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#16 👁️ Rien que pour vos yeux, avec Antoine et Clément du Centre Ophtalmologique du Palais Gallien cover
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Bordeaux Stories - le premier podcast bordelais

#16 👁️ Rien que pour vos yeux, avec Antoine et Clément du Centre Ophtalmologique du Palais Gallien

#16 👁️ Rien que pour vos yeux, avec Antoine et Clément du Centre Ophtalmologique du Palais Gallien

50min |04/06/2024
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#16 👁️ Rien que pour vos yeux, avec Antoine et Clément du Centre Ophtalmologique du Palais Gallien

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50min |04/06/2024
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Description

Bienvenue dans ce nouvel épisode de "Bordeaux Stories" consacré à la santé de nos yeux. En compagnie de Clément et Antoine, ophtalmologues spécialisés au Centre Ophtalmologique du Palais Gallien, on explore les nombreux sujets d’actualités liés à notre vision.


On évoque ensemble, pêle-mêle :

  • se débarrer de ses lunettes, les solutions qui existent en 2024

  • la myopie, pathologie développée entre autre à cause des écrans, quelles solutions pour la traiter

  • les avancées technologiques les + récentes dans les traitements liés à la vision

  • mais aussi… divers sujets comme le ptérygion, une pathologie qui peut toucher les yeux des surfeurs de Nouvelle-Aquitaine !


Puis, nous prenons un moment pour démystifier ensemble certains sujets qui ont fait l’actualité ces dernières années : lumière bleue, lumière violette ou encore… pourquoi votre RDV chez l’ophtalmo n’est pas toujours pris à l’heure !


Allez, on s’hydrate la cornée on se met en vue de loin pour pas trop forcer, c’est parti avec Clément et Antoine pour 1h de découverte, de prévention et d’astuces pour votre vue. Go !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Bordeaux Stories, je suis Hugo et je vous emmène avec moi à la rencontre des acteurs et personnalités qui réveillent la belle endormie.

  • Speaker #1

    En Nouvelle-Aquitaine, alors oui c'est une région du sud de la France donc effectivement il y a des pathologies qui sont plus dues au soleil.

  • Speaker #2

    La myopie évolutive c'est quelque chose dont on va parler je pense de plus en plus.

  • Speaker #1

    Ce sont des lentilles de contact un peu particulières, on porte la nuit alors que vocation à débarrasser les gens de leurs lunettes, l'objectif est très clair.

  • Speaker #2

    Magique, c'est de loin le mot qu'on entend le plus souvent.

  • Speaker #3

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Bordeaux Stories, consacré à la santé de nos yeux. En compagnie de Clément et Antoine, ophtalmologues spécialisés au centre ophtalmologique du Palais Gallien, on explore les nombreux sujets d'actualité liés à notre vision. On évoque ensemble, pelle-mêle, se débarrasser de ses lunettes, les solutions qui existent en 2024. La myopie, pathologie développée, entre autres à cause des écrans, quelles solutions existent pour la traiter ? les avancées technologiques les plus récentes dans les traitements liés à la vision, mais aussi divers sujets comme le ptérigion, une pathologie qui peut toucher les yeux des surfers de Nouvelle-Aquitaine. Ensuite, nous prenons un moment pour démystifier ensemble certains sujets qui font l'actualité ces dernières années. Lumière bleue, lumière violette ou encore, pourquoi est-ce que votre rendez-vous chez Loftalmo n'est pas toujours pris à l'heure ?

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #3

    on s'hydrate la cornée et on se met en vue de loin pour pas trop forcer. C'est parti avec Clément Antoine pour une heure de découverte, de prévention et d'astuces pour votre vue.

  • Speaker #0

    Go ! Bonjour Clément et bonjour Antoine.

  • Speaker #2

    Bonjour, bonsoir.

  • Speaker #0

    Merci à tous les deux d'avoir accepté l'invitation sur Bordeaux Stories. Et avec vous aujourd'hui on va parler des yeux, dans les grandes lignes. On va parler de vos yeux et on va parler plus spécifiquement d'ophtalmologie à Bordeaux, mais également d'ophtalmopédiatrie, donc pendant cette petite heure d'échange. Et traditionnellement, on va commencer par votre présentation. Alors je ne sais pas qui veut commencer, Clément ou Antoine.

  • Speaker #1

    Moi, je suis le docteur Robinet. Je travaille au centre ophtalmologique Galien depuis maintenant bien cinq ans. Et j'ai une activité, on va dire, d'ophtalmo généraliste et spécialisée dans les maladies de la partie antérieure de l'œil. Parce qu'on est dans un gros centre à Galien où on est 11 ophtalmos et où on a chacun une activité assez spécialisée.

  • Speaker #0

    Toi, tu es originaire de Bordeaux. Tu as toujours vécu à Bordeaux.

  • Speaker #1

    Alors, ça fait 15 ans que je suis à Bordeaux et j'étais à Paris avant.

  • Speaker #0

    OK, très bien. Petite curiosité, dans quel quartier est-ce que tu habites ? Toi, tu es en Bordeaux, la métropole ?

  • Speaker #1

    J'habitais à la Victoire.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ? Qu'est-ce qui te plaît à la Victoire ? Ce n'est pas une question de piège.

  • Speaker #1

    C'est un peu par hasard. J'ai atterri dans ce quartier un peu par hasard. Et finalement, on s'y plaît. Mais c'est plus le logement qu'on a trouvé qui nous y plaisait.

  • Speaker #2

    Ok,

  • Speaker #0

    super. Clément, est-ce que je peux te demander de te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Alors moi, c'est Clément Payat. Je travaille ici depuis 7 ans maintenant, au centre of Talmogallien. Je suis spécialisé en ophtalmo général, puis plus particulièrement dans l'ophtalmologie des enfants, des strabismes et un peu des paupières aussi. Pour ce qui est de mon logement à Bordeaux, je confirme que le logement d'Antoine est chouette. Et moi, j'habite à côté de l'hôpital dans le quartier Lescure. Et j'ai choisi ce coin-là parce que c'était près du tram et que c'était jolie maison.

  • Speaker #0

    Ok, c'est de très bonnes raisons. C'est parfait. C'est parti, on va ouvrir le chapitre de la vision en 2024 avec vous. Je vais vous demander dans un premier temps de nous exposer un petit peu les principales pathologies. Qu'est-ce qu'on traite aujourd'hui en ophtalmologie ? C'est quoi les grandes pathos qui sont adressées principalement ?

  • Speaker #2

    En fait, l'action qui est faite en ophtalmologie se fait à plusieurs étages. Il y a l'action de prévention, de dépistage et de traitement des pathologies. Donc la prévention et le dépistage, c'est des patients qui ne sont pas forcément encore malades, chez qui on va chercher des pathologies. Ça peut concerner les enfants avec les troubles de développement de la vision, mais après ça concerne aussi les patients qui ont des pathologies générales, qui peuvent avoir un impact sur les yeux, comme par exemple les patients diabétiques. Après, il y a ce qu'on connaît tous, qui ne relève pas vraiment de la pathologie, mais plus de l'accompagnement, c'est les troubles de la réfraction, qui est un vecteur d'entrée. importants dans la filière ophtalmologique. Puis après, les pathologies. Il y a les pathologies du vieillissement, les pathologies évolutives. C'est par exemple ce que tout le monde connaît, la cataracte, mais aussi des pathologies qui peuvent être potentiellement embêtantes sur le développement de la vision, qui sont par exemple le glaucome. Et des pathologies aussi tumorales, parfois, que ce soit autour de l'œil ou dans l'œil lui-même, qui sont traitées régulièrement aussi.

  • Speaker #0

    Avec des profils types, j'imagine, suivant les pathologies ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a des profils types. La personne âgée est évidemment plus pourvoyeuse de morbidité, c'est-à-dire de maladies en ophtalmologie, que les sujets plus jeunes, même si Clément me contradira puisque son domaine de point d'élection, c'est la pédiatrie. Mais plus on vieillit, et ça c'est vrai pour toutes les spécialités en médecine, plus on est à risque de développer des pathologies. C'est le cas pour le diabète qui peut aussi développer des pathologies oculaires. C'est le cas du glaucome qui est plus fréquent avec l'âge. La cataracte est éminemment... un phénomène du vieillissement. On ne parle pas vraiment de pathologie, parce que c'est tellement courant et tellement normal presque de développer une cataracte aux âges avancés de la vie que c'est quelque chose de courant.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux expliquer en deux mots la cataracte ?

  • Speaker #1

    Alors oui, la cataracte, c'est l'évolution normale du cristallin avec l'âge qui se traduit par une opacification du cristallin, alors que son rôle, c'est de laisser passer la lumière dans l'œil et de focaliser la lumière avec l'âge. Quand le cristallin perd sa transparence, il empêche au contraire la lumière de rentrer dans l'œil. Et par ce mécanisme, il fait baisser la vision. Donc on est obligé à arriver à un stade où le cristallin est trop opaque, de l'enlever et de le remplacer par un cristallin artificiel, qu'on appelle un implant, qui lui laisse passer la lumière et qui, au moment de son remplacement, peut même faire l'objet d'une amélioration de la vision. On débarrasse souvent les gens de leurs lunettes à l'occasion de l'opération de la cataracte.

  • Speaker #0

    Ça va être magique, je crois.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de personnes qui ont porté des lunettes, parfois des verres très épais toute leur vie, et qui redécouvrent leur quartier ou leur logement à l'occasion de l'opération de la cataracte.

  • Speaker #2

    Magique, c'est de loin le mot qu'on entend le plus souvent.

  • Speaker #0

    Dans le mille, c'est parfait. Parmi toutes les pathologies que vous avez exposées, il y a eu des traitements un peu novateurs qui sont apparus ces dernières années et qui ont été presque miraculeux pour les patients.

  • Speaker #2

    Alors, il y a deux grands axes de recherche et de développement en ophtalmo qui ont fait des progrès extraordinaires dans les traitements. Il y a les traitements des pathologies rétiniennes, qu'on ne traite pas spécifiquement nous ici, mais qu'on voit quand même régulièrement passer, ce qu'on appelle la DMLA, où c'était des gens qui, il y a encore 15 ans, on les regardait peu à peu devenir aveugles. Maintenant, on les traite. Alors, ce sont quand même des traitements pénibles, mais ce sont des injections qui permettent de garder les gens. en bonne santé visuelle assez longtemps. Et l'autre, c'est ce dont parlait Antoine, c'est les progrès qui ont accompagné le développement de la chirurgie de la cataracte. Il y a 20 ans, 25 ans, c'était des gens qui étaient hospitalisés, qui ensuite n'étaient pas implantés. Et ce n'était pas une chirurgie aussi routinière, voire même presque démédicalisée comme elle l'est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi concrètement, démédicaliser ?

  • Speaker #2

    La plupart des gens ne s'attendent pas vraiment à ce que ce soit une chirurgie. Pour eux, c'est quelque chose de vraiment presque anodin. On rentre le matin, on ressort deux heures après en ayant retrouvé la vision. Et c'est un signe justement du progrès que ça représente. C'est quelque chose, presque les gens, même on peut imaginer dans cinq ans, ne seront même plus en tenue de bloc et resteront habillés pendant la chirurgie. Ça, c'est quelque chose de possible.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et surtout, les gains visuels sont vraiment importants. L'architecture des implants permet d'avoir des progrès et un confort qui est presque relevé de la science-fiction il y a quelques années encore.

  • Speaker #0

    Donc le mot magique n'est pas galvaudé, presque ?

  • Speaker #1

    Non, aussi bien dans la façon dont se déroule la chirurgie. Effectivement, la chirurgie en matière de cataractes a fait énormément de progrès. Aussi bien dans les résultats visuels que dans la durée d'hospitalisation. Aujourd'hui, on n'hospitalise plus les gens pour ça, c'est ambulatoire. Alors qu'il y a 30 ans, on gardait encore les gens hospitalisés, les suites étaient plus compliquées, il y avait beaucoup plus de risques d'infection. Et le devenir visuel s'est considérablement amélioré. On a une précision aujourd'hui dans la vision qu'on cherche à obtenir après l'intervention de la cataracte, qui est quasiment à la carte. C'est-à-dire que si la personne nous demande de voir de près sans lunettes, de voir de loin sans lunettes, etc. On peut faire quelque chose d'extrêmement personnalisé, chose qui n'était pas possible il y a 30-40 ans, le chargeur de la cataracte.

  • Speaker #0

    Et si on veut se débarrasser de ces lunettes et qu'on ne peut pas passer par ce type d'opération, il y a des alternatives qui existent ?

  • Speaker #1

    Alors là, on parle de chirurgie réfractive, c'est-à-dire la chirurgie qui a vocation à débarrasser les gens de leurs lunettes. L'objectif est très clair. Là, c'est un peu plus mon domaine. Alors, il y a des technologies laser qui sont très connues du jeune public parce que c'est quelque chose qu'on propose chez les jeunes pour les affranchir de leurs lunettes avant l'âge de la présbytie. Et ça marche extraordinairement bien, aussi bien pour les myopes, les hypermétropes que les astigmates. Quand les deux ne sont pas combinés ensemble avec l'astigmatisme, ça arrive. Donc ça c'est plutôt la technologie laser et ça marche très bien et on peut le proposer jusqu'à des âges assez avancés, jusqu'à 55-60 ans on propose du laser. Et passé un certain âge, il y a les implants qu'on pose à l'occasion de l'opération de la cataracte dont le seul objectif peut parfois effectivement être de débarrasser les gens de leurs lunettes. Et donc la chirurgie de la cataracte à cet égard est une forme de chirurgie réfractive puisqu'elle peut débarrasser les gens de leurs lunettes. Et ensuite il existe aussi chez les plus jeunes des implants mais dont... La technique de pose n'est pas du tout la même que chez les personnes âgées chez qui on opère de la cataracte. Mais oui, effectivement, le panel des possibilités techniques s'est extraordinairement développé ces dernières années pour répondre aux plus larges des demandes des patients et de façon la plus personnalisée possible.

  • Speaker #0

    Ok, donc pour le plus grand bénéfice des patients dans un premier temps, et même en termes de confort peut-être pour vous aussi, non ? J'imagine pour les professionnels ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, alors ça ne veut pas dire que tout le monde peut être opéré, mais aujourd'hui avec tous les outils dont on dispose... En chirurgie refractive, on peut proposer quand même beaucoup de solutions à une grande majorité de personnes.

  • Speaker #0

    Ok. On entend beaucoup parler, ou en tout cas à titre personnel, de myopie évolutive. Est-ce que, je vais demander à Clément de nous dire un mot sur le sujet, d'expliquer dans un temps et puis de dire qu'est-ce qu'on peut proposer ?

  • Speaker #2

    Alors, la myopie évolutive, c'est quelque chose dont on va parler, je pense, de plus en plus. C'est une réalité déjà. En Asie du Sud-Est, c'est en train de le devenir chez nous. En fait, la myopie, c'est ce qui permet avant tout de bien regarder de près, sans lunettes, sans forcer. C'est un peu une évolution darwinienne de l'être humain suprême qui s'est adaptée à nos besoins par rapport à celui de nos ancêtres, qui passaient plus de temps dehors à faire des travaux manuels ou des travaux en plein air que nous maintenant qui passons beaucoup de temps à faire des activités rapprochées. en accommodation, éventuellement dans une lumière faible, voire artificielle. Et donc cette myopie se caractérise par une élongation de l'œil, c'est-à-dire en fait c'est l'œil qui grandit pour trouver le point focal au bon endroit, et qui devient myope. Alors la myopie, c'est quelque chose qu'on ne souhaite pas justement pour nos patients, parce qu'au-delà du port de lunettes, qui est finalement assez anecdotique et secondaire, la myopie, passé à un certain stade, est une authentique maladie de l'œil, avec tout un cortège de complications possibles. et pas souhaitable. Quiconque a déjà fait un emprunt sait que ça fait partie des questions qui sont posées selon le montant, et ça peut être une cause d'exclusion selon le montant. Donc c'est quelque chose qu'on ne souhaite pas. Alors, il y a des choses maintenant qui sont tout à fait connues comme étant des facteurs déterminants dans la survie d'une myopie. L'hérédité est un facteur évident, mais ce n'est pas le seul. Comme je dis aux parents, l'environnement dans lequel vous faites évoluer votre enfant va au moins autant influer. Notamment... Le fait d'être privé des rayons du soleil, c'est quelque chose de tout à fait documenté. Plus on reste à l'intérieur exposé à des lumières artificielles, plus on va devenir myope. A contrario, plus on joue dehors, plus on a les volets tirés dans le salon, moins on est myope. Comme je vous disais, la myopie, c'est quelque chose aussi qui permet de s'adapter à nos nouveaux besoins. En l'occurrence, le travail en vision de près. Ça vaut avec l'écran de l'iPad à 20 cm, comme avec celui du bouquin, ou les devoirs qui sont faits à 20 cm du visage. Toute activité en accommodation va concourir à la survenue de myopie. C'est pour ça qu'il faudra encourager les enfants, le moment venu, à se tenir à une bonne distance. Et quand viennent les études, qui sont aussi l'âge de survenue important de la myopie, faites ça dans un endroit bien éclairé, à bonne distance.

  • Speaker #0

    Lumière naturelle, exécutible. Donc ça, c'est des conseils précieux qui peuvent être donnés.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Jeune comme au moins jeune.

  • Speaker #2

    Et alors après, pour ce qui est justement des interventions possibles en prévention de cela,... Il y a quelque chose qui est apparu maintenant depuis 5-6 ans dans l'arsenal thérapeutique et qui marche remarquablement bien. Ce sont ce qu'on appelle les vers freinateurs. Alors c'est des vers de lunettes qui ont une architecture particulière qui répond en fait à certains phénomènes physiopathologiques impliqués dans la survie de la myopie, qui ont été faits par plusieurs verriers et qui ont une efficacité moi que je trouve assez bluffante. Je suis toujours assez étonné comme je dis aux parents qu'il n'y ait pas plus de communication qui soit faite là-dessus parce que Nous, dans l'expérience qu'on a, on a équipé à peu près 450 enfants, et c'est spectaculaire, c'est des enfants qui perdent des 0,5 à 0,75 dioptries par an, et qui se retrouvent à arrêter brutalement de devenir myope avec ces fameux verres. C'est un dispositif qui est en train de se généraliser, qui est de plus en plus connu. Maintenant, tous les opticiens le proposent quasiment. Et plusieurs verriers aussi. Il y a une mise en concurrence qui est sans doute louable. C'est le moyen simple que j'ai assez facilement tendance à proposer. Un autre moyen un peu plus complexe, mais qui marche très bien aussi, c'est des gouttes diluées d'atropine. L'atropine, c'est un agent pharmacologique et qui intervient dans l'élongation du globe. Donc pareil. L'acquisition de connaissances quant à ce phénomène-là a permis de trouver différents phénomènes.

  • Speaker #0

    Tu achètes en pharmacie ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est pharmacie hospitalière pour l'instant. Ce n'est pas un produit qui s'achète à la pharmacie du coin.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Mais qui sait, dans pas si longtemps peut-être.

  • Speaker #0

    Ça évoluera peut-être.

  • Speaker #2

    Et ça marche assez remarquablement bien. Ok. Il y a un dernier élément de prévention, mais ça éventuellement je peux laisser parler à Antoine parce qu'il a plus l'habitude que moi, c'est l'ortho-karyotologie.

  • Speaker #0

    Alors juste avant de parler d'ortho-kératologie, est-ce que tu peux juste revenir sur Asie du Sud-Est par rapport à la myopie évolutive ?

  • Speaker #2

    L'Asie du Sud-Est, chez nos amis asiatiques, en Chine la moyenne, la normalité si vous voulez, c'est pas l'an métropique comme chez nous où c'est zéro. Il est normal d'avoir moins 2,5 dioptries de myopie là-bas. Quand vous allez à Taïwan ou Singapour, ils sont à 80% de myopie chez les enfants de moins de... C'est énorme. Oui, c'est vraiment des choses très importantes. Ils ont pris des mesures assez drastiques. Je crois que c'est à Singapour où on avait vu que toutes les classes sont décloisonnées. C'est des grandes baies vitrées et ce n'est plus du tout de l'obscurité. J'ai même une photo que je montre régulièrement aux parents où on voit un enfant qui a une espèce de barre, un peu comme ce qu'on a quand on va sur les télésièges pour éviter de tomber, une barre sous le menton pour éviter de s'approcher de sa table. Ils ont interdiction de s'approcher de la table. Ok. Mais...

  • Speaker #0

    Voilà quoi. Ouais,

  • Speaker #2

    ouais. Mais disons que vu que là-bas, c'est un problème de santé publique, et ça depuis quand même quelques décennies, forcément, c'est eux aussi qui sont les plus prolifiques et les plus apporteurs de solutions par rapport à cela. Ok.

  • Speaker #0

    On peut parler orthocaratologie.

  • Speaker #1

    Alors l'orthocaratologie, c'est une modalité de contactologie, c'est-à-dire de lentilles de contact. Ce sont des lentilles de contact un peu particulières. qu'on porte la nuit. Alors il faut d'abord commencer par expliquer qu'habituellement les lentilles ne se portent pas la nuit parce que la majorité des utilisateurs portent leurs lentilles de contact la journée pour corriger leur myopie par exemple ou leur astigmatisme en journée. L'orthocaratologie ce sont des lentilles faites un peu sur mesure qu'on porte la nuit et uniquement la nuit pour corriger sa vision pendant la nuit et le deuxième aspect de ces lentilles de contact et ça leur est propre c'est que ces lentilles vont freiner chez les myopes l'évolution de la myopie. Par contre, il faut que ce soit des lentilles qui soient portées très régulièrement. Ça ne peut pas du tout être des lentilles qu'on porte de manière occasionnelle. Il faut que ce soit porté toutes les nuits. L'avantage, c'est que ça vous débarrasse des lunettes la journée. C'est-à-dire que le matin, vous enlevez les lentilles que vous avez portées la nuit. Et la myopie est totalement corrigée. Dans la journée, l'utilisateur ne porte plus rien, ni lentilles, ni lunettes. Ça permet deux choses. Chez les jeunes dont la myopie évolue, de freiner la myopie. Et ça, c'est très intéressant. Et ça permet aux personnes qui ne supportent pas leurs lentilles dans la journée de porter plutôt des lentilles de nuit pour éviter d'avoir les désagréments que peuvent occasionner les lentilles de la journée. Donc c'est le cas chez les personnes qui travaillent dans des milieux poussiéreux, qui font des sports aquatiques ou voire du sport de compétition dans l'eau, qui sont souvent dans l'eau et qui ne supportent pas leurs lentilles ou qui sont exposées à des risques d'infection avec les lentilles portées la journée dans l'eau ou dans des milieux poussiéreux. Donc ça c'est très intéressant. La seule problématique liée à ces lentilles de nuit, c'est qu'on ne peut pas les proposer à des très grands myopes. C'est-à-dire qu'on peut les proposer jusqu'à une certaine valeur de myopie. Et c'est pour ça qu'il faut dépister la myopie chez les jeunes, chez les enfants et les ados. Parce que passé un certain plafond, la myopie ne peut plus être corrigée avec ces lentilles. Donc c'est possible, mais pour certains myopes, et dans certains cas très particuliers.

  • Speaker #0

    C'est presque une solution miracle.

  • Speaker #1

    C'est un super équipement. Et ça freine véritablement la myopie aussi.

  • Speaker #0

    Ok, donc avec des super résultats à la clé. Ça marche. On va s'éloigner un peu des patos et on va passer côté un peu parcours patient. C'est intéressant, je trouve, d'avoir votre éclairage et l'évolution de l'ophtalmologie et de la prescription qu'on a vu précédemment. Mais en tant que patient, on a vu le paysage changer ces dernières années. C'est quoi ? C'est 10, 15, 20 dernières années. On est passé un peu des cabinets de ville à des centres qui sont de plus en plus multidisciplinaires. Que ce soit dans des grandes villes comme Paris, où on a vu se multiplier les grands centres, quand on va sur Doctolib, on voit beaucoup d'ophtalmo à la même adresse, mais même dans des villes plus moyennes, et même à Bordeaux, on a l'impression qu'il y a une tendance qui se dessine. Est-ce qu'on peut avoir un éclairage de votre part sur le sujet ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a plusieurs phénomènes par rapport justement au cabinet d'ophtalmo. auquel on allait quand nous on était enfants. Moi je me souviens j'avais un ophtalmo, j'étais toute seule et on savait pas ce qu'étaient des orthoptistes et des choses comme ça. Ces centres ils sont le fruit de plusieurs évolutions et il s'agit en fait d'une adaptation. D'une part il y a eu une raréfaction de l'offre médicale en ophtalmologie comme dans plein d'autres spécialités. Il a fallu continuer à répondre à une demande donc s'adapter. On a coutume d'entendre qu'il faut un an d'attente pour un rendez-vous, il a fallu s'adapter. La deuxième chose, comme on l'a dit précédemment, il y a eu des progrès qui ont été faits de façon très importante dans cette spécialité. Ces progrès s'accompagnent de moyens diagnostiques, de moyens d'exploration ou même de moyens thérapeutiques qui sont coûteux et qui sont relativement inenvisageables à financer pour un seul praticien. Il y a une nécessité de mutualisation.

  • Speaker #0

    Tu dis en fait, sur le modèle de... Le cabinet du petit off-talmo, entre guillemets.

  • Speaker #2

    De la même manière qu'il y a 30 ans, tu avais un cabinet de radiologues, ou tu avais un ou deux radiologues. Maintenant, c'est des choses qui n'existent plus. Avec le coût d'un scanner ou d'une IRM, c'est des mutualisations à 25-30 radiologues. En off-talmo, c'est pareil. Le moindre matériel coûte...

  • Speaker #0

    Ça représente quoi en termes d'équipement, justement ?

  • Speaker #2

    Pour commencer... L'équipement, on va dire basique, il y en a pour plusieurs centaines de milliers d'euros, quand même.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc dès que tu vas être sur des sujets un peu de pointe...

  • Speaker #2

    Exactement. Chaque machine un petit peu pointue, un petit peu experte, c'est entre 50 et 100 000 euros. C'est ça qu'on offre à nos patients, mais c'est difficile de l'offrir tout seul. Donc il faut effectivement se mettre à plusieurs. Mais encore une fois, ces gros centres, c'est avant tout une offre qui est faite aux patients, qui est qualitative. Il faut voir ça comme un progrès. Alors ensuite... L'autre évolution, c'est l'intervention plus fréquente et le changement de la profession d'orthoptiste par rapport à ce qu'on a connu aussi dans notre enfance. L'orthoptiste,

  • Speaker #0

    on devait l'expliquer, on devait l'orthoptiste,

  • Speaker #2

    j'allais y venir. Avant, quand on demandait aux gens qu'est-ce qu'un orthoptiste, la réponse était toujours la même, c'est la kiné des yeux. Je pense qu'ils seront d'accord pour dire que leur métier a beaucoup évolué. Et ce sont maintenant des professionnels... de la filière visuelle à part entière, qui ont justement des compétences qui leur sont propres. On travaille main dans la main avec eux dans les centres, où ils ont une compétence pour faire ce qu'on appelle des bilans orthoptiques, c'est-à-dire évaluer la sensorialité, l'oculomotricité, l'estrabisme, mais aussi explorer les champs visuels, des choses comme ça des patients. Ils nous aident aussi dans les consultations en réalisant des examens complémentaires nécessaires à la prise en charge du patient. Ils ont aussi un rôle dans le suivi des patients chroniques. L'évolution de nos systèmes de santé se fait dans la délégation des tâches actuellement. On parle beaucoup des infirmières en pratique avancée. C'est un petit peu la même chose avec les orthoptistes qui, dans un périmètre qui est un peu cadré par la loi, peuvent faire des renouvellements de lunettes, faire des suivis de pathologie, faire des suivis, des dépistages chez les enfants, faire des dépistages chez les patients sous... contrôle d'un ophtalmo avec qui il travaille dans le cadre de protocoles organisationnels. C'est un véritable intervenant qui permet de lutter justement contre ce déficit un petit peu d'offres médicales qu'on a pu connaître dans ces dernières années qui est en train de se résoudre justement du fait de cette réorganisation qui a été un peu pionnière en ophtalmologie par rapport à d'autres spécialités mais qui viendra aussi je pense pour d'autres spécialités.

  • Speaker #0

    Donc travail d'équipe ? Ben en fait. Et ça fait partie du coup de l'évolution du parcours patient un peu en ophtalmo, parce que c'est vrai, comme ce que tu disais il y a deux minutes, moi j'ai aussi le souvenir, à Gradignan, d'avoir mon petit ophtalmo installé sur la place de l'église, et en fait il est tout seul dans son cabinet.

  • Speaker #2

    C'est difficile maintenant.

  • Speaker #0

    Ouais, et on voit que ça a bien changé.

  • Speaker #2

    C'est difficile.

  • Speaker #0

    Ok. Autre sujet, celui de l'ophtalmo-pédiatrie. J'ai l'impression qu'il y a quelques... petite spécificité, je me permets d'en parler parce que je suis moi-même concerné avec un petit garçon d'à peine deux ans. J'ai l'impression qu'il y a plein de choses là aussi qui ont évolué ces dernières années en ophtalmopédiatrie. Alors est-ce que Clément, tu peux nous en dire un petit mot ?

  • Speaker #2

    Alors moi justement, je trouve qu'il y a un progrès qui est fait dans l'offre qui est faite pour ces enfants qui est assez remarquable et on la doit aussi justement dans l'intervention des orthoptistes. Un gros... Point a été fait sur le dépistage des enfants relativement précocement, puisqu'ils voient des orthoptistes dès l'âge de 1 an qui permettent de dépister des troubles réfractifs, des strabismes, des choses comme ça, qui sont des pathologies qui dans notre génération n'étaient pas vraiment recherchées, qui étaient découvertes un peu sur le tard chez les enfants en CPCE1 qui ne voyaient pas bien au tableau. Et puis on se rendait compte qu'en fait ils étaient mieux hop ou alors pire, qu'il y avait un œil qu'ils ne voyaient pas et personne ne le savait.

  • Speaker #0

    Au pire, c'était le cancre de la classe. Oui, c'était des enfants qui pouvaient avoir un peu de mal,

  • Speaker #2

    ou des enfants qui voyaient bien d'un œil et pas bien du tout de l'autre. Puis en fait, on n'avait aucune raison de s'en rendre compte, puisqu'ils s'appuyaient sur l'œil qu'ils voyaient bien. Sauf que ça, quand on s'en rend compte chez un enfant à 8 ans, c'est fait.

  • Speaker #0

    C'était trop tard.

  • Speaker #2

    Le problème, si vous voulez, c'est que la vision... Contrairement à ce qu'on pense de façon intuitive, ce n'est pas un sens qui est prêt dès la naissance. Quand vous naissez, vous apprenez à marcher, vous apprenez à parler. Vous apprenez à parler français si vos parents vous parlent français, anglais si vous parlez anglais. Les yeux, c'est pareil. Si quand vous êtes enfant, vous avez une image de mauvaise qualité qui est envoyée par vos yeux à votre cerveau, votre cerveau va se calibrer dessus et plus tard, ne saura pas mieux voir que cette image. Et cela de façon définitive. Donc si vous avez un trouble visuel, pour quelque raison que ce soit, qui fait que vous n'êtes capable de voir que 3 dixièmes, si vous ne le corrigez pas durant les 5-6 premières années de l'enfant, en fait, il ne saura jamais voir mieux que 3-4 dixièmes. Alors lui, ça ne le gênera pas. Et d'ailleurs, quand on annonce à des parents que l'enfant voit 1 ou 2 dixièmes, ils ont toujours la même réflexion. Il court très bien, il va très bien, il voit même les avions dans le ciel. N'empêche qu'il voit 2 dixièmes et après, c'est définitif. Donc l'ophtalmologie pédiatrique permet d'éviter ça. Et moi, je pense réellement que dans le futur, il y aura beaucoup moins d'adultes qui ne voient rien d'un œil, comme on en a de temps en temps, qui disent c'est de naissance parce qu'ils auront bien été dépistés, parce qu'il y a des programmes qui sont faits justement dans les maternelles. Je trouve que c'est un progrès de santé publique vraiment important, parce qu'ils nous envoient des patients qui ont des bonnes raisons d'être vus par un ophtalmo et qui bénéficient réellement après d'une prescription précoce, d'un suivi orthoptique et des choses comme ça. Je trouve que c'est vraiment prendre en charge des enfants pour préparer des adultes.

  • Speaker #0

    Ces adultes, en fait, c'est des enfants qui n'ont pas été bien accompagnés tout jeunes, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Complètement, complètement. Il n'y avait pas du tout de politique de dépistage à l'époque, clairement. Alors que maintenant, c'est vraiment identifié. Les pédiatres jouent beaucoup le jeu, les orthoptistes aussi, les généralistes aussi. Et c'est vraiment quelque chose maintenant qui est bien ancré. Heureusement justement qu'il y a beaucoup d'orthoptistes qui travaillent en autonomie et qui travaillent avec leurs correspondants parce qu'on aurait du mal justement à répondre un peu à la demande qui est importante puisque ça concerne réellement tous les enfants. Mais moi je vois vraiment un progrès.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton conseil à des jeunes parents ?

  • Speaker #2

    C'est faites voir les enfants. Normalement c'est relativement protocolisé, les pédiatres sont vigilants avec ça. Mais s'il y a des antécédents chez les parents, si c'est un enfant qui est né prématurément, s'il y a des antécédents d'ostrabisme, normalement, ils sont censés être vus au moins par un orthoptiste entre 9 et 12 mois. Et c'est quelque chose qui est bien fait. Alors après, voir tous les ans, non, ce n'est pas nécessaire. Si c'est un enfant qui n'a pas de facteur de risque particulier, qui a eu un bon dépistage vers ses 1 an, moi, j'ai coutume de leur dire, c'est bien de les voir quand ils rentrent à la maternelle, au CP, puis après, on attendra qu'ils s'en plaignent. Parce que par contre, avant l'âge de 7 ans, un enfant n'est pas réellement capable de verbaliser une carte visuelle, tout simplement parce que pour eux, ils voient normalement. Donc,

  • Speaker #0

    ils ont toujours vu comme ça.

  • Speaker #2

    Donc, eux, ils trouvent ça très normal de voir un dixième. Après, les choses changent une fois qu'on les corrige.

  • Speaker #0

    Après, on peut amener les parents sur des choses qu'ils voient.

  • Speaker #2

    Alors, le plus fréquent, en fait, ça va être effectivement un enfant qui louche, des mouvements oculaires anormaux ou même parfois des retards de maturation visuelle. C'est-à-dire des enfants qui n'ont pas de comportement visuel, pas d'interaction visuelle. Là, les parents les emmènent d'eux-mêmes. Mais on peut avoir un enfant qui n'a aucun symptôme et qui, pour autant, a besoin d'être vu.

  • Speaker #0

    On va clore ce petit chapitre avec un mot sur les actions préventives, alors que vous puissiez nous donner un petit panorama global de tout ce qui peut exister, les petites choses à faire dans notre quotidien pour prévenir justement sur tous ces sujets.

  • Speaker #1

    Alors, on va dire un peu dans le désordre. Clément a déjà parlé de ce qui favorisait la myopie à un âge en tout cas prédisposé, c'est-à-dire plutôt à l'adolescence ou jusqu'à 20-25 ans, donc réduire un petit peu la durée passée devant les écrans. Surtout les petits écrans portés, tenus très proches du visage.

  • Speaker #0

    Donc téléphone, tablette. Voilà,

  • Speaker #1

    si on fait de l'écran, il vaut mieux faire de l'ordinateur que du téléphone en jouant à Candy Crush pendant des heures. Voilà, c'est clair.

  • Speaker #0

    En faisant des pauses, ça aide. Voilà,

  • Speaker #1

    faire des pauses c'est bien, se lever, faire autre chose. Dès qu'on se lève en fait, on se remet à cligner à une fréquence naturelle, on se remet à regarder plus loin et l'œil est fait pour fonctionner comme ça en fait. Donc réduire un petit peu le temps passé devant les écrans ou du moins... s'attacher à faire des pauses. Ça, c'est pour la myopie et la sécheresse oculaire parce que quand on fait de l'écran, on cligne 3 à 4 fois moins les yeux, donc on a les yeux qui se dessèchent. C'est pas grave, mais on a les yeux un peu rouges en fin de journée, on a les yeux qui sont secs, ça peut être un peu inquiétant. Voilà, quoi d'autre comme recommandations ? J'aurais peut-être des recommandations à faire chez les porteurs de lentilles.

  • Speaker #0

    Et essayer d'avoir une hygiène irréprochable avec les lentilles parce que dans les pays développés, les lentilles de contact souples, surtout portées la journée, sont de grandes pourvoyeuses d'infections opportunistes. Donc causées directement par les lentilles. Ça veut dire qu'il ne faut pas dormir avec ces lentilles sur les yeux, les lentilles souples en tout cas.

  • Speaker #1

    Ça y en a beaucoup ?

  • Speaker #0

    Oui, malheureusement encore. Il ne faut pas se baigner avec, surtout s'il s'agit de lentilles mensuelles. C'est toléré avec les lentilles jetables journalières, mais il faut éviter avec les lentilles mensuelles. Ne jamais mettre d'eau en contact avec ses lentilles ou avec les boîtiers qui contiennent les lentilles de contact. Toujours n'utiliser que le produit d'entretien des lentilles. Se protéger du soleil. L'été, ça c'est vrai pour tout le monde, pas seulement pour les personnes qui ont des pathologies oculaires, mais protéger ses yeux du soleil avec une paire de solaires, avec un bon filtre UV dans les verres et une protection latérale, c'est-à-dire soit un chapeau en plus des lunettes de soleil, soit des branches de lunettes assez larges. Ok,

  • Speaker #1

    qui pour ressembler à un petit alpiniste qui va faire virer le presse, c'est ça ? Maintenant,

  • Speaker #0

    il y a des fabricants qui font des montures assez sympas, avec des petites ailettes un peu rétro sur les côtés, comme les avaient les alpinistes exactement. Mais en fait, s'ils faisaient ça, c'est parce que c'est extrêmement protecteur contre toutes les pathologies dues au soleil.

  • Speaker #1

    Ok, et ça fait un bon lien avec notre chère région, donc Bordeaux et la Nouvelle-Aquitaine, même si en termes de soleil...

  • Speaker #0

    En termes de l'ensoleillement, là.

  • Speaker #1

    Alors, ces six derniers mois, on n'a pas été trop au vernis, mais on va dire préparons-nous à la suite. Est-ce que justement, est-ce que vous voyez passer en fait des patients avec des pathologies un petit peu spécifiques au local, au contexte local finalement ? Oui, donc il est censé y avoir du soleil, mais est-ce qu'il y a d'autres sujets, tu vois, propres à la Nouvelle-Aquitaine ?

  • Speaker #0

    En Nouvelle-Aquitaine, alors oui, c'est une région du sud de la France, donc effectivement, il y a des pathologies qui sont plus dues au soleil. C'est le cas de la pathologie tumorale, clairement. Et là, en ophtalmologie, on est exactement comme les dermatologues, c'est-à-dire qu'on voit en pathologie de la surface oculaire les mêmes pathologies auxquelles sont confrontées nos confrères et consoeurs dermatologues, c'est-à-dire toute la pathologie cancéreuse de la surface de l'œil et des maladies bénignes dues aussi au soleil. C'est particulièrement vrai chez les personnes qui travaillent en extérieur. Donc je pense aux couvreurs, aux marins, aux paysagistes, aux profs de sport, toutes les personnes qui travaillent ou qui ont des activités de loisirs en durée, en extérieur, tout à fait. Donc c'est assez caricatural. C'est aussi le cas chez les gens qui ont vécu beaucoup dans les pays ensoleillés. Donc on a beaucoup de personnes qui ont grandi ou vécu dans les pays ensoleillés et qui développent des pathologies beaucoup plus fréquemment que les autres du fait de cette exposition.

  • Speaker #2

    La Gironde étant quand même une terre de surf, on a une pathologie du surfeur et du soleil dont parlait Antoine qui s'appelle le ptérigion. Le ptérigion, c'est une petite peau. au niveau du blanc de l'œil qui va pousser sur la partie transparente de l'œil, la cornée. Alors ça va donner l'œil un peu rouge, un peu irrité, puis au bout d'un moment ça peut même gêner la vision. Pour ceux qui en auront envie, il suffit de regarder les photos du top 44 de la Coupe du monde de surf et en fait ils ont tous un petit région. Ok. Ça se voit très bien.

  • Speaker #1

    Donc ils ont tous les yeux défoncés. C'est parfait, mais assez propre effectivement au sud-ouest.

  • Speaker #0

    Alors le ptérigé, on est dans le domaine de la pathologie bénigne, c'est pas cancéreux, mais c'est embêtant. Effectivement, ça nécessite bien souvent une opération pour l'enlever, ça peut récidiver.

  • Speaker #1

    Comment tu te rends compte que t'es...

  • Speaker #0

    Alors souvent, les personnes le voient, parce que ça se voit quand on se regarde dans la glace, c'est une peau qui vient recouvrir la cornée, donc c'est un petit peu disgracieux. Quand c'est un peu stimulé l'été par la poussière, Le chlore dans les piscines, le soleil, bien sûr, c'est facilement inflammatoire. Donc l'œil devient rouge, il brûle un peu, ça pique, c'est pas agréable. Et c'est ça qui peut conduire à l'opérer. Ça donne aussi de l'astigmatisme. Un petit légeon qui évolue, c'est astigmatogène. Et ça se corrige pas bien en lunettes, donc c'est aussi une raison pour l'enlever. Et puis c'est souvent inesthétique, donc bien souvent les gens viennent parfois que pour ça d'ailleurs, parce que c'est pas joli.

  • Speaker #1

    On va avoir besoin de vous maintenant pour démystifier certains sujets d'actualité, avec le premier. lumière bleue, lumière violette.

  • Speaker #2

    La lumière bleue on en a beaucoup entendu parler, ça a été un disons le une mode avec les lunettes à lumière bleue et tout ça. Alors en pratique le départ de tout ça c'est que la lumière bleue c'est une frange du spectre qui est effectivement toxique pour les yeux, qu'on sait qu'il y a de la lumière bleue un peu partout et notamment dans les écrans que cette lumière bleue était potentiellement dangereuse via les écrans et donc on a proposé des lunettes pour diminuer ce danger et puis on avait trouvé aussi d'autres vertus à ces lunettes quant au fait qu'elles permettaient d'avoir plus de confort et des choses comme ça. Il s'est avéré qu'a priori ce ne soit pas aussi franc que ça et que ce ne soit pas si nécessaire que ça de se protéger de la lumière bleue devant les écrans A priori, la quantité de lumière bleue qui est émise par les écrans n'est pas en quantité suffisante pour être considérée comme dangereuse. Donc pas forcément de quoi s'inquiéter. Par contre, on sait que cette lumière bleue influe de façon importante sur ce qu'on appelle notre chronobiologie, c'est-à-dire les différents cycles qu'il y a dans notre organisme.

  • Speaker #1

    Tu penses notamment au sommeil, j'imagine ?

  • Speaker #2

    Exactement. Et donc effectivement, c'est pour ça qu'on a tous expérimenté que de scroller le téléphone portable avant de dormir, on ne dort pas de suite et on ne dort pas très bien. Donc la lumière bleue, c'est... probablement pas l'ennemi qu'on nous a présenté pendant quelques temps, mais garder en tête son influence sur nos cycles et savoir déconnecter en temps voulu si on veut conserver une bonne santé.

  • Speaker #1

    Tu penses quoi des écrans qui s'adaptent ? Les écrans de nos téléphones, il y a eu des mises à jour il y a 2-3 ans, 2-3, peut-être 4 ans, tous les systèmes de nos téléphones pour avoir des affichages sans lumière bleue, ou tout du moins pour diminuer.

  • Speaker #2

    Je pense que ça n'est pas nocif. Puisqu'effectivement, d'une certaine manière, la lumière bleue est quand même... Je pense que ce n'est pas nocif d'adapter. Est-ce que c'était nécessaire et est-ce que ça va être totalement perçu par les gens ? Ça, je questionne plus, mais je n'ai pas la réponse. Mais je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose de l'avoir fait.

  • Speaker #1

    Deuxième sujet, les lunettes de repos.

  • Speaker #0

    Alors, ce qu'on appelle les lunettes de repos, c'est quelque chose d'un petit peu, on va dire... flou si je peux m'exprimer ainsi c'est à dire que ça veut tout et rien dire est ce que c'est des filtres anti lumière bleue comme on vient de le parler est ce que c'est des lunettes qui réduisent l'accommodation est ce que c'est des lunettes teintées pour réduire l'éblouissement ça peut être tout et rien les lunettes de repos en pratique souvent quand on parle de lunettes de repos on parle d'une correction optique qui s'adresse aux hypermétropes ou aux petits astigmates voilà c'est souvent de ça dont il est question Il est rarement indispensable d'y inclure un filtre anti-lumère bleu, parce que comme Clément vous l'a dit, ce n'est pas un argument médical très fort que celui du filtre anti-lumère bleu. Mais souvent, ce sont des lunettes qui sont dédiées à des personnes qui ne sont pas tellement gênées en vision de loin, qui voient bien de loin, et qui en revanche sur les écrans ou à la lecture, bref en vision de près, ont une fatigabilité visuelle qui est souvent amendée par le port des lunettes dites de repos. Donc en fait, ce sont des personnes qui ont une bonne vision de loin. des petits hypermétropes ou des petits astigmates, qui tolèrent bien de ne pas les porter pour conduire ou pour regarder la télé, c'est-à-dire en vision de loin, mais qui de près, avec le temps passé en vision de près, qui s'allongent, et avec l'âge aussi, ont de plus en plus recours à ce type de lunettes.

  • Speaker #1

    Et enfin, quatrième sujet, la réalité des déserts médicaux. J'aimerais bien avoir votre point de vue sur le sujet, justement.

  • Speaker #2

    Alors, c'est un vaste sujet, très politisé. Des aires médicaux, quoi qu'il arrive, je pense que c'est quand même un terme qui a été un peu galvaudé, un peu exagéré. En pratique, qu'est-ce qu'on veut dans notre société ? Est-ce qu'il est important d'avoir une consultation le jour même parce qu'on a un rhume ? Est-ce qu'il est important d'avoir un scanner dans la semaine parce qu'on a une boule qui a poussé dans le cou ? En fait, le problème, c'est qu'on nous décrit comme des aires médicaux le simple fait de ne pas pouvoir consulter un médecin d'une spécialité du jour pour le lendemain. sans hiérarchisation de l'importance des demandes. Je pense que, en fait, par rapport à ce qu'on a dit tout à l'heure, il y a une technicité et une spécialisation des pratiques qui font qu'il va être quand même difficile d'avoir un centre qui offre absolument tout, partout, dans tous les endroits de la France. C'est quelque chose qu'il faut admettre. Et ça va au-delà du simple problème de démographie médicale. Même si on fait beaucoup plus de médecins, ça va être dur de demander à un seul médecin d'avoir une IRM pour lui tout seul, dans un endroit considéré comme un désert médical. Donc, ce qui est difficile, si vous voulez, à entendre, c'est que parfois, je trouve que nos politiciens manient cette notion avec peut-être un peu de populisme et un peu de facilité. Déjà en nous faisant porter un peu la responsabilité de cela et en nous faisant croire aux gens que notre but dans la vie, c'est d'aller sur la côte ou dans les grandes villes.

  • Speaker #1

    Les médecins préfèrent aller à Biarritz que dans le Gers.

  • Speaker #2

    Bien sûr, mais parce qu'à Biarritz, ils sont plusieurs aussi. Ils ont pu acheter plein de machines, alors que dans le Gers, encore une fois, de le faire tout seul, ce n'est pas pareil. Et après, en fait, les médecins, ils vont aussi là où il y a des patients. C'est-à-dire que c'est bien gentil de vouloir mettre des médecins partout, mais s'il n'y a pas d'école, s'il n'y a pas de travail pour le conjoint,

  • Speaker #1

    C'est des êtres humains avant d'être des médecins.

  • Speaker #2

    Mais même sans parler de ça, c'est-à-dire que c'est quand même pas totalement choquant qu'il y ait plus de médecins dans une zone très densément peuplée que dans une zone qui est elle-même un peu désertique. C'est-à-dire, tu me parles du Gers, je connais peu cette région, mais a priori on est plus sur des villages qui ont moins de 10 000 habitants. Donc de toute façon... Il ne peut pas y avoir un médecin spécialisé dans chacun de ces villages. Il y a forcément un centre. Après, que les villes plus petites et sous-préfectures soient bien dotées médicalement, c'est souhaitable et je pense que tout le monde en est convaincu. Mais la réponse qui est de dire aux électeurs, parce que c'est de ça qu'on parle, vous pourrez voir un médecin à n'importe quelle heure du jour, de la nuit, pour n'importe quel truc. Je pense que c'est mentir aux gens. C'est des pratiques qui sont de toute façon pas tenables, vu la technicité des choses. Même dans... Vous prenez n'importe quelle spécialité, un rhumatologue, un pédiatre, un dermatologue, ils ont des sous-spécialités, en fait. Ça existe presque... Le chirurgien viscéral, pareil, de notre enfance, qui fait l'appendicite, le cancer du côlon, l'ulcère et la hernie, ça n'existe plus.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te concerne un petit peu, non ? Avec l'ophtalmopédiatrie,

  • Speaker #2

    justement. Oui, mais c'est la même chose pour toutes les spécialités. Il y a eu un niveau de technicité et même, de la même manière, d'exigence en matière de soins. C'est-à-dire que les gens, les patients, les usagers du soin attendent aussi cette spécialisation des médecins. On va réorganiser, je pense, l'offre de soins, et c'est le travail de nos politiciens. Mais encore une fois, dire aux gens, vous aurez tous les spécialistes partout, tout le temps disponibles à toute heure, ce n'est pas possible. Vu le niveau d'équipement qui correspond à la pratique actuelle, ce n'est pas possible. Ok,

  • Speaker #1

    j'en profite là, tant qu'on est bien lancé. Pourquoi est-ce que j'attends toujours et que mon rendez-vous n'est jamais à l'heure ?

  • Speaker #0

    Question critique. Alors, en médecine... On vient résoudre, à l'occasion d'un rendez-vous avec son médecin, une tension, une problématique de l'instant, qui peut nécessiter des ressources techniques et humaines très variables selon la demande. C'est ce que disait Clément tout à l'heure, il y a une hiérarchisation des demandes. Alors évidemment, quand c'est juste refaire des lunettes, là je parle pour notre spécialité, l'ophtalmologie, globalement ça peut aller assez vite, mais avant vous, qui venez peut-être pour des lunettes, Il y a eu une personne qui est peut-être venue pour un cancer de l'œil, on en voit régulièrement ici, ou une grève de corneille, ou une maladie de la rétine s'excitante, qui sont des pathologies qui passent dans la file active de nos patients tous les jours et qui peuvent requérir des soins beaucoup plus longs. Évidemment, ces personnes-là, on ne sait pas quand ils arrivent, quelle est leur pathologie, ça peut prendre plus de temps. Donc il y a dans notre spécialité cet inconnu qui est celui de la complexité d'une pathologie et de l'éthique. du temps parfois que peut prendre un patient quand il a des questions. Et l'objectif d'une consultation, encore une fois, c'est de dénouer cette tension pour laquelle le patient est venu. Et donc, il faut aller au bout de cette question qui est posée par le patient. Alors évidemment, parfois, on fait revenir des patients pour faire des actes plus complexes, soit parce qu'ils prennent plus de temps, soit parce qu'ils doivent être faits ailleurs. Mais tout ça, ça apesantit un petit peu la fluidité d'une consultation. Et donc, on peut tout à fait être à l'heure, ça, il n'y a aucun problème. Mais ça veut dire qu'il y aura des patients vraisemblablement frustrés qui n'auront pas eu la réponse à leur question si vous êtes à l'heure avec tout le monde. Clément veut rajouter quelque chose.

  • Speaker #2

    Juste un mot, même si les délais se sont améliorés, on va dire que les consultations sont souvent remplies plusieurs mois à l'avance. On va dire que ce sont des consultations programmées, ce sont des gens qui ont prévu de faire contrôler telle ou telle chose. Et puis dans l'intervalle, il y a des gens qui ont des besoins urgents qu'on essaie de caler aussi. Et ces gens-là viennent un peu contribuer au retard. qu'on essaie de pas avoir à chaque fois mais effectivement on comprend mais en général c'est pas ni par plaisir encore moins par volonté mercantile et pécuniaire comme certains patients peuvent parfois nous accuser c'est plus vraiment pour essayer de répondre à une offre à une demande de soins avec un niveau d'urgence ou effet bâti et il faut y répondre il faut y répondre donc ce sont des gens qu'on rajoute par essence au même moment que des gens qui avaient déjà un rendez vous Il faut essayer de rentrer ces deux personnes sur un seul créneau. C'est vrai que le jour où on est en émergence,

  • Speaker #1

    le jour où on est caillou, on est branche dans l'œil. Oui, certainement.

  • Speaker #0

    Pour revenir à la problématique des aires médicaux et des délais d'attente, c'est deux critères qui sont assez liés l'un et l'autre, puisque si vous augmentez la qualité des soins prodigués, vous réduisez la quantité de soins prodigués. Et en attendant, il y a des gens qui attendent derrière la porte pour être vus. C'est-à-dire que vous pouvez faire des choses très rapides, mais fatalement, vous ferez un peu moins de qualité. Et les patients ne seront pas contents pour autant, puisqu'ils n'auront pas eu la réponse à leurs questions. Donc on doit exercer notre métier et soigner les gens avec des considérations techniques qui sont un petit peu contraignantes et une considération financière qui est celle de la sécu, puisque vous n'êtes pas sans savoir que la sécu n'est pas du tout rentable. C'est un processus déficitaire depuis longtemps en France qui malgré tout continue de fonctionner, puisqu'on paye la santé. des personnes actuellement avec l'argent de nos petits-enfants et de nos arrière-petits-enfants qui ne sont pas encore nés. Et donc, cette problématique, c'est celle-là. C'est-à-dire qu'on veut faire de la médecine moderne avec des délais courts pour la totalité des Français. Ce sont trois données assez complexes. C'est une équation très complexe. Et à ça s'ajoute le fait que le budget dédié à la santé en France ne va pas augmenter, puisque c'est le deuxième budget de l'État après les retraites. Et donc il n'est pas question que l'enveloppe dédiée à la santé augmente. Donc c'est des effets de manche en permanence qui consistent à des habits et épaules pour habiller Jacques. Mais le budget total alloué à la santé n'augmentera pas dans les années à venir. C'est triste à dire, mais c'est comme ça. Et donc il faut s'organiser. C'est le rôle aussi des politiques d'organiser les schémas de santé. Et nous, nous organiser en interne, c'est ce qu'on a fait ces dernières années avec les orthoptistes dont on parlait tout à l'heure, pour déléguer des tâches non médicales, réduire les délais d'attente et pouvoir accueillir... les patients de premier recours et les urgences dans des délais raisonnables pour répondre à la demande.

  • Speaker #1

    Très bien, on va refermer avec vous ce chapitre et on termine avec votre Bordeaux. On va vous connaître un peu plus, à connaître vos adresses. On commence d'abord par une ou deux anecdotes de consultation un peu originales, atypiques que vous auriez eues ces derniers mois.

  • Speaker #2

    Une fois, j'ai reçu un patient qui avait un oeil qui rentrait complètement à l'intérieur. Ce qu'on appelle un strabisme aigu paralytique, c'est-à-dire en fait... Il avait l'œil qui ne bougeait plus, qui était complètement dedans. Puis en fait, ça faisait 15 jours qu'il avait ça. C'était un homme un peu rural. Et je lui dis, mais pourquoi vous n'êtes pas venu avant ? En fait, ce qu'on cherche dans ces choses-là, c'est un accident vasculaire cérébral. C'est un truc relativement urgent et grave. Et cet homme m'a répondu de façon très spontanée, je pensais que c'était un coup d'air. Un coup d'air, mais de quoi me parle-t-il ? En fait, vous vous souvenez quand vous étiez enfant, que vous vous amusiez à loucher, que votre mère vous disait, attention, s'il y a un courant d'air, tu vas rester bloqué.

  • Speaker #1

    Ok. Donc en fait,

  • Speaker #2

    c'était ça. J'ai trouvé ça vraiment génial. On reste des grands enfants.

  • Speaker #1

    Comme tu le dis, effectivement.

  • Speaker #0

    Si vous voulez des anecdotes humoristiques, j'en ai une mignonne récemment. J'ai proposé à un patient de porter des verres progressifs parce qu'il était presbyte. C'est l'outil, on va dire, princeps chez les presbytes, le verre progressif. Il m'a dit, non, non, pas du tout, je ne veux pas de verre progressif. J'ai mis ceux de ma belle-mère, je n'y voyais rien avec. C'est assez mignon.

  • Speaker #1

    Un peu naïf, mais effectivement très mignon. Vous allez déjeuner en ville maintenant, un midi, avec un ami, une amie. Votre adresse, coup de cœur, fétiche, qui commence ? Clément, Antoine ?

  • Speaker #0

    Alors si on parle du quartier et de la rue où on travaille, nous, moi j'aime bien les restaurants italiens. Et puisqu'on doit donner un nom, j'aime bien le restaurant La Delizia de Bartolo, qui est à côté de notre cabinet, qui prodigue de vrais soins italiens.

  • Speaker #2

    Toujours en quête internationale, moi j'aime beaucoup le petit wok qui est à l'entrée de la rue. Pareil, ils font des pâtes tailles sous vos yeux vraiment qualitatifs.

  • Speaker #1

    Dans le cru du Palais Gallien. Exactement. C'est bien ça. Un dîner avec votre conjointe ?

  • Speaker #2

    Il y a une brasserie avec une décoration un peu des années 30 au Quincons, ce qui est vraiment remarquable. On y est allé plusieurs fois et à chaque fois on a été très heureux.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez ensuite une adresse coup de cœur sur Bordeaux ?

  • Speaker #2

    Alors moi je vais à peu près trois fois par semaine dans le magasin Panajou, qui est un magasin de photos.

  • Speaker #1

    Qui est à l'étournie, je crois.

  • Speaker #2

    Exactement, le plus vieux magasin de photos en France.

  • Speaker #1

    Ouais, et qui m'a coûté un petit billet récemment, dernier passage chez Panajou, mais très sympa.

  • Speaker #0

    Moi je connais pas Panajou, mais j'aime bien les antiquerries, je vais souvent au village Notre-Dame au Chartron.

  • Speaker #1

    Ok, et enfin, des amis qui ne connaissent pas Bordeaux. qui viennent vous voir pour le week-end. Où est-ce que vous les amenez ? Qu'est-ce que vous leur faites faire en petit programme découverte ? Qu'est-ce qui commence ? Clément ?

  • Speaker #2

    En général, on fait toujours le même tour, mais on est fiers de le montrer. Donc on les emmène en centre-ville, on leur montre l'Opéra comme il est beau, on leur montre le Grand Hôtel comme il est beau, on leur montre la rue Sainte-Catherine, tu as vu, c'est la plus longue d'Europe, et t'as vu comme elle est pleine un samedi ? Ensuite, on leur montre Mola, parce que c'est quand même la plus grande librairie de France. Et puis, on est fiers et on rentre.

  • Speaker #0

    Moi, je suis gourmand, donc je vais encore citer une adresse.

  • Speaker #1

    Vas-y, vas-y, je t'en prie.

  • Speaker #0

    Je les emmènerai à la pâtisserie S, Cour de l'Alsace-Lorraine. qui est une pâtisserie franco-japonaise qui travaille très bien ok,

  • Speaker #1

    donc il fera partie du tour de la petite visite de Bordeaux sur le week-end et dernière question un week-end à 3h max de Bordeaux, en voiture vous partez en famille, vous partez où ?

  • Speaker #0

    moi sans hésiter en Dordogne j'y me plais beaucoup et j'y vais très souvent donc j'emmènerai mes amis là-bas à tes villes coup de coeur en Dordogne ? dans le Périgord Noir j'aime beaucoup Benak, Kaznak, Sarla évidemment. Voilà c'est quoi là ?

  • Speaker #1

    Ok, les repères pour manger du canard. Tout à fait. Entre autres.

  • Speaker #2

    Sans grande originalité mais au moins c'est consensuel, tout ce qui est Pays Basque je trouve qu'on est toujours fiers de le faire visiter.

  • Speaker #1

    Avec une ville étape coup de cœur dans le Pays Basque ?

  • Speaker #2

    Antoine déteste mais j'adore, Guétari.

  • Speaker #1

    Ok, et bah c'est dit. Super. Merci beaucoup messieurs.

  • Speaker #2

    Merci à toi. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Pour votre participation et au plaisir.

Description

Bienvenue dans ce nouvel épisode de "Bordeaux Stories" consacré à la santé de nos yeux. En compagnie de Clément et Antoine, ophtalmologues spécialisés au Centre Ophtalmologique du Palais Gallien, on explore les nombreux sujets d’actualités liés à notre vision.


On évoque ensemble, pêle-mêle :

  • se débarrer de ses lunettes, les solutions qui existent en 2024

  • la myopie, pathologie développée entre autre à cause des écrans, quelles solutions pour la traiter

  • les avancées technologiques les + récentes dans les traitements liés à la vision

  • mais aussi… divers sujets comme le ptérygion, une pathologie qui peut toucher les yeux des surfeurs de Nouvelle-Aquitaine !


Puis, nous prenons un moment pour démystifier ensemble certains sujets qui ont fait l’actualité ces dernières années : lumière bleue, lumière violette ou encore… pourquoi votre RDV chez l’ophtalmo n’est pas toujours pris à l’heure !


Allez, on s’hydrate la cornée on se met en vue de loin pour pas trop forcer, c’est parti avec Clément et Antoine pour 1h de découverte, de prévention et d’astuces pour votre vue. Go !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Bordeaux Stories, je suis Hugo et je vous emmène avec moi à la rencontre des acteurs et personnalités qui réveillent la belle endormie.

  • Speaker #1

    En Nouvelle-Aquitaine, alors oui c'est une région du sud de la France donc effectivement il y a des pathologies qui sont plus dues au soleil.

  • Speaker #2

    La myopie évolutive c'est quelque chose dont on va parler je pense de plus en plus.

  • Speaker #1

    Ce sont des lentilles de contact un peu particulières, on porte la nuit alors que vocation à débarrasser les gens de leurs lunettes, l'objectif est très clair.

  • Speaker #2

    Magique, c'est de loin le mot qu'on entend le plus souvent.

  • Speaker #3

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Bordeaux Stories, consacré à la santé de nos yeux. En compagnie de Clément et Antoine, ophtalmologues spécialisés au centre ophtalmologique du Palais Gallien, on explore les nombreux sujets d'actualité liés à notre vision. On évoque ensemble, pelle-mêle, se débarrasser de ses lunettes, les solutions qui existent en 2024. La myopie, pathologie développée, entre autres à cause des écrans, quelles solutions existent pour la traiter ? les avancées technologiques les plus récentes dans les traitements liés à la vision, mais aussi divers sujets comme le ptérigion, une pathologie qui peut toucher les yeux des surfers de Nouvelle-Aquitaine. Ensuite, nous prenons un moment pour démystifier ensemble certains sujets qui font l'actualité ces dernières années. Lumière bleue, lumière violette ou encore, pourquoi est-ce que votre rendez-vous chez Loftalmo n'est pas toujours pris à l'heure ?

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #3

    on s'hydrate la cornée et on se met en vue de loin pour pas trop forcer. C'est parti avec Clément Antoine pour une heure de découverte, de prévention et d'astuces pour votre vue.

  • Speaker #0

    Go ! Bonjour Clément et bonjour Antoine.

  • Speaker #2

    Bonjour, bonsoir.

  • Speaker #0

    Merci à tous les deux d'avoir accepté l'invitation sur Bordeaux Stories. Et avec vous aujourd'hui on va parler des yeux, dans les grandes lignes. On va parler de vos yeux et on va parler plus spécifiquement d'ophtalmologie à Bordeaux, mais également d'ophtalmopédiatrie, donc pendant cette petite heure d'échange. Et traditionnellement, on va commencer par votre présentation. Alors je ne sais pas qui veut commencer, Clément ou Antoine.

  • Speaker #1

    Moi, je suis le docteur Robinet. Je travaille au centre ophtalmologique Galien depuis maintenant bien cinq ans. Et j'ai une activité, on va dire, d'ophtalmo généraliste et spécialisée dans les maladies de la partie antérieure de l'œil. Parce qu'on est dans un gros centre à Galien où on est 11 ophtalmos et où on a chacun une activité assez spécialisée.

  • Speaker #0

    Toi, tu es originaire de Bordeaux. Tu as toujours vécu à Bordeaux.

  • Speaker #1

    Alors, ça fait 15 ans que je suis à Bordeaux et j'étais à Paris avant.

  • Speaker #0

    OK, très bien. Petite curiosité, dans quel quartier est-ce que tu habites ? Toi, tu es en Bordeaux, la métropole ?

  • Speaker #1

    J'habitais à la Victoire.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ? Qu'est-ce qui te plaît à la Victoire ? Ce n'est pas une question de piège.

  • Speaker #1

    C'est un peu par hasard. J'ai atterri dans ce quartier un peu par hasard. Et finalement, on s'y plaît. Mais c'est plus le logement qu'on a trouvé qui nous y plaisait.

  • Speaker #2

    Ok,

  • Speaker #0

    super. Clément, est-ce que je peux te demander de te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Alors moi, c'est Clément Payat. Je travaille ici depuis 7 ans maintenant, au centre of Talmogallien. Je suis spécialisé en ophtalmo général, puis plus particulièrement dans l'ophtalmologie des enfants, des strabismes et un peu des paupières aussi. Pour ce qui est de mon logement à Bordeaux, je confirme que le logement d'Antoine est chouette. Et moi, j'habite à côté de l'hôpital dans le quartier Lescure. Et j'ai choisi ce coin-là parce que c'était près du tram et que c'était jolie maison.

  • Speaker #0

    Ok, c'est de très bonnes raisons. C'est parfait. C'est parti, on va ouvrir le chapitre de la vision en 2024 avec vous. Je vais vous demander dans un premier temps de nous exposer un petit peu les principales pathologies. Qu'est-ce qu'on traite aujourd'hui en ophtalmologie ? C'est quoi les grandes pathos qui sont adressées principalement ?

  • Speaker #2

    En fait, l'action qui est faite en ophtalmologie se fait à plusieurs étages. Il y a l'action de prévention, de dépistage et de traitement des pathologies. Donc la prévention et le dépistage, c'est des patients qui ne sont pas forcément encore malades, chez qui on va chercher des pathologies. Ça peut concerner les enfants avec les troubles de développement de la vision, mais après ça concerne aussi les patients qui ont des pathologies générales, qui peuvent avoir un impact sur les yeux, comme par exemple les patients diabétiques. Après, il y a ce qu'on connaît tous, qui ne relève pas vraiment de la pathologie, mais plus de l'accompagnement, c'est les troubles de la réfraction, qui est un vecteur d'entrée. importants dans la filière ophtalmologique. Puis après, les pathologies. Il y a les pathologies du vieillissement, les pathologies évolutives. C'est par exemple ce que tout le monde connaît, la cataracte, mais aussi des pathologies qui peuvent être potentiellement embêtantes sur le développement de la vision, qui sont par exemple le glaucome. Et des pathologies aussi tumorales, parfois, que ce soit autour de l'œil ou dans l'œil lui-même, qui sont traitées régulièrement aussi.

  • Speaker #0

    Avec des profils types, j'imagine, suivant les pathologies ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a des profils types. La personne âgée est évidemment plus pourvoyeuse de morbidité, c'est-à-dire de maladies en ophtalmologie, que les sujets plus jeunes, même si Clément me contradira puisque son domaine de point d'élection, c'est la pédiatrie. Mais plus on vieillit, et ça c'est vrai pour toutes les spécialités en médecine, plus on est à risque de développer des pathologies. C'est le cas pour le diabète qui peut aussi développer des pathologies oculaires. C'est le cas du glaucome qui est plus fréquent avec l'âge. La cataracte est éminemment... un phénomène du vieillissement. On ne parle pas vraiment de pathologie, parce que c'est tellement courant et tellement normal presque de développer une cataracte aux âges avancés de la vie que c'est quelque chose de courant.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux expliquer en deux mots la cataracte ?

  • Speaker #1

    Alors oui, la cataracte, c'est l'évolution normale du cristallin avec l'âge qui se traduit par une opacification du cristallin, alors que son rôle, c'est de laisser passer la lumière dans l'œil et de focaliser la lumière avec l'âge. Quand le cristallin perd sa transparence, il empêche au contraire la lumière de rentrer dans l'œil. Et par ce mécanisme, il fait baisser la vision. Donc on est obligé à arriver à un stade où le cristallin est trop opaque, de l'enlever et de le remplacer par un cristallin artificiel, qu'on appelle un implant, qui lui laisse passer la lumière et qui, au moment de son remplacement, peut même faire l'objet d'une amélioration de la vision. On débarrasse souvent les gens de leurs lunettes à l'occasion de l'opération de la cataracte.

  • Speaker #0

    Ça va être magique, je crois.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de personnes qui ont porté des lunettes, parfois des verres très épais toute leur vie, et qui redécouvrent leur quartier ou leur logement à l'occasion de l'opération de la cataracte.

  • Speaker #2

    Magique, c'est de loin le mot qu'on entend le plus souvent.

  • Speaker #0

    Dans le mille, c'est parfait. Parmi toutes les pathologies que vous avez exposées, il y a eu des traitements un peu novateurs qui sont apparus ces dernières années et qui ont été presque miraculeux pour les patients.

  • Speaker #2

    Alors, il y a deux grands axes de recherche et de développement en ophtalmo qui ont fait des progrès extraordinaires dans les traitements. Il y a les traitements des pathologies rétiniennes, qu'on ne traite pas spécifiquement nous ici, mais qu'on voit quand même régulièrement passer, ce qu'on appelle la DMLA, où c'était des gens qui, il y a encore 15 ans, on les regardait peu à peu devenir aveugles. Maintenant, on les traite. Alors, ce sont quand même des traitements pénibles, mais ce sont des injections qui permettent de garder les gens. en bonne santé visuelle assez longtemps. Et l'autre, c'est ce dont parlait Antoine, c'est les progrès qui ont accompagné le développement de la chirurgie de la cataracte. Il y a 20 ans, 25 ans, c'était des gens qui étaient hospitalisés, qui ensuite n'étaient pas implantés. Et ce n'était pas une chirurgie aussi routinière, voire même presque démédicalisée comme elle l'est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi concrètement, démédicaliser ?

  • Speaker #2

    La plupart des gens ne s'attendent pas vraiment à ce que ce soit une chirurgie. Pour eux, c'est quelque chose de vraiment presque anodin. On rentre le matin, on ressort deux heures après en ayant retrouvé la vision. Et c'est un signe justement du progrès que ça représente. C'est quelque chose, presque les gens, même on peut imaginer dans cinq ans, ne seront même plus en tenue de bloc et resteront habillés pendant la chirurgie. Ça, c'est quelque chose de possible.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et surtout, les gains visuels sont vraiment importants. L'architecture des implants permet d'avoir des progrès et un confort qui est presque relevé de la science-fiction il y a quelques années encore.

  • Speaker #0

    Donc le mot magique n'est pas galvaudé, presque ?

  • Speaker #1

    Non, aussi bien dans la façon dont se déroule la chirurgie. Effectivement, la chirurgie en matière de cataractes a fait énormément de progrès. Aussi bien dans les résultats visuels que dans la durée d'hospitalisation. Aujourd'hui, on n'hospitalise plus les gens pour ça, c'est ambulatoire. Alors qu'il y a 30 ans, on gardait encore les gens hospitalisés, les suites étaient plus compliquées, il y avait beaucoup plus de risques d'infection. Et le devenir visuel s'est considérablement amélioré. On a une précision aujourd'hui dans la vision qu'on cherche à obtenir après l'intervention de la cataracte, qui est quasiment à la carte. C'est-à-dire que si la personne nous demande de voir de près sans lunettes, de voir de loin sans lunettes, etc. On peut faire quelque chose d'extrêmement personnalisé, chose qui n'était pas possible il y a 30-40 ans, le chargeur de la cataracte.

  • Speaker #0

    Et si on veut se débarrasser de ces lunettes et qu'on ne peut pas passer par ce type d'opération, il y a des alternatives qui existent ?

  • Speaker #1

    Alors là, on parle de chirurgie réfractive, c'est-à-dire la chirurgie qui a vocation à débarrasser les gens de leurs lunettes. L'objectif est très clair. Là, c'est un peu plus mon domaine. Alors, il y a des technologies laser qui sont très connues du jeune public parce que c'est quelque chose qu'on propose chez les jeunes pour les affranchir de leurs lunettes avant l'âge de la présbytie. Et ça marche extraordinairement bien, aussi bien pour les myopes, les hypermétropes que les astigmates. Quand les deux ne sont pas combinés ensemble avec l'astigmatisme, ça arrive. Donc ça c'est plutôt la technologie laser et ça marche très bien et on peut le proposer jusqu'à des âges assez avancés, jusqu'à 55-60 ans on propose du laser. Et passé un certain âge, il y a les implants qu'on pose à l'occasion de l'opération de la cataracte dont le seul objectif peut parfois effectivement être de débarrasser les gens de leurs lunettes. Et donc la chirurgie de la cataracte à cet égard est une forme de chirurgie réfractive puisqu'elle peut débarrasser les gens de leurs lunettes. Et ensuite il existe aussi chez les plus jeunes des implants mais dont... La technique de pose n'est pas du tout la même que chez les personnes âgées chez qui on opère de la cataracte. Mais oui, effectivement, le panel des possibilités techniques s'est extraordinairement développé ces dernières années pour répondre aux plus larges des demandes des patients et de façon la plus personnalisée possible.

  • Speaker #0

    Ok, donc pour le plus grand bénéfice des patients dans un premier temps, et même en termes de confort peut-être pour vous aussi, non ? J'imagine pour les professionnels ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, alors ça ne veut pas dire que tout le monde peut être opéré, mais aujourd'hui avec tous les outils dont on dispose... En chirurgie refractive, on peut proposer quand même beaucoup de solutions à une grande majorité de personnes.

  • Speaker #0

    Ok. On entend beaucoup parler, ou en tout cas à titre personnel, de myopie évolutive. Est-ce que, je vais demander à Clément de nous dire un mot sur le sujet, d'expliquer dans un temps et puis de dire qu'est-ce qu'on peut proposer ?

  • Speaker #2

    Alors, la myopie évolutive, c'est quelque chose dont on va parler, je pense, de plus en plus. C'est une réalité déjà. En Asie du Sud-Est, c'est en train de le devenir chez nous. En fait, la myopie, c'est ce qui permet avant tout de bien regarder de près, sans lunettes, sans forcer. C'est un peu une évolution darwinienne de l'être humain suprême qui s'est adaptée à nos besoins par rapport à celui de nos ancêtres, qui passaient plus de temps dehors à faire des travaux manuels ou des travaux en plein air que nous maintenant qui passons beaucoup de temps à faire des activités rapprochées. en accommodation, éventuellement dans une lumière faible, voire artificielle. Et donc cette myopie se caractérise par une élongation de l'œil, c'est-à-dire en fait c'est l'œil qui grandit pour trouver le point focal au bon endroit, et qui devient myope. Alors la myopie, c'est quelque chose qu'on ne souhaite pas justement pour nos patients, parce qu'au-delà du port de lunettes, qui est finalement assez anecdotique et secondaire, la myopie, passé à un certain stade, est une authentique maladie de l'œil, avec tout un cortège de complications possibles. et pas souhaitable. Quiconque a déjà fait un emprunt sait que ça fait partie des questions qui sont posées selon le montant, et ça peut être une cause d'exclusion selon le montant. Donc c'est quelque chose qu'on ne souhaite pas. Alors, il y a des choses maintenant qui sont tout à fait connues comme étant des facteurs déterminants dans la survie d'une myopie. L'hérédité est un facteur évident, mais ce n'est pas le seul. Comme je dis aux parents, l'environnement dans lequel vous faites évoluer votre enfant va au moins autant influer. Notamment... Le fait d'être privé des rayons du soleil, c'est quelque chose de tout à fait documenté. Plus on reste à l'intérieur exposé à des lumières artificielles, plus on va devenir myope. A contrario, plus on joue dehors, plus on a les volets tirés dans le salon, moins on est myope. Comme je vous disais, la myopie, c'est quelque chose aussi qui permet de s'adapter à nos nouveaux besoins. En l'occurrence, le travail en vision de près. Ça vaut avec l'écran de l'iPad à 20 cm, comme avec celui du bouquin, ou les devoirs qui sont faits à 20 cm du visage. Toute activité en accommodation va concourir à la survenue de myopie. C'est pour ça qu'il faudra encourager les enfants, le moment venu, à se tenir à une bonne distance. Et quand viennent les études, qui sont aussi l'âge de survenue important de la myopie, faites ça dans un endroit bien éclairé, à bonne distance.

  • Speaker #0

    Lumière naturelle, exécutible. Donc ça, c'est des conseils précieux qui peuvent être donnés.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Jeune comme au moins jeune.

  • Speaker #2

    Et alors après, pour ce qui est justement des interventions possibles en prévention de cela,... Il y a quelque chose qui est apparu maintenant depuis 5-6 ans dans l'arsenal thérapeutique et qui marche remarquablement bien. Ce sont ce qu'on appelle les vers freinateurs. Alors c'est des vers de lunettes qui ont une architecture particulière qui répond en fait à certains phénomènes physiopathologiques impliqués dans la survie de la myopie, qui ont été faits par plusieurs verriers et qui ont une efficacité moi que je trouve assez bluffante. Je suis toujours assez étonné comme je dis aux parents qu'il n'y ait pas plus de communication qui soit faite là-dessus parce que Nous, dans l'expérience qu'on a, on a équipé à peu près 450 enfants, et c'est spectaculaire, c'est des enfants qui perdent des 0,5 à 0,75 dioptries par an, et qui se retrouvent à arrêter brutalement de devenir myope avec ces fameux verres. C'est un dispositif qui est en train de se généraliser, qui est de plus en plus connu. Maintenant, tous les opticiens le proposent quasiment. Et plusieurs verriers aussi. Il y a une mise en concurrence qui est sans doute louable. C'est le moyen simple que j'ai assez facilement tendance à proposer. Un autre moyen un peu plus complexe, mais qui marche très bien aussi, c'est des gouttes diluées d'atropine. L'atropine, c'est un agent pharmacologique et qui intervient dans l'élongation du globe. Donc pareil. L'acquisition de connaissances quant à ce phénomène-là a permis de trouver différents phénomènes.

  • Speaker #0

    Tu achètes en pharmacie ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est pharmacie hospitalière pour l'instant. Ce n'est pas un produit qui s'achète à la pharmacie du coin.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Mais qui sait, dans pas si longtemps peut-être.

  • Speaker #0

    Ça évoluera peut-être.

  • Speaker #2

    Et ça marche assez remarquablement bien. Ok. Il y a un dernier élément de prévention, mais ça éventuellement je peux laisser parler à Antoine parce qu'il a plus l'habitude que moi, c'est l'ortho-karyotologie.

  • Speaker #0

    Alors juste avant de parler d'ortho-kératologie, est-ce que tu peux juste revenir sur Asie du Sud-Est par rapport à la myopie évolutive ?

  • Speaker #2

    L'Asie du Sud-Est, chez nos amis asiatiques, en Chine la moyenne, la normalité si vous voulez, c'est pas l'an métropique comme chez nous où c'est zéro. Il est normal d'avoir moins 2,5 dioptries de myopie là-bas. Quand vous allez à Taïwan ou Singapour, ils sont à 80% de myopie chez les enfants de moins de... C'est énorme. Oui, c'est vraiment des choses très importantes. Ils ont pris des mesures assez drastiques. Je crois que c'est à Singapour où on avait vu que toutes les classes sont décloisonnées. C'est des grandes baies vitrées et ce n'est plus du tout de l'obscurité. J'ai même une photo que je montre régulièrement aux parents où on voit un enfant qui a une espèce de barre, un peu comme ce qu'on a quand on va sur les télésièges pour éviter de tomber, une barre sous le menton pour éviter de s'approcher de sa table. Ils ont interdiction de s'approcher de la table. Ok. Mais...

  • Speaker #0

    Voilà quoi. Ouais,

  • Speaker #2

    ouais. Mais disons que vu que là-bas, c'est un problème de santé publique, et ça depuis quand même quelques décennies, forcément, c'est eux aussi qui sont les plus prolifiques et les plus apporteurs de solutions par rapport à cela. Ok.

  • Speaker #0

    On peut parler orthocaratologie.

  • Speaker #1

    Alors l'orthocaratologie, c'est une modalité de contactologie, c'est-à-dire de lentilles de contact. Ce sont des lentilles de contact un peu particulières. qu'on porte la nuit. Alors il faut d'abord commencer par expliquer qu'habituellement les lentilles ne se portent pas la nuit parce que la majorité des utilisateurs portent leurs lentilles de contact la journée pour corriger leur myopie par exemple ou leur astigmatisme en journée. L'orthocaratologie ce sont des lentilles faites un peu sur mesure qu'on porte la nuit et uniquement la nuit pour corriger sa vision pendant la nuit et le deuxième aspect de ces lentilles de contact et ça leur est propre c'est que ces lentilles vont freiner chez les myopes l'évolution de la myopie. Par contre, il faut que ce soit des lentilles qui soient portées très régulièrement. Ça ne peut pas du tout être des lentilles qu'on porte de manière occasionnelle. Il faut que ce soit porté toutes les nuits. L'avantage, c'est que ça vous débarrasse des lunettes la journée. C'est-à-dire que le matin, vous enlevez les lentilles que vous avez portées la nuit. Et la myopie est totalement corrigée. Dans la journée, l'utilisateur ne porte plus rien, ni lentilles, ni lunettes. Ça permet deux choses. Chez les jeunes dont la myopie évolue, de freiner la myopie. Et ça, c'est très intéressant. Et ça permet aux personnes qui ne supportent pas leurs lentilles dans la journée de porter plutôt des lentilles de nuit pour éviter d'avoir les désagréments que peuvent occasionner les lentilles de la journée. Donc c'est le cas chez les personnes qui travaillent dans des milieux poussiéreux, qui font des sports aquatiques ou voire du sport de compétition dans l'eau, qui sont souvent dans l'eau et qui ne supportent pas leurs lentilles ou qui sont exposées à des risques d'infection avec les lentilles portées la journée dans l'eau ou dans des milieux poussiéreux. Donc ça c'est très intéressant. La seule problématique liée à ces lentilles de nuit, c'est qu'on ne peut pas les proposer à des très grands myopes. C'est-à-dire qu'on peut les proposer jusqu'à une certaine valeur de myopie. Et c'est pour ça qu'il faut dépister la myopie chez les jeunes, chez les enfants et les ados. Parce que passé un certain plafond, la myopie ne peut plus être corrigée avec ces lentilles. Donc c'est possible, mais pour certains myopes, et dans certains cas très particuliers.

  • Speaker #0

    C'est presque une solution miracle.

  • Speaker #1

    C'est un super équipement. Et ça freine véritablement la myopie aussi.

  • Speaker #0

    Ok, donc avec des super résultats à la clé. Ça marche. On va s'éloigner un peu des patos et on va passer côté un peu parcours patient. C'est intéressant, je trouve, d'avoir votre éclairage et l'évolution de l'ophtalmologie et de la prescription qu'on a vu précédemment. Mais en tant que patient, on a vu le paysage changer ces dernières années. C'est quoi ? C'est 10, 15, 20 dernières années. On est passé un peu des cabinets de ville à des centres qui sont de plus en plus multidisciplinaires. Que ce soit dans des grandes villes comme Paris, où on a vu se multiplier les grands centres, quand on va sur Doctolib, on voit beaucoup d'ophtalmo à la même adresse, mais même dans des villes plus moyennes, et même à Bordeaux, on a l'impression qu'il y a une tendance qui se dessine. Est-ce qu'on peut avoir un éclairage de votre part sur le sujet ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a plusieurs phénomènes par rapport justement au cabinet d'ophtalmo. auquel on allait quand nous on était enfants. Moi je me souviens j'avais un ophtalmo, j'étais toute seule et on savait pas ce qu'étaient des orthoptistes et des choses comme ça. Ces centres ils sont le fruit de plusieurs évolutions et il s'agit en fait d'une adaptation. D'une part il y a eu une raréfaction de l'offre médicale en ophtalmologie comme dans plein d'autres spécialités. Il a fallu continuer à répondre à une demande donc s'adapter. On a coutume d'entendre qu'il faut un an d'attente pour un rendez-vous, il a fallu s'adapter. La deuxième chose, comme on l'a dit précédemment, il y a eu des progrès qui ont été faits de façon très importante dans cette spécialité. Ces progrès s'accompagnent de moyens diagnostiques, de moyens d'exploration ou même de moyens thérapeutiques qui sont coûteux et qui sont relativement inenvisageables à financer pour un seul praticien. Il y a une nécessité de mutualisation.

  • Speaker #0

    Tu dis en fait, sur le modèle de... Le cabinet du petit off-talmo, entre guillemets.

  • Speaker #2

    De la même manière qu'il y a 30 ans, tu avais un cabinet de radiologues, ou tu avais un ou deux radiologues. Maintenant, c'est des choses qui n'existent plus. Avec le coût d'un scanner ou d'une IRM, c'est des mutualisations à 25-30 radiologues. En off-talmo, c'est pareil. Le moindre matériel coûte...

  • Speaker #0

    Ça représente quoi en termes d'équipement, justement ?

  • Speaker #2

    Pour commencer... L'équipement, on va dire basique, il y en a pour plusieurs centaines de milliers d'euros, quand même.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc dès que tu vas être sur des sujets un peu de pointe...

  • Speaker #2

    Exactement. Chaque machine un petit peu pointue, un petit peu experte, c'est entre 50 et 100 000 euros. C'est ça qu'on offre à nos patients, mais c'est difficile de l'offrir tout seul. Donc il faut effectivement se mettre à plusieurs. Mais encore une fois, ces gros centres, c'est avant tout une offre qui est faite aux patients, qui est qualitative. Il faut voir ça comme un progrès. Alors ensuite... L'autre évolution, c'est l'intervention plus fréquente et le changement de la profession d'orthoptiste par rapport à ce qu'on a connu aussi dans notre enfance. L'orthoptiste,

  • Speaker #0

    on devait l'expliquer, on devait l'orthoptiste,

  • Speaker #2

    j'allais y venir. Avant, quand on demandait aux gens qu'est-ce qu'un orthoptiste, la réponse était toujours la même, c'est la kiné des yeux. Je pense qu'ils seront d'accord pour dire que leur métier a beaucoup évolué. Et ce sont maintenant des professionnels... de la filière visuelle à part entière, qui ont justement des compétences qui leur sont propres. On travaille main dans la main avec eux dans les centres, où ils ont une compétence pour faire ce qu'on appelle des bilans orthoptiques, c'est-à-dire évaluer la sensorialité, l'oculomotricité, l'estrabisme, mais aussi explorer les champs visuels, des choses comme ça des patients. Ils nous aident aussi dans les consultations en réalisant des examens complémentaires nécessaires à la prise en charge du patient. Ils ont aussi un rôle dans le suivi des patients chroniques. L'évolution de nos systèmes de santé se fait dans la délégation des tâches actuellement. On parle beaucoup des infirmières en pratique avancée. C'est un petit peu la même chose avec les orthoptistes qui, dans un périmètre qui est un peu cadré par la loi, peuvent faire des renouvellements de lunettes, faire des suivis de pathologie, faire des suivis, des dépistages chez les enfants, faire des dépistages chez les patients sous... contrôle d'un ophtalmo avec qui il travaille dans le cadre de protocoles organisationnels. C'est un véritable intervenant qui permet de lutter justement contre ce déficit un petit peu d'offres médicales qu'on a pu connaître dans ces dernières années qui est en train de se résoudre justement du fait de cette réorganisation qui a été un peu pionnière en ophtalmologie par rapport à d'autres spécialités mais qui viendra aussi je pense pour d'autres spécialités.

  • Speaker #0

    Donc travail d'équipe ? Ben en fait. Et ça fait partie du coup de l'évolution du parcours patient un peu en ophtalmo, parce que c'est vrai, comme ce que tu disais il y a deux minutes, moi j'ai aussi le souvenir, à Gradignan, d'avoir mon petit ophtalmo installé sur la place de l'église, et en fait il est tout seul dans son cabinet.

  • Speaker #2

    C'est difficile maintenant.

  • Speaker #0

    Ouais, et on voit que ça a bien changé.

  • Speaker #2

    C'est difficile.

  • Speaker #0

    Ok. Autre sujet, celui de l'ophtalmo-pédiatrie. J'ai l'impression qu'il y a quelques... petite spécificité, je me permets d'en parler parce que je suis moi-même concerné avec un petit garçon d'à peine deux ans. J'ai l'impression qu'il y a plein de choses là aussi qui ont évolué ces dernières années en ophtalmopédiatrie. Alors est-ce que Clément, tu peux nous en dire un petit mot ?

  • Speaker #2

    Alors moi justement, je trouve qu'il y a un progrès qui est fait dans l'offre qui est faite pour ces enfants qui est assez remarquable et on la doit aussi justement dans l'intervention des orthoptistes. Un gros... Point a été fait sur le dépistage des enfants relativement précocement, puisqu'ils voient des orthoptistes dès l'âge de 1 an qui permettent de dépister des troubles réfractifs, des strabismes, des choses comme ça, qui sont des pathologies qui dans notre génération n'étaient pas vraiment recherchées, qui étaient découvertes un peu sur le tard chez les enfants en CPCE1 qui ne voyaient pas bien au tableau. Et puis on se rendait compte qu'en fait ils étaient mieux hop ou alors pire, qu'il y avait un œil qu'ils ne voyaient pas et personne ne le savait.

  • Speaker #0

    Au pire, c'était le cancre de la classe. Oui, c'était des enfants qui pouvaient avoir un peu de mal,

  • Speaker #2

    ou des enfants qui voyaient bien d'un œil et pas bien du tout de l'autre. Puis en fait, on n'avait aucune raison de s'en rendre compte, puisqu'ils s'appuyaient sur l'œil qu'ils voyaient bien. Sauf que ça, quand on s'en rend compte chez un enfant à 8 ans, c'est fait.

  • Speaker #0

    C'était trop tard.

  • Speaker #2

    Le problème, si vous voulez, c'est que la vision... Contrairement à ce qu'on pense de façon intuitive, ce n'est pas un sens qui est prêt dès la naissance. Quand vous naissez, vous apprenez à marcher, vous apprenez à parler. Vous apprenez à parler français si vos parents vous parlent français, anglais si vous parlez anglais. Les yeux, c'est pareil. Si quand vous êtes enfant, vous avez une image de mauvaise qualité qui est envoyée par vos yeux à votre cerveau, votre cerveau va se calibrer dessus et plus tard, ne saura pas mieux voir que cette image. Et cela de façon définitive. Donc si vous avez un trouble visuel, pour quelque raison que ce soit, qui fait que vous n'êtes capable de voir que 3 dixièmes, si vous ne le corrigez pas durant les 5-6 premières années de l'enfant, en fait, il ne saura jamais voir mieux que 3-4 dixièmes. Alors lui, ça ne le gênera pas. Et d'ailleurs, quand on annonce à des parents que l'enfant voit 1 ou 2 dixièmes, ils ont toujours la même réflexion. Il court très bien, il va très bien, il voit même les avions dans le ciel. N'empêche qu'il voit 2 dixièmes et après, c'est définitif. Donc l'ophtalmologie pédiatrique permet d'éviter ça. Et moi, je pense réellement que dans le futur, il y aura beaucoup moins d'adultes qui ne voient rien d'un œil, comme on en a de temps en temps, qui disent c'est de naissance parce qu'ils auront bien été dépistés, parce qu'il y a des programmes qui sont faits justement dans les maternelles. Je trouve que c'est un progrès de santé publique vraiment important, parce qu'ils nous envoient des patients qui ont des bonnes raisons d'être vus par un ophtalmo et qui bénéficient réellement après d'une prescription précoce, d'un suivi orthoptique et des choses comme ça. Je trouve que c'est vraiment prendre en charge des enfants pour préparer des adultes.

  • Speaker #0

    Ces adultes, en fait, c'est des enfants qui n'ont pas été bien accompagnés tout jeunes, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Complètement, complètement. Il n'y avait pas du tout de politique de dépistage à l'époque, clairement. Alors que maintenant, c'est vraiment identifié. Les pédiatres jouent beaucoup le jeu, les orthoptistes aussi, les généralistes aussi. Et c'est vraiment quelque chose maintenant qui est bien ancré. Heureusement justement qu'il y a beaucoup d'orthoptistes qui travaillent en autonomie et qui travaillent avec leurs correspondants parce qu'on aurait du mal justement à répondre un peu à la demande qui est importante puisque ça concerne réellement tous les enfants. Mais moi je vois vraiment un progrès.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton conseil à des jeunes parents ?

  • Speaker #2

    C'est faites voir les enfants. Normalement c'est relativement protocolisé, les pédiatres sont vigilants avec ça. Mais s'il y a des antécédents chez les parents, si c'est un enfant qui est né prématurément, s'il y a des antécédents d'ostrabisme, normalement, ils sont censés être vus au moins par un orthoptiste entre 9 et 12 mois. Et c'est quelque chose qui est bien fait. Alors après, voir tous les ans, non, ce n'est pas nécessaire. Si c'est un enfant qui n'a pas de facteur de risque particulier, qui a eu un bon dépistage vers ses 1 an, moi, j'ai coutume de leur dire, c'est bien de les voir quand ils rentrent à la maternelle, au CP, puis après, on attendra qu'ils s'en plaignent. Parce que par contre, avant l'âge de 7 ans, un enfant n'est pas réellement capable de verbaliser une carte visuelle, tout simplement parce que pour eux, ils voient normalement. Donc,

  • Speaker #0

    ils ont toujours vu comme ça.

  • Speaker #2

    Donc, eux, ils trouvent ça très normal de voir un dixième. Après, les choses changent une fois qu'on les corrige.

  • Speaker #0

    Après, on peut amener les parents sur des choses qu'ils voient.

  • Speaker #2

    Alors, le plus fréquent, en fait, ça va être effectivement un enfant qui louche, des mouvements oculaires anormaux ou même parfois des retards de maturation visuelle. C'est-à-dire des enfants qui n'ont pas de comportement visuel, pas d'interaction visuelle. Là, les parents les emmènent d'eux-mêmes. Mais on peut avoir un enfant qui n'a aucun symptôme et qui, pour autant, a besoin d'être vu.

  • Speaker #0

    On va clore ce petit chapitre avec un mot sur les actions préventives, alors que vous puissiez nous donner un petit panorama global de tout ce qui peut exister, les petites choses à faire dans notre quotidien pour prévenir justement sur tous ces sujets.

  • Speaker #1

    Alors, on va dire un peu dans le désordre. Clément a déjà parlé de ce qui favorisait la myopie à un âge en tout cas prédisposé, c'est-à-dire plutôt à l'adolescence ou jusqu'à 20-25 ans, donc réduire un petit peu la durée passée devant les écrans. Surtout les petits écrans portés, tenus très proches du visage.

  • Speaker #0

    Donc téléphone, tablette. Voilà,

  • Speaker #1

    si on fait de l'écran, il vaut mieux faire de l'ordinateur que du téléphone en jouant à Candy Crush pendant des heures. Voilà, c'est clair.

  • Speaker #0

    En faisant des pauses, ça aide. Voilà,

  • Speaker #1

    faire des pauses c'est bien, se lever, faire autre chose. Dès qu'on se lève en fait, on se remet à cligner à une fréquence naturelle, on se remet à regarder plus loin et l'œil est fait pour fonctionner comme ça en fait. Donc réduire un petit peu le temps passé devant les écrans ou du moins... s'attacher à faire des pauses. Ça, c'est pour la myopie et la sécheresse oculaire parce que quand on fait de l'écran, on cligne 3 à 4 fois moins les yeux, donc on a les yeux qui se dessèchent. C'est pas grave, mais on a les yeux un peu rouges en fin de journée, on a les yeux qui sont secs, ça peut être un peu inquiétant. Voilà, quoi d'autre comme recommandations ? J'aurais peut-être des recommandations à faire chez les porteurs de lentilles.

  • Speaker #0

    Et essayer d'avoir une hygiène irréprochable avec les lentilles parce que dans les pays développés, les lentilles de contact souples, surtout portées la journée, sont de grandes pourvoyeuses d'infections opportunistes. Donc causées directement par les lentilles. Ça veut dire qu'il ne faut pas dormir avec ces lentilles sur les yeux, les lentilles souples en tout cas.

  • Speaker #1

    Ça y en a beaucoup ?

  • Speaker #0

    Oui, malheureusement encore. Il ne faut pas se baigner avec, surtout s'il s'agit de lentilles mensuelles. C'est toléré avec les lentilles jetables journalières, mais il faut éviter avec les lentilles mensuelles. Ne jamais mettre d'eau en contact avec ses lentilles ou avec les boîtiers qui contiennent les lentilles de contact. Toujours n'utiliser que le produit d'entretien des lentilles. Se protéger du soleil. L'été, ça c'est vrai pour tout le monde, pas seulement pour les personnes qui ont des pathologies oculaires, mais protéger ses yeux du soleil avec une paire de solaires, avec un bon filtre UV dans les verres et une protection latérale, c'est-à-dire soit un chapeau en plus des lunettes de soleil, soit des branches de lunettes assez larges. Ok,

  • Speaker #1

    qui pour ressembler à un petit alpiniste qui va faire virer le presse, c'est ça ? Maintenant,

  • Speaker #0

    il y a des fabricants qui font des montures assez sympas, avec des petites ailettes un peu rétro sur les côtés, comme les avaient les alpinistes exactement. Mais en fait, s'ils faisaient ça, c'est parce que c'est extrêmement protecteur contre toutes les pathologies dues au soleil.

  • Speaker #1

    Ok, et ça fait un bon lien avec notre chère région, donc Bordeaux et la Nouvelle-Aquitaine, même si en termes de soleil...

  • Speaker #0

    En termes de l'ensoleillement, là.

  • Speaker #1

    Alors, ces six derniers mois, on n'a pas été trop au vernis, mais on va dire préparons-nous à la suite. Est-ce que justement, est-ce que vous voyez passer en fait des patients avec des pathologies un petit peu spécifiques au local, au contexte local finalement ? Oui, donc il est censé y avoir du soleil, mais est-ce qu'il y a d'autres sujets, tu vois, propres à la Nouvelle-Aquitaine ?

  • Speaker #0

    En Nouvelle-Aquitaine, alors oui, c'est une région du sud de la France, donc effectivement, il y a des pathologies qui sont plus dues au soleil. C'est le cas de la pathologie tumorale, clairement. Et là, en ophtalmologie, on est exactement comme les dermatologues, c'est-à-dire qu'on voit en pathologie de la surface oculaire les mêmes pathologies auxquelles sont confrontées nos confrères et consoeurs dermatologues, c'est-à-dire toute la pathologie cancéreuse de la surface de l'œil et des maladies bénignes dues aussi au soleil. C'est particulièrement vrai chez les personnes qui travaillent en extérieur. Donc je pense aux couvreurs, aux marins, aux paysagistes, aux profs de sport, toutes les personnes qui travaillent ou qui ont des activités de loisirs en durée, en extérieur, tout à fait. Donc c'est assez caricatural. C'est aussi le cas chez les gens qui ont vécu beaucoup dans les pays ensoleillés. Donc on a beaucoup de personnes qui ont grandi ou vécu dans les pays ensoleillés et qui développent des pathologies beaucoup plus fréquemment que les autres du fait de cette exposition.

  • Speaker #2

    La Gironde étant quand même une terre de surf, on a une pathologie du surfeur et du soleil dont parlait Antoine qui s'appelle le ptérigion. Le ptérigion, c'est une petite peau. au niveau du blanc de l'œil qui va pousser sur la partie transparente de l'œil, la cornée. Alors ça va donner l'œil un peu rouge, un peu irrité, puis au bout d'un moment ça peut même gêner la vision. Pour ceux qui en auront envie, il suffit de regarder les photos du top 44 de la Coupe du monde de surf et en fait ils ont tous un petit région. Ok. Ça se voit très bien.

  • Speaker #1

    Donc ils ont tous les yeux défoncés. C'est parfait, mais assez propre effectivement au sud-ouest.

  • Speaker #0

    Alors le ptérigé, on est dans le domaine de la pathologie bénigne, c'est pas cancéreux, mais c'est embêtant. Effectivement, ça nécessite bien souvent une opération pour l'enlever, ça peut récidiver.

  • Speaker #1

    Comment tu te rends compte que t'es...

  • Speaker #0

    Alors souvent, les personnes le voient, parce que ça se voit quand on se regarde dans la glace, c'est une peau qui vient recouvrir la cornée, donc c'est un petit peu disgracieux. Quand c'est un peu stimulé l'été par la poussière, Le chlore dans les piscines, le soleil, bien sûr, c'est facilement inflammatoire. Donc l'œil devient rouge, il brûle un peu, ça pique, c'est pas agréable. Et c'est ça qui peut conduire à l'opérer. Ça donne aussi de l'astigmatisme. Un petit légeon qui évolue, c'est astigmatogène. Et ça se corrige pas bien en lunettes, donc c'est aussi une raison pour l'enlever. Et puis c'est souvent inesthétique, donc bien souvent les gens viennent parfois que pour ça d'ailleurs, parce que c'est pas joli.

  • Speaker #1

    On va avoir besoin de vous maintenant pour démystifier certains sujets d'actualité, avec le premier. lumière bleue, lumière violette.

  • Speaker #2

    La lumière bleue on en a beaucoup entendu parler, ça a été un disons le une mode avec les lunettes à lumière bleue et tout ça. Alors en pratique le départ de tout ça c'est que la lumière bleue c'est une frange du spectre qui est effectivement toxique pour les yeux, qu'on sait qu'il y a de la lumière bleue un peu partout et notamment dans les écrans que cette lumière bleue était potentiellement dangereuse via les écrans et donc on a proposé des lunettes pour diminuer ce danger et puis on avait trouvé aussi d'autres vertus à ces lunettes quant au fait qu'elles permettaient d'avoir plus de confort et des choses comme ça. Il s'est avéré qu'a priori ce ne soit pas aussi franc que ça et que ce ne soit pas si nécessaire que ça de se protéger de la lumière bleue devant les écrans A priori, la quantité de lumière bleue qui est émise par les écrans n'est pas en quantité suffisante pour être considérée comme dangereuse. Donc pas forcément de quoi s'inquiéter. Par contre, on sait que cette lumière bleue influe de façon importante sur ce qu'on appelle notre chronobiologie, c'est-à-dire les différents cycles qu'il y a dans notre organisme.

  • Speaker #1

    Tu penses notamment au sommeil, j'imagine ?

  • Speaker #2

    Exactement. Et donc effectivement, c'est pour ça qu'on a tous expérimenté que de scroller le téléphone portable avant de dormir, on ne dort pas de suite et on ne dort pas très bien. Donc la lumière bleue, c'est... probablement pas l'ennemi qu'on nous a présenté pendant quelques temps, mais garder en tête son influence sur nos cycles et savoir déconnecter en temps voulu si on veut conserver une bonne santé.

  • Speaker #1

    Tu penses quoi des écrans qui s'adaptent ? Les écrans de nos téléphones, il y a eu des mises à jour il y a 2-3 ans, 2-3, peut-être 4 ans, tous les systèmes de nos téléphones pour avoir des affichages sans lumière bleue, ou tout du moins pour diminuer.

  • Speaker #2

    Je pense que ça n'est pas nocif. Puisqu'effectivement, d'une certaine manière, la lumière bleue est quand même... Je pense que ce n'est pas nocif d'adapter. Est-ce que c'était nécessaire et est-ce que ça va être totalement perçu par les gens ? Ça, je questionne plus, mais je n'ai pas la réponse. Mais je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose de l'avoir fait.

  • Speaker #1

    Deuxième sujet, les lunettes de repos.

  • Speaker #0

    Alors, ce qu'on appelle les lunettes de repos, c'est quelque chose d'un petit peu, on va dire... flou si je peux m'exprimer ainsi c'est à dire que ça veut tout et rien dire est ce que c'est des filtres anti lumière bleue comme on vient de le parler est ce que c'est des lunettes qui réduisent l'accommodation est ce que c'est des lunettes teintées pour réduire l'éblouissement ça peut être tout et rien les lunettes de repos en pratique souvent quand on parle de lunettes de repos on parle d'une correction optique qui s'adresse aux hypermétropes ou aux petits astigmates voilà c'est souvent de ça dont il est question Il est rarement indispensable d'y inclure un filtre anti-lumère bleu, parce que comme Clément vous l'a dit, ce n'est pas un argument médical très fort que celui du filtre anti-lumère bleu. Mais souvent, ce sont des lunettes qui sont dédiées à des personnes qui ne sont pas tellement gênées en vision de loin, qui voient bien de loin, et qui en revanche sur les écrans ou à la lecture, bref en vision de près, ont une fatigabilité visuelle qui est souvent amendée par le port des lunettes dites de repos. Donc en fait, ce sont des personnes qui ont une bonne vision de loin. des petits hypermétropes ou des petits astigmates, qui tolèrent bien de ne pas les porter pour conduire ou pour regarder la télé, c'est-à-dire en vision de loin, mais qui de près, avec le temps passé en vision de près, qui s'allongent, et avec l'âge aussi, ont de plus en plus recours à ce type de lunettes.

  • Speaker #1

    Et enfin, quatrième sujet, la réalité des déserts médicaux. J'aimerais bien avoir votre point de vue sur le sujet, justement.

  • Speaker #2

    Alors, c'est un vaste sujet, très politisé. Des aires médicaux, quoi qu'il arrive, je pense que c'est quand même un terme qui a été un peu galvaudé, un peu exagéré. En pratique, qu'est-ce qu'on veut dans notre société ? Est-ce qu'il est important d'avoir une consultation le jour même parce qu'on a un rhume ? Est-ce qu'il est important d'avoir un scanner dans la semaine parce qu'on a une boule qui a poussé dans le cou ? En fait, le problème, c'est qu'on nous décrit comme des aires médicaux le simple fait de ne pas pouvoir consulter un médecin d'une spécialité du jour pour le lendemain. sans hiérarchisation de l'importance des demandes. Je pense que, en fait, par rapport à ce qu'on a dit tout à l'heure, il y a une technicité et une spécialisation des pratiques qui font qu'il va être quand même difficile d'avoir un centre qui offre absolument tout, partout, dans tous les endroits de la France. C'est quelque chose qu'il faut admettre. Et ça va au-delà du simple problème de démographie médicale. Même si on fait beaucoup plus de médecins, ça va être dur de demander à un seul médecin d'avoir une IRM pour lui tout seul, dans un endroit considéré comme un désert médical. Donc, ce qui est difficile, si vous voulez, à entendre, c'est que parfois, je trouve que nos politiciens manient cette notion avec peut-être un peu de populisme et un peu de facilité. Déjà en nous faisant porter un peu la responsabilité de cela et en nous faisant croire aux gens que notre but dans la vie, c'est d'aller sur la côte ou dans les grandes villes.

  • Speaker #1

    Les médecins préfèrent aller à Biarritz que dans le Gers.

  • Speaker #2

    Bien sûr, mais parce qu'à Biarritz, ils sont plusieurs aussi. Ils ont pu acheter plein de machines, alors que dans le Gers, encore une fois, de le faire tout seul, ce n'est pas pareil. Et après, en fait, les médecins, ils vont aussi là où il y a des patients. C'est-à-dire que c'est bien gentil de vouloir mettre des médecins partout, mais s'il n'y a pas d'école, s'il n'y a pas de travail pour le conjoint,

  • Speaker #1

    C'est des êtres humains avant d'être des médecins.

  • Speaker #2

    Mais même sans parler de ça, c'est-à-dire que c'est quand même pas totalement choquant qu'il y ait plus de médecins dans une zone très densément peuplée que dans une zone qui est elle-même un peu désertique. C'est-à-dire, tu me parles du Gers, je connais peu cette région, mais a priori on est plus sur des villages qui ont moins de 10 000 habitants. Donc de toute façon... Il ne peut pas y avoir un médecin spécialisé dans chacun de ces villages. Il y a forcément un centre. Après, que les villes plus petites et sous-préfectures soient bien dotées médicalement, c'est souhaitable et je pense que tout le monde en est convaincu. Mais la réponse qui est de dire aux électeurs, parce que c'est de ça qu'on parle, vous pourrez voir un médecin à n'importe quelle heure du jour, de la nuit, pour n'importe quel truc. Je pense que c'est mentir aux gens. C'est des pratiques qui sont de toute façon pas tenables, vu la technicité des choses. Même dans... Vous prenez n'importe quelle spécialité, un rhumatologue, un pédiatre, un dermatologue, ils ont des sous-spécialités, en fait. Ça existe presque... Le chirurgien viscéral, pareil, de notre enfance, qui fait l'appendicite, le cancer du côlon, l'ulcère et la hernie, ça n'existe plus.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te concerne un petit peu, non ? Avec l'ophtalmopédiatrie,

  • Speaker #2

    justement. Oui, mais c'est la même chose pour toutes les spécialités. Il y a eu un niveau de technicité et même, de la même manière, d'exigence en matière de soins. C'est-à-dire que les gens, les patients, les usagers du soin attendent aussi cette spécialisation des médecins. On va réorganiser, je pense, l'offre de soins, et c'est le travail de nos politiciens. Mais encore une fois, dire aux gens, vous aurez tous les spécialistes partout, tout le temps disponibles à toute heure, ce n'est pas possible. Vu le niveau d'équipement qui correspond à la pratique actuelle, ce n'est pas possible. Ok,

  • Speaker #1

    j'en profite là, tant qu'on est bien lancé. Pourquoi est-ce que j'attends toujours et que mon rendez-vous n'est jamais à l'heure ?

  • Speaker #0

    Question critique. Alors, en médecine... On vient résoudre, à l'occasion d'un rendez-vous avec son médecin, une tension, une problématique de l'instant, qui peut nécessiter des ressources techniques et humaines très variables selon la demande. C'est ce que disait Clément tout à l'heure, il y a une hiérarchisation des demandes. Alors évidemment, quand c'est juste refaire des lunettes, là je parle pour notre spécialité, l'ophtalmologie, globalement ça peut aller assez vite, mais avant vous, qui venez peut-être pour des lunettes, Il y a eu une personne qui est peut-être venue pour un cancer de l'œil, on en voit régulièrement ici, ou une grève de corneille, ou une maladie de la rétine s'excitante, qui sont des pathologies qui passent dans la file active de nos patients tous les jours et qui peuvent requérir des soins beaucoup plus longs. Évidemment, ces personnes-là, on ne sait pas quand ils arrivent, quelle est leur pathologie, ça peut prendre plus de temps. Donc il y a dans notre spécialité cet inconnu qui est celui de la complexité d'une pathologie et de l'éthique. du temps parfois que peut prendre un patient quand il a des questions. Et l'objectif d'une consultation, encore une fois, c'est de dénouer cette tension pour laquelle le patient est venu. Et donc, il faut aller au bout de cette question qui est posée par le patient. Alors évidemment, parfois, on fait revenir des patients pour faire des actes plus complexes, soit parce qu'ils prennent plus de temps, soit parce qu'ils doivent être faits ailleurs. Mais tout ça, ça apesantit un petit peu la fluidité d'une consultation. Et donc, on peut tout à fait être à l'heure, ça, il n'y a aucun problème. Mais ça veut dire qu'il y aura des patients vraisemblablement frustrés qui n'auront pas eu la réponse à leur question si vous êtes à l'heure avec tout le monde. Clément veut rajouter quelque chose.

  • Speaker #2

    Juste un mot, même si les délais se sont améliorés, on va dire que les consultations sont souvent remplies plusieurs mois à l'avance. On va dire que ce sont des consultations programmées, ce sont des gens qui ont prévu de faire contrôler telle ou telle chose. Et puis dans l'intervalle, il y a des gens qui ont des besoins urgents qu'on essaie de caler aussi. Et ces gens-là viennent un peu contribuer au retard. qu'on essaie de pas avoir à chaque fois mais effectivement on comprend mais en général c'est pas ni par plaisir encore moins par volonté mercantile et pécuniaire comme certains patients peuvent parfois nous accuser c'est plus vraiment pour essayer de répondre à une offre à une demande de soins avec un niveau d'urgence ou effet bâti et il faut y répondre il faut y répondre donc ce sont des gens qu'on rajoute par essence au même moment que des gens qui avaient déjà un rendez vous Il faut essayer de rentrer ces deux personnes sur un seul créneau. C'est vrai que le jour où on est en émergence,

  • Speaker #1

    le jour où on est caillou, on est branche dans l'œil. Oui, certainement.

  • Speaker #0

    Pour revenir à la problématique des aires médicaux et des délais d'attente, c'est deux critères qui sont assez liés l'un et l'autre, puisque si vous augmentez la qualité des soins prodigués, vous réduisez la quantité de soins prodigués. Et en attendant, il y a des gens qui attendent derrière la porte pour être vus. C'est-à-dire que vous pouvez faire des choses très rapides, mais fatalement, vous ferez un peu moins de qualité. Et les patients ne seront pas contents pour autant, puisqu'ils n'auront pas eu la réponse à leurs questions. Donc on doit exercer notre métier et soigner les gens avec des considérations techniques qui sont un petit peu contraignantes et une considération financière qui est celle de la sécu, puisque vous n'êtes pas sans savoir que la sécu n'est pas du tout rentable. C'est un processus déficitaire depuis longtemps en France qui malgré tout continue de fonctionner, puisqu'on paye la santé. des personnes actuellement avec l'argent de nos petits-enfants et de nos arrière-petits-enfants qui ne sont pas encore nés. Et donc, cette problématique, c'est celle-là. C'est-à-dire qu'on veut faire de la médecine moderne avec des délais courts pour la totalité des Français. Ce sont trois données assez complexes. C'est une équation très complexe. Et à ça s'ajoute le fait que le budget dédié à la santé en France ne va pas augmenter, puisque c'est le deuxième budget de l'État après les retraites. Et donc il n'est pas question que l'enveloppe dédiée à la santé augmente. Donc c'est des effets de manche en permanence qui consistent à des habits et épaules pour habiller Jacques. Mais le budget total alloué à la santé n'augmentera pas dans les années à venir. C'est triste à dire, mais c'est comme ça. Et donc il faut s'organiser. C'est le rôle aussi des politiques d'organiser les schémas de santé. Et nous, nous organiser en interne, c'est ce qu'on a fait ces dernières années avec les orthoptistes dont on parlait tout à l'heure, pour déléguer des tâches non médicales, réduire les délais d'attente et pouvoir accueillir... les patients de premier recours et les urgences dans des délais raisonnables pour répondre à la demande.

  • Speaker #1

    Très bien, on va refermer avec vous ce chapitre et on termine avec votre Bordeaux. On va vous connaître un peu plus, à connaître vos adresses. On commence d'abord par une ou deux anecdotes de consultation un peu originales, atypiques que vous auriez eues ces derniers mois.

  • Speaker #2

    Une fois, j'ai reçu un patient qui avait un oeil qui rentrait complètement à l'intérieur. Ce qu'on appelle un strabisme aigu paralytique, c'est-à-dire en fait... Il avait l'œil qui ne bougeait plus, qui était complètement dedans. Puis en fait, ça faisait 15 jours qu'il avait ça. C'était un homme un peu rural. Et je lui dis, mais pourquoi vous n'êtes pas venu avant ? En fait, ce qu'on cherche dans ces choses-là, c'est un accident vasculaire cérébral. C'est un truc relativement urgent et grave. Et cet homme m'a répondu de façon très spontanée, je pensais que c'était un coup d'air. Un coup d'air, mais de quoi me parle-t-il ? En fait, vous vous souvenez quand vous étiez enfant, que vous vous amusiez à loucher, que votre mère vous disait, attention, s'il y a un courant d'air, tu vas rester bloqué.

  • Speaker #1

    Ok. Donc en fait,

  • Speaker #2

    c'était ça. J'ai trouvé ça vraiment génial. On reste des grands enfants.

  • Speaker #1

    Comme tu le dis, effectivement.

  • Speaker #0

    Si vous voulez des anecdotes humoristiques, j'en ai une mignonne récemment. J'ai proposé à un patient de porter des verres progressifs parce qu'il était presbyte. C'est l'outil, on va dire, princeps chez les presbytes, le verre progressif. Il m'a dit, non, non, pas du tout, je ne veux pas de verre progressif. J'ai mis ceux de ma belle-mère, je n'y voyais rien avec. C'est assez mignon.

  • Speaker #1

    Un peu naïf, mais effectivement très mignon. Vous allez déjeuner en ville maintenant, un midi, avec un ami, une amie. Votre adresse, coup de cœur, fétiche, qui commence ? Clément, Antoine ?

  • Speaker #0

    Alors si on parle du quartier et de la rue où on travaille, nous, moi j'aime bien les restaurants italiens. Et puisqu'on doit donner un nom, j'aime bien le restaurant La Delizia de Bartolo, qui est à côté de notre cabinet, qui prodigue de vrais soins italiens.

  • Speaker #2

    Toujours en quête internationale, moi j'aime beaucoup le petit wok qui est à l'entrée de la rue. Pareil, ils font des pâtes tailles sous vos yeux vraiment qualitatifs.

  • Speaker #1

    Dans le cru du Palais Gallien. Exactement. C'est bien ça. Un dîner avec votre conjointe ?

  • Speaker #2

    Il y a une brasserie avec une décoration un peu des années 30 au Quincons, ce qui est vraiment remarquable. On y est allé plusieurs fois et à chaque fois on a été très heureux.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez ensuite une adresse coup de cœur sur Bordeaux ?

  • Speaker #2

    Alors moi je vais à peu près trois fois par semaine dans le magasin Panajou, qui est un magasin de photos.

  • Speaker #1

    Qui est à l'étournie, je crois.

  • Speaker #2

    Exactement, le plus vieux magasin de photos en France.

  • Speaker #1

    Ouais, et qui m'a coûté un petit billet récemment, dernier passage chez Panajou, mais très sympa.

  • Speaker #0

    Moi je connais pas Panajou, mais j'aime bien les antiquerries, je vais souvent au village Notre-Dame au Chartron.

  • Speaker #1

    Ok, et enfin, des amis qui ne connaissent pas Bordeaux. qui viennent vous voir pour le week-end. Où est-ce que vous les amenez ? Qu'est-ce que vous leur faites faire en petit programme découverte ? Qu'est-ce qui commence ? Clément ?

  • Speaker #2

    En général, on fait toujours le même tour, mais on est fiers de le montrer. Donc on les emmène en centre-ville, on leur montre l'Opéra comme il est beau, on leur montre le Grand Hôtel comme il est beau, on leur montre la rue Sainte-Catherine, tu as vu, c'est la plus longue d'Europe, et t'as vu comme elle est pleine un samedi ? Ensuite, on leur montre Mola, parce que c'est quand même la plus grande librairie de France. Et puis, on est fiers et on rentre.

  • Speaker #0

    Moi, je suis gourmand, donc je vais encore citer une adresse.

  • Speaker #1

    Vas-y, vas-y, je t'en prie.

  • Speaker #0

    Je les emmènerai à la pâtisserie S, Cour de l'Alsace-Lorraine. qui est une pâtisserie franco-japonaise qui travaille très bien ok,

  • Speaker #1

    donc il fera partie du tour de la petite visite de Bordeaux sur le week-end et dernière question un week-end à 3h max de Bordeaux, en voiture vous partez en famille, vous partez où ?

  • Speaker #0

    moi sans hésiter en Dordogne j'y me plais beaucoup et j'y vais très souvent donc j'emmènerai mes amis là-bas à tes villes coup de coeur en Dordogne ? dans le Périgord Noir j'aime beaucoup Benak, Kaznak, Sarla évidemment. Voilà c'est quoi là ?

  • Speaker #1

    Ok, les repères pour manger du canard. Tout à fait. Entre autres.

  • Speaker #2

    Sans grande originalité mais au moins c'est consensuel, tout ce qui est Pays Basque je trouve qu'on est toujours fiers de le faire visiter.

  • Speaker #1

    Avec une ville étape coup de cœur dans le Pays Basque ?

  • Speaker #2

    Antoine déteste mais j'adore, Guétari.

  • Speaker #1

    Ok, et bah c'est dit. Super. Merci beaucoup messieurs.

  • Speaker #2

    Merci à toi. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Pour votre participation et au plaisir.

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Description

Bienvenue dans ce nouvel épisode de "Bordeaux Stories" consacré à la santé de nos yeux. En compagnie de Clément et Antoine, ophtalmologues spécialisés au Centre Ophtalmologique du Palais Gallien, on explore les nombreux sujets d’actualités liés à notre vision.


On évoque ensemble, pêle-mêle :

  • se débarrer de ses lunettes, les solutions qui existent en 2024

  • la myopie, pathologie développée entre autre à cause des écrans, quelles solutions pour la traiter

  • les avancées technologiques les + récentes dans les traitements liés à la vision

  • mais aussi… divers sujets comme le ptérygion, une pathologie qui peut toucher les yeux des surfeurs de Nouvelle-Aquitaine !


Puis, nous prenons un moment pour démystifier ensemble certains sujets qui ont fait l’actualité ces dernières années : lumière bleue, lumière violette ou encore… pourquoi votre RDV chez l’ophtalmo n’est pas toujours pris à l’heure !


Allez, on s’hydrate la cornée on se met en vue de loin pour pas trop forcer, c’est parti avec Clément et Antoine pour 1h de découverte, de prévention et d’astuces pour votre vue. Go !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Bordeaux Stories, je suis Hugo et je vous emmène avec moi à la rencontre des acteurs et personnalités qui réveillent la belle endormie.

  • Speaker #1

    En Nouvelle-Aquitaine, alors oui c'est une région du sud de la France donc effectivement il y a des pathologies qui sont plus dues au soleil.

  • Speaker #2

    La myopie évolutive c'est quelque chose dont on va parler je pense de plus en plus.

  • Speaker #1

    Ce sont des lentilles de contact un peu particulières, on porte la nuit alors que vocation à débarrasser les gens de leurs lunettes, l'objectif est très clair.

  • Speaker #2

    Magique, c'est de loin le mot qu'on entend le plus souvent.

  • Speaker #3

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Bordeaux Stories, consacré à la santé de nos yeux. En compagnie de Clément et Antoine, ophtalmologues spécialisés au centre ophtalmologique du Palais Gallien, on explore les nombreux sujets d'actualité liés à notre vision. On évoque ensemble, pelle-mêle, se débarrasser de ses lunettes, les solutions qui existent en 2024. La myopie, pathologie développée, entre autres à cause des écrans, quelles solutions existent pour la traiter ? les avancées technologiques les plus récentes dans les traitements liés à la vision, mais aussi divers sujets comme le ptérigion, une pathologie qui peut toucher les yeux des surfers de Nouvelle-Aquitaine. Ensuite, nous prenons un moment pour démystifier ensemble certains sujets qui font l'actualité ces dernières années. Lumière bleue, lumière violette ou encore, pourquoi est-ce que votre rendez-vous chez Loftalmo n'est pas toujours pris à l'heure ?

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #3

    on s'hydrate la cornée et on se met en vue de loin pour pas trop forcer. C'est parti avec Clément Antoine pour une heure de découverte, de prévention et d'astuces pour votre vue.

  • Speaker #0

    Go ! Bonjour Clément et bonjour Antoine.

  • Speaker #2

    Bonjour, bonsoir.

  • Speaker #0

    Merci à tous les deux d'avoir accepté l'invitation sur Bordeaux Stories. Et avec vous aujourd'hui on va parler des yeux, dans les grandes lignes. On va parler de vos yeux et on va parler plus spécifiquement d'ophtalmologie à Bordeaux, mais également d'ophtalmopédiatrie, donc pendant cette petite heure d'échange. Et traditionnellement, on va commencer par votre présentation. Alors je ne sais pas qui veut commencer, Clément ou Antoine.

  • Speaker #1

    Moi, je suis le docteur Robinet. Je travaille au centre ophtalmologique Galien depuis maintenant bien cinq ans. Et j'ai une activité, on va dire, d'ophtalmo généraliste et spécialisée dans les maladies de la partie antérieure de l'œil. Parce qu'on est dans un gros centre à Galien où on est 11 ophtalmos et où on a chacun une activité assez spécialisée.

  • Speaker #0

    Toi, tu es originaire de Bordeaux. Tu as toujours vécu à Bordeaux.

  • Speaker #1

    Alors, ça fait 15 ans que je suis à Bordeaux et j'étais à Paris avant.

  • Speaker #0

    OK, très bien. Petite curiosité, dans quel quartier est-ce que tu habites ? Toi, tu es en Bordeaux, la métropole ?

  • Speaker #1

    J'habitais à la Victoire.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ? Qu'est-ce qui te plaît à la Victoire ? Ce n'est pas une question de piège.

  • Speaker #1

    C'est un peu par hasard. J'ai atterri dans ce quartier un peu par hasard. Et finalement, on s'y plaît. Mais c'est plus le logement qu'on a trouvé qui nous y plaisait.

  • Speaker #2

    Ok,

  • Speaker #0

    super. Clément, est-ce que je peux te demander de te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Alors moi, c'est Clément Payat. Je travaille ici depuis 7 ans maintenant, au centre of Talmogallien. Je suis spécialisé en ophtalmo général, puis plus particulièrement dans l'ophtalmologie des enfants, des strabismes et un peu des paupières aussi. Pour ce qui est de mon logement à Bordeaux, je confirme que le logement d'Antoine est chouette. Et moi, j'habite à côté de l'hôpital dans le quartier Lescure. Et j'ai choisi ce coin-là parce que c'était près du tram et que c'était jolie maison.

  • Speaker #0

    Ok, c'est de très bonnes raisons. C'est parfait. C'est parti, on va ouvrir le chapitre de la vision en 2024 avec vous. Je vais vous demander dans un premier temps de nous exposer un petit peu les principales pathologies. Qu'est-ce qu'on traite aujourd'hui en ophtalmologie ? C'est quoi les grandes pathos qui sont adressées principalement ?

  • Speaker #2

    En fait, l'action qui est faite en ophtalmologie se fait à plusieurs étages. Il y a l'action de prévention, de dépistage et de traitement des pathologies. Donc la prévention et le dépistage, c'est des patients qui ne sont pas forcément encore malades, chez qui on va chercher des pathologies. Ça peut concerner les enfants avec les troubles de développement de la vision, mais après ça concerne aussi les patients qui ont des pathologies générales, qui peuvent avoir un impact sur les yeux, comme par exemple les patients diabétiques. Après, il y a ce qu'on connaît tous, qui ne relève pas vraiment de la pathologie, mais plus de l'accompagnement, c'est les troubles de la réfraction, qui est un vecteur d'entrée. importants dans la filière ophtalmologique. Puis après, les pathologies. Il y a les pathologies du vieillissement, les pathologies évolutives. C'est par exemple ce que tout le monde connaît, la cataracte, mais aussi des pathologies qui peuvent être potentiellement embêtantes sur le développement de la vision, qui sont par exemple le glaucome. Et des pathologies aussi tumorales, parfois, que ce soit autour de l'œil ou dans l'œil lui-même, qui sont traitées régulièrement aussi.

  • Speaker #0

    Avec des profils types, j'imagine, suivant les pathologies ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a des profils types. La personne âgée est évidemment plus pourvoyeuse de morbidité, c'est-à-dire de maladies en ophtalmologie, que les sujets plus jeunes, même si Clément me contradira puisque son domaine de point d'élection, c'est la pédiatrie. Mais plus on vieillit, et ça c'est vrai pour toutes les spécialités en médecine, plus on est à risque de développer des pathologies. C'est le cas pour le diabète qui peut aussi développer des pathologies oculaires. C'est le cas du glaucome qui est plus fréquent avec l'âge. La cataracte est éminemment... un phénomène du vieillissement. On ne parle pas vraiment de pathologie, parce que c'est tellement courant et tellement normal presque de développer une cataracte aux âges avancés de la vie que c'est quelque chose de courant.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux expliquer en deux mots la cataracte ?

  • Speaker #1

    Alors oui, la cataracte, c'est l'évolution normale du cristallin avec l'âge qui se traduit par une opacification du cristallin, alors que son rôle, c'est de laisser passer la lumière dans l'œil et de focaliser la lumière avec l'âge. Quand le cristallin perd sa transparence, il empêche au contraire la lumière de rentrer dans l'œil. Et par ce mécanisme, il fait baisser la vision. Donc on est obligé à arriver à un stade où le cristallin est trop opaque, de l'enlever et de le remplacer par un cristallin artificiel, qu'on appelle un implant, qui lui laisse passer la lumière et qui, au moment de son remplacement, peut même faire l'objet d'une amélioration de la vision. On débarrasse souvent les gens de leurs lunettes à l'occasion de l'opération de la cataracte.

  • Speaker #0

    Ça va être magique, je crois.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de personnes qui ont porté des lunettes, parfois des verres très épais toute leur vie, et qui redécouvrent leur quartier ou leur logement à l'occasion de l'opération de la cataracte.

  • Speaker #2

    Magique, c'est de loin le mot qu'on entend le plus souvent.

  • Speaker #0

    Dans le mille, c'est parfait. Parmi toutes les pathologies que vous avez exposées, il y a eu des traitements un peu novateurs qui sont apparus ces dernières années et qui ont été presque miraculeux pour les patients.

  • Speaker #2

    Alors, il y a deux grands axes de recherche et de développement en ophtalmo qui ont fait des progrès extraordinaires dans les traitements. Il y a les traitements des pathologies rétiniennes, qu'on ne traite pas spécifiquement nous ici, mais qu'on voit quand même régulièrement passer, ce qu'on appelle la DMLA, où c'était des gens qui, il y a encore 15 ans, on les regardait peu à peu devenir aveugles. Maintenant, on les traite. Alors, ce sont quand même des traitements pénibles, mais ce sont des injections qui permettent de garder les gens. en bonne santé visuelle assez longtemps. Et l'autre, c'est ce dont parlait Antoine, c'est les progrès qui ont accompagné le développement de la chirurgie de la cataracte. Il y a 20 ans, 25 ans, c'était des gens qui étaient hospitalisés, qui ensuite n'étaient pas implantés. Et ce n'était pas une chirurgie aussi routinière, voire même presque démédicalisée comme elle l'est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi concrètement, démédicaliser ?

  • Speaker #2

    La plupart des gens ne s'attendent pas vraiment à ce que ce soit une chirurgie. Pour eux, c'est quelque chose de vraiment presque anodin. On rentre le matin, on ressort deux heures après en ayant retrouvé la vision. Et c'est un signe justement du progrès que ça représente. C'est quelque chose, presque les gens, même on peut imaginer dans cinq ans, ne seront même plus en tenue de bloc et resteront habillés pendant la chirurgie. Ça, c'est quelque chose de possible.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et surtout, les gains visuels sont vraiment importants. L'architecture des implants permet d'avoir des progrès et un confort qui est presque relevé de la science-fiction il y a quelques années encore.

  • Speaker #0

    Donc le mot magique n'est pas galvaudé, presque ?

  • Speaker #1

    Non, aussi bien dans la façon dont se déroule la chirurgie. Effectivement, la chirurgie en matière de cataractes a fait énormément de progrès. Aussi bien dans les résultats visuels que dans la durée d'hospitalisation. Aujourd'hui, on n'hospitalise plus les gens pour ça, c'est ambulatoire. Alors qu'il y a 30 ans, on gardait encore les gens hospitalisés, les suites étaient plus compliquées, il y avait beaucoup plus de risques d'infection. Et le devenir visuel s'est considérablement amélioré. On a une précision aujourd'hui dans la vision qu'on cherche à obtenir après l'intervention de la cataracte, qui est quasiment à la carte. C'est-à-dire que si la personne nous demande de voir de près sans lunettes, de voir de loin sans lunettes, etc. On peut faire quelque chose d'extrêmement personnalisé, chose qui n'était pas possible il y a 30-40 ans, le chargeur de la cataracte.

  • Speaker #0

    Et si on veut se débarrasser de ces lunettes et qu'on ne peut pas passer par ce type d'opération, il y a des alternatives qui existent ?

  • Speaker #1

    Alors là, on parle de chirurgie réfractive, c'est-à-dire la chirurgie qui a vocation à débarrasser les gens de leurs lunettes. L'objectif est très clair. Là, c'est un peu plus mon domaine. Alors, il y a des technologies laser qui sont très connues du jeune public parce que c'est quelque chose qu'on propose chez les jeunes pour les affranchir de leurs lunettes avant l'âge de la présbytie. Et ça marche extraordinairement bien, aussi bien pour les myopes, les hypermétropes que les astigmates. Quand les deux ne sont pas combinés ensemble avec l'astigmatisme, ça arrive. Donc ça c'est plutôt la technologie laser et ça marche très bien et on peut le proposer jusqu'à des âges assez avancés, jusqu'à 55-60 ans on propose du laser. Et passé un certain âge, il y a les implants qu'on pose à l'occasion de l'opération de la cataracte dont le seul objectif peut parfois effectivement être de débarrasser les gens de leurs lunettes. Et donc la chirurgie de la cataracte à cet égard est une forme de chirurgie réfractive puisqu'elle peut débarrasser les gens de leurs lunettes. Et ensuite il existe aussi chez les plus jeunes des implants mais dont... La technique de pose n'est pas du tout la même que chez les personnes âgées chez qui on opère de la cataracte. Mais oui, effectivement, le panel des possibilités techniques s'est extraordinairement développé ces dernières années pour répondre aux plus larges des demandes des patients et de façon la plus personnalisée possible.

  • Speaker #0

    Ok, donc pour le plus grand bénéfice des patients dans un premier temps, et même en termes de confort peut-être pour vous aussi, non ? J'imagine pour les professionnels ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, alors ça ne veut pas dire que tout le monde peut être opéré, mais aujourd'hui avec tous les outils dont on dispose... En chirurgie refractive, on peut proposer quand même beaucoup de solutions à une grande majorité de personnes.

  • Speaker #0

    Ok. On entend beaucoup parler, ou en tout cas à titre personnel, de myopie évolutive. Est-ce que, je vais demander à Clément de nous dire un mot sur le sujet, d'expliquer dans un temps et puis de dire qu'est-ce qu'on peut proposer ?

  • Speaker #2

    Alors, la myopie évolutive, c'est quelque chose dont on va parler, je pense, de plus en plus. C'est une réalité déjà. En Asie du Sud-Est, c'est en train de le devenir chez nous. En fait, la myopie, c'est ce qui permet avant tout de bien regarder de près, sans lunettes, sans forcer. C'est un peu une évolution darwinienne de l'être humain suprême qui s'est adaptée à nos besoins par rapport à celui de nos ancêtres, qui passaient plus de temps dehors à faire des travaux manuels ou des travaux en plein air que nous maintenant qui passons beaucoup de temps à faire des activités rapprochées. en accommodation, éventuellement dans une lumière faible, voire artificielle. Et donc cette myopie se caractérise par une élongation de l'œil, c'est-à-dire en fait c'est l'œil qui grandit pour trouver le point focal au bon endroit, et qui devient myope. Alors la myopie, c'est quelque chose qu'on ne souhaite pas justement pour nos patients, parce qu'au-delà du port de lunettes, qui est finalement assez anecdotique et secondaire, la myopie, passé à un certain stade, est une authentique maladie de l'œil, avec tout un cortège de complications possibles. et pas souhaitable. Quiconque a déjà fait un emprunt sait que ça fait partie des questions qui sont posées selon le montant, et ça peut être une cause d'exclusion selon le montant. Donc c'est quelque chose qu'on ne souhaite pas. Alors, il y a des choses maintenant qui sont tout à fait connues comme étant des facteurs déterminants dans la survie d'une myopie. L'hérédité est un facteur évident, mais ce n'est pas le seul. Comme je dis aux parents, l'environnement dans lequel vous faites évoluer votre enfant va au moins autant influer. Notamment... Le fait d'être privé des rayons du soleil, c'est quelque chose de tout à fait documenté. Plus on reste à l'intérieur exposé à des lumières artificielles, plus on va devenir myope. A contrario, plus on joue dehors, plus on a les volets tirés dans le salon, moins on est myope. Comme je vous disais, la myopie, c'est quelque chose aussi qui permet de s'adapter à nos nouveaux besoins. En l'occurrence, le travail en vision de près. Ça vaut avec l'écran de l'iPad à 20 cm, comme avec celui du bouquin, ou les devoirs qui sont faits à 20 cm du visage. Toute activité en accommodation va concourir à la survenue de myopie. C'est pour ça qu'il faudra encourager les enfants, le moment venu, à se tenir à une bonne distance. Et quand viennent les études, qui sont aussi l'âge de survenue important de la myopie, faites ça dans un endroit bien éclairé, à bonne distance.

  • Speaker #0

    Lumière naturelle, exécutible. Donc ça, c'est des conseils précieux qui peuvent être donnés.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Jeune comme au moins jeune.

  • Speaker #2

    Et alors après, pour ce qui est justement des interventions possibles en prévention de cela,... Il y a quelque chose qui est apparu maintenant depuis 5-6 ans dans l'arsenal thérapeutique et qui marche remarquablement bien. Ce sont ce qu'on appelle les vers freinateurs. Alors c'est des vers de lunettes qui ont une architecture particulière qui répond en fait à certains phénomènes physiopathologiques impliqués dans la survie de la myopie, qui ont été faits par plusieurs verriers et qui ont une efficacité moi que je trouve assez bluffante. Je suis toujours assez étonné comme je dis aux parents qu'il n'y ait pas plus de communication qui soit faite là-dessus parce que Nous, dans l'expérience qu'on a, on a équipé à peu près 450 enfants, et c'est spectaculaire, c'est des enfants qui perdent des 0,5 à 0,75 dioptries par an, et qui se retrouvent à arrêter brutalement de devenir myope avec ces fameux verres. C'est un dispositif qui est en train de se généraliser, qui est de plus en plus connu. Maintenant, tous les opticiens le proposent quasiment. Et plusieurs verriers aussi. Il y a une mise en concurrence qui est sans doute louable. C'est le moyen simple que j'ai assez facilement tendance à proposer. Un autre moyen un peu plus complexe, mais qui marche très bien aussi, c'est des gouttes diluées d'atropine. L'atropine, c'est un agent pharmacologique et qui intervient dans l'élongation du globe. Donc pareil. L'acquisition de connaissances quant à ce phénomène-là a permis de trouver différents phénomènes.

  • Speaker #0

    Tu achètes en pharmacie ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est pharmacie hospitalière pour l'instant. Ce n'est pas un produit qui s'achète à la pharmacie du coin.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Mais qui sait, dans pas si longtemps peut-être.

  • Speaker #0

    Ça évoluera peut-être.

  • Speaker #2

    Et ça marche assez remarquablement bien. Ok. Il y a un dernier élément de prévention, mais ça éventuellement je peux laisser parler à Antoine parce qu'il a plus l'habitude que moi, c'est l'ortho-karyotologie.

  • Speaker #0

    Alors juste avant de parler d'ortho-kératologie, est-ce que tu peux juste revenir sur Asie du Sud-Est par rapport à la myopie évolutive ?

  • Speaker #2

    L'Asie du Sud-Est, chez nos amis asiatiques, en Chine la moyenne, la normalité si vous voulez, c'est pas l'an métropique comme chez nous où c'est zéro. Il est normal d'avoir moins 2,5 dioptries de myopie là-bas. Quand vous allez à Taïwan ou Singapour, ils sont à 80% de myopie chez les enfants de moins de... C'est énorme. Oui, c'est vraiment des choses très importantes. Ils ont pris des mesures assez drastiques. Je crois que c'est à Singapour où on avait vu que toutes les classes sont décloisonnées. C'est des grandes baies vitrées et ce n'est plus du tout de l'obscurité. J'ai même une photo que je montre régulièrement aux parents où on voit un enfant qui a une espèce de barre, un peu comme ce qu'on a quand on va sur les télésièges pour éviter de tomber, une barre sous le menton pour éviter de s'approcher de sa table. Ils ont interdiction de s'approcher de la table. Ok. Mais...

  • Speaker #0

    Voilà quoi. Ouais,

  • Speaker #2

    ouais. Mais disons que vu que là-bas, c'est un problème de santé publique, et ça depuis quand même quelques décennies, forcément, c'est eux aussi qui sont les plus prolifiques et les plus apporteurs de solutions par rapport à cela. Ok.

  • Speaker #0

    On peut parler orthocaratologie.

  • Speaker #1

    Alors l'orthocaratologie, c'est une modalité de contactologie, c'est-à-dire de lentilles de contact. Ce sont des lentilles de contact un peu particulières. qu'on porte la nuit. Alors il faut d'abord commencer par expliquer qu'habituellement les lentilles ne se portent pas la nuit parce que la majorité des utilisateurs portent leurs lentilles de contact la journée pour corriger leur myopie par exemple ou leur astigmatisme en journée. L'orthocaratologie ce sont des lentilles faites un peu sur mesure qu'on porte la nuit et uniquement la nuit pour corriger sa vision pendant la nuit et le deuxième aspect de ces lentilles de contact et ça leur est propre c'est que ces lentilles vont freiner chez les myopes l'évolution de la myopie. Par contre, il faut que ce soit des lentilles qui soient portées très régulièrement. Ça ne peut pas du tout être des lentilles qu'on porte de manière occasionnelle. Il faut que ce soit porté toutes les nuits. L'avantage, c'est que ça vous débarrasse des lunettes la journée. C'est-à-dire que le matin, vous enlevez les lentilles que vous avez portées la nuit. Et la myopie est totalement corrigée. Dans la journée, l'utilisateur ne porte plus rien, ni lentilles, ni lunettes. Ça permet deux choses. Chez les jeunes dont la myopie évolue, de freiner la myopie. Et ça, c'est très intéressant. Et ça permet aux personnes qui ne supportent pas leurs lentilles dans la journée de porter plutôt des lentilles de nuit pour éviter d'avoir les désagréments que peuvent occasionner les lentilles de la journée. Donc c'est le cas chez les personnes qui travaillent dans des milieux poussiéreux, qui font des sports aquatiques ou voire du sport de compétition dans l'eau, qui sont souvent dans l'eau et qui ne supportent pas leurs lentilles ou qui sont exposées à des risques d'infection avec les lentilles portées la journée dans l'eau ou dans des milieux poussiéreux. Donc ça c'est très intéressant. La seule problématique liée à ces lentilles de nuit, c'est qu'on ne peut pas les proposer à des très grands myopes. C'est-à-dire qu'on peut les proposer jusqu'à une certaine valeur de myopie. Et c'est pour ça qu'il faut dépister la myopie chez les jeunes, chez les enfants et les ados. Parce que passé un certain plafond, la myopie ne peut plus être corrigée avec ces lentilles. Donc c'est possible, mais pour certains myopes, et dans certains cas très particuliers.

  • Speaker #0

    C'est presque une solution miracle.

  • Speaker #1

    C'est un super équipement. Et ça freine véritablement la myopie aussi.

  • Speaker #0

    Ok, donc avec des super résultats à la clé. Ça marche. On va s'éloigner un peu des patos et on va passer côté un peu parcours patient. C'est intéressant, je trouve, d'avoir votre éclairage et l'évolution de l'ophtalmologie et de la prescription qu'on a vu précédemment. Mais en tant que patient, on a vu le paysage changer ces dernières années. C'est quoi ? C'est 10, 15, 20 dernières années. On est passé un peu des cabinets de ville à des centres qui sont de plus en plus multidisciplinaires. Que ce soit dans des grandes villes comme Paris, où on a vu se multiplier les grands centres, quand on va sur Doctolib, on voit beaucoup d'ophtalmo à la même adresse, mais même dans des villes plus moyennes, et même à Bordeaux, on a l'impression qu'il y a une tendance qui se dessine. Est-ce qu'on peut avoir un éclairage de votre part sur le sujet ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a plusieurs phénomènes par rapport justement au cabinet d'ophtalmo. auquel on allait quand nous on était enfants. Moi je me souviens j'avais un ophtalmo, j'étais toute seule et on savait pas ce qu'étaient des orthoptistes et des choses comme ça. Ces centres ils sont le fruit de plusieurs évolutions et il s'agit en fait d'une adaptation. D'une part il y a eu une raréfaction de l'offre médicale en ophtalmologie comme dans plein d'autres spécialités. Il a fallu continuer à répondre à une demande donc s'adapter. On a coutume d'entendre qu'il faut un an d'attente pour un rendez-vous, il a fallu s'adapter. La deuxième chose, comme on l'a dit précédemment, il y a eu des progrès qui ont été faits de façon très importante dans cette spécialité. Ces progrès s'accompagnent de moyens diagnostiques, de moyens d'exploration ou même de moyens thérapeutiques qui sont coûteux et qui sont relativement inenvisageables à financer pour un seul praticien. Il y a une nécessité de mutualisation.

  • Speaker #0

    Tu dis en fait, sur le modèle de... Le cabinet du petit off-talmo, entre guillemets.

  • Speaker #2

    De la même manière qu'il y a 30 ans, tu avais un cabinet de radiologues, ou tu avais un ou deux radiologues. Maintenant, c'est des choses qui n'existent plus. Avec le coût d'un scanner ou d'une IRM, c'est des mutualisations à 25-30 radiologues. En off-talmo, c'est pareil. Le moindre matériel coûte...

  • Speaker #0

    Ça représente quoi en termes d'équipement, justement ?

  • Speaker #2

    Pour commencer... L'équipement, on va dire basique, il y en a pour plusieurs centaines de milliers d'euros, quand même.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc dès que tu vas être sur des sujets un peu de pointe...

  • Speaker #2

    Exactement. Chaque machine un petit peu pointue, un petit peu experte, c'est entre 50 et 100 000 euros. C'est ça qu'on offre à nos patients, mais c'est difficile de l'offrir tout seul. Donc il faut effectivement se mettre à plusieurs. Mais encore une fois, ces gros centres, c'est avant tout une offre qui est faite aux patients, qui est qualitative. Il faut voir ça comme un progrès. Alors ensuite... L'autre évolution, c'est l'intervention plus fréquente et le changement de la profession d'orthoptiste par rapport à ce qu'on a connu aussi dans notre enfance. L'orthoptiste,

  • Speaker #0

    on devait l'expliquer, on devait l'orthoptiste,

  • Speaker #2

    j'allais y venir. Avant, quand on demandait aux gens qu'est-ce qu'un orthoptiste, la réponse était toujours la même, c'est la kiné des yeux. Je pense qu'ils seront d'accord pour dire que leur métier a beaucoup évolué. Et ce sont maintenant des professionnels... de la filière visuelle à part entière, qui ont justement des compétences qui leur sont propres. On travaille main dans la main avec eux dans les centres, où ils ont une compétence pour faire ce qu'on appelle des bilans orthoptiques, c'est-à-dire évaluer la sensorialité, l'oculomotricité, l'estrabisme, mais aussi explorer les champs visuels, des choses comme ça des patients. Ils nous aident aussi dans les consultations en réalisant des examens complémentaires nécessaires à la prise en charge du patient. Ils ont aussi un rôle dans le suivi des patients chroniques. L'évolution de nos systèmes de santé se fait dans la délégation des tâches actuellement. On parle beaucoup des infirmières en pratique avancée. C'est un petit peu la même chose avec les orthoptistes qui, dans un périmètre qui est un peu cadré par la loi, peuvent faire des renouvellements de lunettes, faire des suivis de pathologie, faire des suivis, des dépistages chez les enfants, faire des dépistages chez les patients sous... contrôle d'un ophtalmo avec qui il travaille dans le cadre de protocoles organisationnels. C'est un véritable intervenant qui permet de lutter justement contre ce déficit un petit peu d'offres médicales qu'on a pu connaître dans ces dernières années qui est en train de se résoudre justement du fait de cette réorganisation qui a été un peu pionnière en ophtalmologie par rapport à d'autres spécialités mais qui viendra aussi je pense pour d'autres spécialités.

  • Speaker #0

    Donc travail d'équipe ? Ben en fait. Et ça fait partie du coup de l'évolution du parcours patient un peu en ophtalmo, parce que c'est vrai, comme ce que tu disais il y a deux minutes, moi j'ai aussi le souvenir, à Gradignan, d'avoir mon petit ophtalmo installé sur la place de l'église, et en fait il est tout seul dans son cabinet.

  • Speaker #2

    C'est difficile maintenant.

  • Speaker #0

    Ouais, et on voit que ça a bien changé.

  • Speaker #2

    C'est difficile.

  • Speaker #0

    Ok. Autre sujet, celui de l'ophtalmo-pédiatrie. J'ai l'impression qu'il y a quelques... petite spécificité, je me permets d'en parler parce que je suis moi-même concerné avec un petit garçon d'à peine deux ans. J'ai l'impression qu'il y a plein de choses là aussi qui ont évolué ces dernières années en ophtalmopédiatrie. Alors est-ce que Clément, tu peux nous en dire un petit mot ?

  • Speaker #2

    Alors moi justement, je trouve qu'il y a un progrès qui est fait dans l'offre qui est faite pour ces enfants qui est assez remarquable et on la doit aussi justement dans l'intervention des orthoptistes. Un gros... Point a été fait sur le dépistage des enfants relativement précocement, puisqu'ils voient des orthoptistes dès l'âge de 1 an qui permettent de dépister des troubles réfractifs, des strabismes, des choses comme ça, qui sont des pathologies qui dans notre génération n'étaient pas vraiment recherchées, qui étaient découvertes un peu sur le tard chez les enfants en CPCE1 qui ne voyaient pas bien au tableau. Et puis on se rendait compte qu'en fait ils étaient mieux hop ou alors pire, qu'il y avait un œil qu'ils ne voyaient pas et personne ne le savait.

  • Speaker #0

    Au pire, c'était le cancre de la classe. Oui, c'était des enfants qui pouvaient avoir un peu de mal,

  • Speaker #2

    ou des enfants qui voyaient bien d'un œil et pas bien du tout de l'autre. Puis en fait, on n'avait aucune raison de s'en rendre compte, puisqu'ils s'appuyaient sur l'œil qu'ils voyaient bien. Sauf que ça, quand on s'en rend compte chez un enfant à 8 ans, c'est fait.

  • Speaker #0

    C'était trop tard.

  • Speaker #2

    Le problème, si vous voulez, c'est que la vision... Contrairement à ce qu'on pense de façon intuitive, ce n'est pas un sens qui est prêt dès la naissance. Quand vous naissez, vous apprenez à marcher, vous apprenez à parler. Vous apprenez à parler français si vos parents vous parlent français, anglais si vous parlez anglais. Les yeux, c'est pareil. Si quand vous êtes enfant, vous avez une image de mauvaise qualité qui est envoyée par vos yeux à votre cerveau, votre cerveau va se calibrer dessus et plus tard, ne saura pas mieux voir que cette image. Et cela de façon définitive. Donc si vous avez un trouble visuel, pour quelque raison que ce soit, qui fait que vous n'êtes capable de voir que 3 dixièmes, si vous ne le corrigez pas durant les 5-6 premières années de l'enfant, en fait, il ne saura jamais voir mieux que 3-4 dixièmes. Alors lui, ça ne le gênera pas. Et d'ailleurs, quand on annonce à des parents que l'enfant voit 1 ou 2 dixièmes, ils ont toujours la même réflexion. Il court très bien, il va très bien, il voit même les avions dans le ciel. N'empêche qu'il voit 2 dixièmes et après, c'est définitif. Donc l'ophtalmologie pédiatrique permet d'éviter ça. Et moi, je pense réellement que dans le futur, il y aura beaucoup moins d'adultes qui ne voient rien d'un œil, comme on en a de temps en temps, qui disent c'est de naissance parce qu'ils auront bien été dépistés, parce qu'il y a des programmes qui sont faits justement dans les maternelles. Je trouve que c'est un progrès de santé publique vraiment important, parce qu'ils nous envoient des patients qui ont des bonnes raisons d'être vus par un ophtalmo et qui bénéficient réellement après d'une prescription précoce, d'un suivi orthoptique et des choses comme ça. Je trouve que c'est vraiment prendre en charge des enfants pour préparer des adultes.

  • Speaker #0

    Ces adultes, en fait, c'est des enfants qui n'ont pas été bien accompagnés tout jeunes, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Complètement, complètement. Il n'y avait pas du tout de politique de dépistage à l'époque, clairement. Alors que maintenant, c'est vraiment identifié. Les pédiatres jouent beaucoup le jeu, les orthoptistes aussi, les généralistes aussi. Et c'est vraiment quelque chose maintenant qui est bien ancré. Heureusement justement qu'il y a beaucoup d'orthoptistes qui travaillent en autonomie et qui travaillent avec leurs correspondants parce qu'on aurait du mal justement à répondre un peu à la demande qui est importante puisque ça concerne réellement tous les enfants. Mais moi je vois vraiment un progrès.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton conseil à des jeunes parents ?

  • Speaker #2

    C'est faites voir les enfants. Normalement c'est relativement protocolisé, les pédiatres sont vigilants avec ça. Mais s'il y a des antécédents chez les parents, si c'est un enfant qui est né prématurément, s'il y a des antécédents d'ostrabisme, normalement, ils sont censés être vus au moins par un orthoptiste entre 9 et 12 mois. Et c'est quelque chose qui est bien fait. Alors après, voir tous les ans, non, ce n'est pas nécessaire. Si c'est un enfant qui n'a pas de facteur de risque particulier, qui a eu un bon dépistage vers ses 1 an, moi, j'ai coutume de leur dire, c'est bien de les voir quand ils rentrent à la maternelle, au CP, puis après, on attendra qu'ils s'en plaignent. Parce que par contre, avant l'âge de 7 ans, un enfant n'est pas réellement capable de verbaliser une carte visuelle, tout simplement parce que pour eux, ils voient normalement. Donc,

  • Speaker #0

    ils ont toujours vu comme ça.

  • Speaker #2

    Donc, eux, ils trouvent ça très normal de voir un dixième. Après, les choses changent une fois qu'on les corrige.

  • Speaker #0

    Après, on peut amener les parents sur des choses qu'ils voient.

  • Speaker #2

    Alors, le plus fréquent, en fait, ça va être effectivement un enfant qui louche, des mouvements oculaires anormaux ou même parfois des retards de maturation visuelle. C'est-à-dire des enfants qui n'ont pas de comportement visuel, pas d'interaction visuelle. Là, les parents les emmènent d'eux-mêmes. Mais on peut avoir un enfant qui n'a aucun symptôme et qui, pour autant, a besoin d'être vu.

  • Speaker #0

    On va clore ce petit chapitre avec un mot sur les actions préventives, alors que vous puissiez nous donner un petit panorama global de tout ce qui peut exister, les petites choses à faire dans notre quotidien pour prévenir justement sur tous ces sujets.

  • Speaker #1

    Alors, on va dire un peu dans le désordre. Clément a déjà parlé de ce qui favorisait la myopie à un âge en tout cas prédisposé, c'est-à-dire plutôt à l'adolescence ou jusqu'à 20-25 ans, donc réduire un petit peu la durée passée devant les écrans. Surtout les petits écrans portés, tenus très proches du visage.

  • Speaker #0

    Donc téléphone, tablette. Voilà,

  • Speaker #1

    si on fait de l'écran, il vaut mieux faire de l'ordinateur que du téléphone en jouant à Candy Crush pendant des heures. Voilà, c'est clair.

  • Speaker #0

    En faisant des pauses, ça aide. Voilà,

  • Speaker #1

    faire des pauses c'est bien, se lever, faire autre chose. Dès qu'on se lève en fait, on se remet à cligner à une fréquence naturelle, on se remet à regarder plus loin et l'œil est fait pour fonctionner comme ça en fait. Donc réduire un petit peu le temps passé devant les écrans ou du moins... s'attacher à faire des pauses. Ça, c'est pour la myopie et la sécheresse oculaire parce que quand on fait de l'écran, on cligne 3 à 4 fois moins les yeux, donc on a les yeux qui se dessèchent. C'est pas grave, mais on a les yeux un peu rouges en fin de journée, on a les yeux qui sont secs, ça peut être un peu inquiétant. Voilà, quoi d'autre comme recommandations ? J'aurais peut-être des recommandations à faire chez les porteurs de lentilles.

  • Speaker #0

    Et essayer d'avoir une hygiène irréprochable avec les lentilles parce que dans les pays développés, les lentilles de contact souples, surtout portées la journée, sont de grandes pourvoyeuses d'infections opportunistes. Donc causées directement par les lentilles. Ça veut dire qu'il ne faut pas dormir avec ces lentilles sur les yeux, les lentilles souples en tout cas.

  • Speaker #1

    Ça y en a beaucoup ?

  • Speaker #0

    Oui, malheureusement encore. Il ne faut pas se baigner avec, surtout s'il s'agit de lentilles mensuelles. C'est toléré avec les lentilles jetables journalières, mais il faut éviter avec les lentilles mensuelles. Ne jamais mettre d'eau en contact avec ses lentilles ou avec les boîtiers qui contiennent les lentilles de contact. Toujours n'utiliser que le produit d'entretien des lentilles. Se protéger du soleil. L'été, ça c'est vrai pour tout le monde, pas seulement pour les personnes qui ont des pathologies oculaires, mais protéger ses yeux du soleil avec une paire de solaires, avec un bon filtre UV dans les verres et une protection latérale, c'est-à-dire soit un chapeau en plus des lunettes de soleil, soit des branches de lunettes assez larges. Ok,

  • Speaker #1

    qui pour ressembler à un petit alpiniste qui va faire virer le presse, c'est ça ? Maintenant,

  • Speaker #0

    il y a des fabricants qui font des montures assez sympas, avec des petites ailettes un peu rétro sur les côtés, comme les avaient les alpinistes exactement. Mais en fait, s'ils faisaient ça, c'est parce que c'est extrêmement protecteur contre toutes les pathologies dues au soleil.

  • Speaker #1

    Ok, et ça fait un bon lien avec notre chère région, donc Bordeaux et la Nouvelle-Aquitaine, même si en termes de soleil...

  • Speaker #0

    En termes de l'ensoleillement, là.

  • Speaker #1

    Alors, ces six derniers mois, on n'a pas été trop au vernis, mais on va dire préparons-nous à la suite. Est-ce que justement, est-ce que vous voyez passer en fait des patients avec des pathologies un petit peu spécifiques au local, au contexte local finalement ? Oui, donc il est censé y avoir du soleil, mais est-ce qu'il y a d'autres sujets, tu vois, propres à la Nouvelle-Aquitaine ?

  • Speaker #0

    En Nouvelle-Aquitaine, alors oui, c'est une région du sud de la France, donc effectivement, il y a des pathologies qui sont plus dues au soleil. C'est le cas de la pathologie tumorale, clairement. Et là, en ophtalmologie, on est exactement comme les dermatologues, c'est-à-dire qu'on voit en pathologie de la surface oculaire les mêmes pathologies auxquelles sont confrontées nos confrères et consoeurs dermatologues, c'est-à-dire toute la pathologie cancéreuse de la surface de l'œil et des maladies bénignes dues aussi au soleil. C'est particulièrement vrai chez les personnes qui travaillent en extérieur. Donc je pense aux couvreurs, aux marins, aux paysagistes, aux profs de sport, toutes les personnes qui travaillent ou qui ont des activités de loisirs en durée, en extérieur, tout à fait. Donc c'est assez caricatural. C'est aussi le cas chez les gens qui ont vécu beaucoup dans les pays ensoleillés. Donc on a beaucoup de personnes qui ont grandi ou vécu dans les pays ensoleillés et qui développent des pathologies beaucoup plus fréquemment que les autres du fait de cette exposition.

  • Speaker #2

    La Gironde étant quand même une terre de surf, on a une pathologie du surfeur et du soleil dont parlait Antoine qui s'appelle le ptérigion. Le ptérigion, c'est une petite peau. au niveau du blanc de l'œil qui va pousser sur la partie transparente de l'œil, la cornée. Alors ça va donner l'œil un peu rouge, un peu irrité, puis au bout d'un moment ça peut même gêner la vision. Pour ceux qui en auront envie, il suffit de regarder les photos du top 44 de la Coupe du monde de surf et en fait ils ont tous un petit région. Ok. Ça se voit très bien.

  • Speaker #1

    Donc ils ont tous les yeux défoncés. C'est parfait, mais assez propre effectivement au sud-ouest.

  • Speaker #0

    Alors le ptérigé, on est dans le domaine de la pathologie bénigne, c'est pas cancéreux, mais c'est embêtant. Effectivement, ça nécessite bien souvent une opération pour l'enlever, ça peut récidiver.

  • Speaker #1

    Comment tu te rends compte que t'es...

  • Speaker #0

    Alors souvent, les personnes le voient, parce que ça se voit quand on se regarde dans la glace, c'est une peau qui vient recouvrir la cornée, donc c'est un petit peu disgracieux. Quand c'est un peu stimulé l'été par la poussière, Le chlore dans les piscines, le soleil, bien sûr, c'est facilement inflammatoire. Donc l'œil devient rouge, il brûle un peu, ça pique, c'est pas agréable. Et c'est ça qui peut conduire à l'opérer. Ça donne aussi de l'astigmatisme. Un petit légeon qui évolue, c'est astigmatogène. Et ça se corrige pas bien en lunettes, donc c'est aussi une raison pour l'enlever. Et puis c'est souvent inesthétique, donc bien souvent les gens viennent parfois que pour ça d'ailleurs, parce que c'est pas joli.

  • Speaker #1

    On va avoir besoin de vous maintenant pour démystifier certains sujets d'actualité, avec le premier. lumière bleue, lumière violette.

  • Speaker #2

    La lumière bleue on en a beaucoup entendu parler, ça a été un disons le une mode avec les lunettes à lumière bleue et tout ça. Alors en pratique le départ de tout ça c'est que la lumière bleue c'est une frange du spectre qui est effectivement toxique pour les yeux, qu'on sait qu'il y a de la lumière bleue un peu partout et notamment dans les écrans que cette lumière bleue était potentiellement dangereuse via les écrans et donc on a proposé des lunettes pour diminuer ce danger et puis on avait trouvé aussi d'autres vertus à ces lunettes quant au fait qu'elles permettaient d'avoir plus de confort et des choses comme ça. Il s'est avéré qu'a priori ce ne soit pas aussi franc que ça et que ce ne soit pas si nécessaire que ça de se protéger de la lumière bleue devant les écrans A priori, la quantité de lumière bleue qui est émise par les écrans n'est pas en quantité suffisante pour être considérée comme dangereuse. Donc pas forcément de quoi s'inquiéter. Par contre, on sait que cette lumière bleue influe de façon importante sur ce qu'on appelle notre chronobiologie, c'est-à-dire les différents cycles qu'il y a dans notre organisme.

  • Speaker #1

    Tu penses notamment au sommeil, j'imagine ?

  • Speaker #2

    Exactement. Et donc effectivement, c'est pour ça qu'on a tous expérimenté que de scroller le téléphone portable avant de dormir, on ne dort pas de suite et on ne dort pas très bien. Donc la lumière bleue, c'est... probablement pas l'ennemi qu'on nous a présenté pendant quelques temps, mais garder en tête son influence sur nos cycles et savoir déconnecter en temps voulu si on veut conserver une bonne santé.

  • Speaker #1

    Tu penses quoi des écrans qui s'adaptent ? Les écrans de nos téléphones, il y a eu des mises à jour il y a 2-3 ans, 2-3, peut-être 4 ans, tous les systèmes de nos téléphones pour avoir des affichages sans lumière bleue, ou tout du moins pour diminuer.

  • Speaker #2

    Je pense que ça n'est pas nocif. Puisqu'effectivement, d'une certaine manière, la lumière bleue est quand même... Je pense que ce n'est pas nocif d'adapter. Est-ce que c'était nécessaire et est-ce que ça va être totalement perçu par les gens ? Ça, je questionne plus, mais je n'ai pas la réponse. Mais je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose de l'avoir fait.

  • Speaker #1

    Deuxième sujet, les lunettes de repos.

  • Speaker #0

    Alors, ce qu'on appelle les lunettes de repos, c'est quelque chose d'un petit peu, on va dire... flou si je peux m'exprimer ainsi c'est à dire que ça veut tout et rien dire est ce que c'est des filtres anti lumière bleue comme on vient de le parler est ce que c'est des lunettes qui réduisent l'accommodation est ce que c'est des lunettes teintées pour réduire l'éblouissement ça peut être tout et rien les lunettes de repos en pratique souvent quand on parle de lunettes de repos on parle d'une correction optique qui s'adresse aux hypermétropes ou aux petits astigmates voilà c'est souvent de ça dont il est question Il est rarement indispensable d'y inclure un filtre anti-lumère bleu, parce que comme Clément vous l'a dit, ce n'est pas un argument médical très fort que celui du filtre anti-lumère bleu. Mais souvent, ce sont des lunettes qui sont dédiées à des personnes qui ne sont pas tellement gênées en vision de loin, qui voient bien de loin, et qui en revanche sur les écrans ou à la lecture, bref en vision de près, ont une fatigabilité visuelle qui est souvent amendée par le port des lunettes dites de repos. Donc en fait, ce sont des personnes qui ont une bonne vision de loin. des petits hypermétropes ou des petits astigmates, qui tolèrent bien de ne pas les porter pour conduire ou pour regarder la télé, c'est-à-dire en vision de loin, mais qui de près, avec le temps passé en vision de près, qui s'allongent, et avec l'âge aussi, ont de plus en plus recours à ce type de lunettes.

  • Speaker #1

    Et enfin, quatrième sujet, la réalité des déserts médicaux. J'aimerais bien avoir votre point de vue sur le sujet, justement.

  • Speaker #2

    Alors, c'est un vaste sujet, très politisé. Des aires médicaux, quoi qu'il arrive, je pense que c'est quand même un terme qui a été un peu galvaudé, un peu exagéré. En pratique, qu'est-ce qu'on veut dans notre société ? Est-ce qu'il est important d'avoir une consultation le jour même parce qu'on a un rhume ? Est-ce qu'il est important d'avoir un scanner dans la semaine parce qu'on a une boule qui a poussé dans le cou ? En fait, le problème, c'est qu'on nous décrit comme des aires médicaux le simple fait de ne pas pouvoir consulter un médecin d'une spécialité du jour pour le lendemain. sans hiérarchisation de l'importance des demandes. Je pense que, en fait, par rapport à ce qu'on a dit tout à l'heure, il y a une technicité et une spécialisation des pratiques qui font qu'il va être quand même difficile d'avoir un centre qui offre absolument tout, partout, dans tous les endroits de la France. C'est quelque chose qu'il faut admettre. Et ça va au-delà du simple problème de démographie médicale. Même si on fait beaucoup plus de médecins, ça va être dur de demander à un seul médecin d'avoir une IRM pour lui tout seul, dans un endroit considéré comme un désert médical. Donc, ce qui est difficile, si vous voulez, à entendre, c'est que parfois, je trouve que nos politiciens manient cette notion avec peut-être un peu de populisme et un peu de facilité. Déjà en nous faisant porter un peu la responsabilité de cela et en nous faisant croire aux gens que notre but dans la vie, c'est d'aller sur la côte ou dans les grandes villes.

  • Speaker #1

    Les médecins préfèrent aller à Biarritz que dans le Gers.

  • Speaker #2

    Bien sûr, mais parce qu'à Biarritz, ils sont plusieurs aussi. Ils ont pu acheter plein de machines, alors que dans le Gers, encore une fois, de le faire tout seul, ce n'est pas pareil. Et après, en fait, les médecins, ils vont aussi là où il y a des patients. C'est-à-dire que c'est bien gentil de vouloir mettre des médecins partout, mais s'il n'y a pas d'école, s'il n'y a pas de travail pour le conjoint,

  • Speaker #1

    C'est des êtres humains avant d'être des médecins.

  • Speaker #2

    Mais même sans parler de ça, c'est-à-dire que c'est quand même pas totalement choquant qu'il y ait plus de médecins dans une zone très densément peuplée que dans une zone qui est elle-même un peu désertique. C'est-à-dire, tu me parles du Gers, je connais peu cette région, mais a priori on est plus sur des villages qui ont moins de 10 000 habitants. Donc de toute façon... Il ne peut pas y avoir un médecin spécialisé dans chacun de ces villages. Il y a forcément un centre. Après, que les villes plus petites et sous-préfectures soient bien dotées médicalement, c'est souhaitable et je pense que tout le monde en est convaincu. Mais la réponse qui est de dire aux électeurs, parce que c'est de ça qu'on parle, vous pourrez voir un médecin à n'importe quelle heure du jour, de la nuit, pour n'importe quel truc. Je pense que c'est mentir aux gens. C'est des pratiques qui sont de toute façon pas tenables, vu la technicité des choses. Même dans... Vous prenez n'importe quelle spécialité, un rhumatologue, un pédiatre, un dermatologue, ils ont des sous-spécialités, en fait. Ça existe presque... Le chirurgien viscéral, pareil, de notre enfance, qui fait l'appendicite, le cancer du côlon, l'ulcère et la hernie, ça n'existe plus.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te concerne un petit peu, non ? Avec l'ophtalmopédiatrie,

  • Speaker #2

    justement. Oui, mais c'est la même chose pour toutes les spécialités. Il y a eu un niveau de technicité et même, de la même manière, d'exigence en matière de soins. C'est-à-dire que les gens, les patients, les usagers du soin attendent aussi cette spécialisation des médecins. On va réorganiser, je pense, l'offre de soins, et c'est le travail de nos politiciens. Mais encore une fois, dire aux gens, vous aurez tous les spécialistes partout, tout le temps disponibles à toute heure, ce n'est pas possible. Vu le niveau d'équipement qui correspond à la pratique actuelle, ce n'est pas possible. Ok,

  • Speaker #1

    j'en profite là, tant qu'on est bien lancé. Pourquoi est-ce que j'attends toujours et que mon rendez-vous n'est jamais à l'heure ?

  • Speaker #0

    Question critique. Alors, en médecine... On vient résoudre, à l'occasion d'un rendez-vous avec son médecin, une tension, une problématique de l'instant, qui peut nécessiter des ressources techniques et humaines très variables selon la demande. C'est ce que disait Clément tout à l'heure, il y a une hiérarchisation des demandes. Alors évidemment, quand c'est juste refaire des lunettes, là je parle pour notre spécialité, l'ophtalmologie, globalement ça peut aller assez vite, mais avant vous, qui venez peut-être pour des lunettes, Il y a eu une personne qui est peut-être venue pour un cancer de l'œil, on en voit régulièrement ici, ou une grève de corneille, ou une maladie de la rétine s'excitante, qui sont des pathologies qui passent dans la file active de nos patients tous les jours et qui peuvent requérir des soins beaucoup plus longs. Évidemment, ces personnes-là, on ne sait pas quand ils arrivent, quelle est leur pathologie, ça peut prendre plus de temps. Donc il y a dans notre spécialité cet inconnu qui est celui de la complexité d'une pathologie et de l'éthique. du temps parfois que peut prendre un patient quand il a des questions. Et l'objectif d'une consultation, encore une fois, c'est de dénouer cette tension pour laquelle le patient est venu. Et donc, il faut aller au bout de cette question qui est posée par le patient. Alors évidemment, parfois, on fait revenir des patients pour faire des actes plus complexes, soit parce qu'ils prennent plus de temps, soit parce qu'ils doivent être faits ailleurs. Mais tout ça, ça apesantit un petit peu la fluidité d'une consultation. Et donc, on peut tout à fait être à l'heure, ça, il n'y a aucun problème. Mais ça veut dire qu'il y aura des patients vraisemblablement frustrés qui n'auront pas eu la réponse à leur question si vous êtes à l'heure avec tout le monde. Clément veut rajouter quelque chose.

  • Speaker #2

    Juste un mot, même si les délais se sont améliorés, on va dire que les consultations sont souvent remplies plusieurs mois à l'avance. On va dire que ce sont des consultations programmées, ce sont des gens qui ont prévu de faire contrôler telle ou telle chose. Et puis dans l'intervalle, il y a des gens qui ont des besoins urgents qu'on essaie de caler aussi. Et ces gens-là viennent un peu contribuer au retard. qu'on essaie de pas avoir à chaque fois mais effectivement on comprend mais en général c'est pas ni par plaisir encore moins par volonté mercantile et pécuniaire comme certains patients peuvent parfois nous accuser c'est plus vraiment pour essayer de répondre à une offre à une demande de soins avec un niveau d'urgence ou effet bâti et il faut y répondre il faut y répondre donc ce sont des gens qu'on rajoute par essence au même moment que des gens qui avaient déjà un rendez vous Il faut essayer de rentrer ces deux personnes sur un seul créneau. C'est vrai que le jour où on est en émergence,

  • Speaker #1

    le jour où on est caillou, on est branche dans l'œil. Oui, certainement.

  • Speaker #0

    Pour revenir à la problématique des aires médicaux et des délais d'attente, c'est deux critères qui sont assez liés l'un et l'autre, puisque si vous augmentez la qualité des soins prodigués, vous réduisez la quantité de soins prodigués. Et en attendant, il y a des gens qui attendent derrière la porte pour être vus. C'est-à-dire que vous pouvez faire des choses très rapides, mais fatalement, vous ferez un peu moins de qualité. Et les patients ne seront pas contents pour autant, puisqu'ils n'auront pas eu la réponse à leurs questions. Donc on doit exercer notre métier et soigner les gens avec des considérations techniques qui sont un petit peu contraignantes et une considération financière qui est celle de la sécu, puisque vous n'êtes pas sans savoir que la sécu n'est pas du tout rentable. C'est un processus déficitaire depuis longtemps en France qui malgré tout continue de fonctionner, puisqu'on paye la santé. des personnes actuellement avec l'argent de nos petits-enfants et de nos arrière-petits-enfants qui ne sont pas encore nés. Et donc, cette problématique, c'est celle-là. C'est-à-dire qu'on veut faire de la médecine moderne avec des délais courts pour la totalité des Français. Ce sont trois données assez complexes. C'est une équation très complexe. Et à ça s'ajoute le fait que le budget dédié à la santé en France ne va pas augmenter, puisque c'est le deuxième budget de l'État après les retraites. Et donc il n'est pas question que l'enveloppe dédiée à la santé augmente. Donc c'est des effets de manche en permanence qui consistent à des habits et épaules pour habiller Jacques. Mais le budget total alloué à la santé n'augmentera pas dans les années à venir. C'est triste à dire, mais c'est comme ça. Et donc il faut s'organiser. C'est le rôle aussi des politiques d'organiser les schémas de santé. Et nous, nous organiser en interne, c'est ce qu'on a fait ces dernières années avec les orthoptistes dont on parlait tout à l'heure, pour déléguer des tâches non médicales, réduire les délais d'attente et pouvoir accueillir... les patients de premier recours et les urgences dans des délais raisonnables pour répondre à la demande.

  • Speaker #1

    Très bien, on va refermer avec vous ce chapitre et on termine avec votre Bordeaux. On va vous connaître un peu plus, à connaître vos adresses. On commence d'abord par une ou deux anecdotes de consultation un peu originales, atypiques que vous auriez eues ces derniers mois.

  • Speaker #2

    Une fois, j'ai reçu un patient qui avait un oeil qui rentrait complètement à l'intérieur. Ce qu'on appelle un strabisme aigu paralytique, c'est-à-dire en fait... Il avait l'œil qui ne bougeait plus, qui était complètement dedans. Puis en fait, ça faisait 15 jours qu'il avait ça. C'était un homme un peu rural. Et je lui dis, mais pourquoi vous n'êtes pas venu avant ? En fait, ce qu'on cherche dans ces choses-là, c'est un accident vasculaire cérébral. C'est un truc relativement urgent et grave. Et cet homme m'a répondu de façon très spontanée, je pensais que c'était un coup d'air. Un coup d'air, mais de quoi me parle-t-il ? En fait, vous vous souvenez quand vous étiez enfant, que vous vous amusiez à loucher, que votre mère vous disait, attention, s'il y a un courant d'air, tu vas rester bloqué.

  • Speaker #1

    Ok. Donc en fait,

  • Speaker #2

    c'était ça. J'ai trouvé ça vraiment génial. On reste des grands enfants.

  • Speaker #1

    Comme tu le dis, effectivement.

  • Speaker #0

    Si vous voulez des anecdotes humoristiques, j'en ai une mignonne récemment. J'ai proposé à un patient de porter des verres progressifs parce qu'il était presbyte. C'est l'outil, on va dire, princeps chez les presbytes, le verre progressif. Il m'a dit, non, non, pas du tout, je ne veux pas de verre progressif. J'ai mis ceux de ma belle-mère, je n'y voyais rien avec. C'est assez mignon.

  • Speaker #1

    Un peu naïf, mais effectivement très mignon. Vous allez déjeuner en ville maintenant, un midi, avec un ami, une amie. Votre adresse, coup de cœur, fétiche, qui commence ? Clément, Antoine ?

  • Speaker #0

    Alors si on parle du quartier et de la rue où on travaille, nous, moi j'aime bien les restaurants italiens. Et puisqu'on doit donner un nom, j'aime bien le restaurant La Delizia de Bartolo, qui est à côté de notre cabinet, qui prodigue de vrais soins italiens.

  • Speaker #2

    Toujours en quête internationale, moi j'aime beaucoup le petit wok qui est à l'entrée de la rue. Pareil, ils font des pâtes tailles sous vos yeux vraiment qualitatifs.

  • Speaker #1

    Dans le cru du Palais Gallien. Exactement. C'est bien ça. Un dîner avec votre conjointe ?

  • Speaker #2

    Il y a une brasserie avec une décoration un peu des années 30 au Quincons, ce qui est vraiment remarquable. On y est allé plusieurs fois et à chaque fois on a été très heureux.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez ensuite une adresse coup de cœur sur Bordeaux ?

  • Speaker #2

    Alors moi je vais à peu près trois fois par semaine dans le magasin Panajou, qui est un magasin de photos.

  • Speaker #1

    Qui est à l'étournie, je crois.

  • Speaker #2

    Exactement, le plus vieux magasin de photos en France.

  • Speaker #1

    Ouais, et qui m'a coûté un petit billet récemment, dernier passage chez Panajou, mais très sympa.

  • Speaker #0

    Moi je connais pas Panajou, mais j'aime bien les antiquerries, je vais souvent au village Notre-Dame au Chartron.

  • Speaker #1

    Ok, et enfin, des amis qui ne connaissent pas Bordeaux. qui viennent vous voir pour le week-end. Où est-ce que vous les amenez ? Qu'est-ce que vous leur faites faire en petit programme découverte ? Qu'est-ce qui commence ? Clément ?

  • Speaker #2

    En général, on fait toujours le même tour, mais on est fiers de le montrer. Donc on les emmène en centre-ville, on leur montre l'Opéra comme il est beau, on leur montre le Grand Hôtel comme il est beau, on leur montre la rue Sainte-Catherine, tu as vu, c'est la plus longue d'Europe, et t'as vu comme elle est pleine un samedi ? Ensuite, on leur montre Mola, parce que c'est quand même la plus grande librairie de France. Et puis, on est fiers et on rentre.

  • Speaker #0

    Moi, je suis gourmand, donc je vais encore citer une adresse.

  • Speaker #1

    Vas-y, vas-y, je t'en prie.

  • Speaker #0

    Je les emmènerai à la pâtisserie S, Cour de l'Alsace-Lorraine. qui est une pâtisserie franco-japonaise qui travaille très bien ok,

  • Speaker #1

    donc il fera partie du tour de la petite visite de Bordeaux sur le week-end et dernière question un week-end à 3h max de Bordeaux, en voiture vous partez en famille, vous partez où ?

  • Speaker #0

    moi sans hésiter en Dordogne j'y me plais beaucoup et j'y vais très souvent donc j'emmènerai mes amis là-bas à tes villes coup de coeur en Dordogne ? dans le Périgord Noir j'aime beaucoup Benak, Kaznak, Sarla évidemment. Voilà c'est quoi là ?

  • Speaker #1

    Ok, les repères pour manger du canard. Tout à fait. Entre autres.

  • Speaker #2

    Sans grande originalité mais au moins c'est consensuel, tout ce qui est Pays Basque je trouve qu'on est toujours fiers de le faire visiter.

  • Speaker #1

    Avec une ville étape coup de cœur dans le Pays Basque ?

  • Speaker #2

    Antoine déteste mais j'adore, Guétari.

  • Speaker #1

    Ok, et bah c'est dit. Super. Merci beaucoup messieurs.

  • Speaker #2

    Merci à toi. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Pour votre participation et au plaisir.

Description

Bienvenue dans ce nouvel épisode de "Bordeaux Stories" consacré à la santé de nos yeux. En compagnie de Clément et Antoine, ophtalmologues spécialisés au Centre Ophtalmologique du Palais Gallien, on explore les nombreux sujets d’actualités liés à notre vision.


On évoque ensemble, pêle-mêle :

  • se débarrer de ses lunettes, les solutions qui existent en 2024

  • la myopie, pathologie développée entre autre à cause des écrans, quelles solutions pour la traiter

  • les avancées technologiques les + récentes dans les traitements liés à la vision

  • mais aussi… divers sujets comme le ptérygion, une pathologie qui peut toucher les yeux des surfeurs de Nouvelle-Aquitaine !


Puis, nous prenons un moment pour démystifier ensemble certains sujets qui ont fait l’actualité ces dernières années : lumière bleue, lumière violette ou encore… pourquoi votre RDV chez l’ophtalmo n’est pas toujours pris à l’heure !


Allez, on s’hydrate la cornée on se met en vue de loin pour pas trop forcer, c’est parti avec Clément et Antoine pour 1h de découverte, de prévention et d’astuces pour votre vue. Go !


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Bordeaux Stories, je suis Hugo et je vous emmène avec moi à la rencontre des acteurs et personnalités qui réveillent la belle endormie.

  • Speaker #1

    En Nouvelle-Aquitaine, alors oui c'est une région du sud de la France donc effectivement il y a des pathologies qui sont plus dues au soleil.

  • Speaker #2

    La myopie évolutive c'est quelque chose dont on va parler je pense de plus en plus.

  • Speaker #1

    Ce sont des lentilles de contact un peu particulières, on porte la nuit alors que vocation à débarrasser les gens de leurs lunettes, l'objectif est très clair.

  • Speaker #2

    Magique, c'est de loin le mot qu'on entend le plus souvent.

  • Speaker #3

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Bordeaux Stories, consacré à la santé de nos yeux. En compagnie de Clément et Antoine, ophtalmologues spécialisés au centre ophtalmologique du Palais Gallien, on explore les nombreux sujets d'actualité liés à notre vision. On évoque ensemble, pelle-mêle, se débarrasser de ses lunettes, les solutions qui existent en 2024. La myopie, pathologie développée, entre autres à cause des écrans, quelles solutions existent pour la traiter ? les avancées technologiques les plus récentes dans les traitements liés à la vision, mais aussi divers sujets comme le ptérigion, une pathologie qui peut toucher les yeux des surfers de Nouvelle-Aquitaine. Ensuite, nous prenons un moment pour démystifier ensemble certains sujets qui font l'actualité ces dernières années. Lumière bleue, lumière violette ou encore, pourquoi est-ce que votre rendez-vous chez Loftalmo n'est pas toujours pris à l'heure ?

  • Speaker #0

    Allez,

  • Speaker #3

    on s'hydrate la cornée et on se met en vue de loin pour pas trop forcer. C'est parti avec Clément Antoine pour une heure de découverte, de prévention et d'astuces pour votre vue.

  • Speaker #0

    Go ! Bonjour Clément et bonjour Antoine.

  • Speaker #2

    Bonjour, bonsoir.

  • Speaker #0

    Merci à tous les deux d'avoir accepté l'invitation sur Bordeaux Stories. Et avec vous aujourd'hui on va parler des yeux, dans les grandes lignes. On va parler de vos yeux et on va parler plus spécifiquement d'ophtalmologie à Bordeaux, mais également d'ophtalmopédiatrie, donc pendant cette petite heure d'échange. Et traditionnellement, on va commencer par votre présentation. Alors je ne sais pas qui veut commencer, Clément ou Antoine.

  • Speaker #1

    Moi, je suis le docteur Robinet. Je travaille au centre ophtalmologique Galien depuis maintenant bien cinq ans. Et j'ai une activité, on va dire, d'ophtalmo généraliste et spécialisée dans les maladies de la partie antérieure de l'œil. Parce qu'on est dans un gros centre à Galien où on est 11 ophtalmos et où on a chacun une activité assez spécialisée.

  • Speaker #0

    Toi, tu es originaire de Bordeaux. Tu as toujours vécu à Bordeaux.

  • Speaker #1

    Alors, ça fait 15 ans que je suis à Bordeaux et j'étais à Paris avant.

  • Speaker #0

    OK, très bien. Petite curiosité, dans quel quartier est-ce que tu habites ? Toi, tu es en Bordeaux, la métropole ?

  • Speaker #1

    J'habitais à la Victoire.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ? Qu'est-ce qui te plaît à la Victoire ? Ce n'est pas une question de piège.

  • Speaker #1

    C'est un peu par hasard. J'ai atterri dans ce quartier un peu par hasard. Et finalement, on s'y plaît. Mais c'est plus le logement qu'on a trouvé qui nous y plaisait.

  • Speaker #2

    Ok,

  • Speaker #0

    super. Clément, est-ce que je peux te demander de te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #2

    Alors moi, c'est Clément Payat. Je travaille ici depuis 7 ans maintenant, au centre of Talmogallien. Je suis spécialisé en ophtalmo général, puis plus particulièrement dans l'ophtalmologie des enfants, des strabismes et un peu des paupières aussi. Pour ce qui est de mon logement à Bordeaux, je confirme que le logement d'Antoine est chouette. Et moi, j'habite à côté de l'hôpital dans le quartier Lescure. Et j'ai choisi ce coin-là parce que c'était près du tram et que c'était jolie maison.

  • Speaker #0

    Ok, c'est de très bonnes raisons. C'est parfait. C'est parti, on va ouvrir le chapitre de la vision en 2024 avec vous. Je vais vous demander dans un premier temps de nous exposer un petit peu les principales pathologies. Qu'est-ce qu'on traite aujourd'hui en ophtalmologie ? C'est quoi les grandes pathos qui sont adressées principalement ?

  • Speaker #2

    En fait, l'action qui est faite en ophtalmologie se fait à plusieurs étages. Il y a l'action de prévention, de dépistage et de traitement des pathologies. Donc la prévention et le dépistage, c'est des patients qui ne sont pas forcément encore malades, chez qui on va chercher des pathologies. Ça peut concerner les enfants avec les troubles de développement de la vision, mais après ça concerne aussi les patients qui ont des pathologies générales, qui peuvent avoir un impact sur les yeux, comme par exemple les patients diabétiques. Après, il y a ce qu'on connaît tous, qui ne relève pas vraiment de la pathologie, mais plus de l'accompagnement, c'est les troubles de la réfraction, qui est un vecteur d'entrée. importants dans la filière ophtalmologique. Puis après, les pathologies. Il y a les pathologies du vieillissement, les pathologies évolutives. C'est par exemple ce que tout le monde connaît, la cataracte, mais aussi des pathologies qui peuvent être potentiellement embêtantes sur le développement de la vision, qui sont par exemple le glaucome. Et des pathologies aussi tumorales, parfois, que ce soit autour de l'œil ou dans l'œil lui-même, qui sont traitées régulièrement aussi.

  • Speaker #0

    Avec des profils types, j'imagine, suivant les pathologies ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a des profils types. La personne âgée est évidemment plus pourvoyeuse de morbidité, c'est-à-dire de maladies en ophtalmologie, que les sujets plus jeunes, même si Clément me contradira puisque son domaine de point d'élection, c'est la pédiatrie. Mais plus on vieillit, et ça c'est vrai pour toutes les spécialités en médecine, plus on est à risque de développer des pathologies. C'est le cas pour le diabète qui peut aussi développer des pathologies oculaires. C'est le cas du glaucome qui est plus fréquent avec l'âge. La cataracte est éminemment... un phénomène du vieillissement. On ne parle pas vraiment de pathologie, parce que c'est tellement courant et tellement normal presque de développer une cataracte aux âges avancés de la vie que c'est quelque chose de courant.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux expliquer en deux mots la cataracte ?

  • Speaker #1

    Alors oui, la cataracte, c'est l'évolution normale du cristallin avec l'âge qui se traduit par une opacification du cristallin, alors que son rôle, c'est de laisser passer la lumière dans l'œil et de focaliser la lumière avec l'âge. Quand le cristallin perd sa transparence, il empêche au contraire la lumière de rentrer dans l'œil. Et par ce mécanisme, il fait baisser la vision. Donc on est obligé à arriver à un stade où le cristallin est trop opaque, de l'enlever et de le remplacer par un cristallin artificiel, qu'on appelle un implant, qui lui laisse passer la lumière et qui, au moment de son remplacement, peut même faire l'objet d'une amélioration de la vision. On débarrasse souvent les gens de leurs lunettes à l'occasion de l'opération de la cataracte.

  • Speaker #0

    Ça va être magique, je crois.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de personnes qui ont porté des lunettes, parfois des verres très épais toute leur vie, et qui redécouvrent leur quartier ou leur logement à l'occasion de l'opération de la cataracte.

  • Speaker #2

    Magique, c'est de loin le mot qu'on entend le plus souvent.

  • Speaker #0

    Dans le mille, c'est parfait. Parmi toutes les pathologies que vous avez exposées, il y a eu des traitements un peu novateurs qui sont apparus ces dernières années et qui ont été presque miraculeux pour les patients.

  • Speaker #2

    Alors, il y a deux grands axes de recherche et de développement en ophtalmo qui ont fait des progrès extraordinaires dans les traitements. Il y a les traitements des pathologies rétiniennes, qu'on ne traite pas spécifiquement nous ici, mais qu'on voit quand même régulièrement passer, ce qu'on appelle la DMLA, où c'était des gens qui, il y a encore 15 ans, on les regardait peu à peu devenir aveugles. Maintenant, on les traite. Alors, ce sont quand même des traitements pénibles, mais ce sont des injections qui permettent de garder les gens. en bonne santé visuelle assez longtemps. Et l'autre, c'est ce dont parlait Antoine, c'est les progrès qui ont accompagné le développement de la chirurgie de la cataracte. Il y a 20 ans, 25 ans, c'était des gens qui étaient hospitalisés, qui ensuite n'étaient pas implantés. Et ce n'était pas une chirurgie aussi routinière, voire même presque démédicalisée comme elle l'est aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça veut dire quoi concrètement, démédicaliser ?

  • Speaker #2

    La plupart des gens ne s'attendent pas vraiment à ce que ce soit une chirurgie. Pour eux, c'est quelque chose de vraiment presque anodin. On rentre le matin, on ressort deux heures après en ayant retrouvé la vision. Et c'est un signe justement du progrès que ça représente. C'est quelque chose, presque les gens, même on peut imaginer dans cinq ans, ne seront même plus en tenue de bloc et resteront habillés pendant la chirurgie. Ça, c'est quelque chose de possible.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et surtout, les gains visuels sont vraiment importants. L'architecture des implants permet d'avoir des progrès et un confort qui est presque relevé de la science-fiction il y a quelques années encore.

  • Speaker #0

    Donc le mot magique n'est pas galvaudé, presque ?

  • Speaker #1

    Non, aussi bien dans la façon dont se déroule la chirurgie. Effectivement, la chirurgie en matière de cataractes a fait énormément de progrès. Aussi bien dans les résultats visuels que dans la durée d'hospitalisation. Aujourd'hui, on n'hospitalise plus les gens pour ça, c'est ambulatoire. Alors qu'il y a 30 ans, on gardait encore les gens hospitalisés, les suites étaient plus compliquées, il y avait beaucoup plus de risques d'infection. Et le devenir visuel s'est considérablement amélioré. On a une précision aujourd'hui dans la vision qu'on cherche à obtenir après l'intervention de la cataracte, qui est quasiment à la carte. C'est-à-dire que si la personne nous demande de voir de près sans lunettes, de voir de loin sans lunettes, etc. On peut faire quelque chose d'extrêmement personnalisé, chose qui n'était pas possible il y a 30-40 ans, le chargeur de la cataracte.

  • Speaker #0

    Et si on veut se débarrasser de ces lunettes et qu'on ne peut pas passer par ce type d'opération, il y a des alternatives qui existent ?

  • Speaker #1

    Alors là, on parle de chirurgie réfractive, c'est-à-dire la chirurgie qui a vocation à débarrasser les gens de leurs lunettes. L'objectif est très clair. Là, c'est un peu plus mon domaine. Alors, il y a des technologies laser qui sont très connues du jeune public parce que c'est quelque chose qu'on propose chez les jeunes pour les affranchir de leurs lunettes avant l'âge de la présbytie. Et ça marche extraordinairement bien, aussi bien pour les myopes, les hypermétropes que les astigmates. Quand les deux ne sont pas combinés ensemble avec l'astigmatisme, ça arrive. Donc ça c'est plutôt la technologie laser et ça marche très bien et on peut le proposer jusqu'à des âges assez avancés, jusqu'à 55-60 ans on propose du laser. Et passé un certain âge, il y a les implants qu'on pose à l'occasion de l'opération de la cataracte dont le seul objectif peut parfois effectivement être de débarrasser les gens de leurs lunettes. Et donc la chirurgie de la cataracte à cet égard est une forme de chirurgie réfractive puisqu'elle peut débarrasser les gens de leurs lunettes. Et ensuite il existe aussi chez les plus jeunes des implants mais dont... La technique de pose n'est pas du tout la même que chez les personnes âgées chez qui on opère de la cataracte. Mais oui, effectivement, le panel des possibilités techniques s'est extraordinairement développé ces dernières années pour répondre aux plus larges des demandes des patients et de façon la plus personnalisée possible.

  • Speaker #0

    Ok, donc pour le plus grand bénéfice des patients dans un premier temps, et même en termes de confort peut-être pour vous aussi, non ? J'imagine pour les professionnels ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, alors ça ne veut pas dire que tout le monde peut être opéré, mais aujourd'hui avec tous les outils dont on dispose... En chirurgie refractive, on peut proposer quand même beaucoup de solutions à une grande majorité de personnes.

  • Speaker #0

    Ok. On entend beaucoup parler, ou en tout cas à titre personnel, de myopie évolutive. Est-ce que, je vais demander à Clément de nous dire un mot sur le sujet, d'expliquer dans un temps et puis de dire qu'est-ce qu'on peut proposer ?

  • Speaker #2

    Alors, la myopie évolutive, c'est quelque chose dont on va parler, je pense, de plus en plus. C'est une réalité déjà. En Asie du Sud-Est, c'est en train de le devenir chez nous. En fait, la myopie, c'est ce qui permet avant tout de bien regarder de près, sans lunettes, sans forcer. C'est un peu une évolution darwinienne de l'être humain suprême qui s'est adaptée à nos besoins par rapport à celui de nos ancêtres, qui passaient plus de temps dehors à faire des travaux manuels ou des travaux en plein air que nous maintenant qui passons beaucoup de temps à faire des activités rapprochées. en accommodation, éventuellement dans une lumière faible, voire artificielle. Et donc cette myopie se caractérise par une élongation de l'œil, c'est-à-dire en fait c'est l'œil qui grandit pour trouver le point focal au bon endroit, et qui devient myope. Alors la myopie, c'est quelque chose qu'on ne souhaite pas justement pour nos patients, parce qu'au-delà du port de lunettes, qui est finalement assez anecdotique et secondaire, la myopie, passé à un certain stade, est une authentique maladie de l'œil, avec tout un cortège de complications possibles. et pas souhaitable. Quiconque a déjà fait un emprunt sait que ça fait partie des questions qui sont posées selon le montant, et ça peut être une cause d'exclusion selon le montant. Donc c'est quelque chose qu'on ne souhaite pas. Alors, il y a des choses maintenant qui sont tout à fait connues comme étant des facteurs déterminants dans la survie d'une myopie. L'hérédité est un facteur évident, mais ce n'est pas le seul. Comme je dis aux parents, l'environnement dans lequel vous faites évoluer votre enfant va au moins autant influer. Notamment... Le fait d'être privé des rayons du soleil, c'est quelque chose de tout à fait documenté. Plus on reste à l'intérieur exposé à des lumières artificielles, plus on va devenir myope. A contrario, plus on joue dehors, plus on a les volets tirés dans le salon, moins on est myope. Comme je vous disais, la myopie, c'est quelque chose aussi qui permet de s'adapter à nos nouveaux besoins. En l'occurrence, le travail en vision de près. Ça vaut avec l'écran de l'iPad à 20 cm, comme avec celui du bouquin, ou les devoirs qui sont faits à 20 cm du visage. Toute activité en accommodation va concourir à la survenue de myopie. C'est pour ça qu'il faudra encourager les enfants, le moment venu, à se tenir à une bonne distance. Et quand viennent les études, qui sont aussi l'âge de survenue important de la myopie, faites ça dans un endroit bien éclairé, à bonne distance.

  • Speaker #0

    Lumière naturelle, exécutible. Donc ça, c'est des conseils précieux qui peuvent être donnés.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #0

    Jeune comme au moins jeune.

  • Speaker #2

    Et alors après, pour ce qui est justement des interventions possibles en prévention de cela,... Il y a quelque chose qui est apparu maintenant depuis 5-6 ans dans l'arsenal thérapeutique et qui marche remarquablement bien. Ce sont ce qu'on appelle les vers freinateurs. Alors c'est des vers de lunettes qui ont une architecture particulière qui répond en fait à certains phénomènes physiopathologiques impliqués dans la survie de la myopie, qui ont été faits par plusieurs verriers et qui ont une efficacité moi que je trouve assez bluffante. Je suis toujours assez étonné comme je dis aux parents qu'il n'y ait pas plus de communication qui soit faite là-dessus parce que Nous, dans l'expérience qu'on a, on a équipé à peu près 450 enfants, et c'est spectaculaire, c'est des enfants qui perdent des 0,5 à 0,75 dioptries par an, et qui se retrouvent à arrêter brutalement de devenir myope avec ces fameux verres. C'est un dispositif qui est en train de se généraliser, qui est de plus en plus connu. Maintenant, tous les opticiens le proposent quasiment. Et plusieurs verriers aussi. Il y a une mise en concurrence qui est sans doute louable. C'est le moyen simple que j'ai assez facilement tendance à proposer. Un autre moyen un peu plus complexe, mais qui marche très bien aussi, c'est des gouttes diluées d'atropine. L'atropine, c'est un agent pharmacologique et qui intervient dans l'élongation du globe. Donc pareil. L'acquisition de connaissances quant à ce phénomène-là a permis de trouver différents phénomènes.

  • Speaker #0

    Tu achètes en pharmacie ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est pharmacie hospitalière pour l'instant. Ce n'est pas un produit qui s'achète à la pharmacie du coin.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #2

    Mais qui sait, dans pas si longtemps peut-être.

  • Speaker #0

    Ça évoluera peut-être.

  • Speaker #2

    Et ça marche assez remarquablement bien. Ok. Il y a un dernier élément de prévention, mais ça éventuellement je peux laisser parler à Antoine parce qu'il a plus l'habitude que moi, c'est l'ortho-karyotologie.

  • Speaker #0

    Alors juste avant de parler d'ortho-kératologie, est-ce que tu peux juste revenir sur Asie du Sud-Est par rapport à la myopie évolutive ?

  • Speaker #2

    L'Asie du Sud-Est, chez nos amis asiatiques, en Chine la moyenne, la normalité si vous voulez, c'est pas l'an métropique comme chez nous où c'est zéro. Il est normal d'avoir moins 2,5 dioptries de myopie là-bas. Quand vous allez à Taïwan ou Singapour, ils sont à 80% de myopie chez les enfants de moins de... C'est énorme. Oui, c'est vraiment des choses très importantes. Ils ont pris des mesures assez drastiques. Je crois que c'est à Singapour où on avait vu que toutes les classes sont décloisonnées. C'est des grandes baies vitrées et ce n'est plus du tout de l'obscurité. J'ai même une photo que je montre régulièrement aux parents où on voit un enfant qui a une espèce de barre, un peu comme ce qu'on a quand on va sur les télésièges pour éviter de tomber, une barre sous le menton pour éviter de s'approcher de sa table. Ils ont interdiction de s'approcher de la table. Ok. Mais...

  • Speaker #0

    Voilà quoi. Ouais,

  • Speaker #2

    ouais. Mais disons que vu que là-bas, c'est un problème de santé publique, et ça depuis quand même quelques décennies, forcément, c'est eux aussi qui sont les plus prolifiques et les plus apporteurs de solutions par rapport à cela. Ok.

  • Speaker #0

    On peut parler orthocaratologie.

  • Speaker #1

    Alors l'orthocaratologie, c'est une modalité de contactologie, c'est-à-dire de lentilles de contact. Ce sont des lentilles de contact un peu particulières. qu'on porte la nuit. Alors il faut d'abord commencer par expliquer qu'habituellement les lentilles ne se portent pas la nuit parce que la majorité des utilisateurs portent leurs lentilles de contact la journée pour corriger leur myopie par exemple ou leur astigmatisme en journée. L'orthocaratologie ce sont des lentilles faites un peu sur mesure qu'on porte la nuit et uniquement la nuit pour corriger sa vision pendant la nuit et le deuxième aspect de ces lentilles de contact et ça leur est propre c'est que ces lentilles vont freiner chez les myopes l'évolution de la myopie. Par contre, il faut que ce soit des lentilles qui soient portées très régulièrement. Ça ne peut pas du tout être des lentilles qu'on porte de manière occasionnelle. Il faut que ce soit porté toutes les nuits. L'avantage, c'est que ça vous débarrasse des lunettes la journée. C'est-à-dire que le matin, vous enlevez les lentilles que vous avez portées la nuit. Et la myopie est totalement corrigée. Dans la journée, l'utilisateur ne porte plus rien, ni lentilles, ni lunettes. Ça permet deux choses. Chez les jeunes dont la myopie évolue, de freiner la myopie. Et ça, c'est très intéressant. Et ça permet aux personnes qui ne supportent pas leurs lentilles dans la journée de porter plutôt des lentilles de nuit pour éviter d'avoir les désagréments que peuvent occasionner les lentilles de la journée. Donc c'est le cas chez les personnes qui travaillent dans des milieux poussiéreux, qui font des sports aquatiques ou voire du sport de compétition dans l'eau, qui sont souvent dans l'eau et qui ne supportent pas leurs lentilles ou qui sont exposées à des risques d'infection avec les lentilles portées la journée dans l'eau ou dans des milieux poussiéreux. Donc ça c'est très intéressant. La seule problématique liée à ces lentilles de nuit, c'est qu'on ne peut pas les proposer à des très grands myopes. C'est-à-dire qu'on peut les proposer jusqu'à une certaine valeur de myopie. Et c'est pour ça qu'il faut dépister la myopie chez les jeunes, chez les enfants et les ados. Parce que passé un certain plafond, la myopie ne peut plus être corrigée avec ces lentilles. Donc c'est possible, mais pour certains myopes, et dans certains cas très particuliers.

  • Speaker #0

    C'est presque une solution miracle.

  • Speaker #1

    C'est un super équipement. Et ça freine véritablement la myopie aussi.

  • Speaker #0

    Ok, donc avec des super résultats à la clé. Ça marche. On va s'éloigner un peu des patos et on va passer côté un peu parcours patient. C'est intéressant, je trouve, d'avoir votre éclairage et l'évolution de l'ophtalmologie et de la prescription qu'on a vu précédemment. Mais en tant que patient, on a vu le paysage changer ces dernières années. C'est quoi ? C'est 10, 15, 20 dernières années. On est passé un peu des cabinets de ville à des centres qui sont de plus en plus multidisciplinaires. Que ce soit dans des grandes villes comme Paris, où on a vu se multiplier les grands centres, quand on va sur Doctolib, on voit beaucoup d'ophtalmo à la même adresse, mais même dans des villes plus moyennes, et même à Bordeaux, on a l'impression qu'il y a une tendance qui se dessine. Est-ce qu'on peut avoir un éclairage de votre part sur le sujet ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a plusieurs phénomènes par rapport justement au cabinet d'ophtalmo. auquel on allait quand nous on était enfants. Moi je me souviens j'avais un ophtalmo, j'étais toute seule et on savait pas ce qu'étaient des orthoptistes et des choses comme ça. Ces centres ils sont le fruit de plusieurs évolutions et il s'agit en fait d'une adaptation. D'une part il y a eu une raréfaction de l'offre médicale en ophtalmologie comme dans plein d'autres spécialités. Il a fallu continuer à répondre à une demande donc s'adapter. On a coutume d'entendre qu'il faut un an d'attente pour un rendez-vous, il a fallu s'adapter. La deuxième chose, comme on l'a dit précédemment, il y a eu des progrès qui ont été faits de façon très importante dans cette spécialité. Ces progrès s'accompagnent de moyens diagnostiques, de moyens d'exploration ou même de moyens thérapeutiques qui sont coûteux et qui sont relativement inenvisageables à financer pour un seul praticien. Il y a une nécessité de mutualisation.

  • Speaker #0

    Tu dis en fait, sur le modèle de... Le cabinet du petit off-talmo, entre guillemets.

  • Speaker #2

    De la même manière qu'il y a 30 ans, tu avais un cabinet de radiologues, ou tu avais un ou deux radiologues. Maintenant, c'est des choses qui n'existent plus. Avec le coût d'un scanner ou d'une IRM, c'est des mutualisations à 25-30 radiologues. En off-talmo, c'est pareil. Le moindre matériel coûte...

  • Speaker #0

    Ça représente quoi en termes d'équipement, justement ?

  • Speaker #2

    Pour commencer... L'équipement, on va dire basique, il y en a pour plusieurs centaines de milliers d'euros, quand même.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc dès que tu vas être sur des sujets un peu de pointe...

  • Speaker #2

    Exactement. Chaque machine un petit peu pointue, un petit peu experte, c'est entre 50 et 100 000 euros. C'est ça qu'on offre à nos patients, mais c'est difficile de l'offrir tout seul. Donc il faut effectivement se mettre à plusieurs. Mais encore une fois, ces gros centres, c'est avant tout une offre qui est faite aux patients, qui est qualitative. Il faut voir ça comme un progrès. Alors ensuite... L'autre évolution, c'est l'intervention plus fréquente et le changement de la profession d'orthoptiste par rapport à ce qu'on a connu aussi dans notre enfance. L'orthoptiste,

  • Speaker #0

    on devait l'expliquer, on devait l'orthoptiste,

  • Speaker #2

    j'allais y venir. Avant, quand on demandait aux gens qu'est-ce qu'un orthoptiste, la réponse était toujours la même, c'est la kiné des yeux. Je pense qu'ils seront d'accord pour dire que leur métier a beaucoup évolué. Et ce sont maintenant des professionnels... de la filière visuelle à part entière, qui ont justement des compétences qui leur sont propres. On travaille main dans la main avec eux dans les centres, où ils ont une compétence pour faire ce qu'on appelle des bilans orthoptiques, c'est-à-dire évaluer la sensorialité, l'oculomotricité, l'estrabisme, mais aussi explorer les champs visuels, des choses comme ça des patients. Ils nous aident aussi dans les consultations en réalisant des examens complémentaires nécessaires à la prise en charge du patient. Ils ont aussi un rôle dans le suivi des patients chroniques. L'évolution de nos systèmes de santé se fait dans la délégation des tâches actuellement. On parle beaucoup des infirmières en pratique avancée. C'est un petit peu la même chose avec les orthoptistes qui, dans un périmètre qui est un peu cadré par la loi, peuvent faire des renouvellements de lunettes, faire des suivis de pathologie, faire des suivis, des dépistages chez les enfants, faire des dépistages chez les patients sous... contrôle d'un ophtalmo avec qui il travaille dans le cadre de protocoles organisationnels. C'est un véritable intervenant qui permet de lutter justement contre ce déficit un petit peu d'offres médicales qu'on a pu connaître dans ces dernières années qui est en train de se résoudre justement du fait de cette réorganisation qui a été un peu pionnière en ophtalmologie par rapport à d'autres spécialités mais qui viendra aussi je pense pour d'autres spécialités.

  • Speaker #0

    Donc travail d'équipe ? Ben en fait. Et ça fait partie du coup de l'évolution du parcours patient un peu en ophtalmo, parce que c'est vrai, comme ce que tu disais il y a deux minutes, moi j'ai aussi le souvenir, à Gradignan, d'avoir mon petit ophtalmo installé sur la place de l'église, et en fait il est tout seul dans son cabinet.

  • Speaker #2

    C'est difficile maintenant.

  • Speaker #0

    Ouais, et on voit que ça a bien changé.

  • Speaker #2

    C'est difficile.

  • Speaker #0

    Ok. Autre sujet, celui de l'ophtalmo-pédiatrie. J'ai l'impression qu'il y a quelques... petite spécificité, je me permets d'en parler parce que je suis moi-même concerné avec un petit garçon d'à peine deux ans. J'ai l'impression qu'il y a plein de choses là aussi qui ont évolué ces dernières années en ophtalmopédiatrie. Alors est-ce que Clément, tu peux nous en dire un petit mot ?

  • Speaker #2

    Alors moi justement, je trouve qu'il y a un progrès qui est fait dans l'offre qui est faite pour ces enfants qui est assez remarquable et on la doit aussi justement dans l'intervention des orthoptistes. Un gros... Point a été fait sur le dépistage des enfants relativement précocement, puisqu'ils voient des orthoptistes dès l'âge de 1 an qui permettent de dépister des troubles réfractifs, des strabismes, des choses comme ça, qui sont des pathologies qui dans notre génération n'étaient pas vraiment recherchées, qui étaient découvertes un peu sur le tard chez les enfants en CPCE1 qui ne voyaient pas bien au tableau. Et puis on se rendait compte qu'en fait ils étaient mieux hop ou alors pire, qu'il y avait un œil qu'ils ne voyaient pas et personne ne le savait.

  • Speaker #0

    Au pire, c'était le cancre de la classe. Oui, c'était des enfants qui pouvaient avoir un peu de mal,

  • Speaker #2

    ou des enfants qui voyaient bien d'un œil et pas bien du tout de l'autre. Puis en fait, on n'avait aucune raison de s'en rendre compte, puisqu'ils s'appuyaient sur l'œil qu'ils voyaient bien. Sauf que ça, quand on s'en rend compte chez un enfant à 8 ans, c'est fait.

  • Speaker #0

    C'était trop tard.

  • Speaker #2

    Le problème, si vous voulez, c'est que la vision... Contrairement à ce qu'on pense de façon intuitive, ce n'est pas un sens qui est prêt dès la naissance. Quand vous naissez, vous apprenez à marcher, vous apprenez à parler. Vous apprenez à parler français si vos parents vous parlent français, anglais si vous parlez anglais. Les yeux, c'est pareil. Si quand vous êtes enfant, vous avez une image de mauvaise qualité qui est envoyée par vos yeux à votre cerveau, votre cerveau va se calibrer dessus et plus tard, ne saura pas mieux voir que cette image. Et cela de façon définitive. Donc si vous avez un trouble visuel, pour quelque raison que ce soit, qui fait que vous n'êtes capable de voir que 3 dixièmes, si vous ne le corrigez pas durant les 5-6 premières années de l'enfant, en fait, il ne saura jamais voir mieux que 3-4 dixièmes. Alors lui, ça ne le gênera pas. Et d'ailleurs, quand on annonce à des parents que l'enfant voit 1 ou 2 dixièmes, ils ont toujours la même réflexion. Il court très bien, il va très bien, il voit même les avions dans le ciel. N'empêche qu'il voit 2 dixièmes et après, c'est définitif. Donc l'ophtalmologie pédiatrique permet d'éviter ça. Et moi, je pense réellement que dans le futur, il y aura beaucoup moins d'adultes qui ne voient rien d'un œil, comme on en a de temps en temps, qui disent c'est de naissance parce qu'ils auront bien été dépistés, parce qu'il y a des programmes qui sont faits justement dans les maternelles. Je trouve que c'est un progrès de santé publique vraiment important, parce qu'ils nous envoient des patients qui ont des bonnes raisons d'être vus par un ophtalmo et qui bénéficient réellement après d'une prescription précoce, d'un suivi orthoptique et des choses comme ça. Je trouve que c'est vraiment prendre en charge des enfants pour préparer des adultes.

  • Speaker #0

    Ces adultes, en fait, c'est des enfants qui n'ont pas été bien accompagnés tout jeunes, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Complètement, complètement. Il n'y avait pas du tout de politique de dépistage à l'époque, clairement. Alors que maintenant, c'est vraiment identifié. Les pédiatres jouent beaucoup le jeu, les orthoptistes aussi, les généralistes aussi. Et c'est vraiment quelque chose maintenant qui est bien ancré. Heureusement justement qu'il y a beaucoup d'orthoptistes qui travaillent en autonomie et qui travaillent avec leurs correspondants parce qu'on aurait du mal justement à répondre un peu à la demande qui est importante puisque ça concerne réellement tous les enfants. Mais moi je vois vraiment un progrès.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton conseil à des jeunes parents ?

  • Speaker #2

    C'est faites voir les enfants. Normalement c'est relativement protocolisé, les pédiatres sont vigilants avec ça. Mais s'il y a des antécédents chez les parents, si c'est un enfant qui est né prématurément, s'il y a des antécédents d'ostrabisme, normalement, ils sont censés être vus au moins par un orthoptiste entre 9 et 12 mois. Et c'est quelque chose qui est bien fait. Alors après, voir tous les ans, non, ce n'est pas nécessaire. Si c'est un enfant qui n'a pas de facteur de risque particulier, qui a eu un bon dépistage vers ses 1 an, moi, j'ai coutume de leur dire, c'est bien de les voir quand ils rentrent à la maternelle, au CP, puis après, on attendra qu'ils s'en plaignent. Parce que par contre, avant l'âge de 7 ans, un enfant n'est pas réellement capable de verbaliser une carte visuelle, tout simplement parce que pour eux, ils voient normalement. Donc,

  • Speaker #0

    ils ont toujours vu comme ça.

  • Speaker #2

    Donc, eux, ils trouvent ça très normal de voir un dixième. Après, les choses changent une fois qu'on les corrige.

  • Speaker #0

    Après, on peut amener les parents sur des choses qu'ils voient.

  • Speaker #2

    Alors, le plus fréquent, en fait, ça va être effectivement un enfant qui louche, des mouvements oculaires anormaux ou même parfois des retards de maturation visuelle. C'est-à-dire des enfants qui n'ont pas de comportement visuel, pas d'interaction visuelle. Là, les parents les emmènent d'eux-mêmes. Mais on peut avoir un enfant qui n'a aucun symptôme et qui, pour autant, a besoin d'être vu.

  • Speaker #0

    On va clore ce petit chapitre avec un mot sur les actions préventives, alors que vous puissiez nous donner un petit panorama global de tout ce qui peut exister, les petites choses à faire dans notre quotidien pour prévenir justement sur tous ces sujets.

  • Speaker #1

    Alors, on va dire un peu dans le désordre. Clément a déjà parlé de ce qui favorisait la myopie à un âge en tout cas prédisposé, c'est-à-dire plutôt à l'adolescence ou jusqu'à 20-25 ans, donc réduire un petit peu la durée passée devant les écrans. Surtout les petits écrans portés, tenus très proches du visage.

  • Speaker #0

    Donc téléphone, tablette. Voilà,

  • Speaker #1

    si on fait de l'écran, il vaut mieux faire de l'ordinateur que du téléphone en jouant à Candy Crush pendant des heures. Voilà, c'est clair.

  • Speaker #0

    En faisant des pauses, ça aide. Voilà,

  • Speaker #1

    faire des pauses c'est bien, se lever, faire autre chose. Dès qu'on se lève en fait, on se remet à cligner à une fréquence naturelle, on se remet à regarder plus loin et l'œil est fait pour fonctionner comme ça en fait. Donc réduire un petit peu le temps passé devant les écrans ou du moins... s'attacher à faire des pauses. Ça, c'est pour la myopie et la sécheresse oculaire parce que quand on fait de l'écran, on cligne 3 à 4 fois moins les yeux, donc on a les yeux qui se dessèchent. C'est pas grave, mais on a les yeux un peu rouges en fin de journée, on a les yeux qui sont secs, ça peut être un peu inquiétant. Voilà, quoi d'autre comme recommandations ? J'aurais peut-être des recommandations à faire chez les porteurs de lentilles.

  • Speaker #0

    Et essayer d'avoir une hygiène irréprochable avec les lentilles parce que dans les pays développés, les lentilles de contact souples, surtout portées la journée, sont de grandes pourvoyeuses d'infections opportunistes. Donc causées directement par les lentilles. Ça veut dire qu'il ne faut pas dormir avec ces lentilles sur les yeux, les lentilles souples en tout cas.

  • Speaker #1

    Ça y en a beaucoup ?

  • Speaker #0

    Oui, malheureusement encore. Il ne faut pas se baigner avec, surtout s'il s'agit de lentilles mensuelles. C'est toléré avec les lentilles jetables journalières, mais il faut éviter avec les lentilles mensuelles. Ne jamais mettre d'eau en contact avec ses lentilles ou avec les boîtiers qui contiennent les lentilles de contact. Toujours n'utiliser que le produit d'entretien des lentilles. Se protéger du soleil. L'été, ça c'est vrai pour tout le monde, pas seulement pour les personnes qui ont des pathologies oculaires, mais protéger ses yeux du soleil avec une paire de solaires, avec un bon filtre UV dans les verres et une protection latérale, c'est-à-dire soit un chapeau en plus des lunettes de soleil, soit des branches de lunettes assez larges. Ok,

  • Speaker #1

    qui pour ressembler à un petit alpiniste qui va faire virer le presse, c'est ça ? Maintenant,

  • Speaker #0

    il y a des fabricants qui font des montures assez sympas, avec des petites ailettes un peu rétro sur les côtés, comme les avaient les alpinistes exactement. Mais en fait, s'ils faisaient ça, c'est parce que c'est extrêmement protecteur contre toutes les pathologies dues au soleil.

  • Speaker #1

    Ok, et ça fait un bon lien avec notre chère région, donc Bordeaux et la Nouvelle-Aquitaine, même si en termes de soleil...

  • Speaker #0

    En termes de l'ensoleillement, là.

  • Speaker #1

    Alors, ces six derniers mois, on n'a pas été trop au vernis, mais on va dire préparons-nous à la suite. Est-ce que justement, est-ce que vous voyez passer en fait des patients avec des pathologies un petit peu spécifiques au local, au contexte local finalement ? Oui, donc il est censé y avoir du soleil, mais est-ce qu'il y a d'autres sujets, tu vois, propres à la Nouvelle-Aquitaine ?

  • Speaker #0

    En Nouvelle-Aquitaine, alors oui, c'est une région du sud de la France, donc effectivement, il y a des pathologies qui sont plus dues au soleil. C'est le cas de la pathologie tumorale, clairement. Et là, en ophtalmologie, on est exactement comme les dermatologues, c'est-à-dire qu'on voit en pathologie de la surface oculaire les mêmes pathologies auxquelles sont confrontées nos confrères et consoeurs dermatologues, c'est-à-dire toute la pathologie cancéreuse de la surface de l'œil et des maladies bénignes dues aussi au soleil. C'est particulièrement vrai chez les personnes qui travaillent en extérieur. Donc je pense aux couvreurs, aux marins, aux paysagistes, aux profs de sport, toutes les personnes qui travaillent ou qui ont des activités de loisirs en durée, en extérieur, tout à fait. Donc c'est assez caricatural. C'est aussi le cas chez les gens qui ont vécu beaucoup dans les pays ensoleillés. Donc on a beaucoup de personnes qui ont grandi ou vécu dans les pays ensoleillés et qui développent des pathologies beaucoup plus fréquemment que les autres du fait de cette exposition.

  • Speaker #2

    La Gironde étant quand même une terre de surf, on a une pathologie du surfeur et du soleil dont parlait Antoine qui s'appelle le ptérigion. Le ptérigion, c'est une petite peau. au niveau du blanc de l'œil qui va pousser sur la partie transparente de l'œil, la cornée. Alors ça va donner l'œil un peu rouge, un peu irrité, puis au bout d'un moment ça peut même gêner la vision. Pour ceux qui en auront envie, il suffit de regarder les photos du top 44 de la Coupe du monde de surf et en fait ils ont tous un petit région. Ok. Ça se voit très bien.

  • Speaker #1

    Donc ils ont tous les yeux défoncés. C'est parfait, mais assez propre effectivement au sud-ouest.

  • Speaker #0

    Alors le ptérigé, on est dans le domaine de la pathologie bénigne, c'est pas cancéreux, mais c'est embêtant. Effectivement, ça nécessite bien souvent une opération pour l'enlever, ça peut récidiver.

  • Speaker #1

    Comment tu te rends compte que t'es...

  • Speaker #0

    Alors souvent, les personnes le voient, parce que ça se voit quand on se regarde dans la glace, c'est une peau qui vient recouvrir la cornée, donc c'est un petit peu disgracieux. Quand c'est un peu stimulé l'été par la poussière, Le chlore dans les piscines, le soleil, bien sûr, c'est facilement inflammatoire. Donc l'œil devient rouge, il brûle un peu, ça pique, c'est pas agréable. Et c'est ça qui peut conduire à l'opérer. Ça donne aussi de l'astigmatisme. Un petit légeon qui évolue, c'est astigmatogène. Et ça se corrige pas bien en lunettes, donc c'est aussi une raison pour l'enlever. Et puis c'est souvent inesthétique, donc bien souvent les gens viennent parfois que pour ça d'ailleurs, parce que c'est pas joli.

  • Speaker #1

    On va avoir besoin de vous maintenant pour démystifier certains sujets d'actualité, avec le premier. lumière bleue, lumière violette.

  • Speaker #2

    La lumière bleue on en a beaucoup entendu parler, ça a été un disons le une mode avec les lunettes à lumière bleue et tout ça. Alors en pratique le départ de tout ça c'est que la lumière bleue c'est une frange du spectre qui est effectivement toxique pour les yeux, qu'on sait qu'il y a de la lumière bleue un peu partout et notamment dans les écrans que cette lumière bleue était potentiellement dangereuse via les écrans et donc on a proposé des lunettes pour diminuer ce danger et puis on avait trouvé aussi d'autres vertus à ces lunettes quant au fait qu'elles permettaient d'avoir plus de confort et des choses comme ça. Il s'est avéré qu'a priori ce ne soit pas aussi franc que ça et que ce ne soit pas si nécessaire que ça de se protéger de la lumière bleue devant les écrans A priori, la quantité de lumière bleue qui est émise par les écrans n'est pas en quantité suffisante pour être considérée comme dangereuse. Donc pas forcément de quoi s'inquiéter. Par contre, on sait que cette lumière bleue influe de façon importante sur ce qu'on appelle notre chronobiologie, c'est-à-dire les différents cycles qu'il y a dans notre organisme.

  • Speaker #1

    Tu penses notamment au sommeil, j'imagine ?

  • Speaker #2

    Exactement. Et donc effectivement, c'est pour ça qu'on a tous expérimenté que de scroller le téléphone portable avant de dormir, on ne dort pas de suite et on ne dort pas très bien. Donc la lumière bleue, c'est... probablement pas l'ennemi qu'on nous a présenté pendant quelques temps, mais garder en tête son influence sur nos cycles et savoir déconnecter en temps voulu si on veut conserver une bonne santé.

  • Speaker #1

    Tu penses quoi des écrans qui s'adaptent ? Les écrans de nos téléphones, il y a eu des mises à jour il y a 2-3 ans, 2-3, peut-être 4 ans, tous les systèmes de nos téléphones pour avoir des affichages sans lumière bleue, ou tout du moins pour diminuer.

  • Speaker #2

    Je pense que ça n'est pas nocif. Puisqu'effectivement, d'une certaine manière, la lumière bleue est quand même... Je pense que ce n'est pas nocif d'adapter. Est-ce que c'était nécessaire et est-ce que ça va être totalement perçu par les gens ? Ça, je questionne plus, mais je n'ai pas la réponse. Mais je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose de l'avoir fait.

  • Speaker #1

    Deuxième sujet, les lunettes de repos.

  • Speaker #0

    Alors, ce qu'on appelle les lunettes de repos, c'est quelque chose d'un petit peu, on va dire... flou si je peux m'exprimer ainsi c'est à dire que ça veut tout et rien dire est ce que c'est des filtres anti lumière bleue comme on vient de le parler est ce que c'est des lunettes qui réduisent l'accommodation est ce que c'est des lunettes teintées pour réduire l'éblouissement ça peut être tout et rien les lunettes de repos en pratique souvent quand on parle de lunettes de repos on parle d'une correction optique qui s'adresse aux hypermétropes ou aux petits astigmates voilà c'est souvent de ça dont il est question Il est rarement indispensable d'y inclure un filtre anti-lumère bleu, parce que comme Clément vous l'a dit, ce n'est pas un argument médical très fort que celui du filtre anti-lumère bleu. Mais souvent, ce sont des lunettes qui sont dédiées à des personnes qui ne sont pas tellement gênées en vision de loin, qui voient bien de loin, et qui en revanche sur les écrans ou à la lecture, bref en vision de près, ont une fatigabilité visuelle qui est souvent amendée par le port des lunettes dites de repos. Donc en fait, ce sont des personnes qui ont une bonne vision de loin. des petits hypermétropes ou des petits astigmates, qui tolèrent bien de ne pas les porter pour conduire ou pour regarder la télé, c'est-à-dire en vision de loin, mais qui de près, avec le temps passé en vision de près, qui s'allongent, et avec l'âge aussi, ont de plus en plus recours à ce type de lunettes.

  • Speaker #1

    Et enfin, quatrième sujet, la réalité des déserts médicaux. J'aimerais bien avoir votre point de vue sur le sujet, justement.

  • Speaker #2

    Alors, c'est un vaste sujet, très politisé. Des aires médicaux, quoi qu'il arrive, je pense que c'est quand même un terme qui a été un peu galvaudé, un peu exagéré. En pratique, qu'est-ce qu'on veut dans notre société ? Est-ce qu'il est important d'avoir une consultation le jour même parce qu'on a un rhume ? Est-ce qu'il est important d'avoir un scanner dans la semaine parce qu'on a une boule qui a poussé dans le cou ? En fait, le problème, c'est qu'on nous décrit comme des aires médicaux le simple fait de ne pas pouvoir consulter un médecin d'une spécialité du jour pour le lendemain. sans hiérarchisation de l'importance des demandes. Je pense que, en fait, par rapport à ce qu'on a dit tout à l'heure, il y a une technicité et une spécialisation des pratiques qui font qu'il va être quand même difficile d'avoir un centre qui offre absolument tout, partout, dans tous les endroits de la France. C'est quelque chose qu'il faut admettre. Et ça va au-delà du simple problème de démographie médicale. Même si on fait beaucoup plus de médecins, ça va être dur de demander à un seul médecin d'avoir une IRM pour lui tout seul, dans un endroit considéré comme un désert médical. Donc, ce qui est difficile, si vous voulez, à entendre, c'est que parfois, je trouve que nos politiciens manient cette notion avec peut-être un peu de populisme et un peu de facilité. Déjà en nous faisant porter un peu la responsabilité de cela et en nous faisant croire aux gens que notre but dans la vie, c'est d'aller sur la côte ou dans les grandes villes.

  • Speaker #1

    Les médecins préfèrent aller à Biarritz que dans le Gers.

  • Speaker #2

    Bien sûr, mais parce qu'à Biarritz, ils sont plusieurs aussi. Ils ont pu acheter plein de machines, alors que dans le Gers, encore une fois, de le faire tout seul, ce n'est pas pareil. Et après, en fait, les médecins, ils vont aussi là où il y a des patients. C'est-à-dire que c'est bien gentil de vouloir mettre des médecins partout, mais s'il n'y a pas d'école, s'il n'y a pas de travail pour le conjoint,

  • Speaker #1

    C'est des êtres humains avant d'être des médecins.

  • Speaker #2

    Mais même sans parler de ça, c'est-à-dire que c'est quand même pas totalement choquant qu'il y ait plus de médecins dans une zone très densément peuplée que dans une zone qui est elle-même un peu désertique. C'est-à-dire, tu me parles du Gers, je connais peu cette région, mais a priori on est plus sur des villages qui ont moins de 10 000 habitants. Donc de toute façon... Il ne peut pas y avoir un médecin spécialisé dans chacun de ces villages. Il y a forcément un centre. Après, que les villes plus petites et sous-préfectures soient bien dotées médicalement, c'est souhaitable et je pense que tout le monde en est convaincu. Mais la réponse qui est de dire aux électeurs, parce que c'est de ça qu'on parle, vous pourrez voir un médecin à n'importe quelle heure du jour, de la nuit, pour n'importe quel truc. Je pense que c'est mentir aux gens. C'est des pratiques qui sont de toute façon pas tenables, vu la technicité des choses. Même dans... Vous prenez n'importe quelle spécialité, un rhumatologue, un pédiatre, un dermatologue, ils ont des sous-spécialités, en fait. Ça existe presque... Le chirurgien viscéral, pareil, de notre enfance, qui fait l'appendicite, le cancer du côlon, l'ulcère et la hernie, ça n'existe plus.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te concerne un petit peu, non ? Avec l'ophtalmopédiatrie,

  • Speaker #2

    justement. Oui, mais c'est la même chose pour toutes les spécialités. Il y a eu un niveau de technicité et même, de la même manière, d'exigence en matière de soins. C'est-à-dire que les gens, les patients, les usagers du soin attendent aussi cette spécialisation des médecins. On va réorganiser, je pense, l'offre de soins, et c'est le travail de nos politiciens. Mais encore une fois, dire aux gens, vous aurez tous les spécialistes partout, tout le temps disponibles à toute heure, ce n'est pas possible. Vu le niveau d'équipement qui correspond à la pratique actuelle, ce n'est pas possible. Ok,

  • Speaker #1

    j'en profite là, tant qu'on est bien lancé. Pourquoi est-ce que j'attends toujours et que mon rendez-vous n'est jamais à l'heure ?

  • Speaker #0

    Question critique. Alors, en médecine... On vient résoudre, à l'occasion d'un rendez-vous avec son médecin, une tension, une problématique de l'instant, qui peut nécessiter des ressources techniques et humaines très variables selon la demande. C'est ce que disait Clément tout à l'heure, il y a une hiérarchisation des demandes. Alors évidemment, quand c'est juste refaire des lunettes, là je parle pour notre spécialité, l'ophtalmologie, globalement ça peut aller assez vite, mais avant vous, qui venez peut-être pour des lunettes, Il y a eu une personne qui est peut-être venue pour un cancer de l'œil, on en voit régulièrement ici, ou une grève de corneille, ou une maladie de la rétine s'excitante, qui sont des pathologies qui passent dans la file active de nos patients tous les jours et qui peuvent requérir des soins beaucoup plus longs. Évidemment, ces personnes-là, on ne sait pas quand ils arrivent, quelle est leur pathologie, ça peut prendre plus de temps. Donc il y a dans notre spécialité cet inconnu qui est celui de la complexité d'une pathologie et de l'éthique. du temps parfois que peut prendre un patient quand il a des questions. Et l'objectif d'une consultation, encore une fois, c'est de dénouer cette tension pour laquelle le patient est venu. Et donc, il faut aller au bout de cette question qui est posée par le patient. Alors évidemment, parfois, on fait revenir des patients pour faire des actes plus complexes, soit parce qu'ils prennent plus de temps, soit parce qu'ils doivent être faits ailleurs. Mais tout ça, ça apesantit un petit peu la fluidité d'une consultation. Et donc, on peut tout à fait être à l'heure, ça, il n'y a aucun problème. Mais ça veut dire qu'il y aura des patients vraisemblablement frustrés qui n'auront pas eu la réponse à leur question si vous êtes à l'heure avec tout le monde. Clément veut rajouter quelque chose.

  • Speaker #2

    Juste un mot, même si les délais se sont améliorés, on va dire que les consultations sont souvent remplies plusieurs mois à l'avance. On va dire que ce sont des consultations programmées, ce sont des gens qui ont prévu de faire contrôler telle ou telle chose. Et puis dans l'intervalle, il y a des gens qui ont des besoins urgents qu'on essaie de caler aussi. Et ces gens-là viennent un peu contribuer au retard. qu'on essaie de pas avoir à chaque fois mais effectivement on comprend mais en général c'est pas ni par plaisir encore moins par volonté mercantile et pécuniaire comme certains patients peuvent parfois nous accuser c'est plus vraiment pour essayer de répondre à une offre à une demande de soins avec un niveau d'urgence ou effet bâti et il faut y répondre il faut y répondre donc ce sont des gens qu'on rajoute par essence au même moment que des gens qui avaient déjà un rendez vous Il faut essayer de rentrer ces deux personnes sur un seul créneau. C'est vrai que le jour où on est en émergence,

  • Speaker #1

    le jour où on est caillou, on est branche dans l'œil. Oui, certainement.

  • Speaker #0

    Pour revenir à la problématique des aires médicaux et des délais d'attente, c'est deux critères qui sont assez liés l'un et l'autre, puisque si vous augmentez la qualité des soins prodigués, vous réduisez la quantité de soins prodigués. Et en attendant, il y a des gens qui attendent derrière la porte pour être vus. C'est-à-dire que vous pouvez faire des choses très rapides, mais fatalement, vous ferez un peu moins de qualité. Et les patients ne seront pas contents pour autant, puisqu'ils n'auront pas eu la réponse à leurs questions. Donc on doit exercer notre métier et soigner les gens avec des considérations techniques qui sont un petit peu contraignantes et une considération financière qui est celle de la sécu, puisque vous n'êtes pas sans savoir que la sécu n'est pas du tout rentable. C'est un processus déficitaire depuis longtemps en France qui malgré tout continue de fonctionner, puisqu'on paye la santé. des personnes actuellement avec l'argent de nos petits-enfants et de nos arrière-petits-enfants qui ne sont pas encore nés. Et donc, cette problématique, c'est celle-là. C'est-à-dire qu'on veut faire de la médecine moderne avec des délais courts pour la totalité des Français. Ce sont trois données assez complexes. C'est une équation très complexe. Et à ça s'ajoute le fait que le budget dédié à la santé en France ne va pas augmenter, puisque c'est le deuxième budget de l'État après les retraites. Et donc il n'est pas question que l'enveloppe dédiée à la santé augmente. Donc c'est des effets de manche en permanence qui consistent à des habits et épaules pour habiller Jacques. Mais le budget total alloué à la santé n'augmentera pas dans les années à venir. C'est triste à dire, mais c'est comme ça. Et donc il faut s'organiser. C'est le rôle aussi des politiques d'organiser les schémas de santé. Et nous, nous organiser en interne, c'est ce qu'on a fait ces dernières années avec les orthoptistes dont on parlait tout à l'heure, pour déléguer des tâches non médicales, réduire les délais d'attente et pouvoir accueillir... les patients de premier recours et les urgences dans des délais raisonnables pour répondre à la demande.

  • Speaker #1

    Très bien, on va refermer avec vous ce chapitre et on termine avec votre Bordeaux. On va vous connaître un peu plus, à connaître vos adresses. On commence d'abord par une ou deux anecdotes de consultation un peu originales, atypiques que vous auriez eues ces derniers mois.

  • Speaker #2

    Une fois, j'ai reçu un patient qui avait un oeil qui rentrait complètement à l'intérieur. Ce qu'on appelle un strabisme aigu paralytique, c'est-à-dire en fait... Il avait l'œil qui ne bougeait plus, qui était complètement dedans. Puis en fait, ça faisait 15 jours qu'il avait ça. C'était un homme un peu rural. Et je lui dis, mais pourquoi vous n'êtes pas venu avant ? En fait, ce qu'on cherche dans ces choses-là, c'est un accident vasculaire cérébral. C'est un truc relativement urgent et grave. Et cet homme m'a répondu de façon très spontanée, je pensais que c'était un coup d'air. Un coup d'air, mais de quoi me parle-t-il ? En fait, vous vous souvenez quand vous étiez enfant, que vous vous amusiez à loucher, que votre mère vous disait, attention, s'il y a un courant d'air, tu vas rester bloqué.

  • Speaker #1

    Ok. Donc en fait,

  • Speaker #2

    c'était ça. J'ai trouvé ça vraiment génial. On reste des grands enfants.

  • Speaker #1

    Comme tu le dis, effectivement.

  • Speaker #0

    Si vous voulez des anecdotes humoristiques, j'en ai une mignonne récemment. J'ai proposé à un patient de porter des verres progressifs parce qu'il était presbyte. C'est l'outil, on va dire, princeps chez les presbytes, le verre progressif. Il m'a dit, non, non, pas du tout, je ne veux pas de verre progressif. J'ai mis ceux de ma belle-mère, je n'y voyais rien avec. C'est assez mignon.

  • Speaker #1

    Un peu naïf, mais effectivement très mignon. Vous allez déjeuner en ville maintenant, un midi, avec un ami, une amie. Votre adresse, coup de cœur, fétiche, qui commence ? Clément, Antoine ?

  • Speaker #0

    Alors si on parle du quartier et de la rue où on travaille, nous, moi j'aime bien les restaurants italiens. Et puisqu'on doit donner un nom, j'aime bien le restaurant La Delizia de Bartolo, qui est à côté de notre cabinet, qui prodigue de vrais soins italiens.

  • Speaker #2

    Toujours en quête internationale, moi j'aime beaucoup le petit wok qui est à l'entrée de la rue. Pareil, ils font des pâtes tailles sous vos yeux vraiment qualitatifs.

  • Speaker #1

    Dans le cru du Palais Gallien. Exactement. C'est bien ça. Un dîner avec votre conjointe ?

  • Speaker #2

    Il y a une brasserie avec une décoration un peu des années 30 au Quincons, ce qui est vraiment remarquable. On y est allé plusieurs fois et à chaque fois on a été très heureux.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez ensuite une adresse coup de cœur sur Bordeaux ?

  • Speaker #2

    Alors moi je vais à peu près trois fois par semaine dans le magasin Panajou, qui est un magasin de photos.

  • Speaker #1

    Qui est à l'étournie, je crois.

  • Speaker #2

    Exactement, le plus vieux magasin de photos en France.

  • Speaker #1

    Ouais, et qui m'a coûté un petit billet récemment, dernier passage chez Panajou, mais très sympa.

  • Speaker #0

    Moi je connais pas Panajou, mais j'aime bien les antiquerries, je vais souvent au village Notre-Dame au Chartron.

  • Speaker #1

    Ok, et enfin, des amis qui ne connaissent pas Bordeaux. qui viennent vous voir pour le week-end. Où est-ce que vous les amenez ? Qu'est-ce que vous leur faites faire en petit programme découverte ? Qu'est-ce qui commence ? Clément ?

  • Speaker #2

    En général, on fait toujours le même tour, mais on est fiers de le montrer. Donc on les emmène en centre-ville, on leur montre l'Opéra comme il est beau, on leur montre le Grand Hôtel comme il est beau, on leur montre la rue Sainte-Catherine, tu as vu, c'est la plus longue d'Europe, et t'as vu comme elle est pleine un samedi ? Ensuite, on leur montre Mola, parce que c'est quand même la plus grande librairie de France. Et puis, on est fiers et on rentre.

  • Speaker #0

    Moi, je suis gourmand, donc je vais encore citer une adresse.

  • Speaker #1

    Vas-y, vas-y, je t'en prie.

  • Speaker #0

    Je les emmènerai à la pâtisserie S, Cour de l'Alsace-Lorraine. qui est une pâtisserie franco-japonaise qui travaille très bien ok,

  • Speaker #1

    donc il fera partie du tour de la petite visite de Bordeaux sur le week-end et dernière question un week-end à 3h max de Bordeaux, en voiture vous partez en famille, vous partez où ?

  • Speaker #0

    moi sans hésiter en Dordogne j'y me plais beaucoup et j'y vais très souvent donc j'emmènerai mes amis là-bas à tes villes coup de coeur en Dordogne ? dans le Périgord Noir j'aime beaucoup Benak, Kaznak, Sarla évidemment. Voilà c'est quoi là ?

  • Speaker #1

    Ok, les repères pour manger du canard. Tout à fait. Entre autres.

  • Speaker #2

    Sans grande originalité mais au moins c'est consensuel, tout ce qui est Pays Basque je trouve qu'on est toujours fiers de le faire visiter.

  • Speaker #1

    Avec une ville étape coup de cœur dans le Pays Basque ?

  • Speaker #2

    Antoine déteste mais j'adore, Guétari.

  • Speaker #1

    Ok, et bah c'est dit. Super. Merci beaucoup messieurs.

  • Speaker #2

    Merci à toi. Merci à vous.

  • Speaker #1

    Pour votre participation et au plaisir.

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