER. Quand tu vas à l'aéroport, tu as plus de risques d'aller à l'aéroport. Tu as plus de risques qu'il y ait un feu à bord. Donc là, on est plus dans l'avion, mais t'inquiète pas, nous on est formés à ça, on est vraiment formés à maîtriser tout type de feu à bord. Tu vas avoir plus de risques de t'étouffer, de mourir d'une crise cardiaque, de faire une crise d'asthme.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce qui se passe s'il y a un feu à bord ?

  • Speaker #0

    Nous, en fait, on va tout de suite gérer, on va prévenir les pilotes. Eux, tout de suite, ils vont faire en sorte de dérouter le plus vite possible pour aller se poser le plus vite possible. Et nous, on va maîtriser, c'est-à-dire qu'on a tous les outils pour, que ce soit extincteur, cagoule de protection respiratoire. des gants, des machins, et en fait on va gérer la situation. Donc le feu, on va l'attaquer le plus vite possible, et on sait le faire, on est formé pour ça. Donc oui, c'est dangereux, parce qu'en plus dans un avion, les flammes, ça arrive de plus en plus vite, la combustion est plus rapide dans un avion. Je pense que c'est vraiment le truc qu'on craint le plus, nous, en tant que navigants dans un avion, ça va être le feu à bord. En plus, aujourd'hui, on a tous un ordinateur avec nous, un iPhone, une cigarette électronique, des écouteurs.

  • Speaker #1

    Ça, ça peut s'enflammer. Ah bah ouais !

  • Speaker #0

    Si ça tombe sous un siège et que tu bouges ton siège, ça le plie, ça peut péter, ça peut exploser.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'on dit, si vous faites tomber votre téléphone, ne cherchez pas tout seul.

  • Speaker #0

    On va prendre une lumière, une lampe de poche, on a une petite lumière de sécurité, on va le chercher, on va le faire. On va faire ça bien. Il ne faut pas qu'il y ait de feu dans un avion. Non, ça, on n'aime pas trop. Mais on sait le gérer.

  • Speaker #1

    Je t'ai coupé de plein de trucs, mais excuse-moi, j'avais tellement de questions. Donc ça, c'est 8 minutes de briefing.

  • Speaker #0

    Oui, pendant ce briefing-là, on répartit un petit peu les tâches, on voit les choses les plus importantes à voir qui vont se passer pendant le vol. Et puis ensuite, on part en navette spéciale, en bus à notre avion. On passe les filtres de sécurité, nous aussi, bien évidemment. On se fait un check, ce qu'on appelle une checklist. On fait une pré-vol de tous nos petits items de sécurité. Parce qu'à chaque poste de sécurité, on va avoir des extincteurs, on va avoir des cagoules de protection respiratoire, on va avoir plein de trucs. Donc on vérifie que tout est là, les bouteilles d'oxygène, est-ce que tout est là, est-ce que tout est fonctionnel, est-ce qu'on peut tout attraper facilement à la main. On va vérifier aussi en termes de sûreté s'il n'y a pas des trucs qui traînent dans les pochettes, des couteaux, des pochons de cocaïne, des machins, des trucs. On vient vérifier tout ça.

  • Speaker #1

    et les filles et ses parents c'est très bien Tu es toujours sur le même avion ?

  • Speaker #0

    Non, non, non.

  • Speaker #1

    Tu connais plein d'avions ? Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Et ça, encore une fois, ça dépend des compagnies, ça dépend de ton ancienneté dans ta compagnie. Au départ, tu vas commencer, tu vas être qualifié sur un appareil, sur un type d'appareil. Mais un, alors ça, là, ça rentre un peu dans le détail, mais par exemple, admettons, sur un Airbus 777, tu vas être qualifié sur l'Airbus 777, mais tu as le 777-200, le 300, tu en as avec des coupures d'eau ici ou là. Mais ça, tu es censé le réviser un petit peu avant tes vols. D'accord, ok. Et puis tu les connais, tu es qualifié dessus. Donc en fait, tu es formé sur toutes ces machines-là.

  • Speaker #1

    Donc c'est bon, tu accueilles tes passagers.

  • Speaker #0

    Oui, et là, la fête commence. Pour moi, c'est le moment préféré. Là, j'adore. Le avant, je ne sais pas que je n'aime pas, mais avant un vol, j'ai toujours un peu d'appréhension. Si tu dis, à quelle sauce je vais te manger ? Est-ce que mes collègues ne me sentent pas ?

  • Speaker #1

    Il y a une rencontre humaine. Exactement. C'est fou en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et si tu veux, quand les clients arrivent à bord, pour moi, c'est un peu le parallèle que je vais faire et ce que je faisais avant en radio ou en télé. Pour moi, c'est la même chose. tu accueilles tes clients, tout comme tu accueilles tes auditeurs. Tu es là avec le sourire, tu es content. Tu sais qu'ils vont faire un truc particulier. Ils partent pour un voyage. Donc, ils vont peut-être partir pour un voyage positif, un voyage sympa. Peut-être qu'ils vont partir pour un dessert, un interment, quelque chose. Donc, il faut être vachement à l'écoute. Le côté humain, il prend toute sa dimension. Et puis, tu observes aussi pour voir s'il n'y a pas quelqu'un qui est bourré, par exemple. Si quelqu'un a bu ou quelque chose comme ça. Les personnes qui pourraient être anxieuses. C'est vraiment le moment magique où c'est là que tu vas donner le tempo de ton vol. Et faire en sorte que ça se passe du mieux que possible. J'aime bien ce moment. L'embarquement.

  • Speaker #1

    L'embarquement. Et après, tu voles.

  • Speaker #0

    Je vole. Après, tu arrives en escale. Après, ça dépend où tu es. Là, sur ma dernière rotation, Rio, en temps normal. Là, ce n'était pas le cas parce que j'étais un petit peu fatigué. Mais tu arrives dans ta chambre, tu te prends une petite douche. Et avec l'équipage, tu te retrouves une demi-heure après pour aller boire une petite caipi au bord de la plage.

  • Speaker #1

    Ouais normal, après le bout,

  • Speaker #0

    toi t'es en débrief Ton petit pot d'équipage Là c'est nous, c'est 48h Après tu vas avoir des escales Moins loin, genre New York, tu restes 24h T'as tes escales, tu peux rester 3 jours C'est un peu plus court qu'avant Avant c'était un petit peu plus long L'idée en fait pendant ton escale c'est Oui, tu vas en profiter un petit peu T'es quand même amoureux du voyage Donc à un moment donné t'as envie d'aller parler avec des gens T'as envie de vivre le... Le truc, il faut se reposer. En fait, l'escale, elle est faite pour ça, parce que tu as le vol-retour à effectuer derrière. Il faut être en forme. Donc oui, peut-être que tu vas sortir, tu vas dîner, tu vas boire un petit coup, mais tu vas te reposer aussi, parce que pour le vol-retour, qui est souvent un vol de nuit, éclaté de fatigue, il faut se reposer au maximum.

  • Speaker #1

    Il faut que tu tiennes, quoi.

  • Speaker #0

    Mais en même temps, c'est hyper important d'aller marcher, de balader. J'ai fait le jardin botanique à Rio, j'ai marché pendant quelques heures là-dedans, c'est un bonheur. Et puis ça te fait du bien de prendre le soleil, de marcher, de faire un petit peu de sport, de courir le matin, machin. Après, il y a plusieurs écoles. J'ai des collègues qui ont des gosses à la maison. Donc, eux, ils essaient de rester à l'heure française. Ils se reposent.

  • Speaker #1

    Donc, ils ne profitent pas vraiment de la destination. Moins,

  • Speaker #0

    quoi. Différemment. Il y a 20 ans, quand ils ont commencé, ils profitaient beaucoup plus. Tu vois, là, ça fait six ans et demi que je bosse. Et là, cette semaine, vraiment cette semaine, je ressens la fatigue du métier. Vraiment, je sens que ce n'est pas anodin. Tu le sens quand tu rentres de vol le lendemain, que tu te prends une claque dans la tronche à un moment donné. Et c'est ce que j'essaie d'expliquer aussi sur les réseaux sociaux à ceux qui veulent devenir hôtesses ou stewards. C'est tellement pas anodin. Tu vois,

  • Speaker #1

    le cas de l'horloge, en fait, c'est que tu es totalement déréglé.

  • Speaker #0

    Totalement déréglé. Parfois, tu peux manger cinq fois par jour. En plus, tu vas prendre ton petit déjeuner chez toi. Après, quand tu es à bord, tu vas manger. Après, tu vas remanger parce que tu arrives en escale. Après, tu vas remanger avant de te coucher.

  • Speaker #1

    Et tu n'as toujours pas dormi. Tu n'as toujours pas dormi.

  • Speaker #0

    Parfois, tu fais des amplitudes de 30-35 heures sans dormir dans un lit. Tu vas dormir deux ou trois heures dans un poste de repos dans l'avion.

  • Speaker #1

    Ah, on va en parler de ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Dormez, stewards !

  • Speaker #0

    Ah ouais, on se repose dans l'avion. Imagine, sur un vol de 10 heures, il va y avoir les deux premières heures du vol, puis le premier service du premier repas. Et à la fin du vol, tu vas avoir le petit déjeuner. Il reste 6 heures au milieu. Dans ces 6 heures, tu vas les couper en deux. Pendant 3 heures, tu as la moitié de l'équipage qui va se reposer. Pendant que l'autre est de garde, qui va vérifier les toilettes toutes les 15 minutes, s'il n'y a pas un départ de feu, si elles sont bien propres, voir s'il n'y a pas un malaise en cabine, ou un problème médical ou autre. Être là pour aller voir les pilotes aussi, très régulièrement. On va les voir à des heures très particulières. savoir s'ils vont bien, s'ils sont... En forme, s'ils ne sont pas endormis, c'est hyper important. Ils ne le sont pas, je te rassure, mais parce que justement, on met tout ça en place.

  • Speaker #1

    Eux, ils ne sortent pas de leur cabine ?

  • Speaker #0

    Si ils sont trois, il y en a un des trois qui peut aller faire un petit tour. De toute façon, s'ils sont trois, il va rester deux dans le cockpit. Il y en a un qui va aller se reposer et après, il tourne. S'ils ne sont que deux, par contre, ils ne peuvent pas sortir. Et nous, on va se reposer. Ce n'est pas juste parce que c'est cool et qu'on a du temps. Non, c'est que c'est réglementaire. Tu es obligé de te reposer pour reprendre un petit peu d'énergie, pour être à 100% là. Encore une fois, pour la sécurité à bord. En fait, vraiment, ce métier, c'est la sécurité avant tout. Donc, on se repose un petit peu à bord.

  • Speaker #1

    Et tu dors alors ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si je vous dirais exactement ce que je vais vous dire. Mais on a des cabines. Alors, ça peut être au niveau des soutes, ça peut être au-dessus des clients. On a des petites couchettes. Alors, pas tous les avions. Il y a des avions où, en fait, ils vont bloquer trois ou quatre sièges pour les hôtesses et les stewards pour se reposer un petit peu. Ferme un rideau et tu te reposes. Mais maintenant, de plus en plus d'avions ont... un poste de repos pour se reposer.

  • Speaker #1

    Tu peux choisir ta destination ?

  • Speaker #0

    Oui, quelques unes.

  • Speaker #1

    Ton rêve c'est d'aller à Buenos Aires ?

  • Speaker #0

    Ouais ouais ouais, en fait tu as un système de demandes. Tu dis voilà j'aimerais bien dans deux mois aller à tel endroit à telle date, donc tu demandes. Après je sais pas comment ça se passe dans toutes les compagnies mais en gros ça se passe un peu comme ça et il va y avoir une histoire d'ancienneté, une histoire de points, une histoire de... enfin c'est un peu obscur moi j'ai pas... totalement tout compris, mais je demande pas des vols trop compliqués à avoir et en général, je les ai.

  • Speaker #1

    Et si j'ai envie de partir avec toi, tu m'invites ? C'est gratuit ?

  • Speaker #0

    Non ! J'aimerais bien ! Qu'est-ce que t'aimerais bien ? Je peux faire profiter de ce qu'on appelle les billets GP. Donc, j'oublie à chaque fois si ça veut dire que c'est gratuit, key passenger ou quelque chose comme ça. Je suis désolé, je l'ai pas en tête, mais en gros, c'est tu payes que les taxes aéroportuaires et ça, genre ton mari ou ta femme, tu peux faire profiter de ça.

  • Speaker #1

    Mais à chaque vol ? Ou tu as un quota dans l'année.

  • Speaker #0

    Oui, quand tu es marié avec quelqu'un, la personne peut venir. À chaque fois ? À chaque fois, toute la vie même, tant que tu es en fonction, dans ma compagnie. Et tu peux faire profiter trois, quatre copains ou copines dans l'année aussi, les ramener avec toi en escale.

  • Speaker #1

    C'est quand même trop sympa.

  • Speaker #0

    Alors, c'est trop sympa sur le papier. Si tu veux, c'est beaucoup d'énergie, c'est beaucoup de stress. Est-ce qu'il va y avoir une place dans l'avion ? Oui ou non ? Il faut arriver un petit peu plus tôt. S'il y a trop de queue à l'arrivée, pour les passeports, les machins, est-ce que l'équipage, on va l'attendre ? C'est... Donc pas à chaque fois. Pas à chaque fois. Et puis surtout, encore une fois, tout à l'heure, je te parlais de repos en escale. Quand tu es avec quelqu'un en escale, tu vas te balader, tu vas marcher, tu vas visiter, tu vas machin. Donc en fait, tu ne vas pas te reposer, tu vas être crevé. Et franchement, ça pique. Parce que ton copain, ta copine, c'est cool. Il va être sur un siège tranquille, il va dormir pendant le vol aller, pendant le vol retour. Et ouais.

  • Speaker #1

    C'est quoi ta pire escale ? Il y a des escales que tu détestes ?

  • Speaker #0

    Il n'y a pas d'escale que je déteste. On a parfois des destinations où en termes de sûreté et de sécurité, tu ne peux pas sortir de ton hôtel. Mais ça, c'est des trucs qui sont vus avec les ambassades. Forcément, ce n'est pas hyper rigolo. Tu pars deux jours, tu restes à l'hôtel. Il y a pire quand même, parce que souvent, c'est vraiment que de boulouer. Tu as toujours en tête le fait que ce n'est pas dingue où tu es. Je ne pourrais pas te dire. Est-ce qu'il y en a une qui te fait rêver et où tu n'es pas allé ? Je ne suis pas allé encore. Je crois que je suis allé à peu près partout. Mais Tokyo, je l'ai fait une fois. Et j'ai retrouvé... tourne bientôt et je suis hyper excité à l'idée.

  • Speaker #1

    C'est génial. Et tu restes longtemps quand tu vas à Tokyo ?

  • Speaker #0

    Moi, je n'y ai resté que deux ou trois jours, mais tu peux rester jusqu'à quatre jours.

  • Speaker #1

    Et tu peux demander ? Tu peux dire j'aimerais bien rentrer dans une semaine ou ton équipe, c'est la même ?

  • Speaker #0

    Ah non, t'es obligé de rentrer avec ton équipage. Sauf si c'est mis en place par la compagnie et que tu fais le vol, aller avec tel avion et te rentrer avec un autre avion. Parfois, tu peux rester un jour de plus et rentrer avec un autre équipage. Oui,

  • Speaker #1

    mais je peux pas dire tiens, j'aimerais bien profiter pour...

  • Speaker #0

    Ah non, t'imagines ? J'aimerais trop. Ça serait trop bien. Non, mais c'est bon, repartez. Moi, je suis bien. Je vais rester là, comme ça, manger des sushis, c'est bien.

  • Speaker #1

    Donc quatre jours, c'est rapide, parce que c'est quand même le bout du monde.

  • Speaker #0

    Et encore quatre jours, c'est pas mal. Quatre jours en escale, c'est rare, tu les as pas à chaque fois. Non, là, je vais y aller, je vais rester, je crois que c'est un petit peu plus de deux jours. Ce qui est déjà super chouette. Mais ouais, je suis très très content d'y aller là.

  • Speaker #1

    Donc il y en a pas où t'es pas allé ?

  • Speaker #0

    Je dis certainement, mais j'ai rien qui me vient en tête.

  • Speaker #1

    Polynésie, t'es allé ?

  • Speaker #0

    Bah ouais, en fait, mes parents habitaient là-bas. Donc à Tahiti, je l'ai fait, je sais pas, dix ou quinze fois, je crois. Donc limite, j'ai... Si je devais claquer des doigts et arriver là-bas, avec plaisir, mais me retaper 24 heures de vol aller, 24 heures de vol retour, alors que je suis déjà dans mon métier normal, flemme.

  • Speaker #1

    Tu prends l'avion en vacances ?

  • Speaker #0

    Je ne pars pas en vacances.

  • Speaker #1

    Tu ne pars pas en vacances, tu ne pars pas en voyage ?

  • Speaker #0

    Non, je n'en ressens pas le besoin. J'ai tellement de plaisir à être chez moi, dans mon cocon, d'avoir mes petites habitudes. En plus, j'ai d'autres activités à côté, donc ça me demande pas mal de temps. Mais j'aime être chez moi. Et limite, je vois un peu moins de monde parce que je vois tellement de clients, tellement de passagers. Tu changes de collecte toutes les semaines et tout ça. C'est cool aussi de te retrouver chez toi un petit peu tranquille. Mais je sais que toutes les semaines, je vais aller à l'autre bout du monde.

  • Speaker #1

    T'as envie d'avoir des enfants ?

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Et tu penses que c'est compatible ?

  • Speaker #0

    C'était radical la comme question.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est compatible avec une vie de famille ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai plein de collègues qui ont des gosses. Je pense que c'est énormément d'organisation, beaucoup de boulot, beaucoup de fatigue. Parce que je pense que déjà juste avoir des gosses, ça doit être très fatigant déjà normalement. Mais je pense que c'est compatible. Après, tout dépend de ton couple. Si tu arrives à bien fonctionner. Tu peux avoir de la famille à côté qui peut t'aider pour aller chercher les enfants à l'école. Ça peut aider aussi. Mon père a été navigant, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, quand tu rentres, par exemple, je voulais te parler du jet lag, mais par exemple, quand tu rentres, est-ce que tu te réveilles à 8h ? Tu te dis, peu importe, maintenant je suis en France, je me réveille à 8h. Ou toi, tu te laisses te reposer et tu ne te mets pas de timing ?

  • Speaker #0

    J'essaie de ne pas mettre de réveil. En plus, je fais en sorte de tout le temps partir sur la côte est des Etats-Unis. C'est un petit décalage. Quand je dis Etats-Unis, mais même de l'Amérique, un Buenos Aires, tout ça, c'est 4-5 heures de décalage. New York, c'est 5-6 heures. Vu qu'on reste que 24-48 heures sur place... tu n'as pas le temps d'être vraiment jetlagué sur plusieurs jours. Donc en fait, quand je rentre de vol, très souvent on arrive le matin, je vais faire une sieste, je vais dormir, je vais aller au sport en fin de journée, je vais essayer de me coucher avant minuit, le lendemain je vais me réveiller. Alors je vais avoir la tête dans le cul grave. Mais tu te réveilles. Mais je me réveille. Je vais mettre un réveil si j'ai un rendez-vous. Mais sinon, je ne mets pas de réveil. Ça me terrorise le réveil. Je ne veux plus de réveil.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui te passe si tu es malade ?

  • Speaker #0

    Je ne vole pas.

  • Speaker #1

    Donc tu appelles l'accompagné le matin, tu dis j'ai de la fièvre et tout.

  • Speaker #0

    Ouais, il faudra voir le médecin dans la foulée, pour qu'il valide, effectivement, pour qu'il te fasse un arrêt maladie. Mais même vous qui nous écoutez, si vous avez un rhume, si vous avez un tout petit peu mal aux oreilles, allez voir un médecin et si vous n'avez pas le temps d'aller voir le médecin, je suis désolé, mais ne prenez pas l'avion si vous êtes enrhumé ou pas. Là par exemple, j'ai eu un rhume le week-end dernier, là c'est bon, il est en train de partir, j'ai juste encore le nez un petit peu bouché, je ne vole pas avant 4-5 jours. Bon, ça va, je vais voir le médecin samedi quand même au cas où,

  • Speaker #1

    on ne sait jamais. Tu vas être dans les airs pour Noël ?

  • Speaker #0

    Je reviens le 25 au matin. Je vais peut-être croiser le Père Noël.

  • Speaker #1

    Tu nous diras.

  • Speaker #0

    Je l'ai vu une fois le Père Noël. Je l'ai pris en photo. Je le montre à chaque fois.

  • Speaker #1

    Et tu vois d'autres avions parfois aussi ? Oui,

  • Speaker #0

    j'adore ça.

  • Speaker #1

    C'est génial.

  • Speaker #0

    Je trouve ça vraiment dingue. Surtout quand je vais faire un tour dans le cockpit, voir les pilotes, et qu'on voit un avion au-dessus de notre tête, en dessous, sur le côté, machin. C'est assez rigolo.

  • Speaker #1

    Bon, tu as été très franc avec les enfants. Mais tu fais quoi quand tu vois avec une famille, avec plein d'enfants qui montent dans l'avion ?

  • Speaker #0

    Alors, on a une petite trappe cachée. Et les enfants qui font trop de bruit. Ils ont aspiré.

  • Speaker #1

    La maman en fitness, les enfants dans la trappe.

  • Speaker #0

    Non, moi, je trouve que c'est assez délire. Encore une fois, je me remets. C'est-à-dire que je me rappelle des émotions que j'avais quand j'étais petit dans l'avion. Donc, j'essaie de faire en sorte que les gamins trouvent ça magique aussi. Donc, quand je vais les voir, je vais leur faire un petit signe. Genre, bonjour, bienvenue à bord. Enfin, c'est un truc un petit peu tout bête. Mais tu regardes comme ça, tu as un costume.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu as un uniforme, mais tu as un truc presque de super-héros pour eux. Donc ouais, on va essayer de rigoler un petit peu ensemble, on leur apporte des jouets. Tu vois ce que je disais il y a quelques années, j'ai eu la chance de voir le Père Noël au-dessus des nuages. Bon bah j'ai la photo, je leur montre le Père Noël, enfin tu vois. Donc on essaie de créer un petit contact comme ça. Je sais que parfois c'est un peu difficile de voyager quand il y a des bébés autour, parce que parfois les bébés peuvent pleurer, ça fait du bruit, ça m'a genre...

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce que tu fais toi ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je fais ?

  • Speaker #1

    Parce que moi j'en ai entendu des gens d'un mois dire Ah ça saoule,

  • Speaker #0

    blablabla Je disais à la maman ou au papa qui a l'enfant de venir avec nous, tu sais dans les petites cuisines qu'on appelle des galets. pour changer un petit peu d'environnement. Souvent, le bébé, s'il pleure, mais ce n'est pas moi qui vais vous l'apprendre, c'est peut-être qu'il a faim, peut-être qu'il a mal aux dents, peut-être qu'il a envie de dormir, mais qu'il n'y arrive pas. Moi, j'aime bien l'idée de changer un peu d'environnement.

  • Speaker #1

    Oui, marcher un peu, quoi. Ah, oui.

  • Speaker #0

    J'allais dire prendre l'air, c'est un petit peu compliqué quand t'es dans l'avion mais...

  • Speaker #1

    Non mais même oui, bouger un peu de ta place parce que c'est dur quand t'es un enfant qui pleure et que t'es coincé toi à ta place, tu peux pas bouger et tout.

  • Speaker #0

    C'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Et quand t'entends les gens râler derrière toi, c'est pas une situation très grave non plus quoi.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je conseille aux papas, aux mamans qui voyagent avec leurs enfants de prendre vraiment un sac assez facile à transporter mais avec vraiment les doudous, même des trucs assez confortables, un petit peu cosy, des jeux, enfin plein de petites choses qui vont les occuper et tout ça. Alors je sais que c'est... compliqué et que c'est pas la meilleure idée du siècle de montrer des écrans à des enfants mais je pense qu'exceptionnellement on peut dire ça j'ai déjà fait avec pas mal de parents dire bon c'est exceptionnel mais on est dans l'avion et dire aux gamins voilà t'as pas les écrans à la maison ni rien mais là on n'est pas à la maison et dans l'avion c'est différent et les parents ils jouent le jeu en plus dans ces moments là en fait c'est vraiment beaucoup d'improvisation et sur le moment et je pense qu'il faut se dire parce que je suis passager aussi parfois que ce soit dans la vie c'est dur mais bon on est tous passé par là, on a tous fait du bruit quand on était petit peut-être,

  • Speaker #1

    surtout moi c'est chiant le problème en fait c'est pas tant les enfants moi je trouve que c'est les parents qui s'en foutent tu peux pas faire l'éducation des parents évidemment, mais tu vois il y a des enfants qui crient puis après il y a des parents qui les laissent quand je te dis de dormir par terre, courir là moi je suis une maman, je voyage avec mes trois enfants Moi, la cinquième fois qu'il y a un enfant de 4 ans qui vient me tirer la jambe, ça me saoule. Oui,

  • Speaker #0

    alors ça, si tu veux, à un moment donné, c'est à nous aussi de faire respecter certaines règles. Donc on a aussi une autorité et une légitimité à se dire, bon, maintenant, là, ça commence à devenir un petit peu compliqué. Alors tu le dis gentiment. Et après, il faut être ferme quand même. Dire aux parents, s'il vous plaît, faites un effort, parce que là, il y a toutes les personnes autour qui ont du mal à dormir. Mais ça, encore une fois, c'est une jauge au feeling, au moment. Et puis peut-être que ce n'est pas moi qui vais le dire, mais peut-être que je vais demander à un collègue ou à une collègue de le faire. Peut-être que...

  • Speaker #1

    Ça passera mieux ? C'est comme la personne qui s'allonge quand tu dînes, excuse-moi.

  • Speaker #0

    Oui, alors là, l'idée, et moi, c'est ce que je demande à chaque fois, c'est juste pendant le dîner ou le déjeuner, là, quand tu manges, juste, s'il vous plaît, tout le monde... On relève les sièges. Je le fais avant que... Vraiment, je passe en cabine, je dis à la plat, on va manger. On relève les... Tu vois ? Non, je... Oui.

  • Speaker #1

    C'est plus rigide, t'as raison. C'est un peu toi, quand même, qui met la danse, quoi.

  • Speaker #0

    De toute façon, t'as pas le choix. Les gens n'osent pas demander eux-mêmes à la personne d'en face de remonter le siège. Et je me dis, mais c'est marrant, quand même, ça. Donc, bon, maintenant, je suis habitué, mais ils nous demandent à nous, mais parfois, ils se lèvent. Ils vont au bout de l'avion pour venir nous chercher, pour nous dire, Du coup, j'y vais et je me dis on va bientôt manger, est-ce que vous voulez bien ? En revanche, le reste du vol, si toi tu t'inclines, la personne peut s'incliner derrière, ça fait l'effet domino et finalement tout se passe bien. Et parfois c'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai la tête dans l'écran, je sais pas si vous reculez un petit peu. Si tout le monde recule, l'effet domino.

  • Speaker #1

    C'est marrant que tu dis ça, c'est quand même vous qui menez un peu la danse.

  • Speaker #0

    Complètement. Et puis en plus, on fait figure d'autorité encore une fois. En fait, les clients, les passagers d'un avion, ils ont… Je ne sais pas si c'est une vraie étude ou si c'est avec l'expérience que j'ai déduit cela. Ils ont un âge mental d'environ 10 ans. Non, mais blague à part, ils se font perdus. Enfin, tu ne sais pas où... Enfin, tu es dans un avion, mais tu ne sais pas ce que c'est. Souvent, peut-être que tu n'as jamais pris l'avion. Tu as peut-être peur. Tu ne comprends pas les bruits, l'environnement, le truc. C'est quelqu'un qui pilote l'avion, tu ne le connais pas. Il y a trop de trucs qui font que...

  • Speaker #1

    Mais tu es infantilisé à mort. On t'apporte à manger, on te dit quand tu as le droit de faire pipi.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et puis nous, on est debout, on a un uniforme, on est coiffé, tac, nickel, les cheveux en banane, machin, le truc, le chignon en banane, parce que moi, je n'ai pas une banane, sinon c'est vraiment ridicule. Donc, on représente une certaine autorité. Donc, forcément, ça infantilise un petit peu les passagers. Parfois, tu les grondes un peu, ça marche. C'est marrant. C'est vrai. Tu as une façon aussi d'amener les choses. Parfois, tu as des passagers.

  • Speaker #1

    Tu relèves ton siège, Jean-Pierre.

  • Speaker #0

    Oui. Parfois, tu demandes gentiment et très poliment, parce que moi, je respecte tous mes clients, il n'y a pas de problème avec ça. Tu demandes gentiment, après un peu plus fermement, et puis parfois ça marche pas, ça veut pas, donc il demande à un collègue ou une collègue de le faire. Elle va essayer, ça va pas prendre non plus.

  • Speaker #1

    Le dernier, c'est le commandant, si vraiment il y a quelqu'un qui te saoule.

  • Speaker #0

    Ah ouais, et là ça marche encore mieux. Je peux te dire quand il y a les galons dorés qui débarquent. Je suis pas en train de piloter là. Il y a des autres pilotes devant quand même. Mais là, sur mon dernier vol, sur le vol retour, il a commencé à y avoir un petit début d'émeute dans la cabine, avec des passagers debout qui commençaient à s'engueuler, des trucs machins. J'avais une collègue qui essayait d'être assez ferme. avec un passager mais ça prenait pas, au bout d'un moment je fais You, come here ! et comme ça avec le french accent direct ah ouais il est venu et puis ça s'est très bien passé on a passé un très bon moment ensemble après on a échangé et tout ça mais il fallait un peu montrer bah c'est nous les chefs et si je te demande une troisième petite mignonnette de whisky ou de champagne ? ça te vendra ton état et si je suis pas bien ? ah bah tu n'auras pas tu me dis non non non non en fait Alors, tu as des compagnies où tu payes pour ce que tu bois, d'autres compagnies où tu ne payes pas. Mais à un moment donné, que tu payes ou que tu ne payes pas, tu es quand même dans un avion. Et si ton taux d'alcoolémie... Il faut savoir que les effets de l'alcool sont multipliés par deux ou trois dans l'avion. Entre le manque d'oxygène, la déshydratation, tout ça, tu peux vite être sous plus rapidement. Et nous, on est hyper attentifs à ça. Donc, je passe le mot. Attention, tel passager ou telle passagère commence à... Ah oui, ok. On a déjà bu trois, quatre bouteilles de vin, on va faire attention. Voilà, on ne sert plus d'alcool.

  • Speaker #1

    D'accord, tu dis donc quoi ?

  • Speaker #0

    T'imagines s'il reste 8 heures de vol avec des passagers ivre-casse ? C'est compliqué. Bah ouais, c'est compliqué parce que tu peux pas lui dire Vas-y, va prendre l'air 2 minutes en terrasse.

  • Speaker #1

    Enfin, va avec le commandant.

  • Speaker #0

    Ah, y'en a qui ont essayé.

  • Speaker #1

    Alors attends, j'ai vu une vidéo ce matin. Qu'est-ce que tu fais quand des gens font l'amour dans les toilettes ? Ah !

  • Speaker #0

    Je les filme.

  • Speaker #1

    Je fais des vidéos pour TikTok. Bah oui !

  • Speaker #0

    Eh, buzz, buzz ! Non, qu'est-ce que je fais ? Alors moi, ça m'est jamais arrivé de tomber sur des passagers qui faisaient ça.

  • Speaker #1

    Dans les toilettes ou d'ailleurs dans les sièges la nuit. Oui,

  • Speaker #0

    on a toutes les histoires. Il y en a sur les sièges, dans les toilettes, dans les galets, dans les petites cuisines. En fait, c'est interdit. Je tiens à le dire, on n'a pas le droit de faire de sexe ou de s'exhiber sexuellement. C'est un lieu public. Forcément, c'est interdit. Et même le simple fait de faire beaucoup de bruit, que ce soit entendu, il ne faut pas le faire. Là, on parle quand même de potentiellement, je crois que c'est un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende. Sérieux ? C'est de l'exhibition. Tu n'es pas censé faire ça dans plein de gens. Très personnellement, si moi j'entends des clients faire des trucs dans les toilettes, je vais toquer. Une fois, deux fois. Et puis au bout d'un moment, on a quand même une façon de pouvoir ouvrir. Après, si ça ne fait pas de bruit, si je ne suis pas au courant, je...

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais très personnellement, je vais fermer les yeux tant que personne n'est au courant. Je ne vais pas ouvrir la porte des toilettes parce que là, du coup, tout le monde va les voir. Enfin, ça risque de créer un truc un peu gênant. Et si c'est quelqu'un, en revanche, qui fait ça à son siège, et si d'autres personnes le voient, là, on ne rigole pas du tout. C'est-à-dire que le mot passe directement au chef de cabine principal. au commandant de bord et puis c'est eux qui prendront la décision.

  • Speaker #1

    Donc on ne s'amuse pas dans les toilettes de l'avion ?

  • Speaker #0

    Franchement, je ne le conseille pas et puis ça reste des toilettes, c'est pas hyper bien.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que t'as un truc avec la propreté quand même, c'est plusieurs fois que tu m'en parles. Non mais ça arrive, on est d'accord ?

  • Speaker #0

    Oui ça arrive.

  • Speaker #1

    Et je sais plus, il y a des gens qui ont ce fantasme sans doute, tu vois.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, je peux comprendre. C'est interdit. Ah vous faites pas choper quoi, juste ça.

  • Speaker #1

    Et dans les petites chambres, je vois dans les cabines first, je suis tombée sur une vidéo tout à l'heure des cabines first mais qui ressemblent à des chambres et des trucs comme ça et tout.

  • Speaker #0

    Ah bah il y en a avoir des histoires.

  • Speaker #1

    Ça c'est privé, c'est ta cabine tu penses ? J'y suis jamais allé en vrai.

  • Speaker #0

    C'est un peu compliqué, encore une fois. Moi, je suis censé faire respecter les règles, c'est mon métier.

  • Speaker #1

    C'est la loi,

  • Speaker #0

    quoi. Mais ouais, après, c'est quand même vachement délicat d'aller voir quelqu'un pendant l'acte pour lui dire, excusez-moi, vous pouvez arrêter ? Encore une fois, je pense que je m'adapterais à la situation. C'est compliqué, là, dans cette situation, de te dire ce que je ferais. Mais je garde en tête qu'il faut que je fasse respecter les règles. C'est mon métier. Après, encore une fois, si ça n'empiète pas sur les autres personnes autour. Bon, et tant qu'au-dessus de ta tête, il y a deux... Si vous êtes deux, parce que peut-être qu'ils sont trois ou je ne sais pas. Mais tant qu'il y a suffisamment de masques à oxygène et de ceintures de sécurité disponibles, c'est le plus important. Le problème, c'est ça aussi. Dans les toilettes, si tu es à deux, il y a des turbulences. Enfin, on fait comment ? Ou même à un siège. Il ne faut pas qu'il y ait deux personnes sur un siège. Parce que s'il y a des grosses turbulences et qu'il n'y a pas de siège avec des ceintures dispo à côté, tu ne peux pas t'attacher. C'est toujours la sécurité qui prime avant tout.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi ton pire souvenir de vol ?

  • Speaker #0

    Je crois que c'était un peu la semaine dernière, le début. je sais pas si on peut appeler ça le début des meutes, mais effectivement, on était en vol, ça faisait déjà une petite heure qu'on volait, et t'avais deux passagers qui avaient à côté d'eux une femme qui toussait et qui ont littéralement pété un câble parce qu'elle toussait. Donc on allait apporter des masques un petit peu à tout le monde, mais le temps d'aller chercher, ils étaient déjà debout en train de s'embrouiller dans tous les sens, ils ne parlaient ni anglais ni français, donc la communication devient très compliquée. Heureusement que j'ai trouvé un autre passager, il faut se faire des alliés dans ces cas-là. Un passager qui parlait, je crois qu'ils étaient polonais, donc il parlait polonais et anglais, et là tu dis ok, il faut... pas que ça dégénère parce que là si c'est 20 30 passagers qui se foutent sur la gueule c'est un petit peu moins rigolo donc ouais là c'est le genre de truc qui me plaît pas trop ok ouais après est-ce que j'ai eu d'autres moments non honnêtement non une crise d'appendicite un arrêt cardiaque un accouchement je touche du bois non un de mes meilleurs potes qui a eu un accouchement à bord le fameux malaise vagal ça on en a très souvent mais c'est pas anodin quoi parce que sur le moment il faut que tu vois que c'est un malaise vagal il y a des médecins avec vous ? non, nous on a une formation au secourisme comme je disais sur la formation initiale et puis tous les ans on passe des maintiens de compétences sur la réanimation, enfin sur le massage cardiaque sur tout plein de trucs même la méthode d'Amnish, enfin tous ces trucs là les statistiques prouvent que alors je sais plus le chiffre exact mais peut-être 8 sur 10 fois sur alors attends c'est pas français ce que je dis il y a beaucoup de médecins je suis steward, j'ai pas fait de physique il y a très souvent des médecins à bord... quasiment 8 fois sur 10. Qu'on ait aidé et puis ils viennent nous filer un coup de main.

  • Speaker #1

    Tu mets des bas de contention ?

  • Speaker #0

    Ça ne regarde pas. Oui, je mets des bas de contention. C'est important,

  • Speaker #1

    non ? On en met.

  • Speaker #0

    La première année, je n'en mettais pas. J'ai des collègues qui m'ont dit, si, mets-en, parce qu'en fait, tu vas avoir tes mollets, tes jambes, tu vas les ressentir. Et effectivement, maintenant, j'en mets tout le temps et alors, ça fait la différence. Mais vraiment, si vous avez des bas de contention, mettez-les pendant vos longs voyages. Franchement, ça fait du bien. Ça se terre et tout ça, mais ça évite d'avoir... plein de problèmes aux jambes sur le long terme. Surtout quand on est au Tess et Steward, on voyage beaucoup. Moi, j'ai vu la différence. Après, je veux gambattre comme une petite gazelle dans les rues de New York. J'aime beaucoup moins mal.

  • Speaker #1

    Et tes secrets de beauté, avant, tu mets de la crème hydratante. Qu'est-ce qu'on fait avant de faire un vol de 14 heures ?

  • Speaker #0

    Alors, très honnêtement, je ne fais rien du tout. Mais c'est bien de se mettre de la crème Nivea ou n'importe quelle crème basique. Je pense que c'est hyper bien d'en mettre à bord.

  • Speaker #1

    Parce que c'est hyper sec, en fait.

  • Speaker #0

    L'avion est hyper sec. On se déshydrate énormément. Normalement, le truc le plus important à faire, c'est de boire de l'eau. Mais vraiment beaucoup. Moi, parfois, je propose des verres d'eau comme ça. On me dit non, non, chez Sisi, ils buvaient de l'eau. Il faut boire une bouteille, une bouteille et demie par vol à peu près.

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Idéalement.

  • Speaker #1

    Alors pourquoi on boit tous du jus de tomate ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas ? Mais tu as vu qu'il y avait des études. Il y avait des études comme quoi ça avait un goût spécial en vol. Ou je ne sais pas, c'est le seul endroit au monde où on t'en propose. Je ne sais pas, il y a un truc qui est marrant.

  • Speaker #0

    En fait, il y a plein de théories sur le jus de tomate. C'est un sujet, le jus de tomate. Le jus de tomate, tu n'en bois jamais quand tu es chez toi ?

  • Speaker #1

    Jamais.

  • Speaker #0

    T'en bois pas quand tu vas au bar, éventuellement au lendemain de gueule de bois, tu vas prendre un bodyberry avec le brunch. Mais le jus de tomate, t'en bois pas. C'est quand même super bizarre que dans l'avion, il y a un truc qui fait que tu veux un jus de tomate. Alors je sais pas si c'est un truc magique ou quoi. Je sais que les goûts,

  • Speaker #1

    les tapis et tout ça,

  • Speaker #0

    ils sont différents. En fait, tu ressens pas les mêmes choses dans l'avion. Un vin ne va pas avoir le même goût ici sur ta table que dans l'avion. Et le jus de tomate, si tu veux... Alors, j'ai une théorie. T'en bois tellement jamais du jus de tomate, et vu que l'avion, tu le prends jamais, tu te dis, tiens... boire un jus de tomate c'est exceptionnel prendre l'avion c'est exceptionnel bingo je fais un tiercé gagnant tu vois je me dis peut-être qu'il y a un côté et puis aussi dans l'avion souvent t'as faim donc le jus de tomate c'est un peu comme c'est long quand même d'attendre le repas donc c'est un peu comme un potage c'est un jus de tomate un peu épais non mais c'est vrai

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est la théorie de Mathieu. C'est Mathieu, je ne sais pas. Jus d'automate. Alors attends, et dernière question. Tu me dis quoi si j'ai peur en avion alors ?

  • Speaker #0

    Que c'est normal d'être inquiet, inquiet en avion. Que je vais te demander où tu vas, ce que tu vas faire. Et on va essayer de parler de ce voyage qui va être super chouette. Et que le voyage, il commence maintenant. Et que nous, on est là pour assurer ta sécurité. Qu'on a des super pilotes devant qui connaissent super bien leur métier, qui sont archi bien formés. Que nous, on est formés à toutes les éventualités. Qu'est-ce qu'il se passe ? Quoi que ce soit, on sera là pour assurer ta sécurité à bord. Et si tu as besoin de parler avec moi pendant le voyage, je serai là pour toi.

  • Speaker #1

    Et si je prends un Lexo, tu crois que c'est mieux ?

  • Speaker #0

    Je trouve que c'est quand même mieux de ne pas prendre de médicaments à bord si tu n'as pas besoin d'en prendre pour ta santé. De surtout ne pas boire d'alcool si tu prends un médicament. Parce que là, tu vas te sentir mal, tu vas être malade et tout ça. Si ton médecin t'a dit que c'était OK, qu'il t'a dit de prendre un demi-caché, c'est ton médecin qui te l'a dit,

  • Speaker #1

    c'est pas moi. Oui, mais pas tout seul.

  • Speaker #0

    Je pense que l'automédication, il faut toujours faire un petit peu attention, surtout dans l'avion. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne sais pas quoi, tu as raison.

  • Speaker #0

    Après, si vraiment tu es dans un état catastrophique, on va dérouter, on va se poser, on va t'amener à un hôpital assez proche. Mais bon, il va falloir assumer les 350 passagers derrière qui vont devoir sortir de l'avion.

  • Speaker #1

    Alors franchement, tu as répondu à toutes mes questions. La dernière, c'est de savoir qu'est-ce que va faire Mathieu Allouche demain ?

  • Speaker #0

    Je ne sais tellement pas.

  • Speaker #1

    Où est-ce qu'on va le retrouver, cet Instagrammeur déjanté ?

  • Speaker #0

    J'ai quelques idées à la tête, quelques projets en cours. Je ne sais pas, est-ce qu'on ne me verrait pas à la télé ? J'aimerais bien y retourner.

  • Speaker #1

    Mais toujours en étant en steward ?

  • Speaker #0

    Éventuellement, ce serait la bonne porte d'entrée, je pense, pour revenir. Pas forcément en steward, mais en tout cas autour du voyage ou de la découverte. Ça peut même être en France. J'avais fait une série de vidéos pour les hôtels Mercure il y a 6 ans, 6-7 ans. J'ai fait 25 vidéos avec une boîte de prod qui s'appelle Free Mental, où on est allé à la découverte de plein d'hôtels différents. C'était trop, trop bien. Et moi, j'aime bien rencontrer des personnalités. J'aime bien découvrir des façons de manger. J'aime bien des trucs un peu à la France 5, France 3. Bien sûr. Ah là là.

  • Speaker #1

    Il y a plein de trucs à faire.

  • Speaker #0

    Et moi, je pense que le voyage, c'est hyper important. Il faut absolument voyager, qu'on n'est pas obligé d'aller à l'autre bout du monde pour voyager. En France, on a tout. Mais quand je dis tout, c'est... Je crois qu'on n'a pas assez d'une vie pour faire toute la France et qu'il y a de quoi faire. Et que pour notre planète, c'est important aussi de ne pas forcément aller à l'autre bout du monde.

  • Speaker #1

    On peut dire un peu ça sur ton boulot ?

  • Speaker #0

    Pas trop, mais moi, j'en ai conscience. En tout cas, c'est-à-dire que je sais qu'aujourd'hui, tous les constructeurs, tous les fabricants d'avions et même toutes les compagnies aériennes font hyper attention à leur bilan carbone, que les pilotes font attention à prendre le moins de kérosène possible, d'en économiser le plus possible et qu'il y a énormément d'efforts qui sont faits. Mais je me dis quand même, bon... C'est un peu compliqué, sa conscience écologique et les faits. Parfois, ça va un petit peu en contradiction, mais on a tous nos consciences.

  • Speaker #1

    Bien sûr, carrément.

  • Speaker #0

    On ne pourrait jamais dire aux gens de ne pas voyager ou de le faire que 3-4 fois par vie, juste de le faire en toute conscience et de se dire, ok, je vais à l'autre bout du monde, mais peut-être que quand je serai là-bas, je ne vais peut-être pas faire du 4x4 tous les jours, je ne vais peut-être pas faire du bateau tous les jours, je ne vais peut-être pas aller au McDo tous les jours.

  • Speaker #1

    Tu vas le faire différemment.

  • Speaker #0

    Je vais le faire différemment, juste en conscience. de ne pas mettre trop de trucs dans sa valise pour pas que ce soit trop lourd. Enfin, tu sais, plein de petits trucs qu'il faut voyager. Oui, c'est bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci Marie,

  • Speaker #1

    c'était trop cool.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    C'est la fin. Merci mille fois de nous avoir écoutés jusqu'au bout. J'espère que vous aussi, vous avez voyagé. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcast et un petit commentaire. On attend avec impatience vos retours et vos impressions. Et si vous aussi, vous avez envie de nous raconter un extraordinaire voyage ou une aventure au bout de votre rue, envoyez-nous un petit message sur Instagram. À très vite, merci et à bientôt !

Description

Notre invité, c'est un peu la star d'Instagram côté piste d'atterrissage. C'est le steward que vous êtes des millions à suivre sur Instagram pour son humour et ses incroyables vidéos.

Mathieu Allouch, aka @Mathieu_le_steward, est celui qui nous fait rire avec ses stories sur les passagers qui essaient de ranger une valise XXXL dans un compartiment XS, ou qui nous rassure quand on flippe à cause des turbulences.


Dans cet épisode pépite, il va nous raconter comment on passe d'étudiant normal à superman des airs. Les galères des premiers vols, les passagers impossibles, les situations complètement dingues qu'il a dû gérer... Mais aussi les moments magiques, ces rencontres qui changent une vie, ces levers de soleil à 10 000 mètres d'altitude que personne d'autre ne verra jamais.


On va parler des coulisses -vous savez ces secrets que l'on a toujours rêvé de connaitre- : les fameuses zones de repos secrètes de l'équipage, la vérité sur la nourriture en avion (et pourquoi, sérieusement, tout le monde devient accro au jus de tomate ?), les petits codes entre personnel navigant, et même... ce qu'il se passe vraiment quand un bébé pleure pendant 8 heures de vol !


Et comme notre invité n'a pas sa langue dans sa poche, il va aussi nous dire ce qui l'agace le plus chez les passagers - prenez des notes, ça pourrait vous servir pour votre prochain vol ! - mais aussi nous donner tous ses secrets pour voyager comme un pro.


Alors attachez vos ceintures, rangez vos tablettes en position verticale, et éteignez vos appareils électroniques... Quoique non, gardez-les allumés, vous allez vouloir prendre des notes ! C'est parti pour un des épisodes les plus déjantés de Beau Voyage.


Retrouvez-nous sur @beauvoyage !


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Production : Sakti Productions

Musique : Chase The Mississipi, Michael Shynes

Vous êtes une marque et vous souhaitez collaborer avec Beau Voyage ? 

Ecrivez-nous : mariegarreau@saktiproductions.com 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les turbulences, c'est un non-événement, mais vraiment, il faut vraiment me croire, il n'y a pas de risque, si ce n'est de se faire mal parce qu'on n'est pas attaché. Et si tu n'es pas attaché, tu peux te cogner et te retrouver la tête au plafond, retomber, retomber sur ton passager voisin, lui faire mal aussi, donc c'est toi qui seras responsable, et tu peux te faire super super mal. Nous, dès qu'il y a des turbulences un peu trop importantes, le commandant de bord nous dit, PNC, vous allez vous asseoir tout de suite, et vous allez vous attacher. Là, ça fait peur.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, là, quand tu es passager, ça fait peur.

  • Speaker #0

    Ça fait peur, mais en fait, c'est juste pour nous sécuriser. Parce que si nous on n'est pas là, si on est tout l'équipage avec les bras cassés, les machins, si derrière t'as un bobo, on va pas pouvoir t'aider. Et en fait, on est là pour ça. Donc non, on se sécurise. Moi, sur un de mes d'un les vols, ça bougeait un peu trop. À l'avant, ça bouge toujours un petit peu moins que derrière. Donc les pilotes, parfois, ils se disent, bon, ça turbule un petit peu, mais nous, derrière, ça secouait grave. On s'est assis, on s'est attachés, on les a appelés. Bon, on s'est assis, on s'est attachés parce que ça bougeait pas mal. Mais en soi, il n'y a pas l'avion.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Marie et vous écoutez Beau Voyage. De l'ascension du Mer Apic au Népal, au tour du monde en famille, du road trip au Chili au bivouac en Inde dans les Pyrénées, vous entendrez des hommes et des femmes qui partagent leurs aventures hors des sentiers battus. Des aventuriers ordinaires qui vous racontent leurs aventures extraordinaires. À deux ou en tribu, à l'autre bout du monde ou en bas de chez eux, avec trois sous ou en claquant leur PEL, Ces voyageurs nous confient leurs histoires, leurs galères, leurs bons plans et leurs podcasts. Sur Beau Voyage, nous allons vous prouver que l'aventure est partout et à la portée de tout le monde. Alors montez le son et venez rêver avec nous. Aujourd'hui, on reçoit Mathieu Allouche, le steward le plus déjanté d'Instagram. Bonjour Mathieu.

  • Speaker #0

    Bonjour Marie, bonjour tout le monde.

  • Speaker #1

    Mi-influenceur, mi-PNC, totalement influenceur, totalement PNC. Tu es celui qui comprend toutes nos peurs, en tout cas les miennes. et les apaisent tout en dévoilant les coulisses d'une vie en l'air sans aucun tabou. A priori, on est beaucoup, parce que je l'ai vu que la dernière vidéo, c'était 2,7 millions.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai des vidéos qui font beaucoup de vues, c'est dingue. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    T'apaises mes peurs, mais t'apaises celles de beaucoup de monde. J'essaie. En tout cas, moi, j'adore regarder tes vidéos. Merci d'être venu entre deux vols te poser à mon micro pour répondre à toutes nos questions sur le métier de steward et ta vie en l'air. Est-ce que déjà, tu viens d'une famille de voyageurs ?

  • Speaker #0

    Eh bien, oui. En fait, mon père était navigant. Lui aussi, il était steward. au départ et puis après il était plus dans l'encadrement des hôtesses et des stewards et après un peu plus dans la direction de la compagnie pour laquelle il travaillait. Mais ouais, en fait, on a toujours voyagé. Je suis né dans le voyage. Ma mère est écossaise en plus, donc on allait souvent en Écosse et puis on partait en vacances à droite à gauche. Donc ouais, l'avion, c'est un peu ma maison.

  • Speaker #1

    Comment tu décides de devenir steward ?

  • Speaker #0

    Je crois qu'il y a plusieurs choses qui m'ont mis la puce à l'oreille. Déjà, j'ai toujours adoré être dans l'avion. Je trouve qu'il y a une espèce d'ambiance particulière, surtout quand j'étais môme. Il y avait un côté magique d'arriver en Écosse le soir, on voyait les petites lumières. Enfin, il y a un côté très... un peu comme à Disney, tu sais, quand tu prends le petit manège de Peter Pan, tu vois la petite ville, tout ça. Il y a un truc très magique et puis une ambiance, t'es coupé du monde, t'es coupé du temps, t'es coupé de tout. Et je trouve ça chouette, t'es au-dessus des nuages. Il y a un côté magique. Mon frère a été steward saisonnier. Ça, c'est un job un peu méconnu, mais très chouette. En fait, steward ou hôtesse, juste l'été, quand t'es étudiant ou étudiante. Il a fait ça sur peut-être six saisons ou un truc comme ça. Et je me suis dit, ça a l'air quand même super, super chouette. Et un jour, j'ai le bac et il fallait que je trouve un job étudiant. Et ma mère m'a dit, tu sais, Dame, il a été steward. Tu ne voudrais pas le faire toi aussi ? Je fais, mais si, mais carrément, mais c'est possible. Bah ouais, passe les sélections. J'ai passé les sélections, ça a marché. J'ai fait ça deux étés.

  • Speaker #1

    Et donc, tu fais ça pendant combien de temps quand tu fais ça l'été ?

  • Speaker #0

    Tu fais ça deux, trois mois. Tu fais ça juin, juillet, août ou juin, juillet, août, septembre. Bon, moi, j'ai fait ça à chaque fois deux mois et demi à peu près. Donc là, tu goûtes. au métier. Alors, je ne te cache pas que quand tu as 19 ans, on te donne un salaire, on te fait faire le tour du monde. C'est bien.

  • Speaker #1

    C'est génial.

  • Speaker #0

    C'est le beau métier du monde et ça l'est. Mais ça te permet d'appréhender le truc parce que ce n'est pas anodin comme métier. Après, j'ai une autre carrière. J'ai fait complètement autre chose que de travailler dans l'aviation et j'y suis revenu il y a maintenant 6 ans et demi. J'ai 36 ans. Vers mes 30 ans, je suis revenu dans les avions. Donc, je crois que j'ai toujours voulu bosser dans les avions entre autres.

  • Speaker #1

    Et on reste IWAR toute sa vie ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Comment on évolue ?

  • Speaker #0

    Tu as plein d'évolutions possibles. Soit tu restes hôtesse, steward toute ta vie, ou alors tu t'arrêtes au bout de 5 ou 10 ans parce que tu es crevé, parce que c'est vraiment épuisant comme métier. J'ai plein de collègues qui font ça depuis 25, 30, 35 ans. Soit tu restes hôtesse, steward, ou alors tu peux passer chef de cabine. Là, tu es manager de ton équipe. Après, en fonction des compagnies, tu peux aussi devenir chef de cabine principal. C'est vraiment toi. Je ne vais pas dire le haut de la pyramide parce que le haut de la pyramide, ce sera toujours les pilotes et le commandant de bord. Mais en tout cas, pour ce qui est de l'équipage commercial, tu peux évoluer là-dedans. Ou alors, tu peux faire un peu moins de vols et passer dans l'encadrement, mais plus dans les bureaux. Donc là, tu vas devenir instructeur ou instructrice. Tu peux passer chef de secteur, etc. Et plus dans l'encadrement. Et donc voler un tout petit peu moins.

  • Speaker #1

    C'est moins ce que tu aimes en fait.

  • Speaker #0

    C'est moins ce que j'aime. Mais il y a un côté chouette quand même, parce que c'est vraiment des coachs, des managers, les instructeurs, ils sont là vraiment pour t'accompagner dans ta carrière. Donc ça peut être chouette aussi. Mais tu voles moins. Tu es plus dans les bureaux. C'est moins... Il y a des trombones, il y a des agrafeuses. C'est moins rigolo.

  • Speaker #1

    Il y a moins de jus de tomate. Toi,

  • Speaker #0

    tu as peur de l'avion. Moi, j'ai peur des bureaux. Chacun ses phobies.

  • Speaker #1

    Et tu préfères... Est-ce que c'est les mêmes stewards qui travaillent en business ? et en éco ?

  • Speaker #0

    Oui. Après, je crois que ça dépend des compagnies. Dans la plupart des compagnies, oui. Après, tu as des compagnies qui ont des first class, des premières classes et tout ça. Là, ça demande une formation en plus qui va prendre quelques jours. Mais la plupart du temps, entre business et classe éco, ça va être les mêmes PNC. Quand je dis PNC, c'est personnel, navigant, commercial. Les hôtesses et les stewards. Mais en général, oui, on ne va pas travailler de la même manière. On va avoir parfois une petite formation en plus, mais ça peut être les mêmes.

  • Speaker #1

    Tu préfères quoi, toi ?

  • Speaker #0

    Moi, j'adore travailler en business.

  • Speaker #1

    Je savais qu'il fallait qu'on se rende compte. Moi aussi j'adore Ville en business, j'ai beaucoup moins peur.

  • Speaker #0

    Comme par hasard. C'est marrant ça. On a moins peur devant que derrière. En même temps, ça bouge moins devant.

  • Speaker #1

    Mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    tu es bien. Et pourquoi tu montes un compte Instagram ? Tu viens de te voir, tu montes un compte Insta.

  • Speaker #0

    En fait, j'ai toujours été dans le côté audiovisuel. C'est-à-dire qu'après mes deux étés en tant que steward saisonnier, moi j'ai travaillé à la radio et à la télé et sur le web pendant quasiment dix ans. Et je pense que c'est ma passion number one, ça va être la création de contenu, de podcast, d'émissions, d'interviews, de vidéos. Et j'ai toujours posté tout plein de trucs sur mes réseaux sociaux. Et ça prenait pas. Enfin, c'est pas que ça prenait pas, c'est que bon, voilà, j'avais quelques abonnés, c'était sympa, des copains, des copines. Et j'ai eu les précieux conseils de trois amis qui se connaissaient pas, qui m'ont dit Mathieu, si tu veux que ça marche un peu sur les réseaux, si tu veux faire quelque chose, qui intéressent un peu les autres, il faut que tu aies vraiment un sujet. Tu es steward, tu kiffes ça, quand tu en parles, c'est hyper intéressant, focus-toi là-dessus. J'ai un copain qui est sur les réseaux sociaux qui s'appelle Vito, qui m'a dit, appelle-toi le steward de TikTok. Comme ça, au moins, c'est que c'est toi, il n'y en a pas d'autres, c'est toi. Bien sûr qu'il y en a d'autres, et tant mieux, mais c'est pour au moins expliquer...

  • Speaker #1

    Tant qu'expert à un moment. Oui,

  • Speaker #0

    voilà. Et d'autres amis qui m'ont dit la même chose, ils m'ont dit, il faut vraiment avoir un sujet si tu t'éparpilles. Alors c'est cool, tu fais de la guitare, c'est sympa, tu montres ce que tu manges, tu fais la cuisine, c'est sympa, mais en fait, on ne sait pas trop pourquoi on doit te suivre. Je me suis dit, pas de problème, j'adore mon métier de steward. J'ai commencé par des vidéos qui s'appelaient I Love World, où je faisais des petits reportages de 3, 4, 5, 6 minutes, où j'embarquais avec moi les gens qui ne pouvaient pas forcément voyager, pour leur montrer à quoi ça ressemblait. Chose que je faisais quand j'étais étudiant, il y a 15 ans, je prenais mon ordinateur portable, je l'ouvrais dans la rue, et je disais coucou tout le monde, parce qu'on me demandait, tu fais quoi pendant tes escalades, montre-nous, et tout ça. Je sortais l'ordinateur, et je faisais voyager mes copains, mes copines en vidéo. C'était moche comme pas possible, mais c'était un début. Et donc, j'ai repris ça, en fait, ces vidéos où je faisais vivre mes escales à travers ma petite caméra. Donc, je faisais ça carrément avec un drone et tout ça. J'essayais de faire ça bien, peut-être pas de façon professionnelle, mais pas loin. Et ensuite, il y a eu le Covid. À ce moment-là, je volais beaucoup moins, donc j'avais moins d'expérience à partager. Il y a eu un petit créneau pendant deux ans où j'ai lancé une chaîne YouTube qui s'appelle toujours Off Art. Donc là, je me suis plus lancé dans l'art. Et au retour de la vie normale, après le confinement, j'ai décidé de faire découvrir... des hôtesses, des stewards, mais via mon spectre à moi. Je faisais des sketchs vidéo où j'imitais des hôtesses, des pilotes, des stewards. Et là, il y a eu comme un petit quelque chose qui s'est opéré. Il y a eu un peu plus de monde qui s'est mis à me suivre. Et là, j'ai adoré. Ça a été un partage d'humour, d'humeur et tout ça, avec tous ces personnages, Christine, Karine, Bernard de la Rolex, le pilote, c'était très, très rigolo. Et au bout de deux ans, j'ai un peu fait le tour de mes personnages. Ça me faisait un petit peu moins rire. À la maison, on regardait mes vidéos, on se mariait un petit peu moins qu'au départ parce que ça faisait deux ans et qu'on avait fait un peu le tour. Et là, je me suis dit, vas-y, enfile un uniforme, une cravate et parle de ton métier, de ton quotidien. Essaye de rassurer les gens qui ont peur en avion.

  • Speaker #1

    Parce que tu l'as senti, cette histoire de la peur. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait, on me posait la question hyper souvent. Et en fait, sur Instagram, si tu veux, je postais mes sketchs, ça prenait bien. Et sur TikTok, en parallèle, je les postais, ça ne prenait pas trop, mais je racontais un petit peu mon métier de steward. Donc, je recevais plein de questions et je me suis rendu compte qu'il y avait à peu près... 50, 60 questions, toujours les mêmes. Mais vraiment toujours toujours les mêmes. Et je me dis, il y a vraiment beaucoup de gens qui se posent plein de questions, qui n'osent pas nous les poser dans l'avion. Et c'est peut-être le moment où jamais on peut essayer de tenter de rassurer un petit peu les gens. Parce que le voyage c'est tellement cool, c'est tellement important. Enfin tu le sais, je ne sais pas à toi que je vais expliquer que c'est important le voyage. Que c'est dommage de partir avec une appréhension parce que le voyage il commence, si ce n'est à l'aéroport, il commence vraiment dans l'avion. Je trouve qu'il y a un côté déjà très... je le disais tout à l'heure, magique à être dans l'avion si on peut faire en sorte que ce moment à bord soit aussi magique que moi je le ressens, parce qu'encore une fois quand je suis dans l'avion, j'ai pas l'impression de travailler je travaille pas quand je suis dans l'avion je suis en train de vivre ma passion et c'est magique et j'ai envie que tous les passagers, que toutes les passagères puissent passer un bon moment et se dire allez, mon voyage il commence maintenant

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu fais d'ailleurs si tu vois que quelqu'un a peur ?

  • Speaker #0

    Déjà, je vais l'écouter, parce que je pense que c'est important de vider un peu son sac quand il y a un truc qui ne va pas bien. Souvent, je vais être un peu speed, en plein embarquement, tout ça. Là, je vais essayer de me caler un petit peu sur la personne, de parler lentement, gentiment. Je vais un peu m'apaiser. Si la personne est stressée et part dans tous les sens, je vais faire la même chose pour la ramener un petit peu vers quelque chose de plus calme. On va faire quelques exercices, peut-être pas de relaxation, mais en tout cas de respiration. Je peux tenter de faire en sorte... que la personne puisse rencontrer le commandant de bord ou en tout cas un des pilotes ou une des pilotes. Je lui ai demandé aussi de quoi tu as peur. C'est con parce que la peur en avion, en fait, tu as plein de peurs différentes. Tu peux avoir tout simplement peur de la mort. Donc là, sur le moment, ça va être compliqué parce que je vais devoir te dire d'aller voir un psy. Ça prend du temps.

  • Speaker #1

    T'es glissant, madame.

  • Speaker #0

    Mais tu peux avoir peur tout simplement parce que tu ne comprends pas certains bruits. Tu peux avoir peur parce que l'accélération, le truc, le machin, tu ne vas pas le comprendre. Donc si je peux t'expliquer un petit peu comment ça va se passer, les petits bruits comme ça dans l'avion. Il y en a plein qui ont peur de ces bruits parce qu'ils ne savent pas ce que c'est. C'est tout simplement parfois juste des appels qu'on se passe entre nous. Si tu es hôtesse en porte 1 tout devant de l'avion et que tu dois m'appeler derrière, je suis en porte 5, plutôt que de traverser les 72 mètres de l'avion, on va s'appeler. Ça va faire toum toum Parfois, juste le fait d'attacher sa ceinture, le petit signal, la petite lumière, ça fait un petit toum Voilà, et juste dire que ces bruits-là sont normaux. Donc j'essaie de comprendre un petit peu et je donne quelques petits tips. On va être super attentionnés. Je vais passer le mot à l'équipage. Je vais dire attention, cette personne en 32B a peur en avion. Si on peut aller lui faire un petit coucou, un petit signe, machin, en général ça marche bien.

  • Speaker #1

    Donc il vaut mieux le dire. Si je rentre dans un avion, il vaut mieux que je le dise en entrant. Je vais juste vous dire, j'ai un peu peur, je suis pas bien.

  • Speaker #0

    Moi je préfère parce que il n'y a pas de honte à avoir peur, c'est normal. Enfin tout le monde a peur en avion. Enfin, je veux pas dire tout le monde.

  • Speaker #1

    Non mais il y a de l'appréhension.

  • Speaker #0

    Il y a de l'appréhension en fait, il y a une inquiétude. Et puis il y a tellement de différents degrés d'inquiétude en avion et encore une fois, il n'y a pas de honte à avoir peur. En fait, on n'est pas des oiseaux, on n'a rien à foutre dans le ciel. Donc c'est normal d'avoir... Non mais c'est vrai, tu es à 10 000 mètres d'altitude dans un tube de 70 mètres de long, au-dessus de l'Atlantique, ce n'est pas normal. Donc fatalement, tu as une petite inquiétude. Donc vous pouvez en parler. Parfois, ça va être compliqué sur des vols court-courrier. Il y a très peu de... L'équipage va être constitué de 3-4 personnes, donc on ne va pas être très nombreux. Mais on peut avoir une petite attention, un petit quelque chose. On a été embauché pour ça, à priori, dans un premier temps pour la sécurité, commercial donc pour l'empathie pour l'écouter tout ça.

  • Speaker #1

    Ça se passe bien quoi ?

  • Speaker #0

    On peut en parler il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    T'as déjà eu des gens qui ont fait des crises de panique ?

  • Speaker #0

    J'ai pas eu de crise de panique quoi que sur un de mes derniers vols on a une passagère qui est arrivée littéralement en larmes et tout ça et j'ai mon collègue Romain que je connais bien qui a passé beaucoup de temps avec elle, à lui expliquer tout plein de choses, à l'écouter à me passer le mot, tiens Mathieu voilà cette passagère a peur si tu veux aller lui faire un petit coucou à un moment donné c'est cool donc tu vois pendant tout le vol je suis allé la voir trois quatre fois savoir si ça allait bien. Lui, il a pris la relève, tout ça, elle a pu voir les pilotes. Vraiment, ça nous touche. Les hôtesses, les stewards, on est assez humains, entre guillemets. Donc, on préfère qu'une personne passe un bon moment plutôt qu'un mauvais moment.

  • Speaker #1

    Moi, dans l'avion en Colombie, l'année dernière, on n'a pas décollé. Il y a une fille qui ne pouvait pas, en fait. Elle a eu une crise de nerfs au début et elle est sortie avec son père. Elle ne pouvait pas prendre l'avion.

  • Speaker #0

    C'est dommage parce que c'est son voyage, mais effectivement, il vaut mieux. Il vaut mieux sortir parce que si elle n'était pas là, il y a 350 passagers derrière qui attendent aussi. Ils doivent partir. Un avion scotché au sol, c'est des milliers et des milliers d'euros. Je n'aime pas parler d'argent,

  • Speaker #1

    mais c'est une entreprise.

  • Speaker #0

    Il faut éviter d'être trop longtemps au sol.

  • Speaker #1

    Alors, à quoi ça ressemble ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Rien du tout. Mon quotidien est tellement bizarre qu'on ne peut pas le calquer sur le métro boulot-dodo du lundi au vendredi. On va dire que j'ai un peu plusieurs vies en plus. On va essayer de faire un schéma. Sur un mois, je vais avoir entre trois et quatre rotations. Une rotation, c'est le vol aller, l'escale sur place et le vol retour. Admettons, je pars le lundi matin en vol. Je vais avoir un briefing avec mon équipage avant de partir en vol. C'est là où on se rencontre, on rencontre notre équipage.

  • Speaker #1

    Et c'est là où tu découvres où tu vas ou tu sais avant ?

  • Speaker #0

    Je le sais avant, je le sais un mois, un mois et demi avant.

  • Speaker #1

    Donc là, tu sais que dans un mois,

  • Speaker #0

    tu vas... Je sais que je pars à Rio. Mais je ne connais pas forcément mon équipage. Je ne sais pas avec qui je vais travailler. Et donc là, on a un briefing qui va durer à peu près 8 minutes où en fait, toute la magie va opérer à ce moment-là. On va créer l'équipage là. On a nos chefs de cabine en face de nous. On va dire qui travaille où dans l'avion, les particularités sécurité, santé, sécurité au travail, la sûreté, vraiment faire un gros point là-dessus. Et sur le côté commercial, est-ce qu'on a des... bébé à bord ? Est-ce qu'on a des personnes qui sont porteuses de handicap ? On va voir tout ça. Et ensuite, on part à l'avion.

  • Speaker #1

    Attends, parce que dans cette réunion, est-ce que c'est comme à l'école, tu as le droit de dire moi, je ne vole pas avec Michel

  • Speaker #0

    Dans certains cas extrêmes, il me semble que c'est possible. S'il y a eu des antécédents et que ça a été noté quelque part, stipulé quelque part, effectivement, si ça peut compromettre la sécurité du vol. vaut mieux dire, je ne peux pas, c'est un no-go.

  • Speaker #1

    Je ne fais pas bonne équipe avec cette,

  • Speaker #0

    non,

  • Speaker #1

    non, d'accord, ok, tu ne l'as jamais eu.

  • Speaker #0

    Parce que je n'ai jamais eu de gros soucis avec qui que ce soit, mais c'est des choses dont on a déjà entendu parler, et à la limite, moi ça me rassure. Je n'ai pas envie que ma chef de cabine ait un énorme contentieux avec le pilote, ou un truc comme ça, parce que là, il s'agit de la cohésion d'équipage, et si on n'en a pas,

  • Speaker #1

    c'est plus compliqué. Et est-ce que c'est dans ce briefing qu'on va te dire, hé, malheureusement, sur le Paris-Réau, les amis, on a une grosse dépression au milieu, donc ça va être un vol compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, les pilotes vont venir nous voir à la fin de ce briefing et vont nous dire, bon, on va dire 9 heures de temps de vol et des turbulences sur la première demi-heure du vol. On va avoir des turbulences au bout de 3 heures de vol et on va avoir des turbulences à la fin. Voilà. Ils le savent en fait. Ils font tout pour les éviter, mais à un moment donné, on ne va pas faire le tour de la planète pour aller d'un point A à un point B. Mais s'il y a vraiment des zones dangereuses, on ne peut pas aller dedans. Les turbulences, ce n'est pas dangereux, donc on peut les prendre, il n'y a aucun souci. En général, ils le savent. Ils savent que de tel endroit à tel endroit, ça va secouer un petit peu. Il ne faut pas sortir le matériel de service, par exemple. Et puis après, tu as des turbulences qui ne sont pas prévues et là,

  • Speaker #1

    c'est la surprise. On se souvient. C'était quoi le vol, là, le Singapore Airlines ? Je crois que c'est là où je t'ai découvert, moi. Tu sais, dans le vol où ils se sont fait vraiment super mal.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est là où il y a une personne qui est décédée ou pas ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelqu'un qui était, mais ils ont eu des commotions.

  • Speaker #0

    C'est quelqu'un qui était cardiaque, il avait déjà plein de soucis.

  • Speaker #1

    Il y en a plein qui n'étaient pas attachés.

  • Speaker #0

    Il y en a plein qui n'étaient pas attachés. C'est ce que je dis à chaque fois. En fait, les turbulences, c'est un non-événement. Mais vraiment, il faut vraiment me croire, il n'y a pas de risque, si ce n'est de se faire mal parce qu'on n'est pas attaché. Et si tu n'es pas attaché, tu peux te cogner et te retrouver la tête au plafond, retomber, retomber sur ton passager voisin, lui faire mal aussi. Donc, c'est toi qui seras responsable. Enfin, tu peux te faire super, super mal. Nous, dès qu'il y a des turbulences un peu trop importantes, le commande-bord nous dit PNC. Vous allez vous asseoir tout de suite et vous allez vous attacher. Là, ça fait peur.

  • Speaker #1

    Excuse-moi, là, quand t'es pas assagé,

  • Speaker #0

    ça fait peur. Ça fait peur, mais en fait, c'est juste pour nous sécuriser. Parce que si nous, on n'est pas là, si on est tout, l'équipage avec les bras cassés, les machins, si derrière, t'as un bobo, on va pas pouvoir t'aider. Et en fait, on est là pour ça. Donc non, on se sécurise. Moi, sur un de mes d'un les vols, ça bougeait un peu trop. À l'avant, ça bouge toujours un petit peu moins que derrière. Donc les pilotes, parfois, ils se disent, bon, ça turbule un petit peu, mais nous, derrière, ça secouait grave. On s'est assis, on s'est attachés, on les a appelés. Bon, on s'est assis, on s'est attachés, parce que ça bougeait pas mal. Mais en soi, il n'y a pas l'avion, il va juste bouger un petit peu.

  • Speaker #1

    Donc on est d'accord qu'on arrête de poser ses enfants par terre dans les longs courriers pour les faire dormir en fait ?

  • Speaker #0

    C'est interdit en plus.

  • Speaker #1

    Oui, mais tu vois qu'il y a plein de gens qui font ça.

  • Speaker #0

    Oui, mais à chaque fois, moi, dès que je vois un enfant par terre ou quoi, je dis non. Le bébé, en dessous de deux ans, c'est sur tes genoux avec la ceinture. Ou dans son berceau, s'il y a un berceau. Et s'il y a des turbulences, c'est attaché avec toi. Les bébés par terre, non. En plus, c'est un petit peu sale. C'est ce que je me disais. Les avions sont nettoyés avant chaque vol. Mais quand même, tu as eu tes chaussures, tes pieds, non.

  • Speaker #1

    Donc, OK, j'ai compris les turbulences. C'est normal, je n'ai pas peur. Je n'ai plus peur de rien. Qu'est-ce qui te fait peur à toi ? C'est quoi le plus dangereux quand tu voyages ?

  • Speaker #0

    C'est de prendre mon scooter pour aller à l'aéroport.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas avec toi à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu prends certainement la voiture, tu prends peut-être le RER. Quand tu vas à l'aéroport, tu as plus de risques d'aller à l'aéroport. Tu as plus de risques qu'il y ait un feu à bord. Donc là, on est plus dans l'avion, mais t'inquiète pas, nous on est formés à ça, on est vraiment formés à maîtriser tout type de feu à bord. Tu vas avoir plus de risques de t'étouffer, de mourir d'une crise cardiaque, de faire une crise d'asthme.

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce qui se passe s'il y a un feu à bord ?

  • Speaker #0

    Nous, en fait, on va tout de suite gérer, on va prévenir les pilotes. Eux, tout de suite, ils vont faire en sorte de dérouter le plus vite possible pour aller se poser le plus vite possible. Et nous, on va maîtriser, c'est-à-dire qu'on a tous les outils pour, que ce soit extincteur, cagoule de protection respiratoire. des gants, des machins, et en fait on va gérer la situation. Donc le feu, on va l'attaquer le plus vite possible, et on sait le faire, on est formé pour ça. Donc oui, c'est dangereux, parce qu'en plus dans un avion, les flammes, ça arrive de plus en plus vite, la combustion est plus rapide dans un avion. Je pense que c'est vraiment le truc qu'on craint le plus, nous, en tant que navigants dans un avion, ça va être le feu à bord. En plus, aujourd'hui, on a tous un ordinateur avec nous, un iPhone, une cigarette électronique, des écouteurs.

  • Speaker #1

    Ça, ça peut s'enflammer. Ah bah ouais !

  • Speaker #0

    Si ça tombe sous un siège et que tu bouges ton siège, ça le plie, ça peut péter, ça peut exploser.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'on dit, si vous faites tomber votre téléphone, ne cherchez pas tout seul.

  • Speaker #0

    On va prendre une lumière, une lampe de poche, on a une petite lumière de sécurité, on va le chercher, on va le faire. On va faire ça bien. Il ne faut pas qu'il y ait de feu dans un avion. Non, ça, on n'aime pas trop. Mais on sait le gérer.

  • Speaker #1

    Je t'ai coupé de plein de trucs, mais excuse-moi, j'avais tellement de questions. Donc ça, c'est 8 minutes de briefing.

  • Speaker #0

    Oui, pendant ce briefing-là, on répartit un petit peu les tâches, on voit les choses les plus importantes à voir qui vont se passer pendant le vol. Et puis ensuite, on part en navette spéciale, en bus à notre avion. On passe les filtres de sécurité, nous aussi, bien évidemment. On se fait un check, ce qu'on appelle une checklist. On fait une pré-vol de tous nos petits items de sécurité. Parce qu'à chaque poste de sécurité, on va avoir des extincteurs, on va avoir des cagoules de protection respiratoire, on va avoir plein de trucs. Donc on vérifie que tout est là, les bouteilles d'oxygène, est-ce que tout est là, est-ce que tout est fonctionnel, est-ce qu'on peut tout attraper facilement à la main. On va vérifier aussi en termes de sûreté s'il n'y a pas des trucs qui traînent dans les pochettes, des couteaux, des pochons de cocaïne, des machins, des trucs. On vient vérifier tout ça.

  • Speaker #1

    et les filles et ses parents c'est très bien Tu es toujours sur le même avion ?

  • Speaker #0

    Non, non, non.

  • Speaker #1

    Tu connais plein d'avions ? Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Et ça, encore une fois, ça dépend des compagnies, ça dépend de ton ancienneté dans ta compagnie. Au départ, tu vas commencer, tu vas être qualifié sur un appareil, sur un type d'appareil. Mais un, alors ça, là, ça rentre un peu dans le détail, mais par exemple, admettons, sur un Airbus 777, tu vas être qualifié sur l'Airbus 777, mais tu as le 777-200, le 300, tu en as avec des coupures d'eau ici ou là. Mais ça, tu es censé le réviser un petit peu avant tes vols. D'accord, ok. Et puis tu les connais, tu es qualifié dessus. Donc en fait, tu es formé sur toutes ces machines-là.

  • Speaker #1

    Donc c'est bon, tu accueilles tes passagers.

  • Speaker #0

    Oui, et là, la fête commence. Pour moi, c'est le moment préféré. Là, j'adore. Le avant, je ne sais pas que je n'aime pas, mais avant un vol, j'ai toujours un peu d'appréhension. Si tu dis, à quelle sauce je vais te manger ? Est-ce que mes collègues ne me sentent pas ?

  • Speaker #1

    Il y a une rencontre humaine. Exactement. C'est fou en fait.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et si tu veux, quand les clients arrivent à bord, pour moi, c'est un peu le parallèle que je vais faire et ce que je faisais avant en radio ou en télé. Pour moi, c'est la même chose. tu accueilles tes clients, tout comme tu accueilles tes auditeurs. Tu es là avec le sourire, tu es content. Tu sais qu'ils vont faire un truc particulier. Ils partent pour un voyage. Donc, ils vont peut-être partir pour un voyage positif, un voyage sympa. Peut-être qu'ils vont partir pour un dessert, un interment, quelque chose. Donc, il faut être vachement à l'écoute. Le côté humain, il prend toute sa dimension. Et puis, tu observes aussi pour voir s'il n'y a pas quelqu'un qui est bourré, par exemple. Si quelqu'un a bu ou quelque chose comme ça. Les personnes qui pourraient être anxieuses. C'est vraiment le moment magique où c'est là que tu vas donner le tempo de ton vol. Et faire en sorte que ça se passe du mieux que possible. J'aime bien ce moment. L'embarquement.

  • Speaker #1

    L'embarquement. Et après, tu voles.

  • Speaker #0

    Je vole. Après, tu arrives en escale. Après, ça dépend où tu es. Là, sur ma dernière rotation, Rio, en temps normal. Là, ce n'était pas le cas parce que j'étais un petit peu fatigué. Mais tu arrives dans ta chambre, tu te prends une petite douche. Et avec l'équipage, tu te retrouves une demi-heure après pour aller boire une petite caipi au bord de la plage.

  • Speaker #1

    Ouais normal, après le bout,

  • Speaker #0

    toi t'es en débrief Ton petit pot d'équipage Là c'est nous, c'est 48h Après tu vas avoir des escales Moins loin, genre New York, tu restes 24h T'as tes escales, tu peux rester 3 jours C'est un peu plus court qu'avant Avant c'était un petit peu plus long L'idée en fait pendant ton escale c'est Oui, tu vas en profiter un petit peu T'es quand même amoureux du voyage Donc à un moment donné t'as envie d'aller parler avec des gens T'as envie de vivre le... Le truc, il faut se reposer. En fait, l'escale, elle est faite pour ça, parce que tu as le vol-retour à effectuer derrière. Il faut être en forme. Donc oui, peut-être que tu vas sortir, tu vas dîner, tu vas boire un petit coup, mais tu vas te reposer aussi, parce que pour le vol-retour, qui est souvent un vol de nuit, éclaté de fatigue, il faut se reposer au maximum.

  • Speaker #1

    Il faut que tu tiennes, quoi.

  • Speaker #0

    Mais en même temps, c'est hyper important d'aller marcher, de balader. J'ai fait le jardin botanique à Rio, j'ai marché pendant quelques heures là-dedans, c'est un bonheur. Et puis ça te fait du bien de prendre le soleil, de marcher, de faire un petit peu de sport, de courir le matin, machin. Après, il y a plusieurs écoles. J'ai des collègues qui ont des gosses à la maison. Donc, eux, ils essaient de rester à l'heure française. Ils se reposent.

  • Speaker #1

    Donc, ils ne profitent pas vraiment de la destination. Moins,

  • Speaker #0

    quoi. Différemment. Il y a 20 ans, quand ils ont commencé, ils profitaient beaucoup plus. Tu vois, là, ça fait six ans et demi que je bosse. Et là, cette semaine, vraiment cette semaine, je ressens la fatigue du métier. Vraiment, je sens que ce n'est pas anodin. Tu le sens quand tu rentres de vol le lendemain, que tu te prends une claque dans la tronche à un moment donné. Et c'est ce que j'essaie d'expliquer aussi sur les réseaux sociaux à ceux qui veulent devenir hôtesses ou stewards. C'est tellement pas anodin. Tu vois,

  • Speaker #1

    le cas de l'horloge, en fait, c'est que tu es totalement déréglé.

  • Speaker #0

    Totalement déréglé. Parfois, tu peux manger cinq fois par jour. En plus, tu vas prendre ton petit déjeuner chez toi. Après, quand tu es à bord, tu vas manger. Après, tu vas remanger parce que tu arrives en escale. Après, tu vas remanger avant de te coucher.

  • Speaker #1

    Et tu n'as toujours pas dormi. Tu n'as toujours pas dormi.

  • Speaker #0

    Parfois, tu fais des amplitudes de 30-35 heures sans dormir dans un lit. Tu vas dormir deux ou trois heures dans un poste de repos dans l'avion.

  • Speaker #1

    Ah, on va en parler de ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Dormez, stewards !

  • Speaker #0

    Ah ouais, on se repose dans l'avion. Imagine, sur un vol de 10 heures, il va y avoir les deux premières heures du vol, puis le premier service du premier repas. Et à la fin du vol, tu vas avoir le petit déjeuner. Il reste 6 heures au milieu. Dans ces 6 heures, tu vas les couper en deux. Pendant 3 heures, tu as la moitié de l'équipage qui va se reposer. Pendant que l'autre est de garde, qui va vérifier les toilettes toutes les 15 minutes, s'il n'y a pas un départ de feu, si elles sont bien propres, voir s'il n'y a pas un malaise en cabine, ou un problème médical ou autre. Être là pour aller voir les pilotes aussi, très régulièrement. On va les voir à des heures très particulières. savoir s'ils vont bien, s'ils sont... En forme, s'ils ne sont pas endormis, c'est hyper important. Ils ne le sont pas, je te rassure, mais parce que justement, on met tout ça en place.

  • Speaker #1

    Eux, ils ne sortent pas de leur cabine ?

  • Speaker #0

    Si ils sont trois, il y en a un des trois qui peut aller faire un petit tour. De toute façon, s'ils sont trois, il va rester deux dans le cockpit. Il y en a un qui va aller se reposer et après, il tourne. S'ils ne sont que deux, par contre, ils ne peuvent pas sortir. Et nous, on va se reposer. Ce n'est pas juste parce que c'est cool et qu'on a du temps. Non, c'est que c'est réglementaire. Tu es obligé de te reposer pour reprendre un petit peu d'énergie, pour être à 100% là. Encore une fois, pour la sécurité à bord. En fait, vraiment, ce métier, c'est la sécurité avant tout. Donc, on se repose un petit peu à bord.

  • Speaker #1

    Et tu dors alors ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si je vous dirais exactement ce que je vais vous dire. Mais on a des cabines. Alors, ça peut être au niveau des soutes, ça peut être au-dessus des clients. On a des petites couchettes. Alors, pas tous les avions. Il y a des avions où, en fait, ils vont bloquer trois ou quatre sièges pour les hôtesses et les stewards pour se reposer un petit peu. Ferme un rideau et tu te reposes. Mais maintenant, de plus en plus d'avions ont... un poste de repos pour se reposer.

  • Speaker #1

    Tu peux choisir ta destination ?

  • Speaker #0

    Oui, quelques unes.

  • Speaker #1

    Ton rêve c'est d'aller à Buenos Aires ?

  • Speaker #0

    Ouais ouais ouais, en fait tu as un système de demandes. Tu dis voilà j'aimerais bien dans deux mois aller à tel endroit à telle date, donc tu demandes. Après je sais pas comment ça se passe dans toutes les compagnies mais en gros ça se passe un peu comme ça et il va y avoir une histoire d'ancienneté, une histoire de points, une histoire de... enfin c'est un peu obscur moi j'ai pas... totalement tout compris, mais je demande pas des vols trop compliqués à avoir et en général, je les ai.

  • Speaker #1

    Et si j'ai envie de partir avec toi, tu m'invites ? C'est gratuit ?

  • Speaker #0

    Non ! J'aimerais bien ! Qu'est-ce que t'aimerais bien ? Je peux faire profiter de ce qu'on appelle les billets GP. Donc, j'oublie à chaque fois si ça veut dire que c'est gratuit, key passenger ou quelque chose comme ça. Je suis désolé, je l'ai pas en tête, mais en gros, c'est tu payes que les taxes aéroportuaires et ça, genre ton mari ou ta femme, tu peux faire profiter de ça.

  • Speaker #1

    Mais à chaque vol ? Ou tu as un quota dans l'année.

  • Speaker #0

    Oui, quand tu es marié avec quelqu'un, la personne peut venir. À chaque fois ? À chaque fois, toute la vie même, tant que tu es en fonction, dans ma compagnie. Et tu peux faire profiter trois, quatre copains ou copines dans l'année aussi, les ramener avec toi en escale.

  • Speaker #1

    C'est quand même trop sympa.

  • Speaker #0

    Alors, c'est trop sympa sur le papier. Si tu veux, c'est beaucoup d'énergie, c'est beaucoup de stress. Est-ce qu'il va y avoir une place dans l'avion ? Oui ou non ? Il faut arriver un petit peu plus tôt. S'il y a trop de queue à l'arrivée, pour les passeports, les machins, est-ce que l'équipage, on va l'attendre ? C'est... Donc pas à chaque fois. Pas à chaque fois. Et puis surtout, encore une fois, tout à l'heure, je te parlais de repos en escale. Quand tu es avec quelqu'un en escale, tu vas te balader, tu vas marcher, tu vas visiter, tu vas machin. Donc en fait, tu ne vas pas te reposer, tu vas être crevé. Et franchement, ça pique. Parce que ton copain, ta copine, c'est cool. Il va être sur un siège tranquille, il va dormir pendant le vol aller, pendant le vol retour. Et ouais.

  • Speaker #1

    C'est quoi ta pire escale ? Il y a des escales que tu détestes ?

  • Speaker #0

    Il n'y a pas d'escale que je déteste. On a parfois des destinations où en termes de sûreté et de sécurité, tu ne peux pas sortir de ton hôtel. Mais ça, c'est des trucs qui sont vus avec les ambassades. Forcément, ce n'est pas hyper rigolo. Tu pars deux jours, tu restes à l'hôtel. Il y a pire quand même, parce que souvent, c'est vraiment que de boulouer. Tu as toujours en tête le fait que ce n'est pas dingue où tu es. Je ne pourrais pas te dire. Est-ce qu'il y en a une qui te fait rêver et où tu n'es pas allé ? Je ne suis pas allé encore. Je crois que je suis allé à peu près partout. Mais Tokyo, je l'ai fait une fois. Et j'ai retrouvé... tourne bientôt et je suis hyper excité à l'idée.

  • Speaker #1

    C'est génial. Et tu restes longtemps quand tu vas à Tokyo ?

  • Speaker #0

    Moi, je n'y ai resté que deux ou trois jours, mais tu peux rester jusqu'à quatre jours.

  • Speaker #1

    Et tu peux demander ? Tu peux dire j'aimerais bien rentrer dans une semaine ou ton équipe, c'est la même ?

  • Speaker #0

    Ah non, t'es obligé de rentrer avec ton équipage. Sauf si c'est mis en place par la compagnie et que tu fais le vol, aller avec tel avion et te rentrer avec un autre avion. Parfois, tu peux rester un jour de plus et rentrer avec un autre équipage. Oui,

  • Speaker #1

    mais je peux pas dire tiens, j'aimerais bien profiter pour...

  • Speaker #0

    Ah non, t'imagines ? J'aimerais trop. Ça serait trop bien. Non, mais c'est bon, repartez. Moi, je suis bien. Je vais rester là, comme ça, manger des sushis, c'est bien.

  • Speaker #1

    Donc quatre jours, c'est rapide, parce que c'est quand même le bout du monde.

  • Speaker #0

    Et encore quatre jours, c'est pas mal. Quatre jours en escale, c'est rare, tu les as pas à chaque fois. Non, là, je vais y aller, je vais rester, je crois que c'est un petit peu plus de deux jours. Ce qui est déjà super chouette. Mais ouais, je suis très très content d'y aller là.

  • Speaker #1

    Donc il y en a pas où t'es pas allé ?

  • Speaker #0

    Je dis certainement, mais j'ai rien qui me vient en tête.

  • Speaker #1

    Polynésie, t'es allé ?

  • Speaker #0

    Bah ouais, en fait, mes parents habitaient là-bas. Donc à Tahiti, je l'ai fait, je sais pas, dix ou quinze fois, je crois. Donc limite, j'ai... Si je devais claquer des doigts et arriver là-bas, avec plaisir, mais me retaper 24 heures de vol aller, 24 heures de vol retour, alors que je suis déjà dans mon métier normal, flemme.

  • Speaker #1

    Tu prends l'avion en vacances ?

  • Speaker #0

    Je ne pars pas en vacances.

  • Speaker #1

    Tu ne pars pas en vacances, tu ne pars pas en voyage ?

  • Speaker #0

    Non, je n'en ressens pas le besoin. J'ai tellement de plaisir à être chez moi, dans mon cocon, d'avoir mes petites habitudes. En plus, j'ai d'autres activités à côté, donc ça me demande pas mal de temps. Mais j'aime être chez moi. Et limite, je vois un peu moins de monde parce que je vois tellement de clients, tellement de passagers. Tu changes de collecte toutes les semaines et tout ça. C'est cool aussi de te retrouver chez toi un petit peu tranquille. Mais je sais que toutes les semaines, je vais aller à l'autre bout du monde.

  • Speaker #1

    T'as envie d'avoir des enfants ?

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Et tu penses que c'est compatible ?

  • Speaker #0

    C'était radical la comme question.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est compatible avec une vie de famille ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai plein de collègues qui ont des gosses. Je pense que c'est énormément d'organisation, beaucoup de boulot, beaucoup de fatigue. Parce que je pense que déjà juste avoir des gosses, ça doit être très fatigant déjà normalement. Mais je pense que c'est compatible. Après, tout dépend de ton couple. Si tu arrives à bien fonctionner. Tu peux avoir de la famille à côté qui peut t'aider pour aller chercher les enfants à l'école. Ça peut aider aussi. Mon père a été navigant, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, quand tu rentres, par exemple, je voulais te parler du jet lag, mais par exemple, quand tu rentres, est-ce que tu te réveilles à 8h ? Tu te dis, peu importe, maintenant je suis en France, je me réveille à 8h. Ou toi, tu te laisses te reposer et tu ne te mets pas de timing ?

  • Speaker #0

    J'essaie de ne pas mettre de réveil. En plus, je fais en sorte de tout le temps partir sur la côte est des Etats-Unis. C'est un petit décalage. Quand je dis Etats-Unis, mais même de l'Amérique, un Buenos Aires, tout ça, c'est 4-5 heures de décalage. New York, c'est 5-6 heures. Vu qu'on reste que 24-48 heures sur place... tu n'as pas le temps d'être vraiment jetlagué sur plusieurs jours. Donc en fait, quand je rentre de vol, très souvent on arrive le matin, je vais faire une sieste, je vais dormir, je vais aller au sport en fin de journée, je vais essayer de me coucher avant minuit, le lendemain je vais me réveiller. Alors je vais avoir la tête dans le cul grave. Mais tu te réveilles. Mais je me réveille. Je vais mettre un réveil si j'ai un rendez-vous. Mais sinon, je ne mets pas de réveil. Ça me terrorise le réveil. Je ne veux plus de réveil.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui te passe si tu es malade ?

  • Speaker #0

    Je ne vole pas.

  • Speaker #1

    Donc tu appelles l'accompagné le matin, tu dis j'ai de la fièvre et tout.

  • Speaker #0

    Ouais, il faudra voir le médecin dans la foulée, pour qu'il valide, effectivement, pour qu'il te fasse un arrêt maladie. Mais même vous qui nous écoutez, si vous avez un rhume, si vous avez un tout petit peu mal aux oreilles, allez voir un médecin et si vous n'avez pas le temps d'aller voir le médecin, je suis désolé, mais ne prenez pas l'avion si vous êtes enrhumé ou pas. Là par exemple, j'ai eu un rhume le week-end dernier, là c'est bon, il est en train de partir, j'ai juste encore le nez un petit peu bouché, je ne vole pas avant 4-5 jours. Bon, ça va, je vais voir le médecin samedi quand même au cas où,

  • Speaker #1

    on ne sait jamais. Tu vas être dans les airs pour Noël ?

  • Speaker #0

    Je reviens le 25 au matin. Je vais peut-être croiser le Père Noël.

  • Speaker #1

    Tu nous diras.

  • Speaker #0

    Je l'ai vu une fois le Père Noël. Je l'ai pris en photo. Je le montre à chaque fois.

  • Speaker #1

    Et tu vois d'autres avions parfois aussi ? Oui,

  • Speaker #0

    j'adore ça.

  • Speaker #1

    C'est génial.

  • Speaker #0

    Je trouve ça vraiment dingue. Surtout quand je vais faire un tour dans le cockpit, voir les pilotes, et qu'on voit un avion au-dessus de notre tête, en dessous, sur le côté, machin. C'est assez rigolo.

  • Speaker #1

    Bon, tu as été très franc avec les enfants. Mais tu fais quoi quand tu vois avec une famille, avec plein d'enfants qui montent dans l'avion ?

  • Speaker #0

    Alors, on a une petite trappe cachée. Et les enfants qui font trop de bruit. Ils ont aspiré.

  • Speaker #1

    La maman en fitness, les enfants dans la trappe.

  • Speaker #0

    Non, moi, je trouve que c'est assez délire. Encore une fois, je me remets. C'est-à-dire que je me rappelle des émotions que j'avais quand j'étais petit dans l'avion. Donc, j'essaie de faire en sorte que les gamins trouvent ça magique aussi. Donc, quand je vais les voir, je vais leur faire un petit signe. Genre, bonjour, bienvenue à bord. Enfin, c'est un truc un petit peu tout bête. Mais tu regardes comme ça, tu as un costume.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Tu as un uniforme, mais tu as un truc presque de super-héros pour eux. Donc ouais, on va essayer de rigoler un petit peu ensemble, on leur apporte des jouets. Tu vois ce que je disais il y a quelques années, j'ai eu la chance de voir le Père Noël au-dessus des nuages. Bon bah j'ai la photo, je leur montre le Père Noël, enfin tu vois. Donc on essaie de créer un petit contact comme ça. Je sais que parfois c'est un peu difficile de voyager quand il y a des bébés autour, parce que parfois les bébés peuvent pleurer, ça fait du bruit, ça m'a genre...

  • Speaker #1

    Mais qu'est-ce que tu fais toi ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que je fais ?

  • Speaker #1

    Parce que moi j'en ai entendu des gens d'un mois dire Ah ça saoule,

  • Speaker #0

    blablabla Je disais à la maman ou au papa qui a l'enfant de venir avec nous, tu sais dans les petites cuisines qu'on appelle des galets. pour changer un petit peu d'environnement. Souvent, le bébé, s'il pleure, mais ce n'est pas moi qui vais vous l'apprendre, c'est peut-être qu'il a faim, peut-être qu'il a mal aux dents, peut-être qu'il a envie de dormir, mais qu'il n'y arrive pas. Moi, j'aime bien l'idée de changer un peu d'environnement.

  • Speaker #1

    Oui, marcher un peu, quoi. Ah, oui.

  • Speaker #0

    J'allais dire prendre l'air, c'est un petit peu compliqué quand t'es dans l'avion mais...

  • Speaker #1

    Non mais même oui, bouger un peu de ta place parce que c'est dur quand t'es un enfant qui pleure et que t'es coincé toi à ta place, tu peux pas bouger et tout.

  • Speaker #0

    C'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Et quand t'entends les gens râler derrière toi, c'est pas une situation très grave non plus quoi.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je conseille aux papas, aux mamans qui voyagent avec leurs enfants de prendre vraiment un sac assez facile à transporter mais avec vraiment les doudous, même des trucs assez confortables, un petit peu cosy, des jeux, enfin plein de petites choses qui vont les occuper et tout ça. Alors je sais que c'est... compliqué et que c'est pas la meilleure idée du siècle de montrer des écrans à des enfants mais je pense qu'exceptionnellement on peut dire ça j'ai déjà fait avec pas mal de parents dire bon c'est exceptionnel mais on est dans l'avion et dire aux gamins voilà t'as pas les écrans à la maison ni rien mais là on n'est pas à la maison et dans l'avion c'est différent et les parents ils jouent le jeu en plus dans ces moments là en fait c'est vraiment beaucoup d'improvisation et sur le moment et je pense qu'il faut se dire parce que je suis passager aussi parfois que ce soit dans la vie c'est dur mais bon on est tous passé par là, on a tous fait du bruit quand on était petit peut-être,

  • Speaker #1

    surtout moi c'est chiant le problème en fait c'est pas tant les enfants moi je trouve que c'est les parents qui s'en foutent tu peux pas faire l'éducation des parents évidemment, mais tu vois il y a des enfants qui crient puis après il y a des parents qui les laissent quand je te dis de dormir par terre, courir là moi je suis une maman, je voyage avec mes trois enfants Moi, la cinquième fois qu'il y a un enfant de 4 ans qui vient me tirer la jambe, ça me saoule. Oui,

  • Speaker #0

    alors ça, si tu veux, à un moment donné, c'est à nous aussi de faire respecter certaines règles. Donc on a aussi une autorité et une légitimité à se dire, bon, maintenant, là, ça commence à devenir un petit peu compliqué. Alors tu le dis gentiment. Et après, il faut être ferme quand même. Dire aux parents, s'il vous plaît, faites un effort, parce que là, il y a toutes les personnes autour qui ont du mal à dormir. Mais ça, encore une fois, c'est une jauge au feeling, au moment. Et puis peut-être que ce n'est pas moi qui vais le dire, mais peut-être que je vais demander à un collègue ou à une collègue de le faire. Peut-être que...

  • Speaker #1

    Ça passera mieux ? C'est comme la personne qui s'allonge quand tu dînes, excuse-moi.

  • Speaker #0

    Oui, alors là, l'idée, et moi, c'est ce que je demande à chaque fois, c'est juste pendant le dîner ou le déjeuner, là, quand tu manges, juste, s'il vous plaît, tout le monde... On relève les sièges. Je le fais avant que... Vraiment, je passe en cabine, je dis à la plat, on va manger. On relève les... Tu vois ? Non, je... Oui.

  • Speaker #1

    C'est plus rigide, t'as raison. C'est un peu toi, quand même, qui met la danse, quoi.

  • Speaker #0

    De toute façon, t'as pas le choix. Les gens n'osent pas demander eux-mêmes à la personne d'en face de remonter le siège. Et je me dis, mais c'est marrant, quand même, ça. Donc, bon, maintenant, je suis habitué, mais ils nous demandent à nous, mais parfois, ils se lèvent. Ils vont au bout de l'avion pour venir nous chercher, pour nous dire, Du coup, j'y vais et je me dis on va bientôt manger, est-ce que vous voulez bien ? En revanche, le reste du vol, si toi tu t'inclines, la personne peut s'incliner derrière, ça fait l'effet domino et finalement tout se passe bien. Et parfois c'est un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai la tête dans l'écran, je sais pas si vous reculez un petit peu. Si tout le monde recule, l'effet domino.

  • Speaker #1

    C'est marrant que tu dis ça, c'est quand même vous qui menez un peu la danse.

  • Speaker #0

    Complètement. Et puis en plus, on fait figure d'autorité encore une fois. En fait, les clients, les passagers d'un avion, ils ont… Je ne sais pas si c'est une vraie étude ou si c'est avec l'expérience que j'ai déduit cela. Ils ont un âge mental d'environ 10 ans. Non, mais blague à part, ils se font perdus. Enfin, tu ne sais pas où... Enfin, tu es dans un avion, mais tu ne sais pas ce que c'est. Souvent, peut-être que tu n'as jamais pris l'avion. Tu as peut-être peur. Tu ne comprends pas les bruits, l'environnement, le truc. C'est quelqu'un qui pilote l'avion, tu ne le connais pas. Il y a trop de trucs qui font que...

  • Speaker #1

    Mais tu es infantilisé à mort. On t'apporte à manger, on te dit quand tu as le droit de faire pipi.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et puis nous, on est debout, on a un uniforme, on est coiffé, tac, nickel, les cheveux en banane, machin, le truc, le chignon en banane, parce que moi, je n'ai pas une banane, sinon c'est vraiment ridicule. Donc, on représente une certaine autorité. Donc, forcément, ça infantilise un petit peu les passagers. Parfois, tu les grondes un peu, ça marche. C'est marrant. C'est vrai. Tu as une façon aussi d'amener les choses. Parfois, tu as des passagers.

  • Speaker #1

    Tu relèves ton siège, Jean-Pierre.

  • Speaker #0

    Oui. Parfois, tu demandes gentiment et très poliment, parce que moi, je respecte tous mes clients, il n'y a pas de problème avec ça. Tu demandes gentiment, après un peu plus fermement, et puis parfois ça marche pas, ça veut pas, donc il demande à un collègue ou une collègue de le faire. Elle va essayer, ça va pas prendre non plus.

  • Speaker #1

    Le dernier, c'est le commandant, si vraiment il y a quelqu'un qui te saoule.

  • Speaker #0

    Ah ouais, et là ça marche encore mieux. Je peux te dire quand il y a les galons dorés qui débarquent. Je suis pas en train de piloter là. Il y a des autres pilotes devant quand même. Mais là, sur mon dernier vol, sur le vol retour, il a commencé à y avoir un petit début d'émeute dans la cabine, avec des passagers debout qui commençaient à s'engueuler, des trucs machins. J'avais une collègue qui essayait d'être assez ferme. avec un passager mais ça prenait pas, au bout d'un moment je fais You, come here ! et comme ça avec le french accent direct ah ouais il est venu et puis ça s'est très bien passé on a passé un très bon moment ensemble après on a échangé et tout ça mais il fallait un peu montrer bah c'est nous les chefs et si je te demande une troisième petite mignonnette de whisky ou de champagne ? ça te vendra ton état et si je suis pas bien ? ah bah tu n'auras pas tu me dis non non non non en fait Alors, tu as des compagnies où tu payes pour ce que tu bois, d'autres compagnies où tu ne payes pas. Mais à un moment donné, que tu payes ou que tu ne payes pas, tu es quand même dans un avion. Et si ton taux d'alcoolémie... Il faut savoir que les effets de l'alcool sont multipliés par deux ou trois dans l'avion. Entre le manque d'oxygène, la déshydratation, tout ça, tu peux vite être sous plus rapidement. Et nous, on est hyper attentifs à ça. Donc, je passe le mot. Attention, tel passager ou telle passagère commence à... Ah oui, ok. On a déjà bu trois, quatre bouteilles de vin, on va faire attention. Voilà, on ne sert plus d'alcool.

  • Speaker #1

    D'accord, tu dis donc quoi ?

  • Speaker #0

    T'imagines s'il reste 8 heures de vol avec des passagers ivre-casse ? C'est compliqué. Bah ouais, c'est compliqué parce que tu peux pas lui dire Vas-y, va prendre l'air 2 minutes en terrasse.

  • Speaker #1

    Enfin, va avec le commandant.

  • Speaker #0

    Ah, y'en a qui ont essayé.

  • Speaker #1

    Alors attends, j'ai vu une vidéo ce matin. Qu'est-ce que tu fais quand des gens font l'amour dans les toilettes ? Ah !

  • Speaker #0

    Je les filme.

  • Speaker #1

    Je fais des vidéos pour TikTok. Bah oui !

  • Speaker #0

    Eh, buzz, buzz ! Non, qu'est-ce que je fais ? Alors moi, ça m'est jamais arrivé de tomber sur des passagers qui faisaient ça.

  • Speaker #1

    Dans les toilettes ou d'ailleurs dans les sièges la nuit. Oui,

  • Speaker #0

    on a toutes les histoires. Il y en a sur les sièges, dans les toilettes, dans les galets, dans les petites cuisines. En fait, c'est interdit. Je tiens à le dire, on n'a pas le droit de faire de sexe ou de s'exhiber sexuellement. C'est un lieu public. Forcément, c'est interdit. Et même le simple fait de faire beaucoup de bruit, que ce soit entendu, il ne faut pas le faire. Là, on parle quand même de potentiellement, je crois que c'est un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende. Sérieux ? C'est de l'exhibition. Tu n'es pas censé faire ça dans plein de gens. Très personnellement, si moi j'entends des clients faire des trucs dans les toilettes, je vais toquer. Une fois, deux fois. Et puis au bout d'un moment, on a quand même une façon de pouvoir ouvrir. Après, si ça ne fait pas de bruit, si je ne suis pas au courant, je...

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Mais très personnellement, je vais fermer les yeux tant que personne n'est au courant. Je ne vais pas ouvrir la porte des toilettes parce que là, du coup, tout le monde va les voir. Enfin, ça risque de créer un truc un peu gênant. Et si c'est quelqu'un, en revanche, qui fait ça à son siège, et si d'autres personnes le voient, là, on ne rigole pas du tout. C'est-à-dire que le mot passe directement au chef de cabine principal. au commandant de bord et puis c'est eux qui prendront la décision.

  • Speaker #1

    Donc on ne s'amuse pas dans les toilettes de l'avion ?

  • Speaker #0

    Franchement, je ne le conseille pas et puis ça reste des toilettes, c'est pas hyper bien.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que t'as un truc avec la propreté quand même, c'est plusieurs fois que tu m'en parles. Non mais ça arrive, on est d'accord ?

  • Speaker #0

    Oui ça arrive.

  • Speaker #1

    Et je sais plus, il y a des gens qui ont ce fantasme sans doute, tu vois.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, je peux comprendre. C'est interdit. Ah vous faites pas choper quoi, juste ça.

  • Speaker #1

    Et dans les petites chambres, je vois dans les cabines first, je suis tombée sur une vidéo tout à l'heure des cabines first mais qui ressemblent à des chambres et des trucs comme ça et tout.

  • Speaker #0

    Ah bah il y en a avoir des histoires.

  • Speaker #1

    Ça c'est privé, c'est ta cabine tu penses ? J'y suis jamais allé en vrai.

  • Speaker #0

    C'est un peu compliqué, encore une fois. Moi, je suis censé faire respecter les règles, c'est mon métier.

  • Speaker #1

    C'est la loi,

  • Speaker #0

    quoi. Mais ouais, après, c'est quand même vachement délicat d'aller voir quelqu'un pendant l'acte pour lui dire, excusez-moi, vous pouvez arrêter ? Encore une fois, je pense que je m'adapterais à la situation. C'est compliqué, là, dans cette situation, de te dire ce que je ferais. Mais je garde en tête qu'il faut que je fasse respecter les règles. C'est mon métier. Après, encore une fois, si ça n'empiète pas sur les autres personnes autour. Bon, et tant qu'au-dessus de ta tête, il y a deux... Si vous êtes deux, parce que peut-être qu'ils sont trois ou je ne sais pas. Mais tant qu'il y a suffisamment de masques à oxygène et de ceintures de sécurité disponibles, c'est le plus important. Le problème, c'est ça aussi. Dans les toilettes, si tu es à deux, il y a des turbulences. Enfin, on fait comment ? Ou même à un siège. Il ne faut pas qu'il y ait deux personnes sur un siège. Parce que s'il y a des grosses turbulences et qu'il n'y a pas de siège avec des ceintures dispo à côté, tu ne peux pas t'attacher. C'est toujours la sécurité qui prime avant tout.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi ton pire souvenir de vol ?

  • Speaker #0

    Je crois que c'était un peu la semaine dernière, le début. je sais pas si on peut appeler ça le début des meutes, mais effectivement, on était en vol, ça faisait déjà une petite heure qu'on volait, et t'avais deux passagers qui avaient à côté d'eux une femme qui toussait et qui ont littéralement pété un câble parce qu'elle toussait. Donc on allait apporter des masques un petit peu à tout le monde, mais le temps d'aller chercher, ils étaient déjà debout en train de s'embrouiller dans tous les sens, ils ne parlaient ni anglais ni français, donc la communication devient très compliquée. Heureusement que j'ai trouvé un autre passager, il faut se faire des alliés dans ces cas-là. Un passager qui parlait, je crois qu'ils étaient polonais, donc il parlait polonais et anglais, et là tu dis ok, il faut... pas que ça dégénère parce que là si c'est 20 30 passagers qui se foutent sur la gueule c'est un petit peu moins rigolo donc ouais là c'est le genre de truc qui me plaît pas trop ok ouais après est-ce que j'ai eu d'autres moments non honnêtement non une crise d'appendicite un arrêt cardiaque un accouchement je touche du bois non un de mes meilleurs potes qui a eu un accouchement à bord le fameux malaise vagal ça on en a très souvent mais c'est pas anodin quoi parce que sur le moment il faut que tu vois que c'est un malaise vagal il y a des médecins avec vous ? non, nous on a une formation au secourisme comme je disais sur la formation initiale et puis tous les ans on passe des maintiens de compétences sur la réanimation, enfin sur le massage cardiaque sur tout plein de trucs même la méthode d'Amnish, enfin tous ces trucs là les statistiques prouvent que alors je sais plus le chiffre exact mais peut-être 8 sur 10 fois sur alors attends c'est pas français ce que je dis il y a beaucoup de médecins je suis steward, j'ai pas fait de physique il y a très souvent des médecins à bord... quasiment 8 fois sur 10. Qu'on ait aidé et puis ils viennent nous filer un coup de main.

  • Speaker #1

    Tu mets des bas de contention ?

  • Speaker #0

    Ça ne regarde pas. Oui, je mets des bas de contention. C'est important,

  • Speaker #1

    non ? On en met.

  • Speaker #0

    La première année, je n'en mettais pas. J'ai des collègues qui m'ont dit, si, mets-en, parce qu'en fait, tu vas avoir tes mollets, tes jambes, tu vas les ressentir. Et effectivement, maintenant, j'en mets tout le temps et alors, ça fait la différence. Mais vraiment, si vous avez des bas de contention, mettez-les pendant vos longs voyages. Franchement, ça fait du bien. Ça se terre et tout ça, mais ça évite d'avoir... plein de problèmes aux jambes sur le long terme. Surtout quand on est au Tess et Steward, on voyage beaucoup. Moi, j'ai vu la différence. Après, je veux gambattre comme une petite gazelle dans les rues de New York. J'aime beaucoup moins mal.

  • Speaker #1

    Et tes secrets de beauté, avant, tu mets de la crème hydratante. Qu'est-ce qu'on fait avant de faire un vol de 14 heures ?

  • Speaker #0

    Alors, très honnêtement, je ne fais rien du tout. Mais c'est bien de se mettre de la crème Nivea ou n'importe quelle crème basique. Je pense que c'est hyper bien d'en mettre à bord.

  • Speaker #1

    Parce que c'est hyper sec, en fait.

  • Speaker #0

    L'avion est hyper sec. On se déshydrate énormément. Normalement, le truc le plus important à faire, c'est de boire de l'eau. Mais vraiment beaucoup. Moi, parfois, je propose des verres d'eau comme ça. On me dit non, non, chez Sisi, ils buvaient de l'eau. Il faut boire une bouteille, une bouteille et demie par vol à peu près.

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est énorme.

  • Speaker #0

    Idéalement.

  • Speaker #1

    Alors pourquoi on boit tous du jus de tomate ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas ? Mais tu as vu qu'il y avait des études. Il y avait des études comme quoi ça avait un goût spécial en vol. Ou je ne sais pas, c'est le seul endroit au monde où on t'en propose. Je ne sais pas, il y a un truc qui est marrant.

  • Speaker #0

    En fait, il y a plein de théories sur le jus de tomate. C'est un sujet, le jus de tomate. Le jus de tomate, tu n'en bois jamais quand tu es chez toi ?

  • Speaker #1

    Jamais.

  • Speaker #0

    T'en bois pas quand tu vas au bar, éventuellement au lendemain de gueule de bois, tu vas prendre un bodyberry avec le brunch. Mais le jus de tomate, t'en bois pas. C'est quand même super bizarre que dans l'avion, il y a un truc qui fait que tu veux un jus de tomate. Alors je sais pas si c'est un truc magique ou quoi. Je sais que les goûts,

  • Speaker #1

    les tapis et tout ça,

  • Speaker #0

    ils sont différents. En fait, tu ressens pas les mêmes choses dans l'avion. Un vin ne va pas avoir le même goût ici sur ta table que dans l'avion. Et le jus de tomate, si tu veux... Alors, j'ai une théorie. T'en bois tellement jamais du jus de tomate, et vu que l'avion, tu le prends jamais, tu te dis, tiens... boire un jus de tomate c'est exceptionnel prendre l'avion c'est exceptionnel bingo je fais un tiercé gagnant tu vois je me dis peut-être qu'il y a un côté et puis aussi dans l'avion souvent t'as faim donc le jus de tomate c'est un peu comme c'est long quand même d'attendre le repas donc c'est un peu comme un potage c'est un jus de tomate un peu épais non mais c'est vrai

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est la théorie de Mathieu. C'est Mathieu, je ne sais pas. Jus d'automate. Alors attends, et dernière question. Tu me dis quoi si j'ai peur en avion alors ?

  • Speaker #0

    Que c'est normal d'être inquiet, inquiet en avion. Que je vais te demander où tu vas, ce que tu vas faire. Et on va essayer de parler de ce voyage qui va être super chouette. Et que le voyage, il commence maintenant. Et que nous, on est là pour assurer ta sécurité. Qu'on a des super pilotes devant qui connaissent super bien leur métier, qui sont archi bien formés. Que nous, on est formés à toutes les éventualités. Qu'est-ce qu'il se passe ? Quoi que ce soit, on sera là pour assurer ta sécurité à bord. Et si tu as besoin de parler avec moi pendant le voyage, je serai là pour toi.

  • Speaker #1

    Et si je prends un Lexo, tu crois que c'est mieux ?

  • Speaker #0

    Je trouve que c'est quand même mieux de ne pas prendre de médicaments à bord si tu n'as pas besoin d'en prendre pour ta santé. De surtout ne pas boire d'alcool si tu prends un médicament. Parce que là, tu vas te sentir mal, tu vas être malade et tout ça. Si ton médecin t'a dit que c'était OK, qu'il t'a dit de prendre un demi-caché, c'est ton médecin qui te l'a dit,

  • Speaker #1

    c'est pas moi. Oui, mais pas tout seul.

  • Speaker #0

    Je pense que l'automédication, il faut toujours faire un petit peu attention, surtout dans l'avion. Oui,

  • Speaker #1

    tu ne sais pas quoi, tu as raison.

  • Speaker #0

    Après, si vraiment tu es dans un état catastrophique, on va dérouter, on va se poser, on va t'amener à un hôpital assez proche. Mais bon, il va falloir assumer les 350 passagers derrière qui vont devoir sortir de l'avion.

  • Speaker #1

    Alors franchement, tu as répondu à toutes mes questions. La dernière, c'est de savoir qu'est-ce que va faire Mathieu Allouche demain ?

  • Speaker #0

    Je ne sais tellement pas.

  • Speaker #1

    Où est-ce qu'on va le retrouver, cet Instagrammeur déjanté ?

  • Speaker #0

    J'ai quelques idées à la tête, quelques projets en cours. Je ne sais pas, est-ce qu'on ne me verrait pas à la télé ? J'aimerais bien y retourner.

  • Speaker #1

    Mais toujours en étant en steward ?

  • Speaker #0

    Éventuellement, ce serait la bonne porte d'entrée, je pense, pour revenir. Pas forcément en steward, mais en tout cas autour du voyage ou de la découverte. Ça peut même être en France. J'avais fait une série de vidéos pour les hôtels Mercure il y a 6 ans, 6-7 ans. J'ai fait 25 vidéos avec une boîte de prod qui s'appelle Free Mental, où on est allé à la découverte de plein d'hôtels différents. C'était trop, trop bien. Et moi, j'aime bien rencontrer des personnalités. J'aime bien découvrir des façons de manger. J'aime bien des trucs un peu à la France 5, France 3. Bien sûr. Ah là là.

  • Speaker #1

    Il y a plein de trucs à faire.

  • Speaker #0

    Et moi, je pense que le voyage, c'est hyper important. Il faut absolument voyager, qu'on n'est pas obligé d'aller à l'autre bout du monde pour voyager. En France, on a tout. Mais quand je dis tout, c'est... Je crois qu'on n'a pas assez d'une vie pour faire toute la France et qu'il y a de quoi faire. Et que pour notre planète, c'est important aussi de ne pas forcément aller à l'autre bout du monde.

  • Speaker #1

    On peut dire un peu ça sur ton boulot ?

  • Speaker #0

    Pas trop, mais moi, j'en ai conscience. En tout cas, c'est-à-dire que je sais qu'aujourd'hui, tous les constructeurs, tous les fabricants d'avions et même toutes les compagnies aériennes font hyper attention à leur bilan carbone, que les pilotes font attention à prendre le moins de kérosène possible, d'en économiser le plus possible et qu'il y a énormément d'efforts qui sont faits. Mais je me dis quand même, bon... C'est un peu compliqué, sa conscience écologique et les faits. Parfois, ça va un petit peu en contradiction, mais on a tous nos consciences.

  • Speaker #1

    Bien sûr, carrément.

  • Speaker #0

    On ne pourrait jamais dire aux gens de ne pas voyager ou de le faire que 3-4 fois par vie, juste de le faire en toute conscience et de se dire, ok, je vais à l'autre bout du monde, mais peut-être que quand je serai là-bas, je ne vais peut-être pas faire du 4x4 tous les jours, je ne vais peut-être pas faire du bateau tous les jours, je ne vais peut-être pas aller au McDo tous les jours.

  • Speaker #1

    Tu vas le faire différemment.

  • Speaker #0

    Je vais le faire différemment, juste en conscience. de ne pas mettre trop de trucs dans sa valise pour pas que ce soit trop lourd. Enfin, tu sais, plein de petits trucs qu'il faut voyager. Oui, c'est bien.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci Marie,

  • Speaker #1

    c'était trop cool.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    C'est la fin. Merci mille fois de nous avoir écoutés jusqu'au bout. J'espère que vous aussi, vous avez voyagé. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcast et un petit commentaire. On attend avec impatience vos retours et vos impressions. Et si vous aussi, vous avez envie de nous raconter un extraordinaire voyage ou une aventure au bout de votre rue, envoyez-nous un petit message sur Instagram. À très vite, merci et à bientôt !

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