MARION. S5E13 cover
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Ça Va Bien S'Passer

MARION. S5E13

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50min |21/06/2025
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Description

Marion a une jolie vie.

De la joie, des copains, un job qu'elle aime, un amoureux.

Mais un jour, elle réalise que bien, ça n'est pas assez...


Par Sarah Gaubert et LargerThanLifeProject depuis 2019

Réalisation G. Carbonneaux

Toute ressemblance est une imitation ;)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est le moment qui a vraiment redistribué toutes les cartes de ma vie.

  • Speaker #1

    Quand dans sa vie on a connu une déflagration, on sait qu'on va être confronté à un choix. Continuer à vivre ou pas ? Et puis une fois ce plouf-plouf mort ou tranché, continuer à vivre, d'accord. Mais comment ? Mes invités ont vu leur vie sauter en l'air. Et on va s'intéresser aux stratégies de ces survivants de leur vie d'avant. Ils regardent dans le rétro et parlent sans tabou des histoires dingues qui ont fait briller leur vie. Qu'ils soient putains, drôles, touchants, agaçants, secrets ou impuniques, ils ont tous en commun un truc dans le regard qui va s'entendre dans leur voix. N'attendez pas que la vie vous fasse une blague pour la dévorer. Venez, écoutez leurs histoires, pleurez, riez, installez-vous confortablement. Et ça va bien. Bonjour Marion. Bonjour Sarah. Je suis très contente que tu sois là.

  • Speaker #0

    Et moi donc, j'arrive même pas à y croire.

  • Speaker #1

    Ça fait longtemps qu'on se parle.

  • Speaker #0

    Ça fait deux ans, un peu plus, deux ans, à peu près. Et ouais,

  • Speaker #1

    et il y a quelques semaines je t'ai dit, dis donc, t'aurais pas envie de venir quand même la raconter ton histoire ?

  • Speaker #0

    Et j'ai dit oui direct.

  • Speaker #1

    Et faut le dire, t'as sauté dans un train.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux... Alors, quel âge tu as aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Mon vrai âge ? Où le faux raconte-t-il ? Non, j'ai 47. Ok.

  • Speaker #1

    T'as 47 ans, tu viens du Sud ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux me raconter un peu ta vie autour de la vingtaine ? Quel job tu fais ? Quel genre de vie tu mènes ?

  • Speaker #0

    Autour de la vingtaine, je viens d'avoir mon diplôme, je suis infirmière. Je vis en coloc. Au tout début, je vis avec deux de mes meilleurs amis, deux potes. Meilleur coloc du monde, on a une villa. Moi, j'ai mon petit appart à moi au premier étage. Ils ont le leur au rez-de-chaussée, on a un jardin, on a une piscine. On fait des parties de poker toute la nuit. On regarde la Starac, on est fan de... On vit notre meilleure vie, on fait des gâteaux à 3h du matin, on a une salle de cinéma, c'est la folie !

  • Speaker #1

    Non mais tu as une caméra et c'est une télé-réalité !

  • Speaker #0

    C'était vraiment, ça a duré peut-être deux ans, c'était incroyable ! Après j'étais en colloque avec une amie, pareil, petite maison mignonne, franchement j'ai vécu une vingtaine très libre, très joyeuse, très... insouciante parce que j'ai fait pas mal de choses à pas forcément reproduire. Mais je suis très contente d'avoir vécu...

  • Speaker #1

    Que t'as fait la fête...

  • Speaker #0

    J'ai fait la fête mais j'ai fait des choses peut-être un peu inconscientes, du genre partir à l'étranger sans dire à personne. Juste à ma meilleure amie au cas où, sur un coup de tête. Enfin, j'ai fait des trucs. Mais je suis très heureuse de les avoir fait, d'avoir fait tout ça. Et... J'ai conscience que je vis vraiment une belle période. Alors, je n'ai pas forcément de relations sérieuses, ni de copains attitrés. Je suis même plutôt celle qui a le mauvais rôle, genre un peu la maîtresse, tu vois. J'étais un peu dans ce truc-là, et ça m'allait bien, parce que je n'avais pas envie de me poser, ou quoi que ce soit d'autre. et donc... Vraiment, je suis dans une super énergie et je m'éclate au boulot. Je suis à l'hôpital, je m'éclate. C'est une spécialité ? Alors au début, j'étais en chirurgie thoracique. Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    C'était un truc léger. Vraiment, j'adorais. C'était extraordinaire. J'ai beaucoup appris dans ce service. Et après, je travaille de nuit pendant 3 ans. Et pareil. très formateur parce que chaque nuit que je fais je suis dans un nouveau service et du coup ben je rencontre énormément de personnes dans le personnel je parle et du coup ben je me fais plein de potes et ce que j'adorais quand je travaille à l'hôpital c'est que j'avais vraiment la sensation de retrouver une bande de copains donc le travail bien que très difficile était hyper agréable donc difficile fatigant mais une bonne équipe, une bonne ambiance et vraiment je prends plaisir à aller bosser. Donc je vis une période à la vingtaine plutôt sympathique, plutôt cool. Premier salaire, pas de responsabilité, que du kiff quoi, franchement trop bien, trop bien. T'as des frères et sœurs ? J'ai une plus petite sœur, ouais. Ouais, oui oui. Oui, avec l'âge de mieux en mieux, parce que quand on était enfant, on a six ans d'écart. Donc quand j'en avais douze, elle en avait six. Forcément, on n'avait pas trop d'atomes crochus. Mais en avançant dans l'âge, oui. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et tu restes comme ça dans ta situation perso amoureuse, tu restes comme ça ou tu fais une rencontre ?

  • Speaker #0

    Je fais une rencontre plus intense que les autres. Je crois que j'avais 28, un truc comme ça. Ouais, 28, je dirais. Et là, je crois que c'est la première fois où vraiment... Je ressens quelque chose d'un peu plus fort, d'un peu plus impactant. Quelque chose où je me dis, ah, là, ce n'est pas pareil. Là, celui-là, je l'aime bien. Et je crois que ça n'a pas duré très longtemps. Et quand il m'a quittée, là, j'ai vécu, je pense, mon premier gros chagrin de... Comment je vais faire ? Voilà, ça c'était vers 28 ans. Ouais, 28 ans, je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Et ensuite, tu décides quoi ? De rester célibataire ?

  • Speaker #0

    Oui, je décide de rester célibataire. Et il se trouve que dans le... Parce que du coup, moi j'ai quitté l'hôpital et je suis maintenant... Je travaille en libéral. Et je travaille dans un cabinet où on est beaucoup d'infirmiers, je ne sais plus, 8, 10. Et on travaille avec d'autres professionnels de santé, notamment des podologues. Et je me rappelle qu'au premier resto d'équipe, on était, je ne sais pas combien, une vingtaine, et j'étais avec ma binôme qui s'appelle Evelyne, et je vois arriver un mec qui était accompagné. Je vois arriver un mec et je fais « Oh ! Mais c'est qui ce mec ? » Elle me fait « Je ne sais pas, je ne sais rien, je crois que c'est le podologue. » Moi je me dis « Mais waouh, il est ! Waouh ! » Bon. Des années se passent, peut-être deux ans, je ne sais plus. Et puis, on se croisait chez des patients de temps en temps, tu vois. Et un jour, je ne sais même plus comment, pourquoi, il m'invite à venir dîner chez lui un soir avec des potes. Donc, pour moi, c'est un rendez-vous de potes, de collègues. Je ne m'attends pas à autre chose. Et la soirée se passe très bien avec ses potes, super sympa, etc. Et il arrive le moment de partir, et au moment de partir, il a fait un truc, et c'est là où il m'a cueillie, il m'a touchée les cheveux.

  • Speaker #1

    T'as des très beaux cheveux, faut le dire.

  • Speaker #0

    Et là, je me suis dit, oh oh, personne n'avait jamais fait ça en fait, de toucher mes cheveux.

  • Speaker #1

    J'imagine tellement le coup de tonnerre, le frisson de la racine des cheveux jusqu'au talon. Oui,

  • Speaker #0

    et là, je me suis retrouvée vraiment bête. Parce qu'en fait, j'ai été désarçonnée devant...

  • Speaker #1

    C'est un geste intime.

  • Speaker #0

    Oui, déjà. Et puis, c'était gentil, c'était doux. Enfin, c'était plein de choses que je ne connaissais pas. Et je me suis dit, oh là là, je suis rentrée chez moi. Et c'était juste passé ça, mais pour moi, c'était déjà un monde. Et quelques jours plus tard, le jour de mon anniversaire, quelques jours plus tard, on se revoit et ça démarre. Et ça démarre alors que je m'étais promis de rester seule le plus longtemps possible. En fin de compte, il s'était passé peut-être 4-5 mois où j'avais vraiment été seule. Et je me suis vraiment laissée porter par cette personnalité très joyeuse, très positive, très facile, simple. où la vie est une fête, quoi. La vie est une fête, on se prend pas la tête, on est là, on profite, on s'amuse, on sort à droite à gauche, concert, cinéma, machin, festival, voilà, resto. Et ce qui m'a vraiment fait du bien quand je l'ai rencontré, c'est ce côté légèreté, liberté, ce côté joyeux, surtout, et de... Plus avoir mal au ventre, quand je dois le retrouver, par exemple. Ou me dire, oh là là,

  • Speaker #1

    je me sens des papillons. Oui,

  • Speaker #0

    et plus de réflexion en mode, si je dis ça, il va comprendre ça. Et si je dis ça, il va dire que j'ai dit ça parce que ça. Non, juste un dialogue. Et ça, c'est vrai que je ne connaissais pas. J'avais 32 ans, mais je ne connaissais pas ça.

  • Speaker #1

    L'amour simple.

  • Speaker #0

    Voilà, un truc simple avec quelqu'un. Alors, c'est bête à dire, mais quelqu'un qui n'avait pas de trauma particulier, quelqu'un qui avait vécu entouré, qui avait été aimé, qui a une fratrie, tout le monde s'entend bien. Voilà. Voilà, juste quelque chose de standard. Mais c'est ça que je voulais, quelque chose de normal. Et c'est ça qui m'a plu. Voilà. dans cette histoire. C'est pas rien. Non, c'est pas rien.

  • Speaker #1

    Vous vous installez ensemble ?

  • Speaker #0

    Alors, moi je suis, depuis toujours... assez convaincu que on n'est pas fait pour vivre ensemble les êtres humains en tout cas de mon expérience que ce soit des colloques avec des amoureux ça c'est avec une amie ça c'est toujours mal fini enfin c'est toujours pas bien fini et donc quand on Quand on se met ensemble on parle jamais de futur de rien on parle pas de tout ça juste on vit l'instant présent Et j'aime bien, moi. Je trouve ça très bien. Sachant que lui, il a déjà 40 ans, et moi, j'en ai donc 32-33. Donc, bon, nous, on ne parle pas de tout ça. Et il se trouve qu'au bout de deux ans, je tombe enceinte. On habite chacun chez soi, on habite très près l'un de l'autre, mais chacun chez soi. Et je tombe enceinte, et je ne veux pas habiter avec quelqu'un. Pas lui en particulier, mais avec quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il est content de cette grossesse ?

  • Speaker #0

    En fait, personne s'y attend. Mais moi, venant de vivre ce que j'avais vécu, deux, trois ans avant, je savais que quoi qu'il arrive, je garderais l'enfant. Parce que je n'en avais jamais parlé avec lui, je ne savais pas si c'était quelque chose dont il avait envie. Je viens à la maison et je lui dis « Écoute, il faut que je te parle, je suis enceinte. » Et là, il me dit « Mais t'es sûre ? » Je lui dis « Oui, je ne vais pas m'amuser à te faire ce genre de révélation, si je n'en suis pas un minimum certaine. » Et je lui dis « Donc, t'en penses quoi ? » Et là, il me dit « Mais je suis super heureux en fait, parce que je pensais que je n'aurais jamais d'enfant de toute ma vie. » Je lui dis « Ben écoute, voilà, là on va en avoir un. » C'était le début. J'étais enceinte de un mois, je crois. Donc, c'était le début. Donc, très heureux. Mais il ne me presse pas à ce qu'on vive ensemble ou ce qu'il vienne vivre avec moi, etc. Ce qui fait que j'ai emménagé avec lui. J'étais enceinte de huit mois. Vraiment, j'ai tiré le fil jusqu'au bout. Mais je pense aujourd'hui que j'aurais dû rester sur mes... sur mes croyances, à savoir chacun chez soi.

  • Speaker #1

    Avec un nourrisson, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, puis je me suis dit, bon, ne sois pas égoïste, mets tes petites croyances de côté. Là, il y a un bébé qui arrive. Quand même, c'est peut-être plus sympathique pour lui d'avoir son papa et pour toi aussi dans le même foyer. Donc, avec du moins de grossesse, j'ai dit, allez, j'arrive. Donc, voilà. Et mon fils est arrivé un mois plus tard.

  • Speaker #1

    Et la vie est belle.

  • Speaker #0

    Au début, quand j'ai mon fils, non pas du tout, j'ai envie de me pendre. J'adore mon fils, c'est pas la question. Mais c'est-à-dire qu'à ce moment-là, je suis encore plus convaincue que la vie à deux, ça ne me va pas du tout. Je déteste la vie à deux. J'ai envie de l'emplâtrer chaque seconde qui passe. Et je crois que j'ai vraiment pris sur moi pour ne pas me mettre dans une dynamique de le détester.

  • Speaker #1

    Vraiment.

  • Speaker #0

    Je pourrais développer ce sujet, mais...

  • Speaker #1

    T'aimes le quotidien à deux.

  • Speaker #0

    Je déteste le quotidien à deux, mais ce que je déteste encore plus, c'est qu'on part du principe qu'une mère fasse des concessions, c'est standard, c'est normal, c'est acté pour tout le monde, mais qu'un père fasse... Ce qu'on pourrait appeler une concession, à savoir lève-toi au moins une fois dans la nuit Ah non non, mais alors, non mais ça c'est pas possible

  • Speaker #1

    Moi ça je peux pas Alors ça c'est pas une concession, c'est juste s'occuper de ses enfants Non mais moi ça je peux pas,

  • Speaker #0

    moi ça c'est pas possible Moi je fais, mais si tu fais pas au moins pareil Et comme au début de ma grossesse, je faisais que... Mais en fait, on met tout sur le dos de la grossesse. Je suis très fatiguée, j'ai mal au dos, je fais que pleurer. C'est les hormones, c'est ci, c'est là. Mais bon, j'ai accouché en décembre et en janvier, je pleurais toujours quand je demandais du sel à table, tu vois.

  • Speaker #1

    Et tu fais un baby-blues.

  • Speaker #0

    Mais non, mais là, c'était plus un baby-blues. Mais je faisais que chialer. Je ne perdais pas mon poids de grossesse alors que j'avais allaité, mon fils l'avait allaité. J'ai dit mais qu'est-ce qui m'arrive ? J'étais fatiguée. Mais c'est-à-dire que ce n'était même pas fatiguée, c'était une fatigue en lettres majuscules. Je n'en pouvais plus. Et c'est ma nutritionniste qui m'a dit, il va peut-être falloir faire un bilan sanguin. Heureusement, en fait, j'avais la thyroïde qui ne fonctionnait plus du tout.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, je ne supportais plus rien, mais j'avais des raisons de ne pas. Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    et d'avoir cette fatigue immense. Donc je vais voir un endocrino qui me dit mais madame avec des taux pareils vous devriez être allongé dans un lit en fait. Vous ne devriez même pas pouvoir vous lever. Ben non, je suis là. Donc voilà. Et moi, j'avais mis un peu toute cette rancœur que j'avais sur le dos de tout ça. À chaque fois dans l'histoire, je me trouve un peu des excuses où j'essaye d'arrondir les angles avec moi-même et de me dire « Non mais attends, regarde, là il s'est passé ça, là il s'est passé ça, mets de l'eau dans ton vin, tu verras. Rappelle-toi pourquoi il t'a plu. » J'essayais à chaque fois de revenir sur ça. Mais bon, ça faisait bien longtemps que je me rendais compte qu'il y avait un petit souci.

  • Speaker #1

    Mais une fois que tu prends un médicament, que tu règles ça, tu le retrouves sympa, solaire, rigolo ? Tu es toujours content d'être avec lui ou tu n'arrives pas à retrouver le plaisir d'être avec lui ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué pour moi. Même si je l'adore. Je l'adore. Encore un problème là-dessus. Il est extrêmement sympathique, extrêmement gentil. Il est super. Mais j'ai plus le truc. J'ai plus l'étincelle, quoi. Je l'ai plus. Je sais pas à quel moment elle s'est éteinte. Ça, je sais pas. Mais je sais que je l'ai plus. Et je sais que... Parce que pour moi, je me dis, bon, t'as fait un enfant... Maintenant, il faut assumer ton rôle de parent, ton rôle de mère, parce que cet enfant, il est là, il a besoin de son père. Et quand j'en parlais, parce que je parle beaucoup avec mon père, et mon père me disait, « Ouais, mais pour un enfant, c'est quand même mieux d'avoir ses parents. Oui, mais tu ne peux pas faire ça à ton fils, etc. » Donc, vas-y, couche de culpabilité, on en remet une, on en remet une deuxième. Du coup, je me disais, bon, il est gentil, et puis on est bien, et puis bon, ça va,

  • Speaker #1

    c'est confortable.

  • Speaker #0

    même pas non parce que je me sentais pas confortable moi je me sentais j'avais pas envie de le sort d'aller pas rentrer chez moi par exemple non j'ai pas rentré chez moi j'étais tout le temps mal parce que je sentais que j'étais pas du tout à ma place et je sentais que que ce que je vivais, ce n'était pas du tout ce que j'avais envie de vivre. Pas du tout. Et en fait, ça me rendait triste. Je devenais quelqu'un... Alors que j'ai toujours été quelqu'un de plutôt fun, ça me paraît rigolote, je me rends compte que je deviens quelqu'un de triste et pas drôle. Et franchement, ce n'est pas ça. Je n'avais pas envie de ça. Enfin, qui a envie de ça ? Je n'avais pas envie de ça. mais J'avais pas le courage, j'avais pas l'énergie, et j'avais pas peut-être le feu de départ pour me dire « Ok, maintenant, tu passes à l'action. » Je savais ce que je voulais, je savais juste pas comment le mettre en place. Et pour le mettre en place, ça m'a pris littéralement des années.

  • Speaker #1

    Et justement, un jour, tu déjeunes avec ta sœur, Euh... Jean... Tu faisais de révélations à quelqu'un ? Que t'es prête ?

  • Speaker #0

    Euuuuh... Donc ce matin-là, je vois un copain, parce que je me suis formée en hypnose, bref, je vois un copain pour lui faire une séance d'hypnose, et évidemment on tchatche, et je lui dis, il me demande un peu comment ça va, machin tout ça, et je lui dis écoute, c'est bon, je suis décidée, cette fois je passe à l'action, je ne sais pas comment je vais faire, mais cette fois c'est décidé dans ma tête, je vais quitter le père de mon fils. Il me dit bon ben ok go ok je suis avec toi pas de souci machin. Ce jour là je donc je rejoins ma soeur pour le pour le déjeuner et je me rends compte enfin je réfléchis un peu et je me dis mais ça fait un petit moment que t'as pas eu tes règles ça fait où t'en es là tout ça. Et je me dis, bon, on va quand même aller vérifier que tout est OK. Je trouve une pharmacie pile à côté du restaurant où je dois manger avec ma sœur. J'achète un test, je vais dans les toilettes du restaurant. Le test est positif et je rejoins ma sœur. Sauf que je ne lui dis pas à ce moment-là. Pourquoi ? Parce qu'il y avait la personne qui, à l'époque, était son petit copain, que je ne connaissais pas des masses. Et je n'avais pas envie de le dire en sa présence. J'ai attendu. Alors, il se trouve qu'avec ma sœur, une semaine plus tard... Sur la pizza,

  • Speaker #1

    elle tira miso.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais il se trouve qu'une semaine plus tard, avec ma sœur, on s'est fait un petit voyage. On est partis toutes les deux en Floride. Et je lui ai dit dans l'avion. Et elle me dit, mais non, parce que j'avais jusqu'à présent... Crier au monde entier que je n'aurais pas de deuxième enfant, que c'était impossible, qu'on ne m'aurait pas ce jeu-là, que je me suis déjà avoué une fois, que non, non, non. Et bien sûr que quand j'ai su que j'étais enceinte, je ne me suis pas posé la question.

  • Speaker #1

    Tu ne t'es pas posé la question ?

  • Speaker #0

    Non. Pas du tout. Pas du tout, du tout. Absolument pas. Donc, je reviens de ce voyage.

  • Speaker #1

    Tu le dis quand au père ? Au papa ? Ouais.

  • Speaker #0

    Je le dis avant de partir. D'accord. Au voyage. D'ailleurs, il ne me croit pas. Mais non, mais je l'ai tellement dit à tout le monde. Mais même mes parents, personne ne m'a cru. Non mais tu me fais une blague ? Mais non mais ça va, je ne fais pas une blague là-dessus.

  • Speaker #1

    Et tu ne prenais pas de protection ? Oui. Et tu ne prenais pas de la pilule ?

  • Speaker #0

    Alors non, pour ma fille non, parce qu'en fait, il y a eu une erreur de diagnostic, dirons-nous. J'avais été consulter mon gynéco qui m'avait fait une... Une espèce de... pas une espèce, une prise de sang pour voir où en était l'état de ma réserve folliculaire. Et il se trouve que ma réserve était soi-disant avide. Je vois un de ses confrères qui me dit exactement la même chose. Il me donne une pilule en mode, bon ben prenez ça. J'ai pas du tout supporté cette pilule. Donc, deux génicaux qui me disent que j'aurai plus jamais d'enfant, une pilule qui me va pas, je l'arrête. Trop moins plus tard, je suis en enceinte. Voilà. Donc, la grossesse se passe... J'ai été arrêtée toute ma grossesse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    D'une part parce que j'avais un... problème initial qui n'avait rien à voir avec la grossesse qui faisait que j'étais arrêtée Pendant cet arrêt j'ai su que j'étais enceinte et mon gynéco de par mon âge donc j'avais 41 ans à l'époque il m'a dit avec le métier que tu fais tu ne vas pas travailler. Tu avais très très mal au dos j'avais déjà extrêmement mal au dos et j'ai un métier très physique Il m'a dit mais c'est impossible tu ne travaillera pas cette grossesse parce que la grossesse d'avant j'avais travaillé jusqu'à 7 mois et déjà il m'avait dit on va se calmer Et là, il me dit non, cette fois, je te l'interdis, tu ne travailleras pas. Et donc, je passe une grossesse, vraiment. Je me suis développée physiquement, je me suis dédoublée.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup grossi.

  • Speaker #0

    J'ai énormément grossi. J'ai pris 30-40 kilos, j'ai énormément grossi.

  • Speaker #1

    Comment tu vas psychologiquement pendant cette grossesse ?

  • Speaker #0

    Ben, écoute... Forcément, ça remet en cause mon projet de quitter le papa des enfants. Du coup, maintenant des enfants, parce qu'à l'époque c'était de l'enfant, maintenant c'est des enfants. Je me dis, bon, encore une fois, je temporise avec moi. Et je me dis, écoute, bon, allez, tentons-le encore une fois. Faisons en sorte que ça marche. Il y a un deuxième bébé qui arrive. Et toujours encore une fois me dire « écoute, tu sais pourquoi tu t'es mise avec lui ? Parce que c'est une bonne personne. » Et voilà. Je n'allais pas plus loin dans ma réflexion, je ne me disais pas « oui mais ce n'est pas suffisant » . Mais je n'allais pas là-dedans parce que je pense que vraiment je n'avais pas le courage et la force et l'énergie aussi d'avancer sur cet autre chemin. J'avais trop d'inconnus là pour le coup, et j'aime bien savoir où je vais. Et là, avec le deuxième bébé, je savais encore moins où j'allais. Donc j'ai laissé cette charge-là de côté. Je me suis dit bon, allez, ok, avançons, puis on verra. Mais je crois qu'à force d'avancer et de « on verra » , je ne me suis pas fait du bien en fait. Enfin, je croyais bien faire, j'ai bien fait pour la famille, mais j'ai mal fait pour moi.

  • Speaker #1

    Ce qui, in fine, n'est pas bon pour la famille quand même.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ta vie en est là, quand tu viens de rencontre.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a deux ans, pile,

  • Speaker #1

    pile,

  • Speaker #0

    pile, j'ai une de mes meilleures amies, une amie d'enfance, Sophie, qui se marie et qui me demande d'être sa demoiselle d'honneur. Bien sûr, évidemment. Donc je dois organiser l'enterrement de vie de jeune fille, mais toutes ses copines sont sur Paris, elle également, et moi donc c'est pas le cas. Donc moi je connais très peu les endroits, les machins, tout ça. je fais un groupe WhatsApp, je connais absolument personne dans ce groupe, et même entre elles, elles ne se connaissent pas forcément, parce que Sophie, elle a bossé dans beaucoup d'endroits, donc elle a un petit peu fait des copines à droite à gauche, et donc on se retrouve dans un endroit parfait pour des mamans sans leurs enfants, on boit du champagne, on mange des pizzas, on danse sur du Camaro, vraiment, une soirée parfaite. Et ce soir-là, donc une tablée, on était, je ne sais pas, 8-10, et j'apprendais un peu cette soirée. J'appréhendais un peu de me retrouver avec toutes ces nanas. Alors, j'avais un a priori, parce qu'elles sont toutes hyper brillantes, toutes avec des superbes jobs et tout. Et moi, j'étais là, mais attends, moi, je vais me pointer. Je n'ai rien à raconter. Enfin, j'y suis allée un peu en mode, je traînais des pieds. Un peu, je... Ouais. Complexée. Un peu complexée. Un peu comme ça. Donc, je ne suis vraiment pas allée... Avec toute l'énergie que j'aurais pu avoir pour ce genre de moment-là. Sauf que, à cette table, où il n'y avait que des personnes sympas, évidemment, mais il y avait une personne. Quand je l'ai vue, je me suis dit, « Oh purée, c'est qui cette nana ? » Elle est incroyable. Et elle m'a vachement intimidée, en fait. Elle m'a énormément intimidée. genre à un moment donné j'ai eu froid et j'avais pas de... Je lui demande si vous avez une écharpe, un truc ou quoi. Et elle me dit, bah tiens, elle me passe sur une espèce de châle. Et en me le passant, elle passe sa main dans mon dos. Mais je me suis dit, mais qu'est-ce qui m'arrive ? Mais qu'est-ce qui se passe ? Mais je n'arrivais pas à comprendre ce qui m'arrivait. Mais en tout cas, une chose est sûre, j'étais bouleversée. et j'étais J'avais qu'une envie, c'est de lui parler, j'avais qu'une envie, c'était de la toucher, j'avais qu'une envie, c'était que tout le monde se casse et de rester seule avec elle. En fait, j'arrivais à savoir ce dont j'avais besoin là tout de suite en vie, mais je n'arrivais pas à expliquer ce qui se passait. Mais en tout cas, je me disais, mais putain, mais c'est dingue ce qui se passe, c'est fou. Mais j'essayais, de toute façon, Sophie n'avait rien capté, donc je faisais en sorte que ça ne se voit pas. Après, on est allé danser. il y avait une péniche à côté de la métier condensée et j'avais qu'une envie c'était de me connecter avec cette nana et puis très drôle hyper intelligente hyper charismatique qui un peu menait l'ambiance de la soirée je me suis dit mais waouh qui est cette meuf et avec Sophie la soirée se finit On rentre, chacune de notre côté, et je rentre avec Sophie parce que j'étais chez elle. Et elle me dit « Ah, t'as vu, la soirée était super et tout. » Je fais « Ouais, non, mais la soirée était super. » Je fais « Mais attends, Sophie, moi, il faut que je te dise un truc. La Agnès, là, je l'ai trouvée incroyable. » Elle me dit « T'as vu, elle est trop sympa. » Je fais « Non, non, non, t'as pas compris. Non, non, non, oui, elle est très sympa. Non, non, mais moi, ce que je veux te dire, c'est qu'elle est incroyable. C'est-à-dire que là, je ne pars pas de Paris sans la revoir et sans lui dire que je la trouve incroyable. Je ne peux pas faire ça, c'est impossible. Elle me dit mais non, je dis mais oui, enfin non mais oui, mais voilà je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Elle comprend tout de suite que tu lui parles d'amour ?

  • Speaker #0

    Oui, oui parce que Agnès elle se revendique complètement homo, il n'y a pas de sujet sur ça. Bon je partais pas en terrain miné non plus, mais clairement je lui dis écoute Sophie je ne pars pas d'ici. Et elle me dit, d'ailleurs, elle m'avait dit, le jour où je suis arrivée chez elle, elle m'a fait « Putain, mais t'as l'air si triste ! » Mais c'était vrai ! Et elle me dit « Écoute, tu me parles d'Agnès, t'as l'air tellement joyeuse ! » Donc, moi, je prends mon petit courage avec mes deux petites mains, j'envoie un message à Agnès et je lui dis « Écoute, j'ai besoin de te voir. Il faut que je te voie, samedi ou dimanche, n'importe quand. » Et elle me dit, ok, je crois le lendemain, rendez-vous à tel endroit. J'arrive ! Coiffure, machin, tout ça. Et sur le chemin, je me dis, mais qu'est-ce que tu fais ? Où tu vas ? Qu'est-ce que tu vas dire, en fait ? C'est incroyable, ce truc. Et en même temps, évidemment, j'avais mes copines sur WhatsApp, en mode, putain, tu dures trop, mais c'est ouf et tout, mais c'est trop bien, t'as trop raison, etc. Donc, je vais à ce rendez-vous au Bois et Café. Et je ne me démonte pas. Je lui dis, écoute, on ne va pas se raconter nos vies là. Oui, on va se raconter nos vies. Je lui dis, mais moi, je suis là, en fait, parce que, clairement, j'ai eu un énorme coup de cœur pour toi. Je te le dis comme ça, aussi clair que ça. Mais je ne peux pas rentrer à Marseille, chez moi, sans te l'avoir dit. Je préfère te le dire, me prendre un vent, merci, au revoir, que de regretter toute ma vie de ne pas t'avoir dit ça. Et là, elle me fait « Oh, putain, ok, d'accord. » Ok, elle était un peu... Voilà, elle s'est dit « Bon, très bien. » Bon, on va marcher un petit peu, je suis là, on va marcher un petit peu. Donc, on marche, on se retrouve... Parce qu'elle habitait à côté de Montmartre, donc on se retrouve à Montmartre. On marche et tout, puis on va se mettre dans un parc juste à côté. Et là, on s'embrasse.

  • Speaker #1

    C'est la première fois de ta vie que tu embrasses une fille ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors ?

  • Speaker #0

    Incroyable. vraiment, c'est le moment qui a vraiment, vraiment, et c'est vraiment ça, redistribué toutes les cartes de ma vie, à ce moment-là. Alors, à ce moment-là, avec elle, on entame une relation. Mais je pense qu'elle était très déséquilibrée, cette relation, parce que moi, j'étais très emballée, très... Je vivais l'instant à 1000%. Et je pense que elle... Alors l'avantage que j'avais, c'est que Sophie, il la connaissait très très bien, donc je pouvais avoir un décryptage de ses attitudes. Mais elle, c'était vraiment quelqu'un de très solitaire, très indépendant, très autonome. Elle n'avait pas besoin qu'on se téléphone et qu'on se parle. On pouvait très bien passer 15 jours sans se parler. Mais moi, ce n'est pas possible. Non. Enfin, non. Donc, on se voit. Je viens sur Paris deux, trois fois. On se voit au mariage de Sophie, forcément. Et au mariage de Sophie, je l'ai trouvée extrêmement distante. Très distante. Et en même temps, alors, très distante quand il y avait du monde, un peu moins quand il n'y en avait pas, mais... J'ai senti que l'énergie n'était plus la même. Et puis moi, de mon côté, il faut quand même savoir que je trompais mon compagnon.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te demander. Est-ce qu'il est toujours dans la photo ?

  • Speaker #0

    Il est toujours sur la photo, bien sûr. Alors, ça aussi, ça m'a travaillé. Ça aussi, ça m'a travaillé parce que je n'aime pas le concept de l'infidélité. C'est un truc que je ne supporte pas. Donc j'étais très en colère envers moi-même parce que je me disais voilà ce que tu fais, t'es vraiment la pire. C'est vraiment pas cool ce que tu fais. Donc je décide... Le truc c'est que voilà, c'est ça le problème, je décide d'essayer de lui dire... Mais c'était... Fallait pas essayer de lui dire, il fallait lui dire. Mais je ne suis pas arrivée à lui dire. C'était en juin. Je ne suis pas arrivée à lui dire. Je ne suis pas arrivée à lui dire, écoute, maintenant je te quitte. Et je n'ai jamais voulu mettre... dans l'histoire, le fait que j'avais rencontré quelqu'un et qu'en plus, c'était une fille. Parce que je sais moi-même que si je me suis laissée cette porte ouverte de rencontrer quelqu'un et que, accessoirement, c'est une fille, parce que pour moi, c'est accessoire, le fait que ce soit une fille, c'est parce que justement, je savais que j'étais détachée de lui. Je veux dire, j'aurais été attachée à lui, j'aurais jamais fait ça. Parce que pour moi, c'est vraiment... C'est vraiment une trahison max de faire ça. Donc, je n'arrive pas à le dire. Je n'arrive pas à le faire. Et là, elle, elle me quitte. Elle me quitte.

  • Speaker #1

    Elle te quitte parce qu'il y a plus d'étincelles ou elle te quitte parce que tu ne quittes pas ton mec ? Non,

  • Speaker #0

    elle me quitte parce qu'on habite trop loin, parce qu'elle n'a pas le temps. Tiens, tu n'as pas le temps. Tu n'as pas envie. En plus, je lui réponds, je lui dis, mais dis-moi. Pas que t'as pas le temps en fait, parce que c'est pas vrai, c'est pas ça. Dis-moi que je te plais pas, que je te saoule, que je t'intéresse pas. Ça je peux l'entendre, mais que t'as pas le temps, non. je vous dis à la prochaine, bye puis elle me laisse un message à deux balles, je prends soin de toi, je sais pas quoi, on s'en fout. Voilà, next. Mais malgré tout, j'ai beaucoup de choses à gérer là dans ma petite tête. J'ai ce compagnon que j'adore, que je n'aime plus mais que j'adore. Le fait que maintenant, visiblement, enfin c'est pas maintenant, parce que je pense que c'est pas nouveau nouveau, mais que j'avais jamais vraiment eu de... D'occasion ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? Parce que tu réalises que tu as déjà été attirée par des filles ?

  • Speaker #0

    Je pense que oui. Je pense que j'ai déjà eu... Enfin, je n'ai jamais eu de problème, ou je n'ai jamais eu de frein à trouver une fille vraiment canon.

  • Speaker #1

    Non, mais ça, c'est très répandu, même quand on n'a pas envie de les embrasser.

  • Speaker #0

    Oui, mais disons que je pense que j'arrêtais... En fait, je ne sais pas. Mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Tu n'avais jamais été attirée sexuellement par quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Voilà, je n'avais jamais été attirée sexuellement. Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est que pour moi, je l'ai toujours dit, et j'avais discuté de ça avec une copine homo, il y a des années, des années vraiment. Et j'avais toujours dit, mais moi, je ne vois pas... Pour moi, un humain, c'est un humain. Un homme, une femme.

  • Speaker #1

    On tombe amoureux de quelqu'un, pas d'un genre, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, pour moi, je n'en ai rien à faire.

  • Speaker #1

    J'ai jamais entendu quelqu'un de purement hétéro dire ça.

  • Speaker #0

    Ah ben voilà. Et ben voilà. Pour moi, c'était ça. Et quand je discutais avec elle, elle me disait, je ne sais pas, peut-être, je ne sais pas, écoute-moi. Quand quelqu'un me plaît, il me plaît. C'est un homme, c'est une femme. Bon. Voilà, pour moi, c'est un détail, on va dire. Bref.

  • Speaker #1

    Mais c'était des théoriques parce que tu n'avais jamais eu d'histoire d'amour.

  • Speaker #0

    Je n'avais jamais eu d'histoire d'amour.

  • Speaker #1

    ou de...

  • Speaker #0

    Mais j'avais eu déjà des... des petits crushs, des petites attirances, mais que je n'avais pas tiré plus loin, que je me suis dit, bon, voilà.

  • Speaker #1

    Mais quand même, il y avait déjà eu des petites étoiles filantes.

  • Speaker #0

    Mais je n'avais jamais laissé tirer l'histoire. Ok. Jamais. Donc là...

  • Speaker #1

    Est-ce que là, tu te dis... Déjà, est-ce que tu mets une étiquette ? Est-ce que tu dis, je suis devenue bi ? Est-ce que je suis devenue homo ?

  • Speaker #0

    Déjà, non, je ne mets pas d'étiquette.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce que tu te projettes avec une autre fille ou est-ce que tu dis que c'était elle, qu'il y a eu un truc de dame à âme, mais finalement ça ne change rien à ma sexualité ?

  • Speaker #0

    Non. À ce moment-là, avec Agnès, vraiment, je me dis ok, en fait, j'aime les filles. Ouais, vraiment. Et je comprends pourquoi je n'aime plus toute la sphère... charnelle avec mon compagnon parce que vraiment ça me filait des boutons tu vois mais vraiment de l'eczéma je me grattais partout c'est un enfer et pourquoi dans les histoires passées ben c'était bien mais c'était pas tu vois ok bon si c'est comme ça c'est comme ça ok tout le monde est d'accord bon bah d'accord enfin tu veux dire que tu avais pas une vie sexuelle très épanouie ? bah c'est pas dingo quoi enfin je sais pas je Alors C'est pareil, je n'avais pas d'autres comparatifs. Je pouvais penser que parfois c'était bien. Mais une fois que j'avais connu Agnès, je me suis dit, mais attends,

  • Speaker #1

    ça peut être comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça peut être comme ça ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai une question très intime. Quand tu dis ça peut être comme ça, tu parles d'une relation avec une fille dans sa globalité ou tu parles vraiment purement de sexe ?

  • Speaker #0

    Dans sa globalité.

  • Speaker #1

    d'accord,

  • Speaker #0

    dans sa globalité, c'est beaucoup plus facile. C'est très... Je trouve, de mon expérience, que c'est vraiment beaucoup plus facile. Et sexuellement, oui, ça n'a... Mais c'est le... Et c'est là où, pour le coup, j'ai pu faire une comparaison et c'est là où je me suis rendue compte de comment ça pouvait être. Et je me suis dit, mais waouh ! Ok ! D'accord ! J'ai compris, ça y est j'ai compris !

  • Speaker #1

    Ça existe !

  • Speaker #0

    J'ai 45 ans, j'ai enfin compris ! Voilà, donc ça a vraiment redistribué toutes les cartes, comme je te disais tout à l'heure. Donc j'avais à gérer cette trahison, le fait que je voulais le quitter, mais ça ne datait pas d'hier, mais j'ai rajouté une trahison dans l'équation. Il y avait maintenant le fait que je devais... j'avais compris que j'étais maintenant... qu'en fait j'aimais les filles. Donc ça faisait pas mal de petits trucs dans ma petite tête. Il se trouve que, à cause de mon arrêt de travail, j'ai été suivie par un psy. Et le psy me voit au fil du temps, parce que je le voyais tous les mois, je le vois tous les mois, un peu dépérir et pleurer et être mal et me sentir vraiment pas bien, etc. Et il commence à me dire vers septembre, « Écoute, là, il va falloir commencer un peu à se prendre en charge au niveau médicaments. » Et moi, par bêtise, je dis que j'ai pas envie. que je ne veux pas prendre de traitement, sauf que je vais de moins en moins bien. Clairement, je vais de moins en moins bien. Je suis dans un état mental qui est la tristesse absolue, et surtout la sensation que je ne vais jamais m'en sortir. que je vais avoir toujours cette vie dont je ne veux pas et qui ne me correspond pas. Et puis, grâce à un de tes épisodes, je ne sais plus le nom de l'invité, c'est le jour où je suis entrée train de cogiter sur ça, j'écoute l'épisode de cet invité qui parle justement des antidépresseurs. Et je t'envoie un message, et je te parle de ça. Et tu me donnes l'image d'une de tes amies qui parle d'une mouche et d'une fenêtre. J'ai adoré cette image.

  • Speaker #1

    Émilie, je te remercie un jour dans un café de m'avoir raconté ça.

  • Speaker #0

    Et je me suis dit ok. Ça me fait prendre du recul.

  • Speaker #1

    Alors, j'explique de quoi il s'agit.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Une amie m'expliquait l'intérêt d'un antidépresseur. Elle me disait, imagine une mouche qui se cogne inlassablement dans la même fenêtre et qui, en boucle, se cogne inlassablement dans la même fenêtre, qui prend un antidépresseur. Oui, la mouche prend un antidépresseur, c'est mon histoire, je fais ce que je veux. Et l'antidépresseur... Ne fais pas disparaître la fenêtre. Ne fais pas disparaître l'envie de la mouche qui a envie de s'échapper. Ça permet juste à la mouche de reculer un peu. et de voir le vasisthase ouvert au-dessus de la fenêtre. Et que l'antidépresseur, ça ne change pas qui tu es, ça ne change pas ta situation, mais ça te permet de réfléchir. plus sereinement et sans les idées qui polluent ton esprit quand tu ne vas pas bien. Alors, je ne suis pas médecin. On fait évidemment d'énormes précautions dans ce podcast. Mais je dis juste que si on a peur des antidépresseurs proposés, suggérés par un professionnel de santé, peut-être que cette image peut aider à écouter son soigneur.

  • Speaker #0

    Exactement. Du coup, grâce à toi et à ton amie, Émilie, je décide d'attaquer le traitement. Donc c'était en décembre. C'était juste... En fait, tu sais quoi ? C'était Noël et je me suis dit, allez, je me fais ce cadeau de Noël. Un cadeau, vraiment. Donc j'attaque. Alors c'est vrai qu'il y a eu 15 jours un peu compliqués à base de nausées et tout ça. Mais bon, j'étais prévenue. Et vraiment, ça m'a fait un bien. Ça me fait un bien. Vraiment, ça... Ça m'a... Ça m'a réalignée, ça a lissé mes humeurs, dans le bon sens du terme. Ça m'a enlevé une boule au ventre que j'avais en permanence, ça a allégé mon cœur. Ça m'a vraiment fait beaucoup de bien, à moi. Et donc j'en parle avec mon psy. Et je lui parle du fait que je veux quitter. mon compagnon que je ne sais pas comment faire. Et il m'avait dit, attendez que le traitement fasse son effet, que vous soyez vraiment sur vos appuis, que vous soyez bien, que vous soyez costaud, stable, etc. Et après, on passera à la suite. Épisode 2. Donc, je l'écoute. Et entre-temps... Je rencontre quelqu'un d'autre. Ce quelqu'un d'autre, elle s'appelle Axelle. Et avec Axelle, on a mis pas mal de temps à se voir, mais on a parlé ensemble tout de suite, très très vite, très très fort, et non-stop. Non-stop, on se parle non-stop, tout le temps, sans s'arrêter. On se dit même qu'il n'y a pas assez d'heures dans une journée, tellement on a de choses à se dire, alors qu'on se parle tout le temps. C'est incroyable. Et moi je dois dire que Axel, je l'ai tout de suite trouvé magnifique, vraiment magnifique. Et touchante. et drôle, drôle, très drôle, très très drôle. Et vraiment, quelque chose en elle d'attendrissant et de touchant. Enfin, j'avais envie de la connaître, quoi. J'ai envie de la connaître. Et elle, elle a eu le même genre de ressenti, à mon propos. Et en fait, par contre, j'ai été très honnête avec elle tout de suite. Je lui ai dit, écoute, moi, je suis dans cette situation-là. Je suis avec un mec que je veux quitter depuis mille ans. J'ai deux enfants. Je ne sais pas quand je vais le quitter. Je sais que je vais le faire, mais ne me demande pas de le faire parce que je ne veux pas de pression. Voilà. Donc, bonjour. J'arrive avec ce package. Et un jour, elle m'a dit, de toute façon, je n'aurais pas... Parce qu'un jour, je lui ai dit, j'aurais tellement aimé te rencontrer dans d'autres circonstances. elle me dit mais moi j'aurais aimer te rencontrer dans aucune autre circonstance. Parce qu'au moins, j'ai vu que tu étais quelqu'un de... De loyal. De loyal, quoi. Que quand tu dis quelque chose, tu t'y tiens, quoi. Donc, il se passe tout l'été. où on se voit, puisqu'on n'habite pas, enfin, on habite à une heure à peu près. On se voit, on arrive à se voir, on arrive à fainter, on arrive à se voir. C'est moi surtout qui dois fainter. On arrive à se voir, la rentrée arrive, la 2 septembre. Je sens, elle ne me le dit pas, parce qu'elle m'a toujours dit, c'est ton histoire, tu fais comme tu peux, je ne suis pas dans le jugement et tout. Mais je commence à sentir qu'elle a envie qu'on soit... ensemble, pour de vrai, aux yeux de tous. Et moi aussi, j'ai envie de ça. Et je crois que ça a été ça, le déclic. Ça a été ça, le truc de dire, bon...

  • Speaker #1

    Et alors, tu prends quoi comme décision ?

  • Speaker #0

    Là, je me dis, cette fois, c'est bon, je le quitte. Cette fois, c'est décidé, je le quitte, mais pour de vrai. Il n'y a pas de retour en arrière, il n'y a pas de je te quitte, il me rattrape, on va encore, on recommence. Non, je te quitte. Donc, ce soir-là, on va au resto. Et je suis là en mode. Comme je savais que je n'allais pas réussir à le faire verbalement, j'ai écrit une note géante sur mon téléphone. « Bonjour resto » . Et je me suis dit, je ne vais quand même pas lui faire lire ça au resto. Ce n'est pas le meilleur endroit. Donc, on rentre chez moi. Il y avait encore mon père qui gardait les gosses. Je lui disais, papa, vas-y, c'est bon, va-t'en. Et là, je lui dis que j'ai besoin de lui parler. Et je lui montre ma note. Et là, il s'effondre, il pleure. Parce que lui, il est amoureux de moi. Sauf que ce n'était pas la première fois que je lui disais que c'était fini. Et qu'à chaque fois, il m'a rattrapée. Et cette fois-là, il a compris qu'il ne me rattraperait pas. Alors, il a tenté d'aider, mais tu veux pas qu'on fasse un dernier week-end, tu veux pas qu'on aille voir un thérapeute. Je fais non, mais tu comprends pas que ça, ça marche quand t'es encore amoureux. Moi, je ne suis plus amoureuse. C'est ça, le problème.

  • Speaker #1

    Tu lui as dit que tu aimais quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Non. Parce que, encore une fois, je voulais pas qu'il pense que je le quitte à cause de ça. Parce qu'en fait, les raisons pour lesquelles je le quitte, elles sont antérieures au fait de rencontrer quelqu'un. et Et puis bon, un peu égoïstement, je n'avais pas envie...

  • Speaker #1

    De partager ton histoire.

  • Speaker #0

    Déjà, et puis je ne voulais pas qu'il me fasse un reproche qui n'avait pas lieu d'être en fait. Donc on ne le dit pas tout de suite aux enfants. On attend que les vacances de Toussaint se passent. Et bizarrement, mon fils, il a compris tout de suite. Parce qu'on leur dit dans la voiture, on doit vous parler. Et mon fils dit, ah vous vous séparez ? Comme ça. et là son papa dit non c'est ta mère qui nous sépare mais là où je suis très très très contente c'est que ça se passe très très très bien super bien et tellement bien parce que c'est ça faisait aussi partie des choses qui me freinait dans la rupture me dire comment ça va se passer avec les enfants etc mais si j'avais su que ça allait les se passer si bien.

  • Speaker #1

    Ça s'est passé bien parce que c'était maintenant.

  • Speaker #0

    Oui aussi. Mais vraiment, entre lui et moi, ça se passe très bien. Les enfants, ça se passe très bien. Franchement, je souhaite une rupture comme ça au monde entier. C'était vraiment une super rupture. Et du coup, avec Axelle, maintenant, on est ensemble à 2000%.

  • Speaker #1

    Vous êtes un couple officiel ?

  • Speaker #0

    On est un couple officiel.

  • Speaker #1

    Tes enfants la connaissent ?

  • Speaker #0

    Pas encore, non.

  • Speaker #1

    Mais ils savent qu'elle existe ?

  • Speaker #0

    Pas encore. D'accord. En fait, moi je voulais dire aux enfants, parce qu'en fait, mon fils m'a capté pendant les vacances au ski. Il voyait tout le temps apparaître le texto Axel, Axel ou les photos. Il me dit « Maman, il faut que je te parle dans la chambre, il a 12 ans. » Je fais « Ok. » On arrive dans la chambre, il me dit « Dis-moi maman, Axel, c'est ta copine ? » Je fais « Ouais, c'est mon ami. » Non, mais il me dit « Maman. » tu as très bien compris ce que je veux dire. Est-ce que c'est ta copine ? Genre copine. Je fais, et ça ferait quoi si c'était ma copine ? Bah pourquoi tu dis ça ? Bah je sais pas, ça ferait quoi ? Mais enfin maman, tu crois que je suis homophobe ? Mais absolument pas. Et moi, si les gens s'aiment, je suis très content pour eux, etc. Donc lui, il a un peu fait, lui il a vraiment fait son chemin en fait, parce que ça veut dire que non seulement... Il a intégré le fait que je pouvais être avec quelqu'un d'autre et que si c'était une femme en plus, ça lui pose aucun problème. Mais quand j'en ai parlé au psy, il m'a dit non, attendez un peu. Pour les enfants, attendez un peu. C'est un peu tôt. Mais par contre, ils la connaissent, ils l'ont déjà vue. Parce que cet été, elle est venue me voir là où on était en vacances. Et donc oui, ils l'ont déjà vue. Puis elle est venue à Marseille, on est allé chercher les gosses ensemble à l'école. Donc oui, ils la connaissent. Mais ils ne savent pas réellement quelle place elle a dans ma vie. Mais moi, elle a un fils qui est grand, il a 30 ans. Mais je connais son fils, là je vais à un mariage bientôt, il y aura... toute sa famille. Voilà, on est ensemble. Et on fait des choses ensemble, et on est ensemble. Et on est hyper heureuse parce que... Alors, elle, elle a un parcours plus étoffé que le mien, parce qu'elle a eu un fils, donc elle a été avec un homme. Mais tout de suite après la séparation avec cet homme-là, elle avait 23 ans. Elle n'a eu que des histoires avec des filles. Moi, ce n'est pas le cas. Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est qu'on est... On est trop bien ensemble. Notre histoire, elle est simple. On se marre. C'est d'une fluidité, d'une simplicité, d'une facilité. C'est un bonheur. Et on est trop bien. La vie est belle ? Oui. Sous-titrage Société

Description

Marion a une jolie vie.

De la joie, des copains, un job qu'elle aime, un amoureux.

Mais un jour, elle réalise que bien, ça n'est pas assez...


Par Sarah Gaubert et LargerThanLifeProject depuis 2019

Réalisation G. Carbonneaux

Toute ressemblance est une imitation ;)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est le moment qui a vraiment redistribué toutes les cartes de ma vie.

  • Speaker #1

    Quand dans sa vie on a connu une déflagration, on sait qu'on va être confronté à un choix. Continuer à vivre ou pas ? Et puis une fois ce plouf-plouf mort ou tranché, continuer à vivre, d'accord. Mais comment ? Mes invités ont vu leur vie sauter en l'air. Et on va s'intéresser aux stratégies de ces survivants de leur vie d'avant. Ils regardent dans le rétro et parlent sans tabou des histoires dingues qui ont fait briller leur vie. Qu'ils soient putains, drôles, touchants, agaçants, secrets ou impuniques, ils ont tous en commun un truc dans le regard qui va s'entendre dans leur voix. N'attendez pas que la vie vous fasse une blague pour la dévorer. Venez, écoutez leurs histoires, pleurez, riez, installez-vous confortablement. Et ça va bien. Bonjour Marion. Bonjour Sarah. Je suis très contente que tu sois là.

  • Speaker #0

    Et moi donc, j'arrive même pas à y croire.

  • Speaker #1

    Ça fait longtemps qu'on se parle.

  • Speaker #0

    Ça fait deux ans, un peu plus, deux ans, à peu près. Et ouais,

  • Speaker #1

    et il y a quelques semaines je t'ai dit, dis donc, t'aurais pas envie de venir quand même la raconter ton histoire ?

  • Speaker #0

    Et j'ai dit oui direct.

  • Speaker #1

    Et faut le dire, t'as sauté dans un train.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux... Alors, quel âge tu as aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Mon vrai âge ? Où le faux raconte-t-il ? Non, j'ai 47. Ok.

  • Speaker #1

    T'as 47 ans, tu viens du Sud ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux me raconter un peu ta vie autour de la vingtaine ? Quel job tu fais ? Quel genre de vie tu mènes ?

  • Speaker #0

    Autour de la vingtaine, je viens d'avoir mon diplôme, je suis infirmière. Je vis en coloc. Au tout début, je vis avec deux de mes meilleurs amis, deux potes. Meilleur coloc du monde, on a une villa. Moi, j'ai mon petit appart à moi au premier étage. Ils ont le leur au rez-de-chaussée, on a un jardin, on a une piscine. On fait des parties de poker toute la nuit. On regarde la Starac, on est fan de... On vit notre meilleure vie, on fait des gâteaux à 3h du matin, on a une salle de cinéma, c'est la folie !

  • Speaker #1

    Non mais tu as une caméra et c'est une télé-réalité !

  • Speaker #0

    C'était vraiment, ça a duré peut-être deux ans, c'était incroyable ! Après j'étais en colloque avec une amie, pareil, petite maison mignonne, franchement j'ai vécu une vingtaine très libre, très joyeuse, très... insouciante parce que j'ai fait pas mal de choses à pas forcément reproduire. Mais je suis très contente d'avoir vécu...

  • Speaker #1

    Que t'as fait la fête...

  • Speaker #0

    J'ai fait la fête mais j'ai fait des choses peut-être un peu inconscientes, du genre partir à l'étranger sans dire à personne. Juste à ma meilleure amie au cas où, sur un coup de tête. Enfin, j'ai fait des trucs. Mais je suis très heureuse de les avoir fait, d'avoir fait tout ça. Et... J'ai conscience que je vis vraiment une belle période. Alors, je n'ai pas forcément de relations sérieuses, ni de copains attitrés. Je suis même plutôt celle qui a le mauvais rôle, genre un peu la maîtresse, tu vois. J'étais un peu dans ce truc-là, et ça m'allait bien, parce que je n'avais pas envie de me poser, ou quoi que ce soit d'autre. et donc... Vraiment, je suis dans une super énergie et je m'éclate au boulot. Je suis à l'hôpital, je m'éclate. C'est une spécialité ? Alors au début, j'étais en chirurgie thoracique. Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    C'était un truc léger. Vraiment, j'adorais. C'était extraordinaire. J'ai beaucoup appris dans ce service. Et après, je travaille de nuit pendant 3 ans. Et pareil. très formateur parce que chaque nuit que je fais je suis dans un nouveau service et du coup ben je rencontre énormément de personnes dans le personnel je parle et du coup ben je me fais plein de potes et ce que j'adorais quand je travaille à l'hôpital c'est que j'avais vraiment la sensation de retrouver une bande de copains donc le travail bien que très difficile était hyper agréable donc difficile fatigant mais une bonne équipe, une bonne ambiance et vraiment je prends plaisir à aller bosser. Donc je vis une période à la vingtaine plutôt sympathique, plutôt cool. Premier salaire, pas de responsabilité, que du kiff quoi, franchement trop bien, trop bien. T'as des frères et sœurs ? J'ai une plus petite sœur, ouais. Ouais, oui oui. Oui, avec l'âge de mieux en mieux, parce que quand on était enfant, on a six ans d'écart. Donc quand j'en avais douze, elle en avait six. Forcément, on n'avait pas trop d'atomes crochus. Mais en avançant dans l'âge, oui. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et tu restes comme ça dans ta situation perso amoureuse, tu restes comme ça ou tu fais une rencontre ?

  • Speaker #0

    Je fais une rencontre plus intense que les autres. Je crois que j'avais 28, un truc comme ça. Ouais, 28, je dirais. Et là, je crois que c'est la première fois où vraiment... Je ressens quelque chose d'un peu plus fort, d'un peu plus impactant. Quelque chose où je me dis, ah, là, ce n'est pas pareil. Là, celui-là, je l'aime bien. Et je crois que ça n'a pas duré très longtemps. Et quand il m'a quittée, là, j'ai vécu, je pense, mon premier gros chagrin de... Comment je vais faire ? Voilà, ça c'était vers 28 ans. Ouais, 28 ans, je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Et ensuite, tu décides quoi ? De rester célibataire ?

  • Speaker #0

    Oui, je décide de rester célibataire. Et il se trouve que dans le... Parce que du coup, moi j'ai quitté l'hôpital et je suis maintenant... Je travaille en libéral. Et je travaille dans un cabinet où on est beaucoup d'infirmiers, je ne sais plus, 8, 10. Et on travaille avec d'autres professionnels de santé, notamment des podologues. Et je me rappelle qu'au premier resto d'équipe, on était, je ne sais pas combien, une vingtaine, et j'étais avec ma binôme qui s'appelle Evelyne, et je vois arriver un mec qui était accompagné. Je vois arriver un mec et je fais « Oh ! Mais c'est qui ce mec ? » Elle me fait « Je ne sais pas, je ne sais rien, je crois que c'est le podologue. » Moi je me dis « Mais waouh, il est ! Waouh ! » Bon. Des années se passent, peut-être deux ans, je ne sais plus. Et puis, on se croisait chez des patients de temps en temps, tu vois. Et un jour, je ne sais même plus comment, pourquoi, il m'invite à venir dîner chez lui un soir avec des potes. Donc, pour moi, c'est un rendez-vous de potes, de collègues. Je ne m'attends pas à autre chose. Et la soirée se passe très bien avec ses potes, super sympa, etc. Et il arrive le moment de partir, et au moment de partir, il a fait un truc, et c'est là où il m'a cueillie, il m'a touchée les cheveux.

  • Speaker #1

    T'as des très beaux cheveux, faut le dire.

  • Speaker #0

    Et là, je me suis dit, oh oh, personne n'avait jamais fait ça en fait, de toucher mes cheveux.

  • Speaker #1

    J'imagine tellement le coup de tonnerre, le frisson de la racine des cheveux jusqu'au talon. Oui,

  • Speaker #0

    et là, je me suis retrouvée vraiment bête. Parce qu'en fait, j'ai été désarçonnée devant...

  • Speaker #1

    C'est un geste intime.

  • Speaker #0

    Oui, déjà. Et puis, c'était gentil, c'était doux. Enfin, c'était plein de choses que je ne connaissais pas. Et je me suis dit, oh là là, je suis rentrée chez moi. Et c'était juste passé ça, mais pour moi, c'était déjà un monde. Et quelques jours plus tard, le jour de mon anniversaire, quelques jours plus tard, on se revoit et ça démarre. Et ça démarre alors que je m'étais promis de rester seule le plus longtemps possible. En fin de compte, il s'était passé peut-être 4-5 mois où j'avais vraiment été seule. Et je me suis vraiment laissée porter par cette personnalité très joyeuse, très positive, très facile, simple. où la vie est une fête, quoi. La vie est une fête, on se prend pas la tête, on est là, on profite, on s'amuse, on sort à droite à gauche, concert, cinéma, machin, festival, voilà, resto. Et ce qui m'a vraiment fait du bien quand je l'ai rencontré, c'est ce côté légèreté, liberté, ce côté joyeux, surtout, et de... Plus avoir mal au ventre, quand je dois le retrouver, par exemple. Ou me dire, oh là là,

  • Speaker #1

    je me sens des papillons. Oui,

  • Speaker #0

    et plus de réflexion en mode, si je dis ça, il va comprendre ça. Et si je dis ça, il va dire que j'ai dit ça parce que ça. Non, juste un dialogue. Et ça, c'est vrai que je ne connaissais pas. J'avais 32 ans, mais je ne connaissais pas ça.

  • Speaker #1

    L'amour simple.

  • Speaker #0

    Voilà, un truc simple avec quelqu'un. Alors, c'est bête à dire, mais quelqu'un qui n'avait pas de trauma particulier, quelqu'un qui avait vécu entouré, qui avait été aimé, qui a une fratrie, tout le monde s'entend bien. Voilà. Voilà, juste quelque chose de standard. Mais c'est ça que je voulais, quelque chose de normal. Et c'est ça qui m'a plu. Voilà. dans cette histoire. C'est pas rien. Non, c'est pas rien.

  • Speaker #1

    Vous vous installez ensemble ?

  • Speaker #0

    Alors, moi je suis, depuis toujours... assez convaincu que on n'est pas fait pour vivre ensemble les êtres humains en tout cas de mon expérience que ce soit des colloques avec des amoureux ça c'est avec une amie ça c'est toujours mal fini enfin c'est toujours pas bien fini et donc quand on Quand on se met ensemble on parle jamais de futur de rien on parle pas de tout ça juste on vit l'instant présent Et j'aime bien, moi. Je trouve ça très bien. Sachant que lui, il a déjà 40 ans, et moi, j'en ai donc 32-33. Donc, bon, nous, on ne parle pas de tout ça. Et il se trouve qu'au bout de deux ans, je tombe enceinte. On habite chacun chez soi, on habite très près l'un de l'autre, mais chacun chez soi. Et je tombe enceinte, et je ne veux pas habiter avec quelqu'un. Pas lui en particulier, mais avec quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il est content de cette grossesse ?

  • Speaker #0

    En fait, personne s'y attend. Mais moi, venant de vivre ce que j'avais vécu, deux, trois ans avant, je savais que quoi qu'il arrive, je garderais l'enfant. Parce que je n'en avais jamais parlé avec lui, je ne savais pas si c'était quelque chose dont il avait envie. Je viens à la maison et je lui dis « Écoute, il faut que je te parle, je suis enceinte. » Et là, il me dit « Mais t'es sûre ? » Je lui dis « Oui, je ne vais pas m'amuser à te faire ce genre de révélation, si je n'en suis pas un minimum certaine. » Et je lui dis « Donc, t'en penses quoi ? » Et là, il me dit « Mais je suis super heureux en fait, parce que je pensais que je n'aurais jamais d'enfant de toute ma vie. » Je lui dis « Ben écoute, voilà, là on va en avoir un. » C'était le début. J'étais enceinte de un mois, je crois. Donc, c'était le début. Donc, très heureux. Mais il ne me presse pas à ce qu'on vive ensemble ou ce qu'il vienne vivre avec moi, etc. Ce qui fait que j'ai emménagé avec lui. J'étais enceinte de huit mois. Vraiment, j'ai tiré le fil jusqu'au bout. Mais je pense aujourd'hui que j'aurais dû rester sur mes... sur mes croyances, à savoir chacun chez soi.

  • Speaker #1

    Avec un nourrisson, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, puis je me suis dit, bon, ne sois pas égoïste, mets tes petites croyances de côté. Là, il y a un bébé qui arrive. Quand même, c'est peut-être plus sympathique pour lui d'avoir son papa et pour toi aussi dans le même foyer. Donc, avec du moins de grossesse, j'ai dit, allez, j'arrive. Donc, voilà. Et mon fils est arrivé un mois plus tard.

  • Speaker #1

    Et la vie est belle.

  • Speaker #0

    Au début, quand j'ai mon fils, non pas du tout, j'ai envie de me pendre. J'adore mon fils, c'est pas la question. Mais c'est-à-dire qu'à ce moment-là, je suis encore plus convaincue que la vie à deux, ça ne me va pas du tout. Je déteste la vie à deux. J'ai envie de l'emplâtrer chaque seconde qui passe. Et je crois que j'ai vraiment pris sur moi pour ne pas me mettre dans une dynamique de le détester.

  • Speaker #1

    Vraiment.

  • Speaker #0

    Je pourrais développer ce sujet, mais...

  • Speaker #1

    T'aimes le quotidien à deux.

  • Speaker #0

    Je déteste le quotidien à deux, mais ce que je déteste encore plus, c'est qu'on part du principe qu'une mère fasse des concessions, c'est standard, c'est normal, c'est acté pour tout le monde, mais qu'un père fasse... Ce qu'on pourrait appeler une concession, à savoir lève-toi au moins une fois dans la nuit Ah non non, mais alors, non mais ça c'est pas possible

  • Speaker #1

    Moi ça je peux pas Alors ça c'est pas une concession, c'est juste s'occuper de ses enfants Non mais moi ça je peux pas,

  • Speaker #0

    moi ça c'est pas possible Moi je fais, mais si tu fais pas au moins pareil Et comme au début de ma grossesse, je faisais que... Mais en fait, on met tout sur le dos de la grossesse. Je suis très fatiguée, j'ai mal au dos, je fais que pleurer. C'est les hormones, c'est ci, c'est là. Mais bon, j'ai accouché en décembre et en janvier, je pleurais toujours quand je demandais du sel à table, tu vois.

  • Speaker #1

    Et tu fais un baby-blues.

  • Speaker #0

    Mais non, mais là, c'était plus un baby-blues. Mais je faisais que chialer. Je ne perdais pas mon poids de grossesse alors que j'avais allaité, mon fils l'avait allaité. J'ai dit mais qu'est-ce qui m'arrive ? J'étais fatiguée. Mais c'est-à-dire que ce n'était même pas fatiguée, c'était une fatigue en lettres majuscules. Je n'en pouvais plus. Et c'est ma nutritionniste qui m'a dit, il va peut-être falloir faire un bilan sanguin. Heureusement, en fait, j'avais la thyroïde qui ne fonctionnait plus du tout.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, je ne supportais plus rien, mais j'avais des raisons de ne pas. Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    et d'avoir cette fatigue immense. Donc je vais voir un endocrino qui me dit mais madame avec des taux pareils vous devriez être allongé dans un lit en fait. Vous ne devriez même pas pouvoir vous lever. Ben non, je suis là. Donc voilà. Et moi, j'avais mis un peu toute cette rancœur que j'avais sur le dos de tout ça. À chaque fois dans l'histoire, je me trouve un peu des excuses où j'essaye d'arrondir les angles avec moi-même et de me dire « Non mais attends, regarde, là il s'est passé ça, là il s'est passé ça, mets de l'eau dans ton vin, tu verras. Rappelle-toi pourquoi il t'a plu. » J'essayais à chaque fois de revenir sur ça. Mais bon, ça faisait bien longtemps que je me rendais compte qu'il y avait un petit souci.

  • Speaker #1

    Mais une fois que tu prends un médicament, que tu règles ça, tu le retrouves sympa, solaire, rigolo ? Tu es toujours content d'être avec lui ou tu n'arrives pas à retrouver le plaisir d'être avec lui ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué pour moi. Même si je l'adore. Je l'adore. Encore un problème là-dessus. Il est extrêmement sympathique, extrêmement gentil. Il est super. Mais j'ai plus le truc. J'ai plus l'étincelle, quoi. Je l'ai plus. Je sais pas à quel moment elle s'est éteinte. Ça, je sais pas. Mais je sais que je l'ai plus. Et je sais que... Parce que pour moi, je me dis, bon, t'as fait un enfant... Maintenant, il faut assumer ton rôle de parent, ton rôle de mère, parce que cet enfant, il est là, il a besoin de son père. Et quand j'en parlais, parce que je parle beaucoup avec mon père, et mon père me disait, « Ouais, mais pour un enfant, c'est quand même mieux d'avoir ses parents. Oui, mais tu ne peux pas faire ça à ton fils, etc. » Donc, vas-y, couche de culpabilité, on en remet une, on en remet une deuxième. Du coup, je me disais, bon, il est gentil, et puis on est bien, et puis bon, ça va,

  • Speaker #1

    c'est confortable.

  • Speaker #0

    même pas non parce que je me sentais pas confortable moi je me sentais j'avais pas envie de le sort d'aller pas rentrer chez moi par exemple non j'ai pas rentré chez moi j'étais tout le temps mal parce que je sentais que j'étais pas du tout à ma place et je sentais que que ce que je vivais, ce n'était pas du tout ce que j'avais envie de vivre. Pas du tout. Et en fait, ça me rendait triste. Je devenais quelqu'un... Alors que j'ai toujours été quelqu'un de plutôt fun, ça me paraît rigolote, je me rends compte que je deviens quelqu'un de triste et pas drôle. Et franchement, ce n'est pas ça. Je n'avais pas envie de ça. Enfin, qui a envie de ça ? Je n'avais pas envie de ça. mais J'avais pas le courage, j'avais pas l'énergie, et j'avais pas peut-être le feu de départ pour me dire « Ok, maintenant, tu passes à l'action. » Je savais ce que je voulais, je savais juste pas comment le mettre en place. Et pour le mettre en place, ça m'a pris littéralement des années.

  • Speaker #1

    Et justement, un jour, tu déjeunes avec ta sœur, Euh... Jean... Tu faisais de révélations à quelqu'un ? Que t'es prête ?

  • Speaker #0

    Euuuuh... Donc ce matin-là, je vois un copain, parce que je me suis formée en hypnose, bref, je vois un copain pour lui faire une séance d'hypnose, et évidemment on tchatche, et je lui dis, il me demande un peu comment ça va, machin tout ça, et je lui dis écoute, c'est bon, je suis décidée, cette fois je passe à l'action, je ne sais pas comment je vais faire, mais cette fois c'est décidé dans ma tête, je vais quitter le père de mon fils. Il me dit bon ben ok go ok je suis avec toi pas de souci machin. Ce jour là je donc je rejoins ma soeur pour le pour le déjeuner et je me rends compte enfin je réfléchis un peu et je me dis mais ça fait un petit moment que t'as pas eu tes règles ça fait où t'en es là tout ça. Et je me dis, bon, on va quand même aller vérifier que tout est OK. Je trouve une pharmacie pile à côté du restaurant où je dois manger avec ma sœur. J'achète un test, je vais dans les toilettes du restaurant. Le test est positif et je rejoins ma sœur. Sauf que je ne lui dis pas à ce moment-là. Pourquoi ? Parce qu'il y avait la personne qui, à l'époque, était son petit copain, que je ne connaissais pas des masses. Et je n'avais pas envie de le dire en sa présence. J'ai attendu. Alors, il se trouve qu'avec ma sœur, une semaine plus tard... Sur la pizza,

  • Speaker #1

    elle tira miso.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais il se trouve qu'une semaine plus tard, avec ma sœur, on s'est fait un petit voyage. On est partis toutes les deux en Floride. Et je lui ai dit dans l'avion. Et elle me dit, mais non, parce que j'avais jusqu'à présent... Crier au monde entier que je n'aurais pas de deuxième enfant, que c'était impossible, qu'on ne m'aurait pas ce jeu-là, que je me suis déjà avoué une fois, que non, non, non. Et bien sûr que quand j'ai su que j'étais enceinte, je ne me suis pas posé la question.

  • Speaker #1

    Tu ne t'es pas posé la question ?

  • Speaker #0

    Non. Pas du tout. Pas du tout, du tout. Absolument pas. Donc, je reviens de ce voyage.

  • Speaker #1

    Tu le dis quand au père ? Au papa ? Ouais.

  • Speaker #0

    Je le dis avant de partir. D'accord. Au voyage. D'ailleurs, il ne me croit pas. Mais non, mais je l'ai tellement dit à tout le monde. Mais même mes parents, personne ne m'a cru. Non mais tu me fais une blague ? Mais non mais ça va, je ne fais pas une blague là-dessus.

  • Speaker #1

    Et tu ne prenais pas de protection ? Oui. Et tu ne prenais pas de la pilule ?

  • Speaker #0

    Alors non, pour ma fille non, parce qu'en fait, il y a eu une erreur de diagnostic, dirons-nous. J'avais été consulter mon gynéco qui m'avait fait une... Une espèce de... pas une espèce, une prise de sang pour voir où en était l'état de ma réserve folliculaire. Et il se trouve que ma réserve était soi-disant avide. Je vois un de ses confrères qui me dit exactement la même chose. Il me donne une pilule en mode, bon ben prenez ça. J'ai pas du tout supporté cette pilule. Donc, deux génicaux qui me disent que j'aurai plus jamais d'enfant, une pilule qui me va pas, je l'arrête. Trop moins plus tard, je suis en enceinte. Voilà. Donc, la grossesse se passe... J'ai été arrêtée toute ma grossesse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    D'une part parce que j'avais un... problème initial qui n'avait rien à voir avec la grossesse qui faisait que j'étais arrêtée Pendant cet arrêt j'ai su que j'étais enceinte et mon gynéco de par mon âge donc j'avais 41 ans à l'époque il m'a dit avec le métier que tu fais tu ne vas pas travailler. Tu avais très très mal au dos j'avais déjà extrêmement mal au dos et j'ai un métier très physique Il m'a dit mais c'est impossible tu ne travaillera pas cette grossesse parce que la grossesse d'avant j'avais travaillé jusqu'à 7 mois et déjà il m'avait dit on va se calmer Et là, il me dit non, cette fois, je te l'interdis, tu ne travailleras pas. Et donc, je passe une grossesse, vraiment. Je me suis développée physiquement, je me suis dédoublée.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup grossi.

  • Speaker #0

    J'ai énormément grossi. J'ai pris 30-40 kilos, j'ai énormément grossi.

  • Speaker #1

    Comment tu vas psychologiquement pendant cette grossesse ?

  • Speaker #0

    Ben, écoute... Forcément, ça remet en cause mon projet de quitter le papa des enfants. Du coup, maintenant des enfants, parce qu'à l'époque c'était de l'enfant, maintenant c'est des enfants. Je me dis, bon, encore une fois, je temporise avec moi. Et je me dis, écoute, bon, allez, tentons-le encore une fois. Faisons en sorte que ça marche. Il y a un deuxième bébé qui arrive. Et toujours encore une fois me dire « écoute, tu sais pourquoi tu t'es mise avec lui ? Parce que c'est une bonne personne. » Et voilà. Je n'allais pas plus loin dans ma réflexion, je ne me disais pas « oui mais ce n'est pas suffisant » . Mais je n'allais pas là-dedans parce que je pense que vraiment je n'avais pas le courage et la force et l'énergie aussi d'avancer sur cet autre chemin. J'avais trop d'inconnus là pour le coup, et j'aime bien savoir où je vais. Et là, avec le deuxième bébé, je savais encore moins où j'allais. Donc j'ai laissé cette charge-là de côté. Je me suis dit bon, allez, ok, avançons, puis on verra. Mais je crois qu'à force d'avancer et de « on verra » , je ne me suis pas fait du bien en fait. Enfin, je croyais bien faire, j'ai bien fait pour la famille, mais j'ai mal fait pour moi.

  • Speaker #1

    Ce qui, in fine, n'est pas bon pour la famille quand même.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ta vie en est là, quand tu viens de rencontre.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a deux ans, pile,

  • Speaker #1

    pile,

  • Speaker #0

    pile, j'ai une de mes meilleures amies, une amie d'enfance, Sophie, qui se marie et qui me demande d'être sa demoiselle d'honneur. Bien sûr, évidemment. Donc je dois organiser l'enterrement de vie de jeune fille, mais toutes ses copines sont sur Paris, elle également, et moi donc c'est pas le cas. Donc moi je connais très peu les endroits, les machins, tout ça. je fais un groupe WhatsApp, je connais absolument personne dans ce groupe, et même entre elles, elles ne se connaissent pas forcément, parce que Sophie, elle a bossé dans beaucoup d'endroits, donc elle a un petit peu fait des copines à droite à gauche, et donc on se retrouve dans un endroit parfait pour des mamans sans leurs enfants, on boit du champagne, on mange des pizzas, on danse sur du Camaro, vraiment, une soirée parfaite. Et ce soir-là, donc une tablée, on était, je ne sais pas, 8-10, et j'apprendais un peu cette soirée. J'appréhendais un peu de me retrouver avec toutes ces nanas. Alors, j'avais un a priori, parce qu'elles sont toutes hyper brillantes, toutes avec des superbes jobs et tout. Et moi, j'étais là, mais attends, moi, je vais me pointer. Je n'ai rien à raconter. Enfin, j'y suis allée un peu en mode, je traînais des pieds. Un peu, je... Ouais. Complexée. Un peu complexée. Un peu comme ça. Donc, je ne suis vraiment pas allée... Avec toute l'énergie que j'aurais pu avoir pour ce genre de moment-là. Sauf que, à cette table, où il n'y avait que des personnes sympas, évidemment, mais il y avait une personne. Quand je l'ai vue, je me suis dit, « Oh purée, c'est qui cette nana ? » Elle est incroyable. Et elle m'a vachement intimidée, en fait. Elle m'a énormément intimidée. genre à un moment donné j'ai eu froid et j'avais pas de... Je lui demande si vous avez une écharpe, un truc ou quoi. Et elle me dit, bah tiens, elle me passe sur une espèce de châle. Et en me le passant, elle passe sa main dans mon dos. Mais je me suis dit, mais qu'est-ce qui m'arrive ? Mais qu'est-ce qui se passe ? Mais je n'arrivais pas à comprendre ce qui m'arrivait. Mais en tout cas, une chose est sûre, j'étais bouleversée. et j'étais J'avais qu'une envie, c'est de lui parler, j'avais qu'une envie, c'était de la toucher, j'avais qu'une envie, c'était que tout le monde se casse et de rester seule avec elle. En fait, j'arrivais à savoir ce dont j'avais besoin là tout de suite en vie, mais je n'arrivais pas à expliquer ce qui se passait. Mais en tout cas, je me disais, mais putain, mais c'est dingue ce qui se passe, c'est fou. Mais j'essayais, de toute façon, Sophie n'avait rien capté, donc je faisais en sorte que ça ne se voit pas. Après, on est allé danser. il y avait une péniche à côté de la métier condensée et j'avais qu'une envie c'était de me connecter avec cette nana et puis très drôle hyper intelligente hyper charismatique qui un peu menait l'ambiance de la soirée je me suis dit mais waouh qui est cette meuf et avec Sophie la soirée se finit On rentre, chacune de notre côté, et je rentre avec Sophie parce que j'étais chez elle. Et elle me dit « Ah, t'as vu, la soirée était super et tout. » Je fais « Ouais, non, mais la soirée était super. » Je fais « Mais attends, Sophie, moi, il faut que je te dise un truc. La Agnès, là, je l'ai trouvée incroyable. » Elle me dit « T'as vu, elle est trop sympa. » Je fais « Non, non, non, t'as pas compris. Non, non, non, oui, elle est très sympa. Non, non, mais moi, ce que je veux te dire, c'est qu'elle est incroyable. C'est-à-dire que là, je ne pars pas de Paris sans la revoir et sans lui dire que je la trouve incroyable. Je ne peux pas faire ça, c'est impossible. Elle me dit mais non, je dis mais oui, enfin non mais oui, mais voilà je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Elle comprend tout de suite que tu lui parles d'amour ?

  • Speaker #0

    Oui, oui parce que Agnès elle se revendique complètement homo, il n'y a pas de sujet sur ça. Bon je partais pas en terrain miné non plus, mais clairement je lui dis écoute Sophie je ne pars pas d'ici. Et elle me dit, d'ailleurs, elle m'avait dit, le jour où je suis arrivée chez elle, elle m'a fait « Putain, mais t'as l'air si triste ! » Mais c'était vrai ! Et elle me dit « Écoute, tu me parles d'Agnès, t'as l'air tellement joyeuse ! » Donc, moi, je prends mon petit courage avec mes deux petites mains, j'envoie un message à Agnès et je lui dis « Écoute, j'ai besoin de te voir. Il faut que je te voie, samedi ou dimanche, n'importe quand. » Et elle me dit, ok, je crois le lendemain, rendez-vous à tel endroit. J'arrive ! Coiffure, machin, tout ça. Et sur le chemin, je me dis, mais qu'est-ce que tu fais ? Où tu vas ? Qu'est-ce que tu vas dire, en fait ? C'est incroyable, ce truc. Et en même temps, évidemment, j'avais mes copines sur WhatsApp, en mode, putain, tu dures trop, mais c'est ouf et tout, mais c'est trop bien, t'as trop raison, etc. Donc, je vais à ce rendez-vous au Bois et Café. Et je ne me démonte pas. Je lui dis, écoute, on ne va pas se raconter nos vies là. Oui, on va se raconter nos vies. Je lui dis, mais moi, je suis là, en fait, parce que, clairement, j'ai eu un énorme coup de cœur pour toi. Je te le dis comme ça, aussi clair que ça. Mais je ne peux pas rentrer à Marseille, chez moi, sans te l'avoir dit. Je préfère te le dire, me prendre un vent, merci, au revoir, que de regretter toute ma vie de ne pas t'avoir dit ça. Et là, elle me fait « Oh, putain, ok, d'accord. » Ok, elle était un peu... Voilà, elle s'est dit « Bon, très bien. » Bon, on va marcher un petit peu, je suis là, on va marcher un petit peu. Donc, on marche, on se retrouve... Parce qu'elle habitait à côté de Montmartre, donc on se retrouve à Montmartre. On marche et tout, puis on va se mettre dans un parc juste à côté. Et là, on s'embrasse.

  • Speaker #1

    C'est la première fois de ta vie que tu embrasses une fille ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors ?

  • Speaker #0

    Incroyable. vraiment, c'est le moment qui a vraiment, vraiment, et c'est vraiment ça, redistribué toutes les cartes de ma vie, à ce moment-là. Alors, à ce moment-là, avec elle, on entame une relation. Mais je pense qu'elle était très déséquilibrée, cette relation, parce que moi, j'étais très emballée, très... Je vivais l'instant à 1000%. Et je pense que elle... Alors l'avantage que j'avais, c'est que Sophie, il la connaissait très très bien, donc je pouvais avoir un décryptage de ses attitudes. Mais elle, c'était vraiment quelqu'un de très solitaire, très indépendant, très autonome. Elle n'avait pas besoin qu'on se téléphone et qu'on se parle. On pouvait très bien passer 15 jours sans se parler. Mais moi, ce n'est pas possible. Non. Enfin, non. Donc, on se voit. Je viens sur Paris deux, trois fois. On se voit au mariage de Sophie, forcément. Et au mariage de Sophie, je l'ai trouvée extrêmement distante. Très distante. Et en même temps, alors, très distante quand il y avait du monde, un peu moins quand il n'y en avait pas, mais... J'ai senti que l'énergie n'était plus la même. Et puis moi, de mon côté, il faut quand même savoir que je trompais mon compagnon.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te demander. Est-ce qu'il est toujours dans la photo ?

  • Speaker #0

    Il est toujours sur la photo, bien sûr. Alors, ça aussi, ça m'a travaillé. Ça aussi, ça m'a travaillé parce que je n'aime pas le concept de l'infidélité. C'est un truc que je ne supporte pas. Donc j'étais très en colère envers moi-même parce que je me disais voilà ce que tu fais, t'es vraiment la pire. C'est vraiment pas cool ce que tu fais. Donc je décide... Le truc c'est que voilà, c'est ça le problème, je décide d'essayer de lui dire... Mais c'était... Fallait pas essayer de lui dire, il fallait lui dire. Mais je ne suis pas arrivée à lui dire. C'était en juin. Je ne suis pas arrivée à lui dire. Je ne suis pas arrivée à lui dire, écoute, maintenant je te quitte. Et je n'ai jamais voulu mettre... dans l'histoire, le fait que j'avais rencontré quelqu'un et qu'en plus, c'était une fille. Parce que je sais moi-même que si je me suis laissée cette porte ouverte de rencontrer quelqu'un et que, accessoirement, c'est une fille, parce que pour moi, c'est accessoire, le fait que ce soit une fille, c'est parce que justement, je savais que j'étais détachée de lui. Je veux dire, j'aurais été attachée à lui, j'aurais jamais fait ça. Parce que pour moi, c'est vraiment... C'est vraiment une trahison max de faire ça. Donc, je n'arrive pas à le dire. Je n'arrive pas à le faire. Et là, elle, elle me quitte. Elle me quitte.

  • Speaker #1

    Elle te quitte parce qu'il y a plus d'étincelles ou elle te quitte parce que tu ne quittes pas ton mec ? Non,

  • Speaker #0

    elle me quitte parce qu'on habite trop loin, parce qu'elle n'a pas le temps. Tiens, tu n'as pas le temps. Tu n'as pas envie. En plus, je lui réponds, je lui dis, mais dis-moi. Pas que t'as pas le temps en fait, parce que c'est pas vrai, c'est pas ça. Dis-moi que je te plais pas, que je te saoule, que je t'intéresse pas. Ça je peux l'entendre, mais que t'as pas le temps, non. je vous dis à la prochaine, bye puis elle me laisse un message à deux balles, je prends soin de toi, je sais pas quoi, on s'en fout. Voilà, next. Mais malgré tout, j'ai beaucoup de choses à gérer là dans ma petite tête. J'ai ce compagnon que j'adore, que je n'aime plus mais que j'adore. Le fait que maintenant, visiblement, enfin c'est pas maintenant, parce que je pense que c'est pas nouveau nouveau, mais que j'avais jamais vraiment eu de... D'occasion ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? Parce que tu réalises que tu as déjà été attirée par des filles ?

  • Speaker #0

    Je pense que oui. Je pense que j'ai déjà eu... Enfin, je n'ai jamais eu de problème, ou je n'ai jamais eu de frein à trouver une fille vraiment canon.

  • Speaker #1

    Non, mais ça, c'est très répandu, même quand on n'a pas envie de les embrasser.

  • Speaker #0

    Oui, mais disons que je pense que j'arrêtais... En fait, je ne sais pas. Mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Tu n'avais jamais été attirée sexuellement par quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Voilà, je n'avais jamais été attirée sexuellement. Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est que pour moi, je l'ai toujours dit, et j'avais discuté de ça avec une copine homo, il y a des années, des années vraiment. Et j'avais toujours dit, mais moi, je ne vois pas... Pour moi, un humain, c'est un humain. Un homme, une femme.

  • Speaker #1

    On tombe amoureux de quelqu'un, pas d'un genre, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, pour moi, je n'en ai rien à faire.

  • Speaker #1

    J'ai jamais entendu quelqu'un de purement hétéro dire ça.

  • Speaker #0

    Ah ben voilà. Et ben voilà. Pour moi, c'était ça. Et quand je discutais avec elle, elle me disait, je ne sais pas, peut-être, je ne sais pas, écoute-moi. Quand quelqu'un me plaît, il me plaît. C'est un homme, c'est une femme. Bon. Voilà, pour moi, c'est un détail, on va dire. Bref.

  • Speaker #1

    Mais c'était des théoriques parce que tu n'avais jamais eu d'histoire d'amour.

  • Speaker #0

    Je n'avais jamais eu d'histoire d'amour.

  • Speaker #1

    ou de...

  • Speaker #0

    Mais j'avais eu déjà des... des petits crushs, des petites attirances, mais que je n'avais pas tiré plus loin, que je me suis dit, bon, voilà.

  • Speaker #1

    Mais quand même, il y avait déjà eu des petites étoiles filantes.

  • Speaker #0

    Mais je n'avais jamais laissé tirer l'histoire. Ok. Jamais. Donc là...

  • Speaker #1

    Est-ce que là, tu te dis... Déjà, est-ce que tu mets une étiquette ? Est-ce que tu dis, je suis devenue bi ? Est-ce que je suis devenue homo ?

  • Speaker #0

    Déjà, non, je ne mets pas d'étiquette.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce que tu te projettes avec une autre fille ou est-ce que tu dis que c'était elle, qu'il y a eu un truc de dame à âme, mais finalement ça ne change rien à ma sexualité ?

  • Speaker #0

    Non. À ce moment-là, avec Agnès, vraiment, je me dis ok, en fait, j'aime les filles. Ouais, vraiment. Et je comprends pourquoi je n'aime plus toute la sphère... charnelle avec mon compagnon parce que vraiment ça me filait des boutons tu vois mais vraiment de l'eczéma je me grattais partout c'est un enfer et pourquoi dans les histoires passées ben c'était bien mais c'était pas tu vois ok bon si c'est comme ça c'est comme ça ok tout le monde est d'accord bon bah d'accord enfin tu veux dire que tu avais pas une vie sexuelle très épanouie ? bah c'est pas dingo quoi enfin je sais pas je Alors C'est pareil, je n'avais pas d'autres comparatifs. Je pouvais penser que parfois c'était bien. Mais une fois que j'avais connu Agnès, je me suis dit, mais attends,

  • Speaker #1

    ça peut être comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça peut être comme ça ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai une question très intime. Quand tu dis ça peut être comme ça, tu parles d'une relation avec une fille dans sa globalité ou tu parles vraiment purement de sexe ?

  • Speaker #0

    Dans sa globalité.

  • Speaker #1

    d'accord,

  • Speaker #0

    dans sa globalité, c'est beaucoup plus facile. C'est très... Je trouve, de mon expérience, que c'est vraiment beaucoup plus facile. Et sexuellement, oui, ça n'a... Mais c'est le... Et c'est là où, pour le coup, j'ai pu faire une comparaison et c'est là où je me suis rendue compte de comment ça pouvait être. Et je me suis dit, mais waouh ! Ok ! D'accord ! J'ai compris, ça y est j'ai compris !

  • Speaker #1

    Ça existe !

  • Speaker #0

    J'ai 45 ans, j'ai enfin compris ! Voilà, donc ça a vraiment redistribué toutes les cartes, comme je te disais tout à l'heure. Donc j'avais à gérer cette trahison, le fait que je voulais le quitter, mais ça ne datait pas d'hier, mais j'ai rajouté une trahison dans l'équation. Il y avait maintenant le fait que je devais... j'avais compris que j'étais maintenant... qu'en fait j'aimais les filles. Donc ça faisait pas mal de petits trucs dans ma petite tête. Il se trouve que, à cause de mon arrêt de travail, j'ai été suivie par un psy. Et le psy me voit au fil du temps, parce que je le voyais tous les mois, je le vois tous les mois, un peu dépérir et pleurer et être mal et me sentir vraiment pas bien, etc. Et il commence à me dire vers septembre, « Écoute, là, il va falloir commencer un peu à se prendre en charge au niveau médicaments. » Et moi, par bêtise, je dis que j'ai pas envie. que je ne veux pas prendre de traitement, sauf que je vais de moins en moins bien. Clairement, je vais de moins en moins bien. Je suis dans un état mental qui est la tristesse absolue, et surtout la sensation que je ne vais jamais m'en sortir. que je vais avoir toujours cette vie dont je ne veux pas et qui ne me correspond pas. Et puis, grâce à un de tes épisodes, je ne sais plus le nom de l'invité, c'est le jour où je suis entrée train de cogiter sur ça, j'écoute l'épisode de cet invité qui parle justement des antidépresseurs. Et je t'envoie un message, et je te parle de ça. Et tu me donnes l'image d'une de tes amies qui parle d'une mouche et d'une fenêtre. J'ai adoré cette image.

  • Speaker #1

    Émilie, je te remercie un jour dans un café de m'avoir raconté ça.

  • Speaker #0

    Et je me suis dit ok. Ça me fait prendre du recul.

  • Speaker #1

    Alors, j'explique de quoi il s'agit.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Une amie m'expliquait l'intérêt d'un antidépresseur. Elle me disait, imagine une mouche qui se cogne inlassablement dans la même fenêtre et qui, en boucle, se cogne inlassablement dans la même fenêtre, qui prend un antidépresseur. Oui, la mouche prend un antidépresseur, c'est mon histoire, je fais ce que je veux. Et l'antidépresseur... Ne fais pas disparaître la fenêtre. Ne fais pas disparaître l'envie de la mouche qui a envie de s'échapper. Ça permet juste à la mouche de reculer un peu. et de voir le vasisthase ouvert au-dessus de la fenêtre. Et que l'antidépresseur, ça ne change pas qui tu es, ça ne change pas ta situation, mais ça te permet de réfléchir. plus sereinement et sans les idées qui polluent ton esprit quand tu ne vas pas bien. Alors, je ne suis pas médecin. On fait évidemment d'énormes précautions dans ce podcast. Mais je dis juste que si on a peur des antidépresseurs proposés, suggérés par un professionnel de santé, peut-être que cette image peut aider à écouter son soigneur.

  • Speaker #0

    Exactement. Du coup, grâce à toi et à ton amie, Émilie, je décide d'attaquer le traitement. Donc c'était en décembre. C'était juste... En fait, tu sais quoi ? C'était Noël et je me suis dit, allez, je me fais ce cadeau de Noël. Un cadeau, vraiment. Donc j'attaque. Alors c'est vrai qu'il y a eu 15 jours un peu compliqués à base de nausées et tout ça. Mais bon, j'étais prévenue. Et vraiment, ça m'a fait un bien. Ça me fait un bien. Vraiment, ça... Ça m'a... Ça m'a réalignée, ça a lissé mes humeurs, dans le bon sens du terme. Ça m'a enlevé une boule au ventre que j'avais en permanence, ça a allégé mon cœur. Ça m'a vraiment fait beaucoup de bien, à moi. Et donc j'en parle avec mon psy. Et je lui parle du fait que je veux quitter. mon compagnon que je ne sais pas comment faire. Et il m'avait dit, attendez que le traitement fasse son effet, que vous soyez vraiment sur vos appuis, que vous soyez bien, que vous soyez costaud, stable, etc. Et après, on passera à la suite. Épisode 2. Donc, je l'écoute. Et entre-temps... Je rencontre quelqu'un d'autre. Ce quelqu'un d'autre, elle s'appelle Axelle. Et avec Axelle, on a mis pas mal de temps à se voir, mais on a parlé ensemble tout de suite, très très vite, très très fort, et non-stop. Non-stop, on se parle non-stop, tout le temps, sans s'arrêter. On se dit même qu'il n'y a pas assez d'heures dans une journée, tellement on a de choses à se dire, alors qu'on se parle tout le temps. C'est incroyable. Et moi je dois dire que Axel, je l'ai tout de suite trouvé magnifique, vraiment magnifique. Et touchante. et drôle, drôle, très drôle, très très drôle. Et vraiment, quelque chose en elle d'attendrissant et de touchant. Enfin, j'avais envie de la connaître, quoi. J'ai envie de la connaître. Et elle, elle a eu le même genre de ressenti, à mon propos. Et en fait, par contre, j'ai été très honnête avec elle tout de suite. Je lui ai dit, écoute, moi, je suis dans cette situation-là. Je suis avec un mec que je veux quitter depuis mille ans. J'ai deux enfants. Je ne sais pas quand je vais le quitter. Je sais que je vais le faire, mais ne me demande pas de le faire parce que je ne veux pas de pression. Voilà. Donc, bonjour. J'arrive avec ce package. Et un jour, elle m'a dit, de toute façon, je n'aurais pas... Parce qu'un jour, je lui ai dit, j'aurais tellement aimé te rencontrer dans d'autres circonstances. elle me dit mais moi j'aurais aimer te rencontrer dans aucune autre circonstance. Parce qu'au moins, j'ai vu que tu étais quelqu'un de... De loyal. De loyal, quoi. Que quand tu dis quelque chose, tu t'y tiens, quoi. Donc, il se passe tout l'été. où on se voit, puisqu'on n'habite pas, enfin, on habite à une heure à peu près. On se voit, on arrive à se voir, on arrive à fainter, on arrive à se voir. C'est moi surtout qui dois fainter. On arrive à se voir, la rentrée arrive, la 2 septembre. Je sens, elle ne me le dit pas, parce qu'elle m'a toujours dit, c'est ton histoire, tu fais comme tu peux, je ne suis pas dans le jugement et tout. Mais je commence à sentir qu'elle a envie qu'on soit... ensemble, pour de vrai, aux yeux de tous. Et moi aussi, j'ai envie de ça. Et je crois que ça a été ça, le déclic. Ça a été ça, le truc de dire, bon...

  • Speaker #1

    Et alors, tu prends quoi comme décision ?

  • Speaker #0

    Là, je me dis, cette fois, c'est bon, je le quitte. Cette fois, c'est décidé, je le quitte, mais pour de vrai. Il n'y a pas de retour en arrière, il n'y a pas de je te quitte, il me rattrape, on va encore, on recommence. Non, je te quitte. Donc, ce soir-là, on va au resto. Et je suis là en mode. Comme je savais que je n'allais pas réussir à le faire verbalement, j'ai écrit une note géante sur mon téléphone. « Bonjour resto » . Et je me suis dit, je ne vais quand même pas lui faire lire ça au resto. Ce n'est pas le meilleur endroit. Donc, on rentre chez moi. Il y avait encore mon père qui gardait les gosses. Je lui disais, papa, vas-y, c'est bon, va-t'en. Et là, je lui dis que j'ai besoin de lui parler. Et je lui montre ma note. Et là, il s'effondre, il pleure. Parce que lui, il est amoureux de moi. Sauf que ce n'était pas la première fois que je lui disais que c'était fini. Et qu'à chaque fois, il m'a rattrapée. Et cette fois-là, il a compris qu'il ne me rattraperait pas. Alors, il a tenté d'aider, mais tu veux pas qu'on fasse un dernier week-end, tu veux pas qu'on aille voir un thérapeute. Je fais non, mais tu comprends pas que ça, ça marche quand t'es encore amoureux. Moi, je ne suis plus amoureuse. C'est ça, le problème.

  • Speaker #1

    Tu lui as dit que tu aimais quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Non. Parce que, encore une fois, je voulais pas qu'il pense que je le quitte à cause de ça. Parce qu'en fait, les raisons pour lesquelles je le quitte, elles sont antérieures au fait de rencontrer quelqu'un. et Et puis bon, un peu égoïstement, je n'avais pas envie...

  • Speaker #1

    De partager ton histoire.

  • Speaker #0

    Déjà, et puis je ne voulais pas qu'il me fasse un reproche qui n'avait pas lieu d'être en fait. Donc on ne le dit pas tout de suite aux enfants. On attend que les vacances de Toussaint se passent. Et bizarrement, mon fils, il a compris tout de suite. Parce qu'on leur dit dans la voiture, on doit vous parler. Et mon fils dit, ah vous vous séparez ? Comme ça. et là son papa dit non c'est ta mère qui nous sépare mais là où je suis très très très contente c'est que ça se passe très très très bien super bien et tellement bien parce que c'est ça faisait aussi partie des choses qui me freinait dans la rupture me dire comment ça va se passer avec les enfants etc mais si j'avais su que ça allait les se passer si bien.

  • Speaker #1

    Ça s'est passé bien parce que c'était maintenant.

  • Speaker #0

    Oui aussi. Mais vraiment, entre lui et moi, ça se passe très bien. Les enfants, ça se passe très bien. Franchement, je souhaite une rupture comme ça au monde entier. C'était vraiment une super rupture. Et du coup, avec Axelle, maintenant, on est ensemble à 2000%.

  • Speaker #1

    Vous êtes un couple officiel ?

  • Speaker #0

    On est un couple officiel.

  • Speaker #1

    Tes enfants la connaissent ?

  • Speaker #0

    Pas encore, non.

  • Speaker #1

    Mais ils savent qu'elle existe ?

  • Speaker #0

    Pas encore. D'accord. En fait, moi je voulais dire aux enfants, parce qu'en fait, mon fils m'a capté pendant les vacances au ski. Il voyait tout le temps apparaître le texto Axel, Axel ou les photos. Il me dit « Maman, il faut que je te parle dans la chambre, il a 12 ans. » Je fais « Ok. » On arrive dans la chambre, il me dit « Dis-moi maman, Axel, c'est ta copine ? » Je fais « Ouais, c'est mon ami. » Non, mais il me dit « Maman. » tu as très bien compris ce que je veux dire. Est-ce que c'est ta copine ? Genre copine. Je fais, et ça ferait quoi si c'était ma copine ? Bah pourquoi tu dis ça ? Bah je sais pas, ça ferait quoi ? Mais enfin maman, tu crois que je suis homophobe ? Mais absolument pas. Et moi, si les gens s'aiment, je suis très content pour eux, etc. Donc lui, il a un peu fait, lui il a vraiment fait son chemin en fait, parce que ça veut dire que non seulement... Il a intégré le fait que je pouvais être avec quelqu'un d'autre et que si c'était une femme en plus, ça lui pose aucun problème. Mais quand j'en ai parlé au psy, il m'a dit non, attendez un peu. Pour les enfants, attendez un peu. C'est un peu tôt. Mais par contre, ils la connaissent, ils l'ont déjà vue. Parce que cet été, elle est venue me voir là où on était en vacances. Et donc oui, ils l'ont déjà vue. Puis elle est venue à Marseille, on est allé chercher les gosses ensemble à l'école. Donc oui, ils la connaissent. Mais ils ne savent pas réellement quelle place elle a dans ma vie. Mais moi, elle a un fils qui est grand, il a 30 ans. Mais je connais son fils, là je vais à un mariage bientôt, il y aura... toute sa famille. Voilà, on est ensemble. Et on fait des choses ensemble, et on est ensemble. Et on est hyper heureuse parce que... Alors, elle, elle a un parcours plus étoffé que le mien, parce qu'elle a eu un fils, donc elle a été avec un homme. Mais tout de suite après la séparation avec cet homme-là, elle avait 23 ans. Elle n'a eu que des histoires avec des filles. Moi, ce n'est pas le cas. Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est qu'on est... On est trop bien ensemble. Notre histoire, elle est simple. On se marre. C'est d'une fluidité, d'une simplicité, d'une facilité. C'est un bonheur. Et on est trop bien. La vie est belle ? Oui. Sous-titrage Société

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Description

Marion a une jolie vie.

De la joie, des copains, un job qu'elle aime, un amoureux.

Mais un jour, elle réalise que bien, ça n'est pas assez...


Par Sarah Gaubert et LargerThanLifeProject depuis 2019

Réalisation G. Carbonneaux

Toute ressemblance est une imitation ;)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est le moment qui a vraiment redistribué toutes les cartes de ma vie.

  • Speaker #1

    Quand dans sa vie on a connu une déflagration, on sait qu'on va être confronté à un choix. Continuer à vivre ou pas ? Et puis une fois ce plouf-plouf mort ou tranché, continuer à vivre, d'accord. Mais comment ? Mes invités ont vu leur vie sauter en l'air. Et on va s'intéresser aux stratégies de ces survivants de leur vie d'avant. Ils regardent dans le rétro et parlent sans tabou des histoires dingues qui ont fait briller leur vie. Qu'ils soient putains, drôles, touchants, agaçants, secrets ou impuniques, ils ont tous en commun un truc dans le regard qui va s'entendre dans leur voix. N'attendez pas que la vie vous fasse une blague pour la dévorer. Venez, écoutez leurs histoires, pleurez, riez, installez-vous confortablement. Et ça va bien. Bonjour Marion. Bonjour Sarah. Je suis très contente que tu sois là.

  • Speaker #0

    Et moi donc, j'arrive même pas à y croire.

  • Speaker #1

    Ça fait longtemps qu'on se parle.

  • Speaker #0

    Ça fait deux ans, un peu plus, deux ans, à peu près. Et ouais,

  • Speaker #1

    et il y a quelques semaines je t'ai dit, dis donc, t'aurais pas envie de venir quand même la raconter ton histoire ?

  • Speaker #0

    Et j'ai dit oui direct.

  • Speaker #1

    Et faut le dire, t'as sauté dans un train.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux... Alors, quel âge tu as aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Mon vrai âge ? Où le faux raconte-t-il ? Non, j'ai 47. Ok.

  • Speaker #1

    T'as 47 ans, tu viens du Sud ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux me raconter un peu ta vie autour de la vingtaine ? Quel job tu fais ? Quel genre de vie tu mènes ?

  • Speaker #0

    Autour de la vingtaine, je viens d'avoir mon diplôme, je suis infirmière. Je vis en coloc. Au tout début, je vis avec deux de mes meilleurs amis, deux potes. Meilleur coloc du monde, on a une villa. Moi, j'ai mon petit appart à moi au premier étage. Ils ont le leur au rez-de-chaussée, on a un jardin, on a une piscine. On fait des parties de poker toute la nuit. On regarde la Starac, on est fan de... On vit notre meilleure vie, on fait des gâteaux à 3h du matin, on a une salle de cinéma, c'est la folie !

  • Speaker #1

    Non mais tu as une caméra et c'est une télé-réalité !

  • Speaker #0

    C'était vraiment, ça a duré peut-être deux ans, c'était incroyable ! Après j'étais en colloque avec une amie, pareil, petite maison mignonne, franchement j'ai vécu une vingtaine très libre, très joyeuse, très... insouciante parce que j'ai fait pas mal de choses à pas forcément reproduire. Mais je suis très contente d'avoir vécu...

  • Speaker #1

    Que t'as fait la fête...

  • Speaker #0

    J'ai fait la fête mais j'ai fait des choses peut-être un peu inconscientes, du genre partir à l'étranger sans dire à personne. Juste à ma meilleure amie au cas où, sur un coup de tête. Enfin, j'ai fait des trucs. Mais je suis très heureuse de les avoir fait, d'avoir fait tout ça. Et... J'ai conscience que je vis vraiment une belle période. Alors, je n'ai pas forcément de relations sérieuses, ni de copains attitrés. Je suis même plutôt celle qui a le mauvais rôle, genre un peu la maîtresse, tu vois. J'étais un peu dans ce truc-là, et ça m'allait bien, parce que je n'avais pas envie de me poser, ou quoi que ce soit d'autre. et donc... Vraiment, je suis dans une super énergie et je m'éclate au boulot. Je suis à l'hôpital, je m'éclate. C'est une spécialité ? Alors au début, j'étais en chirurgie thoracique. Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    C'était un truc léger. Vraiment, j'adorais. C'était extraordinaire. J'ai beaucoup appris dans ce service. Et après, je travaille de nuit pendant 3 ans. Et pareil. très formateur parce que chaque nuit que je fais je suis dans un nouveau service et du coup ben je rencontre énormément de personnes dans le personnel je parle et du coup ben je me fais plein de potes et ce que j'adorais quand je travaille à l'hôpital c'est que j'avais vraiment la sensation de retrouver une bande de copains donc le travail bien que très difficile était hyper agréable donc difficile fatigant mais une bonne équipe, une bonne ambiance et vraiment je prends plaisir à aller bosser. Donc je vis une période à la vingtaine plutôt sympathique, plutôt cool. Premier salaire, pas de responsabilité, que du kiff quoi, franchement trop bien, trop bien. T'as des frères et sœurs ? J'ai une plus petite sœur, ouais. Ouais, oui oui. Oui, avec l'âge de mieux en mieux, parce que quand on était enfant, on a six ans d'écart. Donc quand j'en avais douze, elle en avait six. Forcément, on n'avait pas trop d'atomes crochus. Mais en avançant dans l'âge, oui. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et tu restes comme ça dans ta situation perso amoureuse, tu restes comme ça ou tu fais une rencontre ?

  • Speaker #0

    Je fais une rencontre plus intense que les autres. Je crois que j'avais 28, un truc comme ça. Ouais, 28, je dirais. Et là, je crois que c'est la première fois où vraiment... Je ressens quelque chose d'un peu plus fort, d'un peu plus impactant. Quelque chose où je me dis, ah, là, ce n'est pas pareil. Là, celui-là, je l'aime bien. Et je crois que ça n'a pas duré très longtemps. Et quand il m'a quittée, là, j'ai vécu, je pense, mon premier gros chagrin de... Comment je vais faire ? Voilà, ça c'était vers 28 ans. Ouais, 28 ans, je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Et ensuite, tu décides quoi ? De rester célibataire ?

  • Speaker #0

    Oui, je décide de rester célibataire. Et il se trouve que dans le... Parce que du coup, moi j'ai quitté l'hôpital et je suis maintenant... Je travaille en libéral. Et je travaille dans un cabinet où on est beaucoup d'infirmiers, je ne sais plus, 8, 10. Et on travaille avec d'autres professionnels de santé, notamment des podologues. Et je me rappelle qu'au premier resto d'équipe, on était, je ne sais pas combien, une vingtaine, et j'étais avec ma binôme qui s'appelle Evelyne, et je vois arriver un mec qui était accompagné. Je vois arriver un mec et je fais « Oh ! Mais c'est qui ce mec ? » Elle me fait « Je ne sais pas, je ne sais rien, je crois que c'est le podologue. » Moi je me dis « Mais waouh, il est ! Waouh ! » Bon. Des années se passent, peut-être deux ans, je ne sais plus. Et puis, on se croisait chez des patients de temps en temps, tu vois. Et un jour, je ne sais même plus comment, pourquoi, il m'invite à venir dîner chez lui un soir avec des potes. Donc, pour moi, c'est un rendez-vous de potes, de collègues. Je ne m'attends pas à autre chose. Et la soirée se passe très bien avec ses potes, super sympa, etc. Et il arrive le moment de partir, et au moment de partir, il a fait un truc, et c'est là où il m'a cueillie, il m'a touchée les cheveux.

  • Speaker #1

    T'as des très beaux cheveux, faut le dire.

  • Speaker #0

    Et là, je me suis dit, oh oh, personne n'avait jamais fait ça en fait, de toucher mes cheveux.

  • Speaker #1

    J'imagine tellement le coup de tonnerre, le frisson de la racine des cheveux jusqu'au talon. Oui,

  • Speaker #0

    et là, je me suis retrouvée vraiment bête. Parce qu'en fait, j'ai été désarçonnée devant...

  • Speaker #1

    C'est un geste intime.

  • Speaker #0

    Oui, déjà. Et puis, c'était gentil, c'était doux. Enfin, c'était plein de choses que je ne connaissais pas. Et je me suis dit, oh là là, je suis rentrée chez moi. Et c'était juste passé ça, mais pour moi, c'était déjà un monde. Et quelques jours plus tard, le jour de mon anniversaire, quelques jours plus tard, on se revoit et ça démarre. Et ça démarre alors que je m'étais promis de rester seule le plus longtemps possible. En fin de compte, il s'était passé peut-être 4-5 mois où j'avais vraiment été seule. Et je me suis vraiment laissée porter par cette personnalité très joyeuse, très positive, très facile, simple. où la vie est une fête, quoi. La vie est une fête, on se prend pas la tête, on est là, on profite, on s'amuse, on sort à droite à gauche, concert, cinéma, machin, festival, voilà, resto. Et ce qui m'a vraiment fait du bien quand je l'ai rencontré, c'est ce côté légèreté, liberté, ce côté joyeux, surtout, et de... Plus avoir mal au ventre, quand je dois le retrouver, par exemple. Ou me dire, oh là là,

  • Speaker #1

    je me sens des papillons. Oui,

  • Speaker #0

    et plus de réflexion en mode, si je dis ça, il va comprendre ça. Et si je dis ça, il va dire que j'ai dit ça parce que ça. Non, juste un dialogue. Et ça, c'est vrai que je ne connaissais pas. J'avais 32 ans, mais je ne connaissais pas ça.

  • Speaker #1

    L'amour simple.

  • Speaker #0

    Voilà, un truc simple avec quelqu'un. Alors, c'est bête à dire, mais quelqu'un qui n'avait pas de trauma particulier, quelqu'un qui avait vécu entouré, qui avait été aimé, qui a une fratrie, tout le monde s'entend bien. Voilà. Voilà, juste quelque chose de standard. Mais c'est ça que je voulais, quelque chose de normal. Et c'est ça qui m'a plu. Voilà. dans cette histoire. C'est pas rien. Non, c'est pas rien.

  • Speaker #1

    Vous vous installez ensemble ?

  • Speaker #0

    Alors, moi je suis, depuis toujours... assez convaincu que on n'est pas fait pour vivre ensemble les êtres humains en tout cas de mon expérience que ce soit des colloques avec des amoureux ça c'est avec une amie ça c'est toujours mal fini enfin c'est toujours pas bien fini et donc quand on Quand on se met ensemble on parle jamais de futur de rien on parle pas de tout ça juste on vit l'instant présent Et j'aime bien, moi. Je trouve ça très bien. Sachant que lui, il a déjà 40 ans, et moi, j'en ai donc 32-33. Donc, bon, nous, on ne parle pas de tout ça. Et il se trouve qu'au bout de deux ans, je tombe enceinte. On habite chacun chez soi, on habite très près l'un de l'autre, mais chacun chez soi. Et je tombe enceinte, et je ne veux pas habiter avec quelqu'un. Pas lui en particulier, mais avec quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il est content de cette grossesse ?

  • Speaker #0

    En fait, personne s'y attend. Mais moi, venant de vivre ce que j'avais vécu, deux, trois ans avant, je savais que quoi qu'il arrive, je garderais l'enfant. Parce que je n'en avais jamais parlé avec lui, je ne savais pas si c'était quelque chose dont il avait envie. Je viens à la maison et je lui dis « Écoute, il faut que je te parle, je suis enceinte. » Et là, il me dit « Mais t'es sûre ? » Je lui dis « Oui, je ne vais pas m'amuser à te faire ce genre de révélation, si je n'en suis pas un minimum certaine. » Et je lui dis « Donc, t'en penses quoi ? » Et là, il me dit « Mais je suis super heureux en fait, parce que je pensais que je n'aurais jamais d'enfant de toute ma vie. » Je lui dis « Ben écoute, voilà, là on va en avoir un. » C'était le début. J'étais enceinte de un mois, je crois. Donc, c'était le début. Donc, très heureux. Mais il ne me presse pas à ce qu'on vive ensemble ou ce qu'il vienne vivre avec moi, etc. Ce qui fait que j'ai emménagé avec lui. J'étais enceinte de huit mois. Vraiment, j'ai tiré le fil jusqu'au bout. Mais je pense aujourd'hui que j'aurais dû rester sur mes... sur mes croyances, à savoir chacun chez soi.

  • Speaker #1

    Avec un nourrisson, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, puis je me suis dit, bon, ne sois pas égoïste, mets tes petites croyances de côté. Là, il y a un bébé qui arrive. Quand même, c'est peut-être plus sympathique pour lui d'avoir son papa et pour toi aussi dans le même foyer. Donc, avec du moins de grossesse, j'ai dit, allez, j'arrive. Donc, voilà. Et mon fils est arrivé un mois plus tard.

  • Speaker #1

    Et la vie est belle.

  • Speaker #0

    Au début, quand j'ai mon fils, non pas du tout, j'ai envie de me pendre. J'adore mon fils, c'est pas la question. Mais c'est-à-dire qu'à ce moment-là, je suis encore plus convaincue que la vie à deux, ça ne me va pas du tout. Je déteste la vie à deux. J'ai envie de l'emplâtrer chaque seconde qui passe. Et je crois que j'ai vraiment pris sur moi pour ne pas me mettre dans une dynamique de le détester.

  • Speaker #1

    Vraiment.

  • Speaker #0

    Je pourrais développer ce sujet, mais...

  • Speaker #1

    T'aimes le quotidien à deux.

  • Speaker #0

    Je déteste le quotidien à deux, mais ce que je déteste encore plus, c'est qu'on part du principe qu'une mère fasse des concessions, c'est standard, c'est normal, c'est acté pour tout le monde, mais qu'un père fasse... Ce qu'on pourrait appeler une concession, à savoir lève-toi au moins une fois dans la nuit Ah non non, mais alors, non mais ça c'est pas possible

  • Speaker #1

    Moi ça je peux pas Alors ça c'est pas une concession, c'est juste s'occuper de ses enfants Non mais moi ça je peux pas,

  • Speaker #0

    moi ça c'est pas possible Moi je fais, mais si tu fais pas au moins pareil Et comme au début de ma grossesse, je faisais que... Mais en fait, on met tout sur le dos de la grossesse. Je suis très fatiguée, j'ai mal au dos, je fais que pleurer. C'est les hormones, c'est ci, c'est là. Mais bon, j'ai accouché en décembre et en janvier, je pleurais toujours quand je demandais du sel à table, tu vois.

  • Speaker #1

    Et tu fais un baby-blues.

  • Speaker #0

    Mais non, mais là, c'était plus un baby-blues. Mais je faisais que chialer. Je ne perdais pas mon poids de grossesse alors que j'avais allaité, mon fils l'avait allaité. J'ai dit mais qu'est-ce qui m'arrive ? J'étais fatiguée. Mais c'est-à-dire que ce n'était même pas fatiguée, c'était une fatigue en lettres majuscules. Je n'en pouvais plus. Et c'est ma nutritionniste qui m'a dit, il va peut-être falloir faire un bilan sanguin. Heureusement, en fait, j'avais la thyroïde qui ne fonctionnait plus du tout.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, je ne supportais plus rien, mais j'avais des raisons de ne pas. Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    et d'avoir cette fatigue immense. Donc je vais voir un endocrino qui me dit mais madame avec des taux pareils vous devriez être allongé dans un lit en fait. Vous ne devriez même pas pouvoir vous lever. Ben non, je suis là. Donc voilà. Et moi, j'avais mis un peu toute cette rancœur que j'avais sur le dos de tout ça. À chaque fois dans l'histoire, je me trouve un peu des excuses où j'essaye d'arrondir les angles avec moi-même et de me dire « Non mais attends, regarde, là il s'est passé ça, là il s'est passé ça, mets de l'eau dans ton vin, tu verras. Rappelle-toi pourquoi il t'a plu. » J'essayais à chaque fois de revenir sur ça. Mais bon, ça faisait bien longtemps que je me rendais compte qu'il y avait un petit souci.

  • Speaker #1

    Mais une fois que tu prends un médicament, que tu règles ça, tu le retrouves sympa, solaire, rigolo ? Tu es toujours content d'être avec lui ou tu n'arrives pas à retrouver le plaisir d'être avec lui ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué pour moi. Même si je l'adore. Je l'adore. Encore un problème là-dessus. Il est extrêmement sympathique, extrêmement gentil. Il est super. Mais j'ai plus le truc. J'ai plus l'étincelle, quoi. Je l'ai plus. Je sais pas à quel moment elle s'est éteinte. Ça, je sais pas. Mais je sais que je l'ai plus. Et je sais que... Parce que pour moi, je me dis, bon, t'as fait un enfant... Maintenant, il faut assumer ton rôle de parent, ton rôle de mère, parce que cet enfant, il est là, il a besoin de son père. Et quand j'en parlais, parce que je parle beaucoup avec mon père, et mon père me disait, « Ouais, mais pour un enfant, c'est quand même mieux d'avoir ses parents. Oui, mais tu ne peux pas faire ça à ton fils, etc. » Donc, vas-y, couche de culpabilité, on en remet une, on en remet une deuxième. Du coup, je me disais, bon, il est gentil, et puis on est bien, et puis bon, ça va,

  • Speaker #1

    c'est confortable.

  • Speaker #0

    même pas non parce que je me sentais pas confortable moi je me sentais j'avais pas envie de le sort d'aller pas rentrer chez moi par exemple non j'ai pas rentré chez moi j'étais tout le temps mal parce que je sentais que j'étais pas du tout à ma place et je sentais que que ce que je vivais, ce n'était pas du tout ce que j'avais envie de vivre. Pas du tout. Et en fait, ça me rendait triste. Je devenais quelqu'un... Alors que j'ai toujours été quelqu'un de plutôt fun, ça me paraît rigolote, je me rends compte que je deviens quelqu'un de triste et pas drôle. Et franchement, ce n'est pas ça. Je n'avais pas envie de ça. Enfin, qui a envie de ça ? Je n'avais pas envie de ça. mais J'avais pas le courage, j'avais pas l'énergie, et j'avais pas peut-être le feu de départ pour me dire « Ok, maintenant, tu passes à l'action. » Je savais ce que je voulais, je savais juste pas comment le mettre en place. Et pour le mettre en place, ça m'a pris littéralement des années.

  • Speaker #1

    Et justement, un jour, tu déjeunes avec ta sœur, Euh... Jean... Tu faisais de révélations à quelqu'un ? Que t'es prête ?

  • Speaker #0

    Euuuuh... Donc ce matin-là, je vois un copain, parce que je me suis formée en hypnose, bref, je vois un copain pour lui faire une séance d'hypnose, et évidemment on tchatche, et je lui dis, il me demande un peu comment ça va, machin tout ça, et je lui dis écoute, c'est bon, je suis décidée, cette fois je passe à l'action, je ne sais pas comment je vais faire, mais cette fois c'est décidé dans ma tête, je vais quitter le père de mon fils. Il me dit bon ben ok go ok je suis avec toi pas de souci machin. Ce jour là je donc je rejoins ma soeur pour le pour le déjeuner et je me rends compte enfin je réfléchis un peu et je me dis mais ça fait un petit moment que t'as pas eu tes règles ça fait où t'en es là tout ça. Et je me dis, bon, on va quand même aller vérifier que tout est OK. Je trouve une pharmacie pile à côté du restaurant où je dois manger avec ma sœur. J'achète un test, je vais dans les toilettes du restaurant. Le test est positif et je rejoins ma sœur. Sauf que je ne lui dis pas à ce moment-là. Pourquoi ? Parce qu'il y avait la personne qui, à l'époque, était son petit copain, que je ne connaissais pas des masses. Et je n'avais pas envie de le dire en sa présence. J'ai attendu. Alors, il se trouve qu'avec ma sœur, une semaine plus tard... Sur la pizza,

  • Speaker #1

    elle tira miso.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais il se trouve qu'une semaine plus tard, avec ma sœur, on s'est fait un petit voyage. On est partis toutes les deux en Floride. Et je lui ai dit dans l'avion. Et elle me dit, mais non, parce que j'avais jusqu'à présent... Crier au monde entier que je n'aurais pas de deuxième enfant, que c'était impossible, qu'on ne m'aurait pas ce jeu-là, que je me suis déjà avoué une fois, que non, non, non. Et bien sûr que quand j'ai su que j'étais enceinte, je ne me suis pas posé la question.

  • Speaker #1

    Tu ne t'es pas posé la question ?

  • Speaker #0

    Non. Pas du tout. Pas du tout, du tout. Absolument pas. Donc, je reviens de ce voyage.

  • Speaker #1

    Tu le dis quand au père ? Au papa ? Ouais.

  • Speaker #0

    Je le dis avant de partir. D'accord. Au voyage. D'ailleurs, il ne me croit pas. Mais non, mais je l'ai tellement dit à tout le monde. Mais même mes parents, personne ne m'a cru. Non mais tu me fais une blague ? Mais non mais ça va, je ne fais pas une blague là-dessus.

  • Speaker #1

    Et tu ne prenais pas de protection ? Oui. Et tu ne prenais pas de la pilule ?

  • Speaker #0

    Alors non, pour ma fille non, parce qu'en fait, il y a eu une erreur de diagnostic, dirons-nous. J'avais été consulter mon gynéco qui m'avait fait une... Une espèce de... pas une espèce, une prise de sang pour voir où en était l'état de ma réserve folliculaire. Et il se trouve que ma réserve était soi-disant avide. Je vois un de ses confrères qui me dit exactement la même chose. Il me donne une pilule en mode, bon ben prenez ça. J'ai pas du tout supporté cette pilule. Donc, deux génicaux qui me disent que j'aurai plus jamais d'enfant, une pilule qui me va pas, je l'arrête. Trop moins plus tard, je suis en enceinte. Voilà. Donc, la grossesse se passe... J'ai été arrêtée toute ma grossesse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    D'une part parce que j'avais un... problème initial qui n'avait rien à voir avec la grossesse qui faisait que j'étais arrêtée Pendant cet arrêt j'ai su que j'étais enceinte et mon gynéco de par mon âge donc j'avais 41 ans à l'époque il m'a dit avec le métier que tu fais tu ne vas pas travailler. Tu avais très très mal au dos j'avais déjà extrêmement mal au dos et j'ai un métier très physique Il m'a dit mais c'est impossible tu ne travaillera pas cette grossesse parce que la grossesse d'avant j'avais travaillé jusqu'à 7 mois et déjà il m'avait dit on va se calmer Et là, il me dit non, cette fois, je te l'interdis, tu ne travailleras pas. Et donc, je passe une grossesse, vraiment. Je me suis développée physiquement, je me suis dédoublée.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup grossi.

  • Speaker #0

    J'ai énormément grossi. J'ai pris 30-40 kilos, j'ai énormément grossi.

  • Speaker #1

    Comment tu vas psychologiquement pendant cette grossesse ?

  • Speaker #0

    Ben, écoute... Forcément, ça remet en cause mon projet de quitter le papa des enfants. Du coup, maintenant des enfants, parce qu'à l'époque c'était de l'enfant, maintenant c'est des enfants. Je me dis, bon, encore une fois, je temporise avec moi. Et je me dis, écoute, bon, allez, tentons-le encore une fois. Faisons en sorte que ça marche. Il y a un deuxième bébé qui arrive. Et toujours encore une fois me dire « écoute, tu sais pourquoi tu t'es mise avec lui ? Parce que c'est une bonne personne. » Et voilà. Je n'allais pas plus loin dans ma réflexion, je ne me disais pas « oui mais ce n'est pas suffisant » . Mais je n'allais pas là-dedans parce que je pense que vraiment je n'avais pas le courage et la force et l'énergie aussi d'avancer sur cet autre chemin. J'avais trop d'inconnus là pour le coup, et j'aime bien savoir où je vais. Et là, avec le deuxième bébé, je savais encore moins où j'allais. Donc j'ai laissé cette charge-là de côté. Je me suis dit bon, allez, ok, avançons, puis on verra. Mais je crois qu'à force d'avancer et de « on verra » , je ne me suis pas fait du bien en fait. Enfin, je croyais bien faire, j'ai bien fait pour la famille, mais j'ai mal fait pour moi.

  • Speaker #1

    Ce qui, in fine, n'est pas bon pour la famille quand même.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ta vie en est là, quand tu viens de rencontre.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a deux ans, pile,

  • Speaker #1

    pile,

  • Speaker #0

    pile, j'ai une de mes meilleures amies, une amie d'enfance, Sophie, qui se marie et qui me demande d'être sa demoiselle d'honneur. Bien sûr, évidemment. Donc je dois organiser l'enterrement de vie de jeune fille, mais toutes ses copines sont sur Paris, elle également, et moi donc c'est pas le cas. Donc moi je connais très peu les endroits, les machins, tout ça. je fais un groupe WhatsApp, je connais absolument personne dans ce groupe, et même entre elles, elles ne se connaissent pas forcément, parce que Sophie, elle a bossé dans beaucoup d'endroits, donc elle a un petit peu fait des copines à droite à gauche, et donc on se retrouve dans un endroit parfait pour des mamans sans leurs enfants, on boit du champagne, on mange des pizzas, on danse sur du Camaro, vraiment, une soirée parfaite. Et ce soir-là, donc une tablée, on était, je ne sais pas, 8-10, et j'apprendais un peu cette soirée. J'appréhendais un peu de me retrouver avec toutes ces nanas. Alors, j'avais un a priori, parce qu'elles sont toutes hyper brillantes, toutes avec des superbes jobs et tout. Et moi, j'étais là, mais attends, moi, je vais me pointer. Je n'ai rien à raconter. Enfin, j'y suis allée un peu en mode, je traînais des pieds. Un peu, je... Ouais. Complexée. Un peu complexée. Un peu comme ça. Donc, je ne suis vraiment pas allée... Avec toute l'énergie que j'aurais pu avoir pour ce genre de moment-là. Sauf que, à cette table, où il n'y avait que des personnes sympas, évidemment, mais il y avait une personne. Quand je l'ai vue, je me suis dit, « Oh purée, c'est qui cette nana ? » Elle est incroyable. Et elle m'a vachement intimidée, en fait. Elle m'a énormément intimidée. genre à un moment donné j'ai eu froid et j'avais pas de... Je lui demande si vous avez une écharpe, un truc ou quoi. Et elle me dit, bah tiens, elle me passe sur une espèce de châle. Et en me le passant, elle passe sa main dans mon dos. Mais je me suis dit, mais qu'est-ce qui m'arrive ? Mais qu'est-ce qui se passe ? Mais je n'arrivais pas à comprendre ce qui m'arrivait. Mais en tout cas, une chose est sûre, j'étais bouleversée. et j'étais J'avais qu'une envie, c'est de lui parler, j'avais qu'une envie, c'était de la toucher, j'avais qu'une envie, c'était que tout le monde se casse et de rester seule avec elle. En fait, j'arrivais à savoir ce dont j'avais besoin là tout de suite en vie, mais je n'arrivais pas à expliquer ce qui se passait. Mais en tout cas, je me disais, mais putain, mais c'est dingue ce qui se passe, c'est fou. Mais j'essayais, de toute façon, Sophie n'avait rien capté, donc je faisais en sorte que ça ne se voit pas. Après, on est allé danser. il y avait une péniche à côté de la métier condensée et j'avais qu'une envie c'était de me connecter avec cette nana et puis très drôle hyper intelligente hyper charismatique qui un peu menait l'ambiance de la soirée je me suis dit mais waouh qui est cette meuf et avec Sophie la soirée se finit On rentre, chacune de notre côté, et je rentre avec Sophie parce que j'étais chez elle. Et elle me dit « Ah, t'as vu, la soirée était super et tout. » Je fais « Ouais, non, mais la soirée était super. » Je fais « Mais attends, Sophie, moi, il faut que je te dise un truc. La Agnès, là, je l'ai trouvée incroyable. » Elle me dit « T'as vu, elle est trop sympa. » Je fais « Non, non, non, t'as pas compris. Non, non, non, oui, elle est très sympa. Non, non, mais moi, ce que je veux te dire, c'est qu'elle est incroyable. C'est-à-dire que là, je ne pars pas de Paris sans la revoir et sans lui dire que je la trouve incroyable. Je ne peux pas faire ça, c'est impossible. Elle me dit mais non, je dis mais oui, enfin non mais oui, mais voilà je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Elle comprend tout de suite que tu lui parles d'amour ?

  • Speaker #0

    Oui, oui parce que Agnès elle se revendique complètement homo, il n'y a pas de sujet sur ça. Bon je partais pas en terrain miné non plus, mais clairement je lui dis écoute Sophie je ne pars pas d'ici. Et elle me dit, d'ailleurs, elle m'avait dit, le jour où je suis arrivée chez elle, elle m'a fait « Putain, mais t'as l'air si triste ! » Mais c'était vrai ! Et elle me dit « Écoute, tu me parles d'Agnès, t'as l'air tellement joyeuse ! » Donc, moi, je prends mon petit courage avec mes deux petites mains, j'envoie un message à Agnès et je lui dis « Écoute, j'ai besoin de te voir. Il faut que je te voie, samedi ou dimanche, n'importe quand. » Et elle me dit, ok, je crois le lendemain, rendez-vous à tel endroit. J'arrive ! Coiffure, machin, tout ça. Et sur le chemin, je me dis, mais qu'est-ce que tu fais ? Où tu vas ? Qu'est-ce que tu vas dire, en fait ? C'est incroyable, ce truc. Et en même temps, évidemment, j'avais mes copines sur WhatsApp, en mode, putain, tu dures trop, mais c'est ouf et tout, mais c'est trop bien, t'as trop raison, etc. Donc, je vais à ce rendez-vous au Bois et Café. Et je ne me démonte pas. Je lui dis, écoute, on ne va pas se raconter nos vies là. Oui, on va se raconter nos vies. Je lui dis, mais moi, je suis là, en fait, parce que, clairement, j'ai eu un énorme coup de cœur pour toi. Je te le dis comme ça, aussi clair que ça. Mais je ne peux pas rentrer à Marseille, chez moi, sans te l'avoir dit. Je préfère te le dire, me prendre un vent, merci, au revoir, que de regretter toute ma vie de ne pas t'avoir dit ça. Et là, elle me fait « Oh, putain, ok, d'accord. » Ok, elle était un peu... Voilà, elle s'est dit « Bon, très bien. » Bon, on va marcher un petit peu, je suis là, on va marcher un petit peu. Donc, on marche, on se retrouve... Parce qu'elle habitait à côté de Montmartre, donc on se retrouve à Montmartre. On marche et tout, puis on va se mettre dans un parc juste à côté. Et là, on s'embrasse.

  • Speaker #1

    C'est la première fois de ta vie que tu embrasses une fille ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors ?

  • Speaker #0

    Incroyable. vraiment, c'est le moment qui a vraiment, vraiment, et c'est vraiment ça, redistribué toutes les cartes de ma vie, à ce moment-là. Alors, à ce moment-là, avec elle, on entame une relation. Mais je pense qu'elle était très déséquilibrée, cette relation, parce que moi, j'étais très emballée, très... Je vivais l'instant à 1000%. Et je pense que elle... Alors l'avantage que j'avais, c'est que Sophie, il la connaissait très très bien, donc je pouvais avoir un décryptage de ses attitudes. Mais elle, c'était vraiment quelqu'un de très solitaire, très indépendant, très autonome. Elle n'avait pas besoin qu'on se téléphone et qu'on se parle. On pouvait très bien passer 15 jours sans se parler. Mais moi, ce n'est pas possible. Non. Enfin, non. Donc, on se voit. Je viens sur Paris deux, trois fois. On se voit au mariage de Sophie, forcément. Et au mariage de Sophie, je l'ai trouvée extrêmement distante. Très distante. Et en même temps, alors, très distante quand il y avait du monde, un peu moins quand il n'y en avait pas, mais... J'ai senti que l'énergie n'était plus la même. Et puis moi, de mon côté, il faut quand même savoir que je trompais mon compagnon.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te demander. Est-ce qu'il est toujours dans la photo ?

  • Speaker #0

    Il est toujours sur la photo, bien sûr. Alors, ça aussi, ça m'a travaillé. Ça aussi, ça m'a travaillé parce que je n'aime pas le concept de l'infidélité. C'est un truc que je ne supporte pas. Donc j'étais très en colère envers moi-même parce que je me disais voilà ce que tu fais, t'es vraiment la pire. C'est vraiment pas cool ce que tu fais. Donc je décide... Le truc c'est que voilà, c'est ça le problème, je décide d'essayer de lui dire... Mais c'était... Fallait pas essayer de lui dire, il fallait lui dire. Mais je ne suis pas arrivée à lui dire. C'était en juin. Je ne suis pas arrivée à lui dire. Je ne suis pas arrivée à lui dire, écoute, maintenant je te quitte. Et je n'ai jamais voulu mettre... dans l'histoire, le fait que j'avais rencontré quelqu'un et qu'en plus, c'était une fille. Parce que je sais moi-même que si je me suis laissée cette porte ouverte de rencontrer quelqu'un et que, accessoirement, c'est une fille, parce que pour moi, c'est accessoire, le fait que ce soit une fille, c'est parce que justement, je savais que j'étais détachée de lui. Je veux dire, j'aurais été attachée à lui, j'aurais jamais fait ça. Parce que pour moi, c'est vraiment... C'est vraiment une trahison max de faire ça. Donc, je n'arrive pas à le dire. Je n'arrive pas à le faire. Et là, elle, elle me quitte. Elle me quitte.

  • Speaker #1

    Elle te quitte parce qu'il y a plus d'étincelles ou elle te quitte parce que tu ne quittes pas ton mec ? Non,

  • Speaker #0

    elle me quitte parce qu'on habite trop loin, parce qu'elle n'a pas le temps. Tiens, tu n'as pas le temps. Tu n'as pas envie. En plus, je lui réponds, je lui dis, mais dis-moi. Pas que t'as pas le temps en fait, parce que c'est pas vrai, c'est pas ça. Dis-moi que je te plais pas, que je te saoule, que je t'intéresse pas. Ça je peux l'entendre, mais que t'as pas le temps, non. je vous dis à la prochaine, bye puis elle me laisse un message à deux balles, je prends soin de toi, je sais pas quoi, on s'en fout. Voilà, next. Mais malgré tout, j'ai beaucoup de choses à gérer là dans ma petite tête. J'ai ce compagnon que j'adore, que je n'aime plus mais que j'adore. Le fait que maintenant, visiblement, enfin c'est pas maintenant, parce que je pense que c'est pas nouveau nouveau, mais que j'avais jamais vraiment eu de... D'occasion ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? Parce que tu réalises que tu as déjà été attirée par des filles ?

  • Speaker #0

    Je pense que oui. Je pense que j'ai déjà eu... Enfin, je n'ai jamais eu de problème, ou je n'ai jamais eu de frein à trouver une fille vraiment canon.

  • Speaker #1

    Non, mais ça, c'est très répandu, même quand on n'a pas envie de les embrasser.

  • Speaker #0

    Oui, mais disons que je pense que j'arrêtais... En fait, je ne sais pas. Mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Tu n'avais jamais été attirée sexuellement par quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Voilà, je n'avais jamais été attirée sexuellement. Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est que pour moi, je l'ai toujours dit, et j'avais discuté de ça avec une copine homo, il y a des années, des années vraiment. Et j'avais toujours dit, mais moi, je ne vois pas... Pour moi, un humain, c'est un humain. Un homme, une femme.

  • Speaker #1

    On tombe amoureux de quelqu'un, pas d'un genre, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, pour moi, je n'en ai rien à faire.

  • Speaker #1

    J'ai jamais entendu quelqu'un de purement hétéro dire ça.

  • Speaker #0

    Ah ben voilà. Et ben voilà. Pour moi, c'était ça. Et quand je discutais avec elle, elle me disait, je ne sais pas, peut-être, je ne sais pas, écoute-moi. Quand quelqu'un me plaît, il me plaît. C'est un homme, c'est une femme. Bon. Voilà, pour moi, c'est un détail, on va dire. Bref.

  • Speaker #1

    Mais c'était des théoriques parce que tu n'avais jamais eu d'histoire d'amour.

  • Speaker #0

    Je n'avais jamais eu d'histoire d'amour.

  • Speaker #1

    ou de...

  • Speaker #0

    Mais j'avais eu déjà des... des petits crushs, des petites attirances, mais que je n'avais pas tiré plus loin, que je me suis dit, bon, voilà.

  • Speaker #1

    Mais quand même, il y avait déjà eu des petites étoiles filantes.

  • Speaker #0

    Mais je n'avais jamais laissé tirer l'histoire. Ok. Jamais. Donc là...

  • Speaker #1

    Est-ce que là, tu te dis... Déjà, est-ce que tu mets une étiquette ? Est-ce que tu dis, je suis devenue bi ? Est-ce que je suis devenue homo ?

  • Speaker #0

    Déjà, non, je ne mets pas d'étiquette.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce que tu te projettes avec une autre fille ou est-ce que tu dis que c'était elle, qu'il y a eu un truc de dame à âme, mais finalement ça ne change rien à ma sexualité ?

  • Speaker #0

    Non. À ce moment-là, avec Agnès, vraiment, je me dis ok, en fait, j'aime les filles. Ouais, vraiment. Et je comprends pourquoi je n'aime plus toute la sphère... charnelle avec mon compagnon parce que vraiment ça me filait des boutons tu vois mais vraiment de l'eczéma je me grattais partout c'est un enfer et pourquoi dans les histoires passées ben c'était bien mais c'était pas tu vois ok bon si c'est comme ça c'est comme ça ok tout le monde est d'accord bon bah d'accord enfin tu veux dire que tu avais pas une vie sexuelle très épanouie ? bah c'est pas dingo quoi enfin je sais pas je Alors C'est pareil, je n'avais pas d'autres comparatifs. Je pouvais penser que parfois c'était bien. Mais une fois que j'avais connu Agnès, je me suis dit, mais attends,

  • Speaker #1

    ça peut être comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça peut être comme ça ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai une question très intime. Quand tu dis ça peut être comme ça, tu parles d'une relation avec une fille dans sa globalité ou tu parles vraiment purement de sexe ?

  • Speaker #0

    Dans sa globalité.

  • Speaker #1

    d'accord,

  • Speaker #0

    dans sa globalité, c'est beaucoup plus facile. C'est très... Je trouve, de mon expérience, que c'est vraiment beaucoup plus facile. Et sexuellement, oui, ça n'a... Mais c'est le... Et c'est là où, pour le coup, j'ai pu faire une comparaison et c'est là où je me suis rendue compte de comment ça pouvait être. Et je me suis dit, mais waouh ! Ok ! D'accord ! J'ai compris, ça y est j'ai compris !

  • Speaker #1

    Ça existe !

  • Speaker #0

    J'ai 45 ans, j'ai enfin compris ! Voilà, donc ça a vraiment redistribué toutes les cartes, comme je te disais tout à l'heure. Donc j'avais à gérer cette trahison, le fait que je voulais le quitter, mais ça ne datait pas d'hier, mais j'ai rajouté une trahison dans l'équation. Il y avait maintenant le fait que je devais... j'avais compris que j'étais maintenant... qu'en fait j'aimais les filles. Donc ça faisait pas mal de petits trucs dans ma petite tête. Il se trouve que, à cause de mon arrêt de travail, j'ai été suivie par un psy. Et le psy me voit au fil du temps, parce que je le voyais tous les mois, je le vois tous les mois, un peu dépérir et pleurer et être mal et me sentir vraiment pas bien, etc. Et il commence à me dire vers septembre, « Écoute, là, il va falloir commencer un peu à se prendre en charge au niveau médicaments. » Et moi, par bêtise, je dis que j'ai pas envie. que je ne veux pas prendre de traitement, sauf que je vais de moins en moins bien. Clairement, je vais de moins en moins bien. Je suis dans un état mental qui est la tristesse absolue, et surtout la sensation que je ne vais jamais m'en sortir. que je vais avoir toujours cette vie dont je ne veux pas et qui ne me correspond pas. Et puis, grâce à un de tes épisodes, je ne sais plus le nom de l'invité, c'est le jour où je suis entrée train de cogiter sur ça, j'écoute l'épisode de cet invité qui parle justement des antidépresseurs. Et je t'envoie un message, et je te parle de ça. Et tu me donnes l'image d'une de tes amies qui parle d'une mouche et d'une fenêtre. J'ai adoré cette image.

  • Speaker #1

    Émilie, je te remercie un jour dans un café de m'avoir raconté ça.

  • Speaker #0

    Et je me suis dit ok. Ça me fait prendre du recul.

  • Speaker #1

    Alors, j'explique de quoi il s'agit.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Une amie m'expliquait l'intérêt d'un antidépresseur. Elle me disait, imagine une mouche qui se cogne inlassablement dans la même fenêtre et qui, en boucle, se cogne inlassablement dans la même fenêtre, qui prend un antidépresseur. Oui, la mouche prend un antidépresseur, c'est mon histoire, je fais ce que je veux. Et l'antidépresseur... Ne fais pas disparaître la fenêtre. Ne fais pas disparaître l'envie de la mouche qui a envie de s'échapper. Ça permet juste à la mouche de reculer un peu. et de voir le vasisthase ouvert au-dessus de la fenêtre. Et que l'antidépresseur, ça ne change pas qui tu es, ça ne change pas ta situation, mais ça te permet de réfléchir. plus sereinement et sans les idées qui polluent ton esprit quand tu ne vas pas bien. Alors, je ne suis pas médecin. On fait évidemment d'énormes précautions dans ce podcast. Mais je dis juste que si on a peur des antidépresseurs proposés, suggérés par un professionnel de santé, peut-être que cette image peut aider à écouter son soigneur.

  • Speaker #0

    Exactement. Du coup, grâce à toi et à ton amie, Émilie, je décide d'attaquer le traitement. Donc c'était en décembre. C'était juste... En fait, tu sais quoi ? C'était Noël et je me suis dit, allez, je me fais ce cadeau de Noël. Un cadeau, vraiment. Donc j'attaque. Alors c'est vrai qu'il y a eu 15 jours un peu compliqués à base de nausées et tout ça. Mais bon, j'étais prévenue. Et vraiment, ça m'a fait un bien. Ça me fait un bien. Vraiment, ça... Ça m'a... Ça m'a réalignée, ça a lissé mes humeurs, dans le bon sens du terme. Ça m'a enlevé une boule au ventre que j'avais en permanence, ça a allégé mon cœur. Ça m'a vraiment fait beaucoup de bien, à moi. Et donc j'en parle avec mon psy. Et je lui parle du fait que je veux quitter. mon compagnon que je ne sais pas comment faire. Et il m'avait dit, attendez que le traitement fasse son effet, que vous soyez vraiment sur vos appuis, que vous soyez bien, que vous soyez costaud, stable, etc. Et après, on passera à la suite. Épisode 2. Donc, je l'écoute. Et entre-temps... Je rencontre quelqu'un d'autre. Ce quelqu'un d'autre, elle s'appelle Axelle. Et avec Axelle, on a mis pas mal de temps à se voir, mais on a parlé ensemble tout de suite, très très vite, très très fort, et non-stop. Non-stop, on se parle non-stop, tout le temps, sans s'arrêter. On se dit même qu'il n'y a pas assez d'heures dans une journée, tellement on a de choses à se dire, alors qu'on se parle tout le temps. C'est incroyable. Et moi je dois dire que Axel, je l'ai tout de suite trouvé magnifique, vraiment magnifique. Et touchante. et drôle, drôle, très drôle, très très drôle. Et vraiment, quelque chose en elle d'attendrissant et de touchant. Enfin, j'avais envie de la connaître, quoi. J'ai envie de la connaître. Et elle, elle a eu le même genre de ressenti, à mon propos. Et en fait, par contre, j'ai été très honnête avec elle tout de suite. Je lui ai dit, écoute, moi, je suis dans cette situation-là. Je suis avec un mec que je veux quitter depuis mille ans. J'ai deux enfants. Je ne sais pas quand je vais le quitter. Je sais que je vais le faire, mais ne me demande pas de le faire parce que je ne veux pas de pression. Voilà. Donc, bonjour. J'arrive avec ce package. Et un jour, elle m'a dit, de toute façon, je n'aurais pas... Parce qu'un jour, je lui ai dit, j'aurais tellement aimé te rencontrer dans d'autres circonstances. elle me dit mais moi j'aurais aimer te rencontrer dans aucune autre circonstance. Parce qu'au moins, j'ai vu que tu étais quelqu'un de... De loyal. De loyal, quoi. Que quand tu dis quelque chose, tu t'y tiens, quoi. Donc, il se passe tout l'été. où on se voit, puisqu'on n'habite pas, enfin, on habite à une heure à peu près. On se voit, on arrive à se voir, on arrive à fainter, on arrive à se voir. C'est moi surtout qui dois fainter. On arrive à se voir, la rentrée arrive, la 2 septembre. Je sens, elle ne me le dit pas, parce qu'elle m'a toujours dit, c'est ton histoire, tu fais comme tu peux, je ne suis pas dans le jugement et tout. Mais je commence à sentir qu'elle a envie qu'on soit... ensemble, pour de vrai, aux yeux de tous. Et moi aussi, j'ai envie de ça. Et je crois que ça a été ça, le déclic. Ça a été ça, le truc de dire, bon...

  • Speaker #1

    Et alors, tu prends quoi comme décision ?

  • Speaker #0

    Là, je me dis, cette fois, c'est bon, je le quitte. Cette fois, c'est décidé, je le quitte, mais pour de vrai. Il n'y a pas de retour en arrière, il n'y a pas de je te quitte, il me rattrape, on va encore, on recommence. Non, je te quitte. Donc, ce soir-là, on va au resto. Et je suis là en mode. Comme je savais que je n'allais pas réussir à le faire verbalement, j'ai écrit une note géante sur mon téléphone. « Bonjour resto » . Et je me suis dit, je ne vais quand même pas lui faire lire ça au resto. Ce n'est pas le meilleur endroit. Donc, on rentre chez moi. Il y avait encore mon père qui gardait les gosses. Je lui disais, papa, vas-y, c'est bon, va-t'en. Et là, je lui dis que j'ai besoin de lui parler. Et je lui montre ma note. Et là, il s'effondre, il pleure. Parce que lui, il est amoureux de moi. Sauf que ce n'était pas la première fois que je lui disais que c'était fini. Et qu'à chaque fois, il m'a rattrapée. Et cette fois-là, il a compris qu'il ne me rattraperait pas. Alors, il a tenté d'aider, mais tu veux pas qu'on fasse un dernier week-end, tu veux pas qu'on aille voir un thérapeute. Je fais non, mais tu comprends pas que ça, ça marche quand t'es encore amoureux. Moi, je ne suis plus amoureuse. C'est ça, le problème.

  • Speaker #1

    Tu lui as dit que tu aimais quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Non. Parce que, encore une fois, je voulais pas qu'il pense que je le quitte à cause de ça. Parce qu'en fait, les raisons pour lesquelles je le quitte, elles sont antérieures au fait de rencontrer quelqu'un. et Et puis bon, un peu égoïstement, je n'avais pas envie...

  • Speaker #1

    De partager ton histoire.

  • Speaker #0

    Déjà, et puis je ne voulais pas qu'il me fasse un reproche qui n'avait pas lieu d'être en fait. Donc on ne le dit pas tout de suite aux enfants. On attend que les vacances de Toussaint se passent. Et bizarrement, mon fils, il a compris tout de suite. Parce qu'on leur dit dans la voiture, on doit vous parler. Et mon fils dit, ah vous vous séparez ? Comme ça. et là son papa dit non c'est ta mère qui nous sépare mais là où je suis très très très contente c'est que ça se passe très très très bien super bien et tellement bien parce que c'est ça faisait aussi partie des choses qui me freinait dans la rupture me dire comment ça va se passer avec les enfants etc mais si j'avais su que ça allait les se passer si bien.

  • Speaker #1

    Ça s'est passé bien parce que c'était maintenant.

  • Speaker #0

    Oui aussi. Mais vraiment, entre lui et moi, ça se passe très bien. Les enfants, ça se passe très bien. Franchement, je souhaite une rupture comme ça au monde entier. C'était vraiment une super rupture. Et du coup, avec Axelle, maintenant, on est ensemble à 2000%.

  • Speaker #1

    Vous êtes un couple officiel ?

  • Speaker #0

    On est un couple officiel.

  • Speaker #1

    Tes enfants la connaissent ?

  • Speaker #0

    Pas encore, non.

  • Speaker #1

    Mais ils savent qu'elle existe ?

  • Speaker #0

    Pas encore. D'accord. En fait, moi je voulais dire aux enfants, parce qu'en fait, mon fils m'a capté pendant les vacances au ski. Il voyait tout le temps apparaître le texto Axel, Axel ou les photos. Il me dit « Maman, il faut que je te parle dans la chambre, il a 12 ans. » Je fais « Ok. » On arrive dans la chambre, il me dit « Dis-moi maman, Axel, c'est ta copine ? » Je fais « Ouais, c'est mon ami. » Non, mais il me dit « Maman. » tu as très bien compris ce que je veux dire. Est-ce que c'est ta copine ? Genre copine. Je fais, et ça ferait quoi si c'était ma copine ? Bah pourquoi tu dis ça ? Bah je sais pas, ça ferait quoi ? Mais enfin maman, tu crois que je suis homophobe ? Mais absolument pas. Et moi, si les gens s'aiment, je suis très content pour eux, etc. Donc lui, il a un peu fait, lui il a vraiment fait son chemin en fait, parce que ça veut dire que non seulement... Il a intégré le fait que je pouvais être avec quelqu'un d'autre et que si c'était une femme en plus, ça lui pose aucun problème. Mais quand j'en ai parlé au psy, il m'a dit non, attendez un peu. Pour les enfants, attendez un peu. C'est un peu tôt. Mais par contre, ils la connaissent, ils l'ont déjà vue. Parce que cet été, elle est venue me voir là où on était en vacances. Et donc oui, ils l'ont déjà vue. Puis elle est venue à Marseille, on est allé chercher les gosses ensemble à l'école. Donc oui, ils la connaissent. Mais ils ne savent pas réellement quelle place elle a dans ma vie. Mais moi, elle a un fils qui est grand, il a 30 ans. Mais je connais son fils, là je vais à un mariage bientôt, il y aura... toute sa famille. Voilà, on est ensemble. Et on fait des choses ensemble, et on est ensemble. Et on est hyper heureuse parce que... Alors, elle, elle a un parcours plus étoffé que le mien, parce qu'elle a eu un fils, donc elle a été avec un homme. Mais tout de suite après la séparation avec cet homme-là, elle avait 23 ans. Elle n'a eu que des histoires avec des filles. Moi, ce n'est pas le cas. Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est qu'on est... On est trop bien ensemble. Notre histoire, elle est simple. On se marre. C'est d'une fluidité, d'une simplicité, d'une facilité. C'est un bonheur. Et on est trop bien. La vie est belle ? Oui. Sous-titrage Société

Description

Marion a une jolie vie.

De la joie, des copains, un job qu'elle aime, un amoureux.

Mais un jour, elle réalise que bien, ça n'est pas assez...


Par Sarah Gaubert et LargerThanLifeProject depuis 2019

Réalisation G. Carbonneaux

Toute ressemblance est une imitation ;)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est le moment qui a vraiment redistribué toutes les cartes de ma vie.

  • Speaker #1

    Quand dans sa vie on a connu une déflagration, on sait qu'on va être confronté à un choix. Continuer à vivre ou pas ? Et puis une fois ce plouf-plouf mort ou tranché, continuer à vivre, d'accord. Mais comment ? Mes invités ont vu leur vie sauter en l'air. Et on va s'intéresser aux stratégies de ces survivants de leur vie d'avant. Ils regardent dans le rétro et parlent sans tabou des histoires dingues qui ont fait briller leur vie. Qu'ils soient putains, drôles, touchants, agaçants, secrets ou impuniques, ils ont tous en commun un truc dans le regard qui va s'entendre dans leur voix. N'attendez pas que la vie vous fasse une blague pour la dévorer. Venez, écoutez leurs histoires, pleurez, riez, installez-vous confortablement. Et ça va bien. Bonjour Marion. Bonjour Sarah. Je suis très contente que tu sois là.

  • Speaker #0

    Et moi donc, j'arrive même pas à y croire.

  • Speaker #1

    Ça fait longtemps qu'on se parle.

  • Speaker #0

    Ça fait deux ans, un peu plus, deux ans, à peu près. Et ouais,

  • Speaker #1

    et il y a quelques semaines je t'ai dit, dis donc, t'aurais pas envie de venir quand même la raconter ton histoire ?

  • Speaker #0

    Et j'ai dit oui direct.

  • Speaker #1

    Et faut le dire, t'as sauté dans un train.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux... Alors, quel âge tu as aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Mon vrai âge ? Où le faux raconte-t-il ? Non, j'ai 47. Ok.

  • Speaker #1

    T'as 47 ans, tu viens du Sud ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux me raconter un peu ta vie autour de la vingtaine ? Quel job tu fais ? Quel genre de vie tu mènes ?

  • Speaker #0

    Autour de la vingtaine, je viens d'avoir mon diplôme, je suis infirmière. Je vis en coloc. Au tout début, je vis avec deux de mes meilleurs amis, deux potes. Meilleur coloc du monde, on a une villa. Moi, j'ai mon petit appart à moi au premier étage. Ils ont le leur au rez-de-chaussée, on a un jardin, on a une piscine. On fait des parties de poker toute la nuit. On regarde la Starac, on est fan de... On vit notre meilleure vie, on fait des gâteaux à 3h du matin, on a une salle de cinéma, c'est la folie !

  • Speaker #1

    Non mais tu as une caméra et c'est une télé-réalité !

  • Speaker #0

    C'était vraiment, ça a duré peut-être deux ans, c'était incroyable ! Après j'étais en colloque avec une amie, pareil, petite maison mignonne, franchement j'ai vécu une vingtaine très libre, très joyeuse, très... insouciante parce que j'ai fait pas mal de choses à pas forcément reproduire. Mais je suis très contente d'avoir vécu...

  • Speaker #1

    Que t'as fait la fête...

  • Speaker #0

    J'ai fait la fête mais j'ai fait des choses peut-être un peu inconscientes, du genre partir à l'étranger sans dire à personne. Juste à ma meilleure amie au cas où, sur un coup de tête. Enfin, j'ai fait des trucs. Mais je suis très heureuse de les avoir fait, d'avoir fait tout ça. Et... J'ai conscience que je vis vraiment une belle période. Alors, je n'ai pas forcément de relations sérieuses, ni de copains attitrés. Je suis même plutôt celle qui a le mauvais rôle, genre un peu la maîtresse, tu vois. J'étais un peu dans ce truc-là, et ça m'allait bien, parce que je n'avais pas envie de me poser, ou quoi que ce soit d'autre. et donc... Vraiment, je suis dans une super énergie et je m'éclate au boulot. Je suis à l'hôpital, je m'éclate. C'est une spécialité ? Alors au début, j'étais en chirurgie thoracique. Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    C'était un truc léger. Vraiment, j'adorais. C'était extraordinaire. J'ai beaucoup appris dans ce service. Et après, je travaille de nuit pendant 3 ans. Et pareil. très formateur parce que chaque nuit que je fais je suis dans un nouveau service et du coup ben je rencontre énormément de personnes dans le personnel je parle et du coup ben je me fais plein de potes et ce que j'adorais quand je travaille à l'hôpital c'est que j'avais vraiment la sensation de retrouver une bande de copains donc le travail bien que très difficile était hyper agréable donc difficile fatigant mais une bonne équipe, une bonne ambiance et vraiment je prends plaisir à aller bosser. Donc je vis une période à la vingtaine plutôt sympathique, plutôt cool. Premier salaire, pas de responsabilité, que du kiff quoi, franchement trop bien, trop bien. T'as des frères et sœurs ? J'ai une plus petite sœur, ouais. Ouais, oui oui. Oui, avec l'âge de mieux en mieux, parce que quand on était enfant, on a six ans d'écart. Donc quand j'en avais douze, elle en avait six. Forcément, on n'avait pas trop d'atomes crochus. Mais en avançant dans l'âge, oui. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et tu restes comme ça dans ta situation perso amoureuse, tu restes comme ça ou tu fais une rencontre ?

  • Speaker #0

    Je fais une rencontre plus intense que les autres. Je crois que j'avais 28, un truc comme ça. Ouais, 28, je dirais. Et là, je crois que c'est la première fois où vraiment... Je ressens quelque chose d'un peu plus fort, d'un peu plus impactant. Quelque chose où je me dis, ah, là, ce n'est pas pareil. Là, celui-là, je l'aime bien. Et je crois que ça n'a pas duré très longtemps. Et quand il m'a quittée, là, j'ai vécu, je pense, mon premier gros chagrin de... Comment je vais faire ? Voilà, ça c'était vers 28 ans. Ouais, 28 ans, je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Et ensuite, tu décides quoi ? De rester célibataire ?

  • Speaker #0

    Oui, je décide de rester célibataire. Et il se trouve que dans le... Parce que du coup, moi j'ai quitté l'hôpital et je suis maintenant... Je travaille en libéral. Et je travaille dans un cabinet où on est beaucoup d'infirmiers, je ne sais plus, 8, 10. Et on travaille avec d'autres professionnels de santé, notamment des podologues. Et je me rappelle qu'au premier resto d'équipe, on était, je ne sais pas combien, une vingtaine, et j'étais avec ma binôme qui s'appelle Evelyne, et je vois arriver un mec qui était accompagné. Je vois arriver un mec et je fais « Oh ! Mais c'est qui ce mec ? » Elle me fait « Je ne sais pas, je ne sais rien, je crois que c'est le podologue. » Moi je me dis « Mais waouh, il est ! Waouh ! » Bon. Des années se passent, peut-être deux ans, je ne sais plus. Et puis, on se croisait chez des patients de temps en temps, tu vois. Et un jour, je ne sais même plus comment, pourquoi, il m'invite à venir dîner chez lui un soir avec des potes. Donc, pour moi, c'est un rendez-vous de potes, de collègues. Je ne m'attends pas à autre chose. Et la soirée se passe très bien avec ses potes, super sympa, etc. Et il arrive le moment de partir, et au moment de partir, il a fait un truc, et c'est là où il m'a cueillie, il m'a touchée les cheveux.

  • Speaker #1

    T'as des très beaux cheveux, faut le dire.

  • Speaker #0

    Et là, je me suis dit, oh oh, personne n'avait jamais fait ça en fait, de toucher mes cheveux.

  • Speaker #1

    J'imagine tellement le coup de tonnerre, le frisson de la racine des cheveux jusqu'au talon. Oui,

  • Speaker #0

    et là, je me suis retrouvée vraiment bête. Parce qu'en fait, j'ai été désarçonnée devant...

  • Speaker #1

    C'est un geste intime.

  • Speaker #0

    Oui, déjà. Et puis, c'était gentil, c'était doux. Enfin, c'était plein de choses que je ne connaissais pas. Et je me suis dit, oh là là, je suis rentrée chez moi. Et c'était juste passé ça, mais pour moi, c'était déjà un monde. Et quelques jours plus tard, le jour de mon anniversaire, quelques jours plus tard, on se revoit et ça démarre. Et ça démarre alors que je m'étais promis de rester seule le plus longtemps possible. En fin de compte, il s'était passé peut-être 4-5 mois où j'avais vraiment été seule. Et je me suis vraiment laissée porter par cette personnalité très joyeuse, très positive, très facile, simple. où la vie est une fête, quoi. La vie est une fête, on se prend pas la tête, on est là, on profite, on s'amuse, on sort à droite à gauche, concert, cinéma, machin, festival, voilà, resto. Et ce qui m'a vraiment fait du bien quand je l'ai rencontré, c'est ce côté légèreté, liberté, ce côté joyeux, surtout, et de... Plus avoir mal au ventre, quand je dois le retrouver, par exemple. Ou me dire, oh là là,

  • Speaker #1

    je me sens des papillons. Oui,

  • Speaker #0

    et plus de réflexion en mode, si je dis ça, il va comprendre ça. Et si je dis ça, il va dire que j'ai dit ça parce que ça. Non, juste un dialogue. Et ça, c'est vrai que je ne connaissais pas. J'avais 32 ans, mais je ne connaissais pas ça.

  • Speaker #1

    L'amour simple.

  • Speaker #0

    Voilà, un truc simple avec quelqu'un. Alors, c'est bête à dire, mais quelqu'un qui n'avait pas de trauma particulier, quelqu'un qui avait vécu entouré, qui avait été aimé, qui a une fratrie, tout le monde s'entend bien. Voilà. Voilà, juste quelque chose de standard. Mais c'est ça que je voulais, quelque chose de normal. Et c'est ça qui m'a plu. Voilà. dans cette histoire. C'est pas rien. Non, c'est pas rien.

  • Speaker #1

    Vous vous installez ensemble ?

  • Speaker #0

    Alors, moi je suis, depuis toujours... assez convaincu que on n'est pas fait pour vivre ensemble les êtres humains en tout cas de mon expérience que ce soit des colloques avec des amoureux ça c'est avec une amie ça c'est toujours mal fini enfin c'est toujours pas bien fini et donc quand on Quand on se met ensemble on parle jamais de futur de rien on parle pas de tout ça juste on vit l'instant présent Et j'aime bien, moi. Je trouve ça très bien. Sachant que lui, il a déjà 40 ans, et moi, j'en ai donc 32-33. Donc, bon, nous, on ne parle pas de tout ça. Et il se trouve qu'au bout de deux ans, je tombe enceinte. On habite chacun chez soi, on habite très près l'un de l'autre, mais chacun chez soi. Et je tombe enceinte, et je ne veux pas habiter avec quelqu'un. Pas lui en particulier, mais avec quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il est content de cette grossesse ?

  • Speaker #0

    En fait, personne s'y attend. Mais moi, venant de vivre ce que j'avais vécu, deux, trois ans avant, je savais que quoi qu'il arrive, je garderais l'enfant. Parce que je n'en avais jamais parlé avec lui, je ne savais pas si c'était quelque chose dont il avait envie. Je viens à la maison et je lui dis « Écoute, il faut que je te parle, je suis enceinte. » Et là, il me dit « Mais t'es sûre ? » Je lui dis « Oui, je ne vais pas m'amuser à te faire ce genre de révélation, si je n'en suis pas un minimum certaine. » Et je lui dis « Donc, t'en penses quoi ? » Et là, il me dit « Mais je suis super heureux en fait, parce que je pensais que je n'aurais jamais d'enfant de toute ma vie. » Je lui dis « Ben écoute, voilà, là on va en avoir un. » C'était le début. J'étais enceinte de un mois, je crois. Donc, c'était le début. Donc, très heureux. Mais il ne me presse pas à ce qu'on vive ensemble ou ce qu'il vienne vivre avec moi, etc. Ce qui fait que j'ai emménagé avec lui. J'étais enceinte de huit mois. Vraiment, j'ai tiré le fil jusqu'au bout. Mais je pense aujourd'hui que j'aurais dû rester sur mes... sur mes croyances, à savoir chacun chez soi.

  • Speaker #1

    Avec un nourrisson, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Oui, puis je me suis dit, bon, ne sois pas égoïste, mets tes petites croyances de côté. Là, il y a un bébé qui arrive. Quand même, c'est peut-être plus sympathique pour lui d'avoir son papa et pour toi aussi dans le même foyer. Donc, avec du moins de grossesse, j'ai dit, allez, j'arrive. Donc, voilà. Et mon fils est arrivé un mois plus tard.

  • Speaker #1

    Et la vie est belle.

  • Speaker #0

    Au début, quand j'ai mon fils, non pas du tout, j'ai envie de me pendre. J'adore mon fils, c'est pas la question. Mais c'est-à-dire qu'à ce moment-là, je suis encore plus convaincue que la vie à deux, ça ne me va pas du tout. Je déteste la vie à deux. J'ai envie de l'emplâtrer chaque seconde qui passe. Et je crois que j'ai vraiment pris sur moi pour ne pas me mettre dans une dynamique de le détester.

  • Speaker #1

    Vraiment.

  • Speaker #0

    Je pourrais développer ce sujet, mais...

  • Speaker #1

    T'aimes le quotidien à deux.

  • Speaker #0

    Je déteste le quotidien à deux, mais ce que je déteste encore plus, c'est qu'on part du principe qu'une mère fasse des concessions, c'est standard, c'est normal, c'est acté pour tout le monde, mais qu'un père fasse... Ce qu'on pourrait appeler une concession, à savoir lève-toi au moins une fois dans la nuit Ah non non, mais alors, non mais ça c'est pas possible

  • Speaker #1

    Moi ça je peux pas Alors ça c'est pas une concession, c'est juste s'occuper de ses enfants Non mais moi ça je peux pas,

  • Speaker #0

    moi ça c'est pas possible Moi je fais, mais si tu fais pas au moins pareil Et comme au début de ma grossesse, je faisais que... Mais en fait, on met tout sur le dos de la grossesse. Je suis très fatiguée, j'ai mal au dos, je fais que pleurer. C'est les hormones, c'est ci, c'est là. Mais bon, j'ai accouché en décembre et en janvier, je pleurais toujours quand je demandais du sel à table, tu vois.

  • Speaker #1

    Et tu fais un baby-blues.

  • Speaker #0

    Mais non, mais là, c'était plus un baby-blues. Mais je faisais que chialer. Je ne perdais pas mon poids de grossesse alors que j'avais allaité, mon fils l'avait allaité. J'ai dit mais qu'est-ce qui m'arrive ? J'étais fatiguée. Mais c'est-à-dire que ce n'était même pas fatiguée, c'était une fatigue en lettres majuscules. Je n'en pouvais plus. Et c'est ma nutritionniste qui m'a dit, il va peut-être falloir faire un bilan sanguin. Heureusement, en fait, j'avais la thyroïde qui ne fonctionnait plus du tout.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, je ne supportais plus rien, mais j'avais des raisons de ne pas. Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    et d'avoir cette fatigue immense. Donc je vais voir un endocrino qui me dit mais madame avec des taux pareils vous devriez être allongé dans un lit en fait. Vous ne devriez même pas pouvoir vous lever. Ben non, je suis là. Donc voilà. Et moi, j'avais mis un peu toute cette rancœur que j'avais sur le dos de tout ça. À chaque fois dans l'histoire, je me trouve un peu des excuses où j'essaye d'arrondir les angles avec moi-même et de me dire « Non mais attends, regarde, là il s'est passé ça, là il s'est passé ça, mets de l'eau dans ton vin, tu verras. Rappelle-toi pourquoi il t'a plu. » J'essayais à chaque fois de revenir sur ça. Mais bon, ça faisait bien longtemps que je me rendais compte qu'il y avait un petit souci.

  • Speaker #1

    Mais une fois que tu prends un médicament, que tu règles ça, tu le retrouves sympa, solaire, rigolo ? Tu es toujours content d'être avec lui ou tu n'arrives pas à retrouver le plaisir d'être avec lui ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué pour moi. Même si je l'adore. Je l'adore. Encore un problème là-dessus. Il est extrêmement sympathique, extrêmement gentil. Il est super. Mais j'ai plus le truc. J'ai plus l'étincelle, quoi. Je l'ai plus. Je sais pas à quel moment elle s'est éteinte. Ça, je sais pas. Mais je sais que je l'ai plus. Et je sais que... Parce que pour moi, je me dis, bon, t'as fait un enfant... Maintenant, il faut assumer ton rôle de parent, ton rôle de mère, parce que cet enfant, il est là, il a besoin de son père. Et quand j'en parlais, parce que je parle beaucoup avec mon père, et mon père me disait, « Ouais, mais pour un enfant, c'est quand même mieux d'avoir ses parents. Oui, mais tu ne peux pas faire ça à ton fils, etc. » Donc, vas-y, couche de culpabilité, on en remet une, on en remet une deuxième. Du coup, je me disais, bon, il est gentil, et puis on est bien, et puis bon, ça va,

  • Speaker #1

    c'est confortable.

  • Speaker #0

    même pas non parce que je me sentais pas confortable moi je me sentais j'avais pas envie de le sort d'aller pas rentrer chez moi par exemple non j'ai pas rentré chez moi j'étais tout le temps mal parce que je sentais que j'étais pas du tout à ma place et je sentais que que ce que je vivais, ce n'était pas du tout ce que j'avais envie de vivre. Pas du tout. Et en fait, ça me rendait triste. Je devenais quelqu'un... Alors que j'ai toujours été quelqu'un de plutôt fun, ça me paraît rigolote, je me rends compte que je deviens quelqu'un de triste et pas drôle. Et franchement, ce n'est pas ça. Je n'avais pas envie de ça. Enfin, qui a envie de ça ? Je n'avais pas envie de ça. mais J'avais pas le courage, j'avais pas l'énergie, et j'avais pas peut-être le feu de départ pour me dire « Ok, maintenant, tu passes à l'action. » Je savais ce que je voulais, je savais juste pas comment le mettre en place. Et pour le mettre en place, ça m'a pris littéralement des années.

  • Speaker #1

    Et justement, un jour, tu déjeunes avec ta sœur, Euh... Jean... Tu faisais de révélations à quelqu'un ? Que t'es prête ?

  • Speaker #0

    Euuuuh... Donc ce matin-là, je vois un copain, parce que je me suis formée en hypnose, bref, je vois un copain pour lui faire une séance d'hypnose, et évidemment on tchatche, et je lui dis, il me demande un peu comment ça va, machin tout ça, et je lui dis écoute, c'est bon, je suis décidée, cette fois je passe à l'action, je ne sais pas comment je vais faire, mais cette fois c'est décidé dans ma tête, je vais quitter le père de mon fils. Il me dit bon ben ok go ok je suis avec toi pas de souci machin. Ce jour là je donc je rejoins ma soeur pour le pour le déjeuner et je me rends compte enfin je réfléchis un peu et je me dis mais ça fait un petit moment que t'as pas eu tes règles ça fait où t'en es là tout ça. Et je me dis, bon, on va quand même aller vérifier que tout est OK. Je trouve une pharmacie pile à côté du restaurant où je dois manger avec ma sœur. J'achète un test, je vais dans les toilettes du restaurant. Le test est positif et je rejoins ma sœur. Sauf que je ne lui dis pas à ce moment-là. Pourquoi ? Parce qu'il y avait la personne qui, à l'époque, était son petit copain, que je ne connaissais pas des masses. Et je n'avais pas envie de le dire en sa présence. J'ai attendu. Alors, il se trouve qu'avec ma sœur, une semaine plus tard... Sur la pizza,

  • Speaker #1

    elle tira miso.

  • Speaker #0

    Voilà. Mais il se trouve qu'une semaine plus tard, avec ma sœur, on s'est fait un petit voyage. On est partis toutes les deux en Floride. Et je lui ai dit dans l'avion. Et elle me dit, mais non, parce que j'avais jusqu'à présent... Crier au monde entier que je n'aurais pas de deuxième enfant, que c'était impossible, qu'on ne m'aurait pas ce jeu-là, que je me suis déjà avoué une fois, que non, non, non. Et bien sûr que quand j'ai su que j'étais enceinte, je ne me suis pas posé la question.

  • Speaker #1

    Tu ne t'es pas posé la question ?

  • Speaker #0

    Non. Pas du tout. Pas du tout, du tout. Absolument pas. Donc, je reviens de ce voyage.

  • Speaker #1

    Tu le dis quand au père ? Au papa ? Ouais.

  • Speaker #0

    Je le dis avant de partir. D'accord. Au voyage. D'ailleurs, il ne me croit pas. Mais non, mais je l'ai tellement dit à tout le monde. Mais même mes parents, personne ne m'a cru. Non mais tu me fais une blague ? Mais non mais ça va, je ne fais pas une blague là-dessus.

  • Speaker #1

    Et tu ne prenais pas de protection ? Oui. Et tu ne prenais pas de la pilule ?

  • Speaker #0

    Alors non, pour ma fille non, parce qu'en fait, il y a eu une erreur de diagnostic, dirons-nous. J'avais été consulter mon gynéco qui m'avait fait une... Une espèce de... pas une espèce, une prise de sang pour voir où en était l'état de ma réserve folliculaire. Et il se trouve que ma réserve était soi-disant avide. Je vois un de ses confrères qui me dit exactement la même chose. Il me donne une pilule en mode, bon ben prenez ça. J'ai pas du tout supporté cette pilule. Donc, deux génicaux qui me disent que j'aurai plus jamais d'enfant, une pilule qui me va pas, je l'arrête. Trop moins plus tard, je suis en enceinte. Voilà. Donc, la grossesse se passe... J'ai été arrêtée toute ma grossesse.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    D'une part parce que j'avais un... problème initial qui n'avait rien à voir avec la grossesse qui faisait que j'étais arrêtée Pendant cet arrêt j'ai su que j'étais enceinte et mon gynéco de par mon âge donc j'avais 41 ans à l'époque il m'a dit avec le métier que tu fais tu ne vas pas travailler. Tu avais très très mal au dos j'avais déjà extrêmement mal au dos et j'ai un métier très physique Il m'a dit mais c'est impossible tu ne travaillera pas cette grossesse parce que la grossesse d'avant j'avais travaillé jusqu'à 7 mois et déjà il m'avait dit on va se calmer Et là, il me dit non, cette fois, je te l'interdis, tu ne travailleras pas. Et donc, je passe une grossesse, vraiment. Je me suis développée physiquement, je me suis dédoublée.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup grossi.

  • Speaker #0

    J'ai énormément grossi. J'ai pris 30-40 kilos, j'ai énormément grossi.

  • Speaker #1

    Comment tu vas psychologiquement pendant cette grossesse ?

  • Speaker #0

    Ben, écoute... Forcément, ça remet en cause mon projet de quitter le papa des enfants. Du coup, maintenant des enfants, parce qu'à l'époque c'était de l'enfant, maintenant c'est des enfants. Je me dis, bon, encore une fois, je temporise avec moi. Et je me dis, écoute, bon, allez, tentons-le encore une fois. Faisons en sorte que ça marche. Il y a un deuxième bébé qui arrive. Et toujours encore une fois me dire « écoute, tu sais pourquoi tu t'es mise avec lui ? Parce que c'est une bonne personne. » Et voilà. Je n'allais pas plus loin dans ma réflexion, je ne me disais pas « oui mais ce n'est pas suffisant » . Mais je n'allais pas là-dedans parce que je pense que vraiment je n'avais pas le courage et la force et l'énergie aussi d'avancer sur cet autre chemin. J'avais trop d'inconnus là pour le coup, et j'aime bien savoir où je vais. Et là, avec le deuxième bébé, je savais encore moins où j'allais. Donc j'ai laissé cette charge-là de côté. Je me suis dit bon, allez, ok, avançons, puis on verra. Mais je crois qu'à force d'avancer et de « on verra » , je ne me suis pas fait du bien en fait. Enfin, je croyais bien faire, j'ai bien fait pour la famille, mais j'ai mal fait pour moi.

  • Speaker #1

    Ce qui, in fine, n'est pas bon pour la famille quand même.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ta vie en est là, quand tu viens de rencontre.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a deux ans, pile,

  • Speaker #1

    pile,

  • Speaker #0

    pile, j'ai une de mes meilleures amies, une amie d'enfance, Sophie, qui se marie et qui me demande d'être sa demoiselle d'honneur. Bien sûr, évidemment. Donc je dois organiser l'enterrement de vie de jeune fille, mais toutes ses copines sont sur Paris, elle également, et moi donc c'est pas le cas. Donc moi je connais très peu les endroits, les machins, tout ça. je fais un groupe WhatsApp, je connais absolument personne dans ce groupe, et même entre elles, elles ne se connaissent pas forcément, parce que Sophie, elle a bossé dans beaucoup d'endroits, donc elle a un petit peu fait des copines à droite à gauche, et donc on se retrouve dans un endroit parfait pour des mamans sans leurs enfants, on boit du champagne, on mange des pizzas, on danse sur du Camaro, vraiment, une soirée parfaite. Et ce soir-là, donc une tablée, on était, je ne sais pas, 8-10, et j'apprendais un peu cette soirée. J'appréhendais un peu de me retrouver avec toutes ces nanas. Alors, j'avais un a priori, parce qu'elles sont toutes hyper brillantes, toutes avec des superbes jobs et tout. Et moi, j'étais là, mais attends, moi, je vais me pointer. Je n'ai rien à raconter. Enfin, j'y suis allée un peu en mode, je traînais des pieds. Un peu, je... Ouais. Complexée. Un peu complexée. Un peu comme ça. Donc, je ne suis vraiment pas allée... Avec toute l'énergie que j'aurais pu avoir pour ce genre de moment-là. Sauf que, à cette table, où il n'y avait que des personnes sympas, évidemment, mais il y avait une personne. Quand je l'ai vue, je me suis dit, « Oh purée, c'est qui cette nana ? » Elle est incroyable. Et elle m'a vachement intimidée, en fait. Elle m'a énormément intimidée. genre à un moment donné j'ai eu froid et j'avais pas de... Je lui demande si vous avez une écharpe, un truc ou quoi. Et elle me dit, bah tiens, elle me passe sur une espèce de châle. Et en me le passant, elle passe sa main dans mon dos. Mais je me suis dit, mais qu'est-ce qui m'arrive ? Mais qu'est-ce qui se passe ? Mais je n'arrivais pas à comprendre ce qui m'arrivait. Mais en tout cas, une chose est sûre, j'étais bouleversée. et j'étais J'avais qu'une envie, c'est de lui parler, j'avais qu'une envie, c'était de la toucher, j'avais qu'une envie, c'était que tout le monde se casse et de rester seule avec elle. En fait, j'arrivais à savoir ce dont j'avais besoin là tout de suite en vie, mais je n'arrivais pas à expliquer ce qui se passait. Mais en tout cas, je me disais, mais putain, mais c'est dingue ce qui se passe, c'est fou. Mais j'essayais, de toute façon, Sophie n'avait rien capté, donc je faisais en sorte que ça ne se voit pas. Après, on est allé danser. il y avait une péniche à côté de la métier condensée et j'avais qu'une envie c'était de me connecter avec cette nana et puis très drôle hyper intelligente hyper charismatique qui un peu menait l'ambiance de la soirée je me suis dit mais waouh qui est cette meuf et avec Sophie la soirée se finit On rentre, chacune de notre côté, et je rentre avec Sophie parce que j'étais chez elle. Et elle me dit « Ah, t'as vu, la soirée était super et tout. » Je fais « Ouais, non, mais la soirée était super. » Je fais « Mais attends, Sophie, moi, il faut que je te dise un truc. La Agnès, là, je l'ai trouvée incroyable. » Elle me dit « T'as vu, elle est trop sympa. » Je fais « Non, non, non, t'as pas compris. Non, non, non, oui, elle est très sympa. Non, non, mais moi, ce que je veux te dire, c'est qu'elle est incroyable. C'est-à-dire que là, je ne pars pas de Paris sans la revoir et sans lui dire que je la trouve incroyable. Je ne peux pas faire ça, c'est impossible. Elle me dit mais non, je dis mais oui, enfin non mais oui, mais voilà je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Elle comprend tout de suite que tu lui parles d'amour ?

  • Speaker #0

    Oui, oui parce que Agnès elle se revendique complètement homo, il n'y a pas de sujet sur ça. Bon je partais pas en terrain miné non plus, mais clairement je lui dis écoute Sophie je ne pars pas d'ici. Et elle me dit, d'ailleurs, elle m'avait dit, le jour où je suis arrivée chez elle, elle m'a fait « Putain, mais t'as l'air si triste ! » Mais c'était vrai ! Et elle me dit « Écoute, tu me parles d'Agnès, t'as l'air tellement joyeuse ! » Donc, moi, je prends mon petit courage avec mes deux petites mains, j'envoie un message à Agnès et je lui dis « Écoute, j'ai besoin de te voir. Il faut que je te voie, samedi ou dimanche, n'importe quand. » Et elle me dit, ok, je crois le lendemain, rendez-vous à tel endroit. J'arrive ! Coiffure, machin, tout ça. Et sur le chemin, je me dis, mais qu'est-ce que tu fais ? Où tu vas ? Qu'est-ce que tu vas dire, en fait ? C'est incroyable, ce truc. Et en même temps, évidemment, j'avais mes copines sur WhatsApp, en mode, putain, tu dures trop, mais c'est ouf et tout, mais c'est trop bien, t'as trop raison, etc. Donc, je vais à ce rendez-vous au Bois et Café. Et je ne me démonte pas. Je lui dis, écoute, on ne va pas se raconter nos vies là. Oui, on va se raconter nos vies. Je lui dis, mais moi, je suis là, en fait, parce que, clairement, j'ai eu un énorme coup de cœur pour toi. Je te le dis comme ça, aussi clair que ça. Mais je ne peux pas rentrer à Marseille, chez moi, sans te l'avoir dit. Je préfère te le dire, me prendre un vent, merci, au revoir, que de regretter toute ma vie de ne pas t'avoir dit ça. Et là, elle me fait « Oh, putain, ok, d'accord. » Ok, elle était un peu... Voilà, elle s'est dit « Bon, très bien. » Bon, on va marcher un petit peu, je suis là, on va marcher un petit peu. Donc, on marche, on se retrouve... Parce qu'elle habitait à côté de Montmartre, donc on se retrouve à Montmartre. On marche et tout, puis on va se mettre dans un parc juste à côté. Et là, on s'embrasse.

  • Speaker #1

    C'est la première fois de ta vie que tu embrasses une fille ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors ?

  • Speaker #0

    Incroyable. vraiment, c'est le moment qui a vraiment, vraiment, et c'est vraiment ça, redistribué toutes les cartes de ma vie, à ce moment-là. Alors, à ce moment-là, avec elle, on entame une relation. Mais je pense qu'elle était très déséquilibrée, cette relation, parce que moi, j'étais très emballée, très... Je vivais l'instant à 1000%. Et je pense que elle... Alors l'avantage que j'avais, c'est que Sophie, il la connaissait très très bien, donc je pouvais avoir un décryptage de ses attitudes. Mais elle, c'était vraiment quelqu'un de très solitaire, très indépendant, très autonome. Elle n'avait pas besoin qu'on se téléphone et qu'on se parle. On pouvait très bien passer 15 jours sans se parler. Mais moi, ce n'est pas possible. Non. Enfin, non. Donc, on se voit. Je viens sur Paris deux, trois fois. On se voit au mariage de Sophie, forcément. Et au mariage de Sophie, je l'ai trouvée extrêmement distante. Très distante. Et en même temps, alors, très distante quand il y avait du monde, un peu moins quand il n'y en avait pas, mais... J'ai senti que l'énergie n'était plus la même. Et puis moi, de mon côté, il faut quand même savoir que je trompais mon compagnon.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te demander. Est-ce qu'il est toujours dans la photo ?

  • Speaker #0

    Il est toujours sur la photo, bien sûr. Alors, ça aussi, ça m'a travaillé. Ça aussi, ça m'a travaillé parce que je n'aime pas le concept de l'infidélité. C'est un truc que je ne supporte pas. Donc j'étais très en colère envers moi-même parce que je me disais voilà ce que tu fais, t'es vraiment la pire. C'est vraiment pas cool ce que tu fais. Donc je décide... Le truc c'est que voilà, c'est ça le problème, je décide d'essayer de lui dire... Mais c'était... Fallait pas essayer de lui dire, il fallait lui dire. Mais je ne suis pas arrivée à lui dire. C'était en juin. Je ne suis pas arrivée à lui dire. Je ne suis pas arrivée à lui dire, écoute, maintenant je te quitte. Et je n'ai jamais voulu mettre... dans l'histoire, le fait que j'avais rencontré quelqu'un et qu'en plus, c'était une fille. Parce que je sais moi-même que si je me suis laissée cette porte ouverte de rencontrer quelqu'un et que, accessoirement, c'est une fille, parce que pour moi, c'est accessoire, le fait que ce soit une fille, c'est parce que justement, je savais que j'étais détachée de lui. Je veux dire, j'aurais été attachée à lui, j'aurais jamais fait ça. Parce que pour moi, c'est vraiment... C'est vraiment une trahison max de faire ça. Donc, je n'arrive pas à le dire. Je n'arrive pas à le faire. Et là, elle, elle me quitte. Elle me quitte.

  • Speaker #1

    Elle te quitte parce qu'il y a plus d'étincelles ou elle te quitte parce que tu ne quittes pas ton mec ? Non,

  • Speaker #0

    elle me quitte parce qu'on habite trop loin, parce qu'elle n'a pas le temps. Tiens, tu n'as pas le temps. Tu n'as pas envie. En plus, je lui réponds, je lui dis, mais dis-moi. Pas que t'as pas le temps en fait, parce que c'est pas vrai, c'est pas ça. Dis-moi que je te plais pas, que je te saoule, que je t'intéresse pas. Ça je peux l'entendre, mais que t'as pas le temps, non. je vous dis à la prochaine, bye puis elle me laisse un message à deux balles, je prends soin de toi, je sais pas quoi, on s'en fout. Voilà, next. Mais malgré tout, j'ai beaucoup de choses à gérer là dans ma petite tête. J'ai ce compagnon que j'adore, que je n'aime plus mais que j'adore. Le fait que maintenant, visiblement, enfin c'est pas maintenant, parce que je pense que c'est pas nouveau nouveau, mais que j'avais jamais vraiment eu de... D'occasion ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? Parce que tu réalises que tu as déjà été attirée par des filles ?

  • Speaker #0

    Je pense que oui. Je pense que j'ai déjà eu... Enfin, je n'ai jamais eu de problème, ou je n'ai jamais eu de frein à trouver une fille vraiment canon.

  • Speaker #1

    Non, mais ça, c'est très répandu, même quand on n'a pas envie de les embrasser.

  • Speaker #0

    Oui, mais disons que je pense que j'arrêtais... En fait, je ne sais pas. Mais en tout cas...

  • Speaker #1

    Tu n'avais jamais été attirée sexuellement par quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Voilà, je n'avais jamais été attirée sexuellement. Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est que pour moi, je l'ai toujours dit, et j'avais discuté de ça avec une copine homo, il y a des années, des années vraiment. Et j'avais toujours dit, mais moi, je ne vois pas... Pour moi, un humain, c'est un humain. Un homme, une femme.

  • Speaker #1

    On tombe amoureux de quelqu'un, pas d'un genre, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Ouais, pour moi, je n'en ai rien à faire.

  • Speaker #1

    J'ai jamais entendu quelqu'un de purement hétéro dire ça.

  • Speaker #0

    Ah ben voilà. Et ben voilà. Pour moi, c'était ça. Et quand je discutais avec elle, elle me disait, je ne sais pas, peut-être, je ne sais pas, écoute-moi. Quand quelqu'un me plaît, il me plaît. C'est un homme, c'est une femme. Bon. Voilà, pour moi, c'est un détail, on va dire. Bref.

  • Speaker #1

    Mais c'était des théoriques parce que tu n'avais jamais eu d'histoire d'amour.

  • Speaker #0

    Je n'avais jamais eu d'histoire d'amour.

  • Speaker #1

    ou de...

  • Speaker #0

    Mais j'avais eu déjà des... des petits crushs, des petites attirances, mais que je n'avais pas tiré plus loin, que je me suis dit, bon, voilà.

  • Speaker #1

    Mais quand même, il y avait déjà eu des petites étoiles filantes.

  • Speaker #0

    Mais je n'avais jamais laissé tirer l'histoire. Ok. Jamais. Donc là...

  • Speaker #1

    Est-ce que là, tu te dis... Déjà, est-ce que tu mets une étiquette ? Est-ce que tu dis, je suis devenue bi ? Est-ce que je suis devenue homo ?

  • Speaker #0

    Déjà, non, je ne mets pas d'étiquette.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce que tu te projettes avec une autre fille ou est-ce que tu dis que c'était elle, qu'il y a eu un truc de dame à âme, mais finalement ça ne change rien à ma sexualité ?

  • Speaker #0

    Non. À ce moment-là, avec Agnès, vraiment, je me dis ok, en fait, j'aime les filles. Ouais, vraiment. Et je comprends pourquoi je n'aime plus toute la sphère... charnelle avec mon compagnon parce que vraiment ça me filait des boutons tu vois mais vraiment de l'eczéma je me grattais partout c'est un enfer et pourquoi dans les histoires passées ben c'était bien mais c'était pas tu vois ok bon si c'est comme ça c'est comme ça ok tout le monde est d'accord bon bah d'accord enfin tu veux dire que tu avais pas une vie sexuelle très épanouie ? bah c'est pas dingo quoi enfin je sais pas je Alors C'est pareil, je n'avais pas d'autres comparatifs. Je pouvais penser que parfois c'était bien. Mais une fois que j'avais connu Agnès, je me suis dit, mais attends,

  • Speaker #1

    ça peut être comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça peut être comme ça ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai une question très intime. Quand tu dis ça peut être comme ça, tu parles d'une relation avec une fille dans sa globalité ou tu parles vraiment purement de sexe ?

  • Speaker #0

    Dans sa globalité.

  • Speaker #1

    d'accord,

  • Speaker #0

    dans sa globalité, c'est beaucoup plus facile. C'est très... Je trouve, de mon expérience, que c'est vraiment beaucoup plus facile. Et sexuellement, oui, ça n'a... Mais c'est le... Et c'est là où, pour le coup, j'ai pu faire une comparaison et c'est là où je me suis rendue compte de comment ça pouvait être. Et je me suis dit, mais waouh ! Ok ! D'accord ! J'ai compris, ça y est j'ai compris !

  • Speaker #1

    Ça existe !

  • Speaker #0

    J'ai 45 ans, j'ai enfin compris ! Voilà, donc ça a vraiment redistribué toutes les cartes, comme je te disais tout à l'heure. Donc j'avais à gérer cette trahison, le fait que je voulais le quitter, mais ça ne datait pas d'hier, mais j'ai rajouté une trahison dans l'équation. Il y avait maintenant le fait que je devais... j'avais compris que j'étais maintenant... qu'en fait j'aimais les filles. Donc ça faisait pas mal de petits trucs dans ma petite tête. Il se trouve que, à cause de mon arrêt de travail, j'ai été suivie par un psy. Et le psy me voit au fil du temps, parce que je le voyais tous les mois, je le vois tous les mois, un peu dépérir et pleurer et être mal et me sentir vraiment pas bien, etc. Et il commence à me dire vers septembre, « Écoute, là, il va falloir commencer un peu à se prendre en charge au niveau médicaments. » Et moi, par bêtise, je dis que j'ai pas envie. que je ne veux pas prendre de traitement, sauf que je vais de moins en moins bien. Clairement, je vais de moins en moins bien. Je suis dans un état mental qui est la tristesse absolue, et surtout la sensation que je ne vais jamais m'en sortir. que je vais avoir toujours cette vie dont je ne veux pas et qui ne me correspond pas. Et puis, grâce à un de tes épisodes, je ne sais plus le nom de l'invité, c'est le jour où je suis entrée train de cogiter sur ça, j'écoute l'épisode de cet invité qui parle justement des antidépresseurs. Et je t'envoie un message, et je te parle de ça. Et tu me donnes l'image d'une de tes amies qui parle d'une mouche et d'une fenêtre. J'ai adoré cette image.

  • Speaker #1

    Émilie, je te remercie un jour dans un café de m'avoir raconté ça.

  • Speaker #0

    Et je me suis dit ok. Ça me fait prendre du recul.

  • Speaker #1

    Alors, j'explique de quoi il s'agit.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Une amie m'expliquait l'intérêt d'un antidépresseur. Elle me disait, imagine une mouche qui se cogne inlassablement dans la même fenêtre et qui, en boucle, se cogne inlassablement dans la même fenêtre, qui prend un antidépresseur. Oui, la mouche prend un antidépresseur, c'est mon histoire, je fais ce que je veux. Et l'antidépresseur... Ne fais pas disparaître la fenêtre. Ne fais pas disparaître l'envie de la mouche qui a envie de s'échapper. Ça permet juste à la mouche de reculer un peu. et de voir le vasisthase ouvert au-dessus de la fenêtre. Et que l'antidépresseur, ça ne change pas qui tu es, ça ne change pas ta situation, mais ça te permet de réfléchir. plus sereinement et sans les idées qui polluent ton esprit quand tu ne vas pas bien. Alors, je ne suis pas médecin. On fait évidemment d'énormes précautions dans ce podcast. Mais je dis juste que si on a peur des antidépresseurs proposés, suggérés par un professionnel de santé, peut-être que cette image peut aider à écouter son soigneur.

  • Speaker #0

    Exactement. Du coup, grâce à toi et à ton amie, Émilie, je décide d'attaquer le traitement. Donc c'était en décembre. C'était juste... En fait, tu sais quoi ? C'était Noël et je me suis dit, allez, je me fais ce cadeau de Noël. Un cadeau, vraiment. Donc j'attaque. Alors c'est vrai qu'il y a eu 15 jours un peu compliqués à base de nausées et tout ça. Mais bon, j'étais prévenue. Et vraiment, ça m'a fait un bien. Ça me fait un bien. Vraiment, ça... Ça m'a... Ça m'a réalignée, ça a lissé mes humeurs, dans le bon sens du terme. Ça m'a enlevé une boule au ventre que j'avais en permanence, ça a allégé mon cœur. Ça m'a vraiment fait beaucoup de bien, à moi. Et donc j'en parle avec mon psy. Et je lui parle du fait que je veux quitter. mon compagnon que je ne sais pas comment faire. Et il m'avait dit, attendez que le traitement fasse son effet, que vous soyez vraiment sur vos appuis, que vous soyez bien, que vous soyez costaud, stable, etc. Et après, on passera à la suite. Épisode 2. Donc, je l'écoute. Et entre-temps... Je rencontre quelqu'un d'autre. Ce quelqu'un d'autre, elle s'appelle Axelle. Et avec Axelle, on a mis pas mal de temps à se voir, mais on a parlé ensemble tout de suite, très très vite, très très fort, et non-stop. Non-stop, on se parle non-stop, tout le temps, sans s'arrêter. On se dit même qu'il n'y a pas assez d'heures dans une journée, tellement on a de choses à se dire, alors qu'on se parle tout le temps. C'est incroyable. Et moi je dois dire que Axel, je l'ai tout de suite trouvé magnifique, vraiment magnifique. Et touchante. et drôle, drôle, très drôle, très très drôle. Et vraiment, quelque chose en elle d'attendrissant et de touchant. Enfin, j'avais envie de la connaître, quoi. J'ai envie de la connaître. Et elle, elle a eu le même genre de ressenti, à mon propos. Et en fait, par contre, j'ai été très honnête avec elle tout de suite. Je lui ai dit, écoute, moi, je suis dans cette situation-là. Je suis avec un mec que je veux quitter depuis mille ans. J'ai deux enfants. Je ne sais pas quand je vais le quitter. Je sais que je vais le faire, mais ne me demande pas de le faire parce que je ne veux pas de pression. Voilà. Donc, bonjour. J'arrive avec ce package. Et un jour, elle m'a dit, de toute façon, je n'aurais pas... Parce qu'un jour, je lui ai dit, j'aurais tellement aimé te rencontrer dans d'autres circonstances. elle me dit mais moi j'aurais aimer te rencontrer dans aucune autre circonstance. Parce qu'au moins, j'ai vu que tu étais quelqu'un de... De loyal. De loyal, quoi. Que quand tu dis quelque chose, tu t'y tiens, quoi. Donc, il se passe tout l'été. où on se voit, puisqu'on n'habite pas, enfin, on habite à une heure à peu près. On se voit, on arrive à se voir, on arrive à fainter, on arrive à se voir. C'est moi surtout qui dois fainter. On arrive à se voir, la rentrée arrive, la 2 septembre. Je sens, elle ne me le dit pas, parce qu'elle m'a toujours dit, c'est ton histoire, tu fais comme tu peux, je ne suis pas dans le jugement et tout. Mais je commence à sentir qu'elle a envie qu'on soit... ensemble, pour de vrai, aux yeux de tous. Et moi aussi, j'ai envie de ça. Et je crois que ça a été ça, le déclic. Ça a été ça, le truc de dire, bon...

  • Speaker #1

    Et alors, tu prends quoi comme décision ?

  • Speaker #0

    Là, je me dis, cette fois, c'est bon, je le quitte. Cette fois, c'est décidé, je le quitte, mais pour de vrai. Il n'y a pas de retour en arrière, il n'y a pas de je te quitte, il me rattrape, on va encore, on recommence. Non, je te quitte. Donc, ce soir-là, on va au resto. Et je suis là en mode. Comme je savais que je n'allais pas réussir à le faire verbalement, j'ai écrit une note géante sur mon téléphone. « Bonjour resto » . Et je me suis dit, je ne vais quand même pas lui faire lire ça au resto. Ce n'est pas le meilleur endroit. Donc, on rentre chez moi. Il y avait encore mon père qui gardait les gosses. Je lui disais, papa, vas-y, c'est bon, va-t'en. Et là, je lui dis que j'ai besoin de lui parler. Et je lui montre ma note. Et là, il s'effondre, il pleure. Parce que lui, il est amoureux de moi. Sauf que ce n'était pas la première fois que je lui disais que c'était fini. Et qu'à chaque fois, il m'a rattrapée. Et cette fois-là, il a compris qu'il ne me rattraperait pas. Alors, il a tenté d'aider, mais tu veux pas qu'on fasse un dernier week-end, tu veux pas qu'on aille voir un thérapeute. Je fais non, mais tu comprends pas que ça, ça marche quand t'es encore amoureux. Moi, je ne suis plus amoureuse. C'est ça, le problème.

  • Speaker #1

    Tu lui as dit que tu aimais quelqu'un ?

  • Speaker #0

    Non. Parce que, encore une fois, je voulais pas qu'il pense que je le quitte à cause de ça. Parce qu'en fait, les raisons pour lesquelles je le quitte, elles sont antérieures au fait de rencontrer quelqu'un. et Et puis bon, un peu égoïstement, je n'avais pas envie...

  • Speaker #1

    De partager ton histoire.

  • Speaker #0

    Déjà, et puis je ne voulais pas qu'il me fasse un reproche qui n'avait pas lieu d'être en fait. Donc on ne le dit pas tout de suite aux enfants. On attend que les vacances de Toussaint se passent. Et bizarrement, mon fils, il a compris tout de suite. Parce qu'on leur dit dans la voiture, on doit vous parler. Et mon fils dit, ah vous vous séparez ? Comme ça. et là son papa dit non c'est ta mère qui nous sépare mais là où je suis très très très contente c'est que ça se passe très très très bien super bien et tellement bien parce que c'est ça faisait aussi partie des choses qui me freinait dans la rupture me dire comment ça va se passer avec les enfants etc mais si j'avais su que ça allait les se passer si bien.

  • Speaker #1

    Ça s'est passé bien parce que c'était maintenant.

  • Speaker #0

    Oui aussi. Mais vraiment, entre lui et moi, ça se passe très bien. Les enfants, ça se passe très bien. Franchement, je souhaite une rupture comme ça au monde entier. C'était vraiment une super rupture. Et du coup, avec Axelle, maintenant, on est ensemble à 2000%.

  • Speaker #1

    Vous êtes un couple officiel ?

  • Speaker #0

    On est un couple officiel.

  • Speaker #1

    Tes enfants la connaissent ?

  • Speaker #0

    Pas encore, non.

  • Speaker #1

    Mais ils savent qu'elle existe ?

  • Speaker #0

    Pas encore. D'accord. En fait, moi je voulais dire aux enfants, parce qu'en fait, mon fils m'a capté pendant les vacances au ski. Il voyait tout le temps apparaître le texto Axel, Axel ou les photos. Il me dit « Maman, il faut que je te parle dans la chambre, il a 12 ans. » Je fais « Ok. » On arrive dans la chambre, il me dit « Dis-moi maman, Axel, c'est ta copine ? » Je fais « Ouais, c'est mon ami. » Non, mais il me dit « Maman. » tu as très bien compris ce que je veux dire. Est-ce que c'est ta copine ? Genre copine. Je fais, et ça ferait quoi si c'était ma copine ? Bah pourquoi tu dis ça ? Bah je sais pas, ça ferait quoi ? Mais enfin maman, tu crois que je suis homophobe ? Mais absolument pas. Et moi, si les gens s'aiment, je suis très content pour eux, etc. Donc lui, il a un peu fait, lui il a vraiment fait son chemin en fait, parce que ça veut dire que non seulement... Il a intégré le fait que je pouvais être avec quelqu'un d'autre et que si c'était une femme en plus, ça lui pose aucun problème. Mais quand j'en ai parlé au psy, il m'a dit non, attendez un peu. Pour les enfants, attendez un peu. C'est un peu tôt. Mais par contre, ils la connaissent, ils l'ont déjà vue. Parce que cet été, elle est venue me voir là où on était en vacances. Et donc oui, ils l'ont déjà vue. Puis elle est venue à Marseille, on est allé chercher les gosses ensemble à l'école. Donc oui, ils la connaissent. Mais ils ne savent pas réellement quelle place elle a dans ma vie. Mais moi, elle a un fils qui est grand, il a 30 ans. Mais je connais son fils, là je vais à un mariage bientôt, il y aura... toute sa famille. Voilà, on est ensemble. Et on fait des choses ensemble, et on est ensemble. Et on est hyper heureuse parce que... Alors, elle, elle a un parcours plus étoffé que le mien, parce qu'elle a eu un fils, donc elle a été avec un homme. Mais tout de suite après la séparation avec cet homme-là, elle avait 23 ans. Elle n'a eu que des histoires avec des filles. Moi, ce n'est pas le cas. Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est qu'on est... On est trop bien ensemble. Notre histoire, elle est simple. On se marre. C'est d'une fluidité, d'une simplicité, d'une facilité. C'est un bonheur. Et on est trop bien. La vie est belle ? Oui. Sous-titrage Société

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