undefined cover
undefined cover
#02 Diane, une histoire de famille cover
#02 Diane, une histoire de famille cover
BOOST.HER

#02 Diane, une histoire de famille

#02 Diane, une histoire de famille

51min |06/06/2025
Play
undefined cover
undefined cover
#02 Diane, une histoire de famille cover
#02 Diane, une histoire de famille cover
BOOST.HER

#02 Diane, une histoire de famille

#02 Diane, une histoire de famille

51min |06/06/2025
Play

Description

Diane a toujours eu le sport dans la peau.
Mais entre la carrière, les grossesses et sa vie de maman, elle a parfois dû mettre son corps – et ses baskets – entre parenthèses.
Jusqu’au jour où elle a décidé de revenir. Pour elle.
Sortie après sortie, elle retrouve l’envie, l’élan… et la force de viser un défi fou : un marathon.
Soutenue par son mari, portée par ses proches, elle s’offre bien plus qu’une médaille : une renaissance.


✨ Boost.her, le podcast qui remet du mouvement dans ta vie.
Abonne-toi pour ne manquer aucun épisode et partage autour de toi si ça t’a fait du bien !
Rejoins la communauté sur Instagram : @boost.her.podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Booster, le podcast qui va te donner envie de bouger et de te dépasser pour être bien dans ta tête et bien dans ton corps. Je suis Laure Fulton-Prévot, le sport m'accompagne depuis toujours. Courir, bouger, me dépasser font partie de qui je suis. Depuis 15 ans, j'organise aussi des événements sportifs pour partager cette passion. Le sport nous transforme, nous élève et nous reconnecte à nous-mêmes. C'est pour cela que j'ai créé Booster, pour inspirer celles et ceux qui veulent remettre du sport dans leur quotidien. A chaque épisode, tu découvriras l'histoire de femmes et d'hommes qui ont trouvé dans le sport une vraie force. Leurs réussites, leurs doutes et leurs déclics te prouveront qu'il n'est jamais trop tard pour enfiler tes baskets et te lancer. Alors, prête à remettre du mouvement dans ta vie ? C'est parti ! Aujourd'hui, je vous emmène à la rencontre de Diane, une sportive dans l'âme, qui nous prouve que l'on peut toujours recommencer différemment à son rythme. Du tennis en compétition dès l'enfance à la course à pied après ses maternités, elle raconte comment le sport est resté un fil conducteur dans sa vie. Parfois en sourdine, parfois comme un moteur. Après plusieurs années de pause, marquées par des épreuves personnelles, elle retrouve l'élan, le goût de l'effort et vit une véritable renaissance grâce au renum. Diane revient aussi sur l'importance de l'équilibre familial et sur le rôle précieux de son mari, qui l'a soutenu tout au long de sa préparation marathon. Un épisode vrai, doux et puissant à la fois, qui célèbre le retour à soi, l'entourage qui porte et la joie de se dépasser. Je vous souhaite une très bonne écoute. Je suis ravie d'accueillir à mon micro une très chère amie, Diane. Diane, comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Laure, ça va, merci. Et toi ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça va bien, je suis ravie de t'avoir à mon micro, donc tout va bien. Pour commencer, Diane, est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît, en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je m'appelle Diane, j'ai 40 ans, je travaille dans la communication dans l'événementiel sportif. J'ai deux petites filles, Victoria qui a 7 ans et demi et Olympe qui vient d'avoir 2 ans, et je suis mariée à Julien.

  • Speaker #0

    Pour débuter notre échange Diane, j'aimerais qu'on remonte à ton enfance, parce qu'on va beaucoup parler de sport et ta pratique sportive dans Booster. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, toi, tes débuts dans le sport, quels étaient tes premiers souvenirs justement liés au sport ?

  • Speaker #1

    Alors, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai le sentiment d'avoir toujours été sportive. J'ai été une enfant qui aimait le sport et j'ai commencé aussi très tôt le tennis. Ma maman m'a mise au tennis à l'âge de 8 ans. Donc, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai le sentiment d'avoir toujours été sportive.

  • Speaker #0

    Le tennis, c'est un sport ultra exigeant. Il faut tout de suite s'entraîner très fort, très vite pour avoir un bon niveau. Et justement, est-ce que toi, tu as une pratique assez intensive rapidement ? Et est-ce que tes parents, justement, ils ont eu un impact ? Est-ce qu'ils t'ont poussé pour que tu t'entraînes beaucoup ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, ma maman était admirative du parcours de Yannick Noah, qui avait remporté Roland-Garros en 83. Et elle m'a mise au tennis à l'âge de 8 ans. Et effectivement, c'est allé assez vite. Un ou deux ans plus tard, j'ai rapidement intégré l'équipe du club. J'ai très vite fait les interclubs. Et après, dès que tu commences à être classé, avoir un niveau assez correct, tu enchaînes vite les tournois et de fil en aiguille, tu rentres un peu dans la moulinette de la compétition. Et ça ne s'est jamais arrêté après, en tout cas toute l'adolescence. Et jusqu'à mes 25 ans, je n'ai plus jamais cessé de jouer et de faire des tournois.

  • Speaker #0

    Et ça ressemblait à quoi justement ? Combien d'entraînements tu avais par semaine, de compétitions ? Est-ce que c'était tous les week-ends ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, c'est un sport qui est très prenant. En parallèle, j'allais à l'école, j'ai suivi le cursus scolaire habituel. Je m'entraînais trois, quatre fois par semaine. Après l'école, en fin de journée, les tournois c'est la même chose. Après l'école, le soir et le week-end. Quand tu joues en finale, les finales sont souvent le dimanche après-midi, donc le week-end est vraiment dédié au tournoi. Comme j'ai vite eu un classement intéressant, j'ai fait beaucoup de tournois et beaucoup de tennis sur les 10-15 années qu'on suivit, donc ça faisait partie intégrante de mon quotidien.

  • Speaker #0

    Des fois, quand on est enfant, on a plus envie de s'amuser avec ses copains plutôt qu'être à fond dans la compétition, ou alors c'est peut-être quelque chose d'inné pour toi. Est-ce que tu le faisais de bon cœur ? Est-ce que tu le faisais pour toi, pour tes parents ? C'était quoi tes motivations justement à t'entraîner autant et à faire de la compétition ?

  • Speaker #1

    Alors j'aimais vraiment ce sport, je ne l'ai jamais fait à contre-cœur. J'ai l'impression que quand on a 15-16 ans, les envies sont un peu ailleurs. J'ai des souvenirs de mes copines de collège et de lycée qui commençaient à sortir le week-end et je n'avais pas du coup les mêmes quotidiens qu'elles. Donc c'est peut-être vrai qu'à un certain âge... Le plaisir n'a peut-être pas été le même qu'au tout début, mais malgré tout, je prenais quand même beaucoup de plaisir à pratiquer cette discipline et ça faisait vraiment partie intégrante de mon quotidien. Je progressais en parallèle, je ne me suis jamais remise en question là-dessus, je n'ai jamais songé à arrêter ce sport. Pour répondre à ta question sur les parents... Ma maman, qui m'avait mise au tennis à l'âge de 8 ans, a aimé vraiment profondément ce sport. Elle m'a un peu poussée aussi. Je peux dire qu'elle a peut-être fait partie des parents qui sont rentrés dans ces travers-là, de pousser un peu toujours plus leurs enfants. Le tennis, c'est une dynamique de famille aussi. J'ai deux petits frères. Mon papa était beaucoup moins disponible et présent avec moi sur le terrain. C'était un petit peu ma maman qui avait pris le relais avec moi à cette époque-là. On était toutes les deux sur les routes, du lundi au dimanche, le soir après l'école. Elle venait me chercher, elle m'emmenait aux entraînements, elle restait aux entraînements, elle m'emmenait en tournoi. Donc oui, il y a eu cette dynamique familiale qui était un peu exceptionnelle. Maman avec moi et papa avec les deux garçons. Ma maman m'a beaucoup poussée à un moment donné, mais ça restait tout à fait naturel et j'aimais ça, je prenais beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    Et tu vois, je rebondis sur ce que tu disais par rapport à 15-16 ans, on a envie d'autre chose. Et moi, j'ai vécu exactement la même chose à cet âge-là. Et on le voit, c'est qu'on commence à être au lycée. Et c'est là aussi où on voit aussi dans pas mal dans les clubs des décrochages. C'est-à-dire que finalement, le sport, tu t'inscris quand t'es petit avec tes parents. Tu commences une activité sportive. Mais quand ça commence, ça a été une décision qui est plus propre à soi. Quand on voit ses potes sortir le week-end, moi je me souviens, je ne pouvais faire aucune soirée. À un moment donné, je me suis blessée. J'ai découvert aussi cette partie de dire, en fait, je peux faire ça si je ne fais pas de sport. Ça a été difficile d'en revenir. Et moi, à un moment donné, c'est mes parents qui m'ont repoussée à repratiquer. Parce que c'est un âge où des fois, on a envie de faire autre chose et on peut vite décrocher.

  • Speaker #1

    J'ai souvenir que mes copines de classe commençaient aussi à avoir des petits copains. Voilà, et mes copines, pour le coup, ne m'appelaient même plus le vendredi pour sortir parce qu'elles savaient que j'étais sur le terrain de tennis du samedi matin au dimanche soir. Donc voilà, c'était un choix. Je n'ai aucun regret, en tout cas, quand je reviens un peu en arrière. C'était un choix de vie, ça faisait partie de mon ADN d'être sur le terrain de tennis. Oui, je pense que j'ai fait partie de celles qui ont un peu serré les dents à un moment donné pour continuer. J'ai continué à aller au collège et au lycée. Je m'entraînais aussi beaucoup avec des filles qui n'étaient plus dans le cursus scolaire classique. Je pense que c'est peut-être ça aussi qui m'a sauvée, entre guillemets. C'est que j'ai continué à avoir un quotidien normal, à aller au lycée et ça ne m'a pas dégoûtée.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as envisagé de faire du tennis ton métier à un moment donné de ta pratique ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas souvenir de m'être dit « je veux gagner Roland-Garros un jour » . Alors effectivement, quand tu fais un sport en compétition, que tu as des parents qui te poussent, bien évidemment, peut-être qu'au fond de moi, j'avais ce rêve fou un peu d'être pro un jour, mais ce n'était pas ancré au fond de moi. Je savais que j'avais envie d'autre chose, j'avais envie d'un cursus classique. J'avais envie d'une carrière professionnelle plus traditionnelle. Donc non, je jouais au tennis pour progresser et ça m'allait bien comme ça. Je pense qu'au fond de moi, je ne sentais pas que j'avais les ressources pour franchir ce cap. Il y a un vrai cap à franchir dans le tennis pour passer pro. Les premiers qui sont détectés sont souvent détectés à l'âge de 10, 11, 12 ans. J'avais un bon niveau, mais c'était bien comme ça.

  • Speaker #0

    J'avais une dernière question liée à justement ton enfance et tes parents. Est-ce que tu les voyais faire du sport ? Est-ce qu'ils ont été un rôle modèle ?

  • Speaker #1

    Alors, mon papa, pas du tout. En revanche, ma maman n'était pas sportive au sens propre du terme. Je veux dire, je n'ai pas souvenir qu'elle allait, qu'elle enfilait ses baskets pour aller courir ou qu'elle était dans un club pour faire un sport en particulier. En revanche, elle jouait beaucoup au golf. Elle enfilait quand même beaucoup ses baskets pour aller marcher. J'ai souvenir qu'elle... qu'elle pouvait passer 2-3 heures en forêt pour marcher le week-end. Je pense que je n'ai pas grandi dans un environnement ultra sportif, comme peuvent le vivre aujourd'hui mes filles au contact de mon mari et de moi. Mais j'ai quand même le sentiment que ma mère était très active et m'a donné envie de faire du sport et de me pousser un petit peu dans le tennis.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, on parlait de tes études et tu disais que tu avais mené tout de front. En France, justement, on n'est pas toujours aidé quand on veut avoir une pratique sportive intense avec les études. Il y a très peu d'endroits où on peut mêler les deux. Une fois que tu as le bac en polo, tu me disais, quand on préparait cet épisode, que tu as fait une licence de lettres. Et en 2007, tu as obtenu une bourse universitaire aux États-Unis. L'an dernier, il y a eu les Josans à Pique à Paris. On a beaucoup dit que la France n'était pas un pays sportif, contrairement par exemple aux États-Unis où le sport est roi. Toi, est-ce que tu peux nous expliquer ton choix justement d'être partie là-bas et à quoi ressemblaient tes journées dans une université américaine ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, quand j'ai eu le bac, c'était un peu la génération des premiers Français à obtenir des bourses aux États-Unis. J'ai l'impression qu'on était les premières promotions à avoir ces opportunités-là. Moi, je ne suis pas partie tout de suite, je préférais être safe. et obtenir un diplôme français avant de partir à l'étranger. Et en parallèle, j'ai continué le tennis, donc j'ai continué à progresser et avoir un classement plutôt correct. Ce qui m'a permis, trois ans plus tard, de contacter des universités américaines et d'obtenir une bourse. Et effectivement, c'est des opportunités qu'on n'a pas en France. Si en France, pendant dix ans, j'ai dû jouer au tennis en me calant sur mon rythme d'école, Les Américains, ce n'est pas la même chose. On arrive là-bas, c'est la culture du sport qui prévaut sur tout le reste,

  • Speaker #0

    contrairement à France.

  • Speaker #1

    J'ai soulevé d'arriver aux États-Unis. J'ai passé trois ans dans l'état de Géorgie, dans une fac américaine. Et en fait, les athlètes, c'est autre chose. C'est une autre dimension. On arrive, on a les tenues de l'équipe.

  • Speaker #0

    J'imagine trop bien là-dedans.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est vrai que je l'ai clairement vu. La culture du sport aux États-Unis, ce n'est pas la même. On met vraiment, vraiment en avant. les athlètes et on pousse au sport et tout s'imbrique autour du sport. En fait, les études, c'était le matin et on fait en sorte que les athlètes puissent s'entraîner correctement. Donc on avait cours de 8h à midi et puis les après midi étaient dédiés au tennis. Et voilà, c'est des choses que je n'avais pas connues en tout cas en France où j'allais à l'école comme tous les jeunes de mon âge, du matin au soir. Et j'étais sur un terrain de tennis de 19h à 22h.

  • Speaker #0

    En fait, en France, tu faisais rentrer le sport dans ta vie. C'est toi qui arrivais à faire rentrer tout ça dans un quotidien aussi d'études. Alors que finalement, aux États-Unis, c'était le contraire. C'est-à-dire que c'était les études qui se remettaient à l'intérieur du sport. Là, il y avait tout qui était adapté pour que le sportif puisse pratiquer sans se poser de questions.

  • Speaker #1

    On le voit effectivement. Comme tu disais, on a vécu les Jeux Olympiques l'année dernière. Je le vois aussi avec mes filles, on sent qu'en France, le sport c'est une discipline extrascolaire, ça ne fait pas partie intégrante de notre quotidien. Il faut souvent avoir des parents qui sont sportifs pour que les enfants fassent du sport, se mettent au sport, alors que là-bas j'ai l'impression que tout tourne autour de ça, et on met vraiment en avant les athlètes, les athlètes de haut niveau aussi. Ils ont plus de moyens pour que les athlètes puissent performer en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que, par exemple, dans le système français, je vois moi, mon fils qui a 8 ans, c'est la seule matière où en fait, ils n'ont pas de notes. Pourquoi ils ne sont pas notés en sport ? C'est-à-dire que c'est quoi ? C'est moins important que le reste ? Le sport, ça doit être aussi important que le français, les maths. Et le jour où on en sera là, je pense qu'on pourra dire qu'on sera une nation sportive parce qu'on mettra le sport tout en haut, comme d'autres matières, en fait. Donc, tu restes quoi ? 3-4 ans, c'est ça ? Et tu prends la décision de rentrer une fois que tu as fini tes études universitaires ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je reste trois ans là-bas et je décide de rentrer parce que j'ai passé trois super années aux États-Unis, mais je sens qu'il est temps de rentrer. J'ai envie de commencer aussi une carrière professionnelle en France. Je reviens en France pour lancer ma carrière.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu reviens en France et est-ce que tu as pu continuer à pratiquer le tennis ? Parce que justement, on sait très bien que ce n'est pas forcément un sport facile à pratiquer au quotidien. Est-ce qu'il faut des cours ? Il faut inspirer une partenaire ? Est-ce que tu as continué un peu à... à pratiquer à ton retour ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que quand je reviens, je dois avoir 24 ans, 25 ans. Donc je sors quand même de trois années aux Etats-Unis où je ne fais que ça. Et j'avoue que j'en ai un peu marre aussi. J'ai aussi envie de faire autre chose. J'ai aussi un besoin de souffler. Donc je joue de moins en moins. Je trouve très vite mon premier stage d'abord et après mon premier boulot. Et en fait, ça ne peut plus coller ce rythme de tennis avec un travail. En tout cas, je n'ai pas réussi. Je n'ai pas eu l'envie de le faire, donc je me retrouve à jouer le week-end et je continue les interclubs au mois de mai, mais sans en faire beaucoup plus. J'ai un petit peu lâché et avec les années, j'ai beaucoup moins joué. Voilà, ça m'allait comme ça.

  • Speaker #0

    Je comprends bien, en effet, quand on a aussi beaucoup donné pour un sport et qu'à son retour, il n'y a pas la place pour en faire tout autant. Il y a un moment donné, on décide d'arrêter sa carrière et sa pratique du tennis. Est-ce que tu t'es arrêté complètement de l'activité physique ou est-ce que justement tu as essayé de te retrouver un autre activité physique qui a entré beaucoup plus facilement dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Non, alors du coup, effectivement, je jouais de moins en moins au tennis, mais je me souviens que je m'étais mise au running. La course à pied, c'est un sport qui est très complémentaire au tennis. Je faisais aussi ça en parallèle du tennis parce que quand on joue au tennis à un bon niveau, on est de toute façon sur la piste pour faire des séances de fractionnés, on court. Donc je ne découvrais pas non plus cette discipline. Je me remets au running vraiment de façon un peu intensive quand même, parce que quand je fais du sport, je vais quand même beaucoup à fond. Et puis c'est un sport qui est facile, on enfile ses baskets et on y va, on n'a besoin de personne. Contrairement effectivement au tennis où tu as besoin d'un partenaire et des horaires un peu calés, là le running on peut y aller le matin au réveil, on peut y aller sur la pause d'âge, on peut y aller le soir. Donc c'était facile. Donc voilà, me voilà lancée dans la course à pied. Et ça, j'ai pris plaisir en tout cas. Je n'avais pas un bon niveau parce que ce n'était pas ma discipline. Je faisais du tennis à l'époque. Mais je ne découvrais pas la course à pied. Et je m'y suis mise comme ça progressivement. J'ai fait mon premier 10K en 2014, quand j'ai intégré d'ailleurs à l'entreprise dans laquelle je travaille toujours aujourd'hui. Et puis j'ai... couru mon premier semi l'année qui a suivi en 2015.

  • Speaker #0

    Et t'as eu besoin tout de suite d'objectifs, c'est vrai que parfois on a besoin de se challenger et se dire ok je vais m'inscrire à un 10 km par exemple pour se dire bah ok je rentre dans une nouvelle pratique mais par contre j'ai tout de suite besoin de me challenger pour pouvoir me faire un plan d'entraînement et puis savoir peut-être aussi s'évaluer, savoir qu'est-ce que je vaux en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça effectivement, je ne sais pas si c'est un défaut. En tout cas, ça fait partie de mon ADN. J'ai toujours fait de la compétition. Dès que je fais un sport, dès que je pratique une discipline, j'ai aussi envie de me challenger, j'ai aussi envie de me lancer des défis. Très vite, j'ai eu envie de faire des courses officielles, de faire des dicas, de faire des semis et de voir un peu mon niveau, de tester mon niveau. Ça, je pense que c'est parce que j'avais ces 15 années derrière moi de compétitrice et que c'est difficile pour moi, en tout cas à l'époque, de juste pratiquer pour le plaisir, entre guillemets.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup l'impression que c'est l'objectif qui fait aussi qu'on va se motiver à aller courir, à rentrer dans une certaine discipline, de se dire je vais y aller une fois par semaine, deux fois par semaine. Et l'objectif, en fait, il permet d'avoir aussi une récurrence et de moins se poser de questions sur est-ce que j'ai envie, est-ce que je n'ai pas envie. En fait, aussi, ça te donne un but.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est vrai que les courses officielles, on se retrouve avec des gens qui sont comme nous dans le sens de départ. Ça donne envie. Il y a une belle émulation. Et c'est vrai que le tennis, c'est un sport très individuel. J'ai trouvé à l'époque dans le running l'émulation dont j'avais besoin pour me porter aussi. Ce n'est pas si simple en fait. On dit que, moi-même je viens de le dire, la course à pied c'est facile, on enfile les baskets et on y va. Mais mine de rien, il faut quand même de la motivation pour y aller après le travail, le matin tôt. Donc voilà, c'est vrai que se donner des objectifs, des défis un petit peu en tête, ça aide en tout cas à y aller. En tout cas, il ne faut pas avoir peur de se lancer. Moi, j'ai fait mon premier 10 km en 2014, je n'avais jamais fait de course et j'y ai pris goût.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'il y a aussi des gens qui te disent « moi le running, je n'aime pas ça » . Et tu te dis « ben non, ce n'est pas mon truc » ou « est-ce que tu as persévéré ? » Parce qu'en fait, le running, on peut se dire que c'est hyper instinctif, tout le monde sait courir, on court depuis qu'on est tout petit. Et en fait, moi je leur dis « est-ce que tu crois que tu sais jouer au tennis au bout de deux, trois fois ? » Ben non, en fait, je ne peux pas savoir jouer au foot tout de suite, je ne peux pas savoir jouer au tennis tout de suite. Et en fait, le running, ça devrait être hyper instinctif. Et toi, quand tu as commencé le running, est-ce que tout de suite tu as aimé ça ou est-ce que c'est au bout d'un certain temps ? Et comment tu as commencé ? Est-ce qu'il y a eu de la progressivité ? Comment s'est passé tes débuts ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je n'ai pas à souvenir que j'aimais fondamentalement ça. Parce que pour moi, en plus, le running, ça évoquait plutôt les... les séances de piste à côté du tennis, donc je n'avais pas forcément de très bons souvenirs de la course à pied. Donc non, je n'ai pas à souvenir de prendre un kiff ultime sur mes premières sorties. Je me souviens que c'était assez poussif au début, je partais courir une demi-heure et ce n'était pas simple. Mais je mettais mes écouteurs et j'y allais. Et non, ça prend du temps, ça prend beaucoup de temps. J'ai l'impression qu'il m'a quand même fallu une bonne année pour me sentir bien, pour avoir ce tempo dans lequel je me sentais bien. Voilà, la course à pied, en tout cas, j'ai eu l'impression qu'en étant régulière, on peut vite progresser. Le cardio aussi, mais je pense qu'il faut être constant. Il faut y aller régulièrement, peut-être, deux, trois fois par semaine quand on le peut. Mais non, ça a été simple tout de suite. Je me suis lancée dans mon premier 10 km au bout d'un an et puis mon premier semi, pareil, au bout de deux ans. Donc il a quand même fallu du temps pour que je prenne vraiment du plaisir, alors que ce n'était pas une discipline que je découvrais. Donc effectivement, on a l'impression que c'est inné, mais ça n'est pas tant que ça. Souvent, moi la première aujourd'hui, je peux te dire que la course à pied, c'est un peu ingrat. On n'est pas dans un cours couvert comme pour le tennis. Ce sont des sports qui sont peut-être ingrats parfois, parce que ce n'est pas simple et on est un petit peu au rythme du mood du jour. Mais quand on y va régulièrement, on peut vite voir des progrès.

  • Speaker #0

    Et puis on dit, on joue au tennis, on joue au foot, on joue au basket et on ne joue pas au running. C'est peut-être un peu moins fun, mais après, une fois qu'on y prend goût, on y trouve aussi beaucoup d'autres choses et ça prend du temps. Tu m'avais raconté un petit anecdote justement dans cette période de ta vie où tu cherchais ta moitié et tu m'avais dit, ce qui est hyper important pour moi, c'est de trouver quelqu'un qui fait du sport. C'était un peu la condition sine qua non. Est-ce que tu peux nous raconter cette histoire et comment tu as rencontré Julien ?

  • Speaker #1

    Alors oui, c'était des critères complètement... Très basique à l'époque, mais c'est vrai que quand j'approche de la trentaine et que je suis célibataire, forcément quand je parle à mes copines, je leur dis le seul critère qu'il me faut. Chez un mec, c'est qu'il soit sportif. Et pourquoi ? Parce qu'en fait, c'était tellement mon quotidien, le sport, que je ne me projetais pas avec quelqu'un de non sportif. J'avais besoin d'avoir quelqu'un à mes côtés qui comprenne pourquoi je me lève tôt le samedi matin pour aller courir, pourquoi je retourne courir le lendemain. J'avais besoin de vivre cette passion, parce que le sport, chez moi, ça fait partie de mon ADN, c'est une vraie passion. Donc oui, quand j'ai rencontré Julien, j'ai vite été rassurée. Un ancien rugbyman, il jouait encore au rugby. Donc oui, c'était important pour moi en tout cas, que dans mon quotidien, ma moitié fasse du sport.

  • Speaker #0

    Non, mais je partage le point parce qu'en fait, c'est quelqu'un qui va te comprendre et qui va te tirer vers le haut. C'est-à-dire que quelqu'un qui ne fait pas de sport, qui n'est pas convaincu que le sport, ça importe au quotidien, finalement, quand tu as un peu la flemme, il va te dire « Mais oui, mais tu as raison, résole canapé, viens, on va faire ça plus tôt. » Et en fait, quelqu'un qui est sportif de base va plutôt te dire Mais si, ça va te faire du bien. Il y a des moments où, quand la personne qui partage ton quotidien, des fois, elle te voit peut-être aussi un peu énervée ou qui sent que tu as besoin aussi de pratiquer. Ils te disent, mais vas-y, prends tes baskets, va courir.

  • Speaker #1

    C'est des vraies valeurs. C'est des vraies valeurs que tu as en toi. C'est des valeurs que tu as envie de transmettre aussi à tes enfants un jour. Même si, quand j'ai rencontré Julien, je n'avais pas forcément à ce moment-là en tête de fonder une famille. C'est des valeurs que tu portes, que tu as envie de véhiculer. Donc, c'était important pour moi. Je suis contente qu'il ait coché les cases.

  • Speaker #0

    Tu disais qu'à ce moment-là, tu ne savais pas encore que tu allais fonder une famille avec lui, mais justement, tu as fondé une famille avec Julien. On pense à lui d'ailleurs, on l'embrasse. Tu es devenue maman en 2017. Avec Diane, on travaillait ensemble dans la même entreprise. C'est comme ça qu'on s'est connus, donc je me souviens très bien aussi de cette période-là. Comment s'est passé ta grossesse, justement ? Est-ce que tu as continué, toi, l'activité physique ou est-ce que tu as complètement arrêté ?

  • Speaker #1

    Alors, non. Quand je suis tombée enceinte en 2017, effectivement, j'ai tout arrêté. C'était... Mais c'était vraiment un choix personnel, c'est comme ça que j'avais envie de le vivre. Je ne suis pas en train de dire qu'il faut s'arrêter de faire du sport quand on tombe enceinte, loin de là. Il y a beaucoup de femmes autour de nous qui montrent le contraire. Mais en tout cas, c'était comme ça que je vivais les choses. J'avais besoin d'être au calme, de rester tranquille, de coucouner cette grossesse. Donc effectivement, j'ai tout mis en stand-by. J'ai arrêté le sport, j'ai essayé de marcher tant que je pouvais. Malheureusement, vers 5-6 mois, j'ai dû un peu réduire la cadence parce que... Pas une grossesse compliquée, mais il fallait que je me repose. J'ai préféré arrêter. Je n'ai pas continué la course à pied, en tout cas, quand je suis tombée enceinte.

  • Speaker #0

    Et en postpartum, est-ce que tu as voulu rapidement reprendre une activité physique ? Au bout de combien de temps tu as eu envie de reprendre ? Et est-ce que tu as eu un protocole de reprise ?

  • Speaker #1

    Je me souviens avoir fait la rééducation du périnée, comme on le conseille à toutes les femmes et encore plus. à celles qui veulent reprendre le sport rapidement. J'ai repris la course à pied gentiment, comme j'ai eu une jeune maman qui... J'avais un peu moins de temps, donc je n'ai pas à souvenir d'avoir beaucoup repris le sport dans les mois qui ont suivi. Mais j'ai repris comme je pouvais. C'était important pour moi aussi de retrouver une silhouette dans laquelle j'étais en confiance. Donc j'ai repris la course à pied tranquillement, sans me donner d'objectif. En tout cas, l'année qui a suivi, ça a été tranquille. Je reprenais le sport, mais sans me mettre de pression.

  • Speaker #0

    Quelques années plus tard, tu as voulu avoir un deuxième enfant. Pour avoir suivi aussi toute cette période de ta vie qui n'était pas facile, ça n'a pas marché tout de suite. Est-ce que tu veux partager justement cette période de ta vie avec nous ?

  • Speaker #1

    Au bout d'un an et demi, on a essayé d'avoir notre deuxième enfant avec Julien. Et on a vécu des moments qui n'ont pas été faciles. On a enchaîné plusieurs fausses couches. Et effectivement, cette vie de femme, quand on est sportive aussi, Ça n'a pas été simple parce que les fausses couches, on tombe enceinte. La fausse couche, on la prend souvent à l'approche des trois mois. Donc, il se passe trois mois où tu mets un petit peu le sport en stand-by. Et puis, derrière, il faut que le corps se remette en marche. Chez moi, ce n'était pas toujours évident. Donc, j'ai vécu pendant trois à quatre ans des phases de six, sept mois, huit mois où je... J'avais du mal à me remettre à la course à pied, à retrouver l'envie aussi. Et puis pareil, quand tu es en projet bébé, en tout cas c'est comme ça que moi je l'ai vécu. Et que tant plus qu'on t'enchaîne un petit peu les fausses couches, tu as un peu peur de ce que tu vas faire. Donc effectivement, le sport était un peu rythmé par mes cycles. J'ai souvenir que dans la deuxième partie de cycle, quand on est à l'approche du test de grossesse tant souhaité, je me souviens que je mettais un peu tout en stand-by, je préférais éviter d'aller courir. Donc j'ai vécu trois années effectivement où je n'ai plus du tout repris plaisir à faire du sport, à courir. J'y allais mais sans trop de volonté, de joie. J'y allais parce que j'étais sportive et je n'ai pas arrêté du jour au lendemain de faire du sport. Mais effectivement, ce qui nous est arrivé pendant les trois ans qu'on suivit, trois, quatre ans qu'on suivit, a un peu rythmé ma cadence sportive, mes envies et mes envies de sport.

  • Speaker #0

    C'est vrai que du coup, en tant que femme, on le vit pour beaucoup. C'est des sujets qui sont encore... Merci de les partager avec nous. C'est que c'est des sujets qui sont encore un peu tabous. On le met un peu sous le tapis et qu'on est encore très nombreuses et trop nombreuses, malheureusement, à le vivre. Et c'est des périodes... Alors, il y a deux choses. Il y a le fait d'essayer de tomber enceinte. Et il y a aussi beaucoup de femmes qui se disent « Je ne vais pas faire de sport parce qu'il y a peut-être un risque. » Alors qu'aujourd'hui, c'est vrai qu'il est aussi prouvé qu'il n'y en a pas. Et après, il y a aussi le sport pendant la grossesse. Pareil, ici, on ne veut pas ouvrir le débat, ne sait bien ou pas, de ne pas faire de sport. Je pense qu'il y a deux choses, c'est savoir s'écouter. Moi, par exemple, si je prends mon exemple, j'avais aussi besoin, et tu le partages aussi, d'avoir aussi cette bulle autour de cette grossesse où c'était une parenthèse et on avait envie d'être juste focalisés sur cette grossesse-là. Aujourd'hui, il y a plein de femmes qui font du sport et qui ont l'aval de leur médecin, et c'est très bien. Il y a des moments où le sport, il va, il vient en fonction aussi de ses envies, de ce qu'on est en train aussi d'entreprendre dans sa vie personnelle. Et je pense qu'à ces moments-là, il faut aussi savoir s'écouter.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que quand je suis tombée enceinte de Victoria, j'ai voulu mettre le sport entre parenthèses. C'était un choix personnel. J'étais heureuse de vivre ce moment-là. J'ai voulu coucouner ma grossesse. J'ai voulu coucouner aussi quand mon bébé est arrivé. Et puis, les années qui ont suivi avec l'histoire qui nous est arrivée aussi. J'ai fait une vraie parenthèse de 4 ans avec le sport parce qu'au moment où je vivais tout ça, ce n'était pas ce dont j'avais besoin. Le sport m'a fait du bien malgré tout. J'ai eu des moments où j'allais courir et quand je n'étais vraiment pas bien dans la tête, ça m'a fait du bien. Mais j'ai eu beaucoup de mal à retrouver du plaisir dans la course à pied dans les années qui ont suivi.

  • Speaker #0

    En 2023, Olympe est arrivé, ce bébé si attendu. Est-ce que justement pendant cette grossesse-là, une fois que tu étais sûre que tout fonctionne bien, est-ce que tu as eu envie pendant ta grossesse de pratiquer ou est-ce que tu as attendu ton post-partum ? Est-ce que tu as vécu quelque chose de différent pour cette deuxième grossesse ?

  • Speaker #1

    C'est très paradoxal et c'est assez drôle parce que tout au long de cette grossesse, quand effectivement au bout de 15-16 semaines j'ai enfin réussi à souffler, J'avais envie de retourner faire du sport. Quand je voyais des femmes courir, j'avais envie de retourner, de renfiler mes baskets et d'y retourner, alors que je n'avais pas eu ce désir-là pendant ma première grossesse. Donc, c'est comme s'il y avait eu un déblocage psychologique. Cette grossesse, comme tu le dis, tant attendue, elle est arrivée. Et voilà, le sport qui fait partie vraiment de moi, cette envie est revenue. Et j'ai attendu patiemment que Olympe arrive. Et pareil, j'ai rapidement repris la course à pied dans les mois qui ont suivi. Et j'ai vécu une des plus belles années sportives dans l'année qui a suivi la naissance d'Olympe. En

  • Speaker #0

    2024, tu décides de faire un semi, il me semble.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. Comme pour Victoria, j'ai refait ma rééducation du Périnée au bout de 2-3 mois, je ne sais plus exactement. Et pareil, pour retrouver une forme physique, retrouver une silhouette qui... me plaît, je suis retournée courir. Et puis très vite, j'ai repris beaucoup de plaisir. J'ai progressé assez vite. Mon mari, ça le faisait rire parce qu'il me disait « Mais t'as jamais couru aussi bien ? » Et j'ai couru un 10K en fin d'année. Donc un peu moins d'un an postpartum. J'ai couru un deuxième 10K également. J'ai enchaîné sur un semi. Et je prenais énormément de plaisir. Vraiment, j'ai même des souvenirs de... de partir courir et d'avoir envie de pleurer tellement je retrouvais enfin cet état de grâce que j'avais perdu pendant les quatre années de notre parcours difficile. Et voilà, j'y ai repris goût. Et aujourd'hui, j'adore ça. Je viens de faire mon premier marathon. Voilà,

  • Speaker #0

    tu spoiles. Tu as commencé à nous dire que c'était aussi pour ta silhouette. Je pense qu'il y avait un côté de retrouver, se réapproprier aussi son corps. Et par rapport à ce que tu viens de nous dire, j'ai l'impression aussi que... au-delà du physique, ça te faisait un bien fou moral en fait.

  • Speaker #1

    Bien sûr, le sport c'est une passion. J'ai mis le sport entre parenthèses pendant plusieurs années et j'ai retrouvé enfin ce plaisir-là. J'y allais avec le smile et c'est aussi des moments qu'on s'offre à soi en tant que femme. Quand on a des enfants, quand on a un bébé, aller courir le samedi ou le dimanche, c'est pas mettre de côté sa vie familiale, sa vie de mère, c'est aussi prendre du temps pour soi, c'est partir une heure. Revenir transpirante, on a éliminé les toxines, ça fait du bien, on a déchargé. On est content de remettre un pied à la maison et de s'occuper de ses enfants. En tout cas, j'ai vécu ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par rapport à ton histoire, pendant 3-4 ans, tu n'as plus fait de sport. Ce qui est aussi important de dire, c'est qu'on peut s'arrêter et revenir. En fait, il y a des moments dans la vie où, pour des raisons différentes, on fait moins. C'est aussi quand nos enfants sont en bas âge, où on n'a pas le temps, par exemple. Même si tu le dis, en effet, il faut quand même prendre le temps. C'est important de prendre du temps pour soi. Puisque pour prendre soin des autres, on a aussi d'abord besoin de prendre soin de soi. Il y a des moments où on a un peu moins la possibilité d'eux. Et pour autant, on peut revenir. et toi vraiment j'ai senti que C'était une renaissance en fait. Il y a eu le avant-après et tu as passé 3-4 années qui ont été très difficiles et qui t'ont beaucoup affecté moralement et physiquement. Et là, la naissance d'Olympe plus la reprise du sport, il y a une vraie renaissance. Oui,

  • Speaker #1

    exactement ça. Mon mari me disait souvent, Diane, vas-y, c'est ton moment. Avec ce que tu as vécu ces dernières années, c'est ton moment. Vas-y, profites-en. La course à pied, c'est facile. Ça paraît dur parce qu'il faut trouver la motivation. Effectivement, ce n'est pas simple de trouver la motivation d'y aller et de se lancer. On enfile les baskets et on y va. Et on peut commencer par 15 minutes, par 20 minutes. Et à chaque sortie, on va rajouter 10 minutes de plus. Et puis, on arrive à 30 minutes. Et puis, un beau jour, on revient et on a couru une heure. Et on est fier de soi.

  • Speaker #0

    La motivation, en effet, pour que ça soit plaisir. Et après, il y a la discipline qui est importante pour que ça perdure. Et justement, en parlant de discipline, ça me fait penser à ton marathon que tu nous as spoilé tout à l'heure. Un an après la naissance de ta fille, tu fais un semi-marathon. Ça ne suffit pas un semi-marathon pour toi. tu te dis ok l'année prochaine c'est le marathon et j'aime beaucoup ce que tu dis par rapport à Julien et c'est là qu'on a besoin aussi d'avoir quelqu'un qui partage notre vie, qui peut nous booster que ça soit, là c'est ton mari mais ça peut être aussi des amis et vraiment en effet c'était ton moment et 2025 tu t'es dit ok en 2025 je suis marathonienne et est-ce que tu peux nous expliquer comment t'as préparé ton marathon quelle a été ta routine parce que c'était vraiment le tout premier donc il y a plein de petites choses à mettre en place, petites, petites et grandes choses

  • Speaker #1

    Alors déjà, j'ai eu 40 ans l'année dernière. Donc c'était aussi, je pense que c'est aussi psychologique. On se dit, voilà, 40 ans, on a envie de réaliser des belles choses. Ma famille, je me sentais avec une famille au complet. Voilà, Olympe est arrivée, elle a complété la famille comme j'avais besoin qu'elle devienne. Et 40 ans, j'avais le sentiment de cocher plusieurs cases et j'ai eu envie de me lancer le défi fou de courir un marathon. Moi qui n'avais jamais couru plus de 21 kilomètres. Et à Noël, je me suis dit, c'est le moment, il faut que cette année soit l'année de tous les défis. Donc j'ai commencé une prépa marathon 16 semaines avant le marathon de Paris, qui était le 13 avril. J'ai commencé entre Noël et Nouvel An. C'est une longue préparation pour le coup, mais c'était nécessaire, parce que je n'avais pas suffisamment de kilomètres dans les pattes les mois qui avaient précédé. Donc effectivement, ça peut paraître long, 16 semaines, mais c'est ce qu'il me fallait en tout cas moi pour me mettre en confiance pour le jour J. Et je me suis astreinte à une discipline de fer. J'avais trois entraînements par semaine. Je n'en ai pas loupé un. Donc ça, c'est ma grosse fierté. J'ai la chance de travailler dans une entreprise qui a des douches et des vestiaires. Donc ça, c'est un vrai plus, c'est une vraie chance. Donc j'y suis allée tous les mardis midi, tous les jeudis midi et tous les dimanches matin. Je me suis instruite à cette discipline pendant 16 semaines. Au début, on se dit qu'on ne va jamais y arriver. Puis progressivement, on se retrouve à M-2, à être capable de courir assez facilement 20 km, 25 km, et puis ça monte en puissance. Si ça nous paraît complètement fou et impossible à réaliser 16 semaines avant, finalement, on arrive le jour J et on est... On est en confiance, on est prêts. En tout cas, moi, j'ai eu besoin d'être le bon petit soldat. J'ai eu besoin de suivre un plan d'entraînement qui était calé sur mon niveau, qui était calé sur mon rythme aussi de famille, sur mon rythme de travail, parce que j'ai aussi beaucoup de responsabilités dans mon travail. Donc, il fallait que tout ça s'intègre bien dans mon quotidien. Et voilà, j'y suis arrivé. Mais il a fallu beaucoup de discipline.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as eu des baisses de motivation, des moments difficiles pour ta... ta préparation et du coup, est-ce que tu as eu des ressources auxquelles tu as accroché ?

  • Speaker #1

    Alors oui, ça n'a pas été simple tous les jours. Le marathon de Paris, en plus, il est le 13 avril. Donc la prépa marathon, elle a été tout l'hiver. Il a fallu y aller quand il neigeait, il a fallu y aller quand il pleuvait des cordes. Le dimanche matin, quand il faisait moins 1, moins 2 degrés, il a fallu y aller par toutes les météos, par les différents moments de fatigue, moins de motivation, moins d'envie. Et j'ai essayé de garder en tête le 13 avril dans ma tête. J'avais vraiment envie de franchir cette ligne à Paris. Et autour de moi, j'ai eu effectivement beaucoup de gens qui m'ont portée, qui m'ont motivée. On dit souvent dans la maternité qu'il faut tout un village pour élever un enfant. J'ai un peu vécu la même chose pour le marathon. Pour moi, je peux dire qu'il faut tout un village pour courir un marathon. J'étais entourée de collègues qui m'encourageaient au quotidien, qui venaient courir avec moi. Sur les pauses déjeuner le mardi et le jeudi, j'ai eu un mari qui a fait les sacrifices nécessaires pour que je puisse faire mes sorties du dimanche. Parce que ça aussi, c'est pour ça que c'est important d'avoir des gens autour de soi qui comprennent le projet. C'est devenu un projet familial, vraiment. Julien, il a souvent dit ça, c'est un vrai projet familial. Parce qu'on s'absente deux, trois heures, parfois quatre heures le dimanche et on laisse un peu de côté sa vie de famille. Voilà, c'était le sacrifice que j'ai fait. Ça n'a pas duré longtemps finalement, quand on a un peu de recul. Qu'est-ce que c'est que deux, trois mois dans une vie ? Mais oui, ça n'a pas été ça. Je n'ai pas eu la motivation tous les jours, effectivement. Il a fallu se donner un coup de pied aux fesses régulièrement. Il y a aussi le doute. Parfois, on se dit, on ne va pas y arriver. Pourquoi je me suis lancée là-dedans ? Mais voilà, j'ai toujours eu en tête l'envie de franchir cette ligne d'arrivée le 13 avril.

  • Speaker #0

    Et ça, je te rejoins là-dessus. C'est hyper important de visualiser la ligne d'arrivée du jour J. Et ça nous booste toujours. Je suis souvent en train de penser à ça, quand j'étais en préparation marathon. Et vraiment, à chaque fois que j'étais en train de m'imaginer franchir cette ligne d'arrivée, bon déjà j'ai les poils et je suis déjà en train de pleurer. Mais en plus, il y a ce côté où ça nous booste. Et ça, franchement, il faut vraiment l'avoir en ligne de mire tout le temps quand c'est difficile. Parce qu'on sait que le chemin de la préparation est d'ailleurs souvent très beau. Et souvent, on dit presque que c'est la cerise sur le gâteau.

  • Speaker #1

    Le jour J, c'est la célébration. La vraie difficulté, c'est la prépa. et alors j'ai fait beaucoup de visualisations moi dans mes années de compétition de tennis donc effectivement c'est simple pour moi de visualiser le jour J et en plus je travaille dans le sport donc je sais ce que c'est je sais à quoi ressemble une course de running il faut se visualiser le jour J il faut s'imaginer franchir la ligne il faut que toutes ces émotions là on les ressente en amont et voilà j'ai aussi souvenir que pendant la prépa il y a des runs le dimanche où j'en avais les larmes aux yeux. Je me disais, je vais vivre ce moment-là. Pour se porter, pour y aller, il faut se souvenir pourquoi on l'a fait, pourquoi on s'est lancé dans l'aventure. Ma portée jusqu'au bout.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est vrai que c'est ce que tu disais, c'est qu'en fait, 16 semaines de préparation, c'est hyper long. Il faut tenir aussi physiquement et mentalement et se rappeler toujours pourquoi on fait les choses. C'est hyper important pour tenir dans la durée. Maintenant, je voudrais que tu me racontes un peu comment s'est passé justement ton marathon, ce fameux 13 avril 2025. Et sans trop spoiler, j'ai partagé avec Diane les dix derniers kilomètres avec elle. J'avais prévu de finir son marathon avec elle pour pouvoir l'aider jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, le marathon approche à grands pas. Et bizarrement, je me sens prête. Je coche toutes les sorties. Et j'y moins dix. La petite Diane, quand elle avait 15 ans et qu'elle allait sur les terrains de tennis avec la boule au ventre, je la retrouve. Je la retrouve. et au moment où on doit se nourrir correctement pour... Pour être en charge glucidique, me voilà à avoir des difficultés à me nourrir parce que je suis stressée. Je dors de moins en moins bien, je me réveille très tôt le matin, j'en fais des insomnies. Et en fait, la peur prend vraiment le dessus. Je me suis mis peut-être beaucoup trop de pression sur la fin. Je pense que c'est pareil, c'est le défaut des compétiteurs peut-être aussi. Je n'ai pas forcément très bien géré l'approche du marathon et le jour J approche. Le jour J arrive enfin et en fait, j'ai été... complètement submergée émotionnellement parlant. Je n'ai jamais vraiment réussi à trouver le tempo qui était si simple à tenir pendant mes entraînements. Je me souviens avoir vu mes filles au 7e kilomètre et à presque fondre en larmes, aller revoir au 15e kilomètre et à fondre en larmes. Je me souviens avoir appelé... Mon mari au 15e à lui dire je comprends pas, j'arrive pas à trouver le tempo et il me dit mais ralentis, ralentis, on sera là au 18e et en fait voilà c'est ça a été une journée éprouvante. Je je m'étais pas rendu compte que le marathon ça allait être aussi dur. Donc voilà le marathon se passe, il se passe pourtant bien parce que finalement je le termine en 4h30 donc... si mal mais je pense qu'avec le recul, j'aurais aimé vivre ce moment un peu différemment. J'aurais peut-être aimé prendre plus de plaisir mais voilà, je ne minimise pas ce que c'est que le marathon. C'est vraiment une distance qui est difficile et puis je sais que le sport c'est comme ça. J'ai fait 15 années de tennis, je sais qu'on va avoir cet état de grâce à l'entraînement la veille d'un match et puis d'arriver le jour J et de ne pas passer un service ou à passer un coup droit. Donc c'est un peu pareil, voilà, c'est le jeu. Le sport c'est ça. Mais pour autant, j'ai franchi la ligne d'arrivée comme j'avais envie de vivre ce moment. Je me suis peut-être sabotée le jour J parce que les émotions ont pris le dessus. Mais j'ai réussi le défi, j'ai réussi le challenge, j'ai franchi cette ligne d'arrivée avec toutes les émotions qui vont avec. Quand je regarde les photos aujourd'hui, toutes les photos, je suis en larmes. Du premier au 42e kilomètre, j'ai l'impression d'avoir pleuré pendant 4h30.

  • Speaker #0

    Avec toutes les émotions qui t'ont traversé, sûrement.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'ai eu beaucoup, beaucoup d'amis qui sont venus tout au long du parcours. Ça m'a fait un bien fou, mais c'est vrai qu'à chaque fois que je voyais des gens, En fait, j'étais submergée par les émotions. Voilà, je pense que ce moment, j'avais tellement envie de le vivre. Et j'ai exercisé beaucoup de choses aussi pendant la prépa, le jour J aussi. Je pense qu'au fond de moi, il y a aussi les dernières années qui se sont remontées à la surface. Et comme tu le disais tout à l'heure, je l'ai vécu aussi comme une renaissance, ce marathon. Il y a beaucoup d'émotions, mais je suis fière de moi quand même malgré tout. Et quand j'ai fait le bilan, 48 heures plus tard, je m'en suis voulue d'avoir vu que le négatif sur le coup. J'ai vécu un super moment.

  • Speaker #0

    Oui, et forcément, c'est difficile. Et comme tu le dis, tu as passé cette ligne d'arrivée, tu es finisheur d'un marathon. C'est un truc quand même incroyable. Tu as réalisé le défi. Et je pense qu'au début de ces 16 semaines ou dans tes premiers entraînements, tu as dû te dire, mais comment je vais réussir à faire un truc pareil ? Tu n'as jamais loupé une séance. En revanche, tu as su t'écouter aussi. Et ça, c'est important de le dire. C'est-à-dire que quand, à un moment donné, tu sentais que tu étais un peu plus fatigué, que ça tirait un peu musculairement, Il faut aussi être à l'écoute de son corps et pouvoir s'adapter. Tu as aussi mis en place un protocole de récupération. Et sur ton marathon, peut-être qu'en effet, tu es arrivé avec peut-être un peu trop de pression qui était, toi, ce que tu t'es mis, parce que c'était un défi tellement important pour toi que tu as vécu une envie, c'était de le réaliser, mais tu avais aussi très peur. Parce que voilà, c'est des moments où tu restes une compétitrice et tu as un petit peu peur de ça.

  • Speaker #1

    J'ai gentiment comme cette distance du marathon, c'est la seule distance où, quand on prend le départ... On n'est pas certain de franchir la ligne d'arrivée.

  • Speaker #0

    C'est un mythe, ça reste un mythe. Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que même si autour de moi, tout le monde me disait « t'as fait une préparation d'enfer, il n'y a pas de raison, même si c'est dans la douleur, dans la souffrance, tu vas y arriver » , en fait, je n'avais pas cette certitude-là. Dans ma tête, ce n'était pas une évidence. Il ne faut pas minimiser le marathon. Mais effectivement, comme tu le dis, j'ai été hyper disciplinée pendant quatre mois. J'ai respecté les jours de repos. Je n'y suis jamais allée un jour de trop, un jour de plus. Je n'ai jamais fait la tête brûlée. Quand je devais faire une sortie de 24 km et que je n'étais pas forcément bien, peut-être que j'en ai fait 23 en ralentissant un peu la cadence, mais j'y allais malgré tout. Il faut savoir s'écouter. J'ai bu beaucoup d'eau, c'est un défaut chez moi, donc j'ai appris à boire de l'eau. J'ai aussi été suivie par un ostéo qui m'a fait beaucoup de bien une fois par mois. Il ne faut pas minimiser ce que c'est qu'une préparation marathon. Mais avec beaucoup de discipline et beaucoup de rigueur, n'importe qui peut y arriver.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as des prochains objectifs ?

  • Speaker #1

    Alors, dans l'année à venir, je vais recourir des 10 kilomètres, où j'ai aussi envie de faire mieux que mes précédents. Je vais courir un semi. Avec Julien, on s'est aussi donné comme objectif de couple, de faire des courses ensemble et de faire des week-ends en province ou à l'étranger ensemble. On a fait le semi de Biarritz l'année dernière et on a adoré ça. On a laissé les enfants. Chez les grands-parents, on est partis trois jours, on a couru le Summit Biarritz ensemble et on va prendre plaisir aussi à faire des courses comme ça. On fait Marseille K6 en octobre tous les deux. Et même si le soir du marathon de Paris, j'ai dit à tout le monde, plus jamais cette distance, c'est un truc de fou. Ben voilà, trois jours plus tard, j'ai été piqué. Et je me souviens d'avoir envoyé un petit message en te disant, Laure, tu vas m'en vouloir, mais je crois que je m'ai réinscrit à un marathon et tu m'as dit, j'en peux plus de toi, c'est pas possible, après ce que tu m'as dit dans les heures qu'on se suivit. Mais voilà, je pense que j'aimerais aussi qu'on le fasse avec Julien, il a envie, il était censé le faire avec moi cette année, mais il s'est blessé en cours de route. Donc voilà, on a envie d'en faire un ensemble et peut-être que ce sera en 2026. En tout cas, c'est en moi. J'ai envie de faire des courses. J'ai envie de porter des dossards. C'est aussi ça qui me porte, qui me donne envie d'y retourner. J'ai envie de me challenger. Et la compétitrice que je suis a besoin de mettre des dossards pour se sentir bien. Et voilà, je vais vivre ça comme ça.

  • Speaker #0

    On arrive à la fin de notre échange. Mais avant de terminer, est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ?

  • Speaker #1

    Si je devais faire les choses différemment, je... Je pense que je me serais un peu plus écoutée, peut-être un peu moins écoutée à la limite, je ne sais pas, pendant les quatre ans entre Victoria et Olympes. J'aurais peut-être eu besoin que quelqu'un me dise « Diane, en fait, tu as besoin de sport, vas-y, malgré tout, ça ne changera rien au test de grossesse. » Si j'ai un regret, c'est peut-être celui-là, c'est d'avoir vraiment fait une trop grosse parenthèse. Le sport m'aurait peut-être aidée à moins sombrer pendant ces années-là. Voilà, c'est comme ça que je l'ai vécu à ce moment-là. Si je devais donner un conseil aujourd'hui à une femme qui vit la même chose que moi, je lui dirais « écoute-toi, mais ne t'oublie pas » .

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'à ce moment-là, tu aurais voulu avoir une sage-femme, un médecin qui te dise En fait, tu as le droit, si ça te fait du bien, tu es en capacité de le faire. D'avoir un discours rassurant du milieu médical aurait pu en effet te faire du bien à ce moment-là. Et est-ce que tu aurais un message à transmettre à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #1

    Allez-y, foncez, écoutez-vous, si vous avez envie d'y aller, n'ayez pas peur, sentez-vous légitime. J'ai écouté ton premier podcast avec Suzy et elle dit, les filles, allez sur la piste. N'ayez pas peur, vous avez votre place. C'est vrai qu'on a souvent un peu ce complexe-là de ne pas avoir les mêmes chronos que les autres, de courir moins vite que les autres. Non, écoutez-vous, si vous avez envie d'y aller, allez-y. Si vous avez envie de courir un premier 10 km, allez-y. Et puis l'envie va venir. Peut-être qu'un jour, vous courrez votre premier semi, votre premier marathon, qui sait. Mais voilà, n'ayez pas peur d'y aller. La course à pied, c'est pour tout le monde. Il n'y a pas que les élites, même si on a l'impression autour de nous avec... Les réseaux sociaux, il n'y a que le chrono qui compte. Ce n'est pas le cas. Donc allez-y, faites-vous du bien.

  • Speaker #0

    Merci Diane. Je te propose maintenant de répondre aux questions du Rituel Booster. Est-ce que tu as une ressource à nous partager ? Ça peut être un podcast, un film, un livre ?

  • Speaker #1

    Objectif Marathon, qui est un podcast qui a été très précieux pour moi pendant ma préparation marathon, avec la coach Suzy, qui donne des très bons conseils sur les allures, sur comment s'alimenter, comment se nourrir le jour J, comment gérer les dernières semaines. Si un jour vous vous lancez dans un marathon, et même si vous ne vous lancez pas dans un marathon, ce sont des précieux conseils qui peuvent vous aider pour le quotidien et pour une gestion de n'importe quelle distance.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une chanson à nous partager pour nous booster lors de nos sorties sportives ?

  • Speaker #1

    Ça va être très cliché, mais je pense que je vais te dire Céline Dion et la musique d'Estaing. C'est très drôle, j'ai une anecdote quand même. J'ai une playlist pour courir et du coup qui durait plus de quatre heures. J'étais prête à mettre mes écouteurs le jour J et il n'y avait pas cette musique dans ma playlist. Et la veille du marathon, je l'ai ajoutée au dernier moment. Et alors c'est très drôle parce qu'au 37e kilomètre, cette musique passe. Voilà, Destin de Céline Dion passe. Et en fait, j'étais au plus bas. Enfin, tu étais à côté de moi, donc tu m'as vue. Tu m'as vu sombrer à l'approche des 42 et en fait quand cette musique est passée, je me souviens que ça m'a redonné un vrai coup de fouet, un vrai coup de boost. Tu m'as dit « regarde, tu souris à nouveau » . Donc voilà, c'est ma musique de motivation du jour.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'à ce moment-là, j'ai vu ton visage s'illuminer d'un coup. Je me souviens qu'on a chanté sur Destin et que ton destin c'était d'être marathonienne, donc c'était vraiment la bonne chanson au bon moment.

  • Speaker #1

    Ça fera plaisir à mes copines de sortir cette musique-là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un mantra ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire qu'on ne regrette jamais d'y être allé. Je te l'ai dit tout à l'heure, mais c'est quelque chose qu'un jour tu m'as dit. Effectivement, on ne regrette jamais d'y être allé. C'est difficile d'y aller, c'est difficile d'aller courir, c'est difficile d'infiler les baskets, mais quand on a terminé la course, on est fier de soi. Donc voilà, ce serait ça.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as une personne que tu aimerais écouter à ce micro ?

  • Speaker #1

    J'aimerais beaucoup écouter Anaïs Kemener, qui pour le coup a été une femme enceinte qui a couru presque tout au long de sa grossesse. Il me semble qu'elle a dû s'arrêter de courir vers 7 mois de grossesse, parce qu'au bout d'un moment, ça pèse aussi le ventre. Mais voilà, ça fait aussi du lien avec ce que je t'ai raconté. Moi, je me suis peut-être trop écoutée, j'ai voulu arrêter le... Le sport pendant mon parcours maternité, elle y est allée. C'était un vrai bel exemple. Donc j'aimerais bien que tu l'interviewes un jour.

  • Speaker #0

    Parfait. Eh bien, écoute, ça sera sur la liste. Merci beaucoup Diane d'avoir partagé ton histoire avec nous. C'est un vrai plaisir de t'avoir au micro de Booster.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Pour clore cet épisode, j'avais envie de vous partager un message tout particulier. Quand on se lance dans un défi comme celui-ci, on ne le vit pas seul. Vous l'aurez compris à travers son témoignage. Il y a aussi celles et ceux qui nous accompagnent, nous soutiennent et parfois nous poussent quand on doute. J'ai donc demandé à Julien, le mari de Diane, de nous partager son regard sur ce marathon et sur le chemin parcouru. Voici sa note vocale, pleine de fierté et de tendresse.

  • Speaker #2

    Nous sommes début juin, ça fait maintenant un peu plus de six semaines que tu es marathonienne, que tu as médaille de trône dans la cuisine. Ça fait un peu plus de six semaines que tous les soirs je te dis bonne nuit ma marathonienne. Et j'en suis très fier, et c'est simplement parce que je suis fier, mais surtout très heureux pour toi de voir à quel point tu t'es engagé dans ce projet, à quel point tu avais besoin de réaliser ce marathon. J'avais fait quelque chose qui était inatteignable il y a quelque temps, parce que tu étais un peu, quelque part, mise de côté pour pouvoir tomber enceinte, voir les grossesses, surtout pour une enfant en bas âge. Et c'était un peu comme une renaissance, de pouvoir se remettre au sport et surtout d'aller chercher un défi. C'était énorme, le tennis, la course à pied. et tu es allé chercher quelque chose qui, il y a quelques temps, était vraiment inatteignable. Ça paraît, le 24, ce marathon, il était évident que tu allais y arriver, mais tu as mis une telle détermination, c'était plus que du sport, c'était aussi de retrouver toi et de prouver que la Diane, qui était une grande sportive, l'est toujours aujourd'hui. Et je pense sincèrement que tu représentes les mamans. De 40 ans, c'est pour ça aussi que t'es couru pour beaucoup de nuits. Tout le monde sait que c'est pas facile d'avoir un métier, des enfants en bas âge, une mère qui est un peu grand, et en même temps de préparer un défi sportif qui est énorme. C'est tout simplement énorme. Et je voulais te dire encore bravo. Bravo. Et puis maintenant, on remet les baskets. Et le prochain défi, ce sera à deux.

  • Speaker #0

    Je remercie très chaleureusement mon invité du jour, Diane, et je l'embrasse très fort. Et merci à toi d'avoir écouté Booster. J'espère que cet épisode t'aura donné l'envie de te mettre en mouvement. Si tu as aimé, pense à t'abonner, à mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts, Deezer ou Spotify et à partager autour de toi. C'est le meilleur moyen de faire grandir cette belle communauté. Pense à t'abonner au compte Instagram boost.heure.podcasts pour retrouver toutes les actualités et nous laisser un commentaire sur l'épisode du jour. On se retrouve très vite. D'ici là, prends soin de toi et n'oublie pas, on ne regrette jamais d'y être allé.

  • Speaker #1

    Et mon destin, j'ai fait mon chemin Si un semestre, on vit pour des temps Dans l'exemple, on se bat

Description

Diane a toujours eu le sport dans la peau.
Mais entre la carrière, les grossesses et sa vie de maman, elle a parfois dû mettre son corps – et ses baskets – entre parenthèses.
Jusqu’au jour où elle a décidé de revenir. Pour elle.
Sortie après sortie, elle retrouve l’envie, l’élan… et la force de viser un défi fou : un marathon.
Soutenue par son mari, portée par ses proches, elle s’offre bien plus qu’une médaille : une renaissance.


✨ Boost.her, le podcast qui remet du mouvement dans ta vie.
Abonne-toi pour ne manquer aucun épisode et partage autour de toi si ça t’a fait du bien !
Rejoins la communauté sur Instagram : @boost.her.podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Booster, le podcast qui va te donner envie de bouger et de te dépasser pour être bien dans ta tête et bien dans ton corps. Je suis Laure Fulton-Prévot, le sport m'accompagne depuis toujours. Courir, bouger, me dépasser font partie de qui je suis. Depuis 15 ans, j'organise aussi des événements sportifs pour partager cette passion. Le sport nous transforme, nous élève et nous reconnecte à nous-mêmes. C'est pour cela que j'ai créé Booster, pour inspirer celles et ceux qui veulent remettre du sport dans leur quotidien. A chaque épisode, tu découvriras l'histoire de femmes et d'hommes qui ont trouvé dans le sport une vraie force. Leurs réussites, leurs doutes et leurs déclics te prouveront qu'il n'est jamais trop tard pour enfiler tes baskets et te lancer. Alors, prête à remettre du mouvement dans ta vie ? C'est parti ! Aujourd'hui, je vous emmène à la rencontre de Diane, une sportive dans l'âme, qui nous prouve que l'on peut toujours recommencer différemment à son rythme. Du tennis en compétition dès l'enfance à la course à pied après ses maternités, elle raconte comment le sport est resté un fil conducteur dans sa vie. Parfois en sourdine, parfois comme un moteur. Après plusieurs années de pause, marquées par des épreuves personnelles, elle retrouve l'élan, le goût de l'effort et vit une véritable renaissance grâce au renum. Diane revient aussi sur l'importance de l'équilibre familial et sur le rôle précieux de son mari, qui l'a soutenu tout au long de sa préparation marathon. Un épisode vrai, doux et puissant à la fois, qui célèbre le retour à soi, l'entourage qui porte et la joie de se dépasser. Je vous souhaite une très bonne écoute. Je suis ravie d'accueillir à mon micro une très chère amie, Diane. Diane, comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Laure, ça va, merci. Et toi ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça va bien, je suis ravie de t'avoir à mon micro, donc tout va bien. Pour commencer, Diane, est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît, en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je m'appelle Diane, j'ai 40 ans, je travaille dans la communication dans l'événementiel sportif. J'ai deux petites filles, Victoria qui a 7 ans et demi et Olympe qui vient d'avoir 2 ans, et je suis mariée à Julien.

  • Speaker #0

    Pour débuter notre échange Diane, j'aimerais qu'on remonte à ton enfance, parce qu'on va beaucoup parler de sport et ta pratique sportive dans Booster. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, toi, tes débuts dans le sport, quels étaient tes premiers souvenirs justement liés au sport ?

  • Speaker #1

    Alors, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai le sentiment d'avoir toujours été sportive. J'ai été une enfant qui aimait le sport et j'ai commencé aussi très tôt le tennis. Ma maman m'a mise au tennis à l'âge de 8 ans. Donc, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai le sentiment d'avoir toujours été sportive.

  • Speaker #0

    Le tennis, c'est un sport ultra exigeant. Il faut tout de suite s'entraîner très fort, très vite pour avoir un bon niveau. Et justement, est-ce que toi, tu as une pratique assez intensive rapidement ? Et est-ce que tes parents, justement, ils ont eu un impact ? Est-ce qu'ils t'ont poussé pour que tu t'entraînes beaucoup ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, ma maman était admirative du parcours de Yannick Noah, qui avait remporté Roland-Garros en 83. Et elle m'a mise au tennis à l'âge de 8 ans. Et effectivement, c'est allé assez vite. Un ou deux ans plus tard, j'ai rapidement intégré l'équipe du club. J'ai très vite fait les interclubs. Et après, dès que tu commences à être classé, avoir un niveau assez correct, tu enchaînes vite les tournois et de fil en aiguille, tu rentres un peu dans la moulinette de la compétition. Et ça ne s'est jamais arrêté après, en tout cas toute l'adolescence. Et jusqu'à mes 25 ans, je n'ai plus jamais cessé de jouer et de faire des tournois.

  • Speaker #0

    Et ça ressemblait à quoi justement ? Combien d'entraînements tu avais par semaine, de compétitions ? Est-ce que c'était tous les week-ends ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, c'est un sport qui est très prenant. En parallèle, j'allais à l'école, j'ai suivi le cursus scolaire habituel. Je m'entraînais trois, quatre fois par semaine. Après l'école, en fin de journée, les tournois c'est la même chose. Après l'école, le soir et le week-end. Quand tu joues en finale, les finales sont souvent le dimanche après-midi, donc le week-end est vraiment dédié au tournoi. Comme j'ai vite eu un classement intéressant, j'ai fait beaucoup de tournois et beaucoup de tennis sur les 10-15 années qu'on suivit, donc ça faisait partie intégrante de mon quotidien.

  • Speaker #0

    Des fois, quand on est enfant, on a plus envie de s'amuser avec ses copains plutôt qu'être à fond dans la compétition, ou alors c'est peut-être quelque chose d'inné pour toi. Est-ce que tu le faisais de bon cœur ? Est-ce que tu le faisais pour toi, pour tes parents ? C'était quoi tes motivations justement à t'entraîner autant et à faire de la compétition ?

  • Speaker #1

    Alors j'aimais vraiment ce sport, je ne l'ai jamais fait à contre-cœur. J'ai l'impression que quand on a 15-16 ans, les envies sont un peu ailleurs. J'ai des souvenirs de mes copines de collège et de lycée qui commençaient à sortir le week-end et je n'avais pas du coup les mêmes quotidiens qu'elles. Donc c'est peut-être vrai qu'à un certain âge... Le plaisir n'a peut-être pas été le même qu'au tout début, mais malgré tout, je prenais quand même beaucoup de plaisir à pratiquer cette discipline et ça faisait vraiment partie intégrante de mon quotidien. Je progressais en parallèle, je ne me suis jamais remise en question là-dessus, je n'ai jamais songé à arrêter ce sport. Pour répondre à ta question sur les parents... Ma maman, qui m'avait mise au tennis à l'âge de 8 ans, a aimé vraiment profondément ce sport. Elle m'a un peu poussée aussi. Je peux dire qu'elle a peut-être fait partie des parents qui sont rentrés dans ces travers-là, de pousser un peu toujours plus leurs enfants. Le tennis, c'est une dynamique de famille aussi. J'ai deux petits frères. Mon papa était beaucoup moins disponible et présent avec moi sur le terrain. C'était un petit peu ma maman qui avait pris le relais avec moi à cette époque-là. On était toutes les deux sur les routes, du lundi au dimanche, le soir après l'école. Elle venait me chercher, elle m'emmenait aux entraînements, elle restait aux entraînements, elle m'emmenait en tournoi. Donc oui, il y a eu cette dynamique familiale qui était un peu exceptionnelle. Maman avec moi et papa avec les deux garçons. Ma maman m'a beaucoup poussée à un moment donné, mais ça restait tout à fait naturel et j'aimais ça, je prenais beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    Et tu vois, je rebondis sur ce que tu disais par rapport à 15-16 ans, on a envie d'autre chose. Et moi, j'ai vécu exactement la même chose à cet âge-là. Et on le voit, c'est qu'on commence à être au lycée. Et c'est là aussi où on voit aussi dans pas mal dans les clubs des décrochages. C'est-à-dire que finalement, le sport, tu t'inscris quand t'es petit avec tes parents. Tu commences une activité sportive. Mais quand ça commence, ça a été une décision qui est plus propre à soi. Quand on voit ses potes sortir le week-end, moi je me souviens, je ne pouvais faire aucune soirée. À un moment donné, je me suis blessée. J'ai découvert aussi cette partie de dire, en fait, je peux faire ça si je ne fais pas de sport. Ça a été difficile d'en revenir. Et moi, à un moment donné, c'est mes parents qui m'ont repoussée à repratiquer. Parce que c'est un âge où des fois, on a envie de faire autre chose et on peut vite décrocher.

  • Speaker #1

    J'ai souvenir que mes copines de classe commençaient aussi à avoir des petits copains. Voilà, et mes copines, pour le coup, ne m'appelaient même plus le vendredi pour sortir parce qu'elles savaient que j'étais sur le terrain de tennis du samedi matin au dimanche soir. Donc voilà, c'était un choix. Je n'ai aucun regret, en tout cas, quand je reviens un peu en arrière. C'était un choix de vie, ça faisait partie de mon ADN d'être sur le terrain de tennis. Oui, je pense que j'ai fait partie de celles qui ont un peu serré les dents à un moment donné pour continuer. J'ai continué à aller au collège et au lycée. Je m'entraînais aussi beaucoup avec des filles qui n'étaient plus dans le cursus scolaire classique. Je pense que c'est peut-être ça aussi qui m'a sauvée, entre guillemets. C'est que j'ai continué à avoir un quotidien normal, à aller au lycée et ça ne m'a pas dégoûtée.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as envisagé de faire du tennis ton métier à un moment donné de ta pratique ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas souvenir de m'être dit « je veux gagner Roland-Garros un jour » . Alors effectivement, quand tu fais un sport en compétition, que tu as des parents qui te poussent, bien évidemment, peut-être qu'au fond de moi, j'avais ce rêve fou un peu d'être pro un jour, mais ce n'était pas ancré au fond de moi. Je savais que j'avais envie d'autre chose, j'avais envie d'un cursus classique. J'avais envie d'une carrière professionnelle plus traditionnelle. Donc non, je jouais au tennis pour progresser et ça m'allait bien comme ça. Je pense qu'au fond de moi, je ne sentais pas que j'avais les ressources pour franchir ce cap. Il y a un vrai cap à franchir dans le tennis pour passer pro. Les premiers qui sont détectés sont souvent détectés à l'âge de 10, 11, 12 ans. J'avais un bon niveau, mais c'était bien comme ça.

  • Speaker #0

    J'avais une dernière question liée à justement ton enfance et tes parents. Est-ce que tu les voyais faire du sport ? Est-ce qu'ils ont été un rôle modèle ?

  • Speaker #1

    Alors, mon papa, pas du tout. En revanche, ma maman n'était pas sportive au sens propre du terme. Je veux dire, je n'ai pas souvenir qu'elle allait, qu'elle enfilait ses baskets pour aller courir ou qu'elle était dans un club pour faire un sport en particulier. En revanche, elle jouait beaucoup au golf. Elle enfilait quand même beaucoup ses baskets pour aller marcher. J'ai souvenir qu'elle... qu'elle pouvait passer 2-3 heures en forêt pour marcher le week-end. Je pense que je n'ai pas grandi dans un environnement ultra sportif, comme peuvent le vivre aujourd'hui mes filles au contact de mon mari et de moi. Mais j'ai quand même le sentiment que ma mère était très active et m'a donné envie de faire du sport et de me pousser un petit peu dans le tennis.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, on parlait de tes études et tu disais que tu avais mené tout de front. En France, justement, on n'est pas toujours aidé quand on veut avoir une pratique sportive intense avec les études. Il y a très peu d'endroits où on peut mêler les deux. Une fois que tu as le bac en polo, tu me disais, quand on préparait cet épisode, que tu as fait une licence de lettres. Et en 2007, tu as obtenu une bourse universitaire aux États-Unis. L'an dernier, il y a eu les Josans à Pique à Paris. On a beaucoup dit que la France n'était pas un pays sportif, contrairement par exemple aux États-Unis où le sport est roi. Toi, est-ce que tu peux nous expliquer ton choix justement d'être partie là-bas et à quoi ressemblaient tes journées dans une université américaine ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, quand j'ai eu le bac, c'était un peu la génération des premiers Français à obtenir des bourses aux États-Unis. J'ai l'impression qu'on était les premières promotions à avoir ces opportunités-là. Moi, je ne suis pas partie tout de suite, je préférais être safe. et obtenir un diplôme français avant de partir à l'étranger. Et en parallèle, j'ai continué le tennis, donc j'ai continué à progresser et avoir un classement plutôt correct. Ce qui m'a permis, trois ans plus tard, de contacter des universités américaines et d'obtenir une bourse. Et effectivement, c'est des opportunités qu'on n'a pas en France. Si en France, pendant dix ans, j'ai dû jouer au tennis en me calant sur mon rythme d'école, Les Américains, ce n'est pas la même chose. On arrive là-bas, c'est la culture du sport qui prévaut sur tout le reste,

  • Speaker #0

    contrairement à France.

  • Speaker #1

    J'ai soulevé d'arriver aux États-Unis. J'ai passé trois ans dans l'état de Géorgie, dans une fac américaine. Et en fait, les athlètes, c'est autre chose. C'est une autre dimension. On arrive, on a les tenues de l'équipe.

  • Speaker #0

    J'imagine trop bien là-dedans.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est vrai que je l'ai clairement vu. La culture du sport aux États-Unis, ce n'est pas la même. On met vraiment, vraiment en avant. les athlètes et on pousse au sport et tout s'imbrique autour du sport. En fait, les études, c'était le matin et on fait en sorte que les athlètes puissent s'entraîner correctement. Donc on avait cours de 8h à midi et puis les après midi étaient dédiés au tennis. Et voilà, c'est des choses que je n'avais pas connues en tout cas en France où j'allais à l'école comme tous les jeunes de mon âge, du matin au soir. Et j'étais sur un terrain de tennis de 19h à 22h.

  • Speaker #0

    En fait, en France, tu faisais rentrer le sport dans ta vie. C'est toi qui arrivais à faire rentrer tout ça dans un quotidien aussi d'études. Alors que finalement, aux États-Unis, c'était le contraire. C'est-à-dire que c'était les études qui se remettaient à l'intérieur du sport. Là, il y avait tout qui était adapté pour que le sportif puisse pratiquer sans se poser de questions.

  • Speaker #1

    On le voit effectivement. Comme tu disais, on a vécu les Jeux Olympiques l'année dernière. Je le vois aussi avec mes filles, on sent qu'en France, le sport c'est une discipline extrascolaire, ça ne fait pas partie intégrante de notre quotidien. Il faut souvent avoir des parents qui sont sportifs pour que les enfants fassent du sport, se mettent au sport, alors que là-bas j'ai l'impression que tout tourne autour de ça, et on met vraiment en avant les athlètes, les athlètes de haut niveau aussi. Ils ont plus de moyens pour que les athlètes puissent performer en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que, par exemple, dans le système français, je vois moi, mon fils qui a 8 ans, c'est la seule matière où en fait, ils n'ont pas de notes. Pourquoi ils ne sont pas notés en sport ? C'est-à-dire que c'est quoi ? C'est moins important que le reste ? Le sport, ça doit être aussi important que le français, les maths. Et le jour où on en sera là, je pense qu'on pourra dire qu'on sera une nation sportive parce qu'on mettra le sport tout en haut, comme d'autres matières, en fait. Donc, tu restes quoi ? 3-4 ans, c'est ça ? Et tu prends la décision de rentrer une fois que tu as fini tes études universitaires ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je reste trois ans là-bas et je décide de rentrer parce que j'ai passé trois super années aux États-Unis, mais je sens qu'il est temps de rentrer. J'ai envie de commencer aussi une carrière professionnelle en France. Je reviens en France pour lancer ma carrière.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu reviens en France et est-ce que tu as pu continuer à pratiquer le tennis ? Parce que justement, on sait très bien que ce n'est pas forcément un sport facile à pratiquer au quotidien. Est-ce qu'il faut des cours ? Il faut inspirer une partenaire ? Est-ce que tu as continué un peu à... à pratiquer à ton retour ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que quand je reviens, je dois avoir 24 ans, 25 ans. Donc je sors quand même de trois années aux Etats-Unis où je ne fais que ça. Et j'avoue que j'en ai un peu marre aussi. J'ai aussi envie de faire autre chose. J'ai aussi un besoin de souffler. Donc je joue de moins en moins. Je trouve très vite mon premier stage d'abord et après mon premier boulot. Et en fait, ça ne peut plus coller ce rythme de tennis avec un travail. En tout cas, je n'ai pas réussi. Je n'ai pas eu l'envie de le faire, donc je me retrouve à jouer le week-end et je continue les interclubs au mois de mai, mais sans en faire beaucoup plus. J'ai un petit peu lâché et avec les années, j'ai beaucoup moins joué. Voilà, ça m'allait comme ça.

  • Speaker #0

    Je comprends bien, en effet, quand on a aussi beaucoup donné pour un sport et qu'à son retour, il n'y a pas la place pour en faire tout autant. Il y a un moment donné, on décide d'arrêter sa carrière et sa pratique du tennis. Est-ce que tu t'es arrêté complètement de l'activité physique ou est-ce que justement tu as essayé de te retrouver un autre activité physique qui a entré beaucoup plus facilement dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Non, alors du coup, effectivement, je jouais de moins en moins au tennis, mais je me souviens que je m'étais mise au running. La course à pied, c'est un sport qui est très complémentaire au tennis. Je faisais aussi ça en parallèle du tennis parce que quand on joue au tennis à un bon niveau, on est de toute façon sur la piste pour faire des séances de fractionnés, on court. Donc je ne découvrais pas non plus cette discipline. Je me remets au running vraiment de façon un peu intensive quand même, parce que quand je fais du sport, je vais quand même beaucoup à fond. Et puis c'est un sport qui est facile, on enfile ses baskets et on y va, on n'a besoin de personne. Contrairement effectivement au tennis où tu as besoin d'un partenaire et des horaires un peu calés, là le running on peut y aller le matin au réveil, on peut y aller sur la pause d'âge, on peut y aller le soir. Donc c'était facile. Donc voilà, me voilà lancée dans la course à pied. Et ça, j'ai pris plaisir en tout cas. Je n'avais pas un bon niveau parce que ce n'était pas ma discipline. Je faisais du tennis à l'époque. Mais je ne découvrais pas la course à pied. Et je m'y suis mise comme ça progressivement. J'ai fait mon premier 10K en 2014, quand j'ai intégré d'ailleurs à l'entreprise dans laquelle je travaille toujours aujourd'hui. Et puis j'ai... couru mon premier semi l'année qui a suivi en 2015.

  • Speaker #0

    Et t'as eu besoin tout de suite d'objectifs, c'est vrai que parfois on a besoin de se challenger et se dire ok je vais m'inscrire à un 10 km par exemple pour se dire bah ok je rentre dans une nouvelle pratique mais par contre j'ai tout de suite besoin de me challenger pour pouvoir me faire un plan d'entraînement et puis savoir peut-être aussi s'évaluer, savoir qu'est-ce que je vaux en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça effectivement, je ne sais pas si c'est un défaut. En tout cas, ça fait partie de mon ADN. J'ai toujours fait de la compétition. Dès que je fais un sport, dès que je pratique une discipline, j'ai aussi envie de me challenger, j'ai aussi envie de me lancer des défis. Très vite, j'ai eu envie de faire des courses officielles, de faire des dicas, de faire des semis et de voir un peu mon niveau, de tester mon niveau. Ça, je pense que c'est parce que j'avais ces 15 années derrière moi de compétitrice et que c'est difficile pour moi, en tout cas à l'époque, de juste pratiquer pour le plaisir, entre guillemets.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup l'impression que c'est l'objectif qui fait aussi qu'on va se motiver à aller courir, à rentrer dans une certaine discipline, de se dire je vais y aller une fois par semaine, deux fois par semaine. Et l'objectif, en fait, il permet d'avoir aussi une récurrence et de moins se poser de questions sur est-ce que j'ai envie, est-ce que je n'ai pas envie. En fait, aussi, ça te donne un but.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est vrai que les courses officielles, on se retrouve avec des gens qui sont comme nous dans le sens de départ. Ça donne envie. Il y a une belle émulation. Et c'est vrai que le tennis, c'est un sport très individuel. J'ai trouvé à l'époque dans le running l'émulation dont j'avais besoin pour me porter aussi. Ce n'est pas si simple en fait. On dit que, moi-même je viens de le dire, la course à pied c'est facile, on enfile les baskets et on y va. Mais mine de rien, il faut quand même de la motivation pour y aller après le travail, le matin tôt. Donc voilà, c'est vrai que se donner des objectifs, des défis un petit peu en tête, ça aide en tout cas à y aller. En tout cas, il ne faut pas avoir peur de se lancer. Moi, j'ai fait mon premier 10 km en 2014, je n'avais jamais fait de course et j'y ai pris goût.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'il y a aussi des gens qui te disent « moi le running, je n'aime pas ça » . Et tu te dis « ben non, ce n'est pas mon truc » ou « est-ce que tu as persévéré ? » Parce qu'en fait, le running, on peut se dire que c'est hyper instinctif, tout le monde sait courir, on court depuis qu'on est tout petit. Et en fait, moi je leur dis « est-ce que tu crois que tu sais jouer au tennis au bout de deux, trois fois ? » Ben non, en fait, je ne peux pas savoir jouer au foot tout de suite, je ne peux pas savoir jouer au tennis tout de suite. Et en fait, le running, ça devrait être hyper instinctif. Et toi, quand tu as commencé le running, est-ce que tout de suite tu as aimé ça ou est-ce que c'est au bout d'un certain temps ? Et comment tu as commencé ? Est-ce qu'il y a eu de la progressivité ? Comment s'est passé tes débuts ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je n'ai pas à souvenir que j'aimais fondamentalement ça. Parce que pour moi, en plus, le running, ça évoquait plutôt les... les séances de piste à côté du tennis, donc je n'avais pas forcément de très bons souvenirs de la course à pied. Donc non, je n'ai pas à souvenir de prendre un kiff ultime sur mes premières sorties. Je me souviens que c'était assez poussif au début, je partais courir une demi-heure et ce n'était pas simple. Mais je mettais mes écouteurs et j'y allais. Et non, ça prend du temps, ça prend beaucoup de temps. J'ai l'impression qu'il m'a quand même fallu une bonne année pour me sentir bien, pour avoir ce tempo dans lequel je me sentais bien. Voilà, la course à pied, en tout cas, j'ai eu l'impression qu'en étant régulière, on peut vite progresser. Le cardio aussi, mais je pense qu'il faut être constant. Il faut y aller régulièrement, peut-être, deux, trois fois par semaine quand on le peut. Mais non, ça a été simple tout de suite. Je me suis lancée dans mon premier 10 km au bout d'un an et puis mon premier semi, pareil, au bout de deux ans. Donc il a quand même fallu du temps pour que je prenne vraiment du plaisir, alors que ce n'était pas une discipline que je découvrais. Donc effectivement, on a l'impression que c'est inné, mais ça n'est pas tant que ça. Souvent, moi la première aujourd'hui, je peux te dire que la course à pied, c'est un peu ingrat. On n'est pas dans un cours couvert comme pour le tennis. Ce sont des sports qui sont peut-être ingrats parfois, parce que ce n'est pas simple et on est un petit peu au rythme du mood du jour. Mais quand on y va régulièrement, on peut vite voir des progrès.

  • Speaker #0

    Et puis on dit, on joue au tennis, on joue au foot, on joue au basket et on ne joue pas au running. C'est peut-être un peu moins fun, mais après, une fois qu'on y prend goût, on y trouve aussi beaucoup d'autres choses et ça prend du temps. Tu m'avais raconté un petit anecdote justement dans cette période de ta vie où tu cherchais ta moitié et tu m'avais dit, ce qui est hyper important pour moi, c'est de trouver quelqu'un qui fait du sport. C'était un peu la condition sine qua non. Est-ce que tu peux nous raconter cette histoire et comment tu as rencontré Julien ?

  • Speaker #1

    Alors oui, c'était des critères complètement... Très basique à l'époque, mais c'est vrai que quand j'approche de la trentaine et que je suis célibataire, forcément quand je parle à mes copines, je leur dis le seul critère qu'il me faut. Chez un mec, c'est qu'il soit sportif. Et pourquoi ? Parce qu'en fait, c'était tellement mon quotidien, le sport, que je ne me projetais pas avec quelqu'un de non sportif. J'avais besoin d'avoir quelqu'un à mes côtés qui comprenne pourquoi je me lève tôt le samedi matin pour aller courir, pourquoi je retourne courir le lendemain. J'avais besoin de vivre cette passion, parce que le sport, chez moi, ça fait partie de mon ADN, c'est une vraie passion. Donc oui, quand j'ai rencontré Julien, j'ai vite été rassurée. Un ancien rugbyman, il jouait encore au rugby. Donc oui, c'était important pour moi en tout cas, que dans mon quotidien, ma moitié fasse du sport.

  • Speaker #0

    Non, mais je partage le point parce qu'en fait, c'est quelqu'un qui va te comprendre et qui va te tirer vers le haut. C'est-à-dire que quelqu'un qui ne fait pas de sport, qui n'est pas convaincu que le sport, ça importe au quotidien, finalement, quand tu as un peu la flemme, il va te dire « Mais oui, mais tu as raison, résole canapé, viens, on va faire ça plus tôt. » Et en fait, quelqu'un qui est sportif de base va plutôt te dire Mais si, ça va te faire du bien. Il y a des moments où, quand la personne qui partage ton quotidien, des fois, elle te voit peut-être aussi un peu énervée ou qui sent que tu as besoin aussi de pratiquer. Ils te disent, mais vas-y, prends tes baskets, va courir.

  • Speaker #1

    C'est des vraies valeurs. C'est des vraies valeurs que tu as en toi. C'est des valeurs que tu as envie de transmettre aussi à tes enfants un jour. Même si, quand j'ai rencontré Julien, je n'avais pas forcément à ce moment-là en tête de fonder une famille. C'est des valeurs que tu portes, que tu as envie de véhiculer. Donc, c'était important pour moi. Je suis contente qu'il ait coché les cases.

  • Speaker #0

    Tu disais qu'à ce moment-là, tu ne savais pas encore que tu allais fonder une famille avec lui, mais justement, tu as fondé une famille avec Julien. On pense à lui d'ailleurs, on l'embrasse. Tu es devenue maman en 2017. Avec Diane, on travaillait ensemble dans la même entreprise. C'est comme ça qu'on s'est connus, donc je me souviens très bien aussi de cette période-là. Comment s'est passé ta grossesse, justement ? Est-ce que tu as continué, toi, l'activité physique ou est-ce que tu as complètement arrêté ?

  • Speaker #1

    Alors, non. Quand je suis tombée enceinte en 2017, effectivement, j'ai tout arrêté. C'était... Mais c'était vraiment un choix personnel, c'est comme ça que j'avais envie de le vivre. Je ne suis pas en train de dire qu'il faut s'arrêter de faire du sport quand on tombe enceinte, loin de là. Il y a beaucoup de femmes autour de nous qui montrent le contraire. Mais en tout cas, c'était comme ça que je vivais les choses. J'avais besoin d'être au calme, de rester tranquille, de coucouner cette grossesse. Donc effectivement, j'ai tout mis en stand-by. J'ai arrêté le sport, j'ai essayé de marcher tant que je pouvais. Malheureusement, vers 5-6 mois, j'ai dû un peu réduire la cadence parce que... Pas une grossesse compliquée, mais il fallait que je me repose. J'ai préféré arrêter. Je n'ai pas continué la course à pied, en tout cas, quand je suis tombée enceinte.

  • Speaker #0

    Et en postpartum, est-ce que tu as voulu rapidement reprendre une activité physique ? Au bout de combien de temps tu as eu envie de reprendre ? Et est-ce que tu as eu un protocole de reprise ?

  • Speaker #1

    Je me souviens avoir fait la rééducation du périnée, comme on le conseille à toutes les femmes et encore plus. à celles qui veulent reprendre le sport rapidement. J'ai repris la course à pied gentiment, comme j'ai eu une jeune maman qui... J'avais un peu moins de temps, donc je n'ai pas à souvenir d'avoir beaucoup repris le sport dans les mois qui ont suivi. Mais j'ai repris comme je pouvais. C'était important pour moi aussi de retrouver une silhouette dans laquelle j'étais en confiance. Donc j'ai repris la course à pied tranquillement, sans me donner d'objectif. En tout cas, l'année qui a suivi, ça a été tranquille. Je reprenais le sport, mais sans me mettre de pression.

  • Speaker #0

    Quelques années plus tard, tu as voulu avoir un deuxième enfant. Pour avoir suivi aussi toute cette période de ta vie qui n'était pas facile, ça n'a pas marché tout de suite. Est-ce que tu veux partager justement cette période de ta vie avec nous ?

  • Speaker #1

    Au bout d'un an et demi, on a essayé d'avoir notre deuxième enfant avec Julien. Et on a vécu des moments qui n'ont pas été faciles. On a enchaîné plusieurs fausses couches. Et effectivement, cette vie de femme, quand on est sportive aussi, Ça n'a pas été simple parce que les fausses couches, on tombe enceinte. La fausse couche, on la prend souvent à l'approche des trois mois. Donc, il se passe trois mois où tu mets un petit peu le sport en stand-by. Et puis, derrière, il faut que le corps se remette en marche. Chez moi, ce n'était pas toujours évident. Donc, j'ai vécu pendant trois à quatre ans des phases de six, sept mois, huit mois où je... J'avais du mal à me remettre à la course à pied, à retrouver l'envie aussi. Et puis pareil, quand tu es en projet bébé, en tout cas c'est comme ça que moi je l'ai vécu. Et que tant plus qu'on t'enchaîne un petit peu les fausses couches, tu as un peu peur de ce que tu vas faire. Donc effectivement, le sport était un peu rythmé par mes cycles. J'ai souvenir que dans la deuxième partie de cycle, quand on est à l'approche du test de grossesse tant souhaité, je me souviens que je mettais un peu tout en stand-by, je préférais éviter d'aller courir. Donc j'ai vécu trois années effectivement où je n'ai plus du tout repris plaisir à faire du sport, à courir. J'y allais mais sans trop de volonté, de joie. J'y allais parce que j'étais sportive et je n'ai pas arrêté du jour au lendemain de faire du sport. Mais effectivement, ce qui nous est arrivé pendant les trois ans qu'on suivit, trois, quatre ans qu'on suivit, a un peu rythmé ma cadence sportive, mes envies et mes envies de sport.

  • Speaker #0

    C'est vrai que du coup, en tant que femme, on le vit pour beaucoup. C'est des sujets qui sont encore... Merci de les partager avec nous. C'est que c'est des sujets qui sont encore un peu tabous. On le met un peu sous le tapis et qu'on est encore très nombreuses et trop nombreuses, malheureusement, à le vivre. Et c'est des périodes... Alors, il y a deux choses. Il y a le fait d'essayer de tomber enceinte. Et il y a aussi beaucoup de femmes qui se disent « Je ne vais pas faire de sport parce qu'il y a peut-être un risque. » Alors qu'aujourd'hui, c'est vrai qu'il est aussi prouvé qu'il n'y en a pas. Et après, il y a aussi le sport pendant la grossesse. Pareil, ici, on ne veut pas ouvrir le débat, ne sait bien ou pas, de ne pas faire de sport. Je pense qu'il y a deux choses, c'est savoir s'écouter. Moi, par exemple, si je prends mon exemple, j'avais aussi besoin, et tu le partages aussi, d'avoir aussi cette bulle autour de cette grossesse où c'était une parenthèse et on avait envie d'être juste focalisés sur cette grossesse-là. Aujourd'hui, il y a plein de femmes qui font du sport et qui ont l'aval de leur médecin, et c'est très bien. Il y a des moments où le sport, il va, il vient en fonction aussi de ses envies, de ce qu'on est en train aussi d'entreprendre dans sa vie personnelle. Et je pense qu'à ces moments-là, il faut aussi savoir s'écouter.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que quand je suis tombée enceinte de Victoria, j'ai voulu mettre le sport entre parenthèses. C'était un choix personnel. J'étais heureuse de vivre ce moment-là. J'ai voulu coucouner ma grossesse. J'ai voulu coucouner aussi quand mon bébé est arrivé. Et puis, les années qui ont suivi avec l'histoire qui nous est arrivée aussi. J'ai fait une vraie parenthèse de 4 ans avec le sport parce qu'au moment où je vivais tout ça, ce n'était pas ce dont j'avais besoin. Le sport m'a fait du bien malgré tout. J'ai eu des moments où j'allais courir et quand je n'étais vraiment pas bien dans la tête, ça m'a fait du bien. Mais j'ai eu beaucoup de mal à retrouver du plaisir dans la course à pied dans les années qui ont suivi.

  • Speaker #0

    En 2023, Olympe est arrivé, ce bébé si attendu. Est-ce que justement pendant cette grossesse-là, une fois que tu étais sûre que tout fonctionne bien, est-ce que tu as eu envie pendant ta grossesse de pratiquer ou est-ce que tu as attendu ton post-partum ? Est-ce que tu as vécu quelque chose de différent pour cette deuxième grossesse ?

  • Speaker #1

    C'est très paradoxal et c'est assez drôle parce que tout au long de cette grossesse, quand effectivement au bout de 15-16 semaines j'ai enfin réussi à souffler, J'avais envie de retourner faire du sport. Quand je voyais des femmes courir, j'avais envie de retourner, de renfiler mes baskets et d'y retourner, alors que je n'avais pas eu ce désir-là pendant ma première grossesse. Donc, c'est comme s'il y avait eu un déblocage psychologique. Cette grossesse, comme tu le dis, tant attendue, elle est arrivée. Et voilà, le sport qui fait partie vraiment de moi, cette envie est revenue. Et j'ai attendu patiemment que Olympe arrive. Et pareil, j'ai rapidement repris la course à pied dans les mois qui ont suivi. Et j'ai vécu une des plus belles années sportives dans l'année qui a suivi la naissance d'Olympe. En

  • Speaker #0

    2024, tu décides de faire un semi, il me semble.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. Comme pour Victoria, j'ai refait ma rééducation du Périnée au bout de 2-3 mois, je ne sais plus exactement. Et pareil, pour retrouver une forme physique, retrouver une silhouette qui... me plaît, je suis retournée courir. Et puis très vite, j'ai repris beaucoup de plaisir. J'ai progressé assez vite. Mon mari, ça le faisait rire parce qu'il me disait « Mais t'as jamais couru aussi bien ? » Et j'ai couru un 10K en fin d'année. Donc un peu moins d'un an postpartum. J'ai couru un deuxième 10K également. J'ai enchaîné sur un semi. Et je prenais énormément de plaisir. Vraiment, j'ai même des souvenirs de... de partir courir et d'avoir envie de pleurer tellement je retrouvais enfin cet état de grâce que j'avais perdu pendant les quatre années de notre parcours difficile. Et voilà, j'y ai repris goût. Et aujourd'hui, j'adore ça. Je viens de faire mon premier marathon. Voilà,

  • Speaker #0

    tu spoiles. Tu as commencé à nous dire que c'était aussi pour ta silhouette. Je pense qu'il y avait un côté de retrouver, se réapproprier aussi son corps. Et par rapport à ce que tu viens de nous dire, j'ai l'impression aussi que... au-delà du physique, ça te faisait un bien fou moral en fait.

  • Speaker #1

    Bien sûr, le sport c'est une passion. J'ai mis le sport entre parenthèses pendant plusieurs années et j'ai retrouvé enfin ce plaisir-là. J'y allais avec le smile et c'est aussi des moments qu'on s'offre à soi en tant que femme. Quand on a des enfants, quand on a un bébé, aller courir le samedi ou le dimanche, c'est pas mettre de côté sa vie familiale, sa vie de mère, c'est aussi prendre du temps pour soi, c'est partir une heure. Revenir transpirante, on a éliminé les toxines, ça fait du bien, on a déchargé. On est content de remettre un pied à la maison et de s'occuper de ses enfants. En tout cas, j'ai vécu ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par rapport à ton histoire, pendant 3-4 ans, tu n'as plus fait de sport. Ce qui est aussi important de dire, c'est qu'on peut s'arrêter et revenir. En fait, il y a des moments dans la vie où, pour des raisons différentes, on fait moins. C'est aussi quand nos enfants sont en bas âge, où on n'a pas le temps, par exemple. Même si tu le dis, en effet, il faut quand même prendre le temps. C'est important de prendre du temps pour soi. Puisque pour prendre soin des autres, on a aussi d'abord besoin de prendre soin de soi. Il y a des moments où on a un peu moins la possibilité d'eux. Et pour autant, on peut revenir. et toi vraiment j'ai senti que C'était une renaissance en fait. Il y a eu le avant-après et tu as passé 3-4 années qui ont été très difficiles et qui t'ont beaucoup affecté moralement et physiquement. Et là, la naissance d'Olympe plus la reprise du sport, il y a une vraie renaissance. Oui,

  • Speaker #1

    exactement ça. Mon mari me disait souvent, Diane, vas-y, c'est ton moment. Avec ce que tu as vécu ces dernières années, c'est ton moment. Vas-y, profites-en. La course à pied, c'est facile. Ça paraît dur parce qu'il faut trouver la motivation. Effectivement, ce n'est pas simple de trouver la motivation d'y aller et de se lancer. On enfile les baskets et on y va. Et on peut commencer par 15 minutes, par 20 minutes. Et à chaque sortie, on va rajouter 10 minutes de plus. Et puis, on arrive à 30 minutes. Et puis, un beau jour, on revient et on a couru une heure. Et on est fier de soi.

  • Speaker #0

    La motivation, en effet, pour que ça soit plaisir. Et après, il y a la discipline qui est importante pour que ça perdure. Et justement, en parlant de discipline, ça me fait penser à ton marathon que tu nous as spoilé tout à l'heure. Un an après la naissance de ta fille, tu fais un semi-marathon. Ça ne suffit pas un semi-marathon pour toi. tu te dis ok l'année prochaine c'est le marathon et j'aime beaucoup ce que tu dis par rapport à Julien et c'est là qu'on a besoin aussi d'avoir quelqu'un qui partage notre vie, qui peut nous booster que ça soit, là c'est ton mari mais ça peut être aussi des amis et vraiment en effet c'était ton moment et 2025 tu t'es dit ok en 2025 je suis marathonienne et est-ce que tu peux nous expliquer comment t'as préparé ton marathon quelle a été ta routine parce que c'était vraiment le tout premier donc il y a plein de petites choses à mettre en place, petites, petites et grandes choses

  • Speaker #1

    Alors déjà, j'ai eu 40 ans l'année dernière. Donc c'était aussi, je pense que c'est aussi psychologique. On se dit, voilà, 40 ans, on a envie de réaliser des belles choses. Ma famille, je me sentais avec une famille au complet. Voilà, Olympe est arrivée, elle a complété la famille comme j'avais besoin qu'elle devienne. Et 40 ans, j'avais le sentiment de cocher plusieurs cases et j'ai eu envie de me lancer le défi fou de courir un marathon. Moi qui n'avais jamais couru plus de 21 kilomètres. Et à Noël, je me suis dit, c'est le moment, il faut que cette année soit l'année de tous les défis. Donc j'ai commencé une prépa marathon 16 semaines avant le marathon de Paris, qui était le 13 avril. J'ai commencé entre Noël et Nouvel An. C'est une longue préparation pour le coup, mais c'était nécessaire, parce que je n'avais pas suffisamment de kilomètres dans les pattes les mois qui avaient précédé. Donc effectivement, ça peut paraître long, 16 semaines, mais c'est ce qu'il me fallait en tout cas moi pour me mettre en confiance pour le jour J. Et je me suis astreinte à une discipline de fer. J'avais trois entraînements par semaine. Je n'en ai pas loupé un. Donc ça, c'est ma grosse fierté. J'ai la chance de travailler dans une entreprise qui a des douches et des vestiaires. Donc ça, c'est un vrai plus, c'est une vraie chance. Donc j'y suis allée tous les mardis midi, tous les jeudis midi et tous les dimanches matin. Je me suis instruite à cette discipline pendant 16 semaines. Au début, on se dit qu'on ne va jamais y arriver. Puis progressivement, on se retrouve à M-2, à être capable de courir assez facilement 20 km, 25 km, et puis ça monte en puissance. Si ça nous paraît complètement fou et impossible à réaliser 16 semaines avant, finalement, on arrive le jour J et on est... On est en confiance, on est prêts. En tout cas, moi, j'ai eu besoin d'être le bon petit soldat. J'ai eu besoin de suivre un plan d'entraînement qui était calé sur mon niveau, qui était calé sur mon rythme aussi de famille, sur mon rythme de travail, parce que j'ai aussi beaucoup de responsabilités dans mon travail. Donc, il fallait que tout ça s'intègre bien dans mon quotidien. Et voilà, j'y suis arrivé. Mais il a fallu beaucoup de discipline.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as eu des baisses de motivation, des moments difficiles pour ta... ta préparation et du coup, est-ce que tu as eu des ressources auxquelles tu as accroché ?

  • Speaker #1

    Alors oui, ça n'a pas été simple tous les jours. Le marathon de Paris, en plus, il est le 13 avril. Donc la prépa marathon, elle a été tout l'hiver. Il a fallu y aller quand il neigeait, il a fallu y aller quand il pleuvait des cordes. Le dimanche matin, quand il faisait moins 1, moins 2 degrés, il a fallu y aller par toutes les météos, par les différents moments de fatigue, moins de motivation, moins d'envie. Et j'ai essayé de garder en tête le 13 avril dans ma tête. J'avais vraiment envie de franchir cette ligne à Paris. Et autour de moi, j'ai eu effectivement beaucoup de gens qui m'ont portée, qui m'ont motivée. On dit souvent dans la maternité qu'il faut tout un village pour élever un enfant. J'ai un peu vécu la même chose pour le marathon. Pour moi, je peux dire qu'il faut tout un village pour courir un marathon. J'étais entourée de collègues qui m'encourageaient au quotidien, qui venaient courir avec moi. Sur les pauses déjeuner le mardi et le jeudi, j'ai eu un mari qui a fait les sacrifices nécessaires pour que je puisse faire mes sorties du dimanche. Parce que ça aussi, c'est pour ça que c'est important d'avoir des gens autour de soi qui comprennent le projet. C'est devenu un projet familial, vraiment. Julien, il a souvent dit ça, c'est un vrai projet familial. Parce qu'on s'absente deux, trois heures, parfois quatre heures le dimanche et on laisse un peu de côté sa vie de famille. Voilà, c'était le sacrifice que j'ai fait. Ça n'a pas duré longtemps finalement, quand on a un peu de recul. Qu'est-ce que c'est que deux, trois mois dans une vie ? Mais oui, ça n'a pas été ça. Je n'ai pas eu la motivation tous les jours, effectivement. Il a fallu se donner un coup de pied aux fesses régulièrement. Il y a aussi le doute. Parfois, on se dit, on ne va pas y arriver. Pourquoi je me suis lancée là-dedans ? Mais voilà, j'ai toujours eu en tête l'envie de franchir cette ligne d'arrivée le 13 avril.

  • Speaker #0

    Et ça, je te rejoins là-dessus. C'est hyper important de visualiser la ligne d'arrivée du jour J. Et ça nous booste toujours. Je suis souvent en train de penser à ça, quand j'étais en préparation marathon. Et vraiment, à chaque fois que j'étais en train de m'imaginer franchir cette ligne d'arrivée, bon déjà j'ai les poils et je suis déjà en train de pleurer. Mais en plus, il y a ce côté où ça nous booste. Et ça, franchement, il faut vraiment l'avoir en ligne de mire tout le temps quand c'est difficile. Parce qu'on sait que le chemin de la préparation est d'ailleurs souvent très beau. Et souvent, on dit presque que c'est la cerise sur le gâteau.

  • Speaker #1

    Le jour J, c'est la célébration. La vraie difficulté, c'est la prépa. et alors j'ai fait beaucoup de visualisations moi dans mes années de compétition de tennis donc effectivement c'est simple pour moi de visualiser le jour J et en plus je travaille dans le sport donc je sais ce que c'est je sais à quoi ressemble une course de running il faut se visualiser le jour J il faut s'imaginer franchir la ligne il faut que toutes ces émotions là on les ressente en amont et voilà j'ai aussi souvenir que pendant la prépa il y a des runs le dimanche où j'en avais les larmes aux yeux. Je me disais, je vais vivre ce moment-là. Pour se porter, pour y aller, il faut se souvenir pourquoi on l'a fait, pourquoi on s'est lancé dans l'aventure. Ma portée jusqu'au bout.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est vrai que c'est ce que tu disais, c'est qu'en fait, 16 semaines de préparation, c'est hyper long. Il faut tenir aussi physiquement et mentalement et se rappeler toujours pourquoi on fait les choses. C'est hyper important pour tenir dans la durée. Maintenant, je voudrais que tu me racontes un peu comment s'est passé justement ton marathon, ce fameux 13 avril 2025. Et sans trop spoiler, j'ai partagé avec Diane les dix derniers kilomètres avec elle. J'avais prévu de finir son marathon avec elle pour pouvoir l'aider jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, le marathon approche à grands pas. Et bizarrement, je me sens prête. Je coche toutes les sorties. Et j'y moins dix. La petite Diane, quand elle avait 15 ans et qu'elle allait sur les terrains de tennis avec la boule au ventre, je la retrouve. Je la retrouve. et au moment où on doit se nourrir correctement pour... Pour être en charge glucidique, me voilà à avoir des difficultés à me nourrir parce que je suis stressée. Je dors de moins en moins bien, je me réveille très tôt le matin, j'en fais des insomnies. Et en fait, la peur prend vraiment le dessus. Je me suis mis peut-être beaucoup trop de pression sur la fin. Je pense que c'est pareil, c'est le défaut des compétiteurs peut-être aussi. Je n'ai pas forcément très bien géré l'approche du marathon et le jour J approche. Le jour J arrive enfin et en fait, j'ai été... complètement submergée émotionnellement parlant. Je n'ai jamais vraiment réussi à trouver le tempo qui était si simple à tenir pendant mes entraînements. Je me souviens avoir vu mes filles au 7e kilomètre et à presque fondre en larmes, aller revoir au 15e kilomètre et à fondre en larmes. Je me souviens avoir appelé... Mon mari au 15e à lui dire je comprends pas, j'arrive pas à trouver le tempo et il me dit mais ralentis, ralentis, on sera là au 18e et en fait voilà c'est ça a été une journée éprouvante. Je je m'étais pas rendu compte que le marathon ça allait être aussi dur. Donc voilà le marathon se passe, il se passe pourtant bien parce que finalement je le termine en 4h30 donc... si mal mais je pense qu'avec le recul, j'aurais aimé vivre ce moment un peu différemment. J'aurais peut-être aimé prendre plus de plaisir mais voilà, je ne minimise pas ce que c'est que le marathon. C'est vraiment une distance qui est difficile et puis je sais que le sport c'est comme ça. J'ai fait 15 années de tennis, je sais qu'on va avoir cet état de grâce à l'entraînement la veille d'un match et puis d'arriver le jour J et de ne pas passer un service ou à passer un coup droit. Donc c'est un peu pareil, voilà, c'est le jeu. Le sport c'est ça. Mais pour autant, j'ai franchi la ligne d'arrivée comme j'avais envie de vivre ce moment. Je me suis peut-être sabotée le jour J parce que les émotions ont pris le dessus. Mais j'ai réussi le défi, j'ai réussi le challenge, j'ai franchi cette ligne d'arrivée avec toutes les émotions qui vont avec. Quand je regarde les photos aujourd'hui, toutes les photos, je suis en larmes. Du premier au 42e kilomètre, j'ai l'impression d'avoir pleuré pendant 4h30.

  • Speaker #0

    Avec toutes les émotions qui t'ont traversé, sûrement.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'ai eu beaucoup, beaucoup d'amis qui sont venus tout au long du parcours. Ça m'a fait un bien fou, mais c'est vrai qu'à chaque fois que je voyais des gens, En fait, j'étais submergée par les émotions. Voilà, je pense que ce moment, j'avais tellement envie de le vivre. Et j'ai exercisé beaucoup de choses aussi pendant la prépa, le jour J aussi. Je pense qu'au fond de moi, il y a aussi les dernières années qui se sont remontées à la surface. Et comme tu le disais tout à l'heure, je l'ai vécu aussi comme une renaissance, ce marathon. Il y a beaucoup d'émotions, mais je suis fière de moi quand même malgré tout. Et quand j'ai fait le bilan, 48 heures plus tard, je m'en suis voulue d'avoir vu que le négatif sur le coup. J'ai vécu un super moment.

  • Speaker #0

    Oui, et forcément, c'est difficile. Et comme tu le dis, tu as passé cette ligne d'arrivée, tu es finisheur d'un marathon. C'est un truc quand même incroyable. Tu as réalisé le défi. Et je pense qu'au début de ces 16 semaines ou dans tes premiers entraînements, tu as dû te dire, mais comment je vais réussir à faire un truc pareil ? Tu n'as jamais loupé une séance. En revanche, tu as su t'écouter aussi. Et ça, c'est important de le dire. C'est-à-dire que quand, à un moment donné, tu sentais que tu étais un peu plus fatigué, que ça tirait un peu musculairement, Il faut aussi être à l'écoute de son corps et pouvoir s'adapter. Tu as aussi mis en place un protocole de récupération. Et sur ton marathon, peut-être qu'en effet, tu es arrivé avec peut-être un peu trop de pression qui était, toi, ce que tu t'es mis, parce que c'était un défi tellement important pour toi que tu as vécu une envie, c'était de le réaliser, mais tu avais aussi très peur. Parce que voilà, c'est des moments où tu restes une compétitrice et tu as un petit peu peur de ça.

  • Speaker #1

    J'ai gentiment comme cette distance du marathon, c'est la seule distance où, quand on prend le départ... On n'est pas certain de franchir la ligne d'arrivée.

  • Speaker #0

    C'est un mythe, ça reste un mythe. Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que même si autour de moi, tout le monde me disait « t'as fait une préparation d'enfer, il n'y a pas de raison, même si c'est dans la douleur, dans la souffrance, tu vas y arriver » , en fait, je n'avais pas cette certitude-là. Dans ma tête, ce n'était pas une évidence. Il ne faut pas minimiser le marathon. Mais effectivement, comme tu le dis, j'ai été hyper disciplinée pendant quatre mois. J'ai respecté les jours de repos. Je n'y suis jamais allée un jour de trop, un jour de plus. Je n'ai jamais fait la tête brûlée. Quand je devais faire une sortie de 24 km et que je n'étais pas forcément bien, peut-être que j'en ai fait 23 en ralentissant un peu la cadence, mais j'y allais malgré tout. Il faut savoir s'écouter. J'ai bu beaucoup d'eau, c'est un défaut chez moi, donc j'ai appris à boire de l'eau. J'ai aussi été suivie par un ostéo qui m'a fait beaucoup de bien une fois par mois. Il ne faut pas minimiser ce que c'est qu'une préparation marathon. Mais avec beaucoup de discipline et beaucoup de rigueur, n'importe qui peut y arriver.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as des prochains objectifs ?

  • Speaker #1

    Alors, dans l'année à venir, je vais recourir des 10 kilomètres, où j'ai aussi envie de faire mieux que mes précédents. Je vais courir un semi. Avec Julien, on s'est aussi donné comme objectif de couple, de faire des courses ensemble et de faire des week-ends en province ou à l'étranger ensemble. On a fait le semi de Biarritz l'année dernière et on a adoré ça. On a laissé les enfants. Chez les grands-parents, on est partis trois jours, on a couru le Summit Biarritz ensemble et on va prendre plaisir aussi à faire des courses comme ça. On fait Marseille K6 en octobre tous les deux. Et même si le soir du marathon de Paris, j'ai dit à tout le monde, plus jamais cette distance, c'est un truc de fou. Ben voilà, trois jours plus tard, j'ai été piqué. Et je me souviens d'avoir envoyé un petit message en te disant, Laure, tu vas m'en vouloir, mais je crois que je m'ai réinscrit à un marathon et tu m'as dit, j'en peux plus de toi, c'est pas possible, après ce que tu m'as dit dans les heures qu'on se suivit. Mais voilà, je pense que j'aimerais aussi qu'on le fasse avec Julien, il a envie, il était censé le faire avec moi cette année, mais il s'est blessé en cours de route. Donc voilà, on a envie d'en faire un ensemble et peut-être que ce sera en 2026. En tout cas, c'est en moi. J'ai envie de faire des courses. J'ai envie de porter des dossards. C'est aussi ça qui me porte, qui me donne envie d'y retourner. J'ai envie de me challenger. Et la compétitrice que je suis a besoin de mettre des dossards pour se sentir bien. Et voilà, je vais vivre ça comme ça.

  • Speaker #0

    On arrive à la fin de notre échange. Mais avant de terminer, est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ?

  • Speaker #1

    Si je devais faire les choses différemment, je... Je pense que je me serais un peu plus écoutée, peut-être un peu moins écoutée à la limite, je ne sais pas, pendant les quatre ans entre Victoria et Olympes. J'aurais peut-être eu besoin que quelqu'un me dise « Diane, en fait, tu as besoin de sport, vas-y, malgré tout, ça ne changera rien au test de grossesse. » Si j'ai un regret, c'est peut-être celui-là, c'est d'avoir vraiment fait une trop grosse parenthèse. Le sport m'aurait peut-être aidée à moins sombrer pendant ces années-là. Voilà, c'est comme ça que je l'ai vécu à ce moment-là. Si je devais donner un conseil aujourd'hui à une femme qui vit la même chose que moi, je lui dirais « écoute-toi, mais ne t'oublie pas » .

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'à ce moment-là, tu aurais voulu avoir une sage-femme, un médecin qui te dise En fait, tu as le droit, si ça te fait du bien, tu es en capacité de le faire. D'avoir un discours rassurant du milieu médical aurait pu en effet te faire du bien à ce moment-là. Et est-ce que tu aurais un message à transmettre à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #1

    Allez-y, foncez, écoutez-vous, si vous avez envie d'y aller, n'ayez pas peur, sentez-vous légitime. J'ai écouté ton premier podcast avec Suzy et elle dit, les filles, allez sur la piste. N'ayez pas peur, vous avez votre place. C'est vrai qu'on a souvent un peu ce complexe-là de ne pas avoir les mêmes chronos que les autres, de courir moins vite que les autres. Non, écoutez-vous, si vous avez envie d'y aller, allez-y. Si vous avez envie de courir un premier 10 km, allez-y. Et puis l'envie va venir. Peut-être qu'un jour, vous courrez votre premier semi, votre premier marathon, qui sait. Mais voilà, n'ayez pas peur d'y aller. La course à pied, c'est pour tout le monde. Il n'y a pas que les élites, même si on a l'impression autour de nous avec... Les réseaux sociaux, il n'y a que le chrono qui compte. Ce n'est pas le cas. Donc allez-y, faites-vous du bien.

  • Speaker #0

    Merci Diane. Je te propose maintenant de répondre aux questions du Rituel Booster. Est-ce que tu as une ressource à nous partager ? Ça peut être un podcast, un film, un livre ?

  • Speaker #1

    Objectif Marathon, qui est un podcast qui a été très précieux pour moi pendant ma préparation marathon, avec la coach Suzy, qui donne des très bons conseils sur les allures, sur comment s'alimenter, comment se nourrir le jour J, comment gérer les dernières semaines. Si un jour vous vous lancez dans un marathon, et même si vous ne vous lancez pas dans un marathon, ce sont des précieux conseils qui peuvent vous aider pour le quotidien et pour une gestion de n'importe quelle distance.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une chanson à nous partager pour nous booster lors de nos sorties sportives ?

  • Speaker #1

    Ça va être très cliché, mais je pense que je vais te dire Céline Dion et la musique d'Estaing. C'est très drôle, j'ai une anecdote quand même. J'ai une playlist pour courir et du coup qui durait plus de quatre heures. J'étais prête à mettre mes écouteurs le jour J et il n'y avait pas cette musique dans ma playlist. Et la veille du marathon, je l'ai ajoutée au dernier moment. Et alors c'est très drôle parce qu'au 37e kilomètre, cette musique passe. Voilà, Destin de Céline Dion passe. Et en fait, j'étais au plus bas. Enfin, tu étais à côté de moi, donc tu m'as vue. Tu m'as vu sombrer à l'approche des 42 et en fait quand cette musique est passée, je me souviens que ça m'a redonné un vrai coup de fouet, un vrai coup de boost. Tu m'as dit « regarde, tu souris à nouveau » . Donc voilà, c'est ma musique de motivation du jour.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'à ce moment-là, j'ai vu ton visage s'illuminer d'un coup. Je me souviens qu'on a chanté sur Destin et que ton destin c'était d'être marathonienne, donc c'était vraiment la bonne chanson au bon moment.

  • Speaker #1

    Ça fera plaisir à mes copines de sortir cette musique-là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un mantra ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire qu'on ne regrette jamais d'y être allé. Je te l'ai dit tout à l'heure, mais c'est quelque chose qu'un jour tu m'as dit. Effectivement, on ne regrette jamais d'y être allé. C'est difficile d'y aller, c'est difficile d'aller courir, c'est difficile d'infiler les baskets, mais quand on a terminé la course, on est fier de soi. Donc voilà, ce serait ça.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as une personne que tu aimerais écouter à ce micro ?

  • Speaker #1

    J'aimerais beaucoup écouter Anaïs Kemener, qui pour le coup a été une femme enceinte qui a couru presque tout au long de sa grossesse. Il me semble qu'elle a dû s'arrêter de courir vers 7 mois de grossesse, parce qu'au bout d'un moment, ça pèse aussi le ventre. Mais voilà, ça fait aussi du lien avec ce que je t'ai raconté. Moi, je me suis peut-être trop écoutée, j'ai voulu arrêter le... Le sport pendant mon parcours maternité, elle y est allée. C'était un vrai bel exemple. Donc j'aimerais bien que tu l'interviewes un jour.

  • Speaker #0

    Parfait. Eh bien, écoute, ça sera sur la liste. Merci beaucoup Diane d'avoir partagé ton histoire avec nous. C'est un vrai plaisir de t'avoir au micro de Booster.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Pour clore cet épisode, j'avais envie de vous partager un message tout particulier. Quand on se lance dans un défi comme celui-ci, on ne le vit pas seul. Vous l'aurez compris à travers son témoignage. Il y a aussi celles et ceux qui nous accompagnent, nous soutiennent et parfois nous poussent quand on doute. J'ai donc demandé à Julien, le mari de Diane, de nous partager son regard sur ce marathon et sur le chemin parcouru. Voici sa note vocale, pleine de fierté et de tendresse.

  • Speaker #2

    Nous sommes début juin, ça fait maintenant un peu plus de six semaines que tu es marathonienne, que tu as médaille de trône dans la cuisine. Ça fait un peu plus de six semaines que tous les soirs je te dis bonne nuit ma marathonienne. Et j'en suis très fier, et c'est simplement parce que je suis fier, mais surtout très heureux pour toi de voir à quel point tu t'es engagé dans ce projet, à quel point tu avais besoin de réaliser ce marathon. J'avais fait quelque chose qui était inatteignable il y a quelque temps, parce que tu étais un peu, quelque part, mise de côté pour pouvoir tomber enceinte, voir les grossesses, surtout pour une enfant en bas âge. Et c'était un peu comme une renaissance, de pouvoir se remettre au sport et surtout d'aller chercher un défi. C'était énorme, le tennis, la course à pied. et tu es allé chercher quelque chose qui, il y a quelques temps, était vraiment inatteignable. Ça paraît, le 24, ce marathon, il était évident que tu allais y arriver, mais tu as mis une telle détermination, c'était plus que du sport, c'était aussi de retrouver toi et de prouver que la Diane, qui était une grande sportive, l'est toujours aujourd'hui. Et je pense sincèrement que tu représentes les mamans. De 40 ans, c'est pour ça aussi que t'es couru pour beaucoup de nuits. Tout le monde sait que c'est pas facile d'avoir un métier, des enfants en bas âge, une mère qui est un peu grand, et en même temps de préparer un défi sportif qui est énorme. C'est tout simplement énorme. Et je voulais te dire encore bravo. Bravo. Et puis maintenant, on remet les baskets. Et le prochain défi, ce sera à deux.

  • Speaker #0

    Je remercie très chaleureusement mon invité du jour, Diane, et je l'embrasse très fort. Et merci à toi d'avoir écouté Booster. J'espère que cet épisode t'aura donné l'envie de te mettre en mouvement. Si tu as aimé, pense à t'abonner, à mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts, Deezer ou Spotify et à partager autour de toi. C'est le meilleur moyen de faire grandir cette belle communauté. Pense à t'abonner au compte Instagram boost.heure.podcasts pour retrouver toutes les actualités et nous laisser un commentaire sur l'épisode du jour. On se retrouve très vite. D'ici là, prends soin de toi et n'oublie pas, on ne regrette jamais d'y être allé.

  • Speaker #1

    Et mon destin, j'ai fait mon chemin Si un semestre, on vit pour des temps Dans l'exemple, on se bat

Share

Embed

You may also like

Description

Diane a toujours eu le sport dans la peau.
Mais entre la carrière, les grossesses et sa vie de maman, elle a parfois dû mettre son corps – et ses baskets – entre parenthèses.
Jusqu’au jour où elle a décidé de revenir. Pour elle.
Sortie après sortie, elle retrouve l’envie, l’élan… et la force de viser un défi fou : un marathon.
Soutenue par son mari, portée par ses proches, elle s’offre bien plus qu’une médaille : une renaissance.


✨ Boost.her, le podcast qui remet du mouvement dans ta vie.
Abonne-toi pour ne manquer aucun épisode et partage autour de toi si ça t’a fait du bien !
Rejoins la communauté sur Instagram : @boost.her.podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Booster, le podcast qui va te donner envie de bouger et de te dépasser pour être bien dans ta tête et bien dans ton corps. Je suis Laure Fulton-Prévot, le sport m'accompagne depuis toujours. Courir, bouger, me dépasser font partie de qui je suis. Depuis 15 ans, j'organise aussi des événements sportifs pour partager cette passion. Le sport nous transforme, nous élève et nous reconnecte à nous-mêmes. C'est pour cela que j'ai créé Booster, pour inspirer celles et ceux qui veulent remettre du sport dans leur quotidien. A chaque épisode, tu découvriras l'histoire de femmes et d'hommes qui ont trouvé dans le sport une vraie force. Leurs réussites, leurs doutes et leurs déclics te prouveront qu'il n'est jamais trop tard pour enfiler tes baskets et te lancer. Alors, prête à remettre du mouvement dans ta vie ? C'est parti ! Aujourd'hui, je vous emmène à la rencontre de Diane, une sportive dans l'âme, qui nous prouve que l'on peut toujours recommencer différemment à son rythme. Du tennis en compétition dès l'enfance à la course à pied après ses maternités, elle raconte comment le sport est resté un fil conducteur dans sa vie. Parfois en sourdine, parfois comme un moteur. Après plusieurs années de pause, marquées par des épreuves personnelles, elle retrouve l'élan, le goût de l'effort et vit une véritable renaissance grâce au renum. Diane revient aussi sur l'importance de l'équilibre familial et sur le rôle précieux de son mari, qui l'a soutenu tout au long de sa préparation marathon. Un épisode vrai, doux et puissant à la fois, qui célèbre le retour à soi, l'entourage qui porte et la joie de se dépasser. Je vous souhaite une très bonne écoute. Je suis ravie d'accueillir à mon micro une très chère amie, Diane. Diane, comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Laure, ça va, merci. Et toi ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça va bien, je suis ravie de t'avoir à mon micro, donc tout va bien. Pour commencer, Diane, est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît, en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je m'appelle Diane, j'ai 40 ans, je travaille dans la communication dans l'événementiel sportif. J'ai deux petites filles, Victoria qui a 7 ans et demi et Olympe qui vient d'avoir 2 ans, et je suis mariée à Julien.

  • Speaker #0

    Pour débuter notre échange Diane, j'aimerais qu'on remonte à ton enfance, parce qu'on va beaucoup parler de sport et ta pratique sportive dans Booster. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, toi, tes débuts dans le sport, quels étaient tes premiers souvenirs justement liés au sport ?

  • Speaker #1

    Alors, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai le sentiment d'avoir toujours été sportive. J'ai été une enfant qui aimait le sport et j'ai commencé aussi très tôt le tennis. Ma maman m'a mise au tennis à l'âge de 8 ans. Donc, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai le sentiment d'avoir toujours été sportive.

  • Speaker #0

    Le tennis, c'est un sport ultra exigeant. Il faut tout de suite s'entraîner très fort, très vite pour avoir un bon niveau. Et justement, est-ce que toi, tu as une pratique assez intensive rapidement ? Et est-ce que tes parents, justement, ils ont eu un impact ? Est-ce qu'ils t'ont poussé pour que tu t'entraînes beaucoup ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, ma maman était admirative du parcours de Yannick Noah, qui avait remporté Roland-Garros en 83. Et elle m'a mise au tennis à l'âge de 8 ans. Et effectivement, c'est allé assez vite. Un ou deux ans plus tard, j'ai rapidement intégré l'équipe du club. J'ai très vite fait les interclubs. Et après, dès que tu commences à être classé, avoir un niveau assez correct, tu enchaînes vite les tournois et de fil en aiguille, tu rentres un peu dans la moulinette de la compétition. Et ça ne s'est jamais arrêté après, en tout cas toute l'adolescence. Et jusqu'à mes 25 ans, je n'ai plus jamais cessé de jouer et de faire des tournois.

  • Speaker #0

    Et ça ressemblait à quoi justement ? Combien d'entraînements tu avais par semaine, de compétitions ? Est-ce que c'était tous les week-ends ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, c'est un sport qui est très prenant. En parallèle, j'allais à l'école, j'ai suivi le cursus scolaire habituel. Je m'entraînais trois, quatre fois par semaine. Après l'école, en fin de journée, les tournois c'est la même chose. Après l'école, le soir et le week-end. Quand tu joues en finale, les finales sont souvent le dimanche après-midi, donc le week-end est vraiment dédié au tournoi. Comme j'ai vite eu un classement intéressant, j'ai fait beaucoup de tournois et beaucoup de tennis sur les 10-15 années qu'on suivit, donc ça faisait partie intégrante de mon quotidien.

  • Speaker #0

    Des fois, quand on est enfant, on a plus envie de s'amuser avec ses copains plutôt qu'être à fond dans la compétition, ou alors c'est peut-être quelque chose d'inné pour toi. Est-ce que tu le faisais de bon cœur ? Est-ce que tu le faisais pour toi, pour tes parents ? C'était quoi tes motivations justement à t'entraîner autant et à faire de la compétition ?

  • Speaker #1

    Alors j'aimais vraiment ce sport, je ne l'ai jamais fait à contre-cœur. J'ai l'impression que quand on a 15-16 ans, les envies sont un peu ailleurs. J'ai des souvenirs de mes copines de collège et de lycée qui commençaient à sortir le week-end et je n'avais pas du coup les mêmes quotidiens qu'elles. Donc c'est peut-être vrai qu'à un certain âge... Le plaisir n'a peut-être pas été le même qu'au tout début, mais malgré tout, je prenais quand même beaucoup de plaisir à pratiquer cette discipline et ça faisait vraiment partie intégrante de mon quotidien. Je progressais en parallèle, je ne me suis jamais remise en question là-dessus, je n'ai jamais songé à arrêter ce sport. Pour répondre à ta question sur les parents... Ma maman, qui m'avait mise au tennis à l'âge de 8 ans, a aimé vraiment profondément ce sport. Elle m'a un peu poussée aussi. Je peux dire qu'elle a peut-être fait partie des parents qui sont rentrés dans ces travers-là, de pousser un peu toujours plus leurs enfants. Le tennis, c'est une dynamique de famille aussi. J'ai deux petits frères. Mon papa était beaucoup moins disponible et présent avec moi sur le terrain. C'était un petit peu ma maman qui avait pris le relais avec moi à cette époque-là. On était toutes les deux sur les routes, du lundi au dimanche, le soir après l'école. Elle venait me chercher, elle m'emmenait aux entraînements, elle restait aux entraînements, elle m'emmenait en tournoi. Donc oui, il y a eu cette dynamique familiale qui était un peu exceptionnelle. Maman avec moi et papa avec les deux garçons. Ma maman m'a beaucoup poussée à un moment donné, mais ça restait tout à fait naturel et j'aimais ça, je prenais beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    Et tu vois, je rebondis sur ce que tu disais par rapport à 15-16 ans, on a envie d'autre chose. Et moi, j'ai vécu exactement la même chose à cet âge-là. Et on le voit, c'est qu'on commence à être au lycée. Et c'est là aussi où on voit aussi dans pas mal dans les clubs des décrochages. C'est-à-dire que finalement, le sport, tu t'inscris quand t'es petit avec tes parents. Tu commences une activité sportive. Mais quand ça commence, ça a été une décision qui est plus propre à soi. Quand on voit ses potes sortir le week-end, moi je me souviens, je ne pouvais faire aucune soirée. À un moment donné, je me suis blessée. J'ai découvert aussi cette partie de dire, en fait, je peux faire ça si je ne fais pas de sport. Ça a été difficile d'en revenir. Et moi, à un moment donné, c'est mes parents qui m'ont repoussée à repratiquer. Parce que c'est un âge où des fois, on a envie de faire autre chose et on peut vite décrocher.

  • Speaker #1

    J'ai souvenir que mes copines de classe commençaient aussi à avoir des petits copains. Voilà, et mes copines, pour le coup, ne m'appelaient même plus le vendredi pour sortir parce qu'elles savaient que j'étais sur le terrain de tennis du samedi matin au dimanche soir. Donc voilà, c'était un choix. Je n'ai aucun regret, en tout cas, quand je reviens un peu en arrière. C'était un choix de vie, ça faisait partie de mon ADN d'être sur le terrain de tennis. Oui, je pense que j'ai fait partie de celles qui ont un peu serré les dents à un moment donné pour continuer. J'ai continué à aller au collège et au lycée. Je m'entraînais aussi beaucoup avec des filles qui n'étaient plus dans le cursus scolaire classique. Je pense que c'est peut-être ça aussi qui m'a sauvée, entre guillemets. C'est que j'ai continué à avoir un quotidien normal, à aller au lycée et ça ne m'a pas dégoûtée.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as envisagé de faire du tennis ton métier à un moment donné de ta pratique ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas souvenir de m'être dit « je veux gagner Roland-Garros un jour » . Alors effectivement, quand tu fais un sport en compétition, que tu as des parents qui te poussent, bien évidemment, peut-être qu'au fond de moi, j'avais ce rêve fou un peu d'être pro un jour, mais ce n'était pas ancré au fond de moi. Je savais que j'avais envie d'autre chose, j'avais envie d'un cursus classique. J'avais envie d'une carrière professionnelle plus traditionnelle. Donc non, je jouais au tennis pour progresser et ça m'allait bien comme ça. Je pense qu'au fond de moi, je ne sentais pas que j'avais les ressources pour franchir ce cap. Il y a un vrai cap à franchir dans le tennis pour passer pro. Les premiers qui sont détectés sont souvent détectés à l'âge de 10, 11, 12 ans. J'avais un bon niveau, mais c'était bien comme ça.

  • Speaker #0

    J'avais une dernière question liée à justement ton enfance et tes parents. Est-ce que tu les voyais faire du sport ? Est-ce qu'ils ont été un rôle modèle ?

  • Speaker #1

    Alors, mon papa, pas du tout. En revanche, ma maman n'était pas sportive au sens propre du terme. Je veux dire, je n'ai pas souvenir qu'elle allait, qu'elle enfilait ses baskets pour aller courir ou qu'elle était dans un club pour faire un sport en particulier. En revanche, elle jouait beaucoup au golf. Elle enfilait quand même beaucoup ses baskets pour aller marcher. J'ai souvenir qu'elle... qu'elle pouvait passer 2-3 heures en forêt pour marcher le week-end. Je pense que je n'ai pas grandi dans un environnement ultra sportif, comme peuvent le vivre aujourd'hui mes filles au contact de mon mari et de moi. Mais j'ai quand même le sentiment que ma mère était très active et m'a donné envie de faire du sport et de me pousser un petit peu dans le tennis.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, on parlait de tes études et tu disais que tu avais mené tout de front. En France, justement, on n'est pas toujours aidé quand on veut avoir une pratique sportive intense avec les études. Il y a très peu d'endroits où on peut mêler les deux. Une fois que tu as le bac en polo, tu me disais, quand on préparait cet épisode, que tu as fait une licence de lettres. Et en 2007, tu as obtenu une bourse universitaire aux États-Unis. L'an dernier, il y a eu les Josans à Pique à Paris. On a beaucoup dit que la France n'était pas un pays sportif, contrairement par exemple aux États-Unis où le sport est roi. Toi, est-ce que tu peux nous expliquer ton choix justement d'être partie là-bas et à quoi ressemblaient tes journées dans une université américaine ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, quand j'ai eu le bac, c'était un peu la génération des premiers Français à obtenir des bourses aux États-Unis. J'ai l'impression qu'on était les premières promotions à avoir ces opportunités-là. Moi, je ne suis pas partie tout de suite, je préférais être safe. et obtenir un diplôme français avant de partir à l'étranger. Et en parallèle, j'ai continué le tennis, donc j'ai continué à progresser et avoir un classement plutôt correct. Ce qui m'a permis, trois ans plus tard, de contacter des universités américaines et d'obtenir une bourse. Et effectivement, c'est des opportunités qu'on n'a pas en France. Si en France, pendant dix ans, j'ai dû jouer au tennis en me calant sur mon rythme d'école, Les Américains, ce n'est pas la même chose. On arrive là-bas, c'est la culture du sport qui prévaut sur tout le reste,

  • Speaker #0

    contrairement à France.

  • Speaker #1

    J'ai soulevé d'arriver aux États-Unis. J'ai passé trois ans dans l'état de Géorgie, dans une fac américaine. Et en fait, les athlètes, c'est autre chose. C'est une autre dimension. On arrive, on a les tenues de l'équipe.

  • Speaker #0

    J'imagine trop bien là-dedans.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est vrai que je l'ai clairement vu. La culture du sport aux États-Unis, ce n'est pas la même. On met vraiment, vraiment en avant. les athlètes et on pousse au sport et tout s'imbrique autour du sport. En fait, les études, c'était le matin et on fait en sorte que les athlètes puissent s'entraîner correctement. Donc on avait cours de 8h à midi et puis les après midi étaient dédiés au tennis. Et voilà, c'est des choses que je n'avais pas connues en tout cas en France où j'allais à l'école comme tous les jeunes de mon âge, du matin au soir. Et j'étais sur un terrain de tennis de 19h à 22h.

  • Speaker #0

    En fait, en France, tu faisais rentrer le sport dans ta vie. C'est toi qui arrivais à faire rentrer tout ça dans un quotidien aussi d'études. Alors que finalement, aux États-Unis, c'était le contraire. C'est-à-dire que c'était les études qui se remettaient à l'intérieur du sport. Là, il y avait tout qui était adapté pour que le sportif puisse pratiquer sans se poser de questions.

  • Speaker #1

    On le voit effectivement. Comme tu disais, on a vécu les Jeux Olympiques l'année dernière. Je le vois aussi avec mes filles, on sent qu'en France, le sport c'est une discipline extrascolaire, ça ne fait pas partie intégrante de notre quotidien. Il faut souvent avoir des parents qui sont sportifs pour que les enfants fassent du sport, se mettent au sport, alors que là-bas j'ai l'impression que tout tourne autour de ça, et on met vraiment en avant les athlètes, les athlètes de haut niveau aussi. Ils ont plus de moyens pour que les athlètes puissent performer en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que, par exemple, dans le système français, je vois moi, mon fils qui a 8 ans, c'est la seule matière où en fait, ils n'ont pas de notes. Pourquoi ils ne sont pas notés en sport ? C'est-à-dire que c'est quoi ? C'est moins important que le reste ? Le sport, ça doit être aussi important que le français, les maths. Et le jour où on en sera là, je pense qu'on pourra dire qu'on sera une nation sportive parce qu'on mettra le sport tout en haut, comme d'autres matières, en fait. Donc, tu restes quoi ? 3-4 ans, c'est ça ? Et tu prends la décision de rentrer une fois que tu as fini tes études universitaires ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je reste trois ans là-bas et je décide de rentrer parce que j'ai passé trois super années aux États-Unis, mais je sens qu'il est temps de rentrer. J'ai envie de commencer aussi une carrière professionnelle en France. Je reviens en France pour lancer ma carrière.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu reviens en France et est-ce que tu as pu continuer à pratiquer le tennis ? Parce que justement, on sait très bien que ce n'est pas forcément un sport facile à pratiquer au quotidien. Est-ce qu'il faut des cours ? Il faut inspirer une partenaire ? Est-ce que tu as continué un peu à... à pratiquer à ton retour ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que quand je reviens, je dois avoir 24 ans, 25 ans. Donc je sors quand même de trois années aux Etats-Unis où je ne fais que ça. Et j'avoue que j'en ai un peu marre aussi. J'ai aussi envie de faire autre chose. J'ai aussi un besoin de souffler. Donc je joue de moins en moins. Je trouve très vite mon premier stage d'abord et après mon premier boulot. Et en fait, ça ne peut plus coller ce rythme de tennis avec un travail. En tout cas, je n'ai pas réussi. Je n'ai pas eu l'envie de le faire, donc je me retrouve à jouer le week-end et je continue les interclubs au mois de mai, mais sans en faire beaucoup plus. J'ai un petit peu lâché et avec les années, j'ai beaucoup moins joué. Voilà, ça m'allait comme ça.

  • Speaker #0

    Je comprends bien, en effet, quand on a aussi beaucoup donné pour un sport et qu'à son retour, il n'y a pas la place pour en faire tout autant. Il y a un moment donné, on décide d'arrêter sa carrière et sa pratique du tennis. Est-ce que tu t'es arrêté complètement de l'activité physique ou est-ce que justement tu as essayé de te retrouver un autre activité physique qui a entré beaucoup plus facilement dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Non, alors du coup, effectivement, je jouais de moins en moins au tennis, mais je me souviens que je m'étais mise au running. La course à pied, c'est un sport qui est très complémentaire au tennis. Je faisais aussi ça en parallèle du tennis parce que quand on joue au tennis à un bon niveau, on est de toute façon sur la piste pour faire des séances de fractionnés, on court. Donc je ne découvrais pas non plus cette discipline. Je me remets au running vraiment de façon un peu intensive quand même, parce que quand je fais du sport, je vais quand même beaucoup à fond. Et puis c'est un sport qui est facile, on enfile ses baskets et on y va, on n'a besoin de personne. Contrairement effectivement au tennis où tu as besoin d'un partenaire et des horaires un peu calés, là le running on peut y aller le matin au réveil, on peut y aller sur la pause d'âge, on peut y aller le soir. Donc c'était facile. Donc voilà, me voilà lancée dans la course à pied. Et ça, j'ai pris plaisir en tout cas. Je n'avais pas un bon niveau parce que ce n'était pas ma discipline. Je faisais du tennis à l'époque. Mais je ne découvrais pas la course à pied. Et je m'y suis mise comme ça progressivement. J'ai fait mon premier 10K en 2014, quand j'ai intégré d'ailleurs à l'entreprise dans laquelle je travaille toujours aujourd'hui. Et puis j'ai... couru mon premier semi l'année qui a suivi en 2015.

  • Speaker #0

    Et t'as eu besoin tout de suite d'objectifs, c'est vrai que parfois on a besoin de se challenger et se dire ok je vais m'inscrire à un 10 km par exemple pour se dire bah ok je rentre dans une nouvelle pratique mais par contre j'ai tout de suite besoin de me challenger pour pouvoir me faire un plan d'entraînement et puis savoir peut-être aussi s'évaluer, savoir qu'est-ce que je vaux en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça effectivement, je ne sais pas si c'est un défaut. En tout cas, ça fait partie de mon ADN. J'ai toujours fait de la compétition. Dès que je fais un sport, dès que je pratique une discipline, j'ai aussi envie de me challenger, j'ai aussi envie de me lancer des défis. Très vite, j'ai eu envie de faire des courses officielles, de faire des dicas, de faire des semis et de voir un peu mon niveau, de tester mon niveau. Ça, je pense que c'est parce que j'avais ces 15 années derrière moi de compétitrice et que c'est difficile pour moi, en tout cas à l'époque, de juste pratiquer pour le plaisir, entre guillemets.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup l'impression que c'est l'objectif qui fait aussi qu'on va se motiver à aller courir, à rentrer dans une certaine discipline, de se dire je vais y aller une fois par semaine, deux fois par semaine. Et l'objectif, en fait, il permet d'avoir aussi une récurrence et de moins se poser de questions sur est-ce que j'ai envie, est-ce que je n'ai pas envie. En fait, aussi, ça te donne un but.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est vrai que les courses officielles, on se retrouve avec des gens qui sont comme nous dans le sens de départ. Ça donne envie. Il y a une belle émulation. Et c'est vrai que le tennis, c'est un sport très individuel. J'ai trouvé à l'époque dans le running l'émulation dont j'avais besoin pour me porter aussi. Ce n'est pas si simple en fait. On dit que, moi-même je viens de le dire, la course à pied c'est facile, on enfile les baskets et on y va. Mais mine de rien, il faut quand même de la motivation pour y aller après le travail, le matin tôt. Donc voilà, c'est vrai que se donner des objectifs, des défis un petit peu en tête, ça aide en tout cas à y aller. En tout cas, il ne faut pas avoir peur de se lancer. Moi, j'ai fait mon premier 10 km en 2014, je n'avais jamais fait de course et j'y ai pris goût.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'il y a aussi des gens qui te disent « moi le running, je n'aime pas ça » . Et tu te dis « ben non, ce n'est pas mon truc » ou « est-ce que tu as persévéré ? » Parce qu'en fait, le running, on peut se dire que c'est hyper instinctif, tout le monde sait courir, on court depuis qu'on est tout petit. Et en fait, moi je leur dis « est-ce que tu crois que tu sais jouer au tennis au bout de deux, trois fois ? » Ben non, en fait, je ne peux pas savoir jouer au foot tout de suite, je ne peux pas savoir jouer au tennis tout de suite. Et en fait, le running, ça devrait être hyper instinctif. Et toi, quand tu as commencé le running, est-ce que tout de suite tu as aimé ça ou est-ce que c'est au bout d'un certain temps ? Et comment tu as commencé ? Est-ce qu'il y a eu de la progressivité ? Comment s'est passé tes débuts ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je n'ai pas à souvenir que j'aimais fondamentalement ça. Parce que pour moi, en plus, le running, ça évoquait plutôt les... les séances de piste à côté du tennis, donc je n'avais pas forcément de très bons souvenirs de la course à pied. Donc non, je n'ai pas à souvenir de prendre un kiff ultime sur mes premières sorties. Je me souviens que c'était assez poussif au début, je partais courir une demi-heure et ce n'était pas simple. Mais je mettais mes écouteurs et j'y allais. Et non, ça prend du temps, ça prend beaucoup de temps. J'ai l'impression qu'il m'a quand même fallu une bonne année pour me sentir bien, pour avoir ce tempo dans lequel je me sentais bien. Voilà, la course à pied, en tout cas, j'ai eu l'impression qu'en étant régulière, on peut vite progresser. Le cardio aussi, mais je pense qu'il faut être constant. Il faut y aller régulièrement, peut-être, deux, trois fois par semaine quand on le peut. Mais non, ça a été simple tout de suite. Je me suis lancée dans mon premier 10 km au bout d'un an et puis mon premier semi, pareil, au bout de deux ans. Donc il a quand même fallu du temps pour que je prenne vraiment du plaisir, alors que ce n'était pas une discipline que je découvrais. Donc effectivement, on a l'impression que c'est inné, mais ça n'est pas tant que ça. Souvent, moi la première aujourd'hui, je peux te dire que la course à pied, c'est un peu ingrat. On n'est pas dans un cours couvert comme pour le tennis. Ce sont des sports qui sont peut-être ingrats parfois, parce que ce n'est pas simple et on est un petit peu au rythme du mood du jour. Mais quand on y va régulièrement, on peut vite voir des progrès.

  • Speaker #0

    Et puis on dit, on joue au tennis, on joue au foot, on joue au basket et on ne joue pas au running. C'est peut-être un peu moins fun, mais après, une fois qu'on y prend goût, on y trouve aussi beaucoup d'autres choses et ça prend du temps. Tu m'avais raconté un petit anecdote justement dans cette période de ta vie où tu cherchais ta moitié et tu m'avais dit, ce qui est hyper important pour moi, c'est de trouver quelqu'un qui fait du sport. C'était un peu la condition sine qua non. Est-ce que tu peux nous raconter cette histoire et comment tu as rencontré Julien ?

  • Speaker #1

    Alors oui, c'était des critères complètement... Très basique à l'époque, mais c'est vrai que quand j'approche de la trentaine et que je suis célibataire, forcément quand je parle à mes copines, je leur dis le seul critère qu'il me faut. Chez un mec, c'est qu'il soit sportif. Et pourquoi ? Parce qu'en fait, c'était tellement mon quotidien, le sport, que je ne me projetais pas avec quelqu'un de non sportif. J'avais besoin d'avoir quelqu'un à mes côtés qui comprenne pourquoi je me lève tôt le samedi matin pour aller courir, pourquoi je retourne courir le lendemain. J'avais besoin de vivre cette passion, parce que le sport, chez moi, ça fait partie de mon ADN, c'est une vraie passion. Donc oui, quand j'ai rencontré Julien, j'ai vite été rassurée. Un ancien rugbyman, il jouait encore au rugby. Donc oui, c'était important pour moi en tout cas, que dans mon quotidien, ma moitié fasse du sport.

  • Speaker #0

    Non, mais je partage le point parce qu'en fait, c'est quelqu'un qui va te comprendre et qui va te tirer vers le haut. C'est-à-dire que quelqu'un qui ne fait pas de sport, qui n'est pas convaincu que le sport, ça importe au quotidien, finalement, quand tu as un peu la flemme, il va te dire « Mais oui, mais tu as raison, résole canapé, viens, on va faire ça plus tôt. » Et en fait, quelqu'un qui est sportif de base va plutôt te dire Mais si, ça va te faire du bien. Il y a des moments où, quand la personne qui partage ton quotidien, des fois, elle te voit peut-être aussi un peu énervée ou qui sent que tu as besoin aussi de pratiquer. Ils te disent, mais vas-y, prends tes baskets, va courir.

  • Speaker #1

    C'est des vraies valeurs. C'est des vraies valeurs que tu as en toi. C'est des valeurs que tu as envie de transmettre aussi à tes enfants un jour. Même si, quand j'ai rencontré Julien, je n'avais pas forcément à ce moment-là en tête de fonder une famille. C'est des valeurs que tu portes, que tu as envie de véhiculer. Donc, c'était important pour moi. Je suis contente qu'il ait coché les cases.

  • Speaker #0

    Tu disais qu'à ce moment-là, tu ne savais pas encore que tu allais fonder une famille avec lui, mais justement, tu as fondé une famille avec Julien. On pense à lui d'ailleurs, on l'embrasse. Tu es devenue maman en 2017. Avec Diane, on travaillait ensemble dans la même entreprise. C'est comme ça qu'on s'est connus, donc je me souviens très bien aussi de cette période-là. Comment s'est passé ta grossesse, justement ? Est-ce que tu as continué, toi, l'activité physique ou est-ce que tu as complètement arrêté ?

  • Speaker #1

    Alors, non. Quand je suis tombée enceinte en 2017, effectivement, j'ai tout arrêté. C'était... Mais c'était vraiment un choix personnel, c'est comme ça que j'avais envie de le vivre. Je ne suis pas en train de dire qu'il faut s'arrêter de faire du sport quand on tombe enceinte, loin de là. Il y a beaucoup de femmes autour de nous qui montrent le contraire. Mais en tout cas, c'était comme ça que je vivais les choses. J'avais besoin d'être au calme, de rester tranquille, de coucouner cette grossesse. Donc effectivement, j'ai tout mis en stand-by. J'ai arrêté le sport, j'ai essayé de marcher tant que je pouvais. Malheureusement, vers 5-6 mois, j'ai dû un peu réduire la cadence parce que... Pas une grossesse compliquée, mais il fallait que je me repose. J'ai préféré arrêter. Je n'ai pas continué la course à pied, en tout cas, quand je suis tombée enceinte.

  • Speaker #0

    Et en postpartum, est-ce que tu as voulu rapidement reprendre une activité physique ? Au bout de combien de temps tu as eu envie de reprendre ? Et est-ce que tu as eu un protocole de reprise ?

  • Speaker #1

    Je me souviens avoir fait la rééducation du périnée, comme on le conseille à toutes les femmes et encore plus. à celles qui veulent reprendre le sport rapidement. J'ai repris la course à pied gentiment, comme j'ai eu une jeune maman qui... J'avais un peu moins de temps, donc je n'ai pas à souvenir d'avoir beaucoup repris le sport dans les mois qui ont suivi. Mais j'ai repris comme je pouvais. C'était important pour moi aussi de retrouver une silhouette dans laquelle j'étais en confiance. Donc j'ai repris la course à pied tranquillement, sans me donner d'objectif. En tout cas, l'année qui a suivi, ça a été tranquille. Je reprenais le sport, mais sans me mettre de pression.

  • Speaker #0

    Quelques années plus tard, tu as voulu avoir un deuxième enfant. Pour avoir suivi aussi toute cette période de ta vie qui n'était pas facile, ça n'a pas marché tout de suite. Est-ce que tu veux partager justement cette période de ta vie avec nous ?

  • Speaker #1

    Au bout d'un an et demi, on a essayé d'avoir notre deuxième enfant avec Julien. Et on a vécu des moments qui n'ont pas été faciles. On a enchaîné plusieurs fausses couches. Et effectivement, cette vie de femme, quand on est sportive aussi, Ça n'a pas été simple parce que les fausses couches, on tombe enceinte. La fausse couche, on la prend souvent à l'approche des trois mois. Donc, il se passe trois mois où tu mets un petit peu le sport en stand-by. Et puis, derrière, il faut que le corps se remette en marche. Chez moi, ce n'était pas toujours évident. Donc, j'ai vécu pendant trois à quatre ans des phases de six, sept mois, huit mois où je... J'avais du mal à me remettre à la course à pied, à retrouver l'envie aussi. Et puis pareil, quand tu es en projet bébé, en tout cas c'est comme ça que moi je l'ai vécu. Et que tant plus qu'on t'enchaîne un petit peu les fausses couches, tu as un peu peur de ce que tu vas faire. Donc effectivement, le sport était un peu rythmé par mes cycles. J'ai souvenir que dans la deuxième partie de cycle, quand on est à l'approche du test de grossesse tant souhaité, je me souviens que je mettais un peu tout en stand-by, je préférais éviter d'aller courir. Donc j'ai vécu trois années effectivement où je n'ai plus du tout repris plaisir à faire du sport, à courir. J'y allais mais sans trop de volonté, de joie. J'y allais parce que j'étais sportive et je n'ai pas arrêté du jour au lendemain de faire du sport. Mais effectivement, ce qui nous est arrivé pendant les trois ans qu'on suivit, trois, quatre ans qu'on suivit, a un peu rythmé ma cadence sportive, mes envies et mes envies de sport.

  • Speaker #0

    C'est vrai que du coup, en tant que femme, on le vit pour beaucoup. C'est des sujets qui sont encore... Merci de les partager avec nous. C'est que c'est des sujets qui sont encore un peu tabous. On le met un peu sous le tapis et qu'on est encore très nombreuses et trop nombreuses, malheureusement, à le vivre. Et c'est des périodes... Alors, il y a deux choses. Il y a le fait d'essayer de tomber enceinte. Et il y a aussi beaucoup de femmes qui se disent « Je ne vais pas faire de sport parce qu'il y a peut-être un risque. » Alors qu'aujourd'hui, c'est vrai qu'il est aussi prouvé qu'il n'y en a pas. Et après, il y a aussi le sport pendant la grossesse. Pareil, ici, on ne veut pas ouvrir le débat, ne sait bien ou pas, de ne pas faire de sport. Je pense qu'il y a deux choses, c'est savoir s'écouter. Moi, par exemple, si je prends mon exemple, j'avais aussi besoin, et tu le partages aussi, d'avoir aussi cette bulle autour de cette grossesse où c'était une parenthèse et on avait envie d'être juste focalisés sur cette grossesse-là. Aujourd'hui, il y a plein de femmes qui font du sport et qui ont l'aval de leur médecin, et c'est très bien. Il y a des moments où le sport, il va, il vient en fonction aussi de ses envies, de ce qu'on est en train aussi d'entreprendre dans sa vie personnelle. Et je pense qu'à ces moments-là, il faut aussi savoir s'écouter.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que quand je suis tombée enceinte de Victoria, j'ai voulu mettre le sport entre parenthèses. C'était un choix personnel. J'étais heureuse de vivre ce moment-là. J'ai voulu coucouner ma grossesse. J'ai voulu coucouner aussi quand mon bébé est arrivé. Et puis, les années qui ont suivi avec l'histoire qui nous est arrivée aussi. J'ai fait une vraie parenthèse de 4 ans avec le sport parce qu'au moment où je vivais tout ça, ce n'était pas ce dont j'avais besoin. Le sport m'a fait du bien malgré tout. J'ai eu des moments où j'allais courir et quand je n'étais vraiment pas bien dans la tête, ça m'a fait du bien. Mais j'ai eu beaucoup de mal à retrouver du plaisir dans la course à pied dans les années qui ont suivi.

  • Speaker #0

    En 2023, Olympe est arrivé, ce bébé si attendu. Est-ce que justement pendant cette grossesse-là, une fois que tu étais sûre que tout fonctionne bien, est-ce que tu as eu envie pendant ta grossesse de pratiquer ou est-ce que tu as attendu ton post-partum ? Est-ce que tu as vécu quelque chose de différent pour cette deuxième grossesse ?

  • Speaker #1

    C'est très paradoxal et c'est assez drôle parce que tout au long de cette grossesse, quand effectivement au bout de 15-16 semaines j'ai enfin réussi à souffler, J'avais envie de retourner faire du sport. Quand je voyais des femmes courir, j'avais envie de retourner, de renfiler mes baskets et d'y retourner, alors que je n'avais pas eu ce désir-là pendant ma première grossesse. Donc, c'est comme s'il y avait eu un déblocage psychologique. Cette grossesse, comme tu le dis, tant attendue, elle est arrivée. Et voilà, le sport qui fait partie vraiment de moi, cette envie est revenue. Et j'ai attendu patiemment que Olympe arrive. Et pareil, j'ai rapidement repris la course à pied dans les mois qui ont suivi. Et j'ai vécu une des plus belles années sportives dans l'année qui a suivi la naissance d'Olympe. En

  • Speaker #0

    2024, tu décides de faire un semi, il me semble.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. Comme pour Victoria, j'ai refait ma rééducation du Périnée au bout de 2-3 mois, je ne sais plus exactement. Et pareil, pour retrouver une forme physique, retrouver une silhouette qui... me plaît, je suis retournée courir. Et puis très vite, j'ai repris beaucoup de plaisir. J'ai progressé assez vite. Mon mari, ça le faisait rire parce qu'il me disait « Mais t'as jamais couru aussi bien ? » Et j'ai couru un 10K en fin d'année. Donc un peu moins d'un an postpartum. J'ai couru un deuxième 10K également. J'ai enchaîné sur un semi. Et je prenais énormément de plaisir. Vraiment, j'ai même des souvenirs de... de partir courir et d'avoir envie de pleurer tellement je retrouvais enfin cet état de grâce que j'avais perdu pendant les quatre années de notre parcours difficile. Et voilà, j'y ai repris goût. Et aujourd'hui, j'adore ça. Je viens de faire mon premier marathon. Voilà,

  • Speaker #0

    tu spoiles. Tu as commencé à nous dire que c'était aussi pour ta silhouette. Je pense qu'il y avait un côté de retrouver, se réapproprier aussi son corps. Et par rapport à ce que tu viens de nous dire, j'ai l'impression aussi que... au-delà du physique, ça te faisait un bien fou moral en fait.

  • Speaker #1

    Bien sûr, le sport c'est une passion. J'ai mis le sport entre parenthèses pendant plusieurs années et j'ai retrouvé enfin ce plaisir-là. J'y allais avec le smile et c'est aussi des moments qu'on s'offre à soi en tant que femme. Quand on a des enfants, quand on a un bébé, aller courir le samedi ou le dimanche, c'est pas mettre de côté sa vie familiale, sa vie de mère, c'est aussi prendre du temps pour soi, c'est partir une heure. Revenir transpirante, on a éliminé les toxines, ça fait du bien, on a déchargé. On est content de remettre un pied à la maison et de s'occuper de ses enfants. En tout cas, j'ai vécu ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par rapport à ton histoire, pendant 3-4 ans, tu n'as plus fait de sport. Ce qui est aussi important de dire, c'est qu'on peut s'arrêter et revenir. En fait, il y a des moments dans la vie où, pour des raisons différentes, on fait moins. C'est aussi quand nos enfants sont en bas âge, où on n'a pas le temps, par exemple. Même si tu le dis, en effet, il faut quand même prendre le temps. C'est important de prendre du temps pour soi. Puisque pour prendre soin des autres, on a aussi d'abord besoin de prendre soin de soi. Il y a des moments où on a un peu moins la possibilité d'eux. Et pour autant, on peut revenir. et toi vraiment j'ai senti que C'était une renaissance en fait. Il y a eu le avant-après et tu as passé 3-4 années qui ont été très difficiles et qui t'ont beaucoup affecté moralement et physiquement. Et là, la naissance d'Olympe plus la reprise du sport, il y a une vraie renaissance. Oui,

  • Speaker #1

    exactement ça. Mon mari me disait souvent, Diane, vas-y, c'est ton moment. Avec ce que tu as vécu ces dernières années, c'est ton moment. Vas-y, profites-en. La course à pied, c'est facile. Ça paraît dur parce qu'il faut trouver la motivation. Effectivement, ce n'est pas simple de trouver la motivation d'y aller et de se lancer. On enfile les baskets et on y va. Et on peut commencer par 15 minutes, par 20 minutes. Et à chaque sortie, on va rajouter 10 minutes de plus. Et puis, on arrive à 30 minutes. Et puis, un beau jour, on revient et on a couru une heure. Et on est fier de soi.

  • Speaker #0

    La motivation, en effet, pour que ça soit plaisir. Et après, il y a la discipline qui est importante pour que ça perdure. Et justement, en parlant de discipline, ça me fait penser à ton marathon que tu nous as spoilé tout à l'heure. Un an après la naissance de ta fille, tu fais un semi-marathon. Ça ne suffit pas un semi-marathon pour toi. tu te dis ok l'année prochaine c'est le marathon et j'aime beaucoup ce que tu dis par rapport à Julien et c'est là qu'on a besoin aussi d'avoir quelqu'un qui partage notre vie, qui peut nous booster que ça soit, là c'est ton mari mais ça peut être aussi des amis et vraiment en effet c'était ton moment et 2025 tu t'es dit ok en 2025 je suis marathonienne et est-ce que tu peux nous expliquer comment t'as préparé ton marathon quelle a été ta routine parce que c'était vraiment le tout premier donc il y a plein de petites choses à mettre en place, petites, petites et grandes choses

  • Speaker #1

    Alors déjà, j'ai eu 40 ans l'année dernière. Donc c'était aussi, je pense que c'est aussi psychologique. On se dit, voilà, 40 ans, on a envie de réaliser des belles choses. Ma famille, je me sentais avec une famille au complet. Voilà, Olympe est arrivée, elle a complété la famille comme j'avais besoin qu'elle devienne. Et 40 ans, j'avais le sentiment de cocher plusieurs cases et j'ai eu envie de me lancer le défi fou de courir un marathon. Moi qui n'avais jamais couru plus de 21 kilomètres. Et à Noël, je me suis dit, c'est le moment, il faut que cette année soit l'année de tous les défis. Donc j'ai commencé une prépa marathon 16 semaines avant le marathon de Paris, qui était le 13 avril. J'ai commencé entre Noël et Nouvel An. C'est une longue préparation pour le coup, mais c'était nécessaire, parce que je n'avais pas suffisamment de kilomètres dans les pattes les mois qui avaient précédé. Donc effectivement, ça peut paraître long, 16 semaines, mais c'est ce qu'il me fallait en tout cas moi pour me mettre en confiance pour le jour J. Et je me suis astreinte à une discipline de fer. J'avais trois entraînements par semaine. Je n'en ai pas loupé un. Donc ça, c'est ma grosse fierté. J'ai la chance de travailler dans une entreprise qui a des douches et des vestiaires. Donc ça, c'est un vrai plus, c'est une vraie chance. Donc j'y suis allée tous les mardis midi, tous les jeudis midi et tous les dimanches matin. Je me suis instruite à cette discipline pendant 16 semaines. Au début, on se dit qu'on ne va jamais y arriver. Puis progressivement, on se retrouve à M-2, à être capable de courir assez facilement 20 km, 25 km, et puis ça monte en puissance. Si ça nous paraît complètement fou et impossible à réaliser 16 semaines avant, finalement, on arrive le jour J et on est... On est en confiance, on est prêts. En tout cas, moi, j'ai eu besoin d'être le bon petit soldat. J'ai eu besoin de suivre un plan d'entraînement qui était calé sur mon niveau, qui était calé sur mon rythme aussi de famille, sur mon rythme de travail, parce que j'ai aussi beaucoup de responsabilités dans mon travail. Donc, il fallait que tout ça s'intègre bien dans mon quotidien. Et voilà, j'y suis arrivé. Mais il a fallu beaucoup de discipline.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as eu des baisses de motivation, des moments difficiles pour ta... ta préparation et du coup, est-ce que tu as eu des ressources auxquelles tu as accroché ?

  • Speaker #1

    Alors oui, ça n'a pas été simple tous les jours. Le marathon de Paris, en plus, il est le 13 avril. Donc la prépa marathon, elle a été tout l'hiver. Il a fallu y aller quand il neigeait, il a fallu y aller quand il pleuvait des cordes. Le dimanche matin, quand il faisait moins 1, moins 2 degrés, il a fallu y aller par toutes les météos, par les différents moments de fatigue, moins de motivation, moins d'envie. Et j'ai essayé de garder en tête le 13 avril dans ma tête. J'avais vraiment envie de franchir cette ligne à Paris. Et autour de moi, j'ai eu effectivement beaucoup de gens qui m'ont portée, qui m'ont motivée. On dit souvent dans la maternité qu'il faut tout un village pour élever un enfant. J'ai un peu vécu la même chose pour le marathon. Pour moi, je peux dire qu'il faut tout un village pour courir un marathon. J'étais entourée de collègues qui m'encourageaient au quotidien, qui venaient courir avec moi. Sur les pauses déjeuner le mardi et le jeudi, j'ai eu un mari qui a fait les sacrifices nécessaires pour que je puisse faire mes sorties du dimanche. Parce que ça aussi, c'est pour ça que c'est important d'avoir des gens autour de soi qui comprennent le projet. C'est devenu un projet familial, vraiment. Julien, il a souvent dit ça, c'est un vrai projet familial. Parce qu'on s'absente deux, trois heures, parfois quatre heures le dimanche et on laisse un peu de côté sa vie de famille. Voilà, c'était le sacrifice que j'ai fait. Ça n'a pas duré longtemps finalement, quand on a un peu de recul. Qu'est-ce que c'est que deux, trois mois dans une vie ? Mais oui, ça n'a pas été ça. Je n'ai pas eu la motivation tous les jours, effectivement. Il a fallu se donner un coup de pied aux fesses régulièrement. Il y a aussi le doute. Parfois, on se dit, on ne va pas y arriver. Pourquoi je me suis lancée là-dedans ? Mais voilà, j'ai toujours eu en tête l'envie de franchir cette ligne d'arrivée le 13 avril.

  • Speaker #0

    Et ça, je te rejoins là-dessus. C'est hyper important de visualiser la ligne d'arrivée du jour J. Et ça nous booste toujours. Je suis souvent en train de penser à ça, quand j'étais en préparation marathon. Et vraiment, à chaque fois que j'étais en train de m'imaginer franchir cette ligne d'arrivée, bon déjà j'ai les poils et je suis déjà en train de pleurer. Mais en plus, il y a ce côté où ça nous booste. Et ça, franchement, il faut vraiment l'avoir en ligne de mire tout le temps quand c'est difficile. Parce qu'on sait que le chemin de la préparation est d'ailleurs souvent très beau. Et souvent, on dit presque que c'est la cerise sur le gâteau.

  • Speaker #1

    Le jour J, c'est la célébration. La vraie difficulté, c'est la prépa. et alors j'ai fait beaucoup de visualisations moi dans mes années de compétition de tennis donc effectivement c'est simple pour moi de visualiser le jour J et en plus je travaille dans le sport donc je sais ce que c'est je sais à quoi ressemble une course de running il faut se visualiser le jour J il faut s'imaginer franchir la ligne il faut que toutes ces émotions là on les ressente en amont et voilà j'ai aussi souvenir que pendant la prépa il y a des runs le dimanche où j'en avais les larmes aux yeux. Je me disais, je vais vivre ce moment-là. Pour se porter, pour y aller, il faut se souvenir pourquoi on l'a fait, pourquoi on s'est lancé dans l'aventure. Ma portée jusqu'au bout.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est vrai que c'est ce que tu disais, c'est qu'en fait, 16 semaines de préparation, c'est hyper long. Il faut tenir aussi physiquement et mentalement et se rappeler toujours pourquoi on fait les choses. C'est hyper important pour tenir dans la durée. Maintenant, je voudrais que tu me racontes un peu comment s'est passé justement ton marathon, ce fameux 13 avril 2025. Et sans trop spoiler, j'ai partagé avec Diane les dix derniers kilomètres avec elle. J'avais prévu de finir son marathon avec elle pour pouvoir l'aider jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, le marathon approche à grands pas. Et bizarrement, je me sens prête. Je coche toutes les sorties. Et j'y moins dix. La petite Diane, quand elle avait 15 ans et qu'elle allait sur les terrains de tennis avec la boule au ventre, je la retrouve. Je la retrouve. et au moment où on doit se nourrir correctement pour... Pour être en charge glucidique, me voilà à avoir des difficultés à me nourrir parce que je suis stressée. Je dors de moins en moins bien, je me réveille très tôt le matin, j'en fais des insomnies. Et en fait, la peur prend vraiment le dessus. Je me suis mis peut-être beaucoup trop de pression sur la fin. Je pense que c'est pareil, c'est le défaut des compétiteurs peut-être aussi. Je n'ai pas forcément très bien géré l'approche du marathon et le jour J approche. Le jour J arrive enfin et en fait, j'ai été... complètement submergée émotionnellement parlant. Je n'ai jamais vraiment réussi à trouver le tempo qui était si simple à tenir pendant mes entraînements. Je me souviens avoir vu mes filles au 7e kilomètre et à presque fondre en larmes, aller revoir au 15e kilomètre et à fondre en larmes. Je me souviens avoir appelé... Mon mari au 15e à lui dire je comprends pas, j'arrive pas à trouver le tempo et il me dit mais ralentis, ralentis, on sera là au 18e et en fait voilà c'est ça a été une journée éprouvante. Je je m'étais pas rendu compte que le marathon ça allait être aussi dur. Donc voilà le marathon se passe, il se passe pourtant bien parce que finalement je le termine en 4h30 donc... si mal mais je pense qu'avec le recul, j'aurais aimé vivre ce moment un peu différemment. J'aurais peut-être aimé prendre plus de plaisir mais voilà, je ne minimise pas ce que c'est que le marathon. C'est vraiment une distance qui est difficile et puis je sais que le sport c'est comme ça. J'ai fait 15 années de tennis, je sais qu'on va avoir cet état de grâce à l'entraînement la veille d'un match et puis d'arriver le jour J et de ne pas passer un service ou à passer un coup droit. Donc c'est un peu pareil, voilà, c'est le jeu. Le sport c'est ça. Mais pour autant, j'ai franchi la ligne d'arrivée comme j'avais envie de vivre ce moment. Je me suis peut-être sabotée le jour J parce que les émotions ont pris le dessus. Mais j'ai réussi le défi, j'ai réussi le challenge, j'ai franchi cette ligne d'arrivée avec toutes les émotions qui vont avec. Quand je regarde les photos aujourd'hui, toutes les photos, je suis en larmes. Du premier au 42e kilomètre, j'ai l'impression d'avoir pleuré pendant 4h30.

  • Speaker #0

    Avec toutes les émotions qui t'ont traversé, sûrement.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'ai eu beaucoup, beaucoup d'amis qui sont venus tout au long du parcours. Ça m'a fait un bien fou, mais c'est vrai qu'à chaque fois que je voyais des gens, En fait, j'étais submergée par les émotions. Voilà, je pense que ce moment, j'avais tellement envie de le vivre. Et j'ai exercisé beaucoup de choses aussi pendant la prépa, le jour J aussi. Je pense qu'au fond de moi, il y a aussi les dernières années qui se sont remontées à la surface. Et comme tu le disais tout à l'heure, je l'ai vécu aussi comme une renaissance, ce marathon. Il y a beaucoup d'émotions, mais je suis fière de moi quand même malgré tout. Et quand j'ai fait le bilan, 48 heures plus tard, je m'en suis voulue d'avoir vu que le négatif sur le coup. J'ai vécu un super moment.

  • Speaker #0

    Oui, et forcément, c'est difficile. Et comme tu le dis, tu as passé cette ligne d'arrivée, tu es finisheur d'un marathon. C'est un truc quand même incroyable. Tu as réalisé le défi. Et je pense qu'au début de ces 16 semaines ou dans tes premiers entraînements, tu as dû te dire, mais comment je vais réussir à faire un truc pareil ? Tu n'as jamais loupé une séance. En revanche, tu as su t'écouter aussi. Et ça, c'est important de le dire. C'est-à-dire que quand, à un moment donné, tu sentais que tu étais un peu plus fatigué, que ça tirait un peu musculairement, Il faut aussi être à l'écoute de son corps et pouvoir s'adapter. Tu as aussi mis en place un protocole de récupération. Et sur ton marathon, peut-être qu'en effet, tu es arrivé avec peut-être un peu trop de pression qui était, toi, ce que tu t'es mis, parce que c'était un défi tellement important pour toi que tu as vécu une envie, c'était de le réaliser, mais tu avais aussi très peur. Parce que voilà, c'est des moments où tu restes une compétitrice et tu as un petit peu peur de ça.

  • Speaker #1

    J'ai gentiment comme cette distance du marathon, c'est la seule distance où, quand on prend le départ... On n'est pas certain de franchir la ligne d'arrivée.

  • Speaker #0

    C'est un mythe, ça reste un mythe. Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que même si autour de moi, tout le monde me disait « t'as fait une préparation d'enfer, il n'y a pas de raison, même si c'est dans la douleur, dans la souffrance, tu vas y arriver » , en fait, je n'avais pas cette certitude-là. Dans ma tête, ce n'était pas une évidence. Il ne faut pas minimiser le marathon. Mais effectivement, comme tu le dis, j'ai été hyper disciplinée pendant quatre mois. J'ai respecté les jours de repos. Je n'y suis jamais allée un jour de trop, un jour de plus. Je n'ai jamais fait la tête brûlée. Quand je devais faire une sortie de 24 km et que je n'étais pas forcément bien, peut-être que j'en ai fait 23 en ralentissant un peu la cadence, mais j'y allais malgré tout. Il faut savoir s'écouter. J'ai bu beaucoup d'eau, c'est un défaut chez moi, donc j'ai appris à boire de l'eau. J'ai aussi été suivie par un ostéo qui m'a fait beaucoup de bien une fois par mois. Il ne faut pas minimiser ce que c'est qu'une préparation marathon. Mais avec beaucoup de discipline et beaucoup de rigueur, n'importe qui peut y arriver.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as des prochains objectifs ?

  • Speaker #1

    Alors, dans l'année à venir, je vais recourir des 10 kilomètres, où j'ai aussi envie de faire mieux que mes précédents. Je vais courir un semi. Avec Julien, on s'est aussi donné comme objectif de couple, de faire des courses ensemble et de faire des week-ends en province ou à l'étranger ensemble. On a fait le semi de Biarritz l'année dernière et on a adoré ça. On a laissé les enfants. Chez les grands-parents, on est partis trois jours, on a couru le Summit Biarritz ensemble et on va prendre plaisir aussi à faire des courses comme ça. On fait Marseille K6 en octobre tous les deux. Et même si le soir du marathon de Paris, j'ai dit à tout le monde, plus jamais cette distance, c'est un truc de fou. Ben voilà, trois jours plus tard, j'ai été piqué. Et je me souviens d'avoir envoyé un petit message en te disant, Laure, tu vas m'en vouloir, mais je crois que je m'ai réinscrit à un marathon et tu m'as dit, j'en peux plus de toi, c'est pas possible, après ce que tu m'as dit dans les heures qu'on se suivit. Mais voilà, je pense que j'aimerais aussi qu'on le fasse avec Julien, il a envie, il était censé le faire avec moi cette année, mais il s'est blessé en cours de route. Donc voilà, on a envie d'en faire un ensemble et peut-être que ce sera en 2026. En tout cas, c'est en moi. J'ai envie de faire des courses. J'ai envie de porter des dossards. C'est aussi ça qui me porte, qui me donne envie d'y retourner. J'ai envie de me challenger. Et la compétitrice que je suis a besoin de mettre des dossards pour se sentir bien. Et voilà, je vais vivre ça comme ça.

  • Speaker #0

    On arrive à la fin de notre échange. Mais avant de terminer, est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ?

  • Speaker #1

    Si je devais faire les choses différemment, je... Je pense que je me serais un peu plus écoutée, peut-être un peu moins écoutée à la limite, je ne sais pas, pendant les quatre ans entre Victoria et Olympes. J'aurais peut-être eu besoin que quelqu'un me dise « Diane, en fait, tu as besoin de sport, vas-y, malgré tout, ça ne changera rien au test de grossesse. » Si j'ai un regret, c'est peut-être celui-là, c'est d'avoir vraiment fait une trop grosse parenthèse. Le sport m'aurait peut-être aidée à moins sombrer pendant ces années-là. Voilà, c'est comme ça que je l'ai vécu à ce moment-là. Si je devais donner un conseil aujourd'hui à une femme qui vit la même chose que moi, je lui dirais « écoute-toi, mais ne t'oublie pas » .

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'à ce moment-là, tu aurais voulu avoir une sage-femme, un médecin qui te dise En fait, tu as le droit, si ça te fait du bien, tu es en capacité de le faire. D'avoir un discours rassurant du milieu médical aurait pu en effet te faire du bien à ce moment-là. Et est-ce que tu aurais un message à transmettre à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #1

    Allez-y, foncez, écoutez-vous, si vous avez envie d'y aller, n'ayez pas peur, sentez-vous légitime. J'ai écouté ton premier podcast avec Suzy et elle dit, les filles, allez sur la piste. N'ayez pas peur, vous avez votre place. C'est vrai qu'on a souvent un peu ce complexe-là de ne pas avoir les mêmes chronos que les autres, de courir moins vite que les autres. Non, écoutez-vous, si vous avez envie d'y aller, allez-y. Si vous avez envie de courir un premier 10 km, allez-y. Et puis l'envie va venir. Peut-être qu'un jour, vous courrez votre premier semi, votre premier marathon, qui sait. Mais voilà, n'ayez pas peur d'y aller. La course à pied, c'est pour tout le monde. Il n'y a pas que les élites, même si on a l'impression autour de nous avec... Les réseaux sociaux, il n'y a que le chrono qui compte. Ce n'est pas le cas. Donc allez-y, faites-vous du bien.

  • Speaker #0

    Merci Diane. Je te propose maintenant de répondre aux questions du Rituel Booster. Est-ce que tu as une ressource à nous partager ? Ça peut être un podcast, un film, un livre ?

  • Speaker #1

    Objectif Marathon, qui est un podcast qui a été très précieux pour moi pendant ma préparation marathon, avec la coach Suzy, qui donne des très bons conseils sur les allures, sur comment s'alimenter, comment se nourrir le jour J, comment gérer les dernières semaines. Si un jour vous vous lancez dans un marathon, et même si vous ne vous lancez pas dans un marathon, ce sont des précieux conseils qui peuvent vous aider pour le quotidien et pour une gestion de n'importe quelle distance.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une chanson à nous partager pour nous booster lors de nos sorties sportives ?

  • Speaker #1

    Ça va être très cliché, mais je pense que je vais te dire Céline Dion et la musique d'Estaing. C'est très drôle, j'ai une anecdote quand même. J'ai une playlist pour courir et du coup qui durait plus de quatre heures. J'étais prête à mettre mes écouteurs le jour J et il n'y avait pas cette musique dans ma playlist. Et la veille du marathon, je l'ai ajoutée au dernier moment. Et alors c'est très drôle parce qu'au 37e kilomètre, cette musique passe. Voilà, Destin de Céline Dion passe. Et en fait, j'étais au plus bas. Enfin, tu étais à côté de moi, donc tu m'as vue. Tu m'as vu sombrer à l'approche des 42 et en fait quand cette musique est passée, je me souviens que ça m'a redonné un vrai coup de fouet, un vrai coup de boost. Tu m'as dit « regarde, tu souris à nouveau » . Donc voilà, c'est ma musique de motivation du jour.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'à ce moment-là, j'ai vu ton visage s'illuminer d'un coup. Je me souviens qu'on a chanté sur Destin et que ton destin c'était d'être marathonienne, donc c'était vraiment la bonne chanson au bon moment.

  • Speaker #1

    Ça fera plaisir à mes copines de sortir cette musique-là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un mantra ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire qu'on ne regrette jamais d'y être allé. Je te l'ai dit tout à l'heure, mais c'est quelque chose qu'un jour tu m'as dit. Effectivement, on ne regrette jamais d'y être allé. C'est difficile d'y aller, c'est difficile d'aller courir, c'est difficile d'infiler les baskets, mais quand on a terminé la course, on est fier de soi. Donc voilà, ce serait ça.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as une personne que tu aimerais écouter à ce micro ?

  • Speaker #1

    J'aimerais beaucoup écouter Anaïs Kemener, qui pour le coup a été une femme enceinte qui a couru presque tout au long de sa grossesse. Il me semble qu'elle a dû s'arrêter de courir vers 7 mois de grossesse, parce qu'au bout d'un moment, ça pèse aussi le ventre. Mais voilà, ça fait aussi du lien avec ce que je t'ai raconté. Moi, je me suis peut-être trop écoutée, j'ai voulu arrêter le... Le sport pendant mon parcours maternité, elle y est allée. C'était un vrai bel exemple. Donc j'aimerais bien que tu l'interviewes un jour.

  • Speaker #0

    Parfait. Eh bien, écoute, ça sera sur la liste. Merci beaucoup Diane d'avoir partagé ton histoire avec nous. C'est un vrai plaisir de t'avoir au micro de Booster.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Pour clore cet épisode, j'avais envie de vous partager un message tout particulier. Quand on se lance dans un défi comme celui-ci, on ne le vit pas seul. Vous l'aurez compris à travers son témoignage. Il y a aussi celles et ceux qui nous accompagnent, nous soutiennent et parfois nous poussent quand on doute. J'ai donc demandé à Julien, le mari de Diane, de nous partager son regard sur ce marathon et sur le chemin parcouru. Voici sa note vocale, pleine de fierté et de tendresse.

  • Speaker #2

    Nous sommes début juin, ça fait maintenant un peu plus de six semaines que tu es marathonienne, que tu as médaille de trône dans la cuisine. Ça fait un peu plus de six semaines que tous les soirs je te dis bonne nuit ma marathonienne. Et j'en suis très fier, et c'est simplement parce que je suis fier, mais surtout très heureux pour toi de voir à quel point tu t'es engagé dans ce projet, à quel point tu avais besoin de réaliser ce marathon. J'avais fait quelque chose qui était inatteignable il y a quelque temps, parce que tu étais un peu, quelque part, mise de côté pour pouvoir tomber enceinte, voir les grossesses, surtout pour une enfant en bas âge. Et c'était un peu comme une renaissance, de pouvoir se remettre au sport et surtout d'aller chercher un défi. C'était énorme, le tennis, la course à pied. et tu es allé chercher quelque chose qui, il y a quelques temps, était vraiment inatteignable. Ça paraît, le 24, ce marathon, il était évident que tu allais y arriver, mais tu as mis une telle détermination, c'était plus que du sport, c'était aussi de retrouver toi et de prouver que la Diane, qui était une grande sportive, l'est toujours aujourd'hui. Et je pense sincèrement que tu représentes les mamans. De 40 ans, c'est pour ça aussi que t'es couru pour beaucoup de nuits. Tout le monde sait que c'est pas facile d'avoir un métier, des enfants en bas âge, une mère qui est un peu grand, et en même temps de préparer un défi sportif qui est énorme. C'est tout simplement énorme. Et je voulais te dire encore bravo. Bravo. Et puis maintenant, on remet les baskets. Et le prochain défi, ce sera à deux.

  • Speaker #0

    Je remercie très chaleureusement mon invité du jour, Diane, et je l'embrasse très fort. Et merci à toi d'avoir écouté Booster. J'espère que cet épisode t'aura donné l'envie de te mettre en mouvement. Si tu as aimé, pense à t'abonner, à mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts, Deezer ou Spotify et à partager autour de toi. C'est le meilleur moyen de faire grandir cette belle communauté. Pense à t'abonner au compte Instagram boost.heure.podcasts pour retrouver toutes les actualités et nous laisser un commentaire sur l'épisode du jour. On se retrouve très vite. D'ici là, prends soin de toi et n'oublie pas, on ne regrette jamais d'y être allé.

  • Speaker #1

    Et mon destin, j'ai fait mon chemin Si un semestre, on vit pour des temps Dans l'exemple, on se bat

Description

Diane a toujours eu le sport dans la peau.
Mais entre la carrière, les grossesses et sa vie de maman, elle a parfois dû mettre son corps – et ses baskets – entre parenthèses.
Jusqu’au jour où elle a décidé de revenir. Pour elle.
Sortie après sortie, elle retrouve l’envie, l’élan… et la force de viser un défi fou : un marathon.
Soutenue par son mari, portée par ses proches, elle s’offre bien plus qu’une médaille : une renaissance.


✨ Boost.her, le podcast qui remet du mouvement dans ta vie.
Abonne-toi pour ne manquer aucun épisode et partage autour de toi si ça t’a fait du bien !
Rejoins la communauté sur Instagram : @boost.her.podcast


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Booster, le podcast qui va te donner envie de bouger et de te dépasser pour être bien dans ta tête et bien dans ton corps. Je suis Laure Fulton-Prévot, le sport m'accompagne depuis toujours. Courir, bouger, me dépasser font partie de qui je suis. Depuis 15 ans, j'organise aussi des événements sportifs pour partager cette passion. Le sport nous transforme, nous élève et nous reconnecte à nous-mêmes. C'est pour cela que j'ai créé Booster, pour inspirer celles et ceux qui veulent remettre du sport dans leur quotidien. A chaque épisode, tu découvriras l'histoire de femmes et d'hommes qui ont trouvé dans le sport une vraie force. Leurs réussites, leurs doutes et leurs déclics te prouveront qu'il n'est jamais trop tard pour enfiler tes baskets et te lancer. Alors, prête à remettre du mouvement dans ta vie ? C'est parti ! Aujourd'hui, je vous emmène à la rencontre de Diane, une sportive dans l'âme, qui nous prouve que l'on peut toujours recommencer différemment à son rythme. Du tennis en compétition dès l'enfance à la course à pied après ses maternités, elle raconte comment le sport est resté un fil conducteur dans sa vie. Parfois en sourdine, parfois comme un moteur. Après plusieurs années de pause, marquées par des épreuves personnelles, elle retrouve l'élan, le goût de l'effort et vit une véritable renaissance grâce au renum. Diane revient aussi sur l'importance de l'équilibre familial et sur le rôle précieux de son mari, qui l'a soutenu tout au long de sa préparation marathon. Un épisode vrai, doux et puissant à la fois, qui célèbre le retour à soi, l'entourage qui porte et la joie de se dépasser. Je vous souhaite une très bonne écoute. Je suis ravie d'accueillir à mon micro une très chère amie, Diane. Diane, comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Laure, ça va, merci. Et toi ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça va bien, je suis ravie de t'avoir à mon micro, donc tout va bien. Pour commencer, Diane, est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît, en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je m'appelle Diane, j'ai 40 ans, je travaille dans la communication dans l'événementiel sportif. J'ai deux petites filles, Victoria qui a 7 ans et demi et Olympe qui vient d'avoir 2 ans, et je suis mariée à Julien.

  • Speaker #0

    Pour débuter notre échange Diane, j'aimerais qu'on remonte à ton enfance, parce qu'on va beaucoup parler de sport et ta pratique sportive dans Booster. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, toi, tes débuts dans le sport, quels étaient tes premiers souvenirs justement liés au sport ?

  • Speaker #1

    Alors, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai le sentiment d'avoir toujours été sportive. J'ai été une enfant qui aimait le sport et j'ai commencé aussi très tôt le tennis. Ma maman m'a mise au tennis à l'âge de 8 ans. Donc, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai le sentiment d'avoir toujours été sportive.

  • Speaker #0

    Le tennis, c'est un sport ultra exigeant. Il faut tout de suite s'entraîner très fort, très vite pour avoir un bon niveau. Et justement, est-ce que toi, tu as une pratique assez intensive rapidement ? Et est-ce que tes parents, justement, ils ont eu un impact ? Est-ce qu'ils t'ont poussé pour que tu t'entraînes beaucoup ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, ma maman était admirative du parcours de Yannick Noah, qui avait remporté Roland-Garros en 83. Et elle m'a mise au tennis à l'âge de 8 ans. Et effectivement, c'est allé assez vite. Un ou deux ans plus tard, j'ai rapidement intégré l'équipe du club. J'ai très vite fait les interclubs. Et après, dès que tu commences à être classé, avoir un niveau assez correct, tu enchaînes vite les tournois et de fil en aiguille, tu rentres un peu dans la moulinette de la compétition. Et ça ne s'est jamais arrêté après, en tout cas toute l'adolescence. Et jusqu'à mes 25 ans, je n'ai plus jamais cessé de jouer et de faire des tournois.

  • Speaker #0

    Et ça ressemblait à quoi justement ? Combien d'entraînements tu avais par semaine, de compétitions ? Est-ce que c'était tous les week-ends ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, c'est un sport qui est très prenant. En parallèle, j'allais à l'école, j'ai suivi le cursus scolaire habituel. Je m'entraînais trois, quatre fois par semaine. Après l'école, en fin de journée, les tournois c'est la même chose. Après l'école, le soir et le week-end. Quand tu joues en finale, les finales sont souvent le dimanche après-midi, donc le week-end est vraiment dédié au tournoi. Comme j'ai vite eu un classement intéressant, j'ai fait beaucoup de tournois et beaucoup de tennis sur les 10-15 années qu'on suivit, donc ça faisait partie intégrante de mon quotidien.

  • Speaker #0

    Des fois, quand on est enfant, on a plus envie de s'amuser avec ses copains plutôt qu'être à fond dans la compétition, ou alors c'est peut-être quelque chose d'inné pour toi. Est-ce que tu le faisais de bon cœur ? Est-ce que tu le faisais pour toi, pour tes parents ? C'était quoi tes motivations justement à t'entraîner autant et à faire de la compétition ?

  • Speaker #1

    Alors j'aimais vraiment ce sport, je ne l'ai jamais fait à contre-cœur. J'ai l'impression que quand on a 15-16 ans, les envies sont un peu ailleurs. J'ai des souvenirs de mes copines de collège et de lycée qui commençaient à sortir le week-end et je n'avais pas du coup les mêmes quotidiens qu'elles. Donc c'est peut-être vrai qu'à un certain âge... Le plaisir n'a peut-être pas été le même qu'au tout début, mais malgré tout, je prenais quand même beaucoup de plaisir à pratiquer cette discipline et ça faisait vraiment partie intégrante de mon quotidien. Je progressais en parallèle, je ne me suis jamais remise en question là-dessus, je n'ai jamais songé à arrêter ce sport. Pour répondre à ta question sur les parents... Ma maman, qui m'avait mise au tennis à l'âge de 8 ans, a aimé vraiment profondément ce sport. Elle m'a un peu poussée aussi. Je peux dire qu'elle a peut-être fait partie des parents qui sont rentrés dans ces travers-là, de pousser un peu toujours plus leurs enfants. Le tennis, c'est une dynamique de famille aussi. J'ai deux petits frères. Mon papa était beaucoup moins disponible et présent avec moi sur le terrain. C'était un petit peu ma maman qui avait pris le relais avec moi à cette époque-là. On était toutes les deux sur les routes, du lundi au dimanche, le soir après l'école. Elle venait me chercher, elle m'emmenait aux entraînements, elle restait aux entraînements, elle m'emmenait en tournoi. Donc oui, il y a eu cette dynamique familiale qui était un peu exceptionnelle. Maman avec moi et papa avec les deux garçons. Ma maman m'a beaucoup poussée à un moment donné, mais ça restait tout à fait naturel et j'aimais ça, je prenais beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    Et tu vois, je rebondis sur ce que tu disais par rapport à 15-16 ans, on a envie d'autre chose. Et moi, j'ai vécu exactement la même chose à cet âge-là. Et on le voit, c'est qu'on commence à être au lycée. Et c'est là aussi où on voit aussi dans pas mal dans les clubs des décrochages. C'est-à-dire que finalement, le sport, tu t'inscris quand t'es petit avec tes parents. Tu commences une activité sportive. Mais quand ça commence, ça a été une décision qui est plus propre à soi. Quand on voit ses potes sortir le week-end, moi je me souviens, je ne pouvais faire aucune soirée. À un moment donné, je me suis blessée. J'ai découvert aussi cette partie de dire, en fait, je peux faire ça si je ne fais pas de sport. Ça a été difficile d'en revenir. Et moi, à un moment donné, c'est mes parents qui m'ont repoussée à repratiquer. Parce que c'est un âge où des fois, on a envie de faire autre chose et on peut vite décrocher.

  • Speaker #1

    J'ai souvenir que mes copines de classe commençaient aussi à avoir des petits copains. Voilà, et mes copines, pour le coup, ne m'appelaient même plus le vendredi pour sortir parce qu'elles savaient que j'étais sur le terrain de tennis du samedi matin au dimanche soir. Donc voilà, c'était un choix. Je n'ai aucun regret, en tout cas, quand je reviens un peu en arrière. C'était un choix de vie, ça faisait partie de mon ADN d'être sur le terrain de tennis. Oui, je pense que j'ai fait partie de celles qui ont un peu serré les dents à un moment donné pour continuer. J'ai continué à aller au collège et au lycée. Je m'entraînais aussi beaucoup avec des filles qui n'étaient plus dans le cursus scolaire classique. Je pense que c'est peut-être ça aussi qui m'a sauvée, entre guillemets. C'est que j'ai continué à avoir un quotidien normal, à aller au lycée et ça ne m'a pas dégoûtée.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as envisagé de faire du tennis ton métier à un moment donné de ta pratique ?

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas souvenir de m'être dit « je veux gagner Roland-Garros un jour » . Alors effectivement, quand tu fais un sport en compétition, que tu as des parents qui te poussent, bien évidemment, peut-être qu'au fond de moi, j'avais ce rêve fou un peu d'être pro un jour, mais ce n'était pas ancré au fond de moi. Je savais que j'avais envie d'autre chose, j'avais envie d'un cursus classique. J'avais envie d'une carrière professionnelle plus traditionnelle. Donc non, je jouais au tennis pour progresser et ça m'allait bien comme ça. Je pense qu'au fond de moi, je ne sentais pas que j'avais les ressources pour franchir ce cap. Il y a un vrai cap à franchir dans le tennis pour passer pro. Les premiers qui sont détectés sont souvent détectés à l'âge de 10, 11, 12 ans. J'avais un bon niveau, mais c'était bien comme ça.

  • Speaker #0

    J'avais une dernière question liée à justement ton enfance et tes parents. Est-ce que tu les voyais faire du sport ? Est-ce qu'ils ont été un rôle modèle ?

  • Speaker #1

    Alors, mon papa, pas du tout. En revanche, ma maman n'était pas sportive au sens propre du terme. Je veux dire, je n'ai pas souvenir qu'elle allait, qu'elle enfilait ses baskets pour aller courir ou qu'elle était dans un club pour faire un sport en particulier. En revanche, elle jouait beaucoup au golf. Elle enfilait quand même beaucoup ses baskets pour aller marcher. J'ai souvenir qu'elle... qu'elle pouvait passer 2-3 heures en forêt pour marcher le week-end. Je pense que je n'ai pas grandi dans un environnement ultra sportif, comme peuvent le vivre aujourd'hui mes filles au contact de mon mari et de moi. Mais j'ai quand même le sentiment que ma mère était très active et m'a donné envie de faire du sport et de me pousser un petit peu dans le tennis.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, on parlait de tes études et tu disais que tu avais mené tout de front. En France, justement, on n'est pas toujours aidé quand on veut avoir une pratique sportive intense avec les études. Il y a très peu d'endroits où on peut mêler les deux. Une fois que tu as le bac en polo, tu me disais, quand on préparait cet épisode, que tu as fait une licence de lettres. Et en 2007, tu as obtenu une bourse universitaire aux États-Unis. L'an dernier, il y a eu les Josans à Pique à Paris. On a beaucoup dit que la France n'était pas un pays sportif, contrairement par exemple aux États-Unis où le sport est roi. Toi, est-ce que tu peux nous expliquer ton choix justement d'être partie là-bas et à quoi ressemblaient tes journées dans une université américaine ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, quand j'ai eu le bac, c'était un peu la génération des premiers Français à obtenir des bourses aux États-Unis. J'ai l'impression qu'on était les premières promotions à avoir ces opportunités-là. Moi, je ne suis pas partie tout de suite, je préférais être safe. et obtenir un diplôme français avant de partir à l'étranger. Et en parallèle, j'ai continué le tennis, donc j'ai continué à progresser et avoir un classement plutôt correct. Ce qui m'a permis, trois ans plus tard, de contacter des universités américaines et d'obtenir une bourse. Et effectivement, c'est des opportunités qu'on n'a pas en France. Si en France, pendant dix ans, j'ai dû jouer au tennis en me calant sur mon rythme d'école, Les Américains, ce n'est pas la même chose. On arrive là-bas, c'est la culture du sport qui prévaut sur tout le reste,

  • Speaker #0

    contrairement à France.

  • Speaker #1

    J'ai soulevé d'arriver aux États-Unis. J'ai passé trois ans dans l'état de Géorgie, dans une fac américaine. Et en fait, les athlètes, c'est autre chose. C'est une autre dimension. On arrive, on a les tenues de l'équipe.

  • Speaker #0

    J'imagine trop bien là-dedans.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est vrai que je l'ai clairement vu. La culture du sport aux États-Unis, ce n'est pas la même. On met vraiment, vraiment en avant. les athlètes et on pousse au sport et tout s'imbrique autour du sport. En fait, les études, c'était le matin et on fait en sorte que les athlètes puissent s'entraîner correctement. Donc on avait cours de 8h à midi et puis les après midi étaient dédiés au tennis. Et voilà, c'est des choses que je n'avais pas connues en tout cas en France où j'allais à l'école comme tous les jeunes de mon âge, du matin au soir. Et j'étais sur un terrain de tennis de 19h à 22h.

  • Speaker #0

    En fait, en France, tu faisais rentrer le sport dans ta vie. C'est toi qui arrivais à faire rentrer tout ça dans un quotidien aussi d'études. Alors que finalement, aux États-Unis, c'était le contraire. C'est-à-dire que c'était les études qui se remettaient à l'intérieur du sport. Là, il y avait tout qui était adapté pour que le sportif puisse pratiquer sans se poser de questions.

  • Speaker #1

    On le voit effectivement. Comme tu disais, on a vécu les Jeux Olympiques l'année dernière. Je le vois aussi avec mes filles, on sent qu'en France, le sport c'est une discipline extrascolaire, ça ne fait pas partie intégrante de notre quotidien. Il faut souvent avoir des parents qui sont sportifs pour que les enfants fassent du sport, se mettent au sport, alors que là-bas j'ai l'impression que tout tourne autour de ça, et on met vraiment en avant les athlètes, les athlètes de haut niveau aussi. Ils ont plus de moyens pour que les athlètes puissent performer en tout cas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que, par exemple, dans le système français, je vois moi, mon fils qui a 8 ans, c'est la seule matière où en fait, ils n'ont pas de notes. Pourquoi ils ne sont pas notés en sport ? C'est-à-dire que c'est quoi ? C'est moins important que le reste ? Le sport, ça doit être aussi important que le français, les maths. Et le jour où on en sera là, je pense qu'on pourra dire qu'on sera une nation sportive parce qu'on mettra le sport tout en haut, comme d'autres matières, en fait. Donc, tu restes quoi ? 3-4 ans, c'est ça ? Et tu prends la décision de rentrer une fois que tu as fini tes études universitaires ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je reste trois ans là-bas et je décide de rentrer parce que j'ai passé trois super années aux États-Unis, mais je sens qu'il est temps de rentrer. J'ai envie de commencer aussi une carrière professionnelle en France. Je reviens en France pour lancer ma carrière.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu reviens en France et est-ce que tu as pu continuer à pratiquer le tennis ? Parce que justement, on sait très bien que ce n'est pas forcément un sport facile à pratiquer au quotidien. Est-ce qu'il faut des cours ? Il faut inspirer une partenaire ? Est-ce que tu as continué un peu à... à pratiquer à ton retour ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que quand je reviens, je dois avoir 24 ans, 25 ans. Donc je sors quand même de trois années aux Etats-Unis où je ne fais que ça. Et j'avoue que j'en ai un peu marre aussi. J'ai aussi envie de faire autre chose. J'ai aussi un besoin de souffler. Donc je joue de moins en moins. Je trouve très vite mon premier stage d'abord et après mon premier boulot. Et en fait, ça ne peut plus coller ce rythme de tennis avec un travail. En tout cas, je n'ai pas réussi. Je n'ai pas eu l'envie de le faire, donc je me retrouve à jouer le week-end et je continue les interclubs au mois de mai, mais sans en faire beaucoup plus. J'ai un petit peu lâché et avec les années, j'ai beaucoup moins joué. Voilà, ça m'allait comme ça.

  • Speaker #0

    Je comprends bien, en effet, quand on a aussi beaucoup donné pour un sport et qu'à son retour, il n'y a pas la place pour en faire tout autant. Il y a un moment donné, on décide d'arrêter sa carrière et sa pratique du tennis. Est-ce que tu t'es arrêté complètement de l'activité physique ou est-ce que justement tu as essayé de te retrouver un autre activité physique qui a entré beaucoup plus facilement dans ton quotidien ?

  • Speaker #1

    Non, alors du coup, effectivement, je jouais de moins en moins au tennis, mais je me souviens que je m'étais mise au running. La course à pied, c'est un sport qui est très complémentaire au tennis. Je faisais aussi ça en parallèle du tennis parce que quand on joue au tennis à un bon niveau, on est de toute façon sur la piste pour faire des séances de fractionnés, on court. Donc je ne découvrais pas non plus cette discipline. Je me remets au running vraiment de façon un peu intensive quand même, parce que quand je fais du sport, je vais quand même beaucoup à fond. Et puis c'est un sport qui est facile, on enfile ses baskets et on y va, on n'a besoin de personne. Contrairement effectivement au tennis où tu as besoin d'un partenaire et des horaires un peu calés, là le running on peut y aller le matin au réveil, on peut y aller sur la pause d'âge, on peut y aller le soir. Donc c'était facile. Donc voilà, me voilà lancée dans la course à pied. Et ça, j'ai pris plaisir en tout cas. Je n'avais pas un bon niveau parce que ce n'était pas ma discipline. Je faisais du tennis à l'époque. Mais je ne découvrais pas la course à pied. Et je m'y suis mise comme ça progressivement. J'ai fait mon premier 10K en 2014, quand j'ai intégré d'ailleurs à l'entreprise dans laquelle je travaille toujours aujourd'hui. Et puis j'ai... couru mon premier semi l'année qui a suivi en 2015.

  • Speaker #0

    Et t'as eu besoin tout de suite d'objectifs, c'est vrai que parfois on a besoin de se challenger et se dire ok je vais m'inscrire à un 10 km par exemple pour se dire bah ok je rentre dans une nouvelle pratique mais par contre j'ai tout de suite besoin de me challenger pour pouvoir me faire un plan d'entraînement et puis savoir peut-être aussi s'évaluer, savoir qu'est-ce que je vaux en fait.

  • Speaker #1

    Oui, ça effectivement, je ne sais pas si c'est un défaut. En tout cas, ça fait partie de mon ADN. J'ai toujours fait de la compétition. Dès que je fais un sport, dès que je pratique une discipline, j'ai aussi envie de me challenger, j'ai aussi envie de me lancer des défis. Très vite, j'ai eu envie de faire des courses officielles, de faire des dicas, de faire des semis et de voir un peu mon niveau, de tester mon niveau. Ça, je pense que c'est parce que j'avais ces 15 années derrière moi de compétitrice et que c'est difficile pour moi, en tout cas à l'époque, de juste pratiquer pour le plaisir, entre guillemets.

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup l'impression que c'est l'objectif qui fait aussi qu'on va se motiver à aller courir, à rentrer dans une certaine discipline, de se dire je vais y aller une fois par semaine, deux fois par semaine. Et l'objectif, en fait, il permet d'avoir aussi une récurrence et de moins se poser de questions sur est-ce que j'ai envie, est-ce que je n'ai pas envie. En fait, aussi, ça te donne un but.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est vrai que les courses officielles, on se retrouve avec des gens qui sont comme nous dans le sens de départ. Ça donne envie. Il y a une belle émulation. Et c'est vrai que le tennis, c'est un sport très individuel. J'ai trouvé à l'époque dans le running l'émulation dont j'avais besoin pour me porter aussi. Ce n'est pas si simple en fait. On dit que, moi-même je viens de le dire, la course à pied c'est facile, on enfile les baskets et on y va. Mais mine de rien, il faut quand même de la motivation pour y aller après le travail, le matin tôt. Donc voilà, c'est vrai que se donner des objectifs, des défis un petit peu en tête, ça aide en tout cas à y aller. En tout cas, il ne faut pas avoir peur de se lancer. Moi, j'ai fait mon premier 10 km en 2014, je n'avais jamais fait de course et j'y ai pris goût.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'il y a aussi des gens qui te disent « moi le running, je n'aime pas ça » . Et tu te dis « ben non, ce n'est pas mon truc » ou « est-ce que tu as persévéré ? » Parce qu'en fait, le running, on peut se dire que c'est hyper instinctif, tout le monde sait courir, on court depuis qu'on est tout petit. Et en fait, moi je leur dis « est-ce que tu crois que tu sais jouer au tennis au bout de deux, trois fois ? » Ben non, en fait, je ne peux pas savoir jouer au foot tout de suite, je ne peux pas savoir jouer au tennis tout de suite. Et en fait, le running, ça devrait être hyper instinctif. Et toi, quand tu as commencé le running, est-ce que tout de suite tu as aimé ça ou est-ce que c'est au bout d'un certain temps ? Et comment tu as commencé ? Est-ce qu'il y a eu de la progressivité ? Comment s'est passé tes débuts ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je n'ai pas à souvenir que j'aimais fondamentalement ça. Parce que pour moi, en plus, le running, ça évoquait plutôt les... les séances de piste à côté du tennis, donc je n'avais pas forcément de très bons souvenirs de la course à pied. Donc non, je n'ai pas à souvenir de prendre un kiff ultime sur mes premières sorties. Je me souviens que c'était assez poussif au début, je partais courir une demi-heure et ce n'était pas simple. Mais je mettais mes écouteurs et j'y allais. Et non, ça prend du temps, ça prend beaucoup de temps. J'ai l'impression qu'il m'a quand même fallu une bonne année pour me sentir bien, pour avoir ce tempo dans lequel je me sentais bien. Voilà, la course à pied, en tout cas, j'ai eu l'impression qu'en étant régulière, on peut vite progresser. Le cardio aussi, mais je pense qu'il faut être constant. Il faut y aller régulièrement, peut-être, deux, trois fois par semaine quand on le peut. Mais non, ça a été simple tout de suite. Je me suis lancée dans mon premier 10 km au bout d'un an et puis mon premier semi, pareil, au bout de deux ans. Donc il a quand même fallu du temps pour que je prenne vraiment du plaisir, alors que ce n'était pas une discipline que je découvrais. Donc effectivement, on a l'impression que c'est inné, mais ça n'est pas tant que ça. Souvent, moi la première aujourd'hui, je peux te dire que la course à pied, c'est un peu ingrat. On n'est pas dans un cours couvert comme pour le tennis. Ce sont des sports qui sont peut-être ingrats parfois, parce que ce n'est pas simple et on est un petit peu au rythme du mood du jour. Mais quand on y va régulièrement, on peut vite voir des progrès.

  • Speaker #0

    Et puis on dit, on joue au tennis, on joue au foot, on joue au basket et on ne joue pas au running. C'est peut-être un peu moins fun, mais après, une fois qu'on y prend goût, on y trouve aussi beaucoup d'autres choses et ça prend du temps. Tu m'avais raconté un petit anecdote justement dans cette période de ta vie où tu cherchais ta moitié et tu m'avais dit, ce qui est hyper important pour moi, c'est de trouver quelqu'un qui fait du sport. C'était un peu la condition sine qua non. Est-ce que tu peux nous raconter cette histoire et comment tu as rencontré Julien ?

  • Speaker #1

    Alors oui, c'était des critères complètement... Très basique à l'époque, mais c'est vrai que quand j'approche de la trentaine et que je suis célibataire, forcément quand je parle à mes copines, je leur dis le seul critère qu'il me faut. Chez un mec, c'est qu'il soit sportif. Et pourquoi ? Parce qu'en fait, c'était tellement mon quotidien, le sport, que je ne me projetais pas avec quelqu'un de non sportif. J'avais besoin d'avoir quelqu'un à mes côtés qui comprenne pourquoi je me lève tôt le samedi matin pour aller courir, pourquoi je retourne courir le lendemain. J'avais besoin de vivre cette passion, parce que le sport, chez moi, ça fait partie de mon ADN, c'est une vraie passion. Donc oui, quand j'ai rencontré Julien, j'ai vite été rassurée. Un ancien rugbyman, il jouait encore au rugby. Donc oui, c'était important pour moi en tout cas, que dans mon quotidien, ma moitié fasse du sport.

  • Speaker #0

    Non, mais je partage le point parce qu'en fait, c'est quelqu'un qui va te comprendre et qui va te tirer vers le haut. C'est-à-dire que quelqu'un qui ne fait pas de sport, qui n'est pas convaincu que le sport, ça importe au quotidien, finalement, quand tu as un peu la flemme, il va te dire « Mais oui, mais tu as raison, résole canapé, viens, on va faire ça plus tôt. » Et en fait, quelqu'un qui est sportif de base va plutôt te dire Mais si, ça va te faire du bien. Il y a des moments où, quand la personne qui partage ton quotidien, des fois, elle te voit peut-être aussi un peu énervée ou qui sent que tu as besoin aussi de pratiquer. Ils te disent, mais vas-y, prends tes baskets, va courir.

  • Speaker #1

    C'est des vraies valeurs. C'est des vraies valeurs que tu as en toi. C'est des valeurs que tu as envie de transmettre aussi à tes enfants un jour. Même si, quand j'ai rencontré Julien, je n'avais pas forcément à ce moment-là en tête de fonder une famille. C'est des valeurs que tu portes, que tu as envie de véhiculer. Donc, c'était important pour moi. Je suis contente qu'il ait coché les cases.

  • Speaker #0

    Tu disais qu'à ce moment-là, tu ne savais pas encore que tu allais fonder une famille avec lui, mais justement, tu as fondé une famille avec Julien. On pense à lui d'ailleurs, on l'embrasse. Tu es devenue maman en 2017. Avec Diane, on travaillait ensemble dans la même entreprise. C'est comme ça qu'on s'est connus, donc je me souviens très bien aussi de cette période-là. Comment s'est passé ta grossesse, justement ? Est-ce que tu as continué, toi, l'activité physique ou est-ce que tu as complètement arrêté ?

  • Speaker #1

    Alors, non. Quand je suis tombée enceinte en 2017, effectivement, j'ai tout arrêté. C'était... Mais c'était vraiment un choix personnel, c'est comme ça que j'avais envie de le vivre. Je ne suis pas en train de dire qu'il faut s'arrêter de faire du sport quand on tombe enceinte, loin de là. Il y a beaucoup de femmes autour de nous qui montrent le contraire. Mais en tout cas, c'était comme ça que je vivais les choses. J'avais besoin d'être au calme, de rester tranquille, de coucouner cette grossesse. Donc effectivement, j'ai tout mis en stand-by. J'ai arrêté le sport, j'ai essayé de marcher tant que je pouvais. Malheureusement, vers 5-6 mois, j'ai dû un peu réduire la cadence parce que... Pas une grossesse compliquée, mais il fallait que je me repose. J'ai préféré arrêter. Je n'ai pas continué la course à pied, en tout cas, quand je suis tombée enceinte.

  • Speaker #0

    Et en postpartum, est-ce que tu as voulu rapidement reprendre une activité physique ? Au bout de combien de temps tu as eu envie de reprendre ? Et est-ce que tu as eu un protocole de reprise ?

  • Speaker #1

    Je me souviens avoir fait la rééducation du périnée, comme on le conseille à toutes les femmes et encore plus. à celles qui veulent reprendre le sport rapidement. J'ai repris la course à pied gentiment, comme j'ai eu une jeune maman qui... J'avais un peu moins de temps, donc je n'ai pas à souvenir d'avoir beaucoup repris le sport dans les mois qui ont suivi. Mais j'ai repris comme je pouvais. C'était important pour moi aussi de retrouver une silhouette dans laquelle j'étais en confiance. Donc j'ai repris la course à pied tranquillement, sans me donner d'objectif. En tout cas, l'année qui a suivi, ça a été tranquille. Je reprenais le sport, mais sans me mettre de pression.

  • Speaker #0

    Quelques années plus tard, tu as voulu avoir un deuxième enfant. Pour avoir suivi aussi toute cette période de ta vie qui n'était pas facile, ça n'a pas marché tout de suite. Est-ce que tu veux partager justement cette période de ta vie avec nous ?

  • Speaker #1

    Au bout d'un an et demi, on a essayé d'avoir notre deuxième enfant avec Julien. Et on a vécu des moments qui n'ont pas été faciles. On a enchaîné plusieurs fausses couches. Et effectivement, cette vie de femme, quand on est sportive aussi, Ça n'a pas été simple parce que les fausses couches, on tombe enceinte. La fausse couche, on la prend souvent à l'approche des trois mois. Donc, il se passe trois mois où tu mets un petit peu le sport en stand-by. Et puis, derrière, il faut que le corps se remette en marche. Chez moi, ce n'était pas toujours évident. Donc, j'ai vécu pendant trois à quatre ans des phases de six, sept mois, huit mois où je... J'avais du mal à me remettre à la course à pied, à retrouver l'envie aussi. Et puis pareil, quand tu es en projet bébé, en tout cas c'est comme ça que moi je l'ai vécu. Et que tant plus qu'on t'enchaîne un petit peu les fausses couches, tu as un peu peur de ce que tu vas faire. Donc effectivement, le sport était un peu rythmé par mes cycles. J'ai souvenir que dans la deuxième partie de cycle, quand on est à l'approche du test de grossesse tant souhaité, je me souviens que je mettais un peu tout en stand-by, je préférais éviter d'aller courir. Donc j'ai vécu trois années effectivement où je n'ai plus du tout repris plaisir à faire du sport, à courir. J'y allais mais sans trop de volonté, de joie. J'y allais parce que j'étais sportive et je n'ai pas arrêté du jour au lendemain de faire du sport. Mais effectivement, ce qui nous est arrivé pendant les trois ans qu'on suivit, trois, quatre ans qu'on suivit, a un peu rythmé ma cadence sportive, mes envies et mes envies de sport.

  • Speaker #0

    C'est vrai que du coup, en tant que femme, on le vit pour beaucoup. C'est des sujets qui sont encore... Merci de les partager avec nous. C'est que c'est des sujets qui sont encore un peu tabous. On le met un peu sous le tapis et qu'on est encore très nombreuses et trop nombreuses, malheureusement, à le vivre. Et c'est des périodes... Alors, il y a deux choses. Il y a le fait d'essayer de tomber enceinte. Et il y a aussi beaucoup de femmes qui se disent « Je ne vais pas faire de sport parce qu'il y a peut-être un risque. » Alors qu'aujourd'hui, c'est vrai qu'il est aussi prouvé qu'il n'y en a pas. Et après, il y a aussi le sport pendant la grossesse. Pareil, ici, on ne veut pas ouvrir le débat, ne sait bien ou pas, de ne pas faire de sport. Je pense qu'il y a deux choses, c'est savoir s'écouter. Moi, par exemple, si je prends mon exemple, j'avais aussi besoin, et tu le partages aussi, d'avoir aussi cette bulle autour de cette grossesse où c'était une parenthèse et on avait envie d'être juste focalisés sur cette grossesse-là. Aujourd'hui, il y a plein de femmes qui font du sport et qui ont l'aval de leur médecin, et c'est très bien. Il y a des moments où le sport, il va, il vient en fonction aussi de ses envies, de ce qu'on est en train aussi d'entreprendre dans sa vie personnelle. Et je pense qu'à ces moments-là, il faut aussi savoir s'écouter.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que quand je suis tombée enceinte de Victoria, j'ai voulu mettre le sport entre parenthèses. C'était un choix personnel. J'étais heureuse de vivre ce moment-là. J'ai voulu coucouner ma grossesse. J'ai voulu coucouner aussi quand mon bébé est arrivé. Et puis, les années qui ont suivi avec l'histoire qui nous est arrivée aussi. J'ai fait une vraie parenthèse de 4 ans avec le sport parce qu'au moment où je vivais tout ça, ce n'était pas ce dont j'avais besoin. Le sport m'a fait du bien malgré tout. J'ai eu des moments où j'allais courir et quand je n'étais vraiment pas bien dans la tête, ça m'a fait du bien. Mais j'ai eu beaucoup de mal à retrouver du plaisir dans la course à pied dans les années qui ont suivi.

  • Speaker #0

    En 2023, Olympe est arrivé, ce bébé si attendu. Est-ce que justement pendant cette grossesse-là, une fois que tu étais sûre que tout fonctionne bien, est-ce que tu as eu envie pendant ta grossesse de pratiquer ou est-ce que tu as attendu ton post-partum ? Est-ce que tu as vécu quelque chose de différent pour cette deuxième grossesse ?

  • Speaker #1

    C'est très paradoxal et c'est assez drôle parce que tout au long de cette grossesse, quand effectivement au bout de 15-16 semaines j'ai enfin réussi à souffler, J'avais envie de retourner faire du sport. Quand je voyais des femmes courir, j'avais envie de retourner, de renfiler mes baskets et d'y retourner, alors que je n'avais pas eu ce désir-là pendant ma première grossesse. Donc, c'est comme s'il y avait eu un déblocage psychologique. Cette grossesse, comme tu le dis, tant attendue, elle est arrivée. Et voilà, le sport qui fait partie vraiment de moi, cette envie est revenue. Et j'ai attendu patiemment que Olympe arrive. Et pareil, j'ai rapidement repris la course à pied dans les mois qui ont suivi. Et j'ai vécu une des plus belles années sportives dans l'année qui a suivi la naissance d'Olympe. En

  • Speaker #0

    2024, tu décides de faire un semi, il me semble.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement. Comme pour Victoria, j'ai refait ma rééducation du Périnée au bout de 2-3 mois, je ne sais plus exactement. Et pareil, pour retrouver une forme physique, retrouver une silhouette qui... me plaît, je suis retournée courir. Et puis très vite, j'ai repris beaucoup de plaisir. J'ai progressé assez vite. Mon mari, ça le faisait rire parce qu'il me disait « Mais t'as jamais couru aussi bien ? » Et j'ai couru un 10K en fin d'année. Donc un peu moins d'un an postpartum. J'ai couru un deuxième 10K également. J'ai enchaîné sur un semi. Et je prenais énormément de plaisir. Vraiment, j'ai même des souvenirs de... de partir courir et d'avoir envie de pleurer tellement je retrouvais enfin cet état de grâce que j'avais perdu pendant les quatre années de notre parcours difficile. Et voilà, j'y ai repris goût. Et aujourd'hui, j'adore ça. Je viens de faire mon premier marathon. Voilà,

  • Speaker #0

    tu spoiles. Tu as commencé à nous dire que c'était aussi pour ta silhouette. Je pense qu'il y avait un côté de retrouver, se réapproprier aussi son corps. Et par rapport à ce que tu viens de nous dire, j'ai l'impression aussi que... au-delà du physique, ça te faisait un bien fou moral en fait.

  • Speaker #1

    Bien sûr, le sport c'est une passion. J'ai mis le sport entre parenthèses pendant plusieurs années et j'ai retrouvé enfin ce plaisir-là. J'y allais avec le smile et c'est aussi des moments qu'on s'offre à soi en tant que femme. Quand on a des enfants, quand on a un bébé, aller courir le samedi ou le dimanche, c'est pas mettre de côté sa vie familiale, sa vie de mère, c'est aussi prendre du temps pour soi, c'est partir une heure. Revenir transpirante, on a éliminé les toxines, ça fait du bien, on a déchargé. On est content de remettre un pied à la maison et de s'occuper de ses enfants. En tout cas, j'ai vécu ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par rapport à ton histoire, pendant 3-4 ans, tu n'as plus fait de sport. Ce qui est aussi important de dire, c'est qu'on peut s'arrêter et revenir. En fait, il y a des moments dans la vie où, pour des raisons différentes, on fait moins. C'est aussi quand nos enfants sont en bas âge, où on n'a pas le temps, par exemple. Même si tu le dis, en effet, il faut quand même prendre le temps. C'est important de prendre du temps pour soi. Puisque pour prendre soin des autres, on a aussi d'abord besoin de prendre soin de soi. Il y a des moments où on a un peu moins la possibilité d'eux. Et pour autant, on peut revenir. et toi vraiment j'ai senti que C'était une renaissance en fait. Il y a eu le avant-après et tu as passé 3-4 années qui ont été très difficiles et qui t'ont beaucoup affecté moralement et physiquement. Et là, la naissance d'Olympe plus la reprise du sport, il y a une vraie renaissance. Oui,

  • Speaker #1

    exactement ça. Mon mari me disait souvent, Diane, vas-y, c'est ton moment. Avec ce que tu as vécu ces dernières années, c'est ton moment. Vas-y, profites-en. La course à pied, c'est facile. Ça paraît dur parce qu'il faut trouver la motivation. Effectivement, ce n'est pas simple de trouver la motivation d'y aller et de se lancer. On enfile les baskets et on y va. Et on peut commencer par 15 minutes, par 20 minutes. Et à chaque sortie, on va rajouter 10 minutes de plus. Et puis, on arrive à 30 minutes. Et puis, un beau jour, on revient et on a couru une heure. Et on est fier de soi.

  • Speaker #0

    La motivation, en effet, pour que ça soit plaisir. Et après, il y a la discipline qui est importante pour que ça perdure. Et justement, en parlant de discipline, ça me fait penser à ton marathon que tu nous as spoilé tout à l'heure. Un an après la naissance de ta fille, tu fais un semi-marathon. Ça ne suffit pas un semi-marathon pour toi. tu te dis ok l'année prochaine c'est le marathon et j'aime beaucoup ce que tu dis par rapport à Julien et c'est là qu'on a besoin aussi d'avoir quelqu'un qui partage notre vie, qui peut nous booster que ça soit, là c'est ton mari mais ça peut être aussi des amis et vraiment en effet c'était ton moment et 2025 tu t'es dit ok en 2025 je suis marathonienne et est-ce que tu peux nous expliquer comment t'as préparé ton marathon quelle a été ta routine parce que c'était vraiment le tout premier donc il y a plein de petites choses à mettre en place, petites, petites et grandes choses

  • Speaker #1

    Alors déjà, j'ai eu 40 ans l'année dernière. Donc c'était aussi, je pense que c'est aussi psychologique. On se dit, voilà, 40 ans, on a envie de réaliser des belles choses. Ma famille, je me sentais avec une famille au complet. Voilà, Olympe est arrivée, elle a complété la famille comme j'avais besoin qu'elle devienne. Et 40 ans, j'avais le sentiment de cocher plusieurs cases et j'ai eu envie de me lancer le défi fou de courir un marathon. Moi qui n'avais jamais couru plus de 21 kilomètres. Et à Noël, je me suis dit, c'est le moment, il faut que cette année soit l'année de tous les défis. Donc j'ai commencé une prépa marathon 16 semaines avant le marathon de Paris, qui était le 13 avril. J'ai commencé entre Noël et Nouvel An. C'est une longue préparation pour le coup, mais c'était nécessaire, parce que je n'avais pas suffisamment de kilomètres dans les pattes les mois qui avaient précédé. Donc effectivement, ça peut paraître long, 16 semaines, mais c'est ce qu'il me fallait en tout cas moi pour me mettre en confiance pour le jour J. Et je me suis astreinte à une discipline de fer. J'avais trois entraînements par semaine. Je n'en ai pas loupé un. Donc ça, c'est ma grosse fierté. J'ai la chance de travailler dans une entreprise qui a des douches et des vestiaires. Donc ça, c'est un vrai plus, c'est une vraie chance. Donc j'y suis allée tous les mardis midi, tous les jeudis midi et tous les dimanches matin. Je me suis instruite à cette discipline pendant 16 semaines. Au début, on se dit qu'on ne va jamais y arriver. Puis progressivement, on se retrouve à M-2, à être capable de courir assez facilement 20 km, 25 km, et puis ça monte en puissance. Si ça nous paraît complètement fou et impossible à réaliser 16 semaines avant, finalement, on arrive le jour J et on est... On est en confiance, on est prêts. En tout cas, moi, j'ai eu besoin d'être le bon petit soldat. J'ai eu besoin de suivre un plan d'entraînement qui était calé sur mon niveau, qui était calé sur mon rythme aussi de famille, sur mon rythme de travail, parce que j'ai aussi beaucoup de responsabilités dans mon travail. Donc, il fallait que tout ça s'intègre bien dans mon quotidien. Et voilà, j'y suis arrivé. Mais il a fallu beaucoup de discipline.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as eu des baisses de motivation, des moments difficiles pour ta... ta préparation et du coup, est-ce que tu as eu des ressources auxquelles tu as accroché ?

  • Speaker #1

    Alors oui, ça n'a pas été simple tous les jours. Le marathon de Paris, en plus, il est le 13 avril. Donc la prépa marathon, elle a été tout l'hiver. Il a fallu y aller quand il neigeait, il a fallu y aller quand il pleuvait des cordes. Le dimanche matin, quand il faisait moins 1, moins 2 degrés, il a fallu y aller par toutes les météos, par les différents moments de fatigue, moins de motivation, moins d'envie. Et j'ai essayé de garder en tête le 13 avril dans ma tête. J'avais vraiment envie de franchir cette ligne à Paris. Et autour de moi, j'ai eu effectivement beaucoup de gens qui m'ont portée, qui m'ont motivée. On dit souvent dans la maternité qu'il faut tout un village pour élever un enfant. J'ai un peu vécu la même chose pour le marathon. Pour moi, je peux dire qu'il faut tout un village pour courir un marathon. J'étais entourée de collègues qui m'encourageaient au quotidien, qui venaient courir avec moi. Sur les pauses déjeuner le mardi et le jeudi, j'ai eu un mari qui a fait les sacrifices nécessaires pour que je puisse faire mes sorties du dimanche. Parce que ça aussi, c'est pour ça que c'est important d'avoir des gens autour de soi qui comprennent le projet. C'est devenu un projet familial, vraiment. Julien, il a souvent dit ça, c'est un vrai projet familial. Parce qu'on s'absente deux, trois heures, parfois quatre heures le dimanche et on laisse un peu de côté sa vie de famille. Voilà, c'était le sacrifice que j'ai fait. Ça n'a pas duré longtemps finalement, quand on a un peu de recul. Qu'est-ce que c'est que deux, trois mois dans une vie ? Mais oui, ça n'a pas été ça. Je n'ai pas eu la motivation tous les jours, effectivement. Il a fallu se donner un coup de pied aux fesses régulièrement. Il y a aussi le doute. Parfois, on se dit, on ne va pas y arriver. Pourquoi je me suis lancée là-dedans ? Mais voilà, j'ai toujours eu en tête l'envie de franchir cette ligne d'arrivée le 13 avril.

  • Speaker #0

    Et ça, je te rejoins là-dessus. C'est hyper important de visualiser la ligne d'arrivée du jour J. Et ça nous booste toujours. Je suis souvent en train de penser à ça, quand j'étais en préparation marathon. Et vraiment, à chaque fois que j'étais en train de m'imaginer franchir cette ligne d'arrivée, bon déjà j'ai les poils et je suis déjà en train de pleurer. Mais en plus, il y a ce côté où ça nous booste. Et ça, franchement, il faut vraiment l'avoir en ligne de mire tout le temps quand c'est difficile. Parce qu'on sait que le chemin de la préparation est d'ailleurs souvent très beau. Et souvent, on dit presque que c'est la cerise sur le gâteau.

  • Speaker #1

    Le jour J, c'est la célébration. La vraie difficulté, c'est la prépa. et alors j'ai fait beaucoup de visualisations moi dans mes années de compétition de tennis donc effectivement c'est simple pour moi de visualiser le jour J et en plus je travaille dans le sport donc je sais ce que c'est je sais à quoi ressemble une course de running il faut se visualiser le jour J il faut s'imaginer franchir la ligne il faut que toutes ces émotions là on les ressente en amont et voilà j'ai aussi souvenir que pendant la prépa il y a des runs le dimanche où j'en avais les larmes aux yeux. Je me disais, je vais vivre ce moment-là. Pour se porter, pour y aller, il faut se souvenir pourquoi on l'a fait, pourquoi on s'est lancé dans l'aventure. Ma portée jusqu'au bout.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est vrai que c'est ce que tu disais, c'est qu'en fait, 16 semaines de préparation, c'est hyper long. Il faut tenir aussi physiquement et mentalement et se rappeler toujours pourquoi on fait les choses. C'est hyper important pour tenir dans la durée. Maintenant, je voudrais que tu me racontes un peu comment s'est passé justement ton marathon, ce fameux 13 avril 2025. Et sans trop spoiler, j'ai partagé avec Diane les dix derniers kilomètres avec elle. J'avais prévu de finir son marathon avec elle pour pouvoir l'aider jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, le marathon approche à grands pas. Et bizarrement, je me sens prête. Je coche toutes les sorties. Et j'y moins dix. La petite Diane, quand elle avait 15 ans et qu'elle allait sur les terrains de tennis avec la boule au ventre, je la retrouve. Je la retrouve. et au moment où on doit se nourrir correctement pour... Pour être en charge glucidique, me voilà à avoir des difficultés à me nourrir parce que je suis stressée. Je dors de moins en moins bien, je me réveille très tôt le matin, j'en fais des insomnies. Et en fait, la peur prend vraiment le dessus. Je me suis mis peut-être beaucoup trop de pression sur la fin. Je pense que c'est pareil, c'est le défaut des compétiteurs peut-être aussi. Je n'ai pas forcément très bien géré l'approche du marathon et le jour J approche. Le jour J arrive enfin et en fait, j'ai été... complètement submergée émotionnellement parlant. Je n'ai jamais vraiment réussi à trouver le tempo qui était si simple à tenir pendant mes entraînements. Je me souviens avoir vu mes filles au 7e kilomètre et à presque fondre en larmes, aller revoir au 15e kilomètre et à fondre en larmes. Je me souviens avoir appelé... Mon mari au 15e à lui dire je comprends pas, j'arrive pas à trouver le tempo et il me dit mais ralentis, ralentis, on sera là au 18e et en fait voilà c'est ça a été une journée éprouvante. Je je m'étais pas rendu compte que le marathon ça allait être aussi dur. Donc voilà le marathon se passe, il se passe pourtant bien parce que finalement je le termine en 4h30 donc... si mal mais je pense qu'avec le recul, j'aurais aimé vivre ce moment un peu différemment. J'aurais peut-être aimé prendre plus de plaisir mais voilà, je ne minimise pas ce que c'est que le marathon. C'est vraiment une distance qui est difficile et puis je sais que le sport c'est comme ça. J'ai fait 15 années de tennis, je sais qu'on va avoir cet état de grâce à l'entraînement la veille d'un match et puis d'arriver le jour J et de ne pas passer un service ou à passer un coup droit. Donc c'est un peu pareil, voilà, c'est le jeu. Le sport c'est ça. Mais pour autant, j'ai franchi la ligne d'arrivée comme j'avais envie de vivre ce moment. Je me suis peut-être sabotée le jour J parce que les émotions ont pris le dessus. Mais j'ai réussi le défi, j'ai réussi le challenge, j'ai franchi cette ligne d'arrivée avec toutes les émotions qui vont avec. Quand je regarde les photos aujourd'hui, toutes les photos, je suis en larmes. Du premier au 42e kilomètre, j'ai l'impression d'avoir pleuré pendant 4h30.

  • Speaker #0

    Avec toutes les émotions qui t'ont traversé, sûrement.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'ai eu beaucoup, beaucoup d'amis qui sont venus tout au long du parcours. Ça m'a fait un bien fou, mais c'est vrai qu'à chaque fois que je voyais des gens, En fait, j'étais submergée par les émotions. Voilà, je pense que ce moment, j'avais tellement envie de le vivre. Et j'ai exercisé beaucoup de choses aussi pendant la prépa, le jour J aussi. Je pense qu'au fond de moi, il y a aussi les dernières années qui se sont remontées à la surface. Et comme tu le disais tout à l'heure, je l'ai vécu aussi comme une renaissance, ce marathon. Il y a beaucoup d'émotions, mais je suis fière de moi quand même malgré tout. Et quand j'ai fait le bilan, 48 heures plus tard, je m'en suis voulue d'avoir vu que le négatif sur le coup. J'ai vécu un super moment.

  • Speaker #0

    Oui, et forcément, c'est difficile. Et comme tu le dis, tu as passé cette ligne d'arrivée, tu es finisheur d'un marathon. C'est un truc quand même incroyable. Tu as réalisé le défi. Et je pense qu'au début de ces 16 semaines ou dans tes premiers entraînements, tu as dû te dire, mais comment je vais réussir à faire un truc pareil ? Tu n'as jamais loupé une séance. En revanche, tu as su t'écouter aussi. Et ça, c'est important de le dire. C'est-à-dire que quand, à un moment donné, tu sentais que tu étais un peu plus fatigué, que ça tirait un peu musculairement, Il faut aussi être à l'écoute de son corps et pouvoir s'adapter. Tu as aussi mis en place un protocole de récupération. Et sur ton marathon, peut-être qu'en effet, tu es arrivé avec peut-être un peu trop de pression qui était, toi, ce que tu t'es mis, parce que c'était un défi tellement important pour toi que tu as vécu une envie, c'était de le réaliser, mais tu avais aussi très peur. Parce que voilà, c'est des moments où tu restes une compétitrice et tu as un petit peu peur de ça.

  • Speaker #1

    J'ai gentiment comme cette distance du marathon, c'est la seule distance où, quand on prend le départ... On n'est pas certain de franchir la ligne d'arrivée.

  • Speaker #0

    C'est un mythe, ça reste un mythe. Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que même si autour de moi, tout le monde me disait « t'as fait une préparation d'enfer, il n'y a pas de raison, même si c'est dans la douleur, dans la souffrance, tu vas y arriver » , en fait, je n'avais pas cette certitude-là. Dans ma tête, ce n'était pas une évidence. Il ne faut pas minimiser le marathon. Mais effectivement, comme tu le dis, j'ai été hyper disciplinée pendant quatre mois. J'ai respecté les jours de repos. Je n'y suis jamais allée un jour de trop, un jour de plus. Je n'ai jamais fait la tête brûlée. Quand je devais faire une sortie de 24 km et que je n'étais pas forcément bien, peut-être que j'en ai fait 23 en ralentissant un peu la cadence, mais j'y allais malgré tout. Il faut savoir s'écouter. J'ai bu beaucoup d'eau, c'est un défaut chez moi, donc j'ai appris à boire de l'eau. J'ai aussi été suivie par un ostéo qui m'a fait beaucoup de bien une fois par mois. Il ne faut pas minimiser ce que c'est qu'une préparation marathon. Mais avec beaucoup de discipline et beaucoup de rigueur, n'importe qui peut y arriver.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as des prochains objectifs ?

  • Speaker #1

    Alors, dans l'année à venir, je vais recourir des 10 kilomètres, où j'ai aussi envie de faire mieux que mes précédents. Je vais courir un semi. Avec Julien, on s'est aussi donné comme objectif de couple, de faire des courses ensemble et de faire des week-ends en province ou à l'étranger ensemble. On a fait le semi de Biarritz l'année dernière et on a adoré ça. On a laissé les enfants. Chez les grands-parents, on est partis trois jours, on a couru le Summit Biarritz ensemble et on va prendre plaisir aussi à faire des courses comme ça. On fait Marseille K6 en octobre tous les deux. Et même si le soir du marathon de Paris, j'ai dit à tout le monde, plus jamais cette distance, c'est un truc de fou. Ben voilà, trois jours plus tard, j'ai été piqué. Et je me souviens d'avoir envoyé un petit message en te disant, Laure, tu vas m'en vouloir, mais je crois que je m'ai réinscrit à un marathon et tu m'as dit, j'en peux plus de toi, c'est pas possible, après ce que tu m'as dit dans les heures qu'on se suivit. Mais voilà, je pense que j'aimerais aussi qu'on le fasse avec Julien, il a envie, il était censé le faire avec moi cette année, mais il s'est blessé en cours de route. Donc voilà, on a envie d'en faire un ensemble et peut-être que ce sera en 2026. En tout cas, c'est en moi. J'ai envie de faire des courses. J'ai envie de porter des dossards. C'est aussi ça qui me porte, qui me donne envie d'y retourner. J'ai envie de me challenger. Et la compétitrice que je suis a besoin de mettre des dossards pour se sentir bien. Et voilà, je vais vivre ça comme ça.

  • Speaker #0

    On arrive à la fin de notre échange. Mais avant de terminer, est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ?

  • Speaker #1

    Si je devais faire les choses différemment, je... Je pense que je me serais un peu plus écoutée, peut-être un peu moins écoutée à la limite, je ne sais pas, pendant les quatre ans entre Victoria et Olympes. J'aurais peut-être eu besoin que quelqu'un me dise « Diane, en fait, tu as besoin de sport, vas-y, malgré tout, ça ne changera rien au test de grossesse. » Si j'ai un regret, c'est peut-être celui-là, c'est d'avoir vraiment fait une trop grosse parenthèse. Le sport m'aurait peut-être aidée à moins sombrer pendant ces années-là. Voilà, c'est comme ça que je l'ai vécu à ce moment-là. Si je devais donner un conseil aujourd'hui à une femme qui vit la même chose que moi, je lui dirais « écoute-toi, mais ne t'oublie pas » .

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'à ce moment-là, tu aurais voulu avoir une sage-femme, un médecin qui te dise En fait, tu as le droit, si ça te fait du bien, tu es en capacité de le faire. D'avoir un discours rassurant du milieu médical aurait pu en effet te faire du bien à ce moment-là. Et est-ce que tu aurais un message à transmettre à ceux qui nous écoutent ?

  • Speaker #1

    Allez-y, foncez, écoutez-vous, si vous avez envie d'y aller, n'ayez pas peur, sentez-vous légitime. J'ai écouté ton premier podcast avec Suzy et elle dit, les filles, allez sur la piste. N'ayez pas peur, vous avez votre place. C'est vrai qu'on a souvent un peu ce complexe-là de ne pas avoir les mêmes chronos que les autres, de courir moins vite que les autres. Non, écoutez-vous, si vous avez envie d'y aller, allez-y. Si vous avez envie de courir un premier 10 km, allez-y. Et puis l'envie va venir. Peut-être qu'un jour, vous courrez votre premier semi, votre premier marathon, qui sait. Mais voilà, n'ayez pas peur d'y aller. La course à pied, c'est pour tout le monde. Il n'y a pas que les élites, même si on a l'impression autour de nous avec... Les réseaux sociaux, il n'y a que le chrono qui compte. Ce n'est pas le cas. Donc allez-y, faites-vous du bien.

  • Speaker #0

    Merci Diane. Je te propose maintenant de répondre aux questions du Rituel Booster. Est-ce que tu as une ressource à nous partager ? Ça peut être un podcast, un film, un livre ?

  • Speaker #1

    Objectif Marathon, qui est un podcast qui a été très précieux pour moi pendant ma préparation marathon, avec la coach Suzy, qui donne des très bons conseils sur les allures, sur comment s'alimenter, comment se nourrir le jour J, comment gérer les dernières semaines. Si un jour vous vous lancez dans un marathon, et même si vous ne vous lancez pas dans un marathon, ce sont des précieux conseils qui peuvent vous aider pour le quotidien et pour une gestion de n'importe quelle distance.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une chanson à nous partager pour nous booster lors de nos sorties sportives ?

  • Speaker #1

    Ça va être très cliché, mais je pense que je vais te dire Céline Dion et la musique d'Estaing. C'est très drôle, j'ai une anecdote quand même. J'ai une playlist pour courir et du coup qui durait plus de quatre heures. J'étais prête à mettre mes écouteurs le jour J et il n'y avait pas cette musique dans ma playlist. Et la veille du marathon, je l'ai ajoutée au dernier moment. Et alors c'est très drôle parce qu'au 37e kilomètre, cette musique passe. Voilà, Destin de Céline Dion passe. Et en fait, j'étais au plus bas. Enfin, tu étais à côté de moi, donc tu m'as vue. Tu m'as vu sombrer à l'approche des 42 et en fait quand cette musique est passée, je me souviens que ça m'a redonné un vrai coup de fouet, un vrai coup de boost. Tu m'as dit « regarde, tu souris à nouveau » . Donc voilà, c'est ma musique de motivation du jour.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'à ce moment-là, j'ai vu ton visage s'illuminer d'un coup. Je me souviens qu'on a chanté sur Destin et que ton destin c'était d'être marathonienne, donc c'était vraiment la bonne chanson au bon moment.

  • Speaker #1

    Ça fera plaisir à mes copines de sortir cette musique-là aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un mantra ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de te dire qu'on ne regrette jamais d'y être allé. Je te l'ai dit tout à l'heure, mais c'est quelque chose qu'un jour tu m'as dit. Effectivement, on ne regrette jamais d'y être allé. C'est difficile d'y aller, c'est difficile d'aller courir, c'est difficile d'infiler les baskets, mais quand on a terminé la course, on est fier de soi. Donc voilà, ce serait ça.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as une personne que tu aimerais écouter à ce micro ?

  • Speaker #1

    J'aimerais beaucoup écouter Anaïs Kemener, qui pour le coup a été une femme enceinte qui a couru presque tout au long de sa grossesse. Il me semble qu'elle a dû s'arrêter de courir vers 7 mois de grossesse, parce qu'au bout d'un moment, ça pèse aussi le ventre. Mais voilà, ça fait aussi du lien avec ce que je t'ai raconté. Moi, je me suis peut-être trop écoutée, j'ai voulu arrêter le... Le sport pendant mon parcours maternité, elle y est allée. C'était un vrai bel exemple. Donc j'aimerais bien que tu l'interviewes un jour.

  • Speaker #0

    Parfait. Eh bien, écoute, ça sera sur la liste. Merci beaucoup Diane d'avoir partagé ton histoire avec nous. C'est un vrai plaisir de t'avoir au micro de Booster.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Pour clore cet épisode, j'avais envie de vous partager un message tout particulier. Quand on se lance dans un défi comme celui-ci, on ne le vit pas seul. Vous l'aurez compris à travers son témoignage. Il y a aussi celles et ceux qui nous accompagnent, nous soutiennent et parfois nous poussent quand on doute. J'ai donc demandé à Julien, le mari de Diane, de nous partager son regard sur ce marathon et sur le chemin parcouru. Voici sa note vocale, pleine de fierté et de tendresse.

  • Speaker #2

    Nous sommes début juin, ça fait maintenant un peu plus de six semaines que tu es marathonienne, que tu as médaille de trône dans la cuisine. Ça fait un peu plus de six semaines que tous les soirs je te dis bonne nuit ma marathonienne. Et j'en suis très fier, et c'est simplement parce que je suis fier, mais surtout très heureux pour toi de voir à quel point tu t'es engagé dans ce projet, à quel point tu avais besoin de réaliser ce marathon. J'avais fait quelque chose qui était inatteignable il y a quelque temps, parce que tu étais un peu, quelque part, mise de côté pour pouvoir tomber enceinte, voir les grossesses, surtout pour une enfant en bas âge. Et c'était un peu comme une renaissance, de pouvoir se remettre au sport et surtout d'aller chercher un défi. C'était énorme, le tennis, la course à pied. et tu es allé chercher quelque chose qui, il y a quelques temps, était vraiment inatteignable. Ça paraît, le 24, ce marathon, il était évident que tu allais y arriver, mais tu as mis une telle détermination, c'était plus que du sport, c'était aussi de retrouver toi et de prouver que la Diane, qui était une grande sportive, l'est toujours aujourd'hui. Et je pense sincèrement que tu représentes les mamans. De 40 ans, c'est pour ça aussi que t'es couru pour beaucoup de nuits. Tout le monde sait que c'est pas facile d'avoir un métier, des enfants en bas âge, une mère qui est un peu grand, et en même temps de préparer un défi sportif qui est énorme. C'est tout simplement énorme. Et je voulais te dire encore bravo. Bravo. Et puis maintenant, on remet les baskets. Et le prochain défi, ce sera à deux.

  • Speaker #0

    Je remercie très chaleureusement mon invité du jour, Diane, et je l'embrasse très fort. Et merci à toi d'avoir écouté Booster. J'espère que cet épisode t'aura donné l'envie de te mettre en mouvement. Si tu as aimé, pense à t'abonner, à mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts, Deezer ou Spotify et à partager autour de toi. C'est le meilleur moyen de faire grandir cette belle communauté. Pense à t'abonner au compte Instagram boost.heure.podcasts pour retrouver toutes les actualités et nous laisser un commentaire sur l'épisode du jour. On se retrouve très vite. D'ici là, prends soin de toi et n'oublie pas, on ne regrette jamais d'y être allé.

  • Speaker #1

    Et mon destin, j'ai fait mon chemin Si un semestre, on vit pour des temps Dans l'exemple, on se bat

Share

Embed

You may also like