Squid Game - Antonio Dominguez Leiva #87 cover
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C'est plus que de la SF

Squid Game - Antonio Dominguez Leiva #87

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1h25 |24/10/2021
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Description

Enquête sur la série phénomène 


Après le triomphe de Parasite au cinéma, la hype du boys-band BTS aux Grammys 2020, la Corée du Sud assoit définitivement son règne avec Squid Game sur Netflix. Imaginé par Hwang Dong-Hyeok, Le jeu du Calmar s’inspire directement du roman et du film Battle Royale ainsi que de la franchise Hunger Games. Flirtant avec le genre de l’anticipation et de la dystopie, Squid Game est une critique cinglante du monde néo-libérale comme l’écrit avec brio notre invité Antonio Dominguez Leiva :

« Le fantasme des 45.6 milliards de won qui plane littéralement sur leurs têtes en guise de tirelire porcine s´érige ainsi en une sorte d´allégorie dégradée et kitsch (on songe aux installations de Jeff Koons ou Damien Hirst). En guise de grotesque divinité tutélaire, la cagnotte trône sur les massacres exécutés en son nom, réactivant tout en la dégradant la symbolique archaïque de l´agôn étudiée par Huizinga. Elle cumule, en outre, la perversion des référents enfantins qui domine la série et l´analogie entre la cupidité et la dégradation bestiale à laquelle les participants sont prêts à accéder afin de s´enrichir (ce qui ne va pas sans rappeler le titre provocateur de la diatribe de Gilles Châtelet : Vivre et penser comme des porcs, 2000) ».


Alors que l’ultra-violence de la série n’a pas altéré son succès, mais plutôt augmenté la fascination du show, nous assistons, peut-être, à un changement de paradigme sur la représentation de la violence au cinéma et à la télévision. Le jeu du Calmar joue d’ailleurs habilement avec les codes de la télé-réalité et amplifie le voyeurisme du spectateur qui ne peut s’empêcher de regarder la lutte à mort se dérouler sous ses yeux. La production de Netflix synthétise surtout des années pop culture. Entre enquête policière complotiste, élite sadique, société secrète troublante, format Battle royale (repopularisé par le jeu vidéo Fortnite) Squid Game ressasse une formule qui déjà porté ses fruits, mais va plus loin dans sa radicalité narrative et visuelle amenant ainsi un vent de fraicheur.  




Antonio Dominguez Leiva est professeur de culture populaire au département d'Études littéraires à l'UQAM (Montréal). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la culture populaire contemporaine, dont YouTube Théorie (Ta Mère, 2014), Invasion zombie (Murmure, 2013), Mad Max.


Lire les articles d'Antonio Dominguez Leiva sur Squid Game :

L´extension du domaine de la lutte néolibérale squid game ou l´homo ludens sadien partie 1    

L´extension du domaine de la lutte néolibérale squid game ou l´homo ludens sadien partie 2 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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Enquête sur la série phénomène 


Après le triomphe de Parasite au cinéma, la hype du boys-band BTS aux Grammys 2020, la Corée du Sud assoit définitivement son règne avec Squid Game sur Netflix. Imaginé par Hwang Dong-Hyeok, Le jeu du Calmar s’inspire directement du roman et du film Battle Royale ainsi que de la franchise Hunger Games. Flirtant avec le genre de l’anticipation et de la dystopie, Squid Game est une critique cinglante du monde néo-libérale comme l’écrit avec brio notre invité Antonio Dominguez Leiva :

« Le fantasme des 45.6 milliards de won qui plane littéralement sur leurs têtes en guise de tirelire porcine s´érige ainsi en une sorte d´allégorie dégradée et kitsch (on songe aux installations de Jeff Koons ou Damien Hirst). En guise de grotesque divinité tutélaire, la cagnotte trône sur les massacres exécutés en son nom, réactivant tout en la dégradant la symbolique archaïque de l´agôn étudiée par Huizinga. Elle cumule, en outre, la perversion des référents enfantins qui domine la série et l´analogie entre la cupidité et la dégradation bestiale à laquelle les participants sont prêts à accéder afin de s´enrichir (ce qui ne va pas sans rappeler le titre provocateur de la diatribe de Gilles Châtelet : Vivre et penser comme des porcs, 2000) ».


Alors que l’ultra-violence de la série n’a pas altéré son succès, mais plutôt augmenté la fascination du show, nous assistons, peut-être, à un changement de paradigme sur la représentation de la violence au cinéma et à la télévision. Le jeu du Calmar joue d’ailleurs habilement avec les codes de la télé-réalité et amplifie le voyeurisme du spectateur qui ne peut s’empêcher de regarder la lutte à mort se dérouler sous ses yeux. La production de Netflix synthétise surtout des années pop culture. Entre enquête policière complotiste, élite sadique, société secrète troublante, format Battle royale (repopularisé par le jeu vidéo Fortnite) Squid Game ressasse une formule qui déjà porté ses fruits, mais va plus loin dans sa radicalité narrative et visuelle amenant ainsi un vent de fraicheur.  




Antonio Dominguez Leiva est professeur de culture populaire au département d'Études littéraires à l'UQAM (Montréal). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la culture populaire contemporaine, dont YouTube Théorie (Ta Mère, 2014), Invasion zombie (Murmure, 2013), Mad Max.


Lire les articles d'Antonio Dominguez Leiva sur Squid Game :

L´extension du domaine de la lutte néolibérale squid game ou l´homo ludens sadien partie 1    

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Après le triomphe de Parasite au cinéma, la hype du boys-band BTS aux Grammys 2020, la Corée du Sud assoit définitivement son règne avec Squid Game sur Netflix. Imaginé par Hwang Dong-Hyeok, Le jeu du Calmar s’inspire directement du roman et du film Battle Royale ainsi que de la franchise Hunger Games. Flirtant avec le genre de l’anticipation et de la dystopie, Squid Game est une critique cinglante du monde néo-libérale comme l’écrit avec brio notre invité Antonio Dominguez Leiva :

« Le fantasme des 45.6 milliards de won qui plane littéralement sur leurs têtes en guise de tirelire porcine s´érige ainsi en une sorte d´allégorie dégradée et kitsch (on songe aux installations de Jeff Koons ou Damien Hirst). En guise de grotesque divinité tutélaire, la cagnotte trône sur les massacres exécutés en son nom, réactivant tout en la dégradant la symbolique archaïque de l´agôn étudiée par Huizinga. Elle cumule, en outre, la perversion des référents enfantins qui domine la série et l´analogie entre la cupidité et la dégradation bestiale à laquelle les participants sont prêts à accéder afin de s´enrichir (ce qui ne va pas sans rappeler le titre provocateur de la diatribe de Gilles Châtelet : Vivre et penser comme des porcs, 2000) ».


Alors que l’ultra-violence de la série n’a pas altéré son succès, mais plutôt augmenté la fascination du show, nous assistons, peut-être, à un changement de paradigme sur la représentation de la violence au cinéma et à la télévision. Le jeu du Calmar joue d’ailleurs habilement avec les codes de la télé-réalité et amplifie le voyeurisme du spectateur qui ne peut s’empêcher de regarder la lutte à mort se dérouler sous ses yeux. La production de Netflix synthétise surtout des années pop culture. Entre enquête policière complotiste, élite sadique, société secrète troublante, format Battle royale (repopularisé par le jeu vidéo Fortnite) Squid Game ressasse une formule qui déjà porté ses fruits, mais va plus loin dans sa radicalité narrative et visuelle amenant ainsi un vent de fraicheur.  




Antonio Dominguez Leiva est professeur de culture populaire au département d'Études littéraires à l'UQAM (Montréal). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la culture populaire contemporaine, dont YouTube Théorie (Ta Mère, 2014), Invasion zombie (Murmure, 2013), Mad Max.


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« Le fantasme des 45.6 milliards de won qui plane littéralement sur leurs têtes en guise de tirelire porcine s´érige ainsi en une sorte d´allégorie dégradée et kitsch (on songe aux installations de Jeff Koons ou Damien Hirst). En guise de grotesque divinité tutélaire, la cagnotte trône sur les massacres exécutés en son nom, réactivant tout en la dégradant la symbolique archaïque de l´agôn étudiée par Huizinga. Elle cumule, en outre, la perversion des référents enfantins qui domine la série et l´analogie entre la cupidité et la dégradation bestiale à laquelle les participants sont prêts à accéder afin de s´enrichir (ce qui ne va pas sans rappeler le titre provocateur de la diatribe de Gilles Châtelet : Vivre et penser comme des porcs, 2000) ».


Alors que l’ultra-violence de la série n’a pas altéré son succès, mais plutôt augmenté la fascination du show, nous assistons, peut-être, à un changement de paradigme sur la représentation de la violence au cinéma et à la télévision. Le jeu du Calmar joue d’ailleurs habilement avec les codes de la télé-réalité et amplifie le voyeurisme du spectateur qui ne peut s’empêcher de regarder la lutte à mort se dérouler sous ses yeux. La production de Netflix synthétise surtout des années pop culture. Entre enquête policière complotiste, élite sadique, société secrète troublante, format Battle royale (repopularisé par le jeu vidéo Fortnite) Squid Game ressasse une formule qui déjà porté ses fruits, mais va plus loin dans sa radicalité narrative et visuelle amenant ainsi un vent de fraicheur.  




Antonio Dominguez Leiva est professeur de culture populaire au département d'Études littéraires à l'UQAM (Montréal). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la culture populaire contemporaine, dont YouTube Théorie (Ta Mère, 2014), Invasion zombie (Murmure, 2013), Mad Max.


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