- Speaker #0
Petit avertissement pour nos auditeurs sensibles et pour le jeune public, sachez que certaines histoires et thématiques abordées dans ce podcast peuvent être, comment dire, dérangeantes. Salut les cactus !
- Speaker #1
Salut Alex, comment vas-tu ?
- Speaker #0
Je vais très bien, je suis super excitée parce qu'on a reçu aujourd'hui les premiers goodies cactus théorie.
- Speaker #1
Oui j'ai vu ça, c'est super bien fait en plus, c'est chouette.
- Speaker #0
Ouais, on a fait un petit test avec un mug. Si vous êtes abonné à notre Insta, et bien sûr que vous êtes abonné à notre Insta, quelle question, n'hésitez pas à aller voir, on va vous poster des petites photos là, franchement ça rend super bien. Parce que vous l'avez peut-être vu sur les plateformes d'écoute et sur Insta, mais on a changé de logo H.
- Speaker #1
Je trouve super joli ce logo.
- Speaker #0
Donc on est parti sur un truc un peu plus coloré quand même, qui nous ressemble un peu plus que le premier visuel, qui était un peu plus sobre on va dire. Et on est parti sur un crâne avec un cactus qui pousse à l'intérieur. On disait que ça collait bien avec l'univers Cactus Theory.
- Speaker #1
Avec l'image du podcast.
- Speaker #0
Tout à fait. Et puis, qu'est-ce qu'on attend, Hache ? On attend la casquette.
- Speaker #1
La casquette et le t-shirt.
- Speaker #0
Et le t-shirt. Donc là, ça va être le total look Cactus Theory.
- Speaker #1
On fait des essais pour le moment. Si vous êtes sages.
- Speaker #0
On vous réserve. Ça commence déjà. On n'a même pas commencé que je commence à bafouiller.
- Speaker #1
Tu n'es pas allée chez l'orthophonie ?
- Speaker #0
Non, mais je vais m'y mettre, promis.
- Speaker #1
Alors, qu'est-ce que tu vas me raconter aujourd'hui ?
- Speaker #0
Et toi, ça va, Hache ?
- Speaker #1
Ben oui, ça va bien. Si je ne me plains pas, c'est que la vie est belle.
- Speaker #0
Alors, avant de se lancer dans l'histoire du jour, Hache, je te rappelle qu'on va dimanche prochain au salon du paranormal.
- Speaker #1
Ouais, ça va être top, j'ai hâte.
- Speaker #0
Moi aussi, j'ai hâte. En fait, pour être honnête avec vous, moi, le paranormal, je suis curieuse, mais je n'adhère pas forcément. Ce n'est pas forcément dans ma façon d'être que de croire en ce genre de choses. moi j'ai tendance à croire ce que je vois. Vu que des ovnis, je n'en ai pas vu. Des défunts revenus sur Terre, je n'en ai pas vu non plus. Donc, je ne suis pas forcément totalement convaincue par le paranormal. Mais vu que je suis curieuse, je pense que ça peut être une expérience sympa.
- Speaker #1
Moi, je pense que oui. Même si on est un petit peu trop terre à terre, on va voir des médiums, on va voir plein de trucs. Ça va être marrant.
- Speaker #0
Parce que toi, tu serais plutôt comme moi au final.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Je ne crois pas en tout.
- Speaker #0
Oui, donc... On verra et peut-être qu'on vous ramènera des belles histoires. Ce n'est pas impossible d'ailleurs que le prochain épisode, celui qu'on va enregistrer juste après le salon, porte sur l'un de ces sujets. Il y avait une partie chasseur de fantômes, une partie ovni.
- Speaker #1
Cabinet des curiosités aussi.
- Speaker #0
Cabinet des curiosités, objet un peu curieux et mystérieux de l'histoire. Donc pourquoi pas.
- Speaker #1
Ça va être sympa et on va faire de belles rencontres j'espère.
- Speaker #0
Moi, j'espère aussi qu'on va trouver des invités, parce que j'en ai marre d'être en tête à tête avec toi.
- Speaker #1
Allez, cadeau.
- Speaker #0
Est-ce qu'on avait autre chose à dire, Hachin ? Non,
- Speaker #1
je crois que t'as fini les insultes.
- Speaker #0
On peut y aller. J'en garde un petit peu pour la conclusion, quand même. Alors, l'histoire du jour, Hachin, tu n'es pas sans l'ignorer. Les sociétés, autant occidentales qu'orientales, associent la maison, le foyer, à un symbole de sécurité, de sérénité, en opposition au monde extérieur. qui est plutôt symbole d'aventure, mais aussi de danger.
- Speaker #1
D'agressivité aussi.
- Speaker #0
Oui. Quand on est à la maison, on est dans un cocon, que l'on vive seul ou en famille, et une fois la porte de notre maison fermée derrière nous, on peut enfin retirer notre armure, lever le masque, et on se sent à l'abri de tous les dangers.
- Speaker #1
Oui, c'est pas faux, ça.
- Speaker #0
Dans le vaste univers des enquêtes criminelles et de true crime, Ash, s'il y a bien un truc qui me fait peur, moi, à chaque fois, je pense que c'est vraiment le truc qui me fait le plus peur. C'est ce qu'on appelle l'invasion, la violation de domicile.
- Speaker #1
Ouais, une intrusion.
- Speaker #0
Intrusion, ouais. Je me dis, être chez soi, vulnérable, quand t'es entouré de tes proches, que tu sois seul, en train de dormir, la porte est verrouillée, donc normalement t'es en sécurité, mais un intrus réussi à entrer, avec des intentions malveillantes et maléfiques. Et symboliquement, je trouve ça vraiment terrifiant, tu vois.
- Speaker #1
Ouais, je pense qu'on a tous eu cette crainte un jour ou l'autre.
- Speaker #0
L'histoire que je vais te raconter se passe au pays du soleil levant.
- Speaker #1
Japon.
- Speaker #0
Oui. Est-ce que tu sais pourquoi on appelle ça le pays du soleil levant ? Pour la petite anecdote dont tout le monde se fout, mais que je vais raconter quand même. Au XIIIe siècle, c'est Marco Polo qui échangeait avec des Chinois. Et même si Marco Polo n'a pas directement découvert le Japon, les Chinois lui ont dit, en pointant le Japon du doigt, que c'était de là que venait le soleil. Tout simplement parce que le soleil se lève à l'est, comme tu le sais, et que le Japon... est à l'est de la Chine. Donc pour les Chinois, le Japon, c'est là où se lève le soleil.
- Speaker #1
D'accord, je ne le savais pas.
- Speaker #0
Utile ! Surtout, tu ne t'en souviendras pas dans 5 minutes. Le Japon est l'un des pays, comme tu le sais sûrement, les plus sûrs du monde.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Il enregistre un taux de criminalité extrêmement faible. Bon, c'est en train de monter malheureusement un petit peu, mais ça reste encore très très safe comme pays par rapport à la majorité des pays occidentaux. C'est ça, c'est vraiment ça. L'épisode du jour, c'est un peu l'exception qui confirme la règle. L'épisode du jour concerne une affaire que plus de... Et tiens-toi bien, c'est un vrai chiffre. Plus de 200 000 policiers ont tenté de résoudre.
- Speaker #1
200 000 ?
- Speaker #0
Ouais. Pendant 25 ans, plus de 200 000 policiers ont travaillé d'arrache-pied pour tenter de mettre un monstre derrière les barreaux.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Pour l'instant, je t'en dis pas plus.
- Speaker #1
Ouais, d'accord. Je te promets.
- Speaker #0
Je t'emmène à Setagaya. On est dans un des arrondissements de la mégalopole de Tokyo, et on dit de Setagaya qu'il règne une ambiance de petit village. Mais ça me fait bien rigoler, parce que c'est quand même un relativisé pour nous les Européens. C'est pas du tout un petit village. Je te rappelle que le Grand Tokyo est la mégalopole la plus peuplée du monde, avec 37 750 000 habitants. Setagaya donc, un arrondissement de Tokyo, c'est un petit village entre guillemets. Il comprend plus de 949 000 habitants.
- Speaker #1
Ah oui seulement !
- Speaker #0
Une petite bourgade donc qui s'étend sur 58 km.
- Speaker #1
Oui, ah oui quoi !
- Speaker #0
Tu vois ? Donc ça fait une densité de 16 360 habitants au km². D'accord. C'est délirant !
- Speaker #1
Ah ouais c'est dingue !
- Speaker #0
A titre de comparaison, en France on est sur une moyenne de 118 habitants au km², avec un pic quand même de 19 900 habitants au km² dans Paris, par exemple. Donc... qu'on est plutôt sur le centre-ville de Paris. Il passe sur un petit village. Mais bon, ce n'est pas la peine de comparer parce qu'on n'est pas sur les mêmes pays. Mais l'ambiance village, en fait, elle est surtout justifiée par le fait que cet Agaïa est un arrondissement constitué de plusieurs villages qui ont été regroupés en une seule ville. Je vais te montrer quelques photos pour que tu t'imprègnes un peu de l'ambiance.
- Speaker #1
Mais il y a des bâtiments assez anciens ?
- Speaker #0
Non, pas vraiment, non. J'ai cru comprendre qu'il y avait quelques temples, mais ça reste quand même plutôt récent.
- Speaker #1
Montre-moi.
- Speaker #0
N'hésitez pas à aller regarder en même temps que Ash les photos en description de l'épisode.
- Speaker #1
Alors, petite Borgade. Ouais. Oh la vache.
- Speaker #0
Ouais, alors, elle est belle cette photo. Va pas trop vite. Ash va trop vite.
- Speaker #1
Non mais il doit y avoir un monde dingue. Ça me fait penser un petit peu au centre-ville de Bangkok. Ça doit grouiller là-dedans.
- Speaker #0
Ouais, ouais. Non, c'est vraiment impressionnant. Et puis, tu verras d'ailleurs sur la photo. Je te remontre cette photo-là. que je trouve très belle, qu'on voit quand même. Si tu zooms un petit peu, on voit qu'il y a encore quelques maisons. Il y a une partie maison individuelle et une partie qui est plutôt au gras de ciel.
- Speaker #1
Ça a l'air d'être, j'allais dire, une belle banlieue. Les maisons ne sont pas vilaines. Tu vois qu'au Japon, en règle générale, je ne sais pas combien ils sont en mètre carré dans un appart. Là, les maisons un petit peu plus volumineuses, c'est joli.
- Speaker #0
Oui. Donc, Setagaya était en plein développement et en pleine gentrification depuis son intégration au Grand Tokyo. Et la ville a racheté à prix fort toutes ces maisons que tu vois finalement, qui résistent un peu, pour les transformer en habitat collectif ou en entreprise.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Pour développer le Grand Tokyo. Et c'est dans ce contexte un peu spécial que vit la famille Miyazawa. Cette famille, elle est composée de Mikio Yazuko, les parents, et Nina Irei, les enfants. Et je vais te montrer leur maison. C'est une grande maison qui est divisée en deux habitations. Et c'est une maison à laquelle ils tiennent beaucoup. Mais dont ils vont bientôt se séparer pour recommencer une vie ailleurs. La maison, elle se trouve dans le quartier de Kamizoshigawa. Gaia, pardon. C'est l'un ou l'autre. Et Haruko, la maman de Yasuko et la grand-mère des enfants, habite dans la seconde partie de la maison. C'est une grande maison qui est divisée en deux.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Comme deux appartements. Je te montre H7 maison. Et sur la photo, tu vas voir la partie... Je te le précise, je vous le précise. La partie droite de la maison, c'est celle de la maman. Yasuko, et la partie gauche c'est donc celle de la famille Miyazawa.
- Speaker #1
Ah oui c'est grand dis donc, ça a l'air grand.
- Speaker #0
C'est grand ouais, et tu vois...
- Speaker #1
On peut pas dire que ce soit très joli mais c'est grand.
- Speaker #0
Et puis là tu vois c'est une photo prise de nuit avec une lumière un peu lugubre.
- Speaker #1
Oui oui oui, on a l'impression qu'il y a un flash, un énorme flash.
- Speaker #0
Et tu sais dans les faits divers, moi quand je vois ce genre de photos, tu comprends tout de suite qu'il s'est passé un truc pas beau là-dedans quoi. Ça te fait pas cet effet ?
- Speaker #1
J'attends de voir ce que tu veux dire.
- Speaker #0
Je n'entends pas ce que tu me dis. Mais H... Sans surprise, il s'est passé quelque chose d'abominable dans cette maison. Je te montre maintenant, Ash, une photo de l'avant de la maison pour te faire comprendre qu'il y a deux entrées différenciées. Chacun a sa propre entrée.
- Speaker #1
Oui, on voit vraiment... Oui, oui, maintenant on a l'impression que ce sont deux maisons vraiment indépendantes.
- Speaker #0
Oui, c'est un peu ça. Et l'arrière de la maison, Ash, et ça c'est très important, donne sur le métropolitain Ausha Park. Il y a juste un grillage qui sépare la maison du parc. À partir des infos et des photos que j'ai trouvées sur le site de la Tokyo Metropolitan Police, j'ai réussi à retrouver la maison sur Google Maps. Ça me fait froid dans le dos d'ailleurs parce que moi je le sais, tu sais pas. Et j'ai fait une capture d'écran de la vue arrière de la maison. Je vais te montrer. Et tu vas voir, on le devine un petit peu, mais côté parc, il y a un skatepark qui est très fréquenté par les jeunes du quartier, qui a été récemment construit d'ailleurs. Et il faut savoir que la famille Miyazawa, quand elle a acheté la maison... Elle était au calme dans le parc, il n'y avait pas de skatepark. Et les jeunes du skatepark, ils faisaient du bruit, beaucoup de bruit, jusqu'à tard dans la nuit. Il faut imaginer les bruits de skate qui sautent jusqu'à tard dans la nuit. Et Mikio excédait à un moment donné, il est allé leur dire d'être plus discret. On ne sait pas exactement ce qu'il s'est dit, mais en tout cas, a priori, il était quand même assez fâché. Il s'est disputé un petit peu avec les skaters. Ce que tu vas pouvoir remarquer sur la photo, Hache, c'est que la clôture entre le parc et la maison... Elle n'est pas très haute. Donc ça, c'est la capture Google Maps que j'ai faite. Je te montre.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Tu vois ?
- Speaker #1
Donc là, c'est vu du parc. On est dans le parc, là.
- Speaker #0
Oui, c'est l'arrière de la maison vu du parc.
- Speaker #1
C'est vrai que ça reste un petit grillage qui doit faire 1m60, on va dire, 1m80 au maximum.
- Speaker #0
Exactement. Donc on en déduit qu'il doit être assez facile de l'escalader. Ensuite, je me suis promenée à l'avant de la maison, toujours sur Google Maps. Et j'ai remarqué, comme tu le vois sur cette photo, que... En tout cas, en 2024, puisque c'est à ce moment-là que Google a pris la photo, à l'avant de la maison, il y avait des barrières de travaux.
- Speaker #1
Des barrières de chantier, oui.
- Speaker #0
Des barrières de chantier. Et je me suis renseignée et j'ai vu que la police de Tokyo avait préservé la maison. Elle l'avait figée pendant 19 ans. Tu vas comprendre pourquoi. Mais ensuite, parce qu'elle menaçait de s'écrouler, elle a été détruite en 2025. Donc ça, c'est l'une des dernières photos prises de cette maison de l'horreur. Revenons en 2000. Lorsque la famille Miyazawa y vivait paisiblement, enfin paisiblement c'est un grand mot, c'est un bien grand mot, parce que les Miyazawa recevaient des pressions de la part du gouvernement, de la mairie si on peut dire ça, qui, fort du développement urbain et démographique du quartier, voulaient agrandir les infrastructures du parc et démolir toutes les maisons qui se trouvaient dans cette zone-là. Les vieilles maisons. Il y en avait quatre au moment des faits et celle des Miyazawa en faisait partie. Mais a priori en 2000, ils étaient plutôt les Miyazawa finalement décidés à céder et à vendre leur maison à la vie pour s'installer ailleurs, pour avoir plus de place dans un autre quartier, peut-être plus au calme. Mais au moment des faits, en tout cas, ils ont reporté un peu leur déménagement parce qu'ils se sont dit quand même que leurs enfants... étaient en bas âge et qu'ils avaient besoin de stabilité. Donc peut-être qu'ils allaient attendre quelques mois, voire quelques années, pour partir. Voilà au moment des faits. Je te montre une photo de la famille Miyazawa au grand complet.
- Speaker #1
Ah, quand même !
- Speaker #0
Donc tu as Michio, à droite le papa, 44 ans, travaille dans le marketing à Tokyo. Il est décrit comme une personne discrète, calme, aimée de tous et dévouée à sa famille. Tu as Yasuko, à gauche, la maman qui a 41 ans et qui est professeure.
- Speaker #1
Elle a l'air très douce.
- Speaker #0
Oui, c'est une femme très chaleureuse, très douce, mais aussi quand même assez dynamique. Il y a Nina, la petite Nina, qui a 8 ans. C'est une petite star dans son école. Elle est très populaire, très sociable et très curieuse. Et enfin, son frère, donc, Rei, qui a 6 ans au moins des faits. C'est un petit garçon, lui, qui est très discret et timide. Et en 2000, il a été diagnostiqué d'un trouble du langage. Mais rien de très affolant. Ses parents, tout de suite, prennent les choses en main, tu sais, pour qu'il ait un suivi un peu plus important. Les Miyazawa font partie de la classe moyenne, H. Sont une famille sans histoire, qui sont très appréciées dans leur communauté. Le 30 décembre 2000, c'est une délicieuse effervescence qui les amine.
- Speaker #1
Qui les anime.
- Speaker #0
Qui les anime. Ça commence. On est à deux jours du nouvel an et le 1er janvier est une fête particulièrement importante pour les japonais. Je ne sais pas si tu savais, H. Seul 1% de la population japonaise est chrétienne, alors pour eux le 24 et le 25 décembre, ça ne symbolise pas grand chose. Ils ne fêtent pas directement Noël, mais ils adorent l'ambiance fête de fin d'année et ils sont imbattables en matière de décoration féérique de Noël. Donc toute la ville est décorée, il y a des marchés de Noël, etc. Mais par contre, ils ne fêtent pas Noël. Ils aiment l'ambiance, c'est fête de fin d'année. C'est pas le côté chrétien, tradition comme chez nous. Pour les japonais, le passage à l'année suivante est l'occasion de partir sur de nouvelles bases, tout remettre à zéro. Un peu comme nous, mais version encore plus... Ils ont plusieurs traditions qui vont en ce sens, à commencer par le grand nettoyage de fin d'année, aussi appelé Osuji, j'espère que je prononce bien. Ils s'en profitent pour remplacer tous les objets cassés et abîmés de leur maison. Ils aèrent tous leurs tatamis et toute la maison, ils rangent tout ce qui doit être rangé, mais c'est aussi l'occasion pour eux de clôturer les dossiers en cours, comme on dit, et en particulier administratifs et financiers. C'est-à-dire que, par exemple, on paye ses dettes avant l'homizoka, et l'homizoka, c'est le réveillon du 31 décembre.
- Speaker #1
D'accord, c'est un reset total.
- Speaker #0
Total, dans tous les domaines. Les portes des maisons, à cette période-là, sont aussi décorées avec des cordes sacrées tressées. Ou encore des objets décoratifs qui portent bonheur et qui se composent généralement de pins et de bambous. Pour la petite anecdote H, le premier rêve de l'année, selon les japonais, donc qui est fait dans la nuit du 1er, est censé donner le temps de l'année qui va suivre. C'est un rêve prémonitoire.
- Speaker #1
T'as pas intérêt à faire un cauchemar.
- Speaker #0
C'est ça, qui est très important. Mais si tu fais un cauchemar, c'est que ton année va être pourrie, voilà. Et le top du top des bons présages, c'est de rêver soit du mont... Et ça m'a fait rire. Soit du mont Fuji.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Normal. Soit d'un faucon.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Ça doit porter bonheur. Soit d'une aubergine.
- Speaker #1
Qu'est-ce que ça veut dire, une aubergine ?
- Speaker #0
Ça m'a fait m'en courir, je sais pas. Et j'ai rigolé parce que je me suis dit, en écrivant ça, je me suis dit, Moi, j'adore les aubergines. C'est mon légume préféré. Mais je ne rêve pas d'aubergines. Est-ce que tu connais des gens qui ont rêvé d'aubergines ?
- Speaker #1
Non, mais bon, on fait tous des rêves complètement tordus des fois, donc c'est pas étonnant.
- Speaker #0
En tout cas, si tu fais partie des chanceux qui rêvent d'une aubergine le 1er janvier, tu vas avoir une super année, quoi. C'est un peu spécial.
- Speaker #1
J'aimerais bien voir ça.
- Speaker #0
C'est un peu spécial. Bref, Hache, pour les Miyazawa, la soirée du 30 décembre se passe très bien. Tout le monde est d'excellente humeur, la famille a passé la journée à faire des emplettes, sûrement en prévision du repas du nouvel an. et se retrouvent autour d'un bon repas, puis autour d'un bon film. Vers 22h40, toute la famille va se coucher, sauf Mikio, qui se connecte à son ordinateur portable pour consulter ses emails de boulot et envoyer quelques mails. Vers 23h-23h30, alors que les rideaux sont tirés et que la maison est pratiquement plongée dans le noir, un individu est à l'approche. Depuis le parc, il escalade la clôture, monte dans un arbre, et termine son ascension jusqu'à la fenêtre de la salle de bain des Miyazawa, au premier étage de la maison.
- Speaker #1
Ah, c'est parce que j'allais dire tout à l'heure sur la photo, j'ai remarqué que les fenêtres du rez-de-chaussée avaient des barreaux.
- Speaker #0
Ah non, les fenêtres qui ont des barreaux, c'est les fenêtres de la maison de la mère de Yasuko. Ah d'accord. Ok. Il ouvre la fenêtre de l'extérieur, c'est une petite fenêtre coulissante, si tu veux, à tout moment je peux te remontrer la photo.
- Speaker #1
Non, je vois.
- Speaker #0
Il arrache la moustiquaire et pénètre dans le domicile. Il sort de la salle de bain, avance lentement dans le couloir et entre dans la première chambre qui se trouve sur sa droite. C'est celle du petit Rei. L'enfant dort profondément. L'individu s'approche de lui et l'étrangle.
- Speaker #1
Direct, comme ça.
- Speaker #0
Mikio, le papa, qui est dans son bureau du rez-de-chaussée, sera le second à croiser la route du tueur. Cette fois-ci, ce dernier sort de sa sacoche un couteau à sashimi et poignarde le père de famille à plusieurs reprises, lui infligeant des blessures très profondes et mortelles. La violence de l'agression casse la lame du couteau, obligeant le tueur à aller en chercher un autre dans la cuisine. Mikio J, mort au pied des escaliers. On suppose qu'il a essayé de monter prévenir sa famille, ou simplement de fuir, on ne sait pas exactement, parce que des traces de son sang et l'une de ses pantoufles se sont retrouvées sur les marges de l'escalier. Mais l'hémorragie a rapidement eu raison de lui, je pense qu'il a essayé de monter puis il est retombé. Au deuxième étage, le grenier a été aménagé en chambre. C'est là que dorment Yasuko et sa fille Nina, et c'est là que le tueur se rend ensuite. L'homme agresse les femmes à coups de couteau pendant qu'elles dorment. La mère et la fille tentent de s'échapper en fuyant vers l'échelle qui les mène au premier étage, mais on suppose que le tueur les a rattrapées et s'est mis à leur donner de grands coups de pointe dans le visage. La violence des coups est tellement importante qu'elle fait perdre ses dents à la petite Nina.
- Speaker #1
Voilà, pauvre bichette.
- Speaker #0
Voilà. Ce qui est sûr, c'est qu'elles ont leur deux corps, en tout cas, seront retrouvées sans vie, recroquevillées l'un contre l'autre, juste en haut de l'échelle. Donc elles n'ont pas eu le temps de s'échapper.
- Speaker #1
Comme tu dis, c'est abominable. Le type a animé toute la famille.
- Speaker #0
Oui. Qu'est-ce que tu allais dire ?
- Speaker #1
Que lorsqu'il tue le papa, ça n'a pas réveillé les filles à l'étage ?
- Speaker #0
Apparemment pas, non. Tu sais, tu ne cries pas forcément, je pense, dans ces moments-là. Tu es tellement pris par surprise, tu es tellement dans l'essai de survivre, que je ne suis même pas sûre que tu pousses des cris. Tu sais, t'es dans une espèce de corps à corps avec le tueur.
- Speaker #1
Ouais, mais justement, il a oublié de la bagarre, des objets qui tombent, je ne sais pas.
- Speaker #0
Là, il n'a pas eu le temps de se bagarrer, il a pris des coups de couteau tout de suite. Donc, tu sais, quand tu dors profondément et qu'en plus c'est l'étage au-dessus, t'entends pas forcément. Mais là, H, ce qui distingue cette affaire des autres tout aussi abominables et malheureuses tueries familiales, parce qu'il y en a eu beaucoup, c'est l'attitude du tueur. Parce qu'après avoir massacré de sang-froid toute cette famille... L'individu qui devrait théoriquement fuir les lieux du crime.
- Speaker #1
Ou cambrioler, ou s'enfuir.
- Speaker #0
Va ensuite avoir un comportement tout simplement insensé et surréaliste. Tiens-toi bien. Il va passer devant les victimes étendues par terre. Il va se rendre dans la cuisine familiale, ouvrir le congélateur, sortir deux pots de crème glacée, les gober, parce que c'est vraiment ça, en pressant fort sur le carton pour les faire remonter. Il va également se faire tranquillement un thé d'orge. qu'on appelle Mugisha au Japon. Il va manger un bout de melon. Oui,
- Speaker #1
il s'installe.
- Speaker #0
Après avoir englouti tout ça, il a fouillé la cuisine jusqu'à trouver une trousse de secours, de premier secours, parce que quand même, pendant ses attaques, il s'est blessé à la main. On sait bien dans l'univers ultra-gloc du true crime que les couteaux sans renfort au niveau du manche glissent avec le sang et que les tueurs se font régulièrement des blessures à la pomme. De là, donc, il se fait un bandage à la main et il laisse tranquillement sur place toutes les compresses avec son sang. Ensuite, il descend jusqu'au bureau et il fouille la bibliothèque dans laquelle se trouvent les papiers administratifs de la famille. Il sort un tiroir entier de documents. Il remonte à la salle de bain avec ce tiroir au premier étage et il jette tous les papiers dans la baignoire.
- Speaker #1
Ah bon ?
- Speaker #0
Voilà. On sait pas pourquoi. Là, j'avoue, je ne comprends pas. Et là, Ausha, Ash, puisqu'il est dans la salle de bain. Il en profite pour faire un petit popo. Oui, oui, tu as bien compris. Et il quitte la salle de bain comme ça, sans tirer la chasse, laissant son étron à la vue de tous.
- Speaker #1
Oui, à la vue de personne maintenant.
- Speaker #0
À la vue des enquêteurs qui s'apprêtent à arriver. Ils se lavent quand même les mêmes, parce que quand même, un peu d'hygiène. Et il laisse plein de traces de sang sur la serviette qu'il utilise pour s'essuyer.
- Speaker #1
Il a l'air bien sûr de lui.
- Speaker #0
C'est clair. On ne sait pas trop à quel moment ou encore moins pourquoi, mais il a laissé sur place ensuite ses affaires, à savoir son manteau, son t-shirt à manches longues, son écharpe, son bob en laine, ses gants, sa sacoche, ainsi que deux mouchoirs.
- Speaker #1
Mais il est reparti à poil ?
- Speaker #0
Non, ce que j'allais justement dire, c'est qu'à mon avis, il a dû se servir directement dans le dressing de Mikio pour se changer. Les enquêteurs découvriront ensuite qu'il a utilisé l'ordinateur de Mikio à 1h18 du matin. Il a créé un nouveau dossier. Vide. Il n'a rien mis dedans. Il a consulté... Non mais c'est lunaire. Il a consulté le site web d'une compagnie de théâtre locale. Non mais ça n'a aucun sens. Ensuite, et on ne sait pas à quelle heure, il a finalement quitté la maison.
- Speaker #1
Il a vraiment pris tout son temps.
- Speaker #0
Oui. Je précise que ces événements que je viens de vous décrire sont de l'ordre de la spéculation parce que c'est le travail des enquêteurs qui a permis... d'en déduire ce déroulement, mais on n'est pas sûr à 100% que ça se soit fait dans cet ordre-là. Oui,
- Speaker #1
bien sûr, il n'y a pas de témoin.
- Speaker #0
Non. Le lendemain matin, vers 9h30-10h, la mère de Yasuko, Haruko, qui habite dans la maison attenante, essaye de joindre sa fille au téléphone. Mais la ligne semble coupée. Après plusieurs tentatives, elle commence à s'inquiéter. Et elle sait que sa fille, ses enfants et son gendre sont là, et qu'à cette heure-ci, il devrait être réveillé depuis longtemps. À 10h30, elle va frapper chez sa fille et elle constate que les rideaux sont tous tirés. En surprise, personne ne répond à la porte. Haruko, qui habite la maison voisine donc, se souvient qu'elle a les clés. Elle entre et découvre une maison silencieuse plongée dans l'obscurité. Elle comprend tout de suite que c'est pas normal. Une maison avec deux enfants en bas âge en plus, à 10h30.
- Speaker #1
C'est plutôt vivant.
- Speaker #0
C'est plutôt vivant. Elle avance et découvre le corps de son gendre Mikio. En bas des escaliers, comme je t'ai dit. Il a été poignardé plusieurs fois au cou, particulièrement, et baigne dans une mare de sang. Elle se précipite à l'étage et c'est là qu'elle tombe sur une scène atroce et hautement traumatisante, évidemment pour elle, l'écorce de sa fille et de sa petite-fille. Elle se dirige enfin dans la chambre du petit Rei et le trouve mort dans son lit. Affolée et choquée, elle se précipite dehors, elle appelle la police.
- Speaker #1
C'est l'horreur absolue.
- Speaker #0
Oui, il n'y a pas pire pour une mère. Takeshi ! Chou Ausha, inquièteur en chef de la Tokyo Metropolitan
- Speaker #1
Police. Commissaire à la police, bonjour !
- Speaker #0
Je m'exquise. Et encore, je trouve qu'avec le japonais, je ne m'en sors pas trop mal. Je suis assez étonnée. Il arrive donc sur les lieux avec son équipe. Aujourd'hui, ce monsieur, évidemment, il est à la retraite parce que c'était en 2000. Et il se dit encore hanté par cette découverte des lieux et surtout par l'expression qui se lisait sur les visages des victimes. Je rappelle que le Japon, encore plus à cette époque, possédait un taux d'homicide extrêmement bas, donc ils n'étaient pas confrontés souvent à ce genre de scènes de crime. Et H, je vais te demander de lire ce qu'il a confié à ABC News à ce sujet en 2019.
- Speaker #1
Quand on compare des corps de personnes qui meurent de maladies ou de causes naturelles à ceux de personnes qui ont été brutalement assassinées, massacrées, l'expression des visages est vraiment très différente. On y lit la peur et le choc. Ils sont mortifiés et pleins de regrets. J'imagine que toutes les victimes de ce type de violence ressentent la même chose, le regret et le désespoir de ce qui leur arrive. C'est fort ça aussi. Je comprends tout à fait. Imagine, tu te fais agresser, tu n'as pas le temps de réagir. Le désespoir, il est là, tu te dis je ne peux rien faire, on m'obtue.
- Speaker #0
C'est l'effroi qui doit se lire sur ton visage. tu dois être un mix entre choqué et puis euh Il y a la douleur, évidemment. Ouais, pour moi, c'est l'effroi. Et franchement, j'admire vraiment les gens qui font ces métiers-là. Parce que moi, je pense que je n'arriverais pas à me remettre de voir des scènes comme ça. Ils ont vraiment, ces gens-là, une capacité de recul que moi, je n'ai pas, personnellement. Moi,
- Speaker #1
je trouve que c'est le genre de métier, de carrière, où quand tu rentres chez toi, ce n'est pas fini.
- Speaker #0
Ah non, ah ouais.
- Speaker #1
Tu repenses toujours à ce que tu as vu.
- Speaker #0
Tu dois avoir des flashs des visages.
- Speaker #1
Je ne suis pas prêt à ça.
- Speaker #0
Moi, non. Franchement, voilà. Heureusement qu'il y a des gens qui sont capables de supporter ça pour pouvoir élucider des enquêtes ou en tout cas essayer. Rapidement, Hache, la police, découvre les lieux, mais aussi et surtout toutes les traces grossières que le tueur a laissées dans son sillon. À ce stade, les enquêteurs se disent plusieurs choses. On en a parlé un petit peu tout à l'heure. Pour commettre un tel acte de barbarie de sang-froid et rester plusieurs heures sur place, comme si de rien n'était, il y a plusieurs options. Première option, les enquêteurs se disent que le tueur est sûr de lui, il se sent invincible, sans aucune émotion ni remords, c'est donc un vrai psychopathe qui n'en est sans doute pas à son coup d'essai. Il pourrait être aussi relax en fait. Il avait sûrement prémédité son acte, il ciblait peut-être spécifiquement cette famille, mais on n'est pas sûr et on ne connaît pas les raisons. En effet, comme je te disais, les Miyazawa n'avaient aucun ennemi connu. Ensuite, deuxième piste, deuxième option pour les enquêteurs. Le tueur est un adolescent. Parce que, je vais t'en parler tout à l'heure, mais la tenue complète qui a été retrouvée sur place pourrait bien correspondre à celle portée par les jeunes tokyoïtes de l'époque.
- Speaker #1
Ah ouais, ok.
- Speaker #0
Qui dit adolescent, dit aussi une certaine nonchalance, une grande immaturité et une tendance à être totalement auto-centrée. L'adolescent, c'est pas forcément la période de ta vie durant laquelle tu as le plus d'empathie. Donc ça pourrait aussi coller.
- Speaker #1
Ouais, ouais, pourquoi pas.
- Speaker #0
Ensuite, troisième option, le tueur est atteint d'une maladie mentale, aiguë, non traitée, il agit sur un coup de folie et il a perdu le contrôle de ses actions. Il n'y a plus rien qui fait sens de A à Z. Ça peut être possible.
- Speaker #1
Ça peut être possible. Quand tu es une famille complète, c'est pas normal.
- Speaker #0
Il y a un bug. Et que tu restes sur place ensuite, je veux dire, tu vois. Ensuite, quatrième possibilité, c'est un cambriolage qui a mal tourné, mais pour le coup, l'attitude et le sang-froid du tueur ne collent pas du tout avec cette hypothèse. Parce que justement, quand tu viens pour cambrioler et que ça finit en massacre, tu paniques.
- Speaker #1
Et puis, les objets précieux n'ont pas été touchés, l'ordinateur est toujours là.
- Speaker #0
Il y a juste les papiers qui ont été fouillés, mais ça n'a pas vraiment de sens. Et cinquième hypothèse, les enquêteurs remarquent que le tueur s'est particulièrement acharné sur les corps de Nina et sa mère, probablement mère même, après leur décès. Ils se disent qu'il a peut-être un problème avec les femmes et que ce serait peut-être ça l'origine de cette... Bon, pour l'instant c'est un peu flou pour eux. Les très nombreux indices, H, je rappelle qu'à son ADN sous de multiples formes, notamment du sang, de la salive et du caca.
- Speaker #1
Oui, n'oublions pas ce point.
- Speaker #0
Mais il y a aussi ces empreintes digitales partout. Il y a ces vêtements, ces sacoches qui sont une mine d'or pour les enquêteurs. C'est rare qu'il y ait autant d'indices sur une scène de crime.
- Speaker #1
Ils ne pouvaient pas laisser plus d'indices que ça, les gars.
- Speaker #0
C'est clair, c'est clair.
- Speaker #1
À part un selfie.
- Speaker #0
C'est un peu ça, ouais.
- Speaker #1
Une photo.
- Speaker #0
La recherche d'identité, malheureusement, ne va rien donner dans la base de données ADN du pays. Malgré tout, c'est...
- Speaker #1
Ils ne peuvent rien faire avec tout ça.
- Speaker #0
Ça ne donne rien, en tout cas. D'autant que malheureusement, et ça je ne savais pas, mais le Japon est très strict en matière de divulgation des informations personnelles. Et aussi surprenant que ça puisse paraître, même dans le cadre d'un homicide, il est impossible de diffuser les informations personnelles d'une personne sans son consentement. En gros, il aurait fallu le consentement du tueur pour pouvoir diffuser les infos qu'ils ont obtenues à partir de son ADN.
- Speaker #1
Ça doit bien aider les enquêteurs, ça.
- Speaker #0
Ouais, sauf que... Alors, la seule chose qu'ils peuvent dire, par contre, c'est que l'ADN match ou ne match pas avec la base de données. Point. Sauf que dans ce cas précis, dans cette affaire, il y a eu des fuites de données dans la presse. Donc, on a eu un petit peu d'infos au sujet de l'ADN de cette personne. On sait que c'est un homme, sans surprise, de groupe sanguin A. On sait qu'il a entre 15 et 35 ans, ce qui est un petit peu vague. On sait qu'il est métisse, peut-être, alors, trois options, soit métisse japonais-européen, coréen-européen ou chinois-européen. D'accord. Mais c'est difficile à déterminer exactement. Reste à explorer les autres preuves matérielles. Les vêtements qu'il a laissés sur place, H, ainsi que les empreintes claires laissées par la semelle de ses baskets dans le sang. ont permis de faire un portrait très précis de ce à quoi il ressemblait. Je vais te montrer une photo de la reconstitution complète de sa tenue et donc de son allure générale. Portrait qui d'ailleurs sera diffusé partout au Japon par la police pour éventuellement permettre à quelqu'un de le reconnaître et de dire « Ah oui, oui, je sais qui c'est ! » Voici H, la photo de sa tenue que je vais te décrire maintenant en même temps que tu regardes la photo. Il porte une veste, il portait une veste uniclo bleu marine type anorak. ce qui est très classique au Japon. Un t-shirt de baseball blanc avec les manches violettes. Une écharpe en tartan sombre, bon marché et sans étiquette. Un bob en laine gris chiné, des gants noirs et une sacoche banane grise et noire. Les analyses des empreintes de chaussures indiquent qu'il portait des baskets blanches de la marque anglaise Slazanger. Tu connais ?
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
pas cette marque-là. Pointure 42 et demi. Oui. De là, vas-y, tu veux peut-être faire un commentaire sur la tenue, tu vois ?
- Speaker #1
Voilà, c'est pas une tenue de personne âgée, quoi. Ça fait pas forcément ado comme tu disais, mais ça fait jeune homme, quoi.
- Speaker #0
En tout cas, maximum 35 ans selon les enquêteurs. De la hache, les enquêteurs vont faire la première découverte pertinente. La tenue du tueur peut être facilement achetée sur place au Japon, sauf ces baskets qui, dans cette pointure, ne sont pas vendues au Japon, mais uniquement en Corée du Sud. Ça pourrait donc coller avec l'hypothèse d'une origine coréenne. Justement, la Corée du Sud présente un grand avantage à ce moment. C'est qu'elle oblige tous les Coréens de plus de 17 ans et tous les visiteurs arrivant dans le pays à enregistrer leur empreinte digitale. Empreintes qui sont ensuite conservées dans la base de données du pays.
- Speaker #1
Ah, une piste.
- Speaker #0
Le Japon décide donc de collaborer avec la Corée et de demander aux autorités de comparer les empreintes digitales du tueur à celles de leur base de données. Et là, malheureusement, aucune correspondance.
- Speaker #1
Dommage.
- Speaker #0
Ça veut donc dire...
- Speaker #1
Vraiment dommage.
- Speaker #0
Ouais. Ça veut donc dire... H, que soit le tueur n'est jamais allé en Corée, il a peut-être commandé les chaussures sur Internet, soit il a moins de 15 ans, de 17 ans, parce que comme je te disais, c'est toutes les personnes de plus de 17 ans qui sont enregistrées. Autre piste, les enquêteurs s'aperçoivent que le t-shirt à manches longues qu'il a porté a été vendu en 130 exemplaires au Japon, et uniquement au Japon. Mais ils ont seulement réussi à trouver 12 de ces 130 propriétaires. Impossible de trouver les autres. Et parmi tous ces douze, aucun ne correspondait au profil du tueur de la famille Miyazawa.
- Speaker #1
Fatalement, s'ils ont retrouvé les propriétaires...
- Speaker #0
Oui, ça veut dire qu'ils avaient leur t-shirt, donc c'était pas eux.
- Speaker #1
C'est pas eux.
- Speaker #0
T'as tout compris. Ensuite, la taille des vêtements montre qu'il est assez menu et qu'il mesurait environ 1m70. Et qu'il portait d'ailleurs plutôt ses vêtements amples.
- Speaker #1
C'est vague tout ça.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Tu peux pas faire grand chose avec ça.
- Speaker #0
C'est un peu vague. Concernant les multitudes de preuves ADN, l'analyse de son caca a montré qu'il avait mangé récemment des haricots avec des graines de sésame. Désolé pour les détails, mais c'est un plat très commun au Japon, qui ne va révéler rien de très utile. Mais c'était juste pour te montrer à quel point les enquêteurs sont allés au fond des choses. C'est le cas de le dire. Enfin, et c'est sûrement la partie la plus intéressante de l'enquête H, celle qui apporte des indices supplémentaires très précis, les policiers ont minutieusement analysé le contenu de la banane du tueur. Ils ont trouvé du grip noir pour skateboard, des traces du parfum Dracar Noir, tu connais ? Oui, je connais. Un parfum très populaire à l'époque, partout.
- Speaker #1
Oui, c'était bien à la mode, Dracar Noir, dans les années 90.
- Speaker #0
Oui, là, c'est 2000. Mais je ne sais pas qui portait ça. C'était plutôt, tu penses, clientèle plutôt jeune ? Oui, pas forcément. Je ne connais pas.
- Speaker #1
C'était un parfum français. C'était énormément vendu à l'époque.
- Speaker #0
Oui, justement, c'était très banal pour l'époque, donc c'est compliqué. Ils ont également trouvé, c'est là que ça devient intéressant, des graines de sable dans la sacoche.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Concernant le grip pour skateboard, c'est quand même une drôle de coïncidence parce que je te rappelle que, je te l'ai dit au début, Mikio n'était pas en bon terme avec les jeunes skateurs du parc derrière chez lui. Bien sûr, les enquêteurs ont interrogé tous les jeunes qui fréquentaient le skatepark à cette période. Je suppose qu'ils ont prélevé leur ADN, ça je n'en suis pas sûre, mais je pense qu'ils l'ont fait. Et il n'y avait rien qui correspondait avec le tueur.
- Speaker #1
A mon avis, si le gars fait un meurtre dans la maison à côté du skatepark, par un quadruple meurtre, il ne va pas revenir faire du skate la semaine d'après. C'est ça,
- Speaker #0
je suis d'accord avec toi, il a dû se barrer depuis longtemps. Les grains de sable, quant à eux, peut-être la clé de cette affaire. En effet, ne me demande pas comment ils ont fait, je trouve ça génial qu'ils arrivent à faire ça, mais les analyses de ce sable ont permis de déterminer son lieu exact d'origine. Ce sable ne provenait pas du tout du Japon H. mais des Etats-Unis et en particulier du nord de Los Angeles. Les enquêteurs arrivent à aller plus loin, ils vont déterminer que ce sable provient du désert de Mojave et notamment celui que l'on trouve autour de la base aérienne militaire d'Edwards, au nord de Los Angeles. L'une des théories les plus intéressantes, à mon avis, bien que non valide, par les enquêteurs, et donc celle d'un tueur militaire. Tu vas comprendre pourquoi. Plusieurs personnes pensent, d'ailleurs il y a même un livre qui a été écrit entièrement sur cette théorie, que le tueur servait dans l'armée américaine avant d'être muté au Japon sur la base aérienne de Yokota, qui est environ une heure de route de Tokyo, qui n'est pas très loin d'ici. Donc il servait aux Etats-Unis, au nord de Los Angeles, c'est là qu'il s'est retrouvé avec du sable dans sa sacoche. Ensuite, il a été muté au Japon.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Dans une base aérienne aussi, qui n'est pas loin d'ici. Cette théorie est intéressante, considérant que le tueur est peut-être l'enfant d'un soldat américain. Donc, ça expliquerait l'ADN européen, puisque les Américains ont un ADN européen. Et d'une personne d'origine asiatique qui aurait été rencontrée à mission.
- Speaker #1
Possible, oui.
- Speaker #0
Ça pourrait expliquer l'ADN du tueur, métissé du tueur, mais en aucun cas, ça n'explique son mobile.
- Speaker #1
Oui, et les enquêteurs ne se sont pas rendus à la base aérienne. Je ne sais pas si c'est possible.
- Speaker #0
C'est compliqué. Le Japon est réputé pour être très efficace sur son propre sol, mais pas très bon en termes de coopération internationale dans le cadre des affaires comme ça. Il y a la barrière de la langue, déjà, qui les bloque beaucoup. Mais en tout cas, ils ont cette réputation-là.
- Speaker #1
Ils ne l'ont pas poussé plus loin sur la base aérienne ?
- Speaker #0
Je ne sais pas. En tout cas, ce que je sais, c'est que s'ils ont poussé, rien n'en est ressorti.
- Speaker #1
Ce pilote avait été muté sur une base aérienne sur le sol japonais. Problème, je veux dire ?
- Speaker #0
Ça, je suis sûre qu'ils ont cherché sur la base aérienne qui était à côté de Tokyo. A priori, ils n'ont trouvé aucun profil correspondant. Et si on s'amuse en plus à faire du profilage de comptoir, on peut penser que les tueurs aux formations militaires sont très méthodiques et discrets. Là, ça ne colle pas du tout avec un militaire, je trouve. Mais bon, ça reste quand même une théorie intéressante parce que, comme tu le sais, on en a parlé, je crois que c'est avec toi qu'on en a parlé d'ailleurs, c'est pas si rare que ça les tueurs militaires. C'est quand même une catégorie de la population qui est assez surreprésentée chez les tueurs et tueurs en série, les militaires. Oui,
- Speaker #1
on en a déjà parlé, oui.
- Speaker #0
En parallèle à l'enquête H, les policiers diffusent le portrait robot du tueur dans la presse, ainsi que la plupart des éléments que je t'ai cités en dehors des informations ADN, bien sûr, qui sont privées. Les semaines passent, les mois passent, les années passent, mais ça ne donne rien. Chaque année, à la date anniversaire de la tuerie, les policiers rediffusent un avis et vont jusqu'à tenter de raviver la mémoire des gens en listant les événements culturels marquants de l'année en question, de l'année 2000, ainsi que les films et programmes qui passaient à la télé le soir du quadruple meurtre. Ils ont même détaillé les dates de mise en circulation des vêtements portés par le tueur. Ainsi que les lieux dans lesquels ils étaient vendus dans tout le pays. Pour que peut-être quelqu'un qui travaille là fasse le lien.
- Speaker #1
Ils sont allés très très loin.
- Speaker #0
Ouais. Et je vous mets d'ailleurs en description, je vais te le montrer si tu veux, le document qui continue à faire circuler aujourd'hui. C'est vraiment un travail très poussé qu'ils ont fait quand même les enquêteurs. Mais Hache, tu l'auras compris, malgré tous ces efforts, ça n'aboutit pas. Et aujourd'hui, soit 25 ans plus tard, cette affaire demeure encore au stade de crime irrésolu. Alors Ash, avant de passer à ma conclusion, évidemment j'aurais voulu connaître ta théorie.
- Speaker #1
Alors théorie, théorie, il y a plusieurs hypothèses. Écoute, le jeune, enfin le papa qui se prend la tête avec les jeunes au skatepark. Pourquoi pas ? Mais de là à être un skater killer qui s'excite et qui va décimer toute une famille pour une question de nuisance sonore à cause du skate...
- Speaker #0
Ça peut arriver, mais c'est pas très crédible.
- Speaker #1
Faut vraiment être atteint déjà là. Je me dis des choses. Il y a deux solutions. Soit c'est quelqu'un qui est rentré tout à fait par hasard dans cette maison le jour J pour lui. Une envie de tuer. Il a fait ça comme ça, sans rien calculer. Ou bien... C'est quelqu'un qui avait observé la famille pendant des semaines, des jours, qui les avait épiées. Ça, ça fait peur.
- Speaker #0
Oui, totalement.
- Speaker #1
D'un autre côté, il y avait Préméditation, il avait son couteau sur lui, je lui avais compté s'en servir.
- Speaker #0
Oui, t'as raison. Tu ne te balades pas avec un couteau.
- Speaker #1
Moi, l'hypothèse du type qui... passe par hasard, tiens, cette maison-là, ça a l'air facile d'accès, puis j'ai envie de tuer ou, je sais pas, cambrioler. Déjà, quand t'es un cambrioleur, tu rentres pas dans la chambre pour étrangler un enfant. Tu commences pas par là. Ça me paraît dément.
- Speaker #0
Il a fait dans l'ordre, en fait, ouais. Mais il était là pour tuer, pour moi, pas pour cambrioler.
- Speaker #1
Exactement. De toute façon, il a rien pris. C'est ce qu'on disait tout à l'heure.
- Speaker #0
Non, il a rien voulu. Et maintenant,
- Speaker #1
bon, donc, le jeune skater, bon, ça me bouffe.
- Speaker #0
En tout cas, si c'est ça, ça veut dire qu'il a disparu totalement de la circulation après. Quand tu as 15-16 ans, tu ne disparais pas comme ça.
- Speaker #1
Tu m'as dit que cette famille, en plus, n'avait pas d'ennemis. Tout se passait bien, même au boulot.
- Speaker #0
Alors, il y a quelques théories qui circulent, selon lesquelles, vu qu'ils n'avaient pas encore quitté la maison, officiellement, et qu'ils traînaient un peu, il y a carrément des théories qui vont jusqu'à penser que ça serait un tueur à gages qui aurait été engagé par la municipalité pour les tuer, pour que la maison puisse être détruite plus rapidement. Mais ça n'a aucun sens, parce qu'un tueur à gages... C'est hyper méthodique. Et à aucun moment, il traîne dans la maison après. Je trouve que la pièce du tueur à gages...
- Speaker #1
C'est pas du boulot de professionnel. Laissez son ADN partout, les traces de sang. C'est quelqu'un, soit qui avait visé cette maison depuis un moment, cette famille, ou soit qui passait comme ça, un peu par hasard. Je vais me faire cette maison. Qu'est-ce que t'en penses ?
- Speaker #0
Moi, je pense que... Déjà, il y a quand même pas mal de choses qui me font penser qu'il était tellement à l'aise, ce tueur, que Et puis en plus, son ADN n'était pas 100% japonais. Donc moi, je suis quasiment persuadée qu'il était à l'aise parce qu'il savait qu'il allait partir dès le lendemain, qu'il allait quitter le pays tranquillement. Pour moi, il était sûr de lui. Il savait qu'il n'allait pas être rattrapé. Donc il savait que commettre ce meurtre-là au Japon et laisser toutes ses traces ne permettrait pas de le rattraper. Donc ça sous-entend qu'il a dû quitter le pays. Donc ça sous-entend pour moi qu'il n'était que de passage.
- Speaker #1
Oui, fiché nulle part.
- Speaker #0
Fiché nulle part dans le pays, donc ça veut dire qu'il n'était pas japonais. Donc il était que de passage. Et par contre, pourquoi il l'a fait, ça, je ne sais pas. Moi, je trouve aussi qu'il a un tel sang-froid, il a quand même une méthode, c'est horrible à dire, mais efficace, parce qu'il a quand même tué quatre personnes sans encombre. Sans problème, oui. À part qu'il s'est blessé la main, quoi. Mais même ça, moi, je suis sûre qu'il l'a déjà fait. Qu'il avait déjà tué quelqu'un. Ce n'est pas possible d'aller faire caca et d'aller manger une glace cinq minutes après avoir assassiné ... de sang-froid des personnes, quand c'est ta première... Je pense qu'il y a un peu le côté débutant, quand c'est ton premier meurtre.
- Speaker #1
Ou alors le pauvre gars, il est tombé sur les glaces périmées.
- Speaker #0
Non, mais tu vois ce que je veux dire. Il y a quelque chose qui me laisse penser qu'il n'était pas du coin, qu'il savait qu'il allait disparaître de la circulation très vite. Et il y a quelque chose qui me fait penser que, pour faire preuve d'autant de sang-froid, d'aussi peu d'empathie, aller jusqu'à manger des glaces... Avec des personnes mortes, des enfants.
- Speaker #1
Oui, c'est abominable.
- Speaker #0
Ça veut dire que c'est un vrai psychopathe. Il coche toutes les cases du psychopathe. Donc ça veut dire que ce n'était pas la première fois. Ce n'est sûrement pas la dernière. Moi, je suis persuadée que ce mec s'est baladé. Peut-être un militaire, en effet. Je trouve que c'est assez pertinent. Pourquoi il aurait eu du sable d'une base aérienne de Los Angeles dans sa sacoche ?
- Speaker #1
Je ne sais rien. Il y a plusieurs hypothèses. Ça se trouve, il a acheté ça sur un site d'Occas. Ouais. Je n'en sais rien.
- Speaker #0
C'est un peu tordu.
- Speaker #1
C'est un peu tordu, ok. Mais non, je ne sais pas quoi dire. Mis à part que je fermais toutes les portes à caisse pour rentrer en train.
- Speaker #0
Ouais, c'est affreux. Moi, je trouve que ce n'est pas toi. Qu'est-ce qui, toi, justement, pour finir, dans tout ce qui est true crime, crime, etc., qu'est-ce qui, toi, te fait le plus peur ? Moi, c'est vraiment ça. Moi, c'est vraiment les...
- Speaker #1
Oui, c'est ce qu'on disait au début de l'épisode. de la maison.
- Speaker #0
C'est l'endroit où t'es censé être en sécurité.
- Speaker #1
Là, j'ai une pensée pour la pauvre mamie.
- Speaker #0
Je sais pas ce qu'elle est devenue. En tout cas, je sais que la mère de Michio s'est vraiment battue. Elle est restée en contact avec tous les policiers qui se sont succédés pour qu'ils ne lâchent rien. Et malheureusement, son mari, le papa de Michio, est décédé récemment, avant qu'il y ait une explication et que justice soit faite. Il faut se mettre à la place de ses familles.
- Speaker #1
Tout ce que j'espère, bon là, apparemment le tueur court toujours. Ce que j'espère, c'est que tout ce qu'il a laissé sur place, ça finira par le rattraper.
- Speaker #0
C'est ce que j'allais te dire en conclusion, Hach. Parce qu'aujourd'hui, la tuerie de Setagaya, c'est comme ça qu'on l'appelle, reste un événement particulièrement traumatisant pour les Japonais. Le mystère qui plane autour de l'identité du tueur est d'autant plus piquant qu'il y a des centaines, si ce ne sont des milliers d'indices. récupérés sur la scène de crime et qu'aucun n'a orienté les enquêteurs vers une piste solide. J'espère que les avancées en matière de croisement d'ADN, tu sais maintenant ça se fait beaucoup, permettront bientôt de lever le voile sur cette affaire sordide et d'enfin identifier ce tueur sans visage, un homme capable de commettre les pires horreurs sans aucun remords, un homme extrêmement dangereux pour la population et un homme qui court toujours. Et je ne sais pas si vous avez entendu parler de l'histoire de la disparition de Tiffen Véran en 2018 au Japon. On en a pas mal entendu parler en France. Son frère, le frère de Tiffen Véran, il est encore en train de se battre aujourd'hui face aux autorités japonaises justement parce que c'est encore autre chose. Mais les autorités japonaises, on en parlera peut-être à une autre occasion dans un autre épisode, mais tu sais, considèrent les disparitions différemment par rapport à nous. Au Japon, il y a beaucoup de Japonais qui se volatilisent. Ça a même un nom, d'ailleurs, c'est carrément un phénomène hyper connu. Donc, ils ne prennent pas du tout les disparitions au sérieux. Pour eux, les disparitions inquiétantes, ça représente une infime partie des disparitions qu'ils traitent. Donc, pour Tiffaine Véron, qui a disparu en voyage au Japon, une Française, ça a été très compliqué pour la famille de faire bouger les choses sur place. Donc, c'est ce que je te disais, c'est que là, on voit que les Japonais, sur leur sol... Là, dans le cadre d'un crime, ils ont fait le maximum. Mais en termes de coopération internationale, ça ne bouge pas beaucoup. Je suis sûre que dans l'affaire de cette famille-là, que je viens de te raconter, je suis sûre que s'il y avait plus de coopération internationale, avec des comparaisons d'ADN, avec les États-Unis, etc. Oui, les fichiers,
- Speaker #1
les empreintes et compagnie, oui.
- Speaker #0
Je suis sûre que ça aurait donné plus de résultats.
- Speaker #1
Parce que là, c'est malheureux pour la police. Ça va être rageant même. Ils ont les empreintes, ils ont l'ADN, le sang, ils ont tout. Les fringues, tout.
- Speaker #0
Il y a forcément moyen de croiser avec, je ne sais pas, Interpol, je ne sais pas. Je suis sûre qu'il y a des choses à faire.
- Speaker #1
Il y a fatalement, peut-être pas son ADN, mais du moins ses empreintes dans un fichier quelque part, ce type.
- Speaker #0
C'est sûr, oui, mais pour l'instant, en tout cas, ce n'est pas remonté jusqu'à lui. Mais on croise les doigts.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Parce que ce genre de phénomène dans la nature, déjà, il faut évidemment que justice soit faite pour que cette famille... puissent reposer en paix et surtout que leur famille puisse être soulagée par la condamnation de l'individu qui a commis tout ça.
- Speaker #1
Tu m'as dit au début de l'épisode, 200 000 policiers ? Sur
- Speaker #0
25 ans ?
- Speaker #1
Pour moi, c'est du jamais vu.
- Speaker #0
Il y a beaucoup de commissaires sur 25 ans qui se sont succédés. Il y a énormément d'enquêteurs qui ont pris en main le dossier, que ce soit sur place. Comme je te disais, la maison, pendant 19 ans, elle a été verrouillée. et analysé pendant 19 ans. Et puis, bien sûr, après, les enquêteurs qui ont fait du travail de bureau, entre guillemets. Donc, ça fait 200 000 personnes.
- Speaker #1
Il y a toute la police scientifique, tout ça.
- Speaker #0
Et les preuves qui ont été récoltées, les différentes preuves, je crois qu'il y en a plus de 1 000. Donc, c'est pour ça que, dans le titre de l'épisode, j'ai appelé ça l'affaire aux mille indices.
- Speaker #1
Mille indices qui ne mènent à rien.
- Speaker #0
C'est ça. C'est rageant.
- Speaker #1
J'allais dire autre chose, un peu plus brutal.
- Speaker #0
Et c'est ça qui rend cette affaire particulièrement atypique, Hache et piquante. Et malheureux. Malheureux, oui, comme tu dis. Sur ces belles paroles, Hache, nous arrivons à la fin de cet épisode.
- Speaker #1
Je vais changer toutes mes serrures.
- Speaker #0
Non, mais c'est assez terrifiant. C'est terrifiant, ça n'a pas de sens. Enfin, vraiment.
- Speaker #1
Bon, je vais se procurer une suite à cette histoire.
- Speaker #0
Comme d'habitude, je vous tiens au courant si jamais il y a du nouveau, des développements. Je vous dis ça à chaque fois et je... Je te promets que je surveille chaque affaire dont on a parlé jusqu'à présent et il ne se passe rien pour l'instant. Mais on ne sait jamais, il faut y croire, il faut avoir de l'espoir.
- Speaker #1
Ok, c'est encore une histoire qui me laisse par terre. Je me rends compte que ces pauvres enquêteurs, toutes les preuves, tous les indices, rien.
- Speaker #0
C'est la scène de crime idéale pour un enquêteur, tellement il y a de preuves partout. Il y a même des crottes.
- Speaker #1
En t'écoutant tout à l'heure, je me demandais si le type avait... pas fait exprès justement de tout laisser sur place.
- Speaker #0
Par provocation ?
- Speaker #1
Il a laissé ses fringues, il a laissé le sang, les excréments dans les toilettes, tout.
- Speaker #0
Par remords peut-être ? Non mais imagine, je ne sais pas. Je ne comprends rien en fait.
- Speaker #1
Un type qui a des remords comme ça, il va se livrer.
- Speaker #0
Oui c'est ça.
- Speaker #1
Il va se passer en falzard.
- Speaker #0
Et ça crotte.
- Speaker #1
Ben oui.
- Speaker #0
Bon, on espère malgré tout que vous avez passé un bon moment avec nous.
- Speaker #1
Oui, c'était super comme histoire. C'est super,
- Speaker #0
je veux dire. Ça t'a piqué ?
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
En tout cas, on vous fait des gros bisous et puis on vous retrouve dans 10 jours avec un épisode peut-être paranormal, Hache. Qui sait ?
- Speaker #1
Pourquoi pas ? En retour de salon, on aura peut-être des inspirations.
- Speaker #0
Oui, et on espère vous faire pas mal de petits lives et de petites images pendant le salon. Donc, restez connectés à notre Insta. Et je vais faire un petit rappel, Hache, quand même. On a plein, on a toujours plein de... De gentils mots doux qu'on reçoit, on vous remercie d'ailleurs beaucoup pour vos échanges qui nous boostent énormément. Ça fait plaisir parce que là, ça fait vraiment plusieurs mois qu'on a démarré et on commence vraiment à créer du lien avec les auditeurs.
- Speaker #1
Oui, une petite communauté là.
- Speaker #0
Oui, vous commencez à être nombreux et on vous remercie encore. Et si vous ne l'avez toujours pas fait, n'hésitez pas à vous abonner à Insta, nous mettre des petits commentaires. sur Spotify, nous mettre des notes sur Spotify, parce que maintenant on peut mettre des notes. Mais aussi nous mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts. Et ce qui nous ferait super plaisir, c'est un avis.
- Speaker #1
On vous fait confiance pour tout ça.
- Speaker #0
On vous réserve une petite surprise, voire même, Hache, plusieurs petites surprises sur lesquelles on est en train de travailler pour la saison 2 de Cactus Theory. N'oubliez pas que le dernier épisode de la saison aura lieu le 30 novembre, donc ça va vite arriver d'ailleurs. C'est dans deux épisodes en fait. Et que ce dernier épisode sera un peu particulier, puisque je regrouperai toutes vos histoires, les histoires des auditeurs et auditrices les plus marquantes de ces dernières années. Et on aura également la joie et l'honneur d'écouter l'histoire de Hache.
- Speaker #1
Oui, l'honneur.
- Speaker #0
Ça va être un grand moment. Je vais pouvoir me moquer de toi comme tu le fais et ça va être génial.
- Speaker #1
On verra ça quand on y sera. Sur ces belles paroles.
- Speaker #0
Bonne soirée, bonne journée, bonne matinée. Ça dépend à quel an vous nous écoutez.
- Speaker #1
je vais pas vous répéter bonne écoute non voilà profitez bien bonne soirée à tous et puis
- Speaker #0
Alex bye bye salut H à la prochaine salut les cactuses