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C'est qui la boss ?

Redéfinir la réussite selon ses propres codes avec N'Geur Sarr (Gatemeri)

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42min |05/09/2024
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Description

On se retrouve pour un nouvel épisode de C’est qui la Boss, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes.


La première fois que j’ai rencontré N’Geur Sarr, ce qui m’a marqué, c’est son énergie. N’geur donne un coup de boost pour la journée, même si on s’est levée en retard et qu’il pleut depuis 3 semaines.

Difficile d’imaginer que N’geur a fait un burn-out à 28 ans, alors qu’elle est au top de sa carrière et qu’elle passera plusieurs mois à comprendre pourquoi elle s’est effondrée quand tout lui réussissait. Elle a tiré de cette épreuve un podcast, puis un livre où elle redéfinit les codes de la réussite.

On a plein de questions à lui poser sur comment on manage si jeune, et quelle question se poser pour comprendre ce à quoi on aspire vraiment.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, on se retrouve pour un nouvel épisode de C'est qui la bosse, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes. La première fois que j'ai rencontré Anger, ce qui m'a marquée, c'est son énergie. C'est un truc de dingue. En trois minutes, Anger donne un coup de douce pour la journée, même si on s'est levé en retard et qu'il pleut depuis trois semaines. Difficile d'imaginer que Anger a fait un burn-out à 29 ans, alors qu'elle était au top de sa carrière, et qu'elle passerait plusieurs mois à essayer de comprendre pourquoi elle s'est effondrée quand tout lui réussissait. Elle a tiré de cette épreuve un podcast, puis un livre, où elle redéfinit les codes de la réussite. On a plein de questions à lui poser, sur comment on manage si jeune, et quelles questions se poser pour comprendre ce à quoi on aspire vraiment. Bonjour Edgar.

  • Speaker #1

    Bonjour Clara Douce.

  • Speaker #0

    On est ravis de te rencontrer.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Et je vais te poser la même question que je pose à toutes mes invitées, qui est de quoi tu rêvais quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Alors quand j'étais enfant, moi je rêvais de voyage. J'ai toujours... Aimer, lire, le petit prince était mon ami imaginaire. J'ai vraiment toujours aimé voyager, explorer, c'était vraiment ça. Et mes parents, comme on voyageait beaucoup au Sénégal, aussi quand on était petites, on partait beaucoup en vacances. Et je savais qu'il y avait un autre ailleurs. Et c'est ça qui m'animait, vraiment, voyager.

  • Speaker #0

    Et du coup, à quoi ça ressemblait cette enfance pleine de voyages ?

  • Speaker #1

    Mon enfance pleine de voyages, du coup, moi je suis née à Paris, au croisement entre le 10e et le 11e arrondissement. Ensuite, on est partie au Sénégal pendant quelques temps. Donc c'était aussi de l'exploration, un nouvel environnement, une nouvelle langue à apprendre, etc. Et ensuite on est revenu en France et du coup il y a beaucoup de, pas de turbulences, mais plein de cultures aussi différentes, plein de mondes différents et qui m'habitent toujours. Et j'en parle d'ailleurs dans le livre, de ces différents mondes dans lesquels je navigue. Et donc une enfance dans l'ouverture, dans la joie et dans la lecture.

  • Speaker #0

    Ok. Entre Le Petit Prince, La Lecture, etc., on voit que ça t'a marquée. C'était quoi ton livre préféré quand t'étais enfant ?

  • Speaker #1

    Franchement, Le Petit Prince. Et je le relis chaque année, je pense. Lui et un autre livre qui s'appelle Sophie, mon amour, que j'adore.

  • Speaker #0

    Qui raconte quoi ?

  • Speaker #1

    C'est un livre d'amour spirituel entre un poète iranien du XIIIe siècle, qui s'appelle Rumi, et un derviche, un derviche Sophie. Et c'est une histoire d'amour incroyable, une histoire d'amour entre personnes, pas forcément sentimentales, mais amicales et spirituelles. J'adore ce livre. Ça,

  • Speaker #0

    c'est un thème qu'on retrouve pas mal aussi dans ton livre à toi.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans cette enfance pleine de voyages, c'était quoi ? Comment t'imaginais ton futur ? C'était quoi le métier de tes rêves ?

  • Speaker #1

    Franchement, je n'avais pas de nom de métier. En revanche, j'avais cet aspect de voyage. Je me disais, moi, je prendrais l'avion, je serais une... Je ne pourrais même pas dire businesswoman, mais il y avait ce truc de parce que l'avion, c'est direct, tu te vois en petite valise, tu vois. Mais c'était vraiment ça, c'était voyager, explorer, mais pas... Toi, j'aurais pu être voyageuse en me disant je suis exploratrice, je voyage en terrain connu, mais ce n'était pas ça. Il y avait quand même un truc lié au business, mais que je nommais pas, tu vois, que je n'arrivais pas en tout cas à nommer à l'époque.

  • Speaker #0

    Et du coup, donc après, tu es partie, tu as fait tes études. Tu es allée en école de commerce.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Quand tu as fini tes études, tu savais ce que tu voulais faire ?

  • Speaker #1

    En fait, quand je suis rentrée en école, j'avais une stratégie. C'est ça qui est marrant, c'est qu'à posteriori, je me suis dit, mais en fait, j'étais assez stratégique à l'époque. Mais quand je suis rentrée en école, comme je voulais voyager, ce qui était simple pour moi, c'était de me dire, comme j'ai envie de commencer ma carrière à l'international, il faudrait que j'ai de l'expérience pendant l'école. Et donc, au-delà de l'apprentissage, le fait que ça paye les études, c'est quand même un critère important pour moi. C'était de me dire, j'ai envie de faire le maximum d'expériences pro pendant mes études pour pouvoir prétendre à un job à l'international, notamment par un VIE. Un VIE,

  • Speaker #0

    c'est un volontariat international ?

  • Speaker #1

    D'entreprise, c'est ça. Et en fait, c'est un dispositif de l'État qui permet aux 18-28 ans, il me semble qu'il faut avoir moins de 28 ans quand tu postules, à aller à un poste à l'étranger comme une expat ou comme un expat, mais jeune. Du coup, tu as tous les avantages des expats. Ça dépend des boîtes, mais moi, ma boîte a été cool quand même là-dessus. Et donc, en fait, la stratégie était simple. La première année d'école, moi, j'ai tout fait. Toutes les assos, je me suis amusée comme jamais. Vraiment, j'étais dans cinq assos différentes. Voilà.

  • Speaker #0

    Et tu es allée dans quelle école ?

  • Speaker #1

    J'étais à l'ESCP.

  • Speaker #0

    OK. Donc, une grosse école de commerce parisienne.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et du coup, là-bas, j'ai vraiment exploré, je me suis amusée et j'ai fait l'apprentissage pendant deux ans pour avoir l'expérience professionnelle. Donc, j'ai commencé dans le supply chain. Pas du tout kiffant, j'ai fiché Excel à fond, mais ce qui me permet aujourd'hui d'être bonne sur Excel.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est une compétence importante.

  • Speaker #1

    C'est une compétence. Quand tu dois faire des P&L et tout, j'en ai fait, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    Un P&L, c'est un business plan, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et ensuite, j'ai fait du marketing chez Philips avant de partir à l'étranger pour Canal+.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu es arrivée chez Canal+, Canal+, en Afrique, avec un énorme job, des grosses missions. Comment ça s'est passé de se faire recruter chez Canal+, comme ça ?

  • Speaker #1

    Un peu d'audace, un peu d'aventure aussi, et une synchronicité quand même des choses. C'est-à-dire que moi, avant, j'avais fait un échange aux États-Unis. Mon premier stage, quand mes potes allaient en audit de finances, moi je suis partie faire de l'humanitaire au Pérou pendant quelques mois. Donc tu vois, déjà... Autre ambiance. Voilà, autre ambiance, avec des enfants drogués des rues, donc autre ambiance vraiment. Et ensuite, j'ai fait un échange de six mois aux États-Unis. J'ai adoré. Vraiment, j'avais adoré, j'étais partie dans le Wisconsin. Bon, dit comme ça, ça ne fait pas rêver le Wisconsin, mais j'étais à Madison, une école, vraiment, j'étais vraiment plongée dans une immersion totale dans le American Way of Life, quoi. Football américain, enfin, tout le truc. Et j'étais en collègue avec des Américaines, vraiment full expérience. Et de là, je m'étais dit, je vais aux États-Unis. Et quand je suis rentrée, un ami me parle d'une association de Sénégalais de grandes écoles. Je me dis, oh là là, un truc très micro-sectaire quand même. Et en fait, c'était une asso incroyable. Je suis devenue présidente après, je vais te dire de rien à tout.

  • Speaker #0

    Le gros revirement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est une asso où on faisait plein d'événements pour parler du futur de l'Afrique. Et moi, je ne connaissais pas plus que ça, mis à part le Sénégal. Et c'est comme ça que je me suis dit, ah, mais peut-être que ce serait intéressant d'aller travailler en Afrique. Maintenant, les gens en parlent plus, mais il y a 10 ans, pas du tout. Et c'est comme ça que j'ai débarqué au Rwanda à 23 ans, à manager une équipe de presque 10 personnes.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est ma première question que j'ai par rapport à ton expérience. Tu t'es retrouvée très jeune à manager des grosses équipes, ce qui est une position assez rare parce qu'en général, le management, ça arrive plus tard, ça arrive vers...

  • Speaker #1

    La trentaine.

  • Speaker #0

    Ouais, 27. Tu commences à manager des stagiaires, etc. Toi, tu te retrouves à manager une équipe de 10 personnes à 23 ans. C'est quoi ta première pensée quand on t'annonce ça ?

  • Speaker #1

    Déjà, moi, je la prends sur place. Tu vois, moi, je me souviens lors de mon... Et bienvenue. Lors de mon intro, enfin, induction. à Paris, j'avais une semaine à Paris et en fait moi je revenais du Cambodge et j'ai chopé le palu là-bas. Et en fait un truc rare tu vois, mais j'ai chopé le palu au Cambodge et je suis revenue. Pendant une semaine j'étais formée mais je ne comprenais rien, mais vraiment tout ce qu'on me disait, vraiment je me demandais comment je vais faire sur place. Et du coup t'as quand même ce truc de, c'est une arnaque ce que je fais parce que un peu le syndrome de l'imposteur que je ne nommais pas comme ça à l'époque bien sûr mais je suis arrivée en me disant mais je ne connais rien les gens me parlaient des offres canals, je me dis mais de quoi ils me parlent et... Et de là, en fait, je me suis vraiment mise en immersion à écouter, questionner, vraiment observer. Je pensais le mettre au mot. Et surtout, j'arrivais dans un endroit que je ne connaissais pas, même si à Paris, les gens me disaient Ah, tu vas en Afrique ? Super, tu la connais ? Je me disais Mais pas du tout, en fait, je ne connais pas du tout.

  • Speaker #0

    L'amalgame est facile, là, quand même.

  • Speaker #1

    C'est facile. Et le Rwanda, je ne sais pas, je n'ai jamais mis les pieds, je n'y connais absolument rien. Et donc, tu arrives comme ça, déjà, tu as la barrière de la langue, de la culture. Ensuite, tu as l'âge, je suis jeune. et je suis une femme. Vous avez quand même trois facteurs. Et c'est encore pire, je pense, quand tu es africaine, tu es d'origine africaine, parce qu'ils disent oh là là, là c'est une africaine qui vient des blancs, donc c'est pire. C'est une bountie.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est encore, tu dois encore plus prouver que tu as ta place, etc. Et franchement, ma stratégie numéro une, c'était d'écouter. J'ai fait des one-to-one avec tout le monde, toute la boîte, pas que ceux que je manageais, toute la boîte, pour comprendre, pour dire, oh, qui je suis, qui tu es, qu'est-ce que t'as fait avant, pourquoi t'es là, qu'est-ce qui te motive. Et en fait, j'ai créé un capital sympathie dès le départ où ils se sont dit, en fait, elle n'est pas venue pour nous fliquer, elle est venue vraiment pour collaborer. Et ça, ça a vachement marché.

  • Speaker #0

    Et donc derrière, en fait, t'as repris et après, t'as été en Vosges.

  • Speaker #1

    J'ai fait plein d'autres pays, ouais. J'ai fait 10 pays en tout, en 7 ans.

  • Speaker #0

    Incroyable. Avec des équipes de plus en plus grosses. Ouais, et des responsabilités de plus en plus fortes.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, exactement. Et après, ça aussi... Il y a un sujet d'adaptation parce que tu pars du Rwanda, tu pars au Rwanda qui est en Afrique de l'Est, tu pars en Afrique centrale, anglophone aussi. Et après le Rwanda, je suis allée en Guinée équatoriale, le seul pays qui parle espagnol en Afrique. Heureusement, je parle espagnol. Ça aide. Et pareil, une culture complètement différente. Parce que le Rwanda, ce qui m'aidait, c'est qu'il y avait une culture très proche du Sénégal. Mais par an, sans Sénégalais, j'ai été éduquée dans cette culture. Donc ça aide. La Guinée équatoriale, pas du tout. Et donc là, pareil, j'ai dû me dire, oh là là, la manière dont je managais. J'ai dû même changer mon style vestimentaire. Un jour, on est venu me voir, on m'a dit, mais tu t'habites trop comme une jeune. Tu es en mode I am young Tu dois changer ton style d'administration parce qu'ils me disent on ne dirait pas que c'est toi la boss

  • Speaker #0

    Toutes ces expériences dans des pays différents, ça a forcément demandé une énorme adaptabilité de ta part. Est-ce que c'était quelque chose qui était déjà dans ton caractère plus jeune ou c'est quelque chose que tu as dû apprendre un peu en marchant ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelque chose qui était en filigrane chez moi. Parce que comme je te disais, On a beaucoup voyagé. Quand j'étais petite, on partait beaucoup au Sénégal. Au Sénégal, tu pars chez ta grand-mère, elle va te parler en Wolof, en une autre langue. Tu vas venir à Paris avec tes potes parisiennes. Du coup, tu as déjà, dès petite, tu as déjà cette adaptation-là à faire. Et ensuite, moi, j'ai beaucoup voyagé seule. Moi, j'ai beaucoup fait de solo trip. Je suis partie au Pérou, j'avais 20 ans, avec des enfants drogués des rues. Comment tu leur parles ? Qu'est-ce que tu dois dire ? Qu'est-ce que tu ne dois pas dire ? Donc tout ça, en fait, ça forge ça. Donc je m'étais préparée, entre guillemets, à ça. Et en fait, oui, du coup, c'était aussi ma force chez Canal. Je sais, c'était pour ça que dès qu'il y avait un nouveau projet, on me disait, on va mettre une gueule, on sait qu'elle va gérer. Et je le cultivais aussi. J'essayais de l'affilier.

  • Speaker #0

    Comment ça se cultive ?

  • Speaker #1

    Comment ça se cultive ? Franchement, je pense en posant des questions, en étant vraiment curieux de l'autre. Après, je suis une personne qui aime profondément les gens. Tu vois, j'aime vraiment les gens. même si les gens m'épuisent j'ai appris pendant ce parcours que j'étais une fausse extravertie je suis très joviale très avenante etc en revanche les gens comme je pense que je suis à fond sur les gens je les écoute vraiment je prends tout de j'essaie de questionner de comprendre quand je quitte ces personnes je suis épuisée je suis rincée je donne tout et je pense que c'est vraiment comme ça que je le cultive parce que moi en étant avec les gens je me... pose aussi des questions moi-même. Je me dis, elle a ce point de vue, mais du coup, pourquoi moi j'ai ce point de vue ? Qu'est-ce qu'il a fait ? Est-ce que c'est mon environnement ? Est-ce que c'est moi ? Après, je pars en cacahuète, mais...

  • Speaker #0

    En fait, ça turbine à 100 à l'heure dans le cerveau et en même temps, tu es en train de discuter. Oui, il y a de quoi être fatigué.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, tu as managé beaucoup d'équipes dans plein de milieux différents, plein de pays différents. C'est quoi ton mot d'ordre dans le management ? Le truc où tu te raccroches tout le temps, où tu te dis, en fait, ça, c'est vraiment le truc le plus important.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je regarde en premier, c'est les levées de motivation des gens. Et ces levées de motivation sont différentes selon les types de personnes. D'autres vont être motivés par l'argent et c'est OK. Tu vois, vraiment, il n'y a pas de jugement là-dessus. D'autres qui vont dire, moi, ce qui me fait lever du lit le matin, c'est quand je viens et que c'est jovial et qu'il y a une bonne ambiance. D'autres qui vont dire, moi, ce que j'aime, c'est que les choses soient bien faites, etc. Et moi, c'est ce que vraiment j'ai essayé, en tout cas à l'époque. Et encore une fois, là, je le dis de manière a posteriori. que je mets des mots dessus, mais quand je le faisais, c'était un peu spontané. C'est de comprendre, toi, pourquoi tu es venue ? Qu'est-ce qui baisserait ta motivation ? Et qu'est-ce qui ferait que tu resterais encore dans cette boîte ? C'est un peu ça. Et donc, dans l'écoute active tout le temps.

  • Speaker #0

    Forcément. J'ai oublié de les écouter parce qu'en plus, ce n'est pas des trucs que tu te dis de but en blanc.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu rude et ce n'est pas hyper agressif dans les boîtes de dire, en fait, moi,

  • Speaker #1

    je suis là pour la thune. C'est ça. Et tu as ça. Et après, le deuxième truc, c'est aussi des... hyper claires sur tes objectifs et là où tu veux les amener.

  • Speaker #0

    Et ça, tu fais ça comment ?

  • Speaker #1

    Moi, je faisais beaucoup de one-to-one, clairement. Des one-to-one avec mes équipes, etc. Tous les mois, je faisais un bilan avec tout le monde en disant, voilà, on en est là sur les chiffres, on aimerait aller là. Là, c'est chaud parce qu'il y a ça, ça, ça qui n'est pas fait, comment on peut l'améliorer, qui a des idées, tu vois. Et de ne pas venir avec une méthode top-down, mais plus collégiale, mais toujours avoir le dernier mot. D'accord. parce que quand t'es trop dans la collégialité à un moment donné t'avances pas non plus faut qu'il y ait quelqu'un qui tranche et après moi c'est dans mon caractère, j'adore le côté action, j'aime pas les concepts vaseux, allez on y va et parfois ça peut ne pas marcher avec certains qui me trouvaient beaucoup trop strict et ce qui est dur je trouve aussi, moi le truc que j'avais trouvé dur c'est comment être atteint tes objectifs tout en étant sympa parce que je suis sympa de base mais du coup parfois les gens confondent la sympathie avec de la complaisance.

  • Speaker #0

    Et c'est important pour toi d'être sympa et d'être perçu comme sympa ?

  • Speaker #1

    Ouais, je pense. Je pense que c'est un truc de bon élève.

  • Speaker #0

    Ouais, et c'est aussi beaucoup les femmes qui veulent être...

  • Speaker #1

    C'est un truc de bon élève, mais après, je suis aussi sympa. Parce qu'il y en a qui ne sont pas sympas et qui veulent qu'on les perçoive comme sympas. Bah, sorry, si t'es pas sympa, t'es pas sympa, en fait. Mais là, c'est vraiment... Oui, je pense que j'aime bien les gens. Du coup, comme je les aime bien, c'est cool qu'ils m'aiment bien en retour.

  • Speaker #0

    Ça paraît logique. Donc, t'as fait une carrière fulgurante chez Canal quand même. Ouais. En six ans, t'as managé des centaines de personnes,

  • Speaker #1

    bougé de pays. Non, pas des centaines. Enfin... J'ai managé des points.

  • Speaker #0

    T'as managé beaucoup, beaucoup de gens. Ouais. Donc en quelques années, en six ans, t'as managé beaucoup, beaucoup de personnes. T'as déployé plein de nouveaux projets, en Afrique principalement. Pour quelqu'un qui se lance dans sa carrière aujourd'hui, surtout en particulier pour une femme, c'est quoi le truc essentiel qu'il faut faire, qu'il faudrait faire demain pour accélérer sa carrière ?

  • Speaker #1

    J'ai deux choses en tête. La première chose, c'est d'être dans les petits papiers, comme on dit. Ça veut dire avoir des mentors. et des sponsors, surtout. Le mentor, c'est les personnes avec qui tu parles pour pouvoir progresser dans ta carrière. Les sponsors, c'est eux qui vont parler de toi quand tu n'es pas là. Et c'est pour ça que j'en ai dans les petits papiers, c'est que lors d'une réunion du COMEX, par exemple, il y a un poste qui va surgir, tout le monde va penser à telle personne parce que tu es dans les petits papiers. Et ça, c'est une première chose à faire qui n'est pas spontanée pour tout le monde. Et ce qui est drôle, c'est que souvent, quand... On parle d'école de commerce, on dit ouais l'école, on nous apprend, c'est des gens qui savent réseauter etc. Alors que pas du tout, c'est très drôle. Parce que tu vois, en entreprise, les mecs savent le faire. C'est même pas vrai pour tous les mecs, mais les femmes clairement c'est moins le cas, de se dire en fait, il faut que j'aille contacter des personnes dans ma boîte pour qu'elles m'accompagnent, elles me fassent progresser, et pas forcément son manager. Et surtout pas son manager en fait, enfin surtout pas, je dis pas surtout pas. C'est pas forcément son manager.

  • Speaker #0

    pour aller trouver des gens en dehors de ton équipe qui vont aller parler de toi et qui vont pouvoir te conseiller.

  • Speaker #1

    Voilà, mais parler de toi, mais encore une fois, pour qu'ils parlent de toi, ils n'ont pas besoin de faire du marketing sur toi. C'est-à-dire que tu vas les voir de par ce que tu fais, ton attitude, etc. Ils vont parler naturellement de toi. Tu vois ? C'est pas genre ils vont parler de toi en mode Ah, tiens, stop, là, tu dois faire une campagne. C'est vraiment, ils vont parler naturellement de toi. C'est même pas calculé. Mais en fait, les conséquences, tu le vois. Moi, je sais que... Tous les postes que j'ai pris chez Cana, j'en ai fait quatre en tout, et bien à chaque fois, c'est parce qu'on a parlé de moi. Et que le dernier poste que j'ai fait, c'est le CEO qui m'a dit Écoute, il y a un projet sur l'Éthiopie, je sais que tu connais l'Éthiopie, allez, on va le faire,

  • Speaker #0

    tu vois. Et la question ne s'est même pas posée de réfléchir à quelqu'un d'autre.

  • Speaker #1

    Et puis après, ce qui est compliqué, c'est là qu'il faut savoir gérer, c'est que les autres vont dire Mais pourquoi toi ? Moi, j'ai eu cette question mille fois, et c'est horrible. Et tu es là et tu doutes, ça, ça te met le doute. C'est que même si tu ne te doutais pas à la base... Là, tu te dis, ah ouais, c'est vrai, pourquoi moi, peut-être que si on me pose cette question, c'est que je ne suis pas légitime, etc.

  • Speaker #0

    Et là, le syndrome de l'imposteur est de retour.

  • Speaker #1

    Est de retour. Et moi, je me souviens, j'avais une boss extra à l'époque, avant de prendre le post-héritopie, qui était un peu comme une menteur qui me disait, écoute Edgar, tu ne te poses pas de questions. Si on t'a pris, c'est que tu sais faire. Et le syndrome de l'imposteur, la seule manière de le tuer, c'est l'action.

  • Speaker #0

    Et donc tu disais, tu avais deux actions à mettre en place. Je reviendrai sur la question du mentor. Tu as deux actions à mettre en place. C'est quoi la deuxième action ?

  • Speaker #1

    La deuxième, justement, c'est de faire taire ses voies intérieures par l'action. Ok. Voilà.

  • Speaker #0

    Belle transition. Magnifique. Et donc l'action, c'est juste de prendre le job qu'on te propose et d'y aller et de foncer un peu tête baissée.

  • Speaker #1

    Ouais, mais après, c'est une combinaison des deux. C'est que, tu vois, juste se dire, allez, il faut y aller. Je trouve ça horrible, tu vois, quand on dit, ah, il faut oser. Ok, super. mais parfois on a peur et moi je le dis toujours j'ai toujours peur par contre j'ai confiance en mes actions et pour pouvoir continuer sur la durée dans l'action ce qui est ce sont les mentors justement qui vont te bosser qui vont dire tu as un coup de mou mais t'inquiète pas au que tu dis voilà j'ai mis cette action là je doute pourquoi ça marche pas ah bah tu devrais faire si faire ça tu as une combinaison des deux c'est pas l'un ou l'autre c'est l'un et l'autre donc

  • Speaker #0

    deux choses à faire toujours trouver un mentor et des sponsors à minima et se mettre dans l'action C'est qui, toi, ton mentor aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    J'en ai tellement des mentors. Ah, j'en ai tellement. Enfin, vraiment, j'en ai beaucoup. Par exemple, tous les portefeuilles du livre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est des mentors.

  • Speaker #0

    Les personnes que tu as rencontrées autour de ce que je fais à la réussite.

  • Speaker #1

    Voilà, que je connaissais d'avant ou pas. Et j'ai plein d'autres mentors. Tu vois, c'est vraiment, c'est quelque chose d'assez naturel chez moi. C'est comme des amis, tu vois. Il y a certains mentors, c'est devenu vraiment des amis. Ils connaissent ma famille. Tu vois, ça part loin. Et j'ai des mentors de long terme et des mentors ponctuels. Tu vois ? De long terme que je connais depuis hyper longtemps et qui me suivent depuis longtemps. Et d'autres très ponctuels. J'ai un sujet particulier, je ne sais pas comment le résoudre. Surtout au niveau business. Je veux dire, là, il est trop fort en market ou je ne sais pas quoi. S'il te plaît, tu n'as pas un petit moment pour qu'on se prenne un café ? Et puis voilà.

  • Speaker #0

    En fait, tu as un réseau de mentors.

  • Speaker #1

    J'ai un réseau de mentors, moi.

  • Speaker #0

    Dans lequel tu peux aller piocher.

  • Speaker #1

    Exactement. Exactement.

  • Speaker #0

    Hyper intéressant. Et ça, moi, ça me pose toujours beaucoup de questions parce que, comme tu le disais, on a tendance à dire que les hommes savent mieux réseauter que les femmes. Ouais. Et c'est vrai, pour le coup, c'est avéré que les femmes ont moins tendance à réseauter.

  • Speaker #1

    Moins tendance, ouais. Je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Toi, c'est quoi ton conseil que tu donnerais à quelqu'un qui arrive dans une grosse boîte et qui essaye de se construire un réseau et qui a en même temps peur d'être la meuf un peu lourde qui envoie genre 15 mails en mode on peut prendre un café et qui n'a pas trop envie de rester dans son coin non plus parce qu'elle a envie d'avancer ?

  • Speaker #1

    Moi, la première chose, sincèrement, c'est de s'adresser à des personnes qui nous intéressent vraiment. Ça change la donne. C'est-à-dire ? En fait, tu vois, moi, j'ai une anecdote toute bête. Quand j'étais débutante chez Canal, ma première boss m'avait dit Ah, il faut absolument que tu parles à cette dame. Elle est trop bien. Elle va te permettre de catapulter ta carrière. Mais la dame, ses vibes ne me parlaient pas. Tu vois, vraiment. Vraiment, elle avait paraissu froide, méchante. Enfin, vraiment. Et en fait, je me suis dit non. Pourquoi je vais me forcer ? Et je pense que le réseau, ça commence par ça. Quand je dis qu'il faut s'intéresser vraiment à la personne, c'est de te dire, en fait, est-ce que cette personne, je vais passer un bon moment ? Parce qu'à la fin de la journée, c'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que tu as kiffé ou pas.

  • Speaker #1

    À la fin de la journée, la personne, c'est pas parce que tu vas prendre un déj avec cette personne qu'elle va dire, ok, je te recommande la telle, telle, telle. Non, il faut qu'il y ait un feeling, il faut que ce soit plaisant, il faut qu'au-delà des conseils, que vous soyez, que la relation passe, le fit passe. Et moi, je commencerais par ça, par dire, en fait, qui, quand je suis rentrée dans la boîte... Quelles sont les cinq personnes qui m'ont vachement inspirée ? Mais vraiment, tu vois. Et d'aller piocher ces personnes-là, et de leur faire un message très personnalisé, de qu'est-ce qui a fait que, dans leur discours, dans ce qu'ils ont dit à la machine à café, ou je ne sais quoi, les a touchées, tu vois. Et ce que je dis toujours avec le réseau, il faut toujours être intéressant avant d'être intéressé.

  • Speaker #0

    Excellente punchline.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est ça le truc à retenir. Pour se construire un réseau, il faut être intéressant plutôt qu'intéressé.

  • Speaker #1

    Et intéressant, ça veut dire que tu t'intéresses vraiment à la personne. Tu ne veux pas venir comme ça, intéressé. Alors, tu peux me plugger avec telle personne. Moi, je vois plein de gens qui m'écrivent sur Instagram, LinkedIn, etc. Comme je dis, je parle beaucoup de réseau. Ils disent, ah, mais comme tu dis qu'il faut contacter les gens, j'aimerais bien parler à telle personne, tu peux me donner son mail. Je dis, mais pas comme ça. Déjà, bonjour. Est-ce qu'on est amis ? Tu vois, mais il y a plein de gens qui sont à côté de la plaque sur ça.

  • Speaker #0

    OK. Donc être intéressant plus qu'intéresser.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    On va rentrer un peu dans le plus dur, du coup. Donc, toujours chez Canal, tu t'es construit un réseau, t'as rencontré plein de gens, t'as fait une expérience hyper intéressante et après, d'un coup, ça s'est effondré.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu peux nous raconter un peu ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Écoute, c'est parce que... Enfin, par où commencer ? C'est très complexe, cette histoire de... Tu vois, à décortiquer. Donc moi, je suis rentrée premier job, enfin vrai job, tu vois. Et en opportunité, tu prends les trucs, tu vois. Je ne me suis jamais posé de question de ce que je voulais faire plus tard. Comme je te dis, je voulais juste voyager. Et effectivement, j'avais atteint ce but. Je voyageais beaucoup, plein de trucs cools, des hôtels 5 étoiles, maxi miles. Tu vois, quand je partais en vacances, je ne payais rien parce que j'avais plein de miles. Du coup, tu te dis, c'est bon, ce dont je rêvais, c'est bon. Sauf qu'en fait, c'est là où le bas blesse, c'est que plus on prend du temps, enfin pardon, plus on est laxiste sur l'ouverture en se disant on verra plus tard, ce plus tard-là, il nous rattrape.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi ton plus tard,

  • Speaker #1

    toi ? Le plus tard, c'était, tu vois, moi au tout début, je fais une prépa parce que je suis bonne élève, je fais une grande école parce que ça m'ouvre les portes, canal assez chouette, on part à l'étranger, sur place, on me donne des opportunités, je les prends. Et du coup, je ne m'étais pas créée ma propre ambition à moi. C'est l'ambition de l'entreprise que je déroulais.

  • Speaker #0

    Et l'ambition de tes parents ?

  • Speaker #1

    Exactement, l'ambition des autres. Je ne me suis jamais posé la question, mais en fait, je veux quoi ? Jamais. Mais fondamentalement. Effectivement, je n'ai jamais été dans les trucs où je me suis forcée. Je n'ai jamais été dans ça. En revanche, je prenais les choses qu'on me proposait, je prenais, ça ne me dérangeait pas tant que ça. Et moi, c'est en 2018. Je me souviens, j'avais fait un road trip toute seule au Mexique. J'adore les solo trips pour mes anniversaires. J'ai parti un mois au Mexique. Et là, j'avais tout, franchement. Plage incroyable. Sur Instagram, je postais plein de trucs. Et les gens me disaient, mais c'est trop bien ta vie, tu vis ta best life. Et moi, j'étais tellement triste, tellement vide. Triste, vide. Je pleurais tous les jours. Et c'est un message d'une personne qui m'a dit Ah mais tu vis ta best life Et là, je me suis dit Anger, stop J'ai stoppé Instagram pendant deux ans. À partir de là, je suis sortie d'Instagram. Et je pense que c'est là qu'a commencé ma vraie traversure du désert, mais que je n'avais pas conscience, en fait, de ça. Et donc, moi, à partir de là, je ne sais pas, je n'étais pas bien. Mais j'ai continué pendant deux ans quand même. Deux ans complets. Ça, c'était en mai 2018 où j'ai ce petit truc qui, je me dis Bizarre, mais bon, j'avance Et je pousse et je me dis en fait de toute façon j'ai pas d'autre option, de toute façon c'est vrai que c'est cool ce que je fais, tu vois moi je t'ai pas dans le truc de bullshit job etc parce que... Parce que je savais ce que je faisais. Il y avait du sens. Je créais de la télé aux Éthiopiens, je comprenais. Mais plus ça avançait, plus... Il y avait ce premier truc. Deux, il faut le dire, il y avait quand même un management qui n'était pas top. Je ne sais pas rentrer dans le détail, mais ce n'était pas top. Tu as l'éloignement de ta famille et de tes amis. C'est dur,

  • Speaker #0

    ça, quand même.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais très jeune, en plus. Du coup, tu rates tous les anniversaires, tous les naissances. Et après... T'avais tout ce sujet aussi complexe de politique interne qui m'a... Où tu te dis, en fait, tu donnes tout pour la boîte, mais à la fin, voilà quoi.

  • Speaker #0

    Elle, elle donnera pas tout pour toi.

  • Speaker #1

    Et en fait, ça m'a... Ouais, c'est un truc qui m'a... Je pense que j'ai tiré la corde beaucoup trop loin, en fait. Et en fait, ça a pété.

  • Speaker #0

    Et comment ça se manifeste de péter ?

  • Speaker #1

    Un an avant que ça ne pète, moi, j'avais plein de signes sur mon corps. Mais je... Voilà, j'avais des... Sous la douche, mes cheveux tombaient, mais j'étais en mode...

  • Speaker #0

    Je vais prendre quelques compléments.

  • Speaker #1

    Non, vraiment, c'était terrible. J'avais de l'eczéma sur tout le corps. En été, à Paris, quand je revenais à Paris, j'y mettais des écharpes. J'en disais, t'as pas chaud ? Je fais, non, non, j'ai pas chaud, mais en fait, j'avais de l'eczéma à part.

  • Speaker #0

    C'est mêle pour toi, là.

  • Speaker #1

    Non, mais vraiment, et c'est fou parce que... Et c'est dingue, ce truc de se dire, en fait, t'es dans le déni. Après, je pense que j'ai une proportion au déni qui est incroyable, tu vois. Et ça, je le traite avec ma thérapeute. Tu vois, c'est que ça aussi, ça m'a permis de creuser plein de choses, tu vois. Mais tu es vraiment dans un déni total, des crises de larmes tout le temps, des insomnies tout le temps. Et en fait, tu es comme une soldate. Tu te dis en fait, non, il faut que j'y aille.

  • Speaker #0

    Et tu avances, tu avances,

  • Speaker #1

    tu avances. Rien n'arrive, tu avances, ça glisse sur ta peau, quoi. Sauf qu'à un moment donné, ton corps, il dit, mais en fait, ça ne va pas ou quoi, tu vois. Et c'est ça qui est arrivé.

  • Speaker #0

    Et donc ça, ça a duré pendant un an avant que ça n'y pète vraiment.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. Et je suis rentrée à Paris en février 2020.

  • Speaker #0

    Ok, donc en plein Covid. En plein Covid,

  • Speaker #1

    tu vois. Moi, le Covid, je n'ai pas trop capté. Parce que moi, j'étais dans mon trou. Et ouais, c'était très complexe. C'était vraiment, vraiment compliqué. Et surtout, quelque chose que pour moi, les burn-outs, c'est pour les loups de Wall Street, tu vois. Ce n'est pas nous, tu vois. Ce n'est pas... Ça n'arrive pas, quoi. On est là, on est jovial, etc. Mais non. Et depuis, moi, j'ai un rapport très... Tu vois, distancé, même quand je parle du podcast que j'ai fait pour explorer la notion de réussite. Je vais voir des personnes qui semblent avoir réussi, ce qui est très différent. Tu as la vitrine et l'arrière-boutique, quoi, tu vois.

  • Speaker #0

    OK. Mais justement, je voulais enchaîner sur le podcast. Yes. Tu as rencontré plein de personnes à partir de février 2020, en fait, quand tu étais en plein Covid, un peu au fond du trou, pour justement rencontrer des personnes qui semblent avoir réussi, pour leur demander quelle est leur vision de la réussite. Et toi, c'est quoi le truc que tu as retenu de ces podcasts ?

  • Speaker #1

    De ces podcasts ? Déjà, quand je suis rentrée, j'ai quand même pris une pause. Enfin, une bonne pause avant de faire le podcast. Mais en fait, le truc que je retiens, c'est que tout le monde fait de son mieux. En réalité,

  • Speaker #0

    c'est hyper optimiste, ça.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en fait, personne n'a la recette de la réussite. Tu vois, parce que tu as toujours plein de trucs de guidelines, de comment réussir, les trois étapes pour... Mais en fait, personne. On a la recette. Chacun fait de son mieux. Et c'est vraiment un truc, moi, qui m'a vachement soulagée, tu vois. Et aussi, le fait de se dire, derrière, chacun fait de son mieux, t'as ce côté aussi déséquilibre, où en fait, ils savent où ils veulent aller vaguement, tu vois. Ils savent où ils veulent aller, en fait. Non, ça, c'est pas vague. Ils savent où ils veulent aller. Ils connaissent leur sweet spot, comme je l'appelle. En revanche, comment ils y vont ? Par quels moyens ? Ils ne savent pas trop. Et c'est ça qui est beau.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de mode d'emploi, en fait.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de mode d'emploi. Et ça qui est beau, c'est que tu peux dire, il a réussi, elle peut se redéfinir. C'est-à-dire, là, à l'instant T, ma réussite veut dire ça. Mais peut-être que dans cinq ans, peut-être quand j'aurai des gosses, peut-être que quand je vais déménager, j'en sais rien, la réussite va se redéfinir. Et moi, c'est quelque chose qui me... Et c'est ça qui fait toute la richesse de cette thématique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. C'est fascinant, en fait.

  • Speaker #1

    J'ai arrêté parce que je suis fatiguée, mais en vrai, c'est inépuisable.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi le truc qui t'a le plus surprise ?

  • Speaker #1

    Qui m'a le plus surprise ? Euh...

  • Speaker #0

    Que ce soit d'ailleurs dans le podcast ou dans le livre, en fait, dans toutes ces rencontres.

  • Speaker #1

    En fait, surprise, oui et non, ça m'a confortée plutôt. C'est le fait que, tu vois, je trouve que dans une société où on essaie vachement de segmenter, de siloter, de compartimenter. Et ce qui m'a émue et surprise, c'est que, en fait, quelles que soient les personnes d'où elles viennent, de leur origine sociale, culturelle, etc., en fait, elles passent par les mêmes phases.

  • Speaker #0

    Tu vois,

  • Speaker #1

    ces phases de... Et puis après, ça dépend aussi des types de personnes que j'ai dans le podcast, parce que moi, le point commun de toutes ces personnes, ce sont des personnes curieuses d'elles-mêmes, déjà, qui se posent vachement de questions, qui sont très humbles, tu vois, dans leur manière de faire. Des personnes qui s'intéressent beaucoup à l'autre, tu vois, qui questionnent l'autre, qui ne vont pas avoir des stéréotypes, qui vont vouloir bousculer les codes. Et ce sont des personnes aussi qui ont conscience de la société dans laquelle elles vivent.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    qui ne sont pas dans leur sillon en disant moi j'ai réussi faites comme moi en fait, si je l'ai fait vous pouvez le faire ce que je déteste donc voilà c'est quand même le point commun de toutes ces personnes là et franchement j'ai eu des gens tellement divers dans le podcast, dans le livre j'ai fait une sélection des inattendus mais dans le podcast j'ai eu des gens tellement divers j'ai eu de tout j'ai eu un ex-prisonnier j'ai eu des femmes d'affaires j'ai eu des pâtissiers vraiment j'ai eu de tout tout, tu vois, de tout horizon.

  • Speaker #0

    Et tu vois toutes celles, tous ce même point commun.

  • Speaker #1

    Et c'est le même point commun qu'ils ont. Et ça, je trouve que ça donne foi en l'humanité, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, complet. Là, déjà, je suis reboostée.

  • Speaker #1

    Non, vraiment, ça donne foi en l'humanité.

  • Speaker #0

    Et du coup, sur cette définition de la réussite, tout le monde a à peu près le même cheminement, et ça, c'est quelque chose que j'ai ressorti de la lecture de ton livre aussi. Ouais. Et je pense que c'est quelque chose qu'il faut dédramatiser, en fait, pour tous nos auditrices, typiquement. Mais à l'inverse, c'est quoi la principale erreur que tu as remarquée chez ces gens qui ont redéfini leur réussite ?

  • Speaker #1

    Alors, l'erreur, je ne la prendrai pas des gens que j'ai eu sur le podcast, sur le livre, parce que c'est des personnes aussi qui sont arrivées à un certain stade qui ne répètent plus ses erreurs, etc. Mais je l'ai plus vue pour mon cas, déjà. Et aussi parce que moi, je fais plein d'ateliers, d'accompagnement, etc. Enfin, je faisais, je vais reprendre, mais pendant ce temps. pose. Et du coup, je parle à beaucoup d'une communauté, en tout cas de personnes qui sont en recherche de ça. Et je pense que la principale erreur, c'est de vouloir aller trop vite et de se focaliser sur le quoi, qu'est-ce que je dois faire maintenant et pas sur le pourquoi. Je veux faire des choses.

  • Speaker #0

    Et de là où on va aller.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le why, la fameuse direction. Et puis se focaliser sur le pourquoi et c'est très insidieux parce que, et aussi, c'est ce que notre société nous apprend. Qu'est-ce que tu fais quoi dans la vie ? quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, tu vois. Et pas le pourquoi je le fais, tu vois. Et je pense que vraiment, on tombe tous dans ce piège. Moi, il m'avait compris. Mais quand j'ai compris le hack et que c'est ce que j'ai appris de mes invités, qu'en fait, ils étaient plus motivés par un fil rouge que par des actions concrètes, tu définis ton fil rouge, ton why, et tu fais tourner plein d'activités autour,

  • Speaker #0

    tu vois. D'accord. Donc, prendre le temps et définir là où on veut aller avant de se lancer tête baissée.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pour nos auditrices qui se posent des questions et qui aimeraient justement définir un peu là où elles veulent aller, tu aurais un exercice à faire là que tu pourrais nous expliquer en trois minutes ?

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. Il y a un exercice que j'adore, que je donne à tous mes... Enfin, chaque fois que je fais des ateliers, souvent je donne cet exercice. Bon, je ne vais pas faire le truc méditation là, mais en fait, c'est un peu le même truc. C'est en gros, il faut fermer les yeux. Et vous vous imaginez que vous avez 80 ans. Mais 80 ans, vous êtes stylé. Vous êtes en pleine forme, vous êtes habillé vraiment de votre meilleur outfit, vous êtes vraiment bien.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    donc il faut s'imaginer comme ça. Il fait beau. On s'en fout du mois de votre anniversaire, mais il fait beau, vous savez pourquoi. Et vous fêtez votre anniversaire. C'est vos 80 ans et vous allez rassembler toutes les personnes qui comptent dans votre vie. Elles sont toutes venues de... part des autres du monde, si vous avez des personnes éparpillées dans le monde, elles sont là spécialement pour vous. Et il y a une personne qui est d'une génération en dessous de vous. Vos enfants, vos neveux, vos petits cousins, enfin, le fils du voisin, on s'en fout. Il y a quelqu'un qui est plus jeune et qui va faire un discours sur vous. Qui va faire un discours de deux minutes, trois minutes sur vous, la personne que vous êtes, ce que vous avez accompli, etc. Et l'exercice, c'est d'écrire ce discours.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Qu'est-ce qu'on a envie qu'on dise de Noah à 80 ans ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça, ça remet, ça ajuste. Parce qu'en fait, on se rend compte de ce qui est important pour nous. Et en filigrane, qu'est-ce qu'on veut laisser sur Terre ? C'est un peu glauque de dire ça, laisser sur Terre, c'est-à-dire là, on va partir et ça a un sentiment bizarre. Mais c'est hyper important, en fait, de le faire.

  • Speaker #0

    OK. Et ça te permet de te projeter beaucoup plus loin, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et juste savoir, en fait, je vais me prendre la tête pour des trucs nuls. En fait, c'est surtout ça. Je vais me prendre la tête pour des trucs nuls. En fait, moi, ce qui m'importe, c'est ça. C'est ma famille, ce qui m'importe c'est mes amis, ce qui m'importe c'est la nature, ce qui m'importe c'est... Ben voilà, c'est pas ce que je fais actuellement, c'est... Voilà, tu vois.

  • Speaker #0

    Ben écoute, j'encourage toutes nos éditrices à le faire. Moi, spoiler alert, je l'ai déjà fait.

  • Speaker #1

    Alors ?

  • Speaker #0

    Ben écoute, je me sens plutôt alignée avec ce que je fais dans la vie. Donc c'est cool.

  • Speaker #1

    Ça c'est cool. C'est chouette.

  • Speaker #0

    Maintenant, on va passer dans la dernière partie du podcast, où je vais te poser des questions du tac au tac. Le but, c'est que tu me répondes avec la première chose qui te vient en tête. Par contre, si ta réponse m'intrigue, je me permets de faire une petite question de follow-up. Parce qu'après tout, c'est mon podcast et je définis les règles.

  • Speaker #1

    Pas le droit.

  • Speaker #0

    C'est qui une femme qui t'inspire ?

  • Speaker #1

    Ma grand-mère.

  • Speaker #0

    Ta grand-mère ? Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ma grand-mère dont je porte le nom, parce que c'est une tradition au Sénégal de porter le nom d'une personne. C'est la mère de ma mère, c'est une personne très badass. Vraiment, moi, quand j'entends le mot badass, je pense à elle. Elle a... Elle a classé plein de codes pour son époque. Elle a divorcé parce qu'elle n'était pas heureuse dans son ménage. Elle fixe les règles. Elle a été indépendante. Et je ne l'ai pas connue longtemps. Elle est décédée quand j'avais 6 ans. Mais j'en garde un bon souvenir. Et surtout, les gens me disent, quand on me dit que tu es comme ta grand-mère, je suis trop fière.

  • Speaker #0

    Un peu une légende, quoi.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi quand on manque d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Je m'isole. Moi, je fais plein de retraites, toute seule. Des retraites en région parisienne. J'ai plein de lieux trop sympas que je ne donnerai pas.

  • Speaker #0

    Que je ne partagerai pas.

  • Speaker #1

    J'ai plein de lieux très sympas où je fais des retraites. Je lis, j'écris, je fais des spas. J'adore les spas. D'accord. Voilà, et je fais ça.

  • Speaker #0

    Ok. Tu dirais quoi à ton moi de 18 ans ?

  • Speaker #1

    À mon moi de 18 ans, je lui dirais de ne pas s'inquiéter. que tout irait bien.

  • Speaker #0

    Tu as été anxieuse ?

  • Speaker #1

    Je pense et je le suis toujours. J'ai toujours été anxieuse. J'ai toujours été anxieuse.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'angoissait à 18 ans ?

  • Speaker #1

    Je pense cette obsession peut-être même de réussir, tu vois. Toi, tu as 18 ans, j'ai mon bac, je vais en prépa, quoi. La prépa, il faut réussir la prépa, il faut réussir l'école, il faut réussir les concours, tu vois. Je pense que c'est ça, c'est juste go with the flow.

  • Speaker #0

    C'est quoi la question que tu ne veux plus qu'on te pose ?

  • Speaker #1

    La question que je ne veux plus qu'on me pose, comment t'as fait pour réussir alors que tes parents n'ont pas fait d'études ?

  • Speaker #0

    Infernal.

  • Speaker #1

    Infernal. Et c'était vraiment le trigger du livre, quand j'ai écrit le livre.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu fais quand t'as besoin de te recentrer ? Pas de t'inspirer, mais vraiment quand tu sens que tu commences un peu à te déconnecter de toi-même.

  • Speaker #1

    Je prie.

  • Speaker #0

    C'est quoi quelque chose qui n'est pas sur ton CV, mais qui est super important dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Mes voyages en solo. J'ai vraiment... J'ai visité plus de 55 pays, tu vois. Donc j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup exploré en sac à dos. J'ai fait des trucs de dingue aussi, des trucs de fous que je ne ferais plus. Mais je pense que c'est quelque chose qui m'a vachement aidée, surtout dans ma reconversion. Parce que cette capacité à ne pas avoir trop peur de l'inconnu, je pense que ça vient de là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense que ça vient de là.

  • Speaker #0

    Et c'est la capacité à ne pas avoir peur d'être seule aussi, non ?

  • Speaker #1

    Aussi.

  • Speaker #0

    Moi, c'est un truc qui m'impressionne beaucoup, parce que je n'ai jamais été même... Voyager toute seule.

  • Speaker #1

    En fait, oui, mais en fait, c'est fou parce que ça donne beaucoup de confiance en soi de voyager seule. Enfin, un conseil que j'en ai, mais faites-le au moins une fois de votre vie. Même si vous allez en Bretagne, même si vous allez même dans le... Mais vraiment, un week-end seule, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Je testerai peut-être. Écoute, Edgar, merci. Merci d'être venu sur le podcast. C'est hyper inspirant de t'avoir. Et c'est hyper inspirant aussi que tu partages des parcours de vie comme tu l'as fait dans ton livre. Donc, merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai une dernière question avant que tu partes. C'est qui la prochaine personne qu'on devrait inviter sur le podcast ?

  • Speaker #1

    J'ai plein de personnes en tête, mais celle qui vient la première là, spontanément, c'est une personne que j'ai interviewée dans le podcast et dans le livre qui s'appelle Amélia Matar, la cofondatrice de Coloris. Et sa mission, c'est d'apprendre aux enfants le numérique sans écran. Elle est une cause hyper noble. Elle est hyper joviale. J'adore cette personne vraiment. On ne se connaît pas beaucoup. mais je l'adore donc j'aimerais beaucoup l'avoir ici génial bah écoute merci Anga je t'en prie et à bientôt merci à toi c'était chouette

Description

On se retrouve pour un nouvel épisode de C’est qui la Boss, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes.


La première fois que j’ai rencontré N’Geur Sarr, ce qui m’a marqué, c’est son énergie. N’geur donne un coup de boost pour la journée, même si on s’est levée en retard et qu’il pleut depuis 3 semaines.

Difficile d’imaginer que N’geur a fait un burn-out à 28 ans, alors qu’elle est au top de sa carrière et qu’elle passera plusieurs mois à comprendre pourquoi elle s’est effondrée quand tout lui réussissait. Elle a tiré de cette épreuve un podcast, puis un livre où elle redéfinit les codes de la réussite.

On a plein de questions à lui poser sur comment on manage si jeune, et quelle question se poser pour comprendre ce à quoi on aspire vraiment.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, on se retrouve pour un nouvel épisode de C'est qui la bosse, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes. La première fois que j'ai rencontré Anger, ce qui m'a marquée, c'est son énergie. C'est un truc de dingue. En trois minutes, Anger donne un coup de douce pour la journée, même si on s'est levé en retard et qu'il pleut depuis trois semaines. Difficile d'imaginer que Anger a fait un burn-out à 29 ans, alors qu'elle était au top de sa carrière, et qu'elle passerait plusieurs mois à essayer de comprendre pourquoi elle s'est effondrée quand tout lui réussissait. Elle a tiré de cette épreuve un podcast, puis un livre, où elle redéfinit les codes de la réussite. On a plein de questions à lui poser, sur comment on manage si jeune, et quelles questions se poser pour comprendre ce à quoi on aspire vraiment. Bonjour Edgar.

  • Speaker #1

    Bonjour Clara Douce.

  • Speaker #0

    On est ravis de te rencontrer.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Et je vais te poser la même question que je pose à toutes mes invitées, qui est de quoi tu rêvais quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Alors quand j'étais enfant, moi je rêvais de voyage. J'ai toujours... Aimer, lire, le petit prince était mon ami imaginaire. J'ai vraiment toujours aimé voyager, explorer, c'était vraiment ça. Et mes parents, comme on voyageait beaucoup au Sénégal, aussi quand on était petites, on partait beaucoup en vacances. Et je savais qu'il y avait un autre ailleurs. Et c'est ça qui m'animait, vraiment, voyager.

  • Speaker #0

    Et du coup, à quoi ça ressemblait cette enfance pleine de voyages ?

  • Speaker #1

    Mon enfance pleine de voyages, du coup, moi je suis née à Paris, au croisement entre le 10e et le 11e arrondissement. Ensuite, on est partie au Sénégal pendant quelques temps. Donc c'était aussi de l'exploration, un nouvel environnement, une nouvelle langue à apprendre, etc. Et ensuite on est revenu en France et du coup il y a beaucoup de, pas de turbulences, mais plein de cultures aussi différentes, plein de mondes différents et qui m'habitent toujours. Et j'en parle d'ailleurs dans le livre, de ces différents mondes dans lesquels je navigue. Et donc une enfance dans l'ouverture, dans la joie et dans la lecture.

  • Speaker #0

    Ok. Entre Le Petit Prince, La Lecture, etc., on voit que ça t'a marquée. C'était quoi ton livre préféré quand t'étais enfant ?

  • Speaker #1

    Franchement, Le Petit Prince. Et je le relis chaque année, je pense. Lui et un autre livre qui s'appelle Sophie, mon amour, que j'adore.

  • Speaker #0

    Qui raconte quoi ?

  • Speaker #1

    C'est un livre d'amour spirituel entre un poète iranien du XIIIe siècle, qui s'appelle Rumi, et un derviche, un derviche Sophie. Et c'est une histoire d'amour incroyable, une histoire d'amour entre personnes, pas forcément sentimentales, mais amicales et spirituelles. J'adore ce livre. Ça,

  • Speaker #0

    c'est un thème qu'on retrouve pas mal aussi dans ton livre à toi.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans cette enfance pleine de voyages, c'était quoi ? Comment t'imaginais ton futur ? C'était quoi le métier de tes rêves ?

  • Speaker #1

    Franchement, je n'avais pas de nom de métier. En revanche, j'avais cet aspect de voyage. Je me disais, moi, je prendrais l'avion, je serais une... Je ne pourrais même pas dire businesswoman, mais il y avait ce truc de parce que l'avion, c'est direct, tu te vois en petite valise, tu vois. Mais c'était vraiment ça, c'était voyager, explorer, mais pas... Toi, j'aurais pu être voyageuse en me disant je suis exploratrice, je voyage en terrain connu, mais ce n'était pas ça. Il y avait quand même un truc lié au business, mais que je nommais pas, tu vois, que je n'arrivais pas en tout cas à nommer à l'époque.

  • Speaker #0

    Et du coup, donc après, tu es partie, tu as fait tes études. Tu es allée en école de commerce.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Quand tu as fini tes études, tu savais ce que tu voulais faire ?

  • Speaker #1

    En fait, quand je suis rentrée en école, j'avais une stratégie. C'est ça qui est marrant, c'est qu'à posteriori, je me suis dit, mais en fait, j'étais assez stratégique à l'époque. Mais quand je suis rentrée en école, comme je voulais voyager, ce qui était simple pour moi, c'était de me dire, comme j'ai envie de commencer ma carrière à l'international, il faudrait que j'ai de l'expérience pendant l'école. Et donc, au-delà de l'apprentissage, le fait que ça paye les études, c'est quand même un critère important pour moi. C'était de me dire, j'ai envie de faire le maximum d'expériences pro pendant mes études pour pouvoir prétendre à un job à l'international, notamment par un VIE. Un VIE,

  • Speaker #0

    c'est un volontariat international ?

  • Speaker #1

    D'entreprise, c'est ça. Et en fait, c'est un dispositif de l'État qui permet aux 18-28 ans, il me semble qu'il faut avoir moins de 28 ans quand tu postules, à aller à un poste à l'étranger comme une expat ou comme un expat, mais jeune. Du coup, tu as tous les avantages des expats. Ça dépend des boîtes, mais moi, ma boîte a été cool quand même là-dessus. Et donc, en fait, la stratégie était simple. La première année d'école, moi, j'ai tout fait. Toutes les assos, je me suis amusée comme jamais. Vraiment, j'étais dans cinq assos différentes. Voilà.

  • Speaker #0

    Et tu es allée dans quelle école ?

  • Speaker #1

    J'étais à l'ESCP.

  • Speaker #0

    OK. Donc, une grosse école de commerce parisienne.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et du coup, là-bas, j'ai vraiment exploré, je me suis amusée et j'ai fait l'apprentissage pendant deux ans pour avoir l'expérience professionnelle. Donc, j'ai commencé dans le supply chain. Pas du tout kiffant, j'ai fiché Excel à fond, mais ce qui me permet aujourd'hui d'être bonne sur Excel.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est une compétence importante.

  • Speaker #1

    C'est une compétence. Quand tu dois faire des P&L et tout, j'en ai fait, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    Un P&L, c'est un business plan, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et ensuite, j'ai fait du marketing chez Philips avant de partir à l'étranger pour Canal+.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu es arrivée chez Canal+, Canal+, en Afrique, avec un énorme job, des grosses missions. Comment ça s'est passé de se faire recruter chez Canal+, comme ça ?

  • Speaker #1

    Un peu d'audace, un peu d'aventure aussi, et une synchronicité quand même des choses. C'est-à-dire que moi, avant, j'avais fait un échange aux États-Unis. Mon premier stage, quand mes potes allaient en audit de finances, moi je suis partie faire de l'humanitaire au Pérou pendant quelques mois. Donc tu vois, déjà... Autre ambiance. Voilà, autre ambiance, avec des enfants drogués des rues, donc autre ambiance vraiment. Et ensuite, j'ai fait un échange de six mois aux États-Unis. J'ai adoré. Vraiment, j'avais adoré, j'étais partie dans le Wisconsin. Bon, dit comme ça, ça ne fait pas rêver le Wisconsin, mais j'étais à Madison, une école, vraiment, j'étais vraiment plongée dans une immersion totale dans le American Way of Life, quoi. Football américain, enfin, tout le truc. Et j'étais en collègue avec des Américaines, vraiment full expérience. Et de là, je m'étais dit, je vais aux États-Unis. Et quand je suis rentrée, un ami me parle d'une association de Sénégalais de grandes écoles. Je me dis, oh là là, un truc très micro-sectaire quand même. Et en fait, c'était une asso incroyable. Je suis devenue présidente après, je vais te dire de rien à tout.

  • Speaker #0

    Le gros revirement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est une asso où on faisait plein d'événements pour parler du futur de l'Afrique. Et moi, je ne connaissais pas plus que ça, mis à part le Sénégal. Et c'est comme ça que je me suis dit, ah, mais peut-être que ce serait intéressant d'aller travailler en Afrique. Maintenant, les gens en parlent plus, mais il y a 10 ans, pas du tout. Et c'est comme ça que j'ai débarqué au Rwanda à 23 ans, à manager une équipe de presque 10 personnes.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est ma première question que j'ai par rapport à ton expérience. Tu t'es retrouvée très jeune à manager des grosses équipes, ce qui est une position assez rare parce qu'en général, le management, ça arrive plus tard, ça arrive vers...

  • Speaker #1

    La trentaine.

  • Speaker #0

    Ouais, 27. Tu commences à manager des stagiaires, etc. Toi, tu te retrouves à manager une équipe de 10 personnes à 23 ans. C'est quoi ta première pensée quand on t'annonce ça ?

  • Speaker #1

    Déjà, moi, je la prends sur place. Tu vois, moi, je me souviens lors de mon... Et bienvenue. Lors de mon intro, enfin, induction. à Paris, j'avais une semaine à Paris et en fait moi je revenais du Cambodge et j'ai chopé le palu là-bas. Et en fait un truc rare tu vois, mais j'ai chopé le palu au Cambodge et je suis revenue. Pendant une semaine j'étais formée mais je ne comprenais rien, mais vraiment tout ce qu'on me disait, vraiment je me demandais comment je vais faire sur place. Et du coup t'as quand même ce truc de, c'est une arnaque ce que je fais parce que un peu le syndrome de l'imposteur que je ne nommais pas comme ça à l'époque bien sûr mais je suis arrivée en me disant mais je ne connais rien les gens me parlaient des offres canals, je me dis mais de quoi ils me parlent et... Et de là, en fait, je me suis vraiment mise en immersion à écouter, questionner, vraiment observer. Je pensais le mettre au mot. Et surtout, j'arrivais dans un endroit que je ne connaissais pas, même si à Paris, les gens me disaient Ah, tu vas en Afrique ? Super, tu la connais ? Je me disais Mais pas du tout, en fait, je ne connais pas du tout.

  • Speaker #0

    L'amalgame est facile, là, quand même.

  • Speaker #1

    C'est facile. Et le Rwanda, je ne sais pas, je n'ai jamais mis les pieds, je n'y connais absolument rien. Et donc, tu arrives comme ça, déjà, tu as la barrière de la langue, de la culture. Ensuite, tu as l'âge, je suis jeune. et je suis une femme. Vous avez quand même trois facteurs. Et c'est encore pire, je pense, quand tu es africaine, tu es d'origine africaine, parce qu'ils disent oh là là, là c'est une africaine qui vient des blancs, donc c'est pire. C'est une bountie.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est encore, tu dois encore plus prouver que tu as ta place, etc. Et franchement, ma stratégie numéro une, c'était d'écouter. J'ai fait des one-to-one avec tout le monde, toute la boîte, pas que ceux que je manageais, toute la boîte, pour comprendre, pour dire, oh, qui je suis, qui tu es, qu'est-ce que t'as fait avant, pourquoi t'es là, qu'est-ce qui te motive. Et en fait, j'ai créé un capital sympathie dès le départ où ils se sont dit, en fait, elle n'est pas venue pour nous fliquer, elle est venue vraiment pour collaborer. Et ça, ça a vachement marché.

  • Speaker #0

    Et donc derrière, en fait, t'as repris et après, t'as été en Vosges.

  • Speaker #1

    J'ai fait plein d'autres pays, ouais. J'ai fait 10 pays en tout, en 7 ans.

  • Speaker #0

    Incroyable. Avec des équipes de plus en plus grosses. Ouais, et des responsabilités de plus en plus fortes.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, exactement. Et après, ça aussi... Il y a un sujet d'adaptation parce que tu pars du Rwanda, tu pars au Rwanda qui est en Afrique de l'Est, tu pars en Afrique centrale, anglophone aussi. Et après le Rwanda, je suis allée en Guinée équatoriale, le seul pays qui parle espagnol en Afrique. Heureusement, je parle espagnol. Ça aide. Et pareil, une culture complètement différente. Parce que le Rwanda, ce qui m'aidait, c'est qu'il y avait une culture très proche du Sénégal. Mais par an, sans Sénégalais, j'ai été éduquée dans cette culture. Donc ça aide. La Guinée équatoriale, pas du tout. Et donc là, pareil, j'ai dû me dire, oh là là, la manière dont je managais. J'ai dû même changer mon style vestimentaire. Un jour, on est venu me voir, on m'a dit, mais tu t'habites trop comme une jeune. Tu es en mode I am young Tu dois changer ton style d'administration parce qu'ils me disent on ne dirait pas que c'est toi la boss

  • Speaker #0

    Toutes ces expériences dans des pays différents, ça a forcément demandé une énorme adaptabilité de ta part. Est-ce que c'était quelque chose qui était déjà dans ton caractère plus jeune ou c'est quelque chose que tu as dû apprendre un peu en marchant ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelque chose qui était en filigrane chez moi. Parce que comme je te disais, On a beaucoup voyagé. Quand j'étais petite, on partait beaucoup au Sénégal. Au Sénégal, tu pars chez ta grand-mère, elle va te parler en Wolof, en une autre langue. Tu vas venir à Paris avec tes potes parisiennes. Du coup, tu as déjà, dès petite, tu as déjà cette adaptation-là à faire. Et ensuite, moi, j'ai beaucoup voyagé seule. Moi, j'ai beaucoup fait de solo trip. Je suis partie au Pérou, j'avais 20 ans, avec des enfants drogués des rues. Comment tu leur parles ? Qu'est-ce que tu dois dire ? Qu'est-ce que tu ne dois pas dire ? Donc tout ça, en fait, ça forge ça. Donc je m'étais préparée, entre guillemets, à ça. Et en fait, oui, du coup, c'était aussi ma force chez Canal. Je sais, c'était pour ça que dès qu'il y avait un nouveau projet, on me disait, on va mettre une gueule, on sait qu'elle va gérer. Et je le cultivais aussi. J'essayais de l'affilier.

  • Speaker #0

    Comment ça se cultive ?

  • Speaker #1

    Comment ça se cultive ? Franchement, je pense en posant des questions, en étant vraiment curieux de l'autre. Après, je suis une personne qui aime profondément les gens. Tu vois, j'aime vraiment les gens. même si les gens m'épuisent j'ai appris pendant ce parcours que j'étais une fausse extravertie je suis très joviale très avenante etc en revanche les gens comme je pense que je suis à fond sur les gens je les écoute vraiment je prends tout de j'essaie de questionner de comprendre quand je quitte ces personnes je suis épuisée je suis rincée je donne tout et je pense que c'est vraiment comme ça que je le cultive parce que moi en étant avec les gens je me... pose aussi des questions moi-même. Je me dis, elle a ce point de vue, mais du coup, pourquoi moi j'ai ce point de vue ? Qu'est-ce qu'il a fait ? Est-ce que c'est mon environnement ? Est-ce que c'est moi ? Après, je pars en cacahuète, mais...

  • Speaker #0

    En fait, ça turbine à 100 à l'heure dans le cerveau et en même temps, tu es en train de discuter. Oui, il y a de quoi être fatigué.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, tu as managé beaucoup d'équipes dans plein de milieux différents, plein de pays différents. C'est quoi ton mot d'ordre dans le management ? Le truc où tu te raccroches tout le temps, où tu te dis, en fait, ça, c'est vraiment le truc le plus important.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je regarde en premier, c'est les levées de motivation des gens. Et ces levées de motivation sont différentes selon les types de personnes. D'autres vont être motivés par l'argent et c'est OK. Tu vois, vraiment, il n'y a pas de jugement là-dessus. D'autres qui vont dire, moi, ce qui me fait lever du lit le matin, c'est quand je viens et que c'est jovial et qu'il y a une bonne ambiance. D'autres qui vont dire, moi, ce que j'aime, c'est que les choses soient bien faites, etc. Et moi, c'est ce que vraiment j'ai essayé, en tout cas à l'époque. Et encore une fois, là, je le dis de manière a posteriori. que je mets des mots dessus, mais quand je le faisais, c'était un peu spontané. C'est de comprendre, toi, pourquoi tu es venue ? Qu'est-ce qui baisserait ta motivation ? Et qu'est-ce qui ferait que tu resterais encore dans cette boîte ? C'est un peu ça. Et donc, dans l'écoute active tout le temps.

  • Speaker #0

    Forcément. J'ai oublié de les écouter parce qu'en plus, ce n'est pas des trucs que tu te dis de but en blanc.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu rude et ce n'est pas hyper agressif dans les boîtes de dire, en fait, moi,

  • Speaker #1

    je suis là pour la thune. C'est ça. Et tu as ça. Et après, le deuxième truc, c'est aussi des... hyper claires sur tes objectifs et là où tu veux les amener.

  • Speaker #0

    Et ça, tu fais ça comment ?

  • Speaker #1

    Moi, je faisais beaucoup de one-to-one, clairement. Des one-to-one avec mes équipes, etc. Tous les mois, je faisais un bilan avec tout le monde en disant, voilà, on en est là sur les chiffres, on aimerait aller là. Là, c'est chaud parce qu'il y a ça, ça, ça qui n'est pas fait, comment on peut l'améliorer, qui a des idées, tu vois. Et de ne pas venir avec une méthode top-down, mais plus collégiale, mais toujours avoir le dernier mot. D'accord. parce que quand t'es trop dans la collégialité à un moment donné t'avances pas non plus faut qu'il y ait quelqu'un qui tranche et après moi c'est dans mon caractère, j'adore le côté action, j'aime pas les concepts vaseux, allez on y va et parfois ça peut ne pas marcher avec certains qui me trouvaient beaucoup trop strict et ce qui est dur je trouve aussi, moi le truc que j'avais trouvé dur c'est comment être atteint tes objectifs tout en étant sympa parce que je suis sympa de base mais du coup parfois les gens confondent la sympathie avec de la complaisance.

  • Speaker #0

    Et c'est important pour toi d'être sympa et d'être perçu comme sympa ?

  • Speaker #1

    Ouais, je pense. Je pense que c'est un truc de bon élève.

  • Speaker #0

    Ouais, et c'est aussi beaucoup les femmes qui veulent être...

  • Speaker #1

    C'est un truc de bon élève, mais après, je suis aussi sympa. Parce qu'il y en a qui ne sont pas sympas et qui veulent qu'on les perçoive comme sympas. Bah, sorry, si t'es pas sympa, t'es pas sympa, en fait. Mais là, c'est vraiment... Oui, je pense que j'aime bien les gens. Du coup, comme je les aime bien, c'est cool qu'ils m'aiment bien en retour.

  • Speaker #0

    Ça paraît logique. Donc, t'as fait une carrière fulgurante chez Canal quand même. Ouais. En six ans, t'as managé des centaines de personnes,

  • Speaker #1

    bougé de pays. Non, pas des centaines. Enfin... J'ai managé des points.

  • Speaker #0

    T'as managé beaucoup, beaucoup de gens. Ouais. Donc en quelques années, en six ans, t'as managé beaucoup, beaucoup de personnes. T'as déployé plein de nouveaux projets, en Afrique principalement. Pour quelqu'un qui se lance dans sa carrière aujourd'hui, surtout en particulier pour une femme, c'est quoi le truc essentiel qu'il faut faire, qu'il faudrait faire demain pour accélérer sa carrière ?

  • Speaker #1

    J'ai deux choses en tête. La première chose, c'est d'être dans les petits papiers, comme on dit. Ça veut dire avoir des mentors. et des sponsors, surtout. Le mentor, c'est les personnes avec qui tu parles pour pouvoir progresser dans ta carrière. Les sponsors, c'est eux qui vont parler de toi quand tu n'es pas là. Et c'est pour ça que j'en ai dans les petits papiers, c'est que lors d'une réunion du COMEX, par exemple, il y a un poste qui va surgir, tout le monde va penser à telle personne parce que tu es dans les petits papiers. Et ça, c'est une première chose à faire qui n'est pas spontanée pour tout le monde. Et ce qui est drôle, c'est que souvent, quand... On parle d'école de commerce, on dit ouais l'école, on nous apprend, c'est des gens qui savent réseauter etc. Alors que pas du tout, c'est très drôle. Parce que tu vois, en entreprise, les mecs savent le faire. C'est même pas vrai pour tous les mecs, mais les femmes clairement c'est moins le cas, de se dire en fait, il faut que j'aille contacter des personnes dans ma boîte pour qu'elles m'accompagnent, elles me fassent progresser, et pas forcément son manager. Et surtout pas son manager en fait, enfin surtout pas, je dis pas surtout pas. C'est pas forcément son manager.

  • Speaker #0

    pour aller trouver des gens en dehors de ton équipe qui vont aller parler de toi et qui vont pouvoir te conseiller.

  • Speaker #1

    Voilà, mais parler de toi, mais encore une fois, pour qu'ils parlent de toi, ils n'ont pas besoin de faire du marketing sur toi. C'est-à-dire que tu vas les voir de par ce que tu fais, ton attitude, etc. Ils vont parler naturellement de toi. Tu vois ? C'est pas genre ils vont parler de toi en mode Ah, tiens, stop, là, tu dois faire une campagne. C'est vraiment, ils vont parler naturellement de toi. C'est même pas calculé. Mais en fait, les conséquences, tu le vois. Moi, je sais que... Tous les postes que j'ai pris chez Cana, j'en ai fait quatre en tout, et bien à chaque fois, c'est parce qu'on a parlé de moi. Et que le dernier poste que j'ai fait, c'est le CEO qui m'a dit Écoute, il y a un projet sur l'Éthiopie, je sais que tu connais l'Éthiopie, allez, on va le faire,

  • Speaker #0

    tu vois. Et la question ne s'est même pas posée de réfléchir à quelqu'un d'autre.

  • Speaker #1

    Et puis après, ce qui est compliqué, c'est là qu'il faut savoir gérer, c'est que les autres vont dire Mais pourquoi toi ? Moi, j'ai eu cette question mille fois, et c'est horrible. Et tu es là et tu doutes, ça, ça te met le doute. C'est que même si tu ne te doutais pas à la base... Là, tu te dis, ah ouais, c'est vrai, pourquoi moi, peut-être que si on me pose cette question, c'est que je ne suis pas légitime, etc.

  • Speaker #0

    Et là, le syndrome de l'imposteur est de retour.

  • Speaker #1

    Est de retour. Et moi, je me souviens, j'avais une boss extra à l'époque, avant de prendre le post-héritopie, qui était un peu comme une menteur qui me disait, écoute Edgar, tu ne te poses pas de questions. Si on t'a pris, c'est que tu sais faire. Et le syndrome de l'imposteur, la seule manière de le tuer, c'est l'action.

  • Speaker #0

    Et donc tu disais, tu avais deux actions à mettre en place. Je reviendrai sur la question du mentor. Tu as deux actions à mettre en place. C'est quoi la deuxième action ?

  • Speaker #1

    La deuxième, justement, c'est de faire taire ses voies intérieures par l'action. Ok. Voilà.

  • Speaker #0

    Belle transition. Magnifique. Et donc l'action, c'est juste de prendre le job qu'on te propose et d'y aller et de foncer un peu tête baissée.

  • Speaker #1

    Ouais, mais après, c'est une combinaison des deux. C'est que, tu vois, juste se dire, allez, il faut y aller. Je trouve ça horrible, tu vois, quand on dit, ah, il faut oser. Ok, super. mais parfois on a peur et moi je le dis toujours j'ai toujours peur par contre j'ai confiance en mes actions et pour pouvoir continuer sur la durée dans l'action ce qui est ce sont les mentors justement qui vont te bosser qui vont dire tu as un coup de mou mais t'inquiète pas au que tu dis voilà j'ai mis cette action là je doute pourquoi ça marche pas ah bah tu devrais faire si faire ça tu as une combinaison des deux c'est pas l'un ou l'autre c'est l'un et l'autre donc

  • Speaker #0

    deux choses à faire toujours trouver un mentor et des sponsors à minima et se mettre dans l'action C'est qui, toi, ton mentor aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    J'en ai tellement des mentors. Ah, j'en ai tellement. Enfin, vraiment, j'en ai beaucoup. Par exemple, tous les portefeuilles du livre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est des mentors.

  • Speaker #0

    Les personnes que tu as rencontrées autour de ce que je fais à la réussite.

  • Speaker #1

    Voilà, que je connaissais d'avant ou pas. Et j'ai plein d'autres mentors. Tu vois, c'est vraiment, c'est quelque chose d'assez naturel chez moi. C'est comme des amis, tu vois. Il y a certains mentors, c'est devenu vraiment des amis. Ils connaissent ma famille. Tu vois, ça part loin. Et j'ai des mentors de long terme et des mentors ponctuels. Tu vois ? De long terme que je connais depuis hyper longtemps et qui me suivent depuis longtemps. Et d'autres très ponctuels. J'ai un sujet particulier, je ne sais pas comment le résoudre. Surtout au niveau business. Je veux dire, là, il est trop fort en market ou je ne sais pas quoi. S'il te plaît, tu n'as pas un petit moment pour qu'on se prenne un café ? Et puis voilà.

  • Speaker #0

    En fait, tu as un réseau de mentors.

  • Speaker #1

    J'ai un réseau de mentors, moi.

  • Speaker #0

    Dans lequel tu peux aller piocher.

  • Speaker #1

    Exactement. Exactement.

  • Speaker #0

    Hyper intéressant. Et ça, moi, ça me pose toujours beaucoup de questions parce que, comme tu le disais, on a tendance à dire que les hommes savent mieux réseauter que les femmes. Ouais. Et c'est vrai, pour le coup, c'est avéré que les femmes ont moins tendance à réseauter.

  • Speaker #1

    Moins tendance, ouais. Je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Toi, c'est quoi ton conseil que tu donnerais à quelqu'un qui arrive dans une grosse boîte et qui essaye de se construire un réseau et qui a en même temps peur d'être la meuf un peu lourde qui envoie genre 15 mails en mode on peut prendre un café et qui n'a pas trop envie de rester dans son coin non plus parce qu'elle a envie d'avancer ?

  • Speaker #1

    Moi, la première chose, sincèrement, c'est de s'adresser à des personnes qui nous intéressent vraiment. Ça change la donne. C'est-à-dire ? En fait, tu vois, moi, j'ai une anecdote toute bête. Quand j'étais débutante chez Canal, ma première boss m'avait dit Ah, il faut absolument que tu parles à cette dame. Elle est trop bien. Elle va te permettre de catapulter ta carrière. Mais la dame, ses vibes ne me parlaient pas. Tu vois, vraiment. Vraiment, elle avait paraissu froide, méchante. Enfin, vraiment. Et en fait, je me suis dit non. Pourquoi je vais me forcer ? Et je pense que le réseau, ça commence par ça. Quand je dis qu'il faut s'intéresser vraiment à la personne, c'est de te dire, en fait, est-ce que cette personne, je vais passer un bon moment ? Parce qu'à la fin de la journée, c'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que tu as kiffé ou pas.

  • Speaker #1

    À la fin de la journée, la personne, c'est pas parce que tu vas prendre un déj avec cette personne qu'elle va dire, ok, je te recommande la telle, telle, telle. Non, il faut qu'il y ait un feeling, il faut que ce soit plaisant, il faut qu'au-delà des conseils, que vous soyez, que la relation passe, le fit passe. Et moi, je commencerais par ça, par dire, en fait, qui, quand je suis rentrée dans la boîte... Quelles sont les cinq personnes qui m'ont vachement inspirée ? Mais vraiment, tu vois. Et d'aller piocher ces personnes-là, et de leur faire un message très personnalisé, de qu'est-ce qui a fait que, dans leur discours, dans ce qu'ils ont dit à la machine à café, ou je ne sais quoi, les a touchées, tu vois. Et ce que je dis toujours avec le réseau, il faut toujours être intéressant avant d'être intéressé.

  • Speaker #0

    Excellente punchline.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est ça le truc à retenir. Pour se construire un réseau, il faut être intéressant plutôt qu'intéressé.

  • Speaker #1

    Et intéressant, ça veut dire que tu t'intéresses vraiment à la personne. Tu ne veux pas venir comme ça, intéressé. Alors, tu peux me plugger avec telle personne. Moi, je vois plein de gens qui m'écrivent sur Instagram, LinkedIn, etc. Comme je dis, je parle beaucoup de réseau. Ils disent, ah, mais comme tu dis qu'il faut contacter les gens, j'aimerais bien parler à telle personne, tu peux me donner son mail. Je dis, mais pas comme ça. Déjà, bonjour. Est-ce qu'on est amis ? Tu vois, mais il y a plein de gens qui sont à côté de la plaque sur ça.

  • Speaker #0

    OK. Donc être intéressant plus qu'intéresser.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    On va rentrer un peu dans le plus dur, du coup. Donc, toujours chez Canal, tu t'es construit un réseau, t'as rencontré plein de gens, t'as fait une expérience hyper intéressante et après, d'un coup, ça s'est effondré.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu peux nous raconter un peu ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Écoute, c'est parce que... Enfin, par où commencer ? C'est très complexe, cette histoire de... Tu vois, à décortiquer. Donc moi, je suis rentrée premier job, enfin vrai job, tu vois. Et en opportunité, tu prends les trucs, tu vois. Je ne me suis jamais posé de question de ce que je voulais faire plus tard. Comme je te dis, je voulais juste voyager. Et effectivement, j'avais atteint ce but. Je voyageais beaucoup, plein de trucs cools, des hôtels 5 étoiles, maxi miles. Tu vois, quand je partais en vacances, je ne payais rien parce que j'avais plein de miles. Du coup, tu te dis, c'est bon, ce dont je rêvais, c'est bon. Sauf qu'en fait, c'est là où le bas blesse, c'est que plus on prend du temps, enfin pardon, plus on est laxiste sur l'ouverture en se disant on verra plus tard, ce plus tard-là, il nous rattrape.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi ton plus tard,

  • Speaker #1

    toi ? Le plus tard, c'était, tu vois, moi au tout début, je fais une prépa parce que je suis bonne élève, je fais une grande école parce que ça m'ouvre les portes, canal assez chouette, on part à l'étranger, sur place, on me donne des opportunités, je les prends. Et du coup, je ne m'étais pas créée ma propre ambition à moi. C'est l'ambition de l'entreprise que je déroulais.

  • Speaker #0

    Et l'ambition de tes parents ?

  • Speaker #1

    Exactement, l'ambition des autres. Je ne me suis jamais posé la question, mais en fait, je veux quoi ? Jamais. Mais fondamentalement. Effectivement, je n'ai jamais été dans les trucs où je me suis forcée. Je n'ai jamais été dans ça. En revanche, je prenais les choses qu'on me proposait, je prenais, ça ne me dérangeait pas tant que ça. Et moi, c'est en 2018. Je me souviens, j'avais fait un road trip toute seule au Mexique. J'adore les solo trips pour mes anniversaires. J'ai parti un mois au Mexique. Et là, j'avais tout, franchement. Plage incroyable. Sur Instagram, je postais plein de trucs. Et les gens me disaient, mais c'est trop bien ta vie, tu vis ta best life. Et moi, j'étais tellement triste, tellement vide. Triste, vide. Je pleurais tous les jours. Et c'est un message d'une personne qui m'a dit Ah mais tu vis ta best life Et là, je me suis dit Anger, stop J'ai stoppé Instagram pendant deux ans. À partir de là, je suis sortie d'Instagram. Et je pense que c'est là qu'a commencé ma vraie traversure du désert, mais que je n'avais pas conscience, en fait, de ça. Et donc, moi, à partir de là, je ne sais pas, je n'étais pas bien. Mais j'ai continué pendant deux ans quand même. Deux ans complets. Ça, c'était en mai 2018 où j'ai ce petit truc qui, je me dis Bizarre, mais bon, j'avance Et je pousse et je me dis en fait de toute façon j'ai pas d'autre option, de toute façon c'est vrai que c'est cool ce que je fais, tu vois moi je t'ai pas dans le truc de bullshit job etc parce que... Parce que je savais ce que je faisais. Il y avait du sens. Je créais de la télé aux Éthiopiens, je comprenais. Mais plus ça avançait, plus... Il y avait ce premier truc. Deux, il faut le dire, il y avait quand même un management qui n'était pas top. Je ne sais pas rentrer dans le détail, mais ce n'était pas top. Tu as l'éloignement de ta famille et de tes amis. C'est dur,

  • Speaker #0

    ça, quand même.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais très jeune, en plus. Du coup, tu rates tous les anniversaires, tous les naissances. Et après... T'avais tout ce sujet aussi complexe de politique interne qui m'a... Où tu te dis, en fait, tu donnes tout pour la boîte, mais à la fin, voilà quoi.

  • Speaker #0

    Elle, elle donnera pas tout pour toi.

  • Speaker #1

    Et en fait, ça m'a... Ouais, c'est un truc qui m'a... Je pense que j'ai tiré la corde beaucoup trop loin, en fait. Et en fait, ça a pété.

  • Speaker #0

    Et comment ça se manifeste de péter ?

  • Speaker #1

    Un an avant que ça ne pète, moi, j'avais plein de signes sur mon corps. Mais je... Voilà, j'avais des... Sous la douche, mes cheveux tombaient, mais j'étais en mode...

  • Speaker #0

    Je vais prendre quelques compléments.

  • Speaker #1

    Non, vraiment, c'était terrible. J'avais de l'eczéma sur tout le corps. En été, à Paris, quand je revenais à Paris, j'y mettais des écharpes. J'en disais, t'as pas chaud ? Je fais, non, non, j'ai pas chaud, mais en fait, j'avais de l'eczéma à part.

  • Speaker #0

    C'est mêle pour toi, là.

  • Speaker #1

    Non, mais vraiment, et c'est fou parce que... Et c'est dingue, ce truc de se dire, en fait, t'es dans le déni. Après, je pense que j'ai une proportion au déni qui est incroyable, tu vois. Et ça, je le traite avec ma thérapeute. Tu vois, c'est que ça aussi, ça m'a permis de creuser plein de choses, tu vois. Mais tu es vraiment dans un déni total, des crises de larmes tout le temps, des insomnies tout le temps. Et en fait, tu es comme une soldate. Tu te dis en fait, non, il faut que j'y aille.

  • Speaker #0

    Et tu avances, tu avances,

  • Speaker #1

    tu avances. Rien n'arrive, tu avances, ça glisse sur ta peau, quoi. Sauf qu'à un moment donné, ton corps, il dit, mais en fait, ça ne va pas ou quoi, tu vois. Et c'est ça qui est arrivé.

  • Speaker #0

    Et donc ça, ça a duré pendant un an avant que ça n'y pète vraiment.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. Et je suis rentrée à Paris en février 2020.

  • Speaker #0

    Ok, donc en plein Covid. En plein Covid,

  • Speaker #1

    tu vois. Moi, le Covid, je n'ai pas trop capté. Parce que moi, j'étais dans mon trou. Et ouais, c'était très complexe. C'était vraiment, vraiment compliqué. Et surtout, quelque chose que pour moi, les burn-outs, c'est pour les loups de Wall Street, tu vois. Ce n'est pas nous, tu vois. Ce n'est pas... Ça n'arrive pas, quoi. On est là, on est jovial, etc. Mais non. Et depuis, moi, j'ai un rapport très... Tu vois, distancé, même quand je parle du podcast que j'ai fait pour explorer la notion de réussite. Je vais voir des personnes qui semblent avoir réussi, ce qui est très différent. Tu as la vitrine et l'arrière-boutique, quoi, tu vois.

  • Speaker #0

    OK. Mais justement, je voulais enchaîner sur le podcast. Yes. Tu as rencontré plein de personnes à partir de février 2020, en fait, quand tu étais en plein Covid, un peu au fond du trou, pour justement rencontrer des personnes qui semblent avoir réussi, pour leur demander quelle est leur vision de la réussite. Et toi, c'est quoi le truc que tu as retenu de ces podcasts ?

  • Speaker #1

    De ces podcasts ? Déjà, quand je suis rentrée, j'ai quand même pris une pause. Enfin, une bonne pause avant de faire le podcast. Mais en fait, le truc que je retiens, c'est que tout le monde fait de son mieux. En réalité,

  • Speaker #0

    c'est hyper optimiste, ça.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en fait, personne n'a la recette de la réussite. Tu vois, parce que tu as toujours plein de trucs de guidelines, de comment réussir, les trois étapes pour... Mais en fait, personne. On a la recette. Chacun fait de son mieux. Et c'est vraiment un truc, moi, qui m'a vachement soulagée, tu vois. Et aussi, le fait de se dire, derrière, chacun fait de son mieux, t'as ce côté aussi déséquilibre, où en fait, ils savent où ils veulent aller vaguement, tu vois. Ils savent où ils veulent aller, en fait. Non, ça, c'est pas vague. Ils savent où ils veulent aller. Ils connaissent leur sweet spot, comme je l'appelle. En revanche, comment ils y vont ? Par quels moyens ? Ils ne savent pas trop. Et c'est ça qui est beau.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de mode d'emploi, en fait.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de mode d'emploi. Et ça qui est beau, c'est que tu peux dire, il a réussi, elle peut se redéfinir. C'est-à-dire, là, à l'instant T, ma réussite veut dire ça. Mais peut-être que dans cinq ans, peut-être quand j'aurai des gosses, peut-être que quand je vais déménager, j'en sais rien, la réussite va se redéfinir. Et moi, c'est quelque chose qui me... Et c'est ça qui fait toute la richesse de cette thématique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. C'est fascinant, en fait.

  • Speaker #1

    J'ai arrêté parce que je suis fatiguée, mais en vrai, c'est inépuisable.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi le truc qui t'a le plus surprise ?

  • Speaker #1

    Qui m'a le plus surprise ? Euh...

  • Speaker #0

    Que ce soit d'ailleurs dans le podcast ou dans le livre, en fait, dans toutes ces rencontres.

  • Speaker #1

    En fait, surprise, oui et non, ça m'a confortée plutôt. C'est le fait que, tu vois, je trouve que dans une société où on essaie vachement de segmenter, de siloter, de compartimenter. Et ce qui m'a émue et surprise, c'est que, en fait, quelles que soient les personnes d'où elles viennent, de leur origine sociale, culturelle, etc., en fait, elles passent par les mêmes phases.

  • Speaker #0

    Tu vois,

  • Speaker #1

    ces phases de... Et puis après, ça dépend aussi des types de personnes que j'ai dans le podcast, parce que moi, le point commun de toutes ces personnes, ce sont des personnes curieuses d'elles-mêmes, déjà, qui se posent vachement de questions, qui sont très humbles, tu vois, dans leur manière de faire. Des personnes qui s'intéressent beaucoup à l'autre, tu vois, qui questionnent l'autre, qui ne vont pas avoir des stéréotypes, qui vont vouloir bousculer les codes. Et ce sont des personnes aussi qui ont conscience de la société dans laquelle elles vivent.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    qui ne sont pas dans leur sillon en disant moi j'ai réussi faites comme moi en fait, si je l'ai fait vous pouvez le faire ce que je déteste donc voilà c'est quand même le point commun de toutes ces personnes là et franchement j'ai eu des gens tellement divers dans le podcast, dans le livre j'ai fait une sélection des inattendus mais dans le podcast j'ai eu des gens tellement divers j'ai eu de tout j'ai eu un ex-prisonnier j'ai eu des femmes d'affaires j'ai eu des pâtissiers vraiment j'ai eu de tout tout, tu vois, de tout horizon.

  • Speaker #0

    Et tu vois toutes celles, tous ce même point commun.

  • Speaker #1

    Et c'est le même point commun qu'ils ont. Et ça, je trouve que ça donne foi en l'humanité, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, complet. Là, déjà, je suis reboostée.

  • Speaker #1

    Non, vraiment, ça donne foi en l'humanité.

  • Speaker #0

    Et du coup, sur cette définition de la réussite, tout le monde a à peu près le même cheminement, et ça, c'est quelque chose que j'ai ressorti de la lecture de ton livre aussi. Ouais. Et je pense que c'est quelque chose qu'il faut dédramatiser, en fait, pour tous nos auditrices, typiquement. Mais à l'inverse, c'est quoi la principale erreur que tu as remarquée chez ces gens qui ont redéfini leur réussite ?

  • Speaker #1

    Alors, l'erreur, je ne la prendrai pas des gens que j'ai eu sur le podcast, sur le livre, parce que c'est des personnes aussi qui sont arrivées à un certain stade qui ne répètent plus ses erreurs, etc. Mais je l'ai plus vue pour mon cas, déjà. Et aussi parce que moi, je fais plein d'ateliers, d'accompagnement, etc. Enfin, je faisais, je vais reprendre, mais pendant ce temps. pose. Et du coup, je parle à beaucoup d'une communauté, en tout cas de personnes qui sont en recherche de ça. Et je pense que la principale erreur, c'est de vouloir aller trop vite et de se focaliser sur le quoi, qu'est-ce que je dois faire maintenant et pas sur le pourquoi. Je veux faire des choses.

  • Speaker #0

    Et de là où on va aller.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le why, la fameuse direction. Et puis se focaliser sur le pourquoi et c'est très insidieux parce que, et aussi, c'est ce que notre société nous apprend. Qu'est-ce que tu fais quoi dans la vie ? quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, tu vois. Et pas le pourquoi je le fais, tu vois. Et je pense que vraiment, on tombe tous dans ce piège. Moi, il m'avait compris. Mais quand j'ai compris le hack et que c'est ce que j'ai appris de mes invités, qu'en fait, ils étaient plus motivés par un fil rouge que par des actions concrètes, tu définis ton fil rouge, ton why, et tu fais tourner plein d'activités autour,

  • Speaker #0

    tu vois. D'accord. Donc, prendre le temps et définir là où on veut aller avant de se lancer tête baissée.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pour nos auditrices qui se posent des questions et qui aimeraient justement définir un peu là où elles veulent aller, tu aurais un exercice à faire là que tu pourrais nous expliquer en trois minutes ?

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. Il y a un exercice que j'adore, que je donne à tous mes... Enfin, chaque fois que je fais des ateliers, souvent je donne cet exercice. Bon, je ne vais pas faire le truc méditation là, mais en fait, c'est un peu le même truc. C'est en gros, il faut fermer les yeux. Et vous vous imaginez que vous avez 80 ans. Mais 80 ans, vous êtes stylé. Vous êtes en pleine forme, vous êtes habillé vraiment de votre meilleur outfit, vous êtes vraiment bien.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    donc il faut s'imaginer comme ça. Il fait beau. On s'en fout du mois de votre anniversaire, mais il fait beau, vous savez pourquoi. Et vous fêtez votre anniversaire. C'est vos 80 ans et vous allez rassembler toutes les personnes qui comptent dans votre vie. Elles sont toutes venues de... part des autres du monde, si vous avez des personnes éparpillées dans le monde, elles sont là spécialement pour vous. Et il y a une personne qui est d'une génération en dessous de vous. Vos enfants, vos neveux, vos petits cousins, enfin, le fils du voisin, on s'en fout. Il y a quelqu'un qui est plus jeune et qui va faire un discours sur vous. Qui va faire un discours de deux minutes, trois minutes sur vous, la personne que vous êtes, ce que vous avez accompli, etc. Et l'exercice, c'est d'écrire ce discours.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Qu'est-ce qu'on a envie qu'on dise de Noah à 80 ans ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça, ça remet, ça ajuste. Parce qu'en fait, on se rend compte de ce qui est important pour nous. Et en filigrane, qu'est-ce qu'on veut laisser sur Terre ? C'est un peu glauque de dire ça, laisser sur Terre, c'est-à-dire là, on va partir et ça a un sentiment bizarre. Mais c'est hyper important, en fait, de le faire.

  • Speaker #0

    OK. Et ça te permet de te projeter beaucoup plus loin, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et juste savoir, en fait, je vais me prendre la tête pour des trucs nuls. En fait, c'est surtout ça. Je vais me prendre la tête pour des trucs nuls. En fait, moi, ce qui m'importe, c'est ça. C'est ma famille, ce qui m'importe c'est mes amis, ce qui m'importe c'est la nature, ce qui m'importe c'est... Ben voilà, c'est pas ce que je fais actuellement, c'est... Voilà, tu vois.

  • Speaker #0

    Ben écoute, j'encourage toutes nos éditrices à le faire. Moi, spoiler alert, je l'ai déjà fait.

  • Speaker #1

    Alors ?

  • Speaker #0

    Ben écoute, je me sens plutôt alignée avec ce que je fais dans la vie. Donc c'est cool.

  • Speaker #1

    Ça c'est cool. C'est chouette.

  • Speaker #0

    Maintenant, on va passer dans la dernière partie du podcast, où je vais te poser des questions du tac au tac. Le but, c'est que tu me répondes avec la première chose qui te vient en tête. Par contre, si ta réponse m'intrigue, je me permets de faire une petite question de follow-up. Parce qu'après tout, c'est mon podcast et je définis les règles.

  • Speaker #1

    Pas le droit.

  • Speaker #0

    C'est qui une femme qui t'inspire ?

  • Speaker #1

    Ma grand-mère.

  • Speaker #0

    Ta grand-mère ? Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ma grand-mère dont je porte le nom, parce que c'est une tradition au Sénégal de porter le nom d'une personne. C'est la mère de ma mère, c'est une personne très badass. Vraiment, moi, quand j'entends le mot badass, je pense à elle. Elle a... Elle a classé plein de codes pour son époque. Elle a divorcé parce qu'elle n'était pas heureuse dans son ménage. Elle fixe les règles. Elle a été indépendante. Et je ne l'ai pas connue longtemps. Elle est décédée quand j'avais 6 ans. Mais j'en garde un bon souvenir. Et surtout, les gens me disent, quand on me dit que tu es comme ta grand-mère, je suis trop fière.

  • Speaker #0

    Un peu une légende, quoi.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi quand on manque d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Je m'isole. Moi, je fais plein de retraites, toute seule. Des retraites en région parisienne. J'ai plein de lieux trop sympas que je ne donnerai pas.

  • Speaker #0

    Que je ne partagerai pas.

  • Speaker #1

    J'ai plein de lieux très sympas où je fais des retraites. Je lis, j'écris, je fais des spas. J'adore les spas. D'accord. Voilà, et je fais ça.

  • Speaker #0

    Ok. Tu dirais quoi à ton moi de 18 ans ?

  • Speaker #1

    À mon moi de 18 ans, je lui dirais de ne pas s'inquiéter. que tout irait bien.

  • Speaker #0

    Tu as été anxieuse ?

  • Speaker #1

    Je pense et je le suis toujours. J'ai toujours été anxieuse. J'ai toujours été anxieuse.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'angoissait à 18 ans ?

  • Speaker #1

    Je pense cette obsession peut-être même de réussir, tu vois. Toi, tu as 18 ans, j'ai mon bac, je vais en prépa, quoi. La prépa, il faut réussir la prépa, il faut réussir l'école, il faut réussir les concours, tu vois. Je pense que c'est ça, c'est juste go with the flow.

  • Speaker #0

    C'est quoi la question que tu ne veux plus qu'on te pose ?

  • Speaker #1

    La question que je ne veux plus qu'on me pose, comment t'as fait pour réussir alors que tes parents n'ont pas fait d'études ?

  • Speaker #0

    Infernal.

  • Speaker #1

    Infernal. Et c'était vraiment le trigger du livre, quand j'ai écrit le livre.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu fais quand t'as besoin de te recentrer ? Pas de t'inspirer, mais vraiment quand tu sens que tu commences un peu à te déconnecter de toi-même.

  • Speaker #1

    Je prie.

  • Speaker #0

    C'est quoi quelque chose qui n'est pas sur ton CV, mais qui est super important dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Mes voyages en solo. J'ai vraiment... J'ai visité plus de 55 pays, tu vois. Donc j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup exploré en sac à dos. J'ai fait des trucs de dingue aussi, des trucs de fous que je ne ferais plus. Mais je pense que c'est quelque chose qui m'a vachement aidée, surtout dans ma reconversion. Parce que cette capacité à ne pas avoir trop peur de l'inconnu, je pense que ça vient de là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense que ça vient de là.

  • Speaker #0

    Et c'est la capacité à ne pas avoir peur d'être seule aussi, non ?

  • Speaker #1

    Aussi.

  • Speaker #0

    Moi, c'est un truc qui m'impressionne beaucoup, parce que je n'ai jamais été même... Voyager toute seule.

  • Speaker #1

    En fait, oui, mais en fait, c'est fou parce que ça donne beaucoup de confiance en soi de voyager seule. Enfin, un conseil que j'en ai, mais faites-le au moins une fois de votre vie. Même si vous allez en Bretagne, même si vous allez même dans le... Mais vraiment, un week-end seule, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Je testerai peut-être. Écoute, Edgar, merci. Merci d'être venu sur le podcast. C'est hyper inspirant de t'avoir. Et c'est hyper inspirant aussi que tu partages des parcours de vie comme tu l'as fait dans ton livre. Donc, merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai une dernière question avant que tu partes. C'est qui la prochaine personne qu'on devrait inviter sur le podcast ?

  • Speaker #1

    J'ai plein de personnes en tête, mais celle qui vient la première là, spontanément, c'est une personne que j'ai interviewée dans le podcast et dans le livre qui s'appelle Amélia Matar, la cofondatrice de Coloris. Et sa mission, c'est d'apprendre aux enfants le numérique sans écran. Elle est une cause hyper noble. Elle est hyper joviale. J'adore cette personne vraiment. On ne se connaît pas beaucoup. mais je l'adore donc j'aimerais beaucoup l'avoir ici génial bah écoute merci Anga je t'en prie et à bientôt merci à toi c'était chouette

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Description

On se retrouve pour un nouvel épisode de C’est qui la Boss, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes.


La première fois que j’ai rencontré N’Geur Sarr, ce qui m’a marqué, c’est son énergie. N’geur donne un coup de boost pour la journée, même si on s’est levée en retard et qu’il pleut depuis 3 semaines.

Difficile d’imaginer que N’geur a fait un burn-out à 28 ans, alors qu’elle est au top de sa carrière et qu’elle passera plusieurs mois à comprendre pourquoi elle s’est effondrée quand tout lui réussissait. Elle a tiré de cette épreuve un podcast, puis un livre où elle redéfinit les codes de la réussite.

On a plein de questions à lui poser sur comment on manage si jeune, et quelle question se poser pour comprendre ce à quoi on aspire vraiment.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, on se retrouve pour un nouvel épisode de C'est qui la bosse, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes. La première fois que j'ai rencontré Anger, ce qui m'a marquée, c'est son énergie. C'est un truc de dingue. En trois minutes, Anger donne un coup de douce pour la journée, même si on s'est levé en retard et qu'il pleut depuis trois semaines. Difficile d'imaginer que Anger a fait un burn-out à 29 ans, alors qu'elle était au top de sa carrière, et qu'elle passerait plusieurs mois à essayer de comprendre pourquoi elle s'est effondrée quand tout lui réussissait. Elle a tiré de cette épreuve un podcast, puis un livre, où elle redéfinit les codes de la réussite. On a plein de questions à lui poser, sur comment on manage si jeune, et quelles questions se poser pour comprendre ce à quoi on aspire vraiment. Bonjour Edgar.

  • Speaker #1

    Bonjour Clara Douce.

  • Speaker #0

    On est ravis de te rencontrer.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Et je vais te poser la même question que je pose à toutes mes invitées, qui est de quoi tu rêvais quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Alors quand j'étais enfant, moi je rêvais de voyage. J'ai toujours... Aimer, lire, le petit prince était mon ami imaginaire. J'ai vraiment toujours aimé voyager, explorer, c'était vraiment ça. Et mes parents, comme on voyageait beaucoup au Sénégal, aussi quand on était petites, on partait beaucoup en vacances. Et je savais qu'il y avait un autre ailleurs. Et c'est ça qui m'animait, vraiment, voyager.

  • Speaker #0

    Et du coup, à quoi ça ressemblait cette enfance pleine de voyages ?

  • Speaker #1

    Mon enfance pleine de voyages, du coup, moi je suis née à Paris, au croisement entre le 10e et le 11e arrondissement. Ensuite, on est partie au Sénégal pendant quelques temps. Donc c'était aussi de l'exploration, un nouvel environnement, une nouvelle langue à apprendre, etc. Et ensuite on est revenu en France et du coup il y a beaucoup de, pas de turbulences, mais plein de cultures aussi différentes, plein de mondes différents et qui m'habitent toujours. Et j'en parle d'ailleurs dans le livre, de ces différents mondes dans lesquels je navigue. Et donc une enfance dans l'ouverture, dans la joie et dans la lecture.

  • Speaker #0

    Ok. Entre Le Petit Prince, La Lecture, etc., on voit que ça t'a marquée. C'était quoi ton livre préféré quand t'étais enfant ?

  • Speaker #1

    Franchement, Le Petit Prince. Et je le relis chaque année, je pense. Lui et un autre livre qui s'appelle Sophie, mon amour, que j'adore.

  • Speaker #0

    Qui raconte quoi ?

  • Speaker #1

    C'est un livre d'amour spirituel entre un poète iranien du XIIIe siècle, qui s'appelle Rumi, et un derviche, un derviche Sophie. Et c'est une histoire d'amour incroyable, une histoire d'amour entre personnes, pas forcément sentimentales, mais amicales et spirituelles. J'adore ce livre. Ça,

  • Speaker #0

    c'est un thème qu'on retrouve pas mal aussi dans ton livre à toi.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans cette enfance pleine de voyages, c'était quoi ? Comment t'imaginais ton futur ? C'était quoi le métier de tes rêves ?

  • Speaker #1

    Franchement, je n'avais pas de nom de métier. En revanche, j'avais cet aspect de voyage. Je me disais, moi, je prendrais l'avion, je serais une... Je ne pourrais même pas dire businesswoman, mais il y avait ce truc de parce que l'avion, c'est direct, tu te vois en petite valise, tu vois. Mais c'était vraiment ça, c'était voyager, explorer, mais pas... Toi, j'aurais pu être voyageuse en me disant je suis exploratrice, je voyage en terrain connu, mais ce n'était pas ça. Il y avait quand même un truc lié au business, mais que je nommais pas, tu vois, que je n'arrivais pas en tout cas à nommer à l'époque.

  • Speaker #0

    Et du coup, donc après, tu es partie, tu as fait tes études. Tu es allée en école de commerce.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Quand tu as fini tes études, tu savais ce que tu voulais faire ?

  • Speaker #1

    En fait, quand je suis rentrée en école, j'avais une stratégie. C'est ça qui est marrant, c'est qu'à posteriori, je me suis dit, mais en fait, j'étais assez stratégique à l'époque. Mais quand je suis rentrée en école, comme je voulais voyager, ce qui était simple pour moi, c'était de me dire, comme j'ai envie de commencer ma carrière à l'international, il faudrait que j'ai de l'expérience pendant l'école. Et donc, au-delà de l'apprentissage, le fait que ça paye les études, c'est quand même un critère important pour moi. C'était de me dire, j'ai envie de faire le maximum d'expériences pro pendant mes études pour pouvoir prétendre à un job à l'international, notamment par un VIE. Un VIE,

  • Speaker #0

    c'est un volontariat international ?

  • Speaker #1

    D'entreprise, c'est ça. Et en fait, c'est un dispositif de l'État qui permet aux 18-28 ans, il me semble qu'il faut avoir moins de 28 ans quand tu postules, à aller à un poste à l'étranger comme une expat ou comme un expat, mais jeune. Du coup, tu as tous les avantages des expats. Ça dépend des boîtes, mais moi, ma boîte a été cool quand même là-dessus. Et donc, en fait, la stratégie était simple. La première année d'école, moi, j'ai tout fait. Toutes les assos, je me suis amusée comme jamais. Vraiment, j'étais dans cinq assos différentes. Voilà.

  • Speaker #0

    Et tu es allée dans quelle école ?

  • Speaker #1

    J'étais à l'ESCP.

  • Speaker #0

    OK. Donc, une grosse école de commerce parisienne.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et du coup, là-bas, j'ai vraiment exploré, je me suis amusée et j'ai fait l'apprentissage pendant deux ans pour avoir l'expérience professionnelle. Donc, j'ai commencé dans le supply chain. Pas du tout kiffant, j'ai fiché Excel à fond, mais ce qui me permet aujourd'hui d'être bonne sur Excel.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est une compétence importante.

  • Speaker #1

    C'est une compétence. Quand tu dois faire des P&L et tout, j'en ai fait, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    Un P&L, c'est un business plan, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et ensuite, j'ai fait du marketing chez Philips avant de partir à l'étranger pour Canal+.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu es arrivée chez Canal+, Canal+, en Afrique, avec un énorme job, des grosses missions. Comment ça s'est passé de se faire recruter chez Canal+, comme ça ?

  • Speaker #1

    Un peu d'audace, un peu d'aventure aussi, et une synchronicité quand même des choses. C'est-à-dire que moi, avant, j'avais fait un échange aux États-Unis. Mon premier stage, quand mes potes allaient en audit de finances, moi je suis partie faire de l'humanitaire au Pérou pendant quelques mois. Donc tu vois, déjà... Autre ambiance. Voilà, autre ambiance, avec des enfants drogués des rues, donc autre ambiance vraiment. Et ensuite, j'ai fait un échange de six mois aux États-Unis. J'ai adoré. Vraiment, j'avais adoré, j'étais partie dans le Wisconsin. Bon, dit comme ça, ça ne fait pas rêver le Wisconsin, mais j'étais à Madison, une école, vraiment, j'étais vraiment plongée dans une immersion totale dans le American Way of Life, quoi. Football américain, enfin, tout le truc. Et j'étais en collègue avec des Américaines, vraiment full expérience. Et de là, je m'étais dit, je vais aux États-Unis. Et quand je suis rentrée, un ami me parle d'une association de Sénégalais de grandes écoles. Je me dis, oh là là, un truc très micro-sectaire quand même. Et en fait, c'était une asso incroyable. Je suis devenue présidente après, je vais te dire de rien à tout.

  • Speaker #0

    Le gros revirement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est une asso où on faisait plein d'événements pour parler du futur de l'Afrique. Et moi, je ne connaissais pas plus que ça, mis à part le Sénégal. Et c'est comme ça que je me suis dit, ah, mais peut-être que ce serait intéressant d'aller travailler en Afrique. Maintenant, les gens en parlent plus, mais il y a 10 ans, pas du tout. Et c'est comme ça que j'ai débarqué au Rwanda à 23 ans, à manager une équipe de presque 10 personnes.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est ma première question que j'ai par rapport à ton expérience. Tu t'es retrouvée très jeune à manager des grosses équipes, ce qui est une position assez rare parce qu'en général, le management, ça arrive plus tard, ça arrive vers...

  • Speaker #1

    La trentaine.

  • Speaker #0

    Ouais, 27. Tu commences à manager des stagiaires, etc. Toi, tu te retrouves à manager une équipe de 10 personnes à 23 ans. C'est quoi ta première pensée quand on t'annonce ça ?

  • Speaker #1

    Déjà, moi, je la prends sur place. Tu vois, moi, je me souviens lors de mon... Et bienvenue. Lors de mon intro, enfin, induction. à Paris, j'avais une semaine à Paris et en fait moi je revenais du Cambodge et j'ai chopé le palu là-bas. Et en fait un truc rare tu vois, mais j'ai chopé le palu au Cambodge et je suis revenue. Pendant une semaine j'étais formée mais je ne comprenais rien, mais vraiment tout ce qu'on me disait, vraiment je me demandais comment je vais faire sur place. Et du coup t'as quand même ce truc de, c'est une arnaque ce que je fais parce que un peu le syndrome de l'imposteur que je ne nommais pas comme ça à l'époque bien sûr mais je suis arrivée en me disant mais je ne connais rien les gens me parlaient des offres canals, je me dis mais de quoi ils me parlent et... Et de là, en fait, je me suis vraiment mise en immersion à écouter, questionner, vraiment observer. Je pensais le mettre au mot. Et surtout, j'arrivais dans un endroit que je ne connaissais pas, même si à Paris, les gens me disaient Ah, tu vas en Afrique ? Super, tu la connais ? Je me disais Mais pas du tout, en fait, je ne connais pas du tout.

  • Speaker #0

    L'amalgame est facile, là, quand même.

  • Speaker #1

    C'est facile. Et le Rwanda, je ne sais pas, je n'ai jamais mis les pieds, je n'y connais absolument rien. Et donc, tu arrives comme ça, déjà, tu as la barrière de la langue, de la culture. Ensuite, tu as l'âge, je suis jeune. et je suis une femme. Vous avez quand même trois facteurs. Et c'est encore pire, je pense, quand tu es africaine, tu es d'origine africaine, parce qu'ils disent oh là là, là c'est une africaine qui vient des blancs, donc c'est pire. C'est une bountie.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est encore, tu dois encore plus prouver que tu as ta place, etc. Et franchement, ma stratégie numéro une, c'était d'écouter. J'ai fait des one-to-one avec tout le monde, toute la boîte, pas que ceux que je manageais, toute la boîte, pour comprendre, pour dire, oh, qui je suis, qui tu es, qu'est-ce que t'as fait avant, pourquoi t'es là, qu'est-ce qui te motive. Et en fait, j'ai créé un capital sympathie dès le départ où ils se sont dit, en fait, elle n'est pas venue pour nous fliquer, elle est venue vraiment pour collaborer. Et ça, ça a vachement marché.

  • Speaker #0

    Et donc derrière, en fait, t'as repris et après, t'as été en Vosges.

  • Speaker #1

    J'ai fait plein d'autres pays, ouais. J'ai fait 10 pays en tout, en 7 ans.

  • Speaker #0

    Incroyable. Avec des équipes de plus en plus grosses. Ouais, et des responsabilités de plus en plus fortes.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, exactement. Et après, ça aussi... Il y a un sujet d'adaptation parce que tu pars du Rwanda, tu pars au Rwanda qui est en Afrique de l'Est, tu pars en Afrique centrale, anglophone aussi. Et après le Rwanda, je suis allée en Guinée équatoriale, le seul pays qui parle espagnol en Afrique. Heureusement, je parle espagnol. Ça aide. Et pareil, une culture complètement différente. Parce que le Rwanda, ce qui m'aidait, c'est qu'il y avait une culture très proche du Sénégal. Mais par an, sans Sénégalais, j'ai été éduquée dans cette culture. Donc ça aide. La Guinée équatoriale, pas du tout. Et donc là, pareil, j'ai dû me dire, oh là là, la manière dont je managais. J'ai dû même changer mon style vestimentaire. Un jour, on est venu me voir, on m'a dit, mais tu t'habites trop comme une jeune. Tu es en mode I am young Tu dois changer ton style d'administration parce qu'ils me disent on ne dirait pas que c'est toi la boss

  • Speaker #0

    Toutes ces expériences dans des pays différents, ça a forcément demandé une énorme adaptabilité de ta part. Est-ce que c'était quelque chose qui était déjà dans ton caractère plus jeune ou c'est quelque chose que tu as dû apprendre un peu en marchant ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelque chose qui était en filigrane chez moi. Parce que comme je te disais, On a beaucoup voyagé. Quand j'étais petite, on partait beaucoup au Sénégal. Au Sénégal, tu pars chez ta grand-mère, elle va te parler en Wolof, en une autre langue. Tu vas venir à Paris avec tes potes parisiennes. Du coup, tu as déjà, dès petite, tu as déjà cette adaptation-là à faire. Et ensuite, moi, j'ai beaucoup voyagé seule. Moi, j'ai beaucoup fait de solo trip. Je suis partie au Pérou, j'avais 20 ans, avec des enfants drogués des rues. Comment tu leur parles ? Qu'est-ce que tu dois dire ? Qu'est-ce que tu ne dois pas dire ? Donc tout ça, en fait, ça forge ça. Donc je m'étais préparée, entre guillemets, à ça. Et en fait, oui, du coup, c'était aussi ma force chez Canal. Je sais, c'était pour ça que dès qu'il y avait un nouveau projet, on me disait, on va mettre une gueule, on sait qu'elle va gérer. Et je le cultivais aussi. J'essayais de l'affilier.

  • Speaker #0

    Comment ça se cultive ?

  • Speaker #1

    Comment ça se cultive ? Franchement, je pense en posant des questions, en étant vraiment curieux de l'autre. Après, je suis une personne qui aime profondément les gens. Tu vois, j'aime vraiment les gens. même si les gens m'épuisent j'ai appris pendant ce parcours que j'étais une fausse extravertie je suis très joviale très avenante etc en revanche les gens comme je pense que je suis à fond sur les gens je les écoute vraiment je prends tout de j'essaie de questionner de comprendre quand je quitte ces personnes je suis épuisée je suis rincée je donne tout et je pense que c'est vraiment comme ça que je le cultive parce que moi en étant avec les gens je me... pose aussi des questions moi-même. Je me dis, elle a ce point de vue, mais du coup, pourquoi moi j'ai ce point de vue ? Qu'est-ce qu'il a fait ? Est-ce que c'est mon environnement ? Est-ce que c'est moi ? Après, je pars en cacahuète, mais...

  • Speaker #0

    En fait, ça turbine à 100 à l'heure dans le cerveau et en même temps, tu es en train de discuter. Oui, il y a de quoi être fatigué.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, tu as managé beaucoup d'équipes dans plein de milieux différents, plein de pays différents. C'est quoi ton mot d'ordre dans le management ? Le truc où tu te raccroches tout le temps, où tu te dis, en fait, ça, c'est vraiment le truc le plus important.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je regarde en premier, c'est les levées de motivation des gens. Et ces levées de motivation sont différentes selon les types de personnes. D'autres vont être motivés par l'argent et c'est OK. Tu vois, vraiment, il n'y a pas de jugement là-dessus. D'autres qui vont dire, moi, ce qui me fait lever du lit le matin, c'est quand je viens et que c'est jovial et qu'il y a une bonne ambiance. D'autres qui vont dire, moi, ce que j'aime, c'est que les choses soient bien faites, etc. Et moi, c'est ce que vraiment j'ai essayé, en tout cas à l'époque. Et encore une fois, là, je le dis de manière a posteriori. que je mets des mots dessus, mais quand je le faisais, c'était un peu spontané. C'est de comprendre, toi, pourquoi tu es venue ? Qu'est-ce qui baisserait ta motivation ? Et qu'est-ce qui ferait que tu resterais encore dans cette boîte ? C'est un peu ça. Et donc, dans l'écoute active tout le temps.

  • Speaker #0

    Forcément. J'ai oublié de les écouter parce qu'en plus, ce n'est pas des trucs que tu te dis de but en blanc.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu rude et ce n'est pas hyper agressif dans les boîtes de dire, en fait, moi,

  • Speaker #1

    je suis là pour la thune. C'est ça. Et tu as ça. Et après, le deuxième truc, c'est aussi des... hyper claires sur tes objectifs et là où tu veux les amener.

  • Speaker #0

    Et ça, tu fais ça comment ?

  • Speaker #1

    Moi, je faisais beaucoup de one-to-one, clairement. Des one-to-one avec mes équipes, etc. Tous les mois, je faisais un bilan avec tout le monde en disant, voilà, on en est là sur les chiffres, on aimerait aller là. Là, c'est chaud parce qu'il y a ça, ça, ça qui n'est pas fait, comment on peut l'améliorer, qui a des idées, tu vois. Et de ne pas venir avec une méthode top-down, mais plus collégiale, mais toujours avoir le dernier mot. D'accord. parce que quand t'es trop dans la collégialité à un moment donné t'avances pas non plus faut qu'il y ait quelqu'un qui tranche et après moi c'est dans mon caractère, j'adore le côté action, j'aime pas les concepts vaseux, allez on y va et parfois ça peut ne pas marcher avec certains qui me trouvaient beaucoup trop strict et ce qui est dur je trouve aussi, moi le truc que j'avais trouvé dur c'est comment être atteint tes objectifs tout en étant sympa parce que je suis sympa de base mais du coup parfois les gens confondent la sympathie avec de la complaisance.

  • Speaker #0

    Et c'est important pour toi d'être sympa et d'être perçu comme sympa ?

  • Speaker #1

    Ouais, je pense. Je pense que c'est un truc de bon élève.

  • Speaker #0

    Ouais, et c'est aussi beaucoup les femmes qui veulent être...

  • Speaker #1

    C'est un truc de bon élève, mais après, je suis aussi sympa. Parce qu'il y en a qui ne sont pas sympas et qui veulent qu'on les perçoive comme sympas. Bah, sorry, si t'es pas sympa, t'es pas sympa, en fait. Mais là, c'est vraiment... Oui, je pense que j'aime bien les gens. Du coup, comme je les aime bien, c'est cool qu'ils m'aiment bien en retour.

  • Speaker #0

    Ça paraît logique. Donc, t'as fait une carrière fulgurante chez Canal quand même. Ouais. En six ans, t'as managé des centaines de personnes,

  • Speaker #1

    bougé de pays. Non, pas des centaines. Enfin... J'ai managé des points.

  • Speaker #0

    T'as managé beaucoup, beaucoup de gens. Ouais. Donc en quelques années, en six ans, t'as managé beaucoup, beaucoup de personnes. T'as déployé plein de nouveaux projets, en Afrique principalement. Pour quelqu'un qui se lance dans sa carrière aujourd'hui, surtout en particulier pour une femme, c'est quoi le truc essentiel qu'il faut faire, qu'il faudrait faire demain pour accélérer sa carrière ?

  • Speaker #1

    J'ai deux choses en tête. La première chose, c'est d'être dans les petits papiers, comme on dit. Ça veut dire avoir des mentors. et des sponsors, surtout. Le mentor, c'est les personnes avec qui tu parles pour pouvoir progresser dans ta carrière. Les sponsors, c'est eux qui vont parler de toi quand tu n'es pas là. Et c'est pour ça que j'en ai dans les petits papiers, c'est que lors d'une réunion du COMEX, par exemple, il y a un poste qui va surgir, tout le monde va penser à telle personne parce que tu es dans les petits papiers. Et ça, c'est une première chose à faire qui n'est pas spontanée pour tout le monde. Et ce qui est drôle, c'est que souvent, quand... On parle d'école de commerce, on dit ouais l'école, on nous apprend, c'est des gens qui savent réseauter etc. Alors que pas du tout, c'est très drôle. Parce que tu vois, en entreprise, les mecs savent le faire. C'est même pas vrai pour tous les mecs, mais les femmes clairement c'est moins le cas, de se dire en fait, il faut que j'aille contacter des personnes dans ma boîte pour qu'elles m'accompagnent, elles me fassent progresser, et pas forcément son manager. Et surtout pas son manager en fait, enfin surtout pas, je dis pas surtout pas. C'est pas forcément son manager.

  • Speaker #0

    pour aller trouver des gens en dehors de ton équipe qui vont aller parler de toi et qui vont pouvoir te conseiller.

  • Speaker #1

    Voilà, mais parler de toi, mais encore une fois, pour qu'ils parlent de toi, ils n'ont pas besoin de faire du marketing sur toi. C'est-à-dire que tu vas les voir de par ce que tu fais, ton attitude, etc. Ils vont parler naturellement de toi. Tu vois ? C'est pas genre ils vont parler de toi en mode Ah, tiens, stop, là, tu dois faire une campagne. C'est vraiment, ils vont parler naturellement de toi. C'est même pas calculé. Mais en fait, les conséquences, tu le vois. Moi, je sais que... Tous les postes que j'ai pris chez Cana, j'en ai fait quatre en tout, et bien à chaque fois, c'est parce qu'on a parlé de moi. Et que le dernier poste que j'ai fait, c'est le CEO qui m'a dit Écoute, il y a un projet sur l'Éthiopie, je sais que tu connais l'Éthiopie, allez, on va le faire,

  • Speaker #0

    tu vois. Et la question ne s'est même pas posée de réfléchir à quelqu'un d'autre.

  • Speaker #1

    Et puis après, ce qui est compliqué, c'est là qu'il faut savoir gérer, c'est que les autres vont dire Mais pourquoi toi ? Moi, j'ai eu cette question mille fois, et c'est horrible. Et tu es là et tu doutes, ça, ça te met le doute. C'est que même si tu ne te doutais pas à la base... Là, tu te dis, ah ouais, c'est vrai, pourquoi moi, peut-être que si on me pose cette question, c'est que je ne suis pas légitime, etc.

  • Speaker #0

    Et là, le syndrome de l'imposteur est de retour.

  • Speaker #1

    Est de retour. Et moi, je me souviens, j'avais une boss extra à l'époque, avant de prendre le post-héritopie, qui était un peu comme une menteur qui me disait, écoute Edgar, tu ne te poses pas de questions. Si on t'a pris, c'est que tu sais faire. Et le syndrome de l'imposteur, la seule manière de le tuer, c'est l'action.

  • Speaker #0

    Et donc tu disais, tu avais deux actions à mettre en place. Je reviendrai sur la question du mentor. Tu as deux actions à mettre en place. C'est quoi la deuxième action ?

  • Speaker #1

    La deuxième, justement, c'est de faire taire ses voies intérieures par l'action. Ok. Voilà.

  • Speaker #0

    Belle transition. Magnifique. Et donc l'action, c'est juste de prendre le job qu'on te propose et d'y aller et de foncer un peu tête baissée.

  • Speaker #1

    Ouais, mais après, c'est une combinaison des deux. C'est que, tu vois, juste se dire, allez, il faut y aller. Je trouve ça horrible, tu vois, quand on dit, ah, il faut oser. Ok, super. mais parfois on a peur et moi je le dis toujours j'ai toujours peur par contre j'ai confiance en mes actions et pour pouvoir continuer sur la durée dans l'action ce qui est ce sont les mentors justement qui vont te bosser qui vont dire tu as un coup de mou mais t'inquiète pas au que tu dis voilà j'ai mis cette action là je doute pourquoi ça marche pas ah bah tu devrais faire si faire ça tu as une combinaison des deux c'est pas l'un ou l'autre c'est l'un et l'autre donc

  • Speaker #0

    deux choses à faire toujours trouver un mentor et des sponsors à minima et se mettre dans l'action C'est qui, toi, ton mentor aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    J'en ai tellement des mentors. Ah, j'en ai tellement. Enfin, vraiment, j'en ai beaucoup. Par exemple, tous les portefeuilles du livre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est des mentors.

  • Speaker #0

    Les personnes que tu as rencontrées autour de ce que je fais à la réussite.

  • Speaker #1

    Voilà, que je connaissais d'avant ou pas. Et j'ai plein d'autres mentors. Tu vois, c'est vraiment, c'est quelque chose d'assez naturel chez moi. C'est comme des amis, tu vois. Il y a certains mentors, c'est devenu vraiment des amis. Ils connaissent ma famille. Tu vois, ça part loin. Et j'ai des mentors de long terme et des mentors ponctuels. Tu vois ? De long terme que je connais depuis hyper longtemps et qui me suivent depuis longtemps. Et d'autres très ponctuels. J'ai un sujet particulier, je ne sais pas comment le résoudre. Surtout au niveau business. Je veux dire, là, il est trop fort en market ou je ne sais pas quoi. S'il te plaît, tu n'as pas un petit moment pour qu'on se prenne un café ? Et puis voilà.

  • Speaker #0

    En fait, tu as un réseau de mentors.

  • Speaker #1

    J'ai un réseau de mentors, moi.

  • Speaker #0

    Dans lequel tu peux aller piocher.

  • Speaker #1

    Exactement. Exactement.

  • Speaker #0

    Hyper intéressant. Et ça, moi, ça me pose toujours beaucoup de questions parce que, comme tu le disais, on a tendance à dire que les hommes savent mieux réseauter que les femmes. Ouais. Et c'est vrai, pour le coup, c'est avéré que les femmes ont moins tendance à réseauter.

  • Speaker #1

    Moins tendance, ouais. Je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Toi, c'est quoi ton conseil que tu donnerais à quelqu'un qui arrive dans une grosse boîte et qui essaye de se construire un réseau et qui a en même temps peur d'être la meuf un peu lourde qui envoie genre 15 mails en mode on peut prendre un café et qui n'a pas trop envie de rester dans son coin non plus parce qu'elle a envie d'avancer ?

  • Speaker #1

    Moi, la première chose, sincèrement, c'est de s'adresser à des personnes qui nous intéressent vraiment. Ça change la donne. C'est-à-dire ? En fait, tu vois, moi, j'ai une anecdote toute bête. Quand j'étais débutante chez Canal, ma première boss m'avait dit Ah, il faut absolument que tu parles à cette dame. Elle est trop bien. Elle va te permettre de catapulter ta carrière. Mais la dame, ses vibes ne me parlaient pas. Tu vois, vraiment. Vraiment, elle avait paraissu froide, méchante. Enfin, vraiment. Et en fait, je me suis dit non. Pourquoi je vais me forcer ? Et je pense que le réseau, ça commence par ça. Quand je dis qu'il faut s'intéresser vraiment à la personne, c'est de te dire, en fait, est-ce que cette personne, je vais passer un bon moment ? Parce qu'à la fin de la journée, c'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que tu as kiffé ou pas.

  • Speaker #1

    À la fin de la journée, la personne, c'est pas parce que tu vas prendre un déj avec cette personne qu'elle va dire, ok, je te recommande la telle, telle, telle. Non, il faut qu'il y ait un feeling, il faut que ce soit plaisant, il faut qu'au-delà des conseils, que vous soyez, que la relation passe, le fit passe. Et moi, je commencerais par ça, par dire, en fait, qui, quand je suis rentrée dans la boîte... Quelles sont les cinq personnes qui m'ont vachement inspirée ? Mais vraiment, tu vois. Et d'aller piocher ces personnes-là, et de leur faire un message très personnalisé, de qu'est-ce qui a fait que, dans leur discours, dans ce qu'ils ont dit à la machine à café, ou je ne sais quoi, les a touchées, tu vois. Et ce que je dis toujours avec le réseau, il faut toujours être intéressant avant d'être intéressé.

  • Speaker #0

    Excellente punchline.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est ça le truc à retenir. Pour se construire un réseau, il faut être intéressant plutôt qu'intéressé.

  • Speaker #1

    Et intéressant, ça veut dire que tu t'intéresses vraiment à la personne. Tu ne veux pas venir comme ça, intéressé. Alors, tu peux me plugger avec telle personne. Moi, je vois plein de gens qui m'écrivent sur Instagram, LinkedIn, etc. Comme je dis, je parle beaucoup de réseau. Ils disent, ah, mais comme tu dis qu'il faut contacter les gens, j'aimerais bien parler à telle personne, tu peux me donner son mail. Je dis, mais pas comme ça. Déjà, bonjour. Est-ce qu'on est amis ? Tu vois, mais il y a plein de gens qui sont à côté de la plaque sur ça.

  • Speaker #0

    OK. Donc être intéressant plus qu'intéresser.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    On va rentrer un peu dans le plus dur, du coup. Donc, toujours chez Canal, tu t'es construit un réseau, t'as rencontré plein de gens, t'as fait une expérience hyper intéressante et après, d'un coup, ça s'est effondré.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu peux nous raconter un peu ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Écoute, c'est parce que... Enfin, par où commencer ? C'est très complexe, cette histoire de... Tu vois, à décortiquer. Donc moi, je suis rentrée premier job, enfin vrai job, tu vois. Et en opportunité, tu prends les trucs, tu vois. Je ne me suis jamais posé de question de ce que je voulais faire plus tard. Comme je te dis, je voulais juste voyager. Et effectivement, j'avais atteint ce but. Je voyageais beaucoup, plein de trucs cools, des hôtels 5 étoiles, maxi miles. Tu vois, quand je partais en vacances, je ne payais rien parce que j'avais plein de miles. Du coup, tu te dis, c'est bon, ce dont je rêvais, c'est bon. Sauf qu'en fait, c'est là où le bas blesse, c'est que plus on prend du temps, enfin pardon, plus on est laxiste sur l'ouverture en se disant on verra plus tard, ce plus tard-là, il nous rattrape.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi ton plus tard,

  • Speaker #1

    toi ? Le plus tard, c'était, tu vois, moi au tout début, je fais une prépa parce que je suis bonne élève, je fais une grande école parce que ça m'ouvre les portes, canal assez chouette, on part à l'étranger, sur place, on me donne des opportunités, je les prends. Et du coup, je ne m'étais pas créée ma propre ambition à moi. C'est l'ambition de l'entreprise que je déroulais.

  • Speaker #0

    Et l'ambition de tes parents ?

  • Speaker #1

    Exactement, l'ambition des autres. Je ne me suis jamais posé la question, mais en fait, je veux quoi ? Jamais. Mais fondamentalement. Effectivement, je n'ai jamais été dans les trucs où je me suis forcée. Je n'ai jamais été dans ça. En revanche, je prenais les choses qu'on me proposait, je prenais, ça ne me dérangeait pas tant que ça. Et moi, c'est en 2018. Je me souviens, j'avais fait un road trip toute seule au Mexique. J'adore les solo trips pour mes anniversaires. J'ai parti un mois au Mexique. Et là, j'avais tout, franchement. Plage incroyable. Sur Instagram, je postais plein de trucs. Et les gens me disaient, mais c'est trop bien ta vie, tu vis ta best life. Et moi, j'étais tellement triste, tellement vide. Triste, vide. Je pleurais tous les jours. Et c'est un message d'une personne qui m'a dit Ah mais tu vis ta best life Et là, je me suis dit Anger, stop J'ai stoppé Instagram pendant deux ans. À partir de là, je suis sortie d'Instagram. Et je pense que c'est là qu'a commencé ma vraie traversure du désert, mais que je n'avais pas conscience, en fait, de ça. Et donc, moi, à partir de là, je ne sais pas, je n'étais pas bien. Mais j'ai continué pendant deux ans quand même. Deux ans complets. Ça, c'était en mai 2018 où j'ai ce petit truc qui, je me dis Bizarre, mais bon, j'avance Et je pousse et je me dis en fait de toute façon j'ai pas d'autre option, de toute façon c'est vrai que c'est cool ce que je fais, tu vois moi je t'ai pas dans le truc de bullshit job etc parce que... Parce que je savais ce que je faisais. Il y avait du sens. Je créais de la télé aux Éthiopiens, je comprenais. Mais plus ça avançait, plus... Il y avait ce premier truc. Deux, il faut le dire, il y avait quand même un management qui n'était pas top. Je ne sais pas rentrer dans le détail, mais ce n'était pas top. Tu as l'éloignement de ta famille et de tes amis. C'est dur,

  • Speaker #0

    ça, quand même.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais très jeune, en plus. Du coup, tu rates tous les anniversaires, tous les naissances. Et après... T'avais tout ce sujet aussi complexe de politique interne qui m'a... Où tu te dis, en fait, tu donnes tout pour la boîte, mais à la fin, voilà quoi.

  • Speaker #0

    Elle, elle donnera pas tout pour toi.

  • Speaker #1

    Et en fait, ça m'a... Ouais, c'est un truc qui m'a... Je pense que j'ai tiré la corde beaucoup trop loin, en fait. Et en fait, ça a pété.

  • Speaker #0

    Et comment ça se manifeste de péter ?

  • Speaker #1

    Un an avant que ça ne pète, moi, j'avais plein de signes sur mon corps. Mais je... Voilà, j'avais des... Sous la douche, mes cheveux tombaient, mais j'étais en mode...

  • Speaker #0

    Je vais prendre quelques compléments.

  • Speaker #1

    Non, vraiment, c'était terrible. J'avais de l'eczéma sur tout le corps. En été, à Paris, quand je revenais à Paris, j'y mettais des écharpes. J'en disais, t'as pas chaud ? Je fais, non, non, j'ai pas chaud, mais en fait, j'avais de l'eczéma à part.

  • Speaker #0

    C'est mêle pour toi, là.

  • Speaker #1

    Non, mais vraiment, et c'est fou parce que... Et c'est dingue, ce truc de se dire, en fait, t'es dans le déni. Après, je pense que j'ai une proportion au déni qui est incroyable, tu vois. Et ça, je le traite avec ma thérapeute. Tu vois, c'est que ça aussi, ça m'a permis de creuser plein de choses, tu vois. Mais tu es vraiment dans un déni total, des crises de larmes tout le temps, des insomnies tout le temps. Et en fait, tu es comme une soldate. Tu te dis en fait, non, il faut que j'y aille.

  • Speaker #0

    Et tu avances, tu avances,

  • Speaker #1

    tu avances. Rien n'arrive, tu avances, ça glisse sur ta peau, quoi. Sauf qu'à un moment donné, ton corps, il dit, mais en fait, ça ne va pas ou quoi, tu vois. Et c'est ça qui est arrivé.

  • Speaker #0

    Et donc ça, ça a duré pendant un an avant que ça n'y pète vraiment.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. Et je suis rentrée à Paris en février 2020.

  • Speaker #0

    Ok, donc en plein Covid. En plein Covid,

  • Speaker #1

    tu vois. Moi, le Covid, je n'ai pas trop capté. Parce que moi, j'étais dans mon trou. Et ouais, c'était très complexe. C'était vraiment, vraiment compliqué. Et surtout, quelque chose que pour moi, les burn-outs, c'est pour les loups de Wall Street, tu vois. Ce n'est pas nous, tu vois. Ce n'est pas... Ça n'arrive pas, quoi. On est là, on est jovial, etc. Mais non. Et depuis, moi, j'ai un rapport très... Tu vois, distancé, même quand je parle du podcast que j'ai fait pour explorer la notion de réussite. Je vais voir des personnes qui semblent avoir réussi, ce qui est très différent. Tu as la vitrine et l'arrière-boutique, quoi, tu vois.

  • Speaker #0

    OK. Mais justement, je voulais enchaîner sur le podcast. Yes. Tu as rencontré plein de personnes à partir de février 2020, en fait, quand tu étais en plein Covid, un peu au fond du trou, pour justement rencontrer des personnes qui semblent avoir réussi, pour leur demander quelle est leur vision de la réussite. Et toi, c'est quoi le truc que tu as retenu de ces podcasts ?

  • Speaker #1

    De ces podcasts ? Déjà, quand je suis rentrée, j'ai quand même pris une pause. Enfin, une bonne pause avant de faire le podcast. Mais en fait, le truc que je retiens, c'est que tout le monde fait de son mieux. En réalité,

  • Speaker #0

    c'est hyper optimiste, ça.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en fait, personne n'a la recette de la réussite. Tu vois, parce que tu as toujours plein de trucs de guidelines, de comment réussir, les trois étapes pour... Mais en fait, personne. On a la recette. Chacun fait de son mieux. Et c'est vraiment un truc, moi, qui m'a vachement soulagée, tu vois. Et aussi, le fait de se dire, derrière, chacun fait de son mieux, t'as ce côté aussi déséquilibre, où en fait, ils savent où ils veulent aller vaguement, tu vois. Ils savent où ils veulent aller, en fait. Non, ça, c'est pas vague. Ils savent où ils veulent aller. Ils connaissent leur sweet spot, comme je l'appelle. En revanche, comment ils y vont ? Par quels moyens ? Ils ne savent pas trop. Et c'est ça qui est beau.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de mode d'emploi, en fait.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de mode d'emploi. Et ça qui est beau, c'est que tu peux dire, il a réussi, elle peut se redéfinir. C'est-à-dire, là, à l'instant T, ma réussite veut dire ça. Mais peut-être que dans cinq ans, peut-être quand j'aurai des gosses, peut-être que quand je vais déménager, j'en sais rien, la réussite va se redéfinir. Et moi, c'est quelque chose qui me... Et c'est ça qui fait toute la richesse de cette thématique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. C'est fascinant, en fait.

  • Speaker #1

    J'ai arrêté parce que je suis fatiguée, mais en vrai, c'est inépuisable.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi le truc qui t'a le plus surprise ?

  • Speaker #1

    Qui m'a le plus surprise ? Euh...

  • Speaker #0

    Que ce soit d'ailleurs dans le podcast ou dans le livre, en fait, dans toutes ces rencontres.

  • Speaker #1

    En fait, surprise, oui et non, ça m'a confortée plutôt. C'est le fait que, tu vois, je trouve que dans une société où on essaie vachement de segmenter, de siloter, de compartimenter. Et ce qui m'a émue et surprise, c'est que, en fait, quelles que soient les personnes d'où elles viennent, de leur origine sociale, culturelle, etc., en fait, elles passent par les mêmes phases.

  • Speaker #0

    Tu vois,

  • Speaker #1

    ces phases de... Et puis après, ça dépend aussi des types de personnes que j'ai dans le podcast, parce que moi, le point commun de toutes ces personnes, ce sont des personnes curieuses d'elles-mêmes, déjà, qui se posent vachement de questions, qui sont très humbles, tu vois, dans leur manière de faire. Des personnes qui s'intéressent beaucoup à l'autre, tu vois, qui questionnent l'autre, qui ne vont pas avoir des stéréotypes, qui vont vouloir bousculer les codes. Et ce sont des personnes aussi qui ont conscience de la société dans laquelle elles vivent.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    qui ne sont pas dans leur sillon en disant moi j'ai réussi faites comme moi en fait, si je l'ai fait vous pouvez le faire ce que je déteste donc voilà c'est quand même le point commun de toutes ces personnes là et franchement j'ai eu des gens tellement divers dans le podcast, dans le livre j'ai fait une sélection des inattendus mais dans le podcast j'ai eu des gens tellement divers j'ai eu de tout j'ai eu un ex-prisonnier j'ai eu des femmes d'affaires j'ai eu des pâtissiers vraiment j'ai eu de tout tout, tu vois, de tout horizon.

  • Speaker #0

    Et tu vois toutes celles, tous ce même point commun.

  • Speaker #1

    Et c'est le même point commun qu'ils ont. Et ça, je trouve que ça donne foi en l'humanité, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, complet. Là, déjà, je suis reboostée.

  • Speaker #1

    Non, vraiment, ça donne foi en l'humanité.

  • Speaker #0

    Et du coup, sur cette définition de la réussite, tout le monde a à peu près le même cheminement, et ça, c'est quelque chose que j'ai ressorti de la lecture de ton livre aussi. Ouais. Et je pense que c'est quelque chose qu'il faut dédramatiser, en fait, pour tous nos auditrices, typiquement. Mais à l'inverse, c'est quoi la principale erreur que tu as remarquée chez ces gens qui ont redéfini leur réussite ?

  • Speaker #1

    Alors, l'erreur, je ne la prendrai pas des gens que j'ai eu sur le podcast, sur le livre, parce que c'est des personnes aussi qui sont arrivées à un certain stade qui ne répètent plus ses erreurs, etc. Mais je l'ai plus vue pour mon cas, déjà. Et aussi parce que moi, je fais plein d'ateliers, d'accompagnement, etc. Enfin, je faisais, je vais reprendre, mais pendant ce temps. pose. Et du coup, je parle à beaucoup d'une communauté, en tout cas de personnes qui sont en recherche de ça. Et je pense que la principale erreur, c'est de vouloir aller trop vite et de se focaliser sur le quoi, qu'est-ce que je dois faire maintenant et pas sur le pourquoi. Je veux faire des choses.

  • Speaker #0

    Et de là où on va aller.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le why, la fameuse direction. Et puis se focaliser sur le pourquoi et c'est très insidieux parce que, et aussi, c'est ce que notre société nous apprend. Qu'est-ce que tu fais quoi dans la vie ? quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, tu vois. Et pas le pourquoi je le fais, tu vois. Et je pense que vraiment, on tombe tous dans ce piège. Moi, il m'avait compris. Mais quand j'ai compris le hack et que c'est ce que j'ai appris de mes invités, qu'en fait, ils étaient plus motivés par un fil rouge que par des actions concrètes, tu définis ton fil rouge, ton why, et tu fais tourner plein d'activités autour,

  • Speaker #0

    tu vois. D'accord. Donc, prendre le temps et définir là où on veut aller avant de se lancer tête baissée.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pour nos auditrices qui se posent des questions et qui aimeraient justement définir un peu là où elles veulent aller, tu aurais un exercice à faire là que tu pourrais nous expliquer en trois minutes ?

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. Il y a un exercice que j'adore, que je donne à tous mes... Enfin, chaque fois que je fais des ateliers, souvent je donne cet exercice. Bon, je ne vais pas faire le truc méditation là, mais en fait, c'est un peu le même truc. C'est en gros, il faut fermer les yeux. Et vous vous imaginez que vous avez 80 ans. Mais 80 ans, vous êtes stylé. Vous êtes en pleine forme, vous êtes habillé vraiment de votre meilleur outfit, vous êtes vraiment bien.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    donc il faut s'imaginer comme ça. Il fait beau. On s'en fout du mois de votre anniversaire, mais il fait beau, vous savez pourquoi. Et vous fêtez votre anniversaire. C'est vos 80 ans et vous allez rassembler toutes les personnes qui comptent dans votre vie. Elles sont toutes venues de... part des autres du monde, si vous avez des personnes éparpillées dans le monde, elles sont là spécialement pour vous. Et il y a une personne qui est d'une génération en dessous de vous. Vos enfants, vos neveux, vos petits cousins, enfin, le fils du voisin, on s'en fout. Il y a quelqu'un qui est plus jeune et qui va faire un discours sur vous. Qui va faire un discours de deux minutes, trois minutes sur vous, la personne que vous êtes, ce que vous avez accompli, etc. Et l'exercice, c'est d'écrire ce discours.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Qu'est-ce qu'on a envie qu'on dise de Noah à 80 ans ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça, ça remet, ça ajuste. Parce qu'en fait, on se rend compte de ce qui est important pour nous. Et en filigrane, qu'est-ce qu'on veut laisser sur Terre ? C'est un peu glauque de dire ça, laisser sur Terre, c'est-à-dire là, on va partir et ça a un sentiment bizarre. Mais c'est hyper important, en fait, de le faire.

  • Speaker #0

    OK. Et ça te permet de te projeter beaucoup plus loin, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et juste savoir, en fait, je vais me prendre la tête pour des trucs nuls. En fait, c'est surtout ça. Je vais me prendre la tête pour des trucs nuls. En fait, moi, ce qui m'importe, c'est ça. C'est ma famille, ce qui m'importe c'est mes amis, ce qui m'importe c'est la nature, ce qui m'importe c'est... Ben voilà, c'est pas ce que je fais actuellement, c'est... Voilà, tu vois.

  • Speaker #0

    Ben écoute, j'encourage toutes nos éditrices à le faire. Moi, spoiler alert, je l'ai déjà fait.

  • Speaker #1

    Alors ?

  • Speaker #0

    Ben écoute, je me sens plutôt alignée avec ce que je fais dans la vie. Donc c'est cool.

  • Speaker #1

    Ça c'est cool. C'est chouette.

  • Speaker #0

    Maintenant, on va passer dans la dernière partie du podcast, où je vais te poser des questions du tac au tac. Le but, c'est que tu me répondes avec la première chose qui te vient en tête. Par contre, si ta réponse m'intrigue, je me permets de faire une petite question de follow-up. Parce qu'après tout, c'est mon podcast et je définis les règles.

  • Speaker #1

    Pas le droit.

  • Speaker #0

    C'est qui une femme qui t'inspire ?

  • Speaker #1

    Ma grand-mère.

  • Speaker #0

    Ta grand-mère ? Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ma grand-mère dont je porte le nom, parce que c'est une tradition au Sénégal de porter le nom d'une personne. C'est la mère de ma mère, c'est une personne très badass. Vraiment, moi, quand j'entends le mot badass, je pense à elle. Elle a... Elle a classé plein de codes pour son époque. Elle a divorcé parce qu'elle n'était pas heureuse dans son ménage. Elle fixe les règles. Elle a été indépendante. Et je ne l'ai pas connue longtemps. Elle est décédée quand j'avais 6 ans. Mais j'en garde un bon souvenir. Et surtout, les gens me disent, quand on me dit que tu es comme ta grand-mère, je suis trop fière.

  • Speaker #0

    Un peu une légende, quoi.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi quand on manque d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Je m'isole. Moi, je fais plein de retraites, toute seule. Des retraites en région parisienne. J'ai plein de lieux trop sympas que je ne donnerai pas.

  • Speaker #0

    Que je ne partagerai pas.

  • Speaker #1

    J'ai plein de lieux très sympas où je fais des retraites. Je lis, j'écris, je fais des spas. J'adore les spas. D'accord. Voilà, et je fais ça.

  • Speaker #0

    Ok. Tu dirais quoi à ton moi de 18 ans ?

  • Speaker #1

    À mon moi de 18 ans, je lui dirais de ne pas s'inquiéter. que tout irait bien.

  • Speaker #0

    Tu as été anxieuse ?

  • Speaker #1

    Je pense et je le suis toujours. J'ai toujours été anxieuse. J'ai toujours été anxieuse.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'angoissait à 18 ans ?

  • Speaker #1

    Je pense cette obsession peut-être même de réussir, tu vois. Toi, tu as 18 ans, j'ai mon bac, je vais en prépa, quoi. La prépa, il faut réussir la prépa, il faut réussir l'école, il faut réussir les concours, tu vois. Je pense que c'est ça, c'est juste go with the flow.

  • Speaker #0

    C'est quoi la question que tu ne veux plus qu'on te pose ?

  • Speaker #1

    La question que je ne veux plus qu'on me pose, comment t'as fait pour réussir alors que tes parents n'ont pas fait d'études ?

  • Speaker #0

    Infernal.

  • Speaker #1

    Infernal. Et c'était vraiment le trigger du livre, quand j'ai écrit le livre.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu fais quand t'as besoin de te recentrer ? Pas de t'inspirer, mais vraiment quand tu sens que tu commences un peu à te déconnecter de toi-même.

  • Speaker #1

    Je prie.

  • Speaker #0

    C'est quoi quelque chose qui n'est pas sur ton CV, mais qui est super important dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Mes voyages en solo. J'ai vraiment... J'ai visité plus de 55 pays, tu vois. Donc j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup exploré en sac à dos. J'ai fait des trucs de dingue aussi, des trucs de fous que je ne ferais plus. Mais je pense que c'est quelque chose qui m'a vachement aidée, surtout dans ma reconversion. Parce que cette capacité à ne pas avoir trop peur de l'inconnu, je pense que ça vient de là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense que ça vient de là.

  • Speaker #0

    Et c'est la capacité à ne pas avoir peur d'être seule aussi, non ?

  • Speaker #1

    Aussi.

  • Speaker #0

    Moi, c'est un truc qui m'impressionne beaucoup, parce que je n'ai jamais été même... Voyager toute seule.

  • Speaker #1

    En fait, oui, mais en fait, c'est fou parce que ça donne beaucoup de confiance en soi de voyager seule. Enfin, un conseil que j'en ai, mais faites-le au moins une fois de votre vie. Même si vous allez en Bretagne, même si vous allez même dans le... Mais vraiment, un week-end seule, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Je testerai peut-être. Écoute, Edgar, merci. Merci d'être venu sur le podcast. C'est hyper inspirant de t'avoir. Et c'est hyper inspirant aussi que tu partages des parcours de vie comme tu l'as fait dans ton livre. Donc, merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai une dernière question avant que tu partes. C'est qui la prochaine personne qu'on devrait inviter sur le podcast ?

  • Speaker #1

    J'ai plein de personnes en tête, mais celle qui vient la première là, spontanément, c'est une personne que j'ai interviewée dans le podcast et dans le livre qui s'appelle Amélia Matar, la cofondatrice de Coloris. Et sa mission, c'est d'apprendre aux enfants le numérique sans écran. Elle est une cause hyper noble. Elle est hyper joviale. J'adore cette personne vraiment. On ne se connaît pas beaucoup. mais je l'adore donc j'aimerais beaucoup l'avoir ici génial bah écoute merci Anga je t'en prie et à bientôt merci à toi c'était chouette

Description

On se retrouve pour un nouvel épisode de C’est qui la Boss, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes.


La première fois que j’ai rencontré N’Geur Sarr, ce qui m’a marqué, c’est son énergie. N’geur donne un coup de boost pour la journée, même si on s’est levée en retard et qu’il pleut depuis 3 semaines.

Difficile d’imaginer que N’geur a fait un burn-out à 28 ans, alors qu’elle est au top de sa carrière et qu’elle passera plusieurs mois à comprendre pourquoi elle s’est effondrée quand tout lui réussissait. Elle a tiré de cette épreuve un podcast, puis un livre où elle redéfinit les codes de la réussite.

On a plein de questions à lui poser sur comment on manage si jeune, et quelle question se poser pour comprendre ce à quoi on aspire vraiment.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, on se retrouve pour un nouvel épisode de C'est qui la bosse, le podcast qui met en lumière les femmes inspirantes. La première fois que j'ai rencontré Anger, ce qui m'a marquée, c'est son énergie. C'est un truc de dingue. En trois minutes, Anger donne un coup de douce pour la journée, même si on s'est levé en retard et qu'il pleut depuis trois semaines. Difficile d'imaginer que Anger a fait un burn-out à 29 ans, alors qu'elle était au top de sa carrière, et qu'elle passerait plusieurs mois à essayer de comprendre pourquoi elle s'est effondrée quand tout lui réussissait. Elle a tiré de cette épreuve un podcast, puis un livre, où elle redéfinit les codes de la réussite. On a plein de questions à lui poser, sur comment on manage si jeune, et quelles questions se poser pour comprendre ce à quoi on aspire vraiment. Bonjour Edgar.

  • Speaker #1

    Bonjour Clara Douce.

  • Speaker #0

    On est ravis de te rencontrer.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Et je vais te poser la même question que je pose à toutes mes invitées, qui est de quoi tu rêvais quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Alors quand j'étais enfant, moi je rêvais de voyage. J'ai toujours... Aimer, lire, le petit prince était mon ami imaginaire. J'ai vraiment toujours aimé voyager, explorer, c'était vraiment ça. Et mes parents, comme on voyageait beaucoup au Sénégal, aussi quand on était petites, on partait beaucoup en vacances. Et je savais qu'il y avait un autre ailleurs. Et c'est ça qui m'animait, vraiment, voyager.

  • Speaker #0

    Et du coup, à quoi ça ressemblait cette enfance pleine de voyages ?

  • Speaker #1

    Mon enfance pleine de voyages, du coup, moi je suis née à Paris, au croisement entre le 10e et le 11e arrondissement. Ensuite, on est partie au Sénégal pendant quelques temps. Donc c'était aussi de l'exploration, un nouvel environnement, une nouvelle langue à apprendre, etc. Et ensuite on est revenu en France et du coup il y a beaucoup de, pas de turbulences, mais plein de cultures aussi différentes, plein de mondes différents et qui m'habitent toujours. Et j'en parle d'ailleurs dans le livre, de ces différents mondes dans lesquels je navigue. Et donc une enfance dans l'ouverture, dans la joie et dans la lecture.

  • Speaker #0

    Ok. Entre Le Petit Prince, La Lecture, etc., on voit que ça t'a marquée. C'était quoi ton livre préféré quand t'étais enfant ?

  • Speaker #1

    Franchement, Le Petit Prince. Et je le relis chaque année, je pense. Lui et un autre livre qui s'appelle Sophie, mon amour, que j'adore.

  • Speaker #0

    Qui raconte quoi ?

  • Speaker #1

    C'est un livre d'amour spirituel entre un poète iranien du XIIIe siècle, qui s'appelle Rumi, et un derviche, un derviche Sophie. Et c'est une histoire d'amour incroyable, une histoire d'amour entre personnes, pas forcément sentimentales, mais amicales et spirituelles. J'adore ce livre. Ça,

  • Speaker #0

    c'est un thème qu'on retrouve pas mal aussi dans ton livre à toi.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Dans cette enfance pleine de voyages, c'était quoi ? Comment t'imaginais ton futur ? C'était quoi le métier de tes rêves ?

  • Speaker #1

    Franchement, je n'avais pas de nom de métier. En revanche, j'avais cet aspect de voyage. Je me disais, moi, je prendrais l'avion, je serais une... Je ne pourrais même pas dire businesswoman, mais il y avait ce truc de parce que l'avion, c'est direct, tu te vois en petite valise, tu vois. Mais c'était vraiment ça, c'était voyager, explorer, mais pas... Toi, j'aurais pu être voyageuse en me disant je suis exploratrice, je voyage en terrain connu, mais ce n'était pas ça. Il y avait quand même un truc lié au business, mais que je nommais pas, tu vois, que je n'arrivais pas en tout cas à nommer à l'époque.

  • Speaker #0

    Et du coup, donc après, tu es partie, tu as fait tes études. Tu es allée en école de commerce.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Quand tu as fini tes études, tu savais ce que tu voulais faire ?

  • Speaker #1

    En fait, quand je suis rentrée en école, j'avais une stratégie. C'est ça qui est marrant, c'est qu'à posteriori, je me suis dit, mais en fait, j'étais assez stratégique à l'époque. Mais quand je suis rentrée en école, comme je voulais voyager, ce qui était simple pour moi, c'était de me dire, comme j'ai envie de commencer ma carrière à l'international, il faudrait que j'ai de l'expérience pendant l'école. Et donc, au-delà de l'apprentissage, le fait que ça paye les études, c'est quand même un critère important pour moi. C'était de me dire, j'ai envie de faire le maximum d'expériences pro pendant mes études pour pouvoir prétendre à un job à l'international, notamment par un VIE. Un VIE,

  • Speaker #0

    c'est un volontariat international ?

  • Speaker #1

    D'entreprise, c'est ça. Et en fait, c'est un dispositif de l'État qui permet aux 18-28 ans, il me semble qu'il faut avoir moins de 28 ans quand tu postules, à aller à un poste à l'étranger comme une expat ou comme un expat, mais jeune. Du coup, tu as tous les avantages des expats. Ça dépend des boîtes, mais moi, ma boîte a été cool quand même là-dessus. Et donc, en fait, la stratégie était simple. La première année d'école, moi, j'ai tout fait. Toutes les assos, je me suis amusée comme jamais. Vraiment, j'étais dans cinq assos différentes. Voilà.

  • Speaker #0

    Et tu es allée dans quelle école ?

  • Speaker #1

    J'étais à l'ESCP.

  • Speaker #0

    OK. Donc, une grosse école de commerce parisienne.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et du coup, là-bas, j'ai vraiment exploré, je me suis amusée et j'ai fait l'apprentissage pendant deux ans pour avoir l'expérience professionnelle. Donc, j'ai commencé dans le supply chain. Pas du tout kiffant, j'ai fiché Excel à fond, mais ce qui me permet aujourd'hui d'être bonne sur Excel.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est une compétence importante.

  • Speaker #1

    C'est une compétence. Quand tu dois faire des P&L et tout, j'en ai fait, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    Un P&L, c'est un business plan, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Et ensuite, j'ai fait du marketing chez Philips avant de partir à l'étranger pour Canal+.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu es arrivée chez Canal+, Canal+, en Afrique, avec un énorme job, des grosses missions. Comment ça s'est passé de se faire recruter chez Canal+, comme ça ?

  • Speaker #1

    Un peu d'audace, un peu d'aventure aussi, et une synchronicité quand même des choses. C'est-à-dire que moi, avant, j'avais fait un échange aux États-Unis. Mon premier stage, quand mes potes allaient en audit de finances, moi je suis partie faire de l'humanitaire au Pérou pendant quelques mois. Donc tu vois, déjà... Autre ambiance. Voilà, autre ambiance, avec des enfants drogués des rues, donc autre ambiance vraiment. Et ensuite, j'ai fait un échange de six mois aux États-Unis. J'ai adoré. Vraiment, j'avais adoré, j'étais partie dans le Wisconsin. Bon, dit comme ça, ça ne fait pas rêver le Wisconsin, mais j'étais à Madison, une école, vraiment, j'étais vraiment plongée dans une immersion totale dans le American Way of Life, quoi. Football américain, enfin, tout le truc. Et j'étais en collègue avec des Américaines, vraiment full expérience. Et de là, je m'étais dit, je vais aux États-Unis. Et quand je suis rentrée, un ami me parle d'une association de Sénégalais de grandes écoles. Je me dis, oh là là, un truc très micro-sectaire quand même. Et en fait, c'était une asso incroyable. Je suis devenue présidente après, je vais te dire de rien à tout.

  • Speaker #0

    Le gros revirement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est une asso où on faisait plein d'événements pour parler du futur de l'Afrique. Et moi, je ne connaissais pas plus que ça, mis à part le Sénégal. Et c'est comme ça que je me suis dit, ah, mais peut-être que ce serait intéressant d'aller travailler en Afrique. Maintenant, les gens en parlent plus, mais il y a 10 ans, pas du tout. Et c'est comme ça que j'ai débarqué au Rwanda à 23 ans, à manager une équipe de presque 10 personnes.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est ma première question que j'ai par rapport à ton expérience. Tu t'es retrouvée très jeune à manager des grosses équipes, ce qui est une position assez rare parce qu'en général, le management, ça arrive plus tard, ça arrive vers...

  • Speaker #1

    La trentaine.

  • Speaker #0

    Ouais, 27. Tu commences à manager des stagiaires, etc. Toi, tu te retrouves à manager une équipe de 10 personnes à 23 ans. C'est quoi ta première pensée quand on t'annonce ça ?

  • Speaker #1

    Déjà, moi, je la prends sur place. Tu vois, moi, je me souviens lors de mon... Et bienvenue. Lors de mon intro, enfin, induction. à Paris, j'avais une semaine à Paris et en fait moi je revenais du Cambodge et j'ai chopé le palu là-bas. Et en fait un truc rare tu vois, mais j'ai chopé le palu au Cambodge et je suis revenue. Pendant une semaine j'étais formée mais je ne comprenais rien, mais vraiment tout ce qu'on me disait, vraiment je me demandais comment je vais faire sur place. Et du coup t'as quand même ce truc de, c'est une arnaque ce que je fais parce que un peu le syndrome de l'imposteur que je ne nommais pas comme ça à l'époque bien sûr mais je suis arrivée en me disant mais je ne connais rien les gens me parlaient des offres canals, je me dis mais de quoi ils me parlent et... Et de là, en fait, je me suis vraiment mise en immersion à écouter, questionner, vraiment observer. Je pensais le mettre au mot. Et surtout, j'arrivais dans un endroit que je ne connaissais pas, même si à Paris, les gens me disaient Ah, tu vas en Afrique ? Super, tu la connais ? Je me disais Mais pas du tout, en fait, je ne connais pas du tout.

  • Speaker #0

    L'amalgame est facile, là, quand même.

  • Speaker #1

    C'est facile. Et le Rwanda, je ne sais pas, je n'ai jamais mis les pieds, je n'y connais absolument rien. Et donc, tu arrives comme ça, déjà, tu as la barrière de la langue, de la culture. Ensuite, tu as l'âge, je suis jeune. et je suis une femme. Vous avez quand même trois facteurs. Et c'est encore pire, je pense, quand tu es africaine, tu es d'origine africaine, parce qu'ils disent oh là là, là c'est une africaine qui vient des blancs, donc c'est pire. C'est une bountie.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est encore, tu dois encore plus prouver que tu as ta place, etc. Et franchement, ma stratégie numéro une, c'était d'écouter. J'ai fait des one-to-one avec tout le monde, toute la boîte, pas que ceux que je manageais, toute la boîte, pour comprendre, pour dire, oh, qui je suis, qui tu es, qu'est-ce que t'as fait avant, pourquoi t'es là, qu'est-ce qui te motive. Et en fait, j'ai créé un capital sympathie dès le départ où ils se sont dit, en fait, elle n'est pas venue pour nous fliquer, elle est venue vraiment pour collaborer. Et ça, ça a vachement marché.

  • Speaker #0

    Et donc derrière, en fait, t'as repris et après, t'as été en Vosges.

  • Speaker #1

    J'ai fait plein d'autres pays, ouais. J'ai fait 10 pays en tout, en 7 ans.

  • Speaker #0

    Incroyable. Avec des équipes de plus en plus grosses. Ouais, et des responsabilités de plus en plus fortes.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, exactement. Et après, ça aussi... Il y a un sujet d'adaptation parce que tu pars du Rwanda, tu pars au Rwanda qui est en Afrique de l'Est, tu pars en Afrique centrale, anglophone aussi. Et après le Rwanda, je suis allée en Guinée équatoriale, le seul pays qui parle espagnol en Afrique. Heureusement, je parle espagnol. Ça aide. Et pareil, une culture complètement différente. Parce que le Rwanda, ce qui m'aidait, c'est qu'il y avait une culture très proche du Sénégal. Mais par an, sans Sénégalais, j'ai été éduquée dans cette culture. Donc ça aide. La Guinée équatoriale, pas du tout. Et donc là, pareil, j'ai dû me dire, oh là là, la manière dont je managais. J'ai dû même changer mon style vestimentaire. Un jour, on est venu me voir, on m'a dit, mais tu t'habites trop comme une jeune. Tu es en mode I am young Tu dois changer ton style d'administration parce qu'ils me disent on ne dirait pas que c'est toi la boss

  • Speaker #0

    Toutes ces expériences dans des pays différents, ça a forcément demandé une énorme adaptabilité de ta part. Est-ce que c'était quelque chose qui était déjà dans ton caractère plus jeune ou c'est quelque chose que tu as dû apprendre un peu en marchant ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est quelque chose qui était en filigrane chez moi. Parce que comme je te disais, On a beaucoup voyagé. Quand j'étais petite, on partait beaucoup au Sénégal. Au Sénégal, tu pars chez ta grand-mère, elle va te parler en Wolof, en une autre langue. Tu vas venir à Paris avec tes potes parisiennes. Du coup, tu as déjà, dès petite, tu as déjà cette adaptation-là à faire. Et ensuite, moi, j'ai beaucoup voyagé seule. Moi, j'ai beaucoup fait de solo trip. Je suis partie au Pérou, j'avais 20 ans, avec des enfants drogués des rues. Comment tu leur parles ? Qu'est-ce que tu dois dire ? Qu'est-ce que tu ne dois pas dire ? Donc tout ça, en fait, ça forge ça. Donc je m'étais préparée, entre guillemets, à ça. Et en fait, oui, du coup, c'était aussi ma force chez Canal. Je sais, c'était pour ça que dès qu'il y avait un nouveau projet, on me disait, on va mettre une gueule, on sait qu'elle va gérer. Et je le cultivais aussi. J'essayais de l'affilier.

  • Speaker #0

    Comment ça se cultive ?

  • Speaker #1

    Comment ça se cultive ? Franchement, je pense en posant des questions, en étant vraiment curieux de l'autre. Après, je suis une personne qui aime profondément les gens. Tu vois, j'aime vraiment les gens. même si les gens m'épuisent j'ai appris pendant ce parcours que j'étais une fausse extravertie je suis très joviale très avenante etc en revanche les gens comme je pense que je suis à fond sur les gens je les écoute vraiment je prends tout de j'essaie de questionner de comprendre quand je quitte ces personnes je suis épuisée je suis rincée je donne tout et je pense que c'est vraiment comme ça que je le cultive parce que moi en étant avec les gens je me... pose aussi des questions moi-même. Je me dis, elle a ce point de vue, mais du coup, pourquoi moi j'ai ce point de vue ? Qu'est-ce qu'il a fait ? Est-ce que c'est mon environnement ? Est-ce que c'est moi ? Après, je pars en cacahuète, mais...

  • Speaker #0

    En fait, ça turbine à 100 à l'heure dans le cerveau et en même temps, tu es en train de discuter. Oui, il y a de quoi être fatigué.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, tu as managé beaucoup d'équipes dans plein de milieux différents, plein de pays différents. C'est quoi ton mot d'ordre dans le management ? Le truc où tu te raccroches tout le temps, où tu te dis, en fait, ça, c'est vraiment le truc le plus important.

  • Speaker #1

    Moi, ce que je regarde en premier, c'est les levées de motivation des gens. Et ces levées de motivation sont différentes selon les types de personnes. D'autres vont être motivés par l'argent et c'est OK. Tu vois, vraiment, il n'y a pas de jugement là-dessus. D'autres qui vont dire, moi, ce qui me fait lever du lit le matin, c'est quand je viens et que c'est jovial et qu'il y a une bonne ambiance. D'autres qui vont dire, moi, ce que j'aime, c'est que les choses soient bien faites, etc. Et moi, c'est ce que vraiment j'ai essayé, en tout cas à l'époque. Et encore une fois, là, je le dis de manière a posteriori. que je mets des mots dessus, mais quand je le faisais, c'était un peu spontané. C'est de comprendre, toi, pourquoi tu es venue ? Qu'est-ce qui baisserait ta motivation ? Et qu'est-ce qui ferait que tu resterais encore dans cette boîte ? C'est un peu ça. Et donc, dans l'écoute active tout le temps.

  • Speaker #0

    Forcément. J'ai oublié de les écouter parce qu'en plus, ce n'est pas des trucs que tu te dis de but en blanc.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est un peu rude et ce n'est pas hyper agressif dans les boîtes de dire, en fait, moi,

  • Speaker #1

    je suis là pour la thune. C'est ça. Et tu as ça. Et après, le deuxième truc, c'est aussi des... hyper claires sur tes objectifs et là où tu veux les amener.

  • Speaker #0

    Et ça, tu fais ça comment ?

  • Speaker #1

    Moi, je faisais beaucoup de one-to-one, clairement. Des one-to-one avec mes équipes, etc. Tous les mois, je faisais un bilan avec tout le monde en disant, voilà, on en est là sur les chiffres, on aimerait aller là. Là, c'est chaud parce qu'il y a ça, ça, ça qui n'est pas fait, comment on peut l'améliorer, qui a des idées, tu vois. Et de ne pas venir avec une méthode top-down, mais plus collégiale, mais toujours avoir le dernier mot. D'accord. parce que quand t'es trop dans la collégialité à un moment donné t'avances pas non plus faut qu'il y ait quelqu'un qui tranche et après moi c'est dans mon caractère, j'adore le côté action, j'aime pas les concepts vaseux, allez on y va et parfois ça peut ne pas marcher avec certains qui me trouvaient beaucoup trop strict et ce qui est dur je trouve aussi, moi le truc que j'avais trouvé dur c'est comment être atteint tes objectifs tout en étant sympa parce que je suis sympa de base mais du coup parfois les gens confondent la sympathie avec de la complaisance.

  • Speaker #0

    Et c'est important pour toi d'être sympa et d'être perçu comme sympa ?

  • Speaker #1

    Ouais, je pense. Je pense que c'est un truc de bon élève.

  • Speaker #0

    Ouais, et c'est aussi beaucoup les femmes qui veulent être...

  • Speaker #1

    C'est un truc de bon élève, mais après, je suis aussi sympa. Parce qu'il y en a qui ne sont pas sympas et qui veulent qu'on les perçoive comme sympas. Bah, sorry, si t'es pas sympa, t'es pas sympa, en fait. Mais là, c'est vraiment... Oui, je pense que j'aime bien les gens. Du coup, comme je les aime bien, c'est cool qu'ils m'aiment bien en retour.

  • Speaker #0

    Ça paraît logique. Donc, t'as fait une carrière fulgurante chez Canal quand même. Ouais. En six ans, t'as managé des centaines de personnes,

  • Speaker #1

    bougé de pays. Non, pas des centaines. Enfin... J'ai managé des points.

  • Speaker #0

    T'as managé beaucoup, beaucoup de gens. Ouais. Donc en quelques années, en six ans, t'as managé beaucoup, beaucoup de personnes. T'as déployé plein de nouveaux projets, en Afrique principalement. Pour quelqu'un qui se lance dans sa carrière aujourd'hui, surtout en particulier pour une femme, c'est quoi le truc essentiel qu'il faut faire, qu'il faudrait faire demain pour accélérer sa carrière ?

  • Speaker #1

    J'ai deux choses en tête. La première chose, c'est d'être dans les petits papiers, comme on dit. Ça veut dire avoir des mentors. et des sponsors, surtout. Le mentor, c'est les personnes avec qui tu parles pour pouvoir progresser dans ta carrière. Les sponsors, c'est eux qui vont parler de toi quand tu n'es pas là. Et c'est pour ça que j'en ai dans les petits papiers, c'est que lors d'une réunion du COMEX, par exemple, il y a un poste qui va surgir, tout le monde va penser à telle personne parce que tu es dans les petits papiers. Et ça, c'est une première chose à faire qui n'est pas spontanée pour tout le monde. Et ce qui est drôle, c'est que souvent, quand... On parle d'école de commerce, on dit ouais l'école, on nous apprend, c'est des gens qui savent réseauter etc. Alors que pas du tout, c'est très drôle. Parce que tu vois, en entreprise, les mecs savent le faire. C'est même pas vrai pour tous les mecs, mais les femmes clairement c'est moins le cas, de se dire en fait, il faut que j'aille contacter des personnes dans ma boîte pour qu'elles m'accompagnent, elles me fassent progresser, et pas forcément son manager. Et surtout pas son manager en fait, enfin surtout pas, je dis pas surtout pas. C'est pas forcément son manager.

  • Speaker #0

    pour aller trouver des gens en dehors de ton équipe qui vont aller parler de toi et qui vont pouvoir te conseiller.

  • Speaker #1

    Voilà, mais parler de toi, mais encore une fois, pour qu'ils parlent de toi, ils n'ont pas besoin de faire du marketing sur toi. C'est-à-dire que tu vas les voir de par ce que tu fais, ton attitude, etc. Ils vont parler naturellement de toi. Tu vois ? C'est pas genre ils vont parler de toi en mode Ah, tiens, stop, là, tu dois faire une campagne. C'est vraiment, ils vont parler naturellement de toi. C'est même pas calculé. Mais en fait, les conséquences, tu le vois. Moi, je sais que... Tous les postes que j'ai pris chez Cana, j'en ai fait quatre en tout, et bien à chaque fois, c'est parce qu'on a parlé de moi. Et que le dernier poste que j'ai fait, c'est le CEO qui m'a dit Écoute, il y a un projet sur l'Éthiopie, je sais que tu connais l'Éthiopie, allez, on va le faire,

  • Speaker #0

    tu vois. Et la question ne s'est même pas posée de réfléchir à quelqu'un d'autre.

  • Speaker #1

    Et puis après, ce qui est compliqué, c'est là qu'il faut savoir gérer, c'est que les autres vont dire Mais pourquoi toi ? Moi, j'ai eu cette question mille fois, et c'est horrible. Et tu es là et tu doutes, ça, ça te met le doute. C'est que même si tu ne te doutais pas à la base... Là, tu te dis, ah ouais, c'est vrai, pourquoi moi, peut-être que si on me pose cette question, c'est que je ne suis pas légitime, etc.

  • Speaker #0

    Et là, le syndrome de l'imposteur est de retour.

  • Speaker #1

    Est de retour. Et moi, je me souviens, j'avais une boss extra à l'époque, avant de prendre le post-héritopie, qui était un peu comme une menteur qui me disait, écoute Edgar, tu ne te poses pas de questions. Si on t'a pris, c'est que tu sais faire. Et le syndrome de l'imposteur, la seule manière de le tuer, c'est l'action.

  • Speaker #0

    Et donc tu disais, tu avais deux actions à mettre en place. Je reviendrai sur la question du mentor. Tu as deux actions à mettre en place. C'est quoi la deuxième action ?

  • Speaker #1

    La deuxième, justement, c'est de faire taire ses voies intérieures par l'action. Ok. Voilà.

  • Speaker #0

    Belle transition. Magnifique. Et donc l'action, c'est juste de prendre le job qu'on te propose et d'y aller et de foncer un peu tête baissée.

  • Speaker #1

    Ouais, mais après, c'est une combinaison des deux. C'est que, tu vois, juste se dire, allez, il faut y aller. Je trouve ça horrible, tu vois, quand on dit, ah, il faut oser. Ok, super. mais parfois on a peur et moi je le dis toujours j'ai toujours peur par contre j'ai confiance en mes actions et pour pouvoir continuer sur la durée dans l'action ce qui est ce sont les mentors justement qui vont te bosser qui vont dire tu as un coup de mou mais t'inquiète pas au que tu dis voilà j'ai mis cette action là je doute pourquoi ça marche pas ah bah tu devrais faire si faire ça tu as une combinaison des deux c'est pas l'un ou l'autre c'est l'un et l'autre donc

  • Speaker #0

    deux choses à faire toujours trouver un mentor et des sponsors à minima et se mettre dans l'action C'est qui, toi, ton mentor aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    J'en ai tellement des mentors. Ah, j'en ai tellement. Enfin, vraiment, j'en ai beaucoup. Par exemple, tous les portefeuilles du livre.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est des mentors.

  • Speaker #0

    Les personnes que tu as rencontrées autour de ce que je fais à la réussite.

  • Speaker #1

    Voilà, que je connaissais d'avant ou pas. Et j'ai plein d'autres mentors. Tu vois, c'est vraiment, c'est quelque chose d'assez naturel chez moi. C'est comme des amis, tu vois. Il y a certains mentors, c'est devenu vraiment des amis. Ils connaissent ma famille. Tu vois, ça part loin. Et j'ai des mentors de long terme et des mentors ponctuels. Tu vois ? De long terme que je connais depuis hyper longtemps et qui me suivent depuis longtemps. Et d'autres très ponctuels. J'ai un sujet particulier, je ne sais pas comment le résoudre. Surtout au niveau business. Je veux dire, là, il est trop fort en market ou je ne sais pas quoi. S'il te plaît, tu n'as pas un petit moment pour qu'on se prenne un café ? Et puis voilà.

  • Speaker #0

    En fait, tu as un réseau de mentors.

  • Speaker #1

    J'ai un réseau de mentors, moi.

  • Speaker #0

    Dans lequel tu peux aller piocher.

  • Speaker #1

    Exactement. Exactement.

  • Speaker #0

    Hyper intéressant. Et ça, moi, ça me pose toujours beaucoup de questions parce que, comme tu le disais, on a tendance à dire que les hommes savent mieux réseauter que les femmes. Ouais. Et c'est vrai, pour le coup, c'est avéré que les femmes ont moins tendance à réseauter.

  • Speaker #1

    Moins tendance, ouais. Je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Toi, c'est quoi ton conseil que tu donnerais à quelqu'un qui arrive dans une grosse boîte et qui essaye de se construire un réseau et qui a en même temps peur d'être la meuf un peu lourde qui envoie genre 15 mails en mode on peut prendre un café et qui n'a pas trop envie de rester dans son coin non plus parce qu'elle a envie d'avancer ?

  • Speaker #1

    Moi, la première chose, sincèrement, c'est de s'adresser à des personnes qui nous intéressent vraiment. Ça change la donne. C'est-à-dire ? En fait, tu vois, moi, j'ai une anecdote toute bête. Quand j'étais débutante chez Canal, ma première boss m'avait dit Ah, il faut absolument que tu parles à cette dame. Elle est trop bien. Elle va te permettre de catapulter ta carrière. Mais la dame, ses vibes ne me parlaient pas. Tu vois, vraiment. Vraiment, elle avait paraissu froide, méchante. Enfin, vraiment. Et en fait, je me suis dit non. Pourquoi je vais me forcer ? Et je pense que le réseau, ça commence par ça. Quand je dis qu'il faut s'intéresser vraiment à la personne, c'est de te dire, en fait, est-ce que cette personne, je vais passer un bon moment ? Parce qu'à la fin de la journée, c'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que tu as kiffé ou pas.

  • Speaker #1

    À la fin de la journée, la personne, c'est pas parce que tu vas prendre un déj avec cette personne qu'elle va dire, ok, je te recommande la telle, telle, telle. Non, il faut qu'il y ait un feeling, il faut que ce soit plaisant, il faut qu'au-delà des conseils, que vous soyez, que la relation passe, le fit passe. Et moi, je commencerais par ça, par dire, en fait, qui, quand je suis rentrée dans la boîte... Quelles sont les cinq personnes qui m'ont vachement inspirée ? Mais vraiment, tu vois. Et d'aller piocher ces personnes-là, et de leur faire un message très personnalisé, de qu'est-ce qui a fait que, dans leur discours, dans ce qu'ils ont dit à la machine à café, ou je ne sais quoi, les a touchées, tu vois. Et ce que je dis toujours avec le réseau, il faut toujours être intéressant avant d'être intéressé.

  • Speaker #0

    Excellente punchline.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça.

  • Speaker #0

    Franchement, c'est ça le truc à retenir. Pour se construire un réseau, il faut être intéressant plutôt qu'intéressé.

  • Speaker #1

    Et intéressant, ça veut dire que tu t'intéresses vraiment à la personne. Tu ne veux pas venir comme ça, intéressé. Alors, tu peux me plugger avec telle personne. Moi, je vois plein de gens qui m'écrivent sur Instagram, LinkedIn, etc. Comme je dis, je parle beaucoup de réseau. Ils disent, ah, mais comme tu dis qu'il faut contacter les gens, j'aimerais bien parler à telle personne, tu peux me donner son mail. Je dis, mais pas comme ça. Déjà, bonjour. Est-ce qu'on est amis ? Tu vois, mais il y a plein de gens qui sont à côté de la plaque sur ça.

  • Speaker #0

    OK. Donc être intéressant plus qu'intéresser.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    On va rentrer un peu dans le plus dur, du coup. Donc, toujours chez Canal, tu t'es construit un réseau, t'as rencontré plein de gens, t'as fait une expérience hyper intéressante et après, d'un coup, ça s'est effondré.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu peux nous raconter un peu ?

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, ouais. Écoute, c'est parce que... Enfin, par où commencer ? C'est très complexe, cette histoire de... Tu vois, à décortiquer. Donc moi, je suis rentrée premier job, enfin vrai job, tu vois. Et en opportunité, tu prends les trucs, tu vois. Je ne me suis jamais posé de question de ce que je voulais faire plus tard. Comme je te dis, je voulais juste voyager. Et effectivement, j'avais atteint ce but. Je voyageais beaucoup, plein de trucs cools, des hôtels 5 étoiles, maxi miles. Tu vois, quand je partais en vacances, je ne payais rien parce que j'avais plein de miles. Du coup, tu te dis, c'est bon, ce dont je rêvais, c'est bon. Sauf qu'en fait, c'est là où le bas blesse, c'est que plus on prend du temps, enfin pardon, plus on est laxiste sur l'ouverture en se disant on verra plus tard, ce plus tard-là, il nous rattrape.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi ton plus tard,

  • Speaker #1

    toi ? Le plus tard, c'était, tu vois, moi au tout début, je fais une prépa parce que je suis bonne élève, je fais une grande école parce que ça m'ouvre les portes, canal assez chouette, on part à l'étranger, sur place, on me donne des opportunités, je les prends. Et du coup, je ne m'étais pas créée ma propre ambition à moi. C'est l'ambition de l'entreprise que je déroulais.

  • Speaker #0

    Et l'ambition de tes parents ?

  • Speaker #1

    Exactement, l'ambition des autres. Je ne me suis jamais posé la question, mais en fait, je veux quoi ? Jamais. Mais fondamentalement. Effectivement, je n'ai jamais été dans les trucs où je me suis forcée. Je n'ai jamais été dans ça. En revanche, je prenais les choses qu'on me proposait, je prenais, ça ne me dérangeait pas tant que ça. Et moi, c'est en 2018. Je me souviens, j'avais fait un road trip toute seule au Mexique. J'adore les solo trips pour mes anniversaires. J'ai parti un mois au Mexique. Et là, j'avais tout, franchement. Plage incroyable. Sur Instagram, je postais plein de trucs. Et les gens me disaient, mais c'est trop bien ta vie, tu vis ta best life. Et moi, j'étais tellement triste, tellement vide. Triste, vide. Je pleurais tous les jours. Et c'est un message d'une personne qui m'a dit Ah mais tu vis ta best life Et là, je me suis dit Anger, stop J'ai stoppé Instagram pendant deux ans. À partir de là, je suis sortie d'Instagram. Et je pense que c'est là qu'a commencé ma vraie traversure du désert, mais que je n'avais pas conscience, en fait, de ça. Et donc, moi, à partir de là, je ne sais pas, je n'étais pas bien. Mais j'ai continué pendant deux ans quand même. Deux ans complets. Ça, c'était en mai 2018 où j'ai ce petit truc qui, je me dis Bizarre, mais bon, j'avance Et je pousse et je me dis en fait de toute façon j'ai pas d'autre option, de toute façon c'est vrai que c'est cool ce que je fais, tu vois moi je t'ai pas dans le truc de bullshit job etc parce que... Parce que je savais ce que je faisais. Il y avait du sens. Je créais de la télé aux Éthiopiens, je comprenais. Mais plus ça avançait, plus... Il y avait ce premier truc. Deux, il faut le dire, il y avait quand même un management qui n'était pas top. Je ne sais pas rentrer dans le détail, mais ce n'était pas top. Tu as l'éloignement de ta famille et de tes amis. C'est dur,

  • Speaker #0

    ça, quand même.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais très jeune, en plus. Du coup, tu rates tous les anniversaires, tous les naissances. Et après... T'avais tout ce sujet aussi complexe de politique interne qui m'a... Où tu te dis, en fait, tu donnes tout pour la boîte, mais à la fin, voilà quoi.

  • Speaker #0

    Elle, elle donnera pas tout pour toi.

  • Speaker #1

    Et en fait, ça m'a... Ouais, c'est un truc qui m'a... Je pense que j'ai tiré la corde beaucoup trop loin, en fait. Et en fait, ça a pété.

  • Speaker #0

    Et comment ça se manifeste de péter ?

  • Speaker #1

    Un an avant que ça ne pète, moi, j'avais plein de signes sur mon corps. Mais je... Voilà, j'avais des... Sous la douche, mes cheveux tombaient, mais j'étais en mode...

  • Speaker #0

    Je vais prendre quelques compléments.

  • Speaker #1

    Non, vraiment, c'était terrible. J'avais de l'eczéma sur tout le corps. En été, à Paris, quand je revenais à Paris, j'y mettais des écharpes. J'en disais, t'as pas chaud ? Je fais, non, non, j'ai pas chaud, mais en fait, j'avais de l'eczéma à part.

  • Speaker #0

    C'est mêle pour toi, là.

  • Speaker #1

    Non, mais vraiment, et c'est fou parce que... Et c'est dingue, ce truc de se dire, en fait, t'es dans le déni. Après, je pense que j'ai une proportion au déni qui est incroyable, tu vois. Et ça, je le traite avec ma thérapeute. Tu vois, c'est que ça aussi, ça m'a permis de creuser plein de choses, tu vois. Mais tu es vraiment dans un déni total, des crises de larmes tout le temps, des insomnies tout le temps. Et en fait, tu es comme une soldate. Tu te dis en fait, non, il faut que j'y aille.

  • Speaker #0

    Et tu avances, tu avances,

  • Speaker #1

    tu avances. Rien n'arrive, tu avances, ça glisse sur ta peau, quoi. Sauf qu'à un moment donné, ton corps, il dit, mais en fait, ça ne va pas ou quoi, tu vois. Et c'est ça qui est arrivé.

  • Speaker #0

    Et donc ça, ça a duré pendant un an avant que ça n'y pète vraiment.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. Et je suis rentrée à Paris en février 2020.

  • Speaker #0

    Ok, donc en plein Covid. En plein Covid,

  • Speaker #1

    tu vois. Moi, le Covid, je n'ai pas trop capté. Parce que moi, j'étais dans mon trou. Et ouais, c'était très complexe. C'était vraiment, vraiment compliqué. Et surtout, quelque chose que pour moi, les burn-outs, c'est pour les loups de Wall Street, tu vois. Ce n'est pas nous, tu vois. Ce n'est pas... Ça n'arrive pas, quoi. On est là, on est jovial, etc. Mais non. Et depuis, moi, j'ai un rapport très... Tu vois, distancé, même quand je parle du podcast que j'ai fait pour explorer la notion de réussite. Je vais voir des personnes qui semblent avoir réussi, ce qui est très différent. Tu as la vitrine et l'arrière-boutique, quoi, tu vois.

  • Speaker #0

    OK. Mais justement, je voulais enchaîner sur le podcast. Yes. Tu as rencontré plein de personnes à partir de février 2020, en fait, quand tu étais en plein Covid, un peu au fond du trou, pour justement rencontrer des personnes qui semblent avoir réussi, pour leur demander quelle est leur vision de la réussite. Et toi, c'est quoi le truc que tu as retenu de ces podcasts ?

  • Speaker #1

    De ces podcasts ? Déjà, quand je suis rentrée, j'ai quand même pris une pause. Enfin, une bonne pause avant de faire le podcast. Mais en fait, le truc que je retiens, c'est que tout le monde fait de son mieux. En réalité,

  • Speaker #0

    c'est hyper optimiste, ça.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en fait, personne n'a la recette de la réussite. Tu vois, parce que tu as toujours plein de trucs de guidelines, de comment réussir, les trois étapes pour... Mais en fait, personne. On a la recette. Chacun fait de son mieux. Et c'est vraiment un truc, moi, qui m'a vachement soulagée, tu vois. Et aussi, le fait de se dire, derrière, chacun fait de son mieux, t'as ce côté aussi déséquilibre, où en fait, ils savent où ils veulent aller vaguement, tu vois. Ils savent où ils veulent aller, en fait. Non, ça, c'est pas vague. Ils savent où ils veulent aller. Ils connaissent leur sweet spot, comme je l'appelle. En revanche, comment ils y vont ? Par quels moyens ? Ils ne savent pas trop. Et c'est ça qui est beau.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de mode d'emploi, en fait.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de mode d'emploi. Et ça qui est beau, c'est que tu peux dire, il a réussi, elle peut se redéfinir. C'est-à-dire, là, à l'instant T, ma réussite veut dire ça. Mais peut-être que dans cinq ans, peut-être quand j'aurai des gosses, peut-être que quand je vais déménager, j'en sais rien, la réussite va se redéfinir. Et moi, c'est quelque chose qui me... Et c'est ça qui fait toute la richesse de cette thématique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. C'est fascinant, en fait.

  • Speaker #1

    J'ai arrêté parce que je suis fatiguée, mais en vrai, c'est inépuisable.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi le truc qui t'a le plus surprise ?

  • Speaker #1

    Qui m'a le plus surprise ? Euh...

  • Speaker #0

    Que ce soit d'ailleurs dans le podcast ou dans le livre, en fait, dans toutes ces rencontres.

  • Speaker #1

    En fait, surprise, oui et non, ça m'a confortée plutôt. C'est le fait que, tu vois, je trouve que dans une société où on essaie vachement de segmenter, de siloter, de compartimenter. Et ce qui m'a émue et surprise, c'est que, en fait, quelles que soient les personnes d'où elles viennent, de leur origine sociale, culturelle, etc., en fait, elles passent par les mêmes phases.

  • Speaker #0

    Tu vois,

  • Speaker #1

    ces phases de... Et puis après, ça dépend aussi des types de personnes que j'ai dans le podcast, parce que moi, le point commun de toutes ces personnes, ce sont des personnes curieuses d'elles-mêmes, déjà, qui se posent vachement de questions, qui sont très humbles, tu vois, dans leur manière de faire. Des personnes qui s'intéressent beaucoup à l'autre, tu vois, qui questionnent l'autre, qui ne vont pas avoir des stéréotypes, qui vont vouloir bousculer les codes. Et ce sont des personnes aussi qui ont conscience de la société dans laquelle elles vivent.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    qui ne sont pas dans leur sillon en disant moi j'ai réussi faites comme moi en fait, si je l'ai fait vous pouvez le faire ce que je déteste donc voilà c'est quand même le point commun de toutes ces personnes là et franchement j'ai eu des gens tellement divers dans le podcast, dans le livre j'ai fait une sélection des inattendus mais dans le podcast j'ai eu des gens tellement divers j'ai eu de tout j'ai eu un ex-prisonnier j'ai eu des femmes d'affaires j'ai eu des pâtissiers vraiment j'ai eu de tout tout, tu vois, de tout horizon.

  • Speaker #0

    Et tu vois toutes celles, tous ce même point commun.

  • Speaker #1

    Et c'est le même point commun qu'ils ont. Et ça, je trouve que ça donne foi en l'humanité, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, complet. Là, déjà, je suis reboostée.

  • Speaker #1

    Non, vraiment, ça donne foi en l'humanité.

  • Speaker #0

    Et du coup, sur cette définition de la réussite, tout le monde a à peu près le même cheminement, et ça, c'est quelque chose que j'ai ressorti de la lecture de ton livre aussi. Ouais. Et je pense que c'est quelque chose qu'il faut dédramatiser, en fait, pour tous nos auditrices, typiquement. Mais à l'inverse, c'est quoi la principale erreur que tu as remarquée chez ces gens qui ont redéfini leur réussite ?

  • Speaker #1

    Alors, l'erreur, je ne la prendrai pas des gens que j'ai eu sur le podcast, sur le livre, parce que c'est des personnes aussi qui sont arrivées à un certain stade qui ne répètent plus ses erreurs, etc. Mais je l'ai plus vue pour mon cas, déjà. Et aussi parce que moi, je fais plein d'ateliers, d'accompagnement, etc. Enfin, je faisais, je vais reprendre, mais pendant ce temps. pose. Et du coup, je parle à beaucoup d'une communauté, en tout cas de personnes qui sont en recherche de ça. Et je pense que la principale erreur, c'est de vouloir aller trop vite et de se focaliser sur le quoi, qu'est-ce que je dois faire maintenant et pas sur le pourquoi. Je veux faire des choses.

  • Speaker #0

    Et de là où on va aller.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le why, la fameuse direction. Et puis se focaliser sur le pourquoi et c'est très insidieux parce que, et aussi, c'est ce que notre société nous apprend. Qu'est-ce que tu fais quoi dans la vie ? quoi, quoi, quoi, quoi, quoi, tu vois. Et pas le pourquoi je le fais, tu vois. Et je pense que vraiment, on tombe tous dans ce piège. Moi, il m'avait compris. Mais quand j'ai compris le hack et que c'est ce que j'ai appris de mes invités, qu'en fait, ils étaient plus motivés par un fil rouge que par des actions concrètes, tu définis ton fil rouge, ton why, et tu fais tourner plein d'activités autour,

  • Speaker #0

    tu vois. D'accord. Donc, prendre le temps et définir là où on veut aller avant de se lancer tête baissée.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Pour nos auditrices qui se posent des questions et qui aimeraient justement définir un peu là où elles veulent aller, tu aurais un exercice à faire là que tu pourrais nous expliquer en trois minutes ?

  • Speaker #1

    Ouais, carrément. Il y a un exercice que j'adore, que je donne à tous mes... Enfin, chaque fois que je fais des ateliers, souvent je donne cet exercice. Bon, je ne vais pas faire le truc méditation là, mais en fait, c'est un peu le même truc. C'est en gros, il faut fermer les yeux. Et vous vous imaginez que vous avez 80 ans. Mais 80 ans, vous êtes stylé. Vous êtes en pleine forme, vous êtes habillé vraiment de votre meilleur outfit, vous êtes vraiment bien.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    donc il faut s'imaginer comme ça. Il fait beau. On s'en fout du mois de votre anniversaire, mais il fait beau, vous savez pourquoi. Et vous fêtez votre anniversaire. C'est vos 80 ans et vous allez rassembler toutes les personnes qui comptent dans votre vie. Elles sont toutes venues de... part des autres du monde, si vous avez des personnes éparpillées dans le monde, elles sont là spécialement pour vous. Et il y a une personne qui est d'une génération en dessous de vous. Vos enfants, vos neveux, vos petits cousins, enfin, le fils du voisin, on s'en fout. Il y a quelqu'un qui est plus jeune et qui va faire un discours sur vous. Qui va faire un discours de deux minutes, trois minutes sur vous, la personne que vous êtes, ce que vous avez accompli, etc. Et l'exercice, c'est d'écrire ce discours.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Qu'est-ce qu'on a envie qu'on dise de Noah à 80 ans ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et ça, ça remet, ça ajuste. Parce qu'en fait, on se rend compte de ce qui est important pour nous. Et en filigrane, qu'est-ce qu'on veut laisser sur Terre ? C'est un peu glauque de dire ça, laisser sur Terre, c'est-à-dire là, on va partir et ça a un sentiment bizarre. Mais c'est hyper important, en fait, de le faire.

  • Speaker #0

    OK. Et ça te permet de te projeter beaucoup plus loin, en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et juste savoir, en fait, je vais me prendre la tête pour des trucs nuls. En fait, c'est surtout ça. Je vais me prendre la tête pour des trucs nuls. En fait, moi, ce qui m'importe, c'est ça. C'est ma famille, ce qui m'importe c'est mes amis, ce qui m'importe c'est la nature, ce qui m'importe c'est... Ben voilà, c'est pas ce que je fais actuellement, c'est... Voilà, tu vois.

  • Speaker #0

    Ben écoute, j'encourage toutes nos éditrices à le faire. Moi, spoiler alert, je l'ai déjà fait.

  • Speaker #1

    Alors ?

  • Speaker #0

    Ben écoute, je me sens plutôt alignée avec ce que je fais dans la vie. Donc c'est cool.

  • Speaker #1

    Ça c'est cool. C'est chouette.

  • Speaker #0

    Maintenant, on va passer dans la dernière partie du podcast, où je vais te poser des questions du tac au tac. Le but, c'est que tu me répondes avec la première chose qui te vient en tête. Par contre, si ta réponse m'intrigue, je me permets de faire une petite question de follow-up. Parce qu'après tout, c'est mon podcast et je définis les règles.

  • Speaker #1

    Pas le droit.

  • Speaker #0

    C'est qui une femme qui t'inspire ?

  • Speaker #1

    Ma grand-mère.

  • Speaker #0

    Ta grand-mère ? Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ma grand-mère dont je porte le nom, parce que c'est une tradition au Sénégal de porter le nom d'une personne. C'est la mère de ma mère, c'est une personne très badass. Vraiment, moi, quand j'entends le mot badass, je pense à elle. Elle a... Elle a classé plein de codes pour son époque. Elle a divorcé parce qu'elle n'était pas heureuse dans son ménage. Elle fixe les règles. Elle a été indépendante. Et je ne l'ai pas connue longtemps. Elle est décédée quand j'avais 6 ans. Mais j'en garde un bon souvenir. Et surtout, les gens me disent, quand on me dit que tu es comme ta grand-mère, je suis trop fière.

  • Speaker #0

    Un peu une légende, quoi.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu fais quoi quand on manque d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Je m'isole. Moi, je fais plein de retraites, toute seule. Des retraites en région parisienne. J'ai plein de lieux trop sympas que je ne donnerai pas.

  • Speaker #0

    Que je ne partagerai pas.

  • Speaker #1

    J'ai plein de lieux très sympas où je fais des retraites. Je lis, j'écris, je fais des spas. J'adore les spas. D'accord. Voilà, et je fais ça.

  • Speaker #0

    Ok. Tu dirais quoi à ton moi de 18 ans ?

  • Speaker #1

    À mon moi de 18 ans, je lui dirais de ne pas s'inquiéter. que tout irait bien.

  • Speaker #0

    Tu as été anxieuse ?

  • Speaker #1

    Je pense et je le suis toujours. J'ai toujours été anxieuse. J'ai toujours été anxieuse.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'angoissait à 18 ans ?

  • Speaker #1

    Je pense cette obsession peut-être même de réussir, tu vois. Toi, tu as 18 ans, j'ai mon bac, je vais en prépa, quoi. La prépa, il faut réussir la prépa, il faut réussir l'école, il faut réussir les concours, tu vois. Je pense que c'est ça, c'est juste go with the flow.

  • Speaker #0

    C'est quoi la question que tu ne veux plus qu'on te pose ?

  • Speaker #1

    La question que je ne veux plus qu'on me pose, comment t'as fait pour réussir alors que tes parents n'ont pas fait d'études ?

  • Speaker #0

    Infernal.

  • Speaker #1

    Infernal. Et c'était vraiment le trigger du livre, quand j'ai écrit le livre.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu fais quand t'as besoin de te recentrer ? Pas de t'inspirer, mais vraiment quand tu sens que tu commences un peu à te déconnecter de toi-même.

  • Speaker #1

    Je prie.

  • Speaker #0

    C'est quoi quelque chose qui n'est pas sur ton CV, mais qui est super important dans ta carrière ?

  • Speaker #1

    Mes voyages en solo. J'ai vraiment... J'ai visité plus de 55 pays, tu vois. Donc j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup exploré en sac à dos. J'ai fait des trucs de dingue aussi, des trucs de fous que je ne ferais plus. Mais je pense que c'est quelque chose qui m'a vachement aidée, surtout dans ma reconversion. Parce que cette capacité à ne pas avoir trop peur de l'inconnu, je pense que ça vient de là.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense que ça vient de là.

  • Speaker #0

    Et c'est la capacité à ne pas avoir peur d'être seule aussi, non ?

  • Speaker #1

    Aussi.

  • Speaker #0

    Moi, c'est un truc qui m'impressionne beaucoup, parce que je n'ai jamais été même... Voyager toute seule.

  • Speaker #1

    En fait, oui, mais en fait, c'est fou parce que ça donne beaucoup de confiance en soi de voyager seule. Enfin, un conseil que j'en ai, mais faites-le au moins une fois de votre vie. Même si vous allez en Bretagne, même si vous allez même dans le... Mais vraiment, un week-end seule, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Je testerai peut-être. Écoute, Edgar, merci. Merci d'être venu sur le podcast. C'est hyper inspirant de t'avoir. Et c'est hyper inspirant aussi que tu partages des parcours de vie comme tu l'as fait dans ton livre. Donc, merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Merci.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai une dernière question avant que tu partes. C'est qui la prochaine personne qu'on devrait inviter sur le podcast ?

  • Speaker #1

    J'ai plein de personnes en tête, mais celle qui vient la première là, spontanément, c'est une personne que j'ai interviewée dans le podcast et dans le livre qui s'appelle Amélia Matar, la cofondatrice de Coloris. Et sa mission, c'est d'apprendre aux enfants le numérique sans écran. Elle est une cause hyper noble. Elle est hyper joviale. J'adore cette personne vraiment. On ne se connaît pas beaucoup. mais je l'adore donc j'aimerais beaucoup l'avoir ici génial bah écoute merci Anga je t'en prie et à bientôt merci à toi c'était chouette

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